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Bordeaux Cultures et tendances urbaines
Sommaire Let’smotiv - mai 2010 #09
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News 16 événement 10e Printemps des Cinéconcerts
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Portfolio Maleonn Rencontre Ludovic Houplain 38 Reportage Dharma punks
John Barrymore dans Dr. Jekyll & Mr Hyde // © H5 // © Nicolas Fleuré
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Mode Roomate 56 High Tech
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Enquête Tribute Bands 66 Musique Micky Green, Jeremy Jay, Wire, Cocorosie... 88 Expositions Isabelle Kraiser, Multiples 94 Portfolio Le bal des vauriens 104 Théâtre & Danse agenda
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Chroniques Bd 110 Agenda concerts 122 Culture Club 128 Guide restaurants 130 Billet d'humeur
Let'smotiv Bordeaux 31-33 rue Buhan - 33000 Bordeaux Tél : +33 556 52 09 95 - Fax : +33 556 52 12 98 redaction.bordeaux@letsmotiv.com Let’smotiv Bordeaux est édité par la S.a.r.l. PUB.L.I.C Membre du réseau Let’smotiv Magazines Directeur de l’édition : Cristian Tripard Rédaction : Marc Bertin - redaction.bordeaux@letsmotiv.com Graphiste : Anthony Michel - graphiste@regie-public.com Publicité : Vincent Filet - vincent@regie-public.com
Ont collaboré à ce n° : Thibault Allemand, Cécile Broqua, Mazarin "Bélier" Cordazzo, Nicolas Fleuré, Polo Garat, Guillaume Gwardeath™, Carole Lafontan, Maleonn, édouard Launet, Agathe Marion, Clémentine Robert, Nicolas Sergère Tavares Sousa, Silvère Teusch, Nicolas Trespallé, Cyril Vergès Couverture : Maleonn, www.maleonn.com
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Hot Chip © DR
En bref… The Place to Beat
Quelques centaines d’artistes invités, quarante lieux investis, des dizaines de milliers de festivaliers attendus... des chiffres à la hauteur du nombre de décibels dispensés pendant une semaine aux quatre coins de la ville. L'association lyonnaise Arty Farty commet une nouvelle édition de son festival électro/indie, les bien nommées Nuits Sonores. Avec, pour dignes ambassadeurs Hot Chip, Prins Thomas, Paul Kalkbrenner, Booka Shade ou Joris Voorn. Boissons énergisantes hautement conseillées. ❥ 12>16.05, Lyon, www.nuits-sonores.com
Consolons-nous !
© Bertrand Hennet
Télex
L’agence de communication Alerte Orange, à qui l’on devait déjà l’exposition « Retrogaming », s’est aussi fixé un grand pari(s) sur le toit de la Défense. Elle a transformé le lieu en autel sacré pour geeks et autres mordus du joystick. Dans ce musée d’un nouveau genre, inauguré le 14 avril, elle a réuni plus de 200 consoles, dont certaines préhistoriques. Une fresque épique et pixelisée sur le jeu vidéo et ses icônes, parsemée de rares spécimens, oubliés ou adulés. ❥ www.museedujeuvideo.com
Il y a un an, feu Mark Linkous et Danger Mouse (sous la bannière Dark Night of the Soul) signaient un album ambitieux, featuring David Lynch, Iggy Pop, etc. L’album était offert aux internautes puisqu’aucun des labels concernés ne souhaitait sa sortie physique. Coup de théâtre (un peu tardif), l’écrin devrait finalement se retrouver dans les bacs en juillet !
news |
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Beau Sexe
La 29e édition de la Fête de la Musique a choisi de célébrer la musique au féminin ! Un bel hommage à toutes les muses qui ont su imposer leur style. Compositrices, instrumentistes, auteurs et interprètes, Djettes ou chanteuses de rue. Toutes les femmes ont leur place dans la « party » ! Le 21 juin promet d’être une journée sous le signe de l’inspiration puisque, pour l’occasion, tous les artistes célébreront le traditionnel rendez-vous en interprétant des œuvres musicales composées par ou pour les femmes. Ça promet ! ❥ www.culture.gouv.fr
Si l’Opéra m’était conté
Le plat du pied
Dans le cadre de la journée européenne de l’Opéra, le 8 mai 2010, le GrandThéâtre de Bordeaux ouvre ses portes au public, de 13h à 22h30. À Bordeaux, l’opération « Tous à l’Opéra » donne de quoi rêver. Au programme : atelier lyrique, défilé en costume, visite de l’envers du décor et des coulisses. On s’y croirait. La manifestation sera ponctuée, notamment, de chasses aux trésors pour petits et grands et d’un lâcher de ballon … Une journée pour toute la famille qui s’annonce riche en émotions. Les entrées sont libres, mais les places sont limitées et nécessitent donc réservation. ❥ www.opera-bordeaux.com
Créé par l’association des salariés de l’Opéra National de Bordeaux (Apop), le Trophée Calliope est le premier championnat de Foot des Opéras de France, et va se dérouler le week-end du 19 juin à Bordeaux-Lac. Invités par l’Opéra National de Bordeaux, les Opéras de Lille, de Paris, de Marseille et de Lyon ont répondu « présent » ! Cet évènement incontournable associe sport et culture, mais à également une dimension caritative puisque ce Championnat se fait au profit de l’association « Neuf de Cœur ». ❥ www.tropheecalliope.fr
Les acteurs de la vie associative bordelaise sont invités à s’inscrire au salon « Cap Associations » 2010 auprès du Service Jeunesse et Vie Associative de la mairie de Bordeaux : 05 56 10 34 33 ou a.pourquey@mairiebordeaux.fr. Cette journée de rencontre entre asso et habitants se tiendra le 3 octobre 2010 au Hangar 14 // La Quinzaine du Commerce Equitable Altermundi se tiendra du 8 au 23 mai. Infos sur www.altermundi.com
news |
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Summer Babes(s) Dans l’ordre alphabétique et en toute modestie, le festival barcelonais aligne une programmation élégante et sans faute de goût de 140 artistes, entre reformations tonitruantes (Pavement), newcomers confirmés (The XX) et outsiders à surveiller (Health).Le tout pour 180 euros (le petit Benicàssim a décidément bien grossi). Avis aux intéressés : les billets pour l’édition 2011 seront à moitié prix jusqu’en décembre ! Mais 3 jours d’indie-rock en bord de mer en plein cœur d’un parc naturel paradisiaque, ça n’a pas de prix ! Primavera Sound 2010, du 27 au 29 mai, Parc del Forum, Barcelone. ❥ www.primaverasound.com
Jeu de mot
Ama(c)teurs
Le 19 juin, tous les amoureux de la langue d’Almodovar seront à la fête grâce à la 2e édition de la Journée de l’Espagnol dans les 73 Institutos Cervantes du monde entier. El Dia « E » est la journée internationale du jeu de mots en espagnol. Cet événement vise à la promotion grâce à des jeux interactifs et ludiques accessibles via une plateforme interactive. Mots croisés, rallye pédestre, concours de mots permettent aux participants de s’affronter, de façon individuelle ou face à un adversaire. ¡ Vamos ! ❥ www.eldiae.es
Le Conseil général lance l’enquête « Votre paysage dans l’objectif ». Parce que le cadre de vie influe sur le bien-être, le CG décide d’axer sa politique d’aménagement du territoire fonction des attentes et besoins des habitants en vous demandant d’exprimer votre relation au paysage par un biais innovant. Prenez une photo d’un paysage représentant votre qualité de vie, positionnez-là sur une carte virtuelle du département et expliquer votre choix. Pas besoin de faire dans l’esthétique : il s’agit d’être acteur de son paysage, de l’habiter plus que jamais. ❥ http://monpaysage.gironde.fr
Télex
Lancement de la 4e édition du concours « Vivre avec le cuivre », initié par l’European Copper Institute et le Centre Italien d’Information du Cuivre. Ouvert aux étudiants en design/architecture et aux professionnels avec pour consigne : utiliser les propriétés du cuivre pour un design placé au service du quotidien. Les œuvres seront présentées à l’expo du même nom, à la Triennale de Milan. Inscriptions : info@agenziacopyright.it
news |
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Catch a wave
Véritable manifestation sportive et culturelle, la 21e édition du Surf’n’Co, organisée par l’association Gliss’n’Co (de Bordeaux Ecole Management), aura lieu les 28, 29 et 30 mai à Mimizan. Au programme : compétitions de surf, avec la présence de Tim Boal, une conférence dédiée au développement durable, des concerts… Autant d’activités culturelles et sportives réalisées dans une ambiance chaleureuse et festive. Cet événement étudiant, ouvert à tous, revendique des valeurs du respect de l’environnement, d’esprit étudiant et de compétition. ❥ www.surfnco.com
© Fabien Espinasse
Maisons d’ici
Festival
Vendredi 21 mai, ça va bouger dans les rues bordelaises ! La nuit des labels, coordonnée par la FEPPIA, propose une série de concerts pour fêter l’inauguration de la plate-forme musicale numérique 1d-aquitaine.com. L’occasion d’offrir aux Bordelais, amateurs ou professionnels de la musique, un peu de diversité culturelle grâce à des créations musicales originales composées par des labels Indépendants du territoire aquitain. Ces concerts sont pour but de leur apporter de la visibilité. Immanquable ! ❥ www.feppia.org
12e édition de Skabazac, les 11 et 12 juin, à Onet le Château – Rodez. Le Festival propose, comme chaque année, des groupes incontournables mais également de nouveaux sons issus de la scène électronique, hip hop, drum&bass… Au programme, la venue exceptionnelle de la légende hip hop Cypress Hill, une exclusivité en France, Hocus Pocus, Lee Scratch Perry, Le Peuple de l’Herbe ou encore Laurent Garnier. Plus de 20 groupes et artistes se partageront les 2 grandes scènes du site pour 2 nuits de concerts ! ❥ www.skabazac.com
Télex
« Être noir en France au XVIIIe siècle » est la nouvelle exposition temporaire du Musée du Nouveau Monde de La Rochelle. Jusqu’au 12 juillet, la genèse de la première immigration de couleur en France est exprimée à travers les arts : tableaux, sculptures et documents d’archives. De quoi mieux comprendre le passé … mais aussi réfléchir à l’actualité, à l’heure du grand questionnement sur l’identité nationale.
Carhartt 70 Cours Alsace Lorraine 33000 Bordeaux 05 57 87 54 45
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Art & music & surf Du 10 au 14 juillet, le festival Roxy Jam Biarritz revient sur la côte basque. Surf, art, musique seront réunis pendant 4 jours ! Les 32 plus grandes surfeuses du monde entier viendront s’affronter au Championnat du Monde de Longboard féminin. La programmation musicale du festival prévoit du pop/rock et du 100% féminin notamment avec la venue de Micky Green et des Plasticines. Cette année, c’est la « green art attitud’ » avec l’exposition Roxy Second Wave, consacrée au recyclage. ❥ www.roxy-europe.com
© DR
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À table !
Euskal on the rocks
La première édition de « Tous au restaurant » aura lieu du 7 au 13 juin. À la carte, des noms prestigieux vont partager leur savoir culinaire, et ce, dans plus de 600 restaurants de Paris et de Province ! C’est l’occasion rêvée pour tous les gourmands et amateurs de cuisine française, de venir déguster les plus grands mets qui font la renommée de la gastronomie française… Vos papilles vont a-do-rer ! ❥ www.tousaurestaurant.com
Du 8 au 10 juillet, le Bilbabo BBK Live 2010 revient à Kobetamendi, Bilbao (Espagne). Avec au programme, notamment, Rammstein, Slayer, Pearl Jam, Rise Against, Paul Weller, Gogol Bordello, Coheed and Cambria, Bullet for my Valentine, Capsula, Dropkick Murphys, Volbeat, Rise to Fall ! Pour sa 5 e édition, le festival risque fort titiller la fibre nostalgique de la génération 90 avec la venue annoncée de Faith No More et d’Alice In Chains ! ❥ www.bilbaobbklive.com/2010
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Depuis le 6 avril, l’abonnement aux Bibliothèques de Pessac est gratuit : 125 000 ouvrages, accès aux services numériques, rencontres d’auteur, etc. Abonnements sur http://mediatheque.mairie-pessac.fr // La 2e édition du Triathlon du Médoc, à Naujac-surMer, est prévue pour le 5 juin. Toujours dans un esprit festif, la manifestation propose tout le weekend des animations culturelles. Inscriptions : www.triathlondumedoc.com
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Tchin Tchin La 7e édition de Bordeaux Fête le Vin se tiendra du 24 au 27 juin 2010 avec, pour ville invitée d’honneur, Québec. Rendez-vous devenu incontournable, le concept de la fête ne change pas : dégustations de vins de Bordeaux et d’Aquitaine, sur place ou en excursion, et grosse programmation artistique et musicale. Mais cette année, le patrimoine gastronomique est mis à l’honneur : des Ateliers du goût proposent des initiations à la cuisine et aux associations mets et vins, et trois nouveaux pavillons dédiés aux produits du Sud-Ouest prennent place. ❥ www.bordeauxfetelevin.com
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Court toujours
Du côté de chez moi
Les Lutins du court métrage œuvrent depuis 1998 pour que le court métrage soit accessible à un public large et pas seulement aux férus du genre. Dans cette optique, ils proposent chaque année une Nuit du court-métrage dans 35 cinémas Gaumont Pathé de France : rendez vous est pris le 3 juin pour la 13e édition présidée par l’acteur Bruno Solo. En amont, une sélection des 25 meilleurs courts de l’année par un jury de professionnels. Le jour J, deux heures de diffusion au total. Un Tour de France du court pour les amateurs de ce format trop rare. ❥ www.leslutins.com
Nouveau Hors Série pour Le Festin, revue trimestrielle des Patrimoines, des Paysages et de la Création en Aquitaine, d’après l’émission hebdomadaire de TV7 « Ma Maison Gironde » : Ma Maison Bordeaux. Marie-Laure Hubert-Nasser et Marc de Tienda vous font découvrir trente intérieurs de particuliers bordelais, de l’appart XVIIIe à l’échoppe, et en profitent pour vous glisser un carnet d’adresses bien rempli, un cahier de tendances, et des focus sur des designers. Un hors-série original pour découvrir la richesse du patrimoine bordelais. En kiosque. ❥ www.lefestin.net
Télex
La nouvelle série policière Lie to me de Sam Baum avec Tim Roth compte déjà des milliers de fans. Fictives, les enquêtes de l’intraitable Cal Lightman sont inspirées des travaux bien réels d’un scientifique américain, le Dr Paul Ekman, qui étudié les menteurs à la loupe. Il y aurait des signes qui ne trompent pas… à partir du 29.04 sur M6.
Silenzio
événement |
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texte ¬ Marc Bertin photo ¬ Harold Lloyd dans Faut pas s'en faire
Le Printemps des Cinéconcerts fête ses dix ans. Un anniversaire aux fastes mesurés mais qui, néanmoins, conserve l’ambition originelle : faire (re)découvrir au public le foisonnant patrimoine du muet tout en offrant une carte blanche à des musiciens désireux d’écrire une partition originale. Et ce, quel que soit leur style. Rendez-vous du 18 au 30 mai dans la ville à la rencontre de singulières relectures du patrimoine.
