let'smotiv bordeaux n°14

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n째14 / novembre 2010 / GRATUIT

Bordeaux Cultures et tendances urbaines



Sommaire

© Olivier Goujon/LightMediation // © Giannina Urmeneta Ottiker // © Slinkachu

Let’smotiv - novembre 2010 #14

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News Reportage Rio, la république entre dans la favela

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Rencontre Rubber : ça roule pour Quentin Dupneu 28 Musique Ty Segall, Beat Torrent, Air, Tricky...

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Portfolio Slinkachu : Toy Stories Théâtre Halory Goerger, Kris Verdoncke Expositions Et si tu n'existais pas..., Bordeaux Block Party Chroniques Disques, DVD, livres, bd, jeux vidéo

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High Tech 74 Agenda concerts

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Guide Bars & restaurants 98 Billet d'humeur


Let'smotiv Bordeaux 31-33 rue Buhan - 33000 Bordeaux redaction.bordeaux@letsmotiv.com Let’smotiv Bordeaux est édité par la S.a.r.l. MédiaCulture RCS BORDEAUX 528 128 324 Membre du réseau Let’smotiv Magazines Rédaction : Marc Bertin - redaction.bordeaux@letsmotiv.com Graphiste : Anthony Michel - a.michel@mediaculture.net Publicité : Vincent Filet - v.filet@mediaculture.net

Ont collaboré à ce n° : Alain Allanic, Thibault Allemand, Sébastien Billard, Cécile Broqua, Benjamin Cordazzo, Mathieu Dauchy, Sèverine Garat, Guillaume Gwardeath™, Olivier Goujon/LightMediation, Guillaume Jallut, Marie-Luce Kubacki, Carole Lafontan, François Lecoq, Hakima Lounas, Raphaël Nieuwjaer, Baptiste Ostré, Nicolas Sergère Tavares Sousa, Nicolas Trespallé, Louise Truffaut, Cyril Vergès, Olivia Volpi. Couverture : Slinkachu, www.slinkachu.com

Let’smotiv est une publication d’Urban Press, www.urban-press.com 18 rue des Couteliers - 31000 Toulouse Tél : +33 561 14 03 28 - Fax : +33 561 14 25 22 - info@urban-press.com Directeur de la Publication : Laurent Buoro Directeur du Développement : Loïc Blanc

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En bref…

© Collection musée des Arts décoratifs, Paris

Mobi Boom

Pour la jeunesse de l'après-guerre, hors de question de donner dans le rotin et l'acajou des parents ! Le comble du chic s'affiche en grand dans les catalogues Prisunic ou Roche Bobois : c'est le formica, le meuble fonctionnel, la ligne courbe et les coussins orange. Un style que le musée des arts déco de Paris se plait à disséquer, à grands renforts de canapés modulables en velours, de tables basses en plastique et d'affiches publicitaires flashy. L'expo Mobi-boom reconstitue cette époque faste des trente glorieuses (19451975) où le design se démocratise et gagne les appart' de nos babos de parents. Trop Baââth! ❥ Mobi Boom, l’explosion du design en France, jusqu'au 2.01, +33 144 55 57 50

Le chant des baleines Les publicités Wonderbra n'ont pas fini de faire parler d'elles ! Alors qu'à Londres, on s'inquiète des répercussions d'une nouvelle campagne en 3D sur la sécurité routière, les bénévoles de la RTBF reprennent intelligemment à leur compte son fameux slogan. Pour Cap 48, ils ont en effet plagié la célèbre affiche « regardez moi dans les yeux, j'ai dit dans les yeux ! » pour dénoncer la stigmatisation du handicap. En lieu et place d'Eva Herzigova, une magnifique femme... amputée d'un bras. Cette jeune infographiste, pas peu fière d'exposer aux yeux du monde son «Filtre à cons» (ce sont ses mots), prouve qu'elle a les bonnets aussi remplis d'humour. ❥ www.cap48.be

Télex

L'ISF fait-elle vraiment fuir les riches d'Hexagone ? Les chiffres semblent dire le contraire : un millionnaire sur 11 est français. En 3e position mondiale pour ses grandes fortunes, la France laisse pourtant 50% de sa population vivre sous le revenu médian (19 000€/an).


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Jamais sans ma blonde Certains tiennent à emporter leurs secrets dans la tombe. Marcel Vandendorpe, lui, avait une toute autre idée en tête : qu'on l'enterre avec une bouteille de Jupiler. Mais au moment de la cérémonie voilà qu'un malotru dérobe la précieuse bouteille. Heureusement, la famille de ce Dottignien de 66 ans, contrariée par ce fâcheux événement s'est empressée de remplacer l'objet volet. Sacrée mise en bière !

Écolo, mais pas trop

Touché-coulé!

Mi-octobre, le magazine Terra Eco dressait un classement des ministères les plus polluants. Il y a de quoi être vert : celui du développement durable figure... dans le top 3. Aux USA, la nouvelle n'aurait pas échappé aux risées d'ecorazzi.com, un réjouissant site de « green gossip ». Y sont épinglées toutes les contradictions des « people » investis dans l'écologie. Comme Jennifer Aniston, qui milite pour réduire les dépenses d'eau tout en posant pour une marque de flotte... servie en bouteille plastique. Près de 500 000 internautes suivent ainsi les affres d'Angelina Jolie ou d'Al Gore, qui combinent sans complexe toilettes sèches et passion de l'hélico, documentaire engagé et piscine chauffée...

Parmi les histoires mythiques qui n'en finissent pas de passionner les foules, celle du Titanic n'est pas prête de prendre l'eau. L'année dernière, l'Angleterre pleurait à chaudes larmes la mort de « sa » dernière survivante. Cette année, elle est le théâtre d'une vente aux enchères record (Alridge & Son). En jeu, le témoignage écrit d'une rescapée, secrétaire d'un Baron britannique morte en 1967. Cette description du naufrage depuis l’une des barques de sauvetage s’est arrachée à 20 000£, soit 5000£ de plus que l'estimation maximale. L'heureux collectionneur d'Europe de l'Est ramènera-til son butin à bon port ?

Double « festin » pour les fêtes : un magazine et un DVD cadeau entièrement consacrés au cinéma en Aquitaine ! Pour marquer les fêtes de fin d’année, Le Festin propose un numéro d’hiver, dès le 10 décembre, intégralement consacré au 7e Art. Ce numéro de la revue s’accompagne d’un DVD composé de quatre courts métrages tournés récemment en Aquitaine et offert gratuitement. www.lefestin.net


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Question d’orientation Quelles études choisir après le Bac ? Quelles sont les formations possibles en alternance ? Comment intégrer une école après un Bac + 2 ? Préférer des études courtes ou longues ? Pour répondre à toutes les interrogations des jeunes en matière d’orientation supérieure, Studyrama organise chaque année des salons dans le Sud-Ouest. Le 8 e rendez-vous des études supérieures se tient vendredi 3 et samedi 4 décembre au Hangar 14, de 10h à 18h. ❥ Rens : au 0891 36 05 28 (0,225€/min)ou sur www.studyrama

© DR

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Lauréat

V.I.P

Nouvelle venue dans le monde très réduit des enseignes prêt-à-porter masculines indépendantes bordelaises, la boutique Graduate propose dans un univers atypique et chaleureux une sélection exclusive parmi quelques marques de choix : A.P.C., Dunderdon, Tigersushi, Armor Lux, Knowledge Cotton Apparel, Volta, Abington, Veam, Huf ou Wemoto... Tout ici correspond aux canons contemporains de l’homme urbain appréciant le confort, la qualité et la sophistication d’une coupe irréprochable. ❥ 63, rue du

Le plus ancien label électronique bordelais lance son club ! Dans un souci d’indépendance artistique, Platinum a besoin du soutien de tous les passionnés de musique. Plusieurs avantages à devenir membre : 2 albums offerts parmi les nouveautés et le back catalogue librement au choix dans l’année ; invitations sur des concerts ; cadeaux surprises ; news avant tout le monde et une page réservée sur le site ou vous serez visible et ou vous aurez un lien privilégié avec les artistes et avec l’équipe. ❥ http://shop.

Pas Saint Georges - 05 56 58 12 83.

Télex

platinumrds.com

La 15e édition du festival Garorock se déroulera du 8 au 10 avril 2011 à Marmande dans le Lot-et-Garonne. Jusqu’au 30 novembre, il est possible d’acheter un forfait 3 jours à tarif préférentiel de 70 euros au lieu de 80 euros en exclusivité sur digitick.com et www.garorock.com.



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Newcomer Nouveau venu dans le paysage des revues musicales, On the rocks et son format 45T ausculte pour sa première livraison les traces du hobo. Mené par le couple Matt & Odliz, distribué dans les principales villes du pays et à Bruxelles, ce magazine trimestriel partage sa rédaction entre Marseille, Paris et Bordeaux. Au-delà de l’actualité et de son rythme trépidant, le bel objet se réclame tel une espèce de hors série à chauqe numéro. En vente chez Total Heaven et Balroom Blitz au prix de 4 euros. ❥ myspace.com/ontherocks

© Vincent Monthiers

© Pierre Wetzel

Cantine

Digital

Le restaurant du CAPC vient de rouvrir ses portes après plusieurs mois de travaux. Une nouvelle équipe : le Chef de cuisine Jean-Baptiste Thuet, un conseiller culinaire, Philippe Gauffre (ex Les Plaisirs d’Ausone) et un conseiller bien connu pour la pâtisserie, Jean-Claude Montauriol. Carte « petite brasserie » (servie jusqu’à 17h), banc d’huîtres, brunch du week-end de 11h à 17h, menu en semaine (20€) et suggestions de saison, et, enfin, la carte « 7/7/7 » (7 entrées, 7 plats, 7 desserts) inspirée par l’histoire de l’Entrepôt. ❥ Réservations 05 56 44 71 61.

Le Krakatoa, en partenariat avec le Réseau Ressource, présente la e-mallette. Ce « kit de survie administratif en milieu culturel » est un outil pédagogique permettant de répondre aux problématiques des porteurs de projets Musiques Actuelles (musiciens, acteurs de la filière). Après sept ans d’existence au format « papier », elle fait peau neuve et revient en version numérique. La Mallette, « kit de survie administratif en milieu culturel » a été créée en 2003 par le Pôle Ressource du Krakatoa dans le cadre de sa mission d’accompagnement, de soutien, et de repérage de la scène locale.

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www.lamallette.org

Jeudi 18 novembre, de 18h à 22h, au Marché Victor Hugo, Allez Les Filles et Artyshow de Bordeaux Caché présentent Les Nocturnes. Au programme : Lili Juan, JFG sans Les Regulars, et une surprise « hawaïenne ». Sans oublier, Francis « Basement Heater » pour boucher les trous à boucher. 05 56 52 31 69 www.allezlesfilles.com



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Dans le noir Vendredi 19 novembre, la Cie du Si propose une plongée onirique dans les entrailles de la bibliothèque de Bordeaux Mériadeck à l’occasion de Livres de nuit. Deux rendez-vous : 20h et 21h30 à partir de nouvelles écrites par quatre écrivains bordelais (Sophie Avon, Christine Lafon, Michel Suffran et Jean-Michel Valençon) dans le registre fantaisiste ou fantastique, pour accompagner l’ouverture du vaisseau de verre ou célébrer la permanence du livre. Un verre sera offert avant chaque lecture. ❥

Entrée gratuite sur réservation au 05 56 10 30 00

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Gourmandises

Report

Le 4 décembre, Andernos-les-Bains organise la 2e édition d’un événement tout aussi insolite que festif : « Cabanes en fêtes, huîtres et entre 2 mers ». Le principe est simple : le mariage de l’huître et des vins de l’Entre-deuxmers ; soit une cinquantaine de viticulteurs accueillis dans… 50 cabanes et ateliers ! Au menu : bandas, chants marins, orchestres, exposition de peintures et de photographies, défilé de gréements traditionnels, dégustations, ateliers saveurs… ❥ Renseigne-

La 3e édition de la biennale d’art contemporain Estuaire de Nantes à SaintNazaire, qui devait se tenir en 2011 a été repoussée à 2012 pour l’intégrer dans une « année exceptionnelle » sur la culture à Nantes. La ville souhaite faire de 2012 « le point de départ d’un nouveau cycle culturel et dynamique pour la métropole qui doit prendre une place éminente et singulière en France et en Europe ». Cette biennale, initiée en 2007, et qui doit s’achever en 2012, est le prélude à la création d’un parcours d’art contemporain pérenne le long de l’estuaire de la Loire.

ments et programme complet 05 56 82 02 95 www.andernoslesbains.fr

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Du 19 au 28 novembre, la cité d’Henri IV organise la première édition du Festival international du Film de Pau. Au programme, 36 films répartis en 5 sections : Hommage à Marco Bellochio, compétition internationale de longs métrages, l’Europe oubliée, le marché du film pyrénéen et la Suède. www.lefestivaldufilmdepau.fr



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Liberté de la presse

La livraison de saison de l’association Reporters sans Frontières est en vente dès le 9 décembre. Ce numéro est consacré au photographe américain David Burnett, qui parcourt le monde depuis maintenant plus de quarante ans pour produire des images sans cesse renouvelées. Féru de technique photographique (Holga, Speed Graphic), il met son matériel au service de l’image. Connu pour son piqué exceptionnel et son travail novateur sur la profondeur de champ, il est l’un des acteurs importants du photojournalisme et de son renouvellement. ❥

Prix unique : 9,90€. www.rsf.org

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Sacré

35 mesures

La 9e édition de la Nuit du Gospel se tient le 13 décembre prochain en la Basilique Saint-Seurin avec en vedette : Nicole Slack Jones & The Soul Sisters. Native de La Nouvelle-Orléans, fille de musicien, elle a commencé à chanter dès l’âge de 5 ans. Elle choisi tout d’abord de collaborer avec Raymond Myles, avant de devenir une des choristes de Beyonce Knowles. Sa passion pour le gospel lui permet de chanter avec les Big Easy Groovers sur la scène du mythique New Orleans Jazz & Heritage Festival avant de triompher à Jazz à Vienne et Jazz à Juan en 2008.

Du 8 au 11 décembre, c’est une fois encore Rennes qui donne le « La » à la faveur des incontournables Transmusicales, 32e du nom ! Cette année, l’équipe a fait appel à Stromae pour une résidence et création dans la salle de l’Air Libre et qui débute le 8 décembre. Cet artiste qui a séduit les Trans se produira accompagné d’un claviériste et d’un percussionniste. Les autres têtes d’affiche de ces trois jours de rencontres musicales : M.I.A., Matthew Dear, Janelle Monae. À suivre : Egyptian Hip Hop, Gonjasufi, Is Tropical...

www.lanuitdugospel.com

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www.lestrans.fr

La 8e édition de 30’’30’ - Les Rencontres du court se déroulera en janvier. Une vingtaine de propositions avec pour thématique retenue : Corps dénudés / corps transformés / corps malmenés ou comment présenter la chair sur toutes ses formes et ses limites afin d’exprimer le monde qui nous entoure.



La république entre dans la favela texte & photos ¬ Olivier Goujon/LightMediation

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Un espace de récréation dans la favela de Villa Canoas.


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Rio ! Son carnaval, ses plages, ses joueurs de foot milliardaires et... ses favelas. Évidemment, le président Lula se passerait bien de cette ombre au tableau. Surtout à l’approche d’une Coupe du Monde de football (2014) et des J.O. (2016). Mais l'enjeu n'est pas seulement diplomatique. Aujourd'hui, 20 % de la population carioca vit encore dans les quelque 968 bidonvilles qui dominent la mégalopole. Au milieu de ces cabanes de fortune, on trouve les franges les plus pauvres de la population, mais aussi des trafiquants. Pour faire rentrer la légalité dans les favelas les plus dures, le gouvernement a voté une loi sur la propriété. Comme à Cantagalo, juste entre Ipanema et Copacabana. Visite guidée, à flanc de colline.

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ès notre entrée dans Cantagalo, un gamin athlétique lâche son cerf-volant et court vers nous. Ni une, ni deux, il essaye de m'extorquer mes lunettes. Puis, il cède au bout de quelques minutes. Dans les escaliers étroits, Silvia, jusqu'ici silencieuse, me rassure : « C'est de l'intimidation. Il fait le malin devant ses copains ». Silvia Perrone travaille depuis 15 ans à Cantagalo. Avec « Rio Arte Popular », son organisation, elle développe des projets sociaux, monte des spectacles de samba et emmène des visiteurs à la découverte des plus célèbres bidonvilles de la planète, où vivent plus de 2 millions de Cariocas.

