Supplément au journal du Jeudi 8 septembre 2016 - Ne peut être vendu séparément - Directeur de la publication : Gabriel d’Harcourt - Imprimerie : ZI La Pilaterie, rue du Houblon, 59 700 Marcq-en-Barœul
DE HAUT EN BAS : FRANÇOIS MOREL, ÉRIC REINHARDT ET JACQUES BONNAFFÉ / PHOTOS DIDIER CRASNAULT
8 PAGES SPÉCIALES
LA SAISON 2016-2017 DE LA SCÈNE NATIONALE DE VALENCIENNES
LE PHÉNIX DANS TOUS SES ÉTATS
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Phénix de Valenciennes, saison 2016-2017
CAHIER SPÉCIAL JEUDI 8 SEPTEMBRE 2016
Pas facile de se décider ? Vous hésitez ? Pour vous guider dans le choix des spectacles, le Phénix propose une présentation spéciale les 13, 14, 15 et 16 septembre à 19 h. Toute l’équipe sera présente pour répondre aux questions, aux commentaires… C’est gratuit mais il faut réserver (03 27 32 32 32).
Tout et encore plus, ensemble
Le Phénix, pépinière et lanceur de créations européennes
PÔLE EUROPÉEN L’expérience est pilote mais elle est forte, solide, pérenne : depuis cette année, le Phénix est Pôle européen de création. Un label qui permet à la scène nationale de poursuivre son travail avec les compagnies associées (lire ci-dessous) mais aussi de tisser des liens avec d’autres artistes qui trouveront ici à la fois un lieu d’accueil pour leur travail de création et un savoir-faire important en matière de diffusion, en France mais bien au-delà. LES ARTISTES ASSOCIÉS OU RÉSIDENTS Julien Gosselin (du collectif Si vous pouviez lécher mon cœur), qui a ébloui cet été Avignon avec 2666, créé ici, à Valenciennes, peu avant, est l’un des exemples d’artiste associé au Phénix et qui y a trouvé tout ce qu’il faut pour laisser sa créativité s’épanouir encore plus. Les artistes qui travaillent avec lui ont été formés à Lille, à l’EPSAD (École professionnelle supérieure d’art dramatique), et avaient marqué les esprits avec l’approche délicate des GV02.A
Particules élémentaires, adapté de Michel Houellebecq. Aujourd’hui, 2666 donne un nouvel élan, plus européen que jamais, à leur talent. Les retrouvera-t-on aux Molières ? Qui sait ? Antoine Defoort, Julien Fournet, Halory Goerger et leurs complices de L’Amicale de production y ont déjà été nommés. L’incroyable Germinal, porté par cette compagnie qui se veut coopérative de projets vivants, a été vu par des dizaines de milliers de personnes dans le monde !
Aujourd’hui, « 2666 » donne un nouvel élan, plus européen que jamais, à leur talent. Les retrouvera-t-on aux Molières ? De retour sur leurs terres nordistes (ils sont également très étroitement liés au Vivat d’Armentières), les artistes viendront au Phénix cette saison avec ledit Germinal. Mais bien d’autres projets sont en gestation. Tout aussi porté par des idées qu’il a concrétisées à Valenciennes, Cédric Orain, artiste résident, aura également des projets solides cette saison. Quant à la compagnie XY, artiste associée
désormais, elle sera incontournable puisqu’elle ouvrira la programmation !
NEXT ET LE CABARET DES CURIOSITÉS Cette saison, le Phénix intègre pleinement le festival Next, au côté de l’Espace Pasolini (partenaire fondateur). Pour la neuvième fois, le théâtre et la danse, ainsi à l’honneur entre novembre et mars, prendront toute leur place sur la scène valenciennoise. Pour le détail du programme, rendez-vous fin septembre. Autre rendez-vous attendu, incontournable au Phénix : le Cabaret des curiosités. La saison – le printemps – colle parfaitement au contenu puisque la programmation est constituée de projets tout neufs, portés par des compagnies jeunes ou en pleine nouvelle exploration. Cette saison, les artistes associés du Phénix seront de nouveau au rendez-vous, mais celles et ceux qui ont participé à Atlas ou y ont assisté retrouveront également, dans le cadre d’un atelier nomade, les artistes portugais Ana Borralho et João Galante. Cette fois, c’est au Boulon qu’ils donneront rendez-vous pour Trigger of Happiness, ou le questionnement d’adolescents sur le bonheur.
