Fondé en 1960
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PARLEMENT Une grande vitalité économique Les chances et les défis d’un espace frontalier Le Centre Scientifique et Technique Jean Feger :
1er centre de recherche pour l’exploration et la production de gaz et de pétrole en Europe
Les Pyrénées-Atlantiques, un développement harmonieux, équilibré et durable du territoire Les dossiers Territoires
Novembre 2014 | Pyrénées-Atlantiques
ENTRETIEN | Fort d’une réussite économique grâce aux activités aéronautiques et chimiques, le département des Pyrénées-Atlantiques porte ses priorités sur les solidarités et entend conserver les particularités régionales culturelles qui font la beauté de ce territoire.
Un territoire riche de sa diversité
Les Pyrénées-Atlantiques peuvent être considérées comme le “modèle réduit de la France” : son centième exactement ! C’est notamment le cas au niveau de la diversité des paysages (mer, montagnes, plaines, villes moyennes), diversité de son économie ou l’industrie aéronautique et chimique dominent, sans oublier l’agroalimentaire très puissant et le tourisme professionnel. Il en est de même statistiquement : on dénombre 675 000 habitants et par exemple 30 000 enseignants dans le département. Comparativement en France : plus de 60 millions de Français et 300 000 professeurs. La présentation de ce territoire est rarement abordée sous cette image alors qu’elle permet de bien visualiser que ses problématiques, forces et faiblesses peuvent être similaires à celles de la nation. Une particularité réside dans la présence de plusieurs peuples : les Béarnais, les Basques, sans oublier les Gascons au Nord-Ouest, la proximité frontalière de trois autonomies espagnoles : l’Aragon, la Navarre et les provinces basques. Cette réalité culturelle et linguistique est constitutive de richesses inestimables. A quoi tiennent ses atouts et ses faiblesses ? Les deux principaux atouts industriels du territoire concernent les domaines aéronautiques et chimiques. Le premier représente 15 000 emplois et 150 entreprises, dont le leader mondial des turbines d’hélicoptère “Turbomeca” ou encore “Messier” qui a ob-
produits dans les estives assurent le développement des zones de montagne. Le quatrième élément fort est le tourisme, particulièrement d’affaires, qui se développe de plus en plus grâce à des paysages exceptionnels : la montagne, l’océan et ses villes phares dont Biarritz…
tenu le marché des trains d’atterrissage d’Airbus et de Boeing. Le second est symbolisé par la présence, au sein du complexe de Lacq de TORAY, groupe japonais qui a pris pied sur notre territoire pour fabriquer les fibres de carbone ou encore de NOVASEP créant des molécules permettant de lutter contre le cholestérol. A côté de ces industries de pointe, d’autres grandes firmes sont installées dans le département : “Lindt” à Oloron, la première entreprise chocolatière française et les miels “Michaud„ à Gan, le 2ème producteur mondial.
Ces éléments guident les politiques du Conseil général qui gère des compétences obligatoires qui lui sont déléguées en matière de solidarités : les personnes âgées, handicapées, les aides à l’enfance, la protection maternelle et infantile, les transports scolaires, les collèges…
Nous sommes un grand territoire agricole et agro-alimentaire avec une économie montagnarde développée. Ces activités demeurent très fortes car les Pyrénées-Atlantiques est le 1er département de France qui installe le plus de jeunes agriculteurs. Deux grands groupes coopératifs, que sont “Coop de Pau Euralis” et “Lur Berri” participent à la structuration de l’agriculture. La filière ovinlait et les fameux fromages des Pyrénées
Des comités d’action stratégique dans les domaines précités ont pour mission de nous éclairer sur les évolutions économiques sur les 5 ou 6 ans à venir afin d’adapter nos mécanismes d’intervention et d’aide sur ces secteurs de pointe.
© CG 64
Outre sa géographie significative et son héritage franco-espagnol, quelles sont les spécificités du département des PyrénéesAtlantiques ?
Si les Pyrénées-Atlantiques demeurent bien desservis par les aéroports qui se trouvent à Pau et à Biarritz et les trois autoroutes (A63, A64 et A65), il n’en demeure pas moins que nous nous trouvons toujours à 800 km de la capitale ! L’un des grands enjeux est donc de voir se construire la ligne à grande vitesse Sud-Europe Atlantique. Une des faiblesses du territoire peut résider dans le fait de ne compter que des villes moyennes peu comparables aux métropoles que sont Bordeaux ou Toulouse, deux agglomérations très attractives… Par exemple, l’université de Pau et des Pays de l’Adour, 8ème au lll
Georges Labazée Président du Conseil général des PyrénéesAtlantiques, sénateur des Pyrénées-Atlantiques
Les dossiers Territoires | LE COURRIER DU PARLEMENT | 1
© CG 64
Novembre 2014 | Pyrénées-Atlantiques
Qu’en est-il sur le plan culturel, les deux peuples étant empreints d’un fort esprit d’indépendance ? Le département est “occupé” par des Basques et des Béarnais très attachés à leur identité ; il est célèbre pour ses fêtes, celle de Bayonne en particulier, ses festivals et d’autres grands évènements culturels. Les langues régionales vivantes et leur enseignement se fait au sein d’écoles immersives : “ikastolak” au pays basque et “calendretas” en Béarn. Nous investissons beaucoup dans ce secteur car je refuse que la culture devienne la variable d’ajustement du budget départemental.
Assises de la jeunesse.
diants, mais n’est pas comparable aux pôles universitaires de ces grandes cités du Sud.
“Les Pyrénées-Atlantiques : le “modèle réduit de la France” Quels sont les principaux enjeux sociaux auxquels vous faites face ? Chaque année, les Pyrénées-Atlantiques accueillent 4 000 habitants supplémentaires qui se répartissent environ pour moitié de retraités et pour moitié de cadres attirés par les entreprises prometteuses que je viens d’évoquer. Il existe donc une demande très forte d’établissements adaptés à destination des personnes âgées et par ailleurs, des logements locatifs ou en accession à la propriété. Nous devons également faire évoluer le nombre d’allocataires recevant l’aide personnalisée à l’autonomie. Elle est passée de 6 000 personnes en 2002 à 13 350 en 2013 et devrait, selon les prévisions, frôler le nombre de 15 000 en 2015. Cela pèse beaucoup sur le coût du foncier. Sur la côte basque, nous avons mis en place un Plan d’urgence logement (PUL) afin de maitriser les prix et en particulier ceux des logements sociaux. De même, ayant signé une convention “d’aide à la pierre” avec l’Etat, nous participons au développement de politiques nationales de l’ANRU (grâce 2 | LE COURRIER DU PARLEMENT | Les dossiers Territoires
d’ailleurs aux établissements publics fonciers locaux (EPFL)). Ces questions sont au cœur des problématiques liées à la pauvreté et aux zones d’exclusion auxquelles nous portons une attention particulière car elles existent aussi, hélas…. L’absence d’emploi féminin dans le secteur tertiaire est également une préoccupation à laquelle le Conseil général doit apporterson concours. Pour y remédier, nous avons engagé un travail avec des chefs d’entreprise, des directeurs d’hôpitaux, de cliniques et d’autres secteurs afin de trouver des possibilités d’embauche destinées aux femmes et de valoriser leurs compétences.
Que faites-vous pour attirer ou satisfaire la jeunesse présente sur votre territoire ? Tout le travail accompli aboutit à un taux de chômage de 7,3 % dans notre département, taux inférieur aux moyennes nationales. Le Conseil général a organisé en novembre 2012 les 1ères Assises de la jeunesse qui ont connu un grand succès. Lors des ateliers et des débats, nous avons pu mesurer le désir de mobilité de notre jeunesse mais aussi son souci de revenir au Pays. A nous de jouer sur plusieurs registres économiques, sociaux et culturels pour que monde rural et monde urbain soient toujours accueillants n Propos recueillis par Julien Dreyfuss © Bertrand Lapègue
lll niveau national, accueille 13 000 étu-
“Chaque année, les Pyrénées-Atlantiques accueillent 4 000 habitants supplémentaires.”
Echange avec un enfant autiste lors d’une visite en établissement.
LES 52 CANTONS DES PYRÉNÉES-ATLANTIQUES Landes
Gers Moncla Malaussanne
Aubous Diusse Castetpugon Aydie MontTadousseBaliracqDisse Ussau Maumusson Arrosès ConchezMascaraàsBaigtsde-Béarn Guiche Lacadée Haron Casteide- Piets-PlasenceSallespisse Bayonne de-Béarn Saint-JeanMoustrou Anglet AurionsBellocq Candau Pouliacq Léren Crouseilles Vignes Poudge Ribarrouy Idernes Hagetaubin Lahonce Cadillon Urcuit Louvigny BurosseMorlanne Bérenx Méracq Urt Orthez Saint-Pé-de-Léren Garlède- Claracq Bétracq Mesplède Biarritz Taron-Sadirac- Mendousse CarresseLasserre Garos Mondebat SallesCame Mialos Saint-PierreVialer Bouillon Viellenave Cassaber Arricau- SéméacqLème Balansun Mongiscard FichousPomps Bardos d'Irube Saint-Dos Bordes Blachon Monpezat Mouhous GéusSalies-de-Béarn Riumayou Lalonquette Bidache Auterrive Briscous Castétis Séby Larreule d'Arzacq Lannecaube Gayon Castillon Moncaup ArthezMouguerre Carrère Auga Bassussarry LabastideBidart Thèze Castillon Lanneplaà Castagnède (Lembeye) CorbèreLalongue Uzan Lonçon de-Béarn (Canton d'Arthez) Laà- Biron Villefranche MiossensLespielle Mondrans Sarpourenx Argagnon Villefranque Arnos Viven Lanusse Arcangues CoslédaàEscos Escurès Abères Arancou Guéthary Arbonne Doazon Mazerolles Lube-Boast L'Hôpital-d'Orion Auriac Oraàs Doumy Urdès Boumourt La BastideArrauteMomas Simacourbe Lembeye BassillonBergoueyCastetner Argelos OzenxAhetze Sévignacq Vauzé Burgaronne Bournos Charritte Viellenave LussagnetJatxou Clairence Abitain Montestrucq Astis CasteideUstaritz Athos-Aspis SamsonsMont Saint-Jean-de-Luz Lusson Orion Loubieng Aubin Cami Maslacq Lion Orègue Lacq Lasclaveries SerresMonségur NavaillesAutevielle- SauveterreMaspieHasparren Luc-Armau Ilharre Sainte-Marie Masparraute Caubios-Loos Angos ViellenaveSaint-Martin- de-Béarn LalonquèreEscoubès Halsou Orriule Ciboure Andrein Cescau d'Arthez PeyrelongueBideren MonassutJuillacq Labatut Saint-Armou Castetbon GuinartheAbos LabastideAbidos Ayherre ArbouetSaint-Pée-sur-Nivelle Audiracq CastéraLaàs Barinque Artix LabetsLarressore Sauvagnon Sauvelade Parenties Barraute-Camu Monréjeau Bougarber Sussaute Uzein Gerderest Loubix Lucarré Narp Biscay Isturits Os-Marsillon Anos Bonloc Riupeyrous Saint-GladieGabat Cambo-les-Bains Anoye Lagor LabastideBentayouOsserainOssenx Abère AïciritsArrive-Munein Montfort Serres-Castet Cézéracq Sérée AmorotsBeyrieRivareyte LuxeAudaux Bugnein Momy Mourenx Souraïde Bernadets CamouBésingrand Ascain Saint-LaurentSuccos Lamayou en-Béarn Tabaille-Usquain Sumberraute HiguèresNoguères Denguin Suhast Saint-MartinAraujuzon Maure Bretagne Saint-Castin Baleix Souye Espiute Mendionde Amendeuixd'Arberoue Vielleségure Pardies Casteide-Doat Gestas Aussevielle Tarsacq Araux Bastanès Béguios Montardon ArbératsOneix Saint-Jammes Lespourcy PontiacqPoeyLahourcade Rivehaute Macaye Maucor Saint-Esteben Sillègue Espelette SedzeMéharin ViellenaveGarris Viellepinte de-Lescar Abos Gabaston Maubecq Etcharry Siros Nabas de-Navarrenx Méritein BéhasqueBuros Itxassou Louhossoa Parbayse Lapiste Lucq-de-Béarn Castetnau- Navarrenx Montaner Bédeille Sare BeyrieMorlaàs Urost Lescar DomezainSedzère Hélette Ainhoa Camblong Ogennesur-Joyeuse Saint-Palais Ouillon Lons Arbus Ponson-DebatLombia Berraute SerresLichos Charre Camptort Armendarits Susmiou Pau Aroue-IthorotsPouts Jasses Morlaàs Espéchède Artiguelouve Cuqueron LarribarOlhaïby CharritteAngous Orsanco Saubole Arrien Sorhapuru de-Bas Billère Lay-Lamidou ArrastSus Bidarray Sendets EslourentiesDognen Larrebieu PonsonAndoins Idron Monein Laroin Iholdy LohitzunUhart-Mixe PréchacqDaban Dessus EspèsLée SaintOyhercq Gurs Irissarry Bizanos Navarrenx MoncayolleUndurein Faust Ousse Ostabat-Asme Lourenties Lacommande Aast Mazères- Aressy Larrory-Mendibieu Saucède Lantabat PréchacqAinharp Arhansus Lezons Artigueloutan Limendous BerrogainCardesse L'HôpitalOssès Josbaig Meillon Uzos Aubertin Laruns Saint-Blaise Soumoulou Assat Jurançon ViodosPoeySuhescun Aren Saint-MartinNousty Abense-de-Bas Rontignon d'Oloron LarceveauLedeuix Bordes d'Arrossa Juxue Geüs-d'Oloron Ger Arros-Cibits Espoey Gomer Verdets AinhicePagolle Chéraute Gelos Narcastet Garindein MauléonMongelos Orin Angaïs Saint-Goin Estialescq Jaxu Lucgarier Baliros Bunus Livron Licharre BustinceGamarthe Géronce Boeil-Bezing Beuste Hours Estos Goès Moumour Ordiarp Lasseube Irouléguy Ispoure Iriberry Pardies-Piétat Ibarrolle Lagos Gotein-Libarrenx Gan Barzun Saint-ÉtienneSaint-JeanLacarre Baudreix Musculdy Précilhon Saint-Abit Ascarat de-Baïgorry Bordères le-Vieux Saint-JustRoquiague Bosdarros BussunaritsEsquiule Barcus Bourdettes Saint-JeanIbarre Escout Pontacq Bénéjacq Sarrasquette Idaux-Mendy Menditte Mirepeix Lasseubetat Pied-de-Port ArrosEscou Bidos Anhaux de-Nay Labatmale SauguisFéas Ahaxe-AlcietteCaro Nay Saint-Étienne Hosta Ogeu-les-Bains Haut-deBascassan Gurmençon Herrère Rébénacq Lasse Coarraze Bosdarros Agnos Ossas- Trois-Villes Saint-Vincent Aincille UhartAussurucq Buzy Ance Suhare TardetsCize SévignacqBuziet Igon Eysus Aramits Sorholus Meyracq Béhorléguy Asasp-Arros Camou-Cihigue Bescat Lys Banca Alos-SibasMontaut Montory Bruges-CapbisAldudes OloronAbense Arnéguy LestelleMifaget LurbeSainte-Marie Bétharram LaguingeLichansSainte-Colome Saint-Christau Estérençuby Mendive Restoue Arudy Alçay-AlçabéhétySunhar LanneIssor Sunharette en-Barétous Saint-Michel Etchebar Urepel Escot Lacarry-ArhanArthez-d'Asson Izeste Louvie-Juzon Charritte-de-Haut Lecumberry Haux Bilhères Arette Licq-Athérey Castet Asson Sarrance LourdiosSaint-Girons
Boucau
Océan Atlantique
Urrugne
Biriatou
Bonnut
Sault-de-Navailles
Puyoô
Sames
Lahontan
Hendaye
Portet
Montagut
Labeyrie
Ramous
Saint-Boès
Garlin
Cabidos Arzacq-
Arget
Saint-Médard
Bielle
Larrau
BoueilhBoueilho-Lasque
Aste-Béon
Ichère
Navarre
PoursiuguesBoucoue
Arraziguet Coublucq
GèreBélesten
Osse-en-Aspe
Louvie-Soubiron
Bedous
Sainte-Engrâce
Hautes Pyrénées
Aydius Béost
Accous
Lées-Athas
Eaux-Bonnes Cette-Eygun
Note sur la relation commune <-> canton : Lescun
- Biarrit, Anglet, Lacq, Oloron-Sainte-Marie, Nay appartiennent chacune à 2 cantons. - Bayonne appartient à 3 cantons - Pau appartient à 7 cantons. (Pau Nord, Pau Centre, Pau Sud, Pau Est, Pau Ouest, une partie de Pau appartient au canton de Jurançon, et un autre petit morceau au canton de Billère).
Etsaut
Borce
Les autres communes appartiennent dans leur intégralité à un seul canton.
