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PARLEMENT EUROPÉEN La Marne à la pointe de l’innovation économique La métropolisation de Reims Le Champagne, un ambassadeur de premier choix Un terroir au rayonnement international

Marne 2020, un territoire de projets

Marne 2020, a territory of many projects

E ZIN GA MA AL GU LIN BI

LE MAGAZINE DES GRANDS ENJEUX


Février 2015 | La Marne

ENTRETIEN | Destination de prestige aux portes de Paris, le Département de la Marne dispose de nombreux atouts, notamment d’un cadre naturel remarquable. Son économie, portée par l’agriculture et la viticulture, est forte d’un tissu d’entreprises diversifiées et innovantes. Un entretien avec le Président du Conseil général de la Marne.

© G.Gamichon

Le projet “Marne 2020” résume mon ambition pour ce département

Avec 305 millions de bouteilles expédiées en 2013, le champagne tient le haut du pavé des exportations marnaises.

Comment définiriez-vous le département de la Marne et la place qu’il occupe au sein de la Champagne Ardenne ? Quels sont les principaux atouts dont il dispose pour rayonner en France et à plus large échelle ? La Marne a une vocation historique d’ouverture et d’échanges, comme en témoignent les célèbres foires de Champagne. Elle est servie par une situation géographique privi-

légiée à proximité des grands marchés européens, à la confluence des axes autoroutiers nord-sud (Calais – Marseille) et estouest (Strasbourg – Nantes). Avec le TGV-Est qui le relie à Paris en 45 mn, l’aéroport international Paris-Vatry, un patrimoine historique et culturel de premier plan, et le produit exceptionnel qu’est le champagne, notre département possède des

atouts indiscutables. Ajoutez à cela une population jeune et des formations supérieures de haut-niveau, un tissu économique marqué par une agriculture et une viticulture puissantes et innovantes mais aussi par des activités industrielles et de services dans les domaines de la logistique, l’emballage, la sous-traitance automobile, la pharmacie et l’optique, la connectique … et vous aurez un bon aperçu de ce département. lll

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© C.Manquillet

Février 2015 | La Marne

qui forme, avec 4 800 ha, le plus grand lac artificiel d’Europe et conjugue plaisirs nautiques, ballades nature et ornithologie ; n le vignoble de Champagne, produit d’exception qui attire dans la Marne les touristes du monde entier. La Marne, c’est aussi une histoire chargée de symboles et indissociable des grands conflits qui ont marqué le XXème siècle. Quelle place la mémoire occupet-elle dans le département, et particulièrement en cette année de commémoration du début de la première Guerre mondiale ?

Située près de Reims, l’usine pilote Futurol vise à mettre au point et commercialiser le carburant de demain. lll Avec près de 70 % de la production située sur son sol, La Marne est incontestablement le berceau mondial du champagne. Dans quelle mesure cette position privilégiée profite-telle à votre territoire ?

La Marne est le premier département français exportateur de produits agro-alimentaires. Avec 40 % des exportations marnaises et 305 millions de bouteilles expédiées en 2013, le champagne tient le haut du pavé. Il s’agit d’un poids économique considérable auquel s’ajoute l’attraction puissante que le champagne exerce sur les touristes, et que nous entendons capitaliser à travers la candidature des “coteaux, maisons et caves de champagne” à l’inscription sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco et le développement de l’œnotourisme.

Avec le pôle de compétitivité à vocation mondiale Industries et Agro-Ressources (IAR), nous avons désormais une longueur d’avance dans ce domaine et nous pouvons compter sur la présence de leaders du secteur agro-industriel et d’acteurs clés de la R&D et de l’innovation : le centre de recherche ARD, les laboratoires de l’URCA, les équipes de Centrale, d’AgroParisTech, etc. Dans quelle mesure l’offre touristique marnaise est-elle porteuse d’attractivité pour le territoire ? Quels sont vos objectifs en la matière ? Notre ambition est d’augmenter la durée moyenne des séjours en attirant la clientèle francilienne toute proche mais aussi les visiteurs belges et anglais. Notre offre touristique s’articule autour de trois atouts majeurs de notre territoire :

L’agriculture est traditionnellement le secteur d’excellence qui porte l’activité départementale. Quelles nouvelles applications sont susceptibles d’être développées, notamment dans le domaine des agro-ressources ?

n son patrimoine historique et culturel avec ses sites inscrits au Patrimoine mondial de l’Unesco : la cathédrale des Sacres et son million de touristes annuel, le Palais du Tau et l’ancienne abbaye Saint-Remi à Reims ;

Voilà plus de 15 ans que notre territoire a placé la chimie du végétal au cœur de ses priorités. Notre département est un territoire pionnier de cette révolution industrielle verte.

n ses espaces naturels aux portes de l’Ile de France : Le Parc naturel régional de la Montagne de Reims, avec ses forêts et ses villages viticoles pittoresques et le lac du Der

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La Marne est le département français qui compte le plus grand nombre de sépultures militaires de la Grande Guerre. On en dénombre 162 000. Cette situation a donné à la politique mémorielle de la Marne une forte dimension commémorative, pendant que d’autres territoires misaient davantage sur les aspects pédagogiques. Le Département et ses partenaires souhaitent, à la faveur du Centenaire, réhabiliter le poids historique de la Marne dans l’histoire de ce conflit en s’attachant, en particulier, à la transmission aux jeunes générations.

“Voilà plus de 15 ans que notre territoire a placé la chimie du végétal au coeur de ses priorités.” Parmi les grands projets structurants inscrits dans votre programme figure notamment la création d’un parc naturel régional en Argonne ? Quels sont les autres projets majeurs que vous souhaitez développer au cours de cette mandature ? Le projet “Marne 2020” résume mon ambition pour ce département. Il s’agit d’une démarche prospective et opérationnelle, ouverte à tous les acteurs de notre territoire. “Marne 2020” identifie trois priorités stratégiques : l’accueil, l’intelligence et l’équilibre, et se décline en 9 axes de développement. L’objectif est de favoriser l’augmentation de notre population, de créer de la richesse et de l’emploi, de confirmer et renforcer la solidarité envers nos concitoyens les plus vulnérables n Propos recueillis par Julien Dreyfuss


Interview with: President of the General Council of Marne

The “Marne 2020” project encapsulates my ambition for this department A prestigious destination at the gates of Paris, the Department of Marne has many assets, in particular a remarkable natural environment. Its economy, carried by agriculture and viticulture, is a strong fabric of diversified and innovative companies.

How would you define the department of Marne and the place it occupies within Champagne Ardenne? What are its principal assets that stand out in France and on a wider scale? Marne has a historic vocation of opening and exchange, as testify the famous Champagne fairs. It is served by a privileged geographical situation near the large European markets, at the junction of the North-South (Calais - Marseilles) and EastWest (Strasbourg - Nantes) motorway axes. With TGV-Est which connects it to Paris in 45 minutes, Paris-Vatry international airport, a first-class historic and cultural heritage, and the exceptional product that is champagne, our department has indisputable assets. Add to that a young population and high-level higher education, an economic fabric marked by powerful and innovative agriculture and viticulture but also by industrial and service activities in the fields of logistics, packing, automobile subcontracting, pharmacy and optics, the connector industry… and you will have a good overview of this department. With nearly 70% of production located on its soil, Marne is incontestably the world cradle of champagne. To what extent does this privileged position profit your territory? Marne is the number one department in France for exports of agro-alimentary products. With 40% of Marne exports and 305 million bottles dispatched in 2013, champagne holds top place. It is a considerable

economic weight to which is added the powerful attraction that champagne exerts on tourists, and that we intend to capitalise on via the application of the “champagne coteaux, maisons and cellars” to be listed as UNESCO world heritage sites, and the development of oenotourism. Agriculture is traditionally the sector of excellence which leads departmental activity. Which new applications are likely to be developed, in particular in the field of agro-resources? For over 15 years our territory has placed the chemistry of plants at the heart of its priorities. Our department is a pioneering territory of this green industrial revolution. With the world class Industries and AgroResources (IAR) centre of expertise, we are now a length in advance in this field and we can count on the presence of leaders of the agro-industrial sector and key players in R&D and innovation: the ARD research centre, the URCA laboratories, the teams of Centrale, AgroParisTech, etc. To what extent is the Marne tourist offer an attraction to the territory? What are your objectives in the matter? Our ambition is to increase the average duration of stays by attracting not only French clientele close by but also Belgian and English visitors. Our tourist offer is articulated around three major assets of our territory: n its historical and cultural heritage with UNESCO World Heritage listed sites: the “cathédrale des Sacres” and its annual million tourists, the Palais du Tau and the old abbey of Saint-Remi in Rheims; n its natural spaces at the gates of Ile de France: The regional nature reserve of the Montagne de Reims, with its forests and its

picturesque wine villages and the lac du Der which is, at 4,800 ha, the largest artificial lake in Europe and combines nautical pleasures, nature walks and ornithology; n the Champagne vineyard, an exceptional product which attracts to Marne tourists from across the whole world.

Marne also has a history loaded with symbols and indissociable from the great conflicts which marked the 20 th century. What place does memory occupy in the department, and particularly in this year of commemoration of the beginning of the First World War? Marne is the French department which counts the greatest number of military graves from the Great War. There are 162,000. This situation gave the memorial policy of Marne a strong commemorative dimension, while other territories focused more on pedagogical aspects. The Department and its partners wish, in honour of the Centenary, to rehabilitate the historic weight of Marne in the history of this conflict, focusing in particular, on its transmission to the younger generations. Among the big structural projects in your programme we see in particular the creation of a regional natural reserve in Argonne? What other major projects do you wish to develop during this mandate? The “Marne 2020” project encapsulates my ambition for this department It is a prospective and operational step, opened to all the players in our territory. “Marne 2020” identifies three strategic priorities: reception, intelligence and balance, and articulates around 9 axes of development. The objective is to favour an increase in our population, to create wealth and employment, to confirm and reinforce solidarity towards our most vulnerable fellow-citizens n

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Hors-série - Février 2015

SOMMAIRE :

La Marne

Le projet “Marne 2020” résume mon ambition pour ce département

1

Un entretien avec le président du Conseil général de la Marne

La Marne en chiffres

8

Enracinement d’un terroir et rayonnement international Une capitale régionale aux multiples facettes

10

Un entretien avec Benoist Apparu, maire de Châlons-en-Champagne, député de la Marne

Pétillante Épernay

12

Un entretien avec Franck Leroy, maire d’Épernay

“Que Reims retrouve la place qu’elle mérite”

14

Un entretien avec Arnaud Robinet, député-maire de Reims

Le Champagne, un ambassadeur de premier choix Des atouts multiples pour une attractivité réelle

16 22

Un entretien avec Christian Bruyen, vice-président du Conseil général de la Marne, en charge du Tourisme et de l’Environnement

Aéroport Paris-Vatry : l’autre option parisienne Le transport interurbain, au cœur des enjeux de mobilité du Département

24 26

Un entretien avec Alain Toullec, vice-président délégué à la mobilité

“Le monument, protagoniste de notre histoire”

28

Un entretien avec Hélène Richard, directrice artistique de Skertzò (Cathédrale de Reims)

Une région fédératrice

30

Un entretien avec Jean-Paul Bachy, président du Conseil régional de Champagne-Ardenne

Agir pour l’entreprise et la solidarité

“L’initiative privée, le fer de lance d’une dynamique de territoire ambitieuse”

34

Un entretien avec Jean-Louis Devaux, vice-président et conseiller général de la Marne chargé de l’enfance et du développement économique

Les nouvelles ambitions de Reims Métropole

38

Un entretien avec Catherine Vautrin, députée de la Marne, vice-présidente de l’Assemblée nationale

IAR : une future référence européenne des agro-ressources

46

La solidarité, première mission du Département

48

Un entretien avec Thierry Stadler, président du pôle de compétitivité mondial Industries & Agro-Ressources (IAR) Un entretien avec Alphonse Schwein, vice-président du Conseil général chargé de l’insertion et du logement

“Maintenir un service public de qualité”

52

Un entretien avec Charles de Courson, député de la Marne et vice-président du Conseil général de la Marne chargé des affaires scolaires, des collèges et du Service départemental d’incendie et de secours

“Notre mission est d’instaurer un dialogue de confiance”

54

Un entretien avec Agnès Person, présidente par délégation de la Maison Départementale des Personnes Handicapées

Une terre de culture et de savoirs “Objectif : attirer plus d’étudiants”

60

Un entretien avec Hubert Arrouart, vice-président du Conseil général de la Marne chargé du budget, de l’enseignement supérieur et de la recherche, de l’Université, du pôle Industries agro-ressources (IAR) et des Ressources humaines

Une université à vocation universelle

62

Un entretien avec Gilles Baillat, président de l’Université de Reims Champagne-Ardenne

Les Arts du cirque font leur show

64

Un entretien avec Gérard Fasoli, directeur du Centre national des arts du cirque (Cnac)

“Des acteurs culturels inventifs”

66

Un entretien avec Benoît Moittié, vice-président du Conseil général de la Marne, chargé de la vie associative (sport, culture)

Festival “Furies” : le théâtre de rue, les arts du cirque, la danse, et la musique à la rencontre du public

68

Un entretien avec Michel Grzeszczak, président de l’Association “Furies”

La musique classique dans tous ses états Un entretien avec Jean-Louis Henry, président des Flâneries Musicales de Reims

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70


Février 2015 | La Marne

© G.Gamichon

TABLE OF CONTENT: La Marne The “Marne 2020” project encapsulates my ambition for this department

3

La Marne: key figures

8

Interview with the president of the General Council of Marne

Roots of a territory of international renown An administrative Capital in transition

11

Interview with Benoist Apparu, Mayor of Châlons-en-Champagne, MP for Marne

Sparkling Épernay

13

“May Rheims find the place it deserves”

15

Interview with Franck Leroy, mayor of Épernay Interview with Arnaud Robinet, MP and mayor of Rheims

Champagne, a first choice ambassador Multiple assets for real attractiveness

19 23

Interview with Christian Bruyen, vice-president of the General Council of Marne, in charge of Tourism and the Environment

Paris-Vatry airport: the other Parisian option Interurban transport, at the heart of the mobility stakes of the Department

25 27

Interview with Alain Toullec, deputy Vice-President for mobility

“The monument, protagonist of our history”

29

A uniting région

32

Interview with Hélène Richard, artistic director of Skertzò (Cathedral of Rheims) Interview with Jean-Paul Bachy, president of the Champagne-Ardenne Regional Council

Action for enterprise and solidarity

“Private initiative, spearhead of ambitious territorial dynamics”

35

New ambitions for Rheims Métropole

40

IAR: a future European benchmark for agro-resources

47

Solidarity, number one role of the Department

50

“Maintaining quality public service”

53

“Our mission is to set up a dialogue in confidence”

56

Interview with Jean-Louis Devaux, vice-president and member of the General Council in charge of childhood and economic development Interview with Catherine Vautrin, member of Parliament for Marne, vice-president of the French National Assembly Interview with Thierry Stadler, president of the world centre of excellence, Industries & Agro-Ressources (IAR) Interview with Alphonse Schwein, vice-president of the General Council in charge of employment and housing Interview with Charles de Courson, member of Parliament for Marne and vice-president of the General Council of Marne in charge of schools, colleges and the departmental fire and assistance services Interview with Agnès Person, president by delegation of the Departmental House for People with Disabilities

A land of culture and know-how “Objective: attract more students”

61

A university with a universal vocation

63

Circus Arts put on their show

65

“Inventive cultural players”

67

“Furies” Festival: street theatre, circus arts, dance and music meet their audience

69

Classical music in all its forms

72

Interview with Gilles Baillat, president of the University of Rheims Champagne-Ardenne Interview with Gérard Fasoli, director of the National Centre for Circus Arts (Cnac)

© Vincent Muteau

Interview with Hubert Arrouart, vice-president of the General Council of Marne in charge of budget, higher education and research, the University, the Agro-resources Industries centre (IAR) and Human Resources

Interview with Benoît Moittié, vice-president of the General Council of Marne, in charge of community life Interview with Michel Grzeszczak, president of the “Furies” Association

Interview with Jean-Louis Henry, president of the Flâneries Musicales de Reims

LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN - Édité par Monde Edition S.A.S. - Siège : 3, rue Mornay, 75004 Paris - Téléphone : 01 44 54 05 50 - Fax : 01 44 54 05 55 E-mail : redaction@lcp-europeen.eu - www.lecourrierduparlement.fr n Directeur de la publication - Rémy Lazimi n Secrétaire de rédaction - Sharon Lazimi n Journalistes - Julien Dreyfuss, Sacha Grynbaum, Florian Mora, Anaïs Normand, Pauline Pouzankov, Marie Vergne, Laure Verneau n Infographiste - Isabel Da Silva n Directrice de la communication - Danielle Decaris n Relations presse - Laurent Vigée n Régie publicitaire - GS Intermedia : Directeur de la publicité - Nathaniel Ayache, Relations extérieures - Gérard Slama n Remerciements - Sandrine Pfister n N° 10 n Numéro ISSN - 2418-1056 n Imprimé en France n Dépôt légal à parution n Photo de couverture - © Conception : La Distillerie - Photos : M. Jolyot, Phovoir, Fotolia, Getty Images/Digital Vision, Getty Images/ Glowimages - Toute reproduction, même partielle, des articles publiés dans ce numéro, nécessite explicitement le consentement écrit de l’éditeur.

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Février 2015 | La Marne

La Marne en chiffres La Marne: key figures

620 communes, 29 intercommunalities and 23 districts (from April 2015). 568,750 inhabitants in 2012 who account for 40% of the population of Champagne-Ardennes. 69.4 inhabitants per sq. km. 8,162 sq. km surface area.

Berceau d’un vin incomparable, la Marne vend près de 390 millions de bouteilles dans le monde chaque année pour un chiffre d’affaires de plus de 4,4 milliards d’euros. Quelques pays en sont de grands amateurs comme le Royaume-Uni, 1er pays importateur avec plus de 34 millions de bouteilles achetées. L’Inde, la Russie, et la Chine représentent un formidable potentiel de développement pour l’avenir.

Birthplace of an incomparable wine, Marne sells nearly 390 million bottles across the world each year for a sales turnover of more than 4.4 billion Euros. Some countries are great champagne lovers, like the United Kingdom, number one importing country with more than 34 million bottles bought. India, Russia, and China represent a spectacular development potential for the future.

• 1er département producteur de céréales (blé, orge) et de luzerne déshydratée. • 2ème département producteur de betteraves industrielles, pois protéagineux, pommes de terre de féculerie, de colza. • 4ème département producteur de pommes de terre de consommation, carottes, oignons. • 1er producteur de luzerne déshydratée (France Luzerne). • 1ère coopérative céréalière d'Europe (Champagne Céréales), avec ses filiales (Euromill). • 3ème société meunière de France. • 1er opérateur de la coopération sucrière en France (Cristal Union). • 1er exportateur mondial de malt (Malteurop). • Siège du plus grand silo de luzerne au monde à La Cheppe.

• Number one cereal-producing department (corn, barley) and dehydrated alfalfa. • Number two industrial beets, protein peas, starch potatoes, rape-producing department • Number four department producing potatoes for human consumption, carrots, onions. • Number one producer of dehydrated alfalfa (France Luzerne). • Number one cereal co-operative in Europe (Champagne Céréales), with its subsidiary companies (Euromill). • Number three milling company in France. • Number one operator of sugar co-operation in France (Cristal Union). • Number one malt exporter in the world (Malteurop). • Seat of the largest alfalfa silo in the world at La Cheppe. 8 | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | Les dossiers Territoires

La Marne abrite un véritable réservoir de compétences et un vivier de collaborateurs qualifiés au sein de l’Université et des grandes écoles : • Université de Reims ChampagneArdenne • Néoma Business School • École supérieure d'ingénieurs de Reims (ESIR) • Arts et Métiers ParisTech • Sciences Po, campus relations internationales • École centrale Paris • AgroParisTech, • Centre national des arts du cirque (CNAC), etc.

Marne is home to a real reservoir of skills and a pool of qualified collaborators within the University and grandes écoles: • University of Reims ChampagneArdenne • Néoma Business School • École supérieure d'ingénieurs de Reims (ESIR) • Arts et Métiers ParisTech • Sciences Po, international relations campus • École centrale Paris • AgroParisTech, • National Centre for Circus Arts (CNAC), etc.

Répartition par secteur d’activités des entreprises marnaises Industrie : 10% Construction: 18% Commerces: 29% Transport et services : 43%

Distribution by industry sector of Marne companies: Industry: 10% Building: 18% Trade: 29% Transport and services: 43%

© Fotolia.com

620 communes, 29 intercommunalités et 23 cantons (à partir d’avril 2015). 568 750 habitants recensés en 2012, soit 40% de la population champardennaise. 69,4 habitants par km2 . 8 162 km2 de superficie.


CHAPITRE 1

© GGamichon

ENRACINEMENT D’UN TERROIR ET RAYONNEMENT INTERNATIONAL / ROOTS OF A TERRITORY OF INTERNATIONAL RENOWN

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Février 2015 | La Marne

ENTRETIEN | Capitale administrative de la région Champagne-Ardenne et du département de la Marne, Châlons-en-Champagne joue un rôle décisif au sein de ce territoire. En plus d’un héritage préservé de l’activité liée au Champagne, elle peut compter sur un tissu économique diversifié pour être attractive.

