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PARLEMENT EUROPÉEN Une politique de reconversion économique qui porte ses fruits ! Les chances et les défis d’un espace frontalier Une sensibilisation de la population à la préservation de l’environnement
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LE MAGAZINE DES GRANDS ENJEUX
Maubeuge-Val de Sambre, une agglomération dynamique au coeur de l'Europe a dynamic urban area at the heart of Europe Les dossiers Territoires
LE GRAPHIQUE
Vue détaillée du tissu économique de Maubeuge-Val de Sambre Répartition des entreprises par chiffre d’affaires Chiffres d’affaires (K euros) Moins de 15 000
Nombres d’entreprises 1 864
De 15 000 à 75 000
15
De 75 000 à 350 000
8
Non renseigné Total
724 2 611
Répartition des entreprises par code NAF
Répartition des entreprises par effectif Effectifs Moins de 20
Code NAF
Nombres d’entreprises 189
De 20 à 49
20
De 50 à 99
5
De 100 à 200
4
Plus de 200
1
Non renseigné Total
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u total 2 611 sociétés sont présentes à Maubeuge-Val de Sambre. Après avoir traversé une période de récession, l’agglomération a su renaître de ses cendres et a entamé sa reconversion avec les industries de pointe. Ces efforts ont favorisé la création d’entreprises et par la volonté municipale de développer l’enseignement et les activités de recherche. Maubeuge dispose ainsi, sur la zone du Champ de l’Abbesse, de centre de recherches spécialisées dans les matériaux nouveaux.
2 392 2 611
Agriculture, sylviculture et pêche Construction et bâtiment Commerce, transport, hébergement, restauration Financie
Nombres d’entreprises 17 303 1 357 4
Activités immobilières
53
Industries
29
Santé
32
Administration
356
Autres services
460
DONNÉES ISSUES DE DIANE, outil d'analyse économique des entreprises françaises édité par le Bureau van Dijk. Informations calculées sur base des sociétés ayant publié leurs comptes www.bvdinfo.com
Décembre 2013 | Maubeuge-Val de Sambre
ENTRETIEN | Attentive aux opportunités de développement culturel, économique et touristique, l'Agglomération Maubeuge-Val de Sambre agit également pour offrir un service public de qualité à la population.
Maubeuge-Val de Sambre, une Agglomération jeune et dynamique
L’Agglomération fait preuve d’un réel dynamisme. L’élan culturel est très important, entre les nombreux festivals, tels que Les Folies, Les Nuits Secrètes et Via, la scène du Manège et le tissu associatif. Le projet du Grand Zoo, créé au travers de l’aménagement et l’extension du parc zoologique actuel, est également porteur d’avenir pour le territoire. Ayant pour volonté de se placer au même rang que Nausicaa ou le Louvre-Lens, il répond à plusieurs objectifs : n la protection de la biodiversité ; n le respect et la mise en valeur du patrimoine Vauban ; n la mise en place d’un équipement de loisirs et détente à l’échelle régionale et d’un outil économique à même de développer l’offre touristique.
“L'indispensable complémentarité entre le rural et l'urbain.”
Maubeuge a également été labellisée “Capitale régionale de la culture 2015”. Trois grands projets structurant le programme artistique et culturel sont d’ores et déjà pressentis : n la mise en lumière du patrimoine culturel et artistique ; n la création d’un lieu tourné vers l’avenir qui accueillera des expositions d’envergure ;
n la valorisation de la création régionale et internationale.
en accompagnant les municipalités rurales dans leurs projets. En contribuant à l’amélioration du cadre de vie, à la protection de l’environnement, elle permet ainsi de rendre possible des projets essentiels.
L’Agglomération pourra aussi s’appuyer sur le flux généré par Mons qui sera, elle, Capitale européenne de la culture la même année.
Par ailleurs, en dépit des prédictions de l’INSEE, les dernières données démographiques affichent une stabilisation de notre population, voire une augmentation pour certaines communes, notamment pour celles rurales. Les citoyens recherchent des services de proximité, des relations humaines et un environnement de qualité : notre ruralité offre un cadre de vie précieux qui représente une attractivité forte pour la région très urbanisée du NordPas-de-Calais.
Maubeuge a la particularité d’offrir une complémentarité entre le monde rural et le monde urbain, garante d’un cadre de vie exceptionnel. Lorsque l’on évoque la Sambre-Avesnois, on pense immédiatement aux territoires ruraux. Qu’en pensezvous ? Le territoire se caractérise avant tout par l’indispensable complémentarité entre le rural et l’urbain. La forte identité paysagère est liée à la physionomie de vallée et à la diversité d’ambiances et de milieux naturels, à une imbrication ville/nature et à l’omniprésence des horizons bocagers. L’Agglomération permet une véritable solidarité intercommunale,
Le territoire de l’AMVS est l’un des plus jeunes de France. Est-ce une force pour vous et quelle politique menez-vous pour la jeunesse ?
© Benoît Dorchies
Votre marque “Maubeuge Creative Cities” témoigne de la volonté d’affirmer l’identité du territoire : sur quoi repose-t-elle et quelles sont ses ambitions ?
Un tiers des habitants a moins de 25 ans : ce capital “jeunesse” est un véritable gisement d’initiatives territoriales. Cependant, les moins de 25 ans représentent 18,2 % des demandeurs d’emploi de l’arrondissement, dont la moitié n’est pas qualifiée. L’Agglomération mène donc une politique volontariste, en concentrant ses efforts sur la formation des jeunes et leurs conditions d’accès à l’emploi, ainsi que sur le soutien aux entreprises du territoire. Réussir en Sambre, que l’AMVS accompagne, est à ce titre une structure innovante et l’aboutissement lll
Rémi Pauvros Député-maire de Maubeuge, président de l'Agglomération Maubeuge-Val de Sambre
Les dossiers Territoires | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | 1
© Benoît Dorchies
Décembre 2013 | Maubeuge-Val de Sambre
“Inauguré en septembre 2013, le pôle universitaire de Maubeuge est un signal fort envoyé à la jeunesse du territoire.” lll
d’une évolution majeure du territoire dans sa méthode d’accompagnement du public éloigné de la vie professionnelle. Elle a notamment accompagné la mise en place des emplois d’avenir, domaine sur lequel l’Agglomération se veut exemplaire. Inauguré en septembre 2013, le pôle universitaire de Maubeuge est quant à lui un signal fort envoyé à la jeunesse du territoire. A terme, il va permettre de renforcer l’attractivité de l’Agglomération et de tisser des liens avec des entreprises dans des filières professionnelles porteuses, comme l’informatique ou l’ingénierie de la chimie et des matériaux. L’université est également un atout au service de la redynamisation du centre-ville et une opportunité de créer une vie locale étudiante. Vous êtes sur un territoire fortement industriel. Quelle est la politique de l’AMVS pour le développement économique et pour les entreprises ? Le tissu industriel est dense et présente un savoir-faire reconnu, tant dans l’automobile, la métallurgie ou le verre que dans le domaine nucléaire. La recherche technologique habite également le territoire, notamment dans le domaine de l’infrastructure ferroviaire avec l’institut Railenium. Depuis 2008, l’Agglomération a investi près de 60 millions d’euros dans l’acquisition de terrains permettant l’implantation de nouvelles entreprises. Le prêt à taux zéro Maubeuge Creative Cities, destiné aux TPE, permet d’accompagner leurs ambitions et d’acquérir du matériel innovant ou de conquérir de nouveaux clients en se projetant à l’international.
En cette période de crise, l’action de l’Agglomération a beaucoup porté sur un soutien conséquent aux entreprises du territoire, dans une logique défensive qui nous a permis de maintenir de nombreux emplois. La politique communautaire s’oriente aussi vers le développement de filières stratégiques. Reconnue territoire d’accueil pour l’animation de la filière mécanique à l’échelle régionale, l’Agglomération accompagne le pôle d’excellence Mécanov’. Elle est en parallèle un territoire expérimental pour le véhicule électrique. Une convention signée avec Renault MCA a impulsé l’acquisition de 100 véhicules électriques et le déploiement de bornes de recharge. Il y a aussi sur le territoire un grand enjeu, celui du désenclavement. C’est un défi qui vous tient à cœur et pour lequel vous vous investissez beaucoup. Quelles sont vos ambitions sur le sujet ? Relier Maubeuge à Lille en 45 minutes de quai à quai, via le TERGV, est un objectif sur lequel l’Agglomération ne peut transiger. Concernant la RN2, l’AMVS doit poursuivre ses coopérations avec la Belgique. Au nord, les relations avec Mons, déjà intenses, sont amenées à s’étoffer et à s’élargir. Elles resteront toutefois pénalisées tant que la RN2, qui vise une ouverture sur les réseaux autoroutiers français et européen, ne sera pas pleinement connectée. Les relations avec la région urbaine de Charleroi s’accélèrent quant à elles à la faveur des perspectives de réalisation de la RN54 et de réouverture de la Sambre à la navigation. Le corridor Est vise, lui, le développement des modes de déplacement vers l’Europe du Nord
2 | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | Les dossiers Territoires
et de l’Est via Charleroi, afin de mettre en place un schéma directeur d’aménagement sur la partie Est du territoire. L’ensemble de ces infrastructures représente un facteur formidable de développement de l’économie de la logistique. C’est une ambition que nous partageons, d’ailleurs, avec Charleroi et qui se concrétisera dans le cadre de la création d’un Groupement Économique de Coopération Trans-frontalière.
Le territoire du Val de Sambre a connu de nombreux épisodes douloureux, par le passé : les démolitions durant les guerres, la crise industrielle, la crise économique aujourd’hui… A travers les témoignages des vice-présidents interviewés pour ce numéro, on peut voir que l’AMVS œuvre sur beaucoup de thématiques, de champs d’actions. A quelle logique cela répond-il ? Dans le cadre de la rénovation urbaine, nous menons une véritable politique d’accueil et de solidarité, afin que la population du territoire puisse bénéficier d’un logement décent, économique et répondant à leurs besoins. Le programme local de l’habitat, en collaboration avec les bailleurs sociaux et les acteurs locaux, est en place depuis 2008. Avec plusieurs milliers de logements programmés et réhabilités, cet outil est à la mesure des ambitions portées par l’AMVS. Évalué à 78 millions d’euros, le projet Eurasambre vise lui la densification de la ville centre à travers une offre de logements, commerces et bureaux. Le développement des villes périurbaines avec les pôles gares, comme à Aulnoye-Aymeries, contribue également au maintien de la vie locale. Le projet de nouvel hôpital doit s’intégrer dans la création d’un nouveau quartier, cœur vivant autour duquel se greffent différentes activités déterminées par la complétude qu’elles amènent à la question de la santé publique. Par ailleurs, l’Agglomération développe un espace de promotion de santé, destiné à mettre en œuvre les programmes de prévention, de promotion et d’éducation de la santé. Cela s’inscrit dans la logique communautaire de renforcement du dialogue entre la population, les institutions et les professionnels des domaines sanitaires et médico-sociaux, afin d’améliorer l’offre de soins n Propos recueillis par Julien Dreyfuss et Olivier Gil
Interview with: Rémi Pauvros, deputy Mayor of Maubeuge, chairman of Maubeuge-Val de Sambre
© Benoît Dorchies
Maubeuge-Val de Sambre, a young and dynamic urban area
“The region has some indispensable complementary links between the rural and the industrial world.”
Attentive to developmental opportunities in cultural touristic and economical fields, Maubeuge-Val de Sambre also takes measures to provide a good quality public service to the population. Your slogan “Maubeuge Creative Cities” testifies your willingness to affirm the regional identity: what are the foundations of this ambition? The Urban area has acted in a dynamic way. There is wide range of cultural activities: several festivals such as Les Folies, Les Nuits Secrètes and Via, la scène du Manège along with the associative fabric. The future biodiversity park to be created by extending the current zoo is also a harbinger of bright future for the region. It wants to be on the same league with Nausicaa or Louvre-Lens and has the following aims: n Protecting biodiversity;
n Harbouring respect and showcasing “Vauban” heritage; n Setting up recreational facilities and an economic tool at a regional level and developing tourist attraction.
Maubeuge has been labelled as “Regional Capital of Culture 2015”. Three major artistic and cultural projects have already been named: n Showcasing cultural and artistic heritage; n Constructing a futuristic space which can house big exhibitions; n Highlighting upon regional and international creativity.
The Urban area can also take advantage of the flux generated by Mons which is the European Capital of Culture in the same year.
Maubeuge has a special characteristic as it can offer a complementary setting placed between the rural and the industrial world, guarantying an exceptional setting for daily life. When one talks about Sambre Avesnois, one immediately conjures up an image of a rural region. What do you think? The region has some indispensable complementary links between the rural and industrial world. The strong landscape identity is linked to the physiognomy of the valley and the diversity of its moods and natural settings: overlapping city and nature and the omnipresence of forest in the vicinity. The Urban area has developed a genuine inter-communal solidarity by helping rural municipalities in their projects. This support helps improve living conditions, protect environment and makes things more accessible to disabled people thus achieving important projects. lll
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Décembre 2013 | Maubeuge-Val de Sambre
“One third of our inhabitants are less than 25 years old.” AMVS region is one of the youngest in France. Is it an asset for you and what are your policies concerning the youth? One third of our inhabitants are less than 25 years old: this “youth” capital is the source of a genuinely rich seam of initiatives in the region. However the youth less than 25 years make up 18.2 % of jobseekers in the arrondissement, and half of them are unskilled. The Urban area practices a proactive state policy by concentrating effort on youth training programs and improving the conditions, thus enabling them to access job opportunities as well as by supporting local industries. Succeeding in Sambre with the support of AMVS is the result of an innovative structure and a major social evolution of the region. This structure is specialised in helping public cut off from professional life. The Urban area has especially encouraged creation of forward-looking jobs (jobs with bright future) and thus wants to be exemplary in this field. Inaugurated in September 2013, the University hub of Maubeuge is a strong message for the youth of the region. When completed, it would reinforce the attractiveness of the Urban area and help build links with companies in lucrative sectors such as computer sciences, chemical and material engineering. The university also helps revitalise the city centre and represents an opportunity to create a good local social life for students.
Your region is highly industrialised. What are the different policies for economic development and for companies undertaken by AMVS? The industrial fabric runs deep representing a well-known know-how in several
fields such as glass, metalworking, car industry and nuclear technology. Technological research is also present in this region especially in the fields of railway infrastructure at Institute Railenium. Since 2008, the Urban area has invested almost 60 million Euros in buying lands enabling new companies to set up in the region. The zero-interest loan given by Maubeuge Creative Cities, aimed at small businesses, enable us to accompany them in their development and to help them acquire innovative materials or to conquer new markets by going international.
of Interest Group for Cross-border Cooperation. The Val de Sambre region has gone through several painful experiences in the past: war time demolitions, industrial crisis, economic crisis even today … As revealed through the testimony of the Vice-Chairman in his interview for this issue, we can see that AMVS is working on a wide range of themes. What do they correspond to? As a part of urban renovation we are practicing a genuine policy of welcoming others and that of solidarity so that the regional population can have access to decent as well as inexpensive accommodation that meets their needs. The local habitat program in collaboration with social landlords and local actors has been running since 2008. This project has planned several thousand new and renovated accommodations and hence measures up to the ambitions of AMVS. Evaluated at 78 million Euros, Eurasambre project aims at the densification of the city centre through the creation of accommodation, office space and shops. The development of suburban cities with railway hubs like the one in AulnoyeAymeries also improves the local life.
During this crisis period the measures taken by the Urban area has helped the regional industries to a great extent by practicing a defensive logic and thus allowing us to conserve a lot of jobs. The communal policies are oriented towards developing strategic sectors. Known as a major host of mechanical sector at the regional level, the Urban area closely supports the pole of excellence Mécanov’. It is also an experimental area for electric cars. Following an agreement with Renault MCA it has purchased 100 electric cars and set up charging stations. The region has another major challenge; to improve upon the accessibility of the site. You are strongly involved in taking up this challenge. What are your plans? It is of paramount importance to the Urban area to link Maubeuge to Lille, platform to platform in 45 minutes via TERGV. Regarding the RN2, AMVS has to follow up its cooperative efforts with Belgium. On the northern side, our relationship with Mons has become more profound and has widened its horizons. It would however remain handicapped until the RN2, which aims at an opening on the French and European highway network, remains poorly linked. Our relationship with the urban region of Charleroi has intensified as regards to perspectives of building RN54 and reopening navigation facilities on Sambre. The eastern corridor aims at developing transportation means towards Northern and Eastern Europe via Charleroi in order to implement a master plan in the eastern part of the region. The entire infrastructure showcases considerable economical and logistical development of the region. This is an ambition that we have in common with Charleroi and which would be fulfilled by the creation
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© Benoît Dorchies
lll In spite of INSEE’s predictions, the latest demographic data shows a stabilisation of our population, and even an increase in some municipalities, especially in the rural ones. The citizens look for services close by, good human relations, and healthy environment: our ruralness offers precious living conditions that should be safeguarded
The new project of hospital should be integrated within the project of a new neighbourhood. The hospital is a throbbing nucleus around which other public healthrelated complementary organisations revolve. Besides the Urban area is developing a place dedicated to health, which would promote health education and organize preventive programmes. It is a part of communal ideal to promote dialogue among the population, institutions and professionals of the health, sanitary and medico-social industry in order to improve upon health care n
© P.houze-départementduNord.
Le Département, symbole de la solidarité et de l'équité territoriale
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vant même une réforme de la carte intercommunale qui les conforte, les deux communautés urbaines et les 5 agglomérations du Nord concentrent environ 76% de la population de notre département. Leur poids économique est naturellement bien plus élevé encore.
Les agglomérations accueillent à la fois les grandes industries traditionnelles, les secteurs de pointe et de recherche et un secteur tertiaire indispensable au bon fonctionnement d’une économie moderne.
Cela donne à ces établissements publics une responsabilité considérable : préparer leur territoire et leur population à affronter les défis économiques et sociaux de demain.
Patrick Kanner Président du Conseil général du Nord
“Préparer le territoire et la population à affronter les défis économiques et sociaux de demain.”
La collectivité départementale accompagne ces territoires en mutation en agissant au niveau de ses grandes compétences - l’action sociale, l’insertion, les collèges, les routes départementales et le transport interurbain – et par un soutien aux projets d’équipements locaux, sportifs, culturels, économiques, environnementaux, ainsi qu’aux grands projets structurants.
Quelques grands projets ont fait d’ores et déjà l’objet d’engagements du Département : Railenium à Aulnoye Aymeries ou le zoo de Maubeuge démontrent, dans des registres différents, le fort volontarisme des élus sambriens.
Le Département, collectivité de la solidarité et de l’équité territoriale, est particulièrement attentif aux liens et à la bonne complémentarité entre les territoires urbains et les territoires ruraux. Les nordistes ont droit à une qualité de service public équivalente quelque soit leur lieu de résidence.
Il met ainsi au service des nordistes ses compétences en matière d’infrastructure et de transport, à travers un schéma départemental “Mobilité Liberté 2030”, comprenant de nombreuses mesures en faveur du développement des transports en commun et des modes doux de transport.
Dans le même objectif de favoriser un développement équitable des territoires, le Département du Nord s’est joint à la Région et au Département du Pas de Calais pour établir un Schéma Directeur Régional du “Très Haut Débit” et porter la création d’un Syndicat Mixte chargé de sa mise en œuvre.
Enfin, plus globalement, le Département propose aujourd’hui aux acteurs de la Sambre-Avesnois de conclure un contrat d’aménagement et de développement durables sur la base d’un diagnostic partagé. L’agglomération de Maubeuge-Val de Sambre est naturellement un des tous premiers lll
Les dossiers Territoires | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | 5
Décembre 2013 | Maubeuge-Val de Sambre
lll acteurs appelé à contribuer à cette œuvre
collective et ambitieuse.
“Une agglomération plus forte, sachant valoriser ses atouts et promouvoir ses projets d'avenir.” Ce contrat conclu pour 6 ans ne sera pas un simple catalogue de projets, mais la déclinaison opérationnelle d’une stratégie de développement territorial fondée sur neuf enjeux stratégiques couvrant les champs d’intervention communs des collectivités locales et du Département.
Outre ces grands enjeux, la démarche doit permettre d’optimiser les investissements, par la recherche des complémentarités et des solidarités internes au territoire.
Par ailleurs, le Département reconnaît, approuve et favorise les démarches d’ouverture de l’Agglomération Maubeuge-Val de Sambre en direction de ses voisins belges, tant sur le plan de la culture, avec Mons 2015, capitale européenne de la culture, que sur le plan institutionnel avec la mise en place d’une plate-forme transfrontalière entre la Communauté d’Agglomération MaubeugeVal de Sambre et le Comité de développement Stratégique Charleroi Sud Hainaut, dans la perspective de créer un Groupement Européen de Coopération Transfrontalière.
“Contribuer au développement d'un Nord fort et solidaire.” Le Département du Nord prendra notamment toute sa part dans les investissements qui seront nécessaires le moment venu pour développer les liaisons routières entre ces deux agglomérations.
Une Agglomération Maubeuge-Val de Sambre plus forte, sachant valoriser ses atouts et promouvoir des projets d’avenir, c’est tout ce que peut souhaiter un Département qui s’est fixé pour objectif de contribuer au développement d’un Nord fort et solidaire.
Interview with: Patrick Kanner, chairman of the Nord General Council
The Department, symbol of collaboration and territorial equity
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ven before a reform of the inter-communal map that reinforces them, the two urban communities and 5 urban areas of the Nord contained around 76% of the population of our department. Their economic weight is naturally much higher still.
Urban areas play host to both large traditional industries, advanced and research sectors and a tertiary sector indispensable to the proper functioning of a modern economy. This gives these publicly-owned establishments a considerable responsibility: to prepare their territory and their population to face the economic and social challenges of tomorrow. The departmental community supports these territories through change by intervening at the level of its greatest expertise - social action, inclusion, colleges, secondary roads and intercity transport - and by supporting locations, sports, cultural, economic and environmental facilities, as well as large structural projects. Some great projects have already attracted involvement from the department: Railenium in Aulnoye Aymeries and the Maubeuge zoo show, in different registers, the strong will of the elected officials of Sambre. The department, a community of collaboration and territorial equity, is particularly attentive to the links and beneficial synergies between urban and rural territories. The inhabitants of the Nord department, the Northerners, are entitled to equivalent public service quality regardless of their place of residence. This puts expertise in infrastructure and transport at the service of Northerners, through a departmental “mobility freedom 2030” scheme, comprising numerous measures for the development of public transport as well as soft modes of transport. With the same objective of promoting equitable development of the territories, the Nord
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department has joined up with the Region and the Pas de Calais department to initiate a master plan for “ultra broadband”and lead the creation of a joint association responsible for its implementation. Lastly, and more generally, the department today offers players in Sambre Avesnois to enter a contract of sustainable installation and development on the basis of a shared brief. The urban area of Maubeuge Val de Sambre is naturally one of the very first players to contribute to this collective and ambitious work. This 6-year contract will not be a mere catalogue of projects, but the operating modes of a strategy of territorial development founded on nine strategic stakes covering the common fields of intervention of the local communities and the Region. In addition to these major issues, the approach should allow for the optimisation of investments by looking for synergies and collaborations within the territory. In addition, the Department recognises, approves and supports the steps being taken to open up the urban area of Maubeuge Val de Sambre in direction of its Belgian neighbours, as much in terms of culture, with Mons 2015, European Capital of Culture, as institutionally with the establishment of a cross-border platform between the Maubeuge Val de Sambre urban community, and in terms of the Charleroi South Hainaut strategic development, with the aim of creating a European Cluster of Transborder Cooperation. The Nord department will take in particular its full share in the investments necessary, when the time comes, to develop the road links between these two urban areas. A stronger Maubeuge Val de Sambre urban area, that knows to develop its assets and promote plans for the future, is the most a Region can wish for, that has set itself the goal of contributing to the development of a strong and interdependent Nord.