10 km
Laruns
Urdos
´
Aragon
Données : BD Carto IGN et CG 64 Cartographie : DMT/FT/08-2005
LES 547 COMMUNES DES PYRÉNÉES-ATLANTIQUES Landes
Gers Moncla
Saint-Girons
Boucau
Océan Atlantique
Urrugne
Biriatou
Bonnut
Sault-de-Navailles
Puyoô
Sames
Lahontan
Hendaye
Portet
Aubous Diusse Castetpugon Aydie MontTadousseBaliracqDisse Ussau Maumusson Arrosès ConchezMascaraàsBaigtsde-Béarn Guiche Lacadée Haron Casteide- Piets-PlasenceSallespisse Bayonne de-Béarn Saint-JeanMoustrou Anglet AurionsBellocq Candau Pouliacq Léren Vignes Crouseilles Poudge Ribarrouy Idernes Hagetaubin Lahonce Cadillon Urcuit Louvigny BurosseMorlanne Bérenx Méracq Urt Orthez Saint-Pé-de-Léren Garlède- Claracq Bétracq Mesplède Biarritz Taron-Sadirac- Mendousse CarresseLasserre Garos Mondebat SallesCame Mialos Saint-PierreVialer Bouillon Viellenave Cassaber Arricau- SéméacqLème Balansun Mongiscard FichousPomps Bardos d'Irube Saint-Dos Bordes Blachon Monpezat Mouhous GéusSalies-de-Béarn Riumayou Lalonquette Bidache Auterrive Briscous Séby Castétis Larreule d'Arzacq Lannecaube Gayon Castillon Moncaup ArthezMouguerre Carrère Auga Bassussarry LabastideBidart Thèze Castillon Lanneplaà Castagnède (Lembeye) CorbèreLalongue Uzan Lonçon de-Béarn (Canton d'Arthez) Laà- Biron Villefranche MiossensLespielle Mondrans Sarpourenx Argagnon Villefranque Arnos Viven Lanusse CoslédaàArcangues Escos Escurès Abères Arancou Guéthary Arbonne Doazon Mazerolles Lube-Boast L'Hôpital-d'Orion Auriac Oraàs Doumy Urdès Boumourt La BastideMomas ArrauteSimacourbe Lembeye BassillonBergoueyCastetner Argelos OzenxSévignacq Ahetze Vauzé Burgaronne Bournos Charritte Viellenave LussagnetJatxou Clairence Abitain Montestrucq Astis CasteideUstaritz Athos-Aspis SamsonsMont Saint-Jean-de-Luz Lusson Orion Loubieng Aubin Cami Maslacq Lion Orègue Lacq Lasclaveries SerresMonségur NavaillesAutevielle- SauveterreMaspieHasparren Luc-Armau Ilharre Sainte-Marie Masparraute Caubios-Loos Angos ViellenaveSaint-Martin- de-Béarn LalonquèreEscoubès Halsou Orriule Ciboure Andrein Cescau d'Arthez PeyrelongueBideren MonassutLabatut Juillacq Saint-Armou Castetbon GuinartheAbos LabastideAbidos Ayherre ArbouetSaint-Pée-sur-Nivelle Audiracq CastéraLaàs Barinque Artix LabetsLarressore Sauvelade Sauvagnon Parenties Barraute-Camu Monréjeau Bougarber Sussaute Uzein Gerderest Loubix Lucarré Narp Biscay Isturits Os-Marsillon Anos Bonloc Riupeyrous Saint-GladieGabat Cambo-les-Bains Anoye Lagor LabastideBentayouOsserainOssenx Abère AïciritsArrive-Munein Montfort Serres-Castet Cézéracq Sérée AmorotsBeyrieRivareyte LuxeMomy Audaux Bugnein Souraïde Mourenx Bernadets CamouAscain Bésingrand Saint-LaurentSuccos Lamayou en-Béarn Tabaille-Usquain HiguèresSumberraute Noguères Denguin Suhast Saint-MartinAraujuzon Maure Bretagne Saint-Castin Baleix Souye Espiute Mendionde AmendeuixVielleségure d'Arberoue Casteide-Doat Pardies Gestas Aussevielle Tarsacq Araux Bastanès Béguios Montardon ArbératsOneix Saint-Jammes Lespourcy PontiacqPoeyLahourcade Macaye Rivehaute Maucor Saint-Esteben Sillègue Espelette SedzeMéharin ViellenaveGarris Viellepinte de-Lescar Abos Gabaston Maubecq Etcharry Siros Nabas de-Navarrenx Méritein BéhasqueBuros Itxassou Louhossoa Parbayse Lucq-de-Béarn Lapiste Castetnau- Navarrenx Montaner Bédeille Sare BeyrieMorlaàs Urost Lescar Hélette DomezainSedzère Ainhoa Camblong Ogennesur-Joyeuse Saint-Palais Ouillon Lons Arbus Ponson-DebatLombia Berraute SerresLichos Charre Camptort Armendarits Susmiou Pau Aroue-IthorotsPouts Jasses Morlaàs Espéchède Artiguelouve LarribarCuqueron Olhaïby CharritteAngous Orsanco Saubole Arrien Sorhapuru de-Bas Billère Lay-Lamidou ArrastSus Bidarray Sendets EslourentiesDognen Larrebieu PonsonAndoins Idron Monein Laroin Iholdy LohitzunUhart-Mixe PréchacqDaban Dessus EspèsLée SaintOyhercq Gurs Irissarry Bizanos Navarrenx MoncayolleUndurein Faust Ousse Ostabat-Asme Lourenties Lacommande Aast Mazères- Aressy Larrory-Mendibieu Saucède Lantabat PréchacqAinharp Arhansus Lezons Artigueloutan Limendous BerrogainCardesse L'HôpitalOssès Josbaig Meillon Uzos Aubertin Saint-Blaise Soumoulou Assat Jurançon Viodos- Laruns PoeySuhescun Aren Saint-MartinNousty Abense-de-Bas Rontignon d'Oloron LarceveauLedeuix Bordes d'Arrossa Juxue Geüs-d'Oloron Ger Arros-Cibits Espoey Gomer Verdets AinhicePagolle Chéraute Gelos Narcastet Garindein MauléonMongelos Orin Angaïs Saint-Goin Estialescq Jaxu Lucgarier Baliros Bunus Livron Licharre BustinceGamarthe Géronce Boeil-Bezing Beuste Hours Estos Goès Moumour Ordiarp Lasseube Irouléguy Ispoure Iriberry Pardies-Piétat Ibarrolle Lagos Gotein-Libarrenx Barzun Gan Saint-ÉtienneSaint-JeanLacarre Baudreix Musculdy Précilhon Saint-Abit Ascarat de-Baïgorry Bordères le-Vieux Saint-JustRoquiague Bosdarros BussunaritsEsquiule Barcus Bourdettes Saint-JeanIbarre Escout Pontacq Bénéjacq Sarrasquette Idaux-Mendy Menditte Lasseubetat Mirepeix Pied-de-Port ArrosEscou Bidos Anhaux de-Nay SauguisLabatmale Féas Ahaxe-AlcietteCaro Nay Saint-Étienne Hosta Haut-deOgeu-les-Bains Bascassan Gurmençon Herrère Rébénacq Lasse Coarraze Bosdarros Agnos Ossas- Trois-Villes Saint-Vincent Aincille UhartAussurucq Buzy Ance Suhare TardetsCize SévignacqBuziet Igon Eysus Aramits Sorholus Béhorléguy Meyracq Asasp-Arros Camou-Cihigue Bescat Lys Banca Alos-SibasMontaut Montory Bruges-CapbisAldudes OloronAbense Arnéguy LestelleMifaget LurbeSainte-Marie Bétharram LaguingeLichansSainte-Colome Saint-Christau Estérençuby Mendive Restoue Arudy Alçay-AlçabéhétySunhar LanneIssor Sunharette en-Barétous Saint-Michel Etchebar Urepel Escot Lacarry-ArhanArthez-d'Asson Izeste Louvie-Juzon Charritte-de-Haut Lecumberry Haux Bilhères Arette Licq-Athérey Castet Asson Sarrance LourdiosMalaussanne
Montagut
Labeyrie
Ramous
Saint-Boès
Arget
Saint-Médard
Osse-en-Aspe
GèreBélesten Louvie-Soubiron
Bedous
Sainte-Engrâce
Hautes Pyrénées
Aydius
Lées-Athas
BoueilhBoueilho-Lasque
Aste-Béon
Bielle
Larrau
PoursiuguesBoucoue
Arraziguet Coublucq
Ichère
Navarre
Garlin
Cabidos Arzacq-
Béost
Accous
Eaux-Bonnes Cette-Eygun Lescun
Etsaut
Laruns
Borce
Urdos
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Données : BD Carto IGN Cartographie : DMT/FT/08-2005
Les dossiers Territoires | LE COURRIER DU PARLEMENT | 3
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PARLEMENT Hors-série - Novembre 2014
© Jean-Marc Decompte / CG64
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SOMMAIRE : Les Pyrénées-Atlantiques
Un territoire riche de sa diversité
1
Entretien avec Georges Labazée, président du Conseil général des Pyrénées-Atlantiques, sénateur des Pyrénées-Atlantiques
Quand l’apaisement profite au développement
6
Entretien avec Pierre-André Durand, préfet des Pyrénées-Atlantiques
Le pari de la proximité pour réduire les inégalités
8
Entretien avec Stéphane Coillard, vice président du Conseil général des Pyrénées-Atlantiques délégué aux Maisons du département
© Jean-Marc Decompte / CG64
Les Pyrénées-Atlantiques en chiffres
10
Une grande vitalité économique “Un territoire béni des dieux”
12
Entretien avec Patrick de Stampa, président de la Chambre de Commerce et d’Industrie Pau-Béarn
Innovation, compétence et qualité sont les clés de la réussite
14
Entretien avec André Garreta, président de la CCI Bayonne – Pays Basque
Le territoire résiste bien à la conjoncture économique
15
Entretien avec Christian Aubart, président Medef Béarn et Soule
Un accompagnement vers l’optimisation des filières agricoles
18
Entretien avec Jean-Michel Anxolabehere, président de la Chambre d’agriculture des Pyrénées-Atlantiques
La banque amie des entreprises
19
© Jean-Marc Decompte / CG64
Entretien avec Bruno Heuclin, directeur régional de la Bpifrance Aquitaine
Favoriser le développement durable de l’agriculture
20
Entretien avec Michel Pastouret, vice-président chargé de l’agriculture, de l’agro-alimentaire et du foncier
Un budget teinté d’action et de réalisme
22
Entretien avec Philippe Garcia, vice-président du Conseil général des Pyrénées-Atlantiques délégué aux finances
Une industrie de pointe pour une économie dynamique
24
Entretien avec Jacques Cassiau-Haurie, vice-président du Conseil général des Pyrénées-Atlantiques chargé du développement
Une réponse commune aux défis actuels
26
Entretien avec François Maïtia, conseiller régional chargé de l’Europe, Coopération transfrontalière et interrégionale
4 | LE COURRIER DU PARLEMENT | Les dossiers Territoires
Enseignement supérieur “L’Université de Pau et des Pays de l’Adour doit constamment se remettre en question”
28
Entretien avec Mohamed Amara, président de l’Université de Pau et des Pays de l’Adour
“Aerospace Valley, un des pôles de compétitivité les plus importants en France”
30
Entretien avec Marc Péré, directeur général d’Aerospace Valley
Faire des jeunes les acteurs de la société de demain
© Jean-Marc Decompte / CG64
Novembre 2014 | Pyrénées-Atlantiques
31
Entretien avec Christiane Mariette, vice-présidente chargée de l’Education et de la Jeunesse
Urbanisme, infrastructures et transports “Le maillage du territoire est une priorité”
34
Entretien avec Jean Arriuberge, vice-président du Conseil général des Pyrénées-Atlantiques, en charge du Transport à la demande, Mobilité, et Transport interurbain
Solidarités et politiques sociales Un Département solidaire en toutes circonstances
40
L’insertion des personnes en difficulté est notre priorité
41
Entretien avec Margot Triep Capdeville, vice-président du Conseil général des Pyrénées Atlantiques, chargée de la politique de la Ville et de l’insertion
Développement durable, cadre de vie et environnement Agenda 21 : politiques “touche à tout”
© Jean-Marc Decompte / CG64
Entretien avec Kotte Ecenarro, vice-président du Conseil général des Pyrénées-Atlantiques chargé des Solidarités
44
Entretien avec Natalie Francq, vice-présidente déléguée à l’Agenda 21
Un Conseil général très sensible à l’environnement
45
Entretien avec Bernard Soudar, vice-président chargé des Politiques environnementales et maire de Laroin
Une politique sociale du logement
46
Entretien avec Christophe Martin, vice-président du Conseil général des Pyrénées Atlantiques, délégué au Logement, à l’Habitat et au Logement des jeunes
Garantir l’accompagnement des collectivités locales
48
Entretien avec Bernard Molères, vice-président chargé de l’Aménagement du territoire et du Développement durable
Politiques contractuelles des territoires Un développement à l’équilibre
Culture, sport et patrimoine Du Béarn Pyrénées au Pays basque, le tourisme, levier du développement
54
© Jean-Marc Decompte / CG64
52
Entretien avec Marie-Pierre Cabanne, vice-présidente du Conseil général des Pyrénées Atlantiques déléguée aux Politiques contractuelles de développement
Entretien avec André Berdou, vice-président du Conseil général délégué au tourisme, aux stations d’altitude et aux stations thermales
Etablir un lien entre la culture et le public
56
Entretien avec Guy Mondorge, vice-président chargé de la Culture, du Sport et de la Vie associative LE COURRIER DU PARLEMENT - Edité par Monde Edition S.A.S. - Siège : 3, rue Mornay, 75004 Paris - Téléphone : 01 44 54 05 50 - Fax : 01 44 54 05 55 E-mail : redaction@lecourrierduparlement.fr - www.lecourrierduparlement.fr n Directeur de la publication - Rémy Lazimi n Secrétaire de rédaction Sharon Lazimi n Journalistes - Colombe Dabas, Julien Dreyfuss, Olivier Gil, Etienne Girard, Pauline Hugot, Anaïs Normand, Marie Pannetier, Pauline Pouzankov, Sacha Grynbaum, Linda Tariaki n Infographiste - Isabel Da Silva n Directrice de la communication - Danielle Decaris n Relations presse - Laurent Vigée n Remerciements Jean-Pierre Miffurc, Delphine Zamuner n N° 03/14 n Numéro ISSN - 0045-8899 n Commission paritaire - 0214 T 91246 n Imprimé en France n Dépôt légal à parution n Photo de couverture - © Jean-Marc Decompte / CG64 - Toute reproduction, même partielle, des articles publiés dans ce numéro, nécessite explicitement le consentement écrit de l’éditeur.
Les dossiers Territoires | LE COURRIER DU PARLEMENT | 5
Novembre 2014 | Pyrénées-Atlantiques
ENTRETIEN | Ayant longtemps souffert des revendications indépendantistes, les PyrénéesAtlantiques connaissent aujourd’hui un certain apaisement favorable à leurs perspectives de croissance. Vers une économie de la sérénité.
Quand l’apaisement profite au développement
Avec ces deux territoires à forte identité que sont le Béarn et le Pays basque, l’État a su depuis longtemps prendre en compte cette spécificité. Sur le plan organisationnel, la plupart des services déconcentrés comptent une antenne à Bayonne, auprès de la sous-préfecture. Tel est le cas, par exemple, de la DIRECCTE (Direction régionale des entreprises, de la concurrence et de l’emploi), de la Direction des territoires et de la mer, ou bien encore de l’ARS. Sur le plan de la mise en œuvre des politiques publiques, selon la nature du sujet, nous sommes parfois amenés à faire deux réunions départementales au lieu d’une seule, comme ce fut le cas pour le dispositif des emplois d’avenir à Pau et à Bayonne. La prise en compte des particularités de chaque territoire est essentielle lors de la présentation des opérations : car même si l’action gouvernementale est unique, elle doit pouvoir s’appliquer à tous les territoires. Enfin, l’État, avec les partenaires locaux, a développé depuis une vingtaine d’années une démarche territoriale originale pour le Pays basque, avec d’une part un contrat territorial adossé aux contrats de plan successifs, et d’autre part un dispositif de projet par la mise en place d’un Pays (loi Pasqua) “Pays basque”. Cette démarche, que la république a su conduire a contribué à un apaisement continu du territoire, avec un rejet réel et partagé par tous du recours à la violence. Le Pays basque apparaît aujourd’hui, à l’instar du Béarn, comme un territoire dynamique et ouvert. 6 | LE COURRIER DU PARLEMENT | Les dossiers Territoires
Comment l’économie départementale se porte-t-elle aujourd’hui ?
tons l’importance de l’agriculture mais aussi du tourisme, tant en Béarn qu’en Pays Basque.
Bien que le chômage ait augmenté d’environ 6 % en un an, il reste à un taux contenu (9%), soit un taux inférieur au taux national et régional. Cette situation maîtrisée s’explique par la bonne tenue de l’économie départementale qui se maintient à un niveau satisfaisant.
“Une concurrence espagnole indéniable dans le bâtiment.”