Une capitale régionale aux multiples facettes

Située au cœur du département et de la région, sa position géographique et son accessibilité ont toujours été des atouts pour être la capitale régionale. Le poids de l’Administration y est important : les agents publics constituent 52 % de sa population active. Et pour cause, c’est à Châlons qu’était installé, depuis l’Ancien Régime, l’Intendant de Champagne, représentant du roi de France. Toutes les institutions territoriales (région, département, Communauté d’agglomération et ville) ayant leurs sièges à Châlons, elles y génèrent une activité économique conséquente. Quels sont les secteurs de pointe de l’économie locale ?

de faire partie d’un club privilégié de 150 territoires dont la qualité du patrimoine a été reconnue. Il renforce notre attractivité touristique en conférant à Châlons une plus grande visibilité. Depuis cette année, des croisières fluviales organisées par CroisiEurope font ainsi escale dans la ville. Tout est fait pour accueillir au mieux les touristes, des plaquettes explicatives aux visites guidées, en passant par le centre d’interprétation de l’architecture et du patrimoine.

L’armée joue également un rôle historique et central au sein de la ville… Le développement de Châlons est fortement lié à la présence des militaires, l’Armée tenant une place importante et historique. Le camp de Châlons, inauguré par Napoléon III, a été à l’origine de la venue du chemin de fer dans la ville. Aujourd’hui, ce sont encore 1 200 hommes et femmes, répartis entre le 1er Régiment d’Artillerie de Marine et l’étatmajor de la 1ère Brigade Mécanisée, soit 3000 habitants avec leurs familles, ainsi que quelque 800 emplois indirects, qui y sont intrinsèquement liés.

Quels sont les grandes lignes du programme que vous avez engagé pour cette mandature ?

La ville a par ailleurs été labellisée “Ville d’art et d’histoire” par le ministère de la Culture… Obtenu en 2007, ce label nous permet

Le Champagne continue de peser lourd à Châlons, de grandes Maisons comme Joseph Perrier y produisant leurs bouteilles (700 000 par an) tandis que le groupe LVMH y tient son principal centre logistique pour les vins (60 000 m2). Mais le tissu économique de Châlons s’est largement diversifié, à l’image de l’activité du grand équipementier automobile Ti Automotiv qui va s’agrandir prochainement, ou du chimiste Ecolab. La plus grande friterie d’Europe, gérée par McCain, se situe également juste à côté. Le domaine de la logistique (Étoile Champenoise, FM Logistique, SCAPEST Leclerc) y est aussi très important. Nous attendons en outre beaucoup du développement de l’Aéroport international de Paris-Vatry, situé à 20 minutes. 10 | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | Les dossiers Territoires

© Christophe Manquillet 260514

Double préfecture de la ChampagneArdenne et du département de la Marne, quelle place Châlons-en-Champagne occupe-t-elle au sein de ce territoire ?

De nombreux projets sont prévus pour renforcer l’attractivité de Châlons, améliorer la qualité de vie, attirer de nouveaux habitants et entreprises pour générer des emplois. Cela comprend la création d’un nouveau quartier de la gare autour d’une belle place, de bureaux, de commerces ainsi qu’une réorganisation des transports. Une nouvelle mise en valeur de nos grands jardins de cœur de ville, “les Jards”, avec de nouveaux équipements (skatepark, aire de jeux pour enfants, zone de barbecue, péniche restaurant et bar éphémère) fera également partie du projet. Un aménagement continu des bords de Marne et des opérations de redynamisation du centre-ville viendront enfin compléter la liste n Propos recueillis par Sacha Grynbaum

Benoist Apparu Maire de Châlons-en-Champagne, Député de la Marne


Interview with: Benoist Apparu, Mayor of Châlons-en-Champagne, MP for Marne

The evolution of Châlons-en-Champagne, administrative city, is underway. The city wants to play a new role alongside Rheims and Epernay to constitute a three-way metropolis. In addition to historic activity related to Champagne, it can count on a diversified economic fabric to be attractive, in sectors of the future like renewable energies.

© GO69

An administrative Capital in transition

What place does the administrative capital Châlons-en-Champagne occupy within this territory? Historic administrative city, the weight of public office remains important in Châlons: civil servants constitute 52% of its working population. This is because, since the Old Regime, the Intendant of Champagne, representative of the King of France has lived in Châlons. All the territorial institutions (region for a few months still, department, the agglomeration community and city) having their headquarters in Châlons, generate significant economic activity. The loss of regional status will lessen this presence but it will remain major. What are the other growth industries of the Marne economy? Champagne continues to weigh in the economy of Châlons, large Houses such as Joseph Perrier producing their bottles there (700,000 per annum) including 70% for export, others such as Laurent Perrier keeps stock there (nearly 20 million bottles in cellars) while LVMH group keeps its principal logistics centre for champagnes and spirits there (60,000 sq. m). But the economic fabric of Châlons has widely diversified, in the manner of the activity of the large automobile equipment supplier Ti Automotiv which will build new chains of production, or of the Ecolab chemist which is due to invest nearly 14 million in new products. The largest chip factory in Europe, managed by McCain, is also in the agglomeration. Gdf

“Every effort is made to accommodate tourists as well as possible, from explanatory plates to guided tours, passing by a digital information centre on the architecture and heritage.”

Suez installed its European windmill management centre there. The field of logistics is also very significant. The Leclerc SCAPEST co-operative built a 120 million Euro ultramodern platform there. We are also expecting a lot from the development of the International airport of Paris-Vatry, located 20 minutes away. The dissolution in the summer 2015 of the staff of the Première Brigade Mécanisée and 1st RAMa and the loss of more than one thousand soldiers is compensated by a plan of exceptional assistance from the State. A contract aiming to redevelop the military site is due to be signed at the end of the summer. Assistance will be focussed on the arrival of new activities and employment to support the reconversion of Châlons and consolidate its future. The city was in addition classified “Town of art and history” by the ministry of Culture… Obtained in 2007, this label enables us to belong to a privileged club of 150 territories whose quality of heritage has been recognised. It reinforces our attractiveness to tourists by conferring greater visibility on

Châlons. Since that year, river cruises organised by CroisiEurope have made stopovers in the city. Every effort is made to accommodate tourists as well as possible, from explanatory plates to guided tours, passing by a digital information centre on the architecture and heritage. What are the broad outlines of the programme you engaged to follow during this mandate? Many projects are planned to reinforce the attractiveness of Châlons, improve quality of life, attract new inhabitants and companies in order to generate employment. This includes the creation of a new “train station” district around a beautiful square, offices, shops, as well as a reorganisation of transport and a better road towards Rheims and Epernay. A new development of our big gardens in the heart of city, “les Jards”, with new equipment (skate park, adventure playground for children, barbecue zone, barge restaurant and popup bar) is part of a wider project of reconquest of the edges of Marne. Finally, operations to regenerate the centre will come to supplement this list. n

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Février 2015 | La Marne

ENTRETIEN | Troisième plus importante ville de la Marne, Épernay est surtout connue pour être la capitale mondiale du Champagne. Savoir-faire ancestral internationalement prisé, la culture du vin aux fines bulles constitue de loin la première source d’activité et de vie du territoire.

Pétillante Épernay

Il s’agit d’une ville de 25 000 habitants située au cœur d’un bassin de vie d’environ 85 000 habitants, sur un territoire qui comprend 30 000 hectares de vigne. Avec le berceau du Champagne juste à côté, la ville est à l’intersection des trois vignobles les plus prestigieux de Champagne-Ardenne (Montagne de Reims, Vallée de la Marne, Côte des Blancs). Cela explique cette place de “capitale du Champagne”. La Communauté de communes Épernay Pays de Champagne (21 communes) dans laquelle nous évoluons est par ailleurs vouée à dépasser prochainement le seuil des 50 000 habitants pour devenir une Communauté d’agglomération. Quel est l’impact réel du Vin de Champagne sur le rayonnement de la ville et de son économie ? L’activité viticole est présente sur notre territoire depuis le XVIIIème siècle et continue de représenter aujourd’hui 60 % des emplois locaux. Pas moins de 35 maisons de Champagne y sont représentées, dont plusieurs des plus prestigieuses et les principaux centres décisionnels tels que le Comité Interprofessionnel du Vin de Champagne et le Syndicat Général des Vignerons de la Champagne. La ville accueille par conséquent quelque 500 000 visiteurs tous les ans, en lien direct avec cette activité.

sommes à ce titre en attente d’une inscription au patrimoine mondial de l’UNESCO, dont le comité examinera la candidature “Coteaux, Maisons et Caves de Champagne” au mois de juin 2015. Outre la qualité de vie que les nombreux espaces naturels renforcent, le bassin de vie d’Épernay peut se réjouir de présenter le taux de chômage le plus faible de la région Champagne-Ardenne.

comptons aussi approfondir nos relations avec Reims et Châlons-en-Champagne. Quelles sont les grandes lignes de votre politique en matière d’environnement ? L’environnement constituant sa principale richesse, Épernay a été la première ville de la région à avoir été labellisée “Agenda 21”, intégrant toutes les contraintes que cela implique. Après une première étape achevée en 2013, la deuxième phase de ce plan d’action est actuellement en cours d’élaboration. Elle comprendra plusieurs mesures destinées à veiller à la protection des ressources essentielles pour un vignoble comme le nôtre : eau, maîtrise des sols et de l’urbanisation, maintien de la biodiversité.

Quelle est la logique territoriale dans laquelle s’inscrit votre ville à l’échelle locale ? Nous faisons partie du groupement G10 qui réunit dix agglomérations de l’Aisne, des Ardennes et de la Marne pour un total d’1,1 million habitants et qui vise à créer un pôle métropolitain autour de Reims. L’objectif est de partager des expériences et d’afficher une ambition commune en matière de développement économique. Cette perspective porte la réflexion à l’échelle d’un territoire plus vaste pour permettre de meilleurs résultats. Dans ce cadre, nous

Quels sont les autres atouts dont dispose Épernay pour être attractive ? La ville possède un patrimoine à la fois paysager et bâti assez remarquable. Nous 12 | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | Les dossiers Territoires

Quels seront les principaux projets que vous porterez au cours des prochaines années ?

© Ville d’Épernay

Pouvez-vous nous présenter Épernay et définir la place qu’elle occupe au sein de la Marne ?

La restructuration d’anciens ateliers SNCF devant libérer 13,5 hectares au cœur de la ville nous mobilisera tout particulièrement. Un nouveau quartier incluant de l’habitat, des services et des équipements publics va émerger, ce qui est positif compte tenu de nos faibles capacités foncières. Par ailleurs, le musée de l’Archéologie et du Vin de Champagne doit prochainement rouvrir, tandis que plusieurs opérations d’urbanisme visant à transformer des quartiers d’habitat social (quartiers de Bernon et Rosemont) se poursuivront n Propos recueillis par Sacha Grynbaum

Franck Leroy Maire d’Épernay


Interview with: Franck Leroy, Mayor of Épernay

© Roumpf

Sparkling Épernay ral spaces, the area of Épernay can be pleased to exhibit the lowest rate of the unemployment in the Champagne-Ardenne area.

What is the territorial logic into which your city fits on a local scale? We belong to the G10 group, which gathers ten towns in Aisne, Ardennes and Marne to a total of 1.1 million inhabitants and aims to create a metropolitan centre around Rheims. The objective is to share experiences and post a common ambition as regards economic development. This perspective takes thinking to a territorial scale and allows better results. Within this framework, we also hope to deepen our relations with Rheims and Châlons-en-Champagne.

What are the broad outlines of your policy as regards the environment? Épernay is especially known to the world as the capital of Champagne.

Third largest city in Marne, Épernay is especially known to the world as the capital of Champagne. Internationally prized ancestral savoir-faire, the culture of the fine bubble wine constitutes by far the first source of activity and life in the territory.

Can you present Épernay to us to and define the place it occupies within Marne? It is a city of 25,000 inhabitants located in the middle of a basin of approximately 85,000 inhabitants, on a territory which includes 30,000 hectares of vines. Right alongside the cradle of Champagne, the city is at the intersection of the three most prestigious Champagne-Ardenne vineyards (Montagne de Rheims, Vallée de la Marne, Côte des Blancs). This explains its position as “capital of Champagne”. The Community of communes of Épernay Pays de Champagne (21 communes) in which we work is also set soon to exceed the threshold of 50,000 inhabitants to become a Community of agglomeration.

What is the real impact of the Vin de Champagne on the reputation of the city and its economy? Winemaking activity has been present in our territory since the 18 th century and continues to account for 60% of local employment today. No less than 35 Champagne houses are represented there, of which several of the most prestigious and the principal decisional centres such as the Interprofessional Committee of Champagne Wine and the General Union of Wine Growers of Champagne. Consequently the city receives some 500,000 visitors every year, in direct connection with this activity. What other assets are available to make Épernay attractive? The city has a rather remarkable heritage, both rural and built. For this reason we are expecting entry into the UNESCO world heritage, whose committee will examine the “Coteaux, Maisons et Caves de Champagne” application in June 2015. In addition to the quality of life reinforced by many natu-

The environment constituting its principal richness, Épernay was the first city to be “Agenda 21” branded, integrating all the constraints that that implies. After a first stage completed in 2013, the second phase of this action plan is currently under development. It will include several measures intended to take care of the protection of essential resources for a vineyard like ours: water, soil control and urbanisation, maintenance of biodiversity.

What principal projects will you lead over the coming years? The reorganisation of old SNCF workshops, releasing 13.5 hectares in the middle of the city, in particular will mobilise us. A new district including housing, services and public facilities will emerge, which is positive taking into account our low land capacities. In addition, the museum of Archaeology and Champagne Wine will reopen soon, while several operations of town planning aiming at transforming districts of social housing (districts of Bernon and Rosemont) will continue n

Les dossiers Territoires | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | 13


Février 2015 | La Marne

ENTRETIEN | Ville emblématique de l’histoire de France, Reims compte de nombreux atouts qui rendent son territoire attractif à l’échelle nationale et européenne. Un riche potentiel que l’équipe municipale entend optimiser, tout en poursuivant l’intégration dans un ensemble territorial élargi.

“Que Reims retrouve la place qu’elle mérite”

Douzième commune de France, elle est la plus grande ville de Champagne-Ardenne, avec environ 180 000 habitants. Si Reims n’est la préfecture ni de la région, ni du département, elle s’impose clairement comme la capitale économique régionale. La ville est particulièrement bien située géographiquement, à 40 minutes de Paris et 30 minutes de Marne-la-Vallée. Elle est au cœur d’un carrefour autoroutier où passent notamment l’A4 et l’autoroute des Anglais, en provenance de Calais. Reims s’inscrit par ailleurs au cœur de la Communauté d’agglomération de Reims Métropole…

est tournée vers l’Île-de-France, doit en faire la porte d’entrée du Grand Paris à l’est. Cette proximité est une source majeure d’attractivité, d’autant plus qu’elle s’accompagne d’une meilleure qualité de vie et d’un foncier nettement plus accessible qu’à Paris. Reims est une véritable terre agricole de prestige sur laquelle d’importantes coopératives connaissent une activité soutenue. Le pôle de compétitivité à vocation internationale IAR en est le symbole le plus rayonnant, œuvrant pour une réflexion innovante en matière d’agriculture. Par ailleurs, la ville est mondialement connue pour le vin de Champagne, son seul nom ayant valeur de marque. Le pôle Santé y est de surcroît très dynamique, dans le sillage du Centre Hospitalier Universitaire, avec un très grand groupe de cliniques privées (Courlancy) en passe d’y investir plus de 200 millions d’euros.

Il s’agit de la 28ème agglomération de l’hexagone, au sein de laquelle Reims représente 83 % du territoire. L’objectif est d’atteindre la taille critique pour devenir une métropole, passant de 220 000 à 250 000 habitants, en travaillant avec d’autres Intercommunalités. En outre, un projet de rapprochement de Châlons-en-Champagne, Épernay et Reims, dans un ensemble nommé G3, fait consensus. Il s’intègre plus largement dans le G10 défini par l’Insee et qui correspond à une zone urbaine d’un million d’habitants, intégrant notamment les villes de Château-Thierry et Charleville-Mézières. Quels sont les atouts qui rendent attractif le tissu économique rémois ? La position stratégique de Reims, qui 14 | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | Les dossiers Territoires

La ville est en outre riche d’un formidable patrimoine historique, à l’image de la cathédrale… Le patrimoine est un atout fantastique bien au-delà de la cathédrale. Reims est une ville où l’évolution historique de l’architecture, de l’époque gallo-romaine aux reconstructions de style art-déco dans l’aprèsPremière Guerre mondiale, peut se lire. Cette richesse patrimoniale contribue fortement à l’attractivité touristique de la ville, que la proximité avec Disneyland, à moins de 30 minutes, renforce. Quels sont les priorités que vous avez identifiées pour préparer l’avenir de Reims ?

© J. Driol - 01

Pouvez-vous nous présenter la ville de Reims et ses principales caractéristiques ?

Les trois priorités se portent sur le développement économique, la maîtrise de la fiscalité et la sécurité. La question de l’offre de logements est tout autant centrale, avec la nécessité de limiter l’étalement des logements sociaux (46 % du parc total) pour endiguer la paupérisation. En matière de culture et de sport, un grand projet d’équipement a été lancé afin d’améliorer l’offre dans ce domaine. L’environnement a enfin trouvé une place de choix au sein de notre politique, incarnée dans un Agenda 21 présenté à la rentrée 2014 n Propos recueillis par Sacha Grynbaum

Arnaud Robinet Député-Maire de Reims


Interview with: Arnaud Robinet, MP and Mayor of Rheims

A city emblematic of French history, Rheims counts many assets which make its territory attractive on a national and European scale. A rich potential that the municipal team intends to optimise, while continuing integration into a widened territorial unit.

© Otd 7

“May Rheims find the place it deserves”

Can you tell us about the city of Rheims and its principal characteristics? Twelfth commune of France, it is the largest city of Champagne-Ardenne, with approximately 180,000 inhabitants. Whilst Rheims is the prefecture neither of the area, nor of the department, it is clearly the regional economic capital. The city is particularly well located geographically, 40 minutes from Paris and 30 from Marne-la-Vallée. It is in the middle of a motorway crossroads where pass in particular the A4 and the motorway of the English, coming from Calais. Rheims is also inscribed at the heart of the Community of agglomeration of Rheims Métropole… It is the 28 th agglomeration in France, within which Rheims accounts for 83% of the territory. The objective is to reach the critical size to become a metropolis, passing from 220,000 to 250,000 inhabitants, while working with other Intercommunities. Moreover, a project bringing together Châlons-en-Champagne, Épernay and Rheims, in a unit named G3, has made consensus. It is integrated more widely in the G10 defined by INSEE, and which corresponds to an urban area of a million inhabitants, including in particular the towns of Château-Thierry and Charleville-Mézières. Which assets make the economic fabric of Rheims attractive? The strategic position of Rheims, which is turned towards Île-de-France, must make it the gateway to Greater Paris in the east. This proximity is a major source of attraction,

“In Rheims, the heritage is a fantastic asset well beyond the cathedral.”

more especially as it is accompanied by a better quality of life and land that is definitely more accessible than in Paris. Rheims is a genuine arable land of prestige on which important co-operatives see constant activity. The internationally orientated IAR centre of excellence is the most radiant symbol, working towards an innovative reflection on agricultural matters. In addition, the city is universally known for Champagne wine, its name alone having brand value. The Health pole is in addition very dynamic there, in the wake of the University Hospital complex, with a very large group of private clinics (Courlancy) on the way to investing more than 200 million Euros there. The city has moreover a rich and fantastic historical heritage, like the cathedral… The heritage is a fantastic asset well beyond the cathedral. Rheims is a city where

the historical evolution of architecture, from Gallo-Roman times to art-deco style after WW1, can be read. This patrimonial wealth strongly contributes to the tourist attraction of the city; an attraction that the proximity with Disneyland, less than 30 minutes away, reinforces.

What priorities have you identified to prepare the future of Rheims? Three priorities relate to economic development, tax control and safety. The question of the housing offer is just as central, with the need to limit the sprawl of social housing (46% of the total pool) and curb impoverishment. On the culture and sport front, a big equipment project was launched in order to improve the offer in this field. The environment finally found a place of choice within our policy, embodied in an Agenda 21 presented in September 2014 n

Les dossiers Territoires | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | 15


Février 2015 | La Marne

Le Champagne, un ambassadeur de premier choix

© P. Maille

La Marne est le territoire phare d’un vignoble unique au monde : le Champagne. Symbole d’excellence et mondialement reconnu, ce vin effervescent représente fièrement la région du même nom et constitue un puissant atout économique.

dans le monde pour un chiffre d’affaire s’élevant à plus de 4,4 milliards d’euros. Sans compter la France, de nombreux pays sont amateurs de champagne, comme le RoyaumeUni, premier importateur avec plus de 34 millions de bouteilles achetées, suivi des ÉtatsUnis et de l’Allemagne. Avec de futurs grands importateurs comme l’Inde, la Russie et la Chine, le vin de champagne est exporté au total dans plus de 190 pays : soit 13 % de la consommation mondiale des vins effervescents. À l’origine de 30 000 emplois directs, dont 15 000 salariés, la filière se veut un puissant levier économique régional : et particulièrement en période de vendanges, pendant laquelle près de 120 000 travailleurs saisonniers sont recensés. Tradition, respect, rigueur : tel est le crédo des maisons productrice de ce vin d’exception, qui reste encore aujourd’hui un symbole d’excellence. Avec un tel ambassadeur, aucun doute que la Champagne s’assure un avenir des plus pétillants n Marie Vergne

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lus qu’un cru prestigieux, le succès international du champagne en a fait le premier ambassadeur de la région Champagne-Ardenne, où il est entièrement produit, récolté et élaboré. Le vignoble champenois est réparti sur quatre grandes zones : la Montagne de Reims, la Vallée de la Marne, la Côte des Blancs et la Côte des Bar. Le secret de ces vins réside dans les caractéristiques exceptionnelles des cépages utilisés, la rareté du raisin résultant d’une combinaison unique : celle d’une situation géographique, d’un sol ainsi que d’un climat bien spécifiques.

