BRASS sept. - déc. 2018 by BRASS - Centre culturel de Forest

LES CAHIERS DU BRASS

SEPT.–DÉC. 2018

JOUONS !

P.04

Des abeilles et des hommes ENTRETIEN AVEC Hafid Jouhri Joyeuse Ouverture 2018 PROGRAMME DÉTAILLÉ JEUX D’HIER ET D’AUJOURD’HUI

De cache-cache à Sonic RENCONTRE AVEC Mohamed et Malika LE NUMÉRIQUE ET NOUS

P.13 Déclics RENCONTRE AVEC Bernadette Lippens

P.16

MUSIQUE / SPECTACLE

Au pays des explosions créatives RENCONTRE AVEC Carl Roosens

HISTOIRE DU QUARTIER

CARTOGRAPHIES À PLUSIEURS

P.20 P.23

Forces vives RENCONTRE AVEC Maria Florez La ville vue par ses habitants ENTRETIEN AVEC Catherine Jourdan

Pour cette nouvelle saison au BRASS, il s’agit de réveiller les mémoires et le sens du jeu. Dès le 14 septembre, les jeux d’hier et d’aujourd’hui, des jeux de dames à Donkey Kong *, feront le sel de la Joyeuse Ouverture. Les expérimentations ludiques laisseront la place en novembre à « Mémoire Active » : une exposition qui met en lien le passé industriel du quartier (la dernière bière de l’imposante brasserie Wielemans-Ceuppens y fut brassée il y a trente ans) avec son présent multiculturel fourmillant d’ardents mouvements associatifs et citoyens. En même temps qu’il vous éclaire sur les rendez-vous créatifs (voire déjantés) proposés par le BRASS, ce numéro de nos Cahiers met en lumière des habitants et des initiatives locales : des histoires à hauteur d’homme, de femme, d’enfant, qui en disent sur notre époque plus qu’elles en ont l’air... Ainsi, les voix des personnes rencontrées composent-elles, pièce après pièce, une image-puzzle du quartier où a flotté pendant près d’un siècle l’odeur du malt et du houblon. Pour compléter ce puzzle, des habitants de Forest seront invités, en octobre, à élaborer une cartographie de la commune, qui s’appuie sur leurs souvenirs, leurs sensations, leur rêves... Qu’en est-il ? Vous laisserez-vous tenter par un voyage dans le temps, irradier par la confrontation fascinante du passé et du présent ? Vous laisserez-vous saisir par le plaisir de jouer, oserez-vous déconstruire les règles du jeu et les réinventer ensemble ? Lors de nos rencontres, spectacles, ateliers, expositions, vous prouverez joyeusement, une fois de plus, dans nos murs ou à l’extérieur, que les artistes dont le nom est écrit en grand n’ont pas le monopole de l’inventivité ! L’équipe du BRASS Centre Culturel de Forest

* Jeu vidéo

P.30 Agenda

SEPTEMBRE—DÉCEMBRE 2018

APICULTURE ET RÉINSERTION

BRASS

P.10 BRASS

Édito

P.03 Édito

P.08

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Sommaire

Retrouvez tous les entretiens sur FOCUS, le blog du BRASS à l’adresse www.lebrass.be/focus ou en scannant les QR codes.

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SEPTEMBRE—DÉCEMBRE 2018

HAFID JOUHRI E

DÉCROCHAG

NATURE EN VILLE

Au fond du potager 1000 semences-Ceuppens situé entre WIELS et le BRASS, une société tout entière s’agite, travaille, se reproduit. Lorsqu’Hafid Jouhri s’approche, les abeilles le reconnaissent. Hafid est l’apiculteur du quartier. Si vous ne l’avez encore jamais croisé, il sera à pied d’œuvre dans son stand lors du festival Forest Sounds le 1er septembre : ce festival n’a pas pour seule caractéristique d’être une délirante explosion musicale au cœur du parc de Forest, il s’attarde également, à travers diverses animations et ateliers, sur la question de la protection de la nature. Micro tendu à Hafid, qui nous raconte comment il a été amené à inscrire l’apiculture dans son travail de rue.

« RAPIDEMENT, J’AI VU QUE CETTE SOCIÉTÉ POUVAIT NOUS TRANSMETTRE ÉNORMÉMENT D’ENSEIGNEMENTS : DANS LA VIE, LA CITOYENNETÉ, L’ESPRIT DE SOLIDARITÉ, L’ENTRAIDE, LE TRAVAIL. » ...t’est tombée sur la tête ? En 2012-2013, la Maison de Jeunes a fait appel à un apiculteur, Arthur, qui a posé des ruches dans le jardin. Un jour, les jeunes ont retourné les ruches. Ils ne connaissaient rien de cet insecte. Moi-même je n’en connaissais pas plus. Ils voyaient dans l’abeille un insecte dangereux, hostile. Je leur ai dit : « Au contraire ! Il faut sauver les abeilles.

