lets'motiv bordeaux n°21 by LM magazine

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bordeaux Cultures et tendances urbaines

Sommaire

No polder - ramanas, 2003 © Ellen Kooi // Prototypes © Lisa Allégra & Tristan Léonard // Richard Devine © DR

Let’smotiv - juin 2011 #21

News événement 10e édition des grandes Traversées

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Rencontre Jean-Philippe Huélin & Gaël Brustier

Musique Richard Devine, Crystal Stilts, Rio Loco...

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Reportage Irish travellers

Portfolio Ellen Kooi, La science des rêves Expositions Arnaud Labelle-Rojoux, Lisa Allégra & Tristan Léonard Théâtre & Danse Agenda Chroniques Livres, bd, disques

78 High Tech La sélection du mois

Agenda concerts Guide Bars & restaurants

98 Billet d'humeur

Let'smotiv Bordeaux Médiaculture - 9 rue André Darbon 33300 Bdx Tél : +33 524 07 80 42 redaction.bordeaux@letsmotiv.com Let’smotiv Bordeaux est édité par la S.a.r.l. MédiaCulture RCS BORDEAUX 528 128 324 Membre du réseau Let’smotiv Magazines Rédac : Marc Bertin - redaction.bordeaux@letsmotiv.com Graphiste : Anthony Michel - a.michel@mediaculture.net

Ont collaboré à ce n° : Thibault Allemand, Faustine Bigeast, élizabeth Blanchet, Cécile Broqua, Benjamin "Silex Bélier" Cordazzo, Sèverine Garat, Guillaume "GW™" Gouardes, Carole Lafontan, François Lecocq, Raphaël Nieuwjaer, Nicolas Trespallé, Cyril Vergès. Couverture : Ellen Kooi, Sibilini Rim, 2006, courtesy Les filles du calvaire, Paris

Publicité : Vincent Filet - v.filet@mediaculture.net

Let’smotiv est une publication d’Urban Press, www.urban-press.com 18 rue des Couteliers - 31000 Toulouse Tél : +33 561 14 03 28 - Fax : +33 561 14 25 22 - info@urban-press.com Directeur de la Publication : Laurent Buoro Directeur du Développement : Loïc Blanc

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En bref… Au Poil ! On ne badine pas avec la barbe. En témoigne Elmar Weisser, 47 ans, qui a passé des heures à la transformer en paysage enneigé où courent les élans (si, si, voyez la photo). Grand gagnant du championnat international des barbes et moustaches organisé à Trondheim, en Norvège, ce coiffeur allemand s'est imposé en « style libre » face à quelque... 160 concurrents. L'Allemagne et les États-Unis (60 candidats) dominent traditionnellement cette compétition biennale, qui célèbre depuis 1995 boucs impériaux et autres glorieuses bacchantes. ❥ www.worldbeardchampionships.com

Géopolitique du cliché La géographie, une science exacte ? Pas si l'on enfile les verres déformants de nos (nombreux) préjugés. Pour nous en convaincre, le graphiste bulgare Yanko Tsvetkov s'est amusé à les coucher sur des cartes du monde. Son projet « mapping stereotypes » épingle avec humour les clichés italiens, français, anglais, allemands ou américains à coups d'intitulés ridicules et de découpages hasardeux. La France, tour à tour réduite à « une bande de fermiers sponsorisés », à « L'empire Bruni », ou à un tas de fromages puants ne ménage pas non plus ses voisins ! ❥ Révisez vos basiques sur alphadesigner.com

Télex

Un siècle que la « fée verte » et ses 72° étaient interdits en France. Baudelaire, Rimbaud, Verlaine ou Toulouse-Lautrec doivent être aux anges. L'Absinthe qui les a tant inspirés (quand elle en rendu d'autres aveugles) vient d'être définitivement réhabilitée.

Gros comme une pastèque !

Four Tet © Jason Evans

Un bien mystérieux phénomène a frappé mi-mai une bourgade située dans la province orientale du Jiangsu, en Chine. Sur près de 50 hectares, des centaines de pastèques ont littéralement explosé. La faute à un accélérateur de croissance trop efficace et surtout trop fortement dosé, le forchlorfenuron. Les autorités, déjà confrontées à une série de scandales alimentaires, pointent du doigt les fortes intempéries qui ont frappé le village. Une pluie particulièrement riche en OGM...

Les envahisseurs

Les bonnes ondes

Qui aime se promener le nez en l'air, a certainement repéré ses petits monstres en pixels. De petites mosaïques inspirées d'un illustre jeu vidéo des années 80 (Space Invaders) et apposées incognito dans les villes du monde entier. Depuis les années 1990, le bien nommé Invader joue au petit Poucet pour le plus grand bonheur des amateurs qui se livrent à un amusant jeu de piste (les guides se multiplient pour les retrouver). L'artiste donne rendez-vous à ses fans le 6 juin prochain à la Générale, dans le XIe arrondissement, pour la pose de son... millième Space Invader parisien.

Véritable paradis des insomniaques, le Sonar investit sites patrimoniaux, jardins et musées de la capitale catalane pendant trois jours et trois nuits ! Avec un lineup toujours plus impressionnant (Aphex Twin, James Murphy, Steve Reich, Ryuichi Sakamoto, Four Tet, Kalkbrenner...) et ses quelque 80 000 visiteurs, l'évènement sert depuis des années d'étalon aux festivals dédiés à la musique et aux cultures électroniques. Le jour, performances, projections et expositions placent l'art numérique au cœur de la ville. Tandis que la nuit, alternent dj sets et stupéfiantes performances audiovisuelles.

❥ Jusqu'au

❥ Du 16 au 18.06, Barcelone, 2011.sonar.es

7.07, www.space-invaders.com

« Que voulez-vous faire plus tard ? » - « Fonctionnaire ! » Au grand dam des instituteurs, les grandes vocations (vétérinaire ou spationaute ) ont du plomb dans l'aile. Selon un récent sondage Harris Interactive, un tiers des 18-24 ans souhaite rejoindre la fonction publique avant tout.

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4.7 dans la place Vendredi 10 et samedi 11 juin, le Lac du Saut au Loup à Miramontde-guyenne accueille la 11e édition du festival Abracada’Sons. Deuxième temps fort des musiques amplifiées en Lot-et-Garonne, ce rendez-vous propose pas moins de 20 groupes sur 2 scènes en 2 soirs. Au menu, notamment, Burning Heads, Beat Torrent, DJ Vadim, South Central, Blake Worrell (échappée de l’aventure Puppetmastaz), les chouchous d’ici Crâne Angels, Le Prince Miiaou, Laetitia Sheriff, Montgomery ou la next big thing venue de Caen GaBlé. ❥ www.staccato-asso-47.blogspot.com

Vagues

Pas des Mickeys

La cinquième édition du M.I.A.C.S. (Marché International d’Art Contemporain consacré au Surf) se tient jusqu’au lundi 13 juin à Biarritz. Le but de cette manifestation : favoriser la création artistique sous toutes ses formes et la promotion de la culture surf auprès du public. Il est notamment question de développement et de défense de la création artistique appliquée au monde de la mer et aux activités qui en découlent dans le respect des valeurs écologiques, du développement durable et d’ouverture à toutes les formes de culture. ❥ www.surf-art-festival.com

La 21e édition du festival international du film d’animation, Les Nuits Magiques, se déroulera du 30 novembre au 13 décembre à Bègles. Peuvent participer à la compétition des courts métrages d’animation réalisés après le 31 décembre 2008 sur support 35 mm son optique, DCP ou DVD. L’inscription à la compétition – gratuite – des courts métrages d’animation aux compétitions doit se faire avant le 31 août en utilisant le formulaire d’inscription en ligne disponible sur le site Internet. Et comme à chaque fois, c’est le public qui votera pour attribuer les prix ! ❥ www.lesnuitsmagiques.fr

Télex

Pour la 4e année consécutive, la Communauté Emmaüs Lescar-Pau organise son festival, les 27 et 28 juillet. Au programme : Les Ogres de Barback, Emir Kusturica, Gaëtan Roussel, Susheela Raman, Volo... L’ouverture des deux matinées se fait par des temps de réflexion et de débats, dont l’accès est libre. www.emmaus-lescar-pau.com

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Vernissages Jeudi 9 juin, de 16h30 à 22h, c’est la 4e édition de la Bordeaux Block Party, parcours d’art contemporain lancé en 2007, dont la vocation est de fédérer lieux, projets et publics en créant une dynamique autour d’une actualité commune. Le CAPC musée d’art contemporain de Bordeaux, le Frac Aquitaine et les galeries ACDC, Cortex Athletico, Eponyme, Ilka Bree et Tinbox ont donné carte blanche à Muriel Rodolosse, qui présente au Frac une exposition monographique intitulée x degrés de déplacement. L’artiste a élaboré différentes étapes d’une déambulation comme une extrapolation performative de son exposition.

À la mode

Moustaches

Jane Brizard, jeune artiste haute coiffure, présente sa nouvelle collection « Cluedo » jeudi 16 juin, à 20h30, lors d’un show interactif à l’Hôtel Particulier. Sur le même thème, Romain Courret alias Jaberwoc présentera sa dernière collection haute couture. Au programme : défilés, un live d’EsÏom, improvisations danse et improvisations à cordes pour plonger le public dans une atmosphère relativement inquiétante. Jane Brizard s’inspire d’un univers onirique pour réaliser ses pièces hors du commun et amener une nouvelle dimension à la coiffure.

L’usine à rêves lance un appel à auteurs pour un projet collectif proposant des interprétations originales en BD de la vie et de l’œuvre de Frank Zappa. Il s’agit moins d’illustrer que d’interpréter, laissant une grande liberté aux choix artistiques de chacun, en fonction de ses intérêts personnels, pour donner des points de vue différents sur le personnage. Ce projet possède deux axes : d’une part les expositions, grandissant au fur et à mesure de l’avancement, et, d’autre part, l’édition des contributions dans un recueil.

Télex

❥ bettina.egger@gmail.com

¡ Les vacances approchent ! Et les inscriptions pour les cours intensifs d’été sont ouvertes à l’Institut Cervantes qui vous propose un voyage en Espagne en plein cœur de Bordeaux. Au programme : des sessions du 20/06 au 8/07 ; du 29/08 au 16/09 ou du 30/06 au 13/07 ; du 18/07 au 29/07 ; du 12/09 au 23/09) pour tous les niveaux proposés par des professeurs diplômés.

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Caliente Du 1er au 3 juillet, la commune de Barsac organise le festival Duende Cubano. Loin des clichés, ce nouveau rendez-vous entend célébrer l’art et la culture de l’île au grand complet, non seulement en musiques, mais aussi en danse, en expositions, en spectacles, en rencontres ou à l’occasion d’ateliers. Soit une soixantaine d’artistes présents, dont l’immense Raul Paz. Preuve de l’originalité de cette manifestation, un concert de solidarité sera donné au profit du voisin sinistré Haïti. On est loin du folklorisme mercantile.

❥ www.duendecubano.eu

Gloire locale

Ville nouvelle

Adoubé par Nova et Les Inrocks, le couple franco-italien LDLF (pour Le Dire Le Faire) publie son premier 45T. Après un an de concerts, notamment en ouverture de Thieves Like Us, la formation a enfin gravé l’objet du culte, disponible bien entendu chez Total Heaven comme en ligne (ldlfmusic@gmail.com). Un 7 pouces qui fait l’objet d’une release party vendredi 17 juin, à 19h, à l’Atelier Raymonde Rousselle (73, Rue de la Rousselle). Le groupe sera également à l’affiche jeudi 21 juillet dans le cadre du festival Le Grand Souk à Ribérac (24).

Jusqu’au dimanche 19 juin, le collectif Bruit du frigo conduit ses Ateliers d’urbanisme utopique au Square Pinçon, cité de La Benauge. Ce workshop participatif agit comme une fabrique d’imaginaire urbain, selon une démarche libre et ouverte à tous, autour d’une architecture modulaire multi usages (restaurant, salon de thé, espace de paroles) « Le Brasero », conçue à partir d’un cahier des charges élaboré avec les acteurs du quartier par les architectes Laurent Bouquey et Gaël Boubeaud. ❥ www.bruitdufrigo.com

❥ http://myspace.com/ldlfmusic

Télex

Les 24, 25 et 26 novembre aura lieu la 10e édition du festival Culture Bar Bars. Ce temps fort permet aux cafés culture qui le souhaitent de proposer des concerts, des expositions, des spectacles pendant trois jours ! En 2010, plus de 130 établissements sur 15 départements y ont participé. 2011 devrait voir les chiffres encore augmenter ! www.bar-bars.com

Happy

Birthday ! Texte ¬ Sèverine Garat

photo ¬ Mark jenkins, les grandes Traversées 2010 © Séverine Bastide

10 ans déjà que l’équipe des grandes Traversées invite à prendre part à l’histoire passionnée d’une dérive faite de rencontres, d’anecdotes et d’expériences artistiques. Essentiellement tournées vers le monde chorégraphique, pour sa capacité d’ouverture à d’autres champs et langages, les GT ont d’emblée su témoigner de l’ineptie de tout débat disciplinaire. Consacrée à la scène berlinoise, cette dixième édition, du 30 juin au 2 juillet, revêt l’allure d’une fête d’anniversaire de 72 heures à partager entre Base sous-marine, galerie Arrêt sur l’image, Dame de Shangaï, Casino Barrière ou La Fourrière. De Noëlle Renaude (2001) à Mark Jenkins (2010), en passant par Christophe Huysman (2002), Sasha Waltz (2003) ou Sidi Larbi Cherkaoui (2005), qu’importe que ceux-là appartiennent au monde du théâtre tandis que ces autres viendraient de la danse. L’artiste invité autour duquel et avec lequel s’invente et se bâtit chacune des grandes Traversées répond à une demande de partage qui ne se situe ni à l’endroit de sa seule production artistique, ni à celui d’une appartenance disciplinaire spécifique. Ce qui importe avant tout est de laisser « carte blanche » à l’artiste, dont la généalogie spirituelle et esthétique est à l’évidence pétrie

de tous les mondes, de toutes les pratiques (théâtre, performance, arts visuels, musique, clubbing, cinéma etc.). 10 constellations ont donc déjà été pensées et orchestrées avec la complicité de 10 artistes invités par une équipe qui a toujours souhaité faire de ce rendez-vous un moment de fête et d’expériences. Croisière. S’il est peu de dire que le risque est grand à ce jeu, c’est que, si du côté des organisateurs « l’aventure, c’est l’aventure », du côté des spectateurs, il y a plutôt intérêt à adhérer à l’univers du capitaine pour apprécier le voyage... Sans quoi, mieux vaut avoir prévu canot de sauvetage en renonçant par exemple au principe du co-voiturage >

événement |

MIR-Constanza Macras, les grandes TraversĂŠes 2006 ÂŠ F.Desmesure

Angela Schubot - Capc, les grandes TraversĂŠes 2004 ÂŠ F.Desmesure

Foi de Sidi Larbi Cherkaoui, les grandes Traversées 2005 © F.Desmesure

Suis à©laF.Desmesure messe © DR Sasha Waltz, les grandes Traversées 2003

événement |

- certes “éco-machin”, mais pouvant rapidement devenir un véritable calvaire dans ce genre de croisière ! Le choix de l’artiste invité / carte blanche n’est certes pas un format des plus faciles et les pouvoirs publics peinent souvent à s’y engager sans cahier des charges et budget de production bien en mains. Si bien que d’éditions en éditions, les co-directeurs artistiques des grandes Traversées se trouvèrent fort dépourvus quand la bise fut venue.... Moins de moyens, moins de soutiens. Qu’à cela ne tienne : rapatriement du camp de base à SaintVivien Médoc, que nos deux associés ont choisi pour lieu de travail et de vie à la fois. Et c’est reparti pour un tour version « Happy Birthday » ! Ils n’allaient quand même pas se refuser cela. 10 ans de performances, de lectures, de chansons, de ballets, de nuits agitées : cela se fête un point c’est tout. Surprise. Mais comment penser cette dixième édition ? D’abord, revoir les pièces qui auront provoqué surprise, standing-ovation, chocs esthétique et/ou culturel comme My DearestMy Fairest de et avec Juan Kruz Diaz de Garaio Esnaola et Joanna Dudley accueillis par les grandes Traversées à Bordeaux, en 2003, lors de la grande Traversée de Sasha Waltz. Ensuite, ré-inviter sinon des œuvres, du moins des artistes déjà accueillis à Bordeaux, Soulac-sur-Mer ou Royan ces dix dernières années ❥

comme Margret Sara Gudjonsdottir (accueillie aux grandes Traversées depuis 2005 avec Constanza Macras, Giselle Vienne, Erna Omarsdottir et Jared Gradinger) qui signera ici, en exclusivité française, sa première création en tant que chorégraphe : Soft Target. Performances. Pour le reste, reprise de certains « dispositifs participatifs et urbains” » comme le Housing Project au Bassin à flots avec des performances de Frédéric Gies, Frédéric Desmesure, Pierre Fossey, Matan Zamir, Nicola Mascia, Angela Schubot et Jared Gradinger ; Angela Schubot et Jared Gradinger avec une création en première française What they are instead of ?, présentée à la galerie Arrêt sur l’image. Ou encore une Tanz nacht version commémoration, de 21h à 1h, au Casino de Bordeaux pour un retour sur une décennie de GT. On notera le Grand Oral de Jochen Sandig, organisé le 30 juin, aux Vivres de l’art. Fondateur de RADIALSYSTEM V (Berlin), du Tachele et de la Sophiensaele, hauts lieux de la scène artistique berlinoise, le monsieur est aussi directeur artistique de la compagnie de Sasha Waltz - dont il est l’amoureux et vient d’être récemment décoré des insignes de chevalier dans l’ordre des Arts et des Lettres. Portrait d’une traversée singulière pour une ouverture des festivités prévue à 19h. /