Les aventures du prince Ahmed
En apparence, les choses n’ont pas changé. Une programmation de douze incunables proposée sur deux semaines dans autant de lieux que possible. Sauf que lorsqu’une manifestation passe le cap de la décennie, il est plutôt sage de s’interroger. « Cette édition est évidemment particulière. Nous avons réfléchi sur la portée de cette date et intégré de nouveaux éléments : un in-
vestissement local accru tant avec les associations que les musiciens, une table ronde consacrée à l’histoire du cinéma muet, des rencontres avec le public après les projections et un volet pédagogique avec un atelier destiné à l’école maternelle Stendhal autour des Aventures du Prince Ahmed de Lotte Reneiger » confie Marie-Agnès Bordes, chargée de la programmation. « C’est
La nuit des morts-vivants
notre travail premier : celui de la transmission. Le muet se découvre et se redécouvre en permanence et la musique est le medium idéal. Nous avons toujours à cœur l’esprit du fondateur, Alain Marty, tout en souhaitant nous débarrasser une bonne fois pour toutes de l’encombrante étiquette “cinéclub à la papa un peu élitiste” qui nous colle à la peau depuis les débuts. »
Multimédia. Message reçu. « Désormais, on peut passer d’un extrême à l’autre », souligne Jean-Baptiste Garreau, pour qui « il est nécessaire de s’ouvrir à d’autres publics ». Ainsi, cette année, le classique de George A. Romero, La nuit des morts vivants, fait son entrée dans la sélection, portée par une création originale du plasticien Christian Vialard. >
Sayag Jazz Machine - (Re) garde-fou
Ainsi, cette année, le premier CinéBD-Concert, (Re) Garde-Fou, fait son apparition - une adaptation sur scène en version multimédia d’un album de Bézian par la formation proto jungle Sayag Jazz Machine. Sinon, les fondamentaux font toujours le sel de la chose : la liste s’é t a b l i s s a n t d a n s u n é c h a n g e permanent entre la structure et
les musiciens ; ces derniers souvent désireux de proposer un voire plusieurs films. Si les arbitrages sont toujours et par définition « délicats », on ne peut pas dire que les intéressés fassent montre de mauvais goût à l’image de Year of No Light qui a jeté son dévolu sur le mythique Vampyr de Dreyer. Autre fondamental : l’itinérance. Vigny
Lon Chaney Sr. dans Le fantôme de l'Opéra
« La relation entre le lieu et le film est fondamentale. On ne saurait programmer La Grève d’Einsenstein ailleurs qu’à la Base sous marine. » Une bonne occasion, en somme, d’apprécier dans un cadre totalement différent des lieux eux aussi patrimoniaux comme l’église Sainte - Croix, le Couvent de l’Annonciade ou la cour Mably.
Double feature. L’inauguration aura lieu le 10 mai au Palais des Sports avec la projection du Fantôme de l’Opéra de Rupert Julian et une proposition inédite entre l’Orchestre national Bordeaux-Aquitaine, la soprano Eriona Gyzeli, le trio KDM et Guillaume Flamen (ex-Graf der Groß, membre du crew Neurosystem™) sur une partition de Pierre Thilloy. Le genre de tour de force à réaliser en six mois en >
John Barrymore dans Dr. Jekyll & Mr Hyde
acceptant l’habituelle contrainte : ni le film, ni le musicien ne doit prendre le dessus dans un souci revendiqué « d’osmose ». Les amateurs de double feature seront, eux, à la noce le 21 mai à la Rockschool Barbey puisqu’y seront repris Call of Cthulu d’Andrew Leman puis Dr Jekyll & Mr Hyde de John S.Robertson, histoire se savourer pour qui les auraient raté à l’époque (2007 et 2009)
les scores de Jenx et des Sleeppers. « 2010 se veut une édition majoritairement dédiée à la scène locale dans une volonté affichée de croiser les publics. Certes nos restrictions budgétaires entrent en ligne de compte, mais nous souhaitons jouer la carte des réseaux locaux en nous recentrant. Jadis, Alain Marty avait trop tendance à chercher des films à l’étranger, c’est pourquoi nous avons
Ivor Novello dans The Lodger
entamé depuis l’an passé une fructueuse collaboration avec la Cinémathèque de Toulouse, proximité géographique aidant. On regarde leur fond pour faire notre “marché”. C’est une équipe passionnée, nous sommes leurs re ❥
lais bordelais et lorsqu’elle restaure une œuvre, nous sommes en mesure de la projeter dans les deux villes. » Si l’on ajoute qu’il s’agit des Cinéconcerts les moins chers de France, comment ne pas se laisser séduire ? /
LE PRINTEMPS DES CINÉCONCERTS DE BORDEAUX, 10e ÉDITION Du mardi 18 au dimanche 30 mai. Renseignements 05 56 44 35 17 www.jeanvigo.com
Maleonn portfolio |
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Nostalgia Photographie, design graphique, peinture // Shanghai, Chine // www.maleonn.com
texte ¬ Carole Lafontan
« Les autres voient toujours plus clair que nous-mêmes », lâche-t-il, dans un sourire. Ce proverbe chinois est une élégante façon d'éluder notre question. Car Maleonn n'est décidément pas à l'aise lorsqu’il s’agit de décrire son travail. En revanche, il est intarissable sur sa passion : l'image. Quand, en 1995, il sort diplômé des arts appliqués (université de Shanghai), Maleonn a une carrière de directeur d’agence de publicité toute tracée devant lui. À la tête d’un studio de films et d’une équipe de 12 personnes, il décide pourtant de tout quitter en 2004. La relation avec les clients, sur fond de rendement et d’efficacité, ne l'épanouissait pas. Sensible à la peinture et au design graphique, il se tourne
alors vers la création indépendante, surtout vers la photographie. Et s'offre son premier appareil à 32 ans ! Ce qu'il envisageait dans sa jeunesse « comme une activité purement technique, presque comme réparer une auto ou bricoler une montre » est devenu un terrain fertile pour sa créativité débordante. Depuis, Maleonn expose dans le monde entier, accumule les récompenses. Puisant son inspiration dans la littérature et le cinéma, il collectionne des petits objets inutiles, qui habillent ensuite chacune de ses œuvres. Un sens du détail extraordinaire associé à une poésie délicieusement surréaliste... La série Nostalgia, réalisée en 2006, semble ressusciter sa jeunesse perdue et ses utopies passées. Derrière l’incongruité des scènes émergent des thèmes forts : l’amour brisé, la fuite du temps… /
rencontre |
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Studio H5
Ludovic Houplain Now logo ! Propos recueillis par ¬ Thibaut Allemand Photos ¬ Studio H5
Le studio H5 n’a pas quinze ans, mais un legs déjà impressionnant. Tenez : une centaine de pochettes, flyers et autres typographies qui ont marqué la French Touch, des campagnes de pub pour des marques de luxe, l’habillage de Canal+, des clips pour Björk ou l’emblème de la marque Kulte. On parle beaucoup de H5 ces derniers temps, car les Frenchies ont remporté l’Oscar du meilleur film d’animation avec Logorama. Un court-métrage phénoménal durant lequel le Bibendum Michelin est lancé aux trousses du clown McDonald’s, qui a pris en otage le (sale) môme Haribo dans un décor uniquement constitué de logos. Un pitch indescriptible, pour un film halluciné. Rencontre logo…rrhéique avec le fondateur de ce studio pas comme les autres, Ludovic Houplain.
« On s’est inspiré des dialogues crus de Pulp Fiction, pour trancher avec l’aspect acidulé des logos. »
❖ Images extraites du court-métrage Logorama récompensé d'un oscar. Logorama - Réalisation : H5 (F. Alaux, H. de Crécy & L. Houplain) - Production : Autour de Minuit, Addict Films, H5, Canal+, Mikros - Images, CNC, Arcadi.
Images issues du storyboard ❖ de Logorama.
Vous précisez toujours que H5 n’est pas une agence. Pourquoi ? La plupart des agences visent d’abord la rentabilité. Nous, on privilégie l’équilibre artistique. Imposer les choses aux gens tue la création et l’envie. H5 travaille pour la publicité, le film, le luxe…. C’est une position qui a nécessité un relatif équilibre financier. Je me suis toujours dit qu’à un moment donné, on passerait le cap où l’on nous paierait suffisamment pour rester dans cette logique. Une campagne Dior, en 1999, nous a permis d’atteindre cet équilibre. Travailler pour le luxe, c’est une tout autre logique, non ? La moitié des agences de luxe ne travaille pas avec des agences de pub, mais directement avec des artistes. Si l’on est trop consensuel, sans parti pris, ça lasse les gens. Pour nous, le luxe c’est vraiment une parenthèse entre différents supports. Ceci dit, lorsqu’on répond à une commande on ne peut guère en sortir : planning, délai, budget… Quelle fut votre première réalisation vidéo ? C’était en 1999, avec le clip de The Child, pour Alex Gopher : reposant uniquement sur de la typographie, il contait l’histoire d’un accouchement à New York, bardé de clins d’œil à Aphex Twin, Taxi Driver…
Logorama contient aussi quelques petites références au cinéma populaire US, n’est-ce pas ? Oui, on s’est inspiré de films comme Pulp Fiction, aux dialogues crus, pour trancher avec l’aspect acidulé des logos. Antoine et moi n’avons pas fait d’école de cinéma, mais on pense qu’il n’y a pas mille manières de poser une caméra… Donc on a dérushé une trentaine de films. En essayant de comprendre comment ça marche, pourquoi il y a tel mouvement – on a appris sur le tas. L’idée de Logorama était-elle en germe depuis longtemps ? Le scénario, non. Mais le concept, oui. Des clips contenant cette idée ont failli être réalisés. Pour George >
rencontre |
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« La parade contre la censure : être hypermédiatisé dès le départ » Harrison, par exemple. Mais trop frileuse, la maison de disques nous a demandé de créer de nouveaux logos, des marques imaginaires. ça n’avait plus de sens. Plus tard, Beaubourg nous a commandé un film pour une exposition. On a donc proposé Logorama en disant : « Pas de problème, donnez-nous un mois ! ». À terme, on n’avait pas l’ébauche d’un début de seconde d’animation. Alors que le film devait durer quatre minutes… (rires). On a beaucoup parlé des risques juridiques pris par votre film. On a vite compris que si on voulait faire ce film, il nous fallait quitter les circuits traditionnels du clip, et l’imaginer en tant que court-métrage. M6, MTV ou les majors l’auraient censuré. On a donc sollicité trois avocats ! L’un d’eux a trouvé la parade : être hypermédiatisé dès le départ. Le lancement à Cannes faisait partie de ce plan. Nous n’avons jamais eu la moindre menace depuis. Logorama a-t-il une portée politique ? (sourire) Ce n’est pas un film altermondialiste ni contre la société de consommation. C’est un constat, que l’on retrouve chez Warhol ou Andreas Gursky. Les logos sont des
codes dans lesquels nous sommes immergés depuis des années. Comment avez-vous choisi les logos que vous souhaitiez détourner ? Les story-boards originaux ne comprenaient pas les logos – on les a cherchés ensuite, comme si on engageait des acteurs : un vrai casting, avec des recoupements de caractères, de formes. Alors, forcément, le tueur psychopathe, c’est le clown McDo. Mr Propre aurait pu avoir un côté à la Nicholson, mais il n’a même pas de jambes ! Quels autres logos auriez-vous souhaité utiliser ? Certaines séquences ont été réalisées en 2D, mais ne sont pas dans le film : Facebook, Volkswagen, Zodiac. Elles resteront à l’état de dessin. Pour finir : c’est quoi, un bon logo ? Un bon logo fonctionne en petit et en grand, en noir et blanc et en couleurs. En fait, je préfère dire ce qu’est un mauvais logo ; le logo SNCF ou TGV : ils flottent, il y a des dégradés, le TGV, on le retourne, c’est un escargot, c’est mou. C’est vraiment très mauvais. Dommage, car la SNCF en possédait un très bon, formé avec deux rails, dessiné par Roger Tallon. Désormais, on dirait
❖ Pochette d'album, étienne de Crécy, Superdiscount // Planches d'albums // Pochette d'album, Demon, Midnight Funk //Image extraite du clip d'Alex Gopher, The Child, Réalisation : H5 (A. Bardou-Jacquet & H. de Crécy), 1999.
un marchand de fleurs, on lit SKF… C’est représentatif de l’époque. On se fiche du passé, un nouveau logo est créé lorsqu’un nouveau dirigeant débarque dans une boîte et déclare « Bonjour ! je vais marquer de mon ❥
empreinte cette société avec un emblème magnifique ! » Tu parles… Il y a des sociétés familiales comme Michelin qui ont su faire évoluer leur logo, le renforcer, sans changer l’identité de la société. /
À découvrir / www.h5.fr, www.logorama-themovie.com à lire / This is the end. cover art by H5, texte : Adrian Shaughnessy et Alexis Bernier, designer : H5 & deValence, photo : Pascal Béjean, fév. 2009, 244 pages, 38€
Dharma punks Le grand écart texte et photos ¬ Silvère Teutsch / LightMediation
reportage |
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Mohan se baigne dans un lac et accomplit ses rites purificatoires lors de la venue de Narayana Maharaja, un ĂŠminent sage indien (Verbania, Italie).
reportage |
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Crêtes, tatouages et riff grinçants mais chakras ouverts... quand les punks prient Bouddha, c'est le choc des cultures. Ou presque. Lassés des excès autodestructeurs et attirés par la spiritualité orientale, les « Dharma punks » ont trouvé dans le bouddhisme une façon radicale d'exprimer leur désaccord avec la société : le renoncement. Reportage sans confession.
A
près « no future », un nouveau slogan fait une apparition timide sur les badges et t-shirts portés dans les concerts punk : « Meditate and destroy ». Ces termes vous semblent contradictoires ? Noah Levine, lui, vous dira le contraire. Pour changer le monde, il faut commencer par une révolution intérieure : « Méditer et détruire ses mauvaises qualités, sa haine, son envie, sa cupidité. Détruire les masques que nous portons. » Noah Levine ? Ce nom ne vous dit peut-être rien. Pourtant, c'est l'une des icônes du mouvement Dharma punk. Drogué à l'héroïne avant même de fêter ses 12 ans, il a accumulé les peines lourdes en centre de détention juvénile pour vols aggravés et dégradations diverses. Mais grâce aux conseils avisés de son père, auteur de nombreux ouvrages sur la * Dharma Punx et Against the Stream.
spiritualité hindoue, ce grand gaillard se convertit en prison. En signant lui-même deux best-sellers* sur le bouddhisme alternatif, Noah Levine a acquis une petite notoriété dans les communautés spirituelles de New York et de Los Angeles. Aujourd'hui, il dirige de nombreux séminaires et anime des ateliers pour les jeunes délinquants. Dans son sillage, cet Américain apaisé a entraîné une cohorte de punks et de rockers revenus des discours vindicatifs et jusqu'auboutistes. Il n'est donc plus rare de croiser des adeptes tatoués lors de la venue d'un sâdhu ou d'un lama. Ou de tomber nez-à-nez avec des figures du mouvement punk lors de festivals européens de méditation.
Régime sec Loin des clichés, on retrouve des Dharma punks dans toutes les >
Phanybushan à l'occasion d'un rassemblement à proximité de la frontière suisse.
Mahesvara et Mohan en marge d'un festival de yoga en Hollande.
« Les piercings de ces convertis détonnent parmi des pratiquants plus orthodoxes. » catégories socio-professionnelles : étudiants, professeurs, artistes, travailleurs sociaux, chauffeurs... Leur pratique varie bien sûr en fonction de leurs obligations. Certains, retenus par le travail ou la famille, se contentent de l'étude des livres. Les autres partent méditer en Inde. Leur passé, souvent placé sous le signe de nombreux excès, s'efface alors au pied des temples où ils pratiquent désormais la religion avec une étonnante sincérité. « J'ai tout essayé, les filles, les joints, l'alcool... j'ai abusé de tout pour échapper à ce monde », confie le Finlandais Mohan, cordon sacré autour d’un torse tatoué. « C'est finalement dans la contemplation que je trouve chaque jour mon bonheur.
Au lever du soleil, je suis pleinement éveillé et conscient de l'équilibre universel... ». Bien sûr, les nombreux piercings de ces convertis détonnent parmi des pratiquants plus orthodoxes. Mais eux s'en moquent et se plient aux exigences de leur nouvelle philosophie. « Nous ne buvons pas, nous ne fumons pas » poursuit Mohan en souriant. « Si je suis végétarien, c'est par respect pour les animaux ». Converti il y a 10 ans, Mohan retrouve dans le bouddhisme des valeurs alternatives, mais à ses yeux tout aussi universelles. « Le punk-rock m'a donné une vision différente du monde et de la société. Mais on ne peut pas améliorer la société lorsqu’on est en permanence >
En haut : Pour ces punks brahmanes, l'hygiène corporelle est un des fondements de la religion. En bas : Les initiés reçoivent le cordon brahmanique et font leurs voeux : méditer chaque jour et respecter certains principes (végétarisme et abstinence de drogues, tabac, alcool).
Prema offre des fleurs durant une marche mĂŠditative. Bordeaux, France.
Une offrande au dieu Hanuman lors d'un rassemblement à proximité de la frontière suisse.
« Cette génération s’est tournée vers l'extrême orient sans renier ses racines punk. » « high ». Les stupéfiants, légaux ou non, créent des individus aux valeurs morales quasi-inexistantes.»
