Fondé en 1960
L
E
Hors-série
C
O
U
R
R
I
E
R
D
U
PARLEMENT Seine-Amont Un territoire tourné vers l’avenir
Les grands projets du territoire Développement Économique et Emploi, une priorité pour Seine Amont Les grands enjeux du logement et des solidarités Les dossiers Territoires
© Pellicam
Novembre 2015 | Seine-Amont
Éditorial
La Métropole du Grand Paris et les établissements publics territoriaux vont être créés au 1er janvier 2016. Nos communes de Choisy-le-Roi, d’Ivry-sur-Seine et de Vitry-sur-Seine, membres de la communauté d’agglomération Seine-Amont, vont intégrer un territoire composé de 24 communes, regroupant près de 700 000 habitants. Les maires et les élus de nos villes ont toujours défendu l’idée d’une Métropole bâtie sur les projets existants, les bassins de vie et d’emploi et les logiques de coopérations. La Métropole doit s’enraciner dans la vie de nos concitoyens afin de mieux appréhender leurs besoins, leurs difficultés et ainsi leur apporter des solutions viables sur le long terme. C’est dans cette optique que les trois précédents maires de Choisy-le-Roi, d’Ivry-sur-Seine et de Vitry-sur-Seine, se sont engagés dans la création de la Communauté d’Agglomération de Seine-Amont. “Des villes qui se ressemblent, des villes qui s’assemblent”, des mots simples mais qui donnent tous leurs sens à ce territoire. Des villes qui se réunissent à travers une histoire commune. Mais l’Histoire s’écrit également au jour le jour, et c’est ce que nous faisons, à travers nos choix et nos valeurs partagées.
Michel Leprêtre Président de la Communauté d’agglomération Seine-Amont
Pour construire ensemble des réponses aux besoins de nos populations, le principe de “coopérative des villes” a toujours prévalu. Notre communauté d’agglomération se positionne en tant que démultiplicateur des actions des villes et non pas en tant que pouvoir supra-communal imposant ses bons-vouloirs aux communes. C’est avec cette volonté de construire des projets cohérents, sur la base des réalités et des problématiques locales, que la Communauté d’Agglomération élabore son projet de territoire et son Programme Local de l’Habitat Intercommunal (PLHI) en concertation avec la population. Ces projets représentent de véritables leviers nous permettant d’affirmer nos priorités et notre singularité au sein de l’espace métropolitain. Pour l’ensemble de ces raisons, dès les premiers pas de notre communauté d’agglomération – avec Pierre Gosnat comme président – nous avions sollicité l’ensemble des maires de l’Opération d’Intérêt National Orly-Seine-Amont (OIN-ORSA), afin de se rassembler constructivement autour de la vision de ce territoire. C’est toujours dans ce sens que s’est construit notre combat pour l’intégration de Valenton et de Villeneuve-Saint-Georges – membres de l’OIN/ORSA – au sein de notre futur territoire, quand le gouvernement proposait leur intégration dans un autre territoire. La cohérence et l’homogénéité de notre territoire ont été largement reconnus, que ce soit à travers, le Schéma Directeur de la Région Île de France (SDRIF), dès 1994 ; le contrat de plan État Région de 2000-2006, ou encore l’Opération d’intérêt National Orly Seine-Amont de 2007. De même nous pouvons également parler du Contrat de Développement Territorial des Grandes Ardoines, ou encore du projet de Contrat de Développement d’Intérêt Territorial du Grand Orly. Á travers l’ensemble de ces opérations, nous avons œuvré collectivement pour imposer ce territoire à l’échelle métropolitaine, pour appréhender les enjeux communs auxquels nous étions confortés en entamant des réflexions partagées et des projets collectifs. Demain, le territoire métropolitain T 12 sera composé des 24 villes de la Seine-Amont, du GrandOrly et du Val-de-Bièvre, soit près de 700 000 habitants. Ce territoire est le plus important de la Métropole après Paris. Avec la vallée industrielle de la Seine, le Min de Rungis, l’aéroport d’Orly, la vallée scientifique de la Bièvre, c’est le 1er pôle d’emploi de la métropole et le 1er pôle d’emploi productif. Au moment où la MGP élabore son projet métropolitain, où se débattent les enjeux d’attractivité économique, de rééquilibrage en faveur des villes populaires et de solidarité, le territoire “T 12” va jouer un rôle majeur n
Les dossiers Territoires | LE COURRIER DU PARLEMENT | 1
L
E
C
O
U
R
R
I
E
R
D
U
PARLEMENT Hors-série - Novembre 2015
SOMMAIRE : Seine-Amont Editorial
1
Par Michel Leprêtre, président de la Communauté d’agglomération Seine-Amont
Un territoire éminemment stratégique
4
Entretien avec Jean-Paul Huchon, président du Conseil régional d’Île-de-France
La commune au cœur du choix démocratique
6
Entretien avec Philippe Bouyssou, maire d’Ivry-sur-Seine
“Un réel renouveau démographique depuis 1999”
8
Entretien avec Didier Guillaume, 3ème vice-président de la Communauté d’agglomération de Seine-Amont délégué à l’équilibre social de l’habitat, chargé du PLH, maire de Choisy le Roi
“L’intercommunalité : une coopérative de villes”
9
Entretien avec Jean-Claude Kennedy, maire de Vitry-sur-Seine
Accélérer la croissance des entreprises
12
Entretien avec Gérard Delmas, président de la CCI Val-de-Marne
Un “territoire d’innovations” pour séduire les entreprises
13
Entretien avec Hervé Allart de Hees, président du Medef 93+94, Le Medef de l’Est Parisien.
“Valoriser les métiers de l’artisanat du Val de Marne”
14
Entretien avec Jean-Louis Maître, président de la chambre des métiers et de l’artisanat, Val de Marne
Seine-Amont en bref
16
Présentation générale Seine-Amont, un territoire de référence de la Métropole
18
Entretien avec Michel Leprêtre, président de la Communauté d’agglomération Seine-Amont
Un territoire résolument orienté vers le développement économique et l’emploi ! “Maintenir une activité productive et créatrice d’emploi”
22
Entretien avec Patrice Diguet, 7ème vice-président de la Communauté d’agglomération de Seine-Amont délégué au développement économique et à l’emploi
Un budget ambitieux malgré les contraintes financières
24
Entretien avec Alain Audoubert, 8ème vice-président de la Communauté d’agglomération Seine-Amont délégué aux finances
Des politiques contractuelles pour s’adapter à chaque échelle d’action
24
Entretien avec Fabienne Lefèbvre, vice-présidente déléguée aux contractualisations, chargée du FEDER, du “PACTE”, du CPER
Seine-Amont, nouveau campus francilien !
28
Entretien avec Mourad Tagzout, vice-président de la communauté d’agglomération Seine-Amont délégué à la formation, l’enseignement supérieur et à la recherche
Le commerce équitable, une démarche globale Entretien avec Ali id Elouali, 13ème vice-président de la Communauté d’agglomération de Seine-Amont délégué au commerce équitable, à l’économie sociale et solidaire
2 | LE COURRIER DU PARLEMENT | Les dossiers Territoires
30
Novembre 2015 | Seine-Amont
© EPAORSA
Cadre de vie, marché immobilier, habitat, solidarités. Les grands enjeux du logement et des solidarités Des politiques volontaristes et exemplaires
32
Entretien avec Bernadette Ebodé-Ondobo, vice-présidente déléguée à l’action sociale et santé, élaboration du contrat local de santé intercommunal
“Notre ambition : le sport et la culture pour tous”
36
Entretien avec Pierre Martinez, 5e vice-président, délégué à la culture et au sport, Vitry-sur-Seine
Un pôle productif majeur
38
Entretien avec Isabelle Riffaud, 9ème vice-présidente de la Communauté d’agglomération Seine-Amont déléguée à la politique de la ville, chargée de l’élaboration du contrat de ville
Transports, Infrastructures, Aménagement urbain La mixité des populations et des activités
40
Entretien avec Romain Marchand, 1er vice-président de la Communauté d’agglomération Seine-Amont délégué au projet de territoire, adjoint au maire d’Ivry-sur-Seine
Des politiques de transports au service d’un dynamisme urbain
42
Entretien avec Jean-Marc Bourjac, vice-président de la Communauté d’agglomération de Seine-Amont délégué aux transports, à la voirie et au stationnement
Un territoire durable et attractif
46
Entretien avec Pierre Chiesa, 8e vice-président de la Communauté d’agglomération Seine-Amont délégué au développement durable, chargé de l’élaboration du schéma d’aménagement des berges de Seine, du plan bruit et du plan climat
LE COURRIER DU PARLEMENT - Edité par Monde Edition S.a.S. - Siège : 3, rue Mornay, 75004 Paris - Téléphone : 01 44 54 05 50 - Fax : 01 44 54 05 55 E-mail : redaction@lecourrierduparlement.fr - www.lecourrierduparlement.fr n directeur de la publication - Rémy Lazimi n Secrétaire de rédaction Sharon Lazimi n Journalistes - Célia Canis, Julien Dreyfuss, Jeanic Lubanza, Lucie Marnas, Pauline Pouzankov, Olivier Sourd, Julien Vallet n infographiste - Isabel Viana n directrice de la communication - Danielle Decaris n relations presse - Laurent Vigée n remerciements - Samir Abdellatif, Céline Saqué, Anne Fourniau n N° 01/15 n Numéro iSSN - 0045-8899 n Commission paritaire - 0214 T 91246 n Imprimé en France n Dépôt légal à parution n Photo de couverture - © Pellicam - Toute reproduction, même partielle, des articles publiés dans ce numéro, nécessite explicitement le consentement écrit de l’éditeur.
Les dossiers Territoires | LE COURRIER DU PARLEMENT | 3
Novembre 2015 | Seine-Amont
ENtrEtiEN | aujourd’hui inclus dans le territoire d’intérêt Métropolitain, Seine-amont présente un fort potentiel foncier à proximité de Paris ainsi qu’un pôle socio-économique majeur pour la région ile-de-France.
Un territoire éminemment stratégique En quoi Seine-Amont se positionne t-elle en tant qu’acteur central pour la région Île-de-France ? La forte présence de grands groupes, comme Sanofi, Air Liquide, ou encore EDF, couplée à un tissu de TPE-PME en pleine ébullition, va profondément bouleverser la physionomie de l’ensemble de la métropole du Grand Paris. Avec une longueur de 75 km, la ligne 15, assurera les déplacements des banlieues ouest (Seine-et-Marne) et est (Noisy-Champs), sans transiter par le centre de la capitale. Parallèlement, elle vise à renforcer le prolongement de la ligne 10 du métro jusqu’au cœur du quartier d’IvryConfluences. Ainsi, à l’horizon 2020, le projet marquera une forte influence sur : n la requalification des quartiers (principalement celui des Ardoines) ; n le dynamisme du territoire ;
regroupant 15 000 habitants et 30 000 emplois attendus, porte une attention particulière à l’équilibre emploi-logement et à la diversité des activités économiques. La Région, à travers son contrat de plan 2007-2013 et son volet territorial (GP3) a déjà participé à hauteur de près de 5 millions d’euros à cette opération.
Comment ce projet d’aménagement va t-il s’articuler avec Ivry-Confluences et Choisy-Lugo ? L’opération des Ardoines devra faire le lien avec les autres projets d’envergure : au sud, l’aménagement des quartiers du Lugo, du centre-ville et du port à Choisy-le-Roi ; au nord, avec celui touchant la gare de Vitrysur-Seine, en centre-ville. Cette dynamique profitera fortement aux territoires de la Confluence et du Lugo. La Région, responsable de la stratégie régionale de développement économique et d’innovation (SRDEII) participe à l’ensemble des comités de ces projets. Ils pourront ainsi bénéficier du futur volet territorial du contrat de plan, garantissant la cohérence et l’opérationnalité, au niveau de l’intercommunalité.
Comment le projet Vitry-les Ardoines, site essentiellement industriel et ferroviaire, s’inscrit-il dans une logique de croissance durable à l’emploi ? Les Ardoines sont appelées à constituer un pôle économique francilien majeur avec une programmation de près de 1,9 million de m2, dans une logique de croissance durable et d’emploi. Le projet porte une approche plus compacte de l’aménagement des zones d’activité, pour maintenir des pôles industriels et artisanaux dans un tissu urbain densifié et mixte.
En quoi Choisy-Lugo cherche t-il à répondre à la construction d’une identité industrielle et ouvrière ?
Seine-Amont sera également traversée par le TZen 5 Vallée de Seine, un bus à haut niveau de service et le tramway.
La physionomie du territoire de Seine-Amont va connaître de profondes mutations au cours de ces 20 prochaines années. En quoi Ivry-Confluences s’inscrit-elle comme l’une des opérations d’aménagement les plus significatives de l’Île-de-France ? La physionomie du territoire va profondément évoluer avec de grands projets d’aménagement et le développement des transports en commun. Ivry-Confluences, 4 | LE COURRIER DU PARLEMENT | Les dossiers Territoires
© Laurent Villeret/Dolce Vita/Picturetank/Région Île-de-France
n le développement économique et l’emploi.
Choisy-le-Roi lutte contre le risque de désindustrialisation en Île-de-France. Avec 10,5 % d’emplois dans le secteur de l’industrie sur Seine-Amont, contre 6,9 % pour le Val de Marne, le territoire se caractérise historiquement par une forte identité ouvrière. Enfin, la Région accompagne le développement de filières d’excellence via des efforts importants dans la formation professionnelle et surtout l’apprentissage, qui reste une garantie primordiale pour maintenir et même dynamiser notre économie n Propos recueillis par Célia Canis
Jean-Paul Huchon Président du Conseil régional d’Île-de-France
LES DOSSIERS DU COURRIER DU PARLEMENT Chaque mois, nous proposons à nos lecteurs de découvrir une des collectivités par le biais d’articles de fonds, de reportages et d’interviews.
r Le Grand Roanne
r Val Maubuée
r Le Pays de Flers
r Saumur Agglo
r Le Rhône
r Le Pays rochefortais
r Le Grand Dole
r La Cape
r Le Mans
r Le Pas-de-Calais
r Nevers
r L’Auvergne
S
01/07/13 09:28 Page1
24/02/14 12:08 Page1
R
Fondé en 1960
L
E
O
U
R
R
I
E
R
D
P
24/02/14 11:30 Page1
Fondé en 1960
Hors-série
C
L
U
E
Hors-série
C
O
U
R
R
I
E
R
D
L
PARLEMENT
PARLEMENT Le Doubs
24/10/14 10:17 Page1
Fondé en 1960
U
E
O
U
R
R
I
E
R
D
L
U
40 ans d'urbanisme raisonné et raisonnable
Economie : Une région attractive
Être Sénartais en 2014
Une stratégie du tourisme durable
Hors-série
E
C
O
U
R
R
I
E
R
D
U
PARLEMENT
PARLEMENT L’Europe en Région Centre
Une offre de transports en avance sur son temps
Trente ans de décentralisation
Fondé en 1960
Hors-série
C
Sénart mise sur sa jeunesse
Une grande vitalité économique Les chances et les défis d’un espace frontalier Le Centre Scientifique et Technique Jean Feger :
r Le Doubs
Les dossiers Territoires
r San de Sénart
Qualité de vie et innovation
HORS-SÉRIE - NOVEMBRE 2014 - 9,50€
Les dossiers Territoires
La ville nouvelle de Sénart a 40 ans
HORS-SÉRIE - FÉVRIER 2014 - 9,50€
r La Réunion
DOUBS 2017 :
Un engagement collectif et solidaire au service du territoire et de ses habitants
HORS-SÉRIE - FÉVRIER 2014 - 9,50€
r Mulhouse-Alsace
HORS-SÉRIE - JUILLET 2013 - 9,50€
1er centre de recherche pour l’exploration et la production de gaz et de pétrole en Europe
La Région Centre Les dossiers Territoires
r La Région Centre
Les Pyrénées-Atlantiques, un développement harmonieux, équilibré et durable du territoire Les dossiers Territoires
r Pyrénées-Atlantiques
Retrouvez tous nos anciens hors-séries sur notre site
www.lecourrierduparlement.fr
JE M’aBoNNE
" L
E
PAR LEM PARLEMENT ENT C
L
r au Courrier du Parlement pour un an (10 numéros). r joint à ce bulletin un règlement de 70 € par chèque bancaire ou postal à l’ordre de Monde Édition.
