Lulu white

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ESPRIT JAZZY AU LULU WHITE La Paris Cocktail Week continue ! On part à la découverte d’une des nouvelles stars de Pigalle, le Lulu White. Comme un téléporteur vers la Nouvelle Orléans.


On passe devant la porte trois fois sans la remarquer. Puis on tombe sur un sceau, sur le mur, où il est inscrit « Lulu White ». C’est intelligent, de la jouer cachottier. Ça attise la curiosité. Alors on passe la porte, et on tombe sur un frigo d’un mètre quatre-vingt-dix pour cent kilos de muscles. Ca fait vite passer l’envie de faire du forcing. Il nous laisse entrer dans le bar ; si j’avais su, j’aurais amené mes Dr. Martens coquées. Ça tape dans le dix personnes au mètre carré, sur une surface totale de moins de vingt mètres carrés. Inutile de préciser qu’il faut vraiment jouer des coudes pour se frayer un chemin jusqu’au bar, ce qui est tout de suite moins évident en talons. Une fois que t’y es, tu te trouves un spot, et t’y restes, qu’importe la force du courant de la marée humaine.

Le bar, aussi petit et étroit soit-il, est terriblement beau. On sent que la déco a été longuement réfléchie, travaillée avec soin. C’est bourré de détails qui tuent, comme toutes ces ampoules aux filaments formant des formes différentes au dessus du comptoir, de références art déco (ok, ils m’ont pris par les sentiments, c’est pas du jeu) du sol au plafond. C’est lumineux et bruyant, il en ressort un esprit de fête. Je ne suis franchement pas la nana la plus sociable qui soit, et pourtant, tout là-bas me donnait envie de communiquer avec mes voisins. La proximité, peut-être, mais je mise plutôt sur l’ambiance générale qui donne envie de tous se mettre d’accord pour improviser une fiesta, là, comme ça. Les bartenders, habillés de costumes en adéquation avec le thème de l’établissement, pèsent aussi dans la balance. Ils sont jolis,ils ont le sourire, ils sont efficaces, et ils ne manquent pas une occasion de faire les clownslorsqu’on les prend en photo. Comme eux, impossible de ne pas danser sur le jazz qui passe dans les hauts-parleurs. Toutes les paires d’épaules ou de hanches finissent, à un moment ou à un autre, par bouger en rythme. Même les timides ont les têtes qui dodelinent. Je vous le dis : dans ce bar, ça devient plus fort que vous.

J’ai commandé le cocktail signature de la maison, le « Green Beekeeper ». C’est là que le bât blesse ; je n’aurais sûrement pas dû. C’était la première fois que je goûtais de l‘absinthe, présent dans toutes les créations du Lulu White, j’étais donc pas mal impatiente à l’idée de tremper mes lèvres dans cet alcool quasi-légendaire. Accompagné de chouchen, d’ananas et d’Islay single Malt, on obtenait une boisson à la couleur trouble non-identifiée et dont le goût puissant ressemblait franchement à un médoc’ goût réglisse. Pas top. Sauf si on aime le réglisse, ce qui n’est absolument pas mon cas. Peut-être la recette abuse-t-elle du chouchen, très fumé. Quoi qu’il en soit, mon palais délicat préfère les cocktails plus soft, plus subtils. Le Green Beekeeper m’a foutu un sacré mal de crâne et de ventre, c’est dommage, surtout pour dix balles. Mais il n’entache pas vraiment l’impression que je garde du Lulu White. J’y retournerai sûrement. A des fins purement journalistiques, bien sûr.


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