let'smotiv nord n°53

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n째53

/ juin 2010 / GRATUIT

nord & belgique Cultures et tendances urbaines



Sommaire

One Shot © Zidane, Braschler Mathias & Fischer Monika, Faces of Football // Kitintale © Yann Gross

Let’smotiv - juin 2010 - #53

8 News

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Reportage Kitintale, premier skatepark en Ouganda

24 Rencontre So Foot, Le Coup de tête de Franck Annese

30 Portfolio One Shot, rencontre entre art et foot

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Dossier spécial festivals Festival de la photo de Knokke, Balsa Marni, Latitudes Contemporaines,

Lille Piano(s), Les 24h, Focus Festival, Brussels Film Festival, Couleur Café, Mix Up, Graspop, Werchter, Main Square…

74 Série mode In the middle of nowhere par Séréna Lutton & Simon Routa 82 Musique L'anniversaire du Kiosk, Au Revoir Simone, Hootenanny 88 Cinéma Dog Pound : interview de Kim Chapiron, Filmer la musique 92 Exposition Noir, Philippe Bazin, Donovan, Débauche de portraits… Agenda Portfolio Li Wei en apesanteur 112 Théâtre & danse Pile au rendez-vous, Un homme est un homme,… Agenda 118 Littérature Le Cagibi : le courant d'art alternatif 120 Chroniques livres, disques : John Robb, DJ Hell, Ratatat, The Black Keys 124 Agenda concerts et soirées 130 Le mot de la fin Un truc cool par Brock Davis

104


Let’smotiv Nord & Belgique 114 rue Barthélémy Delespaul - F-59000 Lille Tél : +33 (0)362 64 80 09 - Fax : +33 (0)362 64 80 07

redaction.nord@letsmotiv.com Let’smotiv Nord & Belgique est édité par la Sarl Tacteel Membre du réseau Let’smotiv Magazines Tacteel, Sarl au capital de 5 000 euros RCS Lille 501 663 769 Dépôt légal à parution - ISSN : en cours Directeurs de l’édition : Loïc Blanc & Nicolas Pattou Rédaction : Judith Oliver - redaction.nord@letsmotiv.com Graphiste : Cécile Fauré - cecile.faure@urban-press.com Publicité: Nicolas Pattou - nicolas.pattou@tacteel.fr Hakima Lounas - h.lounas@letsmotiv.com

Ont collaboré à ce n° : Thibaut Allemand, Marc Bertin, Faustine Bigeast, Léa Daniel, Fanny Delporte, El Borbah, Brock Davis, Florent Delval, Eric Foucher, Yann Gross, Anissa Herrou, Fabien Kratz, Marion Kubaki, Carole Lafontan, François Lecocq, Justine Lereugans, Hakima Lounas, Séréna Lutton, Julien Mansard, Marion Quillard, Pierre-Olivier Rollin, Simon Routa, Philip Schwartz, Cécile Volanges, Olivia Volpi

Couverture : Freddy Contreras

Let'smotiv Bordeaux

Let’smotiv Méditerranée

Let’smotiv Bruxelles

Let'smotiv Portugal

Let'smotiv Lyon

Let’smotiv Toulouse

31-33 rue Buhan - 33000 Bordeaux Tél : +33 (0)556 52 09 95 - Fax : +33 (0) 556 52 12 98 redaction.bordeaux@letsmotiv.com rue des Eburons, 34 - 1000 bruxelles Tél : +33 (0)362 64 80 09 - Fax : +33 (0)362 64 80 07 redaction.bruxelles@letsmotiv.com 5 place Louis Chazette - 69001 Lyon Tél : +33 (0)482 53 05 71 - Fax : +33 (0)482 53 05 70 redaction.lyon@letsmotiv.com

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© Boy Kortekaas

En bref… Marche à suivre

Chez Let'smotiv, sans en avoir l’air, on s’intéresse à la haute couture. Par conséquent, l'on vous conseille vivement ce défilé anversois. Les jeunes pousses qui sortent de l'Artesis Hogeschoo et de l'Académie royale présentent leurs réalisations de l'année. Soit des collections qui n'ont rien à envier à un Alexander Mc Queen ou à un Margiela. Audace, innovation, matière, volume, les créations conjuguent futurisme débridé et élégance, culot et citations classiques. Au top ! ❥

Antwerp fashion show, du 10 au 12.06, Anvers, Hangar, 10/30€, +32 70 344 646

© Enki Bilal

Bulle spéculative

Télex

Orner ses murs des planches originales de Hergé, Franquin, Jigé, Juillard, Loisel, Chris Ware ou Tardi, c'est un rêve de gosse. Qui pourrait bien se concrétiser le 20 juin, lors de cette exceptionnelle vente aux enchères menée en duplex depuis Bruxelles (théâtre de Vaudeville) et Paris (Espace Pierre). Encore faut-il accepter de casser la tirelire (sic!). Car, les plus de 300 originaux, couvertures, ex-libris et albums rares se négocieront cher : l'année dernière, la vente avait rapporté plus d'un million d'euros. Les amateurs les moins pourvus se contenteront donc de serrer la pince à Moebius, Manara, Renard et Schuiten (Luc), venus vendre 15 dessins inédits chacun. ❥ Info : www.millon-associes.com

« Préparez votre... préparez votre pâte, dans une jatte... dans une jatte plate », vous connaissez les mélodies de Peau d'âne par cœur ? Venez donc les chanter en cœur au studio 43 de Dunkerque le 12.06, +33 328 66 47 89



news |

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L.A. Confidential Loin des palmiers, plages de sable fin et minettes en topless, Los Angeles abrite un quartier dangereux nommé South Central. Terrain de jeu favori des gangs locaux, ce ghetto américain fait l'objet de... visites guidées. À bord d'un bus (blindé?), d'anciens voyous reconvertis conduisent une brochette de touristes intrépides sur les traces de Tupac ou 50 Cent. Un safari « montre la réalité de la violence urbaine » moyennant 65€ et la signature d'une décharge en cas de « mort accidentelle ». Un loisir culturel comme un autre... ou une initiative abjecte qui repousse encore les limites du voyeurisme.

Ricardo Villalobos © DR

© DR

La Maison du Hip-Hop

Fuse on the beach

Les cultures urbaines ont enfin un QG à Lille. Si la perception des « arts de la rue » s'améliore, la culture hip-hop « indé » (rap, danse, Djing, etc.) reste largement invisible. En gage de soutien - et de reconnaissance, la ville investit 12,4 millions pour un imposant édifice dans le quartier de Lille-Moulins. Dédié à la création et à la professionnalisation artistique, ce laboratoire moderne - en gestation depuis 2007 et attendu pour 2012 – est conçu par le cabinet King Kong (Beaux-arts de Bordeaux, salle de musiques actuelles de La Rochelle). La séduisante maquette augure d'un lieu moderne et clinquant, au cœur d'un quartier devenu incontournable pour les esprits curieux.

Les plus nostalgiques d'entre nous sillonnaient les plages de la côte chaque été, espérant apercevoir une foule en transe. Et bien, oyez hypsters, après 8 ans d'absence, Fuse on The Beach revient ! Et comment. L'historique club bruxellois emmène Luciano, Ricardo Villalobos, Raresh, Marcel Dettman ou encore Nick Höppner, autant de DJs et producteurs techno prestigieux et influents. Face à la mer, les pieds dans le sable, il suffira de fermer les yeux pour s'imaginer en pleine Full Moon Party thaïlandaise ! Let'smotiv vous invite : pour gagner vos places envoyez un mail enthousiaste à musique.nord@letsmotiv.com

Télex

❥ 3.07,

Zeebrugge, www.fuseonthebeach.be

Les apéros collectifs ne posent pas de problème à Bruxelles. Sans passer par Facebook, depuis déjà 5 ans, les bien nommés « Apéros Urbains » proposent de redécouvrir les plus beaux parcs, statues et quartiers de la capitale. Pour sympathiser avec son voisin de banc tous les moyens sont bons : jeu de cartes, boules, contemplation des fleurs, danse. Le 5e anniversaire sera célébré sous l’Atomium le 20 juillet. www.aperos.be



news |

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Baptême du feu Entre industriel et artisanal, les Sud-Africains Luke Pedersen et Jammes Lennard n’ont pas hésité. Leur tabouret « Fire Bucket » est conçu à partir de seaux à incendie soutenus par 3 pieds en bois naturel. Grâce à son assise amovible, ce tabouret est un objet aux fonctions multiples : siège, rangement ou encore seau à glace ! Pour adopter la parfaite touche du pompier, privilégiez le coloris rouge. ❥

Tabouret Fire Bucket, www.pedersenlennard.co.za, 329,00 €

À la page Finies, les soirées passées la tête sous le lit à la recherche de son marquepage. Adieu, livres cassés, cornés, abîmés. La Bedside Booklight est une idée lumineuse, de celle qui révolutionne vos lectures en chambre. Conçue pour éclairer suffisamment, cette lampe de chevet en forme de maison se coiffe de vos ouvrages sans risque d'incendie. Avec son énergie basse (11 W), la Bedside Booklight peut même rester allumée toute une nuit. ❥

Bedside Booklight, 45 €

Au poil ! Effilée ou touffue, façon camionneur ou gentleman, la moustache est de retour (à ce qu’il paraît). Le designer Peter Ibruegger a pensé à ceux qu'elle démange, mais qui n'osent s'y frotter. Avec ses Moustache Mugs, prendre le thé et le café devient un moment raffiné, du nonsense anglais à l’état pur. Choisissez votre mentor, selon l’humeur : plutôt Mustafa Chaplin, Maurice Poirot ou Fu Magnum? Deux belles paires de bacchantes sur chacun des 6 mugs. ❥ Moustache

mugs, www.peteribruegger.com, 19 €



premier skatepark en Ouganda

Kitintale

reportage | 14


texte ¬ Eric Foucher - photos ¬ Yann Gross

Frontside Handplant, le style oldschool.


reportage |

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Kitintale est un quartier déshérité de Kampala, capitale de l’Ouganda. Mais depuis quelques années, on associe ce nom au premier skatepark d'Afrique australe : une oasis de ciment créée avec les moyens du bord. Yann Gross a découvert ce lieu au hasard d'un voyage. Ses photos dépassent largement l'enjeu esthétique ou sportif. Elles racontent deux ans d'amitié avec de jeunes Africains qui ont trouvé une planche de salut contre la misère et l'ennui.

E

n 2008, Yann Gross retrouve sa petite amie dans l’Est de la République démocratique du Congo. Alors qu'il cherche un endroit pour skater dans une région où l’on ne trouve guère que de la terre battue, il découvre Kitintale, considéré comme le premier skatepark d’Afrique de l’Est. Il est fasciné par ces gosses qui, loin du misérabilisme que l’on a l’habitude de nous servir dans les médias, organisent leur monde sans la moindre aide des autorités locales ou des ONG. « Je m’intéresse particulièrement aux questions liées à l’identité et aux rêves. À la manière dont différents individus interagissent entre eux, développent un sentiment d’appartenance et se créent leur propre univers », nous confie-t-il. On comprend mieux pourquoi il a voulu immortaliser cette découverte par un reportage. À l’occasion du dernier Festival international de mode et de photographie de Hyères, ce travail a remporté le premier prix ex-æquo.

Quelle fut votre première réaction en découvrant le skatepark ? Le plus hallucinant, c’est sa localisation. Le parc se trouve dans une banlieue très pauvre de la capitale, au milieu de nulle part. Il faut imaginer des champs tout autour. Comment avez-vous été accueilli ? La première fois, tous les gamins se sont arrêtés de skater pour jauger notre niveau et voir ce dont nous étions capables. Jackson Mubiru, le leader du groupe et créateur de la première mini rampe du site, était très fier que des étrangers testent son skatepark. Grâce à lui, j'ai pu facilement m’intégrer. Et vous ne les avez plus quittés ! De nombreux séjours en deux ans, le temps de mûrir votre projet... Pourquoi avoir choisi la photographie, d'ailleurs ? La photographie est juste le médium avec lequel je me sens le plus >


Isa Kawooya - 5.0 Grind.


reportage |

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« Il y a seulement quatre ans, personne ne connaissait le skate dans cette région. » à l’aise. J’aurais très bien pu utiliser ma plume ou un caméscope (un petit film est visible sur son site, ndlr). Mais la photo permet d'inclure des références picturales pour renforcer la perception de ce que j’ai vécu.

turel possible. J’avais en tête l’idée de parures, comme dans la tradition des portraits aristocratiques.

Les jeunes se sont-ils facilement prêtés à l’exercice ? Oui, ils ont même été très patients. Ils ne comprenaient pas toujours pourquoi j’attendais des heures après quelques nuages pour adoucir la lumière. La photo est encore très rare dans leur vie. Elle est précieuse. À chaque fois que tu vas chez quelqu’un, il te sort son album photo. Quinze images maxi pour résumer une vie. Depuis que j’ai réalisé cette série, quelques portraits trônent fièrement dans certains foyers.

Ont-ils la même conception du skate qu'en Occident ? Il y a seulement quatre ans, personne ne connaissait le skate dans cette région du monde. Ils ont donc développé leur pratique malgré les contraintes urbanistiques (très peu d’asphalte) et économiques : très souvent, ils se partagent une planche à plusieurs. Contrairement à chez nous, le skate est une pratique communautaire. Un sport d’équipe. Ils espèrent d’ailleurs le développer dans d’autres quartiers puis dans d’autres pays pour pouvoir organiser des compétitions inter-clubs et internations en Afrique.

Il y a quelque chose de très noble dans leur pose… En copiant leurs idoles, leurs codes vestimentaires et leurs attitudes, ces jeunes essaient de se bricoler une identité. Je les ai photographiés sur le skatepark ou devant leur domicile en tâchant de garder le plus de na-

Qu’en est-il du niveau ? Comme ils n’ont pas Internet et ne possèdent que des magnétoscopes, ils ont appris en regardant des VHS des années 80-90. Ils ont donc un style très « old school », qui m'a souvent fait sourire. Lors de mon premier séjour en 2008, le niveau >


Baker Ntensibe.


Christine Sawunda.

« Les plus vieux utilisent ce sport pour inculquer des valeurs comme le respect ou la solidarité. » était modeste, j’ai pu leur montrer plein de tricks. Dès l’année suivante, je n’avais déjà plus rien à leur apprendre. Ces mômes sont des stakhanovistes du skate ! On est assez surpris de voir autant de filles... Il n’y a pas de machisme contrairement à ce que l’on pourrait croire.

Il y a juste un peu moins d’engagement car elles craignent de se faire mal. Entre les ravages du sida et l'ennui dû au désœuvrement ce skatepark semble être une véritable bulle d’oxygène... C'est vrai. Lorsqu’ils se retrouvent sur leur skatepark, ces gamins éprouvent


Skatepark au milieu des champs.

un sentiment de liberté mais aussi la fierté d’appartenir à une communauté. Cela leur ouvre de nouvelles perspectives. Et puis, les plus vieux utilisent ce sport pour inculquer des valeurs comme le respect ou la solidarité. Ils ont même instauré des règles très strictes comme l’interdiction de skater avant 16 h pour ne pas pénaliser ceux qui vont à l’école.

Victime de son succès, le skatepark aurait besoin d’un bon lifting. Vous continuez à vous y impliquer activement ? Oui je cherche des fonds et y retourne cet été pour les aider à le réparer et pour y organiser une compétition. /

Pour participer à la reconstruction du skatepark, rendez-vous sur www.yanngross.com (rubrique vidéo) À paraître / Horizonville de Yann Gross, un ouvrage sur le quotidien d’une communauté helvète tentant de vivre le rêve américain au bord d'une autoroute.





rencontre |

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So Foot

Franck Annese Coup de tête Photos et Propos recueillis par ¬ Marc Bertin

En moins d’une décennie, So Foot a su réconcilier tous les déçus du ballon rond. Irrévérencieux, iconoclaste, décalé, profond et sensible, ce magazine, qui doit autant à George Best qu’aux Undertones, offre chaque mois une parole salutaire au plus noble des sports. Du moins, ce qu’il en reste. Entretien de fin de saison, avant la Coupe du monde, avec Franck Annese, directeur de la publication et supporter devant l’éternel des Canaris.


ot n°1, 8

ine So Fo

az s du mag Couver ture

Quelle est l’origine du journal : un pari entre amis, la réponse de lecteurs frustrés... ? L’envie avant tout. À l’époque, nous avions créé Sofa, un titre culture avec un vrai club de foot corpo. La frustration également car il était impossible de lire de la presse foot en dehors de l’Équipe et de France Football. C'était d'ailleurs un sentiment partagé : en 2002, on sort un numéro zéro archinul, vendu à 1500 exemplaires, et là, on reçoit

et 55.

près de 200 lettres ! On retente le coup et bis repetita ! Cette liesse nous a poussés à y aller clairement : le 31 mars 2003 sort le numéro 1. En couverture, on avait mis Thierry Roland car on consacrait un dossier aux commentateurs sportifs. La retranscription littérale de notre conversation a certainement décidé TF1 à se séparer de lui… Il était furibard et m’a insulté au téléphone ; trois minutes précieuses qui ont constitué l’éditorial du numéro


rencontre |

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« Rien de mieux qu’un idiot pour commenter un match de foot. » suivant. Depuis, nous nous sommes réconciliés et très honnêtement, rien de mieux qu’un idiot pour commenter un match de foot. Le must have absolu du commentaire sportif des 75 dernières années en France était le tandem Thierry Roland - Frank Lebœuf sur M6. Qu’aviez-vous envie de faire ou surtout de ne pas faire ? Éviter d’emblée le socio-cul, les sujets sur le foot en prison, les papiers larmoyants. Éviter les nains, sauf pour s’en moquer. Les annonceurs ont-ils suivi l’aventure ? La publicité représente environ 5 à 10% de notre chiffre d’affaires. Les gens considèrent encore le lecteur de foot soit comme un enfant, soit comme un lecteur de l’Équipe. Contrairement au Royaume-Uni, la France n’a toujours pas compris que le foot est une culture. Ça fait sept ans qu’on le rabâche aux annonceurs. Mais, on n’existe pas à leurs yeux, sauf Puma et Umbro. Et pourtant, notre lectorat n’est pas

constitué de beaufs. Soit ils ne comprennent rien à So Foot, soit ils ne comprennent rien à leurs marques. Comment se porte le petit commerce alors ? Depuis 2007, So Foot est le seul magazine, presse sportive et culturelle confondues, dont les ventes en kiosques progressent. En un an, on est passé de 35 000 à 45 000 exemplaires, on a 700 000 visiteurs uniques sur notre site. Sans avoir changé d’un iota notre ligne éditoriale. So Foot, c’est une affaire de ton et d’approche, plus que de sujet. On préfère investir dans des reportages et de bons journalistes que dans des locaux luxueux. Ici, on n’a jamais l’impression de bosser. On n’a pas d’horaire, il y a toujours quelqu’un la nuit et si tu ne veux pas venir, tu ne viens pas. Il n'y a qu'une obligation : sortir chaque mois un magazine de qualité. Le foot est-il trop ou pas assez présent dans les médias français ? Il n’y en a pas trop, mais le foot version café du commerce tous les


rencontre |

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« Domenech n’a pas les épaules. C’est juste un portemanteau. » soirs, c’est insupportable et populiste à mort. Contrairement à l’Italie, où l’on en parle avec humour et passion, et à l’Angleterre, où c’est un sujet qui irrigue la culture populaire, en France, on est bêtes, complexés et vulgaires. À So Foot, on ne parle pas le même langage, on ne fait ni des blagues, ni du people, ni du nostalgique. Je souhaiterais voir éclore des concurrents. C’est emmerdant d’être seul. Quand tu lis Surface, tu pleures. Associer foot et mode (de beauf), c’est comme Islam et jambon… Quel est le lecteur type de So Foot ? La moyenne d’âge tourne entre 30 et 35 ans. Les plus « âgés », eux, sont sensibles aux belles histoires à connotation politique ou sociale. En fait, ce sont des mecs normaux qui ne sont pas branchés à mort sur les classements et entretiennent un rapport intime, souvent lié à l’enfance (mais pas nostalgique pour autant) avec ce jeu. Ils sont capables de réaliser qu’un beau mouvement collectif peut susciter un vrai sentiment voire un émoi quasi-érectile.

