NORD & BELGIQUE
n°38 / février 09 / GRATUIT
XL Europe X .07.09 14.03 - 12 Samedi 9 - 19h - Lille 14.03.0’ouverture Fête d érien” “Le bal a itions 50 expos ents em 500 évén i 6 Midi-Mid
www.lille3000.com
Sommaire Let’smotiv - février 2009 - n°38
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édito News Rencontre
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Reportage
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Design
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O bjets
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Mode
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Olivier Hascoat Chinese sleeping Stockholm Ski : rétro vs techno
Sessún, Portfolio
événement
Dentelle et design à Bruges
Portrait
Patrice Budzinski
Musique
Mr Oizo, Black Lips, Friendly Fires… Chroniques disques
Cinéma
Fifa, Cinématek
Littérature
Olivier de Solminihac Chroniques livres
Théâtre & danse
Koen Augustijnen, Maguy Marin, agenda…
98 Portfolio Erwin Olaf
106 E xpositions
Propeace, David Burdeny, agenda…
118 concerts Agenda 126 Guide
restaurants, bars & clubs
130 Photosynthèse
édito
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N°38 Nord & Belgique - février 09 Let’smotiv Nord 114 rue Barthélemy Delespaul 59000 Lille Tél : +33 362 64 80 09 Fax : +33 362 64 80 07 redaction.nord@letsmotiv.com pub.nord@letsmotiv.com Let’smotiv Toulouse 18 rue des Couteliers 31000 Toulouse Tél : +33 561 14 03 28 Fax : +33 561 14 25 22 info@letsmotiv.com Let’smotiv Méditerranée BP 2172 34027 Montpellier Cedex 1 Tél : +33 467 06 95 83 Fax : +33 467 92 26 43 redaction.med@letsmotiv.com www.letsmotiv.com Let’smotiv est une publication de Tacteel / sarl 5 000 E / RCS Lille 501 663 769 Abonnement (1 an, 11 numéros) : 33e directeur de la publication : laurent buoro ı directeur de l’édition : loïc blanc ı directeur délégué de la publication : nicolas pattou ı rédaction : Judith Oliver, Hakima Lounas ı ont collabore à ce n° : pascal alquier, thibaut allemand, elisabeth blanchet, faustine bigeast, julie cerise, audrey chauveau, Léa Daniel, solange darcy, mathieu dauchy, ludovic deleu, sandra ernandez, maxime forcioli, fabien kratz, carole lafontan, francois lecocq, nathanaêlle leschevin, coralie martin, nathalie mora, erwin olaf, sébastien paule, clément perrin, guillaume rivière, laetitia roques ı Graphisme : cécile fauré, Carole Droniou ı Administration & comptabilité : adm@urbanpress.com - Lætitia Louvet ı Impression : imprimerie Ménard - 31 682 Labège ı Diffusion : c*red ı Dépôt légal : à parution ı ISSN : en cours ı Ne pas jeter sur la voie publique Couverture : Tsarina Alexandra +1918, 2000, Erwin Olaf, Courtesy Flatland Gallery (Nl, Paris), erwinolaf.com, fotomuseum.be L’éditeur décline toute responsabilité quant aux visuels, photos, libellé des annonces, fournis par ses annonceurs, omissions ou erreurs figurant dans cette publication. Tous droits d’auteur réservés pour tous pays. Toute reproduction, même partielle, par quelque procédé que ce soit, ainsi que l’enregistrement d’informations par système de traitement de données à des fins professionnelles, sont interdites et donnent lieu à des sanctions pénales. ı Magazine gratuit Membre de l’OJD, Bureau de la presse gratuite d’information.
New deal Il est un peu plus grand. Un centimètre par-ci, un demi-centimètre par là. Avec un papier plus élégant. Un nombre de pages plus important (132). Une nouvelle maquette. Un nouveau logo. Et de nouvelles rubriques ! Let'smotiv (for) change. Yes we can ! Non, non, pas de « obamaïsation » dans nos pages. Pas de grandes promesses. Une meilleure qualité de lecture et surtout de nouveaux terrains à défricher ! Du design, de la mode, des nouvelles têtes, des interviews... Let'smotiv interroge les tendances urbaines et sonde l'actualité culturelle. Sans complexe et sans préjugé. Ainsi, le directeur de MySpace France et l’écrivain nordiste Olivier de Solminihac ont droit aux mêmes égards dans nos colonnes. Notre champ d’investigation est plus ouvert que jamais, sans frontière. À l’image de notre plongée dans la capitale du design scandinave (Stockholm) ou de notre enquête sur l’art de la sieste en Chine. Enfin, notre regard sur l’offre culturelle dans notre eurorégion conserve une place de choix. Vous retrouverez notre décryptage d’événements culturels majeurs comme « Dentelle et Design », à Bruges. Et, bien entendu, notre sélection mensuelle en matière de théâtre, danse, musique et arts visuels... toujours aussi rigoureuse et passionnée ! Let'smotiv creuse son sillon dans un champ culturel pluridisciplinaire, capable d'interpeller à la fois les « kids », de guider les curieux et de réveiller les plus endormis d’entre nous. Un certain art de vivre dans la sphère culturelle. Lola Blou
En bref… Porno Chic Alerte : la récession frappe de plein fouet l'industrie du sexe aux USA. En rade de fonds pour se payer de nouveaux strings en fourrure et autres jarretelles en cuir vernis, deux grands patrons du porno exigent une aide de 5 milliards du Congrès. Larry Flynt, célèbre fondateur du magazine Hustler et provocateur notoire, fait équipe avec Joe Francis (à l'origine de la série de DVD Girls Gone Wild). « Les Américains peuvent se débrouiller sans voiture, mais pas sans sexe », argumentent-ils. Sûr que dans ce contexte de crise mondiale, Super-Barack fera pression pour booster la libido de ses électeurs, et glisser une enveloppe aux parrains des plaisirs charnels. Ou pas.
Tu danses ou je t’explose ? Le plancher tremble, les micros crépitent, la foule se tasse dans les gradins, la 4e édition de Juste Debout peut commencer : dix heures d’un show intense de danse hiphop, à peine entrecoupé par les commentaires de Vice Low (Saïan Supa Crew). Sur le ring, on s’essouffle, on cabriole, on déploie des trésors d’ingéniosité pour se démarquer des concurrents. Les prétendants à la finale de ce concours international sont près de 150 à s’affronter en New style, Locking, Popping, House Dance et Top Rock. Et le Mia ? ❥ le 21.02, 13h au Palais St Sauveur de Lille, www.juste-debout.fr
Télex
Envoyez vos marmots poser leurs questions et écouter des histoires au salon d’éveil Tiot Lupiot, tiotloupiot.com // Jackson 5, The Four Tops, Marvin Gaye, Stevie Wonder, Diana Ross... ils sont passés par la maison Motown qui fête en 2009 ses 50 ans. Coffret, documentaire, livres sont de rigueur !
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Antipasti Bruxelles se donne des allures de madone jusqu’en mai. Aux Bozar, on fête à l’avance le 150e anniversaire de la réunification italienne, avec une saison culturelle turinoise. Cinéma, littérature, arts plastiques, gastronomie, nous avons quatre mois pour découvrir le dynamisme culturel de cette ville (où il n’y a pas que Fiat, Lavazza et la Juventus). En attendant les beaux jours, on peut dès le 20 février profiter d’une mise en bouche : sublimes tableaux de maîtres (De Van Dyck à Bellotto), photos des Palais du Piémont et sélection de films. Mamma Mia ! ❥ jusqu’au 25.05, bozar.be
Révolution de palais Sin City ? Cap Sciences, le centre de culture scientifique d’Aquitaine, a créé un monde interactif pour confronter les internautes aux enjeux du développement durable. Avec Clim City, ils ont imaginé une ville durable dans laquelle on peut cliquer pour découvrir des informations sur le changement climatique. Une solution : l’adaptation. Un deuxième onglet cache un jeu en ligne nous invitant à réduire les gaz à effets de serre et à redonner un peu d’air pur à cette Clim City. ❥
www.climcity.cap-sciences.net
Les « vœux à la Culture » de Nicolas Sarkozy ont connu leur lot de scoops, à commencer par l'annonce de la gratuité des musées nationaux à partir du 4 avril prochain pour les enseignants et les moins de 26 ans. Du côté des jeunes, présentés comme les plus « sensibles à l'effet prix », c'est une « aubaine », et pas seulement parce que le chef de l'état envisage l'ouverture d'un musée de l'histoire de France, destiné à renforcer l'identité nationale (sic) ! Christine Albanel a eu quant à elle une idée « folle », largement pompée Outre-Manche : lancer un jeu de grattage avant l'été pour récupérer environ 25 millions d'euros en faveur du patrimoine… ❥ culture.gouv.fr
À dunkerque, cartes postales, affiches, journaux ; les œuvres d’art prennent toutes les formes au Cabinet des Curiosités pour questionner la notion de reproductibilité +33 676 78 81 72 // Pour Mac ou pour PC, Poladroid est une application gratuite qui transforme les trop clinquants clichés numériques en photos vintage à la mode Polaroid, vignettage et saturation compris. www.poladroid.net
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Performatik Mais non Brenda, Performatik n’est pas le dernier titre de Daft Punk, ni un dérivé de Tecktonik. C’est le nom d’une biennale qui s’intéresse à l’influence de la performance dans le spectacle vivant contemporain. Lancé en 2007 par le Kaaitheater (Bruxelles), Performatik propose pendant une semaine une vingtaine de spectacles, lectures, installations vidéo et concerts aux esthétiques iconoclastes, voire un peu barrées. Cette année, le festival revient sur les idéaux du futurisme italien et s’interroge sur l’actualité du Manifeste de Marinetti : fusion des disciplines artistiques dans une forme d’art total, éloge de la vitesse, recours aux technologies modernes… ❥ du 13 au 21.02, kaaitheater.be
Faits d'Hiver
Culture Pub
S'il convie les étoiles montantes de la musique actuelle, le D'hiver Rock Festival de Tournai soigne aussi son look et ménage une place de choix aux plasticiens en vogue. Fidèles au rendez-vous, le Collectif Triii métamorphose le hall en plate-forme numérique, tandis que les Wild Inks investissent l'Espace Bis, en dignes représentants de la BD contemporaine. Côté musique, la programmation est éclectique : le hip-hop de Sputter Shower côtoie le glam rock de A Brand et la pop groovy de Barbie Bangkok. RDV du 19 au 21.02, Tournai, Maison de la Culture. ❥ www.dhiverrock.be
Une fois encore, Ikea vient de donner aux publicitaires du monde entier une sacrée leçon de marketing. Surfant sur l'Obamania, le leader mondial du meuble a lancé une campagne visant à convaincre le nouveau Président américain de redécorer le bureau ovale en piochant dans sa collection. Une réplique grandeur nature a d'abord été installée dans une station de métro de Washington. Complétant ce dispositif, un site Internet pas très intéressant, appelle le visiteur à redesigner lui-même le bureau d'Obama dans l'espoir d'empocher 1500 $ en bons d'achat. ❥ www.embracechange09.com
Télex
6e année consécutive de résultat négatif pour le marché du disque en France : 606 millions d'euros de chiffre d'affaires, soit un recul de plus de 15 % par rapport à 2007 // La Dictée Magique est de retour mais sur internet, suivie de près par le jeu Simon ou encore le Télécran. Des émulateurs régressifs à retrouver d'urgence sur kevinstonge.com
LA RUE KETANOU LES HURLEMENTS D'LÉO IDIR ASTON VILLA EMILY LOIZEAU LA CASA BANCALE LE MAXIMUM KOUETTE LES FILS DE TEUHPU BAAZIZ
TOM POISSON ; ALEXANDRE KINN ; MELL LE TARAF DÉKALÉ ; LES ENFANTS DU BAL ...
PARRAIN DU FESTIVAL EN CONCERT ACOUSTIQUE SUR 10 COMMUNES Auchel, Auchy-les-Mines, Angres, Avion, Béthune Billy-Montigny, Bruay-la-Buissière, Cambrin, Courrières Divion, Drocourt, Evin-malmaison, Grenay, Harnes Hénin-Beaumont, Hersin Coupigny, Houdain, Lens Leforest, Marles-les-mines, Mazingarbe, Méricourt Montigny-en-Gohelle, Noyelles-Godault, Rouvroy Sallaumines
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Interview texte ¬ Thibaut Allemand photo ¬ Carole Lafontan, DR
myspace
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Olivier Hascoat Tête de réseau
Qui se cache derrière MySpace ? Rupert Murdoch* étant absent, on a rencontré Olivier Hascoat, responsable de l’antenne française du site depuis juin 2008. Courtois et souriant, Hascoat est un pur produit de la culture d’entreprise. Son discours, bien que très prudent et un brin angélique, nous a permis d’en savoir plus sur ce célèbre site communautaire. Alors, Add To Friends ?
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« Je vous l’ai dit : MySpace, c’est le choix du cœur »
Comment arrive-t-on à la tête de MySpace France ? Je suis né à Paris en 1968, j’ai grandi en province. Après HEC, j’ai travaillé dans le conseil d’entreprises, en France et au Canada. J’ai ensuite intégré Vivendi Universal, à l’époque de Jean-Marie Messier. Je m’occupais du web et de la musique. À Los Angeles, j’ai développé mp3.com, pionnier de la musique en ligne. Après un passage chez Orange et Apple, j’ai rejoint MySpace France. Étiez-vous déjà adepte des réseaux sociaux ? Oui, j’avais découvert MySpace en 2004, à L.A. Je fus l'un des premiers Français inscrits ! Le site a tout d’abord intéressé les musiciens indépendants, le considérant comme une vitrine idéale, et la communauté coréenne de L.A. fan de tuning. Vous êtes musicien, Coréen ou fan de tuning ? Non (sourire), mais des amis m’ont parlé de ce réseau social, dont j’ai aimé le principe. J’ai pu
tisser des liens à travers le monde avec des fondus de ukulélé, chose plutôt rare. Quelle est la journée-type du patron de Myspace France ? Il n’y a pas de journée-type ! Le web ne s’arrête jamais. Si quelque chose se passe dans la nuit, on doit travailler dessus dès le lendemain. Il y a une réunion quotidienne avec l’équipe marketing, pour lancer des partenariats, discuter de projets (mise en place d’une web-série comme le Twenty Show, avec Arte), l’organisation de concerts (les Secret Shows), ou décider ce qu’on met en avant. J’ai également un rôle d’évangélisation auprès des marques pour qu’elles apparaissent sur MySpace. Combien gagnez-vous mensuellement ? (silence) Je ne peux pas vous le révéler. Non par contrat, mais je ne vois pas de raison de vous donner de chiffre. Sachez seulement que travailler chez Myspace fut le choix du cœur, pas un choix financier.
Cocoon, groupe pop folk qui a redoublé de succès grâce à MySpace.
Soit. Disposez-vous d’une certaine autonomie ? Oui. Une bonne partie de la plateforme reste commune à tous les pays, mais ici nous avons entre autres développé un espace dédié aux créateurs, car la mode fait partie de la culture française. Nous valorisons aussi certains contenus, des longs-métrages par exemple, qui ont du succès en France, mais pas aux USA. J’ai tout de même des comptes à rendre, puisque ma mission est de développer le chiffre d’affaires et l’audience. Pouvez-vous nous présenter l’équipe de MySpace France et son rôle ? Nous sommes une petite équipe d’une trentaine de personnes basée
à Paris. Il y a une partie commerciale, communication, business development et des graphistes… Beaucoup viennent de la région PACA, et souhaiteraient une antenne à Nice ou à Montpellier, mais ce n’est pas encore à l’ordre du jour ! La moyenne d’âge est assez jeune, entre 18 et 35 ans, à l’image de notre cœur de cible. C’est presque un reflet de la diversité française, à petite échelle. Cette équipe utilise des outils analytiques et hume l’air du temps, pour sentir les buzz. Vous contentez-vous alors de relayer ce qui marche ? Nous détectons très vite ce qui aura du succès en regardant le nombre de visites, en nous tenant informé… >
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des sonneries, des places de concerts, des t-shirts…
Soirée Me, MySpace and my band.
et s’il y a du buzz, on lui donne juste un coup de pouce. Par exemple, Yelle, Justice ou BB Brunes doivent beaucoup à MySpace. BB Brunes doit surtout beaucoup à Rock & Folk, et Justice dépasse le simple phénomène MySpace, non ? On ne dira jamais que MySpace est responsable du succès d’un artiste. Mais notre site en compte 250 000, et tous ne passent pas à la radio. Prenez les artistes français chantant en anglais. MySpace a permis à Cocoon de contourner les quotas radiophoniques. Et nous allons lancer, courant 2009, MySpace Music, qui sera totalement différent de la version actuelle. On y trouvera une plate-forme de téléchargement, ❥
Le téléchargement légal, vous y croyez vraiment ? Au-delà du téléchargement, nous allons proposer une véritable expérience à 360°. C’est une clé pour l’avenir de l’industrie musicale : passer d’un modèle basé sur la vente de disques à un système beaucoup plus diversifié. Nous avons beaucoup d’autres projets, mais je dois rester discret. Finalement, ne craignez-vous pas que le public se lasse des réseaux sociaux, à plus ou moins long terme ? Non, car c’est un phénomène générationnel. La génération des 15-20 ans est née avec le web et MSN. Ça fait partie de leur ADN. Tout comme le portable, avoir un profil va devenir naturel et indispensable pour communiquer et rester en contact. Si demain, vous êtes licencié, que ferez-vous, à part jouer du ukulélé ? Je ne me suis pas posé la question, mon concubinage avec ce site est encore trop récent. Mais je resterai utilisateur du réseau. Je vous l’ai dit : MySpace, c’est le choix du cœur. /
*MySpace a été créé en 2003 et racheté en 2005 par l’homme d’affaires australo-américain Rupert Murdoch (News Corporations). Ce milliardaire, proche de la famille Bush, détient entre autres Fox News, Wired Magazine... MySpace.com est dans le top cinq des sites les plus consultés au monde, et il possède plus de 200 millions de membres.
Sleeping En Chine, on dort n'importe où, n'importe comment, n'importe quand. La sieste reste une institution dans l'Empire du Milieu et le spectacle de Chinois assoupis dans les situations les plus cocasses amuse et surprend toujours l'œil occidental. Mais que cachent les corps et les esprits somnolents ? Une habitude culturelle, religieuse ? Ou plus tristement un épuisement dû aux conditions précaires de travail? Regard sur une population endormie dans un pays en plein réveil.
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Chinese texte et photos ÂŹ Elisabeth Blanchet www.lunaticmag.com, www.elisabethblanchet.com
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S
ix heures, le soleil se lève sur Shanghaï. Yang, 30 ans, est prêt pour une nouvelle journée de travail qui ne s’achèvera qu'à la tombée de la nuit. Comme des millions de ses compatriotes, il a quitté sa province natale de Anhui pour travailler dans l’un des innombrables chantiers de la mégalopole chinoise. Avant de commencer son dur labeur d’ouvrier non qualifié, il pense déjà à la pause de midi. Il aura le temps de faire un petit somme : un moment pour lui, pendant lequel il pourra reprendre des forces et s'évader d'un quotidien éreintant. Et comme en Chine, Morphée vous tend les bras à chaque coin de rue, pour Yang, ce sera sur un bout de trottoir, à l'ombre d'un bloc de béton. Pas le temps de rentrer au préfabriqué où il partage une chambre avec une dizaine d'autres ouvriers originaires du même village.
Une habitude ancestrale « La sieste, c'est biologique, explique Yue, technicien, qui vit en France depuis 1989. Il faut suivre sa nature. Quand on est fatigué, on se couche pour récupérer. Mais c'est d'abord lié au taoïsme », poursuit-il. Effectivement, la majorité des Chinois suit toujours les principes philosophiques de cette religion qui remonte au ve siècle avant notre ère. >
« Mao Tsé-Toung avait instauré la sieste dans la constitution du pays dès 1948 » Le taoïsme préconise de trouver un équilibre entre l'activité (le Yang) et le temps de sommeil (le Yin). Une personne en bonne santé se lève donc avant l'aube, commence à s'activer avec le jour, et surtout veille à respecter l'équilibre Yin Yang, d'où les assoupissements quotidiens. La sieste a également une origine rurale. Selon Alain Wang, journaliste spécialiste des questions chinoises : « cette habitude est liée aux fortes chaleurs de l'été dans les campagnes où les paysans sont assommés après un travail qui a souvent commencé au lever du jour : ils se réfugient là où ils ont un peu d'ombre, sous un arbre, dans un resto, dans un temple... en attendant que le soleil se calme ». Dans les campagnes, le rituel persiste donc tant il est intégré à l’organisation ordinaire du quotidien.
