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PARLEMENT EUROPÉEN Une économie aux multiples facettes La Drôme, une destination touristique 4 saisons Culture et patrimoine, les atouts du Département
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LE MAGAZINE DES GRANDS ENJEUX
La Drôme, terre d’excellence Drôme, a land of excellence
Hors-série 2016 | N°20 | La Drôme
ENTRETIEN | Elu le 2 avril 2015 à la tête du Conseil départemental de la Drôme, Patrick Labaune a lancé de nombreuses mesures, notamment pour l’économie et le tourisme et développe son programme autour des valeurs d’exemplarité, de transparence et de responsabilité.
La Drôme, une terre d’innovation
Le président fixe le cap et les grandes orientations. Il est là pour impulser une dynamique à son équipe, imprimer un état d’esprit. Les Drômois me connaissent bien, ils savent que je suis un homme de terrain, abordable et à l’écoute. Ils savent aussi que je suis quelqu’un de direct, d’exigeant, qui aime faire bouger les lignes. Mes premières décisions ont été prises avec la volonté de donner aux citoyens des raisons de reprendre confiance dans les responsables politiques. Ma feuille de route est simple : exemplarité, transparence et responsabilité. A mon arrivée, j’ai voulu un geste symbolique mais fort et fait voter une baisse de 10% des indemnités des conseillers départementaux. Ce qui engendrera une économie nette de 620 000 € sur la durée du mandat. Mon ambition : être à l’écoute et au plus près des Drômois. J’ai entendu leur “ras-le-bol fiscal” et me suis engagé à ce qu’il n’y ait pas d’augmentation de la part départementale sur la fiscalité locale. Pour le budget 2016, j’ai demandé à tous les vice-présidents de réduire les dépenses de fonctionnement afin de préserver les capacités d’investissement. C’est aussi l’occasion d’évaluer nos politiques, de nous interroger sur l’opportunité de chaque dépense, sur la priorité donnée à tel ou tel projet, et surtout de veiller à ce que nos actions bénéficient à tous les Drômois et aux territoires de la manière la plus juste qu’il soit.
L’un de vos objectifs premiers est, je vous cite : “la recherche continuelle et déterminée de la création d’emplois”. Comment pensez-vous y parvenir ?
allocataires du RSA de revenir progressivement vers l’emploi. Dans le cadre de leur démarche d’insertion, et sur la base du volontariat, ces personnes sont invitées à s’investir dans la vie associative. Une expérience reconnue et validée, à valoriser sur leur CV.
Dans un contexte de crise, de montée en charge continue des dépenses sociales (le RSA, l’APA et les allocations handicap représentent les 2/3 de notre budget de fonctionnement) et de baisse des dotations de l’Etat, nous avons clairement fait le choix de favoriser l’aide aux projets des communes et des territoires, et de maintenir un haut niveau d’investissement. Au total, ce sont plus de 110 millions d’euros ( sur un budget global d’environ 700 millions d’euros) qui soutiennent directement l’activité des entreprises locales et contribuent au maintien des emplois. Ensuite, l’une de mes toutes premières actions a été la mise en place d’un dispositif pour permettre aux
Nous allons également renforcer notre politique d’accueil des nouvelles entreprises, mettre en exergue les nombreux atouts de la Drôme (infrastructures, fibre optique, pôle universitaire en lien avec le tissu économique local, cadre de vie). Autre piste de réflexion pour la création de nouveaux emplois, le tourisme et plus spécifiquement l’agrotourisme. Il s’agit là d’un secteur à forte valeur ajoutée, représentant une réelle opportunité de développement économique pour les territoires. La Drôme doit occuper le terrain et s’affirmer sur le marché national. © Claire Matras
Vous avez été élu en avril 2015 à la tête du Conseil départemental de la Drôme. Comment concevez-vous cette fonction et quelles sont vos ambitions pour le Département ?
Quels sont vos objectifs en termes de nouvelles technologies ? L’arrivée de la fibre optique au domicile de tous les Drômois via le réseau public Ardèche Drôme Numérique (ADN) va conduire à une véritable révolution dans tous les domaines : travail, études, déplacements, santé… C’est aussi un enjeu majeur d’égalité pour tous les territoires, notamment les
Patrick Labaune Président du Conseil départemental Député de la Drôme
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Hors-série 2016 | N°20 | La Drôme
zones rurales non desservies par les opérateurs privés. Déjà raccordés à la fibre optique, les 36 collèges publics drômois expérimentent dans de bonnes conditions l’usage des tablettes numériques dans le cadre de l’opération #collège_numérique@26. Notre objectif étant de permettre à tous les collégiens drômois de s’adapter aux outils numériques. Autre exemple, grâce à la fibre optique Drôme Ardèche Prévention Cancer, structure en charge du dépistage organisé, peut expérimenter le transfert numérique des mammographies : 72 h pour un diagnostic contrôlé par deux radiologues, contre 15 jours ou plus jusqu’alors. La fibre optique est un facteur primordial pour l’attractivité et la compétitivité de la Drôme, un argument de poids pour l’installation de nouvelles entreprises.
“Veiller à ce que nos actions bénéficient à tous les Drômois.”
Où en est le pôle Ecotox ? La plate-forme de recherche Tox-Ecotox (éco-toxicologie et toxicologie environnementale), située à Rovaltain, est un équipement sans équivalent européen et résolument novateur. Il s’agit d’un espace d’expertise mis à disposition de la recherche publique et privée, des entreprises et des universités. On y travaillera avec des équipements de pointe pour tester et évaluer l’impact des polluants présents dans l’environnement sur les écosystèmes et sur la santé humaine. Il s’agit d’une plate-forme unique en France. Un projet qui participe fortement à l’attractivité de la Drôme et à son rayonnement. D’autres secteurs participent au rayonnement de la Drôme ?
précurseur pour l’introduction du bio dans la restauration scolaire. Nous avons créé le concept et le site agrilocal.fr, plate-forme de commande publique en circuits courts aujourd’hui adoptée par plus de 30 départements français ; n leader mondial pour la production et la transformation de plantes à parfum aromatiques et médicinales ; n nous pouvons nous prévaloir de nombreuses filières d’excellence, notamment dans l’agroalimentaire, les transports et la logistique, la construction aéronautique ou encore le cinéma d’animation. Nous profitons également d’une dynamique d’innovation majeure autour de 9 pôles de compétitivité (Pass, Axelera, Trimatec, Minalogic, Plastipolis,Techtera, Imaginove, Tenerrdis, Peifl). Mais le rayonnement de la Drôme, son pouvoir d’attraction au-delà des frontières hexagonales, tient également à sa qualité de vie et son environnement naturel. Notre département offre un terrain idéal pour tous les sports de nature et recèle des “pépites” du patrimoine historique comme le Palais idéal du facteur Cheval à Hauterives et le château de la marquise de Sévigné à Grignan. Touristes français et étrangers apprécient notre art de vivre et notre gastronomie. Les 8 chefs étoilés de la Drôme, dont l’exceptionnelle Anne-Sophie Pic (3* Valence) sont une vitrine de tout premier ordre pour l’image du département. Le tourisme est une activité économique majeure pour la Drôme, c’est un secteur dynamique, porteur de nombreux projets comme la Cité de la gastronomie à Valence, le tourisme œnologie et chocolat autour de Tain-l’Hermitage, le vélotourisme en lien avec la véloroute voie verte ViaRhôna… Autant d’opportunités de développement que nous allons accompagner en soutenant la modernisation de nos infrastructures routières et ferroviaires. La création d’un échangeur autoroutier A7 entre Chanas et Tain l’Hermitage, d’une sortie de l’A7 à Pierrelatte et d’une gare TGV à Allan (à proximité de Montélimar) sont à l’ordre du jour.
Bien sûr, car la Drôme est une “terre d’innovation”, leader dans bien des secteurs économiques et qui dispose d’une expertise reconnue et de savoir-faire haut de gamme. J’en citerai quelques-uns :
Comment envisagez-vous le Département demain? Quels sont les grands projets ?
n la Drôme est le 1er département bio de France, pour le nombre d’exploitations consacrées à l’agriculture biologique et
Parfois, je me dis que je suis le dernier Président de cette collectivité sous sa forme actuelle. A l’heure du bouleversement des compétences des collectivités territo-
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riales qui fragilisent les Départements, avec une Région Auvergne-Rhône-Alpes qui compte près de 7,7 millions d’habitants, le Conseil départemental doit affirmer et défendre son rôle de collectivité de proximité, du quotidien des Drômois et des territoires. La solidarité : le voilà le cœur de notre mission. Le Département est en première ligne pour l'accès des citoyens aux services publics. Dans ce registre, nous travaillons sur un projet qui me tient particulièrement à cœur : l’accueil des personnes handicapées vieillissantes pour lesquelles il n’existe quasiment pas de structures dédiées. Parmi les autres projets pour la Drôme de demain, nous voulons achever la restauration du château départemental de Grignan, plus grand palais Renaissance du sud-est de la France. Pour financer une partie de cette opération, dont le budget a été estimé à 6,5 millions d’euros, nous projetons de faire appel au mécénat privé et de lancer une souscription publique. Il faut dire que le site est historique, au cœur de la célèbre correspondance de la marquise de Sévigné. Aujourd’hui, cet endroit magnifique, ancré au cœur de la Drôme provençale, est devenu un lieu-phare de création et de diffusion culturelle. Chaque été, depuis 30 ans, le public a rendez-vous avec le théâtre lors des Fêtes nocturnes, fréquentées par plus de 30 000 spectateurs amateurs de Molière, Victor Hugo, Shakespeare, Tennessee Williams, Feydeau ou Cervantès. Car cette année, c’est Don Quichotte qui est à l’affiche. Toujours en lien avec l’animation du territoire, nous allons créer une Maison de site en forêt de Saoû (site classé de 2 355 hectares) où l’on vient de très loin découvrir et étudier le plus haut synclinal perché d’Europe. Véritable poumon vert de la Drôme, ce site recèle une faune et une flore exceptionnelles. Son histoire appartient à la mémoire collective de ce département et les Drômois y sont tout particulièrement attachés. Nous avons une devise qui dit “La Drôme, plus on la découvre, plus on l’aime ”. Je la reprends souvent car, pour moi, il s’agit de la meilleure formule pour résumer tout le potentiel de ce département. D’ailleurs, pourquoi ne pas venir la tester par vousmême ? n
Propos recueillis par Julien Dreyfuss
Interview with: Patrick Labaune, President of the Departmental Council, Member of Parliament for Drôme
Drôme, a land of innovation © Claire Matras
One of your primary objectives is, and I quote: “to seek to create jobs, continuously and with determination”. How do you think you can achieve this?
“We will also strengthen our policy designed to bring new companies to Drôme and highlight our numerous advantages.”
Elected to lead the Departmental Council for Drôme on 2 April 2015, Patrick Labaune has instigated numerous measures, notably regarding the economy and tourism, and is developing his programme around the values of transparency, responsibility, and leading by example.
In April 2015, you were elected to lead the Departmental Council for Drôme. How do you see this role, and what are your ambitions for the department*? The president sets the direction of travel and the main policy orientations. The role of president is to give the team an impetus and establish a mindset. The people of Drôme know me well and know I am a hands-on politician, approachable and open to their concerns. They also know that I am direct, demanding and that I like to shake things up. I took my first decisions with a desire to
give our citizens reasons to regain their trust in politicians. My roadmap is simple: transparency, responsibility and leading by example. When I arrived, I wanted to make a gesture that was symbolic as well as strong, and I held a vote to approve a 10% reduction in allowances for departmental councillors. This will generate net savings of €620,000 over the full term. My ambition is to be as near to our residents as possible and to listen to their concerns. I have heard their message of frustration on tax, and I have pledged to ensure that the departmental share of local taxation remains frozen. For the 2016 budget, I asked all vicepresidents to reduce their operating costs in order to maintain investment capacity. This is also an opportunity to assess our policies and ask ourselves about the appropriateness of all expenditure, the priority given to particular projects, and especially to ensure that what we do benefits everyone in Drôme and all territories in the fairest way possible.
In the context of an economic crisis and the continuous expansion of our welfare bill (income support, personal independence payments and incapacity benefit account for two thirds of our operating budget) and a fall in central government grants, we have made a clear choice to favour assistance for projects in the local towns and wider regions, and to maintain a high level of investment. In total, more than 110m euros from an overall budget of approximately 700m euros directly support the business of local firms and contribute to maintaining jobs. Then, one of the first steps I took was to set up an initiative to allow people in receipt of RSA (revenu de solidarité active – income support) to gradually move back into work. As part of their reintegration, and on a voluntary basis, they are invited to become involved in the voluntary sector. They gain recognised, state-approved experience to enhance their CV. We will also strengthen our policy designed to bring new companies to Drôme and highlight our numerous advantages (infrastructure, fibre optic, a university site connected to the local economy, good living standards). Another area of consideration for the creation of new jobs is tourism, and more specifically agritourism. This is a sector which generates significant added value and represents a genuine opportunity for the economic development of our territories. Drôme must step forward and take its place on the national tourism market. What are your objectives in the field of new technologies? The arrival of fibre optic in the homes of all of our residents via the public DAD network (Drôme Ardèche Digital) will lead to a real revolution in all areas of life: work, study,
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travel, health, and so on. This also represents a major issue of equality across the territories, in particular rural areas which are not served by the private operators. The 36 state collèges in Drôme (lower secondary schools) are already connected to fibre optic and are now experimenting with the use of digital tablets in favourable conditions as part of the operation #collège_numérique@26. Our objective is to enable all lower secondary pupils in Drôme to adapt to the use of digital equipment. To cite another example: thanks to the fibre optic network, Drôme Ardèche Prévention Cancer, which is responsible for screening programmes, is able to test the digital transfer of mammograms. A period of 72 hours is needed for a result checked by two radiologists, compared to two weeks or even more up until now. Fibre optic is crucial to making Drôme an attractive and competitive place, and is a strong argument for new companies to settle here. And what about the Ecotox centre? The Tox-Ecotox research platform (ecotoxicology and environmental toxicology), situated in Rovaltain, is a decisively innovative set-up which is one of a kind in Europe. It is a site of expertise available to both public and private research, as well as to companies and universities. The work carried out there will use cutting-edge equipment to test and evaluate the impact of pollutants present in the environment on ecosystems and human health. This platform is unique in France, and it is a project that contributes hugely to the attractiveness and prestige of Drôme. Are there other sectors that you could say do the same?
food network which has to date been adopted by more than 30 French departments; n We are a world leader in the production and transformation of perfume, aromatic and medicinal plants; n We can boast excellence in many industries, but notably in food production and processing, transport and logistics, aviation construction and animation films. We also reap the benefits of the major drive for innovation at nine “competitiveness clusters” (Pass, Axelera, Trimatec, Minalogic, Plastipolis, Techtera, Imaginove, Tenerrdis, and Peifl).
But the prestige of Drôme and its pull factor beyond France also stems from its quality of life and natural environment. Our department is the ideal location for all outdoor sports, and is also home to some gems of historical heritage such as Postman Cheval’s Ideal Palace in Hauterives and the Castle of the Marquise de Sévigné in Grignan. Tourists from France and abroad admire our way of life and our gastronomy. The eight Michelin-starred chefs in Drôme, which include the outstanding Anne-Sophie Pic in Valence with three stars, are the best possible showcase for the image of the department. Tourism, a dynamic sector, is a major part of our economy and is driving forward various projects such as the City of Gastronomy at Valence, wine and chocolate tourism in the area of Tain-l’Hermitage, tourist cycling activities linked to the ViaRhôna green transport route. These are all opportunities for development that we will work towards by supporting the modernisation of our road and rail infrastructure. The construction of a motorway junction on the A7 between Chanas and Tain l’Hermitage, an exit from the A7 at Pierrelatte and a railway station served by high-speed trains at Allan (close to Montélimar) are all in the pipeline.
Yes of course, since Drôme is a place of innovation and a leader in a good number of economic sectors, and possesses recognised expertise and top-class know-how. To cite a few examples:
How do you think Drôme will look in the future? Which major projects are planned?
n Drôme is the foremost department in France for organic products for the number of its farms devoted to organic farming, and it pioneered the introduction of organic food into school canteens. We created the agrilocal.fr concept and site, a public local
On occasions, I tell myself that I am the last president of this regional authority as it exists in its current form. At a time when the responsibilities of the regional authorities are being overhauled in a way that weakens the departments, with a greater AuvergneRhône-Alpes region of close to 7.7m inha-
bitants, the departmental council must assert and defend its role as the authority representing the local daily needs of the citizens of Drôme and its towns. Solidarity: this is our core mission. The department is at the front line for residents’ access to public services. And on this subject, we are working on a project which is particularly important to me: care for older disabled people, for whom virtually no dedicated structures currently exist.
“Drôme is the foremost department in France for organic products.” Among other projects for the Drôme of tomorrow, we want to complete the restoration of the department’s castle at Grignan, the largest Renaissance palace in south east France. The budget for this operation is estimated at 6.5m euros and to fund a part of it, we plan to appeal for private sponsorship and launch a public fundraising scheme. This is an historic site that is central to the famous correspondence written by the Marquise de Sévigné. Today, this magnificent location situated at the heart of “Drôme in Provence” has become a beacon of creativity and cultural transmission. Every summer for the last 30 years, the public has enjoyed theatre at the night-time festivals attended by more than 30,000 spectators and enthusiasts of Molière, Victor Hugo, Shakespeare, Tennessee Williams, Feydeau or Cervantès, with Don Quichotte on the programme this year. Remaining on the theme of activities in Drôme, we are going to create a visitor centre in the forest of Saoû (listed site of 2,355 hectares) for those who travel from afar to discover and study the highest perched syncline in Europe. This site really is the lungs of Drôme, and it contains exceptional flora and fauna. Its history is part of the collective memory of this department, and it is of particular importance to residents. The saying goes here that “the more you know of Drôme, the more you love it”. This often comes to my mind, since for me, it is the best way of summing up the potential of this department in a few words. Why not come and see for yourself? n
*A department (in French département) is an administrative area which is akin to a county but smaller than a region.
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SOMMAIRE :
La Drôme
La Drôme, une terre d’innovation
1
Un entretien avec Patrick Labaune, président du Conseil départemental, député de la Drôme
“Le préfet, une boussole locale”
7
Un entretien avec Eric Spitz, préfet de la Drôme
“Nous voulons conserver la solidarité au sein des communes drômoises”
9
Un entretien avec Michel Grégoire, président de l’Association des Maires de la Drôme, maire de La Roche-sur-le-Buis
Un “territoire multi-spécialiste” en devenir
11
Un entretien avec Nicolas Daragon, président de Valence Romans Sud Rhône-Alpes, maire de Valence
“Ce territoire comprend beaucoup de champs d’excellence”
15
Un entretien avec Franck Reynier, député de la Drôme, président de Montélimar-Sésame, maire de Montélimar
Une économie à multiples facettes
Le haut de gamme : un nouvel atout économique pour la Drôme
18
Un entretien avec Joël Roques, président de la Chambre du Commerce et d’Industrie de la Drôme
“Notre objectif, c’est le plein emploi”
22
Un entretien avec Fréderic Reynier, président du MEDEF de la Drôme Ardèche
La CMA garantit le succès des entreprises artisanales de la Drôme
26
Un entretien avec Laurent Serre, président de la Chambre de Métiers et de l’Artisanat de la Drôme
La Drôme pour tous
29
Un entretien avec Marie-Pierre Mouton, 1ère vice-présidente du Conseil départemental de la Drôme chargée de l’aménagement du territoire et des aides aux communes
778 400 000 € mobilisés pour la Drôme et les Drômois
32
Un entretien avec Jacques Ladegaillerie, 2ème vice-président du Conseil départemental de la Drôme, chargé des finances, du personnel et de l’administration générale
“Plus d’un million d’euros pour la filière bio”
34
Un entretien avec André Gilles, 8ème vice président chargé de l’agriculture et des routes
Enseignement supérieur, recherche, formation et innovation Une rentrée 2.0 dans la Drôme
38
Un entretien avec Emmanuelle Anthoine, 3ème vice-présidente du Conseil départemental de la Drôme chargée de l’Education
“Adapter les formations aux besoins de l’économie locale”
41
Un entretien avec Véronique Pugeat, vice-présidente en charge de l’Enseignement supérieur
Drôme-Ardèche, terre d’études “Quand la valeur ajoutée rejoint les valeurs sanitaires et environnementales”
44 46
Un entretien avec Jean-Claude Ricomard, dirigeant de Rovaltain Research Company
“Un foyer d’innovation tourné vers la société de l’internet”
50
Un entretien avec Nathalie Helmer, conseillère Départementale déléguée au numérique
Urbanisme, infrastructures et transports “L’usager au coeur des préoccupations”
54
Un entretien avec Christian Morin, 10ème vice-président chargé des bâtiments et transports
Cadre de vie, environnement et solidarités Le bénévolat au cœur de la réinsertion
60
Un entretien avec Annie Guibert, 5ème vice-présidente en charge du Social
“Lutter contre la désertification médicale”
62
Un entretien avec Patricia Brunel Maillet, vice-présidente en charge de l’Environnement et de la Santé
Garantir un accueil et un accompagnement de qualité
66
Un entretien avec Françoise Chazal, conseillère déléguée aux personnes âgées et au handicap
“Lutter contre la précarité énergétique”
68
Un entretien avec Geneviève Girard, conseillère départementale déléguée à l’habitat et au logement
Culture, sport et tourisme
Une vie culturelle riche et ambitieuse
72
Un entretien avec Fabien Limonta, 6ème vice-président chargé de la Culture et des Anciens combattants
Une terre de contrastes, d’ombre et de lumière, d’histoire et de passion
74
Un entretien avec Laurent Lanfray, vice-président en charge de l’économie, du tourisme et de l’emploi et président de l’ADT Drôme
“Un accent mis sur le sport nature”
78
Un entretien avec Karim Oumeddour, conseiller départemental délégué aux sports et à la jeunesse Les dossiers Territoires | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | 5
TABLE OF CONTENT: Drôme Drôme, a land of innovation
3
Un entretien avec Patrick Labaune, president of the Departmental Council, member of Parliament for Drôme
“The prefect, a local compass”
8
Un entretien avec Eric Spitz, prefect of Drôme
“We want solidarity to remain a feature of our municipalities”
10
Un entretien avec Michel Grégoire, president of the Association of Mayors of Drôme, mayor of La Roche-sur-le-Buis
A region widening its field of specialisations
13
Un entretien avec Nicolas Daragon, president of Valence Romans Sud Rhône-Alpes, mayor of Valence
“This territory includes many fields of excellence”
16
Un entretien avec Franck Reynier, MP for Drôme, Chairman of Montélimar-Sésame, mayor of Montélimar
A multifaceted economy
The high end: a new economic asset for Drôme
19
Un entretien avec Joël Roques, MP for Drôme, Chairman of the Chamber of Commerce and Industry of Drôme
“Our objective is to reach full employment”
23
Un entretien avec Fréderic Reynier, MP for Drôme, president of MEDEF (Movement of the Enterprises of France) for Drôme Ardèche
The Chamber of Trades and Artisans ensures the success of the artisans of Drôme
28
Un entretien avec Laurent Serre, president of the Drôme Chamber of Trades and Artisans
A Drôme that works for all
31
Un entretien avec Marie-Pierre Mouton, 1 st vice-president of the Drôme departmental council responsible for territorial planning and municipal assistance
Drôme set to spend €778,400,000 on behalf of its citizens
33
Un entretien avec Jacques Ladegaillerie, 2 nd vice-president of the Drôme departmental council responsible for finance, personnel and general management
“More than 1m Euros for our organic sector”
36
Un entretien avec André Gilles, 8 th vice-president in charge of roads and agriculture
Higher education, research, training and innovation Back to school in Drôme, version 2.0
40
Un entretien avec Emmanuelle Anthoine, 3 rd vice-president of the departmental council for Drôme responsible for education
“Higher education programmes take into account the needs of the local economy”
42
Un entretien avec Véronique Pugeat, vice-president responsible for higher education
Drôme-Ardèche, a place of study “When added value meets the values of health and the environment”
45 48
Un entretien avec Jean-Claude Ricomard, managing director of Rovaltain Research Company
A hub of innovation with its focus on the internet society
51
Un entretien avec Nathalie Helmer, departmental councillor
Urban planning, infrastructure and transport “The user at the heart of the issue”
56
Un entretien avec Christian Morin, 10 th vice-president responsible for buildings and transport
Living conditions, environment and solidarity Reintegration centred around volunteering
61
Un entretien avec Annie Guibert, 5th vice-president in charge of social affairs
“We will combat the problem of dwindling medical services”
64
Un entretien avec Patricia Brunel Maillet, vice-president for health and the environment
We must guarantee high-quality services and support
67
Un entretien avec Françoise Chazal, councillor for older and disabled people
“The fight against energy poverty”
69
Un entretien avec Geneviève Girard, departmental councillor for housing and accommodation
Culture, sport and tourism
Drôme’s rich and ambitious cultural life
73
Un entretien avec Fabien Limonta, 6th vice-president for culture and ex-servicemen
A land of contrasts, of light and shade, history and passion
76
Un entretien avec Laurent Lanfray, vice-president for tourism and employment and director of the tourism development agency
“We place an emphasis on outdoor sports”
Un entretien avec Karim Oumeddour, departmental councillor for young people and sport LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN - Édité par Monde Edition S.A.S. - Siège : 3, rue Mornay, 75004 Paris - Téléphone : 01 44 54 05 50 - Fax : 01 44 54 05 55 E-mail : redaction@lcp-europeen.eu - www.lecourrierduparlement.fr n Directeur de la publication - Rémy Lazimi n Secrétaire de rédaction - Sharon Lazimi n Journalistes -Valentine De Brye, Julien Da Sois, Julien Dreyfuss, Pauline Pouzankov, Olivier Sourd, Louis Watrelot n Infographiste - Isabel Viana n Directrice de la communication - Danielle Decaris n Relations presse - Laurent Vigée n Traduction - Valerie Eichenlaub n Remerciements - Isabelle Gardin, Corinne MartinezCarrizo n N° 20 n Numéro ISSN - 2418-1056 n Imprimé en France n Dépôt légal à parution n Photo de couverture - Francis Rey - Toute reproduction, même partielle, des articles publiés dans ce numéro, nécessite explicitement le consentement écrit de l’éditeur.
