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PARLEMENT EUROPÉEN Economie : Une région attractive

Créative et innovante, la province de Namur abrite plusieurs clusters Les priorités environnementales

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LE MAGAZINE DES GRANDS ENJEUX

La Province de Namur, au cœur de l’Europe des Régions

The Province of Namur, at the heart of the Europe of regions


Février 2016 | Province de Namur

“Namur is my city and my province” ÉDITORIAL

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alking about oneself, not only that but praising and promoting one's own qualities, is always difficult. Speaking about "home“, in this case a territorial space that one manages and where one has responsibility for certain aspects of image, attractiveness, reputation and dynamism, feels the same way. Even more so when this territory is that of your roots, your history, your family and most of your daily life, both professional and private. But in the end, is it suspect to speak from the heart about the places where you were born; or praise the beauty of the landscapes, the hospitality of the inhabitants, the savour of the gastronomy, the richness of the heritage and festivals which accompanied and still accompany its moments of joy, sadness and doubt? Namur is my city and my province. It is also the name carried both by the capital of Wallonia and the province in which it is nested. And to say that it is an extraordinary city as well as a province with strong potential, is no prejudice; it is the expression of a very simple sincerity that is my humble ambition, through the present publication, to share with you. Located at the crossroads of talents; at the heart of Wallonia; at the centre of a triangle whose three summits are the airports of Brussels, Charleroi and Liege, fifteen minutes drive from Brussels, two hours from Luxembourg, three hours from Strasbourg, Paris, Frankfurt and five hours from London, the province of Namur is a haven of peace… which does not stay still. The city of Namur, nerve centre of Wallonia, has nevertheless managed to preserve the quality of its construction, the cachet of its streets and frontages, and its famous Citadelle. As for the industrial but inviting Basse-Sambre province, with the valleys of Semois around Vresse; from the Andenne Meuse, which runs tranquilly into the Lakes of Eau d’heule, on the borders of which one meets, from time to time, yet another Entre-Sambre-et-Meuse hiker who still can't believe it has been elevated to the rank of UNESCO intangible world heritage, being among those discreet places regarding which you reproach the friend who introduces you, not to have brought you earlier! Innovative through its universities; gourmet thanks to its Michelinstarred restaurants; creative with its artists and its craftsmen; wild, sometimes, to the rhythm of its rivers and deep in its forests; daring also, when its companies grow and are exported, the province of Namur it is a little of all that at once. All those talking to you about Namur in this publication are crucial players in its development and future. But the majority, beyond being partners in my projects, activities and many engagements, are also friends whom I appreciate and who, at least as much as me, feel passionately towards our beautiful Namurian province. May they add their convictions to mine to tell you about its assets and attractions n

“Namur est ma ville et ma province”

© photopresse, André Dubuisson

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arler de soi, qui plus est pour louer et vanter ses propres qualités, est toujours difficile. Parler de son“chez soi”, en l’occurrence de l’espace territorial que l’on administre et dont on a en charge certains aspects de l’image, de l’attractivité, de la réputation et du dynamisme, l’est finalement tout autant. Encore plus quand ce territoire est celui de vos racines, de votre histoire, de votre famille et d’une grande partie de votre quotidien tant professionnel que privé. Mais en fin de compte, est-elle ou est-il suspect(e) celui ou celle qui parle avec ses tripes des lieux qui l’ont vu naître ; celui ou celle qui vante la beauté des paysages, l’hospitalité des habitants, la saveur de la gastronomie, la richesse du patrimoine et des festivals qui ont accompagné et accompagnent encore ses moments de joie comme ceux plus tristes de blues et de doute ? Namur est ma ville et ma province. C’est aussi le nom que porte à la fois la capitale de la Wallonie et la province qui l’abrite. Et dire que c’est une ville extraordinaire en même temps qu’une province à fort potentiel n’a rien d’un parti pris ; c’est l’expression d’une sincérité toute simple que j’ai pour humble ambition, au travers de la présente publication, de partager avec vous. Située au carrefour des talents ; au cœur de la Wallonie ; au centre d’un triangle dont les sommets des angles sont les aéroports de Bruxelles, de Charleroi et de Liège et à trois quarts d’heure de voiture de Bruxelles, deux heures de Luxembourg, trois heures de Strasbourg, de Paris, de Frankfort et cinq heures de Londres, la province de Namur est un havre de paix... qui ne tient pas en place. La ville de Namur, centre névralgique de la Wallonie, a su néanmoins préserver la qualité de son bâti et conserver le cachet de ses ruelles, de ses façades et de sa célèbre Citadelle. Quant à la province, de la Basse-Sambre industrieuse mais tellement chaleureuse, aux vallées de la Semois aux environs de Vresse ; de la Meuse andennaise, qui coule nonchalante, aux Lacs de l’Eau d’Heure sur les bords desquels on croise de temps à autre l’un de ces marcheurs de l’Entre-Sambreet-Meuse qui n’en revient toujours pas d'avoir été élevé au rang de patrimoine mondial immatériel de l’Unesco, elle appartient à ces endroits discrets que vous reprochez à l’ami qui vous les fait découvrir... de ne pas vous y avoir amené plus tôt ! Innovante au travers de ses universités ; gourmande grâce à ses restaurants étoilés ; créative avec ses artistes et ses artisans ; sauvage, quelquefois, au gré de ses rivières et au fond de ses forêts ; audacieuse aussi quand ses entreprises gagnent et s’exportent, la province de Namur c’est un peu tout cela à la fois. Toutes celles et tous ceux qui vous en parlent dans la présente publication sont des acteurs incontournables de son développement et de son avenir. Mais pour la plupart, au-delà d’être des partenaires de mes projets, de mes actions et de nombre de mes combats, ils sont aussi des amis que j’apprécie et qui, au moins autant que moi, aiment passionnément notre belle province namuroise. Puissent-ils ajouter leurs convictions aux miennes pour vous parler de ses atouts et de ses attraits n

Denis Mathen Gouverneur de la province de Namur Governor of the province of Namur

Les dossiers Territoires | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | 1


Février 2016 | Province de Namur

ÉDITORIAL

La province de Namur : un territoire, une institution

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ne province où il fait bon vivre et facilement accessible au plein cœur de l’Europe et de la Belgique ; voilà comment je décrirais notre province et ses 38 communes. Un territoire également appelé “Pays des vallées” sur lequel intervient la Province de Namur, pouvoir local intermédiaire, afin d’offrir des services répondant aux besoins et attentes de ses habitants, de ses communes, de ses entreprises et de ses institutions. À travers ses 6 métiers : économie, santé/social, culture, tourisme, environnement et enseignement, l’institution provinciale est aux côtés de ses 482 000 citoyens et les accompagne au quotidien à différentes étapes de leurs vies. Que ce soit directement avec nos propres services ou indirectement, nous avons pour ambition, et ce sur l’ensemble du territoire provincial, d’assurer un soutien :

n aux citoyens avec nos 9 établissements d’enseignement et de formation, nos 9 maisons du mieux-être, nos 7 services de santé mentale, notre maison de la culture, notre service de télévigilance…

Jean-Marc Van Espen Député-Président de la Province de Namur

n aux entreprises par le biais de notre opérateur économique : le Bureau Economique de la Province de Namur (BEP) ou via notre appui à l’Union des classes moyennes ou à la Chambre de Commerce et d’industrie, n aux communes avec notre cellule environnement, notre soutien aux zones de secours ou aux actions de supracommunalité, n aux associations et institutions avec nos coups de pouce aux projets d’activités sportifs ou d’activité physique, aux évènements touristiques ou folkloriques ou aux projets de solidarité internationale. Tout en portant une attention particulière à l’épanouissement professionnel de nos agents et à la diminution de notre empreinte carbone, nous menons nos actions là où nous estimons être le niveau de pouvoir le plus pertinent, là où nous apportons une plus-value. C’est bien cette question qui revient au cœur du débat lorsque l’on parle de bonne gouvernance dans l’action publique: quel est le niveau de pouvoir le plus pertinent dans un paysage institutionnel belge souvent qualifié de “lasagnes institutionnelles” ? Dans un contexte passé de remise en cause des institutions provinciales, nous avons pris à bras le corps cette question. Nous avons redéfini notre spectre d’actions afin d’être le plus en phase possible avec les attentes de nos citoyens, nos entreprises, nos communes en vue de les doter des outils et moyens qui facilitent leur épanouissement, leur développement ou encore le bon accomplissement de leurs missions. Et cela passe par notre rôle de coordinateur, fédérateur et facilitateur. Entre les bassins de vie et les communautés de territoires, la Province de Namur, forte de l’expertise de ses collaborateurs, de son ancrage historique et de sa légitimité démocratique a trouvé le rôle qui lui sied actuellement le mieux : être un acteur de la supracommunalité afin de mutualiser pour mieux agir, fédérer pour mieux construire, créer des synergies pour mieux faire ensemble. Au travers de ces quelques pages, je vous invite donc à découvrir plus en détail comment l’institution provinciale agit pour le bien vivre avec les autres tout comme les multiples facettes de notre province de tout temps très convoitée et aujourd’hui résolument tournée vers l’avenir et vers l’Europe. Bienvenue en terres namuroises n

2 | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | Les dossiers Territoires


Février 2016 | Province de Namur

Jean-Marc Van Espen, MP and President of the Province of Namur

© Jean-Pol GRANDMONT

The province of Namur: territory, institution

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province where life is good and easily accessible at the heart of Europe and Belgium; that's how I would describe our province and its 38 communes. A territory also called “Land of the valleys” in which the Province of Namur, intermediate local authority, intervenes to offer services that respond to the needs and expectations of its inhabitants, communes, companies and institutions. Through its 6 remits: economy, health/social, culture, tourism, environment and teaching, the provincial institution is at the sides of its 482,000 citizens and supports them in their day-to-day activities through the various stages of their lives. Whether directly with our own services or indirectly, we have the ambition, and this over the whole of the provincial territory, to provide support:

n to the citizens with our 9 training and educational establishments, our 9 houses of wellbeing, our 7 mental health services, our house of culture, our remote monitoring service… n with the companies by the means of our economic operator: the Economic Board of the Province of Namur (BEP) or via our support for the Middle Class Union and the Chamber of Commerce and Industry, to the communes with our environmental cell, our support for aid zones and activities of the supra-community, n to associations and institutions with our help for sports and physical activity projects, to the tourist and folk events and international aid projects. 4 | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | Les dossiers Territoires

While paying detailed attention to the professional development of our agents and the improvement of our carbon footprint, we take action where we deem it to be most relevant, where we can offer added-value. It is this very question which returns to the centre of the debate when one talks about good governance in terms of public action: what level of power is most relevant in a Belgian institutional landscape often described as “institutional lasagne”? In the context of questioning of certain provincial institutions, we tackled this question head on. We redefined our spectrum of activity in order to be the most in tune possible with the expectations of our citizens, companies and communes in order to equip them with the tools and means to facilitate their growth, development, and successful achievement of their missions. And that includes our role of coordinator, unifier and facilitator. Between the centres of life and communities of territories, the Province of Namur, with the expertise of its collaborators, its roots in history and its democratic legitimacy has found the role which suits it best at present: to be a player in the supra-community to collaborate for better action, unite for better construction, create synergies to do better together. Through these pages therefore, I invite you to discover more in detail how the provincial institution works for a better life together as well as for multiple aspects of our province, envied from time immemorial, and today resolutely turned towards the future and Europe. Welcome to the land of Namur n


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Hors-série - Février 2016

SOMMAIRE :

Province de Namur

“Namur est ma ville et ma province”

1

Éditorial de Denis Mathen, gouverneur de la province de Namur

La province de Namur : un territoire, une institution

2

Éditorial de Jean-Marc Van Espen, député-président de la Province de Namur

“La Province de Namur devra inévitablement évoluer”

7

Un entretien avec Luc Delire, président du Conseil provincial

“De nombreuses raisons d’investir en Wallonie”

9

Un entretien avec Paul Magnette, ministre-président du Gouvernement Wallon

“Un parlement branché citoyen”

11

Un entretien avec André Antoine, président du Parlement de Wallonie

Le cœur battant de la Wallonie

13

Un entretien avec Maxime Prévot, bourgmestre de Namur, vice-président et Ministre du Gouvernement Wallon

Dinant mise sur l’aménagement

15

Un entretien avec Richard Fournaux, bourgmestre de Dinant

Philippeville, patrimoine historique et architectural

17

Un entretien avec Jean-Marie Delpire, bourgmestre de Philippeville

Gembloux, l’excellence agricole

19

Un entretien avec Benoît Dispa, député-bourgmestre de Gembloux

Sambreville… Ville de demain !

21

Un entretien avec Jean-Charles Luperto, député-bourgmestre

Ciney, terre d’élevage

23

Un entretien avec Jean-Marie Cheffert, bourgmestre de Ciney

Province de Namur en bref

25

Economie : Une région attractive

“Namur, une région moins saturée qui offre de nombreuses possibilités”

28

Jean-Marc Van Espen, président de la Fédération du Tourisme de la Province de Namur et député-président

L’économie namuroise contribue au développement global wallon

34

Un entretien avec Renaud Degueldre, directeur général du Bureau Economique de la Province de Namur

Environnement, développement durable et solidarités Province de Namur, bien dans sa tête, bien dans son corps

38

Un entretien avec Geneviève Lazaron, députée provinciale, en charge de la Santé publique, des Affaires sociales et sanitaires, de l’Observatoire, de la Culture et des Sports

Le développement durable au coeur de l’action provinciale

40

Un entretien avec Coraline Absil, députée provinciale en charge du Développement durable, de l’Environnement, des Cours d’eau et contrats de rivières, des Services techniques, du Patrimoine immobilier provincial, des Partenariats Province/Communes et tutelles, du Service de prévention et de la Fondation gouverneur Close

Enseignement supérieur, recherche et innovation

La formation est un enjeu majeur pour l’avenir de notre société

46

Un entretien avec Philippe Bultot, député provincial en charge de l’Enseignement, de la Formation, du château de Namur, de l’Agriculture, du Personnel, des Affaires générales, de l’Informatique et télécommunications, de l’Imprimerie et des Relations avec le Conseil provincial

“La coopération, une tradition de longue date !”

49

Un entretien avec Yves Poullet, recteur de l’Université de Namur

Gembloux Agro-BioTech construit l’agriculture du futur

51

Un entretien avec Eric Haubruge, premier vice-recteur de l’Université de Liège

Europe

Conforter Namur, au cœur de l’Europe

54

Un entretien avec Jean-Marc Van Espen, président de la Fédération du Tourisme de la Province de Namur et député-président

Le BEP considère comme essentielles les relations internationales

57

Un entretien avec Renaud Degueldre, directeur fédéral du Bureau Economique de la Province de Namur

Tourisme, sport et culture

La Maison Provinciale de la culture de Namur, acteur culturel moteur du territoire namurois

62

Un entretien avec Geneviève Lazaron, députée provinciale, en charge de la Santé publique, des Affaires sociales et sanitaires, de l’Observatoire, de la Culture et des Sports

Namur, une province innovante en matière de tourisme

64

Un entretien avec Jean-Marc Van Espen, président de la Fédération du Tourisme de la Province de Namur et député-président

Les dossiers Territoires | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | 5


Février 2016 | Province de Namur

TABLE OF CONTENT: Province of Namur “Namur is my city and my province”

1

The province of Namur: territory, institution

4

“The Province of Namur will therefore inevitably have to evolve”

8

Denis Mathen, governor of the province of Namur Jean-Marc Van Espen, MP and president of the Province of Namur Interview with Luc Delire, president of the Provincial Council

“There are many reasons to invest in Wallonia”

10

“A citizen-connected Parliament”

12

The beating heart of Wallonia

14

Dinant is wagering on structural planning

16

Philippeville, historical and architectural heritage

18

Gembloux, excellence in farming

20

Sambreville... Town of tomorrow!

22

Ciney, land of breeding

24

Province of Namur: key figures

25

Interview with Paul Magnette, president of the Parliament of Wallonia Interview with André Antoine, minister-president of the Walloon Government Interview with Maxime Prévot, mayor of Namur, vice-president and Minister of the Government of Wallonia Interview with Richard Fournaux, mayor of Dinant Jean-Marie Delpire, mayor of Philippeville

Interview with Benoît Dispa, deputy Mayor of Gembloux Jean-Charles Luperto, mayor and Member of the Parliament of Wallonia Interview with Jean-Marie Cheffert, mayor of Ciney

Economy: an attractive region

“Namur, a less saturated region which offers many possibilities”

30

The economy of Namur contributes to the overall development of Walloon economy

36

Jean-Marc Van Espen, mayor of Chateauroux, MP and President of the Province of Namur Interview with Renaud Degueldre, general director of the Economic Board of the province of Namur

Environment, sustainable development and solidarity Province of Namur, healthy mind in a healthy body

39

Sustainable development at the heart of provincial activity

41

Interview with Geneviève Lazaron, provincial MP in charge of Public Health, Social and Sani-tary Affairs, Observatory, Culture and Sports Interview with Coraline Absil, provincial MP in charge of Sustainable Development, Environment, River contracts, Engineering departments, Provincial heritage, Province/Commune Partnerships and Supervisions, the Service of Prevention and the governor Close Foundation

Higher education, research and innovation

Training is a major stake for the future of our society

48

“Co-operation, a long-standing tradition!”

50

Gembloux Agro-BioTech is building the agriculture of the future

52

Interview with Philippe Bultot, provincial MP in charge of Teaching, Training, the castle of Namur, Agriculture, Personnel, General Affairs, IT and telecommunications, Printing and Relations with the Provincial Council Interview with Yves Poullet, rector of Namur University

Interview with Eric Haubruge, first vice-rector of the University of Liege

Europe

Consolidating Namur, at the heart of Europe

56

The BEP regards international relations as essential

58

Interview with Jean-Marc Van Espen, president of the Tourism Federation of the province of Namur, MP and chairman of the Provincial college Interview with Renaud Degueldre, federal director of the Economic Board of the Province of Namur

Tourism, sport and culture

The provincial Maison de la Culture in Namur - cultural player in the city and surrounding area

63

Namur, a province offering fresh and innovative tourism

66

Interview with Geneviève Lazaron, provincial representative, in charge of public health, social and health affairs, the observatory, and culture and sports Interview with Jean-Marc Van Espen, president of the Tourism Federation of the province of Namur, MP and chairman of the Provincial college LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN - Édité par Monde Edition S.A.S. - Siège : 3, rue Mornay, 75004 Paris - Téléphone : 01 44 54 05 50 - Fax : 01 44 54 05 55 E-mail : redaction@lcp-europeen.eu - www.lecourrierduparlement.fr n Directeur de la publication - Rémy Lazimi n Secrétaire de rédaction - Sharon Lazimi n Journalistes - Célia Canis, Julien Dreyfuss, Sacha Grynbaum, Lucie Marnas, Pauline Pouzankov n Infographiste - Isabel Viana n Directrice de la communication Danielle Decaris n Relations presse - Laurent Vigée n Remerciements - Coumba Sylla n N° 16 n Numéro ISSN - 2418-1056 n Imprimé en France n Dépôt légal à parution n Photo de couverture - © @ftpn : Aerialmedia - Toute reproduction, même partielle, des articles publiés dans ce numéro, nécessite explicitement le consentement écrit de l’éditeur.

6 | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | Les dossiers Territoires


ENTRETIEN | Sorte de « Parlement » de la Province de Namur, le Conseil provincial joue un rôle important de pouvoir intermédiaire entre les communes et les instances supérieures que sont la Wallonie, la Fédération Wallonie-Bruxelles et l’État fédéral.

“La Province de Namur devra inévitablement évoluer” La province de Namur n’est pas qu’un territoire, c’est aussi une institution. Pourriez-vous nous en dire plus ? En effet, la Province de Namur est une institution née en même temps que la Belgique, soit il y a près de deux siècles. Avec les communes, c’est la seule institution représentative belge qui ait réussi à traverser les âges et les différentes réformes de l’Etat. À leur création, leur objectif était simple. Le pays était composé d’un état central en amont et de centaines de communes, en aval. Il fallait donc un niveau de pouvoir intermédiaire, un relais, tantôt pour exercer un pouvoir de tutelle, tantôt pour exercer des missions au nom de l’Etat central, tantôt pour développer des politiques caractéristiques que ce dernier (trop éloigné) ou les communes (trop petites) ne pouvaient mener. De fait, le paysage socio-économique de régions industrielles n’était pas le même que celui de celles plus orientées vers l’agriculture ou le secteur tertiaire. Chaque Province a donc pu librement développer des politiques propres correspondant à ses spécificités au nom de ce que l’on nomme “l’intérêt provincial”. Ainsi, en guise d’exemple, la Province de Namur est toujours actuellement particulièrement active dans les secteurs agricoles et touristiques qui correspondent à la physionomie d’une bonne partie de son territoire. Depuis la création de la Belgique, le paysage institutionnel a bien changé. Les Provinces ont-elles encore une utilité ? Les changements commencent surtout à partir de 1970. Depuis cette date, l’Etat a été réformé à six reprises sans que le rôle

des Provinces ne soit, quant à lui, substantiellement modifié. De nouveaux niveaux de pouvoir intermédiaires sont venus s’intercaler au gré des décentralisations de l’Etat que l’on appelait autrefois unitaire et aujourd’hui fédéral. La Région Wallonne et la Communauté Wallonie-Bruxelles ont ainsi, entre autres, vu le jour, ce qui amène d’aucuns, un peu péjorativement, à parler de “lasagne institutionnelle belge”.

“La Province de Namur devra donc inévitablement évoluer.”