Conformément au cahier des charges de cette AOC, les vins sont élaborés par fermentation naturelle en bouteille suivant une réglementation particulière. C’est ainsi que seuls trois cépages sont utilisés : le Chardonnay, fin et élégant, le Pinot noir et le Pinot meunier. De même, l’effervescence résulte d’un phénomène naturel : celui des levures, qui transforment les sucres présents dans les raisins en alcool et en gaz carbonique, au cours du processus de fermentation. La découverte de ce pétillement au XVIIe siècle fut une véritable révolution œnologique, qui conduisit progressivement à sa maîtrise pour gagner une reconnaissance mondiale.

© M. Jolyot-Coll.CDT Marn

“Chaque année, près de 390 millions de bouteilles sont vendues”.

La Marne à l’honneur Précisément délimité, le vignoble champenois tire sa particularité du sous-sol de craie qui joue le rôle d’une véritable ressource hydrique dans laquelle la vigne peut puiser. La Marne compte 24 000 hectares de vignes et représente donc 67 % de ce vignoble, classé Appellation d’Origine Contrôlée champagne.

Performances économiques Leader du secteur des vins et spiritueux, le Champagne est synonyme de performances économiques à l’échelle internationale, et contribue de manière capitale au dynamisme de l’économie nationale. Chaque année, près de 390 millions de bouteilles sont vendues

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En éclatant à la surface les bulles du champagne dispersent des aromes.


© FXR

Champagne, a first choice ambassador

More than a prestigious vintage, the international success of champagne makes it the number one ambassador of the Champagne- Ardenne region, where it is entirely produced, collected and worked out.

Marne is the flagship territory of a vineyard unique in the world: Champagne. Symbol of excellence and universally recognised, this sparkling wine proudly represents the area of the same name and constitutes a powerful economic asset.

More than a prestigious vintage, the international success of champagne makes it the number one ambassador of the Champagne-Ardenne region, where it is entirely produced, collected and worked out. The Champagne vineyard is distributed over four big zones: Montagne de Rheims, Vallée de la Marne, Côte des Blancs and Côte des Bar. The secrecy of these wines lies in the exceptional characteristics of vines used, the scarcity of the grape resulting from a unique combination: that of a geographical situation, a quite specific soil as well as climate.

Marne in favour Precisely delimited, the Champagne vineyard draws its characteristics from the chalk

sub-soil, which plays the part of a veritable hydrous resource from which the vine can draw. Marne counts 24,000 hectares of vines and thus accounts for 67% of this vineyard, classified Appellation d’Origine Contrôlée champagne. In accordance with the specifications of the AOC label, the wines are made by natural fermentation in bottle according to a particular regulation. Thus only three types of vines are used: Chardonnay, light and elegant, Pinot noir and Pinot meunier. In the same way, effervescence results from a natural phenomenon: the yeasts, which transform the sugars present in grapes into alcohol during the process of fermentation. The discovery of this sparkle in the 17 th century was a real oenological revolution, which led gradually to its mastery to gain world recognition.

Economic performance Leader of the sector of wines and spirits, Champagne is synonymous with economic performance on an international scale, and contributes in a capital way to the dynamism of the national economy. Each year, nearly 390 million bottles are sold in the

“Champagne is synonymous with economic performance.”

world for a sales turnover over 4.4 billion Euros. Without counting France, many countries are champagne lovers, like the United Kingdom, number one importer with more than 34 million bottles bought, followed by the United States and Germany. With future large importers like India, Russia and China, champagne wine is exported in total into more than 190 countries: that is 13% of the world consumption of effervescent wines. At the origin of 30,000 direct jobs, including 15,000 employed, the sector is a powerful regional economic lever: and particularly during the period of the grape harvest, during which nearly 120,000 seasonal workers are counted. Tradition, respect, rigour: such is the creed of the houses producing this exceptional wine, which remains still today a symbol of excellence. With such an ambassador, there is no doubt that Champagne has secured a most sparkling future n

Les dossiers Territoires | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | 19


LES DOSSIERS DU COURRIER DU PARLEMENT Chaque mois, nous proposons à nos lecteurs de découvrir une des collectivités par le biais d’articles de fonds, de reportages et d’interviews.

r Le Grand Roanne

r Val Maubuée

r Le Pays de Flers

r Saumur Agglo

r Le Rhône

r Le Pays rochefortais

r Le Grand Dole

r La Cape

r Le Mans

r Le Pas-de-Calais

r Nevers

r L’Auvergne

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PARLEMENT Le Doubs Trente ans de décentralisation

Fondé en 1960

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PARLEMENT 40 ans d'urbanisme raisonné et raisonnable

Une offre de transports en avance sur son temps Être Sénartais en 2014

Sénart mise sur sa jeunesse

LE COURRIER DU PARLEMENT | HORS-SÉRIE - FÉVRIER 2014 | LA RÉGION CENTRE

Hors-série

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LE COURRIER DU PARLEMENT | HORS-SÉRIE - FÉVRIER 2014 | SAN DE SÉNART

LE COURRIER DU PARLEMENT | HORS-SÉRIE - JUILLET 2013 | LE DOUBS

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PYRÉNÉES ATLANIQUES_COUV_4,5_Mise en page 1 24/10/14 10:17 Page1

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Fondé en 1960

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Fondé en 1960

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LE COURRIER DU PARLEMENT | HORS-SÉRIE - NOVEMBRE 2014 | LES PYRÉNÉES-ATLANTIQUES

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PARLEMENT Economie : Une région attractive L’Europe en Région Centre Une stratégie du tourisme durable

Fondé en 1960

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PARLEMENT Une grande vitalité économique Les chances et les défis d’un espace frontalier Le Centre Scientifique et Technique Jean Feger :

r Le Doubs

Les dossiers Territoires

r San de Sénart

Qualité de vie et innovation

HORS-SÉRIE - NOVEMBRE 2014 - 9,50€

Les dossiers Territoires

La ville nouvelle de Sénart a 40 ans

HORS-SÉRIE - FÉVRIER 2014 - 9,50€

r La Réunion

DOUBS 2017 :

Un engagement collectif et solidaire au service du territoire et de ses habitants

HORS-SÉRIE - FÉVRIER 2014 - 9,50€

r Mulhouse-Alsace

HORS-SÉRIE - JUILLET 2013 - 9,50€

1er centre de recherche pour l’exploration et la production de gaz et de pétrole en Europe

La Région Centre Les dossiers Territoires

r La Région Centre

Les Pyrénées-Atlantiques, un développement harmonieux, équilibré et durable du territoire Les dossiers Territoires

r Pyrénées-Atlantiques

Retrouvez tous nos anciens hors-séries sur notre site

www.lecourrierduparlement.fr "

JE M’ABONNE

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r au Courrier du Parlement pour un an (10 numéros). r joint à ce bulletin un règlement de 70 € par chèque bancaire ou postal à l’ordre de Monde Édition.

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ou r au Courrier du Parlement et ses numéros spéciaux pour un an (10 + 10 numéros). r joint à ce bulletin un règlement de 150 € par chèque bancaire ou postal à l’ordre de Monde Édition.

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3 - 8,5 0€

À retourner à : Le Courrier du Parlement / Monde Édition S.A.S. - 3, rue Mornay - 75004 Paris CONTACT : redaction@lecourrierduparlement.fr - Tél. : 01 44 54 05 50 - Fax : 01 44 54 05 55

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Tél. : ……………………………………………… E-mail : ……………………………………………………………………

Au paradis du “sans contact” Juin-s s’instaleptembre : la2000 le au Sédes Le fardeau de dette cultumilliards re nat

JeaSupplément n-Pau: Guéret l H: Un territoire tourné vers l’avenir desLetGrand ransp uchon : “L o ts e e st fon : Grand Par GérardrLarcher is amidée “Le bicamérisme estdune entamoderne” l” MENSUEL- N°854 - NOVEMBRE 2014 - 8,50€

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Février 2015 | La Marne

ENTRETIEN | Tourisme et Environnement ne font qu’un au sein du département de la Marne, dont l’attractivité doit autant au patrimoine architectural qu’aux nombreux espaces naturels. Un potentiel diversifié qui porte ses fruits : le nombre de nuitées y a connu une augmentation de 8 % entre 2005 et 2013.

Des atouts multiples pour une attractivité réelle Pouvez-vous présenter la situation du Tourisme au sein de la Marne ? Le schéma d’aménagement adopté par le Conseil général identifie les grands axes de développement. Ils concernent notamment le Champagne, le tourisme de mémoire, le tourisme fluvial, l’hébergement, le tourisme et le handicap, les véloroutes et voies vertes, les parcs et jardins ainsi que la randonnée pédestre. Le tourisme dans la Marne représente ainsi 1,7 million de nuitées chaque année et quelque 7 000 emplois dans 1 800 entreprises. Deux tiers des touristes sont d’origine française et un tiers d’origine étrangère (40 % de Grande Bretagne, 25 % de Belgique et de plus en plus d’Allemagne). La durée moyenne de séjour étant assez faible (une journée et demie), il faut faire en sorte qu’elle augmente. Quels sont les principaux atouts du département pour attirer les visiteurs ?

mière Guerre mondiale est effectivement présent sur notre territoire, à l’image des forts de Reims (dont le fort de la Pompelle) et des lieux des batailles de la Marne. Il en va de même de la région naturelle de l’Argonne ainsi que du Moulin de Valmy. Des églises à pans de bois ou d’architecture romane sont aussi présentes en nombre dans le département. Par ailleurs, votre territoire regorge de nombreux espaces naturels… Le département a la chance de posséder un Parc Naturel Régional autour de la Montagne de Reims qui offre un panorama splendide et une biodiversité très riche. Les fameux faux de Verzy, arbres à troncs tortueux enracinés sur les pans de la montagne, font partie des curiosités locales uniques au monde. En tout, le département compte pas moins de 135 000 hectares de forêts que le

Le Champagne constitue indéniablement le fer de lance de l’attractivité touristique marnaise, aussi bien par la beauté des paysages des coteaux viticoles que par la renommée des multiples maisons et caves locales. Le patrimoine départemental n’est pas non plus en reste avec six sites classés au patrimoine mondial de l’Unesco (la cathédrale de Reims, l’abbaye et le musée SaintRémi, le palais du Tau, la basilique de l’Épine et la collégiale de Notre-Dame-en-Vaux). Le Conseil général s’implique aussi dans deux candidatures ciblant les paysages de Champagne et les sites de mémoire de la Grande Guerre. Un important patrimoine lié à la Pre22 | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | Les dossiers Territoires

Conseil général s’attache à protéger, en partenariat avec le Centre Régional de la Propriété Foncière et l’Office National des Forêts. Le Lac du Der est l’autre joyau des espaces naturels marnais, s’imposant comme la plus importante retenue artificielle d’Europe. Le grand nombre d’oiseaux qui s’y arrêtent a favorisé le développement du tourisme ornithologique tandis que les voies vertes et les activités nautiques attirent aussi les visiteurs. Quelles sont les grandes lignes de l’action du Conseil général pour protéger l’environnement ? Notre Plan Climat Énergie identifie les grands enjeux et ouvre la voie à l’adoption d’un Agenda 21. Une action assez novatrice est par ailleurs menée pour préserver la biodiversité au niveau des abords routiers et pour développer les sports de nature (2 000 km de chemins de randonnée, 180 km de véloroutes et voies vertes prévus). Au niveau du Lac du Der plus particulièrement, une procédure de zone de préemption a été mise en œuvre, en partenariat avec le Conservatoire du littoral. Elle permet de veiller à ce que les transactions immobilières ne menacent pas la zone. Enfin, des partenariats avec le Conservatoire des Espaces Naturels de Champagne-Ardenne agissent dans le sens de la préservation des zones humides, des prairies sèches, des tourbières et des marais n Propos recueillis par Sacha Grynbaum

Christian Bruyen Vice-président du Conseil général de la Marne, en charge du Tourisme et de l’Environnement


Interview with: Christian Bruyen, Vice-president of the General Council of Marne, in charge of Tourism and the Environment

Tourism and Environment make one within the department of Marne, whose attractiveness owes as much to its architectural heritage as to its many natural spaces. A diversified potential which bears fruit: the number of nights saw an increase of 8% between 2005 and 2013.

© ARochau / www.fotolia.com

Multiple assets for real attractiveness

Can you present the situation of Tourism within Marne? The plan adopted by the General Council identifies the large axes of development. They relate in particular to Champagne, memorial tourism, river tourism, lodging, tourism and disability, cycle routes and green lanes, parks and gardens as well as pedestrian excursions. Tourism in Marne accounts for 1.7 million nights each year and some 7,000 jobs in 1,800 companies. Two thirds of the tourists are French and a third foreign (40% from the United Kingdom, 25% from Belgium and more and more from Germany). The average duration of stay being rather low (one day and a half), we need to make it increase. What are the principal assets of the department to attract the visitors? Champagne unquestionably constitutes the spearhead of Marne tourist attraction, as much by the beauty of the wine growing landscapes as by the fame of the many local houses and cellars. The departmental heritage is not left behind with six UNESCO World Heritage class sites (the cathedral of Rheims, the Saint-Remi abbey and museum, the Palais du Tau, the Épine basilica and the Notre-Dame-en-Vaux collegial). The General Council is also involved in two applications targeting the Champagne landscapes and the memorial sites of the Great War. An important heritage related to the WW1 is indeed present on our territory,

The department is fortunate to have a Regional Natural Reserve around the Montagne de Rheims which offers a splendid panorama and very rich biodiversity.

in the image of the forts of Rheims (including the fort of Pompelle) and the locations of the battles of the Marne. The same applies to the natural area of Argonne as well as Moulin de Valmy. Churches with sides of wood or Romanesque architecture are also present in number in the department. In addition, your territory abounds in natural spaces… The department is fortunate to have a Regional Natural Reserve around the Montagne de Rheims which offers a splendid panorama and very rich biodiversity. The famous faux de Verzy, trees with tortuous trunks rooted in the sides of the mountain, are among the local curiosities unique in the world. Overall, the department counts no less than 135,000 hectares of forest, which the General Council endeavours to protect, in partnership with the Regional Centre for Land Ownership and the National Office of Forests. The Lac du Der is the other jewel of Marne’s natural spaces, the largest artificial reserve in

Europe. The great number of birds which land there has favoured the development of ornithological tourism while the green lanes and nautical activities also attract visitors. What are the broad outlines of the action of the General Council to protect the environment? Our Plan Climat Énergie identifies the big stakes and opens the way to the adoption of an Agenda 21. A rather innovative action is being taken in addition to preserve biodiversity at the level of road access and develop nature sports (2,000 km of footpaths, 180 km of cycle routes and green lanes planned). At the level of the Lac du Der more in particular, a pre-emption zone procedure has been implemented, in partnership with the Conservatoire du littoral. It makes it possible to take care that real estate transactions do not threaten the zone. Lastly, partnerships with the Conservatoire des Espaces Naturels de ChampagneArdenne act to safeguard the wetlands, dry meadows, peat bogs and marshes n

Les dossiers Territoires | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | 23


Février 2015 | La Marne

Aéroport Paris-Vatry : l’autre option parisienne

© Seve – Charline Simon

Peu connu du grand public, l’aéroport Paris-Vatry, spécialiste du fret, cumule pourtant de nombreux atouts géographiques et techniques qui pourraient faire de lui un point stratégique des échanges inter-continentaux. Il souhaiterait ainsi rejoindre la liste des grands aéroports de la région parisienne.

L’aéroport Paris-Vitry continue de développer des lignes dédiées au transport de passagers.

P

aris-Charles-de-Gaulle ? Bien sûr. Orly ? Évidemment. Beauvais ? À la rigueur. Et Paris-Vatry ? Ce nom ne vous dit rien ? Il correspond pourtant à celui qui tente de s’imposer comme la troisième solution aérienne pour le fret en région parisienne. L’aéroport de Châlons-Vatry, tel qu’il est officiellement nommé, jouit d’un positionnement exceptionnel : au cœur de la ChampagneArdenne, il est tout aussi central à l’échelle de l’Europe. Situé à 160 km de la capitale, il se trouve aussi à moins de deux heures du Benelux. Un atout indiscutable dans la mesure où 75% des flux communautaires s’effectuent dans un rayon de 800 km autour de cette zone, qui est par ailleurs bien raccordée aux réseaux autoroutier (A26 et A4) et routier (RN4 et RN77), ainsi qu’aux lignes ferroviaires européennes. Si la proximité avec Disneyland Paris figure en tête des arguments de vente de la Société d’Exploitation de Vatry Europort (S.E. V.E.), qui gère l’aéroport depuis l’an 2000, les passagers individuels ne représentent pas le cœur de cible de Paris-Vatry. Sa véritable vocation commerciale est plutôt liée à la logistique, le positionnant parmi les rares

aéroports à avoir fait du fret une spécialité : il est classé Point d’inspection frontalier (PIF) par l’Union européenne. Un grand nombre de prestations sont ainsi mises à la disposition des acteurs internationaux du transport de marchandises, afin d’encadrer efficacement leurs activités. Du chargement/ déchargement des camions à la palettisation/ dépalettisation des stocks, en passant par la sécurisation des cargaisons : tous les grands standards de la manutention y sont intégrés. Pour autant, les trafics de passagers ne sont pas en reste. Bien qu’il ne s’agisse pas d’un aéroport massivement fréquenté par les voyageurs, il est un point de départ pour les Champardennais. Seuls 25 km le séparent ainsi de Châlons-en-Champagne ; pas plus de 50 km le distancent de Troyes ou Epernay ; 60 km de Saint-Dizier et 70 km de Reims. Outre la sphère régionale, la S.E.V.E. met en avant la qualité des dessertes routières et autoroutières locales pour faire de l’aéroport un lieu de proximité pour tous les voyageurs en provenance ou à destination de l’Îlede-France. Un marché aux potentiels réels dont

24 | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | Les dossiers Territoires

plusieurs compagnies low cost ont bien saisi les enjeux. L’irlandais Ryanair a même été le premier à y ouvrir des lignes en 2010 et continue d’y proposer des vols en direction de Porto et de Marrakech notamment. De la même manière, les compagnies Jetairfly (avec Nice, Ajaccio et Malaga pour destinations) et Top of Travel sont présentes au sein de l’aéroport tandis que près d’une dizaine d’autres concurrents à bas coût sont également dans les starting blocks. Autant d’éléments qui ont permis à Vatry de passer la barre symbolique des 100 000 passagers en 2013. “C’est un modèle qui va trouver progressivement son équilibre”, affirme Michel Gobillot, qui préside la Chambre de Commerce et d’Industrie de Châlons-en-Champagne et la S.E.V.E. avec elle. La chambre devenue actionnaire majoritaire à 88% le 1er janvier 2014, entend effectivement rééquilibrer les activités de l’aéroport, mettant le traitement du fret largement en avant sans négliger les autres pour autant. M. Gobillot ne manque pas non plus de rappeler à quel point la reprise de la gestion de l’aéroport par la Chambre correspond à un “acte politique fort des chefs d’entreprise”, qui ont accepté de perdre de l’argent dans une première phase pour donner sa chance à “cet outil technique exceptionnel ”. Car de son épanouissement dépend aussi le développement économique de leur territoire. “Nous ne doutons pas qu’un effet de levier va s’opérer ”, conclut le président, en pariant sur une période de “deux ans”. Nul doute que s’il se réalise, c’est tout le département de la Marne qui pourrait prendre son envol n Sacha Grynbaum


Paris-Vatry airport: the other Parisian option Little known to the general public, the airport of Paris-Vatry, specialist in freight, gathers many geographical and technical assets which could make it a strategic point for intercontinental exchanges. It would like to join the list of large airports in the Paris area.

While its proximity to Disneyland Paris appears at the head of the list of selling points from the Société d’Exploitation de Vatry Europort (S.E.V.E.), which has managed the airport since 2000, private passengers are not the Paris-Vatry target market. Its true commercial vocation is in fact related to logistics, positioning it among the rare airports to have made freight a speciality: it is classified a Frontier Inspection Point (PIF) by the European Union. A great number of services are thus available to international freight transport players, in order to support their activities effectively. From loading/unloading of trucks to palletisation/depalletisation of stock, via the securing of cargo: all the big handling standards are integrated here. However it does not lack passenger traffic. Although it is not an airport that is massively attended by travellers, it is a starting

In addition to the regional aspect, S.E.V.E. offers quality local road and motorway services to make the airport a place of proximity for all travellers in or outbound from Île-de-France. This is a market with real potential where several low cost companies have also grabbed the opportunity. Irish company Ryanair was the first to open lines there in 2010 and continues to offer flights to Porto and Marrakech in particular. In the same way, Jetairfly (with Nice, Ajaccio and Malaga for destinations) and Top of Travel are present in the airport while nearly ten other low cost competitors are also in the starting blocks. These many elements have made it possible for Vatry to pass the symbolic bar of 100,000 passengers in 2013.