P. 5

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BRASS

JEUNES

Quel est ton métier au départ ? Je suis travailleur social de rue pour la Commune de Forest. C’est-àdire que j’accompagne des jeunes, j’aide à leur insertion lorsqu’ils sont en décrochage. Une de mes missions, c’est de travailler avec eux sur le savoir-être, l’attitude, le rapport à la norme, à l’autorité. Il y a beaucoup de jeunes qui n’arrivent pas à verbaliser leurs demandes, leurs envies. Nous, éducateurs de rue, nous sommes en quelque sorte des guichets sur le terrain, des guichets à l’envers : c’est nous qui allons vers eux. Comment as-tu été amené à travailler au potager ? Le potager, c’est un lieu qui était fort squatté par les jeunes il y a quelques années. On a commencé par y faire des missions de nettoyage avec eux. C’est là que l’apiculture m’est tombée sur la tête.

SEPTEMBRE—DÉCEMBRE 2018

DES ABEILLES ET DES HOMMES

ENTRETIEN AVEC

BRASS

SEPTEMBRE—DÉCEMBRE 2018

APICULTURE ET RÉINSERTION

Pourquoi pensais-tu que ça les attirerait tant ? Je suis éducateur depuis vingt ans. Dans ce domaine, il y a souvent des actions redondantes, qui versent dans la consommation, l’assistanat... Des tournois de foot, des fêtes de quartier, du ping-pong ; ça a du sens, bien sûr, mais ponctuellement. L’apiculture, pour moi, est vraiment intéressante dans ce contexte parce que les abeilles sont un modèle de société. Rapidement, j’ai vu que cette société pouvait nous transmettre énormément d’enseignements : dans la vie, la citoyenneté, l’esprit de solidarité, l’entraide, le travail. Il faut noter que le monde des abeilles est la meilleure démocratie qui existe. Ce sont elles qui élisent leur reine. Leur organisation est proche du communisme, en fait !

SEPTEMBRE—DÉCEMBRE 2018 BRASS

Dans toutes les cultures, y compris dans le Coran, l’abeille est célébrée, elle est synonyme de prospérité, etc ». Leur regard a changé et je leur ai proposé qu’on fasse quelque chose avec les ruches. Je savais que ce serait un bon outil d’accroche, qui a du sens. Moi-même, j’étais piqué par la curiosité. J’ai suivi une formation, et c’est comme ça que ça a démarré.

À noter : Hafid Jouhri sera l’un des protagonistes de l’exposition Mémoire Active (détails p. 20).

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Pour lire l’intégralité de cet entretien, rendez-vous sur FOCUS, le blog du BRASS : www.lebrass.be/focus

2 e WEEK-END SA 22/09

18:00

BRASS

20:00

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et on les réinvente en créant ses propres règles du jeu.

RENCONTRE/CONVERSATION DÉCLIC : JEUX VIDÉO, JEUX DE SOCIÉTÉ ET HISTOIRE

20:00

CONCERTS + FÊTE STEREO TOTAL | Du divertissement en marge des hit-parade et de la

où donner de la tête ! Nous te proposons un espace avec une large panoplie de jeux en libre accès, du jeu de société au jeu vidéo, qu’ils soient tout nouveaux, vieux comme le monde ou vaguement rétros.

Qu’est-ce que le jeu a apporté à notre société ? Comment les jeux ont-ils évolué avec le progrès technologique ? Qu’est-ce que le jeu vidéo a apporté au jeu de société et vice-versa ? Ce sont des questions auxquelles nous répondrons lors de ce premier DÉCLIC de la saison. DÉCLIC est le rendezvous du BRASS dédié à notre rapport aux écrans. Avec Romain Vincent, enseignant en histoire (Créteil) ; Virginie Tacq, du collectif Ludilab (Bruxelles) ; Daniel Bonvoisin de Média Animation (Bruxelles) et Etienne Mineur, graphiste et développeur de jeux (Éditions Volumiques, Paris).

culture de masse! Voilà comment définir simplement la pop déjantée de Stereo Total. En résultent 16 albums réalisés artisanalement sur des petits labels, dont le dernier, “Les hormones” reste fidèle à la formule et à leurs thèmes de prédilection: amour, sexe, rébellion, nostalgie… FŒTAL COINCOIN | Val Macé, machiniste objectal et Yann Renand, bidouilleur musical de l’extrême, vous proposent un voyage entre ambiance de jungle naturaliste et culture techno pop.