Et il faut bien reconnaître que certaines actions conduites par les Provinces sont à présent redondantes avec celles menées par d’autres niveaux de pouvoir. Néanmoins, je suis convaincu que l’action provinciale reste pertinente dans de nombreux domaines et ce, pour les mêmes raisons que celles qui ont prévalu lors de leur création : réduire la distance qui les sépare du niveau de pou-

voir supérieur et posséder une masse critique suffisante pour être en mesure de mener des actions que les petites communes ne peuvent assumer faute de moyens humains, financiers ou autres. C’est encore aussi l’occasion de mener une politique différenciée afin de répondre aux besoins du tissu socioéconomique de la province de Namur. Nous disposons, par exemple, d’une Ecole hôtelière et d’un hôtel-restaurant d’application de renommée internationale. Ce n’est rendu possible que grâce à la Province. Pareil établissement où l’encadrement et les moyens sont renforcés pour prétendre à l’excellence ne pourrait survivre ni à une intégration au sein de la Communauté Wallonie-Bruxelles - qui gère l’enseignement de manière plus standardisée – ni à une reprise par une commune – qui ne disposerait sans doute pas des moyens pour en assumer la charge. Chacun est bien conscient qu’il est inutile de vouloir s’entêter à continuer à mener certaines politiques qui pourraient, dans un souci d’efficience ou de rationalisation, être plus efficacement conduites par d’autres. La Province de Namur devra donc inévitablement évoluer. Elle a d’ailleurs déjà commencé à le faire en jouant la carte de la supracommunalité et devra aussi garder ses spécificités. Mais cela ne me fait pas peur. Nous sommes conscients de cette nécessaire évolution et voulons, avec le Conseil provincial, en être les acteurs de manière positive et constructive n Propos recueillis par Julien Dreyfuss

Luc Delire Président du Conseil provincial

Les dossiers Territoires | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | 7


Février 2016 | Province de Namur

Interview with: Luc Delire, President of the Provincial Council

© Jean-Pol GRANDMONT

“The Province of Namur will therefore inevitably have to evolve”

“We are aware of the need to evolve and, with the Provincial Council, we want to take a leading role in this, in a positive and constructive manner.”

As a kind of “Parliament” of the Province of Namur, the Provincial Council plays an important role of intermediary power between the municipalities and the higher authorities Wallonia, the Wallonia-Brussels Federation and the Federal State.

The Province of Namur is not just a geographic area - it is also an institution. Could you say a few words about this? Indeed, the Province of Namur is an institution born at the same time as Belgium, nearly two centuries ago. The municipalities are the only Belgian representative institution which has managed to endure through the ages and the various reforms of the State. At their creation, the goal was simple. The country consisted of a central state at the top and hundreds of municipalities beneath. So, a level of intermediary power was needed – a bridge, sometimes to exercise supervisory power, sometimes to carry out assignments on behalf of the central State, and sometimes to develop distinctive policies which the State (too distant) or the municipalities (too small) were not able to manage. Indeed, the socio-

economic landscape of industrial regions was not the same as it was in regions more oriented towards agriculture or the service sector. Each Province was therefore able to freely develop its own policies according to its particular requirements, in the name of what is called “the provincial interest”. And so, by way of example, the Province of Namur is still particularly active today in the agriculture and tourism sectors, both of which closely relate to a large part of the geographic area. The institutional landscape has certainly changed since the creation of Belgium. Do the Provinces still have a use? The changes mainly started in 1970. Since then, the State has been reformed six times without the role of the Provinces being substantially changed. New levels of intermediary power came to be introduced at the whim of various instances of decentralisation of the State (referred to at the time as unitarian, and today, as federal). The Region of Wallonia and the WalloniaBrussels Community have thus emerged, amongst others, which has led some people

8 | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | Les dossiers Territoires

to speak (a little pejoratively) of “Belgian institutional lasagne”. And it must be acknowledged that certain actions carried out by the Provinces are now made redundant by those carried out by other levels of power. Nevertheless, I am convinced that provincial action remains relevant in many areas, and for the same reasons that existed at the creation of the Provinces: reducing the distance which separates them from the higher level of power and possessing a sufficient critical mass to be able to carry out actions that the small municipalities cannot take on due to a lack of human, financial or other resources. It is also an opportunity to manage differentiated policy in order to meet the needs of the socio-economic fabric of the Province of Namur. We have, for example, a hotel management school and a training hotel-restaurant with an international reputation. This is only made possible thanks to the Province. Such an establishment, where coaching and resources are prioritised in the pursuit of excellence, could not survive integration within the Wallonia-Brussels Community (which manages education in a more standardised manner) or takeover by a municipality (which would probably not have the resources to assume responsibility for it). Everyone is well aware that it is unhelpful to stubbornly persist in implementing certain policies which could, for the sake of efficiency and rationalisation, be more effectively carried out by others. The Province of Namur will therefore inevitably have to evolve. It has already started to do so by playing the “supra-municipality” card but it will also have to maintain its individual characteristics. This does not worry me. We are aware of the need to evolve and, with the Provincial Council, we want to take a leading role in this, in a positive and constructive manner n


ENTRETIEN | Idéalement située en Europe et encore non urbanisée à 80 %, la région wallone présente des atouts de poids pour les entrepreneurs qui souhaiteraient s’y installer.

“De nombreuses raisons d’investir en Wallonie” À deux pas de Bruxelles et au coeur de l’Union européenne, quels atouts fontils la force de la Province de Namur au sein du territoire wallon, selon vous ?

accessibles en quelques heures, à partir d’un éventail extraordinairement dense de réseaux de communication, routier, ferroviaire et fluvial.

La province de Namur se situe à la croisée de deux “eurocorridors” majeurs, dont l’un relie directement deux capitales européennes : Bruxelles et Luxembourg. La province de Namur est donc un nœud multimodal essentiel pour le développement de la Wallonie. Elle est desservie par deux axes autoroutiers européens (la E42 et la E411), par deux voies navigables interconnectées au réseau transeuropéen de transport fluvial (la Meuse et la Sambre), mais aussi par deux corridors ferroviaires internationaux (Douvres-Milan et Paris-Cologne).

Sur le plan aérien, en plus de l’aéroport national belge, ce sont deux aéroports à l’accessibilité inégalable et qui connaissent un essor spectaculaire : Charleroi, centré sur le transport de passagers (près de 7 millions par an) et Liège sur le fret (de l’ordre de 600 000 tonnes par an). La Wallonie, c’est encore un territoire non urbanisé à 80 %. C’est donc de l’espace pour l’activité au sein d’un environnement de grande qualité, avec une mobilité aisée et à des coûts particulièrement intéressants.

Notre territoire est également reconnu pour la qualité de l’infrastructure d’accueil disponible pour les entreprises. Il n’existe pas moins de 3 030 parcs d’activités économiques parfaitement équipés répartis sur le territoire provincial. Ces parcs abritent environ 11 000 entreprises proposant 154 000 emplois. Enfin, la province bénéficie de la présence de deux académies universitaires, les Facultés universitaires Notre-Dame de la Paix et Gembloux Agro Bio Tech ainsi que d’un palais des congrès et d’exposition, Namur expo, situé au cœur du territoire. De “génération W” à “la Wallonie qui gagne”, les opérations de promotion territoriale mettent en lumière les forces vives de la région : dans quelle mesure est-elle attractive pour les investisseurs étrangers, d’une manière générale ? Il existe de nombreuses raisons d’investir et de s’investir en Wallonie. La Wallonie, c’est un marché-test au centre d’un vaste marché de 500 millions de consommateurs

La Wallonie possède un capital humain de grande qualité, avec de hauts niveaux de formation supérieure et une productivité qui fait souvent la différence. En termes de développement économique, la Province de Namur entend jouer un rôle à la fois initiateur, coordinateur et fédérateur d’actions et de réalisations

novatrices. Quels sont les projets en cours ? La Province entend étendre son offre en infrastructures d’accueil pour les entreprises. Pas moins de 18 nouveaux parcs d’activité économique sont en gestation ou en phase d’aménagement pour un total de 1 500 ha. Des incubateurs pour jeunes entreprises, des espaces de travail nouvelle génération (coworking, espace smart work, etc) ainsi que des “hubs” créatifs sont en phase de développement, en complément d’une animation économique ciblée sur l’innovation. Dans quelle mesure cette province pourrait-elle renforcer son rôle sur la scène européenne ? La gouvernance multi-niveaux a pour objectif premier de favoriser une meilleure appropriation des politiques européennes à tous les niveaux de pouvoir d’un Étatmembre. Compte tenu de la structure institutionnelle de la Belgique, la mise en œuvre de la gouvernance multi-niveaux a toute son importance. En voici un exemple : dans le cadre de la politique industrielle impulsée par l’Union européenne, la Wallonie plaide constamment pour une plus grande articulation entre le niveau fédéral et les régions, notamment dans le cadre des Partenariats d'Innovation où la Région vise à impliquer directement les pôles de compétitivité et les clusters wallons n Propos recueillis par Pauline Pouzankov

Paul Magnette Ministre-Président du Gouvernement Wallon

Les dossiers Territoires | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | 9


Février 2016 | Province de Namur

Interview with: Paul Magnette, Minister-President of the Walloon Government

© Jean-Pol GRANDMONT

“There are many reasons to invest in Wallonia” focused on passenger transport (nearly 7 million per year) and Liege focused on cargo (around 600,000 tonnes per year). Wallonia is still 80% unurbanised. It is therefore a high quality environment for activity, with easy mobility and particularly attractive prices. Additionally, Wallonia has highly employable population, with high levels of education and productivity that often make the difference.

In terms of economic development, the Province of Namur intends to play a role as both initiator and coordinator of unifying actions and innovative achievements. What are the current projects? Wallonia is a test market in the centre of a vast market of 500 million consumers accessible in just a few hours by an extraordinarily dense array of communications, road, rail and river networks.

Ideally located in Europe and still 80% un-urbanized, the Walloon region has weighty advantages for entrepreneurs who wish to settle there.

Just steps from Brussels and at the heart of the European Union, which assets represent the strength of Namur Province in the Walloon region, in your opinion? Namur province is located at the crossroads of two major “Eurocorridors”, one of which directly connects two European capitals: Brussels and Luxembourg. The province of Namur is therefore an essential multimodal node for the development of Wallonia. It is served by two European motorways (E42 and E411), by two navigable waterways interconnected with the trans-European waterway transport network (The Meuse and the Sambre), as well as by two international rail corridors (Dover-Milan and Paris Cologne). Our territory is also known for the quality infrastructure and reception facilities available for businesses. There are no less

than 3,030 business parks, all perfectly equipped and spread over the provincial territory. These parks are home to about 11,000 companies offering 154,000 jobs. Finally, the province benefits from the presence of two academic institutions; the university faculties of Notre-Dame de la Paix and Gembloux’s Agro Bio Tech. Additionally there is a convention and exhibition centre, Namur Expo, located in the heart of the territory. From “Generation W” to “Wallonia who wins”, the territorial development adcampaigns highlight the vital forces of the region: what makes Wallonia attractive to foreign investors? There are many reasons to invest in Wallonia. Wallonia is a test market in the centre of a vast market of 500 million consumers accessible in just a few hours by an extraordinarily dense array of communications, road, rail and river networks. Regarding air travel, in addition to the Belgian national airport, there are two airports with incomparable accessibility and experiencing spectacular growth: Charleroi,

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The Province intends to extend its offer for the use of its reception facilities to businesses. No less than 18 new business parks are either in construction or in planning over a total of 1,500 hectares. Incubators for young companies, new generation work spaces (coworking, smart work spaces, etc.) as well as creative “hubs” are in the development phase, complementing economic development targeted at innovation.

To what extent could this province strengthen its role on the European stage? Multilevel governance has as a primary objective; to foster greater ownership of European policies at all power levels of a member-state. Given the institutional structure of Belgium, the implementation of multilevel governance is very important. Here is an example: in the context of industrial policy promoted by the European Union, Wallonia constantly calls for greater coordination between federal and regional levels, particularly in the context of the Innovation Partnership where the region aims to directly involve competitiveness poles and Walloon clusters n


ENTRETIEN | Centre névralgique de décision, le Parlement de Wallonie a mis en place de nouvelles mesures pour favoriser l’interaction entre citoyens et élus. En réponse à cet “appétit à s’exprimer et à être entendu”, viendra la prochaine extension du bâtiment de l’institution à Namur.

“Un parlement branché citoyen”

Etroitement lié à l’UE dans tous les domaines concernés par le cofinancement (comme l’agriculture ou le FSE), le Parlement de Wallonie est en dialogue permanent avec les institutions européennes : il dispose même d’une commission spécifiquement créée pour gérer ces questions. Côté finances, le Pacte de croissance et de stabilité qui coordonne les politiques budgétaires des pays membres, balise directement les choix de notre gouvernement. Quels avantages la Province de Namur tire-t-elle de l’implantation du Parlement sur son territoire ? Au-delà de la visibilité, sa présence a permis a Namur de se repositionner comme un endroit institutionnel de décision en Belgique, à l’instar de Bruxelles. Un critère d’autant plus capital que ce territoire accueille régulièrement des délégations étrangères pour discuter de la manière dont il exerce les compétences exclusives à la région. C’est aussi, plus prosaïquement pour les habitants, une vitrine de la Wallonie, des débats qu’elle suscite et de l’euphorie collective que sont chaque année les “Fêtes de Wallonie”.

Plus de 500 visiteurs ont participé à l’édition 2015 des Journées du Patrimoine au Parlement de Wallonie : comment décririez-vous les liens que les citoyens ont tissé avec votre institution ?

en Europe à la recherche de nouveaux modes de fonctionnement. En voici cinq :

Ce n’est pas la première fois que nous organisons une visite patrimoniale dans ce lieu historique du XIVe siècle ; néanmoins, cette année fût un peu particulière puisque l’événement a été placé dans une perspective dynamique. Les pierres “devaient raconter” quelque chose : nous avons donc fait le choix d’animer ce lieu avec les grands personnages qui, par leur contribution, ont fait naître la démocratie, que ce soit Montesquieu, John Locke ou d’autres personnalités plus récentes. Car l’Hôtel du débat public ne serait rien sans la participation de ses citoyens.

n le droit de pétition par voie électronique : n’importe quel citoyen peut déposer une pétition en ligne pour demander la suppression d’une disposition ou la reconnaissance d’un nouveau droit, permettant une interaction directe avec les élus. n la consultation publique : tout projet de résolution et de réglementation nouvelle est suspendu pendant dix jours, pendant lesquels chaque citoyen peut venir le lire et le commenter sur le site du Parlement. Comme dans le cas des pétitions, toutes les contributions sont transmises à la commission concernée : à charge pour celle-ci d’indiquer quelle suite elle réservera à la démarche citoyenne.

La réforme du “Parlement de Wallonie” visait à rendre l’assemblée régionale plus dynamique et accessible aux citoyens : quels sont les grands changements de votre nouveau règlement ?

n des rencontres où les élus discutent directement avec les fédérations pour entendre leurs revendications.

Cette réforme a été soigneusement étudiée pendant un an, au cours duquel nous avons visité de nombreux parlements © Pierre Adriaenssens

Symbole de la démocratie, quel rôle le Parlement de Wallonie joue-t-il en rapport avec les activités de l’Union européenne ?

n une école de la citoyenneté, qui reçoit les enfants pour leur expliquer les vertus de la démocratie et rappeler leur obligation citoyenne. n la retransmission en direct de l’ensemble des débats, avec la particularité des questions urgentes qui ne sont pas révélées à l’avance aux Ministres. Une approche qui promet de créer des échanges très vifs ! n Propos recueillis par Pauline Pouzankov

André Antoine Président du Parlement de Wallonie

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Février 2016 | Province de Namur

Interview with: André Antoine, President of the Parliament of Wallonia

© Pierre Adriaenssens

“A citizen-connected Parliament” perspective. The stones “have a story to tell”. We therefore chose to bring the place alive with great people from the past, who, by their contribution, gave rise to democracy – Montesquieu, John Locke and other more recent figures. After all, this “house” of public debate would be nothing without the participation of its citizens. The reform of the “Parliament of Wallonia” was intended to make the regional assembly more dynamic and accessible to citizens. What are the main changes under the new arrangements?

“This “house” of public debate would be nothing without the participation of its citizens.”

The Parliament of Wallonia – the heart of decision-making – has implemented new measures to encourage interaction between citizens and elected representatives. In response to this “appetite to speak and be heard”, a new extension is planned for the institution’s building in Namur.

As a symbol of democracy, what role does the Parliament of Wallonia play in relation to the activities of the European Union? The Parliament of Wallonia is closely linked to the EU in all areas affected by cofinancing (such as agriculture and the ESF), and so we are in constant dialogue with the European institutions. We even have a committee specifically created to deal with these issues. With regard to finance, the Stability and Growth Pact, which coordinates the budgetary policies of the Member states, marks out the choices of our government directly. What advantages does the Province of Namur gain from having the Parliament

located within the area? Beyond the advantage of visibility, its presence has enabled Namur to reposition itself as a seat of decision-making in Belgium, following the example of Brussels. A further principal advantage is that we regularly welcome foreign delegations to discuss the manner in which we exercise powers relating specifically to the region. It is also, more prosaically for residents, a showcase of Wallonia; of the debates it sparks and the collective euphoria experienced on the annual “Day of Wallonia”, the “Fêtes de Wallonie”.

“Our stones have a story to tell.” More than 500 visitors attended the 2015 Parliament of Wallonia Heritage Days. How would you describe the links which citizens have formed with your institution? This is not the first time that we have organised a heritage tour in this 14 th century historic site. However, this year was a bit special since the event was put in a dynamic

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This reform has been carefully studied for a year now, during which time we have visited many parliaments in Europe looking for new ways of operating. Here are five: n The right to petition electronically: any citizen can file a petition online to request the deletion of a provision or the recognition of a new right; this allows direct interaction with elected representatives. n Public consultation: any new draft resolution or regulation is suspended for ten days, during which time citizens can come to the Parliament’s website and read it or comment on it. As with the petitions, all contributions are forwarded to the relevant committee so that it can decide what action should be taken in response to the citizen participation. n Meetings where elected officials can discuss directly with associations to hear their concerns. n A school of citizenship where children are taught about the virtues of democracy and their civic duty. n Live broadcast of all debates, with the special feature of pressing questions which are not revealed to ministers in advance. This is an approach which promises to create some very lively exchanges! n


ENTRETIEN | À la fois chef-lieu de la province éponyme et capitale de la Wallonie, la ville de Namur assume son rôle de moteur en s’appuyant sur une économie tertiaire de pointe et un patrimoine culturel foisonnant. Véritable “ville à la campagne”, elle dispose en outre d’une remarquable qualité de vie.

Le cœur battant de la Wallonie

Peuplée de 111 000 habitants, Namur se situe au carrefour des principaux axes de communication wallons. Qu’il s’agisse du réseau fluvial, ferroviaire ou autoroutier, cette position stratégique constitue l’un de ses principaux atouts, que les entreprises chérissent. Elle revendique par ailleurs un foisonnement culturel actif, bien appuyé sur un patrimoine riche. Une citadelle parmi les plus belles d’Europe, œuvre de l’architecte Vauban, y est notamment logée. À la différence de la plupart des villes wallonnes, Namur n’a pas hérité d’un passé industriel lié au charbon et s’est donc davantage concentrée sur d’autres atouts pour être attractive.

Dans quelle mesure joue-t-elle un rôle de moteur pour la province et pour la région ? Troisième plus grande ville de la région, Namur incarne pleinement son statut de capitale. Le parlement wallon y a élu domicile et toute l’activité engendrée par les institutions contribue largement à son développement. Il s’agit aussi de la commune phare de la Province, territoire qui revendique sa ruralité. Elle assume pleinement son leadership à toutes les échelles. Quels sont les secteurs dominants au sein de l’économie locale ? L’économie namuroise est polarisée autour du secteur tertiaire, des entreprises de pointe et de la recherche. La ville dispose d’un réseau dense de Hautes écoles et d’Univer-

sités, générant la création de nombreux spinoffs et startups. Les secteurs de l’éducation, des services, de la santé et des nouvelles technologies constituent donc les fers de lance de son activité économique.

que le Palais des expositions. La stratégie que nous cherchons à valoriser consiste à lier la dimension business avec la découverte de la ville et notamment de son piétonnier historique aux charmes médiévaux conservés. Un magnifique théâtre à l’italienne et plusieurs musées de grande qualité complètent l’offre culturelle.

Plus précisément, il s’agit des technologies de l’information, des biotechnologies et nanotechnologies. Namur joue d’ailleurs un rôle précurseur à l’échelle mondiale visà-vis de ces dernières, par l’intermédiaire de l’entreprise Nanocyl. Le développement durable est un autre secteur dans lequel les acteurs économiques locaux sont très investis, notamment dans le cadre du parc Ecolys.

Quelles sont les principales problématiques auxquelles Namur est confrontée et qui mobiliseront vos services dans les mois à venir ? Si Namur dispose d’un niveau de vie supérieur au reste de la Wallonie, un certain nombre de problématiques sociales demeurent. Nous faisons de la lutte contre les inégalités une priorité, en développant des politiques inclusives. La revitalisation du nord de la ville et du quartier de la gare mobilisera toute notre attention, avec la création d’une gare pour les bus dans une logique multimodale.

Quels sont les autres atouts dont dispose la ville pour attirer les visiteurs ? Namur est aussi reconnue comme un pôle attractif pour le tourisme d’affaires, grâce à plusieurs infrastructures adaptées telles

© Gouvernement de Wallonie

Namur est à la fois chef-lieu de la Province et capitale de la Wallonie. Pouvezvous la présenter ?

