A RT & C ULTUR E Hauts-de-France / Belgique
N°185 / MARS 2023 / GRATUIT
Christelle Chollet
Rodin
SAMEDI 25 MARS À 20H30
HUMOUR À PARTIR DE 27€
SAMEDI 11 FÉVRIER / 20H30
Zack & Stan
DANSE à partir de 31€
La belle au bois dormant
Imagination
VENDREDI 31 MARS À 20H30
CONCERT À PARTIR DE 33€
VENDREDI 17 FÉVRIER / 20H30
La Bajon
CONCERT à partir de 37€
Camille & Julie Berthollet
JEUDI 2 MARS / 20H30
DANSE à partir de 37€
DIMANCHE 4 JUIN À 18H00
MAGIE/CIRQUE À PARTIR DE 37€
DIMANCHE 5 MARS / 18H00
CONCERT à partir de 31€
DIMANCHE 11 JUIN À 18H00
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HUMOUR À PARTIR DE 37€
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Cali
N° de licence spectacle PLATESV-R-2019-001135/001137/001138
N° de licence spectacle : PLATESV-R-2019-001135/001137/001138
NEWS - 08
Dans la dentelle, Fous ta cagoule !, Concert à gratter, Comic street, Pas de pitié pour les croissants, Les Safra’Numériques, Magnetic Flow
SOCIÉTÉ - 12
Histoire des préjugés
Idées reçues et corrigées
Fake News 2
Le vrai du faux
Les Safra’Numériques
ÉVÈNEMENT
Séries Mania - 60
Le monde en face
Lille Art Up ! - 80
Concordance des temps
Le Grand Bain - 100
Immersion chorégraphique
Youth is Great - 116
Génération réenchantée
LE MOT DE LA FIN - 130
Toon Joosen
Des collages immédiats
PORTFOLIO - 20
Marion Ben-Lisa
Traits stylés
RENCONTRE
Johan Papaconstantino - 30
En fusion
Aymeric Lompret - 120
L’humour libre
3 SOMMAIRE LM magazine 185 - mars 2023
© Sigrid Coggins
magazine
Aymeric Lompret © Stéphane Kerrad
© Marion Ben-Lisa
MUSIQUE - 30
Johan Papaconstantino, Les Enchanteurs, Forever Pavot, À Travers chants, Emiliana Torrini & The Colorist Orchestra, Aurélie Saada, Suzanne Vega, Snoop Dogg, Mavi, Lorenzo, Isaiah Rashad, Billy Nomates, David Walters, Agar Agar, Morrissey, Channel Tres, Biig Piig, Aldous Harding, Thomas de Pourquery & Supersonic, The House of Love, Agenda…
EXPOSITION - 74
Stéphan Gladieu, Lille Art Up !, Saodat Ismailova, Isamu Noguchi, Ordures, l’expo qui fait le tri, Mirror of Self, Local Heroes, Valérie Belin, Birds, Agenda…
THÉÂTRE & DANSE - 100
Le Grand bain, Guerrières !, Filleuls, Bartleby, Le Mensonge, Pépé Chat ; ou comment Dieu a disparu, La Beauté du geste, Festival Legs, Youth is Great, Aymeric Lompret, Laurence Bibot, Agenda…
DISQUES - 56
Fever Ray, Nicholas Merz, Altin Gün, Yolande Bashing, The Psychotic Monks
LIVRES - 58
Detroit Sampler, À la base, c’était lui le gentil, Blood of the Virgin, Traité des mondes factices, Boniments
ÉCRANS - 60
Séries Mania, Chevalier noir, Nayola, À Pas aveugles, Petites, The Eternal Daughter
4 SOMMAIRE LM magazine 185 - mars 2023 selection
Series M ania, Rictus © Mika Cotellon
© Stéphan Gladieu courtesy School Gallery / Olivier Castaing
À T ravers chants, Eesah Yasuke © Alpha Bandit
FESTIVAL INTERNATIONAL
LILLE | HAUTS-DE-FRANCE
17 > 24 MARS 2023
GRATUIT
AVANT-PREMIÈRES MASTERCLASSES SÉRIES CULTES CONFÉRENCES
SOIRÉES & DJ SETS EXPOSITIONS ATELIERS
GRAND PARTENAIRE ATLANTA © FX/OCS | EN THÉRAPIE © MANUEL MOUTIER | SKINS © COMPANY PICTURES AND ALL3MEDIA
Direction de la publication
Rédaction en chef
Nicolas Pattou nicolas.pattou@lastrolab.com
Rédaction
Julien Damien redaction@lm-magazine.com
Simon Prouvost info@lm-magazine.com
Publicité pub@lm-magazine.com
LM magazine – France & Belgique
28 rue François de Badts
59110 LA MADELEINE - Ftél : +33 (0)3 62 64 80 09
Direction artistique & graphisme
Cécile Fauré cecile.faure@lastrolab.com
Couverture
Saint Valentin, 2020
Marion Ben-Lisa marionbenlisa.com
c @ mbls.graphicdesign
Administration
Laurent Desplat laurent.desplat@lastrolab.com
Réseaux sociaux
Sophie Desplat
Impression
Tanghe Printing (Comines)
Diffusion C*RED (France / Belgique) ; BHS.MEDIA (Bruxelles / Hainaut)
Ont collaboré à ce n° : Thibaut Allemand, Rémi Boiteux, Camille Baton, Marion Ben-Lisa, Audrey Chauveau, Marine Durand, Hugo Guyon, Grégory Marouzé, Raphaël Nieuwjaer, Marie Pons et plus si affinités.
www.lm-magazine.com
LM magazine France & Belgique est édité par la Sarl L’astrolab* - info@lastrolab.com
L’astrolab* Sarl au capital de 5 000 euros - RCS Lille 538 422 973 Dépôt légal à parution - ISSN : en cours
L’éditeur décline toute responsabilité quant aux visuels, photos, libellé des annonces, fournis par ses annonceurs, omissions ou erreurs figurant dans cette publication. Tous droits d’auteur réservés pour tous pays. Toute reproduction, même partielle, par quelque procédé que ce soit, ainsi que l’enregistrement d’informations par système de traitement de données à des fins professionnelles, sont interdites et donnent lieu à des sanctions pénales.
LM magazine est imprimé sur du papier certifié PEFC. Cette certification assure la chaîne de traçabilité de l’origine du papier et garantit qu'il provient de forêts gérées durablement. Ne pas jeter sur la voie publique.
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PAPIER ISSU DE FORÊTS GÉRÉES DURABLEMENT
MAGAZINE
Scannez-moi
08/102022 →12/032023
Depuis plusieurs années, Nathalie Amand pose son regard de photographe sur la prestigieuse collection des oiseaux empaillés du musée d’Histoire naturelle de Tournai.
Ceux-ci ne sont pas toujours reconnaissables, le but n’étant pas de présenter une collection. Nathalie Amand préfère plutôt mettre en avant les textures, les matières et la sensualité de leurs plumes.
Le spectateur se retrouve alors partagé entre curiosité et interrogation de ce qu’il voit et douceur et volupté de ce qu’il perçoit.
BAAL
DANSE FLORENCE BERNAD JEU. 16 MARS I 20H 03 20 77 18 77 l WWW.LEVIVAT.NET PLACE ST VAAST, ARMENTIÈRES P.U.N.K. I THÉÂTRE RENAUD COJO I OUVRE LE CHIEN MER. 29 MARS I 20H
I
birds
VivariumdeTournaiprésente
vivarium.tournai museum.vivarium.tournai
EXPOSITION NathalieAmand LeMuséed’Histoirenaturelleet
mhn.tournai.be
LES SAFRA'NUMÉRIQUES
C'est la grand-messe des arts numériques dans les Hauts-de-France. Entre installations et spectacles, ce festival conjugue nouvelles technologies, magie et réflexion. Lors de cette septième édition, on ausculte les paysages du monde de demain avec, par exemple, Barthélémy AntoineLoeff. Le plasticien interroge la disparition de la cryosphère (les glaces de la Terre) en générant un mini-glacier sous une cloche en verre. Tout aussi troublant, Romain Lalire nous aide à créer une éclipse grâce à une anamorphose holographique, quand Arnaud Rebotini nous catapulte sans escale dans la troposphère via un concert donné depuis le toit du Safran !
Amiens, 21 > 25.03, Le Safran & divers lieux, mar > sam : 9h-12h & 13h30-19h (ven : 22h), gratuit (sauf spectacle Allo Cosmos : 7,50 > 4,50€), www.amiens.fr/lessafranumeriques
24.03 : Concert d'Arnaud Rebotini depuis le toit du Safran à 20h
Magnetic Flow
Plus qu'une exposition, une immersion dans le son et la lumière. Au sein d'un espace de 1 000 m2 plongé dans la pénombre, le collectif Scale dévoile six installations mouvantes comme autant de tableaux vivants – voire interactifs. Entre lasers, néons, robotique ou musique répétitive, ces œuvres jouent avec des formes simples (ici un cercle, là un triangle) et nos perceptions, au service d'une balade hypnotique.
Bruxelles, jusqu'au 19.03, LaVallée mer & jeu : 11h-20h30 • ven & sam : 11h-18h45 dim : 11h-19h45, 14 > 9€, magneticflowexperience.com
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© Sabrina Ratt é
© Cécile Fauré
© Noah Buscher / Unsplash
JEANNE GUÉROUT
Préjugés, mode d'emploi
Les roux sentent mauvais, les Tsiganes sont des voleurs de poules et d'enfants, les Arabes sont violents, les Allemands des ploucs, les homosexuels efféminés... Oui, les préjugés ne sont généralement pas tendres, et plutôt du genre tenace. Rien ni personne ne leur échappe – pas même le porc, injustement balancé avec une foule d'individus lubriques. Mais d'où viennent-ils ? Comment traversentils les siècles ? Dans Histoire des préjugés, ouvrage co-dirigé par Jeanne Guérout et Xavier Mauduit, historiens et historiennes de tous bords dissèquent une cinquantaine de ces jugements préconçus, mais pas définitifs – enfin, à priori... Propos recueillis par
Pourquoi s'intéresser aux préjugés ?
lls sont peu étudiés, alors qu’on en a tous, d'autant plus à l’heure des réseaux sociaux, de la surabondance médiatique... Face à ce
déchaînement d'informations, on a tendance à chercher des raccourcis. C'est le propre du préjugé : résumer en trois mots un être humain, un pays ou même un animal comme ce pauvre cochon,
injustement taxé d'être lubrique et sale... C'est une réponse facile à un monde de plus en plus complexe. En effet, se confronter à l'autre, la différence, demande un travail, sur soi notamment. >>>
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Julien Damien
socié t é interview
« Une réponse facile à un monde plus complexe »
Jeanne Guerout et Xavier Mauduit © Philippe Quaisse
Par ailleurs les crises, qu'elles soient sanitaires ou économiques, réveillent ces idées. Durant la pandémie de Covid on a vu des gens s’écarter dans la rue dès qu’ils croisaient une personne d’origine asiatique !
les végans d’un côté, les queers de l'autre… tout le monde a une nouvelle identité, mais une seule, comme si elle nous définissait complètement ! Cette attitude intransigeante de communautés toujours plus nombreuses amène à rejeter les autres.
Ce qui est paradoxal à l'ère des réseaux sociaux, des smartphones...
Oui, on n'a jamais autant communiqué et, pourtant, on assiste à une crise de la parole, devenue très agressive. Tout le monde s'improvise expert de tout, il y a une surenchère de la critique, de la vindicte.
L’étape ultime, c’est bien sûr la discrimination. Le danger survient lorsque le préjugé porte atteinte à la dignité d'autrui, avec les conséquences tragiques que l'on sait : les pogroms, les lynchages...
Certains préjugés ont la peau dure, tel celui décrivant les femmes comme "hystériques".
D’où vient-il ?
Serions-nous de plus en plus sectaires ?
On constate une évidente montée des sectarismes, du repli identitaire. Ça m’amuse toujours lorsque je feuillette des magazines de voir
D'après l'historienne Yannick Ripa, il naît dans la Grèce du cinquième siècle avant J.-C. On le "doit" au grand médecin Hippocrate et à sa "théorie des humeurs" sur laquelle la médecine s'est appuyée durant des siècles. Celle-ci affirme que toute la femme est dans l'utérus.
"Hystérie", étymologiquement, vient de là. Cette théorie présente le
« Les crises sanitaires ou économiques réveillent ces idées »
Joséphine Baker portant une ceinture de bananes en 1926 © Waléry
corps comme un équilibre entre quatre fluides : le sang, la bile jaune, la bile noire et le flegme. Chez la femme, le moindre déséquilibre, en l'occurrence un mauvais écoulement du sang, entraînerait des sautes d'humeur et des maladies. Elle est donc réduite à son sexe.
Quel est le but du préjugé ?
Parmi les préjugés aux conséquences terribles, il y a aussi celui ayant trait à "la servilité par nature des Noirs"... Oui, c'est la malédiction de Cham qui, comme le rappelle l'historien Ousmane Traoré, est un mythe repris par le judaïsme, le christianisme et l'islam. Selon ce récit, Cham, le plus jeune fils de Noé, a surpris son père ivre et nu, déclenchant sa fureur. Noé a alors maudit sa descendance, condamnant le peuple noir à la servitude éternelle... Toujours selon cette malédiction, les Noirs auraient également été affublés d'organes génitaux surdéveloppés, soulignant leur nature libidineuse. Au milieu du xixe siècle, des médecins affirmeront que leur érection reste toutefois "molle"... Ce préjugé a été adapté pour rassurer les Blancs.
Il n'apparaît jamais gratuitement. C’est une histoire de domination : des hommes sur les femmes, des colonisateurs sur les colonisés… L'objectif est de justifier et même de légitimer cette domination. Ici, les Noirs comme les femmes sont réduits à leur corps, et on nie leur faculté de penser. Plus terrible encore, cette domination repose aussi sur le consentement des victimes, qui se persuadent qu'un préjugé est fondé : "je suis une femme, je ne pourrai donc jamais prétendre à cette fonction...". Heureusement, certains parviennent à en tirer une force, comme Joséphine Baker. Dans les années 1920, elle se joue de la prétendue sauvagerie des Noirs en sursexualisant son corps. Elle a ainsi transformé un préjugé tenace en symbole de liberté, de revendication et de fierté.
À lire / Histoire des préjugés, sous la direction de Jeanne Guérout et Xavier Mauduit (Les Arènes) 480 p., 26€ arenes.fr
À lire / La version longue de cette interview sur lm-magazine.com
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« On constate une évidente montée du repli identitaire »
Kevin Lau, True Love © KLHR
FAKE NEWS 2 ART FICTION MENSONGE Le
vrai du faux
Si l'expression est apparue dans les dictionnaires anglais dès le xixe siècle, elle n'a jamais été aussi florissante qu'aujourd'hui... et sans doute bien moins que demain. Popularisée par Donald Trump en 2016, la fake news s'est depuis imposée comme un redoutable enjeu de société, et même un défi. À Roubaix, la Condition Publique démêle le vrai du faux par le prisme de l'art, entre mensonges, (dé)clics et détournements.
