n째02 / avril 2010 / GRATUIT
LYON Cultures et tendances urbaines
NUIT DE
• TERREAUX > LA DOUA INSA • HÔTEL DE VILLE > GRANGE BLANCHE • HÔTEL DE VILLE > ÉCULLY GRANDES ÉCOLES Trois lignes pour les noctambules du jeudi au samedi, de 1h à 4h du matin. Détail des itinéraires sur www.tcl.fr
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nuit
PLEINES LUNES
Sommaire
Beat Assailant – DR // Toxic, 2008 © David Hevel // Jean-Marc Avocat © Bruno Amsellem, Signatures
Let’smotiv - avril 2010 #02
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News 18 Evènement Rétrospective Ben
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Portfolio Plastikk Soldier Rencontre Survival Group 40 Reportage Radio Haiti 34
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Musique Thierry Escaich, L'Original, Ez3kiel/Hint, Beat Assailant... 66 Cinéma Stanley Kubrick, Nicolas Boukhrief
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Mode Death Proof, Kitsune 80 Exposition David Hevel, Minuscules, 92 Portfolio Fabrica
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Michel François... Agenda
Théâtre & danse Avocat, Porneia, Twin Houses... Agenda 110 Littérature Quais du polar 112 Chroniques Livres, cd, jeux vidéo
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Agenda concerts 130 Antépénultième
Let'smotiv Lyon 5 place Louis Chazette - 69001 Lyon Tél : +33 482 53 05 71 - Fax : +33 482 53 05 70 redaction.lyon@letsmotiv.com Let’smotiv Lyon est édité par la S.a.r.l. Comme Ulysse Membre du réseau Let’smotiv Magazines Comme Ulysse, S.a.r.l. au capital de 5 000 euros RCS Lyon 518 308 879 Dépôt légal à parution - ISSN : en cours Directeur de l’édition : Frédéric Blacher ASSISTANTE GÉNÉRALE : Adeline Marconnet Graphiste : Romain Noiry - www.ram-one.com Pub : Frédéric Blacher - frederic.blacher@letsmotiv.com
Ont collaboré à ce n° : Alain Allanic, Antoine Allègre, Thibaut Allemand, Dominique Bastien, Emma Belasco, Faustine Bigeast, Nicolas Blondeau, El Borbah, Richard Célèbre, Julien Collinet, Guillaume Courteheuse, Léa Daniel, Mathieu Dauchy, Audrey Hadorn, Carole Lafontan, Hakima Lounas, Louise Padox, Michel Paquot, Baptiste Ostré, Aurel Rotival, Gallia Valette-Pilenko Couverture : Plastikk Soldier, www.plastikk-soldier.com
Let’smotiv est une publication d’Urban Press, www.urban-press.com 18 rue des Couteliers - 31000 Toulouse Tél : +33 561 14 03 28 - Fax : +33 561 14 25 22 - info@urban-press.com Directeur de la Publication : Laurent Buoro Directeur du Développement : Loïc Blanc
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En bref…
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Choucroute electro La tendance est au revival y compris dans les festivals de musique actuelle les plus pointus. Avant The Residents aux Nuits Sonores en mai, le festival Electrochoc s'attaque à une autre légende : Faust. Pionnier du krautrock, mouvement allemand à la fois indus et planant précurseur de la scène électro, Faust n'a pas connu le même succès que Kraftwerk ou Tangerine Dream. Chacun de ces concerts n'en reste pas moins une expérience sensorielle totale, entre installation et performance. ❥ Vendredi 9 avril à 20h30, Les Abattoirs, Bourgoin-Jallieu, www.lesabattoirs.fr
Sauvage rire L'excellente librairie Le Bal des Ardents propose une exposition des dessins, gravures et sérigraphies de Rémi, activiste notoire du journal de critique sociale CQFD. L'occasion de présenter son recueil Sauvage publié par Les Editions du chien rouge et son film d'animation The End, déjà présenté au festival du film grolandais 2009. Un concentré d'acidité politiquement incorrecte à déconseiller aux âmes sensibles. ❥ Du 6 au 18 avril, www.lebaldesardents.com
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Les mois d'avril sont meurtriers Meurtres, rapts, trafics, attentats, le tout dans un cadre d'aéroport. Le jury d'enquêteurs du prix Agostino a épluché les 182 nouvelles envoyées de la France entière et même au-delà pour ne retenir que trois suspects, chacun avec son mode opératoire, tout trois d'une maîtrise d'écriture remarquable. Il n'y a qu'un seul coupable à qui le prix sera décerné pendant Quais du Polar et dont la nouvelle sera publiée dans le prochain numéro de Let'sMotiv. Suspense... ❥ Samedi 10 avril à 16h Palais du Commerce, www.quaisdupolar.com
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Pas de deux
Meyzieu sur l'Europe
Le bal des lancements de saison s'ouvre dès avril à la Maison de la Danse, pour ce qui devait être l'ultime de son fondateur Guy Darmet. Le dernier acte de son remplacement qui a vu sortir du chapeau politique le nom de Dominique Hervieu contre tout respect des procédures mises en place en a décidé autrement : Darmet rempile jusqu'au 31 décembre 2011 pour permettre à l'actuelle directrice de Chaillot de préparer son propre départ. Laisse aller, c'est une valse. ❥ Du 24 au 29 avril, www.maisondeladanse.com
Le Panorama du cinéma européen de Meyzieu fête ses dix ans sans tambour, ni trompette, mais avec un poids lourd en ouverture : Mammuth du duo Kervern-Delépine, starring LE mammouth du cinéma français : Gérard Depardieu. Autre temps fort du festival, la soirée italienne avec l'avant-première de La Prima linea, énième film transalpin sur « les années de plomb », mettant aux prises Ricardo Scamarcio (Eden à l'Ouest, Romanzo Criminale) et l'intense Giovanna Mezzogiorno, déjà vue dans Vincere. ❥ 6 au 11 avril, www.cinema-europeen.fr
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Urban Soul La place des Terreaux transformée le temps d'un après-midi en agora hip-hop, c'est le défi lancé par Lilou des Pockemon Crew pour cette 7e édition de L'Original Festival : démos et espaces freestyle de BMX, skate, beatbox, breakdance et autres graffs pour faire découvrir au plus grand nombre l'art urbain. Avec en clôture de ce Street Day, De La Soul en concert gratuit. De la bombe, baby ! ❥ Lundi 5 avril, www.loriginal-festival.com
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Extra vague
Comme un torrent Le nom de Vincente Minelli reste indéfectiblement attaché à la comédie musicale, d'Un Américain à Paris (ah, le canotier de Gene Kelly) à Tous en scène (ah, les jambes de Cyd Charisse). Il est aussi le réalisateur d'une poignée de drames intenses dans lesquels la création artistique et ses affres tiennent une part prépondérante : La vie passionnée de Vincent Van Gogh, Les Ensorcelés, Quinze jours ailleurs. Une rétrospective foisonnante. ❥ Jusqu'au
2 mai à l'Institut Lumière 04 78 78 1895
Pétanque electro, baby foot fight club, party canine, les projets déjantés ne manquent pas au programme d'Extra!, mise en jambe devenue indispensable à l'ambiance des Nuits Sonores. La littérature y a même sa place avec notamment une lecture de quelques passages de La Tectonique des rêves, premier roman techno-new age de Stéphanie Lopez, qui met en scène quelques artistes connus comme Aphex Twin et Syd Matters sur fond d'océans. ❥ Programme complet : www.nuits-sonores.com/fr/extra
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Suivez la voix Bel âge, bel organe ! Jazz à Vienne fête sa 30e édition en donnant la part belle aux voix avec quelques grandes stars du genre : Norah Jones, Diana Krall, Elvis Costello, Bobby Mc Ferrin, Paolo Conte, Dee Dee Bridgewater. Un bain vocal à prendre face au soleil couchant avant de participer à la grande fête jazzy d'anniversaire organisée dans les rues de la ville. Champagne ! ❥ 25.06 > 9.07, www.jazzavienne.com
© P. Buguet
Avril à fil Les marionnettes, ce n'est pas que pour les enfants comme le prouvait Guignol dès son origine. La Compagnie des Zonzons organise sa 8e Moisson d'avril, biennale consacrée aux formes les plus contemporaines, poétiques, drôles de l'art de la marionnette. Une quinzaine de compagnies originaires de Madagascar, du Canada et de toute l'Europe sont invitées pour une manifestation surprenante, à cueillir en famille. ❥ Du 6 au 11 avril, www.moissondavril.com
Ouvertes les nuits
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Vampire week-end et The National sur la même scène le 13 juillet, c'est feu d'artifice newyorkais aux Nuits de Fourvière ! Autres affiches musique : Charlotte Gainsbourg (24 juin, chic), Vanessa Paradis (25 juin, bof), Let it be live avec Cocoon et Mathias Malzieu (30 juin). Côté théâtre, plus que La Tempête de Shakespeare mise en scène par Lavaudant (4 au 8 juin), c'est De beaux lendemains inspiré de Russell Banks à Emmanuel Meirieu (19 au 22 juin) qui intrigue. A suivre. ❥ www.nuits-de-fourviere.org
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Des mots en l’air Il y a des créations qui se passent de commentaires. C’est le cas de Bookware, la bibliothèque suspendue, conçue par Mehtap Obuz pour Ilio. Majoritairement en feutre, en la dépliant, on ménage de petits espaces pour accueillir délicatement nos livres et magazines. Cette petite ruche littéraire compose avec les vides et les pleins, organise les pièces, sépare les lieux, mais décloisonne les idées. Bookwave - Bibliothèque suspendue, environ 1000 €
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Le son qui cache la forêt Dans la plus pure tradition nordique du design organique, Marcos Ignacio Madia a imaginé un système de sonorisation modulable, à partir de blocs inspirés du tronc d’arbre. Chaque pièce représente un haut-parleur (partie inférieure pour les basses et blocs supérieurs pour les aigus). Le son se propage, telles d’invisibles branches sortant de ces étonnants troncs en plusieurs coloris. De quoi larguer nos vieilles baffles, restées au ras des pâquerettes. ❥ Enceintes Growin’ up, par Marcos Ignacio Madia
Sneakers & graffiti Des Reebok Basquiat ? Les sneakers-addict les ont probablement déjà repérées. Pour les autres (ou pour les retardataires), il s’agit d’une ligne de shoes (revisitant des classiques de la marque : Freestyle, Top Down et Exofit) créée en hommage à Jean-Michel Basquiat, l’un des pionniers du graffiti dans les années 80 et petit protégé d’Andy Warhol. Funky et ultra branchées, ces sneakers sont tout indiquées pour vos prochains vernissages... ❥
Sneakers Basquiat, Reebok, 80 à 120 €
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C’est dans la poche Les designers industriels de Quinze & Milan ont collaboré avec le fabricant Eastpak sur une libre interprétation de leur Club Sofa 01 et de leur Primary Pouf 02. La collection « Built to resis » prend donc une taille de plus avec un meuble unique en son genre. Doté de multiples poches zippées pour ranger ce qui ne trouve pas de place ailleurs, ce canapé reprend l’ensemble des codes du sac à dos. Produit en série limitée et numérotée, l’ensemble de la collection sera présenté lors de la Milan Design Week 2010 du 14 au 19.04 prochains.
Nid de coucous L’artiste allemand Stefan Strumble a rompu avec les graffitis à New York pour se tourner vers quelque chose de plus « authentique ». Désormais, il conçoit des horloges à coucou directement inspirées de l’imagerie traditionnelle allemande, en particulier celle de la Forêt-Noire, la région natale de Strumble. Ironisant sur l’univers de la chasse, il donne à ces coucous de grands-mères une touche pop-art particulièrement explosive. ❥
Horloges Coucou, par Stefan Strumble
Septième ciel Qui n’a jamais voulu offrir un nuage ? Un petit, dodu et rebondi qui se promène triomphalement au milieu d’un splendide ciel bleu. Ce rêve, l’Atelier Pompadour l’a fait avec quelques bouts de feutrine et beaucoup d’imagination. Le résultat déborde de poésie. Blanc, turquoise ou rose, Paola décline les couleurs avec retenue et une pointe de surréalisme. ❥
www.etsy.com
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RĂ&#x2030;TROSPECTIVE DU 4 MARS AU 2 MAI 2010
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www.institut-lumiere.org INSTITUTLUMIERE - 25 rue du Premier-Film - 69008 Lyon - TÊl. 04 78 78 1895 - MÊtro D : Monplaisir-Lumière
texte ¬ Gallia Valette-Pilenko - photo ¬ ADAGP Paris, 2010
United Colors
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of Ben
Ben envahit le Mac pour quatre mois. 45 ans de création sans relâche à découvrir les yeux ouverts et la tête en l’air.
C’est l’événement artistique du printemps. Une monographie de Ben rassemblant plus de 1000 œuvres sur 3 000 m2. Une grande rétrospective de celui qui a toujours défrayé la chronique et qui continue aujourd’hui. Il est l’un des seuls à revendiquer son art comme populaire et le public le lui rend bien. Le jour de l’ouverture de l’exposition, Ben était à Perrache dès potron-minet (8h30 précisément) pour interpeller les voyageurs avec sa question “De quoi avez vous peur”. En fait de voyageurs, il s’agissait plutôt de fans, certains avaient déjà préparé leur post-it... Le Musée d’art contemporain s’est transformé en Maison de Ben jusqu’au 11 juillet. Il est partout, sur la façade, dans l’entrée, dans les toilettes, dans les ascenseurs (“Il ne vous est pas interdit de tourner un film éroti❥
que dans cet ascenseur. Imaginez le scénario.”). Et dans le musée. Le premier étage, “dont pas une virgule n’est de moi” précise-t-il, “c’est tout Jon (le commissaire d’exposition) qui l’a conçu”, est consacré aux œuvres anciennes, celles que l’on ne connaît pas ou peu. Notamment les “Bananes”, des sortes de courbes au trait noir qui annoncent déjà, en filigrane ce que sera l’œuvre de Ben. Au deuxième et au troisième, c’est un joyeux capharnaüm qui ressemble au Bizart Bazar que les Lyonnais connaissent bien pour l’avoir vu exposé et enrichi depuis 10 ans dans l’entrée du Musée. Il trône d’ailleurs au milieu de la salle du deuxième étage. Foisonnante et étonnante, cette expo prouve que Ben n’est pas seulement un faiseur de slogans mais un artiste au regard aiguisé et érudit. Merci Ben. /
Strip-tease intégral de Ben >11.07, Musée d’art contemporain, 04 72 69 17 17, www.mac-lyon.com
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J'ai fait un strip-tease
en slip ! Ben était à Lyon pour le lancement de sa première grande monographie. Rencontre (par téléphone, c’est plus intime, dit-il !) avec un artiste qui ne se prend pas au sérieux et qui parle aussi vite qu’un torrent dévalant une montagne. Ça fait quoi d’être la vedette d’une ville ?
Pourquoi vous avez fait de la peinture ?
La gloire c’est des emmerdements (ndlr, titre d'une des pièces réalisée pour l'exposition). Vous savez, la gloire, ça monte, ça descend, c’est toujours recommencer. Ce n’est pas stimulant. Ce qui me stimule c’est de faire quelque chose de nouveau, d’être content de moi. C’est plutôt les communicateurs qui ont fait un bon boulot. Mais j’aurais dû enlever mon slip parce que c’était un strip-tease intégral et moi j’ai fait un strip-tease en slip.
Si j’avais été un bon financier, j’aurais fait de la finance. Ou un bon cuisinier, mais je suis pas bon en cuisine. Je me suis mis dans la peinture, tout en étant daltonien, parce qu’il me semblait qu’on pouvait chercher. C’était l’atmosphère qu’il y avait à Nice à cette époque-là, une atmosphère de jalousie et de création, de créativité et de jalousie entre artistes.