Elle le doit au dynamisme de ses entreprises, aussi bien sur le bassin industriel de Lacq en cours de revitalisation, qu’à Oloron Sainte Marie, avec Lindt qui a décidé d’investir 70 millions d’euros dans des nouvelles machines sur son site de production, ou des entreprises du Pays basque. Plus largement, la présence forte des secteurs agroalimentaire et aéronautique favorise par ailleurs le dynamisme de notre tissu de PME, soustraitantes, très performantes, amortissant ainsi les difficultés conjoncturelles. Ajou-
La concurrence espagnole affecte-t-elle le dynamisme des entreprises du territoire ?
© Préfecture des Pyrénées-Atlantiques
Comment abordez-vous la particularité “basco-béarnaise” des Pyrénées-Atlantiques ? Quelles difficultés rencontrezvous ?
Il existe une concurrence espagnole indéniable qui s’applique essentiellement dans le domaine du bâtiment et des travaux publics. Compte tenu de la grave crise qui sévit de l’autre côté de la frontière, un certain nombre d’entreprises viennent jusqu’en France pour conquérir de nouveaux marchés européens et, parfois, tenter de survivre. La compétition entre les sociétés étant aujourd’hui inévitable, nous devons veiller à ce qu’elle se fasse loyalement et dans le respect du droit et de la réglementation français. La coopération transfrontalière est-elle en mesure d’apporter des réponses à ces enjeux? Formalisée par un traité datant de mars 1995, elle s’établit notamment à travers le
Pierre-André Durand Préfet des Pyrénées-Atlantiques
Programme opérationnel de coopération territoriale France-Espagne-Andorre, qui permet d’agir dans trois secteurs à savoir, l’économie et l’innovation, l’environnement et le patrimoine, et la qualité de vie et le service aux populations. En matière d’emploi, le lancement d’une cellule transfrontalière à l’URSSAF de Bayonne sert à garantir les droits des travailleurs en luttant contre la concurrence déloyale. Dans le même esprit, une Chambre de commerce transfrontalière a été créée au Pays basque en 2010 pour rapprocher les entreprises françaises et espagnoles. Enfin, s’agissant de la coopération décentralisée, les collectivités territoriales sont régulièrement amenées à traiter des sujets communs, touchant à la vie quotidienne des administrés de part et d’autre de la frontière.
Quels efforts restent encore à faire aujourd’hui ? Quels seraient, plus personnellement, vos souhaits pour ce territoire ? Au-delà du bon exercice des missions régaliennes ou de dossiers ponctuels comme les fêtes de Bayonne ou la gestion des dégâts causés par les intempéries de cet hiver, la préoccupation première reste l’emploi et plus largement la mise en œuvre des engagements du Président de la République, avec notamment le pacte de responsabilité et de solidarité. Au surplus, la préparation du contrat de plan Etat-Région 2014-2020 (avec le volet spécifique au Pays basque) et la rationalisation de l’intercommunalité, notamment pour tenir compte des particularités fortes du Pays basque et du Béarn constituent des sujets de forte actualité. Longtemps affecté par des tensions au Pays basque, le territoire a su depuis longtemps tourner cette page et changer positivement son image. Il connaît aujourd’hui un développement apaisé, propice au développement économique et à une croissance pérenne. Nous devons cultiver ce climat pour qu’il profite à l’ensemble des habitants en
pensant aussi aux générations futures : l’action de l’Etat comme la mobilisation des acteurs locaux sont essentielles. Je suis en tout cas confiant dans notre capacité collective à faire réussir durablement ce territoire n Propos recueillis par Pauline Pouzankov
© Jean-Marc Decompte / CG64
“Un chômage maîtrisé grâce à la bonne tenue de l'économie départementale.”
Les dossiers Territoires | LE COURRIER DU PARLEMENT | 7
Novembre 2014 | Pyrénées-Atlantiques
ENTRETIEN | Le vaste département des Pyrénées-Atlantiques regroupe des territoires hétérogènes et inégaux dans l’accès aux services publics. La mission du Conseil général consiste à réduire ces disparités en misant sur la proximité et la création des Maisons du département.
Le pari de la proximité pour réduire les inégalités
Le Conseil général a prévu la construction ou l'aménagement de sept Maisons du département, spécifiques au milieu rural. Dans chacune d’elles, deux services seront proposés : n la coordination de l’ensemble des actions sur le territoire ; n l’accueil orientation et information ouvert à tous. Leur mise en place va se faire progressivement. Les responsables de la coordination ont déjà été nommés ; ce sont des cadres avec une forte notion du travail d’équipe. Ils ont été choisis pour leurs compétences variées, allant de responsable de la communication à celui d’agent technique. Le but est de mutualiser leurs savoir-faire pour qu’ils s’entraident dans chaque domaine spécifique. C’est pourquoi nous avons privilégié la mise en place de petites structures avec seulement deux ou trois employés coordonnant l’ensemble des services territorialisés. Le second service sera universel, c’est à dire destiné aux habitants mais aussi à tous les acteurs du département, chefs d’entreprises, présidents d’associations ou encore agriculteurs. Nous avons déterminé quels étaient les sites stratégiques pour être au plus près du maximum d’habitants. Les Maisons du département assureront également une mission d’information sur l’ensemble des politiques départementales ainsi qu’une aide à l’orientation des demandes. 8 | LE COURRIER DU PARLEMENT | Les dossiers Territoires
tre. La solution trouvée fut celle d’un service de proximité assurant un accueil adapté à chaque territoire et fournissant une meilleure capacité de réponse aux diverses demandes pour permettre le désenclavement des cantons ruraux. Les maisons d’Hasparren et de Mauléon couvriront le piémont basque qui connaît de nombreuses difficultés, de par sa faible démographie et le poids très lourd des vallées.
Une charte a été érigée ; elle fixe les règles de l’accueil qui sont de : n trouver le bon interlocuteur qui pourra répondre au requérant ; n prendre les rendez-vous nécessaires si celui-ci n’en est pas capable ; n suivre sa demande... C’est une mission assez lourde.
Quels sont vos objectifs pour les années à venir ?
Contribuent-elles au désenclavement des territoires ruraux de votre département ? Nous avons été frappés par les résultats d’une grande étude menée sur les services rendus à la population dans chaque canton. Il en est ressorti qu’il existait de très grandes disparités d’une commune à l’au-
© Jean-Marc Decompte
Quel est le rôle de ces futures Maisons du département et quels services proposentelles ?
Nous avons lancé une réforme de l’aide aux maîtres d’ouvrages publics sur l’investissement, grâce à un budget de 200 millions d’euros pour les quatre années à venir. Cette démarche nécessite une contractualisation avec l’ensemble des territoires, maires et EPCI (Etablissements publics de coopération communale). Les coordonnateurs des Maisons du département ont vocation à mettre en transversalité ces acteurs et accompagner les élus dans la réalisation de leurs projets. Ils vont devenir leurs interlocuteurs privilégiés, capables d’apporter une vision globale de la réalisation du projet. Cette nouvelle méthode permettra un gain de temps et une simplification des démarches n Propos recueillis par Pauline Hugot
Stéphane Coillard Vice président du Conseil général des PyrénéesAtlantiques délégué aux Maisons du département
Novembre 2014 | Pyrénées-Atlantiques
Les Pyrénées-Atlantiques en chiffres 10e département par leur superficie, les Pyrénées-Atlantiques s’étendent sur 7 645 km2 sur 1/3 de la frontière franco-espagnole. 547 communes 35 intercommunalités 653 515 habitants municipaux au recensement de 2010 2 appartenances culturelles très fortes : Pays Basque et Béarn 2 agglomérations : Pau et le BAN (Bayonne Anglet Biarritz) Chef lieu : Pau, 81 166 habitants, soit 12,4% de la population du département
2 aéroports : Pau : plus de 800 000 passagers par an Biarritz : plus d’1 million de passagers par an pour un minimum de 16 liaisons quotidiennes avec Paris 2 ports de pêche en réseau : Hendaye et Saint-Jean-de-Luz 1 port de commerce en développement à Bayonne
3 millions de touristes par an 4 stations balnéaires prestigieuses : Biarritz, Hendaye, Saint-Jean-de-Luz, Anglet 3 stations de ski réputées : Gourette, Artouste, la Pierre-Saint-Martin Plusieurs stations thermales reconnues : Salies-de-Béarn, Cambo, les Eaux-Bonnes…
Des dizaines de manifestations sportives : Biarritz surf festival, Grand Prix de Pau, concours d’équitation…
Une agriculture performante : 1er département français producteur de fromage fermier de brebis 2e département pour la production de maïs 2e département producteur de foie gras
10 | LE COURRIER DU PARLEMENT | Les dossiers Territoires
Une croissance de l’innovation Des pôles d’excellence industriels en chimie, industrie mécanique et agro-alimentaire, notamment avec “Aerospace Valley” qui souhaite devenir le premier pôle de l’aéronautique et de l’espace en Europe. La technopôle Hélioparc développe quant à elle des activités scientifiques et techniques et héberge une centaine de structures. Technopôle urbaine, IZARBEL s’est notamment dotée d’un Centre régional d'innovation et de transfert de technologie (CRITT) pour soutenir et accompagner la création d’entreprises et le développement d’activités nouvelles. © Fotolia.com
Des équipes sportives internationales : Elan Béarnais, Section Paloise, Biarritz Olympique, Aviron Bayonnais…
© Jean-Marc Decompte / CG64
Novembre 2014 | Pyrénées-Atlantiques
UNE GRANDE VITALITÉ ÉCONOMIQUE
Les dossiers Territoires | LE COURRIER DU PARLEMENT | 11
Novembre 2014 | Pyrénées-Atlantiques
ENTRETIEN | Aéronautique, agro-industrie, géosciences, chimie, fibre de carbone, filière équine : les secteurs de pointe de l’économie du Béarn sont aussi nombreux que compétitifs. Un tissu économique qui permet à ce territoire de présenter le plus bas taux de chômage de la région Aquitaine (8,4 %).
“Un territoire béni des dieux”
Le Béarn est marqué par une importante tradition équine dont le champ d’entraînement de SERS, qui accueille en permanence 1 000 chevaux, de très haut niveau, en est une parfaite illustration. Sachant que Wilbur Wright a réalisé à Pau le premier vol au monde en 1909, rien d’étonnant à ce que notre territoire tisse depuis une relation spéciale avec l’aéronautique. L’usine Turbomeca (groupe Safran), leader mondial des turbines, au même titre que le spécialiste des trains d’atterrissage, Messier-Dowty, s’y sont implantés. L’agro-industrie est un autre secteur clé de notre économie, avec de grandes coopératives telles qu’Euralis (3 milliards d’euros de chiffre d’affaire) qui œuvrent sur notre sol. Le chocolat mobilise également d’importantes activités, l’usine Lindt d’Oloron venant notamment d’ouvrir une cinquième chaîne de production avec 80 millions d’euros d’investissement. En outre, la période d’exploitation du gaz de Lacq, aujourd’hui achevée, a débouché sur la création d’une nouvelle usine qui distribue les dernières ressources gazières aux entreprises qui viennent s’implanter sur ce périmètre (Yara et Arkema en chimie, Novasep dans la santé, Abengoa dans la biomasse, le japonais Toray dans la fibre de carbone et Biolacq Energie avec Cofely). Enfin, le centre mondial de la géoscience Jean-Féger, à l’origine implanté par Elf Aquitaine, rassemble aujourd’hui 2 900 salariés et devrait en employer jusqu’à 4 000 dans 12 | LE COURRIER DU PARLEMENT | Les dossiers Territoires
les prochaines années. Cette activité de pointe a même donné naissance au pôle de compétitivité “Avenia”. Le tourisme n’est pas non plus en reste. Ce pôle d’activité a vocation à se développer fortement mais a besoin pour cela d’être porté par une politique d’attractivité et d’image du territoire.
la promotion de notre image est tout aussi importante : nous devons montrer au monde à quel point ce territoire est dynamique et attractif. Quelles initiatives pourraient permettre de favoriser le désenclavement de votre territoire ?
Votre Chambre rassemble aujourd’hui plus de 13 000 entreprises. Quels outils metelle à leur disposition pour les accompagner dans leur développement ? La Chambre accompagne les entreprises de la création aux phases d’investissement en passant par toutes les étapes de leur vie. Sur le plan des financements, nous avons des relations privilégiées avec le Bureau de Développement Économique et Audacia. Sur le plan du commerce, nous mettons l’accent sur une action de revitalisation de l’activité quelle que soit la taille des communes, dénommée “Préférence Commerce”. En termes de communication,
© CCI PAU BEARN
Quels sont les principaux atouts de votre territoire en matière d’activité économique ?
Le désenclavement a été en partie réalisé sur le plan routier, grâce à l’autoroute en direction de Bordeaux qui s’ajoute aux accès vers Toulouse et Bayonne, ainsi que l’Espagne par le tunnel du Somport. Nous réclamons une route à deux voies sécurisées entre Pau et Oloron ainsi que le contournement des quatre villages qui se trouvent sur la RN134 en direction de Canfranc, porte de l’Espagne sur l’Aragon. Une sortie autoroutière Pau Est Morlaas est également très attendue. Par ailleurs, l’aéroport de PauPyrénées est très actif, avec trois lignes allerretour chaque jour sur Lyon, six en direction d’Orly, trois autres sur Roissy et une sur Marseille. Le développement d’une liaison vers Londres, le hub d’Amsterdam et le Maroc sont actuellement à l’étude. Bien qu’ils s’agissent de travaux compliqués à réaliser, un effort doit encore être fourni en direction de notre voisin espagnol. Quant à la ligne à grande vitesse PauBordeaux que nous appelions de nos vœux, elle ne semble pas devoir aboutir dans un futur proche n Propos recueillis par Sacha Grynbaum
Patrick de Stampa Président de la Chambre de Commerce et d’Industrie Pau-Béarn
Novembre 2014 | Pyrénées-Atlantiques
ENTRETIEN | Soutenant des activités diversifiées, la CCI Bayonne - Pays Basque est très active pour renforcer la croissance de ses entreprises. Malgré la création d’une Chambre frontalière, ce bassin économique est concurrencé à cause d’une réglementation européenne faussée.
Innovation, compétence et qualité sont les clés de la réussite
La CCI de Bayonne a été créée en 1701 par Louis XIV, et couvrait, jusqu’en 1947, date de fondation de celle de Pau, le département actuel des Pyrénées Atlantiques. Elle est particulièrement engagée sur trois missions : n appui aux entreprises avec la mise en place de programmes proactifs afin de susciter la création, favoriser l’innovation des PME-PMI et promouvoir l’exportation ; n gestion d’équipements structurants, par exemple les ports de commerce et de pêche de Bayonne et de Saint-Jean-de-Luz/Ciboure ; n la formation comme moteur économique, grâce au campus technologique : ESTIA (Ecole supérieure des technologies industrielles avancées) comptant plus de 700 élèves, un centre de recherche, une pépinière de 78 firmes et environ 800 emplois qualifiés. En 2012, le budget de fonctionnement de la CCI s’élevait à 27 millions d’euros, dont 16,6 % financés par la ressource fiscale. Comment se caractérise le tissu économique des Pyrénées Atlantiques ? L’industrie et l’activité productive connaissent une évolution positive de par les liens qu’elles ont tissés avec la filière aéronautique, portée par un marché international actif comme “Turbomeca” du groupe Safran et Dassault aviation. L’agro-alimentaire, la chimie, la sidérurgie et la fibre de carbone sont également des secteurs dynamiques au cœur de notre économie. Il en est de même pour les industries des sports de glisse (3 14 | LE COURRIER DU PARLEMENT | Les dossiers Territoires
500 emplois) et celui des nouvelles technologies de communication qui est en synergie avec l’école d’ingénieurs ESTIA. Etant très attentive au soutien des filières créatrices de richesse, la CCI a mobilisé plusieurs acteurs dans le but de créer des clusters dont la feuille de route met l’accent sur les piliers de la croissance que sont l’innovation, les compétences et la qualité. Ce sont les clés pour ouvrir la porte de la réussite.
industries de la glisse, de l’agro-alimentaire, du tourisme, du BTP et de la santé puissent travailler en interactivité. Internationaliser le marché de nos entreprises est une priorité majeure à laquelle la chambre participe. Justement, dans quelle mesure travaillez-vous avec l’Espagne ? Depuis deux ans, une CCI transfrontalière “Bihartean” a été mise en place, avec celle de Saint-Sébastien. Par exemple, nous avons organisé, à deux reprises, des rencontres de 150 entreprises dont fut issu un cahier de sous-traitance industrielle qui répertorie les potentiels du territoire. Les objectifs sont d’impulser, de coordonner et de promouvoir des projets à une nouvelle échelle territoriale.
Quelles mesures mettez-vous en place pour soutenir les entreprises ? Un guichet dématérialisé et un site internet (www.bayonne.cci.fr) sont à disposition des entrepreneurs pour qu’ils trouvent renseignement, analyse et expertise 7j/7 et 24h/24. Souhaitant contribuer à la croissance du territoire, nous avons renforcé notre capacité d’expertise et procédé au déploiement de l’observatoire des dynamiques commerciales. La CCI souhaite que les cinq clusters principaux que sont les
Quelles sont vos attentes au niveau européen ?