Belles affiches
PAR MARTINE KACZMAREK mkaczmarek@lavoixdunord.fr
La Brique et Nickel !
La scène nationale de Valenciennes est devenue un site majeur de création européenne. En lien avec des compagnies venues de partout, mais aussi à travers les artistes associés, le Phénix réunit les conditions idéales de développement des projets, sur scène et en matière de financement. Un savoir-faire autant qu’un savoir-être qui permet une programmation aux larges sensibilités.
Les Amis du Phénix, le Phénix voyageur, l’opéra live, échauffement des spectateurs, complices de la création, ateliers nomades... Le Phénix associe à nombre de rendez-vous celles et ceux qui le souhaitent. Pousser la porte, apporter sa pierre à la création artistique, aller dans d’autres lieux, découvrir, toujours plus loin, toujours plus fort, pour s’ouvrir un peu plus l’esprit à chaque fois, ce sont les propositions tout au long de la saison. VPour en savoir plus : www.lephenix.fr ou 03 27 32 32 32.
La compagnie HVDZ va marquer la saison 2016-2017. Avec La Brique , Guy Alloucherie, originaire de Bruay-la-Buissière, rendra hommage à son enfance, aux lieux, mots et sensations qui ont bercé sa vocation d’artiste. Mais il reviendra également avec sa compagnie pour le projet Nickel ! , une aventure dans laquelle embarqueront une quarantaine de jeunes désireux de travailler dans la métallurgie. Après Haute soudure en 2014, un lien étroit avec des étudiants et le Phénix, sur le chemin de la culture et de la confiance. VLa Brique , le 2 juin, à 20 h . VNickel ! , le 22 juin, à 20 h.
Les apéros philo Le Phénix renouvelle son partenariat avec Citéphilo et programme deux rencontres avec des penseurs de notre temps. Des échanges rares et forcément constructifs, d’autant plus intéressants au regard d’une actualité lourde, qui évolue très vite. VRendez-vous avec Sophie Wahnich, historienne et directrice de recherche au CNRS, le 9 novembre, à 19 h ; avec Marcel Gauchet, historien et philosophe, le 12 janvier, à 19 h.
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Phénix de Valenciennes, saison 2016-2017
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Germinal, le retour (attendu)
Belles affiches
Le petit bijou – qui a fait le tour du monde ! – de l’Amicale de production est de retour dans son berceau. C’est en effet au Phénix, qui les compte parmi ses artistes associés, qu’Halory Goerger et le Jenlinois Antoine Defoort ont travaillé leur spectacle qui fut ensuite créé à Lyon puis nommé aux Molière. Ne cherchez aucun lien avec l’œuvre d’Émile Zola : ce Germinal du XXIe siècle évoque une nouvelle civilisation à travers de multiples rebondissements sur le fond et sur la forme. Insolite. Incontournable. VLes 27 et 28 avril, à 20 h.
Beaucoup de Poésy
Avec Ceux qui errent ne se trompent pas , proposé cet été à Avignon, la compagnie Crossroad a marqué les esprits. La mise en scène de Maëlle Poésy, 32 ans, souligne le propos : un vote blanc massif qui provoque une révolution citoyenne. Il y a trois ans, à Lille, la jeune metteure en scène avait enthousiasmé les spectateurs par son inventivité autour de Purgatoire à Ingolstadt . VLe 26 janvier, à 20 h.