La cité des hommes Aux portes des maisons, les gens sont surpris de nous voir. Aucune

hostilité, au contraire, des sourires et des gestes d’accueil nous encouragent. Silvia parle avec tout le monde. Avec Patol, par exemple. C’est le plus vieux de la favela. Il habite un gourbi de planches décoré avec des couvertures de magazines. Sa cabane de bois est fragile, mais Patol ne veut pas aller chez ses enfants. Il a toujours vécu là, comme un gardien de Cantagalo. À côté, on aperçoit des maisons plus coquettes, parfois peintes aux couleurs du Vasco (rouge), le club de foot proche. À l’intérieur, des salons un peu kitsch avec napperons, crucifix et bibelots. Ici, une cuisine d’où s'échappent des effluves de la feijoada de haricots, le plat traditionnel brésilien. L'on poursuit notre visite au milieu de gamins qui se bousculent en riant. Il y a 6 mois, ces mêmes enfants étaient >


Escalier Jorge Selaron (peintre chilien) : une Ĺ“uvre mutante sur 215 marches oĂš la place des carreaux changent en permanence.


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1 - Intérieur d'une maisonnette de la favela de Pavao. 2 - Dans un salon de coiffure de Cantagalo, la coupe « favela » : court dessus, rasé sur les côtés. 3 - Vieil habitant dans sa maison de bois à Cantagalo.

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Des enfants jouent au cerf-volant sur les toits de la favela de Cantagalo.

peut-être armés. L’ordre régnait. Mais c’était l’ordre des trafiquants. La drogue, surtout la cocaïne, faisait vivre du monde, plus ou moins directement.

Nouvelle ère Aujourd’hui, Cantagalo a entamé un long processus de « récupération dans la légalité ». Cette « pacification » a été permise grâce à un programme d'assainissement adopté par Lula, véritable Dieu des pauvres au Brésil, en mars 2008. Le gouvernement reconnaît les droits de propriété des habitants des favelas alors que ces quartiers se trouvaient jusqu'alors sur des terrains occupés illégalement. En contrepartie, ceuxci doivent abandonner les trafics et se débarrasser de la délinquance. La favela a donc laissé entrer la loi de la république... et donc la police.

Les trafiquants, eux, ont levé le camp. L’enjeu est important pour les habitants. Andrea, par exemple, est devenu propriétaire de son salon de coiffure, où l’on vient désormais d’Ipanema pour se faire une coupe « favela » c’est-à-dire court dessus et rasé sur les côtés. Béatrice, elle, pense, dès l’année prochaine, proposer ses jolies chambres sur la pointe d’Ipanema à des touristes. Contrairement à Lula qui annonçait cet été son projet pilote de « circuit touristique dans les favelas », Silvia pense que ce sera un peu trop tôt. « Je ne sais pas si des touristes pourront vraiment résider ici bientôt ». Dommage, parce que la vue est imprenable. D'un seul regard, on embrasse toute la baie, de Copacabana au Pain de Sucre, jusqu'aux plages d’Ipanema


Rio et Copacabana depuis le sommet de la favela de Pavao.

et de Leblon… En plus, grâce au téléphérique construit par la municipalité, les Cariocas d’en bas, plus fortunés, se retrouvent sur la colline en quelques minutes. Le lien social est-il pour autant rétabli ? Silvia ne semble pas complètement convaincue.

Plus on monte, plus c’est pauvre Les premiers habitants des favelas furent des esclaves affranchis et des ouvriers sans le sou. Ils ont tous participé au « rêve brésilien » : faire de Rio une capitale à l’occidentale, en construisant des tours immenses sur Copa’ et Ipa’. Mais, peu à peu, ils ont construit des maisons trop chères pour eux-mêmes et ont été repoussés sur les collines par la classe moyenne qui s’est emparée du littoral. Sur la colline, les maisons se sont alors entassées verticalement. « Et plus on

monte, plus les gens sont pauvres », explique Silvia.

Les vautours guettent Le risque évident de cette « pacification », c’est de voir débarquer dans les favelas des promoteurs qui tournent comme des vautours autour des petites maisons de briques. Pour Silvia, « il ne faut pas que les habitants se laissent déposséder de leurs maisons ». Vu la qualité des emplacements, le moindre début de spéculation redonnerait la priorité aux classes moyennes. En éloignant les anciens habitants vers de nouveaux bidonvilles... En attendant, les choses changent : à Pavao, la favela voisine de Cantagalo, la « récupération » est bien engagée… Les trafiquants désertent les escaliers étroits. Et une nouvelle vie s’installe… à cent lieues des lieux communs. /


rencontre |

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« En tournant avec un appareil photo, j’ai l’impression d'inventer un nouveau langage ».

Quentin Dupieux Sortie de route

texte ¬ Baptiste Ostré - photos ¬ Rubber © UFO Distribution

Il a enflammé les dancefloors et marqué les mémoires avec sa marionnette jaune « Flat Eric » (publicité Levi’s). Derrière Mr Oizo se cache Quentin Dupieux, réalisateur remarqué aussi en 2006 avec Steak. Un échec commercial, devenu progressivement culte. Son troisième film, Rubber, a toutes les chances d’accéder à ce même statut. Fable singulière et absurde, cette histoire de pneu télépathe et serial killer a été tournée en un mois avec un appareil photo. Rencontre gonflée à bloc ! J’ai lu que le cinéma était ta première vocation. Est-ce bien le cas ? Tout à fait. Je tourne des petits films avec ma caméra depuis l’âge de treize ans. J’ai ensuite été réalisateur de publicités. Un réalisateur soi-disant confirmé dans ce registre. Mais, les spots Levi’s ont bien marché parce que j’ai travaillé en

totale liberté. Ce ne serait plus le cas aujourd’hui, je ne serais qu’un maillon de la chaîne… De toute façon, je ne comptais pas en faire mon métier. Je cherche avant tout à m’amuser. Comme c’est le cas avec la musique. Si je veux, demain, je peux sortir un disque avec des bruits de tronçonneuse ! >


Ton avatar musical, Mr Oizo, reste d’ailleurs plus connu que Quentin Dupieux, le réalisateur… C’est vrai. Ça viendra petit à petit. Après tout, je n’en suis qu’à mon troisième film, si on compte NonFilm qui est quand même une sorte de caprice adolescent. Sinon, Mr Oizo a été un accident. En fait, j’ai commencé la musique en bricolant des trucs pour illustrer mes courtsmétrages. Utiliser de la musique déjà existante m’aurait posé des problèmes de droits d’auteur… Flat Beat je l’ai donc vraiment fait par hasard, pour la marionnette. Après ça, je me suis intéressé à la dance music, à la réaction du public sur le dancefloor et j’ai rencontré Laurent Garnier. Mr Oizo était un accident ? Oui, malgré l’ampleur du phénomène, il n’y avait rien de calculé ou de vicieux de ma part. Avec Flat Beat, je n’ai pas cherché à produire un truc catchy que je répéterai à l’infini. Rien

de prémédité, même si la musique m’a, il est vrai, toujours intéressé. Rubber conserve aussi un aspect bricolé, spontané, avec cette façon de ne pas se conformer aux règles… Rubber est né de l’envie de renouer le contact avec la caméra. Steak m’a fait connaître les conditions d’un tournage classique, où tu n’as pas le droit d’y toucher. Tu pouvais jeter un œil à la caméra, mais quasiment pas la bouger, au risque de la dérégler. Sur un tournage traditionnel, une caméra devient un objet assez austère, source de problèmes. Impossible, en fin de journée, de tourner des images supplémentaires, simplement parce que la lumière est belle. Avec la réalisation de publicités et Steak, je me suis senti peu à peu dépossédé du droit de filmer. Confier sa vision à quelqu’un d’autre est très douloureux pour un mec comme moi qui a été habitué à filmer avec une caméra 16 mm. Dans Rubber,


j’ai donc retrouvé des sensations de jeunesse. En tournant avec un appareil photo, j’ai l’impression d’inventer quelque chose, de chercher un nouveau langage. C’est ce qui a rendu le projet Rubber particulièrement excitant. Au-delà de l’aspect technique, avec Rubber, on hésite constamment entre le rire et la peur. Ça te plait de brouiller les pistes ? Je trouve qu’il n’y a rien de plus tragique qu’un film qui déroule son programme de A à Z. En tant que spectateurs, on s’est habitués à certains schémas. Or, ça ne m’intéresse pas de tirer les ficelles, de dire quand il faut rire ou non. J’aime quand un film emprunte une voie avant de dévier radicalement. Plutôt que de choisir une piste verte ou bleue, je préfère le hors-piste : je ne voulais pas me contenter de faire un slasher avec un pneu tueur. Penses-tu revenir au tournage

classique ou poursuivre dans la voie tracée par Rubber ? Je vais rester le chef’op instinctif de Rubber. Avant de faire ce film, je travaillais sur un autre projet, Réalité. Une comédie un peu plus compliquée à produire, plus chère, moins funky. Mais j’ai passé pas mal de temps à la réécrire pendant qu’on tournait Rubber. Pour l’adapter à ce nouvel outil. Cela signifie-t-il que Mr Oizo disparaît de la circulation ? Non, non, il est toujours présent ! Sauf que mon inspiration musicale fonctionne un peu par cycle. Elle vient ou ne vient pas, ce n’est pas quelque chose que tu décides autant que le cinéma. J’ai déjà mis beaucoup de temps à rebondir après mon premier album, pour ne pas me répéter. Pour l’instant, j’attends la nouvelle excitation. / ❥ Rubber, sortie le 10.11, www.ufo-distribution.com www.myspace.com/oizo3000


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Freak out ! texte ¬ Marc Bertin photo ¬ DR

Sensation de saison en provenance directe de la côte ouest, Ty Segall réussit l’alliance improbable entre canons garage et esthétique lo-fi. Évoquant Jay Reatard, Pavement, Gories et White Stripes, le jeune californien s’impose bien plus qu’un simple newcomer. Concert du mois, émois garantis. Originaire du comté d’Orange en Californie, Ty Segall s’est bâti une petite réputation au sein de The Epsilons. Quittant le Sud pour le Nord, il croise à San Francisco John Dwyer (Thee Oh Sees) qui le fait enregistrer sur son label. Rencontre déterminante sur son orientation puisque ses inclinaisons garage se parent dès lors de subtils motifs psychédéliques de bon aloi. Signé par l’écurie Goner Records, fondée ni plus ni moins par l’Oblivians Eric Friedl à Memphis, Tennessee, il livre avec Lemons un condensé 60 tout en réverbération, oscillant entre Sonics, Standells, Stooges et une pincée Alexander «Skip» Spence. Lettré, le garçon ose même s’attaquer à un sacré Everest en reprenant Dropout Boogie de Captain Beefheart ! ❥

TY SEGALL + MOVIE STAR JUNKIES Mardi 16 novembre, 20h30, Heretic Club Renseignements www.allezlesfilles.com

Drones. Décrit par son auteur comme un mélange de « cherry cola, Sno-Cones and taffy », Melted, sa dernière livraison, a été enregistré en bonne compagnie puisqu’au générique se croisent Mike Donovan (Sic Alps), John Dwyer (Thee Oh-Sees) et Eric Bauer (Crack W.A.R.). Résultat des courses : une virée acide au pays des guitares, des mélodies brutes de décoffrage nappées d’effets, de feedback, de drones et autre distorsion. Le cocon lysergique offrant paradoxalement une intensité accrue à la cause pop. Comme si cette savante manipulation aboutissait enfin au style recherché, dont l’ampleur est démultipliée, évidemment, sur scène, à grand renfort de masques hallucinés et hallucinants. /



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Platine 45 texte ¬ Kool Herc photo ¬ DR

Activistes des tables tournantes, Atom et Pfel sévissent dans le milieu hip hop depuis de nombreuses années. Mélange fulminant de samples electro, rock et de groove, le son éclectique et frénétique des nantais sous alias Beat Torrent soulève l’enthousiasme de la planète clubbing. Tout commence par la rencontre d’Atom avec Greem et 20Syl avec lesquels il fait ses armes. Pfel les rejoint plus tard afin de former le collectif C2C. Quadruples champions du monde DMC et champions du monde ITF, les acolytes peuvent se targuer d’avoir accompli une performance jamais encore égalée ! Cette reconnaissance les amène à parcourir le monde mettant le feu aux plus grands clubs d’Europe, d’Asie et des États-Unis et ce notamment aux côtés de légendes telles que Q-Bert, DJ Kentaro, The Scratch Perverts ou encore Dj Vadim. Néanmoins Atom (par ailleurs DJ de Beat Assaillant) et pFel prennent le large, dès 2008, en créant Beat Torrent ; alliant la fureur rock à l’ardeur hiphop, le tout saupoudré d’electro, le duo cristallise ses passions communes. ❥

Vidéo. Leur set, généralement accompagné d’un écran géant où ils projettent une vidéo en synchronisation leur mix, les voit élu parmi les révélations du Printemps de Bourges en 2009. Entre Daft Punk, DJ Zebra et 2 Many DJ’s, le tandem produit régulièrement des live sets, disponibles en téléchargement gratuit. Reworks, leur véritable premier album propose 14 versions alternatives ou remixes d’artistes amis (Birdy Nam Nam, Hocus Pocus, Beat Assailant, Ben Oncle Soul, Naive New Beaters). En dernier lieu et non des moindres, penser à être à l’heure pour apprécier Lexicon, projet explosif de la fratrie californienne Black, auteur du récent Rapstars. /

BEAT TORRENT + LEXICON Jeudi 18 novembre, 20h30, Rock School Barbey Renseignements 05 56 33 66 00



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Les professionnels texte ¬ Marc Bertin photo ¬ Dominique Tarlé

En activité depuis 15 ans, le suave duo versaillais semble désormais faire partie des meubles sans soulever autant d’enthousiasme que ses contemporains Daft Punk ou leurs héritiers middle of the road Phoenix. Leur retour bordelais, sur la lancée de Love2, constitue néanmoins un événement de choix. De l’original Modulor, pierre angulaire de la révolution french touch, que restet-il ? Le souvenir forcément ému d’une savoureuse revanche du principe frenchy but chic sur la domination anglosaxonne. Le parfum d’une époque qui semble bien lointaine où tout prétendant pop pouvait devenir roi d’Angleterre voire conquérir Hollywood. Air régnait sans partage, enquillant les chefs-d’œuvre de la fin du XXe siècle (10 000 Hz Legend, The Virgin Suicide), s’entourant de stars dont Beck, fondant avec Record Makers l’un des plus stimulants labels qui soit, s’acoquinant avec Alessandro Barrico et Angelin Prejlocaj. Cocker. Hélas, l’état de grâce n’a qu’un temps. Troisième opus, Talkie-Walkie, produit par Nigel Godrich signe l’appa❥

AIR Mardi 23 novembre, 20h30, Théâtre Fémina Renseignements www.box.fr

rent début de désamour entre le public français et ses petits princes. JeanBenoît Dunkel s’évade en solo sous pseudo Darkel, le duo signe un volet de la série Late Night Tales, produit Charlotte Gainsbourg. En dépit des participations de Jarvis Cocker et Neil Hannon, son successeur Pocket Symphony ne soulève guère plus d’enthousiasme. Conçu en mode autarcique dans leur home-studio de Belleville, Love 2 se plonge avec délice dans les eaux de Moon Safari avec son Sing, Sang, Sung en hommage à Sexy Boy. Plus 70 que jamais - Tropical Disease à l’évidente influence Morricone -, le tandem se replace dans la course et affirme son statut de valeur sûre. Il était temps. /