OUVERTURE (DRINK DE BIENVENUE) + CARROUSEL SHURIKEN + JEUX EN ACCÈS LIBRE CONCERT XAVIER GAZON | Compositeur de musiques électroniques et

Entrée libre

ATELIER PARENT-ENFANT (>6 ANS) LUDOREMIX | Ce samedi, on mélange des jeux classiques

16:00 — 19:00

JEUX EN LIBRE ACCÈS LA BOÎTE À JEUX | Petit ou grand, si tu es joueur, tu ne sauras plus

artiste-maker, Xavier Gazon est l’un des pionniers du circuit bending en Europe. Les jouets pour enfants ou les pièces d’imprimantes abandonnées dans la rue constituent donc la base de ses créations et de son imaginaire. CROISIÈRE | Croisière utilise tout un tas de sonorités rétrofuturistes, notamment en court-circuitant lui aussi des jouets musicaux, pour créer une musique électronique analogique bien de notre époque. Tantôt fantaisie enfantine, tantôt sonorités plus agressives, Croisière offre un horizon infini pour redécouvrir le passé par les oreilles. SÉGOLÈNE | Ségolène joue avec des jouets malades. Elle prétend faire de la pop, mais personne ne la croit. Elle veut très fort qu’on l’aime, mais ne sait pas comment s’y prendre.

* Sauf concerts du 22/09.

14:00 — 16:00

Sur inscription à info@lebrass.be ou au 02 332 40 24 | Proposé par Ludilab

Avec Retroludix et Ludilab (> 6 ans, enfants accompagnés)

1er WEEK-END VE 14/09

en une formule plus intimix. Toutes les activités parentsenfants sont désormais regroupées sous le label ATOMIX, qu’il s’agisse de spectacles, de concerts jeune public ou d’ateliers créatifs. Attention, c’est toujours de la bombe ! Animations autour de la boîte à jeux pour petits et grands + un spectacle qui fait tressaillir parents et enfants. Votre ticket d’entrée : une part de goûter.

GRATUIT *

TOUS LES JOURS VE 14/09 — 16:00 — 20:00 DI 23/09

ACTIVITÉS PARENTS-ENFANTS (3>12 ANS) JOUONS EN FAMILLE ! | On a malaxé ATOMIX pour le remixer SEPTEMBRE—DÉCEMBRE 2018

Pour sa Joyeuse ouverture, le BRASS se transforme pendant 10 jours en un immense espace de jeux. Vous êtes chaleureusement invités à franchir la porte pour découvrir ou redécouvrir des jeux (des jeux de société, des jeux vidéos, des anciens, des nouveaux). L’ occasion de mettre joyeusement à l’épreuve votre sens de la stratégie et de partager des moments de tension et d’euphorie ! Jeux en libre accès, ateliers, concerts ludiques, exposition interactive… Seul ou à plusieurs, têtes blondes ou cheveux gris, dès le 14 septembre, c’est à vous de jouer.

14:00 — 18:00

BRASS

SEPTEMBRE—DÉCEMBRE 2018

JOYEUSE OUVERTURE 2018 : JOUONS !

SA 15/09

Entrée: 8€ (prévente en ligne) / 10€ tarif plein / 1,25€ art. 27

SA 22/09 — DI 23/09

14:00 — 20:00

EXPOSITION INTERACTIVE VOLUMIQUES | Jeux et prototypes des éditions Volumiques : studio de développement de nouveaux types de jeux, de jouets et de livres, mêlant jeux sur écran et jeux de société. Proposé par les éditions Volumiques (Paris) (> 6 ans, enfants accompagnés)

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VE 14/09 — DI 23/09

DE CACHE-CACHE À SONIC

LIRE ET ÉCRIRE

JEU VIDÉO

GRAND-MÈRE

CONVERSATION AVEC

MOHAMED MALIKA ET

ÉVASION

Sortie d’école au parvis Saint-Antoine. Mohamed doit à peine marcher trois minutes pour rejoindre sa maison orange. Chez lui, dans la salle à manger en travaux, sa grand-mère vient de terminer de poser le nouveau papier peint. Mohamed avale une glace en quatrième vitesse et demande à Yasmina (sa maman) s’il peut monter jouer. Lorsqu’on interroge Mohamed sur ses jeux préférés, il répond tout à trac : la bagarre Qui est-ce ? la piscine les blokjes le sable la cuisine les pirates cache-cache les fléchettes les voitures.