Plusieurs projets seront par ailleurs à l’ordre du jour dans les prochains mois, pour doter cette ville des outils nécessaires à son rayonnement. Un nouveau Centre de congrès doit voir le jour, l’offre hôtelière continuera à être développée et un projet de téléphérique pour relier le centre-ville et la citadelle est aussi à l’étude. Enfin, un complexe commercial doit émerger en plein cœur de Namur n Propos recueillis par Sacha Grynbaum

Maxime Prévot Bourgmestre de Namur, Vice-Président et Ministre du Gouvernement wallon

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Février 2016 | Province de Namur

Interview with: Maxime Prévot, Mayor of Namur, Vice-president and Minister of the Government of Wallonia

© M Bossiroy - www.namurclic.fr

The beating heart of Wallonia nanotechnology. Namur plays a particularly pioneering role in these areas at a global level, thanks to the Nanocyl company. Sustainable development is another area in which the local economic actors are closely engaged, particularly as part of the Ecolys business park. What other assets does the city have to attract visitors?

“The strategy we are looking to develop consists in linking the business element with exploring the city.”

As both administrative centre of the eponymous province and capital of Wallonia, the city of Namur has a driving role, drawing on a cutting-edge service economy and a rich cultural heritage. A veritable “city in the country”, it offers a remarkable quality of life.

Namur is both administrative centre of the Province and capital of Wallonia. Can you describe it for us? With a population of 111,000, Namur is located at the crossroads of Wallonia’s major communication routes. Whether you’re talking about the river, rail or motorway network, this strategic position is one of its main assets valued by businesses. Moreover, Namur boasts an active cultural abundance which is founded on a rich heritage. Namur is home to one of the most beautiful citadels in Europe, designed by the architect Vauban. Unlike most cities in Wallonia, Namur has not inherited an industrial past associated with coal mining, and so has concentrated more on other assets to remain attractive.

To what extent does it play a driving role in the Province and the region? As the third largest city in the region, Namur fully earns its capital status. The Parliament of Wallonia chose Namur to be its home, and all the activities generated by the institutions contribute extensively to its development. It is also the leading municipality in the Province - a geographic area which is also quite rural. It fully exercises its leadership at all levels.

What are the dominant sectors in the local economy? The Namur economy is centred around the service sector-companies involved in innovation and research. The city has a dense network of specialist higher education institutions, including a university, and these generate numerous spin-off and start-up enterprises. The education, services, health and new technologies sectors therefore spearhead Namur’s economic activity. More specifically, there is a focus on information technology, biotechnology and

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Namur is also recognised as an attractive centre for business tourism, thanks to several tailored facilities such as the exhibition centre. The strategy we are looking to develop consists in linking the business element with exploring the city - in particular its historic medieval charm which still remains, and which is best discovered on foot. A magnificent Italian theatre and several superb museums complete the cultural offering. What are the main issues facing Namur which will keep you busy in the coming months? As Namur has a standard of living which is higher than in the rest of Wallonia, a number of social problems exist. We are making it a priority to fight against inequality by developing inclusive policies. We will be focusing our attention on regeneration in the north of the city and the area around the station, with the creation of a new bus station as part of a multimodal approach to transport. Several projects will also be on the agenda in the coming months, in order to give this city the necessary tools to reach out. A new conference centre will come to fruition, the hotel offering will continue to be developed, and a cable car project to connect the city centre with the citadel is also under consideration. Lastly, a commercial complex will emerge in the heart of Namur n


ENTRETIEN | Sur les bords de Meuse, la cité des maîtres du cuivre bénéficie d’un cadre naturel exceptionnel. Pour exploiter au mieux ce potentiel de développement économique, elle a présenté un projet d’aménagement dans le cadre du fonds européen FEDER.

Quels sont les atouts, notamment géographiques, de la ville de Dinant ? Dinant est située à la croisée des chemins : à 28 km de Namur, à moins de 100 km de Bruxelles, desservie par l’autoroute E411... Mais nous avons du mal à valoriser nos atouts à cause de la configuration des lieux : la ville est coincée entre le fleuve et la falaise. Par endroits, il y a moins de 100 mètres entre l’eau et la roche. Ce qui est très attractif sur le plan touristique mais présente de nombreuses contraintes en termes de mobilité. Dans un certain sens, la ville étouffe. Pour répondre à ces problématiques, nous avons déposé une demande de subvention dans le cadre du fonds européen FEDER. Quels seraient les projets mis en œuvre grâce à cette subvention ? Ils sont au nombre de sept : n la création d’une liaison verticale entre le bas et le haut de Dinant et la construction d’un parking de persuasion sur les hauteurs afin d’alléger le centre-ville des véhicules. n la réhabilitation de tous les quais de Meuse qui seront reliés à ce parking. n le chemin de Monsieur Sax : Adolphe Sax, le père du saxophone est né à Dinant. Nous en avons fait l'emblème de notre projet de développement économique et touristique. Notre slogan, “Dinant, la voix cuivrée”, fait référence au cuivre et au son du saxophone. Un chemin matérialisé au sol par des petits pas permettra aux gens de découvrir la ville à travers l’histoire de l’inventeur. n l’installation d’une passerelle, rive gauche de la Meuse, pour relier la gare et la plus grosse école de la région, évitant ainsi aux

enfants de franchir un passage à niveau très dangereux lorsqu'ils se rendent en classe. n la signalétique intelligente : pour que tout le système fonctionne de manière optimale, il faut que les gens soient guidés, depuis les sorties d’autoroutes, vers ces nouvelles installations. n lorsque nous faisons des choix stratégiques, il est difficile d’imaginer l’évolution des flux en matière de mobilité. L’université de Namur va se servir de Dinant pour établir un modèle et réaliser des études prospectives qui aideront les municipalités à décider de tel ou tel projet. n le bureau économique de la Province réalisera une étude visant à valoriser au mieux ces aménagements. Le site autour de la liaison verticale pourrait notamment accueillir de nombreuses entreprises. Cette stratégie d’aménagement permettra aussi de valoriser la richesse architecturale de Dinant... Le patrimoine est énorme. Il y a le bâti avec l’Abbaye de Leffe, la Collégiale Notre

© Bureau Greisch

Dinant mise sur l’aménagement

Adolph Sax, inventeur du saxophone, à DInant.

Dame ou encore la Citadelle qui attire chaque année plus de 300 000 personnes. Mais aussi la richesse artistique représentée par Adolphe Sax, des compositeurs et des peintres... Une série d’éléments que nous mettons en avant. Le concept mis en œuvre à travers le portefeuille déposé à l’Union européenne répond à cet enjeu : valoriser et doper ce qui existe. Dinant est la cité des Copères, les maîtres dans le travail du cuivre. Un artisanat auquel la ville a donné son nom, la dinanderie, et qui a fait sa renommée au Moyen-Âge. Qu’en reste-t-il aujourd'hui ? Il y a encore un artisan qui réalise des objets de décoration et travaille pour le bâtiment. Les batteurs de cuivre sont très demandés pour rénover des monuments. Le dôme de la gare d’Anvers a été fait dans les ateliers de Dinant. En 2014, lors commémorations de la 1ère guerre mondiale, Dinant, première ville martyre de Belgique par le nombre de victimes civiles (674), a inauguré une statue en l’honneur de Charles de Gaulle, blessé ici alors qu’il était jeune officier. L’artisan a proposé de la faire en cuivre, un clin d’œil à l’histoire de la ville et de sa tradition n Propos recueillis par Lucie Marnas

Richard Fournaux Bourgmestre de Dinant

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Février 2016 | Province de Namur

Interview with: Richard Fournaux, Mayor of Dinant

Dinant is wagering on structural planning Lying on the banks of the Meuse River, the city of copper masters enjoys an exceptional natural setting. It has put forward a structural planning project within the framework of European funds ERDF, in order to maximise the benefits of the potential economic development.

to discover the city through the story of the inventor. n Installing a footbridge on the left bank of the River Meuse so as to connect the railway station to the biggest school of the region, thus enabling the children to avoid a dangerous crossing on their way to school. n Intelligent signposting: in order to assure a smooth and optimal functioning of the system, people should be guided towards the new set-up as soon as they exit the highway.

What are the different assets of Dinant, especially the geographical ones?

n While making strategic choices, it is difficult to imagine how the mobility flow will evolve. The University of Namur is going to use Dinant as an example to establish a model and carry out prospective studies to help municipalities select the right project.

Dinant is located at the crossroads: 28 km from Namur, less than 100 km from Brussels, served by the highway E411... However we do find it difficult to highlight our assets due to the venue configuration: the city is wedged between the river and the cliff. At some places the land covers less than 100 meters between the water and the rock face. This aspect though being attractive from a touristic point of view, also imposes major obstacles in terms of mobility. In a certain way the city is suffocating. In order to find solutions to these issues we have submitted a subsidy request within the framework of European funds ERDF.

n The Economic Board of the province is to undertake a study aiming at highlighting this structural planning at its best. The site around the vertical link could host many companies.

This planning strategy will also facilitate the process of highlighting the architectural wealth of Dinant...

Which projects are going to be implemented with the help of this subsidy?

The city boasts a prestigious heritage: the Abbey of Leffe, the Notre Dame Colle-

n Creating a vertical link between the upper and the lower part of the city and building a persuasive car park above the city in order to reduce the traffic at the city centre.

Dinant is known as the “Cité des Copères”, the absolute master at copper work. This handicraft called “Dinanderie” has also conferred the city its name and rendered it famous during the Middle Ages. What are the remains of the past glory today? We still have a craftsman who makes decorative objects and works in the field of construction. The copper beaters are in high demand in the field of monument renovation. The dome of the railway station in Antwerp was made in the workshops of Dinant. During the commemorations of the First World War in 2014, Dinant as the foremost martyr city, counting the highest number of civilian victims (674), inaugurated a statue in the honour of Charles de Gaulle, who was wounded here as a young military officer. The craftsman has suggested recreating a few historic and traditional moments in copper, tracing the city’s past n

© Bureau Greisch

There are seven of them:

giate and the Citadel, which attracts more than 300,000 people each year. Not forgetting the artistic wealth represented by Adolphe Sax, composers and painters... We are putting forward these features. This concept, implemented in the portfolio submitted to the European Union, does meet the following requirements: highlight and boost the existing assets.

n Rehabilitating all the Meuse quays, which are going to be connected to this car park. n Mister Sax way: Adolphe Sax, the inventor of saxophone was born in Dinant. We have made it an emblem of our economic and touristic development. Our motto, “Dinant, la voix cuivrée” (Dinant, the copper voice), refers both to copper and the sound of saxophone. A path etched on the ground and symbolised by small steps will enable people

“The city boasts a prestigious heritage: the Abbey of Leffe, the Notre Dame Collegiate and the Citadel, which attracts more than 300,000 people each year.”

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Philippeville, patrimoine historique et architectural © Commune de Philippeville

L’

Entité de Philippeville, chef-lieu d’Arrondissement dans l’Entre-Sambre-Et-Meuse, est située au cœur même des Vallées des Eaux Vives, sur un plateau entouré de vertes vallées et frondaisons. Elle est aisément accessible puisque située à plus ou moins 25 Km de Charleroi et de la frontière française. De plus, le passage de la RN5 ainsi que des deux Nationales qui conduisent à Givet et à Dinant, favorisent pleinement le passage dans notre Entité. Aujourd’hui, elle compte plus de neuf mille habitants et ce nombre est en constante progression. Les différents villages qui la composent (17 au total), se sont, au fil du temps, généralement implantés sur les versants qui séparent les Fagnes de la Calestienne. La première apporte l’eau en surface et la seconde, la terre fertile indispensable aux cultures. Accrochées au flanc des collines calcaires, l’ensemble des habitations date généralement du XVIIIème et surtout du XIXème siècle.

Jean-Marie Delpire Bourgmestre de Philippeville

Mais l’histoire marquante de notre merveilleuse ville a débuté bien avant cela. En effet, c’est en 1555 que l’Empereur Charles Quint choisit Philippeville, pour y bâtir une forteresse qui avec l’arrivée de Vauban sous la domination française, se renforce davantage pour devenir inviolable. La forme “en étoile” de la Cité offre ce côté très caractéristique de l’époque, au même titre que Mariembourg, Rocroi et bien d’autres villes bien connues de tous. En sous-sol, un réseau de dix kilomètres de souterrains a également été réalisé afin d’abriter les armées en cas de siège et également de détecter l’arrivée de l’ennemi par le biais de galeries d’écoute. Grâce à la présence de divers vestiges de l’époque, Philippeville est resté attractif au niveau du Tourisme et nous comptons le développer davantage encore. Le sous-sol calcaire offre les principaux matériaux de construction, à savoir la pierre calcaire de couleur bleue qui au fil du temps, devient grise ainsi que le marbre rouge et rose. Ceux-ci ont été largement exploités dans notre Entité, surtout dans la partie la plus au nord (Franchimont, Sautour, Merlemont, Neuville, Philippeville, Villers-le-Gambon…). A ce jour, trois grandes carrières sont encore en activité : “Les Petons” qui appartiennent au groupe Solvay et qui extraient différents granulats calcaires ; la “S.A. Dolomie de Villers-le-Gambon”, carrière de Merlemont dont les deux principaux actionnaires sont d’une part, le groupe L’Hoist et d’autre part, le groupe Yara et où l’on extrait essentiellement la dolomie ; enfin, la “Carrière de Neuville” exploitée par la société E. Victor Meyer et où l’on exploite le marbre “rouge Royal”. C’est dire qu’économiquement, notre belle région offre encore d’innombrables richesses naturelles, sources d’emplois et d’activités sur notre territoire. D’un point de vue commercial, Philippeville n’est pas en reste. En effet, hormis ses nombreux petits commerces très diversifiés, une zone d’activité commerciale a été implantée à l’entrée de la ville. Diverses firmes aux enseignes bien connues s’y sont installées depuis plusieurs années. Enfin, un projet de développement d’une Zone d’Activité Economique est à l’étude pour l’instant. Mais force est de constater aussi que l’activité de services a un impact prépondérant au sein de notre Entité. En effet, associations et structures privées ou publiques, se sont grandement développées et elles dynamisent de multiples secteurs tant au niveau social, sportif, touristique, culturel, etc… Au vu de ce qui précède, en ma qualité de gestionnaire de ce magnifique territoire, je ne peux que me réjouir de la dynamique qui s’y développe de manière incessante. Les projets en cours et à venir montrent à quel point notre ambition est de faire de cette Entité, un lieu de vie où l’on se sent bien et où chacun y trouve tout ce qui lui est nécessaire, dans quelque domaine que ce soit n

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Février 2016 | Province de Namur

Jean-Marie Delpire, Mayor of Philippeville

© Jean-Pol GRANDMONT

Philippeville, historical and architectural heritage

“Thanks to the presence of various remnants of that period, Philippeville has remained attractive for tourism and we expect this to increase further.”

P

hilippeville, district capital of Entre-Sambre-Et-Meuse, is located in the heart of the Valleys of Eaux Vives, on a plateau surrounded by green valleys and foliage. It is easily accessible since it is located roughly 25 km from Charleroi and the French border. Moreover, it is serviced by the RN5 and the two highways leading to Givet and Dinant, making it easily accessible. Today there are more than nine thousand inhabitants, and this number is constantly growing. The different villages that make up the district (17 in total) have, over time, more often than not developed on the slopes that separate the Fagnes from the Calestienne. The first brings water to the surface and the second, fertile land needed for crops. Clinging to the side of limestone hills, the homes generally date back to the eighteenth and especially the nineteenth century. But the striking history of our wonderful city began long before that. Indeed, it is in 1555 that the Emperor Charles V chose Philippeville to build a fortress which, with the arrival of Vauban under French rule, was strengthened further to become impenetrable. The city’s “star” shape is very characteristic of the period, similarly to Mariembourg, Rocroi and many other well-known cities. In the basement, a ten kilometre underground network was also built to house the army in case of a siege and also to detect the arrival of the enemy through listening galleries. Thanks to the presence of various remnants of that period, Philippeville has remained attractive for tourism and we expect this to increase further. The limestone basement offers the main building materials, namely

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limestone; blue in colour, but which, over time, turns grey, as well as red and pink marble. These were largely mined within the region, especially in the northern-most part (Franchimont, Sautour, Merlemont, Neuville Philippeville, Villers-le-Gambon...). To date, there are still three active quarries: “The Petons” belonging to the Solvay group and which extracts different limestone aggregates; the “S.A. Dolomie of Villers-le-Gambon”, Merlemont career whose two main shareholders are on the one hand, the group Hoist and on the other hand, the group Yara and where we mainly extract dolomite. Finally, the “Carrière de Neuville” operated by the company E. Victor where we mine the “Royal Red” marble. Economically, this means that our beautiful region still offers countless natural resources, job sources and activities. From a business perspective, Philippeville is not far behind. Indeed, apart from its many small and very diverse shops, a commercial shopping area was established at the entrance of the city. Various companies with well-known brands have been set-up here for several years. Finally, an economic activity zone project is currently under consideration. But it is also clear that the service industry has had a major impact in our region. Indeed, associations and private or public infrastructures have greatly developed and they have energized multiple sectors such as social, sporting, tourism, and culture among others. In view of the above, in my capacity as administrator of this magnificent territory, I can only welcome the dynamic that has been continuously developing here. Current and upcoming projects showcase our ambition to make this region a living place where one feels good and where everyone can find everything they need no matter what that may be n


ENTRETIEN | Bénéficiant d’une position centrale en Wallonie et stratégique au sein de la province de Namur, Gembloux rayonne désormais au-delà des frontières belges grâce à son statut de capitale de l’agriculture.

Gembloux, l’excellence agricole

Gembloux a franchi le cap des 25 000 habitants et conforte ainsi son statut de 4ème ville de la province de Namur. Sur le plan géographique, la commune se situe sur l’axe lotharingien Bruxelles-Luxembourg qui traverse des territoires aux caractéristiques à la fois rurales et tertiaires, liées au développement des universités de Louvain-la-Neuve, Gembloux et Namur.

“La faculté de Gembloux Agro-Bio Tech est connue dans le monde entier.” Capitale agricole de la Province de Namur et de la Wallonie, Gembloux bénéficie désormais d’une réputation internationale… La faculté de Gembloux Agro-Bio Tech est en effet connue dans le monde entier et met en place des coopérations internationales, notamment dans les pays du sud, qui contribuent au rayonnement de la commune. De plus, la ville s'est dotée d’un label Agrobiopôle wallon qui vise à promouvoir une agriculture nourrie de la réflexion scientifique issue des centres de recherche et de la faculté. Dans ce cadre, un groupe d’action locale portera prochainement des initiatives financées par la région et par l’Europe via le programme LEADER. L’idée est d’avoir une approche contemporaine de problématiques telles que la ruralité et l’agriculture et de voir quel type de développement nous pouvons privilégier sur notre territoire. En 2009, lors de la présidence belge de l’UE, les ministres de l’agriculture se sont réunis à Gembloux. C’était une manière sym-

bolique pour l’Europe de faire honneur à la dimension agricole de la ville.

Caractérisée par ses terres limoneuses, Gembloux était également convoitée par les industriels. Sur quels leviers s’est-elle appuyé pour se redresser après la crise industrielle ?

Pôle d’expertise dans le domaine des sciences agronomiques et de l’ingénierie biologique, Gembloux va lancer le Smart Gastronomy Lab. Pouvez-vous nous présenter cette expérience ?

Il y a eu un travail d’assainissement et de reconversion des zones d’activités laissées à l’abandon, comme la Manufacture ou la Sucrerie. En 2011, une analyse du Centre de recherches et d’études en aménagement du territoire de l’UCL de Louvain-laNeuve, a identifié cinq leviers qui contribuent au développement de Gembloux :

La faculté des sciences agronomiques de Gembloux a été intégrée dans l’université de Liège ce qui lui a donné la possibilité d’élaborer des projets très importants. Terra, un centre d’appui à l’enseignement et à la recherche unique en Belgique, va voir le jour. Cette plate-forme permettra d’organiser des expérimentations dans le domaine de l’agriculture, de l’environnement et de l’alimentation. 15 millions d’euros devraient être investis sur le territoire de Gembloux. Le Smart Gastronomy Lab s’inscrit dans cette logique. Il vise à créer un laboratoire à la frontière entre agronomie et gastronomie afin de mettre l’activité scientifique classique en lien avec des secteurs plus contemporains. Un processus innovant qui va intéresser à la fois des chercheurs et des créateurs comme des chefs cuisiniers.

n l’attractivité résidentielle due au positionnement central de la commune en Wallonie. n l’activité économique avec plus de 10 000 personnes actives et deux zones en plein développement que sont le zoning de Sauvenière, à vocation industrielle et le parc scientifique Crealys, où sont implantées des entreprises à forte valeur ajoutée. n l’offre commerciale qui se développe notamment sur les axes qui traversent le territoire.

© Ville de Gembloux

Pouvez-vous nous présenter Gembloux et son rôle au sein de la province de Namur ?

n les établissements d’enseignement secondaire, supérieur et universitaire, qui accueillent plus de 7 000 élèves. n l’intermodalité autour de la gare avec toute une série de liaisons : voies régionales, autoroutières et cyclables. Ces cinq leviers sont désormais les atouts majeurs de Gembloux n Propos recueillis par Lucie Marnas

Benoît Dispa Député-Bourgmestre de Gembloux

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Février 2016 | Province de Namur

Interview with: Benoît Dispa, Deputy Mayor of Gembloux

© Ville de Gembloux

Gembloux, excellence in farming ronment and food industry. 15 million Euros ought to be invested in the region of Gembloux. The Smart Gastronomy Lab is an extension of this logic. It aims at creating a laboratory bordering on agronomy and gastronomy in order to close the gap between traditional scientific activities and new modern sectors: an innovative process, which will attract researchers and chefs alike. Characterised by its silty soil, Gembloux is equally coveted by the industry. What are the primary levers used by Gembloux to bounce back in the aftermath of the economic crisis? “The idea is to harbour a modern approach towards challenges such as rural areas and agriculture and to consider which kind of development should be given priority in our territory.”