Communauté d’esprits Cette histoire, c'est celle d'une génération en colère qui n’a pas trouvé de réponse à ses questions dans la rage (against the machine ?). Elle s’est tournée vers l'extrême orient sans pour autant renier ses racines punk et son insoumission à toute forme d’autorité. Ce grand écart est possible grâce à la souplesse du dharma. Les religions orientales auraient le don d'accueillir sans problème des fidèles laïques ou hétérodoxes. De plus, au-delà des apparences, le
mouvement punk et le bouddhisme ont de nombreux points communs. Notamment sur les questions de liberté et de libre-arbitre, de souffrance et de frustration. Comme le pointe justement Don Letts, grande figure du punk anglais, auteur de plusieurs documentaires : « On a réduit cette scène à ses aspects superficiels : les épingles à nourrice, la crête et le nihilisme, alors qu'elle parlait de liberté, de responsabilisation et d'individualité. » Finalement, ce syncrétisme pas banal est une manière de dépasser le punk dans son acception la plus galvaudée et de redonner une crédibilité à un mouvement ô combien caricaturé. /
Photographies : Nicolas Fleuré // Modèles : Anne Sophie et Naïka // Coiffure : Remy Fournier, Unik // Maquillage : Perrine Sorriano // Stylisme : Emmanuel Delpiroux
Roomate
mode |
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Anne-Sophie : Chemise Carhartt Jean Silk n'jeans et baskets PF (l’Atelier) Naïka : Marinière BEND SHE (l’Atelier)
Anne-Sophie : Sweat shirt KULTE (Corezone) ; Sarouel Nikita
Na誰ka : Veste Loft Design By ; Chaussures Mellow Yellow (l'Atelier)
Combinaisons Paul Frank (Corezone) ; Montre noire Nixon ; Montre bleue TIMEX ; Lunettes bleues Vans
Haut et culotte Hurley
Naïka : Pantalon RVCA (Corezone) ; gilet et débardeur Loft Design by
La Mule : Tee shirt Eleven, Jean Energie, Basket Vans (In Situ Originals, Montpellier - www.insitumag.fr) Sweat Mayumi Loft : Maillot Design Felicita, by Sandales Recoleta Sessun (People's Rag, Montpellier - www.peoplesrag.com)
Anne Sophie : Veste short et dĂŠbardeur Hurley ; Chaussures Zara
Univers Technologique sélection ¬ Benjamin Cordazzo
iSave the world Certains - de mauvaises langues - doutent de la pertinence d'un tel produit et rêvent encore de Flash, de ports USB ou de batteries amovibles. Bien sûr, la firme de Cupertino a connu quelques échecs retentissants comme le powermac G4 Cube, le Newton ou même leur logiciel Appleworks, mais les chiffres sont là. Déjà plus d'un million d'unités vendues et ce juste sur le territoire américain. L'iPad représente à lui seul 0,04% du trafic internet mondial, à performance égale avec Blackberry™. Il est déjà reconnu comme le messie de la presse, de l'édition, comme une plateforme de jeu absolument redoutable, résolument addictive, et réinvente le concept de l'informatique grand public. Aviez-vous un smartphone avant d'avoir votre iPhone ? Vous souvenez-vous des lecteurs mp3 avant l'iPod ? Ma main à couper que d'ici peu nous nous demanderons comment nous avons pu vivre sans lui. Entre 400€ et 900€ sur l'Apple Store, la FNAC et Darty.
Télex
« Les gens qui veulent du porno n’ont qu’à acheter des téléphones sous Androïd. » Steve Jobs. // Le CEO de Google™, Eric Schmid, promet une tablette sous Chrome OS entre 300 et 400$. // R.I.P SVM. Sciences et Vie Micro avait 27 ans. // 2012 approche, plus que 8% d'adresse IPv4 disponibles. // Le CD n'a qu'à bien se tenir, Sony arrête la production des disquettes 3'5» lancées en 1981.
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Pico Pico Bam, Pow, Biff, Boom SSF IV, ou l'épisode ultime de « LA » référence qui ressuscite le jeu de combat 2D. Un exercice difficile d'équilibre des forces entre 10 nouveaux personnages et les originaux, connus sur le bout des doigts par des millions de joueurs. Chacun d'entre eux possèdent dorénavant un deuxième ultra combo inédit, histoire de varier un peu les focus attacks. Les bonus stages font leur retour. Le mode on-line a droit à un petit lifting et permet le combat à huit. Capcom a d'ores et déjà annoncé que la licence ne connaîtrait pas d'autres développements, si ce n'est celui d'add-ons payants.
On vous avez déjà parlé des pico-projecteurs d'Optoma tout simplement parce qu'on est fan des picos. Le dernier en date, le PK301, se distingue des autres grâce à ses 50 lumens, pour une image beaucoup plus lumineuse, une résolution 854x480 en format 16:9 et son nouveau chipset DLP de Texas Instrument. N'oubliez pas d'acheter une carte Micro SD pour stocker vos documents. 399$ / Sur Amazon
Sur XBOX 360 et PS3
Moshi Moshi On ne s'en lasse pas. Disponible en bluetooth. 30€ / www.nativeunion.com
Télex
Les numéros de téléphone mobile en 07XXXXXXX arrivent ce mois-ci. // 12 millions d'utilisateurs pour Ubuntu. // L'augmentation prévue du prix du triple play serait due à l'utilisation de la bande passante par YouTube™. // Adobe Flash en natif sur Froyo Android 2.2. // Hewlett Packard rachète Palm pour 1,2 milliard de dollars ; on s'était surpris à rêver que ce soit HTC.
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Il jouait du clavier sans fil Matriochkas Comment innover sur un marché aussi segmenté que celui des MIDs, des smartphones, des tablettes ou des netbooks ? Entre le tout tactile et le clavier physique, mon cœur balance. Lenovo - dont on pensait encore il y a quelques jours qu'il s'offrirait Palm vient de sortir son LePhone en Chine. L'originalité de ce produit réside dans son form factor qui permet de séparer selon les envies, le smatphone sous Android de son boitier avec un clavier physique. Levono avait déjà présenté un laptop - le IdeaPad U1 Hybrid - utilisant le même principe et permettant de détacher l'écran du clavier. L'idée nous plaît.
Tel un Amstrad CPC 464 revenu du futur, le Eee Keyboard d'Asus est un clavier-ordinateur. La K7 est remplacée par un disque SSD de 16 Go et un processeur Atom N270, qu'on retrouve sur les netbooks. Un petit écran tactile permet un accès rapide à toutes les fonctionnalités de Windows XP. Equipé du WiFi et d'une sortie HDMI, le tout dans 950g. 599$ en pré-commande sur Amazon
Dell Streak Dell aussi tente de trouver sa place sur le marché des MIDs en proposant un appareil avec un écran 5», entre le smartphone et l'iPad, compatible avec l'Android Market mais aussi avec les e-books du Kindle d'Amazon. Flash est de la partie pour une expérience web proche de celle sur un véritable ordinateur. 5Mpl pour l'APN et une caméra frontale pour la visio, dans l'ensemble la machine est attirante mais le format est un peu déroutant. Le Streak se positionne plutôt comme un rival des tablettes du français Archos, car lui aussi aura droit à des faces interchangeables pour sa personnalisation et une station d'accueil. Sa sortie est imminente. Pas de prix communiqué.
Télex
Tous les services de Google sont désormais en HTML5. // « Les jeux sur l'iPhone ne sont que des amuse-bouches » dixit le PDG de Nintendo Amérique. // Henry Edward Roberts est mort le 1er avril. Il est le créateur du MITS Altair 8800, le tout premier micro-ordinateur personnel. // Polaroïd se lance dans la production d'accessoires pour consoles de jeux vidéos - batteries, station de chargement, manettes, etc.
The Rabeats : quatre garçons dans le vent venus d’Amiens. Ils ont réuni dans les salles françaises plus de spectateurs que les Beatles.
enquête |
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texte ¬ Edouard Launet photos ¬ The Rabeats © Fabrice Demessence, Cover Queen © Jeff Alcaras
Tribute Bands Machines à remonter le temps Des dizaines de groupes remplissent les salles européennes et américaines en ressuscitant Led Zeppelin ou Deep Purple, le Jimi Hendrix Experience ou Abba. Ces tribute bands ne constituent certes pas un phénomène nouveau. Mais leur longévité et leur succès croissant étonnent. Eston là dans une nostalgie pathétique? Qu’est-ce qui se joue dans cette tributemania, dans ce faux et usage de faux ? Tentatives de réponse avec The Rabeats, quatre petits gars d’Amiens qui, à raison d’une cinquantaine de concerts par an depuis dix ans, ont réuni dans les salles françaises plus d’auditeurs que les Beatles eux-mêmes*. * Les 4 de Liverpool se sont produits deux fois en France
The B-38's (au lieu de The B-52's) jouent avec les chiffres pour mieux se glisser dans la peau des maîtres déjantés de la New wave 80's.
« Mieux qu'un juke-box, plus amusant qu'une vidéo. »
C
e soir, il neige sur Aulnaysous-Bois (Seine-Saint-Denis), et il y a quelque chose dans l’air qui donne méchamment envie d’aller se pendre. Pourtant, aussitôt franchies les portes de l’Espace Jacques-Prévert, on se retrouve au milieu de 700 personnes qui ont le sourire aux lèvres. Le rideau se lève, on aperçoit sur la scène quatre types avec coupes au bol et costards sixties qui, du fond de la salle, peuvent passer pour les Beatles. C’est parti
pour deux heures de musique, soit une trentaine de tubes des Fab Four. Mieux qu’un juke-box, plus amusant qu’une vidéo : les Rabeats, tribute band (groupe-hommage) dédié aux compositions de Lennon et Mc Cartney, nous font passer un très bon moment. Nous jouons à être le public des Beatles, tandis que les musiciens s’évertuent à être les Beatles comme ils peuvent. On s'y croirait. « Le public et le groupe sont, d’une certaine manière, tous deux acteurs d’un
Pattes d'éph' satinées, cols pelle à tarte. La parfaite panoplie des babas d'ABBA. Mamma mia !
show : ils interprètent des rôles en se conformant à un ensemble de règles tacites », avance Ian Inglis, sociologue des musiques populaires à l’université de Northumbria. « Sly », chanteur et guitariste des Rabeats, confirme cette savante analyse : « Souvent, les gens nous interpellent en anglais. Ils nous lancent des ¨Hey John, how do you feel ?¨ » Ian Inglis parle d’« une suspension temporaire du scepticisme ». C’est donc à la fois un concert et une fiction.
Bande à part Les premiers groupes-hommages sont nés en Australie, puis l’idée s’est répandue à travers le monde. Dès les années 90, un tourneur de la région d’Amiens, Philippe Tassart, voulait faire venir en France les Bootleg Beatles, le meilleur des groupeshommages anglais. Le projet tombe à l’eau, mais Tassart entend parler d’un groupe de copains amiénois branchés Beatles. Va les voir jouer dans une pizzeria de Fort-Mahon- >
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« Se prendre pour les vrais Beatles relèverait du pathologique. » Plage. Est immédiatement séduit. Avec Tassart, les Rabeats vont s’y mettre de manière plus pro, perruques, costards étroits et éléments de scénographie pour évoquer l’époque. En 2003-2004, ils font la première partie d’une tournée de Pascal Obispo. Aujourd’hui, c’est une affaire qui tourne. «Ils font plus d’entrées que beaucoup d’artistes bénéficiant d’une plus forte notoriété», souligne leur producteur. Tenir la distance Les Rabeats affirment ne ressentir aucune lassitude à faire du LennonMcCartney en boucle. « Ce sont les plus belles chansons du monde, dit Sly. Et puis on essaie toujours de progresser, de mieux jouer ». Ils réécoutent régulièrement leurs prestations en concert pour voir si, sous le coup de l’enthousiasme, leurs interprétations ne dérivent pas trop par rapport à l’original. S’effacer derrière ses modèles n’est sans doute pas simple tous les soirs. Mais se prendre pour les vrais Beatles relèverait du pathologique. « La principale difficulté, analysent les Rabeats, c’est de se mettre chaque soir dans la peau de garçons d’une vingtaine d’années, avec une maîtrise pas toujours parfaite de leur
instrument mais d’un enthousiasme débordant. » Eux n’ont pas le droit à la spontanéité, et ils n’ont plus 20 ans ! Combien de temps encore tiendront-ils le coup ? En Angleterre, les Bootleg Beatles, nés en 1980, fonctionnent toujours avec la formation de départ (à une exception près). Trente ans de Bootleg-beatlemania, alors que le groupe original, lui, a duré moins de dix ans… Let it be « Le phénomène est parti pour durer », pronostique Ian Inglis, qui voit là un marché solvable : « D’un côté, le public a l’occasion de vivre quelque chose qu’il avait manqué ; de l’autre, les musiciens et leurs producteurs montent des spectacles plutôt lucratifs. » Le vieux serait-il devenu meilleur que le neuf ? « C’est une erreur de penser la musique en termes de « vieux » et de « neuf », répond Inglis. « Après tout, on écoute toujours Beethoven, Bach et Mozart. Les tribute bands ne font que recréer la musique de gens désormais indisponibles pour diverses raisons. » Il y a désormais des classiques dans la pop culture. Mais de leurs interprètes, on attend avant tout qu’ils soient fidèles aux enregistrements, pas aux partitions. /
À coups d'effets laser, sur des écrans géants, The Australian Pink Floyd Show recherche l'ambiance des concerts mythiques de la bande à Gilmour.
Grand mélomane, Freddie Caramia de Cover Queen maîtrise la guitare, le piano et le chant lyrique. The show must go on !