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Maubeuge-Val de Sambre en chiffres Maubeuge-Val de Sambre: key figures 23 communes à la fois urbaines et rurales, réunies au sein de l’un des plus beaux paysages du Nord-Pas-de-Calais 545 hab./km2 98 730 habitants municipaux au recensement de 2009 181 km2 de superficie
23 urban and rural communes, gathered within one of the most beautiful landscapes of Nord-Pas-de-Calais 545 inhabitants / km2 98,730 municipal inhabitants at the 2009 census 181 km2 in surface
Un territoire transfrontalier Avec un tissu urbain continu de part et d’autre de la frontière franco-belge à 7 km, l’Agglomération impose son identité transfrontalière entre les villes de Jeumont (France) et d’Erquelinnes (Belgique). Un travail collaboratif est mené avec Mons, “sa sœur jumelle”, et Charleroi, côté Sambre wallonne.
Cross-country race-to border territory With continuous urban fabric 7km to both sides of the FrancoBelgian border, the urban area imposes its cross-border identity between the towns of Jeumont (France) and Erquelinnes (Belgium). Cooperation has been initiated with Mons, its “twin-city”, and Charleroi in the Walloon part of Sambre area. Une position stratégique L’Agglomération se situe au cœur de l’Europe, à 1 heure de la métropole lilloise, 2 heures de Paris, 1 heure de Bruxelles et 30 minutes de l’aéroport international de Charleroi.
Avec plus de 1400 hectares de bois, de bocage et de nombreuses zones humides, les 23 communes de ce territoire ont la chance de posséder un patrimoine vert et bleu attractif qu’elles ont su mettre à profit autour des projets touristiques tels que les véloroutes voies vertes ou Eurasambre.
A strategic location This urban area is located in the heart of Europe, 1 hour from Lille, 2 hours from Paris, 1 hour from Brussels and 30 minutes from the international airport of Charleroi.
Avec plus de 1400 hectares de bois, de bocage et de nombreuses zones humides, les 23 communes de ce territoire ont la chance de posséder un patrimoine vert et bleu attractif qu’elles ont su mettre à profit autour des projets touristiques tels que les véloroutes voies vertes ou Eurasambre.
Le pôle universitaire de Maubeuge Plus de 300 étudiants, 450 à terme Une licence à Maubeuge unique en Europe : la licence CDAISI, Collaborateur pour la Défense et l’Anti Intrusion des Systèmes Maubeuge University: More than 300 students, 450 in the long term. A degree from Maubeuge unique in Europe: CDAISI degree, Collaborator for Defense and Anti-break-in Systems. Un territoire jeune L’un des territoires les plus jeunes de France avec 33,5 % de jeunes de moins de 25 ans
A young territory One of the youngest territories in France with 33.5% of young people under 25.
Un tissu industriel dense Le territoire du Val de Sambre dispose d’un savoir-faire reconnu dans l’automobile, la métallurgie, le ferroviaire, le verre, le nucléaire… 40 % des emplois sont dans l’industrie, dont 32,3 % dans la métallurgie et la transformation des métaux, 26,75 % dans l’automobile, 8,70 % dans l’agroalimentaire. Présence de grandes industries : MCA qui produit notamment la Kangoo Z.E., AREVA, Menissez, Bigard, Vallourec… L’Agglomération Maubeuge-Val de Sambre est territoire expérimental pour le véhicule électrique dans la région Nord-Pas de Calais et territoire d’accueil pour l’animation de la filière mécanique à l’échelle régionale.
A rich industrial fabric The territory of the Val de Sambre has renowned expertise in the automotive, metallurgy, railway, glass and nuclear power industries… 40% of jobs are in industry, of which 32.3% in metallurgy and metal processing, 26,75% in the automotive industry, 8,70% in the agroalimentary industry. Presence of large-scale industries: MCA, which produces in particular Kangoo Z.E., AREVA, Menissez, Bigard, Vallourec… The urban area Maubeuge Val de Sambre is experimental territory for electric vehicles in the region Nord-Pas de Calais and host territory for support to the mechanical sector at regional level. Les dossiers Territoires | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | 7
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Hors-série - Décembre 2013
SOMMAIRE : Maubeuge-Val de Sambre,
une agglomération dynamique au coeur de l'Europe
Maubeuge-Val de Sambre, une Agglomération jeune et dynamique
1
Un entretien avec Rémi Pauvros, député-maire de Maubeuge, président de l'AMVS
Le Département, symbole de la solidarité et de l'équité territoriale
5
Un entretien avec Patrick Kanner, président du Conseil général du Nord
Maubeuge-Val de Sambre en chiffres L’artisanat joue un rôle d’ascenseur social
7 10
Un entretien avec Alain Griset, président de la Chambre des métiers et de l’artisanat de région Nord – Pas-de-Calais
Vers une reconversion économique qui porte ses fruits Marchés de niche comme sortie de crise
14
Un entretien avec Christophe Di Pompéo, vice-président de l'AMVS, en charge du développement économique
“La ruralité ne peut vivre recluse”
20
Un entretien avec Michel Duveaux, vice-président de l'AMVS, en charge du développement rural
“Nous devons investir beaucoup plus que les autres territoires”
22
Un entretien avec Bernard Baudoux, président de la commission Finances et Grands projets d’AMVS
“Développer les formations professionnalisantes”
24
Un entretien avec Mohamed Ourak, président de l’Université de Valenciennes et du Hainaut-Cambrésis
Chances et défis d’un espace transfrontalier La coopération, clé du développement actuel
28
Un entretien avec Rachid Lounici, conseiller délégué de l'AMVS, en charge des affaires européennes
Environnement et développement durable
Le respect de l’environnement, la raison d’être du territoire
32
Un entretien avec Michel Lo Giaco, vice-président de l'AMVS, en charge de l'environnement
De nouveaux équipements pour préserver la Sambre
34
Un entretien avec Jean-Claude Maret, vice-président de l'AMVS, en charge de l'assainissement
Une gestion méthodique de l’eau pour lutter contre les inondations
36
Un entretien avec Josiane Suleck, vice-présidente de l'AMVS, en charge de l'eau
Les aires d’accueil pour les gens du voyage
38
Un entretien avec André Marchand, Vice-président de l'AMVS, en charge des instances paritaires du personnel et aux gens du voyage
Cap sur la valorisation
40
Un entretien avec Jacky Sautier, conseiller délégué de l'AMVS, en charge de la gestion des déchets
Une panoplie d’outils au service des espaces naturels
42
Un entretien avec Jean-Marie Allain, vice-président de l'AMVS, en charge de la trame verte, des espaces naturels et de l'Agenda 21
Travaux, logement, aménagement urbain et politique de transports À la reconquête du territoire
46
Un entretien avec Annick Mattighello, vice-présidente de l'AMVS, en charge de l'aménagement de l'espace
Maubeuge sur la voie du développement durable
50
Un entretien avec Didier Pol, vice-président de l'AMVS, en charge de la voirie
Objectif : atteindre le transport le plus attractif et équitable possible
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Un entretien avec Arnaud Beauquel, conseiller délégué de l'AMVS, en charge du transport
Solidarités et santé
“La revitalisation urbaine est essentielle”
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Un entretien avec Patrick Leduc, vice-président de l'AMVS, en charge de l'habitat
“Nous travaillons aujourd’hui sur les ambitions de demain”
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Un entretien avec Benjamin Saint-Huile, vice-président de l'AMVS, en charge de l'emploi et de la solidarité
Des actions innovantes pour mieux vivre ensemble
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Un entretien avec Philippe Dronsart, vice-président de l'AMVS, en charge du Vivre ensemble
“Ne faisons pas de la prévention le parent pauvre de la santé”
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Un entretien avec Francis Trincaretto, conseiller délégué de l'AMVS, en charge de la santé
Tourisme et culture
“Mettons en valeur les racines du futur”
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Un entretien avec Daniel Barbarossa, conseiller délégué de l'AMVS, en charge du développement touristique
Le Grand Zoo au cœur des remparts
Un entretien avec Nathalie Montfort, vice-présidente de l'AMVS, en charge du parc de la biodiversité
8 | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | Les dossiers Territoires
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SUMMARY : Maubeuge-Val de Sambre, a dynamic urban area at the heart of Europe Maubeuge-Val de Sambre, a young and dynamic urban area
3
The Department, symbol of collaboration and territorial equity
6
Maubeuge-Val de Sambre: key figures The craft industry plays the role of social elevator
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Interview with Rémi Pauvros, deputy Mayor of Maubeuge, chairman of Maubeuge-Val de Sambre Interview with Patrick Kanner, chairman of the Nord General Council 7
Interview with Alain Griset, chairman of the Chamber of Trades and Crafts of the Nord-Pas-de-Calais region
Towards an economic policy of reconversion that bears fruit Niche markets as crisis exit stratégies
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“The countryside cannot live as a recluse”
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“We must invest a lot more than other regions”
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“Develop vocational training”
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Interview with Christophe Di Pompéo, vice-president of the urban area of Maubeuge-Val de Sambre, chairman of the commission in charge of economic development Interview with Michel Duveaux, Maubeuge-Val de Sambre vice-president responsible for rural development Interview with Bernard Baudoux, chairman of the Finance Committee and Major Projects of Maubeuge-Val de Sambre Interview with Mohammed Ourak, chairman of the University of Valenciennes and Hainaut-Cambrésis
Opportunities and challenges of a cross-border area Co-operation, key to current development
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Interview with Rachid Lounici, deputy Community Advisor to European Affairs
Environment and sustainable development
Respect for the environment, the raison d'etre of the territory
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New facilities to conserve Sambre
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Methodical water management to fight floods
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Reception areas for travellers
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Focus on the re-use of waste products
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An array of tools at the service of natural spaces
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Interview with Michel Lo Giaco, vice-president of Maubeuge-Val de Sambre, chairman of the Environment Committee Interview with Jean-Claude Maret, vice-chairman in charge of sanitation Interview with Josiane Suleck, vice-president of the Community of the urban area of Maubeuge-Val de Sambre delegate for water Interview with André Marchand, vice-president of the Maubeuge-Val de Sambre Urban Area, delegate to the joint staff bodies and the travellers. Interview with Jacky Sautier, deputy Advisor on the Management of Waste Interview with Jean-Marie Allain, vice-president of the community of the urban area of Maubeuge-Val de Sambre, deputy to the green network, natural spaces and “Agenda 21”
Work, housing, urban development and transport policy Reconquering the territory
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Maubeuge on the way to sustainable development
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Objective: to obtain the most attractive and fair transport as possible
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Interview with Annick Mattighello, chairperson of the spatial planning Committee Interview with Didier Pol, deputy vice-president for the roadway system
Interview with Arnaud Beauquel, delegate deputy in charge of transport and multimodality
Solidarity and health
“Urban revitalisation is essential”
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“Today we are working on the ambitions of tomorrow”
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Innovative actions to live better together
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Let’s not make prevention health's poor relation
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Interview with Patrick Leduc, vice-president of the Maubeuge-Val de Sambre Conurbation Community, chairman of the Commission for Housing and Accommodation Interview with Benjamin Saint-Huile, vice-chairman of of Maubeuge-Val de Sambre Agglomeration Community, chairman of Employment and Solidarity Committee Interview with Philippe Dronsart, vice-president of the Community of the Maubeuge-Val de Sambre urban area, chairman of the Vivre Ensemble commission Interview with Francis Trincaretto, community advisor to the Community of the Urban Area of Maubeuge-Val de Sambre, delegate for public health
Tourism and culture
“Let us showcase the roots of future”
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The “Grand Zoo” in the heart of the ramparts
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Interview with Daniel Barbarossa, tourism development advisor Interview with Nathalie Montfort, vice-president of the Maubeuge-Val de Sambre urban area, delegated to the biodiversity Park LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN - Édité par Monde Edition S.A.S. - Siège : 3, rue Mornay, 75004 Paris - Téléphone : 01 44 54 05 50 - Fax : 01 44 54 05 55 E-mail : redaction@lcp-europeen.eu - www.lecourrierduparlement.fr n Directeur de la publication - Rémy Lazimi n Secrétaire de rédaction - Sharon Lazimi n Journalistes - Colombe Dabas, Julien Dreyfuss, Olivier Gil, Pauline Hugot, Pauline Pouzankov, Linda Tariaki n Infographiste - Isabel Da Silva n Traduction - Valérie Eichenlaub n Directrice de la communication - Danielle Decaris n Relations presse - Laurent Vigée n Régie publicitaire - GS Intermedia : Directeur de la publicité - Nathaniel Ayache, Relations extérieures - Gérard Slama n Remerciements - Marie Wisniewski, Justine Courtin n N° 04 n Imprimé en France n Dépôt légal à parution n Photo de couverture - © Benoît Dorchies - Toute reproduction, même partielle, des articles publiés dans ce numéro, nécessite explicitement le consentement écrit de l’éditeur.
Les dossiers Territoires | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | 9
Décembre 2013 | Maubeuge-Val de Sambre
ENTRETIEN | Force économique majeure sur le plan national, l’artisanat se développe dans une Région qui n’hésite pas à s’engager en faveur de l’entreprenariat.
L’artisanat joue un rôle d’ascenseur social
C’est un territoire marqué par l’implantation de très grandes entreprises, pourvoyeuses d’emplois “de père en fils”. La présence de ces grandes sociétés a profondément ancré une culture de salariat, ce qui n’a pas incité les habitants à créer une entreprise, à se mettre à leur compte. Cependant, les mentalités évoluent. Depuis plus de dix ans, nous travaillons de concert avec le Conseil régional Nord – Pas-de-Calais pour promouvoir la création et la reprise d’entreprises. Ces efforts sont traduits dans le PRCTE “Plan régional de création et de reprise d’entreprises” qui mobilise des financements et des énergies importantes et qui fait le consensus des acteurs économiques réunis au sein du SRDE – Schéma régional de développement économique. Cet engagement a d’ailleurs été salué par l’Union européenne avec l’attribution du label “Région européenne entreprenante 2013”. Rien que dans l’artisanat, environ 5 500 entreprises nouvelles voient le jour chaque année.
conditions du développement des entreprises artisanales, avec les conséquences bénéfiques en termes de créations d’emplois. Nous développons des partenariats de proximité pour développer certaines filières comme la pierre bleue ou l’exploitation des ressources locales en bois, par exemple. Grâce à un accord avec l’association “Réussir en Sambre”, nous aidons les chefs d’entreprises à mieux recruter et à former des apprentis. Nos entreprises elles-mêmes se sont créées un réseau au sein du club “Performance”.
jeunes dire qu’ils passent une année ou deux à la faculté pour faire plaisir à leurs parents et qui nous rejoignent ensuite. Que de temps perdu ! En outre, l’artisanat joue à plein son rôle d’ascenseur social car un chef d’entreprise artisanale sur deux a lui-même été apprenti. La crise de 2008 a mis en évidence le besoin d’un entreprenariat humain et raisonné. Cela a-t-il permis de réaffirmer l’artisanat en tant que première entreprise de France ?
Comment agir pour que l’apprentissage ne soit plus le laissé-pour-compte de l’éducation française ?
L’artisanat n’a pas attendu 2008 pour être humain et raisonné ! C’est sa façon naturelle d’être. Un chef d’entreprise artisanale est forcément au contact direct de l’ensemble de ses collaborateurs, jour après jour. Nous sommes sur un modèle quasi familial avec un attachement marqué au territoire et le besoin de transmettre un savoirfaire pour communiquer ce que l’on a reçu soi-même de nos aînés.
Il faut montrer par l’exemple les réussites de cette voie de formation. Les jeunes ont bien compris leur intérêt et ceux qui apprennent un métier de l’artisanat par la voie de l’apprentissage apprécient leur niveau de formation et leur rapidité d’intégration sur le marché du travail. Je dirais que ce sont les parents qu’il faut maintenant convaincre. J’entends encore trop souvent des
Quelles actions majeures menez-vous en faveur de l’agglomération de MaubeugeVal de Sambre ? Le territoire de la Sambre, de manière générale, s’est pris en main il y a quelques années et nous accompagnons ce mouvement. Nous disposions d’une antenne économique à Avesnes-sur-Helpe et nous en avons ouvert une seconde à Feignies, près de Maubeuge. Les élus de l’artisanat issus de ce territoire se sont inscrits dans toutes les actions où leur contribution créerait les 10 | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | Les dossiers Territoires
© CMA de région Nord - Pas de Calais
Vous présidez l’Assemblée permanente des chambres des métiers et de l’artisanat, mais aussi la Chambre des métiers et de l’artisanat de région Nord – Pas-de-Calais. Quelles particularités distinguez-vous sur ce territoire ?
Ce modèle attire des adultes de plus en plus nombreux qui, à un moment de leur carrière, désirent prendre leur destin en main, ne plus dépendre d’organisations parfois mondialisées et ne plus subir des décisions qui les dépassent. Ces cadres, toujours très bien formés, donnent d’excellents chefs d’entreprises et nous nous réjouissons de les accueillir dans la première entreprise de France n Propos recueillis par Olivier Gil
Alain Griset Président de la Chambre des métiers et de l’artisanat de région Nord – Pas-de-Calais
Interview with: Alain Griset, chairman of the Chamber of Trades and Crafts of the Nord-Pasde-Calais region
© Benoît Dorchies
The craft industry plays the role of social elevator
It is a region marked by the establishment of very large companies that provide “father-toson” employment.
A major economic player at the national level, the craft industry is developing in a Region which does not hesitate to get involved with entrepreneurship.
You chair the permanent Assembly of the Chambers of Trades and Crafts, and also the Chamber of Trades and Crafts of the Nord-Pas-de-Calais region. What features distinguish this region? It is a region marked by the establishment of very large companies that provide “father-to-son”employment. The presence of these large companies has deeply ingrained a culture of wage-earning, which has not
encouraged people to create companies, to set up on their own. However, attitudes are changing. For over ten years, we have worked together with the Regional Council of Nord Pas de Calais to promote the creation and buyout of companies. These efforts are translated in the Regional Plan for the Creation and Buyout of Companies (PRCTE) which mobilises significant finance and dynamics, and which creates a consensus between the economic players brought together within the regional economic development plan (SRDE). This commitment was also recognised by the European Union with the Enterprising European Region 2013 award. In the craft industry alone, approximately 5,500 new companies are formed each year.
cess in this way of training. Young people have well understood that this is in their interest and those who learn a trade in the craft industry via an apprenticeship, appreciate their level of training and their speed of integration into the labour market. I would say that it's the parents that we must now convince.
What major actions are you taking in favour of of the Maubeuge urban area?
“The craft industry did not wait until 2008 to become human and reasoned!”
The territory of the Sambre took itself in hand more generally a few years ago and we support this movement. We had an economic unit at Avesnes-sur-Helpe and we opened a second one in Feignies, close to Maubeuge. The elected officials of the craft industry in this territory signed up to all the actions where their contribution would create conditions for the development of artisan companies, with beneficial consequences in terms of job creation. We build close partnerships to develop certain sectors such as blue stone or the exploitation of local wood resources, for example. Thanks to an agreement with the “Succeed in Sambre” organisation, we help heads of companies to better recruit and train apprentices. Our companies themselves have created a network within the “Performance” club. What needs to happen so that apprenticeships are not the rejects of the French education system? It is necessary to show examples of suc-
I still hear too often young people saying that they spend a year or two at university to please their parents and then join us. That a waste of time! Moreover, the craft industry plays its social elevator role fully in so far as one artisan company head out of two was themselves an apprentice. The crisis of 2008 highlighted the need for a human and reasoned entrepreneurial sector.
Did that make it possible to reaffirm the craft industry as the primary business sector in France? The craft industry did not wait until 2008 to become human and reasoned! It’s its natural way to be. An artisanal company head is inevitably in direct contact with the whole of her collaborators, day by day. We are in a quasi-family model with a marked attachment to the territory and the need to transmit know-how passed down from one's elders. This model increasingly attracts numerous adults who, at some point in their career, wish to take their destiny in hand, no longer to depend on sometimes global organisations and not to suffer decisions which exceed them. These managers, always very well trained, make excellent heads of companies and we are delighted to accommodate them in the top occupation in France n
Les dossiers Territoires | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | 11
DĂŠcembre 2013 | Maubeuge-Val de Sambre
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© Benoît Dorchies
Décembre 2013 | Maubeuge-Val de Sambre
Vers une reconVersion économique qui porte ses fruits / Towards an economic policy of reconversion ThaT bears fruiT
Les dossiers Territoires | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | 13
Décembre 2013 | Maubeuge-Val de Sambre
ENTRETIEN | De tradition profondément industrielle, Maubeuge a su renaître de ses cendres en entamant sa reconversion grâce aux technologies de pointe. Une spécialisation qui porte aujourd’hui ses fruits, puisque les PME locales continuent de se développer et attirent même des investisseurs étrangers.
Marchés de niche comme sortie de crise
Aujourd’hui encore, l'Agglomération Maubeuge-Val de Sambre reste un territoire profondément ancré dans la tradition industrielle avec 40 % de la population travaillant dans ce domaine (contre 20 % à l’échelle nationale). Notre politique de reconversion a su prendre en compte ces spécificités et notamment au niveau des PME spécialisées en métallurgie/mécanique, qui depuis des années se concentrent sur des marchés de niche très spécifiques.
Plus généralement, comment l’économie de l’Agglomération se porte-t-elle actuellement ? A l’image du pays, notre économie souffre mais résiste globalement bien au contexte de crise actuel. Sa spécificité innovante lui a même permis d’éviter le grand choc qu’ont subi d’autres territoires aux industries plus traditionnelles et de rester combative. Si certaines PME se sont vues obligées de fermer leurs portes, d’autres parviennent à se développer et sont convoitées par des investisseurs étrangers, chinois et russes notamment.
neurs de bénéficier d’un seul interlocuteur pour les aider dans leur démarche de développement. Terre d’industrie, l'AMVS cherche également à favoriser l’expansion des industriels et des filières innovantes pour créer de l’emploi.
