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PARLEMENT EUROPÉEN Un territoire entre tradition et modernité AGEN 2020 : créer un territoire attractif

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LE MAGAZINE DES GRANDS ENJEUX

Agglomération d’Agen : l’ambition d’un territoire

Agglomeration of Agen: a territory’s ambition


Avril 2015 | Agglomération d’Agen

ENTRETIEN | Stratégiquement située entre Bordeaux et Toulouse et prochainement reliée à la capitale en moins de trois heures, l’agglomération d’Agen connaît un développement soutenu. Plusieurs projets ambitieux visent à en faire un territoire attractif au cœur du Sud-ouest.

Agen impose sa marque, entre modernité et tradition Sept communes en 2008, 29 en 2013. Quel chemin parcouru par cette nouvelle Agglomération d’Agen en un mandat !

viron 400 000 habitants qui s’étend d’Auch au sud à Bergerac au nord et de Marmande à l’ouest à Moissac à l’est.

Il s’agit effectivement d’une période où les choses se sont catalysées, au lendemain de notre victoire aux municipales de 2008 et grâce à la loi votée le 16 décembre 2010 qui a donné une impulsion réelle à l’agrandissement et au regroupement des intercommunalités. Leur nombre est ainsi passé de 26 à seize en Lot-et-Garonne, tandis que leur taille s’est accrue. L’agglomération d’Agen a évolué de 65 000 à 100 000 habitants tout en se rééquilibrant sur ses deux rives, gauche et droite, autour de la Garonne.

En outre, la ville est devenue un pôle juridique important, forte d’une Cour d’appel, d’un premier cycle d’Université de Droit et de l’École Nationale d’Administration Pénitentiaire.

Agen est une ville traditionnellement industrielle avec des secteurs de pointe tels que l’industrie pharmaceutique avec l’entreprise Upsa-BMS, la chimie agricole ou l’agroalimentaire. Préfecture du département de Lot-et-Garonne, elle présente toutes les caractéristiques d’une métropole de 100 000 habitants, de la qualité de ses établissements de santé à celle de ses instituts de formation. Il s’agit de la grande ville intermédiaire entre Bordeaux et Toulouse, par conséquent capitale de la Moyenne-Garonne. Sa localisation, entre les deux grandes métropoles régionales, ainsi que le coût très avantageux de son foncier par rapport à elles, lui confèrent un réel avantage comparatif. Moins importante que Bordeaux et Toulouse, elle n’en reste pas moins très bien équipée en infrastructures. Agen, c’est véritablement le pôle urbain du territoire d’en-

“Agen doit être présente dans tous les domaines.”

Enfin, les aspects culturels ne doivent pas être omis. Agen est une ville du Sudouest par essence, rassemblant tous les éléments de la qualité de vie locale : la culture, le rugby, la gastronomie et l’art de vivre en général. Quelle est votre stratégie de développement pour ce territoire ? Agen doit être présente dans tous les domaines. Il est fondamental de préserver

© Agglomération d’Agen

Quels sont les atouts de ce territoire ?

l’ensemble des administrations en son sein, même s’il convient de les moderniser. Située au cœur d’une région de commerce, l’agglomération doit disposer de toutes les formes de distribution, du commerce traditionnel, qu’il faut conforter en centre-ville, aux nouveaux canaux introduits par Internet.

Il est par ailleurs essentiel qu’Agen s’impose comme une grande ville industrielle du XXIème siècle, en préservant sa maîtrise dans les filières traditionnelles et en ajoutant d’autres cordes à son arc. Elle doit notamment s’inscrire dans les activités de la filière aéronautique du Sud-ouest et miser sur le développement de l’e-logistique dans le cadre du commerce en ligne. Il en va de même des activités liées à l’eau et à l’adaptation au changement climatique, dans lesquelles Agen a une carte à jouer. Quels sont vos projets actuels en matière d’infrastructures ? Il s’agit de faire émerger des espaces d’accueil des entreprises répondant à un cahier des charges très exigeant. C’est lll

Jean Dionis du Séjour Maire d'Agen, Président de l'Agglomération d'Agen

Les dossiers Territoires | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | 1


© Agglomération d’Agen

Avril 2015 | Agglomération d’Agen

La Ligne à Grande Vitesse, attendue prochainement à Agen, est un projet extrêmement structurant qui modifie fondamentalement les conditions d'accès à l’agglomération.

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l’objet du projet de Technopole Agen Garonne, qui vise à créer une zone d’activité sur plus de 200 hectares tout en respectant des normes environnementales strictes. Il devrait voir le jour dès 2016 et accueillir, à termes, quelque 200 entreprises pour environ 4 000 emplois.

Paris bascule à 2h40 de notre ville tandis que Bordeaux et Toulouse ne sont plus qu’à une demi-heure. S’il est compliqué et lourd à financer, nous sommes convaincus qu’il aura un impact majeur sur le développement local. La ligne devrait être opérationnelle en 2024.

Le Technopole s’inscrit dans une initiative plus large visant à équiper la rive gauche de l’agglomération, autour des communes d’Estillac, Roquefort, Brax et SainteColombe-en-Bruilhois. Ce projet “Agen rive gauche” va de concert avec les infrastructures qu’il nécessite : la gare pour accueillir la LGV, la rocade ouest avec un troisième pont sur la Garonne et un deuxième échangeur autoroutier sur l’A62.

“Agen doit devenir une ville industrielle de référence.”

D’autres projets sont par ailleurs menés par l’agglomération, à l’image d’ “Agen plage” en matière de tourisme, qui vise à aménager les alentours du lac de Passeligne. Qu’en est-il plus spécifiquement de la Ligne à Grande Vitesse attendue prochainement à Agen ? Il s’agit d’un projet extrêmement structurant qui modifie fondamentalement les conditions d’accessibilité à l’agglomération.

L’agglomération est aussi un lieu de solidarité entre les communes au service des habitants… Elle repose sur le choix de mutualiser un certain nombre de ressources mais aussi d’objectifs. Ainsi le projet “Agen rive gauche” bénéficie-t-il d’un formidable consensus qui va lui permettre d’avancer vite. Par ailleurs, l’agglomération joue un rôle de soutien aux communes membres, notamment dans leurs projets d’investissement, grâce au Fonds de Solidarité Territoriale, auquel nous consacrons trois millions d’euros par an. C’est un outil apprécié au moment où

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l’État et le département se désengagent. Outre le développement économique, l’agglomération a une seconde compétence obligatoire qui porte sur la cohésion sociale. Elle mène donc sa politique de la ville aux côtés de l’État, ayant notamment identifié la rénovation de trois quartiers d’Agen (Montanou, Rodrigues et centre-ville) parmi ses priorités. Quelle est votre vision de l’agglomération d’Agen à l’horizon 2030 ? Il faut avoir une vision de l’agglomération qui atteindra 150 000 habitants à cette période, ce que sa croissance naturelle devrait permettre de réaliser. Elle devra être active et prospère, en s’appuyant sur l’économie et l’emploi. Agen doit devenir une ville industrielle de référence dans plusieurs domaines : l’eau, le changement climatique, la sous-traitance aéronautique, tout autant que les secteurs plus traditionnels. L’Aquitaine demeure l’une des régions les plus agréables de France… Nous nous devons de faire fructifier cet héritage. Il me semble que c’est à portée de main n Propos recueillis par Julien Dreyfuss et Sacha Grynbaum


Interview with: Jean Dionis du Séjour, Mayor of Agen, President of the Agglomeration of Agen

Agen makes its mark, between modernity and tradition Strategically located between Bordeaux and Toulouse and soon connected to the capital in less than three hours, the agglomeration of Agen is experiencing constant development. Several ambitious projects aim to make it an attractive territory in the middle of SouthWest.

Seven communes in 2008, 29 in 2013. What a journey for this new Agglomeration of Agen in one mandate!

What are the assets of this territory?

“Agen must be present in all fields.” Agen is a traditionally industrial city with growth industries such as the pharmaceutical industry with the company Upsa-BMS, agricultural chemistry and agro-food. Prefecture of the department of Lot-et-Garonne, it shows all the characteristics of a metropolis of 100,000 inhabitants, from the quality of its health establishments to that of its training institutes. It is the large intermediary town between Bordeaux and Toulouse, consequently capital of Moyenne-Garonne.

Its location, between the two large regional metropolises, as well as the very advantageous cost of its land compared to them, confers it a real comparative advantage. Smaller than Bordeaux and Toulouse, it remains no less well-equipped in infrastructure. Agen is truly the urban centre of the territory of approximately 400,000 inhabitants, which extends from Auch in the South to Bergerac in the North and from Marmande in the West to Moissac in the East. Moreover, the city became a large legal centre with a Court of Appeal, a first cycle of Law School and the École Natio-nale d’Administration Pénitentiaire. Finally, the cultural aspects should not be omitted. Agen is a city of South-West in essence, including all the elements of the quality of local life: culture, rugby, gastronomy and art of living in general. lll

© Agglomération d’Agen

It is indeed a period when things have catalysed, shortly after our victory at the local elections of 2008 and thanks to the law voted on December 16, 2010 which gave a real impulse to the enlarging and regrouping of the inter-communalities. Their number thus went from 26 to 16 in Lot-et-Garonne, while their size has increased. The agglomeration of Agen moved from 65,000 to 100,000

inhabitants whilst being rebalanced on its two banks, left and right, around the Garonne.

Agen is a traditionally industrial city with growth industries such as the pharmaceutical industry with the company Upsa-BMS, agricultural, chemistry and agro-food industries.

Les dossiers Territoires | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | 3


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Avril 2015 | Agglomération d’Agen

Aquitaine remains one of the most pleasant areas of France.

What is your development strategy for this territory? Agen must be present in all fields. It is fundamental to preserve all the administration at its centre, even if it is advisable to modernise them. Located in the middle of an area of trade, the agglomeration must have all forms of distribution, from traditional trade, which must be consolidated in the city centre, to new channels introduced by the Internet. It is in addition essential that Agen operate as a large industrial town of the 21st century, by preserving its mastery of the traditional sectors and adding other strings to its bow. It must in particular partake in the activities of the aeronautical industry of the South-West and capitalise on the development of e-logistics within the framework of online trade. The same applies to activities related to water and adaptation to climate change, in which Agen has a card to play. What are your current projects in terms of infrastructure? It is about creating spaces to receive companies that respond to a very demanding schedule of conditions. It is the object of the project of the Agen Garonne Technopolis, which aims to create a business zone over more than 200 hectares while respecting strict environmental standards. It should happen in 2016 and accommodate, in the end, some 200 companies for approximately 4,000 jobs.

The Technopolis falls under a broader initiative aiming to equip the left bank of the agglomeration, around the communes of Estillac, Roquefort, Brax and Sainte-Colombeen-Bruilhois. This project “Agen left bank” goes hand in hand with the infrastructure it requires: the station to accommodate the LGV, the western by-pass with a third bridge over the Garonne and a second motorway junction on the A62. In addition other projects are carried out by the agglomeration, like “Agen beach” for tourism, which aims to equip the surroundings of the lac de Passeligne. More specifically what about the High Speed Railway expected soon in Agen? It is an extremely structural project, which fundamentally changes the accessibility of the agglomeration. Paris comes to within 2h40 of our city while Bordeaux and Toulouse are now half an hour away. Whilst it is complicated and burdensome to finance, we are convinced that it will have a major impact on local development. The line should be operational in 2024. The agglomeration is also a place of solidarity between communes at the service of the inhabitants… It rests on the choice to put in common a certain number of resources as well as objectives. Thus the project “Agen left bank” benefits from a fantastic consensus, which will enable it to progress quickly. In addition,

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the agglomeration plays a supporting role for members of the commune, in particular in their investment projects, thanks to the Fonds de Solidarité Territoriale, to which we devote three million Euros per annum. It is a tool that is appreciated at a time when the State and the department are disengaging. In addition to economic development, the agglomeration has a second obligatory remit which relates to social cohesion. It leads its city policy alongside the State, having in particular identified the restoration of three districts of Agen (Montanou, Rodrigues and the town centre) among its priorities.

“Agen must become a benchmark industrial town.” Which is your vision of the agglomeration of Agen by 2030? We need to envisage the agglomeration reaching 150,000 inhabitants at this period, which its natural growth should allow. It will have to be active and prosperous, based on the economy and employment. Agen must become a benchmark industrial town in several fields: water, climate change, aeronautical subcontracting, as much as the more traditional sectors. Aquitaine remains one of the most pleasant areas of France… We must make this heritage bear fruit. It seems to me that it is within reach n


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Hors-série - Avril 2015

Agglomération d’Agen

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SOMMAIRE :

Agen impose sa marque, entre modernité et tradition

1

Un entretien avec Jean Dionis du Séjour, maire d’Agen, président de l’Agglomération d’Agen

Carte Agglomération d’Agen Agglomération d’Agen en chiffres “La CCI est fière d’accompagner ses 14 000 entrepreneurs !”

5 10 11

Un entretien avec Jean-Alain Mariotti, président de la Chambre de Commerce et d’Industrie Territoriale de Lot-et-Garonne, président d’Agropole Entreprises et Président de la section Aménagement Durable des Territoires au Conseil Economique, Social et Environnemental (CESE)

Mutualiser pour améliorer le service public

20

Un entretien avec Bernard Lusset, 5ème vice-président de l’Agglomération d’Agen, en charge des finances et de la mutualisation

Agropole à Agen, un modèle de développement économique durable et de solidarité territoriale

22

Un entretien avec Gilles Recour, directeur Général d’Agropole à Agen

Michel Serres, le philosophe agenais sauvé des eaux

26

Un entretien avec Michel Serres, académicien Philosophe

Objectif Agen 2020

“Bâtir une intercommunalité de projets”

30

Un entretien avec Henri Tandonnet, sénateur du Lot-et-Garonne, 1er vice-président de l’Agglomération d’Agen en charge des Infrastructures, du Schéma de Cohérence Territoriale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche

“Le Centre des Congrès est un véritable outil de développement économique”

34

Un entretien avec Laurence Maioroff, vice-présidente d’Agen Evènements

Une nouvelle zone d’activités pour doper l’attractivité “Une analyse fine des lignes existantes” Un entretien avec Pascal de Sermet, 8ème vice-président de la Communauté d’Agglomération d’Agen, en charge des Transports

6 | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | Les dossiers Territoires

36 39


Avril 2015 | Agglomération d’Agen

Education et innovation

“Un enseignement supérieur de qualité”

41

Un entretien avec Rémy Constans, membre du Bureau délégué à l’enseignement supérieur et à la recherche

IFTS, entre recherche et industrie

43

Un entretien avec Vincent Edery, directeur de l’IFTS

Priorité à la fibre optique

48

Un entretien avec Jean-Marc Colin, 10ème vice-président de la Communauté d’Agglomération d’Agen, en charge de l’Agglomération numérique, de l’Innovation, de la Petite enfance et de la Jeunesse

Combattre en faveur de “l’accès à tout pour tous”

50

Un entretien avec Christine Bonfanti-Dossat, 12ème vice-président de la Communauté d’Agglomération d’Agen, en charge de la politique de Santé et de l’Accessibilité

Tourisme, culture et sports

“L’authenticité pour étendard”

52

Un entretien avec Annie Galan, 13ème vice-présidente de la Communauté d’Agglomération d’Agen, en charge du tourisme et de la ruralité

Le BIP: protéger et enrichir le terroir

54

Un entretien avec Jacques Pomiès, président du Bureau national interprofessionnel du pruneau (BIP)

“SUA, la grande équipe d’une région qui aime le rugby”

56

Un entretien avec Alain Tingaud, président du Sporting Union Agen Lot-et-Garonne (SUALG)

Faire de l’agglomération d’Agen un territoire de solidarité

58

Un entretien avec Francis Garcìa, vice-président en charge de la politique de la ville et de la cohésion sociale

Urbanisme et solidarités

De nouveaux enjeux d’aménagement du territoire

62

Un entretien avec Christian Dezalos, 4ème vice-président de la Communauté d’agglomération d’Agen, en charge de l’Aménagement de l’espace et de l’Administration du droit des sols

“Se battre pour les zones de mixité sociale”

70

Un entretien avec Bruno Dubos, maire de Foulayronnes, 6ème vice-Président de l’Agglomération d’Agen chargé de l’habitat et du logement social.

L’Agenais, la terre et les hommes

77

© Agglomération d’Agen

Un entretien avec Michel Lauzzana, 3ème vice-président de l’Agglomération d’Agen délégué à l’environnement, à la collecte et au traitement des déchets, au cadre de vie et au développement durable

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Hors-série - Avril 2015

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TABLE OF CONTENT: Agglomeration of Agen

Agen makes its mark, between modernity and tradition

1

Interview with Benoist Apparu, Mayor of Châlons-en-Champagne, MP for Marne

Agglomération of Agen map Agglomeration of Agen: key figures “The CCI is proud to support its 14,000 entrepreneurs!”

5 10 12

Interview with Jean-Alain Mariotti, president of the Territorial Chamber of Commerce and Industry of Lot-et-Garonne, president of the Business Agropolis, president of the Sustainable Development of the Territories section at the Economic, Social and Environmental Council (CESE)

Sharing to improve public service

21

Interview with Bernard Lusset, 5 th vice-president of the Agglomeration of Agen, in charge of finances and mutualisation

The Agropolis in Agen, a model of sustainable economic development and territorial solidarity

23

Interview with Gilles Recour, executive Director of the Agen Agropolis

Michel Serres, the Agen philosopher saved from the waters

28

Interview with Michel Serres, philosopher

Agen 2020 objectives

“Building an inter-municipal project community”

31

Interview with Henri Tandonnet, senator of Lot-et-Garonne, 1 st vice-president of the Agglomeration of Agen in charge of Infrastructure, the Plan for Territorial Coherence, Higher education and Research

“The Congress Centre is a genuine economic development tool”

35

Interview with Laurence Maioroff, vice-president of Agen Events

A new business zone to turbo charge the attraction “A detailed analysis of the existing lines” Interview with Pascal de Sermet, 8 th vice-president of the Community of agglomeration of Agen, in charge of Transport

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37 40


Avril 2015 | Agglomération d’Agen

Education and innovation

“A higher education of quality”

42

Interview with Rémy Constans, member of the Office delegated to higher education and research

IFTS, between research and industry

45

Interview with avec Vincent Edery, director of the IFTS

Priority to fibre optics

49

Interview with Jean-Marc Colin, 10 th vice-president of the Community of agglomeration of Agen, in charge of the digital agglomeration, innovation, early childhood and youth

Fighting for “access to all, for all”

51

Interview with Christine Bonfanti-Dossat, 12 th vice-president of the Community of agglomeration of Agen, in charge of Health and Accessibility policy

Tourisme, culture and sports “Authenticity as standard”

53

Interview with Annie Galan, 13 th vice-president of the Community of agglomeration of Agen, in charge of tourism and rural affairs

The BIP: protecting and enriching the terroir

55

Interview with Jacques Pomiès, president of the National Interprofessional Bureau of Prunes

“SUA, the big team of a region that loves rugby”

57

Interview with Alain Tingaud, president of the Sporting Union Agen Lot-et-Garonne (SUALG)

Making the agglomeration of Agen a territory of solidarity

59

Interview with Francis Garcìa, vice-president in charge of the policy of the city and social cohésion

Urbanism and solidarity

New stakes for regional planning

64

Interview with Christian Dezalos, 4 th vice-president of the Community of agglomeration of Agen, in charge of land-use planning and the administration of land rights

“Fighting for social diversity zones”

71

Interview with Bruno Dubos, mayor of Foulayronnes, 6 th vice-president of the Agglomeration of Agen in charge of housing and social housing

Agen, earth and men

78

Interview with Michel Lauzzana, 3 rd vice-president of the agglomeration of Agen, delegate to the environment, the collection and processing of waste, the quality of life and sustainable development

LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN - Édité par Monde Edition S.A.S. - Siège : 3, rue Mornay, 75004 Paris - Téléphone : 01 44 54 05 50 - Fax : 01 44 54 05 55 E-mail : redaction@lcp-europeen.eu - www.lecourrierduparlement.fr n Directeur de la publication - Rémy Lazimi n Secrétaire de rédaction - Sharon Lazimi n Journalistes - Julien Dreyfuss, Etienne Girard, Sacha Grynbaum, Florian Mora, Pauline Pouzankov, Marie Vergne, Laure Verneau n Infographiste - Isabel Viana n Directrice de la communication - Danielle Decaris n Relations presse - Laurent Vigée n Régie publicitaire - GS Intermedia : Directeur de la publicité - Nathaniel Ayache, Relations extérieures - Gérard Slama n Remerciements - Valérie Pitous n N° 11 n Numéro ISSN - 2418-1056 n Imprimé en France n Dépôt légal à parution n Photo de couverture - © Agglomération d’Agen – 4 Vents - Toute reproduction, même partielle, des articles publiés dans ce numéro, nécessite explicitement le consentement écrit de l’éditeur.

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Avril 2015 | Agglomération d’Agen

Agglomération d’Agen en chiffres Agglomeration of Agen: key figures 29 communes membres • 95 264 habitants au total • 212 hab./km2 • 435 km2

29 member communes • 95,264 inhabitants • 212 inhabitants / sq. km • 435 sq. km

• Aujourd'hui, Agen est reliée à moins d'une heure de Bordeaux et Toulouse par l'autoroute A62. • En 2020, l'arrivée de la Ligne à Grande Vitesse permettra d'accéder à Paris par le train en 2h15. • Agen est également desservie par une ligne aérienne Agen-Paris en 1h00 avec 3 rotations par jour dont profitent chaque année 33 000 passagers, et une ligne Agen-Ajaccio pendant l'été

• Today Agen is just an hour from Bordeaux and Toulouse via the A62 motorway. Un Centre de Congrès avec : • Un auditorium modulable de 578 à 2 000 places • Un amphithéâtre de 578 places • 10 salles de sous-commissions sonorisées et modulables de 50 à 300 personnes • Une halle multifonction de 2 000 m2

• In 2020, the arrival of the High Speed Line will make Paris accessible in 2h15mins. • There is also a 1 hour Agen-Paris flight 3 times a day with 33,000 passengers per annum, and an Agen-Ajaccio flight during the summer.