LES GRANDES TRAVERSÉES, 10 Du jeudi 30 juin au samedi 2 juillet Renseignements 05 56 96 07 25 www.lesgrandestraversees.com

Jean-Philippe Huélin & Gaël Brustier Voyage au bout de la droite Propos recueillis par ¬ Thibaut Allemand - Photo ¬ © Govin Sorel / Éditions Fayard

Remise en cause des droits sociaux, chasse aux « mauvais » chômeurs, expulsion des immigrés, validation tacite de nombreuses thèses nauséabondes de l’extrême droite... Loin d’être un problème récent ou local, cette situation s’est d’abord jouée sur le terrain des idées. Deux jeunes chercheurs, Jean-Philippe Huelin et Gaël Brustier, socialistes mais critiques, se sont penchés sur la question. Leur ouvrage (Voyage au bout de la droite) démontre comment, aux états-Unis et en Europe, la droite monopolise les débats, aidée en cela par une gauche incapable de se faire entendre ou marquer sa différence. Claude Guéant © DR

Qu’est-ce que la « droitisation » ? C’est le déplacement du débat public à droite, depuis une trentaine d’années, avec une marginalisation des gauches. Cela dit, on préfère le terme de dextrisation car ce ne sont pas les droites d’hier qui prennent une revanche, mais des droites nouvelles et plurielles, qui bénéficient d’une certaine « hégémonie culturelle », pour reprendre un terme d’Antonio Gramsci, un révolutionnaire communiste Italien.

Pouvez-vous préciser ce concept ? Pour lui, le combat culturel précède le combat politique : c’est lorsqu’on a imposé ses mots, ses références, sa vision du monde dans le débat, que l’on peut enclencher une dynamique de prise de pouvoir. Les hommes qui font mûrir ces idées ne sont pas toujours au pouvoir. En France, Claude Guéant ou Henri Guaino sont longtemps restés dans l’ombre. En Italie, on peut citer Giulio Tremonti, qui vient du PS italien

rencontre |

et influence la politique de Berlusconi. Ces personnes incarnent des passerelles entre le monde des idées et la classe politique. Concrètement, comment se traduit cette droitisation ? En 2007, Denis Kessler, à l’époque n°2 du MEDEF, écrit qu’il faut « défaire méthodiquement le programme du Conseil national de la Résistance ». Il y a quelques années, ce genre

de phrases aurait fait scandale. Or, c’est passé comme une lettre à la poste. Lorsque Laurent Wauquiez critique le RSA, évoque l’assistanat et que ce terme est repris, c’est un signe de cette droitisation. Dans ce débat, on n’entend pas la gauche. C’est à dire que le débat se fait autour des thèmes et des termes que la droite impose. >

Ronald Reagan © DR

Des discours qui surfent sur les « paniques morales », expliquez-vous. Il s’agit par exemple de faits divers qui mettent en scène l’incapacité de la majorité à accepter des pratiques de la minorité ou d’épisodes qui remettent en cause certaines habitudes. Les prières de rue, la question de l’identité, la place de l’Islam... Instrumentalisés, ces évènements permettent de détourner l’attention des questions économiques et sociales et de cliver le débat politique. Le clivage entre la gauche et la droite est donc remis sur le devant de la scène? Oui, encore faudrait-il que la gauche ait des concepts et veuille engager le combat culturel.

Le paradoxe, c’est que de nombreux penseurs de droite viennent de la gauche... Oui, aux états-unis, les néo-conservateurs étaient d’abord des « démocrates de Guerre Froide », très liés à la classe ouvrière, plutôt de gauche sur la question des mœurs, mais extrêmement anticommunistes. Ils se sont peu à peu droitisés. En France, dans les années 1960 et 1970, il y avait à gauche une tradition du débat intellectuel. Or, certains sont depuis passés à droite, comme André Glucksmann. Cela dit, on ne veut pas dresser de liste noire. Ce qui nous intéresse, c’est le mécanisme, révélateur de l’impossibilité pour la gauche de se renouveler.

rencontre |

Silvio Berlusconi © DR

« Le cordon sanitaire qui isolait le FN n’existe plus » Vous observez le phénomène aux états-Unis et dans de nombreux pays d’Europe. Est-il partout identique ? Non. Pour nous, il ne s’agit pas d’un grand complot qui se serait récemment abattu sur l’Occident. L’histoire de chaque pays est différente, les modalités de cette droitisation ne sont pas les mêmes, et les victoires électorales ne sont pas toutes contemporaines. Par exemple, l’élection de Mitterrand, en 1981, est à contre-temps : ses homologues de l’époque sont Reagan, Thatcher... Mais il ne résiste pas au mou-

vement, puisqu’il renie ses promesses dès 1983. C’est une illustration du rouleau-compresseur dextriste, qui n’est pas univoque ou unidirectionnel. On parle aujourd’hui de droite décomplexée... Oui, avant, on ne se réclamait pas de droite. Il y avait une volonté d’expliquer que ce clivage entre gauche et droite était dépassée. Philippe Séguin, par exemple, ne s’est jamais dit de droite mais revendiquait l’héritage du gaullisme. Or, la nouvelle génération, >

Margaret Thatcher ÂŠ DR

« Le combat pour l'hégémonie culturelle n'est pas vraiment engagé » celle de Sarkozy et consorts, c’est une droite qui s’affiche comme telle. Mais, on ne met pas tout sur le dos de Nicolas Sarkozy. Dès 1981, Jacques Chirac, Edouard Balladur, Jacques Toubon ou Alain Juppé ont entamé une « dé-gaullisation », en faisant prendre au RPR un tournant néo-libéral. C’est ainsi que s’explique, par exemple, le passage du vote ouvrier du RPR au FN. Le discours de l’UMP se radicalise, celui du FN se relifte, et les extrêmedroites sont en progression dans une bonne partie de l’Europe. Peut-on envisager des alliances ? Le cordon sanitaire qui isolait le FN n’existe plus. Et on assiste à une fusion des électorats, qui peuvent voter indifféremment FN ou UMP. En même temps, le FN a tendance à renier un passé incarné par Jean-Marie Le Pen. L’exemple italien est particulièrement intéressant : Gianfranco Fini, après avoir été néo-fasciste, est désormais classé au centre-droit. C’est à dire qu’il est plus à gauche que Berlusconi. Et Fini, très attaché à l’Etat, souhaite représenter les déshérités, ceux du sud du pays, beaucoup plus pauvre. Un peu comme le FN veut représenter la

France de l’Est, très touchée par les délocalisations et la désindustrialisation. Des thématiques malheureusement délaissées par la gauche. Pourquoi la gauche institutionnelle n’a-t-elle pas « profité » de la crise ? Car elle était alignée sur la capitalisme financier qu’elle avait mis en place dans les années 1980. Et elle le paie cash aujourd’hui. Désormais, elle reste timide sur ces questions et, quand elle ne l’est pas, on ne la croit pas. C’est tout le problème du PS. Cela dit, Sarkozy est tellement impopulaire qu’on peut imaginer que la gauche a un boulevard, non ? Il n’est pas évident qu’il y ait un basculement des classes populaires vers la gauche dans l’état actuel des choses. Et si c’est le cas, je crains une victoire de la gauche qui ne serait que provisoire, et ne remette pas en cause le mécanisme de droitisation. Le combat pour l’hégémonie culturelle, cet imaginaire collectif, n’est pas vraiment engagé. Donc pour en tirer un bénéfice électoral d’ici un an, il faudrait un excellent candidat et un excellente campagne. /

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Retrouvez l’intégralité de l’entretien sur

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A lire / Voyage au bout de la droite, Ed. Fayard, 288 pages, 18 e et Recherche le peuple désespérément, Ed. François Bourin, 128 pages, 17 e

La roue de l'infortune

texte & photos ÂŹ Elisabeth Blanchet

Irish travellers reportage |

reportage |

Quand on pense aux « gens du voyage », les premières images qui viennent à l’esprit sont celles des Roms venus d’Europe de l’Est. Mais en Grande-Bretagne, ce sont bien davantage les Irlandais que l’on associe aux caravanes et à l’itinérance. À l’heure où le Tigre Celtique agonise et où une nouvelle génération choisit volontairement d’émigrer en Grande-Bretagne, ses cousins nomades luttent au jour le jour pour préserver leur mode de vie et leurs traditions.

a route menant à Dale Farm est truffée de nids de poules. Mais les 1 000 habitants de ce site peuplé d’« Irish Travellers » - le plus grand du Royaume-Uni – s’en moquent. « Pourquoi faire des efforts quand on sait que l’on va être expulsé de son propre terrain ? », explique Mary Anne, 70 ans, tout en maniant nerveusement son chapelet. Selon la loi, même si ces 90 familles de « Travellers » sont propriétaires de leurs terrains, elles n’ont pas le droit d’y vivre tant qu’elles n'ont pas obtenu officiellement un permis de construire. Malgré leurs tentatives répétées, la mairie de Basildon (Essex) ne leur en a jamais octroyé un seul... Pire, les autorités locales viennent d’annoncer leur expulsion imminente. « J’ai tout le temps envie de pleurer, poursuit Mary Anne, une expulsion, ça se terminera forcément

dans la violence. Avec, mes parents, nous sommes arrivés d’Irlande, il y a plus de 60 ans. On habitait dans une roulotte, on vivait de la cueillette des fruits, on bougeait en fonction des saisons », se souvient-elle. C’est aussi comme cela, « sur le bord de la route » qu’elle a élevé ses cinq enfants avec son mari, lui aussi « Irish Traveller », avant d’acheter un morceau de terrain à Dale Farm il y a 9 ans.

De la crise de la patate au voyage forcé Mary Anne fait partie des 20 à 30 000 Irlandais du voyage « installés » en Grande-Bretagne. Chacun d’eux annoncera fièrement que son mode de vie date de la nuit des temps (l’existence de groupes nomades en Irlande remonterait en effet au Ve siècle). Mais, en réalité c’est la crise de >

Chaque année (le premier week-end de juin) 10 000 Travellers du Royaume-Uni et d'Irlande se donnent rendez-vous à la grande foire aux chevaux d'Appleby.

« Nous sommes des hors-la-loi sur nos propres terrains » la patate qui a poussé leurs ancêtres sur la route : la grande famine de 1840 provoque le départ de dizaines de milliers d’ouvriers agricoles affamés. Depuis, beaucoup ont conservé ce mode de vie nomade à travers des emplois saisonniers, ferrailleurs ou encore ouvriers dans le bâtiment. Quant aux filles, elles sont élevées dans le respect des traditions catholiques et se marient très jeunes au sein de la communauté.

Une nouvelle vague d’émigration Aujourd’hui, l’histoire se répète et le Tigre Celtique dont on a tant

vanté les mérites à la fin des années 1990 est en soins intensifs. Le tout nouveau terminal de l’aéroport de Dublin est devenu le symbole de l’effondrement économique du pays. Michael O’Leary, président de Ryan Air, assistait d’ailleurs à son inauguration habillé en croquemort et affublé d’un cercueil... Un chauffeur de taxi dublinois déclarait alors ironiquement au Financial Times que ce terminal « permettrait au moins à des milliers de jeunes d’émigrer ». De fait, en Irlande, un tiers des moins de 25 ans est au >

La grande foire aux chevaux d'Appleby (juin 2010).

Expulsion de sept familles de Travellers par les huissiers de la compagnie Constant & Co (Hovefields, Basildon, Essex), le 7.09 2010.

chômage et, selon l’ESRI (Economic and Social Research Institute), 200 000 Irlandais émigreront d’ici 2015. « Cette émigration évoque des navires bondés d’Irlandais affamés qui finissent dans des pubs londoniens à boire jusqu’à en crever ! », raconte Jamie Smyth, journaliste au Irish Times. « Mais le visage de l’émigration irlandaise a changé, poursuit-il. Aujourd’hui, près de la moitié de la classe d’âge des 25-35 ans est allée à l’université ». En outre, le temps des préjugés raciaux est heureusement révolu. « Il y a 40 ans, l’écriteau : “No Blacks, No Dogs, No Irish !” était encore affiché à l’exté-

rieur de nombreux pubs et bed and breakfast ! », rappelle Jamie.

Une société intolérante et discriminatoire Ceci dit, la communauté des « Irish Travellers » est, selon la CRE (Commission for Racial Equality), la minorité ethnique qui souffre encore le plus de discrimination en Grande-Bretagne. « Il y a trois ans, dans un pub de Hackney, au nord-est de Londres, un écriteau disait “No Travellers, thank you !” », s’offusque Tracy qui loue un terrain à la mairie du quartier. « Vous imaginez

si ça avait été “No Blacks” ou “No Arabs”, ça aurait fait un scandale national. Mais quand il s’agit de nous, tout le monde s’en fout ». Depuis 1990 et les lois anti-raves de John Major, vivre en nomade est illégal. Chaque mairie est tenue de mettre à la disposition des gens du voyage des terrains aménagés, mais les emplacements manquent cruellement. Pour y pallier, le gouvernement a encouragé les « Irish Travellers » à acheter leurs propres terrains, comme à Dale Farm. Une politique volontairement hypocrite et humiliante puisque les gens du voyage se voient systématiquement

refuser le permis de construire. « Nous sommes des hors-la-loi sur nos propres terrains ! Et quand on nous propose une alternative, ce sont des logements sociaux dont personne ne veut, s’indigne Mary Anne. Mais nous, on veut rester entre nous, voir nos enfants, nos petits-enfants grandir et être libres de partir quand on veut », poursuit-elle. Pendant qu’une nouvelle génération d’Irlandais émigre dans des conditions bien meilleures que celle de ses parents, les « Irish Travellers » restent quant à eux les parias d’une société très hostile à leur mode de vie. /

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Le sorcier texte ¬ Patrick Pulsinger photo ¬ DR

Mythe electro en activité depuis près de 20 ans, Richard Devine reconstruit les rythmes et les sons à l’aide d’effets dont il est lui même le créateur. À mi-chemin entre Aphex Twin et Autechre, il élabore des paysages sonores insoupçonnés dans lesquels s’entrechoquent des beats complexes et déstructurés. Natif d’Atlanta, Georgie, Richard Devine fait ses premières armes dès 1993, se frottant à la composition par l’intermédiaire d’un enseignant qui l’initie aux délices des applications informatiques. Une révélation pour ce passionné de programmation, qui ne tarde pas à développer ses propres logiciels, se spécialisant dans le design sonore. Une activité qui lui vaut de signer l’illustration de publicités pour l’équipementier Nike comme pour le studio de cinéma Touchstone Pictures. Si son talent de musicien geek fait le bonheur de nombreux éditeurs de logiciels, cela ne l’empêche pas de publier sa propre librairie musicale (The Electronic Music Manuscript: A Richard Devine Collection) via Sony. ❥