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We’ve only

just begun texte ¬ Phil Rudd photo ¬ Joshua Morris

Faux couple à la scène mais vrais frère et sœur, Angus et Julia Stone, natifs de Newport, au nord de Sydney, ont réussi à s’imposer sans coup férir avec leur deuxième opus, Down The Way, recueil faussement boisé à l’immédiate séduction, éloge d’une simplicité sans âge ni époque. Une famille d’accueil ? Grandir au bord du Pacifique ne signifie pas forcément devenir « beach boy » ou sacrifier à l’indolence. Après tout l’Australie n’est pas la Californie, mais bien un continent sauvage. Une vertu que le duo cultive avec « délicatesse », malgré ce sentiment irrémédiablement laid back procuré par leurs chansons. Possibles hobos nouveau siècle, grandis séparément pour mieux s’unir en… Amérique du Sud, Angus et Julia ont reçu en héritage un goût certain pour la musique. Deux EP dès 2006 en guise d’introduction à leur premier effort, A Book Like This, certifié platine downunder, et l’histoire de s’emballer : presse élogieuse, première partie de Martha Wainwright (sœur de Rufus), tournée internationale. ❥

Queens. Avec Down The Way, publié au printemps dernier, l’évidence pop se frotte à la frugalité folk, l’humeur acoustique se veut raffinée ; le soin porté à la production est palpable. Beau paradoxe quand on sait la géographie de cet objet délicat, fruit de deux années de sessions entre une scierie de Cornouailles, un château d’eau australien, Londres et le Queens. L’atmosphère évoque quelques repères 70 (Neil Young notamment) ou se fait déconcertante à l’image de leur reprise dénudée de You’re The One That I Want (la scie bubblegum de Grease). Reste à savoir si ces doux exercices de chambre s’accommoderont d’une grande scène car ici tout est affaire d’intimité. /

ANGUS & JULIA STONE + MODDI Jeudi 25 novembre, 20h15 , Krakatoa, Mérignac (33700) Renseignements www.krakatoa.org



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Enter the

Dragoon texte ¬ Patrick Pulsinger photo ¬ DR

De ses débuts sous l’aile trip hop Massive Attack à son émancipation solo, Tricky s’est fait plus qu’un nom, devenant l’un des musiciens les plus fascinants de sa génération, avide de rencontres et d’hybridations sonores. Trop rare ici sur scène, il vient défendre l’excellent Mixed Race. Immanquable. Artisan de sa propre légende, Adrian Thaws, né et grandi dans le quartier de Knowle West, à Bristol, demeure l’une des figures les plus insaisissables apparues en Angleterre. Fasciné par The Specials, ni blanc, ni noir, ni rock, ni groove, mais tout cela à la fois, « Tricky Kid » n’en a fait qu’à sa tête, demeurant farouchement indépendant dans ses choix, affirmant ses passions pour Siouxie & The Banshees, le crime organisé ou le reggae, se faisant clippé par la caméra amoureuse de Stéphane Sednaoui, collaborant avec Björk, tournant pour Olivier Assayas, invitant PJ Harvey sur le splendide gospel Broken Homes. Sans omettre son label Brown punk ! Androgyne. Passé avec aisance de la major Island à l’indépendant Anti, ❥

puis récemment à la maison de qualité Domino Records, le désormais néo-parisien semble connaître un nouveau souffle plus que convaincant. Preuve en est avec Mixed Race, opus d’une belle richesse, au premier rang de laquelle sa distribution : Franky Riley, fidèle choriste depuis deux ans au troublant timbre androgyne, Hakim Hamadouche (guitariste de Rachid Taha) et Bobby Gillespie. Cette science du casting distingue sa carrière depuis toujours ainsi que son (bon) goût en matière de reprises : XTC, Nirvana, Depeche Mode, The Cure, Kylie Minogue. Boxeur, charmeur revêche, admirateur de Bruce Lee, Tricky, enfin réconcilié avec lui-même, dégage un magnétisme rare et ambigu. /

TRICKY Samedi 27 novembre, 20h30, Le Rocher de Palmer, Cenon (33150) Renseignements lerocherdepalmer.fr



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They call him

the priest texte ¬ Johnny Walker photo ¬ Mark Holthsen

Figure culte d’une certaine idée bluesy, Wovenhand dépasse les clivages au fur et à mesure d’une discographie qui s’échappe des classifications trop hâtives. Adulé en France, David Eugene Edwards revient sur scène prêcher son idéal d’évangile. Non pour une messe mais pour une communion. Après avoir mené l’incandescente formation 16 Horsepower, David Eugene Edwards commence à enregistrer sous l’alias Woven Hand en 2001, à la faveur d’une pause de son premier groupe. Peu éloignées des ingrédients ayant contribué au succès du combo (influences gospel, héritage folk, gothique pastoral à la Nick Cave, chant habité façon feu Jeffrey Lee Pierce), les ébauches gravées de façon artisanale et domestique à Denver, avec le renfort de Steve Taylor (guitariste de 16 Horsepower), trouvent alors refuge chez Glitterhouse, label indépendant allemand, en 2003. L’accueil chaleureux en Europe, notamment en France, conforte Edwards à poursuivre cette voie, lui qui s’était par ailleurs illustré au sein de Minotaur ❥

Shock, Slim Cessna’s Auto Club et The Denver Gentlemen. Métissage. Avec son 6e album, The Threshingfloor, le chaman poursuit son intense quête spirituelle, sans jamais se faire prosélyte. Plus fascinant encore, le métissage à l’œuvre puisque s’y mêlent dans le même élan folklore amérindien, celte et moyen-oriental au service de ballades pénétrées et hypnotiques, portées par un chant à la limite du drone. Peut-être faut-il y déceler la suite de l’étonnante collaboration menée l’an passé avec Muzsikas Muzsikas, collectif de musiciens folkloriques hongrois. Habité par le divin, Edwards, qui dédie à chaque livraison une chanson à sa compagne, incarne bel et bien le preacher des temps modernes. /

WOVENHAND+ LOUKAS METAXAS Vendredi 3 décembre, 20h15, Krakatoa, Mérignac (33700). Renseignements www.krakatoa.org



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texte ¬ N.S.T.S illustration ¬ DR

Fuck art, Let’s act ! Is minimal the new mainstream ? “ Ce truc est à la mode en ce moment ? Sérieux ? C’est ce que je mixais dans les années 1990 en club... mais on appelait ça de la house ! ” me disait un pote l’autre jour. Alors que la techno minimale cartonne dans les clubs européens depuis quelques années, de Berlin à Londres en passant par Barcelone, Paris et Bordeaux, il semble que celle qui représentait la contre culture face à une techno trop commerciale puisse à son tour devenir mainstream. Née à Detroit, popularisée à Berlin, la minimale est lente (tempo de 120 à 130 bpm) et n’offre que peu de changements rythmiques ou mélodiques. Tout le plaisir du danseur est dans la lente pulsation, les longues montées parfois acides et les basses vaporeuses : un groove moderne et exigeant, en somme.

C’est justement ce souci d’exigence qui différenciera la minimale pure et dure de son ersatz caricaturé à l’extrême, voire - pire - noyée aux courants à la mode comme la French touch ou la techno des Guetta* ! Un cap difficile à négocier pour un courant vieux de 15 ans mais dont la popularité n’est que récente. À Berlin, la minimale est partout à tel point que le clubber souhaitant découvrir cette musique peut facilement se faire piéger dans nombre d’attrapetouristes qui n’ont rien de minimal, hormis la qualité du son diffusé… Médiocrité À Bordeaux, en revanche, on ne crache pas dans la soupe techno tant il est difficile de trouver les rails de la minimale : avec la fermeture de plusieurs clubs ces


dix dernières années celle à venir du 4 Sans, l’hyper-spécialisation des autres, enfin la médiocrité de la plupart des enseignes lounge ou techno généraliste... la pilule est difficile à avaler ! Après les apéros de l'Azuli, on suivra donc l’excellente programmation de Coming Soon Prod sur la Péniche ou à l’Heretic, celle d’Architektura Klub, ou celle de MG Prod au 4 Sans jusqu’au 1er janvier... On écoutera les prochains (re)mixes et lives du Bordelais D.Fine et ceux des compères F.A.O.N et Larcier. Et, on espère, la multiplication des initiatives minimales en ville, avant que le terme ne perde son sens originel. Black Devil Disco Club Quand la musique est bonne, le temps n’a que peu d’emprise sur elle et trois décennies peuvent même la bonifier. Paris, 1978. Sous le nom Black Devil, Bernard Fèvre sort un mini-album titré Disco Club dont une des rares copies originales est aujourd’hui entre les mains d’Aphex Twin. C’est en effet le producteur irlandais qui décide de rééditer un disque passé totalement inaperçu 25 ans plus tôt, ce qui fait l’effet d’une bombe : l’italo-disco serait donc l’invention d’un français inconnu ? Qu’importe la vérité historique, le mythe est en marche et le club disco du diable noir reprend du (ser)vice en 2006. Les récentes apparitions scéniques de Ber-

nard Fèvre en solo ont étonné La Villette Sonique (Paris), le Berghain (Berlin), la Fabric (Londres), le Sonar (Barcelone) et le Smartbar (Chicago). Sa classe ont convaincu pêle-mêle Afrika Bambaataa, Yacht et Nancy Sinatra, aujourd’hui collaborateurs de l’artiste ! Amoureux de Giorgio Moroder, des synthés vintage et du psychédélisme, BDDC est votre nouvelle came! / * Quoique l’on pourrait arguer du fait que la présence diffuse de la minimale dans la pop music et la techno commerciale peut populariser le genre et convaincre de nouveaux adeptes attirés par le son original.

Coming Soon Prod - www.facebook.com/comingsoon.prod MG Prod - www.facebook.com/mg.prod D.Fine (Bordeaux) - www.myspace.com/dfinestaff F.A.O.N (Bordeaux) - www.myspace.com/faonmusic Larcier ex-Zoukaboy (Bordeaux) - www.myspace.com/zoukaboy Magda (M-nus - Berlin) + Marc Houle (M-nus - Canada), 19 novembre, Le 4 Sans. www.blackdevildiscoclub.com My Screen feat. Nicolas Ker (Poni Hoax) - single sur Lo Recordings. Circus - LP à paraître début 2011 sur Lo Recordings.


Slinkachu

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Toy Stories Street-art, photographie // Londres // www.slinkachu.com, www.little-people.blogspot.com, www.andipa.com

Slinkachu n'est ni photographe professionnel, ni maquettiste, ni même modéliste. C'est avant tout un artiste autodidacte, d'une trentaine d'années, qui recrée des saynètes miniatures dans la rue, son terrain de jeu privilégié. À l'aide de petites figurines et d'objets du quotidien, il reconstitue les scènes de la vie courante et les passe au crible de son humour souvent frondeur. Mis en abyme dans l'immensité urbaine, ses personnages posent discrètement au bord d'une flaque d'eau, sur une bouche d'égout, à côté d'une gouttière, sur un passage piéton ou à même le mur. Des endroits exposés à la vue de tous, sous nos pieds d'hommes pressés, mais


texte ¬ Carole Lafontan

si peu explorés lors de nos trajets en ville… Slinkachu nous propose de ralentir la cadence avec son théâtre du minuscule. Ses photographies confrontent cadrage macro et prise de vue lointaine, révélant de passionnants jeux d'échelle, où la réalité se laisse progressivement découvrir. Parallèlement à son Little People Project débuté en 2006, l'artiste travaille depuis 2008 sur une autre série. Baptisée Inner City Snail, cette dernière met en scène de vrais escargots peints par le Londonien puis remis en liberté dans la ville, comme si de rien n'était... Un joli pied de nez aux tagueurs compulsifs. /


théâtre

& danse |

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Vu d’ici

ou d’ailleurs texte ¬ Sèverine Garat photo ¬ DR

Fanfares, concerts, performances, conférences... France distraction, Agence tous risques de l’art contemporain, sera accueillie au TNT-Manufacture de Chaussures à l’automne 2011. En attendant, Halory Goerger, qui se définit plus comme « artiste de variétés » que comme plasticien, nous embarque dans son imaginaire débordant et signe une chronique mensuelle à retrouver tous les 1er de chaque mois sur le site du TNT. Drôle d’oiseau que cet homme qui se livre ici à une chronique mensuelle dont le sujet d’étude est tout simplement la ville de Bordeaux. Il n’y connaît presque personne sinon Laure, Élise, Alain (Juppé) bien entendu ainsi que l’équipe du TNT. Cela fait peu pour attaquer, mais peu importe, Halory est un curieux, un arpenteur, un bricoleur travaillant avec tout ce qu’il trouve sur son chemin et ce qu’il collecte, parce que cela peut toujours servir un jour à quelque chose. Invité en janvier 2010 au TNT, au Carré des Jalles et aux Colonnes de Blanquefort dans le cadre du festival Des souris et des Hommes avec son compagnon de route Antoine Defoort, ce « littérateur-mathématicien » et « mathémati❥

cien-littérateur » manie la langue française avec joie et exubérance. Open space. Dans un exercice d’autodérision très souvent hilarant - s’agissant de la place et du rôle de l’artiste dans la cité (très tendance) - l’homme se livre à un décryptage poétique et caustique de notre quotidien « à la française » par un travail d’associations d’idées et d’enquêtes de terrain, de l’ambiance d’un pot de départ en retraite à l’univers de l’open space qui rencontre celui d’une fête foraine abandonnée... France distraction, c’est ce qui se passe quand on confie la gestion d’une société de services en faillite au PDG d’un parc d’attractions. /

ON AVAIT DIT PAS DE TITRE À lire le premier de chaque mois sur www.letnt.com



théâtre

& danse |

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Die Mensch-Maschine texte ¬ Jacqueline Chadek photo ¬ Giannina Urmeneta Ottiker

Quelle relation l’homme peut-il, veut-il ou doit-il entretenir avec la machine, le robot, la technologie ? S’il désire le mécanique, en même temps les machines lui font peur. Dans ses œuvres, Kris Verdonck envisage cette problématique dans deux perspectives : l’homme qui devient machine et la machine qui devient humaine. Pour Kris Verdonck, la relation entre l’homme et l’objet, l’être vivant et la matière est centrale. Ses créations se situent à la frontière entre les arts plastiques et le théâtre, l’installation et la performance, la danse et l’architecture. Ce qui l’intéresse, ce n’est pas tant la juxtaposition de disciplines et de médias mais plutôt la rencontre de leurs essences souvent opposées et la recherche de moments et de lieux où ces contradictions s’affrontent. Comme un surfer qui reste un instant au sommet de la vague. Au point où l’ascension vire à la chute. La question de l’impact grandissant de la technologie sur la vie quotidienne se trouve au coeur même de sa pratique. Anthologie. Variation VI est une « anthologie » composée de 7 installations ❥

et de 2 projections. Comme dans une exposition, un guide conduit les spectateurs. Au cours de cette promenade, ils s’arrêtent à différents endroits. Devant des personnes médisantes, GOSSIP ; un étrange paysage poétique, MASS ; un disque de meulage suspendu au plafond, DANCER 1 ; la source lumineuse la plus puissante qui est techniquement possible sur une si petite surface, BOX ; un robot qui tente de se redresser, tombe sans cesse, mais n’abandonne pas, DANCER # 3 ; des petits chiens, MONSTER ; un moteur à combustion responsable de la crise climatique, DANCER # 2 ; une créature mi-humaine, mi-marionnette, HUMINID et enfin devant un feu d’artifice, SHELL. /

VARIATION VI, jeudi 18/11 à 21h, vendredi 19/11 à 19h et 22h, sam 20/11 à 11h, 15h, 19h et 22h, dimanche 21/11 à 11h, 15h et 18h. TNT Manufacture de Chaussures Renseignements www.letnt.com



agenda Fauves © LudovicAlussi

Secret © DR

FAUVES

FUSION

Du 10/11 au 13/11 Conception, scénographie et direction : Michel Schweizer

Du 18/11 au 20/11 Chorégraphie : Leïla Da Rocha & Patrick Dupond

Une comédie musicale constituée autour d’un groupe d’adolescents danseurs et chanteurs amateurs. Comment ces « corps heureux en devenir » se bâtissent-ils dans les turbulences des mutations culturelles et au travers de leurs conduites sociales ? Comment ce temps de construction de soi nourrit-il leur rapport au désir et au plaisir ?

Un ballet autobiographique qui raconte l’histoire de Leïla Da Rocha et Patrick Dupond, qui ont décidé d’unir leur histoire et leur art. De la relation intime qui unit les deux interprètes naît le mariage de l’Orient et de l’Occident. Fusion n’est pas une compétition, c’est juste le ballet de deux âmes qui se sont trouvées sur le même chemin et qui dansent leur amour.

