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PARLEMENT EUROPÉEN Les Contrats Ambitions Côte-d'Or
Un département fier de ses entreprises Le tourisme, pilier économique du département
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LE MAGAZINE DES GRANDS ENJEUX
Côte-d’Or 2021, un territoire de projets Côte-d’Or 2021, a territory of projects
Décembre 2014 | Côte-d’Or
ENTRETIEN | Quatrième plus grand département français, la Côte-d’Or se positionne comme un important carrefour européen bénéficiant d’un dynamisme et d’une richesse culturelle et économique indéniable. Or, pour ce territoire, les défis à relever sont nombreux.
Garantir un développement territorial équilibré
La Côte-d’Or est un très grand territoire, le quatrième plus grand département de France métropolitaine. C’est aussi une “ petite France” avec sa capitale-métropole densément peuplée et un vaste territoire rural... Cette situation pose de vrais défis, qui sont les mêmes que ceux que doit affronter notre pays. Celui de garantir un développement territorial équilibré en contribuant au dynamisme de la métropole et en assurant le maintien de la qualité de vie en milieu rural, grâce à des services accessibles à tous. Je suis pour ma part convaincu que l’aménagement du territoire sera, aux côtés de celui de l’emploi et du développement durable, l’un des plus grands défis du XXIe siècle. Ce constat vaut particulièrement pour notre pays. Nous oublions trop souvent que nous vivons dans le plus vaste État de l’Union Européenne et qu’un tiers des communes des 28 États européens est…français ! Ce réseau de communes est un héritage précieux, garant de notre maillage territorial. Je suis très attaché à ce que nous continuions d’accompagner l’investissement des communes et des territoires pour préserver notre patrimoine et soutenir l’emploi. Pour chaque euro de subvention du Conseil général dans un territoire, ce sont trois à quatre euros qui sont investis en tout. C’est aussi un message crucial aux habitants des espaces périphériques : “non, vous n’êtes pas oubliés”. Je regrette que les départements soient aujourd’hui les derniers à le porter, quand l’État, les Régions et les villes ne jurent plus que par la “métropolisation”. Au XXIe siècle, l’aménagement du territoire rime
avec le développement du numérique. C’est pourquoi le Conseil général a décidé d’investir massivement pour l’avenir à travers un Schéma directeur d’aménagement numérique du territoire (SDANT). Dans une première phase, nous injecterons 74 millions d’euros pour garantir le haut débit pour tous. Après les deuxième et troisième phases de développement, la Côte-d’Or sera intégralement équipée en fibre optique d’ici 2025.
sième site le plus visité du département et son succès rejaillit sur l’ensemble des territoires environnants. La sauvegarde du patrimoine est aussi un axe majeur de notre politique. La préservation de notre héritage architectural permet de faire venir des familles et des entreprises sur nos territoires. L’attractivité, c’est aussi la qualité de vie. Je suis très attaché à ce que chacun puisse habiter là où il le désire. Pour faciliter les déplacements, nous avons mis en place un tarif unique à 1,50 euros pour les bus du département (le “réseau Transco”. Je tiens aussi à ce qu’aucun des 47 collèges publics de Côte-d’Or ne ferme ses portes, même si 30 % d’entre eux accueillent moins de 300 élèves. Pouvoir aller à l’école près de chez soi est un élément essentiel du bien-être. Enfin, la Côte-d‘Or est une terre de tradition industrielle, tradition que nous soutenons via un certain nombre d’investissements.
Quels sont les facteurs d'attractivité de la Côte-d'Or que le Conseil général promeut ? La Côte-d’Or est un département touristique avec un vignoble exceptionnel. Nous voulons élargir cette attractivité à toute la Côte-d’Or. La construction du MuséoParc d’Alésia sur le site de la bataille qui opposa Vercingétorix à César, en Haute Côte-d’Or, a permis d’équilibrer notre offre touristique. Il est devenu dès la première année le troi-
© Ph. Gillet / Conseil Général de la Côte-d’Or
Quel regard portez-vous sur le département de la Côte-d’Or ? Quels défis devrat-il relever dans les années à venir ?
Quels sont justement les choix réalisés en matière d'investissements face à un contexte économique difficile ? Nous devons concilier un endettement soutenable et le maintien d’un niveau de financement important. Les collectivités locales pèsent 70 % de l’investissement public total. Nos choix budgétaires ont donc des conséquences décisives en matière de commande publique, d’emplois et de développement économique. En injectant près de 550 millions d’euros dans l’économie locale depuis 2008, le Conseil général a lll
François Sauvadet Président du Conseil général de la Côte-d’Or, député de la 4e circonscription de la Côte-d’Or
Les dossiers Territoires | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | 1
Décembre 2014 | Côte-d’Or
“L’attachement que portent les Français au Conseil général est son meilleur rempart.”
Le département est chef de file de l’action sociale : comment assumer cette mission en période de crise économique ?
système de protection sociale : financièrement, en accaparant des ressources qui ne leur reviennent pas ; moralement, car cette minorité jette l’opprobre sur l’ensemble des bénéficiaires de minimas sociaux, des populations pourtant fragiles qui ont besoin de mains tendues plutôt que de regards accusateurs.
C’est une responsabilité essentielle qui est particulièrement lourde. Depuis janvier, chaque mois viennent s’ajouter 100 allocataires du Revenu de Solidarité Active (RSA) supplémentaires dans le département ! Ces drames humains sont le symptôme d’une économie qui tourne au ralenti. Les conséquences budgétaires sont très lourdes. À cette augmentation du nombre d’allocataires liée à la crise, vient s’ajouter le poids des décisions gouvernementales. En prononçant l’augmentation de 10 % du RSA sur cinq ans, l’État est généreux…avec l’argent des autres ! Dès lors, outre nos efforts de gestion, nous menons une véritable lutte contre la fraude sociale. Depuis 2011, nous avons ainsi récupéré 7,2 millions d’euros indûment perçus. C’est un combat essentiel car les fraudeurs fragilisent doublement notre
Êtes-vous inquiet pour l'avenir du Conseil général en tant qu'institution ?
© Ph. Gillet / Conseil Général de la Côte-d’Or
généré plusieurs milliards d’euros de travaux. Grâce à la charte PME que nous avons mise en place en 2009, 87 % de ces investissements ont bénéficié à des entreprises du département. Notre première stratégie consiste à baisser nos charges de fonctionnement pour pouvoir investir plus ! Entre 2008 et 2012, le Conseil général de la Côte-d’Or a réduit ses frais généraux de 22 %. Ces dépenses sont inférieures de 25 % par rapport aux départements de la même taille. Dans un second temps, nous avons effectué une large concertation auprès des Côte-d’Oriens. En recevant plus de 10 000 ré-ponses, nous avons déterminé, avec les ci-toyens, nos priorités en fonction de leurs attentes. J’ai évoqué le numérique et l’aide aux communes. Nous devons également investir dans le champ nos compétences obligatoires. À l’heure où le financement des collèges a représenté 6,26 millions d’euros en 2013, nous venons de lancer des travaux au collège de Brochon pour un montant de 14,5 millions d’euros d’ici à 2015. Par ailleurs, le contexte budgétaire impose de faire des choix sur les grands projets en limitant les financements multiples qui déresponsabilisent les acteurs. L’exemple de l’aéroport de Dijon-Bourgogne est frappant. La Région, qui aurait dû devenir l’autorité délégataire depuis deux ans, a sans cesse repoussé l’échéance. Nous avons donc choisi d’honorer nos engagements, qui courraient jusqu’en 2014, mais de ne pas poursuivre notre financement. L’objectif étant que les acteurs ayant compétence pour ce type d’infrastructure (la Région et le Grand Dijon) prennent leurs responsabilités et déterminent si un aéroport est nécessaire à notre développement économique et touristique.
© Ph. Gillet / Conseil Général de la Côte-d’Or
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La réduction des frais du Conseil général a fait l’objet d’une grande concertation avec les Côte-d’Oriens pour déterminer les priorités des actions à venir.
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L’attachement que portent les Français au Conseil général est son meilleur rempart. Néanmoins, il est aujourd’hui gravement menacé par les coups de boutoir d’un gouvernement qui ne jure que par les régions et les métropoles. Le saucissonnage de l’acte III de la décentralisation, reléguant la réforme des Départements au dernier plan, atteste de cet ordre des priorités. Surtout, à travers la réforme des élections départementales, l’État réalise un charcutage électoral sans précédent qui va mettre à mort la représentation politique des territoires ruraux. En opérant un découpage purement démographique, sans tenir compte de la réalité des territoires, les métropoles vont détenir la majorité des sièges au sein des conseils généraux. Sous l’apparence du bon sens, cette réforme est en réalité complètement absurde. Alors que les métropoles se voient incitées à récupérer les compétences des conseils généraux sur leurs propres territoires (c’est déjà le cas à Lyon par exemple), ces derniers vont être amenés à exercer leurs compétences uniquement en dehors des agglomérations majeures. Pourtant, les élus départementaux seront principalement issus de ces mêmes agglomérations ! On marche sur la tête ! Cette évolution risque de sonner le glas de la solidarité territoriale et de l’aménagement du territoire n Propos recueillis par Julien Dreyfuss
Interview with: François Sauvadet, President of the General Council of Côte-d’Or, MP for the 4th constituency of Côte-d’Or
© Vernier/ JBV NEWS
Guaranteeing balanced territorial development the second and third phases of development, Côte-d’Or will be completely equipped with fibre optics by 2025. What attractive assets of Côte-d’Or does the General Council promote?
“For my part, I am convinced that regional planning will be, besides employment and sustainable development, one of the greatest challenges of the 21st century.”
Fourth largest department in France, Côte-d’Or positions itself as an important European crossroads profiting from undeniable cultural and economic dynamism and wealth. However, for this territory, the challenges to meet up are numerous.
What is your view on the department of Côte-d’Or? What challenges will it have to meet in the years to come? The Côte-d’Or is a very large territory, the fourth largest department in metropolitan France. It is also a “little France” with its densely populated capital-metropolis and a vast rural territory… This situation poses real challenges, which are the same as those that our country must face. That is to guarantee a balanced territorial development while contributing to the dynamism of the metropolis and ensuring the maintenance of the quality of life in rural areas, thanks to services accessible to all. For my part, I am convinced that regional planning will be, besides employment and sustainable development, one of the grea-
test challenges of the 21 st century. This report is particularly valuable for our country. We too often forget that we live in the largest State of the European Union and that a third of the towns of the 28 European States are… French! This network of communes is an invaluable heritage, guarantor of our territorial grid. I am very committed to our continued support for investment in the communes and territories to preserve our heritage and support employment. For each Euro of subsidy by the General Council in a territory, there are three to four Euros invested in total. It is also a crucial message to the inhabitants of peripheral areas: “No, you are not forgotten”. I consider it regrettable that the departments are today the last to continue in this vein, when the State, the Regions and the cities swear only by “urbanisation”. In the 21 st century, regional planning rhymes with digital development. This is why the General Council decided to invest massively in the future through a territorial digital master development plan (SDANT). In a first phase, we will inject 74 million Euros to ensure high speed broadband for all. After
Côte-d’Or is a tourist department with an exceptional vineyard. We want to widen this attractiveness to the whole of Côted’Or. The construction of the MuséoParc d’Alésia on the site of the battle which pitted Vercingétorix against César, in Haute Côted’Or, made it possible to balance our tourist offer. It became, from the first year, the third most visited site in the department, and its success reflects on the whole of the surrounding territories. Safeguarding our heritage is also a major axis of our policy. Safeguarding our architectural heritage makes it possible to bring families and companies to our territories. Attractiveness is also quality of life. I am very committed to each person living where they wish to. To facilitate movement, we have set up a single fare at 1.50 Euros for departmental buses (the “Transco network”). It is also important to me that none of the 47 state schools of Côte-d’Or be obliged to close its doors, even if 30% of them accommodate less than 300 pupils. To be able to go to the school close to home is an essential element of wellbeing. Finally, Côte-d’Or is a land of industrial tradition, a tradition that we support via a certain number of investments. What precisely are the decisions carried out in terms of investments in the face of a difficult economic context? We must reconcile manageable debt and the maintenance of a significant lll
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© Philippe Gillet / Conseil Général de Côte-d’Or
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sees another 100 people in receipt of Active Solidarity Income (RSA) in the Department! These human dramas are the symptom of a slow running economy. The budgetary consequences are very heavy. To this increase in the number of allocatees related to the crisis, is added the weight of government decisions. By pronouncing an increase of 10% in the RSA over five years, the State is generous… with the money of others! In addition to our efforts of management then we face the challenge of social fraud. Since 2011, we have recovered 7.2 million unduly received Euros. It is an essential struggle because defrauders weaken our social protection system: financially, taking resources which are not owed to them; morally, because this minority of individuals casts opprobrium on all recipients of social aid who are very vulnerable portions of the population and who need helping hands not accusing stares.
Are you anxious for the future of the General Council as an institution? “The Côte-d’Or is a “little France” with its densely populated capital-metropolis and a vast rural territory.”
lll level of financing. The local communi-
ties represent 70% of the total public investment. Our budgetary choices thus have decisive consequences as regards public order, employment and economic development. While injecting nearly 550 million Euros into the local economy since 2008, the General Council generated several billion Euros of work. Thanks to the SME charter, which we set up in 2009, 87% of these investments profited companies from the department. Our first strategy consists in lowering our operating costs to be able to invest more! Between 2008 and 2012, the General Council of Côte-d’Or reduced its overheads by 22%. This expenditure is lower by 25% compared to departments of the same size. In a second phase, we carried out a broad consultation with the inhabitants of Côte-d’Or. Receiving more than 10,000 answers, we determined, with the citizens, our priorities according to their expectations. I spoke about digital and subsidies to the communes. We must also invest in the field of our obligatory remits. At a time when
school financing represented 6.26 million Euros in 2013, we are launching works at Brochon school to an amount of 14.5 million Euros by 2015. In addition, the budgetary context forces us to make choices on large projects by limiting the multiple financings that make those involved less responsible. The example of the airport of Dijon-Burgundy is striking. The Region, which should have become the managing agent two years ago, has unceasingly pushed back the deadline. We thus chose to honour our engagements, which would run until 2014, but not to continue our financing. The objective being that the players competent for this type of infrastructure (the Region and Greater Dijon) take their responsibilities and determine if an airport is necessary to our economic and touristic development. The department is leader of social action: how to take on this mission in a period of economic crisis? It is a crucial responsibility, which is particularly heavy. Since January, each month
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The attachment that the French have to the General Council is its best defence. Nevertheless, it is seriously threatened today by the battering blows of a government that swears only by Regions and cities. The slicing up of act III of decentralisation, relegating the reform of the Departments to the lowest rank, attests to this order of priorities. Especially through the departmental election reforms, the State is carrying out an electoral butchery without precedent that will put paid to political representation of the rural territories. By operating a purely demographic division, without taking into account the reality of the territories, the metropolises will hold the majority of the seats within the General Councils. Under the appearance of common sense, this reform is actually completely absurd. Whereas the cities are encouraged to take on remits of the general councils on their own territories (it is already the case in Lyon for example), the latter will be brought to exert their remit only outside the major agglomerations. However, the elected departmental officials will come mainly from these same agglomerations! It's all cockeyed! This evolution is likely to ring the knell of territorial solidarity and regional planning n
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Hors-série - Décembre 2014
SOMMAIRE :
Côte-d’Or
Garantir un développement territorial équilibré
1
Un entretien avec François Sauvadet, président du Conseil général de la Côte-d’Or, député de la 4e circonscription de la Côte-d’Or
La Côte-d’Or en chiffres
8
Aménagement du territoire
“Le 4ème département le plus boisé de France”
9
Un entretien avec Anne-Catherine Loisier, sénatrice de la Côte-d’Or, vice-présidente du Parc Naturel Régional du Morvan
Un héritage patrimonial à assumer L’aménagement du territoire, un défi particulier en Côte-d’Or
11 13
Un entretien avec Joël Abbey, président de la Commission infrastructures, transports, bâtiment et habitats
Connexion en cours…
15
Un entretien avec Ludovic Rochette, vice-président du Conseil général de la Côte-d’Or, en charge de l’aménagement numérique
L’entreprise et la solidarité
La Côte-d’Or, une grande diversité agronomique
20
Un entretien avec Vincent Lavier, président de la Chambre d'Agriculture de Côte-d’Or
Un voyage autour des sens Des solutions pour préserver l’artisanat
22 24
Un entretien avec Régis Penneçot, pésident de la Chambre des Métiers et de l’Artisanat de Bourgogne section Côte-d’Or
“De l’appétit pour l’innovation”
28
Un entretien avec Pierre Guez, président de Vitagora, Directeur Général de Dijon Céréales
Atomes crochus dans le nucléaire bourguignon
32
Un entretien avec Gérard Kottmann, président du Pôle Nucléaire de Bourgogne
“Insérer nos étudiants le mieux possible”
36
Un entretien avec Alain Bonnin, président de l’Université de Bourgogne
Alésia, un centre de gravité touristique en Côte-d’Or
38
Un entretien avec Jean-Pierre Rebourgeon, président de Côte-d’Or Tourisme
Cadre et qualité de vie
“Les Côte-d’oriens ont le sens de l’engagement”
40
Un entretien avec Emmanuelle Coint, présidente de la commission des affaires sociales et intergénérationnelles du Conseil Général de la Côte-d’Or
Quand le patrimoine prend “un coup de jeune” La Côte-d’Or, entre passé et avenir
46 51
Un entretien avec Catherine Louis, présidente de la Commission Jeunesse, Animation Touristique, Sportive et Culturelle de la Côte-d’Or
Culture et savoirs
Le Muséoparc Alésia révèle l’histoire
54
Un entretien avec Marc Frot, president de la SEM Alésia
Le siège d’Alésia, comme si vous y étiez La culture comme un engagement
56 59
Un entretien avec Claude Karoubi, président de l’Association Bourguignonne Culturelle
Beaune, capitale des vins de Bourgogne Beaune, amie du 7e art 6 | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | Les dossiers Territoires
61 63
Décembre 2014 | Côte-d’Or
TABLE OF CONTENT: Côte-d’Or Guaranteeing balanced territorial development
3
Interview with François Sauvadet, president of the General Council of Côte-d’Or, MP for the 4th constituency of Côte-d’Or
Côte-d’Or: key figures
8
Land-use planning
“The 4 th most wooded Department in France”
10
Interview with Anne-Catherine Loisier, senator of Côte-d’Or, vice-president of the Regional Natural Reserve of Morvan
A patrimonial heritage to take on Regional planning, a particular challenge in Côte-d’Or
12 14
Interview with Joël Abbey, president of the infrastructure, transport, building and housing commission
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16
Interview with Ludovic Rochette, vice-president of the General Council of the Côte-d’Or, in charge of digital installation
Companie and solidarity
Côte d’Or, great agronomic diversity
21
A journey of the senses Solutions to preserve trades and crafts
23 25
Interview with Régis Penneçot, president of the Chamber of Trades and Crafts of Burgundy - Côte-d’Or section
“An appetite for innovation”
© Vincent Arbelet
Interview with Vincent Lavier, chairman of the Chamber of Agriculture of Côte-d’Or
29
Interview with Pierre Guez, president of Vitagora, Director General of Dijon Céréales
Hooked atoms in nuclear power in Burgundy
33
Interview with Gerard Kottmann, president of the Nuclear Centre of Burgundy
“Giving our students the best possible job opportunities”
37
Interview with Alain Bonnin, chairman of the University of Burgundy
Alesia, a touristic centre of gravity in Côte-d’Or
39
Interview with Jean-Pierre Rebourgeon, chairman of Côte-d’Or Tourism
Environment and quality of life
“The inhabitants of Côte-d’Or have a sense of engagement”
41
Interview with Emmanuelle Coint, president of the Commission for Social and Intergenerational Affairs of the General Council of Côte-d’Or
“When heritage gets a makeover” Côte-d’Or, between past and future
47 52
© T. Clarté
Interview with Catherine Louis, president of the Youth Commission, Tourism, Sporting and Cultural Organisation of Côte-d’Or
Culture and knowledge
Muséoparc Alesia reveals history
55
Interview with Marc Frot, president of the SEM Alésia
The siege of Alesia, as if you were there Culture as engagement
57 60
Interview with Claude Karoubi, president of the Burgundy Cultural Association
Beaune, capital of Burgundy wines Beaune, friend to the 7 th art
62 64
LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN - Édité par Monde Edition S.A.S. - Siège : 3, rue Mornay, 75004 Paris - Téléphone : 01 44 54 05 50 - Fax : 01 44 54 05 55 E-mail : redaction@lcp-europeen.eu - www.lecourrierduparlement.fr n Directeur de la publication - Rémy Lazimi n Secrétaire de rédaction - Sharon Lazimi n Journalistes Colombe Dabas, Julien Dreyfuss, Sacha Grynbaum, Florian Mora, Pauline Pouzankov, Jean-Côme Tihy, Marie Vergne, Laure Verneau n Infographiste - Isabel Da Silva n Traduction - Valérie Eichenlaub n Directrice de la communication - Danielle Decaris n Relations presse - Laurent Vigée n Régie publicitaire - GS Intermedia : Directeur de la publicité - Nathaniel Ayache, Relations extérieures - Gérard Slama n Remerciements - Baptiste Ledan, Martin Bonne n N° 09 n Imprimé en France n Dépôt légal à parution n Photo de couverture - © Philippe Gillet / Conseil Général de Côte-d’Or - Toute reproduction, même partielle, des articles publiés dans ce numéro, nécessite explicitement le consentement écrit de l’éditeur.