Remixes. Car le prolifique Américain, figure de proue du label Schematic Records, fondé par Josh Kay, a bâti sa réputation sur un son empruntant aussi bien au hip-hop qu’aux canons anciens et modernes de l’electro. Après une série de 12 pouces pour le compte de Drop Bass Network, sa réputation prend de l’ampleur grâce à ses nombreux remixes (Aphex Twin, Chris Deluca, Slicker, Phoenecia). C’est d’ailleurs sa relecture du mythique Come to Daddy qui lui vaut une signature chez Warp avec Lipswitch en 2001. S’il n’a pas ralenti la cadence en studio, ses apparitions live se font, elles, un peu plus rares tant son emploi du temps d’entrepreneur a pris le pas. Une soirée en tout point immanquable. /

ANGSTPROD PARTY #2 : RICHARD DEVINE + FRACTIONAL + SUBJEX + DEEWORK + SINDRI + LITH aka E.K.S.CENTER + INSEXT + TRUCKDRIVERS Samedi 11 Juin, Bt59, Bègles (33150) Renseignements www.angstprod.org

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Walk their lines texte ¬ Marc Bertin photo ¬ DR

Le name dropping d’usage prend toute sa (dé)mesure au regard du cas Crystal Stilts. Originaires de Brooklyn, en activité depuis huit ans déjà, ces enfants du noise sont un cas d’école (à l’image de feu Mazzy Star ou Luna) : celui d’une musique sans âge et cependant moderne. Formé à New York en 2003 par Brad Hargett et JB Townsend, Crystal Stilts ne tarde pas à publier une poignées de 45T ainsi qu’un EP dès 2004 sur l’étiquette Feathery Tongue. Un tour de chauffe « classique » avec concerts à la clef pour mieux entretenir l’effervescence naissante avant la parution de Alight of Night, pour le compte Slumberland, en 2008. Plus qu’un premier album, une espèce de déclaration d’amour à leur discothèque idéale où se mêleraient avec un bonheur égal : The Jesus & Mary Chain, Shop Assistants, The Seeds, Green on Red, Boyracer, The Velvet Underground, Love et toute la mythique génération C86. De ce philtre puissant, naît une des plus vivifiantes relectures des canons noisy pop. ❥

Cohésion. Depuis ce coup d’éclat, le combo vient de donner une suite avec In Love with Oblivion. Sans trop s’écarter de sa formule augurale, le duo a néanmoins musclé son propos en conviant en studio les musiciens les accompagnant sur scène, histoire d’insuffler l’énergie et la cohésion d’un live band. Bien leur en a pris, ce deuxième opus s’ornant notamment de subtils arrangements de claviers. L’atmosphère légèrement claustrophobique de son prédécesseur cédant par moments la place à un son plus chaud, plus léger, plus enjoué. Sentiment renforcé par le chant plus en confiance de Brad Hargett. Des changements certes mineurs, mais c’est dans la nuance que l’on peut distinguer les bons des médiocres. /

CRYSTAL STILTS + SHARITAH MANUSH + INVITÉS Samedi 18 juin, 21h, Le Saint-Ex. Renseignements www.myspace.com/hellomynameis33

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Bound for glory texte ¬ Marc Bertin photo ¬ DR

Emblématique du courant revivaliste nord-américain qui se plonge avec délectation dans les heures glorieuses du shoegazzing et de la noisy pop, The Pains of Being Pure at Heart n’aura pas mis longtemps pour mettre dans sa poche critiques et public. Entre candeur, hommage et filiation fantasmée. Bien sûr, ils ne sont pas les seuls prétendants au trône, mais leur place est certainement l’une des plus convoitées. Un comble pour un groupe revendiquant plutôt au rang de ses influences Nirvana ou Sonic Youth alors que chacun n’a que Pastels, The Shop Assistants, The Wedding Present, Teenage Fanclub ou My Bloody Valentine à leur servir… Commencée autour d’une boîte à rythme au printemps 2007, l’histoire de The Pains of Being Pure at Heart prend son envol après un EP éponyme et une signature chez Slumberland Records. Deux ans plus tard, leur premier format long les catapulte au rang de next big thing, soutenu par une presse unanime (de Pitchfork au New York Times en passant par le NME). ❥

Lauriers. Porté par des vents favorables et sans vouloir – très certainement – s’endormir sur les lauriers d’une gloire qu’il devine forcément éphémère, le quatuor publie un dernier 45T, Say No to Love, avant de s’adjoindre les services conjugués de producteurs légendaires : Flood (Depeche Mode, Nick Cave & The Bad Seeds, U2, Nine Inch Nails, Smashing Pumpkins) et Alan Moulder, dont le travail pour le label Creation demeure mythique. Une intuition de génie tant les oreilles attentives des vénérables gentlemen ont obtenu des musiciens une attention accrue sur les arrangements et poussé à la perfection l’équilibre délicat entre la douceur et le fracas. Les clefs pour mieux dominer le monde ? /

THE PAINS OF BEING PURE AT HEART + LIQUID TEAM + VICTORY HALL Mercredi 22 juin, 20h, Bt59, Bègles Renseignements www.myspace.com/hellomynameis33

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Une certaine idée

de la France texte ¬ Marc Bertin photo ¬ DR

Figure singulière dans le paysage pop hexagonal, Arnaud FleurentDidier crispe autant qu’il séduit avec ses déambulations existentielles place de Clichy. La chanson d’ici ne s’en remet pas. A priori. Surestimation ou jalousie ? Le trentenaire vaut bien mieux que ce stérile débat. On peut revendiquer son amour pour les Smiths et mettre en musique le discours de Dominique de Villepin prononcé à l’ONU, on peut se cacher sous le masque Notre Dame et diriger un microscopique label indépendant, on n’en reste pas moins musicien. Et le cas AFD est indiscutable sur ce point. Entré dans la carrière dès le milieu des années 1990 avant consécration en 2010, l’enfant de 1974 (« année de la crise ») a patiemment creusé son sillon, s’attirant peu à peu les faveurs de Air ou de Vincent Delerm. Il existe des familles d’esprit bien moins fréquentables. Baigné d’une franche fixation sur les dragées au poivre façon Jacques Demy, son univers tutoie aussi et beaucoup le cinéma. ❥

ARNAUD FLEURENT-DIDIER Jeudi 23 juin, 20h30, Rock School Barbey. Renseignements www.rockschool-barbey.com

Dandy. Héritage paternel oblige, dira-ton. Entre figure échappée d’un Truffaut et spoken word à la JLG. Sans parler de la pochette de La reproduction, hommage à Nanni Moretti. Et tout ça, ça fait d’excellent français ? Évidemment. Depuis Portrait du jeune homme en artiste (2004), le dandy donne dans l’autofiction à grand renfort de questionnement existentiel et générationnel, où l’on pourrait retrouver Paul Dedalus, en moins thésard. Finalement, ce « succès » sur le tard est franchement bonne chose et a sorti la chanson d’ici de son néant. Le garçon possède de belles lettres (reprenant sur scène En vadrouille à Montpellier, de Vassiliu) et ses musiciennes ont du chien. Nouvelle vague est non nom. /

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Le retour de la légende texte ¬

Sol Labonté photo ¬ DR

L’an passé, le Garcia Plays Kyuss de John Garcia retrouvait deux de ses anciens comparses : le bassiste Nick Oliveri et le batteur Brant Bjork. Cette réunion inespérée par les fans leur a tellement plu qu’ils ont décidé de repartir en tournée sous le nom de Kyuss Lives ! Mais sans Josh Homme. Monument influent du stoner, né à la fin des années 1980, à Palm Desert, Californie, Kyuss a publié en cinq ans autant d’albums, qui malgré une reconnaissance « posthume » ont redéfini un genre heavy à la croisée de Hawkwind, Blue Cheer et Black Sabbath. Tirant son patronyme d’une créature du jeu de rôle Donjons et Dragons, la formation a forgé sa réputation scénique lors de generator parties où elle jouait devant un public restreint en plein désert. Des performances attirant l’attention du label indépendant Dali Records qui publie Wretch puis Blues for the Red Sun, produit par Chris Goss. Acclamé par la critique, cet opus leur apporte un statut de groupe culte et les faveurs de Dave Grohl. Conflits. Hélas, le combo en pleine ascension se retrouve peu à peu miné par des conflits internes. Nick Oliveri quitte le groupe - remplacé par Scott Reeder - juste au moment de la signature chez la major Elektra Records. C’est ensuite Brant Bjork qui part, remplacé par Alfredo Hernández, batteur de Yawning Man. 1995 signe le chant du cygne avec ...And the circus leaves town. Josh Homme et Hernandez forment alors Queens of the Stone Age avec Oliveri. Garcia multiplie les projets, dont Unida et Slo Burn, avant de fonder Hermano. Une ultime compilation en 2000 en guise d’épitaphe, mais un legs impressionnant qui n’a pas encore fini d’exercer son pouvoir d’attraction du doom au metal, du prog à l’indie rock. / ❥

KYUSS LIVES Vendredi 24 juin, 20h15, Krakatoa, Mérignac (33700). Renseignements www.krakatoa.org

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La patience du sage texte ¬ Alain Claverie photo ¬ DR

Dernier représentant emblématique du highlife ghanéen, courant à l’origine de l’afrobeat, le guitariste Ebo Taylor vient de publier après 60 ans de carrière Love And Death, après avoir travaillé avec toutes les grandes vedettes de son pays. Plus que jamais, sa musique cherche à défendre l’héritage de Fela. Après la vague des orchestres highlife, Ebo Taylor devient l’une des figures majeures du mouvement durant les années 1950 et 1960. Il fait ses armes au sein de big bands (Stargazers, Broadway Dance Band) et s’affirme rapidement en qualité de compositeur prolifique et reconnu. Après un séjour à Londres, en 1962, il rentre au Ghana et commence une fructueuse carrière d’arrangeur/ producteur pour des labels comme Essiebons, collaborant avec des grands noms tels C.K. Mann et Pat Thomas. Au milieu des années 1970, puis dans les années 1980, il enregistre un certain nombre de projets solo, explorant des fusions uniques, empruntant des éléments traditionnels, l’afrobeat de Fela, le jazz, la soul et le funk. ❥

Berlin. Aujourd’hui, âgé de 74 ans, son œuvre connaît un réel retour en grâce, notamment par l’intermédiaire d’une série de compilations publiées chez les archivistes Soundway et Analog Africa, mais également par un sample inattendu de son morceau culte Heaven figurant sur le single She Don’t Know Me de Usher et Ludacris. Fort d’un nouvel album, la légende vivante s’est entourée de l’Afrobeat Academy - membres d’un collectif basé à Berlin incluant Poets Of Rhythm, Kabu Kabu (croisés chez Jimi Tenor) et des stars ghanéennes comme Marijata. Fidèle jusqu’au bout aux leçons du maître de Lagos, Ebo Taylor s’affirme en ultime ambassadeur d’une cause musicale qu’il refuse d’abandonner. /

EYSINES GOES SOUL ! : EBO TAYLOR + LAZY GUNS BRISKY + THE JOUBY’S + AFROBEAT CRUSADERS Vendredi 1er juillet, 18h, Domaine du Pinsan, Eysines (33320) Renseignements www.allezlesfilles.com

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Le grand slalom texte ¬ Alain Claverie photo ¬ Julien Hayr

Adulé en France par un public bien plus fervent qu’outre-Manche, Archive, vrai-faux groupe mené par le binôme Darius Keeler et Danny Griffiths n’a de cesse de brouiller les pistes en plus de quinze ans de carrière. Souvent présentés comme les Pink Floyd de l’ère digitale, sont-ils les derniers hérauts du prog ? À vrai dire, voilà bien une formation insaisissable et rétive à toute nomenclature. Né dans le sillage du trip hop qui agita tout le Royaume-Uni au milieu des années 1990, Archive se fond dans le genre avec Londinium, où l’on croise Rosco John et de Roya Arab (sœur de Leïla). Las, les premiers conflits apparaissent. Résultats : nouveau label et nouveau line-up pour Take My Head, mais le combo vit dans l’ombre de ses contemporains tels Morcheeba ou Portishead avant de prendre sa revanche avec You All Look the Same to Me, qui voit l’arrivée de Craig Walker, ancien chanteur de Power of Dreams. La stabilité et la confiance semblent enfin acquises. Archive signe même sa première B.O. avec Michel Vaillant. ❥

Virages. Les années passent et se ressemblent, au bout du compte : une succession de virages. Ainsi, Lights, en 2006, marque de nouveaux changements, dont Pollard Berrier de Bauchklang. La cote d’amour avec l’Hexagone culmine, en témoigne leur premier opus live enregistré au Zénith de Paris en 2007. Imprévisible – telle est sa force certainement – Archive publie Controlling Crowds, qui marque le retour du rappeur Rosko John, puis, l’an dernier, 2010, après la sortie d’un nouveau live parisien, gravé à la Géode, Keeler et Griffiths réalisent trois titres pour Mylène Farmer… En attendant le nouveau chapitre de la saga, libre à chacun de rêver au futur visage de ce mutant sonique. /

ARCHIVE Samedi 2 juillet, 20h30, Le Rocher de Palmer, Cenon (33150) Renseignements http://lerocherdepalmer.fr

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French touch 3.0 texte ¬ Marc Bertin photo ¬ So Me

Célébrant les noces entre electro et guitares, Jamaica est souvent présenté comme cousins de Justice (†) ou héritiers de Phoenix. Revendiquant une passion partagée tant pour ACDC que Prince, le duo néo-parisien pioche clichés, sincérité, humour et espoir dans la mythologie rock. Quand on est jeune, on aime le fun. Encore une histoire de talent reconnu à l’étranger et raillé au pays… Un truc assez français que celle d’Antoine Hilaire (chanteur et guitariste officiant par ailleurs pour Tahiti boy & The Palmtree Family) et Florent Lyonnet (bassiste), qui ont fait leurs premières armes au sein de Poney Poney. Si le patronyme est tout sauf inoubliable, cette formation forge l’envie commune du tandem de trousser des hymnes puissants et sophistiqués dans une veine middle of the road totalement assumée. Couvé depuis leurs débuts par le bienveillant Xavier de Rosnay, Jamaica s’est fait un nom avec son remix de Don Rimini (Let me ride up) et quelques titres accrocheurs à souhait (Junior, Cross The Fader). ❥

Mentor. Suscitant une vive curiosité et un bel engouement, les compères prennent alors la route du studio avec leur mentor et le renfort de Philippe Zdar (Cassius). Porté par l’efficace I Think I Like U2, single mis en images par l’illustrateur en chef de chez Ed Banger So-Me, No Problem réveille la torpeur estivale avec son savoir faire tout « anglo-saxon ». On imagine le travail patient et les objectifs à atteindre chez ses deux passionnés vivant jusqu’ici le succès de leurs proches par procuration. Nullement une affaire de revanche, juste la volonté de ne pas sortir le même disque que certains. Et le reggae dans tout ça ? Bah, à vrai dire, who really gives a damn fuck about it ? /

JALLES HOUSE ROCK #4 : JAMAICA + CURRY & COCO + KID BOMBARDOS + DJ MOULE ORCHESTRA + HELLO BYE BYE + FATTY & SHORTY RAMONES + BE QUIET + THE 666 REVOLUTION + KLIMAX Samedi 2 juillet, 15h30, Saint-Médard-en-Jalles (33160) Renseignements www.myspace.com/jalleshouserock

Lila Downs

Rio Loco Édition Spéciale texte ¬ Nicolas Mathé - photos ¬ © DR

Face à l’adversité, on peut dire que les organisateurs de Rio Loco ont tenu la barre. Contraints de renoncer, presque au dernier moment, à ce qui fait l’authenticité du festival, la thématique géographique, ils ont réussi à concocter une programmation brillante et originale tout en gardant une identité d’ouverture sur le monde et de découverte. Bienvenue dans le village global de la musique.