Des salles de spectacle polyvalentes Le théâtre Ducourneau - 630 places • La Géode - 210 places • Le Galion - Salle spectacles - 384 places assises • L'espace Culturel François Mitterrand - 900 places • L'ENAP - 446 places

A Congress Centre with: •A flexible auditorium with 578 to 2,000 places •An amphitheatre with 578 places •10 multi-purpose rooms, wired for sound, 50 to 300 people •A multifunction market of 2,000 m 2 General-purpose venues The Ducourneau theatre - 630 places •La Géode - 210 places •Le Galion - Venue - 384 seated places •The François Mitterrand Cultural space - 900 places •ENAP - 446 places Flexible spaces •Armandie stadium - meeting room up to 1,000 places •Cap cinema - 1,600 seated places •The Jacques Clouché General Sports Centre - 2,000 places 10 | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | Les dossiers Territoires

• 40% du poids économique du département ; • 8% du territoire ; • 28% de la population ; • 8 000 entreprises ; • 43% des emplois actifs ; • 41% du PIB ; • Principales filières : agroalimentaire, chimie-pharmacie, services aux personnes.

• 40% of the economic weight of the Department; • 8% of the territory; • 28% of the population; • 8,000 companies; • 43% active employment; • 41% of GDP; • Main industry sectors: agro-food, chemical-pharmaceutical, people services.

© Fotolia.com

Des espaces modulables • Le Stade Armandie - Salle de Réunion, jusqu’à 1000 places • Cap cinéma - 1 600 places • Le Centre Omnisports Jacques Clouché - 2 000 places


ENTRETIEN | Forte d’un tissu industriel riche et équilibré, la Chambre de Commerce et d’Industrie de Lot-et-Garonne est la clef de voûte d’une économie locale diversifiée.

“La CCI est fière d’accompagner ses 14 000 entrepreneurs !”

Le développement économique naît de l’interaction de l’entreprise et du territoire. Dans ce contexte, le but de la CCI est de créer une position géographique qui puisse être un levier de développement entre Bordeaux et Toulouse. Certes, notre département est connu pour son environnement préservé, sa variété de production agricole et sa qualité de vie mais c’est aussi et surtout un département industriel ! L’emploi dans ce secteur y atteint 12,8 % contre 9 % pour l’agriculture. Un taux supérieur au-dessus de la moyenne régionale Aquitaine qui est de 12,2 %, et juste en dessous de celle de Midi Pyrénées, qui est de 13,2 %.

“Plus de 4 000 entreprises et de 15 000 salariés.” Quelles sont les caractéristiques du tissu industriel du Lot-et-Garonne ? Le département bénéficie d’un tissu de TPE/ PME innovantes réparties sur tout le territoire qui compte globalement 14 000 entreprises relevant du Commerce, de l’Industrie et des Services. Le Lot-et-Garonne, c’est en effet plus de 4 000 entreprises et de 15 000 salariés : un secteur non négligeable dans l’économie locale. D’un point de vue plus qualitatif, le tissu industriel du territoire se caractérise par : n Deux entreprises phares : le laboratoire de la marque BMS/ UPSA, qui est la deuxième société d’Aquitaine (après Total) et Lisi Creuzet, dans la sous-traitance Aéronautique (700 salariés).

n Une filière Agroalimentaire à la pointe (29 % de l'ensemble de l'industrie, une part supérieure de 7 points à celle de la région) avec notamment l’Agropole à Agen, plus de 130 entreprises et 2 400 emplois, mais également des entreprises leaders nationaux comme Georgelin à Marmande.

nière, Agrotec…). Ces sociétés font du “consulting” sur différents domaines (Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication, sur la formation professionnelle…), toujours dans le but de guider au mieux les dirigeants de nos entreprises. n Et un accompagnement de proximité des porteurs de projets et des entreprises (Industrie, Commerce, Services) dans leur développement, avec des actions individuelles (diagnostic, conseil, mise en relation…) et avec des actions collectives (salons, structuration des filières, innovation, …) tel que le Cluster Fruits et Légumes / Nutrition Santé labellisé par la DATAR (Délégation interministérielle à l’aménagement du territoire et à l’attractivité régionale)

n Plusieurs filières industrielles autour de 12 % - 15 % de l’emploi salariés offrant un paysage varié et équilibré : Bois / Papier / Emballages, Chimie / Pharmacie, Métallurgie / Aéronautique, Matériaux de construction, etc. Comment atteignez-vous concrètement vos objectifs d’accompagnement ? Dans ce contexte, la CCI, avec l’ensemble des acteurs économiques, s’attache à créer les conditions pour faire avancer toutes les envies d’entreprendre. La CCI apporte ainsi :

La CCI de Lot-et-Garonne est fière d’être aux côtés de 14 000 entrepreneurs de tout horizons !

n Une force d’ingénierie en matière de développement économique grâce à de nombreux dispositifs (Sud Management, Pépi-

Quels sont vos projets pour 2015 ?

© CCI47

Quelles sont les missions de la CCI de Lot et Garonne ?

En plus de la qualité de vie (gastronomie, culture du sport, conditions climatiques attractives, patrimoine historiques, activités touristiques…), le Lot-et-Garonne offre de nombreux autres atouts : n Une position géographique au fort potentiel économique, puisqu’au cœur du Sud Ouest, et situé idéalement entre Bordeaux et Toulouse. Ce rayonnement sera bientôt renforcé avec l’arrivée de la LGV. lll

Jean-Alain Mariotti Président de la Chambre de Commerce et d’Industrie Territoriale de Lot-et-Garonne, Président d’Agropole Entreprises et Président de la section Aménagement Durable des Territoires au Conseil Economique, Social et Environnemental (CESE)

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Avril 2015 | Agglomération d’Agen

© CCI

• Transition numérique : usine du futur, commerce connecté…

• Infrastructure : notamment la LGV pour renforcer l’accessibilité et donc l’attractivité économique du département

• Entrepreneuriat / Création / Implantation d’entreprises

• International • Formation n J-Alain Mariotti, Président d’Agropole Entreprises, Président de la CCI de Lot-et-Garonne, et Philippe Carré, Directeur Général de Boncolac ont inauguré le nouveau site industriel de Boncolac sur l’Agropole le 25 septembre, en présence de Matthias Fekl, Secrétaire d'État chargé au Commerce extérieur, Denis Conus, Préfet de Lot-et-Garonne, Alain Rousset, Député, Président du Conseil Régional d’Aquitaine, Lucette Lousteau, Députée de Lot-et-Garonne, Pierre Camani, Sénateur, Président du Conseil Général de Lot-et-Garonne, Henri Tandonnet, Sénateur, Vice-Président de l’Agglomération d’Agen, et Jean-Marc Gilly, Maire d’Estillac.

n A l’image de l’Agropole, technopole agroalimentaire très attractive, les zones d’activités vont être étendues à d’autres filières industrielles. La future Technopole Agen Garonne sera en mesure d’offrir la plus grande réserve foncière pour l’implantation des entreprises.

© CCI

Propos recueillis par Laure Verneau

• C’est dans cette optique que la CCI développe un programme d’action autour des thèmes suivants :

• Innovation • Ecosystèmes (Clusters, Groupements industriels…)

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12 | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | Les dossiers Territoires

J-Alain Mariotti aux côtés de Jean-Paul Delevoye, ancien Ministre, et Président du CESE, lors de l’audition par la Section Aménagement Durable des Territoires du CESE de Marisol Touraine, Ministre des Affaires sociales, de la Santé et des Droits des femmes.


Interview with: Jean-Alain Mariotti, President of the Territorial Chamber of Commerce and Industry of Lot-et-Garonne, President of the Business Agropolis, President of the Sustainable Development of the Territories section at the Economic, Social and Environmental Council (CESE)

© CCI

“The CCI is proud to support its 14,000 entrepreneurs!” jobs, as well as companies that are national leaders like Georgelin in Marmande. n There are several industrial sectors, around 12% - 15% of paid employment, offering a varied and balanced landscape: wood / paper / packaging, chemistry / pharmacy, metallurgy / aeronautics, building materials, etc.

“A fabric of innovative very small and small to medium enterprises.” How do you concretely achieve your goals of support? The CCI, with all economic players, attempts to create conditions favourable to the progress of all desires for enterprise.

With a rich and balanced industrial fabric, the Chamber of Commerce and Industry of Lot-et-Garonne is the keystone of a diversified local economy.

What are the missions of the CCI of Lotet-Garonne? Economic development is born from the interaction of companies and the territory. In this context, the goal of the CCI is to create a geographical position, which can be a development mechanism between Bordeaux and Toulouse. Admittedly, our department is known for its protected environment, its variety of agricultural production and its quality of life but it is also and especially an industrial department! Employment in this sector reached 12.8% against 9% for agriculture. A higher rate above the regional average of Aquitaine, which is 12.2%, and just below the Midi-Pyrénées, which is 13.2%.

Which are the characteristics of the industrial fabric of Lot-et-Garonne? The department benefits from a fabric of innovative very small and small to medium enterprises distributed across the whole territory, which counts 14,000 companies overall involved in trade, industry and services. Lot-et-Garonne is indeed more than 4,000 companies and 15,000 employees: a considerable sector in the local economy. From a more qualitative point of view, the industrial fabric of the territory is characterised by: n Two standout companies: the laboratory of the BMS/UPSA brand, which is the second company of Aquitaine (after Total) and Lisi Creuzet, in aeronautical subcontracting (700 employees). n A cutting edge agro-food sector (29% of all industry, a 7-point-higher share than that of the area) with in particular the Agropolis in Agen, more than 130 companies and 2,400

In this context, the CCI, with all the economic players, attempts to create conditions favourable to the progress of all desires for enterprise. The CCI offers: n An ingenious force as regards economic development thanks to many facilities (Sud Management, Pépinière, Agrotec…). These companies do “consulting” across various fields (New Technologies of Information and Communication, vocational training…), always aiming to guide the leaders of our companies as well as possible. n And local support for project leaders and companies (industry, trade, services) in their development, with individual actions (diagnosis, advisory, networking…) and with collective actions (trade fairs, sector structuring, innovation…) such as the fruit and vegetables / nutrition health cluster certified by the DATAR (interdepartmental delegation to regional planning and regional attractiveness).lll

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© CCI

Avril 2015 | Agglomération d’Agen

n Like the Agroplis, very attractive agrofood technopolis, the business zones will be extended to other industrial sectors. The future Agen Garonne Technopolis will be able to offer the greatest land for the establishment of companies.

• It is in this spirit that the CCI is developing an action plan around the following topics:

• Innovation • Ecosystems (clusters, industrial groupings…)

Digital transition: factory of the future, online trading… According to Jean-Alain Mariotti, “economic development is born from the interaction of companies and the territory”. lllThe CCI of Lot-et-Garonne is proud to

be at the sides of 14,000 entrepreneurs across all horizons!

What are your projects for 2015? In addition to the quality of life (gastronomy, culture of sport, attractive climate,

historic heritage, tourist activities…), Lot-etGaronne offers many other assets: n A geographical position with strong economic potential, since in the middle of the South West, and located ideally between Bordeaux and Toulouse. This reputation will be reinforced soon with the arrival of the LGV.

Infrastructure: in particular the LGV to reinforce the accessibility and thus the economic attractiveness of the department

Entrepreneurship / creation / establishment of companies

• International • Education n

“The optimisation of all our travel lines.”

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Avril 2015 | Agglomération d’Agen

ENTRETIEN | Multipliant le nombre de ses communes par trois en l’espace de six ans, l’Agglomération d’Agen se rapproche du seuil institutionnel qui correspond à l’ensemble de son bassin de vie. Tout l’enjeu réside désormais dans l’optimisation des services mutualisés.

Mutualiser pour améliorer le service public

Si la construction de l’agglomération s’est faite assez facilement, passant de neuf à 29 communes entre 2008 et 2014, certaines communes isolées y étaient à l’origine réticentes. Leur adhésion à l’intercommunalité doit donc beaucoup à l’important travail de concertation et de persuasion mené par le président, Jean Dionis du Séjour, ainsi que par son premier vice-président et sénateur du Lot-et-Garonne Henri Tandonnet. La loi devenant en outre de plus en plus incitative en la matière, la mise en commun de certains services s’inscrit plus que jamais dans l’ordre des choses.

De manière classique, les principales ressources de l’agglomération découlent de ses recettes fiscales et, dans une moindre mesure, des dotations de l’État. Ses principaux postes de dépense tournent essentiellement autour de la collecte et du traitement des ordures ménagères, domaine dans lequel nous parvenons à un niveau de satisfaction convenable, ainsi que de l’organisation des transports publics où de nombreuses choses sont encore à réaliser. Un important travail sur les mentalités et sur les moyens doit donc être mené. De telles évolutions prennent tout leur sens dans le cadre d’une intercommunalité mais sont à penser sur plusieurs années, voire une décennie.

En quoi consiste, dans ses grandes lignes, le projet de mutualisation que vous portez ?

À quel niveau d’endettement se situe l’intercommunalité et quels sont les objectifs fixés ?

L’idée de mutualisation renvoie à celle de “services communs”, avec pour objectif de ne faire qu’une administration unique pour l’agglomération et la mairie d’Agen. Une étude en cours de réalisation devrait déboucher, dès la fin 2014, sur une délibération du Conseil communautaire qui ira dans ce sens. Cette étape supérieure d’intégration se heurte à des réticences similaires à celles rencontrées dans la construction de l’intercommunalité, chaque partie craignant de perdre de ses prérogatives dans un ensemble plus vaste. Notre travail consiste à faire converger tous les niveaux pour apaiser les craintes.

Il s’agit de maintenir l’épargne brute au

dessus de 10% des recettes de fonctionnement (environ 10 millions d’euros) et le niveau d’endettement en dessous de dix années d’épargne, soit 100 millions d’euros. À ce titre, l’intercommunalité se trouve globalement en bonne santé financière. Mais l’agglomération se retrouve face à un challenge qui consiste à apprendre à réduire ses dépenses et à rationnaliser son activité, dans tous les domaines. La réduction répétée du montant des dotations de l’État et la stagnation du niveau des recettes fiscales imposent une maîtrise financière accrue. Quelles sont les perspectives de l’agglomération en matière de mutualisation ? S’oriente-t-elle vers un niveau plus poussé d’intégration ?

© Julien Doumec

Pouvez-vous décrire le lien qui unit les 29 communes de l’Agglomération d’Agen ?

Il est probable que dans les années à venir, l’agglomération continuera de s’agrandir dans les limites de son bassin de vie. L’enjeu est de montrer aux petites communes qui craignent de s’effacer dans un ensemble plus grand qu’elles y gagneront au change. Au niveau des services, cela passe par une meilleure réalisation et à un coût plus avantageux. Il faut de surcroît que nous parvenions à mener des projets qu’aucune collectivité n’aurait pu entreprendre seule. Un équilibre doit ainsi être trouvé entre les services et les grands projets qui, bien qu’ils profitent à tous, n’ont pas la même identité communale n Propos recueillis par Sacha Grynbaum

Bernard Lusset Quelles sont les principales ressources et postes de dépense de l’agglomération ? 20 | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | Les dossiers Territoires

5ème vice-président de l’Agglomération d’Agen, en charge des finances et de la mutualisation


Interview with: Bernard Lusset, 5th vice-president of the Agglomeration of Agen, in charge of finances and mutualisation

© Agglomération d’Agen

Sharing to improve public service reaching a suitable level of satisfaction, as in the organisation of public transport where many things are still to be achieved. A significant work on mentalities and means must therefore be undertaken. Such changes find all their meaning within the framework of an inter-communality but are to be thought over several years, even a decade.

At which level of debt is the inter-communality and what are the objectives laid down? It is about maintaining the gross saving above 10% of operating income (approximately 10 million Euros) and the level of debt below ten years of saving, which is 100 million Euros. For this reason, the inter-communality is overall in good financial health. “Many things are still to be achieved in the organisation of public transport.”

Multiplying the number of its communes by three in six years, the Agglomeration of Agen is approaching the institutional threshold that corresponds to the whole of its basin of life. All the stakes From now on all the stakes lie in the optimisation of shared services.

Can you describe the bond which unites the 29 communes of the Agglomeration of Agen? Whilst the construction of the agglomeration was achieved rather easily, increasing from 9 to 29 communes between 2008 and 2014, certain isolated communes were initially reticent. Their adhesion to the intercommunality therefore owes much to the important work of persuasion and conciliation carried out by the president, Jean Dionis du Séjour, as well as by its first vicepresident and senator of Lot-et-Garonne Henri Tandonnet. The law has become more and more of an incentive in this matter so that the pooling of certain services fits more than ever in the order of the things.

In broad outline, what is the project of mutualisation you are carrying out? The idea of mutualisation comes back to that of “communal services”, with the aim of making one single administration for the agglomeration and the town hall of Agen. A study under development should lead to a deliberation of the Community Council as of the end of 2014, which will go in this direction. This next stage of integration encounters reservations similar to those met in the construction of the inter-communality, each part fearing to lose its prerogatives in a wider ensemble. Our work consists in making all the levels converge to alleviate fears.

What are the principal resources and expenditures of the agglomeration? In a traditional way, the main resources of the agglomeration arise from its tax revenues and, to a lesser extent, from State aid. Its principal expenditures revolve primarily around the collection and treatment of household refuse, a field in which we are

But the agglomeration faces a challenge in learning how to reduce its expenditure and rationalise its activity, in all fields. The repeated reduction of the amount of State funding and the stagnation of the level of revenues from taxes impose increased financial control.

What are the prospects for the agglomeration as regards mutualisation? Is it directed towards a more thorough level of integration? It is probable that in the years to come, the agglomeration will continue to increase within the limits of its population centre. The stake is to show the small communes who fear disappearing into larger units that they will gain from it. At the service level, better realisation and more advantageous costs are the way forward. It is necessary in addition that we manage to carry out projects which no community alone could have undertaken. A balance must be found then between services and big projects, which although they benefit all, do not have the same communal identity n

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Avril 2015 | Agglomération d’Agen

ENTRETIEN | Le technopole d’Agen met en place des dispositifs ambitieux et à la pointe de la technologie au service des créateurs désireux de développer leurs projets ; le tout dans un souci permanent de protection de l’environnement.

Agropole à Agen, un modèle de développement économique durable et de solidarité territoriale Quelle est la particularité d’Agropole à Agen ? Quels dispositifs met-elle en place pour que les particuliers puissent créer et développer des projets agroalimentaires ? La particularité de la Technopole agroalimentaire Agropole est de rassembler sur un même site, toutes les compétences pour créer, développer et implanter les entreprises, et ce depuis plus de 20 ans. La technopole propose un dispositif complet aux particuliers : une pépinière d’entreprises, des laboratoires et un centre de recherche et d’application mais aussi une plateforme logistique et une station d'épuration mutualisée. Mais l’Agropole se différencie surtout par les 5 000 m2 d’usines, entièrement adaptables aux différents “process”, proposés en location aux créateurs désireux de développer leur projet agroalimentaire.

intègre les principes du développement durable que sont la cohérence et la mutualisation des outils et des compétences ; la technopole est un schéma exemplaire de développement économique durable et de solidarité territoriale. Sa position centrale (proximité de l'autoroute, de l’aéroport, de la future gare LGV…) et la mutualisation de ses outils, permettent d’optimiser son bilan carbone. Des aménagements paysagers contribuent à l’intégration visuelle de l’ensemble de ses constructions, et depuis 2008, un plan d’investissements de près de 2 millions d’euros a conduit la technopole à optimiser ses consommations et à intégrer les systèmes énergétiques renouvelables (panneaux photovoltaïques , véhicules électriques, mise en place d’une gestion technique centralisée du froid pour optimiser le bilan énergétique des chambres froides …) Mais pour l’ensemble de ces équipements, nous avons tou-

Combien pèse le secteur agroalimentaire sur le territoire de l’agglomération d’Agen ? Agropole regroupe 132 entreprises sur son site pour 2 326 emplois sur le territoire de l’agglomération. À ce chiffre s’ajoutent 368 emplois supplémentaires issus de la technopole et répartis sur le département. On associe souvent l’industrie agroalimentaire, dans l’imaginaire collectif, à une industrie peu respectueuse des écosystèmes et des principes de l’écologie en général. Comment arrivez vous à concilier l’éthique du développement durable tout en pérennisant l’expansion ce secteur ? Depuis son origine, en 1989, Agropole 22 | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | Les dossiers Territoires

jours veillé à ce que l’investissement “durable” ne se fasse jamais au détriment de l’équilibre économique. Pouvez-vous nous parler du concours de la création d’entreprises agroalimentaire qu’organise l’Agropole chaque année depuis 1994 ? Le Concours National de la Création d’Entreprises Agroalimentaires a été lancé en 1994 par AGROPOLE, associée aux leaders industriels du secteur. Il récompense chaque année des projets de création ou des entreprises affiliées à l’industrie agroalimentaire de moins de 3 ans qui présentent un produit, un process ou un service innovants. L’innovation est vraiment le seul impératif pour participer à cette compétition. Fin septembre, le jury de la 21ème édition se réunit au Sénat sous la présidence d’Alain Rousset, Président de la Région Aquitaine. Autour de lui, seront présents les grands noms de l’agroalimentaire français: BONDUELLE, BONGRAIN, DANONE, FLEURY MICHON, LECLERC et SODEXO. Depuis 1994, 53 dossiers ont été primés pour 33 sociétés en activité. Ces entreprises, dont 10 sont installées sur Agropole, ont construit plus de 40 000 m2 de bâtiments industriels n Propos recueillis par Laure Verneau

Gilles Recour Directeur Général d’Agropole à Agen


Interview with: Gilles Recour, Executive Director of the Agen Agropolis

The Agropolis in Agen, a model of sustainable economic development and territorial solidarity Its central position (proximity to the motorway, the airport, the future LGV station…) and the sharing of its tools, make it possible to optimise its carbon footprint. Landscaping activities contribute to the visual integration of its buildings, and since 2008, a capital spending program of almost 2 million Euros has led the technopolis to optimise its consumption and include renewable energy systems (photovoltaic panels, electric vehicles, installation of a centralised technical cold management to optimise the energy balance of the cold rooms…). But for the whole of this equipment, we have always taken care that sustainable investment is never made to the detriment of the economic equilibrium. The Agropolis includes 132 companies on its site for 2,326 jobs on the territory of the agglomeration.