SEPTEMBRE—DÉCEMBRE 2018

JEUX D’HIER ET D’AUJOURD’HUI

BRASS

Mohamed a récemment découvert les jeux vidéo. « Sur le téléphone de mon papa, je joue à Sonic. C’est un petit hérisson tout bleu avec les yeux verts, une sorte de super héros. Il va super vite, il se met en boule pour attaquer les méchants. »

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Chacune des voitures de Mohamed a une personnalité spécifique et parle. Yasmina commente : « Quand les enfants jouent, ils se transportent dans un monde complètement à part. Si je repense à mon enfance, je suis nostalgique de ce monde, de cette bulle. L’invention était une chose vraiment naturelle. En tant qu’adulte, la créativité me demande des efforts. »

Sur le téléphone de son père, quand il ne joue pas à Sonic, Mohamed met en pratique son apprentissage de l’arabe. « Il y a un jeu où je dois trouver des mots, comme “ la maison ”, “la porte”, “ le soleil ”… » 1, 2, 3, soleil est un des jeux favoris de Mohamed. Il y a cinquante ans, Malika y jouait également sous le nom de « 1, 2, 3, piano ».

Cette année, puisque la thématique de la Joyeuse Ouverture est le jeu sous toutes ses coutures, nous sommes allés à la rencontre de Mohamed, 6 ans, et de sa grand-mère Malika pour qu’ils nous racontent les jeux qui, hier ou aujourd’hui, occup(ai)ent leur quotidien, les amus(ai)ent, ceux qui ont sculpté leur imagination…

« Quand nous sommes arrivés du Maroc en 1964, mes parents ne m’ont pas mise à l’école. J’avais six ans. Je ne pouvais pas sortir dans la rue. Alors quand je jouais, c’était avec mes frères, surtout des jeux de garçons : les billes, la corde… Avec les cintres, on faisait des épées. On grimpait aux arbres du jardin, on faisait semblant de tourner un film, on faisait comme si on avait des revolvers. » Quand elle a eu 13 ans, Malika a supplié ses parents de l’inscrire à l’école. « Ma mère m’a dit que c’était trop tard. Ça me fait mal mais

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« MON JEU PRÉFÉRÉ, C’ÉTAIT VISITER LE MONDE À BORD DE MON LIT VOLANT. »

LE NUMÉRIQUE ET NOUS

RENCONTRE AVEC

DÉCLICS SOUVENIRS

BERNADETTE LIPPENS

INTERNET ÉCRANS

AGE

APPRENTISS

Malika range son téléphone et revient sur l’isolement qui a conditionné son enfance. Elle relate, entre enjouement et gravité, ce qu’était son jeu préféré alors : « M’allonger dans mon lit et m’imaginer que le lit sortait par la fenêtre. Il devenait une sorte de tapis volant et je pouvais tout à coup me promener dans le quartier, voyager, visiter le monde à bord de mon lit. C’est comme ça que je m’endormais, en visitant le monde. »

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c’est comme ça. » Aujourd’hui, à 61 ans, Malika trouve enfin le temps d’apprendre à lire et écrire. « Quand on ne sait pas lire, on ne peut rien faire, on est mort. » Elle sort son téléphone et arbore fièrement une photographie d’une exposition présentée le matin-même au WIELS par son groupe d’alphabétisation. Sur la photo, on la voit qui brandit sur un panneau un message écrit de sa main : « Paix, tu te caches où ? ». Elle rit parce que le mot « caches » est tracé de manière un peu brinquebalante.

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JOYEUSE OUVERTURE 2018 : JOUONS ! | JEUX EN LIBRE ACCÈS, EXPOSITION INTERACTIVE, ATELIERS, CONCERTS LUDIQUES | VE 14/09 — DI 23/09| AU BRASS | GRATUIT

Depuis la saison dernière, le BRASS propose les rendez-vous DÉCLIC : adressés aux amateurs de nouvelles technologies comme aux parents inquiets, aux seniors débutants ou aux enseignants curieux, ces rendez-vous visent à discuter de ce qui se joue derrière les écrans. À chaque DÉCLIC, un spécialiste intervient sur une thématique (par exemple, la violence dans les jeux vidéo, les big data, les enfants et les écrans) et la présentation se poursuit par une conversation où chacun peut partager son expérience. Lors du DÉCLIC consacré à l’usage de nos données personnelles, Bernadette Lippens était présente, oreilles tendues à un langage absolument nouveau pour elle.