Quelle place accordez-vous au tourisme dans le développement de l’économie de l’Agglomération? Des actions spécifiques sont-elles en cours ? L’Agglomération souhaite accorder une place plus importante au tourisme, et ce au travers de plusieurs politiques dont un dispositif d’aide à la création de gîtes ruraux. Nous avons actuellement un projet très ambitieux qui, à terme, frôlera les 80 millions d’euros d’investissements pour transformer le zoo de Maubeuge en véritable centre de la biodiversité. Avec près de 500 000 visiteurs attendus chaque année, le Grand Zoo sera un outil touristique majeur et un vecteur de développement économique pour le territoire.
Vous avez installé en 2001 Mécafutur, un centre de transfert de technologie unique dans le Nord : qu’en est-il de la filière aujourd’hui ? L'Agglomération Maubeuge-Val de Sambre est devenue chef de file du pôle d’excellence mécanique pour la région NordPas-de-Calais, qui consiste à regrouper les industriels du territoire qui souhaitent s’associer, prospecter, faire du benchmarking ou encore mener des projets de concert. Cette approche profite à tous et favorise l’harmonisation comme le développement de l’ensemble de la filière.
Quelles actions déployez-vous pour favoriser l’implantation, le développement d’entreprises et de structures créatrices d’emplois ?
Malgré la crise, de nouvelles entreprises sont créées chaque année, quel rôle joue la Communauté d’Agglomération ?
© Benoît Dorchies
La reconversion étant aujourd’hui achevée, quelles sont les particularités d’un territoire comme Maubeuge ?
Le territoire a été relativement épargné par la crise mais notre problème de fond reste le chômage. Le tissu industriel se renouvelle chaque année et l’Agglomération soutient au maximum la création d’entreprises, au niveau des boutiques de gestion, des formalités avec la Chambre de commerce et d’industrie ainsi que sur le volet investissements. La législation européenne rend cet accompagnement d’autant plus facile en phase de développement. lll
Christophe Di Pompéo Si le budget varie selon les années, l’Agglomération possède un dispositif d’accompagnement unique qui permet aux entrepre14 | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | Les dossiers Territoires
Vice-président de l'Agglomération Maubeuge-Val de Sambre, en charge du développement économique
© Benoît Dorchies
“Aujourd'hui encore, Maubeuge reste un territoire profondément ancré dans la tradition industrielle.” lll Pouvez-vous nous parler de la zone
franche urbaine (ZFU), des emplois qu’elle a permis de créer et de son impact sur la création d’entreprises ? Les zones franches urbaines ont été créées par l’État français pour permettre aux territoires frappés par le chômage de regagner en compétitivité. Leur intérêt ? Toute société qui s’y installe et qui emploie la main d’œuvre locale peut bénéficier de nombreux allégements fiscaux : taxes, impôts sur le bénéfice, impôts fonciers jusqu’à un certain plafond, etc. En encourageant les plus hésitants à se lancer dans la création d’entreprise, la ZFU de Maubeuge a donné l’impulsion à plus d’un millier d’emplois !
La Communauté d’Agglomération a passé un pacte territorial 2010-2015 ayant pour objectif le développement économique de votre territoire et la création d’emplois, quel bilan temporaire peut-on dresser ? Il s’agissait davantage d’une volontariste qui mettait bout à bout l’ensemble des
investissements qui avaient été réalisés sur le territoire, de la part de l’État, de la Communauté d’Agglomération, du Conseil général, etc. Réunissant tous les acteurs locaux mais sans être une politique par elle-même, cette démarche affichait davantage une volonté commune de développer la région. Elle porte aujourd’hui ses fruits et permettra de stimuler l’économie de Mons et Maubeuge à l’horizon 2015, respectivement nommées capitales européenne et régionale de la culture pour cette année. D’ici là, de nombreux partenariats portant sur le développement d’infrastructures touristiques devraient voir le jour. L'AMVS bénéficie de nombreux atouts, capables d’attirer de nouvelles entreprises, comment les mettez vous en valeur ? De nombreuses infrastructures maubeugeoises sont en cours de réalisation, la plus emblématique étant la route nationale RN 2 à quatre voies. Par ailleurs, nous finalisons actuellement une liaison avec nos voisins de Charleroi pour être entièrement rattaché au réseau autoroutier belge et européen. Cet achèvement serait un atout consé-
quent, sans compter le GECT (Groupement européen de coopération transfrontalière) en cours de création qui permettra d’accroître notre développement économique mutuel. La Sambre également possède un potentiel de développement touristique très fort, notamment entre Maubeuge et Charleroi.
Quels sont vos grands projets en cours et ceux d’avenir ? Les projets ne manquent pas ! Par exemple, le centre-ville de Maubeuge a souffert pendant des années de l’influence des zones commerciales périphériques du fait de son manque de dynamisme. C’est pourquoi nous nous sommes engagés dans un vaste chantier de reconversion de friches industrielles, pour valoriser et densifier ces espaces en installant 250 logements et 13 000 m2 de bureaux n
Propos recueillis par Pauline Hugot et Pauline Pouzankov
Les dossiers Territoires | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | 15
Décembre 2013 | Maubeuge-Val de Sambre
Interview with: Christophe Di Pompéo, vice-president of the urban area of Maubeuge Val de Sambre, Chairman of the commission in charge of economic development
© Benoît Dorchies
Niche markets as crisis exit strategies
Maubeuge remains still now a region deeply anchored in the industrial tradition.
Deeply industrial in tradition, Maubeuge was reborn from its ashes by initiating its own reconversion thanks to advanced technologies. A specialisation which is bearing fruit today, since local SMEs continue to develop and even attract foreign investors. Since the reconversion is now complete, what are the characteristics of a region like Maubeuge? Maubeuge remains still now a region deeply anchored in the industrial tradition with 40% of the population working in this field (against 20% on a national scale). Our policy of reconversion has taken into account these specificities and, in particular at the level of SMEs, specialised in mechanical metallurgy, which for years has concentrated on very specific niche markets.
More generally, how is the economy of the urban area at the moment? Like the rest of the country, our economy is suffering from the current context of crisis, but is resisting well overall. Its innovative specificity even enabled it to avoid the great shock suffered by other regions with more traditional industries, and remain combative. Whilst some SMEs saw themselves forced to close their doors, others managed to develop and are coveted by foreign investors, Chinese and Russian in particular.
What actions are you deploying to promote start-ups, business development and job creative structures? Whilst the budget varies each year, the urban area has a single supportive mecha-
16 | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | Les dossiers Territoires
nism, which makes it possible for contractors to benefit from a single point of contact to help them in their development efforts. Land of industry, Maubeuge also seeks to promote the expansion of industrials and innovative sectors to create jobs.
In 2001, you set up Mecafutur, a unique technology transfer centre in the Nord: how is the industry today? Maubeuge-Val de Sambre became lead centre of mechanical excellence for the Nord-Pas-de-Calais region, consolidating the industrialists of the region who wish to join, prospect, set benchmarks or even collaborate on projects. This approach is beneficial to all and promotes the streamlining and development of the whole of the sector.
What place do you grant to tourism in the development of the economy of the urban area? Are there any specific actions in progress?
Can you tell us about the Urban Free Zone (ZFU), the jobs it has made it possible to create and its impact on the creation of companies?
The urban area would like to grant greater importance to tourism, and this via several rural policies including a device to support the creation of ‘rural gites’. We currently have a very ambitious project that, in the long term, will come close to 80 million euros of investment, to transform the zoo of Maubeuge into a real centre of biodiversity. With nearly 500,000 expected visitors each year, this future park will be a major tourist tool and a vector of economic development for the region.
The Urban Free Zones were created by the French State to allow regions struck by unemployment to regain competitiveness. The benefits? Any company which settles there and employs local labour can profit from many tax reliefs: taxes, income taxes, taxes on land up to a certain ceiling, etc. By encouraging those who were more hesitant to get involved in the creation of companies, the UFZ (ZFU) of Maubeuge has resulted in over a thousand jobs!
“We are not short on projects !”
In spite of the crisis, new companies are created each year, what role does the urban area community play?
This was more of a proactive approach that put end to end all the investments that had been made in the region, on behalf of the State, the urban area community, the General Council, etc. Bringing together all local stakeholders but without being a policy in itself, this approach was more of a common will to develop the region. It is bearing fruit and will stimulate the economy of Mons and Maubeuge in 2015, respectively named European and Regional Capitals of Culture for this year. By then, many part-
Maubeuge Créative Cities benefits from many assets, able to attract new companies, how do you promote them? Many Maubeuge-based infrastructures are underway, the most emblematic being the national road (RN 2) going to four lanes. In addition, we are currently finalising a connection with our neighbours in Charleroi to be entirely connected to the Belgian and European motorway network. This completion will be a significant asset, without counting GECT (European Grouping of Transborder Co-operation) currently being set up, which will make it possible to increase our mutual economic development. Sambre also has huge tourist development potential, in particular between Maubeuge and Charleroi. What are your big projects in progress and those coming up? We are not short on projects! For example, the downtown area of Maubeuge suffered for years from the influence of the peripheral commercial zones through lack of dynamism. This is why we engaged in a vast building site to reconvert industrial wastelands, develop and occupy these spaces by installing 250 dwellings and 13,000 m2 of offices n
© Benoît Dorchies
Maubeuge was relatively safe from the crisis but our fundamental problem remains unemployment. The industrial fabric is renewed each year and the urban area supports the creation of companies to the full, at the level of business consultancies, formalities with the Chamber of Commerce and Industry as well as shutter investments. European legislation makes this support all the easier in the development phase.
The urban area community has drawn up a territorial pact 2010-2015 whose goal is the economic development of your region and the creation of jobs, what interim assessment can one make?
nerships relating to the development of tourist infrastructures should see light of day.
Maubeuge Creative Cities became lead centre of mechanical excellence for the Nord-Pas-de-Calais region.
Les dossiers Territoires | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | 17
Décembre 2013 | Maubeuge-Val de Sambre
ENTRETIEN | Valorisant à la fois ses espaces ruraux et urbains, l'Agglomération MaubeugeVal de Sambre cherche à préserver un équilibre indispensable à l’harmonie de ses habitants.
“La ruralité ne peut vivre recluse”
Oui, complètement. De manière globale, les espaces urbains et périrubains offrent des services dits de centralités. Je pense à la culture, à la pratique sportive de niveau supérieur, aux zones industrielles et commerciales, aux centres de soins et hôpitaux et bien entendu à l’enseignement de haut niveau. Tandis que la ruralité permet de proposer un cadre de vie totalement différent à quelques minutes de la ville. Je veux citer le patrimoine naturel, fait en partie de zones bocagères protégées par le parc naturel régional de l’Avesnois, ainsi que le patrimoine bâti, typique de cette région. On y trouve des constructions ancestrales privées comme des anciennes cours de fermes, ceintes par des bâtiments restaurés ainsi que des églises ou autres bâtiments publics remarquables. L’Agglomération a établi des passerelles entre les villages mais aussi entre l’urbain et la ruralité, en créant des événements permettant de valoriser tout son territoire. Je citerai les Folies, les Nuits secrètes pour le milieu urbain et les manifestations Campagne en Ville et Fête de la terre pour la ruralité, qui rassemblent des milliers de participants. Cette association de communes est un réel atout.
notre agglomération, et nos petites communes en seront impactées. L’emploi qu’ils génèrent bénéficie également aux habitants de la ruralité ; nos petits artisans et producteurs locaux, le tourisme vert, sont forcément dépendants de ces grandes réalisations. En effet, une des actions de notre développement consiste à créer du lien et de la cohérence entre nos villes et nos villages. L’installation de petites entreprises innovantes participant à la production d’énergie renouvelable, la création de points de vente de produits locaux favorisant le développement des circuits courts font partie de ce développement rural.
de projets spécifiques à la ruralité. L’Agglomération est aussi porteuse de projets fédérateurs comme l’entretien des haies bocagères, le Très Haut Débit avec la fibre optique, la méthanisation, l’assainissement, le développement touristique… En matière de politique culturelle, elle décentralise ses grands spectacles en les proposant dans les différentes communes. C’est ainsi que des représentations issues de la scène nationale et transfrontalière du théâtre du Manège de Maubeuge sont diffusées dans nos villages. C’est aussi vrai pour les activités du Contrat Local d'Éducation Artistique qui sont également dédiées aux communes rurales. Pour la petite enfance, des points d’accueil ont été répartis sur plusieurs communes.
Par quels moyens l'Agglomération Maubeuge-Val de Sambre met en place le développement rural ?
En quoi le développement rural est-il un enjeu économique ?
Pour les communes rurales, un fonds de concours permettant de financer tous les travaux correspondant à l’amélioration du cadre de vie a été décidé. Celui-ci permet de rénover les églises, les écoles, de construire des mini crèches et d’aider à la réalisation
La préservation de cette complémentarité fait-elle partie de votre volonté de développement rural ? C’est effectivement une volonté de préserver la nature hybride du territoire, je dirai même que c’est indispensable. La ruralité ne peut vivre recluse sur elle-même. Nous sommes conscients que les grands projets d’intérêts communautaires dynamiseront 20 | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | Les dossiers Territoires
© Benoît Dorchies
Votre Agglomération se partage entre communes à la fois urbaines et rurales. Considérez-vous cette particularité comme atout et force d’attractivité ?
La ruralité contribue au développement économique de plusieurs façons. En premier, en apportant son espace, son cadre de vie et sa typicité. En second, je parlerai du secteur agricole et de sa filière agroalimentaire qui sont des vecteurs générateurs d’emploi. La méthanisation est aussi une filière énergétique de développement, et l’agriculture est un maillon nécessaire pour son bon fonctionnement. Je dois également citer la filière bois et ses débouchés. L’agriculture raisonnée voire biologique, la mise en place des circuits courts permettant d’approvisionner les restaurations collectives, auront de fait un impact économique n Propos recueillis par Julien Dreyfuss
Michel Duveaux Vice-président de l'Agglomération Maubeuge-Val de Sambre, en charge du développement rural
Interview with: Michel Duveaux, Maubeuge-Val de Sambre vice-president responsible for rural development
© Benoît Dorchies
“The countryside cannot live as a recluse” What measure are Maubeuge-Val de Sambre taking to implement rural development? For rural municipalities, an assistance fund to finance all work connected with the improvement of the living environment has been decided. This will makes it possible to renovate churches, schools, to build mininurseries and contribute to the implementation of projects specific to rural life. The urban area is also a carrier for federal projects such as maintenance of Bocage hedgerows, the Très Haut Débit for the fibre optic network, methanation, sanitation, tourism development... “A will to preserve the hybrid nature of the area.”
Enhancing both its rural and urban areas, Maubeuge-Val de Sambre seeks to preserve a balance essential for the harmony of its people. Your urban area is divided between both urban and rural communes. Do you regard this characteristic as an asset and attraction? Yes, completely. Generally speaking, urban and suburban areas offer services referred to as centralities. I am referring to culture, to professional sporting activities, to industrial and commercial areas, to healthcare centres and hospitals and of course to higher education, while the rural aspects allows us to offer a totally different living environment just minutes away from the town. I wish to mention the natural heritage, made up in part of hedged farmland protected by the regional natural park of Avesnois, and the built heritage, typical of this region. There are private ancestral buildings such as old farmyards to be found, surrounded by renovated buildings and churches or other remarkable public buildings. The urban area has built bridges between the villages but also between urban and
rural life, by creating events showcasing its entire territory. I would like to mention the Folies, the Nuits Secrètes for the urban environment and events Campagne en Ville and Fête de la Terre for the rural areas, bringing together thousands of participants. This association of municipalities is a real asset. Is the preservation of this link an aspect of your willingness to implement rural development? It is indeed a will to preserve the hybrid nature of the area, I will even go so far as to say that it is essential. Rural life cannot subsist in isolation. We are aware that the larger projects on community level will invigorate our urban area, and our small communes will be impacted. Employment that they generate also benefits rural residents; our small artisans and local producers, green tourism, are necessarily dependent on these great projects. In fact one of the initiatives of our development is to create a coherence bond between our towns and our villages. The installation of innovative small businesses involved in the production of renewable energy, the creation of points of sale of local produce favouring the development of short circuits are part of this rural development.
When it comes to cultural policy, it decentralises major events by offering them in the various communes. So shows from the national and cross-border scene of the Manège Theatre of Maubeuge are broadcast in our villages. This is also true of the activities of the CLEA - also dedicated to the rural communes. For small children, reception centres have been distributed throughout several communes.
How is rural development an economic issue? Rural life contributes to economic development in several ways. First, by providing space, quality of life and typical characteristics. Secondly, I would mention the agricultural sector and its affiliated food supply industry which are axes for the generation of employment. Methanation is also an energy development sector, and agriculture is a link necessary for its correct operation. I should also mention the wood industry and its outlets. Reasoned or even organic farming and the implementation of short circuits to supply foodservice businesses will indeed have an economic impact n
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Décembre 2013 | Maubeuge-Val de Sambre
© Benoît Dorchies
“Nous devons investir beaucoup plus que les autres territoires”
Bernard Baudoux Président de la commission Finances et Grands projets de Maubeuge-Val de Sambre
L
es mutations économiques de la Sambre-Avesnois ont été particulièrement douloureuses. Notre territoire est confronté à un véritable tsunami économique et on peut à juste titre dire que la population connait un lot de détresse sociale assez lourd.
financières sur lesquelles appuyer de grands projets structurants et fondateurs d’un renouveau. Plus que jamais, nous devons miser sur les zones industrielles, l’accompagnement économique, la protection des petites et moyennes entreprises. Que serait notre territoire sans Vallourec, Railenium, Areva, Poweo, Bigard...?
“Les mutations économiques de la Sambre ont été particulièrement douloureuses.”
Dans cette même approche, l’aspect culturel est également primordial. Nous sommes à la veille de grands événements – Maubeuge et Mons 2015…. Cela n’arrive pas chez nous par hasard tant l’aspect culturel a toujours primé (Arsenal, Pôle régional de Musiques Actuelles)
Dans ces conditions, il nous faut, plus que jamais, tenir compte des difficultés actuelles et quotidiennes que rencontrent les habitants et parallèlement nous inscrire dans un véritable projet de développement. C’est la raison pour laquelle, notre Agglomération investit dans de nombreux domaines qu’ils soient économiques, culturels, sportifs… Mais je pense aussi à la formation, au tourisme… Tout cela doit contribuer à retisser du lien social, à redessiner des chemins d’espérance. En Sambre-Avesnois, nous devons investir beaucoup plus que les autres territoires afin d’aider les collectivités locales à cicatriser la paupérisation urbaine qui résulte de cette crise. Pour toutes ces raisons, la stratégie financière est de préserver des marges
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A toutes ces thématiques, il faut évidemment ajouter la Rénovation urbaine qui a bénéficié d’un accompagnement très important de la part de notre Agglomération.
Enfin, un Fonds de concours a été mis en place au service de la ruralité permettant à nos villages de s’inscrire dans cette modernité tout en gardant leur authenticité.
Il y a un vrai projet de territoire partagé par l’ensemble des élus où le tourisme a toute sa place grâce à des idées et des lieux emblématiques : le zoo de Maubeuge, le Musée du Verre, le Forum Antique…
Ce grand projet ne se réalisera qu’avec une véritable maîtrise de fonctionnement qui doit permettre de garder une capacité d’autofinancement et ainsi assurer la poursuite de tous nos projets.
Interview with: Bernard Baudoux, chairman of the Finance Committee and Major Projects of Maubeuge-Val de Sambre
“We must invest a lot more than other regions”
T
he economic changes of the Sambre-Avesnois were particularly painful. Our region faces a real economic tsunami and can truly say that the population is seeing quite a heavy burden in terms of social distress.
There is a real regional project shared by all the elect, where tourism has its place
thanks to iconic ideas and places: the Maubeuge zoo, the Museum of glass, the ancient Forum... This great project will happen only with true mastery of operation designed to keep a self-financing capacity and ensure the continuation of all our projects.
© Benoît Dorchies
These circumstances need us, more than ever, to take account of the current and daily difficulties faced by the inhabitants as well as investing in parallel in a true development project.
supported very strongly by our city. Finally, a competition Fund was set up at the service of rural areas to allow our villages to enter into modernity whilst keeping their authenticity.
This is the reason why, our town invests in many areas, be they economic, cultural, sports... But I also think training, tourism... This should contribute to reweaving the social tissue, redrawing paths of hope. In Sambre-Avesnois, we must invest much more than other regions to help the local communities to heal the urban impoverishment resulting from this crisis. For all these reasons, the financial strategy is to preserve financial margins on which to build great structural projects and the foundations of a revival. More than ever, we must capitalise on industrial parks, economic support, and protect small and mediumsized companies. What would our region be without Vallourec, Railenium, Areva, Poweo, Bigard .....? Within this same approach, the cultural aspect is also of primary importance. We are on the eve of major events - Maubeuge and Mons 2015... This does not happen upon us by chance, the cultural aspect has always been valued very highly (Arsenal, regional centre for contemporary music) To all of these topics should be added urban renewal obviously which has been Les dossiers Territoires | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | 23
Décembre 2013 | Maubeuge-Val de Sambre
ENTRETIEN | Le pôle universitaire de Maubeuge, spécialisé dans les filières informatique, mesures physiques et matériaux accueille plus de 300 étudiants, ainsi qu’un laboratoire de recherche sur les matériaux et le transfert de technologie. Il propose une offre de formation qui répond aux besoins des entreprises du territoire.
“Développer les formations professionnalisantes”
Il s'investit au travers de son Laboratoire des Matériaux Céramiques et Procédés Associés (LMCPA), qui s’intéresse particulièrement aux matériaux céramiques techniques pour des applications électriques, électroniques, thermomécaniques et biomédicales depuis leur synthèse, leur élaboration jusqu’à leur caractérisation. À l’échelle régionale, le LMCPA assure une veille technologique, une assistance aux entreprises, la réalisation de projets de démonstration technologique, des prestations d’essais, d’analyses et d’expertises, des études et la promotion d’entreprises innovantes du territoire. Ses activités se déclinent en deux axes principaux : n Matériaux pour la santé (mise au point de substituts osseux à base de phosphates de calcium à macro et microporosités contrôlées et de bioverres) ;
n un changement d’image pour l’entrée de ville et un rééquilibrage de l’Agglomération vers l’Est,
greffes osseuses sont effectuées chaque année en Europe, pour réparer des fractures complexes, remplacer un os attaqué par un cancer ou des bactéries. Depuis une quinzaine d'années, les chirurgiens préfèrent un matériau artificiel, la biocéramique, à l'os humain autogreffé ou à l'os animal qu'ils utilisaient beaucoup autrefois.
n le développement des échanges et des transferts de technologies, n un formidable levier du rayonnement du territoire, n un moteur majeur pour le développement local.