" Moi, je suis une petite bête dans la jungle à l'inverse de Jeff Koons ou Andy Warhol qui sont de grosses bêtes. " Pourquoi ce titre Strip tease intégral de Ben ? Je ne voulais rien cacher. J’avais envie... Dans beaucoup d’expos, on ment, on cache une partie. Je voulais essayer de montrer ce que je ne montre pas d’habitude. Même des objets, des céramiques et des portraits que je n’aimais pas tellement. C’est comme un peintre qui fait des petits dessins cochons en cachette et qui ne les montre pas. Je pourrais vous dire, comme vous, que “L’art ça conserve”. Qu’en pensez-vous ? C’est un peu vrai. Certains, partant à la retraite à 60 ans perdent leur énergie, leur dynamisme. Moi, ça me maintient en vie. Demain, si on me propose une expo, j’y retourne. Même si je bande pas mou, je dois encore faire la cour. Vous avez traversé 50 ans d’art contemporain. Quel regard portez-vous ? L’art est une jungle. On ne sait pas où on est situé dans la jungle. Si on est un boa ou un tigre. On voudrait être un tigre mais on n’est finalement qu’un
serpent. Moi, je suis une petite bête dans la jungle à l’inverse de Jeff Koons ou Andy Warhol qui sont de grosses bêtes. J’aimerais bien être un écureuil dans le parc en face du Musée. Je suis un vieil écureuil. Je voudrais finir ma vie comme un écureuil du parc. Le commissaire de l’exposition écrit que vous êtes un prophète. Acceptez-vous ce terme ? Non. Le vrai prophète c’est Thierry Ehrmann à Lyon. J’aurais voulu être un théoricien qui sait voir les choses. Un prophète est quelqu’un qui prophétise. La seule prophétie que je peux faire, c’est que la bulle artistique va éclater comme ont éclaté les bulles financières. L’art contemporain doit se mettre en face de ses responsabilités. Par exemple si moi, j’accroche une chaussure au mur, c’est parce que je ne peux pas faire autre chose après tout ce qui s’est passé en art. Il y a une explication à donner. Ceux qui réussissent en art ont la plupart du temps quelque chose à dire (sic), sauf les “décorateurs”. /
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Plastikk Soldier
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Collectif, street art // France // www.plastikk-soldier.com
texte ¬ Carole Lafontan
L’école du Posca d’argent Plastikk Soldier®, voici un collectif que certains n’hésiteraient pas à citer en contreexemple à leurs enfants : « travaille bien à l’école sinon tu finiras comme ces cancres de Plastikk Soldier® ». D’accord, reconnaissons que les élèves Macfly, Kko et Choco, fondateurs du crew, n’ont pas toujours obtenu le tableau d’honneur et les félicitations durant le premier trimestre de leur vie. Mais, à force de persévérance et à coups de marqueurs Posca, ils sont devenus de brillants artistes et infographistes. Oui, rien que ça. Avec pour - noble - ambition de faire de l’art urbain le fil rouge et le champ d’application de tous leurs projets (je sais, ça en jette). Déjà quatre ans que Plastikk Soldier® existe comme association et marque déposée. Elle n’a cessé de prendre de l’ampleur, rassemblant aujourd’hui une quinzaine d’artistes en France (photo, Dj, Mc, bijoux…). Elle participe ou initie de nombreux événements (festivals, marchés créatifs…), notamment l’exposition Poska Nostra®, dont la deuxième édition vient de s’achever à Saint-Étienne-du-Rouvray (76). Bref, Plastikk défend avant tout la cause des street-artists émergents. Retrouvons ici les créations de l’infographiste Macfly (auteur de la couv’ entre autres) et de Kko (plasticien), deux artistes résidents. Nettement plus intéressant que de s’attarder sur leurs anciens bulletins scolaires… /
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Survival Group
Arnaud Elfort Marche et crève Propos recueillis par ¬ Thibaut Allemand Photos ¬ Arnaud Elfort, Guillaume Schaller
« On n’est pas bien là, paisible, à la fraîche, décontracté du gland ? » Pas sûr que le Depardieu des Valseuses puisse sortir la même tirade en plein centre-ville aujourd’hui. Car pour être, ne serait-ce que paisible, mieux vaut se lever tôt. Et oublier de s’asseoir. Depuis une dizaine d’années, le plasticien Arnaud Elfort voit fleurir dans le métro ou les gares des équipements qui empêchent les SDF de se poser. Même les Assedic ont adopté ce genre de mobilier ! Son collectif, Survival Group, a donc organisé une performance pour dénoncer, avec force ironie, cette initiative. Dans la foulée, cette équipe a constitué un véritable herbier des piques, bancs inclinés, plots et autres joyeusetés vicieuses imaginées pour vider la rue.
Quel est le point de départ de cette banque de données ? Nous voulions constituer une documentation qui complète notre performance. Jusqu’alors, on n’avait pas saisi l’ampleur du phénomène. Nous ne percevions que ses plus violentes manifestations – les piques devant les banques, par exemple. Puis, notre regard est devenu plus affuté et on a découvert d’autres objets, des plots devant un porche ou sur une bouche d’aération, des bancs étrangement inclinés… On retrouve ce « mobilier » partout : aux états-Unis, à Londres, à Rennes, Paris… Quel que soit l’arrondissement ou l’orientation politique de la mairie, d’ailleurs. Justement, ce projet est-il politique ? Il y a évidemment une dimension sociale. Mais le terrain de l’art n’est
pas efficace pour mener ce genre d’opération. Il ne s’agit pas de faire la morale ni même de dégrader les objets, mais simplement de mettre l’accent sur leur fonction première. Je ne suis pas militant, mais, en tant que plasticien, je peux décoder ce mobilier, montrer sa véritable utilité derrière l’esthétique. Notre marge de manœuvre est dérisoire. Pour autant, si ce travail permet d’ouvrir les yeux à certains, c’est déjà ça de pris. Le contraste entre l’aspect décoratif et leur fonction réelle vous a-t-elle choqué ? Dans un premier temps, oui. Il s’agit parfois de jolis galets, par exemple. Mais finalement, le design, c’est quoi ? Rendre des objets plus beaux et plus désirables dans un seul but : les vendre. « Rendre la
« Une politique hygiéniste qui pousse à tout bétonner, à rendre la ville encore plus agressive » vie plus belle », comme on l’entend souvent, c’est du flan. Il s’agit avant tout de faire travailler l’industrie, la croissance… à l’image de Philippe Starck. Alors évidemment, les designers eux-mêmes se retrouvent face à un dilemme : se révolter contre ces armes potentielles, ou accepter de les créer, car il faut bien vivre… S’agit-il donc d’un véritable marché ? Bien sûr. Certaines entreprises vendent des plots anti-stationnement à l’unité. Avec un seul exemplaire, on
ne peut réaliser un dispositif antiSDF. Il en faut une vingtaine. C’est donc le client qui décide de son usage – rien n’est clairement énoncé. c’est beaucoup plus subtil. Avez-vous noté des innovations dans ce surprenant commerce ? Nous avons effectivement repéré quelques nouvelles « tendances », dont les double portes devant les garages. Une première grille amovible et télécommandée protège la porte « traditionnelle », en tôle ondulée. Ce système empêche quiconque de squatter sur le côté de l’entrée. >
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« C'est un dispositif pervers qui contraint sans recours à la force. » L’autre tendance, ce sont ces buissons denses et extrêmement touffus. Ce n’est pas par souci de créer un jardin, c’est réellement pour occuper l’espace. Et l’écologie, plutôt en vogue, est utilisée pour chasser les sans-abri. On déplace le problème plus qu’on ne le résout… Absolument. Moi-même, je n’ai pas de solution à offrir clé en main. Mais je constate qu’avant, les SDF trouvaient refuge dans le métro. À partir du moment où ils n’y ont plus accès, ils remontent en surface. Et à l’extérieur, on crée alors ces dispositifs qui les obligent encore à se déplacer. Cette politique hygiéniste pousse à tout bétonner, à rendre la ville encore plus agressive. Plus agressive, certes, mais ces constructions n’évitent-elles de faire usage de la force ? C’est vrai. D’ailleurs, elles n’interdisent pas de s’asseoir. On peut s’installer sur des piques ou sur un plan incliné, mais ce n’est pas confortable. Alors, on décidera « librement » de s’en aller. C’est un dispositif imperceptible mais per❥
À découvrir / www.survivalgroup.org
vers qui contraint sans recours à la force. Cette répression est présente, mais pas spectaculaire. Au-delà des SDF, ces équipements chassent tout le monde, finalement… Oui, nous nous sommes focalisés sur les sans-logis, car c’est ce qui nous paraissait le plus violent. Tout ceci fait partie intégrante d’un réinvestissement politique de l’espace public, qui concerne aussi la jeunesse, puisqu’on crée aussi du mobilier anti-skateurs. La rue, et plus généralement la ville, ont été repensées de manière sécuritaire – prenez les caméras de surveillance, omniprésentes. Autre exemple, la gare du Nord : elle a été remodelée, elle est plus lumineuse, plus spacieuse, mais c’est un gigantesque centre commercial. D’espace de vie, la rue est devenue espace de flux. Si tu veux discuter, tu vas dans un bar. Il n’y a plus d’espace de gratuité où chacun peut se poser, échanger, hors des circuits commerciaux. C’est la condamnation de la position assise, et la redirection vers les espaces de consommation. /
Ondes de choc texte ¬ Julien Collinet - photos ¬ Arthur Baches et Julien Collinet
En Haïti, le séisme n’a pas sévi qu’à Port-au-Prince. 230 000 morts, peut être 300 000, soit l’une des catastrophes naturelles les plus meurtrières de l’histoire. À quelques kilomètres de l’épicentre, Petit-Goâve est dévasté. Ici, dix-sept stations radio se sont associées pour continuer leurs émissions malgré tout. Une initiative bénévole, sans publicité, révélant un certain amateurisme, mais une immense détermination.
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Les hauts parleurs des transistors vibrent encore dans les camps de rĂŠfugiĂŠs.
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« Face à la sinistrose, un simple transistor à piles les raccroche au monde. »
L
e soleil tape fort et la poussière balaie Petit-Goâve. À deux heures de Port-au-Prince, la petite ville côtière de 120 000 habitants a subi le séisme de plein fouet. Il ne reste plus rien de l’église et l’hôtel de ville va être rasé. Ici, l’aide internationale arrive au compte-gouttes. Dans une cour, sous une bâche, des mères de famille font frire des bananes. À côté, des hommes discutent de l’actualité. Au milieu des chèvres et des coqs. D’autres, armés de stylos bic, griffonnent des dizaines de feuilles de papier sur une table bancale. Ils sont tous journalistes. Concurrents, il y a quelques semaines, ils travaillent de concert à un étonnant projet : les 17 directeurs de radios de Petit-Goâve ont décrété l’union locale pour continuer à émettre. Une démarche qui
peut sembler dérisoire : une grande partie des habitants de cette région a tout perdu. Mais, face à la sinistrose, un simple transistor à piles les raccroche au monde.
Reprise de l’antenne Jusqu’au 12 janvier, Élisée Sincere était fonctionnaire à la Cour des Comptes. Durant son chômage forcé, il a réussi à sauver des décombres l’émetteur de Radio Men Kontre, la station de son père. « Je me suis débrouillé pour le réparer, on n’avait pas de technicien sous la main, j’ai donc appris sur le tas ». Grâce à ce sauvetage inespéré, chaque jour, la communauté médiatique de la ville se relaie pour émettre* de 16 h à minuit avec, en point d’orgue, un grand « News show » de 17 h à 18 h. « On ne peut pas diffuser toute la journée, explique Mortigène, le père d’Elisée. L’essence coûte trop cher pour alimenter le groupe électrogène ». Trois gallons sont consommés chaque jour, soit une facture de 500 gourdes (près de 10 euros). Les caisses étant vides, les journalistes travaillent bénévolement et se cotisent pour régler la note. Malgré les drames personnels, ils sont venus dès le 14 janvier devant les locaux de Radio Men Kontre. > * sur la FM (104.1)
Dieudonné Délice et Bertonny Edouard, les deux présentateurs du journal. Dans l'inactivité ambiante, la radio sert souvent d'exutoire.
Centre-ville de Petit Goâve. / Habitant de Petit-Goâve devant sa maison détruite.
« Notre rôle est fondamental. Les gens avaient besoin d’être informés, poursuit Mortigène, ne serait-ce que pour recevoir de l’aide. Nous annonçons les distributions d’eau et de nourriture ».
Les moyens du bord La conférence de rédaction débute dès 6h du matin. Puis, chacun part en reportage jusqu’à 15 h. Jeff revient de la capitale avec une interview « exclusive » de l’ambassadeur canadien en Haïti. Il a supporté 5 h de tap-tap, les taxis collectifs locaux. À côté, Mac Arthur pirate avec un dictaphone un reportage diffusé par RFI sur son transistor. « C’est sur les ONG. Elles dépensent un fric considérable alors qu’on crève de faim ici », déplore-t-il. Le sujet passera dans le journal du soir. Sous une tente offerte par les Nations Unies,
Elisée peut lancer le jingle d’ouverture. Un PC vieillissant et un logiciel de montage freeware suffisent à faire tourner la machine. « C’est parti pour une heure de Bob Marley, les gens lui vouent un véritable culte ». Air Jordan aux pieds, Henri, vieux rasta édenté, la soixantaine bien consommée, apprécie. En rédaction, ça s’active, les assistants des deux animateurs n’ont toujours pas cessé d’écrire. Le fil du journal prend forme. Les deux « stars », Dieudonné Délice (Radio Klofapierre) et Bertonny Edouard (Radio Echo 2000) évoquent les risques du métier : « être journaliste est un métier extrêmement dangereux en Haïti ». Brignol Lindor, un ancien collègue d’Édouard a été assassiné le 3 janvier 2001 à coups de pierres et de machettes pour s’être publiquement opposé au dictateur Aristide. >
16 h, la rédaction est en ébullition.
Radio Men Kontre accueille sur sa fréquence les 17 stations de Petit Goâve.
« Être journaliste est un métier extrêmement dangereux en Haïti. » Derrière le micro 17 h. Élisée commence à installer le plateau. La table occupée par la rédac' est réquisitionnée. Il pose en urgence deux micros branchés à la console. C’est parti pour la grandmesse. Les animateurs lancent les titres, les journalistes se succèdent, dictaphone à la main, pour diffuser leurs reportages. Jeff, sans doute trop ému par son interview du jour, oublie de stopper sa K7. « On peut prendre une photo ensemble M. l’ambassadeur ? » Sourires gênés. Actualités locales, internationales, doléances enregistrées quelques minutes auparavant seront diffusées au cours du journal. Il est déjà 18 h, la nuit vient de tomber, place au débat. Les Haïtiens en sont par-
ticulièrement friands. Hitler Sisme et Roland Laguerre (19 et 20 ans) naviguent en roue libre sur Libération.fr et BBC News pour commenter l’actu. À côté, James Crown, le rappeur s’échauffe pour son émission. Un brin mégalo, T-shirt à son nom, « James Crown the real Man », s’essaie à une impro hasardeuse plus proche de Mariah Carey que de son idole 50 Cent. « Je passe du rap des bas quartiers à Port-Au-Prince, le centre névralgique du hip-hop Kreyol. » Le DJ de Radio Klofapierre spécialisé dans la chanson française prépare sa playlist. À minuit, le centre des médias cessera d’émettre et les Petits Goaviens s’endormiront sur un dernier tube de Gérard Lenorman. /
Entre ciel
et terre texte ¬ Audrey Hadorn photo ¬ Sébastien Erome
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Valses angoissées et concertos déjantés résonnent depuis 2007 à l’Auditorium grâce au fascinant compositeur et organiste Thierry Escaich. À l’heure de sa dernière saison de résidence, le musicien s’enchante du rapport de complicité qu’il a su tisser avec l’Orchestre National de Lyon et le public lyonnais. Durant trois ans, ses œuvres furent régulièrement jouées et son univers décrypté, familiarisant ainsi le public avec la musique contemporaine. Rencontre avec le compositeur d’apparence apaisée dont l’univers musical foisonnant, complexe et tourmenté entrouvre une porte sur un champ musical sensible inconnu.
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On fantasme beaucoup sur le mythe du compositeur qui crée isolé du monde, hors du temps. Quel rapport entretenez-vous avec le monde extérieur lors de votre processus de création ? Je m’isole le moins possible ! En fait je peux m’isoler intérieurement très facilement pour penser à des idées musicales. Je structure une pièce pendant des mois dans ma tête avant de l’écrire sur le papier ; peut-être parce que je suis un improvisateur. Le quart d’heure que je vais chiper dans un jardin public pour penser à la pièce me comble… Pour moi, la musique c’est le mouvement.
musique. Quand j’improvise une messe on pense souvent à un rock complètement débridé, et quand je compose pour un ballet, comme en ce moment pour le New York City ballet, on va trouver dans la partition une dimension romantique presque transcendantale. Cette dichotomie initiale s’est fondue au fil du temps et a créé mon univers. L’improvisation est-elle libératrice pour un musicien comme vous ? Elle est mon premier lien avec la musique, elle fait partie de moi ; à tel point qu’il m’est difficile d’imaginer que certains compositeurs n’improvisent pas. C’est ce qui me rapproche des jazzmen.