Il se promène au milieu d'une rue vide, étrangement désertée par les automobilistes, en plein cœur de Berlin. Sourire aux lèvres, Simon Weckert traîne derrière lui un petit chariot rouge. À l'intérieur de celuici se trouvent 99 smartphones connectés à Google Maps... faisant ainsi croire à l'algorithme du service de géolocalisation qu'il y a dans son sillage un immense bouchon !
de cette exposition : elle démontre la facilité avec laquelle naît et se propage une fausse information.
« Elle nous permet aussi de prendre conscience de l'ampleur de la surveillance à laquelle nous sommes soumis, et de l'importance de porter un regard critique sur ces outils numériques », ajoute JeanChristophe Levassor, le directeur de la Condition Publique, qui accueille jusqu'en juillet Fake News 2.
Des clics et des claques
Résultat, ses utilisateurs ont été dirigés vers un itinéraire bis... Drôle, cette performance n'en dénonce pas moins de redoutables enjeux, et résume parfaitement le propos
Initialement présentée en 2021 à Paris par la Fondation EDF, cette exposition, augmentée de nouvelles œuvres, oscille entre art, fiction et mensonge pour mieux aiguiser notre esprit critique. >>>
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socié t é
« Porter un regard critique sur les outils numériques »
Le parcours ausculte la fabrication des fake news, leur diffusion mais aussi les remèdes... quitte à enfermer Larry, l'oiseau bleu iconique de Twitter, dans une cage comme le fait le street-artiste Encoreunestp – au risque de museler la liberté d'expression ? Le numérique tient évidemment une place de choix dans ces créations. L'humour et la dimension participative aussi, à l'image du karaoké de Filipe VilasBoas. Le Portugais nous invite à chanter (faux ?) sur l'air du Poinçonneur des Lilas de Gainsbourg, ici détourné en Poinçonneur de l'IA sur le thème des fermes à clics (« des p’tits clics, des p’tits clics, encore des p’tits clics… »).
La mal à la source
Pour autant, si elle a de (très) beaux jours devant elle grâce aux "progrès" de l'intelligence artificielle (et l'avènement du deepfake), la
désinformation ne nécessite pas toujours de grands moyens. En témoigne la plasticienne Agnès Geoffray, qui juxtapose deux photographies datant de l'épuration, lors de la Libération de la France. Sur la première une femme est nue, empoignée par des hommes menaçants : ils vont lui tondre les cheveux. Sur le second cliché, via une simple retouche, elle est cette fois habillée... et semble protégée par la foule. « Nous n'échapperons pas aux fake news, prévient JeanChristophe Levassor. L'essentiel est donc de pouvoir nous y habituer pour mieux les détecter, et surtout déceler l'intention de l'émetteur d'une information ». Histoire de séparer le bon grain de l'ivraie.
Julien Damien
Roubaix, 23.03 > 16.07, La Condition Publique (Galerie Coucke), mer & sam : 13h30 > 19h jeu, ven & dim : 13h30 > 18h, tarif libre laconditionpublique.com
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Encoreunestp, Noti Tweety © Grégory Brandel
Jules
MARION BEN-LISA Traits
stylés
Si l’on croisait les personnages de Marion Ben-Lisa dans la rue, sans doute serions-nous tentés de nous retourner, sourire admiratif au coin des lèvres. Lunettes extravagantes, couvre-chefs hauts en couleur... « Je ne peux pas m’empêcher de leur ajouter des accessoires », s’exclame la graphiste de 28 ans, pour qui la mode a toujours été un moyen d’expression. Un grand-père céramiste, un papa photographe : la sensibilité artistique se transmet de génération en génération dans la famille. La jeune femme a, quant à elle, toujours été aimantée par le dessin. Un carnet jamais loin pour noter ses idées, cette native d’Aix-en-Provence élevée à La Réunion (« je ne suis jamais loin de la mer ! ») commence toujours ses compositions au crayon, avant d'employer la tablette graphique pour la symétrie, les formes géométriques. Dans un second temps seulement vient « l’étape la plus importante pour faire vivre une image » : le choix des couleurs. La palette de Marion Ben-Lisa, comme celle de la Suédoise Sara Andreasson qu’elle cite parmi ses modèles, est vibrante, audacieuse. Elle permet à chaque visage de refléter une histoire ou une émotion, qu'il conviendra à chacun de deviner ou d'imaginer. Et si notre artiste a longtemps privilégié les portraits en "one-shot", elle apprécie de plus en plus le travail sous forme de collection, comme les NFT de femmes inspirantes réalisés pour l’entreprise Boss Beauties. Un projet ? Une série autour de l’été. On entrevoit déjà un flot de couleurs éclatantes, et une troupe de baigneurs insolemment stylés. Marine Durand
À visiter / marionbenlisa.com ; c @ mbls.graphicdesign
À lire / L'interview de Marion Ben-Lisa sur lm-magazine.com
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portf o l i o
« Les couleurs font vivre l'image »
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Cold Fashion Lady
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L’automne à Montréal
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Winter Walk
26 Brigitte
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Ladybird
David Castello-Lopes
mer. 1 mars | Th. Louis Pasteur - Lille COMPLET
jeu. 14 sept. | Th. Sébastopol - Lille
Verino mer. 1 mars | Th. Sébastopol - Lille COMPLET
La P‘tite Fumée
ven. 3 mars | Le Splendid - Lille
Dewin Townsend
dim. 5 mars | Le Splendid - Lille DER. PLACES
Fakear
mar. 7 mars | Le Splendid - Lille
RB Dance Company :
Stories
mar. 7 mars | Th. Sébastopol - Lille
Kamelot
mar. 14 mars | Le Splendid - Lille
Joysad + Araujo
mer. 15 mars | La Bulle Café - Lille DER. PLACES
Kissin‘ Dynamite + Dynazty
mer. 15 mars | The Black Lab - Wasquehal
Rowjay
jeu. 16 mars | Slalom - Lille
Ashe 22
ven. 17 mars | Le Splendid - Lille DER. PLACES
Nahir sam. 18 mars | La Bulle Café - Lille
Lolo Zouaï
lun. 20 mars | Le Splendid - Lille
Marie S’Infiltre
mer. 22 mars | Casino - Arras
jeu. 9 nov. | Th. Sébastopol - Lille ven. 10 nov. | Le Kursaal - Dunkerque
RÉSA:
agauchedelalune.tickandyou.com et dans les points de vente officiels habituels graphisme : marceau truffaut - hypothèse.studio
-M-
jeu. 23 mars | Gayant Expo - Douai ven. 31 mars| Sceneo - Longuenesse DER. PLACES
22 & 23 mai | Le Zénith - Lille
Zikxo
ven. 24 mars | Slalom - Lille
Ridsa + NTH
dim. 26 mars | Le Splendid - Lille
Mezerg
mar. 28 mars | Le Splendid - Lille
Louise Attaque
mar. 28 mars | Le Zénith - Lille COMPLET
jeu. 6 juil. | Fest. de la Côte d’Opale - Boulogne s/ Mer mer. 6 sept. | Le Zénith - Lille DER. PLACES
J9UEVE
mer. 29 mars | Le Splendid - Lille COMPLET
Johan Papaconstantino & Mr Giscard
mer. 29 mars | Le Grand Mix - Tourcoing 2TH
jeu. 30 mars | La Bulle Café - Lille
Dooz Kawa
ven. 31 mars | Le Splendid - Lille DER. PLACES
Spider Zed
sam. 1 avril | The Black Lab - Wasquehal
Axel Bauer
mar. 4 avril | Le Splendid - Lille
Zaoui + The Doug
ven. 7 avril | Le Splendid - Lille
Albin de la Simone
mer. 12 avril | Le Splendid - Lille
Youv Dee
dim. 16 avril | L’Aéronef - Lille
© Jehane Mahmoud
JOHAN PAPACONSTANTINO En fusion
Révélé en 2019 avec son electro-pop jubilatoire, parfois mélancolique et gorgée de musique traditionnelle grecque, Johan Papaconstantino est de retour aux affaires. Après l’EP Contre-jour, le Marseillais dévoile Premier degré, un album toujours aussi propice aux mélanges, entre laïka, funk, dub, house et trap. Bourreau de travail et adepte de la scène, celui qui est aussi artiste-peintre quitte momentanément Marseille pour une tournée passant par les Hauts-de-France et la Belgique. Rencontre. Propos recueillis par Simon Prouvost
Comment définiriez-vous
votre style ?
C’est un mélange de différentes influences et cultures dans lesquelles j’ai baigné. Je marie les musiques méditerranéennes, du Moyen Orient, de l’Europe de l’Est au funk, au R'n'B, à la soul ou la house. J’essaie d’harmoniser tout ça avec des textes en français et une approche poétique.
On reconnaît aussi de la musique grecque, plus rare par chez nous… Carrément ! En France il y a une espèce de gros panier appelé "world" dans lequel on case toutes les musiques orientales, car on les
connaît mal. Par exemple, à mes débuts, certains disaient que je jouais du raï !
Parlons de votre nouvel album. Pourquoi ce titre, Premier degré ?
Il répond à la pochette, où l’on voit ma copine enceinte. Ça colle bien avec le premier degré, c’est-àdire le sérieux, la responsabilité. Ensuite, après m'être fait virer de deux ou trois écoles d'art, j'ai continué à peindre. >>>
31 interview
m usi q u e
« Le mariage des musiques méditerranéennes et électroniques »
Souvent, devant mes tableaux on me disait « ah, c’est marrant, c’est kitsch » alors que j’étais au premier degré ! Mon objectif n’était pas de réaliser des trucs rigolos, mais sincères et spontanés.
Il y a une ambiance assez club dans cet album… Comment allezvous la traduire en concert ?
Quel serait le fil conducteur de cet album ?
J’ai mis beaucoup de temps à le composer, c’était un challenge. J’ai passé des journées et des nuits entières en studio, à jeter des sons et à recommencer. Le fil conducteur, ce serait donc la persévérance. Dans chaque morceau, j’essaie d’apporter une dimension insolite. Certains titres se distinguent par leur influence house ou trap comme Rebondit ou Ça m’époustoufle. Dans Rocker il y a des inspirations plus gitanes, flamenco. Il y a aussi du bouzouki et des sons turcs dans Bricolo... Le lien entre ces chansons, c’est l’influence méditerranéenne et la texture électronique.
Quel est votre rapport à la scène ?
C’est un endroit où je puise beaucoup de force. C’est la scène qui m’a donné confiance. Je suis très dur avec mon travail et le retour du public me permet de valider ce que je produis en studio. Certaines chansons ont d’abord été testées en concert.
J’ai essayé de composer des titres de début de soirée, à écouter vers 5 heures du matin… enfin ça dépend de quel point de vue on se place (rires). Donc oui, c’est un album avec lequel on peut s’ambiancer, il est plein de "good vibes". Pour le transposer sur scène, j'ai peaufiné la production, car il faut que ça tape ! J’ai d’ailleurs suivi des formations d’ingé son, je prends ça très à cœur, cet aspect technique me passionne.
Quels sont vos projets ?
Je ne suis pas rassasié, artistiquement parlant. Je poursuis une espèce d’idéal musical et je n’ai pas l’impression de l’avoir atteint. J’aimerais être un meilleur instrumentiste. Dans la musique traditionnelle qui m’inspire, la virtuosité est centrale et je ne suis pas un virtuose, mais j’espère le devenir.
À lire / La version longue de cette interview sur lm-magazine.com
À écouter / Premier degré (Anima Records) sortie le 03.03
Amiens, 22.03, La Lune des Pirates, 20h30, 13/8€, lalune.net // Tourcoing, 29.03
Le Grand Mix, 20h, 19/15€, legrandmix.com (+ Mr Giscard) // Bruxelles, 29.04, Botanique, 18h30, 37 > 22,50€, botanique.be
(Les Nuits Botanique)
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« C’est la scène qui m’a donné confiance »
L’AÉRONEF MARS 23 LILLE AERONEF.FR licences : n°1-1064625 2-1064626 / 3-1064627 Design : les produits de l’épicerie 03.03 Kick Off 07.03 Pomme + Victoria Canal 04.03 Fuzz + Hooveriii + Death Valley Girls 08.03 Panda Bear & Sonic Boom + Etienne Jaumet et Fabrizio Rat 10.03 Tiken Jah Fakoly + David Walters HORS LES MURS 17.03 Agar Agar + PPJ 18.03 Patrice + guest 19.03 Son Lux + Holland Andrews 23.03 Zaho de Sagazan + Oete 14.03 Melody’s Echo Chamber + Hey Hey My My 25.03 The House of Love + guest 27.03 Brad Mehldau HORS LES MURS 31.03 Arthur H + guest 29.03 Jean Jean + Tukan + Goûter-Concert : Jean Jean 30.03 Mara + Delish Da Goddess 20.03 Tramhaus + Marcel 22.03 Ben Lamar Gay + Elg et la Chimie 24.03 Lujipeka + guest
LES ENCHANTEURS En
avant la musique !
24e édition déjà pour ce festival qui se déroule durant cinq semaines dans 29 communes des Hauts-de-France. Voilà pour les chiffres. Côté son ? De grands noms de la chanson française (tel Yves Duteil), des secrets bien gardés et des concerts dans des lieux souvent surprenants. Vous avez dit enchanteur ?
On ne change pas une formule qui gagne. Voilà près d'un quart de siècle que ce festival part en goguette dans le bassin minier du Pas-de-Calais (et désormais dans le Nord), investissant des lieux parfois inattendus : ici un ancien corps de ferme, là un gymnase... En somme, « des concerts au coin de la rue à des tarifs accessibles », résume Grégoire Thion de l'association Droit de Cité, à la baguette de cet événement. Entre têtes d'affiche et groupes émergents, le programme est du genre éclectique. Si la part belle est faite à la langue de Molière, elle est ici déclinée à toutes les sauces : punk (L'Argousier), fado (Las Lloronas), funk (Jupiter & Okwess) ou apte à satisfaire « ceux qui aiment les cuivres et sauter dans tous les sens », comme avec la Brigade du Kif ou Bad Fat. Parmi ces 35 dates, on trouve aussi des artistes que les moins de 20 ans seraient bien inspirés de connaître, tel Richard Gotainer. Ce maître ès jeux de mots et contrepèteries conserve toute sa fantaisie. Accompagné d'un guitariste, il "ramène sa phrase" dans « un one-man-chant » revisitant quelques monuments de loufoquerie, du Sampa au Youki – parfait pour reprendre du poil de la bête !