The technopolis of Agen puts ambitious facilities at the cutting edge of technology at the service of creators eager to develop their projects; this with a permanent eye for environmental protection.

What is the particularity of the Agen Agropolis? What facilities is it putting in place so that private individuals can create and develop agro-food projects? The characteristic of the agro-food Technopolis Agropolis has been to gather all the skills to create, develop and establish companies on the same site, and this for more than 20 years. The technopolis offers a complete facility for private individuals: a seedbed of companies, laboratories and a research and application centre but also a logistics platform and a shared purification station. But the Agropolis is different especially by the 5,000 sq. m of factories, entirely adaptable to the various “processes”, offered to hire to entrepreneurs eager to develop their agro-food project.

How much does the agro-food sector weigh in the territory of the agglomeration of Agen? The Agropolis includes 132 companies on its site for 2,326 jobs on the territory of the agglomeration. This figure is added to the 368 additional jobs resulting from the technopolis and distributed across the department.

One often associates the agro-food industry, in the collective imagination, with an industry that is not very respectful of ecosystems and the principles of ecology in general. How do you reconcile the ethics of sustainable development while bedding down the expansion of this sector? Since its origins, in 1989, the Agropolis has incorporated the principles of sustainable development which are coherence and sharing of tools and skills; the technopolis is an exemplary model of sustainable economic development and territorial solidarity.

Can you speak to us about the competition of agro-food company creation that Agropolis has organised each year since 1994? The National Creation of Agro-food Companies Competition was launched in 1994 by AGROPOLE, in association with the industrial leaders of the sector. Each year it rewards projects or companies affiliated to the agro-food industry, under 3 years old, presenting an innovative product, process or service. Innovation is really the only requirement to take part in this competition. At the end of September, the jury of the 21 st edition met in the Senate chaired by Alain Rousset, President of the Aquitaine Region. Around him, the big names of the French agro-food industry were present: BONDUELLE, BONGRAIN, DANONE, FLEURY MICHON, LECLERC and SODEXO. Since 1994, 53 projects have been rewarded for 33 companies in activity. These companies, of which 10 are based in the Agropolis, have built more than 40,000 m 2 of industrial buildings n

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Avril 2015 | Agglomération d’Agen

ENTRETIEN | Agen a vu naître le long de ses berges plusieurs générations de mariniers et pléthore d’âmes marines. Parmi elles, il y en a une que la Garonne a inspiré et protégé : Michel Serres, philosophe agenais, revient sur les souvenirs de son enfance, une jeunesse animée par l’activité fluviale et les bouleversements d’une ville qui s’industrialise.

Michel Serres, le philosophe agenais sauvé des eaux

Cette année n’est pas seulement celle de ma naissance, c’est également la date de la plus grande inondation de la Garonne. Ma mère, enceinte de moi, fut secouru par mon père qui la fit passer du premier étage sur une barque. Cette histoire m’a valu longtemps le surnom de “sauvé des eaux”. Dans les années 30, c’était un autre monde. Il n’y a surement rien de la vie contemporaine qui ressemble à celle de cette époque. Prenons par exemple la prédominance de l’agriculture qui a plus ou moins disparue. Agen se caractérisait alors par ses cultures de vallée de part sa situation et la fertilité des sols. Mon grand-père disait souvent, en parlant des terres, “on pourrait y labourer avec une paire de chats ”.

Plus largement, ce sont les mœurs, les traditions, les coutumes qui ont plus ou moins évoluées. Ce constat vaut d’ailleurs pour la plupart des villages français car un volet de leur histoire a été clos dans les années 1950 à 1980. Je débarque d’une époque où le monde n’était pas ce qu’il est devenu.

et-Garonne que de Bretagne. Nous étions tout indiqué pour servir dans la marine. Agen doit sa fondation à son port fluvial qui était très actif dans le transport des personnes et des marchandises. Des témoignages de Stendhal, prenant le bateau pour aller de Bordeaux à Agen racontent cette traversée.

En quoi la Garonne est un motif indélébile de l’histoire d’Agen?

“Il n’y a pas d’Agen sans Garonne.”

Je suis le dernier survivant des tribus de mariniers de la Garonne. En tant que fils de marinier, le rapport que j’ai à la ville, est marqué par la relation que j’ai au fleuve. Ma famille et moi, habitions plus sur l’eau que sur Terre. La plupart des mariniers à l’époque étaient des experts maritimes. C’est-à-dire qu’ils étaient sous le même régime que les gens du port océanique. Les grands ministres de la marine sont d’ailleurs plus du Lot-

L’agriculture était dominée par la vigne. Le vignoble bordelais débordait jusqu’à Agen. Comme les récoltes et le vin étaient transportés par bateau, les commerçants de Bordeaux fixaient les prix. Pour se révolter contre cette forme de monopole, les agenais ont arraché les cultures et ont implanté la prune à la place. Ce fut une belle vengeance, car la prune a été très rapidement un aliment que les marins au long cours pouvaient prendre en mer. Après séchage, elle se conservait mieux, gardait des propriétés anti-béribéri et répondait ainsi a un besoin dans le transport. Remportant un certain succès dans les ventes, ce fruit a fait pendant un temps la fortune d’Agen. 26 | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | Les dossiers Territoires

© Michel Cohen

Vous êtes fils de marinier, né sous le signe de l’eau. À quoi ressemble une enfance dans la petite ville d’Agen en 1930 ?

La Garonne est en ce sens un motif indélébile de l’histoire d’Agen, puisqu’elle a conditionné toute l’activité agricole, commerciale puis industrielle. Peu à peu, Agen s’est transformée et les transports sont devenus routiers et ferroviaires, délaissant quelque peu la Garonne… jusqu’à rompre le lien consubstantiel qui existait entre Agen et son fleuve. Toutes les villes ont dû leur naissance et leur développement à des fleuves. Il n’y a pas de Paris sans Seine, de Nantes sans Loire : pas plus qu’il n’y a d’Agen sans Garonne. Ce sont des artères vitales de la ville avec lesquelles il faut renouer.

Michel Serres Académicien Philosophe


Pour vous, que signifie être agenais ? L’identité est très simple à comprendre. Agen est une ville de taille moyenne, située très exactement sur le cours de la Garonne, entre deux villes importantes : Toulouse et Bordeaux. La première est très continentale et la seconde très maritime. Agen se trouve juste au milieu - dans ce que j’appelle la “Mésopotamie”, un point à mi chemin entre deux fleuves - entre une ville qui a eu une orientation extrêmement italo-espagnole et une autre qui est réellement écossaise, anglaise, allemande de part son commerce international et son terroir. Agen se situe sur le milieu de la balance, entre deux cités aux caractéristiques différentes, pour ne pas dire opposées, quoi que du sud-ouest toute les deux. Pour illustrer ce propos, je peux évoquer le début de mes études. La moitié des agenais partaient pour l’université de Bordeaux et l’autre pour celle de Toulouse. La définition agenaise tient donc à l’équilibre entre son bras droit et son bras gauche. C’est à la fois un problème et une solution. En termes linguistiques la “langue d’oc” est une langue très différenciée, ce n'est pas la

même parlée dans le Béarn, les Landes, la Gascogne, ou dans le Roussillon. S’il ne fallait citer qu’un agenais, qui serait-il ? Il y a eu des grands hommes à Agen, il y en a même eu plusieurs. Parmi eux, je parlerai plutôt du naturaliste Lacepède né en 1756, un esprit très éclectique qui a été proche de Buffon et de Lamarck. À la fois compositeur de musique, représentant imminent du Museum d’Histoire Naturelle et du jardin des plantes, spécialiste de zoologie et des idées révolutionnaire, il a su aussi se démarquer à l’assemblée législative en tant que Député, puis en qualité de président. Une personnalité “sur le trépied”, alliant art, sciences et politique. D’autres figures sont également intéressantes, notamment un poète de langue gasconne qui s’appelait Jasmin et qui a donné son nom au métro parisien. À cette époque, les poètes de langue de patois étaient beaucoup plus célèbres que les chanteurs d’aujourd’hui : pour comparer, Jasmin était aussi connu que Brassens en son temps.

Agen est une ville de rugby. Supportezvous le SUA? 1930 est l’année de ma naissance, de la grande inondation, mais aussi l’année ou Agen a été champion de France de rugby pour la première fois. Difficile de ne pas jouer au rugby quand on est originaire de cette ville. Pratiquant un peu ce sport pendant mes études, j’ai même disputé une finale universitaire. Aujourd’hui, je continue de m’y intéresser, même si le rugby a beaucoup évolué. Autrefois aux mains des rugbymen, il est passé entre celles des financiers, tenu par des budgets. Les équipes sont devenues très peu représentatives des terroirs, composées souvent par des effectifs de sept ou huit nationalités différentes. C’est beaucoup moins captivant. J’ai connu tous les joueurs internationaux d’Agen, je me souviens d’équipes composées par l’électricien du coin, le laboureur, le vigneron, le marchand de pruneaux... des gens de la ville. “Mes copains”, somme toute n Propos recueillis par Florian Mora

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Avril 2015 | Agglomération d’Agen

Interview with: Michel Serres, Philosopher

Several generations of sailors and a plethora of seafaring souls were born along the banks of Agen. Among them, there is one that the Garonne inspired and protected: Michel Serres, Agennative philosopher, revisits the memories of his childhood, a youth animated by river activity and the upheavals of a city moving to industrialisation.

© Agglomération d’Agen

Michel Serres, the Agen philosopher saved from the waters

You are the son of a sailor, born under the sign of the water. What was childhood like in the small town of Agen in 1930? This year was not only that of my birth, but also the date of the largest flood of the Garonne. My mother, pregnant with me, was rescued by my father who brought her from the first floor onto a boat. This story for a long time earned me the nickname of “saved from the waters”. In the 1930s, it was another world. There is surely nothing in contemporary life, which resembles this time. Let us take for example the prevalence of agriculture, which has more or less disappeared. Agen was then characterised by its valley cultures as a result of its situation and the fertility of the soil. My grandfather often said, while speaking about the soil, “one could plow there with a pair of cats”. Agriculture was dominated by vines. The vineyards of Bordeaux overflowed towards Agen. As the harvests and the wine were transported by boat, the tradesmen of Bordeaux fixed the prices. In revolt against this form of monopoly, the residents of Agen pulled out the cultures and established plums in their place. It was a beautiful revenge, because the plum was very quickly a food, which longrun sailors could take to sea. After drying, they could be better preserved, retained anti-beriberi properties and thus met a

The Garonne is an indelible motif of the history of Agen, since it framed all agricultural, commercial, then industrial activity.

need in transport. Gaining a certain success in sales, for a time this fruit made the fortune of Agen. More widely, the customs, traditions and habits have more or less evolved. This is true in fact for the majority of French villages because a portion of their history ended in the 1950s to 1980s. I come from a time when the world was not what it has become. What makes the Garonne an indelible motif in the history of Agen? I am the last survivor of the sailor tribes of the Garonne. As the son of a sailor, the relationship I have with the city is marked by the relationship I have with the river. My family and I lived more on the water than on dry land. The majority of the sailors at the time were maritime experts. That is to say that they were under the same regime as the people of the ocean port. There are more big naval ministers from Lot-etGaronne than from Brittany. We were very useful in the navy.

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Agen owes its foundation to its river port, which was very active in the carriage of people and goods. The testimonies of Stendhal, taking the boat to go from Bordeaux to Agen tell of this crossing. The Garonne is in this sense an indelible motif of the history of Agen, since it framed all agricultural, commercial then industrial activity. Little by little, Agen changed and transport became lorry drivers and railway, somewhat forsaking the Garonne… until the consubstantial bond between Agen and its river was broken. All cities have owed their birth and development to rivers. There is no Paris without the Seine, no Nantes without the Loire: no more than there is an Agen without the Garonne. They are vital arteries of the city with which it is necessary to reconnect. For you, what does it mean to be from Agen? The identity is very simple to understand. Agen is a town of average size, located very precisely on the course of the


Garonne, between two large cities: Toulouse and Bordeaux. The first is very continental and the second very maritime.

“Agen owes its foundation to its river part.” Agen is just in the middle - in what I call “Mesopotamia”, a point halfway between two rivers - between a city which had an extremely Italian-Spanish orientation and another which is really Scottish, English and German as a result of its international trade and its soil. Agen is located at the centre of the balance, between two cities with different characteristics, not to say opposite, even though both South-Western. To illustrate this matter, I can evoke the beginning of my studies. Half the residents of Agen left for the university Bordeaux and the other for Toulouse. The definition of Agen is therefore down to the balance between its right

and left arm. It is both a problem and a solution. In linguistic terms the “langue d'oc ” is a very differentiated language, it is not the same as the one spoken in Béarn, the Landes, Gascogne and Roussillon.

singers of today: to compare, Jasmin was as well known as Brassens in his time.

If one had to mention only one native of Agen, who would it be?

1930 is the year of my birth, of the large flood, but also the year Agen was champion of France in rugby for the first time. Difficult not to play rugby when one is from this city. Playing this sport a little during my studies, I even fought in a university final.

There have been some great figures in Agen, several in fact. Among them, I would rather mention the naturalist Lacepède born in 1756, a very eclectic spirit close to Buffon and Lamarck. A composer of music, eminent representative of the Museum of Natural History and the botanical garden, specialist in zoology and revolutionary ideas, he also distinguished himself in the legislative assembly as member of the parliament, then as president; a “tripod” personality, combining art, sciences and policy. Other figures are also of interest, in particular a poet of the Gascon language called Jasmin who gave his name to the Parisian metro. At that time, the poets of patois language were much more famous than the

Agen is a town of rugby. Do you support the SUA?

Today, I continue to take an interest in it, even though rugby has much changed. Formerly in the hands of the rugbymen, it has passed into those of the investors, held by budgets. The teams have become far from representative of the territory, often composed of seven or eight different nationalities. It is much less captivating. I used to know all the international players of Agen, I remember teams composed by the local electrician, the ploughman, the vine grower, the prune merchant… people of the city. “My buddies”, all in all n

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Avril 2015 | Agglomération d’Agen

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ENTRETIEN | En s’inscrivant au cœur d’un programme ambitieux qui vise à valoriser les atouts du territoire agenais, la stratégie d’aménagement adoptée par l’Agglomération d’Agen se veut dynamique et optimiste. Sa réussite dépendra fortement du développement d’infrastructures adaptées.

“Bâtir une intercommunalité de projets”

La stratégie de développement que nous avons adopté part du constat simple que malgré une conjoncture nationale difficile, l’économie locale s’en sort plutôt bien. Cela peut s’expliquer par les atouts qui lui sont propres, à l’image des activités pharmaceutique et agroalimentaire génératrices de richesse, de la tertiarisation importante de notre économie et d’un positionnement géographique singulier, au cœur de trois régions et à une heure de Toulouse ou Bordeaux. Pour autant, les indicateurs économiques à court et moyen termes demeurent préoccupants. Aussi, pour ne pas subir, l’Agglomération d’Agen a souhaité bâtir une vraie stratégie autour d’opportunités. Celles-ci concernent notamment le Grand Projet Ferroviaire du Sud-ouest (GPSO) et la nouvelle gare TGV en rive gauche, la création d’un second échangeur autoroutier tout autant que l’avènement d’une intercommunalité cohérente, à la bonne échelle pour relever les défis. Cette perspective ambitieuse de développement, pourvoyeuse d’emplois, dépend fortement de notre capacité à créer les infrastructures nécessaires. Les enjeux d’avenir en matière d’aménagement sont donc aujourd’hui clairement posés.

nagement de grandes infrastructures qui implique les projets suivants :

gauche et surtout de connecter tout le Nord lot-et-Garonnais avec le Néracais.

n la création de la rocade Ouest, dont l’agglomération assure la maîtrise d’ouvrage, avec la mise en service de la première section routière dès 2016 (sa totalité à horizon 2020) ;

Dans quelle mesure cette initiative trouvet-elle une cohérence avec l'arrivée de la LGV ? La future gare TGV prévue en rive gauche se situe à proximité immédiate du second échangeur autoroutier et de notre future zone d’excellence régionale, le Technopole Agen. De la même manière, le pont de Camélat débouche au sein de cet ensemble, renforçant la cohérence de tout le programme.

n la création du barreau et du pont de Camélat pour connecter cette rocade Ouest à la rive droite de l’Agglomération d’Agen ; n la création du second échangeur autoroutier porté par VINCI, en service dès 2018. Troisième franchissement de la Garonne sur Agen attendu depuis près de vingt ans, le projet de Camélat constitue indéniablement l’une de nos priorités. Il permettra d’assurer le basculement de la RN 21 en rive

Concrètement, quels sont les projets d’infrastructures que l’agglomération coordonne ?

Le Schéma de Cohérence Territoriale local englobe l’ensemble du territoire du Pays de l’Agenais, que vous présidez par ailleurs. Quelles en sont les grandes lignes ? Fruit d’un long travail de plus de quatre ans, il s‘articule autour de trois axes : © H. Tandonnet

Quels sont les principaux enjeux d’aménagement au sein de l’Agglomération d’Agen ?

n construire un équilibre entre les différents territoires en créant un lien urbain/rural fort ; n affirmer le positionnement du Pays comme pôle régional du grand Sud-Ouest ; n garantir la qualité de l’environnement, atout essentiel de notre attractivité n Propos recueillis par Florian Mora

Henri Tandonnet Pour accompagner le programme ambitieux de développement économique local, l’Agglomération a voté un schéma d’amé30 | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | Les dossiers Territoires

Sénateur du Lot-et-Garonne, 1er Vice-président de l’Agglomération d’Agen en charge des Infrastructures, du Schéma de Cohérence Territoriale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche


Interview with: Henri Tandonnet, Senator of Lot-et-Garonne, 1st Vice-president of the Agglomeration of Agen in charge of Infrastructure, the Plan for Territorial Coherence, Higher education and Research

© Agglomération d’Agen

“Building an inter-municipal project community” section as early as 2016 (its totality by 2020); n the creation of the bar and bridge of Camélat to connect this Western by-pass to the right bank of the Agglomeration of Agen; n the creation of the second motorway junction led by VINCI, in service from 2018.

Third crossing of the Garonne in Agen, awaited for nearly twenty years, the Camélat project unquestionably constitutes one of our priorities. It will make it possible for the RN 21 to swing over to the left bank and especially to connect all North Lot-et-Garonne with the Néracais.

The future TGV station planned on the left bank is located in the immediate vicinity of the second motorway junction and our future zone of regional excellence, the Agen Technopolis.

At the heart of an ambitious programme to develop the assets of the Agen territory, the planning strategy adopted by the Agglomeration of Agen wants to be dynamic and optimistic. Its success will strongly depend on the development of adapted infrastructures.

What are the principal planning stakes in the Agglomeration of Agen? The development strategy that we have adopted comes from the simple observation that in spite of a difficult economic situation nationally, the local economy is doing rather well. This can be explained by its singular assets, like the wealth-generating pharmaceutical and agro-food activities, the significant “tertiarisation” of our economy and a unique geographical position, at the heart of three regions and an hour from Bordeaux or Toulouse. However the economic indicators in the short and medium term remain alarming. Consequently, in order not to suffer, the Agglomeration of Agen has sought

to build a real strategy around opportunities. These relate in particular to the Great South-West Railway Project (GPSO) and new TGV station on the left bank, the creation of a second motorway junction as much as the advent of a coherent intercommunality, on the right scale to meet the challenges. This ambitious prospect for development, provider of employment, strongly depends on our capacity to create the infrastructure necessary. Therefore the stakes for the future in terms of planning are now clearly set out. Concretely, which infrastructure projects is the Agglomeration coordinating? To support the ambitious local economic development program, the Agglomeration voted a plan of adjustment of large infrastructure, which implies the following projects: n the creation of the Western by-pass, fort which agglomeration ensures the works supervision, with the launch of the first road

To what extent is this initiative coherent with the arrival of the LGV? The future TGV station planned on the left bank is located in the immediate vicinity of the second motorway junction and our future zone of regional excellence, the Agen Technopolis. In the same manner, the bridge of Camélat emerges within this area, reinforcing the coherence of the whole program. The local Plan of Territorial Coherence includes the whole of the territory of Agen, which you also chair. What are the broad outlines? Fruit of a long work over more than four years, it articulates around three axes: n to build a balance between the various territories by creating a strong urban/rural bond; n to affirm the positioning of the area as a regional centre of the great South-West; n to guarantee the quality of the environment, an essential asset of our attractiveness n

Les dossiers Territoires | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | 31


Avril 2015 | Agglomération d’Agen

ENTRETIEN | Désormais dotée d’un nouveau Centre de Congrès, la ville d’Agen compte parmi les villes à la fois touristiques et culturelles du Sud-ouest. Inauguré le 27 juin dernier, ce complexe est principalement conçu pour les séminaires et congrès, mais il accueillera aussi de nombreux spectacles.