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Des yeux verts texte ¬ Bon Scott photo ¬ DR
Native de Sydney, Parisienne depuis ses dix-huit ans, Micky Green s’est fait connaître grâce au titre Oh!, extrait de son premier album White T-shirt, publié en 2007. Avec des airs minimalistes et efficaces, elle a su créer son propre univers musical attachant. Avec ses origines allemandes et néerlandaises, cette demoiselle longiligne et diaphane a tout du mannequin nordique. Pourtant, c’est vers l’écriture et la musique qu’elle se tourne dès son plus jeune âge - apprenant la batterie, jouant dans un groupe au lycée, formant un duo, tout en s’imprégnant du panthéon 1970 (Fleetwood Mac, The Carpenters). Après le divorce de ses parents, elle part pour Paris, dans l’espoir d’entamer une carrière de modèle. C’est dans le Marais qu’elle se pose et rencontre son futur mentor, Renaud Letang (producteur de Gonzales, Katerine, Feist). Touché par son univers aérien et mutin (grâce à une démo enregistrée sur ❥
ordinateur et rythmée à l’aide d’un stylo sur différents supports), il produit son premier single, annonciateur du raz-de-marée White T-Shirt. Ferber. Un phénomène progressif, qui voit l’album se maintenir dans les 30 meilleures ventes pendant plusieurs semaines avant une tournée des festivals et un Olympia. Enregistré comme son prédécesseur à Paris, Honky Tonk dépasse le cadre pop léger pour une belle épure, influencé par le mythique studio Ferber où il a été enregistré. Celle qui cite David Bowie, Prince, Erykah Badu et même Madonna fait montre d’une rare habileté à trousser de séduisantes chansons simples, jolies et efficaces. Avec une certaine justesse d’âme. /
MICKY GREEN + GATHA Mercredi 12 mai, 20h15, Krakatoa, Mérignac (33700). Renseignements www.krakatoa.org
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J.J. Dandy texte ¬ Marc Bertin photo ¬ Jeremy Hogan
Avec son quasi-double mètre, sa blondeur, sa pâleur wasp et son allure soignée, Jeremy Jay pourrait passer pour une nouvelle étoile de la scène pop suédoise. Fausse route, l’oiseau est américain, vit désormais à Londres, et n’a que peu à voir ou à entendre – surtout à entendre – avec, au hasard, Jens Lekman. L’affaire au choix se complique ou s’éclaircit lorsque Calvin Johnson le signe sur K records. Donc, une première piste : voici un nouveau soldat acquis à la croisade de l’international pop underground. 2007, premier EP, Airwalker. 2008, premier album, A Place Where We Could Go. Plus des reprises chic et lettrées : Blondie, Madonna, Siouxie & The Banshees. Quelques bribes intimes du genre Françoise Hardy, Édith Piaf et du classique. La côte monte en flèche au fur et à mesure que s’enflamment les professionnels de la profession. Confirmation l’an passé avec la publication de Slow Dance, deuxième opus produit par ses soins mais toujours enregistré au mythique studio Dub Narcotic d’Olympia, état de Washington. Ouvrage lo-fi à ❥
JEREMY JAY + YOUNG MAN Mercredi 19 mai, 21h, Le Saint-Ex. Renseignements www.allezlesfilles.com Splash (K records/Differ-Ant)
souhait (batterie asthmatique, claviers antédiluviens, guitares faméliques), le résultat évoque aussi bien la new wave Factory circa 1979-1982 que le groove electro façon Dave Ball ou Vince Clark. Exil. Histoire de fêter dignement la fin de la décennie, le favori du public français publie cette année deux nouvelles livraisons : Splash (concis à souhait : 9 chansons en moins d’une demi-heure), ce printemps, puis Dream Diary. Une belle inspiration née certainement de son exil anglais, qui lui offre la possibilité d’assouvir sa passion pop pour une tradition aussi bien sixties que post-punk, une espèce de généalogie de Scott Walker à Orange Juice. Vu le capital de sympathie, ce retour en ville devrait lui valoir ni plus ni moins qu’un triomphe. /
musique |
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Quick &
Flupke go wild texte ¬ Demy de Zeeuw photo ¬ DR
Nouveau venu dans la longue tradition batterie-guitare, le duo belge The Black Box Revelation est en passe de devenir plus qu’une aimable sensation de saison. Leur blues incandescent dégage une belle séduction, entre Black Keys et Black Rebel Motorcycle Club. À voir le 19 mai au Krakatoa. Formé par Jan Paternoster et de Dries Van Dijck, le groupe s’est fait découvrir en 2007 avec un premier EP, Kill For Peace (And Peace Will Die), fort remarqué qui lui vaut d’être invité à jouer au très grand festival de Dour. Objet de toutes les attentions, de la critique et surtout du public, la paire de Dilbeek s’envole aux États-Unis peaufiner son premier opus, Set Your Head On Fire, avec l’aide de Greg Gordon et Fred Kevorkian. Trois ans plus tard, Silver Threats montre un nouveau visage, à l’image du single Set Your Head On Fire. Konk. Enregistré dans les légendaires studios Konk, ce deuxième effort marque un progrès notable. Du rock tout ce ❥
qu’il y a de plus classique mais d’une efficacité redoutable: guitares grasses, batterie sauvage, textes jouant avec les clichés. Admirateurs des White Stripes les Flamands arrivent même à sonner façon Kasabian voire parfois à Oasis ou The Verve (pour le chant). Bien que plus pertinente sur scène qu’en studio, la formation délivre néanmoins une poignée d’envoûtantes pépites (Our Town Has Changed Now, Love Licks, You Got Me On My Knees, Here Comes The Kick). L’occasion rêvée de découvrir un autre aspect de la production d’outreQuiévrain, trop souvent cantonnée au registre pop. /
THE BLACK BOX REVELATION + HOT FLOWERS Mercredi 19 mai, 20h15, Krakatoa, Mérignac (33700). Renseignements www.krakatoa.org
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A dream within
a dream texte ¬ Perry Winkle photo ¬ Matt Greene
En activité depuis 2004, Bianca et Sierra Casady ont profondément marqué la décennie avec leur univers hautement onirique. Reines de tous les sortilèges, éprises du baroque de chambre, ces Pince-Mi & Pince-Moi en jupons de denim et plumes indiennes reviennent en ville avec leur superbe Grey Oceans. Paris, la Camargue, New York, Buenos Aires. La carte d’un possible tendre à l’heure du nomadisme artistique, entre laptop et sessions virtuelles. Ou peut-être le parcours suivant l’humeur, forcément nez au vent, de la plus attachante sororité de récente mémoire : CocoRosie. De ses premiers méfaits domestiques enregistrés à Montmartre au récent recueil argentin, le duo a conquis plus d’un cœur, séduit par cette étonnante magie où se disputent aussi bien le fantôme de Billie Holiday que les mélopées éthérées de Cocteau Twins. De toute façon, le programme était déjà si bien résumé sur le titre de leur premier effort : La Maison de mon rêve. ❥
COCOROSIE Mardi 25 mai, 20h30, Le 4Sans Renseignements www.allezlesfilles.com Grey Oceans (PIAS)
Harpe. Quatre albums au compteur et le même bonheur renouvelé : l’art d’un savant (dés)équilibre s’accommodant haut la main de tout ce qui lui passe entre les mains (piano, harpe, groovebox, jouets asthmatiques…), même du courroux des hommes (leur signature pour le compte de Sub Pop après trois disques chez Touch & Go a déclenché l’ire des fans de Mudhoney et Nirvana). Berceuses gothiques de l’ère digitale, mélopées des temps anciens, ici se dessinent des correspondances oubliées. Dès lors, les yeux clos, oser se perdre, s’abandonner. CocoRosie est un pays. /
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No rewind texte ¬ Marc Bertin photo ¬ DR
Culte parmi les formations cultes, Wire n’a jamais été prophète en son pays contrairement aux Buzzcocks. Pourtant, l’héritage de sa production post-punk est devenu presque aussi universel que le legs du Velvet Underground. Souvent annoncé et autant de fois reporté, le mythe arrive ce printemps. De Pink Flag (1977) à 154 (1979), le quatuor formé au Watford Art College, en 1976, n’a de cesse de se réinventer, dépassant l’encombrante et réductrice étiquette punk. Signé chez EMI par Mike Thorne, le groupe développe une esthétique puissante au service de sa musique, passant du minimalisme à la complexité, de la guitare aux synthétiseurs, de la tension aux ambiances atmosphériques. Sans oublier une poigné de standards intemporels : Three Girl Rhumba, Outdoor Miner, The 15th. Mute. Après une telle effervescence, vient le temps du hiatus au profit de carrières en solitaire, avant reformation en 1985. Si son statut n’est plus ❥
WIRE + ZEA + KANIPCHEN Mercredi 26 mai, 20h30, Espace Tatry. Renseignements www.allezlesfilles.com
aussi glorieux, Wire trouve toutefois le logis chez Mute et plonge à corps perdu dans l’électronique, faisant, rétrospectivement, figure de pionnier à l’heure des balbutiements techno. Une orientation entraînant le départ du batteur Robert Gotobed, qui se considère désormais comme « de l’équipement superflu ». S’en suit une nouvelle pause jusqu’à la fin des années 1990. La nouvelle décennie, marquée par le départ de Bruce Gilbert, voit le groupe paradoxalement à son meilleur, fuyant toute nostalgie, sonnant avec une rare cohésion et publiant successivement les remarquables Send puis Object 47. Old and dignified en somme… /
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Search &
destroy texte ¬ Rabbi Goldberg photo ¬ DR
Monotonix incarne la flamme singulière de la tradition rock’n’roll déviante, déstructurant la doxa binaire au profit de la performance façon Iggy Pop. Utilisant leur propre public comme cobaye, ces illuminés démoniaques envisagent la scène comme une expérience urgente et vitale où tout peut se jouer. Mécontents de l’indigence de la scène locale de Tel Aviv, le groupe se forme en novembre 2005. Mu par une passion commune pour le garage, le trio reconnaît également l’influence conjuguée de Led Zeppelin, The Sonics ou encore Thin Lizzy. À force de méfaits, ils se retrouvent tricards tant dans leur ville natale que dans tout le pays. Nullement abattus, ils s’exilent aux ÉtatsUnis, tournent avec Silver Jews – amis de longue date –, mettent à feu et à sang SXSW, enquillent 300 dates en deux ans ! Il faut admettre qu’ils ne ménagent pas leur peine, incendiant leur matos, braquant les bières des spectateurs pour s’en enduire le ❥
MONOTONIX + UP YOURS Dimanche 30 mai, 21h, Le Saint-Ex. Renseignements
corps et transformant chaque concert en célébration dionysiaque. Démence. Après un premier EP, Body Language, en 2007, ces Huns signent chez Drag City avant de publier Where Were You When It Happened ?, enregistré sous la houlette de Tim Green de Fucking Champs. Si le résultat ne sait rendre justice à l’intensité ni à la démence de leurs prestations, ce disque sonne avec l’urgence de ceux capturés en une après-midi. En résumé, du garage et des riffs heavy, la rencontre entre Mudhoney et Ozzy Osbourne. Mélomanes, amateurs de sensations fortes, goyims, hommes, femmes, viens nombreux plutôt que de mourir idiot. /
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Lady sings the bled texte ¬ Hakim Mouss photo ¬ DR
Chanteuse franco-marocaine, Hindi Zahra descend d’une lignée de musiciens berbères dont elle perpétue la tradition en mêlant sa voix aux sonorités blues et jazz. Après un premier EP, Beautiful Tango, son album Handmade, publié en début d’année, a ravi critiques et public. On appelle ça une révélation. Née à Khouribgha, au Maroc, la jeune trentenaire compte parmi ses aïeux des membres du groupe Oudaden. Ses parents et oncles l’initient tôt à la culture amazighe et lui enseignent les rudiments de la musique traditionnelle gnaoua. Elle grandit à l’écoute des étoiles du raï et du châabi, façon Rimitti, et des divas égyptiennes, genre Oum Khalsoum, entre musique traditionnelle berbère et rock’n’roll du bled, mais aussi non loin du blues malien d’Ali Farka Touré et de la folk sensuelle d’Ismaël Lo. Rejoignant son père militaire en France, elle quitte l’école et dégote son premier boulot à 18 ans au Louvre. La rencontre avec la peinture flamande ❥
la plonge dans la contemplation, mais ne la fait pas dévier de ses ambitions de musicienne. The Wire. Faisant ses armes en qualité de choriste soul, elle griffonne en parfaite autodidacte les contours de son univers. Résultat : une cinquantaine de chansons couchées sur le papier depuis 2005. Saluée par The Wire, décelant en elle la digne héritière de Billie Holiday, encouragée par Fink, elle affine pendant deux ans son répertoire pour aboutir au capiteux Handmade qu’elle a produit, réalisé et arrangé. Ses textes parlent d’histoires « d’amour, toujours » mais aussi la vie des gens « tout simplement ». Une artiste authentique. /
HINDI ZAHRA + INVITÉ Jeudi 3 juin, 21h, Rock School Barbey. Renseignements 05 56 33 66 00 www.rockschool-barbey.com
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À la
campagne texte ¬ Agathe Marion photo ¬ DR
Les dyonisiens, habitants de Saint-Denis-de-Pile, à seulement 40 km de Bordeaux, portent bien leur nom. Et leur invitation alléchante : « Régalez vous tout un weekend, picorer ce que vous voulez ». Entretien avec Melchior Viannay, secrétaire de l’association MKP, au sujet du festival MusiK à Pile, qui se tient du 2 au 6 juin dans le parc du château Bômale. Les festivals adoptent souvent une couleur musicale définie. Qu’est-ce qui se cache derrière votre volonté de faire dans l’éclectique, véritable « marque de fabrique » de MKP ? De l’éclectique oui, mais avec des grands repères : rock français et chanson française, dans toutes leurs variétés. Attention, nous avons la volonté de présenter des artistes qui ont des choses à dire, nous ne sommes pas dans la consommation sous prétexte d’éclectisme. Nous pensons qu’il n’y a pas un genre plus intéressant que les autres. On est ouverts
également aux musiques du monde, au rap. Il y a une grande richesse en France, mais l’engouement depuis les années 2000 pour la chanson française présente un risque de banalisation, d’uniformisation, qui pourrait faire passer à côté de certains artistes un peu hors norme par leur force d’écriture. Nous restons vigilants, c’est pourquoi nous regardons toujours ce qui peut se passer à côté, notamment chez les anglo-saxons. On sort un peu du lot avec des programmations pas forcément dans l’air du temps.