Julien Damien
Hauts-de-France, 02.03 > 22.04, divers lieux dans le bassin minier de Pas-de-Calais et dans le Nord, 1 concert : 25 > 8€ • pass 20 concerts : 70€, festival-lesenchanteurs.com
Sélection / 02.03 : L'Argousier // 04.03 : Gauvain Sers // 05.03 : Yves Duteil, Marcia Higelin
09.03 : Richard Gotainer // 12.03 : Las Lloronas // 17.03 : Jupiter & Okwess // 18.03 : Marie-Flore, Les Yeux d'la tête // 23.03 : Bad Fat // 24.03 : La Brigade du Kif // 25.03 : La Caravane passe + Sidi Wacho // 26.03 : Lena Deluxe // 30.03 : Cats on Trees // 12.04 : Tryo // 15.04 : Barcella...
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Les Yeux d'la tête © Yves Jamez
Oignies Rue Alain Bashung • OIGNIES Accès A1 sortie 17.1 ‘’Site minier 9-9bis’’ À 30 min de Lens - Arras - Lille 9-9bis.com Mars Avril Dans le cadre du festival Les Enchanteurs, en partenariat avec Droit de Cité SIDI WACHO + LA CARAVANE PASSE Dans le cadre du festival Les Enchanteurs, en partenariat avec Droit de Cité CATS ON TREES + Søren Lake THOMAS DE POURQUERY & SUPERSONIC + Chamberlain JEANNE ADDED + L’Argousier ROBOCOP Ciné-concert + QUIZZ CINÉ 80’S NIRO + SDM COMPLET 03 11 TAÏRO + Little Kev 18 25 30 14 08
FOREVER PAVOT
Rétro actif
Émile Sornin, alias Forever Pavot, aime la France des années 1970, ses films de série B populaires, ses génériques de télévision mélancoliques, ses moustaches... Ce tropisme s’était jusqu’alors traduit en un chatoyant psychédélisme pop mâtiné de jazz : celui de Rhapsode et de La Pantoufle, parus chez Born Bad Records. Conservant son penchant pour la rêverie, son tout récent L'Idiophone apporte un piquant nouveau à sa palette, dont on goûtera chaque couleur sur scène lors de la tournée de cet inclassable bricoleur – par ailleurs compositeur de bandes originales. Arrangements aussi élégants qu’inattendus, humour en chausse-trape et poésie déboussolante devraient illuminer ses chansons, tournoyantes comme des boules à facettes pas trop sphériques.
Rémi Boiteux
Beauvais, 03.03, L'Ouvre-Boîte, 20h30, 18 > 5€
asca-asso.com
Bruxelles, 09.03, Botanique, 19h30, 20,50 > 14,50€ botanique.be
Forever Pavot
L'Idiophone
(Born Bad Records / L’Autre Distribution)
Un idiophone est un instrument qui génère sa propre résonancecomme le gong. Mais on se doute que Forever Pavot en apprécie surtout la consonance dadaïste. Son nouvel album est une machine à raisonner de travers, à moquer une époque psychotique ( Les informations ) générant d'improbables collusions – entre chanson et rock psyché, génériques lounge et orchestres pop. En retrouvant le plaisir rétrofuturiste du vocodeur (plutôt que le grain cosmétique de l’autotune) ou en passant du minimal au grandiose, Forever Pavot se joue des modes comme des étiquettes. Et signe un drôle de disque, aussi touchant que renversant. R.B.
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© Antoine Magnien
LE GRAND MIX Gwendoline + BAASTA! Kids Return + Quantum Quantum Afterwork : Romane Lewis OfMan + Anna Majidson Billy Nomates + guest Thurston Moore Group + Seafoam Walls Horse Lords + Julia Reidy The Psychotic Monks + Grandma's Ashes Kendra Morris + The Winston Brothers Tourcoing Jazz Club : Delvon Lamarr Organ Trio Club Johan Papaconstantino + Mr Giscard Nelick + Lexa Large 02/03 09/03 10/03 11/03 14/03 15/03 16/03 18/03 22/03 26/03 29/03 30/03 legrandmix .com scène de musiques actuelles Tourcoing mars 20 23 Le grand mix design_les produits de l’épicerieL-R-20-1630 / L-R-20-1631 / L-R-20-1632 DE MARS À MAI 2023 + KIDS TEMPO CLUB UMI - ALLO COSMOS LA MONTAGNE MAGIQUE 8RUKI LYDSTEN MOKADO H-BURNS DUO CALLING MARIAN DANA GAVANSKI MICHELLE DAVID & THE TRUE-TONES YOU SAID STRANGE MARTINE AU BRUIT EN ATTENDANT ANA EMILE LONDONIEN LULU VAN TRAPP ... RÉSERVATION SUR CAVEAUXPOETES.COM LA CAVE AUX POÈTES, 16 RUE DU GRAND CHEMIN - 03 20 27 70 10 INFO@CAVEAUXPOETES.COM - WWW.CAVEAUXPOETES.COM
À TRAVERS CHANTS
Liberté de ton
Depuis pile trente ans ce festival nous rappelle que la chanson française ne se résume pas à quelques vieilles rengaines et télécrochets avilissants. Pour cette édition très spéciale, À Travers chants sort le grand jeu et se déploie durant cinq week-ends, toujours à contre-courant de la morosité ambiante.
Et qui d'autre que François Morel pour inaugurer cette édition anniversaire ? L'ancien Deschiens revêt à Saint-Saulve son costume favori : celui de chansonnier. Dans Tous les marins sont des chanteurs, il rend hommage au poète breton Yves-Marie Le Guilvinec et ses récits d’amitié, d’amour et d’ivresse, bien accompagné par... une chorale locale, en l'occurrence le Chœur de femmes "L". Voilà qui résume bien l'essence de ce festival : convier des amoureux du beau texte, dans une ambiance à la bonne franquette. « C'est un festival né dans une MJC, souligne le directeur, Thierry Rungette. Il est porté par des bénévoles et conserve des valeurs, un certain esprit ». Comprendre : familial et populaire. Entre têtes d'affiche (Gauvain Sers), figures nordistes (l'accordéoniste Sonia Rekis) et enjailleurs de première (Les Fouteurs de joie), À Travers chants
n'oublie pas le jeune public. Citons La Pluie fait des claquettes, spectacle revisitant le répertoire de Nougaro à hauteur de mômes. Cette année, il fait aussi fait un pas de côté et ménage une place au hip-hop en conviant de fines plumes du genre, à l'instar d'Eesah Yasuke, la "petite samouraï" du rap, prête à terrasser les idées reçues. Julien Damien
Saint-Saulve, 03.03 > 01.04, Espace Athéna, 1 concert : 20 > 5€
• pass : 25/20€, mjc-athena.org
Sélection / 03.03 : François Morel // 04.03 : Loïc Lantoine & François Pierron // 09.03 : Gauvain Sers (Salle Carlier à Solesmes) // 11.03 : Romain Didier // 18.03 : Les Fouteurs de joie + Sonia Rekis // 30.03 : Eesah Yasuke + Ben Plg // 01.04 : Mes Souliers sont rouges...
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Les Fouteurs de joie © S. Gripoix
de chansons itinérant dans les Hauts-de-France
LES 3 FROMAGES
YVES DUTEIL
LA BRIGADE DU KIF
CATS ON TREES
MARIE-FLORE
HAPPY ENDS
CHE SUDAKA
LONNY ~ BAD FAT
MANOPOLO ~ LENA DELUXE
BARCELLA
LOU ADRIANE CASSIDY
ZAHO DE SAGAZAN
OETE
LA CARAVANE PASSE
LES TIREUX D'ROCHES
DU 2 MARS
AU 22 AVRIL 2023
5 MARIONNETTES SUR TON THÉÂTRE
"CONCERT DES 10 ANS"
"JEUNE PUBLIC TOURBILLON MUSICAL"
TRYO
BOULE ~ YOUV DEE FIERS ET TREMBLANTS
LOÏC LANTOINE ET MARC NAMMOUR
RICHARD
GOTAINER
"RAMÈNE SA PHRASE"
LAURENT LAMARCA
PMQ
LAS LLORONAS
MARCIA HIGELIN
VILLA FANTôME
SIDI WACHO
L'ARGOUSIER ~ RYMZ
JUPITER & OKWESS
GAUVAIN SERS
CORDALINGE
SOIRÉE SAINT "PUNKATRICK"
THE MAHONES + SIR REG
THE LESLIQUIDATORSYEUX D'LA TÊTE
WWW.FESTIVAL-LESENCHANTEURS.COM
Festival
PRÉSENTE
C M J CM MJ CJ CMJ N
EMILIANA TORRINI & THE COLORIST ORCHESTRA
Après avoir failli tout plaquer lors de sa dernière tournée, Emiliana Torrini reprit goût à la musique grâce à l'ensemble belge The Colorist Orchestra. Ces multi-instrumentistes qui réinventent la discographie de nombreux artistes lui ont proposé de revisiter certains de ses morceaux. Celle qui fut révélée avec l’électronique Love in the Time of Science (1999) propose ici de surprenantes versions acoustiques de ses standards. Habituée des collaborations (de Gus Gus à Thievery Corporation en passant par Albin de la Simone ou Paul Oakenfold), l’Islandaise n’a jamais paru aussi heureuse qu’ici. T.A.
Liège, 09.03, Reflektor, 20h, 27€ // Courtrai, 10.03, De Kreun, 19h30, 24/21€
Bruxelles, 11.03, Ancienne Belgique, 19h, 29/28€ // Anvers, 29.03, De Roma, 20h, 26/24€
AURÉLIE SAADA
On n’a jamais compris l’incroyable succès de Brigitte. En revanche, nous voici sous le charme de Bomboloni, premier essai solo d’Aurélie Saada – la grande blonde du tandem. Émane de ces chansons orchestrées (flûtes, cordes) un véritable amour pour la variété sixties. On y retrouve l’écho d’une tradition italienne jadis immortalisée par Catherine Spaak ou Ornella Vanoni. Certes, tout n’est pas de ce niveau-là mais il y a de ça – et c'est déjà pas mal. T.A.
Bruxelles, 03.03, Ancienne Belgique, 19€, 33/32€ abconcerts.be
Lille, 04.03, Le Splendid, 20h, 32€, le-splendid.com
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© DR
© Diane Sagnier
SAI CALAIS SON
8 Mars
DANIEL PENNAC - CHAGRIN D’ÉCOLE
Grand Théâtre – 20h30 – Seul en scène
12 Mars
LES GOGUETTES (EN TRIO MAIS À 4)
Gérard Philipe – 17h00 – Théâtre humoristique musical
15 Mars
COMPLET
LES FEUX DE L’AMOUR ET DU HASARD (PRESQUE) MARIVAUX
Grand Théâtre – 20h30 – Comédie parodique
24 Mars
YAZZ AHMED
Gérard Philipe – 20h30 – Jazz/Soul
30 Mars
L’AMOUR DE PHÈDRE - SARAH KANE
Grand Théâtre – 20h30 – Théâtre « In Yer Face »
2 Avril VIKTOR VINCENT - MENTAL CIRCUS
Grand Théâtre – 17h00 – Mentaliste
Retrouvez l’ensemble de la programmation : www.spectacle-GTGP.calais.fr www.billetterie.calais.fr
Retrouvez le programme ici
SUZANNE VEGA
La conteuse
Qui dit New York, dit Lou Reed, le Wu-Tang Clan, Charlie Parker, la no-wave, Moondog, Madonna… Un kaléidoscope radical qui joue avec les marges et leur image. Et Suzanne Vega, là-dedans ? C’est différent. De la rue, on n’entend ici que l’écho, attablé au Tom's Diner, observant les amours banales de nos contemporains. La violence est parfois feutrée : il faut tendre l’oreille pour entendre la plainte de Luka, le petit garçon du deuxième étage. Conteuse hors-pair, l'Américaine se situe dans la lignée d’un Leonard Cohen, d’un Ray Davies ou du précité Lou Reed. En quelques mots, quelques notes, elle dépeint une scène ou mille histoires. Récemment, elle consacrait un album à la romancière et nouvelliste Carson McCullers et, plutôt diserte sur scène, elle accompagne volontiers ses morceaux d’anecdotes. Attention, cependant : du fait de ses premiers succès, la Vega fut parfois cantonnée, dans l’inconscient collectif, à une pop folk agréable à l’oreille. Or, on l’a vue ferrailler avec des types de la trempe de John Cale ou Lee Ranaldo sur l’album plus expérimental 99,9F° (1992), et sa contribution au label Blue Note n’est pas exactement décorative. Bref, qu’importe les années, tant que New York se tiendra debout, Suzanne couchera de belles histoires sur bandes. Thibaut Allemand
Anvers, 06 > 08.03, De Roma, 20h, complet !, deroma.be Lille, 12.03, Casino Barrière, 18h, 52 > 37€, casinosbarriere.com Beauvais, 20.03, Maladrerie Saint-Lazare, 20h30, 30€, zincblues.com
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© George Holz
OUT OF HOME COMMUNICATION
Urban Posting
Display Racks
Visitor Information
Cultural Spots
Hotels, Bars & Restaurants
Universities
Libraries
Bicycle parkings
Bus Stops
Indoor Posting
Banners on Street Lamps
Amusement Parks
AR T & CULTURE LE MAGAZINE CULTUREL ©
/
L’actualité culturelle hauts-de-France Belgique lm-magazine.com
Varun Gaba
Unsplash
PLANÈTE RAP
Hip-Hop Can't Stop Won't Stop, comme disait l’autre. Un demi-siècle que ça dure, pourquoi s’arrêter en si bon chemin ? La preuve par quatre, avec un daron gangsta pas tout à fait gaga, un rappeur cafardeux, un crétin génial et un éternel rookie à suivre de très près. Thibaut Allemand
SNOOP DOGG
Snoop Dogg, c’est un chapitre du gangsta rap à lui tout seul. De loin, un sale type volontiers violent et misogyne, impliqué dans une affaire de meurtre, accusé de viol, etc. Paradoxalement, ces deux mètres pour 25 kilos tout mouillé incarnent une certaine idée de la coolitude made in California. L'Américain semble se foutre de tout, s’envoie 20 joints au p’tit déj’ et n’a plus rien à prouver : sa participation aux albums de Dre suffit. Bien sûr, parmi la vingtaine de galettes parues sous son nom (une tous les deux ans en moyenne) tout n’est pas parfait. Mais Snoop, c’est un peu comme les Stones : on n’est pas exactement venu écouter le dernier album.