In addition to its strategic location in central Wallonia, Gembloux henceforth enjoys an international reputation beyond the Belgian border thanks to its status as the agricultural capital.

Could you introduce Gembloux and tell us about its role at the heart of the Namur province? Gembloux has successfully crossed the threshold of 25,000 inhabitants and has strengthened its status as the 4 th largest city of the Namur region. From a geographical point of view, the community is located on the Lotharangia-Brussels-Luxembourg axis, thus encompassing both rural and tertiary territories alike, which are closely related to the development of Universities in Louvain-la-Neuve, Gembloux and Namur. Being the agricultural capital of the Namur province and Wallonia, Gembloux henceforth enjoys an international reputation... The Agro-Bio Tech faculty of Gembloux is indeed well known all over the world and has established international cooperation especially in the southern countries, thus enhancing the influence of the community. Moreover the city has earned a Wallonian

label of “Agrobio-Pole”, which aims at promoting agriculture nurtured by scientific considerations from the Faculty’s Research centres. As a part of this project a local action plan group will shortly carry out initiatives financed by the region and Europe via the LEADER program. The idea is to harbour a modern approach towards challenges such as rural areas and agriculture and to consider which kind of development should be given priority in our territory.

Measures have been taken to regenerate and reconvert fallow economic areas such as manufactures and sugar refineries. In 2011, an analysis carried out by the Centre of Research and Studies in territorial development of UCL (Catholic University of Louvain) in Louvain-la-Neuve has pointed out 5 growth levers key to the development of Gembloux : n The residential attractiveness due to its central location in Wallonia.

During the Belgian Presidency of the European Union in 2009, the Ministers of Agriculture met in Gembloux. It was a symbolic way by which the agricultural dimension of the city was honoured by Europe.

n Economic activity involving over 10,000 working people and two economic development areas: Sauvinière, the industrial hotspot and Crealys, the science park, which houses companies having strong technical added value.

Pole of Excellence in the fields of agricultural sciences and biological engineering, Gembloux is going to launch the Smart Gastronomy Lab. Could you tell us more about this initiative?

n Business offers which are seeing the day: especially centred on the axis crossing the territory.

The Faculty of Agricultural Sciences of Gembloux is a part of Liege University. Thus it has the opportunity to develop very important projects. A good example would be Terra, a centre for Educational support and Research, only one of its kind in Belgium, that is going to be built. This platform will enable experimental work to be carried out in the fields of agriculture, envi-

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n Secondary, higher secondary and higher educational institutions which host more than 7,000 pupils and students. n Intermodal connections around the railway station: national roads, highways and bicycle paths.

Henceforth these five levers are Gembloux’s major assets n


Sambreville… Ville de demain !

A

© Ville de Sambreville

u cœur de l’Europe, en Belgique francophone, en plein centre de la Wallonie se situe la Commune de Sambreville. Arrosée par deux rivières, la Sambre et la Biesme, notre Ville a été fortement marquée par son passé industriel, verrier et charbonnier.

Sambreville, c’est une commune de 28.000 habitants constituée de 7 villages. Elle se trouve à midistance entre Namur et Charleroi. Je peux dire que Sambreville se distingue par sa population multiculturelle (65 nationalités différentes !) et la richesse de son tissu associatif. Sambreville, c’est aussi une toute nouvelle caserne de pompiers et une école du feu en construction pour la zone de secours du Val de Sambre qui regroupe six communes partenaires. D’un point de vue historique, Sambreville a été fortement marquée par la Première Guerre Mondiale. Elle est reconnue officiellement comme une des sept villes martyres de Belgique suite au terrible massacre perpétré lors de l’invasion allemande du 22 août 1914, faisant 384 victimes innocentes et une centaine de blessés dans notre cité.

Jean-Charles Luperto Député-Bourgmestre

Aujourd’hui, Sambreville change, bouge, évolue. Nous voulons lui donner toujours plus de sens et tirer les avantages de notre passé tout en en limitant autant que possible les inconvénients. De nombreux projets sont notamment menés pour améliorer la qualité de vie des habitants. Des efforts considérables sont entrepris pour booster l’activité économique au niveau local mais aussi pour offrir un soutien et un accompagnement social adapté aux personnes qui le nécessitent. Nous attachons beaucoup d’importance à l’aménagement de logements adaptés, dans des quartiers durables, tout en étant accessibles à tous, la Belgique étant frappée comme d’autres pays européens par une véritable crise du logement. Nous entreprenons régulièrement des travaux d’envergure pour améliorer les voiries, sécuriser les espaces publics, réaménager les lieux de vie mais aussi les cœurs de nos villages. Favoriser le retissage des liens entre les personnes quels que soient leur âge, leur milieu et leur culture est aussi au cœur de nos préoccupations. En tant que bourgmestre, je mène avec mon équipe de nombreux combats pour obtenir que Sambreville soit totalement réhabilitée au cœur du Val de Sambre. N’oublions pas qu’elle est la 2e ville – en nombre d’habitants – de la province de Namur et qu’à ce titre, Sambreville est incontournable dans notre région ! Je suis très fier que nous soyons parvenus à décrocher des financements européens – dans le cadre du programme Feder 2014-2020 – pour la mise en œuvre de projets visant le redéploiement tant économique qu’environnemental, social et culturel de Sambreville. 20 millions d’euros nous ont ainsi été accordés pour développer 10 projets majeurs. C’est vers une toute autre dimension que les autorités locales et leurs partenaires veulent tendre. Ensemble, nous entendons établir une ligne stratégique répondant aux spécificités et opportunités sambrevilloises et qui s’alignent sur la politique menée par le gouvernement pour redynamiser notre région. De nombreux acteurs de choix se sont associés à nous dans cet ambitieux programme européen dont de nombreuses forces vives locales, des développeurs économiques, des syndicats mais aussi des grandes universités. Se tourner davantage vers notre cours d’eau, la Sambre, et développer l’économie tout autant que le vivre-ensemble, voilà les grands enjeux de Sambreville résumés en quelques mots. J’entends poursuivre sans relâche, avec mon équipe, le travail considérable qui est nécessaire pour reconvertir notre bassin industriel tout en faisant de ses spécificités des atouts pour demain n

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Février 2016 | Province de Namur

Jean-Charles Luperto, Mayor and Member of the Parliament of Wallonia

© Didier Mission

Sambreville... Town of tomorrow!

“Considerable effort is given to boosting economic activity at the local level but also to providing support and social assistance suited to the people who need it.”

I

n the heart of Europe, in French-speaking Belgium, right in the middle of Wallonia, you will find the municipality of Sambreville. Watered by two rivers, the Sambre and the Biesme, our town has been heavily influenced by its industrial past - its glassmaking and coal mining. Sambreville is a municipality of 28,000 inhabitants, consisting of seven villages. It is situated halfway between Namur and Charleroi. I can tell you that Sambreville is distinguished by its multicultural population (65 different nationalities!) and rich community network. Sambreville also boasts a brand new fire station and a fire service training centre under construction for the area of Val de Sambre, which includes six partner municipalities. From a historical point of view, Sambreville was deeply affected by the First World War. It is officially recognised as one of the seven martyr towns of Belgium following the dreadful massacre during the German invasion on 22 August 1914, which took the lives of 384 innocent victims and wounded a hundred inhabitants of our town. Today, Sambreville is changing, moving, developing. We are always looking to give it more direction and to take advantage of our past, while limiting the disadvantages as much as possible. Numerous projects are undertaken to improve the quality of life of the inhabitants. Considerable effort is given to boosting economic activity at the local level but also to providing support and social assistance suited to the people who need it. We attach great importance to the development of suitable housing in sustainable neighbourhoods,

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which is accessible to all; like other European countries, Belgium is struck by a real housing crisis. We regularly undertake large-scale work to improve roads, protect public spaces, and refurbish living areas and village centres. We are also very anxious to promote the rebuilding of links between people regardless of their age, background and culture. As Mayor, I fight many battles together with my team to ensure that Sambreville is completely restored at the heart of Val de Sambre. Let us not forget that it is the second town - by number of inhabitants - in the province of Namur, and that as such, Sambreville cannot be overlooked within our region! I am very proud that we have managed to get EU funding - in the context of the ERDF 2014-2020 programme - for the implementation of projects aimed as much at the economic reorganisation of Sambreville as the environmental, social and cultural reorganisation. 20 million euros have thus been granted for us to develop 10 major projects. The local authorities and their partners are aiming to reach towards a whole new dimension. Together, we intend to establish a strategic line adapted to the particular requirements and opportunities of Sambreville which align with government policy to revitalise our region. We have many preferred partners joining with us in this ambitious European programme; these include numerous local driving forces, economic developers and trade unions, and also major universities. To summarise the major issues for Sambreville in a few words... Focusing more on our waterway, the Sambre, and developing the economy alongside the community. I intend to work tirelessly, with my team, on the considerable - and necessary - task of transforming this industrial area of ours while ensuring that its unique characteristics become tomorrow’s assets n


ENTRETIEN | Berceau de la race Blanc-Bleu Belge, Ciney cultive, à travers ses foires et marchés aux bestiaux, sa renommée de capitale de l’élevage et appréhende avec prudence l’avènement du bio.

Ciney, terre d’élevage Située dans un écrin de verdure, Ciney est surnommée capitale du Condroz, la zone agricole centrale de la province de Namur… Le Condroz représente 3 750 km2 dont 70 % en zone agricole. Le reste est composé de zones d’activités économiques, d’habitat, et de forêts. Au cœur du Condroz, Ciney se trouve également au centre de la Belgique. A mi-chemin entre Bruxelles et Luxembourg, la commune est bordée à l’est et l’ouest par deux autoroutes et est reliée, au niveau ferroviaire, à la ligne 162, BruxellesLuxembourg-Strasbourg. L’activité économique à Ciney est donc essentiellement agricole. Quels sont les autres secteurs clés ? Les zones industrielles d’Achêne et de Biron-Lienne accueillent respectivement 56 et 65 sociétés. Le taux d’occupation y avoisine les 100 %. Nous sommes donc arrivés à saturation ce qui justifie l’extension du parc de Biron sur 51 hectares. Concernant le secteur secondaire, Ciney était connue pour sa fonderie qui servait à produire des poêles vendus partout en Europe. Ne reste aujourd’hui que le groupe Ronveaux qui emploie environ 500 personnes pour des activités de construction, d’électricité, et de rénovation. Sur le plan commercial, près 1 200 indépendants sont présents sur le territoire de la commune. Centre scolaire important, Ciney accueille chaque jour 6 000 élèves tous niveaux confondus et l’Institut médico-pédagogique prend en charge 450 personnes déficientes mentales qui connaissent des problèmes sociaux et parentaux.

Ciney est également une terre de tourisme et de sport. Le domaine provincial de Chevetogne offre sur plusieurs centaines d’hectares, des infrastructures comme une piscine à ciel ouvert ou des cours de tennis. Nos foires aux antiquaires, aux puces, agricoles, ou nos salons attirent aussi beaucoup de visiteurs. Ils sont près de 400 000, chaque année, à venir découvrir la commune. Tous les sports s’y pratiquent : du football, avec le club phare de la province de Namur qui est en division 3 nationale, au judo, en passant par le rugby et le cyclisme. Ciney a toujours assumé sa vocation agronomique. Quels en sont les principaux exemples ? L’association wallonne de l’élevage encadre les éleveurs de la race Blanc-Bleu Belge (BBB). Elle récolte les doses de sperme et les exporte à l’étranger. Issue d’un croisement, la BBB assure un haut niveau de qualité de viande avec 80 % de morceaux nobles. Une autre association, le Herd-Book Blanc-Bleu Belge met à jour les livres généalogiques de la race.

Ciney possède le plus important marché aux bestiaux maigres d’Europe. Chaque vendredi, près de 5 000 têtes de bétail y sont commercialisées. A proximité du marché couvert se trouve un abattoir et un atelier de découpe. L’Association régionale de santé et d’identification animale garantit la traçabilité complète de l’animal, de la naissance jusqu’à l’abattoir. Enfin, l’Ecole provinciale d’agriculture et des sciences et l’Office Provincial Agricole sont implantés sur le territoire cinacien.

“Ciney possède le plus important marché aux bestiaux maigres d’Europe.” Le plan stratégique pour le développement de l’agriculture biologique a été adopté. Deux millions d’euros seront débloqués pour le secteur agricole wallon. Qu’en pensez-vous ? Le bio ne peut pas tout résoudre. Il a la réputation d’être issu de modes de production sains alors que l’agriculture traditionnelle est associée à l’utilisation des produits phytosanitaires. Pourtant elle a été réglementée et j’estime qu’elle présente des garanties suffisantes contre les risques alimentaires. La région wallonne s’est donnée comme objectif de doubler la surface agricole utile destinée à l’agriculture biologique, de 7 % à 14 %. Si je ne conteste pas l’utilité ni le potentiel d’avenir du bio, je reste quand même réticent à l’idée qu’il puisse un jour être généralisé à l’ensemble du secteur n Propos recueillis par Lucie Marnas

Jean-Marie Cheffert Bourgmestre de Ciney

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Février 2016 | Province de Namur

Interview with: Jean-Marie Cheffert, Mayor of Ciney

© Jean-Pol GRANDMONT

Ciney, land of breeding

The city of Ciney enjoys a central position in Belgium.

Ciney, considered as the cradle of the Belgian white-blue breed, enjoys its profound reputation as livestock capital thanks to its animal fairs and markets. It is however keeping a close watch on the advent of organic farming.

Located in a haven of greenery, Ciney is nicknamed as the capital of Condroz , the central agricultural area in Namur province... Condroz boasts 3,750 km 2, of which 70% lies in the agricultural area. The remaining surface area is composed of economic zones, residential areas and forests. Located at the heart of Condroz, Ciney also enjoys a central position in Belgium. Lying halfway between Brussels and Luxembourg, the community is flanked by two highways on the west as well as on the east. It is also linked to the railway line 162, Brussels- LuxembourgStrasbourg. So Ciney’s economic activity is mainly agricultural in nature. What are the other key sectors? The industrial areas of Achêne and Biron-Lienne host 56 and 65 companies respectively. The occupancy rate borders on 100%. Hence it justifies our decision to

extend the park in Biron over 51 hectares as we have reached a point of saturation. As far as the secondary sector is concerned, Ciney was well known for its foundry, which manufactured stoves, sold all over Europe. Today Ciney houses the Ronveaux group, which employs 500 people in different activities such as construction, renovation and electricity. On the sales side, around 1,200 private independent traders are present in the community. An important educational platform, Ciney welcomes 6,000 pupils and students of all levels and the medico-educational institute takes care of 450 people suffering from mental disorders due to social or parental problems. Ciney is an attractive area for tourists and sports as well. The provincial domain of Chevetogne provides hundreds of hectares, infrastructure such as open-air swimming pool or tennis courts. Our antique fairs, flea markets, agricultural fairs or trade fairs attract many visitors. Every year close to 400,000 tourists come to discover this region. This is also a sports-friendly area as one can play almost all kinds of games: starting from football, highlighted by the well-known Namur Province Club, which is currently playing in

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the national third division, to judo, rugby and cycling. Ciney has always stood by its mission in the agronomic field. What are the main examples? The Wallonian breeding association supervises the breeders of the Belgian-whiteblue breed. This association collects the semen doses and exports them to foreign countries. Belgian-white-blue breed is a result of cross breeding and it guarantees a high quality of meat comprising of 80% of premium cuts. Another association called the whiteblue-Belgian Herd book upgrades the genealogical books of this breed. Ciney is home to the most important livestock market of Europe. Every Friday it sells over 5,000 head of livestock. A slaughterhouse and a cutting plant are located near the market. The Regional Association of Animal Health and Identification guarantees total animal traceability: right from the birth up to the slaughterhouse. Finally the Provincial school of agriculture and sciences and the Provincial agricultural office are also situated in Ciney. A strategic plan has been set up for the development of organic agriculture. Two million Euros will be made available for the agricultural sector in Wallonia. What is your opinion on this? Organic farming is not a universal panacea. It enjoys a reputation of being the result of healthy production methods whereas traditional agricultural methods use crop protection agents. However its uses have been regulated and I think that it provides enough guarantees against food hazards.The Wallonian region aims at doubling its cultivation area dedicated to organic farming from 7% to 14%. Even If I am not putting into question either the utility or the potential of organic farming, nevertheless I do have reservations concerning the fact that one day it might be used in a widespread manner in the agricultural sector n


Province de Namur en bref Province of Namur: key figures L’INSTITUTION Le Collège provincial : il est l’organe exécutif de la Province de Namur. Il en assure la gestion quotidienne et veille au bon fonctionnement de ses services. Il exécute ses propres délibérations, mais aussi celles prises par le conseil. Le Conseil provincial : il s’agit du “parlement” de la Province, dont il établit les règlements et confie la gestion journalière au collège provincial. Le conseil provincial s’assemble, sur convocation de son président, au chef-lieu de la province toutes les fois que l’exigent les affaires comprises dans ses attributions et au moins une fois par mois – il se réunit, en règle générale, le dernier vendredi du mois au palais provincial. Le gouverneur assite aux séances du conseil provincial et y est entendu quand il le demande. INSTITUTION The Provincial College: It is the executive organ of the province of Namur. It deals with daily administrative tasks and assures the smooth running of all its services. It implements its own decisions and also those taken by the Council. The Provincial Council: Considered as the “Parliament” of the province, the Council sets its own rules and entrusts the tasks of daily functioning to the Provincial College. The Provincial Council meets at the invitation of its President in the provincial capital as and when required by affairs which fall under its jurisdiction, and at least once a month – usually on the last Friday of every month at the provincial palace. The Governor attends all the Council sessions and is heard by it upon his request.

DU TOURISME AUX AFFAIRES A deux pas de Bruxelles, au cœur de l’Union européenne, la capitale de Wallonie souhaite s’imposer comme une destination de tourisme d’affaires, par sa faculté d’accueillir de façon personnalisée des congrès de petite taille. Activités nautiques sur la Haute-Meuse, parcours teambuilding dans les châteaux, pratique du golf, visites de brasseries ou encore randonnées cyclables, sont autant de services qu’elle propose. FROM TOURISM TO BUSINESS Thanks to its capacity of hosting personalized and tailor-made small conventions, the Wallonia capital, just a stone’s throw away from Brussels and situated right at the heart of the European Union, aspires to be an attractive destination for business tourism. It offers a plethora of activities and services such as: water sports on the Haute-Meuse, teambuilding games in castles, golf facilities, brewery visits or even bike tours.

QUELQUES CHIFFRES La province de Namur compte près de 485.000 habitants, soit 14% de la population wallonne. L’arrondissement de Namur est le plus peuplé et en rassemble 310.000, suivi de Dinant avec 108.000 habitants, puis Philippeville avec 66.000. La population étrangère représente un peu plus de 4,5 % de la population totale, avec une majorité de français et d’italiens. SOME FIGURES Nearly 485,000 residents, tallying up to 14% of the Wallonian population, inhabit the province of Namur. The district of Namur sports the highest population figures with 310,000 inhabitants, followed by Dinant with 108,000 and finally Philippeville with 66,000. The foreign population, with a majority of French and Italians, represents slightly more than 4.5% of the total population.

DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE Chaque année, ce ne sont pas moins de cinq millions d’euros que la Province débloque en faveur du développement économique – et ce hors les moyens mis en œuvre vers les deux secteurs les plus importants de l’économie, que sont l’agriculture et le tourisme. La démarche provinciale est double et portée pour l’essentiel par le Bep, bureau économique la province de Namur. Il s’agit de renforcer l’ancrage des entreprises dans le développement du territoire namurois, mais aussi d’y attirer davantage d’investisseurs extérieurs. La création d’emplois et de valeur ajoutée s’inscrivant comme étant les priorités économiques provinciales. ECONOMIC DEVELOPMENT Each year the province releases not less than five million Euros to promote economic development – and this is not counting the means implemented in the two most important sectors of the economy: agriculture and tourism. The provincial initiative has a dual objective and is implemented mainly by the Economic Board of the province of Namur. The aim is to strengthen the presence of companies in the process of economic development of the territory of Namur and also to attract more external investors. Job creation and value added companies being the top economic priorities of the province.

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Au cœur de votre environnement

Service Technique Provincial / Cellule Cartographie

Eghezée Gembloux

La Bruyère

Sombreffe Jemeppe sur Sambre

Sambreville

Mettet

Florennes

Cerfontaine

Andenne

Namur

Floreffe

Fosses-la-Ville

Walcourt

Fernelmont

Profondeville

Assesse

Anhée

Somme-Leuze

Ciney

Dinant

Onhaye

Havelange

Hamois

Yvoir

Hastière

Philippeville

Ohey

Gesves

Houyet Rochefort

Doische Beauraing

Couvin

Viroinval

Gedinne

Arrondissement de Dinant

Arrondissement de Namur

ANHEE

ANDENNE

CERFONTAINE

BEAURAING

ASSESSE

COUVIN

BIEVRE

EGHEZEE

DOISCHE

CINEY

FERNELMONT

FLORENNES

DINANT

FLOREFFE

PHILIPPEVILLE

GEDINNE

FOSSES-LA-VILLE

VIROINVAL

HAMOIS

GEMBLOUX

WALCOURT

HASTIERE

GESVES

HAVELANGE

JEMEPPE-SUR-SAMBRE

HOUYET

LA BRUYERE

ONHAYE

METTET

ROCHEFORT

NAMUR

SOMME-LEUZE

OHEY

VRESSE-SUR-SEMOIS

PROFONDEVILLE

YVOIR

SAMBREVILLE SOMBREFFE

Bièvre

Arrondissement de Philippeville

Vresse sur Semois

0 2,5 5

10 Kilomètres

.