“Le Centre des Congrès est un véritable outil de développement économique”

Sur le site du Parc des Expositions existant, l’Agglomération a fait le choix de construire un équipement polyvalent répondant aux attentes des différents publics : congrès, salons et spectacles. Le Centre des Congrès d’Agen, c’est une salle de spectacle moderne pouvant accueillir jusqu’à 2000 personnes assises et 4 000 debout. Elle va permettre de pallier un manque sur notre territoire puisqu’il n’existait pas de salles de spectacles de plus de 600 places en Lot-et-Garonne, les agenais se voyaient ainsi privés de 80 % de l’offre actuelle. Le Centre des Congrès, c’est aussi un amphithéâtre de 500 places et des salles de réunion de 20 à 200 personnes pour accueillir des congrès et des réunions professionnelles.

du Sud-Ouest avec Bordeaux, Biarritz, Arcachon et Pau. C’est une nouvelle corde à l’arc du développement de notre territoire. Quand on sait qu’un participant à un séminaire ou à un congrès dépense en moyenne 150 euros par jour (hébergement, restauration, frais annexes …), on estime les retombées économiques pour notre région à près d’un million d’euros chaque année.

Le site dispose d’atouts indéniables mais la gouvernance du centre des congrès est aussi une innovation ? Après 18 mois de travaux, le Centre de Congrès est désormais opérationnel sur un site de 40 000 m2, en complémentarité avec le Parc des Expositions existant. C’est une situation rarissime dans une ville de cette taille et un atout déterminant qui nous permet d’organiser des évènements de plus grande ampleur. À titre d’exemple, nous accueillerons en septembre 2015, le Congrès national des Sapeurs-pompiers, le second plus gros congrès national après celui des HLM, soit 30 000 personnes sur 4 jours.

Le Centre de Congrès est un véritable outil de développement économique pour l’agglomération et il fait partie d’une stratégie touristique plus large. À ce titre, nous menons des actions de promotion forte à destination de la clientèle affaires en cohérence avec l’office du Tourisme intercommunal qui assure la même mission auprès des autres clientèles.

Quel impact a eu la création du Centre de Congrès sur le rayonnement de l’Agglomération d’Agen ? Pouvez-vous nous donner quelques chiffres ? Située à mi-chemin entre Bordeaux et Toulouse et dans l’axe Limoges-PérigueuxPau, Agen joue un vrai rôle de carrefour entre les sphères professionnelles, culturelles et associatives du grand sud-ouest. Avec la construction du Centre de Congrès, l’Agglomération d’Agen entend se développer sur le marché du tourisme d’affaires pour se positionner comme la 5ème destination d’affaires 34 | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | Les dossiers Territoires

© Julien Doumec

Pouvez-vous présenter le nouveau Centre de Congrès d’Agen ? En quoi ce nouvel équipement est-il en adéquation avec l’évolution de la ville ?

En ce qui concerne la gouvernance de ce nouvel équipement, l’Agglomération a confié la gestion à Dépêche Event, une filiale du Groupe la Dépêche du Midi dans le cadre d’une Délégation de Service Public. Ce partenariat public/privé est un montage juridique original avec un groupe reconnu sur ce marché. Concrètement cela va nous permettre de professionnaliser la gestion et d’assurer ainsi un remplissage optimum de cet outil et par la-même le paiement d’un loyer à l’agglomération n Propos recueillis par Julien Dreyfuss

Laurence Maioroff Vice-présidente d’Agen Evènements


Interview with: Laurence Maioroff, Vice-president of Agen Events

© Agglomération d’Agen

“The Congress Centre is a genuine economic development tool” Arcachon and Pau. It is a new string to our territorial development bow. When you know that a participant in a seminar or congress spends on average 150 Euros per day (accommodation, catering, miscellaneous expenses), the economic impact for our area can be estimated at nearly a million Euros each year. The Congress Centre is a genuine economic development tool for the agglomeration and belongs to a broader tourist strategy. For this reason, we are strongly promoting to the business market in coherence with the inter-communal tourist bureau, which ensures the same mission towards other customers. The site has undeniable assets but is the governorship of the Congress Centre also an innovation? With the construction of the Congress Centre, the Agglomeration of Agen intends to develop the business tourism market to position itself as the 5th business destination in the South-West with Bordeaux, Biarritz, Arcachon and Pau.

From now on equipped with a new Congress Centre, Agen counts among the touristic and cultural cities of South-West. Inaugurated on June 27 last year, this complex is mainly conceived for seminars and conventions, but it will also host many shows.

Can you present the new Congress Centre of Agen? How does this new centre fit with the evolution of the city? On the site of the existing Parc des Expositions, the Agglomeration made the choice to build a general-purpose facility responding to the expectations of various audiences: congress, trade fairs and shows.The Congress Centre of Agen is a modern venue able to accommodate up to 2,000 seated and 4,000 standing. It will make it possible to fill a gap on our territory since there were no venues of more than 600 places in Lot-et-Garonne, the resi-

dents of Agen were therefore deprived of 80% of the current offer. The Congress Centre is also an amphitheatre of 500 places and conference rooms from 20 to 200 people to accommodate conventions and professional meetings. What is the impact of the creation of the Congress Centre on the reputation of the Agglomeration of Agen? Can you give us some figures? Located halfway between Bordeaux and Toulouse and in the Limoges-PérigueuxPau axis, Agen is a real crossroads between the professional, cultural and organisational spheres of the great South-West. With the construction of the Congress Centre, the Agglomeration of Agen intends to develop the business tourism market to position itself as the 5 th business destination in the South-West with Bordeaux, Biarritz,

After 18 months of work, the Congress Centre is now operational on a 40,000 m 2 site, in complement to the existing Parc des Expositions. It is an extremely rare situation in a town of this size and a determining asset, which enables us to organise events on a larger scale. For example, in September 2015 we will host the national Congress of Firemen, the second largest national congress after that of the HLM (public housing), with 30,000 people over 4 days. With regards to the governorship of this new facility, the Agglomeration has assigned the management to Dépêche Event, a subsidiary of the Groupe la Dépêche du Midi within the framework of a Delegation of Public Service. This public/private partnership is an original legal assembly with a group renowned in this market. Concretely that will enable us to professionalise the management and thus ensure optimum filling of this facility, and by extension payment of the rent to the agglomeration n

Les dossiers Territoires | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | 35


Avril 2015 | Agglomération d’Agen

Une nouvelle zone d’activités pour doper l’attractivité

© technopole Perivision Studio

Conçu pour offrir des capacités d’accueil pour les entreprises et des emplois pour le bassin de vie agenais, le Technopole Agen-Garonne traduit une volonté forte de l’agglomération de favoriser un développement économique soutenu. Cette nouvelle zone d’activités doit voir le jour en 2016.

treprises qui y éliront domicile de disposer d’un cadre optimal pour leur activité. Également inscrit au sein des Schémas de Développement Économique en tant que Zone d’excellence régionale, le Technopole entend renforcer la capacité de l’Agglomération d’Agen à répondre à des grands projets industriels et logistique, identifiant l’industrie comme son cœur de cible. Mais cette quête d’attractivité économique assumée ne se conçoit pas sans une responsabilité environnementale de rigueur. Le site a d’ores et déjà obtenu à ce titre la certification “HQE” (Haute Qualité Environnementale). Le projet Technopole Agen-Garonne est un gage de développement majeur pour le territoire agenais.

“C

onforter et développer l’emploi sur notre bassin de vie”. C’est en ces termes que l’Agglomération d’Agen explique sa volonté de réaliser une nouvelle zone d’activités sur son territoire, à cheval sur les communes de Sainte-Colombe-enBruilhois et de Brax. Le Technopole AgenGaronne, tel qu’il a été baptisé, présente toutes les caractéristiques d‘un grand projet structurant. Les autorités locales assurent qu’il aura un impact décisif pour le département et souhaitent en faire “le reflet d’une agglomération qui crée les conditions favorables au développement économique sur son territoire”. Car bien que le pays agenais subisse les conséquences d’une conjoncture nationale difficile, “l’économie locale s’en sort plutôt bien”, affirme le sénateur du Lot-et-Garonne Henri Tandonnet. Par conséquent, pour ne pas subir, “l’Agglomération d’Agen a souhaité bâtir une vraie stratégie autour d’opportunités à saisir ”, explique-t-il. Le Technopole s’inscrit donc dans un ensemble plus large

de projets formant un programme d’aménagement de la Rive Gauche qui se veut cohérent et ambitieux. Son espace sera notamment traversé par la future Ligne à Grande Vitesse reliant Bordeaux à Toulouse, prévue pour 2022, et qui stimulera fortement l’attractivité de ce territoire. D’autres nouvelles infrastructures telles que le pont de Camélat, troisième franchissement de la Garonne sur Agen, et la rocade Ouest viennent compléter la liste. Mais c’est surtout la proximité du deuxième échangeur, directement connecté au Technopole et dont la livraison est prévue dès 2017, qui se révèle être la pierre angulaire de ce projet d’ensemble. Concrètement, cette nouvelle zone d’activités, dont la réalisation s’inscrit dans le Schéma de Cohérence Territoriale du Pays de l’Agenais, va s’étendre sur une surface d’environ 150 hectares cessibles à terme, en passant par une première tranche de 40 hectares. Ses infrastructures permettront aux en-

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Pour l’heure, toutes les autorisations administratives nécessaires au démarrage du chantier ont été obtenues pas le maître d’ouvrage. Une Zone d’Activité Concertée a pu être créée dès septembre 2013. Un avis favorable a par la suite été rendu, début 2014, au terme d’une enquête publique sur la question. Par conséquent, le préfet a pu déclarer la zone d’utilité publique dans la foulée, ouvrant la voie au début des travaux d’aménagements (voieries, réseaux, traitements paysagers etc.) prévu pour l’été 2015. Les premières entreprises devraient ainsi pouvoir commencer à s’installer sur le Technopole courant 2016. Ce sont pas moins de 4 000 emplois qui sont espérés par l’intercommunalité, quand la zone aura fait le plein de locataires. Et pour cette cause d’intérêt collectif, les grandes forces vives de l’économie locale, à l’image de la Chambre de Commerce et d’Industrie et du Cluster Eau & Climat, sont mobilisées derrière le projet. Nul doute que les retombées pour le territoire seront au rendezvous n Sacha Grynbaum


A new business zone to turbo charge the attraction Designed to offer reception facilities for companies and employment for the Agen area, the Agen-Garonne Technopolis translates a strong desire from the agglomeration to support sustained economic development. This new business zone is expected to open in 2016.

“To consolidate and develop employment in our area”. It is in these terms that the Agglomeration of Agen explains its desire to build a new business zone on its territory, astride the communes of Sainte-Colombeen-Bruilhois and Brax. The Agen-Garonne Technopolis, as it was christened, has all the characteristics of a large structural project. The local authorities ensure that it will have a decisive impact for the department and wish to make it “the reflection of an agglomeration creating conditions favourable to economic development on its territory”.

Its space will be in particular crossed by the future High Speed Line connecting Bordeaux to Toulouse, planned for 2022, and which will strongly stimulate the attractiveness of this territory. Other new infrastructures such as the Camélat bridge, the third crossing of the Garonne at Agen, and the Western bypass come to add to the list. But it is especially the proximity of a second motorway junction, directly connected to the Technopolis, whose delivery is envisaged as early as 2017, that proves to be the cornerstone of this overall project. Concretely, this new business zone, whose realisation falls under the Diagram of Territorial Coherence of the Agen area, will extend over a surface of approximately 150 hectares, transferable in advance, via a first section of 40 hectares. Its infrastructure will allow companies choosing to establish themselves there to enjoy an optimal framework for their activity. Also registered within the Plan for Economic Development as a Zone of regional excellence, the Technopolis intends to reinforce the capacity of the Agglomeration of Agen to provide for large in-

dustrial projects and logistics, identifying industry as the heart of its target. But this search for economic attractiveness cannot be conceived without rigorous environmental responsibility. For this reason the site has just now obtained the “HQE” (High Environmental Quality) certification. For the time being, all the administrative authorisations necessary to the starting of the building site were obtained by the building owner. It was possible to create a Zone of Concerted Activity as of September 2013. A favourable opinion was given thereafter, at the beginning of 2014, at the end of a public investigation into the question. Consequently, the prefect was able to declare the zone in the public interest straightaway, opening the way to the beginning of the alteration work (roads, networks, landscape treatments etc) envisaged for summer 2015. The first companies should be able to start to set up in the Technopolis during 2016. No less than 4,000 jobs are hoped for by the intercommunality, when the zone reaches full tenancy. And mobilised behind this project in the common interest are the cutting edge forces of the local economy, such as the Chamber of Commerce and the Water & Climate Cluster. There is no doubt that it will positively impact the territory n

© technopole Perivision Studio

Because although the Agen area is suffering the consequences of a difficult national economic situation, “the local economy is coming out rather well”, states the senator of Lot-et-Garonne Henri Tandonnet. Consequently, in order not to suffer, “the Agglomeration of Agen wished to build a real strategy around opportunities to seize”, he

explains. The Technopolis thus fits into a broader array of projects forming a programme of equipment of the Left Bank, which aims to be coherent and ambitious.

The Agen-Garonne Technopolis will extend over a surface of approximately 150 hectares.

Les dossiers Territoires | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | 37


ENTRETIEN |En tant qu’autorité organisatrice des transports sur son territoire, l’Agglomération d’Agen souhaite optimiser sa politique globale de déplacements, pour l’adapter au mieux aux besoins de ses habitants.

“Une analyse fine des lignes existantes” Pouvez-vous nous présenter les grandes lignes de la politique de l’agglomération d’Agen en matière de transports ? Quelles solutions la société Kéolis, qui gère les transports, offre-t-elle aux habitants de l’agglomération ? L’intégration en 2012 de 9 nouvelles communes a profondément modifié le Plan de déplacements urbain de l’Agglomération d’Agen, l’obligeant ainsi à renégocier une délégation de service public auprès de son prestataire Kéolis. Avec un budget “transports” qui s’élève aujourd’hui à 8 660 000 euros (soit deux fois plus qu’avant le passage à 29 communes), nous avons souhaité remettre à plat la totalité de notre politique de déplacements. Qu’elles soient urbaines, périurbaines, scolaires ou dédiées aux personnes à mobilité réduite, il a fallu chercher l’optimisation de l’ensemble de nos lignes, par le biais d’une étude “origine-destination” réalisée en septembre-octobre 2014. Le but ? Questionner le maximum d’usagers des transports en commun, pour savoir qui monte dans les bus, à quel arrêt et pour aller où. Cette remise à plat montrera s’il faudra supprimer ou substituer des lignes, espacer la fréquence de passage, réduire le nombre de bus, éviter les doublons, évaluer le remplissage, etc. Quelles attentes particulières ont-elles été exprimées? La prise en compte des besoins des salariés est souvent inférieure à celle des scolaires, des ménagères ou encore des organisations touristiques. Or, ce sont bien les entreprises qui fournissent à l’Agglomération

la plupart des ressources qui lui permettent de financer son budget transports. Il m’a donc semblé pertinent de lancer des études de rajout d’arrêts et d’horaires de lignes, de manière à fournir aux employés le service dont ils ont besoin pour leur trajet domiciletravail. Nous bénéficions par ailleurs d’un service de transports à la demande destiné à résoudre des problématiques plus personnelles.

“L'intégration de 9 nouvelles communes a profondément modifié notre PDU.”

L’intercommunalité est en outre chargée d’organiser le transport scolaire sur son territoire… L’agglomération d’Agen a hérité du transfert des lignes scolaires du Conseil gé-

néral, dont elle gérera la totalité d’ici septembre 2015. Si plusieurs d’entre elles sont actuellement assurées par des prestataires privés, leur reprise intégrale par Kéolis permettrait de simplifier la gestion et l’organisation du réseau de transports, toujours dans le but de l’adapter au mieux aux besoins de la population. Avez-vous d’autres projets de développement à venir au sein de l’agglomération pour améliorer le réseau de transport, au service de la mobilité ? S’il faut d’abord se concentrer essentiellement sur une analyse fine d’optimisation et de rationalisation des lignes existantes, nous comptons néanmoins rallonger certains circuits. Par exemple, l’hôpital psychiatrique de la Candélie rassemble 2 000 salariés et compte parmi nos plus gros contributeurs du versement transport, sans pour autant bénéficier d’arrêt qui pourrait le desservir. Des travaux de voirie, de génie civil, vont être mis en place très rapidement pour y remédier n Propos recueillis par Pauline Pouzankov

“Adapter le réseau aux besoins de la population.”

Pascal de Sermet 8ème vice-président de la Communauté d’agglomération d’Agen, en charge des Transports

Les dossiers Territoires | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | 39


Avril 2015 | Agglomération d’Agen

Interview with: Pascal de Sermet, 8th vice-president of the Community of agglomeration of Agen, in charge of Transport

© Agglomération d’Agen

“A detailed analysis of the existing lines”

The integration of 9 new communes deeply modified the Plan of urban transport of the Agglomeration of Agen.

As organising transport authority in its territory, the Agglomeration of Agen wishes to optimise its overall travel policy to adapt it as well as possible to the needs of its inhabitants.

Can you give us a broad outline of the agglomeration of Agen’s transport policy? What solutions does the Kéolis company, which manages transport, offer inhabitants of the agglomeration? The integration in 2012 of 9 new communes deeply modified the Plan of urban transport of the Agglomeration of Agen, obliging it to renegotiate a public service delegation agreement with its service provider Kéolis. With a “transport” budget riding today to 8,660,000 Euros (twice as much as before the increase to 29 communes), we wished to streamline our transport policy. Whether urban, peri-urban, school or reduced mobility travel, it was necessary to seek the optimisation of all our travel lines, by means of an “origin-destination” study carried out in September-October 2014. The goal? To question as many users of public transport as possible, to know who is getting on the bus, at which stop and going where.

This streamlining will show us whether it is necessary to remove or substitute lines, space out frequency of passage, reduce the number of buses, avoid crowding, evaluate loads, etc. What particular requirements have been expressed? Taking into account the needs of employees is often a lower priority than school, domestic and tourist organisations. However, the companies in fact provide the Agglomeration the majority of the resources to finance its transport budget. It therefore seemed to me relevant to launch additional studies of line stops and schedules, so as to provide employees the service they need for their home-work travel. We benefit in addition from an on-demand transport service intended to solve more individual problems. The intercommunality is also in charge of organising school transport on its territory… The agglomeration of Agen inherited the transfer of school lines of the General

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Council, which it will manage completely by September 2015. While several of them are currently offered by private service providers, their complete provision by Kéolis would make it possible to simplify the management and organisation of the grid system, always with the aim of adapting it as well as possible to the needs of the population.

“The optimisation of all our travel lines.” Do you have other development projects to come within the agglomeration to improve the grid system, in the interests of mobility? While it is initially necessary to concentrate on a detailed analysis of optimisation and rationalisation of the existing lines, we nevertheless hope to lengthen certain circuits. For example, the psychiatric hospital of Candélie counts 2,000 employees and is among our largest contributors to the transport payment, without however benefiting from a stop, which could serve it. Road and civil engineering works will be set up very quickly to remedy this n


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ENTRETIEN | L’Agglomération d’Agen consacre aujourd’hui un million d’euros par an à soutenir et développer les filières de formation supérieures et la recherche.

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“Un enseignement supérieur de qualité”

Pour l’Agglomération d’Agen, l’enjeu majeur est que notre territoire soit un lieu de vie à part entière et puisse exister en tant que tel entre les deux grandes Métropoles que sont Bordeaux et Toulouse. La réussite de cet objectif passe par la nécessité de permettre aux jeunes du Lot et Garonne d’avoir accès à un enseignement supérieur de qualité sans forcément devoir quitter le territoire. Le rôle de la collectivité est également de doter son territoire des conditions favorables au développement des entreprises. L’attractivité et l’image d’un enseignement supérieur de qualité est un atout essentiel pour attirer les entreprises qui recherchent des collaborateurs compétents et formés à leurs attentes. C’est pourquoi, l’Agglomération d’Agen a fait le choix d’exercer très tôt cette compétence considérant cette thématique comme un complément essentiel de ses actions en termes de développement économique, d’aménagement du territoire et de politique de la ville. À ce titre, l’Agglo a donc conventionné avec les universités sur la base du versement d’une subvention d’équilibre d’environ un million d’euros par an. En quoi consiste l’offre de formation supérieure pour les étudiants ? L’Agglomération agenaise offre un panel important de formation de la Licence au Master 2 en passant par les BTS dans les domaines du droit, des langues, de la biologie, de l’agroalimentaire, de l’énergie... Au total, une cinquantaine de formations sont assurées notamment avec le pôle juridique

et littéraire du Pin (Droit, Langues, AES), le pôle scientifique du Campus Michel Serres (Département Universitaires des Sciences, IUT “Qualité, Logistique Industrielle et Organisation”, IUT “Gestion de l’Administration et du Commerce”), l’ESPE, Ecole Supérieur du Professorat et de l’Education, l’IFSI, l’Institut de Formation aux Soins Infirmiers et les BTS des lycées Palissy et de Baudre. Sans oublier Sud Management à l’Agropole qui propose des formations commerciales, en agroalimentaire et logistique ainsi qu’une Ecole de Gestion et de Commerce. Enfin, Agen accueille également l’Ecole Nationale d’Administration Pénitentiaire qui forme tous les personnels pénitentiaires.

initié une démarche unique en Aquitaine par la réalisation d’un Schéma Local de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche de l’Agenais. L’objectif de ce schéma est d’accompagner le pôle agenais dans sa dynamique, de le positionner comme un pôle d’attractivité entre l’Aquitaine et Midi Pyrénées et de le tourner vers l’économie de la connaissance tout en maintenant le retour financier pour l’économie locale. Pour ce faire, une trentaine d’actions structurantes ont été identifiées et devraient être mises en œuvre sur le mandat 2014-2020. Dans quelle mesure Agen peut-elle être considérée comme une ville étudiante aujourd’hui ?

Un schéma d’enseignement supérieur est en cours d’élaboration, quel est le rôle de l’agglo dans cette organisation ? Dans le cadre du Contrat d’Agglomération, l’Agglomération d’Agen, avec le soutien de la Région et du Département a

© Agglomération d’Agen

Près de 2,5 % du budget de l’agglomération est alloué à l’Enseignement supérieur et à la Recherche. En quoi consiste votre politique dans ces domaines ?