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ENTRETIEN | Précédemment préfet de Guyane, Eric Spitz met aujourd’hui ses compétences au service du département drômois. Au côté de la lutte pour l’emploi, l’une de ses priorités sera de garantir l’équité territoriale, pour qu’aucune partie de la Drôme ne se sente isolée de l’accès aux services et du développement économique.
“Le préfet, une boussole locale” veloppement d'une agriculture plus durable à l'échelle nationale ? Sans vouloir constituer un “modèle national”, les agriculteurs drômois ont eu l’intelligence collective de s’adapter à l’évolution de l’économie de leur secteur en se rendant compte des avantages du bio. Valorisation des produits, mise en vente facilitée et circuits courts leur permettent de trouver clients et débouchés dans une certaine proximité. Chose qui serait bien plus compliquée au sein d’un fonctionnement traditionnel pour les petites exploitations. Si l’économie agricole ne se résume pas au bio dans la Drôme, aucun doute que cette branche peut servir de source d’inspiration à d'autres territoires. Le département de la Drôme est le pionnier du bio en France.
Quel état feriez-vous de l’économie départementale au sein de la conjoncture actuelle ? L’économie de la Drôme est diversifiée : le nucléaire bien sûr mais aussi l’industrie, les activités tertiaires et l’agriculture. C’est une économie exportatrice (+20% dans l’industrie). Le chiffre d’affaires évolue de manière similaire à la moyenne nationale, de l’ordre de 1%. L’économie repose sur un tissu de PME dynamiques, dont certaines sur des secteurs très pointus, comme par exemple l’entreprise Jars concernant la production de porcelaine de luxe. Leader du bio en France, pensez-vous que la Drôme puisse donner le ton au dé-
Qu’en est-il en matière d’emploi dans la Drôme ?
La Drôme présente le taux de chômage le plus élevé de l’ancienne région RhôneAlpes. Cette situation s’améliore puisque le nombre de demandeurs d’emploi diminue pour le deuxième mois consécutif. En ce qui concerne le chômage des jeunes, la Drôme affiche une baisse de près de 3 % sur un an. Ce bon résultat est dû aux emplois d’avenir et à l’apprentissage qui bénéficient aux jeunes. Plus largement, quels seront les domaines prioritaires de l’action préfectorale dans la Drôme ? Je veillerai tout particulièrement à garantir l’équité territoriale : aucune partie de la Drôme ne doit se sentir exclue du développement économique et de l’accès aux services. Le plan national de lutte contre le chômage annoncé par le Président de la République en janvier dernier sera mis en œuvre en accompagnant les PME-TPE. Nous développerons également l’apprentissage et encouragerons le recours au service civique. La sécurité de nos concitoyens passera par une intensification de la lutte contre toutes les formes de délinquance. La sécurité est l’affaire de tous, les coopérations et partenariats avec l’ensemble des acteurs de la société seront renforcés n Propos recueillis par Pauline Pouzankov
Eric Spitz Préfet de la Drôme
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Hors-série 2016 | N°20 | La Drôme
Interview with: Eric Spitz, Prefect of Drôme
© C. Matras
“The prefect*, a local compass”
“Without wanting to be a “national model” Drôme farmers have had the collective intelligence to adapt themselves to developments in the economy of their sectorand realise the benefits of organic.”
Previously prefect of French Guyana, Eric Spitz now puts his skills at the service of the department of Drôme. Alongside the fight for jobs, one of his priorities will be to ensure geographical equity, so that no part of Drôme feels isolated from access to services and economic development. How would you summarise the position of the departmental economy within the current economic climate? The economy of Drôme is diverse: nuclear facilities of course, but also industries, tertiary activities and agriculture. It is an exporting economy (+ 20% industry). Turnover evolves similarly to the national average, to the tune of 1%. The economy is based on a network of dynamic SMEs, including some in very specialised areas, as for example Jars in the production of luxury porcelain. Number one in organic produce in France, do you think Drôme can set the
tone for the development of a more sustainable agriculture at the national level? Without wanting to be a “national model” Drôme farmers have had the collective intelligence to adapt themselves to developments in the economy of their sector and realise the benefits of organic. Adding value to products, facilitated sales and short distribution channels allow them to find clients and opportunities within a certain proximity. This would be much more complicated in traditional operations for small farms. Whilst the agricultural economy cannot be reduced merely to organic in Drôme, there is no doubt that this branch can be used as a source of inspiration for other territories. What is the status of employment in Drôme? Drôme has the highest rate of unemployment in the former Rhône-Alpes region. This situation is improving and the number
* A prefect (in French: préfet) is the State’s representative in a department or region.
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of jobseekers has decreased for a second consecutive month. In terms of youth unemployment, Drôme has seen a decrease of 3% over one year. This good result is due to the “emplois d’avenir” scheme (jobs with a future) and apprenticeships that benefit young people. More broadly, what are the priority areas of the prefectural activity in Drôme? I will be looking in particular to guarantee geographical equity: no part of Drôme should feel excluded from economic development and access to services. The national plan to fight against unemployment announced by the President of the Republic last January will be implemented by supporting SME-VSEs. We will also develop apprenticeship and encourage the use of civic services. The safety of our fellow citizens will come through an intensification of the fight against all forms of crime. Security is everybody's business, cooperation and partnerships with all stakeholders in society will be strengthened n
ENTRETIEN | Composée de 369 communes, l’Association des maires de la Drôme met en exergue l’aspect rural et environnemental de son département, dont l’atout majeur reste avant tout la solidarité territoriale et la confiance que s’accordent les maires de ce territoire.
“Nous voulons conserver la solidarité au sein des communes drômoises” Le congrès national des maires de France s’est déroulé en novembre dernier. Qu’en attendiez-vous ? Du positif ! Beaucoup de charges nous sont assénées telles que des transferts de compétences, des dotations en berne… mais je voudrais surtout souligner l’aspect bénéfique de ce congrès. Aujourd’hui, la situation est paradoxale, car il y a un débat qui persiste sur la suppression des communes mais en même temps jamais un gouvernement ne s’est autant appuyé sur les collectivités pour essayer de redynamiser cette politique territoriale. J’essaye de voir le côté bénéfique : nous sommes obligés d’aller vers des mutations et des évolutions sur notre organisation territoriale et fonctionnement. Le tout, sur fond de restrictions budgétaires qui ne laissent pas beaucoup de marge de manœuvre. Mais une fois les contraintes financières passées, nous pourrons retrouver un rythme de croisière plus souple et bénéfique pour les territoires.
Comment les maires de France font-ils face aux restrictions budgétaires dont ils sont tenus ? Ces restrictions vont durer jusqu’en 2017. Nous sommes en train de subir la première année de baisse des dotations mais il faut essayer malgré tout de ne pas décroître l’investissement pour soutenir l’emploi, d’où la nécessité de faire des économies. Un effort
national de redressement des comptes publics doit être pris en compte. Il est nécessaire de trouver un bon équilibre. Je compte beaucoup sur la réforme de la DGF (Dotation Globale de Fonctionnement) en espérant qu’elle permette de ramener un peu plus d’équité entre les collectivités. Cependant, il ne faut pas trop s’alarmer, la situation n’est pas catastrophique ; il y a surtout de la médiatisation et de l’agitation autour de ces restrictions. Vous prônez la Drôme rurale, aujourd’hui quelles sont vos ambitions pour ce département ? Nous voulons conserver, au niveau des collectivités drômoises, des liens de solida-
rité et de confiance qui sont établis depuis des années entre le Conseil départemental et les communes et intercommunalités ; c’est une tradition dans la Drôme. Notre souhait, c’est que cela perdure et transcende la loi NOTRE (Nouvelle Organisation Territoriale de la Drôme). Chez nous, la relation entre département et commune s’est toujours construite autour de la solidarité territoriale. Lors du congrès des maires de la Drôme, le 1er octobre dernier, vous avez évoqué le nécessaire solidarité sur la question des migrants. Que comptez vous mettre en œuvre à ce sujet ? Nous avons ce devoir républicain, inscrit dans la constitution, qui est de considérer que chaque être humain a le droit d’exister ; le droit d’asile fait partie des droits constitutionnels. Au niveau des intercommunalités et des communes, je ressens une volonté sereine de bien préparer les choses et s’il y a des opportunités d’accueil qui se présentent, de le faire dans cet esprit républicain n Propos recueillis par Valentine de Brye
Michel Grégoire Président de l’Association des Maires de la Drôme, Maire de La Roche-sur-le-Buis
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Hors-série 2016 | N°20 | La Drôme
Interview with: Michel Grégoire, President of the Association of Mayors of Drôme, Mayor of La Roche-sur-le-Buis
“We want solidarity to remain a feature of our municipalities” public finances. The right balance must be struck. I am relying a great deal on the reform of the DGF (Dotation Globale de Fonctionnement – Global Operating Grant), and am hoping it will allow us to restore greater equality between local areas. Nevertheless, we must not be too alarmed, for the situation is not a disaster. It is more that the restrictions are causing bit of a stir in the media and more generally. You are a champion of rural Drôme – what are your ambitions for the department today?
“At a local level, we want to preserve the longstanding community links and trust that exists between the Departmental Council and the communes and intercommunal authorities, for this is a tradition in Drôme.”
The Association of the Mayors of Drôme, with its 369 communes, emphasises the rural and environmental aspects of the department. Drôme’s principal advantage remains, above all, the solidarity that exists between its territories and the trust that the mayors of the area have in each other. The National Congress of Mayors of France took place last November. What were you expecting from this event? Positive things! We are being hit with a heavy burden, with the transfers of authority, cuts to grants, and so on... But I would like to underline the beneficial aspect of this congress in particular. Today, we are in a paradoxical situation, for though the debate about removing municipalities rumbles on, at the same time, never has a government been so reliant on local authorities to rein-
vigorate local government policy. I am trying to see the upside: we are obliged to embrace change and new ways of organising ourselves locally and our operations. All of this is taking place against a backdrop of budgetary restrictions which leave us little margin for manoeuvre. But once the financial constraints are lifted, we will be able to find a more flexible pace of progress, and one more helpful for the local areas. How are the mayors of France contending with the budgetary restrictions imposed upon them? These restrictions will be in place until 2017. We are currently going through the first year of cuts to grants, but in spite of that, we must try not to reduce investment so that we continue to support employment – hence the need to make savings. Nationally, efforts must be made to improve the
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At local level, we want to preserve the longstanding community links and trust that exists between the Departmental Council and the communes and intercommunal authorities, for this is a tradition in Drôme. We want this to endure beyond the introduction of the NOTRE law (new French territorial reorganisation law). Here, the relationship between the department and its communes has always been built around the notion of equity between territories. During the congress of mayors of Drôme which took place on 1 October last year, you spoke of the importance of solidarity in relation to the question of migrants. What kind of action do you plan to take in this area? We have a Republican duty enshrined in the constitution, which is to consider that each human being has the right to exist, and the right to asylum is one of the constitutional rights. Within the communes and intercommunal authorities, I sense a calm desire to make effective preparations, and if opportunities present themselves to offer a welcome here, to do so in this spirit of the Republic n
ENTRETIEN | Née le 1er janvier 2014 de la fusion de quatre intercommunalités, Valence Romans Sud Rhône-Alpes entend bien jouer de sa position géographique avantageuse pour poursuivre son développement au sein de la Drôme.
Un “territoire multispécialiste” en devenir
Les principaux objectifs qui ont été définis comme prioritaires le Conseil Communautaire à la quasi-unanimité sont : soutenir la croissance économique et l’emploi, la cohésion sociale, la vitalité culturelle, la préservation de la qualité de notre cadre vie et enfin de garantir la solidarité et l’équilibre entre les différents secteurs du territoire. Ce projet constitue l’acte fondateur visant à faire de notre territoire le cinquième pôle de développement de la région Auvergne Rhône Alpes, avec l’investissement de près de 180 millions d'euros sur cinq ans.
Quels sont les secteurs clés du dynamisme local ? Comment participez-vous au développement économique de ValenceRomans Sud Rhône-Alpes ? Notre agglomération possède de nombreux atouts et doit poursuivre son développement pour passer d’un territoire dit “générique” à celui d’un “territoire multi-spécialiste”. Il s’agit de favoriser les secteurs clés tels que : n les industries créatives ; n la sous-traitance aéronautique ; n les énergies renouvelables ;
L’action de développement économique initiée par notre Agglomération repose sur les axes suivants :
tion entre l’offre et la demande, afin de permettre un développement économique équilibrant
n l’aménagement la commercialisation et la gestion des parcs d’activités économiques ;
Nos objectifs s’articulent autour de grands axes : n une meilleure lisibilité de ce nouveau territoire économique ;
n accompagner le développement des filières stratégiques telles que les industries créatives et le secteur cuir chaussure qui contribuent à l’attractivité de notre territoire ;
n un développement de la prospection pour attirer de nouvelles entreprises et de nouveaux emplois ;
n promouvoir l’innovation en faveur des entreprises sur le territoire, en lien avec les acteurs de l’enseignement supérieur et de la recherche ;
n l’accès à une taille critique pour accompagner les filières à enjeux ; n l’émergence de nouvelles dynamiques industrielles.
n développer une politique ambitieuse en matière de Tourisme visant à mettre en exergue et en cohérence l’offre touristique ; n en matière d’emploi, améliorer l’adéqua© APELIAN
Quels sont les piliers fondateurs sur lesquels s’appuie votre projet de territoire ? Quelle ambition porte-t-il ?
Comment sensibilisez-vous la population aux enjeux des changements climatiques, notamment dans le cadre de votre politique de l’environnement et votre plan climat ? Le Plan Climat Air Energie Territorial comporte un volet sensibilisation de la population mais plus globalement de tous les acteurs du territoire. Cette sensibilisation passe par l’organisation d’événements à part entière tel que des conférences sur la transition énergétique lors de la Fête de la Science, sur le changement climatique en écho à la COP 21 ou bien encore la diffusion
n l’agroalimentaire ;
Nicolas Daragon
n le cuir chaussure.
Président de Valence Romans Sud Rhône-Alpes, maire de Valence
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des résultats de la thermographie aérienne lors de multiples réunions dans les communes. L’agglomération développe également des projets partenariaux en associant les entreprises et organise des réunions de présentation de ces projets structurants, la dernière rencontre ayant eu lieu en juin autour du déploiement de la filière hydrogène sur le territoire. Nous menons également des actions très concrètes, en finançant par exemple des aides à la rénovation de l’habitat, par une politique très volontaire en matière de valorisation des déchets….
© Morburre
Hors-série 2016 | N°20 | La Drôme
“L’Agglomération place l’innovation au cœur de son action de développement économique.”
Lors des trophées de l’entreprise 2015, quatre structures du territoire de Valence Romans Sud-Rhône-Alpes ont été récompensées : comment soutenez-vous l’innovation du bassin romano-valentinois ? La 5ème édition des Trophées de l’Entreprise a vu la participation de près de 500 personnes, récompensant les initiatives remarquables émanant des entreprises présentes sur les 51 communes de l’Agglomération. Cette manifestation vise à valoriser et encourager l’esprit d’entreprise, l’initiative locale et l’innovation dans toutes ses formes, mais également de favoriser les liens entre les différents acteurs économiques du territoire. L’Agglomération place l’innovation au cœur de son action de développement économique en participant activement à l’émergence des projets suivants : n la cité du talent : le développement d’un pôle Son sur Romans en lien avec le pôle image de la cartoucherie constitue une priorité pour permette le développement de nouveaux modes de travail collaboratifs, basés sur les fablabs et les espaces de coworking par exemple ; n l’incubateur Généo : le premier incubateur Drôme-Ardèche s’appelle Généo. Localisé au Technosite de Valence, il intervient en amont de la création, pour aider un porteur de projet à valider son concept et à créer son entreprise grâce àl’appui de professionnels du monde de l’entreprise dans l’ensemble des thématiques inhérent à l’ante création ;
“Notre agglomération possède de nombreux atouts et doit poursuivre son développement pour passer d’un territoire dit “générique” à celui d’un “territoire multi-spécialiste”.”
n l’innovation sociale : en continuant de soutenir et d’accompagner les initiatives innovantes en termes d’emploi, de formation, d’insertion et de réinsertion, l’agglomération se considère l’innovation sociale comme un levier du développement économique et social ; n la transition numérique : de nombreuses actions de conseil et d’accompagnement ont été effectuées auprès des entreprises pour les inciter à intégrer les usages numériques dans leur quotidien, pour accroitre leur compététitivité. Ces actions ont été menées en partenariat, notamment avec le Pôle numérique ; n la recherche et l’entreprise : la plateforme Esynov propose aux entreprises de bénéficier des compétences et du matériel géré par l’Esisar, dans les domaines des systèmes embarqués comme un symbole
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des passerelles tendues entre la recherche et le marché. L’Agglomération contribue financièrement au fonctionnement de cet outil à destination de nos entreprises ; n les projets FUI : les projets de recherche collaboratifs incluant des entreprises de notre territoire, font l’objet, quand l’effet levier le justifie, d’un soutien financier de la part de notre intercommunalité, pour permettre aux acteurs économiques d’améliorer leur compétitivité en faisant axant leur stratégie sur cette base différenciatrice. Enfin, la direction du développement économique travaille en réseau avec l’ensemble des acteurs de l’innovation, pour apporter aux entreprises les réponses à leurs problématiques en matière d’innovation n Propos recueillis par Pauline Pouzankov
Interview with: Nicolas Daragon, President of Valence Romans Sud Rhône-Alpes, Mayor of Valence
A region widening its field of specialisations © Juan Robert
n aviation subcontractors; n renewable energies; n food production and processing; n leather shoemaking.
Action initiated by our conurbation in order to generate economic development is centred on the following areas: n the development, promotion and management of business parks; n supporting the growth of strategic branches such as the creative industries and the leather shoe sector which contribute to the attractiveness of this territory; n promote innovation for the benefit of our regional businesses, alongside actors from the higher education and research sectors; n develop an ambitious tourism policy which aims to showcase what we can offer in this respect in a coherent manner;
“Our conurbation has many advantages and must continue to develop in order to progress from being a “generic” area to becoming a “multi-specialist region”.”
Created on 1 January 2014 from the merger of four intercommunal authorities, Valence Romans Sud RhôneAlpes intends to make the most of its favourable geographical position to pursue its development within the department of Drôme. What are the founding pillars of your project for the region? What does it aim to achieve? The main objectives defined almost unanimously as priorities by the Community Council are as follows: to support economic growth and employment, social cohesion, cultural vitality, to preserve the quality of our living environment, and finally, to guarantee equity and a balance between the different sectors of this territory. This pro-
ject is the founding act which aims to make our territory the fifth development hub in the region of Auvergne- Rhône-Alpes, with investment of almost 180 million euros over five years. Which sectors are key to the dynamism of the local economy? How can you contribute to economic development in Valence-Romans Sud Rhône-Alpes? Our conurbation has many advantages and must continue to develop in order to progress from being a “generic” area to becoming a “multi-specialist region”.
n where employment is concerned, ensure that supply better matches demand, enabling economic development that creates a balance.
“Our conurbation has many advantages and must continue to develop.” Our objectives are structured around several major themes: n greater clarity of understanding of this new economic territory; n increased efforts to attract new businesses and employment opportunities;
as:
n reaching a size where we are able to support high-stakes industries;
n the creative industries;
n the emergence of new industrial dynamics
This means fostering key sectors such
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How are you raising awareness among the population of the significance of climate change, especially in the context of your environment policy and your climate plan? The Regional Air Energy Climate Plan includes measures to inform the population, as well as all actors in our area more widely. Awareness raising entails organising stand-alone events such as conferences on energy transition during the Festival of Science and on climate change in response to COP 21, and the dissemination of information during many meetings held in the municipalities. The conurbation is also developing partnership projects by bringing businesses together, and organises meetings at which its key projects are presented. The last of these took place in June on the expansion of the hydrogen sector across the territory. We are also taking very concrete action, for example by funding payments towards renovating dwellings and through a very proactive policy of reusing waste. At the 2015 Business Awards, four organisations in Valence Romans Sud RhôneAlpes were recognised. How are you supporting innovation in the Valence Romans employment catchment area?
© Morburre
The fifth Business Awards saw almost 500 people take part, rewarding remarka-
ble initiatives from companies located in the 51 communes of the conurbation. This event aims to showcase and encourage the spirit of enterprise, local endeavour and innovation in all its forms, but it also exists to promote links between our various economic actors. The conurbation places innovation at the core of its action to generate economic development, by playing an active part in the emergence of the following projects: n Talent city: the development of a centre for sound in Romans, linked to the centre for images at La Cartoucherie, is a priority project to enable new collaborative modes of working to be developed similar to fab labs and co-working spaces, for example. n The Généo incubator: the first incubator in Drôme-Ardèche is called Généo. It is located at the Technosite in Valence, and it has a pre-project role which is to help people with creative ideas have their concept approved and establish their business with the help of business professionals in all relevant areas of the set-up phase. n Social innovation: the conurbation continues to support and guide innovative initiatives that relate to employment, training, integration and reintegration, and considers social innovation as a lever for social and economic development.
“The Regional Air Energy Climate Plan includes measures to inform the population, as well as all actors in our area more widely.”
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n The digital transition: the conurbation has been very active in giving advice and guidance to companies in order to encourage them to integrate digital practices into their daily operations and give them a more competitive edge. This work has been carried in partnership with other actors, particularly the Digital Hub. n Research and enterprise: the Esynov online platform allows companies to benefit from skills and equipment provided by the Esisar Higher Institute of Engineering in the area of embedded systems, in a project that symbolises the bridges between the research domain and the marketplace. The conurbation makes a financial contribution to this tool, which is intended to be used by our companies. n Projects financed by the Single Interministerial Fund: collaborative research projects involving companies in our region can receive financial support from our intercommunal authority, where justified by the lever effect. This funding enables economic actors to become more competitive by focusing their strategy on this distinguishing factor.
Finally, the Economic Development Directorate works in a joined up manner with all actors involved in innovation, in order to find solutions to the difficulties companies face in this area n
ENTRETIEN | L’agglomération de Montélimar préserve ses richesses tout en favorisant son développement économique.
“Ce territoire comprend beaucoup de champs d’excellence” Quelle est l’importance de votre agglomération au sein du département ? Montélimar joue un rôle majeur pour le tourisme de la Drôme. Quand vous regardez l’espace de restitution de la grotte Chauvet, qui pour sa première année va dépasser les 400 000 visiteurs, c’est une réussite exceptionnelle pour tout le territoire ! Il en va de même pour l’attractivité de la Drôme provençale, du château de Grignan et de tous les sites emblématiques qui font cette destination touristique. Le patrimoine culturel et gastronomique est également un apport précieux de ce secteur. Je suis convaincu que le tourisme est un vecteur de développement très important qui le sera de plus en plus dans les années à venir.
“Notre rôle est de maintenir la confiance auprès des investisseurs.” L’activité agricole étant très importante dans le département de la Drôme, quelle est sa place dans votre agglomération ?
n relayer avec les consulaires et particulièrement avec la Chambre d’agriculture. Une pépinière d’entreprises pour le volet agricole va également être mise en place sur notre territoire. Quels sont les autres secteurs clés de Montélimar qui se développent à l’échelle départementale ? Le territoire comprend beaucoup de champs d’excellence : n le transport et la logistique : le département bénéficie de la plus grande société nationale de transport, le groupe Charles André dont le siège social se trouve à Montélimar. Nous avons aussi de grandes entreprises de logistique : le groupe Amazon par exemple, a choisi Montélimar pour s’y
installer et s’y développer. C’est donc un secteur clé sur lequel le territoire continue de miser ; n l’énergie : l’industrie nucléaire est très présente dans notre secteur. Il faut que nous puissions offrir des services et accompagner des entreprises dans ce domaine. Je suis aussi un fervent défenseur du développement des énergies renouvelables. Nous avons créé un laboratoire des énergies à Montélimar qui souhaite développer des filières de tout ce qui concerne les énergies vertes, l’efficacité énergétique et le déploiement de nouvelles technologies. Quels sont les futurs enjeux économiques pour les acteurs locaux ? L’essentiel, c’est d’être en capacité d’accueillir des investisseurs potentiels qui ont des projets. Nous sommes un territoire d’excellence dans plusieurs domaines. Notre rôle est de maintenir la confiance auprès du monde économique et des investisseurs en montrant de la détermination et une volonté à les accueillir. Pour se faire, il faut anticiper leurs besoins. Cela passe par du dialogue et de l’échange ; d’où la mise en place d’une maison de l‘économie par notre agglomération. Le rôle est aussi d’accompagner les investisseurs afin qu’ils fassent le choix de s’installer à Montélimar n
Nous avons mis en place une organisation qui permet l’accompagnement et le développement dans le domaine agricole. Une Maison de l’agriculture a été conçue avec pour objectif de :
Franck Reynier
n structurer les filières,
Député de la Drôme, Président de Montélimar-Sésame, maire de Montélimar
Propos recueillis par Valentine de Brye
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Hors-série 2016 | N°20 | La Drôme
Interview with: Franck Reynier, MP for Drôme, Chairman of Montélimar-Sésame, Mayor of Montélimar
“This territory includes many fields of excellence” A business incubator for agriculture will also be launched in our territory. What other key areas of Montélimar are developing at the departmental level? This territory includes many fields of excellence: n Transport and logistics: the department benefits from hosting the largest national transport company, Charles André group, whose registered office is in Montelimar. We also have large logistics companies: the Amazon group for example, chose Montélimar to settle and develop. It is therefore a key sector on which the territory continues to build.
“Our role is to maintain confidence in the world of business and investors by showing the determination and willingness to receive them.”
n Energy: the nuclear industry is very present in our sector. We need to be able to offer services and support for companies in this field. I am also a strong supporter of the development of renewable energy. We have created an energy laboratory in Montélimar, which aims to develop channels in every aspect of green energy, energy efficiency and the deployment of new technologies.