19h le 10/11 ; 21h les 11 et 13/11 ; 18h le 12/11, TnBA-Salle Vauthier 10-25€, 05 56 33 36 80

SECRET Du ven 12/11 au dim 24/11 Conception : Johann Le Guillerm Secret explore la relation de l’artiste à la matière. En piste, Johann Le Guillerm installe ses exploits autant qu’il expose sa vulnérabilité. Nous sommes au cœur d’un laboratoire vivant où la forme interfère sur le mouvement, les équilibres instables s’agencent et les turbulences se domptent. Mais on est au cirque, toujours.

20h30, les 12, 13, 16, 17, 19, 20, 23 et 24/11 ; 19h30 les 14 et 21/11, Esplanade des Terres Neuves - Bègles (33150) 10-20€, 05 56 49 95 95

20h30, Théâtre du Pont Tournant 22-30€, 05 56 11 06 11

LE VENTRE DE PAPA

19/11

MeS : Laurent Rogero Dessinateur en panne d’inspiration, papa en cours de construction, il a 3 jours pour répondre aux exigences du quotidien : rendre une commande assommante, trouver une idée qui rapporte, rencontrer un producteur perdu de vue, chanter une berceuse à sa fille, organiser Noël avec sa mère, acheter un cadeau pour une soirée entre amis… Le premier jour, ça passe ; le deuxième jour, ça coince ; le troisième jour, ça craque ! 19h30, Théâtre Jean Vilar, Eysines (33327) 8-12€, 05 56 16 18 10


Fusion © DR

Le soir des monstres © Elsa Revol

MÉPHISTO

La serva amorosa © DR

Dernier thé à BadenBaden© DR

20/11

MeS : Jean-Marc Druet

MOBYLETTE Du 25 au 26/11 MeS : Jean-Philippe Ibos

Entre 1923 et 1933, dans une Allemagne anéantie par la défaite de la grande guerre et face à la montée du nazisme, l’itinéraire tragique d’une troupe de théâtre à travers son engagement politique et artistique. Certains se révoltent, d’autres collaborent, beaucoup se taisent et fondent le substrat au ferment de la haine. Dans l’adversité et soumis à l’urgence, quels sont nos choix et comment nous survivent-ils ?

Un père (mécanicien) et son fils (auteur de théâtre) réparent la mobylette en panne. Dans le garage, chacun porte un regard curieux sur le métier de l’autre. Les conversations sur le théâtre croisent le manuel de montage de la mobylette. Dans une petite musique tendre et impertinente, ils transforment l’inquiétude souvent éprouvée face au théâtre contemporain, en appétit pour l’inattendu.

20h30, Le Champ de Foire, Saint-André-de-Cubzac (33240) 6€, 05 57 45 10 16

MURMURES

25/11 Chorégraphie : Bouba Landrille Tchouda Bouba Landrille Tchouda, danseurchorégraphe intervenant en maison d’arrêt depuis de nombreuses années, tente avec ce spectacle de dire dans quel état l’enfermement, quel qu’il soit, peut mettre un être humain ? Il cherche à illustrer les états d’âme. Enfermement en soi-même, par autrui. On danse différemment selon que le corps est prisonnier de murs ou prisonnier de lui-même.

20h45, Théâtre des Quatre Saisons, Gradignan (33170) 7-15€, 05 56 89 98 23

20h30, Salle Bellegrave, Pessac (33600) 12-15€, 05 56 45 69 14

DERNIER THÉ À BADEN-BADEN (les monologues d’un agent double) Du 25 au 26/11 MeS : Andrea Novicov Connus pour leurs savoureux détournements iconographiques, les plasticiens et frangins suisses Plonk et Replonk transposent leur esprit iconoclaste et rigolard à la scène. Derrière ce titre improbable se cache le périple abracadabrant d’un tout aussi improbable espion qui traverse le XXe siècle. L’occasion de transformer l’Histoire en joyeuse entreprise de détournement. 20h30, Les Colonnes Blanquefort (33290) 12-16€, 05 56 95 49 00

théâtre

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L’art est dans la rue ! Texte ¬ Cécile Broqua & Cyril Vergès Illustration ¬ Robert Breer, Floats, (Osaka Pavilion) 1970 photo Shunk Kender (c) Roy Lichtenstein Foundation

Le 18 novembre, dès 18h, place au troisième parcours d’art contemporain Bordeaux Block Party. Tinbox, le Frac-Aquitaine, Eponyme Galerie, Ilka Bree, Cortex Athletico et le CAPC-Musée d’art contemporain vous proposent une déambulation pour découvrir les lieux et les expositions de saison. 18h :
 Tinbox (76, cours de l’Argonne)
, Et si tu n’existais pas… Rencontre avec le philosophe Bruce Bégout sur le thème de l’uchronie en présence des artistes du collectif La Mobylette.
Tram Ligne B, station Saint-Nicolas. 18h40 : 
Frac-Aquitaine (Hangar G2, Bassin à flot N°1 Quai Armand-Lalande)
, Somewhere over the rainbow, Itinéraire d’une collection particulière, 1980-2010. Tram Ligne B, station Bassins à flot. 19h10 : 
Eponyme Galerie (3, rue Cornac), Group Show avec Florian Fouché, Lamarche & Ovize, Marie Preston, Maxima Thieffine, Benjamin Hochart, Julien Pastor, Claire Tenu, Sarah Tritz. 
Tram ❥

Ligne B, station CAPC
 - Tram Ligne C, station Jardin Public. 19h10 : 
Galerie Ilka Bree (7, rue Cornac),
 Anna Kleberg, Back & Forth. 
Tram Ligne B, station CAPC
 Tram Ligne C, station Jardin Public. 19h40
 : Cortex Athletico (20, rue Ferrère) Vincent Gicquel, Conviction & Nicolas Descottes, Saint-Louis/ Rotschild. 
Tram Ligne B, station CAPC -
Tram Ligne C, station Jardin Public. 20h : 
CAPC (7, rue Ferrère)
, Robert Breer, Sculptures Flottantes & BigMinis, Fétiches de crise. 
Tram Ligne B, station CAPC - 
Tram Ligne C, station Jardin Public. /

BORDEAUX BLOCK PARTY #3 Jeudi 18 novembre Tinbox/Frac Aquitaine/Eponyme Galerie/Ilka Bree/Cortex Athletico/CAPC



expositions |

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Histoires

contrefactuelles Texte ¬ Cécile Broqua & Cyril Vergès Illustration ¬ Benjamin Charles

Le collectif d’artistes bordelais La Mobylette investit les espaces de la galerie Tin Box avec une exposition réunissant les travaux de 14 plasticiens et des textes du philosophe-romancier Bruce Bégout. Et si tu n’existais pas… déroule des récits – des uchronies - offrant un relecture du réel ancrée dans la fiction ou l’utopie. À partir d’une hypothèse simple, une conjecture supposant l’annulation d’un fait ou d’une propriété physique, l’uchronie évoque un temps imaginaire, une histoire alternative, refaite en pensée telle qu’elle aurait pu être, ou n’a pas été. C’est à cette sorte de disjonction du réel, de dépliement du temps sans linéarité ou de bifurcation de l’histoire, que ce sont intéressés les artistes du collectif La Mobylette. Une multiplicité de domaines scientifiques fondés sur des faits, des théories ou des récits, constitue le socle des savoirs à partir desquels s’inventent ici des mondes possibles. Beuys. Quand les dessins de Marie Baur ❥

La Mobylette ET SI TU N’EXISTAIS PAS… Jusqu’au samedi 18 décembre Renseignements www.galerie-tinbox.com

esquissent des constructions post-catastrophique, les photomontages d’Estelle Deschamps font coexister des éléments hétéroclites (bâtiments, figures géométriques, appareils technologiques...) issus de styles et d’époques différentes édifiant alors des compositions architecturales insolites et atemporelles. Mathieu Simon choisit, lui, de revisiter une part de la « mythologie personnelle » de Joseph Beuys et ainsi de dérouter une histoire biographique et artistique établie elle-même sur un récit fantasmé. Du dialogue permanent entretenu entre fiction et réalité, l’exposition écrit un chapitre où l’invention d’un autre réel possible touche à l’abstraction. /



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agenda François Rolland

Vincent Gicquel

JE TE REGARDE, JE ME REGARDE

CLAIR OBSCUR

Il(s) rassemble une série de portraits d’hommes restituant les rencontres personnelles, fictives ou réflexives, entre François Rolland et les personnages qu’il peint. Le temps semble s’étirer dans ce travail évoquant à la fois avec une réelle intensité ces instants où les regards se croisent durablement et les moments où l’attention est aimantée par l’autre de telle sorte que plus rien n’existe.

Les photographies de Jean-Michel Fauquet ont quelque chose d’étonnant de mystérieux et d’énigmatique. Dans les espaces intemporels de la Base sous marine, l’adéquation entre l’œuvre de l’artiste et le lieu est parfaite. Il s’y dégage un sentiment de mystère et d’intemporalité. Le visiteur est plongé vers un lointain inconnu. Son travail a quelque chose de déconcertant : tout devient indécidable. Est-ce de la photographie ? De la peinture ?

François Rolland, Il(s) Jusqu’au 20/11 www.espace29.com

FACE À LUI-MÊME Vincent Gicquel présente un ensemble de peintures grand format dans la lignée de ce qu’il avait présenté lors de sa précédente exposition. Environnements aux couleurs délavées, formes oniriques et symboliques sont mis en orbite autour de l’homme et de sa condition aliénante (relation de pouvoir, obsession, instrumentalisation de l’autre, rapport de force), principal sujet mis au travail dans les tableaux de l’artiste. Vincent Gicquel, Conviction Jusqu’au 4/12 www.cortexathletico.com

Jean-Michel Fauquet, Images telluriques Jusqu’au 5/12 www.bordeaux.fr

EMPREINTES MÉTALLIQUES La recherche engagée par la plasticienne anglaise Jane Harris interroge la polysémie du motif géométrique jusque dans ses dimensions ornementales. Composition épurée, ordonnée et logique, le motif seul au centre de l’œuvre ou parfaitement symétrique avec son double, une peinture aux accents métalliques, une couleur voire deux ou trois, pas plus, constituent les caractéristiques d’une œuvre plutôt inscrite du côté de l’abstraction. Jane Harris Jusqu’au 14/12 www.galerieacdc.com


Laurent Sfar

Anna Kleberg

HISTOIRE DU LIEU L’Artothèque présente le travail du plasticien Laurent Sfar. Il y avait un oubli, un blanc, un trou… montre des œuvres, en grande partie inédites, en lien avec le contexte de l’espace d’exposition et celui de la ville. Relevant en partie chez l’artiste d’un désir de s’adosser à des faits réels oubliés ou « invisibilisés », les œuvres, pour autant, déroulent leurs propres récits. Laurent Sfar, Il y avait un oubli, un blanc, un trou… Jusqu’au 13/01/2011 www.lesartsaumur.com

LES VILLES RÊVENT D’AUTRES VILLES Anna Kleberg montre à la galerie Ilka Bree un ensemble d’œuvres regroupées sous le titre Back and Forth, 2009. Ce travail s’organise autour des centres d’intérêts de la plasticienne suédoise : l’espace, le processus photographique et l’architecture. Back and Forth évoque l’idée que les villes rêvent d’autres villes à travers la promesse que l’homme semble s’être faite de construire des cités pour vivre heureux. Anna Kleberg, Back & Forth Jusqu’au 29/01/2011 www.galerie-ilkabree.com


chroniques Deerhunter Halcyon Digest | 4AD La vie est pleine de mystères : les statues de l’île de Pâques, la subversion punk d’Arlette Chabot et… la discrétion notoire de Deerhunter. Certes, la bande d'Atlanta menée par Bradford Cox recueille les éloges critiques, mais ce n’est pas encore le succès de masse mérité. C’est sûr, on ne se souviendra pas de Deerhunter pour ses textes – faiblards, tout juste bons à drainer des mélodies crève-cœur à l’intemporalité mesurée. Car pour le reste, tout est là : chansons noires baignées de vagues noisy, moments de grâce inouïs, déflagrations sonores et voix d’angelots. Seulement, ce 4e album ne cède pas à la tentation bruitiste. « Je n’aime pas intellectualiser un morceau à outrance. Mes chansons restent très accessibles, même si je n’ai aucun mal à pondre un titre flippant et bizarre », confirme Cox. Halcyon Digest, littéralement « un sommaire paisible », est définitivement plus lumineux que ses prédécesseurs. Le recueil de chansons est moins touffu qu’à l’habitude, mais cette limpidité nouvelle est soutenue par une production qui ne manque pas de relief. Deerhunter confirme ici son goût pour la géométrie variable et le chaos organisé. Alain Allanic

Maximum Balloon DGC | Interscope David Sitek, cerveau de TV On The Radio, musicien touche-à-tout et producteur ultra sollicité (Yeah Yeah Yeahs, Liars, Scarlett Johansson,…) avance un projet personnel. Mais, Maximum Balloon n’est pas vraiment un voyage en solitaire. Dave a réuni vieux potes et récentes connaissances : Karen O des YYY's, Theophilus London, David Byrne, Tunde Adebimpe, Kyp Malone et des membres de TVOTR. Résultat ? Des mélodies plus spontanées et abordables (If You Return, Communion) que par le passé. Maximum Balloon délaisse les sons torturés et sombres pour gagner en légèreté. En éradiquant sa noirceur, Sitek aurait pu perdre de sa superbe. Au lieu de cela, il accouche de petits chef-d'œuvres inclassables et intemporels, notamment le poignant The Lesson, ou les plus sémillants Young Love et Pink Bricks. Sébastien Billard


musique |

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BOT’OX

Raashan Ahmad

Babylon by car | I'm a cliché / Topplers Le Botox, c’est une toxine paralysante qu’on fait passer pour un aimable cosmétique. Le duo qui réunit Julien Briffaz (moitié de Tekel) et Benjamin Boguet (Cosmo Vitelli), c’est tout l’inverse. Ils sont convaincus que Babylon by car, leur premier album, pourrait être la bande originale d’un road movie tragiquement barré, qui s’achèverait dans une explosion d’infiniment beau et d’inévitablement sordide. Eh ben non, les gars, ce n’est pas ça. Certes, vous produisez de la pop avec des vrais bouts d’électronique dedans, idéale pour les longs trajets en voiture. Mais qui, malgré une bonne volonté évidente, n’évoque rien de beaucoup plus vénéneux que le risque de tomber sur un Snickers périmé à la station-service. Olivia Volpi

For What You've Lost |TRAD VIBE Records Avec ses comparses de Crown City Rockers, Raashan Ahmad sortait l'an dernier un mémorable album de space hip-hop. Réjouissante nouvelle, le leader du groupe publie un deuxième album solo. Bien plus absorbant que son premier essai (2008), For What You've Lost s'inscrit dans la lignée des trésors soul/jazz dont s'enorgueillit le rap indé américain. On croirait reconnaître les beats languides de Jay Dee sur My Imagination, mais le temps d'y penser, nous voilà déjà emportés par la basse funky et frondeuse de For What You've Lost. Comme toujours, le flow virevoltant de Raashan se pose parfaitement sur les compositions à la fois synthétiques et cuivrées. Du hip-hop éminemment moderne, pas putassier pour un sou. Hakima Lounas

The Bewitched Hands Birds & Drums | Sony/Jive Il est libre, Max. Et les Bewitched Hands tout autant. Ils vivent la tête dans des nuages, non loin de leurs confrères MGMT. Ainsi, au-dessus de la mêlée, ils manifestent une fougue juvénile, extrêmement salutaire en 2010. Les Rémois de TBH forment un nuage à leurs couleurs, et voici que paraît ce cumulonimbus aux contours divers selon notre angle d'écoute. Ici, on repère une pop psychotropique, avec des chœurs qui chantent certainement pieds nus. Là, des notes folk pleines d'espoir, sur le potentiel de certaines herbes médicinales... Ici encore, c'est un rock glam tout à fait décomplexé qui pointe à l’horizon. Soit, un anticyclone très enthousiasmant qui s’installe durablement au creux de notre oreille. Mathieu Dauchy


dvd City of life and death

Villemolle 81

De Winshluss | Ferraille Requins Marteaux / Kidam

De Lu Chuan | Seven 7 Film somme, City of life and death prend son temps pour raconter les massacres de Nankin. Plus de 200 000 morts, 20 000 femmes violées, tel est le bilan de la prise de cette ville chinoise par les Japonais, en 1937. Divisé en plusieurs actes, City of life and death traite d’un sujet encore épineux entre les deux pays. Lu Chian, son réalisateur, y tente le grand écart. Sans minimiser les atrocités, il épouse aussi bien le point de vue japonais que chinois, nivelant les risques de dérives idéologiques. D’où le choix d’une photographie en noir et blanc et d’une esthétique aussi froide que sublime. Dans sa peinture d’une lutte entre frères ennemis, il a fait le choix de situer son film dans un monde gris : une cité de la vie et de la mort. > Baptiste Ostré

