n°141
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juin
2018
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GRATUIt
Art & CulturE
Hauts-de-France / Belgique
sommaire
Best Kept Secret © Nathan Reinds
LM Magazine #141 Juin 2018
News – 06 Rencontre – 10
François Damiens La farce cachée de la Belgique
portfolio – 16 Swen Swensøn Entre les lignes
Dossier spécial festivals / part 1 – 26
Latitudes Contemporaines, D Festival, Rendez-vous de la BD d'Amiens, La Fête de l'îlot, Label Guit'art, La Constellation Imaginaire, Best Kept Secret, Lille Piano(s) Festival, Faites de la chanson, Is This Pop, Graspop Metal Meeting, Creil Colors, Wacolor, J'veux du soleil, Festival d'été, Minuit avant la nuit, L'été au LaM, La Bonne Aventure, Refugee Food Festival, Openluchttheater Rivierenhof, Palais en Jazz, Festival Pic'Arts, Couleur Café, Paradise City, Gent Jazz festival, Heroes Spa Tribute Festival,
Rétro C Trop, Les Rutilants, Festival au Carré, Rock Werchter, En Nord Beat, Main Square Festival
disques – 80
Boy Azooga, Kadhja Bonet, Infinite Music, Beach House, Melody's Echo Chamber
livres – 82
Lenny Bruce, Marshall Berman, Joe Sacco, Liv Strömquist, Camille de Toledo et Alexander Pavlenko
écrans – 84
Nu, Je vais mieux, Football infini, Reprise, Festival du film court à contraintes, Paul Vecchiali, Désobéissance
exposition – 94
Françoise Pétrovitch, Haute Dentelle, Hell'O, Agenda...
le mot de la fin – 114 Mandy Barker Le monde est foot !
Magazine LM magazine – France & Belgique 28 rue François de Badts 59110 La Madeleine - F tél : +33 (0)3 62 64 80 09
www.lm-magazine.com
Direction de la publication / Rédaction en chef Nicolas Pattou nicolas.pattou@lastrolab.com
Direction artistique / Graphisme Cécile Fauré cecile.faure@lastrolab.com
Rédaction Julien Damien redaction@lm-magazine.com
Couverture Swen Swensøn Tyggegummi www.swenswenson.com
Angélique Passebosc info@lm-magazine.com
Publicité pub@lm-magazine.com
Administration Laurent Desplat laurent.desplat@lastrolab.com Réseaux sociaux Sophie Desplat Impression Imprimerie Ménard 31682 Labège Diffusion C*RED (France / Belgique) ; Zoom On Arts (Bruxelles / Hainaut)
Ont collaboré à ce n° : Selina Aït Karroum, Thibaut Allemand, Rémi Boiteux, Madeleine Bourgois, Mélissa Chevreuil, Mathieu Dauchy, Marine Durand, Sarah Elghazi, Raphaël Nieuwjaer, Swen Swensøn et plus si affinités
LM magazine France & Belgique est édité par la Sarl L'astrolab* - info@lastrolab.com L'astrolab* Sarl au capital de 5 000 euros - RCS Lille 538 422 973 Dépôt légal à parution - ISSN : en cours L’éditeur décline toute responsabilité quant aux visuels, photos, libellé des annonces, fournis par ses annonceurs, omissions ou erreurs figurant dans cette publication. Tous droits d’auteur réservés pour tous pays. Toute reproduction, même partielle, par quelque procédé que ce soit, ainsi que l’enregistrement d’informations par système de traitement de données à des fins professionnelles, sont interdites et donnent lieu à des sanctions pénales. LM / Let'smotiv est imprimé sur du papier certifié PEFC. Cette certification assure la chaîne de traçabilité de l’origine du papier et garantit qu'il provient de forêts gérées durablement. Ne pas jeter sur la voie publique.
Papier issu de forêts gérées durablement
The Muraka © Conrad Hotels & Resorts
news
La nuit aquatique Situé dans l'archipel des Maldives, le Conrad Rangali Island est un petit paradis flottant sur l'océan indien. Plus à une folie près, l'hôtel de luxe inaugure en novembre une villa sous-marine. Baptisée Muraka ("corail"), cette résidence s'étendra sur deux étages, proposant une chambre avec vue panoramique cinq mètres sous l'eau ! Devant ce spectacle, il serait dommage de s'endormir, surtout à 40 000 euros la nuit… www.conradmaldives.com
© Cindy Searles
#6
Feuilles volantes Les plantes suspendues ont le vent en poupe, et Cindy Searles leur donne des airs marins ! Cette Californienne confectionne des jardinières en forme de poulpe ou de calamar dans lesquelles tiges et feuilles semblent autant de tentacules. Raison de plus pour tourner autour du pot. cindysearles.com
Selgascano pavilion © Iwan Baan
Triennale de Bruges
Atomium © Studio Moto
Table Roll-Out © Marcus Odegaard Voraa
Pour la deuxième édition de cette triennale, la Venise du Nord se mue en "Liquid City", et convie en son centre historique artistes et architectes internationaux. Dérivant au fil de l'eau, on se laisse submerger par nombre d'installations surprenantes, à l'image de ce pavillon flottant, posé sur le bord du canal par les Espagnols de Selgascano. Bruges, Jusqu'au 16.09, divers lieux, www.triennalebrugge.be
Tour de table
Home frite home
Flûte ! Toute la belle famille débarque sans crier gare dans votre 20 m2. Comment recevoir dignement ce p'tit monde ? Pas de panique, grâce à son système de manivelle et de lattes en bois, cette table se déroule à volonté. Imaginée par le Norvégien Marcus Voraa, la RollOut passe d'une longueur d'1,5 à 4 m en un tour de main. Reste à trouver une nappe élastique. marcusvoraa.com
Bruxelles a toujours eu la frite, mais veut cette fois casser la baraque ! La capitale belge lance un programme de rénovation de ses huit "fritkots". C'est Studio Moto, un cabinet gantois, qui a remporté le concours. Dès l'automne, ces sanctuaires de la gastronomie locale seront identifiables par leur revêtement en aluminium poli. Ça fait réfléchir… studiomoto.be
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Après Paul le poulpe ou Madame Shiva le cochon d'Inde (et ses petites crottes savantes), voici Achille le chat. Blanc et sourd, ce locataire du Musée de l'Ermitage, à Saint-Pétersbourg, a été désigné pronostiqueur officiel de la coupe du monde de football. L'animal prophète choisira entre deux bols de nourriture, correspondant à deux équipes, pour déterminer le vainqueur – en dansant le mia(ou) ?
© New Zealand Football
© Photo. Press service of The State Hermitage Museum
Un messi(e) au poil
Balle au centre Comme les Norvégiennes avant elles, les joueuses de l'équipe nationale de football de Nouvelle-Zélande perçoivent désormais les mêmes revenus que leurs homologues masculins. Elles touchent les mêmes primes de match, de droit à l'image et voyagent elles aussi en classe affaire. Un petit pas pour le foot, mais un grand pas pour l'égalité salariale ? On l'espère. Reste à instituer la même règle dans le reste du monde. Et ça, ce n'est pas gagné…
Qui dit foot, dit vignettes Panini… et portefeuille bien garni. Comme toujours depuis 1970, la société italienne sort son album spécial "coupe du monde". Hélas, le prix des stickers a flambé (90 centimes le paquet de cinq !). Calculant la probabilité de tomber sur ces fichus doublons, un mathématicien britannique a ainsi estimé à 900 euros la somme à débourser pour terminer cette édition… store.panini.fr
© FIFA 2018 ™
#8
à but lucratif
rencontre
Interview
François Damiens
# 10
L'union fait la farce
François Damiens signe son premier film en tant que réalisateur. Un long-métrage pas tout à fait comme les autres, tourné… en caméra cachée. Un retour aux sources pour le Belge, tant cet exercice l’a rendu célèbre quand il se glissait dans la peau de François l’Embrouille… Dans Mon Ket, il incarne Dany Versavel, un "baraki" évadé de prison pour apprendre à son fils de 15 ans la vie telle qu’il la conçoit : clope au bec et armé d'un pied de biche, devant des quidams médusés… à travers cette succession de situations absurdes, il livre aussi un joli portrait de son pays natal. Entretien à visage découvert.
Propos recueillis par Angélique Passebosc Photo Mon Ket © Studio Canal
« Au bout du compte, le piégé ultime reste le spectateur » Quelle est l’origine de ce film ? Depuis longtemps je voulais écrire un scénario mêlant fiction et réalité, racontant une histoire à l’insu des gens. Au début, je ne comptais pas réaliser moi-même ce film. Puis j’ai trouvé idiot d’embaucher quelqu’un alors que je tourne des caméras cachées depuis 20 ans. J’ai simplement demandé de l'aide à Benoît Mariage*.
Que vous a-t-il apporté ? Je n’avais jamais écrit de scénario auparavant. Benoît est un metteur en scène aguerri, il m’a beaucoup conseillé. Je suis arrivé avec un personnage de Dany Versavel un peu rustre et bourru et il a réussi à le fragiliser. suite * Réalisateur, entre autres, des Convoyeurs attendent (1999).
# 12
Que signifie "mon ket" ? Ça veut dire "mon fils", "mon gamin" en bruxellois. Derrière ce terme affectueux, je décris l'histoire d’un homme qui se retrouve à travers son garçon. Il veut le voir réussir là où lui-même a échoué. On sent une certaine fierté en lui. Comment ce personnage est-il né ? Je connais trois ou quatre types comme lui. Ces gars m’intriguent. Ils ont un côté "baraki", n’ayant peur de rien, sans filtre et sans aucun complexe. Ici, j'ai offert à Dany un supplément de sensibilité. Cela autorise un grand
écart entre la première impression, repoussante, puis un peu d'empathie, car la vie s’est bien acharnée sur lui. Seul un personnage haut en couleur suscite de telles émotions. Je crois que les gens perçoivent son humanité. Pourquoi reprendre le principe des caméras cachées ? Pour associer fiction et réalité. C’est extraordinaire de jouer avec quelqu'un filmé à son insu. Cela donne souvent de grands moments de justesse… Vos réactions en disent long sur vous-mêmes. Au bout du compte, le piégé
caméras cachées tournées avec les moyens du cinéma. Comment éviter cet écueil ? J’ai mêlé l'équipe de François l’Embrouille à des techniciens de cinéma "traditionnel". Ça n’a pas été facile de les faire travailler ensemble. J’avais l’impression de mélanger de l’eau avec de l’huile, ça ne prenait pas. Puis après quelques soirées, ça a démarré.
ultime reste le spectateur. Car il peut se sentir mal à l’aise devant certaines situations. Quelles sont les différences entre ce film et les sketches de François l’Embrouille ? Pour François l’Embrouille, les gens venaient "chez moi" lorsque j’étais guichetier, coiffeur ou péager. Ici, c’est le contraire. C’est moi qui suis allé chez eux. Cela a ouvert de nouvelles possibilités. À la télévision, tout doit être tourné rapidement et avec peu d'argent. Ici, cela a duré un an et demi. Mais je ne voulais surtout pas d’une compilation de
Concrètement, comment avez-vous tourné ? Avec sept caméras et autant de micros, de façon chronologique. Je voulais que le spectateur oublie le principe des caméras cachées. Pour chaque séquence on piégeait une douzaine de personnes et on choisissait la meilleure avant d'attaquer la suivante. On multipliait ainsi les chances de tomber sur une perle. En allant à la pêche tous les jours, vous attraperez forcément un gros poisson ! Vous êtes aujourd’hui célèbre. Comment êtes-vous passé incognito ? Chaque jour, j’endurais près de quatre heures de maquillage. Je ne voulais pas d'un déguisement clownesque, plutôt une métamorphose passant par une succession suite
rencontre
de petites transformations : lèvres, nez, menton, sourcils, oreilles décollées, lentilles, fausses dents… Avant les premiers essais, j'ai longuement marché dans la rue, je suis entré dans les commerces pour voir si j’étais reconnaissable.
Ce film est-il typiquement belge ? Bien sûr. En France, on résume la Belgique à des artistes très en vogue : chanteurs, acteurs… Ici, il s’agit du peuple belge, de montrer qui on est vraiment.
« Il s'agit de montrer ici la vraie Belgique »
Peut-on voir la Belgique comme un personnage ? Oui, c’est tout à fait ça ! J’ai été surpris par la gentillesse et la générosité des piégés. Par exemple, la dame que je drague m'accorde une demi-heure pour expliquer que ça ne marchera pas entre nous. Elle prend le temps de m'éduquer alors qu'on ne se connaît même pas. C’est plutôt rassurant sur l’humanité.
# 14
Des piégés ont-ils refusé d’apparaître dans le film ? Très rarement. En général, les gens comprennent la blague. Ce n’est jamais méchant. Embarrassant parfois, mais je suis toujours le plus ridicule d'entre tous. Et ça, en Belgique, les gens le saisissent très bien. On a le sens de l'autodérision. était-il important de réaliser ce premier film en Belgique ? Oui. En France, quand vous demandez l’heure à quelqu’un, il n’a pas une seconde pour vous la donner ! En Belgique, les gens prennent le temps. Certains piégés sont même restés sur le tournage toute la journée ! Ils observaient les suivants et partageaient leur expérience.