The metropolitan area of Montélimar maintains its wealth while promoting its economic development.
What are future economic challenges for local players?
What is the importance of your metropolitan area within the department? Montélimar plays a major role for tourism in the department* of Drôme. When you look at the restoration of the Chauvet Cave, which in its first year will exceed 400,000 visitors, you see an outstanding achievement for the whole territory! The same goes for the attractiveness of Drôme in Provence, the castle of Grignan and all the emblematic sites that make this a destination for tourists. The cultural and gastronomic heritage is also a valuable contri-
bution in this sector. I am convinced that tourism is a very important development vector and one that will be more and more so in the years to come. Agricultural activity is very important in the department of Drôme, what is its place in your metropolitan area? We have established an organisation to provide support and development in the agricultural sector. An Agriculture Centre has been setup for the purpose of: n structuring industry sectors, n liaising with consular representatives and particularly with the Chamber of agriculture.
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Basically, it is about being able to welcome potential investors who have projects. We are a territory of excellence in several areas. Our role is to maintain confidence in the world of business and investors by showing the determination and willingness to receive them. To do so, we must anticipate their needs. This happens through dialogue and exchange; hence the establishment of a Business Centre in our agglomeration. Our role is also to support investors so that they make the choice to settle in Montélimar n
CHAPITRE 1
© Francis Rey
UNE éCONOMIE à MULTIPLEs fACETTEs / A MULTIfACETED ECONOMy
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Hors-série 2016 | N°20 | La Drôme
ENTRETIEN | La Drôme cultive son goût de la diversité et de l’excellence : depuis longtemps, ce territoire se développe sur un secteur de pointe, la sous-traitance industrielle de haut de gamme.
Le haut de gamme : un nouvel atout économique pour la Drôme Dans quelle mesure la problématique environnementale rentre-t’elle en compte dans le département de la Drôme ? Elle rentre en compte de façon obligatoire dans le respect de la règlementation, c’est un point contraignant certes, mais incontournable et qui évolue en permanence de façon légitime. Aujourd’hui, toutes les entreprises ont vocation à respecter la réglementation environnementale. Nous sommes le 1er département bio de France, les entrepreneurs de la Drôme ont donc un état d’esprit plus particulièrement soucieux de l’environnement, de façon légitime et sincère. Y a t’il d’autres secteurs qui tendent à se développer ?
développée qui fait que, depuis 30 ans, nous tenons le 1er salon provincial dédié à cette activité industrielle, qui réunit chaque année 350 exposants. C’est aussi le département dans lequel les plus grands maroquiniers de luxe français sont majoritairement installés. Et quels sont vos projets futurs pour le développement économique du département ? Nos projets consulaires sont d’abord d’accompagner les entreprises qui sont déjà en place mais nous travaillons avec d’autres services du département pour développer les entreprises de la Drôme. Nous ne sommes donc pas seul en charge d’initier des mutations économiques profondes.
La Drôme est un territoire extrêmement polyvalent à forte production agricole mais c’est aussi un département de sous-traitance industrielle fine, c’est-à-dire de très haut de gamme. Il y a une habilité manuelle et une conscience du produit bien fait qui se sont traduites par une quantité d’entreprises spécialisées dans la fabrication de pièces extrêmement précises à créer : par exemple le cœur artificiel.
Il serait par ailleurs bien arrogant de dire qu’il existe une recette miracle pour faire avancer et progresser notre département sur son développement économique. Nous sommes en recherche constante de l’amélioration de la qualité de notre production car aujourd’hui comme partout dans le monde, la vraie valeur ajoutée est dans la niche industrielle du haute de gamme. Comment communiquez-vous sur vos valeurs à travers le département ? Nous communiquons d’abord à l’intérieur de la Drôme et nous travaillons sur le développement de la recherche de l’excellence de nos industriels. C’est du travail de formation, de communication, de lobbying et de mise en réseau des opérateurs entre eux. Nous avons développé un outil informatique qui permet, par communauté d’intérêt professionnel, de mettre les opérateurs en réseau. Cet outil comprend aujourd’hui plusieurs milliers d’adhérents ; c’est un système payant et qui incite nos professionnels à travailler entre eux. C’est aussi une façon de se rendre compte que son voisin n’est pas forcément un concurrent mais qu’il peut aussi être son fournisseur n Propos recueillis par Valentine de Brye
Que cela vous apporte t’il en matière économique ?
Joël Roques Cela apporte une activité industrielle de sous-traitance de pointe extrêmement 18 | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | Les dossiers Territoires
Président de la Chambre du Commerce et d’Industrie de la Drôme
Interview with: Joël Roques, MP for Drôme, Chairman of the Chamber of Commerce and Industry of Drôme
The high end: a new economic asset for Drôme Drôme cultivates its taste for diversity and excellence: for a long time this territory has been developing through a cutting edge sector: highend industrial subcontracting.
What is your objective for employment in the department of Drôme? They are mandatory in terms of compliance with regulations, it is a limitation of course, but essential, and constantly evolving in a legitimate manner. Today, all companies are mandated to comply with environmental regulations. We are the number one organic department in France, Drôme entrepreneurs therefore are particularly conscious of the environment, in a legitimate and sincere manner. Are other sectors seeing a development trend? Drôme is an extremely versatile area with strong agricultural production but is also a department of high-end industrial subcontracting, meaning very high quality. There is manual skill and an awareness of the well-made product that has resulted in a number of companies specialising in the manufacturing of parts that require extreme accuracy to create: for example artificial hearts. How does the economy benefit from it? It entails the outsourcing of highly developed advanced industrial activity. This has resulted in the fact that, for 30 years, we have hosted the number one provincial trade fair dedicated to this industrial activity, bringing together 350 exhibitors each year. It is also the department in which the
“We have developed a software tool that allows to set up networks of operators by community of professional interest.”
greatest French luxury leather goods companies are based. And what are your future plans for the economic development of the department? Our consular projects are firstly to assist companies that are already here, but we are also working with other departmental services to develop businesses in Drôme. We are therefore not alone in charge of initiating profound economic change. It would indeed be rather arrogant to say that there is a recipe to make our department advance and progress in its economic development. We are engaged in a constant search to improve the quality of our production because now, as is true worldwide, the real added
value is in the high-end industrial niche. How do you communicate your values throughout the department? We communicate initially within Drôme and we are working to develop the excellence of our industrial research. This is a matter of training, communication, lobbying and setting up networks between operators. We have developed a software tool that allows to set up networks of operators by community of professional interest. This tool now includes several thousand members; it is a system that pays off and encourages our professionals to work together. It is also a way of realising that one's neighbour is not necessarily a competitor but may also be a supplier n
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Hors-série 2016 | N°20 | La Drôme
ENTRETIEN | La Drôme accompagne ses entreprises, soutient l’emploi et développe ses PME à l’échelle internationale.
“Notre objectif, c’est le plein emploi” Quel est votre objectif en termes d’emploi pour le département de la Drôme ? L’objectif de tous c’est le plein emploi. Nous souhaitons un taux de chômage autour de 5 % pour le département. Pour y parvenir, il faut réussir à insuffler l’esprit d’entreprenariat à un plus grand nombre. Des moyens financiers et humains ainsi que des perspectives à moyen terme doivent être mis en place, de façon à ce que les futurs entrepreneurs puissent anticiper et programmer la création d’une entreprise. Ce qui peut être atteint si les réformes nécessaires sont mises en œuvre : simplification, coût du travail et stabilité des réglementations. Dans quelle mesure apportez-vous votre soutien aux entreprises drômoises ? Pour les aider, je vais régulièrement voir les élus. Le but étant de travailler main dans la main. Il faut que les gens puissent avoir confiance en leurs ambitions et qu’ils sachent dans quelles directions ils peuvent aller pour aboutir à leurs projets. Nous avons aussi la possibilité de tout mettre en œuvre pour les aider à recruter, à lever des Fonds, à se repositionner sur leur secteur d’activité sans oublier notre assistance personnalisée sur tous les dossiers.
n l’industrie aéronautique, qui est un domaine très porteur dans la Drôme. Nous avons fabriqué de nombreux avions, que ce soit pour l’armée ou pour le civil, et de nombreuses petites industries de sous-traitance œuvrent dans ce secteur ; n le nucléaire : malgré des divergences à ce sujet, le nucléaire reste important pour le département. Nombre de nos entreprises travaillent aujourd’hui pour son développement. ; n la métallurgie : des sociétés de la région Rhône-Alpes se sont spécialisées dans ce domaine, (par exemple la traçabilité) principalement sur la Drôme et l’Ardèche ; n la logistique : la Drôme est un département qui comprend de très nombreuses entreprises de transport. Nous sommes dans une zone de passage avec l’autoroute A7, les voies ferrées, la voie fluviale sur le Rhône… Tout cela donne à la logistique une place forte dans le développement économique du territoire.
Quelles sont vos ambitions pour ces secteurs en développement ? L ‘exemple le plus évident de toutes nos ambitions, c’est l’ouverture du pôle Ecotox. Cette plateforme actuellement en construction est un véritable projet de territoire. Il s’agit d’un espace de recherches et d’expertises en toxicologie environnementale et éco-toxicologie. Son but est de mesurer l’impact de substances toxiques sur la santé de l’homme et l’environnement. Pour le département, c’est un développement intéressant tant au niveau européen que mondial. Le bâtiment devrait être mis en place courant 2020, mais le pôle est déjà efficient avec une embauche de 80 à 100 ingénieurs. Nous voulons que cet espace devienne la lumière qui éclaire la Drôme. Le département de la Drôme a-t’il des ambitions internationales dans certains secteurs ? Bien sûr que nous avons des ambitions à l’échelle internationale et de nombreuses industries travaillent dans ce sens ! Aujourd’hui, près de 51 % des entreprises drômoises s’exportent dans l’Union Européenne et certaines même à l’échelle nationale n Propos recueillis par Valentine de Brye
Quels sont les secteurs mis en exergue dans le département ? Nous sommes le 1er département de produits bio de France, ce qui représente une force et une visibilité supplémentaire mais nous avons des secteurs d’activité très dynamiques : 22 | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | Les dossiers Territoires
Fréderic Reynier Président du MEDEF de la Drôme Ardèche
Interview with: Frédéric Reynier, MP for Drôme, President of MEDEF (Movement of the Enterprises of France) for Drôme Ardèche
© goodluz - Fotolia.com
“Our objective is to reach full employment” n metalworking: some companies in the Rhône-Alpes region have become specialised in this field (e.g. in traceability), mainly in Drôme and Ardèche; n logistics: the department of Drôme is home to a very large number of transportation companies. We are situated in a transit zone, with the A7 motorway, rail routes, and the waterway on the Rhône, etc. All of this means logistics plays a strong role in the economic development of the territory.
“We would like to see unemployment at around 5% for the department.” “Today, close to 51% of companies in Drôme export to the EU, and some even export country to country.”
Drôme offers guidance to its companies and is supporting employment, as well as developing its SMEs internationally.
What is your objective for employment in the department of Drôme? The objective for everyone is full employment. We would like to see unemployment at around 5% for the department. To achieve this, we must ensure that a larger number of people are instilled with a spirit of entrepreneurship. Human and financial resources and prospects for the medium term must be put into place so that future entrepreneurs can envisage setting up a company and make plans to do so. This can be done if the reforms needed – simplifications, employment costs and regulatory stability – are introduced. How much support are you offering companies in Drôme? I meet elected representatives regularly in order to offer this support, with the aim of
working very closely together. People must be able to have confidence in their ambitions and know which avenues are open to them in order to realise their projects. We can also do all we can to help them recruit staff, raise finance, or reposition themselves in their business sector. Finally, we can also offer personalised assistance in every area. Which sectors are particularly prominent in this department? We are the principal producer of organic products in the country, which gives us added strength and visibility. We also have very dynamic business sectors such as: n the aviation industry, which is a very promising sector in Drôme. We have manufactured many aeroplanes for both civil and military use, and numerous small subcontractors are working in this field; n the nuclear industry. Despite differences of opinion on the subject, this remains an important industry for the department. Today, a number of our companies are working to develop it further;
What are your ambitions for these developing sectors? The most obvious example of all of our ambitions is the opening of the Ecotox hub. This centre, currently under construction, is a project for the entire territory. It is a site for research and expertise in environmental toxicology and ecotoxicology which exists to measure the impact of toxic substances on human health and the environment. For the department, it is an interesting development at European level, as well as globally. The building should be ready during 2020, but the centre is already running, with between 80 and 100 engineers recruited. We would like this site to be the light that illuminates Drôme. Does Drôme have international ambitions in certain sectors? Yes, of course we have ambitions internationally, and many industries are already heading in this direction! Today, close to 51% of companies in Drôme export to the EU, and some even export country to country n
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Hors-série 2016 | N°20 | La Drôme
ENTRETIEN | Avec ses nombreuses missions (représenter, promouvoir et coordonner les entreprises artisanales), la Chambre Régionale de Métiers et de l’Artisanat de la Drôme développe et met en œuvre tous les moyens pouvant garantir leur succès.
La CMA garantit le succès des entreprises artisanales de la Drôme De quelle façon participez-vous au développement local ? Le développement local vise à accroître la capacité de la collectivité à s’adapter au changement, encourager et appuyer l’entrepreneuriat. C’est une voie de redynamisation économique des territoires, à laquelle la TPE peut contribuer de façon déterminante. Il passe par la création d’activités économiques, d’emplois et de richesses échangés sur le marché.
“L’industrie agroalimentaire est moteur sur ce département.”
Au-delà d’opérations collectives et partenariales, nous proposons une offre de services personnalisés au modèle économique des TPE. En effet, notre travail au quotidien est : n d’accompagner l’entreprise afin de lui permettre d’évoluer et donc de se développer et de créer de la richesse et des emplois ; n de permettre la transmission des savoirfaire et du maintient des activités et des emplois. L’industrie et le tertiaire sont des secteurs clés de la Drôme, de quelle façon exploitez-vous ces deux secteurs ? La Drôme est spécifique par sa diversité
L’Artisanat est au centre de ce développement, c’est pourquoi la CMA de la Drôme participe à la dynamisation du tissu économique de notre territoire, dont profite bien entendu le secteur artisanal, notamment par des opérations financées par l’Etat au travers du FISAC (Fonds d’Intervention pour les Services, l’Artisanat et le Commerce). Nous sommes de plus en plus associés à un travail collectif sur les territoires afin d’évaluer les besoins des entreprises mais aussi les pistes de développement possibles pour ces dernières, afin de proposer des méthodes d’accompagnement. 26 | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | Les dossiers Territoires
de paysages et de terroirs à laquelle s’associe naturellement une richesse agricole et gastronomique, permettant d’afficher 15 IGP et 20 AOC, des ravioles en passant par le nougat, les truffes ou les différents crus viticoles. Mosaïque de filières traditionnelles (cuir, la métallurgie et le bois), ou plus récentes (aéronautique), la Drôme industrielle a toujours montré une capacité d’adaptation aux aléas conjoncturels et aux évolutions technologiques. Sa diversité a permis de développer certains pans de l’industrie, notamment l’agroalimentaire mais également l’économie de proximité. L’industrie agroalimentaire est moteur sur ce département, elle tire les métiers de bouche traditionnels vers une évolution positive de nos professions : développement de nouveaux produits et de nouvelles formes de commercialisation telles que les achats sur site internet, le drive ou encore le développement à l’export. La CMA essaye de travailler aux côtés du secteur pour identifier les opportunités, les menaces et les solutions possibles. Concernant le tertiaire, nous travaillons pour améliorer la création de valeur sur le champ de l’économie de proximité. Les en-
Laurent Serre Président de la Chambre de Métiers et de l’Artisanat de la Drôme
treprises artisanales sont par nature sur les territoires et notamment sur le secteur rural. L’évolution des modes de consommation et le vieillissement de la population crée de nouveaux marchés : développement d’offres à domicile : coiffure, soins des personnes, livraisons de biens mais aussi rapprochement avec le secteur du tourisme : offre de visites Route des Savoir-faire, restauration de patrimoine etc..
“La CMA de la Drôme participe à la dynamisation du tissu économique de notre territoire.” La CMA essaye de travailler aux côtés du secteur pour identifier les opportunités, les menaces, et les solutions possibles.
En cette période de crise économique, comment la CMA va-t-elle maintenir et favoriser le domaine de l’Artisanat ?
n le développement d’une offre de formation adaptée aux besoins des TPE ;
La CMA permet le maintien de ce secteur en se développant de plusieurs manières :
n la représentation de ce secteur auprès du territoire et veiller à ce qu’il soit pris en compte par les projets de collectivités ;
n proposer des accompagnements adaptés au contexte de la TPE (manque de temps, de prise de recul) mais aussi en adéquation avec la réalité économique n
n le Salon de l’Artisanat ;
n conforter le parcours de la création d’en-
Propos recueillis par Valentine de Brye
treprise et accompagner l’innovation ;
La diversité de l’artisanat dans la Drôme a permis de développer certains pans de l’industrie, notamment l’agroalimentaire mais également l’économie de proximité.
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Hors-série 2016 | N°20 | La Drôme
Interview with: Laurent Serre, President of the Drôme Chamber of Trades and Artisans
© Service communication de la Mairie de Nyons
The Chamber of Trades and Artisans ensures the success of the artisans of Drôme ment via the FISAC (Intervention Fund for Services, Artisans and Trade). This naturally benefits our artisans and skilled traders. We are increasingly involved in a collaborative effort across Drôme designed to assess the needs of companies and identify ways in which they can develop, so that we can propose forms of support. Aside from the activities we undertake with businesses, we offer services customised to the economic model of very small companies. This is what we do on a daily basis, in fact: n We support the company so that it can move forward and develop, creating jobs and wealth; “Local development aims to increase the ability of the local area to adapt to change, as well as encourage and support entrepreneurship.”
The Drôme Regional Chamber of Trades and Artisans has numerous responsibilities which are to represent, promote and coordinate businesses based on skills and crafts, and the Chamber is developing and employing all means possible to ensure they succeed.
Could you explain how you are participating in development at local level? Local development aims to increase the ability of the local area to adapt to change, as well as encourage and support entrepreneurship. It is a way of redynamising the local economies, and the smallest companies can make a decisive contribution to the process. This development means creating economic activity, jobs and wealth traded in the marketplace. Craftsmanship is at the heart of this development, which is why the Chamber in Drôme plays a part in energising the economic fabric of our department, particularly through activities funded by the govern-
n We facilitate the transmission of knowhow and the means to maintain business and jobs.
Industry and services are key sectors for Drôme. How are you capitalising on these? A particularity of Drôme is its diversity of land and soil, which goes hand in hand with a richness of gastronomic and agricultural produce. Thus we have 15 products labelled “Protected Geographical Indication” and 20 “Protected Designation of Origin” products covering everything from ravioli to nougat, truffles and various vintages of wine. The department is a patchwork of traditional industries such as leather, metalworking or wood and more recent additions such as aviation, and its industry has always shown itself able to adjust to changes in the economic climate and adapt to new technologies. Its diversity has enabled development in certain sections of industry, in particular food production and processing, as well as local goods and services. Food production and processing is a driving force in Drôme, guiding our traditional food-based trades towards positive developments in the professions: new pro-
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ducts and new ways of selling them, e.g ordering from websites, drive-through/pickup services, and even the development of exports. The Chamber of Trades and Artisans tries to work alongside a particular sector to identify opportunities as well as risks, and potential solutions. With regard to services, we are working to improve the creation of value in the local economy. Skilled tradespeople are by their nature on the ground, particularly where rural activities are concerned. Developments in modes of consumption and an ageing population are creating new markets for an expansion in domestic services such as hairdressing, personal care and home delivery services while also creating links with tourism, e.g. “les Routes des Savoir-Faire” and traditional gastronomy visits.
How can the Chamber maintain and promote the skilled trades and crafts sector during this period of economic crisis? The Chamber will be able to maintain this sector by developing the work it does in several ways: n Organising the artisan trade fair; n Developing training programmes suited to the needs of the smallest companies; n Representing this sector at regional level and ensuring it is factored into regional authority plans; n Strengthening the new business pathway and supporting innovation; n Offering guidance which is appropriate for the context in which very small companies operate (lack of time and assessment from a distance) while also taking account of economic realities n
ENTRETIEN | Auprès de ses habitants comme de ses territoires, la vocation d’un Conseil départemental est de niveler les inégalités, effacer les discriminations et les handicaps géographiques en tous genres.
La Drôme pour tous
C’est dans le rapport territoire/population que se situe la disparité. D’un côté, la vallée du Rhône et sa plaine concentrent sur un tiers du département les deux tiers de la population et une activité économique dense. L’arrière-pays, zone de montagnes, de forêts et de grands espaces naturels, équivaut au deux tiers du territoire pour un tiers de population. Cette répartition est similaire à celles des autres départements de Rhône-Alpes, comme par exemple Grenoble et le sud Isère. Quels sont les problèmes posés par un territoire contrasté et quelles solutions sont apportées par le Conseil Départemental ? Le Département a mis en place différentes politiques d’aménagement pour être aux côtés de ses territoires, pour les rendre accessibles et attractifs. Le Conseil départemental s’est ainsi engagé dans l’aménagement numérique des territoires à travers le projet ADN (Ardèche Drôme Numérique) dont l’objectif est d’apporter la fibre optique jusqu’à chez l’habitant. Il soutient la création d’emplois en milieu rural, accompagne le développement de pôles de compétences locales (viticulture à Die, plantes aromatiques à Nyons), poursuit son soutien aux secteurs économiques autorisés par la loi NOTRe : agroalimentaire, filière bois et agriculture. Compte-tenu de ses paysages variés et de la qualité de son terroir, le tourisme reste une valeur sûre et particulièrement porteuse. La
Drôme est un département riche de ses paysages, de son terroir et de ses savoirfaire. Une terre où la qualité de vie est une valeur essentielle.
Enfin, un schéma départemental cyclable permet de développer des parcours en mode doux, irriguant l’ensemble des cantons.
“Le Département est très attentif à la bonne accessibilité de tous ses territoires.”
Mais l’accessibilité, c’est aussi l’accès à un service public de qualité et de proximité. 31 centres d’exploitation départementaux, 30 centres médico-sociaux et 36 collèges maillent l’ensemble du territoire. Qu’est-ce que l’aide aux communes ? En quoi consiste-t-elle ? (subventions, aménagements et services développés par le Conseil départemental, etc.) ? Sur quels critères est-elle proposée ?
Le Département est très attentif à la bonne accessibilité de tous ses territoires. Il s’y emploie par le développement d’itinéraires transversaux est/ouest, d’un réseau de transport interurbain qui intègre des lignes régulières, des transports scolaires et du transport à la demande. La Direction des déplacements du Département intervient fortement en matière de sécurité et de fluidité du trafic, notamment lors de la période hivernale. La mise en place d’unités sectorisées permet d’être réactif et au plus près des spécificités de chaque territoire, comme par exemple pour les zones de montagne.
Bien que l’aide aux communes ne soit pas une compétence “obligatoire” des Départements, elle s’inscrit résolument dans une politique volontariste du Conseil départemental de la Drôme. Et la récente loi NOTRe nous autorise à la poursuivre. A travers cette politique, le Département assure son rôle de péréquation en direction des petites communes. Ce qui permet aux habitants de continuer “à vivre au pays ”. © Claire Matras
Pouvez-vous illustrer le degré de déséquilibre territorial dans le département de la Drôme ? A-t-il des équivalents en RhôneAlpes et en France ?
La Drôme apporte son soutien aux projets des communes urbaines ou des groupements de communes. Les villes n’ont pas été oubliées par ce dispositif et bénéficient d’un accompagnement spécifique sur des opérations plus lourdes. Il s’agit d’un des axes forts de la politique départementale : 25,8 millions d’euros d’investissement en 2016.
Marie-Pierre Mouton 1ère Vice-présidente du Conseil départemental de la Drôme chargée de l’aménagement du territoire et des aides aux communes
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L’aide aux territoires a vocation à accompagner les communes dans la réalisation de leurs investissements : aménagement des communes (voirie, abribus, assainissement, sécurité routière, logements, sauvegarde, restauration du patrimoine bâti et culturel, équipements culturels et sportifs, bâtiments publics (mairies, écoles...), eau et assainissement, social et santé (maisons de retraite publiques, crèches, maisons de santé pluridisciplinaires...).
“Une terre où la qualité de vie est une valeur essentielle.” L’aide financière du Département est allouée sur un principe d’équité, de dialogue et sur la base de critères spécifiques aux communes permettant de comparer leur taille (population), leur niveau de richesse (potentiel financier), et l’effort de mobilisation de leurs ressources (effort fiscal). Ré-
© Wikipedia commons
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L’aide financière du Département est allouée sur un principe d’équité.
cemment, le Département de la Drôme a structuré son aide pour apporter une réponse aux besoins techniques des communes et intercommunalités dans les domaines de la voirie, de l’eau, de l’assainissement, des ouvrages, du numérique, etc… en proposant un bouquet de services d’ingénierie publique. En 2016, le Département de la Drôme
a réformé ses règlements d’aide aux communes afin de s’adapter à la nouvelle réforme territoriale qui redessine les contours des cantons. L’esprit reste le même : souplesse, équité, prise en compte de la ruralité et concertation à l’échelle des cantons et des intercommunalités n Propos recueillis par Olivier Sourd
Fondée en 1989, Contact Electricité est une entreprise spécialisée dans l’électricité en bâtiment tertiaire et industriel, basée à Crest près de Valence en plein cœur de la Bio Vallée.