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À l’étage, on entend la voix de Mohamed compter jusqu’à dix. « Caché, pas caché, j’arrive ! ».

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Quoi qu’il en soit, une chose est sûre : si quelqu’un lui avait dit il y a un an qu’elle passerait ce bout de soirée de mai dans l’ancienne brasserie Wielemans à écouter un spécialiste évoquer des questions de piratage informatique, elle ne l’aurait pas cru. BRASS

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« À FORCE DE QUESTIONNER INTERNET, J’AI PEUR QUE LES GENS N’AIENT PLUS RIEN EN TÊTE. »

DÉCLIC : JEUX VIDÉO, JEUX DE SOCIÉTÉ ET HISTOIRE ME 19/09 | AU BRASS | GRATUIT EXPOSITION « MÉMOIRE ACTIVE » JE 15/11 — DI 20/01 | AU BRASS | GRATUIT

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Le temps passant, Bernadette a fini par changer son fusil d’épaule. Le déclic se produit il y a six mois, le jour où, attirée par le titre d’un article sur les allergies, elle achète le magazine « Femmes d’aujourd’hui ». L’article se révèle ridiculement court, il renvoie à divers sites internet, ce qui fait râler Bernadette. Ne voulant pas en rester là, elle décide néanmoins, à presque 65 ans, de s’inscrire aux cours d’informatique de deux asbl forestoises, Entraide et Culture et Forest Quartier Santé. Ni une, ni deux, elle se crée une adresse mail, apprend à surfer sur le web, à se repérer dans Google Maps, à utiliser des logiciels de traitement de texte et s’inscrit même sur Facebook.

Malgré tout, Bernadette reste méfiante à l’égard des tablettes, ordinateurs et autres smartphones : « Les gens passent leur temps à questionner leur téléphone ! Que vais-je cuisiner ce soir ?... À force de questionner internet, j’ai peur que les gens n’aient plus rien en tête. » En tant que grand-mère, Bernadette est également interpellée par l’omniprésence des écrans dans le quotidien. « La tablette peut être vraiment empoisonnante dans les rapports humains. Je le vois dans le lien avec mes petits enfants : je ne peux presque plus avoir de conversations avec eux. » Malgré toutes ces réticences, il y a quelques semaines, Bernadette est venue participer, avec un groupe d’Entraide et Culture, au DÉCLIC consacré à l’utilisation des données personnelles. Ce jourlà, c’est la première fois que Bernadette entre au BRASS. Ça lui rappelle les années 1970, quand elle passait chaque matin devant le bâtiment et croisait le ballet de centaines d’ouvriers arrivant à la brasserie. « C’était une grande maison », se souvient-elle. « Savezvous qu’ils ont commencé à livrer la bière avec des chevaux ? ».

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Ancienne ouvrière à la chaîne dans l’industrie automobile, Bernadette Lippens a toujours porté un regard un peu ironique sur l’ordinateur, cet « outil de travail » des employés de bureaux qui n’avaient aucune idée de la pénibilité physique de ses journées à l’usine.

AU PAYS DES EXPLOSIONS CRÉATIVES HILARANT

RENCONTRE AVEC

BÉTON

CARL ROOSENS ENFANTS

SAUCISSES

OMBRES PUNK

PRISON

Au BRASS, le son entre par toutes les fenêtres : concerts, installations, séances d’écoute, bidouillages sonores à base de jouets, spectacles musicaux pour enfants… En octobre, le Bruxellois Carl Roosens vient jouer Le Petit Poucet et l’usine à saucisses, un concert visuel qui revisite le conte de Perrault, en y apportant une touche à la fois déjantée, punk et grinçante. Si Carl est déjà familier de la scène du BRASS où il s’est produit avec différents projets musicaux (Facteur Cheval, Péritel), il s’associe cette fois au duo rock français Savon Tranchand : des artistes qui, comme lui, voguent entre les arts visuels et la musique. Rencontre avec ce raconteur d’histoires au vitriol, friand de rencontres artistiques étonnantes, voire détonantes.