Fort de son expérience acquise sur le long métrage Persépolis, Vincent Paronnaud, aka Winshluss, s’attaque au film de genre avec et pour les Requins Marteaux. Et déboulonne ainsi les frontières stylistiques comme les clichés du monde rural (et de nos sociétés) dans un objet filmique non identifiable, délicieusement barré. Derrière un scénario rocambolesque - un journaliste vient dans la petite commune « tarnaise » de Villemolle pour couvrir l’événement de l’année « La Bataille de Villemolle » mais d’un coup, tout bascule... Un météorite s’écrase et transforme tout ce qui passe en zombie -, le traitement varie entre reportage TV bien crade, série Z et thriller déjanté. Bienpensants et défenseurs du bon goût, passez votre chemin. Les autres, prenez ça dans les dents. > Carole Lafontan

We Had A Dream

De Damien Raclot-Dauliac | Heretiks / Topplers Le voici. Le témoignage définitif de l’épopée d’une bande de potes marqués à jamais par un teknival (Tarnos, 1995) et devenus acteurs du phénomène. Les clichés de travellers évacués (ni clébard, ni camtar ici), le sound system souvent décrié se souvient de tout : vie en communauté, drogues, premiers mixes, et puis les fêtes, évidemment - des déchetteries au XVIe arrondissement, des teufs tchèques à l’Olympia. La free party, pratique visible d’un mouvement artistique sans manifeste, possède surtout une histoire orale, où le vrai se mélange au faux. Ces contes et légendes sont (parfois) confirmés par des protagonistes animés d’une violente lucidité. Reste ce titre, We Had A Dream. Le rêve est-il accompli ? Pas sûr. La réalité revenue, certainement. Incontournable. > Thibaut Allemand



chroniques Too Much Future Michael Boehlke & Henryk Gericke

Dilapide Ta Jeunesse Jürgen Teipel | Éd. Allia

Comme d’hab’, Allia fait les choses en grand. La maison d’édition publie simultanément deux ouvrages consacrés à l’émergence du punk rock outre-Rhin. Côté Ouest, Dilapide Ta Jeunesse (traduction de Verschwende deine Jugend, hymne nihiliste de DAF) laisse la parole aux protagonistes des différentes waves germaniques. Mille heures d’entretiens disparates où les acteurs de ce mouvement (DAF donc, mais également Einstürzende Neubauten, Malaria!, on en passe…) relatent sans fard mais avec, parfois, une pointe de nostalgie lumineuse, les balbutiements et ambitions d’un séisme majeur du xxe siècle. Centré sur l’Est, Too Much Future décrit quant à lui les spécificités de l’expérience punk derrière le Mur. De la diffusion, difficile, à la réception, impressionnante : sous ce régime pas très funky, le look dépasse la simple provoc’, et peut mener à de sévères interrogatoires par la Stasi, qui noyaute rapidement cette mouvance. Dans ce livre court, on parle moins de musique que de sa mise en pratique : système D, arrestations, squats, transversalité des disciplines… Ce diptyque dessine le portrait d’une certaine jeunesse européenne et dévoile, en creux, une facette méconnue de la culture allemande. Incontournable(s). 192p., 15€ et 448p., 25€. Thibaut Allemand

France 80 Gaëlle Bantegnie | Coll. L'Arbalète /éd. Gallimard La France de Gaelle Bantegnie mange des Danette vanille, écoute Thriller avec un walkman et boit du Ricqlès sans être ringarde. Il y a Claire Berthelot, adolescente moyenne qui rêve, un peu dégoûtée, d'embrasser des garçons avec la langue, le visage caché par une mèche évadée d’un carré plongeant. Et Patrick, mégalo-loser tout droit sorti d'un sketch de Franck Dubosc, plus occupé à « conclure » avec ses clientes qu'à leur refourguer ses abonnements Canal +. On tourne les pages comme l'on retrouverait des Polaroïds oubliés au fond d'une armoire. Même émotion. Le style de France 80 sent le Drakkar noir et le Galak. Un premier roman au passé qui se conjugue au présent. Vivement le futur. 224 p., 17€. Marie-Lucile Kubaki


Le règlement

INDIGNATION

Heather Lewis | Éd. P.O.L.

Philip Roth | Éd. Gallimard

Heather Lewis n'a écrit que trois romans avant de se suicider. Livrés dans le désordre, Le règlement, son deuxième, parait donc après son chef-d'œuvre ultime, Attention (POL, 2007). Plus qu'un brouillon, c'est une pierre essentielle. Lewis y décrit un milieu qu'elle a bien connu, celui des concours hippiques : les rapports de domination, la bascule du plaisir aristo au show-business, la grâce, aussi. Elle approche surtout comme personne (hormis Selby Jr ?), la mécanique de l'obsession, du manque, ce violent désir d'autodestruction qui cherche dans la drogue, l'alcool ou le sexe, des objets dérisoires. Portraits âpres et sublimes d'hommes et de femmes au bord du gouffre, que seul l'amour pourrait sauver. 440 p., 25€. Raphaël Nieuwjaer

Philip Roth est, sans conteste, l’un des écrivains contemporains les plus habiles à délivrer une critique éloquente des États-Unis. Alors, quand il renonce à sonder les affres de la vieillesse pour céder une fois encore à ce dessein littéraire, ses inconditionnels sont aux aguets. Autant le dire, les risques de déception sont aussi grands que l’attente est entière. Mais, Indignation se révèle surprenant. Dans le bon sens du terme. La Tache était porteur de violence, sans être monstrueusement virulent ; ce dernier roman en est presque dépourvu. Tout y est sourd, la vie comme la satire. Quel procédé serait plus approprié pour égratigner la pesanteur des années 50 et de leurs codes moraux ? 208 p., 17,90€. Louise Truffaut

Le Sang et la mer Gary Victor |Éd. Vents d’ailleurs Le Sang, c’est celui d’Hérodiane, qui s’écoule tandis qu'elle déroule le fil de ses souvenirs. La Mer, c’est Estèvel, son frère homosexuel aimé du dieu des eaux, Agwe. Dans ce conte vaudou cru et poétique façon Illusions perdues, pas de place pour les bons sentiments. Paradi est un bidonville de Port-au-Prince, où la concierge, Dulciné, arrondit ses fins de mois en jouant les mères maquerelles avec ses propres filles. Le prince charmant a beau avoir les yeux bleus, il brise tout ce qu’il touche, les jeunes filles noires comme Hérodiane de préférence. Partout, la violence d’une société « bouffeuse d’espoirs et de dignité » en pleine danse macabre. Entre conte épique et roman noir : fort et inclassable. 192 p., 17€. Marie-Lucile Kubaki

littérature |

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chroniques |

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Bd BAB-EL-MANDEB Micheluzzi | Mosquito Deux têtes brûlées sont missionnées pour convoyer deux automitrailleuses en terre abyssinienne alors que les troupes du Duce s’apprêtent à envahir le territoire. Peter Cushing, sous-officier anglais endetté et gentleman alcoolique s’accoquine avec Libertario Miccoli, anarchiste à l’ironie facile, pour échapper à la solitude propre aux déracinés tout autant que pour en remontrer à une voluptueuse Egyptienne et à une Anglaise à la blondeur glacée. Ayant passé la première partie de sa vie en Lybie - avant d’en être chassé par Kadhafi - Micheluzzi, contemporain de Pratt, fait sentir dans ses pages au noir et blanc ciselé la touffeur du désert, l’huile de moteur crasseux et la sueur, ingrédients indispensables à l’aventure bur(i)née comme on l’aime. > Nicolas Trespallé

MAIWAI Mochizuki | Pika graphic Perçu comme un maître du thriller horrifique depuis Dragonhead et La Dame de la chambre close, Mochizuki verse dans le comique régressif dans ce manga frénétique mettant en vedette une collégienne de 14 ans, ingénue et bagarreuse, un marin rocker digne de (Moby) Dick Rivers, et deux pirates catcheurs louches, friands de « fan service » ; à savoir de petites culottes qu’ils n’hésitent d’ailleurs pas à porter sur la tête. Le scénario en roue libre, marqué par un bon goût assumé, ne tient que par la dextérité de Mochizuki à rester toujours à hauteur de ses personnages comme si le mangaka lassé des ambiances claustrophobes et pesantes et des fantômes aux cheveux gras s’offrait une récréation dévergondée livrant un pendant pendable et bandant à One Piece. > Nicolas Trespallé

TOXIC t.1/2 Charles Burns | Cornélius Après une participation réussie dans l’audacieux Peur(s) du noir, un recueil de photos bipolaires One Eye et dans l’attente craintive de l’adaptation ciné de son chef-d’œuvre Black Hole, Burns retourne à ses pinceaux pour une bande faussement classique à la franco-belge avec héros à houppette et champignons géants dans ce qui pourrait passer de loin pour une version apocryphe et dégénérée de L’Étoile mystérieuse. Doug, ado déphasé à la tête d’œuf, se remet difficilement d’un traumatisme crânien. Traversant un trou dans le mur de sa chambre, il découvre un monde incompréhensible et exotique, départ pour un voyage chaotique et déstructuré façon Burroughs à l’intérieur de sa conscience. Visiblement le Tintin des années 10 sera schizo ou ne sera pas. > Nicolas Trespallé



© Disney Interactive Studios

jeux vidéo

texte ¬ Guillaume Jallut

Disney’s Epic Mickey - Wii Epic Mickey est le fruit d’une convergence de premier ordre : celle du sens de l’innovation de Warren Spector, directeur général et artistique du projet et papa du fameux Deus Ex, celle de l’originalité passionnante et véritablement artistique du jeu Okami et celle de l’univers Disney. Si Epic Mickey se présente sous les simples atours d’un jeu de plateforme d’action et d’aventure, la trame et le gameplay ne recèlent pas moins une créativité captivante. Le jeu est en effet une mise en abîme adroite et touchante de l’histoire Disney. Passé de l’autre côté du miroir, Mickey y découvre le laboratoire de Yensid. Le sorcier de Fantasia met la dernière touche à un monde étrange : celui des stars oubliées des dessins animés. Mais la maladresse de la souris provoque le réveil du Fantôme Noir et entraîne la désolation du dit monde. Propulsé dans ce Wasteland, Mickey va devoir se défendre et sauver cet univers particulier avec les armes de son créateur : pinceaux, pastelles et diluants. Mais il va également aller à la rencontre de sa propre histoire en croisant le mal nommé Oswald le Lapin chanceux, sorte de grand frère inconnu et jaloux, créé par Disney à la fin des années 20 et à la fois premier cartoon star et premier des personnages à tomber dans l’oubli à cause du succès de Mickey.


© Konami Corp.

© Activision Publishing, Inc

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PES 2011

Call of Duty : Black Ops

PS3 | Xbox 360 | Wii | PSP | PC

PS3 | Xbox 360 | Wii | DS | PC

La mouture 2011 de la simulation de foot mythique sort marquée du sceau de la nouveauté : système de passe entièrement revu pour un réalisme et une liberté accrus, gestion des gestes techniques mesurée et efficace, le gameplay profite d’une agréable mise à jour. Avec de nombreuses options de management tactique et une League des Masters online, PES montre qu’il n’a toujours pas à rougir des comparaisons.

Points chauds et guerre froide, Black Ops parachutera le joueur derrière les lignes ennemies pour des opérations clandestines au Vietnam, à Cuba ou en URSS. Toujours plus somptueux et chargé en fusillades dantesques, le jeu offrira également un multijoueur particulièrement prometteur. Parties débutées avec une seule balle ou une arme aléatoire, le joueur aura aussi le plaisir de côtoyer à nouveau quelques zombies.

© Tecmo Koei Games Co. LTD.

Fist of the North Star : Ken’s Rage - PS3 | Xbox 360 Ce manga japonais de référence avait à la fin des 80’s soulevé l’enthousiasme des téléspectateurs français du Club Dorothée et l’ire de Ségolène Royal, Télérama ou Libé. Incriminé pour son propos sombre et violent, Ken empruntait autant au monde post apocalyptique de Mad Max qu’au personnage de Bruce Lee. Le jeu vidéo reprend tous les ingrédients de la série, pour un beat’em all façon Dynasty Warriors qui devrait ravir les fans.


Univers Technologique sélection ¬ Benjamin Cordazzo

Mince alors ! Ne vous méprenez pas, ce n’est pas un netbook. Steve Jobs n’a que peu d’estime pour eux. Il affectionne en revanche le marché des laptops fins et haut de gamme. Le nouveau MacBook Air vous livre volontiers quelques indices sur les pistes que suivent les ingénieurs dans les labos de Cuppertino. Le stockage Flash silencieux permet une sortie de veille immédiate. L’Unibody et le Trackpad Multi-Touch font désormais partie de son form factor décliné en 13 et 11 pouces - so cute and amazing. Modèle 11», 64 Go, 2 Go RAM, Core 2 Duo 1,4 GHz, 1,06 Kg - 999 euros Modèle 13», 256 Go, 2 Go RAM, Core 2 Duo 1,86 GHz, 1,32 Kg - 1599 euros http://store.apple.com/fr

Télex

Après 30 ans de bons et loyaux services et 220 millions d'unités vendues, le Walkman K7 de Sony tire sa révérence. +++ Panasonic arrête la fabrication des Technics SL-1200 après 3,5 millions de platines écoulées depuis 1972. // Le 25 novembre Christie's mettra aux enchères l'authentique costume de Dark Vador. // La mise à jour des Sony Ericsson Xperia vers Android 2.1 est arrivée - disponible ce mois-ci.