“It is a model which will find its balance gradually”, states Michel Gobillot, who chairs the Chamber of Commerce and Industry of Châlons-en-Champagne and S.E.V.E. with it. The Chamber, which became majority shareholder with 88% on January 1 st, 2014, does indeed intend to rebalance the activities of the airport, putting the treatment of freight strongly ahead without however neglecting the others. Mr. Gobillot does not fail to recall either to what point the resumption of the management of the airport by the Chamber corresponds to a “strong political act by the company heads”, who agreed to lose money in a first phase to give “this exceptional technical tool” a chance. Because on its success depends also the economic development of their territory. “We do not doubt that a leveraging effect will occur”, the chairman concludes, betting over a period of “two years”. There is no doubt that, if it happens, it is the whole department of Marne that could take off n

© Seve – Charline Simon

Paris-Charles-de-Gaulle? Of course! Orly? Obviously. Beauvais? Possibly. And ParisVatry? This name does not mean anything to you? It corresponds however to an airport trying to become essential as the number three solution for airfreight in the Paris area. The airport of Châlons-Vatry, as it is officially named, enjoys exceptional positioning: in the middle of ChampagneArdenne, it is just as central on the scale of Europe. Located at 160 km from the capital, it is also less than two hours from the Benelux countries. An indisputable asset since 75% of community flows occur within a radius of 800 km of this zone, which is in addition well connected to the motorway (A26 and A4) and road networks (RN4 and RN77), as well as European railway lines.

point for people in Champagne. It is only 25 km from Châlons-en-Champagne; no more than 50 km away from Troyes and Epernay; 60 km from Saint-Dizier and 70 km from Rheims.

The airport of Paris-Vatry would like to join the list of large airports in Paris area.

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Février 2015 | La Marne

ENTRETIEN | Afin de répondre aux enjeux de mobilité, le Conseil général de la Marne propose un mode de transport collectif attractif et accessible à tous, “Marne Mobilité”.

Le transport interurbain, au cœur des enjeux de mobilité du Département

Le Département de la Marne a la particularité de présenter un profil à la fois urbain et rural : n Avec des villes (Reims, Châlons en Champagne, Epernay, Vitry le François) disposant de leurs propres réseaux de transports urbains qu’il convient de connecter entre elles mais également de connecter avec leur périphérie, pour des flux domicile-travail en particulier mais aussi pour des flux de loisirs. n des zones rurales qu’il est important de désenclaver et de dynamiser en les reliant notamment aux principaux centres urbains Différents choix stratégiques sont portés par le Département :

Quels services mettez-vous en place pour faciliter la mobilité ?

Comment fonctionne le service de transport Mobulys ?

Le Département, autorité compétente en matière de transport interurbain, a mis en place son nouveau réseau de lignes régulières voyageurs Marne Mobilité en 2013. Ce réseau s’articule avec le réseau TER déjà existant, qu’il complète, pour pouvoir répondre aux enjeux de la mobilité dans la Marne. Ainsi, 6 lignes relient l’agglomération de Châlons en Champagne au reste du Département, 5 avec l’agglomération de Reims, 2 à l’agglomération de Vitry et 1 à l’agglomération d’Epernay. Par ailleurs, pour répondre à la problématique d’accessibilité, le Département a mis en place le service de transport adapté à la demande Mobulys.

Mobulys est un transport à la demande (sur réservation) qui s’adresse aux personnes qui ne peuvent emprunter les transports publics habituels, en raison de leurs difficultés de mobilité, notamment les personnes titulaires de la carte d’invalidité et les personnes bénéficiaires de l’allocation personnalisée d’autonomie.

n favoriser l’accessibilité des personnes à mobilité réduite ou sans moyen de transport individuel à la mobilité pour tous sur tout le territoire. n organiser le transport scolaire, qui est une compétence obligatoire du Département, et notamment le transport scolaire des élèves en situation de handicap, avec la recherche d’une optimisation accrue des déplacements. n réduire l’impact environnemental des transports publics, en incitant les transporteurs à adhérer à la charte CO2 de l’ADEME. Le transport interurbain, sous toutes ses formes, est donc au cœur des enjeux de mobilité du Département. 26 | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | Les dossiers Territoires

Seules les personnes acceptées par la commission d’admission peuvent utiliser ce transport. À ce jour, 741 personnes sont bénéficiaires de ce transport qui assure plus de 8 000 voyages par an, du lundi au dimanche, pour un parc de 6 véhicules ( moins de 9 places).

© A. Hatat-Rêve ville

Quelles sont les problématiques de mobilité rencontrées dans la Marne ?

Ce service de transport interurbain, mis en place en 2006, vient en complément de services de transports adaptés existants dans les agglomérations et permet de favoriser l’intégration des personnes à mobilité réduite habitant en milieu rural ou voulant se rendre dans l’agglomération voisine n Propos recueillis par Julien Dreyfuss

Alain Toullec Vice-président délégué à la mobilité


Interview with: Alain Toullec, Deputy Vice-President for mobility

In order to respond to the mobility stakes, the General Council of Marne proposes a means of collective transport that is attractive and accessible to all, “Marne Mobility”.

© Christophe Manquillet

Interurban transport, at the heart of the mobility stakes of the Department

What are the mobility issues in Marne? The Department of Marne has the characteristic of presenting both an urban and a rural profile: n With cities (Rheims, Châlons-en-Champagne, Epernay, Vitry le François) having their own urban grid systems that should be connected between each other, but also to their peripheries, for home-work traffic flows in particular but also for leisure flows. n rural zones that it is important to disenclose and energise by connecting them in particular to the principal urban centres. “It is important to disenclose and energise rural zones by connecting them to the principal urban centres.”

“Reducing the environmental impact of public transport.” Various strategic choices are led by the Department: n supporting accessibility for people with reduced mobility or without individual means of transport over mobility for all across the whole territory. n organising school transport, which is an obligatory remit of the Department, and in particular the school transport of pupils with disabilities, looking for increased optimisation of transits. n reducing the environmental impact of public transport, by incentivising travel companies to adhere to the CO2 charter of the

ADEME. Interurban transport, in all its forms, is thus at the heart of the mobility stakes of the Department. What services are you putting in place to facilitate mobility? The Department, the proper authority in matters of interurban transport, set up its new network of regular lines for Marne Mobility travellers in 2013. This network is articulated with the existing TER network, which it supplements, to be able to respond to the mobility stakes in Marne. Thus, 6 lines connect the city of Châlons-en-Champagne to the rest of the Department, 5 with the city of Rheims, 2 with the city of Vitry and 1 with the city of Epernay. In addition, to respond to the problems of accessibility, the Department set up the on demand adapted transport service

Mobulys. How does the Mobulys transport service function? Mobulys is transport on demand (on reservation) for people who cannot use usual public transport, because of their mobility difficulties, in particular holders of a disability card and those in receipt of personal autonomy allowance. Only people accepted by the admissions committee can use this transport. To date, 741 people benefit from this transport, which ensures more than 8,000 journeys per annum, Monday to Sunday, for a pool of 6 vehicles (less than 9 places). This interurban transport service, set up in 2006, supplements services from existing adapted transport in the agglomerations and makes it possible to support the integration of people with reduced mobility living in rural areas or wanting to get to a neighbouring town n

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Février 2015 | La Marne

ENTRETIEN | À travers le spectacle Rêve de Couleurs, réalisé par Skertzò, la Cathédrale de Reims semble prendre vie, retrouvant les couleurs des sacres et les décors monumentaux qui s’élevaient devant les portails. L’histoire du monument se dévoile alors, par la mise en œuvre d’une conception visuelle d’exception.

“Le monument, protagoniste de notre histoire”

Skertzò est né d’une rencontre avec Jean-Michel Quesne. Nous sommes chacun spécialisés dans l’image et le spectacle vivant, le cinéma pour l’un et la vidéo pour l’autre. Notre volonté était d’allier ces deux disciplines, en investissant l’espace urbain, en introduisant la fantaisie, comme l’indique le nom de Skertzò. Nous sommes les héritiers des Montreurs d'ombres, ces saltimbanques qui transportaient les spectacles hors des salles, à travers les villes et les campagnes, afin de les proposer au plus large public. Skertzò a voulu conserver cette tradition française, en combinant rigueur, exigence et fantaisie. Quelle a été votre première réalisation ? La première réalisation d’images en très grande dimension a été l’œuvre de mon associé Jean-Michel Quesne, pour le concert de Jean-Michel Jarre à Houston en 1986. Toute la conception visuelle du spectacle, des projections sur les immeubles aux lumières... Plus tard, en 1995, Skertzò proposera une nouvelle expérience “l’expérience polychromies” à Poitiers, un spectacle inaugural pour révéler la restauration de la façade romane de la petite collégiale et que l’on peut encore voir chaque été.

tés se sont présentées : la dimension colossale de l’édifice, et le parvis, complètement dégagé et ouvert, qu’il n’était pas question de polluer avec des installations techniques visibles. Et se pose la question de la thématique, la manière d’aborder les choses, de raconter une histoire et le rapport à l’architecture. Ce qui est fortement impressionnant, c’est le temps qu’il a fallu pour construire cette cathédrale. Bien que très étalée dans le temps, l’architecture est restée parfaitement cohérente et équilibrée; ce que je trouve particulièrement fascinant. Nous tenions donc à mettre cet aspect en valeur. Par la suite, notre travail s’est basé sur la spécificité de cette structure, en mettant l’accent notamment sur la particularité et le caractère bien marqué de chaque portail. Les gables extrêmement fins et délicats, comme celui du couronnement de Marie qui est d’une délicatesse extraordinaire ont eu un traitement particulier. Bien sûr ce travail

Comment avez-vous procédé pour la scénographie Rêve de Couleurs, à la cathédrale de Reims ? Dans un premier lieu, plusieurs difficul28 | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | Les dossiers Territoires

d’observation se heurte à un certain nombre de contraintes. Les besoins narratifs en opposition avec la technique et les moyens budgétaires dont nous disposions. Le respect de l’espace urbain et l’harmonisation sont toujours nos priorités. Vous êtes-vous imprégnée de l’histoire de la ville? La symbolique est complètement limpide, ici à Reims, se construit le roman national religieusement et politiquement. C’est ici que se construisent la royauté et le destin français, tout comme les deux grandes guerres y prennent fin : autant d’évènements qu’il nous a semblé important de montrer. Au-delà de l’aspect purement architectural et visuel, c’est l’histoire de notre pays qui s’exprime ici, c’est donc un des temps forts de la narration.

© Skertzo

Pourquoi avoir créé Skertzò ? Quel en est l’esprit ?

Comment parvenez-vous à créer autant d'émotion autour d’évènements ? Nous considérons le monument comme le protagoniste principal de notre histoire. Il faut étudier son caractère et son “vécu”, notamment par la manière dont il s’inscrit dans le lieu qu’il occupe. Il faut être à son écoute comme s’il s’agissait d’un texte. Les personnages sur la cathédrale, les symboles, le rythme du spectacle sont les outils qui permettent de susciter l’émotion n Propos recueillis par Marie Vergne

Hélène Richard Directrice artistique de Skertzò (Cathédrale de Reims)


Interview with: Hélène Richard, Artistic director of Skertzò (Cathedral of Rheims)

© Skertzò

“The monument, protagonist of our history”

“The characters of the cathedral, the symbols, the rhythm of the show, are the tools that make it possible to arouse emotion.”

Via the “Rêve de Couleurs” show, directed by Skertzò, Rheims Cathedral seems to come to life, finding once more the colours of coronations and monumental decorations over its doors. The history of the monument is revealed then, via the implementation of an exceptional visual design.

What was Skertzò created for? What is the spirit of Skertzò Skertzò was born out of an encounter with Jean-Michel Quesne. We are each specialised in image and live show, cinema for one and video for the other. We wanted to combine these two disciplines, investing the urban space and introducing imagination, as indicated by the name Skertzò. We are the heirs to the shadow puppeteers, these travelling acrobats who transported shows outside the theatres, through cities and countryside, in order to show them to the widest audience. Skertzò wanted to preserve this French tradition, combining rigour, precision and imagination.

What was your first show? The first very large dimension visual show was the work of my associate Jean-Michel Quesne, for the concert of Jean-Michel Jarre in Houston in 1986. All the visual design of the show, light projections on buildings… Later, in 1995, Skertzò offered a new experience “the polychrome experience” in Poitiers, an inaugural show to reveal the restoration of the Roman frontage of the small collegiate church, and that can still be seen each summer.

What is strongly impressive is the time it took to build this cathedral. Although very spread out in time, the architecture remained perfectly coherent and balanced; which I find particularly fascinating. So we made a point of emphasising this aspect. Thereafter, our work was based on the specificity of this structure, laying the emphasis in particular on the characteristics and the well-marked character of each door. Extremely fine and delicate gables, like that of the coronation of Mary, which is of an extraordinary delicacy, received individual treatment. Of course this observation work encountered a certain number of constraints. The narrative requirements are in conflict with the technical and budgetary means at our disposal. Respect for the urban space and harmonisation are always our priorities.

“It is the history of our country.” Did you soak yourselves in the history of the city? The symbolism is completely transparent: here in Rheims is constructed the national novel in terms of religion and politics. It is here that are built the royalty and destiny of France, just as the two great wars end there: so many events that it seemed important to us to show. Beyond the purely architectural and visual, it is the history of our country that is expressed here; it is thus one of high points of the narration.

How did you proceed for the scenography of Rêve de Couleurs, at the cathedral of Rheims?

How do you manage to create so much emotion around events?

In the first place, several difficulties arose: the colossal dimensions of the building, and the square, completely freestanding and open, so that there was no question of diminishing it with visible technical installations. And then there is the question of theme, the way of approaching things, of telling a story, and the relationship with the architecture.

We regard the monument as the principal protagonist of our story. It is necessary to study its character and its “personal experience”, in particular in the way it fits into the place that it occupies. It is necessary to listen as if it were a text. The characters on the cathedral, the symbols, the rhythm of the show, are the tools that make it possible to arouse emotion n

Les dossiers Territoires | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | 29


Février 2015 | La Marne

ENTRETIEN | Avec pour ambassadeur de renom son célèbre vin effervescent connu dans le monde entier, la région Champagne-Ardenne souhaite mettre sa puissante agriculture au service du développement des biotechnologies blanches. Une démarche stratégique compte tenu de sa localisation, au carrefour de territoires à envergure européenne et mondiale.

Une région fédératrice

Outre sa proximité avec Paris, la Marne bénéficie d’une situation géographique très favorable, à la croisée de trois grands axes routiers (A4, A26 et A34) et idéalement connectée aux réseaux ferroviaires régionaux. Grâce au TGV Est notamment, les centres décisionnels d’Ile-de-France ne sont plus qu’à 45 minutes de la gare de Reims, avec bien d’autres connexions vers Londres, Bruxelles, Strasbourg ou encore Marseille. Terre d’histoire, la ville de Reims compte pas moins de six monuments classés au patrimoine mondial de l’Unesco, comme la Cathédrale Notre-Dame, la Basilique, le musée Saint-Rémi, le Palais du Tau à Reims, etc. Quant à la gastronomie, le champagne s’impose naturellement comme l’un des meilleurs ambassadeurs du territoire. La Marne représente aujourd’hui 67 % du vignoble.

loriser les spécificités de chaque département. Elle doit apporter sa compétence et son conseil tout en fédérant leurs atouts, dans un dialogue respectueux et complémentaire qui favorisera un développement structurant de l’avenir. C’est vrai pour la Marne, comme pour tous les départements de la région.

AgrosParisTech, l’Ecole Centrale Paris, NEOMA Business School en lien avec l’Université de Reims Champagne-Ardenne, et l’Université Technologique de Troyes. L’objectif ? Faire de la région un pôle d’excellence en matière de chimie verte, de biotechnologies blanches et de valorisation des agro-ressources. Des dizaines de chercheurs et doctorants y seront réunis avec des activités d’enseignement et de recherches qui porteront sur les biocarburants de 2ème génération, les agropolymères et les biomolécules, témoignant de la volonté régionale de participer au développement des biotechnologies blanches.

“Le rôle d’une Région n’est pas de brider ses départements.”

Dans la conduite de votre action, vous tenez pour devise “fédérer pour réussir”. Est-ce sur cette base que vous développez la collaboration avec le Conseil général de la Marne ?

Comment se sont déroulées les célébrations du centenaire du début de la Grande Guerre ?

Le rôle d’une Région n’est pas de brider l’identité de ses territoires mais bien de va-

L’Université de Reims suscite par ailleurs des intérêts aussi bien à l’échelle départementale que régionale. Dans quelle mesure contribue-t-elle au rayonnement de vos territoires ? Ce n’est pas tant l’université de Reims que l’ensemble du groupement de pôles universitaires qui contribue à la renommée de notre région, au travers d’une implantation sur différents sites, à savoir : Reims, Troyes, Charleville-Mézières, Châlons en Champagne, Nogent et Chaumont. Le projet de construction du Centre d'excellence en biotechnologies blanches (CEBB) vient d’être lancé en juin dernier, pour accueillir en 2015 30 | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | Les dossiers Territoires

© Vincent Baillais pour CRCA.

Quels sont les principaux atouts qui permettent à la Marne de briller à l’échelle régionale et nationale ?

L’ensemble de notre territoire a été profondément marqué par les combats, que ce soit du côté des Ardennes à Charleville, en Champagne ou lors des deux batailles de la Marne. Dans la mesure où cette terrible guerre a duré plus de quatre ans, la commémoration en Champagne-Ardenne ne s’arrête pas à un seul lieu ni a une date précise : tout au long de l’année, divers évènements sont organisés de manière régulière dans de nombreuses villes pour assurer le devoir de mémoire n Propos recueillis par Pauline Pouzankov

Jean-Paul Bachy Président du Conseil régional de Champagne-Ardenne


Février 2015 | La Marne

Interview with: Paul Bachy, President of the Champagne-Ardenne Regional Council

© ChristopheManquillet

A uniting region Reims, Troyes, Charleville-Mézières, Châlons en Champagne, Nogent and Chaumont. The project of construction of the Centre of excellence in white biotechnologies (CEBB) has just been launched last June, to accommodate in 2015 AgrosParisTech, the Ecole Centrale Paris, NEOMA Business School in conjunction with the University of Rheims Champagne-Ardenne, and the Université Technologique de Troyes. The purpose? To make the area a centre of excellence in green chemistry, white biotechnologies and use of agro-resources. Tens of researchers and PHD students will gather there with teaching and research activities which will relate to 2 nd generation biofuels, agropolymers and biomolecules, testifying to the regional will to take part in the development of white biotechnologies. In planning your activities, you have the motto “unite to succeed”. Is this the basis along which you develop your collaboration with the General Council of Marne? “The wole of our region was deeply marked by the battles of the Second World War.”

With the renowned ambassador of its famous sparkling wine known across the whole world, the ChampagneArdenne area wishes to put its powerful agriculture at the service of the development of white biotechnologies. A strategic step taking into account its location, at the crossroads of territories, with a European and global scale.

What are the principal assets that make it possible for Marne to shine on a regional and national scale? In addition to its proximity to Paris, Marne enjoys a very favourable geographical situation, at the crossing of three major roads (A4, A26 and A34) and ideally connected to the regional rail networks. Thanks to the TGV Est in particular, the decision centres of Ile-de-France are no further

than 45 minutes away from the station of Rheims, with good other connections towards London, Brussels, Strasbourg or Marseilles. Land of history, the city of Rheims counts no less than six UNESCO World Heritage listed sites, like the Cathedral Notre-Dame, the Basilica, the Saint-Remi Museum, the Palace of Tau in Rheims, etc... As for gastronomy, champagne is naturally one of the best ambassadors for the territory. Marne accounts for 67% of the vineyard today. In addition, the University of Rheims arouses interest on both a departmental and regional scale. Up to what point does it contribute to the reputation of your territories? It is not so much the University of Rheims as the whole group of university centres which contributes to the reputation of our area, through various sites, namely:

32 | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | Les dossiers Territoires

The role of a Region is not to harness the identity of its territories but to develop the specificities of each department. It must bring its expertise and advice whilst uniting their strengths, in a respectful and complementary dialogue, which will support a structuring development for the future. It is true for Marne, as for all the departments of the area. How were the celebrations of the centenary of the beginning of the Great War? The whole of our region was deeply marked by the battles, whether in the Ardennes at Charleville, in Champagne, or at the two battles of the Marne. Insofar as this terrible war lasted more than four years, the Champagne-Ardenne commemoration is not limited to a single place nor does it have a precise date: throughout the year, various events are organised in a regular way in many cities to ensure the duty of memory n


CHAPITRE 2

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AGIR POUR L’ENTREPRISE ET LA SOLIDARITÉ / ACTION FOR ENTERPRISE AND SOLIDARITY Les dossiers Territoires | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | 33


Février 2015 | La Marne

ENTRETIEN | Construisant les conditions propices à la croissance, le Département de la Marne conforte les atouts de son territoire pour y développer une économie pérenne et compétitive.

“L’initiative privée, le fer de lance d’une dynamique de territoire ambitieuse”

La Marne a la chance d’avoir, sur son territoire, un tissu économique diversifié et des acteurs entreprenant. Le département accueille également deux pôles de compétitivité : le Pôle IAR, Industries et Agro-ressources, à vocation mondiale et Matéralia dédié aux matériaux innovants. L’agriculture et les agro-industries sont des atouts solides de l’économie marnaise. Le Champagne a forgé notre identité et notre renommée internationale. Aujourd’hui, l’un de nos points forts, c’est la dynamique créée autour du Pôle de Compétitivité Industries et Agro-Ressources, c’est-à-dire la transformation des agro-ressources et en particulier la chimie du végétal.

Qu’en est-il en termes de chômage, notamment par rapport au reste de la France ?

des différentes richesses du département. Ainsi, nous apportons une attention particulière aux initiatives visant à promouvoir les atouts de notre territoire et à favoriser le développement économique et le maintien de services : soutien à l’investissement matériel des artisans, à la création et l’aménagement de zones d’activités, l’immobilier d’entreprise, les maisons de santé en milieu rural, etc.