© CCI Bayonne Pays Basque
Pouvez-vous nous présenter brièvement la CCI Bayonne – Pays Basque ?
L’enjeu auquel le département fait face, concerne la fiscalité européenne, à cause de laquelle nos entreprises sont injustement concurrencées. Nous n’avons jamais vu deux équipes de rugby s’affronter sur le même terrain avec des règles de jeu différentes, or c’est ce qu’il se passe en ce moment. J’en appelle donc aux politiques afin qu’ils se penchent réellement sur ces questions. La CCI n’est pas contre l’Europe, bien au contraire, celle-ci doit être davantage présente pour que les règlementations soient équitablement établies et harmonisée n Propos recueillis par Marie Pannetier
André Garreta Président de la CCI Bayonne – Pays Basque
ENTRETIEN | Malgré une conjoncture économique difficile, le département des PyrénéesAtlantiques fait preuve d’un dynamisme remarquable. Le Medef Béarn et Soule n’est incontestablement pas étranger à ce constat.
Le territoire résiste bien à la conjoncture économique
Le Medef Béarn et Soule regroupe près de 350 chefs d’entreprise, 11 branches professionnelles et donc près de 2 000 sociétés toutes activités confondues représentées sur notre territoire. L’engagement de notre mouvement, qui agit pour l’intérêt général, s’oriente autour de quatre piliers : n Notre cœur de métier reste la représentation patronale au travers des mandats patronaux, pouvoir donner par la loi, pour siéger avec les partenaires sociaux. Le Medef Béarn et Soule, assure au total 350 mandats dans les instances paritaires ou patronales (CCI, Conseil des prud’hommes…) grâce à près de 200 chefs d’entreprise bénévoles. n Le mouvement est au service des chefs d’entreprise en les informant et les conseillant dans des domaines très variés (juridique, économique, sociétal, etc.). n Notre mission permet aussi d’accompagner le chef d’entreprise dans son quotidien et de rompre sa solitude, en favorisant la mise en relation, un réseau patronal solidaire et actif. Le maillage de notre territoire passe également par une connaissance forte des entreprises locales entre elles, favorisant ainsi les échanges d’idées et de richesses.
rayonnement de l’Aquitaine ?
aujourd’hui, la conjoncture fait que notre action se concentre également sur la santé individuelle des sociétés traversant cette crise de manière disparate. Aussi, le Medef apporte un soutien à différents secteurs qui restent très touchés par cette crise : le BTP, l’UMIH, le commerce… Tous les mois, nous faisons un point conjoncture avec Monsieur le préfet pour dresser un paysage fidèle de la situation économique avec les services de l’Etat.
Je préfère dire que notre territoire résiste mieux à cette conjoncture économique que d’autres régions, et que le département des Pyrénées-Atlantiques fait preuve d’un dyna-misme économique particulièrement vif, grâce à un maillage d’activités : aéronautique, métal-lurgie, agro-alimentaire, chimie, industrie phar-maceutique… Depuis le début de l’année, nous notons une progression de l’activité industrielle, en premier lieu dans l’aéronautique où des promesses d’embauche sont en prévision, dans l’industrie chimique et l’industrie pharmaceutique. Notre rôle consiste à soutenir les initiatives locales, encourager la prise de décisions ra-pides favorisant la création de richesses, et s’ins-crire dans une vision à long terme de l’attrac-tivité de notre bassin de vie. Le Medef Béarn et Soule milite pour que les outils gérés par des chefs d’entreprise (CCI, médecine du travail, pôles de compétitivité, etc.) soient au service des entreprises et non l’inverse ! Mais
Comment le Medef contribue-t-il à l’attractivité du département ? L’attractivité ne peut pas être le fruit du travail d’un seul acteur, mais bien plus de la capacité de travail en commun de toutes les composantes d’un territoire, parlementaires, élus locaux, Medef, chambres consulaires, organisations syndicales, associations socio-économiques… Notre mouvement doit mettre en œuvre toutes les conditions pour que ces activités se développent, notamment dans : © Créa sud communication
Pouvez-vous nous présenter les services du Medef Béarn et Soule ?
• la recherche de bons collaborateurs, l’accompagnement et le recrutement de leurs conjoints ; • les formations, de nos CFA jusqu’à notre école de commerce ou l’UPPA ; • les infrastructures, aéroport, LGV, routes.
n Notre action permet de promouvoir l’image du chef d’entreprise et l’engagement des entreprises dans les enjeux sociétaux, au travers des actions telles que les relations école-entreprise, le mécénat culturel…
Toujours en mouvement, notre volonté consiste à faire bouger les lignes afin de coller au plus près des préoccupations des entreprises et valoriser leur très fort potentiel de croissance n Propos recueillis par Anaïs Normand
Quelle est la part de responsabilité du MEDEF Béarn et Soule dans le succès du
Christian Aubart Président Medef Béarn et Soule
Les dossiers Territoires | LE COURRIER DU PARLEMENT | 15
Novembre 2014 | Pyrénées-Atlantiques
ENTRETIEN | Si le département des Pyrénées-Atlantiques est réputé pour la qualité de son agriculture et la diversité de ses productions, agriculteurs et éleveurs sont aujourd’hui confrontés à une baisse de leurs revenus. La Chambre d’agriculture s’engage à leurs cotés pour les accompagner vers une nouvelle structuration des filières.
Un accompagnement vers l’optimisation des filières agricoles
La principale caractéristique agricole du département est sans doute sa grande diversité en matière de productions qui s’explique par la richesse de ses paysages. Les terres béarnaises et basques regroupent à la fois plaines, coteaux et montagnes et les productions agricoles doivent s’y adapter. Par rapport à d’autres secteurs géographiques français, nous bénéficions d’une météo clémente et variée permettant le développement d’une agriculture diversifiée. Avec plus de 10 000 agriculteurs et 20 000 salariés, les Pyrénées-Atlantiques sont là aussi atypiques. Il s’est créé une véritable tradition de “culture agricole”, commune aux habitants. Ces chiffres démontrent également l’importance de la population active du secteur. Contrepartie moins heureuse, les revenus y sont plus bas que chez nos voisins régionaux.
“Véritable tradition de “culture agricole”.” Quelles aides la Chambre d’agriculture apporte-t-elle aux éleveurs et agriculteurs ? La Chambre d’agriculture ne pouvant pas tout faire, il est nécessaire de prioriser les interventions et les actions. L’un de nos dossiers prioritaires est l’accompagnement des filières dans leur structuration et organisation afin de valoriser ateliers et produits. 18 | LE COURRIER DU PARLEMENT | Les dossiers Territoires
Le but consiste à optimiser au mieux le potentiel de chaque exploitation. La Chambre d’agriculture est aussi la structure en charge de la coordination des groupements professionnels comme les syndicats, les organisations économiques ou les organismes financiers, afin de travailler sur la définition des politiques agricoles départementales. Nous nous efforçons de communiquer les données actualisées de l’agriculture locale aux collectivités territoriales, notamment au Conseil général. Le rôle de la Chambre d’agriculture est d’accompagner ce dernier dans ses choix et prises de décisions inhérentes à notre domaine d’intervention et de l’aider à la gestion de certaines situations, parfois de crise.
signes officiels de qualité et de l’agriculture biologique ? Nous incitons les agriculteurs, lors de leur structuration et organisation en filières, à se conformer aux signes officiels de qualité que sont le Label rouge, l’Appellation d’origine contrôlée, l’Indication géographique protégée et l’Agriculture biologique, garants de l’authenticité des productions. Des organismes de gestion prennent ensuite le relais et les aident à respecter les conditions essentielles à l’obtention d’un label ou d’une appellation.
“Optimiser le potentiel de chaque exploitation.”
Dans quelle mesure soutenez-vous les agriculteurs et éleveurs vers le développement d’une agriculture conforme aux
Le mot de la fin ? © Chambre d'Agriculture des Pyrénées Atlantiques
Quelles sont les caractéristiques agricoles du département ?
Nous essayons de ne pas céder aux phénomènes de mode qui peuvent parfois déstructurer le tissu agricole. Notre rôle est d’avoir un niveau d’expertise suffisant pour rester objectif et amener de la valeur ajoutée dans les discussions et les prévisions, en faisant ainsi progresser l’agriculture dans le département n Propos recueillis par Anais Normand et Pauline Hugot
Jean-Michel Anxolabehere Président de la Chambre d’agriculture des Pyrénées-Atlantiques
ENTRETIEN | Moins d’un an après le lancement de la Banque Publique d’Investissement en Aquitaine, l’heure est au premier bilan. Ayant concentré plusieurs services publics de financement des entreprises, l’organisme présente une efficacité accrue et des résultats plus favorables que ses prédécesseurs.
La banque amie des entreprises
Officiellement lancée le 27 juin 2013, Bpifrance Aquitaine couvre la région à partir de deux sites, l’un situé à Bordeaux (21 salariés) et l’autre à Pau (8 salariés). Il correspond à la réunion, au sein d’une unique structure plus efficace et mieux dotée, de plusieurs activités de financement des entreprises qui existaient déjà. Il a en outre créé le label “Bpifrance Export”, consacré au développement des entreprises à l’étranger, accueillant ainsi dans notre site de Bordeaux une chargée d’affaires UBIFRANCE. Deux représentants de la COFACE, qui gère notamment les garanties publiques à l’exportation pour le compte de l’État, ont aussi intégré nos bureaux. Le déficit commercial national s’élevant à près de 62 milliards d’euros, il va de soi que toutes les initiatives qui permettent de le réduire sont à encourager. Notre rôle consiste notamment à soutenir les entreprises dans leur processus d’internationalisation en leur donnant les clés nécessaires au développement dans tel ou tel pays. Quels dispositifs mettez-vous en place pour favoriser la création d’entreprise sur votre territoire ? D’une part “Bpifrance Financement” soutient l’innovation et le financement de l’investissement et, d’autre part, “Bpifrance Investissement” s’attache à renforcer les fonds propres de sociétés qui demandent à être soutenues, notamment par des prises de participations. Concernant la création
d’entreprise, notre action se porte d’abord sur la garantie de prêts bancaires (jusqu’à 70 % des prêts accordés par les banques), en partenariat avec la région Aquitaine dans le cadre d’un Fonds régional de garantie. Par ailleurs, nous proposons le Prêt à la Création d’Entreprise (PCE), dont l’instruction a été déléguée aux banques et aux réseaux d’accompagnement. Appliqué sur de petits montants, il permet de créer un effet de levier pour les petits projets de création et familiarise des entrepreneurs inaccoutumés au monde bancaire. Voilà pourquoi ces PCE impliquent toujours une contrepartie de la part des banques et ne sont jamais concédés uniquement par nos soins.
un écosystème, notamment porté par la conviction du président du Conseil régional, Alain Rousset, est favorable à la RechercheDéveloppement et à l’Innovation. L’économie est de surcroît encouragée par un travail en réseau qui s’effectue entre les grands acteurs régionaux (incubateurs, pôles de compétitivité, Agence de développement et d’innovation). Positionnés plutôt en aval de ce processus, nous accompagnons les projets innovants en mettant à leur disposition un maximum de ressources pour réussir.
Les entreprises d’Aquitaine sont-elles innovantes et que pouvez-faire pour les encourager à aller dans ce sens ?
Il s’agit d’augmenter nos opérations dans le soutien à l’innovation de 30 % par rapport à l’année 2013 et de poursuivre cet effort pendant plusieurs années. Si Bpifrance aidera toujours les petites entreprises, elle souhaite mettre un accent particulier sur les Entreprises de Taille Intermédiaire (ETI) et les PME à potentiel, pour leur faire franchir de nouvelles marches décisives. Une part de ses ressources provenant par ailleurs des marchés financiers, il est primordial de préserver une bonne notation auprès des agences pour continuer à attirer des capitaux n
Quel premier bilan de votre Bpifrance régionale pouvez-vous dresser et quels seront vos objectifs pour 2014 ?
Il s’agit d’une région dans laquelle tout © Bpifrance
Pouvez-vous nous présenter la Banque Publique d’Investissement de votre région ?
Propos recueillis par Sacha Grynbaum
Bruno Heuclin Directeur régional de la Bpifrance Aquitaine
Les dossiers Territoires | LE COURRIER DU PARLEMENT | 19
Novembre 2014 | Pyrénées-Atlantiques
ENTRETIEN | Pourvu d'une longue et riche tradition d'élevage ovin, le département des Pyrénées-Atlantiques mène des politiques pour soutenir les circuits courts et favoriser les labels de qualification afin de garantir une agriculture de qualité.
Favoriser le développement durable de l’agriculture
Dans l’économie départementale, l'agroalimentaire détient une place importante et représente 16 milliards d'euros, soit 3% du produit intérieur brut. Caractérisée par sa diversité, l'agriculture des Pyrénées-Atlantiques dénombre 12 000 exploitations, dont la surface moyenne est de 29 hectares. Elles sont localisées dans des zones de montagne, de piémont et de plaine. Leur production totalise plus de 800 millions d'euros (1/5ème de la production agricole de l'Aquitaine). Celle-ci se répartit comme suit : 500 millions d'euros pour les bovins et les ovins, 270 pour les productions végétales, et 50 pour les services.
“L'élevage ovin, avec 524 000 brebis, est une activité essentielle du département.” L’élevage ovin, avec 524 000 brebis, est une activité essentielle pour l'agriculture du département et en particulier pour la zone de montagne. Le département bénéficie de nombreuses appellations d'origine protégée (AOP) et nous venons par exemple d'obtenir l'IGP (indication géographique protégée) de l'agneau de lait des Pyrénées en octobre 2012 ainsi que celle du “porc du sud-ouest” en janvier dernier. Dans ces zones de montagne les petites exploitations survivent en particulier grâce aux estives, les troupeaux paissent sur les pâturages de montagne pendant toute la période estivale. Cette pratique 20 | LE COURRIER DU PARLEMENT | Les dossiers Territoires
a plusieurs avantages : le moindre coût de l'alimentation des animaux, l'entretien durable des prairies très accidentées, l'entretien des sentiers et de ce fait permet le développement de l'agro-tourisme.
exploitations. Les Pyrénées-Atlantiques sont en tête pour l'installation des jeunes agriculteurs. Beaucoup souhaitent commercialiser leurs productions à la ferme, ou dans des circuits courts. Le Conseil général les accompagne et il a participé récemment à l'installation d'un magasin permettant à des agriculteurs et des éleveurs qui se sont groupés de vendre directement leurs produits aux
Quelles aides le Conseil général apportet-il à l'agriculture et à l'élevage ? Promouvoir une agriculture ayant un faible impact sur l'environnement est une préoccupation du Conseil général. Le développement durable de l'agriculture passe par la mise aux normes des exploitations. Pour des raisons principalement financières, les agriculteurs ne se souciaient pas de cette obligation. Le stockage du lisier (déchet agricole), les écoulements d'eau venant des stabulations, sont soumis à règlementation, donc pour les aider à respecter les normes en vigueur et pour encourager les pratiques respectueuses de l'environnement, nous avons mis en place des aides dont le dispositif AV3E : Aide à la viabilité économique et environnementale des
“16 milliards d'euros pour l'économie départementale, soit 3% du PIB.”
© Conseil général des Pyrénées-Atlantiques
Quelle place l'agriculture a-t-elle dans l'économie départementale ?
consommateurs. Avec la même philosophie, des CUMA (Coopérative d'utilisation de matériel agricole) sont favorisées afin d'optimiser la mécanisation des fermes au moindre coût. Enfin, le projet “manger bio dans les collèges” a pour but d'aider ces établissements scolaires à se fournir en produits de qualité auprès des exploitants locaux, et ainsi de leur proposer une vente de proximité pour leurs produits. Dans quelle mesure êtes-vous en rapport avec d'autres institutions ? Nous entretenons des liens avec la Région à travers les dispositifs AREA lll
Michel Pastouret Vice-président chargé de l’agriculture, de l’agro-alimentaire et du foncier
© CG 64
lll (Agriculture respectueuse de l'environnement en Aquitaine) et la gestion des fonds du FEADER (Fonds européen agricole pour le développement rural). Au niveau européen, nous nous sommes déplacés à Bruxelles l'hiver dernier et restons en contact avec Eric Andrieu et Alain Lamassoure, tous deux députés européens de la circonscription du Grand Sud-Ouest pour faire entendre notre voix dans les décisions prises au sein de la PAC.
Etant également chargé du foncier, quelles difficultés rencontrez-vous face à l'aménagement du territoire ? Le Conseil général a signé une charte avec la Chambre d'agriculture en faveur de la protection du foncier agricole. Etant le premier département français dans l'installation des jeunes agriculteurs, nous protégeons les terrains agricoles dans le cadre
de la CDCEA (Commission départementale de la consommation des espaces agricoles). La majorité des exploitants présents sur le territoire ont plus de 55 ans, la grande problématique est donc de faciliter l'arrivée des jeunes, et notamment en dehors du cadre familial, pour la transmission des savoirs et des connaissances afin de faire perdurer les richesses locales n Propos recueillis par Marie Pannetier
Proposant des formations du CAP au Master d’ingénieur à tous les niveaux, l’Institut du Travail Social Pierre Bourdieu offre un visage neuf aux métiers de l’engagement. Un positionnement sociétal fort qu’il revendique avec conviction.