Un entretien avec Hervé Dufêtre, Gérant de l’entreprise Contact électricité Pouvez vous nous définir vos différentes missions et votre équipe au sein de l’établissement ? Ma mission se divise en plusieurs activités : Ma fonction première concerne la partie commerciale et le relationnel client. Le suivi du chantier. Le reste du temps se partage entre RH, fournisseurs ext … L’équipe au sein de l’établissement est composée de : 15 personnes travaillant sur les chantiers chargés d’installer l’électricité, le courant faible et la climatisation de bâtiments tertiaires et industriels ; 2 chargés d’affaires ; 2 personnes exerçant au bureau d’étude. A quel type de clientèle vous adressez-vous ? Notre clientèle est composée à 50 % de marchés publics, 30 % de marchés privés et d’investisseurs industriels et à 20 % de particuliers indépendants. Nous sommes présents sur les marchés que proposent le Conseil départemental mais aussi quelques grandes sociétés tels que France Télécom, Peugeot, Chausson matériaux, la Poste ou encore les jardineries Delbard.
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Quelles prestations proposez vous à vos clients? En plus de nos compétences en courants forts et faibles, notre force se situe aussi sur le marché de la climatisation. Le courant faible se divise en plusieurs secteurs : nous sommes experts dans le domaine informatique y compris le raccordement de fibres optiques. Des installations d’alarmes incendies de Type 1 à 4 sont également réalisées par notre entreprise. Le reste de nos compétences se partage entre l’interphonie, alarme intrusion, sono… Quels sont vos différents projets et ambitions ? Je souhaite pérenniser mon chiffre d’affaire afin de maintenir les 20 salariés de l’entreprise. Pour cela, il me faut développer la partie climatisation par de la formation notamment. J‘aspire également à réduire la partie marché public qui est trop aléatoire en faveur d’un marché privé plus rentable.
Contact : Rue Gustave Eiffel 26400 Crest Tél. : 04 75 25 66 60 E-mail : herve-contact@orange.fr www.contact-electricite.fr
Publi-rédactionnel
Contact Electricité : une entreprise aux forces multiples
Interview with: Marie-Pierre Mouton, 1st vice-president of the Drôme departmental council responsible for territorial planning and municipal assistance
A Drôme that works for all In serving its inhabitants and its territory, the duty of a departmental council is to remove inequalities and eliminate all kinds of discrimination and obstacles that may affect the different geographical areas.
Can you illustrate the extent of the regional imbalance that exists in the department of Drôme? Does this problem exist to the same degree elsewhere in RhôneAlpes or in France? The disparity exists in the land to population ratio. On one hand, two thirds of the population and an area of dense economic activity are concentrated within the Rhône Valley and its plains, which cover one third of the department. Then the remaining third of the population is spread across two thirds of the land, which is made up of mountains, forests and large natural spaces. This distribution is similar to that found in the other departments of the Rhône-Alpes region (see map 3), for example in places such as Grenoble and south Isère. Which kinds of problems arise in a region with such an apparent contrast, and what is the departmental council doing to alleviate them? The department has implemented a range of planning policies in support of its different areas to ensure they are both attractive and accessible. So the departmental council has forged ahead with the digital rollout via the DAD project (Drôme Ardèche Digital), which aims to bring fibre optic technology into people’s homes. This network supports job creation in rural areas and is an important factor in the development of local skills clusters (viticulture at Die, and aromatic plants at Nyons). It also continues
to support the economic sectors eligible under the NOTRE law (new French territorial organisation law), which are food production and processing, and the wood and farming industries. Given its varied landscapes and the qualities of its land, tourism remains solid and is showing particular promise for the future. Drôme is enriched by its land, scenery and skills. Here, quality of life is an essential value. The department pays special attention to ensuring good access to all areas, doing so by developing east/west routes across the department, an intercity transport network that integrates regular routes, as well as school transport and transport on demand. The department’s travel directorate plays a strong role in maintaining safety and keeping traffic moving, particularly during the winter months. Sectorbased units have been set up, and these allow us to react quickly and as closely as possible to the specific needs of each area, e.g. mountainous zones. Finally, a departmental cycle programme is developing non-motorised transport routes serving all of our cantons. But accessibility also means access to high-quality, local public services. Criss-crossing our land are 31 departmental operations centres, 30 socio-medical centres, and 36 lower secondary schools. What is “municipal assistance”? What does it entail? (Subsidies, development action and services provided by the departmental council, etc.) Which criteria must be met to receive it? Although municipal assistance is not among the mandatory powers assigned to the departments, it sits firmly within our departmental council’s proactive policy. And the recent NOTRE law allows us to continue in this vein. This policy allows the department to fulfil its role of placing smaller municipalities
on an equal footing. And this allows residents to continue to “be part of the country”*. Drôme gives its support to urban and semi-urban areas and groups of municipalities. Larger towns/cities have not been forgotten either, as they benefit from particular assistance for more significant endeavours. This is one of the key strands of departmental policy, accounting for 25.8m euros of investment in 2016. “Municipal assistance” exists to support the municipalities to see their investments materialise. These may concern planning (public roads, bus shelters, cleaning, road safety, housing, safeguarding, restoration of cultural and architectural heritage, sporting and cultural facilities, and public buildings such as town halls and schools), or concern water and sanitation or social and health services (state-run retirement homes, childcare centres, multidisciplinary health centres, etc.) Financial assistance from the department is allocated based on equity, dialogue, and criteria specific to the municipalities which make it possible to compare their size (population), wealth (financial potential) and the extent to which resources are mobilised (fiscal effort). The department of Drôme recently created a structure for this assistance in order to meet the technical needs of the communes (municipalities) and intercommunal authorities in relation to public highways, water, sanitation, public works, digital technology, and so on, offering them a package of public engineering services. In 2016, Drôme reformed its regulations governing municipal assistance in order to adapt to the land reform law which reset the boundaries of the cantons. But the same spirit remains: flexibility, equity, attention to rural concerns and consultation with our local cantons and intercommunal authoritie n
* “Volem viure al païs” (or in French “Nous voulons vivre au pays”) is an expression in the Occitan language adopted by those who felt left behind by development and wanted a stake in the homeland. It has become a slogan associated with this region of the country.
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Hors-série 2016 | N°20 | La Drôme
ENTRETIEN | Pas d’augmentation de la fiscalité, maîtrise des dépenses de fonctionnement, solidarité sociale et territoriale, investissements pour relancer l’économie et soutenir l’emploi : le budget 2016 fixe les priorités et orientations de l’action départementale.
778 400 000 € mobilisés pour la Drôme et les Drômois
Il faut tout d’abord préciser le contexte particulièrement contraint dans lequel ce budget a été préparé : poursuite de la baisse des aides de l’État, augmentation continue des dépenses sociales obligatoires, entrée en vigueur de la loi NOTRe qui réorganise les compétences du Département. Face à cette réalité de baisse des recettes et de hausse des dépenses, une gestion rigoureuse et la maîtrise de nos dépenses de fonctionnement s’imposaient. Quelle stratégie avez-vous adopté ? Le président Labaune a fixé quatre axes prioritaires : n pas d’augmentation de la fiscalité départementale (le taux du foncier bâti reste fixé à 15,51 %) ;
lions d’euros), maintien d’un haut niveau d’investissement, tout en maîtrisant la dette (avec 259 € par habitant, contre une moyenne nationale de 505 €, la Drôme émarge au 11ème rang des Départements les moins endettés).
les bénéficiaires du RSA, un nouveau dispositif d’accompagnement pour un retour vers l’emploi a été mis en place, via l’encouragement au bénévolat au sein des associations drômoises avec obtention d’une validation d’activité. La lutte contre la désertification médicale des territoires ruraux pour un accès aux soins de santé pour tous fait également partie des priorités départementales.
Quelle est la part des Solidarités dans le budget départemental ? Toutes confondues, les politiques sociales représentent 65 % des dépenses totales de fonctionnement du Département de la Drôme, dont 43 % consacrés aux aides individuelles de solidarité (RSA 21 %, APA 17 %, PCH 5 %).
Et la solidarité avec les territoires ? Le Département a vocation d’accompagner les territoires dans leur développement.
Enfants, personnes âgées, handicapées, en insertion, font l’objet d’une attention renforcée de la collectivité afin que chacun puisse bénéficier de l’aide la plus appropriée à sa situation personnelle. Pour
n maintien d’un niveau d’investissement élevé pour relancer l’économie et soutenir l’emploi local ; n solidarité envers les Drômois les plus fragilisés ; n poursuite du soutien du développement des territoires. Ensuite, nous avons fait le choix d’une stratégie réaliste et responsable : maîtrise rigoureuse de nos dépenses de fonctionnement (pas plus de 1 % d’augmentation par an), maintien de l’autofinancement afin de pouvoir continuer à aider les communes et les tiers, recours à l’emprunt limité (50 mil32 | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | Les dossiers Territoires
© Claire Matras
Comment se présente le budget 2016 ?
Solidarité, proximité, concertation et cohérence guident cette politique. Le Département maintient sa politique d’accompagnement aux projets structurants des communes et des agglomérations notamment dans le cadre d’un nouveau règlement d’aides aux territoires. Globalement 30 millions d’euros sont consacrés au soutien financier des collectivités. Il participe également à des actions concernant des projets de gestion de l’eau, de logement et de développement rural… Pour vous donner un ordre d’idées, le Département a prévu de consacrer 66,5 millions d’euros aux dépenses d’équipement direct (routes départementales, bâtiments départementaux dont collèges et gymnases...) n Propos recueillis par Olivier Sourd
Jacques Ladegaillerie 2ème Vice-président du Conseil départemental de la Drôme, chargé des finances, du personnel et de l’administration générale
Interview with: Jacques Ladegaillerie, 2nd vice-president of the Drôme departmental council responsible for finance, personnel and general management
Taxes frozen, operating costs under control, solidarity towards the population and the localities, investment to boost the economy and promote jobs: the 2016 budget lays out the department’s priorities and policy direction.
© Francis Rey
Drôme set to spend €778,400,000 on behalf of its citizens
How does Drôme’s budget for 2016 look? First of all, we need to specify the particularly restricted context in which this budget was produced, with grants from national government that continue to fall, obligatory social spending that continues to rise, and the entry into force of the NOTRe law (new French territorial reorganisation law) which has reshaped the responsibilities of the department. In this reality of lower revenue and higher costs, it was necessary to impose rigorous management and control our operating costs. Can you describe the strategy you have adopted? President Labaune has set four priorities: n no local government tax rises (the rate on developed land will remain at 15.51%); n high levels of investment to be maintained in order to boost the economy and support local jobs; n assistance for the most vulnerable people in Drôme; n continued support for the development of our territories.
Furthermore, we have decided on a realistic and responsible strategy, which involves rigorously controlling our opera-
“Also among the department’s priorities is action to tackle the increasing shortage of doctors in rural areas, in order to ensure that everyone has access to healthcare.”
ting expenditure (annual increases of no more than 1%), maintaining our self-financing capacity in order to continue to support the municipalities and other parties, a cap on borrowing of 50m euros, and maintaining high levels of investment while controlling debt (with per capita debt of €259 compared to the national average of €505, Drôme is among the departments with the least debt, in 11th position). What proportion of the department’s budget is devoted to welfare spending? Spending on all forms of social assistance combined accounts for 65% of Drôme’s total operating costs, of which 43% is spent on benefits paid to individuals (the Revenu de Solidarité Active – income support – 21%; the Allocation Personnalisée d’Autonomie – Personal Independence Payment – 17%; the Prestation de Compensation du Handicap – Compensation for Disability – 5%). The authority pays special attention to children, older and disabled people, and those re-entering society so that every person receives the most appropriate form of support for their personal circumstances. A new scheme to help those in receipt of RSA return to work is now in place;
this encourages them to carry out voluntary work with a charity or association in Drôme and obtain state-approved work experience on their CV. Also among the department’s priorities is action to tackle the increasing shortage of doctors in rural areas, in order to ensure that everyone has access to healthcare. What about solidarity towards the local areas and regions? The role of the department is to act in support of the local territories as they develop, and the principles that guide this policy are consultation, coherence, solidarity and proximity. The department is maintaining its policy of supporting key development projects in both smaller towns and larger conurbations, especially under the new regulations governing funding for local areas. Overall, we spend 30m euros on financial support to our local communities. The department is also involved in projects in areas such as water management, housing and rural development, etc. To give you an idea, it has earmarked 66.5m euros for amenities on the ground such as departmental roads and buildings, including schools, sports facilities, and so on n
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Hors-série 2016 | N°20 | La Drôme
ENTRETIEN | La Drôme arbore fièrement sa place de département leader dans la filière bio et compte bien en développer le potentiel.
“Plus d’un million d’euros pour la filière bio”
Historiquement, le département de la Drôme s’est engagé en faveur du développement de l’agriculture biologique sur son territoire. Le succès de cette stratégie réside avant tout dans la construction de partenariats entre les représentants de professionnels et : n les organisations locales comme la Chambre d’Agriculture de la Drôme, l’Agribio Drôme... n les structures régionales comme Bio Convergence, Organic Cluster… n les acteurs de la formation enseignement agricole, supérieure, et de la recherche et de l’expérimentation tel que l’INRA, la ferme expérimentale d’Etoile-sur-Rhône…
Le Département consacre chaque année trois millions d’euros à sa politique agricole et plus d’un million d’euros pour soutenir et encourager la filière bio. Son plan d’action vise à développer la production locale et bio ; à favoriser le partage d’expérience ; à organiser la filière et à élargir la demande de produits bio. Le Département verse des aides aux agriculteurs, aux entreprises et aux associations et soutient des projets de recherche et d’expérimentation. Il permet également à chaque jeune Drômois de manger bio dans les cantines de ses collèges.
des 1 000 producteurs certifiés, et la troisième place en surface absolue, soit 35 529 hectares cultivés en bio, derrière la LoireAtlantique et l’Aveyron. En 2014, la Drôme remonte d’une place dans le palmarès pour la part de surface cultivée en bio. Une moyenne de 17,4 % de Surface Agricole Utile, alors que la moyenne nationale est de 4,1 %.
“Un modèle agricole et agroalimentaire diversifié où le bio est valorisé.”
De nombreuses autres actions soutenues ou portées par le Département sont également des leviers d’actions au développement des filières bio en Drôme comme le Salon européen Tech & Bio, carrefour des techniques agricoles bio et des alternatives performantes qui a lieu à l’école du Valentin.
Quels sont les projets à venir pour davantage développer l’agriculture au sein de votre région ?
La Drôme garde la première place en nombre de producteurs, et a franchi la barre
n les acteurs publics de la politique l’expérimentation comme la Région, et les intercommunalités.
“La Drôme garde la première place en nombre de producteurs bio.” Tous participent en concertation avec nos partenaires régionaux et nationaux à la construction d’un modèle agricole et agroalimentaire diversifié où le bio est valorisé. 34 | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | Les dossiers Territoires
© Claire Matras
Quel a été le travail effectué pour que la Drôme soit le département numéro 1 dans l’agriculture Bio ?
Principalement, nous nous concentrons sur le maintien d’activité de nos agriculteurs. Il y a beaucoup de reconversions, cette filière souffre beaucoup. Pour les exploitants, ce ne sont plus la taille des surfaces à cultiver qui comptent, mais surtout comment vendre leur production au meilleur prix. Cela passe par la suppression des intermédiaires. C’est pour cette raison que nous soutenons la filière bio et conventionnelle. Nous essayons de sensibiliser la population pour que les gens mangent des produits de saison et de proximité.
André Gilles 8ème vice président chargé de l’agriculture et des routes
© Patrick Gardin
Le Département consacre chaque année trois millions d’euros à sa politique agricole et plus d’un million d’euros pour soutenir et encourager la filière bio.
L’autoroute A7 qui traverse le département est-elle une voie très utilisée ? Si oui quelles solutions pour la désengorger ? Tout le monde connaît les légendaires bouchons de l’autoroute A7, mais beaucoup ignorent que celle-ci traverse notre département. Le problème est que ce réseau est privé et ne dépend pas de nos compétences. C’est un axe très chargé, une liaison euro-
péenne entre le nord et le sud qui permet de rejoindre l’Italie, l’Espagne et le Portugal. C’est également un axe de desserte régionale majeur, qui concentre le plus important trafic dans la Drôme sur la section entre Valence Sud et Montélimar. 78 000 véhicules par jour en moyenne annuelle, avec des pics pouvant atteindre 130 000 véhicules pendant les mois d’été. Il faut néanmoins savoir qu’il y a une relative stagnation
du trafic au cours des 10 dernières années en raison de plusieurs facteurs. Tout d’abord, le report d’une partie du trafic sur la nouvelle route de l’A75 qui traverse le Massif Central, ainsi que sur la LGV Méditerranée. D’autre part, la crise de 2008 a ralenti l’activité économique, et globalement les hausses de trafic routier n Propos recueillis par Louis Watrelot
C’EST NOTRE TRAVAIL QUI DEPUIS PLUS DE DEUX CENT ANS TRANSFORME LA TERRE EN PORCELAINE
26240 SAINT-UZE revol1768.com Les dossiers Territoires | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | 35
Hors-série 2016 | N°20 | La Drôme
Interview with: André Gilles, 8th vice-president in charge of roads and agriculture
“More than 1m Euros for our organic sector” Drôme is proud to display its position as the leading French department for organic products, and has plans to develop its potential further.
Drôme is the number one department for organic farming. Can you describe the work that went into achieving this position? Historically, Drôme has been committed to developing organic farming across its land. The success of this strategy lies above all in building partnerships between representatives of the professionals involved and: n Local organisations such as the Drôme Chamber of Agriculture and Agribio Drôme, etc.
n Regional structures such as Organic Cluster, Bio Convergence, etc. n Actors involved in university and agricultural education and training, as well as experimentation and research such as the INRA (National Institute for Agricultural Research), and the experimental farm at Etoile-surRhône, etc. n Public players in experimental agriculture policy such as the Region and the intercommunal authorities.
In cooperation with our regional and national partners, all are playing a part in building a diversified model of agriculture and food production where the value of organic produce is emphasised. Every year, the department devotes €3m to its agricultural policy and spends more than €1m on supporting and fostering the organic industry. Its action plan aims to develop local and organic production, to promote a process of sharing experience, to organise the sector and widen demand for organic products. The department provides financial assistance to farmers, businesses and associations and supports projects for research and experimentation. It also allows every lower secondary school pupil in Drôme to eat organic food in their school canteen. Further initiatives either supported or led by the department are driving forward the development of organic branches in Drôme, such as the European Tech and Organic Fair at the Valentin School, an event where organic farming techniques and high-performing alternatives meet. Drôme has retained first place in terms of producer numbers. It now has more than 1,000 certified producers, and is placed third in terms of total organic farmed land with 35,529 hectares, behind Loire-Atlantique and Aveyron.
“In 2014, Drôme rose one place in terms of the proportion of its cultivated land devoted to organic farming, with an average of 17.4% of agricultural land compared to the national average of 4.1%.”
In 2014, Drôme rose one place in terms of the proportion of its cultivated land
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devoted to organic farming, with an average of 17.4% of agricultural land compared to the national average of 4.1%. What forthcoming plans do you have to develop agriculture in your region further? Primarily, we are focusing on keeping our farmers in business. Many have left to do something else, and this industry is suffering a great deal. For farmers, it is no longer the viable surface area that counts, but how to get the best price for what they produce. This means cutting out the middlemen. It is for this reason that we are supporting both traditional and organic farming. We are trying to educate the local population so that people eat seasonal, local produce. Is the A7 motorway that crosses the department a particularly busy route? If so, what can be done to ease congestion? Everyone has heard of the legendary traffic jams on the A7, but many people are not aware that this motorway runs through our department. The problem is that it is part of a private network and not under our control. It is a European route that carries a very heavy load, joining the North and the South and connecting to Italy, Spain and Portugal. It is also a major road serving different points in the region, concentrating the heaviest volume of traffic in Drôme on the section between Valence South and Montélimar. The annual average daily traffic is 78,000 vehicles, reaching up to 130,000 vehicles daily during the summer months. However, it should be said that several factors have caused a relative stagnation of traffic volumes over the last 10 years. First of all, part of the traffic has been redirected to the new A75 route that crosses the Massif Central mountain range, as well as to the Mediterranée high-speed railway line. Secondly, the 2008 financial crisis slowed down both the economy and rises in the volume of traffic n
CHAPITRE 2
© Claire Matras
ENsEIGNEMENT sUPéRIEUR, RECHERCHE, fORMATION ET INNOvATION / HIGHER EDUCATION, REsEARCH, TRAINING AND INNOvATION
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Hors-série 2016 | N°20 | La Drôme
ENTRETIEN | Réforme des collèges, nouveaux programmes et déploiement des tablettes numériques : cette année, le Département poursuit plus que jamais son soutien aux collégiens en faveur de leur réussite et de leur bien-être.
Une rentrée 2.0 dans la Drôme
Aujourd’hui, la Drôme rassemble 36 collèges publics (18 868 collégiens) et 14 collèges privés (soit 6 283 collégiens), pour un coût annuel moyen d’un élève à hauteur de 2 262 euros. Le Département a la responsabilité de l’accueil, la restauration, l’hébergement et l’entretien général et technique des collèges publics (mise à disposition de personnel, réalisation de travaux…). Chaque année, il verse également à tous les établissements des dotations de fonctionnement pour leurs charges courantes complétées par un forfait pédagogique calculé selon le nombre d’élèves. Cette rentrée, dans le cadre d’un partenariat renforcé avec les services de l’éducation nationale et les équipes enseignantes, nous avons souhaité donner la parole aux collégiens et leur permettre d’exercer des responsabilités d’élus. Dès septembre, le Conseil départemental des Jeunes permettra aux élèves de 5ème et de 4ème de participer à cette expérience, de vivre leur citoyenneté par cette forme d’éducation civique appliquée à la réalité.
Musée de la Résistance à Vassieux-enVercors ou pour un spectacle de jazz. Le but ? Ouvrir les jeunes sur le monde et donner un coup de pouce au pouvoir d’achat des familles, pour les aider à concilier éducation, loisirs et budget. En 2015/2016, près de 19 930 collégiens ont pu en bénéficier.
hebdomadaire pour que les élèves puissent en profiter dans les Centres de documentation et d’information. Quelles innovations le Département a-til apporté dans sa politique d’alimentation globale ?
“Une pionnière dans l’introduction de produits bio et locaux dans les restaurants de ses collèges.”
La Drôme a été pionnière dans l’introduction de produits bio et locaux dans les restaurants de ses collèges avec l’opération “Manger Mieux, Manger Bio” qui favorise le soutien aux filières du territoire et propose une restauration collective plus saine, bio et durable. Pour valoriser cette démarche qualité, elle a engagé ses 29 sites en production dans la démarche de labellisation “En cuisine” par ECOCERT, organisme indépendant de contrôle et de certification. A ce jour, six établissements sont en niveau 2 (30 % de bio dans les assiettes, formation des cuisiniers, lutte antigaspillage, etc.) et 23 en niveau 1 (10 % de bio, menus clairs et contrôlés, pas d’OGM, sensibilisation à l’écologie, etc.).
Le Département a fait le choix d’aller au delà de ses compétences obligatoires et propose par ailleurs une large palette de plus de 30 actions éducatives pour compléter les programmes officiels en favorisant la curiosité intellectuelle et l’ouverture d’esprit. Nous offrons également à chaque collège un abonnement aux principaux titres de la presse écrite locale, quotidienne et
Vous proposez aux collégiens des activités complémentaires au programme de l’Education nationale, notamment via le chéquier Top Dép’art : pourriez-vous en dire plus ? Quelles sont vos autres actions ? Avec Top Dép’art, nous proposons à tous les collégiens drômois de bénéficier d’un chéquier d’une valeur de 100 euros, comprenant des chèques destinés au sport, à la culture, des forfaits skis pour les stations du territoire, ou encore des places pour les Fêtes nocturnes au château de Grignan, le 38 | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | Les dossiers Territoires
© Francis Rey
Quelles sont les priorités de votre politique éducative ?
Cette année, notre politique en matière de lutte contre le gaspillage alimentaire sera amplifiée avec la mise en place de selfs participatifs “Zéro Gaspil’ - collectivement responsables”. Un objectif ambitieux : passer en dessous des 10 grammes de déchets alimentaires élève en retour plateau. Qu’en est-il de vos progrès en matière numérique ? Collège_numérique@26 est un projet d’envergure d’1,2 million d’euros qui englobe
Emmanuelle Anthoine 3ème Vice-présidente du Conseil départemental de la Drôme chargée de l’Education
© Francis Rey
tous les aspects en la matière : pédagogie interactive, connexion très haut débit, renouvellement systématique des équipements tous les six ans, recherche et innovation, maintenance informatique et accompagnement éducatif. Cette année, il a permis à 25 collèges de disposer de 1000 tablettes et en équipant 13 d’imprimantes 3D. En ce sens, nous allons proposer dès la rentrée aux établissement un appel à projets “imprimantes 3D”, accompagné de formations et de visites aux 8 FabLab de Crest, espace ouverts au public, équipés de machines à commande numérique permettant de réaliser des objets. Le Département a aussi répondu au Plan national relatif aux équipements individuels mobiles pour les élèves de 5e, permettant ainsi à trois nouveaux collèges d’en bénéficier : Saint-Michel à Pierrelatte, Marc Seignobos à Chabeuil, Ernest Chalamel à Dieulefit. Les établissements de René Barjavel à Nyons et Gustave Monod à Montélimar seront quant à eux équipés en classes mobiles n
Le projet Collège_numérique@26 a permis cette année à 25 collèges de disposer de 1 000 tablettes.
© Francis Rey
Propos recueillis par Pauline Pouzankov
“Nous allons proposer dès la rentrée aux établissements un appel à projets “imprimantes 3D”, accompagné de formations et de visites aux 8 FabLab de Crest.”
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Hors-série 2016 | N°20 | La Drôme
Interview with: Emmanuelle Anthoine, 3rd vice-president of the departmental council for Drôme responsible for education
© Francis Rey
Back to school in Drôme, version 2.0 civic education initiative applied to real life. You offer lower secondary pupils a range of extra-curricular activities, through the “Top Dép’Art” grant in particular. Could you tell us more about this, as well as your other initiatives?
“Collège_numérique@26 is a large-scale project costing 1.2 billion euros which encompasses all aspects of digital.”
With the reform of collèges (lower secondary schools), new programmes and the roll-out of digital tablets in schools, the department of Drôme will this year provide more support than ever to pupils with a view to enhancing their wellbeing and success.