Littérature française Il était temps qu’un acteur comme la FNAC se lance et tente, autant que faire se peut, de dynamiser le marché du livre numérique en France. Plus de 40 000 titres en français disponibles, 2 Go de mémoire, du WiFi et même un mystérieux accès 3G gratuit. 199 euros www.fnac.com

Mobile Avant l’iPhone, Palm était le téléphone mac friendly par excellence. Le nouveau Palm Pre 2 est un magnifique galet à l’ergonomie léchée et synergique, absolument intuitif et résolument plaisant. Pour ceux que l’iPhone exaspère et restent dubitatifs devant Androïd. À partir d’1 euro avec forfait chez SFR www.palm.com/fr

Exposed Vu au MoMA de New York, le système 2.1 Soundsticks III de Harman/Kardon. 170 $ www.harmankardon.com

Télex

Apple plancherait sur une carte SIM directement intégrée à ses produits puis programmable selon l'opérateur. // Un Nexus 2 d'ici la fin de l'année ? // Palm sortirait pas moins de 6 appareils sous webOS 2.0 en 2011. // Des leaks d'un Sony Ericsson Playstation Phone sous Android circulent. // Une tablette JooJoo 2 sous Chrome OS en 2011? // Galileo - le GPS européen - opérationnel en 2017.

high tech |

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agenda |

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concerts Mar 16/11

Calame [Chanson]

05 56 89 98 23 www.t4saisons.com

19:00 - Le Champ de Foire, Saint-André-de-Cubzac - 6€. Tél 05 57 45 10 16

Israël Vibration & The Roots Radics + Hangar Sound System [Reggae]

The Bellrays + DJ [Rock]

21:00 - Rock School Barbey 18-20€. Tél 05 56 33 66 00 www.rockschool-barbey.com

Les Californiens de Bellrays, formés en 1991, n’ont jamais aussi bien incarnés leur devise « Maximum Rock’n’soul » qu’aujourd’hui. Forts d’une flopée d’albums, ils parcourent nos contrées depuis des années avec une énergie renversante et à chaque coup la magie opère : des guitares dignes des Stooges, une voix sensuelle non sans rappeler Tina Turner ou Aretha, des morceaux balancés comme des brûlots lubriques, du rock and roll, vrai et bien vivant. 20:00 - Krakatoa, Mérignac – 15€-. Tél 05 56 24 34 29 www. krakatoa.org

Ty Segall + Movie Star Junkies [Indie rock] 20:30 - Heretic Club - 8-10€. Tél 05 56 52 31 69 www. allezlesfilles.com

Les Inouïes - journées d’expressions sonores contemporaines Proxima Centauri & S:I:C [Contemporain] In Novato, In Quanto A l’Opus 61, IN/OUT Stances. Proxima Centauri et l’Ensemble S:I.C. offrent leurs regards croisés sur l’évolution des musiques d’aujourd’hui. Un spectacle musical total, original et novateur, avec, entre autre, un hommage à Chopin écrit par François Rossé et des oeuvres de jeunes compositeurs contemporains. 20:45 - Théâtre des Quatre Saisons, Gradignan - 7-13€. Tél

Blind Test + Javier Barria [Pop rock] 21:00 - El Chicho - Entrée libre. Tél 05 56 74 47 35 www. elchicho.fr

Mardi Blues : Tchang [Blues rock] 21:30 - Le Comptoir du Jazz Entrée libre. Tél 05 56 491 555 www.leportdelalune.com

Mer 17/11

Soirée Diva : Junko Onishi [Jazz] 19:30 - Le Rocher de Palmer - Salon de Musiques, Cenon 5€. Tél 05 56 74 80 00 lerocherdepalmer.fr

K’s Choice + Buridane [Pop rock] K’s Choice a toujours été un groupe difficile à classer dans une seule catégorie et a donc été l’un des rares groupes de la fin des années 1990 à avoir su perdurer, notamment en participant à des festivals aussi prestigieux que Lilith Fair et Lollapalooza. Comme le prouve leur cinquième album (après dix ans d’absence), Echo Mountain, sorti cet année, l’amour du groupe pour l’éclectisme est resté intact. 20:00 - Krakatoa, Mérignac – 24€-. Tél 05 56 24 34 29 www. krakatoa.org

Afterwork salsa [Latino] 20:00 - Le Comptoir du Jazz 2€. Tél 05 56 491 555 www. leportdelalune.com Les Blaireaux + Fabien Bœuf + Monsieur Lune [Chanson] 20:30 - Théâtre Trianon - 1820€. Tél 05 56 48 86 86 www. theatre-trianon.com

Pony Pony Run Run [Rock] 20:30 - Théâtre Fémina - 30€. Tél 05 56 48 26 26 www.box.fr

Barbara, 20 ans d’Amour [Spectacle musical] Mise en scène : Bruno Agati. 20:30 - L’Entrepôt, Le Haillan - 15-22€. Tél 05 56 97 82 82 www.lentrepotduhaillan.com

Cocoon + Madjo [Folk] 21:00 - Rock School Barbey 22-25€. Tél 05 56 33 66 00 www.rockschool-barbey.com

Balèti Oc [Musique du monde] 21:00 - Chez Le Pépère - Entrée libre. Tél 05 56 44 71 79 www. chezlepepere.com

Scène ouverte [Jazz] 21:00 - Le Café des Moines - Entrée libre. Tél 05 56 92 01 61

Blackstone + The Bathroom Groovy Stuff [Blues rock] 21:00 - El Chicho - 3€. Tél 05 56 74 47 35 www.elchicho.fr Jeu 18/11

Tiken Jah Fakoly [Reggae] 19:30 - Espace Médoquine, Talence - 27-29€. Tél 05 57 57 07 20 www.musiques-de-nuit.com



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concerts The Ex + Chocolat Billy [Expérimental] The Ex en 2 chiffres : 31 ans d’activisme musical, près de 1400 concerts. Enfin de retour à Bordeaux, les Néerlandais, adeptes d’un free-rock-expérimental, cérébral et viscéral, pourraient se reposer sur les lauriers d’un parcours alternatif et engagé hors du commun, perpétuel combat pour l’indépendance et l’autonomie dans un monde culturel ayant énormément évolué. D’hymnes punk en collaborations divines (Tom Cora, Dog Faced Herman, Tortoise, Steve Albini, Zu, Thurston Moore, Djibril Diabate ou plus récemment Getatchew Mekuria), rien que ça ! 20:00 - Krakatoa, Mérignac 15-17€. Tél 05 56 24 34 29 www.krakatoa.org

Live Adiktion #6 : Leitmotiv + Sumsic + Hunky swingers + Exilys [Rock] 20:00 - Bt 59 - 4€. Tél 09 79 16 98 71 www.bt59.com

Art Mengo [Variété] 20:30 - Théâtre Fémina - 33€. Tél 05 56 48 26 26 www.box.fr

Léolive + Arthur des Radis [Chanson] 20:30 - Z’Ubu - Entrée libre. Tél 05 56 92 30 93

Mac on the rock : April Skies + Orange Macadam + The Soulflat Foundation [Rock, groove] 20:30 - MAC, Pessac - 3€. Tél 06 61 87 29 65

Truman’s Water + Due Ragazzi [Noise]

Nolwenn Leroy : « Le Cheshire Cat & Vous »

21:00 - Le Saint-Ex - 7€. www.saint-ex.com

[Variété] 20:30 - Casino Théâtre Barrière - 31-35€. Tél 05 56 69 49 00 www.casino-bordeaux.com

Open Swing [Jazz] 21:00 - Chez Le Pépère - Entrée libre. Tél 05 56 44 71 79 www.chezlepepere.com The Bathroom Groovy Stuff [Blues rock] 21:00 - Le Café des Moines Entrée libre. Tél 05 56 92 01 61

Jazz with Alex Golino [Jazz] 21:30 - Café Opéra - Entrée libre. Tél 05 56 44 07 00 www.jegher.fr

Fédération Française de Baryton [Electro jazz] 21:30 - Le Comptoir du Jazz 5€. Tél 05 56 491 555 www.leportdelalune.com Ven 19/11

Auditions Régionales Printemps de Bourges et de la Fnac Crane Angels (Pop) + Pendentif (Pop) + Smokey Joe & The Kid (Electro / Hip Hop / Swing) + The Automators (Rock / Pop / Electro) + The Jouby’s (Reggae / Soul / Ska) + United Fools (Electro / Hip Hop / Jazz) Gratuit – sur invitation (à retirer à la Fnac ou à la Rock School Barbey). 20:30 – Rock School Barbey Entrée libre. Tél 05 56 33 66 00 www.rockschool-barbey.com

Beat Torrent + Lexicon

Les Frères Brothers + Caumon & Luca Costa

[Electro, hip hop] 21:00 - Rock School Barbey 18€. Tél 05 56 33 66 00 www. rockschool-barbey.com

[Humour vocal] 20:30 - La Caravelle, Marcheprime - 13-16€. Tél 05 57 71 16 35 www.ville-marcheprime.fr

Fatals Picards [Variété] 21:00 - Le Rocher 1200, Cenon - 18-21€. Tél 05 56 74 80 00 lerocherdepalmer.fr Mongol Rodeo + The ! + Wonkee Monkees [Punk Rock] 21:00 - Le Saint-Ex - 5€. www. saint-ex.com

La guinguette en goguette [Chanson] 21:00 - Chez Le Pépère - Entrée libre. Tél 05 56 44 71 79 www. chezlepepere.com

Attentat Sonore + Unfit + Invités [Hxc] 21:00 - Heretic Club - 6€. www. herecticclub.com

Soy [Pop rock] 21:00 - Le Café des Moines - Entrée libre. Tél 05 56 92 01 61

Sharitah Manush + John Doe’s Unbelievable Suicide [Folk] 21:00 - El Chicho - 5€. Tél 05 56 74 47 35 www.elchicho.fr

Shanna Waterstown [R’n’B] 21:30 - Le Comptoir du Jazz 6€. Tél 05 56 491 555 www. leportdelalune.com

Les Lacets des Fées + Invités [Chanson] 22:00 - Les Tourelles, Pauillac - 3-5€. Tél 05 56 59 07 56 http://tourelles-pauillac.com



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concerts M_NUS Tour : Marc Houle + Junior Felip [Techno] 23:59 - Le 4 Sans - 10-15€. Tél 05 56 49 40 05 www.le4sans.com

The Little Phatty Show : Far Too Loud + Gloumout + Bioblitz + Elmute + Damsey [Electro] 23:59 - Bt 59, Bègles - 10€. Tél 09 79 16 98 71 www.bt59.com Sam 20/11

Apero Klub ! Yoyoyo Acapulco [Folk] Première édition de l’Apéro Klub ! Yoyoyo Acapulco, soit un groupe venu du froid qui sent le soleil et le fun ! Armée de ukulélés et d’instruments divers, cette bande de joyeux lurons aux looks débridés écrit la parfaite bande son de nos étés d’adolescent, léger, frais, et doucement second degré. Ils pourraient appartenir à la famille antifolk des Herman Düne et autre Jeffrey Lewis, mais ont ce petit grain de folie qui fait d’eux un véritable ovni musical, totalement irrésistible. Suivi du concert de Foals à la Rock School Barbey à 21h ! 19:00 - Krakatoa, Mérignac – 5€-. Tél 05 56 24 34 29 www.krakatoa.org

Drom Boem [Spectacle musical] 20:00 - Salle Sontay - 15-20€. Tél 05 56 48 26 26 www.box.fr

Foals + The Invisible [Pop] 20:30 - Rock School Barbey 20-24€. Tél 05 56 33 66 00 www.rockschool-barbey.com Les indépendances africaines : Luc Lainé Afrobeat Project [Afrobeat] 20:30 - Pôle culturel Ev@sion, Ambarès-et-Lagrave - 6-12€. Tél 05 56 77 36 26 http://evasion.ville-ambaresetlagrave.fr

18e Chicago Blues Festival [Blues, rock] Zora Young, Eddie Shaw, Elmore James Jr, Maurice John Vaughn, Nick Charles, Willie Hayes & Napking’s. 20:30 - Halle de Gascogne, Léognan - 22-24€. Tél 05 56 45 63 23 www.jazzandbluesleognan.fr

Lous Caps Negues [Folk gascon] 20:45 - Théâtre Olympia, Arcachon - 21-26€. Tél 05 57 52 97 75 www.arcenreve.com

Lo Jay & Stef Séva [Jazz] 21:00 - Amadeus Song Piano Bar - 10€. www.amadeussong.fr

Ernest Dawkins Trio [Jazz] Avec Philippe Gaubert (batterie) et Hervé Saint Guirons (orgue). 21:00 - L’Empire des sens Gratuit sur réservation. Tél 05 56 48 80 00

Madison Street Family [Groove] 21:30 - Le Comptoir du Jazz 6€. Tél 05 56 491 555 www.leportdelalune.com

We Love 80’s & 90’s Music [Electro] 22:30 - Bt 59, bègles - 10€. Tél 09 79 16 98 71 www.bt59.com

Sexy Sushi DJ set feat Micth Silver + Hooligan Disco + Faakz + Clarks +Jusaï [Electro] 23:59 - Le 4 Sans - Entrée libre. Tél 05 56 49 40 05 www.le4sans.com

45T mon amour ! [Mégamix suave et décadent] Greg Nördmale + Olaf Metal + Kurt Russell + DJ Navratilova + Lypou + DJ Lyac + Midnight Dim + Vladigital + Oboy + Tati Losi + Dentifrizzz 23:59 - Heretic Club - 5€. www.herecticclub.com Dim 21/11

Festival tandem : Bonbon chante Fréhel [Cabaret littéraire] 10:30 - Halle, Cestas - 7-9€. Tél 05 57 83 53 11

Ernest Dawkins [Jazz]

Denis Gouzil trio : « À cordes et à vent » [Jazz]

Avec Philippe Gaubert (batterie) et Hervé Saint Guirons (orgue) . 21:00 - Le Baryton, Lanton Gratuit sur réservation. Tél 05 56 82 31 83

21:00 - Le Café des Moines 5€. Tél 05 56 92 01 61

Lun 22/11

Jacques Abeille & Mathieu Lebrun [Spectacle

Positive Deviance + Lorkha [Pop rock]

musical] 20:00 - Zig-Zag - 3€.

21:00 - El Chicho - 3€. Tél 05 56 74 47 35 www.elchicho.fr

Julien Perretta [Show case] 17:30 - Forum de la FNAC Entrée libre. www.fnac.com/ bordeaux



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80

concerts Julian Perretta [Pop rock] 20:30 - Le Rocher 650, Cenon - 15-17€. Tél 05 56 74 80 00 www.lerocherdepalmer.fr

Le P’tit Bal trad’ [Musique du monde] 22:00 - Le Café des Moines 3€. Tél 05 56 92 01 61 Mar 23/11

AIR [Frenchy but chic !] 20:30 - Théâtre Fémina - 4043€. Tél 05 56 48 26 26 www.box.fr

Fucked Up + Invité [Hxc] 20:30 - Heretic Club - 5€. www.herecticclub.com Robert Francis [Rock] 21:00 – Rock School Barbey - 17-23€. Tél 05 56 33 66 00 www.rockschool-barbey.com Eat Skull + Arthur Pym & The Gordons + Nunna Daul Isunyi [Noise] 21:00 - Le Saint-Ex - 5€. www.krakatoa.org

The Jack + Riot Dolls + neme6 [Rock] 21:00 - EL Chicho - 4€. Tél 05 56 74 47 35 www.elchicho.fr

Mardi Blues : Lonj [Blues rock] 21:30 - Le Comptoir du Jazz Entrée libre. Tél 05 56 491 555 www.leportdelalune.com Mer 24/11

Brigitte Fontaine [Chanson] Diva surréaliste ? Poétesse délirante ? Qu’elle chante les sans-papiers, la cigarette diabo-

lisée, le suicide au gaz, l’amour ou l’horreur de l’enfermement, Brigitte Fontaine accueille, de sa voix éternellement gourmande, toutes les âmes. Plus hardcore, plus courageuse, plus habitée, plus joueuse que pas mal de ses contemporains créateurs, elle ose avec hardiesse et bonheur faire rimer « Libellule » et « encule ». Toujours aussi fantasque, la chanteuse règle ses comptes avec une société trop aseptisée pour être honnête. 20:30 - Le Pin Galant, Mérignac - 22-28€. Tél 05 56 97 82 82 www.lepingalant.com

Angus et Julia Stone tombés dès l’âge tendre dans la marmite de la musique. Frère et sœur, c’est dans des mélodies touchées par la grâce, que se décline la singulière identité du duo. Un duo avide d’expériences et de sensations fortes, dont la toute jeune carrière ressemble déjà à un récit d’aventure doublé d’un parcours initiatique, à un carnet de voyage autant qu’à une chronique intimiste. Les treize titres de Down the Way en apportent l’éloquent témoignage. 20:00 - Krakatoa, Mérignac 20-23€. Tél 05 56 24 34 29 www.krakatoa.org

Dagoba + Gorod + Guest

Eddy Mitchell : « Ma dernière Séance » [Variété]

[Métal] 21:00 - Rock School Barbey 16-20€. Tél 05 56 33 66 00 www.rockschool-barbey.com

20:00 - Patinoire Mériadeck 45-70€. Tél 05 56 48 26 26 www.box.fr

Blues a caballo [Blues rock] 21:30 - Chez Le Pépère - Entrée libre. Tél 05 56 44 71 79 www.chezlepepere.com

Sly Johnson + Beasty

Jeu 25/11

Tamann + Fragile Architecture + Ina Cesco

Midi musical : Lauréats des classes de chant du conservatoire de Bordeaux Jacques-Thibaud [Récital] Pianistes : Martine Marcuz ou Jean-Marc Fontana. 12:30 - Grand Théâtre - 6€. Tél 05 56 00 85 95 www.opera-bordeaux.com

Sly Johnson [Show case] 18:00 - Forum de la FNAC Entrée libre. www.fnac.com/ bordeaux Angus & Julia Stone + Moddi [Indie folk]

[Groove] 20:30 - Le Rocher 1200, Cenon - 8-15€. Tél 05 56 74 80 00 www.musiques-de-nuit.com

[Trip hop] 20:30 - Bt 59, Bègles - 8€. Tél 09 79 16 98 71 www.bt59.com

Gush [Pop rock] 21:00 - Rock School Barbey 18-20€. Tél 05 56 33 66 00 www.rockschool-barbey.com