D’après les chiffres du second semestre 2014, le taux de chômage de la Marne s’élève à 9,6%, équivalant presque aux moyennes nationales en France métropolitaine, soit 9,7%. Un taux légèrement inférieur à celui de la Champagne Ardenne, qui atteint 10,5%.

“Développer les potentialités et les différentes richesses du département.”

Par quels moyens soutenez-vous l’entreprise et la solidarité sur votre territoire ? La politique économique menée par le Conseil général de la Marne, au travers de ses différentes actions, est le reflet de la volonté affirmée par notre assemblée de promouvoir et de développer les potentialités

Dans la Marne, le Pôle de compétitivité Matéralia peut compter sur des entreprises de premier plan spécialisées dans les matériaux. À titre d’exemple, on peut citer : Axon’ Câble (Montmirail), le Bronze industriel (Suippes), TI Automotive (Châlons), Cotuplas (Ste Ménehould), Aluminium Ferri (Givry), Etablissements Chagneau (Warmeriville),… La création de clusters, l’activité des pépinières d’entreprise, la R&D, l’émergence de thématiques nouvelles à fort potentiel de développement, par exemple dans les domaines de la santé, des TIC et de la “silver économie”, sont de nouvelles opportunités à prendre en compte. 34 | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | Les dossiers Territoires

À ce titre, dans quelle mesure favorisezvous l’accès à l’emploi comme la création d’entreprises ?

© A. Hatat-Rêve ville

Quels sont les atouts du tissu économique marnais ainsi que ses spécificités ?

L’initiative privée est le fer de lance d’une dynamique de territoire ambitieuse. À travers une fiscalité départementale modérée, un réseau routier performant, le développement de l’offre de formation et des nouvelles technologies de l’information, le Département s’emploie à favoriser des conditions propices à la croissance. L’intervention du Conseil Général est complémentaire à celle de l’Etat et de la Région n Propos recueillis par Pauline Pouzankov

Jean-Louis Devaux Vice-président et conseiller général de la Marne chargé de l’enfance et du développement économique


Interview with: Jean-Louis Devaux, Vice-president and member of the General Council in charge of childhood and economic development

© Andrei Merkulov / Fotolia.com

“Private initiative, spearhead of ambitious territorial dynamics” half of 2014, the rate of unemployment in Marne amounts to 9.6%, equivalent almost to the national average in Metropolitan France at 9.7%. This rate is slightly lower than in Champagne Ardenne where it reaches 10.5%.

“Promote and develop the potential of the various riches of the department.”

How do you support companies and solidarity on your territory?

“One of our strong points is the dynamics created around the Industries and Agro-Resources Centre of Competitiveness, i.e. the transformation of agro-resources and in particular the chemistry of plants.”

Building conditions favourable to growth, the Department of Marne consolidates its territorial assets to develop an enduring and competitive economy.

What are the assets of the economic fabric of Marne and its specificities? Marne is fortunate to have, on its territory, a diversified economic fabric and entrepreneurial players. The department also accomodates two centres of expertise: IAR, Industries and Agro-resources, a global centre and Matéralia, dedicated to innovative materials. Agriculture and the agricultural industries are solid assets of the Marne economy. Champagne forged our identity and international fame. Today, one of our strong points is the dynamics created around the Industries and Agro-

Resources Centre of Competitiveness, i.e. the transformation of agro-resources and in particular the chemistry of plants. In Marne, the Matéralia centre of expertise can count on first class companies specialised in materials. As an example, one can cite: Axon' Cables (Montmirail), industrial Bronze (Suippes), TI Automotive (Châlons), Cotuplas (Ste. Ménehould), Aluminium Ferri (Givry), Etablissements Chagneau (Warmeriville), etc… The creation of clusters, the activity of seed companies, R&D, the emergence of new sets of themes with strong development potential, for example in the fields of health, TIC and the “silver economy”, are new opportunies to take into account.

What about unemployment, in particular compared to the rest of France? According to the figures of the second

The economic policy followed by the General Council of Marne, via its various actions, reflects the stated will of our assembly to promote and develop the potential of the various riches of the department. So we pay particular attention to initiatives aiming to promote the assets of our territory, support economic development and maintain services: support for the material investment of craftsmen, creation and adjustment of business zones, real estate companies, private hospitals in rural milieu, etc…. Under this banner, to what point do you support access to employment such as the creation of companies? Private initiative is the spearhead of ambitious territorial dynamics. Through moderate departmental taxation, a powerful road network, the development of the educational offer and new information technologies, the Department supports conditions favourable to growth. The intervention of the General Council is complementary to that of the State and the Region n

Les dossiers Territoires | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | 35


Février 2015 | La Marne

ENTRETIEN | Au lendemain des élections communautaires, une nouvelle stratégie se dessine pour Reims Métropole. Sa nouvelle présidente, également députée de la Marne, souhaite mettre l’économie au cœur de son action pour rendre à ce territoire son attractivité et sublimer ses nombreuses qualités.

Les nouvelles ambitions de Reims Métropole

La communauté d’agglomération regroupe seize communes rassemblant 40 % des habitants de la Marne. La seule ville de Reims, douzième de France par sa population, couvre pas moins de 80 % de la population de Reims Métropole et connaît une notoriété internationale. D’une part pour sa cathédrale, chef d’œuvre gothique où furent sacrés les rois de France, et d’autre part pour les cicatrices du premier conflit mondiale qui ont profondément marqué notre ville. La métropole rémoise s’est ainsi imposée comme un archétype de la reconstruction puisque seules 43 maisons ont survécu aux bombardements. Il s’agit donc intrinsèquement d’une ville du XXe siècle, qui possède l’un des plus beaux patrimoines Art Déco en France et en Europe.

n la culture et le tourisme, stimulés par les savoir-faire locaux. Il convient d’insister sur la démarche“Reims, ville XXe”, pour mettre en avant son patrimoine Art-Déco exceptionnel et continuer d’attirer des visiteurs, notamment par le TGV qui nous place désormais à 45 minutes de la capitale via la gare de Reims centre, et positionne Reims à une poignée d’heures de Bordeaux ou du Sud de la France grâce à la gare de Champagne-Ardenne TGV située sur la commune de Bezannes.

Quels sont les atouts dont dispose le tissu économique rémois ? Plusieurs secteurs clés caractérisent l’économie locale : n l’agriculture, représentée par de grandes coopératives telles que Vivescia et sublimée par la production du champagne (Pommery, Taittinger, Roederer, Veuve Cliquot, Vranken etc.) ; n l’innovation, notamment via le pôle de compétitivité à vocation mondiale IAR, spécialisé dans la valorisation des agro-ressources, en partenariat avec AgroParisTech, Centrale Paris et Neoma ; mais aussi le Pôle de compétitivité Materalia.

“Reims, Epernay et Châlons-en-Champagne sont dominantes au sein de la Marne.”

Enfin, Reims est mondialement connue grâce au Champagne, produit dans les coteaux champenois. 38 | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | Les dossiers Territoires

“Seize communes rassemblant 40% des habitants de la Marne.” © Cyrille Beudot

Pouvez-vous nous présenter les principales caractéristiques du territoire de Reims Métropole ?

n l’enseignement supérieur, avec notamment plus de 20 000 étudiants au sein de l’Université de Reims Champagne-Ardenne. Le campus américain de Sciences Po, l’école de commerce NEOMA ou encore l’École Supérieure d’Art et Design sont également présents sur notre territoire.

Catherine Vautrin Députée de la Marne, Vice-présidente de l’Assemblée nationale


© G.Garitan

Le seule ville de Reims, douzième de France par sa population, couvre pas moins de 80% de la population de Reims Métropole et connaît une notoriété internationale.

Quels liens la métropole que vous présidez entretient-elle avec le département ?

“Reims doit jouer pleinement son rôle de porte d'entrée du Grand Paris.”

Parmi les dossiers qui vous attendent, celui de la reconversion de la base aérienne 112 est conséquent. En quoi consiste-t-il ?

Quels seront vos sujets de prédilection au cours de ce mandat ?

n la sécurité. Il s’agit de revenir à la moyenne d’un policier pour 1 500 habitants qui prédomine dans les grandes villes (il n’y en a qu’un pour 3 118 à Reims), d’accroître la vidéosurveillance et de fournir des chiens supplémentaires aux agents de police n Propos recueillis par Julien Dreyfus et Sacha Grynbaum

© Jacques Driol

Reims, Epernay et Châlons-en-Champagne sont dominantes au sein de la Marne. Ce sont trois communes fortement complémentaire travaillant dans une synergie renforcée. Un effort de coopération est par ailleurs mené avec la Chambre de Commerce et d’Industrie de Reims-Epernay, afin de mieux coordonner nos équipes. L’agence de développement “Invest in Reims” en est le fruit, dans l’objectif est de proposer une stratégie proactive de recherche d’entreprises qui souhaiteraient s’implanter chez nous.

Depuis que la base a fermé en juillet 2011, différents projets ont été formulés. Celui d’une Cité du patrimoine, bien que très intéressant, est encore indéterminé, notamment sur son financement. Un autre vise à construire une ferme expérimentale pour réfléchir à l’organisation culturale du XXIe siècle. Porté par la

n la maîtrise de la dépense et de la fiscalité. La taxe d’enlèvement des ordures ménagères a ainsi d’emblée été baissée de 20 % ;

Chambre d’Agriculture, il est tout à fait cohérent avec la vocation agricole de ce territoire.

Reims doit jouer pleinement son rôle de porte d’entrée du Grand Paris. Les ambitions que nous portons sont donc à la hauteur de cet enjeu. Outre l’économie, qui sera au cœur de tous nos combats, il est deux piliers centraux sur lesquels nous avons été élus, Arnaud Robinet, maire de Reims, et moi-même :

Janvier 2013 marque l’entrée de dix nouvelles communes dans Reims Métropole.

Les dossiers Territoires | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | 39


Février 2015 | La Marne

Interview with: Catherine Vautrin, Member of Parliament for Marne, Vice-president of the French National Assembly

© G. Garitan

New ambitions for Rheims Métropole

Rheims, Epernay and Châlons-en-Champagne are dominant within Marne. They are three strongly complementary communes working in reinforced synergy.

Following the community elections, a new strategy is in view for Rheims Métropole. Its new president, also MP for Marne, wishes to put the economy at the heart of the action to return to this territory its attractiveness and promote its many qualities.

Can you present to us the principal characteristics of the territory of Rheims Métropole? The urban area includes sixteen communes gathering 40% of the inhabitants of

Marne. The city of Rheims alone, twelfth in France by its population, covers no less than 80% of the population of Rheims Métropole and enjoys international fame. On the one hand for its cathedral, Gothic masterpiece where the kings of France were crowned, and on the other hand for the scars of the first world war which deeply marked our city. The metropolis of Rheims was therefore essential as a prototype of rebuilding since only 43 houses survived the bombardments. It is therefore intrinsically a city of the 20 th century, which has the one of most beautiful Art Deco heritages in France and

40 | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | Les dossiers Territoires

Europe. Finally, Rheims is universally known thanks to Champagne, produced on the Champagne slopes. What assets are available to the economic fabric of Rheims? Several key sectors characterise the local economy: n agriculture, represented by large co-operatives such as Vivescia and promoted by the production of champagne (Pommery, Taittinger, Roederer, Veuve Cliquot, Vranken etc.) ;


n innovation, in particular via the IAR centre of excellence with a global reach, specialised in the uses of agro-resources, in partnership with AgroParisTech, Centrale Paris and Neoma; also the Materalia centre of excellence. n culture and tourism, stimulated by local savoir-faire. It is advisable to insist on the “Reims, ville XXe” approach, to promote its exceptional Art-Deco heritage and continue to attract visitors, in particular via the TGV which places us at 45 minutes from the capital via the station of Rheims centre, and positions Rheims a handful of hours from Bordeaux and the South of France thanks to the Champagne-Ardenne TGV station located in the town of Bezannes. n higher education, with in particular over 20,000 students within the Université de Reims Champagne-Ardenne. The American campus of Sciences Po, NEOMA business school and the École Supérieure d’Art et Design are also in our territory.

What links does the metropolis that you chair maintain with the department? Rheims, Epernay and Châlons-enChampagne are dominant within Marne. They are three strongly complementary communes working in reinforced synergy. An effort of co-operation is in addition carried out with the Chamber of Commerce and Industry of Rheims-Epernay, in order to better coordinate our teams. The fruit of this is the “Invest in Rheims” agency of development, aiming to propose a proactive strategy to research companies that would like to be established on our premises.

Among the files awaiting you, that of the reconversion of air base 112 is significant. What is it about? Since the base closed in July 2011, various projects have been formulated. That of a Cité du patrimoine, although very interesting, is still uncertain, in particular in its financing. Another project aims at building

an experimental farm to reflect on the organisation of farming in the 21 st century. Led by the Chamber of Agriculture, it is completely coherent with the agricultural vocation of this territory. What will be your favourite subjects during this term? Rheims must fully play its part as gateway to Greater Paris. The ambitions we carry are thus at the height of this stake. In addition to the economy, which will be at the heart of all our engagements, there are two central pillars on which we were elected, Arnaud Robinet, mayor of Rheims, and myself: n cost control and taxation; the domestic refuse removal tax has immediately been lowered by 20%; n safety; it is a question of returning to the average of one police officer per 1,500 inhabitants that prevails in the big cities (there is only one per 3,118 in Rheims), increasing video surveillance and providing additional dogs to the police n

The urban area includes sixteen communes gathering 40% of the inhabitants of Marne.

Les dossiers Territoires | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | 41


Février 2015 | La Marne

ENTRETIEN | Depuis sa création en Champagne-Ardenne et en Picardie, le pôle IAR soutient activement les biotechnologies industrielles pour développer des bioraffineries compétitives et sources de développement économique régional.

IAR : une future référence européenne des agro-ressources

Spécialisée dans la bioéconomie, IAR est une association de 290 membres qui, ensemble, oeuvrent à la construction d’un écosystème d’innovation collaborative créateur de valeur et d’emplois pour nos territoires. L’idée étant de proposer des alternatives biosourcées au pétrole à partir des productions forestières et agricoles renouvelables, dans les domaines de la chimie, des matériaux et des carburants liquides. Au travers de quelles actions, plus précisément ? Devenir le fédérateur de la bioéconomie en France et être reconnu comme le territoire de démonstration sur la bioraffinerie sont deux enjeux prioritaires que nous nous sommes fixés. En termes d’actions, IAR accompagne ses membres dans la structuration de projets de recherche collaborative et dans leur développement international, notamment dans des pays “cibles” comme le Brésil, la Malaisie ou les États-Unis. À l’échelle européenne, nous avons construit un réseau inter-cluster avec des relations privilégiées en Allemagne, aux Pays-Bas ainsi qu’en Grande-Bretagne. Côté enseignement, la labellisation de 30 formations a même permis l’ouverture de filières spécialisées en bioéconomie dans les universités picardes et champenoises, preuve que ce secteur est porteur d’avenir.

sins de production. Quels sont les atouts de ce choix ?

gies industrielles à partir des sucres, pendant que Pivert, un grand centre de R&D sur les huiles a récemment vu le jour à Compiègne. Côté Amiens, une plateforme dédiée aux protéines vient quant à elle d’être créée : la disponibilité de ce nutriment est un enjeu majeur du 21e siècle, particulièrement pour l’alimentation humaine et animale.

Ce choix s’inscrit avant tout dans la perspective du développement durable, avec des coûts de transport minimum et des unités industrielles de taille raisonnable. Il est hors de question de faire voyager des millions de tonnes de biomasse sur des milliers de kilomètres, comme cela a été fait pour le pétrole brut. Notre idée favorise au contraire les rayons d’approvisionnement courts, au coeur même des bassins de production pour tirer partie des spécificités géographiques de nos territoires.

Quel potentiel de recherche un territoire comme la Marne vous offre-t-il ? La création du Centre d’excellence des biotechnologies industrielles à proximité de Reims permettra de constituer un noyau scientifique significatif avec les chaires doctorales de l’École centrale de Paris, d’Agro Paristech et de Neoma, en complément des capacités de l’Université de Reims Champagne-Ardenne.

Plus précisément, sur quels projets travaillez-vous actuellement ? Nous avons territorialisé nos priorités de façon à ce que chacune possède sa propre géographie. La région de Reims se spécialise par exemple dans les biotechnolo-

Qu’en est-il de vos ambitions internationales ? © IAR

Pour commencer, pourriez-vous clarifier qu’est-ce qu’un pôle de compétitivité comme le vôtre ?

Notre ambition est double : permettre à nos membres de développer leurs exportations et leurs implantations internationales, tout en captant des initiatives à l'étranger. Si les modalités européennes rendent ce processus un peu complexe, nous oeuvrons activement dans les instances bruxelloises à la construction d'un partenariat publicprivé sur la bioéconomie, qui devrait combler les lacunes actuelles à l'horizon 2020 n Propos recueillis par Pauline Pouzankov

Thierry Stadler Vous avez décidé de privilégier les bioraffineries territorialisées au cœur des bas46 | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | Les dossiers Territoires

Président du pôle de compétitivité mondial Industries & Agro-Ressources (IAR)


Interview with: Thierry Stadler, President of the world centre of excellence, Industries & AgroRessources (IAR)

Since its creation in ChampagneArdenne and Picardy, the IAR centre actively supports industrial biotechnologies to develop competitive biorefineries and sources of regional economic development.

To start off, could you clarify what a centre of excellence like yours is like? Specialised in bio-economy, IAR is an association of 290 members who work together towards the construction of an ecosystem of collaborative creative innovation of value and employment for our territories. The idea is to offer bio-sourced alternatives to oil from renewable forest and agricultural production, in the fields of chemistry, materials and liquid fuels.

“To develop international exports and attracting initiatives abroad.” Through which activities precisely? The two priority stakes that we have set ourselves are to become the federator of the bio-economy in France and to be recognised as the benchmark territory in biorefinery. In terms of activities, IAR supports its members in the structuring of collaborative research projects and their international development, in particular in “target” countries like Brazil, Malaysia or the United States. On a European scale, we have built an inter-cluster network with privileged relations with Germany, the Netherlands as well as Great Britain. On the teaching side, the certification of 30 courses has even allowed the opening of sectors specialised in bioeconomy in the universities of Picardy and

Champagne, proof that this sector carries the future.

© Fotolia.com

IAR: a future European benchmark for agro-resources

You decided to privilege bio-refineries based in the middle of the areas of production. Which are the advantages of this choice? This choice is registered above all from the point of view of sustainable development, with minimum transport costs and production facilities of a reasonable size. It is out of the question to transport millions of tonnes of biomass over thousands of kilometres, as was for crude oil. Our idea supports on the contrary short provisioning transits, at the very heart of the basins of production to take advantage of the geographical specificities of our territories. More precisely on which projects are you currently working? We have located our priorities so that each one has its own geography. The area of Rheims specialises for example in industrial biotechnologies starting from sugars, while Pivert, a great centre of R&D on oils was recently set up in Compiègne. In Amiens, a platform dedicated to proteins has just been created: the availability of this nutrient is a major stake of the 21 th century, particularly for human and animal consumption.

“To become the federator of the bio-economy in France.” What research potential does a territory like Marne offer you? The creation of the Centre of excellence of industrial biotechnologies near Rheims

IAR is an association of 290 members specialised in bio-economy.

will make it possible to constitute a significant scientific core with the doctoral chairs of the École centrale de Paris, AgroParisTech and Neoma, alongside the capacities of the University of Reims Champagne-Ardenne. What of your international ambitions? Our ambition is twofold: to allow our members to develop their international exports and establishments, while attracting initiatives abroad. Whilst the European methods make this process a little complex, we work actively with the authorities of Brussels for the construction of a public-private partnership on the bio-economy, which should fill the current gaps by 2020 n

Les dossiers Territoires | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | 47


Février 2015 | La Marne

ENTRETIEN | Très actif en matière de solidarités, d’insertion et de logement, le Conseil général de la Marne y applique des politiques ambitieuses afin de répondre à ces nombreux enjeux de société.

La solidarité, première mission du Département

La solidarité est la première mission du Département. Près de 30 % du personnel est déployé sur cette compétence qui répond à 5 objectifs principaux à destination des jeunes, des familles et des personnes âgées et handicapées : n Accompagner les familles au quotidien : par le biais des 15 circonscriptions de solidarité départementale réparties sur tout le territoire, réunissant notamment les assistants sociaux et les professionnels de la PMI, afin de répondre aux besoins des habitants en situation difficile ou de précarité et de les accompagner vers l’autonomie.

“Près de 30 % du personnel est déployé sur cette compétence qui répond à 5 objectifs.”

Maison départementale des personnes handicapées, par l’effort financier conséquent produit. Le département finance ainsi l’allocation compensatrice tierce personne, et depuis 2005, la Prestation de compensation du handicap, qui répond aux besoins liés à la perte d'autonomie.

des services de prévention gérés en interne par le CG ou délégués à des associations, luttent contre la marginalisation des jeunes et favorisent leur insertion sociale. n Assurer le bien vieillir : En permettant aux personnes âgées de poursuivre leur vie dans des conditions adaptées de ressources, de santé et d’autonomie. Le département favorise ainsi le maintien à domicile, tout en améliorant la qualité de l’accueil en établissement. Grâce à l’Allocation personnalisée d'autonomie (APA), il permet aux personnes âgées de financer de nombreux services d’aide à domicile ou des frais d’accueil en établissement. Parallèlement, l’aide sociale à l’hébergement accompagne les plus démunis.