What are the priorities of your education policy? In Drôme today, there are 36 state lower secondary schools (with 18,868 pupils) and 14 in the private sector (6,283 pupils), costing on average 2,262 euros per pupil per year. The department is responsible for providing school sites as well as catering, school buildings, and general and technical maintenance for state schools (employing staff and carrying out building work, etc.) Every year, the department also pays all institutions operating allowances to cover their running costs, and in addition, a fixed sum calculated according to their pupil numbers. At the start of this school year, as part of our strengthened cooperation with teaching teams and the national education services, we want to allow pupils to have their say and to take on elected responsibilities. From September, the Youth Departmental Council will enable children in years 5 and 4 (aged 12-13 and 13-14 respectively) to take part and experience their citizenship through this
Through the “Top Dép’Art” initiative, we offer all lower secondary pupils in Drôme 100 euros in the form of vouchers which they can use for sporting and cultural activities, ski passes to the department’s slopes, as well as for tickets to nighttime displays at the Château de Grignan, the Museum of the Resistance at Vassieux-en-Vercors or to go to a jazz concert. Our aim is to open the eyes of young people to the world around them and give a helping hand to families at the same time so that they can accommodate their children’s education and leisure activities within their budget. Close to 19,930 pupils were able to benefit from this grant during the 2015-16 academic year. The department has decided to go further than its compulsory responsibilities, and also offers a wide range of over 30 educational initiatives alongside formal schooling that encourage children to develop an intellectual curiosity and an open mind. We also provide every collège with subscriptions to the main local newspapers and daily and weekly publications for schoolchildren to read in their information centres/ libraries. What kinds of innovative changes has the department made to its overall food policy? Drôme pioneered the introduction of local, organic foods in its lower secondary school canteens through the “Eat Better, Eat Organic” programme which encourages support for local industries and offers healthier and more sustainable organic food
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options in our communal restaurants. To give extra prominence to this drive for quality, Drôme involves its 29 production sites in the “En cuisine” accreditation scheme by ECOCERT, the independent certification and control body. To date, six schools have been designated level 2 (30% organic food served, training for kitchen staff, steps to reduce waste, etc.) and 23 are level 1 (10% organic food served, clear, controlled menus free from GM food, awareness-raising of environmental issues, etc.) This year, we will intensify our anti-food waste policy by launching the “Zero waste – responsible together” concept in canteens where diners serve their food to suit them. We have an ambitious objective, which is to see food waste levels fall to under 10g per pupil, per meal.
Tell us about the progress you are making in the area of digital technology? Collège_numérique@26 is a large-scale project costing 1.2 billion euros which encompasses all aspects of digital: interactive teaching, superfast broadband, the systematic upgrading of facilities every six years, research and innovation, IT maintenance and educational support. This year, the project supplied 1,000 tablet computers to 25 lower secondary schools and 3D printers to 13 schools. On this point, we intend to invite schools to gather their “3D printer” project proposals as soon as the school year begins, alongside which there will be training sessions and visits to the eight fab labs in Crest. These spaces, which are open to the public, are equipped with computer numerical control machines to make objects. The department has also responded to the national school mobile equipment plan for year 5 pupils, which will benefit three new lower secondaries: Saint-Michel in Pierrelatte, Marc Seignobos in Chabeuil, and Ernest Chalamel in Dieulefit. In addition, René Barjavel in Nyons and Gustave Monod in Montélimar will be provided with multimedia equipment trolleys n
ENTRETIEN | Bénéficiant déjà d’une géographie et d’une accessibilité avantageuses pour les étudiants, le Département de la Drôme souhaite inciter à plus d’ouverture interuniversitaire en développant les liens avec les entreprises du territoire.
“Adapter les formations aux besoins de l’économie locale” Alors que la Région Rhône-Alpes concentre de grands pôles universitaires comme Lyon ou Grenoble, quelle politique de l’Enseignement supérieur avez-vous adopté pour capter davantage d’étudiants ? Reconnue dès 1991 “Pôle de Développement Universitaire”, la ville de Valence concentre aujourd’hui 80 % des effectifs de l’enseignement supérieur du pôle universitaire Drôme-Ardèche. Celui-ci a été créé pour répondre à plusieurs objectifs : n absorber sur le site de Valence un afflux d’étudiants que Grenoble n’était plus en capacité d’accueillir et promouvoir l’égalité des chances en favorisant l’accès à l’enseignement supérieur d’un public d’origine modeste. Pour illustrer cette contribution à la démocratisation de l’accès à l’enseignement supérieur, le pôle universitaire de Drôme-Ardèche se distingue par un taux de boursiers assez conséquent au regard des statistiques nationales, de l’ordre de 43 % ; n proposer des filières diversifiées favorisant l’insertion professionnelle ; n enfin mettre en place des services d’accueil et d’accompagnement des étudiants du même niveau que ceux des métropoles universitaires. Antenne délocalisée de l’Université Grenoble Alpes (UGA), associée à la présence de l’ESISAR, école supérieure d’ingénieurs en systèmes industriels avancés appartenant à Grenoble-INP, le pôle universitaire DrômeArdèche constitue aujourd’hui la principale porte d’entrée dans les études supérieures
à l’université pour de nombreux jeunes Drômois. Le département de la Drôme accueille 97 % des formations universitaires de Sud Rhône-Alpes et propose une large palette de formations généralistes de premier cycle, autour de ses licences et DUT, en écho ou en complémentarité avec l’Université de Grenoble Alpes. Aujourd’hui, elle s’attache à développer son offre de formation en continuant à spécialiser le site sur des formations professionalisantes répondant aux besoins des entreprises locales grâce à l’ouverture de licences professionnelles notamment, mais également des formations de niche à haut niveau de qualification. Prenons pour exemple les masters Ingénierie – Traçabilité – développement durable, ou encore les diplômes d’ingénieurs délivrés par l’ESISAR, école spécialisée dans les systèmes embarqués et d'information, dont le rayonnement est international.
Sans oublier l’ESAD, école supérieure d’art et de design, EPCC d’excellence à Valence comme à Grenoble. Nous avons là des formations supérieures, qui vivent parfois un peu isolées des filières d’enseignement traditionnelles, mais qui n’en restent pas moins très complémentaires ! Votre objectif ? n Participer au plus près aux décisions et aux choix qui concernent le site valentinois, ce qui devrait se concrétiser d’ailleurs par une vice-présidence au sein de l’UGA, tant d’un point de vue pédagogique que de l’équipement nécessaire au développement de l’enseignement supérieur ; n travailler également l’ouverture interuniversitaire, le dialogue avec les entreprises et la population locale, dans une dynamique plus évidente et enrichissante pour tout le monde. Le développement de l’écotoxicologie permettra-t-il d’attirer plus de jeunes à l’avenir ? Même s’il est difficile d’affirmer quoi que ce soit pour l’instant, l’ouverture du Pôle Ecotox de Rovaltain, plate-forme de recherche en toxicologie environnementale et en écotoxicologie, sera accompagnée d’un projet de licence professionnelle destinée à former des professionnels capables d’ana-
Véronique Pugeat Vice-présidente en charge de l’Enseignement supérieur
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lyser et de s'adapter aux données récentes concernant l’étude des dangers environnementaux et alimentaires liés aux agents chimiques, biologiques et physiques. Elle sera donc en lien direct avec les thématiques de l’environnement, de la santé, de la sécurité et de l’alimentation, déjà largement développées sur le territoire. Cette “étiquette” bien propre au département doit être conservée et amplifiée par les liens que tisse l’enseignement avec l’économie locale. L’offre de formation, quant à elle, sera effective en 2017 : le temps montrera le taux de réponse du côté étudiant. Quelles sont les aides que vous proposez aux étudiants ? En plus des prêts d’honneur, les aides au déplacement délivrées par nos services permettent d’assurer la mobilité des étudiants qui souhaitent, ou doivent, partir faire un stage à l’étranger sans en avoir nécessairement les moyens. Une manière de participer au dialogue des cultures, indispensable à l’enrichissement de la jeunesse. Le contrat municipal étudiant est également une bourse
qui vient s’ajouter aux dispositifs départementaux. Plus spécifiquement, quels sont les besoins des entreprises du territoire SudRhône-Alpes ? Comment renforcez-vous les échanges universités-entreprises ? Bien que ces liens existent déjà, il convient de les développer davantage encore en créant des évènements rassemblant étudiants et entreprises afin qu’ils puissent se rencontrer et échanger. En ce sens, la fête de la science a été une occasion assez étonnante de croisement intergénérationnel, faisant dialoguer les formations avec les besoins directs des entreprises. De plus, nous avons la particularité d’avoir constitué dès 1994 un groupement d’intérêt public ADUDA (Agence de Développement Universitaire Drôme-Ardèche) associant alors les trois universités grenobloises, Grenoble INP et les trois collectivités locales (les départements de Drôme, d’Ardèche et la ville de Valence, très fortement impliqués dans le développement universitaire sur leur territoire) et rejointes au 1er janvier 2016 par la communauté d’ag-
glomération Valence - Romans - Sud Rhône Alpes. Le GIP ADUDA anime et gère une large gamme de services aux étudiants, (santé, sports, documentation, culture, orientation, aide à l’insertion, …) qui contribuent à l’animation, à l’attractivité du pôle universitaire et à garantir une réelle qualité de vie étudiante. De plus, à l’interface entre les établissements universitaires, les collectivités locales, les milieux économiques de la Drôme et de l’Ardèche mais aussi les écoles et instituts post-bac, l’ADUDA suscite et met en cohérence les filières de formation offertes sur le territoire et en assure la promotion. Pour cela, l’ADUDA dispose d’un conseil d’orientation, instance de concertation et véritable lieu de réflexion prospective et d’échanges entre les territoires, les acteurs socio-économiques et les établissements d’enseignement supérieur. Ses travaux permettent alors d'éclairer les évolutions des filières économiques identifiées à enjeux et leurs impacts possibles en termes de besoins à venir en qualification, de création de formation supérieure et de développement de la recherche n Propos recueillis par Pauline Pouzankov
Interview with: Véronique Pugeat, Vice-president responsible for higher education
“Higher education programmes take into account the needs of the local economy” The department of Drôme already benefits from a favourable location and good accessibility for students, and the authorities now wish to encourage more openness among the universities by developing links with local companies.
In 1991, the city of Valence was recognised as a “Centre for University Development”, and today it contains 80% of university students studying at the Drôme-Ardèche university complex which was created to meet several objectives:
The wider French region of Rhône-Alpes contains large university hubs such as those in Lyon and Grenoble, but how will the higher education policy you have formulated attract a greater number of students?
n To absorb in Valence a surge in student numbers that Grenoble could no longer accommodate, and to enhance equality of opportunity by promoting access to higher education for less well-off sections of the population. The Drôme-Ardèche university complex is notable for a high rate of student
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grant recipients (approximately 43%) compared to national levels, which illustrates the contribution it has made towards widening access to higher education; n To offer varied programmes likely to lead to professional employment; n And to set up support services to respond to the needs of students which are on a par with those found in large city universities.
The Drôme-Ardèche university complex is a satellite institution of the Université
© Claire Matras
part in a cultural exchange which is a vital part of their personal enrichment. The local student contract is another bursary available alongside departmental forms of assistance. More specifically, what are the needs of companies in the southern part of the southern Rhône-Alpes region? How are you strengthening links between higher education and business?
“Today, Drôme is keen to expand its range of courses by continuing to sharpen its focus on work-oriented study which meets the needs of local businesses.”
Grenoble Alpes and associated with the presence of ESISAR, the higher institute of engineering specialising in advanced industrial systems which is part of the Grenoble Institute of Technology. Today, this complex is the main entry route to university for many young people in Drôme. The department is where 97% of university courses offered in the south of Rhône-Alpes are taught, and it offers a wide range of broad undergraduate programmes which include first degrees, diplomas and diplomas of technology, and these respond to or complement provision at Grenoble Alpes. Today, Drôme is keen to expand its range of courses by continuing to sharpen its focus on work-oriented study which meets the needs of local businesses, doing so by introducing vocational degrees as well as high-level qualifications in niche fields. Take, for example, the internationally prestigious postgraduate degrees in engineering, traceability and sustainable development and the engineering diplomas from ESISAR, the specialist institute for IT and embedded systems, not forgetting the elite state body for cultural cooperation ESAD, the higher institute for art and design in Valence and Grenoble. In these, we have top-quality training programmes which can exist somewhat separately from traditional taught courses, though they certainly supplement this form of provision very usefully. My objectives are to: n To be as closely involved as possible in decisions and choices affecting the Valence site (this involvement should take the form of a vice-presidency at Université Grenoble Alpes), both from an educational perspective and with regard to the facilities needed to develop higher education programmes;
n Work on inter-institutional opportunities, dialogue with businesses and the local population, creating dynamic progress which is clear and productive for all.
Do you think the development of ecotoxicology will attract more young people to the area in the future? Even if it is difficult to make any firm statements for the moment, the opening of the Rovaltain Ecotox Laboratories, a centre for environmental toxicology and ecotoxicology research, coincides with plans for a degree programme designed to train students to become professionals able to analyse and respond to recent data from the study of environmental and food hazards which are linked to chemical, biological and physical agents. So the programme will relate directly to the themes of the environment, health, security and food supply, all widelydeveloped sectors in this area. This rather specific “label” our department has acquired must be retained and amplified by the links that higher education institutions are establishing with the local economy. The course will be available from 2017. Time will show us how much enthusiasm there is from students. What forms of assistance can you offer those who study here? Besides loans repayable when students enter employment, the travel grants we issue ensure students who want or need to travel abroad to undertake work experience but may not have the means are able to do so. Such travel is a way for young people to take
Although these links already exist, we ought to develop them further by creating events where students and companies meet and come into contact. In this way, the festival of science made a surprising opportunity for intergenerational exchange where dialogue enabled higher education to directly understand the needs of business. Furthermore, one particular feature of this area is that in 1994, we established a public interest federation for the development of higher education in Drôme-Ardèche which brings together the three universities of Grenoble, the Grenoble Institute of Technology and the three regional authorities of Drôme, Ardèche and the city of Valence (these authorities are heavily involved in the development of universities within their borders), which were joined on 1 January 2016 by the metropolitan authority of Valence Romans Sud Rhône-Alpes. This development federation leads and manages a whole host of student services in the areas of health, sport, administration, culture, orientation, integration, and so on, which help make the university complex an attractive and well-run site and guarantee genuine quality of life for students. And as the interface between higher education institutions, local authorities, and economic players in Drôme and Ardèche as well as schools and further education training institutions, the federation drives and promotes study programmes offered in this region and ensures coherent provision. To fulfil its role, it has an advisory board, a consultation body providing a genuine space for future-focused reflection and communication between the geographical areas, socio-economic actors and higher education institutions. Its work sheds light on changes within the economic sectors identified as “high importance”, and how these changes might affect qualifications needed in the future, new programmes and the development of research n
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Hors-série 2016 | N°20 | La Drôme
ENTRETIEN | Après avoir connu un redémarrage au début des années 70 grâce au soutien des collectivités territoriales, la présence universitaire poursuit son développement à Valence et en Drôme-Ardèche. Focus sur l’un des acteurs clés de cette évolution : l’ADUDA (Agence de Développement universitaire Drôme-Ardèche).
© Alexis Ché ziè re
Drôme-Ardèche, terre d’études n développer les conditions de mise en place de la recherche et de la formation permanente; n proposer et gérer les moyens d’intérêt commun avec les différentes universités concernant les conditions d’accueil et l’accompagnement de la vie étudiante; n favoriser l’égalité des chances et l’insertion professionnelle.
L’ADUDA contribue à faire de Drôme-Ardèche le premier pôle universitaire délocalisé en France en termes d’effectifs et de formations proposées.
C
ette agence est le fruit d’un partenariat fondateur, qui en fait le fer de lance du développement de l’enseignement supérieur et de la recherche en Drôme-Ardèche. Créée en 1994 sous la forme d’un Groupement d’intérêt public, sur l’initiative conjointe de trois collectivités territoriales — le Conseil départemental de la Drôme, le Conseil départemental de l’Ardèche, Valence Romans Sud Rhône-Alpes — et des universités grenobloises (l’Université Grenoble Alpes et le groupe Grenoble INP), l’ADUDA contribue à faire de DrômeArdèche le premier pôle universitaire délocalisé en France en termes d’effectifs et de formations proposées. Ses missions se déclinent en plusieurs aspects :
n étudier des propositions de nouvelles formations; n favoriser la mise en place de filières mixtes à plusieurs universités;
Sur ce dernier volet, l’ADUDA “se montre extrêmement active”, comme le souligne sa présidente Brigitte Plateau, administratrice générale du groupe INP. “Le centre CIO’SUP est positionné depuis 18 ans en interface avec son grand frère de Grenoble : son action consiste à organiser des visites dans les lycées, mettre en place des modules de type “tremplin” permettant aux étudiants défavorisés de faire un pas vers le supérieur, organiser des ateliers collectifs de techniques de recherche d’emploi, mettre en ligne des accès pour trouver des stages, etc.” Autre mission de l’ADUDA : mener un observatoire de l’enseignement supérieur et de la recherche en sud Rhône-Alpes, rassemblant et interprétant un ensemble d’informations et de données statistiques issues de ces secteurs. Cet outil contribue au pilotage stratégique du site universitaire Drôme-Ardèche au sein de l’Université Grenoble Alpes, permettant ainsi d’améliorer la compréhension des liens entre l’ESR en Drôme-Ardèche, les acteurs socio-économiques et les territoires. Quant aux nouvelles filières, Brigitte Plateau affirme qu’il s’agit d’“une réflexion constante de l’évolu-
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tion de l’offre en fonction du territoire.” Avant d’ajouter : “Jusqu’aux années 2000, nous avons vécu une période d’expansion de l’enseignement supérieur ; aujourd’hui, le régime s’est stabilisé en nombre d’étudiants, ce qui fait que l’ouverture d’une nouvelle filière entrainerait éventuellement la fermeture d’une autre, par souci de maintenir la qualité. Dans tous les cas, l’offre de proximité n’empêche en rien de mutualiser, notamment concernant des spécificités qui ne peuvent pas être développées sur tous les sites.” Au programme, plusieurs projets d’investissement et d’équipement sont en cours dans le cadre du Contrat de plan Etat-Région (CPER) 2015-2020 : n la construction d’un learning centre-bibliothèque universitaire de Lettres, Sciences Humaines et Sociales sur le site de LatourMaubourg; n la réalisation de l’opération Campus 2020 à Briffaut, visant à améliorer la qualité des espaces étudiants, urbains et publics; n la construction d’une résidence universitaire (CROUS) à Latour-Maubourg, comprenant un ensemble de 80 logements. L’objectif ? Rapprocher les étudiants de leurs lieux d’études, du centre-ville de Valence et de ses commodités. Autant d’ambitions qui, sans doute, ne manqueront pas d’attirer de nombreux bacheliers à poursuivre leurs études en DrômeArdèche n Paulina Pouzankov
Drôme-Ardèche, a place of study Universities were given fresh impetus at the start of the 1970s thanks to the support of the local and regional authorities, and their presence is growing in Valence and across DrômeArdèche today. Here, we shine a light on one key driver of this evolution: ADUDA, the Drôme-Ardèche university development agency.
Born from a partnership and formed to spearhead the development of higher education and research in Drôme-Ardèche, ADUDA was created in 1994 as a public interest federation jointly initiated by three local and regional authorities (the departmental councils of Drôme and Ardèche, and Valence Romans Sud Rhône-Alpes) as well as the universities of Grenoble (the University of Grenoble Alpes and the Grenoble Institute of Technology group). It plays its part in making Drôme-Ardèche the foremost university cluster in France in terms of programmes and student numbers, offering courses taught from a variety of sites. The role of ADUDA can be broken down as follows: n to study proposals for new courses ; n to promote the creation of mixed programmes at several universities ; n to foster the right conditions to begin research and continuous training ; n to put forward and manage resources shared between the various universities concerning conditions for students and study support ; n to promote equal opportunities and integration into the world of work.
ADUDA “is extremely active” on this final point, emphasises Brigitte Plateau, president of ADUDA and the Institute of Technology group. “For 18 years, the CIO’SUP centre* has been a link with its big brother from Grenoble: it arranges visits to upper secon-
“Up until 2000 and the years that followed, we experienced a period of growth in higher education, whereas today, student numbers are stable.”
dary schools, establishes modules designed to help students from underprivileged backgrounds take a step towards higher education, organises group workshops on job search techniques, sets up online access to internships, and so on.” ADUDA has another role, which is to lead a higher education and research observatory in south Rhône-Alpes which gathers and interprets a body of statistical data and information derived from these sectors. This tool contributes to the strategic management of the Drôme-Ardèche university site within the University of Grenoble Alpes, enabling better understanding of the links between higher education and research in Drôme-Ardèche, socio-economic actors and the local areas and regions. As far as new courses are concerned, Brigitte Plateau states that “consideration is ongoing regarding changes to provision depending on each region”, adding: “Up until 2000 and the years that followed, we experienced a period of growth in higher education, whereas today, student numbers are stable, meaning that opening a new course could potentially lead to the closure of another in order to ensure quality is maintained. In any case, offering
courses locally does not in any way prevent the pooling of resources, especially when it comes to specific aspects of study which cannot be developed on every site.” Several projects to provide investment and equipment are in progress as part of the Contrat de plan Etat-Région 2015-2020 (major national/regional development plan): n the construction of an arts, social sciences and humanities university library/learning centre on the Latour-Maubourg site; n the Campus 2020 project at Briffaut, which aims to improve the quality of student, urban and public spaces; n the construction of a university halls of residence at Latour-Maubourg (CROUS – regional centre for school and university initiatives), which will contain 80 housing units.
The goal is to bring students closer to their places of study and to the centre of Valence and the amenities it offers. Such ambitions are certain to convince a significant number of undergraduates to opt to study in Drôme-Ardèche n
*Centre d’Information et d’Orientation de l’Enseignement Supérieur en Drôme-Ardèche (Higher Education Information and Orientation Centre)
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Hors-série 2016 | N°20 | La Drôme
ENTRETIEN | Créée en avril 2014, Rovaltain Research Company est une société de R&D et de prestations de services à haute valeur ajoutée en écotoxicologie et toxicologie environnementale. Intégrant un modèle économique de développement durable, l’ambition de ce projet s’inscrit dans des objectifs nationaux et internationaux.
“Quand la valeur ajoutée rejoint les valeurs sanitaires et environnementales” À quels domaines de recherche correspondent précisément vos activités ? La toxicologie environnementale correspond à l’étude des effets des contaminations physiques, chimiques ou biologiques engendrées par le développement croissant des activités humaines sur la santé humaine, animale et/ou végétale. L’écotoxicologie analyse l’impact de ces polluants sur l’écosystème et son fonctionnement. Les recherches mises en œuvre par Rovaltain Research Company (RRCo) portent notamment sur l’étude des effets des contaminations multiples à faibles doses et sur le long terme.
“RRCo est une société privée d’analyses et de recherches.”
pour conduire des expérimentations sur des rongeurs (souris, rats), des poissons et des amphibiens. Nous disposons également de laboratoires permettant de travailler en toute confiance et sécurité avec des organismes pathogènes de niveau 2 (sur 4). A partir de 2016, nos nouvelles installations intègreront également des zones de confinement biologique de niveau 3 (sur 4). En parallèle de ces tests in vitro (cellules procaryotes et eucaryotes) et in vivo, nous proposons également un service de pointe en analyse chimique et biochimique : n identification et quantification de petites molécules organiques par GC-MS/MS, LC-
RRCo est une société privée d’analyses et de recherches, prestataire de services pour le monde scientifique qu’il soit académique ou du domaine de l’économie générale dont l’industrie. RRCo est basée sur une combinaison de services innovants et de services de type “tests réglementaires” pour évaluer les risques potentiels de substances chimiques et biologiques pour l’homme et pour l’environnement. Dans ce contexte, nos installations sont agréées par les services de l’Etat 46 | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | Les dossiers Territoires
DAD, LC-MS/MS, LC-HRMS, RMN (dosage d’impuretés dans des préparations par exemple) ;
“Nous proposons également un service de pointe en analyse chimique et biochimique.” n étude du métabolisme de xénobiotiques ; n imagerie par spectrométrie de masse MALDI-TOF ; n identification de biomarqueur par des approches de métabolomique ; n identification de micro-organismes (bactéries, levures) par la technologie MALDITOF Biotyper. L’ensemble de ces activités est déployé et géré sous deux référentiels qualité distincts et complémentaires : la norme ISO 17025 et les Bonnes Pratiques de Laboratoire (BPL). La reconnaissance BPL et l’accréditation COFRAC font partie des objectifs sur 2016.
Jean-Claude Ricomard Dirigeant de Rovaltain Research Company
La fiabilité, la traçabilité et la confidentialité des données générées dans nos laboratoires sont des éléments essentiels placés au cœur du fonctionnement de notre entreprise pour garantir des résultats fiables et indépendants.
“Garantir des résultats fiables et indépendants.”
Vous avez pour projet d’intégrer vos futurs laboratoires sur l’Ecoparc Rovaltain au 2ème semestre 2016. Quelles seront les missions de cette plateforme ? L’ensemble bâti de 13 500 m2 dont 6 700 m2 de laboratoires nous permettent d’axer nos activités sur : n l’écotoxicité et l’écodynamique des substances chimiques, organiques ou micro-
organiques dans l’environnement avec l’utilisation par exemple de mésocosmes in door ; n la recherche de biomarqueurs par imagerie MALDI-TOF ; n l’évaluation en conditions contrôlées (chambres climatiques etc...) de nouveaux moyens de lutte biologique et de produits à moindre impact environnemental n Propos recueillis par Julien Dreyfuss
Quelles études menez-vous actuellement ? Nos études sont confidentielles et leurs résultats sont réservés à nos donneurs d’ordre académiques et industriels. De façon très schématique, nos clients nous demandent d’évaluer l’empreinte environnementale ou sanitaire de leurs produits, qu’ils soient déjà sur le marché ou qu’il s’agisse de nouveaux produits ou de nouveaux procédés industriels. Pour cela, nous utilisons soit des méthodes déjà largement éprouvées, soit de nouvelles méthodes que nous développons puis validons spécifiquement pour nos clients.