Vos œuvres et votre activité d’organiste semblent régies par une quête de l’audelà. Comment le liturgique et le religieux façonnent-ils vos compositions ?
Vous sentez-vous plus « artisan de la musique » ou « créateur inspiré » ?
Je suis organiste donc je sers obligatoirement la liturgie et il est vrai que l’on va retrouver quelque chose de l’ordre du rituel dans mes pièces. Quand j’avais sept ans, le dimanche matin mes parents m’emmenaient à la messe où je jouais de l’orgue mais le samedi soir je faisais des bals populaires, et cette autre facette de moi on la retrouve aussi dans ma
Je crois en l’inspiration mais pas dans le côté divin ou irréel de l’inspiration. L’inspiration ça se définit, il y a des émotions visuelles ou auditives qui vont faire jaillir une idée. Puis ensuite il faut structurer en veillant à ce que l’organisation ne passe surtout pas au-dessus du sensible. Et là c’est un travail d’artisan, mais d’artisan inspiré… /
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Thierry Escaich musicien ou compositeur : Récital d’orgue, 6 avril Symphonique, 8, 10 et 11 avril Musique de chambre, 25 avril Auditorium de Lyon, 04 78 95 95 95, www.auditorium-lyon.com
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Wesh Coast texte ¬ Antoine Allègre - photo ¬ Ice Cube - DR
Même si Lyon et sa proche périphérie ne regorgent pas de palmiers, les « pélos » et « pélas » des quartiers kiffent le son West Coast et son imagerie crapuleuse, une musique qui n’oublie pas d’être mélodieuse et funky. Mais pourquoi ? East coast, west coast. Au rayon rap, les deux rives des Etats-Unis se tirent originellement la bourre. La côte est, New-York, ses ruelles sombres, ses quatre rues motrices de couleur sombre et polluantes, ses morceaux durs, ses têtes qui hochent au rythmes des grosses caisses et ses rappeurs introspectifs. La côte Ouest, Los Angeles, ses palmiers, ses Cadillac pimpantes (tout autant polluantes), ses ritournelles funky, ses petits pas de danse et ses rimeurs délurés. A Lyon, on aime la West Coast. Et ceci depuis longtemps. Mais pourquoi ? Un élément de réponse avec Jean-Marc Mougeot, directeur-programmateur du festival hip hop lyonnais l’Original: « Ici, les gars des quartiers écoutent énormément de soul et de funk. Les banlieues lyonnaises sont réputées pour ça dans toute la France. Lorsque le premier album de Snoop Dogg - Doggy Style – est sorti en 1996, ça a été une lame de fond. Tout le monde a adhéré à l’imagerie gangsta et cette musique mélodiquement très funky. Des groupes de cette époque tels que Makroud, Passe Passe ou encore Bougnoul Smala ont fait de la West-Coast leur fond de commerce ». En somme, un son festif chevillé à une « bad attitude » gentiment érotomane, des histoires crapuleuses racontées avec un indéniable sourire groovy qui amène du soleil en périphérie urbaine. Pas étonnant aujourd’hui de voir s’enchaîner les têtes d’affiches californiennes au festival l’Original. Rien que cette année – et pour sa huitième édition – s’enchaînent sur scène Lady of rage, WC et son dj Crazy Toones. Tout comme l'an dernier était venu Ice Cube. / ❥
L’Original Festival du 31 mars au 5 avril, www.loriginal-festival.com
Catch sonique texte ¬ Aurel Rotival - photo ¬ DR
Deux groupes, une même ambition : faire voyager le spectateur. Ez3kiel et Hint récidivent. Quelques mois après leur première tournée française au cours du printemps 2009, les deux groupes retrouvent sur leur chemin la région lyonnaise où s’était déroulée la toute première unification entre les deux clans, pour la dixième édition du festival Riddim Collision (organisé par le label d’Ez3kiel, Jarring Effects). C’est bien de collisions qu'il s'agit, cardiaques s’abstenir. La première voit s’allier deux
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styles de musique bien différents (un rock alternatif porté vers la fusion et l’expérimentation pour Hint, un trip-hop nerveux et imprévisible pour Ez3kiel), unifiés par leurs vocations bruitistes et avant-gardistes. Un calcul violent mais gagnant, pour un résultat non dénué d’envolées mélodiques et d’émotions exacerbées. La deuxième collision est visuelle, entre deux univers plastiques oniriques et raffinés. Les deux groupes, durant leurs carrières, ont sans cesse expérimenté les confrontations visuelles et sonores, entourant leur musique d’un habillage graphique original et recherché. Le point culminant de ce travail sur l’image se vit en live, les concerts d’Ez3kiel vs Hint évoluant souvent en expériences sensorielles interactives. Des performances qui valent la peine d’être vécues, même pour les quelques réfractaires au son proposé par les deux groupes. / ❥
EZ3KIEL vs HINT, L’Épicerie Moderne, FEYZIN Mercredi 21 avril 2010, 20h30, de 11 à 15 €, 04 72 89 98 70
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L'arme fatale texte ¬ Richard Célèbre - photo ¬ DR
On guettait depuis quelques mois le retour dans nos contrées du phénomène Beat Assailant. C'est donc une larme joyeuse à l'oeil et les jambes impatientes que l'on apprend la bonne nouvelle d'un concert au CCO. Précisons que l'engouement pour le groupe ne fut pas immédiat. Son galop d'essai Hard twelve sonne furieusement rap à la première écoute et la photo de pochette représentant de son vrai nom Adam Turner en gansgta bling bling n'aide pas. Puis vient Imperial pressure, qui fait entendre Beat Assailant d'une oreille neuve. D'inspiration jazz plus assumée, ce monument de groove aligne les évidences sonores, à écouter comme à danser. Avec ce deuxième opus, Beat Assailant entame un nouveau mode de production qui lie intimement le studio à la scène. Libéré de sa maison de disque, il produit via son propre label Dirty dozen, couplé au tourneur Notre P'tite Entreprise, partie intégrante du processus. En pleine tournée 2007, l'album est enregistré dans les conditions du live avec dix musiciens, les mêmes que sur scène. Il faut dire que depuis ses débuts, Beat Assailant le rappeur est devenu Beat Assailant le groupe, d'abord constitué de Turner désormais installé en France et du guitariste-producteur Maxime Lebidois (aka Danny Wild), puis d'un clavier et d'une trompette, enfin d'un collectif qui mélange électro-rap et cuivres. Alors que cette « pression impériale » a pris plus de deux ans entre ses premiers tests scéniques et sa sortie en bacs, le suivant arrive par surprise à l'automne dernier. Rhyme Space Continuum change encore de braquet, emmenant la formation vers des contrées plus rocks où les riffs de guitare supplantent les cuivres. On croit reconnaître Led Zeppelin, les Beastie Boys et même Bowie période Outside sur l'intro du morceau titre. A vérifier si ce nouveau melting pot supporte l'épreuve de la scène autant que son prédécesseur. / ❥
Beat Assailant Jeudi 29 avril à 20h, CCO Villeurbanne, tarif : 24 €, 04 78 93 41 44
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Super aplomb texte ¬ Antoine Allègre photo ¬ DR
Didier Super est un sale type que l’on aime. Un personnage, guitare en pogne, qui prend son pied à jeter systématiquement du sel là où les plaies sont purulentes. Ça fait du bien, ça fait du mal, ça fait plaisir à voir. Didier Super est certainement le performer le plus halluciné que la scène chanson française ait jamais connu. Méfiez-vous de sa dégaine catastrophique, ses lunettes hors d’âge, ses layettes couleur caca d’oie deux tailles en dessous de la normale, son anse de guitare rafistolée au chatterton, sa gratte victime de pains assumés et ses textes cruels provoquant un plaisir inavouable. Car les shows de l’abominable Didier Super – derrière un vernis craquelé – sont d’une précision comique redoutable. En octobre dernier, Didier Super a sorti son nouvel affront (comprendre disque) intitulé La merde des autres où il tronçonne à grands coups de punk et d’arrangements criards les insupportables monuments de la variété française (Femmes je vous aime, Belle Île En Mer, Les Yeux Revolvers, Que je t’aime…). Disque qu’il ne défendra pas sur scène car Didier fait des concerts sans musique où « le fan à la con vient et s’attend à entendre des chansons qu’il connaît déjà. Si tu viens lui faire autre chose, forcément, il sera déçu ». Dans la vraie vie, Didier Super s’appelle Olivier Didier Haudegond et est né quelque part dans le Nord Pas-de-Calais il y a 37 ans. Mais la vraie vie, tout le monde s’en cogne. Et Didier Super le premier. / ❥
Didier Super mercredi 21 et jeudi 22 avril, 20h, salle Paul Garcin, 16 €
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texte ¬ Antoine Allègre photo ¬ DR
Douster tropical Avec une folie pleinement assumée, le musicien électronique Douster associe rigueur techno et chaleur afro-caribéenne. Le résultat a fait chavirer les dancefloors américains et européens. Avec la musique du villeurbannais Hugo Douster, c’est l’été toute l’année. Un été ultra moite où les épaisseurs s’envolent à mesure où les chaleurs nocturnes deviennent de plus en plus suffocantes. Ce musicien électronique se la donne dans un style appelé tropical, symbiose animale du minimalisme techno et de musique afro-caribéenne, en somme la réunion du froid et du chaud. Où le chaud l’emporte automatiquement tant sa dance-music muy caliente a fait chalouper les dancefloors internationaux (Angleterre, Allemagne, Amérique du Nord et du Sud…) et provoqué des tempêtes tropicales. Originellement abrité par la structure musicale BeBup, Douster enfile les remix bien sentis comme des perles et enchaîne les dj-set abrasifs. Récemment playlisté par Crookers, duo italien en vogue à ranger au rayon « électro qui frappe fort », Douster collabore en ce moment avec le label Mad Decent créé par un certain Diplo, parrain du baile funk et producteur américain remarqué du côté des disques de la rockeuse Santigold et de M.I.A. la rappeuse anglaise au sommet de la hype. L’actualité de Douster est brûlante. Il part d’ailleurs en tournée de la mi-mai jusqu’à la fin juin. Avec un peu de chance, il viendra poser ses valises par chez nous afin d’amener du soleil dans les cœurs chagrins de climats trop tempérés. / ❥
A découvrir par ici : http://www.myspace.com/douster
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texte ¬ Aurel Rotival photo ¬ DR
Archie favoris Marre des White Stripes ? Une énorme claque dans la gueule d’un blues rock fatigué et répétitif, c’est la vocation du son d’Archie Bronson Outfit dès leur premier album, Fur, sorti en 2004 sur l'excellent label Domino (écurie des plus prestigieux poulains des années 2000 comme Arctic Monkeys, Franz Ferdinand ou encore Four Tet). Produite par Jamie Hince des Kills, la galette allie riffs bruts, puissance déchaînée et moments de lenteur lyrique. Le trio récidive en 2006 avec le disque Derdang Derdang, dans lequel s'affrontent un rock furieux, et un psychédélisme 60’s. L’album et son titre phare Dart For My Sweetheart, plébiscité outre-Manche par la série événement Skins, propulse les trois barbus du Wiltshire au devant d’une scène indie britannique en perte d’inspiration. Il n’en faut pas plus pour que certains les proclament dignes descendants de Sixteen Horsepower et voient en leur rock vicieux et incandescent les signes avant-coureurs d’un grand groupe en devenir. Deux façons de le vérifier : primo, écouter leur nouveau disque, Coconut, produit par Tim Goldsworthy de DFA, dans lequel ils confirment leur statut de futur de l’indie rock anglais ; deuxio, courir à l’Épicerie Moderne le 16 avril pour participer à leurs invocations fiévreuses et déjantées. / ❥
ARCHIE BRONSON OUTFIT Vendredi 16 avril, 20h30, L'Epicerie Moderne, de 9 à 14 €, 04 72 89 98 70
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texte ¬ Antoine Allègre photo ¬ Caligula Shots
Antipeople
Consortium Depuis une poignée de mois rôde l’objectif du collectif Caligula Shots qui immortalise les instants fiévreux des soirées kids made in Lyon. L’art de la photographie de soirée se cantonne trop souvent à un plat trombinoscope de sourires béats. Le sujet trop souvent immobile, s’affichant bras dessus bras dessous, ne rend à l’objectif qu'un centième de l’effervescence ambiante. Le collectif lyonnais Caligula Shots s’attelle depuis une petite année à retranscrire l’excitation palpable interconnectée à la musique, à l’ébriété festive associée à des looks autant calculés qu’improbables. Chevillé à leur mantra obsessionnel « Si t'es beau t'y seras. Si t'es pas beau mais que t'es stylé t'y seras aussi. Et si t'es ni beau ni stylé... tu pourras toujours prendre les photos pour ton fond d'écran », le site internet Caligula Shots fournit depuis peu son terreau photographique nourricier en organisant ses propres soirées. Et ceci tous les mois dans un des clubs les plus fréquentables de Lyon , le DV1. Ils ont déjà invité Little Mike, Digikid 84, Jean Nipon, Tekilatex, Orgasmic, Dj Gero, Kasey, Château Marmont… en somme les égéries assourdissantes de la feu génération fluo distillant de l’électro maximaliste qui excitent la jeunesse. / ❥
http://caligulashots.com/ http://caligulashots.blogspot.com/
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Brain wide open texte ¬ Dominique Bastien photo ¬ DR
L'Institut Lumière propose deux conférences sur le cinéma de Stanley Kubrick, l'une en avril intitulée Le cinéma cerveau, l'autre en mai centrée sur Shining : Qui a tué Jack Torrance ? Une incursion en deux volets dans la tête d'un cinéaste de génie. Le cinéma de Stanley Kubrick a ceci de particulier qu'il est à la fois volontairement populaire et éminemment cérébral. En quarante ans de carrière et treize films, le réalisateur a multiplié les incursions dans la plupart des genres (à l'exception du western) : polar hawksien avec Ultime Razzia, peplum avec Spartacus, films de guerre avec Les Sentiers de la gloire et Full Metal Jacket, comédies d'anticipation avec Docteur Folamour et Orange mécanique, drames de mœurs avec Lolita et Eyes wide shut, science fiction avec 2001, odyssée de l'espace, fresque historique avec Barry Lyndon et film d'horreur avec Shining. L'énoncé de cette filmographie rappelle à quel point Kubrick a marqué de son empreinte chacun de ces genres et en a édifié la pierre angulaire. Qu'il remplace Anthony Mann sur l'injonction de Kirk ❥
Douglas, qu'il adapte Nabokov, King ou Schnitzler, le cinéaste parvient à chaque fois à obtenir de véritables succès publics, tout en injectant ses propres obsessions de manière radicale : double personnalité, origine du mal, individu confronté à l'absurdité collective (politique, militaire, technologique, morale). Ses fameux travellings sont autant de passerelles tendues au spectateur pour accéder au cerveau kubrickien, dont les méandres sont représentées à l'écran par les architectures labyrinthiques et symétriques qu'affectionne le cinéaste. Kubrick le démiurge est aussi un homme angoissé face à la société comme Alex dans Orange mécanique, face à la sexualité comme dans Eyes wide shut ou Lolita et finalement reclus comme le Jack Torrance de Shining. /
Conférences de Fabrice Calzettoni Mardis 6 avril et 4 mai à 15h et 19h, Institut Lumière 04 78 78 1895, www.institut-lumiere.org
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En substance propos recueillis par ¬ El Borbah - photo ¬ Les Films du Worso / Gaumont Distribution