Parlez-nous du pôle universitaire de Maubeuge…
“L'implantation d'un pôle universitaire est un atout pour le dynamisme d’une ville.”
L’implantation d’un pôle universitaire est un véritable atout pour le dynamisme d’une ville, d’un territoire. Ce nouveau bâtiment représente donc une réelle opportunité pour la Sambre-Avesnois d’aller vers une mutation économique, écologique et sociale.
Depuis une vingtaine d’années, l’antenne universitaire était assez éloignée du centre de Maubeuge. Deux avantages : le rapprochement vers le centre-ville et la proximité d’un grand lycée (Pierre Forest) ; une action qui s’inscrit dans la démarche du continuum Bac – 3 / Bac + 3.
Les impacts attendus sont nombreux : n un signal fort pour la population sur un territoire où près de 40 % des habitants ont moins de 30 ans,
n Matériaux pour le transport et le développement durable (nouveaux matériaux piézoélectriques avec ou sans plomb, matériaux massifs et revêtements résistants à l’usure et à la corrosion…). Le principal point fort du LMCPA est la maîtrise de toutes les étapes d’élaboration des pièces céramiques depuis la synthèse des poudres jusqu’au matériau final en assurant le contrôle de la microstructure et la mesure des propriétés physiques, électriques et mécaniques. Le laboratoire travaille sur des biocéramiques capables de reconstruire l'os humain. Plus d'un million de 24 | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | Les dossiers Territoires
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Comment le pôle universitaire de Maubeuge s’implique-t-il dans le développement technologique et l’innovation ?
Comment faciliter, selon vous, l’insertion professionnelle des courtes/longues formations et études universitaires supérieures ? Par le développement des formations professionalisantes en intégrant les stages, en associant les professionnels dans les comités de perfectionnement et surtout en s’appuyant sur le très bel outil appelé “alternance” n Propos recueillis par Linda Tariaki
Mohamed Ourak Président de l’Université de Valenciennes et du Hainaut-Cambrésis
Interview with: Mohammed Ourak, chairman of the University of Valenciennes and HainautCambrésis
The Maubeuge University site, specialising in computer studies, physical and material measures, welcomes over 300 students and a materials and technology transfer research laboratory. It offers a range of training that meets the needs of businesses in the region.
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“Develop vocational training”
How is the University Centre of Maubeuge involved in technological development and innovation? Yes, thanks in particular to its Laboratory of Ceramic Materials and Associated Processes (LMCPA), which is particularly interested in technical ceramic materials for electric, electronic, thermo-mechanical and biomedical applications from their synthesis, from development to description. At the regional level, the LMCPA provides a technology watch, assistance to businesses, implementation of technology demonstration projects, testing benefits, analyses and expertise, studies and the promotion of innovative businesses within the region. Its activities are declined along two principal axes: n Materials for health (development of bone substitutes from calcium phosphates with controlled macro-and micro-porosity and bioglasses); n Materials for transport and sustainable development (new piezoelectric material with or without lead, solid materials and wearand corrosion-resistant coatings...);
The main highlight of the LMCPA is control of all stages of development of the ceramic pieces from the synthesis of powders until the final material ensuring control of the microstructure and measurement of physical, electrical and mechanical properties. The laboratory is working on bio-ceramics capable of rebuilding human bone. Over a million bone grafts are performed each year in Europe, to repair complex frac-
“The establishment of a University Centre is a real asset to the dynamism of a city.”
tures, replace bone attacked by cancer or bacteria. For about fifteen years, surgeons have preferred an artificial material, bioceramic, to auto-grafted human bone or animal bone, which was used a lot before.
n the development of trade and technology transfers, n a fantastic lift for the reputation of the territory, n a major engine for local development.
Tell us about the University Centre of Maubeuge Val de Sambre... The establishment of a University Centre is a real asset to the dynamism of a city, of a region. This new building represents a real opportunity for the Sambre Avesnois to move towards economic, ecological and social change. The expected impacts are numerous: n a strong signal for the population in a region where nearly 40% of the inhabitants are under 30, n a change of image for the entrance to the city and a rebalancing of the urban area towards the East,
For twenty years, the university unit was rather far away from the centre of Maubeuge. There are two advantages: coming closer to the city centre and the proximity of a large high school (Pierre Forest); an action that is part of the continuum Bac -3/Bac + 3.
According to you, how can we facilitate the professional insertion of short/long courses and postgraduate studies? Develop professional training by integrating training courses, involving professionals in development committees and, especially, relying on a very useful tool called “alternation” n
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Décembre 2013 | Maubeuge-Val de Sambre
chances et défis d’un espace transfrontalier / opporTuniTies and challenges of a cross-border area
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Décembre 2013 | Maubeuge-Val de Sambre
ENTRETIEN | Nourries d’un passé commun, les agglomérations de Maubeuge et Charleroi ont décidé d’unir leurs forces pour accroître leur attractivité. Portant le projet d’un Groupement Européen de Coopération Territoriale, elles confirment les liens étroits qui les unissaient avant même la création de l’Union européenne.
La coopération, clé du développement actuel
Comme partout en France, à partir des années soixante-dix, l’industrie de la Sambre a entamé un long déclin pour connaître un certain renouveau en 2000. Notre volonté consiste aujourd’hui, entre autres, à réindustrialiser ce territoire pour mettre en valeur la qualité et les savoir-faire reconnus des travailleurs qui y vivent. Par ailleurs, les bocages et la nature remarquable présentent des intérêts touristiques certains qu’il faut développer, y compris à l’international compte tenu de notre position transfrontalière. Les partenariats établis avec Mons et Charleroi portent également sur ces enjeux.
Quelles communications entretenezvous avec vos voisins, notamment avec le Hainaut belge et plus particulièrement les régions de Mons et Charleroi ?
Officialisée par une convention de partenariat signée en décembre 2011, cette coopération s’articule autour du développement économique de nos entreprises et de nos forces vives respectives avec l’objectif d’aboutir à un GECT (Groupement Européen de Coopération Territoriale). En effet, le renouveau et le développement de la Sambre passent aussi par Charleroi et l’ouverture vers l’est, ce qui devra, dans un avenir proche, être matérialisé par une voie rapide. De la même manière, nous privilégions les projets touristiques et économiques autour de la rivière Sambre, qui est le cordon ombilical entre notre Agglomération et Charleroi.
frontalière de la région. Cet axe de développement très fort servira à mutualiser les compétences pour promouvoir un espace commun et attirer de nouveaux investisseurs.
D’autres coopérations de ce genre sontelles à prévoir ? Pour l’instant, nous restons concentrés sur les axes de développement existants, bien que l’idée d’intégrer la zone de CharlevilleMézières à notre partenariat existe. L’époque où chaque territoire se développait indépendamment de ses voisins est aujourd’hui révolue : la clé de l’avenir et du développement se trouve désormais dans la coopération.
Dans quels objectifs souhaitez-vous aboutir à votre Groupement Européen de Coopération Territoriale ?
Comment l’Europe participe-t-elle aux projets locaux et inversement ?
Le groupement européen permettra d’avoir un espace de coopération institutionnel, dont l’objectif consiste à affirmer l’identité trans-
Avec Mons, les échanges portent avant tout sur le développement culturel, notamment via la scène transfrontalière Le Manège Mons Maubeuge, dont la programmation et les services sont partagés. Pour 2015, Mons sera “capitale européenne de la culture” et Maubeuge “capitale régionale de la culture”. Autant dire que cette année sera l’occasion de passerelles formidables de part et d’autre de la frontière ! Charleroi est quant à elle la “région sœur” historique de la Sambre. À l’époque où la dynamique européenne n’était pas encore installée, nos deux territoires connaissaient déjà un essor similaire, au point d’avoir vécu la crise industrielle de la même manière. 28 | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | Les dossiers Territoires
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À quels enjeux un territoire comme le vôtre doit-il aujourd’hui faire face ?
Deux exemples significatifs : à la rentrée 2013, nous avons ouvert un laboratoire de R&D au pôle universitaire de Maubeuge en bénéficiant de 2 millions d’euros du FEDER. Cet outil rassemblera les intelligences de part et d’autre de la frontière. En termes de reconversion, le FEDER aidera à réhabiliter une friche industrielle à hauteur d’1 million d’euros, pour y créer un pôle régional ultramoderne et novateur des musiques actuelles n Propos recueillis par Pauline Pouzankov
Rachid Lounici Conseiller délégué de l'Agglomération MaubeugeVal de Sambre, en charge des affaires européennes
Interview with: Rachid Lounici, deputy Community Advisor to European Affairs
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Co-operation, key to current development economic projects around the river Sambre, which is the umbilical cord between our city and Charleroi. To what end you did create your European Grouping of territorial co-operation? The European grouping will make it possible to have an institutional space of cooperation, whose objective consists in affirming the transborder identity of the area. This axis of very strong development will be used to pool skills and promote a common space to attract new investors. Should we expect other co-operations of this kind?
“The key to the future and to development now lies in cooperation.”
Nourished by a common past, the urban areas of Maubeuge and Charleroi decided to join forces to increase their attractiveness. Leading the European Grouping of territorial co-operation project, they confirm the close bonds which linked them even before the creation of the European Union. What stakes does a region like yours have to face today? Like everywhere else in France, the industry of Sambre has been in a long decline since the seventies only to experience a modicum of revival in 2000. Among other things, our plan today consists in reindustrialising this territory to emphasise the quality and recognised know-how of the workers who live there. In addition, the farmland and remarkable natural assets are of definite interest to tourists, which should be developed, including internationally, taking into account our transborder position. The partnerships established with Mons and Charleroi also relate to these issues. What level of communication do you maintain with your neighbours, in particular
with Belgian Hainaut and more particularly the areas of Mons and Charleroi? With Mons, the exchanges relate above all to cultural development, in particular via the transborder scene, Le Manège Mons Maubeuge, whose programming and services are shared. For 2015, Mons will be “European Capital of Culture” and Maubeuge “Regional Capital of Culture”. Suffice to say that this year will be the occasion of great bridges on both sides of the border! As for Charleroi, it is historically Sambre's “sister region". At a time when the European dynamics did not yet exist, our two territories had already made similar great strides, to the point of having lived the industrial crisis in the same way. Made official by a partnership agreement signed in December 2011, this co-operation is articulated around the economic development of our companies and our respective strengths with the objective of arriving at a GECT (European Grouping of territorial co-operation). Indeed, the revival and development of Sambre is contingent on Charleroi and the opening towards the east, which should, in the near future, materialise in the form of an expressway. In the same way, we favour tourism and
For the moment, we remain concentrated on the existing axes of development, although the idea of integrating the zone of Charleville-Wall into our partnership exists. The time when each region developed independently from its neighbours is now over: the key to the future and to development now lies in cooperation.
“As for Charleroi, it is historically Sambre's “sister region”.”
How does Europe take part in local projects and vice versa? Two significant examples: in the new academic year 2013, we opened an R&D laboratory at the university centre of Maubeuge benefiting from 2 million euros from FEDER. This tool will gather intelligences from both sides of the border. In terms of reconversion, FEDER will help to rehabilitate an industrial wasteland to a total value of 1 million euros, and create there an ultramodern and innovative in current music, regional centre n
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Décembre 2013 | Maubeuge-Val de Sambre
enVironnement et déVeloppement durable / environmenT and susTainable developmenT Les dossiers Territoires | LE COURRIER DU PARLEMENT | 31
Décembre 2013 | Maubeuge-Val de Sambre
ENTRETIEN | À l'Agglomération Maubeuge-Val de Sambre, de nombreux efforts ont été entrepris afin d’emmener le territoire sur la voie du développement durable.
Le respect de l’environnement, la raison d’être du territoire
Développer les transports publics, c’est tout d’abord lutter contre la congestion des villes. En ce qui concerne Maubeuge, cela revêt une importance encore plus grande car le pourcentage de public dit captif, qui correspond aux personnes ne disposant pas de moyens de locomotion, est important. De grands projets ont donc été menés : Viavil, réseau de transports en commun en site propre, a été inauguré en 2008. Par ailleurs, l’Agglomération est membre du Syndicat mixte de transports du Nord-Pas de Calais. Au sein de cette instance, nous travaillons à la mise en place d’un ticket unique, qui permettrait par exemple à un Sambrien de prendre le bus, puis le TER et le métro à Lille. Enfin, l’Agglomération se bat pour obtenir un TERGV, qui nous situerait à 45 minutes de Lille, contre 1 heure actuellement. Plus les habitants auront de facilité à se déplacer, plus ils s’impliqueront sur le territoire. D’autres projets sont mis en œuvre, et notamment le covoiturage. Un site internet a vu le jour afin de mettre en relation les habitants. De plus, certaines aires sont déjà à disposition mais nous essayons de créer d’autres espaces. Les emplacements sont choisis par rapport aux grands axes qui relient Maubeuge à Valenciennes, Lille et la Belgique. Enfin, les véloroutes Voies Vertes s’inscrivent dans le grand projet de liaison Paris-Moscou mais aussi dans la démarche de déplacements en mode doux à l’intérieur du territoire.
sion d’accompagner les usagers pour la mise en conformité de leur installation autonome. Pour la production et la distribution d’eau potable, nous avons deux modes de gestion, à savoir une délégation de service public avec la société Eau et Force pour 14 communes de l’AMVS et une gestion en régie asurée par Noréade pour les 9 autres communes pour lesquelles l’AMVS est adhérente au SIDEN SIAN.
à l’époque était de gérer les ressources en eau en commun. Le SIBS a pris la compétence assainissement en 1964, qui sera reprise fin 2005 par l’AMVS. Y seront inclus la gestion des eaux pluviales et des cours d’eau. Le 1er avril 2011, l’AMVS acquiert la compétence Eau. Cette dernière est plus large que la gestion de l’eau potable à proprement parler, pour ajouter de la cohérence à la volonté des élus de pouvoir améliorer le grand cycle de l’eau. Le service public de l’assainissement collectif est géré en régie par l’AMVS sur quasiment l’ensemble de ses communes. Il a pour mission de collecter et traiter les eaux usées jusqu’à leur rejet au milieu naturel, et d’assurer le traitement et la valorisation des boues et des sous-produits du traitement. L’assainissement concerne également les industriels et les professionnels raccordés aux réseaux d’assainissement pour lesquels l’Agglomération établit des arrêtés d’autorisation de rejet complétés ou non par une convention spéciale de déversement. De même, le service public d’assainissement non collectif a pour mis-
Et concernant les compétences Eau et Assainissement ? L’intercommunalité sur le Territoire est née à partir d’un problème d’eau en 1960. L’objectif décliné par le SIBS (Syndicat Intercommunal du Bassin du Val de Sambre) 32 | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | Les dossiers Territoires
“Nous travaillons à la mise en place d’un ticket unique.” Et concernant les eaux pluviales ?
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Quelles sont les grandes orientations de votre politique de transports ?
Sur un territoire comme le nôtre, le ruissellement des eaux pluviales entraîne des volumes déversés parfois considérables, susceptibles de générer des inondations de biens et de personnes, des pollutions des milieux naturels et des dommages matériels qui peuvent être lourds de conséquences. L’application de la réglementation nous conduit à considérer le problème des eaux pluviales comme un sujet à part entière. Aujourd’hui, il s’agit d’un nouvel enjeu pour la protection des milieux naturels. Pour atteindre ces objectifs, notre Agglomération s’est engagée dans la réalisation d’un schéma directeur de gestion des eaux pluviales qui nous apporte des réponses aux principaux dysfonctionnements et s’adapte aux projets d’aménagement sur le territoire n Propos recueillis par Julien Dreyfuss
Michel Lo Giaco Vice-président de l'Agglomération Maubeuge-Val de Sambre, en charge de l'environnement
Interview with: Michel Lo Giaco, vice-President of Maubeuge-Val de Sambre, Chairman of the Environment Committee
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Respect for the environment, the raison d'etre of the territory
“The public service of non-collective sanitation has the role of accompanying the users to bring their autonomous installation into compliance.”
At Maubeuge-Val de Sambre many efforts were made to put the territory well on the way to sustainable development. What are the main trends of your transport policy? The first goal in the development of public transport is the reduction of urban congestion. With regard to Maubeuge, it is of even greater importance because there is a high percentage of public said to be captive, consisting of persons with no own means of transport. Large projects were therefore carried out: Viavil, a network of public transport on separate lanes, opened in 2008. Moreover, the urban area is a member of the mixed transport association of Nord-Pas de Calais. Within this project, we are working on a single ticket, which would for example allow someone from Sambre to take the bus, and then the TER train and the metro in Lille. Lastly, the Agglomeration is fighting to obtain a TERGV connection, which would place us at 45 minutes of Lille, against 1 hour currently. The more easily the inhabitants will be able to move, the more they will get involved within the territory. Other
projects have been introduced, and in particular carpooling. An Internet site was set up to establish contact between inhabitants. In addition, some areas have already been dedicated but we are trying to create other zones. The sites are chosen in relation to the main roads that connect Maubeuge to Valenciennes, Lille and Belgium. Finally, cycle routes Greenways are part of the great ParisMoscow connection project but also in the promotion of non-motorised transport within the area. And what of water and sanitation? The intercommunality within the territory was born from a problem of water in 1960. The stated objective of SIBS (Syndicat Intercommunal du basin Intercommunal du Val de Sambre) at the time was to manage the water resources in common. SIBS took over the jurisdiction for sanitation in 1964, which will change hands again at the end of 2005 in favour of AMVS. This included storm water management and water routing. On 1st April 2011 AMVS takes over the water jurisdiction. This is a broader competence than the management of drinking water strictly
speaking, to add coherence to the will of the elected officials to be able to improve the great cycle of water. The public service of collective sanitation is managed in-house by the AMVS on almost all of its municipalities. Its mission is to collect and treat wastewater up to its release to the natural environment, and to ensure the treatment and recovery of sludge and of the by-products of the treatment. Sanitation also concerns industrialists and professionals connected to sewerage networks for which the urban area establishes authorisation orders concerning releases accompanied or not by a special overflow agreement. In the same way, the public service of non-collective sanitation has the role of accompanying the users to bring their autonomous installation into compliance. We have two modes of management for the production and distribution of drinking water namely a public service delegation the Eau et Force company for 14 municipalities within the jurisdiction of AMVS and direct management by Noreade for 9 other communes for which AMVS is adherent to the SIAN SIDEN. And about storm water? In territory like ours, storm water run-off sometimes causes considerable spill volumes likely to generate floods of man and material assets, pollution to natural environments and material damages which can have huge implications. The implementation of the legislation leads us to consider the problem of storm water as a topic in its own right. Today, it is a new issue for the protection of natural environments. To achieve these objectives, our urban jurisdiction has started the implementation of a storm water management master plan, which provides us with answers to the main malfunctions and adapts to development projects in the territory n
Les dossiers Territoires | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | 33
Décembre 2013 | Maubeuge-Val de Sambre
ENTRETIEN | Compétence intercommunale désormais gérée par l’Agglomération, l’assainissement permet de maintenir la qualité de la ressource en eau et de protéger l’environnement.
De nouveaux équipements pour préserver la Sambre
En premier lieu, il est nécessaire de finaliser la mise aux normes de nos installations, la station de Jeumont étant la dernière à rénover. Nous développons le réseau collectif, là où il n’y pas encore eu possibilité d’apporter un service d’assainissement. L’Agglomération s’engage également à réhabiliter les réseaux existants, s’ils sont en mauvais état. Plus largement, nous réalisons tout ce qui permet d’assainir dans les meilleures conditions possibles. Lorsqu’une habitation n’est pas zonée en assainissement collectif, le Service Public d’Assainissement Non Collectif (SPANC) de l’Agglomération prend le relais.
“Nous avons toujours pensé qu’il était nécessaire d’assainir le territoire sambrien.”
les particuliers à monter leur dossier de subvention que ce soit pour l’assainissement non collectif ou l’assainissement collectif.
la Sambre. Les nouvelles règles en matière de finances ont toutefois permis aux collectivités locales en difficultés de mieux bénéficier du service. Auparavant, une participation était requise pour contribuer au financement des travaux d’assainissement. Elle atteignait 20 % pour les ruraux et 30 % pour les urbains, ce qui constituait un frein non négligeable. Actuellement, le service installe des réseaux dans des communes qui n’en avaient pas les moyens, et qui se réjouissent aujourd’hui de disposer d’une structure de qualité. Cela permet donc de disposer d’un ensemble plus homogène et d’assurer une certaine solidarité sur l’ensemble du territoire.
Cette compétence revient à une entité intercommunale depuis les années soixante. Les différentes évolutions législatives ont-elles modifié le fonctionnement du service ? Ces modifications ont évidemment bien plus apporté aux municipalités dans le cadre de services qui n’existaient pas au niveau intercommunal, comme la voirie. La politique de l’eau et de l’assainissement a quant à elle suivi un long parcours depuis les années soixante. Quand le syndicat mixte a été créé, l’assainissement a très vite suivi la gestion de l’eau. Nous avons toujours pensé qu’il était nécessaire d’assainir le territoire sambrien, pour protéger les nappes phréatiques et la ressource en eau, de façon à rejeter de l’eau épurée dans les meilleures conditions dans
Comment gérer les cas échappant à l’assainissement collectif ? Les usagers pouvant bénéficier de l’assainissement collectif s’acquittent de la redevance assainissement. Pour le non collectif, la première visite de contrôle de l’installation existante est gratuite. Les autres contrôles nécessaires entraînent ensuite une redevance due à la collectivité. Si la situation exige la mise en place d’un nouveau système, afin de se mettre en conformité avec la réglementation, certaines aides existent. L’Agglomération est une collectivité partenaire de l’Agence de l’Eau Artois Picardie pour aider 34 | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | Les dossiers Territoires
Le budget a-t-il augmenté ces dernières années afin de rester en adéquation avec des normes toujours plus exigeantes ?
© Benoît Dorchies
Quelles sont les principales actions de l’Agglomération en matière d’assainissement ?
Les recettes du budget sont principalement constituées de la redevance assainissement prélevée sur la facture d’eau, et des subventions de l’Agence de l’Eau Artois Picardie et du Conseil général pour les communes rurales. Ces moyens permettent au service d’améliorer l’assainissement du territoire. Ainsi, nous avons pu créer les stations de Colleret et Vieux-Mesnil et reconstruire celles de Maubeuge et Aulnoye-Aymeries. L’installation de Jeumont, devenue obsolète, est en cours de refonte complète. Les travaux, équivalents à une remise à neuf, vont permettre de pérenniser la station pour les quarante ans à venir n Propos recueillis par Olivier Gil
Jean-Claude Maret Vice-président de l'Agglomération Maubeuge-Val de Sambre, en charge de l'assainissement
Interview with: Jean-Claude Maret, vice Chairman in charge of sanitation
Sanitation, traditionally an inter-communal responsibility is henceforth managed by the Urban area. It ensures the upkeep of good quality water resources and protection of the environment.