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MUSIQUE / SPECTACLE

Sur scène, armés d’un rétroprojecteur, de dessins, de décors en carton, de claviers et d’une guitare électrique, ils s’amusent euxmêmes beaucoup. « On demande au public d’intervenir dans le spectacle, et j’adore me promener au milieu des enfants. »

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Il était une fois trois créateurs tous azimuts, Carl, Benoît (Preteseille) et Sophie (Azambre le Roy) qui décidèrent de raconter Le Petit Poucet à la sauce d’aujourd’hui. « On avait envie que les enfants (mais aussi leurs parents) se marrent. Tout en rigolant, on laisse passer des petites idées… On voulait parler de la ville qui s’étend de manière insensée et de ces zones qui, petit à petit, sont grignotées par des constructions improbables, des centres commerciaux, du béton. On évoque aussi, en passant par le rire, la question de la surconsommation de viande. »

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La tranquille petite maison où vivait le petit Poucet a disparu sous des tonnes de béton. Une grande zone commerciale a été construite à la place et pire, les parents de Poucet ont disparu. Avec ses six frères, Poucet part à leur recherche, au milieu des magasins obscurs, jusque dans la grande usine à saucisses de l’inquiétant Monsieur Grogra…

BRASS

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Carl est particulièrement emballé par les réactions qui font suite à l’explosion de l’usine à saucisses « Ça, c’est un grand moment ! Les saucisses pleuvent sur les spectateurs et là, vraiment, je crois qu’ils n’en reviennent pas. C’est l’extase de recevoir des saucisses. » Lorsqu’il ne fait pas exploser des usines de saucisses, lorsqu’il ne fait pas hurler de rire des enfants et leurs parents, Carl intervient régulièrement dans des maisons de quartier, des centres pour personnes handicapées et plus récemment, à la prison de Forest. À la demande du Centre Culturel Jacques Franck et de l’asbl Slaj-V, il a dernièrement composé avec des détenus, et avec les artistes Brune Campos et Damien Magnette, des morceaux hip-hop qui l’ont laissé bouche bée : « C’est un projet qui nous a énormément bouleversés. Il y a là-bas des gars vraiment impressionnants – dans leur écriture, leur manière de rapper – qui sont de sacrés artistes. »

« LA SOCIÉTÉ FONCTIONNE TELLEMENT EN HUIS-CLOS. RENCONTRER DES GENS QU’ON A TOUTES LES RAISONS DE NE JAMAIS CROISER ET FABRIQUER DES CHOSES ENSEMBLE, ÇA FAIT UN BIEN FOU. »

LE PETIT POUCET ET L’USINE À SAUCISSES (45’) | À PARTIR DE 5 ANS | ME 10/10 | AU BRASS | 3€ (ENFANTS) / 6€ (ADULTES) / 1,25€ (ARTICLE 27)

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Carl est convaincu que la co-création avec des personnes issues de différents horizons (professionnels ou pas) est d’une richesse incomparable. « La société fonctionne tellement en huis-clos... Rencontrer des gens qu’on a toutes les raisons de ne jamais croiser et fabriquer des choses ensemble, ça fait un bien fou. »

RENCONTRE AVEC

MÉMOIRE

MARIA FLOREZ VITALITÉ

EXCLUSION

ALPHABÉTISATION

Il y a dix-huit ans, lorsqu’elle a l’opportunité d’emménager dans le quartier Saint-Antoine, Maria est prise d’une peur. Pour cette Bruxelloise d’origine espagnole, le souvenir des dites « émeutes » de 1991 est encore assez vif. Le quartier reste stigmatisé comme un lieu d’affrontements entre les jeunes et la police. La brasserie Wielemans, qui avait été source d’activité et d’emploi pendant des décennies, se trouve à l’époque totalement à l’abandon ; les bâtiments ont été vandalisés, on y a même découvert un cadavre, enroulé dans un tapis.

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Maria se rappelle qu’à la fin des années 2000, lorsque WIELS puis le BRASS naissent des cendres de ce patrimoine industriel, une autre dynamique s’amorce. C’est à cette époque qu’à quelques pas de là, elle commence à donner des cours d’alphabétisation, une activité qui continue à prendre du sens pour elle chaque jour : « Je rencontre des femmes dont le mari est également analphabète, qui laissent traîner le courrier par terre en espérant que la dernière lettre qui reste sera la leur. Quand, en fin d’année, ces femmes viennent me voir l’air réjoui et soulagé, en disant qu’elles ont su déchiffrer leur nom sur le courrier, cela n’a pas de prix. »

Brasserie Wielamans-Ceuppens à l’abandon. Archive : La Fonderie.

Installée depuis dix-huit ans rue de Mérode à Forest, Maria a observé au fil des années les changements du quartier Saint-Antoine. Mais elle n’est pas seulement témoin de la vie qui y fourmille, elle est sans aucun doute l’une des actrices de sa vitalité. Animatrice à la maison de quartier SaintAntoine, elle travaille depuis presque quinze ans pour l’alphabétisation des femmes. Maria sera l’une des protagonistes de l’exposition Mémoire Active au BRASS, qui met en relation le passé industriel du quartier – avec, en son cœur, la brasserie Wielemans – et son présent, animé par un savoureux bouillon de mouvements associatifs et d’initiatives citoyennes.