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Bombino

Bonga Tous les festivals du monde se contenteraient largement d’une telle affiche au vu de la qualité et de l’originalité des artistes programmés. Mais Rio Loco n’est pas comme les autres. Et si cette édition 2011 s’annonce particulièrement spectaculaire, du côté des organisateurs, il reste un léger goût d’inachevé. Car ce fleuve fou ne se tient décidément pas tranquille et après les polémiques de 2009 qui ont un temps assombri l’avenir de l’événement, cette année c’est la thématique du Mexique qui a été torpillée pour raisons diplomatiques. Pierre Jaouen et Santiago Diaz, les programmateurs musicaux du festival, qui avaient quasiment bouclé leur sélection au moment de l’incident, n’ont pu que constater les dégâts. « On était forcément déçus, on avait réussi à monter des projets super intéressants et puis le Mexique est un pays qui n’a pas

la médiatisation qu’il mérite par rapport à sa richesse musicale », regrette Santiago. Et au-delà du sentiment pénible pour des acteurs culturels de se sentir dépassés par des intérêts supérieurs, il y a la crainte que l’âme du festival en pâtisse, comme l’explique Pierre ; « quand les artistes viennent d’un même pays, cela crée une certaine ambiance, une émulation, ils se connaissent et s’invitent à jouer les uns avec les autres ». Une fois la pilule avalée, il a donc fallu se remobiliser et les deux compères ont vite récolté les fruits du réseau entretenu depuis des années et ont ainsi pu mesurer l’aura du festival. « En quinze jours, on était inondé de propositions, tout le monde s’est tourné vers nous et en très peu de temps, on a refait un listing de projets possibles », raconte Santiago. Libérés des contraintes géographiques, de nouveaux critères ont dû être établis >

Los Lobos

Native Sun Nat.Natiembe pour repartir sans trop s’éparpiller, selon Santiago : « on est resté sur l’identité du festival et l’esthétique musique du monde. Ensuite, on a privilégié les artistes jamais vus à Toulouse voire en France et on en a aussi profité pour aller vers des endroits qui ne pourraient pas faire l’objet d’une thématique comme pour Prince of Assyria, un artiste irakien qui vit en Suède ». Pour le déroulement des concerts, là encore, même si selon Pierre, « le manque de cohérence a fait que cela a été moins facile de trouver des enchaînements logiques », les programmateurs ont gardé à l’esprit que chaque journée doit voir se mélanger différents publics, différents styles, sonorités et énergies. Une savante petite cuisine qui fait recette sur les bords de ❥

la Garonne. Au final, c’est une sacrée édition qui attend le public toulousain. Du Mexique, il reste du très lourd avec Lila Downs, diva flamboyante et engagée, Los Lobos, rare bon groupe de rock issu des années 70 à être resté au top et de l’art visuel à foison dont les savoureuses installations romantico-cyniques du collectif Las Pokiankitsch. Et même si l’ambition de Rio Loco est de dépasser le cadre de l’évènementiel pour laisser une trace plus profonde d’une culture, de cette édition, on retiendra avoir vu un monstre du funk, George Clinton, ou des jeunes terreurs de la musique urbaine latino-américaine, Calle 13, rien que ça. De l’émotion en perspective et en attendant un retour à la normale, on s’en accommodera parfaitement. /

Rio Loco Cœur de fête, du 15 au 19.06, Prairie des Filtres (+ afters au Cri de la Mouette), musique, cinéma, arts visuels…, 5 € par jour, www.rio-loco.org Barrio Loco, les quartiers de Rio Loco, toute l’année, dans toute la ville.

Chema Skandal C’est ce qu’on appelle une résidence prolifique. Venu en mars au Centre Culturel Alban Minville, Chema Skandal y a non seulement imaginé l’œuvre monumentale qui sera exposée sur la Prairie des Filtres pendant le cœur de fête du festival, mais il a aussi conçu une exposition originale. Peintre, graphiste et illustrateur, celui qui s’inspire du pop art tout en apportant sa touche survitaminée a travaillé autour de la Loteria, jeu très populaire au Mexique. Les cartes qu’il a conçues pour l’occasion s’inspirent de la vie quotidienne, animaux, sport, nourriture et figures typiques de la culture mexicaine.

CHema Skandal

9 au 24.06, Centre Culturel Alban Minville, 05 61 43 60 20

Calle 13 Avis de tempête sur Rio Loco, une tornade venue de Porto Rico s’apprête à tout dévaster. Et c’est un évènement car c’est la première fois que Calle 13, le duo qui met en ébullition la musique urbaine latino-américaine, débarque en France. Autant dire que l’excitation qui plane autour de ce concert est légitime. Rythmes latinos les plus dansants (cumbia, reggaeton), guitares ultra rock et hip-hop rageur sur fond de textes lucides, leur son est d’une créativité folle. Et leur dernier album Entren los que quieren, qui sort en France le 20.06, épaissit encore cette palette via un lyrisme assumé et les voix magnifiques de trois grandes dames d’Amérique Latine. En concert, les deux trublions sont en plus dopés par huit musiciens. Accrochez-vous.

Calle 13

19.06, 22h, Scène Pont-Neuf

Ellen Kooi

portfolio |

Beverwijk - berenklauw, 2008

Photographie // Haarlem, Pays-Bas // www.ellenkooi.nl

Lissabon - Tree, 2007

No polder - ramanas, 2003

La science des rêves Mise en scène hyper léchée, jeux de couleurs subtils, décor grandiose… Ellen Kooi, ne laisse jamais rien au hasard. Sans doute est-ce dû à ses premiers pas réalisés au théâtre en tant que photographe. Il n'est d'ailleurs pas rare de voir l’artiste néerlandaise réaliser des croquis avant de passer à la prise de vue ou diriger ses modèles comme des comédiens sur scène. Ajoutez à cela un goût prononcé pour le surréalisme et un sens de la composition quasiment pictural, vous obtenez une douce imagerie entre rêve et absurde. Où les situations semblent incongrues - voire extravagantes - et les sujets irréels. Un univers pourtant souvent hyper-réaliste mais toujours doublé d'une dimension poétique, voire romantique. Avec une pointe de mystère - de bizarre même -, digne des grands maîtres surréalistes, accentué par une prise de vue souvent panoramique, basse ou en contre-plongée qui donne à

Overveen - klif, 2007 Texte ¬ Carole Lafontan Photos ¬ Ellen Kooi. Ellen Kooi est représentée par la Galerie Les filles du calvaire, Paris

l'image un aspect volontairement cinématographique (non sans rappeler le cinéma hitchockien d'ailleurs). Ce théâtre de l'émerveillement confronte Dame Nature via de somptueux paysages hollandais - à l'Homme, souvent matérialisé par une posture physique intrigante, un corps en mouvement (chute, apensanteur, saut, course...). Et fait magnifiquement la passerelle entre l'aspiration mystique des toiles de Caspar David Friedrich et l'étrange modernité d'un Teun Hocks. Un pied dans le réel et un autre dans le rêve, on la suit bien volontiers… / ❥ à voir / Out of sight, Grande rétrospective de la photographe néerlandaise, jusqu'au 5.06, Galerie du Château d'Eau, Toulouse, 05 61 77 09 40, www.galeriechateaudeau.org Exposition, du 18.06 au 21.08, Garage, Mechelen (Belgique), www.cultuurcentrummechelen.be

expositions |

En veux-tu, en voilà ! Texte ¬ Cécile Broqua & Cyril Vergès Illustration ¬ Arnaud Labelle-Rojoux

Plasticien, performeur et essayiste, Arnaud Labelle-Rojoux est à l’honneur de la galerie de La Mauvaise Réputation. Artiste du mot et de ses jeux, héritier de l’esprit loufoque de Fluxus, il cultive une idiotie où la parodie et l’absurde le dispute à une forme d’ « ésotérisme troupier ». Conçue à l’occasion de la récente parution de son livre Les gros cochons font de la bonne charcuterie, (disponible aux éditions La Vie Au Marteret), l’exposition Soyez malins, après la retraite, visez l’enfer ! présente une sélection d’aphorismes et autres slogans écrits à la main sur de feuilles de couleur grand format. Selon l’artiste, né à Paris en 1950 et enseignant à la Villa Arson à Nice, ces inscriptions, dans leur élaboration, sont assez proche de sa façon de dessiner : « rapide, irréfléchie, mais avec l’idée permanente d’un point de chute, ils pourraient s’apparenter à des gags burlesques. Idiots. Voire farcesques ». ❥

Procédés. Ici, tout fonctionne par association d’idées et glissement de sens. Citons ainsi : « De la pelle à la tarte vive l’amour », « Désespérer bille en tête », « L’oignon fait la sauce », « L’amour est enfant de poème », « Freud en connaissance de causes », « La vérité est un concert incertain », « Du haut de ses trois pommes, Cézanne vous contemple ». Tantôt tendres, prosaïques, cultivés ou un tantinet poétiques ces aphorismes relèvent – comme Aranud Labelle-Rojoux aime à le dire – de procédés visant à révéler « le refoulé » de l’art (jeux de langages appuyés, détournements, déplacements grotesques), mais surtout d’une attitude désamorçant le sérieux pontifiant où qu’il se trouve. /

ARNAUD LABELLE-ROJOUX, SOYEZ MALINS, APRÈS LA RETRAITE, VISEZ L’ENFER ! Jusqu’au samedi 18 juin, La Mauvaise Réputation Renseignements http://lamauvaisereputation.free.fr

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Géométrie durable Texte ¬ Cécile Broqua & Cyril Vergès Illustration ¬ Lisa Allégra & Tristan Léonard

Jusqu’au 25 juin, le château du Prince Noir accueille les travaux des jeunes designers Lisa Allégra et Tristan Léonard. Les pièces, qui relèvent du prototype ou de la maquette, à la fois légères et anguleuses jouent avec les vides et les pleins ayant pour conséquence de s’imposer visiblement dans l’espace. Tristan Léonard, designer autodidacte, expose une série de huit étagères inspirées de la forme géométrique du polyèdre. Pièces hybrides, à la frontière du mobilier et de la sculpture, les volumes sont montrés en diptyque. Peintes en noir laqué, en blanc ou laissées dans la couleur naturelle du bois utilisé pour leur fabrication, ces structures « familières » ne dévoilent pas leur fonction au premier abord étant donné la manière dont elles se détachent du mur où elles sont accrochées. Dans le même esprit, visant à répéter la forme du polyèdre, le designer a imaginé une série de grands luminaires assemblés selon des combinaisons à chaque fois différentes. ❥

Coussins. Esthétiquement simples, épurés, géométriques et apparemment légers, les objets muraux de Tristan Léonard viennent ornementer l’espace dans lequel ils prennent place sans demi-mesure. Quant à Lisa Allégra, elle montre entre autres un banc réalisé en bois de couleur naturelle où ont été installés des coussins gris. Un seul des deux côtés de cette pièce de mobilier dispose d’un accoudoir. Sans doute pour permettre une utilisation proche de celle d’une méridienne. Cet objet, dont la fonction est évidente, s’offre dans une parfaite sobriété. L’ensemble paraît gracile et articule un contraste subtil entre la générosité des coussins et le dessin délicat de l’assise. /

LISA ALLÉGRA & TRISTAN LÉONARD, PROTOTYPES Jusqu’au samedi 25 juin, Château du Prince Noir, Lormont (33310) Renseignements http://blog.galeriea.fr

expositions |

agenda Murielle Rodolosse, x degrés de déplacement

Simon Girault-Têtevide, Par les temps qui courent.

SOUS TOUTES LES COUTURES

BE AWARE

Le travail d’Éloïse Vene interroge la notion de beauté à travers la mise en valeur des individus photographiés le plus souvent dans leur quotidien. En janvier 2011, elle a invité quatorze photographes à illustrer la beauté d’une femme à travers un seul modèle : la plasticienne et performeuse bordelaise Marta Jonville. Le résultat de ce qui s’apparente à une commande est restitué sous la forme d’une exposition qu’accueille l’Atelier Graphie 5f.

Au travers d’un ensemble de photographies, vidéos, sculptures et installations, Simon Girault-Têtevide met en scène et manipule son propre corps dans divers états de transformation, de matière et de mimétisme vers un devenir animal, minéral, végétal, nourriture... Qu’il s’agisse de faire transporter des meubles à des fourmis ou se muer en brouillard phosphorescent, l’artiste est sa propre chimère, interrogeant avec humour sa présence perpétuellement mouvante au monde.

❥ Éloïse Vene et Marta Jonville Du mercredi 8 au mardi 14 juin

HISTOIRE DU CORPS Plaçant la question du déplacement au centre de sa pratique picturale, Muriel Rodolosse propose une exposition où s’articule un ensemble de tableaux questionnant le mouvement, le point de vue, la mobilité du visiteur, le rapport au temps et à la mémoire. À travers la déambulation d’une protagoniste « bâtisseuse », qui fait figure d’allégorie, tantôt républicaine, tantôt artiste, instable ou en équilibre, c’est la peinture qui est convoquée et mise en tension par un jeu de va-et-vient entre l’espace d’expo–sition et le paysage environnant ❥ Muriel Rodolosse, x degrés de déplacement Du jeudi 9 juin au samedi 18 septembre www.frac-aquitaine.net

❥ Simon Girault-Têtevide, Par les temps qui courent

Du vendredi 10 au samedi 25 juin www.monoquini.net

L’OUTRE-REGARD À l’espace 29, les photographies et les vidéos de Michel Mazzoni relatent le séjour de l’artiste dans le désert californien et l’Ouest des USA. Les images donnent à voir des espaces désincarnés qui semblent abandonnés. Des territoires qui demeurent indéterminés même là où la trace de l’homme a été enregistrée. Lumière écrasante, étendues à perte de vue, couleurs délavées témoignent et participent dans le même temps à la restitution de ces ambiances « fatiguées ». ❥ Michel Mazzoni, Éclipse Du jeudi 16 juin au samedi 16 juillet www.espace29.com

Michel Mazonni, éclipse

Dans le cadre de Dystopia

Yesterday's Tomorrows

Frank Eon, Sans titres

LE PARK

PRAGMATISME

Dans le cadre de l’exposition Dystopia, Bertrand Grimault propose deux documentaires traitant de la dystopie (ou contre utopie). Hinterland de Marie Voignier lève le voile sur Tropic Island, un parc artificiel situé à 70 km de Berlin dans l’ancienne Allemagne de l’Est où tous les simulacres d’exotisme semblent avoir été accumulés. The Dubai in me de Christian von Borries dresse un portrait de la ville dans toute sa démesure. ❥ Mardi 28 juin, 20h15 puis 21h30, Utopia http://monoquini.net/

« Lorsque l’on tente de faire dialoguer des images, le nerf du problème consiste toujours à ne pas leur faire tenir un discours trop univoque. Comment faire « dire » autre chose au Sociology Professor de John Currin sans produire un discours sur l’art ? Comment faire « dire » quelque chose à une couleur sans poser un système de concordances sémantiques trop rigide. La solution de Franck Eon est la suivante : détruire la signification et retourner au sens de surface. » Guillaume Condello, Faire dialoguer les images : sens et signification.

IL ÉTAIT UNE FOIS

❥ Franck Eon, Sans titres Jusqu’au samedi 9 juillet www.cortexathletico.com

La galerie TinBox montre des œuvres récentes de huit artistes avec lesquels elle collabore régulièrement depuis sa création en 2007. Le canadien Martin Beauregard, Anne-Marie Durou, Chantal Russel Le Roux, Damien Bestieu, Max Boufathal, Claire Soubrier, Rustha Luna Pozzi-Escot ou encore le japonais Shiro Masuyama sont à l’affiche de Yesterday’s Tomorrows avec près de quarante œuvres, vidéos, volumes, dessins, peintures réparties sous la forme d’un show room dans les espaces d’exposition. ❥ Yesterday’s Tomorrows Jusqu’au jeu 30 juin www.galerie-tinbox.com

AILLEURS À BORDEAUX Stefan Plenkers est à l’honneur à la galerie MLS qui accueille un ensemble d’œuvres sur papiers et des huiles sur toile grand format datant d’avant la chute du mur de Berlin. Inscrite dans la tradition picturale de l’expressionnisme allemand mais aussi dans la modernité classique européenne, en particulier française, sa peinture laisse voir un sens de la composition où la lumière et les aplats de couleurs génèrent puissance et liberté. ❥ Stefan Plenkers, C’est la mer allée… Jusqu’au samedi 16 juillet www.123-galerie-mls.fr

agenda Naho © DR

"Errance" autour de Chostakovitch © DR

NAHO : « FOLLEMENT FOLLE »

MOLTO BENE

Jusqu’au 2/07

Cie Tiberghien

De la commerciale à la femme de ménage en passant par la vendeuse de sexe, tout y passe... Avec une analyse criante de vérité, une pointe de poésie et une tonne d’amour. De notre mère à notre meilleure amie, parfois à nousmême, Naho trace un portrait juste des femmes de notre société. On rit, on s’identifie et l’on s’attache à cette femme atypique qui a une énergie à décoller les sièges ! Naho rayonne sur scène et vous tient en haleine du début à la fin.