Mon ket De François Damiens, avec François Damiens, Matteo Salamone, Tatiana Rojo… En salle François Damiens à Cinematek Bruxelles, 01 > 18.06, Cinematek, 4 / 2 €, www.cinematek.be 05.06 : Rencontre avec François Damiens et présentation de Suzanne 01.06 > 18.06 : Rétrospective personnelle, 8 films avec François Damiens acteur Sélection : La Famille Wolberg (01.06, 19 h), L’Arnacœur (03.06, 20 h 15), Suzanne (05.06, 19 h), La Délicatesse (09.06, 21 h 15), La Famille Bélier (11.06, 19 h), Les Cowboys (14.06, 21 h), Des nouvelles de la planète mars (16.06, 17 h), Ôtez-moi d’un doute (18.06, 19 h)
portfolio
# 16
Mynde PortrĂŚt
Swen Swensøn En avant les histoires à quoi ressemblerait notre monde dans sa version apaisée ? Sans doute aux images de Swen Swensøn. Ce graphiste croque des paysages ou instants anodins en quelques traits soigneusement pesés et aplats de couleur pastel. Un minimalisme sucré mais pas guimauve, serait-on tenté de dire face aux sucettes ou chewing-gums ornant ses dessins. « Notre quotidien est suffisamment sombre. Mes travaux invitent les gens à se détendre et à se concentrer sur les belles choses », explique cet artiste installé près de Hambourg. Swen Swensøn reste discret sur son parcours. Tout juste apprendrat-on qu’il se voyait écrivain mais n’était « pas très copain » avec la grammaire... Créant ensuite des motifs pour des marques de streetwear, il fut rattrapé par la routine. Dès lors, il a adopté une démarche plus artistique, usant de la tablette graphique comme de la peinture acrylique pour « illustrer ses pensées ». Chaque production renvoie ainsi à une histoire, ou plutôt à une scène bien précise. Pourquoi cet homme escalade-t-il ce mur alors que la porte est ouverte ? Qui a déposé un gobelet sur le coffre de cette voiture ? L’auteur préfère « laisser une place à l’interprétation » et cacher dans ses images « des détails parfois visibles au deuxième coup d’œil ». Tenez, cette maison lambda située en bordure d’une forêt. Aviez-vous noté la tache rouge s’écoulant furtivement sous ce volet fermé ? On vous laisse reconstruire votre propre film... Swen Swensøn, lui, peaufine déjà de nouveaux récits. Marine Durand
à visiter / swenswenson.com et aussi / society6.com/swenswenson www.juniqe.fr/swen-swenson www.curioos.com/swenswenson
PĂĽ Stranden
Forlystelsespark (... a nice day at the funfair)
Modig n°01
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dossier spécial festivals Part 1 : juin 2018
1 – D Festival, Danse 29.05 > 11.06, Bruxelles, p. 30
17 – J'veux du soleil, Musique 22 & 23.06, Comines, Houthem, p. 48
2 – Rendez-vous de la Bande Dessinée d'Amiens, Littérature 02 & 03.06, Amiens, p. 30
18 – Minuit avant la Nuit, Musique 22 > 24.06, Amiens, p. 50
4 – L atitudes Contemporaines, Danse 05 > 24.06, Lille métropole, Arras, Courtrai, Douai, Valenciennes, p. 28 5 – B est Kept Secret, Musique 08 > 10.06, Hilvarenbeek, p. 36 6 – Lille Piano(s) Festival, Musique 08 > 10.06, Lille, p. 38 7 – Fête de l'îlot, Musique 09.06, Dunkerque, p. 32 8 – L abel Guit'art, Musique 09 & 10.06, Esquelbecq, p. 32
19 – La Bonne Aventure + Jamaican Docks Day, Musique, 23 & 24.06, Dunkerque, Malo-les-Bains, p. 54 20 – Refugee Food Festival, Fooding 26 > 30.06, Lille, p. 56 21 – Palais en Jazz, Musique 28 > 30.06, Compiègne, p. 60 22 – Festival Pic'arts, Musique 29 & 30.06, Septmonts, p. 60 23 – Couleur Café, Musique 29.06 > 01.07, Bruxelles, p. 62 24 – Paradise City, Musique 29.06 > 01.07, Perk, p. 64 25 – Heroes Spa Tribute Festival, Musique 29.06 > 01.07, Spa, p. 68
9 – Is this Pop, Musique, 16.06, Lille, p. 42
26 – Gent Jazz Festival, Musique 29.06 > 08.07, Gand, p. 66
10 – Faites de la chanson, Musique 16 > 23.06, Arras, p. 40
27 – Festival au Carré, Pluridisciplinaire 29.06 > 10.07, Mons, p. 72
11 – Creil Colors, Musique, 17.06, Creil, p. 46
28 – Les Rutilants, Pluridisciplinaire 30.06, Oignies, p. 70
12 – Graspop Metal Meeting, Musique 21 > 24.06, Dessel, p. 44 13 – Openluchttheater Rivierenhof, Musique, 21.06 > 08.09, Deurne, p. 58 14 – L'été au LaM, Pluridisciplinaire, 21.06 > 16.09, Villeneuve-d'Ascq, p. 52
29 – Rétro C Trop, Musique 30.06 & 01.07, Tilloloy, p. 68 30 – Rock Werchter, Musique 05 > 08.07, Werchter, p. 74
15 – Wacolor, Musique, 22.06, Wavre, p. 48
31 – En Nord Beat, Musique 06 & 07.07, Bailleul, p. 76
16 – Festival d'été, Musique 22.06, Saint-Quentin, p. 48
32 – Main Square, Musique 06 > 08.07, Arras, p. 78
Couleur Café © Leen Van Laethem
3 – La Constellation Imaginaire, Arts de rue, 05 > 16.06, Bassin minier du Pas-de-Calais (Violaines, Annezin, Lens, Loos-en-Gohelle…), p. 34
Jonathan Capdevielle Š Pierre Grosbois
# 28
danse
festivals
latitudes contemporaines
Reflet de notre société et de l’évolution vivifiante des formes scéniques, Latitudes Contemporaines bouscule depuis 15 ans notre petit confort de spectateur. Toujours plus engagé, le festival pluridisciplinaire explore cette fois deux thématiques : la jeunesse et l’exil. Comment parler à des jeunes gens façonnés par les nouvelles technologies ? Intéresser une génération plus actrice que spectatrice ? Maria-Carmela Mini est partie de ses propres réflexions « de citoyenne » pour bâtir cette édition. La question de l’exil, ou plutôt le devoir d’hospitalité des nations d’Europe face aux migrations forcées, s’est d'ailleurs imposée. « Le lien entre les deux, c’est la curiosité pour l’autre dont fait preuve cette jeunesse », éclaire la directrice artistique. Décalage La programmation traduit les préoccupations de 20 artistes internationaux. Sorour Darabi, danseur iranien transgenre, raconte par exemple avec son corps la confrontation à une langue neuve – et donc à une autre identité. Kubra Khademi évoque quant à elle son destin d’Afghane survivant à la société patriarcale grâce à la poésie. Les figures confirmées ont aussi des choses à dire, à l’image de Jonathan Capdevielle, qui s’approprie Un Crime de Bernanos. Mettant en scène l'écrivain dans son propre roman, il interroge les liens entre réalité et fiction. « Il y a aussi des choses plus joyeuses ! », assure Maria-Carmela Mini, citant Nadia Beugré. La chorégraphe marie le hip-hop au roukasskass (version acrobatique du coupé-décalé ivoirien), effaçant les clivages culturels. Divertir, réunir, réfléchir… le trio gagnant de Latitudes Contemporaines ! Marine Durand Métropole lilloise, Arras, Courtrai, Douai, Valenciennes, 05 > 24.06, divers lieux, 1 spectacle : 25 > 5 € / gratuit, pass 4 spectacles : 30 €, pass 6 spectacles : 45 €, latitudescontemporaines.com
05 > 09.06 : BERLIN : Perhaps All the Dragons // 06 & 07.06 : Ana Borralho & João Galante : Gâchette du bonheur, Mylène Benoit : L’Aveuglement 07 & 08.06 : Yuval Rozman : TBM - Tunnel Boring Machine 12.06 : Marlene Monteiro Freitas : Bacchantes
13.06 : Sorour Darabi : FARCI.E, Kubra Khademi : Reperformance 14 & 15.06 : Sasha Waltz : KÖRPER // 15.06 : Nadia Beugré : Roukasskass Club 19.06 : Jonathan Capdevielle : À nous deux maintenant 24.06 : Miet Warlop : Big Bears Cry Too…
festivals
© Zep
littérature
Toujours à la page, ce festival investit un nouveau site : la Halle Freyssinet, une ancienne friche industrielle de 7 500 m2 ! Pour l'occasion, cette 23e édition inaugure une scénographie originale, imaginant un dédale de grandes feuilles courbées. Idéal pour s'immerger dans Les Mondes merveilleux de Zep, en suivant la naissance du célèbre Titeuf, ou (re)découvrir Valérian à bord des Vaisseaux spatiaux dans la BD franco-belge, entre autres expositions. Si jamais vous vous perdez… suivez la mèche blonde ! Amiens, 02 > 03.06, Halle Freyssinet, 10 h > 19 h, 3 € / gratuit (-25 ans), bd.amiens.com 02 & 03.06 : La Fille Maudite du Capitaine Pirate, La Revue Dessinée // 02 > 30.06 : 20 ans de Tchô, Zidrou and co, Bjorn le Morphir, Les Mondes merveilleux de Zep, L’Expo Pirate – À tes crayons moussaillons !, La Fleur dans l’atelier de Mondrian, Les Vaisseaux spatiaux dans la bande-dessinée franco-belge…
D Festival
Huitième édition déjà pour ce beau rendez-vous de la danse contemporaine, qui se conjugue cette année au féminin. Au singulier d'abord, avec Despite Her, où Shantala Pèpe s'inspire de la vie de grandes divas fracassées (Billie Holiday, Nina Simone, Janis Joplin…) pour osciller entre puissance et vulnérabilité du sexe dit faible. Au pluriel ensuite, avec Lisbeth Gruwez qui réunit cinq interprètes autour du propre de l'Homme : le rire (AH/HA). CQFD (Festival). AH/HA © Michel Petit
# 30
danse
Bruxelles, Jusqu'au 11.06, Théâtre Marni, Théâtre Les Tanneurs, Le Senghor, 15 > 5 €, theatremarni.com, lestanneurs.be, senghor.be 01 & 02.06 : Mauro Paccagnella & Alessandro Bernardeschi : Happy Hour // 02.06 : Shantala Pèpe : Despite Her 07.06 : Lisa da Boit & Céline Curvers : Ferocia 08 & 09.06 : Lisbeth Gruwez : AH/HA Jusqu'au 01.07 : Exposition Dislocation de Pauline Clapet…
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La Fête de l'Îlot
Label Guit’art
Voici un avant-goût des vacances, une mise en bouche avant la saison des festivals. Une soirée de concerts gratuits, comme la Fête de la musique, les reprises de Téléphone en moins (qui a dit "dommage"?). Outre l'excitant duo R'n'B Juicy ou les brindezingues punk-jazz d'Unik Ubik, on a repéré Louis Piscine. Quelque part entre Katerine ou Mac DeMarco, ce moustachu à la dégaine yéyé gratifie l'assistance d'une ode mélancolique au farniente. L'été en pente douce, mais sans tomber de son hamac.
Tous les deux ans, la petite bourgade pas si tranquille d'Esquelbecq s'encanaille au rythme des guitares. Cette 4e édition ne déroge pas à la règle, en recevant l'immense Dr. Feelgood. On l'oublie trop souvent, mais ces Anglais préfigurèrent l'éclosion du punk, livrant à la postérité quelques hits blues-rock immortels. On citera aussi Mat Bastard, l’ex-leader du groupe Skip the Use, ou Les Hurlements d’Léo et leur "java-chansonpunk-caravaning" – pour faire simple.
# 32
Dunkerque, 09.06, Les 4 Ecluses, 18 h, gratuit, 4ecluses.com Louis Piscine, Juicy, La Cafeteria Roja, Unik Ubik, Twirrl, Lena Deluxe, Alerte oreille (spectacle musical et interactif), Nouveaux Climats, Beat by Drums, No Thank You, The Reverbly Ones
Esquelbecq, 09 & 10.06, Place Bergerot & Château d’Esquelbecq, sam : 16 h, dim : 11 h, sam : 20 / 18 € / gratuit (-12 ans), dim : gratuit, www.labelguitart.com 09.06 : Mat Bastard, Dr. Feelgood, Les Hurlements d’Léo, A-Vox, Le Pied de la Pompe, Little Legs, Sur les Docks 10.06 : Mister Maxx Trio, Templeton, 1R2 Swing + brocante musicale…
La Constellation imaginaire
Les Tondues © JP. Estournet
festivals
arts de rue
Si, début juin, vous croisez au détour d'un terril un bonhomme étrange avec une grosse tête en argile, pas d'affolement ! Il s'agit sûrement d'un Padox, une des marionnettes à taille humaine veillant sur cette quatrième édition de La Constellation imaginaire. Et les Padox ont de quoi faire : ce temps fort imaginé par Culture Commune propose plus de 40 rendez-vous, en extérieur et gratuits. « Certaines propositions s'adressent à un très large public, d'autres sont plus exigeantes. Elles sont plurielles, à l'image des spectateurs », assure Estelle Coquerel, responsable de la communication. Sensibles quartiers nous invite par exemple à suivre, casque sur les oreilles, les traces de danseurs dans les rues d'Annezin. Plus sensible, Les Tondues aborde, au fil d'une déambulation musicale ou théâtrale, le délicat sujet des Françaises rasées à la Libération. Dans un tout autre genre (franchement décalé) on redécouvre les 3 Petits cochons dans une version absolument incorrecte. Ici, les Belges du Théâtre Magnetic détournent le conte avec des peluches prénommées Jean-Claude, Paul-Emmanuel ou Patricia qui sont… droguées ou névrosées ! Pour préparer le bouquet final, La Fanfare de la touffe ouvre un atelier deux heures avant la parade. « Il suffit de savoir souffler et expirer ! » En somme, de ne pas manquer d'air, à l'image du festival. Madeleine Bourgois
# 34
Bassin minier du Pas-deCalais, 05 > 16.06, Violaines, Vendin-lez-Béthune, Houchin, Annezin, Lens, Loos-en-Gohelle, gratuit, culturecommune.fr 05 > 07.06, Violaines, Vendinlez-Béthune, Houchin : Théâtre Magnétic : 3 Petits cochons // Cie
des Ô : [SH] Sherlock Holmes… 08.06, Annezin : Théâtre Magnétic : 3 Petits Cochons // Cie des Ô : Fracasse // Les Arts Oseurs : Les Tondues… 09.06, Annezin : Collectif Zoone Libre : Un Tour à biclou // Jeanne Simone : Sensibles Quartiers // Cie des Ô : Fracasse // Les Arts
Oseurs : Les Tondues… 16.06, Lens et Loos-enGohelle : Cie Mister Alambic : Cirque et Pique // Cie de la Taroupe : Atelier + La Fanfare de la touffe // Cie Art Tout Chaud : Mon TRUC // Cie Nanoua : Confession d'une femme hachée…
LCD Soundsystem © Ruvan Wijesooriya
festivals
Best Kept Secret musique
Depuis 2013, ce jeune festival néerlandais incarne le summum de la classe. Pourquoi ? Parce qu'on est tombé des nues en découvrant le line-up affiché dès la première édition (souvenez-vous : Fuck Buttons, Pantha Du Prince, Portishead, Tyler, The Creator, Black Dice…). Dès lors, ce niveau de qualité ne fut jamais pris en défaut. La preuve en quatre noms. Thibaut Allemand
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LCD Soundsystem Généralement, les reformations, c'est un peu douloureux : on ne citera pas de noms, mais disons qu'on se retrouve généralement avec de vieux darons gros et gras, comptant leurs billets et leurs efforts. Or, James Murphy a toujours été rond. Et vieux : après tout, le New-yorkais a connu le succès à… 32 ans ! Bref,
le come-back du patron de DFA Records a séduit sans surprendre : l’œuvre de LCD Soundsystem est tout entière dédiée à la gloire de dieux nommés Talking Heads, Bowie, The Fall et Liquid Liquid. Pourquoi pas ? L'ensemble est réalisé avec suffisamment d’honnêteté pour qu'on se laisse (re)convertir.
Il fut, en compagnie de Earl Sweatshirt, Frank Ocean ou Vince Staples, l'une des figures de proue du collectif Odd Future – la tête pensante, en réalité. Pas omniprésent dans les médias, le Californien s'est autorisé une petite incursion dans la dernière vidéo de The Internet servant le titre Roll (Burbank Funk) et a publié quelques singles, dont l'exceptionnel Okra. Si ce morceau ne lève pas le mystère nimbant la psyché de son auteur, il en dit long sur le pouvoir créatif du bonhomme – pas non plus manchot sur scène.