La toxicologie environnementale correspond à l’étude des effets des contamina-tions physiques, chimiques ou biologiques engendrées par le développement croissant des activités humaines sur la santé humaine, animale et/ou végétale.
“Nos clients nous demandent d’évaluer l’empreinte environnementale ou sanitaire de leurs produits, qu’ils soient déjà sur le marché ou qu’il s’agisse de nouveaux produits ou de nouveaux procédés industriels.”
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Hors-série 2016 | N°20 | La Drôme
Interview with: Jean-Claude Ricomard, Managing Director of Rovaltain Research Company
“When added value meets the values of health and the environment” Founded in April 2014, Rovaltain Research Company is a research and development company delivering high value-added services in the fields of ecotoxicology and environmental toxicology. The project is based on an economic model of sustainable development, and its ambitions chime with both national and international objectives.
tory practice. Achieving GLP recognition and COFRAC accreditation (French laboratory accreditation association) figure among our objectives for 2016. Our operations are centred around the reliability, traceability and confidentiality of data generated in our laboratories. These three crucial factors allow us to guarantee independent, reliable results. Which studies are you working on at present?
Which specific fields of research does your work fall under? Environmental toxicology is the study of the effects of physical, chemical and biological contamination on the health of humans, animals and/or plant life caused by the increasing development of human activity. Ecotoxicology analyses the impact of these pollutants on the ecosystem and the way it functions. Rovaltain Research Company’s research concerns in particular the study of the effects of multiple contaminants in low doses over a long period of time. RRCo is a private research and analysis company providing services to science in both academia and the economy at large, including industry. Its work is based on a combination of innovative services and regulatory testing services designed to evaluate the potential risks posed by chemical and biological substances to humans and the environment. Our facilities have been approved by the government for the conduct of experiments on rodents (mice and rats), fish and amphibians. We also have laboratories which allow us to work in complete confidence and safety with level 2 (of 4) pathogenic organisms. And from 2016, our new installations will provide us with level 3 (of 4) biocontainment zones. Alongside these in vitro (prokaryotic and eukaryotic cells) and in vivo tests, we
“Our operations are centred around the reliability, traceability and confidentiality of data generated in our laboratories.”
also offer cutting-edge chemical and biochemical analysis services: n The identification and quantification of small organic molecules by GC-MS/MS, LCDAD, LC-MS/MS, LC-HRMS, and RMN (level of impurities in preparations, for example); n The study of the metabolism of xenobiotics; n Imaging services using MALDI-TOF mass spectrometry; n Biomarker identification using metabolomics; n The identification of microorganisms (bacteria, yeast, etc.) using MALDI-TOF Biotyper technology.
All of these activities are performed and managed under two quality reference standards which operate separately and in tandem: ISO 17025 and GLP or good labora-
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Our studies are confidential and their results reserved for their originators in academia and industry. Broadly speaking, our clients ask us to evaluate the environmental or health impact of their products (which may be new or already on the market) or new industrial processes. To do this, we either use methods already widely proven or new methods which we develop and validate specifically for our clients. During the second half of 2016, you plan to integrate your future laboratories into the Rovaltain Ecopark. What kind of work will be carried out within this research centre? The entire built surface area of 13,500 m2, of which 6,700 m 2 is occupied by laboratories, allows us to focus our activities on: n The ecotoxicity and ecodynamics of chemical, organic or microorganic substances in the environment using indoor mesocosms, for example; n The search for biomarkers using MALDITOF imaging; n The evaluation in controlled conditions (e.g. climate chambers) of new biological pest control methods and products which have a lesser impact on the environment n
Hors-série 2016 | N°20 | La Drôme
ENTRETIEN | Bénéficiant de nombreuses formations supérieures dans le domaine des nouvelles technologies, la Drôme a constitué un terreau fertile de développement et entend bien optimiser son écosystème numérique.
“Un foyer d’innovation tourné vers la société de l’internet”
Depuis 2010, les deux départements de l’Ardèche et de la Drôme sont irrigués par un réseau public de communications électroniques : le réseau ADN, Ardèche Drôme Numérique. Il constitue un atout considérable, notamment en matière d’attractivité et de développement économique : en effet, il relie toutes les zones d’activité économique à un réseau de fibre optique ultra performant, tout en facilitant l’accès des entreprises au très haut débit. Concernant la cible “grand public”, il permet d’accéder au meilleur des offres haut débit ADSL à travers le dégroupage. Il s’agit concrètement de pouvoir bénéficier de débits largement améliorés, d’un choix étendu parmi les offres de plusieurs Fournisseurs d’Accès Internet (FAI), d’une large gamme de services, de tarifs moins chers, etc. Enfin, le réseau ADN permet de proposer une solution alternative d’accès au haut débit à tout foyer non éligible à l’ADSL, à travers notamment un subventionnement des offres d’accès au haut débit par satellite. Avec plus de 2 300 km de réseau de fibre optique déployé sur le territoire bi-départemental, il s’agit du plus important Réseau d’Initiative Publique de première génération lancé à l’échelle nationale. La Drôme bénéficie également de la présence du Pôle Numérique, association loi 1901, en charge d’accompagner la transition numérique vers les nouveaux usages numériques des collectivités, des habitants et des entreprises. Le Pôle anime la démarche “Territoire Créatif” qui ambitionne de faire de la Drôme un foyer d’innovation résolument tourné vers la société de l’internet et
de la connaissance. Cette démarche s’appuie sur l’écosystème de l’innovation, le maillage du territoire de tiers-lieux, véritable fabrique à innovation, et un portefeuille projets numériques dans les domaines de la silver économie, de l’éducation, du tourisme, de la culture, de la mobilité... Quelles sont les principales difficultés de développement des NTIC (Nouvelles Technoligies de l’Information et de la Communication) ? Face à la politique publique d’aménagement numérique des deux départements, qui vise à apporter la meilleure offre haut et très haut débit en tout point du territoire, les opérateurs privés mobilisent leurs propres investissements et ciblent systématiquement les secteurs géographiques les plus denses et les plus rentables. Ainsi, avant
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© cefafe
Quels sont les atouts du département au niveau numérique ?
que ne soit déployé le premier maillon du réseau public ADN entre 2008 et 2010, les opérateurs avaient organisé un écrémage sur le territoire ardéchois et drômois en ne dégroupant que les centraux téléphoniques (NRA) concentrant le plus fort taux de population (25 NRA permettant de toucher plus de 50% des foyers). Grâce au réseau ADN, les offres de dégroupage total ADSL se sont considérablement étendues (désormais 258 NRA et 97% des foyers concernés). Il en est de même pour l’organisation des déploiements du réseau de fibre optique à la maison (FTTH), qui constitue le chantier le plus important de la prochaine décennie. Répondant à un appel à projets lancé par l’Etat en 2011, les opérateurs privés ont choisi de se focaliser sur 66 communes de nos deux départements. Les 642 communes restantes dépendent de la propre initiative des collectivités, qui ont la lourde charge d’intervenir en complémentarité des opérateurs privés, sur toutes les zones que ces derniers considèrent comme non rentables.C’est précisément pour mettre en œuvre le déploiement du réseau FTTH sur les communes délaissées par les investissements privés que le Syndicat Mixte ADN s’est élargi en 2015 aux intercommunalités (communautés d’agglomération et communautés de communes) ardéchoises et drômoises n Propos recueillis par Valentine De Brye
Nathalie Helmer Conseillère Départementale déléguée au numérique
Interview with: Nathalie Helmer, Departmental Councillor
© cefafe
A hub of innovation with its focus on the internet society What are the main difficulties with regard to the development of new information and communication technologies?
“Thanks to the DAD network, unbundling has reached 258 exchanges and 97% of homes, leading to a considerable increase in the total numbers of ADSL offers.”
Drôme benefits from a large number of higher education programmes in the field of new technologies which have made the department a fertile ground for development. It now has plans to optimise the digital ecosystem it has become.
What are the advantages of this department in terms of digital technology? Since 2010, the two departments of Drôme and Ardèche have been served by a public electronic communications network called DAD: Drôme Ardèche Digital. This network is a considerable advantage, especially with regard to our economic development and the attractiveness of these regions. It links all areas of economic activity to a high-performance fibre optic network while also facilitating business access to very high-speed broadband. With regard to the wider public as a target group, this network allows access to the best ADSL broadband offers via unbundling. In practice, this means having the benefit of consi-
derably faster speeds, a large choice of offers from several internet service providers (ISPs), a wide range of services and lower prices, etc. Finally, the DAD network enables us to offer an alternative solution allowing any home not eligible for ADSL to access broadband, notably by subsidising broadband provision via satellite. With more than 2,300km of fibre optic network across the land belonging to the two departments, we are talking about the largest first-generation public service network launched within this country. Drôme also benefits from the “Pôle Numérique” (Digital Hub), a non-profit association under the law of 1901 tasked with guiding the digital transition towards new digital uses for regional authorities, residents and companies. It is leading the “Creative Region” initiative which has ambitions to turn Drôme into a centre for innovation with its sights firmly set on the knowledge and internet society. This initiative is centred around the innovation ecosystem, linking up third places across the region which are the real producers of innovation, and a portfolio of digital projects in domains such as the silver economy, education, tourism, culture, and mobility.
In the light of the public policy for digital development in the two departments, which aims to bring the best high and very highspeed broadband service to the entire region, private operators are themselves making investments and are systematically targeting the most densely-populated and profitable geographical areas. As a result, before the first link in the public DAD network was laid down between 2008 and 2010, the operators had already creamed off a section of the population of Drôme and Ardèche by unbundling only those telephone exchanges representing the highest customer density (25 exchanges giving access to over 50% of homes). Thanks to the DAD network, unbundling has reached 258 exchanges and 97% of homes, leading to a considerable increase in the total numbers of ADSL offers.
“Turn Drôme into a centre for innovation.” The same applies to organising the extension of the Fibre To The Home network (FTTH), which is the most important area of work for the next decade. In response to a call for proposals from the state in 2011, private operators decided to concentrate their efforts on 66 municipalities in the two departments. The 642 that remain depend on the initiative of the regions, which bear the heavy responsibility of supplementing private operators in all areas these regard as unprofitable. In 2015, the group of authorities delivering the DAD expanded to include intercommunal authorities (communities of conurbations and smaller towns in Drôme and Ardèche) precisely in order to roll out the FTTH network to towns abandoned by private investment n
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CHAPITRE 3
© Claire Matras
URBANIsME, INfRAsTRUCTUREs ET TRANsPORTs / URBAN PLANNING, INfRAsTRUCTURE AND TRANsPORT
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Hors-série 2016 | N°20 | La Drôme
ENTRETIEN | Organisateur des transports publics interurbains sur son territoire, le Département développe un service de lignes régulières avec horaires combinés aux correspondances SNCF, tarifs attractifs, généralisation de la carte OùRA comme titre de transport unique... Aux côtés des réseaux d’agglomérations, Citéa (Valence Romans Déplacements) et Montélibus, il assure la couverture des secteurs hors ces deux périmètres.
“L’usager au cœur des préoccupations”
Cette gare est desservie par le réseau TER (axe ferroviaire du sillon alpin et de la vallée de la Drôme), des lignes TER routières en provenance de l’Ardèche sont également en connexion. Une ligne de bus à haut niveau de service la dessert et assure une liaison avec les villes de Valence et Romans. Le covoiturage est-il devenu une véritable alternative au sein du département ? Une politique en faveur du covoiturage est conduite au sein du Département depuis quatre ans déjà suite à la réalisation d’un schéma directeur de covoiturage initié à l’échelle Drôme-Ardèche. Depuis 2012, 48 aires de covoiturage ont été mises en service sur notre territoire ainsi qu’un site Internet. Ce mode de déplacement est présenté comme une réelle alternative dans la Drôme. Néanmoins, la pratique doit encore se développer et se consolider sur les trajets réguliers.
être utilisées par tous selon la tarification départementale et sont exploitées par des transporteurs privés par le biais de marchés publics, de délégations de services publics, de DSP sous la forme de régie intéressée et enfin via la SPL Sud Rhône-Alpes Déplacements Drôme-Ardèche dont le Département est actionnaire ;
notamment sur l’arrière-pays drômois. Ces services à tarification particulière fonctionnent soit certains jours prédéfinis de la semaine (service régulier) soit sont en correspondance avec le réseau régional ou départemental (service de correspondance). Ils peuvent être utilisés par tous à l’exception des usagers scolaires ;
n les services à titre principal scolaire (106) desservent l’ensemble des établissements publics et privés du Département. Ils sont uniquement destinés aux élèves et fonctionnent uniquement en période scolaire. Il sont exploités par des transporteurs privés via des marchés publics ;
n les services de transport spécialisés pour les élèves handicapés (133) transportent chaque année plus de 450 élèves ou étudiants. Ils fonctionnent uniquement en période scolaire et sont exploités par des transporteurs privés via des marchés publics.
n les services de transport à la demande (27) sont un complément des lignes régulières
Quels sont vos projets à venir ?
Comment gérez-vous les nombreuses lignes de bus qui composent la Drôme ? Il existe quatre types de services de transport dans le Département de la Drôme : n les lignes régulières (28) desservent l’ensemble du territoire drômois. Elles peuvent 54 | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | Les dossiers Territoires
© Claire Matras
La gare de Valence TGV est l’une des plus grandes d’Europe : quels moyens utilisezvous pour pouvoir satisfaire un maximum de voyageurs ?
La loi NOTre va venir considérablement impacter la compétence transport qui passera de compétence obligatoire départementale à régionale courant 2017. Nous devons préparer au mieux ce transfert et travaillons pour ce faire avec nos homologues de la nouvelle région Auvergne Rhône-Alpes. L’important est que l’usager reste au cœur des préoccupations des acteurs publics et que cette gestion à l’échelle régionale favorise encore davantage l’intermodalité, comme dans le cadre du projet OùRA mené par 26 Autorités Organisatrices n Propos recueillis par Louis Watrelot
Christian Morin 10ème Vice-président chargé des bâtiments et transports
Hors-série 2016 | N°20 | La Drôme
Interview with: Christian Morin, 10th Vice-president responsible for buildings and transport
“The user at the heart of the issue”
“The important thing is that the user remains at the heart of the concerns of the public players and that management at the regional level promotes more inter-modality.”
In charge of organising long-distance public transport in its territory, the Department is developing a network of regular services with matching SNCF timetable connections, attractive rates, generalisation of the OùRA card as a single transport document... Alongside the urban transport networks, Citéa (Valence Romans Transport) and Montélibus, it ensures coverage of sectors outside these two areas.
Valence TGV station is one of the largest in Europe: How do you cater to a maximum of travellers? This station is served by the TER network (rail axis of the Alpine furrow and Drôme valley), the TER bus lines from Ardèche also connect here. There is a high frequency bus line which connects with the cities of Valence and Romans. Has carpooling become a real alternative in the Department? A policy in favour of carpooling has been in place within the Department for four years already, following an initial carpool pilot scheme across Drôme-Ardèche. Since
2012, 48 carpool areas have been in service in our territory as well as an Internet site. This mode of travel is a real alternative in Drôme. However, the practice still needs to develop and consolidate across the regular routes.
complement to regular lines in particular in the Drôme hinterland. These special rate services run on preset days of the week (regular service) either in correspondence with the regional or departmental network (connecting service). They are for everybody except school users;
How do you manage the many bus lines of Drôme?
n specialised transport services for students with disabilities (133) carry over 450 pupils and students annually. They only work during the school year and are operated by private providers through public markets.
There are four types of transport services in the Department of Drôme: n The regular lines (28) serve all of the Drôme area. They can be used by everyone, according to departmental rates and are operated by private carriers through public procurement, delegations of public services, supervised delegations of public services, and finally via the SPL South RhôneAlpes Drôme-Ardèche Transport, in which the Department is a shareholder; n mainly school services (106) serve all the public and private institutions of the Department. They are only intended for students and only work during the school year. They are operated by private providers through public markets; n transport on demand services (27) are a
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What are your future projects? The NOTre law (new French territorial reorganisation law) will considerably impact our transport remit which will pass from departmental to regional compulsory jurisdiction in 2017. We must prepare this transfer as best possible and work with our counterparts in the new Rhône-Alpes Auvergne region to do so. The important thing is that the user remains at the heart of the concerns of the public players and that management at the regional level promotes more inter-modality, as in the context of project OùRA conducted by 26 organising authorities n
Publi-rédactionnel
Groupe Sallée : une entreprise aux multiples activités
Depuis 1965, cette entreprise familiale rayonne sur une partie de Rhône‐Alpes grâce à ses secteurs d’activités variés (chauffage, climatisation, plomberie, électricité‐cvc…)
Un entretien avec Luc Basin, Directeur technique de l’entreprise SALLEE Pouvez-vous nous présenter votre entreprise et vos secteurs d’activités ? Notre entreprise basée à Valence dans la Drôme compte une cinquantaine de salariés. Nous intervenons dans les domaines du CVC (Chauffage, Ventilation et Climatisation) ainsi que dans les secteurs liés à la plomberie et sanitaire.
Quels services proposez-vous et à quel type de clientèle vous adressez-vous ? Les services proposés sont multiples : nos compétences s’étendent des études de projets jusqu’à la réalisation et la mise en service des installations. Nous intervenons également dans les domaines de la maintenance et du dépannage plomberie sanitaire. Nos clients sont pour une grande part les donneurs d’ordre des marchés publics ainsi que l’industrie et les bailleurs privés. Notre secteur géographique d’intervention se situe dans un rayon d’environ 100 km aux alentours de Valence. Dans quelle mesure l’entreprise Sallée s’est-elle développée depuis sa création en 1965 ? Sallée est à sa création une petite entreprise familiale, et c’est par
cela que nous nous différencions. Aujourd’hui, cette société est devenue une PME importante et reconnue sur le territoire. Nous avons créé dernièrement, à Salaise-sur-Sanne en Isère, une agence qui s’appelle G.R Thermie System. Cette structure permet au groupe SALLEE un rayonnement stratégique plus important. Quelles sont vos ambitions ou futurs projets pour l’entreprise ? Notre ambition est simple : il est important de toujours être plus performant et de favoriser la qualité pour conduire à une totale satisfaction de notre clientèle. Notre objectif à court terme consiste surtout à stabiliser l’entreprise dans son organisation actuelle.
Contact : 38/40 rue Latécoère 26000 Valence Tél. : 04 75 56 07 07 - Fax : 04 75 56 28 99 E-mail : entsallee@aol.com - www.sallee-climatique.com
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CHAPITRE 4
CADRE DE vIE, ENvIRONNEMENT ET sOLIDARITés / LIvING CONDITIONs, ENvIRONMENT AND sOLIDARITy
Les dossiers Territoires | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | 59
Hors-série 2016 | N°20 | La Drôme
ENTRETIEN | Rapprocher les Drômois, telle est l’ambition du Conseil départemental grâce à des mesures pensées pour renforcer le tissu social sur le territoire.
Le bénévolat au cœur de la réinsertion
Les services sociaux de la Drôme assurent l’ensemble des missions confiées au département dans le cadre de ses compétences de solidarités humaines. Nous sommes en charge de la protection maternelle et infantile de l’insertion, des personnes âgées et des personnes handicapées. En quoi consiste l’aide sociale départementale ? Elle a pour objectif de prendre en charge les dépenses liées au maintien à domicile (services ménagers), et à l’hébergement (prise en charge du prix de journée en foyer ou en EHPAD) des personnes adultes handicapées et/ou âgées, dont les ressources sont trop modestes pour leur permettre de financer elles-mêmes les dispositifs dont elles ont besoin.
n le secteur de l’autonomie par l’amélioration de la prise en charge des personnes handicapées vieillissantes. Avec les progrès de la médecine, l’espérance de vie est plus importante. Ceci nécessite la mise en œuvre de réponses adaptées à leurs besoins et à leur niveau d’autonomie. Un plan départemental pour une meilleure prise en charge va être déployé, et nous conduira à créer des structures spécifiques, notamment un foyer dans le futur quartier intergénérationnel de Livron ;
aide à se réhabituer aux obligations liées au travail, et apporte de nouvelles compétences réutilisables dans un projet professionnel. Parallèlement, nous constatons que les associations drômoises peinent à trouver des bénévoles pour développer leurs actions. Le Président du Conseil départemental, Patrick Labaune, a donc décidé de lancer une démarche “gagnant-gagnant”. Un dispositif a été mis en place pour mettre en relation associations et professionnels chargés de l’accompagnement des bénéficiaires du RSA. Ces derniers pourront orienter les intéressés vers les missions correspondant à leurs envies et à leurs capacités. Une vaste campagne de communication a été lancée à cet effet depuis décembre 2015, et porte déjà ses fruits.
n le secteur de l’insertion. Nous entendons mettre l’accent sur la juste attribution de l’allocation du RSA, avec un plan permettant à la fois d’améliorer les conditions d’entrée dans le dispositif et de renforcer l’efficacité des contrôles anti-fraude. D’autre part la priorité est désormais donnée aux actions favorisant l’employabilité des bénéficiaires, qui mobiliseront l’essentiel des crédits du plan départemental d’insertion, appuyés par les financements de la subvention globale du fonds social européen dont le département de la Drôme est gestionnaire ;
Quels sont vos principaux projets ? Le Conseil départemental s’est-il fixé des objectifs sociaux pour l’année 2016 ? Pour 2016, plusieurs domaines ont été identifiés comme prioritaires :
Pourriez-vous nous parler de vos actions en rapport avec le RSA et le bénévolat ? Dans le cadre de son Plan Départemental d’insertion pour les années 2014 à 2017, le territoire de la Drôme s’est donné comme objectif d’accompagner le plus grand nombre possible de bénéficiaires du RSA dans une démarche vers l’emploi. Dans certains cas, ce processus nécessite au préalable l’acquisition d’expériences facilitant l’intégration dans le monde du travail. Parmi les outils mobilisables à cette fin figure le bénévolat. Il s’agit d’une démarche citoyenne qui valorise ces personnes tant à leurs propres yeux qu’à ceux de leur entourage, et plus largement de la société. Cette action 60 | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | Les dossiers Territoires
© Claire Matras
Pouvez-vous nous présenter les différentes missions couvertes par votre service ?
n le secteur de la protection de l’enfance. La collectivité territoriale a développé des moyens importants pour accompagner les familles et prévenir l’aggravation des difficultés éducatives qui pourraient conduire à un placement de l’enfant. Cet effort est poursuivi avec la généralisation du projet individuel. Il nous aidera à terme à limiter la durée des prises en charge, en permettant aux parents de rester investis dans la situation de leur enfant, même placé n Propos recueillis par Louis Watrelot
Annie Guibert 5ème Vice-présidente en charge du Social
Interview with: Annie Guibert, 5th vice-president in charge of social affairs
To bring the people of Drôme closer together: this is the ambition of the Departmental Council, which it hopes to achieve through well-considered measures designed to strengthen its social fabric.
© Claire Matras
Reintegration centred around volunteering
Can you describe the various responsibilities of your department? Drôme’s social services perform all duties entrusted to the department which fall under its remit to support individuals. We are responsible for protecting mothers and babies, for integration, older people and those living with a disability. What do the departmental social payments consist of? The purpose of this financial assistance is to cover expenditure associated with keeping people in their own homes (domestic services) or in special housing (payments covering the daily cost of a centre or EHPAD – residential care home) for disabled and/or older adults who do not have the means to pay for the services they need. Could you tell us about action you are taking in relation to RSA payments (Revenu de Solidarité Active – income support) and voluntary work? In connection with its departmental integration plan for the period 2014-17, the territory of Drôme has set itself the objective of helping as many RSA recipients as possible back into work. In some cases, experience must first be acquired which will enable the individual to move into the world of work. Voluntary work is one of the tools we can use to achieve this. This is a step forward made within the community that raises the self-esteem of the individual, as well as their worth in the eyes of those around them and wider society. It helps people become reaccustomed to the obligations associated with work, and brings them new skills that
“The purpose of this financial assistance is to cover expenditure associated with keeping people in their own homes (domestic services) or in special housing for disabled and/or older adults who do not have the means to pay for the services they need.”
can be transferred to paid employment. At the same time, we can see that voluntary associations in Drôme have difficulty finding volunteers to help them develop their work. Therefore, the President of the Departmental Council, Patrick Labaune, decided to launch an initiative that will work for both parties. It puts associations in touch with the professionals responsible for supporting those in receipt of RSA, who can direct would-be volunteers towards opportunities matching their skills and interests. A large-scale publicity campaign has been running since December 2015, and we are now starting to see the results. What are your most important plans? Has the Departmental Council set itself objectives in the area of social services for 2016? For 2016, services in the sectors below are our priorities: n Autonomy, by improving how we care for disabled people as they grow older. As health treatment has advanced, life expectancy has increased. This means we need to provide solutions suited to the needs and degree of autonomy of these citizens. A depart-
mental plan for improved care will be implemented, leading to the creation of specific organisations, including a new residential home located in the future intergenerational housing development in Livron. n Integration: We intend to focus on awarding RSA payments fairly, with a plan which will both improve the way this benefit is initially attributed and increase the effectiveness of checks against fraud. We are also now giving priority to initiatives that promote the employability of beneficiaries and which will utilise the main departmental integration plan sources of finance, backed by funding from the European Social Fund block grant, for which Drôme is the managing authority. n Child protection: The regional authority has developed important measures to support families and prevent the worsening of educational difficulties that could cause a child to be removed from its family. These efforts are being maintained as the individual plan is rolled out more widely. In the long run, this plan will help us limit the duration of placements, enabling parents to remain engaged with their child, even while it is placed in care n
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Hors-série 2016 | N°20 | La Drôme
ENTRETIEN | Oeuvrant à préserver la qualité de ses espaces naturels, le Département de la Drôme travaille par ailleurs à relever ses nombreux défis en matière sanitaire et de solidarités.