Des campagnes aux villes Cependant, il n'y a pas qu'à la campagne que l'on succombe au sommeil. Convaincu de son efficacité pour >
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« S'endormir en public n'est pas toujours recommandé » augmenter le rendement de ses travailleurs, Mao Tsé-Toung avait instauré la sieste dans la constitution du pays dès 1948, contribuant ainsi à rendre une habitude rurale citadine. L'exode urbain massif de ces dernières années n'a fait que renforcer la pratique du repos journalier*. Des ouvriers comme Yang, d'origine rurale, le font également perdurer. Au facteur historique et politique s'ajoute l'aspect climatique : « Il ne faut pas oublier qu'en ville, jusqu'au début des années 90, la climatisation n'existait quasiment pas », rappelle Alain. Plus de trente ans après la mort du grand timonier, la sieste n'est plus officiellement dans les textes mais reste largement pratiquée.
La sieste aujourd'hui Elle connaît désormais un certain discrédit : « Les Chinois pensent que tout ce qui vient de l'Occident est très bien, explique Yue, de plus en plus de citadins snobent un peu la sieste qu'ils considèrent comme "féodale" », poursuit-il. En effet, si se laisser aller au sommeil en fonction de son rythme biologique ne pose de problème à personne, s'endor-
mir en public n'est pas toujours recommandé. « Quand mes collègues font la sieste, je trouve que c'est normal, j'imagine qu'ils ont un coup de pompe. Ce qui est choquant, c'est de voir son directeur dormir en public », explique Yizhi, qui travaille dans une maison d'édition à Pékin. Dans les sphères des cadres et des dirigeants, ce sont plutôt les règles des Occidentaux qui dominent. La représentation sociale de la sieste évolue. Ainsi, fin novembre, plusieurs directeurs d'une entreprise de Pékin qui avaient eu le malheur de s'endormir lors d'une réunion certainement soporifique, se sont fait remercier. La rue et les espaces publics restent les dortoirs de « ceux qui ne font pas de manières », poursuit Yizhi. Autrement dit, les « petites gens » : ouvriers, chauffeurs, serveurs, employés… ces 120 millions d'individus dont les conditions de travail précaires et les cadences infernales conduisent à l'épuisement. Pour eux, c'est un besoin vital. Certains ont le choix, d'autres pas. / À l’heure actuelle, 60 % des Chinois sont d'origine rurale, contre 70 % en 1978.
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texte ¬ Pascal Alquier photo ¬ Guillaume Rivière Remerciements à KODAK pour son précieux soutien
Made in Sweden Chaque année en février, le Stockholm Furniture Fair* donne le pouls de la création suédoise en matière de design. D’influence majeure, la patte scandinave décline ses lignes pures de par le monde grâce à une jeune génération pétrie de tradition et formée dans les meilleures écoles. Élevé au rang d’art, le design n’en constitue pas moins une source de revenus colossale pour le pays.
« La "Swedish touch" s'est affirmée grâce à une image résolument moderne et innovante » L’hiver nordique incline les Suédois à parfaire l’ordonnancement de leurs intérieurs. Le Salon du mobilier de Stockholm, qui regroupe 750 exposants sur 56 000 m2, leur donne chaque année l’occasion de révolutionner et améliorer leur « Home, Sweet Home » en présentant les dernières tendances en matière de mobilier, d’éclairage et de fournitures. L’importance de ce rendez-vous n’est plus à démontrer dans un pays où le design et la beauté des lignes envahissent le champ de vision dès l’arrivée sur le territoire. Aéroport et commodités, train rapide dessiné par l’ex-tennisman Björn Borg, stations de métro, bars, hôtels, magasins vibrent ici de la même énergie au service d’un art de vivre singulier.
Génération design On doit cette effervescence à un véritable vivier « d’enfants du design » qui participent d’un mouvement sensible depuis la dernière décennie du xxe siècle : le succès planétaire de la « Swedish touch » s’est affirmé à travers de multiples récompenses, les personnalités de Thomas Sandell, Jonas Bohlin, Mats Theselius ou Pia Wallén, mais aussi grâce à la propagation d’une image résolument moderne et innovante. Ses traductions dans des réalisations usuelles
comme la téléphonie, l’automobile et, bien évidemment, le meuble et la décoration ont permis aux créateurs nordiques de porter la bonne parole. Depuis vingt ans à peine, le savoir-faire local fait briller les yeux des Japonais et façonne les lignes de meubles italiens. La faculté d’art Konstfack qui pousse les murs des anciennes usines Ericsson au nord de la ville sur 40 000 m2 et l’Association des métiers d’art, Svensk Form, travaillent d’arrache-pied à construire ce futur du design. Et Ikea, la multinationale aux 410 millions d’acheteurs à travers le monde et au chiffre d’affaires passé de 3,3 à 17,3 milliards d’euros entre 1994 et 2006, puise constamment dans ce vivier de créateurs nourris aux meilleures sources que sont les autres écoles de Malmstens (spécialisée dans le meuble), Beckmans (mode, meuble…), Forbergs (publicité). Les travaux protéiformes de cette jeune création suédoise auront peut-être un jour les honneurs de Kulturhuset, maison de la culture implantée en cœur de ville sur la célèbre place en damier Sergels Torg. En sous-sol, la boutique DesignTorget, dont d’autres enseignes sont disséminées dans les rues de Stockholm, excelle dans la recherche de produits iconoclastes et inventifs des designers débutants (vases, bijoux, ustensiles de cuisine, jeux…). Pour autant, les valeurs sûres ne connaissent pas la crise ! Les locaux de Svenskt Tenn, situés depuis 80 ans sur Stranvägen >
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— les Champs-Élysées stockholmois — ne désemplissent pas. Classicisme et habillages surannés sont de mise, aux antipodes de ce que produit la jeune génération au sud de la ville…
Södermalm, le nouvel Eden Les bobos branchés et artistes de la ville ont investi l’île de Södermalm, reliée au nord par l’île de Gamla Stan. « Söder » comme ils aiment à l’appeler, est l’ancienne zone ouvrière de Stockholm, à opposer au quartier bourgeois septentrional d’Östermalm. Sur ce territoire très prisé s’est installé l’étonnant hôtel Clarion qui enjambe une voie rapide et dont le mobilier et les objets d’art contemporains nordiques constituent l’un des points forts. C’est là aussi que, depuis 2003, l’hôtel Rival poursuit sa mutation. Cet ancien cinéma inauguré en 1937 combinait alors une grande salle
de 700 places, mais également un restaurant, un bar, une pâtisserie et des appartements. Un lieu de vie surprenant, où se mêle design soigné et art déco, dont le propriétaire n’est autre que Benny Andersson, l’un des quatre dieux nationaux d’ABBA. Le groupe aux 360 millions de disques vendus et au style vestimentaire si particulier pensé par Owe Sandström ! Plus au sud-est de l’île, un espace bien délimité a trouvé ses marques depuis bientôt 5 ans : 2 SoFo doit son nom à son emplacement (South of Folkunga-gatan) et colle parfaitement à l’esprit bohème décalé des SoHo londonien et newyorkais. Ici, on bouscule les esprits cartésiens et luthériens du cru en multipliant les adresses branchées, les boutiques de meubles kitsch et flashy et les friperies dans le plus pur esprit de contre-culture. Voilà qui fait inexorablement avancer les choses établies. /
*Stockholm Furniture Fair (salon du mobilier de Stockholm) et Northern Light Fair (salon du luminaire nordique)
❥
Du 4 au 8.02, www.stockholmfurniturefaire.com, www.northernlightfair.com
PALMARÈS È DU 26e FESTIVAL INTERNATIONAL A DU FILM SUR L'ART DE MONTRÉAL JEU.12 FÉV. PALAIS DES BEAUX-ARTS DE LILLE PLACE DE LA RÉPUBLIQUE 59000 LILLE - Auditorium, accès rue de Valmy
19:30
LE FRIVOLE ET LE COMPLEXE LA DENTELLE D’ALENÇON de Alain Fleischer
21:00
22:00
de Jean Bergeron
de Jennifer Alleyn
ACHEVER L’INACHEVABLE
L’ATELIER DE MON PÈRE
VEN.13 FÉV. LE FRESNOY - STUDIO NATIONAL 19:30
LOOKING FOR AN ICON
de Hans Pool, Maaik Krijgsman
20:30
BY THE WAYS, A JOURNEY WITH WILLIAM EGGLESTON de Vincent Gérard, Cédric Laty
22:00
HERE AFTER
de Wim Vandekeybus
17:00
19:30
de Edgard B. Howard, Tom Piper
de Jörg Bundschuh
ELLSWORTH KELLY : FRAGMENTS
18:30
EILEEN GRAY – INVITATION TO A VOYAGE
20:30
JIMMY ROSENBERG – THE FATHER, THE SON & THE TALENT de Jeroen Berkvens
ANDY WARHOL : DENIED de Chris Rodley
design graphique_les produits de l'épicerie
SAM.14 FÉV. LE FRESNOY - STUDIO NATIONAL
WWW.LEFRESNOY.NET 22 RUE DU FRESNOY 59200 TOURCOING +33 (0)3 20 28 38 00 communication@lefresnoy.net
Ski : rétro vs techno texte ¬ Léa Daniel et Delphine Marc photos ¬ DR
Ski, casques, luges... revêtent des couleurs surranées rappelant avec une élégante nostalgie l'époque où le bois était encore roi. Les designers se risquent même à frôler la folle époque des Killy, des sixties. Mais leur schuss s'arrête net devant le fluo et les monoskis. Ici, pas question d'explorer des pistes eighties. Si les apparences sont rétro, les performances sont 100% techno !
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1. On air ! Sensations nouvelles garanties avec ce bodyboard des neiges, port du casque fortement conseillé. 59 € et plus chez Airboard / 2. De la tête aux pieds... Momodesign s'attaque à la piste avec ce tout nouveau casque de ski ou de snow, l'Ice Gris Silver. 298 € / 3. Troisième œil. Rip Curl sait parler aux riders, les vrais, ceux qui veulent immortaliser tous leurs tricks. Tout simplement génial. Le Third Eye, 699 € / 4. Plumé. La doudoune revient cette année au box-office des tendances et Moncler, avec son modèle K2, n'est pas en reste. 500 € tout de même ! / 5. Rocking. Le ski de chaise, ce sont deux modules à poser sous un piètement et adaptables à tous les modèles avec un système de clip ! Design Marie Thurnauer. 90 € / 6. Come back. Quatre modèles marquent le retour en grâce de Kästle, une marque star des années 50. Typé piste, all mountain ou freeride : ces skis à la fabrication soignée sont aussi stables qu'efficaces. Environ 1000 €.
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texte ¬ Sandra Ernandez photo ¬ DR
Sessùn : l’art et la matière
Appréciée pour son mariage élégant de simplicité urbaine et de féminité, Sessùn est une marque de prêt-à-porter qui plaît « aux filles qui ont des références et une certaine nostalgie de leur enfance » dixit Emma François, sa créatrice qui met un point d’honneur à rester en relation avec l’art et les artistes. L’histoire semble simple, la femme aussi.
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« Je ne crée pas pour une femme en particulier. j’élabore juste ma garde-robe idéale » Une histoire qui commence en Amérique latine où Emma, étudiante en anthropologie, découvre la richesse d’un artisanat qui devient rapidement la source de son inspiration. Pour financer ses études, elle dessine des vêtements qu’elle fait confectionner sur place, en privilégiant des modèles basiques et les matières qu’elle trouve sur le marché local, comme la laine d’alpaga. Sans « nourrir l’envie de créer une entreprise de mode », elle vend l’ensemble de sa collection lors de ses fréquents retours en France. Le succès rencontré par ses premières créations, dont la fraîcheur est très appréciée, la confirme dans son attirance pour le stylisme. La marque Sessùn naît donc en 1995. Trois enseignes et 1000 points de ventes plus tard, Emma François nous reçoit dans son atelier marseillais à quelques heures d’un départ vers Barcelone pour le Bread & Butter - salon international de la mode - où elle part présenter sa nouvelle collection. Pour l’été 2009, elle sera jalonnée de robes légères aux couleurs tendres et aux tissus frais, inspirées de sa nostalgie des 70’s et, de ses femmes enfants, héroïnes faussement ingénues, en mini short et cuir ❥
à découvrir / www.sessun.com
patiné. Les souvenirs d’enfance marqués par le cinéma et l’art en général sont omniprésents. Ainsi, après Love Story, Slogan ou La nuit américaine, c’est l’assassinat de Jessie James... et les matières nobles de ses costumes western qui tracent déjà les grandes lignes de sa future collection pour l’hiver 2009 / 2010.
Des passerelles artistiques Depuis 10 ans, Emma François collabore avec le collectif protéiforme Muesli, dont les graphistes Vanska et Sundae sont très impliqués dans ses créations. Elle soutient de nombreuses manifestations culturelles comme le Worldwilde à Sète, Contre temps à Strasbourg ou le festival Aires Libres à Marseille. « Je m’implique mais je n’ai pas l’énergie pour militer en faveur de la culture. » Pourtant, elle affectionne ces collaborations dont elle souhaiterait élargir le spectre : « J’aimerais bien qu’on se rapproche d’une chanteuse pour créer une mini collection avec elle ». Retour à la mode forcément : « Je ne crée pas pour une femme en particulier. J’élabore juste la garde-robe idéale, le reste est une affaire d’adéquation et parfois de chance. » /
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Mobil Home photo, stylisme, coiffure, maquillage Julie Cerise modèle LÊa
Robe "Only" par Esprit, bas Dim
Manteau Esprit, robe en soie Andy Warhol, chaussures San Marina
Chemise Jovial Shirt, t-shirt "Only" par Esprit, boxer DT Point Pull in, bonnet Esprit
Robe Reko, foulard Codelo
juliecerise.carbonmade.com
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texte ¬ Judith Oliver
Le design
fait dans la dentelle Bruges s’affiche en jeune mariée. Les noces que l’on célèbre dans divers lieux de la ville sont celles du design et de la dentelle. L’idylle entre ces disciplines n’est certes pas récente. Mais elle est confortée par l'actuel retour de l’ornement et un goût répandu pour les objets exubérants. Le prétexte est parfait pour s’offrir un séjour dans la Venise du Nord. En baskets. Car le banquet artistique ne s’étale pas toutes nappes dehors. Il s’apprécie par petites touches, nichées ça et là dans les musées, boutiques ou au bord de l’eau.
« L'aura des savoirfaire brugeois ne s'est pas arrêtée au xxe siècle » Bruges en a plus qu’assez de son image de charmante ville-musée et des clichés que lui renvoient les vitrines bondées de napperons ringards. Dans bien des domaines, elle fait preuve de dynamisme. Dans la création dentellière, justement. L’aura européenne des savoir-faire brugeois ne s’est pas arrêtée au xxe siècle. La ville compte trois écoles où se transmettent les secrets du « fleuri de Bruges » et autres « points de fée » (exploit à réaliser avec plus de 300 fuseaux), mais surtout des techniques modernes utilisées tant par les créateurs de mode que par les designers.
Cure de jeunesse La prospère cité flamande tient sa revanche avec « Dentelle et Design » (Kantlijnen, en flamand). Ce « projet de ville », porté par la municipalité en collaboration avec Musea Brugge et Brugge plus, tisse en divers lieux des liens entre tradition et contemporanéité. « Beaucoup de gens nous
sollicitaient pour voir nos fameuses collections de dentelles anciennes. Mais les exposer simplement n’avait aucun intérêt à nos yeux. Nous voulions les présenter comme un objet d’art et comme une source d’inspiration majeure pour la création contemporaine à Bruges comme dans le monde entier » nous explique Sybilla Goegebuer, coordinatrice de l’événement.
De fil en aiguille « Dans chacun des cinq musées, nous avons retenu une thématique, une clé d’entrée, déterminée en fonction des collections de chaque lieu », poursuit-elle. « Le dialogue entre les œuvres de designer ou de stylistes contemporains fait ressortir les phénomènes de filiation mais aussi les contrastes : différence de méthodes, de fonction, mais aussi de taille. Les dentelles artisanales étaient un gagne-pain pour les pauvres. Elles étaient d’une extrême finesse et de petite taille. Ce qui est produit aujourd’hui est monumental, souvent ludique et peu fonctionnel ». Prenez par exemple les brouettes et pelles-bêches ciselées de Cal Lane, exposées au Musée des arts et traditions populaires, ou encore le >
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chien en macramé du Hollandais Marcel Wanders (cf. p51), au Gruuthuse.
Ecrins patrimoniaux
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❖ 1 - Bathsheba Grossman
Quin © Magx Materialise 2 - Cal Lane Shovels © DR 3 - Eero's Puppy © Marcel Wanders 4 - Louise Campbell, Very round chair © Zanotta 5 - Thinking Of You Here © DR
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Si les thématiques gagneraient à être explicitées (diversité des modes de productions, fonction ornementale de la dentelle, lumière et clairsobscurs, jeu de lignes…), l’intérêt du parcours est indéniable. Chaque musée accueille jusqu’à une dizaine de pièces, servies par de sublimes oppositions esthétiques. Ainsi, sous la charpente de son grenier, le musée Memling accueille deux installations monumentales créées pour l’occasion, dont d’immenses toiles d’araignées lumineuses, en référence à l’origine mythologique de la dentelle. Au sommet du Beffroi, les chaises en fil métallique sont magnifiées par la rudesse du lieu. Mais c’est dans le Gruuthuse, cette imposante bâtisse gothique aux plafonds travaillés et aux amples cheminées, que se nouent les plus intéressants contrastes avec les vêtements en tulles de Merel Boers, les robes géométriques de l’académie de Arnhem ou le mobilier design.
Chasse aux trésors Le projet est une invitation à déambuler dans Bruges. Le manque de balises transforme le parcours en un véritable jeu de piste, obligeant à un regard différent sur la ville. Pour trouver les installations extérieures, il faut être attentif aux détails et sortir des sentiers battus par les touristes. On découvre alors des quartiers déserts, comme celui du musée des Arts et Traditions populaires, du Gezelle et des moulins, qui n’ont rien à envier au cœur historique. /
à découvrir / www.cinqcinqdesigners.com
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Dentelle et design jusqu'au 1.03, www.kantlijnen.be, +32 5 044 87 43
Tarifs
Dijver 17, mar>dim, 9h30>17h
Variables selon les musées. Il existe cependant un pass à 15€ qui vous permet d'accéder à tous les musées de manière illimitée pendant 3 jours. - 26 ans : 1 € par site, - 6 ans et habitants de Bruges : gratuit.
Musée des Arts et Traditions populaires Installation extérieure (Alphons ter Avest), bijoux et objets décoratifs (Tod Boontje, Frank Tjepkema, Janneke Hooymans, Cal Jane, Chris Kabel...).
guide de promenade disponible aux boutiques des musées, 1€.
Lieux et horaires Musée Memling, hôpital Saint Jean Trois installations monumentales dans la chapelle et le grenier du musée. (Dylan Graham, Loop pH, Tamar Frank et Rudolf Nottrot) Mariastraat 38, mar>dim, 9h30>17h
Musée Gruuthuse Dentelles anciennes, collection Miss Blackbirdy (Merel Boers), Robes de l'académie d'Arnhem, mobilier design (Marcel Wanders, Droog design, Studio Job...), installation vidéo (Pablo Reinoso).