Sur des textes de Dario Fo et Franca Rame, Toni Negri, Erri de Luca, Goldoni, Pasolini... nous ferons, par le rire le procès de la montée des intolérances des idées, le procès de la montée des intolérances et des inégalités en Europe en prenant comme exemple l’Italie. D’ailleurs, Dario Fo, lui-même, définit le champ de la recherche : « C’est une époque formidable pour la farce. Non seulement c’est le président qui raconte des blagues, mais il en rit le premier. Il est même le seul. »

❥ 20h30,

Théâtre Victoire 15€ (le jeudi), 18€, 05 56 20 13 20

« ERRANCE » AUTOUR DE CHOSTAKOVITCH Cie Opéra Bastide

Le 4/06

Une petite valise au pied de son lit, Chostakovitch s’attend à tout moment à ce que le KGB frappe à sa porte et l’emmène dans quelque camp destiné aux ennemis du peuple.  Consacré un jour, humilié le lendemain… Mélodies ou extraits d’opéra de Tchaïkovski, Borodine, Rimski-Korsakov, Rachmaninov. Suivi d’extraits d’œuvres vocales de Dimitri Chostakovitch. Interprètes : A. Ligerot (soprano), A. Extrémo (mezzo-soprano), S. de Barbeyrac (ténor), G. Mallada, P. Larivière et L. Sarrazin (basse). ❥ 20h30,

Théâtre du Pont Tournant 12-20€, 05 56 11 06 11

Le 4/06

❥ 20h30,

TNT-Manufacture de Chaussures 8-13€, 05 56 85 82 81

AS YOU LIKE IT MeS : Catherine Riboli Du 7/06 au 10/06 « Comme il vous plaira » : quelle plus belle invitation au spectacle que ce titre engageant ? As you like it est l’un de ces chefs-d’œuvre rappelant que Shakespeare était aussi à son aise dans la mécanique de la comédie que dans celle de la tragédie. Catherine Riboli applique la recette qui a fait son succès avec les pièces de Molière : dépoussiérer les classiques en repensant la scénographie et donc le point de vue des spectateurs. As you like it sort définitivement des sentiers battus. 21h, Parc Fongravey, Blanquefort 16-21€, 05 56 95 49 00

Molto Bene © DR

As you like it © Cecil Mathieu

PORTRAITS IDIOTS MeS : Jean-Luc Terrade

Les fugueuses © DR

Ma p'tite boulotte © DR

MA P’TITE BOULOTTE Le 10/06

Ce projet de portraits chorégraphiques est le désir d’une équipe de créateurs, réunis par Claude Magne, cherchant autour de différents langages artistiques : danse, musique, mise en espace, peinture et vidéo. Ils s’appuient sur le courant esthétique de l’idiotie. Cette tendance se permet les excès, les détournements, la dérision de l’acte artistique et de l’entreprise humaine. Cette résidence est aussi l’occasion d’accueillir de nouveaux artistes (The Grap’s et Benjamin Begey).

MeS : Frédéric Bouchet Du 10/06 au 25/06 Vicky est une jeune femme très rondelette. En dépit d’un admirable sens de l’humour, elle subit les railleries de ses deux colocataires : James, Écossais de vingt ans, et Henry, homosexuel plus âgé, mais beaucoup plus drôle. Quand un client semble s’intéresser à elle, c’est la révolution. Malheureusement, après une nuit de passion, il s’envole à l’étranger pour plusieurs mois. Encouragée par Henry et James, elle se lance dans une course effrénée pour faire tomber ses nombreux kilos en trop.

❥ 20h30,

TNT-Manufacture de Chaussures 8-13€, 05 56 85 82 81

❥ 20h30,

LES FUGUEUSES Du 9/06 au 8/07 Relâche les samedis, dimanches et lundis

1ER ACTE AVANT RÉCIDIVE Du 28/06 au 1/07 SAISON 6

L’une fuit sa maison de retraite, l’autre sa famille.   Au bord d’une nationale, au beau milieu de la nuit, Margot fait du stop.   Au bord d’une nationale, au beau milieu de la nuit, Claude fait aussi du stop.   Le hasard fait qu’il s’agit de la même nuit, de la même nationale, et que ni l’une ni l’autre n’a l’intention de céder sa première place… Il ne leur reste qu’à la partager.   Margot et Claude sillonnent joyeusement d’étranges endroits, mais aussi leur vie, avec l’espoir, la bonne humeur et beaucoup de tendresse. Que trouveront-elles au bout ?

L’Université Michel de Montaigne Bordeaux 3, le TNT-Manufacture de Chaussures, en partenariat avec l’école ADAMS, présentent le Festival des créations du Master Professionnel « Mise en scène et scénographie». Créé en 2005, il oriente la recherche artistique vers la scène expérimentale et la mixité des arts dans le domaine de la création contemporaine. Ce programme allie ateliers pratiques et enseignements théoriques et propose l’intervention d’artistes invités.

❥ 20h30,

Café-Théâtre des Beaux-Arts 14€ (le mercredi), 18€, 05 56 94 31 31

Théâtre des Salinières 11,70-17€, 05 56 48 86 86

❥ 19h et 21h, TNT-Manufacture de Chaussures, mardi 28 et jeudi 30/06 19h et 21h, Maison des Arts de Talence : mercredi 29/06 et vendredi 1/07 Entrée libre, 06 15 31 36 39

théâtre

& danse |

chroniques |

La Saga Cinéastes, de notre temps André S. Labarthe | Éd. Capricci Difficile d'oublier les éclats de rire et la gravité de Cassavetes, expliquant dans son garage comment il est en train de tourner Faces à crédit. Ou les errances speedées de Ferrara dans la nuit new-yorkaise. Parmi tant d'autres, ce sont ces moments de création que Cinéastes, de notre temps a su saisir. Initiée par Janine Bazin et André S. Labarthe en 1964, la série fait l'objet d'une publication et d'une intégrale à Beaubourg. L'occasion pour Labarthe de revenir sur des rencontres, des parti-pris et de prolonger une réflexion sur le cinéma et son rapport à l'histoire. Car s'ils se retrouvent aujourd'hui au musée, il n'a jamais été question pour Bazin et Labarthe de faire du « cinéma d'archives », à ressortir pour les commémorations. Riche en anecdotes, cette saga est aussi une façon de continuer à penser l'avenir de la série, en réaffirmant le désir qui l'a fondée. Le présent de la création, la subjectivité des choix, l'indépendance et l'inventivité. En bonus, un DVD offre les rushs inédits de trois rencontres passionnantes (Kazan, Mamoulian et Capra). Mais qui, non sans malice, permettent à A.S.L. de prouver par l'absurde son génie du montage, et l'objet de leur quête : la vie. 255 p. + DVD, 25€. Raphaël Nieuwjaer

Haarmann, Le Boucher De Hanovre Isabel Kreitz et Peer Meter | Éd. Casterman Hanovre, 1924. Dans une Allemagne exsangue, la vie est dure, la nourriture rare et le marché, noir. Serviable, Fritz Haarmann vit de petits trafics et dépanne les voisins d’un manteau ou d’un morceau de viande. Mais lorsqu’on retrouve des ossements humains dans la Leine, la population s’affole : le steak avait peut-être un drôle de goût... De ce fait divers qui a inspiré à Fritz Lang son M Le Maudit, Isabelle Kreitz et Peer Meter tirent un album bancal. Le trait subtil et détaillé de Kreitz ressuscite le vieil Hanovre disparu, mais le scénario de Meter manque de souffle et s’attache (un peu) trop aux faits. Pourtant, à portée de main, se tenait une belle fresque remplie de personnages mesquins. Il aurait simplement fallu quelques tomes de plus. 171p, 14€. Thibaut Allemand

Livres MOONLIGHT MILE Dennis Lehane | Éd. Rivages Patrick Kenzie a des états d’âme. Son boulot pour une société de surveillance ne le satisfait pas. Son instinct de détective privé des nobles causes le taraude. Quand une affaire ancienne lui revient comme un boomerang. Douze ans auparavant, il lui a fallu retrouver une petite fille du nom d’Amanda McCready. Aujourd’hui âgée de 16 ans, elle est à nouveau portée disparue. Le remords d’une décision mal assumée et une situation financière difficile embringuent alors le Bostonnais dans une sale histoire, malgré la peur et la lassitude. À travers Moonlight Mile, Dennis Lehane renoue avec son héros pour le mener sur la voie de l’apaisement. Le rythme et l’intrigue sont soutenus. C’est une bonne cuvée. 384 p., 20€. Faustine Bigeast

Une Coupe du Monde Patrice Blouin | Éd. Actes Sud – Villa Arson Après le Tour de France et les Jeux Olympiques, Patrice Blouin, critique de cinéma et professeur d'histoire des idées, se penche sur un autre monstre médiatique, la Coupe du Monde de Foot. Reprenant la structure d'un match, l'essai offre en première mi-temps une analyse fructueuse de la mise en scène de l'espace, tant sportif et visuel, qu'imaginaire. La reprise ouvre à quelques réflexions non moins pertinentes sur la dramaturgie singulière de la compétition, qui produit ses propres équipes, et ses propres héros (Diego Forlan ou Paul le Poulpe). Voire de curieuses images d'un bus aux vitres noires - symptôme, selon Blouin, d'une névrose de la France, tiraillée entre unanimisme universel et repli sur soi. Une jolie transversale. 87 p., 19€. Raphaël Nieuwjaer

Quelques Afriques Bernard Descamps (photo) et Brigitte Ollier (texte) | Éd. Filigranes « Reporter au lent cours », Bernard Descamps (Agence Vu) a sillonné le globe depuis qu’il a délaissé la recherche en biologie pour se consacrer à la photographie. Parmi les contrées visitées, il voue une passion toute particulière à l’Afrique qu’il arpente depuis plus de 30 ans. En 57 photos noir et blanc, superbement éditées, l’ouvrage retrace ce parcours quasi initiatique à la rencontre des différents peuples (berbère, peul, pygmée) et paysages (désert, forêt, littoral, village) qui fondent la richesse de ce continent. Ses photographies, aux nuances subtiles de gris et aux cadrages volontairement confus, témoignent d’une fascination sincère pour ces cultures ancestrales respectant la terre nourricière et le temps qui passe. Magnifique ! 104p., 33€. François Lecocq

chroniques |

Bd FOUTOIR

KILL YOUR BOYFRIEND Morrison, Bond, D’Israeli | Panini Comics, collection Vertigo

Marc Pichelin & Guillaume Guerse | Les Requins Marteaux

Avant de faire des titres fendards défiant toute tentative de résumé sensé et de karchériser quelques grandes licences de super héros, Morrison était déjà bien énervé dans sa jeunesse qu’on devine folle. Réalisé au milieu des années 1990, Kill your boyfriend est un condensé anar et chic dressant le portrait d’une Angleterre post-Thatcher morne et hypocrite qu’un couple d’ados va réveiller en défouraillant à tout va. Cette balade sauvage est prétexte à des dialogues décapants de l’Écossais qui, visiblement revanchard, en profite pour régler ses comptes à d’insupportables étudiants des Beaux-Arts. Le dessin semi réaliste et pop de Bond assure le boulot pour faire passer un bon moment. Mais on ne le dira jamais assez : méfiez-vous des gentilles lycéennes à couettes et en jupette. > Nicolas Trespallé

Les ex-Albigeois Requins Marteaux fêtent leur arrivée dans la Belle endormie par la sortie de ce joyeux Foutoir, bande d’humour viril mais correct qui sent bon l’apéro, les Gitane Maïs et les cacahouètes douteuses. Signées Guerse et Pichelin, les histoires imbibées de ce volume présentent des piliers de comptoir notoires proclamant leur droit fondamental à la glandouille et à la biture. Tel un manifeste oublié du temps (béni ?) du RMI, cette bande marrante passerait presque pour une curiosité anachronique et hérétique à l’heure de Pôle emploi, du RSA et du « travailler plus ». En bonus, un guide sur l’art contemporain doté d’un lexique pour passer en toute circonstance pour un esthète dans les dîners en ville. Cela marche aussi pour le cinéma ou l’art séquentiel. > Nicolas Trespallé

LA FIN DU MONDE AVANT LE LEVER DU JOUR Inio Asano | Kana, collection Made In Si les mangas de Taniguchi dégagent une forme de plénitude sur la douceur du temps qui passe, ceux de Asano explorent les territoires de l’intime sur le mode de la tension et de « l’intranquillité ». Né dans les années 1980, le mangaka incarne cette génération sacrifiée, frappée de plein fouet par l’explosion de la bulle spéculative de la décennie 90 faisant découvrir au Japon moderne récession, chômage et le mirage de l’emploi à vie. Avec la crise, sont arrivés la fin des certitudes et d’un modèle de société séculaire. Captant les doutes et les angoisses de jeunes adultes et de salarymen pressurés, ce recueil d’histoires courtes effeuille en quelques scènes ces vies d’anonymes qui cherchent courageusement leur chemin. Par chance, Asano a trouvé le sien. > Nicolas Trespallé

chroniques |

BATTLES Gloss Drop | Warp Véritable all stars band – John Stanier (Helmet, Tomahawk), Ian Williams (Don Caballero, Storm & Stress), David Konopka (Lynx) – Battles, désormais trio après le départ de Tyondai Braxton, revient aux affaires après un relatif silence de quatre ans. Cela dit, depuis 2002, le groupe n’a « seulement » produit qu’une poignée de EP et deux albums dont ce Gloss Drop attendu avec une réelle impatience après le triomphe incontestable de Mirrored. Impatience doublée d’une terrible interrogation : comment faire sans Braxton, tête pensante, multi-instrumentiste et accessoirement chanteur ? Pour relever le défi, pas moins de quatre luxueux invités : la légende new wave Gary Numan, Kazu Makino de Blonde Redhead, le Chilien mutant disco Matias Aguayo et Yamantaka Eye des mythiques Boredoms. Ces huit poumons s’immiscent brillamment dans ce dédale post prog’ entre batterie martiale, entrelacs de guitares, motifs synthétiques et, nouveauté, une fixation tournant à l’obsession pour les rythmes afro-cubains. Comme si des nerds math rock paradaient au carnaval de la Barbade. Complexe mais réjouissant, frénétique et sans concession, un disque mutant pour de prometteurs lendemains. > Marc Bertin

SEBASTIAN Total | Ed Banger Records/Because Music En dépit d’un parcours remarquable, notamment placé sous le signe du remix, l’ayant établi comme le plus pur diamant du label de Pedro Winter, le cadet Akchoté publie « enfin » son premier album ! La patience étant une vertu élémentaire, il ne faut jamais perdre de vue son hyperactivité et, plus certainement, le désir intime chez ce producteur surdoué de s’écarter d’un systématisme trop évident, car, oui, il existe bien un « son » Sebastian. Certes, les élans schizophrènes metal/house innervent Total, mais il serait malhonnête de ne pas souligner le soin attaché à livrer une œuvre pop fusionnant l’univers foisonnant de son créateur, qui, hormis deux featuring (Mayer Hawthorne, MIA) s’offre sans retenue. À l’image de sa sublime pochette : éloquente, symbolique et troublante. > Marc Bertin

Disques JULIEN BAER

THURSTON MOORE

Drôle de situation 1997/2011 | Believe/EMI

Demolished Thoughts | Matador/Beggars/ Naïve

Toute compilation sonne, qu’on le veuille ou non, comme une espèce de bilan avec ce sentiment diffus, souvent effrayant de temps qui passe. Savoir que Julien Baer a déjà quinze ans de carrière donne assurément le tournis tant Juillet 66 semble si proche à l’esprit. Et pourtant, quatre albums ont bâti un parcours parmi les plus essentiels de la chanson française, l’un des rares à faire rimer la langue d’Yves Simon (figure tutélaire revendiquée) avec les canons sixties anglosaxons. Est-ce sa discrétion dans une époque sans pitié pour l’humilité qui en fait encore et toujours un éternel outsider ? Roi de l’underground, chantait-il avec une douce ironie. Si seulement ce nécessaire recueil pouvait inverser le cours des choses. > Marc Bertin

Artiste séminal dont l’aura n’a jamais pâli en trois décennies d’activité, le leader de Sonic Youth est l’auteur d’une pléthorique discographie solo, souvent en compagnie de frères d’arme outer limits, explorant avec plus ou moins de bonheur ses humeurs expérimentales. Dans la lignée de Psychic Hearts et Trees outside the Academy, Demolished Thoughts creuse, lui, le sillon d’une pop intimiste « classique », exercice auquel Moore est depuis longtemps rompu. Enregistrés sous la houlette de Beck, fan de longue date, avec harpe et violoncelle, ces neuf titres apaisés frappent par leur majesté sereine, où la voix laconique à souhait du guitariste fait merveille. L’ombre de Neil Young circa fin 70 hante ce recueil gracieux appelé à remporter tous les suffrages. Sublime. > Marc Bertin.