Un entretien avec Fabien Tuleu, Directeur de l’Institut du Travail Social Pierre Bourdieu
© ITS PAU
Publi-rédactionnel
L’action sociale qui donne du sens
Implanté à Pau, l’institut que vous dirigez a pour objet de former des futurs travailleurs aux métiers du social. Lesquels plus précisément ? Il s’agit des quatorze métiers référencés dans le code de l’action sociale et de la famille, allant du CAP au Master. De l’assistance sociale à l’aide médico-psychologique, tous bénéficient de la même représentation, au même titre que les professions de l’encadrement (chef de service, ingénieur et directeur à partir de 2015). Pouvez-vous nous présenter les principales formations proposées ? Sur les 1000 personnes formées tous les ans, la moitié est en formation initiale et l’autre en continue ou en Validation de Acquis de l’Expérience (VAE). Quelle que soit la filière, notre principe pédagogique est fondé sur l’alternance, considérant que les métiers de la relation nécessitent un aller-retour entre la théorie et la pratique. Par ailleurs, nous considérons que la formation doit se faire tout au
long de la vie, car l’évolution des publics et des dispositifs nécessite désormais une actualisation constante des savoirs. De plus, notre secteur fait partie de ces rares espaces professionnels qui continuent encore de favoriser la promotion sociale, permettant aux travailleurs de multiplier leurs chances d’être promus. Comment expliquer le trop faible niveau de candidatures à ces métiers qui offrent pourtant beaucoup d’emplois ? La première cause résulte d’une relative méconnaissance de l’ensemble des diplômes du secteur. Le travail social doit communiquer davantage tout en décomplexant certaines idées à son égard. Car dans une période de perte de repères, ces métiers de l’engagement et de la relation d’aide donnent du sens autant qu’ils produisent du mieux-être et du lien social.
Contact : ITS Pierre Bourdieu 8, cours Léon Bérard - 64075 Pau Tél. : 05 59 84 93 93 - www.its-pau.fr Les dossiers Territoires | LE COURRIER DU PARLEMENT | 21
Novembre 2014 | Pyrénées-Atlantiques
ENTRETIEN | Malmenés par la baisse des droits de mutation et la perte d’autonomie fiscale, les départements doivent redoubler d’efforts pour conserver des finances saines. En analysant le budget 2013, qui s’élève à 950 millions d’euros, les Pyrénées-Atlantiques font pourtant figure de bon élève.
Un budget teinté d’action et de réalisme Le Conseil général dépense entre 80 et 90 millions sur fonds propres pour ses compétences de bases : collèges, voirie départementale et LGV. En revanche, contrairement à l’Etat, il n’est pas possible à une collectivité territoriale d’emprunter pour compenser les baisses des dotations. Ce serait un signe de mauvaise gestion. Ces dernières années, le budget de fonctionnement a augmenté de 25 millions par an, grâce à la hausse des recettes en parallèle ; or les droits de mutation vont chuter de 90 à 75 millions d’euros. Moins de recettes implique moins d’épargne, un peu plus d’emprunt, des recettes d’investissement minorées et un ratio de désendettement plus élevé : nous avons mis le doigt dans l’engrenage. Quelles perspectives peut-on envisager en termes d’investissement ? Les Pyrénées-Atlantiques ont suivi, depuis environ cinq ans, un rythme d’investissement très élevé. Avec 189 millions d’euros l’an dernier, nous nous situions 50 millions au dessus de la strate des départements de même catégorie. Lourdes n’est pas si lointaine mais inutile de croire au miracle, le Conseil général ne pourra pas continuer sur cette lancée. Réduire les dépenses s’explique par une raison très simple : permettre au Département de préserver sa marge de manœuvre. Même en ramenant l’investissement à hauteur de 130 ou 140 millions, les Pyrénées-Atlantiques figureraient encore parmi les meilleurs de leur strate, il convient donc de rester optimiste. Deux budgets essen22 | LE COURRIER DU PARLEMENT | Les dossiers Territoires
tiels devront toutefois être resserrés : le personnel et l’aide sociale, qui représente une dépense de 310 millions d’euros. Cependant, la réduire de seulement 2 % signifierait déjà qu’il faille récupérer plus de 6 millions : des résistances apparaitront inéluctablement.
pays est connue, il n’y a là aucune surprise. N’oublions pas non plus que nous ne disposons plus que des taxes sur le foncier suite à la suppression de la taxe professionnelle. L’Etat offre certes une compensation, mais elle est par définition rigide et ne présente pas les mêmes avantages.
“Réduire les dépenses pour préserver une marge de manoeuvre.”
Comment pourrait évoluer la fiscalité locale ? Nos prédécesseurs ont, de façon très intelligente, doublé les recettes du département, grâce à l’augmentation des droits de mutation et des bases fiscales. Les PyrénéesAtlantiques ont perdu 25 millions d’euros de droits de mutation en 2008-2009, les dépenses n’ont pas baissé pour autant. Cela a été compensé par une augmentation de 6,5 % de la fiscalité en 2009, autrement dit une fuite en avant.
A quel point êtes-vous affectés par le désengagement de l’Etat ? L’Etat ne peut pas continuer à emprunter pour nous transférer les fonds. Les dotations vont donc diminuer de façon drastique en 2014 et 2015. Le Département sera frappé, au même titre que les autres collectivités, par une baisse d’environ 15 millions des dotations. Cependant, la situation financière du © CG 64
Comment analysez-vous la situation actuelle des finances départementales ?
A ce jour, le débat sur l’évolution de l’imposition n’est pas encore tranché. Gardons tout de même à l’esprit qu’il faudrait, en l’assumant politiquement, décider d’une hausse de 25 à 30 % afin de poursuivre sur les bases actuelles de dépenses. Les Pyrénées-Atlantiques ne peuvent pas être le dernier endroit où le soleil brille. Face à cette situation, je préconise de diminuer les investissements et de serrer le budget de fonctionnement. Si cela n’est pas fait, il faudra augmenter la fiscalité ou emprunter, mais jusqu’à quand ? n Propos recueillis par Olivier Gil
Philippe Garcia Vice-président du Conseil général des PyrénéesAtlantiques délégué aux finances
Novembre 2014 | Pyrénées-Atlantiques
ENTRETIEN | Le Conseil général, soucieux de maintenir l’équilibre territorial, s’est engagé auprès de tous les acteurs économiques locaux afin de soutenir leur développement et renforcer l’attractivité du département.
Une industrie de pointe pour une économie dynamique
Il existe trois autres zones industrielles dynamiques : le Bassin de Lacq, celui d’Oloron et la zone d’activité Aéropolis de BordesAssat. Le premier, initialement tourné ver la chimie lourde, connaît peu à peu une reconversion dans les fibres et les matériaux. La grande innovation de l’industrie chimique est la pérennisation du gisement de Lacq, par la construction d’une usine de désulfuration de gaz brut dont la finalité est la fourniture de matière première à Arkema et Sobegi et non plus le gaz commercial, pour un investissement de 154 millions d’euros dans cette nouvelle unité. Les fibres de carbone sont l’autre point fort de ce bassin industriel. L’entreprise Toray Fibers Carbone Europe construit une usine de production de matière première de ces fibres, le polyacrylonitrile, importé jusqu’ici depuis le Japon ; cette unité devrait démarrer début 2014. Ici, le Conseil général des Pyrénées Atlantiques, la Région Aquitaine, la Communauté de communes de Lacq, l’Etat ont apporté un concours conséquent pour un investissement d’une valeur de 150 millions d’euros, créateur d’une cinquantaine d’emplois. Le groupe Total a également apporté un financement important à ces projets. Dans le Bassin d’Oloron, le Groupe Safran, fabriquant de trains d’atterrissage pour Boeing et Airbus a misé sur le “made in France” en pérennisant par un gros investissement l’usine 24 | LE COURRIER DU PARLEMENT | Les dossiers Territoires
Messier de Bidos. Lindt, un autre grand Industriel de ce bassin vient quant à lui d’installer une nouvelle chaîne de fabrication de chocolats de prestige.
lurgiques, chimiques et aéronautiques. C’est pourquoi le Département entreprend une démarche de sensibilisation, auprès des familles et des adolescents, aux métiers d’avenir qui existent dans ces filières, par le biais des collèges dont il a la charge. En résumé, l’ensemble du territoire connaît un développement économique important avec des industries qui ont su, avec l’aide des collectivités locales, se moderniser en temps voulu.
L’autre zone est Aeropolis, située sur Bordes Assat, où Turbomeca, filiale de Safran, fabrique des turbines d’hélicoptères et emploie plus de 2 000 personnes. Ici, les pouvoirs publics ont aidé à la transformation du site en créant une zone dédiée à cette spécialité aéronautique et en prévoyant d’accueillir des sous-traitants de ce grand donneur d’ordre.
“Les entreprises ont su se moderniser en temps voulu.”
De très nombreuses entreprises de soustraitance aéronautique de maintenance industrielle sont installées à proximité de leur décideur, ou sur des zones d’activité mises en place par les Communautés de communes avec l’aide du Conseil général. Pourtant, si ces facteurs confortent l’emploi et les savoirfaire de notre territoire, les entreprises ont du mal à recruter de la main d’œuvre qualifiée dans ces domaines, notamment métal-
Le département a voulu s’investir dans le développement solidaire et équilibré de l’ensemble du territoire. Pouvez-vous nous expliquer comment cela se traduit-il sur le terrain ?
© CG64
Les Pyrénées-Atlantiques bénéficient de la présence de pôles urbains dynamiques et complémentaires, Pau et Bayonne, qu’en est il du développement industriel et économique du reste du territoire?
Le Conseil général est bailleur de fonds d’associations qui aident à l’insertion sociale et procurent du travail à des jeunes en rupture avec le monde socio-économique ou qui désirent se reconvertir. Nous leur proposons de découvrir de nouveaux métiers, notamment dans le secteur de l’environnement et l’aménagement des espaces verts. Toujours dans cette perspective de développement solidaire, un fonds de croissance durable a été créé pour aider les petites entreprises dans l’élaboration d’un plan d’investissement. Le but est de dynamiser leur activité et d’engendrer des emplois. lll
Jacques Cassiau-Haurie Vice-président du Conseil général des PyrénéesAtlantiques chargé du développement
© CG64
taine, renforcera l’attractivité de notre territoire.
“Une démarche de sensibilisation aux métiers d'avenir.” Nous constituons actuellement des comités d’orientations stratégiques dans quatre domaines : aéronautique, agricole /agroalimentaire, touristique et chimie/pharmacie/ matériaux. Ils fédèrent les acteurs de chaque filière, qui font état de leurs besoins et de leurs perspectives de développement. Jacques Cassiau Haurie intervenant au colloque “Nature & Technology”. lll Comment le département œuvre t-il pour renforcer l’attractivité économique du territoire ?
Nous intervenons en premier lieu sur les investissements immobiliers et matériels des Entreprises ; le Conseil général en a fait l’une
de ses priorités. Le département s’est également lancé dans un vaste programme d’équipement qui comprend l’installation de la fibre optique sur l’ensemble du territoire pour y garantir le très haut débit. La création du SDAN (Schéma départemental du numérique), en cohérence avec les cinq Départements d’Aqui-
Dernier Point, l’attractivité d’un territoire passe aussi par la qualité de vie qu’il propose. Il fait bon vivre dans notre département, notamment grâce à sa situation géographique. C’est un atout que nous mettons en avant pour attirer de nouvelles entreprises et leurs cadres n Propos recueillis par Pauline Hugot
Les dossiers Territoires | LE COURRIER DU PARLEMENT | 25
Novembre 2014 | Pyrénées-Atlantiques
ENTRETIEN | A l’heure où les territoires ne se développent plus de manière insulaire, les Pyrénées-Atlantiques font le choix d’une coopération rapprochée avec leurs voisins européens. L’avènement de la métropole transfrontalière Bayonne - San Sebastian en porte déjà les premiers fruits.
Une réponse commune aux défis actuels
Nous bénéficions depuis de nombreuses années de l’intervention des programmes de la politique de cohésion économique et sociale de l’Union européenne, qu’il s’agisse du FEDER, du FEADER ou du FSE. Le POCTEFA (Programme opérationnel de coopération territoriale entre la France, l’Espagne et l’Andorre) prévoit également une aide communautaire pour favoriser la compétitivité, la promotion de l’emploi et l’intégration institutionnelle dans les régions frontalières. Recherche, innovation, développement économique, formation ou agriculture : l’ensemble de ces domaines sont fortement soutenus par les crédits européens, des leviers essentiels pour l’investissement et l’action régionale. S’élevant à plus de 2 milliards d’euros en Aquitaine pour la période 2007-2013, cette politique de fonds structurels a été absolument fondamentale pour stimuler le dynamisme de nos territoires et préserver leur identité. Sans eux, bien des investissements n’auraient même jamais vu le jour.
“Les fonds européens sont absolument essentiels.” Quelles ont été les opérations les plus marquantes ? L’opération Turbomeca a été emblématique en Pyrénées-Atlantiques ! Alors que le constructeur souhaitait quitter le ter26 | LE COURRIER DU PARLEMENT | Les dossiers Territoires
ritoire, le président du Conseil régional Alain Rousset l’a incité à rester sur place en reconstruisant intégralement son usine. Avec un enjeu de 2 500 emplois, autant dire que les crédits européens ont été déterminants pour concrétiser l’intervention.
locaux et les entreprises innovantes. Concernant nos ambitions, elles visent à renforcer l’accès à l’enseignement supérieur, l’innovation, la R&D, multiplier les services à la population et fluidifier les transports, tout en mutualisant les équipements. A l’heure où certaines agglomérations deviennent de véritables métropoles transfrontalières – à l’image de Bayonne – Saint Sebastian – le territoire doit plus que jamais affirmer sa dimension européenne et valoriser son patrimoine.
Plus généralement, comment s’organise la coopération transfrontalière et interrégionale de votre territoire ? Quelles en sont les ambitions ? La force de notre politique régionale a conduit à la création du groupement européen de coopération transfrontalière “Eurorégion Aquitaine-Euskadi” en décembre 2011. Il a pour vocation de promouvoir le développement économique, social et culturel de l’ensemble de la zone. Au niveau du département, le programme POCTEFA (qui représente plus de 168 millions d’euros du FEDER) soutient les porteurs de projets
A quels défis majeurs votre espace transfrontalier doit-il aujourd’hui faire face ? Sur quels atouts peut-il compter pour les relever ?
© CG64
Dans quelle mesure l’Union européenne s’implique-t-elle dans le financement des projets menés en Pyrénées-Atlantiques ?
Outre les conséquences de la crise financière espagnole, nous devons prendre en compte le développement accéléré de la métropole transfrontalière Bayonne-Saint Sebastian, qui est porteuse de nombreux enjeux urbains. Concernant l’environnement, plusieurs projets sont en cours de préparation sur l’espace montagnard et vont renforcer la coopération interterritoriale sur les grandes problématiques de notre époque. Après avoir longtemps vécu dos à dos, nous devons désormais relever les défis actuels de concert avec nos voisins, dans la lignée de la démarche initiée par l’Union européenne n Propos recueillis par Pauline Pouzankov
François Maïtia Conseiller régional chargé de l’Europe, Coopération transfrontalière et interrégionale
© Jean-Marc Decompte / CG64
Novembre 2014 | Pyrénées-Atlantiques
ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR
Les dossiers Territoires | LE COURRIER DU PARLEMENT | 27
Novembre 2014 | Pyrénées-Atlantiques
ENTRETIEN | Créée en 1971, l’Université de Pau et des Pays de l’Adour s’est imposée comme l’établissement d’enseignement supérieur phare des Pyrénées-Atlantiques en nouant des partenariats importants par-delà les frontières du département.
“L’Université de Pau et des Pays de l’Adour doit constamment se remettre en question”
Cette université pluridisciplinaire, qui accueille 11 500 étudiants, est basée sur plusieurs sites : Pau, Bayonne, Anglet, Montde-Marsan, Tarbes. L’ensemble s’appuie sur de nombreux laboratoires de recherche de qualité et même de pointe, notamment en chimie, ressources fossiles ou droit. Si nous devons aujourd’hui consolider ces positions tout en permettant le développement de nouveaux points forts, nous nous sommes également fixés pour objectif de promouvoir des thèmes de recherche se situant au confluent des sciences dures et humaines, tels que la transition énergétique. La qualité des formations dispensées au sein de l’Université de Pau et des Pays de l’Adour est elle indéniable : celle-ci figure parmi les meilleures concernant le taux d’insertion professionnelle des étudiants ainsi que leur réussite en licence et aux concours administratifs.
Quel est le secret d’une insertion professionnelle réussie des diplômés ? Une remise en question constante de l’Université, car il est nécessaire de construire des formations en phase avec le développement socio-économique des territoires. C’est pourquoi nous essayons de nouer des contacts avec les entreprises moteurs de la région. À titre d’exemple, Total est notre principal partenaire industriel depuis la création de l’Université en 1971. La mise en 28 | LE COURRIER DU PARLEMENT | Les dossiers Territoires
place d’instruments de suivi statistique du devenir des étudiants, avec par exemple un observatoire qui mène des enquêtes sur leur insertion, se révèle également très utile. Pour finir, il s’avère primordial d’une part d’encourager la mise en place d’associations d’anciens étudiants pour accompagner les nouveaux diplômés, d’autre part de s’assurer qu’ils maitrisent les deux outils de communication les plus importants : le numérique et les langues étrangères.