© Benoît Dorchies
New facilities to conserve Sambre
What are the main measures taken by the Urban area in the area of sanitation? On the first hand it is important to finalise the standardisation of our installations, the Jeumont plant being the last one to be revamped. We are developing a collective network, which has not yet been subjected to sanitation. The urban area is committed to rehabilitate existing networks in bad shape. On the whole we are doing everything that would help us sanitise under best possible conditions. When a dwelling does not fall under a collective sanitised zone, the Public Agency for Non-collective Sanitation (SPANC) belonging to the urban area attends to it. How to deal with cases that do not fall under collective sanitation? The collective sanitation service users pay a sanitation usage-fee. In case of noncollective users the first check-up of the installation is free of cost. Other necessary checkups are payable due to the collective sanitation fee. If the situation necessitates setting up of a new system in order to meet the demands of latest standards, it is possible to get financial assistance. This urban area is a collective partner of l’Agence de l’Eau Artois Picardie (Water Agency in Picardy region) to help individuals/families prepare their subsidy files, be it for collective or noncollective sanitation. This responsibility has been carried out by an inter-communal entity since the 60s. Has the working ways of the service been modified by evolving laws? These changes have benefitted the municipalities in case of services that did
“The policies concerning water and sanitation have come a long way since the 60s.”
not exist at inter-communal level, such as the public roadways. The policies concerning water and sanitation have come a long way since the 60s. Following the creation of the mixed federation, sanitation was taken up rapidly right after water management. We have always had the opinion that it was necessary to sanitise the region of Sambre, in order to protect the ground water and water resources, to discharge treated water under best possible conditions in the river Sambre.
“The urban area is committed to rehabilitate existing networks in bad shape.”
The new law concerning finance has benefitted local communities in difficult situations. Formerly a financial contribution was required for sanitation projects. It amounted to 20% for the rural communities and up to 30% for urban ones. This factor is not negligible in slowing down development. Currently the service is setting up networks
in municipalities lacking in enough means, and hence they are happy to possess a good quality installation. This enables us to have an overall homogenous structure and to ensure a certain amount of solidarity across the whole region. Has the budget increased in the recent years to meet the needs of ever more demanding standards? The budget revenues are mainly made up by sanitation fees charged on from water tax, subsidies of “Agence de l’Eau Artois Picardie” as well as that of the General Council for rural municipalities. These means help our service to improve upon the sanitation of the region. Thus we could build plants in Colleret and Vieux-Mesnil and restore those of Maubeuge and Aulnoye-Aymeries. The obsolete Jeumont plant is being completely revamped. The restoration works would enable the plant to be in a good functioning state for the coming forty years n
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Décembre 2013 | Maubeuge-Val de Sambre
ENTRETIEN | Le territoire de l'Agglomération Maubeuge-Val de Sambre a de nombreuses fois été victime des inondations dues aux crues intempestives de la Sambre et de la Solre. L’Agglomération s’est donc donnée pour mission de combattre ces phénomènes.
Une gestion méthodique de l’eau pour lutter contre les inondations
La Sambre, cours d’eau principal du territoire, est une voie fluviale domaniale, gérée par Voies Navigables de France. L’Agglomération travaille en collaboration avec les services de l’Etat sur la prévention des crues, la promotion du tourisme fluvial et la préservation de la qualité de l’eau. Depuis 2006, la Sambre est fermée à la navigation à hauteur de Vadencourt dans l’Aisne, en raison d’un ouvrage menaçant en ruines. Le territoire s’est fortement mobilisé pour sa réouverture, dont les enjeux environnementaux et de développement économique sont importants. Sur le bassin versant de la Sambre, le schéma d’aménagement et de gestion des eaux (SAGE), adopté le 21 septembre 2012 et porté par le Parc naturel régional de l’Avesnois, est actuellement dans sa phase de mise en œuvre. Dans ce cadre, l’Agglomération est fortement mobilisée sur l’enjeu prévention des crues. Les inondations peuvent être le résultat de phénomènes d’érosion et de ruissellement des terres agricoles. Un programme de plantation de haies à l’attention des agriculteurs est instauré dans ces zones à risques. Nous avons repris la compétence “gestion des cours d’eau non domaniaux” au 1er janvier 2011. Concernant la Solre, cette rivière fait l’objet d’un projet de plan de gestion en collaboration avec le Syndicat intercommunal d’aménagement et d’entretien des cours d’eau de l’Avesnois. En parallèle, un travail est effectué sur la progressive élimination des seuils et des barrages, qui sont les différents obstacles artificiels à l’écoulement de l’eau. Il est nécessaire de les supprimer ou du moins de les atténuer pour restaurer la continuité écologique des cours d’eau et permettre une meilleure ges-
gestion à l’échelle des bassins versants des cours d’eau. La directive cadre européenne impose de retrouver le bon état écologique des cours d’eau.
tion des eaux en tant de crues. Quelle est la politique de l’Agglomération concernant la gestion de l’eau ? La gestion de l’eau est divisée en 3 parties.
Comment réussissez-vous à concilier gestion des cours d’eau et écologie ?
n Les eaux pluviales. Notre politique : une gestion à la parcelle. Nous favorisons l’infiltration et le stockage des eaux au plus près de leur point de chute, plutôt que leur prise en charge systématique par les réseaux d’assainissement. Pour ce faire, un schéma directeur de gestion des eaux pluviales sur les territoires de Maubeuge et Aulnoye-Aymeries (16 communes) a été réalisé en mars 2012. n L’eau potable. Le but est de préserver sa qualité à la source, ce qui se manifeste par la mise en œuvre d’une opération de reconquête de la qualité de l’eau (ORQUE). Elle consiste à définir le périmètre des aires d’alimentation des captages, puis à rechercher toutes les sources de pollutions potentielles ou avérées qui pourraient les menacer. n Les cours d’eau non domaniaux. Il est nécessaire de mettre en place des plans de
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© Benoît Dorchies
Comment l’Agglomération agit-elle pour lutter contre le phénomène des crues intempestives ?
L’Agglomération Maubeuge-Val de Sambre a signé une convention cadre avec la Fédération de pêche et des milieux aquatiques du Nord qui nous apporte son appui technique dans nos projets de restauration des cours d’eau. Le Département et l’Agence de l’Eau apportent également leur contribution au travers d’aides financières pour l’aménagement des cours d’eau. C’est avec leur collaboration qu’un projet vitrine est en cours sur les communes de Monceau-Saint-Waast et Leval pour la restauration de la rivière la Tarsy. Des réunions régulières lors des conseils municipaux permettent d’expliquer les travaux et leurs enjeux à nos élus et aux riverains. L’action du pôle Aménagement de l’espace et de l’habitat sur les cœurs de nature du territoire a également permis de restaurer la fonction de zone humide sur les sites des Marpiniaux et de Pantegnies. Ce sont des zones d’expansion des crues de la Sambre qui présentent une flore et une faune spécifiques à ces milieux humides. Enfin, le service espace vert travaille également avec Voies Navigables de France par le biais d’une convention de superposition de gestion sur le chemin de halage de la Sambre pour assurer un entretien sans pesticides et une gestion différenciée de ces espaces ouverts au public n Propos recueillis par Pauline Hugot
Josiane Suleck Vice-présidente de l'Agglomération Maubeuge-Val de Sambre, en charge de l'eau
Interview with: Josiane Suleck, vice-president of the Community of the urban area of MaubeugeVal de Sambre delegate for water
Methodical water management to fight floods
How is the urban area combatting the phenomenon of flash floods? The Sambre, main river in the region, is a national waterway, managed by Voies Navigables de France. The urban area works in collaboration with the state services to the prevent floods, promote river tourism and safeguard the quality of water. Since 2006, the Sambre has been closed to navigation at the level of Vadencourt in the Aisne, because of crumbling buildings. The region was strongly mobilised to reopen it, as the environmental and economic development stakes are important. In the catchment area of the Sambre, the installation and water management plan (SAGE), adopted on September 21st, 2012 and led by the Regional Natural Reserve of Avesnois, is currently in its implementation phase. Within this framework, the urban area is strongly mobilised to prevent floods. We took responsibility for the “management of non-national rivers” on the 1st January 2011. Regarding the Solre, this river is the subject of a management plan project in collaboration with the inter-communal Trade Union of adjustment and maintenance of the rivers of Avesnois. Work is being carried out in parallel for the progressive elimination of thresholds and barrages, which form the various artificial obstacles to water run-off. It is necessary to remove or at least attenuate them to restore the ecological continuity of the rivers and allow better management of water in times of flood.
also contribute their share via financial assistance for the upkeep of rivers. It is with their collaboration that a showcase project is underway in the communes of MonceauSaint-Waast and Leval for the restoration of the la Tarsy river. Regular meetings at the town councils make it possible to explain the work and its stakes to our elected officials and to residents.
What is the policy of the metropolitan area for the management of the water? Water management is divided into three parts. n Rain water. Our policy: parcel management. We promote infiltration and storage of water closer to point of fall, rather than systematic responsibility being taken by sewerage networks. To this end, a master plan for the management of rainwater in the territories of Maubeuge and Aulnoye-Aymeries (16 communes) was made in March 2012.
The action of the Space and Habitat Installation Centre within the hearts of nature of the region also made it possible to restore the function of wetlands on the sites of Marpiniaux and Pantegnies. In fact the flood zones of the Sambre present a flora and a fauna specific to these wetlands.
n Drinking water. The goal is to preserve quality at the source, which means implementing an operation of reconquest of the quality of water (ORQUE). It consists in defining the perimeter of the tributary areas, then seeking out all potential or proven sources of pollution, which could threaten them. n Non-national rivers. It is necessary to set up management plans at the scale of the catchment areas of the rivers. The European management directive requires the recovery of the ecological welfare of rivers.
“Prevent floods, promote river tourism and safeguard the quality of water.”
Lastly, the Parks Service is also working with the Voies Navigables de France via a management overlap agreement, on the towpath of the Sambre, to ensure maintenance without pesticides and differentiated management of these spaces open to the public n © Benoît Dorchies
The region of Maubeuge-Val de Sambre has been the victim of floods many times due to the inopportune risings of the Sambre and the Solre. The urban area has therefore taken on the mission of fighting these phenomena.
How do you succeed in reconciling river management and ecology? The Maubeuge-Val de Sambre urban area has signed a management agreement with the Federation of fishing and aquatic environments of the north which brings us its technical support in our river restoration projects. The Department and the Water Agency
“The management and daily protection of this invaluable resource are essential.”
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Décembre 2013 | Maubeuge-Val de Sambre
ENTRETIEN | Les aires d'accueil pour les gens du voyage ont été prévues par la loi Besson, qui oblige les communes de plus de 5 000 habitants à aménager un espace pour les gens du voyage.
© Benoît Dorchies
Les aires d’accueil pour les gens du voyage pétence en matière de création et de gestion des aires d’accueil. Quatre aires d’accueil sont actuellement ouvertes, représentant une capacité d’accueil totale de 78 places de stationnement sur les communes de Feignies (16 places), Louvroil (30 places), Aulnoye-Aymeries (16 places) et Jeumont (16 places). Il reste aujourd’hui à réaliser 44 places en aires d’accueil et en habitat adapté. Comment sont gérées les aires d’accueil ?
Quel est le rôle de l’Agglomération Maubeuge-Val de Sambre ?
La loi “Besson II” du 5 juillet 2000 relative à l’accueil et à l’habitat des gens du voyage impose aux communes de plus de 5 000 habitants ou à la collectivité compétente de participer à l’accueil des gens du voyage.
Les communes ont délégué à l’Agglomération Maubeuge-Val de Sambre leur com-
© Benoît Dorchies
Que dit la loi sur l’accueil des gens du voyage ?
La gestion de ces aires est confiée à des sociétés spécialisées, tant pour les opérations courantes que pour la maintenance et l’entretien. L’Agglomération assure le suivi de la construction des aires par un prestataire, le suivi administratif et social des familles, ainsi que certaines opérations de maintenance. Les usagers des aires d’accueil doivent payer une caution, une redevance d’occupation, l’eau et l’électricité selon les tarifs en vigueur sur le territoire de l’Agglomération. Sont-elles fréquentées ?
L’État impose la réalisation d’un schéma départemental. Celui-ci est élaboré par le Préfet du Département et le Président du Conseil général. Il détermine, par secteur géographique, les communes sur lesquelles seront implantées les aires d’accueil.
Environ une centaine de personnes sont présentes quotidiennement sur ces aires, dont une quarantaine d’enfants (dont 100 % des enfants de – de 16 ans sont scolarisés : 74 % en école primaire et 26 % au CNED) n
Ce schéma a déterminé que les communes d’Aulnoye-Aymeries, Feignies, Ferrièrela-Grande, Louvroil, Jeumont et Maubeuge devaient créer 102 emplacements, dont une aire d’habitat adapté destinée à la population se sédentarisant.
André Marchand
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Propos recueillis par Julien Dreyfuss
Vice-président de l’agglomération Maubeuge Val de Sambre délégué aux instances paritaires du personnel et aux gens du voyage
Interview with: Andre Marchand, vice-president of the Maubeuge Val de Sambre Urban Area, delegate to the joint staff bodies and the travellers.
Reception areas for travellers
What does the law on the reception of travellers say? The “Besson II” law of July 5th 2000, relating to the reception and living arrangements of the travelling community requires communes of over 5,000 inhabitants or the relevant body to participate in hosting travellers. The State requires the development of a departmental plan. This is worked out by the Prefect of the Department and the President of the General Council. It determines, by geographical sector, the communes in which reception areas will be established.
This plan determined that the communes of Aulnoye-Aymeries, Feignies, Ferrière-laGrande, Louvroil, Jeumont and Maubeuge should create 102 sites, of which one an area of adapted habitat intended for settlements. What is the role of the Maubeuge Val de Sambre Urban Area? The communes have delegated to the Maubeuge-Val de Sambre administration their responsibility in terms of creation and management of the reception areas. Four reception areas are currently open, representing a total capacity of 78 parking spaces in the communes of Feignies (16 pla-ces), Louvroil (30 places), Aymeries (16 places) and Jeumont (16 places). Today we still need to adapt 44 areas into reception areas and suitable habitat.
How are the sites managed? The management of these areas is entrusted to specialist companies, both for common operations and maintenance. The Urban Area takes on to support the construction of the areas by users, administrative and social support for the families, as well as certain maintenance operations. The users of the reception areas must pay a deposit, an occupation fee, water and electricity according to the tariffs in force in the territory of the Urban Area. Are they attended? About a hundred people are present daily in these areas, including some 40 children (of which 100% of children under 16 years old are enrolled in school): 74% in primary school and 26% at the CNED) n © Benoît Dorchies
Reception areas for travelling communities were set out by the Besson law, which requires communes with over 5,000 inhabitants to arrange a space for travellers.
Les dossiers Territoires | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | 39
Décembre 2013 | Maubeuge-Val de Sambre
ENTRETIEN | En application du Grenelle de l’Environnement, l'Agglomération innove en permanence pour réduire ses déchets, grâce à l’incinération et l’enfouissement.
Comment l’Agglomération incite-t-elle ses administrés à devenir des éco-citoyens ? En premier lieu, les ambassadeurs du tri interviennent pour aider les habitants à mieux accomplir ce geste environnemental. En 2012, environ 3 000 personnes ont été sensibilisées, notamment par le biais d’animations scolaires et de visites du centre de tri. Nous facilitons aussi l’accès aux trois déchetteries, la structure de Maubeuge ayant également vu sa capacité augmenter. Par ailleurs, l’Agglomération Maubeuge-Val de Sambre invite les habitants disposant de jardins à faire du compost à domicile, cette incitation prenant la forme d’une aide financière à l’acquisition des bio-composteurs. Au total, 5 400 appareils ont ainsi été mis en place depuis 2000, dont 227 en 2012. Enfin, l’Agglomération a lancé en 2013 une démarche afin d’aboutir à un programme local de prévention des déchets, notamment afin de diminuer la production d’ordures ménagères à terme.
tout comme ceux des déchets recyclables, ces derniers représentant environ 25 % du tonnage total. En intégrant les autres collectes réalisées en porte à porte (déchets et encombrants) et les déchets collectés en déchetteries, les tonnages pris en charge par l’Agglomération représentent environ 600 kg par an et par habitant, soit 60 000 tonnes par an au total. Les ordures ménagères, non valorisables, sont incinérées dans le centre de valorisation énergétique du Syndicat mixte de l’arrondissement d’Avesnes, situé à Maubeuge.
ment faisant partie de la friche “SPIE”, située dans la zone industrielle du Bois Castiaux à Ferrière-la-Grande. L’association AGIIE, soutenue par l’Agglomération, a ainsi réalisé la première ressourcerie du territoire, dans le cadre d’un chantier d’insertion. Le projet a consisté à créer un lieu dédié à la récupération, la réparation, la transformation et à la vente d’objets de seconde main en les revalorisant. Depuis 2012, il a permis à une vingtaine de personnes d’intégrer un dispositif d’insertion professionnelle. L’ouverture de cette structure offre un nouveau service à la population en lui permettant d’acquérir des biens revalorisés à un faible coût.
L’Agglomération a contribué à la création d’un lieu dédié à la transformation de produits destinés à la mise en décharge. Quels enseignements pouvez-vous tirer de l’ouverture de la première “ressourcerie” du territoire ? Depuis décembre 2010, une équipe motivée de 12 jeunes, résidant dans les quartiers des zones urbaines sensibles du territoire, a travaillé à la réhabilitation d’un bâti-
Le volume des ordures ménagères est en baisse depuis 2009. Quelle est la part des déchets recyclables dans le tonnage total ?
© Benoît Dorchies
© Benoît Dorchies
Cap sur la valorisation des déchets
Soulignons que ce projet revêt également un caractère environnemental, à travers le réemploi de produits destinés initialement à l’élimination, ce qui est un moyen de détourner un maximum de tonnages de la mise en décharge ou de l’incinération. Cette ressourcerie vient ainsi compléter le dispositif technique de l’Agglomération (collecte, centre de tri, déchetteries) et permet de limiter le tonnage non valorisable. De plus, nous avons lancé en juillet une expérimentation de collecte des encombrants sur appel téléphonique. Menée sur cinq communes du territoire, cette prestation est réalisée par des agents de la ressourcerie, dans le cadre d’un contrat d’insertion et de professionnalisation. Les quantités collectées et les quantités redirigées en déchetterie permettront de tirer un bilan, afin d’étudier le déploiement de cette démarche à une plus grande échelle n Propos recueillis par Olivier Gil
Jacky Sautier Entre 2010 et 2012, les tonnages d’ordures ménagères sont restés assez stables, 40 | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | Les dossiers Territoires
Conseiller de l'Agglomération Maubeuge-Val de Sambre, en charge de la gestion des déchets
Interview with: Jacky Sautier, deputy Advisor on the Management of Waste
Following the Environmental Summit (Grenelle de l’Environnement), the Urban Area innovates permanently to reduce its waste, thanks to incineration and burying.
© Benoît Dorchies
Focus on the re-use of waste products
How does the urban area encourage its inhabitants to become eco-citizens? Initially, recycling ambassadors intervene to help people of Maubeuge to better achieve this environmental gesture. In 2012, approximately 3,000 people were made aware, in particular through school events and visits to the recycling centre. We also facilitate access to the three dumps since the Maubeuge infrastructure has seen increased capacity. In addition, the urban are of Maubeuge-Val de Sambre is encouraging its inhabitants who have gardens to make compost at home, in the form of financial assistance for the acquisition of biocomposters. In total, 5,400 systems have been installed in this way since 2000, of which 227 in 2012. Finally, in 2013 the urban area launched a way to find a local programme of waste prevention, in particular to decrease the production of household refuse over the long-term. The volume of household refuse has been falling since 2009. What share of waste can be recycled out of the total tonnage? Between 2010 and 2012, household refuse tonnage remained quite stable, as did recyclable waste, the latter accounting for approximately 25% of total tonnage. By integrating the other collections carried out door to door (rubbish and bulk waste) and the waste collected in rubbish dumps, the tonnage taken in charge by the metropolitan area represents approximately 600kg per annum and per capita, that is to say 60,000 tonnes per annum in total. Household refuse, not suitable for recycling, is incinerated in the energy re-use centre of the mixed Trade union of the district of Avesnes, located in Maubeuge.
“Between 2010 and 2012, household refuse tonnage remained quite stable.”
The urban area contributed to the creation of a place dedicated to the transformation of products intended for the rubbish. What lessons can you draw from the opening of the first “resource centre” of the region? Since December 2010, a motivated team of 12 young people, residing in the districts of the significant urban zones of the region, has been working on the rehabilitation of a building belonging to the “SPIE” wasteland, located in the industrial park of Bois Castiaux in Ferrière-la-Grande. The AGIIE association, supported by the Urban Area, set up in this way the first resource centre in the region, within the framework of a building site insertion. The project consisted in creating a place dedicated to recovery, repair, transformation and sale of second hand objects of by revaluing them. Since 2012, it has allowed around twenty people to work as a professional body. The opening of this structure offers a new service to the
population while enabling the purchase of revalued goods at a low cost. We should mention also that this project also wears an environmental cloak, through the re-use of products originally intended for elimination, a means of diverting a maximum tonnage from the dump or incineration. This resource centre has thus come to supplement the technical mechanics of the urban area (collection, sorting office, rubbish dumps) and makes it possible to limit tonnage not suitable for recycling. Moreover, in July we launched an experiment into the collection of bulk waste on call. Carried out over five communes of the region, this service is carried out by agents of the resource centre, within the framework of a professional employment contract. The collected quantities versus the quantities redirected to the dumps will make it possible to make an assessment, to study the deployment of this system on a greater scale n
Les dossiers Territoires | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | 41
Décembre 2013 | Maubeuge-Val de Sambre
ENTRETIEN | Forte d’un patrimoine écologique riche et varié, Agglomération Maubeuge-Val de Sambre s’est donnée pour mission de le préserver et de le valoriser.
Une panoplie d’outils au service des espaces naturels L’Agglomération Maubeuge-Val de Sambre s’est engagée en faveur du développement durable et de l’écologie, avec notamment la trame verte. Pourriez-vous nous en dire quelques mots ? L’Agglomération, dans le cadre des compétences facultatives, a élaboré un plan paysage trame verte et bleue en 2007. Sa finalité première réside dans la protection de la biodiversité et se décline en 35 actions qui ciblent des sites reconnus d’intérêt communautaire. Certains sont d’anciennes friches bordant la Sambre ou ses affluents et comprennent des zones humides d’un intérêt exceptionnel. La maîtrise du foncier par l’Agglomération n’intervient qu’après la publication, par un cabinet indépendant, des résultats d’un diagnostic de la faune et de la flore. Deux sites sont aujourd’hui en phase opérationnelle : n les Portes des Marpiniaux sur les communes
Autre grande politique nationale du développement durable, l’Agenda 21, quelle forme prend-il au sein de votre agglomération ?
quelques beaux fleurons, même s’il est vrai que la crise sidérurgique a longtemps laissé des plaies béantes dans le paysage. Dans les années quatre-vingt, le concept de “coulée verte”, mis en avant par l’agence d’urbanisme a permis de “panser” ces plaies au travers d’une requalification environnementale. L’établissement public foncier Nord Pas-de-Calais s’est développé autour de cette mission de “remise à zéro” des lieux.