“Un soutien matériel, éducatif et psychologique pour le bien-être des jeunes.” n Favoriser l’insertion : en luttant contre toutes les formes d’exclusion, en versant l’allocation RSA à plus de 16 000 bénéficiaires, en créant des actions visant à leur insertion sociale et professionnelle , favorisant leur retour à l’emploi.

n Intégrer la personne en situation de handicap : Par l’effort soutenu déployé pour créer les hébergements et diversifier les modes d’accueil de la personne en fonction de son handicap et de son choix de vie, par les projets et actions menés en partenariat avec la

n Veiller au bien-être des jeunes : par un soutien matériel, éducatif et psychologique offert aux enfants et à leur famille dans le cadre de l’aide sociale à l’enfance. La prévention de la maltraitance est assurée tout comme l’organisation de l’accueil et de la prise en charge des enfants en difficulté. De plus, pour répondre aux problématiques qui touchent plus particulièrement les 12-25 ans, 48 | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | Les dossiers Territoires

© A. Hatat-Rêve ville

La solidarité étant la première compétence du Conseil général, pouvez-vous nous dresser un rapide panorama de ses actions en la matière ?

Vous êtes en charge de la question de l’insertion. Quelles sont les principales démarches du département pour combattre l’exclusion ? Le département de la Marne a défini sa politique d’insertion en 2013 au travers de la nouvelle version de ses deux documents fondateurs : le Pacte Territorial d’Insertion (PTI) et le Programme Départemental d’insertion (PDI). Par un volontarisme affiché, l’objectif est de recentrer notre action sur

Alphonse Schwein Vice-président du Conseil général chargé de l’insertion et du logement


© www.fotolia.com

Assurer le bien vieillir, en permettant aux personnes âgées de poursuivre leur vie dans des conditions adaptées de ressources, de santé et d’autonomie.

l’accompagnement social et socioprofessionnel des publics les plus éloignés de l’emploi avec lesquels nous définissons des parcours d’insertion individualisés qui visent à lever les freins d’accès au marché du travail en matière de mobilité notamment. Dans ce cadre nous avons participé activement à la création d’un 25ème Atelier Chantier d’insertion “garage” dans la Marne. Quels sont les principaux enjeux concernant le logement à l’échelle du département ? L’enjeu majeur pour le département est de prévenir les situations de fragilité budgétaire et leurs conséquences en matière d’impayés (tant liées aux loyers qu’aux charges d’énergie). Le Fonds de Solidarité logement dont la gestion nous a été déléguée en 2004 est l’outil financier qui y participe. Mais l’accompagnement social reste le moyen éducatif qui rend durable sur le fond, l’amélioration des situations individuelles. Le Conseil général finance l’adaptation des logements de personnes âgées ou

handicapées. Pouvez-vous nous présenter cette démarche ? Plusieurs axes dans cette démarche : n le financement de diagnostics de l’adaptation de l’habitat auprès des personnes agées qui le demandent, réalisés par une association spécialisée

“Tenter de résoudre la difficile équation entre hausse des besoins sociaux et contrainte financière.” n la création d’une bourse aux logements adaptés, destinée à rapprocher l’offre de la demande de logements sociaux adaptés pour les personnes agées et handicapées n la création d’un label “charte des artisans et des entreprises pour le logement adapté”,

permettant aux usagers de s’assurer de la compétence et de la performance des entreprises à qui elle s‘adressent. n le financement de l’adaptation du logement dans le cadre du plan d’aide APA (aide personnalisée à l’autonomie) pour les personnes agées n le financement de l’adaptation du logement dans le cadre du plan PCH (prestation de compensation du handicap). Quels seront les principaux dossiers dont vous aurez la charge au cours des prochains mois ? Le principal enjeu pour les prochains mois est de tenter de résoudre la difficile équation entre hausse des besoins sociaux et contrainte financière. Le dossier de l’intervention du Fonds Social Européen dans notre politique départementale d’insertion revêt donc une importance toute particulière n Propos recueillis par Julien Dreyfuss

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Février 2015 | La Marne

Interview with: Alphonse Schwein, Vice-president of the General Council in charge of employment and housing

© C.Manquillet

Solidarity, number one role of the Department

Looking after the wellbeing of young people: by material, educational and psychological support offered to children and their families within the framework of social assistance to childhood.

Very active in matters of solidarity, employment and housing, the General Council of Marne applies ambitious policies to respond to these many social stakes.

Solidarity being the number one remit of the General Council, can you give us a rapid overview of its actions in the matter? Solidarity is the number one remit of the Department. Nearly 30% of the personnel is deployed on this remit which corresponds to 5 principal goals relating to young people, families, elderly people and people with disabilities:

n Supporting families in the day to day lives: by means of the 15 “districts of departmental solidarity” distributed across the whole territory, in particular bringing together welfare officers and SME professionals, in order to meet the needs of inhabitants in difficult situations or precariousness and to support them towards autonomy. n Looking after the wellbeing of young people: by material, educational and psychological support offered to children and their families within the framework of social assistance to childhood. The prevention of ill-treatment is taken on as is the organisation of reception and assumption of responsibility for children in difficulty. Moreover,

50 | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | Les dossiers Territoires

to answer the problems, which more particularly concern those aged from 12-25 years, in-house prevention services managed by the General Council or delegated to organisations, fight against the marginalisation of young people and support their social integration. n Ensuring good ageing: allowing old people to continue their life in adapted resource, health and autonomy conditions. The department supports staying at home, while improving the quality of reception in establishments.

Thanks to the Personalised Autonomy Allowance (APA), it is possible for old people to finance many services of assistance at


home or expenses of reception in establishments. In parallel, social benefits for lodging support the most deprived.

bills (as much related to rents as to energy bills). The Mutual Aid Housing Fund whose management was allocated to us in 2004 is the financial tool which participates in this. But social support remains the educational means which makes sustainable from the bottom, the improvement of individual situations. The General Council finances the adaptation of the homes of old or disabled people.

“Ensuring good ageing, allowing old people to continue their life in adapted resource.” n Integrating people with disabilities: via consistent efforts made to create lodgings and diversify modes of reception of people according to disability and life choices, via projects and actions carried out in partnership with the departmental house of people with disabilities, via significant financial effort. The department finances the third person compensation allowance, and since 2005, the Service of compensation for disability, which meets needs related to the loss of autonomy.

There are several axes in this approach: n financing the diagnostics of the adaptation of the home for old people who request it, carried out by a specialised company

“Nearly 30% of the personnel is deployed on solidarity.” n the creation of a fund for adapted homes, intended to bring the offer closer to the demand for social housing adapted for old and disabled people.

n financing the adaptation of housing within the framework of the plan of assistance APA (personalised autonomy assistance) for old people. n financing the adaptation of housing within the framework of the PCH plan (disability compensation service).

What will be the main projects occupying you during the coming months? The principal stake for the next months is to try to solve the difficult equation between rise of the social needs and financial constraint. The intervention of the European Social Fund project in our departmental employment policy thus takes on a very particular importance n

© Conseil General Marne

The department of Marne laid down its policy of insertion in 2013 through the new version of its two founding documents: the Territorial Pact of Insertion (PTI) and the Departmental Program of insertion (PDI). The objective is to re-centre our action on the social and socio-professional support of public furthest away from employment with whom we define individualised courses of insertion which aim in particular at raising the barriers of access to the labour market as regards mobility. Within this framework we took an active part in the creation of a 25 th Employment Workshop “garage” in Marne.

“Looking after the wellbeing of young people.”

Can you present this step to us?

n Supporting employment: while fighting against all forms of exclusion, through giving the RSA allowance to more than 16,000 recipients, by creating actions aiming at their social and professional integration, supporting their return to employment.

You are in charge of the employment question. Which are the principal steps of the department to fight exclusion?

n the creation of a “charter of the craftsmen and companies for adapted housing” label, allowing users to be sure of the competence and performance of the companies with which they are dealing.

What are the principal stakes concerning housing on a department scale? The major stake for the department is to prevent situations of budgetary fragility and their consequences in terms of unpaid

The department of Marne laid down its policy of insertion in 2013 through the new version of its two founding documents: the Territorial Pact of Insertion (PTI) and the Departmental Program of insertion (PDI).

Les dossiers Territoires | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | 51


Février 2015 | La Marne

ENTRETIEN | Soucieux d’accompagner les communes, le Conseil général de la Marne les soutient dans leurs missions de service public, tout en assumant ses propres compétences. En matière de scolarité comme de sécurité, il s’efforce de concilier qualité des prestations et maîtrise des coûts.

“Maintenir un service public de qualité”

Deux volets dominent la politique scolaire du Conseil général : n L’enseignement primaire et maternel, qui correspond à une compétence des communes. Il s’agit donc de les aider à se réunir en milieu rural au sein de Regroupements Pédagogiques Intercommunaux Concentrés dotés de cantines et de haltes garderie. n Les 47 collèges publics du département, dont nous avons la responsabilité. Un plan de modernisation (entre 15 et 20 millions d’euros par an) de leurs structures est en cours et doit s’achever dans six ans, 42 des 47 établissements ayant déjà été rénovés. Quant aux 13 collèges privés du département qui accueillent environ 20% des collégiens, nous accompagnons leurs investissements à hauteur de 10% de leurs dépenses annuelles (hors aides publiques).

les familles. Une politique d’harmonisation des tarifs prédomine en ce qui con-cerne les cantines dans le secondaire, où le prix moyen d’un repas s’élève à peine au dessus de trois euros tandis que son prix de revient total est de l’ordre de huit euros. Dans le primaire, nous encourageons et soutenons les collectivités, qui ont la responsabilité des cantines, à se regrouper dans l’exercice de cette mission.

nes. Notre rôle est donc de les encourager à intercommunaliser leurs pompiers en créant des réseaux avec un maillage abouti, l’enjeu central restant de maintenir suffisamment de volontaires en zones rurales. Par ailleurs, nous sommes le SDIS le moins cher de France dans notre catégorie. Il s’agit donc de maintenir un service public de qualité à un coût le plus raisonnable possible pour nos concitoyens.

Vous êtes également à la tête du Service départemental d’incendie et de secours (SDIS)…

Quels sont les principaux enjeux en matière de sécurité au sein du département ?

Si le département est divisé en sept centres de secours principaux (deux à Reims, un à Châlons-en-Champagne, un à Epernay, un à Sézanne, un à Sainte-Menehould et un à Vitry-le-François) et en 22 centres de secours, les corps communaux et intercommunaux demeurent du ressort des commu-

Un certain nombre d’actions sont également menées par le Conseil général pour encourager la culture, le sport et le numérique au sein des établissements. Quels dispositifs développez-vous pour soutenir les familles face aux frais scolaires ? Si les transports scolaires sont gratuits pour le primaire, le Conseil général demande une participation de 10% du coût du transport aux communes pour le secondaire, qui choisissent de mettre ou non à contribution 52 | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | Les dossiers Territoires

© Alain Hatat - Rêve Ville

Pouvez-vous nous présenter l’approche globale du Conseil général en matière de scolarité ?

En premier lieu, la sécurisation des bâtiments départementaux est au cœur de l’action du Conseil général, qui se charge de la mise aux normes et des rénovations, le parc des collèges publics constituant l’essentiel de son patrimoine. Par ailleurs, la sécurité routière fait également partie de nos priorités. Si les aménagements routiers peuvent permettre de limiter le nombre d’accidents, ils n’influent que pour partie sur les résultats. La clé du problème repose plutôt, pour l’essentiel, sur le comportement des usagers de la route, notamment face à l’alcoolisme, à la drogue et aux excès de vitesse. De leur responsabilisation dépendra donc pour beaucoup l’amélioration de la sécurité sur nos routes n Propos recueillis par Sacha Grynbaum

Charles de Courson Député de la Marne et vice-président du Conseil général de la Marne chargé des affaires scolaires, des collèges et du Service départemental d’incendie et de secours


Interview with: Charles de Courson, Member of Parliament for Marne and vice-president of the General Council of Marne in charge of schools, colleges and the departmental fire and assistance services

Keen to strengthen the communities, the General Council of Marne supports them in their public service roles whilst continuing to shoulder its own responsibilities. In matters of both schooling and safety, it endeavours to reconcile quality of service and cost control.

© Fotolia.com

“Maintaining quality public service”

Can you tell us about the global approach of the General Council as regards schooling? Two aspects dominate the General Council’s school policy: n Primary education and pre-school teaching, which is a responsibility of the communes. It is therefore a question of helping them to get together in rural areas within Inter-commune Concentrated Teaching Groups equipped with canteens and daycare. n The 47 state schools of the department, for which we have responsibility. A modernisation plan (between 15 and 20 million Euros per annum) of their structures is underway and must be completed in six years, 42 of the 47 establishments already having been renovated. As for the 13 private colleges of the department, which accommodate approximately 20% of the pupils, we support their investments to a total value of 10% of their annual expenditure (excluding government aid). A certain number of actions are also carried out by the General Council to encourage culture, sport and IT within the establishments.

What facilities do you put in place to support families vis-a-vis school expenses? While school transport is free for primary education, the General Council asks for participation of 10% of the cost of trans-

A certain number of actions are carried out by the General Council to encourage culture, sport and IT within the establishments.

port from the communes for secondary, who choose or not to request a contribution from the families. There is a price smoothing policy for the canteens in secondary school, where the average price of a meal hardly rises above three Euros, while its total cost is about eight Euros. In primary education, we encourage and support the communities, which have responsibility for the canteens, to unite in the exercise of this function. You are also at the head of the departmental of fire and assistance Service (SDIS)… While the department is divided into seven main centres of assistance (two in Rheims, one in Châlons-en-Champagne, one in Epernay, one in Sézanne, one in Sainte-Menehould and one in Vitry-le-François) and 22 assistance centres, the commune and inter-commune bodies remain under the aegis of the communes. Our role therefore is to encourage them to make their firemen “intercommunal” by creating networks with a clever grid, the central stake remaining to maintain enough volunteers in rural zones. In addition, we are the least expensive SDIS in

France in our category. It is thus a question of maintaining a public service of quality at the most reasonable cost possible for our fellow-citizens.

What are the main safety stakes within the department? First of all, securing the departmental buildings is at the heart of the action of the General Council, which is responsible for bringing up to standards and restoration, the pool of state schools constituting the mainstay of its heritage. In addition, road safety also forms part of our priorities. While road works can make it possible to limit the number of accidents, they influence only to some extent the results. The key to the problem rests rather, for the most part, in the behaviour of road users, in particular regarding alcohol and drugs and excess speed. The improvement of safety on our roads will depend heavily on the responsibility of those users n

Les dossiers Territoires | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | 53


Février 2015 | La Marne

ENTRETIEN | Figure de proue des actions menées en faveur des personnes souffrant de handicap, c’est à travers la MDPH (Maison Départementale des Personnes Handicapées) que le département de la Marne veille à l’offre de structures d’accueil adaptées et favorise l’autonomie des prestataires.

“Notre mission est d’instaurer un dialogue de confiance” La MDPH (Maison Départementale des Personnes Handicapées) de la Marne a été créée par la loi du 11 février 2005 et a pour rôle d’être un guichet unique pour toutes les questions liées au handicap. Elle remplit de nombreuses missions : n informer et accompagner la personne et sa famille depuis l’annonce du handicap jusque dans son projet de vie ; n mettre en place des équipes qui évaluent les difficultés de la personne pour mieux répondre à ses besoins en termes de prestations ; n mettre en place la Commission des Droits et d’Autonomie aux Personnes Handicapées (CDAPH) dont je suis présidente. Cette commission organise la conciliation autour des différents organismes qui gravitent en accompagnement des personnes souffrant de handicap. Elle assure également le suivi et la coordination des décisions en partenariat avec les structures sanitaires et médico-sociales, dans l’objectif d’établir une action concertée.

il s’agit de la carte d’invalidité, la carte européenne de stationnement, et la carte de priorité pour personne handicapée.

laissant s’exprimer. À ce titre, un dialogue de confiance doit être instauré, et ce indépendamment du handicap et du profil suivi, enfant ou adulte. Le personnel de la MDPH a une fonction capitale dans la prise en charge de l’usager, accueil, réception et instruction des demandes et des dossiers, évaluation par une équipe pluridisciplinaire (médicale et paramédicale), orientation (parcours scolaire, professionnel ou spécialisé) et proposition de décision, suivi des décisions.

n La Prestation de Compensation du Handicap (PCH) est une assistance personnalisée destinée à financer les besoins liés à la perte d’autonomie des personnes handicapées. Cette prestation couvre les aides humaines, matérielles (aménagement du logement et du véhicule), ou animalières (chien d’aveugle). Il est possible de bénéficier de la PCH à domicile ou en établissement.

Pouvez vous nous présenter les droits et les prestations proposés ?

n Le Fond de Compensation du Handicap (alimenté en partie par la CPAM, le CG, la MSA) est chargé d’aider financièrement les personnes bénéficiant de la PCH mais qui doivent faire face à d'autres frais, il intervient en subsidiarité et sollicite les caisses d'assurance de l’usager.

Les personnes souffrant de handicaps ont la possibilité de bénéficier de plusieurs prestations. n La demande simple concerne les cartes qui permettent aux personnes handicapées de bénéficier d’avantages dans les transports :

Quelle est la nature de l’aide proposée ? En tant que Présidente de cette CDAPH, mon rôle est d’accueillir le demandeur afin d’identifier les besoins liés à son handicap dans sa vie quotidienne. Après l’étude de son dossier en amont, il est de notre devoir d’être à son écoute en lui offrant un accueil responsable, une oreille attentive et respectueuse, tout en le conseillant, le rassurant et en le 54 | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | Les dossiers Territoires

© Agnès Person

Quel est le rôle de la MDPH ?

n Selon si il s’agit d’un enfant ou d’un adulte, l’Allocation Enfant Handicapé (AEH) et ses compléments, calculée selon la réduction du temps de travail découlant du besoin de l’enfant à avoir une présence adulte à ses côtés, et l’Allocation Adulte Handicapé (AAH), attribuée en fonction de la restriction substantielle et durable de l’accès à l’emploi de l’usager. n La Reconnaissance en Qualité de Travailleur Handicapé, (RQTH) attribuée à toute personne handicapée en emploi ou demandeur d’emploi. L’adulte peut être accompa-

Agnès Person Présidente par délégation de la Maison Départementale des Personnes Handicapées


© C.Manquillet

gné vers l’insertion professionnelle, bénéficier d'aménagements de poste de travail et/ou faire bénéficier son employeur d’un “bonus” AGEFIPH (Association de Gestion du Fonds pour l’Insertion professionnelle des Personnes Handicapées) ou FIPHFP (Fonds pour l’insertion des personnes handicapées dans la fonction publique.

“La MDPH, un guichet unique pour toutes les questions liées au handicap.” Quels sont vos projets à venir ? Une réponse plus efficace aux demandes et la gestion électronique des dossiers sont nos priorités. L’élaboration d’un référentiel d’évaluation est également en prévision : la MDPH s’est construite de manière graduelle, conformément aux évolutions réglementaires et législatives. Le vrai projet, c’est la bonne réponse au bon moment à chaque usager demandeur n Propos recueillis par Laure Verneau

Les MDPH se chargent de l’accompagnement des personnes handicapés et de leurs proches.

Certifiée par la Haute Autorité de Santé, l’Association Régionale pour la Promotion de la Dialyse à Domicile s’attache à rapprocher au maximum les soins des patients qu’elle prend en charge. En utilisant des techniques et des matériels médicaux toujours à la pointe et sans cesse renouvelés. © ARPDD

Un entretien avec Mouloud Baabouche, Directeur de l’ARPDD

Pouvez-vous présenter votre association ainsi que ses principaux domaines d’action ? L’ARPDD est un établissement qui fête ses 40 ans cette année et qui a pour principale mission de prendre en charge les patients dialysés à travers la Champagne-Ardenne. Nous travaillons en coopération avec les centres hospitaliers de la région qui, lorsqu’ils diagnostiquent une insuffisance rénale, nous envoient les malades pour se faire soigner. Près d’une centaine de salariés, dont 70 infirmières, œuvrent chaque jour au sein de l’association. Si son but n’est pas de faire des bénéfices, elle est tout de même tenue à un budget précis : la santé n’a pas de prix mais elle a un coût. En quoi consiste le procédé médical de la dialyse ? Lorsque les reins ne fonctionnent plus, un générateur de dialyse et un rein artificiel permettent de compenser ce manque en diminuant les impuretés du sang. Les patients concernés doivent être traités

à raison de trois fois par semaine et quatre heures par séance. Cette maladie étant lourde à porter, l’association fait en sorte de réduire les contraintes en se rapprochant le plus possible des malades. Sur les 450 patients que l’ARPDD prend en charge, 80 le sont à domicile par dialyse péritonéale. Quels sont vos objectifs pour l’avenir ? La seule source de recettes de l’association résidant dans les séances de dialyse qu’elle facture à l’assurance maladie, il serait intéressant de construire plus de partenariats avec les collectivités, notamment pour continuer à utiliser des techniques et des matériels très innovants mais très couteux. Contact : ARPDD Présidente : Sylvie Lavaud / Directeur : Mouloud Baabouche 12, rue Fernand Brunet - 51100 Reims Tél. : 03 26 77 67 90 - E-mail : arpdd@arpdd.asso.fr www.arpdd.asso.fr Les dossiers Territoires | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | 55

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ARPDD : Au plus proche des patients


Février 2015 | La Marne

Interview with: Agnès Person, President by delegation of the Departmental House for People with Disabilities

Figurehead of the actions carried out in favour of the people suffering from disabilities, it is through the MDPH (Departmental House for People with Disabilities) that the Department of Marne takes care of, the offer of adapted reception facilities and supports the autonomy of people in receipt of benefits.