Quel est le concept de festival off/ festival in ? C’est un peu par hasard qu’est venue cette idée. Les manifestations off, telles que les concerts chez l’habitant et dans les bars, sont des choses qui faisaient partie de la saison culturelle auparavant. Off parce que c’est gratuit et extra-muros par rapport au festival lui-même. Le parti pris, c’est de faire vivre la ville au-delà du parc, faire participer tous les habitants. Dans ce off, il y a aussi du théâtre de rue - cette année, une fausse inauguration d’une nouvelle place du centre ville. On donne quelque chose de convivial, on lance des perches aux gens pour faire vivre un nouveau quartier. Ce genre d’animations détend l’atmosphère dès l’après-midi. Et ça transforme le quotidien : les concerts chez l’habitant sont une belle occasion de connaître ses voisins, d’amener des gens qui
ne sont pas forcément tournés vers la culture. Accessibilité et simplicité sont les maîtres mots. Il n’y a plus de barrières. Il y a donc le grand festival et des petites choses à côté. Sachant que dans le in, il y a aussi des temps de propositions autres que scéniques : cette année, pour exemple, Les Fillharmonic Von Strasse viennent, avec beaucoup d’humour, démocratiser la musique classique. C’est une manière de faire vivre le festival autrement, que les gens s’amusent avec des propositions qu’ils n’auraient certainement pas imaginées. Comment se fait le choix des artistes ? Localement, essayez-vous de dénicher des talents ? Les choix sont d’abord individuels, selon les envies des uns et des autres, puis nous les partageons. On discute beaucoup, cela se fait très démocratiquement. >
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« l’engouement depuis les années 2000 pour la chanson française présente un risque de banalisation » Et il y chaque année des consensus, il est rare que quelqu’un propose un artiste qui, pour les autres, ne soit pas dans l’esprit du festival. On prend le temps de découvrir les artistes. Parfois, on sent frémir quelque chose, c’est pourquoi nous avons programmé des artistes bien avant qu’ils n’explosent. Pour ça, il faut rendre hommage à l’équipe d’Art Session qui est toujours à l’affût des nouveautés. Enfin, il y a les « poids lourds », qui vont faire venir leur public. C’est bien parce que ce public peut découvrir d’autres choses. Localement, on essaye de profiter de la richesse de la scène bordelaise et d’en programmer le plus possible. On vous compare parfois au festival de Vieilles Charrues. Eu égard à renommée, c’est plutôt flatteur, non ? Tout en restant modeste, il est vrai que c’est dans le même esprit de montrer que la culture n’est pas forcément en ville. Toute la vie culturelle ne se résume pas à Bordeaux, un petit village peut aussi créer un événement majeur. Nous avons également la même volonté de convivialité. Nous agissons à plus petite échelle tout de même, on veut rester dans le côté détendu, que le public ne soit pas saturé, puisse se parler. Les Vieilles Charrues arrivent très bien à résister à ce côté usine d’ailleurs, ils sont restés dans le professionnel et l’associatif. Mais c’est une organisation énorme. ❥
Vous vous démarquez également en annonçant une manifestation « responsable ». Dans quelles mesures cela peut-il être une réalité? C’est une conscience partagée par les bénévoles depuis quelques années déjà. Mais nous ne voulons pas en faire un label marketing, comme c’est le cas souvent, nous voulons juste que se soit admis par tous. Au-delà de l’aspect écologique - la porte d’entrée la plus facile dans le « responsable », des toilettes sèches, des gobelets consignables -, il y a dans notre démarche un aspect social et économique. Travailler avec le tissu économique local plutôt que d’être sur des circuits mondialisés, proposer des produits locaux à la restauration, valoriser la viticulture. Pour le social, nous travaillons avec l’ESAT (ex-CAT) en les faisant participer à l’organisation, nous donnons également des représentations et des concerts dans les MAS (maisons d’accueil spécialisées), nous sommes en partenariat avec l’INSERM avec qui nous avons monté sur trois sites différents des aires de jeux dans des centres de recherche sur la transmission du sida de la mère à l’enfant, à Abidjan. Pour nous, manifestation « responsable » signifie engagée dans la citoyenneté, sensible à l’environnement comme à ses voisins et consciente des difficultés dans le reste du monde. /
MUSIK À PILE Du mercredi 2 au dimanche 6 juin, Saint-Denis-de-Pile (33910). Renseignements 05 57 69 11 48 www.musiquesapile.fr
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Ses initiales B.B. texte ¬ Marc Bertin photo ¬ M&M
N’en déplaise, la rumeur aurait bien failli avoir la peau de La Superbe… Mais il faut croire que l’œuvre sait mieux résister que les hommes, qui, parfois, savent encore distinguer (album et interprète de l’année) le bon grain de l’ivraie. Et Benjamin Biolay de poursuivre son triomphe serein. « J’attendais en vain que le monde entier m’acclame, qu’il me déclare sa flamme dans une orgie haut de gamme. » À vrai dire, même les plus fidèles parmi les fidèles n’auraient rêvé telle résurrection, tout jouant contre lui (ventes en baisse, rupture de contrat avec EMI, carrière prometteuse au cinéma, vie privée en pâture pour les concierges). Et pourtant, la fin des années 00 voit le Lyonnais gominé en Lazare de la chanson française. Savoureuse revanche certes, mais nulle morgue pour autant. Faire le métier, donc s’enquiller une tournée massive en forme non de SAV cynique mais bien de célébration voire de retrouvailles. ❥
Mélancolique. Professionnel comme jamais (faisant face avec un beau sens de l’improvisation à la défaillance de la sono en février à Arcachon), chaleureux sur scène, compensant sa « voix » par son charme mélancolique et sa drôlerie, entre bugle, piano et guitare, l’homme n’a jamais semblé aussi à l’aise avec l’exercice. Au bal des dandys - Serge Gainsbourg, Bryan Ferry, Chet Baker, Christophe, Alain Chamfort, Étienne Daho -, Biolay n’est pas non plus le dernier. « On flâne, On flaire, On flaire la flamme singulière, On gagne, On perd, On perd la gagne, La Superbe... » Une certaine école du style. Et ouais ! /
BENJAMIN BIOLAY Samedi 29 mai, 20h30, Casino Théâtre Barrière Bordeaux. Renseignements www.lucienbarriere.com
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texte ¬ N.S.T.S illustration ¬ Witko
Fuck art, Let’s act ! Au FC Rouge on recrute au comptoir autour d’un ballon de rouge et on fait sa feuille de match sur la couv’ d’un Soljenitsyne. Comment donc une équipe de gauchistes bons vivants et plutôt portés sur les débats culturels et artistiques contribuent-ils à changer la donne sur le terrain ? Vin (rouge) et politique (rouge) Tout a commencé autour d’un ballon de rouge… Mon interview du FC rouge, tout comme la création de l’équipe au tout début des années 2000 au bar Le Petit Rouge à l’initiative d’un groupe d’amis d’extrême-gauche, rapidement suivis par un rouge bien connu : Stéphane Lhomme, ex-Réseau Sortir du nucléaire. Le vin et la politique. Ou le plaisir et l’intellect. Voici donc les fondations d’un club amateur inscrit en division Football Loisir qui détonne dans le paysage français, au sein d’une fédération (FFF) qui multiplie les compétitions, championnats et autres trophées comme autant de dénis de ce qui devrait être le ciment de tout sport : le plaisir de se rassembler. « Nous préférons faire un bon match tous les dimanches plutôt que de viser la tête du classement toute l’année. » La définition du bon match selon eux ? « Lorsque notre jeu transpire
collectivisme, solidarité et altruisme, on est contents : le FC Rouge est le kolkhoze du football ! » J’ai longtemps dit non à cause de l’horaire (Witko) Ils sont une vingtaine de kolkhozniks à renouveler leur licence chaque année pour un match hebdomadaire d’octobre à mars. « Arriver à se lever le dimanche matin à 3g est un critère de sélection naturelle », assure l’un des recruteurs, qui n’est pas le dernier lorsqu’il s’agit d’enchaîner une soirée apéro-tapasconcert de rock au Boqueron. Au FC Rouge, on ne choisit pas entre le foot et la culture : on assume pleinement, comme un bon groupe de pop anglaise ne va pas sans son équipe favorite, et inversement. « Ce serait pareil en Espagne s’ils avaient une vraie scène musicale », persiflent-ils. En France, on a la scène musicale, mais tous s’accordent
à reconnaître que peu de connexions se font avec le monde du foot, à tel point qu’ils sont parfois mal compris par leurs pairs rockers à qui ils conseillent vivement de feuilleter So Foot, le magazine de référence pour lire le foot autrement : « Quand je refuse une invitation à un concert pour préférer un match des Girondins sur l ‘écran du pub, certains me regardent de travers, genre t’es pas un vrai rocker ! » Should I Stay (In Defense) or Should I Go (In Attack) ? Pourtant, rockers, artistes, amateurs d’art underground, ils le sont tous, et c’est ce qui fait la classe du FC Rouge. Débattre de l’importance du synthé dans le post-punk à la mi-temps d’un match contre les postiers de Mérignac, ça change du machisme ambiant dans ce sport ! Sur les 20 licenciés du club on trouve tout de même Witko (milieu gauche, dessinateur et musicien dans Izzy Crash), Penovic (milieu défensif, li-
braire et amateur de concerts rock), Jon Smith (arrière gauche, musicien dans Corde Brève et Slow Motion Orchestra), Fuster (milieu, musicien dans Erez Martinic, Antena Tres), Rica (défenseur, dessinateur et musicien dans Pitsky), Fatos (milieu, musicien dans Up Yours et Pitsky), Yann (milieu droit, musicien dans Kiss The Bottle), John TTT (goalkeeper-hero, journaliste, écrivain et attaché de presse rock). Sans compter les matchs amicaux de l’été au Lac(1) où le FC Rouge élargit sa nébuleuse aux joueurs amateurs de l’Heretic, Corner, Iceberg et Hello My Name Is ! Culture Foot Si Johann Micoud, après avoir raccroché les crampons au vestiaire, a immédiatement sorti une compil Pop’n Foot (mais pas trop rock), c’est peut-être le signe qu’enfin il existe une culture foot en France, autant culture que foot ! / (1) la dimanche à partir de 17h… et la veille au Saint-Ex, au Boqueron, à la Tanière, au Palatium ou au Soto !
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Déploiement texte ¬ Cécile Broqua & Cyril Vergès photo ¬ DR
L’association Charivari, L’appart 113 et l’artiste Yogan Muller lancent le festival Multiples, nouveau rendez-vous consacré aux arts visuels. Cette manifestation organise, du 30 mai au 10 juin, l’apparition de l’art dans l’espace privé et public de trois quartiers bordelais, La Bastide, Saint-Éloi et les Chartrons. Le travail photographique de Yogan Muller mené sur la ville de Bordeaux sert d’ouverture à la manifestation. Données à voir dans les panneaux publicitaires, les photographies retracent la déambulation de l’artiste entre 2005 et 2008 dans les rues de la cité au moment où les bouleversements étaient les plus aigus, au moment où la ville changeait de visage avec l’apparition d’un nouveau transport en commun et une succession de requalifications urbaines. Les deux temps forts du festival interviennent plus tard. Le premier, du 30 mai au 6 juin, rassemble les œuvres « pliables » de six artistes dans l’espace public des trois quartiers La Bastide, Saint-Paul et les Chartrons. Les travaux dépliés à 14h et repliés à 20h, interrogent un dispositif d’apparition-disparition de manière ludique et spectaculaire. ❥
MULTIPLES Jusqu’au 10 juin. Renseignements www.multiples-bordeaux.com
Commerces. Parmi les projets présentés, citons celui de l’artiste Julia Zinojeva, une installation place Fernand Lafargue dont le principe est de détourner le mobilier urbain de manière à créer des espaces d’intimité en plaçant le spectateur dans une relation participante. Le second, dans la nuit du 5 au 6 juin, de 22h au petit matin, montre les œuvres de 9 artistes, principalement des projections vidéo, installées derrière des vitrines de commerces. Outre toutes les problématiques que Multiples interroge au sujet d’un art programmé à exister dans l’espace public, les notions d’intérieur et d’extérieur, de dedans et de dehors et par conséquences de frontières servent de fil conducteur au contenu de cette première édition qui s’inscrit sans difficulté dans le paysage désertique des arts visuels à Bordeaux. /
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Voyage, voyage texte ¬ Cécile Broqua & Cyril Vergès Illustration ¬ Isabelle Kraiser
Isabelle Kraiser est l’invitée du 6 mai au 15 juillet de l’artothèque de Pessac. L’exposition intitulée Réserve humaine rassemble des œuvres sous la forme d’un carnet de voyage écrit, sonore et photographique qui permet d’aller à la rencontre du peuple Ilnu, communauté autochtone de Mashteuiatsh au Québec. Le travail d’Isabelle Kraiser commence souvent par l’expérience de la rencontre et de ce qu’elle fait naître à travers une écoute et une attention dans le rapport engagé à l’autre. Le projet photographique Juste Avant de Partir, 2008, en est l’exemple. Il s’agit d’un travail engagé autour de la démolition de la résidence Saint-Jean et des répercussions sur la vie de ses habitants dont certains occupaient leurs logements depuis la construction de l’édifice en 1962. Cette immersion dans l’histoire personnelle des gens, cette manière de nouer des relations intimes, raconte comment l’artiste envisage la rencontre. ❥
Vierge. À propos de ses séjours répétés en résidence à Québec, Isabelle Kraiser dans son journal de bord écrit : « L’art de la rencontre est extrêmement difficile à mettre en œuvre ici. Qu’est-ce que je prends et qu’est-ce que je donne ? On m’a dit que j’étais une voleuse d’âmes, que la photographie volait les âmes. Je rentre en relation avec l’autre, il me parle, je l’enregistre, je le photographie et j’écris aussi sur la rencontre. (…) Je réfléchis pas mal aux images que je mettrai à l’artothèque de Pessac pour mon exposition. De grands tirages presque vides : la rue Ouiatchouan qui ne finit jamais, le monument à la Vierge immaculée, l’église peut-être ». /
ISABELLE KRAISER,RÉSERVE HUMAINE Du 6 mai au 15 juillet, artothèque, Pessac (3360). Renseignements www.lesartsaumur.com
agenda Aki Onda
ANATOMIE COMPARÉE L’œuvre Sans titre, 2006, d’Éric Poitevin, une photographie aux grandes dimensions qui montre le dernier souffle de vie d’un mouflon suspendu par les pieds dialogue avec les huiles sur toiles Nature morte aux morceaux de viandes, 1730, de Jean Siméon Chardin et Un coin des Halles, fin XIXe, de Victor Gabriel Gilbert qui donne à voir une représentation du milieu ouvrier de cette époque. Cette confrontation que plusieurs siècles séparent adossée à l’idée d’une correspondance voire d’une ressemblance entre les œuvres est le fil rouge du commissariat de l’exposition En regards, à la galerie des Beaux-arts. Les dix-sept nouvelles acquisitions du FRAC-Aquitaine dialoguent avec une sélection de dix-neuf œuvres du Musée des beaux-arts. En regards Du 6 mai au 12 septembre www.bordeaux.fr
SOUND AND THE CITY Compositeur, musicien, photographe et artiste plasticien, Aki Onda, installé à New York aujourd’hui, est l’invité de Monoquini le 19 mai au 87, rue de Marmande. Pour son concert bordelais en solo, le Japonais propose une performance pour Walkmans et traitements électroniques en ayant recours à des amplis vintages à lampes. Articulées à ce concert, les vidéos Lost sound (2001), de John Smith et Graeme Miller, A necessary music (2009) de
Harun Farocki
Béatrice Gibson et C’est plutôt genre Johnnu Walker (2008) d’Olivier Babinet seront projetées. Sound and the city Mercredi 19 mai www.monoquini.net
RHÉTORIQUE Marie Canet, commissaire indépendante, programme à la galerie Cortex AthlEtico jusqu’au 7 juin les films Immersion (2009), Respite (2007) et Ein Bild (1983) du cinéaste d’origine tchécoslovaque installé à Berlin Harun Farocki. Depuis les années 1960, l’artiste explore la forme du film-essai comme genre cinématographique et programme théorique. Respite est la tentative de reconstruction d’un film documentaire tourné en 1944 dans un camp de transit vers les camps de concentration nazis. Harun Farocki intervient sur le film en apportant des commentaires critiques sous la forme d’intertitres blancs sur fond noir. Un travail qui dénonce les instrumentalisations idéologiques des images. Chinagirl Jusqu’au 7 juin www.cortexathletico.com
ME, MYSELF & I La cinéaste Pauline Horovitz montre cinq vidéos à la galerie Éponyme jusqu’au 22 mai. Inspirée par son quotidien, celui de ses proches, l’artiste met en scène le plus simplement
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Pauline Horovitz
Senêt © Image & Concept
possible des fragments de son histoire personnelle à travers une voix off omniprésente. Tout y passe, la relation au père, les complexes physiques, les habitudes alimentaires, les obsessions ; le tout englobé dans l’écriture d’une rébellion post-adolescente mesurée et aux accents distanciés. Pauline Horovitz, L’instinct de conservation Jusqu’au 22 mai www.eponymegalerie.com
SOUS LE SOLEIL Coloriste hors pair, l’harmonie des couleurs dans les pastels de l’artiste Senêt fait naître une douceur dans laquelle la luminosité trouve une place centrale. De larges aplats de peinture dessinent des compositions structurées et déterminées par la présence centrale du sujet. Les larges aplats n’absorbent pas tout à fait les détails qui sont portés par l’épaisseur de la peinture. L’éclat des couleurs, y compris lorsqu’il s’agit de vieux rose, atteste d’une technique certaine et d’un savoir-faire rare. Senêt, Œuvres récentes Du 28 mai au 24 juillet www.galeriedx.com
À CONTRE COURANT Le collectif Dito, composé de dix jeunes designers, présente jusqu’au 15 mai au lieu d’art À Suivre… un ensemble mobilier, rangement, assise, table, luminaire, ainsi que plusieurs maquettes, dessins et photographies qui per-
Dito from scratch
Luc Chery
mettent d’appréhender un répertoire de formes expérimentales issu d’une réflexion collégiale. L’exposition Dito from scratch lève le voile sur un projet collectif qui parvient à s’inscrire dans une époque où la vitesse de production, l’action et l’individualisme constituent le modèle le plus répandu. Parmi les pièces présentées, citons l’une des plus originales et expérimentales, le canapé Mawou, sorte de 3 en 1, sofa + banquette + tapis. Dito from scratch Du jusqu’au 15 mai www.asuivre.fr
GÉOGRAPHIE INTÉRIEURE L’exposition intitulée La traversée des apparences, consacrée au travail de Luc Chery, réunit jusqu’au 13 juin à la Vieille Église Saint-Vincent de Mérignac, un ensemble de photographies de 1985 à nos jours. Cette sélection réalisée par l’historien de l’art et commissaire de l’exposition Dominique Dussol met en lumière la démarche exigeante de l’artiste adossée à l’éclat qui jaillit de la découverte et de la rencontre. Les photographies aux sujets variés - dépouilles d’animaux, Jérusalem, habitats précaires... - dessinent le portrait d’un artiste vagabond dont les errances de par le monde gouvernées par le désir ont donné le jour à une œuvre puissante et poétique. Luc Chery, La traversée des apparences Du 16 avril au 13 juin 05 56 18 88 62 / 63.