Avec 2 600 étudiants, l’Agglomération Agenaise peut se revendiquer comme une ville étudiante. Elle dispose de tous les services : des équipements d’enseignement en très bon état, deux bibliothèques universitaires, deux restaurants universitaires, deux résidences CROUS situés à proximité des campus. Mais au-delà des infrastructures, Agen propose un cadre de vie et d’étude privilégié. La qualité de l’enseignement dispensé, les classes non surchargées et la proximité des enseignants font que le taux de réussite des étudiants agenais est plus élevé qu’à Bordeaux ou qu’à Toulouse. Ajoutez à cela un coût de la vie beaucoup plus abordable pour les jeunes et vous avez toutes les bonnes raisons qui nous font dire que venir étudier à Agen est un très bon plan ! n Propos recueillis par Julien Dreyfuss

Rémy Constans Membre du Bureau délégué à l’enseignement supérieur et à la recherche

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Avril 2015 | Agglomération d’Agen

Interview with: Rémy Constans, Member of the Office delegated to higher education and research

The Agglomeration of Agen now devotes a million Euros per annum to support and develop the higher education and research sectors.

© Agglomération d’Agen

“A higher education of quality”

Nearly 2.5% of the budget of the agglomeration is allocated to Higher education and Research. What is your policy in these fields? For the Agglomeration of Agen, the major stake is that our territory is a place of life as a whole and can exist as such between the two large Metropolises of Bordeaux and Toulouse. The success of this objective relies on the will to grant the young people of Lot-et-Garonne access to quality higher education without inevitably having to leave the territory. The role of the community is also to equip its territory with conditions favourable to the development of companies. The attractiveness and image of quality higher education are an essential asset to attract companies seeking employees who are qualified and trained to their expectations. This is why the Agglomeration of Agen chose to exercise this remit very early regarding this set of themes as an essential complement to its actions in terms of economic development, regional planning and city policy. For this reason, the Agglomeration has agreed with the universities a payment of a balancing subsidy of approximately a million Euros per annum. What does the higher education offer for students involve? The Agen Agglomeration offers a wide range of courses from Bachelors to Masters 2 via BTS in the fields of law, languages, biology, agro-alimentary, energy… On the whole, about fifty courses are on offer, in particular with the legal and literary centre du Pin (Law, Languages, AES), the scientific centre of Campus Michel Serres (University of Sciences Department, University Institute of Technology cover “Quality, Industrial Logistics and Organisation”, “Business and Mana-

Nearly 2.5% of the budget of the agglomeration is allocated to Higher education and Research.

gement Administration”), the ESPE, Ecole Supérieure du Professorat et de l’Education, the IFSI, the Institut de Formation aux Soins Infirmiers and the BTS of Palissy and de Baudre colleges. Without forgetting Sud Management at the Agropolis which offers commercial courses in agro-food and logistics as well as a Business and Management School. Finally, Agen also accommodates the Ecole Nationale d’Administration Pénitentiaire, which trains all prison personnel. Within the higher education plan in development, what is the role of the Agglomeration in this organisation? Within the framework of the Contract of Agglomeration, the Agglomeration of Agen, with the support of the Region and the Department, has initiated a unique approach in Aquitaine in the implementation of a Local Plan of Higher Education and Research for the Agen area. The objective of this scheme is to support the Agen area in its dynamics, to position it as a centre of attraction between Aquitaine and Midi-Pyrénées and to

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turn it towards the economy of knowledge, all while maintaining a financial return for the local economy. With this intention, about thirty structural actions were identified and should be implemented within the 20142020 mandate. To what extent can Agen be regarded as a student city today? With 2,600 students, the Agen Agglomeration can claim to be a student city. It has all the services: teaching equipment in very good repair, two university libraries, two university canteens, two CROUS residences located near the campuses. But beyond the infrastructure, Agen offers a privileged life and study environment. The quality of teaching available, classes that are not overloaded and the proximity of teachers make the rate of success of Agen students higher than in Bordeaux or Toulouse. Add to that a much more accessible cost of living for young people and you have every good reason to say that coming to study in Agen is a very good plan! n


ENTRETIEN|Créé en 1981 par le Professeur Roger Ben Aïm, l’Institut de la Filtration et des Techniques Séparatives établi dans la ville de Foulayronnes (Agen) n’a pas fini de surprendre les industriels. Vincent EDERY en est le directeur depuis 2013.

IFTS, entre recherche et industrie Pouvez-vous nous présenter l’IFTS ? Quelles sont, selon vous, les évolutions et les moments marquants ce cette structure ?

agglomère les fines particules en éléments plus gros et faciles à séparer, on profite de ce que les particules sont plus lourdes (décantation, cyclonage, centrifugation) ou plus légères (flottation) que le liquide ou bien on fait passer la suspension à travers un milieu filtrant qui retient toute ou partie des particules. Ce sont la filtration, qui prend une grande diversité de formes, l’essorage centrifuge et les séparations membranaires.

“Être à la pointe de la technologie n'est pas une question de financements.” En quoi consistent la filtration et les techniques séparatives?

Quels sont les domaines d’applications de vos recherches?

Notre expertise porte sur les produits, les machines et les procédés qui permettent de séparer les solides d’un liquide avec pour objectif soit d’obtenir un liquide plus propre, moins contaminé, soit d’obtenir des solides plus concentrés, plus secs. Les techniques séparatives font appel à plusieurs principes physiques. Après un éventuel pré-conditionnement chimique de coagulation qui

Les techniques de séparation servent dans tous les domaines de l’industrie notamment dans l’automobile, la chimie, la santé, l’énergie, l’agroalimentaire ou l’environnement. Par exemple, une eau potable de très grande pureté est souvent obtenue par clarification de l’eau “boueuse” d’un fleuve, le gazole d’un moteur diesel est finement filtré pour ne pas boucher les injecteurs ou les médicaments perfusés au malade hospitalisé sont microfiltrés pour ne pas le contaminer. S’agissant du traitement des solides, on peut citer la récupération des précipités d’une réaction chimique pour en faire un médicament en poudre, la déshydratation des boues d’épuration d’une usine agro-alimentaire, le traitement des boues d’un forage pétrolier ou d’extraction gaz de schiste ou encore la récupération des bactéries d’un procédé de biotechnologies. La variété des domaines d’applications ne se limite, en fait, qu’à l’imagination des industriels. lll

© IFTS

L’Institut de la Filtration et des Techniques Séparatives (IFTS) est une structure de services à l’industrie, indépendante grâce à son statut d’association qui rassemble des sociétés ayant en commun de souhaiter disposer d’un centre de référence technique en matière de séparation de particules ou autre produit d’intérêt. À l’interface de la production industrielle et de la recherche, elle mène des activités collectives (veille et diffusion de l’information, R&D et normalisation) et contractuelles (analyses, essais, études et recherches, expertises, formation, fourniture d’équipements d’essais). En associant recherche, normalisation et investissements soutenus par les collectivités publiques, l’IFTS a pris une position de leader mondial des centres d’essais de filtres. Il accompagne les industriels dans le choix et l’optimisation de matériels, de produits et de procédés de séparation liquide-solide.

100% filialisé depuis 2014. L’équipe compte aujourd’hui 48 collaborateurs.

Deux ans après sa création, l’Institut est accrédité par le RNE (aujourd’hui COFRAC) et devient le Centre Européen d’Essais des filtres. À la fin des années 2000, il accède au statut de Centre de Ressources Technologiques et développe de nouveaux outils d’optimisation du traitement des boues. Ses méthodes d’essais deviennent des standards mondiaux adoptés par l’ISO et le CEN. L’année 2006 voit la naissance de la filiale IFTS Inc. aux Etats-Unis, un grand moment de fierté, et la consécration d’une épopée à l’internationale qui se poursuit avec l’ouverture d’un centre d’essais à Shanghai

Vincent Edery Directeur de l’IFTS

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Avril 2015 | Agglomération d’Agen

L’IFTS jouit aujourd’hui d'une réputation internationale et de bonnes relations avec ses partenaires industriels.

qui remet chaque jour en question son savoir et ses pratiques et qui reste très curieuse des pratiques des autres. C’est l’esprit même d’un centre de recherche appliqué. Mais l’IFTS en aussi doté d’un conseil scientifique qui contribue à l’originalité de la structure et constitue ce pont entre le monde universitaire et l’industrie si nécessaire à la conduite de l’innovation. Ce qui permet de croître c’est la stratégie qui associe cette inventivité à la compétence, à la rigueur et à la réactivité, en toute indépendance. Mais c’est aussi la pertinence de la communication et de la démarche commerciale. Pour jouir d’une aussi bonne réputation, il a fallu donner aux clients mondiaux des résultats indiscutables dans les délais impartis. En se plaçant à l’entrée et à la sortie de la chaîne de production industrielle, l’IFTS a su se rendre indispensable et pérenniser son implantation.

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Comment faites-vous pour rester à la pointe de la technologie ?

Quels sont vos projets d’avenir?

Être à la pointe de la technologie n’est pas qu’une question de matériel couteux ou de financements. Il faut également pouvoir compter sur une équipe qualifiée et inventive

L’IFTS jouit aujourd’hui d’une réputation internationale et de bonnes relations avec ses partenaires industriels. Le renforcement de notre présence mondiale est bien sûr au

menu du développement des activités de l’IFTS mais l’ancrage de l’IFTS en Aquitaine ne sera pas délaissé bien au contraire. Un site d’expérimentation sur les séparations membranaires est à l’étude pour 2015 avec une implantation à Agen qui ambitionne de devenir une ville industrielle de référence. L’IFTS est aussi partie prenante très active au sein du Cluster Eau et Adaptation au Changement Climatique dont l’Agglomération d’Agen a permis l’essor et que le Conseil Général du Lot & Garonne a labellisé tout récemment. Au travers de ce Cluster, de nombreux projets sur le thème de la réutilisation de l’eau seront très directement pilotés par l’IFTS. Par ailleurs, le domaine de l’air échappait jusqu’à présent au panel des techniques séparatives maîtrisées par l’IFTS ; l’Institut saura sans nul doute être un support méthodologique de poids dans ce domaine pour l’industrie. L’avenir est surtout fait des besoins des sociétés adhérentes, sans cesse plus nombreuses, et de l’ambition des hommes et des femmes qui font vivre tous les jours la structure, et ils n’en manquent pas n Propos recueillis par Florian Mora

ÉCLAIREZ SOLAIRE LE LAMP LAMPADAIRE PADAIRE ADAIRE 100 % AUTONOMEE INTELLIGE ENT ET PUISSANT INTELLIGENT En lanç lançant ant le lampadair lampadaire e solair solaire e le plus in intelligent telligent du mar marché, chéé, FFONROCHE ONROCHE s’ s’inscrit inscrit ccomme om mme leader de l’l’éclairage éclairage moderne ne éc écoo- rresponsable. esponsable. A AUTONOME UTONOME : 100% solaire, solaire, pas de raccordement raccordement réseau, réseau, pas de d ffacture acture ! ÉÉCONOMIQUE C ONOMIQUE : &&ĂĐŝůŝƚĠ ĂĐŝůŝƚĠ Ě Ě͛ŝŶƐƚĂůůĂƟŽŶ ͛ŝŶƐƚĂůůĂƟŽŶ ĞĞƚ ƚ Ɖ ƉĂƐ ĂƐ Ě ĚĞ Ğ ŵ ŵĂŝŶƚĞŶĂŶĐĞ ĂŝŶƚĞŶĂŶĐĞ ͖​͖ W WĂƐ ĚĞ ĐŽƸƚ ĚĞ ĨŽŶĐƟŽŶŶĞŵĞŶƚ͘ ĂƐ ĚĞ ĐŽƸƚ ĚĞ ĨŽŶĐƟŽŶŶĞŵĞŶƚ͘ PER PERFORMANT F ORM A NT : TTechnologie echnologie echnologie de rup rupture ture à fort fforte orte aut autonomie onomie eett fforte orte puissance. hdKͳ Wd d/& h dKͳ W d d / & d d W WZK'Z DD > ZK ' Z D D > : ĂƌƚĞ ĂƌƚĞ ĚĞ ĚĞ ŐĞƐƟŽŶ ŐĞƐƟŽŶ in intelligente telligente dé développée veloppée par p FFonroche. onroche. Le ccandélabre andélabre adap adapte te sa s ĐĐŽŶƐŽŵŵĂƟŽŶ ĞŶ ĨŽŶĐƟŽŶ ĚĞ ů͛ĠŶĞƌŐŝĞ ƐƚŽĐŬĠĞ Ğƚ ĚƵ ďĞƐŽŝŶ ĞŶ ŽŶƐŽŵŵĂƟŽŶ ĞŶ ĨŽŶĐƟŽŶ ĚĞ ů͛ĠŶĞƌŐŝĞ ƐƚŽĐŬĠĞ Ğƚ ĚƵ ďĞƐŽŝŶ ĞŶ éclair éclairage. age. hZ > h Z > : &&ĂďƌŝƋƵĠ ĂďƌŝƋƵĠ ĞĞŶ Ŷ &&ƌĂŶĐĞ ƌĂŶĐĞ ͲͲ ' 'ĂƌĂŶƟ ĂƌĂŶƟ ϱ ϱ ĂĂŶƐ ŶƐ ͲͲ Z ZĠƐŝƐƚĞ ĠƐŝƐƚĞ ĂĂƵdž Ƶdž ĐĐŽŶĚŝƟŽŶƐ ĐůŝŵĂƟƋƵĞƐ ůĞƐ ƉůƵƐ ĞdžƚƌġŵĞƐ͘ ŽŶĚŝƟŽŶƐ ĐůŝŵĂƟƋƵĞƐ ůĞƐ ƉůƵƐ ĞdžƚƌġŵĞƐ͘ Z Z WKE W K E ddKhd ^ K h d ^ s sK^ K ^ WW>/ d/KE^ W W > / d / K E ^ ͗ ZĠƐĞĂƵdž ZĠƐĞĂƵdž ƵƌďĂŝŶƐ͕ ƵƌďĂŝŶƐ͕ ĂďƌŝďƵƐ͕ njŽŶĞƐ Ě͛ĂĐƟǀŝƚĠƐ͕ ďąƟŵĞŶƚƐ ŝŶĚƵƐƚƌŝĞůƐ͕ ƉĂƌŬŝŶŐƐ͕ ƉĂƌĐƐ Ğƚ ĂďƌŝďƵƐ͕ njŽŶĞƐ Ě͛ĂĐƟǀŝƚĠƐ͕ ďąƟŵĞŶƚƐ ŝŶĚƵƐƚƌŝĞůƐ͕ ƉĂƌŬŝŶŐƐ͕ ƉĂƌĐƐ Ğƚ ũĂƌĚŝŶƐ ƉƵďůŝĐƐ͕ ĐĂŵƉŝŶŐƐ͕ ĞĐŽͲƋƵĂƌƟĞƌƐ͕ ĠĐůĂŝƌĂŐĞ ƌƵƌĂů͘ ũĂƌĚŝŶƐ ƉƵďůŝĐƐ͕ ĐĂŵƉŝŶŐƐ͕ ĞĐŽͲƋƵĂƌƟĞƌƐ͕ ĠĐůĂŝƌĂŐĞ ƌƵƌĂů͘

www.fonroche.fr w ww.fonroche.fr 05 53 77 97 41 44 | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | Les dossiers Territoires


Interview with: Vincent Edery, Director of the IFTS

© IFTS

IFTS, between research and industry niques call upon several physical principles. After a possible chemical coagulation preparation, which agglomerates the fine particles into larger and easier to separate elements, we take advantage of the fact that the particles are heavier (decanting, cyclone separation, centrifuge) or lighter (flotation) than the liquid or pass the suspension through a filter which retains all or some of the particles. This is filtration, which takes a great diversity of forms, centrifugal drying and membrane separation. What are the applications of your research?

The institute of Filtration and Separation Techniques (IFTS) is a small structure of services to industry, independent thanks to its association status.

Created in 1981 by Professor Roger Ben Aïm, the Institute of Filtration and Separation Techniques, in the commune of Foulayronnes, has not ceased to surprise industrialists. Vincent EDERY has been its director since 2013.

Can you tell us about IFTS? Which are, according to you, the outstanding changes and moments this this structure? The institute of Filtration and Separation Techniques (IFTS) is a structure of services to industry, independent thanks to its association status. It brings together companies sharing the will to dispose of a technical reference centre for particle separation and other products of interest. At the interface of industrial production and research, it leads collective activities (information watch and distribution, R&D and standardisation) and contractual (analyses, tests, studies and research, expertise, training, supply of testing equipment). By joining up research, standardisation and investments supported by public bodies, IFTS has become a world leader in filter testing cen-

tres. It supports industrials in the choice and optimisation of materials, products and processes of liquid-solid separation.Two years after its creation, the Institute was accredited by the RNE (today COFRAC) and became the European Centre for Filter Testing. At the end of the 2000s, it reached the status of Centre of Technological Resources and developed new tools for the optimisation of sludge treatment. Its testing methods became world standards adopted by the ISO and CEN. The year 2006 saw the birth of a subsidiary company IFTS Inc. in the United States, a moment of great pride, and the start of an international epic, which continues with the opening of a centre of tests in Shanghai, a 100% subsidiary since 2014. The team counts 48 employees today. What are the separation and filtration techniques? Our expertise relates to the products, machines and processes which make it possible to separate solids from a liquid either to obtain a cleaner and less contaminated liquid or to obtain more concentrated and drier solids. The separation tech-

The techniques of separation are useful in all the fields of industry in particular in car, chemistry, health, energy, agro-food and environment. For example, drinking water of very great purity is often obtained by clarification of the “muddy” water of a river, fuel for a diesel engine is finely filtered so as not to block the injectors and infusion drugs are microfiltered so as not to contaminate hospital patients. In the treatment of the solids, there is the recovery of precipitates from a chemical reaction to make a powdered medicine, the dehydration of clarification sludge in an agro-food factory, the treatment of oil drilling or shale gas extraction sludge or the recovery of bacteria from a biotechnological process. The variety of applications is, in fact, limited only by the imagination of industrials. How do you remain at the cutting edge of technology? To be at the cutting edge of technology is not only a question of expensive equipment or finance. It is also necessary to be able to count on a qualified and inventive team which each day calls into question its knowledge and practices and which remains very curious about the practices of others. It is the very spirit of a research centre in application. The IFTS also has a scientific board, which contributes to the peculiarity of the structure and serves as a link between the university and the industry, a lll

Les dossiers Territoires | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | 45


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bond which is crucial for the development of inno-vation. What makes it possible to grow is the strategy of marrying this inventiveness with skill, rigour and reactivity, in all independence. But it is also the relevance of communication and the commercial approach. To enjoy such a good reputation, it was necessary to give the global customers indisputable results within given time limits. Being placed at the entry and exit of the chain of industrial production, the IFTS managed to make itself indispensable and guarantee its position.

“The IFTS enjoys an international reputation.”

What are your future projects? Today the IFTS enjoys an international reputation and good relations with its industrial partners. The reinforcement of our global presence is of course on the IFTS development activity agenda but the implantation of IFTS in Aquitaine will not at all be deserted; quite the contrary. A site for experimentation on membrane separations is

© IFTS

Avril 2015 | Agglomération d’Agen

Being placed at the entry and exit of the chain of industrial production, the IFTS managed to make itself indispensable and guarantee its position.

being studied for 2015 with a site in Agen, which aims to become a benchmark industrial city. IFTS is also a very active player in the Water and Adaptation to Cimate Change Cluster which the agglomeration of Agen has allowed to flourish and which the General Council of Lot-et-Garonne recently certified. Via this Cluster, many projects along the theme of water re-use

will be directly piloted by IFTS. Air had escaped the range of IFTS separation techniques until recently; the Institute will no doubt be a significant methodological support for the industry in this area. The future is principally made up of the needs of the member companies, ever more numerous, and the ambition of the women and men who bring this structure to life every day n

Un lieu de rencontre et de convivialité, un lieu de sport, un lieu d’émotions… A proximité de l’aéroport et de la sortie d’autoroute 2 000 places assises, un parking privé

Un restaurant panoramique et des salles de conférence… autour de 2 pistes (Trot & Galop) 26 réunions (189 courses) par an dont 9 réunions retransmises et 1 QUINTE + Et son jardin botanique de plus de 200 espèces, ouvert à tous Société Sportive des Courses d’Agen-Le Passage – Hippodrome Agen-Le Passage – 47520 LE PASSAGE Tel : 05.53.96.51.06 / Fax : 09.70.06.19.08 hippodrome.agen@wanadoo.fr / www.hippodrome-agen.fr 46 | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | Les dossiers Territoires


Avril 2015 | Agglomération d’Agen

ENTRETIEN | En associant plusieurs intercommunalités pour s’accroître, l’Agglomération d’Agen a uni ses 29 communes pour faire face aux défis de la modernité. Parmi les plus importants, la généralisation du Haut-Débit dans les foyers et dans les entreprises est au cœur des travaux du Conseil communautaire.