Anvers, 19.03, Sportpaleis, 20h, 74 > 46€, sportpaleis.be
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©
DR
MAVI
Laughing so Hard, it Hurts. Tel est le nom du dernier LP de Mavi, originaire de Charlotte (Caroline du Nord) et membre du collectif Killswitch. Gaudriole et galéjades sont pourtant absentes. Volontiers enfumées, ses prods au groove bancal se situent dans la lignée lointaine d’un J Dilla. Le flow posé semble désabusé. Ce rap contemplatif, spleenétique, est cousin des complaintes d’Earl Sweatshirt. Non, ça n’ambiancera pas vos soirées, mais c’est idéal pour traîner sa bile noire sur le canapé.
Bruxelles, 08.03, Botanique, 19h30 22,50> 16,50€, botanique.be
LORENZO
On l’a d’abord connu sous l’alias Larry Garcia, au sein du collectif Columbine. On n’était pas vraiment face au Wu-Tang Clan, c’est certain. Puis le Rennais a radicalisé sa posture en devenant Lorenzo : avec sa voix de canard détraqué, le moustachu en bob Pikachu est devenu… un cartoon. Et que peuton reprocher à un cartoon, franchement ? Là où l’intelligentsia est tombée à bras raccourcis sur certains, elle ne peut rien faire face à Lorenzo. C’est simple : à côté, Jul, c’est Robbe-Grillet. Quel panache ! Bruxelles, 09.03, Ancienne Belgique, complet ! abconcerts.be
ISAIAH RASHAD
Né et grandi dans le Tennessee rural, donc loin des deux pôles traditionnels du hip-hop américain (Los Angeles et New York) Rashad fut d’abord happé par le son du Sud, de Three 6 Mafia à OutKast. En activité depuis une grosse dizaine d’années, l’Américain se fit rare – le plus souvent occupé à soigner dépression et addiction. N’empêche, The House is Burning (2021) a changé la donne : mariant l’introspection douloureuse et l’énergie brute, ce second disque mit tout le monde d’accord. On attend désormais la suite…
Bruxelles, 12.03, La Madeleine, 20h, 30€, la-madeleine.be
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© Wyeth Collins © Fifou
© Douglas Friedman
BILLY NOMATES
Retour de bâton
Tor Maries, ou le retournement du stigmate, c’est à dire l’insulte reprise à son compte. Un soir qu’elle s’était rendue seule à un concert, un gros lourd lui lança : « Hé ! T’es une Billy pas d’potes ! » Une "Billy no mates", donc. Le concert, c’était celui des Sleaford Mods. Quelques années plus tard, vengeance : elle montait seule sur les planches et fit une apparition remarquée sur l’avant-dernier album du tandem. Son premier essai, hargneux et anguleux, la plaçait dans le sillage d’une scène anglaise fauchée, énervée mais inspirée – Dry Cleaning, Shame, Squid, on en passe. Un second essai, plus posé, dévoile une colère froide. Néanmoins
l’ensemble demeure intense, à l’image de ses prestations scéniques où la Britannique ne s’embarrasse guère de politesse. Mais qu’elle le veuille ou non, Billy se fait aujourd'hui plein de potes.
Thibaut Allemand
Tourcoing, 14.03, Le Grand Mix, 20h, 14 > 6€, legrandmix.com Bruxelles, 06.04, Botanique, 19h30, 20,50 > 14,50€, botanique.be
© DR
Laura Felpin
Ça passe
mardi 21 mars
Les Biskotos
Brut
jeudi 6 avril
Dominique A
samedi 11 mars
Stories
RB Dance Company
samedi 4 mars festival Artimini festival Artimini
jeudi 16 mars
Alex Vizorek Ad Vitam
jeudi 30 mars
Time Square
complet !
jeudi 13 avril
Stephan Eicher
mardi 4 avril
Cie Fracas / S. Capazza Bonobo
samedi 15 avril
Manu Payet
Nouveau spectacle
vendredi 26 mai
samedi 6 mai Carmen Cie Chicos Mambo
–Licences 1-001911 / 2-001912 / 3-001913 THÉÂTRE MUNICIPAL DE BÉTHUNE Boulevard Victor Hugo F - 62400 Béthune Renseignements et réservations 03 21 54 97 40 - theatre-bethune.fr Billetterie : application B-Tick
Nosferatu Ciné-concert ONL
Alexis Hazard Fait son festival
vendredi 12 mai
DAVID WALTERS
À l’origine, David Walters se destinait à l’athlétisme. Une blessure au genou le fit changer de couloir. Devenu depuis songwriter, remixeur (pour Dupain, Gotan Project…) et producteur (citons la Brésilienne Cibelle), ce multi-instrumentiste allie beats électroniques et influences afrocaribéennes. Mais irréductible à toute définition, le Français varie les plaisirs à chaque album – cinq pour l’heure. Le dernier en date, Nocturne (2021), le voit collaborer avec Vincent Ségal au violoncelle, Ballaké Sissoko à la kora et Roger Raspail aux percussions. Et dire que tout ceci ne serait pas arrivé sans ce fichu genou. God blesse you, quoi. T.A.
Lille, 10.03, Le Grand Sud, 20h, 27/20€, aeronef.fr (+ Tiken Jah Fakoly)
AGAR AGAR
À l’évocation de ce nom frétillent déjà les myrmécologues. Du calme, les nerds ! Cet Agar Agar n’a rien à voir avec la nourriture de votre élevage de fourmis. Figures de la maison Cracki, ces rejetons de KaS Product, neveux d’Aphex Twin et cousins d’Ariel Pink marient pop et techno à un chant féminin magnétique. Leur dernier album, Player non Player, est la BO luxuriante d’un jeu vidéo, prolongée sur scène via une scénographie idoine. Ready ? T.A.
Lille, 17.03, L'Aéronef, 20h, 25/19€, aeronef.fr
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© Antonin Grenier
© Erwan Fichou
Les Belles Sorties
⟶Vendredi 17 - 20 h
Neuville-en-Ferrain
Inquiétude
Proposé par le Théâtre du Nord
⟶Samedi 18 - 20 h
Englos
VRAI/FAUX (rayez la mention inutile)
Proposé par la Rose des vents
⟶Dimanche 19 - 17 h
Provin
MARS
⟶Samedi 4 - 14 h & 15 h
Baisieux
Ricochets + Arlequin ou la première graine
Proposé par le Grand Bleu
⟶Mardi 14 - 19 h 30
Quesnoy-sur-Deûle
VRAI/FAUX (rayez la mention inutile)
Proposé par la Rose des vents
⟶Jeudi 16 - 18 h 30
Salomé
VRAI/FAUX (rayez la mention inutile)
Proposé par la Rose des vents
⟶Vendredi 17 - 19 h 30
Bousbecque
VRAI/FAUX (rayez la mention inutile)
Proposé par la Rose des vents
Inquiétude
Proposé par le Théâtre du Nord
AVRIL
⟶Mercredi 5
Noyelles-lès-Seclin
Ricochets + Arlequin ou la première graine
Proposé par le Grand Bleu
⟶Mercredi 19
Vendeville
Ricochets + Arlequin ou la première graine
Proposé par le Grand Bleu
⟶Mercredi 26
Deûlémont
Ricochets + Arlequin ou la première graine
Proposé par le Grand Bleu
73 spectacles près de chez vous à moins de 5 € Avec la MEL, la culture est accessible à tous !
Retrouvez le programme complet
MORRISSEY
À double tranchant
Voici près de 40 ans, au sein des Smiths, cet éternel outsider entonnait Shoplifters of the world, unite ! Désormais, le même tient une boutique toujours au bord de la faillite – ses deux prochains albums peinent à trouver un label. Précisons qu’entre paranoïa et positions tranquillement racistes (non, on ne soutient pas Nigel Farage par simple amour de l’Angleterre), Morrissey n’est pas très commerçant. Ceci posé, sur scène, le Moz possède toujours cet étrange charisme et conserve en rayons quelques morceaux de bravoure, issus du répertoire des Smiths et de sa propre carrière solo. Enfin, voir cet homme qui, à presque 64 ans, se comporte comme un ado mal dans sa peau a quelque chose de ridicule, certes, mais d’émouvant aussi.
Thibaut Allemand
Anvers, 15.03, Stadsschouwburg, complet !, www.stadsschouwburg-antwerpen.be Bruxelles, 16.03, Bozar, 20h, 125 > 95€, www.bozar.be
© Yui Mok
Infos, résas & agenda complet www.tumetonnesproductions.com aurélie saada CAMILLE & JULIE BERTHOLLET 04.03 • La Bulle Café • Lille MARS 04.03 • Splendid • Lille 10.03• Palais des Congrès • Le Touquet LES GOGUETTES 08 & 09.03 • Théâtre Sébastopol • Lille 10.03 • Théâtre Sébastopol • Lille YANISS ODUA 11.03 • Splendid • Lille 16.03 • Splendid • Lille PAUL MIRABEL 25.03 • Splendid • Lille MADAME FRAIZE Léo walk & lA MARCHE BLEUE MENTISSA 05.04 • Splendid • Lille 25.03 • La Bulle Café • Lille AVRIL 30.03 • Théâtre Sébastopol • Lille NUIT INCOLORE DTF 12 & 13.04 • Zénith • Lille FX DEMAISON 27.04 • Théâtre Sébastopol • Lille stéphane LOMEPAL
CHANNEL TRES
Docteur House
Admirez le chambard ! Né à un jet de pierre de Compton (Los Angeles) Sheldon Young, travailleur social le jour et démiurge détendu la nuit, a fourbi ses premières armes dans le hip-hop en tant que rappeur ET producteur, excusez du peu. Mais ce funambule refuse de se cantonner aux boucles rap et irrigue ses productions d’échos de la techno de Detroit ou de la house de Chicago – ville où, gamin, il passait ses vacances. Pas étonnant que les sons du Californien aient séduit des pointures telles Tyler, The Creator, JPEGMafia, la Suédoise Robyn ou… plus surprenant, Sir Elton John ! On entend, ici ou là, des morceaux qui auraient pu atterrir sur d’obscurs white labels made in Detroit, quand Topdown renvoie immédiatement au One Night In Hackney , sommet signé Dynamo City. Son dernier LP en date, totalement instrumental, quitte un peu plus les terres rap pour rejoindre celle de la house pure et douce. Pas un hasard, donc, si le précieux mais trop discret label Godmode (Shamir, souvenez-vous…) est tombé sous le charme. Voici un artiste qui, en conjuguant cinquante nuances de musiques noires, offre un futur conditionnel au hip-hop comme aux technos diverses et variées. Bref, Channel Tres esquisse des classiques exquis et inclassables. Et ça, c’est classe. Thibaut Allemand
Bruxelles, 18.03, Botanique, 19h30, complet !, botanique.be
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© GodmodeMusic
BIIG PIIG
De l’art ou du cochon ? Jess Smyth a dû rater son réveil le jour de la distribution des pseudonymes. En fait, elle met officiellement ce faux-pas sur le compte d’une nuit d’ivresse – oui, elle est Irlandaise. Bref, une blague entre potes devenue alias au moment de poster ses premières productions sur SoundCloud. La native de Cork, grandie entre l'Espagne et les vertes collines, un temps croupière dans un casino londonien, s’impose comme une petite sœur de The xx et Rejjie Snow : elle navigue entre pop, soul, hip-hop, r’n’b et jungle – bref, un shaker éminemment britannique. Biig Piig ne "Peppa" de mine mais s’avère totalement réjouissante. T.A.
Bruxelles, 17.03, Botanique, 19h30, complet !, botanique.be
ALDOUS HARDING
L’an passé paraissait Warm Chris, quatrième album de la Néo-Zélandaise et nouvelle raison de se réjouir. Comme une cousine de Cate Le Bon, Aldous Harding organise les épousailles de l’étrangeté et de l’évidence. Entre pop limpide et folk hanté, cette complice de John Parish joue d’une palette aux mille nuances pour varier les ambiances. Une maestria que l’on retrouve sur scène, où la jeune femme semble toujours habitée – dans tous les sens du terme T.A.
Bruxelles, 21.03, Cirque Royal, 20h, 25€ cirque-royal-bruxelles.be
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© DR
© Emma Wallbanks
et aussi…
MER 01.03
JOSÉ JAMES SINGS
ERYKAH BADU
Bruxelles, Ancienne Belgique, 19h, 31/30€
GAZ COOMBES
Anvers, De Roma, 20h, 26>24€
SOPHIE ELLIS-BEXTOR
Bruxelles, La Madeleine , 20h, 34€
JEU 02.03
MAUD GEFFRAY (LIVE)
Amiens, La Lune des Pirates, 20h30, 12/7€
SAM 04.03
BARBARA HENDRICKS
Hem, Zéphyr, 20h, 41>37€
HF. THIEFAINE
Lille, Le Zénith, 20h, 62>39€
THE DAMNED
Sint-Niklaas, De Casino, 20h, 30>24€
DIM 05.03
MESSAGER COUPS DE ROULIS
Tourcoing, Théâtre municipal
Raymond Devos, 15h30, 10>6€
CAMILLE & JULIE BERTHOLLET
Lille, Théâtre du Casino Barrière, 18h, 49>31€
GEORGE EZRA
Bruxelles, Forest National, 18h30, 43,50€
THOMAS DE POURQUERY & SUPERSONIC
En 2011, le saxophoniste et chanteur Thomas de Pourquery fondait Supersonic, projet hommage au free jazz spatial de Sun Ra. Après quelques années de pause, ce « groupe de rock déguisé en jazz », comme le qualifie l’intéressé, s’est donné une nouvelle mission : viser la Lune.
L’équipage, composé entre autres d’Arnaud Roulin et Laurent Bardainne (Tigre d’Eau Douce, Poni Hoax) embarque cuivres, clavier, piano, Moog ou synthétiseurs, et pourrait bien alunir avant l’autre Thomas… T.A.