CHAPITRE 1

© BEP

ECONOMIE : UNE RÉGION ATTRACTIVE / ECONOMY: AN ATTRACTIVE REGION

Les dossiers Territoires | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | 27


Février 2016 | Province de Namur

ENTRETIEN | Avec sa position stratégique en plein cœur de la Belgique, ses infrastructures qui facilitent la mobilité et son maillage d’établissements d’enseignement et de formation, le territoire namurois offre de nombreuses possibilités aux entrepreneurs dans un cadre agréable et idéalement situé. Explications de Jean-Marc Van Espen, député-président de la Province de Namur.

“Namur, une région moins saturée qui offre de nombreuses possibilités” Au carrefour de nombreux pays européens, il va sans dire que la Province de Namur bénéficie d’une géographie avantageuse. Quels sont ses autres grands atouts ? La province de Namur bénéficie d’une position géographique avantageuse en plein cœur de l’Europe à moins 60 km de Bruxelles et à moins de 300 km de grandes villes européennes (Paris, Amsterdam, Luxembourg ou Strasbourg).

“Il y a un réel savoir-faire et une identité namuroise.” Notre territoire est également doté de multiples infrastructures de communication qui facilitent la mobilité intramuros et extramuros de ses habitants, de ses touristes, de ses entreprises, de ses investisseurs : n deux axes routiers importants : Lille – Cologne et Bruxelles-Luxembourg-Strasbourg, n une situation en plein centre d’un triangle “aéroportuaire” avec les aéroports de Bruxelles, de Charleroi et de Liège facilement desservis par des liaisons bus/train. n 1ère gare wallonne avec plus de 18 000 passagers par jour en 2013, n enfin, la présence des liaisons fluviales de grand gabarit jusqu’à Namur : la Meuse et la

reçu l’Oscar du meilleur court métrage d’animation en 2014,

Sambre. Elles sont des voies de transport de fret qui se transforment en promenade avec le “Ravel” (réseau de voies lentes pour promenades et tourisme) et deviennent des lieux de vie avec l’opération Meuse et Sambre en fête durant l’été.

n la société WOW et son système breveté de répulsion des requins testé dans plusieurs mers à travers le monde.

Vous affirmez vouloir valoriser l’identité provinciale et ses savoir-faire pour favoriser un terreau propice au développement de l’activité et de l’emploi. Par quels moyens ?

En tant que pouvoir local intermédiaire, il est donc de notre responsabilité de maintenir ces talents sur notre territoire mais aussi d’inciter nos habitants à continuer à créer, entreprendre et innover dans tous les secteurs.

Il y a un réel savoir-faire et une identité namuroise. Traditionnellement fondée sur l’agriculture, le tourisme et le bois, notre économie tend à se diversifier avec le développement de secteurs de niches. À titre d’exemples : • l’aéronautique; • l’industrie du numérique; • le “Smart Gastronomy Lab”. Et ce qui renforce cela, c’est la capacité à créer une complémentarité multidisciplinaire de tous ces projets. Par ailleurs, la province de Namur recèle de jeunes talentueux et créatifs qui osent, parmi lesquels : n Stéphane Halleux, d’origine namuroise, a

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“Une situation en plein centre d’un triangle “aéroportuaire”.” Pour favoriser l’activité et l’emploi, nous misons sur la formation. Notre province possède un excellent maillage d’enseignement de formation, générales ou spécifiques, telles que l’école hôtelière de la Province de Namur ou Gembloux Agro Bio-Tech. Enfin, je citerai deux grands projets d’envergure: la création du Pôle académique de Namur qui rassemble nos 14 institutions d’enseignement supérieur et la Cité de métiers de Namur, la 3ème en Wallonie. L’objectif étant de permettre aux namurois de prendre connaissance des opportunités qui s’offrent à eux mais aussi de favo-


© DR

riser la meilleure adéquation possible entre l’offre de formation et la demande d’emploi sur notre territoire. Comment stimulez-vous l’implantation de nouvelles entreprises ? Des nombreux acteurs économiques sont présents sur le territoire provincial afin d’accompagner les entreprises installées ou souhaitant s’installer en province de Namur (Namur Invest, le réseau de jeunes entrepreneurs Square, la Chambre de Commerce et d’Industrie, l’Union des Classes moyennes….) Parallèlement à cela, l’institution provinciale stimule l’implantation et le maintien des entreprises sur son territoire au travers de son bras droit économique, le BEP (Bureau Economique de la Province de Namur), agence de développement économique. Elle œuvre à la fois au développement économique mais également au développement territorial en accompagnant les porteurs de projets et entreprises en croissance à différents stades de leur évolution : implantation,

“La Province de Namur oeuvre à la fois au développement économique mais également au développement territorial en accompagnant les porteurs de projets et entreprises en croissance à différents stades de leur évolution.”

stratégie d’internationalisation, de diversification, bifurcation… Par ailleurs, le BEP gère des halls relais et incubateurs qui vise à faciliter l’installation des entreprises par l’octroi d’avantages. En 2014, le taux d’occupation de ces bâtiments était de 90 %. Trois nouveaux hallrelais ont d’ailleurs été inauguré l’an dernier.

Entre 2015 et 2016, 4 nouveaux hall-relais seront crées afin de répondre à la demande. De nombreux entrepreneurs me disent que l’atout de Namur est qu’il s’agit d’une région moins saturée qui offre encore de nombreuses possibilités dans un cadre toujours très agréable et idéalement situé n Propos recueillis par Julien Dreyfuss

Bioingénieur Sciences et technologies de l’environnement Gestion des forêts et des espaces naturels Sciences agronomiques Chimie et bio-industries

Architecte paysagiste

Gembloux Agro-Bio Tech Information sur les études Passage des Déportés, 2 - B-5030 Gembloux Tél. : +32 (0)81 62 22 65 info.gembloux@ulg.ac.be www.gembloux.ulg.ac.be Les dossiers Territoires | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | 29


Février 2016 | Province de Namur

Jean-Marc Van Espen, MP and President of the Province of Namur

“Namur, a less saturated region which offers many possibilities” With its strategic position at the heart of Belgium, infrastructure that facilitates mobility and a network of training and educational establishments, the territory of Namur offers contractors many possibilities within a pleasant framework and ideal location. Explanations by Jean-Marc Van Espen, MP and chairman of the Province of Namur.

You state that you want to develop the identity and skills of the province to promote a seedbed favourable to the development of activity and employment. How can you do this? Namur possesses a real skill set and identity. Traditionally founded on agriculture, tourism and wood, our economy tends to diversify through the development of niche sectors. As examples: • aeronautics

At the crossroads of many European countries, it goes without saying that the Province of Namur benefits from an advantageous geography. What are its other big assets? The province of Namur benefits from an advantageous geographical position at the very heart of Europe, less than 60 km from Brussels and less than 300 km from large European cities (Paris, Amsterdam, Luxembourg and Strasbourg). Our territory is also equipped with multiple communication infrastructures which facilitate the internal and external mobility of its inhabitants, its tourists, its companies and its investors: n Two important road axes: Lille-Cologne and Brussels-Luxembourg-Strasbourg, n A situation at the centre of an “airport” triangle with the airports of Brussels, Charleroi and Liege easily served by bus/train connections. n Finally the presence of the large scale inland waterways all the way to Namur: the Meuse and the Sambre. These are freight transport routes being transformed into walkways via the “Ravel” (a network of slow ways for walks and tourism) and becoming living areas with the Meuse and Sambre festival during the summer.

• digital economy • “Smart Gastronomy Lab”

And, coming to reinforce that, is the capacity to create a pluri-disciplinary complementarity of all these projects. In addition, the province of Namur reveals talented, creative and daring young people among whom: n Stéphane Halleux, of Namurian origin, who won the Oscar for best short animation film in 2014, n WOW and its patented system of shark repulsion, tested in several seas throughout the world.

As an intermediate local authority, it is therefore our responsibility to keep these talents in our territory but also to encourage our inhabitants to continue to create, be entrepreneurs and innovate in all sectors. To promote activity and employment, we invest in training. Our province has an excellent network of teaching and training, general and specific such as the hotel school of the Province of Namur or Gembloux Agro Bio-Tech. Finally, I will mention two great projects of scale: the crea-

30 | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | Les dossiers Territoires

tion of the academic Centre of Namur which includes our 14 institutions of higher education and the City of trades of Namur, 3 rd in Wallonia. The objective being to allow the people of Namur to take note of the opportunities which are offered to them but also to support the best possible correlation between the training offer and its application on our territory. How do you stimulate the establishment of new companies? There are many economic players in the provincial territory to support the companies there or who wish to settle in Namur province (Namur Invest, Square, the network of young entrepreneurs, the Chamber of Commerce and Industry, the Middle Class Union...). In parallel to that, the provincial institution stimulates the establishment and maintenance of companies on its territory through its economic right arm, the BEP (Economic Board of the Province of Namur), the economic development agency. It works towards the economic development but also towards territorial development by supporting the project leaders and companies in growth at different stages of their evolution: setup, international strategy, diversification, division… In addition, the BEP manages relay halls and incubators which aim to facilitate company setup by granting them advantages. In 2014, the occupancy rate of these buildings was 90%. In fact 3 new relay-halls were inaugurated last year. In 2015 and 2016, 4 new relay-halls are to be created to respond to demand. Many contractors tell me that the advantage of Namur is that it is a less saturated area which still offers many possibilities within a area that is both very pleasant and ideally located n


Février 2016 | Province de Namur

ENTRETIEN | En tant qu’agence de développement économique en territoire namurois, le BEP est un partenaire privilégié des collectivités régionales et locales ; il vise à inscrire son territoire dans une dynamique de développement durable, génératrice d’activités et d’emplois, respectueuse de la dimension humaine.

L’économie namuroise contribue au développement global wallon Quels sont les principaux atouts et caractéristiques du tissu économique namurois aujourd’hui ? Le tissu économique namurois se caractérise avant tout par une forte densité de TPE et PME : près de 90 % des entreprises comptent moins de 10 travailleurs. La Province de Namur se distingue également par l’économie de services qui s’y développe, en complémentarité avec les pôles industriels voisins que constituent Liège et Charleroi. Les secteurs d’activité principaux en termes d’emplois sont : n la santé et l’action sociale; n le commerce;

Enfin, le territoire héberge deux pôles de compétitivité : Wagralim (agro-industrie) et Mecatech (génie mécanique). Troid clusters sont également présents en Province de Namur : Cap2020 (construction), le cluster éco-construction et l’Infopôle Cluster TIC.

fait de sa spécificité et de sa complémentarité avec les autres types d’économie qui se sont développées ailleurs en Wallonie.

“Près de 90 % des entreprises comptent moins de 10 travailleurs.”

Qu’en est-il de la conjoncture économique au sein de la Province ? L’économie namuroise est surtout servicielle. Si les bassins hennuyers et carolorégiens ont un lourd passé industriel, ce n’est pas le cas de la Province de Namur qui s’est toujours développée au travers d’une part du tourisme mais aussi du développement de Namur Capitale, amenant dans son sillage les administrations et les services y afférents. L’économie namuroise contribue donc au développement global wallon, du

La Province de Namur a pour avantage d’être bien située et très bien reliée par différents modes de transports. Quels sont ses besoins actuels en matière d’infrastructures ? La Province de Namur se situe au croisement de deux euro-corridors, reliant d’une part Bruxelles à Luxembourg et d’autre part Cologne à Lille. À cet égard, elle est idéalement située au cœur de l’Europe.

n l’industrie manufacturière; n la construction. L’activité économique se développe au travers de parcs d’activité, au nombre de 30. Ils accueillent quelques 1 110 entreprises et plus de 15 000 emplois. Le territoire namurois a également la chance pouvoir compter sur 2 Universités importantes, moteur de l’activité économique également : L’UNamur (installée dans la capitale wallonne) et l’ULg (par le biais de Gembloux Agro Bio-Tech). 34 | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | Les dossiers Territoires

© BEP

n les administrations publiques;

Elle dispose également, à proximité immédiate de son territoire de 4 aéroports dont 2 nationaux (Bruxelles et Luxembourg). Namur est également baigné par la Meuse, qui offre des solutions de mobilité alternatives aux entreprises. Enfin, la Province de Namur est parcourue d’un réseau ferroviaire dense avec, pour axes principaux, la dorsale wallonne et la ligne 161 reliant Bruxelles à Luxembourg. Le projet majeur de

Renaud Degueldre Directeur général du Bureau Economique de la Province de Namur


© BEP

tant qu’agence de développement du territoire namurois, a développé le parc Ecolys, orienté “construction durable” et imposant aux entreprises des critères environnementaux spécifiques. Quels seront selon vous les futurs secteurs de pointe qui porteront l’économie namuroise ? n L’éco-construction; n L’agroalimentaire; n La santé; n Les TIC;

La Province de Namur est caractérisée par son caractère rural et son environnement préservé.

contournement de Couvin, par autoroute, pour relier Charleroi à Charleville-Mézières est en cours actuellement (fin en 2017). Quelle place la Province souhaite-t-elle donner au développement durable ? La Province de Namur est caractérisée par son caractère rural et son environne-

ment préservé. S’y est développé un important secteur touristique vert. Mais pas seulement. La réflexion environnementale est au cœur de la réflexion urbanistique et de l’aménagement des parcs d’activité. Pour preuve, le parc scientifique, Crealys, est le premier parc d’activité wallon à obtenir la certification environnementale ISO 14001. Sur base de cette expérience, le BEP, en

n L’environnement; n Le tourisme; n Les industries culturelles et créatives; n Le process industriel n Propos recueillis par Julien Dreyfuss

Les dossiers Territoires | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | 35


Février 2016 | Province de Namur

Interview with: Renaud Degueldre, General Director of the Economic Board of the province of Namur

The economy of Namur contributes to the overall development of Walloon economy As an agency of economic development in the territory of Namur, the BEP (Economic Board of the Province of Namur) is a privileged partner of the regional and local communities; it aims at positioning the territory in a dynamic of sustainable development, generating activities and employment while respecting the human aspect.

competitiveness: Wagralim (agro-industry) and Mecatech (mechanical engineering). 3 clusters are also present in the province of Namur: Cap2020 (building and construction), green building cluster and Info-pole cluster TIC (Information and communications technologies).

What are the major assets and characteristics of the economic fabric of Namur today?

The economy of Namur is essentially service oriented. Unlike the sectors of Hainaut and Charleroi, which have a highly industrial past, the province of Namur has always developed through tourism as also through the development of the capital city, bringing in its tow, the necessary services and administrations. Thus the economy of Namur has contributed to the overall development of the Walloon economy thanks to its specific and complimentary features as compared to the other types of economy elsewhere in Wallonia.

The economic fabric of Namur is above all characterised by a high density of SOHOs (small office home office) and SMEs: nearly 90% of the companies have less than 10 employees. The province of Namur is also characterised by service economy, which is developing in tandem with neighbouring industrial poles such as Liege and Charleroi.

What about the economic situation at the heart of the province?

The main sectors of activity in terms of employment are as follows: n Health and social initiatives; n Business; n Public administrations; n Manufacturing industry; n Construction.

The economic activity is burgeoning in 30 business parks. They host some 1,110 companies and 15,000 jobs. The territory of Namur is also fortunate to have 2 important universities, which are also the driving forces of economic activity: UNamur (situated in the Walloon capital) and ULg (Gembloux Agro Bio-Tech). Finally the territory houses two poles of

The Namur province enjoys two major advantages: excellent location and a firstrate transport link. What are its current infrastructural requirements? The province of Namur is situated at the crossing of two European corridors, connecting on one hand Brussels to Luxemburg and on the other Cologne to Lille. In this regard it holds an ideal spot at the heart of Europe. It also has 4 airports, geographically close to the territory, among which 2 at national level (Brussels and Luxembourg). Namur is flanked by the River Meuse, which offers alternative mobility solutions to the companies. A dense railway network also criss-crosses the province of Namur. The main axes of this network are the Walloon

36 | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | Les dossiers Territoires

ridge and the line number 161 connecting Brussels to Luxemburg. The major project of bypassing Couvin by highway in order to link up Charleroi to Charleville-Mezieres is currently on its way (finishing in 2017). What position would be held by sustainable development as desired by the province? Its rural character and its well-preserved environment distinguish the province of Namur. An important green tourism sector has developed here. But that is not all. Environmental attitude is at the heart of the urban thinking and planning of business parks. For example the science park Crealys is the first business park of the region to have obtained an environmental certification ISO 14001. Basing on this, the BEP (Economic Board of the province), as an agency of development of the Namur territory, has developed the Ecolys park, oriented towards “sustainable building” and has imposed specific environmental criteria on the companies. What are the main high-tech sectors that would bejewel the economy of Namur in the future? n Green building; n Food industry; n Health; n Information and communication technologies; n Environment; n Tourism; n Cultural and creative sectors; n Industrial processing n


CHAPITRE 2

© Sandrine BERTRAND

ENVIRONNEMENT, DÉVELOPPEMENT DURABLE ET SOLIDARITÉS / ENVIRONMENT, SUSTAINABLE DEVELOPMENT AND SOLIDARITY

Les dossiers Territoires | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | 37


Février 2016 | Province de Namur

ENTRETIEN | Bien que fortement impactée par la crise économique, la Province de Namur déploie des politiques de santé solides et ancre ses objectifs sur la réduction des inégalités sociales et territoriales.

Il existe aujourd’hui une forte pénurie de médecins généralistes. Certaines zones rurales du territoire provincial sont malheureusement plus touchées que d’autres. La crise économique a lourdement fragilisé la population, entraînant une augmentation des demandes de consultations dans nos centres de santé mentale. Les services de Santé de la Province de Namur sont confrontés à une difficulté de recrutement de médecins, notamment pour les activités de santé scolaire, de santé mentale et de prévention. Pour y pallier, nous avons déployé des politiques d’accès de proximité à coût abordable, notamment pour la Clinique de l’Exil, fortement touchée par les problèmes liés à l’immigration. Quel est le climat social du territoire ? Quelle est la place du “vivre-ensemble” ?

L’institution provinciale est attentive à ce que ses interventions soient dirigées vers toutes les tranches d’âge et catégories de sa population.

sa population, pour ainsi réduire les inégalités sociales et territoriales. Il s’agit d’un accompagnement durable au quotidien. Les services tendent à être opérationnels, qualitatifs et diversifiés. La priorité est d’être aux côtés des plus faibles.

grent-elles les jeunes dans son dispositif ? L’intégration et la promotion de l’activité sportive, la lutte contre l’exclusion sociale et la prévention des assuétudes sont destinées aux acteurs locaux. Il existe par ailleurs des actions inter-provinciales et des partenariats avec le monde associatif. Sur le terrain ou lors de formations, le service de Santé affective, sexuelle et de réduction des risques exerce de nombreuses activités avec notre le public jeune.

Quelles sont les actions de promotion de la santé et de la prévention des risques auprès des Namurois ? Comment intè-

Namur a la réputation d’être une province où il fait bon vivre mais, le territoire recense également 12 zones précarisées, appelées Habitat permanent. La collaboration des nombreux services sociaux et du travail du tissu associatif œuvrent ensemble pour atteindre un objectif commun : le vivreensemble dans le respect et la dignité. Quelles sont les grandes lignes politiques en matière d’action sociale ? Comment agissent-elles auprès des catégories sociales défavorisées ?

© G. Lazaron

Quelles sont les principales problématiques en matière de Santé auxquelles se confronte la Province de Namur ?

© G. Lazaron

Province de Namur, bien dans sa tête, bien dans son corps

Quel rôle joue L’Observatoire de l’action sociale et de la santé sur vos actions ? Les projets transfrontaliers et les analyses sont menés dans des domaines d’activités variés : la culture, la santé, l’enfance... dans le cadre de la supracommunalité. Ils démontrent la nécessité et l’utilité de leur travail n Propos recueillis par Célia Canis

Geneviève Lazaron L’institution provinciale est attentive à ce que ses interventions soient dirigées vers toutes les tranches d’âge et catégories de 38 | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | Les dossiers Territoires

Députée provinciale, en charge de la Santé publique, des Affaires sociales et sanitaires, de l’Observatoire, de la Culture et des Sports


Interview with: Geneviève Lazaron, Provincial MP in charge of Public Health, Social and Sanitary Affairs, Observatory, Culture and Sports

© G. Lazaron

Province of Namur, healthy mind in a healthy body What are the major policies concerning social action? How effective are they among the socially disadvantaged classes? The provincial institution makes sure that its services cover all age groups and all categories of the population in order to reduce social and territorial inequality. It is a question of sustainable social support on a daily basis. The services tend to be functional, qualitative and varied. Priority is given to the most socially disadvantaged class.

“Namur enjoys the reputation of being a place where one lives well.”

“Several social services and associations work hand-in-hand in order to achieve the common target : living together in harmony with respect and dignity.”