Quel regard portez-vous sur la politique de relations internationales de l’Université ?
“Maîtriser le numérique et les langues étrangères.”
© Université de Pau et des Pays de l’Adour
Pouvez-vous nous présenter les principaux atouts de l’Université de Pau et des Pays de l’Adour ?
L’Université de Pau et des Pays de l’Adour s’est donnée pour priorité le maintien de relations avec les universités espagnoles du Pays basque, de Saragosse ou de Navarre. S’agissant de partenariat entre institutions de pays limitrophes, ces ententes sont parmi les plus fortes en France. Elles se caractérisent par la mise en place de co-diplômes, co-tutelles de thèses, d’échanges d’étudiants, d’enseignants ou de personnel administratif. Dans cette optique, nous souhaitons aujourd’hui construire un campus avec les universités transfrontalières et le pôle bordelais, ce afin d’affirmer notre position au niveau européen. Grâce à des accords juridiques spécifiques, nous allons pouvoir en effet développer des politiques communes au bénéfice des étudiants de ces territoires. Le projet PYREN, financé par l’État de 2012 à 2018, a notamment pour ambition de faire en sorte que chaque diplômé maîtrise au moins une langue étrangère, l’anglais ou l’espagnol et de préférence les deux n Propos recueillis par Etienne Girard
Mohamed Amara Président de l’Université de Pau et des Pays de l’Adour
Novembre 2014 | Pyrénées-Atlantiques
ENTRETIEN | Le pôle de compétitivité mondial Aerospace Valley, spécialisé dans l’aéronautique et fortement implanté dans les Pyrénées-Atlantiques, constitue le symbole d’un département dynamique et innovant.
“Aerospace Valley, un des pôles de compétitivité les plus importants en France” Pouvez-vous nous présenter le pôle de compétitivité Aerospace Valley ?
ment public, l’État et les deux Conseils régionaux, principalement.
Le pôle Aerospace Valley a été créé en 2005 dans deux régions, l’Aquitaine et les Midi-Pyrénées, autour d’une thématique industrielle précise : l’aéronautique, l’espace et les systèmes embarqués.
Spécifiquement en Pyrénées-Atlantiques, quelles sont les retombées économiques de l’activité du pôle ?
Il regroupe à la fois des acteurs du monde de la recherche, de la formation ainsi que des industriels. Il est très important d’avoir l’ensemble de ces secteurs présent au sein du pôle, afin que leurs échanges favorisent la construction d’avions, de satellites et de systèmes embarqués de demain. L’objectif est aussi d’ancrer dans ces territoires toute la sous-traitance qui permet de réaliser ce genre de structures performantes.
volonté très forte du Conseil général d’être un acteur majeur du développement économique de ce territoire dans le domaine spatial. Cette thématique fait d’ailleurs l’objet d’une collaboration très active avec Aerospace Valley.
“Le Conseil général est un partenaire très présent pour Aerospace Valley.”
Tout d’abord, il se trouve que je suis palois, j’ai grandi et fait mes études à Pau. Je connais donc bien ce territoire. Le pôle est lui actif sur 5 grandes zones : Bordeaux, Toulouse, Tarbes, Pau et Bayonne. Si les Pyrénées-Atlantiques concentrent d'une part des acteurs majeurs de l’aéronautique (tels que Dassault Aviation, Messier-Dowty ou Turbo Meca à Oloron, Biarritz et Bordes), ils entraînent avec eux une chaîne de soustraitance très importante dans le département. D’autre part, nous constatons une
Quels sont les partenaires privilégiés du pôle dans les Pyrénées-Atlantiques ?
Nous avons 705 adhérents, ce qui le place parmi les deux ou trois pôles de compétitivité en activité les plus importants en France. Sur l’ensemble de ces membres, plus de 400 sont des PME, preuve de l’attractivité du pôle Quels programmes de recherche le pôle développe-t-il plus particulièrement ? Nous avons près de 400 projets en cours ou terminés depuis la création du pôle. Cela représente un investissement total de plus de 900 millions d'euros. 60 % proviennent de financement privé et 40 % de finance30 | LE COURRIER DU PARLEMENT | Les dossiers Territoires
© Hélène Ressayres
Quels sont les effectifs du pôle ?
Des discussions sont en cours avec une autre structure importante basée à Pau, le pôle AVENIA, spécialisé dans les géosciences pour l’énergie et l’environnement, notamment les ressources souterraines comme l’huile ou le pétrole. Les deux sites sont complémentaires et abordent de nombreuses problématiques communes. Le Conseil général est également très présent, tout comme l’ESTIA, une école d’ingénieurs située à Bidart. Il y a enfin tout le tissu d’entreprises adhérentes au pôle du département n Propos recueillis par Etienne Girard
Marc Péré Directeur général d’Aerospace Valley
ENTRETIEN | Parce que les jeunes sont destinés à devenir des citoyens actifs, le Département des Pyrénées-Atlantiques a lancé des mesures de responsabilisation et d’autonomie. Au sein des collèges, un vaste plan du numérique vient compléter cette politique.
Faire des jeunes les acteurs de la société de demain Quelles sont vos priorités pour la jeunesse du département ?
Vous avez équipé les établissements en numérique, quelle est votre stratégie ?
Nous avons ancré nos priorités au sein d’une Charte d’engagement 2013-2015 en faveur de la jeunesse du département. Elle fut signée par l’Etat, la Région, l’Education nationale, les CAF “Béarn et Soule” et “Pays Basque et du Seignanx”, les CPAM de Pau Pyrénées et de Bayonne, l’Université de Pau et des Pays de l’Adour et la Mutualité sociale agricole Sud Aquitaine. Ces partenaires s’engagent à co-construire des politiques publiques afin de leur donner cohérence, visibilité et efficacité. Ce projet a pour objectif de rendre les jeunes de 11 à 25 ans acteurs de leur vie citoyenne en leur fournissant un accompagnement dans leur orientation tout en les responsabilisant. Ces engagements sont issus des “Assises de la jeunesse”, durant lesquelles des ateliers ont favorisé l’instauration d’un dialogue permettant de comprendre leurs attentes et de les concrétiser.
Le programme “Collège numérique 64” est bâti autour de trois priorités :
Pour travailler en transversalité, nous soutenons les acteurs de la jeunesse et les associations d’éducation populaire auprès desquelles le Conseil général intervient afin de les encourager à renforcer les compétences des jeunes en termes de participation citoyenne. Dans le même esprit de responsabilisation, nous avons voté un kit autonomie destiné à ceux qui se sont engagés au sein d’un projet collectif et altruiste, comme une mission de service civique ou de volontariat européen. Deux aides sont à leur disposition pour financer le permis de conduire et le BAFA.
n l’innovation en aidant les établissements volontaires au financement d’expériences innovantes en matière numérique (usage de tablettes…).
n Doter les collèges d’équipements standard dont un ordinateur pour cinq élèves, un vidéo projecteur dans toutes les salles de classe, un tableau numérique interactif (TNI) dans une salle sur deux. Egalement remettre à neuf les réseaux informatiques et numériques qui le nécessitent et organiser la maintenance autour d’agents techniques et de cinq coordinateurs territoriaux ;
Quels autres projets lancez-vous pour les collèges ?
n les “contrats numériques” visent à rassembler dans un document unique les projets TICE (Technologie de l’information et de la communication dans l’Education) aidés par le Conseil général. Grâce à l’utilisation de manuels numériques en classe, le dispositif “cartable numérique” peut permettre aux élèves de laisser les livres à la maison. En 2011, cinq collèges ont connu cette réfor© Conseil Général des Pyrénées-Atlantiques
Quelles actions concrètes menez-vous ?
me, en ont été satisfaits, ce qui nous pousse à poursuivre cette expérience sans toutefois la généraliser de façon immédiate et massive ;
Outre des programmes majeurs de réhabilitation des collèges publics, nous avons mis en place une aide départementale à la restauration scolaire (ADRS). Elle garantit l’accès de tous les élèves qui le souhaitent à la cantine à hauteur de 30 cts d’euros par repas pour les bénéficiaires de l’allocation de rentrée scolaire et à 45 cts à destination des boursiers d’Etat. Par ailleurs, de la nourriture bio ou issue de la production locale est proposée aux jeunes. Plus de la moitié des collèges sont aujourd’hui intégrés dans cette démarche, à la satisfaction unanime des familles qui n’ont vu le prix des repas augmenter que de 2%. Enfin, les collèges privés comptent 500 internes contre 30 dans les établissements publics, ce qui n’est pas suffisant. Un nouvel internat ouvrira donc ses portes en septembre 2016 à Pau n Propos recueillis par Marie Pannetier
Christiane Mariette Vice-présidente chargée de l’Education et de la Jeunesse
Les dossiers Territoires | LE COURRIER DU PARLEMENT | 31
© Jean-Marc Decompte / CG64
Novembre 2014 | Pyrénées-Atlantiques
URBANISME, INFRASTRUCTURES ET TRANSPORTS
Les dossiers Territoires | LE COURRIER DU PARLEMENT | 33
Novembre 2014 | Pyrénées-Atlantiques
ENTRETIEN | Le Conseil général accélère sa politique de transport en instaurant de nombreuses mesures pour faciliter la vie des habitants : voiture à la demande, navette, covoiturage, vélo. Avec un objectif : créer un environnement plus propre et agréable.
“Le maillage du territoire est une priorité” En 2013, vous avez souhaité instaurer une révision globale des transports en commun dans le département. Pouvez-vous nous en exposer les grandes lignes ?
des trains et le départ de l’interurbain. Les Conseil général est aussi en train de travailler au niveau de la Région pour que tous les moyens de transport se combinent bien.
Si tous les acteurs du Département jouent le jeu, les habitants devraient arriver à disposer d’un service qui marche bien. Nous avons voulu que le maillage du territoire soit une priorité, afin de faciliter la vie des usagers. Partout, même dans les zones éloignées, il y a des solutions pour se déplacer qui sont envisagées. Par ailleurs, les personnes à mobilité réduite en situation de handicap ont également été prises en compte.
“Depuis 2013, le transport interurbain a été complètement remodelé.”
L’intermodalité est-elle mise en avant ? Avec ces mesures, quelle dynamique voulez-vous impulser dans le département ?
L’intermodalité est très importante à nos yeux, c’est pour ceci qu’elle sera rapidement mise en place. Des conventions ont été passées pour une tarification unique. Les agglomérations ont également beaucoup collaboré avec nous, pour coordonner les arrêts © CG64
Le Conseil général a créé le transport à la demande, pour les personnes qui ont des difficultés de déplacement, du fait de leur éloignement. Une plateforme de mobilité gère les demandes et s’occupe d’attribuer une voiture dans les meilleures conditions. La prestation est facturée deux euros la course. C’est une réponse pertinente pour tous les habitants des zones peu desservies. Trois importantes Communautés de communes du territoire ont déjà instauré ce dispositif. Pour les aider, le Département subventionne à 100 % l’achat des véhicules neufs, ainsi que de nombreuses aides à la mise en place du service. Le système fonctionne bien et la population est vraiment très satisfaite. Par ailleurs, en Pyrénées-Atlantiques, nous mettons un point d’honneur à garantir un transport scolaire gratuit et qui passe dans tous les villages.
Du fait de la région très montagneuse, certaines zones ne sont-elles pas difficilement accessibles ?
Quelle politique mettez-vous en œuvre pour les transports interurbains ? Depuis 2013, le transport interurbain a été complètement remodelé. Il y a désormais dix-sept lignes, dont une littorale qui gère la prise des usagers entre Bayonne et Hendaye. Les autres lignes de bus assurent le lien entre toutes les agglomérations du territoire. Toute la tarification départementale est à deux euros, quelque soit le mode de transport pris. Le Conseil général a tout mis en oeuvre pour s’assurer que personne ne reste au bord de la route. En un an, de formidables progrès ont déjà été réalisés. 34 | LE COURRIER DU PARLEMENT | Les dossiers Territoires
Le plus important à mes yeux est de faire en sorte de changer les comportements, pour inciter à d’autres modes de déplacement que la voiture. Les bus que nous avons mis en place sont de qualité, avec des services comme la wifi. Les utilisateurs sont séduits. Par ailleurs, un plan de déplacement d’administration a été instauré : les gens qui ont des réunions à Pau ou Bayonne disposent d’une navette gratuite. De nombreuses actions sont menées pour populariser le covoiturage et le vélo, afin de créer un environnement plus propre et agréable pour nos concitoyens n Propos recueillis par Colombe Dabas
Jean Arriuberge Vice-président du Conseil général des PyrénéesAtlantiques, en charge du Transport à la demande, Mobilité, et Transport interurbain.
© Jean-Marc Decompte / CG64
Novembre 2014 | Pyrénées-Atlantiques
SOLIDARITÉS ET POLITIQUES SOCIALES
Les dossiers Territoires | LE COURRIER DU PARLEMENT | 39
Novembre 2014 | Pyrénées-Atlantiques
ENTRETIEN | Avec un budget de 301 millions d’euros consacré aux Solidarités, le Conseil général mène une politique volontariste et des actions de proximité pour accompagner au mieux ses concitoyens en cette période de crise.
Un Département solidaire en toutes circonstances Le Conseil général a fait du dossier des Solidarités une de ses priorités, pouvezvous nous parler des principales actions menées en ce sens ? La moitié du budget annuel des dépenses de fonctionnement est consacrée aux Solidarités. Des projets d’envergure ont ainsi pu voir le jour. En 2011, nous avons entrepris de résoudre la problématique de l’insuffisance du personnel soignant dans les établissements d’hébergement pour les personnes âgées dépendantes (EHPAD). Ce sont des postes cofinancés par l’Agence régionale de santé (ARS) à 70 % et le département à 30 %. En raison des difficultés budgétaires, l’ARS ne pouvait pas accompagner la création de nouveaux emplois. Le Conseil général a donc décidé de financer seul la création de 90 postes dans les 72 EHPAD. Au vu de notre bonne volonté et des bénéfices apportés au territoire, l’ARS a pu débloquer, par la suite, les financements nécessaires à l’ouverture de postes supplémentaires. Enfin, deux schémas enfance famille et autonomie (personnes âgées / personnes handicapées) ont été signés en 2012 avec les différents acteurs du département. Les maisons de la solidarité départementale sont le reflet d’une volonté de proximité pour vos concitoyens, quelles sont leurs missions ? Les 12 maisons existantes reflètent une volonté de territorialisation de notre action dans un souci de proximité. Dans chacune travaillent une vingtaine d’employés, collaborateurs polyvalents, assistantes sociales, médecins... qui sont au plus près des préoccupations des habitants. Elles harmonisent l’action du Conseil général où 806 per40 | LE COURRIER DU PARLEMENT | Les dossiers Territoires
sonnes, réparties sur le département, travaillent dans le domaine social. Leur rôle d’accueil, d’accompagnement et de coordination des services est essentiel. Quels sont les dossiers prioritaires pour le Conseil Général ? La priorité reste l’accueil des personnes dépendantes en établissements spécialisés mais malgré nos efforts, il manque encore 700 lits dans notre département. Pour compenser, le Conseil général soutient le maintien à domicile. Un budget de 164 millions d’euros est consacré aux personnes âgées et handicapées. Le Département, force de propositions et de financement de ces politiques publiques, joue un rôle de coordonnateur auprès de l’ensemble de ses partenaires. Le président a également souhaité impliquer notre Département dans des ser-
vices novateurs en direction des publics défavorisés (un service de transport à la demande a, par exemple, été mis en place). Dans le climat de crise actuel, l’insertion professionnelle est devenue un enjeu majeur pour les territoires, comment le Conseil général y contribue-t-il ? Quels sont les grands projets à venir ? L’insertion professionnelle représente 71 millions d’euros dans le budget des Solidarités. Le Conseil général a récemment créé une direction de l’insertion sociale et professionnelle et de l’accès au logement, qui est en contact direct avec notamment nos 12 maisons de la solidarité départementale. Nous avons dressé un état des lieux et mis en place des annuaires pour la localisation géographique afin de coordonner l’aide alimentaire assurée par les organismes partenaires. Par ailleurs, une convention a récemment été signée avec la mutualité sociale agricole, qui jusqu’à présent s’occupait essentiellement d’un public retraité du monde agricole. Il est apparu que ce statut concernait beaucoup d’ayants-droit. La convention passée nous permet de mieux mailler le territoire afin de mieux répondre aux besoins de ces ayants-droit. Le volet social est, pour les PyrénéesAtlantiques, une priorité et le restera. Tous nos efforts convergent afin de maintenir, voire développer, ces budgets malgré la crise n Propos recueillis par Pauline Hugot
Kotte Ecenarro Vice-président du Conseil général des PyrénéesAtlantiques chargé des Solidarités
ENTRETIEN | Le Conseil général, en lutte contre la précarité, met en place une initiative unique en Aquitaine : les personnes en difficulté sont prises en charge par des agents locaux d’insertion. Objectif : faciliter l’intégration et contribuer à créer des liens sociaux durables.