Les dossiers Territoires | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | 7
Décembre 2014 | Côte-d’Or
La Côte-d’Or en chiffres Côte-d’Or: key figures 706 communes réparties dans 3 arrondissements et 43 cantons (23 à partir de mars 2015), soit 30 intercommunalités. Avec une densité de 60 habitants par km2, le département rassemble au total 525 931 Côte-d’Oriens, d’après les chiffres du recensement de 2011. 8 763 km2 de superficie. 706 communes distributed over 3 districts and 43 cantons (23 from March 2015), that is 30 intercommunalities. With a density of 60 inhabitants by sq. km, the department counts 525,931 inhabitants overall, according to the figures of the 2011 census. 8,763 sq. km of surface.
Au carrefour de nombreuses autoroutes (A6, A31, A36, A38, A39) en étoile autour de Dijon et Beaune, la Côte-d’Or est également traversée par le TGV (LGV Sud-Est, LGV Rhin-Rhône). At the crossroads of many motorways (A6, A31, A36, A38, A39) in starshape around Dijon and Beaune, Côte-d’Or is also crossed by the TGV (LGV Sud-Est, LGV Rhin-Rhône).
Si l’activité économique du département est pour 70% tertiaire, l’industrie agroalimentaire et l’agriculture y représentent un axe à forte valeur ajoutée, avec plus de 400 établissements et une filière mise en valeur par le pôle de compétitivité Vitagora (goût- nutrition - santé). Bâtiments travaux publics, métallurgie, mécanique, électrique-électronique et chimie-pharmacie, comptent notamment parmi les secteurs les plus prospères. Whilst economic activity in the department is 70% tertiary sector, the agro-alimentary industry and agriculture represent a strong valueadded axis, with more than 400 establishments and a well developed industry in the Vitagora centre of expertise (taste-nutrition-health). Public works, metallurgy, mechanics, electric-electronics and chemistry-pharmacy, count in particular among the most prosperous sectors. 8 | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | Les dossiers Territoires
Les sites les plus visités - Le musée de l'hôtel Dieu - Beaune - Le casino de Santenay - Le musée des Beaux-Arts de Dijon - Le jardin des Sciences de Dijon - Le muséoparc Alésia à Alise-Saint-Reine - L’abbaye de Fontenay à Montbard Most visited sites - The museum of the Hôtel Dieu - Beaune - Casino of Santenay - Museum of Fine Arts in Dijon - The Garden of Sciences of Dijon - Muséoparc Alésia in Alise-Saint-Reine - Abbey of Fontenay in Montbard
© Fotolia.com
L’origine du nom La Côte-d’Or est le seul département français qui n’a pas été nommé selon un critère géographique stricto sensu. Le nom fut choisi par Charles-André-Rémy Arnoult, avocat au parlement de Dijon et député de l’Assemblée constituante de 1789, qui s’est inspiré de la teinte dorée que prenaient les vignes de la région à l’automne. Origin of the name Côte-d’Or is the only French department that was not named according to a strictly speaking geographical criterion. The name was chosen by Charles-Andre-Rémy Arnoult, lawyer at the Parliament of Dijon and member of the Constituent Assembly of 1789, who took as a starting point the gilded colour of the vines of the area in autumn.
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ENTRETIEN | Bénéficiant d’un patrimoine naturel remarquable, le Conseil général souhaite naturellement intégrer le développement durable à chacune de ses politiques. De quoi inciter chaque Côte-d’Orien à faire de même.
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“Le 4 département le plus boisé de France”
Sur la base d’une large concertation en 2009, le Conseil Général s’est d’abord doté d’un Schéma Départemental du Développement Durable (S3D), associant aussi bien les partenaires que le “grand public” dans un plan de relance verte. Sa mise en œuvre avait pour objectif de lutter contre le réchauffement climatique, favorisant les énergies renouvelables et la mise aux normes dans le secteur du bâtiment. Parallèlement au Plan énergie climat, le Schéma départemental des espaces naturels sensibles vise quant à lui à préserver la richesse de notre patrimoine écologique et paysager, via trois objectifs stratégiques : n protéger la faune, la flore, les habitats naturels et les paysages patrimoniaux de Côted'Or, dans une démarche concertée avec les partenaires ; n accompagner les acteurs du monde rural porteurs de projets en phase avec les enjeux naturels de Côte-d'Or ; n sensibiliser les habitants de la Côte-d'Or à la richesse de leur patrimoine naturel. La préservation de l’environnement est l’affaire de tous. C’est pourquoi nous avons choisi de mettre la communication au cœur de notre politique des ENS (espaces naturels sensibles), promouvant notamment le Schéma auprès d’un large public pour assurer son intégration dans l’action transversale du département de la Côte-d’Or. Cette politique publique se fonde essentiellement sur le volontariat et s’accompagne de mesures incitatives pour les acteurs
qui s’engagent dans les démarches de développement durable : à titre d’exemple, plus de 60 chaufferies bois ont été subventionnées par le Conseil général entre 2004 et 2013.
Avec 332 000 hectares de surface boisée, soit 36 % du territoire, quelle politique avez-vous adopté pour protéger votre patrimoine forestier ? La Côte-d’Or est le plus boisé des départements bourguignons et le 4ème à l’échelle de la France. Il est donc naturel que le Conseil général s’engage dans la protection de son patrimoine forestier, à la fois en termes de gestion que d’aménagement. Parallèlement au soutien porté aux Chartes Forestières de Territoires, nous apportons une réelle réponse aux problèmes d’effet de serre avec les programmes “Bois-énergie” et “Bois-construction”. Par ailleurs, un deuxième accord-cadre avec l’Office National des Forêts a été mis en œuvre pour la période 2012-2016, qui a déjà permis à 50 communes de bénéficier de ses aides pour un montant d’environ 200 000 € et pour une superficie aménagée de 383 ha.
Comment les Contrats Ambitions Côted’Or valorisent-ils un aménagement harmonieux du territoire entre zones urbaines et rurales ? Cette démarche partenariale entre le Conseil général et les intercommunalité accompagne les grands projets d’équipement, pour assurer la même qualité de service et de vie à chaque Côte-d’Orien, en fonction des priorités de son territoire : infrastructures communautaires, aménagements routiers, structures de loisirs, espaces naturels, cours d’eau, etc. L’engagement financier du Conseil général permet de rendre éligibles des projets qui ne pouvaient l’être jusqu’alors pour des raisons de dépenses.
© Ph. Gillet / Conseil Général de la Côte-d’Or
Quelles avancées ont été faites en termes de développement durable ?
Pensez-vous que le développement durable contribuera à faire rayonner le territoire côte-d’orien ? Plutôt que de faire l’objet d’une stratégie particulière, je pense avant tout que le développement durable devrait accompagner nos actes quotidiens. C’est d’ailleurs l’approche que le Conseil général a souhaité adopter, via une politique incitative qui prend en compte la problématique environnementale dans chacune de ses initiatives n Propos recueillis par Pauline Pouzankov
Anne-Catherine Loisier Sénatrice de la Côte-d’Or, vice-présidente du Parc Naturel Régional du Morvan
Les dossiers Territoires | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | 9
Décembre 2014 | Côte-d’Or
Interview with: Anne-Catherine Loisier, Senator of Côte-d’Or, Vice-president of the Regional Natural Reserve of Morvan
Having been given a remarkable natural heritage, the General Council naturally wishes to integrate sustainable development into each of its policies. What could incentivise each inhabitant of Cote-D’Or in the same way, regarding their environment and framework of life.
© Strobilomyces
“The 4th most wooded Department in France”
What progress was made in terms of sustainable development? On the basis of broad consultation in 2009, the General Council initially obtained a Departmental Diagram for Sustainable Development (S3D), associating as much the partners as the “general public” in a plan of green revival. Its implementation aimed to fight against climate change, supporting renewable energies and setting to standard in the building sector. In parallel to the energy climate Plan, the Departmental Diagram for significant natural spaces aims at preserving the richness of our ecological and landscape heritage, via three strategic objectives: n to protect the natural fauna, flora, habitats and patrimonial landscapes of Côte-d’Or, in a concerted approach with the partners; n to support players in the rural world leading projects in line with the natural stakes of Côte-d’Or ; n to educate the inhabitants of Côte-d’Or as to the richness of their natural heritage.
Safeguarding the environment is everybody's business. This is why we chose to put communication at the heart of our policy regarding ENS (fragile natural spaces), in particular promoting the Diagram to a wide audience to ensure its integration in the transverse action of the Côte-d’Or Department. This public policy is based primarily on volunteers and is supported by incentives for those who engage in the steps of sustainable development: for example, more than
The Saut du Gouloux in the Morvan.
60 wood boilers were subsidised by the General Council between 2004 and 2013. How do the Côte-d’Or Ambition Contracts develop harmonious territorial planning between urban and rural zones? This partnership step between the General Councils and inter-communalities supports the big projects with equipment, to ensure the same quality of service and life to each inhabitant of Côte-d’Or, according to the priorities of its territory: community infrastructure, roads, leisure infrastructure, natural spaces, rivers, etc. The financial commitment of the General Council makes it possible to make eligible projects that previously could not be, for reasons of cost. With 332,000 hectares of timbered surface, i.e. 36% of the territory, what policy have you adopted to protect your forest inheritance? Côte-d’Or is the most wooded of the Burgundy Departments and the 4 th on the scale of France. It is therefore natural that
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the General Council should be involved in the protection of its forest inheritance, both in terms of management and planning. In parallel to support for the Territorial Forest Charters, we bring a real response to the problems of the effect of greenhouse gases with the “Wood-energy” and “Woodconstruction” programmes. In addition, a second outline agreement with the National Office of Forests was implemented over the period 2012-2016, which already made it possible for 50 communes to be given grants of approximately 200,000 Euros and a surface of 383 hectares.
Do you think that sustainable development will contribute to the reputation of the Côte-d'Or territory? Rather than be the subject of a particular strategy, I think first of all that sustainable development should be present in our daily actions. This is also the approach, which the General Council has wanted to adopt, via a policy of incentives which takes into account the environmental problems in each one of its initiatives n
Un héritage patrimonial à assumer
© Philippe Gillet / Conseil Général de Côte-d’Or.
Soucieux d’accompagner ses communes dans leur démarche de valorisation et de préservation de leur patrimoine, le Conseil général de la Côte-d’Or multiplie les subventions dans le cadre du dispositif “Village Côte-d’Or”. Son objectif : garantir la modernisation et le dynamisme du département.
“La Côte d'Or puise son charme et son authenticité de ses nombreux villages qui forment le patrimoine historique du département”.
L
a Côte-d’Or, département rural par essence, puise pour partie son identité dans le charme de ses nombreux villages. Rien de bien surprenant, donc, à ce que le Conseil général ait inauguré un dispositif valorisant leur patrimoine pour asseoir son rayonnement dans la durée. Si 80 % de la population départementale habite aujourd’hui sur l’axe Dijon-Beaune, beaucoup plus urbain quant à lui, les pouvoirs publics ont fait de la préservation de l’équilibre entre les territoires une priorité. Parmi les 706 communes du département, la majorité ne dépasse pas quelques centaines d’habitants et le phénomène de désertification des campagnes, qui sévit largement dans l’hexagone, menace de faire disparaître ces espaces. Les stratégies mises en place par le Conseil général pour restaurer le patrimoine rural s’appuient sur la logique économique de l’effet de levier, selon laquelle une augmentation des investissements permet d’accroître les réalisations et, avec elles, l’activité économique des campagnes. Le dispositif “Village Côte-d’Or” fait partie de ces outils mis à la
disposition des communes pour engager des travaux de rénovation. Le département joue ainsi un rôle de facilitateur et d’accompagnateur dans le cadre d’opérations qui n’auraient probablement pas pu être financées sans sa participation. En agissant de la sorte, il se positionne activement en faveur de la préservation de la ruralité comme composante essentielle de la richesse de la Côte-d’Or et du bien-être de ses habitants. Concrètement, ce dispositif permet aux collectivités d’obtenir un financement complémentaire si elles choisissent de s’engager dans des travaux sur la voierie communale, sur des bâtiments, réseaux, équipements ou édifices publics qui font partie du patrimoine départemental. Le principe est simple : le poids du financement des opérations approuvées est allégé par l’intervention du Conseil général par le biais d’une subvention plafonnée à 5 000 euros. Cette dernière peut couvrir jusqu’à 50 % du montant hors taxe du projet en question, s’il parvient à obtenir l’aval du département. Les aides concédées permettent à plusieurs initiatives de trouver une applica-
tion dans les territoires. L’opération qui correspond à la réparation des vitraux de l’église de la petite commune d’Essarois, village typique de la Côte-d’Or, pourrait parfaitement faire figure de cas d’école. Soucieux de restaurer ce qui incarne traditionnellement le patrimoine local, le Conseil général a participé au financement de l’opération à hauteur de 2 237 euros. Un précieux soutien sans lequel de telles rénovations n’auraient peut-être jamais été possibles. De la même manière, dix-neuf opérations ciblées sur le patrimoine ont également pu profiter de quelque 83 000 euros de subventions, permettant notamment la restauration du mur du cimetière communal de Chambain et du lavoir de Longvay à Villy-le-Moutier. Depuis le lancement du dispositif “Village Côte-d’Or”, ce sont ainsi plus de 6,8 millions d’euros de travaux qui ont été réalisés en moins de trois ans, grâce à 2,16 millions d’euros d’aides du Conseil Général. 690 000 euros de subventions ont été accordés en 2012 dans le cadre de 168 opérations, un million d’euros en 2013 pour 153 dossiers soutenus et d’ores et déjà près de 500 000 euros en 2014. Des sommes importantes dont le département sait qu’elles rapporteront probablement beaucoup, tant l’attractivité de son territoire en dépend. Les retombées en matière de tourisme pourraient notamment s’avérer nombreuses. Le patrimoine des villages côte-d’oriens, aisément associé à celui de nos “ancêtres gaulois” qui perdirent la bataille d’Alésia non loin de là, demeure l’un des meilleurs atouts dont dispose le département pour briller à l’échelle de la France, voire du monde n Sacha Grynbaum
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Décembre 2014 | Côte-d’Or
© Thesupermat
A patrimonial heritage to take on
Côte-d’Or, an essentially rural department, draws its identity to some extent from the charm of its many villages.
Anxious to support its communes in their efforts to capitalise on and safeguard their heritage, the General Council of Côte-d’Or multiplies the subsidies within the framework of the initiative “Village Côte-d’Or”. Its objective: guarantee the modernisation and energy of the department.
Côte-d’Or, an essentially rural department, draws its identity to some extent from the charm of its many villages. No surprise, therefore, that the General Council inaugurated an initiative to develop their heritage to embed its reputation in the future. While 80% of the departmental population today lives along the Dijon-Beaune axis, itself much more urban, the authorities have made safeguarding the balance between the territories a priority. Among the 706 communes of the department, the majority do not exceed a few hundred inhabitants and the phenomenon of turning into a rural desert, which largely prevails across the hexagon, threatens to make these spaces disappear. The strategies implemented by the General Council to restore the rural heritage are based on the economic logic of the leverage effect, according to which an increase in investment makes it possible to increase achievements and, with them, the economic
activity of the countryside. The “Village Côted’Or” initiative belongs to these tools placed at the disposal of the communes to engage in works of restoration. The department plays the part of facilitator and guide within the framework of operations, which could probably not have been financed without its participation. Acting in this way, it actively positions itself in favour of safeguarding rural areas as an essential component of the richness of Côte-d’Or and the wellbeing of its inhabitants.
to restore something that traditionally embodies the local heritage, the General Council took part in the financing of the operation to the tune of 2,237 Euros. Invaluable support, without which such restorations would perhaps never have been possible. In the same manner, nineteen operations aimed at heritage could also benefit from some 83,000 Euros of subsidies, in particular allowing the restoration of the wall of the communal cemetery of Chambain and the washhouse of Longvay at Villy-le-Moutier.
Concretely, this initiative makes it possible for communities to obtain complementary financing if they choose to engage in work on the communal roads, buildings, networks, equipment or public buildings belonging to the departmental heritage. The principle is simple: the weight of financing of the approved operations is reduced by the intervention of the General Council by means of subsidies with a 5,000 Euro ceiling. The latter can cover up to 50% of the amount excluding tax of the project in question, if it manages to obtain the backing of the department.
Since the launch of the “Village Côte-d’Or” initiative, more than 6.8 million Euros of works have been completed in less than three years, thanks to 2.16 million Euros of General Council subsidies. 690,000 Euros of subsidies were granted in 2012 within the framework of 168 operations, a million Euros in 2013 for 153 supported projects and already nearly 500,000 Euros in 2014. The Department knows that these important sums will probably pay back well, so much does the attractiveness of its territory depend on them. The repercussions in terms of tourism in particular could prove to be numerous. The heritage of the villages of Côte-d’Or, easily associated to that of our “Gallic ancestors” who lost the battle of Alésia not far from there, remains one of the best assets available to the department to shine at the scale of France and even the world n
The assistance lent makes it possible for several initiatives to find an application in the territories. The repair of the stained glass windows of the church of the small commune of Essarois, typical Côte-d’Or village, would be a perfect example of this. Anxious
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ENTRETIEN | Le Conseil Général de Côte-d’Or œuvre pour que population et activités se développent de manière harmonieuse. Il place ainsi au cœur de son action, l’idée d’un Département conciliant croissance et développement durable.
L’aménagement du territoire, un défi particulier en Côte-d’Or Quelle est la ligne politique du Conseil général en matière d’aménagement du territoire ?
Quelles sont les grandes lignes du programme du Conseil général visant à améliorer la question du logement ?