E
C
O
U
LE M AGAZ INE DE S
R
O R
IU
E
R
R
D
R
GRAN DS EN JEUX
ou r au Courrier du Parlement et ses numéros spéciaux pour un an (10 + 10 numéros). r joint à ce bulletin un règlement de 160 € par chèque bancaire ou postal à l’ordre de Monde Édition.
U
E
Fondé en 1960
Fond é en
Mme/ M./ - Prénom/ Nom : ………………………………………………………………………………..............
À retourner à : Le Courrier du Parlement / Monde Édition S.A.S. - 3, rue Mornay - 75004 Paris CONTACT : redaction@lecourrierduparlement.fr - Tél. : 01 44 54 05 50 - Fax : 01 44 54 05 55
JUINJUILLET 201
3 - 8,5 0€
Tél. : ……………………………………………… E-mail : ……………………………………………………………………
MEN SUELN°847 -
Adresse : ……………………………………………………………………………………………………………..…………...
Juin-s ep s’inRégionales stalle tembre: le : lascrutin culture aules Séna de tous dangers t
JeaL’agriculture cause et solution n-Pau: victime, l Hclimatique desdutrréchauffement anspo uchon : “Le Gr d de faire s est f : “C’est IsabellertDebré Pa ondam aànnous connaître le travail du Sénat” ental” ris MENSUEL- N°859 - NOVEMBRE 2015 - 12,00 €
Organisme/ Société : ……………………………………………………………………………………………….…….
DOSS IER SP ÉCIAL
: LA
FEM ME ES T-EL LE L 'AV
DOSSIER SPÉCIAL
R
D
In Paul Qu ws : Philipp ilès Dominique Bussereau Bernar e Doucet réagit sur la loi “NOTRe” d Deb ré BPI : mod Michèle Rivasi veut assainir e d’em ploi le système de Et sisanté le n’en ét modèle al lem ai L’étrange histoire t pas un ? and de la chaîne “Numéro 23”
terv LE MAGAZINE DES GRANDS ENJEUX ie
I
ENIR
DE L 'HOM DE VIE ET BIEN-ÊTRE : LE VAL D’YERRES, CADRE M E PO LITIQ UE
?
| L’A gend
| L’Agenda 2015/2016
a 2013
1960
U
Novembre 2015 | Seine-Amont
ENtrEtiEN | le territoire de la Communauté d’agglomération de Seine-amont (CaSa) est devenu un site stratégique du développement en ile-de-France. ivry, aux portes de Paris, mise sur un développement urbain dynamique mais équilibré au bénéfice de ses habitants, privilégiant logement, emplois, services publics et préservation de l’environnement dans un partenariat mutuellement constructif, celui de la CaSa.
La commune au cœur du choix démocratique
Située aux portes de la capitale, aux limites du 13ème arrondissement, le territoire d’Ivry peut se caractériser en trois grandes zones géographiques, à savoir les bords de Seine, ancienne zone industrielle, délimitée également à l’ouest par la voie de chemin de fer de la ligne du Rer C, la plaine et ses coteaux en son centre et enfin son plateau vers Villejuif, les hauts de Vitry et la porte de Choisy parisienne.
“ivry se développe aujourd’hui de façon considérable.” Quant à la population de presque 60 000 habitants, sa caractéristique essentielle est celle d’une réelle mixité sociale avec une population installée de longue date et des populations nouvelles accueillies grâce à un développement urbain maîtrisé et équilibré dans tous les domaines. Depuis quelques années Ivry est en pleine mutation, quels sont les objectifs et les moyens de la politique d’aménagement mis en œuvre ? Oui effectivement, Ivry se développe de façon considérable et si nous pouvons aujourd’hui mettre en œuvre nos politiques d’aménagement, c’est parce qu’hier, nous avons su préserver un potentiel foncier que 6 | LE COURRIER DU PARLEMENT | Les dossiers Territoires
bien des spéculateurs de tous horizons convoitaient avec des projets sans aucun rapport avec les besoins réels de la population. La politique de maîtrise foncière menée depuis plus de 30 ans permet maintenant aux ivryennes et aux ivryens de participer à de véritables choix de vie et d’avenir pour eux et pour leur ville.
refusons de devenir une ville dortoir, et en équipements et services publics de qualité.
“Garantir une ville équilibrée en logement, sociaux et privés.”
Aujourd’hui trois grands projets à des stades bien différents marquent le développement de la ville, le projet Ivry Confluences en grande partie sur le quartier d’Ivry-Port, la Zac Gagarine-Truillot avec son opération de rénovation urbaine et la Zac du Plateau qui elle est en voie d’achèvement.
Quels sont les atouts de la coopération intercommunale au sein de la CASA ?
Dans tous ces projets, une ligne commune garantit une ville équilibrée en logements, sociaux et privés, en activités car nous
© Pellicam
Pouvez-vous présenter rapidement Ivry, la ville, sa population ?
Nous sommes pour une coopération librement consentie dans l’intérêt premier de la population et cela depuis très longtemps à Ivry. Nos expériences passées avec le Conseil départemental, le Conseil régional, la ville de Paris, les villes voisines ou au sein de Seine-Amont Développement témoignent de notre ouverture à des partenariats mutuellement positifs. L’intercommunalité avec Vitry et Choisy au sein de la CASA qui représentent une cohérence à la fois géographique, économique et sociale, a permis d’avancer en particulier dès le début de notre jeune communauté dans le domaine de l’activité économique et bien d’autres projets dans divers domaines étaient en cours d’élaboration pour mutualiser nos énergies et nos expériences.
Philippe Bouyssou Maire d’Ivry-sur-Seine
© DR
“Un développement urbain maitrisé et équilibré dans tous les domaines.”
La Métropole du Grand Paris est en marche pour 2016 : comment envisagezvous l’avenir ? Pour prendre une image, je dirais, à propos du projet de Métropole, que c’est un peu comme si on nous avait vendu un shampoing qui rend chauve. On parle de lois de décentralisation et en fait on concentre de manière considérable les pou-
voirs et les compétences vers des superstructures technocratiques éloignées des habitants et des citoyens, au détriment des espaces de proximité et de participation démocratique que sont les communes et les intercommunalités. C’est très grave pour l’avenir de notre pays mais cela s’inscrit pleinement dans la logique libérale qui prévaut à la conduite de la politique de mise en concurrence, de réduction des dépenses
publiques et donc des services publics. Dans tous les cas nous ferons entendre nos voix, celles des Ivryennes et des Ivryens, des habitants de la Seine-Amont dans le cadre qui nous est imposé mais avec la ferme détermination de faire aboutir les projets et les choix politiques démocratiquement décidés avec les citoyens de nos communes n Propos recueillis par Julien dreyfuss
Le supermarché de l’Asie
SIEGE SOCIAL - ᙱ䜞
TANG GOURMET - 䱾≅㗄伕
MAGASINS TANG FRÈRES - 䱾≅൰
48, Avenue d’Ivry 75013 Paris, France Tél. +33 (0)1 45 70 80 00
48 Avenue d’Ivry 75013 Paris Tél. +33 (0)1 45 70 80 00
41 Rue Labrouste 75015 Paris Tél. +33 (0)1 56 08 00 20
8 Rue Nicolas Appert 77185 Lognes Tél. +33 (0)1 64 62 98 88
48 Avenue d’Ivry 15 Cours des Deux Parcs 77186 Noisiel 75013 Paris Tél. +33 (0)1 45 70 11 43 Tél. +33 (0)1 60 05 57 69
SERVICE COMMERCIAL - 䬶䜞
44 Avenue d’Ivry 75013 Paris Tél. +33 (0)1 45 85 19 85
163 Boulevard de Stalingrad 15 Cours des Deux Parcs 77186 Noisiel 94400 Vitry sur Seine Tél. +33 (0)1 49 60 19 60 Tél. +33 (0)1 60 05 03 35
168 Avenue de Choisy 75013 Paris Tél. +33 (0)1 44 24 06 72
210 Av. du Général Leclerc 1 Place de la Marne 93500 Pantin 77600 Bussy St Georges Tél: +33 (0)1 41 60 74 70 Tél: +33 (0)1 64 76 05 25
188 Avenue de Choisy 3-5 Place des Libertés 75013 Paris Publiques Tél. +33 (0)1 45 83 64 91 77185 Lognes Tél: +33 (0)1 60 17 67 54 8 Rue de Belleville 75020 Paris Tél. +33 (0)1 43 58 18 11
163 - 169, Boulevard de Stalingrad 94400 Vitry-sur-Seine, France Tél. +33 (0)1 49 60 56 78 Fax. +33 (0)1 49 60 56 29 Mail : commercial@tang.fr
Les dossiers Territoires | LE COURRIER DU PARLEMENT | 7
Novembre 2015 | Seine-Amont
ENtrEtiEN | En réponse à une croissance toujours plus forte de la population, la CaSa a décidé de mettre en place une politique d’offre en logements adaptée aux besoins diversifiés de ses habitants. Une démarche équilibrée et structurante pour la vie de quartier.
“Un réel renouveau démographique depuis 1999”
Le PLHI de la CASA est construit autour de cinq grandes orientations. La première est de mieux répondre aux besoins liés aux situations de vie et à la nature de la demande et encadrer l’accroissement du rythme de construction. Le PLHI est un moyen indispensable de réponse aux besoins exprimés socialement par les habitants. Ensuite, nous voulons agir pour obtenir et maintenir les moyens financiers opérationnels permettant de réaliser le potentiel de construction identifié avec les communes. Le PLHI a également pour vocation de contenir les effets de la tension du marché en facilitant le rapprochement entre l’offre et la demande afin de permettre aux habitants qui souhaitent y rester d’y trouver le logement correspondant à leur parcours de vie et à leurs moyens. Améliorer les conditions de vie dans le logement est la quatrième orientation de ce PLHI. Depuis plusieurs années, les villes sont engagées dans des programmes de réhabilitation du parc de logements social et du parc privé. Pour finir, nous souhaitons faire de ce PLHI un moyen de contribuer à un meilleur équilibre de fonctionnement des quartiers. Nous rejetons tout clivage social et territorial et souhaitons renforcer les équilibres urbains.
relance de la construction dans les trois communes. Dans le cadre du PLHI, la production de logement doit s’accroître fortement et ce dans un contexte de tension foncière et de tension sur le parc social important.
Amont. Sur la commune d’Ivry, la ZAC Ivry Confluences a pour objectif de se réapproprier les berges de Seine. La ZAC du Plateau s’inscrit dans la réalisation du site propre sur la route départementale 5. Il est, comme le projet de la ZAC Rouget de Lisle à Vitry, pensé en lien avec les aménagements que l’arrivée du tramway T9 va entraîner sur les trois communes. Enfin, à Choisy-le-Roi, nous avons également deux grands secteurs en chantier où des réalisations sont en cours avec la ZAC des Hautes Bornes ou encore la ZAC du Port.
Au regard des ressources des habitants et de ces tensions, le PLHI arrêté par le Conseil communautaire de juin prévoit d’assurer une programmation sociale diversifiée en termes de produits qui maintient le taux de logements sociaux familiaux pour les villes de Choisy-le-Roi (33%), Vitry-surSeine (40%) et de consacrer 50% de la production neuve au logement social à Ivrysur-Seine.
Comment favorisez-vous la mixité sociale et la redynamisation des quartiers ?
Quels grands chantiers ont-ils été lancés récemment ? De nombreux chantiers sont actuellement en cours sur le territoire de Seine-
© DR
Quelles sont les grandes orientations de votre Plan Local de l’Habitat ?
Le logement est un élément fondamental pour l’équilibre du territoire et l’offre de logement est un élément structurant de la vie de quartier. Les villes de la Communauté d’agglomération ont réussi dans ce domaine à réaliser ce que beaucoup jugeaient impossible, comme d’installer des logements à vocation très sociale en centre-ville. Ces équilibres existent et ils sont précieux. Les outils du PLU sont et seront mobilisés pour encadrer la production dans le diffus, pour développer une offre sociale dans le parc privé n Propos recueillis par Pauline Pouzankov
Alors que les villes connaissent une forte croissance démographique, comment votre agglomération conserve-t-elle l’équilibre de son parc de logements ?
Didier Guillaume Depuis 1999, sur le territoire de la communauté d’agglomération, nous avons connu un réel renouveau démographique lié à une 8 | LE COURRIER DU PARLEMENT | Les dossiers Territoires
3ème Vice-Président de la Communauté d’agglomération de Seine-Amont délégué à l’équilibre social de l’habitat, chargé du PLH, Maire de Choisy le Roi
ENtrEtiEN | la ville de Vitry-sur-Seine entend construire avec la Communauté d’agglomération Seine-amont un projet mutuel et concerté. Elle n’en affirme pas moins la permanence du fait communal, y compris dans le cadre à venir de la Métropole du Grand Paris.
“L’intercommunalité : une coopérative de villes”
Depuis près de 20 ans, nous travaillons avec les 12 communes de Seine-Amont dans le cadre d’une association qui nous a permis d’élaborer ensemble un grand projet de redynamisation de ce territoire, qui est désormais reconnu au plan national avec la création de l’Opération d’intérêt National Orly-Rungis-Seine-Amont et la signature du Contrat de Développement Territorial des Grandes Ardoines. La création de la Communauté d’Agglomération Seine-Amont avec les villes d’Ivry-sur-Seine, Choisy-le-Roi et Valenton qui a fait le choix de nous rejoindre participe de cette volonté de mettre en synergie nos forces et nos atouts au service de projets dépassant nos limites territoriales comme le développement économique et l’emploi, la réduction des inégalités sociales et territoriales, la préservation du cadre de vie, la transition énergétique ou les transports.