Coup de cœur
L’ADN Julien Gosselin
L’artiste qui a bouleversé Avignon avec le magistral 2666 (douze heures !) reviendra avec une mise en scène très différente pour Le Père , d’après L’Homme incertain de Stéphanie Chaillou. Un spectacle plus intimiste, un monologue. Un homme nous raconte sa vie, heureuse et joyeuse jusqu’à la faillite qui le fait basculer. Mélancolique et doux-amer. VLes 4 et 5 mai, à 20 h.
Isabelle Adjani au cœur de L’Amour et les Forêts, d’Éric Reinhardt VQui pour adapter le roman L’Amour et les Forêts en pièce ? Laurent Bazin, de l’Académie de France à Rome. Un artiste avec lequel Éric Reinhardt est sur la même longueur d’ondes depuis leur rencontre il y a trois ans : « C’est quelqu’un de très intelligent, de très engagé, de très entier, de très incandescent. J’aime ça énormément. Juste avant de partir à la Villa Médicis, il m’a dit qu’il avait envie d’adapter L’Amour et les Forêts au théâtre. Je lui ai répondu que rien ne pouvait me faire plus plaisir. » Adjani. « J’ai croisé Isabelle Adjani au théâtre du Rond-Point : nous allions voir une pièce, nous étions chacun dans la file d’attente et une personne nous a mis en relation. J’ai vu qu’on m’avait envoyé un SMS. C’était un message d’Isabelle Adjani. Elle avait écrit : “Ça fait des mois que j’hésite à vous écrire pour vous demander si ce ne serait pas une bonne idée d’adapter L’Amour et les Forêts au théâtre et qu’on le fasse ensemble.” En réalité, elle n’osait pas car elle avait peur que je lui dise non. » Liens. « J’ai dit à Laurent Bazin : “C’est ton projet, ça t’appartient, je pourrais tout à fait concevoir que tu n’aies pas envie d’Isabelle Adjani ou d’une star dans cette production.” Laurent pratique un théâtre de recherche, expérimental, avec des acteurs plutôt anonymes, une troupe, comme cela se fait beaucoup dans ce type de théâtre. Il m’a demandé deux jours pour réfléchir et au bout de quelques heures, il m’a rappelé en me disant : “Je l’adore, c’est quelqu’un d’une importance considérable dans mon imaginaire, c’est une icône. Bien évidemment que j’ai envie de la rencontrer.” Donc j’ai présenté Isa-
belle et Laurent l’un à l’autre. Ils se sont merveilleusement entendus dès le premier rendezvous. » Adaptation. « J’avais dit à Laurent dès le départ que je ne souhaitais pas écrire l’adaptation. Je préférais que ce soit lui qui le fasse. Donc c’est lui qui va adapter. C’est vraiment un livre en tableaux avec beaucoup de dialogues. Et comme dans la plupart de mes romans, il y a beaucoup de temps réel, il est construit en longues scènes. Donc c’est tout à fait possible de l’adapter au théâtre. Ce qui est beau avec l’histoire de Laurent Bazin et Isabelle Adjani, c’est que c’est un livre que les deux aiment passionnément et très profondément. » Narratrice. « Isabelle est tellement habitée par le personnage de Bénédicte Ombredanne – dans le fond, c’est tellement elle – que quand elle prête sa voix, son corps, c’est d’une justesse absolument sidérante. Et ça, c’est une chance inouïe que j’ai de vivre des moments pareils, et j’espère que le public éprouvera des sensations aussi fortes. Elle n’interprétera pas Bénédicte Ombredanne. Elle en a émis le souhait, au départ c’était son idée, et puis après les trois jours de répétition, elle nous a envoyé un très long mail pour dire qu’elle s’était rendue compte que ce n’était pas tout à fait sa place. En fait, la place la plus juste, c’est celle de narratrice. C’est elle qui va porter le roman et son adaptation au théâtre, mais le personnage de Bénédicte Ombredanne sera interprété par une comédienne de Laurent Bazin. » VLes 7, 8 et 9 juin, à 20 h. GV03.A
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Phénix de Valenciennes, saison 2016-2017
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Ancien malade des hôpitaux de Paris
GV04.