Open Swing [Jazz] 21:00 - Chez Le Pépère - Entrée libre. Tél 05 56 44 71 79 www.chezlepepere.com Les Nonnes homologuées [Chanson] 21:00 - Le Café des Moines 3€. Tél 05 56 92 01 61



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82

concerts Jazz with Alex Golino [Jazz] 21:30 - Café Opéra - Entrée libre. Tél 05 56 44 07 00 www.jegher.fr

Lucia Stanizzo [Jazz vocal] 21:30 - Le Comptoir du Jazz 5€. Tél 05 56 491 555 www.leportdelalune.com Ven 26/11

La V Noche [Rock] Lancement du magazine + expo + concert de Moon + DJ set de Kevin McAllister. 19:00 - EL Chicho - 3€. Tél 05 56 74 47 35 www.elchicho.fr

L’École des Femmes [Opéra] De Rolf Liebermann. D’après Molière. Livret de Heinrich Strobel. Direction musicale : Jurjen Hempel. Mise en scène : Éric Génovèse. ONBA. Lundi 22 novembre, de 19h à 21h : atelier de pratique théâtrale. Jeudi 25 novembre, à 18h : de cour à jardin, rencontre avec les artistes de la production. 20:00 - Grand Théâtre - 8-80€. Tél 05 56 00 85 95 www.opera-bordeaux.com

Catherine Major : « Rose sang » [Variété] 20:30 - Casino Théâtre Barrière - 26-31€. Tél 05 56 69 49 00 www.casino-bordeaux.com

Florent Pagny [Variété] 20:30 - Théâtre Fémina - 4868€. Tél 05 56 48 26 26 www.box.fr Gulliver [Opéra] De Armando Bergallo. 20:30 - Espace culturel

Georges Brassens, Léognan - 5-10€. Tél 05 57 96 01 30 www.mairie-leognan.fr

Hilh de pute [Chanson] 20:33 - Onyx - 17€. Tél 05 56 44 26 12 www.theatre-onyx.net Puggy [Pop] 21:00 – Rock School Barbey 25€. Tél 05 56 33 66 00 www.rockschool-barbey.com

Req [Jazz] 21:00 - Le café des Moines Entrée libre. Tél 05 56 92 01 61 The Dyin’ Twist + Bombardiers [Rock] 21:00 - Le Fiacre - 5€. Tél 05 56 44 28 04

acoustique] 15:00 - Médiathèque, Mérignac - Entrée libre. Tél 05 56 24 34 29 www.krakatoa.org

Swing Brother Swing [Jazz] 16:30 - Médiathèque Castagnéra, Talence - Entrée libre. Tél 05 56 84 78 90 www.talence.fr

Yuri Bashmet & Les Solistes de Moscou[Récital] Œuvres de Chostakovitch, Schnittke et Schubert. 20:00 - Grand Théâtre - 8-40€. Tél 05 56 00 85 95 www.opera-bordeaux.com

Rocé + Il Faro + Fayçal

21:30 - Le Comptoir du Jazz 5€. Tél 05 56 491 555 www.leportdelalune.com

[Hip hop] 20:30 - Le Champ de Foire, Saint-André-de-Cubzac - 8-12€. Tél 05 57 45 10 16

100% Manège [Breakbeat]

Africa Umoja

Laurent Larcher Trio [Jazz vocal]

Diskal + Nebz + Fraxx + Ground Zero + Mister L + Zoïdberg + Lili Boop 23:00 - Heretic Club - 5€. www.herecticclub.com

[Musique du monde] 20:30 - Casino Théâtre Barrière - 39-43€. Tél 05 56 69 49 00 www.casino-bordeaux.com

B Pitch Control Party : Sascha Funke +Chaim

Grupo Compay Segundo, the legacy of Buena Vista Social Club [Son

[Electro] 23:59 - Le 4 Sans - 10€. Tél 05 56 49 40 05 www.le4sans.com

Les Boucles Étranges + Alien Dutch + DJ K + DJ Snaybass [Electro] 23:59 - Bt 59, Bègles - 8€. Tél 09 79 16 98 71 www.bt59.com Sam 27/11

Concert gratuit à la Médiathèque de Mérignac - Pole AMI [Session

cubano] 20:30 - Le Pin Galant, Mérignac - 26-33€. Tél 05 56 97 82 82 www.lepingalant.com

Polyphonies à Eysines : « Sur les chemins du monde »[Musique du monde] Textes de Michel Prat. Direction musicale : Mathieu Ben Hassen. Chef de Chœur : Rodolfo Lahoz. 20:30 - L’Entrepôt, Le Haillan - 15-22€. Tél 05 56 97 82 82 www.lentrepotduhaillan.com



agenda |

84

concerts Tricky [Outer limits] 20:30 - Le Rocher 1200, Cenon - 18-20€. Tél 05 56 74 80 00 www.lerocherdepalmer.fr Gulliver [Opéra] De Armando Bergallo. 20:30 - Espace culturel Georges Brassens, Léognan - 5-10€. Tél 05 57 96 01 30 www.mairie-leognan.fr

Hardcore Slavery Tour : Al Core + Hellfish + The Speed Freak + Programers + Audiogenic DJ’s Battle Squad + Distort [Hardtek] 23:59 - Le 4 Sans - 10-12€. Tél 05 56 49 40 05 www.le4sans.com

Hilh de pute [Chanson]

Dim 28/11

20:33 - Onyx - 17€. Tél 05 56 44 26 12 www.theatre-onyx.net

Frank Michael [Variété] 15:00 - La Coupole, Saint-Loubès - 40-45€. Tél 05 56 68 67 06 www.lacoupole.org

Thomas Renwick & friends [Jazz reggae] 21:00 - Le café des Moines - 5€. Tél 05 56 92 01 61

Sarah Pray + Thomas Kivi [Indie folk] 21:00 - EL Chicho - 3€. Tél 05 56 74 47 35 www. elchicho.fr

Mined Field + Low of Balance [Jazz funk] 21:30 - Le Comptoir du Jazz - 5€. Tél 05 56 491 555 www.leportdelalune.com

Ombre rouge + Asyl [Rock] 21:30 - Le Fiacre - 5€. Tél 05 56 44 28 04

Midnite shuffle®

Africa Umoja [Musique du monde] 15:00 - Casino Théâtre Barrière - 39-43€. Tél 05 56 69 49 00 www.casino-bordeaux.com

L’École des Femmes [Opéra] Voir le 26/11. 15:00 - Grand Théâtre - 8-80€. Tél 05 56 00 85 95 www.opera-bordeaux.com

Chœur mixte Colcanto [Lyrique] Messe de Ste Cécile de Gounod. 16:00 - Basilique Saint-Seurin - 11-15€. Tél 05 56 48 26 26 www.box.fr

GBH + Invité [Punk rock]

[Rare groove] 22:00 - Le Saint-Ex - 2€. www.saint-ex.com

20:30 - Heretic Club - Entrée libre. www.herecticclub.com

Mods Party ! [Rare groove]

Lun 29/11

Music is not fun + John Sushi & The Bastards + Aviation Road + DJ St Franck. 22:00 - Heretic Club - 10€. www.herecticclub.com

Le P’tit Bal trad’ [Musique du monde] 22:00 - Le Café des Moines 3€. Tél 05 56 92 01 61

Mar 30/11

The Frogjam + Madison

Street Family [Funk] 20:00 - L’Antirouille, Talence Entrée libre. Tél 05 57 35 32 32 www.rocketchanson.com Klub ! : The Tallest Man on Earth + Idiot Wind

[Folk] Attention, gros événement ! The Tallest Man On Earth alias Kristian Mattson pourrait bien changer votre vie ! Il partage avec Bob Dylan cette voix de « papier froissé » et ce don pour l’écriture de chansons universelles et intemporelles. Armé de sa seule guitare, il défend ses titres comme si c’était la dernière fois, avec un talent et un charisme immense. Véritable rock-band à lui tout seul, il met le feu aux 4 coins du monde qu’il arpente maintenant depuis quelques années. En tournée avec TTMOE, la voix sublime d’Hajen alias Idiot Wind évoque Catpower ou Emily Jane White. 20:00 - Krakatoa, Mérignac 10-12€. Tél 05 56 24 34 29 www.krakatoa.org

L’École des Femmes [Opéra] Voir le 26/11. 20:00 - Grand Théâtre - 8-80€. Tél 05 56 00 85 95 www.opera-bordeaux.com

Patrick Fiori [Variété] 20:30 - Le Pin Galant, Mérignac - 30-37€. Tél 05 56 97 82 82 www.lepingalant.com



agenda |

86

concerts TV Buddhas + Invités [Outer limits] 21:00 - Le Saint-Ex - 5€. www.saint-ex.com

Mardi Blues : Tony [Blues rock] 21:30 - Le Comptoir du Jazz Entrée libre. Tél 05 56 491 555 www.leportdelalune.com Mer 1/12

L’École des Femmes [Opéra] Voir le 26/11. 20:00 - Grand Théâtre - 8-80€. Tél 05 56 00 85 95 www.opera-bordeaux.com

Quatuor Talich [Récital] Œuvres de W.A.M, Janacek et Mendelssohn. 20:30 - Le Rocher 650, Cenon - 8-15€. Tél 05 56 74 80 00 www.musiques-de-nuit.com

Mad Sin + Hell Division + Invités [Punk rock] 20:30 - Heretic Club - Entrée libre. www.herecticclub.com

Sidaction : Isotrope + Sinas + Nelly Olson + Tabloïd John + In Veins [Concert caritatif] Formule club 21:00 - Rock School Barbey – Entrée libre . Tél 05 56 33 66 00 www.rockschool-barbey.com Jeu 2/12

Noël Russe [Spectacle musical] 15:00, 20:30 - Espace Médo-

quine, Talence - 40€. Tél 05 56 48 26 26 www.box.fr

Calame [Chanson] 19:30 - Chapelle de Mussonville, Bègles - 6€. Tél 05 56 49 95 95 www.mairie-bègles.fr

Aaron + Mariee Sioux [Chanson, indie folk] Après leur précédente tournée à guichet fermé qui a conquis un public toujours plus grand, AaRON reviennent enfin sur scène nous présenter leur nouvel album Birds in the Storm. 20:00 - Krakatoa, Mérignac – 25€-. Tél 05 56 24 34 29 www.krakatoa.org

Ensemble Orfeo 55 [Symphonique] Direction & voix : Nathalie Stutzmann. Œuvres de J.S. Bach. 20:00 - Église Notre-Dame 8-55€. Tél 05 56 00 85 95 www.opera-bordeaux.com Bordèu, contes et musiques du Bordeaux gascon [Folklore] Cie Grac de Prat. Spectacle bilingue occitan-français tout public. Eric Roulet et la Compagnie Gric de Prat vous emmènent en voyage… à Bordeaux ! Bordeaux la gasconne, la populaire, la bourgeoise, la savante : Bordeaux l’inconnue ! Elle rit, pleure, vit dans ses histoires, ses récits, ses chansons. Le gascon de Cadichoune répond au maître de musique du Grand Théâtre, Le riche Bonnafé et Janti le joueur de

cornemuse parlent la même langue d’oc… La ville métisse ses origines et redécouvre ses richesses cachées … et le conteur se fait troubadour. 20:30 - Théâtre du Pont Tournant - 12-20€. Tél 05 56 11 06 11 www.theatreponttournant.com

New Spirit [Gospel] 20:30 - Église Sainte-Clotilde, Le Bouscat - 15-20€. Tél 05 57 22 24 50 Luke + Dam Barnum + Be Quiet [Rock] 21:00 - Rock School Barbey - 20€. Tél 05 56 33 66 00 www.rockschool-barbey.com

Open Swing [Jazz] 21:00 - Chez Le Pépère - Entrée libre. Tél 05 56 44 71 79 www.chezlepepere.com Jazz with Alex Golino [Jazz] 21:30 - Café Opéra - Entrée libre. Tél 05 56 44 07 00 www.jegher.fr Ven 3/12

Woven Hand + Loukas Metaxas [Folk rock] David Eugene Edwards, ex 16 Horsepower, est une légende. Sombre, mystique et à la beauté envoûtante, la musique de Wovenhand est d’une poésie extrême et torturée. 20:00 - Krakatoa, Mérignac 15-17€. Tél 05 56 24 34 29 www.krakatoa.org



agenda |

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concerts Ensemble Orfeo 55

Sam 4/12

Dim 5/12

[Symphonique] Direction & voix : Nathalie Stutzmann. Œuvres de J.S. Bach. 20:00 - Église Notre-Dame 8-55€. Tél 05 56 00 85 95 www.opera-bordeaux.com

Frank Braley [Récital] Intégrale des Sonates pour violon et piano de Beethoven. 18:00, 21:00 - Grand Théâtre - 8-40€. Tél 05 56 00 85 95 www.opera-bordeaux.com

Renaud Capuçon &

Renaud Capuçon & Frank Braley [Récital] Intégrale des Sonates pour violon et piano de Beethoven. 11:00 - Grand Théâtre - 8-40€. Tél 05 56 00 85 95 www.opera-bordeaux.com

Calame [Chanson]

Orféo [Opéra]

Bordèu, contes et musiques du Bordeaux gascon [Folklore] Voir le 2/12. 20:30 - Théâtre du Pont Tournant - 12-20€. Tél 05 56 11 06 11 www.theatreponttournant.com

Shoot The Pianist [Pop rock] 20:30 - Médiathèque d’Ornon, Villenave-d’Ornon - Entrée libre. Tél 05 57 96 56 34 www.villenavedornon.fr

Magma [Outer limits] 20:30 - Le Rocher 650, Cenon - 20-25€. Tél 05 56 74 80 00 www.musiques-de-nuit.com

Balthaz [Rock, groove] 20:30 - Les Carmes, Langon - 7€. Tél 05 56 63 14 45 www.lescarmes.fr

Nuits Zébrées : Zombie Zombie + The Bewitched Hands on The Top of Our Heads [Rock] 21:00 - Rock School Barbey – Gratuit sur réservation. Tél 05 56 33 66 00 www.rockschool-barbey.com

18:30 - Espace culturel Maurice Druon, Coutras - 6€. Tél 05 57 49 01 49 www.mairie-coutras33.fr

Bordèu, contes et musiques du Bordeaux gascon [Folklore] Voir le 2/12. 20:30 - Théâtre du Pont Tournant - 12-20€. Tél 05 56 11 06 11 www.theatreponttournant.com

Dany Brillant : « Porto Rico » [Variété] 20:30 - Casino Théâtre Barrière - 35-39€. Tél 05 56 69 49 00 www.casino-bordeaux.com

Marc Lavoine [Variété] 20:30 - Le Pin Galant, Mérignac - 33-40€. Tél 05 56 97 82 82 www.lepingalant.com Tremplin Band Joust Volcom : Orange Goblin [Rock] 21:00 - Rock School Barbey – Entrée libre. Tél 05 56 33 66 00 www.rockschool-barbey.com

Cie Alma Cantoa. Mise en scène : Gian Carlo Maserati. Direction musicale : Alexis Duffaure. 15:00 - Salle Gérard Philippe, Martignas-sur-Jalle - 10€. Tél 05 56 21 42 78 www.leclam-martignas.fr

Concert en balade : Musiciens de l’ONBA [Klezmer] Stéphane Rougier, violon ; Richard Rimbert, clarinette ; Bruno Maurice, accordéon ; Fernando Millet, guitare ; Matthieu Sternat, contrebasse ; Sophie Teboul, piano. 16:00 - Grand Théâtre - 6€. Tél 05 56 00 85 95 www.opera-bordeaux.com

Bordèu, contes et musiques du Bordeaux gascon [Folklore]

Women + Alexis Gideon + Shelley Short [Indie rock]

Voir le 2/12. 20:30 - Théâtre du Pont Tournant - 12-20€. Tél 05 56 11 06 11 www.theatreponttournant.com

21:00 - Le Saint-Ex - 7€. www. saint-ex.com

Lun 6/12

Dj Marakatoo [Groove]