L’aménagement du territoire est l’un des plus grands défis du XXIe siècle avec l’emploi et l’environnement. Il répond à un double objectif crucial : garantir la justice spatiale en venant en aide aux territoires défavorisés et améliorer l’organisation économique du pays. En France, le Conseil Général est le dernier rempart de l’aménagement du territoire. Pour la Côte-d’Or, l’aménagement du territoire représente un défi particulier : 2,52 millions d’ € y sont consacrés. Parmi les projets concernés, 1,81 million d’ € permettant le financement de 51 opérations des aides aux collectivités territoriales pour l’électrification rurale. Le Conseil général a également fait le choix de maintenir la totalité des collèges de Côte-d’Or. Plus de 176 000 € sont consacrés à leur entretien et à leur équipement informatique.
Depuis le 1er janvier 2007, le Conseil général a intensifié son action en matière de logement grâce à la délégation de compétences des Aides à la Pierre de l’Etat et de l’Agence Nationale pour l’Habitat. Le budget 2014 pour le logement s’élève à 3,5 millions d’ €. Dans le cadre des aides à la pierre, 900 000 € sont inscrits au titre de la première délégation et 300 000 € au titre de la délégation 2013-2020. Par ailleurs, 100 000 € sont consacrés aux restructurations dans les zones de redynamisation urbaine.
La Côte-d’Or s’est fixé pour objectif de concilier croissance et développement durable au sein de sa stratégie d’aménagement. En quoi consiste cette démarche ? La Côte-d’Or bénéficie d’un environnement naturel remarquable que sa politique économique se doit de préserver. Le Conseil Général s’engage aux côtés des exploitants pour le développement d’une agriculture économiquement viable et territorialement équilibrée, socialement équitable et respectueuse de l’environnement. Il s’est doté depuis la fin de l’année 2009 d’un Schéma Départemental du Développement Durable (S3D) qui constitue un plan de relance verte permettant de créer des emplois locaux en soutenant de grands programmes sur le bâtiment, les transports et les énergies renouvelables.
Depuis 2011, il gère également le dispositif du Fonds de Solidarité pour le Logement (F.S.L.). Ce fonds délivre sous conditions des aides financières pour l’accès et le maintien dans un logement. Pour 2014, 1,9 millions d’ € est consacré au dispositif.
Par quels moyens, la Côte-d’Or peutelle parvenir à concilier modernisation et pré-servation de son patrimoine ?
L’investissement dans les réseaux aériens, autoroutiers et routiers est un garant puissant d’une meilleure solidarité entre les territoires. Situé à l’articulation de la Bourgogne et de la Franche-Comté, l’Aéroport Dijon-Bourgogne offre à plus d’un million d’habitants des possibilités de déplacement professionnels, personnels et familiaux. C’est également une infrastructure précieuse pour l’économie et le rayonnement de la région. De plus, malgré la réforme des rythmes scolaires à l’origine d’un surcoût de 873 000 € TTC pour l’année scolaire 2014/ 2015, le Conseil général a souhaité maintenir la gratuité des transports pour les 24 000 élèves de Côte-d’Or.
© Ph. Gillet / Conseil Général de la Côte-d’Or
Quels sont les enjeux liés à la mobilité ? Pour le Conseil Général, l’action culturelle est un véritable vecteur de développement individuel et collectif. A travers des subventions aux festivals, aux compagnies de théâtres, aux associations œuvrant à la valorisation du patrimoine, tous les champs de la création artistique et du développement culturel sont concernés par ce soutien. Il aide également les communes et Communautés de communes à restaurer leur patrimoine culturel n Propos recueillis par Julien Dreyfuss
Joël Abbey Président de la Commission infrastructures, transports, bâtiment et habitats
Les dossiers Territoires | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | 13
Décembre 2014 | Côte-d’Or
Interview with: Joël Abbey, President of the infrastructure, transport, building and housing commission
© PhGillet/CG21
Regional planning, a particular challenge in Côte-d’Or registered from the first delegation and 300,000 Euros from the 2013-2020 delegation. In addition, 100,000 Euros are devoted to restructuring in zones of urban regeneration. Since 2011, it has also managed the Mutual Aid Funds for Housing (F.S.L.) facility. This fund delivers, with conditions, financial assistance for access and maintenance to housing. For 2014, 1.9 million Euros are devoted to the facility.
In Côte-d’Or, 2,52 million Euros are devoted to regional planning.
The General Council of Côte-d’Or works towards population and activities developing in a harmonious way. It places thus at the heart of its activity, the idea of a Department reconciling growth and sustainable development.
What is the General Council’s policy on regional planning? Regional planning is one of the greatest challenges of the 21 st century along with employment and the environment. It is meeting a crucial double objective: guaranteeing spatial fairness while coming to the assistance of underprivileged territories and improving the economic organisation of the country. In France, the General Council is the last bastion of regional planning. For Côte-d’Or, regional planning represents a particular challenge: 2.52 million Euros are devoted to this. Among the projects in question is 1.81 million Euros to enable the financing of 51 operations of assistance to local authorities for rural electrification. The General Council also made the choice to maintain the totality of schools in Côte-d’Or. Over 176 000 Euros are devoted to their maintenance and data-processing equipment.
Which are the mobility stakes? Investment in air, motorway and road networks is a powerful guarantee of better unity between the territories. Located at the articulation of Burgundy and Franche-Comté, the Dijon-Burgundy Airport offers more than one million inhabitants the possibility of business, personnel and family travel. It is also an invaluable infrastructure for the economy and reach of the area. Moreover, in spite of the reform of the school rhythms behind a 873,000-Euro overspend, including all taxes, for the school year 2014/2015, the General Council wishes to maintain exemption from payment for transport for the 24,000 schoolchildren of Côte-d’Or. What are the broad strokes of the General Council’s programme aimed at improving the housing issue? Since 1 st January 2007, the General Council has intensified its activity regarding housing thanks to the delegation of powers of the State Building Aid and the National Housing Agency. The 2014 budget for housing rises to 3.5 million Euros. Within the framework of Building Aids, 900,000 Euros are
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Côte-d’Or has set itself the goal of reconciling growth and sustainable development within its planning strategy. In what does this consist? Côte-d’Or benefits from a remarkable natural environment that its economic policy must preserve. The General Council stands beside farmers for the development of an economically viable and territorially balanced agriculture that is socially equitable and respectful of the environment. Since the end of 2009, it has been equipped with a Departmental Plan for Sustainable Development (S3D) which constitutes a plan for green revival, making it possible to create local jobs by supporting big building, transport and renewable energies programs. By which means, can Côte-d’Or manage to reconcile modernisation and the safeguard of its heritage? For the General Council, cultural activity is a real vector of individual and collective development. Through subsidies to festivals, theatre companies, organisations working to capitalise on the heritage, all fields of artistic creation and cultural development are involved in this support. It also helps the communes and Communities of communes to restore their cultural heritage n
ENTRETIEN | Département très rural, la Côte-d’Or est confrontée au défi de l’aménagement numérique qui doit permettre aux zones les plus reculées d’accéder à une connexion Haut Débit. Une opération aux enjeux décisifs pour le tissu local et pour le développement de ses entreprises.
Connexion en cours…
Il s’agit d’un département de plus de 500 000 habitants, dont les 3/5ème sont concentrés au sein des agglomérations de Dijon et de Beaune. Cela induit des situations démographiques d’urbanisme très différenciées, avec plusieurs zones rurales. Par conséquent, la Côte-d’Or souffre de carences en termes de débit dans certains secteurs de son territoire. Orange étant l’opérateur qui est en charge du réseau au sein des agglomérations, le Conseil général est quant à lui responsable de toutes les zones situées en dehors de Dijon et Beaune. Soucieux d’être pragmatiques, nous avons engagé une première phase de développement (2014-2017) qui privilégie les plus en difficulté pour les équiper en fibre optique. Cela correspond à 272 communes n’atteignant pas deux mégas de connexion, mais aussi à 68 zones d’activité pour qui l’enjeu économique est primordial. Deux zones majeures y sont ainsi associées : celle d’Is-sur-Tille et Selongey, qui héberge notamment l’entreprise Seb, et celle de Montbard où de nombreuses activités liées au nucléaire prennent place. Elles sont au cœur de notre politique d’aménagement numérique. Quels sont, à plus long terme, les objectifs du Conseil général en matière de numérique ? L’objectif est de parvenir à équiper chaque domicile avec la fibre d’ici à 2025. De nouvelles techniques, telles que le VDSL2 (qui utilise le cuivre), continuent par ailleurs d’émerger, ouvrant le champ des possibles.
L’idée est de ne tourner le dos à aucune d’entre elles pour être le plus efficace possible, introduisant par exemple des kits satellitaires dans des zones très isolées.
constitue LE dossier central de cette mandature, qui sera d’ailleurs probablement l’une des dernières des Conseils généraux. Leur suppression qui se dessine interroge les capacités de mener à bien l’aménagement numérique en France. Si les grandes régions en passe d’être composées sont sans doute pertinentes sur le plan économique, cet enjeulà, parce qu’il est très coûteux, donne plus que jamais du sens à l’échelle départementale.
Pour financer cette première phase d’aménagement, estimée à quelque 70 millions d’euros, nous nous appuierons sur des aides de l’État dans le cadre du Grand Emprunt (plus de dix-neuf millions d’euros), de la région et de l’Europe (environ sept millions d’euros chacun). Tout le reste est à la charge du département, dans une approche économe autant que faire se peut. Ce grand chantier est très attendu par le tissu économique côte-d’orien qui, en plus d’en bénéficier largement, y voit la possibilité de nouveaux marchés à saisir. Des appels d’offre ciblés sur le département seront ainsi réalisés.
“L’objectif : équiper chaque domicile avec la fibre d’ici 2025.”
Quelles autres mesures pouvez-vous prendre pour accélérer la modernisation du département ?
Quelles sont les autres grandes lignes de votre Schéma directeur d’aménagement numérique ? Le déploiement de la fibre optique © Thomas Marchal
Quelle est la situation du département en matière de connexion Internet Haut Débit ?
La connexion des zones d’activité constitue la véritable pierre angulaire de notre action. Il en va de la compétitivité et de l’attractivité du département. Si les opérateurs ont eu tendance à favoriser des secteurs denses pour des raisons économiques bien compréhensibles, cela exclut la plupart de ces zones clés pour l’économie. Bien que relativement éloignées des lieux de concentration, elles n’en restent pas moins d’importants vecteurs de création d’activité et de fiscalité. Notre rôle doit donc être d’assurer un développement équitable des territoires qui permettent à nos entreprises de se développer et à nos concitoyens de disposer des meilleurs atouts de la modernité n Propos recueillis par Sacha Grynbaum
Ludovic Rochette Vice-président du Conseil général de la Côte-d’Or, en charge de l’aménagement numérique
Les dossiers Territoires | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | 15
Décembre 2014 | Côte-d’Or
Interview with: Ludovic Rochette, Vice-president of the General Council of the Côte-d’Or, in charge of digital installation
A very rural department, Côte-d’Or is faced with the challenge of digital installation which must allow the most remote areas to reach a high speed connection. An operation with decisive stakes for the local fabric and the development of its companies.
© Conseil général de la Côte-d’Or
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What is the situation of the department in terms of high speed internet connection? It’s a department of more than 500,000 inhabitants, of which 3/5 ths are concentrated within the urban areas of Dijon and Beaune. This induces highly differentiated demographic situations for town planning, with several rural zones. Consequently, the Côte-d’Or suffers from deficiencies in terms of internet in certain sectors of its territory. The operator in charge of the network within the urban areas is Orange; the General Council is responsible for all the zones located outside Dijon and Beaune. To be pragmatic, we began a first phase of development (2014-2017) which prioritises those in most difficulty to equip them with fibre optics. That corresponds to 272 towns not reaching a two meg connection, but also 68 business zones for which the economic stakes are of primary importance. Two major zones are associated to this: Is-sur-Tille and Selongey, which is home in particular to Seb company, and Montbard where many activities related to nuclear power take place. They are at the heart of our digital installation policy.
The deployment of fibre optics constitutes the central project of this mandate, which will also probably be one of the last for the General Council.
our backs on none of them to be most as effective as possible, introducing for example satellite kits into very isolated areas. To finance this first phase of installation, estimated at some 70 million Euros, we will be supported by State aid within the framework of the Great Loan (over nineteen million Euros), by the Region and by Europe (approximately seven million Euros each). All the remainder is the responsibility of the department, in as sparing an approach as possible. This big project is widely anticipated by the economic fabric of Côte-d’Or which, in addition to largely benefiting from it, sees the possibility of new markets to be seized. Invitations to tender targeted towards the department will be carried out.
What are the objectives of the General Council in the longer term, in digital terms?
What are the other broad strokes of your digital master development plan?
The objective is to manage to equip each residence with fibre optics by 2025. New techniques, such as VDSL2 (which uses copper), also continue to emerge, opening the field of possibilities. The idea is to turn
The deployment of fibre optics constitutes the central project of this mandate, which will also probably be one of the last for the General Council. Their suppression which is taking shape questions the capa-
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city to bring to fruition digital installation in France. While the big regions currently being set up are undoubtedly relevant from an economic point of view, this stake, because it is very expensive, gives more relevance than ever to a departmental scale. What other measures can you take to accelerate the modernisation of the department? Connection of the business zones constitutes the real cornerstone of our activity. This affects the competitiveness and attractiveness of the department. Whilst the operators have tended to favour densely populated areas for well understandable economic reasons, this excluded the majority of these key zones for the economy. Although relatively far away from the concentrated places, they remain no less important vectors of creation of activity and taxation. Our role must therefore be to ensure an equitable development of the territories which makes it possible for our companies to develop and our fellow-citizens to have the best assets of modernity n
LES DOSSIERS DU COURRIER DU PARLEMENT Chaque mois, nous proposons à nos lecteurs de découvrir une des collectivités par le biais d’articles de fonds, de reportages et d’interviews.
r Le Grand Roanne
r Val Maubuée
r Le Pays de Flers
r Saumur Agglo
r Le Rhône
r Le Pays rochefortais
r Le Grand Dole
r La Cape
r Le Mans
r Le Pas-de-Calais
r Nevers
r L’Auvergne
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PARLEMENT Le Doubs
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40 ans d'urbanisme raisonné et raisonnable
Economie : Une région attractive
Être Sénartais en 2014
Une stratégie du tourisme durable
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PARLEMENT
PARLEMENT L’Europe en Région Centre
Une offre de transports en avance sur son temps
Trente ans de décentralisation
Fondé en 1960
Hors-série
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Sénart mise sur sa jeunesse
Une grande vitalité économique Les chances et les défis d’un espace frontalier Le Centre Scientifique et Technique Jean Feger :
Les dossiers Territoires
r Le Doubs
La ville nouvelle de Sénart a 40 ans Les dossiers Territoires
r San de Sénart
Qualité de vie et innovation
HORS-SÉRIE - NOVEMBRE 2014 - 9,50€
Un engagement collectif et solidaire au service du territoire et de ses habitants
HORS-SÉRIE - FÉVRIER 2014 - 9,50€
r La Réunion
DOUBS 2017 :
HORS-SÉRIE - FÉVRIER 2014 - 9,50€
r Mulhouse-Alsace
HORS-SÉRIE - JUILLET 2013 - 9,50€
1er centre de recherche pour l’exploration et la production de gaz et de pétrole en Europe
La Région Centre Les dossiers Territoires
r La Région Centre
Les Pyrénées-Atlantiques, un développement harmonieux, équilibré et durable du territoire Les dossiers Territoires
r Pyrénées-Atlantiques
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ENTRETIEN | Tableau d’un secteur traditionnel attaché à son passé mais dont l’équilibre est menacé.
La Côte-d’Or, une grande diversité agronomique
La Chambre d’Agriculture est au service des 5 000 exploitations agricoles du département. Elle accompagne tout au long de leur carrière les 10 000 actifs de ce secteur. Les agriculteurs font par exemple appel à nos services quand ils veulent acheter des parcelles ou pour réaliser des études de faisabilité. Dans le cadre des missions de développement, une aide est apportée au développement technique des structures lors desagrandissements, reconversions ou regroupements. Que cultivez-vous dans le département? Le vrai moteur de l’agriculture, c’est la viticulture. Pour illustrer ce propos deux chiffres : les vignes occupent 2 % du territoire et leur production représente 50 % du chiffre d’affaire agricole. Pour le reste, l’openfield* est réservé aux grandes cultures (colza, blé, orge) et le bocage** à l’élevage de bovins allaitant. Traditionnellement, la Côte-d’Or est une région maraîchère avec une culture d’oignons de plein champs. Cette filière a beaucoup régressé au profit de la pomme de terre ou de l’émergence de productions locales spécifiques comme le cassis. Il reste également un noyau historique de maraîchers qui travaille essentiellement sur le circuit court pour répondre à la demande du bassin de vie.
fertile, il se compose de plaines qui présentent une alternance de sols riches en alluvions et de terres argileuses. Au nord, vers le plateau de Langres, les terrains sont plus sensibles à la sécheresse car composés d’un faible volume terreux et un fort pourcentage de caillou : leur potentiel est donc moins grand qu'au nord . À l’ouest, les prés du socle granitique ne favorisent pas l’agriculture, c’est pourquoi il s’agit d’une zone bocagère d’élevage. Cette diversité de sols s’explique par la discontinuité topographique, c'est à dire l’évolution du relief et de la nature de la roche mère.
timisation des conditions d’utilisation des produits phytosanitaires et sur des paramètres qui peuvent permettre de réduire les doses. La Chambre d’Agriculture prône une consommation raisonnée et encourage le développement de techniques alternatives comme le désherbage mécanique. Le secteur agricole est très touché par les aléas du climat et les normes européennes. Comment faites vous face à ces menaces ?
Comment faites vous pour réduire l’utilisation de produits chimiques? Le plan Ecophyto encadre et contrôle, mais ce n’est pas la seule initiative. Par l’intermédiaire de groupes de développement, l’accent a été mis sur le biologique et le respect du rythme des saisons. 12 % des agriculteurs pratiquent le bio (certifié ou non) et beaucoup d'autres y viennent progressivement. Des chercheurs travaillent sur l’op-
Pouvez vous nous présenter les potentialités agronomiques de la Côte-d’Or ? La Côte-d’Or peut-être divisée en trois grands ensembles. Le sud de Dijon est très *Paysage agraire composé de vaste champs ouverts de forme géométriques **Champs et près individuels, de forme irrégulière et enclos par des haies.
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© CA21
Pouvez-vous nous expliquer le rôle la Chambre d’Agriculture en Côte-d’Or ?
Notre pire ennemi c’est le climat. Cette année a été marquée par un coup de sec au printemps suivi d’une germination des grains sur pied. Les exploitations sont fragilisées après les inondations de l’année dernière et les épisodes de gel de 2012, eux mêmes consécutif à la sécheresse du printemps 2011. En tant que responsable, je suis très inquiet. D’un côté, le climat joue contre nous, de l’autre, l’évolution de la Politique Agricole Commune (PAC) nous est très défavorable. Les Droits au Paiement Unique (DPU) alloués au département sont à peine égaux à ceux des anciens pays du bloc de l’est. Les bases de notre agriculture sont en train d’être remises en cause. L’abondance de normes environnementales affaiblit notre compétitivité. Tous nos grands systèmes d’exploitations sont dans le rouge et les repères identitaires que nous voulions conserver sont en train de disparaître. Dans nos zones, l’agriculture conditionne le tissu économique, c’est le dernier rempart à la diversification. S’il n’y a plus d’agriculture, il n’y a plus d’habitants n Propos recueillis par Florian Mora
Vincent Lavier Président de la Chambre d'Agriculture de Côte d'Or
Décembre 2014 | Côte-d’Or
Interview with: Vincent Lavier, Chairman of the Chamber of Agriculture of Côte-d’Or
Picture of a traditional sector attached to its past, but the balance of which is threatened.