© Agnès Person

“Our mission is to set up a dialogue in confidence”

What is the role of the MDPH? The MDPH (Departmental House for People with Disabilities) of Marne was created by the law of February 11, 2005 and has the role of single counter for all questions related to disability. It fills many roles: n to inform and support the people and their family from the announcement of disability and into their life plan; n to set up teams which evaluate the difficulties of the people to better respond to their requirements in terms of services; n to set up the Committee for the Rights and Autonomy of People with Disabilities (CDAPH) of which I am the president. This commission organises the conciliation around the various organisations, which evolve in support of the people suffering from disabilities. It also ensures the follow-up and coordination of decisions in partnership with the medical and medico-social structures, with the objective of establishing a joint action.

What is the nature of the assistance on offer? As President of the CDAPH, my role is to accommodate the applicants in order to identify the needs related to their disability in everyday life. After studying their file, it is our duty to listen by offering a responsible reception, an attentive and respectful ear,

“A more effective response to requests and the electronic management of files are our priorities.”

while advising, reassuring and letting them express themselves. For this reason, a dialogue in confidence must be established, and this independently of the disability and regular profile, child or adult. The MDPH staff have a crucial function in the assumption of responsibility for the user, reception and examination of the applications and files, evaluation by a multi-field team (medical and ancillary medical), orientation (school trajectory, professional or specialised) and decision proposal, follow-up of the decisions.

n a simple request relates to cards that make it possible for handicapped people to benefit from transport advantages: it is a disability badge, the European parking badge, and the priority badge for people with disabilities.

Can you present to us the rights and services of offer?

n the Disability Compensation Service (PCH) is a personalised assistance intended to finance needs related to loss of autonomy of people with disabilities. This service covers human and material assistances (dwelling facilities and vehicle), or animals (blind dogs). It is possible to benefit from the PCH at home or in an establishment.

People suffering from disabilities may benefit from several services:

n the Disability Compensation Fund (funded in part by the social security scheme,

56 | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | Les dossiers Territoires


© C.Manquillet

the General Council and MSA) is responsible for helping financially people who receive the PCH but face other expenses, it intervenes in subsidiarity and makes insurance cases for the user. n according to whether it is a child or an adult, the Child Disability Allowance (AEH) and its complements, calculated according to the reduction of working time arising from the child's need for an adult presence at his or her side, and the Adult Disability Allowance (AAH), allotted according to substantial and ongoing restriction of access to employment for the user. n recognition of the Capacity of Disabled Worker, (RQTH) allotted to any disabled person in employment or applying for work. Adults can be supported back to work, benefit from working station equipment and make their employer benefit from an AGEFIPH (Association for the Management of Funds for the professional Insertion of People with Disabilities) or FIPHFP (Funds for insertion of disabled people into public office) “bonus".

“The real project is the right response at the right moment to each user enquiry.”

What are your future projects? A more effective response to requests and the electronic management of files are our priorities. The development of an assess-

ment framework is also planned: the MDPH was built in a gradual way, in accordance with the regulatory and legislative evolutions. The real project is the right response at the right moment to each user enquiry n

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“Un Noël pour la Paix”

L’Ensemble scolaire Notre‐Dame la Maîtrise de Reims, en lien avec ses sections européennes et l’option “Maîtrise”, a souhaité marquer le cen‐ tenaire de 1914‐1918 par un événement original : “un Noël pour la Paix”, présenté à deux reprises les 18 et 19 décembre au Cirque de Reims.

S

’inspirant de la Trêve de Noël et des fraternisations qui ont eu lieu sur certains secteurs du front, principalement à la Noël 1914, la Maîtrise de Reims donnera deux concerts sur le thème de la paix et de la fraternité. Deux chœurs et un orchestre en provenance de Tallinn, Oxford et Ettlingen l’accompagneront. Les œuvres proposées couvriront un répertoire large, avec des chants traditionnels de Paix et de Noël des quatre pays participant et la présentation de “L’Ange au Sourire”, spécialement écrite pour l’occasion.

Contact : Ensemble scolaire Notre-Dame de Reims 8, rue Saint-Pierre-les-Dames - B.P. 2004 - 51100 Reims Tél. : 03 26 05 43 00 - E-mail : contact@notredamereims.com www.notredamereims.com Les dossiers Territoires | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | 57


CHAPITRE 3

ツゥ Philippe Cibille

UNE TERRE DE CULTURE ET DE SAVOIRS / A LAND OF CULTURE AND KNOW-HOW Les dossiers Territoires | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPテ右N | 59


Février 2015 | La Marne

ENTRETIEN | Favorisant l’implantation de grandes écoles et les conditions d’accueil des élèves, le Conseil général déploie une politique volontariste en faveur de l’enseignement supérieur. Une démarche d’autant plus ambitieuse qu’elle relève de ses compétences optionnelles.

“Objectif : attirer plus d’étudiants” Vous compter attirer 30 000 étudiants supplémentaires dans la Marne d’ici dix ans. Quels projets contribuent à créer les conditions d’accueil nécessaires?

Dans le cadre de ses compétences optionnelles, le Conseil général soutient activement l’enseignement supérieur et la recherche, accompagnant notamment le projet du “Grand Campus Universitaire de l’URCA”. Replaçant l’Université dans l’agglomération de Reims (à proximité du TGV, du tramway et de NEOMA), ce dernier à vocation de regrouper les différents sites du territoire. Outre le soutien porté à l’URCA, nous avons favorisé l’arrivée de l’ECP, d’Agro-Paris-Tech et participons à l’installation de Sciences-Po. Sans oublier l’école NEOMA, qui regroupe les société RMS et RBS.

L’objectif consiste bien sûr à attirer plus d’étudiants sur notre territoire, les conditions d’accueil s’améliorant progressivement. Depuis l’arrivée de l’ECP, Agro-Paris-Tech a installé provisoirement sa chaire dédiée aux agro-bio-technologies industrielles dans les locaux du collège Trois-Fontaine à Reims, mis à disposition par le Conseil général en 2012. APT rejoindra par ailleurs l’ECP sur le site du Centre d’Excellence en Biotechnologies Blanche à Bazancourt, dont la maîtrise d’ouvrage est assurée par la Région Champagne-Ardenne, en commun accord avec le CG et Reims Métropole. Cet “Institut Européen de la Bio raffinerie Reims Champagne-Ardenne” (IEB) sera officialisé le 20 juin prochain. Le pôle IAR (Pôle de compé-

Quels atouts la présence de l’Ecole Centrale Paris (ECP) confère-t-elle à votre territoire ? L’Ecole Centrale de Paris est venue s’installer dans les locaux d’ARD en 2010, sous l’impulsion du Président du Conseil général, René Paul Savary. Depuis cette date, l’ECP a consolidé son implantation locale, équipé son laboratoire de matériels scientifiques performants et constitué une équipe de chercheurs et de techniciens de haut niveau. Les travaux de recherche se consacrent à la valorisation des ressources végétales et à l’élaboration de matériaux bio sourcés. À ce jour, cette équipe a déjà encadré onze thèses et recruté six post-doctorants. Si le Conseil général est partie prenante de cette dynamique, ses partenaires que sont la Région et la Ville de Reims se sont associés à cette démarche.

60 | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | Les dossiers Territoires

titivité) permet quant à lui de susciter les coopérations entre divers acteurs, qu’ils soient publics, privés, chercheurs, industriels, startup, etc. Après s’être installée à Reims en 2010, Science-po voit ses effectifs évoluer de manière croissante : le nombre d’élèves devrait passer progressivement de 80 étudiants la première année à 1800 étudiants dans un futur proche. À ce titre, quelle part du budget allouezvous à la culture et au savoir ? Le budget consacré à la recherche et à l’enseignement supérieur s’élève en 2014 à 3,8 millions d’euros. Je rappelle qu’il s’agit d’une compétence exercée dans le cadre des compétences générales, c’est-à-dire “non obligatoires”. Dans quelle mesure intégrez-vous la dimension européenne à ces enjeux? © Alain Hatat

Le Conseil général affirme vouloir dynamiser l'enseignement supérieur dans l’ensemble de ses composantes : quelles sont vos ambitions dans les prochaines années?

Aucun doute que l’installation de grandes écoles comme “Ecole Centrale de Paris”, AgroParis-Tech et Sciences-Po accroit l’attractivité du territoire au niveau européen voire international. L’officialisation prochaine de “l’Institut européen de la Bio raffinerie Reims Champagne-Ardenne” offre quant à elle une véritable plateforme européenne de la recherche et de l’enseignement supérieur n Propos recueillis par Pauline Pouzankov

Hubert Arrouart Vice-président du Conseil général de la Marne chargé du budget, de l’enseignement supérieur et de la recherche, de l’Université, du pôle Industries agro-ressources (IAR) et des Ressources humaines


Interview with: Hubert Arrouart, Vice-president of the General Council of Marne in charge of budget, higher education and research, the University, the Agro-resources Industries centre (IAR) and Human Resources

Promoting the establishment of grandes écoles and the conditions to receive students, the General Council deploys a strong policy in favour of higher education. All the more ambitious as it comes under its optional responsibilities.

© Fotolia.com

“Objective: attract more students”

The General Council wants to stimulate higher education in all its components: what are your ambitions for the coming years? Within the framework of its optional responsibilities, the General Council actively supports higher education and research, in particular supporting the “Big University Campus of URCA” project. Replacing the University in the urban area of Rheims (near the TGV, the tram and NEOMA), this aims to regroup the various sites of the territory. In addition to support for the URCA, we favoured the arrival of the ECP, Agro-Paris-Tech and are taking part in the installation of Sciences-Po. Without forgetting NEOMA, which includes the companies RMS and RBS. What strengths does the presence of the Ecole Centrale Paris (ECP) confer on your territory? The Ecole Centrale Paris (ECP) came to settle in the buildings of ARD in 2010, under the impulse of the President of the General Council, Rene Paul Savary. Since this date, the ECP has consolidated its local establishment, equipped its laboratory with powerful scientific materials and made up a team of high-level researchers and technicians. The research tasks are devoted to the uses of vegetable resources and making of biosource materials. To date, this team has already framed eleven theses and recruited six post-doctorates. While the General Council is willing party to these dynamics, its partners who are the Region and the City of Rheims are included in this approach.

Within the framework of its optional responsibilities, the General Council actively supports higher education and research.

You intend to attract 30,000 additional students to Marne within ten years. Which projects help create the necessary conditions of reception? The objective of course consists in attracting more students to our territory, the conditions of reception gradually improving. Since the arrival of the ECP, AgroParis-Tech has temporarily installed its agro-bio industrial technologies chair in the buildings of the college Trois-Fontaine in Rheims, placed at its disposal by the General Council in 2012. APT will in addition join the ECP on the site of the Centre of Excellence in White Biotechnologies at Bazancourt, whose contracting authority lies with the Champagne-Ardenne Region, in joint agreement with the CG and Rheims Métropole. This “European Institute of Bio refinery Rheims Champagne-Ardenne” (IEB) will be made official on June 20th. The IAR (centre of excellence) makes it possible to initiate co-operations between various players, whether public, private, researcher, industrial, start-up, etc. After having settled in Rheims in 2010, Science-Po sees its manpower evolving upwards: the number of

students should pass gradually from 80 students in the first year to 1,800 students in the near future. For this reason, what share of the budget do you allocate to culture and knowledge? The budget devoted to research and higher education in 2014 is 3.8 million Euros. I note that it is a remit carried out within the framework of general responsibilities i.e. “non-obligatory”. Up to what point do you integrate the European dimension into these stakes? No doubt that the installation of “grandes écoles” like “Ecole Centrale de Paris”, Agro-Paris-Tech and Sciences-Po increases the attractiveness of the territory at the European and even international level. The coming official recognition of “the European Institute of Bio refinery Rheims Champagne-Ardenne” offers a real European platform for research and higher education n

Les dossiers Territoires | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | 61


Février 2015 | La Marne

ENTRETIEN | Premier pôle universitaire de la région, l’Université de Reims ChampagneArdenne (URCA) propose de nombreuses formations dans la plupart des domaines d’enseignement. Une pluridisciplinarité marquée qui en fait l’une des plus diversifiées de France.

Une université à vocation universelle

Il s’agit d’une Université pluridisciplinaire qui dispense aux quelque 23 000 élèves formés chaque année des formations au plus près des besoins de la société. Répartie sur cinq sites, à Reims (site principal), Troyes (deuxième bassin de recrutement), Charleville-Mézières, Châlons-en-Champagne et Chaumont, elle emploie 2 400 collaborateurs dont 1 300 enseignants-chercheurs. Mobilisant de surcroît treize facultés, instituts et écoles ainsi que 31 unités de recherche, sa contribution au développement du territoire champardennais est significative.

visant l’excellence à tous les niveaux. Chaque pôle est tenu de présenter au moins un domaine à forte visibilité internationale, à l’image de la bioraffinerie, de la valorisation non alimentaire des produits agricoles ou de la vigne et du vin de Champagne au sein du pôle agro-ressources. Par ailleurs, nous développons une politique visant à regrouper nos unités de recherche autour de six grandes plateformes technologiques communes, dont la plus connue est le Centre de Calcul ROMEO (plus grand de l’hexagone et 5ème mondial), qui a pour objet de mettre à la disposition des industriels et des chercheurs des ressources de calcul à haute performance, des espaces de stockage sécurisés et des logiciels adaptés.

Quelles sont les principales formations proposées au sein de l’Université ?

Dans quelle mesure l’Université s’inscritelle dans une dimension internationale ?

Avec plus de 150 diplômes délivrés à environ 5 000 étudiants chaque année, il s’agit de l’une des universités les plus diversifiées de France. Les Arts, les Lettres et les Langues y sont ainsi enseignés, au même titre que le Droit et l’Économie, la composante Santé dans son ensemble, la Technologie et les Sciences Humaines. Si ces dernières souffrent de la réputation de ne pas avoir de débouchés, nous leur trouvons pourtant un taux d’insertion record, de l’ordre de 93 %.

Si 70 % des effectifs de l’URCA provien-

Quelle est votre politique en matière de développement de la recherche ? Les 31 équipes de recherche sont regroupées en cinq grands pôles de compétence afin de couvrir tous les domaines en 62 | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | Les dossiers Territoires

nent du territoire régional, 10 % nous viennent du monde entier, soit 2 600 étudiants originaires d’une quarantaine de pays. Outre les aspects liés à la mobilité de nos jeunes et au recrutement de chercheurs-enseignants étrangers, la dimension internationale renvoie intrinsèquement à la qualité de l’enseignement. L’obligation de participer à des cours en langue étrangère sera ainsi inscrite dans la prochaine campagne d’habilitation des diplômes de l’Université. Quels seront les principaux sujets qui vous occuperont au cours des prochains mois ? Quatre principaux dossiers seront à l’ordre du jour : n le rassemblement de toute l’université de Reims au sein d’un grand campus dans le quartier Croix-Rouge, dont les travaux ont commencé et doivent s’achever en 2020 ; © CPU-Stéphane Laniray

Pouvez-vous nous présenter l’Université que vous dirigez et ses principales caractéristiques ?

n le rapprochement de l’URCA avec l’Université Technologique de Troyes, dans le cadre d’une Communauté d’Universités et Établissements ; n la naissance de l’Institut de la Vigne et du Vin ; n la création d’une Fondation universitaire encourageant des entreprises à accompagner l’URCA dans ses grands projets n Propos recueillis par Sacha Grynbaum

Gilles Baillat Président de l’Université de Reims Champagne-Ardenne


Interview with: Gilles Baillat, President of the University of Rheims Champagne-Ardenne

Number one university centre in the area, the University of Rheims Champagne-Ardenne (URCA) offers many courses in the majority of curricular areas. A marked multi-disciplinarity, which makes it one of the most diversified in France.

© ChristopheManquillet

A university with a universal vocation

Can you tell us about the University you run and its principal characteristics? It is a multi-field University which gives the some 23,000 students taught each year, courses that correspond most closely to the needs of companies. Distributed over five sites, in Rheims (principal site), Troyes (second basin of recruitment), CharlevilleMézières, Châlons-en-Champagne and Chaumont, it employs 2,400 people including 1,300 teacher-researchers. With thirteen faculties, institutes and schools as well as 31 units of research, its contribution to the development of the territory of champagne is significant. What are the main courses on offer at the University? With more than 150 degrees awarded to approximately 5,000 students each year, it is one of the most diversified universities in France. Arts, Humanities and Languages are taught here, as well as Law and Economics, Health as a whole, Technology and Social sciences. If these last suffer from the reputation of not having employment outcomes, we however find a record rate of insertion for them, at about 93%. What is your policy in terms of research development? The 31 research teams are gathered in five large centres of expertise in order to cover all fields aiming at excellence at every level. Each centre must show at least one field with strong international visibility, in the image of bio-refinery, non-food uses of agricultural produce or Champagne vines

“The 31 research teams are gathered in five large centres of expertise in order to cover all fields aiming at excellence at every level.”

and wine within the agro-resource centre. In addition, we are developing a policy aimed at gathering our research units around six large common technological platforms, of which the best known is the ROMEO HPC Centre (the biggest in France and 5 th worldwide), which aim to place at the disposal of industrialists and researchers the resources of high performance calculation, protected storage spaces and adapted software. To what extent does the University fit into an international dimension? While 70% of URCA manpower comes from the regional territory, 10% come to us from across the whole world, that is to say 2,600 students from forty countries. In addition to aspects related to the mobility of young people and the recruitment of foreign re-searcher-teachers, the international dimen-sion comes back intrinsically to the quality of teaching. The obligation to take part in foreign language courses will be

thus embedded in the next campaign of diploma validation of the University.

What will be the main projects occupying you during the coming months? Four principal projects will be on the agenda: n the gathering of the whole University of Rheims within a large campus in the CroixRouge district, for which work has started and must be completed in 2020; n the bringing together of URCA with University Technologique de Troyes, in the context of the Community of Universities and Establishments; n the birth of the Institute of Vines and Wine; n the creation of a university Foundation encouraging companies to support URCA in its big projects n

Les dossiers Territoires | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | 63


Février 2015 | La Marne

ENTRETIEN | Dédié à la pédagogie, à l’innovation et à la recherche sur la pratique circassienne, le Centre national des arts du cirque se positionne comme un lieu d’échanges et de réflexion artistique en mutation constante. Un fleuron du territoire au rayonnement international.

Les Arts du cirque font leur show

Historiquement, le Cnac a été l’un des premiers établissements à s’ouvrir aux autres arts, comme en témoigne le spectacle de sortie de sa septième promotion en 1995, “le cri du caméléon”, véritable métissage de la danse et du cirque. Un décloisonnement des disciplines à l’origine même de notre ADN, qui participe à l’émergence de nouvelles générations d’artistes, dont certains comptent parmi les plus sollicités sur les scènes internationales. Pourriez-vous en dire plus sur votre pôle de formation ? Notre école supérieure, en collaboration avec l’École nationale des arts du cirque de Rosny-sous-Bois, dispense une formation validée par le diplôme DNSP (Bac + 3) ainsi qu’une licence en articulation avec l’UFR des Arts de l’Université Picardie Jules Verne d’Amiens. Une formation composée de cours à la fois artistiques (apprentissage des techniques de cirque, danse, théâtre, musique) et théoriques (histoire de l’art, anatomie, physiologie, philosophie, etc.). À l’issue de la troisième année, les étudiants rentrent en production avec un metteur en piste pour préparer leur spectacle collectif de fin d’études. La promotion 2014 se verra ainsi accompagnée par le célèbre jongleur Jérôme Thomas, avec des représentations programmées à Châlons-en-Champagne, la Villette Paris, Reims, Chaumont, … et probablement

à l'international. Parallèlement à la préparation au diplôme d’État de professeur du cirque, nous comptons renforcer notre dispositif de formation “tout au long de la vie”, les professionnels étant chaque année plus nombreux à l’intégrer. Tout aussi essentiel, notre centre de ressources et de recherche se veut une passerelle d’échanges et d’expérimentations pour développer l’innovation sur et à travers la pratique circassienne.

tout autant au rayonnement de notre établissement par-delà les frontières. Il en va de même lorsque l’un de nos spectacles collectifs se produit à l’étranger. Inversement, quelles sont les retombées pour le territoire, notamment en termes d’attractivité ? Le Cnac est un des fleurons incontestables de la Champagne-Ardenne, tant en termes économiques, de rayonnement que d'emplois. Les politiques en sont conscients et cherchent actuellement à valoriser son image pour redynamiser le territoire. Le projet “Terre de cirque”, créé en partenariat avec “Furies”, vise par exemple à renforcer la transmission artistique et l’accueil des artistes en résidence.

Qu'en est-il de votre rayonnement international ? La mobilité européenne et mondiale rend cette réalité commune à l’ensemble des écoles supérieures de cirque, même si les programmes Erasmus sont difficilement applicables dans notre spécialité. Si la renommée du Cnac vient d’une part de sa pédagogie, les étudiants qui rentrent dans leur pays après avoir terminé leurs études contribuent

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© Sileks pour le Cnac

Créé par le ministère de la Culture et de la Communication, comment le Cnac contribue t-il à l’émancipation des arts du cirque ?