Dans Gardiens de l’ordre, un couple de flics enquête sur l’arrivée d’une nouvelle drogue. Le réalisateur, Nicolas Boukhrief, en profite pour interroger la notion de morale. Le cinéma de genre est-il viable en France ? La question turlupine le landerneau de la production, entre envie de sang frais et rentabilité locale improbable (dernier exemple en date, l’échec français sans appel de La Horde alors que le film enthousiasme les spectateurs étrangers). Nicolas Boukhrief y répond depuis longtemps en certifiant que tout film est aujourd’hui un film de genre en soi, puisque se pliant à des codes et conventions. Alors, autant les contourner. Ce que fait Boukhrief depuis Le Convoyeur ou Cortex, faux polars mais vrais regards sur les comportements contemporains. C’est encore plus le cas avec Gardiens de l’ordre. En apparence, cette histoire de flics qui doivent enquêter sur l’apparition d’une nouvelle drogue aux effets surpuissants est une série B. Le film est déjà épatant sous cet angle, par un sens de l’énergie et de la tension permanente. Gardiens de l’ordre atteint un niveau supérieur, en offrant rapidement une autre perception : une analyse de l’époque dans le rapport qu’elle entretient avec l’idée de loi. Avec ce couple de flics qui fait des allers-retours entre leur métier et celui de voyous, Boukhrief exprime parfaitement une ambiguïté des plus actuelles : quelles sont les vraies valeurs aujourd’hui, à l’époque où tout n’est qu’apparence ? Pas éloigné du Sur mes lèvres d’Audiard (anti-héros apprenant à s’apprivoiser, climat urbain déshumanisé au bord du fantastique), Gardiens de l’ordre associe comme lui forme et fond. Et révèle, Fred Testot, incroyable en tête brûlée partagée entre son devoir et sa nature profonde. À l’image d’un film brillant, au-dessus de l’absurde antagonisme, cinéma commercial/cinéma d’auteur. / ❥
Gardiens de l’ordre De Nicolas Boukhrief. Avec Cécile de France, Fred Testot, Julien Boisselier… Sortie le 7.04
Photographe ¬ Laurent Vilarem (www.kubik.pro) en collaboration avec le retoucheur F. Blaszczyk // Photographes assistants ¬ B. Azais, E. Jondreville, N. Bergstrom // Modèles ¬ Stephania Matteagi, Mayui , "La Mule" // Maquilleuse - coiffure : K. Hamelle (avec les produits Helena Rubinstein) // Logistique : N. Laboucarié et Vivien Remerciements aux marques Lacoste, Schmoove et Last chance Garage (Denis et Jean-Luc)
Death Proof
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Stephania : Polo et jupe Lacoste (Lacoste, Montpellier)
Stephania : Lunette Bruno Chassignand (O mil' yeux, Montpellier - www.omilyeux.com), Robe Obey cool breeze (L'Ă&#x2030;tage, Montpellier), chaussures Lorel REPETTO (2 ZĂŠbres, Toulouse) La Mule : Tee shirt Eleven, Jean Energie, Basket Vans (In Situ Originals, Montpellier - www.insitumag.fr) Mayumi : Maillot Felicita, Sandales Recoleta Sessun (People's Rag, Montpellier - www.peoplesrag.com)
Stephania : Veste verte Blair Jacket 2, Veste et Combishort OBEY (L'Étage, Montpellier), Chaussure Repetto Lorel (2 Zébres, Toulouse) La mule : Veste zippée et marinière American Apparel (In Situ Originals, Montpellier), Short Fred Perry Mayumi : Maillot Felicita, Sandales Recoleta Sessun (People's Rag, Montpellier)
Stephania : Blouse Lacoste (Lacoste, Montpellier) Charlotte : Débardeur Blend She, Salopette en jeans Notify (à l’Atelier)
La Mule : Lunette Bruno Chassignand (O mil' yeux, Montpellier), Veste et Pantalon Ben sherman, Basket Gola (In Situ Originals, Montpellier) Mayumi : Haut Alternative (L'Étage, Montpellier), Sandales Loli verni de REPETTO (2 Zébres, Toulouse) Anaëlle : Robe Shyde (E2M@), Collants Dim
KitsunĂŠ Le look, le renard et la galette
musique & mode |
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Interview Propos recueillis par ¬ Hakima Lounas - photos ¬ DR
Kitsuné, derrière ce nom saugrenu qui signifie renard en japonais, se cache un concept novateur alliant musique et mode, tradition et modernité. Gildas et Masaya, les rusés directeurs de ce label, rendent les grandes maisons de disques très jalouses. Dotés d’un flair hors du commun, ils ont propulsé Hot Chip, les Klaxons et plus récemment La Roux sur le devant de la scène. Comme si cela ne suffisait pas, leur marque progresse en parallèle sur le marché de la mode, affichant déjà 5 collections élégantes et intemporelles. Rencontre sans coups de griffes depuis leur tanière du 1er arrondissement de Paris. Que faisiez-vous avant la création de Kitsuné ? Masaya : Avant de rencontrer Gildas, je travaillais pour une agence d'architecture et pour une boutique de vintage. Il y a 7 ans, lors d'un voyage au Japon, Gildas et moi avons décidé de créer Kitsuné. Gildas : Oui, à l'époque je travaillais encore avec Daft Punk. On avait emmené Masaya au Japon pour le tournage d'un court-métrage. Avant, je tenais une petite boutique de disques dont les deux
membres de Daft Punk (qui démarraient à peine) étaient clients. On s'entendait si bien que j’ai ensuite travaillé avec le duo pendant une quinzaine d'années, notamment en tant que label manager et conseiller artistique pour plusieurs pochettes d’albums. Comment définissez-vous la ligne artistique de votre label et de votre marque de vêtement ? M : Les vêtements Kitsuné sont à notre >
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« On n’a pas envie d’être underground. » image, ceux que Gildas et moi voulons porter tous les jours. On s'inspire du quotidien, ce sont des modèles simples, aux codes classiques mais d'une excellente facture. G : On cultive le chic à la française. On revendique la même image pour notre label clairement identifié à Paris. Sur le plan musical, on privilégie des artistes avec lesquels le courant passe et dont les chansons sont susceptibles de toucher un large public. Cela ne nous intéresse pas de faire des trucs underground. D’ailleurs, La Roux a décroché la première place des charts en Angleterre. Actuellement, Two Door Cinema Club tourne sur Virgin Radio, Ouï FM, le Mouv'... M : Nos exigences en matière de mode et de musique se rejoignent, on mise toujours sur la qualité et la longévité. On vise l'intemporel.
pense que nos clients ne se croisent pas vraiment. Notre ligne de vêtements touche un public de 40 à 50 ans, tandis que notre musique concerne les 15-35 ans.
Produisez-vous de la musique pour vendre des vêtements ou l'inverse ? G : À l'origine, on a simplement créé une marque de prêt-à-porter qui nous plaisait, en surveillant de près les matières, les coupes et la fabrication. Pour la musique, c'est pareil, on se fait plaisir sans chercher la facilité. Sans renvoyer l’une de nos activités vers l’autre, sans merchandising. Ce serait trop facile, on aime le challenge et l'idée que chaque activité soit complètement indépendante. D’ailleurs, je
Laquelle de vos activités est la plus rentable, la mode ou la musique ? G : Il y a certainement plus de marge à réaliser avec le vêtement en ce moment. En France, le marché du disque n'existe plus, il a chuté de 80 % en 5 ans. Mais, les gens trouvent normal de télécharger de la musique gratuitement. On essaie de se persuader que cela ne nuit à personne alors que tant d’artistes en souffrent. Maintenant, ils sont obligés d'avoir deux métiers. C'est ça l'industrie
Pas de merchandising, mais les groupes Kitsuné sont bien habillés en Kitsuné, non ? G : Ça c'est autre chose… À la limite, ça nous gêne pour être tout à fait honnête. Dans les contrats, il n'est jamais stipulé que les artistes doivent porter du Kitsuné. Après, si les mecs apprécient notre marque, on ne va pas leur interdire ! Un tas d'artistes qui n’ont rien à voir avec nous portent aussi nos vêtements. M : Oui, Alexis de Hot Chip était encore à la boutique hier par exemple. Des personnalités du monde du cinéma, de la télé, et bien d’autres qui ne connaissent pas le label nous rendent visite.
du disque aujourd'hui, pas autre chose. Chez nous, pour un album qu'on vend il y en a 30 ou 40 qui sont piratés… On a sorti celui de Two Door Cinema Club en digital à 5 €, alors qu'on ne se foute pas de notre gueule sur le mode « c'est trop cher ». Nous réalisons d’ailleurs plus de 60 % du chiffre en digital.
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À quand un album de Gildas & Masaya ? G : (rires) Jamais... On ne sait pas composer de musique, autant laisser les autres s'en charger ! On est de très bons directeurs artistiques, chacun son métier… Les lecteurs de Let'smotiv peuvent nous en remercier ! /
à découvrir / Kitsuné Maison 9, « The Petit Bateau edition or The Cotton Issue » : sortie 26.04 jusqu'au 24 avril, Kitsuné participe à l'exposition « Esprit Factory » au Bon Marché, 38 Rue de Sèvres, Paris, +33 144 39 80 00
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High Hevel texte ¬ Gallia Valette-Pilenko photo ¬ Toxic, 2008 © David Hevel
Première exposition personnelle en Europe, Glamadermist donne à voir le travail du jeune artiste de la côte ouest des États-Unis, David Hevel. Comme souvent, la galerie Olivier Houg joue les défricheurs de jeunes talents. Ici le kitsch le dispute au glamour, l’humour au cynisme le plus cinglant. “La taxidermie et les fleurs factices sont tout autant décadentes qu’artificielles. Je vois ces artefacts comme des résidus congelés des héros de l’histoire de l’humanité” explique David Hevel sur son site à propos de ses recherches autour de la taxidermie et des codes de la société hollywoodienne. Glamadermist est d’ailleurs la contraction de glamour et taxidermiste. Ses faux singes habillés de fanfreluches, dentelles et autres bimbeloteries en tous genres sont absolument terribles. À la fois monstrueux et tirés à quatre épingles, ils symbolisent un monde qui serait devenu fou, marchant sur la tête. Cet art est fait d’exubérance, ❥
d’accumulation de signes et d’une observation rigoureuse des figures, des célébrités, des archétypes qui peuplent notre contemporain. Repassées au moulinet de l’artiste, elles deviennent des installations qui questionnent notre rapport aux images. Ses dessins ne disent pas autre chose, même si la technique est différente. L’esprit baroque habite les dessins encadrés de fleurs délibérément factices et d’un fond mièvre à souhait. Comme cette série de céramique au clinquant tapageur qui n’en dénonce pas moins les horreurs de l’Amérique toujours triomphante. La galerie Olivier Houg présente ainsi une vingtaine de pièces, installations, dessins, céramiques, une vidéo ainsi qu’un wall painting. Sidération garantie ! /
Glamadermist, David Hevel Du 2 avril au 28 mai, Olivier Houg Galerie, 04 78 42 98 50
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Ô nanisme ! texte ¬ Gallia Valette-Pilenko photo ¬ Danielle Perrotto
Des livres très petits sont à profusion au Musée de l’Imprimerie de Lyon jusqu’au 27 juin prochain. Une occasion de retraverser les salles de ce musée au charme délicieusement désuet, sis dans un immeuble de la fin du XVème siècle qui porta longtemps le nom d’Hôtel de la Couronne et retrace l’histoire de l’Imprimerie dont Lyon fut l’un des berceaux. Logique donc que trois créateurs de minuscules à Lyon soit recensés dans The history of miniature Books de Doris V.Welsh, œuvrant à la fin du XVème siècle, Pierre Hongrois, Nicolaus Wolf et Jacques Maillet. Il n'est pas étonnant que le Musée de l’Imprimerie consacre une exposition à ces livres de petits formats qui fascinent le néophyte autant que le collectionneur. L’exposition s’ouvre sur une tablette mésopotamienne de 30 par 35 mm qui dévoile de minuscules caractères cunéiformes. Suivent toutes sortes de livres minuscules, de toutes les tailles et sur tous les sujets. Où l’on apprend qu’un minuscule est un livre au format ❥
de 75 mm, un miniature au format de 25 mm et un microbe au format de 12,5 mm. Les premiers livres miniatures sont souvent des recueils de prières, des livres religieux. D’un Coran écrit en persan dans une boîte octogonale en argent à un ouvrage de liturgie maronite conservé à la bibliothèque municipale de Lyon datant du 12 novembre 1596 en passant par ces ouvrages érotiques non datés comme L’ode à Priape, plus de 400 ouvrages brossent une histoire du livre minuscule avec une mention spéciale à ces livres d’artistes, véritables bijoux qui ponctuent l’exposition, comme le délicat Calligramme de Jean Tardieu ou les réalisations des lauréats du concours lancé par le Musée. /
Minuscules Jusqu’au 27 juin, Musée de l'Imprimerie, 04 78 37 65 98, www.imprimerie.lyon.fr
expositions |
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La grande
évasion texte ¬ Gallia Valette-Pilenko photo ¬ Pas Tomber © Blaise Adilon
Plans d’évasion est la première monographie de Michel François présentée en France. Une idée lumineuse de l’Institut d’art contemporain qui s’associe pour l’occasion avec le S.M.A.K. (Stedelijk Museum Voor Actuele Kunst) de Gand. Notamment par l’édition d’un catalogue, sans doute le plus complet à ce jour sur l’artiste belge. Avant même d’avoir franchi la porte de l’Institut, l’artiste donne des pistes pour décrypter son travail. Déjà-vu (Hallu) est une œuvre vidéo qui plonge directement dans le vif du sujet, qui hante toute l’exposition, la symétrie. Test de Rorschach d’un genre particulier, la vidéo met en scène un papier aluminium que l’artiste déplie et réplique par un procédé vidéo. De l’autre côté de la paroi, la même vidéo attend le visiteur. Puis c’est le choc, Plans d’évasion (inspiré du livre éponyme d’Adolfo Bioy Casares) une pièce majeure de l’expo qui lui donne d’ailleurs son nom. Des guirlandes de pissenlits ❥
accueillent le visiteur qui foule une moquette grise laissant apparaître le plan d’une pièce, celui d’une cellule de détention clinique. Une injonction gravée dans le mur “Pas tomber !” et ses scories complètent le dispositif. Tout est là, même si le reste de l’accrochage, extrêmement clair et cohérent, permet d’approfondir le travail de Michel François qui fonctionne de manière rhizomatique et proliférante. À la fois poétique, organique, jouant sur les tensions et les lignes de force, l’oeuvre de Michel François joue sur l’éparpillement mais permet à chacun le recentrage. /
Plans d’évasion Jusqu'au 9 mai, Institut d’Art Contemporain, 04 78 03 47 00, www.i-ac.eu
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Quardon : gratinée ! texte ¬ Gallia Valette-Pilenko photo ¬ Sawdust Memories © Françoise Quardon
Françoise Quardon s’expose à la galerie José Martinez. La monographie (1) consacrée à cette artiste à l’univers complètement déjanté (le mot est faible) annonce d’emblée la couleur : La ballade des clamecés. Sur la couverture on la voit assise nonchalamment dans une posture rock, au milieu d’un décor saturé de signes. Parce que la dame se met en scène dans des clichés qui ne doivent rien à personne et qui ne ressemblent à rien de connu. Un monde où Tim Burton aurait bouffé des acides, où le trash le dispute au baroque dans des compositions insensées. Même quand elle décore un service de table pour la Manufacture de Sèvres, elle ne peut s’empêcher de le peupler de créatures hybrides, étranges et inquiétantes ou d’orner de dents la soupière. Les dessins préparatoires en témoignent. “Associant dans son répertoire formel, le trivial et le sublime, des symboles usés ou éternels, l’artiste crée des hybrides, génétiques et génériques” écrit Béatrice Salmon dans la monographie de Françoise Quardon. Des installations au charme énigmatique, poétique telle cette fragile sculpture qui ressemble à un lampadaire, sans en être réellement un. Tout comme ses photographies rappellent des tableaux anciens dans leur composition sans être pour autant des citations explicites. L’accrochage des œuvres, minutieusement préparé par Françoise Quardon (elle réalise des maquettes des lieux où elle expose) ne manquera pas de plonger le visiteur dans l’univers luxuriant et gore de cette artiste pour le moins surprenante. / (1)
La ballade des Clamecés, éditions Joca Seria
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Sawdust memories Du 6 avril au 12 juin, Galerie José Martinez, 04 78 28 07 72 Signature de l’ouvrage le soir du vernissage.