J’ai inventé un personnage parisien qui va à la campagne et qui voit ses grands-parents très différents. ses grands-parents très différents. On me voit grandir au fur et à mesure des chapitres et on voit se dessiner aussi le portrait de ces grands–parents que tout oppose sauf l’amour des fleurs. » Ce sont vos grands-parents ? « Je ne dois pas répondre à ça (rire). En fait, ce sont les grandsparents de tout le monde, c’est ce que j’aimerais bien, en tout cas. Si on dit la vérité, ma grand-mère ne ressemblait pas exactement à Rose puisqu’elle était toute maigre. Mais elle était catholique comme Rose et donc il y a des points communs. Moi, je me sers de plein de gens en fait, j’ai plutôt pensé à ma
tante Hélène qui pouvait ressembler à ce personnage-là. Je me suis aussi inspiré de mes parents. Mon papa cégétiste, un peu militant, et ma mère bonne chrétienne. » La musique tient une place importante aussi... « J’avais le souvenir des Tontons flingueurs où la même musique est déclinée de manière différente, religieuse, jazz, etc. Là, c’est un peu la même chose : on est parti d’une chanson de Pete Seeger qui s’appelle Qui peut dire où vont les fleurs ? (Where have all the flowers gone ?) qui avait été interprétée par Marlene Dietrich. C’est une très jolie chanson sur les fleurs et sur le côté éphémère des choses. C’est une chanson antimilitariste de Pete Seeger qui était un peu l’ancêtre de Bob Dylan, un protest singer. C’est cette chanson là qui revient régulièrement dans le spectacle ». VLe 15 décembre, à 19 h.
Confidences sur pas mal de trucs , promet Arnaud Tsamere. Son spectacle, écrit avec Arnaud Joyet et François Rollin, parle... d’humour, tout simplement. Le rire infernal pour tout, partout. Impertinence et drôlerie également avec Sophia Aram qui nous offre son troisième one-woman-show, Le fond de l’air effraie . VArnaud Tsamere, le 3 mars, à 20 h 30. VSophia Aram, le 17 mars à 20 h.
Pierre Richard et la nuit Le comédien valenciennois ne vient pas cette fois au Phénix avec un texte de sa plume mais avec une pièce tirée du livre d’Ingrid Astier Petit éloge de la nuit. Un rendez-vous avec les sensations, les images, les rêves, les sentiments multiples nés dans nos têtes et cœurs, sous la Lune. Pierre Richard prend par la main, révèle les sentiments, nous emmènera loin, loin, loin... VLes 7 et 8 mars, à 20 h.
Alex Lutz sans Catherine
Coup de cœur
Comment vous est venue l’inspiration pour cette nouvelle pièce ? « C’est parti d’un peintre qui s’appelle Martin Jarrie et qui a fait toute une série de portraits de fleurs. Il voulait éditer ses portraits dans un livre et ne savait pas quel texte pouvait les accompagner. Je suis allé voir ses œuvres dans son atelier, ça m’a plu beaucoup. C’étaient de très beaux portraits. Je dis “portrait” car il avait vraiment peint la spécificité de chaque fleur comme si c’étaient de vrais personnages. Et puis moi j’avais un début d’histoire, celle d’un vieux couple de gens à la campagne. J’avais dû faire une page et demi, je n’avais pas avancé et, en voyant les fleurs, je me suis dis “Tiens, je peux peut-être faire une espèce d’exercice : à chaque fleur serait associé un souvenir de vacances, un souvenir d’enfance. Et c’est ce que j’ai fait, j’ai inventé un personnage parisien qui va à la campagne et qui voit
On en parle ?