Pourquoi avoir attendu 2010 pour qu’une Coupe du monde se déroule enfin en Afrique ? On y a droit cette année et l’on n’est pas près de revoir ça. L’Afrique n’intéresse personne, à part les Chinois. Et surtout pas les annonceurs. 600 000 spectateurs attendus dans les stades (France 98 : 2 785 100 et Allemagne 2006 : 3 359 439 – source FIFA), c’est trois soirées à Benicassim… C’est triste. L’emprise de la Fifa est telle que cet événement n’est plus qu’une vaste cagnotte marketing, bafouant ce sport et son éthique. Personne n’ira en Afrique du Sud et personne ne va regarder les rencontres ! L’Afrique est juste victime du système. La Fifa, cet organisme supra étatique est un cancer dont les métastases vont contaminer d’autres disciplines. À l’exception de quelques directives européennes, il ne subit aucune pression. Au bout du compte, quel est son intérêt d’aller en Afrique ? Même la cérémonie d’ouverture sera humble. De toute façon, la Coupe du monde est devenu un truc de gogos.


Couvert

ures du

magazin

e So Foo t n°67 e t 36.

Sans intenter de procès facile, Raymond Domenech n’a-t-il pas phagocyté l’équipe de France ? Il se rêve en José Mourinho alors qu’il est faible et lâche. Son passé est nul, son présent est nul et même son avenir. Il masque le truc avec de l’arrogance sauf que tu ne peux pas être arrogant en gagnant 1-0 face aux Féroé. Si tu te joues du monde, autant y aller à fond. Or, lui, c’est pas de couilles, pas d’embrouilles. Dès que la Fédération lui tape sur les doigts, il revient tel un chiot à la niche. À qui obéit l’équipe de France ? Elle-même ? Son sélectionneur ? La fédération ? TF1 ? Personne ? Que la liste des joueurs soit dévoi❥

lée sur TF1, au 20h, je m’en fous. Il y a des accords. Le vrai souci, c’est de déplacer la date le 11 mai, jour de la sainte Estelle… Ça peut être drôle, mais Domenech n’a pas les épaules. C’est juste un portemanteau. Ensuite, sur le terrain, l’équipe de France essaie d’obéir à elle-même or elle n’obéit à rien, juste à son instinct. Tactiquement, elle est à la rue car il n’y a pas de général. On pourrait estimer qu'avec un idiot comme Domenech, elle fasse le pari de l’autogestion, mais elle manque de leader. Henri ne l’est pas assez dans l’âme et il n’y a pas de capitaine sur le banc. L’autogestion dans le foot, je n’y crois pas. Il faut toujours un meneur. /

So Foot numéro 77 en kiosque le 2 juin. So Foot dans Libération – le meilleur guide du mondial 2010 – dès le 10 juin. www.sofoot.com


One Shot La Balle au bond

texte ¬ Judith Oliver


portfolio |

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❖ Le plus long ballon du monde,

Laurent Perbos © Florent Joliot, collection FDAC Essonne

I

l fut long et énergique, le match qui opposa les milieux artistiques aux adeptes du ballon rond. Sans l'intervention d'un Warhol pour arbitrer en faveur de la pop culture, les plasticiens auraient déclaré forfait. Pourtant, de plus en plus de créateurs entrent sur ce terrain fertile, avec pour but, de pointer de multiples phénomènes sociétaux. Et pour cause ! Le football cristallise aujourd'hui tous les enjeux du monde contemporain. Devenu spectacle de masse à l'échelle planétaire, ce sport est synonyme de flux monétaires internationaux (la mappemonde d'Anekawa, p.33), de violents affrontements (Walter Swennen), de starification des joueurs (Zidane par Mathias Braschler et Monika Fischer, p.35)... En détournant ses symboles, les artistes transforment ainsi la sphère bicolore à coups de crampons très révélateurs. Comportements collectifs, écarts de richesse mondiaux, misogynie ordinaire... une série de tirs en pleine lucarne que l'on peut notamment admirer en ce moment au BPS 22 de Charleroi. / ❥ Exposition

One Shot, Charleroi (Belgique), jusqu'au 11.07, info : bps22.hainaut.be


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❖ 1. Stud XI, 1996,Freddy Contreras © Angela Franke et Freddy Contreras / 2. Believed

Soccer Ball, 2009, courtesy Nanzuka Underground (Tokyo) © Taku Anekawa / 3. Epifania Futbolera, 2007-2009, Javier Rodriguez, courtesy Curro y Poncho Gallery (Guadalajara)


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1

❖ 1. Sans titre, 2009, Walter Swennen © DGACH Marie-France Desainte /

2. Portrait de Zidane extrait de la série Faces of Football, 2005-2006, courtesy Robert Morat Galerie (Hambourg) © Mathias Braschler et Monika Fischer


2




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Amiens

Rouen B�uv�s

Dossier

Compiegne

special

festivals ★ Les Eurotopiques ➾ Tourcoing, jusqu'au 5.06 - theatre (page 68) ★ Festival international de la photo de Knokke ➾ Knokke-le-Zout, jusqu'au 13.06 -

arts plastiques (page 40)

★ Enfance de l'art ➾ Wattrelos, jusqu'au 13.06 -

theatre

(page 46)

★ Transphotographiques ➾ Lille, jusqu'au 20.06 -

arts plastiques

(page 46)

N


★ Lille Piano(s) Festival ➾ Lille, du 11 au 13.06 -

musique

★ Les 24h ➾

(page 54)

★ Millénium, Festival International du documentaire ➾ Bruxelles, du 12 au 18.06 -

Rotselaar

cologne

Bruxell�

Charleroi

Douai, les 12 et 13.06 -

theatre - pluridisciplinaire

�twerpen

iere

(page 48)

cinema

(page 70)

★ La rue est à Amiens ➾ Amiens, du 17 au

theatre - pluridisciplinaire

20.06 -

(page 70)

★ Mix Up ➾ Creil et divers villes d'Oise, du 19.06 au 4.07 -

musique

(page 62)

★ Les Métallurgicales ➾ Denain, le

Nam�

musique

20.06 -

Lie�

(page 70)

★ Focus Festival ➾ Lille, du 20 au 27.06 -

musique - pluridisciplinaire

(page 56)

★ Brussels Film Festival ➾ Bruxelles, du 23 au 30.06 -

cinema

(page 58)

★ Couleur Café ➾ Bruxelles, du 25 au

musique

27.06 -

luxembourg

(page 60)

★ Cultures Equitables ➾ Lille, du 25 au 27.06 -

theatre - pluridisciplinaire

(page 66)

★ Graspop Metal Meeting ➾ Dessel, du 25 au 27.06 -

Chiny

musique

(page 62)

★ été de la photographie ➾ Bruxelles,

arts plastiques

(page 72

theatre - pluridisciplinaire

(page 61)

du 25.06 au 26.09 -

★ Bienvenue à Moulins ➾ Lille, les 26 et ★ L'Afrique Visionnaire ➾ Bruxelles, jusqu'au 26.09 -

arts plastiques

(page 49)

★ Balsa Marni ➾ Bruxelles, du 1er au 19.06 -

danse

(page 42)

★ Par monts et par mots ➾ Mont Noir, du 3 au 6.06 -

litterature

(page 49)

★ Reggae Waz fest ➾ Lille, les 4 et 5.06 -

musique

(page 52)

★ Fête du vélo ➾ Lille, du 4 au 6.06 -

theatre - pluridisciplinaire

(page 46)

★ Les Folies ➾ Maubeuge, du 4 au 6.06 -

theatre - musique

(page 49)

theatre - pluridisciplinaire

(page 52)

★ Latitudes Contemporaines ➾ Lille, du 8 au 18.06 -

danse

(page 44)

★ Festival International de poésie ➾ Namur, du 9 au 13.06 -

litterature

Ostende, le 26.06 -

musique

(page 72)

★ Verdur Rock ➾ Namur, le 26.06 - musique (p 72)

★ Festival les Biens Faits ➾ Quaëdypre, les 26 et 27.06 -

litterature

(page 61)

★ Festival Pic'Arts ➾ Septmonts, les 26 et 27.06 -

musique

(page 72)

★ Les Rutilants ➾ Oignies, les 27 et 28.06 -

musique

(page 72)

★ Festival au carré ➾ Mons, du 28.06 au 11.07 >> théâtre /pluridisciplinaire (page 66)

★ La Voix est libre ➾ Béthune, du 8 au 10.06 -

27.06 -

★ Ostend beach dance festival ➾

(page 70)

★ Festival Nemo@hybride ➾ Lille, le 1e.07 >> cinéma (page 68)

★ Werchter ➾ Wercher, du 1er au 4.07-

musique

(page 64)

★ Main Square Festival ➾ Arras, du 2 au 4.07-

musique

(page 68)

★ Douchynoiseries ➾ Douchy-les-Mines, du

★ Berck Country Rock Festival ➾

11 au 13.06-

Berck, les 3 et 4.07-

theatre - pluridisciplinaire (page 61)

musique

(page 72)

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spécial festivals |

amsterdam


Tim Walker Š Fotofestival Knokke


arts plastiques

Festival international de la photographie de knokke

texte ¬ Fanny Delporte

À voir l’affiche de l’évènement, on dirait que la cossue Knokke-Heist cherche à faire de l’ombre à Cannes. Les podiums envahissent le bord de mer à l’occasion du festival International de la Photographie « Stars and Models ». Quels sont les sujets les plus glamour ? Où s’arrête le rêve, où commence la manipulation ? Réponse… en photo ! En septembre 2009 the New-Yorker publiait une série de portraits de 49 chefs d’état parmi lesquels Ahmadinejad ou Kadhafi, pris en marge du sommet de l’ONU à New York. Ces portraits fascinent par leur aspect léché. L’auteur, un dénommé Platon, est un jeune photographe anglais qui fit ses armes chez Vanity Fair et Harper’s Bazaar. Un modeux égaré parmi les gens sérieux ? Que nenni ! de plus en plus, la presse magazine et la publicité affichent des sportifs de haut niveau ou des ministres. Tous jouent les mannequins, acceptant les traitements du docteur Photoshop.

Carré VIP Tim Walker et Cecil Beaton, deux photographes de mode britanniques, sont mis à l’honneur durant le festival. Fascinés par la haute société, leurs photos placent les célèbres modèles dans des décors romantiques typiques : châteaux somptueux, jardins anglais. Souvent à la limite de la caricature, ces images idylliques flirtent avec l’idolâtrie, ne se libèrent pas des codes du glamour. Ce sont ces mêmes diktats que la relève prend plaisir à détourner. Exposition alternative, « Be a star, play a model » dénonce l’érection des mannequins en modèles dominants. Quant aux jeunes artistes réunis dans « Tool », ils se jouent des codes de la publicité qui irriguent la photographie en général. Pour élever encore le niveau, ne manquez pas les clichés des lauréats du World Press Photo, l’illustrissime concours de photojournalisme. STARS AND MODELS jusqu'au 13.06, Knokke, centre culturel, pavillon d'exposition, musée du Zwin et diverses galeries, 10h>19h, 8/4€, www.fotofestival.be, +32 5 06 30 430

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Spirale © Jacky Joannes

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Danse Balsa Marni Raffinerie Senghor texte ¬ Florent Delval

danse

En constante expansion depuis 7 ans, le festival Balsa Marni se veut un tremplin pour la jeune création chorégraphique. Trois semaines de programmation qui témoignent de la vivacité de cette scène dans la capitale belge. Effectivement, malgré les aléas de l’économie culturelle et des modes qui passent, Bruxelles reste une étape obligatoire dans le parcours de tout danseur. « Énormément viennent y travailler et puis restent et s’y installent » constate Christian Machiels, directeur de la Balsamine depuis 16 ans. « Un festival comme le nôtre répond juste à cette énorme vitalité en matière de danse que le public bruxellois suit de manière très active. Il réserve toujours un accueil chaleureux aux propositions qui lui sont faites » Ainsi, face à la morosité généralisée, Christian Machiels affirme un optimisme indéfectible et accueille, entre autres, avec le même enthousiasme, Barbara Manzetti, qui emmène un peu plus loin chaque fois la danse hors des murs du théâtre, ou la tonitruante Julie Bougard qui chante sous la pluie du plat pays. Un grand écart donc, mais un engagement partagé. PROG : Drache – J. Bougard (15 > 17.06) / Je sais que tu sais - B. Manzetti (18 et 19.06) /

Clash – C. Blanco Principal, Miss – K.-A Ryu, Itcolt – S. Cambazzu, Shô – D. Bertelsmann, Diola A. Diaz, Dark Speeches - L. Rosell Albear, Pavane Objekt II - B. Mavro Thalassitis...

du 1 au 19.06, Bruxelles, théâtre Marni, La Balsamine, Espace Senghor, Raffinerie, de 6 à 12€, pass 50/40e, +32 2 735 64 68, www.balsamine.be



Self portrait camouflage © Nadia Lauro

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Les Latitudes Contemporaines

texte ¬ Judith Oliver

danse

Steven Cohen, Maguy Marin, La Ribot, François Chaignaud... ces noms vous semblent familiers ? Vous les avez sûrement déjà croisés lors de précédentes Latitudes Contemporaines. La fidélité est en effet une marque de fabrique pour ce festival de danse lillois imaginé par Maria Carmela Mini. « Je ne me soucie pas de ce qui est à la mode. Dans ma programmation, j'essaye de garantir un suivi à moyen ou long terme de chorégraphes, qui, selon moi, apportent leur pierre à l'édifice ». Parmi eux, l'on trouve deux opposés : de tous jeunes artistes, avec quelques créations au compteur comme Aude Lachaise, Latifa Laâbissi et Mylène Benoit. Ou, au contraire, des créateurs qui ont marqué la danse internationale (Mathilde Monnier, Maguy Marin…). « C'est l'année des chorégraphes qui n'ont rien à perdre », s'amuse Maria Carmela : les uns, challengers, tentent le tout pour le tout, comme un détour par le cinéma (Véronique Hubert). Les autres n'ont plus rien à prouver. Ils peuvent donc s'amuser, comme La Ribot et Monnier qui se mettent en scène avec un second degré proche du burlesque (Gustavia) ou dresser un bilan de leur carrière (ça quand même de Marin et Mariotte, montré pour la dernière fois). PROG : S. Cohen, M. C. Hominal et F. Chaignaud, M. Marin et D. Mariotte (11.06, 20h, Rose desVents) / M. Monnier et La Ribot (11.06, 21h30, MFW) / M. Gutierrez & the Powerful People, V. Ségal, Mylène Benoît; Latifa Laâbasi; Vincent Dupont, Aude Lachaise, G. Bulourde...

du 8 au 18.06, Métropole lilloise (MFW, Gare St Sauveur, MF Beaulieu, le Garage, Rose des Vents) et Valenciennes (Phénix), 13/7€, 28/21€ pour 4 spectacles, 90€ pass, +33 320 55 18 62



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theatre pluridisciplinaire

La Fête du Vélo

Super. Trois cent cinquante pimpins en randonnée… Détrompez-vous, c’est bien plus intéressant. Outre les traditionnels parcours, balades et autres brocantes, La Fête Du Vélo, ce sont également des artistes en pagaille, des pièces de théâtre, du cinéma (Jour de Fête de Tati), une soirée musicale (la Vélodrome Party). Si vous n'avez pas de bicyclette rien ne vous empêche d'y aller à pied ! 4, 5 et 6.06, Lille (Gare St Sauveur) Roubaix (Théâtre de la Mackellerie), Tourcoing (Hospice d’Havré) et Bondues, Lambersart… prog. complète sur www.droitauvelo.org et www.entorse.org © Sophie Deballe, Myoung Ho Lee

Les Transphotographiques texte ¬ Justine Leuregans

theatre

La femme, le mari & le poisson © DR

L'enfance de l'art Jusqu’au 4 juin, à Wattrelos, on stimule l'esprit critique et aiguise le sens artistique de nos chers bambins. Un pari irréaliste ? Peu compatible avec l'agitation et le caractère primesautier des enfants ? C'est sans compter sur ce programme varié qui sonde les multiples voies de la pédagogie : danse, théâtre, expositions, contes. Si vos petits se mettent à philosopher à table, faudra pas se plaindre !

PROG :

La femme, le mari et le poisson (Centre Socio-Educatif, 01.06) / Moitié de Coq & Cie - Pierre Delve & Les Biskotos (Centre Socio-Educatif, 04.06) / Mystère à la clé (Collège Gustave Nadaud – Maison de L’Éducation Permanente, 11.06)

jusqu'au 4.06, Wattrelos, divers lieux, Info et billets off. du tourisme, +33 320 75 85 86

Arts plastiques

Cette année, les Transphotographiques se mettent au vert. Un sujet risqué, surmédiatisé et potentiellement moralisateur. Mais l'équipe de la maison de la photo de Lille a su éviter ces écueils. Le festival s'intéresse à l'empreinte humaine dans le paysage, cette « seconde nature » domestiquée et transformée par l'homme. Photographes et documentaristes se focalisent sur ces mutations, toujours sur le fil, entre célébration, dénonciation et projection.

PROG : De Natura – J. Fontcuberta et Icy Prospects – J. Puranen (Palais des Beaux Arts) / Sur les parcours pavés du Paris–Roubaix – J.-P. Gilson (Maison de la Photographie) /Fractal Flowers - M. Chevalier (Tripostal) / Paysages miniers - S. Deballe (Hospice Comtesse) / Arbres – M. Ho Lee (Palais Rameau)... Seconde Nature - jusqu'au 20.06, Lille, divers lieux, www.transphotographiques.com



© Foucauld Serrurier, www.scenesdunord.fr

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Lille piano(s) festival musique

texte ¬ Marie Kubaki

Un air venu de l’Oural vient balayer la capitale des Flandres en plein mois de juin. Pour sa 7e édition, le Lille piano(s) festival met la scène classique jazz au diapason 2010, année France Russie. Au programme : trois jours de spectacles, master classes et récitals où les grands noms d’aujourd’hui font revivre les maîtres de l’école russe d’hier. Jean-Philippe Collard, Nikolaï Lugansky, Paul Badura-Skoda, Alexei Lubimov, Aldo Ciccolini donnent le la à de jeunes talents prometteurs comme Denis Kozhukhin. Mais aussi à des jazzmen, fils spirituels de Nat King Cole in the mood for swing tels que Dasha Baskakova ou Zool Fleisher et Andy Welmer dans un duo à fleurets mouchetés. Sous la baguette de Jean-Claude Casadesus, ces virtuoses du transsibérien font chanter les mânes du fleuve Amour. Avec des moments inattendus. Au Nouveau Siècle, l’acteur Francis Perrin et la pianiste Claire-Marie Le Guay célèbrent les noces de l’image et du son dans un Pierre et le loup échevelé. Au Palais des beaux-arts, Jean-Philippe Collard propose une visite des Tableaux d’une exposition d’après l’œuvre de Moussorgski. La Gare Saint-Sauveur quant à elle est le théâtre d’un voyage avec Schumann, Prokofiev, Chopin et Tchaïkovski vers le terminus cabaret jazz psychédélique du Dasha Trio. À déguster à la russe. du 11 au 13.06, Lille, ONL, théâtre du Nord, Gare St Sauveur, CCI, Palais des beaux-arts et conservatoire, de 6 à 15€ pour les concerts payants, +33 320 12 82 40, www.lillepianosfestival.fr


musqique

Folies

Chaque année, des artistes de tous horizons se donnent rendez-vous à Maubeuge. Le temps d'un tour de Manège ! Aussi ambitieuse que les précédentes, cette nouvelle édition des Folies est placée sous le signe du « Conte de Fées ». Et d'un coup de baguette magique, la ville se transforme en pays des merveilles, peuplé de compagnies de cirque, de théâtre de rue et de musiciens de très haute volée (Emir Kusturica, le Peuple de l'Herbe...).