agenda
©Jean-Luc Blanchet
2008 © Galerie RX, Paris
Jean-Luc Blanchet, Power Inferno
Eric Rondepierre, Seuils
A l'heure de l'art numérique se pose la question de la mort de la peinture. Jean-Luc Blanchet fait le choix d' « inverser le sens de la création », se servant d'images tirées de différents médias pour constituer la base de ses compositions. Recouvertes d'une couche de peinture, elles apparaissent au fur et à mesure que l'artiste retire la matière. L' effacement comme vecteur de la création. ❥ Jusqu'au 30.04, merc>sam, 14h>19h,
Les compositions d'Eric Rondepierre puisent leur force de l'anachronisme entre passé et présent. L'artiste s'amuse à superposer les époques en plaçant les « fântomes » du cinéma muet dans un contexte contemporain. Au delà d'un simple montage numérique, ce curieux mélange crée la surprise. Cohérence des scènes et amalgame des époques : une rencontre simultanée inattendue. ❥ Jusqu'au 30.04, merc>sam, 15h>19h,
Galerie Domi Nostrae, 04 78 95 48 67
Le Bleu du Ciel, 04 72 07 84 31
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Help © Laurent Pernot
Nick Morris, Stillman, 2009
Laurent Pernot, Matière Noire
Hommage à Marcel Breuer
Installations, vidéos, photographies, Laurent Pernot multiplie les supports visuels pour s'interroger sur la nature et le rôle de l'image. Il pose la question du positionnement de chacun face à la surabondance d'images, leur rôle dans notre société actuelle et la manière dont elles façonnent notre rapport au monde. Il met le doigt sur l'ambiguïté due à la frontière souvent trop floue entre le réel et la fiction. ❥ Jusqu'au 30.04, merc>sam, 14h>18h,
Marcel Breuer, l'un des pères de l'Architecture Moderne établie au Bauhaus dans l'immédiate après guerre, a jeté les bases d'une nouvelle esthétique basée sur l'harmonie entre forme, fonction et technique. Seize artistes issus de la Board Culture et du Street art se réunissent pour lui rendre hommage et faire perdurer cette vision de l'art dans l'environnement urbain. ❥ Jusqu'au 01.05, mar>sam 14h>19h30,
L'Attrape-couleurs, 04 72 19 73 86
Spacejunk, 04 76 26 02 83
agenda
Rose Valland © Coll. Camille Garapont
La Dame du Jeu de Paume sur le Front de l’art Engagée dans la protection du patrimoine artistique, Rose Valland, conservateur du Jeu de Paume établit une liste détaillée des œuvres qu’elle voit transiter par son musée vers l’Allemagne pendant la seconde guerre mondiale. Portrait d’un emblème de la résistance civile, sans lequel notre patrimoine aurait été amputé de près de 60 000 œuvres. ❥ Jusqu’au 2.05 Centre d'Histoire de la Résistance et de la Déportation, 04 78 72 23 11
La Grenade © Véronique Ellena
Véronique Ellena, Natures Mortes A travers sa série photographique, Véronique Ellena donne à réfléchir sur la transition entre les temps passé, présent et futur. Les éléments périssables qu'elle propose amorcent ce passage à l'état de décomposition à venir sans le dévoiler. Elle laisse imaginer subtilement l'effet du temps sur ses sujets. Le choix d'une méthode photographique argentique sans retouche numérique impose une lenteur de réalisation et une rigueur de composition. ❥ 14.04>22.05 Fondation Bullukian, 04 72 52 93 34
expositions |
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Patrick Ageneau © Musée des Confluences.
Geer et Bram van Velde © DR
Désirs d'éternité
Bram et Geer van Velde
Aborder le « passage » de la vie à la mort est une question sensible qui nous renvoie à notre propre fin, nos propres angoisses. Les rites funéraires sont souvent révélateurs de l'organisation d'une société. Ce point de rupture pour certains est perçu comme un renouveau pour d'autres. Comment chaque époque compose avec la mort ? Comment fluidifier la transition entre ces deux mondes ? A découvrir au fil de cette exposition hors les murs du Musée des Confluences. ❥ 15.04>14.11, Musée Gallo-Romain,
Samuel Beckett est l'un des premiers à mettre en parallèle le travail des frères van Velde. Le Musée des Beaux Arts reprend cette thématique et propose un regard croisé sur les deux artistes. Une exposition qui souligne à la fois un désir commun de se libérer de toute référence, mais également une méthode de composition divergente dans ce rapport au réel et cette quête de représentation. ❥ 16.04>19.07
Saint-Romain-en-Gal, 04 74 53 74 01
Tous les jours (sauf mardi), 10h>18h Musée des Beaux Arts de Lyon 04 72 10 17 40
Fabrica Communication, multimédia // Trévise, Italie // http://fabrica.it
texte ¬ Baptiste Ostré
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Garden and Front of the Ancient Villa Pastega Remember Barcelona Radino (2009) Design â?&#x2013; by Tadao Ando Tomorrow, - Photo by Francesco
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United Cultures of Fabrica Après avoir réconcilié les couleurs, Benetton fusionne art et entreprise. Son Centre de recherche sur la communication, campé dans une monumentale villa à Trévise, restaurée par l’architecte japonais Tadao Ando, explore les domaines artistiques liés à la communication visuelle et publicitaire. Dans cette « Fabrica », de jeunes talents venus des cinq continents servent en équipe la stratégie publicitaire de l’industriel. Divisé en plusieurs départements, le laboratoire se diversifie aussi dans des campagnes pour des ONG, Reporters Sans Frontières ou SOS Racisme. Depuis 1994, les happenings et images issus de ce vivier allient humour, ❥
force d’interpellation et esthétique, dans le sillage de la célébrissime campagne United Colors. À tel point que lesdits projets (illustration, design, musique, photo, multimédia) aboutissent parfois dans des institutions culturelles prestigieuses, comme Beaubourg avec l’exposition Les yeux ouverts en 2006. Encourageant l’expression de l’identité culturelle des auteurs, les projets portent un regard sur la société, l’économie, l’environnement ou encore les sciences. Art et industrie s’y conjuguent au lieu d’évoluer en parallèle. De la pépinière d’entreprise à la pépinière artistique : la Fabrica franchit le pas de la « culture industrielle ». /
À partir du 7 avril, la Fabrica inaugure la Maison d'édition, espace éphémère du Bon Marché Rive Gauche de Paris. Info : 38, rue de Sèvres, 75007 Paris, 01 44 39 80 00
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â?&#x2013; 1. Fabrica : For the People, From the People - photo by Fabrica - 2. Edward Ryapkirghin in the ice
edge - photo by Carlos Casas 3. Colors 74 : Victims, front cover - photo by ImagineChina/Afp/Photo/ Grazia Neri - 4. Poisoning - photo by Piero Martinello
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â?&#x2013; 1. Know your body - photo by Chiara Andrich, in collaboration with Fabrica Media - 2. Visual
Communication Tobacco - photo by Who 2009/Design Fabrica (N. An, P. Martinello)/Teeth - photo Province of British Columbia - 3. Colors 73 : Money - Golden Teeth - photo by Newsha Tavakolian 4. Operazione FZ - photo by Fabrica
théâtre & danse |
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Avocat
retrouve ses Racine texte ¬ Nicolas Blondeau - photo ¬ Bruno Amsellem / Signatures
Andromaque, Phèdre, Bérénice… Jean-Marc Avocat joue ces trois tragédies raciniennes, tout seul, comme un grand… comme le grand acteur qu’il est. C’est inévitable : on ne peut évoquer le spectacle que reprend ce mois Jean-Marc Avocat au Théâtre de la Croix-Rousse sans parler de performance. Certes, mémoriser les quelques milliers de vers, interpréter seul en scène les dizaines de personnages que comptent les trois tragédies de Racine Andromaque, Phèdre, Bérénice, est sans conteste un exploit physique et intellectuel. Mais ce qui compte avant tout pour l’acteur c’est que son intuition s’est vérifiée. « Je pensais qu’il fallait jouer Racine sans décor pompeux, sans les différences de jeu qu’induit une troupe nombreuse, sans rien de spectaculaire en réalité. Ça pouvait passer pour un délire mégalo mais ça s’est vérifié : la langue du tragédien est en quelque sorte totalitaire, elle dit tout, elle fait tout. En étant seul sur le plateau, je deviens un passeur, il n’y a pas d’image superfétatoire qui se mêle à la transmission du texte. C’est un spectacle exigeant aussi bien pour moi que pour les spectateurs mais, si j’en crois les retours que j’ai eus, on entend la langue de Racine comme on n'en avait jamais eu l’occasion auparavant ». C’est aussi pour retrouver cette ivresse qu’il peut connaître aux prises avec la partition racinienne, s’efforçant d’en respecter chaque césure, chaque intonation, tout ce qui en fait sa musique intime qu’il affronte l’exercice de solitude inhérent à cette entreprise, au sens propre et figuré, unique. Heureusement, sa solitude sera rompue. D’abord parce qu’il est engagé dans le Lorenzaccio que monte Claudia Stavisky aux Célestins. Ensuite, en mettant en scène La nuit juste avant les forêts, un monologue fondateur de Bernard-Marie Koltès que joue son ami comédien, Ernst-Marie Louise à l’Espace 44. / ❥
ANDROMAQUE, BERENICE, PHEDRE Du 27 au 29 avril, 20h, Théâtre de la Croix-Rousse, 12 à 24 € 04 72 07 49 49, www.croix-rousse.com
théâtre & danse |
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texte ¬ Nicolas Blondeau - photo ¬ DR
Porneia
dans le viseur Deux jeunes comédiens, Jean-Christophe Vermot-Gauchy et Isabelle Paquet s’emparent d’un texte étrange de Lionel Flossier inspiré de l’affaire Markovic. L’affaire Markovic se déroula à la fin des années soixante. Qui s’en souvient aujourd’hui ? Sans doute peu de monde. Elle fit pourtant couler des hectolitres d’encre. Composée qu’elle était d’un cocktail sulfureux mêlant crime, sexe, personnalités politiques et stars de cinéma (Alain Delon entre autres). Lionel Flossier, dramaturge et philosophe, s’est inspiré de cette chronique judiciaire pour écrire Porneia - mot qui désigne dans la Bible les formes d’amour illicites. C’est cette pièce qu’ont décidé d’explorer Isabelle Paquet et Jean-Christophe Vermot-Gauchy, deux comédiens que l’on a souvent vu engagés dans des projets radicaux. « Nous avions envie d’un projet commun, explique Isabelle Paquet, nous avons choisi Porneia. Il montre combien l’intime nous touche uniquement s’il parle de ce qui nous entoure. Il dit bien notre attrait morbide, toujours à l’œuvre, pour la presse people. Et il nous a donné de nombreuses pistes scéniques que l’on a eu envie de suivre. Une esthétique aussi, qui nous a renvoyé à l’univers du peintre Jacques Monory, figure de proue du mouvement Figuration Narrative. L’écriture de Lionel Flossier nous a entraîné vers les fantasmes, l’étrange ». Un ensemble de raisons qui rend ce projet particulièrement alléchant. / ❥
PORNEIA Du 19 au 25 avril à 19h30, 10 à 12 € Théâtre de l’Elysée, 04 78 58 88 25, www.lelysee.com
théâtre & danse |
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texte ¬ Nicolas Blondeau - photo ¬ Mikha Wajnrych
Double je ! Entre théâtre, danse et art de la marionnette, Twin Houses s’annonce captivant. « Je est un autre », l’antienne rimbaldienne a tellement été rebattue que l’on n'essaye même plus d’y adjoindre un sens. Sauf lorsqu’un événement spécifique nous y invite. A n’en pas douter Twin Houses, spectacle belge invité par le TNG ce mois-ci, sera de ceux-là. «Ne voulant pas projeter une image esseulée sur le plateau, et fascinée depuis toujours par les poupées, les marionnettes, les représentations anthropomorphes de tout poil, j’ai embrigadé dans l’histoire quelques mannequins articulés, liés à mon corps dans des positions siamoises diverses. Je voulais évoquer avec eux le sentiment de démultiplication de l’être, donner vie à toutes les fripouilles qui encombrent notre moi, qui squattent nos gestes, l’une disant oui et l’autre non avec la même évidence », déclare en effet Nicole Mossoux, créatrice de cette pièce singulière. C’est bien de nos moi différents, et même divergents qu'il est question. Le tout sous forme de contes cruels et burlesques, dans un théâtre/danse où l’on voit les mannequins articulés jouer avec la marionnettiste comme elle joue avec eux. Au point qu’ils acquièrent une véritable et fascinante présence. Avec une puissance esthétique et visuelle qui a rendu enthousiaste public et critique. / ❥
TWIN HOUSES Du 27 au 30 avril, 6 à 17€ Théâtre Nouvelle Génération, 04 72 53 15 15, www.tng-lyon.fr
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Un caustique qui dessoude ! texte ¬ Nicolas Blondeau - photo ¬ DR
Manu Pratt, c’est seulement sur scène qu’on peut le voir. Il est tellement incontrôlable que plus aucune télé ou radio ne veut de lui. On s’est trop habitués à entendre les adjectifs : « décapant », « corrosif » ou « caustique » concernant nos humoristes. Tous ces qualificatifs qui évoquent l’irrévérence et même une certaine forme de cruauté, il faut leur rendre toute leur force pour Manu Pratt. Parce que lui les mérite vraiment. Là où un Guillon s’arrête, il se met en route. Caustique comme l’acide du même nom. On a même vu des spectateurs s’enfuir de certains de ses spectacles, épouvantés par ce qu’ils entendaient. Le prix de cette liberté de ton, Manu Pratt l’a payé, accepté : on ne l’entend pas en radio et on ne le voit pas à la télé. Plus aucun producteur n’est prêt à prendre le risque de l’inviter. Mais il continue son chemin, de petite salle en petite salle, toujours copieusement remplies. Concoctant ses spectacles comme un terroriste prépare une bombe. Le dernier, Le silence des pantoufles est aussi terrible que le bruit des bottes, qu’il vient jouer à l’Espace Gerson s’annonce des plus gratinés. «Je m’en prends aux sujets les plus tabous, nous explique l’artiste, celui des fondamentalismes religieux. Je fais un striptease en burqa avant qu’un intégriste catho nous raconte sa nuit avec Marie. Il y a aussi l’adepte d’une secte qui nous explique comment il a dû tout donner, même sa femme, violée sous ses yeux, à sa religion. Le personnage qui sert de fil conducteur est une sorte de mélange entre Sarko, Bush et Berlusconi, un de ceux qui nous tiennent un discours bidon comme quoi prendre sa retraite à 87 ans est merveilleux… » Nous sommes prévenus. / ❥
LE SILENCE DES PANTOUFLES EST AUSSI TERRIBLE QUE LE BRUIT DES BOTTES Du 7 au 17 avril, merc>sam, 20h30, 11 à 15 € Espace Gerson, 04 78 27 96 99, www.espacegerson.com
agenda
© Laurencine Lot
© Thierry Burlot
Soudain l'été dernier
Les cauchemars du gecko
T. Williams / R. Loyon
JL. Raharimanana / T. Bedard
Le théâtre de Tennessee Williams connut son heure de gloire cinématographique avec Kazan ou Mankiewicz. Loin des ressorts psychanalytiques et expressionistes que déployait ce dernier dans son inoubliable adaptation, René Loyon s'attache à traiter du thème universel de la pièce : la peur. De l'inconnu, de l'autre, étranger ou homosexuel, la peur de soi-même. Brûlant d'actualité. ❥ Jusqu'au 8.04 à 20h, 7,50 € à 33€
Vu d'Afrique, le désordre du monde n'est que plus flagrant. En une écriture fragmentaire et bourrée d'images fortes, l'auteur malgache Raharimanana donne la parole aux hommes, dictateurs ou déclassés, aux dieux et même aux animaux, qui du continent noir, voient l'Occident tout-puissant se pencher sur lui avec condescendance. Un spectacle de révolte, un cri vibrant. ❥ 7.04 au 9.04 à 20h, 12 à 26€
Célestins, théâtre de Lyon, 04 72 77 40 00
Théâtre de la Croix-Rousse, 04 72 07 49 49
théâtre
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DR
DR
Dialogue d'un chien...