Belles affiches
Dans Hyacinthe et Rose,, François Morel pose un regard tendre sur nos histoires
« Un jour, je vais chez François, mon copain Morel, et je lui dit : “Je cherche un texte.” Il me dit : “Tiens, lis ça, c’est pas mal. ” Je l’ai lu », explique Olivier Saladin. Ancien malade des hôpitaux de Paris a été écrit par Daniel Pennac pour le bicentenaire de l’internat des hôpitaux de Paris. « Ça se prêtait à la scène. Et puis le sujet, la médecine, le fait que ce soit très technique, ça parle vraiment d’un cas qui peut être réaliste. Et puis il y a le ton de Daniel Pennac, des clins d’œil, des choses amusantes… Il y a de la fantaisie, en même temps » poursuit Olivier Saladin qui campe un jeune interne confronté à un patient, aux grands mandarins de la médecine... « Et le personnage a l’urgence de raconter une histoire qui a marqué sa vie et qui va la modifier d’ailleurs, on le comprendra à la fin. Donc c’est gigogne : il y a l’urgence de raconter l’urgence. Je trouvais ça intéressant. » Pour l’adaptation, l’ancien Deschiens n’a que peu touché le texte initial mais, pour la mise en scène, il a souhaité le regard de Benjamin Guillard. « Chacun y trouvera ce qu’il veut, je n’ai pas cherché à ce qu’il y ait un message particulier. Mais je pense que certains moments et certaines petites scènes peuvent faire penser à quelque chose », ajoute le comédien. VLe 4 novembre, à 20 h.
Il aime la scène, Alex Lutz, et le public le lui rend bien. Son humour est décapant à travers tous les sujets abordés. Pas de maquillage ni de perruque comme pour La Revue de presse de Catherine et Liliane , chaque jour sur Canal+. Mais la finesse est au rendez-vous, gags et jeux de mots aussi. Promis ! VLe 27 mai, à 20 h.
Phénix de Valenciennes, saison 2016-2017
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Réparer les vivants
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Bonnaffé dans Bovary : Madame, le procès, la censure, Gustave tel qu’en lui-même
Belles affiches
Le roman de Maylis de Kerangal a obtenu de multiples récompenses en 2014 comme le Grand prix RTL-Lire 2014, le prix littéraire Charles-Brisset, le prix du meilleur roman français du magazine Lire. .. L’histoire des parents de Simon, jeune homme au cerveau détruit dans un accident, confrontés au don d’organes a touché, ému, nombre de lecteurs. Un film éponyme est en préparation mais la pièce d’Emmanuel Noblet, qui la met en scène et joue magistralement, apporte un éclairage tout en finesse, dans un décor épuré qui laisse place à l’essentiel et à la force de l’amour. VLes 28, 30 et 31 mars, à 20 h ; le 29 mars, à 18 h.
Le monde !
Comment va le monde ? Telle est la question posée par Arnaud Anckaert. Au fil de ses itinéraires, réels ou dans la vie, le créateur de la compagnie Théâtre du prisme mène en douceur d’émotion en émotion. L’artiste a puisé dans ses propres pérégrinations toutes les anecdotes et les images qu’il nous conte. VLes 5 et 6 janvier, à 20 h.
Coups de cœur
Classiques mais pas vraiment
Ces textes-là font partie du patrimoine, de la culture universelle. Mais ils sont revus, visités, tout en étant respectés par chacun des metteurs en scène. VLa Folle journée, ou le mariage de Figaro , de Beaumarchais, les 5, 6 et 7 octobre, à 19 h. VL’Assommoir , d’après Émile Zola, les 29 et 30 novembre, le 1er décembre, à 20 h. VTimon et Titus , d’après William Shakespeare, le 3 décembre, à 19 h.
Jacques Bonnaffé campe Gustave Flaubert dans une pièce encensée par la critique dès sa création au Portugal, le pays de son auteur, Tiago Rodrigues. À la tête du Théâtre national de Lisbonne, il s’est inspiré de l’œuvre de Flaubert, en particulier de Madame Bovary, mais il s’est aussi appuyé sur le procès qui a suivi la sortie du roman. « Dans cette pièce qu’a écrite Tiago Rodrigues, il y a à la fois des morceaux du roman et des morceaux du procès parce qu’il a estimé que c’était l’un des procès remarquables du XIXe siècle et que la question de la censure littéraire telle qu’elle est posée dans ce procès reste un exemple », précise Jacques Bonnaffé. La censure est en effet largement évoquée dans
cette pièce. « On pense toujours à la censure morale comme une grande offense à la liberté, etc. Et puis il y a une mécanique toute simple et qui est au début du procès. Ce qu’ils veulent, ce n’est pas la censure, c’est casser cette revue dans laquelle a été publié en feuilleton Madame Bovary. Il n’y a pas d’offense réellement à la morale et à la religion. C’est un faux argument. L’époque est déjà plus libre, elle a permis énormément de choses. La censure, c’est une belle manœuvre pour détourner l’attention. » Une approche étonnante d’un des romans les plus lus dans les lycées notamment, de son auteur aussi. À découvrir. VLes 7 et 8 février, à 20 h.