In spite of being more than shaken by the economic crisis, the province of Namur employs strong health policies and aims at reducing social and territorial inequality

titioners, especially in the fields of school health, mental health and prevention. In order to bridge the gap we have set up a policy of nearby services at affordable costs, especially in case of “Clinique de l’Exil”, deeply affected by migration related problems.

What are the main health-related challenges faced by the province of Namur?

How is the social environment of the region? What role does togetherness or living together in harmony play?

Today there is a shortfall of general practitioners. Some rural areas of the province are unfortunately more concerned than the others. The economic crisis has deeply affected the population and has led to an increase in the number of consultations at our mental health centres. The health services of the province are facing some difficulties in recruiting general prac-

Namur enjoys the reputation of being a place where one lives well. However the territory also accounts for 12 poorer areas, called “Habitat permanent” or permanent habitat. Several social services and associations work hand-in-hand in order to achieve the common target: living together in harmony with respect and dignity.

What different measures are taken for the citizens of Namur in terms of health and risk prevention? In what way does the health system take the younger population into consideration? Integration and promotion of sports, fight against social exclusion and addiction prevention are practiced in favour of local players. Moreover inter-provincial measures and partnerships have been set up with the associative world. Our Emotional, Mental, Sexual Health and Risk reduction Service engages in various activities with the younger population during on-the-ground work or training. What role does the “Observatory for Social Actions and Health” play on your activities? Trans-border projects and analysis are carried out in different fields: culture, health, childhood: all within the framework of supracommunality. They prove the utility and the necessity of their work n

Les dossiers Territoires | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | 39


Février 2016 | Province de Namur

ENTRETIEN | Depuis que la Province de Namur connaît les résultats de son bilan carbone, des actions sont mises en place au quotidien afin de réduire l’emprunte écologique de l’Institution.

Le développement durable au coeur de l’action provinciale Quelle place la Province de Namur donne-t-elle aux questions environnementales et au Développement durable dans ses actions quotidiennes ? Une place de plus en plus grande. Notre volonté, au niveau du Collège provincial, est bien de développer des actions dans ce sens. Au niveau de l’environnement et du développement durable, nous souhaitons nous inscrire pleinement dans une démarche de soutien. Je considère en effet que le rôle des pouvoirs publics ne doit pas négliger cet aspect de soutien si important aux yeux de ceux qui se donnent corps et âme dans leur travail. C’est ainsi que depuis 5 ans déjà, nous organisons le Prix du Développement Durable de la Province de Namur, mettant en avant plusieurs initiatives citoyennes. Mais nous intégrons aussi le développement durable au sein de nos infrastructures, avec, entre autres, l’aide de la Cellule Environnement. En 2012, nous avons réalisé le Bilan Carbone de notre Institution provinciale. La volonté politique est de mettre en place des actions concrètes en vue de s’adapter aux conclusions de cette étude.

Y a-t-il des zones particulièrement sensibles que vous avez identifiées (zones vertes, cours d’eau etc.) et qui font l’objet d’une protection environnementale particulière au sein de la Province ? Nous avons mis un accent particulier sur les cours d’eau, au niveau de la biodiversité et de la lutte contre les plantes invasives. Nous proposons une gestion intégrée des cours d’eau grâce au travail remarquable de notre Cellule Cours d’eau. Nous sommes également très actifs au niveau du Plan Maya, avec de nombreuses actions de sensibilisation et d’information sur les abeilles dans les écoles et les administrations. Nous venons d’acquérir une ruche didactique. Nous avons inauguré un aménagement au Campus provincial comprenant l’installation d’un rucher, de prés fleuris et de haies mellifères. 850 plants de haie ont également été installés à l’école de Gesves.

À partir de ce bilan, notre plan d’actions se développe autour de trois axes principaux : l’alimentation dans nos écoles, l’énergie de nos bâtiments et enfin la mobilité et les déplacements de nos agents.

Quelles autres initiatives sont-elles développées sur votre territoire dans les domaines de l’écologie et du développement durable ? Nous développons évidemment d’autres actions au sein de notre Institution ainsi que sur l’ensemble du territoire namurois. Par exemple, nous participons à l’appel à projet de la Région Wallonne, Biodibap, qui vise à favoriser la biodiversité aux abords des bâtiments publics. Nous appliquons une alimentation saine et durable à travers l’accompagnement des cuisiniers de nos écoles. Nous pratiquons une culture responsable et innovante, grâce entre autres au recyclage des bâches promotionnelles de notre Maison de la Culture. Le tourisme est adapté, avec, par exemple, des bornes informatives solaires. Nous apportons notre soutien aux Contrats de Rivière qui sont au nombre de 6 sur le territoire de la Province de Namur. Nous subsidions pour la 3ème année consécutive une collecte de pneus de silos usagés auprès des agriculteurs namurois. Le baccalauréat Conseiller en développement durable est maintenant proposé au sein de nos formations. Une politique de tri et de gestion des déchets a été mise en œuvre dans nos écoles. Enfin, des demi-journées thématiques sont organisées chaque année afin d’informer nos communes sur différents sujets se rapportant à l’environnement et au développement durable n Propos recueillis par Julien Dreyfuss

Coraline Absil Pour l’instant, nous travaillons au jour le jour vers une amélioration de notre emprunte carbone et n’oublions pas d’intégrer la notion d’environnement et de développement durable dans chacun de nos dossiers. 40 | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | Les dossiers Territoires

Députée provinciale en charge du Développement durable, de l’Environnement, des Cours d’eau et contrats de rivières, des Services techniques, du Patrimoine immobilier provincial, des Partenariats Province/Communes et tutelles, du Service de prévention et de la Fondation gouverneur Close


Interview with: Coraline Absil, Provincial MP in charge of Sustainable Development, Environment, River contracts, Engineering departments, Provincial heritage, Province/Commune Partnerships and Supervisions, the Service of Prevention and the governor Close Foundation

© Coraline ABSIL

Sustainable development at the heart of provincial activity invasive plants. We offer integrated river management thanks to the remarkable work of our River Cell. We are also very active at the Maya Plan level, with many information and publicity campaigns on bees in schools and establishments. We have just acquired a didactic hive. We inaugurated an installation with the provincial campus including the installation of an apiary, flowering meadows and honey hedges. 850 hedge seedlings were also installed in Gesves school.

“At the environmental and sustainable development level, we wish to fit fully into a supporting role.”

Since the Province of Namur found out the results of its carbon assessment, day-to-day actions have been put in place to reduce the ecological footprint of the Institution.

What place does the Province of Namur give to environmental questions and sustainable development in its daily activities? An increasingly large place. Our desire, at the level of the Provincial college, is to really develop activities in this direction. At the environmental and sustainable development level, we wish to fit fully into a supporting role. I consider that the role of the authorities should not neglect this important aspect of support in the eyes of those who give themselves body and soul to their work. Thus for 5 years already, we have organised the Sustainable Development Prize of the Province of Namur, paying tribute to several citizen initiatives.

But we also integrate sustainable development into our infrastructure, with, among other things, the assistance to the Environment Cell. In 2012, we carried out the Carbon assessment of our provincial institution. The policy is to set up concrete actions to adapt to the conclusions of this study. Starting from this assessment, our action plan is developing around three principal axes: food in our schools, the energy of our buildings and finally the mobility and journeys of our agents. For the moment, we work day to day towards an improvement of our carbon footprint without omitting to include the concept of environment and sustainable development in each one of our projects.

Did you identify any particularly significant zones (green zones, rivers etc), which are subject to a particular environmental protection within the Province? We laid particular stress on the rivers, at the level of biodiversity and the fight against

Which other initiatives are developing in your territory in the fields of ecology and sustainable development? We are obviously developing other activities within our institution as well as across the whole of the Namurian territory. For example, we are taking part in the Walloon area call for projects, Biodibap, which aims to support biodiversity around public buildings. We apply healthy and sustainable food policy by supporting the cooks in our schools. We practise a responsible and innovative culture, thanks, among other things, to the recycling of promotional banners from our Maison de la Culture. Tourism is being adapted, with, for example, solar information terminals. We support the River Contracts of which 6 are on the territory of the Province of Namur. We are subsidising, for the 3 rd consecutive year, a collection of used tyres for Namurian farmers. The Baccalaureate “Sustainable Development consultant” is now on offer among our courses. A policy of waste-sorting and management has been implemented in our schools. Finally, themed half-days are organised each year to educate our communes on various subjects regarding the environment and sustainable development n

Les dossiers Territoires | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | 41


CHAPITRE 3

© APEF

ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR, RECHERCHE ET INNOVATION / HIGHER EDUCATION, RESEARCH AND INNOVATION

Les dossiers Territoires | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | 43


Février 2016 | Province de Namur

ENTRETIEN | La formation initiale tant au niveau secondaire qu’au niveau supérieur est bien la spécificité de l’enseignement provincial. Elle constitue l’un des principaux facteurs d’intégration sociale et professionnelle.

© APEF

La formation est un enjeu majeur pour l’avenir de notre société Pouvez-vous présenter, dans ses grandes lignes, l’offre provinciale en matière d’enseignement et de formation ? Notre province organise quatre types d’enseignement : n secondaire, dont 90 % est de l’enseignement technique et professionnel et qui est dispensés dans 6 établissements ; n supérieur, notre Haute école qui propose un enseignement de niveau bachelier ; n de promotion sociale en ciblant les formations et cursus dans le domaine du social ; “La Province est fière de pouvoir former les futurs hommes et femmes de métier grâce à ses Etablissements d’enseignement : l’Ecole d’Equitation et d’Elevage de Gesves, l’Ecole d’Agronomie et des Sciences de Ciney et la section agronomie de la Haute Ecole.”

Quelle place la Province de Namur souhaite-t-elle donner à l’Enseignement et à la Formation au sein de ses compétences ?

Et ce en organisant un enseignement spécifique répondant à une demande non encore prise en compte afin d’éviter d’entrer dans une logique concurrentielle.

En sa qualité de pouvoir organisateur, la Province a placé son secteur de l’enseignement comme un des axes prioritaires de son contrat d’avenir et reconnaît ainsi le rôle fondamental que joue la formation en termes de développement socio-économique d’une région. Sa ligne d’évolution a été définie par un diagnostic territorial qui a recensé les problèmes, les forces et les faiblesses de notre zone, les attentes des personnes, les enjeux sociaux, culturels et environnementaux. Ce qui a permis ainsi à la Province d’orienter son action en réponse aux perspectives et aux besoins pour son territoire et ses habitants. 46 | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | Les dossiers Territoires

n spécifique en formant les agents des Pouvoirs locaux. De quelle manière pouvez-vous faire en sorte de placer l’offre et la demande d’em-plois sur un même axe ? La nécessité de proposer un enseignement qui soit vecteur d’insertion professionnelle est notre objectif majeur. Pour ce faire, nous tentons d’organiser des cursus de formation en adéquation avec les exigences des milieux professionnels et qui intègrent les évolutions des métiers visés.

Philippe Bultot Député provincial en charge de l’Enseignement, de la Formation, du château de Namur, de l’Agriculture, du Personnel, des Affaires générales, de l’Informatique et télécommunications, de l’Imprimerie et des Relations avec le Conseil provincial


Quels seront les principaux dossiers dont vous aurez la charge au cours des prochains mois ? Nos structures et les normes sont en ĂŠvolution constante, ce qui nous oblige Ă adapter nos formations aux besoins et obligations. Nos dĂŠfis sont les rĂŠformes du 1er degrĂŠ de l’enseignement secondaire, des ĂŠtudes d’infirmiers et de la formation des sapeurs-pompiers. Vous ĂŞtes ĂŠgalement en charge de l’Agriculture. Que reprĂŠsente-t-elle pour l’Êconomie de la Province de Namur, encore très rurale ? En province de Namur, l’agriculture concerne plus de 152 000 ha, soit 41 % du ter-

ritoire et une main-d’œuvre de 3 900 personnes pour 2 330 exploitations.

Š APEF

Ce dÊfi est relevÊ par plusieurs axes de travail comme la participation à des structures de concertation avec les milieux professionnels et des instances de rencontres entre l’enseignement et les employeurs mais aussi la participation de professionnels à l’Êvaluation de nos Êtudiants.

Quelles rĂŠponses apportez-vous aux problĂŠmatiques auxquelles sont confrontĂŠs les agriculteurs aujourd’hui ? La Province est fière de pouvoir former les futurs hommes et femmes de mĂŠtier grâce Ă ses ĂŠtablissements d’Enseignement : l’Ecole d’Equitation et d’Elevage de Gesves, l’Ecole d’Agronomie et des Sciences de Ciney et la section agronomie de sa Haute Ecole. En outre, la Province a dĂŠveloppĂŠ un Office Agricole dont sa mission est d’être la plate-forme en matière agricole. Il dĂŠveloppe un service d’encadrement Ă travers son service laboratoire, son assistance agronomique et la gestion des comptabilitĂŠs agricoles. A Ciney, notre pĂ´le fromager accentue notre apport Ă l’aide et Ă la diversification dans le secteur laitier. Il vise un transfert technologique et technique aux producteurs ainsi que leur formation par un technicien spĂŠcialisĂŠ. Il permet ĂŠgalement d’offrir un

“Nos structures et les normes sont en ĂŠvolution constante, ce qui nous oblige Ă adapter nos formations aux besoins et obligationsâ€?.

soutien aux filières de commercialisation à travers les circuits courts n Propos recueillis par Julien Dreyfuss

ISIa HUY

ISIa GEMBLOUX k

OPEN SCHOOL

29.4.2015

9.5.2015 k 5.9.2015

PORTES OUVERTES

9.5.2015 k 5.9.2015

3 BACHELIERS • 6 MASTERS • 1 SPÉCIALISATION

EN AGRONOMIE clĂŠ nir Ă la Un ave ech.be www.h

food Feed & duction pro

food Feed & mation r transfo

nment Enviro dscape & l an

Les dossiers Territoires | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | 47


Février 2016 | Province de Namur

Interview with: Philippe Bultot, Provincial MP in charge of Teaching, Training, the castle of Namur, Agriculture, Personnel, General Affairs, IT and telecommunications, Printing and Relations with the Provincial Council

© APEF

Training is a major stake for the future of our society tions of the people, the social, cultural and environmental stakes. This made it possible for the Province to gear its action in response to the prospects and needs of its territory and its inhabitants. And this, by organising specific education in response to demand not yet catered to, in order to avoid entering a logic of competition. Can you present, in broad outline, the provincial offer in terms of education and training? Our province organises four types of teaching:

“In the province of Namur, agriculture occupies over 152,000 hectares, that is to say 41% of the territory and employs 3,900 people on 2,330 farms.”

Initial training as much at secondary level as at higher levels is truly the expertise of provincial teaching. It constitutes one of the principal factors of social and professional integration.

What place does the Province of Namur want to give Teaching and Training within its remit? In its capacity as organising power, the Province has positioned its teaching sector as one of the priority axes of its future contract and therefore recognises the fundamental role of training in terms of the socioeconomic development of an area. Its evolution was defined by a territorial diagnosis which listed the problems, strengths and weaknesses of our area, the expecta-

n secondary, of which 90% is technical and professional education and is taught in 6 establishments ; n higher education, our Haute école offers graduate teaching ; n social advancement, targeting training and courses in this area ; n specific training for agents of the local authorities.

How can you align employment supply and demand? The need to offer teaching that creates job opportunities is our major objective. With this intention, we try to organise courses in line with the requirements of professional environments and that integrate changes in the relevant trades. This challenge is taken up across several lines of work such as participation in consultation structures with professional environments and meetings between the teaching establishment and employers as well as the participation of professionals in the evaluation of our students.

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What will be the main projects occupying you during the coming months? Our structures and standards are in constant evolution, which urges us to adapt our training to needs and obligations. Our challenges are the reforms of secondary education, the nursing studies and the training of fire-fighters. You are also in charge of agriculture. What does this represent for the economy of the Province of Namur, still very rural? In the province of Namur, agriculture occupies over 152,000 hectares, that is to say 41% of the territory and employs 3,900 people on 2,330 farms. Which responses do you bring to the issues to which farmers are confronted today? The Province is proud to be able to train the future tradesmen and women in its educational establishments: the School of Horsemanship and Breeding of Gesves, the School of Agronomy and Sciences of Ciney and the agronomy section of its Haute Ecole. Moreover, the Province has developed an Agricultural Office whose mission is to be the platform in agricultural matters. It is developing a support service through its laboratory service, agronomic aid and agricultural account management. In Ciney, our cheese-making centre underlines our contribution to aid and diversification in the dairy sector. It aims at a technological and technical transfer to the producers as well as their training by a specialist technician. It also makes it possible to offer support to the marketing sector through the short circuits n


ENTRETIEN | Avec plus de 6 700 étudiants et 1 200 membres du personnel, l’Université de Namur joue un rôle moteur dans le développement économique, socio-culturel et scientifique de la Wallonie.

“La coopération, une tradition de longue date !”

Notre établissement comme les autres universités est attentif à la création de spinoff : nous avons, avec le partenaire Namur Invest, lancé il y a deux ans une société de capital visant à aider nos laboratoires. Par ailleurs, dans le cadre du décret Marcourt qui a revu en 2013 l’ensemble du paysage de l’enseignement supérieur, nous sommes devenus l’université de référence du pôle académique de Namur (PAN), plateforme de collaboration entre les institutions d’enseignement supérieur de la Province de Namur au service des étudiants et du développement socio-économique. Au côté de nombreux partenariats, nous avons créé avec la ville, la province et d’autres acteurs, le FOREM et l’IFAPME, la Cité des métiers namuroise, un dispositif permettant à l’ensemble des acteurs locaux de contribuer au développement social du territoire. Notre apport porte sur l’évolution des métiers traditionnels, qui ne sont plus les mêmes aujourd’hui qu’il y a plusieurs années ! Dans le cadre du programme FEDER, plusieurs initiatives ont été lancées comme le TRAKK, un incubateur de talents pour les jeunes entreprises, dans lequel l’Université a souhaité insérer un dispositif pour ses propres étudiants. Participation à la création de Creativity labs, du cluster wallon TIC, de nouveaux musées à Namur sont autant d’autres projets dans lesquels nous sommes impliqués.

Vous avez constitué un réseau de relations assurant à l’Université de Namur une reconnaissance internationale croissante : comment entendez-vous pour-

suivre vos efforts en ce sens ?

son organisation. Comment avez-vous intégré les enjeux du Développement durable au sein de votre université ?

Récemment, nous sommes entrés dans le cercle des universités de la Grande région, de manière à pouvoir accroître le réseau de relations sur l’axe lotharingien. En 2014, l’ambassade d’Allemagne a demandé à ce que l’Université de Namur promeuve la langue et les relations avec les entreprises et établissements de son pays. Au delà, l’esprit de coopération au développement est une tradition depuis longtemps ancrée dans nos murs, en particulier avec l’Afrique : dans le cadre d’un fundraising, un système de bourse a pu voir le jour, permettant des échanges renforcés avec les universités d’Abidjan, de Ouagadougou et bien d’autres. Sans oublier notre entrée dans le réseau international des universités jésuites qui amplifie nos relations à travers le monde (Inde, USA, Brésil,..).

Si des programmes d’enseignement et de recherches en biologie-écologie s’intéressent déjà à ce genre d’enjeux, nous avons demandé au groupe développement durable de notre université de lancer un programme interdisciplinaire de 60 heures d’enseignement, avec le souhait qu’il aboutisse à une formation continue. Ce groupe de recherches s’est également penché notamment sur l'informatique verte, le développement territorial et les stratégies d’aménagement. Au niveau du campus, le vice-rectorat au développement durable qui a récemment vu le jour, a lancé un programme de sensibilisation avec un thème mensuel et un plan d’action relatif à l’évacuation des déchets. Sans oublier la rénovation de nos bâtiments, en pleine réflexion.

Depuis plusieurs années, l’Université de Namur s’est engagée à mettre en œuvre une dynamique de durabilité au cœur de

L’université s’est également mobilisée pour l’accueil et l’accompagnement des réfugiés : quelles sont vos actions ? © Université de Namur

Quels partenariats avez-vous tissé à l’échelle locale, régionale et nationale, en vue de concrétiser votre mission “au service de la société” ?

Au-delà des collectes de livres et de vêtements, nous avons mis plusieurs logements à la disposition des réfugiés au sein du campus et décidé d’accueillir gratuitement les étudiants qui souhaitent poursuivre un cursus universitaire. Plusieurs établissements se battent actuellement avec nous pour que l’équivalence de leur formation soit reconnue. La cohabitation avec les réfugiés est non seulement possible mais s’avère positive n Propos recueillis par Pauline Pouzankov

Yves Poullet Recteur de l’Université de Namur

Les dossiers Territoires | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | 49


Février 2016 | Province de Namur

Interview with: Yves Poullet, Rector of Namur University

© Université de Namur

“Co-operation, a long-standing tradition!” lopment cooperation is a long rooted tradition, especially with Africa: as part of a fundraising campaign, a scholarship system has been created, allowing us to reinforce exchanges with the universities of Abidjan, Ouagadougou and many others. Not to mention our entry into the international network of Jesuit universities that enhances our relationships around the world (India, USA, Brazil, etc.). For several years now, the University of Namur has committed to implementing a dynamic sustainability at the heart of its organization. How have you integrated the challenges of sustainable development within your university? “Recently we entered the circle of universities of the Greater region, so as to increase the network of relationships on the Lotharingian axis.”

With over 6,700 students and 1,200 staff, the University of Namur plays a leading role in the economic, sociocultural and scientific development of Wallonia.