PROG : Emir Kusturica & The No Smoking Orchestra + Okou (4.06) / le Peuple de l'Herbe & Beat Torrent (5.06) / Olivia Ruiz & Feloche (6.06) / le Ptit Cirk & Cie Babylone, Circo Ripopolo (4,5,6.06) / N*A*M*E crew (5 & 6.06)...

Nouara Naghouche © DR

Par monts et par mots

www.lemanege.com

Arts plastiques

texte ¬ Faustine Bigeast

Ogony Boy © George Osodi

L'Afrique Visionnaire Tout ceci ne nous rendra pas le Congo, et c’est pas plus mal ! Pour fêter le demi-siècle d’indépendance du pays (mais aussi de celle du Cameroun, du Togo, du Mali… dix-sept au total), Bozar revendique sa négritude sans verser dans l’exotisme : expos, installations vidéos, détournements bienvenus (le hall du Palais des beauxarts transformé en marché), matchs de la coupe du monde, et concerts (Angelique Kidjo, Papa Wemba…).

PROG : [expo] Geo-Graphics, un rêve utile [spectacles] Angélique Kidjo, Rokia Traoré, Papa Wembda, Didier Awadi, Germaine Acogny, Raoul Peck... jusqu'au 26.09, Bruxelles, Bozar, mar>dim, info &tarifs sur bozar.be, +32 2 507 82 00

litterature

Si le Festival célèbre la singularité féminine, en ce 30e anniversaire de l’élection de Marguerite Yourcenar à l’Académie française, son mérite est de le faire par l’intermédiaire de voix plurielles et concernées. Achmy Halley, son directeur artistique, a convié écrivaines - Laure Adler, Régine Deforges, Gisèle Halimi - et comédiennes d’horizons divers pour incarner le sujet dans toute sa complexité. L'évènement, ouvert à tous les âges, propose entre autres un spectacle pour enfants, Conterie à une voix, une table ronde intitulée « L’écriture a-t-elle un sexe ? » ou le onewoman-show de la prometteuse Nouara Naghouche, Sacrifices. Tout cela parrainé par la fédératrice Amélie Nothomb.

PROG : Un Cœur simple par M.C. Barrault (3.06) / exposition Femmes de Lettres (photos de L. Monier); comment Wang Lô fut sauvé et Le dernier amour du Prince Genghi par D. Constanza… (4.06) / rencontres avec S. Morgenstern, R. Deforges, Sacrifices de N. Naghouche, Une femme par D. Blanc... (5.06) / rencontre avec A. Notomb, Conterie à une voix par M. Prete... (6.06) du 3 au 6.06, Flandres (Saint-Jans-Cappel, Bailleul et Dranouter), gratuit, +33 328 43 83 00, www.cg59.fr




Funky kingston Booli © DR

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Andre Minvielle © Michel Doussot

Reggae Waz' fest 3 texte ¬ Judith Oliver

musique

Tous ceux qui se pressent une fois par mois aux portes du Chalice peuvent se réjouir. Pour la troisième année consécutive, le fameux sound system lillois nous assène un bon son roots hors de ses caves bondées. Et pas n'importe lequel ! L'association convie le grand Gussie P derrière son unique platine (selon la tradition des 70-80', qui garantit, vous l'imaginez, des transitions fluidissimes). Déjà fin mars, ce fameux producteur, l'un des plus prolixes et « yardie » de la scène anglaise (Earl 16, Ronan Stewart, Jah Mason, Capleton....) avait enflammé le Chalice et fait crépiter les enceintes jusqu'à 6h ! Ça promet. Le samedi, Good on Fire propose une soirée plus dancehall, avec Trippa Irie, talentueux MC ragga à qui l'on doit Hey Mama des Black Eyes Peas. Soirée Roots & dub (Gussie P.) le 4.06, soirée Dancehall (Trippa Irie) le 5.06 21h, Lille, maison Folie de Wazemmes, 7€, +33 320 78 20 23

La Voix est Libre texte ¬ Judith Oliver

theatre pluridisciplinaire

« à l'heure où nous sommes de plus en plus libres de penser comme tout le monde, il est urgent de cultiver des espaces de création ouverts aux artistes qui opposent la pensée créative à l'économie de l'absurde. ». Pour la deuxième année consécutive, Blaise Merlin, organise la résistance dans les couloirs de la Comédie de Béthune. En guise de manifeste anti-conformiste, il importe un cabaret de petites formes imaginé pour les Bouffes du Nord. Pendant deux soirs lectures, chants, slam, jazz, et cirque se côtoient et ouvrent de nouvelles voies. Comme ce duo formé par le jazzman Akosh S. et le danseur-jongleur allemand Jorg Müller. Ou les tours de magie philosophiques de Raphaël Navarro.

PROG :

B. Merlin, E. Caron & J. Rebotier, H. Labarrière & L. Vielle, Y. Collette & B. Chevillon, Fantazio & B. Colin, A. Minivelle & A. Ribo (10.06) / Fantazio, R. Navarro, Akosh S., J. Müller, E. Lesbros & S. Kosonen, P. Contet & R. Huby & E. Perraud & T. Foures, B. Lubat Solo (11.06)

les 10 et 11.06, 20h, Comédie de Béthune, 17/8€ ou 24/12€ pr 2j, +33 321 63 29 19



Le P'tit Cirk © Paul Verveine

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Les 24h

theatre pluridisciplinaire texte ¬ Judith Oliver

Faut-il encore présenter les 24h, ce marathon de petites formes qui campe autour de l'Hippodrome une ambiance de fête de village ? Tous transats dehors, la Scène nationale ouvre grand les portes de son jardin, de son cinéma, de ses gradins. Elle s'invite même dans la rue, sous les traits de joyeuses fanfares et d'apéros à rallonge. Cette année encore, la salle douaisienne propose à la carte une quinzaine de spectacles tous publics. Tantôt poétiques, comme le tandem du P'tit Cirk suspendu par son chapeau-melon ou l'incroyable théâtre de mots du diable abandonné. Tantôt échevelés, à l'image de cette conférence sur les méfaits du fromage ou de ce cabaret de momies, de femmes à barbe et autres curiosités baroques. Mais aussi franchement audacieux. Dans cette dernière catégorie, on vous conseille l'improbable ballet de la compagnie Motus, Crac. Prisonnière des bruits et des lueurs de la ville, une danseuse montée sur patins à roulettes se débat avec des rais de lumières qui circonscrivent peu à peu son espace vital. Gracieux, magique, virtuose. À mille lieues de l'ambiance oppressante de la très prometteuse création de Pieter De Buysser, Muur, une uchronie sur le no man's land entre Berlin Est et Berlin Ouest ! PROG : [Crac - cie Motus (sam 16h) / Le diable abandonné – le corridor (sam 17h, dim 11h) / 2 – Le P'tit Cirk (sam 17 et 19h, dim 11 et 14h30) / Maxi Monster Music Show (sam 21h) / Muur – LOD (sam 18h30, dim 16h30) / Les dangers du fromage – O.P.U.S (dim 12h et 15h)... du 12.06, 16h au 13.06, 19h, Douai, Hippodrome et place du Barlet, 12€ puis 3€/spectacle, +33 327 99 66 66



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Under Kontrol © Mondo Bizarro

Focus festival

musique pluridisciplinaire texte ¬ Justine Leuregans

Au Sénégal, c’est la saison des pluies. L'ennui commence à pointer. Petit à petit, on improvise des tournois de football sur le bitume humide. Puis, des battles de danse et des matches de lutte traditionnelle. Ces rencontres informelles débouchent aussi sur des spectacles. Le sport fricote alors sans complexe avec les arts de la rue. En wolof, on a baptisé ces manifestations « Nawete » devenu « Navetanes » ou encore « Saison des pluies » en version française. L’association Chti Teranga, qui œuvre pour la promotion culturelle de l’Afrique de l’Ouest, a voulu transposer le concept des Navetanes à Lille Sud. L’événement est inauguré par la traditionnelle fête du Sabar, où l’on se réunit pour danser au son des tambours. Un apéro-forum sur les Navetanes et des expositions de graff plantent ensuite le décor de cette 1ère édition. Puis, sous la Halle de la glisse, place au ping-pong, skate, roller, Capoeira, ou parcours de Yamakasi. En débarquant dans le Nord de la France, ce cocktail a pris une belle couleur hip-hop. L'événement arbore une affiche digne d'un grand festival de rap. Oxmo Puccino, les Naive New Beaters (prêts pour des remixes inédits ensemble), Assassin ou Radioclit rappellent combien les arts urbains se nourrissent des cultures traditionnelles. PROG : Spectacles de Capoiera, Sabar (20.06) / Ateliers Roller (scolaire) (21.06) / Atelier Roller, projection du Match France (coupe du monde) (22.06) / Ateliers Roller, Apéro-forum (cultures urbaines, les Navetanes), Urban Show (24.06) /Tournoi de Ping-Pong, Under Kontrol, Collectif Evolution, Bams, Assassin, DJ Dleek (25.06) / Tournoi international de Ping-Pong, ventes aux enchères, Skate Pro, H. Dembelé et Parissi, Magic N’Smooth, Oxmo Puccino, Naive New Beaters, Radioclit, DJ Faraï (26.06) / Journée family halle (27.06) du 20 au 27.06, concerts à 19h, Lille, Halle de Glisse, pour concerts Pass 1 j 25€, Pass 2 j 37€, +33 632 39 22 20, www.focusfestival.com



festivals |

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Nepaklotos Lovos Rez © Alexis Dos Santos

Brussels film festival cinema

texte ¬ Fanny Delporte

Oubliez Cannes, ses vedettes et son tapis rouge ! Préférez-lui Flagey, ses vedettes et son…tapis rouge. Et oui, cette année le Festival du film de Bruxelles cherche à renouer avec le glamour. Ivan Corbisier, son nouveau directeur, souhaite ainsi marquer une rupture avec les précédentes éditions, trop élitistes à son goût. Il s’agit d’enrayer la baisse de fréquentation du public qui s’est peu à peu détourné d’un festival dont la programmation reposait principalement sur des premières œuvres. « Pour redonner à l'événement une véritable dimension sur la scène médiatique, il nous faut accueillir des invités de prestige » explique-t-il. Bref, rendre au festival sa dimension populaire. C’est chose faite avec la venue de Jaco van Dormael, réalisateur du récent Mr. Nobody, présent pour dispenser une leçon de cinéma. Autre façon d'attirer les foules : jouer la carte de l'Europe. Un concept un peu flou mais qui fonctionne à tous les coups. Ainsi la compétition officielle, libérée du carcan des premières œuvres, comprend désormais de longs-métrages européens tous genres confondus. À l’heure de notre bouclage, la sélection officielle était encore sous embargo. Mais nul doute que les fédératices séances de cinéma en plein air, sur la Place Sainte Croix, suffiront à vous allécher.

Bruxelles, du 23 au 30.06, de 5 à 7€, pass 25e, +32 2 762 08 98 ou www.brusselsfilmfestival.eu



Ebony Bones © DR

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Couleur Café texte ¬ Anissa Herrou & Cécile Volanges

Gagnez 2 tickets combi + camping et des T-shirts en envoyant un e-mail à musique.nord@letsmotiv.com !

musique

Disons le tout net : si vous attendiez de la « world music », selon l’expression (douteuse) consacrée, passez votre chemin. Couleur Café a progressivement abandonné cette étiquette pour devenir un festival résolument urbain et métissé. Déjà l'an dernier, Cesaria Evora côtoyait Nneka ou Ben Harper sur la scène de l'immense Tour & Taxis. Cette fois, Salif Keita croisera George Clinton, NTM ou Hindi Zahra. La direction artistique a toujours ménagé une place aux styles prisés par les plus jeunes. Cette nouvelle édition confirme la tendance. Certes, les jérémiades de Diam's sont dispensables, tout comme la prestation d'Olivia Ruiz, mais comment bouder le live de Snoop Dogg, venu présenter son More Malice ? Nas et Damian Marley révéleront quant à eux, sur scène le contenu de leur nouvel album commun. Qu'on ne s'y trompe pas, les courants « mainstream » n'éclipsent pas pour autant l'afrobeat du grand Femi Kuti, ni les prouesses à la guitare acoustique de Rodrigo Y Gabriela, revisitant les titres de leurs idoles (Hendrix, Santana, Led Zep…). Enfin, si vous avez les oreilles engourdies, rejoignez les expositions de graff ou de photos, notamment celle sur le thème de la tolérance. PROG : Suprême NTM, Ska-P, Rodrigo Y Gabriela, Diam’s, Shantel, Ebony Bones, Ben L’Oncle Soul,

Choc Quib Town... (25.06) / Snoop Dogg, Nneka, Femi Kuti, Beenie Man, Soprano, Staff Benda Bilili, Queen Ifrica & Tony Rebel, Féfé, Manou Gallo, Speed Caravan, Tres Coronas... (26.06) / Nas & Damian Marley, George Clinton, Olivia Ruiz, Salif Keita, Sizzla, Danakil, Baloji, Hindi Zahra, Lady Linn, Wax Tailor, Systema Solar... (27.06)

du 25 au 27.06, Bruxelles, Tour & Taxis, combi 73€ / combi + camping 88€ / 1 jour 34/42€, www.couleurcafe.be.


littera

Festival les Biens Faits

ture

Il était une fois, au cœur de la Flandre, une bande de joyeux lurons réunis pour célébrer l’oralité et renouer avec des traditions populaires oubliées. Conteurs, chanteurs et musiciens convoquent ainsi intrigues loufoques et manoirs hantés pour le plaisir des petits et des grands. Dans ce cadre bucolique, invités à la flânerie, il nous suffit de tendre l'oreille pour en ressentir tous les bienfaits...

PROG : Contes en Liberté – C. Castelli, D’ar-

bres et de Lunes - C. Snessens, Peau Nue, Peau Poilue - A. Level, Le Secret de Peter Pan - P. Latorre... (26.06) / Histoires à la con - E. Fougnies, Mémoires d’Écumes, Histoires Salées – N. Loizeau et X. Barreaud, La Contrebasse – P. Süskind par S. Tortel... (27.06)

26 & 27.06, de 15h à la nuit, Quaëdypre, Au Cheval Noir, +33 328 22 17 60

© DR

pluridisciplinaire Les Douchynoiseries theatre

texte ¬ Justine Leuregans

theatre re pluridisciplinai

© Bodiel

Bienvenue à Moulins Il faut croire que la maison Folie, l'Hybride, l'APU, le Prato et leurs acolytes (une trentaine) ne jurent que par Cervantès. Les voilà déterminés à nous lancer, tel Don Quichotte, à la conquête de… Moulins ! Un chemin pavé d'embûches culturelles. Les 26 et 27 juin, ils feront tout pour nous détourner du droit chemin, à grand renfort de théâtre de rue (un Cyrano, notamment), de fanfares, d'expositions et de séances de ciné. Picaresque !

PROG : Macadam Cyrano - Batteurs de Pavés

(rue d'Arras); Le Petit Bodiel & autres contes – Cie Rêvages (Prato), ciné-barbecue « festival de Clermont-Ferrand » (Hybride), expo (maison Folie)...

les 26 et 27.06, Lille-Moulins, divers lieux, www.myspace.com/bienvenueamoulins

Véritable mine de créateurs doux-dingues, généreuse galerie de troubadours (Rhinofanfaringhyte ou Fanfare P4)... la 5e édition des Douchynoiseries exploite plus que jamais le filon de l'évènement familial. Jugez plutôt : entre les ateliers théâtre (collectif des Baltringues), les bals musette (Rageous Gratoons, Chez Dorothée...), les concerts festifs (Arsène Lupunk et les Fouteurs de joie, cabaret opéra-rock) et les réalisations du plasticien Fred Martin, il règne à Douchy-les-Mines une fantastique ambiance de kermesse. Et pour éviter le coup de grisou de la fin de journée, chacun est invité à suivre le 1er match de la coupe du monde sur écran géant !

PROG :

Arsène Lupunk Trio, les Fouteurs de Joie, match France-Uruguay au Boulodrome (11.06) / Rhinofanfaringhyte, Cabaret-Opéra Rock, Bal Musette «Chez Dorothée», RAGEOUS GRATOONS! (12.06) / spectacles de rue, fanfares P4 et douchynoise, Parade des ateliers théâtre coll. des Baltringues (13.06)

du 11.06, 14h au 13.06, 18h30, Douchy-LesMines, gratuit


festivals |

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Groundation © Philippe Gassies

Kiss © DR

Festival Mix Up Graspop Metal musique Meeting musique texte ¬ Thibaut Allemand

texte ¬ Justine Leuregans

3 édition d’un festival discret. Sans prétention, ajouterait-on. On se planterait. Le Mix Up nourrit de belles ambitions. Investit la région picarde pendant plus d’une semaine (Compiègne, Noyon, Beauvais…) avant de poser ses valises à Creil pour quatre jours. Se croisent reggae enfumé (Groundation), rock drogué (Turzi), vieilles légendes indie (Chokebore) ou jeunes pousses afropop (The Very Best). Sans parler des conférences, installations visuelles et autres séances ciné. Oh, et aucune soirée ne dépasse les 15€ ! C’est sûr, on est loin des grands raouts sous le cagnard, des scènes pachydermiques et des habituelles têtes d’affiche. Tant mieux. Pour une fois, il s’agit d’être un peu curieux.

Le Graspop Metal Meeting fête ses 15 ans à grands coups de décibels chargés en testostérone. Seront présents, les « maquillés comme des voitures volées » de Kiss, les Bad Boys glamour d’Aerosmith, Lemmy et sa bande de motards (Motörhead), les plus jeunes et sensibles Bullet For My Valentine. Et aussi Slash, l’homme au chapeau haut-de-forme des Guns N’ Roses qui présente son premier album solo. Un beau cadeau hard rock bluesy à découvrir en exclusivité à Dessel. Mais le programme dément dépasse largement les classiques fédérateurs, l’affiche présente plus de 125 groupes. De 6 à 66 ans (666 ahhh !), rejoignons cette illustre assemblée pour célébrer le Heavy Metal et toutes ses ramifications. Joyeux (satan)niversaire !