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Le Bal des Vauriens Ce soir, assez perdu de temps Ça frappe, ça cogne dans mes tympans Allez en piste ils sont arrivés Et leur musique va exploser Chantez, chantez leur refrain Dansons ensemble au bal des vauriens Et Bordeaux 85… sera nôtre Le rythme tonne, ensorcelant Sous un déluge de hurlements La distorsion hurle à la mort Un son gerbant unicolore Ce soir, pas question de dormir Le bal n'est pas près de finir Attention ça recommence Il est temps d'entrer dans la danse
« Pim ! Pam ! Même pas mal... Punks et skinheads groupés, surins et coups de poings, blousons, ceinturons, c’est mon bal des vauriens à Toulouse en 84, des souris déglinguées volaient dans l’alcool et la fumée. À Gilles ». Polo Garat
Camera Silens Paroles de la chanson « Le Bal des Vauriens » extraite de l’album Réalité (autoproduit, 1985) du groupe bordelais Camera Silens. Fleuron du punk français des années 80, aux côtés des Bérus, d’OTH ou d’Oberkampf, Camera Silens demeure à ce jour mythique, notamment grâce à des textes forts et évocateurs. http://euthanasie.records.free.fr
Ces images sont extraites de la série « 1984 en 48 photographies » réalisée à Toulouse par Polo Garat. Le photographe toulousain avait tout juste 17 ans et réalisait là ses premiers clichés. Depuis, il a réalisé de nombreux travaux, a co-fondé le collectif Odessa et expose régulièrement en France et à l’étranger. www.odessaphotographies.com
agenda Nos parents © DR
Aristides © DR
NOS PARENTS
AGWA & CORRERIA
Du 4 au 12/05 MeS : Olivier Waibel & Alexandre Cardin
6/05 Chorégraphie & direction artistique : Mourad Merzouki
Libre adaptation du recueil Mes Parents d’Hervé Guibert, cette création du collectif Crypsum questionne la mémoire et ses zones d’ombre. Derrière l’entreprise littéraire – où Guibert cherche à lever le voile sur les secrets d’une famille fantasque – se cachent les souvenirs obsessionnels et leur empreinte sur l’enfant devenu adulte. En puisant dans leur expérience personnelle, les interprètes lient leur propre intimité à l’histoire originale. 20h, sauf les 7 et 8, GLOB. 8/14€, 05 56 69 06 66
ARISTIDES Du 5 au 8/05 MeS : Armand Éloi Juin 1940, Aristides de Sousa Mendes, consul du Portugal à Bordeaux, décide de désobéir aux ordres du dictateur Salazar : il accorde des visas de transit pour son pays à des milliers de personnes, les sauvant ainsi d’une mort certaine. Juin 2007, une romancière bordelaise, Béatrice Hammer, se lance dans l’écriture d’une pièce à sa mémoire. 20h30, Théâtre du Pont Tournant. 10/18€, 05 56 11 06 11
Mourad Merzouki et la compagnie Käfig présentent deux pièces pour 11 danseurs de Rio de Janeiro : Agwa, créée en 2008, dans le cadre de la Biennale de la danse de Lyon, et Correria, une création 2009. Mourad Merzouki, prodige du hip hop, plonge avec Agwa aux sources de la danse, renouant par là avec le plaisir du mouvement dansé et acrobatique. 20h30, Ermitage-Compostelle, Le Bouscat (33491). 10/20€, 05 5722 26 66
LE GRAND INQUISITEUR 11/05 MeS : Patrice Chéreau Homme de cinéma et de théâtre, Patrice Chéreau remonte sur scène pour interpréter la légende du Grand Inquisiteur, extraite des Frères Kaamazov de Dostoïevski. Dans ce récit, Ivan raconte à son frère Aliocha le retour du Christ sur terre, un jour à Séville au XVIe siècle. Après Genet, Marivaux ou Tchekhov, Chéreau choisit ce texte pour son questionnement sur le besoin de religion. 20h30, Salle Le Galet, Pessac (33600). 15/30€, 05 57 02 21 05
Agwa & Correira © Michel Cavalca
(Chantal Ravalec) Dévêtir celle qui est nue et autre portrait de femme © DR
LES SUPPLIANTES Du 11 au 14/05 MeS : Jacques Albert-Canque Un groupe de jeunes filles, fuyant l’Egypte et les noces auxquelles on veut les contraindre (on veut les marier de force à leurs cousins), vient demander asile et protection en terre d’Argos ; le roi du pays, après avoir hésité entre deux droits et deux intérêts - ceux de son peuple, ceux des suppliantes - décide de leur accorder sa protection et se prépare à une guerre alors inévitable. 21 h, Jus d’Art (197, rue Judaïque). 5/8€, 05 56 92 33 99
L'homme cornu © Henry Krul
(Thierry Collet) Influences © Henry Krul
DÉVÊTIR CELLE QUI EST NUE ET AUTRE PORTRAIT DE FEMME Du 13 au 29/05 MeS : Jean-Pierre Nercam Chaque matin, seule à la maison, son mari parti, Nénée s’invente une viue enfin digne d’être vécue… L’aprèsmidi, Renée, malgré sa vie misérable et ses échecs répétés, veut croire encore à son étoile. À l’origine de ce spectacle, des pièces brèves de Griselda Gamabaro, figure majeure du théâtre argentin, auteur de romans traduit dans le monde entier. 21h, La Boîte à Jouer. 12€, 05 56 50 37 37
L’HOMME CORNU CRAVATE CLUB Du 12 au 22/05 MeS : Simone Gaussen Deux collègues, deux amis… Mais qu’est-ce que l’amitié ? Jusqu’où nous emmène-t-elle ? Quelles en sont les limites ? Cette pièce de Fabrice Roger-Lacan, jadis interprétée par Edouard Baer au théâtre puis au cinéma avec Charles Berling, offre une vision au microscope des surprises que peut réserver l’’amitié. 20h30, sauf le 16/05 à 15h30, L’Œil-La Lucarne. 9/12€, 05 56 92 25 06
18/05 MeS : Kurt Demey À partir d’expériences simples et proches de l’illusionnisme, Kurt Demey, crée des spectacles imagés et poétiques, fruits de sa recherche menée dans les systèmes et méthodes générant l’illusion où les pensées et les actes peuvent être manipulés et lus. Les spectateurs, qui jouent un rôle actif dans la représentation, sont confrontés à une expérience surréaliste : leurs pensées sont découvertes d’une manière inexplicable. 20h30, Parc de Majolan, Blanquefort (33290). 8€, 05 56 95 49 00
théâtre
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agenda Merlin ou la terre dévastée © DR
INFLUENCES
Du 19 au 20/05
MeS : Thierry Collet Influences est un spectacle de magie mentale interactif et théâtral. Au cours d’expériences jubilatoires et inquiétantes, Thierry Collet pénètre les pensées des spectateurs, prévoit leurs choix, influence leurs comportements et leurs décisions. Le public ressent que les procédés de manipulation utilisés par le magicien sont les mêmes que ceux des stratégies publicitaires et de la propagande politique ou religieuse. 20h30, Le Carré, Saint-Médard-en-Jalles (33165). 11/15€, 05 57 93 18 93
DIVINE PARTY
Du 25 au 27/05
MeS : Alexis Forestier La compagnie Les Endimanchés, qui avait proposé l’an passé Tuer la Misère - une pièce musicale construite autour et avec l’artiste d’Art Brut André Robillard - revient au TNT pour une performance-concert revisitant en 3h30 la Divine Comédie. Dans un triptyque où dialoguent une sélection de courts récits de Kafka et la langue poétique de Dante, les Endimanchés nous emportent dans un voyage onirique qui mène de l’enfer au paradis. 20h30, TNT-Manufacture de Chaussures. 8/13€, 05 56 85 82 81
Coma Idyllique © Florence Delahaye
MERLIN OU LA TERRE DÉVASTÉE Du 26/05 au 4/06 MeS : Dominique Pitoiset & Nadia Fabrizio Tankred Dorst, l’un des dramaturges contemporains allemands les plus fameux, a puisé, comme Shakespeare en son temps, à la source du mythe. Il a relu Chrétien de Troyes et tous les romans médiévaux afin de mieux faire revivre tous les protagonistes des grands cycles hantés par l’imaginaire celtique. Entre féerie lumineuse et sombres funérailles, théâtre grotesque et amours courtois, une invitation au voyage. 20h45, TnBA-espace Chapiteau. 05 56 33 36 80
COMA IDYLLIQUE 28/05 MeS : Vincent Gomez Coma Idyllique est un voyage un peu étrange dont on ne sort pas tout à fait indemne. Comme une parenthèse où le cirque, le jeu, la musique et la danse s’uniraient pour rendre un hommage touchant à la complexité de notre « vrai » monde. Et si ce n’était qu’une invitation à perdre connaissance ? 20h45, Le Liburnia, Libourne (33500). 6/13€, 05 57 74 13 14
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Bd BLACK KISS
L’ÎLE PANORAMA
Howard Chaykin Delcourt (Erotix)
Ranpo Edogawa & Shueiro Maruo Sakka
Auteur anglo-saxon peut-être le plus marquant des années 1980 avec Frank Miller, Howard Chaykin partage sa carrière entre travaux de commande pour l’industrie du comics et projet plus personnel à l’image du roboratif American Flagg, série ambitieuse combinant culture pulp d’aventures, SF et critique sociale. Ouvrageant ces planches davantage comme un graphiste que comme un auteur lambda, Chaykin intègre son dessin dans un jeu de trames et d’expériences typographiques participant habilement au rythme de la narration. Publié à l’origine chez un éditeur plutôt confidentiel, Black Kiss dévoile sans tabou les obsessions coquines de l’auteur dans ce récit dur à cuire très cuir dominé par deux perverses en bottines, aussi vamps que vampiriques. Chaykin baby ! > Nicolas Trespallé
Pape incontesté de l’ero-garu, genre du manga hybridant érotisme et grotesque, Suehiro Maruo s’était fait rare depuis ses œuvres malades des années 1980 culminant dans les pages de l’incroyable Yume no Q-saku, sorte de catalogue (ir)raisonné de déviances et fantasmes illustré avec un soin maniaque jusqu’au morbide. De retour aux affaires, il n’a pas mis d’eau dans son saké et livre cette adaptation d’un court roman du Edgar Poe nippon autour du projet fou d’un écrivain se substituant à un riche notable pour bâtir l’île de ses rêves. Somptueux de bout en bout, L’île Panorama irradie d’une étrangeté nauséeuse et livre un concentré étourdissant du génie singulier d’un artiste capable de faire jaillir le malsain derrière la beauté de ses lignes cristallines. > Nicolas Trespallé
LES DERNIERS JOURS D’UN IMMORTEL Gwen de Bonneval & Fabien Vehlmann Futuropolis One shot d’une rare ambition, Les derniers jours d’un immortel baigne dans une austérité graphique glaçante conforme à ce monde futur aseptisé et gris imaginé par le tandem Vehlmann/de Bonneval. Dans un avenir où sentiments et souvenirs se dissipent à mesure que l’Homme se dédouble dans des clones, l’immortalité a un coût : celui de l’oubli. Apprenant le suicide programmé de son meilleur ami, un enquêteur voit ses certitudes s’effondrer alors qu’un conflit imminent s’apprête à éclater entre deux espèces extra-terrestres. Démarre alors un thriller introspectif et existentiel sur une quête identitaire émouvante doublée d’une course contre la montre avec, à l’arrivée, l’une des BD de l’année. > Nicolas Trespallé
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concerts JEU 6/05 My secretary [Rock] 19:30 - La Pharmacie de Garde - 3€. www.seaofflames.org Quatuor Talich [Classique] 20:00 - Grand Théâtre - 8-35€. Tél 05 56 00 85 95 Dissidence rock II : Herein + Stase + In Veins + Luxberline [Rock] 20:15 - Bt59, Bègles - 5€. Tél 09 79 16 98 71 Tété + Invité [Variété] 20:30 - Krakatoa, Mérignac 21-24€. Tél 05 56 24 34 29 Les frères Brothers [Spectacle musical] 20:30 - Théâtre Trianon - 12-20€. Tél 05 56 23 81 50
N’Feys [Dub] 21:30 - Zig-Zag Café - Entrée libre. Sweet Moment [Jazz] 22:00 - Le chat qui pêche – 5€. Who the f*** is the DJ tonite ? [Saveurs électroniques] 22:00 - Le Saint-Ex - Entrée libre. www.saint-ex.com
VEN 7/05 April Skies + Invité [Rock] 19:30 - Pharmacie de Garde. www.seaoflames.org OUB [Classique] 20:00 - Amphi 700, Pessac - Entrée libre. Tél 05 57 12 45 02
Les frères Brothers [Spectacle musical] 20:30 - Théâtre Trianon - 1220€. Tél 05 56 23 81 50 Lalo & Mo + ADSL + La Famille D [Chanson] 20:30 - Le Fiacre - 3-5€. Industrial Party : ERDöll + Novus UK + afterset DJ [Indus] 20:30 - Le Lucifer - 5€. Isabelle Mayereau [Chanson] 20:33 - Onyx - 18€. Tél 05 56 44 26 12 Fils du Béton [Rap] Avec Bilen + David La Bactérie + Yaks la Niaks + Arracheurs de Bitume (Formule Club). 21:00 – Rock School Barbey 5€. Tél 05 56 33 66 00
LizMc Comb [Jazz vocal] 20:30 - Théâtre Fémina - 3347€. Tél 05 56 48 26 26
Battle of The Producers : The Alchemist vs. Just Blaze + Black Kent + Sams [Hip hop] 20:00 - Bt59, Bègles - 21.8023€. Tél 09 79 16 98 71
Isabelle Mayereau [Chanson] 20:33 - Onyx - 18€. Tél 05 56 44 26 12
DJ Alejo [Rhumba] 20:00 - Chicho - Entrée libre.
Lenny Lafargue [Blues] 21:15 - Amadeus Song - 8€. Tél 05 56 80 03 86
Jeanne Cherhal & la Secte Humaine + invité [Pop]. 21:00 - Rock School Barbey 22€. Tél 05 56 33 66 00
Rave Musette [Cabaret]. 20:30 - Chapelle du couvent des minimes, Blaye - 6-12€. Tél 05 57 42 69 13
Jajha [Musique du Monde] 21:30 - Zig-Zag Café Entrée libre.
New Bumpers Revival [Jazz] 21:15 - Amadeus Song - 6€. Tél 05 56 80 03 86
Jacques Higelin [Chanson] 20:30 - Casino Théâtre Barrière - 35-39€. Tél 05 56 69 49 00
Blues a caballo [Mexican blues] 22:00 - Le Chat qui pêche – 5€.
Fresh pop-up shop
me & you © DR
La boutique itinérante de Corner™ se met au frais pour sa 6e édition rue Saint-James chez le meilleur pourvoyeur de produits design, tendance et jeunes : chaussures, fringues et accessoires pour vos laptop, une certaine vision de la culture urbaine. Le Pop-Up Shop y rajoutera sa touche arty avec une sélection des meilleurs créateurs internationaux émergents, dont les nouvelles collections de Riita Jewellery (bijoux) ou Me&Yu (vêtements), ainsi que des mixes assurément minimal-tribal de F.A.O.N & Zoukaboy. Samedi 8 mai, 10h-20h, le Rayon Frais (31-33, rue Saint James). ❥
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concerts SAM 8/05 Orchestre de Chambre de Poznan [Classique] 18:30 - Château Lascombes, Margaux - 16-38€. Tél 05 57 88 74 79 Mark Robertson + Trad’Ardilla + Fil de Fred & Chris 2 Nerf [Folk] 19:00 - Halle des Bords de Garonne, Saint-Pierre-d’Aurillac - 1.50-3€. www.ardilla.asso.fr The Octave Band + London Jack [Rock] 19:30 - La Pharmacie de Garde - 3€. www.seaofflames.org Les Gosses de la Rue [Jazz] 20:00 - Amadeus Song. Tél 05 56 80 03 86 Maria Perlita + Invités [Musique du Monde] 20:00 - Chicho - 4€. Rave Musette [Cabaret] 20:30 - Le Cuvier, Artigues 6-12€. Tél 05 57 54 10 40 Les frères Brothers [Spectacle musical] 20:30 - Théâtre Trianon - 1220€. Tél 05 56 23 81 50
The Natural Dub Cluster + Crumbs + Alam [Dub] 20:30 - Le Complexe - Entrée libre. Tél 05 56 04 90 22 Isabelle Mayereau 20:33 - Onyx - 18€. Tél 05 56 44 26 12 www.theatre-onyx.net Binary Audio Misfits + Il Faro [Hip hop] 21:00 - Heretic Club - 8€. www.hereticclub.com Alexis Gideon + 1Up Collectif + MF PinPin Coco [Psycho hip hop 8-bit] 21:00 - Le Saint-Ex - 5€. www.saint-ex.com Selektor Tuff [Reggae] 21:30 - Zig-Zag Café - Entrée libre.
LUN 10/05
Blind Test mensuel pour les costauds + La demoizelle Gabrielle [Chanson] 20:00 - Chicho - Entrée libre. Fly Trio [Jazz] 20:30 - Salle du Vigean, Eysines - 18-20€. Tél 05 56 16 18 10 Powersolo + Invités [Rock] 21:00 - Le Saint-Ex - 5€. www.saint-ex.com Jahdeck [Reggae] 21:30 - Zig-Zag Café - Entrée libre.
MER 12/05 Micky Green + Gatha [Pop] 20:00 - Krakatoa, Mérignac 23-25€. Tél 05 56 24 34 29 Sylvain Caro vs. Franck Lantignac + Clan Edison + Zükr [Pop, rock] 20:00 - Le Lucifer - Entrée libre.