“Lutter contre la désertification médicale”
Notre politique ENS s’appuie sur un schéma départemental adopté à l’unanimité par l’assemblée départementale et comportant 26 actions organisées autour de 4 axes : connaissance, gestion, sensibilisation/communication, évaluation. En pratique, le réseau des ENS compte aujourd’hui sur une dizaine de sites acquis, préservés et gérés en régie directe par le Département (les ENS départementaux qui représentent environ 6 000 hectares) et une quinzaine d’autres conventionnés avec des acteurs locaux (les ENS locaux qui sont gérés par les communes, intercommunalités ou parcs naturels régionaux).
s’exercent de multiples activités (randonnée, escalade, orientation, observation de la faune et de la flore, pastoralisme, apiculture, exploitation forestière, chasse…) et où se côtoient donc de nombreux acteurs, bien entendu dans le respect de la sensibilité propre à chaque site, de la biodiversité et de la compatibilité entre ces différentes activités. Un équilibre complexe que le département s’attache en permanence à maintenir, toujours dans une vision de moyen et long terme.
assainissement, aménagement et entretien des rivières, gestion des déchets, maîtrise de l’énergie et développement des énergies renouvelables… Des champs d’intervention multiples, dont certains seront manifestement impactés par la mise en œuvre de la loi NOTRe. Avez-vous mis en place des actions pour sensibiliser la population en ce sens ? Sur les ENS départementaux, une équipe d’écogardes comportant six permanents, renforcée en saison par cinq saisonniers, assure l’information et la sensibilisation du public sur le terrain et veille au respect de la réglementation. Les écogardes sont plus largement l’interface avec l’ensemble des nombreux usagers des ENS, et constituent donc le pilier central de la sensibilisation des 400 000 visiteurs annuels de nos ENS.
L’ensemble de la politique ENS est financée par la Taxe d’Aménagement, ce qui nourrit aujourd’hui, dans de nombreux départements, des inquiétudes justifiées par une baisse sensible du produit de cette taxe par rapport à la Taxe Départementale Espaces Naturels Sensibles qui la précédait. Plus largement, notre politique environnementale comporte de nombreux domaines d’action : protection des ressources en eau,
Chaque site fait l’objet d’un plan de gestion élaboré en concertation avec l’ensemble des acteurs concernés (collectivités locales, associations, exploitants, usagers…). Ce plan de gestion, révisé régulièrement, s’articule, comme le prévoit la loi, autour des deux piliers fondamentaux de la politique des ENS, à savoir la préservation des sites, milieux naturels et paysages, et leur ouverture au public. La faune et la flore des ENS font l’objet de suivis scientifiques réguliers qui permettent, le cas échant, de réorienter la gestion conduite. Nous attachons une importance particulière au maintien du caractère multifonctionnel des ENS qui, loin d’être des espaces “sous cloche”, sont plutôt des lieux où 62 | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | Les dossiers Territoires
© Claire Matras
En 2015, dans la Drôme, 25 sites ont été classés en ENS, pour une surface totale de 6 805 hectares : comment contribuezvous à leur préservation et, plus largement, à celle de l'environnement en général ?
Notre site Internet, des publications spécifiques, et une signalétique adaptée viennent compléter ce travail de sensibilisation. Les comités de gestion réunissant l’ensemble des partenaires intéressés par la gestion des sites constituent également des relais particulièrement adaptés pour diffuser des messages de sensibilisation auprès de publics plus spécialisés mais fréquentant assidûment les ENS. Le Schéma départemental pour l’autonomie 2012-2016 a pour ambition d’ai-
Patricia Brunel Maillet Vice-présidente en charge de l’Environnement et de la Santé
der les seniors et les personnes handicapées à vivre dignement dans un environnement sûr, adapté et accueillant. Quelles en sont les orientations stratégiques ? En vue de quels progrès concrets ? Le Schéma départemental autonomie 2012-2016 est organisé autour de trois orientations stratégiques : n favoriser l’exercice des droits fondamentaux des personnes : accès à l’information, citoyenneté, dignité et sécurité ; n répondre à la diversité des situations et des projets de vie des personnes ; n accompagner les acteurs du handicap et de la perte d’autonomie dans une amélioration continue de leurs prestations. Ces trois orientations visent globalement un résultat commun : la prise en compte des projets de vie des personnes en situation de handicap ou de dépendance et l’adaptation de l’offre de services afin d’y répondre au mieux. En effet, ce n’est pas à la personne âgée ou en situation de handicap de s’adapter à la prise en charge, mais bien à la prise en charge de s’adapter aux attentes de la personne, et ce, sur la totalité du territoire départemental. Cela implique donc de rendre effective la possibilité pour les personnes d’exprimer leur choix de vie et de diversifier les propositions d’accompagnement à domicile (pour les personnes elles-mêmes comme pour leurs aidants) ou d’accueil en établissement en lien avec la diversité des situations individuelles. Le maintien à domicile des personnes âgées entrant dans la dépendance est une priorité du Département. Pour la mettre en œuvre, plusieurs outils sont mobilisés : • des actions de prévention des effets du vieillissement, notamment celles qui sont menées à l’initiative des CLIC (centres locaux d’information et de coordination) départementaux, et par le Centre Départemental pour Réussir son Vieillissement (CDPRV) qui propose des diagnostics individuels ; • des instruments de solvabilisation permettant aux personnes de bénéficier d'une aide à domicile : l’allocation personnalisée d’autonomie, versée à plus de 8 000 drômois âgés et l’aide sociale pour les services d’aide ménagère pour les personnes aux revenus modestes ;
“Si nous réussissons à relever le défi de la désertification médicale, nous permettrons aux populations drômoises de continuer à vivre dans de bonnes conditions dans notre département.”
• des financements pour l’aménagement du logement, mobilisés par l’intermédiaire du CALD (Centre d’Amélioration du Logement de la Drôme) qui effectue des diagnostics et apporte des aides à la réalisation des travaux nécessaires à l’adaptation du domicile à l’entrée dans la dépendance ; • le financement de dispositifs de répit pour les aidants des malades d’Alzheimer ; • le soutien à des opérations immobilières locatives transgénérationnelles portées par des bailleurs sociaux dites “cœur de village”, intégrant au sein d’un collectif quelques logements adaptés pour personnes âgées. Ces actions sont menées de longue date et plus récemment, le Département s’est engagé dans un dispositif ambitieux destiné exclusivement aux personnes âgées en perte légère d’autonomie dont le domicile ne peut être adapté mais qui ne souhaitent pas être accueillis en établissement : le label départemental “entre domicile et établissement” est attribué à des programmes locatifs dont les logements sont adaptés à la perte d’autonomie (notamment avec des équipements domotiques) et qui bénéficient à la fois d’une “veille bienveillante” assurée par une hôtesse présente dans l’immeuble qui intervient auprès des personnes à leur demande pour faciliter leur vie quotidienne et maintenir le lien social et d’animations proposées soit par le CCAS de la commune, soit par des associations locales. Le vieillissement de la population, c’est aussi celui des personnes en situation de handicap, et ce sujet constitue l’une des priorités de la mandature : les réponses aux
besoins des personnes handicapées vieillissantes doivent être diverses, adaptées à la lourdeur du handicap des personnes. Elles nécessitent de mobiliser des moyens complémentaires mais aussi, et peut-être surtout, d’articuler l’ensemble des acteurs du territoire. D’après-vous, dans les années à venir, à quels défis sanitaires doit se préparer le Département de la Drôme ? Le défi sanitaire majeur du département de la Drôme dans les années à venir est celui de la lutte contre la désertification médicale. C’est un défi que le Département entend relever car il s’inscrit parfaitement dans sa double mission en faveur des solidarités humaines et des solidarités territoriales. Nous allons prochainement présenter un plan départemental et proposer à l’ensemble des acteurs institutionnels et professionnels de se mobiliser à nos côtés pour éviter que la Drôme ne devienne à plus ou moins long terme un désert médical. Nous avons déjà financé un projet innovant de dématérialisation de la transmission des mammographies de dépistage du cancer du sein : cette expérimentation nous permet de tester en grandeur nature la lecture et l’interprétation à distance des radios, réponse indispensable à la fermeture des cabinets de radiologie dans les zones rurales. Si nous réussissons à relever le défi de la désertification médicale, nous permettrons aux populations drômoises, et particulièrement aux personnes âgées, de continuer à vivre dans de bonnes conditions dans tout notre département n Propos recueillis par Pauline Pouzankov
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Hors-série 2016 | N°20 | La Drôme
Interview with: Patricia Brunel Maillet, Vice-president for health and the environment
“We will combat the problem of dwindling medical services” As the department of Drôme strives to preserve the quality of its natural spaces, it is also making efforts to overcome the many difficulties it faces in the areas of health and the community.
In Drôme in 2015, 25 sites were classed as “sensitive natural areas” (ENS – espace naturel sensible) of a total surface area of 6,805 hectares. How are you helping to preserve these and to protect the wider environment more generally? Our “sensitive natural area” policy is based on a departmental blueprint that was unanimously adopted by the departmental assembly and contains 26 initiatives organised in the following four areas: knowledge and understanding, management, awareness-raising/communication, and evaluation. In practice, the network of sensitive natural areas today entails around 10 sites acquired, protected and managed directly by the department (the departmental areas, which account for approximately 6,000 hectares) and around 15 other sites covered by an agreement with local actors (local SNAs managed by the communes, intercommunal authorities or regional natural parks). Each site is covered by a management plan produced in cooperation with all actors concerned (local municipalities, associations, farmers, users, etc.) This management plan, which is regularly reviewed, is structured around the two fundamental pillars of SNA policy, as stipulated by law. These are: the preservation of sites, natural spaces and landscapes, and opening these up to the public. The flora and fauna of SNAs are subject to regular scientific monitoring, which can lead to changes in the way sites are managed where appropriate. We place particular importance on maintaining the versatile character of these areas. Far from being under lock and key, sensitive natural areas are instead locations for a wide range of activities such as walking, climbing, orientation, flora
and fauna observation, animal husbandry, beekeeping, forestry and hunting. They are places where all sorts of people mix, in a way that naturally respects the sensitive nature of each site, biodiversity, and the compatibility of all of these activities. The department always works within a medium and long-term vision, constantly striving to maintain this complex balance. The entire sensitive natural areas policy is funded by the local development tax. This arrangement is now causing concern in many departments, justified by the fact that it generates considerably less revenue than the departmental sensitive natural area tax which preceded it. More generally, our environmental policy entails numerous areas of action: the protection of water resources, sanitation, the maintenance and development of rivers, waste management, energy-efficiency and the development of renewable energies. There are multiple areas of intervention, including some which will clearly be affected by the introduction of the NOTRE law (new French territorial reorganisation law). Have you taken action to raise awareness of these aspects? In the departmental SNAs, a team of six permanent “eco-wardens” (increased to 11 during high season) work to inform and raise awareness among the public on the ground and ensure compliance with regulations. More generally, the wardens are the interface with all of the large number of SNA users, and so they are the central plank of efforts to raise awareness among the 400,000 annual users of these areas. Our website, specific publications, and a special system of signs also play a part in this awareness-raising work. The management committees that bring together all partners with an interest in managing the sites are also links which are especially well placed to communicate information messages to groups that have some degree of specialist knowledge but visit the SNAs regularly. The objective of the departmental blueprint for auto-
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nomy 2012-16 is to help older and disabled people live with dignity in a safe, suitable and welcoming environment. What is the strategic direction of this blueprint, and what kind of concrete progress does it hope to make? The departmental blueprint for autonomy 2012-16 is organised around three strategic aims: n to promote the exercise of our fundamental rights: access to information, citizenship, dignity and security; n to respond to the diverse nature of individuals’ situations and future plans; n to support actors working in the fields of disability and loss of autonomy to continuously improve their services.
These three strands aim to achieve a shared overall result, which is for the individual plans of those living with a disability or who are dependent on care to be an integral consideration, and for the services offered to be adapted to provide the best possible response. It is not for the older or disabled person to adapt to provision; rather, provision should be adapted to the expectations of the individual, and this should happen across the entire department. This therefore implies that the option for individuals to express how they wish to live should become an effective choice, and it means diversifying the types of support offered in the home (for those concerned as well as their carers) and forms of residential care available in line with the diversity of individual situations. Allowing older people who become reliant on care to remain in their own homes is a departmental priority, and we are using various means to achieve this: • action to prevent the effects of ageing, carried out in particular via our local centres for coordination and information, as well as the departmental Centre for Life-
long Health, which offers individual care plans; • options for financial assistance which allow individuals to benefit from help at home. These are the personal autonomy payment which is made to more than 8,000 older residents in Drôme and benefit payments to cover domestic services for those on low incomes. • funding to adapt the home, provided via the Drôme Centre for Improved Housing, which identifies improvements to be made and contributes towards work that needs to be undertaken on the home when the occupant becomes dependent; • funding to provide respite for the carers of Alzheimer’s patients; • support for transgenerational housing initiatives led by social landlords that include a number of housing units adapted for older people within collective blocks.
These measures have been in place for some time. More recently, the department has committed itself to an ambitious measure focusing exclusively on helping older
people experiencing only minor loss of autonomy and whose homes cannot be adapted to remain in their own homes. The departmental certification “Between home and residential care” is attributed to tenant housing schemes where housing is adapted to those with reduced autonomy (especially through the use of electronic and remote control systems) and where a warden is always available in the building to provide assistance to residents who request it, to help them with daily tasks and to maintain social links and links with activities provided by the local community social action association or others. The population is ageing, and this population includes disabled people. This is one of our priorities for the mandate: provision for the needs of disabled people who are growing older must be diverse and adapted to need as well as to the extent of the disability. Additional resources will be required and, more importantly perhaps, all actors in the territory will need to work in coordination.
In your view, what are the health chal-
lenges that Drôme must prepare itself for in the coming years? The major health challenge that Drôme will need to face up to in the coming years is an increasing shortage of doctors in rural areas. The department intends to combat this since it fits perfectly with its dual duty to act to protect individuals and the territory as a whole. We will shortly present a departmental plan, and will propose that all institutional and professional actors work in tandem with us to prevent a scenario whereby Drôme is abandoned by the medical sector in the medium or long term. We have already funded an innovative project involving the paperless transmission of mammograms for the detection of breast cancer, and this full-scale experiment enables us to test the reading and interpretation of images remotely, which is a crucial response to the closure of radiology clinics in rural areas. If we can successfully tackle the problem of dwindling medical services, we will enable our people, and especially the older population, to continue to enjoy high standards of living across the entire department n
Publi-rédactionnel
MONDE EDITION COMMUNICATION & CREATION GRAPHIQUE
L
es HÔPITAUX Drôme Nord comprennent deux sites d’hospitalisation, Romans et Saint Vallier. Ils offrent un accueil d’Urgences 24h/24, des consultations, des services d’hospitalisation complète ou de jour, en médecine, chirurgie et obstétrique, ainsi qu’un service d’imagerie, un laboratoire et un bloc opératoire fonctionnant 24h/24. Les patients en convalescence ou en rééducation peuvent être reçus en services de soins de suite et réadaptation, et notamment sur le site de Saint Vallier, dans le service de médecine physique et de réadaptation Les HÔPITAUX Drôme Nord disposent également de structures d’Hébergement pour Personnes Agées Dépendantes sur les deux sites Les HÔPITAUX Drôme Nord font partie du groupement hospitalier de territoire Rhône Vercors Vivarais et s’inscrivent dans un projet médical de territoire.
Contact : HÔPITAUX Drôme Nord 607 avenue Geneviève de Gaulle-Anthonioz, B.P. 1002 / 26102 Romans-sur-Isère cedex Romans : 04 75 05 75 05 Saint-Vallier : 04 75 23 80 00 www.hopitaux-drome-nord.fr
3, rue Mornay - 75004 Paris
Tél: 01 44 54 05 50
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Hors-série 2016 | N°20 | La Drôme
ENTRETIEN | La Drôme s’attache à soutenir ses habitants, quelles que soient leurs difficultés.
Garantir un accueil et un accompagnement de qualité
Être à l’écoute des citoyens, de leurs attentes, constitue la base de notre réflexion. Dans la Drôme, le vieillissement de la population est un fait. Il est même prévu que la tendance se renforce, et augmente plus vite qu’au niveau national. Afin de gérer au mieux cette situation, nous devons anticiper, évoluer, tenir compte des attentes des Drômois ainsi que des spécificités des espaces, mais aussi de nos moyens financiers. Garantir sur tout le territoire un accueil et un accompagnement de qualité, adapté aux projets de vie des personnes en situation de handicap ou de perte d’autonomie est l’un de nos principaux enjeux. Quelles sont les actions instaurées en faveur des personnes âgées ?
gements déjà occupés par des personnes handicapées.
chacun, et ce, aussi bien dans le domaine sanitaire que médicosocial. Les démarches de recherche ou d’entrée en établissement sont ainsi facilitées par un dossier unique.
n La scolarisation des collégiens handicapés dans des classes spécifiques.
Accompagner les aidants est également une de nos priorités, avec un appui qui peut revêtir différentes formes comme l’accueil de jour, des gardes itinérantes de nuit, des temps de répit. L’essentiel étant que ces professionnels ne restent pas seul face à leur situation.
n L’accessibilité pour tous des bâtiments communaux par un diagnostic de l’ensemble des 150 bâtiments départementaux. Cette évolution se fait au fur et à mesure des chantiers de construction ou d’importantes réparations. La plupart de ces actions font l’objet de concertations régulières avec le Collectif Drôme Handicap, qui regroupe la quasitotalité des associations de handicapés du département, et avec qui la collectivité territoriale a signé une charte de partenariat.
Par quelles mesures le handicap est-il pris en compte à l’échelle de votre département ? Notre Département met en œuvre de nombreuses actions en direction des personnes handicapées :
Que prévoit le schéma départemental pour l’autonomie ?
n Le développement de logements adaptés, tout comme l’aide à l’adaptation de lo-
Le Département de la Drôme veut encourager le développement des moyens qui répondent le mieux aux attentes et besoins des personnes âgées. La priorité va au maintien à domicile, à l’aide aux aidants, à l’accueil familial et à la professionnalisation des métiers d'aide à la personne. ViaTrajectoire nous apporte un grand soutien dans nos missions. Cette plateforme numérique permet d’identifier facilement la ou les structures capables de prendre en charge le projet de rééducation, réadaptation, réinsertion ou d’hébergement, nécessaire à différents moments de la vie de chaque personne. Il est conçu pour identifier les installations possédant toutes les compétences humaines ou techniques requises pour prendre en compte les spécificités de 66 | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | Les dossiers Territoires
© Claire Matras
A quels enjeux est confronté votre territoire en matière de prise en charge des personnes âgées et du handicap ?
Le schéma départemental pour l’autonomie va permettre de réels progrès en matière d’accompagnement des personnes âgées et des personnes en situation de handicap. Ce schéma met au cœur de ses actions la notion de parcours de vie de la personne, en répondant à la diversité des situations et des projets de vie des personnes n Propos recueillis par Louis Watrelot
Françoise Chazal Conseillère déléguée aux personnes âgées et au handicap
Interview with: Françoise Chazal, Councillor for older and disabled people
Drôme is striving to support its inhabitants, regardless of the difficulties they face.
© Claire Matras
We must guarantee high-quality services and support
What are the challenges for your territory in terms of caring for older and disabled residents? The basic principle underpinning our ideas is that we listen to citizens and their expectations. The population is ageing in Drôme, and that is a fact. The trend is even expected to gather pace and progress more quickly here than at national level. In order to manage this situation as best we can, we must anticipate, adapt, and take into consideration what our residents expect and the specific features of our areas, but also the financial resources we have. Ensuring excellence of services and support which are adapted to the individual plans of disabled people or those experiencing loss of autonomy across the whole department is one of our main challenges. What action is being taken to support older people? The department* of Drôme wants to foster the development of resources that best meet the needs and expectations of older people. Priority is given to allowing them to remain at home, to supporting carers, to housing people within family settings and to raising professional standards in caring roles. ViaTrajectoire helps us a great deal in the work we do. This digital platform allows us to quickly identify the structure(s) able to deliver various projects in the areas of reintegration or housing, rehabilitation or readjustment which are needed at different stages in the lives of each individual. This tool is designed to locate the human or technical capabilities required to meet the individual needs of every person, in both health and socio-medical fields.
“Priority is given to allowing them to remain at home, to supporting carers, to housing people within family settings and to raising professional standards in caring roles.”
The fact that there is one single case file facilitates the processes of finding or moving into a care home. Supporting carers is also a priority for us. We offer assistance in various forms, such as day centres, mobile night watch services, and respite care. The most important thing is that these professionals do not have to face their situation alone. Which specific measures ensure that disability is a department-wide consideration? Our department is implementing various initiatives designed to benefit disabled citizens: n The development of suitable housing, along with assistance to adapt housing already occupied by people with disabilities; n The provision of special classes for disabled pupils attending a collège (lower secondary school);
n Rendering all municipal buildings accessible via an examination of all 150 departmental buildings. Upgrades will be made as and when construction sites and significant repairs are carried out.
The majority of these initiatives are the subject of regular consultations with “Collectif Drôme Handicap”, an umbrella group for the vast majority of associations for disabled people in the department, and with whom the regional authority has signed a partnership declaration. Which measures are contained in the departmental blueprint for autonomy? The departmental blueprint will allow genuine progress in terms of support for older and disabled citizens. At the heart of the initiatives it contains is the idea of the individual’s life journey, and it responds to the diversity of personal situations and individual plans n
Les dossiers Territoires | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | 67
Hors-série 2016 | N°20 | La Drôme
ENTRETIEN | Accompagner les acteurs du logement, à travers des démarches productives et responsables, fait partie des priorités du Conseil départemental.
“Lutter contre la précarité énergétique” Quelles sont les problématiques de logement spécifiques à votre territoire ? Qu’en est-il de l’accès au logement ? Il y a énormément de foyers drômois éligibles au logement social, environ 75 % d’après les constats qui on été faits. En moyenne 7 000 ménages sont dans l’attente d’un logement à loyer abordable, il faut donc pouvoir en produire chaque année suffisamment pour pouvoir répondre à cette demande. Cela devient un enjeu important pour la Drôme car les chiffres cités sont antécédents à 2016. Plus le temps passe et plus ce phénomène s’accroît.
Programmé jusqu’en 2018, le PDLHPD a démarré en 2014. L’action prioritaire mise en oeuvre est la lutte contre la précarité énergétique, qui nous préoccupe particulièrement, car les ménages avec les plus faibles ressources se voient contraints de louer dans le privé des logements très consommateurs en énergies. Le souhait du Conseil départemental est d’inciter les propriétaires à mettre en location des logis performants. Pour cela le Département leur permet d’agir sur la réhabilitation thermique des habitats grâce au programme “Habiter mieux” porté par l’Etat.
sociaux, outre la production d’habitats neufs, à la réhabilitation et à l’amélioration des logements, pour certains anciens, qui ne sont pas aux normes actuelles. Des aides spécifiques sont octroyées par le Conseil départemental qui conventionne également avec l’intégralité des EPCI de la Drôme, dont les
Quelles avancées dans la création de logements adaptés ? Existe-t-il des aides en la matière ? Le Département soutient les bailleurs
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bailleurs sociaux, pour les aider dans cette réalisation. Il y a-t-il d’autres projets en matière de logement dont vous souhaiteriez nous faire part ?
© Jean-Noël Martin
Pourriez-vous nous expliquer les grandes orientations de votre plan départemental pour le logement et l’hébergement des personnes défavorisées ?
Il y a énormément de foyers drômois éligibles au logement social, environ 75 % d’après les constats qui on été faits.
Le Département ne construit pas mais il est présent pour distribuer les financements et les aides en fonction des sollicitations des acteurs du logement drômois. Les crédits disponibles de cette année sont déjà consommés ; cela signifie qu’il y a une production soutenue, tant en construction d’habitats neufs qu’en réhabilitation de ceux préexistants. Les bailleurs sociaux jouent parfaitement le jeu en partenariat avec la Drôme n Propos recueillis par Louis Watrelot
Geneviève Girard Conseillère départementale déléguée à l’habitat et au logement
Interview with: Geneviève Girard, Departmental councillor for housing and accommodation
“The fight against energy poverty” Supporting players in the housing sector through productive and responsible approaches is one of the priorities of the departmental Council.
What are your territory-specific housing issues? What access is there to housing? There are many households in Drôme that are eligible for social housing, about 75% according to findings. On average 7,000 households are waiting for housing at an affordable rent. We therefore need to be able to produce enough units annually to meet this demand. This is becoming an important issue for Drôme because the figures quoted are prior to 2016. The more time passes the more significant this phenomenon becomes.
Programmed up until 2018, the PDLHPD started in 2014. The priority action implemented is the fight against energy poverty, which concerns us especially because households with the lowest resources are forced to rent private housing that consumes a lot of energy. The departmental Council wants to incentivise landlords to rent out high performance housing. To this end, the Department allows them to take action on the thermal rehabilitation of housing through the “Living better” programme led by the State. What advances have been made in the creation of adapted housing? Are there incentives in this area? The Department supports social landlords, in addition to building new housing, to upgrade and improve dwellings, some of which are old and are not up to current standards. Specific aid is granted by the departmental
Council which has an arrangement with all the public organisations for intercommunal cooperation (EPCI) in Drôme, including social landlords, helping them to achieve this.
“7,000 households are waiting for housing at an affordable rent.” Are there other housing projects which you would like to share with us? The Department does not build, but it is there to distribute funding and assistance on the basis of the requests from Drôme housing players. All credit lines available this year have already been consumed; this means that there is sustained production, both in the construction of new housing and the refurbishment of pre-existing housing. Social landlords play the game perfectly in partnership with Drôme n
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Could you explain the broad guidelines of your departmental plan for housing and accommodation for underprivileged
people (PDLHPD)?
“The departmental Council wants to incentivise landlords to rent our high performance housing.”
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CHAPITRE 5
© Cyril Crespeau
CULTURE, sPORT ET TOURIsME / CULTURE, sPORT AND TOURIsM
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Hors-série 2016 | N°20 | La Drôme
ENTRETIEN | Puissant levier de cohésion sociale, facteur d’attractivité des territoires et secteur économique important, la culture est soutenue par le Département de la Drôme.
