n째45 / oct. 2 009 / GRATU IT
nord & belgique Cultures et tendances urbaines
Sommaire Let’smotiv - oct. 2009 - n°45
9 10
édito News
14
Portrait
16
Reportage
24
Rencontre
30
Design
36
Objets
38
Mode
50
Libertine Supersport Turquie - Arménie Aline Afanoukoé Front Design La panoplie anti-grippe A
Ethical Fashion Show, portfolio
évènement
europalia.china
56 Portfolio
Nils Riedweg
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82
© 2009 by Nils Riedweg, www.holgersson.ch
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Musique
Raphaël Saadiq, Pixies, I Love Techno, Ground Zero…, chroniques disques
Littérature
Festival du livre de Marlemont, chroniques livres
Cinéma
Festival du Film de Gand, Cycle Nanni Moretti
90 Théâtre & danse
Une fête pour Boris, Fellag…, agenda
106 E xpositions
Controverses, Biennale d'Art Nouveau…, agenda
122 Agenda concerts
130 Le mot de la fin Cabu
édito
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Cultures et tendances urbaines
Let’smotiv Nord & Bruxelles 114 rue Barthélemy Delespaul - 59000 Lille Tél : +33 362 64 80 09 - Fax : +33 362 64 80 07 redaction.nord@letsmotiv.com pub.nord@letsmotiv.com Let’smotiv Toulouse +33 561 14 03 28 Let’smotiv Méditerranée +33 467 06 95 83 Let'smotiv Bordeaux +33 556 52 09 95 Let'smotiv Pays-Basque +33 559 47 29 26 Let'smotiv Portugal +351 968 604 752 www.letsmotiv.com Directeur de la Publication : Laurent Buoro ı Directeur du Développement : Loïc Blanc ı Directeur de la Publication Délégué : Nicolas Pattou ı éditeur Délégué : Tacteel, Sarl au capital de 5 000 euros – RCS Lille 501 663 769 ı Rédaction : Judith Oliver, Hakima Lounas ı ont collaboré à ce n° : Thibaut Allemand, François Annycke, Maïté Buns, Cabu, Josselin Charrier, Elodie Couécou, Solange Darcy, Mathieu Dauchy, Marine Decremps, Fanny Delporte, Charlotte Descouens, Hugo Dewasmes, Nicolas Fleuré, Audrey Jeamart, Fabien Kratz, Carole Lafontan, François Lecocq, Marc Melki, Sophie Malard, Catherine Nerson, Baptiste Ostré, Nils Riedweg, Guillaume Perrier, Clément Perrin, Olivia Volpi, Olivia Wauquier. ı Publicité Régionale : au magazine, +33 362 64 80 09, pub.nord@letsmotiv.com ı Publicité Nationale : Plus2Media, +33 561 14 78 37, lm@plus2media.fr ı Direction Artistique : Cécile Fauré, Christophe Gentillon, pao@urban-press.com ı Administration : Laetitia Louvet, adm@urban-press.com ı Diffusion : C*Red ı Impression : Imprimerie Ménard, 31682 Labège - Papier issu de forêts gérées durablement ı Let'smotiv est une publication d'Urban Press, www.urban-press.com Couverture : 2009 by Nils Riedweg www.holgersson.ch L’éditeur décline toute responsabilité quant aux visuels, photos, libellé des annonces, fournis par ses annonceurs, omissions ou erreurs figurant dans cette publication. Tous droits d’auteur réservés pour tous pays. Toute reproduction, même partielle, par quelque procédé que ce soit, ainsi que l’enregistrement d’informations par système de traitement de données à des fins professionnelles, sont interdites et donnent lieu à des sanctions pénales. ı Magazine gratuit - Membre de l’OJD, Bureau de la presse gratuite d’information. Ne pas jeter sur la voie publique.
La beauté du diable* Aujourd’hui, Dorian Gray n’aurait pas besoin du truchement d'un tableau pour se réconcilier avec son image. Une ou deux retouches numériques, et hop ! Adieu les rides, la calvitie et les petites imperfections. Dans la course à la jeunesse éternelle, Photoshop complète miraculeusement l'arsenal chirurgical. Ainsi, l'ultra-lifté Silvio Berlusconi, en vrai Gray postmoderne, ne s'est pas gêné pour se rajeunir sur certaines photos de campagne. Nos hommes politiques ne sont pas des personnages de romans. Et l'adhésion des citoyens ne dépend pas de quelques méthodes puisées dans la mode ou la publicité. Ceci dit, ne soyons pas naïfs. Le recours à Photoshop n'émane pas toujours des sphères du pouvoir. En 2007, l'hebdomadaire Paris Match avait ainsi « gommé » de son propre chef les poignées d'amour du président Sarkozy. Bienveillance ? Forme avérée d'auto-censure ? En France, le débat fait rage. En septembre, une députée UMP des Bouches-du-Rhône a proposé que toute photo modifiée soit estampillée. À l'origine de ce projet de loi ? Un objectif de santé publique : dénoncer le culte du corps, à l’origine de l’anorexie. Un peu réducteur, non ? Car lesdites rectifications sont loin de se limiter à quelques détails corporels gênants. On se souvient ainsi du scandale provoqué Outre Atlantique par la couverture du Times Magazine : un portrait de O.J. Simpson assombri pour faire plus « menaçant ». On pense également à ce photojournaliste agrémentant son cliché de quelques missiles iraniens supplémentaires pour faire « plus guerre ». Où donc s’arrête la subtile mise en valeur, où commence la manipulation ? Un projet de loi, soit. Mais on ne fera pas l'économie d'un vrai débat éthique. À bon retoucheur, salut. Lola Blou * Film français de René Clair réalisé en 1949. Le professeur Faust, démuni devant la vieillesse, fait un pacte avec le Diable qui lui rendra sa jeunesse contre son âme.
En bref…
© eau de paris
Ne passez pas l'Éponge Depuis cet été des cohortes de gamins se pressent aux portes du Pavillon de l'eau, à Paris. En cause, une décapante exposition sur Bob l'Eponge. La société Eau de Paris s'est en effet saisi de l'anniversaire du spongieux héros (10 ans), pour se faire mousser sur la protection des milieux aquatiques. Quelques panneaux pédagogiques se chargent de nous passer un savon, vite éclipsés par une cocasse galerie de portraits de Bob, plagiant Botticelli, Rembrandt, Seurat, Van Gogh, Magritte ou Dali. Les copistes se sont bien mouillés. ❥ Pavillon de l'eau, mar>ven, 10h>18, entrée libre, +33 142 24 54 02
2 fois plus de son
Alex Gopher © DR
Télex
Pour sa 6e édition, le festival Riffs'n'Bips de Mons voit double. Il y aura désormais 2 soirées de festivités avec 2 scènes chacune. Youpi. Son plateau de musiques actuelles rassemble la fine fleur de la scène rock belge (One Man Party, Triggerfinger, Malibu Stacy...) et d'éminents représentants de la sphère électro (Zdar, Alex Gopher...). Entre deux concerts bien frappés, courrez au célèbre stand de Mojito, ou, pour les moins assoiffés, au corner (non-moins funky) de consommation responsable pour une minute citoyenne... ❥ les 16 et 17.10, www.riffsnbips.be
Nouveau quotidien italien, Il Fatto (le fait) souhaite « répondre aux tirs d'artillerie de Silvio Berlusconi contre la presse d'opposition ». Reste qu'il sera difficile d'avoir le 2e homme le plus riche du pays dans sa botte. // Une fois par mois, l'hospice d'Havré de Tourcoing vous donne rendez-vous avec des documentaires rares et leurs réalisateurs dans le cadre du cycle Sémaphores.
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Kohlmatages Ils furent propulsés sur une île déserte pour les besoins de l'émission de téléréalité Koh Lanta. Ils étaient prêts à se mesurer aux éléments, à survivre aux messes basses pour remporter les 100 000€. Pas de chance, ils sont revenus bredouilles. Mais ces braves aventuriers pleins de ressources tentent depuis quelques mois de tirer quelques deniers de leur présence sur le tournage. Ils ont en effet traîné la production (Adventure Line) devant les prud'hommes et obtenu, contre toute attente, la reconnaissance de leur statut de salariés. Quelques mois après L'île de la tentation, voilà donc Koh Lanta condamné à payer ses participants. L'affaire devrait faire jurisprudence et s'appliquer à tous les jeux télévisuels. La sentence est irrévocable.
©DR
© DR
Un plagiat si raffiné
La corde rare
« C’est comme vous diriez du miel, des liqueurs chaudes ». Cette phrase, prononcée par Yolande Moreau, alias Séraphine, dans le succès cinématographique éponyme pourrait valoir à l'équipe du film un bien long procès. Car son véritable auteur n'est autre que Alain Vircondelet, un historien de l'art, qui, grâce à une biographie publiée en 1986, a fait sortir la peintre autodidacte de l'oubli. Cette biographie, comprenant passages inédits et romancés, aurait été amplement pompée. Une « reproduction servile » qui fait passer les scénaristes pour des gens im...Moreau(x).
Le salon de l'agriculture et ses dégustations de pâtés en croûte, très peu pour vous ? Amis mélomanes, sachez qu'à Brosella, on vous propose un salon beaucoup plus rock'n'roll : Le Brosella Guitar Fair. Au détour des nombreux stands, l'on croise toutes sortes de banjos, grattes, luths et mandolines, à vendre ou à essayer. Se faufiler parmi les luthiers et les vestes cloutées, c'est déjà plus dans vos cordes, non? ❥ le 18.10, www.brosella.be
Giscard, amoureux de Lady Di ? C'est en tout cas ce que laisse entendre le nouveau roman de l'ancien chef d'État La Princesse et le Président, actuellement en librairies. // 4 groupes, 20 minutes pour convaincre. Voilà le principe d'un tremplin de groupes locaux organisé le 24 Octobre dans le valenciennois, à PetiteForêt. À la clé : la première partie de Izia et Nosfell. // Geluck semble avoir abandonné son Chat pour un temps. Le temps de publier Geluck se lâche, un florilège de ses contributions à Siné Hebdo.
news |
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Back-up en kiosque C'est la presse à l'envers ! En pleine crise de la presse écrite, Bakchich, le site satirique d'information, vient de lancer un hebdomadaire payant. Aurait-il envie de se mesurer au Canard Enchaîné et à Charlie Hebdo ? Se serait-il lassé du net ? Rien de tout ça. Le web journal cherche juste un moyen de sauver les meubles. C'est tout de même un comble sacrément ironique que le papier devienne un plan B des sites Internet. Car après Bakchich, Mediapart, tout aussi déficitaire, devrait emprunter le même chemin. Devrait-on dire impasse ? ❥ Bakchich en kiosques depuis le 23.09
Déclaration d'Namur
Bas les Murs
« De Québec à Saint-Denis, la francophonie nous réunit », vous connaissez la chanson ? En tout cas, ce pourrait être l'hymne du festival de cinéma de Namur. Chaque année, il convie 130 films des quatre coins du monde, tous réalisés dans la langue de Molière. Au programme : projections, tables rondes, ateliers, et, bien sûr, la compétition ! Les Bayards d'Or récompensent scénaristes, comédiens et distributeurs d'une jolie somme d'argent pour soutenir leurs projets futurs. De quoi en faire tout un cinéma... ❥ du 2 au 9.10,
Il faudrait être aveugle pour ne pas les voir. Tangibles ou abstraits, il y a des murs partout ! C'est en tout cas le postulat de deux festivals bruxellois, Spoken World (du 3 au 11.10, Kaaitheater) et le festival des libertés (du 22 au 31.10, Théâtre National). À grand renfort de performances, de conférences et autres concerts de musiques du monde, ils nous placent au pied du mur : pourquoi vouloir encore se protéger de l'autre ? Au vu des évènements passés (Berlin) et présents (Israël), la question semble pertinente.
Namur, www.fiff.be
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kaaitheater.be et festivaldeslibertes.be
texte & photo ¬ Olivia Volpi
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Renaud Deru, Lorenzo Serra & Christoph Le Frog
3 insomniaques à Bruxelles Libertine Supersport : ça pourrait être le nom d’une danseuse du Crazy Horse. C’est en fait celui du dancing en duplexe né des désirs et des talents conjugués de Renaud Deru et Lorenzo Serra, initiateurs des fameuses soirées bruxelloises Dirty Dancing, et de Christoph LeFrog, qui venait y faire chauffer le vinyle. Ils devaient être trois au rendez-vous, ils ne sont que deux : c’est qu’à un mois de l’ouverture de leur club, les travaux de décoration ne sont pas tout à fait finis, et que Lorenzo a fort à faire. « On s’inquiète d’ailleurs pas mal pour lui : il ne dort plus, il a des cernes jusqu’au menton… » explique Renaud. « Mais on sait que ce sera magique ! » Il s’agit de transformer l’ancien K-Nal, parallépipède de bois avec vue sur l’eau, en club sur deux étages. « Libertine, au premier étage : velours rouge, alcôves, cocktails », décrit Christoph « En musique, des choses raffinées, disco », précise Renaud. « Et en bas, Supersport, avec une ambiance plus bunker, propice à la musique électronique qui fait transpirer », termine Christoph. Renaud s’insurge contre une certaine façon de pratiquer la nuit : « Il faut être acteur de son samedi soir ! Si tu sors en attendant que la fête te tombe toute cuite dans le bec, c’est boring, on va droit dans le mur ! » Bon, mais alors, la fête, c’est quoi ? « ça commence avant de sortir, quand tu te prépares chez toi », amorce Christoph. « C’est s’amuser avec ses amis, se montrer. C’est, même si ça peut sembler idiot, se travestir un peu », poursuit Renaud. « Mais sans se déguiser non plus » renchérit Christoph. « Si dans la vie tu es très classique, reste classique, mais fais-le à fond. C’est être soi-même avec un plus… » « Être soi-même avec un plus en particulier le samedi soir » conclut Renaud. / ❥ Ouverture le 10.10, www.libertinesupersport.be
Deux ans après l’assassinat du journaliste turc Hrant Dink, porte-voix de la communauté arménienne d’Istanbul et d’Anatolie (environ 50 000 personnes), la mobilisation ne faiblit pas. La jeunesse d'Istanbul, bouleversée par ce drame, perpétue le combat de cet apôtre de la paix et de la nonviolence, son portrait épinglé sur la poitrine.
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Turquie Arménie : la réconciliation en marche texte ¬ Guillaume Perrier photos ¬ Marc Melki
L’assassinat du journaliste d’origine arménienne Hrant Dink, en 2007, a déclenché un électrochoc à travers la Turquie. Depuis deux ans, le rapprochement avec l’Arménie est en marche, malgré la résistance des nationalistes. Dans le sillage d’une société civile en quête de paix, les deux états ont entamé un dialogue qui pourrait déboucher sur une réouverture de la frontière dès la fin de l’année. Et ouvrir la voie à une réconciliation.
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Le 14 octobre, le stade de Bursa, dans l’Ouest de la Turquie, sera le théâtre d’un match de football pas comme les autres. Les équipes de Turquie et d’Arménie, deux nations en froid depuis près d’un siècle, s’affronteront pour la qualification à la coupe du monde 2010. Dans la tribune officielle, les deux chefs d’état prendront place une nouvelle fois côte à côte : le Turc Abdullah Gül et l’Arménien Serge Sarkissian. Grâce à « la diplomatie du football », l’heure est désormais au dialogue entre les ennemis d’hier. Avec ce rapprochement, c’est une partie du rêve de Hrant Dink qui se concrétise. Ce journaliste turc d’origine arménienne, courageux rédacteur en chef de l’hebdomadaire « Agos »
(« le sillon » en arménien), était l’infatigable porte-voix de la communauté arménienne d’Istanbul et d’Anatolie, forte d’environ 50 000 personnes. Dans ses articles, il dénonçait sans relâche les vieux réflexes nationalistes de son pays, la Turquie. Des prises de position qui lui ont coûté la vie. En janvier 2007, Hrant Dink est abattu de trois balles par un jeune nationaliste fanatisé de 17 ans, Ogun Samast. Mais en faisant taire l’apôtre de la paix, les commanditaires de ce meurtre, qui échappent toujours à la justice, ont manqué leur cible. L’image du corps massif de Dink, étalé sur le trottoir face contre terre et recouvert d’un drap blanc, a provoqué un choc fondateur dans le pays. >
reportage |
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« Grâce à « la diplomatie du football », l’heure est désormais au dialogue entre les ennemis d’hier. » Le jour de ses funérailles, 100 000 personnes défilèrent dans les rues d’Istanbul, en scandant « Nous sommes tous Arméniens ! Nous sommes tous Hrant ». Inimaginable dans un pays où le mot « Arménien » constitue encore une insulte et où le génocide de près d’un million d’Arméniens ottomans, pendant la première guerre mondiale, demeure un tabou.
Presque trois ans après sa mort, la mobilisation ne faiblit pas La jeunesse d'Istanbul, bouleversée par ce drame, perpétue le combat de Dink, son portrait épinglé sur la poitrine. Le jour anniversaire du drame, le 19 janvier, mais aussi à
chacune des audiences du procès des assassins, elle manifeste aux côtés de la famille. Même les milieux artistiques turcs ont emboîté le pas. De la diva Sezen Aksu à l’écrivain Yashar Kemal, en passant par le prix Nobel de Littérature Orhan Pamuk, ils sont nombreux à s’être engagés pour l’ouverture du dialogue avec l’Arménie. La Saison culturelle turque et ses 400 événements culturels organisés en France jusqu’en mars 2010, donne aussi à voir quelques facettes de cette Turquie ouverte et démocrate. L’exposition itinérante du photographe Atilla Durak*, portraitiste de la « diversité culturelle » n’est qu’un exemple parmi d’autres.
Une pétition pour demander pardon Quatre intellectuels de renom, parmi les plus proches amis de Dink, ont encore franchi une étape en lançant, en début d’année, une pétition qui écorne le tabou du génocide. Pour la première fois, des Turcs apposent leur signature au bas d’un texte intitulé : « Je demande pardon ». >
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« Le mot « Arménien » constitue encore une insulte et le génocide de près d’un million d’Arméniens ottomans, demeure un tabou. » « Ma conscience ne peut accepter que l’on reste indifférent à la Grande Catastrophe que les Arméniens ottomans ont subie en 1915, et qu’on la nie. Je rejette cette injustice et, pour ma part, je partage les sentiments et les peines de mes sœurs et frères arméniens et je leur demande pardon ». Cet appel aux consciences citoyennes a recueilli, en quelques jours, plus de 30 000 signatures. Certains objectent qu’il n’y a aucune raison de demander pardon. D’autres que le mot géno-
cide est éludé, au profit de l’expression Grande catastrophe, employée à l’époque par les Arméniens. Mais un pas a été fait vers la reconnaissance du crime.
L’espoir fait vivre Malgré lui, le gouvernement turc a été entraîné par cet élan démocratique. Après des négociations tenues secrètes, le ministre des Affaires étrangères Ahmet Davutoglu a annoncé qu’une solution diplomatique avait été trouvée avec l’Arménie. Les deux voisins devraient signer ce mois-ci, un accord de reconnaissance mutuelle et installer des ambassades. Mais surtout, la frontière commune, bouclée par la Turquie depuis 1993, pourrait rouvrir « aux alentours du nouvel an », a déclaré le chef de la diplomatie d’Ankara. Entre Kars, côté turc, et Gyumri, en Arménie, deux villes jumelles séparées de 50 km, les ponts sont coupés depuis 16 ans. De part et d’autre de la ligne de barbelés, hérissée de miradors, l’espoir est immense. /
* Attila Durak : Ebru, reflets de la diversité culturelle turque, éditions Actes-Sud.