La glaçante ascension... En adaptant La Résistible Ascension d’Arturo Ui , de Bertolt Brecht, Dominique Pitoiset avait en tête Philippe Torreton. Ces deux-là sont complices de longue date. À Valenciennes, les spectateurs de Cyrano de Bergerac , en 2013, comprendront que les deux artistes travaillent avec un regard singulier les grandes œuvres du répertoire. Avec La Résistible
Ascension d’Arturo Ui , les deux hommes ont, cette fois posé leur créativité sur une œuvre grinçante : elle évoque la montée en puissance d’Hitler. Pas de traits historiques classiques mais une volonté de faire comprendre les mécanismes de cette ascension et ses effets très concrets, bien plus tôt qu’on ne le dit souvent. VLes 10 et 11 janvier, à 20 h. GV05.
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Phénix de Valenciennes, saison 2016-2017
Belles affiches Souvenez-vous de Chouf Ouchouf ! Un rythme, des rebondissements, de l’acrobatie, quoi ! Halka (titre provisoire) s’inscrira, assure le Groupe acrobatique de Tanger, dans la même lignée. L’acrobatie marocaine dans toute sa force, à apprécier du premier au dernier rang : dans tous les cas, spectaculaire ! VLe 9 décembre, à 20 h ; le 10 décembre, à 19 h ; le 11 décembre, à 16 h.
De l’air et plus si affinités
Hip-hop top
Dansez ! Parmi les ateliers nomades de
la saison, Corbeaux et Votre danse . Corbeaux, de Bouchra Ouizgen, sera mené avec un groupe de femmes qui se produiront dans plusieurs quartiers de Valenciennes. Il suffit d’être âgée de 17 à 40 ans pour tenter l’expérience. Pour Votre danse, Mylène Benoît invite pour une quarantaine d’heures d’ateliers les danseurs et non danseurs de 7 à 67 ans. VCorbeaux , en octobre, présentation les 29 et 30 . VVotre danse en décembre, janvier et février, présentation le 4 février.
La finale nationale, rien que ça, des Hip-hop games. Cet événement danse créé il y a cinq ans achève sa tournée française à Valenciennes avant la finale internationale à Lille. Les meilleures compagnies de danse, toutes disciplines du hip-hop confondues, seront au rendez-vous. Affrontements sérieux à grands coups d’improvisation. Étonnant. VLe 9 octobre, à 15 h. GV06.
Coup de cœur
Il n’est pas encore minuit
Parfums de Tanger
Danse et arts numériques ? Vous pensez Pixel , l’un des événements époustouflants de la saison dernière. Le Mouvement de l’air s’inscrit dans cette lignée, Claire Bardenne et Adrien Mondot étant de nouveau aux manettes pour cette belle création. Les corps de trois danseurs lévitent, la musique est aérienne, forcément. La chorégraphie est soignée, la sensibilité de chaque danseur étant mise en valeur. Les images projetées en direct révèlent efficacement leur virtuosité. De nouveau l’un des spectacles marquants de la saison. VLe 19 janvier, à 20 h.
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La compagnie XY et ses vingt-deux acrobates, désormais artistes associés au Phénix, reviennent pour l’ouverture de la saison. Et ce sera place d’Armes, s’il vous plaît, après une résidence de dix jours ici. Voltige et autres propositions toutes plus relevées les unes que les autres seront gracieusement offertes au public valenciennois. Le tout avec une fougue et un enthousiasme conquérants. Une belle entrée en matière. VLe 1er octobre, à 18 h, place d’Armes, en collaboration avec la Ville de Valenciennes et Le Boulon.