PROG :

PROG :

AEROSMITH, SLAYER, STONE TEMPLE PILOT TARJA, SAXON, SEPULTURA, ANVIL…(25.06) / CHANNEL ZERO, AIRBOURNE, PARADISE LOST, FEAR FACTORY… (26.06) / KISS, KILLSWITCH ENGAGE, AMON AMARTH, BLOOD- BATH, JON OLIVA’S PAIN, DEVIL DRIVER, HELL YEAH, FINNTROLL, EXODUS, KATATONIA…(27.06)

du 30.06 au 4.07, divers lieux, info : www.mixupfestival.com

du 25 au 27.06, Dessel, Belgique. 75€/jour, 145€ le pass, 15€ camping, www.graspop.be

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Skip The Use, Danakil (30.06) / Chokebore, Zun Zun Egui, Fëz & The Others (1.07) / Turzi, Oscillation, Papier Tigre, Twin Sisters (2.07) / High Tone, Radioclit (3.07) / Groundation, The Very Best, Centenaire, Imperial Tiger Orchestra, Island Sound Posse, Wilow Amsgood (4.07)



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Rammstein © DR

Rock Werchter

musique texte ¬ Olivia Volpi

Werchter 2010, c’est un peu le festival de la chanson à costume, de la musique à look et du concert à grand spectacle. En tête d’affiche, le sextette teuton Rammstein, qui ne serait pas devenu la référence mondiale du TanzMetal sans ce sens aigu de la mise en scène qui a poussé ses membres à jouer, entre autres, les Nains d’une Blanche-Neige sadique*. Dans un tout autre genre, Empire of the Sun assume avec fierté son côté « J’ai voulu me déguiser en Indien avec les fringues de ma grand-mère », excentricité vestimentaire qui pimente une pop gentiment acidulée. Bloody Beetroots, de son côté, ne veut vraisemblablement pas que ses parents sachent qu’il fait de la grosse électro qui tache, qui crie et qui claque. Alors il porte un masque de catcheur qui, en fait, lui donne une tête de mouche. La chanteuse du duo neo-synthpop La Roux, elle, arbore une crête orange, telle un oriflamme ralliant les indécrottables fans des années 80. Moins gominés, mais nettement plus nombreux, les quelques20 membres du Kyteman’s hiphop orchestra, couronnés par les Pays-Bas du prestigieux Popprijs 2009. Enfin, du côté punk-rock, le trio Gossip, mené tambour battant par la charismatique Beth Ditto, se rit des apparences en affirmant que le conformisme craint. Alors si vous comptiez aller à Werchter en jean et en baskets, revoyez vos projets. * voir clip Sonne.

PROG : Faithless, Bloody Beetroots, Skunk Anansie, La Roux… (01.07) / Greenday, The Specials, Paramore, LCD Soundsystem… (02.07) / Rammstein, Gossip, Empire of the Sun, Booka Shade… (03.07) / Vitalic, Vampire Weekend, Pearl Jam, Wolfmother… (04.07) du 1 au 4.07, Werchter, site du festival, Pass 1j : 76€, 4 j : 188€, (avec trajet aller-retour en train, voir conditions), camping : 18€, www.rockwerchter.be



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Bas les masques © Daniele Tamagni, Gentlemen Of Bacongo, Trolleybooks Van Fa Fan Fahre © DR

Cultures Équitables texte ¬ Thibaut Allemand

theatre pluridisciplinaire

...Kézaco ? Yann Arthus-Bertrand survolant le parc JB Lebas dans son hélico ? Un Dj set de Max Havelaar ? C’est quand même plus intéressant. RIF, association aux multiples projets culturels, fête ses 20 ans et dédie, pour la sixième année, trois jours au développement durable, au commerce équitable, à l’écologie. Le tout rythmé par des groupes issus de la grande sono mondiale. Se succèdent ainsi fanfares cosmopolites (The Va Fan Fahre), Canadiens cuivrés (The Souljazz Orchestra), spectacles de rue ou danse (vraiment) contemporaine (Crazy Car). L’intitulé peut faire sourire, n’empêche que ces initiatives toutes bêtes (les verres en plastique recyclable, ce genre) sont peu à peu entrées dans les mœurs.

PROG : Cie Tambours battants, Sto Grass, La Cie Rêvages, Souljazz Orchestra, La Cie Tire-Laine… du 25 au 27.06, Parc Jean-Baptiste Lebas, Lille, entrée gratuite, rifassociation.canalblog.com, ou 03 28 52 33 96

Festival au carré

theatre pluridisciplinaire

texte ¬ Judith Oliver

Après une remarquable édition-anniversaire en 2009, l'équipe du Manège de Mons se plie de nouveau en quatre pour clore sa saison en beauté. Et en plein air. Dans la magnifique cour des arts, elle convoque musiciens, dramaturges montois et étrangers pour un festival qui n'a de carré que le nom. Car aux angles droits disciplinaires, le Manège préfère les chemins de traverse. Charpentée autour de quatre créations et deux avant premières, la programmation s'offre des détours par la musique arabo-andalouse (superbe Amina Alaoui), l'opéra rock (My Little Cheap Dictaphone), les tandems improbables (et réussis : Ségal – Sissoko ou Pétiniot – Laloy) ou les arts numériques (carte blanche au CECN). Pour sûr, ça tourne rond !

PROG : Bas les Masques - D. Dabongo (29.06, 2>4.07) / La toute (petite) tétralogie - M Jasmin et A.L Liégeois (5>8.07) / La Prose du Transsibérien - P. Quiriny (8>10.07) / L'Orchestre Perdu - C. Huysman (9>11.07) / Vy - M. N'Guyen (1.07) / Couturière - J.M Pétiniot et D. Laloy (1>2.07) / MLCD, V. Ségal et B. Sissoko, A. Alaoui... du 29.06 au 11.07, Mons, cour des arts, 11/8€, pass 75€, +32 65 39 59 39



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theatre

Eurotopiques

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Cette biennale théâtrale propose des figures libres autour d’un thème imposé. Après avoir trituré l’Utopie, l’association transfrontalière La Virgule invite plusieurs compagnies européennes à écrire sur le thème des Frontières. Avec tout ce que le terme sous-entend (politique, sentimental, identitaire…). Au total, dix projets singuliers et interprétés dans leur langue d’origine. Unique, forcément. La Roux © DR

Main Square

cinema

musique

On a cherché en vain une ligne artistique au festival arrageois qui entasse sans vergogne les gros noms : David Guetta, Black Eyed Peas, Jamiroquai... Mais glisse aussi, en fin d’après-midi, Phoenix ou Julian Casablancas. Et là, sans coup férir, le mastodonte s’est intéressé aux petits, aux sans-grade, aux va-nu-pieds : les « indépendants ». Et une deuxième scène d’accueillir des gloires locales (TV Glory), des folkeux australiens (Angus & Julia Stone), New Order (pardon, les Mancuniens Delphic) et quelques autres (The Bewitched Hands, Vitalic, Patrick Watson…). Des artistes déjà vus, ou à découvrir, dans des salles plus intimistes dans les prochains mois. Mais comme disait ce bon vieux Pierrot, croisé à un apéro géant, « Plus c’est grand, plus c’est mieux ! ».

PROG :

Pony Pony Run Run, La Roux, Curry & Coco, SALM, Vitalic (2.07) / Wolfmother, J. Casablancas, Phoenix, Ben Harper, Pearl Jam, Angus & Julia Stone, APM001 (3.07) / Yeasayer, Gossip, Rammstein, Skip the use, The Bewitched Hands, P. Watson, Delphic, Florence & the Machine (4.07)

du 2.07, 16h au 4.07, 00h, Arras, Citadelle, 59/69€, pass 3&4.07, 95€, www.mainsquarefestival.fr

French Roast © DR

texte ¬ Thibaut Allemand

jusqu'au 5.06, Tourcoing, Salon de Théâtre, 10€/soir, Pass : 30/20€. Programmation complète : www.lavirgule.com

Nemo@Hybride Non non, l’Hybride ne projettera pas Némo, oubliez le poisson clown. L’expérience audiovisuelle proposée le 1er juillet n’est pas signée Pixar. Némo est la vitrine d’une explosion technique de création visuelle, de l’infographie, en passant par design graphique animé, et les installations interactives. Vous pensez avoir tout vu après avoir vu Avatar ? Détrompez-vous. l’Hybride offre un panorama expérimental de films courts présentés par Gilles Alvarez, directeur artistique du festival. Nemo@Hybride, 1.07, 20h30, Lille, Hybride, 03 20 88 24 66



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Graspop © DR

Culinaria²

et aussi...

Tour & Taxis se transforme pour quelques jours en autel de la bonne chair ! Festival dédié à la gastronomie et à ses innovations, Culinaria invite 16 chefs étoilés et des milliers de gourmands à faire bombance. Et échanger de bons tuyaux... de poêle. du 3 au 6.06, Bruxelles, Tour &Taxis, 13/10€, pass de 40 à 75€, www.culinariasquare.com

Les Métallurgicales Pour sa 2e édition, ce jeune festival présente un line-up en acier. Du métal oui, mais du lourd : Angher, Soulfly, Mass Hysteria et Paradise Lost. De quoi mettre du plomb dans la tête de Sons of Salem, des jeunes lillois tombés dans un creuset Black-Heavy étant petits. Le mercure risque de monter, nickel ! 5.06, Denain, Complexe sportif, 25/15€, +33 327 23 59 20

Festival International de poésie Wallonie-Bruxelles Amateurs de bons vers, allez donc croiser la plume avec une vingtaine de poètes belges et étrangers dans la capitale wallone. Lectures, spectacles, expo (De Rimbaud à Aden), rencontres s'organisent aux quatre coins de la ville, de librairies en croisière sur la Meuse... tout un poème. du 9 au 13.06, Namur, Maison de la Poésie, +32 81 22 53 49

Millénium Ah, ah! On vous a bien eus, vous qui cherchiez des séances pour retardataires du bestseller homonyme ! Mais ne détournez pas les yeux : ce festival mérite qu'on s'y attarde. Florilège des meilleurs documentaires du moment, Millénium présente 50 films dont 16 en compétition. Soit autant de mise en perspective des enjeux du monde. du 12 au 18.06, Bruxelles, Vendôme et CIVA, www.festivalmillenium.org

La rue est à Amiens Faut-il encore présenter ce week-end de parades et spectacles dans le vieux Amiens ? L'année dernière, 40 000 personnes se bousculaient pour assister aux pitreries et autres pyrotechnies des 30 compagnies présentes. Avec Ilotopie, Pipototal ou Luc Amoros, le festival affiche de nouveau une programmation exigeante. du 17 au 20.06, Amiens, divers lieux, +33 322 35 40 41



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Graspop © DR

Ostend Beach Dance Festival Ostende : ses rollmops, ses goélands... et ses joyeux clubbers. Une semaine avant le Fuse (cf p. 12), voilà que le Culture Club, Stubru, Star Warz et leurs acolytes installent djs (TLP, Davidov...) et enceintes sur la plage. Grâce aux beats entraînants de Bingo Players, guests venu de Hollande (Defected, Strictly Rhythm), on dansera sur le sable, face à la mer… 26.06, dès 14h, plage d'Ostende, ostendbeach.be

Verdur Rock La forteresse qui domine la Meuse est assiégée par les festivaliers... et ça fait 26 ans que ça dure! Gardée par des groupes belges (Experimental Tropic Blues Band, d'Eté 67, MVSC ou le nébuleux Phantom qui s'encombre ici de Lio) et un Miossec plus vert que jamais, la citadelle n'est pas prête de tomber. 26.06, 14h, Namur, citadelle, www.verdur-rock.be

Festival Pic'Arts Gush n'est pas Souchon ni sous champi, mais il fricote avec le Peuple de l'herbe. On l'a pris sur le Féfé avec son chanceux copain Jil ! Tout ça pendant que les fils d'Albert trinquaient au Emzel Café ou Izia...vait rendez-vous avec les tambours de Brazza. Vous avez compris? Saez que vous parlez couramment le Pic'Arts ! les 26 et 27.06, Septmonts, www.festivalpicarts.com

Les Rutilants Avez-vous eu vent de ce joyeux rassemblement de cuivres rutilants et astiqués ? Dans la plus pure la tradition des fanfares minières ? Imaginé par Culture Commune, l'évènement convie sons klezmer (Urs Karpatz), latinos (Diabladas corps rutilants) ou jazz (Ch'ti Dixie, Matzik, Dukone). À cor et à cri. les 27 et 28.06, Oignies, 9/9 bis, +33 321 14 25 35

Berck Country Rock Festival On va pas vous le cacher : on ignore tout des singing cowboys et autres yankees rockabilly promis par l'affiche. Mais que les amateurs de banjo, de cravate texane et de voitures américaines se réjouissent. La grand messe country se tient au Bois Magnier : un bal costumé façon Petite maison dans la prairie. 3 et 4.07, Berck, Bois Magnier, 25/18€, +33 321 09 50 00



D.A. et photographies : Séréna Lutton, Simon Routa // Modèles : Camille, Elsa, François, Marilyne, Sofien, Sylvain, Yohann // Stylisme : Nadia Lamara Remerciements au magasin Suprême (Lille)

In the middle of nowhere

mode | 74


FRANรงOIS T-shirt Supreme / Jean ELEVEN / Chapeau Supreme / Sac American Apparel



SYLVAIN - T-shirt OBEY / Casquette Stüssy

YOHAN - Gilet à capuche American Apparel / Montre Casio G-Shock

FRANçOIS - T-shirt Supreme / Cardigan et Jean ELEVEN SOFIEN - Chemisette ELEVEN / Sac American Apparel


MARYLINE T-shirt 80’s Supreme / Boléro clouté Supreme / Lunettes Supreme ELSA Robe néo vintage BLUSH / Perfecto Jean ELEVEN / Bottes vintage CAMILLE T-shirt / Jaquette Léopard / Legging Supreme





musique |

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Les noces de platines

texte ¬ Olivia Volpi photo ¬ Agoria © Denis Rouvre

Il y a 6 ans, le Kiosk ouvrait ses portes, revendiquant une sélection intransigeante et pointue. Lille avait enfin un night-club électronique digne de ce nom. Comment marquer le coup pour ce 6e anniversaire ? Comme toujours, en convoquant des Djs audacieux durant deux week-end ! Fabrice Fayaud, le patron, nous en parle.

Agoria, pour commencer. Le Lyonnais à l’oreille fine et au doigté raffiné revient pour la 5e fois au Kiosk. « Il a un talent incroyable pour lier entre eux des morceaux que tu n’aurais jamais imaginés ensemble » Vendredi, The Qemists : « Des fous furieux ! C’est terrible. avec une bass-line à l’anglaise : du dance-floor si soutenu que si tu veux arrêter de bouger, ton pantalon danse sans toi ! » Suivi par un samedi hip-hop mené par Ollie Teeba, le Dj de The Herbaliser « ça, c’est vraiment du plaisir pour tous ! » Une semaine ne sera pas de trop pour s’en remettre,

et se préparer à un vendredi tech minimale. Avec la très charismatique Chloé. « elle a su imposer son style : ce n’est pas évident pour une fille dans ce milieu macho », ponctue le maître des lieux. À l’heure du bilan Depuis quelques mois, Fabrice n’a plus d’associé. Pas trop dur ? « Je continue, sans concessions, sans faire du commercial. Je n’ai pas ouvert ce club pour tirer un maximum de bières et faire du fric en revendant la boîte. Du coup, je suis aussi barman, Dj résident, cour-


sier, femme de ménage, peintre… Mais c’est gratifiant, je suis mon propre patron ! » D’ailleurs, il n’est pas vraiment seul : « Ça a marché parce que des gens nous ont fait confiance. Des magazines, des photographes, Art Point M, À Gauche de la Lune, Romain et Manu Barron, toutes les associations de musiques électroniques… »

Ça, c’est pour le soutien, mais quid de la concurrence ? « Ça m’a chagriné de voir des clubs ouvrir juste à côté, ou des salles subventionnées se mettre soudain au clubbing. Mais finalement, tant mieux si on les a inspirés. Ça empêche de se reposer sur ses lauriers. » Et s’il fallait résumer tout ça en trois mots ? « To keep on ! » /

Agoria + Dj Ice + Czeski, le 3.06, 21h // The Qemists + Rom1 + Indy + Dj Keutch + BT Kod, le 4.06, 21h // Ollie Teeba + Fabre + Gym. X + Sijey, le 5.06, 23h // Chloé + Pussyselector + APM001 + Czeski, le 11.06, 23h Lille, Kiosk, 9€/soir, 30€ Pass 4 soir, www.kiosk-club.fr


musique |

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texte ¬ Justine Leuregans photo ¬ Sarah Wilmer

Retour en grâce Un an après leur passage au festival Les Femmes s'en mêlent à Tourcoing, les trois poupées à franges d'Au Revoir Simone reviennent en Europe. Elles s'apprêtent à plonger le Petrol dans une atmosphère duveteuse avec de délicates mélodies où règnent des voix séraphiques. Comme un clin d'œil à la beauté virginale et dérangeante de Virgin Suicides... Mine de rien, cela fait déjà trois ans que le trio new-yorkais a charmé le monde entier avec sa pop électronique et cajoleuse. Même David Lynch n'y a pas résisté. Aussi éthéré et mélodique que le mémorable Bird Of Music, le dernier album des « Simone », Still Night, Still Light semble avoir été composé à la lumière d'une veilleuse dans une chambre aux tons pastel. L’ensemble frôlerait la mièvrerie si le doute, la rupture et la solitude n'étaient pas les points de départ de leur écriture. Les angoisses de la vie d'adulte dérangent leurs rêveries. Pour les communiquer, point de guitare, de basse ni de batterie. Uniquement des instruments électroniques portant les vocalises angéliques d'adolescentes ayant grandi trop vite. Sur scène, derrière leurs synthés et boîtes à rythmes vintage, Annie, Erika et Heather offrent un moment de grâce, intimiste. En réconciliant sons planants 60’ et innocentes ritournelles 80’s, ce girls band faussement ingénu se révèle souvent espiègle. / ❥

AU REVOIR SIMONE + The Bear That Wasn't 5.06, 21h, Anvers, Petrol, 6/10€, +32 3 226 49 63



musique |

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texte ¬ Thibaut Allemand photo ¬ DR

Now Fun Alors comme ça, on débarque avec nos guitares et on chante à tour de rôle ? La Malterie se lance dans le radio-crochet ? Et Iggy Pop, il sera là ? Et puis, c’est quoi les Hootenanny ? Doucement. On va reprendre les choses dans l’ordre. Et ensuite, t’iras faire du désordre, ok ? Les soirées Hootenanny ne datent pas d’hier : au début des 60’s, grands noms (Woody Guthrie, Pete Seeger…) et inconnus se retrouvaient pour jouer dans les bars du Greenwich Village new yorkais – le blues avait ses bœufs, le jazz ses jam sessions, le folk ses hootenannies. Le terme est repris par l’association Mohamed Dali pour célébrer la fin de la saison. À la différence de ses ancêtres folkeux, ici le thème est imposé : Serge Gainsbourg, Sonic Youth ou même… Queen ont déjà été honorés. C’est donc au tour d’Iggy Pop de se faire imiter, triturer, détourner par des chanteurs, guitaristes, électroniciens… En fait, quiconque assez téméraire pour prendre la vache sacrée par les cornes. Des furibards Stooges aux albums crooner, en passant par la période berlinoise et poudrée, le répertoire est vaste. Sans oublier The Iguanas, dont la bête fut batteuse, de 1963 à 1965… Une chouette soirée donc, originale, conviviale et galvanisante. C’est tout de même mieux que l’air guitar ou la raquette devant le miroir. Saluons d’ailleurs ici la mémoire d’un artiste disparu sans laisser de traces - car vous ne me ferez pas croire que l’illustre Iggy Pop ait quelque chose à voir avec le clown qu’il est devenu depuis trop longtemps ! / ❥

Hootenanny 26.06, 20h, Lille, La Malterie, 5€, +33 320 78 28 72



cinéma |

88

Kim Chapiron Génération prison propos recueillis par ¬ El Borbah photo ¬ DR

Trois ans après Sheitan, Kim Chapiron revient avec un film sur des adolescents en milieu pénitencier. La forme est différente, moins délirante, plus terre à terre que son précédent métrage. Mais sur le fond, Dog Pound continue de brosser le portrait d'une jeune génération en manque de rêve et d'idéaux. Et dresse un même constat, entre Pialat et Larry Clark : les enfants d’aujourd’hui sont dans une voie sans issue. Dog Pound parle de l’univers carcéral pour jeunes délinquants. Pourquoi avez-vous choisi de tourner au Canada, alors que le problème est de plus en plus sensible en France? En France, la prison juvénile n’est pas encore un espace très identifié, même si on y arrive progressivement… Aux USA, au contraire, c'est très répandu. Ce qui m'a frappé là bas, c'est que les mômes que j’ai rencontrés ne parlent

que de blé. Leur seule motivation est faire de l’argent. C’est symptomatique de notre époque. Je ne suis pas beaucoup plus vieux que les jeunes que je filme, mais il me semble que quand on était petits, on rêvait davantage. Le film de prison est un genre américain par excellence. Comment composer avec cela quand on est européen ? Je voulais jouer avec les codes, étant


moi-même un grand amateur de films de genre. Les exploiter, les détourner, histoire de mieux en sortir. Cela donne nécessairement une touche plus européenne. J'ai cherché à partager tout ce que j’ai connu quand je suis entré pour la première fois dans un centre pénitentiaire. J’avais alors tous les préjugés du mec qui a vu des reportages ou justement des films de genre. Je suis arrivé dans un endroit où il y a des meurtriers, des gens qui ont fait des choses incroyables et j’ai été très surpris par l’humanité qui se dégage. Forcément ça m'a touché. Retourné, même. Et c’est ce que j’ai voulu exprimer.