Quels sont les dossiers en cours menés par la CASA ? De par sa localisation, son poids économique et ses potentialités de développement, la CASA est un acteur incontournable et stratégique dans le nécessaire rééquilibrage entre l’ouest et l’est parisien en termes de redistribution des richesses, de desserte et de répartition activités-logements. Notre action est résolument tournée vers le développement de l’emploi, par une politique de soutien aux entreprises, PME et PMI déjà existantes sur Vitry, la coordination des actions de la ville et de l’agglomération en matière d’aménagement du terri-
toire avec plusieurs ZAC dont deux ZAC OIN aux Ardoines. De nouvelles entreprises s’implantent notamment comme le groupe Casino cette année avec 1350 salariés, ou prochainement le Centre de maintenance de la future ligne 15 du métro avec 600 nouveaux emplois créés. Nous travaillons également pour que ce développement profite bien aux habitants, avec l’organisation d’un forum intercommunal pour l’emploi ou des actions le domaine de la formation. Enfin, nous menons une politique forte dans les domaines du logement, de l’insertion, de l’accessibilité ou des transports par exemple. Quelle est l’articulation entre la gestion communale et la communauté d’agglomération aujourd’hui et avec la MGP demain ? Chaque projet porté par la CASA se mène en complémentarité totale avec notre gestion communale. En effet, nous portons une
© Sylvain Lefeuvre - Mairie de Vitry-sur-Seine
Quel est l’intérêt d’une communauté d’agglomération comme la CASA pour le développement de Vitry-sur-Seine?
conception innovante de l’intercommunalité, celle d’une Coopérative de villes et non d’une superstructure qui imposerait ses vues sur un territoire. Le respect des communes, des projets municipaux que les habitants ont choisis n’empêche en rien la construction d’actions majeures et innovantes, bien au contraire. C’est le meilleur gage pour que la population puisse être impliquée et concertée à chaque étape. Forts de cette expérience, nous agissons pour que la construction de la Métropole du Grand Paris ne se fasse pas contre les communes, contre les populations, contre les élus locaux. Je regrette par exemple que la loi impose la suppression pure et simple des intercommunalités existantes, fusionnées dans de grands territoires qui, aujourd’hui, ne sont pas vraiment pertinents avec les projets historiquement portés. Je me félicite que nous ayons été entendus sur l’intégration des villes de Valenton et Villeneuve-Saint-Georges, qui l’ont demandé et participent depuis plus de 15 ans aux réflexions et actions de la CASA et de l’association du Grand Orly. La vision du Grand Paris que j’ai toujours défendue, avec les élus de Seine-Amont, est bien celle d’une Métropole solidaire, polycentrique, fondée sur les coopérations territoriales au plus près des besoins des habitants et des salariés. C’est ce que nous avons fait vivre avec la CASA et que nous continuons à porter aujourd’hui n Propos recueillis par olivier Sourd
Jean-Claude Kennedy Maire de Vitry-sur-Seine
Les dossiers Territoires | LE COURRIER DU PARLEMENT | 9
Novembre 2015 | Seine-Amont
ENtrEtiEN | En pleine mutation, le Val-de-Marne dispose d’un fort potentiel de développement économique sur lequel s’appuie la CCi pour accompagner les entreprises et favoriser l'émergence de cluster, notamment dans le domaine de la santé.
Accélérer la croissance des entreprises
La situation économique montre peu de signes favorables. Les dépôts de bilan ont augmenté, le taux de chômage a atteint son plus haut niveau depuis 14 ans à 8,9 % et le secteur de l’immobilier n’est guère plus dynamique. Seul point positif : le nombre de création d’entreprise est en légère hausse, de près de 8 %. L’état d’esprit des entrepreneurs est très préoccupant : ils ne voient pas la sortie du tunnel. Sur le dernier semestre, 45 % d’entre eux ont déclaré une baisse d’activité et presque autant affichent une mauvaise santé financière. Une situation qui touche particulièrement le commerce et les services de proximité.
Quels sont les atouts et les contraintes de ce territoire ? Comment attirer les entreprises ? À la CCI, nous accompagnons les entreprises dans leur développement en tentant de concilier l’existant et les exigences d’investissement pour l’avenir. Le Val-de-Marne occupe une position stratégique, aux portes de Paris. Il est doté d’équipements structurants tels que l’aéroport d’Orly ou le marché international de Rungis, et des projets contribuent à son développement : la ZAC Campus Grand Parc, l’aménagement des Ardoines... De plus, le département se caractérise par une concentration de grands groupes de l’industrie de la santé : 650 établissements générant près de 40 000 emplois. Les collectivités territoriales jouent un rôle moteur dans la conduite de projets immobiliers au service du développement d’un cluster San12 | LE COURRIER DU PARLEMENT | Les dossiers Territoires
Seine-Amont joue un rôle central dans le “cône sud francilien de l’innovation”. Comment contribuez-vous à la dynamique de ce territoire ?
té : Villejuif Bio Park, Bio&D à Créteil, Silver Innov à Ivry-sur-Seine... Mais le territoire fait face à d’importantes mutations. L’activité industrielle, qui laisse place à des fonctions commerciales et de direction, doit être maintenue et développée, notamment grâce à une politique de l’immobilier et du foncier adéquate. Sur Seine-Amont, le potentiel de surfaces disponibles pour les entreprises souhaitant s'installer est énorme.
Le cône de l’innovation s’étend sur les départements de Paris, du Val-de-Marne, des Hauts-de-Seine, de l’Essonne et des Yvelines. En 2013, la CCI Val-de-Marne a inauguré, avec la CCI Hauts-de-Seine, le Centre européen d’entreprises et d’innovation de la Vallée scientifique de la Bièvre. Labellisé par l’Union européenne, il accompagne les dirigeants de PME souhaitant faire de l’innovation le moteur de leur croissance. Un nouveau dispositif, le Collège des financeurs, vient compléter les offres existantes pour faciliter et accélérer l’accès au financement.
Lors de vos vœux, vous avez déclaré : “accélérer la croissance des entreprises est la raison d'être de la CCI...” C’est dans les gènes de la chambre que de repérer et d’accompagner celles qui manifestent leur volonté de grandir. J’en veux pour preuve les 18 000 dossiers de création ou de changement de statut et d’activité traités. Au total, nous prenons en charge le développement de 470 entreprises et commerçants et d'une vingtaine de villes.
Pouvez-vous nous présenter l’Opération d’intérêt national Orly-Rungis-SeineAmont (ORSA) ? Comment y participezvous ?
© D. Delaporte
Pouvez-nous présenter les grandes tendances de l’activité économique du Valde-Marne ?
Il s’agit de construire l’avenir d’un grand territoire au sud-est de Paris en mixant activité économique et habitat tout en veillant à une bonne desserte de la zone. Nous avons élaboré un diagnostic économique et financier, sur la base de données et d’entretiens réalisés avec les dirigeants d’entreprises, qui nous a permis d’identifier les risques et opportunités de développement des établissements présents dans ce périmètre, puis d’en affiner la programmation n Propos recueillis par lucie Marnas
Gérard Delmas Président de la CCI Val-de-Marne
ENtrEtiEN | Forte de sa tradition industrielle et dynamisée par de grands projets d’aménagement, Seine-amont constitue un territoire attractif pour les entreprises, épaulées et accompagnées par le Medef de l’Est Parisien.
Un “territoire d’innovations” pour séduire les entreprises
Le Medef 93+94, le Medef de l’Est Parisien, compte sur ce secteur, une quarantaine d’entreprises adhérentes soit une masse salariale de plus de 9 000 emplois. Nos missions sont de quatre ordres : n Défendre nos entreprises en intervenant auprès des acteurs locaux, pouvoirs publics, services administratifs de l’Etat ou collectivités territoriales. Grâce à la gestion des mandats patronaux, le Medef de l’Est Parisien représente les entrepreneurs au sein des instances économiques, consulaires, juridictionnelles ou paritaires. n Informer et communiquer via les réseaux sociaux et notre site Internet, sur l'actualité économique. n Rassembler et animer pour permettre aux entrepreneurs de sortir de leur isolement, rencontrer des chefs d’entreprises, échanger des informations, partager expériences et bonnes pratiques, tisser un réseau local indispensable. n Conseiller et accompagner : sur ce point, nous offrons des services concrets pour le dirigeant, les cadres et les salariés, l’entreprise, ou encore le business. Combien pèse (en termes d’emplois, de capacité) cette agglomération? La CASA dispose d’un poids socio-économique considérable. Elle regroupe les villes de Choisy-le-Roi, Ivry-sur-Seine et Vitry-
Quelles sont vos prérogatives, en tant que président de cette structure ?
sur-Seine, soit une population de 200 000 habitants répartie sur 23 km2. Le tissu économique est riche de 8 300 entreprises représentant aujourd’hui 73 000 emplois.
Entreprendre et innover, sont deux concepts essentiels qui me sont chers. Je tiens à saluer ici la volonté des villes de Choisy, Ivry et Vitry de se doter de nouveaux outils pour exercer, à plus grande échelle, leur action visant au maintien et au développement des activités industrielles, à la relocalisation des entreprises, au soutien aux PME/PMI et aux grandes filières d’innovation. La politique conduite pour favoriser l’immobilier d’entreprises créatrices d’emplois, le soutien des acteurs économiques, de la recherche et de la formation contribuent également au dynamisme de ce territoire.
Quels sont selon vous, les atouts qui font le dynamisme de Seine-Amont ? Ils sont étroitement liés aux nombreuses capacités d’innovation qui convergent sur le territoire de la CASA. Une situation géographique privilégiée, l’accessibilité et les infrastructures, l'histoire industrielle du territoire, la présence d’acteurs économiques au rayonnement international, sont autant d’atouts qui lui permettent de s’affirmer “Territoire d’innovations”. Les opérations d’aménagement urbain Ivry-Confluences, Vitry-Les Ardoines et Choisy Lugo, l'arrivée prochaine de la ligne 15 du Grand Paris Express et les filières d’excellence (Silver Valley, Cluster EauMilieux-Sols, Matériaupôle, Defi-Mécatronic…) qui prennent leur essor confirment le bienfondé de cette ambition.
Avez-vous des projets à développer sur le territoire Seine-Amont ?
© Delta Process
Pouvez-nous présenter le rôle du Medef sur l’agglomération Seine-Amont ? Comment, en termes de structures, y êtes-vous implanté ?
Beaucoup reste à faire mais la mise en œuvre de la future Métropole du Grand Paris ouvre des horizons de développement économique. Le Medef accompagnera les entreprises dans ce défi et dans la bataille pour l’emploi. Pour maintenir et développer l’activité industrielle, il faut répondre aux besoins de formation en réalisant un diagnostic des métiers en tension et en proposant des formations spécifiques. Notre projet “Emploi Mode d’Emploi” va dans ce sens : il permettra de lier compétences et adaptabilité pour assurer le recrutement de professionnels sur mesure n Propos recueillis par lucie Marnas
Hervé Allart de Hees Président du Medef 93+94, Le Medef de l’Est Parisien.
Les dossiers Territoires | LE COURRIER DU PARLEMENT | 13
Novembre 2015 | Seine-Amont
ENtrEtiEN | Valeur sûre du Val-de-Marne, les métiers de l’artisanat gagnent en popularité auprès de la Jeunesse. afin de continuer dans cette lancée, la CMa Val-de-Marne collabore de façon assidue avec l’agglomération de Seine-amont, territoire en pleine mutation.
“Valoriser les métiers de l’artisanat du Val de Marne”
Les 35 membres composant la CMA ont pour mission de défendre les intérêts généraux de l’artisanat autour de 5 grands axes précis : n Conforter les liens de proximité avec les territoires et les entreprises artisanales. n Répondre aux nouveaux besoins de nos clients avec la mise en place d’un nouveau centre d’accueil. n Assurer la pérennité du tissu artisanal par une expertise renforcée. n Valoriser l’artisanat par la qualification et la formation tout au long de la vie. La CMA joue sur deux tableaux : la formation initiale pour les jeunes et la formation continue pour les chefs d’entreprise artisanale. n Orienter le développement des partenaires vers une mise en réseau au service des entreprises.
Quels sont les domaines porteurs dans l’artisanat ? Quelle part représentent-ils à l’échelle de Seine-Amont ? Avec 18 000 établissements dont 2 800 sur le territoire de la Communauté d’Agglomération de Seine-Amont, l’artisanat est un secteur qu’il ne faudrait pas négliger. Il fait partie des composantes essentielles du territoire. Parmi les 250 métiers existants dans l’artisanat, le secteur de la construction 14 | LE COURRIER DU PARLEMENT | Les dossiers Territoires
ainsi que celui des véhicules et transports sont incontournables de part le poids du nombre d’entreprises. L’artisanat est présent dans nos centre-ville et nos quartiers et favorise ainsi une mixité habitat activité, qui est une dimension fondamentale à prendre en compte dans les différents projets d’aménagement.
l’entreprise post création (ateliers collectifs et conseils personnalisés dans les domaines juridique, social et commercial pendant les trois premières années de l’entreprise). Le club des créateurs reste également très prisé par nos jeunes chefs d’entreprise. Il permet de fédérer ses membres et favoriser les échanges et les retours d’expérience. Par exemple, si un menuisier a besoin d’un peintre pour un chantier commun, les rencontres du club l’aideront à se constituer un réseau.
L’entreprenariat est une valeur ajoutée pour la CMA. Quel programme avez-vous mis en place pour accompagner les nouvelles entreprises dans leur développement ?
Quelles manifestations organisez-vous dans le territoire pour dynamiser les métiers de l’artisanat ?
Selon les statistiques au niveau national, la moitié des entreprises disparaissent entre 3 et 5 ans après leur création ou leur reprise. Une entreprise accompagnée est beaucoup plus pérenne. Partant de ce constat, la CMA94 a mis en place un dispositif d’accompagnement spécifique en amont de la création d’entreprise et un suivi de
© CMA94
Quelle place tient la Chambre des Métiers et de l’Artisanat au sein du Val-deMarne ?
Afin de promouvoir les métiers de l’artisanat, la CMA94 dispose d’un Centre d’aide à la Décision composé de développeurs de l’apprentissage qui interviennent dans les collèges et lycées du département pour orienter les élèves vers l’apprentissage et les informer sur les différents métiers et diplômes proposés. C’est une manière pour nous de semer des graines pour que les apprentis de demain deviennent ensuite les salariés de nos entreprises et pourquoi pas de futurs chefs d’entreprise artisanale En 2010, un partenariat avec le Conservatoire des Arts et Métiers a permis la création du Titre Entrepreneur de la Petite Entreprise (TEPE) qui s’adresse plus parti-
Jean-Louis Maître Président de la chambre des métiers et de l’artisanat, Val de Marne
© CMA94
culièrement aux étudiants. En effet ces jeunes qui n’ont pas trouvé leur bonheur en milieu universitaire peuvent rejoindre et s’épanouir dans notre secteur. Nous avions eu le cas d’un ingénieur en informatique qui s’est reconverti dans la plomberie en intégrant à son projet les dernières innovations favorisant l’efficacité énergétique. Depuis, le jeune homme a monté sa société et recrute des salariés.
Quels liens entretenez-vous avec l’agglomération de Seine-Amont ? L’agglomération de Seine-Amont et la CMA94 forment une belle équipe ! Ensemble, nous comptons ouvrir une permanence en création d’entreprise au sein du Centre de l’Entreprenariat à Choisy-le-Roi afin d’offrir un service de proximité aux futurs artisans.
Pour Jean-Louis Maître, “l’agglomération de Seine-Amont et la CMA94 forment une belle équipe”.
Favoriser la mixité habitat activité sociale, garder la dynamique économique et salariale. Garantir le bien-être de la population en aménageant les quais de seine. Tels
sont les défis qui nous attendent et que nous sommes prêts à relever n Propos recueillis par Jeanic lubanza
© CMA94
Le Grand Paris fait partie de nos priorités puisque Seine-Amont en sera impacté. Il est question d’anticiper les impacts des chantiers des lignes de métro et de train. Que deviendront les entreprises implantées près de ces zones ?
“Le Grand Paris fait partie de nos priorités puisque Seine-Amont en sera impacté.”
Les dossiers Territoires | LE COURRIER DU PARLEMENT | 15
Novembre 2015 | Seine-Amont
Seine-Amont en bref LE TERRITOIRE SEINE-AM SEINE-AMONT MONT : DES DES PROJETS PROJE O TS D ’AMB BIT BITION MÉTROPOLI LITAINE D’AMBITION MÉTROPOLITAINE Un U n territoire territoi oirre e o en n mouvement mouvement avec avec pl plus us de de 5 M de de m2
3 villes : Ivry-sur-Seine, Vitry-sur-Seine, Choisy-le-Roi 23 km2
PARIS
200 000 habitants
CHARENTONLE-PONT
7
SAINT-MAURICE
8300 entreprises
A4
10 TZen
72 000 emplois
1 300 000 m2 dont 650 000 m2
ZAC Z AC Ivry C Confluences onfluen uen nces s
Ivry-sur-Seine Ivrysurr-Seine -Seiine
LE KREMLINBBICÊTRE ICÊTRE
dédiés à l’activité économique
5 millions de m2 dont 2 millions de m2 d’activités économiques en projet.