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Propos recueillis par ¬ Catherine Nerson Photos ¬ Benni Valsson/Europe 1 et Storybox Photo
Aline suit sa voi(x) Pendant des années, sa voix grave et éraillée, parfois à la limite de l’extinction, a bercé les « nuits zébrées » de nombreux auditeurs sur la radio libre parisienne et branchée Nova et son site éponyme. Aline Afanoukoé, 35 ans, présente depuis la rentrée le « Top 50 » et le « Top d’Aline » sur… Europe 1, la station commerciale par excellence du paysage radiophonique français. Une transition musicale violente. Violente ? Pas tant que ça.
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Petit flash-back sur ton parcours. Il paraît que tu voulais être comédienne. C’est encore le cas ! J’ai toujours participé aux ateliers de théâtre des écoles. J’ai même failli avoir le concours du Conservatoire de Paris ! Après le bac, j’ai commencé par un deug de Philo, mais comme je n’aimais pas, je me suis retrouvée en Arts du Spectacle. En maîtrise, il a fallu que je trouve un stage. à l’époque, j’écoutais souvent Radio Nova car c’était la seule sur la FM à mettre l’accent sur des événements écrits, réalisés, chantés ou joués par des blacks/blancs/ beurs… Mon sujet de mémoire portait sur la place des comédiens noirs en France (Aline est d’origine togolaise, ndlr) et je me suis dit que ce serait une bonne idée de postuler pour un stage. Alors c’est grâce à ce mémoire que tu as atterri à Nova ? Oui. J’ai dû embrouiller mon directeur de stage car Nova n’est pas un théâtre mais il y avait des chroniques théâtre… alors ! J’ai laissé mon CV et une lettre de motivation à l’accueil et c’est Mélusine (Yannick & Mélusine présentaient la
« Je suis carriériste par défaut ! » matinale « Jamais sans mes fibres », ndlr) qui m’a contactée. De stagiaire pour leur émission, je suis passée au statut de pigiste car ma voix caverneuse plaisait aux auditeurs. étant originaire de la banlieue parisienne, j’ai proposé de faire des bons plans « Au-delà du Périph’ ». Puis, de fil en aiguille, j’ai eu mes propres émissions : le « Nova Mix », « Le Grand magasin » et ma plus belle fierté : « Les Nuits zébrées ». Je présentais cette émission en direct d’un club d’abord parisien puis ensuite dans d’autres villes de France. Il y avait une partie mix et une partie concert. Au final, je n’ai jamais eu l’impression d’avoir abandonné le théâtre. Quand on fait de la radio comme ça, c’est comme être sur une scène. Aujourd’hui, tu te retrouves à animer le Top 50 sur Europe 1, ça fait pas trop mal ? Non ! Je m’amuse ! Après dix ans
chez Nova, c’est la première rentrée où je ressens une excitation complètement nouvelle. J’ai la pression – je me dis qu’évidemment, je vais me faire plaquer par tous mes fans – et en même temps, je veux leur prouver que je peux rester moi- même tout en présentant le Top 50. Car il faut en rire ! Je me fous du Top 50, ce n’est qu’un prétexte. Je donne aux gens une radiographie de ce qu’ils achètent déjà. Et puis, il n’y a pas que des trucs nuls dans le Top 50 ! Dans le « Top albums », il y a des tueries : Seal, Raphael Saadiq… Après côté « Top téléchargements », il y a clairement un souci comme les grosses pro-
ductions à la David Guetta ! Mais ça fait partie du jeu. Comment as-tu été recrutée ? Muriel Hess, la directrice des programmes d’Europe 1 qui voulait me rencontrer m’a envoyé un mail. J’ai commencé par zapper, par peur. Le surlendemain, j’ai eu un autre mail : « Appelez-moi ». On est restées presque deux heures à discuter. Je suis sortie de là en ayant l’impression d’avoir trompé mon mec ! Mais la proposition ne m'engageait pas vraiment : je commençais l’été avec Dave pour le « Top 50 », histoire de me familiariser avec les auditeurs et à la rentrée on verrait. >
rencontre |
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Dave, il est bien sympathique, mais moi, pour pouvoir quitter Nova, je voulais être sûre de mener ma propre émission dès la rentrée. C’est vital pour moi d’avoir la sécurité de l’emploi. Petite, j’ai vu trop d’huissiers débarquer à la maison…
C’est une contrainte que je n’avais pas forcément à Nova. Mais de plus en plus de jeunes Français sortent des titres de qualité. Et j’insiste sur le fait qu’Europe 1 souhaite que je leur déniche des perles comme j’avais découvert Ayo (on l’a entendue pour la première fois sur Nova, ndlr).
Lors d’une interview, tu as dit que tu ne tenais pas à être une Nikos ni la première noire à impulser des tendances… Ce sont les autres qui mettent l’accent sur la différence, « la minorité visible ». Moi, ce qui m’intéresse c’est de me démarquer par la qualité de mon travail. Parler de Shakira, alors que ce n’est pas du tout ce que j’ai dans ma discothèque personnelle, ça m’amuse ! J’écoute plutôt Nina Simone et suis sans cesse à la recherche de talents prometteurs.
Finalement, tu es en train de me dire que tu continues Nova sur Europe 1 ? Toujours ce rôle de « passeur » ? Ça c’est sûr ! Passer au plus grand nombre et partager. Je n’ai pas changé. Quand je suis au micro, les auditeurs de Nova peuvent fermer les yeux et me retrouver. Je n’ai jamais voulu me restreindre à un seul contexte ou à une seule radio. Ce qui me porte, c’est la curiosité.
Ton émission, le « Top d’Aline », est ton top à toi, tes coups de cœur. Es-tu libre de tes choix ? On m’a juste fait remarquer qu’il fallait que je respecte les fameux quotas de chansons francophones.
❥
Tu te vois où et comment dans dix ans ? Idéalement, je voudrais faire du théâtre, du cinéma, une émission de talk show… Etre la « Oprah Winfrey française », j’adorerais ! à moins que je rencontre l’homme de ma vie, et là tout peut changer. Finalement, je suis carriériste par défaut ! /
Le Top 50 tous les samedis de 15h à 16h sur Europe 1. Le Top d’Aline tous les dimanches de 15h à 16h. www.europe1.fr, www.novaplanet.com
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texte ¬ Maïté Buns
Drôles de dames S’il n’est pas rare d’être designer en Suède, le collectif Front Design n’a pas d’égal en matière d’originalité et d’innovation technologique. Loin de se contenter du succès de son propre label, le quatuor prête sa vision avant-gardiste aux éditeurs Moooi, Moroso ou Established and Sons et associe son nom à des marques prestigieuses telles Issey Miyake et Veuve Clicquot. Histoire d’une alchimie parfaite entre talent et expérimentation.
Sketch Furniture Š Front Design
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« Aucune d’entre nous n’aurait pu réaliser seule ce que nous produisons ensemble. » Sofia Lagerkvist, Charlotte von der Lanchen, Anna Lindgren et Katja Sävström suivent les mêmes études de design industriel à Stockholm. Leur rencontre est explosive. Elles deviennent presque instantanément amies et forment en 2003 un groupe de discussion du soir : « Nous n’avions jamais l’occasion de travailler ensemble sur des projets pendant les cours et pourtant nous aimions ce que les unes et les autres faisaient » se souvient Sofia. « Nous voulions exister hors du cadre académique ». Leur « Cercle des Designers Disparus », le collectif Front Design, était né. À peine un an plus tard, elles acquièrent une reconnaissance internationale au salon de Milan. Et pour cause ! Bien déterminées à ne rien faire comme tout le monde, elles présentent l'une de leurs premières œuvres collectives, Design by Animals, une série d'objets dont la forme et la texture sont déterminées par le comportement de souris, serpents et autres lapins dans leur atelier. Depuis, les quatre Suédoises ne cessent de faire parler d’elles. Est-
ce la preuve que quatre têtes valent mieux qu’une ? Anna n'en doute pas une seule seconde : « Aucune d’entre nous n’aurait pu réaliser seule ce que nous produisons ensemble * ». Et Sofia d’ajouter « Le travail à quatre est bien trop intéressant et ludique pour s’imaginer en solo ».
Qu'importe l’esthétique... ...pourvu qu’elles aient l'ivresse. Car nos drôles de dames sont moins intéressées par l’aspect final des objets que par leur processus de fabrication. Elles sont constamment à l’affût de technologies novatrices pouvant s’appliquer au design. « Chacune des pièces que nous avons créées a requis un certain degré d’expérimentation et les méthodes de production que nous utilisons laissent intentionnellement beaucoup de place à l’imprévu. Nous nous servons de la technologie à des fins artistiques ». D’ailleurs, certains procédés utilisés renvoient plus au tournage d’un film hollywoodien qu’au travail dans un atelier à Stockholm. Elles ont recours à la dynamite pour réaliser des moules, à de l’encre high-tech, sensible aux UV, pour élaborer des motifs de papiers peints n’apparaissant qu’à la lumière naturelle... Elles dotent même une lampe de capteurs de mouvements pour qu'elle se redresse >
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2 Design by Animals Š Front Design 1 - Dog vase 2 - Wallpaper by rats 3 - Rabbit lamp 4 - Snake hanger
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un bain de poudre plastique placé à quelques mètres.
Créations sur mesure
Animal Thing © Front Design
lorsque quelqu’un est dans la pièce. Leurs expériences atteignent leur apogée – sans aucun doute temporaire - avec la conception d'une collection de meubles, Sketch furniture, pour laquelle elles associent deux techniques numériques (voir p. 31) : la capture de mouvements, caractéristique des films d’animation et jeux vidéo, et le prototypage rapide, couramment utilisé dans le développement de produits industriels. Le résultat ? Du jamais vu. Avec une pointe laser, elles dessinent dans l'air des meubles qui prennent forme en temps réel dans * www.kinnarps.com ** www.designfront.se
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à découvrir / www.frontdesign.se
Ne croyez pas que les expérimentations du quatuor se limitent à sa passion pour les nouvelles technologies. Ce serait une grossière erreur. Elles ont aussi très tôt développé une approche presque anthropologique du design, creusant la question du rapport de chacun à son mobilier : « À l’intérieur des foyers, les objets racontent un passage de notre vie, rappellent des rencontres, des endroits visités** », confient-elles. Dans cette optique, elles ont demandé à des dizaines de personnes de leur prêter un bien personnel tout en décrivant son histoire. S’ensuit la création de répliques sur lesquelles elles impriment les anecdotes racontées. Autre exemple, Marcel Wanders, du label hollandais Moooi, leur a demandé de « créer des meubles que sa grand-mère aimerait ». Ni une ni deux, le collectif se lance dans la création d’une basse-cour d’un nouveau genre : « C’est de là qu’est née la collection Animal Thing » s’amuse Sofia. Des lampes en forme de cheval et de lapin, une table en forme de cochon, toutes produites en taille réelle... Ces pièces sont désormais les plus connues de Front Design. Et vous, quelle mission confiriez-vous à ces bonnes fées ? /
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La panoplie anti-grippe A sélection ¬ Marine Decremps
Si l'on en croit l'Organisation mondiale de la santé, le virus de la grippe A se propage plus rapidement en France que dans le reste de l'Europe. Contre le grand méchant virus, il faut donc s'équiper ! Mais de grâce pas n'importe comment. Exit, les produits trop aseptisés. Préférons des objets porteurs de sens et d'humour pour se prémunir des microbes. Et puisque des designers, des créateurs et des stylistes ont été inspirés, autant en profiter.
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1. Les masques « Porcine fashion » d'Irina Blok. www.creativeblok.com / 2. Le kit de voyage. 25 € / 3. Des blouses de créateurs pour soutenir une bonne cause, ce sont Les blouses Roses. À rafler aux enchères sur internet. / 4. Allo Nature et son gel hydroalcoolique bio histoire d'arrêter le massacre ! 7,90 € / 5. Un peu cochon le t-shirt « gruik »de Guillaume èS. 20 €, www.jackuse.com / 6. Des mouchoirs noirs, c'est élégant et c'est japonais évidemment. 7 € la boîte , japantrendshop.com / 7. Les poignées de porte Ulna à ouvrir avec son avant-bras pour éviter la propagation. Prix : sur demande. / 8. Trousse « La grippe A ne passera pas par moi », vendue avec un masque. 25 €, www.bymatao.eu /
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Créatrice : Céline Faizant. Pays : France. Particularité : a choisi de valoriser le savoir-faire local. Ses modèles couture, réalisés dans des tissus écologiques, biologiques, ou « équitables », sont fabriqués dans des entreprifrançaises, qui, après une faillite, ont été rachetées par leurs employés. ©ses morguefile.com
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texte ¬ Catherine Nerson - photos ¬ DR
Ethical Fashion Show® : la grand-messe de la mode éthique Isabelle Quéhé a été chef de pub, créatrice de vêtements et fondatrice en 1995 de l’association Universal Love. Assoce qui organisait, à Paris, des marchés nomades multiethniques offrant, tous les deux mois, un week-end d’exposition à une cinquantaine de créateurs de mode inconnus du grand public. Ces « free-markets » lui ont donné l’idée de lancer, en 2004, l’Ethical Fashion Show®. Le premier salon entièrement dédié à la mode éthique. Rencontre avec une femme déterminée qui a bousculé l’univers étriqué de la couture. Déjà cinq ans qu’Isabelle Quéhé se bat pour imposer sa vision équitable à l’univers de la mode, extrêmement réfractaire quant à l’idée de faire avancer les choses. La haute couture est sur les podiums : Paris, Milan, New-York… Ceux-là même qui font défiler des Dior ou Chanel et autres Rosa Cha ou Max Azria. Bref, les chouchous des rédactrices de magazines en mal de cadeaux de presse sont toujours les mêmes. Pourtant, la sixième édition de l’Ethical Fashion Show®, qui aura lieu du 1er au 4 octobre dans le luxueux cadre du Tapis Rouge, prônera une fois de plus trois valeurs essentielles que nos créateurs, aussi talentueux qu’ils soient, semblent
avoir mis derrière leur cravate slim (une des tendances de cet hiver). Il s’agit du respect des conditions de travail selon les normes imposées par l’OMC, les retombées minimales sur l’environnement et la mise en valeur de l’artisanat et des savoirfaire locaux. « Seules les marques qui s’engagent à suivre cette ligne de « bonne conduite » peuvent prétendre participer à l’Ethical Fashion Show® », explique Isabelle Quéhé. Des marques comme Dico Sandico, des Philippines, exemple parfait de développement durable puisque la créatrice innove en créant des centres, sur place, de production textile. Elle réalise des tenues en fibres >
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« Notre rôle est de montrer que la mode éthique peut être aussi de la haute couture. » de bananiers, artisanat local traditionnel, et permet aux Philippins de travailler sans se séparer de leurs enfants. Mais aussi Céline Faizant, en France, dont les modèles couture, effectués dans des tissus écologiques sont confectionnés dans des entreprises françaises, qui, après une faillite, ont été rachetées par leurs employés.
Un ovni dans l’univers mode En 2002, le visionnage d’un documentaire va déclencher un déclic chez Isabelle. « Marcel, mon compagnon, revenait du Niger avec des images tournées sur le Festival international de la mode africaine [Fima], fondé par le grand couturier africain Alphadi. Je ne connaissais rien de cette mode et les tenues que je découvrais m’ont impressionnée. Notamment, celles de Oumou Sy, la « Yves Saint-Laurent sénégalaise » et la bangladeshi Bibi Russel, à la tête d’une association qui donne l’opportunité aux tisseurs du Bengale de se servir de leurs talents pour assurer leur survie économique. J’ai eu la chance de les rencontrer et cela m’a donné l’envie d’aller ❥
plus loin, de créer un salon différent qui bousculerait non seulement l’image de la mode mais aussi notre façon de consommer. »
La consécration Pari réussi pour cette avant-gardiste qui se souvient de ses débuts difficiles, sourire aux lèvres, où personne ne la prenait au sérieux, la vague écolo n’étant pas encore dans le collimateur de nos politiques : « Les rédactrices de mode me boudaient pensant que les créateurs exposés ne faisaient que des horribles camisoles en chanvre portées par des babas cool scotchés aux 70’s ! ». Pourtant, la première édition d’Ethical Fashion Show® dévoilait déjà deux marques qui allaient devenir archi tendance : les baskets Veja ou la griffe de survêtements Misericordia. Aujourd’hui, Isabelle jubile. Son salon est enfin une référence chez les professionnels, avec plus de de 4 000 visiteurs l’année dernière. Et se déplace même jusqu’à Milan et Barcelone. Reste plus qu’à aller se rhabiller... /
À Paris : Du 1er au 4 octobre 2009 au Tapis Rouge 67, rue du Faubourg Saint-Martin, 75010 Paris. M° Château d’eau ou Jacques Bonsergent. Jeudi 1er au samedi 3 octobre 2009 : journées réservées aux professionnels. Dimanche 4 octobre : salon ouvert au grand public. Et aussi à Milan, en mars 2010 et à Barcelone en avril 2010. Plus d’infos sur www.ethicalfashionshow.com
36 rue Basse, 59 800 Lille • 03 20 06 44 94
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Chasse gardée
Photographie & réalisation ¬ Nicolas Fleuré Stylisme ¬ Charlottes Descouens / Nicolas Fleuré Maquillage & coiffure ¬ Charlotte Descouens Remerciements aux magasins participants, à Didier Descouens, Mr & Mme Jousseaume de la Maison de la Nature pour leur accueil et leur disponiblité, ainsi que toute l'équipe sur ce projet.
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Charlotte Jean Current Elliot, Bottines d.co, Pull Gestuz
JoĂŤl Pantalon Carhartt, Chemise American Apparel, Manteau Kulte, Chaussures Vans, Montre Nixon
Charlotte Collant American Apparel, Chaussures Mellow Yellow, Jean Current Elliot, Pull Gestuz
Anne Sophie Ceinture Juliette T, Bas American Apparel, Jean Carhartt, Tunique Carhartt, Montre Nixon, Chaussures Mellow Yellow
Pholo Chaussures Vans, Casque Kult, Manteau Bzt bruuns bazAar, Sweet Carhartt, Lunettes Ray Ban, Jean April 77
Joël Sac American Apparel, Tee-shirt American Apparel, Veste American Apparel, écharpe American Apparel, Jean Carhartt, Montre Nixon, Lunette Electric, Chaussures DC shoes
Charlotte Chaussures Mellow Yellow, Jean Current Elliot, Pull by Malene Birger, Collier Six, Boucles d'oreille Six, Collant American Apparel
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texte ¬ Judith Oliver
europalia.china
Tour de Chine en 129 jours Après les 27 pays de l’Union Européenne (2007) et avant le Brésil (2011), le festival Europalia met le cap sur l’Empire du Milieu. Pendant cinq mois, 210 structures culturelles de Belgique et du Bénélux explorent 5 000 ans d’artisanat, de traditions, d’architecture et de vie artistique chinois. Avec près de 50 expositions et 450 spectacles de très haut niveau, la programmation mime le gigantisme de la 3e puissance mondiale. Mais quelle image renvoie-t-elle de ce vaste pays ?
Miroir
« Se limiter à la culture officielle serait particulièrement contreproductif. »
Rendre compte, en 500 manifestations, de la complexité culturelle chinoise, le pari est osé. Voilà trois ans que l’équipe internationale d’Europalia négocie avec les autorités de la République Populaire pour renvoyer le « reflet le plus juste possible » d’un pays en pleine mutation. Cet objectif justifie la division en 4 axes thématiques. « La Chine Eternelle », répond à notre image de cette civilisation impériale : exposition de joyaux patrimoniaux rarement sortis de Chine (« Le fils du ciel »), art de vivre mandarin, ou le Kunqu, un opéra séculaire classé par l’Unesco. « La Chine en couleurs », axe dédié aux arts populaires et aux campagnes, ou « La Chine et le monde », consacré au commerce sur la route de la soie, nous rassasient de couleurs, de calligraphies, d’objets insolites et de kung-fu. À côté de cette offre attendue, « la Chine contemporaine » propose de découvrir les arts plastiques, la musique ou la délirante architecture qui se pratiquent aujourd’hui dans des réseaux plus ou moins underground. À lui seul, le dense programme cristallise toutes les contradictions qui traversent actuellement la société chinoise : prégnance des traditions et de l’artisanat, fierté d’un passé florissant, omniprésence des symboles
produits par le pouvoir politique… Et en même temps, il trahit les tensions sociales et ethniques, et pointe la quête de modernité et le consumérisme permis par la croissance économique. L’explosion vertigineuse des mégalopoles (cf exposition sur l’architecture d’avant-garde) et l’exode rural massif attestent de ces profondes mutations.