Dog Pound est inspiré de Scum, un film d’Alan Clarke. Comme ce fut le cas pour Elephant de Gus Van Sant… Scum est un tel monument du cinéma anglais que je n'aurais jamais la prétention de parler de remake pour Dog Pound. D'autant que pour ce film, même si j’ai voulu restituer l’énorme baffe que j’ai prise avec Scum, je me suis surtout inspiré des mômes que j’ai rencontrés en prison. Maintenant je serais ravi que des gens découvrent l’univers incroyablement fort et riche de ce réalisateur grâce à Dog Pound, ou Elephant. /

Dog Pound de Kim Chapiron. Avec Adam Butcher, Shane Kippel, Mateo Morales... Sortie le 23.06


cinéma |

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texte ¬ Thibaut Allemand photos ¬ All Tomorrow's Parties

Musique, on tourne ! Filmer La Musique. Une équation impossible, et un bath festival de cinéma (entre autres) qui investit le parisien Point FMR pour balancer, six jours durant, kilomètres de pellicules et déluges de décibels. Associé à cette 4e édition, le cinéma lillois l’Hybride a pioché dans la prog’. Bande-annonce. La sélection lilloise est brève, mais intense : prenez We Don’t Care About Music Anyway. Ce pourrait être la devise de Pascal Nègre, mais c’est surtout la posture de Tokyoïtes délaissant partoches et solfège pour se jeter dans l’expérimentation. Ces francs-tireurs sont saisis par deux Français dans leur milieu naturel – ou presque : friches post-industrielles et paysages dévastés forment le décor d’un film esthéticodidactique. All Tomorrow’s Parties, c’est le nom velvetien d’un festival anglais, loin des affiches tape-à-l’œil, dans l’esprit du festival Sonic City à Courtrai. Le cahier des charges tient en une ligne : la découverte, oui, mais par le prisme d’un artiste, musicien ou non. Jim Jarmusch, Vincent Gallo, Matt Groening ou Belle And Sebastian ont été les programmateurs (ou « curators ») de l’évènement. Bricolé par Jonathan Caouette, le film laisse la part belle aux moments captés par des quidams et remontés par l’ami Caouette en un kaléidoscope de sons et de formats reflétant l’ambiance de ces trois journées. Loin des biopics semi-ratés, rockumentaires trop complaisants ou des concerts en dvd (hérésie !), Filmer La Musique propose un florilège aussi varié que vrillé. Un regret : ça ne dure qu’un soir. / ❥

Filmer la musique : We Don’t Care About Music Anyway (C. Dupire et G. Kuentz) + All Tomorrow’s Parties (J. Caouette) 19.06, 20h30, Lille, l’Hybride, entrée libre (en plus!), +33 320 88 24 66



exposition |

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Série noire texte ¬ Justine Leuregans photo ¬ Les Cyclopes, Mannequin Linda Byrne, Viva Model Management © Olivier Theyskens

Tantôt signe de richesse, de raffinement et d’élégance, tantôt synonyme de ténèbres, de mort et de rébellion, le noir nous en fait voir de toutes les couleurs. En observant l’histoire de cette teinte et de ses symboles à travers les âges, le MoMu a décidé de tirer les choses au clair. Au xvie et xviie siècles, les pigments noirs étant difficiles à fixer, le textile ébène était l'apanage des nobles. Ce signe extérieur de richesse a discrètement traversé les siècles, se répandant dans l’inconscient collectif. Prenez les tenues exigées lors des évènements officiels. Demandez autour de vous quelle est la couleur la plus chic et élégante... Il n’empêche que la révolution industrielle a considérablement démocratisé le noir. Son caractère aristocratique a été largement détourné, depuis, par moult mouvements émancipatoires au xxe siècle (Chanel), alternatifs (existentialiste, gothique…) ou politiques (les tristement célèbres chemises noires de Mussolini). La traite du noir Le MoMu revient habilement sur l’historique de cette couleur. Il tisse un lien entre d’illustres peintres belges, tels Antoine Van Dyck ou Henri Leys, des costumes d’époque et des pièces de grands couturiers contemporains. Un rapprochement d'autant plus pertinent qu'il boucle la boucle. Car avant d'être un haut lieu de la mode, réputé pour ses écoles et ses créateurs, Anvers fut le centre du commerce européen de la teinture (du xvie au xviie). Mais, ici point trop de chauvinisme. Pendant de longues heures, l'on évolue plutôt dans un antre monochrome, bercé par les créations de YSL, Viktor & Rolf, Givenchy, Alexander McQueen, Olivier Theyskens ou Gareth Pugh. La lumière, les matières, les textures, tout contribue à révéler les subtilités de cette couleur fascinante. / ❥

NOIR ANVERS, jusqu’au 8.08, MOMU, mar>dim, 10h>18h, 6/4e, +32 3 470 27 70




exposition |

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texte ¬ François Lecocq photo ¬ DR

Face to face Reconnu depuis 20 ans pour ses photos sérielles noir et blanc de visages de nouveaux nés, de vieillards et d'aliénés, Philippe Bazin expose à Calais ses travaux plus récents. Ils sont orientés sur les paysages et lieux sans présence humaine, avec de la couleur et des images animées (vidéo), mais ce sont les faces qui s’imposent. « Il faut nous apprendre à regarder la vérité en face… Je ne hais rien tant que la photographie douceâtre, précieuse et cabotine. » La déclaration d’August Sander* résume la posture de Philippe Bazin devenu photographe après avoir été médecin. L’exposition de Calais a le mérite d’évoquer l’évolution de son travail depuis ses origines, dans les années 80. Ses débuts – sur lesquels repose sa notoriété – se fondent sur un travail de captation des visages humains, dans un cadre institutionnel (hôpital, maternité, prison, etc.), selon un protocole photographique strict. Pendant 20 ans, il a portraituré des adolescents, nourrissons, vieillards et autres réfugiés selon le même processus : en noir et blanc, cadrage serré (à 40/50 cm du sujet), avec un flash direct en légère sous ex-

position pour faire ressortir le modelé, sans aucun élément de décor. Confrontation La vision d’un mourant est déjà insupportable pour les proches, alors pour les autres !!! C’est ce que Bazin nous donne à voir. Certes moins directe que pour le photographe et le sujet, la confrontation est éprouvante pour le spectateur ! C’est la part majeure de l'oeuvre de Bazin. Les vidéos et autres photographies couleurs de l’expo illustrent son passage relativement récent du noir et blanc aux grands formats couleur, de l’humain au paysage sans humanité, de l’instantané photographique au plan vidéo. Pour aboutir à un résultat moins convaincant que ce qui l'a révélé comme artiste entre 1983 et 2003. /

* La radicalisation du Monde, éd. L’atelier de l’édition et Filigranes éditions (274p., 49€)

Philippe Bazin : circulations, la radicalisation du monde jusqu’au 27.06, Calais, Musée des beaux-arts, tlj (sauf lun) 10h>12h, 14h>18h, dim 14h>17h, 2/4€, +33 321 46 48 40


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texte ¬ Anissa Herrou photo ¬ Cindy © Donovan

Photo révolution Il en aura scandalisé plus d’un, dans l’Angleterre guindée des sixties. À l’époque, de bien sages ménagères monopolisent la couverture des magazines. À mille lieux du glamour et du réalisme urbain de Terence Donovan. Après 40 ans de carrière et plus d’un million de clichés, cet avantgardiste reste pourtant méconnu. La galerie NKA a réparé l’injustice. C’est un véritable événement. Exceptée la rétrospective au Musée de Londres en 1999, aucune exposition n’avait encore été consacrée à Terence Donovan. Quelques clichés de Lady Di à la National Portrait Gallery, une petite série pour l‘exposition Beatles to Bowie en 2009… quand on sait que l’homme a révolutionné la photographie de mode, on s’étonne qu’il soit si rarement sous le feu des projecteurs. Bien sûr, ses œuvres ont beaucoup circulé, notamment ses portraits de stars : Julie Christie, Sarah Miles, Claudia Cardinale... Cela n’a pourtant pas contribué à le faire connaître du grand public. L’artiste s’éclipse devant la notoriété du modèle. Et ses clichés devant leur portée documentaire. Car à l’instar d’Helmut Newton ou Richard Avedon, Donovan a immortalisé la culture anglo-saxonne et témoigné de l’évolution des mœurs. Dans les plus grands féminins de l’époque (Harper’s Bazar, Vogue, Vanity fair…), il a déshabillé les femmes, a imposé un rapport plus direct avec les modèles, s’est intéressé à l'esthétique des clips et du rock. Un pied de nez aux codes établis qui n'a pas pris une ride, comme en attestent les quarante tirages originaux présentés par la galerie. / ❥

Terence Donovan - « The eye that never sleeps », jusqu'au 26.06, Bruxelles, Galerie Polar-NKA, mar>sam, 14h>19h, entrée libre, +32 2 537 81 36



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texte ¬ Judith Oliver photo ¬ Francis Bacon, ADAGP Paris

Le peintre en son miroir Par sa petite taille, le MUba de Tourcoing a quelque chose de domestique d'intime. Un cadre idéal pour accueillir une réflexion sur l’autoportrait, motif récurrent de l'histoire des arts et fil rouge du nouvel accrochage des œuvres de la collection. La pertinence du commissariat d'exposition se mesure dès le hall. Dans la perspective toute baroque créée par l’embrasure des portes, l’on aperçoit une toile sombre. La composition du tableau, son clair-obscur sépia évoquent instinctivement les Vieilles, de Goya. Ce clin d'œil de Marc Ronet au maître de la vanité donne le ton. La question du portrait, et a fortiori celle de l’autoportrait, appelle celle de sa motivation : nécessité ou... vanité, justement. Allégorie de la fragilité de l’existence, la tête de mort est récurrente dans l'exposition. Bien souvent, elle est un leitmotiv artistique auquel se mesurent les peintres, qui puisent alors chez les grands maîtres. Comme Eugène Leroy ou Ronet. Chez eux, l’exercice du portrait est surtout un prétexte pour fouiller la technique jusqu’à épuisement du sujet. À l’inverse, les crânes qui se dessinent en surimpression sur les portraits de Pierre Yves Bohm semblent conjurer des peurs profondes. Calques méticuleusement cousus ou fusains nerveusement esquissés, ils semblent traduire les forces obscures qui traversent chacun de nous. La scénographie confronte ainsi les pratiques et les époques, éclairant d’un jour nouveau les pièces de la collection permanente. / ❥

DéBAUCHE DE PORTRAITs jusqu’au 28.06, Tourcoing, Muba Eugène Leroy, tlj sf mar, 13h30>18h, gratuit, +33 320 28 91 60



agenda Visual System, Pièces sur l'amour © Pascale Kaparis

Intersection, sans titre © Moerman, Courtesy Galerie Rodolphe Janssen

Spectral Issue – Visual System

L'esprit lingerie

Let'smotiv invite ceux que les arts numériques laissent sceptiques à se rendre dans l'ancienne Banque de France de Béthune. L'installation lumineuse qui en occupe le rez-de-chaussée est un petit bijou de technologie et de poésie. Le talentueux collectif Visual System y a installé un dédale de leds interactives, une déferlante de couleurs qui trouble nos repères et revisite le lieu. Aux étages, Pascale Kaparis et Sophie Hèlejules livrent le fruit de leur résidence, un travail sur l'amour et le souvenir. ❥ BÉTHUNE, jusqu'au 11.07, Lab-labanque,

Aujourd'hui dentelle rime avec sous-vêtements sexys. Mais il a fallu attendre les années 1950 pour que les gros bonnets de l'industrie dentelière se lancent dans la lingerie. L'exposition, tout en finesse, retrace ainsi l'évolution de la filière depuis un demi siècle. De films en modèles vintage, d'archives en créations contemporaines, ces jolis dessous lèvent le voile sur l'évolution des coupes comme sur celle des mœurs. ❥ Calais, du 11.06 au 7.11, Cité internatio-

tlj, 14h>19h, +33 321 63 04 70

Intersection En pénétrant dans la chatoyante salle au trésor, puis dans l'enfilade de pièces qui accueillent la collection permanente, on ne s'attendait pas à tomber nez à nez avec les formes colorées de Jean-Luc Moerman, ni avec les ironiques détournements de Pascal Bernier et de Wim Delvoye. Pourtant, comme eux, 14 plasticiens contemporains ont joué le jeu, imaginant des œuvres à partir des fonds mérovingiens, médiévaux ou Renaissance du musée. ❥ Bruxelles, jusqu'au 15.08, musée du Cinquantaine, mar>ven, 9h30>17h, we 10h>17h, +32 2 741 72 11

nale de la dentelle et de la mode, tlj (sf mar) 10h>18h, +33 321 00 42 30

One Shot Sous la verrière de l'ancienne université du travail, des ballons, des crampons, des stades et des goals à perte de vue. Des objets qui servent ici de points d'ancrage à une multiplicité de discours critiques. Car, comme l'explique Pierre Olivier Rollin, le directeur du BPS 22, « le foot n'est pas en marge des problèmes de société, il les reflète ». De Wim Delvoye à Pascale Marthine Tayou, une quarantaine d'artistes mobilisent ainsi ces emblèmes, comme autant de tirs en pleine lucarne (voir notre portfolio p.30). ❥ Charleroi, jusqu'au 11.07, BPS 22, mer> dim, 12h>18h, +32 71 27 29 71


exposition |

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One shot,Contreras © freddy Stud xi

The Mountain-fish, Mark Brusse © Adam Rzepka, ADAGP Paris2010

Update 3 Body Sound, LB5 © Ugo Rondinone

People and places © Annika von Hausswolfff, courtesy galerie andrehn schiptjenko

Made in Belarus

Update 3 Body Sound

Après les lumières fascinantes de la Mer Noire (Jens Olof Lasthein), la chapelle du musée de la photo accueille un florilège de monuments et de beautés biélorusses. Le célèbre photographe liégeois Philippe Herbet présente en effet une partie de ses carnets de voyage, soit 42 clichés couleurs accompagnés de textes. Un puzzle d'impressions et de rencontres qui brossent un attachant portrait de ce pays, encore marqué par l'héritage soviétique. ❥ Charleroi, jusqu'au 19.09, musée

L'intérêt que portent les artistes aux logiciels sonores n'a pas échappé au Centre Pompidou. Sa collection « Nouveaux Médias » consigne 40 ans d'innovations technologiques. De cette mine d’or digitale, l'espace Zebrastraat a extrait l'exposition Update 3 Body Sound. De Mika Vainio, expert des bidouillages musicaux à Ugo Rondinone, artiste toucheà-tout, chaque intervenant explore les frontières entre arts plastiques et son. Une expérience sensorielle unique. ❥ GAND, jusqu'au 20.06, Zebrastraat,

de la Photographie, mar>dim, 10h>18h, +32 71 43 58 10

Heureusement, l’art n’est pas raisonnable

14h>18h (sf mar & lun), +32 473 37 27 29

People and places : la condition humaine

❥ DUNKERQUE, jusqu’au 16.09, LAAC,

Ici, une asiatique immortalisée le temps d'un sourire dans la rue. Cliché urbain, contemporain, spontané. À ses côtés, derrière son panier d'oranges, une femme pose pour Émile Renard. L'attitude est croquée par d'épais coups de pinceau, le cadre, domestique. Malgré le contraste des médiums et époques, la similitude des regards frappe. Une analogie comme il en existe pléthore entre le fonds du musée et les photo du FRAC. ❥ Hazebrouck, jusqu'au 30.09, musée des

mar>dim, 10h>12h15, 14h>18h30, +33 328 29 56 00

Augustins, mer, jeu, sa, 10h>12h, 14h>17h, dim, 10h>12h, 15h>18h, +33 328 43 44 46

Fasciné par les matériaux bruts, Mark Brusse a produit une œuvre singulière, en marge des grands courants artistiques. L’on découvre cependant, grâce à cette rétrospective, l’influence du nouveau réalisme français ou du minimalisme américain dans ses sculptures, peintures et installations. Le parcours révèle également l'ironie du plasticien, qui se plait à interroger le petit monde de l'art.


agenda Collier stiletto © Daniel Von Weinberger

Cité, Le nouvel humanisme © Karine Marenne docteur Beckx

Plastique c'est Chic - Bijoux éternels

Jo Delahaut

Passionné d'art, Daniel Von Weinberger a étudié l'orfèvrerie, le design, la mode, la scénographie et la sculpture. Ce riche parcours l'a finalement mené à la conception de bijoux. En véritable électron libre, il jette son dévolu sur des matières peu nobles et conçoit des colliers à partir de petits objets, des jouets en plastique, notamment. Son extravagante collection ne manque ni d'humour, ni d'originalité, et bien qu'il soit importable, on adore son tour de cou réalisé avec des Barbie. ❥ HORNU, jusqu'au 26.09, Grand Hornu,