Balstraat 43, mar>dim, 9h30>17h
Musée Gezelle Lampes et appliques néobaroques ou épurées (onze designers internationaux), deux installations extérieures. Rolweg 64, mar>dim, 9h30>12h30, 13h30>17h
Beffroi Une dizaine de chaises contemporaines inspirées des courbes, lignes et ajours de la dentelle. Markt 7, lun>dim, 9h30>17h
En extérieur (sélection) Musée Groenige Installation de Susan Bradley, Outdoor Wallpaper, dans le jardin. Dijver 12 (à quelques pas du Gruuthuse)
Quai Dijver Installation de Chris Kabel, Lace Map XL, face au canal. Moulin St Jean Grille ornementale de Demakersvan, How to plant a fence. Kruisvest
Programme Off (sélection) Librairie Brugse Boekhandel Dijver 2, +32 5 033 29 52
Exposition de dentelle de Binche et de Lier Anny Noben-Slegers et Greet Rome-Verbeylen du 7 au 12.02, entrée libre
Exposition, ateliers et démonstrations de l'Organisation Belge pour la Dentelle du 14.02 au 28.02
à voir les vitrines de la Langestraat, les fenêtres des écoles de dentelles, les ateliers de chapelier, couturiers et modistes brugeois (liste sur le site internet)...
texte & photo ¬ Judith Oliver
My name is Bud Il a l’air presque étonné d’être là, à la tête de l’Aéronef, cette salle mythique où étudiant, il a pris ses premières claques musicales. À jouer le modeste, Patrice Budzinski ferait presque oublier ses talents de programmateur exigeant et audacieux, reconnus sur les scènes locales, nationales et européennes des musiques actuelles. Elevé aux mamelons du hardcore américain, Patrice Budzinski - alias Bud - est un hédoniste au flair remarquable. Au Pharos, au Grand Mix, au Printemps de Bourges, au Rock dans tous ses états ou ailleurs*, il a su imposer sa patte, sélectionnant dans les formations émergentes les meilleurs crus alternatifs du moment. Cette appétence pour le défrichage remonte à ses jeunes années. Avec sa bande de passionnés, Bud passe le plus clair de son temps dans les bacs des disquaires, quand il n’est pas collé aux enceintes des
salles belges et lilloises. « Cette période pionnière des années 90, où les musiques nouvelles commençaient à peine à se professionnaliser, je l’ai d’abord vécue comme un usager. Je regardais avec enthousiasme ce secteur presque sans limites ».
La position du missionnaire Ses débuts dans la programmation, il les doit à un travail social au sein d'une MJC à Arras (Pharos). Cette expérience le convainc vite qu'il ne fait pas « un métier anodin », et que la musique peut servir une multitude d'en-
jeux (médiation sociale, professionnalisation des groupes locaux, dynamique de quartier...). Rien d'étonnant qu'il prenne aujourd'hui tant à cœur les missions de service public de l'Aéronef, à ses yeux éclipsées par la taille de la salle. Même si son nouveau poste, plus gestionnaire, lui amène « une quote-part d'emmerdes plus importante », Bud, fidèle à lui-même, compte bien se faire plaisir avec son nouveau « terrain de jeu ». / * Théâtre d’Arras, Condition Publique de Roubaix, Cabaret Electric au Havre, à gauche de la Lune...
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texte ¬ Fabien Kratz photo ¬ Mr Oizo © DR
Retour
aux fondamentaux Considéré à raison comme l'un des plus prestigieux clubs du monde, le Culture Club avait récemment perdu de sa superbe à cause d’une direction artistique moins audacieuse. Parmi ses bonnes résolutions de 2009 : retrouver une programmation digne du fief des 2manydjs et des Glimmers. Sitôt dit sitôt fait : les deux premiers samedis de février, Mr Oizo et Surkin viennent successivement secouer les fondations du lieu mythique. Le premier est un imprévisible producteur français, qui a saboté l’immense succès de son morceau Flat Beat (souvenezvous du clip avec la peluche jaune Flat Eric reprise pour la publicité de Levi’s en 1999) en se tournant vers l’abstract hip-hop. Dix ans plus tard, ce musicien au look de bûcheron canadien est de retour avec Lambs Anger, un manifeste extrémiste du son Ed Banger (Justice, SebastiAn...). En invitant ce drôle d’Oizo, le Culture Club renoue avec une ligne artistique plus téméraire et réserve une soirée détonante.
Relève assurée Du haut de ses 23 ans, Surkin symbolise une des (heureuses) contradictions de sa génération : renouveler le clubbing en revisitant les sons early rave longtemps méprisés. Assumant pleinement son goût pour les synthés 80’s et les rythmes acid house, ses mixes sont d’éloquents patchworks rétro-futuristes. Le jeune prodige mêle allègrement les classiques électro, booty bass, indie rock, ghetto et les chansons pop. Grâce à deux maxis flamboyants, Radio Fireworks et Next Of Kin, Surkin est devenu l’un des fleurons de la nouvelle scène électronique française. Il s’est attiré les faveurs des DJs les plus pointus comme celles d’une large frange de la jeunesse fluo. Avec un tel début de saison, gageons que le Culture Club (re)légitimera vite le terme « culture » dans son nom. / ❥
7.02 - MR OIZO + SOUND OF STEREO 14.02 - SURKIN + FAKE BLOOD 23h, Gand, Culture Club, 15/10€, +32 9 233 09 46
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texte ¬ Clément Perrin photo ¬ DR
Un coming-out réussi Le quatuor de Dj's le plus connu de France fait étape à Lille lors de son « Successful Rioting Tour ». Une date très attendue, en raison du virage effectué par Birdy Nam Nam dans son tout nouvel album. Un manifeste electro et dancefloor, assumé sans ambages, à transformer sur scène. Ceux qui connaissent un tant soit peu Birdy Nam Nam le savent. Le talent du groupe prend toute sa dimension en direct. Si certains en doutent encore, un visionnage express de son incendiaire Live In Paris de 2006 suffira. La grande force de Pone, Little Mike, Crazy B et Need, réside aussi dans leur intarissable soif de renouvellement. Sans complexe, ils écornent leur statut de Dj's « turnablists » pour former un véritable groupe, mêlant influences hip-hop, puissance techno et énergie rock.
Manuel solaire Le dernier opus de BNN est au fond un prolongement de la furie et de la dimension épique qui habitent leurs prestations. Une volonté de transcender les barrières musicales et d'ébranler les chapelles. Le très réussi Manual for Successful Riot, réalisé avec Yuksek, le producteur qui monte, et Justice le temps d'un morceau, insuffle une énergie toute « namnamesque ». Ce nouveau costume électronique sied parfaitement au quatuor. À l'écoute des hymnes en puissance que sont War Paint ou Love Your Ennemy (Kill Your Friend) on imagine sans mal l'émeute pacifique qu’il provoquera à l'Aéronef. / ❥
BIRDY NAM NAM 6.02, L'Aéronef, Lille, 21/17€, 22h, +33 892 560 150
Wild Karnivor
Clampdown 21 fév.
Monsieur Copain
Le C.U.L. (Collectif de Ukulélé Lillois) Moules à Gaufres 21 mar.
Informations / Réservations : 03 21 64 37 37 <www.ville-bethune.fr> <www.fnac.com> <www.ticketnet.fr> www.myspace.com/lepoche
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texte ¬ Thibaut Allemand photo ¬ DR
Le garage se rebiffe « Le goût du garage rock, c’est celui du cinéphile pour les séries B ; c’est l’instinct qui va jusqu’à flairer les poubelles », écrivit le célèbre rock-critic Lester Bangs. C’est l’impression ressentie face aux Black Lips, auteurs de quelques albums cradingues gavés de mélodies parfaites, jouées les mains dans le cambouis. Black Lips, ou l’art d’accomoder les restes. Venu d’Atlanta, Georgie, Black Lips se trimballe une réputation de formation incontrôlable. Interdit de concert dans presque toute l’Amérique profonde pour cause de jets d’urine et autres fluides corporels, le quatuor assume et revendique sa passion pour la fange, éditant récemment un concert enregistré dans une maison de passe de Tijuana. Évidemment, rock’n’roll et marginalité ont toujours fait bon ménage – mais audelà du trop poli Pete Doherty, ce sont les fantômes de Count Five ou de 13th Floor Elevators qui planent ici.
Psychotic Reactions Même parcours déviant, même esthétique bloquée en 1967, année où le garage rock ❥
s’est piqué de psychédélisme, The Brian Jonestown Massacre pourrait faire figure de parrain des jeunots Black Lips. Seule différence, et de taille : ces derniers ne surjouent jamais et ne sacrifient pas leur (énorme) talent de composition sur l’autel de la provoc’. Black Lips n’invente rien, mais son rock débraillé n’a rien de la leçon parfaitement apprise. Humour noir ricanant (O Katrina, en hommage tempétueux à l’ouragan), cruauté (How Do You Tell A Child That Someone Has Died) et reprises inspirées (Hippie, Hippie Hoorah de Jacques Dutronc), ces Américains recréent de toutes pièces un son disparu, sans jamais verser dans l’hommage réac’. Et privilégient l’urgence pop, l’énergie protopunk et la folie lysergique. Gentle Violence, comme ils disent. /
BLACK LIPS 11.02, 20h, Lille, l’Aéronef, 10€, +33 892 56 01 50 13,02, 20h, Bruxelles, Botanique, 16/13/10€, +32 2 218 37 32
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texte ¬ Mathieu Dauchy photo ¬ DR
Gang Gang Pense Le Grand Mix de Tourcoing invite Gang Gang Dance, la révélation de l’écurie Warp. Ce label anglais est reconnu pour ses choix radicaux et la défense d’une musique électronique dite « intelligente ». Mais de quoi s’agit-il ? « Danse et Pense ». Ce pourrait être le credo des groupes d’IDM, comprendre « Intelligent Dance Music ». Le groupe New-Yorkais Gang Gang Dance en est le parfait exemple. Il triture la musique électronique, brise les rythmes binaires et arrange des ambiances torturées provoquant des hallucinations sonores. Et la danse, me direz-vous ? Avouons que Saint Dymphna, du nom de la sainte patronne des malades mentaux, n’est pas le disque qui retourne a priori le dancefloor. À rapprocher de Pivot ou même de Battles (deux autres locataires de Warp) pour son côté rock, notre quatuor reste tout de même accessible, particulièrement les titres House Jam et Princes. La profusion d’éléments sonores et la maîtrise des rythmiques tribales invitent plus qu’à une simple écoute révérencieuse. D’ailleurs, les prestations scéniques de Gang Gang Dance réservent toujours une belle place à l’improvisation. Nul besoin d’être un clubber ou expert en musiques expérimentales pour suivre le rythme de cette prochaine séance de contemplation collective. / ❥
GANG GANG DANCE 14.02, 20h, Bruxelles, Ancienne Belgique, 12€, +33 2 548 24 24 22.02, 18h, Tourcoing, Le Grand Mix, 10/7€, +33 320 70 1000
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texte ¬ Audrey Chauveau photo ¬ Ray LaMontagne © DR
Rencontre au sommet
De José Gonzalez à Bon Iver en passant par Bowerbirds la musique folk a le vent en poupe. Alors présenter Ray LaMontagne c’est risquer d’entendre : « encore un barbu au regard de cocker balançant des textes sentimentaux sur une guitare ! » Et s’il avait quelque chose de plus ce Ray ? Au premier abord, LaMontagne est le stéréotype physique de l’artiste folk : un baba barbu à l’allure nonchalante. De plus, son nom sonne comme une ode à la nature, en français dans le texte. Rien que pour cela il friserait déjà le ridicule… Mais heureusement, la caricature s’arrête là. Lorsqu’il s’agit d’écrire des mélodies, ce timide à la ville, exacerbe notre sensibilité sans jamais verser dans la sensiblerie de certains de ses confrères. Dans ses deux premiers opus Trouble et Till the sun turns back, il nous emmenait en balade loin, très loin. Sa voix soul soutenait des textes soignés entre petites histoires et leçon de sagesse. Subtilement, presque mystérieusement, son style dépouillé inventait un langage capable de traduire nos émotions les plus intimes.
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RAY LAMONTAGNE 24.02, 20h, Bruxelles, Botanique
Horizons lointains Avec l’album Gossip in the grain, il amorce un virage. Sortant de son Maine et de sa solitude, il travaille avec le producteur Ethan Johns dans les studios de Peter Gabriel en GrandeBretagne. Pour la première fois, il fait appel à des musiciens, demandant à la chanteuse Leona Naess de l’accompagner sur I still care for you et A falling through. Grand fan d’Otis Redding, l’artiste expérimente même avec succès le rythm and blues avec You’re the best thing. La force de Ray LaMontagne ? Sa dualité. Réservé à la ville, libéré à la scène, ouvert à tout type de sonorités, il ne perd jamais rien de sa créativité. Il reste d’une troublante véracité. Telle est la richesse de Ray LaMontagne. /
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texte ¬ Coralie Martin photo ¬ DR
Emily broie du noir Elle s'est frottée au métal, a goûté au punk, mais c'est finalement dans le folk-blues tendance gothique (!) que cette Californienne de 26 ans a trouvé son style. Dark Undercoat, son premier album, est le fruit de cinq années d'écriture torturée. Poussons les portes de son monde clair obscur. Diamond Star Halos était le nom de son premier groupe. Après un long séjour à Bordeaux, Emily Jane White, de retour à San Francisco, se sépare de ses comparses. Cette rupture donne naissance à Dark Undercoat, une œuvre marquée par l’isolement et la douleur qui en résulte. Le monde d’Emily est peuplé de poupées Vaudous, meublé avec des cercueils, rythmé par des danses avec le diable. Se faufilant à travers quelques pierres tombales, ses textes flottent dans la pénombre. L’ensemble est porté par une voix grave et mélancolique, qui fait écho à une guitare acoustique et à un alto. La chanteuse renvoie juste un peu la lumière avec Wild Tiger I Have Kown, la chanson phare du film de Cam Archer, produit par Gus Van Sant. Celui-ci décrivait tout de même la quête d'identité d'un adolescent de 13 ans lié d'amitié avec un travesti. Emily rappelle souvent Cat Power, mais la jeune californienne cite aussi volontiers PJ Harvey et Emmylou Harris. Bien d’autres esprits rock, country et blues rôdent dans son roman noir américain, sur fond de marche funèbre (de Nick Cave à Bessie Smith). Étrangement hypnotisé, on pénètre en somnambule dans cet univers spectral. Tant pis si on n'en ressort pas indemne ! / ❥
EMILY JANE WHITE 15.02, 18h, Tourcoing, Le Grand Mix, 10/7€, +33 320 70 10 00
SCÈNE DE MUSIQUES ACTUELLES
FEV AVR
2009 12.02 // Matt Elliott + François Virot + Kris Dane 13.02 // Stuck In the Sound + SSM 14.02 // Gojira + Trepalium Concert Complet p ! 15.02 // Emily Jane White + Essie Jain 17.02 // La Nuit de l’Alligator : The Jim Jones Revue + Elliott Brood 19.02 // Joseph d’Anvers + John & Jehn 21.02 // Le Grand Mix Défriche : Chairlift + Vetiver + Kill The Vultures 22.02 // Gang Gang Dance + Cercueil 26.02 // Leila 28.02 // Inrocks Indie Club : Friendly Fires + The Secret Machines + Twisted Wheel + We Are Enfant Terrible
12.03 // Fair : Le Tour : Hugh Coltman + The Rodeo 15.03 // Le goûter concert de The Ex + The Ililta Band (16h) 15.03 // The Ex + The Ililta Band 17.03 // Erik Truffaz & Sly Johnson presents : The Fly 21.03 // Cult of Luna + Destruction Incorporated + Dysfunctional By Choice 23.03 // Socalled + Dijf Sanders (15 ans de la Cave aux Poètes)
25.03 // Le goûter concert de Kasai Allstars (17h) 25.03 // Kasai Allstars 01.04 // Metronomy
+33(0)3 20 70 10 00 www.legrandmix.com
LES PRODUITS DE L'ÉPICERIE
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texte ¬ Thibaut Allemand photo ¬ Dat Politics © DR
Ludo-Tek Sons perchés et rythmes effrénés, perdus entre pop sous camisole et electro à l’asile, Dat Politics aurait pu n'être que la gloire locale d’une scène vivant en vase clos. Mais derrière l’a priori absurde, se dégage un irrésistible et imparable savoir-faire mélodique. Dat Politics est un malentendu. À la fin des années 90, Claude Pailliot, Gaëtan Collet et Vincent Thierion jouaient au sein de Tone Rec, auteur de quelques albums sur le label bruxellois SubRosa. En 1998, fatigué d’un microcosme austère jugé trop étroit, le trio renaît avec Dat Politics et la volonté de proposer un son plus ludique et déconstruit. Armé de laptops et de logiciels destinés à créer des musiques pour jeux vidéos, Dat Politics chamboule les formats (certains titres durent à peine quelques secondes), fricote avec les fréquences, ajoute du bruit blanc (effet de souffle) à des mélodies enfantines. Un joyeux bordel considéré (à tort !) comme réservé à une élite au fait des expérimentations passées (J.J Perrey) et présentes (Kid606). Or l’intention première des Lillois était bien de produire une pop, déviante certes, mais à mille lieues des attentes d’une avant-garde snobinarde. Le trio peut cependant se réjouir : ce qu’il avait tenté à plusieurs reprises, il vient de le réussir avec MA.D.K.I.T (2009), glorieuse réussite aux mélodies véloces. Et ce concert de prendre, déjà, des allures de bacchanales digitales. / ❥
DAT POLITICS + THREE CHEERS FOR DIRTY 20.02, 21h, Dunkerque, 4 Ecluses, 9/8/6€, +33 328 63 82 40
20 08 20 09
chanson
Théâtre
Béthune
humour musique
danse
CCN ROUBAIX - NORD / PAS-DE-CALAIS CAROLYN CARLSON & GUEST
« Obscure Download » Carolyn Carlson / Juha Marsalo « Zahrbat » Brahim Bouchelaghem Compagnie Zahrbat BERRY
Dim. 1er.02
Sam. 7.02
LAURENT BAFFIE
« Laurent Baffie est un sale gosse »
Sam. 14.02
MICHEL JONASZ EN TRIO
Sam. 14.03
CHŒUR DE L’OPÉRA DE LILLE
Photo : Vanessa Filho - R COM’ RIGAUX
« Un requiem allemand » Johannes Brahms
Dim. 15.03
JULIETTE
Ven. 20.03
JEAN-JACQUES VANIER « Elles »
Sam. 28.03
ALEX BEAUPAIN ET FLORENT MARCHET
Sam. 4.04
JEAN-LOUIS MURAT « En solo »
Ven. 29.05
Renseignements et réservations
03 21 64 37 37
RÉSEAUX FNAC ET TICKETNET
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texte ¬ Hakima Lounas photo ¬ friendly fires © DR
Tout feu tout flamme Forts de leur succès outre-manche, les Friendly Fires foulent la scène du Grand Mix avec la ferme intention de conquérir le public hexagonal. Dans leurs bagages, une guitare shoegaze et des refrains guillerets pour un live décapant ! « One day, we're gonna live in Paris, I promiss ». Des paroles un peu naïves en guise de couplet introductif, et pourtant, c'est le single Paris qui ouvre les portes du succès international au groupe anglais, en tête d'affiche de la tournée de l'illustre magazine britannique NME. Après quelques égarements punk hardcore à l'adolescence, le groupe défend savamment une pop euphorique et efficace que le public britannique s'est immédiatement appropriée. Depuis 2006, trois maxis ont achevé de présenter les compositions catchy des Friendly Fires, avant la sortie cet été de leur premier album éponyme. Entièrement auto-produit à l'exception de Jump in the Pool, l'opus compte déjà quatre tubes à son actif ! Si certains prêtent trop facilement l'étiquette « électro » au rock actuel, le plus friendly des groupes joue plutôt dans la cour britpop. À ce sujet, le chanteur Ed Macfarlane s'agace « Nous voulons faire de la pop et je déteste qu'on nous mette une étiquette électro-pop! »*. À bon entendeur. Une chose est sûre, l'esprit festif des trois complices déteint sur leurs concerts, drainant une énergie et une fougue immanquablement contagieuses. / * Octobre 2008, site de Sound Of Violence
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Friendly Fires avec : The Secret Machines + Twisted Wheel + We Are Enfant Terrible (Inrocks indie clubs) 28.02, 20h, Tourcoing, Grand Mix, 13/10€, +33 320 70 10 10
chroniques MORRISSEY
ALELA DIANE
Years Of Refusal Barclay / Universal
To Be Still Fargo / Naïve
Neuvième album de Morrissey, Years Of Refusal serait également, selon les dires de son auteur, le dernier. Ainsi, l’icône mettrait fin à vingt-sept ans d’une belle carrière, commencée au sein de The Smiths et poursuivie seul et en dent de scie. Si cette nouvelle œuvre n’est pas la plus mémorable, elle contient toujours son lot de chansons belles à pleurer (You Were Good In Your Time, I’m Throwing My Arms Around Paris), de cruauté précieuse (It’s Not Your Birthday Anymore) et quelques embardées rock pas toujours fines. Qu’importe, restent une voix inimitable, une plume acérée et un style incroyable. Quant à savoir si ce disque sera vraiment le dernier, souvenons-nous que Morrissey déclare vouloir raccrocher après chaque album. Sortie le 16.02. Thibaut Allemand
Pour son deuxième opus, Alela Diane était attendue au tournant. Avec To Be Still, elle nous livre un son légèrement moins brut, nourri d’orchestrations plus riches mais toujours singulières. Ce qui peut surprendre dans les prémisses de l’album, comme les percussions franches de White as diamonds, en vient vite à séduire, la belle gagnant en onctuosité ce qu’elle aurait pu perdre en originalité. Mais l’Américaine ne renie pas toujours le dépouillement des débuts. Sur certains morceaux, le charme opère grâce à son seul jeu de guitare… Reste la très, très grande voix d’Alela. Qui même a cappella, envoûte et nous emporte sur les lointains chemins caillouteux d’une autre Amérique. Sortie le 17.02. Solange Darcy
Yuksek Away From The Sea | Sound of Barclay / Has Been Entre la sortie de l'album de Birdy Nam Nam (qu'il a produit) et la livraison de son propre brûlot, Yuksek monopolise l'actualité musicale. Dithyrambique, la presse sort son dictionnaire des superlatifs dès qu'il s'agit de parler de Pierre-Alexandre Busson alias Yuksek. Difficile, certes, de nier la maturité de son album qui répand un son dancefloor sans jamais être tapageur. Malgré une esthétique pop clairement revendiquée, la production électronique du disque est omniprésente. Pour preuve, le puissant I couldn't be a dancer, qui baigne dans un univers psyché, totalement hypnotique. Grâce à une transition impeccable, le player enchaîne avec le tubesque Away from the sea, point d'orgue d'un premier ouvrage qui vaut son pesant d'or. Hakima Lounas
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ILLA J Yancey boys Delicious Vinyl / Discograph Outre-Atlantique, la fratrie des Yancey rayonne sur la scène hip-hop de Détroit. Deux ans après la mort du beatmaker Jay Dee, son jeune frère Illa J récupère de son aîné une remarquable compilation de morceaux jamais dévoilés. Le frangin fait honneur à ces instrumentaux en y déposant sa voix délicate et son flow mélodique à la Warren G. Régulier et classe, l'album profite de compositions simples mais impeccablement produites, à l'image de l'introductif Timeless. Alors que ses contemporains se dispersent dans des styles exubérants et putassiers, Illa J revient à l'essence du hip-hop, calme le jeu et dépose ses rimes habiles sur des morceaux imprégnés de soul et de jazz. Yancey Boys est un délice groovy qui perpétue haut la main le mythe familial. Hakima Lounas
ANTONY AND THE JOHNSONS The crying light Rough Trade / Beggars
Sur son précédent album, Antony défendait l’idée que les femmes pouvaient voler (l’inoubliable Bird girl) et l’actrice Candy Darling illustrait la pochette. Les amours massacrés, la confusion des genres sont ici en retrait au profit du changement climatique comme sur Another world. Face à une voix capable de tout embrasser (masculin, féminin, réchauffement, désastre) on est tentés de ne conserver que les trémolos, à agiter le spectre du maniérisme. Mais The crying light marque un grand pas en avant dans les arrangements et la simplicité des mélodies (One Dove, la clarinette de Epilepsy is dancing, le bucolique Everglade). Un disque à classer près d’un cycle de lieder de Schubert. Sébastien Paule
THE WAVE PICTURES Instant Coffee Music | Moshi Moshi Records / Cooperative Music The Wave Pictures est typique de ces groupes qui tomberont dans l’anonymat. Le monde s’en fichera. Heureux les trop rares qui auront goûté à leur musique ! Ce trio écossais compose depuis des années des albums gorgés de pop songs un peu tordues. Des hymnes de poche, une voix jamais dans le ton et des mots toujours justes. Ca parle de lendemains de cuite, d’une fille qu’on largue parce qu’elle préfère The Beatles aux Beach Boys, d’une autre qu’on aime tellement qu’on ne fume pas chez ses parents. Cette indie pop jouée folk lorgne vers la soul et évoque irrémédiablement Jonathan Richman. L’ex-leader d’Hefner et Herman Düne y font une apparition. Le monde s’en fiche. Mais vous n’êtes pas tout le monde, si ? Thibaut Allemand
texte ¬ Lætitia Roques photo ¬ DR
cinéma |
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Musée haut, musée bas Comment donner une seconde vie à un musée ? En l’enterrant ! Ne voyez pas d’événements funestes derrière la rénovation du Musée du Cinéma de Bruxelles, ce dernier s’est simplement offert un lifting… en profondeur. Un nouvel écrin qui révèle des joyaux du 7e art. En 1962, un Musée du Cinéma est accueilli dans l’enceinte du Palais des beaux-arts de Bruxelles, chef d’œuvre art déco du gantois Victor Horta. L’objectif est alors de créer une salle pour diffuser les films des collections de la Cinémathèque Royale, ainsi qu’un lieu d’exposition consacré à l'invention du cinéma. Après quatre décennies, le besoin d’agrandir et de moderniser le musée se fait sentir. Mais les contraintes sont nombreuses : le nouvel ensemble, qui doit être en harmonie avec l’œuvre d’Horta, dispose d’un périmètre d’extension très limité. « Nous avons donc choisi la solution la plus radicale, à savoir démolir l’ancien musée et creuser afin de créer un deuxième étage en sous-sol » précise Gabrielle Claes, conservateur depuis 1988. « Le public ❥
peut désormais profiter de salles de projection plus confortables et d’une salle d’exposition spacieuse et lumineuse ».