Vitrine On ne peut toutefois s’empêcher de rester perplexe. L’offensive récente de la Chine sur le terrain diplomatique amène forcément à soupeser la part de communication politique dans cet étalage chatoyant de richesses culturelles. Sans vouloir réveiller à tout prix les polémiques engendrées par les Jeux Olympiques de Pékin, difficile de ne pas tiquer quand la directrice d’Europalia, Kristine De Mulder, emploie le terme de « diplomatie culturelle » pour qualifier l’évènement. Et qu’elle nous rapporte ensuite les propos du ministre de la Culture chinois, mettant sur le même plan cette monumentale saison culturelle, l’évènement sportif de l’année dernière et l’exposition universelle de Shanghai en 2010. >
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❖ 1 - Living Memories
© Ministry of Culture PRC 2 - The State of Things. Brussels/Beijing, Chi Peng, Sprinting Forward, 2004 © CHI Peng 3 - La Maison de Thé © Laurence Mouton 4 - Chine, un panorama de l’architecture contemporaine, Chongqing Urban Forest, Ma Yansong MAD © MAD
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Mais Kristine De Mulder est formelle : soit, les puissances publiques chinoises sont les principaux financeurs du transport des œuvres et des artistes vers l’Europe. Soit, ils font sortir du pays le « top du top » du patrimoine artistique. Mais le gouvernement chinois, dans ses négociations avec Europalia, aurait vite admis « que se limiter à la culture officielle serait particulièrement contreproductif ». « De plus » poursuit-elle « les artistes que nous avons conviés sont loin d’être en odeur de sainteté dans leur pays ». Et de nous rappeler que le designer Al Wei Wei, le co-commissaire de la plus importante exposition d’art contemporain chinois (State of Things au Bozar de
Bruxelles), s’est attiré fin août les foudres de la censure (1).
Fenêtre De fait, les contradictions que révèlent europalia.china suscitent des questions stimulantes. Car l’ambition du projet importe moins que la posture du spectateur. Certains seront simplement (et à juste titre) éblouis par la splendeur des chefs-d’œuvre et spectacles qui flattent nos imaginaires collectifs. D’autres, dans le sillage des artistes contestataires présentés, y verront l’occasion de réfléchir au rôle social et politique de l’art, à la manière dont le pouvoir gère et génère des images. En Chine, bien sûr. Mais aussi, par effet de ricochet, dans la société occidentale.
(1) Al Weiwei conteste en effet bruyamment les chiffres officiels d’une catastrophe au Sichuan. La publication d’une enquête sur son blog (blog.alweiwei.com) a entraîné la disparition du site, la surveillance de sa famille et de son atelier.
Europalia.china 8.10.2009 – 14.02.2010 Programme et infos : www.europalia.eu, +32 2 540 80 80
CHINE éTERNELLE Fils du ciel Voyage en Chine impériale à travers 250 chefs-d’œuvres et objets. 10.10>24.01, Bxl, Bozar, mar>dim, 10h>18h (sf jeu 21h), 10/8/5€, +32 2 540 80 80
Les trois rêves du Mandarin Plongée dans l’univers des lettrés du xvie au xviiie siècle 22.10>14.02, Bxl, ING, tlj 10h>18h (sf mer 21h), 8/6/5€, +32 2 547 22 92
Tang Xianzu’s dream on dreams Représentations de Kunqu, opéra millénaire classé au patrimoine mondial. 5.10, 14h30 et 6.10, 19h30, Bxl, Bozar, 15€, +32 2 507 82 00
CHINE CONTEMPORAINE State of things 50 plasticiens chinois et belges s’interrogent sur les relations incestueuses de l’art et du marketing 10.10>24.01, Bxl, Bozar, mar>dim, 10h>18h (sf jeu 21h), 10/8/5€, +32 2 540 80 80
Heart Made L’hallucinante architecture d’avant-garde chinoise. 15.10>21.02, Bxl, La Cambre, mar>dim, 10h30>18h, 6/4/2€, +32 2 642 24 50
19>22.11, 20h30, Bxl, Théâtre National, 22/18/12€, + 32 2 203 53 03 29.11, 15h, Gand, Kopergietery, 9/7/5€, +32 9 233 70 00
Attitudes
Eastern Voices
L’art contemporain au féminin 24.10>17.01, Bxl, Centrale Electrique, 5/4/2€, mer>dim, 10h30>18h, +32 2 279 64 48
New music from China Yun Jun, Wu na, Li Tieqiao, Sheng Jie, Wu Fei, chefs de file de la scène underground 2>4.12, 20h, Gand, Vooruit, +32 9 267 28 28, et Bxl, Kultuurkaffe VUB, +32 2 269 23 26, entrée libre
CHINE EN COULEURS Le pavillon des Orchidées L’art de la calligraphie à la loupe 14.10>31.01, mar>dim, 10h>17h, Bxl, Musée royaux, 9/6,5€, +32 2 508 32 11
Théâtre d’ombres de Huanxian Marionnettes mystiques de la province du Gansu
Techniques de chant des minorités Quiang, Miao, Mongole, Naxi, Lisu, Suzhou et Li 2.12, 20h, Gand, Vooruit, +32 9 267 28 28 4.12, 20h15, Alemsberg, CC de Meent, 15/14/8€, +32 2 359 16 00 6.12, 18h15, Bxl, Bozar, 10€, +32 2 507 82 00
CHINE ET LE MONDE La route de la soie
Histoire des échanges culturels et commerciaux de Xi’an à Kashgar 23.10>7.02, mar>dim, 10h>17h, Bxl, Musée royaux d’art et d’histoire, 9/6,5€, +32 2 741 72 11
Shanghai Modern
Florilège d’affiches du début du siècle 23.10>7.02, mar>dim, 10h>18h, Bxl, Centre d’art de RougeCloître, 3€, +32 9 240 07 00
All pictures Š 2009 Nils Riedweg / Photography Holgersson
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Nils Riedweg
Pool Le photographe Nils Riedweg a tout juste la trentaine, cite Calvin & Hobbes sur son site Internet et présente sans hésitation l’Islande comme son pays favori. Outre ces détails croustillants (quoi, vous contestez ?), Nils est originaire de Zug, une attrayante petite cité suisse et débute la photo en 2003, quand sa petite amie s’achète un Reflex argentique. Dès lors, fasciné par les possibilités d’un tel appareil, il en achète un à son tour, avant de se tourner vers le numérique. Pour s’enticher définitivement d’un Nikon D700, qui devient vite son jouet fétiche. Sa règle d’or ? N’utiliser que des objectifs à focale fixe. Dans cette série intitulée Pool, Nils Riedweg nous pousse dans une mystérieuse piscine. Ici, le caractère insolite voire comique des situations contraste avec la sobriété qui se dégage des images. Pas étonnant que l’artiste cite, comme principale référence, le photographe américain Gregory Crewdson, maître reconnu pour ses mises en scène irréelles. On pense aussi à Stephen King, à David Lynch ou à Six feet under. Allez, on se jette à l’eau ? ❥
www.holgersson.ch
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texte ¬ Hakima Lounas photo ¬ DR
Saadiq & The Supremes ? Il a d’abord donné ses lettres de noblesse à la New Jack au sein de Tony ! Toni ! Toné !, avant de fonder le groupe Lucy Pearl qui dominera les charts en 2000 avec l'hymne R'n'B Don't Mess with My Man. Mais depuis 2002, la plus belle voix masculine de la soul contemporaine se la joue solo. Raphael Saadiq tourne avec un album concept totally 60's. Un énième revival ? Qui l'eut crû ? Raphael Saadiq, bassiste tatoué et ancien collectionneur de casquettes façon Prince de Bel Air, revient sur le devant de la scène une paire de binocle sur le nez et un costard jaune poussin sur le dos. Les revivals, dans la lignée de Duffy, Alice Russell, Jamie Lidell et consorts, tournent au phénomène de mode barbant. Et voilà que Saadiq s'y met, mince. Comme on apprécie cette figure singulière du R'n'B américain, dans le doute (et non sans crainte), on a écouté le fameux The Way I See It. Dès le premier morceau, on voyage en terre connue, quelque part entre le doo-wop des Temptations, et la soul cuivrée de Marvin Gaye. Indéniablement, Raphael Saadiq rend un vibrant hommage à la Tamla Motown. Les 12 titres qu’il a écrits et produits respectent à la perfection les codes musicaux de la grande époque du label de Détroit (instrumentation, texture du son…). On peut s'interroger sur l'intérêt d'une démarche aussi peu inventive. Mais seul Saadiq pouvait réussir à citer les grands maîtres sans tomber dans le plagiat. Saluons donc ce tour de force remarquable et, sans bouder notre plaisir, sortons nos bretelles pour claquer des doigts lors de ce concert délicieusement anachronique. / ❥
Raphael Saadiq 6.10, 20h, Lille, Splendid, 24,20€, +33 320 56 46 16 18.10, 20h, Bruxelles, Ancienne Belgique, complet, +32 2 548 24 24
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texte ¬ Clément Perrin photo ¬ chris Glass
Retour gagnant ? Après les Doors (ouch) ou les Smashing Pumpkins (aïe), les Pixies s'ajoutent à la longue liste des « grands » come-back des années 00. Dans leur cas, on croit plus à une envie de retrouver la scène que de renflouer quelques tiroirs caisse. Mais on peut se tromper. À coups de morceaux nerveux, empruntant au surf comme au punk et dotés de textes abordant des thèmes aussi réjouissants que l'auto-mutilation ou l'inceste, le quatuor de Boston a été un acteur majeur du rock alternatif au début des 90's. Faisant suite à un premier LP prometteur (Come On Pilgrim), Sufer Rosa les plonge dans le grand bain en 1988. Ils transforment ensuite l'essai avec Doolittle (le meilleur !) dont ils fêtent les vingt ans lors de cette tournée automnale. Mais plus tard, ça se gâte, avec les moins unanimes Bossanova et Trompe Le Monde, puis la rupture en 93 suite aux tensions persistantes entre Frank et la bassiste Kim Deal. Une ascension avortée qui n'enlève rien à l'héritage du groupe. Kurt Cobain, entre autres, les citait régulièrement comme une influence majeure pour le son de Nevermind. À la faveur de leur apparition sur la B.O. du schizophrénique Fight Club avec le titre Where Is My Mind ?, les Pixies font un premier retour dans la mémoire collective, avant celui en chair et en os de 2005. Si le quatuor affiche moins de fraîcheur, l'intensité est toujours là. Et après l'anthologie Minotaur, la rumeur du tant attendu cinquième album pointe le bout de son nez. Damned, ça ne mériterait pas une seconde chance ? / ❥
Pixies 14.10, 20h00, Forest National, Bruxelles, 44€, +32 9 006 95 00
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texte ¬ Olivia Volpi photo ¬ Studio Harcourt. 2000
Oh… Il joue tout seul La légende veut qu’un soir de concert, les musiciens de William Sheller se soient retrouvés dépourvus d’instruments à cause d’avanies douanières. Contraint de jouer seul, celui qui veut être un homme heureux s’est dit que ça lui plaisait bien, et qu’il recommencerait volontiers. Le voilà donc parti pour une tournée où il compte régaler les foules de ses chansons plus ou moins connues, dans une atmosphère intimiste. Une ambiance qui lui convient tout aussi bien que celle, plus baroque, de précédents spectacles où un orchestre symphonique l’accompagnait. Car William Sheller joue sans se galvauder sur différents registres. C’est que, déjà tout petit, il baigne dans un milieu familial tourné vers l’art : le jazz que lui imposent les amis de ses parents, le théâtre et l’opéra où travaillent ses grands-parents… Il serait sans doute devenu un grand compositeur de musique classique s’il n’avait par mégarde découvert les Beatles. William Hand se rebaptise Sheller et devient alors le musicien que nous connaissons. Un artiste atypique, dont la musique évolue au gré de ses aspirations rock ou de ses envolées lyriques. Un homme au physique discret, à la voix sans fioriture, qui pourtant dégage un charisme certain. Et qui ose une musique discrètement extravagante, marquée par une profondeur déroutante tant elle semble simple. Une mélancolie joyeuse, une fantaisie triste, qui fait de son public un public heureux. / ❥
WILLIAM SHELLER 2.10, 20h, Maubeuge, la Luna, 20/15€, +33 327 65 65 40 10.10, 20h30, Béthune, Théâtre municipal, 30/26e, +33 321 64 37 37 30.10, 20h30, Grande Synthe, Palais du Littoral, 15/12/9€, +33 328 24 49 00
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texte ¬ Mathieu Dauchy photo ¬ DR
Grandeur et décadence Jon Spencer n’a pas que le blues dans la peau et un tube de gomina dans la poche. Avec son projet Heavy Trash, créé en compagnie de Matt Verta-Ray, il remet le rockabilly au goût du jour. Et nous rappelle qu’à ses débuts, le rock était nettement plus transgressif. Jon Spencer est une sorte d’historien du rock. Déjà avec son groupe iconoclaste Blues Explosion, il ressuscitait les Cramps (avant même qu’ils ne soient morts) et conviait les honky-tonk men de légende. En 2005, Spencer rejoint Matt Verta-Ray, bassiste de Speedball Baby, lui aussi nostalgique du rockabilly. Et là, fini de rigoler. C’est la naissance de Heavy Trash, nom à la sonorité aussi lourde que ses ambitions : faire frémir les pelvis, donner à un public en mal de pure sensation rock la possibilité (belle perspective) de se vautrer dans les liquides corporels en tout genre, exploiter à fond le symbole phallique des guitares. Sur simple écoute de leurs deux albums à la saveur sudiste bien crado, Jon et Matt font déjà transpirer leurs auditeurs. Sur scène, c’est pire. Ces mariachis décadents sont déjà passés par le Grand Mix. C’était en janvier 2008 et la salle de Tourcoing s’était tout à coup transformée en joyeux bordel, un espace-temps où le rock parle aux jambes dans une ambiance où l’obscénité devient festive. Une prestation « rétro active », jubilatoire, orgasmique qui rend tous les groupes « electro-rock » du 21e siècle bien fades. / ❥
HEAVY TRASH 9.10, 20h, Tourcoing, Le Grand Mix, 13/16€, +33 320 70 10 00
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texte ¬ Fanny Delporte photo ¬ Chick Corea © DR
Quand le jazz est là… Grâce à une partition musicale mêlant habilement légendes et expérimentations, le festival de Tourcoing est devenu un standard du jazz. Après avoir fait ses gammes pendant 22 éditions, il affiche cette fois encore un programme harmonieux, rythmé par des concerts intimistes et des soirées festives. Un bien joli crescendo. « Après cinq éditions exceptionnelles, nous avons essayé de donner encore plus de cohérence et de force à ce projet » confie Marcel Bencik, chargé de la Culture à Tourcoing. Cette force, le Jazz Festival Planètes la tire assurément de ses invités de marque. Après Herbie Hancock en 2008, voici Chick Corea, Hank Jones et Cheick Tidiane cette année. « Avec eux, on pénètre vraiment dans l'histoire du jazz », explique fièrement Marcel Bencik. D'accord, mais une histoire en mouvement alors. Car Tourcoing peut aussi se vanter d’accueillir des jeunes pousses - la benjamine du festival, Mathilde Renault, a tout juste 23 ans - , particulièrement prometteuses. Bienvenue aussi à la nouvelle scène belge, par exemple, ou le saxophoniste Emile Parisien, poulain virtuose du festival de Jazz de Marciac. Le Tourcoing Jazz confirme son esprit d’ouverture et élargit toujours ses portées. Préparez-vous donc à vivre une « nuit Lusophone », avec la capverdienne Mariana Ramos et une « invasion Cubaine », assurée par Roberto Fonseca, sans oublier l’Orquesta Aragon ou encore le charmeur Yuri Buenaventura. Il semblerait toutefois que le festival, sans renoncer à ses velléités d'ouverture, se recentre un peu plus sur le jazz. Voilà qui mérite une bonne note. / ❥
TOURCOING JAZZ FESTIVAL PLANèTES du 17 au 24.10, Tourcoing, Théâtre Municipal, Grand Mix, Centre Culturel Mouscronnois, Hospice d'Havré, +33 359 63 43 63, www.tourcoing-jazz-festival.com
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texte ¬ Fanny Delporte photo ¬ Pony Pony Run Run © Mathieu Zazzo
Trois, Deux, Un… (Ground)
Zero !