IVRY-SUR-SEINE
ALF ORT VILL E MAISONSALFORT
C VitryVitry surr-Seine Seine Vitry-sur-Seine
396 300 m2 dont 127 350 m2
ZAC Z AC e eine G are Vitry Vitry ry y Seine Gare
dédiés à l’activité économique
VILLEJUIF Ligne 15 Grand Paris Express Gr and P aris Expr ess Créteil Créteil Université
Vitry-centre Vitrycentre
7
Tvm T vm
Les Ardoines Les Ar rrdoines doines nes
D
VITRY-SUR-SEINE ZAC Z AC Ardo nes Gare Ardoines doines Gare ZAC Z AC Chério C riou ux Chérioux
ZAC Z AC e l’Isle ’Isle e de R Rouget
659 6 59 800 m2 dont do ont 4 401 01 500 m2 dédiés à l’activité d é conomique omique économique
CRÉTEIL
1170 70 00 000 00 m2 dont 9 90 0 000 m2
CHEVILLY-LARUE
dédiés à l’activité ctivit économique
Pompadour
129 400 m2
A86
dont 68 900 m2 dédiés à l’activité té économique
CHOISY-LE-ROI
THIAIS
Choisy-le-Roi Choisy-le le -Roi
ZAC Z AC du d Port Port
VALENTON
172 000 m 2 dont 105 000 0 m2 00 dédiés à l’activité t té tivi économique
VILLENEUVEE ESAINT-GEORGES G GES
RUNGIS NGIS 9
LES GRANDS PROJETS Parallèlement à l’élaboration de son Projet de Territoire et du Programme Local de l’Habitat Intercommunal (PLHI) de Seine-Amont, trois grands projets structurants – Ivry Confluences, Vitry-Les Ardoines et Choisy Lugo – vont profondément changer la physionomie du territoire durant les 20 prochaines années. Sur environ 5 millions m2, de nouveaux équipements, des programmes de logements diversifiés et des structures dédiées à l’activité économique, à la recherche et à la formation vont prendre forme.
VILLENEUVE-LE-ROI ORLY L
QUATRE GRANDS DOMAINES D’ACTIVITÉ STRATÉGIQUES Les atouts du territoire de Seine-Amont, son accessibilité, son potentiel et les nombreux projets d’envergure qu’il accueille (Grand Paris Express, Ivry-Confluences, Vitry-Les Ardoines, Choisy-le Lugo…) alimentent les domaines d’activités stratégiques : • Ingénierie urbaine et transition énergétique • Silver économie • Santé & co • Industrie culturelle et créative
GRAND PARIS : QUELLE PLACE POUR SEINE-AMONT ? Aujourd’hui de nombreuses interrogations pèsent sur la capacité de cette future métropole à construire des réponses adaptées aux besoins locaux. C’est pourquoi Seine-Amont s’est dotée d'un projet de territoire et d'outils nécessaires pour anticiper les évolutions à venir, sur un territoire qui regroupera 24 communes et près de sept cent mille habitants. Si la Métropole du Grand Paris éloigne les représentants locaux des centres de décisions et affaiblit la voix des habitants, Seine-Amont tient à s’affirmer à l’avenir comme un acteur stratégique incontournable.
16 | LE COURRIER DU PARLEMENT | Les dossiers Territoires
CHAPITRE 1
© Pellicam
PRÉSENTATION GÉNÉRALE Les dossiers Territoires | LE COURRIER DU PARLEMENT | 17
Novembre 2015 | Seine-Amont
ENtrEtiEN | Créée le 1er janvier 2013 et située aux portes de Paris, Seine-amont dispose d’un poids socio-économique considérable et compte sur son territoire de vastes projets d’aménagement, lui offrant des perspectives de développement inédites. Quel avenir la mise en place de la Métropole du Grand Paris, au 1er janvier 2016, lui réservera t’elle ?
Seine-Amont, un territoire de référence de la Métropole
Le territoire de Seine-Amont ce sont “des villes qui se ressemblent, des villes qui se rassemblent”. Un territoire commun, une histoire et des valeurs communes que nous avons aussi construites ensemble au fil des années avec la volonté d’actions au service de nos populations. C’est ce qui nous anime depuis des années, et qui nous a conduits à créer une intercommunalité, dans le but de développer plus fortement et plus rapidement notre territoire, au bénéfice des habitants.
“des villes qui se ressemblent, des villes qui se rassemblent.” Quelles ont été les grandes étapes de la construction de la Communauté d’agglomération de Seine-Amont ? Plusieurs grandes étapes ont jalonné le positionnement et l’affirmation de ce territoire dans la Métropole : 1) Du SDRIF de 1994 à la création de l’OIN en 2007 : L’affirmation d’un territoire L’identification de la Seine-Amont en tant que territoire apparaît au début des années 1990. En effet, l’État classe ce territoire pôle 18 | LE COURRIER DU PARLEMENT | Les dossiers Territoires
de redéveloppement dans le cadre du SDRIF de 1994.
sur-Seine, Orly, Vitry-sur-Seine et le conseil général du Val-de-Marne s’engagent dans l’élaboration d’un projet de développement du territoire en s’appuyant sur les échanges et coopérations et sur les cohérences géographiques de peuplement, d’habitat, d’histoire sociale et économique et de politiques locales. Tout ce travail d’affirmation du territoire et de marketing urbain porté par les collectivités locales, le SDRIF, le contrat de plan, a logiquement conduit à la création, par l’État, de l’opération d’intérêt national Orly-Rungis Seine-Amont en 2007, ce qui a consacré ce territoire comme priorité nationale d’aménagement et de développement.
Le contrat de plan État-Région 20002006 retient la Seine-Amont parmi ses territoires prioritaires en identifiant plusieurs défis à relever : faire face à la désindustrialisation, réalisation de nouveaux axes de communication, action en faveur d’une plus grande mixité sociale et fonctionnelle, revalorisation de son image grâce à une politique environnementale améliorant la qualité de vie. Les différentes communes vont s’organiser pour tenter de remplir ces objectifs en termes de développement économique, développement durable et développement urbain.
2) De la création de l’Opération d’intérêt national Orly-Rungis-Seine-Amont en 2007 à la création de la communauté d’agglomération en 2013
En effet, en 2001, cette coopération prend la forme de l’association Seine-Amont Développement. Cinq communes, au cœur de ce territoire, Alfortville, Choisy-le-Roi, Ivry-
© Pellicam
Née le 1er janvier 2013, la Communauté d’agglomération de Seine-Amont rassemble les villes de Choisy-le-Roi, d’Ivrysur-Seine et de Vitry-sur-Seine. Quelles motivations ont amené sa création ?
Formé de douze communes du Val-deMarne, identifiées dans le SDRIF, Ablon-surSeine, Alfortville, Chevilly-Larue, Choisy-leRoi, Ivry-sur-Seine, Orly, Rungis, Thiais, Valenton, Villeneuve-le-Roi, Villeneuve-SaintGeorges, Vitry-sur-Seine, “Orly Rungis– Seine-Amont” relie Paris au Sud-Est de la métropole francilienne. Situé au cœur de la métropole, ce territoire, doté d’un foncier potentiellement mutable parmi les plus étendus de la petite couronne, est identifié comme l’un des secteurs les plus stratégiques du développement régional.
Michel Leprêtre Président de la CASA
© Pellicam
L’EPA est l’outil d’ingénierie au service de l’OIN. Son Conseil d’administration, qui réunit l’ensemble des maires de ces communes, les conseils général et régional, et la Communauté d’agglomération Seine-Amont, contribue depuis sa création à une vision commune du territoire. Ainsi, du SDRIF de 1994 au SDRIF de 2013, le contrat de plan 2000-2006, la création avec l’État de l’EPA ORSA, sont autant de briques, disposées l’une après l’autre, par l’ensemble des acteurs locaux et nationaux rassemblés. C’est donc tout naturellement, que de façon partagée avec le représentant de l’État dans le département, les villes de Choisy-le-Roi, d’Ivry-sur-Seine et Vitry-sur-Seine, créent le 1er janvier 2013 la communauté d’agglomération SeineAmont. 3) La CA Seine-Amont s’engage immédiatement dans les réalisations d’un PLHI et d’un projet de territoire préalable à un SCOT ou un PLUI, constitutifs d’un territoire au sens de la loi MAPTAM Pour porter ces dynamiques et inventer un modèle de développement économique et urbain qui bénéficie à tous, l’élaboration d’un projet de territoire est en cours. La force du projet de territoire tient précisément à sa
construction, bâtie sur les réalités de la SeineAmont, en concertation et dans une relation de proximité avec ses citoyens. Il doit permettre de renforcer les équilibres urbains et inscrire le territoire dans un développement durable.
“5 millions de m2 en projet dont 2 millions dédiés à l’activité économique. ” De même la Communauté d’agglomération Seine-Amont, a lancé avec les villes l’élaboration d’un programme local de l’habitat. Il traduit la volonté de construire de nouveaux logements afin de répondre aux besoins existants, et de conserver un territoire populaire. Approuvé définitivement par les communes et la communauté d’agglomération cet automne, ce document renforcera la prise en compte des demandes et des besoins des communes et de leurs habitants par la future Métropole du Grand Paris. La présence de grandes entreprises, l’essor de secteurs d'innovations et la réali-
sation de grandes opérations d’aménagement sont autant d’opportunités de confirmer la vocation industrielle du territoire de Seine-Amont au sein de l’espace métropolitain. Le soutien apporté au développement des filières caractéristiques du territoire, telles que Silver Valley et les gérontechnologies, ou encore le Cluster Eau-Milieux-Sols, se double de la volonté de maintenir les PMEPMI qui sont souvent liées à l’activité productive. La création d’emplois générée par ces activités doit pouvoir bénéficier aux habitants du territoire. Forte de 5 millions de m2 en projet dont 2 millions dédiés à l’activité économique, Seine-Amont, territoire de référence de la Métropole pour l’activité productive, porte des projets d’aménagement majeurs (de plus de 100 000 m2) avec une programmation économique ambitieuse. Les opérations d’Ivry-Confluence, des ZAC des Ardoines, Rouget de l’Isle, ou de Seine Gare-Vitry, du quartier du port à Choisy, ou du Domaine Cherioux, contribuent à une production cohérente de logements, d’équipements et d’activités à l’échelle de la Seine-Amont. C’est ainsi que le 26 mai 2015 le conseil communautaire a approuvé sa stratégie de développement économique et son plan d’action opérationnel. Les dossiers Territoires | LE COURRIER DU PARLEMENT | 19
© Pellicam
Novembre 2015 | Seine-Amont
tants et ont permis aux citoyens d’exprimer leur vision de la métropole. Ils ont manifesté leur attachement à la proximité, à la solidarité et surtout à des territoires de projet qui permettent de bâtir des politiques publiques qui répondent à leurs besoins économiques, sociaux, de transports et de logement. Aucun territoire de la Métropole n’a concerté autant de citoyens. Quel rôle jouera la Communauté d’agglomération de Seine-Amont au sein de la métropole du Grand Paris ?
L’enjeu aujourd’hui est celui de la poursuite des dynamiques que nous avons engagées.
Le développement de la Seine-Amont dans l’économie productive, est une nécessité pour sa population . Mais c’est aussi une chance pour la métropole. Une métropole sans activité productive industrielle est condamnée à mourir. Elle sera toujours reléguée au second rang. C’est aussi un enjeu de développent durable, comme l’est l’approvisionnement alimentaire de la métropole. Cette dynamique s’est concrétisée en grande partie dans les deux CDT dans lesquels est engagée la CASA. En 2013, le CDT des Grandes Ardoines était signé. Le CDIT “Grand Orly”, en cours d’élaboration et pour lequel la CASA est également signataire.
Comment voyez-vous l’avenir de la Communauté d’agglomération de SeineAmont ? L’enjeu aujourd’hui est celui de la poursuite des dynamiques que nous avons engagées. En un peu plus d’une décennie, le territoire de la Seine-Amont s’est affirmé et imposé comme un des pôles de développement majeurs de la Région Ile-de-France. À ce titre, l’action des élus locaux du territoire a été très importante pour faire reconnaître cet espace, ses atouts, ses potentiels et ses besoins. 20 | LE COURRIER DU PARLEMENT | Les dossiers Territoires
Notre communauté a été fondée sur le principe d’une coopérative de villes, respectueuse de chacune de ses entités communales, ancrée dans la réalité sociale des villes, fonctionnant dans une dynamique coopérative et participative à tous les niveaux. Les orientations et décisions de Seine-Amont se construisent, de bout en bout, avec les villes et nous nous en sommes donnés les moyens dans nos méthodes et notre fonctionnement. En travaillant dans la cohérence d’un territoire et avec la mutualisation des efforts, non seulement la place et l’autonomie des communes réunies dans l’intercommunalité est confortée mais celles-ci n’en deviennent que mieux des partenaires à part entière reconnus de la Région, du Département, de la capitale, de l’État, ainsi que des autres instances intercommunales. C’est aussi un de nos points forts dans notre action pour porter au plus haut la voix de nos villes et de leurs populations dans le contexte du Grand Paris. À l’heure des choix sur les futurs périmètres des conseils de territoires, nous nous sommes mobilisés pour empêcher que le nouveau processus ne vienne affaiblir voire casser cette dynamique territoriale. Les communes de Choisy, Ivry, Valenton, Vitry, et la Communauté d’Agglomération Seine-Amont ont organisé plusieurs débats au mois de juin qui ont rassemblés plus de 1 000 habi-
Depuis 2013 et tout au long de ces deux dernières années notre communauté a été présente dans tous les grands débats autour de la création puis de la mise en place de la Métropole. Notre conseil communautaire y défend une vision respectueuse des collectivités locales. Les maires des villes du territoire et le maire de Valenton, moi-même en tant que président de la communauté d’agglomération nous avons lancé un appel exigeant une Métropole démocratique et solidaire. Pour continuer ses projets et être au service de ses habitants, de la Métropole et de la France, la Seine-Amont a besoin d’un territoire dont le périmètre soit cohérent, fondé sur des logiques de projet et de coopération, des réalités de bassins de vie et d’emploi. Le rattachement de Valenton et de Villeneuve-Saint-Georges au territoire T12, de la Seine-Amont, du Grand-Orly et du Val-de-Bièvre a été obtenu. C’est une victoire pour la démocratie locale. Avec la Métropole du Grand Paris demain nous intégrerons un nouveau territoire issu de la fusion de la Seine-Amont, du Grand-Orly et du Val-de-Bièvre. Ce territoire de 24 communes, sera le plus important après Paris, avec près de 700 000 habitants. Il comprendra les grands projets de la SeineAmont pour un territoire productif, la vallée scientifique de la Bièvre, l’aéroport d’Orly, le MIN de Rungis. Polycentrique, populaire et à vocation productive, sa voix comptera fortement dans les instances métropolitaines et institutionnelles. Composé de communes et de communautés d’agglomération porteuses de projets ambitieux, ce territoire sera le premier pôle d’emplois – et plus particulièrement d’emplois industriels – de la métropole. Avec ces nombreux atouts, il va jouer un rôle majeur dans le projet métropolitain où se débattent les enjeux d’attractivité économique et de rééquilibrage en faveur des villes populaires et de solidarité n Propos recueillis par Julien dreyfuss
CHAPITRE 2 UNE ACCESSIBILITÉ RENFORCÉE D’ICI 2020
200 000
Avec 2 gares du GPE et 2 tramways en plus des RER C et D et de l’A86
5
HABITANTS 72 000 EMPLOIS 11 200 ENTREPRISES 5000 ÉTUDIANTS
MILLIONS de m² en projets dont 2 millions dédiés à l’activité économique
DOMAINES D’ACTIVITÉS STATÉGIQUES • Ingéniérie urbaine et transition énergétique • Silver économie • Santé & co • Industrie culturelle et créative
Un pole d’enseignement superieur et de recherche en développement UPMC, UPEC, Écoles d’ingénieurs, Institut de la longévité, CNRS, …
CŒUR DE LA SILVER ECONOMIE FRANÇAISE
TERRITOIRE DE RÉSEAUX CLUSTER SILVER VALLEY CLUSTER EAU-MILEUX-SOLS DEFI MÉCATRONIC MATÉRIAUPÔLE ÉLASTOPÔLE
© www.pellicam.fr
4
UN TERRITOIRE RÉSOLUMENT ORIENTÉ VERS LE DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE ET L’EMPLOI ! Les dossiers Territoires | LE COURRIER DU PARLEMENT | 21
Novembre 2015 | Seine-Amont
ENtrEtiEN | À travers la valorisation de trois grandes filières (ingénierie urbaine, transition énergétique, santé et silver économie), Seine-amont souhaite s’imposer comme le “territoire de ressources industrielles de la métropole du Grand Paris”.