Figure emblématique de l'abstraction géométrique belge, Jo Delahaut est un virtuose de la couleur. La vivacité des tonalités qu'il choisit confère un impressionnant relief à ses premières toiles, peuplées de carrés et de triangles. Elle sert ensuite les contrastes et imbrications de formes, qui, au fil de la prolifique carrière du peintre, s'épurent. Car, comme on le voit ici, ses œuvres confinent progressivement au minimalisme, y compris dans la gamme chromatique. ❥ Namur, jusqu'au 27.06, maison

mar>dim, 10h>18h, +32 65 65 21 21

Cité Sous les crochets des anciens abattoirs de Mons, les œuvres de dix artistes prometteurs. Du haut de leur impétueuse jeunesse, Samuel Coisne, Jonas Marga ou Yoko Tack détournent les codes, la fonction usuelle des objets, le sens des mots. Le tout, avec une telle fraîcheur qu'ils arrivent à nous surprendre sur des terrains que nous pensions trop labourés. Comme l'utilisation de l'esthétique kitsch, qui, chez Karine Marenne sert de prisme inattendu pour étudier des failles du système social. ❥ Mons, jusqu'au 4.07, Mons, Abattoirs, mar>dim, 12h>18h, +32 65 40 53 30

de la Culture de Namur, tlj 12h>18h, +32 81 77 67 73

Don't acte Depuis 15 ans, l'espace Croisé soutient la jeune création vidéo, offrant les murs de sa galerie à des artistes émergents ou chevronnés, produisant leurs œuvres. Mais cette fois, point d'exposition monographique ni de défrichage. L'institution roubaisienne dresse un bilan de son activité et présente les installations vidéos et photographies des 16 artistes (A. Anderson, J. Bartoloméo, F. Rigobert, E. de Monstesquiou, C. Paris...) qu'elle a accueillis et soutenus depuis 1995. ❥ ROUBAIX, jusqu'au 10.07, Espace Croisé, mar>sam, 14h>18h, +33 320 73 90 71


exposition |

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Don't Acte, Olga Olga Helena © Eléonore de Montesquiou

Panorama 12 © Manon Le Roy

Au temps des mammouths © DR

The Morning news © Bld Jef Geys

Ni fait, ni à faire

Au temps des mammouths

Le nouveau local du BAR semble en chantier. Des bâches, des pelles, des camions jonchent le sol. L'ouvrier à qui l'on doit ce joyeux bazar est un plasticien et vidéaste rennais. Fasciné par les sols, Régis Perray se filme depuis plus de 10 ans en train de balayer des surfaces incongrues, d'astiquer les planchers des musées, de vaincre des labyrinthes de mosaïques. Il immortalise aussi des scènes de constructions, avec les bennes pour leitmotiv. ❥ Roubaix, jusqu'au 10.07, Bureau d'Art

Dès l'entrée, vous vous retrouvez « nez à trompe » avec un spécimen de 3,60 mètres. Cette reconstitution fidèle du mammouth laineux qui peupla les steppes eurasiennes et américaines il y a 20 000 ans annonce une immersion totale - vue, ouïe, toucher - dans l'époque du monumental quadrupède. Entre les tableaux pédagogiques, les écrans interactifs et les tas d'ossements, ses caractéristiques physiques sont passées au peigne fin. Au poil ! ❥ Villeneuve D'Ascq, jusqu’au 22.08,

et de Recherche, jeu > sam, 14h30>18h30, +33 320 70 19 34

Forum Départemental des Sciences, mar>ven 10h>17h30, we 14h30>18h30, +33 320 19 36 36

Panorama 12 Faut-il encore décrire les « Panorama » ? Cette présentation des travaux d'étudiants du Fresnoy, est toujours l'occasion de se frotter à de nouveaux usages des technologies. Et de découvrir des œuvres qui circulent ensuite de festivals en expositions, comme celle de Clothilde Durand (2009) aperçue au festival Via 2010. Cette année encore, entre un aspirateur à particules et des boîtes à musiques interactives, les 53 productions rivalisent d'originalité. ❥ Tourcoing, du 5.06 au 25.07, Fresnoy, mer > dim, 14h>19h (sf ven & sam, 21h), +33 320 28 38 00

The Morning News Lassé du chapelet de mauvaises nouvelles que nous assènent les JT quotidiens ? Filez donc voir « The Morning News » ! Une vingtaine d'artistes contemporains (collection du FRAC Nord-Pas de Calais) dynamitent la morosité ambiante, nous invitant à cultiver un autre rapport au temps (On Kawara, Will Rogan, sean Raspet) aux images (Pettibon, Jef Geys) ou au sens des mots (génialissime Good boy, Bad boy de Bruce Nauman). ❥ Waregem, jusqu'au 20.06, BE-PART, plateforme d'art contemporain, lun>dim, 11h>17h, +32 56 62 94 10


" Brigut Apex ", 2007, Beijing


Li Wei

portfolio |

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1

â?– 1. " Arrow of love ", 2009, Beijing - 2. " Love at the high place ", 2004, Beijing


2


1

â?– 1. " Balloons 2 ", 2009, Beijing - 2. " Live at the high place ", 2008, Beijing - 3. " Liwei falls to the Earth ", 2002, Beijing.


2

3


1

Réalisé sans trucage

2

Méfiez-vous des apparences ! Li Wei n’utilise pas Photoshop®. Non pas à cause de son âge (quarante ans) mais parce que le processus de création est pour lui aussi important que l’œuvre elle-même. Partant de cette idée, l’artiste pékinois a choisi un détonant mélange de performances et de photographies pour s’exprimer. Un peu à la manière d’un réalisateur, il dirige ses figurants pour créer l’illusion d’optique et simuler à la perfection l’apesanteur. Il (se) met en scène, s’affranchit de la gravité par le truchement d’accessoires invisibles aux yeux des spectateurs. Des kilomètres de câbles, quelques miroirs bien placés et une bonne dose d’acrobatie...


❖ 1. " Live at the high place ", 2008, Beijing. - 2. " Transparent Ecology ", 2001, Beijing.

Photographie, acrobaties // Beijing, Chine // www.liweiart.com

texte ¬ Léa Daniel

Li Wei s’appuie sur des faux-semblants pour révéler une réalité souvent irrationnelle, parfois surréaliste et généralement drôle. Et toujours au bord de la rupture. En passant au XXIe siècle, il s’est détourné de la peinture pour s’engager dans un art qui le mobilise complètement. Devant et derrière l’objectif, il s’est donné comme mission de créer des images surprenantes, mais surtout universelles. Alors, dans ses dernières séries, Li Wei apparaît vêtu de l’uniforme de l’homme moderne : t-shirt blanc, short en jean, baskets noires. « J’aborde des sujets contemporains, sociaux ou politiques en utilisant des symboles connus de tous, à chaque coin du monde, aime-t-il dire. Je suis fasciné par l’instabilité et le caractère dangereux qui existe dans l’art ». Et d’admettre que parfois, il se met lui-même en danger. Une situation critique qui n’est pas sans rappeler le « saut dans le vide » de notre très frenchie Yves Klein. /


théâtre & danse |

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La face cachée du Pile texte ¬ Marion Quillard photo ¬ frédéric iovino.

« Pile au Rendez-vous », c’est une fête de famille. L’histoire d’une réconciliation entre un quartier et son théâtre, deux voisins parfois mal lunés qui s’apprivoisent aux rythmes des saisons. Et pour jouer les médiateurs, cette année encore, la Condition Publique a parié sur la compagnie Générik Vapeur. Retour au Pile. Générik Vapeur incarne ce rendez-vous populaire pour la deuxième année consécutive. Avec un certain goût du défi : petits et grands Roubaisiens se souviennent des hommes en bleus de Bivouac, pièce-phare de Générik Vapeur présentée en juillet dernier. Moins universel, plus intime, Théâtre d’une rue devra séduire ce quartier déchu, dévasté par l’oubli plus encore que par les difficultés économiques. « Pour ce spectacle, on choisit toujours une rue tombée dans l’ombre pour lui offrir un coup de projecteur, explique Caty Avram, co-directrice de la compagnie. Mais nous ne sommes ni sociologues, ni reporters : à partir de cette matrice sociale, nous devons instiller de la fiction, de l’imaginaire. » Légendes urbaines Au cours de plusieurs résidences à la Condition Publique, Caty et ses comparses marseillais se sont ouverts aux rumeurs, légendes et autres bruits du quartier. Ils ont aligné les porte-à-porte, écumés les bars-tabac, pénétré dans le quotidien des habitants : « J’aime leur façon de s’approprier un quartier en toute pudeur, explique Anne-Isabelle Vignaud, la nouvelle directrice de la Condition. Ils font de la poésie à partir de petits secrets. » Et créent un spectacle unique, véritable « radioscopie » d’un quartier ainsi réhabilité. Car ce festival participatif –dont le spectacle de Générik Vapeur n’est finalement que le point d’orgue- mobilise pendant trois jours toutes les forces vives du Pile. « La Condition Publique est un bunker dont la grande porte noire reste trop souvent fermée. C’est un château à conquérir. Il est absolument nécessaire qu’il s’ouvre à ses voisins. » Un projet dont on a hâte de voir la déclinaison dans le programme de la prochaine saison. /


Théâtre d’une rue 4.07, 22h30, Roubaix, départ place de la teinturerie, +33 328 33 48 33 Festival « Pile au rendez-vous » du 2 au 4.07, Roubaix, entrée libre


théâtre & danse |

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texte ¬ Marion Quillard photo ¬ René Georges

Théâtre d’asile Pour raconter l’immigration, le déracinement qu’elle requiert et le déchirement qu’elle génère, René Georges et Salifou Kientega ont recueilli une quarantaine de témoignages au Burkina Faso. Un travail minutieux au service d’un théâtre engagé. Au sol, un cercle de terre ocre qui laisse place à un plateau neutre à mesure que l’Europe se rapproche. Au plafond, un baluchon qui perd tantôt du sable, tantôt de l’eau de pluie. Entre les deux, trois hommes qui ont tout quitté pour tenter leur chance ailleurs. Trois migrants jetés sur la route de l’eldorado européen : « En quittant son pays, l’homme perd son identité aux yeux des autres », explique René Georges. « Il perd son nom, son histoire, sa famille, son statut d’homme honnête : il ne devient rien d’autre qu’un « migrant ». ». À Garango, petite bourgade au sud-est de Ouagadougou, Salifou Kientega, lui-même Burkinabé, a retrouvé une communauté de migrants revenus d’Italie : « Une misère que moi-même je ne connaissais pas ». Ces rencontres nourrissent un récit proche du documentaire : « Nous avons voulu raconter la grande Histoire au travers de petites histoires. Trouver comment ces histoires, là-bas, nous ressemblent. Et nous rassemblent. », ajoute René Georges. L’actualité les a rattrapés, d’ailleurs, puisque le quatrième comédien n’a pas obtenu de visa pour jouer en Europe. « L’homme africain n’est pas assez entré dans l’Histoire », scandait à Dakar un Nicolas Sarkozy candidat à l’élection présidentielle. Un discours repris en bande-son. Jusqu’au dégoût. / ❥

Un homme est un homme du 1er au 19.06, 20h30 (sf. dim et lun), Bruxelles, Théâtre de Poche, 7,5/15€, +32 2 649 17 27



agenda Savannah Bay © DR

Traces, Strap © Stephanie Boisvert

Savannah Bay

Ensemble, Unissez-moi.

jusqu'au 16.06 M. Duras / MeS de P. Sireuil

5.06

Comme tous les jours, la jeune femme rend visite à la vieille dame. Elle espère repartir avec une nouvelle pièce du puzzle. Du drame de Savannah Bay, elle ne sait rien ou presque. Avec le même empressement, nous, spectateurs, guettons les indices. L'on connaît la propension de Duras à ciseler des phrases lacunaires et à rompre la narration. Jacqueline Bir honore ce style elliptique avec brio, modulant son jeu et nous tenant en haleine. ❥ 20h30 (sf mar 19h et dim 16h), Bruxelles,

Avec leurs culottes courtes façon Angus Young et leurs chansons rock'n'roll, on ne croirait pas ces joyeux lurons en campagne. C'est pourtant pour dénoncer la politique showbiz et défendre le « politiquement incorrect » que les 6 membres du Ministère de la jeunesse et de la Magouille nous assènent leur démagogie musicale. Compositions dignes de Didier Super, projections vidéos, chorégraphies décalées et langue de bois : on ne peut qu'adhérer à leur parti. ❥ 18h, Dunkerque, Bateau-Feu, 9/5€,

Th. de la place des Martyrs, +32 2 223 32 08

MJM

+33 328 51 40 40

Spartacus 10>12.06 C. Dancoisne / Th La Licorne

Traces jusqu'au 6.06

Cie 7 doigts de la main

Sous le chapiteau, un décor de fortune, rafistolé à coups de ruban adhésif. Et cinq personnages convaincus de vivre avec nous leurs derniers instants. Tel est le point de départ d’une performance urbaine et poétique. Les Québécois de la compagnie des 7 doigts de la main ne se contentent pas des figures acrobatiques traditionnelles. Ils y mêlent du théâtre, de la danse, du skate-board ou du basket-ball. À couper le souffle ! ❥ 20h (sf dim, 17h), Parc d'Olhain, 12/10€, +33 321 27 91 79

Au milieu de l'arène, des objets métalliques : légionnaires, lances, oiseaux de ferraille... Avec ses marionnettes et objets hétéroclites, Claire Dancoisne sculpte des images propres à éveiller l'imagination des spectateurs. Et traduit habilement la violence de ce soulèvement d'esclaves. Trois comédiens-manipulateurs lèvent ainsi des armées miniatures, conduisent un éléphant géant, actionnent des dizaines de pieds d'esclaves... le tout, soutenu par deux chanteurs lyriques. 20h30 (sf jeu, 20h), Arras, Théatre, 15/9€, +33 321 71 66 16


théâtre & danse |

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Spartacus © DR

altre stelle © Christophe Olinger

Le bal des ans © DR

Chemin de fer © DR

Altre Stelle

Le bal des 20 ans

11.06 Berlioz, Rameau, Gluck, Cherubini/ Mes J. Deschamps

19.06

Ni récital, ni opéra, Altre Stelle compile les destins des plus célèbres héroïnes romantiques. Avec le charisme d'une diva et une justesse constante, Anna Caterina Antonacci prête toute l'étendue de sa voix à ces femmes blessées. De Phèdre à Didon en passant par Médée, elle incarne la violence du chagrin et les ravages de la passion dans un décor résolument contemporain. ❥ 20h, de 5 à 12€ Lille, Opéra de Lille, +33 820 48 90 00

+33 320 77 18 77

Chemin de fer 12.06

Metalovoice

« Qu'est-ce qui nous a conduits, l'un et l'autre, vers une carrière artistique ? Pourquoi nous sommes nous orientés vers une forme de théâtre militant ? » Avec leurs percussions pour seules balises, les musiciens de Metalovoice remontent le fil de leurs parcours individuels. Face à nous, ils racontent leur enfance, la vie de famille centrée sur le travail du père, ouvrier. Et la manière dont cela a déterminé leur rapport aux patrons, à la vie. Tout cela, en prodiguant une expérience sensorielle unique. Chapeau, métalo ! ❥ 22h, Avion, face au gymnase Garagine, gratuit, +33 321 142 555

C. Corday et T. Lebrun

Pensiez-vous réellement que le Vivat allait clore sa saison sans un dernier bal d'anniversaire ? Après le collectif France Distraction en septembre, Gilles Defacque au printemps, c'est au tour des chorégraphes Thomas Lebrun et Christine Corday de jouer les maîtres de cérémonie. Dans une ambiance de cabaret décalé, le tandem convoque sur la piste un chapelet de guest stars (Camille, Alain Chamfort, Seb Martel...). Tenue correcte... et blanche exigée ! ❥ 20h30, Armentières, Le Vivat, 6€,

Vague 25 et 26.06 A. Meurice/MeS T. Lefèvre

Ici, le spectateur participe à la performance au gré de ses déambulations. Pour s'imprégner des témoignages et des récits de voyage que chacun des 40 acteurs (professionnels et amateurs) lui confie, il doit se frayer un chemin entre de grandes armoires couchées au sol. Des barques de fortune. Fresque sur l'exil et le déracinement, Vague surprend par l'originalité de son dispositif scénique. Entre installation, tableaux vivants et confessions intimes. ❥ 22h, Lille, maison Folie de Wazemmes, Gratuit, +33 320 78 20 23


littérature |

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Courant d'art alternatif texte ¬ Julien Mansard photo ¬ DR

Le 29 avril dernier, le Cagibi fêtait son premier anniversaire. Dans ce lieu résolument différent se mêlent édition, sérigraphie, expositions, performances, ventes d’affiches, de t-shirts, de livres… Un espace explosif et créatif ouvert sur Moulins, où sa façade colorée ne laisse pas indifférent. Au départ, l’idée vient du collectif de la Girafe, ensemble hétéroclite de joyeux fous, agités depuis plus d’une dizaine d’années. Issus des arts plastiques et du spectacle vivant, ils cherchaient un lieu pour exposer leurs œuvres ou celles des amis, pour s’implanter, mutualiser les moyens, monter des projets et des partenariats, bref rayonner. Et ça rayonne pas mal dans le Cagibi : projets, expositions, salons du livre en Italie, en Belgique, en Allemagne, à Rouen, Nantes, Lyon… Sans oublier Moulins : les habitants du quartier sont régulièrement sollicités pour participer aux événements et des liens se font avec les structures culturelles du coin, dont la maison Folie. Un cagibi en expansion Alors, avec tout ça, les adhérents ont dû être heureux de souffler la première bougie, d’autant qu’ils sont plus de trois cents. Le Cagibi cherche maintenant les voies de l’autonomie vis-à-vis de la Girafe qui l’avait enfanté et materné pendant un temps. Une association est en cours de constitution, passage obligé pour trouver des financements, structurer les projets, en développer d’autres, notamment des ateliers. Car si l’on connaît mieux le rez-de-chaussée ouvert à tous, on découvre au sous-sol de belles machines à créer, transformant le lieu en imprimerie, labo photo, atelier de reliure pour un public de plus en plus demandeur. Visiblement, au Cagibi passe un bon courant d’art – alternatif, forcément. / ❥

Le Cagibi Lille, 8 rue de Wazemmes, sam & dim, 15h>19h à découvrir / myspace.com/lecagibi59, cagibisilkscreen.tk



chroniques Manchester Music City John Robb | Éd. Rivages Rouges Ancien berceau du capitalisme industriel, Manchester n’est plus, au début des 70’s, qu’une fichue ville du nord ruinée et ravagée. De ces décombres, pourtant, sont nées des scènes qui ont changé la face du monde – ou de l’Europe, au moins. De la relecture soul (la vague mod) au punk rock, du glam à l’avant-gardisme de Factory, de la pop indé des Smiths au Madchester exubérant, cette cité ouvrière fut le théâtre de bouleversements musicaux et sociaux sans (réel) précédent. Tout l’intérêt de l’ouvrage de John Robb réside dans sa construction. Véritable étude socio-géographique rehaussée d’oralité vivifiante, Robb donne la parole aux acteurs de l’ombre et aux figures majeures (Tony Wilson, Ian Brown, Morrissey, Noel Gallagher…). Un chouïa nostalgique, ces témoignages reconstruisent des quartiers disparus, dévastés par la gentrification galopante. Évoque la violence omniprésente, un temps évincée par l’apparition de pilules souriantes. Et n’oublie pas l’apport décisif des musiques noires (blues, jazz, reggae, dance…) dans ces nouveaux courants, souvent résumés à de jeunes blanc-becs fiers de leurs origines prolos. Le tout avec une bonne dose d’humour froid, d’anecdotes hallucinantes, et (étonnamment) peu de mauvaise foi... 300 p, 21,50€. Thibaut Allemand

City Boy, chronique new-yorkaise Edmund White | Éd. Plon Ce n’est pas le récit des frasques d’un gay à New York. À travers sa propre histoire, l’auteur dresse plutôt le portrait d’une communauté et d’une ville aujourd’hui disparues. Le récit débute dans les années soixante, moment où les gays commencent à se rassembler, revendiquer leurs droits, et s’achève avec le début des années quatre-vingt et les ravages du sida. Dans ce cadre général, l’auteur raconte son parcours initiatique dans le monde des lettres : espoirs, revers, passions, liens avec des critiques, des auteurs (Susan George, Burroughs, Nabokov…), jusqu’à devenir l’un des emblèmes d’une génération d’artistes, et l’un des rares survivants de cette époque : « Rien ne dure à New York. Mais la vie qui s’y vit ne pourrait être plus intense ». 336 p, 24€. Philip Schwartz


R.I.P 1985-2004

N’EXAGÉRONS RIEN !