J’ai souhaité que cet agenda évite l’épais catalogue nécessitant un suivi lourd, hors de portée de notre Agglomération et qu’il initie une poignée d’actions emblématiques. Nous nous sommes portés volontaires pour expérimenter une démarche d’élaboration initiée par la Caisse des dépôts et l’Union nationale des CPIE, particulièrement bien adaptée aux petites intercommunalités. Il en a résulté un plan 2011-2024 de 21 actions dont nous attendons des effets leviers permettant d’irriguer l’ensemble des politiques communautaires.
Aujourd’hui, il est davantage question de “penser” le développement à partir des nouvelles problématiques comme celles de la trame verte et bleue ou du renouvellement urbain. Le recyclage foncier mené avec l’EPF peut déboucher sur un aménagement environnemental au titre des corridors biologiques, des formes de réinvestissement résidentiel ou économique, soit sur un mixage des deux.
Maubeuge se situe au cœur d’un ancien bassin industriel, que sont devenus ces sites ? Comment les recycler ? L'Agglomération Maubeuge-Val de Sambre demeure un territoire industriel avec
n
Pantegnies sur le site de l’ancienne centrale EDF à charbon de Pont-sur-Sambre, récemment classée en réserve naturelle régionale. Sur ces derniers, des “chantiers nature” sont organisés plusieurs week-ends dans l’année et le Centre permanent d’initiation à l’environnement (CPIE) propose des sorties guidées, un chantier participatif et des clubs “Passionature” pour les enfants. D’autres friches font l’objet de réflexions et, pour certaines d’entre elles, viendront renforcer la continuité écologique de la trame verte et bleue.
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de Boussois et de Marpent ;
Parfois, les potentialités du site et la qualité du partenariat entre communes sont tels que la reconquête se réalise sous l’égide d’un investisseur privé comme cela vient d’être fait par Bouygues avec une ancienne fonderie entre Marpent et Jeumont. Pour l’ensemble de ces actions, l’aide de l’Europe a été précieuse, et nous souhaitons qu’à l’avenir, elle reste tout aussi déterminante n Propos recueillis par Pauline Hugot et Julien Dreyfuss
Jean-Marie Allain Vice président de l'Agglomération Maubeuge-Val de Sambre, en charge de la trame verte, des espaces naturels et de l'Agenda 21
Interview with: Jean-Marie Allain, vice-president of the community of the urban area of MaubeugeVal de Sambre, deputy to the green network, natural spaces and “Agenda 21”
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An array of tools at the service of natural spaces including 21 actions from which we expect the knock-on effects to infiltrate all the Community policies. Maubeuge is located in the middle of an old industrial basin, what became of these sites? How to recycle them? Maubeuge-Val de Sambre remains an industrial territory with some beautiful jewels, even if it is true that the iron and steel crisis for a long time left open wounds in the landscape.
“The urban area worked out a green and blue landscape network plan in 2007.”
Maubeuge-Val de Sambre has committed itself to promoting sustainable development and ecology, in particular the green network. Could you tell us about this in a few words? What are the assets of the Bordeaux territory in the economic field? The urban area, within the context of optional skills, worked out a green and blue landscape network plan in 2007. Its primary aim is to protect biodiversity and is set out in 35 actions, which target recognised sites of Community interest. Some are old wastelands bordering the Sambre and its tributaries, and include wetlands of exceptional interest. The regulation of the land by the urban area only happens after the publication, by an independent company, of the results of a review of fauna and flora. There are two sites in operation today: n
the Portes des marpiniaux in the communes of Boussois and Marpent;
n Pantegnies on the site of the old EDF coal
power station at Pont-sur-Sambre, recently classified regional nature reserve. Regarding the latter, “nature building sites” are organised several weekends per year and the permanent Centre of initiation to the environment (CPIE) offers guided outings, a participatory building site and “Passionature” clubs for children. Other wastelands are under review and, some of them, will come to reinforce the ecological continuity of the green and blue network. Agenda 21 is the other big national policy for sustainable development, what form does it take within your urban area? I wanted this policy to avoid a huge catalogue requiring heavy follow-up, out of reach of our urban area, and to initiate a handful of emblematic actions. We volunteered to try out a development step initiated by the Caisse des dépôts and the national Union of the CPIE, and particularly well adapted to small intercommunities. It resulted in a plan 2011-2024
In the Eighties, the concept of “green casting”, proposed by the agency of town planning made it possible “to bandage” these wounds through environmental reclassification. The publicly owned land bank of the Nord/Pas-de-Calais Area has been developed around this mission to “restore” places. Today, it is more a question of "thinking” the development starting from new problems like that of the green and blue network or urban renewal. The land recycling carried out with the EPF can lead to an environmental installation within the context of organic corridors, forms of residential or economic reinvestment, or a mix of both. Sometimes, the potential of the site and the quality of the partnerships between communes are such that reconquest is carried out under the aegis of a private investor as has just been done by Bouygues with an old foundry between Marpent and Jeumont. For most of these actions, European aid was invaluable, and we wish that in the future, it should remain vital n
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Décembre 2013 | Maubeuge-Val de Sambre
traVaux, logement, aménagement urbain et politique de transports / work, housing, urban developmenT and TransporT policy
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Décembre 2013 | Maubeuge-Val de Sambre
ENTRETIEN | L’Agglomération investit intensément dans la rénovation urbaine, afin d’aménager un territoire en reconstruction.
À la reconquête du territoire
L’Agglomération a entrepris de larges débats autour de grands enjeux que sont la santé, l’eau, le développement économique ou encore l’aménagement du territoire. La préparation de cette discussion a donné lieu à la consultation de toutes les forces vives concernées par la thématique de l’aménagement, ce qui a permis la prise en compte de ces enjeux au sein du Schéma de cohérence d’aménagement territorial en cours d’élaboration. Si la compétence urbanisme demeure communale, la loi Duflot, débattue au Parlement, comporte des dispositions à propos de son transfert à l’échelle communautaire. C’est ainsi que nous anticipons, avec l’appui de l’agence de l’urbanisme, la préfiguration d’un Plan local d’urbanisme intercommunal. Les démarches d’urbanisme opérationnel permettent également la convergence de toutes nos politiques publiques contribuant à l’aménagement de l’espace.
“De grands projets porteurs d’attractivité et de redynamisation sortent de terre.”
veau mode de collaboration efficace entre les différents acteurs et les habitants. L’Agglomération s’est fortement engagée par convention pour décliner le plan 100 000 logements, établi par la Région afin de mettre en œuvre une réhabilitation durable et pertinente du parc de logements anciens.
véritable centre tertiaire et commercial, en reconquérant des espaces industriels situés en cœur d’Agglomération. De nombreux projets sont également à l’étude, les friches étant autant de gisements s’offrant en alternative à la consommation de foncier agricole liée à la périurbanisation diffuse.
“Près de 30 millions d’euros consacrés à l’habitat et la rénovation urbaine.”
Plus largement, comment soutenez-vous l’amélioration du cadre de vie et la redynamisation urbaine ?
Qu’en est-il des friches industrielles ? Le territoire a été pionnier dans la mise en œuvre d’un concept de “resserrement urbain” dès les années 1970. De nombreux équipements structurants se sont substitués, ou se subsisteront, aux usines et sites industriels autour desquels s’organisaient des quartiers denses : le territoire recèle d’opérations exemplaires telles que le lycée Lurçat à Maubeuge, réalisé dans les années 90, le centre aquatique intercommunal à Louvroil, dont les travaux ont débuté, ou encore le futur pôle régional des musiques actuelles à Aulnoye-Aymeries. Enfin, le projet Eurasambre a pour ambition de doter Maubeuge d’un
Quels projets développez-vous en matière de rénovation urbaine et d’amélioration de l’habitat ? En quoi la refonte de quartiers favorise-t-elle le lien social ? Depuis 2008, nous avons consacré près de 30 millions d’euros à l’amélioration de l’habitat et à la production de nouveaux logements mais également à la rénovation urbaine. Quatre projets, accompagnés par l’Agence nationale pour la rénovation urbaine, ont permis la métamorphose de quartiers d’habitat social, notamment grâce à un nou46 | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | Les dossiers Territoires
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Quelles stratégies avez-vous mis en œuvre pour harmoniser l’urbanisme comme les politiques menées au sein de l’Agglomération ?
Cette action se traduit par l’engagement de l’Agglomération auprès des communes dans la reconquête de leur centre-ville, notamment en lien avec la transformation des gares en plateformes multimodales. Par ailleurs, de grands projets porteurs d’attractivité et de redynamisation sortent de terre : le pôle universitaire de Maubeuge a récemment vu le jour. Le territoire sera capitale régionale de la culture en 2015, au moment où, simultanément, nos voisins de Mons accéderont au titre de capitale européenne. Nous menons actuellement une déclinaison expérimentale du référentiel européen de la ville durable (RFSC) sur un projet d’écoquartier en cours de réalisation sur Louvroil. Cela permet de mesurer combien l’Agglomération, grâce à son haut niveau d’intégration, dispose des leviers qui favorisent la mise en œuvre d’une politique de développement urbain au travers de nouveaux concepts d’aménagement plus durables et attentifs aux besoins de nos concitoyens. Au-delà des projets, la commission s’appuie sur le renforcement de l’échelle communautaire afin d’affermir la complémentarité entre l’urbain et le rural n Propos recueillis par Olivier Gil
Annick Mattighello Vice-présidente de l'Agglomération Maubeuge-Val de Sambre, en charge de l'aménagement de l'espace
Interview with: Annick Mattighello, chairperson of the spatial planning Committee
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Reconquering the territory
“Our territory was pioneer in the implementation of a concept of “urban tightening” as early as 1970s.”
The Urban Area invests intensively in urban renewal, in order to develop a territory in reconstruction.
What are the strategies you have implemented to harmonise urban planning such as policies pursued within the urban area? The urban area has initiated broad debates around the major issues of health, water, economic development or even the development of the territory. The preparations for this discussion meant involving all major players connected to the topic of development making it possible to take these issues into account within the territorial development coherence scheme being developed. If the urban planning jurisdiction remains local, the Duflot law, debated in Parliament, contains provisions about its transfer at community level. That is why with the support of the Agency for urban planning, we are expecting the forerunner of a local Master Plan of inter-communal urban planning. The operational urban planning procedures also allow the convergence of all
our public policies contributing to the spatial planning. Which projects are you developing as regards urban restoration and improvement of housing? How does reshaping districts support the social bond? Since 2008, we have devoted close to 30 million euros to housing improvements and the construction of new residences but also to urban restoration. Four projects, accompanied by the National Agency for urban renewal, have allowed us to transform social housing districts, in particular through a new mode of effective collaboration between the different actors and the residents. The urban administration made a strong start by convention introducing the 100 000 residences plan established by the region aimed at implementing a durable and relevant rehabilitation of the park of old residences. What about industrial wasteland? Our territory was pioneer in the imple-
mentation of a concept of “urban tightening” as early as1970s. Infrastructure facilities have replaced or will replace the factories and industrial sites around which dense neighbourhoods were organised: our territory has exemplary operation to show such as the Lycée Lurçat in Maubeuge, opened in the 1990s, the inter-communal aquatic centre in Louvroil, which is under construction, or even the future regional centre for modern music at Aulnoye-Aymeries. Lastly, the Eurasambre project aims to provide Maubeuge with a genuine tertiary and commercial centre, by reconquering the industrial spaces located in heart of the town. Many projects are also under consideration since the wastelands offer a plentiful alternative to the usage of agricultural land in the context of the link to widespread suburbanisation.
More broadly, how do you support the improvement of living environment and urban revitalisation? This is reflected in the commitment of the urban areas to the interests of the communes in the re-invention of their town centres, particularly in connection with the transformation of stations into multimodal platforms. In addition, major attraction and revitalisation projects are being launched: the university centre of Maubeuge was born recently. The territory will be regional capital of culture in 2015, at the time when, simultaneously, our neighbours in Mons will receive the title of European Capital of Culture. We are currently conducting an experimental variation of the European benchmarks for urban sustainability (RFSC) on a eco-neighbourhood project under construction in Louvroil. This makes it possible to measure how much the urban area, thanks to its high level of integration, has mechanisms to support the implementation of a policy of urban development via new concepts of use that are more sustainable and more attentive to the needs of our fellow-citizens. Beyond the projects, the commission relies on strengthening at community level in order to strengthen urban and rural complementarities n
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Décembre 2013 | Maubeuge-Val de Sambre
ENTRETIEN | En charge de l’entretien des voies communautaires, de la signalisation, de l’éclairage public et du salage, le service voirie de l'Agglomération s'efforce d'agir selon deux objectifs majeurs : bien-être des habitants et respect de l’environnement.
Sur la voie du développement durable
Ce processus n’était pas joué d’avance, beaucoup de négociations de gré à gré ont été nécessaires pour convaincre les élus de l’intérêt que pouvait revêtir la prise de compétences. À l’époque, un des critères importants concernait le coefficient d’intégration fiscale (CIF) ; plus l’agglomération récupérait de compétences, plus le CIF augmentait. Au-delà d’un certain seuil, nous étions assurés d’une dotation d’État ne pouvant plus être diminuée, l’enjeu était donc important. D’autre part, nous offrions en termes de fonctionnement la possibilité de centraliser les demandes, de manière à disposer d’une capacité d’intervention rapide et équitable. Une programmation pluriannuelle d’investissement a également été mise en place, en partenariat avec les communes. Le financement est assuré à 60 % par l’Agglomération, le reste revenant aux municipalités. Une conférence des maires permet de travailler à des amendements, la programmation étant ensuite présentée en conseil communautaire, où elle a été votée à l’unanimité sans abstention.
mune par commune. Ces dernières n’avaient pas forcément le même niveau d’exigence en fonctionnement. Il y avait un niveau de service très disparate, comme sur le déneigement ou même l’éclairage : certains changeaient les lampes au besoin, d’autres deux fois par an.
sont très satisfaits du service, les employés sont donc bien perçus par la population. En résumé, le numéro vert a permis de consolider la relation entre l’Agglomération et les habitants. Comment agissez-vous en faveur du développement durable ?
L’Agglomération a mis en place un numéro vert, notamment dédié à la voirie. Quelles en sont les retombées ? Il a été mis en place très rapidement et permet de traiter toutes les demandes en éclairage public, voirie et signalisation, qu’elles émanent des communes ou directement des habitants. Nous présentons un taux d’intervention extrêmement important : 94 % des requêtes sont jugées recevables et ainsi traitées dans le mois. Surtout, les habitants du territoire peuvent, tout comme les élus, déposer une demande. Le fait que nous y répondions si rapidement est pour eux quelque chose d’assez remarquable. Les habitants
Quels sont les moyens alloués à votre délégation ? L’investissement a atteint cette année 11,6 millions d’euros. En parallèle, 4 millions sont consacrés au budget de fonctionnement, et ce depuis la prise de compétences. La qualité du service a été globalement améliorée, ce qui induit bien sûr une dépense plus importante. Cependant, la mutualisation a permis des économies dans la mesure où le coût de l’amélioration aurait été nettement supérieur si elle avait été gérée com50 | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | Les dossiers Territoires
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Comment avez-vous géré le transfert de compétences des communes vers l’Agglomération, en 2010 ?
L’installation d’un dispositif innovant d’éclairage LED à Maubeuge est le chantier phare actuellement. Le niveau d’éclairement moyen a augmenté, pour suivre les normes européennes, mais la consommation est en baisse de 28 % par rapport au système précédent. Cette économie pourrait même devenir plus importante puisque l’accord comprend une clause avec les entreprises prévoyant l’intégration de technologies nouvelles pouvant apparaître durant la durée du contrat. L’Agglomération a également mis en place un fauchage tardif ; pas toujours accepté par les habitants, il s’avère pourtant nécessaire. Par ailleurs, dans le cadre du déneigement, nous essayons d’atteindre l’équilibre le plus harmonieux possible entre consommation de sel et respect de l’environnement. L'AMVS fait donc preuve d’une volonté politique prenant en compte à la fois le bien-être des usagers mais aussi l’environnement. L’Agglomération est un réservoir d’eau potable pour toute la région, un poumon vert. Nous sommes basés sur un territoire qui mérite d’être reconnu et respecté, notamment pour développer le tourisme et créer de l’emploi n Propos recueillis par par Olivier Gil
Didier Pol Vice-président de l'Agglomération Maubeuge-Val de Sambre, en charge de la voirie
Interview with: Didier Pol, deputy vice-president for the roadway system
In charge of the maintenance of the Community (700 km of highways under management), signage, public lighting and salting, the urban area highways service strives to act according to two major objectives: well-being of the people and respect for the environment.
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On the way to sustainable development
How did you manage the transfer of skills from the municipalities to the urban district, in 2009? This process was not a foregone conclusion, many one-on-one negotiations were necessary to convince the elected officials of the interest which might be seen in the extension of their competences. At the time, one of the important criteria related to the tax integration factor (CIF); the CIF increased according to the amount of competences assumed by the town. Beyond of a certain threshold, we were assured of an endowment from the State, which could no longer be decreased, so the issue was important. In addition, in terms of operation we were proposing to centralize requests, making it possible to provide fast and equitable intervention. A multi-annual investment programme has also been set up in partnership with the municipalities. 60% of financing is ensured by the town leaving the remainder to the municipalities. A conference of mayors to work on amendments, the programming is then presented in Community Council, where it was passed unanimously without abstention. What are the resources allocated to your delegation? Investment reached 11.6 million euros this year. In parallel, 4 million has been allocated to the operational budget, and this since the transfer of responsibilities. The quality of service has been improved on the whole, which of course was the reason for higher expenses. However, pooling the resources has enabled savings insofar as the cost of
“The installation of an innovative lighting system using LED in Maubeuge is currently our showcase building project.”
improvement would have been much higher if it had been managed by each individual municipality. The latter did not necessarily require the same level of standards in their operations. There were very disparate levels of service, as for example in the matter of snow clearance or even lighting: some changed the lamps if need be, others twice a year. The urban area has implemented a freephone number, dedicated uniquely to the roadways. What are the benefits? It was implemented very fast and makes it possible to process all public lighting, roadway and signalling issues, whether they come from the municipalities or directly from inhabitants. We show an extremely high rate of intervention: 94% of the applications are considered admissible and thus treated within one month. Above all the inhabitants of the area can file a request, as can the elected officials. The fact that we respond so quickly is something quite remarkable for them. The inhabitants are very satisfied with the service, so the employees are viewed positively by the population. In short, the free-phone number helped to consolidate relations between the urban area and its territories.
What are you doing to promote sustainable development? The installation of an innovative lighting system using LED in Maubeuge is currently our showcase building project. The average lighting level has increased, in accordance with European standards, but consumption is down by 28% compared to the previous system. This saving could even become more major since the agreement includes a clause with the companies providing for the integration of new technologies that might occur within the timespan of the contract. The urban administration has also introduced late mowing; this is not always accepted by the inhabitants, it proves necessary nevertheless. Also, when it comes to snow clearance, we try to achieve the most harmonious balance possible between salt consumption and respect of the environment. Maubeuge thus demonstrates a political will that takes into account both the wellbeing of its users but also the environment. The urban area is the entire region's reservoir of drinking water, its green lung. We live in a territory that deserves to be recognised and respected, in particular as regards the development of tourism and job creations n
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Décembre 2013 | Maubeuge-Val de Sambre
ENTRETIEN | L'Agglomération Maubeuge-Val de Sambre quadrille tous azimuts son territoire, afin de proposer à ses habitants une intermobilité efficace et écologique.
Objectif : un transport le plus attractif et équitable possible
De nombreuses réformes on été engagées, avec l’objectif d’instaurer une vraie politique des transports dans l’Agglomération. Grâce à nos actions, le transport en commun s’effectue désormais avec le TCSP (Transport en Commun sur Site propre), qui est une ligne de bus spécialement réservée à ces moyens de déplacement. L’avantage pour les utilisateurs est de pouvoir circuler plus rapidement. Afin d’obtenir un confort optimum, nous avons acheté de nouveaux bus moins polluants, qui sont d’excellente qualité. Du côté des citoyens, c’est également plus agréable d’évoluer dans un environnement salubre. Par ailleurs, l’Agglomération a également développé l’offre kilométrique, qui permet d’obtenir davantage de fréquences et de dessertes de transports en commun sur le territoire.
été mises en place. Tous ces nouveaux dispositifs et technologies permettent une bonne accessibilité.
daux, avec l’élaboration de parkings qui permettent aux citoyens de changer facilement de mode de déplacement. Cette notion est très neuve sur notre territoire, donc pas encore très développée chez nos concitoyens. Mais, je suis persuadé que ceci évoluera ! Par ailleurs, le ticket unique des transports sera créé fin 2014 : il sera désormais possible d’avoir le même pass pour prendre le bus et le train. Toutes ces mesures vont dans le sens de l’intermodalité. Actuellement, l’Agglomération lance des opérations de communication pour que tous puissent saisir les avantages de ces dispositifs. D’autant qu’ils sont nombreux : accès à la culture, à l’éducation et à toutes les infrastructures.
Quels sont les autres modes de déplacement que vous mettez en place ? L'AMVS a lancé une plateforme informative de covoiturage, afin que les utilisateurs puissent s’organiser dans les meilleures conditions. Il y a également une petite navette électrique dans la ville, et un aménagement des voies pour le vélo et les piétons. Pour relier la ville avec l’extérieur, des TER et bientôt un développement fluvial sont à disposition des citoyens.
Quelles sont vos ambitions pour l'Agglomération Maubeuge-Val de Sambre?
Que faites-vous en faveur de l’intermodalité et de la multimodalité ? L’intermodalité, c’est assurer la complémentarité entre les différents modes de déplacement. L’objectif est de créer des interfaces d’échanges entre tous les types de transport à disposition des citoyens. Nous sommes en train de développer les pôles gares multimo-
Les transports en commun sont-ils adaptés aux personnes ayant une faible autonomie ? Aujourd’hui, nous comptons plus de 650 arrêts de bus dans toute l’agglomération. Chacun d’entre eux deviendra – s’il ne l’est pas déjà - adapté aux personnes à mobilité réduite et également à celles en situation de handicap (malvoyants, malentendants, etc). Pour faciliter le trajet à ces citoyens, nous avons aménagé les quais afin de dérouler une passerelle à l’attention des fauteuils roulants. Ces derniers peuvent désormais rentrer dans le bus sans problème. Il y a également des pavages podotactiles, qui sont un repérage pour les personnes dont la vue est réduite. Enfin, des installations sonores ont également
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Ces dernières années, l'Agglomération Maubeuge-Val de Sambre a multiplié les mesures en faveur du développement des transports en commun. Pouvez-vous nous les exposer ?