“Maintenir une activité productive et créatrice d’emploi”
La création de SilverInnov participe à la démarche engagée de constitution d’un pôle d’excellence de niveau national sur le vieillissement à Ivry-sur-Seine, à partir du pôle allongement de la vie de l’Hôpital CharlesFoix et avec l’université Pierre-et-Marie-Curie et du cluster Silvervalley. Elle est cruciale car la plate forme contribue à développer le volet qui manquait au pôle : proposer des lieux d’accueil et de services aux entreprises, start up ou laboratoires de recherche de la filière en faisant le lien entre développement économique et recherche. Mais ce n’est qu’une première étape, car elle répond aux besoins d’implantation des jeunes entreprises. La CASA travaille dès maintenant à développer d’autres lieux d’accueil pour les sociétés plus matures qui souhaiteraient rejoindre le pôle pour profiter d’un éco-système très favorable. Des demandes importantes sont enregistrées dans ce sens. Cette volonté de maintenir une activité productive et créatrice d’emplois, liée aux filières d’innovation, s’articule à une politique d’aménagement propice à l’accueil de ces activités. Ivry-Confluences, Vitry-Les Ardoines et Choisy-le-Lugo sont autant d’opportunités offertes à de telles implantations. Premier équipement d’Ivry-Confluences, SilverInnov en est un exemple, au même titre que la Halle aux films qui accompagne la multiplication des structures de production audiovisuelle et multimédia sur ce secteur. 22 | LE COURRIER DU PARLEMENT | Les dossiers Territoires
et bien sûr l’usine des eaux de Choisy. Le site du Lugo devrait accueillir le siège du cluster et être un des éléments essentiels du futur pôle “écologie urbaine et transition énergétique” qui constituera un des positionnements forts du territoire.
Autre filière innovante implantée sur le territoire qui a récemment bénéficié d’un nouvel élan, celle touchant à la gestion de l’eau et de son environnement. Le long de la Seine, de nombreux projets et acteurs dans ce domaine sont présents, avec en premier lieu, l’usine des eaux du SEDIF, implantée à Choisy-le-Roi. Créé par la Communauté d’agglomération en partenariat avec le Conseil général du val-de-Marne et la ville d’Orly, le cluster “Eaux-Milieux-Sols” a pour ambition “de faire de la Seine-Amont et du Val-de-Marne un territoire d’innovations et d’expérimentations environnementales. “Ce cluster regroupant une quarantaine de partenaires publics et privés, c’est tout simplement la mise en réseau de tous les atouts dont disposent le territoire ” résumait Pierre Gosnat, premier Président de la C.A. SeineAmont. Plusieurs sites sont associés à l’activité du Cluster, comme Aquafutura à Ivrysur-Seine, le Lugo à Choisy-le-Roi, le site départemental de Chérioux à Vitry-sur-Seine, consacré aux éco-activités, l’aéroport d’Orly
L’ancrage des filières d’innovation sur le territoire est fortement tributaire des liens qui existent entre recherche, enseignement supérieur, entreprises et acteurs publics. Sur la seule ville d’Ivry-sur-Seine, une douzaine d’établissements d’enseignement supérieur publics et privés existent déjà. Trois nouvelles structures sont en vue : l’école d’ingénieur Polytech de l’université Paris-Diderot, le projet Aquafutura dédié à l’eau et à l’environnement, mais aussi l’extension de l’Université Pierre et Marie Curie à l’Hôpital Charles-Foix. À Vitry-sur-Seine, c’est aussi l’aménagement du domaine départemental Chérioux et le développement de l’Université Paris-Est Créteil. Seine-Amont a apporté son appui financier au projet d’implantation d’un campus dédié à l’éco-construction et l’éco-rénovation. © Pellicam
Avec SilverInnov, Seine-Amont a choisi de mettre le cap sur l’innovation et la silver économie. Dans quelle mesure cette vitrine s’annonce-t-elle comme une étape cruciale pour l’essor économique du territoire ?
Sur l’ensemble du territoire, le nombre d’étudiants pourrait atteindre 8000 à 10 000 dans les 5 années à venir. Pour les accueillir dans les meilleures conditions possibles, la démarche de “campus urbain” initié par la Ville d’Ivry sera élargie à la Seine-Amont autour de deux axes stratégiques : susciter l’enracinement fonctionnel, économique, social de ces établissements et des étudiants ; et valoriser les ressources issues de cette
Patrice Diguet 7ème Vice-Président de la Communauté d’agglomération de Seine-Amont délégué au développement économique et à l’emploi
© Pellicam
L’usine Renault à Choisy-le-Roi.
sphère au bénéfice des agents économiques et sociaux, dont les habitants. Parallèlement aux efforts nécessaires pour augmenter le nombre de logements étudiants, il s’agit donc d’améliorer leur intégration et leur accès aux structures publiques, culturelles, sportives du territoire. L’épanouissement des filières d’innovation est bien intimement lié à celui de tous ces étudiants, innovateurs de demain.
créatrices d’emplois, de valoriser le paysage de la plaine fluviale, de renforcer les transports publics, de créer un cadre de vie de qualité pour les habitants et les salariés, avec commerces, services et équipements…
Ivry Confluences s’impose par ailleurs comme l’une des opérations d’aménagement les plus importantes d’Ile-de-France. Pourriez-vous en dire plus ?
Dans le cadre de l’élaboration du projet de territoire, des éléments de diagnostic ont été rappelés : un décalage entre l’offre et la demande d’emploi local (72 000 emplois disponibles sur le territoire et plus de 13 000 demandeurs d’emploi), une part importante de la population qui sort du système scolaire sans aucun diplôme, une part relativement faible de diplômés de l’enseignement supérieur, des difficultés de recrutements pour les entreprises de certains secteurs, des freins à l’emploi pour certains publics éloignant encore plus les perspectives d’insertion professionnelle durable, etc.
Aux portes de Paris, en prolongement de Bercy et de Paris Rive Gauche, Ivry Confluences est un site de 145 hectares à forte ambition, support d’un projet urbain de grande envergure à l’échelle métropolitaine. Pôle majeur de développement francilien (aussi bien urbain, économique, social, environnemental et culturel), Ivry Confluences se situe, comme son nom l’indique, à la confluence de la Seine et de la Marne. Sur les 1,3 million de m2 programmés, l’ambition est de créer près de 7900 logements (5600 logements familiaux diversifiés et 2300 pour un public d’étudiants, personnes âgées et jeunes salariés), de dédier 50 % de cette surface aux activités économiques
Qu’en est-il de votre politique de l’emploi ? Combien d’emplois directs ces grands projets pourraient-ils créer à terme ?
Les enjeux stratégiques de Seine-Amont peuvent se décliner en trois volets, extrêmement liés : n Favoriser l’accès à l’emploi des habitants ; n Contribuer à l’insertion professionnelle des
personnes très éloignées de l’emploi ; n Promouvoir la formation des habitants en vue d’augmenter les taux d’accès à l’emploi ; Il s’agit par exemple de développer, aux côtés des différents outils d’accompagnement du public vers l’emploi que sont notamment les Missions locales et les Plans locaux pour l’insertion et l’emploi, des initiatives afin que le développement économique du territoire s’accompagne d’un développement de l’emploi local. Cela doit se concrétiser par un meilleur accès aux emplois créés par les entreprises présentes ou ayant le projet de rejoindre Seine-Amont. Plus spécifiquement, la Communauté d’agglomération Seine-Amont doit anticiper sur les emplois qui seront créés dans le cadre des grands projets d’aménagement et de transport, à la fois en termes quantitatifs et qualitatifs. Cela permettra de concrétiser la volonté du “retour à la population” des emplois créés par la mise en œuvre de projets structurants, tel le Grand Paris Express et la construction de la ligne 15 et ses deux gares à Vitry avec un potentiel d’emploi estimé à 20 000 emplois par an pendant la durée du chantier (2015 – 2020) n Propos recueillis par Pauline Pouzankov
Les dossiers Territoires | LE COURRIER DU PARLEMENT | 23
Novembre 2015 | Seine-Amont
ENtrEtiEN | 31 mars 2015 : le Conseil communautaire de Seine-amont a parlé ! le budget sera orienté investissements et donne toute sa place au projet de territoire. il doit cependant composer avec le recul des dotations d’Etat et l’intégration financière et fiscale à la Métropole du Grand Paris dès le 1er janvier 2016.
Un budget ambitieux malgré les contraintes financières
Le budget s’élève à 107 millions d’euros. 92 millions correspondent aux attributions de compensation des communes membres. Près de 3 millions sont dédiés à des projets municipaux sous forme de fonds de concours. 6 millions sont consacrés au développement économique qui est le cœur de notre action. En effet, la CASA se positionne comme un acteur fort dans le développement des activités productives, dans l’emploi et l’insertion et dans les filières innovantes. L’ambition affichée est de faire de notre territoire, le territoire productif au niveau métropolitain. En parallèle des actions de développement économique, près de 2 millions d’euros sont consacrés à notre projet de territoire et à notre programme local de l’habitat intercommunal dont les études alimentent la stratégie et le positionnement de la Seine-Amont sur l’aménagement, l’habitat, l’environnement, les espaces publics ou encore la Seine. L’investissement s’élève à 3 076 929 d’euros et comprend la passerelle de franchissement de la gare des Ardoines, de l’ingénierie de l’équipement de la plateforme Charles Foix d’Ivrysur-Seine (une pépinière d’entreprises), ainsi que des subventions d’équipements attribués à nos partenaires économiques. La CASA est contributrice du Fonds de péréquation des ressources communales et intercommunales à hauteur de 567 000 euros. Jugez-vous satisfaisante cette répartition ? Le cas échéant, aimeriez-vous la voir évoluer? Ce budget est prudent en recettes et 24 | LE COURRIER DU PARLEMENT | Les dossiers Territoires
volontariste en dépenses. Il représente notre volonté de préserver nos villes membres tout en affirmant notre implantation concrète dans la métropole. Il s’inscrit dans une démarche de cohérence territoriale, où les citoyens se retrouvent au cœur de nos préoccupations. De cette manière, nous pouvons renforcer l’accompagnement des entreprises du territoire et l’entrepreneuriat ; structurer les filières du territoire à l’échelle métropolitaine et soutenir l’innovation ; maintenir et développer la vocation productive du territoire tout en répondant au mieux aux enjeux d’aménagement et particulièrement aux enjeux de relocalisation des entreprises impactées ; favoriser le retour aux populations en matière d’emplois tout en valorisant et développant l’offre de formations, notamment l’enseignement supérieur et la recherche.
tivité la baisse des dotations de l’Etat?
Comment s’est traduite dans votre collec-
© Pellicam
A combien s'élève et se compose le budget 2015 ?
Concernant les concours de l’État, ils baissent de 2,7 % soit une perte de 1 066 382 euros. La dotation de compensation de la part salaire, baisse chaque année suite à la réforme de la taxe professionnelle de 2010, en raison du financement par les collectivités des dotations de péréquation. On subit une perte de 2.2%, soit moins 719 204 euros. Même si nous nous engageons dans une démarche de mutualisation, les principes qui nous guident ne sont pas ceux d’une économie de moyens mais ceux d’une meilleure qualité de service public. A l’opposé de la politique de l’Etat qui veut nous conduire à marche forcée dans la mutualisation avec comme seul objectif celui de la réduction des dépenses des collectivités. Les collectivités de proximité que sont les communes et leurs intercommunalités sont, par la diversité de leurs interventions, au cœur de l’action publique pour tous les grands enjeux de notre société. Elles facilitent la vie quotidienne de leurs habitants et assurent le “bien vivre ensemble”, accompagnent les entreprises présentes sur leur territoire et enfin, jouent un rôle majeur dans l’investissement public, soutenant ainsi la croissance économique et l’emploi. La diminution drastique des ressources locales pénalisera à terme nos concitoyens, déjà fortement touchés par la crise économique et sociale et va fragiliser la reprise pourtant indispensable au redressement des comptes publics n Propos recueillis par olivier Sourd
Alain Audoubert 8ème vice-président de la Communauté d’agglomération Seine-Amont délégué aux finances
Publi-rédactionnel
BlueLink : une relation client attentionnée basée sur l’empathie Filiale d’Air France spécialisée dans la relation client, BlueLink propose aux entreprises des solutions multimédias adaptées à leurs enjeux, sur l’ensemble du parcours client : conseil personnalisé, solutions technologiques innovantes et gestion de la relation client à distance. Le groupe accompagne depuis plus de 20 ans ses partenaires via une relation de proximité basée sur la confiance réciproque et s’efforce de cultiver ses valeurs sociétales en intégrant l’entreprise dans son environnement.
Entretien avec Tanguy de Laubier, Président‐directeur général du groupe BlueLink
Pouvez-vous nous présenter BlueLink? Créée en 1992 par Air France pour gérer son programme de fidélisation, l’entreprise a évolué au fil des ans en développant de nouvelles compétences et en intégrant de nouveaux clients. Avec des systèmes d’information centralisés et des sites interconnectés à travers le monde, BlueLink accompagne les marques en local et à l’international, via des prestations multilingues pilotées par un interlocuteur dédié. En quoi consistent, plus précisément, les solutions proposées en matière de relation client, qui constituent votre cœur de métier ? Trois grands métiers orientent l’activité de BlueLink : le conseil (externalisation d’opérations, design du parcours client, etc.); la gestion de la relation client à distance sur l’ensemble des médias (courrier, téléphone, e-mail, réseaux sociaux, chat, etc.); l’intégration de solutions technologiques (accueil automatisé des appels, plateforme de priorisation et distribution des flux, etc.).
civile. Preuve en est avec la démarche proactive menée pour faciliter le recrutement et le maintien dans l’emploi des travailleurs handicapés, qui nous permet aujourd’hui d’afficher un taux de salariés en situation de handicap de 7,3%. BlueLink se distingue aussi par son engagement sociétal en soutenant l’équipe de France de rugby fauteuil. Quels sont les objectifs du groupe à moyen terme ? Y a-til des grands projets de développement à l’ordre du jour pour les prochaines années ? L’ambition est double : se développer aux côtés de clients externes au groupe Air France KLM tout en restant à l’écoute de notre maison mère, pour répondre à leurs besoins de flexibilité, de proximité, de maîtrise de coûts et de qualité. Autant de valeurs indispensables dans un monde d’aléas permanents.