What partnerships have you developed locally, regionally and nationally, in order to fulfil your mission “in the service of society”? Our institution, like other universities, is aware of the creation of spin-off: two years ago, in collaboration with our partner Namur Invest, we launched a venture capital firm to assist our laboratories. Furthermore, under the Marcourt Decree, which in 2013 reviewed the entire landscape of higher education, we have become the academic benchmark of the university centre of Namur (NAP), a platform for collaboration between institutions of higher Education in the Province of Namur serving students and the socio-economic development. Alongside numerous partnerships, we have created in collaboration with the city, province and other stakeholders, FOREM and IFAPME, the City of trades of Namur, a

device allowing local stakeholders to contribute to the social development of the territory. Our contribution focuses on the evolution of traditional crafts, which are not the same today as they were several years ago! As part of the ERDF program, several initiatives have been launched such as TRAKK, a talent incubator for young companies in which the University wished to insert a facility for its own students. Having participated in the creation of Creativity Labs of the Walloon ICT cluster, new museums in Namur are some of the other projects in which we are involved.

Ecology and biology research and teaching programs are of course already interested in these kinds of issues, but we have also asked the sustainable development group of our university to launch an interdisciplinary program consisting of 60 hours of instruction, with the hope that it will lead to ongoing training. This research group also discusses green technology, territorial development and planning strategies. At campus level, the new vice-rectorship of sustainable development has launched an awareness program with a monthly theme and an action plan for waste disposal. Not to mention the current renovation of our buildings, which is being thought of presently.

You have established a network of relationships, ensuring the University of Namur a growing international recognition: how do you intend to continue your efforts in this direction?

The university has also mobilized for the reception and support of refugees: what actions are being taken?

Recently we entered the circle of universities of the Greater region, so as to increase the network of relationships on the Lotharingian axis. In 2014 the German Embassy requested that the University of Namur promote the language and relationships with companies and institutions of its country. Furthermore, the spirit of deve-

Beyond the collecting of books and clothes, we have made more housing available to the refugees on campus and decided to welcome students who wish to pursue a university education, at no cost to them. Several institutions are now fighting alongside us to ensure the equivalence of their training is recognized. Living with refugees is not only possible but positive n

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ENTRETIEN | Faculté de l’Université de Liège à la pointe de la bio-économie et de l’écoinnovation, Gembloux Agro-BioTech se consacre aux sciences agronomiques et à l’ingénierie biologique depuis plus de 150 ans. Aujourd’hui, elle rassemble 300 chercheurs, 1 200 étudiants sur 7 hectares de bâtiments et 130 hectares de terres cultivées à destination de la recherche.

Gembloux Agro-BioTech construit l’agriculture du futur

Cette décision nous a permis de mieux définir notre stratégie en matière d’enseignement et de recherche, pour en cerner les véritables points forts sur deux axes principaux : n la valorisation des bioproduits de haute valeur ajoutée; n la gestion de l’environnement pour et par l’agriculture. En ce sens, l’Université de Liège a investi dans la construction de nouveaux bâtiments qui réuniront l’ensemble des systèmes-pilotes des laboratoires sur un même lieu, permettant ainsi aux entreprises publiques et privées de mieux interagir avec nous dans les secteurs des technologies agroalimentaires et environnementales. Qu’en est-il du développement de la recherche ? Sur quels projets travaillezvous actuellement ? La construction d’un “écotron”, constitué de 12 chambres d’essais, permettra de contrôler l’entièreté des paramètres physico-chimiques nécessaires à la croissance d’une plante ou d’un cultivar : la température, l’humidité ou encore la qualité du sol et de l’atmosphère. Unique en Europe, ce dispositif expérimental nous positionne clairement comme pionnier de la compréhension des relations entre l’évolution des cul-

tures, l’environnement et le climat. Gembloux Agro-BioTech dispose également d’une station d’observation météorologique dans le cadre du projet européen ICOS (Integrated Carbon Observation System). Son but ? Evaluer l’impact des gaz à effet de serre par et sur le milieu agricole : l’écotron permet ensuite de valider en interne les conséquences des changements climatiques sur les systèmes de production et sur la diversité biologique. Un autre projet concerne quant à lui l’interaction entre la plante et le sol : longtemps considéré comme “une boîte noire”, ce dernier joue pourtant un rôle fondamental dans l’évolution des végétaux. Nous essayons donc de comprendre la nature de son influence sur leur croissance et leur productivité. Par ailleurs, la création du Smart Gastronomy Lab (Living Lab) permet d’étudier l’interaction des chefs-cuisiniers étoilés avec les nouvelles technologies. Applications, outils ou ustensiles intercon-

nectés, impression en 3D sont autant de moyens de faire évoluer l’aliment et la gastronomie. Enfin, la recherche sur la valorisation de la biomasse porte, quant à elle, sur la transformation des résidus agricoles et organiques en produits de haute valeur ajoutée : notamment les molécules pharmaceutiques, cosmétiques ou alimentaires. Depuis de nombreuses années, vous souhaitez développer votre ouverture sur le monde en favorisant la mobilité internationale des professeurs comme des étudiants : quels partenariats avez-vous établi avec les autres universités dans le monde ?

© Jean-Louis Wertz

Gembloux Agro-Bio Tech a été intégrée à l’Université de Liège depuis le 1er octobre 2009 : en quoi ce “rattachement” at-il contribué à votre notoriété en Belgique et à l’international ?

Nous avons développé des relations très fortes au Japon avec l’Université de Kobé ou encore avec Texas A&M (Etats-Unis). En France également, Gembloux Agro-Bio Tech travaille avec l’université de Reims, de Lorraine, l’Ecole catholique de Lille et Agro Paris Techt en développant les échanges transfrontaliers autour de la valorisation de la biomasse, la gestion forestière et la microbiologie industrielle. Sans oublier l’une de nos plus anciennes traditions de coopération et développement en Afrique, où nous sommes très présents au Congo, au Sénégal ou encore au Pérou en Amérique du Sud : en effet, ce sont les Gembloutois qui y ont fondé l’Université nationale agraire de La Molina n Propos recueillis par Pauline Pouzankov

Eric Haubruge Premier Vice-recteur de l’Université de Liège

Les dossiers Territoires | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | 51


Février 2016 | Province de Namur

Interview with: Eric Haubruge, First Vice-rector of the University of Liege

© Jean-Louis Wertz

Gembloux Agro-BioTech is building the agriculture of the future Another project relates to the interaction between plants and the ground: regarded for a long time as “a black box”, this however plays a fundamental part in the evolution of plants. We thus try to understand the nature of its influence on their growth and productivity. In addition, the creation of a Smart Gastronomy Lab (Living Lab) also makes it possible to study the interaction of Michelinstarred chef-cooks with new technologies. Interconnected applications, tools and utensils, 3D printing… are as many ways of making food and gastronomy evolve. “The University of Liege invested in the construction of new buildings which will bring all the laboratory pilot systems together in the same place, thus allowing public and private companies to better interact with us in the food and environmental technology sectors.”

Gembloux Agro-BioTech is a faculty of the University of Liege at the cutting edge of bio-economy and eco-innovation. It has been devoted to food sciences and biological engineering for more than 150 years. Today, it includes 300 researchers and 1,200 students over 7 hectares of buildings and 130 hectares of cultivated land devoted to research.

Gembloux Agro-Bio Tech was integrated into the University of Liege on the 1 st October 2009: how did this “annexation” contribute to your renown in Belgium and internationally? This decision enabled us to better define our research teaching strategy, to determine the real strong points along two principal axes: n the development of high added value bioproducts, n the management of the environment for and by agriculture.

In this direction, the University of Liege invested in the construction of new buil-

dings which will bring all the laboratory pilot systems together in the same place, thus allowing public and private companies to better interact with us in the food and environmental technology sectors. What about research development? On which projects are you currently working? The construction of an “ecotron”, made up of 12 test rooms, will make it possible to control the entirety of the physico-chemical parameters necessary to the growth of a plant or a cultivar: the temperature, the moisture and the quality of the ground and atmosphere. Unique in Europe, this experimental device clearly positions us as a pioneer in understanding the relations between the evolution of cultures, the environment and climate. Gembloux Agro-BioTech also has a weather observation station within the framework of European project ICOS (Integrated Carbon Observation System). Its goal? To evaluate the impact of greenhouse gases by and on the agricultural sector: the ecotron then makes it possible to process the consequences of climatic changes on the systems of production and biological diversity in-house.

52 | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | Les dossiers Territoires

Finally, research on the development of biomass relates for its part to the transformation of agricultural and organic waste into high value-added products: in particular pharmaceutical, cosmetic or food molecules.

For many years, you have wanted to develop your access to the world by supporting the international mobility of professors and students alike: what partnerships have you established with other universities in the world? We have developed very strong relationships in Japan with the University of Kobe and with Texas A&M (USA). In France also, Gembloux Agro-Bio Tech works with the university of Rheims, of Lorraine, the catholic School of Lille and Agro Paris Techt to set up transborder exchanges around the development of biomass, forest management and industrial microbiology. And we must not leave out one of our older traditions of cooperation and development in Africa, where we are very present in Congo and Senegal, and in Peru, in South America: indeed, the people of Gembloux founded the Agrarian National University of Molina there n


CHAPITRE 4

ツゥ MPD01605

EUROPE / EUROPE

Les dossiers Territoires | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPテ右N | 53


Février 2016 | Province de Namur

ENTRETIEN | Au-delà d’une géographie avantageuse, la région namuroise s’impose résolument comme un territoire multiculturel, en témoigne Jean-Marc Van Espen, le députéprésident de la Province. D’où la volonté de renforcer le sentiment de citoyenneté européenne.

Conforter Namur, au cœur de l’Europe La Province de Namur est-elle fondamentalement une province européenne, au-delà du fait qu’elle se situe géographiquement au cœur du continent ? La Province de Namur est historiquement une province européenne. Le comté de Namur a toujours occupé une place stratégique et a toujours été convoité pour cela. Il a appartenu aux comtes de Namur, aux comtes de Flandre, puis à la Maison de Bourgogne, aux Autrichiens, aux Français... C’est pendant cette période que Namur est devenu un point stratégique et a fait l’objet de convoitises, juste après le rachat du comté par Philippe le Bon à Jean III, en 1429. Par ailleurs, au cours des deux guerres mondiales, la province a dû faire face à des vagues de violences. Les villes de Dinant, d’Andenne, de Sambreville ont subi de lourdes pertes. Les forts d’Emines et de Suarlée ont été des points stratégiques. Dans le sud de la Province, en 1940, Hiltler a installé son quartier général à Bruly-de-Pesche. Sa position stratégique a parfois été une faiblesse. Aujourd’hui, la province est une région résolument européenne et multiculturelle. Sa position stratégique, la présence de la capitale de la Wallonie ainsi que sa proximité avec les grands centres de décisions sont des atouts. Elle accueille de nombreux citoyens étrangers en raison du cadre de vie agréable et de sa proximité avec Bruxelles et avec le Luxembourg. Le brassage des populations se poursuit à travers les temps. Nous avons

pour volonté de passer du vivre ensemble au faire ensemble. Enfin, notre ancrage européen s’exprime à travers notre participation à des programmes européens parmi lesquels INTERREG, FEDER ou FEADER.

Culturellement, plusieurs initiatives tendent aussi à inscrire votre territoire dans une logique européenne. L’une d’elles est celle de l’itinéraire culturel européen qui lie Namur à Saint-Jacques-de-Compostelle… Pourriez-vous nous en dire plus ? Les institutions européennes tendent à être remises en cause. En tant que pouvoir local intermédiaire, notre politique vise à contribuer au renforcement du sentiment d’appartenance européen, des liens entre citoyens de plusieurs pays mais aussi des liens entre citoyens et institutions au-delà des directives européennes. Notre volonté est d’insérer Namur dans des réseaux européens : • les chemins de Saint-Jacques de Compostelle ; • EccoFort : projet de coopération transnationale pour renforcer la visibilité de notre riche patrimoine fortifié mais aussi porte d’entrée vers l’Europe orientale ; • TreM.a pour positionner notre Musée des arts anciens et du Moyen-Âge dans un réseau scientifique et culturel européen.

54 | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | Les dossiers Territoires

La culture doit être un pilier du développement. Cela est d’autant plus fort lorsque des pouvoirs locaux intermédiaires européens s’associent pour promouvoir les richesses et les attraits de leur territoire. C’est de là qu’est née la démarche atypique des chemins de Saint-Jacques. Elle sort des sentiers battus tout en étant vraiment sur des sentiers battus. “De Namur à SaintJacques de Compostelle autrement” est un itinéraire culturel européen de 3 000 km en une vingtaine d’étapes d’une centaine de kilomètres. Il traverse la Belgique, la France et l’Espagne. Il a été créé en 2011 par la Fédération européenne des chemins de St Jacques composée de pouvoirs locaux intermédiaires de France, d’Espagne, du Portugal, d’Italie et de Belgique suite à 2 constats : n Ils constituent un chemin culturel historique et le 1er reconnu officiellement comme itinéraire culturel européen par le Conseil de l’Europe, n la culture est un pilier, parfois oublié, du développement durable et économique . Par ailleurs, cela reste sous-jacent mais les Chemins s’inscrivent dans la stratégie Europe 2020 en mettant en interaction la culture, l’économie, l’innovation et le respect de l’environnement. Pour nous, ce réseau positionne Namur durablement au cœur de cette carte européenne n Propos recueillis par Julien Dreyfuss


Février 2016 | Province de Namur

Interview with: Jean-Marc Van Espen, President of the Tourism Federation of the province of Namur, MP and chairman of the Provincial college

© Jean-Pol GRANDMONT

Consolidating Namur, at the heart of Europe networks: • the Saint-James ways; • EccoFort: project of transnational cooperation to reinforce the visibility of our rich fortification heritage as well as entry port towards Eastern Europe; • TreM.a to position our Museum of ancient arts and the Middle Ages in a European scientific and cultural network.

The Province of Namur is historically a European province.

Beyond its advantageous geography, the Namurian area has established itself as a resolutely multicultural territory, testifies Jean-Marc Van Espen, the MP and President of the Province. Hence the will to reinforce the feeling of European citizenship.

Is the Province of Namur a fundamentally European province, beyond the fact that it is located geographically at the heart of the continent? The Province of Namur is historically a European province. The county of Namur has always occupied a strategic position and has always been coveted for that. It belonged to the counts of Namur, to the counts of Flanders, then to the House of Burgundy, the Austrians, the French… It is during this period that Namur became a strategic point and became coveted, just after the repurchase of the county by Philippe le Bon from Jean III, in 1429. In addition, during two world wars, the province had to face waves of violence. The towns of Dinant, Andenne, Sambreville suffered heavy losses. The forts of Emines and Suarlée were strategic points. In the south of the Province, in 1940, Hitler installed his general

headquarters in Bruly-de-Pesche. Its strategic position has sometimes been a weakness. Today, the province is a resolutely European and multicultural area. Its strategic position, the presence of the capital of the Walloon area, as well as its proximity to the big decision centres are assets. It welcomes many foreign nationals due to its lifestyle and proximity to Brussels and Luxembourg. The mix of populations continues through the ages. We want to move on from living together to making together. Finally, our European rooting is expressed through our participation in European programmes among which INTERREG, ERDF and EAFRD. Culturally, several initiatives tend also to register your territory within a European logic. One of them is that of the European cultural route which links Namur to Santiago de Compostela… Could you tell us more? European institutions are tending to be called into question. As an intermediate local authority, our policy aims to help reinforce the feeling of belonging to Europe, of bonds between citizens of several countries, but also bonds between citizens and institutions beyond the European directives. Our will is to position Namur in European

56 | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | Les dossiers Territoires

Culture must be a pillar of development. This is all the stronger when European intermediate local authorities join forces to promote the riches and attractions of their territories. It is from this that was born the unusual idea of using the ways of Saint-James. It really departs from the beaten path while precisely taking us along beaten paths. “From Namur to Saint-James differently” is a 3,000-kilometre European cultural route in a score of 100-kilometre stages. It crosses Belgium, France and Spain. It was created in 2011 by the European Federation of the ways of St James made up of intermediate local authorities in France, Spain, Portugal, Italy and Belgium following 2 reports: n They constitute a historical cultural way and the 1 st officially recognised European cultural route by the Council of Europe, n Culture is a pillar, sometimes overlooked, of sustainable economic development.

In addition, and it remains subjacent, but the Ways fall under the Europe 2020 strategy by causing culture, the economy, innovation and respect for the environment to interact. For us, this network positions Namur sustainably at the heart of this map of Europe n


ENTRETIEN | Par le biais du relais Europe Direct namurois et grâce à son implication dans divers programmes européens, le BEP s’implique activement dans la construction européenne.

Le BEP considère comme essentielles les relations internationales

Le BEP s’implique activement dans la construction européenne. Tout d’abord, par le biais du relais Europe Direct namurois, hébergé au BEP et qui diffuse de l’information sur l’Europe à destination principalement des étudiants, des enseignants et des collectivités locales. Ensuite, le BEP s’implique activement dans les programmes européens (FEDER, FEADER, FSE, INTERREG), au travers de projets propres ou en soutien des Communes et organisations du territoire namurois qui souhaitent s’inscrire dans la démarche de partenariats transnationaux ou transrégionaux. En ce qui concerne spécifiquement le BEP, voici quelques exemples de projets européens dans lesquels le BEP s’inscrit : n Regain : dans le cadre du programme européen Interreg IVB, ce projet pour lequel le BEP est chef de file aux côtés de 6 partenaires (français, italien, anglais) vise à encourager les investisseurs à construire ou rénover des bâtiments industriels à haute performance énergétique. n BatiD2 : dans le cadre d’Interreg IVA, ce projet, destiné spécifiquement au secteur de l’éco-construction durable, vise à offrir un service de veille, à informer, sensibiliser et accompagner les entreprises belges et françaises dans des opportunités d’interna-

tionalisation dans le créneau du développement durable.

À cet égard, je prendrais 3 exemples concrets :

n Enfin, le BEP est également actif dans EEN, Entreprise Europe Network, un réseau de 460 partenaires (et dont le BEP est chef de file au niveau wallon) qui a pour but d’aider les PME à se positionner sur le marché européen (acquérir de nouveaux marchés, trouver des partenaires, accéder à des sources de financement,…).

n En matière d’écoconstruction, de nombreux voyages d’expériences ont été organisés en Allemagne et en Suisse, de manière à montrer aux entreprises wallonnes et namuroises des exemples concrets d’innovations dans ce secteur. Ces visites et rencontres d’opérateurs publics et privés ont permis d’encourager les participants à concevoir différement la construction chez nous.

“Le BEP s’implique activement dans les programmes européens.”

Que représentent les échanges avec le reste de l’Europe dans l’activité globale de la Province ? Le BEP considère comme essentielles les relations internationales. Tout d’abord parce qu’elles sont sources d’inspiration et d’innovation, tant pour le BEP que pour les collectivités locales que l’agence de développement rassemble. © BEP

Dans quelle mesure diriez-vous que la Province de Namur est tournée vers l’Europe ?

n La thématique des villes et, de manière plus large, des espaces territoriaux intelligents constituent une priorité dans le Namurois. La Ville de Namur entend se positionner en “smart city” et développe au fil du temps de nombreux projets dans ce sens. Dans ce cadre, les expériences de Nantes, Lyon ou Rennes sont des exemples dont Namur entend s’inspirer. À cet égard, fin de cette année, le BEP effectuera un “road-show” sur cette thématique, en compagnie des municipalités intéressées. Le programme prévoit la visite de 4 villes : Issy-les-Moulineaux, Strasbourg, Nantes et Bordeaux. Ce voyage permettra, tant aux représentants

Renaud Degueldre Directeur général du Bureau Economique de la Province de Namur

Les dossiers Territoires | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | 57


Février 2016 | Province de Namur

institutionnels qu’aux entreprises participantes de promouvoir leurs projets mais aussi de s’inspirer des bonnes pratiques mises en place dans ces Villes. n Dernière illustration de la volonté du BEP de s’ouvrir à l’Europe et de s’inspirer des expériences venues d’ailleurs : l’agence de développement namuroise est membre du réseau français Palme, qui réunit des acteurs locaux actifs dans le développement de parcs d’activité économique plus respectueux de l’environnement. Le BEP est le seul membre non-français de ce réseau. Les échanges qu’il permet ont donner l’occasion au BEP de mieux réfléchir et concevoir ses parcs d’activité, dans une optique de développement durable.

“L’ambition d’AXUD est d’être une plateforme d’échanges d’information.” Pouvez-vous présenter les principaux fonds structurels européens dont bénéficie votre territoire ? Constituent-ils des leviers décisifs pour l’économie locale ? Les fonds structurels dont bénéficie aujourd’hui le territoire sont : le FEDER, le FSE et le FEADER. Ceux-ci ont permis, au cours des différentes périodes de programmation précédente, de renforcer l’attractivité du territoire : n Sur le plan touristique : avec le développement d’infrastructures majeures (comme le Domaine provincial de Chevetogne), la mise en place de signalétique touristique et fluviale,…). n Sur le plan économique : d’encourager la créativité et l’innovation dans les PME namuroises mais aussi d’agir en amont, sur la stimulation de l’esprit d’entreprendre auprès d’étudiants ou de publics plus fragilisés et, enfin, de permettre le développement de structure d’accueil pour les entreprises comme les parcs d’activité ou les incubateurs. n Sur le plan territorial : l’amélioration de la qualité en milieu rural (par le biais de GAL) et la valorisation du patrimoine (Cœurs de Villes et Villages). Le programme Axud a été créé par la Province en vue d’optimiser les demandes et l’utilisation de l’aide européenne. En quoi consiste-t-il ? AXUD a été créé, à l’initiative du Gouverneur de la Province de Namur et du Président du BEP. L’objectif de cette plateforme vise à rassembler les forces vives namuroises politiques, économiques, académiques, syndicales, sociales, culturelles et médiatiques. L’ambition d’AXUD est d’être une plateforme d’échanges d’information sur les dossiers majeurs pour le développement du territoire namurois. Il a également eu l’occasion de se positionner de manière unanime dans certains dossiers, en faveur des intérêts namurois. Ainsi, à titre d’exemple, AXUD a pris position dans le dossier relatif aux investissements et au plan de transport de la SNCB, a soutenu la création d’un Pôle Académique Namurois, a dressé l’inventaire des espaces disponibles à Namur pour accueillir les nouvelles administrations dans le cadre de la 6ème réforme de l’Etat,… n Propos recueillis par Julien Dreyfuss 58 | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | Les dossiers Territoires

Interview with: Renaud Degueldre, General director of the Economic Board of the Province of Namur

The BEP regards international relations as essential By the means of the Namur Europe Direct relay and thanks to its involvement in various European programmes, the BEP (Economic Board of the Province of Namur) is actively involved in the European construction industry.