Une vie culturelle riche et ambitieuse
La Drôme est connue en France pour son patrimoine architectural et paysager d’exception. Ces lieux sont fortement investis par les acteurs culturels pour les faire vivre, favoriser leur appropriation par les drômois, renforcer leur attractivité, et en faire des arguments de poids pour développer l’activité touristique. n le patrimoine architectural est renommé grâce à plusieurs sites emblématiques dont les plus célèbres approchent ou dépassent les 200 000 visiteurs par an : les châteaux de la Drôme, le Palais idéal du facteur Cheval à Hauterives ; n la forêt de Saoû, le plus haut synclinal perché d’Europe ; n cet investissement du Département de la Drôme comme des acteurs culturels fait de ces lieux des espaces vivants, appropriés par les drômois, et intégrés à l’offre touristique ;
n cinéma d’animation : le Département a voté la création d’un fonds d’aide à la production. Il souhaite porter ce fonds à 230 000 € afin de favoriser la création d’œuvres d’animation, réalisées dans le territoire par des artistes émergents ou confirmés ;
Valence, un des rares centres dramatiques nationaux à voir ses créations présentées à la fois dans les plus grands théâtres nationaux, certaines sont même nominées aux Molières, et dans les territoires les plus reculés de Drôme et d’Ardèche. Le Lux, la seule scène nationale dédiée à l’image.
n réseau de lieux de résidence et de diffusion en milieu rural : le Département souhaite poursuivre la structuration de ce réseau en pérennisant le soutien financier départemental le plus homogène possible pour limiter les écarts d’équipement, et la prise en compte de l’ensemble des disciplines et pratiques ;
Quels sont les projets culturels à venir au sein du Département ? Le Département souhaite mettre en avant ses atouts : n châteaux de la Drôme : le Département lance un projet ambitieux de réhabilitation du château de Grignan. Estimé au total à 6,50 millions d’euros ;
n le développement de la pratique amateur : le soutien à la pratique amateur est un objectif prioritaire de la politique culturelle départementale.
n en parallèle, le Département continuera à développer l’animation culturelle des châteaux en mobilisant les acteurs du territoire souhaitant les investir ;
n la filière de l’image animée : dans la Drôme, la filière concentre plus de 450 emplois, soit 26 % de l’emploi et près de 22 % du chiffre d’affaire de la filière image à l’échelle de la région Rhône-Alpes ; n les arts de la rue et du cirque ; n le jazz représenté par une multitude d’évènements et festivals, chaque année plus nombreux. Ils contribuent à faire rayonner le territoire, notamment dans la période estivale. La vie culturelle de la Drôme est aussi structurée par ses grands établissements culturels labellisés comme la Comédie de 72 | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | Les dossiers Territoires
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Quels sont les atouts culturels du département de la Drôme ?
n le numérique : à l’image de la Médiathèque départementale (projet de bibliothèque numérique) ou de Lux Scène nationale (rebaptisé Lux 2.0 et initiateur de la classe culturelle numérique), c’est l’ensemble des acteurs culturels de la Drôme qui prend progressivement le tournant du numérique. Ils accompagnent la politique volontariste du Département pour l’implantation de la fibre et le développement de nouveaux usages ; n l’éducation artistique et culturelle. Le Département développe et structure une politique d’action culturelle dans les collèges n Propos recueillis par Julien Dreyfuss
Fabien Limonta 6ème vice-président chargé de la Culture et des Anciens combattants
Interview with: Fabien Limonta, 6th vice-president for culture and ex-servicemen
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Drôme’s rich and ambitious cultural life Which cultural projects are planned in the department? The department wishes to showcase its own particular advantages: n The Châteaux of Drôme: the department is launching an ambitious project to restore the castle at Grignan, at an estimated total cost of 6.5m euros; n In parallel, the department will continue to develop the cultural activities on offer at the castles by involving regional actors who wish to enhance them;
Drôme is known throughout France for its exceptional heritage of architecture and landscapes.
Culture is a powerful lever for social cohesion and a pull factor for these regions, as well as an important economic sector, and it is being supported the department of Drôme
Which cultural attractions can be found in Drôme? Drôme is known throughout France for its exceptional heritage of architecture and landscapes. Organisations in the culture sector are strongly committed to these sites in order to bring them to life, promote ownership of them by the people of Drôme, make them more attractive to visitors, and ensure they are a strong argument for the development of tourism here. n Our architectural heritage is renowned for several emblematic sites, and the most famous of these, the châteaux in Drôme and the Postman Cheval’s Ideal Palace in Hauterives, attract close to or more than 200,000 visitors annually; n The forest of Saoû, the highest perched syncline in Europe; n The investment provided by the depart-
ment of Drôme, as well as stakeholders in culture, is what makes these locations living and integral components of what we offer tourists, and is the reason our residents feel a sense of ownership of these attractions; n Animation: in Drôme, this provides more than 450 jobs accounting for 26% of all jobs in the visual arts in the Rhône-Alpes region and almost 22% of the revenue it generates; n Street and circus art; n Jazz music is represented by a whole host of events and festivals, which are growing in number every year. They help enhance the profile of the region, especially during the summer months.
Cultural life in Drôme is also structured around its large cultural institutions endorsed by the government. These include: The Comédie de Valence, one of the few national centres for drama whose works are presented simultaneously in the most important theatres of the land (some are even put forward for the “Molières” – the national theatre awards) and in the most remote parts of Drôme and Ardèche. Le Lux is the only state-sponsored theatre dedicated to the concept of the image in all its forms.
n Animation films: the department of Drôme has voted to create a fund to support production, and the department wishes to increase its value to €230,000 in order to promote new works of animation created in the region by both established and emerging artists; n A network of rural residential transmission locations: the department wants to continue to organise this network by establishing long-term departmental funding which is as evenly-distributed as possible in order to minimise disparities in equipment, and so that all disciplines and practices are taken into account; n Developing amateur practice: support for amateurs is a priority of the department’s cultural policy.; n Digital technology: in the mode of the departmental media library (digital library project) and the Lux theatre (which set up the “digital culture classes” and is now renamed Lux 2.0), we are now seeing all cultural organisations in Drôme gradually shift towards digital working. They continue alongside the department’s proactive policy to install fibre optic and develop new practices; n Arts and culture education. The department is developing and structuring a policy of cultural initiatives at lower secondary school level n
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Hors-série 2016 | N°20 | La Drôme
ENTRETIEN | En concertation avec le Département, l’ADT (Agence de développement touristique) assure la stratégie de développement, la promotion 4 saisons du territoire et accompagne les acteurs de ce secteur économique en pleine évolution. Place au slow tourisme et aux bons plans 2.0.
Une terre de contrastes, d’ombre et de lumière, d’histoire et de passion
Le Conseil départemental établit une stratégie de développement touristique, l’ADT assure le suivi et la coordination des opérations et les exécute en liaison avec l’ensemble des partenaires touristiques. Elle est chargée de la formation, du développement des équipements touristiques et contribue à l’élaboration, et à la promotion des produits touristiques. Elle réalise de nombreux documents d’information et de promotion, développe les relations avec la presse et met en œuvre des stratégies marketing. Son financement est assuré par un budget (1,6 million d’euros) voté par le Conseil départemental.
ture, cosmétiques... Elle est aussi leader mondial dans le domaine de la production et de la transformation de plantes à parfums, aromatiques et médicinales (les PPAM). Villes, châteaux, villages perchés... Entre tradition et modernité, savoir-faire séculaire et innovation, la Drôme est passionnément culturelle. La Drôme est riche de la diversité de ses paysages et cultures, et soucieuse de leur protection. La Drôme est intensément active, en toute liberté, en toutes saisons et offre toute une palette d’activités de pleine nature possible, pour les sportifs ou les simples amateurs (randonnées pédestre, vélo et vtt, randonnée équestre, canoë-kayak, escalade, parapente, spéléologie, …).
Quels sont les atouts touristiques du département de la Drôme ? Quelles activités proposez-vous ? A la croisée des grandes routes de l’Europe, limite sud de Rhône-Alpes, terre de contrastes, d’ombre et de lumière, d’histoire et de passion, la Drôme s’épanouit entre Rhône, Vercors, et Provence, dont elle a déjà, passé Valence, la petite pointe d’accent chaleureux, ensoleillé et parfumé. La Drôme est merveilleusement savoureuse avec ses produits d'excellence (pas moins de 19 AOC, 12 IGP et de nombreux produits Label Rouge), son terroir riche et généreux, ses vignobles et ses chefs talentueux. Premier département bio de France, la Drôme offre un large éventail de productions : agriculture, viticul74 | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | Les dossiers Territoires
La Drôme mise sur l'agrotourisme et le bien-être. Pourriez-vous nous en dire davantage ?
© Claire Matras
Quel est le rôle de l’ADT de la Drôme ?
S’appuyant sur ses caractéristiques essentielles, la Drôme travaille sur le développement et la valorisation d’une offre liée à l’agritourisme, via notamment la mise en valeur et la transformation des produits locaux par des chefs renommés et reconnus, et la communication autour de pôles oenotouristiques forts tels que l’Université du vin à Suze-la-Rousse, et les deux territoires certifiés “Vignobles et Découvertes” (Drôme provençale et d’Hermitage en St Joseph). La thématique bien-être est également un des vecteurs de fréquentation du département via des espaces proposés de façon complémentaire à des hébergements, mais également au travers de sa qualité de vie, de ses paysages, de ses nombreux villages typiques et de son art de vivre. En quoi consiste le parcours “Bienvenue à la ferme” ? Bienvenue à la ferme est le 1er réseau national de vente directe et d’accueil à la ferme, fédéré par les Chambres d’Agriculture. Ce label est basé sur des modalités d’adhésion
Laurent Lanfray Vice-président en charge de l’économie, du tourisme et de l’emploi et président de l’ADT Drôme
© Claire Matras
Une nouvelle stratégie touristique 2016-2021 est en cours de définition mettant à l'honneur les notions de qualité et de slow tourisme.
et des critères de qualité très précis. Il s’agit d’une démarche volontaire des agriculteurs souhaitant s’intégrer à un réseau. Les structures suivantes peuvent être labellisées : points de vente directe sur l’exploitation, fermes-auberges, fermes pédagogiques, goûters à la ferme, fermes équestres, cham-bres d’hôtes, gîtes de groupe, campings et meublés de tourisme.
Quelle clientèle la Drôme accueille-t-elle traditionnellement ? Comment souhaiteriez-vous la voir évoluer ? Quelques données chiffrées : n 7,8 millions de nuitées - Source B.E.T. François Marchand ; n 37ème rang des départements pour les nuitées des touristes français (38ème en 2012 et 39ème en 2011) - Source : SOFRES – SDT 2014. n provenance des clientèles : • 63 % de clientèle française - RhôneAlpes, Ile de France et PACA ; • 37 % de clientèle étrangère – PaysBas, Belgique et Allemagne - (en hébergements marchands) - Sources : INSEE RhôneAlpes, Gîtes de France Drôme, Observatoire Régional du Tourisme, Observatoire ADT Drôme ; n 300 millions d’euros de consommation
touristique des français - Sources : SOFRES – enquête dépenses des français 2012 ; n 5 900 emplois salariés permanents Source : UNEDIC et STEM/CG. Parmi les cinq principaux hébergements marchands, 81 % des nuitées se concentrent dans les hôtels et les campings, soit quatre nuitées sur cinq. Le camping représente près de la moitié des nuitées marchandes. Les sites touristiques : près de 2,4 millions de visiteurs ont été accueillis dans les sites touristiques drômois en 2014. Les évolutions de fréquentations sont assez variables selon les sites. Les festivals : plus de 75 000 entrées payantes ont été comptabilisées en 2014 pour les principaux festivals drômois. L’ambition est de faire progresser le chiffre d’affaires généré par le tourisme, dans la Drôme, et de développer la fréquentation sur l’ensemble de l’année. Les actions menées visent essentiellement les cibles de clientèle suivantes : n les familles, les seniors, les jeunes, les sportifs ; n les CSP intermédiaires ; n une clientèle étrangère, provenant notamment du Benelux, de Grande-Bretagne, d’Allemagne ou de Suisse. En termes de développement touristique, quels sont vos projets en cours ou
à venir ? Une nouvelle stratégie touristique 2016 2021 est en cours de définition. Elle devra contribuer au développement économique de la Drôme, en augmentant la contribution du tourisme dans l’économie drômoise et en développant un tourisme à l’année, générateur d’emplois pérennes. Les notions de qualité et de slow tourisme, un tourisme doux et riche en expériences, seront au cœur, en confortant le développement de l’offre, en professionnalisant les acteurs, en mettant au cœur de nos préoccupations le client, et en mutualisant les ressources et moyens n
Propos recueillis par Julien Dreyfuss
Application gourmande La nouvelle application Drôme Saveurs répertorie plus de 200 producteurs drômois à proximité de chez vous. Filtrez vos recherches et l’application se charge de vous proposer instantanément des produits de qualité, bio et locaux, issus de l’agriculture drômoise. Possibilité de créer un circuit découverte personnalisé. Plusieurs thématiques au choix : mets & vins, bio & nature, culture & gastronomie et un parcours mystère “Etonnez-moi !”. Application en téléchargement gratuit sur les plates-formes iOS et GooglePlay à partir d’octobre 2016. Dispositif réalisé par le Département de la Drôme en partenariat avec l’ADT, Bienvenue à la Ferme et les réseaux CIVAM, Agribiodrôme et Bioconvergence.
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Hors-série 2016 | N°20 | La Drôme
Interview with: Laurent Lanfray, Vice-president for tourism and employment and director of the tourism development agency
A land of contrasts, of light and shade, history and passion In consultation with the Department, the ADT (Tourism development office) is in charge of development strategy, “round the year” marketing and supporting players in this rapidly evolving economic sector. It is time for slow tourism and good plans 2.0.
What is the role of Drôme’s TDA? The departmental Council produces a tourism development strategy, and the TDA coordinates and follows up operations, carrying them out in association with all partners involved in tourism. It is responsible for training, developing equipment for tourism, and helps to produce and promote tourism products. It creates numerous documents for the purposes of information and advertising, develops relationships with media outlets, and implements marketing strategies. It is funded by a budget of 1.6m euros approved by the departmental Council.
What attributes does Drôme have to offer tourists? Which kinds of activities are possible in the department? Drôme is situated at the crossroads of the major European routes, at the southernmost point of Rhône-Alpes. It is a land of contrasts, light and shade, history and passion, opening out between the Rhône, the Vercors mountain range and Provence to the south, which lends a hint of its warm, perfumed accent once you pass Valence. Drôme is full of wonderful flavours, with its top quality produce (no fewer than 19 Protected Designation of Origin products, 12 Protected Geographical Indication products, and many “Red Label” quality assurance products), its rich and fecund land, its vineyards and its talented chefs. Drôme is the principal French department for organic
produce that comes from an array of sectors such as agriculture, viticulture, cosmetics, and so on. It is also a world leader in the production and transformation of perfume, aromatic and medicinal plants. And it has its towns, castles, and hilltop villages.... Between tradition and modernity, age-old know-how and innovation, Drôme is brimming with culture. It is enriched by the diversity of its landscapes and cultures, and concerned to preserve these. It is also an intensively active place, offering complete freedom to practise a vast range of outdoor activities all year round, for serious sportsmen and women and amateurs alike, including hiking, cycling and mountain biking, horseriding trails, canoeing and kayaking, climbing, paragliding and potholing, etc.
“Drôme is situated at the crossroads of the major European routes, at the southernmost point of Rhône-Alpes.”
The theme of wellbeing also drives visitors to the department via wellbeing sites offered in association with accommodation options, but the department’s quality and way of life, landscapes, and many villages typical of the region also play a role. What is the “Welcome to the farm” network? “Bienvenue à la ferme” (Welcome to the Farm) is the first national network for direct sales and tourist services for farms, which are grouped under the French Chambers of Agriculture. This quality label entails very precise acceptance procedures and quality criteria. Farmers who wish to become part of a network seek to join of their own accord. The following aspects of farms can receive this quality label: direct points of sale on the farm, farm-inns, educational farms, farm food services, farms offering horse riding, bed and breakfast sites, gîte accommodation for groups, campsites and holiday lettings. What types of visitors traditionally come to Drôme? How would you like its visitor base to develop in the future? Here are a few statistics:
Drôme relies on its agritourism and its wellbeing sectors to bring in visitors. Could you tell us more about these? Drôme is underscoring its essential characteristics to develop and promote the attraction of agritourism, especially via the renowned chefs who showcase and transform its local produce, and by publicising the area’s strong wine tourism centres such as the University of Wine at Suze-la-Rousse and its two certified “Vignobles et Découvertes” locations at Drôme Provençale and D’Hermitage en St Joseph.
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n 7.8 million nights spent in accommodation in Drôme (source: B.E.T. François Marchand) n Department ranks 37th for overnight by French visitors (up from 38 th in 2012 and 39 th in 2011; source: SOFRES tourist demand survey 2014) n Origin of visitors: • 63% are from France, e.g. from RhôneAlpes, Greater Paris and Provence-AlpesCôte d’Azur
© Francis Rey
“Drôme is enriched by the diversity of its landscapes and cultures, and concerned to preserve these.”
• 37% of visitors are international, e.g. from the Netherlands, Belgium and Germany (staying in commercial accommodation). Source: INSEE Rhône-Alpes, Gîtes de France Drôme, Regional Observatory for Tourism, and Drôme Tourist Development Observatory. n French visitors have spent €300,000,000 (source: 2012 SOFRES survey on French expenditure) n 5,900 permanent employees (source: UNEDIC and STEM/CG).
At the five main commercial accommodation sites, 81% of stays are at hotels and campsites, i.e. four in five stays. Almost half of all stays are at campsites. As for tourist locations in Drôme, nearly 2.4m people visited these in 2014. Changes in visitor numbers vary quite a lot, depending on the location. And finally, more than 75,000 festival tickets were sold in 2014 for the main festivals in the department. Our ambition is
to generate more revenue from tourism in Drôme, and to increase year-round visitor numbers. Initiatives are primarily targeting the following groups: n Families, seniors, young people and sports lovers n Middle earners n Visitors from abroad, especially from the Benelux countries, the UK, Germany and Switzerland.
Which projects already under way or in the pipeline will help develop tourism? A new tourism strategy for the period 201621 is currently being defined. This should help further economic development in Drôme, by increasing the contribution tourism makes to Drôme’s economy and developing yearround tourism, which generates long-term employment. This strategy will be centred
upon the ideas of quality as we continue to develop the possibilities for tourism, by driving up professional standards everywhere, placing the customer at the heart of everything we do, and pooling our resources n
Gourmet App The new Flavours of Drôme application lists over 200 Drôme producers near you. Filter your search and the application will instantly load quality organic and local products, from farms in Drôme. You can create a personalised discovery tour. There are several themes to choose from: food & wine, organic & nature, culture & gastronomy and a mystery “surprise me!” tour.
Download the free app on iOS and GooglePlay platforms from October 2016. Carried out by the Department of Drôme in partnership with ADT, Welcome to the Farm and the CIVAM, Agribiodrôme and Bioconvergence networks.
Les dossiers Territoires | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | 77
Hors-série 2016 | N°20 | La Drôme
ENTRETIEN | Dans la Drôme, une grande place est accordée aux activités de pleine nature. Au grand bonheur des touristes, mais aussi des Drômois et Drômoises.
“Un accent mis sur le sport nature”
La Drôme accompagne le mouvement sportif à travers six dispositifs : n une aide aux comités sportifs. Il en existe 52 dans la Drôme, dont 28 sont organisés en bi-département Drôme-Ardèche, ce qui constitue la spécificité de notre territoire. Une attention particulière est portée aux comités sportifs qui œuvrent au quotidien pour le développement des sports de nature ; n une aide directe aux clubs évoluant à un niveau national. Il y en a 38 dans la Drôme ; n une aide au sport scolaire via les collèges, dont la gestion est une compétence départementale. Nous soutenons les sections sportives qui se créent parfois au sein des collèges et qui encouragent une pratique physique plus intense ; n l’événementiel sportif, avec un accent mis sur le sport nature, car notre département s’y prête bien de par sa géographie et ses espaces. Nous soutenons beaucoup d’événements comme les trails – des courses pédestres sur des sentiers –, les cyclosportives, le VTT, le ski nordique et les défis nature pour les collégiens ;
quier d’une valeur totale de 100 euros, qui permet à plus de 20 000 collégiens de bénéficier d’une aide dans les domaines du sport et de la culture, notamment en accompagnant des adhésions dans des associations et la découverte d’activités.
Le réseau départemental de La Drôme à vélo est composé de plus de 2 000 km d'itinéraires balisés. Y a-t-il derrière cela une volonté d’accroître le nombre de touristes visitant le département ? Nous travaillons depuis 2015 sur une refonte complète de la politique autour du vélo. Un nouveau schéma directeur cyclable nous amène à lancer de nombreuses actions dans ce domaine (mobilité, tourisme, santé, sécurité, sport). De nombreux projets de Véloroutes Voies Vertes sont en cours de réalisation dans notre Département. Je souhaite que ces aménagements profitent aux Drômois mais aussi aux touristes en les incitant à s’arrêter dans le département et à y revenir.
Pourquoi avez-vous donné une si grande place aux activités en pleine nature telles que le VTT, le canoë ou l’escalade ? Avec la création de la Commission départementale des espaces, sites et itinéraires, relatifs aux sports de nature (CDESI), le Département est un territoire à la pointe des sports de nature. Je souhaite maintenir cette dynamique et faire du Département un moteur pour les territoires. Ils sont nombreux à miser sur ces activités pour booster l’attractivité touristique ou compléter une offre déjà fournie. La Drôme mérite d’être davantage connue pour la richesse, la diversité et la qualité de ses espaces de pratique.
Quels sont les dispositifs mis en place par le Département pour rendre accessible le sport aux personnes handicapées ?
© Claire Matras
Comment le Département encourage-til la pratique sportive ?
J’ai fait voter en 2015, au sein de l’agglomération de Montélimar, la compétence handisport, afin de développer l’accessibilité des activités de loisir ou sportives aux personnes handicapées. Le Département accompagne les comités sportifs qui traitent du handicap et soutient l’accueil de manifestations d’envergure. Nous avons organisé récemment le Grand Prix National des Jeunes Handisport, qui fut un grand succès. Il en a été de même du 7 au 10 juillet 2016 avec les Championnats de France d’Athlétisme Sport Adapté n
n le Club Drôme, qui est une structure dont le Département est le partenaire financier, allié à d’autres partenaires privés. A travers ce dispositif, nous aidons en 2016 19 sportifs de haut niveau de manière individuelle. Parmi eux, deux jeunes athlètes ont décroché leur billet pour les jeux olympiques de Rio : Mathilde Cini, bel espoir de la natation tricolore, et Kevin Mayer, l’un des meilleurs athlètes français pour le décathlon ;
Karim Oumeddour
n le dispositif Top Dép’Art. Il s’agit d’un ché-
Conseiller départemental délégué aux sports et à la jeunesse
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Propos recueillis par Julien Da Sois
Hors-série 2016 | N°20 | La Drôme
Interview with: Karim Oumeddour, Departmental councillor for young people and sport
© Cyril Crespeau
“We place an emphasis on outdoor sports” Why do you place such importance on outdoor activities such as mountain biking, canoeing and climbing? With the creation of the departmental commission for open spaces, sites and routes used in outdoor sports, Drôme is a department at the forefront of these pursuits. I would like to maintain this momentum, with the department as the driving force across our territories. Many areas are counting on these activities to draw in more tourists or add to an already wide range of pursuits. Drôme deserves greater recognition for the richness, diversity and quality of its spaces for sport.
Drôme supports growing involvement in sport.
Activities undertaken outdoors are given a prominent place in the department of Drôme, to the delight of tourists and residents alike.
How does the department encourage people to practise sport? Drôme supports growing involvement in sport via the following six measures: n Support for sports committees, of which there are 52 in Drôme. Twenty-eight of these are cross-departmental committees covering Drôme and Ardèche, which is a specific feature of this area of France. Special attention is given to sports committees whose everyday activity favours the development of outdoor sports; n Direct assistance to clubs operating at national level, and there are 38 such clubs in Drôme; n Backing for school sports via collèges (lower secondary schools) which are managed by the department. We support the sports sections which are sometimes created
within these schools and which encourage a more intense level of physical activity; n Sporting events, with an emphasis on outdoor sports, since the geography and open spaces of our department make it well suited to these. We support many events such as trails, cycle races, cyclosportives, mountain biking, nordic skiing and nature challenges for lower secondary pupils; n The Club Drôme. The department is the financial partner of this organisation, in alliance with other private backers. This arrangement allows us to provide individual support to 19 high-level sportsmen and women in 2016. Three of these have Olympic ambitions: Mathilde Cini is a swimmer who has qualified for the Olympic Games in Rio and Kevin Mayer, one of France’s best decathletes, is awaiting qualification, although the third athlete had to withdraw; n The “Top Dép’Art” initiative. This is a grant of 100 euros which helps more than 20,000 lower secondary pupils become involved in sport and culture, especially in order to become members of associations and try out new activities.
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Drôme’s departmental cycle network comprises more than 2,000 km of signposted routes. Behind this, is there a desire to increase the number of tourists visiting the department? Since 2015, we have been working to completely overhaul our cycling policy, and a new detailed cycling strategy has led us to launch numerous initiatives in this area (involving mobility, tourism, health, security and sport). A large number of cycle and green transport routes are currently under development in Drôme. I would like these developments to benefit our citizens as well as tourists who see a reason to stop off in this department and to return here. What action is the department taking to make sport accessible to those with a disability? In 2015 I had a vote approved in the Montélimar metropolitan area to create a new authority responsibility for disability sport in order to improve access to leisure and sporting activities for disabled people. The department helps sports committees involved in disability sport, and we give our backing when large-scale events are hosted here. We recently organised the Youth National Grand Prix for Disability Sport, which was very successful, as was the French Learning Disability Athletics Championships held on 7-10 July this year n