Let's Eat Grandma
© C. Patmore
Tyler, The Creator
De l’importance du placement de la virgule. Située après le "eat", elle aurait donné des airs moins cannibales à ces deux donzelles… Retranchées dans l'est de l’Angleterre et dans d'étranges rêves psychédéliques, Rosa Walton et Jenny Hollingworth naviguent entre electro réfrigérée, folk païen et pop déviante. Quelque part entre Fever Ray et Lewis Carroll, Kate Bush et David Pinner, les deux Britanniques rejoignent la longue tradition du fantastique à l'anglaise. Étrange, déroutant et fascinant.
Vince Staples
© Jake Lapham
À l'heure où Kanye West dévisse totalement, le trône laissé vacant pourrait accueillir Vince Staples – à moins que Soprano… En attendant, ce jeune Californien de 25 ans (deux albums chez Def Jam, ça vous pose un homme) pousse le hip-hop dans ses derniers retranchements. Ces recherches constantes sont le fruit d'un enfant du rap "classique" comme de la techno de Detroit, du UK Garage et de la PC Music. Faussement léger, réellement passionnant. Hilvarenbeek, 08 > 10.06, Beekse Bergen, ven : 14 h, sam & dim : 12 h, 1 jour : 84 €, pass 3 jours : 152,50 €, www.bestkeptsecret.nl
08.06 : Arctic Monkeys, Chvrches, Deerhunter, Future Islands, Tyler The Creator, Altın Gün, Susanne Sundfør… 09.06 : The National, Angus & Julia Stone, Four Tet, Slowdive, The Internet, The Kills, Vince Staples, Warpaint,
Alex Cameron, Optimo… 10.06 : LCD Soundsystem, Father John Misty, Mogwai, Rodriguez, Spoon, Ty Segall, Unknown Mortal Orchestra, John Maus, Let’s Eat Grandma, Superorganism…
Simon Ghraichy © Deutsche Grammophon
# 38 Jean-François Zygel © DR musique
Lille Piano(s) Festival
Gabriela Montero © Shelly Mosman
festivals
15 ans déjà que Lille Piano(s) Festival met à l’honneur la musique classique dans la métropole lilloise. Si le principe reste le même (trois jours de fête, une soixantaine d’artistes) la programmation, elle, s’annonce plus éclectique que jamais, avec un tour du monde des sonorités. Curiosité, innovation et voyage sont les maîtres mots de la 15e édition d’un événement qu’on ne présente plus. Lille Piano(s) Festival fait vibrer l’instrument à cordes frappées dans des lieux emblématiques de la métropole : le Palais des beaux-arts, la Gare Saint Sauveur et, pour la première fois, l’Abbaye de Vaucelles. Il s’agit de « porter la musique partout où elle peut être reçue », insiste Jean-Claude Casadesus, directeur artistique. Le chef d’orchestre s’entoure d'ailleurs de grands noms du piano classique (Nikolaï Lugansky, Boris Berezovsky, Claire-Marie Le Guay) comme de nouveaux venus (Alexander Ullman) pour un tour du monde auditif. Claviers ouverts De la Macédoine à l’Angleterre en passant par l’Espagne, les artistes embrassent d'immenses horizons. Au départ de Lille, on découvre le Paris de Ravel, Poulenc et Trotignon ainsi que le New York (forcément jazz) de Brubeck avec Adélaïde Panaget et Naïri Badal. Direction ensuite l’Amérique du Sud avec Cubanissime, soit un atelier piano ludique et collectif (à deux, quatre, huit mains… voire plus !) faisant écho à l’exposition Ola Cuba !. Enfin, comme « la musique est une planète magique », on atterrit sur celle du Petit Prince qui fête son 70e anniversaire à travers un spectacle alternant extraits du conte et concerts. Alors bouclez votre ceinture, et ouvrez grand les oreilles. Angélique Passebosc Lille, 08 > 10.06, Nouveau Siècle, Gare Saint Sauveur, Conservatoire, Palais des beaux-arts, maison natale Charles de Gaulle, Abbaye de Vaucelles, 24 > 5 € / gratuit, pass : 10 € (donne accès à tous les spectacles au tarif réduit), lillepianosfestival.fr
08.06 : Schumann, piano seul & concerto (concert d’ouverture de l’onl et Claude-Marie Le Guay, dir. J.-C. Casadesus) ; Les Boys – Un bœuf entre Paris et New York (Duo Jatekok, récital pour 2 pianos)… 09.06 : Cubanissime ; Hèctor Parra, l’intégrale ! ; Lugansky en solo (récital de Nikolaï Lugansky)…
10.06 : Debussymania (récital par J.-F. Zygel et Hugues Leclère ; Vanessa Wagner et Marie Vermeulin (récital à 4 mains), Le Petit Prince (jeune public) ; Concert de clôture (concertos de D. Kadouch ; A. Ullman et de l’orchestre de Picardie, direction J.-C. Casadesus)…
Faites de la Chanson
Orchestre international du Vetex © Benoît Dochy
festivals musique
# 40
Tabarnak ! Pour sa 14e édition, Faites de la chanson met à l’honneur le Québec. Alors, "swing la bacaisse dans l'fond de la boîte à bois", comme on dit au pays de Robert Charlebois, parrain du festival. En d’autres termes, joignonsnous à la fête ! Au programme, des ateliers, des rencontres, du cinéma et, surtout, des concerts disséminés partout en ville. Au-delà des bien connues Isabelle Boulay ou Diane Tell (Si j’étais un homme, La Légende de Jimmy), on découvre moult artistes, telle Geneviève Morissette, qui « gueule sa vie » avec une bonne dose d’humour, ou le guitariste virtuose Shaun Ferguson. En clôture, on ne manque pas l’Orchestre international du Vetex, certes plus belge que québécois, mais pas des moins festifs. Entre afrobeat, musiques des Balkans ou latines, cette fanfare constituée d'une vingtaine d'instrumentistes (flûtes, clarinettes, accordéon…) n'a pas son pareil pour enflammer un public. Aucune raison de chiquer la guenille donc, et encore moins de s’asseoir sur son steak (bref, de jouer les paresseux). Durant toute la semaine, les plus téméraires peuvent en effet s’essayer aux "karaokés bio", soit l’occasion de pousser la chansonnette sur scène, accompagné par des musiciens professionnels. Lâchez pas la patate ! Julien Damien Arras, 16 > 23.06, divers lieux (Théâtre d’Arras, Hôtel de Guînes, Casino d’Arras, Place des Héros, Cinémovida, Le Pharos, pôle culturel St-Pierre, pied du Beffroi, Grand' Place…), 1 concert : 20 / 10 €
(sauf Isabelle Boulay : 35 / 25 €, Diane Tell : 30 / 20 €) + 8 concerts gratuits, didouda.net 16.06 : Le marché qui chante, Isabelle Boulay, Back to The Roots // 17.06 : Tabarnak, William Schotte & Stefan Orins
18.06 : La Goutte, Shaun Ferguson // 19.06 : Quartet Jazlab, Mehdi Cayenne // 20.06 : Tamango, Geneviève Morissette 22.06 : Rivelaine, Diane Tell 23.06 : Panienki, Orchestre international du Vetex…
exposition
Is This Pop
Etienne Daho © Pari Dukovic
festivals musique
En parallèle de l'exposition-photo Daho l'aime pop !, le deuxième volet des soirées "Is This…" paie son écot à Etienne Daho. Un artiste inclassable, esthète de la variété au sens noble du terme, sans lequel la pop française n'aurait pas la même saveur. Derrière cet événement on trouve à Gauche De La Lune, tourneur et producteur œcuménique touchant à tous les genres. En témoignent, au hasard, les affiches éclectiques des Paradis Artificiels. Après Is This Love, qui conviait en décembre dernier quelques figures du reggae, AGDL propose donc Is This Pop, dans un Zénith remodelé pour l'occasion (salon de thé, shop vintage, etc.). En invité d'honneur, étienne Daho donc, dont le concert devrait en surprendre plus d'un. L'homme a l'habitude de revisiter ses tubes les plus légendaires, et on a hâte de découvrir Week-end à Rome ou Bleu comme toi à la sauce psyché-shoegaze de son dernier-né, Blitz. Surtout, cette soirée permet de replacer le Rennais sur l'arbre généalogique de la pop française : les héritiers sont là, dans une veine lysergique (Moodoïd) comme dans la new-wave crooneuse (Yan Wagner). Les proches ont fait le déplacement : Étienne ayant parrainé Lou Doillon, on peut voir en Charlotte Gainsbourg une cousine, non ? Enfin, les grands frères de Marquis de Sade, récemment reformés, honorent l’éternel jeune homme de leur présence. On peut regretter l'absence de la grande sœur (Elli Medeiros) ou des corres' anglais (Saint Etienne). N'empêche : voilà une réunion de famille qu'on n'a pas envie d'esquiver. Thibaut Allemand
# 42
Lille, 16.06, Le Zénith, 16 h, 64 > 49 €, www.zenithdelille.com étienne Daho + Charlotte Gainsbourg + Marquis de Sade + Moodoïd + Yan Wagner DJ set + JD Beauvallet, Inrocks Steady Crew
Daho l'aime pop ! Lille , Jusqu'au 15.07, Maison de la Photographie, jeu > dim : 11 h > 18 h, 10 / 7 € / gratuit (-8 ans), www.maisonphoto.com
festivals
Graspop Metal Meeting
Marilyn Manson © Perou
musique
Comme tous les étés depuis 23 ans, des hordes d'hommes et de femmes prennent la route. Pour la même destination : le terrain du Boeretang, à Dessel. Un petit coin de campagne aux couleurs chatoyantes. C'est dans cet écrin de verdure que l'enfer prend ses quartiers. Et pourquoi pas ? Le GMM est une institution. À l'image du metal, en fait. En près de 50 ans, le genre s'est bien sûr autorisé des évolutions, dans la technique comme dans les thèmes. évoquons à ce sujet les laborantins de A Perfect Circle ou le sludge ébouriffant des tauliers Baroness. Ceci dit, cette musique a toujours obéi à quelques codes tacites : décibels au maximum, imagerie en rupture avec la bienséance et respect des anciens. Là où les amateurs de pop ou de hip-hop peuvent parfaitement vivre sans écouter les Beatles ou Public Enemy, le metal, lui, voue un culte aux survivants des âges farouches. Ainsi de l'impayable Ozzy Osbourne, légende à peu près vivante et ex-leader de Black Sabbath. Citons également Megadeth, Iron Maiden ou Guns N' Roses. Pour ces derniers, on est partagés : certes, c'est à peu près le line-up originel (manque toujours Izzy Stradlin). N'empêche, ces quinquas bedonnants ont du mal à nous faire rêver, surtout à l'heure où paraissent quelques inédits de la glorieuse époque (1987-1991). Alors ? Faire preuve d'indulgence. Et respecter les anciens. Thibaut Allemand
# 44
Dessel, 21 > 24.06, Site Boeretang, jeu : 14 h, 89 €, ven, sam & dim : 19 h, 99 €, pass : épuisé !, graspop.be 21.06 : Guns N’ Roses, Jonathan Davis, Black Stone Cherry, Kataklysm… // 22.06 : Iron Maiden, Killswitch Engage,
Powerwolf, Shinedown, Avatar, Parkway Drive, Avenged Sevenfold, Hollywood Undead, Tremonti, Stick To Your Guns, Neurosis, Anti-Flag, L7, AC DC UK… // 23.06 : Volbeat, Rise Against, Arch Enemy, Skillet, P.O.D., Vixen, Marilyn Manson, Megadeth, Kreator, Accept,
Asking Alexandria, At The Gates, Exodus, Amaranthe, Baroness, Sons Of Apollo… // 24.06 : Ozzy Osbourne, Hollywood Vampires, Limp Bizkit, Billy Talent, Eisbrecher, A Perfect Circle, Judas Priest, Bullet For My Valentine, Body Count, Pro-Pain, The Bloody Beetroots Live…
Chinese Man © Emma Birski
festivals
musique
Creil Colors
Loin des grosses machines estivales, ce rendez-vous biennal et gratuit propose un cadre singulier : l'Île Saint-Maurice. Bordé par les eaux de l'Oise, ce petit coin de verdure de près de cinq hectares est uniquement accessible aux piétons. Point d'orgue d'une fête des associations riche en stands culinaires ou sportifs, Creil Colors a toujours su attirer quelques jolis noms (Flavia Coelho, Amadou et Mariam, FFF…). « Le festival fait la part belle au métissage, aux musiques du monde et à l'écologie » soutient Jacky Hamel, directeur de la culture à la mairie de Creil. Cette 9e édition ne déroge pas à la règle, et sa tête d'affiche n'est autre que Chinese Man. Au croisement du trip-hop, du dub ou du funk, ce collectif marseillais offre un (dé)tour du monde grisant, entre sonorités asiatiques et africaines. Changement de cap et direction le sud des states avec Sanseverino. Passé maître ès jazz manouche, le quinquagénaire s'essaie désormais au blues-rock. Citons aussi Georges Seba, arrangeur pour Paul Simon ou Manu Dibango, qui dirige depuis 2006 une trentaine de chanteurs et d'instrumentistes issus des quatre coins du globe. Mêlant les rythmes afro-caribéens aux chants traditionnels américains, son Chœur Gospel de Paris sied parfaitement à l'esprit du lieu : ouvert (et au vert). Julien Damien
# 46
Creil, 17.06, Île Saint-Maurice, 17 h, gratuit, www.creil.fr
Chinese Man, Sanseverino, Chœur Gospel de Paris, Les
Doigts qui collent + fête des associations (11 h > 18 h)
Wacolor © Ville de Wavre musique
Wacolor
musique
Festival d'été
Annoncé en tête d'affiche, Lartiste a finalement annulé sa tournée. Bon, Tout l'monde s'en fout pour citer le rappeur Sofiane, appelé à la rescousse avec le Bruxellois Isha (Oh Putain – c'est le titre…). Le temps de se rafraîchir sur le "vélofruto" (on pédale pour mixer ses fruits et hop, un jus gratuit !), nous voilà parés pour le concert de Juicy.
Nouveau venu cet été, ce festival (gratuit) aligne un beau line-up, et prolonge la Fête de la musique. Sur cette scène extérieure, au bord du canal de Saint-Quentin, on trouve l'idole des jeunes mélancoliques Tim Dup, l'"eurovisonnaire" Amir ou Les Négresses Vertes, qui fêtent les 30 ans de la sortie de l'album Mlah. Hou ! Mamma Mia...
Wavre, 22.06, parking Walibi, 13 h, 17 / 12 €, www.wacolor.be
Saint-Quentin, 22.06, Champ de Foire, 16 h, gratuit
BB Brunes, Sofiane, Juicy, Tha Trickaz, The Experimental Tropic Blues Band, Omar Perry, Saint James, Isha…
22.06 : Les Négresses Vertes, Amir, Tim Dup, Fred Blondin, Pleasure, Tibz...
musique
J’veux du soleil
Voilà 14 éditions que la MJC Carpe Diem appelle le grand astre jaune de ses vœux. Côté météo, c'est hélas très fluctuant (ben oui, c'est le nooord). Par contre la programmation reste franchement digne. On boit du petit lait à l'écoute du dub électronique de Chaton, avant de goûter au set de NUMéROBé, entre abstract hip-hop et UK Bass.