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FORCES VIVES

SEPTEMBRE—DÉCEMBRE 2018

HISTOIRE DU QUARTIER

Maria précise qu’elle apprend elle-même énormément au contact de ces femmes laissées à la marge de la société, que personne ne valorise. « Il y a des apprenantes vraiment très intelligentes. Elles ne s’en rendent pas compte. » Un jour, la maison de quartier Saint-Antoine a organisé une sortie au parc ; le groupe d’alphabétisation de Maria était accompagné par un spécialiste en botanique. « À un moment, une des

EXPOSITION MÉMOIRE ACTIVE | INSTALLATIONS, VIDÉOS, ATELIERS, RENCONTRES, PROMENADES, VISITES GUIDÉES JE 15/11 — DI 20/01 | AU BRASS | GRATUIT

FOREST

GÉOGRAPHIE

CPAS

CATHERINE JOURDAN

SEPTEMBRE—DÉCEMBRE 2018

LA VILLE VUE PAR SES HABITANTS

ENTRETIEN AVEC

SUBJECTIF

BRASS

En octobre, le BRASS accueille Catherine Jourdan, artiste documentaire et psychanalyste, qui mène depuis plusieurs années un projet cartographique. Son nom ? La géographie subjective. Jusqu’ici, Catherine Jourdan a travaillé avec les habitants de différentes villes de France, du Luxembourg et de Belgique (par exemple avec un groupe de femmes apprenantes en alphabétisation à Anderlecht) pour composer en tout vingt-trois cartes. Cette fois, elle collabore avec un groupe de Forestois bénéficiaires du CPAS pour qu’ils cartographient ensemble la commune de Forest. Mais ne nous y trompons pas ! Il s’agit moins d’un exercice académique que d’une création poétique à plusieurs mains. Éclairage par Catherine Jourdan.

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Même si le quartier reprend vie après une période fantôme, Maria observe au quotidien l’exclusion sociale d’une partie de ses habitants et le manque d’infrastructures. « Il y a beaucoup de gens ici qui sont en souffrance, qui savent qu’ils n’ont pas “ la gueule de l’emploi ”, comme on dit, et qui ont l’impression que certains équipements ne sont pas pour eux. Dans le quartier, on n’a plus de bureau de poste, de banque, de supermarché… » Maria aimerait voir s’ouvrir une mercerie, une droguerie... Elle rêve d’un glacier où l’on pourrait se retrouver en famille. « J’aime les brassages », conclut-elle. «Qu’on soit tous ensemble, pas les uns à côté des autres. »

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BRASS

« J’AI L’IMPRESSION QU’IL Y A BEAUCOUP DE GENS ICI QUI SONT EN SOUFFRANCE, QUI SAVENT QU’ILS N’ONT PAS “ LA GUEULE DE L’EMPLOI ”, COMME ON DIT. »

CARTOGRAPHIES À PLUSIEURS

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apprenantes a montré une plante au spécialiste et lui a expliqué ce qu’on pouvait en faire au niveau médicinal. Le spécialiste ne connaissait pas ces usages, il a commencé à prendre des notes. Nous avons poursuivi la balade… Elle lui a montré d’autres plantes en lui expliquant les décoctions possibles pour soigner les verrues, etc. Elle était très fière. Je lui ai demandé comment elle connaissait tout cela. Elle m’a répondu qu’elle n’avait pas eu la chance d’aller à l’école parce qu’elle venait de la campagne au Maroc, mais que son papa avait pris le temps de lui apprendre tout ce qu’il y a dans la nature. C’était magnifique ! »

SEPTEMBRE—DÉCEMBRE 2018

« CHACUN A SA MANIÈRE D’ENTRER DANS LE RÉEL PAR LA PETITE PORTE. CE QUI M’INTÉRESSE, C’EST QUE CETTE SINGULARITÉ NE SOIT PAS RAVALÉE DU CÔTÉ DE L’ANECDOTIQUE. »

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Quel sens cela a-t-il pour toi de faire ces cartes avec les habitants des villes ? Le but pour moi est de montrer qu'on est autant habité par un lieu qu’habitant d'un lieu. Et ce que j'essaie de mettre en valeur, à travers ce travail collectif, c’est la ruse des gens. Leur manière de braconner avec le réel. De la même façon qu’on parle d’« écrivain public », je suis un peu « géographe publique ». À cette différence près que j’y mets de mon regard, de ma sensibilité.