Thomas Ott | Éd. L'Association Virtuosité technique, sens inimitable du cadrage et de la narration, expressivité des visages... Thomas Ott n'a rien du débutant. Pour vous en convaincre, jetez un œil à cette compilation de morts stupides issues de trois albums publiés dans les années 1990 (Tales of Horror, Greetings from Helllwille, Dead End). En maestro de la carte à gratter, ce Suisse nous régale de saynètes muettes, morbides et ironiques qui trahissent sa passion du cinéma. Le clair obscur maîtrisé et l'esthétique évoquent les films noirs et les séries B américaines des 50'. Thomas Ott revendique la filiation, mais dans le traitement des personnages, il apporte une laideur et des aspérités expressionnistes. Un talent incroyable, trop peu connu du grand public. 200p., 25€. Judith Oliver

David Sedaris | Éd. de l’Olivier N’exagérons rien ! se présente comme une anthologie des textes les plus drôles qu’ait écrits David Sedaris. Le premier d’entre eux, intitulé Le pays du père Noël, se teinte en effet d’un humour délectable. Mais, ce qui caractérise sans doute le plus les suivants est l’imagination qu’y déploie l’auteur. Ce dernier procure au lecteur l’impression de s’inventer une multitude de vies tantôt loufoques, tantôt effrayantes grâce à une écriture aux confins du délire. Il écorne ainsi avec une légèreté bien venue nombre des clichés dont nous sommes les victimes ou les colporteurs. Distancié, David Sedaris n’en est donc pas moins un critique subtil et aigu des travers de notre époque. 208 p., 19,50€. Faustine Bigeast

Empire Charles Fréger | Éd. Thames & Hudson Après les adolescents, les nageurs, les sages-femmes ou encore les marins, le photographe Charles Fréger poursuit son travail sur les groupes sociaux. Cette fois, il nous fait pénétrer l’univers des gardes militaires : royales, princières, républicaines ou pontificales. Menée de 2004 à 2007 dans différents pays, cette exploration, systématique (cadrage en pied ou à l’américaine, couleur, lumière, fond...), révèle une encyclopédie des postures et des uniformes militaires - la plupart datant de l’époque napoléonienne. Avec à la clef, un décryptage quasi clinique des codes vestimentaires et réglementaires qui laisse, et c’est l’un des grands intérêts du boulot de Fréger, toujours poindre la singularité des individus derrière l’omniprésence de l’apparat et du protocole. 160p., 39,90 €. François Lecocq

littérature |

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chroniques DJ Hell - Body Language Vol. 9 Get Physical | La Baleine DJ Hell fait partie des quelques DJs qui ont bâti un empire autour de leur personne. Rançon du succès, il est attendu au tournant à chacune de ses apparitions... Reconnu pour son style à mi-chemin entre érudition et culture de masse, son Body Langage lui ressemble en tous points. Ce mix est une épopée musicale fédératrice menée avec tact et flair. Il est essentiellement composé de raretés acid house, disco et techno oldschool (Baby Ford, K Alexi Shelby, King Britt, Daniel Wang…), bien qu’à plusieurs reprises, on s’échappe du côté de Kraftwerk et de Beethoven. Des clins d’œil empreints d’humour. On se laisse souvent gagner par la nostalgie mais c’est avec un plaisir assumé qu’on retrouve les classiques de David Bowie et de Ryuichi Sakamoto. Fabien Kratz

RATATAT LP4 | XL Recordings L’union de deux totems du son US (le guitar-hero d’un côté, le bidouilleur hip hop de l’autre), Ratatat l’avait consacrée dès son premier album, gorgé de guitares slide dévalant des rythmiques obliques. Six ans plus tard, le duo new yorkais déboule avec LP4, suite logique du précédent, LP3 (2008). Rien n’a changé : riffs kif-kif, mirages arabes, valdingues de clavecins, saillies hawaïennes. Pour l’anecdote, l’ondoyant Mahalo était la face B du single Schiller, paru il y a deux ans… Panne d’inspiration ? Que nenni ! Plutôt un double album sorti à deux piges d’intervalle. Un réjouissant surplace, donc. Sans se réinventer, Ratatat laisse aux poppeux les mélodies en escalier, préférant l’escalator : le seul moyen de gravir les échelons sans bouger d’un iota. Thibaut Allemand

Todd Terje Remasters of the Universe | Permanent Vacation/La Baleine Oui, on peut avoir une moustache miteuse et être l’incarnation de l’élégance. Ce n’est pas donné à tout le monde. Et rien ne semblait y destiner Todd Terje. Né dans un bled norvégien, bercé au son de la country, il renonce au piano pour la physique. Mais grâce à de bonnes rencontres, Prins Thomas et Lindstrom, il renoue avec le bon goût. En ré-éditant d’excellents morceaux disco ou dub, avec des intentions baléariques. Avoir la classe avec les morceaux des autres ? Ça aussi, c’est possible, mais pas donné à tout le monde. Todd redore le blason d’obscures pépites, ennoblit des tubes éculés, sans les travestir ou les trahir. Et, généreux, il réédite ses propres ré-edits dans le second volet. Pas donné à tout le monde, disions-nous, mais disponible chez tout bon disquaire. Olivia Volpi


musique |

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The Juan MacLean Dj Kicks K7! | Pias Grâce à ce Dj Kicks, toi aussi prétends connaître The Juan MacLean. Dj Kicks, c’est la collection où le label K7! invite un DJ à mixer ses morceaux préférés. Or Juan Maclean préfère sa carrière de musicien très électronique mais si pop, au sein de DFA Records (LCD Soundsystem). Du coup, que déduire de son mix résolument house ? Évidemment, qu’on peut aimer un genre sans le reproduire. Le choix de morceaux efficaces, l’impeccable propreté des enchaînements, montrent un Juan précis comme une petite main de Karl Lagerfeld, voire psycho-rigide comme Karl. Et quelle authenticité ! À l’heure digitale, il œuvre en une seule prise, avec deux platines et quelques filtres. Si avec ça et un peu de psychologie, tu n’arrives pas à passer pour son pote… Olivia Volpi

YE-YE My Trap | Anorak Supersport/PIAS Vous souvenezvous des brillants Tahiti 80, stylistes à l’aise dans tous les exercices ? Leur clavier, Fabrice Hubert, et David Leloup (ex-Leeds) ont uni leurs talents au sein de Yé-Yé. Pour exorciser ce nom bien franchouillard, le tandem convoque quelques cousins britons (Sice, ex-chanteur des Boo Radleys, ou Mark Gardener, ex-Ride, entre dix autres) et des amis français (Helena Noguerra, La Maison Tellier, un membre d’Alb…). Puis s’en vont signer une poignée de tubes potentiels aussi malins qu’exubérants, quelque part entre Saint-Etienne, Phoenix ou les regrettés Ginger Ale. Electro nacrée, pop flamboyante, claviers rutilants, mélodies cheesy ou crève-cœur acoustique, Yé-Yé fait montre d’une maîtrise redoutable et d’une foi indomptable. Classieux. Thibaut Allemand

THE BLACK KEYS Brothers | NoneSuch records / Cooperative music The Black Keys ne sont pas mainstream, et c’est vraiment dommage. Cela fait 10 ans que ces faux frères de l’Ohio délivrent un blues rock rouillé, crasseux mais toujours pointu et jouissif. Loin de se contenter de leurs compositions blues, ces bonshommes créent la surprise en 2009 en s'associant à la crème du hip-hop américain sous la bannière Blakroc. Inspirés, les Keys enchaînent sans attendre avec l'enregistrement de leur 8e album Brothers. Prodigieuse réussite. Plus que jamais, le duo redouble d'assurance et d'humour, de guitares catchy et affûtées, de voix désabusées et rugueuses, de batteries, on ne peut plus rock. Et, toujours, l’intelligence de conserver une touche soul et groovy grâce à la basse. Un joyau à l’état brut. Justine Leuregans


concerts Mar 01.06 Mi Ami Lille, La Péniche du Pianiste, 20h, 5e, +33 320 57 14 40 Camélia Jordana Bruxelles, Le Botanique, 20h, 22/19/16e, +32 2 218 37 32 Sophie Hunger - Quaisoir Lille, L’Aéronef, 20h, 17/13e, +33 320 13 50 00 Charlie Winston Euralille, Lille Grand Palais, 20h, 37,80e, +33 320 14 14 36 Ministère de la Jeunesse et de la Magouille Douai, L’Hippodrome, 20h, nc, +33 327 99 66 60 Léo88Man - Sam Nolin Lille, La Malterie, 20h, 7e, +33 320 15 13 21

Mer 02.06 Da Blue Funk District : CAMP LO + MASTA ACE & ED OG + KEV BROWN & LMNO Bruxelles, VK - De Vaartkapoen, 19h, 22/19e, +32 2 414 29 07

Benjamin Biolay Bruxelles, L’Ancienne Belgique, 20h, 28/25e, +32 2 548 24 24 Polvo Courtrai, De Kreun, 20h, 12/10/7e, +32 5 637 06 44 Willowz - Cults Lille, La Péniche du Pianiste, 20h, 7e, +33 320 57 14 40 Kiosk’s Birthday 6 yearsPart. #1 : AGORIA + CZESKI Lille, Kiosk, 21h, 9e, +33 320 49 75 99 Bazz Phaz - Outch Lille, La Rumeur, 21h, 3e, +33 320 52 71 97 Extra Life Bruxelles, Ateliers Claus, 21h, 8e, +32 4 782 350 97

Ven 04.06 Folies : Emir Kusturica & The No Smoking Orchestra - Okou Maubeuge, La Luna, 19h, 25/20/15e, +33 327 64 13 33 Skindred - Tronckh Dunkerque, Les 4 Ecluses, 20h, 9/6e, +33 328 63 82 40

Improvocateurs Lille, La Péniche du Pianiste, 20h, 8e, +33 320 57 14 40

Balltraps - Bipèdes Lille, La Rumeur, 20h, 5e, +33 320 52 71 97

Christophe Willem Bruxelles, Forest National, 20h, 46/39e, +32 7 025 20 20

Secret Chiefs 3 - Fat32 Congs for Brums Bruxelles, Magasin 4, 20h, 8e, +32 2 223 34 74

Lily Wood & The Prick Milkymee Roubaix, La Cave aux Poètes, 20h, 10/8/6e, +32 320 27 70 10 TV Buddhas - Kitchen Tool Set Lille, La Malterie, 20h, 7/5e, +33 320 15 13 21

Jeu 03.06 Youngblood Brass Band Brazzaville Bruxelles, VK - De Vaartkapoen, 19h, 15/12e, +32 2 414 29 07

Alkaline Trio - Fellows Anvers, Trix, 20h, 18/15e, +32 3 670 09 00 High Tone - Molecule Calais, Centre Cult. Gérard Philipe, 20h, 5e, +33 321 46 90 00 Black Waves Comines, Le Nautilys, 20h, nc, +33 320 74 37 40 TIDIANE GAYE + DIOGAL Beauvais, L’Ouvre-Boîte, 21h, 10/9/8e, +33 344 10 30 80 Sonic Boom Six

Lillers, L’Abattoir, 21h, 9/7e, +33 321 64 07 65 Ace Out Lille, Le Biplan, 22h, 7,5/5e, +33 320 12 91 11 JAMES DYER + AZIZ Lille, La Péniche du Pianiste, 22h, 5e, +33 320 57 14 40 Jay West - Raoul - Cheap Charly Men - Rutz Anvers, Le Café d’Anvers, 23h, 8e, +32 3 226 38 70 Kiosk’s Birthday 6 years Part. #2 : QEMISTS + ROM1 + INDY + DJ KEUTCH + BT KOD Lille, Kiosk, 23h, 9e, +33 320 49 75 99 Tourcoing’s Burning #2 : DANTON EEPROM + MOWGLI + WE ARE ENFANT TERRIBLE + LOWCLUB Tourcoing, Le Grand Mix, 23h, 15/12e, +33 320 70 10 00

Sam 05.06 Metallurgicales : Soulfly - Mass Hysteria - Paradise Lost - Angher - Sons Of Salem Denain, Complexe Sportif, 18h, 25/15e, +33 327 21 32 24 Folies : Peuple de l’Herbe Beat Torrent Maubeuge, La Luna, 19h, 18/16e, +33 327 64 13 33 Okou Lille, La Péniche du Pianiste, 20h, 9e, +33 320 57 14 40 Tokyo Police Club Kissaway Trail (The) Bruxelles, Le Botanique, 20h, 13/10/7e, +32 2 218 37 32 Kap Bambino - Cheveu - Jack Of Heart - Feeling Of Love Hero-X - Bourreaux Bruxelles, Magasin 4, 20h, 8e, +32 2 223 34 74 LickSplit Lille, La Rumeur, 20h, nc, +33 320 52 71 97


agenda |

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We Are Enfant Terrible - Automatiq - Dead Astropilots - Ultramatic Spaceship Operator’s Calais, Centre Cult.Gérard Philipe, 20h, grat, +33 3 2 1 46 90 00

Dim 06.06

Arsis - Mupokesi Lille, La Malterie, 20h, 7/5e, +33 320 15 13 21

Folies : Olivia Ruiz - Feloche Maubeuge, La Luna, 19h, 30/25/20e, +33 327 64 13 33

Didier Super Lille, Le Biplan, 20h, 7,5/5e, +33 320 12 91 11

Damned Things Bruxelles, VK - De Vaartkapoen, 19h, 20/17e, +32 2 414 29 07

Au Revoir Simone - Bear that Wasn’t (The) Anvers, Petrol, 21h, 15/12e, +32 3 226 49 63

Secret Chiefs 3 - Congs for Brums - Fat32 Tourcoing, Le Grand Mix, 20h, 18/13/10e, +33 320 70 10 00

Reggae Waz’ Fest : Good On Fire - Tippa Irie Lille, Maison Folie de Wazemmes, 21h, 7e, +33 320 78 20 23

Didier Super Lille, Le Biplan, 20h, 7,5/5e, +33 320 12 91 11

Steve Hooker Lillers, L’Abattoir, 21h, 8/6e, +33 3 2 1 64 07 65 Ace Out Lille, Le Biplan, 22h, 7,5/5e, +33 320 12 91 11 Tecnum - Juannes - Deg Pierre Bruxelles, Fuse Club, 23h, 11/6e, +32 2 511 97 89 Santos - Bartholomeo Patrick Schmidt - 2winz Anvers, Le Café d’Anvers, 23h, 8e, +32 3 226 38 70 Fortyfive by L-Fêtes : ILIJA RUDMAN + L-FETES + COMPUPHONIC + GUY-OHM Bruxelles, Libertine Supersport, 23h, 10/5e Kiosk’s Birthday 6 years Part. #3 : OLLIE TEEBA + GYM X + SIJEY + FABRE Lille, Kiosk, 23h, 9e, +33 320 49 75 99 Cinema Culture Club – Sneak Preview : NEON + DAVIDOV Gand, Culture Club, 23h, 10/8e, +32 9 233 09 46

Tous au Sud #6 : GETATCHEW MEKURIA & THE EX Lille, L’Aéronef, 15h, grat, +33 320 13 50 00

Ivresses de Caracoles Lille, Le Biplan, 22h, nc, +33 320 12 91 11

Lun 07.06 Xiu Xiu Roubaix, La Cave aux Poètes, 20h, 8/6/4e, +33 320 27 70 10 Didier Super Lille, Le Biplan, 20h, 7,5/5e, +33 320 12 91 11 Asaf Avidan Lille, La Péniche du Pianiste, 23h, 7e, +33 320 57 14 40

Mar 08.06 Little Comets Lille, La Péniche du Pianiste, 20h, 7e, +33 320 57 14 40 Kate Nash Bruxelles, Le Botanique, 20h, 19/16/13e, +32 2 218 37 32 Take It Easy Hospital Bruxelles, Le Botanique, 20h, 15/12/9e, +32 2 218 37 32 Megadeth Bruxelles, L’Ancienne Belgique, 20h, 28/25e, +32 2 548 24 24 Croco

Lille, Le Biplan, 22h, 5,5e, +33 320 12 91 11

Mer 09.06 Band of Skulls Bruxelles, Le Botanique, 20h, 15/12/9e, +32 2 218 37 32 Jamie Cullum Bruxelles, Forest National, 20h, 46/36e, +32 7 025 20 20 Megadeth Lille, L’Aéronef, 20h, nc, +33 320 13 50 00 Jesse Evans Lille, La Péniche du Pianiste, 20h, 9e, +33 320 57 14 40

Jeu 10.06 Slam me fait rire : DGIZ Hénin-Beaumont, L’Escapade, 19h, 4e, +33 321 20 06 48 Skeleton Band - Blind Horses Lille, La Rumeur, 20h, 5e, +33 320 52 71 97 The Ex and Gétatchèw Mèkurya and Band Diksmuide, Muziekclub 4AD, 21h, 11/9/7e, +32 5 150 48 94 Monsieur Melon Lille, Le Biplan, 22h, 7,5/5e, +33 320 12 91 11

Ven 11.06 Douchynoiseries : Arsène Lupunk Trio - Fouteurs de Joie Douchy-les-Mines, Boulodrome, 19h, grat, +33 327 22 22 48 Lille Piano(s) Festival : Simon Nabatov Lille, Nouveau Siècle, 19h, 9/7/6e, +33 320 12 82 40 Concert d’ouverture du Festival : ALDO CICCOLINI + JEAN-CLAUDE CASADESUS Lille, Nouveau Siècle, 19h, 15/12/6e, +33 320 12 82 40


concerts Sidi Hoomam - BD Banx & Band - Blacko - Nerlock Jahwed Family Bruxelles, Magasin 4, 20h, 10e, +32 2 223 34 74 Musikbox #5 : I HEART SHARKS + T & K Lille, La Rumeur, 20h, 5e, +33 320 52 71 97 Kommil Foo Bruxelles, L’Ancienne Belgique, 20h, 26/23e, +32 2 548 24 24 John Grant Bruxelles, Le Botanique, 20h, 13/10/7e, +32 2 218 37 32

+32 3 670 09 00 Douchynoiseries : Rhinofanfaringhyte Rageous Gratoons Douchy-les-Mines, Centre CulturelFernand Léger, 19h, grat, +33 327 22 22 30

Horse Meat Disco - So’Lex L-Fetes - Mustang Bruxelles, Libertine Supersport, 23h, 10/5e

Kommil Foo Bruxelles, L’Ancienne Belgique, 20h, 26/23e, +32 2 548 24 24

Dean Amo - Shewby - Benny Hi Tom Lille, Kiosk, 23h, 5e, +33 320 49 75 99

Caspar Brotzmann Massaker - Raxinasky Bruxelles, Magasin 4, 20h, 10e, +32 2 223 34 74