KAKKMADDAFAKKA Hest | Bubbles/Differ-Ant Avec un patronyme dont il aisé de deviner l’exacte signification grâce à quelques efforts de phonétique, d’aucuns auraient pensé avoir affaire à une formation gangsta rap. Loin de là ! Le septet formé par Axel et Pål Vindenes en 2004, à Bergen, donne franchement dans une veine pop, parfaitement assumée, de ses chœurs aériens à l’unisson à ses mélodies accrocheuses. Ce talent à trousser des hymnes le nez au vent sans prétention ni posture a sans aucun doute séduit Erlend Øye, moitié de Kings of Convenience, qui a produit ce deuxième album. Si les Norvégiens ne bouleversent en rien le genre, Hest n’en dégage pas moins une fraîcheur enthousiasmante et une touchante naïveté. Vivement la suite. > Alain Claverie

high tech |

Univers Technologique sélection ¬ Benjamin Cordazzo

I believe I can Flyer Présenté au mois de mars, le HTC Flyer est désormais disponible en France. Le format 7 pouces, entre smartphone et iPad, reste à nos yeux le plus pratique et le plus confortable. Son atout décisif devait venir de son stylet, dont on rêvait qu’il fonctionnât comme le service web d’annotation et de surlignage Diigo.com, mais qui se contente, finalement, de gribouiller sur de la capture d’écran. Cette tablette, certes d’excellente facture, est le Stabilo® le plus cher du marché. 525€ - WiFi, 16Go, 650€ - WiFi, 3G, 32Go www.htc.com/fr/flyer

Télex

Les sites d’e-commerce devront dorénavant s’aligner sur les dates des soldes du monde réel. /// Après la banque, La Poste se lance dans la téléphonie mobile. /// Sur Amazon, la vente d’e-books dépasse celle des livres papier. /// Qualcomm offre 10 millions de dollars à celui qui fabriquera un Tricorder médical. /// Microsoft™ n’avait pas trop le choix et s’est offert Skype™ pour 8,5 milliards de dollars.

Nickel

Les deux font la paire

Après son désormais « collector » CR48, Google a officiellement confié aux marques Samsung et Acer la commercialisation des premiers chromebooks. Chrome OS fonctionne comme le navigateur Internet du même nom, excepté qu’il est à lui seul l’interface graphique de l’ordinateur sur lequel il est installé et qu’il ne supporte donc, que les applications dites cloud, comme tous les services de Google. Démarrage en 10 secondes, 1,48 kg sur la balance et jusqu’à 8h30 d’autonomie, le modèle de Samsung a de quoi séduire. Disponible le 14 juin.

Seagate innove avec son GoFlex Satellite, un disque dur de 500 Go capable de diffuser son contenu en WiFi sur son propre réseau et résolument nomade grâce à une autonomie de 4 heures en streaming vidéo. Les applications iPhone et Android sont prévues. Sortie cet été. 200$ www.seagate.com

399€ - WiFi 449€ - WiFi et 3G

Cui Cui Un dock aux allures de radio-réveil signé Jonas Jamon. Prévoyez l’achat de l’application Flipbook. 40€ en pré-commande www.areaware.com

Télex

Le service Google Music Beta est officiellement ouvert et officiellement incompatible avec les iAppareils d’Apple. /// Libre à vous de divorcer par sms au Tadjikistan puisque c’est maintenant possible ! /// Philips arrête la fabrication de téléviseurs. /// Une petite fille israélienne, née le mois dernier, s’est faite appeler Like comme le bouton J’aime de Facebook. /// San Francisco offre la recharge des voitures électriques jusqu’en 2013.

agenda |

concerts Ven 3/06 14e Festival MKP : Psyche Funky + La Caravane Passe + Hanger + La Ruda [Festif] 19:00 - Biloba Chapiteau, SaintDenis-de-Pile - 15-18€. Tél 05 56 91 73 95 www.musikapile.fr Brel, de Bruxelles aux Marquises [Comédie musicale] 20:30 - Casino Théâtre Barrière - 31-35€. Tél 05 56 69 49 00 www.lucienbarriere.com Guns of Brixton + Nils Holgersson [Pop rock] 21:00 - Le Saint-Ex – 5€. www.le-saintex.com Ol’ Kainry (formule club) [Rap] 21:00 - Rock School Barbey 10€. Tél 05 56 33 66 00 www.rockschool-barbey.com Lullaby Project [Swing] 21:30 – Le Comptoir du jazz 5€. Tél 05 56 49 15 55 www.leportdelalune.com Sam 4/06 Autour de Mozart [Parcours musical] 15:00, 17:00 - Centre François Mauriac - Domaine de Malagar, Saint-Maixant - Entrée libre. Tél 05 57 98 17 17 http:// malagar.aquitaine.fr Scream at the sun fest II [Punk, hxc] Snuff, Vitamin X, Aussitôt Mort, Pneu, Reflections of internal Rain, Through My Eyes, Fake Off, Lazare, As We Draw. 16:00 - Heretic Club - 20€. www.herecticclub.com En bonne voix [Chanson] Parc Razon, Pessac - Entrée libre. Tél 05 57 93 67 11 www.pessac.fr

Bouskidou 17:00 Yvan Cujious 17:15 Manu Galure 17:30 Julie et le vélo qui pleure 19:00 Moussu T e Lei Jovents 19:15 Edgar de l’Est 20:45 Nilda Fernandez 21:00 Camélia Jordana 22:30 Festivasques #6 [Punk rock] Washington Dead Cats + The Hop La + Les Apaches + La Réplik + Les Lombrics Alcooliques + Narvalo + Remibricabrak + O.P.A. 18:00 - Plaine des sports, Asques - 14€. 14 Festival MKP : Les Batteurs Rient + Maria Dolores & Habibibi Starlight 2000 + Florent Marchet + Charlélie Couture [Festif, chanson] 19:00 - Parc du château Bômale, Biloba Chapiteau, Saint-Denis-de-Pile - 15-18€. Tél 05 56 91 73 95 www.musikapile.fr e

10e Festival des Noctambules : Sergent Garcia + Alam + DJ Le Droll [Festif] 19:00 - Plaine des sports, Saint-Aubin de Médoc - 7€. Tél 05 56 70 15 15 www.musicaction.fr Musik, sky and sand #2 [Electro] Alexkid, Iphaze,Junior Felip & DJ Crois Pas. Exposition de Nora Alins. Projection vidéo : Fanfy VJ. 20:00 - L’Eclectik, Naujac sur mer - 8-10€. Quand la variété et le jazz s’invitent sur scène... [Music hall] 20:30 - Centre culturel des Carmes, Langon - 5€. Tél 05 56 63 14 45 www.lescarmes.fr

Errance autour de Chostakovitch [Opera]. Cie Opéra Bastide. Mélodies ou extraits d’opéra de Tchaïkovski, Borodine, Rimsky-Korsakov, Rachmaninov. Interprété par A. Ligerot (soprano) ; A. Extrémo (mezzo-soprano), S. de Barbeyrac, ténor, G. Mallada, P. Larivière et L. Sarrazin (basse). 20:30 - Théâtre du Pont Tournant - 12-20€. Tél 05 56 11 06 11 www.theatreponttournant.com Ravaillac + Zéro Absolu + Tak [Rock] 20:30 - Les Lectures Aléatoires - 5€. Betraying The Martyrs + As Clarity Falls + Last Walk [Metal] 20:30 - Salem, Le Hailllan - 8€. Tél 05 56 97 86 08 Publicist + Semi Playback + Monsieur Crâne [Outer limits] 21:00 - Le Saint-Ex - 5-7€. www.saint-ex.com Sol Hess & The Sympatik’s + Kami [Punk] 21:00 - El Chicho - 4-. Tél 05 56 74 47 35 www.elchicho.fr Jazz 360 [Jazz] Médéric Collignon & Jus de Bocse. 21:00 - Salle culturelle, Cénac - 10-15€. Tél 05 56 21 72 85 http://festivaljazz360.fr Bad Vibration [EBM] DJ Scendre, DJ Diurnambule. 21:00 - La Pharmacie de Garde - 3€. Appel Indirect [Jazz] 21:00 - Café des Moines Entrée libre. Rico Es [Latino] 21:15 - Amadeus Song Piano Bar - Entrée libre. Tél 05 56 50 97 06 www.amadeus-song.fr

agenda |

concerts Moonlight Benjamin [Musique du monde] 21:30 – Le Comptoir du jazz 7€. Tél 05 56 49 15 55 www.leportdelalune.com Roots Workers meets Dub Bringer + Humble I + Sir James [Reggae] 22:00 - La M.A.C, Pessac - 5€. Tél 05 56 80 78 28 Les Caps Negues [Musique du monde] 22:00 - Place de la Gare, Gironde-sur-Dropt - Entrée libre. Tél 06 19 36 91 64 www.scenesdete.fr Dim 5/06 Ensemble à cordes de l’ONBA [Récital] 11:00 - Grand Théâtre - 6€. Tél 05 56 00 85 95 www.opera-bordeaux.com Jazz 360 [Jazz] Philippe Bayle Trio. 11:00 - Château Lestange, Quinsac - Entrée libre. Tél 05 56 21 72 85 http://festivaljazz360.fr Quand la variété et le jazz s’invitent sur scène... [Music hall] 15:00 - Centre culturel des Carmes, Langon - 5€. Tél 05 56 63 14 45 www.lescarmes.fr Jazz 360 [Jazz] Ateliers jazz des conservatoires de Bordeaux, Agen et Mont-deMarsan. 15:00 - Les Acacias, Cénac Entrée libre. Tél 05 56 21 72 85 http://festivaljazz360.fr Autour de Mozart [Parcours musical] 15:00, 17:00 - Centre François Mauriac - Domaine de Malagar, Saint-Maixant - Entrée libre. Tél 05 57 98 17 17 http://malagar.aquitaine.fr

Jazz 360 [Jazz] Balarm quartet & Florinda Piticchio. 17:30 - Château du Garde, Cénac - 6-10€. Tél 05 56 21 72 85 http://festivaljazz360.fr Jazz 360 [Jazz] Fédération Française de Baryton. 19:30 - Salle culturelle, Cénac - 6-10€. Tél 05 56 21 72 85 http://festivaljazz360.fr Shaman y su guitarra embrujada [Indie rock] 20:00 - Le Cercle des Poètes Disparates - Entrée libre. Lun 6/06 The Cave 4 + The Sunmakers [Garage] 21:00 - Le Saint-Ex - Entrée libre. www.le-saintex.com

Mer 8/06 Jam session [Jazz] 20:00 - Café des Moines Entrée libre. Igor Stravinski et la Danse [Classique] 20:30 - Théâtre Jean Vilar, Eysines - 15-25€. Tél 05 56 16 18 10 www.ville-eysines.fr Les Gosses de la Rue 20:30 - Amadeus Song Piano Bar - 8€. Tél 05 56 50 97 06 www.amadeus-song.fr Iceberg Unplugged Party #2 [Indie rock] Botibol, Moon, Lispector, Ross Heselton, Third Mirror, Arthur Pym & The Gordons. 21:00 - El Chicho - 5€. Tél 05 56 74 47 35 www.elchicho.fr

Mar 7/06

Blues a Caballo [Blues] 21:30 - Le Pépère - Entrée libre. Tél 05 56 44 71 79 www.chezlepepere.com

Trio Iris, délices de cordes [Récital] 20:30 - Église, Braud-et-SaintLouis - Entrée libre. Tél 05 57 42 61 00 www.scenesdete.fr

Kronic [Hip hop] 21:30 – Le Comptoir du jazz 5€. Tél 05 56 49 15 55 www.leportdelalune.com

La cochonne rit en cœur [Chanson] 21:00 - Le Pépère - 5€. Tél 05 56 44 71 79 www.chezlepepere.com

Jeu 9/06

Blind Test [Mégamix] 21:00 - El Chicho - Entrée libre. Tél 05 56 74 47 35 www.elchicho.fr Antoine Hervé [Blues] 21:15 - Amadeus Song Piano Bar - Entrée libre. Tél 05 56 50 97 06 www.amadeus-song.fr Tchang [Blues] 21:30 – Le Comptoir du jazz – Entrée libre. Tél 05 56 49 15 55 www.leportdelalune.com

Vicious Soul Festival #2 [Indie rock] Vernissage: Chris Fuzz (Get Action) et Joachim Larralde (Voxpop). Showcase : Shiva and the Deadmen. 17:00 - Total Heaven - Entrée libre. Tél 06 50 88 14 85 Bordeaux Pops [Musique de films] Direction : Kwamé Ryan. Chœur de l’Opéra national de Bordeaux. ONBA. Hommage à John Williams. 20:00 – Palais des Sports – 6-25€. Tél 05 56 00 85 95 www.opera-bordeaux.com

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concerts Festival Relâche [outer limits] The Berg Sans Nipple, Antisolo. 20:00 - FRAC Aquitaine - Entrée libre. Tél 05 56 52 31 69 www.allezlesfilles.com

El Chicho fête ses deux ans [Pop, rock] 19:00 - El Chicho - Entrée libre. Tél 05 56 74 47 35 www.elchicho.fr

El Chicho fête ses deux ans [Pop, rock] Voir le 10/06. 19:00 - El Chicho - Entrée libre. Tél 05 56 74 47 35 www.elchicho.fr

Carte Blanche à Kütü Folk [Folk] The Delano Orchestra + Leopold skin + Pastry Case 21:00 - Rock School Barbey 12€. Tél 05 56 33 66 00 www.rockschool-barbey.com

Daara J Family + Sam’s + Boda Line + Queen’Cha + Keurspi + Dolla Boy [Hip hop] Warm Up : Deejay Zal. 19:30 - Le Rocher de Palmer, Cenon - 20-25€. www.bordeaux-black.com

Little Bob Blues Bastard + Hell’s Kitchen + Éric Bling [Blues] 20:00 - Krakatoa, Mérignac 10€. www.krakatoa.org

Florent Delvigne [Chanson] 21:00 - Le Chat gourmand - 5€. Tél 05 56 48 24 48 www.lechatgourmand.net Florinda Piticchio Quintet [Latin jazz] 21:15 - Amadeus Song Piano Bar - 9€. Tél 05 56 50 97 06 www.amadeus-song.fr Tutumpak Love 2 21:30 – Le Comptoir du jazz 2€. Tél 05 56 49 15 55 www.leportdelalune.com Open Swing [Jazz] 21:30 - Le Pépère - Entrée libre. Tél 05 56 44 71 79 www.chezlepepere.com Vicious Soul Festival #2 [Rare groove] DJ Vicious Soul. 22:00 - La Grange - Entrée libre. Tél 06 50 88 14 85 Le Chabaret du jeudi 22:30 - Le Chat qui pêche – 5€. Ven 10/06 La maison en vadrouille : « Dancing in the streets » [Groove] 18:00 – Place Victor Paulin Entrée libre. Tél 05 56 52 31 69 www.allezlesfilles.com Good Old Days [Garage] 18:00 - Total Heaven - Entrée libre. Tél 05 56 31 31 03

Shaka Ponk [Electro rock] 20:00 - Krakatoa, Mérignac 18€. www.krakatoa.org Vicious Soul Festival #2 [Garage] Yussuf Jerusalem + Shiva and the Deadmen + Crusaders of Love. 21:00 - Le Saint-Ex - 5€. Tél 06 50 88 14 85 3e Swing à Soudiac [Jazz] Swing Home Trio, Jazz Chamber Orchestra. 21:00 - Salle municipale, SaintYzan-de-Soudiac - 15€. Tél 05 57 58 93 53 www.scenesdete.fr The Bathroom Groovy Stuff [Blues] 21:30 – Le Comptoir du jazz 5€. Tél 05 56 49 15 55 www.leportdelalune.com Tzitzimitl [Chanson] 21:30 - Le Pépère - Entrée libre. Tél 05 56 44 71 79 www.chezlepepere.com

Projet MKZ [Rock] 20:00 - La Pharmacie de Garde - Entrée libre. Juan & Co + invités [Chanson] 20:30 - Salem, Le Hailllan - 8€. Tél 05 56 97 86 08 Lost in Kiev + Un Automne de plus + Here[in] [Rock] 20:30 - Le Fiacre - Entrée libre. Tél 05 56 44 28 04 Dusty Dandy + Flying Over [Pop rock] 21:00 - Le Saint-Ex – Entrée libre. www.le-saintex.com Rastamytho + Invités [Reggae] 21:00 - Le Complexe - Entrée libre. Tél 05 56 39 87 74 www.lecomplexe.fr Reggae & Dub Night #3 [Reggae] Benjy, Jr Gad. 21:00 - Le Bœuf sur le toit - 3€. Set & Match + Raziek [Electro] 21:00 - Holdem’ Saloon Entrée libre.