Notre objectif reste de mettre à disposition des citoyens le transport le plus attractif et équitable possible, en centre-ville comme dans les quartiers. Nous voulons réussir à effectuer un maillage complet du territoire pour que demain, les usagers puissent prendre les transports sans regarder l’horaire. L'Agglomération Maubeuge-Val de Sambre est également en train de développer la mobilité à la demande, pour les secteurs ruraux. Par l’intermédiaire d’un logiciel, nous mettons en place des modes de déplacement à la carte. Les citoyens passent un coup de fil et une navette est mise à leur disposition. Ce système existe chez nous depuis plusieurs années et est en pleine croissance n Propos recueillis par Colombe Dabas
Arnaud Beauquel Conseiller délégué en charges des transports et de la multimodalité
Interview with: Arnaud Beauquel, delegate Deputy in charge of transport and multimodality
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Objective: the most attractive and fair transport as possible
“Our objective remains to place at the disposal of the citizens the most attractive and fairest transport system possible.”
The urban area of Maubeuge creates a grid to cover the far corners of its entire territory, in order to offer its inhabitants effective and environmentally friendly inter-mobility.
In recent years, you have multiplied measures in favour of the development of public transport. Can you tell us about them? Many reforms have been initiated to create a genuine transport policy in the metropolitan area. Thanks to our actions, public transport is now carried out with the TCSP (Public Transport on Exclusive Right of Way), which is a bus line especially reserved for these means of transport. The advantage for the users is to be able to get around more quickly. For optimum comfort, we bought new, less polluting buses, which are of excellent quality. For citizens it’s more pleasant to operate in a salubrious environment. Furthermore, the urban area has also developed a mileage offer, which allows for greater frequency and more routes of transit across the region.
Is public transport adapted to the people with reduced mobility? We now have more than 650 bus stops across the whole urban area. Each one of them will become - if it is not it already adapted to people with reduced mobility and also those with disabilities (partiallysighted persons, deaf people, etc). To facilitate the journey for these citizens, we arranged the stops to accommodate a wheel chair ramp. It is now possible to enter the bus without issue. There is also tactile paving to help situate the partially-sighted. Lastly, sound equipment was also installed. All these new devices and technologies allow for good access. What other modes of travel have you put in place? Maubeuge has an informative carpool platform so that users can organise themselves easily. There is also a small electric shuttle in the city, and routes set out for cycling and pedestrians. To connect the city with the outside, TER trains and soon a river development are at the disposal of citizens.
What are you doing to promote intermodality and multimodality? Inter-modality is to ensure complementarity between the various modes of transport. The aim is to create interfaces for exchange between all types of transport at the disposal of citizens. We are developing the multimode central stations, with the development of car parks making it possible for citizens to easily change transport mode. This concept is very new in our region, therefore is not yet very developed among our fellow-citizens. But I am convinced that this will change! In addition, a single transport ticket will be created at the end of 2014: from then on it will be possible to use the same pass to take the bus and the train. All these measures go in the direction of inter-modality. At present, the urban area is launching communications operations so that everyone can take advantage of these facilities. Especially as they are numerous: access to culture, education and all the infrastructure.
“Maubeuge has an informative carpool platform.” What are your ambitions for Maubeuge? Our objective remains to place at the disposal of citizens the most attractive and fairest transport system possible, in the centre as well as the suburbs. We want to succeed in implementing a comprehensive grid of the territory so that in the future, users can take transport without looking at the schedule. The urban area of Maubeuge is also developing mobility on request, for rural sectors. Using software, we set up transport à la carte. Citizens give us a phone call and a shuttle is placed at their disposal. This system has existed here for several years and is in full growth n
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Décembre 2013 | Maubeuge-Val de Sambre
solidarités et santé / solidariTy and healTh
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Décembre 2013 | Maubeuge-Val de Sambre
ENTRETIEN | Entre opérations de requalification et de rénovation urbaine, l’Agglomération Maubeuge-Val de Sambre prévoit de moderniser son parc de logements en mettant l’accent sur l’attractivité de son cadre de vie.
Cette politique est le reflet d’un constat, celui d’un territoire regroupant une population jeune avec des espaces à la fois urbains et ruraux, une particularité assez rare. Contrairement aux idées reçues, le Nord bénéficie d’une qualité de vie indéniable ! Néanmoins, notre agglomération souffre encore d’un parc de logements anciens et vétustes que la mise en œuvre d’un plan local de l’habitat (PLH) en 2008 a permis d’améliorer en mettant l’accent sur l’attractivité et la solidarité. Assurant le renouvellement urbain, ce projet garantit également une répartition équitable des moyens financiers et techniques entre les différentes communes, dans l’objectif de préserver la richesse que représente notre cadre de vie.
“Nous misons beaucoup sur le projet Eurasambre, près de la gare de Maubeuge.”
sons beaucoup sur la revitalisation et notamment sur le projet Eurasambre, près de la gare de Maubeuge, pour gagner en attractivité. Qu’en est-il du développement durable ? Quelle importance accordez-vous à l’environnement au sein des dernières réalisations ? Cette question est sous-jacente au PLH, qui, dès son lancement en 2008, a été complété d’un référentiel de qualité environnementale pour toutes les opérations neuves de logement social que nous sommes amenés à financer. Des réunions sont actuellement en cours pour le réactualiser en fonction des évolutions réglementaires…personnellement, je souhaiterais même qu’il soit étendu à la réhabilitation du parc ancien ! Plus concrètement, un projet d’écoquartier d’une quinzaine d’hectares va voir le jour à Louvroil : nous espérons qu’il servira de modèle pour inspirer d’autres constructions de ce genre !
En quoi les projets en cours vont-ils améliorer le cadre de vie et la mixité sociale ? Auriez-vous quelques exemples ? Prévus dans le PLH, des projets d’aménagement ont déjà été lancés sur des secteurs fragilisés, comme ceux de Jeumont et Louvroil. Ces opérations permettent de rénover des pans entiers de nos communes en requalifiant d’anciennes friches industrielles. La crise de la métallurgie ayant fait disparaître la plupart des usines, l’agglomération se retrouve avec un stock d’espaces vides conséquent, y compris en centre-ville. Nous mi58 | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | Les dossiers Territoires
“Des projets d’aménagement on déjà été lancés sur des secteurs fragilisés.”
Quelles sont les priorités de l'AMVS, en matière de redynamisation urbaine notamment ? Quels sont les défis à venir ?
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Dans quelle mesure votre politique de l’habitat reflète-t-elle la nouvelle identité de l'Agglomération Maubeuge-Val de Sambre ?
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“La revitalisation urbaine est essentielle”
La redynamisation urbaine doit absolument lutter contre la précarité énergétique et s’assurer que les rénovations thermiques coûtent le moins cher possible à la population. Il faut revitaliser les commerces de proximité, tout en aménageant les espaces publics pour en faire de véritables lieux de sociabilité. Quant à la mixité, elle doit être appréhendée sur tous les plans, social comme économique. C’est pourquoi nous avons mis l’accent sur l’accessibilité des personnes âgées et à mobilité réduite à nos logements, tout comme sur le confort des jeunes étudiants n Propos recueillis par Pauline Pouzankov
Patrick Leduc Vice-président de l'Agglomération Maubeuge-Val de Sambre, en charge de l'habitat
Interview with: Patrick Leduc, vice-president of the Maubeuge-Val de Sambre Conurbation Community, chairman of the Commission for Housing and Accommodation
Between operations of reclassification and urban restoration, the Urban Area of Maubeuge is planning to modernise its park of residences by stressing the attractiveness of its framework of life.
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“Urban revitalisation is essential”
To what extent does your housing policy reflect the new identity of the Maubeuge Val de Sambre community? This policy reflects the observation that this is a territory with a young population including both urban and rural areas, which is something quite uncommon. Contrary to popular perception the North offers undeniable quality of life! Nevertheless, our town still suffers from a park of old and dilapidated housing that the implementation of a local housing plan (PLH) in 2008 helped to improve placing emphasis on attractiveness and solidarity. Whilst ensuring urban renewal, this project also ensures a fair distribution of the financial and technical resources between the various municipalities, so as to preserve the wealth of our living environment.
“Our town still suffers from a park of old and dilapidated housing.” How will the ongoing projects improve the quality of life and social diversity? Could you give some examples? As provided for in the PLH, development projects have already been launched for weakened areas, such as Jeumont and Louvroil. These operations make it possible to renovate large areas of our communes by reclassifying old industrial wastelands. The crisis in the metallurgy sector resulted in the disappearance of most factories and the community has found itself in conse-
“Urban revitalization absolutely needs to fight fuel poverty and ensure that thermal renovations cost the population as little as possible.”
quence with a stock of empty areas including in central areas. We rely to a large extent on the revitalisation notably on the EuraSambre project near the Maubeuge train station to gain in attraction.
What about sustainable development? What importance have you attached to the environment in the course of the latest projects? This question is implicit to the PLH, which, since its launch in 2008, sets high objectives for environmental quality for all new social housing operations that we finance. Meetings are currently being held to update it according to the regulatory changes... personally, I would even like to extend it to include the rehabilitation of the old park! More precisely, an eco-neighbourhood
project covering fifteen hectares will be initiated in Louvroil: we hope that it will serve as a model to inspire other constructions of this kind!
What are the priorities of Maubeuge, particularly as regards urban revitalisation? What are the challenges ahead? Urban revitalization absolutely needs to fight fuel poverty and ensure that thermal renovations cost the population as little as possible. Local business must be revitalized whilst landscaping public spaces to make real social meeting places. As for diversity, it must be introduced on all levels, social and economical. This is why we have placed emphasis on accessibility for the elderly and persons with reduced mobility to our housing, just as much as on the comfort of young students n
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Décembre 2013 | Maubeuge-Val de Sambre
ENTRETIEN | En parallèle de Pôle Emploi, l’Agglomération soutient une structure regroupant tous les outils communautaires facilitant l’insertion et l’emploi.
“Nous travaillons aujourd’hui sur les ambitions de demain”
J’ai reçu mandat de construire une seule et même entité, capable de regrouper les dispositifs d’insertion des territoires que sont les maisons de l’emploi, les missions locales et les plans locaux d’insertion. La construction juridique a abouti en juillet 2010 à la naissance de ce groupement d’intérêt public fondé sur 3 membres obligatoires : Pôle Emploi, l’État et la Communauté d’Agglomération. Nous y avons associé des partenaires, comme la Chambre des métiers ou la CCI. Il s’agissait de rendre les démarches plus lisibles pour le public, en construisant un outil visible, authentifié et utilisable par tous. Il faut accepter la primauté de Pôle Emploi, qui décline sur les territoires le travail national. Cependant, l’Agglomération doit faire preuve d’une volonté d’initiative afin d’accompagner les populations, qui plus est sur un bassin de vie fortement touché par les questions d’insertion et d’emploi. Tout le monde peut pousser la porte de Réussir en Sambre pour au moins bénéficier d’un premier niveau d’accueil, d’information et d’orientation. Cela s’adresse évidemment aux personnes en recherche d’emploi, aux jeunes, aux chefs d’entreprise, aux salariés ou encore aux institutions.
Derrière le mot solidarité se trouvent aussi toutes les actions menées par Réussir en Sambre afin de permettre aux jeunes d’éviter le décrochage scolaire et de mieux comprendre les métiers d’aujourd’hui. Ils peuvent ainsi approcher des domaines d’activités qu’ils n’ont pas forcément vocation à découvrir par eux-mêmes.
Maubeuge était le bassin de vie le plus touché par le chômage en France. Si la situation demeure difficile, nous affichons déjà des résultats positifs. Réussir en Sambre a par exemple apporté une aide à la mise en place des emplois d’avenir ; la capacité des employeurs à pérenniser les postes au sortir des contrats aidés est très satisfaisante.
“Ce n'est pas tant d’une politique d’aide sociale que d’une réelle solidarité entre les habitants.”
Quelles sont vos ambitions pour la Communauté d'Agglomération Maubeuge-Val de Sambre?
L’Agglomération investit plus d’un million d’euros par an pour l’emploi et la solidarité, dont 800 000 dans Réussir en Sambre, qui regroupe donc la grande majorité de l’action de la commission. Il est illusoire de considérer que cette structure peut à elle seule régler la question du chômage. Cet effort s’assimile à celui de la prévention, les résultats seront visibles sur le long terme.
La Communauté d’Agglomération mène une politique de solidarité importante. Pouvez-vous nous détailler quelques mesures phares ? Il ne s’agit pas tant d’une politique d’aide sociale que d’une réelle solidarité entre les habitants, qui s’exprime notamment par la prise de compétences en matière de santé. 60 | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | Les dossiers Territoires
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Vous présidez Réussir en Sambre, groupement d’intérêt public fondé dans le but d’améliorer l’insertion et l’emploi sur le territoire de l'Agglomération Maubeuge-Val de Sambre. Comment est née cette initiative ?
Réussir en Sambre est une expérimentation observée au niveau national. Nous avons eu l’occasion d’expliquer, à Lille et à Paris, comment la structure s’était montée et pourquoi elle avait un sens. Les territoires doivent être capables de se structurer afin d’identifier leurs besoins puis mettre en œuvre des programmes extérieurs, venant de l’État, de la Région ou du Département, en les adaptant au territoire. En partenariat avec les collectivités voisines, nous essayons d’étendre cette expérimentation et d’en faire un outil à l’échelle de l’arrondissement d’Avesnes-sur-Helpe, qui deviendrait unique au niveau national. Cette issue est tout à fait probable car elle fait consensus auprès des différents acteurs, toutes tendances politiques confondues. Ces derniers ont bien compris l’intérêt d’une telle structure pour les populations et pour favoriser l’obtention de financements, afin de relancer le territoire sur la notion d’attractivité et de développement économique n Propos recueillis par Olivier Gil
Benjamin Saint-Huile Vice-président de l'Agglomération Maubeuge-Val de Sambre, en charge de l'emploi et de la solidarité
Interview with: Benjamin Saint-Huile, vice-chairman of Maubeuge-Val de Sambre Agglomeration Community, chairman of Employment and Solidarity Committee
Simultaneously with Pôle Emploi, the Agglomeration has put up a structure bringing together all inter-communal tools to facilitate job insertions and access to employment.
© Benoît Dorchies
“Today we are working on the ambitions of tomorrow”
“The Agglomeration invests more than one million Euros a year on employment and solidarity.”
You preside over “Réussir en Sambre”, a public Interest group founded with an aim to improve upon insertion and employment in Maubeuge Agglomeration. How did this initiative come into being? I have been elected to create one and unique entity, capable of bringing together all job insertion facilities of the region: be it “maisons de l’emploi” (employment agencies), local job outfits and regional job insertion projects. The legal entity of this public interest group came into being in July 2010, constituted by 3 compulsory members: Pôle Emploi (National Employment Agency), the State and the Agglomeration community. We have associated other partners in this group such as Chambre des métiers (Chamber of Professions) or CCI (Chamber of commerce and industry). It aimed at making the process transparent in the eyes of the public by creating a visible tool, authenticated and used by everyone. One has to accept the supremacy of Pôle Emploi as it is prevalent all across the nation. However the Agglomeration has to prove its willingness to accompany and guide the population of a region strongly affected by issues of employment and insertion. Anyone can knock the door and step inside “Réussir en Sambre” to be well received, get information and guidance. This service is intended for job seekers, the youth, company directors, employees and even for institutions.
“Maubeuge was the region, the worst hit by unemployment in all of France.”
The Agglomeration community practices policies based fervently on solidarity. Could you tell us about some of the striking measures in this regard?
example, “Réussir en Sambre “ has helped set up forward-looking jobs; the companies have been successfully maintaining permanent positions at the end of aided contract.
It’s not really about social help policies but more about genuine solidarity among the inhabitants, which is expressed by entrusting competence in the sector of healthcare. The word solidarity encompasses all actions carried out by “Réussir en Sambre” in order to reduce school dropout rate among the youth and make them aware of modern professions. They can hence take a closer look at fields of activities, which they might not have discovered by themselves.
What are your plans for Maubeuge-Val de Sambre Agglomeration Community?
The Agglomeration invests more than one million Euros a year on employment and solidarity, of which 800 000 comes to Réussir en Sambre. It brings together the majority of measures of the committee. It would be illusive to consider that this structure can fix the problem of unemployment all by itself. This effort is assimilated to that of prevention, and the results would be visible in the long term. Maubeuge was the region, the worst hit by unemployment in all of France. Even if the situation remains complicated, we are starting to show positive results. For
“Réussir” in Sambre is a nationally observed experiment. We have had the occasion to explain to Paris and Lille how the structure was put together and what purpose does it serve. The regions should be able to structure themselves in order to find out their needs and then to adapt and implement external schemes suggested by the State, region or the department. We are trying to extend this experiment in partnership with neighboring communities and to shape it as a tool at level of arrondissement of Avesnes-sur-Helpe, which would be a unique example at the national level. This is a highly probable outcome as different actors, irrespective of political leanings, agree upon it. The latter have realized the importance of such a structure for the population and that it would facilitate acquisition of funding in order to boost the region as economically developed and attractive place. n
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Décembre 2013 | Maubeuge-Val de Sambre
ENTRETIEN | La commission Vivre ensemble de l'Agglomération est très active en matière de culture, d’excellence sportive et d’éveil de la petite enfance. Autant de missions visant à favoriser l’éducation, l’insertion et l’homogénéisation du territoire.
Des actions innovantes pour mieux vivre ensemble
Je pense qu’il est possible de parler d’une vaste opération démocratique de la culture au niveau de l’Agglomération. Le plan “cultures urbaines” par exemple, s’adresse en premier lieu aux jeunes, via l’association Secteur 7, qui porte ce projet et rayonne sur l’ensemble du territoire. Désormais, toutes les communes, y compris rurales, bénéficient gratuitement des activités proposées. Les jeunes en sont bien évidemment ravis : pour preuve, le grand festival des “cultures urbaines” à la Luna affiche complet à chaque édition. Par ailleurs, la direction régionale des Affaires culturelles nous a permis de bénéficier d’un contrat local d’éducation artistique (CLEA) pour une durée de trois ans. C’est une expérience magnifique et un succès puisque ce dernier devrait être reconduit pour trois années supplémentaires. Ainsi, les écoles, centres de loisirs, bibliothèques et associations situés sur notre territoire peuvent inviter gratuitement un ou plusieurs artistes sélectionnés dans ce programme pour intervenir auprès des enfants (à partir de 3 ans) et des jeunes (jusqu’à 25 ans) de leur structure. Un véritable échange se construit.
Enfin, l'Agglomération soutient de nombreuses scènes, comme le théâtre de chambre qui connaît une renommée internationale et la scène nationale du Manège : l’outil culturel est une véritable priorité.
Parallèlement, un centre de formation labellisé et subventionné par le Département permet aux jeunes sportifs talentueux d’accéder à l’antichambre de l’équipe première.
“Le Département permet aux jeunes sportifs talentueux d’accéder à l’antichambre de l’équipe première.”
La commission Vivre ensemble a décidé de soutenir le sport, qui peut être un vecteur d’éducation et d’insertion. Comment choisissez-vous les partenariats que vous passez avec les clubs ? Et quels sont les sports concernés ? L'Agglomération Maubeuge-Val de Sambre participe aux actions de développement des clubs de sport collectif pour leur équipe de haut niveau et des clubs intercommunaux de haut niveau (évoluant en national). Nos choix se sont portés sur le basketball et le handball. Nous aidons également le handisport ; l’équipe de basketball à AulnoyeAymeries, qui est en nationale 1, ne pourrait d’ailleurs pas concourir sans notre soutien.
En outre, des festivals tels que “les Folies”, “les Nuits Secrètes”, “les Sambrophonies” (festival de musique baroque) sont régulièrement organisés. De plus, grâce à notre appui financier important, l'association les Nuits Secrètes anime des ateliers d'éducation musicale à destination de plusieurs centaines de personnes à Aulnoye-Aymeries, Ferrière-laGrande, Jeumont et Maubeuge. 62 | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | Les dossiers Territoires
Sur un territoire mêlant urbain et rural, la garde des enfants est souvent une question délicate. Pour y remédier, vous avez signé un contrat unique enfance-jeunesse avec la Caisse d’allocation familiale, qu’apporte-t-il ?
© Benoît Dorchies
L’Agglomération a déployé une importante politique pour démocratiser l’accès à la culture et favoriser l’échange. Pouvez-vous évoquer les différents projets culturels en cours ?
Ce contrat signé en 2007 avait pour objectif de répondre à l’attente des communes rurales de l’Agglomération. Il a permis la mise en place d’une halte-garderie itinérante dans les communes de Colleret et de Neuf-Mesnil, sachant qu’une autre sera fonctionnelle en 2014 à Ferrière-la-Petite. Par ailleurs, des centres multi-accueil, composés de micro-crèches, de centres de loisirs avec des médiathèques ont été ouverts. Le fonctionnement est pris en charge par l’Agglomération, qui dispose de personnels formés pour encadrer les enfants n Propos recueillis par Pauline Hugot et Julien Dreyfuss
Philippe Dronsart Vice-président de l'Agglomération Maubeuge-Val de Sambre, en charge du vivre ensemble
Interview with: Philippe Dronsart, vice-president of the Community of the Maubeuge-Val de Sambre urban area, chairman of the Vivre Ensemble commission
Innovative actions to live better together © Benoît Dorchies
sport clubs for their high level team and the high-level inter-commune clubs (moving to national). Our choices were basket-ball and handball. The urban area also supports handisport; the basketball team of AulnoyeAymeries, which is national number 1, could also not compete without its support. In parallel, a training centre, branded and subsidised by the department, makes it possible for talented young sportsmen in the re-gion to reach the antechamber of the top team. In a region like yours, mixing urban and rural, childcare is often a delicate question. To address this, you have signed a unique childhood-youth contract with the Family Benefit Office (CIF), what does this bring?
“A vast democratic culture operation at the level of the metropolitan area.”
The urban area has set out an important policy to democratise access to culture and promote exchange. Can you talk about the various cultural projects in progress? I think that it is possible to speak about a vast democratic culture operation at the level of the metropolitan area. The “urban cultures” plan for example, is initially addressed to young people, via the Secteur 7 association, leading this project and extending over the whole region. From now on, all the communes, including rural, enjoy the activities on offer free of charge. Young people are obviously thrilled about this: proof in point, the big festival of “urban culture”, à la Luna, is sold out every time. In addition, the regional management of cultural Affairs has enabled us to profit from a local artistic education contract (CLEA) for three years. It is a splendid experiment and a success since the contract should be renewed for three additional years. In this
way, the schools, leisure centres, libraries and associations in our region can invite free of charge, one or more artists selected through this programme, to interact with the children (from 3 years) and of young people (up to 25 years) in their structure. A real exchange is being created.