Érotique et scénique La Danoise Mette Ingvartsen explore une nouvelle fois l’érotisme dans sa dernière création. La nudité sur scène est pleinement assumée et le rapport au plaisir est décliné en sept tableaux par les douze danseurs. La chorégraphie ne va jamais jusqu’à la pornographie. Spectacle à voir à partir de 16 ans. VLe 2 février, à 20 h.
Le Ballet de Lorraine Depuis 2011, Petter Jacobsson a décidé de bousculer les codes du ballet au CCN de Lorraine. Bien lui en appris : la séduction a opéré aux quatre coins de l’Europe. Au Phénix, trois courtes pièces sont à l’affiche dont un duo « inspirant » de William Forsythe. Ruptures, créativité et surprises sont au programme. VLe 19 octobre, à 20 h.
IT Dansa, de España !
Ils viennent de Barcelone, ils sont seize danseurs. Le credo de IT Dansa : la fougue et une touche multiculturelle forte. Un vent des pays de l’Est et les voilà lancés ; un parfum de Corse, autre pas de danse ; un peu de Méditérannée et tout repart. Le public est étroitement associé à cette belle rencontre scénique, tout en force et en finesse. VLe 10 mars, à 20 h.
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Soul cinéma
Belles affiches
L’ONL, trois fois !
Phénix de Valenciennes, saison 2016-2017
Coup de cœur
L’Orchestre national de Lille jouera cette saison trois fois dans le Valenciennois. Le 15 octobre : au programme, Beethoven, Robin, Wagner et Bartók. Le 18 novembre : concerto pour violoncelle, Symphonie n° 3 de Schumann. Enfin, le 7 avril, Le Messie de Haendel (orchestration de Mozart). Bien entendu, les compositions et directions seront différentes. VEn octobre, novembre et avril.
Le lieu de tous les possibles Galliano, Durez et Valentiana Deux musiciens aux multiples instruments, une rencontre, un projet avec l’orchestre Valentiana est né ainsi. Le duo percussion-accordéon signera des années de complicité entre les instrumentistes. Ils revisiteront les œuvres d’Astor Piazzola et de Ney Rosauro. VLe 10 novembre, à 20 h.
Dionysos Un nouvel album, une nouvelle tournée : le groupe de Mathias Malzieu est de retour ! Avec un ton toujours singulier au cœur de la chanson française, une belle écriture, des compositions soignées. Le huitième album, Vampire en pyjama, est plus acoustique mais tout aussi emballant. VLe 19 novembre, à 20 h.
Les Samedis de l’AvantScène, c’est une programmation éclectique, tout au long de la saison. Il y aura du jazz, bien entendu, mais aussi du baroque, cette année. Nos coups de cœur : Festen (le 18 mars) pour le jazz et Nicolas Achten (le 7 janvier) pour le baroque. VLe samedi, tout au long de la saison.
Le Sacre du Tympan propose l’un de ses programmes, Soul Cinéma, qui offre une plongée dans le cinéma black des années 70. On va groover, c’est certain. Du jazz, du rock, de la soul... Le groupe montre qu’il n’a rien perdu de son ADN : il mêle avec bonheur tous les courants musicaux, proches ou pas du tout. Fred Pallem, homme orchestre de cette belle aventure musicale née au Conservatoire de Paris en 1998, a travaillé avec un délice communicatif les musiques de plusieurs films qui mettaient en valeur la communauté afro-américaine. VLe 13 janvier, à 20 h.
La Diva Sarah
La jolie Australienne Sarah McKenzie s’est fait remarquer l’an passé avec un premier album très réussi, We Could be Le jazz Lovers . semble être une passion pour elle. Très à l’aise dans toutes les mélodies, Sarah McKenzie affectionne tout particulièrement la scène. C’est là où tout son talent s’exprime le mieux. VLe 29 mars, à 20 h.