7 farces et comédies
JM. Piemmei
Molière / C. Schiaretti
Un portier d'hôtel et un chien, c'est le curieux duo (duel ?) que propose ce spectacle aux frontières de l'absurde. Une belgitude sans muselière, une discussion incisive entre deux cabots à grande gueule qui ne se laissent pas caresser dans le sens du poil. Apprivoisés seulement par la tendresse que leur inspire une enfant abandonnée. ❥ 8.04 à 20h30, Espace Culturel,
Entamé en 2007, le marathon Molière de Christian Schiaretti joue son bouquet final avec l'intégrale de sept pièces en une après-midi et une soirée. Les manœuvres amoureuses, les faux semblants sociaux, la critique des médecins et des snobs de son temps : un feu d'artifice sur la longueur mis en scène par le patron du TNP avec sa troupe de comédiens. ❥ 10, 11, 17 et 24.04, 14h >23h, 14€50
St Genis Laval, 04 78 86 82 28 9.04 à 20h30, Théâtre Jean Marais, St Fons, 04 78 67 68 29
à 24€50, TNP / Studio 24, Villeurbanne 04 78 03 30 30
agenda
DR
DR
Gosh !
Médée
Monsieur Cheval
Dario Fo / Cie les Licornes zébrées
Délire autour d'une histoire de fantômes, Gosh ! est la nouvelle trouvaille de Monsieur Cheval et cie, troupe de théâtre issue des rangs de la Scène sur Saône. Un habile dosage de comédie musicale, d'hommage à l'art clownesque, de mise en abyme du statut d'acteur et de clichés sur l'Ecosse vue d'ici. Du joyeux portnawak que l'on peut réclamer en version surtitrée ! ❥ 14.04 au 17.04 à 20h, 10 à 14€
Successivement décrit par Euripide, Sénèque ou Anouilh, Médée est un véritable road movie à travers la Grèce antique, ponctué d'assassinats et de coups tordus. Dans la version du dramaturge italien, Médée s'incarne en femme vieillissante, victime de l'infidélité de son mari avec une rivale plus jeune. Une allégorie sur le temps qui passe et son lot de déconvenues. ❥ 20.04 au 2.05 à 20h30, de 10 à 15 €,
Acte 2 Théâtre, 04 78 83 21 71
Espace 44, 04 78 39 79 71
théâtre
& danse |
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© Xavier Lambours
DR
L'oral et hardi
Le bonheur des uns
JP. Verheggen / J. Bonnaffé
Ph. Delaigue / Quatuor Debussy
A mille lieues de la caricature ch'ti, le texte du poète belge Verheggen, truculent, cru, en un mot rabelaisien, rend ses lettres de noblesse à l'art de la bouffonnerie, celle qui tranche, celle qui pense et donne à penser. Seul en scène 1h15 durant, Jacques Bonnaffé, acteur nordiste et physique, s'en empare et délivre une performance poétique et drôle. Jouissif. ❥ 26 au 29.04, 7 à 20€
Adapté du recueil de témoignage Working, du journaliste américain Studs Terkel, ce spectacle donne la parole aux travailleurs, publicistes ou prostituées, ouvriers ou chefs d'entreprise. Un sujet brûlant, le travail, avec ses joies et ses peines, mis en musique par quelques grands noms de la musique contemporaine : Steve Reich, John Cage, Philip Glass. ❥ 27.04 à 20h30, 8 à 20€
Théâtre le Point du Jour, 04 78 15 01 80
Le Toboggan, Décines, 04 72 93 30 00
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Tim Willocks, grand prêtre du polar texte ¬ Nicolas Blondeau - photo ¬ DR
Il nous tarde de voir et d’entendre Tim Willocks à Quais du Polar. Et pour cause, on l’a lu. Une expérience qui ne laisse pas indemne. La quatrième de couverture de La religion (éd. Sonatine), dernier roman de Tim Willocks, s’orne d’un avis autorisé, celui de James Ellroy. Il déclare que le livre est « Un voyage en enfer superbement maîtrisé ». L’hommage n’a rien d’hypocrite. Tim Willocks a en effet écrit là une fresque historique de plus de 850 pages que l’on dévore sans un gramme d’ennui. Plongé que l’on est dans une ambiance faite de complots, de guerre et de péripéties d’une violence inouïe. Le tout se déroulant à Malte en 1565 durant un siège qui oppose islam et chrétienté. On suit particulièrement un mercenaire charismatique, trafiquant et consommateur d’opium. Un grand seigneur, passant d’un camp à l’autre sans jamais se renier. Mais il n’est pas le seul personnage fascinant dans ce tableau épique et monstrueux pimenté de sexe et de folie qui fait à bien des égards penser aux toiles hallucinées de Jérôme Bosch. Des ingrédients que l’on retrouve dans deux autres romans tout aussi noirs de Willocks, Bad city blues et Les rois écarlates (éd. L’Olivier). L’écrivain britannique nous saute cette fois à la gorge dans un univers contemporain, celui des bas-fonds fangeux de la société américaine, de la défonce et du crime. Ces deux thrillers ont des personnages communs, liés par des passés qui ne passent pas, des sentiments où l’amour absolu côtoie la haine la plus terrible. Parce qu’au fond, c’est bien la question du mal qui hante cet auteur, par ailleurs également psychiatre. Les formes qu’il prend, la façon dont il peut faire basculer les existences de certains êtres pris dans la tourmente, quelle que soit l’époque où celle-ci souffle. / ❥
QUAIS DU POLAR Du 9 au 11 avril, renseignements : Palais du Commerce 04 78 30 18 98, www.quaisdupolar.com
littérature |
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chroniques Le quai de Ouistreham
Nous, les noyés Carsten Jensen| Éd. Libella/Maren Sell
Florence Aubenas | Éd. L’Olivier Florence Aubenas est journaliste. Et c’est à ce titre qu’elle parlait de la crise. Jusqu'à ce qu'elle décide de chercher du travail dans une ville où elle n’a pas d’attache, pour y décrocher un CDI. Elle se teint en blonde, garde son identité, et vit pendant six mois de ménages sur les ferrys, dans les campings, les entreprises… L’apprentissage passe par l’oubli de soi et par la quête permanente de petits emplois, « des heures ». Pas de jugements faciles, mais la description de sa vie de précaire, avec en creux l’évolution inquiétante d’un Pôle Emploi régi par les chiffres et la privatisation progressive de ses services. L’auteure partage avec talent et poésie cette expérience en lui conservant toute son humanité. 272p., 19€. Guillaume Courteheuse
Avis aux amateurs d’épopées maritimes : ce premier roman traduit en français d’un auteur danois est pour vous ! D’autant plus qu’il n’est pas écrit à la « va comme j’te pousse », à l’instar de bien des bouquins de ce type. C’est grâce au poids de ses bottes, qu’un marin est redescendu du ciel où l’avait envoyé l’explosion de son bateau lors de la guerre de 1848 contre l’Allemagne. Devenu célèbre à Marstal, port d’une île de la Baltique, il reprend la mer pour disparaître. S’ensuit une multitude d’histoires traversant les décennies et les océans, contées avec verve, passion et émotion. Ce roman est aussi une belle réflexion sur la mer qui attire les hommes -et parfois les avale- quand leurs mères ou veuves, pour ces mêmes raisons, la détestent. 700 p., 29€. Michel Paquot
LA VIE SECRÈTE DES JEUNES II Riad Sattouf | Éd. L’Association La Vie Secrète Des Jeunes, ce sont quelques tranches de vie, tragiques, comiques, affligeantes – souvent les trois à la fois. Des instants volés au coin d’une rue ou d’une rame de métro, dans un resto chic ou au McDo, comme une émission de Strip-Tease en huit cases. Grandes gueules écervelées, parents à la ramasse, lardons terribles ou jeunesse dorée forment ce bestiaire quotidien. Dans le premier volume, le dessinateur se faisait entomologiste, et prenait de la hauteur – au risque d’être hautain. Or, il change ici son fusil d’épaule, multiplie les angles, se met lui-même en scène, suscitant ainsi une véritable empathie pour ses personnages. On les aurait volontiers baffé dans la vie, ils sont touchants sur le papier. Miracle de la bédé ? 144 p., 19€. Thibaut Allemand
Sévère
WAVELAND
Régis Jauffret | Éd. Seuil
Frederick Barthelme Éd. Christian Bourgois
S’engouffrant plus profondément, de livre en livre, dans les obscurs mécanismes de l'âme humaine, Régis Jauffret (Clémence Picot, Univers, univers, Microfictions) a été fasciné par le procès Stern. Celui du richissime banquier assassiné – dans une combinaison en latex - par sa maîtresse, avec laquelle il entretenait des rapports SM. Se retranchant derrière le cache-sexe de la fiction (le romancier à tous les droits, n’est-ce pas ?), il donne la parole à la meurtrière pour dépeindre un monde où l’argent permet tout, baiser ouvertement la femme d’un autre, asservir des êtres humains ou contourner les lois. C’est assez répugnant et on sort écœuré de ce livre aussi vain qu’inutile. 161 p., 17€. Michel Paquot
Waveland, c’est l’histoire ordinaire d’un homme attiédi par le temps qui passe, par la vie et ses microséismes. Vaughn, le personnage principal, a connu des difficultés professionnelles et la mort de ses parents avant d’essuyer une séparation soudaine sans être brutale. Depuis lors, il vit auprès de Greta sur la côte du Mississipi, délesté de toute passion. Sa torpeur, Frederick Barthelme la traduit subtilement à travers une narration introspective qui alterne pans descriptifs et dialogues déconcertants parce que lacunaires. Son texte, néanmoins répétitif, manque parfois de rythme. Et, il laisse au lecteur un arrière-goût de mélancolie. Mais voilà justement sa plus belle qualité. 266 p., 16€. Faustine Bigeast
Exils Nuruddin Farah | Éd. Serpent à Plumes À peine descendu d'avion, Jeebleh mesure l'étendue des dégâts. 20 ans se sont écoulés depuis qu'il a fui la Somalie et trouvé asile à New York. La corruption et les conflits claniques ont défiguré son pays. De retour pour aider son meilleur ami à retrouver deux fillettes, Jeebleh découvre, effaré, une violence omniprésente et des oppositions qui semblent échapper à toute rationalité. Au fil des pages, l'on finit pourtant par cerner les logiques complexes qui sous-tendent la guerre civile. L'intrigue sert en effet de prétexte à un décryptage virtuose de la situation sociopolitique somalienne. Nuruddin Farah signe ici un chef d'œuvre qui puise sa force dans une langue poétique et imagée, et dans une habile contradiction des points de vue. 386 p., 23€. Louise Padox
musique |
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chroniques
Elektronische Musik Soul Jazz Records / Discograph
Krautrock = Rock Choucroute. Tu parles d’un nom ! Une étiquette collée par les Rosbifs sur la vague avant-gardiste qui submergea l’Allemagne durant les 60’s et 70’s. Et dont l’écume imprègne les scènes ambient, pop, punk rock, IDM ou techno minimale… En gros, sans Krautrock, Stereolab, Primal Scream, Beak>, Electrelane ou Turzi ne seraient pas les mêmes. Une bonne raison de se jeter sur la compilation Elektronische Musik, éditée par les archéologues de Soul Jazz Records. Les 60’s allemandes ? Une chambre en bazar, splittée et occupée militairement. En 68, la jeunesse souhaite « être orpheline » (rapport au passé nazi) et se cherche une identité. Elle succombe aux vices du rock’n’roll, mais à quoi bon singer les Anglo-saxons ? Alors, sans rejeter le rock progressif, des étudiants de bonne famille vont s’inspirer de musique concrète, de jazz ou de sons africains et défricher l’électronique. Ceci dit, le titre de ce florilège est trompeur : l’électronique n’est pas toujours le maître mot de ces compositions. Didactique, cette compilation réunit les artistes les plus évidents (Amon Düül II, Can, Faust…) de cette mouvance protéiforme mais incestueuse (Cluster, Neu!, Harmonia, La Düsseldorf ou les absents Kraftwerk comptent des membres en commun). Mais elle a surtout le mérite de présenter quelques formations plus obscures (Gila, Kollektiv, E.M.A.K.) ou légendaires (Ash Ra Tempel) dont on attend des rééditions dignes de ce nom. Enfin. Sortie le 19.04. Thibaut Allemand
Bonobo Black Sands | Ninja Tune / Pias Les naturalistes racontent que le Bonobo – grand singe du Zaïre – est une espèce en voie de disparition. Distingué, pacifique... son règne matriarcal n'a pas l'air fait pour durer. Ce qui n'est pas le cas de Simon Green. Ce compositeur de trip-hop aussi doué qu'il est anglais a choisi le nom de Bonobo pour régénérer la production downtempo. Une catégorie de musique électronique que l'on écoute plus que l'on ne danse. Petit génie de studio, Bonobo sample d'une main quand il interprète la plupart des passages instrumentaux de l'autre (cuivres, batterie, etc.). Ce quatrième album imprégné de jazz et de black music typique des 70’s, au groove indéniable, ne sombre jamais dans la redite. Cette figure de proue du label Ninja Tune n'a pas fini d'avoir le vent en poupe. Léa Daniel
MIIKE SNOW
SAMBASSADEUR
Miike Snow | Columbia/Sony
European | Labrador/EMI
Sur un CV, il y a des lignes qui font bien : « producteur du tube interplanétaire Toxic de Britney Spears », par exemple. Les Suédois de Miike Snow sont les trois seules personnes au monde à pouvoir exhiber ce trophée. Du coup on leur prête bien volontiers une oreille, et après écoute, on signe. Déjà élu produit de l'année au Royaume-Uni, cet album contient 11 titres électro-pop suaves mais pas dégoulinants (pas « dégueus » aurait dit Gainsbourg). Le tube Animal est une porte d'entrée idéale pour pénétrer dans cet univers chaleureux (n'en déplaise à la pochette). Avec le très beau Silvia, on rêve de caresses dans un sauna de Stockholm, et même si Sans Soleil nous rappelle que l'été n'est pas encore là, nous voilà bien revigorés. Mathieu Dauchy
Niché au cœur du meilleur label pop suédois de la planète (Labrador Records), Sambassadeur ravive une flamme mélancolique qui a illuminé les albums de The Go Betweens ou de Belle & Sebastian. À la manière de Saint-Etienne, les Scandinaves composent des chansons pop(ulaires) donc destinées au plus grand nombre, sans jamais verser dans la facilité ou le racolage. Évidence mélodique façon Abba et arrangements lumineux à la Burt Bacharach sont les maîtres mots de ces compositions destinées à rester gravées dans les mémoires. Ne reste plus à espérer qu’European vous incite à fouiner dans le catalogue fourni de leur maison-mère, afin que les noms (trop obscurs) de Palle Carlberg ou Acid House Kings éclatent enfin à la face du monde. Thibaut Allemand
ANGUS & JULIA STONE Down The Way | EMI /Discograph La photo de plage en sépia illustrant ce premier Lp affiche derechef des références impeccables : The Smiths et The Pale Fountains. Le duo frangin-frangine dessine un folk au fusain, danse sur la pointe des pieds, et chante de jolies mélodies d’une voix grésillante pour lui, aigrelette pour elle. Las, le tout se retrouve flingué par une production lisse et lessivée – tous les instruments (arpèges acoustiques, éclairs électriques, touches blanches et noires, « violonnades » et autres « harmonicades ») étant traités au même niveau. Dommage car, au cours de cet album un poil trop long, se détachent de très jolies choses (On The Road, tout en slide et banjo). Pas la révélation donc, mais un nom qu’on garde en tête en attendant la suite, qu’on espère plus vibrante. Alain Allanic
jeux vidéo |
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chroniques
texte ¬ Emma Belasco
God of War III - Sony CEA | PS3 D’ores et déjà élu « meilleur jeu d’action 2010 » par les hardcore gamers, God of War III promet des heures inoubliables, calé dans le canapé. Mêlant action, exploration, combats et plates-formes, ce troisième volet, sanglant à souhait, de God of War ravira tous les amateurs d’aventure spartiate. Kratos, notre néo-dieu de la guerre a soif de vengeance et il le montre. Croisant tous les dieux de l’Olympe, il les affronte un par un. Zeus et Poseidon n’ont qu’à bien se tenir. Des combats dégoulinants, sauvages et bestiaux s’enchaînent avec des énigmes et des platesformes aussi inventives qu’esthétiquement incroyables. Onirique et violent, God of War III peut effrayer mais décapiter des gorgones pourrait en faire jouir plus d’un. La bande-son et les bruitages enfoncent le clou de l’horreur. Démembrer des squelettes en faisant craquer les os et les articulations devient presque réel. Le joueur est Dieu tout puissant à son tour. Sentiment divin garanti ! Barbare, brutal, sanglant et d’une violence inouïe, ce « beat’em’all » n’est pas, bien sûr, préconisé aux âmes sensibles.