This contract signed with the CAF in 2007 aimed to respond to the requirements of the rural communes of the area. It allowed the installation of an itinerant nursery in the communes of Colleret and Neuf-Mesnil, knowing that another will be functional in 2014 in Ferrière-la-Petite.
Moreover, festivals such as “les Folies”, “Les Nuits Secrètes”, “les Sambrophonies” (festival of baroque music) are regularly organised. Thanks also to our significant financial support, the Les Nuits Secrètes association holds musical education workshops for several hundred people in AulnoyeAymeries, Ferrière-la-Grande, Jeumont and Maubeuge. Finally, the urban area supports many scenes, like the chamber theatre of international repute and the national horse riding (Manège) scene. The cultural tool is a true priority for the urban area.
In addition, multi-reception centres, composed of micro-crèches, leisure centres with media libraries have been opened. Operations are dealt with by the Urban Area, which provides trained personnel to look after the children n
© Benoît Dorchies
The Vivre Ensemble commission of Maubeuge-Val de Sambre is very active regarding culture, sporting excellence and early childhood awareness. So many missions set up to support education, inclusion and the homogenisation of the region.
The Vivre Ensemble commission decided to support sport, which can be a vector of education and inclusion. How do you choose the partnerships you make with clubs? And which sports are involved? Maubeuge-Val de Sambre takes part in the development actions of the collective
The urban area supports many scenes and cultural projects.
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Décembre 2013 | Maubeuge-Val de Sambre
ENTRETIEN | Améliorer l’indicateur de santé et le bien-être des Sambriens, telle est la mission de l’Agglomération, qui s’appuie sur une stratégie mêlant l’axe sanitaire à la prévention médico-sociale.
“Ne faisons pas de la prévention le parent pauvre de la santé”
La santé publique fait partie du domaine régalien, il n’existe donc aucune mission particulière, hormis celles que nous nous attribuons en matière de prévention, promotion de santé et soins. La Région fonctionne de la même manière, puisqu’elle contribue à l’achat de matériaux onéreux pour les hôpitaux, ce qui est hors de sa responsabilité. Le NordPas-de-Calais ne fait que répondre à une carence de l’État, représenté par l’Agence régionale de santé, concernant ces problématiques. L’Agglomération investit quant à elle massivement dans le domaine médicosocial, ce qui nous permet de développer des actions de prévention prioritaires. Il est impensable d’améliorer l’indicateur de santé d’un territoire comme celui de Maubeuge en agissant uniquement par le soin. La prévention ne doit pas être le parent pauvre de la santé.
“La construction d’un espace de promotion de santé est le pivot de notre activité.”
rence entre soin et prévention, cette interactivité n’étant finalement qu’une simple application de la loi. Quelles synergies ont-elles été établies au sein de l’Agglomération ? De quelles avancées pouvez-vous témoigner ? Un camion buccodentaire itinérant a par exemple été mis en place. Le rayon d’action a été élargi de façon régulière, afin d’augmenter les dépistages, la prévention et l’éducation à l’alimentation. Le budget de 250 000 euros a été assumé, à parts égales, par le Centre hospitalier, la Région, l’Agglomération et la mutuelle Apreva. Le projet, encore expérimental mais constituant une réelle avancée, a pu être développé grâce à cette force de synergie. Quels projets retiennent actuellement votre attention ? La construction d’un espace de promo-
Étant vous-même médecin, quelle importance accordez-vous aux liens de coopération entre l’Agglomération et les services médicaux ? L’intercommunalité peut s’intéresser aux projets médicaux et surtout fournir une structure de soins et un service de santé publique, qui pâtissait auparavant d’un manque de moyens humains et financiers. Grâce à l’Agglomération, nous retrouvons la cohé64 | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | Les dossiers Territoires
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Quelles sont les missions essentielles et les priorités des services communautaires en matière de santé publique ?
tion de santé est le pivot de notre activité. Il s’agira du centre de pilotage de toutes les activités de santé du territoire. L'AMVS bénéficie de maillages institutionnel et associatif très denses, nous en assurerons la coordination à travers cet espace. L’information sera recueillie puis restituée de manière cohérente. L’espace de promotion de santé agira ainsi en tant que courroie de transmission, capable d’apporter une aide logistique et méthodologique aux associations. La rénovation de l’hôpital, qui fonctionne en dehors des normes actuelles en termes d’ergonomie, de technicité et de circulation des malades, est également à l’ordre du jour. Par ailleurs, la mise en place des maisons de santé pluridisciplinaires est une préoccupation majeure, dans le but de palier aux disparités de démographie médicale. Ces cabinets regrouperont différents professionnels de santé, travaillant ensemble afin de permettre une meilleure fluidité des soins et améliorer autant leur efficacité que la qualité de vie des médecins. Enfin, le contrat local de santé permettra d’assurer la cohérence de toutes ces actions. Construit en partenariat avec l’Agence régionale de santé, il a pour but de mettre en place une démarche adaptée aux besoins du territoire. L’accès aux soins de premier recours, la lutte contre la désertification médicale, la souffrance psychique, les addictions, la toxicomanie ou les maladies chroniques sont autant de défis que nous devrons traiter n Propos recueillis par Linda Tariaki et Olivier Gil
Francis Trincaretto Conseiller délégué de l'Agglomération MaubeugeVal de Sambre, en charge de la santé
Interview with: Francis Trincaretto, community advisor to the Community of the Urban Area of Maubeuge-Val de Sambre, delegate for public health
To improve the health indicator and the wellbeing of the people of Sambre is the mission of the urban area, based on a strategy mixing a medical approach with medico-social prevention.
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Let’s not make prevention health's poor relation
What are the essential missions and community services' public health priorities? Public health is part of the sovereign domain, there is therefore no specific mission, apart from those we set in prevention, health promotion and care. The Region works in the same way, since it contributes to the purchase of expensive materials for hospitals, which is outside its responsibility. The NordPas-de-Calais is responding to a deficiency from the State, represented by the regional health agency, regarding these issues. The Urban Area invests massively in the medicosocial field, which enables us to develop priority actions of prevention. It is unthinkable to improve the health indicators of a territory such as Maubeuge, acting through care alone. Prevention should not be the poor relation of health. “The construction of a space to promote health is the pivot of our activity.”
Being yourself a doctor, what importance do you attach to the links of cooperation between the city and medical services? Intercommunality can focus on medical projects and above all provide a structure of care and public health service, which previously suffered from a lack of human and financial resources. Thanks to the urban area, we are finding consistency between care and prevention, this interactivity being ultimately only one simple application of the law. Which synergies have they established within the urban area? What progress can you see? A roving dental truck has for example been implemented. The operating range was widened systematically, in order to increase screening, prevention and education about
food. The budget of €250,000 was taken on, in equal shares, by the Hospital Complex, the Region, the Urban Area and Apreva mutual insurance company. The project, still experimental but constituting a real advance, was developed thanks to this force of synergy. Which projects currently hold your attention? The construction of a space to promote health is the pivot of our activity. It will be the management centre for all health activities in the region. Maubeuge benefits from a very dense institutional and associative network and we ensure coordination through this space. Information will be collected then restored in a coherent way. Space for health promotion will thus act as a transmission belt, able to provide logistical and methodological support to organisations. The reno-
vation of the hospital, which operates outside the current standards in terms of ergonomics, technical specifications and the movement of the sick, is also on the agenda. In addition, the installation of multidisciplinary private hospitals is a major concern, with the aim of levelling disparities in medical demography. These centres will gather various health professionals, working together to allow a better fluidity of care and improve as much their effectiveness as the quality of life of the doctors. Lastly, the local health contract will make it possible to ensure the coherence of all these actions. Built in partnership with the regional Agency of health, the purpose of it is to set up a process adapted to the needs of the region. Access to primary care, the fight against medical desertification, mental suffering, addictions, drug addiction and chronic illnesses, are challenges that we will have to face n
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Décembre 2013 | Maubeuge-Val de Sambre
tourisme et culture / Tourism and culTure
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Décembre 2013 | Maubeuge-Val de Sambre
ENTRETIEN | Entre mémoire de l’industrie et mise en valeur du patrimoine naturel et militaire, le tourisme du Val de Sambre s’attend à des lendemains qui chantent.
Ville Lurçat, Maubeuge est avant tout une ville Vauban.
Quel sont les principaux atouts touristiques de l’Agglomération ? Maubeuge est une ville Lurçat, du nom de l’architecte chargé du plan de reconstruction en 1945, mais avant tout une ville Vauban, puisqu’elle abrite les fortifications de l’ingénieur militaire. Le zoo, qui se trouve à l’intérieur des remparts, deviendra le Parc de la biodiversité et prendra une toute autre dimension au cours des dix prochaines années. Le rapport nature/industrie est une des caractéristiques essentielles de la région : l’industrie a marqué les paysages, ces derniers s’étant réapproprié les friches industrielles. Cela crée, dans une aire géographique globalement verte et bocagère, la particularité de la vallée de la Sambre. Le regard extérieur est attiré par certaines maisons complètement métalliques, devenues une curiosité architecturale, les corons ouvriers ou encore des friches industrielles énigmatiques, comme le dispatching à Louvroil. À première vue, ce dernier ressemble plus à un ovni planté dans le sol qu’à un ancien répartiteur de minerais ! L’Art déco, représentant tout un pan de notre offre touristique, est raccordé au travail mené sur la mémoire industrielle, qu’elle soit verrière, sidérurgique, cheminote ou métallurgique. À titre d’exemple, le musée du verre, situé aux abords de l’Agglomération, est en train de devenir un espace de création à part entière.
Comment accélérer le développement du tourisme fluvial ?
dossier très complexe, il aboutira certainement ; y penser dès maintenant est donc loin d’être inutile. Nous travaillons ainsi d’arrachepied afin de proposer le meilleur service possible lorsque la remise en navigation de la Sambre sera achevée.
Nous avons mis en place beaucoup d’aménagements au sujet de la Sambre, notamment sur la préservation de la biodiversité et la protection des berges, en intégrant la véloroute sur les voies de halage. L’Agglomération se trouve au carrefour de la voie Euro3 Paris-Moscou et dispose d’un relais Eco-vélo labellisé Gîtes de France. Raccordé au Ravel belge, ce schéma global offre des boucles extrêmement intéressantes, peaufinées dans le Parcours Sambre. Ce programme interrégional et transfrontalier vise à développer les capacités d’hébergement, de commercialisation, d’ingénierie et de mise en valeur touristique, autour de l’unité de la Sambre et de la notion d’itinérance. Des jeux interactifs, proposés en partenariat avec les acteurs locaux, mettront en scène ces parcours. L’outil informatique permet aux utilisateurs de télécharger des circuits ou des informations. Une étude a montré que la remise en navigation touristique de la Sambre prendra du temps. S’il s’agit d’un
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Quelle vision à long terme proposez-vous ?
© Benoît Dorchies
© Benoît Dorchies
“Mettons en valeur les racines du futur”
L’équipe en place a lancé une étude sur la définition d’une stratégie touristique, de manière à proposer des fiches quasiment opérationnelles pour les prochains élus. Il faudra par exemple travailler l’articulation entre le zoo et l’ensemble de l’arrière-pays, faire en sorte que le Parc de la biodiversité devienne une porte d’entrée du tourisme dans toute l’Agglomération. Nous espérons qu’au moins une fraction des 500 000 visiteurs attendus poursuivent la découverte de la région ou reviennent explorer les véloroutes, la biodiversité et le patrimoine militaire. À Feignies, le fort de Leveau, réhabilité par des bénévoles de façon magistrale, rappelle que la ceinture fortifiée s’étend audelà de Maubeuge. Un partenariat avec la CCI permet de mieux qualifier l’offre touristique. Face au manque de personnel parlant le néerlandais, il faut s’engager dans la voie de la formation. Nous habitons une Agglomération confortable, qui offre un cadre de vie agréable au cœur d’un environnement magnifique. Il importe désormais de cultiver le rapport industrie/nature et de mettre en valeur les racines du futur n Propos recueillis par Olivier Gil
Daniel Barbarossa Conseiller délégué de l'Agglomération MaubeugeVal de Sambre, en charge du développement touristique
Interview with: Daniel Barbarossa, tourism development advisor
© Benoît Dorchies
“Let us showcase the roots of future” situated at the intersection of the Euro3 Paris-Moscow way and is endowed with a classified environment and bike friendly inn, labeled “Gîtes de France”. Linked to the Belgian Ravel network, this bike-path offers diverse and interesting circuits developed as a part of Sambre circuit. This interregional and crossborder project aims at developing accommodation capacities, marketing, engineering, tourism resurgence in and around Sambre and the concept of roaming. In partnership with local players, interactive on-site games will showcase this circuit. The communication tools enable users to download circuits or information. A study shows that it will take a while before Sambre can enjoy touristic navigation. Despite its complex nature, the project will certainly see light of the day and hence it is worthwhile to think about it from now on. We are going to work hard in order to offer the best possible service as and when Sambre would become navigable again. What is your long-term vision? Maubeuge is above all a “Vauban” city, that houses several fortifications by the renowned military engineer.
Elegantly positioned between the industrial past and showcasing natural and military heritage, Maubeuge tourism is awaiting a rosy future.
What are the main tourism assets of the urban area? Maubeuge is a city designed by Lurçat, the architect who carried out the reconstruction plan in 1945, but above all also a “Vauban” city, that houses several fortifications by the renowned military engineer. The zoo situated in the battlements is going to change into a Biodiversity Park and take a whole new dimension in the next ten years. The relationship between industry and nature remains one of the fundamental characteristics of the region: industry has shaped the landscapes, the latter being regained from wasteland sites. This has been the distinctive feature of the Sambre valley, situated within a green and woody geographical
strip. Some totally metallic houses attract attention of outsiders as architectural wonders: labor miners’ houses, enigmatic tract of industrial wasteland such as “the dispatching” in Louvroil. At the first sight the latter resembles an UFO, planted in the ground rather than an old mineral dispatcher! Art deco represents an entire facet of our tourism attraction and at the same time it is closely linked to the project on the industrial past, be it glass, steel, railway or metalworking. Situated in the outskirts of the agglomeration, the glass museum is turning into a major tourist attraction all by itself and provides us with a striking example. What are the different ways to speed up river tourism? We have undertaken several developmental measures as regards to Sambre, especially in the areas of biodiversity and shoreline protection by adding bike paths onto the river towpaths. The urban area is
The on-site team has launched a study on defining a tourism strategy in order to handover almost readily operational data sheets to the future elected representatives. For example the link between zoo and hinterland needs to be worked upon: it would be desirable to transform the biodiversity park into a gateway of tourism for the entire urban area. We hope that at least a small fraction among the 500,000 expected visitors would continue to explore the region or would come back to explore the bike-paths, biodiversity and the military heritage. Volunteers have restored the Leveau fort in Feignies. It is a big reminder that fortifications stretch further beyond Maubeuge. The partnership with the Chamber of Commerce and Industry also enables us to improve upon tourism offer. The lack of Dutch speaking personnel requires further training. We live in a comfortable urban area with pleasant living conditions, set in a beautiful natural environment. It is henceforth necessary to cultivate the relationship between industry and nature and to showcase the roots of future n
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Décembre 2013 | Maubeuge-Val de Sambre
ENTRETIEN | Le zoo de Maubeuge prévoit un investissement de 93 millions d’euros, afin de permettre l’accueil de près de 500 000 visiteurs aux environs de 2020. Le projet combine ainsi deux objectifs majeurs : augmenter la fréquentation et remettre en valeur le patrimoine historique.
Un Grand Zoo au cœur des remparts
Maubeuge fait partie des villes fortifiées par Vauban. Dans les années 1950, le députémaire de l’époque, Pierre Forest, a reçu un cadeau atypique, à savoir un chimpanzé. Un zoo s’est alors développé au sein même du bastion fortifié, prenant de plus en plus d’ampleur et s’étendant désormais sur sept hectares. Lorsque l’actuelle municipalité est arrivée en 2001, la structure était en voie de fermeture, ne répondant plus aux normes de la direction sanitaire et vétérinaire. Il a été décidé d’investir pour en faire un parc de qualité et, déjà, de biodiversité. Puis a surgi l’idée que le zoo était non seulement un potentiel économique mais que sa structure même permettrait de mettre en valeur le patrimoine Vauban. Il devenait intéressant de l’agrandir et d’occuper progressivement les remparts, dont l’entretien est excessivement onéreux.
première phase, lancée en 2014, sera consacrée à la zone africaine et à la réalisation d’une grande serre tropicale, qui permettra de braver le doux hiver nordiste. Dans un second temps, le projet prévoit la réhabilitation de la zone asiatique, qui correspond au zoo actuel, pour terminer aux alentours de 2020 sur les zones sud-américaine et européenne. Cette dernière sera notamment composée d’une volière de plus de deux hectares, laissant évoluer librement des animaux.
tares et aura progressivement investi les remparts. Dans le cahier des charges, auquel ont répondu des équipes d’architectes du monde entier, il était bien stipulé que tous les équipements devaient être réversibles. Les générations futures, si elles décident de retrouver le panache de la fortification, doivent pouvoir retrouver le site tel que Vauban l’avait conçu. Il fallait également faire en sorte que les habitants puissent admirer la muraille et emprunter librement certains accès au sein de la fortification.
Quels ont été les principaux obstacles ?
Le projet Grand Zoo a-t-il fait consensus dans l’Agglomération ?
Le zoo occupe une fortification historique, en plein cœur de Maubeuge. C’est un atout considérable, avec toutes les difficultés que cela entraîne. Tout d’abord, le site est inscrit : toute modification, activité ou construction doit impérativement être validée par l’Architecte des bâtiments de France. Une fois abouti, le parc s’étendra sur plus de 16 hec-
Le zoo de Maubeuge deviendra le Grand Zoo à l’horizon 2018. Pouvez-vous nous préciser les grandes lignes du projet ? Les travaux seront réalisés au cours de la décennie à venir. Tel qu’il existe déjà sur les sept hectares, le zoo est divisé en plusieurs secteurs. Nous avons voulu reconstituer les biotopes les plus naturels possibles pour que les animaux soient classés par continent : africain, asiatique, européen et sud-américain. Dans le projet finalisé, les quatre continents continueront d’exister, mais dans des secteurs géographiques étalés sur la fortification. Nous distinguerons plusieurs phases, pour assurer la cohérence du projet et une ouverture continue durant les travaux. La 70 | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | Les dossiers Territoires
© Andrea Di Nola - Ville de Maubeuge
Quelles sont les origines du zoo de Maubeuge?
Un projet d’une telle ampleur rencontre toujours des détracteurs, mais il a mûri durant plus de 10 ans. La fortification est un trésor, la crainte des Maubeugeois était de ne plus pouvoir apprécier ce patrimoine historique. Cependant, les habitants ont bien compris que ce projet était le seul moyen de rénover les remparts. Adopté à l’unanimité moins une voix au conseil municipal, le Grand Zoo a été compris dans toutes ses dimensions, y compris économique. Il générera quelques 100 emplois dans la structure même, sans compter la sous-traitance et les retombées sur les commerçants du centre-ville. La remise en perspective de notre patrimoine a donc été adoptée par le territoire n Propos recueillis par Olivier Gil
Nathalie Montfort Vice-présidente de l’Agglomération Maubeuge-Val de Sambre, en charge du parc de la biodiversité
Interview with: Nathalie Montfort, vice-president of the Maubeuge-Val de Sambre urban area, delegated to the biodiversity Park
© Andrea Di Nola - Ville de Maubeuge
A “Grand Zoo” in the heart of the ramparts
“The zoo occupies a historic fortification, right in the heart if Maubeuge.”
The zoo of Maubeuge envisages an investment of 93 million euros, to allow for the arrival of nearly 500,000 visitors around 2020. The project combines two major objectives: to increase footfall and to bring the historical heritage back to the fore. What are the origins of the zoo of Maubeuge? Maubeuge is among the cities fortified by Vauban. In the 1950s, the deputy-mayor of the time, Pierre Forest, received an unusual gift, a chimpanzee. A zoo then developed within the strengthened bastion, becoming more and more extensive, now covering seven hectares. When the current municipality arrived in 2001, the structure was in the process of closing, no longer meeting medical and veterinary standards. It was decided to invest to make of it a park of quality and, already, biodiversity. Then the idea emerged that the zoo had not only an economic potential but that its structure even would make it possible to emphasise the Vauban heritage. It became interesting
to enlarge it and gradually occupy the ramparts, whose maintenance is excessively expensive. The zoo of Maubeuge will become the “Grand Zoo” by 2018. Can you give us the broad outline of the project? Work will be completed during the coming decade. As it already exists over the seven hectares, the zoo is divided into several sectors. We wanted to reconstitute the most natural biotopes possible so that the animals are classified by continent: African, Asian, European and South American. In the finalised project, the four continents will continue to exist, but in geographical sectors spread out over the fortification. We will distinguish several phases, to ensure the coherence of the project and continuous opening during work. The first phase, launched in 2014, will be devoted to the African zone and the realisation of a large tropical greenhouse, which will make it possible to face the soft northern winter. In the second phase, the project plans to rehabilitate the Asian zone, which corresponds to the current zoo, finishing around
2020 with the South American and European zones. The latter will be in particular made up of a birdcage over more than two hectares, allowing free movement to the animals. What were the principal obstacles? The zoo occupies a historic fortification, right in the heart of Maubeuge. It is a considerable asset, with all the difficulties that that involves. First of all, the site is listed: any modification, activity or construction must imperatively be signed off by the Architect of the buildings of France. Once that has been achieved, the park will extend over more than 16 hectares and will have gradually occupied the ramparts. In the schedule of conditions, which were responded to by teams of architects from across the whole world, it was well stipulated that all the installations needed to be reversible. The future generations, if they decide to regain the panache of the fortification, must be able to find the site such as Vauban conceived it. It also had to be made so that the inhabitants can admire the wall and freely use certain accesses within the fortification. Did the “Grand Zoo” gain a consensus in the urban area? A project of such a scope always meets with detractors, but it developed over more than 10 years. The fortification is a treasure, the fear of the people of Maubeuge was no longer to be able to appreciate this historical heritage. However, the inhabitants understood well that this project was the only means of renovating the ramparts. Adopted unanimously minus one vote within the town council, the biodiversity Park was understood in all its dimensions, including economic. It will even generate some 100 jobs within the structure, without counting subcontractors and the repercussions on the tradesmen of the town centre. In this way the revaluation of our heritage was taken on by the region n
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