Sam 11/06

3e Swing à Soudiac [Jazz] Trio sur le volet, Cadijo Quartet Blues. 21:00 - Salle municipale, SaintYzan-de-Soudiac - 15€. Tél 05 57 58 93 53 www.scenesdete.fr

Solid’Arts Hip Hop Volume #2 [Hip hop] 10:00 - Le Rocher de Palmer, Cenon - Entrée libre.

Carrément Blues [Blues] 21:15 - Amadeus Song Piano Bar - Entrée libre. Tél 05 56 50 97 06 www.amadeus-song.fr

New Touch [Pop, rock] 21:30 - Amadeus Song Piano Bar - 8€. Tél 05 56 50 97 06 www.amadeus-song.fr

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concerts Les Caps Negues [Musique du monde] 21:30 - Stade de rugby Raymond Brun, Salles - Entrée libre. Tél 05 56 88 42 46 www.scenesdete.fr Les Métropolitains [Jazz] 21:30 – Le Comptoir du jazz 5€. Tél 05 56 49 15 55 www.leportdelalune.com Vicious Soul Festival #2 [Soul] The Fonxionaires + Les Kitschenette’s + Spoutnik Beat + Saint Tropez Soulful Patrol 22:00 - Heretic Club - 8€. Tél 06 50 88 14 85 19e Échappée belle [Spectacle musical] Funky Flash, fêtes&feux & Les Traîne-Savates. 22:30 - Parc Fongravey, Blanquefort - Entrée libre. Tél 05 56 95 49 00 www.lecarre-lescolonnes.fr Angstprod Party #2 [Electro] Richard Devine, Fractional, Subjex, Deework, Sindri, Lith aka EKS Center, Insext, Truckdrivers. 23:00 - Bt 59, Bègles - 15€. Tél 09 79 16 98 71 www.angstprod.org Dim 12/06 Donaldo Flores Orchestra [Son cubano] 16:00 – Le Comptoir du jazz 5€. Tél 05 56 49 15 55 www.leportdelalune.com Autour de Haendel [Parcours musical] 17:00 - Centre François Mauriac - Domaine de Malagar, Saint-Maixant - Entrée libre. Tél 05 57 98 17 17 http://malagar.aquitaine.fr

El Chicho fête ses deux ans [Pop, rock] Voir le 10/06. 19:00 - El Chicho - Entrée libre. Tél 05 56 74 47 35 www.elchicho.fr Les Caps Negues [Musique du monde] 19:30 - Place de l’Église, Pellegrue - Entrée libre. Tél 05 56 61 60 21 www.scenesdete.fr 4e Festival d’Art Vocal Unikalo [Lyrique] Otxote Lurra. 21:00 - Église, Audenge Entrée libre. www.scenesdete.fr Mar 14/06 Alexandre Tharaud [Récital] Concert suivi d’une conférence. 12:30 - Librairie Mollat - Gratuit sur réservation. Ricard S.A Live Music Tour [Pop, rock] Julien Doré, Puggy, Namasté. 20:30 - Place de la Victoire Entrée libre. Alexandre Tharaud [Récital] 20:30 - Le Rocher de Palmer - 18-22€. Tél 05 56 74 80 00 www.lerocherdepalmer.fr Tony [Blues] 21:30 – Le Comptoir du jazz – Entrée libre. Tél 05 56 49 15 55 www.leportdelalune.com Mer 15/06 Chahuts [Electro pop] Balafre. 19:00 - 7e Étage et demi Entrée libre. Tél 05 56 33 84 34 www.chahuts.net Balèti Oc [Musique du monde] 20:00 - Le Pépère - Entrée libre. Tél 05 56 44 71 79 www.chezlepepere.com

The Fuggets [Surf rock] 21:00 - Le Saint-Ex – Entrée libre. www.le-saintex.com Les Barbises + Getaway Club + El Mato a un Policia Motorizado [Indie rock] 21:00 - El Chicho - 4€. Tél 05 56 74 47 35 www.elchicho.fr El Super Combo Mini Nacional [Latin funk] 21:30 – Le Comptoir du jazz 5€. Tél 05 56 49 15 55 www.leportdelalune.com Jeu 16/06 Atys [Opéra] 19:30 – Grand-Théâtre – 8-110€. Tél 05 56 00 85 95 www.opera-bordeaux.com Frank Peter Zimmermann [Symphonique] 20:00 – Palais des Sports – 6-25€. Tél 05 56 00 85 95 www.opera-bordeaux.com Michel Macias & Pedram Khavarzamini [Musique du monde] 20:00 - Église, Camblanes-EtMeynac - 5-10€. Tél 05 57 97 16 90 www.scenesdete.fr Afrobeat Crusaders + DJ MArakatoo [Groove] 21:00 - Le Saint-Ex – Entrée libre. www.le-saintex.com Open Swing [Jazz] 21:00 - Le Pépère - Entrée libre. Tél 05 56 44 71 79 www.chezlepepere.com Le Kollok International [Cabaret] 21:00 - Café des Moines Entrée libre. 4e Festival d’Art Vocal Unikalo [Lyrique] Fititiavana. 21:00 - Église, Belin-Beliet Entrée libre. www.scenesdete.fr

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concerts Claudio Capeo + La Demoizelle Gabrielle [Chanson] 21:15 - Amadeus Song Piano Bar - Entrée libre. Tél 05 56 50 97 06 www.amadeus-song.fr Guerilla Fresca [Ska] 21:30 – Le Comptoir du jazz 5€. Tél 05 56 49 15 55 www.leportdelalune.com Chahuts [Mégamix] Les faces B de Chahuts : Sapritch, Monsieur Crâne,, Père Dodudaboum, DJ Set : Monsieur Crâne vs. Père Dodudaboum. 21:30 - 7e Étage et demi 8-14€. Tél 05 56 33 84 34 www.chahuts.net El mato a un policia motorizado [Indie rock] 22:00 - L’Antidote - 5€. Le Chabaret du jeudi [Cabaret] 22:30 - Le Chat qui pêche – 5€. Ven 17/06 LDLF [Indie rock]. Release party. 19:00 - Atelier Raymonde Rousselle - Entrée libre. Chahuts [Chanson] Monsieur Lune. 19:30 - 7e Étage et demi Entrée libre. Tél 05 56 33 84 34 www.chahuts.net Luis Garate Blanes Trio [Latino] 20:30 - L’Antirouille, Talence Entrée libre. Tél 05 57 35 32 32 www.rocketchanson.com

de Langon et d’Ardilla, Le Bourgeois gentilhomme. Direction : François Xavier Lacroux. 20:30 - Abbaye, Blasimon - 5€. Tél 05 56 71 53 45 www. scenesdete.fr Moon + Sing Sing My Darling + Invités [Pop rock] 21:00 - Le Saint-Ex – 5€. www.le-saintex.com La guinguette en goguette [Chanson] 21:00 - Le Pépère - Entrée libre. Tél 05 56 44 71 79 www. chezlepepere.com El mato a un policia motorizado [Indie rock] 21:00 - Le Chato - 5€. Thos Henley + Ross Hesekton [Indie folk] 21:00 - El Chicho - 4€. Tél 05 56 74 47 35 www.elchicho.fr 16e Jazz & Blues Festival [Gospel] Goodspell Sisters. 21:00 - Église Saint-Jean d’Estampes, La Brède - 12€. Tél 05 56 45 63 23 www.jazzandblues-leognan.fr Sans additif [Chanson] 21:00 - Salle Brémontier, Arès - Entrée libre. Tél 05 56 03 93 93 www.scenesdete.fr RK Project [Funk] 21:30 – Le Comptoir du jazz 6€. Tél 05 56 49 15 55 www.leportdelalune.com

Trio Iris, délices de cordes [Récital] 20:30 - Église, Tabanac - Entrée libre. www.scenesdete.fr

Paco Ibañez, Poésie et liberté [Flamenco] 21:30 - Base sous-marine - 1720€. Tél 05 56 11 11 50 www.bordeaux.fr

2e Festival de musique Bordeaux entre-2-mers [Classique] Élèves du conservatoire

Melting Pot Salsa [Latino] 21:30 - Amadeus Song Piano Bar - 8€. Tél 05 56 50 97 06 www.amadeus-song.fr

Chahuts [Spoken roll, hip hop] Les faces B de Chahuts : Enterré sous X + 0800, DJ set de Milseker. 22:00 - 7e Étage et demi 8-14€. Tél 05 56 33 84 34 www.chahuts.net Lee Ranaldo [Outer limits] 22:00 - CAPC - Nef - 10€. Tél 05 56 00 81 50 www.capc-bordeaux.fr Sam 18/06 Musica Malagar [Récital] 15:00, 17:00 - Centre François Mauriac - Domaine de Malagar, Saint-Maixant - Entrée libre. Tél 05 57 98 17 17 http://malagar.aquitaine.fr Atys [Opéra] De Jean-Baptiste Lully. Direction : William Christie. Chœur et Orchestre Les Arts Florissants.  Danseurs de la Compagnie Fêtes galantes. 19:30 – Grand-Théâtre – 8-110€. Tél 05 56 00 85 95 www.opera-bordeaux.com Duende + Metisolea + El Sombrero del Abuelo [Latino] 20:00 - Place Alcala de Henares, Talence - Entrée libre. Tél 05 57 35 32 32 www.rocketchanson.com Pumping + Florent Delvigne + Invités [Pop, rock] 20:30 - Salem, Le Hailllan Entrée libre. Tél 05 56 97 86 08 Train’s Tone [Reggae] 20:30 - Jardin de l’école de musique, Camblanes-EtMeynac - Entrée libre. Tél 05 57 97 16 93 www.scenesdete.fr Crystal Stilts + Sharitah Manush + Première Communion [Garage rock] 21:00 - Le Saint-Ex - 8-10€. www.le-saintex.com

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concerts Watine + Sam Buckingham + Niko [Indie pop] 21:00 - El Chicho - 4€. Tél 05 56 74 47 35 www.elchicho.fr 16e Jazz & Blues Festival [Jazz] Thierry Olle Trio. 21:00 - Amadeus Song Piano Bar - 12€. Tél 05 56 45 63 23 www.jazzandblues-leognan.fr Fuzion Kreol’ [Zouk] 21:30 – Le Comptoir du jazz 5€. Tél 05 56 49 15 55 www.leportdelalune.com Dim 19/06 Musica Malagar [Récital] 13:00, 15:00, 17:00, 18:00 - Centre François Mauriac - Domaine de Malagar, SaintMaixant - Entrée libre. Tél 05 57 98 17 17 http://malagar.aquitaine.fr Bordeaux fête le fleuve [Pop rock] Be Quiet, Splendor in the Grass, pendentif, April Shower, Beasty, The Automators, Smokey Joe & The Kid, Youth Star, Alba Lua, Atom Rhumba. 14:00 - Miroir d’eau - Entrée libre. Tél 05 56 33 66 00 www.rockschool-barbey.com Atys [Opéra] De Jean-Baptiste Lully. Direction : William Christie. Chœur et Orchestre Les Arts Florissants.  Danseurs de la Compagnie Fêtes galantes. 16:00 – Grand-Théâtre – 8-110€. Tél 05 56 00 85 95 www.opera-bordeaux.com 33e Saison musicale de l’Abbatiale de Guîtres [Récital] La chorale Aquistriae dirigée par Christophe Métreau et Laurent Ottaviani Œuvres de W. Byrd, G.F. Haëndel, J. Haydn, G. Fauré, A. Pärt, J. Rutter. 17:00 - Abbatiale Notre-

Dame, Guîtres - Entrée libre. Tél 05 57 51 10 82 www. abbatialedeguitres.com Sans additif [Chanson] 20:30 - Place de la République, Sauveterre-de-Guyenne - Entrée libre. Tél 05 56 71 53 45 www.scenesdete.fr Mar 21/06 Unsane + Pneu + Hot Flowers + Up Yours + Zukr [Rock] 18:00 - Quai Sainte-Croix Entrée libre. Tél 05 56 52 31 69 www.allezlesfilles.com 29e Festival International d’orgue de Bordeaux [Récital] Ensemble vocal, direction d’Alexis Duffaure. Soliste : Christian Robert. Œuvres de Bach, Guilmant et Widor. 18:45 - Cathédrale Saint-André - Entrée libre. Tél 05 56 81 78 79 Fête de la musique [Pop rock] Rendez-Vous, les Nonnes Homologuées, Melba, LKO, Combocoaster, 3scobar, The Jack, Les Ignobles du Bordelais, Here[in], Subotica, Laurent Beaumont, Magic Banana, Sweetest Bomb. 19:00 - Parc Treulon, Bruges Entrée libre. www.mairie-bruges.fr Faites de la musique [Chanson] 20:00 - Le Pépère - Entrée libre. Tél 05 56 44 71 79 www.chezlepepere.com 16e Jazz & Blues Festival [Groove] Agathe Ze Blues. 21:00 - Salle des fêtes, SaintSèlve - Entrée libre. Tél 05 56 45 63 23 www.jazzandblues-leognan.fr 11 Musique en Fronsadais [Récital] e

Quatuor Deixis & Juliana Laska, violoncelle. 21:00 - Église, La-Lande-deFronsac - Entrée libre. Tél 05 57 84 86 86 www.musique-enfronsadais.com Blues on the edge [Blues] 21:30 – Le Comptoir du jazz – Entrée libre. Tél 05 56 49 15 55 www.leportdelalune.com Mer 22/06 Afterwork Salsa [Latino] 21:30 – Le Comptoir du jazz 2€. Tél 05 56 49 15 55 www.leportdelalune.com The Pains od Being Pure at Heart + Liquid Team + Victory Hall [Noisy pop] 20:00 - Bt 59, Bègles - 12-14€. Tél 09 79 16 98 71 www.bt59.com 16e Jazz & Blues Festival [Jazz] Sweet Dixie Jazz Band. 21:00 - Centre culturel, Beautiran - 12€. Tél 05 56 45 63 23 www.jazzandblues-leognan.fr The Adolescents + Burning Heads [Punk rock] 21:00 - Heretic Club - Entrée libre. www.herecticclub.com Howlin’ Blues Trio [Blues] 21:30 - Le Pépère - Entrée libre. Tél 05 56 44 71 79 www.chezlepepere.com Las Kellies + Los Explosivos + Izzy Crash [Punk rock] 22:00 - Le Saint-Ex - 6€. www.le-saintex.com Jeu 23/06 Stéphanie d’Oustrac [Récital] 12:30 – Grand-Théâtre – 6€. Tél 05 56 00 85 95 www.opera-bordeaux.com

concerts Sieste musicale: « Grazing in the grass» [Soul] 15:00 – Jardin public - Entrée libre. Tél 05 56 52 31 69 www.allezlesfilles.com Arnaud Fleurent-Didier [Chanson] 20:30 - Rock School Barbey 18€. Tél 05 56 33 66 00 www.rockschool-barbey.com Sum 41[Punk rock] 20:30 - Le Rocher de Palmer 25€. Tél 05 56 74 80 00 www.lerocherdepalmer.fr 2e Festival de musique Bordeaux entre-2-mers [Baroque] L’Yriade avec Cyril Auvity (ténor).. 20:30 - Hôtel de ville, Sauveterre-de-Guyenne - 12€. Tél 05 56 71 53 45 www.scenesdete.fr The Octopus + Dominic Sonic [Rock] 21:00 - Le Saint-Ex - Entrée libre. www.le-saintex.com Open Swing [Jazz] 21:00 - Le Pépère - Entrée libre. Tél 05 56 44 71 79 www.chezlepepere.com Laurence Lo Jay + Lawrence Collins [Jazz] 21:15 - Amadeus Song Piano Bar - 9€. Tél 05 56 50 97 06 www.amadeus-song.fr Béné & Co [Soul] 21:30 – Le Comptoir du jazz 7€. Tél 05 56 49 15 55 www.leportdelalune.com Ven 24/06 Kyuss Lives + Invités [Stoner] 20:30 - Krakatoa, Mérignac 25€. Tél 0556243429 www.krakatoa.org 16 Jazz & Blues Festival [Jazz] Robin McKelle + Assosax Big Band. e

