NOSTALGIE DE LA COUPE MULET
Couverture du premier album Panini
LA FOLIE
PANINI
Pour les fétichistes du foot, les albums panini sont bien meilleurs que les madeleines de Proust. Quand on cause « panini », on songe le plus souvent au fameux sandwich chaud au pain allongé et blanc, coupé dans sa longueur et garni de jambon, de salami ou de saucisses … le tout surmonté de fromage et de tomates. Mmmmh. Mais dans ce numéro de « Quartier Chic », vous comprendrez qu’il est ici question de ballon rond, de coupes mulets et autres ailes de pigeon.
A la douce mélodie du mot Panini, des souvenirs d’enfance nous reviennent. Pochettes brillantes rouge et jaune, album vierge aux cases numérotées ne demandant qu’à trouver leur autocollant ad hoc, collectionnite aigüe de ces fameux stickers vendus par paquets de cinq, rendez-vous hebdomadaire chez le buraliste du coin de la rue pour dépenser son argent de poche dans ces images à l’effigie de Messie, Maradona, Zidane et consorts… Véritable madeleine de Proust pour certains, obsession pour d’autres, l’origine des cartes Panini se déniche dans une Botte, au pays de Piero della Fransesca et sur un air de Traviata. Ça se passe au début des années 60 en Italie, à Modène plus exactement. La famille Panini a une idée révolutionnaire : glisser des photos de footballeurs dans les journaux quotidiens. Le succès est immédiat et ne s’est toujours pas démenti. L’idée d’un album de collection émerge et sort en 1961, accompagné d’un tube de colle pour y apposer les effigies en carton. La décennie suivante, l’autocollant remplacera la glu et Umberto Panini mettra au point un système révolutionnaire, la « Fifimatic », machine de conditionnement aléatoire des cartes. Depuis, les albums à collectionner sont vendus dans le monde entier et, à chaque coupe du monde, les élèves profitent de la récré pour s’échanger les cartes en double ou en triple. Espérons que la coupe du monde de foot féminin en 2019 y trouve sa place légitime.
Antoine TAINE 19