Mein Sohn William + Strong Haïku + Invités [Pop] 21:00 - Le Saint-Ex - 5€. www.saint-ex.com
Le peuple de l’herbe [Hip hop] 21:00 – Rock School Barbey 20€. Tél 05 56 33 66 00
MAR 11/05
Hagar Sound System + More Vibes Sound System [Reggae] 21:00 - Heretic Club - 5€. www.hereticclub.com
Roland Ossart [Concert-lecture] 18:00 - Forum des Arts & de la Culture, Talence - Entrée libre. www.talence.fr
Roots Worker [Dub] 21:30 - Zig-Zag Café - Entrée libre.
Hybride Le projet Binary Audio Misfits est le résultat de la rencontre entre deux groupes aux univers sans concession : le rock transversal d’Expérience et le hip hop déviant des texans The Word Association. Les premiers ont découvert sur Internet la musique des seconds. Rapidement les deux entités entrent en contact et commencent à écrire des morceaux communs en échangeant des fichiers audio via internet. Le résultat est passionnant : ni vraiment rock, ni vraiment rap, mais une parfaite fusion musicale des deux formations. © DR
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Samedi 8 mai, 21h, Heretic Club, www.hereticclub.com
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concerts Let’s Fly ! [Pop] 22:00 - Le Saint-Ex - Entrée libre. www.saint-ex.com
Ricet Barrier [Chanson française] 21:00 - Le Chat Huant - 7-10€. Tél 06 11 46 18 34
JEU 13/05
Mange Le Chat Party #2 [Mégamix] Sap + Sacha Bernardson + Qlay + Luübi + Olivier Galinou. 21:00 - Heretic Club - 7-8€. www.hereticclub.com
Tom Cooney [Indie folk] 18:00 - Santosha - Entrée libre. www.seaofflames.org Urban Night [Rap] Avec Nars + Lady Dakween + EreMith + Daïtoha + Sud Sika + Sat. 21:00 – Rock School Barbey 2€. Tél 05 56 33 66 00 Ricet Barrier [Chanson française] 21:00 - Le Chat Huant - 7-10€. Tél 06 11 46 18 34 Sheraff + Invités [Pop] 21:00 - Le Saint-Ex - Entrée libre. www.saint-ex.com
Slow Motion Orchestra + Le Club + DJ [Cabaret] 21:00 - Le Saint-Ex - 5€ The Pathfinders [Rock] 21:30 - Le Fiacre - 5€. Brothers Connection [Reggae] 21:30 - Zig-Zag Café - 2€.
SAM 15/05
Skalipsoul [Rocksteady] 21:30 - Zig-Zag Café - Entrée libre.
VEN 14/05 Global United Sound System + Humble I + DJ Akademy [Reggae] 20:00 - Chicho - 5€. Handle With Care [Pop, rock] 20:30 - Funky Burger - Entrée libre. www.seaofflames.org
Du côté des notes : Doudou Cissoko [Musique du monde] 11:30 - Médiathèque, Pessac Entrée libre. Tél 05 56 15 83 90 Mickey [3D] + Cécile Hercule [Pop] 20:15 - Krakatoa, Mérignac 20-23€. www.krakatoa.org Ricet Barrier [Chanson française] 21:00 - Le Chat Huant - 7-10€. Tél 06 11 46 18 34
Sacred Connexion + Baccarat [Rap] 21:00 – Rock School Barbey 13€. Tél 05 56 33 66 00
Talkin ‘Soul [Reggae] 22:00 - Le Chat qui pêche – 5€.
DIM 16/05 Kaf Malbar + DJ Dan [Reggae] 21:00 – Rock School Barbey 25€. Tél 05 56 33 66 00 Leny lafargue [Blues] 21:00 - Le Lucifer - Entrée libre. MAR 18/05 Eskelina [Pop] 19:00 - Esplanade Alcala de Henares, Talence - Entrée libre. Tél 05 57 35 32 30 Les Voice Messengers [Jazz] 20:30 - L’Entrepôt, Le Haillan 18-25€. Tél 05 56 97 82 82
MER 19/05 Flamenco Pirata [Flamenco] 19:00 - Esplanade Alcala de Henares, Talence - Entrée libre. Tél 05 57 35 32 30 Domingo Bohio [Musique du Monde] 19:30 - La Pharmacie de Garde Entrée libre. www.seaofflames.org Aki Onda [Outer limits] 20:00 - Monoquini - Entrée libre. www.monoquini.net Milow + Invité [Chanson] 21:00 – Rock School Barbey 22-25€. Tél 05 56 33 66 00
Mâchez danøis
© DR
Formé à Århus, en 1996 par le chanteur Kim « Kix » Jeppersen et son frère Bo « Atomic Child » Jeppersen, PowerSolo conjugue l’héritage psychobilly de Hasil Adkins comme des Cramps à la culture sud façon The Skids. Se définissant comme donkey punk, le trio (ne pas omettre le batteur J.C. Benz) acquiert une renommée internationale avec son second album, It’s raceday and your pussy is GUT!, en 2004. En France, l’année suivante, le morceau Juanito est utilisé dans deux films publicitaires de la SNCF. Leur récent Bloodskinbones condense douze chansons en trente minutes. CQFD. ❥
Mardi 11 mai, 21h, Le Saint-Ex, www.saint-ex.com
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concerts Casey + Guest [Hip hop] 21:00 - Le Complexe - 12-15€. Tél 05 56 04 90 22 Choumy Solo + Dani Llamas [Pop rock] 21:00 - Le Lucifer - Entrée libre. Jeremy Jay + Young Man [Indie pop] 21:00 - Le Saint-Ex - 8-10€. www.saint-ex.com Jahdeck [Reggae] 21:30 - Zig-Zag Café - Entrée libre.
JEU 20/05
VEN 21/05 Les Tambours du Bronx + Les Frères Brothers + La Collectore [Mégamix] 19:00 - Esplanade Alcala de Henares, Talence - Entrée libre. Tél 05 57 35 32 30 « Bordeaux Teenage Rock #4 » [Rock]. Arthur Pym and the Gordons, The Be Fivens, The Otherz, Malice, Zooplancton, Wendy, Be quiet, The Shelters, Deaf Lodgers et Tabloid John. 20:00 - Espace Tatry - 5-7€. www. bordeauxrock.com
Diam’s [Hip hop] 19:30 - Espace Médoquine, Talence - 29.70€. Tél 05 56 48 26 26
« Rendez-vous » en acoustique + Laurent Beaumont [Chanson française] 20:00 - El Boqueron - Entrée libre.
Gaëtan Roussel + Invités [Chanson] 20:15 - Krakatoa - 23-25€. www. krakatoa.org
Mamao + Kayen + Mirage & Cliff Azor [Zouk] 20:30 - Le Complexe - 15-18€. Tél 05 56 04 90 22 www. lecomplexe.fr
Sangria Gratuite + Invités [Festif] 20:30 - Bt59, Bègles - 9.70-10€. Tél 09 79 16 98 71 Hagar Sound System [Dancehall] 22:00 - Zig-Zag Café - Entrée libre.
Skuds & The Panic People + banned From The Dub + The Branlarians + Sound System [Punk] 21:00 - Heretic Club - 5-6€. www.hereticclub.com
La parade de gâtechien + 3scobar + Flying Dolls [Pop, rock] 21:00 - Le Fiacre - 4€. Carlos Co Ambrillo [Musique du monde] 22:00 - Le Chat qui pêche – 5€.
SAM 22/05 Saez [Variété] 19:30 - Espace Médoquine, Talence - 29€. Tél 05 56 48 26 26 Bordelune [Chanson française] 20:00 - Espace culturel Treulon, Bruges - Entrée libre. Tél 05 56 16 77 00 Carlos Co & sa bande Kabazz [Musique du Monde] 20:00 - Chicho - Entrée libre. Spirit of 69 Festival : Derrick Morgan with Aspo + Taste In Vibes + invités & Sound System Ska-Reggae [Reggae] 20:30 - Bt59, Bègles - 18-20€. Tél 09 79 16 98 71 Ombre Rouge + Scarzello & Lys Slowmotion Orchestra + Stalingrad [Chanson française] 21:00 - Le Fiacre - 5€.
Gypsy
© DR
Appel Indirect est un groupe bordelais dans la lignée du grand Reinhardt, un quartet pour le moins talentueux qui vous sert du swing résolument manouche. Erwann, Ludo et Pierre à la guitare, Paul à la contrebasse, le groupe n’existe pas depuis longtemps, mais a déjà une certaine expérience de la scène. Souvent programmés dans les festivals de jazz, de Biarritz à San Sebastian, ils sont plutôt rares sur la scène bordelaise. C’est pourquoi leurs deux dates sont à ne pas rater : le 21 mai à 21h au Black Velvet et le 22 à 21h45 à la Dibiterie. ❥ http://www.myspace.com/ appelindirect
concerts Jack of Heart + Sonic Chicken 4 + Invités [Garage] 21:00 - Le Saint-Ex - 5€. www. saint-ex.com
MAR 25/05 Sous les nuages + Samm et Nous + Cabwaylingo [Folk] 20:00 - CHicho - 3€.
Selektor Tuff [Reggae] 21:30 - Zig-Zag Café - Entrée libre. Diego La Onda [Chanson] 22:00 - Le Chat qui pêche – 5€. TV Glory + The Automators [Post punk]. HMNI DJS Crew : Olaf Metal + Greg Nördmale. 23:00 - Heretic Club - 7€. www.hereticclub.com
CocoRosie [Outer limits] 20:30 - Le 4Sans - 23€. Tél 05 56 49 40 05 Boyz II Men [R’n’B] 20:30 - Théâtre Fémina 59.80€. Tél 05 56 48 26 26 David Krakauer’s Klezmer Madness feat. DJ Socalled [Jazz] 21:00 - Rock School Barbey 18-20€. Tél 05 56 33 66 00
A Sunny Day In Glasgow + Sharitah Manush + DJ’s [Pop] 21:00 - Saint-Ex - 6€. www.saint-ex.com
DIM 23/05 Donald Fagen plays The Nightflight [Smooth rock]. 20:00 - Le Saint-Ex - 75€. www.saint-ex.com Tirso Duarte & El Indio [Afrobeat] 20:30 - Le Complexe - 15-20€. Tél 05 56 04 90 22 Whata Sound System [Roots] 21:00 - Zig-Zag Café - Entrée libre.
Solvents [Indie folk] 22:00 - Art Ti Show Bar - Entrée libre. www.seaofflames.org
MER 26/05 Carte blanche à Roger Biwandu [Jazz] 19:00 - Apollo - Entrée libre. www.seaofflames.org
Jean-Jacques Milteau [Jazz] 20:30 - l’Entrepôt, Le Haillan 18-25€. Tél 05 56 97 82 82 Wire + Zea [Post punk] 20:30 - Espace Tatry - 15-18€. Tél 05 57 87 05 99 Demi-finale nationale du tremplin musical étudiant Musiques de RU [Mégamix] 20:30 - MAC, Pessac - Entrée libre. Tél 05 56 80 78 28 One Starving Day + Invités [Pop, rock] 21:00 - Le Lucifer - Entrée libre. Jahdeck [Reggae] 21:30 - Zig-Zag Café - Entrée libre.
JEU 27/05 Trees & Asphalt [Indie pop] 18:00 - Santosha - Entrée libre. www.seaofflames.org Shaolin Temple Defenders + Cloudmakers + Isotrope [Funk] 20:00 - Espace Tatry - 10€. Tél 05 57 87 05 99 Milos Unplugged [Pop] 20:00 - Funky Burger - Entrée libre. www.seaofflames.org
Dans la face Après une tournée américaine de 6 semaines avec The Demon’s Claws, Piero Ilov décide de monter Jack Of Heart en 2006 sur les cendres encore chaudes de The Mighty Gogo Players et The Fatals. Non pas un énième groupe de plus, mais une vraie petite révolution dans ce ghetto du garage. Comme si le Velvet et Syd Barrett avaient engendré l’héritier parfait. Accessible au commun des mortels avec certaines mélodies en forme de tube, l’œuvre verse néanmoins dans la déflagration sonique bourrée de réverb’. Est-ce parce que ce premier album a été enregistré sur un 8 pistes analogique dans le salon de maman ? © DR
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Samedi 22 mai, 21h, Le Saint-Ex, www.saint-ex.com
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concerts Seyni & Yeliba + Guirasse Baba [Musique du Monde] 20:30 - Bt59, Bègles - 13-14€. Tél 09 79 16 98 71 www.bt59.fr Machin Chose + La Machine à Pains [Chanson française] 20:30 - La Pharmacie de Garde - Entrée libre. Finale nationale du tremplin musical étudiant Musiques de RU [Mégamix] 4 groupes étudiants sélectionnés + Jim Murple Memorial 20:30 - Théâtre de Verdure du Village, Pessac - Entrée libre. Tél 05 56 80 78 28 Best Friends + invités [Punk] 21:00 - Heretic Club - 5€. www. hereticclub.com Shruburries [Funk] 21:00 - Le Lucifer - Entrée libre. Ganglians + Real Estate [Psyche] 21:00 - Le Saint-Ex - 7€. www. saint-ex.com Skalipsoul [Rocksteady] 21:30 - Zig-Zag Café - Entrée libre. Manguidem Taf Taf Trio [Funk Jazz] 22:00 - Le Chat qui pêche – 5€.
Ven 28/05 5e nuit des Big Band [Jazz] 18:30 - Château Tranchère Parc Palmer, Cenon - Entrée libre. Tél 05 56 86 33 80 Le Festimut Campus de Bordeaux 3, Pessac - Pass Entrée libre. Tél 06 15 95 97 15 Le convoi Fanfardesque [Festif] Avec la Grasse Bande. Départ Place de la Victoire à 18h30. La Grande Projec-Sons : avec La Forcelle 21h, La Kino Session (projections) 22h30 et Unika Orchestra, 21h 18:30 - Campus de Bordeaux 3, Pessac - Entrée libre Beauval Fest’ [Pop] Deep Soul, Jamdon Ravers, The jack. 20:00 - Parc Beauval, Bassens Entrée libre. www.moskitoz.com Ecstasy of Gold + Handle With Care [Pop] 20:00 - CHicho - 3€. Stéphane Guillaume Quartet [Jazz] 20:30 - Espace culturel Treulon, Bruges - 13-16€. Tél 05 56 16 77 00
Anti Pollicino [Variété] 20:30 - Le Complexe - Entrée libre. Tél 05 56 04 90 22 Judy Blair Trio [Jazz] 21:00 - Hôtel Mercure Bordeaux Aéroport, Mérignac - 1223€. Tél 06 82 49 23 77 Ultrazeen + Swet Baby Sweat + Rendez-Vous [Pop, rock] 21:00 - Heretic Club - 6€. www. hereticclub.com Black Panzer Party + Savage Pinkos [Garage] 21:00 - Le Saint-Ex - 5€. www. saint-ex.com Mob 2 [Hip hop] 21:30 - Zig-Zag Café - Entrée libre. Monsieur Lacampagne [Chanson] 22:00 – Le Chat qui pêche – 5€.
SAM 29/05 Natasha Saint-Pier [Variété] 20:30 - La Caravelle, Marcheprime - 26-30€. Tél 05 57 71 16 35 Benjamin Biolay [Frenchy but Chic] 20:30 - Casino Théâtre Barrière - 31-35€. Tél 05 56 69 49 00
Sunny California Dernier rejeton de l’excellente lignée de groupes indie / lo-fi du label Woodsist (Kurt Vile, Wavves, Woods, Crystal Stilts, Vivian Girls, Blank Dogs), le quatuor Ganglians, originaire de Sacramento, apporte néanmoins au genre une touche psychédélique et des références telles que Beach Boys ou encore The Kinks viennent à l’esprit. Monster Head Room, album sans prétention, à la fois frais et lumineux, gorgé de mélodies faciles et ensoleillées n’oublie jamais d’insuffler un certain groove à chacun de ses onze titres dont les deux tubes (100 Years, Valient Brave) en puissance aussi accessibles qu’efficaces. © DR
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Jeudi 27 mai, 21h, Le Saint-Ex, www.saint-ex.com
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concerts Garou [Variété] 20:30 - Patinoire Mériadeck 36-50€. Tél 05 56 48 26 26 The Hollywood Drive + Kesalid + Dead After Smile [Pop, rock] 20:30 - Le Fiacre - 5€. Pierpoljack [Reggae] 20:30 - Espace Tatry - 17.7018€. Tél 05 57 87 05 99 Judy Blair Trio [Jazz] 21:00 - Hôtel Mercure Bordeaux Aéroport, Mérignac - 1223€. Tél 06 82 49 23 77 Salif + invité [Hip hop] 21:00 - Le Complexe - Entrée libre. Tél 05 56 04 90 22 Toumani Diabaté : « Hommage à Ali Farka Touré » [Musique du Monde] 21:00 - Salle Bellegrave, Pessac - 15-20€. Tél 05 56 55 49 49 Kebous + Château Something + Invité [Chanson] 21:00 - Le Saint-Ex - 8-12€. www.saint-ex.com Hagar Sound System [Dancehall] 22:00 - Zig-Zag Café - Entrée libre.