Oignies, 11.03, Le Métaphone, 20h30, 18/15€, 9-9bis.com
LUN 06.03
FATHER JOHN MISTY
Bruxelles, AB, 20h, 31/30€
MAR 07.03
FAKEAR
Lille, Le Splendid, 20h, 31€
PIXIES
Bruxelles, Forest National, 20h, 49€
MER 08.03
PANDA BEAR & SONIC BOOM
Lille, L'Aéronef, 20h, 6>3€
FISHBACH
Douai, L'Hippodrome, 20h30, 22>5€
JEU 09.03
FAADA FREDDY
Anvers, De Roma, 20h, 12/10€
LA GRANDE SOPHIE
Bruxelles, Cirque Royal, 20h, 34€
LA FANTASTIQUE DE BERLIOZ (ONL / DIR. ALEXANDRE BLOCH / VIOLON : VERONIKA EBERLE)
Lille, Auditorium du Nouveau
Siècle, 20h, 55>6€
VEN 10.03
BEN PLG + STO + ALVIN CHRIS
Béthune, Le Poche, 20h, 12/10€
MAHALIA JACKSON, REINE DU GOSPEL / ENSEMBLE CONTRASTE
Boulogne-sur-Mer, Théâtre
Monsigny, 20h, 22€
ÉMILE LONDONIEN
Roubaix, La Cave aux Poètes, 20h30, 12>8€
CAMILLE & JULIE BERTHOLLET
Le Touquet-Paris-Plage, Palais des Congrès, 20h30, 44>33€
ELLIOTT MURPHY
Lillers, L'Abattoir, 21h, nc
SAM 11.03
LEWIS OFMAN + ANNA MAJIDSON
Tourcoing, Le Grand Mix, 20h, 14>6€
LA FANTASTIQUE DE BERLIOZ (ONL)
Valenciennes, Le Phénix, 20h, 30 > 5€
MAR 14.03
LES LOUANGES
Bruxelles, Botanique, 19h30, 21,50 > 15,50€
MELODY’S ECHO CHAMBER
Lille, L'Aéronef, 20h, 6>3€
JEU 16.03
MATHIAS MALZIEU & DARIA NELSON
Bruxelles, La Madeleine , 20h, 31€
ROSSINI - PETITE MESSE
SOLENNELLE
Tourcoing, Théâtre municipal Raymond Devos, 20h, 25>6€
ARTHUR H
Douai, L'Hippodrome, 20h30, 35>15€
VEN 17.03
VAUDOU GAME
Lambersart, Salle André Malraux, 20h, 20>9€
LULU VAN TRAPP
Roubaix, La Cave aux Poètes, 20h, 14>10€
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© Alexandre Lacombe
SAM 18.03
PATRICE
Lille, L'Aéronef, 20h, 25/19€
DIM 19.03
SON LUX + HOLLAND ANDREWS
Lille, L'Aéronef, 18h30, 25/19€
MAR 21.03
EMILY LOIZEAU
Marcq-en-Barœul, Théâtre
Charcot, 20h, 21/13€
RENAUD
Liège, Le Forum, 20h, 69>49€
MER 22.03
H-BURNS DUO
Roubaix, La Cave aux Poètes, 19h, 15€
LOUISE ATTAQUE
Bruxelles, Forest National, 20h, 57>38€
MOONEYE
Anvers, De Roma, 20h, 16>14€
JEU 23.03
BRAD MEHLDAU & IAN BOSTRIDGE
Bruxelles, Bozar, 20h, 64>10€
CHILLY GONZALES
Liège, Le Forum, 20h, 43>38€
- M-
Douai, Gayant Expo, 20h, 72>35€
VEN 24.03
BIGFLO & OLI
Bruxelles, Palais 12, 20h, 80>40€
THE HOUSE OF LOVE
The House Of Love, ce sont bien sûr deux premiers albums increvables et des titres inusables (Christine et Shine On). C’est aussi, depuis 2005, une reformation qui, à l’instar de celles de The Go-Betweens ou Dinosaur Jr, a prouvé que le groupe avait encore beaucoup à dire. La bande de Guy Chadwick enrichit son canevas pop d’instruments plus rares (banjo, harpe, violon…) qui confèrent d’autres tons et soulignent, si besoin, la richesse des mélodies de ces Londoniens. T.A.
Anvers, 21.03, De Roma, 19h15, 25/23€, www.deroma.be Lille, 25.03, L'Aéronef, 20h, 21/14€, www.aeronef.fr
DRAGON BALL IN CONCERT
Lille, Le Zénith, 20h, 69>34€
CHILLY GONZALES
Mons, Théâtre Le Manège, 20h, 40>35€
NNEKA
Anvers, De Roma, 20h, 26>24€
LAURENT BARDAINNE & TIGRE
D'EAU DOUCE + HASARD NOIR
Faches Thumesnil, Les Arcades, 20h30, 16>8€
DIM 26.03
MARKA
Neuville-en-Ferrain, Salle André
Malraux, 15h, 7/5€ (gratuit -16 ans)
LUN 27.03
BRAD MEHLDAU
Lille, Auditorium du Nouveau
Siècle, 20h, 36>29€
MAR 28.03
KIDS RETURN + COLVER
Bruxelles, Botanique, 19h30, 20,50>14,50€
MEZERG
Lille, Le Splendid, 20h, 28€
MER 29.03
MIEL DE MONTAGNE + NINA LILI J Amiens, La Lune des Pirates, 20h30, 13/8€
JEU 30.03
PANTHA DU PRINCE
Bruxelles, Botanique, 19h30, 27,50 > 21,50€
ARTHUR H
Bruxelles, Cirque Royal, 20h, 39>25€
NICK KERSHAW
Ostende, Kursaal, 20h, 55>45€
NOVEMBER ULTRA
Anvers, De Roma, 20h, 17>15€
LALALAR
Amiens, La Lune des Pirates, 20h30, 13/8€
EESAH YASUKE + BEN PLG
Saint-Saulve, Espace Athéna, 22h, 15>12€
VEN 31.03
ARTHUR H
Lille, L'Aéronef, 20h, 30/23€
MOZART - SYMPHONIE JUPITER (LES AMBASSADEURS / LA GRANDE ÉCURIE / DIR. & FLÛTE : ALEXIS KOSSENKO)
Tourcoing, Théâtre municipal Raymond Devos, 20h, 25>6€
- MLonguenesse, Scénéo, 20h, 72>32€
CALI
Lille, Théâtre de l'Hôtel-Casino Barrière, 20h30, 39>33€
SAM 01.04
EGYPTIAN BLUE + HUMOUR
Tourcoing, Le Grand Mix, 20h, 14/6€
VOYOU
Lille, L'Aéronef, 20h, 18/11€
VOLODIA
Dunkerque, Les 4 Ecluses, 20h, 15/10€
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© DR
disques
Fever Ray
Radical Romantics (Rabid Records / [PIAS])
Le secret le mieux gardé de la pop suédoise ? En tout cas, un nom pas cité aussi souvent qu’il le devrait. Il s'agit du projet à peu près solo de Karin Dreijer Andersson – moitié de The Knife avec son frère Olof. À l’origine, Fever Ray ne devait sortir qu’un seul album. Paru en 2009, il ne ressemblait pas à grand-chose d’autre – sauf à The Knife, puisqu’on y retrouvait le sens de la mélodie oblique et cette voix étrange et étranglée. Ça tombe bien, ce troisième essai s’ouvre avec quatre morceaux co-écrits et coproduits avec Olof. De celui-ci s’échappe New Utensils, tube potentiel d’un monde parfait. Ailleurs, Karin s’est adjoint les services de Trent Reznor et Atticus Ross pour un titre qui balance Siouxsie Sioux dans une dystopie numérique. Tantôt prêtresse hiératique, tantôt farfadet électrique, Dreijer joue de sa voix jusqu’au malaise (Looking for a Ghost, avec Vessel). Ensuite, surgissent des évidences, telle Carbon Dioxide. Tout au long de ces dix titres fascinants, la Scandinave explore les liens entre Eros et Thanatos. Elle questionne les rapports de domination ou la fascination de l’humain pour les machines – surtout lorsque la musique qui en sort est de cette trempe. Admirable. Thibaut Allemand
Nicholas Merz
American Classic (Aagoo Records / Modulor)
Grâce à son confidentiel groupe Darto et aux deux précédents albums parus sous son nom, Nicholas Merz n’est pas tout à fait inconnu des oreilles attentives aux échos d’outre-Atlantique. Mais cet American Classic pourrait lui conférer au moins l’aura
d’un Sufjan Stevens, dans un registre
Érudit passionné de l’histoire de la chanson américaine, Merz rend ici hommage à son père (carreleur et guitariste) en une poignée de titres simplement renversants. Folk, country, americana électrique et music-hall s’y entrelacent sans que jamais l’impressionnante maîtrise ne les écrase. Car l’homme sait surprendre, et prendre des virages inattendus. Ce futur classique américain signe l’avènement d’un songwriter hors du commun. Rémi Boiteux
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sensiblement différent.
Altin Gün
Aşk (Glitterbeat / Modulor)
En 2021, Altin Gün confirmait avec Yol et livrait dans la foulée Âlem, album numérique produit par Asa Moto (du label Deewee) et destiné à lever des fonds pour une association écologiste. Aşk peut donc être vu comme le cinquième essai des Néerlandais qui, depuis 2018, mêlent psychédélisme anatolien seventies et musiques occidentales. Or, la fusion est telle qu’il est impossible de dire ce qui provient du Bosphore ou des traditions anglosaxonnes. Citons l’acid folk sci-fi de Güzelliğin On Para Etmez ou le rythme motorik de Rakiya Su Katamam , sur lequel le souffle de la chanteuse Merve Dasdemir n’a plus qu’à se poser délicatement. Enfin, on salue la reprise morodorienne du standard Doktor Civanim , idéal pour achever cet impeccable voyage. Thibaut Allemand
Yolande Bashing Disparaître (Bruit blanc)
Fin 2019, ce Lillois publiait Yolande et l’amour, 10 titres oscillant entre techno et chanson, poésie et mélancolie, synthés désaccordés et spoken word tremblant. Avec Disparaître, il utilise peu ou prou les mêmes ingrédients, tout en creusant un sillon plus pop (l’inaugural Delhi) voire dancefloor, à l’image de l’imparable CQSFDM et son étrange mais addictif refrain. « Je fais ce qui se fait de mieux en musique torchée de sortie de bar » clame l'intéressé. Il y a du Flavien Berger dans ces compositions électroniques, et même du Laurie Anderson : le crescendo de Solitude est une merveille du genre. Si les textes font la part belle à l’autodérision (comme une réponse à l’absurdité du monde), Yolande Bashing s’impose comme un nom à prendre très au sérieux. Julien Damien
The Psychotic Monks
Pink Colour Surgery (Vicious Circle / FatCat Records)
Encore un groupe de garage-rock qui a viré post-punk ? Certes, ces Parisiens ne dynamitent pas les codes du genre, mais apportent quand même leur pierre à l’édifice. Et ce Pink Colour Surgery est un gros pavé. D’abord parce que le son brut de ce troisième album est magnifiquement ciselé, oscillant entre punk rock, metal industriel et… musique sacrée. Mais pouvait-il en être autrement avec Daniel Fox (le bassiste des géniaux Gilla Band) à la production ? Ensuite parce que le quatuor prend son temps, laisse sa musique s’installer et nous emmène dans des directions surprenantes. Parfois même au milieu de certains morceaux, passant de la ballade rêveuse à la fureur polyphonique en un éclair. Une expérience intense.
H. Guyon
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Tourcoing, 18.03, Le Grand Mix, 20h, 14 > 6€ // Bruxelles, 20.03, Botanique, 19h30, 21,50 > 15,50€
Pierre Evil
Detroit Sampler
(Le Mot et Le Reste)
Quelques mois après un ouvrage consacré à Berlin, les éditions Le Mot et Le Reste proposent une exploration de Détroit. Celle-ci est signée Pierre Evil, de son vrai nom PierreYves Bocquet, critique musical le jour et plume de François Hollande la nuit – à moins que ce ne fût l’inverse. Notre amateur averti de gangsta rap décrit par le menu un siècle de musique dans la Motor City. Dans cette perquisition minutieuse, personne n’est oublié. Chacun est passé au tamis de l’auteur : des Ink Spots aux Stooges, du MC5 à Eminem, de George Clinton aux Belleville Three, de John Lee Hooker à Marvin Gaye sans oublier quelques labels incontournables (Motown, forcément). Bref, une visite en règle mais jamais éreintante de la cité jadis vrombissante. Un regret, peut-être : cette manie de placer des portions de phrase en gras – une pratique héritée des comics, qui met en valeur quelques mots mais semble dire au lecteur : « ça, c’est à retenir ! ». Cette réserve passée, on apprécie le style alerte de l’auteur et, surtout, son enthousiasme communicatif. Peu de chances que vous résistiez encore aux charmes de Moodymann ou J Dilla après avoir avalé cet ouvrage roboratif. 600 p., 32€. Thibaut Allemand
base,
Ramsès Kefi
À la base, c'était lui le gentil (XXI Bis)
Ils s’appelaient Aboubakar, Kewi, Ibrahima et n’avaient pas 16 ans lorsqu’ils sont morts, tués dans des affrontements de bandes rivales en Seine-Saint-Denis, entre 2018 et 2021. C’est à ces rixes adolescentes, déclenchées après un regard, une provocation sur Snapchat, un match de foot, que Ramsès Kefi consacre le premier "reportage littéraire" des éditions XXI Bis, émanation de la célèbre revue. Avec l’œil d’un journaliste et la plume d’un écrivain, l’auteur plonge dans la sauvagerie d’un territoire maudit où les agresseurs d’hier sont les victimes de demain. On y croise la peur des gamins, la douleur des familles, le désarroi des profs et, note d’espoir dans la grisaille, quelques initiatives payantes pour réconcilier les ennemis. 96 p., 9€. Marine Durand
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livres
Bis Un reportage littéraire de RAMSÈS KEFI À
c’était lui le gentil ENTRE SNAPCHAT ET RÉALITÉ RIXES ADOLESCENTES À LA BASE, C’ÉTAIT LUI LE GENTIL UN REPORTAGE LITTÉRAIRE DE RAMSÈS KEFI
la
Sammy Harkham Blood of the Virgin (Editions Cornélius)
Quelques semaines après le Babylon de Damien Chazelle, et quelques jours avant la parution de Cinema Speculation de Tarantino dans la langue de Tavernier, paraît une BD qui ausculte également une période du cinéma américain. Signé Sammy Harkham, le livre conte l’histoire de Seymour, un monteur dans le LA des seventies. Celui-ci trime dans une boîte produisant des films d’horreur mais rêve de devenir réalisateur. On le suit sur les plateaux de tournage et dans sa vie de couple pas très heureuse. Se percutent ici un décor très spécifique (Hollywood) et des thèmes universels (dont la parentalité, la réalisation de soi…). Véritable metteur en scène du Neuvième art, Harkham nous tient en haleine le long de ces 300 pages. Une réussite totale. 304 p., 35,50€. T.A
Pierre Déléage Traité des mondes factices (PUF)
Philosophe et anthropologue, Pierre Déléage revient sur les racines des fictions qui nous construisent. Il nous montre comment les récits hybrides du fantastique et de la SF ont déstabilisé nos rassurantes certitudes. Dans ces mondes, on croise des individus transformés en cobayes ou exterminés - le plus souvent, par des extraterrestres. Surtout, il révèle un enchâssement d'existences, depuis les micro-univers sous cloche créés par les savants démiurges jusqu’aux simulations de cosmos... dont le nôtre pourrait faire partie – n'avez-vous jamais douté de la réalité ? Autour de l’œuvre de K. Dick, qui charpente la partie principale du livre, Déléage nous fait aussi (re)découvrir de nombreux textes. Et se demande, en filigrane, où va une humanité qui transforme le vrai en faux. 250 p., 18€. R.B..