Les Paradis Artificiels et Ground Zero, même combat ? Et bien non. Ces deux festivals, produits par à Gauche de la Lune, ne boxent pas dans la même catégorie. Quand le premier vous sert sur un plateau Keziah Jones ou Peter Doherty, le second, plus défricheur, vous fait confiance pour « déblayer » le terrain. Un gamin d’à peine quinze ans avec une guitare dans les mains et qui se réclame du Velvet Underground ou de Bob Dylan, cela peut prêter à sourire. Sauf si ce dernier s’appelle Zak Laughed. Ce jeune Clermontois sort son premier album en Août, The Last Memories of My Old House, après avoir remporté le concours Rough Trade organisé par CQFD. Auteur de chansons pop-folk mélancoliques inspirées de Eels, il est l’une des surprenantes découvertes du festival. Il est vrai qu'au Ground Zero, les « têtes d'affiches » et c'est un bien grand mot- se comptent sur les doigts d'une main : Nosfell, Oxmo Puccino, Just Jack. Miser sur des groupes injustement méconnus, abonnés aux premières parties (mais visiblement plus pour longtemps), voilà le credo de Ground Zero, comme son nom l'indique. À l’image de Chinese Man, un collectif français de trip-hop originaire de Marseille produit une musique pétrie de jazz, de musiques traditionnelles et rap. Repérés grâce au single I've got that tune, ces trois Djs ont la réputation d'offrir de véritables shows mêlant vidéo et images 3D. Curieux de tous bords, rendez-vous donc à Ground Zero ! Il sera toujours temps de vous repaître de grands noms en Mars. / ❥
GROUND ZERO FESTIVAL Prog : Yodelice, Oxmo Puccino, Gravenhurst, Just Jack, Chinese Man, Themselves, Izia, Nosfell, Poney Poney Run Run, Tim Exile, Beat Torrent, Gildas et Masaya, Dj Food, Chew Lips... du 21 au 24.10, Lille, Grand Mix de Tourcoing, Aeronef, Splendid, Gare St Sauveur, Supermarket etc., de 15 à 80€, +33 328 04 56 66
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texte ¬ Fabien Kratz photo ¬ Yuksek © DR
35 000 fêtards et moi et moi et moi I Love Techno rassemble chaque année 35 000 personnes environ. Malgré les nombreuses critiques à son encontre, l’évènement reste depuis 14 ans un passage obligé pour les clubbers aux quatre coins de l’Europe. Petit tour du propriétaire. Affiche accrocheuse, programmation sans prise de risques reposant sur des artistes de renommée internationale, prix élevé des places… Chaque année les critiques envers la méga soirée fusent pour mieux dénoncer une quête de rentabilité excessive. Pourtant, si vous avez choisi de ne pas bouder votre plaisir, une fois sur place, ces questions ne vous taraudent pas longtemps. Que vous arriviez par la gare Sint Pieters ou par le parking du Flanders Expo, l’excitation générale en ville et l’effervescence aux abords de la salle vous gagnent. En vous approchant de l’entrée, la foule vous happe, vous perdez vos potes et vous vous en faites d’autres jusqu’aux vestiaires. Après avoir traversé une série de couloirs, vous atteignez le gigantesque hall du Flanders Expo. À ce moment-là, la tension est à son comble, le public exulte sur les premiers beats, on capte de larges sourires… et il n’est que 22h30. Une fois dans l’antre, il est temps de faire ses choix. Ceux qui aiment l’électro saturée seront servis avec Boys Noize et son protégé The Proxy. Pour l’électro « 2.0 à la française » c’est Yuksek, Surkin et Birdy Nam Nam qu’il faut voir. Enfin, ceux qui cherchent de la techno fine et racée seront servis avec les vétérans Dave Clarke, Speedy J et Luke Slater. / ❥
I LOVE TECHNO Prog : boys noize, dave clarke, laurent garnier, tiga, tocadisco, vitalic, the bloody beetroots, simian mobile disco, birdy nam nam, carl craig, the proxy, paul kalkbrenner, luke slater’s planetary assault systems, yuksek, surkin, speedy j 24.10, Gand, Flanders expo, de 47 à 52e, +32 9 241 92 11
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texte ¬ Josselin Charrier photo ¬ The Proxy ©DR
La cave aux danseurs Devenues un must du genre, les soirées électroniques estampillées « Cave aux Poètes » rassemblent un large public de noctambules. Préparez-vous à danser deux fois plus, car on annonce ce mois-ci la 12e Roubaix's Burning et le second volet de The Bitch Goes On ! À la suite des « émeutes » qui ont marqué 2005 à Roubaix, l'équipe de la Cave aurait tenté de redorer le blason de la ville avec des rendez-vous au nom ironique et évocateur (« Roubaix's Burning »...). Programmatrice de la Cave aux Poètes et DJ, Sylvie Cious est à l'origine de ces nocturnes festives. Lorsqu'on lui demande d'où elle tire ce concept original (reposant sur un savant mélange de hip-hop et d'électro sur-vitaminée), la dame cite les soirées parisiennes Toxic à la Boule Noire. On cultive ici un éclectisme musical subtil afin d'attirer un public hétéroclite. En 4 ans, une ribambelle d'artistes se sont produits dans ce cadre, certains comptant aujourd'hui parmi les fers de lance de l'électronique française. Justice ça vous dit quelque chose ? Deux dates à retenir ce mois-ci : le 9 et le 30.10. Première étape : Citizen (label fondé par Vitalic) s'invite à Roubaix avec Teenage Bad Girl en tête d’affiche. Auteur du volcanique Cocotte, le duo n'a plus à prouver la force de son live act. Plus tard et à Lille, on retrouve The Proxy, à qui l'on doit les hymnes rave les plus marquants de 2008 (Raven, Dancing in The Night), accompagné du jeune protégé de Boys Noize, Djedjotronic. Ouch ! / ❥
ROUBAIX'S BURNING # 12 : Teenage Bad Girl, Fukkk Offf, Mondkopf, Donovan 9.10, 23h, Salle Watremez, 12/8€, +33 320 27 70 10 THE BITCH GOES ON #2 ; The Proxy, Djedjotronic, Autokratz, Sylvie Cious 30.10, 23h, Aéronef, 15/12€, +33 320 13 50 00
chroniques WHY ?
Boys Noize
Eskimo Snow Tomlab | Differ-Ant
Power | Boys Noize Records / La Baleine
Du hip-hop fané de cLOUDDEAD, son précédent collectif, à la pop luxuriante d’Alopecia (certifié meilleur album de l’an 2007 par un collège d’experts), Yoni Wolf a semé, fait germé, récolté, taillé, élagué et repiqué des graines de chansons pas comme les autres, entre rythmes slackers, flow nasillard et mélodies tremblantes. Or, Eskimo Snow ne parvient pas à recréer cette extase. On était prévenus : ce disque est composé de titres non retenus pour le précédent. De bêtes chutes, donc ? Certes, certains artistes en mal d’inspiration se jetteraient sur ces restes. Mais dans le cas de Why ?, on s’attendait à mieux qu’à de simples fonds de tiroirs, aussi garnis soient-ils. On tient là un bon album, rien de plus.
Thibaut Allemand
Deux ans après Oi Oi Oi, Boys Noize, seul grand DJ teuton à ne pas œuvrer dans la minimale, nous livre Power, second album qui le conforte comme parrain de l’electro péchue. Après une intro sous forme de jolie ballade, le disque enchaîne les titres massifs; Kontact me, carré et surtendu, Starter, tube violent efficace, Jeffer, fantastique single funky et léger, et Transmischen, mélodie noisy et contrastée. Par ailleurs, on entend des sonorités qui rappellent les tambours du Bronx ou des hymnes dance floor des 90’s, rendant l’album plus varié et maîtrisé que le premier. Si l’on exclue la musique de salon qui le ponctue, Power est une grande réussite. Sa production et son exploration sonore n’ont pas d’égales dans ce style. Josselin Charrier
Crown City Rockers The Day After Forever | Gold Dust / PIAS À l'heure du tout électronique, c'est presque un soulagement de découvrir un groupe de hip-hop qui n'a pas troqué ses instruments contre le dernier logiciel de musique à la mode. Les 5 rebelles de Crown City Rockers (ex-Mission), produisent un 3e album orchestré avec élégance et jalonné de quelques samples. Nous lui attribuons un Let'smotiv Music Award. Emmenés par Rashaad Ahmad au micro, cette formation conjugue au plus-que-parfait les styles hip-hop, disco, jazz et électro. On repère une série de titres inspirés des Neptunes (Astroshocks, Break...), sublimés par la basse funky de Headnotic et les claviers futuristes de Kat Ouano. Un album sophistiqué qui augure un live fougueux, effréné. On les bookera pour notre boom d'anniversaire ! Hakima Lounas
musique |
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FabricLive 48 : Filthy Dukes
Etienne Jaumet Night Music Domino Records / Versatile
Fabric Records / PIAS Un Fabriclive, c’est une compilation mixée à la demande de la célèbre boîte londonienne Fabric, par un groupe qu’elle estime être vachement bien. Et les Filthy Dukes sont vachement bien, et aiment l’electroclash. Ils se sont fait connaître en instaurant les soirées Kill Em All, où leur flair leur a permis d’inviter avant tout le monde des Erol Alkan, WhoMadeWho et autres Metronomy. On peut donc compter sur leur sens de l’assortiment, et on a eu confirmation de leur sens du rythme avec leur premier album Nonsense In The Dark. Les deux mélangés donnent ce mix bien balancé, qui oscille de Dj Mujava à Aphex Twin en passant par les Sparks, sans jamais se départir de ce beat festif et efficace qui est le propre des Filthy Dukes. Olivia Volpi
Etienne Jaumet est un multi-instrumentiste hors pair dont le nom est resté dans l’ombre pendant des années. Ses dernières collaborations en date avec le duo krautrock Zombie Zombie et Herman Düne lui ont permis de gagner en notoriété. Voici son premier travail solo, une pièce magistrale de musique psychédélique, album concept court mais très intense. Produits par le gourou techno Carl Craig, les morceaux de Jaumet rappellent autant la musique électronique minimaliste que le jazz afro-futuriste de Sun Ra. Les compositions sont basées sur des ondulations de sons synthétiques et les interventions simples d’instruments en tout genre (saxophone, guitare…). À l’instar du morceau d’ouverture For Falling Asleep, une œuvre cosmique saisissante de beauté et d’intensité durant 20 minutes. Fabien Kratz
THE XX THE XX | XL Recordings / Beggars / Naïve On me dira ce qu’on voudra, je ne répondrai qu’une chose : c’est bien taré. Bien taré qu’une formation comme The XX fasse le buzz et affole les foules. Mais sacrément rassurant. Rassurant que quatre gusses renfrognés et fringués comme de tristes dispensés d’EPS de la cinquième B (année scolaire 1992-1993) plongent avec un aplomb désespéré dans une new wave grisâtre, sortent la tête de l’eau et découvrent, ébahis, un xxie siècle multicolore. Etonnant qu’ils décident dès lors de redonner vie aux soupirs épurés des Feelies ou de Young Marble Giants. Epoustouflant qu’ils n’oublient pas, dans leur élan, Rihanna en insufflant un groove hoquetant typiquement R&B. Pour mieux signer un LP au minimalisme étrange, qu’on écoutera plus volontiers au casque et dans le noir que sur un dancefloor détrempé. C’est bien taré. Thibaut Allemand
littérature |
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texte ¬ Judith Oliver photo ¬ Musée Royal de Mariemont
Le livre en campagne Depuis 12 ans, le marché biannuel du livre de Mariemont fait un pied de nez aux circuits habituels de l'édition. Loin de l'ambiance commerciale des salons et foires organisés par les grands groupes, ce petit rendez-vous littéraire défend haut et fort les savoir-faire artisanaux et la création en édition limitée. Il suffit de quelques pas dans le splendide jardin à l'anglaise du domaine de Mariemont pour le comprendre. Ce marché du livre n'a pas grand-chose à voir avec les évènements qui portent habituellement ce genre de nom. Pas de caisses, pas de stress : ici, on prend le temps de feuilleter, d'admirer, de s'essayer à la reliure, d'échanger ses découvertes. Les flâneurs déambulent ça et là dans une ambiance champêtre, entre le parc et la bibliothèque précieuse du musée royal, les salles d'exposition et les rangées de stands, fondus dans le décor. Une soixantaine de maisons d'édition présentent leur catalogue, souvent composés de livres d'artistes, de livres objets de belle facture. Leur dénominateur commun ? « Elles ne reposent que sur une ou deux personnes et proposent un travail soigné, souvent proche de l'artisanat » explique Anne Leloup, l'une des initiatrices. Cette année, la thématique étant le mouvement, des dizaines de flip-book, pop-up, et livres animés fleurissent sur les tables, notamment sur celles de Jean-Vincent Sénac et Benoît Jacques, les spécialistes du genre. Pour autant, le salon reste ouvert à d'autres curiosités, comme les fameux « livres qui ne tiennent pas debout » de l'Âne qui butine. / ❥
7e MARCHÉ DU LIVRE DE MARIEMONT 2.10, 16h>21h, 3.10, 10h>19h, 4.10, 10h>18h, Morlanwelz, musée royal de Mariemont, gratuit, +32 81 81 21 63
littérature |
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chroniques Going Underground Georges Hurchalla Éd. RytRut Certes, ceux qui ne se sentent pas la moindre affinité avec la scène punk, et éprouvent des nausées à la simple écoute d’un album des Stooges, passeront leur chemin sans même remarquer cet imposant livre. Sur 400 pages d’une rare érudition, Georges Hurchalla retrace son road trip à travers les scènes les plus ignorées des États-Unis avec une écriture nerveuse. Entre deux passages autobiographiques, il distille anecdotes et propos rapportés de groupes ou personnages connus d'une poignée d’historiens du punk. Hurchalla s’est impliqué complètement dans cette somme représentant six années de sa vie, allant même jusqu’à financer l’impression initiale, respectant la philosophie DIY de ceux qui arpentent les sentiers de l’underground. 400 p., 21€. Baptiste Ostré
Surfaces Matthieu Gafsou | Éd. Actes Sud / Prix HSBC pour la photographie Matthieu Gafsou a reçu le Prix HSBC pour la photographie 2009*, pour un travail réalisé en Tunisie. Le pays de naissance de son père, qu'il a découvert en réalisant ses photos. Celles-ci retiennent immédiatement l'attention, grâce à un rendu chromatique où le blanc domine. Elles donnent à voir des bâtiments immaculés, d’une telle clarté que l'on croirait à des simulacres d'architecture. Un sentiment que renforce l’absence de tout personnage et une façon de pointer subtilement l'ostentation de ces façades. Gafsou nous plonge dans un décor étrange dont on n’aperçoit que la surface, sans pouvoir imaginer ce qui se trame derrière. 100 p., 17€. François Lecocq * Il expose avec son co-lauréat Grégoire Alexandre à la Maison de la photographie de Lille, jusqu’au 11.10, mer > dim, 10h>19h, +33 320 05 29 29
La véritable histoire de John Dillinger De Miriana Mislov et Thierry Gutard | Éd. Denoël Graphic « Nombreux sont les financiers qui ont volé leurs concitoyens et que personne n’a songé à punir ». La phrase est extraite d’une pétition écrite par les habitants de Mooresville, petit village dans lequel se planque John Dillinger peu avant sa disparition. Preuve de la sympathie qu’inspirait le gangster pour lequel fut inventé le terme Ennemi public numéro 1. Mixant roman noir sociologique et fait divers clinique, la narration de Miriana Mislov – qui signe ici son premier ouvrage – se marie avec les couleurs très pop de Thierry Guitard, dessinateur au New Yorker. Résultat : un roman graphique précis et documenté doublé d’un souffle romanesque qui tient en haleine. 208 p., 23€. Baptiste Ostré
Cover
Des hommes
Lynne Cohen | Éd. Le Point du Jour (français/ anglais)
Laurent Mauvignier | Les éditions de Minuit
Photographe américaine, Lynne Cohen immortalise depuis trente ans des espaces intérieurs selon un rituel bien établi : pas de présence humaine, ni d'indication sur les lieux concernés, un éclairage savamment étudié et des cadrages géométriques. Tout y est bien ordonnancé et, si l’on parvient parfois à deviner où pourrait se situer l’action, on reste le plus souvent sans réponse. Ces images séduisent l’œil par des couleurs souvent chaudes. Mais elles suscitent vite un sentiment d'étrangeté, de malaise, comme si nous nous trouvions au milieu d’espaces contrôlés et surveillés à notre insu. Étonnant contraste. 144 p., 35€. François Lecocq
Tout commence par un drame familial, dans la salle des fêtes d'une bourgade de l'Ouest français. Très vite, cette histoire en fait émerger d’autres : d’amour, de douleurs, de guerre en Algérie... chacune révélant une nouvelle plaie béante. « Quels sont les hommes qui peuvent faire ça. Pas des hommes qui peuvent faire ça. Et pourtant. Des hommes ». Les pages condensent en une journée quarante ans de souvenirs brûlants, transformant notre regard sur Bernard dit Feu-de-Bois, bourreau autant que victime. Cette fiction aux accents proches d’un Jean Meckert, est servie par une langue toute en poésie, en pudeur et en spirale. Où, au détour d'un fait divers, percent les éclats d’une humanité aux sombres scintillements. 288 p. 17,5€. François Annycke
Portes Georges Sadoul | éd. Textuel Ce livre est un ovni. Écrit dans les années 20, il ouvre des portes sur un monde surréaliste autant que sur la vie de l'auteur, connu pour ses critiques de films et son engagement communiste. Au fil des pages, photo-montages et écriture automatique effacent nos repères : « tout le monde le sait bien (…) le soleil est mort hier matin ». Les images se heurtent, se parlent, surprennent. On y croise entre autres, une centaure mi-femme mi-motocyclette, une foule rassemblée sous le slogan « le prix du beurre fait route vers Marseille ». La réalisation est très belle, le texte fidèlement retranscrit et les commentaires judicieux. Cette édition exhume un «superbe roman populaire illustré et inédit » à découvrir absolument. 80p., 39€. François Annycke
texte ¬ Judith Oliver photo ¬ La merditude des choses © Felix Van Groeningen
The sound of music 36 éditions, 120 longs et 50 courts-métrages, près de 100 000 spectateurs par an, les chiffres sont éloquents. Avec ses allures de mastodontes, le festival international du film de Gand n'a certainement pas besoin de nos pages pour se faire connaître. Pourquoi donc en parler ? Parce qu'il met à l’honneur la musique de cinéma, et que l'on défend fermement ce parti pris. Sa compétition spécifique, les fameux « Soundtrack music awards », et les multiples concerts qui sont organisés pendant deux semaines placent les compositeurs sous les feux de la rampe. En choisissant d'honorer le travail de ces chevilles ouvrières, le
festival du film de Gand renonce au glamour et à la surenchère people. L'on croise certes Kevin Costner, mais au détour d'un live avec son groupe country-rock Modern West. Jef Neve, enfant prodige du jazz flamand qui signe la bande originale du film d'ouverture (La merditude des choses de Felix Van Groeningen) ou encore les invités d'honneur Alexan-
cinéma |
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dre Desplat, Marvin Hamlisch* éclipseraient presque la présence d'Andy Garcia et de Claude Miller. Bref, vous l'aurez compris, malgré son ampleur, l'évènement repose avant tout sur un réseau de professionnels et d'amateurs sensibles à l'impact de la musique dans le 7e art. Cette année, Europalia oblige
(cf p. 50), le festival met l'accent sur l'Asie. Outre une exposition consacrée aux films d'animation japonais et une large sélection de films chinois contemporains, un orchestre philharmonique reprend les compositions de Shigeru Umebayashi, célèbre pour l'habillage sonore des films de Wong Kar Wai. /
*les compositeurs des musiques de The Queen, La fille à la perle, Lust Caution, et Nos plus belles années, L'Arnaque.
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FESTIVAL INTERNATIONAL DU FILM DE GAND du 6 au 17.10, Gand, Kinepolis, Sphinx, Studio Skoop et Vooruit, www.filmfestival.be
cinéma |
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texte ¬ Fanny Delporte photo ¬ DR
Un splendide quinquagénaire Nanni Moretti entame sa carrière de réalisateur en 1976, alors qu’il n’a que 23 ans. Deux ans plus tard, Aldo Moro est assassiné par les Brigades Rouges. Un point culminant des années de plomb italiennes, dont il est question, en creux, dans les trois premiers films du cinéaste. Flashback. Figure emblématique et géniale du cinéma italien contemporain, Nanni Moretti n’a pas toujours porté ce nom. Dans Io sono un Autarchico, Ecce Bombo et Sogni d’Oro, les trois opus de cette rétrospective au Majestic de Lille, il est Michele Apicella. Une sorte d’alter ego qui, sous un même patronyme, incarne un jeune chômeur, un intellectuel militant puis un cinéaste confirmé. Mais au fond, peu importe ces changements et la trame narrative. Car ces films, réalisés à la fin des années 70 visent surtout à croquer une Italie en manque de repères. Sans aller jusqu’à parler de « documents d’époque », le réalisateur italien y dresse, avec une ironie mordante, le portrait d’une jeunesse prise entre deux terrorismes. En germe dans ces premiers long-métrages, on retrouve cet humour corrosif et engagé*, cette façon unique d’égratigner la vie politique italienne par petites touches. Comme dans Journal Intime (1993) où il y tourne en ridicule ses semblables, anciens militants révoltés devenus quadragénaires bourgeois et conformistes : « Nous hurlions des horreurs dans les manifs, vois comme nous nous sommes enlaidis ! » lui dit l’un deux, croisé au détour d’une rue. Et Moretti de lui répondre : « Moi je criais des choses justes, et je suis devenu un splendide quadragénaire ! ». / * Moretti signe en 1990 un documentaire sur les militants du PCI.