L’insertion des personnes en difficulté est notre priorité Nous soutenons économiquement le contrat urbain de cohésion sociale (CUCS) et parallèlement des associations implantées dans les quartiers. Elles nous soumettent des projets d’action pour aider ces habitants et enrichir le tissu social. Par exemple : une association propose des locations et réparations de véhicules, une autre l’organisation de journées à thème ou encore des cours de cuisine. Le Conseil général les appuie financièrement, car ces initiatives permettent de créer une dynamique, une cohésion sociale. Justement, comment maintenez-vous la cohésion sociale ? Il y a des aides ponctuelles à la population pour prévenir la détérioration du lien social et l’isolement. Mais le Conseil général préfère encourager une stratégie préventive. Cette ligne de conduite permet, particulièrement sur les sujets comme la famille et l’enfance, d’assurer une réponse sociale de proximité : des centres sociaux, des maisons de jeunes et des associations. Ces organismes sont au contact du public, au plus près de leur problématique et donc plus à même de repérer le mal-être social, la délinquance, et surtout, de les désamorcer. Quels sont les moyens mis en place pour l’insertion des personnes en difficultés ? Nous avons mis en place deux secteurs d’intervention : n le domaine social ;
n l’insertion professionnelle.
dier à son handicap. Ces agents ont une palette d’outils pouvant être utilisée par d’autres structures, indépendantes du Conseil général, qui répondent à nos appels d’offres. Grâce à cela, nous avons mis en place une action “Les clefs de la réussite” permettant à ces personnes, très isolées, de reprendre contact avec l’entreprise et de redémarrer un cursus d’une manière sécurisante. Notre but, par cette initiative unique en Aquitaine, est la recherche d’une intégration progressive et durable, menant à un contrat de travail. Cela représente une grande part du budget car l’insertion des personnes en difficulté est une priorité.
Le domaine social est pris en charge par la Maison de la solidarité départementale, dont l’ambition est d’assurer une aide sociale et familiale. Elle est composée d’assistantes sociales, d’une protection maternelle infantile et d’un technicien de l’économie sociale et familiale. L’intégration professionnelle est gérée par les 27 agents locaux d’insertion par l’économique (Alie) qui prennent en charge les personnes en difficulté. Mais cette aide ne vaut pas pour tous les bénéficiaires du RSA, elle se calcule en fonction de leur degré d’autonomie. A la suite d’un entretien, ils mettent au point un plan d’action et établissent un diagnostic initial, évaluant les actions nécessaires à cette insertion. Par exemple, si une personne a des problèmes de langue française, l’Alie prendra contact avec une structure adéquate afin qu’elle soit prise en charge pour remé-
“Entre 70 et 80 emplois d’avenir en trois ans.”
Quels sont vos leviers pour l’insertion des jeunes? © Conseil général des Pyrénées-Atlantiques
Quelles sont vos mesures pour redynamiser la vie dans les quartiers ?
Nous avons mis en place, sur trois ans, entre 70 et 80 emplois d’avenir avec le Département. Leur but est de déboucher sur un emploi durable. Ils se placent dans un mécanisme de remplacement des fonctionnaires partant à la retraite d’ici trois ans. Pour l’instant, il y a déjà une vingtaine de jeunes qui en bénéficient et fin juin 2014, nous entamerons une nouvelle phase de recrutement n Propos recueillis par Colombe Dabas et Linda Tariaki
Margot Triep Capdeville Vice-président du Conseil général des Pyrénées Atlantiques, chargée de la politique de la Ville et de l’insertion
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© Jean-Marc Decompte / CG64
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DÉVELOPPEMENT DURABLE, CADRE DE VIE ET ENVIRONNEMENT Les dossiers Territoires | LE COURRIER DU PARLEMENT | 43
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ENTRETIEN | Prônant des mesures en lien avec le développement durable, l’Agenda 21 émet des politiques globales pour que riment écologie et économie afin de garantir le bien-être des habitants.
Agenda 21 : politiques “touche à tout”
L’eau, la biodiversité, l’énergie sont essentielles. De la montagne au littoral, l’eau qui s’y écoule est l’une de nos priorités. Nous agissons pour garantir une eau de qualité pour tous. Nous aidons les communes et EPCI à améliorer leurs pratiques dans le captage, la distribution et l’assainissement de l’eau. Nous analysons la qualité des eaux de baignade pour combattre les éventuelles sources de pollution. Cette politique est liée à celle de la préservation d’une biodiversité exceptionnelle (un des cinq “points chauds” d’Europe) qui profite de nos 4 800 km de cours d’eau. Le profil géographique et climatique des PyrénéesAtlantiques nous met en situation de responsabilité pour préserver nos richesses. Pour partager cela, l’application “Nature 64” permet de découvrir nos espaces naturels sensibles. Nous faisons aussi entrer notre département dans la transition énergétique via notre plan climat énergie territorial, notamment par : n l’amélioration des transports collectifs, promotion du covoiturage, extension du transport à la demande, “plan vélo”… accessibles sur la plateforme : www.transport64.fr ; n l’introduction de “manger bio” par l’agriculture de qualité et de proximité dans les cantines des collèges et, bientôt, dans les maisons de retraites en partenariat avec les CIVAM notamment (centre d’initiatives pour valoriser l’agriculture et le milieu rural) ; n la lutte contre l’étalement urbain, action n°1 de notre Agenda 21. Quelles sont les principales conclusions du rapport 2012 de l’engagement du département dans le développement durable ? L’identification des points faibles et forts du territoire en matière de vulnérabilité face 44 | LE COURRIER DU PARLEMENT | Les dossiers Territoires
incite les entreprises à innover, dans leur mode de production ou de distribution, mais aussi pour le respect de l'égalité entre les femmes et les hommes. Nous avons aussi créé un pôle “économie sociale et solidaire” qui promeut des valeurs de démocratie et d’utilité sociale ; notamment la clause d’insertion sociale et professionnelle dans les marchés publics, facilite le retour à l’emploi des personnes qui en sont le plus éloignées.
au changement climatique, nous permet de construire nos stratégies dont les schémas départementaux des transports collectifs, du tourisme durable ou encore de l’aménagement numérique. Pour évaluer nos progrès, nous affichons des objectifs précis : • 2014, 0 produits phytosanitaires pour l’entretien des routes et des espaces verts ; • 2015, réduction de 20 % des émissions de gaz à effet de serre par la modernisation du parc de véhicules ; 15 % des coûts d’entretien du matériel par la pratique du fauchage raisonné ; 30 % de consommation de papier au sein de la collectivité ;
Quels axes doivent être développés pour faire des Pyrénées-Atlantiques un territoire encore plus durable ? Cette année, les premières rencontres départementales du développement durable ont généré 36 heures de débats par près de 200 personnes issues de tous milieux sociaux et professionnels. 40 fiches actions ont été co-construites autour de :
• augmentation de 12 % de logements locatifs sociaux conventionnés par le Département. Comment mettre en adéquation les problématiques liées à l’écologie avec le développement économique du territoire ?
• l’économie montagnarde : modes de production et de consommation responsables ;
L’écologie consiste à préserver les écosystèmes. L’Agenda 21 aborde l’économie du territoire en déclinant 67 actions engagées à ce jour à 91 %. Nous avons créé en 2011, un “fonds de croissance durable”, qui
• l’eau : de la montagne au littoral, un bien commun ; • la transition énergétique : agir sur les mobilités et le logement ; © DR Conseil général des Pyrénées-Atlantiques
Quelles sont les priorités environnementales du département ?
• l’égalité femmes/hommes : au travail et dans les temps de vie. L’Agenda 21 est un outil de référence qui dépasse la protection de l’environnement et permet d’agir pour améliorer notre bien-être. Grâce à ces rencontres participatives, nous co-construirons de nouvelles formes du “vivre ensemble” n Propos recueillis par Marie Pannetier
Natalie Francq Vice-présidente déléguée à l’Agenda 21
ENTRETIEN | Afin de protéger la faune et la flore, le Département développe de nombreuses politiques en faveur du respect de l’environnement et élabore des perspectives pour contrer les difficultés futures.
Un Conseil général très sensible à l’environnement
Le Département était très en retard sur les voies vertes et vélo-routes. Depuis des siècles, des chemins de promenade existaient mais n’étaient pas suffisants. Aussi, notre volonté a été de créer des voies qui soient exclusivement utilisables par les piétons et les vélos. Désormais, ces circulations douces dans la nature traversent le territoire et permettent de contempler toute la variété de ce magnifique paysage.
“Aider les agriculteurs à réaliser une production saine.”
Cette route passera par Hendaye, Bayonne, tout en traversant l’Ariège, la HauteGaronne, l’Aude pour finir à Perpignan. Le chemin part de l’Océan Atlantique et termine dans la Méditerranée : c’est inouï ! L’objectif de cette installation est d’éviter au maximum la présence de voitures dans les grandes villes, comme Pau. C’est une façon d’inciter les citoyens à utiliser des déplacements doux, pour le travail, les loisirs ou le tourisme. L’ambition est également de protéger la nature, d’éviter que trop de voitures ne viennent dans les villes déjà encombrées par les bouchons. Par ailleurs, ces voies vertes vélo-route créent un lien social, très important en temps de crise. Par exemple : certaines familles n’ont pas les moyens de faire des sports qui coûtent chers. Mais avec ces voies vertes, il suffit d’avoir un simple vélo pour passer une bonne jour-
née en famille, autour des rivières, agrémentés de tables et de bancs.
dernité. Enfin, l’agriculture est également un cheval de bataille. Nous essayons d’aider du mieux possible les agriculteurs à réaliser une production saine et respectueuse de l’environnement, en réduisant le nitrate et l’azote, grâce au versement de primes. De leur côté, les industriels agissent également dans le sens du respect de l’environnement, grâce à l’utilisation de stations d’épuration. Toutes ces mesures nous permettent de l’affirmer aujourd’hui : la qualité d’eau sur les plages basques, qui est intimement liée à celle des rivières, est de plus en plus excellente !
Avec 4 500 km de rivières et une grande variété de faune et de flore, vous disposez d’un patrimoine naturel exceptionnel. Comment le mettez-vous en avant ? Grâce aux politiques du Conseil général, nous effectuons des actions concrètes pour valoriser notre formidable patrimoine naturel. Tout d’abord, dans la mesure où le Département gère les stations de ski, des politiques de montagne sont menées sur le tourisme d’été comme sur celui d’hiver. Des politiques de mer sont également menées avec la Côte Basque. Par ailleurs, les collectivités sont aidées en ce qui concerne la qualité de l’eau. Les rivières, comme le Gave de Pau, requièrent une attention toute particulière. Notre volonté est de les protéger du mieux possible, grâce notamment à des stations d’épuration à la pointe de la mo-
Quelles sont à terme vos ambitions environnementales pour les Pyrénées-Atlantiques ?
© Jean-Marc Decompte/cg64
Le Conseil général a impulsé la création d’un chemin pour piétons et cycles entre Bétharram et Bayonne. Quel en est l’objectif ?
Le Conseil général, appuyé par ses élus très proches de la nature, sera toujours très sensible à l’environnement. Mes ambitions pour le Département sont liées à l’évolution climatique. Je pense qu’il faut avant tout préserver nos rivières. Ensuite, je crois qu’il est nécessaire de construire des retenues d’eau. En effet, avec l’importance grandissante de notre tourisme d’été et les contraintes climatiques, je crains que la ressource aquatique ne nous manque dans les décennies à venir. Pour palier ces difficultés, l’idée est d’organiser des réserves d’eau dans certaines vallées, tout en protégeant la nature et les terres agricoles n Propos recueillis par Colombe Dabas
Bernard Soudar Vice-président chargé des Politiques environnementales et maire de Laroin
Les dossiers Territoires | LE COURRIER DU PARLEMENT | 45
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ENTRETIEN | Avec 74 % de sa population éligible à un logement social, qu’il préfère appeler “logement pour tous”, le Conseil général des Pyrénées Atlantiques redouble d’efforts pour construire, attribuer et rénover l’habitat au sein du département. Plusieurs dispositifs ambitieux incarnent son engagement.
Une politique sociale du logement Comment définiriez-vous la situation du logement au sein des Pyrénées Atlantiques ?
aux côtés de l’Office Public de l’Habitat 64, dans le cadre d’une convention d’objectifs et de moyens.
Trois délégataires de l’aide à la pierre se répartissent les missions liées au logement à l’échelle du département : l’agglomération paloise, l’agglomération Côte Basque-Adour et le Conseil général des Pyrénées Atlantiques. Un véritable coup d’accélérateur s’est opéré à la fois sur la production et sur la réhabilitation de logements depuis que le département a pris cette délégation en 2004. Le Conseil général ayant décidé de soutenir les investissements sur son propre budget à hauteur de 17 millions d’euros en 2014, un réel effet de levier s’est fait sentir.
Le département est très engagé dans la construction de logements sociaux, notamment par le biais d’une délégation de compétence des aides à la pierre auprès de l’État…
Quels sont les principales actions menées par le Conseil général en faveur du logement ?
nariat avec l’Agence nationale d’amélioration de l’habitat, un plan “Home 64” destiné à aider les personnes en difficultés à améliorer leur logement… Ce dispositif est destiné à lutter contre l’habitat indigne ou insalubre, contre la précarité énergétique et en faveur de l’adaptation du domicile à la perte d’autonomie. Le Conseil Général a confié aux équipes des deux PACT-HD du Département (PAYS BASQUE et BEARN BIGORRE) le soin d’animer et de suivre ce programme. Sur trois ans d’activité, 1 200 logements ont pu être construits.
Le Conseil général a choisi de s’investir dans une aide à la pierre de type 3, c’est-àdire en prenant à sa charge l’instruction des dossiers. En plus de délivrer l’agrément et l’accompagnement financier, il se positionne en véritable chef de file dans l’intégralité du processus. Cette prise en charge d’amont en aval permet une réelle efficacité et réactivité à l’origine de la création de quelque 500 logements par an.
Quels principaux dossiers vous mobiliseront au cours des prochains mois ?
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© Jean-Marc Decompte / CG64
Par ailleurs, vous avez lancé, en parteGlobalement, la politique du logement a été volontairement rattachée aux politiques de l’action sociale et de la solidarité. Un effort particulier est consacré pour les personnes les plus en difficultés, par le biais d’aides auprès des bailleurs sociaux. Les jeunes occupent en outre une place privilégiée dans le dispositif d’aide du Conseil général, qui travaille en partenariat avec quatre Foyers de Jeunes Travailleurs. Un accompagnement se fait également sur l’accession sociale à la propriété, en collaboration avec le Comité Ouvrier du Logement. Enfin, le département intervient pour prioriser les affectations de logements sociaux en faveur des jeunes, usant de son droit réservataire dont il dispose à hauteur de 20 %. Cet effort en direction des personnes défavorisées se fait aussi
Parmi les grands enjeux, la rénovation et la réhabilitation seront au cœur de nos objectifs. Par ailleurs, un Plan Départemental de l’Habitat va prochainement être achevé, après près de trois ans de diagnostiques et prospective. Considérant enfin l’action en faveur du logement social comme une priorité absolue, nous poursuivrons notre délégation de l’aide à la pierre jusqu’à son terme, en 2016, avec la plus grande motivation. Notre collectivité sera très attentive à poursuivre notre soutien et notre accompagnement dans l’insertion par le logement et ainsi garantir des conditions d’habitat digne pour les habitants des Pyrénées Atlantiques n Propos recueillis par Sacha Grynbaum
Christophe Martin Vice-président du Conseil général des Pyrénées Atlantiques, délégué au Logement, à l’Habitat et au Logement des jeunes
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ENTRETIEN | Les Pyrénées-Atlantiques ont l’ambition de préserver et de valoriser la faune et la flore exceptionnelles de leur territoire, grâce au développement durable.
Garantir l’accompagnement des collectivités locales
Comme dans beaucoup de conseils généraux, les dotations d'Etat auront tendance à baisser. Et les recettes aussi. Par exemple, les droits de mutation étaient autrefois élevés mais du fait de la crise et de la morosité ambiante, les investissements locaux dans le logement, l’immobilier ne sont pas ceux espérés. Il y aura ainsi une baisse des recettes. Le Conseil général a travaillé afin de maintenir un fonctionnement de proximité intéressant pour les collectivités locales. Nous avons donc chiffré les financements et établi le diagnostic suivant : geler ce montant et fixer sur quatre ans un engagement avec les communes à hauteur de 200 millions d’euros. L’objectif était de garantir l’accompagnement des collectivités locales parce que l’investissement est créateur d’emplois et conforte ceux qui existent. Voilà pourquoi nous avons conservé un volet d’aide important. Chaque territoire déterminera le choix qu’il fera dans l'enveloppe budgétaire qui est la sienne.