Prison Break : The conspiracy - Zoot Fly | Xbox, PS3 Malgré l’arrêt de la série, la vie continue pour le prisonnier tatoué Michael Scofield. Dans ce scénario détourné, le joueur incarne un nouveau personnage, Tom Boxton, chargé de surveiller Scofield. Plutôt malin, puisqu’il est impossible de reprocher au jeu des erreurs de narration. Dans la cour de Fox River, on retrouve tous les événements marquants de la première saison. Pourtant il est question ici d’infiltration et de combats pour Boxton. Succint et pas vraiment réussi, on attendra le second volet pour s’enflammer.
Final Fantasy XII - Square Enix | PS3, Xbox Comment ne pas être lassé par ce treizième volet de Final Fantasy ? Si les fans de la première heure auront le sentiment de vivre un jour sans fin, les novices, eux, pourront y trouver leur compte. Le monde fantastique de Final Fantasy est une aventure graphique parfois passionnante mais surtout à l’esthétique toujours impressionnante. Ce classique des Role-Playing Game sait néanmoins captiver. Et malgré la rengaine, on se fait toujours piéger…
Street Fighter IV – Capcom | iPod, iTouch Le mythique jeu de combat est désormais disponible en téléchargement sur votre iPhone ou votre iTouch. Pour la modique somme de 7,99 €, retrouvez les persos légendaires du jeu le plus joué de toute sa génération. Adapté au mode tactile de l’iPhone, Street Fighter IV est bien sûr allégé en personnages et pourrait frustrer bon nombre de fans ultimes. Mais pour les amateurs, comment résister au plaisir de balancer des coups spéciaux tout en attendant de monter dans la rame de métro bondée ?
concerts Jeudi 1er Avril Le Transbordeur (L’Original Festival) Salif + Nessbeal + Sat + Nubi + K Naï + La Crimin’L 20h - 27€ - 04 78 93 08 33 www.loriginal-festival.com Ninkasi Kao Victor Démé + Doctor Lass 20h - 15 à 20€ - 04 72 76 89 00 Trokson The Last Killers (pop/rock) 20h - 04 78 28 52 43 Auditorium de Lyon Soirée Africaine Omar Pene & Salif Keita 20h30 - 15 à 50€ 04 78 95 95 95 Salle Molière (Hot Club Jazz Festival) L’O.E.U.F / Big Band du Conservatoire de Lyon 20h30 - 5/10€ 04 78 39 54 74 Chapelle de la Trinité (Festival de Musique Baroque) Chœur d’hommes de Yaroslav (russes) 20h30 - 16 à 35€ 04 78 38 09 09
La Plateforme (Les Femmes s’en mêlent) Mansfield Tya (pop/rock) 20h30 - 14 à 16€ - 04 37 40 13 93
Toïtoï, le Zinc Moulti Koult (Gipsy Balkan Maghreb) 20h - 5€ - 04 37 48 90 15
A Thou Bout D’Chant Hélène Grange (chanson) 20h30 - 8/12€ - 04 72 98 28 22
Double Mixte Alpha Blondy (reggae) 20h - 28€
Espace 44 Novecento: Pianiste (spectacle musical) 20h30 - 10/11,50/15€ 04 78 39 79 71
CCO Villeurbanne Without Sense (new wave/métal) 20h - 15€ - 04 78 93 41 44
Les Valseuses Eric & Mouz (chanson) 21h La Marquise (L’Original Festival) Dj Kozi+Dj Suspect+The Real Fake MC (hip-hop) 21h30 - 8€ - 04 72 61 92 92 www.loriginal-festival.com Métal Café Dj Philippe 21h30- 09 50 24 24 63 Vendredi 2 Avril Le Transbordeur (L’Original festival) Finale Buzz Booster Nationale + Sexion d’assaut + Din Records 19h - 26€ - 04 78 93 08 33 www.loriginal-festival.com
L’Épicerie Moderne Wild Beasts (pop) 20h30 - 8 à 13€ - 04 72 89 98 70 Salle des Rancy Batlik (chanson) 20h30 - 9/12€ 04 78 60 64 01 A Thou Bout D’Chant Hélène Grange (chanson) 20h30 - 8/12€ 04 72 98 28 22 Espace 44 Novecento: Pianiste (spectacle musical) 20h30 - 10/11,50/15€ 04 78 39 79 71 La Marquise The Hearts (électro/rock)+ Destronics (power/pop) 20h30 - 6€ - 04 72 61 92 92
Madame Olga
Rock fusion Sévissant depuis quelques courtes années dans les parages, Madame Olga assume son esthétique de mère maquerelle, à coups de bas résilles sur les jambes velues de ses quatre membres, des garçons. Un combo de scène énergique qui vient défendre les chances de son premier album Dis bonjour à la dame sur la scène du Nakamal, le nouveau repaire de Vaise. Stupre et luxure à tous les étages.
DR
❥ 02.04, 20h30, 5€ Le Nakamal, 04 78 83 20 45
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Auditorium de Lyon (Grands Interprètes) Krystian Zimerman (piano) / F. Chopin 20h30 - 10 à 48€ 04 78 95 95 95
La Marquise Jun Matsuoka (House/ Breakbeat/Electro) 23h - grat - 04 72 61 92 92
Lyon’s Hall False Minority +Legacy (hard rock) 20h30 - 3€ - 06 75 52 17 71
La Marquise Pop Punk Cover Show 18h - 6€ - 04 72 61 92 92 Double Mixte (L’Original Festival) Westcoast: WC + Crazy Toones + Bishop Lamont 20h - www.loriginal-festival.com Toïtoï, le Zinc Chapter One (reggae) 20h - 5€ - 04 37 48 90 15 Trokson Wayne Barrett and the Bulldogs + Cortona (punk’n roll) 20h - 04 78 28 52 43 L’Agend’Arts M’a-t-il Dy (chanson) 20h - 06 83 51 60 87 Warmaudio, Decines Eole + With a Defect + Rattledead (rock) 20h30 - 9€ - 04 78 49 90 73 Salle des Rancy Batlik (chanson) 20h30 - 9/12€ 04 78 60 64 01
Métal Café Daäri+Kaümari+Dreamkorp 20h30 - 09 50 24 24 63 Salle Molière (Hot Club Jazz Festival) Biréli Lagrène Trio 21h - 20/30€ 04 78 39 54 74 Le Sonic Techno Says Things 21h - 04 78 38 27 40 Ninkasi Kafé Redbong (hip hop/punk) + Antichambre Sound System 21h30 - grat - 04 72 76 89 00 Ninkasi Kao (L’Original Festival) Ce’Cile (reggae/hip hop) 23h - 16 à 26€ - 04 72 76 89 00 - www.loriginal-festival.com
Samedi 3 Avril
Le Nakamal Hitt (pop japonais/rock) + Retsugo 20h30 - 15€ - 04 78 83 20 45 Espace 44 Novecento: Pianiste (spectacle musical) 20h30 - 10/11,50/15€ 04 78 39 79 71 Salle Molière (Hot Club Jazz Festival) Alain Jean-Marie & David Sauzay Quintet + Pierre Drevet Quintet 20h30 - 12/18€ 04 78 39 54 74 A Thou Bout D’Chant Hélène Grange (chanson) 20h30 - 8/12€ 04 72 98 28 22 Théâtre de la Croix Rousse Arthur H (chanson) 20h30 - 30€ - 04 72 07 49 49 Lyon’s Hall Samenstelling +Denver Is Not The Last+Quatre heures et demie aux Indes (rock) 20h30 - 5€ - 06 75 52 17 71 Métal Café Bye Bye Blondie (rock) 20h30 - 09 50 24 24 63
Lisa Ekdahl vs Melody Gardot Deux blondes qui chantent le jazz : Lisa Ekdahl la Suédoise d’une voix acidulée, tirant ses morceaux vers la pop et devenant du même coup une star du genre notamment en France ; Melody Gardot en jeune fille de son époque (elle est née en 1985) influencée par Radiohead, mais tirant davantage son organe vers les grandes vocalistes type Billie Holiday. ❥ Lisa Ekdahl, 03.04, 20h, 35€, Bourse du Travail Melody Gardot, 05.04, 19h 34,50 à 49,90€, L’Amphi’3000
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Jazz
concerts Les Valseuses Led Piperz (électro) 21h Le Transbordeur Nocturne Soul Funk (djs + battle danse funkstyles) 23h - 04 78 93 08 33 La Marquise Dj Philgood (soul/dico/reggae) 23h - grat - 04 72 61 92 92 Dimanche 4 Avril Le Marché Gare (L’Original Festival) Libre Penseur (hip-hop/ house/a’cappella) 17h - www.loriginal-festival.com Espace 44 Novecento: Pianiste (spectacle musical) 17h30 - 10/11,50/15€ 04 78 39 79 71 Double Mixte (L’Original Festival) 20h: Rap US, Europe, France: Raggasonic + Beatnuts + Virus Syndicate + Sollilaquists of Sound + Art Maniak 23h: Hot Club Afrobeat Orchestra + The Buttshakers www.loriginal-festival.com
Théâtre de la Croix-Rousse Je chante pour passer le temps (d’après Aragon) 20h - 12/16/20/24€ 04 72 07 49 49
Le Transbordeur (L’Original festival) Mos Def + Jay Electronica 20h - 35,50€ - 04 78 93 08 33 www.loriginal-festival.com
CCO de Villeurbanne Les Sales Majestés + Out To Lunch (punk) 20h - 13 à 17€ 04 78 27 93 99
Théâtre de la Croix-Rousse Je chante pour passer le temps 20h - 12/16/20/24€ 04 72 07 49 49
Lyon’s Hall Mandragora (Slovaquie) +Human Jail (stoner) 20h - 3€ - 06 75 52 17 71
Lyon’s Hall Negura Bunget+Damned Spirits’ Dance+The Way of Purity (pagan/folk/black 20h00 - 10€ - 06 75 52 17 71
La Clef de Voûte Les Dimanches du Swing Manouche 21h30 - 04 78 28 51 95 Ninkasi Kao Hervé Ak + Jennifer Cardini + Michael Mayer (électro) 23h59 - 04 72 76 89 00 Lundi 5 avril Place des Terreaux (L’Original Festival) Street Day Concert 18>20h - grat www.loriginal-festival.com L’Agend’Arts M’a-t-il Dy (chanson) 18h - 06 83 51 60 87
Le Marché Gare Hed P.e (hardcore/punk/métal) 21h - 04 72 40 97 13 Mardi 6 Avril A Thou Bout D’Chant Soirée Zic Zac du Conservatoire de Lyon (musiques actuelles) 20h30 - 3€ - 04 72 98 28 22 Mercredi 7 Avril Halle Tony Garnier Les Chœurs de l’Armée Rouge 15h et 20h30 - 36/39€ 09 79 51 20 54
Closing night
Afrosoul party L’Original festival et le Hot Club Jazz festival unissent leurs forces pour cette soirée. Mise en jambe oecuménique avec le big band maison Hot Club Afrobeat Orchestra et les MCs de l’Original, avant de remuer son popotin avec les Buttshakers, emmenés par l’incandescente Ciara Thompson sur un tapis de cuivres. L’esprit Motown est de retour. ❥ 04.04, dès 20h, 10€ Docks 40, 04 78 40 40 40
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agenda |
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Ninkasi Kao Siméo + Alex Zeem 19h30 - 16/18€ 04 72 76 89 00 A Thou Bout d’Chant Cyril Romoli + Marine Futin (chanson) 20h30 - 8/12€ 04 72 98 28 22 Le Radiant Le Quatuor (humour musique) 20h30 - 20/34/35/37€ 04 78 23 84 02 Le Sonic Little Claw + Slashers (ecstatic peace) 21h - 04 78 38 27 40
Toïtoï, le Zinc Palmwine records (latino) 20h - 04 37 48 90 15 Docks 40 Abigoba + Jacques Helmus (jazz) 19h - 04 78 40 40 40
Le Nakamal Nar6 + invités (rock, pop, punk, funk) 20h30 - 5€ - 04 78 83 20 45
Le Sonic Kill the thrill + Les Lutins Patates de l’Espace + Oddateee DJ set 21h - 04 78 38 27 40
Double Mixte (Reperkusound) Beat Torrent + Bloody Beetroots + Naive New Beaters + KKC Orchestra + Casey + Nico Tico + Brain Damage + La Caution + Noone + Oddateee + Nash + Ben + WII Skiller Krew 20h30 - 18 à 23€ 04 78 27 93 99 www.reperkusound.com
Jeudi 8 Avril Ninkasi Sans Souci The Fuzz (rock lyon) 19h - grat - 04 78 01 78 12
La Clef de Voûte Djoukil (swing/jazz) 21h30 - 04 78 28 51 95
CCO de Villeurbanne Broussaï + Rebélution (reggae) 20h - 12 à 15€ 03 85 38 01 38
Vendredi 9 Avril Le Marché Gare Reggae Explosion 11 20h - 04 72 40 97 13
Starliners
Le Clacson Papier Tigre + Binaire + Keiko Tsuda (rock) 20h30 - 4/6/8€ 04 72 39 74 93 Métal Café Linda Raynolds (pop/rock)+ French Kiss 20h30 - 09 50 24 24 63
New wave electro
Dans la catégorie bébé rock, je demande Starliners. Du haut de leurs vingt ans, ces Arlésiens revendiquent jusqu’à leurs pseudos (David Hasselhoff, Olivier Mine, ce genre) leurs influences eighties/nineties. Phénomène web, le groupe est plus convaincant dans ses morceaux en anglais qui le rapprochent des Strokes comme de Phoenix. A confirmer sur scène. ❥ 08.04, 20h30 Ninkasi Kao, 04 72 76 89 00
La Marquise Katel + Nola Brume (rock) 20h - 5 à 6€ - 04 72 61 92 92
Le Toboggan Lee Harvey Asphalte (slam) 20h30 - 8/10/12€ 04 72 93 30 00
Le Sirius (Festival Reperkusound) Totaal Rez Reprezent + Lyon Drumming Reprezent + Rootikal Waariah / TD + Bailawara 19h - 5€ - 04 78 71 78 71 www.reperkusound.com
La Clef de Voûte Jam Session (impro) 21h30 - grat - 04 78 28 51 95
Toïtoï, le Zinc Gadja Loco (jazz manouche) 20h - 5€ - 04 37 48 90 15
DR
concerts Le Sémaphore, Irigny Barbe Bleue (opéra comique) 20h30 - 10 à 23€ 04 72 30 47 90 CC. Théo Argence Aldebert (chanson) 20h30 - 6,5 à 13€ 04 78 20 79 37 Le Briscope, Brignais François Castiello + La Caravane Electro (world/ électro) 20h30 - 11/14/17€ 04 78 05 31 13 L’Amphi’3000 Gerald de Palmas 20h30 - 40€ - 04 72 82 26 26 Le Sonic Templeplate birthday party 21h - 04 78 38 27 40 Lyon’s Hall Branks+Café du Groin + NSRock (pop-rock/blues-rock) 21h - 3€ - 06 75 52 17 71 6e Continent Vigon (soul/France-Maroc) 21h - 04 37 28 98 71 Le Périscope Migou Syndicate 21h30 - 5€
Ninkasi Kafé Funkalicious + Soul Funk Soldiers + Dj Snoo.P 21h30 - grat - 04 72 76 89 00 La Marquise Dj Petit Corp Malade (funk/breakbeat/reggae) 23h - grat - 04 72 61 92 92
Le Sémaphore, Irigny Barbe Bleue (opéra comique) 20h30 - 10 à 23€ 04 72 30 47 90
Samedi 10 Avril
La Clef de Voûte Rémy Varaine Trio (jazz/hammond B3) 21h30 - 04 78 28 51 95
L’Agend’Arts César Allan (Brésil) 20h - 06 83 51 60 87 Lyon’s Hall The Mis(s)takers+Damn Noisy Guy+Call Me Kid+Almost Kids+Kind Devils 20h00 - 5€ - 06 75 52 17 71 Double Mixte (Reperkusound) Dj Pone + Elisa Do Brasil + Kanka + Popof + Roni Size + Nico Tico + Le Catcheur et la Pute + Dilemn + Mungos Hi-Fi feat Mc Soom T + Qix + Zayonne + K-Ray + WII Skiller Krex 21h30 - 18 à 23€ 04 78 27 93 99 www.reperkusound.com Métal Café Anatheme+ Gunfire in juke joint (rock) 20h30 - 09 50 24 24 63
Naive New Beaters
La Sonic Plush (électro) 21h – 5€ - 06 48 07 40 90
La Marquise Hugo Mendez + Palmwine Sound System + Jun Matsuoka (world) 23h - grat - 04 72 61 92 92 Dimanche 11 Avril Le Sémaphore, Irigny Barbe Bleue (opéra comique) 15h - 10 à 23€ 04 72 30 47 90 L’Agend’Arts César Allan (Brésil) 18h - 06 83 51 60 87 La Clef de Voûte Voix Sur Rhône (jazz vocal a capella) 18h - 8€ - 04 78 28 51 95
Rock electro-rap Avec leurs dégaines de geeks et leurs pseudonymes idiots (Eurobelix, Martin Luther BB King et David Boring), les NNB affichent un je-m’en-foutisme très actuel. Mais le trio parisien est aussi assez malin pour fabriquer des tubes aux sonorités rap-electro-rock, repris par la pub comme par ses jeunes fans. L’une des sensations du festival Reperkusound, organisé du 8 au 10 avril par Mediatone.