Dans quelle mesure peut-on définir le Cnac comme un lieu de recherche et d’innovation en matière artistique ? Une école d’art se doit d’interroger sa pédagogie et son engagement artistique en permanence, en rebondissant sur le potentiel de chaque nouvelle génération qui se présente. Dans le cas contraire, elle se contenterait d’assurer la transmission des savoirs et des techniques à la manière d’un conservatoire, sans chercher à bouleverser les schémas établis n Propos recueillis par Pauline Pouzankov

Gérard Fasoli Directeur du Centre national des arts du cirque (Cnac)


Interview with: Gérard Fasoli, Director of the National Centre for Circus Arts (Cnac)

© Philippe Cibille

Circus Arts put on their show Quite as essential, our research and resources centre wants to be a bridge of exchange and experiment to develop innovation within and through the practice of circus.

“Cnac is one of the undeniable jewels of Champagne-Ardenne.”

What about your international reputation? European and global mobility makes this reality common to the all higher education circus schools, even though the Erasmus programmes are not easily applicable in our speciality. Whilst the fame of Cnac comes on one hand from its pedagogy, students who return to their country after having finished their studies contribute as much to the reputation of our establishment beyond our borders. The same goes when one of our collective shows is put on abroad. Cnac was one of the first establishments to be open to the other arts.

Dedicated to pedagogy, innovation and research into the practice of circus, the national Centre for the Circus Arts positions itself as a place of exchange and artistic reflexion in constant flux; a jewel of the territory with an international reputation.

Created by the Ministry for Culture and Communication, how does Cnac contribute to the emancipation of the circus arts? Historically, Cnac was one of the first establishments to be open to the other arts, as testified by the opening spectacle of its seventh edition in 1995, “the cry of the chameleon”, a real marriage of dance and circus. A decompartmentalisation of the disciplines at the very origins of our DNA, which takes part in the emergence of new generations of artists, some of whom count among the most sought-after on the international scene.

Could you say more about your training centre? Our higher education establishment, in collaboration with the National School of Circus Arts in Rosny-sous-Bois, confers a DNSP diploma (Bac+3) as well as a bachelors in conjunction with the Arts faculty of the Université Picardie Jules Verne of Amiens. The course is made up of both artistic (training in the techniques of circus, dance, theatre, music) and theoretical (history of art, anatomy, physiology, philosophy, etc) courses. At the end of the third year, the students go into in production with a director to prepare their collective end of studies show. So the class of 2014 will perform with the famous juggler Jerome Thomas, with shows programmed in Châlons-enChampagne, la Villette Paris, Rheims, Chaumont… and probably abroad. In parallel to the preparation for the State diploma of Professor of Circus, we intend to reinforce our lifelong training offer, with more and more professionals signing up each year.

Conversely, what are the repercussions for the territory, in particular in terms of attractiveness? Cnac is one of the undeniable jewels of Champagne-Ardenne, as much in terms of economics, as reputation and employment. The policies are conscious and currently seeking to develop its image to re-energise the territory. The “Terre de cirque” project, created in partnership with “Furies”, aims for example to reinforce artistic transmission and the hosting of artists in residence. To what extent can one define Cnac as a place of research and innovation in artistic matters? A school of art must continually question its pedagogy and artistic engagement, rebounding on the potential of each new generation that arises. Otherwise it would be satisfied to ensure the transmission of knowledge and techniques the manner of an academy, without seeking to upset the status quo n

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Février 2015 | La Marne

ENTRETIEN | Le département de la Marne dispose d’infrastructures de qualité tant pour la formation culturelle et sportive que pour sa diffusion. Ainsi, la programmation, à la fois dense et variée, répond à une volonté commune : celle de rapprocher certains publics éloignés.

“Des acteurs culturels inventifs”

Nous avons la chance de disposer d’acteurs culturels inventifs et dynamiques et ce, quelque soit leur forme juridique : sociétés, associations ou institutionnels (communes, intercommunalités). De plus, notre territoire est maillé d’infrastructures de qualité tant pour la formation (Conservatoire régional de musique et de danse, écoles de musique) que pour la diffusion (Opéra de Reims, le Manège à Reims également, La Comète à Châlons-en-Champagne, Le Salmanazar à Epernay ; sans oublier deux structures innovantes : EPCC de Vitry-le-François – fusion de l’Orange Bleue et de la Salamandre – et, enfin, la MJC intercommunale d’Ay). De ce fait, notre agenda est ponctué d’événements avec une grande variété de programmation (musique, théâtre, danse...) ; selon un maillage territorial de plus en plus dense, notamment grâce aux itinéraires proposés par le Département et à d’autres festivals : Furies, Flâneries, Musiques d’été, Musiques en Champagne, La Poule des ChampsAubérive, Moissons Rock - Juvigny War on screen à Mourmelon mais surtout à Châlonsen-Champagne qui est à l’origine du festival et Courts en Champagne dans la Grande Vallée de la Marne. Autant d’événements affirmant une volonté partagée de rapprocher certains publics “éloignés”, tels que les personnes en situation de handicap, le milieu rural, les quartiers sensibles, ou les jeunes publics. En plus de ces compétences volontaires, nous assumons aussi pleinement nos

compétences obligatoires : La Bibliothèque départementale de prêt qui contribue à développer la lecture en milieu rural et les Archives départementales qui veillent à la conservation et à la mise en valeur du patrimoine écrit départemental.

matériels sportifs et pédagogiques, aux manifestations locales ou nationales, aux jeunes licenciés, aux équipes ou sportifs individuels évoluant en championnat de France amateur, aux clubs UNSS collèges. Quelles sont les grandes lignes de la politique marnaise en matière de sport ?

Comment le monde associatif se développe t-il sur le territoire marnais ?

Nous avons mis en place des subventions à la réalisation d’équipements sportifs portés par les communes, EPCI et associations, et disposons du soutien de nos partenaires naturels : mouvement olympique départemental CDOS, comités Marne, clubs UNSS des collèges. Enfin, une aide significative est deployée pour le développement du sport santé.

Il me semble délicat de parler de “développement”; car ils sont malheureusement touchés par la raréfaction de l’argent public. Le monde associatif tente plutôt de conserver une programmation de qualité tout en s’adaptant à cette nouvelle donne économique.

“Notre agenda est ponctué d’événements avec une grande variété de programmation.”

Dans quelle mesure le département soutient-il la pratique sportive ? La pratique sportive peut se faire pendant et en dehors du temps scolaire via notamment des subventions à l’achat de

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© A. Hatat-Rêve ville

Comment présenteriez-vous le département de la Marne d’un point de vue culturel ? Qu’en est-il des animations, festivals et autres évènements ?

Avez-vous des projets futurs en ce qui concerne la vie associative ? Oui, bien évidemment ; mais eu égard au contexte budgétaire actuel, l’essentiel est d’essayer de maintenir notre soutien à son niveau actuel. Et de demeurer à l’écoute du tissu associatif local n Propos recueillis par Marie Vergne

Benoît Moittié Vice-président du Conseil général de la Marne, chargé de la vie associative (sport, culture)


Interview with: Benoît Moittié, Vice-president of the General Council of Marne, in charge of community life

The department of Marne has quality infrastructure for both cultural and sports training and its distribution. Thus, programming, both dense and varied, responds to a common desire: to bring closer together certain outsider audiences.

© Conseil Général Marne

“Inventive cultural players”

How would you present the department of Marne from a cultural point of view? What shows, festivals and other events happen? We are lucky to have inventive and dynamic cultural players and this, whatever their training: companies, associations or institutions (communes, inter-communalities). Moreover, our territory is covered with quality infrastructure both for training (Regional Conservatory of music and dance, schools of music) as for the distribution (Opera of Rheims, Horse-Arena in Rheims also, La Comète in Châlons-en-Champagne, Le Salmanazar in Epernay; without forgetting two innovative structures: EPCC in Vitry-leFrançois – fusion of the Orange Bleue and the Salamandre – and, finally, the intercommunal MJC in Ay). So our diary is punctuated with events with a large variety of programming (music, theatre, dance…) ; according to an increasingly dense territorial grid, in particular thanks to the routes suggested by the Department and other festivals: Furies, Flâneries, Music of summer, Music in Champagne, La Poule des Champs-Aubérive, Moissons Rock - Juvigny War on screen in Mourmelon but especially in Châlons-en-Champagne which is at the origin of the festival and Courts en Champagne in the Grande Vallée de la Marne. Many events assert a shared desire to bring closer certain “outsider” audiences, such as people with disabilities, the rural milieu, sensitive districts, and young people. In addition to these voluntary remits, we also shoulder our obligatory responsibilities fully: The Departmental len-

“We are lucky to have inventive and dynamic cultural players.”

ding Library, which contributes to developing reading in rural areas and the Departmental archives, which take care of the conservation and the development of the written heritage of the department. How is the associative world developing in the territory of Marne? It seems to me sensitive to speak about “development”, because they are unfortunately impacted by the rarefaction of public money. The associative world instead tries to preserve quality programming, all the while adapting to this new economic situation. To what extent does the department support sport? Sport can be practised during and outside school time via in particular subsidies to the purchase of sporting and teaching materials, with local and national events, to

young members, to teams and individual sportsmen evolving in amateur championships in France, with school clubs. What are the broad outlines of Marne policy as regards sport? We set up subsidies for sporting equipment carried by the communes, EPCI and associations, and we have the support of our natural partners: the departmental Olympic movement CDOS, committees of Marne, school clubs. Lastly, significant help is deployed for the development of sport for health. Do you have future projects for community life? Yes, obviously; but in view of the current budgetary context, the main target is to try to maintain our support at its current level and to keep an open ear to the local associative fabric n

Les dossiers Territoires | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | 67


Février 2015 | La Marne

ENTRETIEN | Chaque année au mois de juin, le Festival Furies installe son village de chapiteaux dans Châlons-en-Champagne. Fidèle à son objectif de soutien à la création contemporaine, il promeut des spectacles innovants qui attirent de nombreux programmateurs de France et de l’étranger.

Festival “Furies” : le théâtre de rue, les arts du cirque, la danse, et la musique à la rencontre du public Pouvez-vous nous présenter les festival “Furies” que vous présidez, et qui a lieu chaque mois de juin dans le centre-ville de Châlons-en-Champagne ?

gner de nos origines “interventionnistes”. Mais c’est le prix de la reconnaissance nécessaire qui fait entendre aujourd’hui que l’art est essentiel dans nos espaces publics !

C’est une manifestation artistique qui fait le lien entre le public et les artistes dans les espaces publics de Châlons-en-Champagne (théâtres, rues, places…). Le théâtre, la danse, les arts du cirque et la musique viennent à la rencontre des spectateurs, qui sont chaque année entre 20 et 25 000 à se déplacer.

Quels sont les apports concrets et quelle est la nature de votre partenariat avec la mairie de Châlons-en-Champagne? Mis à part les subventions, y a t-il une concertation en amont sur le plan artistique ou politique ?

C’est une manifestation qui présente des créations artistiques contemporaines. Se déroulant au début de l’été, le festival accueille donc des jeunes compagnies ou des créations de l’année. Il y a quelques années, l'évènement s'est recentré sur la relation entre le Cirque et le théâtre de rue.

Pouvez-vous nous parler d’Entre-Sort, la structure dont vous êtes responsable, et qui accueille le week-end les manifestations de l’association Furies ?

Il y a des rapports d’écoute et de construction culturelle depuis le début de notre histoire, mais aujourd’hui nous participons à la ville de demain car les idées ne manquent pas. L’exploration de la ville, les rencontres avec ses habitants et le travail

Que recouvre l’appellation “Arts de Rue” ? Nous ne sommes pas de fervents défenseurs de cette appellation et préférons parler de “théâtre de rue”. “Arts de rue” signifie que des artistes de toutes disciplines aiment et savent s’exprimer dans les rues et de façon plus générale dans les espaces partagés de la ville et des paysages. Utiliser ce genre de dénomination, c’est bien sûr s’éloi68 | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | Les dossiers Territoires

© Michel Grzeszczak

L’objectif premier de ce festival était de soutenir la création artistique, au sens large du terme. Est ce toujours le cas?

avec ses dirigeants, acteurs économiques et actifs portent ses fruits en matière de vie collective : nous construisons un événement à la fois indépendant et connecté au territoire, en partenariat avec les habitants des lieux investis (commerçants, riverains etc...). “Furies” est en lien avec les dirigeants de Châlons-en-Champagne, et ce toujours dans le respect de la pluralité culturelle de la ville.

“L’Entre-Sort” est un projet culturel dédié à une salle de quartier “rive gauche” qui a donné son nom à la salle ; “la salle rive gauche”. Nous y accueillons des résidences artistiques toute l’année et organisons des temps forts en relation avec cet endroit mais aussi avec le reste de la ville. L’Entre-Sort est un petit laboratoire pour nos aventures artistiques et une maison ouverte sur la rue. Souvent, ce projet se fait écho de nos interrogations culturelles, mais il présente également, les découvertes artistiques que nous faisons toute l’année lors de nos prospections n Propos recueillis par Laure Verneau

Michel Grzeszczak Président de l’Association “Furies”


Interview with: Michel Grzeszczak, President of the “Furies” Association

Can you present to us the “Furies” festival, which you chair, and which takes place each June in the centre of Châlons-en-Champagne?

© Vincent Muteau

“Furies” Festival: street theatre, circus arts, dance and music meet their audience

Can you present to us the “Furies” festival, which you chair, and which takes place each June in the centre of Châlons-enChampagne? It is an artistic event which makes the link between audience and artists in the public spaces of Châlons-en-Champagne spaces (theatres, streets, places…). Theatre, dance, circus arts and music come to meet their audience, who number each year between 20,000 and 25,000. The first objective of this festival was to support artistic creation, in the broad sense of the term. Is this still the case? It is an event that presents contemporary artistic creations. Taking place at the beginning of the summer, the festival hosts young companies and creations from the year. A few years ago, the event was refocused on the relationship between the Circus and Street Theatre. “Theatre, dance, circus arts and music come to meet their audience, who number each year between 20,000 and 25,000.”

What is covered under the name “Street Arts”? We are not enthusiastic defenders of this name and prefer to speak of “Street Theatre”. “Street Arts” means that artists of all disciplines like to and can express themselves in the streets and in a more general way in the shared spaces of the city and landscapes. To use this kind of nomenclature is of course to move away from our “interventionist” origins. But it is the necessary price of recognition which today gives ear to the message that art is essential in our public spaces! What are the concrete benefits and what is the nature of your partnership with the Châlons-en-Champagne town hall? Sub-

sidies aside, is there any upstream consultation on the artistic and political level? There has been a relationship of listening and cultural construction since the beginning of our history, but today we take part in the city of tomorrow because there is no lack of ideas. Exploration of the city, encounters with its inhabitants and working with its leaders, economic players and assets, bear fruit for collective life: we build an event that is both independent and connected to the territory, in partnership with the inhabitants of the places involved (commercial, riverside etc…). “Furies” is conducted in colllaboration with the Châlonsen-Champagne leaders, and always with respect for the cultural plurality of the city.

Can you speak to us about Entre-Sort, the structure for which you are responsible, and which hosts Furies association events on the weekend? “Entre-Sort” is a cultural project dedicated to a local “left bank” community centre which gave its name to the room; “The Left Bank Room”. We host artistic residences there all year and organise highlights in conjunction with this place but also with the remainder of the city. Entre-Sort is a small laboratory for our artistic adventures and an open house to the street. Often, this project is the echo of our cultural interrogations, but it also presents the artistic discoveries we make all year round during our investigations n

Les dossiers Territoires | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | 69


Février 2015 | La Marne

ENTRETIEN | Chaque année pendant 3 semaines, les Flâneries Musicales de Reims mettent à l’honneur la musique classique. Un festival qui rencontre un vif succès, et qui rend accessible à tous un genre musical réputé élitiste.

La musique classique dans tous ses états

Créées il y a 25 ans, à l’initiative de la Ville de Reims, les Flâneries Musicales ont pour vocation d’offrir aux Rémois et aux touristes, des concerts au sein de nombreux lieux prestigieux publics et privés en après-midi et en soirée. Le festival a une durée de 3/ 4 semaines (18 juin au 18 juillet 2015 pour la 26ème édition). Cette manifestation, placée sous la Direction artistique de Jean-Philippe Collard, pianiste international et enfant du pays, est axée sur la diffusion de la musique classique. Depuis 3 ans, les compositeurs français, la musique chorale, les jeunes talents à dimension mondiale mais aussi les artistes de notre région y sont invités. Vous êtes également le Président de l’Association Les Flâneries Musicales qui organise ce même festival. Quelle mission s’estdonnée cette association ?

relles et pédagogiques au bénéfice de publics “éloignés” afin de permettre l’accès au patrimoine musical classique au sein des écoles et maisons de quartier. Un cycle annuel de 10/ 12 conférences sur l’histoire de la musique classique est également prévu. Enfin, l’association se prépare à lancer une série de concerts classiques pour la saison musicale de l’année 2015/2016.

après une édition très déficitaire. Nous avons, avec l’équipe d’élus qui m’entoure et le personnel permanent (6 personnes dont le Directeur Artistique), établi un plan en 3 ans qui a été intégralement respecté. J’ai l’habitude de dire que notre association doit se gérer comme une entreprise. Pour ce faire, nous avons agi à la fois sur les économies de charges et sur l’accroissement des recettes privées.

“Notre association doit se gérer comme une entreprise.”

Quelle est la fréquentation du festival ? Organisez-vous d’autres évènements musicaux pendant l'année ? En 2014, 35 270 spectateurs ont assisté aux concerts proposés dans le cadre de notre 25ème édition, ce qui est représentatif d’une moyenne haute. Mais notre activité ne se limite pas à l’organisation du festival qui est, malgré tout, la clef de voûte de nos missions. À titre d’exemple, sont mises en place tout au long de l’année diverses actions cultu-

L’association est organisatrice du festival et d’un ensemble d’actions culturelles tout au long de l’année. Au-delà de la gestion matérielle des “Flâneries Musicales de Reims”, nous nous occupons aussi de son financement, composé pour partie de subventions publiques, du mécénat de plus de 90 entreprises et de vente de billets. Comment conciliez-vous ce rôle et celui de dirigeant d’entreprise, puisqu’il vous a fallu de fait équilibrer vos comptes ? Effectivement, j’ai été amené à assurer la Présidence à un moment crucial fin 2011 70 | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | Les dossiers Territoires

Pensez vous que le festival contribue à “populariser” un genre musical (la musique classique) réputé élitiste ?

© Axel Coeuret

Pouvez-vous nous présenter brièvement le festival Les Flâneries Musicales qui a lieu chaque été à Reims ?

En 25 ans, grâce à une politique tarifaire volontariste (25 % au minimum des concerts sont gratuits, les autres se situent entre 10 et 20 €), j’ai le sentiment qu’effectivement à Reims, la musique classique n’est plus une affaire d’élite mais une musique populaire. Et ce dans son acception la plus noble, qui en fait une musique partagée par le plus grand nombre. Depuis cette année, nous élargissons encore plus notre offre en créant, au sein du festival, un cycle des “petits flâneurs” destiné aux enfants et à leur famille… vous avez dit “élitiste” ? n Propos recueillis par Laure Verneau

Jean-Louis Henry Président des Flâneries Musicales de Reims


Février 2015 | La Marne

Interview with: Jean-Louis Henry, President of the Flâneries Musicales de Reims

Each year for 3 weeks, the Flâneries Musicales de Reims honour classical music. A festival that finds keen success, and makes available a whole musical genre that is considered elitist.

© Axel Coeuret

Classical music in all its forms

Can you present briefly the Flâneries Musicales festival, that takes place each summer in Rheims? Created 25 years ago, on the initiative of the City of Rheims, Les Flâneries Musicales offers the people of Rheims and tourists concerts within many prestigious public and private spaces in the afternoons and evenings. The festival lasts 3/4 weeks (June 18 to July 18, 2015 for the 26 th edition). This event, placed under the artistic Direction of Jean-Philippe Collard, international pianist and child of the country, is centred on the distribution of classical music. For 3 years, French composers, choral music, world class young talent as well as artists from our area are invited. You are also the President of the “Les Flâneries Musicales” Association that organises this same festival. What mission does this association take on? The association organises the festival and a whole raft of cultural activities throughout the year. Beyond the material management of the “Flâneries Musicales de Reims”, we also deal with financing, composed in part of public subsidies, of the patronage of more than 90 companies and ticket sales. How do you reconcile this role and that of company manager, since you need to balance your accounts? Indeed, I was brought in to take Presidency at a crucial moment at the end of 2011 after a very loss-making edition. We, with the team of elected officials which surrounds me and the permanent staff (6 people, of whom the Artistic Director), establi-

Created 25 years ago, Les Flâneries Musicales honour classical music.

shed a 3-year plan which was completely respected. I am accustomed to saying that our association must be managed like a company. With this intention, we acted at the same time on cost savings and on increasing private receipts.

of 10/12 conferences on the history of classical music is also envisaged. Finally, the association is preparing to launch a series of traditional concerts for the musical season of the year 2015/2016.

What is the festival footfall? Do you organize other musical events during the year?

Do you think that the festival helps to “popularise” a musical genre (classical music) considered elitist?

In 2014, 35,270 festival-goers attended the concerts offered within the framework of our 25 th edition, which is representative of a high average. But our activity is not limited to the organisation of the festival, which is, despite everything, the cornerstone of our missions. As example, various cultural and pedagogical activities are set up throughout the year for the benefit of “distant” audiences in order to give access to the traditional musical heritage within schools and district houses. An annual cycle

In 25 years, thanks to a strong pricing policy (minimum 25% of concerts are free, the others range between 10 and 20 €), I have the feeling that indeed in Rheims, classical music is no longer an elite affair but a popular music. And this in its noblest sense, which makes it a music shared by the greatest number. Since this year, we have widened our offer even further by creating, within the festival, a cycle of “Petits flâneurs” intended for children and their families… you said “elitist”? n

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