Restaurer, conserver, diffuser La Cinematek, nouvelle appellation englobant la Cinémathèque Royale et son Musée du Cinéma met en valeur une collection considérable. Hormis les objets liés à la genèse du 7e art, celle-ci comprend 60 000 titres différents, dont une part importante accordée au cinéma belge. La Cinematek se distingue aussi par une programmation de films muets, expérimentaux et d’animation. Enfin le public peut découvrir des films restaurés sur place, dans les laboratoires (dont certains répertoriés comme disparus), ainsi que de nouveaux espaces interactifs permettant la consultation d’images numérisées. /
CINEMATEK rue Baron Horta 9 - 1000 Bruxelles, +32 2 551 19 00, www.cinematek.be
cinéma |
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texte ¬ François Lecocq photo ¬ father son, Jimmy Rosenberg©TonPeters
Portraits d’artistes En exclusivité avec le Louvre, le Fresnoy présente les films primés au dernier Festival international du film sur l’art de Montréal (Fifa). Créé en 1981, le FIFA est un festival unique en son genre. Il est LE rendez-vous du documentaire d’art et du film consacré aux créateurs, quelles que soient les disciplines et les époques concernées. Preuve de sa renommée : sa 27e édition, du 19 au 29 mars 2009, a reçu pas moins de 600 œuvres du monde entier, dont la moitié finalement retenue en compétition. Si l’événement se déroule à Montréal, depuis six ans grâce au Fresnoy, on peut découvrir les films primés lors de la précédente édition. « En Europe, c’est la seule institution, avec le Louvre et précédemment la Maison européenne de la photographie, qui les diffuse », remarque Mally Henry, déléguée du FIFA en France. Une opportunité à saisir car c’est une gageure de pouvoir découvrir dans de bonnes conditions de projection ce type d’œuvres. Dans ce 26e palmarès figurent onze films dont quatre consacrés à des artistes aussi différents que le guitariste de jazz manouche Jimmy Rosenberg, le photographe William Eggleston ou encore l’architecte Eileen Gray. À signaler aussi un film de Wim Vandekeybus qui ne laisse pas indifférent. « Blush est une œuvre exceptionnelle qui en a choqué plus d’un lors du festival », s’enthousiasme Mally Henry. / ❥
FIFA (26e édition) 12.02, 19h30 (3 films), Lille, Palais des beaux-arts, entrée libre, +33 320 06 78 00 ; 13 (19h30) et 14.02 (17h), Tourcoing, Le Fresnoy, 3,50€ (pass 8/5€), +33 320 28 38 00
littérature |
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texte ¬ Faustine Bigeast photo ¬ Guillaume Binet
Escale à Dunkerque Il compare l’écriture d’un roman à une traversée au long cours, celle d’un récit pour enfants à une croisière de plaisance. Cet écrivain habile en métaphores, dunkerquois d’adoption, n’est autre qu’Olivier de Solminihac. Aujourd’hui à bon port, il nous livre sa troisième fiction aux Éditions de l’Olivier. Né à Lille il y a trente-deux ans, Olivier de Solminihac avoue volontiers avoir succombé à la tentation, comme bon nombre d’adolescents, d’écrire de petites histoires sans que cela ne tire à conséquence. Le déclic, c’est à 21 ans qu’il l’a eu, passant de l’expérience « récréative » de l’écriture à sa pratique professionnelle et primordiale. Trois années de battement entre la rédaction de son premier texte et sa publication n’ont pas découragé le jeune auteur. Ce dernier se trouve même rétrospectivement chanceux d’avoir vu son rêve se concrétiser si vite, dans un monde où l’accostage des maisons d’édition et, qui plus est, l’obtention de leur aval s’apparentent souvent à un voyage par temps houleux.
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Des mots par vagues S’il ne se consacre pas à plein temps à son travail d’écrivain, Olivier de Solminihac se laisse submerger, lorsqu’il se présente, par le ressac de ses idées et de son inspiration. Le plus souvent dans les moments de répit laissés par ses autres activités. Car, non content d’alimenter régulièrement nos bibliothèques ainsi que celles des plus petits, il œuvre à la transmission fidèle des textes de ses pairs en tant que préparateur de copies et correcteur d’épreuves pour l’édition. Là ne s’arrête pas son action en faveur de la littérature puisqu’il est également administrateur de l’association Escales des Lettres vouée à la promotion de la lecture dans le Nord. /
NOUS N’AVONS PAS D’ENDROIT OÙ VIVRE Parution aux Éditions de l’Olivier le 5.02 Lecture-dédicace, 12.01, 18h30, Lille, libraire Le Bateau Livre
chroniques Demain
Clom en stock
Graham Swift Éd. Gallimard
Joël Hubaut Éd. Al Dante
Dans son dernier roman, Graham Swift dévoile le monologue intérieur d’un personnage tourmenté. Maintenue éveillée par l’appréhension la nuit précédant la révélation à ses enfants, d’un secret susceptible de bouleverser le monde qu’elle s’est construit au gré des accommodements imposés par la vie, Paula Hook anticipe la scène qu’elle aura à affronter une fois le jour levé. En filigrane, l’auteur britannique ébauche un double portrait : celui d’une femme tenaillée par un instinct maternel confinant à l’égoïsme et, à travers lui, celui d’une famille composant avec ses non-dits, ses faux-semblants. Si l’affectation n’est jamais bien loin, les implications des liens du sang ou des sentiments sont évoquées avec pertinence et sensibilité. 288 p., 21€ Faustine Bigeast
Son titre et sa couverture font penser à une parodie de Coke en stock de Hergé (les naufragés ayant été remplacés par Mao), mais Clom en stock ouvre sur une sorte de roman-photo parfaitement délirant. On y trouve une succession de scènes où des gens, souvent déguisés, et des objets hétéroclites, souvent peints, cohabitent en d'absurdes tableaux monochromes saturés de messages, aux allures de slogans post-situ. Issu d'une série d'installations vives, c'est un livre d'artiste, un ready-made à plusieurs couches. Aux performances photographiées, Joel Hubaut surimpose, avec le format bédé et le contenu des bulles, une nouvelle épaisseur d'écriture. L'ensemble est drôle, déroutant, inracontable, bref, « hubauesque ». Encore un mot sur la signification de C.L.O.M. Cela veut dire : « Contre l'ordre moral ». 62 p., 20 €. Maxime Forcioli
Richesse franciscaine, de la pauvreté volontaire à la société de marché Giacomo Todeschini , Éd. Verdier Le douzième siècle, en Europe, fut celui du développement des monnaies et des marchés, ainsi que celui de la naissance d'un ordre religieux qui prônait l'absolu dénuement, porté par Saint François d'Assise. Le livre de Todeschini examine la pensée du fondateur et surtout de ses continuateurs, qui se sont efforcés de concilier l'exigence de pauvreté avec l'environnement marchand. Leur réflexion sur la qualité des acteurs économiques reste d'une surprenante actualité. Le rejet de la consommation est aujourd'hui une tentation répandue. Richesse franciscaine constitue un précieux apport théorique pour les solutions alternatives qui sont souvent envisagées ex nihilo. 281 p., 13,80 €. Maxime Forcioli
littérature |
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Les Gouttes de Dieu (T5)
Nocturnes Jürgen Nefzger (photo) et Mathilde Roman (texte) Éd. Hatje Cantze
Tadashi Agi et Shu Okimoto (dessin) Éd. Glénat Manga Tadashi Agi a inventé le premier « mangavino » : Les Gouttes de Dieu. Histoire étonnante de Shizuku, fils légitime du célèbre œnologue Yukata Kanzaki, qui doit, en concurrence avec un frère d’adoption honni, trouver les 12 plus grands crus du monde élus par son père défunt. Avant de trouver le 13e ultime nectar, trônant au-dessus des 12 apôtres et précieux sésame pour hériter de la fabuleuse cave paternelle. Autant d’énigmes à résoudre autant de breuvages d’élection à déguster pour un adolescent qui jusqu’à présent détestait en boire. Ce parcours initiatique qui mêle aventure œnologique et enquête à rebondissements a eu en Asie des répercussions immédiates sur les ventes des crus cités. Kampai ! 208 p., 8,99 €. François Lecocq
Après les musées de Dunkerque en 2007, c'est au tour de Clermont-Ferrand de solliciter le photographe Jürgen Nefzger, lauréat du prix Niépce 2008. Tout en poursuivant les thématiques menées depuis 15 ans (urbanisme, impact de l’homme sur son environnement), son travail clermontois se singularise par le moment choisi de la prise de vue nocturne. De cette temporalité, exploitée par bien d’autres (Gilbert Fastenaekens pour n’en citer qu’un), il ressort une physionomie de la ville atypique, car abandonnée par ses habitants. Rues vides, HLM sans vie, rues désertes éclairées par les halos de l’éclairage public composent autant de décors surprenants alors même qu’ils se situent dans des endroits de la cité très communs… 128 p., 35 €. François Lecocq
Terre Natale – Ailleurs commence ici Raymond Depardon et Paul Virilio | Éd. Fondation Cartier Ce catalogue de l’exposition de Raymond Depardon et Paul Virilio s’impose par sa richesse iconographique et la pertinence des écrits. Il est ici question des grands mouvements de population, qu'ils soient dus à des catastrophes environnementales, à des conflits ethniques ou à des pressions économiques. D’ici à 2050, 1 milliard de personnes devraient migrer, particulièrement vers les villes. « Cette offensive migratoire » sans précédent questionne l’urbanisation du monde contemporain, la notion de sédentarité et de nomadisme. L’expansion croissante des nouvelles technologies incite le sédentaire nanti à se sentir partout chez lui, alors que le migrant démuni reste étranger partout. 308 p., 39,50 €. François Lecocq
texte ¬ Nathanaëlle Leschevin photo ¬ Marc Domage
Bande originale mouvementée
Sur une scène épurée, proche du plateau de cinéma, deux actrices sur le retour portent le répertoire de toute une génération : Bowie, James Brown, Iggy Pop... Le chorégraphe Alain Buffard compose ainsi une « tragédie musicale », en mêlant ingénieusement rock et 7e art. Buffard place ses protagonistes dans une ambiance élégante, comme dans un film en noir et blanc. Mais, cet univers de paillettes se fissure bientôt. À coups de chansons rock cultes, interprétées sur scène, nos deux comédiennes réalisent la disparition d'un paradis chic perdu. Leur tour de chant tire les larmes et invite au désarroi. « She's lost control » affirme Joy Division. Le registre musical initial des morceaux a été arrangé pour être au plus proche des paroles (traduites sur écran). Ainsi, transposé, déformé et ré-approprié, un tube de Lou Reed devient alors partition de fado !
Hétérotopie Si la présence des corps sur scène est intense, (not) a love song est-il cependant un spectacle de danse ? Alain Buffard balaye la question d'un constat évident : cela fait longtemps que la danse contemporaine ne se limite plus au mouvement chorégraphié ! Buffard appelle cela une « hétérotopie », nourrie de théâtre, de cinéma et de chanson. Tous ses interprètes sont eux-mêmes chorégraphes : la danse est ancrée dans leur vécu, leur recherche, leur corps. Il ne faut donc pas chercher systématiquement la danse sur le plateau, mais se laisser prendre par l’émotion venant du geste allié à la voix et de ces paroles totem que vous connaissez par cœur ! / ❥
(NOT) A LOVE SONG 6.02, 20h30, Dunkerque, Bateau Feu, 12/8/5€, +33 328 51 40 40
théâtre & danse |
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théâtre & danse |
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texte ¬ François Lecocq photo ¬ Chris van der Burght
Rien n’est éternel Toute dernière création de Koen Augustijnen, Ashes, questionne la fugacité de la vie, en quelque sorte le tempus fugit. Avec la musique d’Haendel chantée par un duo et huit danseurs acrobates pour tenter de lâcher prise. « Tu es poussière et tu retourneras en poussière » ! Si Koen Augustijnen ne se prend pas pour Moïse, il consacre sa dernière et septième création au thème de la vie qui passe si vite qu'elle se résume finalement à peu de choses. À 42 ans, le chorégraphe et danseur issu des fameux Ballets C de la B, qu’il a rejoints en 1991, questionne la façon dont tout homme doit composer avec ce drôle de paradoxe : le besoin de s’accrocher à l’existence avec ce désir trop souvent contenu de se lâcher vraiment. Huit danseurs et acrobates sont présents sur le plateau et, comme souvent dans les créations de la galaxie Platel, la musique baroque est mise à l’honneur, en mouvement et en direct. En l’occurrence ici, les compositions de Georg Friedrich Haendel sont admirablement servies par l’alto Steve Dugardin accompagné d’une soprane (Ammaryllis Dieltiens alternant avec Irene Carpentier). À l’image de ses précédentes créations, notamment les deux plus récentes (Bâche et Import-Export), il faut s’attendre à une chorégraphie brutale et engagée. À une noirceur correspondant à la face évidemment la moins reluisante de l’être humain. Un travail sur la dualité des sentiments et des comportements où l’espoir ne fait que de très timides apparitions, généralement porté par la voix magnifique de Dugardin. / ❥
ASHES 10 et 11.02, 20h et 12.02, 19h, Villeneuve d’Ascq, Rose des Vents, 19/16/5€, + 33 320 61 96 96
février
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(AFTER) THE FAIRY QUEEN
EXPOSITION NOUVEAUX MONSTRES
Théâtre – À partir de 8 ans
PERFORMANCES ET SPECTACLES : CIE CONTOUR PROGRESSIF/MYLENE BENOÎT La chair du monde JAN FABRE - Orgie de la tolérance t.r.a.n.s.i.t.s.c.a.p.e – Chambre(s) d’Hôtel HALORY GOERGER & ANTOINE DEFOORT &&&& & &&& CREW/ERIC JORIS - O_Rex CLINIC ORGASM SOCIETY - DTC (On est bien) -
LE JOURNAL DE GROSSE PATATE Musique – Chanson
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THOMAS DUTRONC Théâtre – Spectacle en langue des signes
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LES MONOLOGUES DU VAGIN Théâtre
17 18
12>22MARS09 13 SPECTACLES / 17 INSTALLATIONS NEW YORK / BERLIN / JAPON / ARGENTINE …
Opéra
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Festival International THEATRE/DANSE/MUSIQUE/ARTS ELECTRONIQUES
LES JUSTES LES MAINS SALES
Théâtre d’Arras 03 21 71 66 16 saison www.theatredarras.com
08 09
De la simple curiosité à l’effroi, le monstre fascine. NOUVEAUX MONSTRES présente des travaux d’artistes issus de l’art contemporain, du design ou de la création numérique…
(création)
CIE TIMBRE 4 / CLAUDIO TOLCACHIR - Le cas de la famille Coleman CONSTANZA MACRAS / DORKY PARK - Hell on Earth JOEY ARIAS ET BASIL TWIST - Arias with a twist ENSEMBLE MUSIQUES NOUVELLES - Le testament des glaces (création) COURT CIRCUIT : THIERRY DE MEY avec Jean Geoffroy - Light Music (recréation) / YANN MARUSSICH - Bleu Remix / RYOICHI KUROKAWA - Rheo (création)
Le Manège Maubeuge (F) : + 33 (0)3 27 65 65 40 Mons (B) : + 32 (0)65 39 59 39 www.lemanege.com
théâtre & danse |
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texte ¬ Judith Oliver photo ¬ D. Grappe
Emportés par la foule Figure majeure de la danse contemporaine française, Maguy Marin s’est distinguée par son écriture chorégraphique iconoclaste. Son œuvre prolixe, mais d’une originalité sans cesse renouvelée, pousse la danse dans des retranchements inattendus. En atteste sa dernière création Turba, une grande fresque inspirée de la pensée de Lucrèce. De l’aveu même du secrétaire général de l’opéra de Lille, Mathieu Rieztler, « ce spectacle est une expérience sensorielle puissante et déstabilisante dont on ne se remet vraiment qu’au bout d’une heure ou deux. On a l’impression d’avoir traversé une zone de turbulences ». Sur scène règne en effet un apparent chaos, annoncé par ce titre, Turba, qui désigne en latin la multitude, la confusion, le tumulte, la foule. Affublés de tenues hétéroclites et sciemment anachroniques, les onze danseurs alternent traversées à vive allure et mouvements quasi statiques. Selon leur occupation de l’espace, ils révèlent de nouveaux détails de l’imposant décor, aidés par de savants jeux de lumières. L’œil peine à imprimer cette profusion d’image, rythmée par des ❥
extraits de De la Nature des Choses, scandés en plusieurs langues.