# 48
Comines & Houthem, 22 & 23.06, Le Nautilys & Site du sporthall (Houthem), ven : 17 h, sam : 20 h 30, 1 jour : 9 > 5 €, www.jveuxdusoleil.com 22.06 : La Dame Blanche, Atomic Spliff, Bo Bun Fever, The Wickeed, Bankra Bike Sound System, Polemic 23.06 : Chaton, NUMéROBé, Kanka
festivals
Vladimir Cauchemar © Sylvere H
musique
Minuit avant la nuit
# 50
Minuit avant la Nuit. Derrière ce patronyme propice à toutes les interprétations, se planque une belle proposition artistique : deux soirées payantes, une journée gratuite. Découvrant que c'est l'équipe de La Lune des Pirates qui mène le bal, tout s'éclaire (de lune) ! Car cette programmation est à l'image de celle de la salle de concerts. Ici, les guitares électriques sont à l'honneur. Entre vieux briscards (les revenants de Slowdive) et jeunes pousses (The Soft Moon) on trouve les plus célèbres des Perpignanais. En une paire d'années, The Limiñanas sont passés du statut d'illustres inconnus forcément cultes à celui de valeur sûre acclamée par les plus grands (Peter Hook ou Anton Newcombe en tête). Bien évidemment, Usé, figure de l'underground amiénois, a répondu présent, d'autant qu'il n'est pas du genre à courir les festivals, à la différence d'Eddy de Pretto qui devrait confier ses états d'âme sur 789 autres scènes cet été. Enfin, après la prestation sage et sophistiquée de Son Lux, on se réveille devant Vladimir Cauchemar. En sus de réhabiliter la flûte à bec en la mariant à des beats trap, ce grand chauve s'est imposé comme un sorcier du groove… forcément repéré par Pedro Winter et aussitôt signé chez Ed Banger. Minuit avant la Nuit ? On n'a toujours pas pigé l'intitulé, mais on a compris que nos repères seront chamboulés… C'était donc ça ! Thibaut Allemand Amiens, 22 > 24.06, Parc Saint-Pierre, ven & sam : 17 h 30, dim : 11 h, 1 jour : 25 / 20 €, pass 2 jours (ven & sam) : 40 / 35 € / gratuit (-12 ans), dim : gratuit, minuitavantlanuit.fr
22.06 : Polo & Pan, The Limiñanas, The Soft Moon, Amber Arcades, One Sentence. Supervisor, Edgär, Vladimir Cauchemar, Jojo Beam
23.06 : Slowdive, Son Lux, Eddy de Pretto, Concrete Knives, Usé, Warmduscher, Sorry, June Bug 24.06 : Journée familiale : siestes musicales, jeux, brunch…
pluridisciplinaire
© Gregory Mavian
L'été au LaM
L'été est la saison idéale pour (re)découvrir le LaM. Tandis qu'une douce torpeur s'empare de la métropole, le musée villeneuvois inaugure son programme festif et culturel. Cela démarre en musique avec l'impayable Prieur de la Marne ou Mohamed Lamouri. Le chanteur de la ligne 2 du métro parisien a lâché son synthé pour s'entourer du groupe Mostla et reprendre des tubes pop (Queen, Madonna…) mais en version raï. En parlant de reprises, citons aussi la recréation par Anne Collod de Blank Placard Dance. Créée en 1967 par Anne Halprin en opposition à la guerre du Vietnam, cette performance met en scène des danseurs armés de pancartes vierges… Avant de s'endormir à la belle étoile dans le parc en se laissant conter quelques histoires, on en profite pour visiter l'exposition Débris-Collages. L'occasion de parcourir les collections du musée, cette fois via le prisme du collage ou de la récupération (avec Picasso, Bruno Dumont, Miró…). évidemment, des ateliers invitent chacun à mettre la main à la pâte. Julien Damien
# 52
Villeneuve d'Ascq, 21.06 > 16.09, LaM, gratuit, www.musee-lam.fr 21.06 > 02.09 : Exposition Débris-Collages : récupérer, assembler et reconstruire, mar > dim : 10 h > 18 h, 10 / 7 €
21.06 : Vernissage de DébrisCollages, concert d'ouverture avec Mohamed Lamouri & Groupe Mostla, Prieur de la Marne 23.06 : Blank Placard Dance, Replay d'Anne Collod, atelier sérigraphie
24.06 : Atelier sérigraphie, pique-nique collectif et activités familiales dans le parc 13.07 : Grand bal populaire 18.08 : Nuit des étoiles : ciné-goûter, cinéma en plein air, contes célestes…
festivals
musique
La Bonne Aventure
Mine de rien, le vent souffle fort l'été dans la cité de Jean Bart, poussant les festivaliers vers d'insoupçonnés horizons. Entre visites insolites, bal(l)ades mystérieuses et oasis musicales, La Bonne Aventure porte plutôt bien son nom. Deuxième édition pour ce festival. Le principe ? Une grande scène gratuite, des concerts-surprises, des parcours secrets (on monte dans un bus sans savoir où l'on va)… Tiens tiens, ça nous rappelle quelque chose… « Oui, La Bonne Aventure, c'est un peu Les Nuits Secrètes à la plage », confirme Olivier Connan, à la baguette derrière les deux événements. Ici, les verts paysages de l'Avesnois laissent donc place au front de mer et son étendue de sable fin, l'une des plus belles du Nord de la France d'ailleurs : celle de Malo-les-Bains. à l'abordage !
# 54
Comme à Aulnoye-Aymeries, l'affiche s'équilibre entre noms fédérateurs (Camille, Selah Sue), valeurs sûres (Fakear) et musiques plus pointues. à ce propos, on vous enjoint d'écouter les folkeux australiens Angus et Julia Stone, ou l'afro-electro des Congolais brindezingues de Kokoko!. Difficile, aussi, d'occulter Marcel et son Orchestre, dont la tournée d'adieu passe (logiquement) par Dunkerque, capitale française du carnaval (oui oui). Tandis que le Kursaal se mue en "Klub" éphémère, promettant une nuit agitée (avec Mr Oizo ou la techno ardente de Maud Geffray), l'îlot des 4 Ecluses accueille le Jamaican Docks Day et la fine fleur du reggae (The Twinkle Brothers). On aurait pu évoquer le cabaret barré des seniors du rock, les randonnées musicales dans le port, mais on se dit que vous avez saisi l'idée. Non ? Julien Damien Dunkerque & Malo-les-Bains, 23 & 24.06, front de mer, Kursaal, place du Casino + divers lieux, 18 h, grande scène gratuite, 1 parcours secret : 8 €, Klub (dès minuit) : 10 €, labonneaventurefestival.com
23.06 : Selah Sue, Camille, Angus and Julia Stone… // Klub : Mr Oizo, Maud Geffray, Sweely, Rabbit Killerz… // 24.06 : Fakear, Marcel et son Orchestre, General Elektriks, Kokoko !… 23 & 24.06 : Parcours secrets : Maud Geffray & Lavinia Meijer, Chapelier Fou, Mohamed
Lamouri, Malik Djoudi, Vacarme, The Penelopes… + soundsystems & visites insolites… ★ Jamaican Docks Day # 2 Dunkerque, 23 & 24.06, Les 4 Ecluses, sam : 18 h (10 €), dim : 11 h 30 (gratuit), 4ecluses.com
Camille Š Patrick Messina
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Refugee Food Festival
# 56
Partage, rencontre, plaisir… Le pouvoir fédérateur de la cuisine n'est plus à démontrer. Partant de ce constat, Marine Mandrila et Louis Martin, deux globe-trotters amateurs de bonne chère, ont imaginé en 2016 un festival pas comme les autres où les restaurants inviteraient des réfugiés à concocter le menu de leur choix. L'objectif ? Changer les regards sur les migrants, favoriser leur insertion professionnelle et découvrir des plats du monde entier ! D'abord cantonné à Paris et Strasbourg, cet événement s'est déployé partout en Europe, et passe depuis 2017 par Lille. L'été dernier, on a par exemple mangé mauritanien au Bistrot de St So, surinamien au Cirque, syrien au Happy F'eat ou au Café de La Fontaine, à Verlinghem – dégustant quelques "kebbehs" pas vilains. Ou comment conjuguer humanisme et gastronomie. Julien Damien Lille, 26 > 30.06, divers restaurants, refugeefoodfestival.com
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Openluchttheater Rivierenhof musique
Pourquoi se cantonner à quelques jours de festival ? à Deurne, la musique résonne chaque soir de l'été. Pas n'importe où : dans le cœur du domaine de Rivierenhof, un parc de 132 hectares situé dans la périphérie d'Anvers. On y trouve deux châteaux, des étangs et l’Openluchttheater. C'est dans ce théâtre à ciel ouvert que l’Arenbergschouwburg distille un line-up aux petits oignons, entre grands noms d'hier et d'aujourd'hui. En attendant Ariel Pink en août, on se précipite sur le concert de John Cale. L'ancien bassiste et violoniste du Velvet Underground préparerait un nouvel album (on dit ça…). évidemment, on espère quelques inédits et, surtout, ses tubes immuables (I Keep a Close Watch, If You Were Still Around). Pas à une légende près, l'OLT reçoit une semaine plus tard (pour deux soirées !) le crooner Elvis Costello. Frissons garantis, malgré la chaleur. Julien Damien
# 58
Deurne, 21.06 > 08.09, Domaine de Rivierenhof, 52 > 15 € / gratuit, www.oltrivierenhof.be 23.06 : Intergalactic Lovers 24.06 : John Cale // 01.07 : Calexico // 02 & 03.07 : Elvis Costello & The Imposters
04.07 : Steve Winwood 09.07 : Godspeed You! Black Emperor // 10.07 : Melody Gardot // 12.07 : Steve Earle + Southside Johnny // 18.07 : Wovenhand + Stef Kamil Carlens 22.07 : Portugal.The Man 25.07 : Bonnie Raitt
07.08 : Fat Freddy’s Drop 08.08 : Selah Sue 14.08 : STUFF. + Blackwave. 20.08 : Blonde Redhead 30.08 : Ariel Pink + Julia Holter + Flying Horseman 07.09 : Absynthe Minded 08.09 : David Crosby
© Pierre Hennequin
musique
Palais en Jazz
Elevé au Moyen Âge, reconstruit par Louis XV, le Palais de Compiègne fut l'une des plus fameuses résidences estivales de la cour de France. Tout aussi majestueuse, la programmation de ce festival a vu passer du beau monde depuis sa création en 2012 (Marcus Miller, Michel Jonasz, Dee Dee Bridgewater…). Cette 7e édition reste dans le (bon) ton en accueillant Imany, la diva soul américaine Meshell Ndegeocello ou la folktronica du trio anglais Fink. Vous avez dit "royal" ? Compiègne, 28 > 30.06, Palais de Compiègne, 21 h, ven : 55 > 19,80 €, sam : 40 > 14 €, palaisenjazz.com 28.06 : Palais en Jazz 4 Kids (scolaire) // 29.06 : Imany // 30.06 : Meshell Ndegeocello, Fink
La palme du proverbial "cadre magique" revient sans doute à ce festival. Depuis 1998, ces deux jours de concerts se tiennent au milieu d'un joli bois, au pied du donjon de Septmonts, resté dans son jus (ou presque) depuis le xiiie siècle. Le lieu idéal pour déguster l'electronica atmosphérique de l'Amiénois Verlatour ou le rap fédérateur (et futé) de Bigflo & Oli. Par contre, on profitera des passages de Louane ou de Matmatah pour goûter les spécialités locales au village associatif.
