POURQUOI NOUS N’IRONS PAS AU RESTO POUR LA SAINT VALENTIN Après un après-midi entier passé avec mon homme à chercher une bonne adresse pour notre dîner de St Valentin, nous en sommes arrivés à la conclusion que notre tête à tête aura lieu à la maison. Mais pourquoi ce changement de plan ?
Je me suis dit que pour réserver un resto sympa, il valait mieux s’y prendre tôt. Comme toute fille un peu naïve, je ne suis pas du genre à bouder le 14 février en disant que c’est une fête commerciale. J’aime bien la saint Valentin. Mon homme n’est pas complètement réfractaire non plus. C’est une super excuse pour aller au restaurant, et j’adooooore les restaurants. Lui aussi. Je suis la plus chiante des deux: mon cher Picard sait se contenter d’une cantine chinoise à Belleville, tandis que moi et mes goûts de luxe aimons les restaurants avec un concept, une originalité, ou au moins un cadre vraiment sympa. Ce qui est tout de suite plus cher, sinon c’est pas drôle.
Les finances allant mal, je réduis mes prétentions. Après tout, l’important est de passer une belle soirée à deux, non? Va pour une brasserie chic, pourquoi pas une adresse plus modeste (j’arrête donc de restreindre mes recherches aux restos notés entre 9 et 7 sur La Fourchette, ce qui est déjà un énorme sacrifice de ma part, je cherche même en dehors de Paris, seigneur).
Moi qui pensais m’y prendre vraiment tôt, j’ai pu constater que pas mal de restos étaient déjà complets. Je trouve quelques établissements ma foi sympathiques… Trouvez moi prétentieuse, mais je ne me voyais pas passer une St Valentin dans ces endroits. Paaaardoooon d’avoir envie de passer une belle soirée dans un lieu qui me plaît. Je sais, c’est inacceptable de ne pas savoir se contenter des restos plus moches à portée de ma bourse. Non mais franchement, pour qui je me prends? Une princesse? Une bourgeoise? Quelle putain de snob. Eh oui. Quand je sors de mon trou pour foutre mon argent dans un resto (ou pire, l’argent de mon homme), je veux (j’exige même) un lieu qui m’inspire. Je ne dépense pas pour le principe de dépenser, qu’importe mon amour de la bouffe. Faut pas déconner.
Quand j’arrive enfin à concilier toutes nos contraintes et exigences, sachant nous ne pouvions pas décaler notre sortie en amoureux au vendredi ou au dimanche, une dizaine de restaurants sortaient de la recherche. C’est là qu’un nouvel obstacle se dresse: les “menus saint Valentin”. Voyez, c’est le menu imposé quand on réserve pour le 14 février. Un menu composé la plupart du temps de plats qui sont habituellement à la carte du resto, mais qui, parce que c’est la saint Valentin, coûtent deux fois le prix habituel. C’est une blague? Que nenni. C’est ainsi que des adresses qui auraient pu faire l’affaire et dont le menu du soir coûte une vingtaine d’euros 364 jours par an, ce jour là, s’élève à 45 balles sans les boissons. Plus d’une centaine d’euros pour deux. Même pas en rêve.
Ça m’a foutue en rogne. Jusqu’à présent, bien que j’étais consciente de la facette commerciale de cette fête, je gardais l’espoir que certains restaurateurs laisseraient leurs établissements à la portée de nos modestes bourses d’étudiants. Mais il a fallu qu’ils s’engouffrent dans cette mode des menus de fêtes au prix exorbitant sans grande jutification. A quel point cela peut-il être prétentieux de la part de restaurants qui n’ont pas de réelle plus value de s’aligner sur les établissements reconnus de la capitale? Alors quoi, on se contente d’une pizza? How romantic.
Nous fêterons la saint Valentin à la maison. Ça m’est venu à l’esprit d’un coup. A Noël, j’avais adoré passer quatre heures en cuisine pour préparer un dîner dont j’ai été vraiment fière. Je me suis dit que réitérer l’expérience pourrait être sympa. Surtout que mon homme et moi aimons bien cuisiner ensemble quand nous en avons l’occasion. Enfin, je cuisine et il regarde, faisant le commis si besoin. Mais ça n’empêche que ça fera une soirée en tête-à-tête du tonnerre. En plus, on aura pas à tituber jusqu’au RER pour rentrer à la maison.