“L’objectif est de garantir l’accompagnement des collectivités locales.” Quelle est votre stratégie pour valoriser les espaces naturels et publics du département ? Nous avons établi un état des espaces naturels sensibles et passé des conventions avec les propriétaires privés ou communaux. Grâce à la loi, le Conseil général possède une attribution de fonds, liée au dépôt 48 | LE COURRIER DU PARLEMENT | Les dossiers Territoires
du permis de construire, qui confère une garantie de ressource. Objectif : préserver et valoriser les espaces naturels sensibles. Dans la région, il y a un chantier important sur la Corniche, entre Hendaye et Ciboure, pour protéger les falaises, faire face au réchauffement climatique et protéger l'axe routier.
Avec la faune et la flore particulièrement variée de votre département, que faitesvous pour assurer le développement durable ? Le Conseil général participe à l’élaboration des plans de maintien de la faune et de la flore grâce à des liaisons très étroites avec le milieu associatif, universitaire et les communes. Un groupement d’intérêt scientifique a été créé pour rassembler les collectivités concernées et les chercheurs publics ou privés. Nous sommes la plaque tournante de l’organisation et de l’animation de ces différentes approches, que nous finançons directement. Par ailleurs, des accords ont été établis avec l’Espagne pour protéger l’océan.
La zone montagneuse des Pyrénées estelle un obstacle à votre politique de transports ? Evidemment, les montagnes ne facilitent pas la tâche ! C’est une réalité qui nécessite des investissements importants pour garantir la sécurité sur les routes par le biais d'un entretien renforcé. Nous investissons en conséquence, notamment sur l’accessibilité hivernale. Par ailleurs, il y a un projet de ligne à grande vitesse sur 10-15 ans, sur lequel nous sommes en négociation avec Réseau ferré de France (RFF) de manière à désenclaver le Béarn et la Bigorre.
Quelles sont vos ambitions, à terme, pour l’aménagement des Pyrénées-Atlantiques ?
© Mairie d'Orthez
Pourquoi avez vous voté, en 2013, une politique en faveur de l’aide à l’investissement des acteurs publics locaux ?
Dans le cadre de mes prérogatives, j’ai une attention particulière vis-à-vis de la faune et de la flore, des paysages. Je voudrais aussi développer et adapter les moyens de communication, aérien et routier. Enfin, pour maintenir l’attractivité du département, le curseur doit être pointé vers le tourisme avec des constructions et de l’immobilier qui viendront se greffer. Des zones seront protégées et prévues à cet effet. Sur l’aspect économique le Conseil général soutient particulièrement les filières liées à l'aéronautique et la chimie. Notre ambition étant de concilier développement durable et développement économique n Propos recueillis par Colombe Dabas
Bernard Molères Vice-président chargé de l’Aménagement du territoire et du Développement durable
© Jean-Marc Decompte / CG64
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POLITIQUES CONTRACTUELLES DES TERRITOIRES
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ENTRETIEN | Après avoir choisi d’axer ses politiques territoriales sur une démarche de contractualisation avec les communes, le Conseil général des Pyrénées Atlantiques a pris la voie d’un développement équilibré. L’enjeu réside désormais dans l’optimisation de ses capacités de financement.
Un développement à l’équilibre
À notre arrivée en poste en 2011, nous avons initié une nouvelle démarche en direction des acteurs publics du département, c'est-à-dire des 547 communes, 32 intercommunalités et 267 syndicats d’eau, d’assainissement et autres. Si jusqu’alors les financements s’opéraient dans une logique de guichet, chacun venant réclamer des fonds attribués par définition, la politique territoriale est devenue obsolète avec la création des intercommunalités. Il convenait donc de repenser notre mode d’intervention, d’autant plus qu’un diagnostique réalisé a dressé le constat d’iniquités et de disparités flagrantes d’attribution des financements. Votre Conseil régional a donc choisi de mettre en place un certain nombre de relations contractuelles avec les communes qu’il regroupe. En quoi consistent-telles ? Pour rétablir une gestion plus équilibrée, une démarche de contractualisation a été engagée avec les territoires du département, appréhendés en 32 portraits correspondant aux périmètres des intercommunalités. L’idée directrice a été de croiser nos politiques publiques avec leurs volontés et leurs objectifs. En s’appuyant sur la lecture de ces états des lieux, des préconisations ont pu être formulées puis discutées au sein de 32 conférences territoriales visant à définir des enjeux partagés à l’origine des différents projets de développement.
ritoire une priorité. Se fait-il de manière homogène au sein du département ?
et du tourisme. Des projets de recherchedéveloppement sont également conduits conjointement avec nos voisins, au même titre que la gestion des rivières et de l’eau, point sur lequel il s’agit d’harmoniser les règlementations et les pratiques. Par ailleurs, nous participons à un Groupement Européen de Coopération Territoriale (GECT) avec l’Aragon, qui correspond au premier centre de déneigement transfrontalier. Et de rencontre transfrontalière…
Les enveloppes territoriales (200 millions d’euros sur quatre ans) approuvées par le Conseil général, sur la base des contrats avec les collectivités, sont différenciées en fonction des ressources territoriales et répondent à la volonté de diminuer l’écart entre les territoires. Outre l’équilibre, nous avons fait de la transparence une réalité, puisque personne ne savait précisément où allaient les fonds par le passé.
“Une démarche de contractualisation a été engagée avec les territoires.”
La situation géographique des Pyrénées Atlantiques, à la frontière avec l’Espagne, favorise le développement d’initiatives territoriales transfrontalières. Quelle importance attachez-vous à cette forme de développement ?
Pouvez-vous nous présenter les grands projets de développement défendus par votre Conseil général ainsi que ceux que vous porterez dans les années à venir ?
Trois conventions sont en place avec les entités situées à notre frontière (la Navarre, l’Aragon et Guipúzcoa) et plusieurs initiatives sont menées dans le domaine du sport © Jean-Marc Decompte © CG64
Pouvez-vous nous présenter l’approche de votre département en matière de développement territorial ?
De manière globale, la démarche que nous avons mise en œuvre correspond plus à des projets de territoire qu’à des financements d’opération. Il s’agit fondamentalement de se concentrer sur des initiatives structurantes, essentiellement axées sur l’action sociale (transport à la demande, innovations sociales en direction des personnes âgées) et sur les entreprises (pôles de compétitivité, coopératives). L’enjeu est de parvenir à créer de la richesse en optimisant l’utilisation des fonds publics n Propos recueillis par Sacha Grynbaum
Marie-Pierre Cabanne Vous souhaitez faire de l’équilibre du développement sur l’ensemble de votre ter52 | LE COURRIER DU PARLEMENT | Les dossiers Territoires
Vice-présidente du Conseil général des Pyrénées Atlantiques déléguée aux Politiques contractuelles de développement
© Jean-Marc Decompte / CG64
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CULTURE, SPORT ET PATRIMOINE
Les dossiers Territoires | LE COURRIER DU PARLEMENT | 53
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ENTRETIEN | Entre montagnes et mer, les Pyrénées-Atlantiques offrent un large choix de destinations, hiver comme été. Accompagné par le Conseil général, le secteur touristique a su résister à la crise et conforter sa place de pilier de l’économie et du développement départemental.
Du Béarn Pyrénées au Pays basque,
© Ph.Laplace
le tourisme, levier du développement
Notre ambition est de renforcer la place du tourisme en tant qu’élément structurant du développement des Pyrénées-Atlantiques, en termes d’économie, d’aménagement du territoire, de promotion et d’identité. Pour le Conseil général, l’enjeu est également d’optimiser ses interventions en matière d’investissements et d’aides publiques. C’est l’objet du schéma touristique départemental qui a déterminé les orientations de notre politique pour la période 2014-2016. Nous avons souhaité qu’il soit construit de manière concertée avec tous les acteurs du tourisme local : 11 ateliers de travail collectif, 350 participants sur 17 réunions !
n accroître la performance des destinations et des filières. Dans un contexte économique difficile, le département se dote d’une stratégie offensive répondant à trois orientations :
liers économiques du département, avec l’agro-alimentaire, l’aéronautique et la chimie. Elle génère 10 500 emplois et plus d’1 milliard d’euros de chiffre d’affaires annuel. Il s’agit de contribuer à maintenir la compétitivité des entreprises et des territoires en favorisant l’initiative privée pour maintenir, innover et développer.
• mettre en place différentes techniques marketing en fonction des destinations pour renforcer leur compétitivité ; © Jean-Marc Decompte Cg64
Quels sont les principaux objectifs de la politique touristique pour la période 2014-2016 ?
• accompagner le développement d’une nouvelle offre en adéquation avec l’identité et les atouts concurrentiels du département ; • adapter notre façon de travailler en fonction des clientèles sur des marchés à consolider, à conquérir ou à explorer. n favoriser le développement durable en misant sur une démarche collective et participative. Le tourisme est une source de revenus pour nos entreprises qu’il faut pérenniser. lll
Plus concrètement, nous avons pour ambition de : n conforter le tourisme comme levier de développement économique responsable. L’industrie touristique est l’un des quatre pi54 | LE COURRIER DU PARLEMENT | Les dossiers Territoires
André Berdou Vice-président du Conseil général délégué au tourisme, aux stations d’altitude et aux stations thermales
© OTGourette-Jantou
été débloqué pour rénover la station de Pierre-Saint-Martin. Un spa thermal en forme de bulle est en cours de construction aux Eaux-Bonnes. Pour garantir une activité économique durable, il a fallu diversifier l’offre et les activités proposées. Il me semble important de préciser que si cet investissement semble important, il est pour le moins essentiel. Pour tout euro investi dans une station de ski, ce sont 6 euros de retombées économiques pour le territoire. Conscient de la problématique du changement climatique et des conséquences sur ce secteur, le département a voulu anticiper et a engagé une grande réflexion dans un plan climat. Le territoire propose un vaste choix d’activités et de destinations en toute saison, quelle est la place pour l’écotourisme ?
lll
Nous avons décidé d’impliquer l’ensemble de la population et des acteurs économiques pour y parvenir. Il faut leur donner envie d’adhérer au projet si l’on veut qu’il fonctionne.
n adapter la gouvernance du tourisme départemental aux nouveaux enjeux. Le débat sur le partage des compétences entre départements et régions, la raréfaction des moyens publics et le ralentissement économique général, amènent à s’interroger de façon particulière sur le sujet de la gouvernance. Permettre à la population de s’impliquer dans le processus de développement touristique constitue un enjeu majeur. Plusieurs axes de travail sont à privilégier : la recherche d’économies d’échelle, la mise en œuvre de nouveaux modes de coopération, l’innovation dans les produits, les méthodes et les outils… pour privilégier un travail de concertation et de médiation des acteurs. Avec 3 millions de touristes par an, le tourisme est reconnu comme un moteur d’attractivité et un facteur de développement local. Comment aujourd’hui faire face aux différentes mutations qu’il rencontre, aussi bien sur le plan économique que dans les pratiques des vacanciers ? Si la fréquentation a légèrement progressé pour la clientèle étrangère, elle baisse pour les français ; selon les données nationales, seuls 46 % de nos concitoyens partent en vacances. Le tourisme est une source de revenus pour nos entreprises et le département, et
une composante essentielle du cadre et des conditions de vie des habitants. Nous voulons favoriser une activité touristique qui porte un regard bienveillant sur la nature, le territoire, les hommes et les femmes qui l’habitent. Les orientations retenues visent également à le rendre plus participatif, privilégiant la rencontre entre les visiteurs et les visités, pour créer du lien social. La collectivité se doit d’être à l’écoute des professionnels pour anticiper les mutations et les accompagner dans ces changements en adaptant l’offre touristique aux mutations du secteur. Le ski occupe une place centrale dans le tourisme local, quel est le rôle du Conseil général dans l’accompagnement de cette branche touristique ? Le Conseil général est propriétaire de deux stations de ski, celle de Gourette et Pierre-Saint-Martin, où il joue le rôle d’aménageur. Il investit dans la modernisation de ces infrastructures afin de répondre aux attentes de la clientèle. Ces investissements garantissent un outil générateur de retombées économiques importantes. De plus, la filière ski permet le maintien des populations sur les territoires de montagne et offre l’opportunité d’une double activité pour les actifs. Nous avons entrepris d’importants travaux sur la station de Gourette, comme la mise en service de la télécabine de Ley, pour reconfigurer la station. Dans cette lancée, un investissement de 20 millions d’euros a
L'assemblée départementale a orienté ses réflexions sur une destination écotouristique. À ma demande, le département a mis en place en 2012 un règlement d’intervention conditionnant les aides aux projets qui prennent en compte les enjeux liés à la préservation de notre patrimoine naturel, culturel et humain. Par exemple, le soutien financier d’un hébergement sur le littoral ou l’agglomération est conditionné par l’obtention d’un label environnement. Ainsi, au-delà des exigences habituelles (conformité aux règles en vigueur, recevabilité du projet, expertise technique et financière), chaque projet d’investissement doit intégrer les 3 piliers suivants : n politique sociale d’entreprise à destination des salariés et des clients ; n respect de l’environnement par la gestion des ressources, la formation du personnel et la sensibilisation de la clientèle ; n la viabilité économique de l’entreprise et insertion active dans le territoire de destination. La destination possède tous les attraits mis à disposition par la nature (mer, montagne avec le parc national des Pyrénées, campagne). L'engagement écotouristique assurera, pour les générations futures, l’attractivité du territoire et l'activité professionnelle et financière qui en découle n Propos recueillis par Pauline Hugot Les dossiers Territoires | LE COURRIER DU PARLEMENT | 55
Novembre 2014 | Pyrénées-Atlantiques
ENTRETIEN | Riche d’une identité territoriale spécifique, le Conseil général soutient la promotion des langues et cultures régionales, tout en mettant en œuvre des politiques ayant pour objectif de rassembler ses habitants autour de projets artistiques ambitieux.
Etablir un lien entre la culture et le public Le Conseil général a délégation en ce qui concerne les archives départementales, la lecture publique et la bibliothèque départementale de prêt. Devenu propriétaire d’un certain nombre de lieux comme des châteaux médiévaux, des demeures du XIXe siècle et autres sites touristiques, il doit également gérer et participer à la conservation de ce patrimoine. A côté de ces compétences obligatoires classiques, les artistes et le développement de leur activité dans les zones rurales et éloignées des deux centres de vie culturelle que sont Pau et Bayonne, font également partie de nos priorités. Nous investissons ainsi dans des scènes de pays et des pôles ressource permettant de faire connaitre l’art de la marionnette, la musique amplifiée et autres créations contemporaines. À ces actions s’ajoute le soutien à l’identité et aux langues régionales. Il existe une particularité avec le “pays” basque, véritable structure institutionnelle, créée par les lois Voynet couvrant le territoire des trois provinces traditionnelles. Le Conseil général investit un million d’euros pour sa promotion, via un institut culturel et un office de la langue basques. Une somme identique est allouée à la culture béarnaise-gasconneoccitane, même si celle-ci n’est pas représentée au sein d’une institution similaire. Le Conseil général organise le 1er juin “Les Journées des volontariats”. Quels en sont les objectifs ? Ces journées dédiées au monde associatif en général, que ce soit autour de la culture ou du sport, sont tournées vers la 56 | LE COURRIER DU PARLEMENT | Les dossiers Territoires
reconnaissance des acteurs et ont pour objectif d’inciter au volontariat individuel. En effet, nous savons que la grande majorité de ces activités ne pourraient vivre sans l’engagement des bénévoles, amateurs et personnes qui y consacrent gracieusement du temps. Or, notre intérêt est de voir se pérenniser cet investissement humain, car rares sont les associations à statut privé qui emploient des gens. En cette période de crise, les investissements des collectivités locales ne demeurent malheureusement plus centrés sur la culture. Nous avons donc besoin d’eux afin de garantir une vie associative et culturelle de proximité. Cet événement a pour objectif de les soutenir et les remercier.
et médiatique. Autant qu’il se peut, nous essayons de créer des coopérations transfrontalières avec les autonomies espagnoles que sont le Pays basque national, la Communauté de Navarre et l’Aragon. Par exemple, nous favorisons des échanges entre les deux orchestres de Pau et de Bayonne et des structures à Saint-Sébastien, Bilbao ou Pampelune, à l’image du ballet de Biarritz “Malandain” qui exerce déjà des prestations en Espagne. Quels axes souhaitez-vous développer à l’avenir ?
Dans quelle mesure travaillez-vous avec l’Espagne ? Le Conseil général appuie des actions locales et aide au déclenchement de certaines initiatives par un soutien économique © Jim Albright
Pouvez-vous nous présenter la politique culturelle départementale ?
Le Conseil général souhaite mettre beaucoup plus de lisibilité, de cohérence et de compréhension au sein des actions qu’il entreprend, notamment les liens entre les politiques artistiques et certaines populations : les jeunes, les retraités, les personnes en situation de handicap. Rendre lisible cette transversalité est particulièrement important car elle permet aux acteurs eux-mêmes d’intervenir auprès de certains habitants. Par exemple, “Grandir avec la culture” est un appel à projet dédié aux compagnies artistiques pour les inciter à créer des projets au collège, ou encore lancer des animations dans les maisons de retraite. Etablir un lien entre le public et ces différents domaines et prouver que la culture est source de développement économique sont des axes primordiaux n Propos recueillis par Marie Pannetier
Guy Mondorge Vice-président chargé de la Culture, du Sport et de la Vie associative