musique
Bigflo & Oli © Fifou
# 60
Festival Pic'Arts
Septmonts, 29 & 30.06, Parc du Donjon, ven : 15 h, sam : 13 h 30, 1 jour : 45 / 36 €, pass 2 jours : 56 / 47 €, festival-picarts.com 29.06 : Hoshi, Mes souliers sont rouges, Louane, Epsylon, Ofenbach… 30.06 : Edgär, AllttA, Matmatah, Bigflo & Oli, Verlatour…
festivals musique
Angèle © Charlotte Abramow
couleur café
L’été dernier, Couleur Café quittait le site de Tour et Taxis pour le parc d’Osseghem, un petit paradis vert de 17 hectares niché au pied de l’Atomium. Ça tombe bien, le monument bruxellois célèbre ses 60 ans avec moult expositions, soit une bonne raison supplémentaire pour planter sa tente dans ce cadre bucolique. En parlant de monument, cette 29e édition du festival des bonnes vibes (rap, reggae, bossa, soul…) s’offre George Clinton. Un concert d’autant plus immanquable que ce pionnier du funk a annoncé sa retraite scénique en mai 2019. à 26 piges, Young Thug a encore de beaux jours devant lui - enfin, on l’espère, au vu de sa consommation de psychotropes… En attendant, le rappeur au flow vocodé (et zinzin) est aussi généreux sur les planches que ses frasques sont récurrentes. La dernière en date ? Il s’est rebaptisé "Sex"… Sans froisser notre "jeune voyou" d’Atlanta, question romantisme, on lui préférera D’Angelo et son groove sensuel. Outre un souk de designers et des foodtrucks aux saveurs du monde (la "Rue du bien manger"), Couleur Café fait aussi la part belle aux "produits" locaux. Citons la jazzwoman carolo Mélanie De Biasio, le duo R’n’B Juicy ou Angèle. Avec sa voix de velours et son sens de l’autodérision, la petite sœur de Roméo Elvis s’est imposée comme l’étoile montante de la pop belge, jamais avare d’arômes corsés. Julien Damien
# 62
Bruxelles, 29.06 > 01.07, Square de l’Atomium, ven : 16 h, sam & dim : 15 h, 1 jour : 42 / 37 €, pass 3 jours : 85 €, www.couleurcafe.be
29.06 : Selah Sue, Amadou & Mariam, Damso, Angèle, Ibeyi, Alborosie, Melanie De Biasio, Panda Dub, Mahalia, Makala, Di-Meh & Slimka… 30.06 : D'Angelo, George Clinton, Chronixx, Gregory Porter,
Naâman, Témé Tan, Juicy… 01.07 : Young Thug, Ziggy Marley, Milky Chance, Coely, Chinese Man, Lee Fields & the Expressions, Fatoumata Diawara, Calypso Rose, L’Or Du Commun, Le 77…
Paradise City
Laurent Garnier © Denis Boulze
DR
Jennifer Cardini © Nadine Fraczkowski
©
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ze
Ko
Paradise City Dj
Paradise City
musique
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« Take me down to the paradise city / Where the grass is green and the girls are pretty » chantait le poète – en l'occurrence, Axl Rose. On ne sait pas si l'herbe est verte, ni si les filles sont jolies. Une chose est sûre : pour cette quatrième édition, les programmateurs de Paradise City ont, une fois encore, vu les choses en grand. En grand, mais à taille humaine. Créé en 2015 par deux trentenaires, ce week-end de rêve éveillé prend place dans le parc du château de Ribaucourt. Ici, on danse au milieu des champs, à deux pas des bois, au bord des étangs. Avouez qu'il serait dommage de laisser traîner des papiers gras. à l'instar du Cabaret Vert, l'accent est mis sur le comportement éco-responsable des festivaliers. Et ce n'est pas de l'esbroufe : bois de récup', nourriture bio et volontiers vegan, flyers imprimés sur des sachets de graines (à replanter)… Cette cité n'a pas à rougir de son bilan carbone. Ni de son affiche, ô combien soignée. électrolyse De la deep house spéciale et spatiale d'Henrik Schwarz aux "planeries" orientalisantes des Israéliens Red Axes, l'ambiance n'a rien à voir avec l'hystérie EDM de Tomorrowland (au hasard). Notons que si les premières éditions laissaient place à la pop indé, le line-up s'est depuis recentré sur un tout-électronique plutôt bienvenu. On ne manquera pas le set pointu de Lil Louis, ni le live du bricoleur bulgare et brindezingue Kink, et encore moins le tandem Session Victim : cette house ronde et chaleureuse s'avère renversante. Sans oublier les suspects habituels : DJ Koze, Jennifer Cardini, WhoMadeWho, Laurent Garnier… Le paradis sur terre, quoi. Thibaut Allemand
Perk, 29.06 > 01.07, Château de Ribaucourt, ven : 14 h, 49 € sam & dim : 12 h, 59 € pass 3 jours : 99 €, www.paradisecity.be
29.06 : Lil Louis, Jennifer Cardini… 30.06 : Omar Souleyman, Henrik Schwarz, WhoMadeWho, Acid Arab, Session Victim…
01.07 : Laurent Garnier, DJ Koze, Kink, Amp Fiddler & Tony Allen, Red Axes, Studio Barnhus (Axel Boman, Kornél Kovács & Petter Nordkvist), Romare…
Pharoah Sanders Quartet with Nicholas Payton © DR
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Gent Jazz Festival
# 66
Le Gent Jazz Festival, c’est d’abord un "cadre idyllique". Maintes fois usitée, l’expression n’a rien de galvaudée ici. Installé dans le jardin d’une ancienne abbaye du xiiie siècle, debout ou assis à l’ombre d’un verger, le spectateur déguste une programmation ouverte aux quatre vents et pas snob pour un sou. à l’image de David Byrne. L’ex-leader de Talking Heads ressuscite quelques classiques (Once in a Lifetime) et défend un nouvel album teinté d’optimisme (American Utopia, le premier depuis 2004 !). En atteste le titre Everybody's Coming To My House, joyeux patchwork de guitares, d’electro et de saxo. Entre autres légendes bien vivantes, on attend aussi Sir Tom Jones. Certes, rien de neuf chez le petit chouchou de la reine d’Angleterre, mais un répertoire bardé de tubes sur lesquels il est franchement difficile de rester immobile (It’s not Unusual, She’s a Lady, What's New Pussycat…). Quelque part entre la note bleue et le rap, The Roots délaissent (momentanément) le plateau du Tonight Show de Jimmy Fallon pour Gand. Si le groupe instrumental a conquis ses lettres de noblesse en accompagnant les plus grands (Jay-Z, Beyonce, Prince ou Erykah Badu), on attend évidemment qu’il enflamme l’assistance avec The Seed. Enfin, rendez-vous est pris avec Paolo Conte. Pour citer le virtuose italien à la voix rauque : It’s Wonderful ! Julien Damien Gand, 29.06 > 08.07, Ancienne abbaye de Bijloke, 1 jour : 49 > 21 € / 5 € (3 > 12 ans), sauf Tom Jones : 88 > 62 €, 2 jours : 85 > 33 €, 3 jours : 123 > 45 €, gentjazz.com
29.06 : David Byrne… 01.07 : Melanie De Biasio… 03.07 : Tom Jones, Lady Linn & Her Magnificent Bigband… 05.07 : Brad Mehldau Trio, Nathalie Loriers Trio…
06.07 : Paolo Conte (complet !)… 07.07 : Pharoah Sanders Quartet… 08.07 : The Roots, Selah Sue, Blackwave…
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musique
musique
Rétro C Trop Depuis trois éditions, ce festival convoque des tauliers. Pourquoi écouter ces "vieux" groupes ? Parce que la musique est un éternel recommencement. à la fin des seventies, The Selecter remettait déjà au goût du jour le ska, né en Jamaïque 20 ans plus tôt. Mais pas sûr que la greffe reprenne, cette fois… A contrario, Roger Hodgson, l'âme de Supertramp, trouve un bel écho chez la jeune génération (Foxygen, au hasard) et des tubes comme The Logical Song s'apprécient plus qu'hier – et moins que demain ?
# 68
Tilloloy, 30.06 > 01.07, Château de Tilloloy, sam : 13 h, 72 / 49 € (-12 ans : 25 / 5 €) dim : 12 h, 82 / 59 € (-12 ans : 25 / 5 €), pass 2 jours : 139 / 93 € (-12 ans : 45 / 10 €), retroctrop.fr 30.06 : Stocks, Rival Sons, Roger Hodgson, Trust, Nazareth 01.07 : Ange, Buzzcocks, The Selecter, Steven Wilson, Sting
Heroes Spa Tribute Festival Quel rapport entre Arno, Oasis et Red Hot Chili Peppers ? Ils sont tous au parc de 7 heures de Spa ! Enfin, presque… Comptez plutôt sur Arnomatic, Supersonic ou Arcadium. Présenté comme « l’un des plus grands festivals de tribute européen » par ses organisateurs, ce raout du copiercoller convoque d'inénarrables clones musicaux. En guest, les Américians de L.A vation, soit le meilleur groupe de reprises de U2 au monde (espérons que l'imitation surpasse l'originale). Spa, 29 > 01.07, Parc de 7 Heures, ven : 17 h 30, sam : 13 h 45, dim : 12 h 45, 1 jour : 35 / 25 €, pass 3 jours : 45 / 35 €, www.spatribute.be 29.06 : Red Hot Chili Peppers by Arcadium, Queen by Break Free, Johnny Hallyday by Thierry Luthers, U2 by L.A.vation… 30.06 : Oasis by Supersonic, Arno by Arnomatic, The Doors by Back Doors Man, AC/DC by High Voltage… 01.07 : Téléphone by T-Lephone Export, Daniel Balavoine by Lipstick, France Gall by Hong Kong Stars, Jean-Jacques Goldman by Goldmen
pluridisciplinaire
Red Line Crossers © Thomas Guionne
Les Rutilants
Chaque été, Oignies nous rappelle que les fanfares sont dans le vent. Cette édition, la quatorzième, s'annonce toutefois un peu particulière : elle célèbre les cinq ans du Métaphone, une salle de concert à l'architecture unique au monde… capable de produire elle-même de la musique ! Pour le dire vite, ce bâtiment en forme de mégaphone est un instrument urbain. à cette occasion, le compositeur Alexandre Lévy utilise les marimbas, xylophones, ou cymbales dont il est pourvu pour créer une nouvelle pièce : Trois fanfares mécaniques. Au rayon "structures sonores", citons aussi les Kaléidophones ou les objets improbables de l'inventeur étienne Favre. Pour le reste, on fait confiance à La Roulotte Ruche (et sa Giorgio Harmonie), Follow Jah ou au Bollywood Masala Orchestra (tout est dit) pour assurer l'ambiance dans l'ancien site minier du 9-9 bis (ce sont des durs à cuivres). Julien Damien
# 70
Oignies, 30.06, Le Métaphone, 9-9 bis, gratuit, 15 h, 9-9bis.com Concerts-spectales : Cie Engrenages : Red Line Crossers, Bollywood Masala Orchestra, Birds of Dawn,
Fanfare de la touffe, Amsterdam Klezmer Band, Bad Fat, DJ Tagada, Bande à pied Follow Jah, Alexandre Lévy et Quintégra'l : Trois fanfares mécaniques, Cie Transe Express : Mobile Homme, Cie La Roulotte
Ruche : Giorgio Harmonie… Installations : Cie Décor Sonore : Les Kaléidophones, Métalu à Chahuter : à Clochepied sur le Métaphone, étienne Favre : Machins, musiques, machines !…
Greg Houben © Racasse-studio
festivals pluridisciplinaire
Festival au Carré
Un air de vacances souffle sur la cité du Doudou. Entre théâtre, danse, musique et moments de fête partout en ville, ce premier grand rendez-vous de l'été à Mons rassemble tous les publics. La Belgique est plus que jamais à l'honneur, à l'image de Carré Curieux. Cette grande figure du cirque au plat-pays présente son dernier spectacle, Famille choisie, l'histoire de quatre "frères" se provoquant à travers maintes acrobaties, et offrant une belle réflexion sur le vivre-ensemble. Tandis que l'Anversois Wim Vandekeybus nous convie à un happening collectif (Go Figure Out Yourself), Anne-Cécile Vandalem dévoile son thriller politique et écologique, Arctique. Dans cette nouvelle pièce, la Liégeoise nous emmène en 2025, dans une Europe en guerre où le dérèglement climatique pousse les populations vers le Nord… Fascinant et glaçant. Riton Liebman réchauffe quant à lui l'ambiance avec La Vedette du quartier. Dans cette autofiction déjantée, le Bruxellois raconte sa vie (et ses déboires) de comédien, de ses débuts dans Préparez vos mouchoirs de Blier (le petit génie, c'était lui !) à ses soirées chez Gainsbourg. Côté musique justement, on navigue entre pop (Arthur H, Témé Tan, Suarez) et jazz. à ce propos, citons les concerts de Steve Houben, Charles Loos, éric Legnini et Philip Catherine, réunis pour les 40 ans du label Igloo Records – oui, c'est carré ! Julien Damien
# 72
Mons, 29.06 > 10.07, Carré des Arts, Maison Folie, Théâtre le Manège, Anciens Abattoirs, Arsonic, Cour du 106, 20 > 3 € / gratuit, surmars.be 29.09 : Apéro c'est Party & concert d'ouverture avec Arthur H 30.06 : Wim Vandekeybus &
Ultima Vez : Go Figure Out Yourself // 30.06 & 01.07 : Anne Cécile Vandalem & Das Fräulein kompanie : Arctique... 02.07 : concert : Isadora + Greg Houben + Témé Tan... 03.07 : Riton Liebman & J.-M. Van Den Eeyden : La Vedette du quartier... // 04.07 : concert : Steve Houben & Charles Loos +
éric Legnini & Philip Catherine 05 & 06.07 : Yasmina Khadra & Vincent Hennebicq : L'Attentat 06.07 : concert : Melissmel + Suarez + Les Juliens // 07.07 : Chico Trujillo // 08.07 : Cie du Tire-Laine : Kiddy Twist // 01 > 08.07 : La Cie Carré Curieux : Famille choisie // 10.07 : Mozart & ORCW : Cosi Fan Tutte…
festivals
Rock Werchter
David Byrne © Jody Rogac
musique
Avant de devenir un événement colossal, Rock Werchter a démarré en 1975 avec 1 000 fondus de rock et de blues dans une plaine à proximité de Louvain. En explorant d'autres genres (électronique, hip-hop…) et inaugurant de nouvelles scènes, le festival a grossi de façon exponentielle. Sans adhérer à toute la programmation, on a relevé pas mal d'immanquables. Thibaut Allemand
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DAVID BYRNE Insaisissable David Byrne ! Ce musicien prétentieux (car conscient de son talent) a inspiré nombre de baudruches des vingt dernières années (oui, Radiohead, St Vincent, Arcade Fire, on parle de vous). On pourrait donc vouer le New-yorkais aux gémonies sans autre forme de procès. Mais voilà : Byrne fut également le leader
malin (et visionnaire) des Talking Heads, le collaborateur facétieux (et visionnaire) de Brian Eno. Mieux : le sexagénaire a signé l'excellent Journal à bicyclette, déambulation psychogéographique sur deux roues dans les rues de la Grosse Pomme. Pour toutes ces raisons, ce concert vaut le détour – à vélo, évidemment.
© Brad Elterman, Glooby - Jamie Dutcher
On l'a déjà écrit ici, on se répète : MGMT est de ces groupes qui divisent. Notre rédaction, par exemple, mais aussi et surtout nombre d'auditeurs, qui se sont encore écharpés récemment sur la position à prendre face au p'tit dernier, Little Dark Age. Entre nous, il est toujours meilleur que le tout-venant shoegaze-garagepop blanc classe moyenne. Mais il reste en deçà de leur indépassable chef-d’œuvre, Congratulations, paru voici huit ans. Et sur scène ? Là encore, les avis sont partagés…
© DR
MGMT
ANDERSON .PAAK Révélé au monde via l'incontournable Dr Dre, ce chanteur et batteur propose depuis 2014 un syncrétisme parfait, d'une chaleur torride, entre jazz, hip-hop et soul. On songe évidemment aux Roots ou à Kendrick Lamar pour ce respect de la Great Black Music. Or, le Californien trace sa propre voie, comme en témoigne son récent projet, NxWorries, fondé avec le producteur Knxwledge, labyrinthe narratif et preuve que ce trentenaire en a sous la semelle. Et avance à pas de géant.