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NANNI MORETTI, LES PREMIERS FILMS : Je suis un autarcique, Ecce Bombo, Sogni d’Oro du 23.10 au 3.11, Lille, Cinéma Majestic, de 4,10€ à 7,90€, +33 8 92 68 00 73 (0,34€/mn)
théâtre & danse |
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texte ¬ Judith Oliver photo ¬ Koen broos
Adaptation volcanique Les théâtres et les journaux bruissent depuis quelques temps de mille spéculations. Et pour cause! Guy Cassiers s'attaque au chef-d'œuvre de Malcolm Lowry, Au dessous du Volcan. Depuis des semaines, le Flamand peaufine sa nouvelle création dans le plus grand secret. Entre deux répétitions, il nous a pourtant dévoilé son projet*. Guy Cassiers a bien sûr été sensible à la beauté de la prose. Mais c'est surtout la construction singulière du récit qui l'a attiré. Au-dessous du Volcan nous fait imperceptiblement entrer dans la tête de Geoffrey Firmin, un consul alcoolique qui sombre dans une impuissance désenchantée mâtinée d'hallucinations. Par ses yeux, l’on perçoit la déchéance d'une civilisation à quelques mois de la seconde guerre mondiale (1938). Tolstoï, Proust, Claus... Guy Cassiers n'en est pas à sa première adaptation d'un monument littéraire. Il affectionne même particulièrement ce type de défi. Car il ne s'agit pas seulement de transposer une intrigue au théâtre. Mais de rendre tangibles la structuration du roman, son rythme, ses descriptions, ses monologues intérieurs. Le Flamand ne s'interdit rien. Mais ses dispositifs, aussi inattendus soient-ils, révèlent toujours une grande fidélité à l'œuvre. Ici, la projection de vidéos tournées à Mexico, transcrit les incessants allers-retours du livre entre la topographie du pays et l'état psychologique de Firmin. D’autres images exposent les faits et gestes du héros, sans que l’on détermine leur point de vue. On finit par douter de nos repères, vivant pleinement cette descente aux enfers. / *À lire également / interview exclusive de Guy Cassiers sur www.letsmotiv.com
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SOUS LE VOLCAN – Guy Cassiers (Pièce en néerlandais sous-titrée) du 15 au 17. 10, puis du 3 au 7.11, 20h, Anvers, Toneelhuis, de 7 à 16€, +32 3 224 88 44 du 21 au 25.10, 20h (sf jeu 19h et dim 15h), Lille, Théâtre du Nord, de 7 à 23€, +33 320 14 24 24 30 et 31.10, 20h30, Bruxelles, Kaaitheater, 15/12€, +32 2 201 59 59
théâtre & danse |
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texte ¬ Fanny Delporte photo ¬ Stéphanie Jasmin
Le Banquet des éclopés « Il n'y a plus rien à enjoliver dans une société et dans un monde où tout est constamment enjolivé de la manière la plus répugnante qui soit » écrit Thomas Bernhard dans Le neveu de Wittgenstein. En 1970, le dramaturge autrichien crée Une fête pour Boris, tableau glaçant d'une société dégénérée et hypocrite. La Bonne Dame décide d'organiser un banquet pour son nouveau mari, Boris. Sont conviés également treize autres personnes, toutes pensionnaires de l'hôpital dont ce dernier sort à peine. à priori, la fête s'annonce joyeuse... sauf que ! Sauf que Boris, sa femme et les treize convives sont tous cul-de-jatte, que la Bonne Dame persécute son petit monde et qu'il ne faut pas oublier que c'est Thomas Bernhard qui mène la barque. Cette pièce en trois parties, la première du dramaturge, a été créée en 1970. Et, comme souvent avec les premières pièces, contient déjà ce qui deviendra la marque de fabrique de cet homme qui déteste se savoir Autrichien : une galerie de personnages inquiétants incapables d'agir sur leur propre vie, une analyse critique des rapports humains, caractérisés par l'interdépendance et l'imposture, un démantèlement de la société de consommation, de la société tout court même. Le Québécois Denis Marleau s'empare de ce texte qu'il met en valeur grâce à une scénographie inventive : usage du déguisement, de poupées, permutation des rôles, projections d'images vidéos sur des masques car il n’y a que trois acteurs sur scène. Autant de respirations qui servent une écriture radicale, capable de sérieusement nous ébranler. / ❥
UNE FêTE POUR BORIS - Thomas Bernhard, MeS Denis Marleau 7 et 9.10, 20h30, le 8.10 à 19h30, Amiens, Maison de la Culture, de 9 à 23e, +33 322 97 79 79 13 et 14.10, 20h, Douai, Hippodrome, 22/9e, +33 327 99 66 66 du 27 au 31.10, 20h (sauf le 1.11 à 16h) Mons, Théâtre le Manège, 11/8e, +32 6 539 59 39
théâtre & danse |
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texte ¬ Sophie Malard photo ¬ J.-L. Fernandez
Ciels perturbants Le sang des promesses a créé l’événement du dernier festival d’Avignon. Cette trilogie théâtrale de douze heures, conçue par Wajdi Mouawad, a été, pour la première fois, jouée dans son intégralité. Ciels, le dernier spectacle de cette épopée, est visible dans une friche industrielle de la région. L’aventure commence par un procédé scénographique inédit. Le spectateur pénètre dans un grand cube blanc, pour être mêlé à l’intrigue. Enfermés dans ce lieu hautement stratégique, cinq espions engagés par différents États tentent de déjouer un attentat mondial. À l’aide de moyens d’écoute hyper sophistiqués, et sous le contrôle d’un chronomètre, ils essayent de déchiffrer l’énigme qui leur permettra de sauver le monde… Pris dans une mécanique implacable, où le texte, le son et les images vidéos entrent en résonance, ils sont tiraillés entre le sort de l’humanité et leurs problèmes personnels. Jamais de pensée sans émotion. Telle pourrait être la devise de Wajdi Mouawad, auteur et metteur en scène au parcours atypique. Né au Liban il y a quarante ans, il doit fuir la guerre, vit en France quelques années et faute de papiers, subit un deuxième exil vers le Québec, où il réside actuellement. Inspirés de ce qu’il a vécu, ses spectacles sont des odyssées modernes qui traversent les pays et les époques. À l’instar de Ciels, ils mettent en scène des personnages tourmentés qui donnent du sens à leur vie en surmontant de terribles épreuves. Généreux, haletant, et très imagé, le théâtre de Mouawad déclenche d’explosives ovations publiques à chacun de ses passages. / ❥
CIELS – Wadji MOUAWAD du 15 au 22.10, 19h30, (sf mer, ven et sam, 20h30), Bruay-la-Buissière, Plastic Omnium, 17/13/6€, +33 321 63 29 19, www.comediedebethune.org
théâtre & danse |
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texte ¬ Hugo Dewasmes photo ¬ Ph. Delacroix
Le mécanicien de l’auto…dérision
Avec Djurdjurassique Bled en 1999, Fellag entamait sans le savoir une grande saga sur son pays. Dix ans plus tard, il poursuit son « contrôle technique » de la société algérienne avec ce 3e spectacle, armé d’un dégrippant indispensable : l’humour. Shéhérazade et Salim aiment leur Algérie. Ils ne l’ont pas quittée, ne la quitteront jamais et même si leurs amis sont partis, eux préfèrent de loin se nourrir de la vie de quartier. Malgré les caprices d’une nature peu indulgente et une bureaucratie qui ne ressemble à aucune autre… Conteur magnifique, Fellag s’empare de la métaphore automobile pour pointer du doigt la réalité politique du pays : « Le moteur d’une voiture est le seul endroit où la démocratie s’exerce en toute liberté. Chaque citoyen est libre d’émettre son avis dans un débat riche et contradictoire, le confronter à ceux des autres sans risque de poursuite judiciaire». L’arrivée massive des laborieux Chinois à Alger donne aussi l’occasion au trublion kabyle d’évoquer la colonisation française, sans amertume, toujours avec le souci de ne pas distendre les liens entre la France et l’Algérie. Fellag aime son pays natal. Il aime aussi la France. Il est une solide courroie de transmission : depuis plus de dix ans maintenant, il croque les relations des deux nations avec toute l’autodérision et toute la bienveillance qui le caractérisent. Et c’est justement parce qu’on aime Fellag, qu’on demeure impatient de le voir dans un registre totalement différent. Le talent sera toujours là pour le sublimer. / ❥
TOUS LES ALGÉRIENS SONT DES MÉCANICIENS 20.10, 20h30, Roubaix, Colisée, 25/22/16€, +33 320 24 28 24 du 27.10 au 5.11, 20h30 (sf mer, 19h30), Bruxelles, Théâtre Varia, 28/23/20€, +32 2 640 82 58 25.11 , Maubeuge, La Luna, 11/8€, +33 327 65 65 40
théâtre & danse |
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agenda Infundibulum © A. Chaudron
La Servante Maîtresse © DR
Infundibulum
Amerika
du 1er au 3.10, du 9 au 11.10, 15 & 17.10 Cie Feria Musica / MeS M. Paccagnella
du 5 au 7.10, puis du 27 au 31.10 C. Schmitz
Huit acrobates enfermés dans une sorte de sablier géant. Aérienne et hautement technique, cette nouvelle création de Feria Musica puise sa force dans l’utilisation habile et précise des contraintes de la scénographie. Elle produit une belle image de la fragilité de l’homme face au temps qui passe. ❥ 1er & 2.10, 20h, 3.10, 19h, Valenciennes,
Le foyer d'une famille est soudainement rongé de l'intérieur, sans que l'on sache vraiment identifier la racine de ce mal. Dans une Amérique post-11 Septembre, Claude Schmitz pose la question de la survie dans un environnement hostile. Empruntant aux films d'épouvante et à la littérature fantastique, il fonde sa création sur le mythe sans cesse revisité de l'Amérique assiégée. ❥ du 5 au 7.10, 20h30, Liège, Théâtre de la
Phénix, 9 à 23€, +33 327 32 32 32 du 9 au 11.10, 20h30 (sf dim 16h), Charleroi, PBA, 17/12€, +32 7 131 12 12 15 & 17.10, 20h, Tournai, Maison de la Culture, 16/12€, +32 6 925 30 74
La Servante Maîtresse les 4 et 7.10 Pergolèse / MeS V. Vittoz /Cie Les Paladins
À l'origine simple « parenthèse divertissante », la Servante Maîtresse est aujourd'hui une œuvre à part. Cet opéra est en effet à l'origine de la « Guerre des Bouffons » opposant partisans de la musique française et ceux de la musique italienne. Dans sa mise en scène, Vincent Vittoz replace l'œuvre au cœur de ce chambardement artistique. ❥ le 4.10, 16h, Arras, Théâtre, de 6/11€ +33 321 71 66 16 le 7.10, 20h, Valenciennes, le Phénix, de 9 à 23€, +33 327 32 32 32
Place, de 9 à 16€, +32 4 342 00 00 du 27 au 31.10, 20h30, Bruxelles, Halles de Schaerbeek, de 10 à 15€, + 32 2 218 21 07
Songes du 9 au 13.10 Chor B. Massin/Cie Fêtes Galantes
Participer à un rêve collectif, voilà ce que propose Béatrice Massin avec Songes. Sur un tapis de sol représentant le ciel, neuf danseurs virevoltent au son des plus grands compositeurs baroques : Purcell, Vivaldi, Lully. Vêtus d'amples robes aux couleurs contrastées, à la manière des derviches tourneurs, ils offrent aux spectateurs une chorégraphie onirique. ❥ 9.10, 20h, 11.10, 15h30, Tourcoing, Atelier Lyrique, 18 à 30€, +33 320 70 66 66 13.10, 20h30, Dunkerque, Bateau Feu, 5 à 18€, +33 328 51 40 40
théâtre & danse |
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agenda Sono… © Pierre Nydegger
Sono Qui Per l'Amore 16 &17.10
Le Songe d'une nuit d'été © DR
La Souricière M. Furlan
Encore une fois, le travail de Massimo Furlan repose sur son histoire personnelle. Dans Sono Qui Per l'Amore, il est question d'enfance, d'angoisse, d'amour. Sur scène, les vignettes s'enchaînent sans un mot, comme une succession de tableaux de grands maîtres baroques. Les comédiens se tiennent immobiles, tandis que le son et la lumière changent progressivement. Un univers oppressant et dépouillé dans lequel le spectateur peut construire son propre récit. ❥ 16 & 17.10, 20h30, Douai, Hippodrome, 9 à 22€ , +33 327 99 66 66
Dardanus
du 14.10 au 8.11 d'après A. Christie/ MeS F. Gardin
La Souricière, reste incontestablement LA pièce qui totalise le plus grand nombre de représentations au monde. Est-il encore besoin de présenter son auteur ? La reine du thriller Agatha Christie campe son intrigue à Monkswell Manor, une pension de famille perdue dans la campagne anglaise et dont les résidents ne peuvent sortir suite à une tempête de neige. Au menu : personnages saugrenus, messes basses et autres flaques de sang. La recette fonctionne toujours. ❥ 20h15 sf dim 15h, Bruxelles, Théâtre des Galeries, de 9 à 27€, + 32 2 512 04 07
Le Songe d'une Nuit d'Eté
du 16 au 24.10 J.-P. Rameau /MeS C. Buchvald/Concert d'Astrée
du 15 au 17.10 MeS P. Hayter/Cie Footsbarn Theatre
Dardanus décrit l'amour entre Iphise et Dardanus. Un amour contrarié par la rivalité entre le prétendant et le père de sa bien-aimée, le roi Teucer. Véritable épopée fantastique, cette tragédie lyrique rassemble solistes, danseurs et chœur au service d'une mise en scène poétique mêlant langage scénique contemporain et références historiques. ❥ Les 16, 20, 22, 24.10 à 20h, le 18.10
Avec ces trois dates, le Footsbarn Theatre clôt la tournée d'un des plus grands succès de son répertoire : Le Songe d'une Nuit d'Été. Carnaval, danses tribales, clowns, Comedia dell'Arte : à elle toute seule, cette compagnie est un vrai festival. Ajoutez à cela la plus féerique et la plus énigmatique des pièces de Shakespeare et vous obtenez une expérience sensorielle jubilatoire. ❥ 20h30, Montigny-Le-Tilleul, spectacle sous
à 16h , Lille, Opéra, de 5 à 62€, +33 820 48 90 00
chapiteau, de 8 à 12€, +32 7 131 44 20
théâtre & danse |
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agenda Uchuu-Cabaret © Lot
Hana © Cie aKoma névé
Uchuu-Cabaret
Le Vol de Kitty Hawk
du 20 au 22.10 Chor C. Ikeda/Cie Ariadone
du 21 au 23.10 MeS Y. Pignot d'après G. Dupuis
«Le lieu où flottent les imaginaires». C'est ainsi que Carlotta Ikeda définit son Uchuu Cabaret. Poudrées de blanc, ses six danseuses se font tour à tour bouffonnes, femmes fatales, femmes fleurs. Au sol ou en suspension, elles offrent quinze tableaux fantaisistes, débridés, d'une poésie captivante. ❥ 20 & 21.10, 20h, 22.10, 19h, Villeneuve
Yves Pignot décide de ressusciter la folle aventure des frères Wright, ces oubliés de l'histoire de l'aviation. Comme bien des pionniers, Orville et Wilbur Wright furent confrontés, il y a un siècle, à de terribles doutes et à l'échec. Réflexion sur le travail, l'aventure et la modernité, Le Vol de Kitty Hawk a le mérite de s'attarder sur la relation entre ces deux frères bien trop modestes. ❥ 21 & 23.10, 20h30, 22.10, 19h30,
d'Ascq, La Rose des Vents, de 5 à 19€, +33 320 61 96 96
Hana du 20 au 23.10 Cho I. Micani/Cie aKoma Névé
Dans Hana, la danse sert une métamorphose. Celle de ces Albanaises surnommées les «vierges jurées» qui, pour soutenir leur famille ou échapper au mariage forcé, s'autoproclament hommes. Cette coutume, issue des lois ancestrales du Kanun, impose une transformation du corps et de l'esprit. Un processus stupéfiant qui, malgré sa violence latente, est restitué avec grâce par le trio de danseuses. ❥ 20h30, Roubaix, Le Gymnase, de 5 à 14€, +33 320 20 70 30
Mouscron, Centre Marius Staquet, 8 à 16€, +32 5 686 01 60
Do Animals Cry du 22 au 24.10 Chor M. Stuart/Cie Damaged Goods
Dans ce spectacle chorégraphique, chaque interprète endosse successivement un personnage différent : celui du père, de la mère, de l'enfant. Une manière de montrer que la famille, ce « royaume de l'hypocrisie » exige que nous jouions un rôle, en permanence. Entre huis clos étouffant et tentative de dédramatisation, Do Animals Cry est une expérience inclassable. ❥ 20h30, Bruxelles, Kaaitheater, 15/12€, +32 2 201 59 59
théâtre & danse |
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agenda One Man Chose © Magali Bonczijk
Paul Est Mort ? © Alain Julien
Paul Est Mort ? 23.10
One Man Chose Chor H. Diephuis
De qui se moque-t-on ? De l'idole, ou de la groupie ? Des musiciens, ou de leur public ? Un peu des deux, et c'est ce qui rend Paul Est Mort ? si jubilatoire. Un groupe de trois chanteurs de rock, porté par la musique des Beatles, se joue des postures de certaines célébrités. Au passage, il égratigne les rivalités qui prennent souvent le dessus dans un groupe. Une succession de tableaux franchement drôles. ❥ 20h30, Armentières, Vivat, de 6 à 18€, + 33 320 77 18 77
Chor F.Berki/M.Berki
Sur scène, trois hommes évoluent au sein d'un espace clos qu'ils se disputent férocement. Deng Deng ! a vu le jour au Tchad, où Farid Berki s'est rendu en 2006. Au sein de son trio de danseurs (rencontrés sur place) chacun revendique fermement son droit à l'existence tout en souhaitant l'unité du groupe... avec finalement peu de mots. Danse, chants et cris : ce qui se produit sur scène vient enrichir la seule pratique du hip-hop. Une discordance que le DJ Malik Berki, qui mixe en direct au fond de la scène, vient orchestrer. ❥ 20h30, Bruxelles, Théâtre 140, 15€, +32 2 733 97 08
de et avec J-L Fonck
Chanteur, humoriste, multi-instrumentiste... Jean-Luc Fonck est un spectacle à lui tout seul. Coqueluche des Belges mais aussi des Français, cet artiste hors pair installe son One man chose au théâtre de la Toison d'Or, à Bruxelles, le temps de dix représentations. Chaque soir, un « Tirageosaure » effectué par le public déterminera la setlist. Une interaction parmi tant d'autres avec les spectateurs, qui promet d'hilarantes pirouettes en compagnie de cet hurluberlu. ❥ 20h30, Bruxelles, Théâtre de la Toison d'or, de 10 à 21€ + 32 2 510 0 510
Deng Deng ! du 27 au 29.10
du 27.10 au 7.11
(A)pollonia du 29 au 31.10 MeS K. Warlikowski d’après Euripide, Eschyle et H.Krall.