Vous disposez de plusieurs centres d’expertise répartis aux quatre coins du monde. Qui sont vos principaux clients et que pouvez-vous leur offrir afin d’optimiser la gestion de leur relation client ? Nos centres d’Ivry-sur-Seine, Prague, Sydney et l’île Maurice nous permettent de gérer la relation client de marques prestigieuses du transport aérien, du tourisme, de la culture, de la banque et assurances, et du luxe, 24/7/365 et en 28 langues maîtrisées par des conseillers natifs. L’ensemble des procédures étant écrites et connues de tous nos collaborateurs, nos agents font preuve d’un professionnalisme identique, assurant le même accompagnement à nos clients, quel que soit l’endroit où ils se trouvent sur le globe. Pour construire une véritable relation entre les marques et leurs clients malgré la distance, l’empathie est la valeur première ; celle qui caractérise la manière de BlueLink de concevoir son métier. En France, votre site localisé à Ivry-sur-Seine rassemble 400 salariés de plus de 30 nationalités différentes. Dans quelle mesure participe-t-il au développement du territoire local ? Nos collaborateurs évoluent dans un groupe tourné vers son environnement, pleinement conscient de son rôle au sein de la société
Contact : Siège social du groupe BlueLink 57 rue Ledru-Rollin - 94203 Ivry-sur-Seine cedex Tél: 01 58 68 24 60 - www.bluelinkservices.com Les dossiers Territoires | LE COURRIER DU PARLEMENT | 25
Novembre 2015 | Seine-Amont
ENtrEtiEN | l’agglomération Seine-amont ne vit pas recluse dans le périmètre de ses trois villes. Elle voit loin et s’ouvre à de nouveaux horizons ! Grâce à ses politiques contractuelles, elle décline son projet de territoire aux différents échelons de gestion publique locale.
Des politiques contractuelles pour s’adapter à chaque échelle d’action
Dans le monde actuel, une collectivité doit mobiliser tous les partenariats (Département, Région, Etat, Europe) pour optimiser son projet de territoire, notamment financièrement.
“les partenariats établis optimisent le projet de territoire.” Un dispositif commun à la Communauté d’agglomération de Seine-Amont (CASA) et aux villes assure une veille permanente sur ces partenariats possibles. Il mobilise à lui seul une direction administrative et un poste à temps plein. Ces contractualisations associent à un partenaire extérieur la CASA, ses trois villes et, le plus souvent, la ville de Valenton. Quelles sont les principales contractualisations conclues par la CASA ? n Le fonds FEDER FSE 2014-2020 : Depuis juin 2015, les jeux sont faits ! La CASA fait partie des 12 territoires franciliens retenus pour bénéficier d’un financement européen de 5 M€. Il s’inscrit dans la stratégie Europe 2020. 11 projets y figurent pour un total de 7,9 M € : ils sont réalisés aussi 26 | LE COURRIER DU PARLEMENT | Les dossiers Territoires
bien par Vitry, Choisy que la CASA : urbanisme (centre-villes, liaisons vertes), culture (Exploradôme, usine Hollander, Cité des métiers), économie et recherche (Centre de l’entrepreneuriat, SilverInnov, campus urbain MOOC).
génierie pour un montant de 400 000 euros dans l’immobilier (Lugo cluster EMS, Silver économie post pépinière, immobilier Santé and co,), l’économie (scierie éconologies) et la logistique fluviale (projet de messagerie).
n La démarche EcoCité en partenariat avec la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC) :
n La démarche Transition Energétique et Ecologique (TEE) également avec la CDC.
Elle porte le projet “Ville de demain” qui ambitionne de développer un nouveau modèle urbain : innovation dans la mobilité, l’énergie, l’urbanisme et l’habitat :
Elle soutient le Comité de Développement du Territoire (CDT) des Grandes Ardoines : • amélioration du bilan carbone des réseaux de chaleur ;
• “tranche 1” 2010-2014 : réalisation des Grandes Ardoines commun à Choisy et Vitry ;
• modélisation énergétique du territoire ; • rencontres collectivités et acteurs économiques ;
• “tranche 2” 2015-2017 : projets d’in© Pellicam
Quelle était à Seine-Amont la nécessité de politiques contractuelles ?
• résilience des réseaux ; • sensibilisation à la rénovation thermique du parc privé ; • élargissement des ambitions TEE de la plateforme fluviale ; • optimisation du traitement des déchets de chantier à l’échelle du territoire ;
Fabienne Lefèbvre Vice-Présidente déléguée aux contractualisations, chargée du FEDER, du “PACTE”, du CPER
© DR
• stratégie innovante de gestion des sols pollués. n Les “Territoires à Energie Positive pour la Croissance Verte” (TEPCV) : La CASA fait partie des 200 territoires retenus par l’AMI. Il s’agit de favoriser l’aménagement, le renouvellement et le développement économique durable en milieu urbain dense, pour tendre vers un équilibre entre consommation et productions locales. Le montant s’élève à 500 000 € avec une majoration possible de 2 millions d’euros. n Le PACTE : En cours d’élaboration, il porte de nombreux enjeux économiques du territoire (vocation productive, emploi, formation). Le partenariat avec la Région n’est pour l’instant pas prévu et sa décision est renvoyée au futur territoire métropolitain. n Le Contrat de Plan Etat Région 20152020 (CPER) : Il se fait par l’intermédiaire du Conseil
Le projet “Ville de demain” ambitionne de développer un nouveau modèle urbain, innovant dans la mobilité, l’énergie, l’urbanisme et l’habitat.
départemental du Val de Marne. La CASA a eu recours à une phase de concertation d’un mois auprès de ses habitants.
• enseignement supérieur, innovation, emploi et économie numérique ; • mobilité durable.
En faisant bénéficier la CASA de ses fonds structurels, la Région apporte à une véritable reconnaissance de notre collectivité comme territoire d’équilibre de la Métropole : innovation, économie productive, habitat, mobilité. Le CPER comporte trois volets : • urbanisme ;
Il porte des projets structurants pour Seine-Amont : 1 780 nouveaux logements par an sur 2014-2021, le câblage à fibre optique, le soutien aux filières innovantes (écoconstruction, création numérique, projet Condorcet, tramway T9 et TZen 5)… n Propos recueillis par olivier Sourd
Seine-Amont, territoire retenu dans les grands dispositifs contractuels Territoire à énergie positive
Territoire FEDER FSE
Territoire ECOCITE
Territoire engagé dans la Gestion prévisionnelle des emplois et des carrières territoriales (GPECT)
Les dossiers Territoires | LE COURRIER DU PARLEMENT | 27
Novembre 2015 | Seine-Amont
ENtrEtiEN | le dynamisme universitaire et de l’enseignement est désormais une réalité. il accompagne le renouveau de ce territoire, apporte, matière grise, sang neuf et espoir pour l’économie locale.
Seine-Amont, nouveau campus francilien ! Quels sont les établissements d’enseignement supérieur présents sur le territoire de Seine-Amont ? Deux universités sont présentes sur le territoire Seine-Amont : n l’Université Pierre-et-Marie-Curie/UPMC (basée à Ivry-sur-Seine) ; n l’Université Paris-Est-Créteil/UPEC avec un site de l’IUT basé à Vitry-sur-Seine. L’hôpital universitaire Charles-Foix PitiéSalpétrière à Ivry-sur-Seine rassemble deux UFR de médecine. Ses recherches portent sur la longévité et les enjeux du vieillissement de la population.
Les villes de Seine-Amont comptent également plusieurs écoles d’ingénieurs et instituts :
Systèmes intelligents (LISSI) de l’UPEC sur le domaine Chérioux.
compte 400 étudiants, 40 enseignantschercheurs et 60 chercheurs du LISSI et de l’IUT Créteil-Vitry sur le domaine Chérioux. Il ne faut pas oublier les étudiants des lycées : Fernand Léger et CE3P à Ivry et Chérioux à Vitry.
n l’IFOCA, l’Institut national de formation du caoutchouc au Centre français du caoutchouc et des polymères. n des formations post-bac au sein de lycées professionnels : chaudronnerie, aménagement urbain.
Quelles sont les formations et les recherches ici présentes ? La formation et la recherche se font écho et forment un éco-système. Elles vont de la santé (gériatrie), au numérique, l’image, l’électronique, l’informatique en passant par le design. Elles abordent aussi l’aménagement urbain, la chiropratique ou encore les métiers liés à l’eau, à la chimie, aux réseaux et télécommunications et aux matériaux. Et la liste n’est pas exhaustive. L’innovation est présente auprès de grandes entreprises comme Sanofi et son équipe R&D de 1 400 salariés.
Un projet va être lancé il s’agit de l’EcoCampus dédié à l’éco-construction sur le site Chérioux Vitry-sur-Seine. Combien d’étudiants, de chercheurs et d’enseignants comptent-ils ? Ivry accueille 4 500 étudiants. Et on attend des centaines d’étudiants supplémentaires avec le projet de campus économique du site Aquafura dans l’ancienne usine des eaux de la Ville de Paris. Vitry
n L’ESME Sudria : pluridisciplinaire ; n l’ESIEA : numérique et l’électronique ; n l’IPSA : aéronautique ; n l’ETNA : informatique ; n ACE3P : photographie et technique de l’image.
© Pellicam
A Ivry, notamment :
Quelle est la politique de Seine-Amont en matière d’enseignement supérieur et de recherche ? Seine-Amont a identifié quatre domaines d’activités stratégiques. Dans ce cadre elle soutient activement les filières innovantes du territoire : n cluster sur les thématiques Eau-MilieuSol ;
De grands organismes de recherche nationaux sont également présents : CNRS et INRA.
Mourad Tagzout A Vitry : n Le Laboratoire Images, Signaux et 28 | LE COURRIER DU PARLEMENT | Les dossiers Territoires
Vice-Président de la communauté d’agglomération Seine-Amont délégué à la formation, l’enseignement supérieur et à la recherche
© DR
n projet Aquafutura ; n ingénierie urbaine : Matériaupôle, Elastopôle et Défi Mécatronic. La CASA est le berceau de la Silver Valley. L’agglomération ambitionne de faciliter la mise en synergie de l’enseignement supérieur, de la recherche et des acteurs économiques. Créer ces nouveaux liens, des partenariats entre ces acteurs : voilà une véritable valeur ajoutée d’un travail au niveau intercommunal.
Quels espoirs en particulier la communauté d’agglomération fonde-t-elle sur l’enseignement supérieur et la recherche ? Projet Eco- campus, domaine de Chérioux à Vitry-sur-Seine.
Urbain. Celui-ci accompagne la mutation économique, urbaine et sociale en lien avec l’enseignement, la recherche et les entreprises innovantes liées en particulier aux industries culturelles et créatives. Et en ce qui concerne le lien aux habitants, rappelons que la Cité des Métiers du Val-de-Marne a
ouvert ses portes à Choisy-le-Roi en mars 2014. Elle accueille des milliers de visiteurs et permet une orientation et une information du public, notamment sur les formations disponibles n Propos recueillis par olivier Sourd
© DR
Ils sont doubles : développer et promouvoir l’offre de formation du territoire en réponse aux besoins en emplois mais également favoriser l’ancrage local des acteurs de la formation. Elle en attend une innovation territoriale et des éco-systèmes favorables à son développement territorial. La CASA soutient par exemple l’association Campus
CNRS, Vitry.
Les dossiers Territoires | LE COURRIER DU PARLEMENT | 29
Novembre 2015 | Seine-Amont
ENtrEtiEN | Situé dans une zone stratégique et dynamique en plein coeur du futur Grand Paris, le bassin Seine-amont entend bien mettre en place des dispositifs pour faciliter au maximum la transition économique que s’apprête à vivre la région.
Le commerce équitable, une démarche globale
Nous connaissons une époque difficile mais passionnante, où les innovations des territoires doivent prendre toute leur place : mon ambition comme vice-président à l’ESS et au commerce équitable est d’accompagner la transition de notre tissu économique au service des territoires et de ses habitants. Ainsi, l’accès des habitants à l’emploi local est un axe fort de la politique communautaire. Cet objectif se concrétise par la mise en place d’outils et d’initiatives en faveur de l’emploi : clauses sociales dans la commande publique, forum emploi, carrefour de l’alternance, appui au recrutement des entreprises, ateliers RH à destination des TPE/PME… mais surtout par un travail de collaboration approfondie avec les partenaires locaux de l’emploi, de l’insertion et de la formation. Par ailleurs, les travaux liés au Grand Paris Express devraient créer 100 000 emplois dans les secteurs des Travaux publics, les métiers du bâtiment et de la transition énergétique : la CASA se mobilise pour qu’ils profitent au maximum au territoire. Dans quelle mesure les initiatives portées par les associations et les entreprises solidaires s’y intègrent-elles ? Ces acteurs privés, entrepreneurs engagés ou citoyens désintéressés, sont souvent bien plus conscients que les collectivités du levier formidable pour le développement économique que représentent l’économie sociale et solidaire, ou même les emplois verts. Seine-Amont œuvre à mettre ces initiatives 30 | LE COURRIER DU PARLEMENT | Les dossiers Territoires
en réseau, à les valoriser et à répondre autant que possible à leurs besoins.
Roi, dans le cadre d’un chantier d’insertion, est typiquement un exemple des projets que nous cherchons à soutenir. Les quatre AMAP (Association pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne) présentes sur le territoire de Seine-Amont s’inscrivent également dans cette perspective.
Plus précisément, comment s’illustre le développement du commerce équitable sur votre territoire ? Le commerce équitable, ce n’est pas que soutenir la présence des produits labellisés Max Havelaar dans les rayons des enseignes de la grande distribution : le commerce équitable peut aussi se manifester de multiples façons au niveau local. C’est une démarche globale, qui respecte des principes de transparence, de proximité, de solidarité et de responsabilité écologique, que nous retrouvons dans les termes de la Charte du commerce équitable local de la PFCE (Plateforme pour le commerce équitable). L’agriculture locale, à l’instar de ce que fait Val Bio Ilede-France avec les paniers du Val de Loire, qui produit ses légumes à Chennevièressur-Marne et les conditionne à Choisy-le-
Quels outils offrez-vous aux personnes les plus défavorisées pour retrouver une vie professionnelle ?
© Pellicam
Seine-Amont s’est donné comme priorité de favoriser le développement économique et l’accès à l’emploi. Quelles sont vos ambitions principales ?
Nous n’“offrons” aucun outil avec lequel chacun pourrait se garantir une insertion professionnelle à coup sûr : nous proposons, sur le territoire de Seine-Amont, un panel de dispositifs au sein desquels chacun peut trouver sa place. Des structures comme les missions locales et les PLIE, mais aussi la Cité des métiers ou encore le centre de l’entrepreneuriat peuvent accompagner les demandeurs d’emploi selon leur situation sociale, leur niveau de formation, leur projet professionnel ou leurs besoins spécifiques. La CASA a également un partenariat avec l’école de la deuxième chance, dont la mission est de favoriser l’intégration professionnelle et sociale des jeunes sortis du système éducatif sans qualification et sans emploi. Dans un contexte difficile, l’ESS permet de relier l’emploi à un vivier économique local et non délocalisable. C’est dans cette direction que je souhaite emmener Seine-Amont et, je l’espère, proposer des orientations dans la future Métropole du Grand Paris n Propos recueillis par Julien Vallet
Ali id Elouali 13ème Vice-Président de la Communauté d’agglomération de Seine-Amont délégué au commerce équitable, à l’économie sociale et solidaire
CHAPITRE 3
© Musée d’art contemporain du Val-de-Marne
CADRE DE VIE, MARCHÉ IMMOBILIER, HABITAT, SOLIDARITÉS. LES GRANDS ENJEUX DU LOGEMENT ET DES SOLIDARITÉS Les dossiers Territoires | LE COURRIER DU PARLEMENT | 31
Novembre 2015 | Seine-Amont
ENtrEtiEN | Performante en matière d’action sociale et de santé, l’agglomération Seineamont travaille actuellement sur l’élaboration de son Contrat local de santé intercommunal.