NICK CAVE Attention, gros morceau. Et grands morceaux, évidemment. Avis péremptoire : son chef-d’œuvre solitaire se nomme The Boatman's Call. Vous pouvez ne pas être d'accord et vous aurez peut-être même raison, pour une fois. En attendant, assister à un concert de Nick Cave est (désormais) une épreuve déroutante. Marqué à jamais par le décès de son fils, le prêcheur romantique peut s'époumoner, exorciser ses démons, nous verrons (hélas) toujours un homme brisé, pour qui la scène est affaire de survie. Werchter, 05 > 08.07, Festivalpark, 13 h, 1 jour : 102 €, pass : 238 €, www.rockwerchter.be 05.07 : Queens of the Stone Age, Gorillaz, Alice in Chains, Rae Sremmurd, At the Drive In, Black Rebel Motorcycle Club,
Vince Staples, Triggerfinger, Little Simz, Kali Uchis… 06.07 : The Killers, London Grammar, Franz Ferdinand, Anderson .Paak, Angus & Julia Stone, Dermot Kennedy, Curtis Harding, Todiefor… 07.07 : Pearl Jam, Jack White, Jack Johnson, Fleet Foxes,
Khalid, MGMT, The Breeders, Petit Biscuit, Jorja Smith, Angèle, Susanne Sundfør… 08.07 : Arctic Monkeys, Nick Cave and the Bad Seeds, Nine Inch Nails, Post Malone, Noel Gallagher, David Byrne, Fever Ray, George Ezra, Roméo Elvis x Le Motel, Rone…
Molécule © Vincent Bonnemazou
festivals musique
En Nord Beat
# 76
Les bonnes idées, souvent, naissent au coin du zinc. En l'occurrence celui du Barabao, un café tenu par Sébastien Terrier, à Bailleul. « J'organisais des petits concerts dans la grange de mes parents, raconte Louis Fagoo, musicien amateur à ses heures et ingénieur dans le civil. Et puis un soir on s'est dit : pourquoi pas monter un festival ? ». Ni une ni deux. En quelques semaines, nos deux compères et leur bande de potes mettent sur pied En Nord Beat, façon "do it yourself", au cœur de cette bourgade du Nord de la France. Nous sommes en 2015, et 850 personnes se pressent dans le Square Plichon. L'aventure est lancée, et ne cesse depuis de grossir… L'an passé, la manifestation a attiré 3 500 mélomanes et cette quatrième édition investit une surface deux fois plus grande, au parc Legrand-Grubbe. « On vise les 6 000 festivaliers ! », insiste Louis, désormais président d'ENB Prod. Mais pas question de trahir l'esprit originel de ce rendez-vous « familial et bon enfant ». Derrière les fourneaux, « un copain cuistot » assure notre bonne pitance. Sur les deux scènes ? « Des artistes indépendants qu'on apprécie, tout simplement ». à l'image des Anglais de GBH, pionniers du punk hardcore dans les années 1970, de la pop orchestrale des Rennais de Mermonte, des p'tits rigolos de Salut c'est cool ou de la techno habitée de Molécule. Petit festival, mais idées larges. Julien Damien Bailleul, 06 & 07.07, Parc Legrand-Grubbe, ven : 17 h, sam : 15 h, 1 jour : 22 / 18 €, 2 jours : 39 / 32 € / gratuit (-12 ans), www.ennordbeat.fr
06.07 : Molécule, DemiPortion, Biffty & DJ Weedim, Ondubground, Mermonte, Tambour Battant, Le Duc Factory, Yandeck & Rocta, Alvan… 07.07 : Hugo TSR & TSR
Crew, Salut c’est cool, GBH, La Fine Equipe, JoeFarr, Inner Terrestrials, Nomadic Massive, Mike Dred, Ushti Baba, Amikal Sonic, Voyou, A Sudden Burst of Colour, L’Envie, Years of Denial…
RomÊo Elvis Š Martin Gallone
# 78 festivals
musique
Main Square Festival
Dans le petit écosystème des festivals estivaux, le Main Square fait figure de gros poisson. C'est d'ailleurs le plus imposant dans les Hauts-de-France. Mais la taille ne compte guère, n’est-ce pas ? Parfois, ça aide quand même… En atteste le line-up de cette 14e édition, alignant de sacrés noms. En 2017, 125 000 festivaliers rallièrent les 11 hectares de la Citadelle d’Arras, attirés, entre autres, par Radiohead. Le record tombera-t-il cette année ? On peut le parier. Si l’affiche de vendredi vaut le détour, ne serait-ce que pour Paul Kalkbrenner ou les revenantes de The Breeders (et leur tube Cannonball), celle de samedi donne le vertige. Outre la house entêtante de The Blaze, la cité de Robespierre reçoit le plus fameux lad enfanté par la perfide Albion, Liam Gallagher, qui a appris à vivre sans Noel (présent à Werchter) et étrenne son premier album solo. Et puis, le même jour, place à… Depeche Mode ! Le dernier disque des Britons reste digne, certes, mais soyons honnêtes : on vient surtout écouter Everything Counts, People are People ou balancer les bras sur Never Let Me Down Again. Cours de rap Dimanche, on rate (encore) la messe pour batifoler dans la cathédrale electro de Justice, dont la réputation en live n’est plus à démontrer. Enfin, l’air de rien, le Main Square rassemble pas moins de trois générations de rappeurs : Nekfeu et Roméo Elvis, le grand frère Orelsan et les darons de IAM. Plus de 20 ans après la sortie de cette pierre de touche du hip-hop français, les quinquagénaires rouvrent L’école du micro d’argent, dispensant toujours d’essentielles leçons. Julien Damien Arras, 06 > 08.07, La Citadelle, ven : 15 h 30, sam : 13 h 30, dim : 12 h 30, pass 1 jour (ven & dim) : 54 €, sam : complet !, pass 3 jours : 129 €, mainsquarefestival.fr
06.07 : Queens of the Stone Age, Nekfeu, Paul Kalkbrenner, Gojira, Damian “JR. Gong” Marley, Roméo Elvis, The Breeders, PVRIS, Pleymo, Jungle… 07.07 : Depeche Mode, Liam
Gallagher, The Blaze, Oscar & The Wolf, Feder, Boris Brejcha, BB Brunes, Wolf Alice, Black Foxxes, Kid Francescoli… 08.07 : Jamiroquai, Orelsan, IAM, Justice, Portugal. The Man, Girls in Hawaii, Loïc Nottet…
disques Boy Azooga
1, 2, Kung Fu ! (Heavenly Recordings / PIAS) Perméable aux ondes venues de la charmeuse Albion, on a déjà succombé aux sirènes pas si fumeuses de Face Behind Her Cigarette. Par ce single imparable Boy Azooga a surgi de nulle part, ou plutôt de Cardiff, pour annoncer le présent album. Celui-ci arrive à point nommé, en apéritif d’un été pop. Manifestement biberonné aux cathédrales sonores des Beach Boys et aux hymnes insouciants des Happy Mondays, Davey Newington connaît suffisamment ses gammes pour se faire plaisir. Le rêveur Losers in the Tomb cite même le Sergent Pepper, tranquilou. Résultat : un disque truffé de gimmicks, riffs et mélodies aussi légers qu’inaltérables. L'ensemble est porté par un groove décontracté évoquant un Unknown Mortal Orchestra qui aurait croisé Damon Albarn (celui de Blur comme de Gorillaz). Avec 1, 2, Kung Fu !, on tient notre plus saisissant coup de foudre depuis le Sonderlust de Kishi Bashi (2016) : brio et plaisir communicatif. On pardonne alors sans peine une légère baisse d’inspiration à mi-parcours (Taxi to Your Head). De toute évidence, des tubes comme Jerry ou Waitin', illumineront notre été. Rémi Boiteux
Kadhja Bonet Childqueen
# 80
(Fat Possum Records / Differ-Ant) Révélée avec le très court mais divin The Visitor (2016), Kadhja Bonet affronte le "toujours-difficile-second-album". Et contourne l'obstacle en signant une œuvre à part. Aucune chanson n'émerge de ces 10 titres. Nul Honeycomb. Pas un tube potentiel. Est-ce grave, docteur ? Bien sûr que non. La Californienne délaisse le single et conçoit cette œuvre comme une rêverie à la dérive, un cocon douillet où il fait bon se lover. Finalement, la quête du hit aurait pu nuire à l'ensemble. Ici, on se laisse bercer par cette délicieuse soul suave et sucrée qui plonge dans les seventies fantasmées dès sa pochette. Childqueen évoque très, très souvent le Terry Callier de What Color Is Love (1973). Une réussite oblique. Thibaut Allemand
Infinite Music
Beach House
A Tribute To La Monte Young
PIAS)
(Fire Records) Quel est le point commun entre le Velvet Underground et Philip Glass, Steve Reich et George Harrison, Brian Eno et Jarvis Cocker, Stereolab et Sunn O))) ? Tous ont, de près ou de loin, été marqués par La Monte Young. Né en 1935, ce saxophoniste de formation, infatigable chercheur et explorateur musical, a travaillé sur le son, sa texture et l'influence physique sur l'auditeur. Cet hommage, imaginé par Etienne Jaumet (Married Monk, Zombie Zombie), Sonic Boom (Spacemen 3) et Céline Wadier, chanteuse et experte du tambûr, rappelle aussi que le maître a œuvré sur les musiques indiennes et électroniques. La meilleure porte pour entrer dans le vaste domaine de La Monte Young ? Pas sûr. Mais une extension fort bienvenue. Thibaut Allemand
7 (Bella Union / Comment se renouveler sans rien perdre de sa singularité ? Au moment d'enrichir leur "dream pop", malgré l'accélération du rythme des sorties et des tournées, Victoria Legrand et Alex Scally se sont posé des questions essentielles : « faut-il vraiment composer avec la scène en ligne de mire ? », « combien de couches de guitares et de claviers un bon album de shoegaze nécessite-t-il ? ». à l'image du titre de ce septième opus, le duo de Baltimore a choisi, non pas la simplicité, mais l'évidence. Ici, la voix spectrale de Legrand atterrit sur des nappes synthétiques, et rehaussées par les cordes sensibles de Scally. 7 est aussi traversé par la figure de la femme et sa nécessaire prise de parole (L’Inconnue). Un thème bien réel, mais abordé comme à-peu-près tout chez eux : en rêvant. Mathieu Dauchy
Melody's Echo Chamber
Bon Voyage (Fat Possum Records / Domino) Melody Prochet avait composé son premier LP en symbiose avec Kevin Parker (Tame Impala). Cinq ans plus tard, c'est en compagnie de deux Suédois, Reine Fiske (Dungen) et Fredrik Swahn (The Amazing) que la Parisienne a imaginé la suite de cette petite réussite. Bon Voyage navigue entre les langues (anglais, français, suédois). Il aligne d'excellents morceaux (Breathe In, Breathe Out, très Stereolab, ou les accents brésiliens de Var Har Du Vart) et d'autres plus déroutants (les collages étranges de Cross My Heart). Tout n'est pas parfait donc (l'encombrant clin d’œil à Gainsbourg de Visions of Someone…) mais Melody a conservé ses amours de jeunesse (voix éthérées, guitares brumeuses, psychédélisme évanescent) et les enrichit de nouveaux éléments. Pas mal. T. Allemand
livres Lenny Bruce Irrécupérable (Tristram) Gamin, Lenny Bruce passait des heures assis sous l’évier du domicile familial, se demandant à quoi pouvait bien servir la « grande poire en caoutchouc rouge pourvue d’un long embout noir » de sa tante Mema. Devenu le maître, sinon l’inventeur du standup, il ne cessera d’être ce garnement zieutant sous les jupes de l’Amérique, avec candeur et amusement. Pourfendeur inlassable de l’hypocrisie, son goût de la provocation était indissociable d’une exigence de justice (pour les minorités, notamment) et de justesse (dans son rapport à la langue). Publié en feuilleton dans Playboy entre 1964 et 1965, Irrécupérable retrace les grandes étapes de sa vie : son enfance dans une famille juive newyorkaise, son engagement durant la Seconde Guerre mondiale, sa carrière sur scène… Marqué par la digression, son style se fait plus allègre au fil des pages. Jusqu’à ce que la justice s’en mêle. Sa vie se confond alors avec le récit de ses procès pour obscénité – une vingtaine, pas moins. Martyr de la liberté d’expression, il meurt en 1966, à 41 ans, épuisé par son combat. Mais, comme le chante Bob Dylan, son fantôme, lui, continue à vivre. 362 p., 23,50 €. Raphaël Nieuwjaer
MARSHALL BERMAN
# 82
Tout ce qui est solide se volatilise (Entremonde) S’appuyant sur une foule d’écrivains et de penseurs, Marshall Berman (1940-2013) ausculte les notions de modernité, de modernisme. Ces deux questions étaient souvent vues sous un angle strictement artistique. Le philosophe américain va plus loin, interrogeant ce que signifie vivre dans une métropole moderne. Cette dernière façonne nos déplacements et, avec, nos existences elles-mêmes. Nous voyageons ainsi du Paris haussmannien (dont les grands boulevards sont des usines à rêves bourgeois empêchant toute révolte populaire – impossible d’y ériger des barricades) à un Bronx sacrifié au tout-automobile. C’est ce mouvement de balancier permanent entre promesse d’un avenir tangible et réalité désenchantée que Berman scrutait dès 1982. Il n’a rien perdu de son acuité. 504 p., 26 €. Thibaut Allemand
Joe Sacco But I like It (Futuropolis) De ce côté de l’Atlantique, Joe Sacco est célèbre pour des livres tels Derniers jours de guerre, Gaza 1956, ou l’impressionnant La Grande Guerre. Ce travail monumental et documentaire fait hélas oublier le pan fantaisiste de son œuvre. La maison Futuropolis, qui avait déjà édité Bumf, album satirique et délirant, récidive avec cette BD échevelée qui fait écho aux Stones (It’s only rock’n’roll…) mais dédiée aux Beatles. Le trait crumbien se prête à merveille à cette vision caustique du folklore rock, pourtant Sacco sait également émouvoir lorsqu’il baisse les armes et partage ses passions – et ses petites peines, aussi. N’hésitant pas à faire preuve d’autodérision, le Maltais passe par l’intime pour tendre à l’universel. 136 p., 20 €.
Liv Strömquist
I’m every woman (Rackham) Derrière chaque "grand homme", il y a une femme. Liv Strömquist leur donne la parole. Jouissive et décalée, la nouvelle BD de la Suédoise commence comme une revue des pires petits amis (connus) au monde, de Bergman à Elvis, en passant par Staline… Brassant références à la culture populaire (Friends), aux ouvrages savants ou à la mythologie, ces pages alternant couleur et noir et blanc décortiquent le couple hétérosexuel et la famille nucléaire. Selon l’auteure, ces modèles perpétuent la domination masculine, l’illusion d’un amour romantique excluant toute forme d’ambition personnelle pour ces compagnes. Le trait, faussement naïf, sert avec humour le féminisme du propos. Un manuel d’émancipation joyeuse à mettre entre toutes les mains ! 112 p., 20 €. Sarah Elghazi
Thibaut Allemand
CAMILLE DE TOLEDO ET ALEXANDER PAVLENKO Herzl, une histoire européenne (Denoël Graphic) Journaliste juif, autrichien, dandy méprisant le petit peuple de ses coreligionnaires, Theodor Herzl (18601904) deviendra pourtant, au tournant du siècle, l’inspirateur d’Israël, pays de cocagne où les Juifs seraient protégés des tourments de l’Histoire. Pour relater la vie et le mystère de ce théoricien du sionisme, Camille de Toledo et Alexander Pavlenko utilisent la figure de Ilia Brodsky, apprenti-photographe russe chassé par les pogroms. Le tandem croise l’itinéraire de ces deux hommes avec une technique évoquant le travail de Raphaël Meyssan (Les Damnés de la Commune) comme les phylactères de Thierry Murat. Il conte dès lors un destin hors du commun, profondément européen, mais dont l’horizon se situait sur les rives du Jourdain. 352 p., 25,90 €. Thibaut Allemand
écrans
nu
à rebrousse-poil
# 84
© Capa Drama
Imaginez une France où le sentiment d'insécurité a disparu. Pour cause : les citoyens sont obligés de vivre nus comme des vers, contraignant dès lors tout mensonge ou projet malveillant... Derrière ce pitch extravagant se cache la nouvelle fiction du très audacieux label OCS Signature.
2026. Frank Fish, émérite lieutenant de police, se réveille après un coma de huit ans. Il découvre alors une France apaisée grâce à une trouvaille peu orthodoxe : la "loi transparence", soit l’obligation pour tout citoyen de vivre... nu. Notre homme apprend à s’insérer dans cette nouvelle société où tout n’est (prétendument) que tolérance, et où personne ne peut plus rien cacher.