Cette création aborde avec une réelle complexité des thèmes qui sont chers à Warlikowski : la vengeance et le pardon. Il s'agit aussi de pointer ici le prix dérisoire donné à la vie humaine. Pourtant, dans la première partie (dédiée au sacrifice à travers deux exemples tirés de la tragédie grecque) ou la seconde reposant sur la Shoah, le célèbre metteur en scène polonais fait encore preuve d'humour. ❥ 29 & 30.10, 19h, 31.10, 18h, Liège, Théâtre de la Place, de 9 à 16€ +32 4 342 00 00
exposition |
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texte ¬ François Lecocq photo ¬ Suora e prete © Oliviero Toscani
Le choc des photos Du xixe à aujourd’hui, de nombreuses photographies ont suscité le débat. Certaines firent scandale au point de traîner leurs auteurs sur les bancs des tribunaux. À partir d'un florilège de ces clichés, « Controverses » tente de comprendre le regard que les sociétés portent sur les images de leur temps. Passionnant. Depuis son invention, la photographie n’a cessé de défrayer la chronique, provoquant des polémiques qui se sont souvent dénouées lors de procès. Daniel Girardin, conservateur du musée de l’Elysée à Lausanne, et Christian Pirker, avocat spécialiste en droit de l’art, en ont fait le sujet de « Controverses ». Soit une sélection de 86 images emblématiques. Réalisées par de grands photographes ou par de parfaits anonymes, toutes ont alimenté de houleux débats éthiques (concernant le droit à l’image, la propagande, les bonnes mœurs, le plagiat, la censure). Sans les citer toutes, on se souvient d’une main coupée retrouvée au pied du World Trade Center après le 11 septembre, d’Irakiens torturés à Abou Grahib ou, plus romantique, du baiser de l’Hôtel de Ville de Doisneau… L’intérêt ne réside pas tant dans la qualité esthétique ou documentaire des images, que dans les textes qui les accompagnent. Ils nous éclairent sur la variété des problèmes qu’elles ont soulevés. Et colportent des histoires incroyables, parfois drôles et heureuses, mais le plus souvent tragiques. Fait rare pour une expo de photos, il y a davantage à lire qu’à voir. Un parti pris qui renforce les surprises et rebondissements, à l’aune des controverses en cause. / ❥
Controverses jusqu’au 22.11, Bruxelles, Museum du Botanique, mer > dim, 12h>20h, 6/5/4€, + 32 2 218 37 32
exposition |
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texte ¬ Audrey Jeamart photo ¬ Dream © M. Taillefer
L’art au féminin Cette idée de consacrer une exposition aux femmes photographes, Dominique Coulon, fondateur de la galerie Quai 26 à Roubaix, la mûri depuis longtemps. Bien avant que l’exposition elles@centrepompidou n’ouvre ses portes, fin mai, révélant de grandes artistes. Oui mais voilà, confie-t-il : « J’ai eu un mal fou à monter cette expo car on trouve finalement peu de femmes photographes ». Devant la quinzaine d’œuvres réunies dans cet ancien atelier textile, on n’a pourtant nullement l’impression d’un choix par défaut, tant la palette de sensibilités explorées est riche. Des trois grands formats uniques retravaillés à la peinture de Marie Taillefer à l’esthétique baroque de Wendy Bevan, des autoportraits de dos de Magda Hueckel à ceux, très hitchcockiens et stylisés de Kourtney Roy, on est frappés par la variété des styles. Celle-ci constitue d’ailleurs l’identité de la galerie : « Je m’adresse essentiellement à un public de non-spécialistes, donc j’essaye de montrer qu’il existe des écritures complètement différentes. Confronter les styles est presque un devoir pour une galerie photo située à Roubaix ». Un ancrage géographique que Dominique Coulon perçoit comme une force. « À Lille, il n’y aura bientôt plus que des franchises. Roubaix, et en particulier le Quartier des Créateurs, dont je fais partie, a vraiment une carte à jouer », s’enthousiasme-t-il. Aussi, aux côtés de ces grandes dames, il présente les triptyques de Delphine Chenu et Thérèse Descheemaeker, toutes deux originaires de la région. / ❥
FEMMES PHOTOGRAPHES jusqu'au 31.10, Roubaix, Quai 26, jeu et ven, 11h>18h30, sam, 14h>18h30, entrée libre, + 33 320 01 66 15
exposition |
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texte ¬ Judith Oliver photo ¬ Celui qui est différent © C. gateau musée de Boulogne
Bas les masques ! Le château de Boulogne-sur-Mer détient une collection unique au monde de masques Sugpiat, l’une des huit ethnies autochtones d’Alaska. Ces splendides visages sculptés, d’une incroyable expressivité, constituent les rares témoins de la culture Altuiiq. Grâce à ces spécimens, celle-ci a pu sortir de l’oubli. Récit. L’histoire est digne d’un roman. Elle commence à la fin du xixe siècle à Boulogne-sur-Mer. La ville est alors le port d’attache de nombreux voyageurs férus d’ethnographie, qui, dans le sillage de Mariette, se passionnent pour les civilisations extra-européennes. Le jeune Alphonse Pinart évolue dans ce milieu, lorsque à seulement 19 ans, il décide d’explorer le Grand Nord américain. Pendant un an, il sillonne les côtes de l’Alaska en kayak, collectant récits et objets, observant les coutumes locales, consignant scrupuleusement ses observations. Ses notes, ainsi que les centaines de masques, d’armes, d’instruments et d’ossements dont il a fait don au musée à son retour en France ont une valeur exceptionnelle. Ils témoignent d’une culture qui n’a pas résisté aux conquêtes russes puis américaines et s’est progressivement éteinte. Il aura fallu plus d’un siècle pour qu’une ethnologue alaskienne apprenne l’existence de cette collection. Et quelques années pour exhumer l’histoire des Sugpiat à partir des cahiers de Pinart. L’exposition Giinaquq rend compte de cette formidable aventure grâce à de nombreux textes. Les informations qu’ils contiennent éclairent d’un jour nouveau cette centaine de fabuleux masques qui sommeillaient dans les réserves du musée. / ❥
GIINAQUQ COMME UN VISAGE jusqu'au 7.12, Boulogne-sur-mer, Château-musée, tlj (sf mar) 10h>12h30, 14h>17h30, dim, 14h30>18h, 3/2€, +33 321 10 02 22
exposition |
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texte ¬ Judith Oliver photo ¬ Secret Life © Peter Klasen
Shock Corridor Quatre Porsche nappées de couleurs vives trônent à l’entrée du Tri Postal, encadrées par de monumentales bâches. On ne pouvait envisager une entrée en matière plus théâtrale pour cette rétrospective lilloise dédiée au peintre allemand Peter Klasen. Quand Peter Klasen arrive à Paris en 1959, l’abstraction domine la scène artistique. Fasciné par « le rapport entre le récit et l’image que produit le séquençage cinématographique », il passe son temps dans une salle obscure de la rue d’Ulm, où il côtoie les grands réalisateurs de l’époque. L’influence de Godard et Cassavetes se ressent particulièrement dans les premières toiles du peintre. Pour croquer une civilisation marquée par l’omniprésence des « mass media », il emprunte à l’esthétique des films noirs, de la Nouvelle Vague et à la publicité. Ses compositions présentent de manière morcelée des signes extraits du chaos urbain : murs, portes, néons, objets industriels, panneaux, images de magazines. « Ce sont des ingrédients à partir desquels le spectateur crée une trame » explique-t-il. « Chaque œuvre est une histoire que je propose, d’où la notion de figuration narrative. » Toute la force du travail de Klasen tient à son ambivalence. Ces sujets, rendus avec une précision photographique, semblent vouloir révéler la beauté d’une réalité triviale. En même temps, elles attirent l’attention sur les symboles d’oppression, d’enfermement, comme les grilles ou les containers. Toiles, photographies ou installations, les 150 œuvres du parcours constituent autant d’invitations au décryptage. / ❥
RéTROSPECTIVE PETER KLASEN 1959-2009 Du 2.10 au 29.11, Lille, Tri Postal, +33 320 49 52 81 à voir également : Peter klasen, la mémoire du regard, du 3.10 au 29.11, Dunkerque, LAAC
exposition |
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texte ¬ Élodie Couécou photo ¬ Hannon © Lucie Burton
La ligne belge La « Biennale de l’Art Nouveau », organisée par l’association Voir et Dire Bruxelles, s’ouvre cette année à l’Art Déco. Intérieurs privés et fleurons architecturaux de cet âge d’or bruxellois se révèlent dans toute leur splendeur - et en exclusivité ! - aux curieux que nous sommes. De 1900 à l’entre-deux-guerres, la capitale belge se pose comme un centre névralgique de l’architecture. Bruxelles, ville ouverte à l’avant-garde, se pare de ses plus beaux monuments Art Nouveau, inspirés du Japonisme et du mouvement anglais Arts and Crafts. Puis, progressivement, la ligne géométrique caractéristique de l'Art Déco supplante les formes florales du début du siècle. Sur les pas des architectes Horta et Van de Velde, plusieurs visites guidées nous emmènent chaque week-end d’octobre dans un nouveau quartier de la ville : de l’Hôtel Solvay à l’Archiduc ; des anciens magasins Wolfers Frères au chantier de restauration de l’Hôtel Astoria. On déambule de boutiques en industries, d'écoles en cinémas pour comprendre cette époque de renouveau architectural. Ces balades rappellent la place primordiale du fer et du verre dans les bâtiments ou encore l'attention croissante portée à l'éclairage. On pénètre même dans des habitations privées - fait rarissime - pour mieux cerner le principe d'art total et vérifier à quel point le mobilier et la décoration entrent en adéquation avec l’architecture. À pied, en vélo ou en bus, ces passionnantes visites sont à ne rater sous aucun prétexte. Vite, on réserve ! / ❥
BIENNALE D'ART NOUVEAU les 3 et 4.10, les 10 et 11.10, les 17 et 18.10 et les 24 et 25.10, Bruxelles, 7€/visite, 18€ pass week-end, 50€ pass complet. Info et réservations www.voiretdirebruxelles.be
agenda Les choses simples © Francois Goffin
Gilbert & George, Cancan, 2008 © DR
Les choses simples
Du new look à l'exposition 58
Les photographies de François Goffin évoquent les Haïkus japonais, ces poèmes succincts qui cristallisent en quelques mots une impression éphémère. La lumière qui filtre à travers les arbres d'une forêt, les reflets du soleil dans un nuage ou un vitrail... chaque cliché immortalise l'évanescent avec une grande poésie. Avec cette succession de formats carrés, François Goffin traduit efficacement une foule de petits émerveillements quotidiens. ❥ BRUXELLES, jusqu'au 18.10, espace
Ah, les années 50 ! Règne du polyester, du polyamide et de l’acrylique, ère du glamour hollywoodien et des pinup voluptueuses ! Le musée du Costume et de la dentelle nous replonge dans cette belle époque où fleurissaient robes corolle, jupes crayon, cols Claudine et coupes trapèzes. Le tout agrémenté d’accessoires à faire rêver les adeptes de vintage : petits sacs et gants fins montant jusqu’aux coudes... On s’y croirait ! ❥ BRUXELLES, jusqu'au 31.12,
Contretype, mer>ven, 11h>18h, we 13h>18h, +32 2 538 42 20
Musée du costume et de la dentelle, lun>ven (sf mer), 10h>12h30, 13h30>17h, sam 14h>17h, +32 2 213 44 50
Gilbert & George : Jack Freak Pictures
Sexties
Depuis les années 1980, le duo mythique Gilbert & George épingle sans complaisance la société anglaise puritaine. Jack Freak Pictures, leur dernière série, pointe avec ironie l’état de la société occidentale. Le drapeau britannique y est malmené et ces fresques, déployées en circuits fermés (jeux de symétrie) semblent traduire une situation sans issue. Faute de choisir entre fascination et rejet, on optera pour un demi-sourire. So british. ❥ BRUXELLES, jusqu'au 31.10, galerie Baronian
Capter l'essence d'une époque, en l'occurrence celle qui a vu naître la BD pour adulte, telle est l'ambition de cette exposition. Quatre dessinateurs (deux Belges, un Français et un Italien) sont donc mis à l'honneur pour l'audace de leur travail durant les années 60. Inspirés par le cinéma, la musique, la peinture, et notamment le Pop Art, ces fondateurs contribuèrent en effet à faire évoluer le 9e art jusque-là réservé aux plus jeunes. Haut en couleurs. ❥ BRUXELLES, jusqu'au 3.01.10, Bozar,
Francey, jeu>sam, 12>18h +32 2 512 92 95
mar>dim, 10h>18h (sf jeu 21h), + 32 2 507 82 00
exposition |
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New look © Musée du costume
T-tris, ma l'amor mio non muore © Nicolai Olaf
Panamarenko, Archaeopterix bleu © G. Van Rafelghem, The Deweer Collection
Michel Francois, Hallu Still video © DR
Le vide et le plein
Rétrospective Panamarenko
George Rousse ne cache pas sa fascination pour les lieux abandonnés, les chantiers, les friches. Ce plasticien et photographe reconnu en a même fait son sujet de prédilection, utilisant ces espaces comme terrains de jeu pour des détournements divers. Il repeint les murs, introduit des volumes pour générer des trompe-l'oeil et ouvrir de nouvelles perspectives. Une quarantaine de photos, témoins de ces réalisations éphémères, accompagnent la transformation d'une des salles du musée. ❥ CALAIS, jusqu'au 24.01, mar>sam, 10h>12h,
Figure majeure de l'art contemporain, Panamarenko a consacré sa vie à l’élaboration de machines expérimentales. Semelles électromagnétiques, avions, sous-marins, quelques-uns de ses engins fous sont exposés dans la métropole dunkerquoise. Le Scotch Gambit, un monumental aéroglisseur, trône ainsi devant l’AP2, le musée portuaire se concentre sur les moyens de locomotion marins, tandis qu’à Gravelines sont présentés ses dessins et machines volantes. ❥ DUNKERQUE, GRANDE SYNTHE, GRAVELI-
14h>18h, dim, 14h>18h, +33 321 46 48 40
T-Tris Pour cette exposition, trois conservateurs de musées d’art contemporain (le BPS 22, le MuHKa et le MUDAM) se sont livrés à un petit jeu. Le but ? Introduire tour à tour une oeuvre de sa collection. Tout placement doit être motivé par une filiation artistique, conceptuelle, stylistique ou une opposition avérée avec la précédente. La partie a commencé avec une pièce colorée de Liam Gillick. Le gagnant ? Incontestablement le public, qui profite d’une centaine d’oeuvres rivalisant d’originalité. ❥ CHARLEROI, jusqu'au 29.11, BPS 22, mer>dim, 12h>18h, +32 71 27 29 71
NES, jusqu'au 13.12, AP2, musée portuaire, galerie Robespierre, musée du dessin et de l’estampe originale, info +33 328 65 84 20
Rétrospective Michel François L'œuvre de Michel François est proprement inclassable. Son travail, essentiellement sculptural, épouse des médiums, des supports et des échelles très différentes (installations, vidéos, photos, affiches...). Le Belge a pourtant développé un vocabulaire caractéristique, que révèle efficacement cette rétrospective. Comme le contraste entre la fragilité des structures et la matière employée, ou l'hybridation du minéral, du végétal et de l'organique... ❥ GAND, du 10.10 au 10.01.2010, S.M.A.K, mar>dim, 10h>18h, +32 9 240 76 01
exposition |
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agenda Les Nouveaux Monstres © Francois Chalet
Sur Le Fil, Dolly Parton © Jenny Hart
Résider
Sur Le Fil