Ont participé à ce supplément Conception et rédaction : Martine Kaczmarek. Maquette : Laurent Breye. Photos : Didier Crasnault GV07.
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Phénix de Valenciennes, saison 2016-2017
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guement de la musique d’église ou de guinguette un petit peu, avec une main gauche aléatoire, hein (sourire). Et donc j’ai récupéré ce synthétiseur et c’est sur ce synthé que, dans la maison familiale, j’ai fait cette chanson. Un synthé que je n’avais jamais touché avant. Je crois que c’est l’objet synthétiseur qui m’a fait accoucher de cette chanson. En pensant que ce synthétiseur, non seulement il va survivre à mon père, mais aussi certainement à moi ». La scène. « J’ai commencé la scène, j’avais 16 ans ou 17 ans, dans des groupes, j’étais très exubérant, je ne comprenais pas trop pourquoi parce que dans la vie j’étais très timide. Et puis après
j’ai fait des concerts sous mon nom. J’ai arrêté, et puis j’ai continué à faire des disques. On m’a proposé de revenir sur scène et tout d’un coup quelque chose est réapparu. C’est pas toujours un bonheur, ce serait mentir que de dire ça, mais disons que j’oublie ma timidité sur scène. » Tournée. « C’est du désir plus que de l’envie. On a recommencé à faire de la scène avec une formule que je ne connaissais pas. Je chante accompagné d’une pianiste qui n’est pas du tout de mon niveau en piano. Elle est supérieure. C’est vraiment une pianiste classique donc c’est une découverte totale, une aventure humaine. » Philippe Katerine, samedi 25 mars, à 20 h.
Les enfants ont toute leur place au Phénix ! Lorsque les spectacles sont plutôt pour les parents, un espace de jeux avec des animateurs diplômés leur est proposé (à réserver). Mais, surtout, une programmation leur est concoctée soigneusement. Le choix est toujours au rendez-vous. Nos coups de cœur : Frankenstein (en avril) et Flying Cow (en mai). Et, côté musique, Aldebert dont les mélodies séduiront aussi papa, maman, papy, mamie... Du lourd, on vous dit. GV08.
Autour de Gérard Hourbette, Art Zoyd trace sa route depuis plus de quarante ans. 44 1/2 , sa dernière escale créative, signe une nouvelle occasion d’explorer la créativité passée et présente. Les éternels chercheurs d’émotions musicales loin des sentiers battus ont toujours des notes et des idées dans la besace. Le concert traverse les années, de 1976 à 2008, sans nostalgie mais toujours avec efficacité. VLe 7 décembre, à 20 h. Le festival de musique baroque du Valenciennois est un rendezvous majeur qui se déroule dans de nombreuses communes du territoire de l’agglo. Chaque année, le Phénix est associé à cet événement et accueille l’une des affiches. Cette fois, ce sera l’ensemble Gli Incogniti et Amandine Beyer qui interpréteront, avec la flamme qu’on leur connaît, Les Quatre Saisons et d’autres concertos de Vivaldi. VLe 12 mai, à 20 h.
Coup de cœur
Les Loustix seront gâtés !
Toujours au top
Embar(o)quement au printemps
Le printemps débutera avec Philippe Katerine et ses dernières chansons réunies dans l’album très touchant, Le Film. Les paroles. « C’est venu tout d’un coup, ça s’est imposé. J’ai fait ce disque à un moment donné où je ne savais pas trop qui j’étais. J’étais un peu perdu, et puis les gens autour de moi, je ne comprenais pas qui ils étaient non plus. Donc c’est une façon de ranger ses affaires, de faire un grand ménage de printemps, pour repartir. C’était une sorte de nécessité. » La musique. « La chanson, Les Objets, je l’ai faite sur le synthétiseur de mon père, qui était décédé deux ou trois mois avant. Il avait acheté une espèce de synthé parce qu’il jouait comme ça va-
Belles affiches
Philippe Katerine fait son cinéma