Baden Baden + Splendor in the Grass + Minimal

21:00 - El Chicho - Entrée libre. Tél 05 56 74 47 35 www.elchicho.fr

[Indie pop] 21:00 - El Chicho - 5€. Tél 05 56 74 47 35 www.elchicho.fr

Le P’tit Bal trad’ [Musique du monde] 22:00 - Le Café des Moines - 3€. Tél 05 56 92 01 61



agenda |

90

concerts Mar 7/12

Follow the Fury + Nekrum [Metal] 20:00 - L’Antirouille, Talence Entrée libre. Tél 05 57 35 32 32 www.rocketchanson.com

Mahmoud Ahmed & Badume’s Band [Musique du monde] 20:30 - Le Rocher 650, Cenon - 10-15€. Tél 05 56 74 80 00 lerocherdepalmer.fr Mer 8/12

Guillo [Chanson] 20:30 - Hall de l’Entrepôt, Le Haillan - Entrée libre. Tél 05 56 97 82 82 www.lentrepotduhaillan.com

Pokett + Dream Paradise [Folk] 21:00 - El Chicho - 4€. Tél 05 56 74 47 35 www.elchicho.fr

A Place to Bury Strangers [Indie rock] 21:00 - Bt 59, Bègles - 12-18€. Tél 05 56 52 31 69 www.allezlesfilles.com

The Doc Scanlon Pan Atlantic Swing Quartet [Jazz] 21:00 - Amadeus Song Piano Bar - 8€. www.amadeus-song.fr

Open Swing [Jazz] 21:00 - Chez Le Pépère - Entrée libre. Tél 05 56 44 71 79 www.chezlepepere.com Jazz with Alex Golino [Jazz] 21:30 - Café Opéra - Entrée libre. Tél 05 56 44 07 00 www.jegher.fr Ven 10/12

Soirée Diva : Forma Antiqua [Baroque] 19:30 - Le Rocher de Palmer - Salon de Musiques, Cenon 5€. Tél 05 56 74 80 00 lerocherdepalmer.fr

Jeu 9/12

Concert de Noël [Récital]

Forma Antiqva : Concerto Zapico [Récital]

20:30 - Salle Saint Maurice, Bègles - Entrée libre. Tél 05 56 49 95 95 www.mairie-bègles.fr

Répertoire ibérique pour clavier et cordes pulsées des XVIIe et XVIIIe siècles. 18:00 - Instituto Cervantes Gratuit sur réservation. Tél 05 57 14 26 11 http://burdeos. cervantes.es

ONBA [Symphonique] Direction : Thierry Fischer. Soliste (violon) : Thomas Zehetmair. Œuvres de Stravinsky, Szymanowski et Moussorgski. 20:00 - Palais des Sports 6-25€. Tél 05 56 00 85 95 www.opera-bordeaux.com

Chantons la France [Spectacle caritatif] Soutien à l’association Laurette Fugain. 20:30 - Casino Théâtre Barrière - 15€. Tél 05 56 69 49 00 www.casino-bordeaux.com

Direction : Thierry Fischer. Programme : Igor Stravinsky, Divertimento, Le baiser de la Fée ; Karol Szymanowski, Concerto pour violon n°1 ; Modeste Moussorgsky, Tableaux d’une exposition (orchestration Maurice Ravel). 20:45 - Théâtre Olympia, Arcachon - 21-26€. Tél 05 57 52 97 75 www.arcenreve.com

Otxote Lurra [Polyphonie Basque] 21:00 - Église Saint-Amand 13-16€. Tél 05 56 48 26 26 www.box.fr Milos Unplugged + Lars & The Hands of Light [Pop] 21:00 - El Chicho - 5€. Tél 05 56 74 47 35 www.elchicho.fr Dim 12/12

Classe de chant de l’École Municipale de Musique de Lormont : Mireille [Récital] Extraits de l’opéra de Charles Gounod. 15:00 - Espace culturel, Lormont - Entrée libre. Tél 05 57 77 07 30 www.ville-lormont.fr

Avenir Musical Arcachonnais et ARCANA : Concert de Noël [Spectacle

Chimène Badi [Variété]

musical] 15:00 - Théâtre Olympia, Arcachon - Entrée libre. Tél 05 57 52 97 75 www.arcenreve.com

20:30 - Théâtre Fémina - 39€. Tél 05 56 48 26 26 www.box.fr

Concert de Noël [Récital]

Orchestre National de Bordeaux Aquitaine [Symphonique]

16:00, 18:00 - Salle Saint Maurice, Bègles - Entrée libre. Tél 05 56 49 95 95 www. mairie-bègles.fr



| bars

& clubs |

L’Azuli 55, Cours d’Alsace-Lorraine 05 56 79 39 46 Un lieu des plus atypiques dont l'ambiance feutrée et la décoration rococo contrastent avec le style musical résolument électro/house mixé du jeudi au samedi par des DJs résidents. Un cadre décalé et coloré, idéal pour siroter un petit apéritif. Le passage incontournable avant vos virées nocturnes...

PDG 28 rue sainte Colombe Nouveau ! Son nom éveille la curiosité et pour cause : la Pharmacie De Garde a ouvert ses portes avant l'été à côté du Chabi. Doté d'une grande terrasse lounge ouverte sur la rue, l'ex-Inca a viré electro. Bobo 2000 aux platines, la place est chaude et la cave profonde. Le son est bon, la caïpirinha très fraîche. On yretrouve les bonnes têtes du Cafecito.

Le CHABI 24 rue Sainte colombe Le Bar Tabac de Saint-Paul a bien changé. Architecture intérieur signé, annexe restaurant, terrasse neuve et « designée ». Blindé à l’apéro, plus calme en matinée pour lire la presse locale et nationale, en mode electro le week-end. Une marque forte de l’établissement : son croque-monsieur ! LM rembourse celui qui en trouve un aussi bon et aussi copieux en ville ! Calle ocho 24, Rue des Piliers de Tutelle 05 56 48 08 68 Ce bar est une invitation au voyage : destination Cuba, patrie du Mojito ! Au programme : salsa, rap latino, latino house, le tout dans une ambiance festive et colorée. Vous ne débourserez pas plus de 4 euros pour goûter l’un des savoureux cocktails servis par l'équipe de Richard. Commencez à l'apéro si vous n'êtes jamais venu, le depaysement sera moins violent. Cours de salsa tous les jeudi à partir de 21h30.

Ice Bar Quai de Bacalan 05 57 00 10 15 Après Paris, Saint-Tropez, Milan, Stockholm, Londres et Copenhague, Bordeaux peut s’enorgueillir de posséder elle aussi son Ice Bar - le plus grand d’Europe ! Dès 19h, après avoir enfilé blouson, moufles et chapka (fournis à l’entrée), on peut, pour 20 euros et environ 25 minutes, déguster dans une ambiance à -10° et un décor uniquement de glace et de jeux de lumières, un cocktail à base de vodka Imperia™ servi dans un verre givré. Le Saint-Christophe 3, rue Saint-James 05 56 44 52 08 Chaque matin, Naji va faire son marché afin de servir un plat de son choix le midi ! Seul à gérer son tout petit zinc, ce roi des échecs et du backgammon accueille la clientèle dans une ambiance intimiste. Pour un café matinal, un apéritif entre potes, une lecture de la presse ou un plat sur le pouce, le Saint-Christophe se pose en digne bistrot de quartier. Une espèce en voie de disparition.


© Getty Images

L’Apollo 19, Place Fernand Lafargue 05 56 01 25 05

Le Café Brun 45, rue Saint-Rémi 05 56 52 20 49

Le CIVB 3, cours du XXX juillet 05 56 00 43 47

Ce bar de quartier (le QG de LM), style bistrot, est un lieu festif où l'ambiance est toujours au rendez-vous. Au soleil la journée sur la place, ou un soir de match devant l'écran géant, le mot d'ordre est convivialité. à tester : les rhums arrangés fait maison.

Dans ce pub à l’allure début du XXe siècle, on ne peut se retrouver qu’entre amis autour d’une bonne gueuze ou d’un cidre pression. Des réclames aux murs, un piano qui attend son heure, une ambiance jazz & blues, un vieux plancher qui grince sans oublier les toilettes qui, cachées derrière une large affiche, en intriguent plus d’un, le Café Brun est le lieu parfait pour « changer d’air »

Pour découvrir les saveurs d’un nouveau cru, être conseillé sur une appellation, un millésime ou simplement déguster un Bordeaux dans un lieu magique dédié à Bacchus, ouvrez grand les portes du Bar à Vin. Toute la palette des Bordeaux - rouges, blancs secs et doux, rosés, Clairets, crémants - s'y savoure dans un cadre propice à vous faire voyager à la découverte des appellations viticoles bordelaises.

Le Saint-Ex 54, cours de la Marne 05 56 31 21 04

Grand Bar Castan 2, quai de la Douane 05 56 44 51 97

Temple du rock’n’roll, le Saint-Ex s’est taillé une belle réputation dans le petit cénacle des salles qui comptent en France. Lounge de luxe au rez-de-chaussée, avec comptoir en bois d’arbre et salon à cheminée de marbre attenant, l’établissement dispose également d’un second bar sans sa légendaire cave moite où les amplis se règlent sur maximum et la bière se boit au kilomètre sur fond de Doobie Brothers.

Ouvert en 1890, c’est l’un des plus anciens établissements bordelais encore en activité. Rénové en 2005, il a retrouvé sa superbe ! Les murs de rocaille, l’imposant lustre ou encore le large auvent y sont sans doute pour quelque chose. Aux premier rayons de soleil, on n’hésite pas, été comme hiver, à profiter de sa terrasse idéalement placée face au quais ! En cas de petite faim, optez pour le croque-monsieur brioché.

Le Milo’s 21, rue du Parlement-Saint-Pierre 05 56 44 81 96 Des 33 Tours collés au plafond, une lumière tamisée et une ambiance années 1970 plongent rapidement dans l’univers du Milo’s. Avec son accueil à la bonne franquette, ce bar atypique de Saint-Pierre est le lieu idéal pour souffler un peu. Impossible toutefois d’apprécier le lieu sans goûter à ses maïs soufflés et dorés : les deux anciennes machines marchent comme jadis et permettent l’assortiment peu commun mais délicieux bière & pop corn !


| restaurants |

CPP Bdx, 160-162 cours Victor Hugo 05 56 92 56 22

LE BAR DU BOUCHER Bdx, 5 rue du Plt Ste Catherine 05 56 81 37 37

PERDI TEMPO Bdx, 25 quai Richelieu 05 56 81 17 91

Un coin de Toscane dans un décor New-Yorkais ! Le décor d'abord. Signé Jean-François Buisson, il est grandiose est étonnant. La cuisine ? Pasta et Pizza sont à l'honneur bien sûr; mais un simple plat de Linguine aux CPP vous rappellera que la cuisine Italienne est certainement une des meilleures au monde. Venez de notre part, le patron offre l'apéro !

www.barduboucher.com Vous choisirez votre morceau de viande comme chez le boucher, voilà la formule originale et conviviale proposée par l’ancien Hérald’s devenu le Bar du Boucher.Voûtes, arcades et vieilles pierres du 18ème pour un dîner entre amis, grandes tablées, tapas et sangria. Pierre, Noël et Johann, anciens compères du Café Rouge, vous accueillent tous les soirs de la semaine, jusqu’à minuit.

Sur les quais, face à la Garonne, venez déguster un savoureux assortiment d'antipastis préparé par Pasquale, Napolitain de son état, accompagné d'un cocktail concocté avec toute la passion de Washington, le carioca, ou simplement d'un verre de vin de leur sélection... Vernissage tout les mercredis, concerts surprises et dégustations... Un moment convivial à partager entre amis ou en famille.

CHEZ MICHEL'S Bdx, 31 rue du Pas-Saint-Georges 05 56 81 31 56

FERNAND Bdx, 7-8 Quai de la Douane 05 56 81 23 40

LB, La Brasserie... Bdx, 64 rue Saint Rémi 05 56 06 10 20

On se croirait ici dans un troquet parisien. Au cœur de Saint-Pierre, Michel est devenu le rendez-vous des branchés. La petite terrasse est idéale pour prendre un café, déjeuner ou dîner. Carte changeante et créative au gré du marché, s’appuyant sur les bonnes bases de la cuisine traditionnelle. The place to be ! Menu midi, entre 9€ et 13,90€.

www.fernand-bordeaux.com Dans ce superbe bistrot au décor intemporel on déguste une cuisine bordelaise authentique et généreuse du sud-ouest, ainsi que des fruits de mer de toute fraîcheur. L’accueil y est à l’unisson sympathique et chaleureux. Formule du midi 13,90€. Menus soir, 27,90€ et 37,90 €.

www.la-brasserie-bordeaux.com On y mange des plats du jour soignés (8.90€) cuisinés au retour du marché. Les formules sont d’un rapport qualité-prix irréprochable. La terrasse couverte et chauffée, donne sur une des rues piétonnes les mieux fréquentées. Plus de 30 vins au verre et un service continu 7j/7 de midi à 23h30.



shopping |

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Éloge de la

transformation Partant de l’évidence contemporaine que « de nos jours, les déchets constituent la matière première la plus volumineuse », Charles Burke a ouvert la boutique W.A.N à Saint-Pierre. Habile mélange de recyclage et d’artisanat, son choix façon développement durable rencontre un beau succès. La sensibilité environnementale estelle soluble dans le monde des affaires ? Un sac en chambre à air ou en tuyau de lance d’incendie peut-il séduire une fashionista, a priori peu portée sur la cause verte ? Les temps changent, de même que les mentalités. Lassé de la grande distribution puis de la restauration, Charles Burke a relevé le pari, mu par un réel souci face aux échéances écologiques. De cette obsession, il fait un slogan – W.A.N pour We are nothing – qui orne la devanture de son étonnante boutique à mille lieux des stéréotypes de la récup’. Ici, la filière est locale et le refus du commerce dit « équitable » pleinement assumé au nom d’une logique de proximité. ❥

W.A.N 1, rue des Lauriers Renseignements 05 56 48 15 41 wanweb.fr

Tectan. Aussi, face à l’ineptie de produire en masse de l’inutile, pourquoi ne pas tendre la main aux artisans de la région qui ré-enchantent le design avec des séries limitées tout en redonnant un second souffle aux objets délaissés ? Petits prix ou pièces d’exception, un seul credo : faire du recyclage beau et intelligent. Pas de place pour le gadget, vive le mobilier, la maroquinerie, les bijoux, les vêtements ou la papeterie. On mise également sur les matériaux du futur dont le Tectan (issu d’emballages Tetrapack™) qui se travaille comme du bois. Une alternative au dogme du bio au profit d’un travail en réseau, qui puise sa force du bouche-à-oreille. La foi du charbonnier hautement responsable et engagé. Humain après tout ? /


©DR


le mot de la fin |

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texte et photo ¬ Guillaume Gwardeath™

Résolutions du futur J’étais au concert, à l’étage, et j’ai vu des gens marcher en arrière, comme pour faire croire qu’ils continuaient à s’intéresser alors qu’ils se barraient. J’ai emboîté le pas jusqu’au comptoir, car j’avais un truc à faire : chercher le sens de la vie dans une virgule au milieu du corps d’un e-mail mal ponctué. Puis, j’ai craqué et j’ai regardé cette photo. C’était un peu comme dans les vieux films, le plan de la photo sortie d’un portefeuille. Mais là, c’était un format JPG qui étalait ses pixels sur l’écran de mon smartphone. N’importe qui y aurait vu trois filles, là où je n’en comptais qu’une. N’importe qui, justement, a jugé utile d’interférer avec mes pensées pour me demander avec cette fraternité gonflée que confère la bière : « C’est laquelle, ta préférée ? ». Ben voilà, mon pote, c’est celle tout à gauche. Le sourire un peu triste, les pommettes saillantes (l’alcool, peut être ?), le blouson de cuir noir et le débardeur kaki. À Bruxelles, dans les musées, j’ai connu des mater dolorosa avec qui j’aurais eu encore moins de chances de me prendre un râteau. Je contemple la résolution de la photo sur mon iPhone. Résolution du futur. Alors que c’est moi qui devrais réfléchir à mes futures résolutions. Ou bien ce sont nos doigts qui sont trop gros pour nos écrans, ou nos écrans trop petits pour nos doigts, mais en tout cas il y a un début de certitude sur le point de savoir qu’il y a quelque chose quelque part qui ne marchera jamais. ❥ www.gwardeath.com




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