Revenue de Finlande, Laura Henno présente les photographies qu’elle a réalisées au pays des mille lacs. Lumières rasantes, couleurs irréelles, la splendeur du cadre contraste avec le regard perdu, presque apeuré, des jeunes modèles. Ce beau travail sur les relations des individus à leur environnement fait face aux installations de la Finlandaise Hanna Omajo. ❥ LILLE, jusqu'au 31.10, Espace
Patchwork, éléments de broderies, pelotes de laine, tapisseries, tissus... le textile comme matériau ou comme support inspire de nombreuses créations contemporaines. Son utilisation est ici analysée à travers les oeuvres d'une quarantaine d'artistes. De Claude Viallat à Mark Newport en passant par Jacques Trovic, l'exposition mise sur l'éclectisme et revendique quelques détours par l'artisanat et l'art populaire. ❥ LILLE, du 10.10 au 22.11, maison Folie
carré, mer>sam, 14h>19h, dim 10h>13h, 15h>18h, +33 320 49 52 81
Les Nouveaux Monstres Mais qui sont donc ces nouveaux monstres qui peuplent la Gare St Sauveur ? Une foule d’étranges créatures habitées par les nouvelles technologies, ne prenant vie qu’à l’aide de savants procédés interactifs. Ici des plantes réactives à nos mouvements, un mur de caméras qui observe nos faits et gestes, là, des animaux effrayants qui naissent de nos ombres. Seize installations inspirées de nos pires cauchemars se jouent de nous. À nous de les dompter. ❥ LILLE, jusqu'au 8.11, Gare St Sauveur, mer>dim, 11h>19h, +33 328 52 30 00
de Wazemmes, mer>sam, 14h>19h, dim 10h>19h, +33 320 78 20 23
Dentelles d'architecture Quel est le point commun entre le ministère de la Culture à Paris, le futur musée du Louvre à Abu Dhabi et le centre commercial de Leicester ? Une façade métallique ciselée comme de la dentelle. Ces résilles de bois, de béton ou d'acier, émaillées de motifs ajourés, se multiplient dans les projets architecturaux contemporains. À partir d'une vingtaine de réalisations, l'exposition étudie ce retour en grâce de l'ornement permis par les progrès technologiques. ❥ LILLE, du 6.10 au 19.12, MAV, mar>ven, 9h>12h30, 14h>17h30, sam 11h>18h, +33 320 14 61 15
exposition |
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agenda Prédateurs © Philipp Bernard
Papiers modèles, Débardeur cœur © F. Marcadon
Prédateurs
'Nographie
Griffes, dents, discrétion, communication, tous les moyens sont bons pour attraper sa proie. La centaine de prédateurs exposés ne partagent qu’un point commun : la nécessité de manger pour survivre. Car ensuite, tout les sépare : la taille, l’espèce, la méthode, l’alimentation, le terrain de chasse. Des insectes aux fauves, du ciel à la mer en passant par les souterrains, voici un impressionnant tour de piste du règne animal. ❥ LILLE, jusqu’au 31.12, Musée d’histoire
Il s'est essayé à la bande dessinée, à la musique, au graphisme ou à la typographie. Mais son style, inspiré des comics américains des années 1960 et de l'esthétique punk, se reconnaît entre mille. Psychédélique, colorées et volontiers provocatrices, les oeuvres du Lillois Jean-Jacques Tachdjian font cohabiter de manière absurde références sérieuses et potaches. On découvre ici une dizaine de séries de cette figure emblématique de l'édition underground. ❥ ROUBAIX, jusqu'au 21.11, Condition Publi-
naturelle, tlj sf mar & sam, 9h>12h, 14h>17h, dim 10h>13h, 14h>18h, +33 328 55 30 80
que, mar>dim, 14h>18h, +33 328 33 48 33
Papiers modèles
Ali Kazma
Fascinée par les motifs orientaux, Isabelle de Borchgrave a conçu une série de caftans chatoyants – tenues d'apparats traditionnelles – inspirés des tissus d'Asie centrale. Tout comme les créations farfelues de l'irrévérencieux François Marcardon ou les robes éphémères de Diane de Clercq, ces pièces uniques ont été réalisées en... papier. Proche d'un travail plastique, ces modèles démontrent les multiples potentialités de ce matériau pauvre. ❥ MONS, jusqu'au 15.11, salle St George,
À l'occasion de la saison de la Turquie en France, l'Espace Croisé présente Dancer, nouveau film court d'Ali Kazma avec lequel il poursuit la série Obstructions. Ce douzième opus ausculte cette fois le corps humain en tant qu'objet et outil d'expression. Ali Kazma cadre en plan serré une danseuse islandaise à l'occasion des répétitions de son spectacle. Une nouvelle façon, selon l'artiste, de situer la place de l'homme contemporain dans le monde actuel. Mais encore ? ❥ ROUBAIX, du 9.10 au 23.12, Espace Croisé,
mar>sam, 12h>18h, dim, 14h>20h, +32 65 40 53 30
mar>dim, 14h>18h, +33 320 73 91 71
concerts jeu 01 THE SUBS + DE JEUGD VAN TEGENWOORDIG + THE SEDAN VAULT + CERCUEIL Courtrai, De Kreun, 17h, gratuit, +32 5 637 06 44 JESSE DEE Bruxelles, Ancienne Belgique/AB Box, 20h, 12€, +32 2 548 24 24 AU REVOIR SIMONE Bruxelles, Botanique/Orangerie, 20h, 16/13/10€, +32 2 218 37 32 JANE BIRKIN Amiens, MCA, 20h30, 30/35€, +33 322 97 79 77
Friday Beats : STRIP STEVE + SODA’N’SUDS + BEATBOUNCERS Gent, Make Up, 22h, 8€, +32 9 329 74 10 THE SURGERIES + GRISBI Lille, Biplan, 22h, 7,5/5,5€, +33 320 12 91 11 LITTLE BOB Lillers, Abattoir, 22h, 15/13€, +33 321 64 07 65 LEE VAN DOWSKI + CLAR & CAMEO Anvers, Café d’Anvers, 23h, 10/5€, +32 3 226 38 70
DOUGLAS & THE BEAUTIES + FLAIRS Roubaix, Cave aux Poètes, 20h30, 8/6/4€, +33 320 27 70 10
HED KANDI + TOM DE NEEF + MARK HEYNINCK + NIELS + ALEX KLIMOV Bruxelles, Fuse Club, 23h, 12/10€, +32 2 511 97 89
L’ARPENTEUR Lille, Biplan, 22h, 7,5/5,5€, +33 320 12 91 11
SO 90’s : DEEJAY WARD Gand, Culture Club, 23h, 9/6€, +32 9 233 09 46
RALF + SEROM & ASFALTE Anvers, Café d’Anvers, 22h30, gratuit, +32 3 226 38 70
sam 03
Baise Les étudiants : SAM DE BRUYN + SHINE A LIGHT Gent, Make Up, 23h, gratuit, +32 9 329 74 10
ven 02 WILLIAM SHELLER Maubeuge, Luna, 20h, 20/15€, +33 327 64 13 33 GRAND CORPS MALADE Arras, Théâtre d’Arras, 20h30, 24€, +33 321 71 76 30 SHARKO + GDERWS Beauvais, Ouvre-Boîte, 21h, 8€, +33 344 10 30 80
T-MODEL FORD + TINARIWEN Bruxelles, Ancienne Belgique, 18h30, 25/22€, +32 2 548 24 24 NOISETTES + BIKINIANS Bruxelles, Botanique/Orangerie, 20h, 16/13€, +32 2 218 37 32 FINK Bruxelles, Botanique/Rotonde, 20h, 13/10€, +32 2 218 37 32 THE ONLY ONES + JULIE DOIRON Lille, Aéronef, 20h, 17/13€, +33 320 13 50 00
KHALED Roubaix, Condition Publique, 20h30, 30€, +33 328 33 48 33 Octoplus : LES WAMPAS + AFTERSHAVE + LUNA LOST + JNEB BAND Saint-Amand-Les-Eaux, Espace Culturel, 20h30, 12€/Gratuit, +33 327 45 89 27 Cap Suds : SOUAD MASSI Mons, Théâtre Royal, 21h30, 11/8€, +32 6 539 59 39 DJ HELL + DAS POP + PETER VON POEHL + FREDO & THANG Anvers, Petrol, 22h, 16/10€, +32 3 226 49 63 1 Year Make Up Club ! : GAISER + BAS STRUIK + DEEJAMES Gent, Make Up, 22h, nc, +32 9 329 74 10 Viva Vida : DJ CAROLL Lille, Guapa Bar, 22h30, gratuit, +33 320 54 82 55 Mobilee Label Night : ANJA SCHNEIDER + EXERCISE ONE + DEG + MATHIAS KADEN Bruxelles, Fuse Club, 23h, 12/7€, +32 2 511 97 89 MONSIEUR MOUSTACHE + NEON + DAVIDOV Gand, Culture Club, 23h, 10/5€, +32 9 233 09 46 14 Years Kozz Mozz : REDSHAPE LIVE + HEIKO LAUX + FUNCTION + PETER VAN HOESEN + SPACID + TOM DAZING + TECNUM Gand, Vooruit, 23h, 16/14€, +32 9 267 28 28
dim 04
BALOJI Mons, Théâtre Royal, 21h30, 11/8€, +32 6 539 59 39
Waz Festisoul : THE BROTHER JAM + THE MG BAND & THE GOLDEN HOM SECTION Lille, Maison Folie de Wazemmes, 20h, 8€, +33 320 78 20 23
Scènes Voisines : NÔZE + TEAM AGO Boulogne-sur-Mer, Espace Faiencerie, 22h, 8/6€, +33 321 87 37 15
Avec l’harmonie de la Croix Rouge : SÉBASTIEN SCHULLER Tourcoing, Grand Mix, 20h, 12/9€, +33 320 70 10 00
Waz Festisoul : THE BROTHER JAM + THE MG BAND & THE GOLDEN HOM SECTION Lille, Maison Folie de Wazemmes, 19h, 5€, +33 320 78 20 23
DIDIER SUPER + KARLIT & KABOK + CORBIER… Lille, Aéronef, 16h, 10€, +33 320 13 50 00
agenda |
123
lun 05
SISTER IODINE Lille, Malterie, 20h30, 7/5€, +33 320 15 13 21
MOCKY Bruxelles, Beursschouwburg, 20h30, 16/13€, +32 2 550 03 50
OJOS DE BRUJO Bruxelles, Ancienne Belgique, 20h, 25/22€, +32 2 548 24 24
En Solo Ou Presque : GUILLAUME CANTILLON + ORLY CHAP Roubaix, Cave aux Poètes, 20h30, 10/8/6€, +33 320 27 70 10
ARCHIVE Lille, Aéronef, 20h30, 27,50€, +33 320 13 50 00
REVOLVER Bruxelles, Botanique/ Rotonde, 20h, 13/10€, +32 2 218 37 32
ABSYNTHE MINDED + DJ ASS + DJ SAM DE BRUYN Bruges, Cactus Club, 21h, nc, +32 5 033 20 14
mar 06
Baise Les étudiants : LE PETIT BELGE + ULTRAVID + VOLTRON Gent, Make Up, 22h, gratuit, +32 9 329 74 10
YASMIN LEVY Bruxelles, Ancienne Belgique, 20h, 12€, +32 2 548 24 24
FREDO VIOLA Bruxelles, Ancienne Belgique, 20h, 12€, +32 2 548 24 24 RAPHAËL SAADIQ Lille, Splendid, 20h, 24,20€ , +33 320 33 17 34 KINSEY REPORT Wattrelos, Boîte à Musique, 20h30, 7/5€, +33 320 02 24 71
mer 07 A tribute to Alan Lomax : SIR RICHARD BISHOP + SÉBASTIEN WALNIER + MAURO PAWLOWSKI + SHAHKILID Bruxelles, Ancienne Belgique, 19h, 12€, +32 2 548 24 24 SPINVIS + TOM PINTENS Bruxelles, Ancienne Belgique, 20h, 19/16€, +32 2 548 24 24 K-BRANDING + SISTER IODINE Charleroi, Vecteur (Le), 20h, 6/5€, +33 271 27 86 78
jeu 08 YODELICE Bruxelles, Botanique/Orangerie, 20h, 20/17€, +32 2 218 37 32
TROIS ROUE SOUS UN PARAPLUIE Lille, Biplan, 22h, 7,5/5,5€, +33 320 12 91 11 5 Years Thursdays : RALF + SEROM & ASFALTE + GUEST Anvers, Café d’Anvers, 23h, gratuit, +32 3 226 38 70 Temposphere Vs Moodclub : RENAISSANCE MAN + SOLO + ED & KIM + KID STRIKE Louvain, Silo, 23h, nc, +32 1 620 34 64
ven 09 Poulpaphone : BEAT ASSAILANT + L.ADYCIOUS + X MAKEENA Boulogne sur Mer, L’Escale, 20h, 6/4€ Poulpaphone : CERCUEIL + EVANGELISTA + AKPHAEZYA Boulogne sur Mer, Satellite (Le), 20h, 6/4€, SKUNK ANANSIE Bruxelles, Ancienne Belgique, 20h, Complet, +32 2 548 24 24
CHARLIE WINSTON Lille, Aéronef, 20h, 25,5€, +33 320 13 50 00
ORQUESTA ARAGON Douai, Hippodrome, 20h, nc, +33 327 99 66 60
HACHE DEROUICH DUO Valenciennes, Phénix, 20h, 9€, +33 327 32 32 32
HEAVY TRASH Tourcoing, Grand Mix, 20h, 16/13€, +33 320 70 10 00
RENZA-BÔ + PALMA (LA) Lille, Malterie, 20h30, 7/5€, +33 320 15 13 21 From Jazz to Funk : JI MOB. + PUSH UP! + DJ HOUSATONIC + SANDRA N’KAKE Marcq-en-Baroeul, Théâtre Charcot, 20h30, 12/10€, +33 320 45 46 22 Roubaix A l’Accordéon : MAION & WENN Roubaix, Cave aux Poètes, 20h30, 6/4/2€, +33 320 27 70 10 THE EX Wattrelos, Boîte à Musique, 20h30, 7/5€, +33 320 02 24 71 THE ONLY ONES + MOLLY’S Beauvais, Ouvre-Boîte, 21h, 13/11,50€, +33 344 10 30 80 Rbx Electro/Tek show : LES CADAVRES + TOXIC WASTE + GUEST Roubaix, Hôtel de la Musique, 22h30, 4€, +33 320 73 74 68 DAVE ANGEL + DAEMON + K-DUST + LOOP GENERATION Anvers, Petrol, 23h, 10€, +32 3 226 49 63 Drumderground Gold Edition : DJ HYPE + MC DADDY EARL + N-TYPE + BUNZERO + BREKBIT + RADIAL X Bruxelles, Fuse Club, 23h, 10€, +32 2 511 97 89 Sound Of Wax Party : DAVID GARCET + SNOOBA Bruxelles, Wax Club, 23h, nc, info@thewaxclubcom TEENAGE BAD GIRL + FUKKK OFF + MONDKOPF + DONOVAN Roubaix, Watremez, 23h, 12€-8€,
concerts sam 10 Sunnyside Up : HENRIK SCHWARZ + AME + RED D Louvain, Silo, 00h, nc, +32 1 620 34 64 Community Sound System Association : I BINGI SOUND + ROBO + REVELATION HI-FI Roubaix, Condition Publique, 15h, gratuit, +33 328 33 48 33 DANAKIL + PAPA STYLE + ROOTZ UNDERGROUND Lille, Maison Folie de Wazemmes, 19h, 18€, +33 320 78 20 23 Poulpaphone : TRIBEQA + LYRE LE TEMPS + PUPPETMASTAZ Boulogne sur Mer, L’Escale, 20h, 6/4€ Poulpaphone : ROTOR JAMBREKS + ZZZ... + EBONY BONES Boulogne sur Mer, Satellite (Le), 20h, 6/4€, A tribute to Alan Lomax : THE GOLDEN GLOWS + ROLAND Bruxelles, Ancienne Belgique, 20h, 15/12€, +32 2 548 24 24 ALEXANDRE THARAUD Douai, Hippodrome, 20h, nc, +33 327 99 66 60 JESSE DEE Lille, Aéronef, 20h, 10€, +33 320 13 50 00 WILLIAM SHELLER Béthune, Théâtre de Béthune, 20h30, 30€, +33 321 64 37 37 DAS POP + HOUSSE DE RACKET + PETER VON POEHL Charleroi, Eden, 20h30, 14/12€, +32 7 131 44 20 JEF NEVE TRIO Gand, Vooruit, 21h, 14/10€, +32 9 267 28 28 RAEKWON + LEFTO + TLP AKA TROUBLEMAN + WICKED Anvers, Petrol, 22h, 15/8€, +32 3 226 49 63 ALEC EMPIRE + MARY ANN HOBBS
Anvers, Petrol, 22h, 15/10€, +32 3 226 49 63
Bruxelles, Ancienne Belgique, 20h, 19/16€, +32 2 548 24 24
Clubsteppin : CASPA + KASTOR & DICE + TAPESHIFTER Bruges, Cactus Club, 22h, 13/10€, +32 5 033 20 14
MICK TAYLOR Lille, Zénith Arena, 20h30, 27/32€, +33 320 14 15 16
WITNESS THEATER + DJ DAVID KETA + F.L.O Lille, Biplan, 22h, 7,5/5,5€, +33 320 12 91 11 Signaletik Records : QONE + MARK BROOM + LUTEZO + ANT-1 + RAMONGEE Bruxelles, Café Bota, 23h, 7€, +32 2 477 96 03 DEG + JEFF MILLS + DJ PIERRE Bruxelles, Fuse Club, 23h, 10/5€, +32 2 511 97 89 Ouverture Libertine Supersport : Bruxelles, K-nal, 23h, nc, +32 0 324 73 47 Push it Records : FABRICE LIG + PRINZ + DEEJAMES + METROBOX Gent, Make Up, 23h, 8€, +32 9 329 74 10
dim 11 Poulpaphone : BELLERUCHE + BLACK SEEDS Boulogne sur Mer, L’Escale, 20h, 6/4€, Poulpaphone : GABLÉ + MAISON TELLIER (LA) Boulogne sur Mer, Satellite (Le), 20h, 6/4€, THE XX Bruxelles, Botanique/Rotonde, 20h, 13/10€, +32 2 218 37 32 Sundaylicious by Alio : YOHAN + MARKO LEKA + DJ SHO Bruxelles, Wax Club, 23h, nc, info@thewaxclubcom
lun 12 OI VA VOI
mar 13 DAS POP + PETER VON POEHL Leuven, Het Depot, 20h, 18/15€, +32 1 622 06 03 LES HYÈNES VS CALI + DAGUERRE + VALHÈRE Lille, Splendid, 20h, 26€, +33 320 33 17 34 RYUICHI SAKAMOTO Anvers, Arenberg Schouwburg, 20h15, 28/32€, +32 7 022 21 92
mer 14 PORCUPINE TREE Bruxelles, Ancienne Belgique, 20h, 31/28€, +32 2 548 24 24 COEUR DE PIRATE Bruxelles, Botanique/Orangerie, 20h, Complet, +32 2 218 37 32 PIXIES Bruxelles, Forest National, 20h, 44€, +32 7 034 41 11 SHANNON WRIGHT Lille, Aéronef, 20h, 15/10€, +33 320 13 50 00 Roubaix A l’Accordéon : SYRANO Wattrelos, Boîte à Musique, 20h30, 8/6/4€, +33 320 02 24 71
jeu 15 SHARKO Bruxelles, Ancienne Belgique, 20h, 21/18€, +32 2 548 24 24 SPEECH DEBELLE Bruxelles, Botanique/Witloof Bar, 20h, 13/10€, +32 2 218 37 32 COEUR DE PIRATE Lille, Aéronef, 20h, 17/13€, +33 320 13 50 00
agenda |
125
THE LOST FINGERS Lille, Splendid, 20h, 15€, +33 320 33 17 34 THE YOUNG GODS + H-BURNS Amiens, Lune des Pirates, 20h30, 15/12€, +33 322 97 88 01 RONNY JORDAN Wattrelos, Boîte à Musique, 20h30, 7/5€, +33 320 02 24 71
ven 16 ORIGINES CONTROLÉES + HK & LES SALTIMBANKS Roubaix, Condition Publique, 18h, 12/11/5€, +33 328 33 48 33 Riffs’n’Bips : DEXTER ABERDEEN + MR MAGNETIK + COMPUPHONIC + MONTEVIDEO + ONE MAN PARTY + SEXY SUSHI + ALEX GOPHER + ZDAR + LEEROY THORNHILL Mons, MONS EXPO, 19h, 30/25€, +32 2 653 99 49 LES CADAVRES + DISGRACE + TOXIC WASTE + FREEZE KIDS Roubaix, Hotel de la Musique, 19h, 7€, +33 607 02 09 02 Scènes Voisines : ORCHESTRE NATIONAL DE LILLE Boulogne-sur-Mer, Théâtre de Monsigny, 20h, 21/16€, +33 321 87 37 15
ADDITIONAL KOCAÏNA + LOOS COLEGOS Lille, Rumeur, 20h, 2€, +33 320 52 71 97
MAXÏMO PARK + PETE & THE PIRATES Bruxelles, Ancienne Belgique, 20h, 26/23€, +32 2 548 24 24
BLACK BOMB A Lille, Splendid, 20h, 18€, +33 320 33 17 34
THE RAKES Bruxelles, Botanique/Rotonde, 20h, 15/12€, +32 2 218 37 32
LA GRANDE SOPHIE Armentières, Vivat, 20h30, 28/13€, +33 320 77 18 77
FRIENDLY FIRES + DISCO DRUNKARDS + THE GLIMMERS + SOUND OF STEREO Courtrai, De Kreun, 20h, 12/10€, +32 5 637 06 44