Mais le meurtre d'une jeune femme retrouvée habillée, initiatrice de ladite loi, sème le trouble. Frank est chargé de l'enquête... Liberté, égalité, nudité Qu’on se le dise : Nu est un ovni cathodique. Véritable mélange des genres, on lui prête des affinités avec The Walking Dead ou Black Mirror, deux dystopies (re)connues
© Thomas Balay / OCS / Capa Drama
pour leur critique acerbe de la société. Malgré son pitch provocateur, la série signée Olivier Fox (Avocats & Associés) ne cherche guère à émoustiller le chaland (que les voyeurs passent leur chemin). Sa réalisation sobre dévoile les corps dans toute leur diversité, sans aucune pudeur ni volonté esthétique. Les gros plans sur les parties génitales sont certes légion, peuvent mettre mal à
l'aise, mais deviennent vite banals. A contrario, chaque réplique est habillée d’humour noir, à commencer par celles de Frank, peu désireux de rejoindre ceux qu’il appelle les "culs nus". Au final, cette fiction culottée, faussement hippie et véritablement caustique, vaut le coup d'œil... Mélissa Chevreuil D'Olivier Fox, avec Satya Dusaugey, Malya Roman, Brigitte Faure... Sortie le 07.06, OCS Max
Le mâle du siècle
© Pascal Chantier / 2017 Europacorp / France 3 Cinéma
écrans
Je vais mieux
# 86
Derrière le titre, on devine comme un malaise. Cette adaptation d’un roman de David Foenkinos illustre avec légèreté une douleur somme toute moderne. Ou comment un mal de dos peut en cacher un autre, plus existentiel, entre crise d’angoisse et perte totale de contrôle de soi. Las de courber l’échine, éric Elmosnino est parfait dans ce rôle d’architecte aux fondations ébranlées. Un père de famille et gentil gars un peu naïf, qui a pris l’habitude de se laisser marcher sur les pieds, au travail comme à la maison. Pris en étau entre une épouse castratrice, un collègue qui le harcèle, les reproches de ses parents ou de ses enfants, le voilà victime d’un mal de dos dont la cause semble être psychologique. Alors, il est temps pour lui de régler ses comptes avec son entourage... Heureusement, le meilleur pote (Ary Abittan), dentiste, est là pour recueillir la parole, tandis que sa petite amie s’évertue à peindre des cavités buccales dignes de tableaux de Bacon. Entre crise d’adolescence tardive et faux burn-out, syndrome de Peter Pan et juvénilité pas toujours finaude, la forme se révèle toutefois plus subtile. Les phrases sont elliptiques et le langage parfois absurde. C’est le monologue d'un hypocondriaque que déverse cet anti-héros "woody-allenien", si caractéristique du cinéma de Jean-Pierre Améris (Les émotifs anonymes, 2010). Il s’agit pour lui de s’exprimer et retrouver une virilité perdue en route. Alors, exit les abus de pouvoir ! Notre quinquagénaire est bien décidé à redresser la barre, et De Jean-Pierre Améris, avec Eric Elmosnino, Judith El Zein, Ary Abittan, la colonne vertébrale avec. Selina Aït Karroum Alice Pol, François Berléand… En salle
© JHR Films
© Capricci
Football infini
Reprise
Victime à l'adolescence d'un tacle sévère, Laurentiu Ginghina s'est donné une mission : réformer le football. Soucieux d'offrir au sport le plus populaire du monde une fluidité nouvelle, ce petit fonctionnaire roumain arrondit les coins et subdivise le terrain. Son postulat est simple : la balle importe plus que les joueurs, et celle-ci ne doit cesser de circuler. S'il faut néanmoins attendre une grosse mi-temps pour voir un ballon enfin rouler, c'est que Football infini est d'abord le lieu d'une recherche politique. C'est un autre type de rapports que Ginghina essaie de développer, à rebours de l'individualisme et de la confrontation. Ce doux rêveur rappelle l'essentiel : par-delà la compétition, chaque sport formule sur son terrain propre une certaine idée de l'existence. Raphaël Nieuwjaer
Réalisé presque 30 ans après les événements, Reprise revient sur le film que Jacques Rivette considérait comme « le seul vraiment révolutionnaire » tourné sur Mai 68 : La reprise du travail aux usines Wonder. Dans ces quelques minutes enregistrées presque par hasard par deux étudiants en cinéma, Pierre Bonneau et Jacques Willemont, une ouvrière prenait la parole comme on avait pris la Bastille, selon la formule de Michel de Certeau. Contre les syndicalistes de la CGT, elle affirmait qu'elle ne rentrerait pas « dans cette taule dégueulasse ». Parti à sa recherche, Le Roux reconstitue le contexte d’un document presque brut, et une histoire du tissu industriel français. Entre temps, les usines ont disparu. Si l’ouvrière reste insaisissable, sa colère, elle, n'en finit pas de vibrer. R. Nieuwjaer
Documentaire de Corneliu Porumboiu. Sortie le 06.06
Documentaire de Hervé Le Roux. En salle
Télex Festival du film court à contraintes Tout est dit dans l'intitulé. On découvre une quinzaine de films de 8 minutes maximum, tous traversés par le thème de la "résistance", et comprenant au moins les mots "orange" ou "mécanique". Lille, 22.06, maison Folie Wazemmes, 20 h, 3 €, maisonsfolie.lille.fr
La voie du sentiment
Les 7 déserteurs, Simone Tassimot © Dialectik
écrans
Paul Vecchiali
# 90
à 88 ans, le sémillant Paul Vecchiali livre coup sur coup deux longsmétrages : Train de vies et Les 7 déserteurs. Mélodrame d'un côté, film de guerre de l'autre, ces œuvres tristes et joyeuses se jouent des rigueurs du genre dans une même recherche de l'émotion. Franc-tireur du cinéma français, Paul Vecchiali connaît ces derniers temps un retour en grâce marqué par une abondante production et la résurrection en salles de ses grands films des années 1970 (le superbe Femmes femmes, L'étrangleur). S'il n'avait jamais vraiment cessé de tourner, les financements se faisaient rares, et les sorties directement en DVD. Depuis, il semble que le Corse se soit accommodé de la légèreté permise par le numérique. Avec une troupe de techniciens et d'acteurs fidèles, il réalise à toute allure et avec le génie de la pauvreté des films où souffle le vent brûlant du cinéma classique américain, français ou japonais. Train de vies met en scène une femme s'interrogeant au gré des rencontres sur le désir et l'amour. Les 7 déserteurs se penche sur un groupe ayant fui la guerre, chacun jouant à cache-cache avec son identité et ses sentiments dans un hameau en ruine. Une banquette de train, une clairière ponctuée de débris... Il en faut peu au cinéaste pour composer un monde. Vecchiali organise des rondes de personnages où la malice des calembours le dispute aux blessures de l'amour. S'esquisse ainsi, d'histoires avortées en flammes Train de vies ou les voyages d'Angélique De Paul Vecchiali, avec Astrid Adverbe, soudain ravivées, une douloureuse Paul Vecchiali, Marianne Basler, Brigitte Roüan, Pascal Cervo... En salle morale du plaisir. Et l'émotion de nous emporter au rythme d'une Les 7 déserteurs ou la guerre en vrac De Paul Vecchiali, avec Marianne Basler, Astrid chanson sans âge. Raphaël Nieuwjaer Adverbe, Simone Tassimot, Pascal Cervo... En salle
Pâle rébellion
© 2017 Channel Four Television Corporation, Candlelight Productions, LLC
écrans
Désobéissance
# 92
à peine remis du spectaculaire accueil réservé à Une Femme fantastique, Oscar du meilleur film étranger cette année, le Chilien Sebastián Lelio revient avec Désobéissance. Hélas ce drame judéo-lesbien, malgré l’implication de Rachel McAdams et Rachel Weisz, passe à côté de son sujet. « Les hommes sont libres de faire leurs propres choix ». Ce propos conclut le sermon du grand rabbin Krushka... avant qu’il ne s’écroule, mort, devant la communauté juive orthodoxe de Londres. Ces derniers mots commandent aussi le destin des trois personnages du film. On découvre d'abord Ronit Krushka, photographe installée à New York, de retour le temps des obsèques de son père dans ce monde qu’elle a renié. La jeune femme retrouve Dovid Kuperman, son ami d’enfance, et surtout son épouse Esti, dont les penchants refoulés se réveillent. Ronit et Esti cèdent alors à leur attirance, en dépit des scrupules de cette dernière à désobéir... Ce triangle amoureux et amical occupe l'essentiel de l'histoire, au point de la desservir. Le scénario, tiré d’un roman de la Britannique Naomi Alderman, laisse en effet trop peu de place à d'autres enjeux, telles les souffrances engendrées par l'exil ou la découverte d’un milieu fermé. Loin des sommets d’émotion atteints par La Vie d’Adèle, auquel on pense lors d’une scène de sexe explicite entre les deux femmes, Désobéissance s’attarde sur une romance qui peine à convaincre. Qu'en est-il de la confrontation du libre-arbitre avec la rigidité de la foi ? Ce thème est hélas abordé De Sebastián Lelio, avec Rachel Weisz, de façon trop superficielle pour nous Rachel McAdams, Alessandro Nivola... Sortie le 13.06 convaincre. Marine Durand
exposition
Françoise Pétrovitch
à fleur de peau
1
# 94
2
1. Françoise Pétrovitch, Ah ! Les hommes !…, 1998, Monotype sur Arches, 38 x 28 cm © Centre de la Gravure de La Louvière
3
2. Françoise Pétrovitch, Garçon à la poupée, 2012, Gravure tailledouce sur papier, 93,5 x 72,5 cm, Commande de la Chalcographie du Musée du Louvre
Il y a quelque chose de captivant dans les estampes de Françoise Pétrovitch. Une grâce de l’éphémère sous ces mouvements capturés, une impalpable fragilité chez ses personnages poétiques et inquiétants. Jusqu’en septembre, La Louvière célèbre l'œuvre protéiforme de l’artiste chambérienne. Visite guidée.
3. Centre de la Gravure, La Louvière, le 10 avril 2018 Photo : Brieuc Degouys
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exposition Francoise Pétrovitch, La fille aux cheveux rouges, 2017, lithographie © Collection de la Ville de La Louvière
# 96
F
rac, galeries internationales, musées et centres d’art... Françoise Pétrovitch n’en est pas à sa première exposition personnelle. Pour à Vif, et à la demande de la directrice du Centre de la gravure Catherine de Braekeleer, la plasticienne a toutefois rembobiné 20 ans d’un parcours embrassant toutes les techniques, ou presque. Le dessin, bien sûr, « par lequel j’ai démarré ». La gravure, abordée dès l’adolescence, mais aussi le lavis, la vidéo, la sculpture en céramique, et même le son ou l’écriture. « Dès que j’atteins un semblant de maîtrise, vient l’envie de tester de nouvelles choses, de retrouver une position de débutante », relève cette insatiable touche-à-tout.
étranges créatures Naturellement, à la Louvière, l’image imprimée se taille la part du lion. Et pour articuler ces différents moments d’une carrière, l’espace tout en longueur (nous sommes dans une ancienne piscine) a été scindé à l’aide de cloisons. Les cellules ainsi créées renferment toutes un pan du monde ambivalent, doux ou effrayant, de Françoise Pétrovitch. Elles révèlent des créatures fugaces mêlant l’homme et l’animal, le masculin et le féminin mais aussi les âges de la vie. Les gravures d’"Après les jeux", inspirées à la plasticienne par les jouets de ses enfants laissés en désordre, figurent d’extravagantes dînettes et des poupées estropiées
Françoise Pétrovitch, Sur un pied, lithographie, 2011, 90 x 63 cm, édition Item, Paris, Collection de la Ville de La Louvière
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exposition
par 1 000 aventures. Plus sombres, "Les Nocturnes" nous plongent dans l’incertitude avec ses êtres masqués, et partagent avec les images animées de la vidéo Le Loup et le loup un goût pour le drame.
# 98
Le quotidien enchanté L’étage inférieur est entièrement dédié à la série "Rougir", constituée de 67 sérigraphies à l’encre écarlate. On y décèle un regard bienveillant sur des scènes de la vie quotidienne, des gros plans expressifs (sur un buste, des mollets) ou la trace d’amitiés adolescentes, héritées peut-être d’un roman de Joyce Carol Oates ou de Marguerite Duras. Des « notes dessinées », en somme, directes, à
Françoise Pétrovitch, Sans titre, lithographie, 2017, © Éditions MEL Publisher, Paris / Collection de la Ville de La Louvière
vif, composées entre 2005 et 2015. Ce projet au long cours répond à une autre facette du travail de l’artiste : trois immenses peintures murales, réalisées spécialement pour le lieu « et dominant celui qui les regarde », complétant la palette d’émotions déjà large suscitée chez le visiteur. Marine Durand à vif La Louvière, Jusqu'au 16.09, Centre de la gravure et de l’image imprimée de la Fédération Wallonie-Bruxelles, mar > dim : 10 h > 18 h, 7 > 3 € / gratuit (-12 ans), centredelagravure.be à feu La Louvière, Jusqu'au 16.09, Kéramis, Centre de la céramique, mer > dim : 10 h > 18 h, mar : 9 h > 17 h, 7 > 5 € / gratuit (-18 ans), keramis.be
# 100 exposition
Haute Dentelle
Secrets d'étoffe Quelle meilleure preuve de la modernité d’un tissu que son usage dans la haute couture ? De Chanel à Valentino, cette exposition présente 65 silhouettes d’exception, célébrant des gestes stylistiques forts et un savoir-faire propre aux Hauts-de-France : la dentelle.