François Bégaudeau
Boniments (Amsterdam)
Glissant de bouche en bouche et de page en page, les mots concourent à l'évidence d'une époque. Ainsi de "libéralisme", par lequel s'imposent l'alliance et bientôt la confusion de la liberté économique et de la liberté politique. Le terme n'est certes pas sans fondement. Est-il pour autant le plus apte à décrire le régime actuel ? Quelle est la réalité de cette liberté tant vantée ? C'est en lui que Bégaudeau décèle l'embrouille, le boniment fondamental. Sous couvert d'épanouissement individuel, c'est la reproduction de la structure sociale qui est niée. En 42 entrées, cet ouvrage fait ainsi tourner jusqu'à leur point de contradiction les petites machines idéologiques que sont par exemple "tiers-lieu" ou "NFT", mêlant la précision de l'analyse à l'invention, souvent délectable. 216 p., 13€. Raphaël Nieuwjaer
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Rictus © Mika Cotellon
écran s
monde en face Lille & Hauts-de-France, 17 > 24.03
SÉRIES MANIA Le
Des avant-premières, des créateurs de premier plan ou émergents, des compétitions françaises et internationales mais aussi des master-classes (dont celle de Lisa Joy, la showrunneuse de Westworld), des concerts, conférences, DJ sets, séances spéciales... Séries Mania n'en finit plus d'étoffer son scénario ! La sixième saison du festival lillois annonce 54 séries issues de 24 nationalités, et renoue avec un plaisir indicible : celui de découvrir sur grand écran et en exclusivité les intrigues qui alimenteront nos prochaines soirées binge-watching. Petit trailer...
C'est un fait, les séries ont toujours regardé le monde de près, comme autant de miroirs de poche de la société. Séries Mania ne dément pas cette inclination, et on ne s'étonnera pas que la crise écologique tienne l'un des grands rôles de cette nouvelle édition. Le sujet est traité sous de multiples angles :
catastrophiste par exemple, à travers The Swarm, mettant l'humanité (et Cécile de France) aux prises avec une entité sous-marine venue se venger du traitement infligé aux océans. Dans un autre genre (mais peut-être plus glaçant) The Fortress imagine, dans un futur proche, une Norvège barricadée
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The Fortress © Adrius Solominas / Maipo Film / Viaplay
derrière de hauts murs afin de préserver son autonomie énergétique et ses ressources alimentaires, faisant des étrangers (comme nous) des réfugiés climatiques...
En prise directe
Les autres grandes stars de ce cru 2023, ce sont les femmes. « Elles tiennent une place centrale et sont même l'élément moteur des narrations, revendiquant de prendre leur destin en main et le contrôle de leur corps », relève Laurence Herszberg, la directrice générale du festival. En cela, citons The Power, qui s'annonce... électrisante. Pour cause, cette production américaine
inverse le rapports de force physique entre les sexes, suite à une petite facétie de Dame nature : du jour au lendemain, toutes les adolescentes du monde développent la faculté d'électrocuter les gens, grâce à de petits arcs jaillissant de leurs mains !
On rembobine
Enfin, et c'est la plus grande tendance de cette sélection : les séries passent en mode vintage. >>>
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« Les femmes tiennent une place centrale dans cette édition »
Drops of God © Les productions Dynamic
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Salade grecque © Jérôme Plon
Black Santiago Club © Keewu productions
Canis Familiaris ©_Milgram
« Plus de la moitié des créations que nous avons vues se déroulent dans les années 1980 et 90, observe Frédéric Lavigne, le directeur artistique. Sans doute parce
que cette période renvoie à la jeunesse des auteurs ». Comme un « effet doudou » autorisant toutes les exubérances esthétiques – oui, il y aura du costume bariolé. Surtout, « ce décalage temporel permet de prendre du recul face à des sujets brûlants, qui resurgissent hélas dans l'actualité, comme une façon de plonger à la racine du mal ». C'est par exemple la remise en cause de l'avortement, à l'instar de Désobéir : le choix de Chantale Daigle. Cette
production canadienne relate l'histoire vraie d'une jeune Québécoise qui, en 1989, dut se battre devant les tribunaux pour faire valoir son interruption de grossesse... alors empêchée par son ex-conjoint. Sinon, on aurait aussi pu vous parler de Salade grecque, la suite sérielle de la trilogie de Cédric Klapisch ( L'Auberge espagnole, les Poupées russes...) ou encore de la première série africaine présentée lors du festival lillois (Black Santiago Club). Mais le mieux, c'est encore de les découvrir sur grand écran, non ?
Julien Damien
Lille & Hauts-de-France, 17 > 24.03 Tripostal, Nouveau siècle, Théâtre du Nord, UGC, Majestic & divers lieux, séances gratuites pass : 30€ (accès coupe-file prioritaire, etc.) seriesmania.com
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>>>
« Prendre du recul face à des sujets brûlants »
Désobéir © Karljessy
SériesMania
DON'T SKIP
L'art du générique
Qui n'a jamais frissonné à l'écoute des premières notes de Stranger Things, l'apparition du titre de Lost ou même reproduit le claquement de mains de Friends ? Plus qu'une vitrine, le générique est aussi un art. « Certains sont même de petits chefs-d'œuvre », insiste Frédéric Lavigne, le directeur artistique de Séries Mania, qui nous incite donc à ne pas cliquer sur l'option "skip" (soit "passer") proposée par les plateformes avant chaque épisode. Au Tripostal, cette exposition rembobine 70 ans d'histoire des séries par le prisme de ces petits formats, des années 1950 à nos jours. Au fil de ce parcours découpé en sept espaces, pour autant
de décennies, on découvre bien sûr un montage (« très subjectif ») des meilleurs d'entre eux, des soirées spéciales (un karaoké !) mais aussi de nombreux secrets de fabrication, notamment les sources d'inspiration de quelques préludes d'anthologie. « Pour Mad Men par exemple, on dévoile un ensemble d'images ayant mené à la version finale du générique: la chute d'un homme depuis le World Trade Center le 11 septembre 2001, les habillages de Saul Bass pour Hitchcock… ». Si vous avez manqué le début, c'est le moment de se rattraper.
Lille, 17 > 24.03, Tripostal
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Exploration du logo Mad Men © S. Fuller, M. Gardner, J. Cox
Exploration du logo Mad Men © S. Fuller, M. Gardner, J. Cox
FAKE NEWS
Comprendre le phénomène de désinformation
Expositions - spectacles - ateliers - rencontres
Du 6 mars au 16 juillet 2023
Plus d’infos
© Indie Prod, UProduction, Take Shelter, 2Pilots, Ali Mosaffa Productions, Bibi Film TV SRL
CHEVALIER NOIR
La fureur de survivre
Ex-étudiant du Fresnoy de Tourcoing, Emad Aleebrahim-Dehkordi, natif de Téhéran, s’est fait connaître par ses courts-métrages de forme classique ou expérimentale. Aujourd’hui, il poursuit avec Chevalier noir, film choc sur la jeunesse iranienne. Un coup d'essai comme un coup de maître.
Le Festival du film de Marrakech et le Festival Premiers Plans d'Angers ne s'y sont pas trompés, décernant leur grand prix du jury à Chevalier noir, encourageant ainsi le talent prometteur d’Emad Aleebrahim-Dehkordi. Pour son premier long-métrage, le jeune réalisateur s’inspire d’un drame vécu par deux de ses amis. Il en tire un récit fort, sombre et romanesque. L'histoire ? Iman et son frère cadet Payar vivent avec leur père. Après la mort de leur mère, Iman cherche à quitter le foyer. Il se mêle à la jeunesse dorée de Téhéran et profite de ses relations pour se lancer dans un juteux trafic de cocaïne. Mais cette quête de liberté va virer au drame. Un accident de moto (provoqué par un oiseau) fait basculer son existence dans un cauchemar éveillé...
Noir c'est noir
Sur le mode de la tragédie antique et du film noir, Emad AleebrahimDehkordi dresse un état des lieux sans concession d’une génération en déshérence. Pour autant, si Chevalier noir embarque le spectateur dans un voyage au bout de la nuit, l’espoir n'est jamais loin. Le cinéaste observe ainsi les deux frères (Iman Sayad Borhani et Payar Allahyari) avec tendresse et bienveillance. De même, avec le personnage d’Hanna (merveilleuse Masoumeh Beygi), il brosse un portrait de femme iranienne, moderne et émancipée. Une œuvre lumineuse, et salutaire, à l'heure où le pays s'enfonce toujours dans les ténèbres... Grégory Marouzé
D'Emad Aleebrahim-Dehkordi, avec Iman Sayad Borhani, Payar Allahyari, Masoumeh Beygi... En salle
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écran s
NAYOLA
Trois femmes puissantes
Nayola brosse le portrait de trois générations de femmes ayant vécu la guerre civile en Angola, un confit méconnu en Europe mais qui déchira ce grand pays lusophone durant plus d'un quart de siècle. Le Portugais José Miguel Ribeiro signe ici un film d’animation qui se distingue de la production actuelle.
Depuis la création de sa société, Praça Filmes, en 2012, José Miguel Ribeiro défend des films d’animation engagés. C’est une nouvelle fois le cas avec Nayola, en réalité l'adaptation d'une pièce de théâtre de José Eduardo Agualusa et Mia Couto : A Caixa Preta. Ce long-métrage revient sur la guerre en Angola à travers trois générations de femmes : la grandmère Lelena, la fille Nayola et la petite fille Yara, une adolescente rebelle et rappeuse. José Miguel Ribeiro alterne ici rêve et réalité, mais aussi les époques, entre passé et présent (de 1995 à 2011). On suit ainsi l'histoire de Nayola, qui part à la recherche de son mari disparu au combat – et ne reviendra jamais. Deux décennies plus tard, Lelena et Yara font elles face à l'intrusion d'un étranger armé d'une machette dans leur maison. Les deux récits finiront par se croiser... Il en résulte une œuvre singulière, parfois déconcertante, mais toujours envoûtante grâce à la convocation de mythes africains et, surtout, une superbe réalisation, entre séquences 2D et 3D d’une grande fluidité. Le film a aussi le mérite d'apprendre aux spectateurs européens une page d’histoire africaine (trop) méconnue. En somme, le cinéma d’animation à son meilleur. Grégory Marouzé
70
Film d'animation de José Miguel Ribeiro. Sortie le
08.03
© Urban Distribution
À PAS AVEUGLES
Une lourde pluie s'abat soudain, ricochant sur l'eau d'une mare et l'herbe grasse. Vision bucolique, vite contrariée : nous sommes à la lisière d'un ancien camp d'extermination, et la terre humide dégorge des milliers de fragments d'os. Le film de Christophe Cognet agit comme cette averse. Il fait remonter à la surface des gestes, des images, des histoires que la machine nazie aurait voulu rendre impossible. Avec une obstination et une méticulosité saisissantes, le cinéaste cherche à reconstituer les conditions qui ont permis à des déportés d'arracher quelques photographies clandestines à ces gouffres d'inhumanité qu'étaient Buchenwald ou Auschwitz-Birkenau. Les clichés de l'époque se superposent alors à la réalité aujourd'hui paisible des lieux, jusqu'au vertige.
Raphaël Nieuwjaer
Documentaire de Christophe Cognet. Sortie le 15.03
PETITES
À 16 ans, Camille découvre qu’elle est enceinte de quatre mois. La jeune fille a grandi entre un père absent et une mère aimante mais "toxique", et n’a d’autre choix que de poursuivre sa grossesse dans un centre où se côtoient futures mamans et bambins. Cette grande enfant va trouver la force de protéger celui qu’elle porte, et prendre une rude décision : le confier à l’adoption… À mi-chemin entre le cinéma social et le documentaire (la réalisatrice a passé dix semaines dans huit centres maternels pour écrire son scénario), cette œuvre aborde les contradictions de la parentalité. Et nous rappelle que l’amour, parfois, ne suffit pas à fonder un foyer... Pour son premier long-métrage, Julie Lerat-Gersant frappe fort, et signe avec Petites un grand film. Camille Baton
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De Julie Lerat-Gersant avec Romane Bohringer, Victoire Du Bois, Pili Groyne… En salle
Birkenau recherche photo Errera N°2 © Survivance
THE ETERNAL DAUGHTER
Chambre avec vue
Méconnue en France jusqu'à la sortie l'an dernier du diptyque The Souvenir, l'œuvre de la britannique Joanna Hogg bénéficie d'un heureux effet de rattrapage. Trois inédits (Unrelated, Archipelago et Exhibition, respectivement tournés en 2007, 2010 et 2013) accompagnent ainsi la distribution de The Eternal Daughter, qu’il ne faudra cette fois pas louper…
Une forêt baignée de brume, un vénérable manoir isolé, le récit d'une apparition mystérieuse… L’atmosphère évoque d'emblée celle d'un conte gothique. L'histoire est propice au retour du passé : une mère âgée et sa fille se rendent dans leur ancienne demeure, métamorphosée depuis en hôtel de luxe. Chose troublante : les deux femmes sont incarnées par Tilda Swinton, toujours aussi habile à se transformer. En ne les plaçant jamais dans le même cadre, la mise en scène suggère un abîme que le séjour dans ce lieu aimé, parmi les souvenirs d'un bonheur lointain, peine à combler. La simplicité du procédé témoigne de la délicatesse de Hogg. La "fille éternelle", Julie, tente d'écrire un scénario. Parfois, elle enregistre en secret les paroles de sa mère, mais l'hôtel semble conspirer contre ce travail. Les volets cognent, un grondement sourd émane de la cuisine déserte… Dans les longs couloirs étroits flotte une lumière verte, donnant aux quelques portraits accrochés l'allure de spectres. Au creux de la nuit, une rencontre avec un gardien offrira à notre héroïne un peu de réconfort. Inutile d'en dire davantage. Avec The Eternal Daughter, Joanna Hogg réalise un film littéralement habité – voire hanté… Raphaël Nieuwjaer
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De Joanna Hogg, avec Tilda Swinton, Joseph Mydell, Carly-Sophia Davies… Sortie le 22.03
© Sandro Kopp / Condor Distribution
WWW.MUSEEPHOTO.BE +32 (0)71 43 58 10 BRIAN McCARTY WAR-TOYS @MUSEEPHOTOCHARLEROI MUSÉE DE LA PHOTOGRAPHIE / > 21.5.2023 La vie au camp de réfugiés, Vallée de Bekaa, Liban, 2014 © Brian McCarty Avec le soutien de l’Ambassade des Etats-Unis
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Stéphan Gladieu. Serveuses du bateau-restaurant au pied de la tour du Juche. Pyongyang, Corée du Nord © Stéphan Gladieu courtesy School Gallery / Olivier Castaing
STÉPHAN GLADIEU
Hors cadre
De la Corée du Nord on ne sait rien, ou pas grand-chose. Auteur d’une œuvre profondément humaniste, quelque part entre l’art et le documentaire, Stéphan Gladieu est parvenu à entrer dans ce pays sous cloche, à raison de cinq voyages effectués entre 2017 et 2020. De ces séjours à Pyongyang et ses environs est née une série de portraits aussi intrigants que surréalistes : ceux des habitants de la dernière grande dictature communiste.