Priorité à la fibre optique Pouvez-vous nous présenter le niveau actuel de développement du numérique, et notamment du Haut-Débit, au sein de l’agglomération ? Le déploiement de la fibre optique est vital pour l’attractivité de notre territoire et la compétitivité de nos entreprises. L’opérateur Orange s’est engagé à équiper, à partir de 2015, et sur une période de cinq ans, les 12 communes qui composaient l’agglomération au 1er janvier 2011. Il le fera sur fond propre, sans aucun coût pour la collectivité. L’intercommunalité se limitant, à l’époque, à ces villes, l’engagement ne vaut que pour cette zone. Il reste donc dix-sept communes pour lesquelles il convient de développer un plan d’action. Elles seront prises en charge par le syndicat “Lot-etGaronne numérique”, la mise en place du Schéma directeur territorial d’aménagement numérique figurant parmi les compétences du département. Quels sont vos objectifs en la matière ?

européenne, l’État et les collectivités. Par ailleurs, les études montrent que, concernant les particuliers, un débit de 15 mégabits par seconde (le Haut-Débit commence à 30 mégabits) est nécessaire pour couvrir les besoins en loisirs connectés et en multiusage des foyers agenais. Ces derniers connaissent une forte croissance, notamment autour de la télésurveillance médicale, de l’e-travail, de l’e-commerce et des e-services. Or il se trouve qu’un certain nombre de communes sont encore éloignées de ce seuil, s’inscrivant dans ce qui s’apparente à des zones grises. Quels enjeux le Haut-Débit recouvre-t-il en matière de développement économique ? De toute évidence, le développement du Haut-Débit constitue un enjeu majeur de développement, à la fois pour la population de l’agglomération et surtout pour les entreprises. L’utilisation qu’elles font des outils numériques et des possibilités qu’of-

Le rôle de notre commission consiste à : n suivre le déploiement proposé par Orange, n prioriser les secteurs en fonction des problèmes d’éligibilité, n définir une stratégie pour les 17 autres communes. L’objectif fixé prévoit de compléter l’action des investisseurs privés pour améliorer, à hauteur de 60 %, le taux de desserte des habitants et des entreprises en fibre optique à l’horizon 2020. Ce sont en tout près de 85 millions d’euros d’investissements publics qui seront injectés, répartis entre l’Union 48 | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | Les dossiers Territoires

fre Internet est en pleine expansion. Outre les services traditionnels de messagerie instantanée et de réseaux sociaux internes, le Web leur offre des solutions pour stocker des quantités importantes de données dans le Cloud, auxquelles tous leurs collaborateurs peuvent avoir accès à distance. Cela va de concert avec le développement du télétravail (16,7 % des Français travaillent au moins une fois par semaine à distance).

“Le développement du Haut-Débit constitue un enjeu majeur pour la population et les entreprises.”

Toutes les entreprises locales peuvent d’ores et déjà bénéficier d’un abonnement Haut-Débit et notamment de débits symétriques (descendant et montant) garantis (30 Mb/s) pour un coût d’environ 1 200 euros par mois. Les artisans et commerçants, dont les besoins se rapprochent plus des particuliers, se verront quant à eux proposer des offres adaptées à partir de 2016. Nul doute que ce mandat sera celui de la fibre. Nous devons être à la hauteur de cette échéance et offrir aux administrés et aux entreprises une connexion la plus satisfaisante possible n Propos recueillis par Sacha Grynbaum

Jean-Marc Colin 10ème vice-président de la Communauté d’agglomération d’Agen, en charge de l’Agglomération numérique, de l’Innovation, de la Petite enfance et de la Jeunesse


Interview with: Jean-Marc Colin, 10 th vice-president of the Community of agglomeration of Agen, in charge of the digital agglomeration, innovation, early childhood and youth

© Christophe Finot

Priority to fibre optics inhabitants and companies to fibre optics by 2020. This is nearly 85 million Euros of public investment to be injected, distributed between the European Union, the State and the communities. In addition, studies show that, with regards to private individuals, a flow of 15 MB per second (High-speed broadband starts at 30 MB) is necessary to meet the requirements of connected leisure and multi-use in Agen homes. The latter are seeing strong growth, in particular around remote medical monitoring, e-work, e-trade and e-services. However it is true that a certain number of communes are still far from this threshold, being in connection grey zones. What are the stakes for high speed broadband as regards economic development? “The deployment of fibre optics is vital for the attractiveness of the territory.”

By uniting several intercommunalities in order to grow, the Agglomeration of Agen has united its 29 communes to face the challenges of modernity. Among the most important, the generalisation of high-speed broadband in homes and companies is at the heart of the work of the Community council.

the engagement is valid only for this zone. There remain therefore seventeen communes for which an action plan has to be developed. They will be dealt with by the trade union “Lot-et-Garonne digital”, the installation of the territorial directive plan for digital installation among the responsibilities of the department. What are your objectives in the matter?

Can you tell us about the current level of digital development, and in particular of high speed broadband, within the agglomeration? The deployment of fibre optics is vital for the attractiveness of our territory and the competitiveness of our companies. The operator Orange has committed to equipping, from 2015, and over a five-year period, the 12 communes which made up the agglomeration as of the 1st January 2011. It will fund this itself, without any cost to the community. The intercommunality being limited, at the time, to these towns,

The role of our commission consists in: n supporting the deployment offered by Orange, n prioritising sectors according to problems of eligibility, n defining a strategy for the 17 other communes.

The aim set out envisages supplementing the action of private investors to improve, by 60%, the rate of service of

Obviously, the development of high speed broadband constitutes a major development stake, both for the population of the agglomeration and especially for companies. The use they make of digital tools and the possibilities the Internet offers are in full expansion. In addition to the traditional services of instant messaging and internal social networks, the web offers solutions for storing large quantities of data in the Cloud, to which all collaborators can have remote access. That goes hand in hand with the development of telecommuting (16.7% of the French work remotely at least once per week). All the local companies can now benefit from a subscription to high speed broadband and in particular from symmetrical flow (outgoing and incoming) guaranteed (30 Mb/s) at a cost of approximately 1,200 Euros per month. The craftsmen and tradesmen, whose needs are closer to those of private individuals, will see themselves offered adapted services from 2016. There is no doubt that this mandate will be fibre optics. We must be at the height of this deadline and offer citizens and companies the most satisfactory connection possible n

Les dossiers Territoires | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | 49


Avril 2015 | Agglomération d’Agen

ENTRETIEN | Confrontés à la désertification médicale qui sévit au sein du territoire communautaire – Agen mis à part – les services de l’agglomération multiplient les initiatives pour combattre la pénurie de médecins. Leurs efforts se portent tout autant sur la mise en accessibilité des lieux publics.

Combattre en faveur de “l’accès à tout pour tous” Quels sont les principaux enjeux auxquels est confronté votre territoire en matière de santé ? La première donnée à prendre en compte est qu’à l’image d’autres lieux, le territoire communautaire souffre d’une importante pénurie de médecins généralistes. Ce phénomène étant amené à s’intensifier dans les années à venir, nous travaillons à une solution pour y remédier. Celle-ci passe par la création de Maisons de Santé Pluridisciplinaires (MSP), dont une est déjà en activité tandis qu’une deuxième ouvrira ses portes en mars 2015. En tout, ce sont trois à quatre de ces structures d’accueil qui réunissent plusieurs spécialistes (médecins généralistes, kinésithérapeutes, psychologues, dentistes, urgentistes etc.) qui seront ouvertes d’ici la fin de notre mandat, le but étant aussi de désengorger les urgences. Mais ces initiatives se heurtent à plusieurs difficultés, dont la principale tient aux réticences des professionnels de santé qui craignent pour leur clientèle et la valeur de leurs cabinets. Ceux qui arrivent à la retraite se préoccupent notamment de pouvoir revendre leurs murs à des successeurs, ce que ces MSP remettent partiellement en cause. Mais elles attirent tout de même de jeunes médecins, souvent originaires d’autres régions, qui y trouvent un confort et des conditions d’exercice attractifs.

pes de travail depuis déjà un an, doit se faire d’ici la fin 2014. Il ciblera quatre thèmes : l’addiction et la santé mentale, l’accès aux soins, les personnes âgées et la santéenvironnement. Toute notre énergie sera par ailleurs engagée pour achever la deuxième MSP le plus rapidement possible. La pédagogie auprès des communes sera enfin au centre de toutes nos actions, pour éviter qu’elles ne tombent des nues au moment où la loi sur la mise en accessibilité prendra effet. À ce propos, en quoi consiste votre action pour favoriser l’accessibilité sur le territoire communautaire ? Il convient en premier lieu de dissiper une confusion trop largement partagée au sujet de l’accessibilité : elle n’est pas le problème des seules personnes handicapées.

Comment faire en sorte d’améliorer l’offre de soins dans les années à venir ? La mise en place d’un Contrat Local de Santé, sur lequel planchent plusieurs grou50 | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | Les dossiers Territoires

Les personnes dites à mobilité réduite (PMR) font tout autant référence aux femmes enceintes, aux personnes temporairement blessées ainsi qu’aux personnes âgées. Elles sont d’ailleurs de plus en plus nombreuses au sein de nos municipalités. Toutes les communes seront prochainement obligées par la loi de rendre accessibles l’intégralité de leurs lieux publics. L’ordonnance à paraître leur laissera une période d’un an pour régulariser leur situation, à défaut de quoi elles seront exposées à des sanctions financières. Notre rôle consiste donc à établir, dans chacune d’entre elles et au cas par cas, un programme de travaux à réaliser. L’accès à tout pour tous est un travail considérable qui nécessite énormément d’investissements et nous en sommes encore loin. Pour sensibiliser les élus à l’ampleur de cette tâche, des initiatives sont réalisées avec notre concours, à l’image des opérations “J’accède” où des PMR font la démonstration des difficultés qu’elles rencontrent pour accéder à certains lieux d’usage courant. L’association “J’accède” répertorie de surcroît sur un guide en ligne toutes les difficultés susceptibles d’être rencontrées par l’une d’entre elles sur un trajet donné au sein du territoire communautaire n Propos recueillis par Sacha Grynbaum

Christine Bonfanti-Dossat 12ème vice-président de la Communauté d’agglomération d’Agen, en charge de la politique de Santé et de l’Accessibilité


Interview with: Christine Bonfanti-Dossat, 12th vice-president of the Community of agglomeration of Agen, in charge of Health and Accessibility policy

© Agglomération d’Agen

Fighting for “access to all, for all” been working for a year already, should be set up by the end of 2014. It will target four topics: addiction and mental health, access to care, the elderly and health-environment. In addition all our energy will be committed to completing the second MSP as soon as possible. Educating the communes will be at the heart of all our activities, to avoid them coming out of nowhere at a time when the law on accessibility will take effect. On this subject, what do you do to support accessibility in the Community territory?

“Let’s first dissipate a too widely shared confusion about accessibility: it is not only an issue for people with disabilities.”

Confronted with the prevailing medical desertification within the Community territory - Agen aside - the agglomeration services are multiplying initiatives to fight the shortage of doctors. Their efforts also go into making the public places accessible.

What are the principal stakes which your territory faces in terms of health? The first data to be taken into account is that, like other places, the Community territory suffers from a significant shortage of general practitioners. This phenomenon looks set to intensify in the years to come so we are working on a solution to cure it. To do so we have developed the Maisons de Santé Pluridisciplinaires (MSP), one of which is already in action while a second is due to open its doors in March 2015. All in all, there are three to four of these reception facilities that bring together se-

veral specialists (general practitioners, physiotherapists, psychologists, dentists, accident and emergency practitioners, etc) that will be open by the end of our mandate, the goal being also to free up the emergency rooms. But these initiatives are encountering several difficulties, the main one being due to the reservations of health professionals who fear for their customers and the value of their practices. Those who are coming up for retirement in particular worry about being able to resell their premises to successors, which these MSPs partially call into question. Nevertheless they attract young doctors, often from other areas, who find attractive and comfortable conditions to practice. How will it be possible to improve the offer of care in years to come? The installation of a Local Health Contract, on which several working groups have

Let’s first dissipate a too widely shared confusion about accessibility: it is not only an issue for people with disabilities. So-called reduced mobility (PMR) refers as much to pregnant women as to temporarily wounded people and the elderly. They are increasingly numerous within our municipalities. All the communes will soon be obliged by law to make the whole of their public spaces accessible to the public. The coming order will leave them a one year period to regularise their situation, in the absence of which they will be exposed to financial sanctions. Our role therefore consists in establishing, in each one of them and on a caseby-case basis, a program of work to be carried out. The access “to all for all” project is a considerable undertaking which requires enormous investment and are we still far from it. In order to educate the elected officials to the scope of this task, initiatives are being carried out with our help, like the “I access” operation where PMRs demonstrate difficulties they encounter to access certain places of everyday usage. The “I access” operation has also created an online guide listing all the difficulties likely to be encountered in any given way within the Community territory n

Les dossiers Territoires | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | 51


, ME ORTS S I R SP re ET cultu TOU E R TU isme, orts L U C Tour nd sp a

Avril 2015 | Agglomération d’Agen

ENTRETIEN | Riche d’un patrimoine culturel et gastronomique fourni, le pays Agenais ne manque pas d’atouts pour attirer les touristes. Des ressources que la Communauté d’agglomération s’attache à mettre en valeur au moyen d’une action énergique et ciblée.

Il convient tout d’abord de noter qu’il s’agit là d’une compétence toute nouvelle pour le Communauté d’agglomération d’Agen puisqu’elle n'a été acquise qu’en 2013. Pour autant, le maillage touristique du territoire est déjà très homogène, avec cinq points d’accueil ouverts toute l’année, plus quatre pendant la saison estivale. Un office du tourisme intercommunal a de plus été créé. Le premier atout de notre aire géographique demeure sa position, à mi-distance de Bordeaux et de Toulouse, de la mer et de la montagne, ce qui en fait un lieu de passage pour de nombreux voyageurs. Notre première ambition est ainsi de retenir quelque temps ces visiteurs dans nos terres. Pour cela, nous comptons tout d’abord sur l’environnement paysager des 29 communes de la Communauté d’agglomération, très agréable car à la fois vallonné et verdoyant. Evidemment, la gastronomie réputée du pays agenais constitue également un grand atout, notamment les produits phares que sont les pruneaux, le foie gras et le canard. Les marchés typiques où se vendent des produits de terroir rencontrent un véritable succès. Cette authenticité propre au sud-ouest constitue sans conteste notre étendard.

De 580 mètres de longueur, le pont-canal d’Agen est le deuxième plus long de France.

tant que “ville de congrès”, statut gage de qualité pour les organisateurs de concerts et de séminaires.

emblématique. Il accueille tous les ans de nombreuses familles, comme du reste le parc d’attractions Walibi, situé à Roquefort, ou le parc accrobranche Happy Forest.

L’abbaye de Moirax, le clocher de Sérignac-sur-Garonne ou l’église romane de Aubiac demeurent également des monuments incontournables de l’agglomération, comme le petit patrimoine, constitué de jolis lavoirs, fermes typiques ou pigeonniers. Nous n’hésitons pas à mettre en valeur ces richesses au moyen de parcours ou circuits de randonnées. Le site de Trotte-lapin, une ancienne ferme de Moirax transformée en un espace de loisirs et de découvertes, est à ce titre

Pouvez-vous nous présenter les principales richesses patrimoniales du territoire ? La ville d’Agen dispose sans nul doute d’un centre-ville remarquable, caractérisé par le Théâtre Ducourneau, le Musée des BeauxArts, ainsi que le tout nouveau Centre des congrès, inauguré en juin 2014. Cet équipement s’inscrit dans une stratégie globale puisqu’il permet le classement de la commune en 52 | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | Les dossiers Territoires

Quels sont les projets touristiques en cours actuellement ? En premier lieu, il est nécessaire de continuer à développer notre schéma d’aires de camping cars, qui sont actuellement au nombre de quatre dans l’agglomération. Il en faut davantage. De nouvelles haltes nautiques sont également appelées à voir le jour, notamment dans le port d'Agen. © Agglomération d’Agen

Quel regard portez-vous sur le tourisme dans l’agglomération d’Agen ?

© Agglomération d’Agen

“L’authenticité pour étendard”

De manière globale, il est envisagé de moderniser les offres de séjours thématiques autour des différentes richesses de l’agglomération : la culture, la gastronomie, le canal. Enfin, la création de notre site internet, qui sera opérationnel en fin d’année, va nous permettre de développer notre communication et de promouvoir plus facilement les différentes initiatives qui parsèment ce beau territoire n Propos recueillis par Etienne Girard

Annie Galan 13ème Vice-présidente de la Communauté d’agglomération d’Agen, en charge du tourisme et de la ruralité


Interview with: Annie Galan, 13th Vice-president of the Community of agglomeration of Agen, in charge of tourism and rural affairs

© Agglomération d’Aggen

“Authenticity as standard”

We first of all count on the landscape environment of the 29 communes of the Community of agglomeration, very pleasant, at the same time undulating and green.

With a rich cultural and gastronomic heritage, the Agen country does not lack assets to attract the tourists. These are resources that the Community of the agglomeration endeavours to emphasise by means of proactive and targeted action.

What is your view on tourism in the agglomeration of Agen? It is first of all appropriate to note that it is a very new remit for the Community of agglomeration of Agen since it was acquired only in 2013. However, the tourist grid of the territory is already very homogeneous with five points of reception open all year, plus four during the summer season. An inter-commune tourist bureau was also created. The number one asset of our geographical area remains its position, halfway between Bordeaux and Toulouse, the sea and the mountain, which makes it in fact a crossing point for many travellers. Our first ambition is therefore to keep these visitors in our lands for a while. For that, we first of all count on the landscape environment of the

29 communes of the Community of agglomeration, very pleasant, at the same time undulating and green. Obviously, the famous gastronomy of the Agen country also constitutes a large asset, in particular the headline products: prunes, foie gras and duck. The trademark markets, where local products are sold, are garnering extraordinary success. This authenticity unique to the South-West constitutes without doubt our standard. Can you tell us about the principal patrimonial wealth of the territory? The city of Agen without any doubt has a remarkable city centre, characterised by the Ducourneau Theatre, the Musée des Beaux-Arts, as well as the very new Congress Centre, inaugurated in June 2014. Its enactment falls into an overall strategy since it allows the classification of the commune as “a city of congress”, a status that guarantees quality for the organisers of concerts and seminars. The abbey of Moirax, the belltower of the Sérignac-sur-Garonne or the Roman church of Aubiac also remain unmissable monuments of the agglomeration, like

the small heritage, made up of pretty washhouses, typical farms and dovecotes. We do not hesitate to emphasise these riches by means of tracks and hiking circuits. The Trottelapin site, an old farm in Moirax transformed into a leisure and discovery space, is for this reason emblematic. It accommodates many families each year, as does also the Walibi amusement park in Roquefort, or the Happy Forest tree climbing adventure park. What tourist projects are currently in progress? Initially, it is necessary to continue to develop our campervan site plan, of which there are currently four in the agglomeration. We need more. New nautical stops are also called for, in particular in the port of Agen. Overall, the plan is to modernise the themed stay offer around the various riches of the agglomeration: culture, gastronomy, the canal. Finally, the creation of our Internet site, which will be operational at the end of the year, will enable us to develop our communication and to more easily promote the various initiatives that pepper this beautiful territory n

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Avril 2015 | Agglomération d’Agen

ENTRETIEN | “L’autre pépite noire”, c’est le surnom donné au pruneau d’Agen par les agenais en référence à la truffe. Le fruit qui a fait le renom de l’agglomération est un véritable atout de territoire, tant sur le plan économique que gastronomique.

Le BIP: protéger et enrichir le terroir

Partout en France, quand le nom d’Agen est cité , c’est le pruneau et le rugby qui surgissent dans l’esprit. En ce sens, la prune d’Ente constitue une véritable vitrine pour l’agglomération agenoise. Leur attachement remonte au 12eme siècle, quand des moines d’abbaye de la ville de Clairac, située plus au nord, l’ont importé après un voyage en Syrie. Les prunes, après séchage, étaient transportées sur la Garonne depuis Agen, d’où leur nom. D’un point de vue économique, c’est un secteur qui génère 10 000 emplois à l’échelle du département répartis sur 1 400 exploitations. La recette agricole s’élève à 60 millions d’euros et la commercialisation génère un chiffre d’affaire d’environ 200 millions après la transformation industrielle. Nous produisons de 40 000 à 45 000 tonnes de pruneau par an, c’est une valeur essentielle pour la vie, le tourisme et la renommée de l’agglomération.

À quoi sert le BIP ?

En augmentant le nombre d’arbres dans les parcelles, la production peut doubler et l’impact environnemental être divisé par deux.

Le Bureau National Interprofessionnel du pruneau est une organisation qui regroupe tous les acteurs concernés depuis 50 ans. Quand j’ai pris sa présidence, le premier objectif a été de fédérer les producteurs et les transformateurs. Maintenant que nous allons tous dans la même direction, le bureau peut se consacrer à la production d’analyses sanitaires et de bilans statistiques. Il y a également une branche dédiée à la recherche et développement. Au final, notre travail c’est la sublimation du produit.

Pour nous aider à assurer une compétitivité fiable, l’état a agit pour qu'une partie des subventions de la PAC nous soit reversée. L’aide s’élève à 12 millions d’euros pour une période de 6 ans, ce qui représente environ 1000 euros par hectare. L’objectif à l’horizon 2025 est de rajeunir le verger pour qu’à cette date, la filière puisse s’exonérer de toute aide extérieure. Le Grand pruneau show vient de fêter sa 10ème édition, pouvez vous revenir sur cette épopée?

Quelle stratégie mettez vous en place pour que la pruniculture reste un secteur compétitif?

Le Grand Pruneau Show a été initié par la Mairie d’Agen et le BIP s’y est naturellement et immédiatement associé. La petite famille des producteurs de pruneaux s’y retrouve chaque année à la fin du mois d’août pour offrir et faire découvrir au public le fruit de sa récolte.

La question du rendement est au cœur de notre stratégie et cela passe par un rajeunissement plus intense du verger. Il faut cinq ans à une pouce pour commencer à produire des fruits, l’anticipation est de rigueur.

Le pruneau d’Agen se vend il toujours aussi bien? Le secteur est porteur et la commercialisation en voie positive. Actuellement, l’offre des producteurs est inférieure à la demande des consommateurs, mais personne n’échappe à la mondialisation. Les producteurs français viennent de traverser une période de doute en raison de la concurrence internationale. Pour vous donner une idée, la Californie produit 100 000 tonnes de pruneau par an et le Chili 70 000 tonnes avec une politique des prix différente de la notre. Même si le pruneau d’Agen profite d’une très bonne image et de garanties sanitaires, le consommateur est parfois plus sensible au prix qu’à la qualité. 54 | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | Les dossiers Territoires

© photothèque du BIP

En quoi la prune d’Ente constitue un atout économique de l’agglomération agenoise ?