Des politiques volontaristes et exemplaires
La santé fait l’objet de politiques municipales volontaristes et exemplaires grâce aux trois Centres municipaux de santé (CMS), aux Ateliers santé ville, aux SAMI mais aussi à toutes les actions menées dans le cadre de la prévention et de la promotion de la santé. Des pistes d’amélioration existent afin notamment : n De pérenniser le rôle des CMS ; n De favoriser l’installation de nouveaux professionnels sur le territoire ; n De lever les freins financiers à l’accès aux soins ; n De mieux traiter les questions liées à la santé environnementale. L’offre en matière d’action sociale est d’une grande richesse en termes de typologies et de publics visés. Elle est repartie sur l’ensemble du territoire selon les spécificités de chaque commune et est gérée particulièrement par les CCAS respectifs. L’effort est notamment porté en direction des personnes âgées.
Vous êtes chargée de l’élaboration d’un contrat local de santé intercommunal. Pouvez-vous nous expliquer en quoi il va consister ? Dès 2013 et la création de la Communauté d’agglomération Seine-Amont, l’opportunité de réfléchir de manière intercommunale à certaines problématiques de santé a été mise en avant. Si aujourd’hui les 32 | LE COURRIER DU PARLEMENT | Les dossiers Territoires
communes membres ont développé, ou sont en train de développer, leur propre Contrat local de santé, il y a toujours un intérêt à travailler ensemble sur des sujets pour lesquels la réponse doit dépasser l’échelle communale. Afin de préciser ces sujets, l’agglomération Seine-Amont, avec ses communes membres, a initié une démarche de diagnostic en s’appuyant sur un prestataire extérieur. Cette démarche doit aboutir à un état des lieux précis mais également à la définition de préconisations concrètes en vue de la formalisation du Contrat local de santé intercommunal. Ce travail est aujourd’hui à la moitié du chemin. Les premiers mois de la démarche ont été consacrés à la réalisation d’un diagnostic fondé sur l’analyse de données quantitatives et sur une série d’entretiens avec les différents partenaires du territoire. Cet état a permis de recenser les besoins et l’offre existante à l’échelle de l’agglomération en matière de santé. Grace à ce diagnostic, plusieurs champs ont été identifiés comme pouvant bénéficier d’une intervention intercommunale. C’est notamment
le cas en matière d’offre de soins, de démographie médicale et de logique de recours aux soins. C’est également le cas concernant la prise en charge du handicap et de la santé mentale. Enfin, des pistes de travail intercommunales ont été identifiées en matière de santé environnementale. La méthodologie retenue est résolument ouverte et fondée sur la concertation avec les partenaires locaux. Ainsi, des ateliers de travail vont être organisés début novembre afin de travailler collectivement à l’identification de pistes d’intervention à l’échelle intercommunale sur ces sujets. Ces ateliers s’adressent aux services communaux compétents, aux professionnels locaux de la santé et aux partenaires tels que l’Agence Régionale de Santé, la CPAM et le Conseil départemental. Les pistes d’intervention qui ressortiront de ces ateliers constitueront, une fois validées par l’ensemble des partenaires, le cadre stratégique du Contrat local de santé intercommunal.
© Alex Bonnemaison
Quels sont les effectifs et les ressources en termes d'action sociale et de santé au sein de Seine-Amont ?
En dehors du contrat local de santé intercommunal, quels sont les autres chantiers que vous avez lancés ? La délégation s’inscrit aussi dans l’élaboration du programme local de l’habitat intercommunal (PLHI) au regard de logements adaptés au handicap et au vieillissement des résidents. L’adoption du PLHI est prévue avant la fin 2015 n Propos recueillis par Julien dreyfuss
Bernadette Ebodé-Ondobo Vice-Présidente déléguée à l’action sociale et santé, élaboration du contrat local de santé intercommunal
Novembre 2015 | Seine-Amont
ENtrEtiEN | depuis quelques années, la Communauté d’agglomération de Seine-amont vit un véritable retour sportif et culturel. En dépit d’une conjoncture économique difficile, les structures dédiées à ces deux activités n’ont cessé de croître et de se développer.
“Notre ambition : le sport et la culture pour tous” Quelles sont les principales structures culturelles et sportives de la Communauté d’agglomération ?
Face aux restrictions budgétaires des collectivités, comment continuez-vous à promouvoir le sport auprès de la jeunesse ?
Au niveau sportif, les communes de notre territoire – Choisy-le-Roi, Ivry-surSeine, Vitry-sur-Seine – mettent en œuvre des politiques volontaristes de grande proximité. Celles-ci s’articulent autour du “sport pour tous”, à travers une accessibilité tarifaire, une répartition équitable des installations sur le territoire et des amplitudes horaires élargies de 7h à 23h, sept jours sur sept.
Il est d’une grande importance pour nous, pour nos communes et pour nos concitoyens de continuer à rendre le sport et la culture accessible à tous, et particulièrement à la jeunesse. Outre, le travail de mutualisation des moyens et de l’information, qu’effectuent la communauté d’agglomération et les villes, des programmes communaux et départementaux tendent à limiter l’impact de ces restrictions..
Les structures culturelles sont également nombreuses et fortement ancrées dans les communes de l’agglomération qui souhaitent la promouvoir et la rendre accessible à tous. Un grand nombre de formations accessibles, en théâtre, en musique, en photographie et vidéo, en artisanat… sont proposées dans chacune des communes du territoire. Concernant les grands équipements culturels, nous avons, à Vitry, le Centre de Développement Chorégraphique du Valde-Marne, la Briqueterie, le Musée d’Art Contemporain et le Centre Dramatique National à Ivry. 36 | LE COURRIER DU PARLEMENT | Les dossiers Territoires
“Près de 90% du territoire se trouve à moins de 500 mètres d’une entité sportive.”
À Ivry, le programme d’Animation Sportive dans les Quartiers (ASQ), met à disposition les différents équipements sportifs de la ville afin d’accueillir les jeunes toute l’année. Dans ce cadre, divers créneaux horaires d’activités sont proposés par tranches d’âge (11-17 ans et 18-25ans) chaque semaine, à des prix accessibles et variant selon le quotient familial.
Quelles manifestations organisez-vous auprès du grand public ?
© Pellicam
Nous pouvons parler plus particulièrement de l‘Union Sportive d’Ivry-sur-Seine (USI), de l’Entente Sportive de Vitry-surSeine (ESV) et du Sporting Club de Choisyle-Roi (CCR), qui proposent chacune près d’une quarantaine d’activités, passant du football à l’escalade ou encore de la danse urbaine au tir à l’arc. D’autre part, près de 90% du territoire se trouve à moins de 500 mètres d’une entité sportive.
Rappelons aussi le dispositif Tous en club, mis en place par la Direction Départementale de la Cohésion Sociale (DDCS) et s’adressant aux jeunes de 6 à 20 ans, inscrits dans une association sportive partenaire du Val-de-Marne. Des chèques de 30 euros, pouvant être cumulables avec les autres aides (C.A.F), y sont diffusés et peuvent être déduits de la cotisation à un club sportif Val-de-Marnais.
Nous avons participé au projet autour de l’œuvre de Mary Sibande, artiste sudafricaine en résidence au Musée d’art Contemporain de Vitry-sur-Seine. Ainsi, sur le thème symbolique de la construction de l’identité et du progrès social, six bâches monumentales ont été réalisées, reproduisant les sculptures et les photographies de l’artiste. Lors de la célébration du 8 mai, les Amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation (AFMD) ainsi que la Biennale internationale des poètes du Val-de-Marne ont proposé une initiative culture et poésie. La CASA a répondu favorablement à ce
Pierre Martinez 5e vice-président, délégué à la culture et au sport, Vitry-sur-Seine
© Pellicam
projet mêlant la culture et l’histoire et impliquant la population, notamment par un soutien financier pour sa mise en œuvre.
“réaliser un projet de développement territorial qui profite à tous.”
Ce projet s’appuie sur l’affichage de poèmes dans les abris bus de la ligne 183 qui jalonnent la RD5 et la réalisation d’un recueil de poésies distribué aux classe de 3ème des établissements scolaires du territoire, avec l’intervention de poètes dans ces mêmes classes. Les politiques municipales visent à promouvoir la diversité des activités, aussi bien pour les loisirs que l’aspect professionnel.
Quel est votre travail avec l’Agglomération pour valoriser la culture et le sport ?
un large panel d’activités et d’équipements sportifs et culturels.
Les politiques municipales menées dans les services de la culture et du sport répondent à des objectifs partagés :
n Promouvoir la diversité des activités, aussi bien pour les loisirs que l’aspect professionnel.
n Combler les besoins des populations locales pour s’adapter à l’évolution de celles-ci afin de permettre l’accessibilité à
n Valoriser l’éducation par le sport et par la culture pour développer la vie en communauté.
Avec cette ambition de lutte contre les inégalités, de valorisation et de cohésion sociale, à l’image de notre Communauté d’Agglomération et de nos villes, nous nous efforçons de réaliser un projet de développement territorial qui profite à tous, en coopération avec les services municipaux concernés n Propos recueillis par Jeanic lubanza
Publi-rédactionnel
“Un véritable opérateur urbain”
Bouygues Immobilier travaille avec les acteurs locaux à l’amélioration de la qualité de vie sur le territoire de la CASA en réalisant des logements de qualité et respectueux de l’environ‐ nement.
Un entretien avec Pierre‐Emmanuel ARNAL, Directeur de l’Agence Val‐de‐Marne Sud de Bouygues Immobilier
Pouvez-vous nous présenter la société Bouygues Immobilier ? Bouygues Immobilier, filiale à 100% du groupe Bouygues, développe des projets de logements, de bureaux et de parcs commerciaux depuis plus de 60 ans. Si le nom de Bouygues évoque un géant de la construction présent à l’international, la filière Immobilier repose quant à elle sur une logique locale de proximité. L’objectif de l’agence Valde-Marne Sud est ainsi de s’inscrire dans la durée et la connaissance du territoire, en apportant à l’ensemble des acteurs locaux ses différentes expertises. Quelle est votre vision du territoire de la CASA ? Le territoire de la CASA fait l’objet de projets passionnants au cœur des grandes mutations de la métropole du Grand Paris. De nouveaux pôles urbains s’y développent avec tous les enjeux de mixité qui en découlent : la CASA s’inscrit dans une dynamique génératrice de nouveaux emplois, lieux de vie et habitats. Notre ambition est de nous investir dans une collaboration exigeante mais pragmatique
avec les collectivités, les aménageurs et les architectes. C’est une démarche vertueuse de création de valeur urbaine, architecturale, paysagère, permettant à la fois d’améliorer les produits et les projets que nous réalisons et de satisfaire une clientèle locale constituée notamment de primo-accédants. Dans quels projets intervenez-vous? Nous accompagnons les projets urbains développés par les acteurs de la CASA. À titre d’exemple nous achevons la réalisation d’une opération de 122 logements rue Molière à Ivry-sur-Seine, comprenant 85 logements en accession et 37 logements sociaux. Plus de 80% des logements ont été vendus à des occupants et 60% à des Ivryens, ce qui permet de répondre à un enjeu fort des collectivités de reconstruire la ville pour ses habitants. Nous accompagnons également la ville de Choisy-le-Roi où nous développons une opération de 108 logements éligibles à la TVA à taux réduit au sein de la ZAC des Hautes bornes. Par ailleurs d’autres projets sont à l’étude à plus longue échéance. Pour contacter l’agence : 01 58 64 53 00 Les dossiers Territoires | LE COURRIER DU PARLEMENT | 37
Novembre 2015 | Seine-Amont
ENtrEtiEN | En conciliant ses politiques sociales à son potentiel économique, la Communauté d’agglomération de Seine-amont tente de redynamiser son territoire de manière durable, pour répondre aux besoins de ses habitants.
Concilier politiques sociales et redynamisation économique Notre projet de territoire en cours de réalisation le souligne, le territoire Seine-Amont, à fort potentiel à l’échelle métropolitaine, est en profonde mutation. Dans un même temps, il accueille une population de tradition populaire marquée par une composante sociale forte (des revenus de 25% inférieurs à la moyenne régionale). En articulation avec le Programme Local de l’Habitat Intercommunal, la stratégie économique du territoire, le Contrat Local de Santé Intercommunal, le Contrat de ville est un outil pour veiller à un développement qui renforce la cohésion du territoire. Les perspectives d’évolution doivent profiter à tous les habitants de la CASA. C’est un enjeu d’égalité républicaine qu’il nous faut relever pour porter un message fort auprès de la jeunesse de notre territoire. Le 10 juillet 2015, la Communauté d’agglomération Seine-Amont, ses trois villes membres, l’Etat et de nombreux partenaires dont le Conseil régional et le Conseil départemental ont signé un nouveau Contrat de ville 2015-2020 qui les engage mutuellement pour un ensemble d’actions concertées en faveur des quartiers prioritaires de notre territoire. Ces actions se caractérisent par une approche globale en agissant sur différents leviers : développement social et culturel, revitalisation économique, emploi, rénovation urbaine et amélioration du cadre de vie, sécurité, citoyenneté et prévention de la délinquance, santé... Quatorze sites sont concernés par le Contrat de ville : 9 quartiers appartenant à la géographie prioritaire et 5 quartiers en veille. Comment ce document a-t-il été élaboré et comment est-il mis en œuvre ? Nous avons élaboré un document stratégique, au plus près des difficultés du terrain grâce à un diagnostic partagé, réalisé par quartier et par thématique. Les enjeux stratégiques 38 | LE COURRIER DU PARLEMENT | Les dossiers Territoires
et leurs déclinaisons opérationnelles reflètent la réalité propre à notre territoire. Notre Contrat de ville constituera donc la référence sur laquelle les différents acteurs de la Politique de la ville devront s’appuyer pour faire en sorte que les perspectives de développement de Seine-Amont profitent à tous. Tout comme son élaboration, sa mise en œuvre et son suivi reposent sur une logique partenariale. Ainsi, si le Contrat est co-piloté par l’Etat et la Communauté d’agglomération Seine-Amont en lien étroit avec les villes, les partenaires signataires sont systématiquement mobilisés lors des instances techniques et de pilotage. De même, les habitants seront associés à la démarche, dans le cadre de conseils citoyens installés dans chaque quartier prioritaire. Concrètement, le Contrat de ville permet de soutenir financièrement et techniquement des actions portées par les collectivités territoriales et par des associations en direction des quartiers prioritaires. En 2015, le volume total de ces actions dites Politique de la ville atteint près de 6 millions d’euros à l’échelle des 9 quartiers prioritaires de l’agglomération.
lien avec le nouveau programme national de renouvellement urbain 2014-2024 ? Dans le cadre de la réforme de la politique de la ville, un Nouveau Programme National de Renouvellement urbain s’engage. A ce titre, 200 sites d’intérêt national ont été identifiés comme pouvant bénéficier d’un projet de renouvellement urbain. Le territoire de l’agglomération accueille deux de ces sites : n Le quartier prioritaire “Centre-ville – Mario Capra – Robespierre” à Vitry-sur-Seine ; n Le quartier prioritaire “Quartier Sud” à Choisyle-Roi. Et le quartier “Gagarine” à Ivry-sur-Seine comme site d’intérêt régional. Les projets de rénovation urbaine du territoire s’intègrent dans le volet “Renouvellement urbain et cadre de vie” et leur programmation prend en compte les objectifs stratégiques fixés dans l’ensemble du projet territorial du Contrat de ville. En matière de développement économique quel rôle joue le Contrat de ville ?