La Corée du Nord comme vous ne l'avez jamais vue, ou plutôt imaginée, tant elle demeure une énigme, un mystère. Stéphan Gladieu fait partie des rares photographes à avoir entrouvert les portes de la péninsule. « Il y a un paradoxe énorme entre la couverture médiatique dont bénéficie ce pays et l'invisibilisation de sa population, relève-t-il. On ne parle que de Kim Jong-Un, des tensions internationales, d’armes nucléaires mais finalement très peu de ce peuple, alors que 25 millions de personnes vivent tout de même ici. Ce sont ces gens qui m’intéressaient ».
Après de longues négociations
avec les autorités locales, et sous bonne escorte, le reporter français a donc pu se rendre avec son studio portatif dans des espaces prédéterminés par le régime : ici une usine, là un hôpital, ou encore un salon de coiffure, une piscine, un stand de tir, un parc d'attractions et parfois dans la rue, devant des monuments à la gloire des tyrans...
Effet miroir
Son objectif ? Réaliser des clichés des habitants, pour le moins surpris par la démarche. « Il faut savoir que le portrait n'existe pas en Corée du Nord. Dans les maisons, il n’y a quasiment pas d’albums de famille, l'individu est uniquement envisagé au sein du collectif », indique Stéphan Gladieu. Son travail observe alors des règles précises. >>>
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exposi t i o n
« L'individu disparaît au sein du collectif »
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Centre commercial Kwangbok. Pyongyang, Corée du Nord © Stéphan Gladieu courtesy School Gallery / Olivier Castaing
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Un couple marié au Zoo Central, Pyongyang, Corée du Nord © Stéphan Gladieu courtesy School Gallery / Olivier Castaing
Il reprend les codes visuels de la propagande nord-coréenne, pour mieux les « surjouer ». Ses sujets sont placés au centre de l'image, cadrés en pied, de manière frontale, dans des compositions colorées, soulignées au flash... et nous regardent droit dans les yeux. Cette représentation iconique offre ainsi « un face-à-face avec l'individu. On en apprend presque autant sur lui que sur nous ».
Régime spécial
Présentés en très grand format, ces « portraits miroirs » révèlent (un peu) une société à priori figée, au milieu du siècle dernier, et flirtent (beaucoup !) avec le surréalisme. « On a l'impression que tout est faux, comme dans une telenovela mexicaine » commente l'intéressé. C'est ici un homme qui pose
en costume devant un étalage de sodas outrageusement chatoyant, là une paysanne se dressant fièrement dans un champ, faucille à la main, telle une illustration vivante de la propagande communiste... Si les lieux lui ont été imposés, Stéphan Gladieu s'est octroyé un « espace de liberté » durant ces shootings, grâce aux arrière-plans, jamais avares de « clins d'œil ». À l'instar de ce couple et son enfant posant dans le zoo central de Pyongyang. Deux statues de manchot se mêlent discrètement à la famille, tel un symbole de l'uniformité et de la standardisation dictées par le régime. Julien Damien
© Stéphan Gladieu courtesy School Gallery / Olivier Castaing
Charleroi, jusqu'au 21.05, mar > dim : 10h18h, 8 > 4€ (gratuit -12 ans), museephoto.be
À lire / L'interview de Stéphan Gladieu sur lm-magazine.com
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Ferme collective. Sariwon, Corée du Nord + Monument à la fondation du Parti des travailleurs, Pyongyang, Corée du Nord
Stéphan Gladieu devant la photographie des étudiantes dans le premier cinéma 3D, Pyongyang, Corée du Nord © Photo Julien Damien
Daft Punk, 2022 © Arika Uno
LILLE ART UP !
Concordance des temps
Première foire d'art contemporain en région, Lille Art Up ! souffle sa 15e bougie, et n'en finit plus de faire des émules – elle a attiré 40 000 visiteurs l'an passé. Réunissant plus d'une centaine de galeries françaises et internationales, ce rendez-vous ouvert aux professionnels, aux collectionneurs comme aux néophytes tire son épingle du jeu par sa convivialité, et une indéniable ouverture d'esprit.
C'est une foire d'art pas tout à fait comme les autres. Bien sûr, on peut y acquérir des œuvres, mais aussi la visiter comme on se baladerait dans un musée, découvrant ici un vaste panorama de la création contemporaine. Peinture, céramique, gravure, sculpture.... « Nous tenons à cette diversité de supports, et souhaitons aller encore plus loin pour aussi valoriser les arts décoratifs, assure Marie-Françoise Bouttemy, nouvelle directrice artistique de l'événement. D'ailleurs, de plus en plus de jeunes créateurs s'emparent de techniques ancestrales pour les réinterpréter ». C'est ainsi le cas de l'Ukrainien Roman Minin, qui applique ses talents de streetartiste aux vitraux ou à la tapisserie. Ou encore du Lyonnais Daniel Airam, qui réalise des portraits à la
manière des peintres flamands des xvie et xviie siècles... pour y poser des graffitis. Une façon de montrer que l'art contemporain n'efface pas l'art ancien, et une parfaite illustration
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Painting © Roman Minin
de la thématique de cette édition : "Jeux de mémoire". « Nous avons sollicité les galeries afin qu'elles présentent des œuvres en lien avec ce sujet, et beaucoup se sont prêtées à l'exercice ». Il faut dire que le thème est des plus inspirants, situé à la croisée de l'intime et du collectif.
Avec cette pointe de nostalgie qui transpire notamment dans les créations d'Arika Uno, entre tradition japonaise et culture manga. L'artiste rend ici hommage aux
héros de son enfance, de Goldorak aux Daft Punk, telle une madeleine de Proust pop. « Oui, nous vivons une période anxiogène et ressentons tous le besoin, parfois, de se réfugier dans le passé ». Pour autant, il ne s’agit pas d’occulter l'avenir, et les talents émergents. Ainsi, voilà pile 10 ans que Lille Art Up ! met en lumière les élèves des écoles d'art de l'eurorégion via l'exposition Révélation. On y découvre par exemple Margaux Carrez, qui reproduit au stylo à bille des toiles de maître, de Vermeer à Vélasquez, comme un pont jeté entre les époques.
Julien Damien
Lille, 09 > 12.03, Lille Grand Palais, jeu : 11h23h • ven : 11h -19h • sam & dim : 10h - 20h 1 jour : 15/12€ (grat. -16 ans), lilleartup.com
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« Les jeunes créateurs réinterprètent des techniques ancestrales »
Illud Etiam, 2023 © Daniel Airam
MÉMOIRE. DES ÉMOTIONS BRUTES
Située au cœur de la foire, cette exposition révèle quelques trésors de la Fondation Paul Duhem, et ça n'a rien d'anodin. « C'est la première fois que nous exposons de l'art brut », se réjouit Marie-Françoise Bouttemy. En l'occurrence, les œuvres présentées ici reflètent parfaitement la thématique de la foire ("Jeux de mémoire"), car « ces artistes créent en fonction de leurs traumatismes, de leurs souvenirs et de leur histoire ». À
l'image des tapisseries de l'Anzinois Jacques Trovic, inspirées par la culture minière où des scènes de la vie quotidienne. Citons aussi les dessins (rarement montrés) de la Belge Martha Grünenwaldt, mêlant gouache, crayon et stylo à bille, dans un maelstrom de couleurs et de finesse.
FRANÇOIS BEL
Parmi les centaines de créateurs présentés à Lille Grand Palais, arrêtons-nous sur François Bel... luimême passé maître dans l'art de figer l'instant présent. Représenté par la galerie Le Container (Aixen-Provence), ce Lyonnais piège en effet une kyrielle d'objets, souvent brisés (des montres, des bouteilles, des appareils photo, des tubes de peinture, voire des œufs) dans des blocs de verre acrylique. L'entreprise n'a évidemment rien de gratuit. Il s'agit ici de stopper le mouvement et, plus largement, de réaliser un rêve que l'on partage tous : arrêter le temps, ne serait-ce que quelques secondes, à une époque où tout va beaucoup trop vite !
À visiter / galerielecontainer.com francois-bel.com
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Trieuse de charbon © Jacques Trovic
Œuf Jaune © François Bel
Vue d'exposition
© Julien Damien Saodat Ismailova, Two Horizons, 2017. Production Le Fresnoy - Studio national © Saodat Ismailova
SAODAT ISMAILOVA
Le voyage antérieur
Ancienne étudiante du Fresnoy, Saodat Ismailova s'est révélée avec une pratique des plus fascinantes, mêlant à la fois l'histoire et le mythe. Pour sa première exposition française, elle dévoile six de ses œuvres, mais aussi celles d'artistes qui l'ont influencée, lors d'une balade poétique à travers le temps et l'espace.
Saodat Ismailova serait-elle un peu chamane ? On ne peut s’empêcher d’y penser en déambulant au sein du Fresnoy, tant ses créations embrassent dans un même geste plusieurs dimensions. Dans Two Horizons par exemple, elle relie l’histoire de Qorqut Ata, barde ayant selon le mythe lévité dans la steppe eurasienne... et l'élévation du cosmodrome de Baïkonour. Troublante coïncidence : ces deux "miracles" se sont produits quasiment au même endroit, au sud du Kazakhstan. À travers une installation vidéo mobilisant deux écrans, elle organise la rencontre entre le chamane et la base de lancement, mariant deux versions d'un même rêve de l'humanité : échapper à la gravité.
Le passé recomposé
Née en Ouzbékistan, Saodat Ismailova s'intéresse au passé et à l'identité d'anciennes nations sous domination de l'URSS. Plus précisément, « elle ressuscite les cultures vernaculaires qui ont été effacées par les autorités soviétiques », indique la commissaire, Marcella Lista. Ici l'artiste restitue les secrets chuchotés par plusieurs générations au fleuve d'Asie centrale Amou-Daria. Là, elle redonne vie au tigre de la Caspienne, animal totémique exterminé par l'administration russe pour y implanter des industries, mais toujours vivant dans les songes des habitants... Mêlant archives, films ou musique, son œuvre exhume des croyances oubliées et les superpose avec différentes réalités historiques, comme autant de palimpsestes hypnotiques. Julien Damien
Tourcoing, jusqu’au 30.04, Le Fresnoy, mer > dim : 14h-19h, 4/3€ (gratuit -18 ans), lefresnoy.net
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ISAMU NOGUCHI
En pleine lumière
Connaissiez-vous Isamu Noguchi ? Ses créations vous sont en tout cas familières. On lui doit en effet les fameux luminaires Akari, en papier et bambou, qui ont illuminé plus d'un intérieur à travers le monde depuis les fifties, des salons branchés aux chambres d’étudiants – notamment le modèle 45D et sa forme de boule caractéristique. Un génie de la lampe ? Oui, mais pas seulement, car cet Américano-Japonais disparu en décembre 1988 à l’âge de 84 ans fut tout à la fois designer, peintre, sculpteur (il fut l'assistant de Constantin Brancusi), architecte ou même paysagiste (il a conçu le Jardin de la Paix pour le siège de l'Unesco à Paris). Un artiste total, en somme, auquel le LaM consacre (à l'occasion des 40 ans du musée) la première grande rétrospective française. Protéiforme, kaléidoscopique, l'œuvre de ce créateur encore méconnu en Europe dressa un pont entre Orient et Occident, les époques mais aussi les disciplines. Parmi les 250 pièces originales rassemblées à Villeneuve d’Ascq, on découvre par exemple un cliché de la chorégraphe Martha Graham vêtue d'une "robe araignée" signée Noguchi et dansant sur (avec ?) une de ses sculptures, la rendant d'autant plus vivante. J.D.
Villeneuve d'Ascq, 15.03 > 02.07, LaM, mar > dim : 10h-18h, 11 > 8€ (gratuit -18 ans), musee-lam.fr
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Louise Dahl-Wolfe, Portrait d’Isamu Noguchi, 1955. © Center for Creative Photography, The University of Arizona Foundation / The Isamu Noguchi Foundation and Garden Museum Archives, New York / ARSADAGP, Paris, 2023.
87 JUILL.23 MUSÉE D’HISTOIRE NATURELLEDELILLE Designgraphique:StudioCorpus Muséed’HistoireNaturelledeLille 23,rueGosselet59000Lille/#mhnlille Plus d’info mhn.lille.fr
ORDURES, L'EXPO QUI FAIT LE TRI
Passage en rebut
Ils sont partout autour de nous, et détruisent peu à peu la planète. Les envahisseurs ? Pire : les déchets ! De la rue aux océans, des forêts aux campagnes et jusque dans le cosmos, pas un recoin de notre environnement n'est épargné par cette propension de l'Homme à jeter ses détritus un peu partout. À Liège, cette exposition fait le tri dans nos ordures, histoire de mieux se débarrasser de nos vilaines habitudes.
Le saviez-vous ? Chaque année, l'humanité produit près de deux milliards de tonnes de détritus. Évidemment, les disparités sont nombreuses entre les pays : un Américain engendre en moyenne
773 kilos d'ordures par an contre
518 kilos pour un Belge ou 150 kilos pour un Bangladais. Quoi qu'il en soit, sans une réponse globale, ce chiffre atteindra les 3,4 milliards de tonnes d'ici 2050... Voici le genre de (mauvaises) nouvelles qu'on apprend au Musée de la Vie wallonne. Au-delà du constat, l'institution liégeoise distille aussi des solutions. Rien de plus logique : la patrie de Magritte demeure championne européenne du recyclage des déchets ménagers – eh oui !
Second life
Cette exposition est découpée en neuf chapitres. Après avoir appris à nommer et classer les différents rebuts (une science baptisée la rudologie), on découvre ainsi de nombreuses alternatives à cette ancestrale manie de tout jeter.