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Pourtant, dans ce bain qui nous imprègne, nous avons une manière singulière de faire notre chemin. De décider qu'un mot nous plaira plus qu'un autre, qu'un endroit nous touchera plus qu'un autre. Chacun a sa manière d'entrer dans le réel par la petite porte. Et ce qui m'intéresse, c'est que cette singularité liée aux joies, aux peines, aux sensations de chacun ne soit pas ravalée du côté de l'anecdotique, du « sympa mais pas sérieux ». Pour moi, ce regard singulier est la chair-même de la réalité. Ce qui fait qu'on se lève le matin et que la vie a de l'intérêt.

BRASS

Peux-tu expliquer l’idée de singularité ? Oui ! D’une certaine manière, depuis que nous sommes nés, nous sommes entourés par d’autres personnes qui parlent, qui nous prêtent leur langage, qui nous disent comment il faut regarder le monde.

BRASS

SEPTEMBRE—DÉCEMBRE 2018

En quoi consiste la cartographie à plusieurs ? Il s’agit de réunir un groupe de personnes autour d'une page blanche et de prendre le territoire sur lequel ces personnes habitent comme prétexte pour élaborer un document commun. Ce document, en l’occurrence, est une carte géographique. Ce qui est important au final, c’est que cette carte parle de ce que c'est d'être ensemble dans un lieu, d'avoir des perceptions communes et des perceptions singulières.

GÉOGRAPHIE SUBJECTIVE | LA CARTE SUBJECTIVE RÉALISÉE PAR LE GROUPE D’HABITANTS DE FOREST SERA AFFICHÉE DANS DES PANNEAUX GRAND FORMAT DANS LES RUES DE FOREST DU MARDI 11/12 AU MARDI 14/01. UN PROJET PROPOSÉ PAR LE CIFAS (CENTRE INTERNATIONAL DE FORMATION EN ARTS DU SPECTACLE)

CENTRE CULTUREL et MAISON DES CULTURES DE FOREST

Au cœur de la diversité bruxelloise, le BRASS soutient les initiatives émergentes et les pratiques culturelles actuelles.

SEPTEMBRE—DÉCEMBRE 2018

C’EST QUOI LE BRASS ?

Tout au long de l’année, du matin au soir, il propose des ateliers, des rendez-vous conviviaux et citoyens, des expositions, des concerts et des spectacles. Un bar est ouvert avant, pendant et après les évènements proposant une carte de boissons locales et de qualité. Le Centre Culturel propose également des expositions à l’Abbaye de Forest, futur pôle culturel de la commune.

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Archive : Académie Royale de Belgique (détail carte postale)

Ouvert sur son quartier et résolument inscrit dans son urbanité, le BRASS s’adresse à tous les habitants en capitalisant les énergies locales et les initiatives interculturelles, artistiques et citoyennes des quartiers de Forest et du sud de Bruxelles. Il accorde une grande importance à l’implication et à la participation de ses habitants dans son projet d’action culturelle. À ce titre, il s’implique dans l’organisation du Parcours d’Artistes, du Festival SuperVliegSuperMouche et du Festival Forest Sounds dans le parc de Forest.

BRASS

Il développe la majorité de ses actions dans l’ancien bâtiment de production électrique et de brassage des Brasseries WielemansCeuppens, véritable témoin du patrimoine industriel brassicole du début du XXème siècle.

Cercle d’Histoire et de Patrimoine de Forest

AUTRES PARTENAIRES

Directeur : Frédéric Fournes frederic.fournes@lebrass.be

Radio Vibration: 107.2 FM (Bruxelles) / www.vibration.fm

Chargé de développement : Quentin Velghe quentin.velghe@lebrass.be

Activités de quartier: Maison de Jeunes de Forest, Dispositif Relais, Médina, Hiwar, potager collectif Mille Semences-Ceuppens… CONTRIBUEZ AU DÉVELOPPEMENT DU BRASS EN DEVENANT « AMBASSADEUR COMPLICE »: Envie de vous impliquer sur le développement du BRASS, de donner un coup de main ponctuel, de mieux le faire connaître auprès de vos voisins et amis ? Contactez-nous au 02/332.40.24 ou par mail: info@lebrass.be MÉDIATION / PARTENARIATS ASSOCIATIFS Envie de découvrir nos projets, notre programmation, nos ateliers ? Envie d’envisager un partenariat avec votre école, votre association ? Contactez Benoît au 02/332.40.24 ou par mail: benoit.brunel@lebrass.be

BRASS

Le BRASS est partenaire d’Article 27 et est signataire de sa charte de la médiation culturelle.