Spectacle total Le spectateur finit par se laisser happer par cette minutieuse orchestration des éclairages, de la scénographie, des corps, des sons, des voix. Pourtant, l’articulation de ces différentes composantes semble échapper à toute logique. Avec ce spectacle total, Maguy Marin donne corps à la conception de la nature développée par Lucrèce. Pour cet atomiste antique, la nature est constituée d’une quantité infinie d’éléments et d’individus en constante transformation. À l’image de Turba, ces fractions en mouvement se figent en de fragiles et éphémères configurations, comme celles d’un kaléidoscope. /
TURBA 17 et 18.02, 20h, Lille, Opéra, 21/5€, +33 820 48 90 00
théâtre & danse |
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texte ¬ Hakima Lounas photo ¬ Anne Ransquin
Un kiwi bien mûr Pièce intrigante de Daniel Danis, Kiwi cumule les attributs d'un spectacle qui marque les esprits. Une intrigue prenante, doublée de personnages éloquents servent une mise en scène audacieuse et novatrice, accueillie par la Maison de la Culture de Tournai. Abandonnée à l'âge de 12 ans sur la place publique d’une ville roumaine, Kiwi assimile vite les valeurs d'entraide et de solidarité qui animent sa nouvelle famille de cœur, un groupe de jeunes (12 à 16 ans) sans abri. Face à la précarité extrême, le larcin et la prostitution sont le moyen de survie de ces adolescents. Ce synopsis déroutant et dénonciateur est mis en scène par le dramaturge français Daniel Danis. Ses concepts avant-gardistes déjouent les règles du théâtre notamment à travers une scénographie moderne et polymorphe, qui mêle vidéo, son et scènes jouées en direct. Plongé dans la pénombre, le plateau est surplombé de deux écrans qui projettent en temps réel le jeu des deux acteurs ainsi que des images enregistrées. « Depuis quelques années, je considère la scène comme un lieu d'investigation de la technologie, permettant au texte de s'entendre et de se voir autrement », explique le metteur en scène. S'il fait ce choix particulier d'allier l'ancestralité du théâtre à la modernité des supports numériques, c'est surtout dans le souci d'initier les jeunes au quatrième art, en adoptant un nouveau langage. Quant à la poésie des textes et la profondeur du récit, elles devraient, elles, parler à toutes les générations. / ❥
KIWI 17.02, 20h, Tournai, Maison de la Culture, 16/12/7,50€, +32 6 925 30 80
théâtre & danse |
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agenda Haute Surveillance © DR
Haute Surveillance
Yesterday
2,3 et 5.02
10 et 11.02
J. Genet/MeS F. Andrieux
Trois jeunes détenus partagent la même cellule : Yeux-Verts, un assassin élevé au rang de chef, Lefranc, un voleur fasciné par le crime, et Maurice, un délinquant de 17 ans. En admiration devant Yeux-Verts, les deux autres prisonniers se disputent la place de complice et d'ami privilégié de l'assassin. Jusqu'à ce que mort s'en suive… Est-ce le délinquant juvénile ou le fanatique mal intentionné qui succombera dans ce duel de voyous ? ❥ 1 9h, Roubaix, Le Garage, 12/8/6€, +33 3 20 65 96 50
Cie J. Vardimon
La Cie Jasmin Vardimon souffle ses dix bougies avec cette pièce introspective qui réunit les duos et solos marquants de son répertoire : Justitia, Lullaby, Tête, Lurelurelure et Ticklish. Dans cette chorégraphie qui flirte audacieusement avec le multimédia, la fulgurance et l'intensité des mouvements ménagent des instants de grande fragilité. ❥ 2 0h30, Roubaix, Gymnase, 11/7/5€, +33 320 20 70 30
éloge du poil 12 et 13.02
Le corps furieux 3 au 7.02 et 17.02
éloge du Poil © Christophe Raynaud
J.M. Rabeux
Huit hommes et femmes vêtus comme des mendiants. Ils sont furieux, grotesques, violents, pitoyables. Et pourtant, que l’on s’indigne ou que l’on rie, ils nous renvoient à nous-mêmes. Cette pièce sans texte naît d’une réflexion sur la faiblesse et la fragilité inhérentes à l’homme, impuissant face à sa mort, qui se démène pour donner un sens à son passage sur terre. ❥ 3 , 4, 6/02, 20h, 5 et 7.02, 19h, Villeneuve d'Ascq, Rose des Vents, 19/16/12€, +33 320 61 96 96 17/02, 20h30, Dunkerque, Bateau Feu, 18/12/5€, +33 328 51 40 40
J. Mordoj
Alors que la gent féminine traque le moindre poil, Jeanne Mordoj arbore une barbe soignée. L'attraction-répulsion dégagée par cette femme velue règne sur tout le spectacle. Du cirque, sa formation initiale, persiste la beauté et la souplesse du mouvement. Mais tout évoque les fêtes foraines d'antan : décor bricolé, ventriloquie, lancer de couteaux. Jeanne défie la pesanteur du corps comme celle des conventions. Il est question de sexe, de mort, d'absurde. ❥ 1 2.02 19h30 et 13.02 20h30, Armentières, Vivat, 11/5,5/7€, +33 320 77 18 77
théâtre & danse |
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agenda End © Catherine Antoine
Un jour, j’irai à Vancouver
End
12 au 20.02
13 et 14.02
R. Bouali
Aidé par Gilles Defacque et Alain Mollot, Rachid Bouali présente au Prato sa dernière création. Second volet de la saga sociale entamée avec Cité Babel, Un jour, j’irai à Vancouver revient sur l’atelier théâtre monté dans le quartier du comédien lorsqu’il était adolescent. Au fil de ses heureux souvenirs et anecdotes comiques, l’on découvre les bienfaits de cette initiative dans la cité de la Lionderie. ❥ 2 0h (sf 13, 14h et 14, 19h), Lille, Prato, 16/12/5€, +33 320 52 71 24
Ensorcelés par la mort 13.02
S. Alexievitch/MeS N. Struve
Ce récit à trois voix évoque le destin de petites gens, anciens membres du Parti Communiste soviétique. L'effondrement d'un système auquel ils ont toujours cru, qui a forgé leur façon d'être et de penser les ébranle, au point de leur ôter l'envie de vivre. Les touchants témoignages délivrés sur scène dépassent largement les cas particuliers d'Anna, Vassili et Margarita. Ils nous parlent à tous, abordant de fait la question de l'identité et de ses fondements. ❥ 20h, Valenciennes, Le Phénix, 13/9€, +33 3 27 32 32 32
Les vivants et les morts © DR
K. Verdonck
À mi-chemin entre théâtre et arts plastiques, Kris Verdonck propose une pièce aussi captivante qu'intrigante. Il imagine en dix tableaux la fin du monde, nous projetant dans un avenir apocalyptique : glaciers fondus, forêts en flammes, villes immergées. Ces tableaux, inspirés d'images diffusées dans les médias, sont liés par le monologue d’un unique survivant. ❥ 2 0h30, Bruxelles, Kaaitheater, 15/12€, +32 2 201 59 59
Les Vivants et les Morts 13 et 14.02 G. Mordillat/MeS J. Bouffier
Rudi et Dallas sont employés dans une usine de fibre plastique. Jusqu'au jour où l'usine ferme. Le couple d'à peine trente ans plonge alors malgré lui dans une insurrection collective, les tourments, la révolte et la lutte pour la survie. Cultivant l'illusion documentaire, cette pièce évite l'écueil partisan en rendant compte de la subjectivité de chacun des protagonistes. ❥ 1 9h30, Douai, Hippodrome, 12€, +33 327 99 66 66
Entre autres 13 et 14.02
J. Rochefort, L. Suarez
Jean Rochefort nous entrouvre les portes de son univers intime. Celui des textes qui l’ont marqué à différentes
théâtre & danse |
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agenda Entre autres © Dunn Meas
époques de sa vie : Pinter, Barthes, Apollinaire, Miller, Prévert, Lapointe, ou encore Levi. Cet autoportrait lucide et amusant, habilement rythmé par des anecdotes, déclamations, chants et mimes, nous fait passer du rire aux larmes sans crier gare. ❥ 2 0h30, Roubaix, Colisée, 32/28/22€, +33 320 24 07 07
D'eux sens 17.02
A. Laagra
Les quatrains du Perse Omar Khayyâm ont bousculé Alou Laagra. À la fois pour leur force et pour leur approche lucide et sans tabou de la foi et de l'Islam. Le duo que le danseur d'origine algérienne interprète avec sa femme est un hommage à ce poète. Sur une sélection de textes abordant le désir et la sexualité, le couple pose une danse athlétique, exigeante mais très fluide, entre sensualité et combat. ❥ 2 0h30, Roubaix, Condition Publique, 15/11/5€, +33 328 33 48 33
Diptyque Les Justes - Les Mains sales 17 et 18.02 Camus, Sarte/MeS G. P. Couleau « Nous étions brouillés, lui et moi : une brouille n’est rien, tout juste une autre manière de vivre ensemble » disait Sartre à propos de sa relation
Deux sens © DR
avec Camus. Leur désaccord quant à l'engagement communiste s'est cristallisé dans deux pièces, écrites la même année. Les Justes et Les Mains Sales, toutes deux appuyées sur un assassinat politique réel, se répondent presque à la réplique près. Leur présentation en diptyque est une astucieuse façon de réactiver ce dialogue par pièce interposée. ❥ 2 0h30, Arras, Théâtre, 11/7€, +33 321 71 66 16
Chants d'adieu 17 au 20.02 O. Hirata/ MeS L.Gutmann Orizata Hirata, figure du théâtre japonais contemporain, a conçu cette comédie dramatique pour le Français Laurent Gutmann. La pièce, jouée par des acteurs des deux nationalités, nous plonge au milieu d'une veillée funéraire à Tokyo. Bien qu'unis dans la douleur, les parents de Marie, la défunte, et la famille de son époux japonais peinent à surmonter les barrières culturelles et linguistiques. Les détails bien sentis et l'humour grinçant confèrent à ce spectacle toute sa finesse. ❥ 1 9h30 (sf 18 et 20.02, 20h30), Béthune, Comédie de Béthune, 17/13/8€, +33 321 63 29 19
théâtre & danse |
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agenda Cher Ulysse © S. Delahaye
Symphoca princess bari © DR
Le Réformateur
❥ 2 0h, Valenciennes, Le Phénix,
7 au 21.02 T. Bernhard/ MeS J-M Chotteau
Approche de l'idée de méfiance
Profondément antipathique, le personnage du réformateur est un rôle extrêmement difficile à endosser. Parce qu'il est démesuré, reposant presque exclusivement sur un soliloque, il ne suscite pas la compassion. Du fauteuil où il est cloué, cet incorrigible asocial déverse sa bile sur sa femme et sur l'ensemble de la société. Jean-Marc Chotteau a su aborder avec justesse cette figure de râleur hypocondriaque et mettre en exergue tout l'humour noir de la pièce. ❥ 2 0h30, Tourcoing, La Virgule, 16/12/8€, +33 320 27 13 63
Cher Ulysse 20.02
Chorégraphie J-C Gallota
Véritable avant-gardiste, Jean-Claude Gallota crée en 1981 l'une des premières pièces de danse contemporaine française, Ulysse. 28 ans plus tard, le chorégraphe en propose une nouvelle lecture. À partir de son ressenti sur l'état du monde, qui selon lui ne tourne plus très rond, il nuance l'innocence de l'œuvre initiale. La blancheur de la scène est alors altérée, les sonorités plus tourmentées, Cher Ulysse se veut moins optimiste et plus profond.
23/17/13/9€, +33 327 32 32 32
20 et 21.02
R. Garcia
Rodrigo Garcia a l'habitude de nous livrer sa vision de la société sans ménagement, à l'aide d'images crues, parfois choquantes. Mais cette pièce, proche de la performance, ne manque pas pour autant de poésie. Un texte projeté sur le mur se substitue aux dialogues. Il y est question de la société de consommation et de ses excès. Sur la scène, trois comédiens manipulent lait, terre et miel parmi les poules, donnant corps à ce plaidoyer écrit. ❥ 2 0h30, Bruxelles, Kaaitheater, 15/12€, +32 2 201 59 65 65
Symphoca Princess Bari 28.02
Chor. Eun-me Ahn
Icône du féminisme et de la danse contemporaine en Corée, Eun-me Ahn a été choisie pour clôturer le festival Made in Korea. Elle propose une version moderne de Symphoca Princess Bari, récit populaire chamanique. Jeunes danseurs, chanteurs et musiciens en tenue à pois et couleurs vives, tracent un trait d'union entre tradition et modernité, Orient et Occident. ❥ 20h30, Bruxelles, Bozar, 18/10€, +32 2 507 82 00
théâtre cirque danse hip-hop exposition
Corps furieux
du mardi 17 au samedi 21 février
en collaboration avec l’Atelier-Culture de l’Ulco Photo : DR | conception graphique : www.invenit.fr
DI +1997, 2000
portfolio |
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Erwin Olaf
Royal Blood Originaire des Pays-Bas, Erwin Olaf s'est découvert une passion pour la photographie lors de ses études de journalisme. Il puise dans l'esthétique de la mode ou de la publicité pour servir une vision satirique de la société. Mis en scène avec une grande sophistication, son sujet est bien souvent provocateur. Mais c'est dans ce contraste que réside toute la charge ironique et acerbe des portraits d'Erwin Olaf. Ce photographe cultive le trouble et l'étrange avec une grande maîtrise technique. Ses séries récentes Rain, Hope and Grief, sont actuellement présentées à l'Institut néerlandais de Paris. Au musée de la Photo d'Anvers, on peut découvrir Laboral Escena (citation des grands maîtres baroques) et la série Royal Blood, présentée ici. Cette dernière met en scène le destin tragique de personnages historiques ou aristocratiques, de Sissi à Lady Di en passant par César. De la composition globale du tableau au moindre détail, Erwin Olaf ne laisse rien au hasard. Il truffe ses œuvres de références, invitant le spectateur à un jeu de piste. À vous de trouver qui est qui... ❥
EyeCandy 1984-2009 6.02 au 7.06, Fotomuseum, Anvers, fotomuseum.be Rain, Hope, Grief & Fall 14.05 au 5.07, Institut néerlandais, Paris, institutneerlandais.com
JULIUS CAESAR +44 B.C., 2000
POPPAEA +65 A.D., 2000
JACKY O. 12:29 PM, 2000
JACKY O. 12:30 PM, 2000
SISSI +1898, 2000
MARIE-ANTOINETTE +1793, 2000
Courtesy Flatland Gallery (Nl, Paris).
www.erwinolaf.com
exposition |
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texte ¬ Judith Oliver photo ¬ Instantané © Frac
Le grand détournement Après une résidence de trois mois, le plasticien Vincent Mauger présente le fruit de son travail dans la galerie de l’H du Siège. La douzaine de pièces du Nantais dialogue particulièrement bien avec l’architecture industrielle du lieu. Il se plaît à nous semer. Pas de titres ni « de mots qui puissent enfermer l’objet », point de discours convenu sur sa pratique. Plus à l’aise dans l’expression plastique que verbale, Vincent Mauger cultive le trouble que l’on ressent face à ses œuvres. Que ce soient une installation vidéo, une sculpture de bois ou un assemblage d’équerres métalliques, le spectateur reste perplexe. Ce qu’il a devant lui échappe aux grilles d’interprétation traditionnelles. Les matériaux sont triviaux : le bois, le polystyrène, les tuyaux et gouttières. Pourtant leur assemblage évoque un paysage miniaturisé, cite des formes minérales. Les méthodes mobilisées puisent dans les jeux d’enfant. Mais, la répétition des modules, l’emploi de matières premières alvéolées, la ré❥
gularité des courbes nous mettent sur la piste d’une élaboration numérique, sur un logiciel 3D.
Faux-semblants Ce maniement des paradoxes fonde la démarche artistique du jeune homme. C’est ce qui a séduit Pascal Pesez, chargé de la programmation à la galerie l’H du Siège. « Son rapport aux matériaux, à l’espace, aux échelles relève de la métamorphose, du détournement. Chaque œuvre s’alimente de son ambiguïté. Elle est à la fois architecture finie et fragment d’une structure qui pourrait se déployer à l’infini ». Grâce à cet entre-deux, l’on découvre toujours de nouvelles perspectives, qui complètent autant qu’elles dérangent nos premières impressions. /
LANDSCAPE EXPENDING TOOLS jusqu’au 21.02, Valenciennes, Galerie H du Siège, mer>sam, 14h30>18h30h, entrée libre, +33 327 36 06 61
exposition |
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texte ¬ Judith Oliver photo ¬ Jef Aérosol © DR
entre les murs La maison folie de Wazemmes donne régulièrement carte blanche à des artistes locaux pour promouvoir les cultures urbaines. C’est au tour de Mikostic de défendre le Street Art avec l’exposition Propeace. Ce graffeur roubaisien aux indéniables talents de scénographe a invité sept artistes de générations, techniques et cultures différentes. Aucun doute, le Street Art est à la mode. Les galeries accueillent aujourd’hui à bras ouverts graff, collages, stickers et pochoirs. Ces techniques, habituellement déployées sur les murs des villes, se monnayent même très cher. 40 ans après le mouvement graffiti de New York, la contre-culture s’institutionnalise. Un tournant délicat pour les artistes, comme nous explique Mikostic : « Notre art est désintéressé. Il est souvent illégal, dangereux, éphémère et spontané. C’est un acte anonyme pour un spectateur inconnu. Il y a une réelle frontière avec la galerie, son marché, ses contraintes de format ». Pour le rappeler, le graffeur a demandé à ses convives de prendre le contrepied de la rue. Jef Aérosol, JonOne, Féfé, Remed, la Yeah ! Produzione, Hachim « Isham » Bahous et 4letters exposent ainsi une œuvre monumentale en 3D. Un défi, pour ces habitués des surfaces planes. Les huit plasticiens présentent tout de même quelques toiles à vendre dans une scénographie qui joue sur les suspensions. « J’ai voulu éviter que notre travail ait un contact direct avec les murs de ce lieu municipal. Certains d’entre nous ont déjà été dans l’illégalité vis-à-vis de la ville de Lille, ne l’oublions pas » s’amuse Mikostic. / ❥
PROPEACE jusqu’au 1.03, Lille, maison folie de Wazemmes, mer>sam, 14h>19h, dim 10h>19h, entrée libre, +33 320 78 20 23
IMAGES DE PÔLES Les Pôles se dévoilent au Pass!
Du 21/02/09 au 01/03/09
U A E V NOU IVAL FEST A SS!és, Psins anim de AU s e ur d s, a u to . Film ations c tique“ anim o “Antar l’exp
Clôture de l’Année Polaire Internationale Réservations +32 (0)70 22 22 52 Avec le soutien des fonds structurels européens
www.pass.be
Cathédrales en péril Travaillant sur le thème de l’eau sous toutes ses formes et partout dans le monde, le photographe canadien David Burdeny s’est focalisé sur les rivages des deux pôles et leurs icebergs. La Young Gallery de Bruxelles nous invite à découvrir une vingtaine de ces cathédrales de glace, chefs d’œuvre naturels menacés par l’homme.