DIM 30/05 Monotonix + Up Yours [Rock] 21:00 - Saint-Ex - 8-10€. www.saint-ex.com
The Last Morning Soundtrack + Invités [Folk] 20:00 - Chicho - Entrée libre.
MAR 1/06
Les Aristos Swing [Jazz] 21:00 - La Coupole, SaintLoubès - 13.70€. Tél 05 56 48 26 26
Cœur de Pirate [Pop] 21:00 – Rock School Barbey 22€. Tél 05 56 33 66 00 www.rockschool-barbey.com
Jahdeck [Reggae] 21:30 - Zig-Zag Café - Entrée libre.
Lazy Guns Brisky + Invité [Rock] 21:00 - Le Saint-Ex - 6€. www.saint-ex.com
MER 2/06 Carlos Co & sa bande Kabazz [Musique du Monde] 19:30 - Apollo - Entrée libre. www.seaofflames.org Musik À Pile En ville, Saint-Denis-de-Pile Pass. Tél 05 57 69 11 48 Les Fillharmonic Von Strasse + Patrick Jullian [Classique] 19:30 - Chez Stéphane Lartigue, Saint-Denis-de-Pile - Entrée libre
JEU 3/06 Musik À Pile En ville, Saint-Denis-de-Pile Pass. Tél 05 57 69 11 48 Pazun Ko Peyk [Festif] 19:00 - Centre ville, Saint-Denis-de-Pile - Entrée libre Hindi Zahra [Musiques du monde] 21:00 - Rock School Barbey 20€. Tél 05 56 33 66 00 Sydney Bechet Tribute [Jazz] 21:00 - La Coupole, Saint-Loubès - 21.70€. Tél 05 56 48 26 26
Plateau télé TV Glory aime Daft Punk et LCD Sound System autant que Steely Dan ou Tom Tom Club, autant Stevie Wonder que David Gedge. Ils aiment le groove, les guitares et les vieilles carcasses analogiques qui menacent toujours de lâcher. Ce qui est flippant certes, mais la vie est flippante comme le chantent à quatre voix ces Beach Boys du pauvre, mais The Fall du riche. D’aucuns voient en eux la réponse française aux Anglais The Chap. Ce qui n’est ni faux ni usurpé. Samedi 22 mai, 22h30, heretic Club, www.myspace. com/hellomynameis33
❥ © DR
concerts Skalipsoul [Rocksteady] 21:30 - Zig-Zag Café Entrée libre.
Nicoletta [Variété] 20:30 - Casino Théâtre Barrière - 31-35€. Tél 05 56 69 49 00
VEN 4/06
The Last Morning Soundtrack + Dream Paradise [Indie pop] 20:30 - Funky Burger - Entrée libre. www.seaofflames.org
Musik À Pile En ville, Saint-Denis-de-Pile Pass. Tél 05 57 69 11 48 Pazun Ko Peyk + Fil de Fred & Chris 2 Nerf + Yodelice + Luke [Chanson] 19:30 - Parc du Château Bômale, Biloba Chapiteau, SaintDenis-de-Pile - 15-18€ Freiburger Barockorchester [Baroque] 20:00 - Église Notre-Dame 8-40€. Tél 05 56 00 85 95 The Durgas + Invités [Folk] 20:00 - Chicho - 4-5€. Elodie Frégé [Variété] 20:30 - Le Pin Galant, Mérignac - 18-25€. Tél 05 56 97 82 82
Soleil Nomade [Jazz] 21:00 - La Coupole, Saint-Loubès - 16.70€. Tél 05 56 48 26 26
SAM 5/06 Festival des Noctambules [Mégamix] Pigalle + Trojan Sound System + Laréplik + Les Lacets des fées + Beaxo. 19:00 - La Plaine des Sports, Saint-Aubin de Médoc - 5€. www.musicaction.fr Musik À Pile En ville, Saint-Denis-de-Pile Pass Entrée libre. Tél 05 57 69 11 48
Les Fillharmonic Von Strasse + Carmen Maria Vega +Pazun Ko Peyk & Homo Melodicus + Sanseverino [Chanson] 20:00 - Biloba Chapiteau , saint-Denis-de-Pile - 15-18€ Moon + The Paperplane [Pop] 20:00 - Chicho - 3-4€. Barbara Carlotti [Frenchy but chic] 20:30 - L’Entrepôt, Le Haillan 13-20€. Tél 05 56 97 82 82 Marcel Azzola & Dany Doriz [Jazz] 21:00 - La Coupole, SaintLoubès - 16.70€. Tél 05 56 48 26 26 Bataglia [Pop] 21:30 - Esplanade Alcala de Henares, Talence - Entrée libre. Tél 05 57 35 32 30 Jeff + The Riot Dolls [Folk] 21:30 - Le Fiacre - 5€. Peacefull Tribe [Reggae] 22:00 - Zig-Zag Café - Entrée libre.
Divine & diva Ni concert, ni simple lecture, ni tour de chant,… mais un peu de tout cela à la fois. Accompagnée de ses indomptables musiciens, eux aussi élégants et frondeurs, la Corse chante Dandy des Kinks, Les Paradis perdus de Christophe, Dandy in the underworld de T-Rex ; autant de reprises indémodables qu’elle mêle savamment à ses propres chansons, à des textes lus, aux images de la vidéaste Cécile Paris et à des archives sonores. « Le dandysme est le dernier éclat d’héroïsme des décadences », Charles Baudelaire. Samedi 5 juin, 20h30, L’Entrepôt, Le Haillan, www.lepingalant.com
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ELEGANZ UND TANZ MUSIK 15.05 > Le 4Sans
Nouvelle sensation allemande, Marek Hemmann apporte une salutaire vague de fraîcheur dans le paysage de plus en plus normé de la techno minimale. Sorti sur l’excellent label Freude Am Tanzen (Wighnomy Brothers, Mathias Kaden), son EP Gemini a fait le tour des meilleurs clubs européens, plébiscité par les plus grands DJ’s, de Laurent Garnier à Ellen Alien, propulsant Hemmann au rang de révélation ! Son album In Between, publié cet hiver, s’est hissé dans tous les classements. Aperçu au Rex en février dernier, son set a séduit toute l’équipe de PMG Prod pour qui il était évident de l’inviter pour fêter la dernière soirée de la saison sur une note on ne peut plus hédoniste. En bonus Manu + et Junior Felip, locaux de l’étape, histoire d’ajouter quelques vitamines pour une nuit aux petits oignons. > Jürgen Schwimmbad 15.05, 23h59, Le 4Sans Marek Hemmann + Junior Felip + Manu + 10€
culture club 4 Sans
40 rue d’Armagnac 05 56 49 40 05 www.le4sans.com Ven 7.05, Green Room Party : Para One + Surkin + Just A Band + Tom Deluxx, 23h59, 10€ Sam 8.05, Elisa Do Brasil + Baras, 23h59, 5€ Mer 12.O5, Avicii + Jeremy Casella, 23h59, 10€ Ven 14.05, Montpel’ Yeah Volume 2 : Dalcan + Homedreamerz, 23h59, 5€ Sam 15.05, Marek Hemmann, 23h59, 10€ Ven 21.05, La Nuit des labels !, 23h, 8€ Sam 22.05, Carl Cox, 23h, 20-25€ Mer 26.05, The Bloody Beetroots, 20h, 25€ Ven 28.05, WTF ( What The F***) ?, 23h59, 2€ Sam 29.05, Kids want techno : Finzy + Mario K + Lastek + Cyril Saite , 23h59, Entrée libre
Heretic Club
Rue du Mirail www.hereticclub.com Ven 7.05, Superklub, The Last One : S.M.A.L.L + Baud, 23h, 7€
Sam 15.05, Furie Social Club : Dactylo + Pousse Disque + Fantomes + Faust + Don Nola + Parker & Lewis, 23h59, 10€ Jeu 20.05, The Local Party Time, 3 Ans ! : GRS Club + Tom Deluxx + Parker & Lewis + Hungry Sam + Exces, 22h, 6€ Sam 29.05, Fulgeance + Human Left + Dash Klusters, 23h, 10€
Bt59 Sites des Terres Neuves, Bègles 05 56 85 82 08 www.bt59.fr Ven 7.05, after party, 23h59, Entrée libre Sam 29.05, Solaris Trance Party : Voyager Live + C.S.X Live + Altöm + DJ Vortex 23h, 10-15€
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CARL COX, BRITISH STYLE 22.05 > Le 4Sans
Légende parmi les légendes, pilier de la culture club, Carl Cox entre dans la légende en raison de sa virtuosité et grâce à sa technique de mix avec trois tables tournantes. En 1994, sa participation à Mayday : The Raving Society est retransmis par satellite par une chaîne de télévision allemande le consacre mondialement. L’année suivante, il publie F.AC.T.1 dans lequel il fait montre de toute sa sensibilité en mélangeant techno, trance et D3. Ancien habitué de vénérables maisons – Shelly’s, Sterns Nightclub, Heaven Angels et l’Hacienda –, il est désormais à la tête de deux labels, Intec Records et 23rd Century Records, tout en assurant sa résidence du mardi au Space d’Ibiza. Malgré les années de service, sa côte d’amour est toujours aussi haute et le voit régulièrement plébiscité par les classements des magazines spécialisés. IDA « Dj de l’année », Music Magazine l’a élu meilleur DJ anglais en 2002. > Jürgen Schwimmbad 22.05, 23h, Le4Sans, Carl Cox 20/25€, www.le4sans.com
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culture club El Chico
le complexe
Sam 15.05, Onsha + DJ KCD + Feivo 20h, 3€. Sam 29.05, Horst Von Shampoo + Feivo + Lou 20h, 3€
Ven 7.05, Le Bask à la Brainstor Party + Dee & Dum + Marin + Fiax + Taoh + Pet et Féfé 22h, 7-9€
52, Place des Capucins 06 80 99 58 76
Heretic Club
Rue du Mirail www.hereticclub.com Ven 7.05, Who the f*** is the DJ tonite ? 22h, Entrée libre Jeu 20/05, Tits & Acid 22h, 2€ Ven 21.05, Who the f*** is the DJ tonite ? 22h, Entrée libre Sam 5/06, These Are Powers + Invité 21h, Entrée libre
24, rue de la Faïencerie 05 56 04 90 22 www.lecomplexe.fr
Le festimut
Campus de Bordeaux 3, Pessac - Entrée libre. Tél 06 15 95 97 15 Sam 30 mai, Siestes électroniques : Pedromadaire & Martouf . Music Clashing Stars : Syncopera + Syncopera, 21h + Crane Angels, 22h30 + KKC Orchestra, 00h + Senbeï, 01h 14h, Entrée libre
Péniche
Quais des Chartons ven 07.05, Electro Juice/boat : Slok, 23h30, 15€ ven 21.05, Birthday Party, NC ven 28.05, Varoslav, 23h, NC
| restaurants |
CPP Bdx, 160-162 cours Victor Hugo 05 56 92 56 22
LE BAR DU BOUCHER Bdx, 5 rue du Plt Ste Catherine 05 56 81 37 37
PERDI TEMPO Bdx, 25 quai Richelieu 05 56 81 17 91
Un coin de Toscane dans un décor New-Yorkais ! Le décor d'abord. Signé Jean-François Buisson, il est grandiose est étonnant. La cuisine ? Pasta et Pizza sont à l'honneur bien sûr; mais un simple plat de Linguine aux CPP vous rappellera que la cuisine Italienne est certainement une des meilleures au monde. Venez de notre part, le patron offre l'apéro !
www.barduboucher.com Vous choisirez votre morceau de viande comme chez le boucher, voilà la formule originale et conviviale proposée par l’ancien Hérald’s devenu le Bar du Boucher.Voûtes, arcades et vieilles pierres du 18ème pour un dîner entre amis, grandes tablées, tapas et sangria. Pierre, Noël et Johann, anciens compères du Café Rouge, vous accueillent tous les soirs de la semaine, jusqu’à minuit.
Sur les quais, face à la Garonne, venez déguster un savoureux assortiment d'antipastis préparé par Pasquale, Napolitain de son état, accompagné d'un cocktail concocté avec toute la passion de Washington, le carioca, ou simplement d'un verre de vin de leur sélection... Vernissage tout les mercredis, concerts surprises et dégustations... Un moment convivial à partager entre amis ou en famille.
CHEZ MICHEL'S Bdx, 31 rue du Pas-Saint-Georges 05 56 81 31 56
FERNAND Bdx, 7-8 Quai de la Douane 05 56 81 23 40
LE CAFE ROHAN Bdx, 53 rue Saint-Remi 05 56 44 46 06
On se croirait ici dans un troquet parisien. Au cœur de Saint-Pierre, Michel est devenu le rendez-vous des branchés. La petite terrasse est idéale pour prendre un café, déjeuner ou dîner. Carte changeante et créative au gré du marché, s’appuyant sur les bonnes bases de la cuisine traditionnelle. The place to be ! Menu midi, entre 9€ et 13,90€.
www.fernand-bordeaux.com Dans ce superbe bistrot au décor intemporel on déguste une cuisine bordelaise authentique et généreuse du sud-ouest, ainsi que des fruits de mer de toute fraîcheur. L’accueil y est à l’unisson sympathique et chaleureux. Formule du midi 13,90€. Menus soir, 27,90€ et 37,90 €.
www.lecaferohan.fr Superbe terrasse et vue très agréable au pied de la cathédrale Pey Berland et du Palais Rohan. Le Café éponyme vous accueille tous les jours de 7h30 à 2h00 avec un service brasserie en continu de midi à minuit. Plats de bistrot, vins au verre et cuisine traditionnelle du marché. Formule à 13,50 €.
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texte et photo ¬ Guillaume Gwardeath™
There ain’t no grave gonna hold my body down Johnny Cash, No Grave, American VI
Brocante Saint-Michel, je chinais à la recherche des Mémoires de Guerre du Général de Gaulle quand je tombais sur une mine de DVD de la série Hard Rock Metal Thrash & Speed Anthology et autres VHS post-Romero. Bref, tout ce qui « ne peut que choquer les enfants obligés de subir cette violence morbide rare », comme le déplore Christine Boutin. J’en ai pour des heures et me régale d’avance de ces moments régressifs. De cette sous-culture trash et thrash, je fais une analyse à la Riad Sattouf - grosso modo, un univers « de gros puceaux qui s’expriment ». En quittant l’adolescence, vers mes 18-38 ans, je m’en suis sorti - notamment - grâce aux ressources conférées par la puissance du heavy metal et l’imagerie des ❥
films de zombies. Cela a constitué des atouts précieux dans mon jeu. C’est un peu comme lorsque l’on tire les lettres hors du sac au Scrabble®. C’est pas plus mal d’avoir un bon jeu dès le début de la partie. Ça peut aider pour la suite. Avec le metal et les morts-vivants à mes côtés, je pouvais enfin faire de super mots au tirage de la vie, alors qu’avant je n’arrivais à faire que des mots pas terribles, du genre « BZGR » ou « NLQR ». C’est-à-dire, à peu de choses près, les répliques que j’arrivais à sortir aux filles à l’époque. « Ça te dirait d’aller au cinéma avec moi mercredi aprem ? » « Bzgr » « Tu voudrais pas avoir une petite copine ? » « Nlqr » ❥ www.gwardeath.com
Samedi 29 mai, La Nuit des Morts-Vivants, Espace Saint Rémi. Renseignements www.jeanvigo.com