Comment le Contrat de ville s’inscrit en © Pellicam
Pourriez-vous nous présenter le Contrat de ville de l’agglomération Seine-Amont ?
Le Contrat de ville a été élaboré en cohérence avec la Stratégie de développement économique de l’agglomération Seine-Amont. Il insiste en particulier sur les champs de l’emploi, de l’insertion et de la formation. Le Contrat de ville s’inscrit également dans une logique de soutien au développement économique en favorisant l’entrepreneuriat au sein des quartiers prioritaires et en accompagnant l’installation d’activités économiques sur du foncier réservé n
Isabelle Riffaud 9ème Vice-Présidente de la Communauté d’agglomération Seine-Amont déléguée à la politique de la ville, chargée de l’élaboration du contrat de ville
CHAPITRE 4
TRANSPORTS, INFRASTRUCTURES, AMÉNAGEMENT URBAIN Les dossiers Territoires | LE COURRIER DU PARLEMENT | 39
Novembre 2015 | Seine-Amont
ENtrEtiEN | Seine-amont a connu un passé industriel. il en tire aujourd’hui une vocation économique qu’il entend concilier à l’urbanisme et au cadre de vie.
La mixité des populations et des activités Quelles sont les grandes lignes directrices du projet de territoire de Seine-Amont ?
Combien de logements Seine-Amont ambitionne-t-elle sur son territoire ?
Combien d’emplois Seine-Amont espèret-elle créer ?
Au-delà des parcours et identités des villes qui composent le territoire de SeineAmont, nous partageons une histoire, des engagements et des visées communes. Notre projet de territoire donne à voir ces traits d’union entre villes et habitants, à partir desquels tisser une coopération de projets, ayant pour moteur l’amélioration du cadre et des conditions de vie de tous. Ses grandes lignes s’articulent donc autour :
Nous avons un objectif de construction de 1 780 logements par an dont 42 % de logements sociaux : un taux qui se maintient voire augmente. Les prix dans le parc privé sont par ailleurs régulés, ce qui permet d’être en deçà de ceux du marché et donc d’améliorer l’accessibilité du logement. Nous portons, de plus, une attention spécifique aux populations les plus en difficulté face au logement : jeunes - actifs ou étudiants personnes âgées et handicapés. Enfin, nous nous attachons à rénover et réhabiliter l’habitat social et privé qui le nécessite.
Environ 35 000 emplois d’ici 2040. Ils doivent bénéficier aux habitants : clauses d’insertion dans les chantiers et chartes pour l’emploi auprès des entreprises.
n d’une offre de logements diversifiés et accessibles ; n de l’optimisation des connexions et de la mobilité : Seine, réseau ferré et RD5 ; n de projets urbains et environnementaux ; n d‘espaces publics et verts à développer ; n du renouvellement des équipements publics : sport, culture, santé…
Quelle place respective occupent les logements, les équipements, les activités et les transports dans ce projet de territoire ? Les aménagements d’Ivry Confluences, des Ardoines, de la Seine Gare à Vitry, et du Lugo à Choisy affectent en moyenne 54 % des surfaces aux activités, 39 % au logement et 7 % aux équipements publics et espaces verts. Le projet de territoire s’inscrit lui aussi dans la poursuite de cet équilibre, nécessaire à des conditions et un cadre de vie améliorés. 40 | LE COURRIER DU PARLEMENT | Les dossiers Territoires
Ils ont d’abord en partage des éléments liés à leur environnement, comme la Seine, vecteur de continuité mais aussi de contrainte (zone inondable), que l’on souhaite, par une gestion et un usage renouvelés, “rendre” à la ville et à ses habitants.
A cet égard, plus qu’un simple outil de gestion, nous concevons à ce sujet le PLH comme un outil de lutte. Nous exigeons à ce titre que l’Etat respecte ses engagements, qui demeurent pour le moins insuffisants, notamment en termes de financement des équipements publics.
© Gilles Cohen photographe
n de la vocation économique et innovante du territoire ;
Qu’est-ce qui unit et distingue chacun des trois grands projets de Seine-Amont : Ivry-Confluences, Vitry-Les Ardoines et Choisy Lugo-Centre ville-quartier du port ?
Le lien entre ces différents projets c’est aussi celui de l’histoire industrielle de ces territoires, ce qui pose à la fois des contraintes en matière de dépollution, mais aussi des défis en termes de dynamisme économique et d’innovation. Enfin, ils partagent un même objectif d’équilibrage urbain entre le logement, les activités économiques, les transports, et les espaces publics et verts. Soit une même volonté de mixité et de diversité. A partir de ces éléments communs chaque projet a ensuite son identité singulière. Je pense notamment à l’ambition économique et industrielle essentielle au Lugo à Choisy; à la
Romain Marchand 1er vice-président de la Communauté d’agglomération Seine-Amont délégué au projet de territoire, adjoint au maire d’Ivry-sur-Seine
© Seine-Amont
“Nous avons un objectif de construction de 1780 logements par an dont 42% de logements sociaux.”
Quelle est votre position vis-à-vis de la Métropole du Grand Paris ? Nous nous opposons au projet actuel de Métropole du Grand Paris : en éloignant les lieux de décision, il porte atteinte à la démocratie et aux services publics de proximité. Nous ferons néanmoins valoir nos orientations politiques au sein de la future Métropole ainsi que la richesse de notre territoire, son histoire, son caractère popu-
laire et les choix de développement actuels que j’ai énumérés. Après avoir été un territoire servant de la capitale parisienne, nous revendiquons une banlieue dont les habitants, les valeurs et les projets, loin des clichés, font sa force. Nous n’avons pas l’intention de voir notre identité et nos orientations politiques annihilées au sein de la Métropole n Propos recueillis par olivier Sourd
© Pellicam
mobilité et aux transports (avec l’accueil de la ligne 15 et de deux gares) à Vitry; ou encore à l’innovation sociale à Ivry, avec l’adoption d’une charte de relogement des habitants ou encore les réflexions engagées autours de l’évolutivité des logements. Ces différents éléments de partage et de diversité, dans leur acceptation politique, sont fondateurs du projet de territoire de la CASA, dans ses orientations tant économiques et urbaines, qu’humaines et environnementales.
Le projet de territoire porte une ambition urbaine de mixité habitat, équipements, activités.
Les dossiers Territoires | LE COURRIER DU PARLEMENT | 41
Novembre 2015 | Seine-Amont
ENtrEtiEN | Seine-amont déploie ses politiques de transports au service d’un habitat moderne et diversifié, en vue de devenir un pôle dynamique économique et écologique durable.
Des politiques de transports au service d’un dynamisme urbain
Jusqu’alors en pleine mutation, l’offre de transport métropolitain de Seine-Amont est aujourd’hui particulièrement ambitieuse. Des lignes comme le RER C et D vont être modernisées grâce à l’apport des politiques exercées. L’enjeu des cinq prochaines années vise à créer une dynamique autour du Grand Paris Express. Proche de Paris, la gare de Vitry va ainsi faire bénéficier les futurs projets de territoires de Seine-Amont, d’éléments urbains de circulation écologique et de modes d'acheminement extrêmement diversifiés, facilitant les liaisons est-ouest et nord-sud qui se structureront autour d’elle.
“Notre politique de transports vise, une dynamique urbaine, autour et accompagnant le Grand Paris Express.”
Quelles vont être les politiques d’accessibilité et de desserte déployées par SeineAmont d’ici les prochaines années ? La liaison nord-sud va être considérablement améliorée par la mise en place d’ici à 2020 du tramway T9 qui dans un premier temps arrivera jusqu’à Choisy. Notre volonté est qu’il desserve à terme la zone aéroportuaire d’Orly : un espace d’activité de près de 130 000 salariés. La CASA, développe une politique de desserte urbaine prenant également en compte les liaisons est-ouest. Cette accessibilité permettra de poursuivre et relancer la politique en faveur des usagers et d’accueil économique des entreprises. Le cen42 | LE COURRIER DU PARLEMENT | Les dossiers Territoires
tre de maintenance du Grand Paris Express génèrera par exemple 450 emplois.
tion d’aménagement de quartier ? Le très ambitieux projet visait initialement le prolongement de la ligne, y compris jusqu’à la gare des Ardoines. En l’état, les études concernant le prolongement de la ligne 10 jusqu’à la plateforme RER d’Ivry sont en cours. Le Tzen 5 complètera à cet endroit l’offre de transports jusqu’à la gare des Ardoines créant une dynamique aux portes de Paris : RER, Tzen 5, métro, gares des Ardoines et de Choisy.
Comment la gare des Ardoines deviendra t-elle un nouveau pôle multimodal ? La gare des Ardoines deviendra un pôle multimodal, grâce aux correspondances du Grand Paris Express, RER, Tzen 5 et du réseau bus d’Île-de-France. Le projet de réaménagement de transports, prévu pour 2020 vise la construction d'un pont, surplombant les lignes de chemins de fers et un pôle de “rabattement” des bus. La Gare de Vitry au cœur du quartier des Grandes Ardoines va créer un Paris urbain. Dans cinq ans, ce secteur, aujourd’hui profondément industriel et désorganisé, laissera place à des logements, activités, équipements publics….
Dans quelle mesure les mutations à venir vont-elles servir votre attractivité, en termes économiques comme de cadre de vie ?
En quoi le prolongement de la ligne 10 viendra t-il répondre en écho à l’opéra-
© Pellicam
Pourriez-vous nous présenter l’offre de transports présente sur votre territoire ?
C’est un élément central. Riche d’un passé industriel, le territoire de Seine-Amont a bénéficié d’une image et d’une dynamique liée à son activité économique. Des entreprises de pointes comme Sanofi Aventis, le site d’essais de la SNCF, le futur site d’infrastructures et de maintenance témoignent de cette évolution. Les acteurs majeurs en matière de transports, accompagnés par la CASA déploient des politiques pertinentes en matière de transports. Nous voulons permettre aux citoyens du territoire d’y résider et d’y travailler, dans un cadre urbain novateur en matière de qualité urbaine d’espaces verts et de développement durable n Propos recueillis par Célia Canis
Jean-Marc Bourjac Vice-Président de la Communauté d’agglomération de Seine-Amont délégué aux transports, à la voirie et au stationnement
Novembre 2015 | Seine-Amont
ENtrEtiEN | le Grand Paris va engendrer de profondes transformations et d’importantes évolutions d’ici les prochaines années. Seine-amont oriente dès lors ses politiques vers une amélioration du cadre de vie pour ses habitants.
Un territoire durable et attractif
Notre territoire revêt une importance stratégique pour le développement de la métropole parisienne de par l’accueil de services essentiels à son fonctionnement (alimentation en eau et traitement des eaux usées, collecte et incinération des déchets, production d’énergie, etc.) et son accessibilité bientôt renforcée. La création en 2013 de la Communauté d’agglomération SeineAmont (CASA), fonctionnant selon le principe d'une coopérative de communes, vise à mobiliser l’ensemble des énergies du territoire afin d’y développer de manière partagée la ville productive durable de demain. Dans le cadre des démarches déjà engagées (projet de territoire et programme local de l’habitat intercommunal de la CASA, plan climat énergie territorial d’Ivry et de Vitry, Agenda 21 à Choisy-le-Roi…), un travail de diagnostic très important est réalisé afin de mettre en œuvre les actions les plus pertinentes possibles.
“la CaSa a été labellisée territoire à énergie positive pour la croissance verte (tEPCV).”
C’est ainsi que la CASA a été labellisée Territoire à énergie positive pour la croissance verte (TEPCV) par le Ministère de l’écologie, du développement durable et de l’énergie, qu’elle est soutenue par la Caisse des dépôts et consignations pour la transition énergétique et écologique (TEE) du 46 | LE COURRIER DU PARLEMENT | Les dossiers Territoires
territoire et qu’elle s’est engagée dans la démarche Eco-cité.
Cette évolution volontariste vise à valoriser les fonctions liées à la Seine présentes en Seine-Amont, avec plusieurs objectifs :
La réappropriation de la Seine et des espaces verts est un enjeu d’aménagement majeur pour l’agglomération. Quelles sont les opérations en cours ?
n le renforcement et le développement du tissu économique productif existant sur le territoire ; n un développement résidentiel qui permet d’ouvrir les villes sur le fleuve et de répondre aux besoins en logements, tout en tenant compte des risques d'inondation ;
En tant qu’élu écologiste, je ne peux que déplorer que notre territoire soit sous-doté en espaces verts au regard du schéma directeur de la région Île-de-France (SDRIF). De même, la Seine qui donne son nom à la communauté d’agglomération en est bien trop séparée ; cela doit orienter le projet urbain qui rayonnera à l’échelle métropolitaine. Autour de la Seine, du faisceau ferré et des réseaux de transports actuels et à venir, plusieurs ZAC d’importance majeure (2.500.000 m2 SDP au total) sont en cours de réflexion ou de réalisation : Ivry Confluences, Vitry Seine gare, Vitry Les Ardoines, Choisy Port, Choisy le Lugo.
n la reconquête de la pratique du fleuve comme grand espace public équipé ; n la réhabilitation des écosystèmes et le développement de la nature en ville. Comment la ville d’Ivry-sur-Seine s’inscrit-elle dans le projet de territoire intercommunal ?
© Pellicam
Seine-Amont se positionne en tant que territoire durable au cœur de la Métropole du Grand Paris. Pourriez-vous nous en dire davantage ?
Le projet de territoire ne doit pas faire oublier que, d’ici quelques mois, notre ville devra s’inscrire dans un projet plus vaste que celui de la CASA. Ivry sera à la charnière entre Paris et la communauté d’agglomération du Val-de-Bièvre avec laquelle nous serons amenés à coopérer. Les enjeux écologiques seront primordiaux dans un ensemble urbain aussi dense et qui devrait continuer à se densifier : cela concernera aussi
Pierre Chiesa 8e vice-président de la Communauté d’agglomération Seine-Amont délégué au développement durable, chargé de l’élaboration du schéma d’aménagement des berges de Seine, du plan bruit et du plan climat
© JeanLuc Rioult
bien l’énergie - l’une des réponses que nous y apportons à Ivry est la création d’un réseau de géothermie - que les transports ou la gestion des déchets. Si l’on y ajoute la question des pollutions industrielles et de la gestion du risque d’inondation, nous avons l’essentiel de la problématique écologique qui se pose dans la mise en œuvre d’IvryConfluences.
“Je ne peux que déplorer que notre territoire soit sousdoté en espaces verts.”
Toutefois, de grosses incertitudes demeurent, tant pour Ivry que pour le futur territoire : si la compétence “déchets” doit être transférée au territoire, qu’en sera-t-il de l’autonomie des communes sur ce sujet et, plus encore, de quelle latitude disposerontelles vis-à-vis des syndicats intercommunaux, tel le Syctom avec son site d’incinération d’Ivry-Paris XIII, dont le périmètre ne correspond ni à celui de la CASA, ni à celui du futur territoire ? n Propos recueillis par Célia Canis
Les dossiers Territoires | LE COURRIER DU PARLEMENT | 47