Avec le réchauffement climatique, les enjeux de l’écologie dépassent le strict cadre de la prise de conscience politique et médiatique pour inspirer des travaux artistiques et documentaires. Du cinéma à la littérature, des arts plastiques à la photographie, les exemples récents foisonnent. Dans ce domaine, le travail du Canadien
David Burdeny s’impose par la portée quasi « élégiaque » de ses photographies. Entre 2007 et 2008, cet artiste de 40 ans a effectué plusieurs longs périples aux deux pôles terrestres, pour en immortaliser les rivages et les formations glaciaires ainsi que les paysages environnants, au Groënland, en Islande et en Antarctique.
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texte ¬ François Lecocq photo ¬ Deux 2 © L'Expérience Harmaat
Surfaces sensibles D’accès difficile, ces territoires se singularisent par leur vulnérabilité du fait d’activités humaines menées paradoxalement à des milliers de kilomètres. Mais qui se rapprochent dangereusement au gré des prospections pétrolières en pleine expansion. « Ce sont les rivages les plus sensibles de la Terre en termes géopolitiques et géographiques », s’inquiète le photographe. Prises au
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format 6x17 avec une caméra gyropanoramique, ses photographies sont empreintes de la « grâce et de la fragilité de ces paysages figés dans la glace » et pourtant très mouvants. Habitué au noir et blanc, aux conditions de faibles lumières, David Burdeny a choisi de restituer la plénitude de ces panoramas en couleur. Plus que de longs commentaires, il suffit de regarder pour être subjugué… et inquiet. /
ICEBERGS 13.02 > 9.05, Bruxelles, Young Gallery, mar > sam, 11h>18h30, +32 2 374 07 04, younggalleryphoto.com
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texte ¬ Thibaut Allemand photo ¬ De Giraud, Attentat chromatique, 2008 © Frédérique Longree
Moins Belge la vie ! Ah, la Belgique ! Les frites fraîches, la bonne humeur rigolarde et l’autodérision locale plaisent à tous, surtout à l’étranger. À tous ? Non ! Laurent d’Urvel, contestataire et loquace, ne supporte plus que la Belgique soit à la mode. Et, avec une quarantaine d’artistes, s’en va la démoder. C’est pas gagné… Face aux clichés folkloriques, d’Ursel s’insurge : « Même les documents officiels présentent ce pays comme la patrie du surréalisme et de l’humour décalé. La déjante est érigée en système. Pire : les actes subversifs sont rangés parmi les belgeries dont on raffole dans les salons chics. » Partisan du rattachement de la Belgique au Congo (« Pas un gag, mais un acte politique contre le mutisme hypocrite qui entoure notre passé colonial »), d’Ursel a décidé d’utiliser la cruauté pour montrer le véritable visage du Plat Pays. « Le plasticien Emilio Lopez-Menchero présentera Trying To Be Marc Dutroux. ça va grincer ! » sourit le commissaire. Noël Godin est aussi au programme. Mais l’entarteur ne personnifie-t-il pas justement cet esprit belge, toujours contestataire et volontiers ludique ? « C’est le problème ! reconnaît Laurent d’Ursel. On risque de faire du Belge au cube. De plus, nous sommes soutenus par le Ministère de la Culture, cheville ouvrière de ce que nous combattons. » Le pari d’une « déconstruction des patriotismes » est donc loin d’être gagné. « Nous allons droit dans le mur en alimentant ce que nous voulons détruire. Mais nous échouerons avec panache ! ». / ❥
TOUTE CRUAUTé EST-ELLE BONNE à DIRE ? 6.02 au 29.03, Bruxelles, Centrale électrique, mer>dim, 10h30>18h, 5/4/2€, +32 2 279 64 45
agenda Mario Cravo Neto, Clyde Morgan © DR
ANVERS
Erwin Olaf Si le Néerlandais Erwin Olaf figure dans les plus illustres musées mondiaux, c'est que sa vision satirique de la société ne laisse pas indifférent. L'ironie acerbe de ses portraits naît du contraste entre la sophistication de la mise en scène, l'aspect léché de l'image et le caractère souvent provocateur du sujet. à Anvers, on peut découvrir deux séries récentes, Royal Blood (célèbres souverains ensanglantés) et Laboral Escena (citation des grands maîtres baroques). L'institut Néerlandais de Paris présente quant à lui Grief, Rain and Hope. cf portfolio p.92 ❥ 6.02 au 7.06, Fotomuseum, mar>dim, 10h>18h, +32 3 242 93 00
BRUXELLES
Mario Cravo Neto Les portraits en noir et blanc du Brésilien Mario Cravo Neto font référence aux cérémonies Vaudou et aux rites mêlant magie et sacrifices, encore vivaces dans les régions reculées du Brésil. Hommes et femmes, noirs ou métis, sont cadrés en plans rapprochés dans des poses théâtralisées, arborant des fétiches aussi variés qu’un os, une tête d’oiseau ou une carapace de tortue. ❥ jusqu’au 24.02, Galerie Pascal Polar, mar>sam, 14>19h, +32 2 537 81 36
© Bernard Plossu
Bernard Plossu, Couleur Fresson Nomade devant l'éternel, le reporter Bernard Plossu est internationalement reconnu pour ses clichés en noir et blanc. à Bruxelles, l'espace Contretype dévoile un pan peu connu de son travail, à travers 40 tirages couleurs. Plaines californiennes, scènes mexicaines, villes européennes, le grain singulier du développement Fresson (tirage au charbon sur papier mat) confère à ces images prises entre 1965 et 2005 une dimension intemporelle. ❥ jusqu'au 8.03, Espace Contretype, mer>ven 11h>18h, we 13h>18h, +32 2 538 42 20
Océanie, signes de rites, symboles d’autorité Masques, boucliers, objets rituels, tous les férus d’ethnographie et d’esthétiques lointaines devraient se ruer à l’espace culturel de l’ING. Une exposition remarquable (200 pièces d’une rare beauté, issues en grande partie de collections privées) nous fait découvrir la richesse et la diversité culturelle de l’Océanie. Le parcours donne à voir les nuances et spécificités de chacun des territoires de cette zone : la Mélanésie, la Polynésie et la Micronésie. ❥ jusqu’au 15.03, ING, tlj 10h>18h (sf mer, 21h), +32 2 547 22 92
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Océanie..., Figure humaine © Studio R. Asselberghs, Frédéric Dehaen
Robbrecht & Daem © Kristien Daem
Pacing through Architecture Alors que l'on célèbre la réouverture du musée du Cinéma à Bruxelles, le Palais des beaux-arts rend hommage aux deux architectes gantois qui ont menés ce vaste chantier de restauration et d'extension. Cinq réalisations de Paul Robbrecht et Hilde Daem sont présentées au public de manière vivante et dynamique grâce aux vidéos de Maarten Vanden Abeele et à la musique d'Alain Franco. ❥ du 13.02 au 19.04., Bozar, mar>dim 10h>18h (sf jeu 21h), +32 2 507 82 00
De Van Dyck à Belotto Le Palais des beaux-arts accueille une partie de la prestigieuse collection de la Galleria Sabauda (Turin). Cette exposition exceptionnelle réunit une centaine de toiles de maîtres flamands (Brueghel, Rubens, Van Dyck) et italiens (Mantegna, Gentileschi, Bellotto) acquis par la dynastie de Savoie entre le xve et le xviiie. Outre certains chefs d'œuvre rarement exposés en Belgique dont deux Rubens, le public peut profiter de précieuses tapisseries et de manuscrits anciens. ❥ du 20.02 au 24.05, Bozar, mar>dim 10h>18h (sf jeu 21h), +32 2 507 82 00
Le Temps des Boutiques Dis moi où tu achètes et je te dirai qui
Le temps des boutiques © Eric Laignel, Archives Andree Putman
Les Fauves Hongrois © Galerie Nationale Hongroise
tu es. Voilà le principe de cette vaste rétrospective consacrée à l'évolution des boutiques depuis 200 ans. Miroirs de leur époque, l'agencement et l'architecture des magasins reflètent les modes autant qu'ils renseignent sur la représentation économique, sociale et symbolique des lieux de vente. Richement documentée (photos, plans), l'exposition est conçue comme une déambulation parmi des commerces reconstitués en grandeur nature. ❥ jusqu'au 18.10, fondation pour l'architecture, mar>ven, 12h>18h, we 10h30>18h, +32 2 642 24 80
CATEAU-CAMBRESIS
Les Fauves hongrois Au début du xxe, de jeunes peintres hongrois quittent leur pays pour se rendre chaque hiver à Paris. Ils y fréquentent musées, galeries et salons, mais aussi des artistes comme Gauguin, Seurat, Van Gogh puis Matisse. En s'appropriant la vivacité des couleurs du fauvisme, ils provoquent, à leur retour, une véritable révolution dans les pratiques picturales hongroises. Cette exposition inédite de 160 œuvres a été reconnue d'intérêt national. ❥ jusqu'au 22.02, Musée départemental Matisse, tlj (sf mar) 10>18h, +33 327 84 64 50
agenda Looking at the US © Wendy Watriss, Frederick Baldwin,
CHARLEROI
Looking at the US 1957-1986 Wendy Watriss & Frederick C. Baldwin ont sillonné séparément puis en tandem les USA pendant près de 30 ans. De la Géorgie au Texas, des défilés du Klux Klux Klan au quotidien des communautés afro-américaines et hispaniques, leurs clichés offrent une vision prismatique de l'Amérique des années 1960-70. Ces reportages photographiques, dans la tradition de l'enquête sociale développée par Lewis Hine ou Walker Ewans, restituent sans complaisance la complexité de ce vaste pays. ❥ jusqu'au 24.05, Musée de la Photographie, mar>dim, 10h>18h, +32 71 43 58 10
DOUCHY-LES-MINES
Philippe Bazin Philippe Bazin immortalise les visages et paysages qu'il croise sur son chemin. Ses photographies et vidéos réussissent un tour de force. L'objet paraît humain (séries Bourgeois de Calais et Moulages Ethniques) et l'humain semble matière (Nés). Avec les images d'une Écosse verdoyante, il déjoue une fois de plus nos attentes : il donne à voir un ancien champ de bataille. Bazin nous invite à une nouvelle lecture du monde, loin des étiquettes
Les Bourgeois de Calais © Philippe Bazin
que nous plaçons inconsciemment sur les choses. ❥ jusqu’au 22.03, Galerie de l’ancienne poste, CRP, lun>ven, 13h>17h, we 15h>19h,+33 327 43 56 50
LILLE
Planète Bubble Après avoir parcouru la France, l’exposition Planète Bubble fait escale à Lille. 40 graphistes sont invités à présenter leurs univers sur trois supports : une toile (2D), une figurine en vinyle (3D) et un « last bubble », composé d’une surface en papier et d’une structure gonflable. Ce dernier permet de montrer comment les artistes appréhendent le passage de la surface plane à la 3D. Parallèlement, ateliers de customisation et démonstrations sensibilisent le public à la diversité de la création graphique. ❥ du 13.02 au 1.03, maison folie de Moulins, mer>dim, 14h>19h, +33 320 95 08 82
NAMUR
Dekadence, Bohemian Lands 1880-1914 à la fin du xixe, la peinture européenne se fait le relais du « mal du siècle ». Ce tournant esthétique sombre et mélancolique est particulièrement net en Bohême : personnages déchirés, démons
exposition |
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Dekadence, Somnambule avant 1910 © DR
100x Berlin © DR
et femmes inquiétantes peuplent les 300 œuvres exposées au musée Félicien Rops et à l’hôtel de Ville de Bruxelles. Issue des grands musées tchèques et de collections privées, cette fascinante et effrayante sélection préfigure par certains aspects l’expressionnisme. ❥ jusqu’au 10.05, musée Félicien Rops et hôtel de Ville de Bruxelles, mar>dim, 10h>18h, +32 8 177 67 55 (Namur), +32 2 279 64 45 (Bruxelles)
ROUBAIX
100 x Berlin Ah Berlin ! Ce nom convoque en chacun de nous une multitude d’images, allant de l’Ange Bleu aux squats d’artistes, des graffitis couvrant le fameux Mur aux soirées électro underground… Cette iconographie emblématique et fantasmée sert de point de départ à l'exposition d’affiches issues du fonds de la Ville de Chaumont. Pour ce panorama de la création graphique berlinoise, la scénographie a été confiée à F. Bauer, qui s’est employé à soigner l’ambiance lumineuse et musicale de l’exposition. ❥ jusqu'au 22.02, Condition Publique, mar>ven, 13h30>18h30, +33 328 33 57 57
SARS-POTERIES
Noir et Blanc Le travail du verre offre d'infinies pos-
Noir et blanc, D. Reekie © Paul Louis, musée dpt du verre, Sars-Poteries
L'énigme de la Guerre © Marie Dorigny
sibilités techniques pour jouer avec la texture, la transparence, la lumière. Pour s'en rendre compte, il suffit d'un détour par Sars-Poteries. Le musée a réuni les œuvres de 30 artistes internationaux autour d'un thème : l'opposition noir-blanc. Mates, vernies, craquelées, opaques, translucides, ces deux couleurs se transforment au gré d'une multitude d'effets optiques. C'est aussi l'occasion de découvrir les récentes acquisitions de ce fleuron de l'art verrier. ❥ jusqu'au 2.03, Musée-atelier départemental du verre, tlj (sf mar) 10h>12h30, 13h30>18h, +33 327 61 61 44
VILLENEUVE D'ASCQ
L'énigme de la Guerre Intarissables sources d'inspiration, les guerres heurtent, émeuvent, scandalisent. En réaction à des conflits plus ou moins éloignés (191418, Irak, Liban...) et aux cicatrices qu'elles laissent sur les populations et paysages, trois photo-reporters, un vidéaste et un plasticien nous proposent leur regard singulier. La conjugaison de ces visions interpelle sans voyeurisme. ❥ jusqu'au 27.03, Espace Culture de Lille1, lun>jeu, 11h>18h, ven 10h>13h45, +33 320 43 69 09
concerts dim 01 La Périchole Lille, Opéra de Lille, 16h, 5/62E, +33 328 38 40 50 RFA Lille, Presto, 18h30, gratuit, +33 320 54 20 16 TARAF DE HAÏDOUKS Bruxelles, VK - De Vaartkapoen, 19h30, 20/17E, +32 2 414 29 07 EMILIANA TORRINI Bruxelles, Ancienne Belgique, 20h, 21/18E, +32 2 548 24 24
lun 02 ICED EARTH + SAXON Bruxelles, Ancienne Belgique, 18h, 40E, +32 2 548 24 24 CHERRY BOOP & THE SOUNDMAKERS Beauvais, Ouvre-Boîte, 18h30, gratuit, +33 344 10 30 80 LADYHAWKE Bruxelles, Ancienne Belgique/AB Club, 20h, complet, +32 2 254 82 42 AYO Lille, Sébastopol, 20h, 30E, +33 320 54 44 50 MIOSSEC + YANN TIERSEN Amiens, MCA, 20h30, 30/27/12E, +33 322 97 79 77 UZI & ARI Liège, InsideOut, 22h, gratuit, +32 4 971 71 43
+33 320 96 43 33 La Périchole Lille, Opéra de Lille, 20h, 5/62E, +33 328 38 40 50 AYO Lille, Sébastopol, 20h, 30E, +33 320 54 44 50 MIOSSEC + YANN TIERSEN Amiens, MCA, 20h30, 30/27/12E, +33 322 97 79 77 WARSAW VILLAGE BAND Dunkerque, Bateau Feu, 20h30, 18/9/5E, +33 328 51 40 30 UZI & ARI Namur, Jardin Passion, 20h30, nc, +32 4 729 65 31 RAGGAMUFFIN WHITEMAN + TLP AKA TROUBLEMAN + TONY MATTERHORN Gand, Decadance, 22h, gratuit, +32 9 329 00 54
mer 04 Un Requiem Allemand : J. Brahms Lille, Opéra de Lille, 18h, 8/5E, +33 328 38 40 50 AYO Bruxelles, Ancienne Belgique, 20h, complet, +32 2 548 24 24 ISLANDS Gand, Vooruit, 20h, 14/10E, +32 9 267 28 28
mar 03
Antra’Zik : ROMAIN LEFEVRE + CLAIRE DENAMUR Lille, Antre 2, 20h, 5E, +33 320 96 43 33
JOY Bruxelles, Botanique/Witloof Bar, 20h, 11/8E, +32 2 218 37 32
Boeuf du 301 : MOKHTAR SAMBA Wattrelos, Boîte à Musique, 20h, gratuit, +33 320 02 24 71
Antra’Zik : PRESQUE OUI + BEN MAZUÉ Lille, Antre 2, 20h, 5E,
FRANCIS CABREL Lille, Nouveau Siècle, 20h30, 44E, +33 320 12 82 40
Filles à Retordes : FRANÇOIZ BREUT + MARIEFLORE Roubaix, Cave aux Poètes, 20h30, 10/8/6E, +33 320 27 70 10 Cabaret des curiosités : DUFLAN DUFLAN + CERCUEIL + TOYS’R’NOISE Dunkerque, 4 Ecluses, 21h, 4E, +33 328 63 82 40