LA GOUTTE Comines, Nautilys, 20h30, nc, +33 320 74 37 40 MICKEY[3D] + CÉCILE HERCULE Dunkerque, Bateau Feu, 20h30, 10/13€, +33 328 51 40 30 WRIGGLES (LES) Roubaix, Colisée, 20h30, 25/8€, +33 320 24 07 07 COEUR DE PIRATE Béthune, Théâtre Le Poche, 20h45, 13,80€, +33 321 64 37 37 ROBOTS IN DISGUISE + CHEESY CLICHÉ + NOT*SO*MANY*DJS Liège, InsideOut, 22h, 7€, +32 4 971 71 43 E-Motionz Presents : DANNY HOWELLS + LEVEL JAY + BENOIT Bruxelles, Fuse Club, 23h, 12/8€, +32 2 511 97 89
LIEBEMACHENR + AUTRES MOEURS Lille, Rumeur, 20h, nc, +33 320 52 71 97 BABX Béthune, Théâtre de Béthune, 20h30, 12€, +33 321 64 37 37 TOUCHE D’ESPOIR + POVAV + SYLPHES + BALLES PERDUES Calais, Gérard Philipe, 20h30, 2€, +33 321 46 90 00 Tourcoing Jazz Festival : BERNARD GUYOT + CHARLES LOOS Mouscron, Marius Staquet, 20h30, 14/12/10€, +32 5 686 01 60 Roubaix A l’Accordéon : LE BAL D’ARESKI Roubaix, Chapiteau Magic Mirror, 20h30, 8/6/4€,
THE CULT Bruxelles, Ancienne Belgique, 20h, 30/27€, +32 2 548 24 24
FREDO & THANG + ULTRAVID + KENNY RAW Gent, Make Up, 23h, nc, +32 9 329 74 10
STARS LIKE FLEAS Bruxelles, Botanique/Orangerie, 20h, 13/10€, +32 2 218 37 32
Tourcoing Jazz Festival : HANK JONES + CHEICK TIDIANE SECK QUINTET Roubaix, Colisée, 20h30, 25/22/20€, +33 320 24 07 07
sam 17
Tourcoing Jazz Festival : SOPHIE HUNGER + SANDRA N’KAKE Tourcoing, Grand Mix, 20h30, 16/13€, +33 320 70 10 00
FUCK BUTTONS + HTRK Bruxelles, Botanique/Rotonde, 20h, 15/12€, +32 2 218 37 32 PHOENIX Lille, Aéronef, 20h, 26,80€, +33 320 13 50 00 Dardanus : CONCERT D’ASTRÉE Lille, Opéra de Lille, 20h, 62/5€, +33 328 38 40 50 LES SKAMARADES + NO
De la plainte d’Orphée : autour de l’air de cour : CONCERT D’ASTRÉE Lille, Opéra de Lille, 16h, 8€, +33 328 38 40 50 Riffs’n’Bips : THOT + ISOLA + MALIBU STACY + TRIGGERFINGER + ARNO + INFADELS + ARSENAL + SHAMEBOY Mons, MONS EXPO, 16h30, 30/25€, +32 2 653 99 49
Music in Your Room : MOLOKO VELOCET + PETE AND REPEAT Lille, Biplan, 22h, 7,5/5,5€, +33 320 12 91 11 JESSE ROSE + DISCOBAR A MOEDER + FANKLUB DEEJAYS Anvers, Petrol, 23h, 10/5€, +32 3 226 49 63
concerts SIS + DEG + DJ PIERRE Bruxelles, Fuse Club, 23h, 10/5€, +32 2 511 97 89 Blow the Speakers : ONE MAN PARTY + FUKKK OFF + STATIC & GREEDY Gent, Make Up, 23h, nc, +32 9 329 74 10 Down Under : MATHIAS TANZMANN + CHRISTIAN BURKARDT + DEZZ TERQUEZ + DYNAMIC BROTHERS Louvain, Silo, 23h, nc, +32 1 620 34 64
dim 18 Dardanus : CONCERT D’ASTRÉE Lille, Opéra de Lille, 16h, 62/5€, +33 328 38 40 50 ESKIMO JOE + SIMPLESONGS + BOB EVANS Bruxelles, Belle Vue Café, 19h30, 12/9€, RAPHAEL SAADIQ Bruxelles, Ancienne Belgique, 20h, Complet, +32 2 548 24 24 JOSEPH ARTHUR Bruxelles, Ancienne Belgique/ AB Club, 20h, Complet, +32 2 254 82 42 AKON + CARDINAL OFFISHAL Bruxelles, Forest National, 20h, 59€, +32 7 034 41 11 BUG (THE) + KING CANNIBAL + DJ KNORSQ Courtrai, De Kreun, 20h, 12/7€, +32 5 637 06 44
lun 19 Tourcoing Jazz Festival : SOPHIE ALOUR Tourcoing, Hospice d’Havré, 18h30, 6/3€, +33 359 63 43 53 JAMES MORRISSON Bruxelles, Ancienne Belgique, 20h, 28/25€, +32 2 548 24 24 Tourcoing Jazz Festival :
WESTERN SPAGHETTI ORCHESTRA Tourcoing, Raymond Devos, 20h30, 15/12/10€, +33 320 26 86 34
mar 20 Tourcoing Jazz Festival : IVAN PADUART Tourcoing, Hospice d’Havré, 18h30, 6/3€, +33 359 63 43 53 MICHEL PORTAL Aulnoye-Aymeries, Théâtre Léo Ferré, 20h, 11/8€, +33 327 66 65 45 DOMINIQUE A Bruxelles, Botanique/Orangerie, 20h, 18/15€, +32 2 218 37 32 Dardanus : CONCERT D’ASTRÉE Lille, Opéra de Lille, 20h, 62/5€, +33 328 38 40 50 LES TAMBOURS DU BRONX Lille, Splendid, 20h, 20€, +33 320 33 17 34 ORQUESTA ARAGON + ROBERTO FONSECA Tourcoing, Raymond Devos, 20h, 20/18/15€, +33 320 26 86 34 CLAIRE DITERZI Valenciennes, Phénix, 20h, 23/9€, +33 327 32 32 32 PRESQUE OUI + NICOLAS BACHET Armentières, Vivat, 20h30, 28/13€, +33 320 77 18 77 Le Biplan Débranché : LOBNI LOBNI + TONY MELVIL + MAX AVEC UN V Lille, Biplan, 21h, gratuit, +33 320 12 91 11
Tourcoing, Magic Mirror, 12h, gratuit, +33 359 63 43 63 Airs de Dévotion et Motets à la Vierge : CONCERT D’ASTRÉE Lille, Opéra de Lille, 18h, 8€, +33 328 38 40 50 Tourcoing Jazz Festival : ALEXANDRE CAVALIÈRE + JAZZY STRINGS Tourcoing, Hospice d’Havré, 18h30, 6/3€, +33 359 63 43 53 Ground Zero : YODELICE + REVOLVER + JAY IN SPACE Lille, Splendid, 19h30, 22€, +33 320 33 17 34 EAGLE TWIN + SUNN O))) Bruxelles, Ancienne Belgique/ AB Box, 20h, 19/16€, +32 2 548 24 24 NOUVELLE VAGUE Leuven, Het Depot, 20h, 24/19€, +32 1 622 06 03 Ground Zero : JUST JACK + CHINESE MAN + THEMSELVES Lille, Aéronef, 20h, 22€, +33 320 13 50 00 Tourcoing Jazz Fest.: CHRISTINA BRANCO + MARIANA RAMOS Tourcoing, Raymond Devos, 20h, 20/18/15€, +33 320 26 86 34 ANNE PACÉO Valenciennes, Phénix, 20h, 9€, +33 327 32 32 32 THE GLENN MILLER MEMORIAL ORCHESTRA Lille, Sébastopol, 20h30, 37,40€, +33 320 54 44 50 THE BISHOPS + EXSONVALDES Roubaix, Cave aux Poètes, 20h30, 10€, +33 320 27 70 10
Tourcoing Jazz Festival : LOUIS SCALVIS Tourcoing, Magic Mirror, 21h30, 13/9€, +33 359 63 43 63
Tourcoing Jazz Festival : THE PUPPINI SISTERS Tourcoing, Magic Mirror, 21h30, 13/9€, +33 359 63 43 63
mer 21
jeu 22
Tourcoing Jazz Festival : La PALMA
Tourcoing Jazz Festival : ERIC COMÈRE QUARTET
agenda |
127
Tourcoing, Magic Mirror, 12h30, gratuit, +33 359 63 43 63
Tourcoing, Magic Mirror, 12h30, gratuit, +33 359 63 43 63
Lille, Gare Saint-Sauveur, 21h30, 14€,
Tourcoing Jazz Festival : MATHILDE RENAULT Tourcoing, Hospice d’Havré, 18h30, 6/3€, +33 359 63 43 53
Tourcoing Jazz Festival : NATHALIE LORIERS TRIO & BERT JORIS Tourcoing, Magic Mirror, 18h30, 8/5€, +33 359 63 43 63
Tourcoing Jazz Festival : OUMOU SANGARÉ Tourcoing, Magic Mirror, 21h30, 13/9€, +33 359 63 43 63
DAEDELUS + TIM EXILE + KELPE Courtrai, De Kreun, 20h, 12/7€, +32 5 637 06 44 MARC RIBOT & CERAMIC DOG Gand, Vooruit, 20h, 14/10€, +32 9 267 28 28 Dardanus : CONCERT D’ASTRÉE Lille, Opéra de Lille, 20h, 62/5€, +33 328 38 40 50
PASCALE PICARD BAND Bruxelles, Ancienne Belgique, 20h, 28/25€, +32 2 548 24 24 MARK EITZEL Bruxelles, Ancienne Belgique/ AB Club, 20h, 12€, +32 2 254 82 42 OXMO PUCCINO Bruxelles, Botanique/Orangerie, 20h, 21/18€, +32 2 218 37 32
CHILI CON CARNAGE + KRASS-T + NTFT Lille, Rumeur, 20h, nc, +33 320 52 71 97
Ground Zero : KAP BAMBINO + CHEW LIPS Lille, Maison Folie Moulins, 20h, 12€, +33 320 95 08 82
Tourcoing Jazz Festival : CHICK COREA Tourcoing, Raymond Devos, 20h, 30/26/20€, +33 320 26 86 34
Tourcoing Jazz Festival : BRANFORD MARSALIS + PEDROM OMRY Tourcoing, Raymond Devos, 20h, 20/18/15€, +33 320 26 86 34
PASCALE PICARD BAND Roubaix, Condition Publique, 20h30, 28/26€, +33 328 33 48 33
BLACK BOMB A + THE ARRS + STILLBURN Beauvais, Ouvre-Boîte, 20h30, 14/12,50€, +33 344 10 30 80
Ground Zero : OXMO PUCCINO + GUEST Tourcoing, Grand Mix, 20h30, 16€, +33 320 70 10 00
ZAZA FOURNIER + MAXI MONSTER MUSIC SHOW Liévin, Centre Culturel, 20h30, 15/13€, +33 321 44 85 15
THE LORDS OF ALTAMONT + THE V-CIOUS Dunkerque, 4 Ecluses, 21h, 8/5€, +33 328 63 82 40
Ground Zero : GRAVENHURST + KID HARPOON Lille, Malterie, 20h30, 10€, +33 320 15 13 21
Tourcoing Jazz Festival : ERIC BIBB Tourcoing, Magic Mirror, 21h30, 13/9€, +33 359 63 43 63
Roubaix A l’Accordéon : JAVA + BARCELLA Roubaix, Watremez, 20h30, nc,
COURIR LES RUES Lille, Biplan, 22h, 7,5/5,5€, +33 320 12 91 11
Ground Zero : ODDATEEE + DALEK Tourcoing, Grand Mix, 20h30, 12€, +33 320 70 10 00
ven 23
BATLIK + BIÉBAR Béthune, Théâtre Le Poche, 20h45, 9/7€, +33 321 64 37 37
Tourcoing Jazz Festival : THOMAS GRIMMONPREZ
Ground Zero : BEAT TORRENT
DEULE DE BOIS + UFFANGA Lille, Biplan, 22h, 7,5/5,5€, +33 320 12 91 11 Disco Dasco : Gand, Culture Club, 23h, nc, +32 9 233 09 46 Ground Zero : CLARK + HUDSON MOHAWKE Lille, Kiosk, 23h, 10€, +33 320 49 75 99 Ground Zero : TIM EXILE + GUEST Lille, Supermarket, 23h, 10€, +33 320 52 86 59
sam 24 le Cid en Musique : CONCERT D’ASTRÉE Lille, Opéra de Lille, 16h, 8€, +33 328 38 40 50 Tourcoing Jazz Festival : DIEGO IMBERT Tourcoing, Hospice d’Havré, 16h30, gratuit, +33 359 63 43 53 Tourcoing Jazz Festival : EMILE PARISIEN Tourcoing, Magic Mirror, 18h30, 6/3€, +33 359 63 43 63 I Love Techno : BOYS NOIZE + LAURENT GARNIER + VITALIC + BIRDY NAM NAM + SIMIAN MOBILE DISCO + DAVE CLARKE + YUKSEK + THE BLOODY BEETROOTS + CARL CRAIG Gand, Flanders Expo, 19h, 47€, CRI DU SOUFFLET (LE) Roubaix, Condition Publique, 19h, 12/8/5€, +33 328 33 48 33 SIZZLA Bruxelles, Ancienne Belgique, 20h, 25/22€, +32 2 548 24 24 DJ ZEBRA
concerts Lille, Aéronef, 20h, 12/6€, +33 320 13 50 00 Ground Zero : MAMA’S GUN + KONKRITE PARTY Lille, Maison Folie Moulins, 20h, 12€, +33 320 95 08 82 Dardanus : CONCERT D’ASTRÉE Lille, Opéra de Lille, 20h, 62/5€, +33 328 38 40 50 JAVA + DELBI Beauvais, Ouvre-Boîte, 20h30, 16/14,5€, +33 344 10 30 80 BELLE DU BERRY & DAVID LEWIS + ALEXIS HK Liévin, Centre Culturel, 20h30, 15/13€, +33 321 44 85 15 PART CHIMP + HOZ Lille, Malterie, 20h30, 7€, +33 320 15 13 21 Ground Zero : ZAK LAUGHED Lille, Péniche du Pianiste, 20h30, 10€, +33 320 57 14 40 Ground Zero : NOSFELL + IZIA + BRENDAN BENSON Lille, Splendid, 20h30, 22€, +33 320 33 17 34 LITTLE DRAGON + HAIRGLOW Anvers, Petrol, 21h, 16/8€, +32 3 226 49 63 ELECTRIC ELECTRIC + MAIDENHAIR TREE Dunkerque, 4 Ecluses, 21h, 6€-gratuit, +33 328 63 82 40 Ground Zero : KONKRITE PARTY + RICK LE CUBE Lille, Gare Saint-Sauveur, 21h30, 14€ Ground Zero : GILDAS + MASAYA Lille, Gare Saint-Sauveur, 21h30, 14€ Tourcoing Jazz Festival : YURI BUENAVENTURA Tourcoing, Magic Mirror, 21h30, 18/15/12€, +33 359 63 43 63 NEON + DAVIDOV Gand, Culture Club, 23h, 10€, +32 9 233 09 46
Hindu Nights : PAUL GALLAGHER + FREAKY AGE + ADAM FICEK + SHINE A LIGHT Gent, Make Up, 23h, 9€, +32 9 329 74 10 Ground Zero : DJ FOOD + DK + DOCTOR FLAKE Lille, Kiosk, 23h, 10€, +33 320 49 75 99 Ground Zero : PONEY PONEY + GENTLEMEN DRIVERS Lille, Supermarket, 23h, 10€, +33 320 52 86 59
dim 25 LES BLAIREAUX Lille, Biplan, 11h, gratuit, +33 320 12 91 11 6e Son : KOUMEKIAM + JAMAIT Liévin, Centre Culturel, 17h, 20/18€, +33 321 44 85 15 HUE/CIRCUM Lille, Malterie, 18h, 7/5€, +33 320 15 13 21 Music in Mind : MICHAEL NYMAN & BAND Bruges, Cactus Club, 20h, 31/26€, +32 5 033 20 14 ZAK LAUGHED Bruxelles, Botanique/Rotonde, 20h, 14/11€, +32 2 218 37 32 MASSIVE ATTACK Bruxelles, Forest National, 20h, 44€, +32 7 034 41 11 IAMX Gand, Vooruit, 20h, 25/21.50€, +32 9 267 28 28
lun 26 CDA CLassics : YVES DERUYTER Anvers, Café d’Anvers, 00h, nc, +32 3 226 38 70 BJORN BERGE Bruxelles, Ancienne Belgique/AB Club, 20h, 12€, +32 2 254 82 42 JUST JACK Bruxelles, Botanique/Orangerie, 20h, 19/16€, +32 2 218 37 32
THE DRONES Bruxelles, Botanique/Rotonde, 20h, 13/10€, +32 2 218 37 32
mar 27 MICACHU & THE SHAPES + THE INVISIBLE Bruxelles, Botanique/Rotonde, 20h, 15/12€, +32 2 218 37 32 MIOSSEC + ALAN CORBEL Bruxelles, Cirque Royal, 20h, 28/25€, +32 2 218 20 15 HEALTH + PICTUREPLANE + THE GERMANS Courtrai, De Kreun, 20h, 12/7€, +32 5 637 06 44 SOPHIE KOCH Lille, Opéra de Lille, 20h, 21/5€, +33 328 38 40 50
mer 28 CARAVANE (LA) Dunkerque, 4 Ecluses, 11h, 6/5€, +33 328 63 82 40 SHANTEL & BUCOVINA CLUB ORKESTAR Bruxelles, Ancienne Belgique, 20h, 23/20€, +32 2 548 24 24 HEALTH + PICTUREPLANE Bruxelles, Ancienne Belgique/AB Club, 20h, 12€, +32 2 254 82 42 MICACHU & THE SHAPES + THE INVISIBLE Lille, Aéronef, 20h, 12/6€, +33 320 13 50 00 MIOSSEC Lille, Splendid, 20h, 24€, +33 320 33 17 34 MARIEE SIOUX + MATT BAUER Amiens, Lune des Pirates, 20h30, 10€ - Gratuit, +33 322 97 88 01 RODRIGUE Lille, Biplan, 22h, 7,5/5,5€, +33 320 12 91 11
jeu 29 WHITE LIES + DARKER MY LOVE
agenda |
129
Bruxelles, Ancienne Belgique, 20h, Complet, +32 2 548 24 24
Roubaix, Cave aux Poètes, 20h30, 8/6/4€, +33 320 27 70 10
FLAT EARTH SOCIETY Bruxelles, Ancienne Belgique/AB Club, 20h, 12€, +32 2 254 82 42
J-FUNK + MANFREDI FUNK INITIATIVE Lillers, Abattoir, 21h30, nc, +33 321 64 07 65
ANIS Bruxelles, Botanique/ Orangerie, 20h, 24/21€, + 32 2 218 37 32 ABSYNTHE MINDED Courtrai, De Kreun, 20h, 12/5€, +32 5 637 06 44 DJ VADIM + BREAKESTRA + LEFTO Leuven, Het Depot, 20h, 15/12€, +32 1 622 06 03 YCARE Roubaix, Cave aux Poètes, 20h, 20/18€, +33 320 27 70 10 SKYE Anvers, Petrol, 21h, 15/12€, +32 3 226 49 63
ven 30 DEPEDRO + REAL ONES Bruxelles, Ancienne Belgique/AB Club, 20h, 12€, +32 2 254 82 42 HEATHER NOVA + BEN TAYLOR Bruxelles, AB Théâtre, 20h, Complet, +32 2 548 24 24 WAX TAILOR Lille, Splendid, 20h, 21€, +33 320 33 17 34 PLACEBO + EXPATRIATE Lille, Zénith Arena, 20h, 38/42€, +33 320 14 15 16 Musikadonf Festival : MASS HYSTERIA + NO FLAG Orchies, Grange, 20h, 12€/10€, DRIVE WITH A DEAD GIRL Comines, Nautilys, 20h30, nc, +33 320 74 37 40 WILLIAM SHELLER Grande Synthe, Palais du Littoral, 20h30, nc, +33 332 82 16 60 LUMINOCOLOR + TURZI
JAM IN THE BAND Lille, Biplan, 22h, 7,5/5,5€, +33 320 12 91 11 Daily Dubstep : BENGA + SKREAM + DICE&KASTOR + MATE&FUDGE Gand, Vooruit, 23h, 18/14€, +32 9 267 28 28 The Bitch Goes On #2 : THE PROXY + DJEDJOTRONIC + AUTOKRATZ + SYLVIE CIOUS Lille, Aéronef, 23h, 15/12€, +33 320 13 50 00
sam 31 Musikadonf Festival : HOT CHICKENS Orchies, Aux Musiciens, 18h, gratuit Musikadonf Fest: WILLY VYNIL Orchies, Chez Henriette, 18h, gratuit Musikadonf Festival : MANFREDI FUNK INITIATIVE Orchies, Le Ch’ti Coin, 18h, gratuit, Music in Mind : JOHAN JOHANSSON & BAND Bruges, Cactus Club, 20h, 19/16€, +32 5 033 20 14 BAT FOR LASHES Bruxelles, Ancienne Belgique, 20h, 24/21€, +32 2 548 24 24 THE HORRORS Bruxelles, Botanique/ Orangerie, 20h, 22/19€, +32 2 218 37 32 THE LEISURE SOCIETY Bruxelles, Botanique/Rotonde, 20h, 13/10€, +32 2 218 37 32 Hip Hop High School : PLATEAU LABEL LZO RECORDS + TAIPAN + DJ YASS + DJ
BOOLCHAMPION Tourcoing, Grand Mix, 20h, 5€, +33 320 70 10 00 EPIC 45 + A MOI Lille, Malterie, 20h30, 7€, +33 320 15 13 21 Scènes Voisines : ANIS + HK & LES SALTIMBANKS Boulogne-sur-Mer, Espace Faiencerie, 21h, 8/6€, +33 321 87 37 15 SODA’N’SUDS + ED & KIM + DJ MANAIA + KILL FRENZY Courtrai, De Kreun, 21h, 8/3€, +32 5 637 06 44 Gore Night : UNDERCOVER SLUT + BEHIND VISION Dunkerque, 4 Ecluses, 21h, 9/6€, +33 328 63 82 40 20 Yrs VK* Closing Party : TYRONN + SUBNERDS + GRIMELOCK + EMALKAY + JOKER + KROMESTAR & F-ONE + NEIL LANDSTRUMM Bruxelles, BATEAU BIOUEL, 22h, 12/9€, +32 2 201 52 05 French Pop Mission : I LOVE MY NEIGHBOURS + MASTERNOVA Lille, Biplan, 22h, 7,5/5,5€, +33 320 12 91 11 Musikadonf Festival : FORBANS (LES) Orchies, Grange, 22h, gratuit, MAKE THE GIRL DANCE Anvers, Petrol, 23h, 10/5€, +32 3 226 49 63 DJUMA SOUNDSYSTEM + MAXIM LANY Gand, Culture Club, 23h, 10€, +32 9 233 09 46 Retro Acid : THOMAS P. HECKMANN + LEGOWELT + SPACID + RAVEOURSOULS + KOZZ Gand, Vooruit, 23h, 15/13€, +32 9 267 28 28 Kompakt : SUPERPITCHER + DJ DARKO + ARNO KENIS + MAXIME DANGLES Louvain, Silo, 23h, nc, +32 1 620 34 64
le mot de la fin |
130
Cabu Mickaël Jackson va remonter sur les planches… …ou bien les planches vont-elles remonter sur Michaël Jackson ? Dessin réalisé en exclusivité pour l'exposition rétrospective Cabu. Visible jusqu'au 31.10, Musée Raymond Lafage de Lisle-sur-Tarn (81).