To what extent would you say that the Province of Namur is turned towards Europe? The BEP is actively involved in the building of Europe. First of all, through the Namur Europe Direct relay, hosted within the BEP, which disseminates information on Europe principally to students, teachers and local communities. Then, the BEP is actively involved in the European programmes (ERDF, EAFRD, ESF, INTERREG) through its own projects or in support of the Communes and organisations of the territory of Namur that wish to fall under the aegis of transnational or transregional partnerships. With regards specifically to the BEP, here are some examples of European projects in which the BEP fits: n Regain: within the framework of the European programme Interreg IVB, a project for which the BEP is the leader alongside 6 partners (French, Italian, English) aims at encouraging the investors to build or renovate industrial high energy performance buildings. n BatiD2: within the framework of Interreg IVA: this project, intended specifically for sustainable eco-construction, aims at offering a supervisory service, to inform, educate and support Belgian and French companies taking up international opportunities in the sustainable development sector. n Finally, the BEP is also active in EEN, Entreprise Europe Network, a network of 460 partners (of whom BEP is a leader at the Walloon level) the purpose of which is to help SMEs to position themselves on the European market (to acquire new markets, find partners, reach sources of financing,…).


The BEP regards international relations as essential. First of all because they are sources of inspiration and innovation, as much for the BEP as for the local communities assembled by the development agency. In this respect, I would give 3 concrete examples: n As regards eco-construction, many research trips have been organised to Germany and Switzerland, to show Walloon and Namurian companies concrete examples of innovations in this sector. These visits and meetings of public and private operators have made it possible to encourage participants to conceive construction in our area differently. n The themes of the cities and, in a broader way, intelligent territorial spaces constitute a priority in the Namur region. The City of Namur intends to position itself as a “smart city” and is developing many projects in this direction. Within this framework, the experiences of Nantes, Lyon or Rennes are examples which Namur intends to take as a starting point. In this respect, at the end of this year, the BEP will carry out a “road-show” along this set of themes, in company of the interested municipalities. The program envisages visiting 4 cities: Issy-les-Moulineaux,

Strasbourg, Nantes and Bordeaux. This trip will allow, as much for the institutional representatives as for the participating companies, to promote their projects and inspire good practices in these cities. n Final illustration of the will of the BEP to open up to Europe and to take the experiences of elsewhere as a starting point: the Namurian agency of development is a member of the French network Palme, which brings together local players active in the development of more environmentally respectful business parks. The BEP is the only nonFrench member of this network. The exchanges which it allows have given rise to the opportunity for the BEP to better reflect and design its business parks, with a sustainable view of development.

Can you present the principal European structural funds from which your territory benefits? Do they constitute decisive levers for the local economy? The structural funds from which the territory benefits today are: ERDF, the ESF and EAFRD. These allowed, during various previous periods of programming, to reinforce the attractiveness of the territory: n On the tourist level: with the development of major infrastructures (like the provincial Domaine of Chevetogne), the installation of

tourist and river signage, …). n On the economic level: to encourage creativity and innovation in the SMEs of Namur and also to act upstream, in order to stimulate the entrepreneurial spirit in students and more vulnerable demographics and, finally, to allow the development of reception facilities for companies like business parks and incubators. n On the territorial level: quality improvement in rural areas (by means of GAL) and the development of heritage (Hearts of Cities and Villages).

The Axud program was created by the Province to optimise requests and use of European aid. What is it about? AXUD was created, on the initiative of the Governor of the Province of Namur and the President of the BEP. The objective of this platform is to gather the cutting-edge Namurian political, economic, academic, tradeunion, social, cultural and media forces. It also had the opportunity to position itself unanimously on certain projects, in favour of the Namurian interests. So, for example, AXUD gave an opinion on the project relating to investments and the SNCB transport plan, supported the creation of a Namur Academic Centre, drew up the inventory of spaces available in Namur to accommodate the new administration within the framework of the 6th reform of the State,… n © Jmh2o

What do the exchanges with the rest of Europe represent in the total activity of the Province?

The provincial Domaine of Chevetogne.

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CHAPITRE 5

ツゥ Laテォtis

TOURISME, SPORT ET CULTURE / TOURISM, SPORT AND CULTURE

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Février 2016 | Province de Namur

ENTRETIEN | En déployant une offre culturelle éclectique inscrite au cœur de l’ensemble de ses infrastructures, La Maison Provinciale de la Culture de Namur permet à son territoire namurois de bénéficier aujourd’hui d’une identité culturelle forte.

La Maison Provinciale de la culture de Namur, acteur culturel moteur du territoire namurois Quel rôle joue l’offre provinciale et les infrastructures en matière de culture ?

“L’offre provinciale fait le pari de relever un défi ambitieux : une démocratisation de la culture, combinée à une valorisation de nos acteurs culturels.”

“La Maison provinciale de la Culture de Namur affirme une identité culturelle solide.”

rences. Il est nécessaire de développer les initiatives de proximité afin de démocratiser la culture, de la rendre accessible à tous. A échelle plus réduite, l’approche territoriale

Quel est le rôle de la culture dans l’affirmation de l’identité et dans le renforcement du vivre-ensemble ? La culture favorise le lien. C’est une fenêtre ouverte sur le monde, nous dit André Bazin. Elle joue un rôle social incontournable et se construit sur le respect des diffé62 | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | Les dossiers Territoires

© G. Lazaron

L’offre culturelle proposée vise tous les domaines artistiques (le théâtre, le cinéma, la musique, les arts plastiques, le patrimoine culturel, la lecture publique et l’offre muséale). L’objectif est double. Il vise d’un côté à faire profiter le citoyen de projets variés, mais également à soutenir les acteurs culturels. La Maison provinciale de la Culture de Namur affirme une identité culturelle solide. L’enjeu phare de cette législature fonde ses objectifs sur une politique de rénovation et d’extension. Dans nos missions culturelles, nos partenaires sont aussi les 20 centres culturels de la province.

“Par ses multiples facettes, la culture joue un rôle crucial dans la construction identitaire. ”

s’exerce à développer des synergies avec les communes, pour assurer une offre variée et adaptée. La culture, par ces multiples facettes joue un rôle capital pour le maintien et le développement des démocraties n Propos recueillis par Célia Canis

Geneviève Lazaron Députée provinciale, en charge de la Santé publique, des Affaires sociales et sanitaires, de l’Observatoire, de la Culture et des Sports


Interview with: Geneviève Lazaron, Provincial representative, in charge of public health, social and health affairs, the observatory, and culture and sports

© Jérémy-Günther-Heinz Jähnick

The provincial Maison de la Culture in Namur - cultural player in the city and surrounding area

“Culture promotes cohesion.”

By rolling out an eclectic cultural offering closely integrated with its amenities, the provincial Maison de la Culture in Namur enables the local area to benefit from a strong cultural identity.

“Culture plays a key role in maintaining and developing democracies.”

What role do the amenities and provincial offering play when it comes to culture?

What is the role of culture in affirming identity and strengthening community?

The cultural offering we provide aims to cover all areas of the arts (theatre, cinema, music, plastic arts, cultural heritage, public reading and museums). The objective is twofold. On the one hand, it aims to provide citizens with a variety of projects, but also to support the cultural providers. The provincial Maison de la Culture in Namur asserts a strong cultural identity. A policy of renovation and extension forms the basis for our goals, and this is a primary concern of this legislature. Accompanying us in our cultural aims are our partners at 20 cultural centres in the Province.

Culture promotes cohesion. As André Bazin said, it is an open window on the world. It plays a key social role, and is built on respect for differences. It is necessary to develop community-based initiatives in order to make culture more democratic and accessible to all. On a smaller scale, the local approach aims to develop synergies with the municipalities in order to ensure a varied and appropriate offering. Culture, through its many facets, plays a key role in maintaining and developing democracies n

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Février 2016 | Province de Namur

ENTRETIEN | Le tourisme participatif regroupe de nombreux concepts et valeurs. Les principales sont sans doute de donner la parole aux habitants, de promouvoir un tourisme durable, respectueux des hommes et de l’environnement, et de proposer des expériences vraies, empreintes d’authenticité.

Namur, une province innovante en matière de tourisme Quelles sont les principales attractions touristiques de la province de Namur ?

ger le patrimoine de la province et stimuler la vie culturelle et touristique ?

La province de Namur compte quelques attractions phares qui drainent un tourisme important et qui profitent également aux autres infrastructures plus petites. Je commencerai par Chevetogne, un domaine provincial étendu sur plus de 550 hectares et offrant au public de multiples balades, plaines de jeux, terrains de sport, ainsi que des évènements de grande qualité. L’on peut aussi nommer les Grottes de Han situées dans la vallée de la Lesse, ou les Lacs de l’Eau d’Heure, un pôle incontournable qui a su allier sport, détente, hébergement, évènements et restauration. Enfin, dans les attractions comptant une fréquentation supérieure à 250 000 visiteurs par an, il faut également citer l’Abbaye de Maredsous ainsi que les Citadelles de Namur et Dinant.

La stratégie de la Province de Namur à ce niveau s’opère en 3 trois points : 1. Nous soutenons les opérateurs qui développent une activité, un évènement, un établissement à vocation folklorique ou touristique. 2. Nous fédérons des partenaires autour de projets d’envergure tel que “Meuse et Sambre en fête” qui, pour la première fois, a rassemblé 10 communes afin de travailler ensemble à la valorisation d’un territoire. 3. Enfin, nous sommes sans cesse à la recherche de nouveaux outils de communication pour promouvoir notre destination de manière optimale, et notamment dans le

Combien pèse aujourd’hui le secteur du tourisme en matière d’emplois et de retombées économiques ? Le secteur offre près de 3 200 emplois directs. Toutefois, de plus en plus de personnes participent à l’activité touristique sans nécessairement être reconnus comme tels. Ils sont fiers, bénévoles et volontaires, de se mettre à la disposition des touristes. C’est le cas des nombreux citoyens impliqués dans la valorisation de leur région tels que les Greeters, Couchsurfers… Quelles actions menez-vous pour proté64 | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | Les dossiers Territoires

secteur des nouvelles technologies, la réalité augmentée, les réseaux sociaux, le GPS… Nous tentons d’anticiper les demandes des touristes toujours plus exigeants, mieux informés et hyper-connectés ! Un nombre croissant d’entreprises et d’associations décident de tenir leurs réunions en province de Namur. Quels en sont les atouts en matière de tourisme d’affaires, notamment face à une capitale comme Bruxelles ? En matière de tourisme d’affaires, l’atout majeur de la province de Namur est indéniablement sa situation au cœur de la Wallonie, offrant aux entreprises de Bruxelles et de Flan-dre, des extrémités du Hainaut ou du sud du pays, la possibilité de réunir leurs clients ou commerciaux en un point central et dans un cadre idéalement agréable. Par ailleurs, on trouve en province de Namur des opérateurs MICE alliant authenticité, qualité et bon rapport qualité/prix ! Citons par exemple, une salle à 110 mètres sous terre, des cabanes, des bateaux magnifiquement aménagés, des citadelles, des châteaux de contes de fées… Enfin, l’hôtellerie en province de Namur s’adresse le plus souvent aux groupes de petite taille qui bénéficient d’un service personnalisé et d’une

Jean-Marc Van Espen Président de la Fédération du Tourisme de la Province de Namur et Député-Président


© FTPN : M. Bossiroy

attention de chaque instant. Les gîtes spécialisés dans l’accueil de séminaires connaissent également une notoriété grandissante : on y apprécie le confort d’un hôtel de caractère tout en s’y sentant comme à la maison. Votre stratégie de développement mise sur l’implication des habitants de la province. Pouvez-vous nous présenter le concept du tourisme participatif ? Le tourisme participatif regroupe de nombreux concepts et valeurs. Les principales sont sans doute de donner la parole aux habitants, de promouvoir un tourisme durable, respectueux des hommes et de l’environnement, et de proposer des expériences vraies, empreintes d’authenticité. Nous avons développé de nombreuses actions allant dans ce sens : le réseau des Greeters de Namur, des habitants bénévoles qui vont à la rencontre du touriste pour leur dévoiler ce qu’ils aiment de leur région. Ce tourisme créatif permet de répondre à une nouvelle demande des touristes, à savoir vivre des expériences nouvelles, découvrir une destination de l’in-

“En matière de tourisme d’affaires, l’atout majeur de la province de Namur est indéniablement sa situation au coeur de la Wallonie.”

térieur, en rencontrant ses habitants, en vivant leur quotidien, en partageant un moment autour d’une passion artistique ou manuelle comme le jardinage, la poterie, la dinanderie, le tissage… Dans nos outils de communication aussi, nous veillons à laisser la parole à l’habitant, véritable ambassadeur de sa région : témoignages sur Facebook,

rédaction d’articles dans nos brochures mise en valeur de photos amateurs… Il faut souligner que cela n’entre pas en concurrence avec le “tourisme traditionnel”, mais apporte une nouvelle dimension à un secteur en pleine évolution ! n Propos recueillis par Julien Dreyfuss

Contacts : Richard FOURNAUX Président Marc LEMINEUR Directeur Général Didier HELLIN Secrétaire Général L’Intercommunale Namuroise de Services Publics, INASEP a été créée en 1978 par la Province et les 38 communes namuroises. Son activité est orientée sur l’eau et la gestion des équipements techniques des communes et d’autres partenaires publics. L’INASEP est une société de distribution d’eau pour 36.500 abonnés dans l’Entre-Sambre-et-Meuse et la Famenne Namuroise.

Vous faciliter l’énergie... ORES assure la distribution d’électricité et/ou de gaz naturel à la population de 34 communes de la Province de Namur. Nos équipes y gèrent aussi le parc d’éclairage public communal, ce qui représente près de 80.000 points lumineux. De jour comme de nuit, elles veillent sur plus de 9.500 km de réseaux électriques, ainsi que 700 km de réseaux de gaz naturel. Chaque année, nous investissons quelque 40 millions d’euros dans l’entretien et le développement de nos réseaux, avec des retombées directes et positives pour l’activité économique de la Province. Pour en savoir plus, surfez sur

www.ores.net

L’INASEP est l’Organisme d’assainissement agréé par la Wallonie pour la Province de Namur, et comme partenaire de la Société Publique de Gestion de l’Eau, elle a réalisé le programme d’investissements des stations d’épurations, et en assure l’exploitation aujourd’hui pour plus de 420 000 habitants. L’INASEP dispose d’un laboratoire acrédité d’analyses d’eau à disposition de ses services mais aussi des communes ainsi que du public et des entreprises. Les expertises y sont réalisées de façon indépendantes. L’INASEP est un bureau d’étude à la disposition des communes, spécialisé à la fois dans le domaine de l’eau et de l’assainissement, dans les voiries communales et les aménagements urbains ainsi que dans les techniques de construction, de rénovation, et d’amélioration énergétique des bâtiments communaux.

Philippe LIBERTIAUX Directeur Général adjoint Jean-Marc STEVENS Direction Assainissement Emmannuel DE SUTTER Direction Bureau d’études Olivier BOURLON Direction Exploitation des ouvrages d’épuration Eddy FONTAINE Communication

Coordonnées : Intercommunale Namuroise de Services Publics Siège social // Bureau d’études Parc industriel // Rue des Viaux 1b 5100 Naninne Tél. + 32 (0)81 40 75 11 Fax + 32 (0)81 40 75 75 Distribution d’eau // Laboratoire Rue de l’Hôpital 6 5600 Philippeville Tél. + 32 (0)71 66 79 25 Fax + 32 (0)71 66 80 18 info@inasep.be // www.inasep.be

L’INASEP assiste également ses partenaires pendant les chantiers par le contrôle des travaux entrepris jusqu’à leur réception.

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Février 2016 | Province de Namur

Interview with: Jean-Marc Van Espen, President of the Tourism Federation of the province of Namur, MP and chairman of the Provincial college

Namur, a province offering fresh and innovative tourism Collaborative tourism is an umbrella term bringing together several concepts and values. The key ideas of this concept are without a shade of doubt: to give voice to the inhabitants, to promote sustainable tourism that respects both mankind and environment and to offer authentic experiences.

What are the main tourist draws of the province of Namur? The province of Namur boasts of a few star attractions, which draw large number of tourists, thereby letting smaller infrastructures make the most of this flow. I would like to start with Chevetogne, a provincial domain spreading over more than 550 hectares, which offers to the public several walks, playgrounds, sports fields along with first class sporting events. One could also mention the Han caves in Lesse valley and the Eau d’heure lakes, a tourist hotspot that has successfully combined sports, relaxation, accommodation, events and food service industry. Finally among the tourist spots attracting more than 250,000 visitors, we should not forget the Abbey of Maredsous as well as the Citadels of Namur and Dinant.

How important is the tourism industry today in terms of employment and economic impact? The sector offers nearly 3,200 direct jobs. However more and more people are taking part in tourism related activities without being recognized as such. They are proud voluntary workers, willing to make themselves available at the service of tourists. Many citizens are engaged in promoting their region by playing roles such as Greeters or Couchsurfers...

What measures have you taken to protect the heritage of the province and to encourage the cultural and touristic life? The province of Namur drives a threepoint strategy in this regard: 1. We support the operators who develop an activity, an event and also institutions intending to promote tourism and folklore. 2. We bring together different partners around major projects such as “Meuse et Sambre en fête” (Celebrations on the banks of Meuse and Sambre), which has gathered 10 municipalities, working together for the first time to promote the territory. 3. Finally, we are continuously looking for new communication tools to promote our destination in an optimal way, especially in the sectors of emerging technology, augmented reality, social networks, GPS...We also try to anticipate the needs of more demanding, well-informed and hyper connected tourists!

A growing number of companies and associations are deciding to hold their meetings in the province of Namur. What are the assets of business tourism specially when compared to a capital city like Brussels? In terms of business tourism the province of Namur enjoys an advantageous location at the heart of Wallonia and can offer companies from Brussels, Flanders, those from the extreme corners of Hainaut or the southern part of the country the possibility to invite their clients or commercial representatives in a comfortable setting at a central spot. Moreover the presence of MICE operators in the province guarantees a good price-quality ratio and a fine as well as

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authentic service! Take for example a room situated 110 metres below the ground, huts, extremely well-equipped boats, citadels, fairytale castles... Not to forget the hotel industry in Namur which often caters to small groups by offering attentive and personalised services. The B&Bs specialised in holding seminars are also on the rise and becoming in-creasingly popular: there, one can enjoy the comfort of a charming hotel and feel at home at the same time. Your strategy relies on the involvement of the inhabitants of the province. Can you tell us more about collaborative tourism? Collaborative tourism brings together several concepts and values. The key ideas of this concept are without a shade of doubt: to give voice to the inhabitants, to promote sustainable tourism that respects both mankind and environment and to offer authentic experiences. We have developed several measures in that direction: for instance the network of Greeters of Namur, the voluntary inhabitants who meet the tourists to inform them about what they really like in their region. This creative tourism can meet the tourists’ new demands: going through new experiences, discovering a region from a local point of view by meeting the natives, taking part in their daily lives, sharing an artistic or a manual activity such as gardening, pottery, “dinanderie” (copper work) or weaving... We also pay attention to the fact that our communication tools give voice to the inhabitants, who are the genuine ambassadors of their region: testimonies on Facebook, writing articles in our brochures, highlighting works of amateur photographers... It should be noted that this practice does not compete with traditional tourism but adds a new dimension to a rapidly developing and emerging sector! n


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PARLEMENT EUROPÉEN

LA HAUTE-NORMANDIE

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CÔTE D’OR

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L’ISÈRE

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MARNE

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AGGLOMÉRATION D’AGEN

PROVINCE DU LUXEMBOURG

LA PROVINCE DU HAINAUT

GENÈVE

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CHÂTEAUROUX MÉTROPOLE

LA RÉGION DE BRUXELLES

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JE M’ABONNE Au Courrier du Parlement Européen pour un an (10 numéros) et je joins à ce bulletin un règlement de 190 € par chèque bancaire ou postal à l’ordre de Monde Édition. Mme/ M./ - Prénom/ Nom : ……………………………………………………………………………….................................................... Organisme/ Société : ………………………………………………………………………………………….....................................…….……. Adresse : ……………………………………………………………………………………………………………..…......................................………... Tél. : ………………………………….............…………… E-mail : ………………………………………………………….........................………… À retourner à : Le Courrier du Parlement Européen / Monde Édition S.A.S. - 3, rue Mornay - 75004 Paris CONTACT : redaction@lcp-europeen.eu - Tél. : 01 44 54 05 50 - Fax : 01 44 54 05 55

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