jeu 05 SABRINA STARKE Bruxelles, Ancienne Belgique/ AB Club, 20h, 12E, +32 2 254 82 42 GIANT SAND Leuven, Het Depot, 20h, 17/14E, +32 1 622 06 03 Antra’Zik : BATLIK + CACTUS IN LOVE Lille, Antre 2, 20h, 5E, +33 320 96 43 33 La Périchole Lille, Opéra de Lille, 20h, 5/62E, +33 328 38 40 50 THE DODOZ + NEIMO Beauvais, Ouvre-Boîte, 20h30, 13/11,5E, +33 344 10 30 80 MÉMO Roubaix, Condition Publique, 21h, gratuit, +33 328 33 48 33 Student Night : TLP AKA TROUBLEMAN + DAVIDOV + MAXIM LANY Gand, Culture Club, 22h, 5E, +32 9 233 09 46 MUSIC IS NOT FUN Lille, Biplan, 22h, 7/5E, +33 320 12 91 11 STARSKI & TONIC + JENSEN & YAMO Gand, Decadance, 23h, nc, +32 9 329 00 54
agenda |
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Soulfood#3 : DJ NATTY + DJ TSHANG + DJ HUGHES + DJ INDY Lille, Kiosk, 23h, 3E, +33 320 49 75 99
BIRDY NAM NAM (cf.p.58) Lille, Aéronef, 22h, 21E, +33 892 56 01 50
ven 06
PEO WATSON Lille, Supermarket, 22h30, gratuit, +33 320 52 86 59
THE VON DURDEN PARTY PROJECT + COSY MOZZY + ELVIS BLACK STARS + MUSIC IS NOT FUN Bruxelles, Ancienne Belgique/ AB Box, 19h, 19/16E, +32 2 548 24 24 Antra’Zik : IMBERT IMBERT + OLIVIER MARAIS Lille, Antre 2, 20h, 5E, +33 320 96 43 33 MAUSS + FATCHE D’EUX Wattrelos, Boîte à Musique, 20h, 7/5E, +33 320 02 24 71 Premier pas sur la Lune #5 : THE DUSTY’S LIKE + GDERWS + CHILL’S Amiens, Lune des Pirates, 20h30, 6/3E, +33 322 97 88 01 Chansons Z’inouïes : BEAURIVAGE + FRANK MONNET + PRESQUE OUI Bully-Les-Mines, Espace François Mitterand, 20h30, 13E, +33 321 44 18 00 PUNISH YOURSELF + DEE N DEE Calais, Gérard Philipe, 20h30, 5E, +33 321 46 90 00 PUPPETMASTAZ + DJ SONAR Charleroi, Eden, 20h30, 13/10E, +32 7 131 44 20 PEP’S + 1 COSTARD POUR 2 Béthune, Théâtre Le Poche, 20h45, 7/5E, +33 321 64 37 37 WEVIE STONDER + FILARIA + TEP + THIAZ ITCH Bruxelles, Recyclart, 21h, 8E, +32 2 289 00 59
HYPNOSE Lille, Biplan, 22h, 7/5E, +33 320 12 91 11
LES MECS ECLECTICS Gand, Culture Club, 23h, 8/6E, +32 9 233 09 46 MARTIN EYEER + RAMON TAPIA + PETE HOWL + MAXIM LANY Gand, Decadance, 23h, nc, +32 9 329 00 54 JENNIFER CARDINI + CZESKI Lille, Kiosk, 23h, 8E, +33 320 49 75 99
sam 07 DEAD SEXY INC. + TOXIC SONIC Bruxelles, Botanique/ Witloof Bar, 20h, 15/12E, +32 2 218 37 32 ANSATZ DER MACHINE + YUKO Courtrai, Budascoop, 20h, 10/8E, +32 5 627 74 00 La Périchole Lille, Opéra de Lille, 20h, 5/62E, +33 328 38 40 50 PAULINE Lille, Splendid, 20h, 25E, +33 320 33 17 34 PANTA REI + LEOPOLD STOTCH BAND Amiens, Lune des Pirates, 20h30, 7/5E, +33 322 97 88 01 BERRY Béthune, Théâtre Municipal, 20h30, 18/15E, +33 321 64 37 37 Chansons Z’inouïes : CACTUS IN LOVE +
NICOLAS JULES Bully-Les-Mines, Espace François Mitterand, 20h30, 13E, +33 321 44 18 00 SAMARABALOUF + YÉTI Faches-Thumesnil, Arcades, 20h30, 11/8/6E, +33 320 62 96 96 GREG HOUBEN TRIO Mouscron, Marius Staquet, 20h30, 10/8E, +32 5 686 01 60 BORTSH ORKESTRA Roubaix, ARA, 21h, gratuit, +33 320 28 06 50 LALALOVER + LES PETITS PILOUS + FUKKK OFF Anvers, Petrol, 22h, 10E, +32 3 226 49 63 TARAB MED Lille, Biplan, 22h, 7/5E, +33 320 12 91 11 RADIO SLAVE + COMPUPHONIC + COSY MOZZY Bruxelles, Dirty Dancing, 23h, 5E, +32 2 227 39 48 MISS KITTIN + MUGWUMP Bruxelles, Fuse Club, 23h, 12E, +32 2 511 97 89 MR OIZO + SOUND OF STEREO + MAXIM LANY + NEON + DAVIDOV (cf.p.56) Gand, Culture Club, 23h, 10/8E, +32 9 233 09 46 RICK WADE + RED D Gand, Decadance, 23h, nc, +32 9 329 00 54 SETH TROXLER Lille, Kiosk, 23h, 6E, +33 320 49 75 99 BOBMO + PEO WATSON Lille, Supermarket, 23h, 7E, +33 320 52 86 59 DOWN UNDER : MATHIAS TANZMANN + MASSIMO GIRARDI + DYNAMIC BROTHERS + DEZZ TERQUEZ Louvain, Silo, 23h, gratuit, +32 1 620 34 64
concerts dim 08 Carl Ludwig Hübsch Marcq-en-Baroeul, Théâtre de la Rianderie, 11h30, gratuit, +33 320 45 46 37 Les Voix intimes : QUATUOR ARTEMIS Tournai, Maison de la Culture, 18h, 16/12/9E, +32 6 925 30 80 MINDLESS SELF INDULGENCE Bruxelles, VK - De Vaartkapoen, 19h30, 26/13E, +32 2 414 29 07 KEZIAH JONES Bruges, Cactus Muziekcentrum, 20h, 19/16E, +32 5 033 20 14 PARTS & LABOR Bruxelles, Botanique/Rotonde, 20h, 11/8E, +32 2 218 37 32 UGLY DUCKLING Bruxelles, Botanique/Witloof Bar, 20h, 11/8E, +32 2 218 37 32
Lille, Malterie, 20h30, 9/7E, +33 320 15 13 21
mer 11 Cycle Ictus : Tous est dit ! Lille, Opéra de Lille, 18h, 8/5E, +33 328 38 40 50 SÉBASTIEN TELLIER + HOUSSE DE RACKET Bruxelles, Ancienne Belgique/ AB Box, 20h, 19/16E, +32 2 548 24 24
OFFONOFF + OREN AMBARCHI + TALIBAM! Bruxelles, Recyclart, 20h, 8E, +32 2 289 00 59
mar 10 PIGALLE Bruxelles, Botanique/ Orangerie, 20h, 19/13E, +32 2 218 37 32 LA GRANDE SOPHIE Boulogne-sur-Mer, Théâtre de Monsigny, 20h30, 16,80E, +33 321 87 37 15 Muzzix : THE RUBIK’S
BENSÉ + JILL IS LUCKY Amiens, Lune des Pirates, 20h30, 14/11E, +33 322 97 88 01 PAULINE CROZE + JOSEPH LEON Roubaix, Cave aux Poètes, 20h30, 12E, +33 320 27 70 10 SOPHIA NELSON Dunkerque, Jazz Club, 20h45, 14/9/7E, +33 328 63 51 00
SAMAMIDON Bruxelles, Botanique/Witloof Bar, 20h, 13/10E, +32 2 218 37 32
CONFUSE THE CAT Bruxelles, Ancienne Belgique/ AB Club, 22h, 12E, +32 2 254 82 42
BLACK LIPS (cf.p.60) Lille, Aéronef, 20h, 10E, +33 892 56 01 50
LES MECS ECLECTICS Gand, Culture Club, 22h, 5E, +32 9 233 09 46
THOMAS DUTRONC Arras, Théâtre d’Arras, 20h30, 20/14E, +33 321 71 76 30
LES FILS DE SAMMY Lille, Biplan, 22h, 7/5E, +33 320 12 91 11
L’AUTOPSIE A RÉVÉLÉ... Lille, Malterie, 20h30, 7/5E, +33 320 15 13 21
MONICA ELECTRONICA + JENSEN & YAMO Gand, Decadance, 23h, nc, +32 9 329 00 54
jeu 12
ROOTS AND DUB EXPLOSION : MANASSEH + MESHAK + SOUL IRATION SOUND + LORD J & LITTLE R Lille, Kiosk, 23h, 5E, +33 320 49 75 99
lun 09 PUPPETMASTAZ Bruxelles, Botanique/ Orangerie, 20h, 16/13E, +32 2 218 37 32
20h30, nc, +32 1 632 03 20
BLOC PARTY + DELPHIC Bruxelles, Ancienne Belgique, 20h, complet, +32 2 548 24 24 NNEKA Bruxelles, Botanique/ Orangerie, 20h, 16/13E, +32 2 218 37 32 PORNORAMA Bruxelles, Botanique/Rotonde, 20h, 13/10E, +32 2 218 37 32 MATT ELLIOTT + FRANÇOIS VIROT + KRIS DANE Tourcoing, Grand Mix, 20h, 9/6E, +33 320 70 10 00 Kulturama : LUOMO + THOM HAGEN 3000, Kunstencentrum STUK,
ven 13 BLOC PARTY + DELPHIC Bruxelles, Ancienne Belgique, 20h, complet, +32 2 548 24 24 BUURMAN Bruxelles, Ancienne Belgique/ AB Club, 20h, 12E, +32 2 254 82 42 SAULE ET LES PLEUREURS Bruxelles, Botanique/ Orangerie, 20h, 19/16E, +32 2 218 37 32
agenda |
121
BLACK LIPS (cf.p.60) Bruxelles, Botanique/Rotonde, 20h, 16/13E, +32 2 218 37 32 Kulturama : GILLES PETERSON + LEFTO + JAZZANOVA + NICOLAS CONTE Leuven, Het Depot, 20h, 10E, +32 1 622 06 03 Tribute to Nina Simone : THE BLACK ROCK COALITION ORCHESTRA Lille, Aéronef, 20h, 21E, +33 892 56 01 50 STUCK IN THE SOUND + SSM Tourcoing, Grand Mix, 20h, 13/10E, +33 320 70 10 00 Blues’n’ Rock Festival : THE DEANS + JULIEN SAS Billy-Montigny, Léon Delfosse, 20h30, 18E LA KUMPANIA ZELWER Charleroi, Eden, 20h30, 14/10E, +32 7 131 44 20 MÉMO + LES YEUX DE LA TÊTE Béthune, Théâtre Le Poche, 20h45, 7/5E, +33 321 64 37 37 SOPHIA NELSON Dunkerque, Jazz Club, 20h45, 14/9/7E, +33 328 63 51 00 MANU (EX DOLLY) + THE BEYONDERS Beauvais, Ouvre-Boîte, 21h, 15/13,5E, +33 344 10 30 80 LE COMTE DU CUL + FLOW + MERLOT Dunkerque, 4 Ecluses, 21h, 9/8/6E, +33 328 63 82 40 DOMINIK EULBERG + TOBIAS BECKER Anvers, Petrol, 22h, 10/5E, +32 3 226 49 63 HO-LAA + BOUDIN ET LES CREVETTES Lille, Biplan, 22h, 7/5E, +33 320 12 91 11 Aferterparty Bloc Party : BLOC PARTY + OSNI +
NATSUKO Bruxelles, Recyclart, 22h30, 8E, +32 2 289 00 59 SVEN VÄTH Bruxelles, Fuse Club, 23h, 12E, +32 2 511 97 89
CAVEMEN + PUTAS LOVERS + TOTO BICLO Aire-sur-la-Lys, Espace Culturel AREA, 20h15, 5E, +33 321 39 78 78
EELKE KLEIJN + PETE HOWL + MAXIM LANY Gand, Decadance, 23h, nc, +32 9 329 00 54
Prolifik Scratch Battle : BEAT TORRENT + DJ COSHMAR Amiens, Lune des Pirates, 20h30, 12/9E, +33 322 97 88 01
Sound of Sand : RAMON G + BABBS + JUL BERLING + WARD Lille, Kiosk, 23h, 5E, +33 320 49 75 99
Blues’n’ Rock Festival : COEN WOLTERS + ANA POPOVIC Billy-Montigny, Léon Delfosse, 20h30, 18E
MISTY RABBIT + PEO WATSON Lille, Supermarket, 23h, 3E, +33 320 52 86 59
Tremplin #13 : GLINPUPMIND + CALM BEFORE CHAOS + THE MINDBENDERS + UNDERSCORE Calais, Gérard Philipe, 20h30, 2E, +33 321 46 90 00
sam 14 DANIELE SILVESTRI Bruxelles, VK - De Vaartkapoen, 19h30, 18/15E, +32 2 414 29 07 GANG GANG DANCE + DJ JASPER (cf.p.62) Bruxelles, Ancienne Belgique/ AB Club, 20h, 12E, +32 2 254 82 42 SAULE ET LES PLEUREURS Bruxelles, Botanique/ Orangerie, 20h, 19/16E, +32 2 218 37 32 Kulturama : BUZZCOCKS Leuven, Het Depot, 20h, 10E, +32 1 622 06 03 Les 15 ans de Swing Gadjé : SWING GADJÉ + MARCEL ET SON ORCHESTRE + LA RUE KETANOU + LES BARBARINS FOURCHUS + NEW STOMPERS Lille, Aéronef, 20h, 10E, +33 892 56 01 50 GOJIRA + TREPALIUM Tourcoing, Grand Mix, 20h, 18/15E, +33 320 70 10 00 4e Tremplin AREA : BURNING LADY + TITAN PARANO + COOL
ROBOCOP KRAUS + ELEKTROCUTION Lille, Malterie, 20h30, 7E, +33 320 15 13 21 SOPHIA NELSON Dunkerque, Jazz Club, 20h45, 14/9/7E, +33 328 63 51 00 SHANTEL & BUCOVINA CLUB ORKESTAR + WE HAVE BAND + N.A.S.A + STARSKI & TONIC Anvers, Petrol, 22h, 10/5E, +32 3 226 49 63 LAVACH Lille, Biplan, 22h, 7/5E, +33 320 12 91 11 Lessizmore : DANIEL BELL + BRUNO PRONSATO Bruxelles, Fuse Club, 23h, 10/5E, +32 2 511 97 89 SURKIN + FACE BLOOD + NEON + MAXIM LANY Gand, Culture Club, 23h, 15/10E, +32 9 233 09 46 Retro-Acid : DJ PIERRE + DJ CHOOSE + SPACID Gand, Vooruit, 23h, 15/13E, +32 9 267 28 28 SETH TROXLER + RED D
concerts Gand, Decadance, 23h, nc, +32 9 329 00 54
18h30, gratuit, +33 322 97 88 01
20h, 32/28E, +32 6 925 30 80
APM.001 : FANNY BOUYAGUI Lille, Kiosk, 23h, 7E, +33 320 49 75 99
SEASICK STEVE Bruxelles, Ancienne Belgique, 20h, 21/18E, +32 2 548 24 24
SKULL JUICE + PEO WATSON Lille, Supermarket, 23h, 5E, +33 320 52 86 59
METRONOMY Bruxelles, Botanique/ Orangerie, 20h, 16/13E, +32 2 218 37 32
Goodbye Charlie : Béthune, Théâtre Municipal, 20h30, 26/18E, +33 321 64 37 37
Kulturama : BRODINSKI + THE BLOODY BEETROOTS Louvain, Silo, 23h, 10E, +32 1 620 34 64
dim 15 EMILY JANE WHITE + ESSIE JAIN (cf.p.66) Tourcoing, Grand Mix, 18h, 10/7E, +33 320 70 10 00 ALL THAT REMAINS + HAUNTED + DEADLOCK Bruxelles, Ancienne Belgique/ AB Box, 19h, 19/16E, +32 2 548 24 24 WOODPIGEON Bruxelles, Botanique/Rotonde, 20h, 11/8E, +32 2 218 37 32
O’DEATH Bruxelles, Botanique/Rotonde, 20h, 13/10E, +32 2 218 37 32
EMILE PARISIEN Dunkerque, Jazz Club, 20h45, 14/9/7E, +33 328 63 51 00
Nuit de l’alligator : THE JIM JONES REVUE + ELLIOTT BROOD Tourcoing, Grand Mix, 20h, 10/7E, +33 320 70 10 00
jeu 19
Jam Session Dunkerque, Jazz Club, 20h30, gratuit, +33 328 63 51 00 Le Biplan Débranché : LES STOOOPS + JÉRÉMIE DESRY + AGATHE HÉRIA Lille, Biplan, 22h, 7/5E, +33 320 12 91 11
12 Years Decadance : JOSH WINK + JENSEN & YAMO + SEBA LECOMPTE Gand, Decadance, 23h, nc, +32 9 329 00 54
mer 18
lun 16
AMADOU ET MARIAM Bruxelles, Ancienne Belgique, 20h, 27E, +32 2 548 24 24
RISE AGAINST + STRIKE ANYWHERE + RENTOKILL Bruxelles, Ancienne Belgique, 19h, 25/22E, +32 2 548 24 24 DEERHUNTER Bruxelles, Botanique/Rotonde, 20h, nc, +32 2 218 37 32
mar 17 Bruits de Lune : THE VIOLENT SCAREDYCATS + SKAD Amiens, Lune des Pirates,
NLF3 Lille, Malterie, 20h30, 7E, +33 320 15 13 21
Concert d’Astrée : Les sept dernières... Lille, Opéra de Lille, 18h, 8/5E, +33 328 38 40 50
THE BONY KING OF NOWHERE Bruxelles, Ancienne Belgique/ AB Club, 20h, 12E, +32 2 254 82 42 Boutik Rock : MY TV IS DEAD + CARL + SCYLLA + LE BARON5 Bruxelles, Botanique/ Orangerie, 20h, 7E, +32 2 218 37 32 BÉNABAR Tournai, Maison de la Culture,
Collectif Triii : D’hiver rock Festival Tournai, Maison de la Culture, 19h, gratuit, +32 6 925 30 80 Boutik Rock : DOKTOR CALIGARI + VEENCE HANAO + THOT + INVADERDZ Bruxelles, Botanique/ Orangerie, 19h30, 7E, +32 2 218 37 32 ANDERSON + CASIOKIDS + MVSC + SOLDOUT Bruxelles, Ancienne Belgique/ AB Box, 20h, 16/19E, +32 2 548 24 24 WOMEN + WHITE CIRCLE CRIME CLUB Courtrai, Den Trap, 20h, 12/10/8E, +32 2 562 04 92 CRYSTAL ANTLERS Lille, Aéronef, 20h, 10E, +33 892 56 01 50 JOSEPH D’ANVERS + JOHN & JEHN Tourcoing, Grand Mix, 20h, 13/10E, +33 320 70 10 00 MIKE SANCHEZ Wattrelos, Boîte à Musique, 20h, 7/5E, +33 320 02 24 71 THE GLADIATORS + DIALOKOLECTIV Beauvais, Ouvre-Boîte, 20h30, 16/14,5E, +33 344 10 30 80
agenda |
123
AL ORKESTA Bondues, Espace Maurice Schunmann, 20h30, 12/9E, +33 328 04 77 68 PETER ORINS Lille, Malterie, 20h30, 7/5E, +33 320 15 13 21 JEUDI DE L’ALIM : WEEDING DUB Roubaix, Condition Publique, 21h, gratuit, +33 328 33 48 33 BARBARA ROSE Lille, Biplan, 22h, 7/5E, +33 320 12 91 11 THE GLIMMERS + TLP AKA TROUBLEMAN + DAVIDOV + ONE MAN PARTY + JONASTY Gand, Culture Club, 22h30, 5E, +32 9 233 09 46
ven 20 D’hiver rock Festival : LA RUDA, ACOUSTIQUE + PERCUBABA + SKARBONE 14 + COVA 10 + JAYA THE CAT + IOTA + LUCIE CARTON + SPUTTER SHOWER + LE GROS TUBE Tournai, Maison de la Culture, 18h, 15/13E, +32 6 925 30 80 Défi Sida : HUSHPUPPIES + THE BILBOCKS + RHESUS + THE ASTINGS Lille, Splendid, 19h, 15E, +33 320 33 17 34 Boutik Rock : DOPE SKWAD + SAM KARPENIA + ELVIS BLACK STARS Bruxelles, Botanique/Rotonde, 19h30, 7E, +32 2 218 37 32 BÉNABAR Bruxelles, Ancienne Belgique, 20h, complet, +32 2 548 24 24 RAT RECORDS EVENT #2 presents : BRUNO VANSINA + GILLES
MORTIAUX + MAURO PAWLOWSKI + PETER VANDENBERGHE Bruxelles, Ancienne Belgique/ AB Club, 20h, 12E, +32 2 254 82 42 THE WAR ON DRUGS + WOMEN Lille, Aéronef, 20h, 10E, +33 892 56 01 50 Bruits de Lune : STUCK IN THE SOUND + I AM A CHIEN Amiens, Lune des Pirates, 20h30, 13/10E, +33 322 97 88 01 TAHITI 80 + DA BRASILIANS Calais, Gérard Philipe, 20h30, 5E, +33 321 46 90 00 WALLY Béthune, Théâtre Le Poche, 20h45, 7/5E, +33 321 64 37 37 HUGH COLTMAN + NATHANIEL ISAAC SMOG Beauvais, Ouvre-Boîte, 21h, 14/12,5E, +33 344 10 30 80 DAT POLITICS + THREE CHEERS FOR DIRTY (cf.p.68) Dunkerque, 4 Ecluses, 21h, 9/8/6E, +33 328 63 82 40 AGORIA + BUTCH Anvers, Petrol, 22h, 10/5E, +32 3 226 49 63 NICOLAS JULES Lille, Biplan, 22h, 7/5E, +33 320 12 91 11 Ciel Sonore : DJ CLÉMENTINE + SPACEINTRUDER + BILL MERITO + MENEER CASSONADE Lille, Kiosk, 23h, 5E, +33 320 49 75 99 CASPER CLARK + PEO WATSON Lille, Supermarket, 23h, 3E, +33 320 52 86 59 RADAR : CHASE & STATUS + BROOKES BROTHERS +
MURDOCK + ETNIK & FUZZ Louvain, Silo, 23h, gratuit, +32 1 620 34 64 Digital Scandal : ELECTRIC KETTLE + MARTHA + KEPAZOID + BEATSCRAPERS + GABBA BROTHA’ + DJ KX Roubaix, Cave aux Poètes, 23h, 8/6E, +33 320 27 70 10
sam 21 Juste Debout : Lille, Palais St-Sauveur, 13h, 12/8E, +33 327 65 76 30 D’hiver rock Festival : A BRAND + KUBUKIBUDDAH + WASHINGTON DEAD CATS + FREAKY AGE + HAIRCUTS THAT KILL + THEE MARVIN GAYS + BARBIE BANGKOK + TANG + L’ENFANCE ROUGE + NERVOUS SHAKES Tournai, Maison de la Culture, 15h, 13/15E, +32 6 925 30 80 Défi Sida : BEN RICOUR + LUCILE LUZELY + GUILLAUME CANTILLON Lille, Splendid, 19h, 15E, +33 320 33 17 34 Boutik Rock : LES HÉRITIERS + LIONEL SOLVEIGH + BIKINIANS + UFO GOES UFA Bruxelles, Botanique/Rotonde, 19h30, 7E, +32 2 218 37 32 THE SCRIPT Bruxelles, Ancienne Belgique, 20h, 12E, +32 2 548 24 24 BÉNABAR Bruxelles, Cirque Royal, 20h, complet, +32 2 218 20 15 DJ SPAX Hénin-Beaumont, Label Anglaise, 20h, 2E, +33 688 12 73 63 Le Grand Mix défriche : CHAIRLIFT + VETIVER + KILL THE VULTURE