Can you explain the role of the Chamber of Agriculture in Côte-d’Or? The Chamber of Agriculture is at the service of the 5,000 farms of the department. It supports the 10,000 people in this sector throughout their careers. Farmers call for example upon our services when they want to buy land or to carry out feasibility studies. Within the framework of development missions, help is brought to the technical development of infrastructure at the time of enlargements, reconversions or regroupings.
© Philippe Gillet / Conseil Général de Côte-d’Or
Côte-d’Or, great agronomic diversity
What do you cultivate in the department? “The true engine of agriculture is wine-growing.”
The true engine of agriculture is winegrowing. To illustrate this matter, two figures: vines occupy 2% of the territory and their production accounts for 50% of agricultural sales turnover. For the remainder, the openfield* is reserved for field crops (rape, corn, barley) and bocage** for rearing dairy cattle. Traditionally, Côte-d’Or is a marketgardening area with open field onion culture. This sector regressed a lot to the benefit of potatoes and the emergence of specific local productions like blackcurrant. There remains also a historic core of market-farmers who work primarily on the local circuit to answer local area demand.
Can you present the agronomic potential of Côte-d’Or? Côte-d’Or can be divided into three great ensembles. The south of Dijon is very fertile; it is composed of plains, which present an alternation of soil rich in alluvia and clay soil. In the north, towards the plateau of Langres, *The agricultural landscape is composed of vast geometrical open fields **Fields and individual meadows, of irregular form and enclosed by hedges.
the ground is more sensitive to dryness as it is made up of a low earthy volume and a strong percentage of stone: the potential is thus lower than in the north. In the west, the granite base meadows do not support agriculture. This is why it is a zone of bocage for grazing. This diversity of grounds is explained by topographic discontinuity, i.e. the evolution of the relief and the nature of the bedrock.
How do you reduce the use of chemicals? The Ecophyto plan provides frameworks and controls, but it is not the only initiative. Via development groups, the stress was laid on organic and respect for the rhythm of the seasons. 12% of farmers practise organic (certified or not) and many others are getting there gradually. Researchers are working on the optimisation of the conditions of use of plant health products and along parameters, which can make it possible to reduce the amounts. The Chamber of Agriculture promotes reasonable consumption and encourages the development of alternative techniques like mechanical weeding.
The agricultural sector is very much influenced by weather hazards and European standards. How do you face these threats? Our worst enemy is the climate. This year was marked by a dry spell in spring followed by the germination of crops still standing. The crops are weakened after the floods of last year and the freezing episodes of 2012, themselves consecutive to the dry spring of 2011. As a person in charge, I am very anxious. On the one hand, the climate plays against us, on the other hand, the evolution of the Common Agricultural Policy (CAP) is very unfavourable for us. The entitlements to the single farm payment scheme allocated to the department are hardly equal to those of the countries of the old Eastern bloc. The basis of our agriculture is being called into question. The abundance of environmental standards weakens our competitiveness. All our great operating systems are in the red, and the identity reference marks that we want to preserve are disappearing. In our areas, agriculture conditions the economic fabric, it is the last defence to diversification. If there is no more agriculture, there are no more inhabitants n
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Décembre 2014 | Côte-d’Or
Un voyage autour des sens
© BIVB / COMBIER P.
Forts d’une tradition de 2 000 ans et d’un savoir-faire unique qui se transmet de génération en génération, les vins de Bourgogne jouissent d’un rayonnement international. Un potentiel précieux que l’interprofession s’attache à préserver et même, autant que faire se peut, à améliorer.
À l’heure actuelle, 178 pays importent régulièrement des vins de Bourgogne à travers le monde.
À
l’image du nouveau site internet qui leur est dédié (www.vins-bourgogne.fr), les vins de Bourgogne sont une promesse aussi bien gustative que culturelle. Ils incarnent conjointement la technique pointue des vignerons bourguignons et la renommée ancestrale des vignes de la région. Une aventure aromatique unique qui est en fait le fruit d’une série de facteurs, agissant en corrélation les uns avec les autres, indispensables à l’élaboration du précieux nectar. Il y a d’abord la situation géographique privilégiée caractérisant la Bourgogne viticole, qui s’étend sur 29 500 hectares et couvre près de 1 000 communes. La géologie riche qui l’accompagne permet une exposition au soleil favorisant la production
du vin. En outre, les cépages bourguignons et les fameux “Climats” locaux – parcelles de terre bénéficiant de conditions géologiques et climatiques spécifiques – contribuent à faire de la vigne régionale une institution mondialement réputée. Les vins de Bourgogne offrent également un témoignage poignant de ce que l’homme peut nouer comme relation profonde avec la nature. Il y a 2 000 ans, tandis que notre civilisation en était à ses premières heures, des hommes et des femmes de Bourgogne façonnaient déjà des vins avec patience et dévouement. Cette faculté humaine à valoriser la terre dans ce qu’elle peut offrir de meilleur s’exprime dans chacune des quelques 200 millions de bouteilles produites, les meilleures années, au sein de la région. Depuis des siècles, la tradition viticole se transmet de génération en génération. Certes, le progrès technique a introduit de nouveaux procédés. Mais toujours les professionnels du milieu ont eu soin d’intégrer ces innovations dans le plus grand respect de la tradition. C’est notamment la préoccupation du Bureau Interprofessionnel des vins de Bourgogne (BIVB), qui défend et met en avant le savoirfaire unique des viticulteurs et négociants bourguignons. Le BIVB soutient le processus productif du vin dans toute sa dimension commerciale. Aux côtés des producteurs, les 300 maisons de négoce qu’il réunit œuvrent au rayonnement national et international des vins de Bourgogne. À l’heure actuelle, 178 pays importent régulièrement des vins de Bourgogne à travers le monde. Cela représente près d’une centaine de millions de bouteilles exportées, soit quasiment la moitié de la production régionale globale. La communication et le
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marketing ne sont pas non plus en reste. Des initiatives telles que la formation des cavistes et restaurateurs, au même titre que le projet bientôt lancé de construction d’une grande Cité des Vins de Bourgogne à Beaune, participent à cet effort de développement. Autant d’éléments qui contribuent à expliquer les bons résultats de la campagne 2013/ 2014 traduisant une hausse des volumes de transaction de 7 % par rapport à l’année précédente. Seule ombre à ce tableau : les volumes de sortie de propriétés chutent de 5 % sur la même période, soulignant que bien que le vignoble bourguignon ait le vent en poupe, les dernières récoltes demeurent quant à elles insuffisantes pour satisfaire la demande. La Bourgogne viticole a donc bien des raisons d’attirer l’attention sur elle et il semble qu’elle fasse tous les efforts pour y parvenir. Pour ceux qui ne se contenteraient pas de faire venir les bouteilles jusqu’à leur table, la région leur propose de venir directement les goûter au sein même des vignobles. Porté par les initiatives multiples de l’interprofession, l’oenotourisme séduit de plus en plus de visiteurs à l’international. Selon “Bourgogne Tourisme”, ils seraient même près d’un million chaque année à parcourir la région, dont la moitié serait avant tout attirée par les visites de caves et les dégustations. La qualité de leurs cépages et la diversité de leurs appellations ont d’ores et déjà permis aux vins de Bourgogne de se prévaloir d’une renommée internationale. Les conduiront-t-elles jusqu’à une inscription au patrimoine mondial de l’Unesco ? C’est du reste le désir de toute une profession, qui milite main dans la main avec plusieurs élus locaux pour y parvenir n Sacha Grynbaum
A journey of the senses 2,000 years of tradition and a unique savoir-faire transmitted from generation to generation, the wines of Burgundy enjoy an international reputation; an invaluable asset that the trade attempts to preserve, and even, as much as possible, improve.
The BIVB supports the winemaking process in all its commercial dimension. Alongside the producers, the 300 trading houses, which it unites, work on the national and international fame of the wines of Burgundy. At the present time, 178 countries regularly import Burgundy wines throughout the world. That represents nearly a hundred million exported bottles, that is to say almost half of the total regional production. Communication and marketing are not neglected either. Initiatives such as the training of cellar-owners and restaurateurs, as
well as the soon-to-be-launched project of construction of a large City of Wines of Burgundy in Beaune, take part in this development drive. So many elements contribute to explain the good results of the marketing year 2013/2014 representing a rise in transaction volumes of 7% on the previous year. Only shadow over this picture: property exit volumes fell 5% over the same period, stressing that although the Burgundy vineyard has the wind in its sails, the latest harvests remain insufficient to satisfy demand. Winemaking Burgundy has many reasons to draw attention to itself, and seems to be making every effort to reach that point. For those who would not be content to bring the bottles to their table, the region proposes they come taste them directly in the vineyards. Led by the multiple initiatives of the trade, wine tourism is attracting more and more international visitors. According to “Burgundy Tourism”, there would be nearly a million people each year coming to the area, half of whom would be primarily attracted by cellar visits and tastings. The quality of the vines and diversity of their appellations have already allowed the Burgundy wines to garner international fame. Will it lead them to inscription in the UNESCO world heritage? It is also the desire of a whole profession, fighting hand in hand with several local councillors to reach that point n
© MLEPERS
Like the new Internet site dedicated to them (www.vins-bourgogne.fr), the wines of Burgundy are a gustatory as well as cultural promise. They jointly embody the cutting edge technique of Burgundy wine growers and the ancestral fame of the vines of the region. A unique aromatic adventure which is in fact the fruit of a series of factors, acting in combination with each other, crucial to the development of this precious nectar. There is first of all the privileged geographical situation that characterises winemaking Burgundy, extending over 29,500 hectares and nearly 1,000 communes. The rich geology, which accompanies it, allows exposure to the sun favouring the production of wine. Moreover, the Burgundy vines and famous local “Climates” - plots of land profiting from specific geological and climatic conditions - contribute to make the regional vine a universally famous institution. The wines of Burgundy also offer poignant testimony to what depth of relationship can tie man to nature. 2,000 years ago, while our civiliza-
tion was in its first hours, the men and the women of Burgundy were already fabricating wines with patience and devotion. This human ability to develop the ground to the best it can offer, is expressed in each of the some 200 million bottles produced in the region in the best years. For centuries, the winemaking tradition has been transmitted from generation to generation. Admittedly, technical progress has introduced new processes. But the professionals of the trade have always been careful to integrate these innovations with the greatest respect for tradition. It is in particular the concern of the Trade Office of the Wines of Burgundy (BIVB), which protects and promotes the unique savoir-faire of Burgundy wine growers and traders.
For those who would not be content to bring the bottles to their table, the region proposes they come taste them directly in the vineyards.
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Décembre 2014 | Côte-d’Or
ENTRETIEN | Malgré les aléas de la crise, l’artisanat de la Côte-d’Or parvient à maintenir un niveau d’activité conséquent, aussi bien en ville que dans les zones rurales. Le soutien économique innovant de la Chambre des Métiers porte ses fruits et soulage le secteur.
Des solutions pour préserver l’artisanat Avec 8 630 entreprises artisanales employant près de 28 000 actifs en Côte-d’Or, dont 1 845 sont dirigées par des femmes, l’artisanat est un acteur majeur de l’économie départementale. Mobilisant en outre 1 500 jeunes apprentis, il est le premier pourvoyeur d’emplois d’apprentissage, mode de formation dont sont issus 80 % des artisans. Par ailleurs, il joue un rôle indispensable de préservation des multiples savoir-faire locaux à forte connotation gastronomique et portés sur un important patrimoine bâti. Sans oublier les quelque 300 métiers d’arts recensés en Côte-d’Or. Pouvez-vous nous présenter les principales missions de votre Chambre en vue de soutenir les artisans de votre région ?
dossiers juridiques, fiscaux ou sociaux, tout en les aidant à réaliser des plans de financement. L’hygiène et la sécurité, en particulier dans les métiers de bouche (boulangerie, restauration), mobilisent également toute notre attention.
tale. L’artisanat parvient-il à se développer au-delà de ce secteur, notamment dans des zones plus rurales ? Si l’axe Dijon-Beaune concentre 80 % de la population et de l’économie côted’orienne, les sociétés artisanales restent des commerces de proximité par essence et continuent de couvrir autant les zones rurales que les villes. Leur maintien dans ces espaces nécessite un important travail, notamment sur les transmissions et les reprises d’entreprises, auquel le Conseil général apporte son précieux soutien. Ses subventions rendent ainsi possible le commerce ambulant, au même titre que des opérations dites “cœur de village” orientées vers les crèches et les ensembles périscolaires.
Quels sont les principaux secteurs de développement de l’artisanat sur votre territoire ? Le bâtiment, qui représente plus de 40 % de l’artisanat local, est le premier secteur avec près de 3 500 entreprises en exercice, aussi bien dans la rénovation que dans le neuf. Puis viennent les services, notamment tournés vers l’accompagnement des personnes âgées. L’alimentation complète le tableau avec des savoir-faire remarquables et mondialement reconnus en la matière.
Quels seront les principaux sujets qui vous occuperont en 2014 ?
L’agglomération dijonnaise est un véritable moteur pour l’économie départemen-
La Chambre assume un rôle de formation et d’information, au travers d’un certain nombre de dispositifs tels que celui consacré à sensibiliser les artisans à l’informatique. La promotion de l’apprentissage constitue un autre volet clé de notre action, par le biais d’évènements tels que le salon “Aprentissimo” qui a réunit 3 600 jeunes au mois d’avril dernier. Un travail important est aussi accompli pour encourager le recours à la Validation des Acquis de l’Expérience, qui permet à certains confrères de se voir attribuer des niveaux allant jusque Bac+5 grâce à leurs compétences. En outre, la Chambre accueille les porteurs de projets (créateurs et repreneurs d’entreprises) et les accompagne dans leurs 24 | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | Les dossiers Territoires
© Chambre des Métiers et de l'Artisanat de région Bourgogne section Côte d'Or
Quel rôle l’artisanat joue-t-il au sein du tissu économique côte-d’orien ?
Le contexte étant difficile, avec plus de 200 entreprises artisanales qui disparaissent chaque jour en France actuellement, il s’agit de donner des réponses aux problèmes soulevés par la crise. Un numéro vert “spécial crise” a été mis à la disposition des sociétés en difficulté pour tenter d’entamer un processus de sauvetage, en lien avec les banques et les tribunaux de commerce. Cette démarche nous a valu d’obtenir la distinction d’ “action remarquable” auprès de la Direction Générale de la Compétitivité de l’Industrie et des Services n Propos recueillis par Sacha Grynbaum
Régis Penneçot Président de la Chambre des Métiers et de l’Artisanat de Bourgogne section Côte-d’Or
Interview with: Régis Penneçot, President of the Chamber of Trades and Crafts of Burgundy Côte-d’Or section
© PhGillet/CG21
Solutions to preserve trades and crafts What are the principal strands of development of the craft industry in your territory? Building, which represents over 40% of local arts and crafts, is the number one sector with nearly 3,500 companies active, both in restoration and new builds. Then services, in particular turned towards support for the elderly. Food completes the picture with remarkable and universally renowned expertise in the matter. The urban area of Dijon is a genuine engine for the departmental economy. Does the craft industry manage to develop beyond this sector, in particular in more rural zones?
Building represents over 40% of local arts and crafts.
In spite of the hasards of the crisis, the craft industry of Côte-d’Or manages to maintain a significant level of activity, both in the city and rural areas. The innovative economic support of the Chamber of Trade is bearing fruit and relieving the sector.
What role does the craft industry play within the economic fabric of Côte-d’Or? With 8,630 artisanal companies, employing nearly 28,000 people in Côte-d’Or, of which 1,845 are directed by women, the craft industry is a major player in the departmental economy. Moreover, mobilising 1,500 young apprentices, it is the first provider of apprenticeships, the mode of training from which 80% of craftsmen result. In addition, it plays an essential part in safeguarding multiple local know-hows, with a strong gastronomical slant, in conjunction with a significant built heritage. Without forgetting the some 300 art trades listed in Côte-d’Or.
Can you present us the principal roles of the Chamber in supporting the craftsmen of your area? The Chamber takes on a training and information role, through a certain number of facilities such as that devoted to educating craftsmen in data processing. The promotion of the training constitutes another key aspect of our activity, by means of events such as the “Aprentissimo” trade fair which brought together 3,600 young people in last April. An important work is also carried out to encourage recourse to the “Validation des Acquis de l’Expérience” (validation of assets of experience), which makes it possible for certain fellow-members to be awarded levels going up to Bac+5 thanks to their skills. Moreover, the Chamber accommodates project leaders (founders and buyers of companies) and supports them in their legal, tax and social affairs, while helping them to carry out financing plans. Hygiene and safety, in particular in the edible trades (bakery, restoration), also mobilise all our attention.
Whilst the Dijon-Beaune axis concentrates 80% of the population and the economy of Côte-d’Or, the artisanal companies remain essentially local trade and continue to cover the rural zones as much as the cities. Their maintenance in these spaces requires significant work, in particular on the transmission and revival of companies, to which the General Council lends invaluable support. Its subsidies make possible the itinerant trader, as well as operations known as “heart of the village” aimed at nurseries and extra-curricular activities. What will be the main subjects occupying you in 2014? The context is difficult, with more than 200 artisanal companies currently disappearing each day in France, it is a matter of finding answers to the problems raised by the crisis. A toll-free “special crisis” number was placed at the disposal of the companies in difficulty to try to start a process of rescue, in conjunction with the banks and commercial courts. This step earned us the distinction of “remarkable action” from the Directorate General for the Competitiveness of Industry and Services n
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Décembre 2014 | Côte-d’Or
ENTRETIEN | Dédié aux filières de l’agroalimentaire, le pôle de compétitivité Vitagora s’attache à porter les travaux de recherche au plus haut niveau tout en dopant l’écosystème du secteur. Son objectif : concilier plaisir gustatif, capital santé et préservation de l’environnement.
“De l’appétit pour l’innovation”
Le pôle a été créé en 2005, sous l’impulsion d’un ensemble d’acteurs (industrie, recherche publique et privée, enseignement supérieur), en partenariat avec les collectivités territoriales et l’État. Partant du constat des forces de ses territoires, Vitagora a identifié les enjeux autour desquels l’offre agroalimentaire doit se positionner pour parvenir au bien-être des consommateurs. Aujourd’hui, cette stratégie “alimentation durable au service du bien-être des consommateurs” fédère un total de 175 adhérents souhaitant faire de l’innovation un levier de croissance pour leur permettre de s’attaquer à des marchés alimentaires à haute valeur ajoutée, en France et à l’international. Le pôle réunit de nombreux acteurs du monde économique dans différents domaines. Quels sont-ils et en quoi est-ce intéressant de les rapprocher ?
ble source de créativité pour les projets conçus au sein du pôle.
Quelle peut-être l’ampleur des retombées engendrées par vos projets sur l’écosystème local ?
“Notre rôle consiste à anticiper les évolutions sur les marchés.”
Parmi les 140 projets déjà labellisés par Vitagora, une centaine sont déjà financés et mis en œuvre. Ils généreront à terme un chiffre d’affaires additionnel de près d’un milliard d’euros et environ 450 emplois. La présence du pôle constituant en outre une réelle source d’attractivité pour le territoire, il a aidé à pérenniser la présence de certains groupes, tout en favorisant l’implantation de start-ups innovantes. Cette dynamique contribue aussi au rayonnement international du territoire. Sur la seule année 2014, une dizaine de délégations étrangères sont venues renforcer leurs échanges avec les acteurs locaux.
De quels leviers disposez-vous pour parvenir à accroître la compétitivité de l’offre alimentaire au service du bien-être consommateurs ? Plusieurs unités de recherche publique concourent activement à la recherche d’une plus grande compétitivité, à l’image du Centre des Sciences du Goût et de l’Alimentation, du Labex Lip-STIC qui étudie les lipoprotéines ou de la Plate-forme de Phénotypage Haut-Débit qui travaille à l’élaboration d’une agriculture plus durable. Il en va de même d’acteurs du secteur privé tels que les PME innovantes CERELAB, les laboratoires Spiral ou encore Nexidia qui sont tous trois très impliqués dans des projets collaboratifs et largement reconnus à l’international.