Guipure, broderie, crochet… Les "effets de dentelle" sont omniprésents dans le prêt-à-porter actuel. « Mais peu importe si le grand public ne distingue pas les différentes techniques, ce qui compte, c’est son pouvoir émotionnel », se réjouit Sylvie Marot. Pour cette exposition, la commissaire s’est pourtant
« ce qui compte, c’est son pouvoir émotionnel de la dentelle » imposé un cadre strict : sélectionner, dans les défilés des cinq dernières années, les pièces en dentelle tissée sur métier Leavers, lequel assure la Robe (détail) en dentelle Leavers. Collection couture automne-hiver 2014-2015 Alberta Ferretti [dentelles Solstiss et autres dentelles non identifiées] © Robin Robe en jersey et dentelle Leavers. Collection haute couture automne-hiver 2013-2014, « Aphrodite » Yiqing Yin [dentelle Sophie Hallette] © Shuji Fujii
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renommée des manufactures de Calais depuis 200 ans. Histoires à tisser
# 102
Volants et jeux de transparence chez Alberta Ferretti, dentelle de cuir découpée au laser pour Iris van Herpen… 14 vitrines présentent les créations d'autant de maisons de couture, chacune imprimant sa patte à la luxueuse étoffe. « Les stylistes nourrissent une passion pour ce tissu. J’ai cherché des utilisations évidentes et des transformations surprenantes », indique Sylvie Marot. Comment deviner ainsi, sous un vêtement aux excroissances de tulle et
Robe en tulle et dentelle Leavers et cape de plumes d’autruche. Collection haute couture printemps-été 2014 © Valentino [dentelle Marco Lagatolla et Sophie Hallette]
silicone de Yiqing Yin, un canevas en dentelle délicate ? à côté de chaque robe, jupe ou smoking figure un échantillon du textile utilisé. Comme ce motif organique imaginé par la marque calaisienne Darquer à partir d’une macrophotographie… de larmes. « Le directeur artistique de Schiaparelli l’a choisie sans connaître son origine, or elle correspond parfaitement à la poésie qui anime la maison ». 64 autres histoires fascinantes restent à découvrir… Marine Durand Calais, 09.06 > 06.01.2019, Cité de la Dentelle et de la Mode, tous les jours sauf mardi : 10 h > 18 h, 4 > 3 €, www.cite-dentelle.fr
Robe en dentelle Leavers à motif organique (macrophotographie de larmes). Collection haute couture automne-hiver 2017-2018 « Les vases communicants » [dentelle Darquer] © Schiaparelli
Veste et jupe en tulle et dentelle recyclÊe. Collection haute couture automne-hiver 2016-2017 Š Viktor&Rolf
exposition
# 104
Sans titre, acrylique sur papier
Hell'O
Double jeu Anciens étudiants de l'école supérieure des arts de Mons, Antoine Detaille et Jérôme Meynen forment depuis dix ans le duo Hell'O. Débuté sur les murs, leur travail a pris de l'ampleur, gagnant le papier, la toile... Méticuleuse et foisonnante, drôle et macabre, leur œuvre est peuplée de créatures fantastiques et bardée de références tous azimuts ! Le BAM leur consacre une première grande exposition, avant de les laisser conquérir le monde.
P
our commencer, revenons un peu en arrière. C’est en 2009 qu'on trouve les racines de cet accrochage. Plus précisément à l'occasion d'une rétrospective consacrée à Keith Haring, à Mons. « Il nous importait d'impliquer des jeunes artistes de la région, notre choix s'était alors porté sur Hell'O, se souvient Xavier Roland, le directeur du Musée des beaux-arts. On leur a demandé de créer une grande fresque sur les murs extérieurs des anciens abattoirs. Ce fut l'une de leurs premières commandes publiques ». Aujourd'hui, cette toile de dix mètres sur trois tient une place de choix parmi plus de 150 pièces dévoilées au
BAM, où c'est au tour de ces Belges d'être au centre de l'attention.
« Le travail d'Hell'O est traversé par l'humour et la violence » Joyeux enfer Si leur style n'a cessé d'évoluer, cette acrylique sur panneaux contient déjà des constantes : l'extrême minutie, la dérision mais aussi la dualité. L'œuvre figure un dédale en relief, dont les plateformes sont reliées par des escaliers. suite
exposition Structure, 2009, acrylique sur panneau, 1070 x 310 cm © Collection Ville de Mons / Photo Julien Damien
# 106
« Depuis le début, on cultive une certaine ambiguïté » évoquant le bestiaire halluciné de Jérôme Bosch, la composition met en scène des personnages grotesques, enfantins et monstrueux. à l'image de cet homme se servant de sa tête coupée comme d'un hameçon pour pêcher dans un bassin de feu. Le travail d'Hell'O est traversé par l'humour et la violence. Il traite de la gravité avec légèreté, et vice versa. Cet équilibre instable entre le bien et le mal, la vie et la mort justifie le nom même du duo.
« Il vous accueille par un "bonjour", mais cette apostrophe entre le L et le O renverse la lecture, l'associant à l'enfer, explique Jérôme Meynen. Depuis le début, on cultive une certaine ambiguïté ». Belgitude Divisé en cinq salles, ce parcours dresse « un état des lieux » de leur carrière. De plus en plus colorées au fil du temps, protéiformes et exécutées « à l'acrylique et l'aérographe », leurs créations sont bardées de références. à la culture pop (telle cette omniprésence du "smiley") ou aux suite
Installation de l'œuvre in situ au BAM Š Jason Dejonge
exposition
# 108
Segments, 2018, acrylique sur toile © Courtesy of Alice Gallery
maîtres de l'histoire de l'art. On pense à Miró devant leurs sculptures (ou "totems"), mais aussi à Folon pour les tonalités pastel et la poésie, aux masques de mort et grimaces de l'Ostendais James Ensor, au carnaval, au surréalisme... « Oui, tout cela est très belge » sourit Xavier Roland. Se perdant dans 1 000 détails fourmillant dans ces saynètes, on remarque aussi l'effacement progressif de la figure humaine au profit de motifs abstraits. En témoigne cette fresque monumentale peinte in situ sur quatre murs, spécialement pour cette exposition.
« Nous ne ressentons plus l'envie de réaliser des corps entiers pour traduire une idée, assure Antoine Detaille. Ils sont aujourd'hui limités à la tête, voire à un œil ». Le miroir de l'âme, dit-on. Là où passent les émotions... Julien Damien
Hell'O Enjoy the Show... Mons, Jusqu’au 29.07, BAM, mar > dim : 10 h > 18 h, 9 / 6 € / gratuit (-6 ans), bam.mons.be à lire / Untitled Odyssey, Ed. Cfc Eds, français-anglais, 2018, 208 p., 39 €
à suivre / facebook.com/hellocollective à lire / l'interview d'Hell'O sur lm-magazine.com
Le Général Bonaparte à Arcole, Antoine-Jean Gros (1770-1835) © musée du Louvre, 1938
Napoléon. Images de la légende à la faveur d’un partenariat établi en 2011 avec le Château de Versailles, le Musée des beauxarts d’Arras accueille plus de 160 œuvres issues de sa collection. Ces peintures, sculptures ou meubles, pour beaucoup commandés par l’Empereur lui-même, offrent une plongée exceptionnelle dans l’histoire européenne, de la gloire à l’exil du petit Corse. On découvre aussi les talents d’un redoutable communicant, qui utilisait l’art pour asseoir son pouvoir. Arras, Jusqu’au 04.11, Musée des beaux-arts, lun, mer > ven : 11 h > 18 h, sam & dim : 10 h > 18 h, 7,50 / 5 € / grat. (-18 ans), napoleon.versaillesarras.com
Hervé Lesieur. à corps perdus
Les singes
Né en 1959 à Auchel, Hervé Lesieur est un artiste complet, réalisant aussi bien des performances que des sculptures, des dessins, de la vidéo… Suite à une résidence au Musée des beaux-arts d’Arras, il offre une relecture thématique des collections de cette institution. Une centaine d’œuvres explorent les thèmes du corps, du sacré ou du fantastique, instaurant un dialogue avec des pièces rarement montrées, tels des masques asiatiques du théâtre Nô ou une collection d’oiseaux naturalisés.
Ce sont nos plus proches cousins. Mais les connaissons-nous vraiment ? Pas sûr... Cette exposition nous plonge dans le quotidien des singes. Une soixantaine de spécimens naturalisés sont mis en scène au cœur d’une jungle reconstituée. Ludique, ce parcours révèle des comportements qu’on ne soupçonnait guère et nous alerte sur l’avenir de ces espèces. 60 % d’entreelles sont en effet menacées d’extinction. Leur plus grand prédateur est également un primate : l’Homme...
Arras, Jusqu’au 20.08, Musée des beaux-arts, lun, mer > ven : 11 h > 18 h, sam & dim : 10 h > 18 h, gratuit, www.arras
Bruxelles, Jusqu’au 26.08, Museum des sciences naturelles, mar > ven : 9 h 30 > 17 h, sam & dim : 10 h > 18 h, 9,50 > 4,50 € / gratuit (-6 ans), www.naturalsciences.be
# 110
Jane et Serge. Album de famille par Andrew Birkin Emblématique d’une époque de libertés nouvelles, le couple formé par Jane Birkin et Serge Gainsbourg fut aussi intensément médiatisé. Resterait-il des pans de leur vie inconnus du public ? Oui. Ceux captés par l’objectif d’Andrew Birkin. Le frère de la Britannique longiligne expose ses clichés privés, pris entre 1964 et 1979. Entre les déjeuners animés à la campagne, les virées en voiture de luxe ou les moments de tendresse, ces photos lèvent le voile sur le quotidien d’un mythe français. Calais, Jusqu’au 04.11, Musée des beaux-arts, mar > dim : 13 h > 18 h, 4 > 3 € / gratuit (-5 ans), calais.fr
Jef Geys. Quadra
Ortie, 1999 © Jef Geys
Décédé le 12 février à 83 ans, Jef Geys fut l’un des plus grands artistes belges de l’aprèsguerre. Conceptuelle, son œuvre multiplie les liens entre le quotidien et la politique. Quadra prend la forme de huit "jardins". Implantés au printemps sur le site du Grand-Hornu, ces bacs reproduisent les frontières de huit pays européens. Le Flamand y a semé des plantes typiques de ces territoires. Observant leur évolution naturelle, nous réfléchissons ainsi aux rapports de force entre les nations et les enjeux écologiques. Hornu, Jusqu’au 23.09, Mac’s, mar > dim : 10 h > 18 h, 8 > 2 € / gratuit (-6 ans), www.mac-s.be
Together ! La nouvelle architecture communautaire Pénurie d’espace, crise démographique, économique et écologique, isolement… Depuis quelques années, l’habitat partagé apparaît comme une solution face à ces défis. Ce parcours détaille les démarches initiées à travers le temps et le monde. Des Phalanstères de Charles Fourier aux projets les plus actuels, il dévoile 21 maquettes en grand format et des expériences communautaires menées de Berlin à Tokyo. Une ambition... à louer. Hornu, Jusqu’au 01.07, Centre d’innovation et du design, mar > dim : 10 h > 18 h, 8 > 2 € / gratuit (-6 ans), www.cid-grand-hornu
L’Empire des roses Bienvenue sur les traces des Qajars. Encore méconnue en Occident, cette dynastie régna sur l’Iran de 1786 à 1925, contribuant à l’épanouissement d’un art fastueux (peinture, photographie…) comme en témoignent les 400 pièces ici réunies. Conçue par le couturier français Christian Lacroix, cette scénographie offre une déambulation dans un palais oriental, avec porte monumentale ou murs parés de soie, invitant le visiteur dans un conte digne des Mille et une nuits. Lens, Jusqu’au 23.07, Louvre-Lens, tous les jours sauf mardi : 10 h > 18 h, 10 / 5 € / gratuit (-18 ans), www.louvrelens.fr
Carnets du Nord Lauréat en 1984 du prestigieux prix Niépce, Thierry Girard avait photographié le Nord-Pas de Calais entre 1977 et 1985. Il saisit alors cette région durant le déclin de l’exploitation minière. Ce parcours confronte ses clichés en noir et blanc de terrils ou cités ouvrières à de nouvelles images de ces territoires capturées en 2017. Le dialogue entre les époques offre une belle réflexion sur les métamorphoses d’un paysage désormais inscrit au Patrimoine mondial de l’Unesco. Lewarde, Jusqu’au 26.08, Centre historique minier, tous les jours, 9 h > 17 h 30, accès au site et aux expositions + visite guidée : 12,50 > 6,70 €, www.chm-lewarde.com
Ola Cuba ! à l’heure où la plus grande île des Antilles commence à s’ouvrir, cette exposition réunit les œuvres d’artistes ayant grandi durant "la période spéciale". Ces peintres, plasticiens ou photographes témoignent de la vie en pleine récession économique et coupée du monde, avec le système D pour horizon. à l’image d’Immanence de Yoan Capote, soit un immense portrait de Fidel Castro… réalisé avec des charnières de portes rouillées. Un regard sensible, perçant et inédit. Lille, Jusqu’au 02.09, Gare Saint Sauveur, mer > dim : 12 h > 19 h, gratuit, www.lille3000.eu + expos photo de Marc Riboud et Nicola Lo Calzo : Lille, 05.05 > 01.07, Musée de l’Hospice Comtesse
Open Museum Séries TV Chaque printemps, le Palais des beaux-arts de Lille propose à une personnalité de revisiter ses collections. Après Zep ou Alain Passard, cette cinquième saison de l’Open Museum convie Dexter, l’agent Dale Cooper et une vingtaine de héros de nos petits écrans ! Originale, cette déambulation met en évidence les rapports esthétiques ou sociologiques entre les séries et l’histoire de l’art. Des extraits sont présentés sur un écran et mis en perspective avec une ou plusieurs toiles. Lille, Jusqu’au 16.07, Palais des beaux-arts, lun : 14 h > 18 h, mer > dim : 10 h > 18 h, 7 / 4 € / gratuit (-12 ans), www.pba-lille.fr
Au Temps de Galien. Un médecin grec dans l’Empire romain Médecin grec de l’Antiquité, Galien (129 - env. 216 ap. J.-C.) exerça notamment à Rome où il soigna plusieurs empereurs. Auteur prolifique, le praticien laissa à la postérité de nombreux écrits. Ces manuscrits et papyrus rares, portraits ou statuettes de divinités guérisseuses, scalpels et autres objets hétéroclites décrivent les pratiques sanitaires aux premiers siècles de notre ère. Un voyage fascinant dans l’Empire romain, nous emmenant aux origines de la médecine moderne. Morlanwelz, Jusqu’au 02.12, Musée royal de Mariemont, mar > dim : 10 h > 18 h, 5 > 2 € / gratuit (-12 ans), www.musee-mariemont.be
# 112
Vue d’expo © Angélique Passebosc
Habitarium Vaste question que celle de l’habitat. Initiant un dialogue entre l’art, l’architecture et le design, cette exposition se situe à la croisée de l’intime et du collectif, des enjeux sociétaux et environnementaux. On y découvre des pièces poétiques, drôles, parfois révoltantes mais souvent inspirantes. En sus, le collectif Yes We Camp propose aux plus téméraires de passer la nuit à la belle étoile sur les toits de l’ancienne manufacture textile, dans un camping urbain unique en son genre. Roubaix, Jusqu’au 08.07, La Condition Publique, mer > dim : 13 h > 19 h, 5 / 3 € / gratuit (-18 ans) // Camping urbain, jusqu’au 14.07, La Condition Publique, ven & sam, 90 > 10 €, réservation obligatoire : +33 (0)3 28 33 48 33, www.laconditionpublique.com
le mot de la fin
Penalty © Mandy Barker
PENALTY - Europe - 633 marine debris footballs (and pieces of) collected from 23 countries & islands within Europe, from 104 different beaches and by 62 members of the public in just 4 months.
# 114
Alaska - No. 962
England - No. 355
mandy barker – Ces images sont aussi belles que leur propos est alarmant. L’Anglaise Mandy Barker crée de magnifiques tourbillons avec des déchets ramassés sur les plages du monde entier. Ses photomontages figurent la façon dont ces débris sont charriés par les océans. En l’occurrence, celui-ci est constitué de 633 ballons collectés en quatre mois au large de 23 pays européens. Carton rouge ! mandy-barker.com