20:30 - Halles de Gascogne, Léognan - 22-24€. Tél 05 56 45 63 23 www.jazzandblues-leognan.fr 2e Festival de musique Bordeaux entre-2-mers [Musique ancienne] Chœur de grégorien Ardilla. 20:30 - Église, Sauveterre-deGuyenne - 5€. Tél 05 56 71 53 45 www.scenesdete.fr Jigsaw + Vörse + Extrasystole + Mammouth [Dubstep] 21:00 - Le Saint-Ex – 5€. www.le-saintex.com Franklin + Qlay + Hype Cats [Indie rock] 21:00 - El Chicho - 4€. Tél 05 56 74 47 35 www.elchicho.fr Train’s Tone [Reggae] 21:00 - Salle polyvalente, Budos - Entrée libre. Tél 05 56 62 57 86 www.scenesdete.fr 21e Fifres de Garonne [Musique traditionnelle] Fédérédération Française de Barithon, Neyta, Mengui Dem taf Taf. 21:00 - Bord de Garonne, SaintPierre d’Aurillac - Entrée libre. Tél 05 56 63 01 12 www.sous-fifres.fr Ricky Norton [Blues rock] 21:30 - Amadeus Song Piano Bar - 12€. Tél 05 56 50 97 06 www.amadeus-song.fr Danse Machin [Disco] 21:30 – Le Comptoir du jazz 5€. Tél 05 56 49 15 55 www.leportdelalune.com Sam 25/06 2e Festival de musique Bordeaux entre-2-mers [Lyrique] Les Chantres de Saint -Hilaire Motets sous Louis XIV, Du roi David

au roi Soleil, avec l’ensemble des Chantres de Saint -Hilaire sous la direction de F-X Lacroux. 10:00 - Église, Sauveterre-deGuyenne - Entrée libre. Tél 05 56 71 53 45 www.scenesdete.fr 21e Fifres de Garonne [Musique traditionnelle] Sous-Fifres 2011 + Invités, Kitus,Faburden, Cie des Pingouins. 11:45 - Bord de Garonne, SaintPierre d’Aurillac - Entrée libre. Tél 05 56 63 01 12 www.sous-fifres.fr 9e Festival Les Z’Arpètes [Arts du dehors] Odezenne, Imbert Imbert, Lacets des Fées, C’est bien Ben, Somogo, Wombolombakéhé Orchestra, Caliconte, Le Lido de Toulouse, Regards de deux mains, Monsieur Théo D. 14:00 - Château Malartic, Gradignan - Entrée libre. www.leszarpetes.com Julien Pras [Indie folk] 15:00 - Médiathèque de Mérignac, Mérignac - Entrée libre. www.krakatoa.org 2e Festival de musique Bordeaux entre-2-mers [Baroque] Le banquet Lyrique Guillaume Figiel-Delpech, contre ténor et Marc Chiron, clavecin. 15:30 - Église, Saint-Martin-duPuy - 10€. Tél 05 56 71 53 45 www.scenesdete.fr Laura et Gianna Caronni [Musique du monde] 16:00 - Librairie Mollat - Entrée libre. www.mollat.com Michel Macias & Pedram Khavarzamini [Musique du monde] 17:00 - Église, Barsac - Entrée libre. www.scenesdete.fr

agenda |

concerts 2e Festival de musique Bordeaux entre-2-mers [Baroque] Groupe vocal Syrinx. 18:00 - Cave de Sauveterre, Sauveterre-de-Guyenne - 10€. Tél 05 56 71 53 45 www.scenesdete.fr Train’s Tone [Reggae] 20:00 - Salle des fêtes, Anglade - Entrée libre. Tél 05 57 64 42 02 www.scenesdete.fr 16e Jazz & Blues Festival [Blues] Kenny Neal + Awek. 20:30 - Halles de Gascogne, Léognan - 22-24€. Tél 05 56 45 63 23 www.jazzandblues-leognan.fr Global Unity Sound System [Reggae] 21:00 - El Chicho - 5€. Tél 05 56 74 47 35 www.elchicho.fr Blood + Here[in] + Aloïs [Metal] 21:00 - Le Saint-Ex - Entrée libre. www.le-saintex.com 2e Festival de musique Bordeaux entre-2-mers [Baroque] Ensemble Sagittarius. 21:00 - Église, Mourens - 1520€. Tél 05 56 71 53 45 www.scenesdete.fr Blues I Motion [Blues rock] 21:30 - Amadeus Song Piano Bar - 6€. Tél 05 56 50 97 06 www.amadeus-song.fr

12:00 - Quai des sports - Entrée libre. Tél 05 47 33 82 85 21e Fifres de Garonne [Musique traditionnelle] Bidaia, Celtic Project. 15:00 - Bord de Garonne, SaintPierre d’Aurillac - Entrée libre. Tél 05 56 63 01 12 www.sous-fifres.fr 33e Saison musicale de l’Abbatiale de Guîtres [Gospel] Chorale Les Gospelleries. 17:00 - Abbatiale Notre-Dame, Guîtres - Entrée libre. Tél 05 57 51 10 82 www.abbatialedeguitres.com

Florence Mothe. 18:00 - Salle Mably, Cour Mably 12-20€. www.festesbaroques.com Festival de musique baroque [Baroque] Les Caractères, Xavier JulienLaferrière Œuvres de Rebel, Rameau, Montéclair. 20:30 - Salle Mably, Cour Mably 12-20€. www.festesbaroques.com Laurent Paradot + de Reyes + Billy The Kill [Chanson, rock] 21:00 - El Chicho - 4€. Tél 05 56 74 47 35 www.elchicho.fr

4e Festival d’Art Vocal Unikalo [Lyrique] Chœur de Gascogne. 21:00 - Salle Brémontier, Arès - Entrée libre. Tél 09 50 56 27 18 www.scenesdete.fr

Les ZinZins du Jazz [Swing] 21:00 - Amadeus Song Piano Bar - 9€. Tél 05 56 50 97 06 www.amadeus-song.fr

Mar 28/06

Jeu 30/06

29 Festival International d’orgue de Bordeaux [Récital] Soliste : Martin Bacot. Œuvres de Sweelinck, Alain, Buxtehude, Van Noordt et Bacot. 18:15 - Cathédrale SaintAndré - Entrée libre. Tél 05 56 81 78 79

Estivales de musique en Médoc [Récital] Quatuor Modigliani et JeanFrédéric Neuburger Œuvres de Mendelssohn, Ravel et Brahms. 20:00 - Château Lafon Rochet, Saint-Estèphe - 16-32€. Tél 06 69 32 48 19 www.estivalesmusique-medoc.com

Tiou + Rivkah [Chanson, folk] 21:00 - El Chicho - 4€. Tél 05 56 74 47 35 www.elchicho.fr

Kâa Ba [Afro blues] 21:30 – Le Comptoir du jazz 5€. Tél 05 56 49 15 55 www.leportdelalune.com

Civil Civic + Père Dodudaboum [Indie rock] 21:00 - Le Saint-Ex - Entrée libre. www.le-saintex.com

45 Tours Mon Amour ! : 99, 99% Girly [Mégamix suave et décadent] 23:59 - Heretic Club - 5€.

Lonj [Blues] 21:30 – Le Comptoir du jazz – Entrée libre. Tél 05 56 49 15 55 www.leportdelalune.com

Dim 26/06

Mer 29/06

Les Pieds dans l’herbe [Chanson]

Festival de musique baroque [Baroque]

Open Swing [Jazz] 21:00 - Le Pépère - Entrée libre. Tél 05 56 44 71 79 www.chezlepepere.com Gala Drop + Tabloid John [Indie rock] 21:00 - Le Saint-Ex - 5€. www.le-saintex.com Akoda [Afro-jazz] 21:30 – Le Comptoir du jazz 5€. Tél 05 56 49 15 55 www.leportdelalune.com

& clubs |

Le Cercle des poètes disparates 22, place de la Ferme de Richemond 05 57 83 23 01 Où est passé Bino ?… Au Palais des sports !!! Vous y croyez ? Le tenancier le plus rock’n’roll de la ville vient d’ouvrir un cercle ! (Pour pas un rond !) CDPD ! Le Cercle des Poètes Disparates est ouvert 7/7. On y boit (tu m’étonnes !), on ouvre grand ses yeux et ses oreilles (concerts et expos) et on y mange la fameuse « Tricandille » qui a fait la réputation du patron. Nunuches et petites bouches s’abstenir. PDG 28 rue Sainte Colombe La Pharmacie de Garde. Doté d’une grande terrasse lounge ouverte sur la place Sainte Colombe, l’ex-Inca a viré electro. Dj’s locaux aux platines, la place est chaude et la cave profonde. Le son est bon, la caïpirinha très fraîche. On y retrouve les bonnes têtes du Cafecito.

| bars

Le Saint-Ex 54, cours de la Marne 05 56 31 21 04

Le Saint-Christophe 3, rue Saint-James 05 56 44 52 08

Temple du rock’n’roll, le Saint-Ex s’est taillé une belle réputation dans le petit cénacle des salles qui comptent en France. Lounge de luxe au rez-de-chaussée, avec comptoir en bois d’arbre et salon à cheminée de marbre attenant, l’établissement dispose également d’un second bar sans sa légendaire cave moite où les amplis se règlent sur maximum et la bière se boit au kilomètre sur fond de Doobie Brothers.

Chaque matin, Naji va faire son marché afin de préparer son unique plat du jour. C’est la confiance qu’inspire le bonhomme qui fait office de carte. Seul à gérer son tout petit zinc, ce pro des échecs et du backgammon accueille la clientèle dans une ambiance intimiste. Pour un café matinal, un apéro, une lecture de la presse ou un plat sur le pouce. Toujours un mot gentil… C’est si rare !

Ice Bar Quai de Bacalan 05 57 00 10 15 Après Paris, Saint-Tropez, Milan, Stockholm, Londres et Copenhague, Bordeaux peut s’enorgueillir de posséder elle aussi son Ice Bar - le plus grand d’Europe ! Dès 19h, après avoir enfilé blouson, moufles et chapka (fournis à l’entrée), on peut, pour 20 euros et environ 25 minutes, déguster dans une ambiance à -10° et un décor uniquement de glace et de jeux de lumières, un cocktail à base de vodka Imperia™ servi dans un verre givré.

L’Apollo 19, Place Fernand Lafargue 05 56 01 25 05 Le vrai souci avec l’Apollo… c’est son succès. C’est toujours plein. Ce bar de quartier style bistrot, est un lieu festif où l’ambiance est toujours au rendez-vous. Au soleil la journée sur la place, ou un soir de match devant l’écran géant, le mot d’ordre est convivialité. Chaud le retour après les rhums arrangés.

| restaurants |

PINK FLAMINGO 12, place Fernand Lafargue 05 57 77 07 24

MOSHI MOSHI 8 place Fernand Lafargue 05 56 79 22 91

PERDI TEMPO 25, quai Richelieu 05 56 81 17 91

Ici, les pizzas sont réalisées avec des produits frais pour vous faire partager des saveurs rares et surprenantes. La pâte, fine et croustillante, est à base de farine bio française. Les enfants dessinent sur les murs, on mange sur une banquette de coiffeur années 1950 ou dans un studio de musique vintage. Livraisons à vélo ! à partir de 9,50€. Formule le midi.

Dans une salle voûtée au décor design, ambiance zen et spectacle garanti. Les plats sont réalisés sous vos yeux par les cuisiniers à la gestuelle savante. Une des meilleures adresses japonaises de la ville, réputée pour la finesse des plats chauds et la fraîcheur de ses produits, sushis, sashimis et autres makis. Comptez environ 50 euros par personne, mais c’est justifié !

Sur les quais, face à la Garonne, venez déguster un savoureux assortiment d’antipastis préparé par Pasquale, Napolitain de son état, accompagné d’un cocktail concocté avec toute la passion de Washington, le carioca, ou simplement d’un verre de vin de leur sélection... Un moment convivial à partager entre amis ou en famille dans un nouvel espace inauguré en janvier.

CHEZ MICHEL’S 31 rue du Pas-Saint-Georges 05 56 81 31 56

LES 4 SAISONS d’Estelle 104, rue Notre Dame 09 81 68 12 34

LB, La Brasserie 64, rue Saint Rémi 05 56 06 10 20

On se croirait ici dans un troquet parisien. Au cœur de Saint-Pierre, Michel est devenu le rendez-vous de la branchitude. La petite terrasse est idéale pour prendre un café, déjeuner ou dîner. Carte changeante et créative au gré du marché, s’appuyant sur les bonnes bases de la cuisine traditionnelle. Menu midi, entre 9 euros et 13,90€.

Au cœur des Chartrons, Estelle a imaginé un restaurant du midi où la carte se renouvelle tous les jours. Soupes, tartes salées et délices sucrés maison côtoient de savoureux plats composés de produits frais et de saison ! Atmosphère conviviale et déco chinée chic, on se sent tout simplement comme chez soi. Un dimanche sur deux, Estelle réinterprète le brunch. Formules de 6,50€ à 12,50€.

On y mange des plats du jour soignés (8.90€) cuisinés au retour du marché. Les formules sont d’un rapport qualité-prix irréprochable. La terrasse couverte et chauffée, donne sur une des rues piétonnes les mieux fréquentées. Plus de 30 vins au verre et un service continu 7j/7 de midi à 23h30.

le mot de la fin |

texte et photo ¬ Guillaume Gwardeath™

VANITÉ Mes pensées, comme par un phénomène de magnétisme, vont tout entières à cette rencontre, dans ce cadre qui faisait très années 80. Années 1880, précisément. C’était une fin de soirée de fin d’automne, sur les bancs de l’Irish Pub, où les principaux personnages à me tenir compagnie, le temps que l’orage s’apaise, étaient ces grands noms de la littérature irlandaise, figés en portrait dans leur cadre ovale. Je devais ressembler à l’antisocial de service, à bouquiner A Rebours dans mon coin, jetant juste quelques regards maladroits aux filles qui s’envoyaient des pintes au comptoir. Je n’avais pas vu arriver ce grand dandy en gabardine qui s’est assis juste en face de moi. Pas vraiment d’âge, un visage sombre. Seuls ses yeux brillaient comme s’ils eussent été deux pierres précieuses. Diabolique. Il a commandé un bloody mary et est allé droit au but, pour me proposer une sorte de marché. « Tu pourras séduire. Tu auras l’assurance et l’éloquence suffisantes. Je ne te demanderai, comme écot à chacune de tes nouvelles conquêtes, qu’un seul de tes cheveux. » Le deal ne m’a pas paru diabolique. J’ai serré sa main. Elle était froide et durcie par la corne. Il me fallut l’implacable sévérité de la course du temps pour prendre la mesure du prix que coûte le frisson d’un nouvel hédonisme. Ce fut comme une tragédie grecque, belle et effrayante, rythmée au cliquetis des ciseaux de la Parque. « Je ne pourrai pas faire de miracles, vous savez » me dit le coiffeur du salon que je fréquente à Saint-Pierre. Dans le miroir, je vois la lumière du spot un peu disco se refléter sur le dôme de mon crâne. La science appelle ça « alopécie », et il est des pactes qu’il vaut mieux cacher derrière les volumes des bibliothèques. / ❥ www.gwardeath.com