Il s’agit en effet d’un pôle “agroalimentaire” au sens large, associant des acteurs autour de trois marchés complémentaires (produits alimentaires transformés, aliments fonctionnels et compléments alimentaires et appareils de préparation culinaire). Convaincu que l’innovation se trouve aux interfaces de ces marchés, Vitagora a développé de nombreux produits et services à forte valeur ajoutée. Notre rôle consiste à anticiper les évolutions de ces marchés pour mieux servir in fine les consommateurs. C’est par exemple le cas dans le domaine de la “gérontofood”, actuellement très peu desservi par l’offre agroalimentaire. L’hétérogénéité des profils au sein de notre réseau est un avantage inestimable et une vérita-
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Quels seront les principaux projets qui mobiliseront les services du pôle dans les mois à venir ?
© Dijon Céréales
Pouvez-vous présenter le pôle de compétitivité Vitagora en précisant ses principales missions ?
L’alimentation connectée sera au cœur des réflexions. Un concours E-Food sera à ce titre organisé lors de la foire gastronomique de Dijon, ciblant des porteurs de projets au croisement des nouvelles technologies et de l’agroalimentaire. En parallèle, au sein de l’événement “Appetite for Innovation”, nous faisons bénéficier nos PME d’un lieu de rencontre avec des grands leaders de l’industrie venant du monde entier, très friands de nos compétences dans le domaine de l’alimentation connectée n Propos recueillis par Sacha Grynbaum
Pierre Guez Président de Vitagora, Directeur Général de Dijon Céréales
Interview with: Pierre Guez, President of Vitagora, Director General of Dijon Céréales
Dedicated to the agro-alimentary industry, the Vitagora centre of expertise attempts to carry research to the highest level while stimulating the sector’s ecosystem. Its objective: reconcile gustatory pleasure, health capital and the safeguarding of the environment.
© P. Athias, TACTILL
“An appetite for innovation”
Can you present the Vitagora centre of expertise by specifying its principal goals? The centre was created in 2005, under the impulse of a group of players (industry, public and private research, higher education), in partnership with the local authorities and the State. On the basis of the report on the forces of its territories, Vitagora identified the stakes around which the agro-alimentary offer must position itself to achieve the wellbeing of consumers. Today, this strategy “sustainable food at the service of the wellbeing of consumers” unites a total of 175 members wishing to make innovation a lever of growth to enable them to conquer high value-added food markets, in France and abroad. The centre brings together many players of the economic world in various fields. Who are they and in what is it interesting to bring them closer? It is indeed an “agro-alimentary” centre in the broad sense, associating players around three complementary markets (processed foodstuffs, functional food and food complements and culinary preparation apparatus). Convinced that innovation is at the interfaces of these markets, Vitagora developed many products and services with strong added value. Our role consists in anticipating the evolutions of these markets to better serve consumers. This is the case for example in the field of “geronto-food”, currently very little served by the agro-alimentary offer. The heterogeneity of the profiles within our network is a priceless advantage and a true source of creativity for projects conceived within the centre.
The ninth international congress “Goût-Nutrition-Santé”, organized by Vitagora.
Which levers do you have to increase the competitiveness of the food offer at the service of the consumers’ wellbeing? Several units of public research actively contribute to the search for greater competitiveness, like the Centre for the Sciences of Taste and Nutrition, Labex Lip-STIC which studies lipo-proteins or the High-Flow Phenotyping Platform, which is working towards the development of a more sustainable agriculture. The same applies to private sector players, such as the innovative CERELAB SMEs, laboratories Spiral or Nexidia which are all three very involved in collaborative projects and largely recognised internationally. What can be the extent of the repercussions generated by your projects on the local ecosystem? Among the 140 projects already approved by Vitagora, a hundred are already financed and implemented. They will in the long term generate additional sales turnover of almost
a billion euros and approximately 450 jobs. The presence of the centre constitutes moreover a real source of attractiveness for the territory, and helped to prolong the presence of certain groups, while supporting the establishment of innovative start-ups. This dynamic also contributes to the international reputation of the territory. Over 2014 alone, a dozen foreign delegations came to reinforce their exchanges with the local players. What will be the principal projects that will mobilise the services of the centre in the months to come? Connected food will be at the heart of the thought process. An E-Food contest will for this reason be organised at the time of the gastronomic fair of Dijon, targeting project leaders to the cross section of new technologies and agro-alimentary. In parallel, at the heart of the “Appetite for Innovation” event, we make our SMEs benefit from a meeting place with large leaders of industry coming from the whole world, very fond of our delicacies in the field of connected food n
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Décembre 2014 | Côte-d’Or
ENTRETIEN | Imaginé dans une région où le nucléaire joue un rôle historique, c’est tout naturellement que le Pôle Nucléaire de Bourgogne (PNB) s’est intégré dans l’écosystème local. La rapide croissance du nombre de ses adhérents témoigne du dynamisme et du succès qui l’accompagnent.
Atomes crochus dans le nucléaire bourguignon
Ce n’est pas un hasard si ce pôle a vu le jour en Bourgogne puisqu’il s’agit d’un territoire historiquement lié à l’industrie nucléaire, notamment par le biais de CreusotLoire. La présence de cette grande entreprise sidérurgique, fournisseur de pièces nécessaires aux composants nucléaires, a attiré d’autres géants, à l’image de Framatome (aujourd’hui Areva), ainsi que toute une chaîne de sous-traitants dans des domaines tels que la fabrication de tubes pour générateurs de vapeur (groupe Vallourec). Cet héritage nous a incités à nous réunir, dès 2004, lorsque l’aventure des pôles de compétitivité a débuté. Dans quelle mesure la région continue-telle à faire vivre cet héritage aujourd’hui ? Les autorités locales se réjouissent de compter sur leur territoire un pôle unique en son genre qui recouvre des applications beaucoup plus larges qu’à l’origine. Il englobe désormais quatre domaines d’activité stratégiques :
n le béton nucléaire, le génie civil et le bâtiment sensible.
d’adhérents constitue à nos yeux la plus belle preuve de succès du PNB, qui compte aujourd’hui près de 200 membres (40% hors Bourgogne) et est en passe d’ouvrir un bureau en Rhône-Alpes. Par ailleurs, il compte à son actif 137 projets labellisés, dont 74 sont déjà financés pour une valeur de 131 millions d’euros, et a collaboré avec 292 partenaires industriels et laboratoires. Cela témoigne d’un réel dynamisme, que les grandes réunions d’adhérents que nous organisons deux à trois fois par an confortent et encouragent.
De quelle manière les différentes composantes du pôle sont-elles articulées en son sein ? Quatre chargés de mission, bientôt cinq, coordonnent et accompagnent les adhérents dans le montage de leurs projets : réalisation du consortium et du contrat de collaboration entre les différents acteurs puis aide à la rédaction et défense du projet devant les différents guichets. Tous les projets sont soumis à un Conseil scientifique qui décide de l’attribution du label PNB ou suggère d’éventuels ajustements.
Quels sont les principaux objectifs fixés pour les années à venir ?
Quel bilan des activités du pôle pouvezvous dresser après bientôt dix années d’existence ? La progression constante du nombre
n l’éco-réalisation et la durabilité des composants nucléaires ; n les contrôles pour les composants à haute performance (réduction des arrêts de tranche, allongement de la durée de vie, sécurité des acteurs) ; n les techniques de maintenance et de déconstruction en milieu hostile (simulation 3D, améliorations robotiques, séparation et conditionnement des déchets radioactifs) ; 32 | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | Les dossiers Territoires
© VALLOUREC
Créé en 2005, pouvez-vous présenter le Pôle Nucléaire de Bourgogne ?
Un questionnaire de satisfaction contribue à nous orienter dans la bonne direction en tenant compte des principales attentes de nos adhérents : suivi des grands appels d’offre, renforcement de la représentation et accompagnement à la conquête de nouveaux marchés, notamment à l’international. Sur ce sujet, le PNB travaille en liens étroits avec l’Association des Industriels Français Exportateurs du Nucléaire, que je préside également et qui a récemment organisé le premier salon international du nucléaire au Bourget (World Nuclear Exhibition). Plusieurs réunions d’adhérents sont par ailleurs prévues en Belgique et en Angleterre dans les mois à venir. Mais l’ouverture officielle de notre bureau en Rhône-Alpes constituera sans doute le principal évènement des prochains mois n Propos recueillis par Sacha Grynbaum
Gérard Kottmann Président du Pôle Nucléaire de Bourgogne
Interview with: Gerard Kottmann, President of the Nuclear Centre of Burgundy
Conceived in an area where nuclear power plays a historic role, it is quite natural that the Nuclear Centre of Burgundy (PNB) was integrated into the local ecosystem. The rapid growth of the number of its members testifies to the dynamism and success that accompany it.
ツゥ jean-louis Zimmermann
Hooked atoms in nuclear power in Burgundy
Created in 2005, can you present the Nuclear Centre of Burgundy? It is no accident that this centre came to life in Burgundy since it is a territory historically related to the nuclear industry, in particular through Creusot-Loire. The presence of this large iron and steel company, supplier of parts necessary to nuclear components, attracted other giants, like Framatome (now Areva) and a whole chain of subcontractors in fields such as the manufacture of tubes for steam generators (Vallourec group). This heritage encouraged us to come together, since 2004, when the centres of expertise adventure began. To what point does the area continue to support this heritage today? The local authorities are delighted to count on their territory a centre unique of its kind, which covers much broader applications than at its origin. It includes from now on four strategic spheres of activity: n the eco-production and the sustainability of nuclear components; n controls for high performance components (reduction of section stops, lengthening of lifespan, safety of the players); n techniques of maintenance and decommissioning in hostile environment (3D simulation, robotics improvements, separation and conditioning of radioactive waste); n nuclear concrete, civil engineering and sensitive building.
The Nuclear Center of Burgundy works with other regions, including Rhone-Alps, where the center Tricastin is located.
How do the various components of the centre articulate around its centre? Four project managers, soon to be five, coordinate and support the members in the assembly of their projects: realisation of the consortium and contract of collaboration between the various players, then assistance in drafting, and defence of the project to the various offices. All the projects are subject to the scientific Council, which decides on attribution of the PNB label or suggests possible adjustments. What assessment can you make of the activities of the centre after soon to be ten years of existence? The constant progression of the number of members constitutes in our eyes the most beautiful proof of success of the PNB, which counts today nearly 200 members (40% outside Burgundy) and is on the way to opening an office in the Rhone-Alps region. In addition, it counts 137 approved projects underway, of which 74 are already financed to a value of 131 million euros, and has collaborated with 292 industrial part-
ners and laboratories. This testifies to a real dynamism, including the big meetings of members, which we organize two to three times per annum to consolidate and encourage. What are the principal objectives laid down for the coming years? A satisfaction questionnaire contributes to direct us in the right direction by taking into account the principal expectations of our members, followed by big calls to tender, reinforcement of representation and support for the conquest of new markets, in particular international ones. On this subject, the PNB works in close links with the Association of the Exporting French Industrialists of Nuclear Power, which I also chair and which recently organised the first international trade fair for nuclear power in Le Bourget (World Nuclear Exhibition). Several members meetings are also planned in Belgium and England in the coming months. But the official opening of our office in the Rhone-Alps will undoubtedly constitute the principal event of the next months n
Les dossiers Territoires | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPテ右N | 33
Décembre 2014 | Côte-d’Or
ENTRETIEN | Unique centre universitaire de la région, l’Université de Bourgogne propose un large panel de formations aux quelque 27 000 étudiants qu’elle accueille chaque année. Une activité importante qui en fait un acteur majeur de l’aménagement du territoire bourguignon.
“Insérer nos étudiants le mieux possible”
Répartie sur six campus, à Dijon (85% des étudiants), Auxerre (plus de 800 étudiants), Nevers (plus de 800 étudiants), le Creusot (plus de 1 000 étudiants), Chalonsur-Saône (plus de 450 étudiants) et Macon (environ 150 étudiants), quelque 1 500 enseignants et enseignants-chercheurs y sont rattachés, au même titre qu’environ 1 200 agents administratifs, techniques et de bibliothèques. L’Université de Bourgogne est ainsi le deuxième employeur de la région, participant activement au développement du territoire. L’Université est pluridisciplinaire avec la composante Santé, couvrant véritablement tous les grands champs académiques au travers de 400 diplômes, de l’IUT (Bac+2) au Doctorat (Bac+8). Globalement, nous sommes orientés sur des formations très professionnalisantes, à l’image des écoles d’ingénieurs ou des facultés de médecine et de pharmacie. L’objectif est d’insérer au mieux possible nos étudiants sur le marché du travail. En outre, la formation continue y est également bien représentée.
dits académiques tout en développant des projets de création d’entreprise.
Qu’en est-il de la vie étudiante au sein de l’Université ? L’Université de Bourgogne est régulièrement citée parmi celles qui offrent les meilleurs cadres de vie étudiante. Cela s’explique par la qualité de vie régionale, et particulièrement à Dijon, où le campus est fort de nombreux espaces verts, de multiples lieux de vie et d’infrastructures sportives de qualité. Par ailleurs, l’Université de Bourgogne connait une tradition de vie étudiante très active, incarnée par 130 associations diverses. Les étudiants sont par ailleurs très engagés dans la gouvernance de l’établissement, deux d’entre eux faisant même partie des vice-présidents en exercice.
Pouvez-vous nous présenter les grandes lignes de votre action en matière de recherche ? Le monde actuel impose une concentration des chercheurs autour de grands pôles afin d’accéder à des masses critiques suffisants. Un regroupement a donc été engagé au sein de six grands domaines d’excellence scientifique : aliments et environnement, santé et ingénierie moléculaire, photonique et matériaux avancés, apprentissage et santé, patrimoine et territoire, vigne et vins. Cette démarche s’inscrit dans la stratégie de “différenciation intelligente” impulsée par l’Union européenne pour identifier, sur chaque territoire, les pôles d’excellence.
Quels liens entretenez-vous avec le tissu économique local ? La réaffirmation du lien entre Université et monde économique constitue pour nous une priorité. Plusieurs initiatives très concrètes sont menées pour y parvenir, telles que la mise en place d’un diplôme sur l’intelligence économique ou la création d’une unité d’enseignement dite “entrepreneuriale”, dans laquelle les étudiants valident des cré36 | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | Les dossiers Territoires
Quels sont les grands projets que vous porterez au cours des prochaines années ?
© Focale info - T. H
Pourriez-vous présenter l’Université de Bourgogne et ses principales caractéristiques ?
Le principal est la création d’une Communauté d’Universités et Établissements avec six écoles partenaires. Ce projet est en cohérence avec la fusion des régions Bourgogne et Franche-Comté. Une fois regroupés, nous travaillerons ensemble à une candidature au nouvel appel à projets que l’État va lancer dans le cadre des Initiatives d’excellence. Leur but est de labelliser des sites universitaires bien ancrés dans l’économie de leur région, les liens à renforcer avec les entreprises demeurant parmi nos priorités absolues n Propos recueillis par Sacha Grynbaum
Alain Bonnin Président de l’Université de Bourgogne
Interview with: Alain Bonnin, Chairman of the University of Burgundy
Sole university centre in the area, the University of Burgundy offers a broad range of training to the some 27,000 students it receives each year. An important role which makes it a major player in Burgundy regional planning.
© Vincent Arbelet
“Giving our students the best possible job opportunities”
Could you present the University of Burgundy and its principal characteristics? Distributed over six campuses, in Dijon (85% of the students), Auxerre (over 800 students), Nevers (over 800 students), le Creusot (over 1000 students), Châlon-surSaône (over 450 students) and Mason (approximately 150 students), some 1,500 teachers and teacher-researchers are attached to it, as well as approximately 1,200 administrative, technical and library staff. The University of Burgundy is thus the number two employer in the area, taking an active part in the development of the territory. The University is multi-field with the Health component, covering all the big academic fields via 400 diplomas, from IUT (Bac+2) to Doctorate (Bac+8). All in all, we are orientated towards very professional training, like the schools of engineering and pharmacy, and the Faculty of Medicine. The objective is to place our students as well as possible in the labour market. On the job training is also well represented. What links do you maintain with the local economic fabric? The reaffirmation of the link between the University and business worlds is a priority for us. Several very concrete initiatives are underway to reach that point, such as the implementation of an economic intelligence diploma or the creation of a so-called “entrepreneurial” teaching unit, in which the students gain academic credits while developing company creation projects.
“The reaffirmation of the link between the University and business worlds is a priority for us.”
Can you give us a broad outline of your activity in terms of research? The current situation pushes towards a concentration of researchers around large centres in order to reach sufficient critical mass. We have grouped six broad fields of scientific excellence: food and environment; health and molecular engineering; photonics and advanced materials; training and health; heritage and territory; vine and wines. This step falls within the strategy of “intelligent differentiation” led by the European Union to identify the centres of excellence in each territory. What about student life in the University? The University of Burgundy is regularly quoted among those offering the best quality of student life. This is due to the quality of regional life, particularly in Dijon, where the campus has many parks, multiple living
spaces and quality sports infrastructure. In addition, the University of Burgundy has a tradition of very active student life, embodied in 130 diverse associations. In addition, the students are very committed to the governorship of the establishment, two of them even among the vice-presidents-in-office. What are the big projects you will lead during the coming years? The main thing is the creation of a Community of Universities and Establishments with six partner schools. This project is in coherence with the fusion of the regions of Burgundy and Franche-Comté. Once united, we will work together to find candidates for the new call for projects which the State will launch within the framework of the Initiatives of excellence. Their goal is to brand well-grounded university sites into the economy of their area, while reinforced links with companies remain among our absolute priorities n
Les dossiers Territoires | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | 37
Décembre 2014 | Côte-d’Or
ENTRETIEN | S’appuyant notamment sur la renommée du vignoble et de la gastronomie de la Côte-d’Or, le Conseil général souhaite développer l’offre touristique, fidéliser les touristes et allonger la durée de séjour dans l’ensemble du département. L’inscription des “climats du vignoble de Bourgogne” au patrimoine mondial de l’Unesco en 2015 serait un atout supplémentaire pour faire gagner le territoire en attractivité et en reconnaissance.
Alésia, un centre de gravité touristique en Côte-d’Or Si 2013 a été marquée par une météo maussade et une activité mitigée, quelles sont les perspectives touristiques pour 2015 ?
Plus généralement, quels sont les atouts de la Côte-d’Or sur le plan touristique ? Quels aspects doivent encore être développés ?
Sans être catastrophique, l’activité touristique en 2013 a subi les aléas climatiques en plus d’une crise économique commune à l’ensemble des territoires. Les conditions météorologiques, qui n’ont guère été plus clémentes, semblent influer de manière similaire sur la fréquentation touristique du début de l’année. Plus largement, plusieurs projets sont en cours dans l’objectif d’attirer et faire revenir plus de touristes en Côted’Or et surtout, de les inciter à rester plus longtemps.
Le vin et la gastronomie restent des locomotives touristiques départementales incontestables ; la Côte-d’Or bénéficie également d’un patrimoine exceptionnel, tant sur le plan architectural que naturel L’authenticité est certainement ce qui caractérise le mieux ce territoire.
Qu’en est-il du projet d’inscription des “climats” du vignoble de Bourgogne au patrimoine mondial de l’Humanité ?