concerts Tourcoing, Grand Mix, 20h, 15/12E, +33 320 70 10 00 LES MAUVAISES LANGUES Haubourdin, CC Lequimme, 20h30, 3E, +33 320 44 06 74 ACE OUT Lille, Biplan, 22h, 7/5E, +33 320 12 91 11
VETIVER + ASOBI SEKSU Bruxelles, Botanique/Rotonde, 20h, 13/10E, +32 2 218 37 32 O’DEATH Lille, Aéronef, 20h, 10E, +33 892 56 01 50
HORSE FEATHERS Bruxelles, Botanique/Rotonde, 20h, 13/10E, +32 2 218 37 32
jeu 26
3 Years LaNuit : DJ SPEN + BEVERLY JOHN + JENSEN & YAMO + DJ BENJI BEN Ostende, Kursaal, 22h, 10E, +32 5 970 55 11 Minus Label Night : TROY PIERCE + GAISER LIVE Bruxelles, Fuse Club, 23h, 10/5E, +32 2 511 97 89
lun 23 MY VITRIOL Bruxelles, VK - De Vaartkapoen, 19h30, 15/12E, +32 2 414 29 07 THE SISTERS OF MERCY Bruxelles, Ancienne Belgique, 20h, 35E, +32 2 548 24 24
Nuit de Luxe : MAXIM LANY + NEON Gand, Culture Club, 23h, 15/10E, +32 9 233 09 46
MARIEE SIOUX + ELVY Bruxelles, Ancienne Belgique/ AB Club, 20h, 12E, +32 2 254 82 42
1 year We Play House Rec. : LARRY HEARD + RED D + SAM SODA + YAMO Gand, Decadance, 23h, nc, +32 9 329 00 54
THE SECRET MACHINES Bruxelles, Botanique/ Rotonde, 20h, 13/10E, +32 2 218 37 32
TRANSISTOR : STRIP STEVE + GYM X Lille, Kiosk, 23h, 7E, +33 320 49 75 99
mer 25
LA MÈCHE + LE PIOU + PEO WATSON Lille, Supermarket, 23h, 3E, +33 320 52 86 59 SHEER : DAVIDE SQUILLACE + DJ DARKO + PAN POT Louvain, Silo, 23h, gratuit, +32 1 620 34 64
dim 22 GANG GANG DANCE + CERCUEIL (cf.p.62) Tourcoing, Grand Mix, 18h, 10/7E, +33 320 70 10 00 THE SISTERS OF MERCY Bruxelles, Ancienne Belgique, 20h, 35E, +32 2 548 24 24
VETIVER Gand, Vooruit, 20h, 16/12E, +32 9 267 28 28
mar 24 THE BRONX Bruxelles, VK - De Vaartkapoen, 19h30, 18/15E, +32 2 414 29 07 LEILA Bruxelles, Botanique/Rotonde, 20h, 15/12E, +32 2 218 37 32 SKY LARKIN Bruxelles, Botanique/Witloof Bar, 20h, 11/8E, +32 2 218 37 32 RAY LAMONTAGNE (cf.p.64) Bruxelles, Cirque Royal, 20h, complet, +32 2 218 20 15 PARAMOUNT STYLES + THE SEDAN VAULT Courtrai, De Kreun, 20h, 12/10/8E, +32 5 637 06 44
THE RASMUS Bruxelles, VK - De Vaartkapoen, 19h30, 19/16E, +32 2 414 29 07 VENUS IN FLAMES + BART MARIS + NEEKA Bruxelles, Ancienne Belgique/ AB Club, 20h, 12E, +32 2 254 82 42 LEILA Tourcoing, Grand Mix, 20h, 14/11E, +33 320 70 10 00 DELBI Lille, Loca Loca, 20h30, gratuit, +33 320 06 82 82
ven 27 VALENTINE’S DAY Lille, Aéronef, 18h30, gratuit, +33 892 56 01 50 JERONIMO + SELAH SUE + VISMETS + PAPA DADA Bruxelles, Ancienne Belgique, 19h, 19/16E, +32 2 548 24 24 DLGZ + CHEIKH DE STAËL Lille, Maison Folie Moulins, 19h, gratuit, +33 320 95 08 82 THE GASLIGHT ANTHEM + FRANK TURNER + POLAR BEAR CLUB Bruxelles, Botanique/Orangerie, 20h, 15/12E, +32 2 218 37 32 BLACK DIAMOND HEAVIES + BOOGIE BALAGAN + STINKY LOU AND THE GOON MAT Wattrelos, Boîte à Musique, 20h, 7/5E, +33 320 02 24 71 Bruits de Lune : MOLLY’S Amiens, Lune des Pirates,
agenda |
125
20h30, 6/3E, +33 322 97 88 01 TYPHOON + STICKS & RICO + BLAXTAR Anvers, Petrol, 21h, 13/10E, +32 3 226 49 63
T & K + PEO WATSON Lille, Supermarket, 23h, 3E, +33 320 52 86 59
Nightshop : BURAKA SOM SISTEMA + RADIOCLIT + RQM Bruxelles, Recyclart, 22h, 8E, +32 2 289 00 59
sam 28
UTOPIANS Lille, Biplan, 22h, 7/5E, +33 320 12 91 11
FUMUJ + KNX CREW Dunkerque, 4 Ecluses, 21h, 10/9/7E, +33 328 63 82 40
EAGLES OF DEATH METAL Bruxelles, Ancienne Belgique, 20h, 23/20E, +32 2 548 24 24
Clubsteppin’ - Strictly Dubstep : KODE9 + THE SPACEAPE + IKONIKA Bruges, Cactus Muziekcentrum, 22h, 13/10E, +32 5 033 20 14
KATHLEEN VANDENHOUDT Bruxelles, Ancienne Belgique/ AB Club, 20h, 12E, +32 2 254 82 42
LE COLLECTIF DE UKULELE LILLOIS (C.U.L) Lille, Biplan, 22h, 7/5E, +33 320 12 91 11
JOSHUA + BARBIE BANGKOK + MAXIMUS + THE SEDAN VAULT Bruxelles, Botanique, 20h, 19/16E, +32 2 218 37 32
CIRCLESQUARE + SOLDOUT + BLOC PARTY Anvers, Petrol, 23h, 10/5E, +32 3 226 49 63 LES MECS ECLECTICS + NEON + TLP AKA TROUBLEMAN Gand, Culture Club, 23h, 8/6E, +32 9 233 09 46
THE CHRISTIANS Lille, Splendid, 20h, 23E, +33 320 33 17 34
Bang The Box : WARREN FELLOW + INVITE + SEBA LECOMPTE Gand, Decadance, 23h, gratuit, +32 9 329 00 54
JAYSMOOTH + DJ CHARLIE + VOXTER + MAXIM LANY Gand, Decadance, 23h, gratuit, +32 9 329 00 54
Inrocks Indie Club : FRIENDLY FIRES + THE SECRET MACHINE + TWISTED WHEEL + WE ARE ENFANT TERRIBLE (cf.p.70) Tourcoing, Grand Mix, 20h, 13/10E, +33 320 70 10 00
Toys For Boys label night : JONA + NUTOWN PROJECT + SIERRA_SAM & MARCUS VECTOR Lille, Kiosk, 23h, 7E, +33 320 49 75 99
RAGGAMUFFIN WHITEMAN + IVORY SOUND & PROTEAZ Gand, Decadance/Zanzibar, 23h, gratuit, +32 9 329 00 54
HITCH + DRUMS ARE FOR PARADES Lille, Malterie, 20h30, 7E, +33 320 15 13 21
SMOS & BABY BEE + PEO WATSON Lille, Supermarket, 23h, 3E, +33 320 52 86 59
UNITY : DJ ABSURD + DJ HUGHES + DJ KEUTCH + DJ ROM1 Lille, Kiosk, 23h, 6E, +33 320 49 75 99
Dark Circle : FALLACIOUS WORLD + DJ SPAX + DJ SNAKE EYES Douai, Cave St-Amé, 21h30, 7E, +33 613 73 19 22
7 YEARS FLUFFY CLOUDS : INLAND KNIGHTS + RAOUL + WES Louvain, Silo, 23h, gratuit, +32 1 620 34 64
SOUND OF STEREO + RADIOCLIT Gand, Culture Club, 23h, 10/8E, +32 9 233 09 46
www.letsmotiv.com
Magazine des cultures & des tendances urbaines
Les Charlottes en Ville F-Lille, 10 rue Faidherbe +33 320 55 13 74 www.lescharlottesenville.com
La Koutoubia
B-Mouscron, 55 rue de Tourcoing, +32 877 922 650
LE PARVIS DE LA TREILLE F-Lille, 26 rue Masurel + 33 320 55 10 01
La savoureuse Montagnarde ou la fromageuse XVIIe, ici la pomme de terre est la star de nos assiettes ! La charlotte et ses sœurs s’accompagnent de chiffonnades de jambon blanc ou encore de giboulées de lardons. Profitez d’une formule à 10,50€ le midi pour déguster ces mets dans un cadre flamand épuré, revu au goût du jour. lun au dim, 12h à 14h30, 19h à 23h.
Dans un cadre enchanteur, cette adresse mouscronnoise propose - en plus de ses savoureux couscous, méchoui, tagines et grillades - des spécialités égyptiennes comme le shaslik (dinde, champignons et poivrons, gratinés au fromage). Happy hour de 19-20h ts les soirs, dim 12-13h (-50% sur vos apéritifs). Gâteau d’anniversaire offert sur réservation. mar au dim 19h à 23h (00h ven et sam), dim 12h à 14h.
Ce café brasserie, idéalement situé face à la cathédrale NotreDame de la Treille, mêle avec succès une carte traditionnelle et des spécialités de couscous (tous les mardis, jeudis et samedis, sur réservation). Des planches de fromages et de charcuterie sont également servies à toute heure avec le vin qui convient. Plat du jour à partir de 8€. lun au sam, 9h à 3h du matin.
l’Oiseau-Mouche
BUZZ
LE WHY NOT
Vous trouverez dans ce restaurant aux couleurs chaleureuses une cuisine à tendance asiatique sans oublier les fameuses carbonnades ou blanquettes régionales revisitées au goût du jour. L’accent est mis sur les poissons frais, plutôt exotiques, délicieusement associés à des épices de tous horizons. Plat du jour à 6,5€ et menu à 13,5€. lun au ven, 12h à 14h.
Dans une déco chaleureuse, ce bar à vins propose une sélection des meilleurs millésimes (français et étrangers). En accompagnement : plats du Nord et salades diverses (périgourdine, chèvre...). Menus à 19 et 27€ et formule midi à 13€. Ts les jours sf dim, 10h à 2h du matin.
Au cœur du Vieux-Lille, dans une vaste cave lumineuse, dégustez une cuisine alliant tradition et nouvelles saveurs. Sur la carte proposée par Jean-Christophe Michel (La Tour d’Argent, Le Crillon…), arrêtez-vous notamment sur le foie gras poêlé et le millefeuille maison. Formule midi 14,10€ et le soir de 25 à 50€. lun au sam, 11h à 14h30, lun au ven, 19h à 23h.
138 Grande Rue, Roubaix, +33 320 65 96 56
F-Lille, 55 rue Basse +33 320 51 17 17
F-Lille, 9 rue Maracci + 33 320 74 14 14
restaurants |
127
Au Quai du Wault
L’Entre...Mondes
LOS TACOS
F-Lille, 66 Parc Lebas +33 320 523 995
F-Lille, 164 rue Solférino +33 320 77 59 86
Cet estaminet au bord de l’eau, en plein centre de Lille, offre une carte riche en spécialités régionales : welsh, carbonade, waterzoï de la mer, planche. Vous pouvez également y déguster des spécialités provençales : agneau de 7 heures, gambas, et selon les saisons, lapins confits brandade et filets de rougets. Plat du jour à 9,9€ le midi. lun au sam 12h à 14h, jeu-sam 19h à 22h30 (dernière prise de commande).
Envie de bien manger et de façon responsable ? L’Entre... Mondes vous sert un grenadin de veau forestier ou une entrecôte aux échalotes confites, préparés avec des produits issus du commerce équitable. Goûtez aussi le délicieux crumble aux griottes au dessert. Formule à 13€ le midi. lun au vend 12h à 14h, jeu au sam 19h à 23h.
Vous y apprécierez une cuisine mexicaine authentique dans une ambiance typique. Les chefs mexicains vous proposent de déguster des tacos faits maison et bien d’autres quesadillas, ceviches, fajitas, buritos, chilaquiles verde o rojo ou encore les fameuses crêpes cajeta. Avis aux connaisseurs... Enfin du vrai mexicain ! Salles climatisées. Menu découverte à 14€. mar au sam, 11h30 à 15h, 19h à 23h.
L’IVRE DE CUISINE
MONSIEUR CONSTANT
SAKURA
F-Lille, 20 Quai du Wault +33 320 30 16 11
B-Charleroi, 18 passage de la Bourse 6 r. du collège +32 71 50 02 00 www.l-ivredecuisine.com Autrefois librairie, cet établissement est désormais un «espace gourmand». Prendre son petit déj (anglais ou continental), manger une salade au nom original ou bouquiner dans le salon de lecture, à vous de choisir. lun au ven, 8h30 à 18h, sam 9h30 à 18h.
B-Wavre, 14 rue Constant de Raedt, +32 10 22 22 45 www.monsieurconstant.com Ce resto-bar lounge offre une cuisine française fine et savoureuse, dans un cadre élégant et tendance. Côté bar, des cocktails variés sont à savourer. Menus à 25€. Ouvert tous les jours dès 17h. Happy hour : jeu et dim de 22h à 23h.
B-Tournai, 12 r. du Bourdon Saint-Jacques, +32 69 22 99 17 www.tournai.be/sakura Dans ce restaurant japonais, le repas est un vrai spectacle. Devant vos yeux, les grands chefs cuisinent avec dextérité et élégance votre plat sur de grandes plaques chauffantes. Menus : midi de 7,50 à 18€ et soir de 30 à 58€. Ts les jours, 12h à 3h et 18h à 00h.
DIRTY DANCING
SUPERMARKET
Sam de 22h30 à 6h. Haut-lieu de la nuit bruxelloise. Dans le cadre magique de l’ancien cinéma Mirano Continental. Programmation musicale irréprochable : electro, dark disco, rock énervé. Un vrai mélange de styles. Dj rés. : Cosy Mozzy, Stephen, Mandrak, Starski & Tonic, DJ Buzz, Kiki et F da Housecat.
Ven et sam de 22h30 à 7h30 (de 23h à 1h : happy hour). Supermarket se présente comme une alternative aux supermarchés de la danse. Ce club qui ne la joue pas « branchouille » cultive un caractère intime, une ouverture d’esprit, et mise sur l’exception musicale. Les DJ’s Hutchy, Peo Watson, Faraï, Cédric Pukwaï ou encore John Loose privilégient l’électro-funk, l’éléctro-house et le hip-hop.
38 chaussée de Louvain, Bruxelles (B), +32 22 27 39 48 www.dirtydancing.be
PETROL
21 d’Herbouvillekaai, Anvers (B) +32 32 26 49 63 www.petrolclub.be Lieu à la programmation éclectique où rock et musiques électroniques, concerts et sets DJ font bon ménage. Les incursions hiphop, r n’b, acid, funk et punk sont également bienvenues. Horaires variables en fonction des soirées.
8 bis rue de Wazemmes, Lille +33 631 31 20 34, www.super-market.fr
CULTURE CLUB
Afrikalaan 174, Gand (B) + 32 9 233 09 46 www.cultureclub.be Lancé en 2001, le club le plus hype de Belgique (à l’architecture et au design minimaliste et innovant) brille avant tout par sa tonalité musicale. Depuis le début, il sert un cocktail raffiné et hédoniste unique, typiquement
gantois, servi notamment par les résidents Tlp, maxim lany, hermanos Inglesos.
TIJUANA
Schuurkensstraat 2, Gand (B) www.tijuana.be Situé dans un ancien immeuble art déco, ce Chili Bar offre la possibili té de déguster de savoureux cocktails et autant de tapas. Au sous-sol dans une ambiance plus débridée, les Djs proposent des mixes latino, house et électro. Du jeu au sam de 22h à 7h.
CAFE D’ANVERS
Verversrui 15, Anvers (B) +32 32 26 38 70 www.cafe-d-anvers.com Lieu mythique de la nuit anversoise, inauguré en 1989 dans le quartier rouge. Un son chaleureux torréfié avec goût, mêlant house, garage et techno minimale. Dj rés. : Tweety, Filliz, Bartolomeo, Smos & Baby B.
bars & clubs |
129
Peek a Boo
92 rue de l’hôpital militaire, Lille, www.myspace.com/ peekaboocafe Du lun au mer de 9h à 23h, jeu de 9h à 00h, ven de 9h à 1h et sam de 15h à 2h. Rouge la nuit et turquoise le jour, voici un espace-temps où les flâneurs se détendent, les mangeurs se régalent et les mélomanes se délectent. Pour un verre ou un concert, voilà un lieu intergénérationnel où il se passe toujours quelque chose !
Decadance
Overpoortstraat 76, 9000 Gent (B), +32 9 329 00 54 www.decadance.be Lundi au samedi à partir de 22h . Après une importante rénovation, ce mythique lieu gantois rouvre enfin ses portes. Le concept ? Deux salles avec deux ambiances, électro-house dans la Main room, Dancehall et Ragga Muffin au Zanzibar, le tout servi par d’éminents Djs tels que Starski & Tonic, Compuphonic ou encore Babylon Rocker.
FUSE
208 rue Blaes, Bruxelles (B) +32 25 11 97 89, www.fuse.be Sam de 23h à 7h. Temple de la techno de renommée internationale qui accueille les maîtres du genre depuis plus d’une décennie (Derrick May, Laurent Garnier, DJ Hell). Techno, electro, hardtech au rez-de-chaussée et House au premier étage. Dj rés. : Pierre, Deg, T-Quest, Psychogene.
MAKE-UP
Ketelvest 518, Gand (B) www.make-up-club.be Ven et Sam, à partir de 23h. Le Make-Up est le lieu idéal pour tout clubber à l’esprit grand ouvert. De la musique sensuelle orientée dancefloor jusqu’à la déco minimale hyper stylisée, tout est conçu pour jerker jusqu’au bout de la nuit. La programmation brille par son éclectisme : des origines de la house-music de Chicago jusqu’aux dernières mutations des musiques électroniques.
LOCA LOCA
11 place Jacques Louchard (prox. église Sainte-Catherine), Lille, + 33 320 06 82 82 7/7j. de 16h à 3h. Ce bar aux couleurs flamboyantes rappelle immanquablement Barcelone. De larges ardoises accrochées sur le mur affichent la carte des cocktails. L’ambiance «caliente» gagne également la terrasse en été grâce aux mixes et concerts électro funk et latin groove servis bien frappés par Dj Caroll, Sweetback, Adam Koundé et Nick-L...
LE KIOSK
28 r de Wazemmes, Lille +33 320 49 75 99 www.kiosk-club.fr Du mer au sam (et veilles de jours fériés) de 22h à 8h. Premier lieu authentiquement consacré aux musiques électroniques à Lille. Programme éclectique avec une préférence pour l’électrohouse et la techno minimale. Dj résidents + guests.
photosynthèse |
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â?&#x2013; 22.01.2009 - France - Toulouse
Mujava, Yuksek, Surkin, Pone, Brodinski et 2000 personnes.