Le Grand Pruneau Show est devenu notre vitrine, l’un des évènements majeurs dans l’année. Depuis deux ans, les transformateurs se sont joints à nous, des ateliers cuisine et des animations viennent faire vivre le Boulevard du Pruneau que nous animons. L’année prochaine, notre participation sera tournée vers le thème du rugby n Propos recueillis par Florian Mora

Jacques Pomiès Président du Bureau national interprofessionnel du pruneau (BIP)


Interview with: Jacques Pomiès, President of the National Interprofessional Bureau of Prunes

“The other black nugget” is the nickname given by the people of the region to the Agen prune in reference to truffles. This fruit, which made the reputation of the agglomeration, is a real asset of the territory, as much from the economic as from the gastronomic point of view.

© photothèque du BIP

The BIP: protecting and enriching the terroir

How does the Ente plum constitute an economic asset of the agglomeration of Agen? Everywhere in France, when you hear the name Agen, prunes and rugby come to mind. In this sense, the Ente plum constitutes a genuine showcase for the agglomeration of Agen. Their attachment goes back to the 12 th century, when monks from the abbey of the town of Clairac, north of Agen, imported it after a journey to Syria. The plums, after drying, were transferred up the Garonne from Agen, hence their name. From an economic point of view, it is a sector generating 10,000 jobs across the department, over 1,400 farms. Agricultural revenues come to 60 million Euros and generate sales turnover of approximately 200 million after industrial transformation. We produce from 40,000 to 45,000 tonnes of prunes per annum; it is an essential value for the life, tourism and fame of the agglomeration. Do Agen prunes still sell as well? The sector is buoyant and sales are moving in a positive way. Currently, the offer from producers is less than consumer demand, but nobody escapes globalisation. French producers have just crossed a period of doubt because of international competition. To give you an idea, California produces 100,000 tonnes of prunes per annum and Chile 70,000 tons with a different pricing policy from ours. Even if the Agen prune benefits from a very good

“The Grand Prune show has become our showcase, one of the major events in the year.”

image and medical guarantees, the consumer is sometimes more sensitive to price than quality. What is the BIP for? The National Interprofessional Bureau of Prunes is an organisation that has gathered all the players involved for 50 years. When I took chair, the prime objective was to federate producers and transformers. Now that we are all going in the same direction, the bureau can be devoted to the production of medical analyses and statistical assessments. There is also a branch dedicated to research and development. In the end, our work is the sublimation of the product. What is your strategy so that pruniculture remains a competitive sector? The question of output is at the heart of our strategy and this implies a more intense renovation of the orchard. It takes five years for a sapling to start to produce fruit, planning is essential. By increasing the number of trees in the plots, the production can double and the environmental impact be divided by two.

To help us to ensure reliable competitiveness, the State is taking action so that a portion of the CAP subsidies come to us. The assistance rises to 12 million Euros for a 6-year period, which represents approximately 1,000 euros per hectare. The objective by 2025 is to renovate the orchard so that on this date, the sector can be free from any external help.

The Grand prune show has just celebrated its 10 th edition, can you come back on this epic? The Grand Prune Show was initiated by the town council of Agen and the BIP was naturally and immediately associated. The close-knit family of prune producers is there each year at the end of August to offer and introduce the public to the fruits of its harvest. The Grand Prune Show has become our showcase, one of the major events in the year. For the last two years, the transformers have joined us, cooking workshops and events have come to bring to life the Prune Boulevard we manage. Next year, our participation will be rugby-theme n

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Avril 2015 | Agglomération d’Agen

ENTRETIEN | Avec huit titres de Champion de France, le Sporting Union Agen Lot-et-Garonne SUALG jouit d’un des plus beaux palmarès de l’histoire du rugby français. Son épopée a transcendé des générations d’agenais et continue d’attiser la passion pour l’ovalie.

“SUA, la grande équipe d’une région qui aime le rugby”

Avant d’être Président, j’ai idolâtré des joueurs comme Daniel Dubroca, Philippe Sella ou Abdelatif Benazzi. Ils étaient pour moi des icônes intouchables et sont devenus pour certains des amis qui ont marqué ma formation dans le monde du rugby. Chaque match est un grand moment. S’il ne fallait retenir qu’un seul souvenir, je choisirais la remontée du club en top 14 en 2010. Impossible d’oublier la victoire du championnat de France de Pro D2 et le plaisir d’être à Armandie ce jour là : une force exceptionnelle était derrière nous, un moment unique. Parlez-nous du stade Armandie? Avec l’aide de la municipalité et de la Communauté d’Agglomération, nous avons mené de grands travaux de modernisation du stade. La tribune Ferrasse -la plus ancienne, celle qui porte l’histoire du club- devrait s’agrandir dans quatre ans pour porter le nombre de places assises à 16 000 (13 000 aujourd’hui *ndlr). Aux abords du stade, l’Espace Armandie accueille le Centre Sportif et Médical, une structure ultra moderne qui a couté 600 000 euros. Ce sont des locaux récents avec des équipements à la pointe de la technologie où travaillent le staff médical et les entraîneurs.

monde entier. D’abord par ceux qui aiment ce sport, mais aussi par ceux qui ont entendu parler de ses illustres joueurs et dirigeants. Je suis très heureux de voir que dans la mémoire collective le Sporting Union Agen est une référence. Le SUA c’est le club de tous et pour tous, c’est la grande équipe d’une région qui aime le rugby.

des grands clubs français. Un grand projet a vu le jour cette année : ACADEMIA, une académie de formation indépendante pour encadrer les très hauts potentiels. Le but est de leur donner une très bonne formation rugbystique et pédagogique pour en faire des hommes bien dans leurs têtes et dans leurs corps. ACADEMIA est un projet extrêmement ambitieux dans lequel nous investissons beaucoup, c’est assez unique en France.

Comment allez vous préparer les générations futures? Depuis quinze ans, un point d’honneur a été mis sur la formation. Elle représente 10 % du budget global du club. Les équipes jeunes figurent parmi les meilleures du rugby français. Par exemple, l’équipe Espoir est cette année dans la poule Elite. Avec Pau, c’est le seul club de ProD2 à être présent dans la poule Elite14 avec 12 autres clubs du Top14. L’équipe -19 ans a été championne de France l’année dernière. C’est une très bonne génération dont quatre membres s’entraînent à Marcoussis, plus que la moyenne

Que représente le club de rugby pour les agenais ? Le SUA est plus qu’un club de rugby, c’est une institution qui rejaillit bien au delà d’Agen. Quand je voyage, je me rends compte que le sporting est connu dans le 56 | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | Les dossiers Territoires

Michel Serres discute les effets de la professionnalisation. Quel est votre point de vue?

© SUALG

Vous êtes Président depuis huit ans, quels ont été les évènements marquants pour vous?

La professionnalisation a un peu écarté cette notion de convivialité, de plaisir et de partage. Il y a moins d’identification entre les joueurs et leurs clubs. Michel Serres est un grand philosophe mais comme beaucoup de personnes nostalgiques du passé, il vit mal que les rugbymen qui portent le maillot aujourd’hui ne soient pas d’Agen. Pour ma part, il n’y a pas dichotomie. J’ai l’idée que la professionnalisation peut être vécue en y apportant des notions fortes d’identification interne au club, par la spécificité des comportements et des attitudes. Il est possible de retrouver un amour du maillot en restant professionnel à condition d’y mettre un certain nombre d’ingrédients. Je pense qu’ACADEMIA va apporter des réponses. Nous voulons recréer ce que la professionnalisation a tué. Objectif, 30 % de joueurs formés par le club et portant le maillot bleu et blanc d’ici 2018 n Propos recueillis par Florian Mora

Alain Tingaud Président du Sporting Union Agen Lot-et-Garonne (SUALG)


Interview with: Alain Tingaud, President of the Sporting Union Agen Lot-et-Garonne (SUALG)

With eight France Champion titles, the Sporting Union Agen Lot-et-Garonne (SUALG) enjoys one of most beautiful prize lists in the history of French rugby. Its epic has transcended generations of residents in Agen and continues to arouse passion for the oval, well beyond the borders of Lot-et Garonne.

© SUALG / Eric Vincent

“SUA, the big team of a region that loves rugby”

You have been President for eight years, which were the outstanding events for you? Before being a President, I idolised players like Daniel Dubroca, Philippe Sella and Abdelatif Benazzi. For me they were untouchable icons and became, for some of them, friends who marked my training in the world of Rugby. Each match is a great moment, of supreme happiness or torture, depending on the score. If I had to choose just one memory, I would choose the rise of the club to the top 14 in 2010. Impossible to forget the victory of the championship of France of Pro D2 and the pleasure of being in Armandie that day: an exceptional force was behind us, one single moment.

“The SUA is more than a rugby club, it is an institution which resonates well beyond Agen and Lot-et-Garonne.”

the residents of Agen? The SUA is more than a rugby club, it is an institution which resonates well beyond Agen and Lot-et-Garonne. When I travel, I realise that the Sporting is known throughout the world. Of course to those who love this sport, but also to people who have simply heard of its famous players and managers. I am very happy to see that in the collective memory Sporting Union Agen is a reference. SUA is the club of all and for all, it is the big team of a region which loves rugby.

Tell us about the Armandie stadium? How will you prepare future generations? Over the eight years that I have been president, the Armandie stadium has changed a lot. With the assistance of the municipality and the Community of Agglomeration, we undertook great works of modernisation. The Ferrasse stand - the oldest, which carries the history of the club - should grow in four years to bring the seating capacity to 16,000 (13,000 today). Near the stadium, the Armandie Space accommodates the Sporting and Medical Centre, an ultra modern structure that cost the club 600,000 Euros. They are recent buildings with equipment at the cutting edge of technology where the medical staff and trainers work. What does the rugby club represent for

For about fifteen years, training has been a point of honour. It accounts for 10% of the total budget of the club. The young teams appear among the best of French rugby. For example, the Espoir team is this year in the Elite group. With Pau, it is the only ProD2 club to be in the Elite14 group with 12 other Top14 clubs. The 19 year-olds team was champion of France last year. It is a very good generation of whom four members train in Marcoussis, more than the average of the large French clubs. A large project was born this year: ACADEMIA. An academy of independent training whose objective is to support those with very high potential. The goal is to give them a very good rugby and edu-

cational training to make them men who are well-balanced intellectually and physically. ACADEMIA is an extremely ambitious project in which we invest a lot, it is a rather unique project in France. Michel Serres debates the effects of professionalization. What is your point of view? Professionalization has slightly estranged the notions of friendliness, pleasure and sharing. There is less identification between the players and their clubs. Michel Serres is a great philosopher but he is also very nostalgic. Like many people who are nostalgic for the past, he does not like that the rugby players who wear the shirt today are not from Agen. For my part there is no dichotomy there. I think that professionalization can be lived by bringing strong concepts of internal identification with the club, through the specificity of behaviours and the attitudes. It is possible to find love of the shirt while remaining professional, as long as a certain number of ingredients are there. I think that ACADEMIA will bring answers. We want to recreate what professionalization has killed. The objective: 30% of players trained by the club and wearing the blue and white shirt by 2018 n

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Avril 2015 | Agglomération d’Agen

ENTRETIEN | Politique de la ville et cohésion sociale vont de pair. Ces deux engagements permettent à l’agglomération agenaise de faire face aux incivilités et de créer du lien entre ses habitants.

Faire de l’agglomération d’Agen un territoire de solidarité Pouvez-vous nous présenter le champ de la politique de la ville ? La politique de la ville est une politique contractuelle mise en œuvre par l’Etat et les Collectivités Territoriales (financée par chacun à hauteur de 200 000 euros). Elle a pour but de compenser, de prévenir et de lutter contre les dysfonctionnements urbains, notamment les troubles qui résultent de la dégradation et la stigmatisation de certains territoires. Au printemps dernier, en juin plus exactement, l’Etat a défini les nouveaux territoires destinés à bénéficier des actions mises en œuvre au titre de la politique de la ville. Il s’est appuyé sur des données statistiques qui lui ont permis d’actualiser de manière fondée la liste des quartiers prioritaires. Les aires concernées sont sensiblement différentes de celles qui avaient été retenues au titre du précédent “Contrat urbain de cohésion sociale” : les dispositifs de la politique de la ville agissaient sur 5 communes de l’agglomération agenaise : Agen, Le Passage d’Agen, Foulayronnes, Boé et Bon-Encontre. À compter de 2015, les quartiers retenus sont exclusivement situés sur le territoire de la ville d’Agen.

mune rurale est confrontée à des problématiques sensiblement différentes de celles d’une commune à dominante urbaine. Quels moyens sont employés pour créer de la cohésion?

n Education : favoriser les actions à visée citoyenne en direction des adolescents et des jeunes adultes. Un autre champ d’intervention est constitué par les actions dites “de soutien à la parentalité”, l’accompagnement dans le rôle éducatif ou l’aide à la scolarité.

En 2014, la politique de cohésion sociale est financée par l’agglomération d’Agen à hauteur de 245 000 euros en fonctionnement et 100 000 euros en investissement. Elle intervient fortement dans le soutien à l’action des communes et des associations. La mission se décline en trois volets :

n Renforcement du lien social : favoriser le “mieux vivre ensemble”, renforcer les liens intergénérationnels, lutter contre les discriminations ou favoriser la mixité et la qualité des relations garçons/filles.

n Lutte contre les freins à l’emploi : ne pas être titulaire du permis de conduire ou connaître de graves difficultés de lecture et d’écriture empêche certaines personnes de trouver du travail. Les actions mises en œuvre pour répondre à ces problématiques s’inscrivent dans les domaines de la préformation, des aides à la mobilité ou la mise en œuvre de modes de garde adaptés.

À quels changements aboutissent ces deux politiques ?

La Politique de la cohésion sociale estelle appliquée selon le même découpage ? Contrairement à la politique de la ville, la politique de cohésion sociale conduite par l’Agglomération d’Agen concerne les 29 communes. Son champ d’action est plus large et ne fait pas l’objet d’un partenariat avec l’Etat. Les territoires agglomérés ne font pas face aux mêmes problématiques sociales. Cette politique a pour but d’adopter une approche personnalisée en fonction des difficultés spécifiques : une com58 | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | Les dossiers Territoires

L’agglomération d’Agen s’est attachée à créer une équipe de médiateurs intervenant dans les réseaux de transports afin de faire face aux problèmes d’insécurité qui grandissaient. Ces véritables “gardiens de la paix sociale” interviennent dans les lignes de bus les plus sensibles et auprès des jeunes, dans les quartiers. Ils font un travail remarquable et tout à fait avant-gardiste. Le changement le plus visible concerne l’habitat. Depuis la mise en place des CUCS, le parc immobilier de certains quartiers a profondément changé. Il suffit de comparer les photos de certains quartiers d’habitat social d’Agen - avant et après les opérations de rénovation de logements – pour apprécier la différence n Propos recueillis par Florian Mora

Francis Garcìa Vice-président en charge de la politique de la ville et de la cohésion sociale


Interview with: Francis Garcia, Vice-president in charge of the policy of the city and social cohesion

Town policy and social cohesion go hand in hand. These two commitments make it possible for the agglomeration of Agen to face incivilities and create a bond between its inhabitants.

Can you give us an overview of city policy? City policy is a contractual policy implemented by the State and the Local Authorities (financed to the tune of 200,000 Euros by each). Its purpose is to compensate, prevent and fight against urban dysfunctions, in particular the disorders, which result from the degradation and stigmatisation of certain territories. Last spring, in June to be precise, the State defined the new territories intended to benefit from actions implemented via city policy. It was based on statistical data, which enabled it update the list of priority districts in a founded way. The areas in question are appreciably different from those which had been retained under the preceding “urban contract of social cohesion”: the tools of the city policy used to act on 5 communes of the Agen agglomeration: Agen, Le Passage d’Agen, Foulayronnes, Boé and Bon-Encontre. As of 2015, the selected districts are exclusively located on the territory of the town of Agen. Is the social cohesion policy applied according to the same selection? Contrary to city policy, social cohesion policy led by the Agglomeration of Agen relates to the 29 communes. Its sphere of activity is broader and is not the subject of a partnership with the State. The agglomerated territories do not

face the same social problems. The purpose of this policy is to adopt a personalised approach depending on the specific difficulties: a rural district is confronted with problems that are appreciably different from those of a predominantly urban commune.

© Agglomération d’Agen

Making the agglomeration of Agen a territory of solidarity

What means are employed to create cohesion? In 2014, the social cohesion policy was financed by the agglomeration of Agen to the tune of 245,000 Euros in operations and 100,000 Euros in investment. It strongly intervenes in support of the activities of the communes and associations. The mission is three-fold: n The fight against barriers to employment: not having a driving licence or having serious literacy problems prevents certain people from finding work. The actions implemented to answer these problems fall under the fields of pre-training, assistance to mobility and the implementation of adapted modes of childcare. n Education: supporting the citizen actions aimed at teenagers and young adults. Another field of intervention is made up of activities known as “support for parenthood”, support in the educational role and assistance with schooling. n Reinforcement of the social bond: promoting “living better together”, to reinforce intergenerational bonds, fight against discriminations and support co-education and the quality of boy/girl relations.

What changes do these two policies engender? The agglomeration of Agen attempted to create a team of mediators intervening in the transport systems in order to face growing problems of insecurity. These true

The agglomeration of Agen attempted to create a team of mediators intervening in the transport systems in order to face growing problems of insecurity.

“social policemen” intervene in the most sensitive bus lines and with young people, in the districts. They carry out remarkable work and are completely avant-garde. The most visible change relates to housing. Since the installation of the CUCS, the real estate park of certain districts has radically changed. It is enough to compare the photographs of certain districts of social housing of Agen - before and after the operations of restoration of residences - to appreciate the difference n

Les dossiers Territoires | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | 59


ME ÉS y S I AN ARIT lidarit B R U OLID nd so ET Sanism a Urb

Avril 2015 | Agglomération d’Agen

ENTRETIEN | Après avoir connu un élargissement rapide l’ayant fait passer de 7 à 29 communes en six ans, l’Agglomération d’Agen a dû revoir ses considérations en matière d’aménagement et d’urbanisme. Tout l’enjeu réside désormais dans la conciliation des intérêts de chacun au sein de ce nouvel ensemble.

De nouveaux enjeux d’aménagement du territoire

Les considérations en matière d’aménagement ont logiquement évoluées à mesure que l’intercommunalité s’est agrandie. L’urbanisme est devenu une compétence communautaire dès 2009, au moment de la révision des statuts de l’agglomération, à la fois dans son volet planification urbaine et au niveau de la gestion du droit des sols, suscitant d’importants débats au sein des communes. Au moment où il a été adopté en 2013, le Plan Local d’Urbanisme Intercommunal (PLUI) ne concernait alors que douze communes. Ainsi, plusieurs révisions sont encore nécessaires pour mettre en cohérence les Plan Locaux d’Urbanisme (PLU) avec celui que nous avons établi. Son extension aux 29 communes doit aboutir prochainement. Quelles sont les principales orientations fixées par le Schéma de Cohérence Territoriale local ?

Quelle place la notion de développement durable trouve-t-elle au sein des projets d’aménagement engagés pas l’intercommunalité ?

La gestion du droit des sols figure également parmi les compétences de l’agglomération… Le choix de transférer cette compétence vers l’agglomération a suscité d’importants débats tant les communes ont pu y être réticentes au départ. Un compromis a donc été trouvé pour ne pas les déposséder totalement de leurs prérogatives. Si les diagnostiques et les grandes orientations se font effectivement au niveau de l’intercommunalité, les villes conservent une influence au niveau du zonage. De la même manière, bien que le service de gestion du droit des sols se trouve au niveau intercommunal, chaque maire reste compétent pour signer ou non un permis de construire.

Sur le plan de l’urbanisme, les notions de continuité et de corridor écologiques se sont imposées comme des données incontournables au sein des nouveaux schémas d’aménagement. Il s’agit de contraintes nouvelles qui modifient de manière importante notre manière de penser la ville. La dimension sociale n’est pas non plus en reste, étant désormais intégrée dans le PLUI. Ainsi, la construction de logements sociaux est incluse dans les documents d’urbanisme, dans le cadre d’une Orientation d’Aménagement et de Programmation. Le Plan de Déplacement Urbain a lui aussi été intégré au PLUI tandis que la dimension économique, qui renvoie notamment aux zones d’activités économiques et à leur positionnement géographique, y trouve également une attache.

Le Schéma de Cohérence Territoriale (SCoT) qui vaut pour l’Agglomération d’Agen est porté par le Pays de l’Agenais, entité réunissant 44 communes. Parmi les priorités qu’il fixe figure la notion d’économie de l’espace, avec pour objectif de réduire la consommation de terres de 30 % par rapport aux dix années précédentes. Les mentalités doivent ainsi rapidement évoluer à propos des modes et des contraintes de l’aménagement du territoire. Les schémas de constructions assez libres de propriétés sur de larges parcelles sont donc progressivement remis en cause. 62 | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | Les dossiers Territoires

Quelles seront les prochaines étapes de l’aménagement du territoire dans l’agglomération ?

© Mairie de Boé

Pouvez-vous présenter le cadre et les acteurs de l’aménagement du territoire au sein de l’Agglomération d’Agen ?

Il est crucial de faire beaucoup de pédagogie auprès des élus communaux et de la population, pour les sensibiliser aux nouveaux enjeux liés au développement durable et à la notion d’économie de l’espace. Il est en outre fondamental de parvenir à disposer, d’ici 2016, d’un PLUI qui englobe les 29 communes. Ce document devra constituer la base pour affronter les grands défis qui attendent l’Agglomération d’Agen dans les prochaines années n Propos recueillis par Sacha Grynbaum

Christian Dezalos 4ème vice-président de la Communauté d’agglomération d’Agen, en charge de l’Aménagement de l’espace et de l’Administration du droit des sols


Avril 2015 | Agglomération d’Agen

Interview with: Christian Dezalos, 4th vice-president of the Community of agglomeration of Agen, in charge of land-use planning and the administration of land rights

© Agglomération d’Agen

New stakes for regional planning housing is included in town planning documents, within the framework of an Installation and Programming Orientation. The Urban Travel Plan has also been included in the PLUI while the economic dimension, which refers in particular to the zones of economic activity and their geographical positioning, also finds a place there.