Mary&Me : MARY&ME Bruxelles, Beursschouwburg, 22h, grat, +32 2 550 03 50

John Grant Lille, La Péniche du Pianiste, 20h, 6e, +33 320 57 14 40

Corbier Lille, Le Biplan, 22h, 7,5/5e, +33 320 12 91 11

Diga! Lille, La Malterie, 20h, 5e, +33 320 15 13 21

Cocoon Label Night : KAROTTE + EGBERT + HERMANEZ + TOFKE GUAPERAS + MASSIMO GIRARDI + MADE IN NL Anvers, Le Café d’Anvers, 23h, nc, +32 3 226 38 70

Rabeats Roubaix, Le Colisée, 20h, 35/32e, +33 320 24 07 07

Sam 12.06 Lille Piano(s) Festival : Histoires de loups : CLAIREMARIE LE GUAY + FRANCIS PERRIN + JEAN-PAUL DESSY Lille, Nouveau Siècle, 15h, 15/12/9e, +33 320 12 82 40 Lille Piano(s) Festival : John Taylor Lille, Nouveau Siècle, 17h, 9/7/6e, +33 320 12 82 40 Weedeater - Saviours Black Cobra - Moroccan Anvers, Trix, 19h, 15/12e,

Cinema Culture Club – Sneak Preview : DAVIDOV + NEON Gand, Culture Club, 23h, 10/8e, +33 9 233 09 46

Lille Piano(s) Festival : Zool Fleischer & Andy Emler Lille, Nouveau Siècle, 19h, 9/7/6e, +33 320 12 82 40

Yvain Delahousse - Zic Zac Comines, Le Nautilys, 20h, nc, +33 320 74 37 40

Kiosk’s Birthday 6 years - Part #4 : CHLOE + PUSSYSELEKTOR + CZESKI Lille, Kiosk, 23h, 9e, +33 320 49 75 99

Joeri - Neon - Tocadisco Lier, La Rocca Ballroom, 23h, nc, +32 1 665 05 12

Lille Piano(s) Festival : Plamena Mangova - Igor Tchetuev - Paul Mann Lille, Nouveau Siècle, 20h, 15/12/6e, +33 320 12 82 40 Blosius - Death Agony - Evil Breath - Primal Aggression Lille, La Rumeur, 20h, 5e, +33 320 52 71 97

Dimitri Andréas - Deg Pierre Bruxelles, Fuse Club, 23h, 11/6e, +32 2 511 97 89

Dim 13.06 Lille Piano(s) Festival : Maurice Vander Trio Lille, Nouveau Siècle, 11h, 9/7/6e, +33 320 12 82 40 Douchynoiseries : Fanfare P4 Douchy-les-Mines, Parc Maingoval, 14h, grat, +33 3 2 7 22 22 48 Calogero Bruxelles, Forest National, 20h, 51/41e, +32 7 025 20 20

Lun 14.06

Hugo Race & The True Spirit - Jef Mercelis Bruxelles, Ateliers Claus, 21h, 8e, +32 4 782 350 97

Noguet Robert Quartet Lille, Le Biplan, 20h, 7,5/5e, +33 320 12 91 11

Old School Party : MC JANIK + MINANOH + HOLY NIGHT SOUND Lille, Le Djoloff, 22h, 7/5e, +33 617 45 01 38

Mar 15.06

Obliq Bruxelles, Beursschouwburg, 22h, grat, +32 2 550 03 50 Délicieuse Alexandra Lille, Le Biplan, 22h, 7,5/5e, +33 320 12 91 11

Marina & The Diamonds Bruxelles, Le Botanique, 20h, 15/12/9e, +32 2 218 37 32 Deftones Bruxelles, L’Ancienne Belgique, 20h, 31/28e, +32 2 548 24 24 2 pour Une Contre Lille, Le Biplan, 21h, grat,


agenda |

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+33 320 12 91 11

Mer 16.06 Yohann Metay Lille, La Péniche du Pianiste, 20h, 12e, +33 320 57 14 40 Chris Isaak Bruxelles, L’Ancienne Belgique, 20h, 43/40e, +32 2 548 24 24

Jeu 17.06 Milana Lille, Le Biplan, 22h, 7,5/5e, +33 320 12 91 11 Mth - Beatbn Lille, Kiosk, 23h, grat, +33 320 49 75 99

Ven 18.06 STEREO HEROES + DOUBLE CLICK + NASSER Amiens, La Lune des Pirates, 20h, 6e, +33 322 97 88 01 Crowded House Bruxelles, Forest National, 20h, 50/32e, +32 7 025 20 20

Cherry Boop & The Soundmakers - Red Soul Community - Heminway Marean Sokoa - Call To Victory Dunkerque, Le s 4 Ecluses, 19h, grat, +33 328 63 82 40 Faites de la Chanson : Clarika Arras, Théâtre d’Arras, 20h, 16/12e, +33 321 71 76 30 Blackfeet Revolution - Cokpit Lille, Le Biplan, 20h, 7,5/5e, +33 320 12 91 11 Sound Pellegrino La Belle Night : TEKI LATEX + ORGASMIC + L-VIS 1990 + MICKEY… Bruxelles, Libertine Supersport, 23h, 10/5e Bang the Box : MADSKILLZ + SEBA LECOMPTE + DEEJAMES… Gand, Decadance, 23h, nc, +32 9 329 00 54 Cinema Culture Club – Sneak Preview : DAVIDOV + NEON + TLP AKA TROUBLEMAN Gand, Culture Club, 23h, 10/8e, +32 9 233 09 46 Fulgeance - Dwarz Lille, Kiosk, 23h, 7e, +33 320 49 75 99

Arnaud d’la Péniche Lille, La Péniche du Pianiste, 20h, 7e, +33 320 57 14 40

Dim 20.06

Mas K Gaz - Lilidoll Rage Comines, Le Nautilys, 20h, nc, +33 320 74 37 40

Charlotte Gainsbourg Lille, L’Aéronef, 20h, nc, +33 320 13 50 00

Noumene Tobar Lille, Le Biplan, 22h, 7,5/5e, +33 320 12 91 11

Romain Didier Arras, Théâtre d’Arras, 20h, 16/12e, +33 321 71 76 30

Tape Tum Bruxelles, Beursschouwburg, 22h, grat, +32 2 550 03 50

Mar 22.06

Rom1 - Keutch Lille, Kiosk, 23h, 7e, +33 320 49 75 99

Vampire Weekend Lille, L’Aéronef, 20h, 22/18e, +33 320 13 50 00

Sam 19.06

Faites de la Chanson : Véronique Pestel Arras, Théâtre d’Arras, 20h, 16/12e, +33 321 71 76 30

VOILÀ VOILÀ Lille, Maison Folie Moulins, 14h, grat, +33 320 95 08 82

Vanessa Paradis Lille, Théâtre Sébastopol, 20h,

nc, +33 320 54 44 50

Mer 23.06 Faites de la Chanson : Mémo Arras, Le Pharos, 20h, 16/12e, +33 321 16 89 09 Two Lille, La Péniche du Pianiste, 20h, sur invit., +33 320 57 17 40 Uz Jsme Doma Bruxelles, Magasin 4, 20h, 8e, +32 2 223 34 74 Kaliwatcha Lille, Le Biplan, 21h, grat, +33 320 12 91 11

Jeu 24.06 GREEN VAUGHAN + CERCUEIL + LENA DELUXE Lille, La Péniche du Pianiste, 20h, nc, +33 320 57 14 40 Fireball F.C - Raven Hill - We Are Toxic Lille, La Rumeur, 20h, 4e, +33 320 52 71 97 Faites de la Chanson : Chanson Plus Bifluorée Arras, Casino, 20h, 16/12e, +33 321 71 45 96 DE KLEINSTE FANFARE + BRAZZAVILLE + CHAOS OF THE HAUNTED SPIRE Bruxelles, Recyclart, 21h, grat, +32 2 289 00 59 Dubians Live System : Lille, Le Biplan, 22h, 7,5/5e, +33 320 12 91 11 Star Warz : MARCUS INTALEX + KLUTE + SPY + DOM & ROLAND + SURVIVAL + SILVER + SOUL INTENT + ANT TC1 + MC JUSTYCE + MC MASTER X + ONE87 & MC JAY + TITO & ECHO VIRUS Gand, Culturell Centrum Vooruit, 22h, 18/14e, +32 9 267 28 28 Mafia Residency Lille, Kiosk, 23h, grat, +33 320 49 75 99


concerts HUDSON MOHAWKE + RUSTIE + DORIAN CONCEPT + BLESSINGS + MAMIKO MOTTO + SUBREACHERS + 1901 VS DAILY Anvers, Petrol, 23h, 13/10e, +32 3 226 49 63

Ven 25.06 Graspop Metal Meeting : AEROSMITH + SEPULTURA + DEICIDE + EVERGREY + DEVIN TOWNSEND + ANVIL + DEVILS BLOOD + RAVEN + BLEEDING THROUGH + GHOST BRIGADE + NILE + UDO + STEEL PANTHER + SLAYER + STONE TEMPLE PILOT + MY DYING BRIDE + TARJA + SAXON + THERION + ANATHEMA + DORO + RATT + MOTÖRHEAD + BILLY TALENT + OCEANS OF SADNESS + REVAMP Dessel, Festivalpark, 10h, 75e Couleur Café : SHANTEL & BUCOVINA CLUB ORKESTAR + NTM + SKA-P + EBONY BONES + DIAM’S + BEN L’ONCLE SOUL + CHOC QUIB TOWN + RODRIGO Y GABRIELA Bruxelles, Tour & Taxis, 16h, 42/34e Focus Festival : Assassin - Under Kontrol - Bams Resurrection Crew - Dleek Lille, HALLE DE LA GLISSE, 19h, 25e, +33 320 87 05 60 Festival «J’veux du Soleil» : ROSELITO + Z’BLAM + POPOPOPOPS (THE) + WICKED BASH + SEXUAL EARTHQUAKE IN KOBE + RONY & SUZY + MACHINE SKUD + PERCUBABA Houtem – Comines, SPORTHALL HOUTHEM, 19h, 15/10e, +32 5 655 43 33 New Street Adventure Lille, La Péniche du Pianiste, 20h, 7e, +33 320 57 14 40 Faites de la Chanson : Hervé Akrich Arras, Théâtre d’Arras, 20h, 16/12e, +33 321 71 76 30 Zornik

Bruges, Cactus Muziekcentrum, 20h, 18/15e, +32 5 033 20 14 Jimi Ben Band Comines, Le Nautilys, 20h, nc, +33 320 74 37 40 Nele Van Den Broeck Bruxelles, Beursschouwburg, 22h, grat, +32 2 550 03 50 Beats Of Love : MIXHELL + SPACID + HECTOR & NATE + ED & KIM Courtrai, De Kreun, 22h, 15/12/9e, +32 5 637 06 44 T.Raumschmiere - Yama Dirty Crew - Floating - Max le Daron Bruxelles, K-nal, 23h, 10/5e, +32 4 347 34 73

Sam 26.06 Graspop Metal Meeting : CHANNEL ZERO + WALLS OF JERICHO + EARTH CRISIS + TANKARD + DARK FUNERAL + 3 INCHES OF BLOOD + HAIL OF BULLETS + KILLING MACHINE + SYLOSIS + RISE TO REMAIN + ELUVEITIE + CANNIBAL CORPSE + MASTODON + BULLET FOR MY VALENTINE + IMMORTAL + SABATON + AIRBOURNE + PARADISE LOST + FEAR FACTORY + OBITUARY + IGNITE + SOULFLY + SLASH + SICK OF IT ALL + DEAD SUPERSTAR + SPOIL ENGINE Dessel, Festivalpark, 10h, 75e Ostend Beach Dance Festival : Bingo Players One87 - Kastor & Dice - TLP aka Troubleman Ostende, Zeedijk Oostende, 14h, 18/14e Cultures Equitables : Va Fan Fahre - Tambours Battants - Crazy Car - Souljazz Orchestra - Maguaré Lille, Parc Jean-Baptiste Lebas, 15h, grat, +33 328 52 33 96 Verdur Rock : Dan San Experimental Tropic Blues Band - Kaophonic Tribu - Lio &

Phantom - Eté 67 - Miossec - MVSC Namur, Théâtre de Verdure Citadelle de Namur, 15h, grat, +32 8 124 64 32 Couleur Café : SNOOP DOGG + TRES CORONAS + MANOU GALLO + FÉFÉ + TONY REBEL + QUEEN IFRICA + STAFF BENDA BILILI + SOPRANO + BEENIE MAN + FEMI KUTI + NNEKA + SPEED CARAVAN Bruxelles, Tour & Taxis, 15h, 42/34e Fest. Pic’Arts : Fils d’Albert - Emzel Café - Gush - Izia Saez - Tambours de Brazza Septmonts, Parc du Château, 16h, 39/29e, +33 323 23 12 13 Focus Fest. : Oxmo Puccino - Naive New Beaters - Habib Dembelé - Radioclit - Magic & Smooth - N’Didance - Farai Lille, Halle de la glisse, 19h, 25e, +33 320 87 05 60 Teenage Party #1 : DAT POLITICS + MYD + AZIZ Tourcoing, Le Fresnoy, 19h, 3e, +33 320 28 38 00 Faites de la Chanson : Alexis HK - Liz Cherhal Arras, Casino, 20h, 16/12e, +33 321 71 45 96 Kassa 4’T Feest : HICKEY UNDERWORLD + BRAINDEAD + DEADSETS + CREATURE WITH THE ATOM BRAIN + RAPHAËL + ROBERT SOKO + KASSA ALLSTARS Anvers, Petrol, 21h, 13/10e, +32 3 226 49 63 Sasha Funke - Matthew Johnson - Deg - Pierre Bruxelles, Fuse Club, 23h, 11/6e, +32 2 511 97 89 Cinema Culture Club – Sneak Preview : NEON + DAVIDOV Gand, Culture Club, 23h, 10/8e, +33 9 233 09 46 10 Years Tigersushi : JOAKIM + JACKSON & HIS COMPUTER BAND + DYE + TIGERSUSHI BASS SYSTEM +


agenda |

129

GUY OHM + MONTECOSY Bruxelles, Libertine Supersport, 23h, 10/5e MIniminimale : JAMES BACON + UFO + CZESKI Lille, Kiosk, 23h, 7e, +33 320 49 75 99

Dim 27.06 Graspop Metal Meeting : KISS + KATATONIA + ALESTORM + ATREYU + 36 CRAZY FISTS + MUCKY PUP + JOB FOR A COWBOY + NECROPHOBIC + FACELESS + DEADLOCK + BETWEEN THE BURRIED AND ME + AS I LAY DYING + BEHEMOTH + KILLSWITCH ENGAGE + AMON AMARTH + BLOODBATH + JON OLIVA’S PAIN + DEVIL DRIVER + FINNTROLL + KORPIKLAANI + EXODUS + UNEARTH + A DAY TO REMEMBER + HATEBREED + EVERGREY Dessel, Festivalpark, 10h, 75e Festival Pic’Arts :Bertrand & - Jil is Lucky - Féfé - Peuple de l’Herbe - Alain Souchon Septmonts, Parc du Château, 14h, 39/29e, +33 323 23 12 13 Couleur Café : NAS + WAX TAILOR + LADY LINN & HER MAGNIFICENT SEVEN + HINDI ZAHRA + BALOJI + DANAKIL + SIZZLA + SALIF KEITA + OLIVIA RUIZ + GEORGE CLINTON + DAMIAN MARLEY + SYSTEMA SOLAR Bruxelles, Tour & Taxis, 15h, 42/34e Faites de la Chanson : Jofroi Arras, Théâtre d’Arras, 20h, 16/12e, +33 321 71 76 30

Mer 30.06 Mix Up : Skip The Use - Danakil Nogent-sur-Oise, Chateau des Rochers, 20h, 9/8e, +33 344 66 30 10

Jeu 01.07 Rock Werchter : Faithless

- Muse - Stereophonics The XX - La Roux - Bloody Beetroots : FAITHLESS + MUSE + STEREOPHONICS + PHOENIX + SKUNK ANANSIE + DE JEUGD VAN TEGENWOORDIG + CROOKERS + BLOODY BEETROOTS + ROUX + THE XX + MIDLAKE + KYTEMAN Werchter, Parc du festival Werchter, 16h, 76e Mix Up : Chokebore - Zun Zun Egui - Fëz & The Others Creil, La Grange à Musique, 20h, 13/7e, +33 33 (0)3 44 24 54 64 U-Band Lille, Le Biplan, 22h, 5,5e, +33 320 12 91 11

Ven 02.07 Rock Werchter : Green Day - Editors - LCD SoundSystem - Rise Against - The Specials : GREEN DAY + EDITORS + RISE AGAINST + COHEED AND CAMBRIA + LCD SOUNDSYSTEM + GASLIGHT ANTHEM + BALTHAZAR + CUSTOMS Werchter, Parc du festival Werchter, 12h, 76e Main Square Festival : Black Eyed Peas Jamiroquai - David Guetta - Vitalic : BLACK EYED PEAS + JAMIROQUAI + DAVID GUETTA + VITALIC + BLOODY BEETROOTS + ROUX + PONY PONY RUN RUN + SOMETHING À LA MODE + CURRY AND COCO Arras, Citadelle, 17h, 69e Mix Up : Oscillation - Papier Tigre - Turzi - Twin Sisters Creil, La Grange à Musique, 20h, 13/7e, +33 344 24 54 64 RECYCLART HOLIDAYS : IMPERIAL TIGER ORCHESTRA Bruxelles, Recyclart, 22h, 5e, +33 228 90 05 9 Osni - Brats Lille, Le Biplan, 22h, 5,5e, +33 320 12 91 11

Sam 03.07 Main Square Festival : Pearl Jam - Ben Harper & The Relentless7 - -M- Matthieu Chédid : PEARL JAM + BEN HARPER & THE RELENTLESS7 + -M- MATTHIEU CHÉDID + PHOENIX + JULIAN CASABLANCAS + WOLFMOTHER + ART POINT M + TAYLOR HAWKINS & THE COATTAIL RIDERS + COHEED AND CAMBRIA + GOMEZ + ANGUS & JULIA STONE + GUSH + TV GLORY Arras, Citadelle, 12h, 59e Rock Werchter : Rammstein - Pink - Ting Tings - Gossip - Channel Zero - Das Pop - Taylor Hawkins & The Coattail Riders - Booka Shade - Empire of the Sun Florence And The Machine - Porcupine Tree - Yeasayer - Temper Trap (The) - Delphic Werchter, Parc du festival Werchter, 12h, 76e Ricardo Villalobos Raresh - Luciano - Ben Klock - Marcel Dettmann Reboot - Seth Troxler - Nick Höppner - Peter Van Hoesen - Deg - Pierre - Robert Dietz Fader - Shed Bruges, Zeebrugge Plage, 13h, 36/28,50e, +33 2 5 11 97 89 Mix Up : High Tone - Hype - Daddy Earl - Radioclit - N-Type - Turnsteak Nostromo - Jamtech Foundation - ScaleToneKey Creil, La Manufacture, 20h, 15/8e, +33 344 72 22 07 Midnite - Jah Shakespear Far West Crew Anvers, Petrol, 21h, 20/16e, +32 3 226 49 63 Closing Night - Les Bains Libertins Opening Night! : EINMUSIC + COMA + WIRSPIELEN + COMPUPHONIC + RICK SHIVER + MUSTANG + AZARI Bruxelles, Libertine Supersport, 23h, 10/5e


le mot de la fin |

130

Un truc cool…

Foot

En 2009, Brock Davis s'est lancé un défi : "Make something cool every day". Cet illustrateur facétieux et photographe hypersensible a terminé l'année en beauté avec 365 créations (photo)graphiques ! Voici un extrait du calendrier très personnel d'un mec définitivement cool.




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