Après avoir remporté un succès certain, quels efforts devront être maintenus pour faire du MuséoParc Alésia une destination incontournable en Bourgogne ? Ce programme n’en est encore qu’à ses
Centre de gravité de l’attractivité de la Haute Côte-d’Or, l’ouverture du MuséoParc d’Alésia a permis d’irriguer l’ensemble des pôles touristiques de cette région, notamment l’abbaye de Fontenay, Flavigny sur Ozerain ou encore les forges de Buffon. Autant de hauts lieux dans lesquels l’offre touristique et les activités parallèles doivent être développées, de manière à rallonger la durée des séjours. À Beaune par exemple, nous essayons de mettre en valeur la thématique de l’eau (au travers de bassins de baignade naturelle, d’un parc d’aqua loisirs, etc.) afin que les touristes n’y viennent pas seulement pour découvrir les vignobles. 38 | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | Les dossiers Territoires
© Rozenn Krébel – Côte-d’Or Tourisme
À ce titre, quelles sont vos priorités ?
débuts. Le Conseil général va démarrer les études pour doubler le centre d’interprétation d’Alésia d’un musée archéologique regroupant l’ensemble des éléments découverts sur place, pour en faire une vitrine touristique incontournable en Côte-d’Or, voire en Bourgogne. Après avoir dépassé les projections de fréquentation les plus optimistes avec 140 000 visiteurs la première année, nous comptons bien développer le potentiel de ce site à l’échelle de la France et au-delà.
Si la notoriété universelle des vins de Bourgogne représente notre premier atout concurrentiel défendable, la côte viticole évoque quant à elle bien plus que l’image d’un Grand Cru : un territoire et une histoire uniques, propres à l’identité bourguignonne. Des inspecteurs de l’Icomos viendront sur place à l’automne pour prendre connaissance de la valeur exceptionnelle de ce patrimoine, qui, nous l’espérons, sera classé à l’horizon 2015. Cette reconnaissance internationale contribuera non seulement à augmenter la fréquentation en Côte-d’Or, mais aussi à préserver les climats et les transmettre aux générations à venir n Propos recueillis par Pauline Pouzankov
Jean-Pierre Rebourgeon Président de Côte-d’Or Tourisme
Interview with: Jean-Pierre Rebourgeon, Chairman of Côte-d’Or Tourism
© Jochen Jahnke
Alesia, a touristic centre of gravity in Côte-d’Or More generally, what are the assets of Côte-d’Or on the tourist level? What aspects are still to be developed? Wine and gastronomy remain undeniable tourist engines for the department; Côte-d’Or also benefits from an exceptional heritage, as much on the architectural as natural level. Authenticity is certainly what best characterises this territory.
After gaining unquestionable success, what efforts will need to be maintained to make the MuséoParc of Alesia an unmissable destination in Burgundy?
Centre of gravity of the attractiveness of Haute Côte-d’Or, Alesia nourishes all the tourist centres of this region.
Leaning in particular on the fame of the vineyards and gastronomy of Côte-d’Or, the General Council wishes to develop the tourist offer, gain loyalty among the tourists and lengthen the duration of stay in the whole of the Department. The inscription of “climates of the vineyards of Burgundy” in the UNESCO World Heritage in 2015 would be an additional asset for the territory to gain in attractiveness and renown.
While 2013 was marked by gloomy weather and less activity, what are the tourist prospects for 2015? Without being catastrophic, tourist activity in 2013 suffered from bad weather in addition to an economic crisis common to the whole of the country. The weather conditions, which were hardly more clement in 2014, seemed to influence tourist traffic from
the beginning of the year in a similar way. More widely, several projects are underway to attract and attach more tourists to Côte-d’Or and especially, encourage them to stay longer. What are your priorities in this matter? Centre of gravity of the attractiveness of Haute Côte-d’Or, the opening of the MuséoParc of Alesia made it possible to nourish all the tourist centres of this region, in particular the Abbey of Fontenay, Flavigny-sur-Ozerain or the Forges de Buffon. So many places of interest in which the tourist offer and parallel activities must be developed, so as to lengthen the duration of stays. In Beaune for example, we try to emphasise the theme of water (through natural swimming pools, an aqua leisure park, etc) so that tourists do not come there only to discover the vineyards.
This program is still only beginning. The General Council is going to start research to double the entertainment centre of Alesia with an archaeological museum gathering together all of the elements discovered on site, to make an unmissable tourist showcase in Côte-d’Or, possibly in Burgundy. After surpassing the most optimistic footfall projections with 140,000 visitors in the first year, we are hoping to develop the potential of this site on the scale of France and beyond.
What about the project to inscribe the “climates” of the Burgundy vineyard into the world heritage of Humanity? While the universal renown of the wines of Burgundy represents our number one justifiable competitive asset, the wine country evokes much more than the image of a Grand Cru: a region and history unique and particular to the identity of Burgundy. Inspectors from Icomos will come on site in the autumn to take note of the exceptional value of this heritage, which, we hope, will be listed by 2015. This international recognition will not only contribute to increase footfall in Côte-d’Or, but also to preserve the climates and transmit them to generations to come n
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ET VIE E R CADITÉ DEnt and e AL QU vironmof life En uality q
ENTRETIEN | Plusieurs fois distinguée par des prix nationaux, la Côted’Or porte en elle les marques d’un territoire solidaire. Le Conseil général et la société civile, à travers ses associations, ont à cœur de permettre à chacun, notamment les plus fragiles, de vivre mieux.
“Les Côte-d’oriens ont le sens de l’engagement”
La solidarité est l’une des grandes compétences confiées aux départements depuis les premières lois de décentralisation. Cette responsabilité incombe, au sein de notre Conseil général, à la Commission des affaires sociales et intergénérationnelles, que je préside. Nous avons, avec plus de 250 millions d’euros, le budget de fonctionnement le plus important du Conseil général. Le Conseil général accompagne les ainés, les personnes en situation de handicap, les enfants et les personnes en insertion. Aussi pour répondre pleinement à notre mission, le Conseil général a mis en place une politique transversale impliquant les différentes politiques du Conseil général (transport, culture...) et de nombreux partenariats.
dimensions de sa vie (sport, culture, logement, mobilité, insertion...).
monde associatif. Chacun porte à travers les compétences qui sont les siennes une activité pendant cette semaine.
L’ambition qui a toujours été la nôtre, consiste à accompagner le parcours de vie des personnes handicapées pour soutenir leurs projets personnels. Le cœur de notre mission est de répondre concrètement à leurs besoins quotidiens. Il s'agit de mettre les dispositifs au service du projet individuel et non l'inverse.
Nous avons fait nôtre le slogan : “365 jours pour agir et une semaine pour le dire ”, en organisant des mesures phares comme la dictée intergénérationnelle dans les collèges. Des matchs, ou des spectacles sont offerts aux grands parents qui s'y rendent accompagnés par leurs petits enfants.
La Côte-d’Or a également travaillé sur la question de la mobilité en facilitant l’accessibilité des bus pour les personnes à mobilité réduite, la mise en place d’un transport à la demande et une politique tarifaire attractive à 1,50 €.
La “semaine bleue” est une semaine dédiée principalement aux personnes âgées et retraités, quelles actions spécifiques et originales mettez vous en place pour les personnes handicapées ? Le Conseil général a réalisé un schéma départemental du handicap qui, outre l'accompagnement autour de la PCH (prestation de compensation du handicap) propose d'accompagner la personne dans toutes les
Fin octobre 2013, vous avez une nouvelle fois organisé “la semaine bleue” où pendant sept jours, chaque volontaire s’efforce de renforcer les solidarités entre les générations. Comment décririez-vous cette semaine ? Quelles en sont les réussites ? La “semaine bleue” est une manifestation très présente en Côte-d’Or. Les instances nationales nous ont même, plusieurs fois, distingués pour nos actions exemplaires. Le comité départemental, dynamique et organisé, collabore largement avec l’ensemble des villes et villages du territoire et du
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Le Conseil général a reçu le label européen de département solidaire récompensant l’implication des habitants sur un territoire. Que signifie pour vous cette récompense ? © Ph. Gillet / Conseil Général de la Côte-d’Or
La solidarité et plus largement l’action sociale est une compétence du département, quelle place a la commission des affaires sociales et intergénérationnelles en Côted’Or ? Quelles sont vos marges de manœuvre au sein du département ?
La Côte-d’Or a la chance d’avoir un tissu associatif riche et des partenaires diversifiés aimant leur territoire et ayant envie de s’impliquer pour les autres. Les Côte-d’Oriens ont le sens de l’engagement. Nous avons la culture de la solidarité ; c’est pourquoi notre action a été saluée par ce label européen. C’est bien évidemment une fierté n Propos recueillis par Jean-Côme Tihy
Emmanuelle Coint Présidente de la commission des affaires sociales et intergénérationnelles du Conseil Général de la Côte-d'Or
Décembre 2014 | Côte-d’Or
Interview with: Emmanuelle Coint, President of the Commission for Social and Intergenerational Affairs of the General Council of Côte-d’Or
Several times distinguished by national prizes, the Côte-d’Or carries the hallmarks of an engaged territory. The General Council and civil society, through its organisations, aim to allow each person, in particular the most vulnerable, to live better.
© PhGillet/CG21
“The inhabitants of Côte-d’Or have a sense of engagement”
Unity and more widely social action is a remit of the Department, what is the place of the Commission for Social and Intergenerational Affairs in Côte-d’Or? What is your room for manoeuvre within the department? Solidarity is one of the great responsibilities entrusted to the Departments since the first laws of decentralisation. This responsibility falls, within our General Council, to the Commission for Social and Intergenerational affairs, which I chair. We have, with more than 250 million Euros, the largest operational budget of the General Council. The General Council supports elderly people, disabled people, children and people going back to work. Also to fully carry out our mission, the General Council has set up a transverse policy involving the various policies of the General Council (transport, culture…) and many partnerships. At the end of October 2013, you organised “blue week” once again, where for seven days, each volunteer endeavours to reinforce solidarity between the generations. How would you describe this week? What are the successes? “Blue week” is a very important event in Côte-d’Or. We have even been distinguished by the national authorities several times for our exemplary actions. The dynamic and organised departmental committee collaborates widely with all the cities and villages of the territory and the world of organisa-
“Solidarity is one of the great responsibilities entrusted to the Departments since the first laws of decentralisation.”
tions. Each one carries out an activity during this week, according to its own remit. We chose the slogan: “365 days to act and a week to speak”, by organising headline events like the intergenerational dictation in schools. Matches and shows are put on for grandparents who attend accompanied by their grandchildren.
question of putting the facilities at the service of the individual project and not the reverse. Côte-d’Or has also worked on the question of mobility by facilitating the accessibility of buses for people with reduced mobility, the implementation of transport on demand and attractive pricing at 1.50 Euros.
“Blue week” is a week dedicated mainly to the elderly and retired, what specific and unique measure are put in place for disabled people?
The General Council received the European label of department of solidarity in reward for the involvement of the inhabitants of a territory. What does this reward mean for you?
The General Council set out a departmental plan for disabled people which, in addition to support for the PCH (disability compensation fund) offers support for the person at all levels of life (sport, culture, housing, mobility, employment…). Our ambition was always to provide support for the daily life of disabled people enabling their personal projects. The heart of our mission is to meet their daily needs concretely. It is a
Côte-d’Or is lucky to have a rich fabric of organisations and diversified partnerships who love their territory and want to involve themselves on behalf of others. “The inhabitants of Côte-d’Or have a sense of engagement”. We have a culture of solidarity; this is why our action was recognised by this European label. It is obviously a source of pride n
Les dossiers Territoires | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | 41
Décembre 2014 | Côte-d’Or
Quand le patrimoine prend “un coup de jeune”
© Ph. Gillet / Conseil Général de la Côte-d’Or
Préserver le passé pour se reconstruire. Telle est la finalité du “Plan Patrimoine Insertion”, mis en place par le Conseil général, pour lutter contre l’exclusion par le biais de la restauration du patrimoine rural. Et parfois même donner naissance à des vocations.
À
travers sa couleur, sa dureté et son élégance spécifique, chaque pierre de Bourgogne raconte une histoire bien à elle. Si la particularité géologique régionale et les monuments remarquables ont fait la renommée de la Côte-d’Or, le Conseil général ne délaisse pas son petit patrimoine pour autant. Dans le cadre du “Plan Patrimoine Insertion”, il favorise le développement économique et l’accès à l’emploi en soutenant les associations chargées de l’insertion professionnelle par le biais de la restauration des sites communaux. Créée en 1996, Avenir Environnement fait partie des structures concernées par ce programme et encadre actuellement 41 personnes : soit trois équipes “patrimoine” et une dédiée à l’“environnement”, chargée de sa mise en valeur et de sa promotion en Côte-d’Or.
Le “Plan Patrimoine Insertion” se veut rénover le petit patrimoine en Côte-d’Or, favorisant l’emploi comme l’amélioration du cadre de vie de chacun.
Pour Bénédicte Fournier, la directrice technique d’Avenir Environnement, “le travail physique et l’emploi permettent avant tout de redonner un rythme à toute personne qui cherche à se réinsérer ”. Les projets de
l’association portent sur du petit patrimoine rural (puits, ponts, croix, lavoirs...) rénovés en Côte-d’Or. Les remparts de la commune d’Auxonne, de Mirebeau-sur-Bèze, les pelouses calcaires de Chenove ou encore le lavoir communal de Touillon, comptent parmi les chantiers de restauration réalisés en 2014, au côté d’une opération de mise en valeur dans la réserve écologique des Maillys. L’ensemble de ces travaux vise à permettre à des personnes connaissant des difficultés personnelles ou professionnelles de renouer avec le monde de l’emploi et de retrouver une situation sociale stable. “Parallèlement à l’accompagnement vers la résolution des problèmes, notre structure assure la formation des employés, dans le cadre du certificat de compétences professionnelles délivré à la fin du parcours. Santé, sécurité au
© Ph. Gillet / Conseil Général de la Côte-d’Or
Solidarité et proximité
Simple passerelle vers l’emploi pour certains, le “Plan Patrimoine Insertion” est parfois à l’origine d’une véritable vocation.
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travail, gestes techniques et compétences clés, font partie des critères d’évaluation au même titre que l’attitude et l’assiduité.”
Rénover l’existant pour se construire un avenir Une simple passerelle vers l’emploi qui devient pour certains une véritable vocation, à en croire Bénédicte Fournier qui affirme que “près de 20 % des recrues se destinent ensuite vers les métiers de maçonnerie, de taillage de pierre et d’ouvrages anciens”. Une réinsertion d’autant plus réussie quand le patrimoine local retrouve une nouvelle jeunesse n Pauline Pouzankov
“When heritage gets a makeover” Preserving the past in order to rebuild: this is the aim of the “Heritage Insertion Plan”, set up by the General Council, to fight against exclusion via the restoration of our rural heritage; and sometimes even give rise to vocations.
Solidarity and proximity For Bénédicte Fournier, the technical director of Avenir Environnement, “physical work and employment above all give a new rhythm to all people seeking to reintegrate into society”. The organisation’s projects relate to small rural heritage (wells, bridges, crosses, washhouses…) renovated in Côted'Or. The walls surrounding Auxonne and Mirebeau-sur-Bèze, the chalk lawns of Chenove or the communal washhouse of Touillon count among the restoration works carried out in 2014, alongside a development operation in the ecological reserve of Maillys. All these works aim at allowing peo-
ple with personal or professional problems to rejoin the world of employment and find a stable social situation. “In parallel to supporting problem resolution, our structure ensures employee training, within the framework of a professional skills certificate delivered at the end of the course. Health, safety at work, technical skills and key competences, are part of the criteria of evaluation as well as attitude and assiduity.”
Renovating what is already here in order to build a future A simple bridge to employment, which for some becomes a true vocation, according to Bénédicte Fournier who states that “nearly 20% of the recruits then pursue a career in masonry, stone cutting and ancient crafts”. An all the more successful reintegration when the local heritage finds a new youth n
© Ph. Gillet / Conseil Général de la Côte-d’Or
Through its colour, hardness and specific elegance, each stone of Burgundy tells a unique story. While the geological particularity of the region and remarkable monuments made the fame of Côte-d’Or, the General Council does not however forsake its smaller heritage. Within the framework of the “Heritage Insertion Plan”, it supports economic development and access to employment by supporting organisations in charge of professional insertion via the restoration of communal sites. Created in 1996, Avenir Environment is among the organisations connected to this program and cur-
rently comprises 41 people: that is to say three “heritage” teams and one dedicated to the “environment”, responsible for its development and its promotion in Côte-d’Or.
Thanks to insertion, nearly 20% of the recruits then pursue a career in masonry.
Les dossiers Territoires | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | 47
ENTRETIEN | Caractérisée par un passé riche lui ayant légué de nombreux lieux d’exception, la Côte-d’Or s’attache à offrir à ses collégiens le meilleur cadre d’enseignement pour préparer leur avenir et celui du département. Une démarche que le Conseil général encourage en modernisant ses établissements.
La Côte-d’Or, entre passé et avenir
En premier lieu, le Conseil général a pour compétence obligatoire la construction, l’extension, les réparations et la modernisation des 47 collèges publics du département, dont il assure les moyens en personnel technique. Intervenant également en faveur des sept collèges privés, il s’attache à offrir aux 24 000 collégiens un environnement scolaire de qualité et à garantir les mêmes conditions d’enseignement sur tout le territoire. En 2014, plus de 23 millions d’euros seront ainsi attribués au fonctionnement des collèges publics. Par ailleurs, nous avons décidé de poursuivre le développement des TIC dans les collèges publics par le biais des “Plans Collège Numérique”. Le déploiement d’équipements tels que le podcasting (abonnement à un flux de données numériques), les classes mobiles (chariot contenant des ordinateurs qui relient les élèves au professeur) et la visioconférence est donc poursuivi. Tous les collèges publics sont aujourd’hui raccordés à Internet Haut Débit et équipés en Tableaux Numériques Interactifs. De surcroît, chaque élève de 6ème est doté d’une clef USB qui joue le rôle d’un cartable numérique, contribuant ainsi à alléger le poids des cartables. La Côte-d’Or a mis en place un Conseil général des Jeunes. Quel est le but de cette initiative ? Créé en 1998 en partenariat avec l’Inspection académique, le Conseil général des Jeunes a pour mission d’élaborer un projet concret en liaison avec les préoccupations des 24 000 collégiens côte-d’oriens. Ces der-
n la Montagne et le Pays Chatillonnais, terres céréalières ;
niers sont appelés à se mobiliser, tous les deux ans, pour élire les 54 représentants de leur collège, issu des classes de 5e et de 4e. Les jeunes bénéficient ainsi d’un apprentissage “grandeur nature” de la vie civique, politique et démocratique.
n la Côte et les Hautes Côtes, célèbres pour leurs vignes ; n la plaine de la Saône, la Tille et la Vingeanne, plat pays où foisonnent les cours d’eau.
Par ailleurs, dans quelle mesure le patrimoine culturel contribue-t-il au rayonnement du territoire ? La Côte-d’Or est un département qui abrite un patrimoine culturel et architectural d’exception. 4ème département le plus vaste de France, il se compose de cinq régions naturelles : n le Morvan, pays du granit et des massifs boisés ; n l’Auxois et le pays d’Arnay, aux vallées serpentées de rivières ;
© CG 21
Pouvez-vous présenter l’action du Conseil général en direction des collèges ?