“Modify our way of thinking the city.”

In Agen, planning considerations evolved logically as the intercommunality increased.

Having seen rapid expansion from 7 to 29 communes in six years, the Agglomeration of Agen has had to re-examine its considerations in terms of equipment and town planning. The stakes now lie in the reconciliation of the interests of each party within this new ensemble.

Can you introduce the framework and players in regional planning within the Agglomeration of Agen? Planning considerations evolved logically as the intercommunality increased. Town planning became a Community remit from 2009, at the point of revision of the statute of regulations of the agglomeration, both in its urban planning schedule and on the level of the management of land rights, causing big debates within the communes. At the time when it was adopted in 2013, the Local Plan of Inter-communal Town planning (PLUI) involved only twelve communes. Thus, several revisions are still necessary to make the Local Town Planning Plans (PLU) coherent with the one we established. Its extension to the 29 communes is due soon.

What are the main directions set by the Local Territorial Coherence plan? The Local Territorial Coherence Plan (SCoT), which applies to the Agglomeration of Agen is led by the Pays de l’Agenais, an entity composed of 44 communes. Among its priorities is the concept of economy of space, with the objective of reducing land consumption by 30% compared to the ten previous years. Mentalities must therefore evolve quickly regarding layout modes and constraints in the territory. The quite free property construction plans in large plots are therefore gradually called into question. What place does the concept of sustainable development find within planning projects undertaken by the intercommunality? In the field of town planning, the concepts of continuity and ecological corridor are considered as essential data within the new plans of installation. There are new constraints, which significantly modify our way of thinking the city. The social dimension is not neglected, integrated from now on in the PLUI. Thus, the building of social

64 | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | Les dossiers Territoires

Management of the land rights also features among the remits of the agglomeration… The choice to transfer this remit to the Agglomeration caused big debates so reticent were the communes at the beginning. A compromise was found so as not to completely dispossess them of their prerogatives. Whilst the diagnostics and main trends are made at the intercommunal level, the cities maintain influence at the zoning level. In the same way, although the land right management service is at the intercommunal level, each mayor remains qualified to sign or not a building permit. What will be the next stages of regional planning in the agglomeration? It is crucial to carry out a lot of education of the elected officials and population of the communes, to sensitise them to the new stakes related to sustainable development and the concept of economy of space. It is moreover fundamental to manage to set out, between now and 2016, a PLUI which includes the 29 communes. This document will constitute the basis on which to face the big challenges awaiting the Agglomeration of Agen in the coming years n


Avril 2015 | Agglomération d’Agen

ENTRETIEN | Le Syndicat Départemental des Entreprises de Travaux Publics du Lot-etGaronne, présidé par Christian Fédou, se fait le médiateur entre une vingtaine d’entreprises membre et les collectivités locales. Il joue aussi le rôle d’intermédiaire auprès de la Féderation Régionale des Travaux Publics d’Aquitaine.

La voix des Travaux Publics dans l’Agenais

Pouvez-vous nous présenter le Syndicat Départemental des Entreprises de Travaux Publics de Lot-et-Garonne ainsi que les principales missions dont il a la charge ? Le syndicat regroupe les entreprises du secteur des travaux publics au niveau du département du Lot-et-Garonne. Les Travaux Publics regroupent trois grands domaines d’activité que sont les travaux routiers et les terrassements, les réseaux électriques et enfin l’assainissement et l’adduction d’eau potable. Son rôle est d’assurer le lien et de transmettre les informations en provenance de la Fédération Régionale des Travaux Publics d’Aquitaine à laquelle il est affilié et qui dépend elle-même de la Fédération Nationale des Travaux Publics. Une veille règlementaire sur des sujets juridiques et administratifs est ainsi réalisée afin d’en retransmettre les informations essentielles aux adhérents, tout au long de l’année. De même un suivi des prévisions d’activité des donneurs d’ordre publics est régulièrement effectué au niveau régional et départemental. Les Travaux Publics en Lot-et-Garonne représentent plus de 1100 emplois et une activité d’environ 200 millions d’euros. Les adhérents du syndicat représentent plus de 55% de l’activité totale. Acteurs majeurs de l’aménagement du territoire agenais, quels liens entretenezvous avec les pouvoirs publics au sein de l’Agglomération d’Agen ? Le syndicat joue un rôle de médiateur pour rapporter les attentes et les inquiétudes des professionnels des travaux publics auprès des collectivités locales, en leur précisant les ressentis et les revendications de nos adhérents sur divers sujets. Mais, il intervient également en renseignant les socié-

tés membres à propos des projets et des initiatives importantes engagés par les services de l’Agglomération d’Agen. Quels principaux services mettez-vous à la disposition de vos adhérents ? Toutes les structures, qu’elles soient filiales de grands groupes, PME ou TPE, peuvent nous solliciter pour obtenir un éclairage sur des sujets qui les préoccupent. Ces derniers peuvent être aussi bien d’ordre technique qu’administratif, ou en rapport à des questions liées aux ressources humaines. Par ailleurs, le syndicat informe ses adhérents des initiatives que la Fédération régionale entreprend en matière de formation professionnelle. Celles-ci peuvent toucher à de nombreux domaines, à l’image de la sécurité qui occupe une place de plus en plus importante dans nos métiers. Elles peuvent aussi avoir une vocation qualifiante ou être destinées à la validation des acquis de l’expérience, par le biais de la reconnaissance professionnelle. Quels seront les principaux objectifs poursuivis par le syndicat dans les mois à venir ? Notre grande inquiétude actuelle est la nouvelle chute de l’activité essentiellement liée à la baisse des investissements des collectivités locales qui conduit les entreprises vers de nouvelles incertitudes et un manque de visibilité particulièrement préoccupant. Parmi nos principales aspirations, la nécessité de créer une nouvelle voie de liaison entre les deux rives de la Garonne apparaît comme une priorité que nos entreprises appellent de leurs vœux. La construction du pont de Camélat est d’autant plus légitime

68 | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | Les dossiers Territoires

qu’une nouvelle zone d’activité économique s’apprête à voir le jour dans le sud du territoire communautaire, sur la commune de Sainte-Colombe-en-Bruilhois. L’accès pour les entreprises situées au niveau de l’agglomération villeneuvoise constitue un réel enjeu de développement économique pour le département, notamment pour renforcer leurs liens avec la nouvelle zone d’activité et le futur échangeur autoroutier. Un autre grand projet d’aménagement du territoire départemental concerne le doublement de la Route Nationale 21 entre Agen et Villeneuve sur Lot. Les deux projets apparaissant indispensables à nos yeux, ces opérations buttent sur le problème fondamental de leur financement. Enfin, le dernier grand projet structurant dont attendent beaucoup l’ensemble des acteurs économiques du territoire agenais repose bien sûr sur la création de la nouvelle Ligne à Grande Vitesse. Nul doute qu’elle engendrera des retombées économiques conséquentes dès lors qu’elle sera en activité n Propos recueillis par Sacha Grynbaum

SYNDICAT DEPARTEMENTAL DES ENTREPRENEURS DE TRAVAUX PUBLICS DU LOT ET GARONNE Château d’Allot - 47550 BOÉ Tél. 05 53 68 33 42 / Fax 05 53 68 33 05


Avril 2015 | Agglomération d’Agen

ENTRETIEN | Depuis 2006, près de 2 500 logements ont vu le jour dans l’agglomération d’Agen. Si le nombre de constructions neuves est aujourd’hui revu à la baisse, les élus locaux ont toutefois une vocation commune : celle d’intégrer des logements sociaux au paysage urbain.

“Se battre pour les zones de mixité sociale”

Après avoir mené une politique de logement intensive, nous avons fait le choix de diminuer le nombre de constructions neuves dans notre agglomération pour rétablir l’équilibre. Par ailleurs, obtenir davantage de compétences de la part de l’État, notamment la délégation de l’aide à la pierre permettrait de suivre un projet du début à la fin, ce qui n’est pas toujours le cas aujourd’hui. Être un simple chéquier pour les différentes institutions spécialisées dans la construction n’est pas notre but : nous voulons être partie prenante et aider à la planification intégrale des opérations. Quand certaines communes ont bâtit beaucoup plus de logements que d’autres, il faut s’efforcer d’adopter une analyse globale du logement dans l’agglomération d’Agen en harmonisant les constructions, de manière rationnelle et intelligente.

et aux architectures des immeubles, nous permettons une véritable intégration de ces habitations dans le paysage urbain ; il s’agit là de l’un de nos objectifs.

Il m’importe de porter des projets qui participeront à la cohésion sociale, en intégrant notamment les logements sociaux aux quartiers pavillonnaires. Si Foulayronnes se veut essentiellement résidentielle, l’accueil de logements sociaux favorise d’autant plus une mixité sociale totale.

Comment se positionne la commune de Foulayronnes, dont vous êtes maire, sur le plan des demandes de logements sociaux ?

“La demande de logements sociaux est très forte à Foulayronnes.”

La demande de logements sociaux dans la commune de Foulayronnes est très forte. Nous y en avons construit intensivement, parfois même de manière anarchique et inégale. Certaines habitations sont aujourd’hui fortement dégradées ; mon combat consiste donc à assurer de bonnes conditions de vie aux administrés. Il s’agit de rénover et “normer” ces logements, en les intégrant pleinement au paysage urbain. Mon intention est donc de ralentir la construction sociale à Foulayronnes, et de privilégier ainsi la qualité à la quantité.

Comment intégrez-vous le logement social au territoire ? Qu’en est-il de la mixité sociale ? Il faut se battre autant que possible pour la mixité sociale, car il est essentiel de ne plus “ghettoïser” les logements sociaux, au vu des effets néfastes entrainés par ce phénomène d’un point de vue social et économique. L’ensemble des maires souhaite que les logements sociaux s’intègrent aux constructions traditionnelles. En concentrant tout le monde au même endroit, nous participons parfois à leur marginalisation. En revanche, en réfléchissant aux zones d’implantations 70 | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | Les dossiers Territoires

Quelles sont vos priorités en matière d’habitat pour 2015 ?

© Mairie de Foulayronnes

Quelle est la situation actuelle en termes d’accès au logement, dans l’agglomération d'Agen ?

Je souhaiterais porter un projet de “logement social maison de retraite”, pour permettre aux personnes âgées d’intégrer ces établissements en conservant un certain standing, même si elles n’en ont pas forcément les moyens financiers. En ce qui concerne l’habitat, de nombreux procédés permettent aujourd’hui aux propriétaires comme aux bailleurs d’accomplir des rénovations. Cependant, bien souvent les administrés ne sont pas informés de ces droits : c’est donc notre communication qu’il faut améliorer en la matière n Propos recueillis par Marie Vergne

Bruno Dubos Maire de Foulayronnes, 6ème Vice-Président de l'Agglomération d'Agen chargé de l'habitat et du logement social


Interview with: Bruno Dubos, Mayor of Foulayronnes, 6th Vice-president of the Agglomeration of Agen in charge of housing and social housing

Since 2006, nearly 2,500 residences have been built in the agglomeration of Agen. Whilst the number of new buildings is falling today, local councillors have however a common vocation: integrating social housing into the urban landscape.

© Mairie de Foulayronnes

“Fighting for social diversity zones”

What is the current situation in terms of access to housing, in the agglomeration of Agen? After pursuing an intensive housing policy, we made the choice to decrease the number of new buildings in our agglomeration to restore balance. In addition, receiving more responsibilities from the State, in particular the delegation of building assistance, would make it possible to follow a project from the beginning to the end, which is not always the case today. To be a simple cheque book for the various specialised agencies in the construction industry is not our goal: we want to be engaged and contribute to the integral planning of operations. When certain communes have built many more residences than others, it is necessary to try to adopt a total analysis of housing in the agglomeration of Agen by streamlining construction, in a rational and intelligent way How do you integrate the social housing into the territory? What happens to social diversity? It is necessary to fight as much as possible for social diversity, because it is essential to no longer “ghettoise” social housing, given the harmful effects of this phenomenon from a social and economic point of view. All the mayors wish social housing to be integrated into traditional constructions. By concentrating everyone in one place, we take part sometimes in their marginalisation. On

“Social diversity is essential to no longer “ghettoise” social housing.”

the other hand, by thinking about the sites and architecture of the buildings, we allow a true integration of these dwellings into the urban landscape; it is the one of our objectives.

particular by integrating social housing into the suburban districts. Since Foulayronnes is primarily residential, the inclusion of social housing supports total social integration all the more.

How does the commune of Foulayronnes, of which you are a mayor, position itself on the matter of demand for social housing?

What are your priorities as regards housing for 2015?

Demand for social housing in the commune of Foulayronnes is very strong. We built there intensively, sometimes even in an anarchic and unequal way. Certain dwellings today are strongly degraded; my battle therefore consists in ensuring good managed living conditions. It is necessary to renovate and “normalise” these residences, by fully integrating them into the urban landscape. My intention is to slow down social construction in Foulayronnes, and to privilege quality over quantity. It is important to me to lead projects which will contribute to social cohesion, in

I would wish to lead a project of “old people's home social housing”, to allow elderly people to integrate these establishments preserving a certain standing, even if they do not necessarily have financial means.

“Renovate and “normalise” social residences.” With regard to housing, many processes today allow owners as much as financial backers to carry out renovations. However, very often residents are not informed of these rights: it is therefore our communication, which we must improve on the matter n

Les dossiers Territoires | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | 71



ENTRETIEN|Riche vallée de la Garonne bordée par des côteaux : l’Agglomération d’Agen représente tout un beau patrimoine naturel à protéger. C’est également une collectivité qui préserve la qualité de vie : un laboratoire du développement durable !

L’Agenais, la terre et les hommes

L’Agenais, c'est un espace naturel d’exception, une mosaïque d’espaces naturels riches mais fragiles. Il faut les protéger.

“L’Agenais, c’est un espace naturel d’exception.” En quoi consiste la politique de développement durable menée par l’Agglomération d’Agen ? “Agglo 21”, première phase de l’agenda 21, a diagnostiqué les besoins de l’Agglomération d'Agen en matière de développement durables et les actions correspondantes : n lutte contre le changement climatique : élaboration du Plan Climat-Energie Territorial (PECT). Il suit la démarche européenne Cit’ergie devant aboutir à une labellisation. Son objectif ? Diviser par 4 des Gaz à Effet de Serre (GES) d’ici 2050 ! Le PCET est harmonisé avec le Plan Local d’Urbanisme intercommunal – PLUi qui préconise la limitation des déperditions d’énergie dans le bâti. Une étude thermographique de l’habitat a été menée avec l’aide de l’association climatologique de la Moyenne Garonne (ACMG) ; n économies d’énergie : pour limiter GES et gaz carbonique, elles s’appliquent aux bâtiments et à l’éclairage public ;

n énergie renouvelables : un réseau de chaleur doit valoriser le bois biomasse, étendu peut-être à l’énergie produite par une usine d’incinération. Il doit fournir en chauffage plusieurs usines et grosses entreprises ainsi qu’une clinique et, à terme, l’habitat résidentiel ;

Le développement durable, ce n’est pas seulement l’environnement. C’est aussi : n l’économie : le nouveau Parc d’Activité de Foulayronnes inclut traitement paysager et bâtiments HQE. Quant aux ZAC plus anciennes, leur remise à nouveau prend en compte les contraintes environnementales ;

n mobilité durable : l’Agglo a déjà acquis des véhicules électriques et des navettes rapides gratuites relient au centre ville des parkings relais P+R. Le Plan Vélo doit à terme achever le maillage en pistes cyclables. Et un Plan de Déplacement Entreprises (PDE) pour les professionnels doit voir le jour ;

n le social : de concert avec sa politique de l’emploi et son PLIE, l’Agglomération d’Agen agit pour l’épanouissement de l’être humain et ne laisser personne au bord du chemin ! Une clause d’insertion implique les habitants dans la réalisation du futur Technopôle Agen Garonne.

n cadre de vie : le Parc Naturel Agen Garonne et ses 60 ha offrent le poumon vert tant rêvé des citadins : lacs de Passeligne et Pélissier, terrains de sport et de loisirs, tables de pique nique, cheminements cycliste ou piéton.

Votre dernière attribution est celle des déchets ménagers : une compétence technique désormais assimilée aux questions de l’environnement.

© Agglomération d’Agen

Une agglomération de ville moyenne comme Agen apparaît épargnée par la pollution et la congestion urbaine des grandes villes. Pourquoi ici une politique environnementale ?

L’Agglomération d’Agen obéit en ce domaine aux mêmes leitmotivs que partout ailleurs : baisse du volume des déchets à récolter, conteneurisation du ramassage. Le tri sélectif fait l’objet d’une campagne pédagogique auprès des enfants des écoles en partenariat avec un syndicat départemental. L’agglomération vise enfin à optimiser le coût du ramassage n Propos recueillis par Olivier Sourd

Michel Lauzzana 3ème vice-président de l’agglomération d’Agen délégué à l’environnement, à la collecte et au traitement des déchets, au cadre de vie et au développement durable

Les dossiers Territoires | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | 77


Avril 2015 | Agglomération d’Agen

Interview with: Michel Lauzzana, 3rd vice-president of the agglomeration of Agen, delegate to the environment, the collection and processing of waste, the quality of life and sustainable development

The rich valley of the Garonne bordered by the slopes: the Agglomeration of Agen represents a beautiful natural heritage to protect. It is also a community that preserves quality of life: a laboratory of sustainable development!

© Agglomération d’Agen

Agen, earth and men

An average-sized urban agglomeration like Agen appears safe from the pollution and urban congestion of the large cities. Why have an environmental policy here? Agen is an exceptional natural space, a mosaic of rich but fragile natural spaces. They should be protected.

What does the sustainable development policy carried out by the Agglomeration of Agen involve? Agen is an exceptional natural space, a mosaic of rich but fragile natural spaces.

“Agglo 21”, first phase of agenda 21, diagnosed the sustainability needs for the Agglomeration of Agen as regards development and the corresponding action:

neration factory. It must provide heating for several factories and large companies as well as a private clinic and, in the long term, the residential habitat;

n fight against climate change: development of the Territorial Climate-Energy Plan (PECT). It follows the European Cit'ergie protocol which should lead to a certification. Its objective? To divide Greenhouse Gases (GES) by 4 by 2050! The PCET is in line with the Local Plan of inter-commune Town planning - PLUi which recommends the limitation of energy losses in buildings. A thermographic study of the habitat was undertaken with the assistance of the climatological association of Moyenne Garonne (ACMG);

n sustainable mobility: the Agglo has already acquired electric vehicles and free fast shuttles connect the city centre to park-and-ride car parks. The Bicycle Plan will complete the cycle track network in the long run. And a Business Transit Plan (PDE) for professionals is planned;

n energy savings: to limit greenhouse gases et carbon dioxide, it applies to buildings and public lighting; n renewable energy: a heat network is aiming to develop wood biomass, extended perhaps to the energy produced by an inci-

n quality of life: the Agen Garonne Natural Reserve and its 60 hectares offer citydwellers that dreamed-for fresh air: Lakes Passeligne and Pélissier, sports and leisure grounds, picnic tables, cycle and pedestrian tracks.

Sustainable development is not just about the environment. It is also: n the economy: the new business park at Foulayronnes includes landscape treatment and HEQ buildings. As for the older

78 | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | Les dossiers Territoires

commercial areas (ZAC), their refurbishment once more takes into account the environmental constraints; n the social aspect: alongside its PLIE and its Employment Policy, the Agglomeration of Agen is acting in the best interests of people and so as not to leave anybody by the side of the road! An insertion clause implicates the inhabitants in the realisation of the future Agen Garonne Technopolis.

Your final responsibility is domestic waste: a technical skill now implicated in questions of the environment. In this domain, the Agglomeration of Agen is responding the same themes as everywhere else: lower volume of waste to be collected, containerisation of the collection. Selective sorting is the subject of a campaign to educate children in the partner schools with a departmental trade union. The agglomeration is aiming to optimise the cost of collecting n


LES DOSSIERS DU COURRIER DU PARLEMENT Chaque mois, nous proposons à nos lecteurs de découvrir une des collectivités par le biais d’articles de fonds, de reportages et d’interviews.

r Le Grand Roanne

r Val Maubuée

r Le Pays de Flers

r Saumur Agglo

r Le Rhône

r Le Pays rochefortais

r Le Grand Dole

r La Cape

r Le Mans

r Le Pas-de-Calais

r Nevers

r L’Auvergne

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PARLEMENT Le Doubs

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40 ans d'urbanisme raisonné et raisonnable

Economie : Une région attractive

Être Sénartais en 2014

Une stratégie du tourisme durable

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PARLEMENT

PARLEMENT L’Europe en Région Centre

Une offre de transports en avance sur son temps

Trente ans de décentralisation

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Hors-série

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Sénart mise sur sa jeunesse

Une grande vitalité économique Les chances et les défis d’un espace frontalier Le Centre Scientifique et Technique Jean Feger :

Les dossiers Territoires

r Le Doubs

La ville nouvelle de Sénart a 40 ans Les dossiers Territoires

r San de Sénart

Qualité de vie et innovation

HORS-SÉRIE - NOVEMBRE 2014 - 9,50€

Un engagement collectif et solidaire au service du territoire et de ses habitants

HORS-SÉRIE - FÉVRIER 2014 - 9,50€

r La Réunion

DOUBS 2017 :

HORS-SÉRIE - FÉVRIER 2014 - 9,50€

r Mulhouse-Alsace

HORS-SÉRIE - JUILLET 2013 - 9,50€

1er centre de recherche pour l’exploration et la production de gaz et de pétrole en Europe

La Région Centre Les dossiers Territoires

r La Région Centre

Les Pyrénées-Atlantiques, un développement harmonieux, équilibré et durable du territoire Les dossiers Territoires

r Pyrénées-Atlantiques

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