DR
❥ 09.04, 20h30, 22€ Double Mixte
agenda |
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L’Épicerie Moderne Black Joe Lewis (blues) 19h30 - adhé grat/ 10/13€ 04 72 89 98 70 Lyon’s Hall I.M.O.D.I.U.M No Head (punk grunge) 20h30 - 4€ - 06 75 52 17 71 Lundi 12 Avril La Marquise Speech Debelle (hip-hop) 20h30 - 10/12€ - 04 72 61 92 92 Lyon’s Hall A.c.o.D (blended metal)+ Fire Wizzard(heavy celtique) 20h30 - 5€ - 06 75 52 17 71 Mardi 13 Avril L’Épicerie Moderne Écoute ta mère et mange ton short (rock) 19h30 - 5 à 8€ - 04 72 89 98 70 Lyon’s Hall Wild Karnivor+Hybrid Sheep +Jumpin’ Jack Riot 20h30 - 3€ - 06 75 52 17 71 La Marquise Yacht (électro) 20h30 - 10/12€ 04 72 61 92 92
Mercredi 14 Avril Lyon’s Hall Block Buster+Call Me Kind+Seven Lives+The Mis(s)takers (pop/punk) 20h00 - 5€ - 06 75 52 17 71
Le Sonic Silent Front (hardcore) 21h - 04 78 38 27 40 La Marquise 12Mé & Raph (hip-hip/ jazz) 21h - grat - 04 72 61 92 92 Le Périscope Wooland Athletic Club 21h30 - 5€
Le Transbordeur LM.C (électro-rock) 20h30 - 29,50€ 04 78 93 08 33 La Clef de Voûte Soirée Brazil Mix 21h30 - 04 78 28 51 95 Jeudi 15 Avril Ninkasi Sans Souci Entre2delta (jazz/blues) 19h - grat - 04 78 01 78 12
La Clef de Voute Jacques Helmus (jazz/blues) 21h30 - 8€ La Marquise Bost & Bim + Diyosa Sound + Data Bass et Heartical Family (reggae) 23h - 6/8€ - 04 72 61 92 92 Vendredi 16 Avril
Toïtoï, le Zinc Bredda Sound (reggae/dub) 20h - 04 37 48 90 15
Ninkasi Kafé Dj Salomé (World Music) 18h30 - grat - 04 72 76 89 00
CCO Villeurbanne Junior Kelly + Lyricson (reggae) 20h -24€ - 04 78 93 41 44
CCO Villeurbanne Agnostic Front (métal) 19h -20€ - 04 78 93 41 44
Métal Café Iron Monkey+Hors Service 20h30 - 09 50 24 24 63
Fordamage
Lyon’s Hall Bliss Of Flesh + Hysteria + Endless Agony (metal/death) 19h30 - 7€ - 06 75 52 17 71
Rock énervé
Ce quatuor nantais s’est formé en 2005 avant de sortir un premier album, bref et sans gras, à l’image de concerts qui excèdent rarement la demi heure. Leur deuxième opus Belgian tango est d’ailleurs enregistré live, confirmant leur inscription dans les pas de Fugazi ou Sonic Youth et leur cousinage avec les bataves The Ex. ❥ 11.04, 21h Le Sonic, 04 78 38 27 40 DR
concerts Toïtoï, le Zinc La Cie du facteur soudain (jazz/électro) 20h - 5€ - 04 37 48 90 15 La Marquise Eternel Tango + The Amsterdam Red Light District 20h - 6€ - 04 72 61 92 92 Métal Café N’PQ!! (ska/punk/dub) 20h30 - 09 50 24 24 63
Trokson Dead as a dodo + Natty Bunk 20h - 04 78 28 52 43 L’Agend’Arts François Verguet (chanson) 20h - 06 83 51 60 87 Ninkasi Kafé Soma (pop/rock) / Maggy Smiss (Dj) 20h30 - grat - 04 72 76 89 00
6e Continent Zaragraff (tsigane) 21h - 5/3€ - 04 37 28 98 71
La Marquise Dan le sac vs Scroobius Pip (hip-hop/électro) 20h30 - 10€ - 04 72 61 92 92
Le Sonic Monster X 21h - 04 78 38 27 40
Métal Café FreeStereA 20h30 - 09 50 24 24 63
La Clef de Voûte Bastien Brison Trio (jazz) 21h30 - 04 78 28 51 95
Le Nakamal DJ Fumier (mix variété) 21h - grat - 04 78 83 20 45
La Marquise Jun Matsuoka (House/ Breakbeat/Electro) 23h - grat - 04 72 61 92 92
Le Sonic Middlegender Party 21h - 04 78 38 27 40
Samedi 17 Avril Lyon’s Hall Bel O Kan+Céphée Lyra+Deep Breath+Delexys Chronicle (heavy metal) 19h30 - 5€ - 06 75 52 17 71
6e Continent Coko + Charlie & Dadi (chanson) 21h - 3/5€ - 04 37 28 98 71 La Marquise Dj Overflow (boogie/reggae) 23h - grat - 04 72 61 92 92
Dimanche 18 Avril L’Agend’Arts François Verguet (chanson) 18h - nc - 06 83 51 60 87 Mardi 20 Avril Halle Tony Garnier Rihanna (R&B) 20h - 46,75/54,45€ 01 48 24 13 17 CCO Villeurbanne Brian Jonestown Massacre (pop/rock) 20h30 - 04 78 93 41 44 L’Epicerie Moderne Fool’s Gold + Sathönay (tropical soul) 20h30 - 8/13€ 04 72 89 98 70 Palais des Congrès Tommy Emmanuel (jazz/blues) 20h30 – 39€ Le Sonic Talk Normal + Mensch + Chen Maria Sant 21h - 04 78 38 27 40
Midlake
Rock & folk Le Texas est surtout connu pour ses derricks, son George W. Bush et ZZ Top. C’est dire la finesse du bled. Pourtant, Midlake en est issu, ce qui ne l’empêche pas de proposer un folk-rock soyeux et mélancolique. Leur musique évolue d’ailleurs avec leur troisième album The Courage of the others, vers un son plus tradition british. Beau à pleurer. ❥ 17.04, 20h30, 11 à 15€ Epicerie Moderne, 04 72 89 98 70
DR
agenda |
125
Mercredi 21 Avril Lyon’s Hall Horrid Flesh+ Whispering Tears + Sentence (death/black) 20h30 - 5€ - 06 75 52 17 71 Ninkasi Opéra Titi la Margot (chanson) 21h - grat - 04 78 28 37 74 Jeudi 22 Avril Palais de la Mutualité Padam (chanson) 20h30 - 22€ Lyon’s Hall Fall And Bounce +Otherside+The Buffalo’s 20h30 - 3€ - 06 75 52 17 71 Le Sonic Ghedalia Tazartes (world) 21h - 04 78 38 27 40 La Clef de Voûte Smooth Caravan (jazz vocal) 21h30 - 04 78 28 51 95 Vendredi 23 Avril Toïtoï, le Zinc Icsis (pop/rock) 20h - 5€ - 04 37 48 90 15
L’Épicerie Moderne Mumford and Sons (folk rock) 20h30 - 8 à 13€ - 04 72 89 98 70 Palais de la Mutualité Balbino Medellin (chanson) 20h30 - 22€ Le Nakamal Palandri + Balmino 20h30 - 5€ - 04 78 83 20 45 Lyon’s Hall JC Ness + Methnakriss + Aesirs (metal) 20h30 - 5€ - 06 75 52 17 71 Métal Café Underscore + Nocaïne 20h30 - 09 50 24 24 63 Le Sonic Electronicat 21h - 04 78 38 27 40 La Clef de Voûte Moonrise Trio (jazz) 21h30 - 04 78 28 51 95 Ninkasi Kafé Zôl (tropicale/ expérimental/zouk) 22h - grat - 04 72 76 89 00 La Marquise Dj Petit Corp Malade (funk/breakbeat/reggae) 23h - grat - 04 72 61 92 92
Gaëtan Roussel
L’Agend’Arts Amy & AL (Sénégal) 20h - nc - 06 83 51 60 87 La Halle Tony Garnier Mika (pop) 20h - 35,20/42€ www.mikasounds.com Trokson Daria + At Last You Can Fall 20h - 04 78 28 52 43 Le Nakamal Monnaie de singe + invités (pop-rock progressif) 20h30 - 5€ - 04 78 83 20 45 Le Transbordeur Amel Bent (R’n’B) 20h30 - 27€ - 04 78 93 08 33 Métal Café Entropia (metal) + Adrana (metal/lyrique) 20h30 - 09 50 24 24 63 Le Clacson Marvin + Rien + Angil & the Hiddentracks (rock) 20h30 - 6/8/10€ 04 72 39 74 93 Le Périscope Thollophonie + ICSIS 21h30 - 5€
Rock français
Il a connu l’ivresse des cîmes avec Louise Attaque, le succès d’estime avec Tarmac, l’adoubement avec Bleu pétrole l’ultime album de Bashung. Il apparaît désormais sous son propre nom : Gaëtan Roussel et dévoile son album Ginger, riche des contributions de Gordon Gano (Violent Femmes) ou Tim Goldsworthy. Bon entourage pour un album solo. ❥ 22.04, 20h30
- 25€ Le Transbordeur - 20h30 - 04 78 93 08 33
Samedi 24 Avril
DR
concerts Double Mixte Adam Beyer + Dj Mister X 69 + Electric Rescue + Herve Ak + James Holden + Joakim + Rolando + Woody Mc Bride aka Dj Esp 22h – 27€ Dimanche 25 Avril L’Agend’Arts Amy & AL (Sénégal) 18h - nc - 06 83 51 60 87 Mardi 27 Avril Halle Tony Garnier Renan Luce (Première Partie: Benoît Doremus) 20h - 6,70/30/34€ 04 78 48 03 49 A Thou Bout d’Chant Claudio Zaretti (chanson) 20h30 - 8/12€ 04 72 98 28 22 Auditorium de Lyon (Orchestres invités) Orchestre Royal de Chambre de Wallonie 20h30 - 8 à 40€ 04 78 95 95 95
Salle Molière Andrei Korobeinikov (piano classique) 20h30 - 04 78 28 03 11 Espace Culturel Alpha, Charbonnière Happy Stompers Big Band (jazz/blues) 20h30 - 22€ 04 78 87 64 00 Mercredi 28 Avril A Thou Bout d’Chant Claudio Zaretti (chanson) 20h30 - 8/12€ 04 72 98 28 22 Auditorium de Lyon Ceccarelli Family Tour 20h30 - 15 à 35€ 04 78 95 95 95
Opéra de Lyon (Festival Pouchkine) Mazeppa, d’après Poltava, poème de Pouchkine 19h30 - 5 à 88€ 0 826 305 325 La Halle Tony Garnier Saez (rock) 20h - 32€ - www.damiensaez.com Théâtre de Villefranche La Cour du Roi Petaud (lyrique) 20h30 - 15 à 30€ 04 74 68 02 89 Bourse du Travail Cristina Branco (World) 20h30 - 19,80 à 30,5€ 04 78 60 11 77
Jeudi 29 Avril
A Thou Bout d’Chant La P’tite Juliette + Les 2 Moizelles de la CMSBLC (chanson) 20h30 - 8/12€ 04 72 98 28 22
Le Transbordeur On Stage 3 / Tremplin Professionnel 19h - 6 à 8€ 04 78 93 08 33
Auditorium de Lyon (Symphonique) 100% Rachmaninov / ONL 20h30 - 8 à 46€ 04 78 95 95 95
Salle Molière Eric Le Sage (piano classique) 20h30 - 04 78 28 03 11
Berlin années 20 !
Théâtre musical Sous titré « la revue des grands magasins », ce spectacle s’inscrit dans la tradition des cabarets d’entre deux guerres. Les 24 tableaux qui le composent brossent le portrait joyeux et critique de la société de l’époque. Un spectacle monté par Olivier Desbordes, un spécialiste du genre, intéressé par les échos contemporains d’un tel sujet. ❥ 28 et 29.04, 20h, 9 à 20€ La Renaissance, Oullins, 04 72 39 74 91
DR
agenda |
127
Salle des Rancy Jean-Baptiste Veujoz 21h - 9/12€ 04 78 60 64 01 Les Valseuses Baron Perché (chanson) 21h Le Périscope Stefan Orins Trio (jazz) + Mupokesi (rock/jazz) 21h30 - 5€ Vendredi 30 Avril La Marquise Gablé (folk/électro) 20h - 04 72 61 92 92 Opéra de Lyon (Festival Pouchkine) Eugène Onéguine 19h30 - 5 à 88€ - 0 826 305 325 Le Toboggan Trois Contes (musique vidéo) 19h30 - 6 à 12€ - 04 72 93 30 00 Marché Gare Bijou svp (rock français) 20h - 23€ 04 72 40 97 13
Toïtoï, le Zinc Axiome (électro) 20h - 5€ - 04 37 48 90 15 CCO Villeurbanne Voyz (rap’n’soul) 20h30 - 7€
Lyon’s Hall The CNK+Zorglüb (metal) 20h30 - 15€ - 06 75 52 17 71
Maison du Peuple, Pierre Bénite Barbe Bleue (opéra comique) 20h30 - 7/13/16€ 04 78 86 62 90
Métal Café Noanko + DJ O’Six 20h30 - 09 50 24 24 63
L’Épicerie Moderne Chinese Man + Scratch Bandit Crew (hip hop) 20h30 - 11 à 15€ 04 72 89 98 70 Le Nakamal Kaliwatcha + La 48ème corde 20h30 - 5€ - 04 78 83 20 45 Salle des Rancy Jean-Baptiste Veujoz 20h30 - 9/12€ 04 78 60 64 01 A Thou Bout d’Chant La P’tite Juliette + Les 2 Moizelles de la CMSBLC 20h30 - 8/12€ 04 72 98 28 22
Ahmad Jamal
Le Toboggan Les percussions claviers de Lyon 20h30 - 6/12€ 04 72 93 30 00 Les Valseuses Cherzo (hip hop/rap) 21h La Marquise Gablé (folk/électro) 21h - 12€ - 04 72 61 92 92 Le Sonic A Sunny Day In Glasgow (My Bloody Valentine vs Cocteau Twins) 21h - 04 78 38 27 40
Légende du jazz
Figure tutélaire du jazz, cité comme influence majeure par Miles Davis, Ahmad Jamal continue à 80 ans (il les aura en juillet) de se produire sur scène. Son jeu de piano en décalage rythmique se caractérise par une audace d’improvisation et un jeu de main gauche qui le rendent inimitable. A voir comme un monument, un peu comme pour Clint Eastwood, qui utilisa naguère ses morceaux dans Sur la route de Madison. ❥ 29.04, 20h30, 18/25/30€ Théâtre de Vénissieux, 04 72 90 86 68
Auditorium de Lyon (Symphonique) 100% Rachmaninov / ONL 20h30 - 8 à 46€ 04 78 95 95 95
© FRANCK CAPRI
antépénultième |
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« La musique contribue à fabriquer des images, les images aident à faire de la musique. L’objectif de Les Discrets est de les réunir en un seul objet : un album. »
Septembre et ses dernières pensées Les Discrets (label Prophecy Productions) ❥ Sorti depuis le 29 mars 2010
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