De multiples sites renommés tels que l’Abbaye de Fontenay (classée au patrimoine de l’UNESCO), l’hôtel Dieu de Beaune, l’Abbaye de Cîteaux, les cités médiévales de Chatillon sur Seine, Saulieu, Dijon et son prestigieux musée des Beaux-Arts, le jardin des Sciences, les châteaux de la Rochepot, le Clos de Vougeot se trouvent aussi sur son territoire. Autant d’éléments favorables au tourisme. Le MuséoParc Alésia, inauguré en 2012, a quant à lui d’ores et déjà attiré plus de 270 000 visiteurs dont 15 000 scolaires. Situé au pied du village d’Alise-Sainte-Reine, proche du site historique d’Alésia et de la statue de Vercingétorix d’Aimé Millet, son centre d’interprétation a été réalisé par l’architecte Bernard Tschumi. Il sera complété en 2016 par un musée archéologique et un “parcours découverte” de 7 000 hectares. En ajoutant à tout cela la tradition gastronomique pointue qui caractérise notre département, la Côte-d’Or est plus que jamais un territoire vivant et attractif où art de vivre, nature, Histoire et patrimoine cohabitent en parfaite harmonie n Propos recueillis par Sacha Grynbaum
Catherine Louis Présidente de la Commission Jeunesse, Animation Touristique, Sportive et Culturelle de la Côte-d’Or
Les dossiers Territoires | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | 51
Décembre 2014 | Côte-d’Or
Interview with: Catherine Louis, President of the Youth Commission, Tourism, Sporting and Cultural Organisation of Côte-d’Or
Characterised by a rich past that has bequeathed us many places of exception, Côte-d’Or attempts to offer its students the best teaching framework to prepare their future and that of the Department. A step which the General Council encourages by modernising its establishments.
© PhGillet/CG21
Côte-d’Or, between past and future
Can you present the activities of the General Council concerning schools? In the first instance, the General Council has an obligation to deal with the construction, extension, repairs and modernisation of the 47 state schools in the Department, to which it provides technical staff. Also intervening in the seven private schools, it attempts to offer a school environment of quality to the 24,000 school pupils and guarantee the same conditions of teaching across the whole territory. In 2014, more than 23 million Euros will be allocated in this way to the operation of the state schools. In addition, we decided to continue the development of ICT in the state schools by means of “Digital Plans for Schools”. Equipment such as podcasting (subscription to a digital data flow), mobile classes (a van containing computers which connects pupils to teacher) and videoconferencing is deployed. All the state schools are today connected to high speed broadband and equipped with interactive digital boards. In addition, each 1 st year pupil is equipped with a USB stick which plays the role of digital schoolbag, thus contributing to reduce the weight of schoolbags. Côte-d’Or set up the General Youth Council. What is the aim of this initiative? Created in 1998 in partnership with the School Inspectorate, the General Youth Council has the role of working out a concrete project in connection with the concerns of the 24,000 pupils of Côte-d’Or. The latter
Created in 1998 in partnership with the School Inspectorate, the General Youth Council has the role of working out a concrete project in connection with the concerns of the 24,000 pupils of Côte-d’Or.
have to mobilise themselves, every two years, to elect the 54 representatives of their school, from the 2 nd and 3 rd year classes. Young people benefit then from life-size training in civic, political and democratic life. In addition, to what point does cultural inheritance contribute to the reach of the territory? Côte-d’Or is a department home to an exceptional cultural and architectural heritage. 4th largest Department in France, it is composed of five natural areas: n Morvan, country of granite and wooded mountains; n Auxois and Pays d’Arnay, with its rivercrossed valleys; n Montagne and Pays Chatillonnais, cereal-growing land; n Côte and Hautes Côtes, famous for their vines; n Plain of the Saône, Tille and Vingeanne, lowlands where rivers abound.
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Many famous sites such as the Abbey of Fontenay (UNESCO world heritage classified), the Hôtel Dieu de Beaune, the Abbey of Cîteaux, the medieval cities of Chatillon sur Seine, Saulieu, Dijon and its prestigious Beaux-Arts museum, the Science gardens, the Châteaux of Rochepot, the Clos de Vougeot are also in its territory, as many elements favourable to tourism. The MuséoParc d’Alésia, inaugurated in 2012, has already attracted more than 270,000 visitors including 15,000 school visits. Located at the foot of the village of Alise-Sainte-Reine, near the historic site of Alésia and the statue of Vercingétorix by Aimé Millet, the visitor centre was designed by architect Bernard Tschumi. It will be complemented in 2016 by an archaeological museum and a 7,000 hectare “discovery trail”. Add to all that the cutting edge gastronomical tradition which characterises our department, and Côte-d’Or is more than ever a lively and attractive territory where art of living, nature, history and heritage live together in perfect harmony n
RE S U T CULAVOIRd ET S ure ange Cultowled kn
ENTRETIEN | La bataille qui opposa César à Vercingétorix en 52 av. J.-C., se dévoile enfin au grand public. Marc Frot, président de la SEM Alésia présente le site qui accueille un nouveau Centre d’interprétation.
Depuis 2012, les visiteurs peuvent découvrir le MuséoParc Alésia. Pouvez-vous nous le présenter ? Le projet du MuséoParc Alésia a été initié par le Conseil général de la Côte-d’Or avec la volonté de mettre en valeur un des hauts lieux historiques fondateurs de l’Histoire de France. Ainsi, un Centre d'interprétation a été édifié afin de faire connaître à tous les publics ce site, son histoire et les découvertes archéologiques qui y sont associées. Ici, nous “replongeons dans le passé” pour faire revivre la célèbre confrontation entre Jules César et Vercingétorix. Objets antiques et fac-similés, bornes multimédias, reconstitutions de machines de guerre, film sur écran géant... la scénographie a été pensée dans un but immersif pour que chaque visiteur vive un moment unique de découverte. C’est plus de 300 000 visiteurs depuis son ouverture qui ont pu découvrir ce site à travers des week-ends thématiques, des ateliers pédagogiques, des expositions temporaires et des visites guidées. Quels partenariats avez vous mis en place pour élaborer et mettre en forme la scénographie? Le Conseil général a souhaité associer au programme MuséoParc Alésia la communauté scientifique et archéologique. Je tiens à saluer leur travail et me permets de citer leurs noms ici pour leur travail réalisé au sein du conseil scientifique dans la phase de préfiguration : n Elise Boucharlat, Inspectrice Générale de l’Architecture et du Patrimoine, Ministère de la Culture et de la Communication. n Thomas Compère-Morel, Ancien Direc-
teur du Développement et de la Diffusion à la Cité Nationale de l’Histoire de l’Immigration. n Vincent Guichard, Directeur du Centre archéologique européen de Bibracte.
© Christian Richters
Le Muséoparc Alésia révèle l’histoire
n Christian Landes, Conseiller scientifique, Institut National d’Histoire de l’Art. n Patrick Périn, Conservateur général du patrimoine, Directeur du Musée d’Archéologie Nationale de Saint-Germain-en-Laye. n Claude Sintès, Conservateur en chef du Musée de l’Arles Antique. n Sylvie Watelet, Conservatrice au Centre de Recherche et de Restauration des Musées de France. n Domenico Palombi, Professeur de l’Université Roma-La Sapienza (Italie). Le Muséoparc est implanté dans un espace rural à faible densité. De quelle manière avez-vous stimulé le secteur touristique et dynamisé l’économie locale ? Le MuséoParc d’Alésia est devenu le 3e site le plus visité en Côte-d’Or, après les Hospices de Beaune et les musées de Dijon. Avec environ 100 000 visiteurs chaque année, dont 70 % sont des touristes extradépartementaux, c’est l’ensemble du secteur touristique et donc économique du territoire qui profite de cette manne. Pour développer la démarche de réseau, le MuséoParc Alésia a travaillé de concert avec les sites culturels et touristiques environnants pour permettre “un renvoi de clientèle” sur le territoire. Dans la période de préfiguration, une étude avait évalué les retombées économiques attendues à environ 10 millions d’euros par an, un véritable atout pour le département de la Côte-d’Or.
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Le programme MuséoParc Alésia est le fruit de l’association des communautés scientifique et archéologique.
La bataille est terminée, les fouilles continuent. Quels sont vos projets pour l’avenir ? Les archéologues s’attellent chaque année à mener des chantiers de fouilles sur ce site. Les chantiers se consacrent actuellement à la période gauloise et postérieurement gallo-romaine afin de comprendre la vie dans l’oppidum d’Alésia. Nous accueillerons dans les années à venir le second pôle du MuséoParc Alésia : le Musée archéologique. Ce dernier aura pour vocation de présenter aux publics les collections d’objets préservés et restaurés et sera mis en relation avec les vestiges de la ville gallo-romaine. Il montrera la succession des cultures et des civilisations sur le site depuis la Préhistoire. L’organisation de la ville gallo-romaine et le mode de vie de ses habitants -habitat, commerce, artisanat, religion- tiendront une place prépondérante. Il s’agit d’un projet chiffré à 29 millions d’euros qui devrait aussi avoir des retombées économiques pour le territoire n Propos recueillis par Florian Mora
Décembre 2014 | Côte-d’Or
Interview with: Marc Frot, President of the SEM Alésia
The battle which opposed Caesar to Vercingetorix in 52 BC is finally revealed to the general public. The Alesia site includes an Entertainment Centre.
© Sonia Blanc
Muséoparc Alesia reveals history
Since 2012, people can visit MuséoParc Alésia. Can you tell us about it? The MuséoParc Alésia project was initiated by the General Council of Côte-d’Or to emphasise one of the high value historical sites at the foundations of French history. So an Entertainment Centre was built for all audiences to be able to discover this site, its history and the archaeological discoveries associated with it. Here, we “plunge back into the past”, to bring back to life the famous confrontation between Julius Caesar and Vercingetorix. Ancient objects and facsimile, multimedia terminals, reconstructions of war machines, film on giant screen… stage design aiming at an immersive experience so that each visitor lives a unique moment of discovery. More than 300,000 visitors since opening have discovered this site through themed weekends, teaching workshops, temporary exhibitions and guided tours. What partnerships have been set up to design and bring about the stage design? The General Council wished to link the MuséoParc Alésia programme to the scientific and archaeological community. I wish to salute their work and mention their names here in recognition for their work carried out within the scientific council in the initial stages: n Elise Boucharlat, General Inspector of Architecture and Heritage, Minister of Culture and Communication. n Thomas Compère-Morel, Former Director of Development and Distribution in the National City of the History of Immigration. n Vincent Guichard, Director of the European Archaeological Centre of Bibracte. n Christian Landes, Scientific Advisor, National Institute of History of Art.
MuséoParc Alésia became the third most visited site in Côte-d’Or.
n Patrick Périn, Curator General of Heritage, Director of the Museum of National Archaeology of Saint-Germain-en-Laye. n Claude Sintès, Curator in Chief of the Museum of Ancient Arles. n Sylvie Watelet, Curator at the Research and Restoration Centre of the Museums of France. n Domenico Palombi, Professor of the RomaLa Sapienza University (Italy).
Muséoparc is established in a rural area with low population density. How did you stimulate the tourist sector and energise the local economy? MuséoParc Alésia became the 3 rd most visited site in Côte-d’Or, after the Hospices de Beaune and museums of Dijon. With approximately 100,000 visitors each year, of which 70 % are tourists from outside the department, it is a manna that benefits the whole of the tourist sector and by extension the economy of the region. To develop the network approach, MuséoParc Alésia worked in liaison with the surrounding cultural and tourist sites to allow “customers refer-
rals” across the region. During the preplanning stages, a study had evaluated the expected economic repercussions at approximately 10 million euros per annum, a real asset for the department of Côte-d'Or. The battle is finished, the excavations continue. Which are your projects for the future? Archaeologists involve themselves each year in carrying out excavations on this site. The sites are currently devoted to the Gallic period and subsequently Gallo-Roman in order to understand life in the oppidum of Alésia. We will welcome in coming years the second centre in MuséoParc Alésia: the archaeological Museum. This will present the collections of preserved and restored objects to the public and will be in relation to the remains of the Gallo-Roman city. It will show the succession of cultures and civilizations on the site since Prehistory. The organisation of the Gallo-Roman city and the way of life of its inhabitants - habitat, trade, craft industry, religion - will hold a dominant place. It is a project quantified at 29 million euros which should also have economic repercussions for the territory n
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Décembre 2014 | Côte-d’Or
Le siège d’Alésia, comme si vous y étiez
© Christian Richters
Inauguré en 2012 au cœur de la Côte-d’Or dans un écrin naturel foisonnant, le MuséoParc Alésia reconstitue le décor du siège de l’oppidum par les Romains tout en racontant son histoire sur des bases scientifiques pointues. Un compromis habile entre musée et divertissement qui en fait un fleuron du département.
“Le centre d’interprétation, premier maillon du MuséoParc, propose une découverte dynamique et interactive du siège d’Alésia”.
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avant Jésus Christ. Jules César et ses légions imposent depuis plusieurs années leur diktat impérial sur l’hexagone, sans trop connaître de résistance. Les peuples Celtes et Aquitains qui composent l’ancienne France tombent l’un après l’autre au passage des armées romaines. Tous ? Mais non ! En plein cœur de l’actuelle Bourgogne, un village peuplé d’irréductibles Gaulois résiste encore et toujours à l’envahisseur… Emmenée par le puissant chef Vercingétorix, premier à être parvenu à fédérer plusieurs tribus gauloises, une coalition de quelque 80 000 soldats tient tête à l’invasion ennemie. À la suite d’une tentative d’insurrection échouée, les troupes rebelles se replient dans l’oppidum d’Alésia. Cela marque le début du siège éponyme, que César initie en lançant la construction de travaux colossaux qui s’étendent sur cinq collines et une plaine longue de plusieurs kilomètres. Voilà précisément le décor, guerrier s’il en est, dans lequel nous plonge le MuséoParc
Alésia qui a reconstitué, dans un souci poussé du détail, la citadelle assiégée telle qu’elle se présentait il y a plus de 2000 ans. Et le spectacle est au rendez-vous. Nichée au cœur du paysage verdoyant de la petite commune d’Alise-Sainte-Reine, sur le lieu même où fut menée la bataille, la structure centrale du site impose son style contemporain et s’intègre harmonieusement dans son environnement. Elle accueille le Centre d’interprétation du parc, le musée, des espaces de spectacle, de conférence, un auditorium ainsi qu’une cafétéria et une boutique. À l’extérieur, les fortifications romaines ont été reproduites grandeur nature sur 100 mètres de long, pour que le lieu puisse incarner toute l’exigence scientifique et historique du projet voulu par le Conseil général de la Côte-d’Or, en partenariat avec le ministère de la Culture et sur la base des travaux de spécialistes internationalement reconnus. C’est là tout le pari réalisé par le MuséoParc : proposer une expérience de la même rigueur scientifique qu’un musée et qui soit aussi
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ludique qu’un lieu de distraction. “Le but était de créer un espace susceptible d’attirer autant les passionnés d’Histoire que les non initiés ”, explique Marc Frot, qui préside la SEM Alésia, société d’économie mixte gestionnaire du parc. “Un challenge ambitieux car le plus souvent, lorsqu’un lieu se fixe pour objectif de divertir, il vire au parc d’attraction. Ce n’était en aucun cas notre volonté ”. Bien que dépourvu d’attractions, le MuséoParc n’en est pas moins attractif. La bonne dynamique de lancement, notamment initiée par l’inauguration en grande pompe et en présence du Premier ministre François Fillon, le 26 mars 2012, a permis d’attirer près de 270 000 visiteurs en un peu plus de 24 mois, confie Marc Frot, globalement satisfait de ce premier bilan. Il semble effectivement que cette entrée en matière soit plutôt réussie, le MuséoParc Alésia s’étant d’ores et déjà emparé de la troisième place des lieux les plus visités en Côte-d’Or, en à peine trois ans d’existence. Cette agitation heureuse venue dynamiser cette région très rurale du nord du département a eu un impact non négligeable sur l’économie locale. Outre les 25 emplois directement générés par le site, l’afflux des visiteurs entraîne des retombées palpables sur les commerces voisins, restaurants et chambres d’hôtes, qui ne boudent pas leur plaisir face à ce regain d’activité. Avec plus de la moitié des visiteurs côte-d’oriens qui ont déjà fait le choix d’y retourner une seconde fois, nul doute que les touristes n’ont pas fini de faire le siège du MuséoParc et de ses proches environs n Sacha Grynbaum
Inaugurated in 2012 in the middle of Côte-d’Or, in a plentiful natural green space, the MuséoParc Alésia reconstitutes the decor of the siege of the oppidum by the Romans while telling its history based on cutting-edge science: a skilful compromise between museum and entertainment, which makes it a jewel of the department.
52 Before Christ: Julius Caesar and his legions have imposed their imperial diktat on the hexagon for several years, without seeing too much resistance. The Celts and people of Aquitaine, who make up Ancient France, fall one after the other before the passing Roman armies. All? No! In the heart of modern-day Burgundy, a village populated by irrepressible Gauls resists, still and always, the invader…
© Carole Raddato
Swept along by the powerful chief Vercingetorix, the first to have managed to unite several Gallic tribes, a coalition of some 80,000 soldiers resists the enemy invasion. Following a failed attempt at insurrection, the rebellious troops fall back on the oppidum of Alesia. This marks the beginning of the eponymous siege that Caesar initiates by launching construction of colossal works
extending across five hills and a long plain of several kilometres. This is precisely the scenario, warlike if ever there was, into which we are plunged at MuséoParc Alésia, which has reconstituted, with thorough attention to detail, the besieged citadel, just as it was over 2,000 years ago. And the show delivers. Nestled at the heart of the verdant landscape of the small commune of AliseSainte-Reine, in the very spot where the battle was fought, the central structure of the site imposes its contemporary style and is integrated harmoniously in its environment. It accommodates the park's entertainment centre, museum, theatres, conference rooms, an auditorium as well as a cafeteria and a shop. Outside, the Roman fortifications were reproduced true to size over 100 metres in length, so that the space can include all the scientific and historical requirements of the project desired by the General Council of Côte-d’Or, in partnership with the Ministry for Culture and based on the work of internationally recognised specialists. This is the MuséoParc gamble: to offer an experience with the same scientific rigour as a museum and at the same time the playfulness of a leisure centre. “The goal was to create a space likely to attract impassioned history buffs as much non-initiates”, explains Marc Frot, who chairs the
The MuséoParc Alésia has reconstituted the besieged citadel just as it was over 2,000 years ago.
© C. Jachymiak
The siege of Alesia, as if you were there
Although not a theme park, the MuséoParc is no less attractive.
SEM Alésia mixed investment company, shareholder in the park. “An ambitious challenge since, generally, when a place is aims to divert, it veers towards the theme park. This was not our goal”. Although not a theme park, the MuséoParc is no less attractive. The good dynamics of the launch, in particular initiated by the inauguration with great fanfare and in the presence of the Prime Minister Francois Fillon, on March 26th, 2012, made it possible to attract nearly 270,000 visitors in a little over 24 months, confides Marc Frot, overall satisfied with this first assessment. It seems indeed that this introduction is rather successful, MuséoParc Alésia having already grabbed the third place among the most visited in Côte-d’Or, in hardly three years of existence. This happy excitement coming to energise this very rural area of the north of the department has had a considerable impact on the local economy. In addition to the 25 jobs directly generated by the site, the surge of visitors involves palpable repercussions on local trade, restaurants and bed and breakfasts, who appreciate this pickup in activity. With more than half the visitors from Côte-d’Or already choosing to return, there is no doubt that tourists have not finished laying siege to MuséoParc and its close surroundings n
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ENTRETIEN | Terre d’accueil pour de nombreuses manifestations culturelles, la Bourgogne voit se succéder les festivals de musique, théâtre, contes et arts en tous genres. Une pluridisciplinarité à laquelle Claude Karoubi, président de l’Association Bourguignonne Culturelle est profondément attachée, au point d’en faire un engagement “politique”.
Pouvez-nous présenter les principaux évènements culturels prenant place sur votre territoire ? Chaque année, en septembre-octobre, le festival “Coup de contes” envoie des conteuses et des conteurs sillonner les routes du département pour partager leurs histoires avec le public. Plus largement, à l’échelle de la Bourgogne, “Chalon dans la rue“ est un festival de renommée internationale qui se tient au mois de juillet. Celui de Beaune est quant à lui l’un des évènements de musique Baroque les plus reconnus de France.
Quelle place la culture occupe-t-elle au sein de votre région ? Dijon a été nommée première ville de France en matière de culture, d’après une enquête réalisée par la chaine Arte sur un classement établi en fonction du budget alloué aux départements culturels. Avec une moyenne de 400 euros par habitant, elle est arrivée largement en tête, devant Nancy et le Havre. Une première place acquise grâce à ses treize salles de spectacle, dix-sept librairies, vingt-huit cinémas, huit musées, treize festivals et très nombreux sites classés, voire plus globalement l’étendue de son patrimoine historique et architectural.
Pouvez-vous nous présenter l’Association Bourguignonne Culturelle (ABC) ? L’ABC fut créée au lendemain de la Libération par d’anciens résistants laïques et républicains. C’est un lieu de vie, d’invention, d’imagination, de création et d’accueil
chaleureux pour tous. L’association a initié un grand nombre de festivals et d’évènements importants, à l’image de “Théâtre en mai”, qui a notamment lancé Olivier Py, ou de “Why Note” pour les musiques contemporaines. En outre, l’ABC a été fondée sur une idée géniale de mes prédécesseurs : engager la décentralisation culturelle et inventer, déjà, une autre mondialisation qui refuse le choc des cultures. Sa vocation est au contraire de chercher leur convergence et d’établir un dialogue créatif entre elles. Durant la Guerre Froide, l’Est et l’Ouest étaient ainsi tous deux programmés au sein des manifestations de l’association. Le festival “À pas contés” est l’une de vos plus belles réalisations. En quoi consistet-il ? Il est une partie de la chaire de l’ABC, que nous avons lancée en 2000 après avoir transféré la gestion de “Théâtre en mai” au centre dramatique de Bourgogne. S’il semblait très utopique au commencement, il s’est finalement imposé comme une réalité internationale très courue autant qu’un formidable outil de promotion de la Côted’Or. Son objet est de mettre en relation les enfants de notre région avec les œuvres de leur temps, s’investissant ainsi d’une mission de service public. Il porte pour ambition d’être un lieu privilégié à l’instauration d’un contact précoce avec les œuvres, à réduire les inégalités d’accès et permettre à l’enfant de trouver sa place dans le monde. “À pas contés”, c’est cette deuxième école de la vie, aux fenêtres grandes ouvertes, qui se construit avec la
© OpenHaus
La culture comme un engagement
“Chalon dans la rue” est un festival transnational de théâtre et des arts de la rue.
force du geste artistique et qui se reconnait dans les mots “République”, “citoyen”, “tolérance”, “liberté”. Quels seront les rendez-vous importants pour la culture bourguignonne au cours de l’année 2014 ? Nous manquons globalement de moyens pour mener notre action, car les budgets de la région, du département et de la ville se réduisent de plus en plus. Cependant, l’émergence d’un réseau cohérent et fondé sur une complicité formidable entre des artistes, des lieux de création et des responsables culturels, en renforce la teneur. Ces passionnés agissent et exercent leur métier comme un engagement politique n Propos recueillis par Sacha Grynbaum
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Décembre 2014 | Côte-d’Or
Interview with: Claude Karoubi, President of the Burgundy Cultural Association
Land of welcome for many cultural events, Burgundy sees festivals of music, theatre, tales and arts of all kinds follow one another. A multidisciplinary approach to which the Burgundy Cultural Association is deeply attached, to the point of making a “political” engagement of it.
© OpenHaus
Culture as engagement
Can you present the principal cultural events taking place on your territory? Each year, in September-October, the festival “Coup de contes” sends narrators and storytellers along the roads of the department to share their stories with the public. More widely, on the scale of Burgundy, “Chalon dans la rue” is an internationally famous festival held in July. The festival of Beaune is one of the most famous events in Baroque music in France. What place does culture occupy within your area? Dijon was named number one city in France for culture, according to an investigation carried out by the Arte channel, with classification according to the budget allocated to the cultural departments. With an average of 400 euros per capita, it came in first by a long margin, in front of Nancy and Le Havre. A first place acquired thanks to its thirteen theatres and concert halls, seventeen libraries, twenty-eight cinemas, eight museums, thirteen festivals and a large number of listed sites, even the overall extent of its historical and architectural heritage. Can you present us the Burgundy Cultural Association (ABC)? The ABC was created shortly after the Liberation, by former resistant laymen and republicans. It is a place of life, invention, imagination, creation and cordial reception for all. The association initiated a great number of festivals and large events, like “Théâtre en mai”, which in particular laun-
“Chalon dans la rue” is an internationally famous festival held in July.
ched Olivier Py, and “Why Note” for contemporary music. Moreover, the ABC was founded on a brilliant idea of my predecessors: to engage in cultural decentralisation and invent a different kind of globalisation, which refuses cultural division. Its vocation is on the contrary to seek convergence and establish creative dialogue. During the Cold War, East and West were both programmed among the events of the as-sociation.
with the works of their time, thus investing itself with a mission of public utility. It has the ambition to be a privileged place with the introduction of early contact with works, to reduce inequalities of access and make it possible for children to find their place in the world. “À pas contés”, is this second school of life, with wide-open windows, built with the strength of the artistic gesture and recognised in the words “Republic”, “citizen”, “tolerance”, “freedom”.
The “À pas contés” festival is one of your most beautiful achievements. What is it about?
What are the important dates for Burgundy culture in 2014?
It is part of the remit of the ABC, which we launched in 2000 after having transferred management from “Théâtre en mai” to the Burgundy dramatic centre. Whilst it seemed very utopian at the beginning, in the end, it became a very talked about essential international reality, as much as a formidable tool to promote Côte-d’Or. Its aim is to connect the children of our area
We are generally short on means to take action, because the budgets of the area, department and city are more and more reduced. However, the emergence of a coherent network founded on a formidable complicity between artists, places of creation and persons in charge of culture, reinforces the content. These impassioned people act and exert their trade as political engagement n
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Beaune, capitale des vins de Bourgogne
© Francis Vauban
Située au cœur d’un vignoble prestigieux dont les noms évocateurs (Montrachet, Romanet Conti, Corton Charlemagne...) font scintiller les yeux des amateurs de vins, Beaune est le joyau de la Route des Grands Crus ; aussi célèbre pour ses cépages que pour la qualité de son terroir.
tante ou tonique, c’est invariablement le terroir et le cépage qui façonnent l’identité gustative de chaque bouteille. En Côte-d’Or, il existe pas moins de 100 Appellations d’Origines Contrôlées (AOC), classées selon la hiérarchie des terroirs. Le Château Pommard et le Château Meursault sont par exemple les grands noms de la côte viticole bourguignonne. Pour ne rien gâcher, la Maison Albert Bichot a mis en place un dispositif exclusif pour les amateurs de vin qui souhaitent s’approvisionner à la “Vente des Vins” des Hospices de Beaune, ce chef d’oeuvre d’art gothique flamboyant aux tuiles vernissée. A Beaune, le plaisir des papilles ne se départit jamais de celui des pupilles n Laure Verneau
“D
’azur, à une Notre-Dame, tenant l’enfant Jésus de la main gauche, et une grappe de raisin de la main droite ; l’enfant Jésus tenant un cep de vigne d’or.” Le blasonnement de 1540 ne s'y est guère trompé : il y a l’azur de la Bouzaise qui enserre la ville, mais surtout le cep de vigne d’or, qui lui a valu sa réputation. Sur les Champs-Elysées de la Bourgogne se situe Beaune, l’autre Lutèce des oenophiles et des amateurs d’art. Nichée en bordure du bassin parisien, riche d’un patrimoine gastronomique sans égal, ses sols calcaires accueillent depuis des siècles des cépages qui ravissent les papilles de tout un chacun. Ce sont d’abord des courbes douces et rondes, et puis des vignobles organisés en parcelles proprettes, dont certaines sont entourées de murs de pierres blanches et sèches : voici les “Clos” dont l’entrée est parfois ornée de majestueuses grilles ou de porches
rappelant le nom du propriétaire. Derrière, se lovent des maisons viticoles millénaires, dont le savoir-faire se transmet de génération en génération.
© M. Joly
Réputée pour ses vins, la ville de Beaune l’est aussi pour son architecture flamboyante.
Si les Caves Patriarches sont les plus grandes caves bourguignonnes, la Maison Bouchard et Fils, siégeant au Château de Beaune, est l’une des plus prestigieuses maisons de vin expressément beaunoise. Depuis 1731, cette entreprise familiale exprime toute l’authenticité des terroirs de Bourgogne en alliant tradition et innovation dans l’élaboration de son breuvage. Basée sur le principe de la gravité, la cuverie de vinification, à 5 mètres sous terre, permet aux raisins d’accéder naturellement aux 138 cuves de macération ou aux pressoirs. Plus de 100 crus différents y sont ainsi vinifiés chaque année. Que la robe soit ronde et charnue, ou pleine et onctueuse, que la fraîcheur soit persis-
Chaque année, la vente des vins des Hospices de Beaune est l’occasion d’une grande fête.
Les dossiers Territoires | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | 61
Décembre 2014 | Côte-d’Or
© M. Joly
Beaune, capital of Burgundy wines
The 154th edition of the wine auction of Hospices de Beaune beat a new record: 8 million euros.
“Azure-coloured, a Notre-Dame holding the child Jesus in the left hand, and a bunch of grapes in the right; the child Jesus holding a golden vine stem”. The 1540 emblem was hardly mistaken: there is the azure of the Bouzaise, which surrounds the city, but especially the golden vine stem, to which it owes its reputation. In the Champs Elysées of Burgundy lies Beaune, the other Lutetia, of wine and art lovers. Nestled at the edge of the Parisian basin, with a rich and unrivalled gastronomic heritage, its limestone soil has accommodated for centuries the type of vines to charm the taste buds of one and all. First, soft round curves, then vineyards organized in nice clean lots, some of which are surrounded by white dry stone walls: here and there, the “Clos” whose entrances are sometimes decorated with majestic
gates or porches bearing the name of the owner. Behind, are coiled thousand-yearold winemaking houses, whose know-how is transmitted from generation to generation. While the Caves Patriarches are the largest cellars in Burgundy, Maison Bouchard et Fils, headquartered at the Château de Beaune, is one of the most prestigious expressly Beaune wine houses. Since 1731, this family company has expressed all the authenticity of the Burgundy soil by combining tradition and innovation in the development of its beverage. Based on the principle of gravity, the fermenting room of winemaking, 5 metres underground, makes it possible for the grapes to naturally reach the 138 maceration tanks and the presses. In this way more than 100 different vintages are vinified there each year. Whether round and fleshy, or full and unctuous, whether its freshness is persistent or dynamic, it is invariably the soil and type of vine that give each bottle its taste identity. In Côte-d’Or, there are no less than 100 Appellations d’Origine Contrôlée (AOC), classified according to the hierarchy of soils. Château Pommard and Château Meursault are for example the big names of Burgundy winemaking. In order to waste nothing, Maison Albert Bichot set up an exclu-
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sive facility for wine lovers who wish to supply themselves at the Hospices de Beaune “Vente des Vins”, the flamboyant masterpiece of Gothic art with the glazed tiles. In Beaune, the pleasure of the taste buds is never separate from that of the eyes n © Images & Associés
Located at the heart of a prestigious vineyard among which evocative names (Montrachet, Romanet Conti, Corton Charlemagne…) make the eyes of wine lovers sparkle, Beaune is the jewel of the Route des Grands Crus; as celebrated for its vineyards as for the quality of its soil.
Beaune is the epicenter of Burgundy’s wine trade and the second-largest town in the famous Côte-d’Or wine region.
Beaune, amie du 7 art e
© Ville de Beaune
Chaque année à l’occasion du Festival international du film policier, Beaune réaffirme les liens privilégiés qu’elle entretient avec le cinéma. L’édition 2014, qui s’est tenue du 2 au 6 avril, a notamment été marquée par le passage de Johnny Hallyday sur son tapis rouge.
L’
histoire d’amour entre la ville de Beaune et le cinéma ne date pas d’hier. L’inventeur du fusil chronophotographique il y a plus d’un siècle, permettant pour la première fois de prendre une série de photos en rafale, n’est autre qu’un “enfant du pays ”, comme le rappelle fièrement le député-maire de la ville, Alain Suguenot. Plus tard, avec la “Grande Vadrouille”, Louis de Funès et Bourvil donneront à Beaune ses véritables lettres de noblesse cinématographiques, au point d’en faire une ville majeure pour le cinéma français. Confèrent l’ouverture prochaine de l’école de cinéma de Claude Lelouch, dont il souhaite faire un atelier d’apprentissage de haut niveau, ou encore la Maison de l’Image et du Mouvement qui doit voir le jour non loin de là. C’est donc assez naturellement que le Festival international du film policier a fait son nid dans cette Ville fleurie, deuxième commune de Côte-d’Or, après avoir quitté Cognac où il se produisait depuis 1982. Le même Claude Lelouch n’est d’ailleurs “pas étranger ” à son transfert dans la ville, confie le maire, puisque le lien s’est tissé au moment de la présentation de son film “Roman de gare”, précisément tourné à Beaune, dans l’ancien berceau du festival. Réparti sur cinq jours, le Festival a pour objet de présenter au public un panorama des meilleurs films policiers en provenance du monde entier, dont il récompense les plus réussis par le biais de cinq prix. Un premier jury, composé de personnalités du cinéma (dont François Berléand et Marc Lavoine cette année) et présidé en 2014 par Cédric Klapisch, décerne le Grand prix (attribué au Norvégien Hans Petter Moland pour “In order of disappearance”) et le prix du Jury (à
“Le jury LONGS METRAGES de l’édition 2014, avec entre autres Cedric Klapisch et Marc Lavoine, lors d’une séance photo au sein du festival”.
“’71” réalise par l’anglais Yann Demange). Un autre jury, réunissant quant à lui des membres éminents de la police internationale, remet le prix Spécial Police (également à “In order of disappearance” de Hans Petter Moland). Reste un prix de la Critique (à “Black Coal” du Chinois Diao Yinan) et un prix Sang Neuf (à “R-100” du Japonais Matsumoto Hitoshi), ce dernier récompensant un jeune réalisateur en devenir. D’autres initiatives ont également lieu à l’occasion du Festival dans le but de promouvoir l’image du 7e Art. Plusieurs hommages sont ainsi célébrés, soulignant l’œuvre de personnalités du cinéma qui ont fait honneur au genre. Ce fut cette année le cas de celle de Walter Hill, réalisateur de la saga “Alien”, et de celle de Paul Haggis, qui a notamment écrit “Million Dollar Baby” et “Casino Royal”. Les deux hommes sont venus agrandir la liste des personnalités présentes sur le tapis rouge du Palais des congrès de Beaune. Mais la véritable star cette fois ci n’était autre que Johnny Hallyday, qui a fait le déplacement pour l’ouverture du Festival, à l’occasion de la sortie du film de Claude Lelouch, “Salaud, on t’aime”, dans lequel il tient le premier rôle.
Par ailleurs, l’accent est également porté chaque année sur une ville qui présente une dimension mythologique pour le film policier (Mexico cette fois-ci) tandis qu’une grande leçon de cinéma est proposée aux participants qui, à en croire monsieur Suguenot, répondent massivement à l’appel. “Avec le Film Policier, Beaune confirme son identité de ville amie du 7 e Art autant que de ville des festivals ”, explique le députémaire, qui regarde cet évènement avec la plus grande considération. Force est de constater qu’en effet, avec pas moins de neuf festivals, cette commune moyenne de 22 000 habitants est très active en la matière. Celui qui consacre l’opéra baroque et romantique au même titre que “Jazz à Beaune” ou “Mômes et Merveilles” en témoignent chaque année. Les vins de Bourgogne ne sont donc plus les seuls arguments dont dispose la ville pour attirer du monde. Elle peut plus que jamais compter sur ces grands rendez-vous pour le faire, l’association des deux n’étant, bien sûr, pas exclue n Sacha Grynbaum
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Décembre 2014 | Côte-d’Or
© Festival International du Film Policier de Beaune
Beaune, friend to the 7th art
A first jury, composed of cinema personalities (among whom Marc Lavoine this year) and chaired by Cédric Klapisch, gives out the Grand prix to the Norwegian Hans Petter Moland.
Each year at the time of the international Thriller Film Festival, Beaune reaffirms the special bond that it maintains with cinema. The 2014 edition, held from the 2 nd to the 6th April, was marked in particular by the presence of Johnny Hallyday on the red carpet.
© Festival International du Film Policier de Beaune
The love story between Beaune and cinema goes back a long way. The inventor of the chronophotographic gun over a century ago, allowing for the first time to take a series of photographs in a burst, is no other than a “child of the region”, as recalled proudly by the MP and mayor of the city, Alain Suguenot. Later, with the “Grande Vadrouille”, Louis de Funès and Bourvil gave Beaune its true letters of cinematographic nobility, to the point of making it a major city for French cinema; see the coming opening of the Claude Lelouch film school, that it hopes to make a high level training centre, or the Maison de l’Image et du Mouvement set to be opened nearby. It is therefore quite natural that the International Thriller Film Festival should make its nest in this flourishing city, second commune in Côte-d’Or, after leaving Cognac where it had taken place since 1982. Besides, the same Claude Lelouch is “no outsider” to this transfer to the city, confides the mayor, since the link was forged at the time of the presentation of his film “Roman de Gare”, shot in Beaune, former home of the festival. Spread over five days, the Festival aims to present to the public a panorama of the best thrillers
coming from across the whole world, among which it rewards the most successful by means of five prizes. A first jury, composed of cinema personalities (among whom François Berléand and Marc Lavoine this year) and chaired in 2014 by Cédric Klapisch, gives out the Grand prix (awarded to the Norwegian Hans Petter Moland for “In order of disappearance”) and the Jury Prize (to “'71” directed by Yann Demange from the UK). Another jury, bringing together eminent members of the in-ternational police force, gives the Prix Spécial Police (also awarded to “In order of disappearance” by Hans Petter Moland). Finally, a Critics Prize (awarded to “Black Coal” by Diao Yinan, from China) and the New Blood prize (awarded to “R-100” by Matsumoto Hitoshi of Japan), this latter to reward a pro-
mising new director. Other initiatives also take place at the Festival to promote the image of the 7 th Art. Several homages are celebrated, underlining the work of cinema personalities who have honoured the genre. This year it was Walter Hill, director of the “Alien” saga, and Paul Haggis, who wrote in particular “Million Dollar Baby” and "Casino Royal”. The two men added to the list of personalities present on the red carpet at the Palace of Congress of Beaune. But the real star this time was none other than Johnny Hallyday, who came for the opening of the Festival, at the premiere of the Claude Lelouch film, “Salaud, on t’aime", in which he stars. In addition, each year the emphasis is put on a city which has a mythological dimension for thrillers (Mexico City this time), whereas a big cinema lesson is offered to participants who, according to Mr Suguenot, attend in droves. “With Thrillers, Beaune confirms its identity as a city friendly to the 7 th Art as much as a city of festivals”, explains the mayor, who holds this event in the greatest regard. It is important to note that indeed, with no less than nine festivals, this commune averaging 22,000 inhabitants is very active on the matter. Festivals devoted to romantic baroque opera as well as “Jazz à Beaune” and “Mômes et Merveilles” are testament to this each year. The wines of Burgundy are therefore no longer the only arguments available to the city to attract an audience. It can more than ever count on these big calendar dates, the marriage of the two of course is not to be excluded n
The 2014 edition of international Thriller Film Festival in Beaune was marked by the presence of Johnny Hallyday.
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