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Par exemple la bonne vieille réparation, qui fut jusqu'au xxe siècle la norme... et revient désormais en force. Les raccommodeurs (qui réarrangeaient nos faïences ébréchées), rémouleurs (qui aiguisaient nos couteaux) et autres "sauveurs d’âme" (qui retapaient nos chaussures usées !) ont aujourd'hui trouvé (eux aussi) une seconde vie dans les Repair cafés. Et que dire de l'initiative de Dave Hakkens, intitulée Precious Plastic, inaugurée en 2012 ? Ce designer hollandais a inventé des machines simples à fabriquer, permettant de recycler soi-même ses déchets en plastique
et en partage les plans gratuitement sur Internet ! Enfin, le parcours met bien sûr en lumière ces artistes capables de transformer la laideur en beauté, à l'image du fabuleux (et tordant) bestiaire du Belge Kalbut DSGN, façonné avec des matériaux de récupération – ici un pélican-barbecue, là des poulets-gyrophares de police... À surconsommer sans modération, cette fois.
Julien Damien & Simon Prouvost
Photos © Province de Liège - Musée de la Vie wallonne
Liège, jusqu'au 31.12
Musée de la Vie wallonne, mar > dim : 9h30-18h 7/5€ (gratuit -3 ans), viewallonne.be
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MIRROR OF SELF
À l’ère du selfie, la photographie est devenue un "miroir de soi". Cette exposition réunit justement les autoportraits de 23 artistes, révélateurs de notre époque. C’est par exemple Louka Perderizet qui retrace son changement de genre, passant de fille à garçon, lors d’une touchante quête d’identité. Citons aussi Mari Katayama. Amputée des jambes à neuf ans, cette Japonaise expose son corps via d'astucieuses compositions (ici elle se transforme en lampe, là en créature hybride portée par des bras articulés), bousculant les canons de beauté et alimentant plus que jamais... la réflexion. J.D.
Bruxelles, jusqu’au 25.03, Hangar, mar > sam : 12h-18h, 7/5€ (gratuit -13 ans), hangar.art
LOCAL HEROES
Dédié à la culture populaire (ici se côtoient street art, graphisme ou musique), le Millennium Iconoclast Museum of Art se transforme jusqu'à la fin du mois de mai en temple de la boxe anglaise. Entre les tenues de combat originales de la créatrice Kenza Vandeput, les affiches du graphiste Dave Decat ou les photographies en noir et blanc de Christopher de Béthune, cette exposition rend plus que jamais grâce à l'autre appellation de ce sport : "le noble art". J.D.
Bruxelles, jusqu'au 28.05, MIMA, mer > ven : 10h-18h sam & dim : 11h-19h, 13,50 > 3 € (grat. -6 ans), mimamuseum.eu
é fille à la
, 2018
From the series Garçon
assign
naissance
/ DR
© Louka Perderizet
Possession #2355 , from the series Possession , 2022
© Mari Katayama, courtesy of the artist © Cécile Fauré
VALÉRIE BELIN
À l'heure où la photographie est en mal d'identité, malmenée par un flux continu d'images et autres seflies, Valérie Belin outrepasse le cadre, dans tous les sens du terme. Entre réalité et imaginaire, virtuel et organique, natures mortes et portraits, couleur ou noir et blanc, les œuvres de l'artiste française véhiculent cette inquiétante étrangeté si chère aux surréalistes. Voitures accidentées, corps mutants, mannequins en celluloïd ressemblant à de vraies femmes... Regroupant une centaine d'images réalisées depuis les années 1990, cette rétrospective interroge la notion même de représentation - et ses nombreux clichés. J.D.
Tourcoing, 17.03 > 27.08, MUba Eugène Leroy, tlj sf mar : 13h-18h, 5,50 > 3€ (gratuit -18 ans) muba-tourcoing.fr
BIRDS
Professeure à l’Académie des beaux-arts de Tournai, Nathalie Amand photographie depuis de nombreuses années la collection des oiseaux empaillés du Musée d'histoire naturelle de la ville. Il résulte de ces observations des images en noir et blanc, saisies à l'argentique et à rebours de toute représentation naturaliste. Gros plans, cadrage sur la texture des plumes... Les modèles sont presque méconnaissables, mais leur beauté révélée comme rarement. J.D.
Tournai, jusqu'au 12.03, Musée d'histoire naturelle tous les jours sauf mar & dim matin : 9h30-12h & 14h-17h
4/3€ (gratuit -6 ans), mhn.tournai.be
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S é rie Still Life, Still Life With Mirror, 2014 © Val é rie Belin ©
Nathalie Amand
MICHEL GANTNER
E n regards
Exposition du 18 mars au 5 juillet 2023
Musée des beaux-arts d’ Arras
Pôle culturel Saint-Vaast
ENTR É E GRATUITE
Michel Gantner : en regards
Dans la série Muséal , Michel Gantner instaure un dialogue entre visiteurs et maîtres de la peinture classique. Prises dans cinq musées européens (du Louvre aux BeauxArts d’Arras), ses photographies mêlent le public aux toiles qu'il regarde, jouant astucieusement avec les plans. En résulte des scènes souvent drôles, à l'image de cette foule d'ados semblant attablés avec Jésus dans La Cène de Philippe de Champaigne. Quand on vous dit que c'est le regard qui fait l'œuvre...
Arras, 18.03 > 05.07, Musée des beaux-arts mar > sam : 10h-18h, gratuit, arras.fr
Brian McCarty
La guerre vue à hauteur d'enfant... et reconstituée avec des jouets. Tel est le principe de la série War-Toys initiée par Brian McCarty. Depuis 2011, ce photographe américain parcourt les zones de conflit pour aider des petits garçons et des fillettes à mettre en images les scènes traumatisantes qu'ils ont vécues. C'est ici une figurine de Cendrillon figée sous une pluie de missiles, là une poupée abattue par les tirs d'un hélicoptère en plastique... Un regard bouleversant sur le vrai visage de la guerre.
Charleroi, jusqu'au 21.05
Musée de la photographie, mar > dim : 10h-18h 8 > 4€ (gratuit -12 ans), museephoto.be
Futuro Gentile
Véritable maestro de l’architecture et du design italien, et plus largement mondial, Michele De Lucchi investit le CID, au Grand-Hornu. Porteuse d’un discours résolument humaniste et écologique, cette exposition se place à contre-courant de la déprime actuelle – justifiée, il faut dire. En premier lieu parce qu’elle ose imaginer un "futur aimable", à travers des architectures situées quelque part entre l’utopie et la science-fiction. Soit pile à l’endroit du rêve.
Hornu, jusqu'au 27.08, Centre d'innovation et de design, mar > dim : 10h-18h 10 > 2€ (gratuit -6 ans), cid-grand-hornu.be
Les Fabriques du cœur et leur usage
Le MACS a 20 ans. Pour marquer cet anniversaire, le musée des arts contemporains pose un regard éminemment poétique sur le monde. Conçue à la manière d'un conte, en une dizaine de chapitres, cette exposition rassemble les œuvres d'artistes de divers horizons et époques (citons Luc Tuymans, Louise Bourgeois, James Ensor) qui chacun à leur manière ont redessiné les contours de notre quotidien (les maisons, les paysages...) pour mieux le réenchanter.
Hornu, jusqu'au 19.03, MACS, mar > dim : 10h-18h, 10 > 2€ (gratuit -6 ans), mac-s.be
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Charles Timbal - L’Agonie du Christ au jardin des Oliviers © M. Gantner
Philippe de Champaigne - La Cène © M. Gantner
Site Boch La Lou vière Centre de la Cérami que Keramis © Daniel Pontoreau Daniel Pontoreau Avant le paysage 11.02 20.08.2023 KERAMIS Centre de la Céramique de la Fédération Wallonie-Bruxelles 1 Place des Fours Bouteilles 7100 La Louvière, Belgique keramis.be
Daniel Pontoreau. Avant le paysage
Né à Paris en 1947, Daniel Pontoreau n'est pas vraiment céramiste. C'est plutôt un sculpteur utilisant les techniques de la céramique. Souvent imposantes, voire monumentales, ses œuvres s'inspirent de la thématique du paysage. Au regard des matériaux employés (des pierres, de la terre, en sus du verre, de l'acier, du marbre), ses créations donnent l'impression d'avoir été arrachées à des terres lointaines, voire fantasmagoriques. Il instaure ainsi un dialogue, tantôt avec la matière, tantôt avec le cosmos.
La Louvière, jusqu'au 20.08, Keramis, mar : 9h -17h mer > dim : 10h - 18h, 8 > 4€ (gratuit- 18 ans), keramis.be
Format à l'italienne XIII
À Rome, on connaît la Villa Médicis, mais Lille dispose aussi d’une résidence dédiée à ses artistes, au cœur même de la ville éternelle. Il s’agit de l’atelier Wicar. Ce sont les travaux issus de cette immersion romaine que restitue l’exposition Format à l’italienne . Cette treizième édition présente les dystopies du duo Jezy Knez, les créations mi-robotiques, mi-organiques de Yosra Mojtahedi et les paysages hybrides d'Anne-Émilie Philippe, envisageant une "Altra Roma".
Lille, jusqu'au 19.03, Espace le Carré mer > sam : 14h-19h • dim : 10h-13h & 15h -18h gratuit, elc.lille.fr
Bien conservés !
C’est l’une des plus anciennes institutions de la capitale des Flandres. Inauguré en 1822, le Musée d’histoire naturelle de Lille fête ses 200 ans... mais reste bien conservé. Pour marquer le coup, une exposition immersive nous plonge dans les coulisses du lieu, en plein coeur des réserves. On déambule ainsi au milieu d'objets et de spécimens jamais dévoilés. Cet anniversaire offre aussi l'occasion de découvrir le projet de transformation du bâtiment, préfigurant de grands changements d'ici 2025.
Lille, jusqu'au 03.07, Musée d'histoire naturelle, lun, mer, jeu, ven : 9h30 > 17h • sam & dim : 10h-18h, 5/3,50€ (grat. -12 ans), mhn.lille.fr
Égypte, éternelle passion
Le saviez-vous ? Le Musée royal de Mariemont possède la plus grande collection égyptienne de Wallonie – la seconde du Royaume. De Morlanwelz aux secrets des pharaons, il n'y a donc qu'un pas... et peut-être encore moins. Plus qu'un simple retour en arrière, cette exposition observe en effet comment l'Égypte antique irrigue notre quotidien. Des jouets à notre architecture, en passant par la pop culture, ce parcours est conçu comme un véritable miroir de la société contemporaine. Morlanwelz, jusqu'au 16.04, Musée royal de Mariemont, mar > dim : 10h-17h 8 > 3€ (gratuit -18 ans), musee-mariemont.be
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Pierre en suspens , 2020 © Daniel Pontoreau
Noguchi Isamu Isamu Noguchi
Sculpter le monde Exposition 15 . 03 – 02 . 07 . 23 Villeneuve d’Ascq Rudolph Burckhardt, Isamu Noguchi avec une étude pour Luminous Plastic Sculpture, 1943. The Noguchi Museum Archives, 03766. © The Isamu Noguchi Foundation and Garden Museum, New York / Adagp, Paris, 2023. musee-lam.fr
LE GRAND BAIN
Immersion chorégraphique
Stations © André Cornellier
Et de dix ! Voilà dix éditions que le Grand Bain célèbre la danse sous toutes ses formes, entre solos, performances collectives ou participatives. Pour l'occasion, 12 villes de la région des Hauts-de-France proposent une quarantaine de rendez-vous, entre créations régionales et internationales, découvertes et retrouvailles. Prêts pour le grand saut ?
Changement de direction à la tête du Gymnase de Roubaix, mais pas de cap. Pour concocter cette nouvelle édition du Grand Bain, Laurent Meheust, le successeur de Céline Bréant, tient à « proposer une palette esthétique la plus ouverte possible, entre grandes et petites formes, chorégraphes reconnus et jeunes créateurs à découvrir ». Soit un savant mélange invitant les amateurs comme les curieux à entrer dans la danse, guidés par quelques habitués des lieux. C'est par exemple Thomas Lebrun qui dialogue en solo avec la voix de Marguerite Duras (L’Envahissement de l’être) ou Jan Martens qui rend hommage à la claveciniste polonaise
Elisabeth Chojnacka (Elisabeth Gets Her Way), soulignant la dimension percussive de cet instrument.
Rythme cardiaque
Côté nouvelles têtes ? Citons Simone Mousset. La jeune Luxembourgeoise met en scène quatre faunes perdus dans un monde hostile et parcouru de sons étranges, tandis que Soa Ratsifandrihana partage son plaisir du groove et les musiques qui font battre son cœur, entre electro et hip-hop. On garde le rythme avec Tânia Carvalho et son Versa-Vice tourneboulant.
La Portugaise imagine une danse pour dix interprètes, célébrant toutes les émotions, de nos inquiétudes face à un monde qui déraille à la joie de voir surgir l’inattendu – en l'occurrence, elle est ici au bon endroit. Marie Pons
Roubaix & Hauts-de-France, 07 > 31.03, Le Gymnase & divers lieux
1 spectacle : 30€ > gratuit, gymnase-cdcn.com
Sélection / 07.03 : Ayelen Parolin – Simple, Julien Andujar – Tatiana // 09 & 10.03 : Thomas Lebrun
– L’Envahissement de l’être // 10.03 : Jan Martens – Elisabeth Gets Her Way // 10, 13 & 21.03 : Jan Martens - Any attempt will end in crushed bodies and shattered bones // 14.03 : Tânia Carvalho
– Versa-Vice, Rebecca Journo – Portrait // 14 > 16.03 : Anne Teresa De Keersmaeker - Mystery
Sonatas / For Rosa // 23 & 24.03 : Soa Ratsifandrihana – Groove // 24.03 : Thomas Lebrun – Mille et une danses (pour 2021) // 27.03 : Sylvain Huc & Thiago Granato – The Lost Pieces, Marta Izquierdo Muñoz – Dioscures // 29.03 : Simone Mousset - Empire of a Faun Imaginary…
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théât re & d a n s e
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La preuve par
TATIANA
(Julien Andujar)
Dans une forme inspirée du cabaret qui mêle chant, danse et théâtre, Julien Andujar déploie une palette de personnages pour rendre hommage à sa sœur disparue, Tatiana. Cette plongée dans l’histoire familiale engendre un vertige d’émotions. Lorsque le drame affleure, le rire soutient cette autofiction d'une rare sensibilité.
Roubaix, 07.03, Le Gymnase, 21h, 10 > 5€
GRACES
(Silvia Gribaudi)
Silvia Gribaudi revisite la figure des Trois Grâces, une sculpture de Canova montrant les filles de Zeus dénudées, pour mieux bousculer nos canons de beauté. La chorégraphe italienne met ici en scène son corps arrondi et en maillot de bain. Trois hommes complètent ce quatuor mené tambour battant, où l’humour le dispute à la finesse. Laon, 16.03, Maison des arts et loisirs, 20h30, 12 > 6€ // Haubourdin, 18.03, Centre culturel, 20h, 8 > 4€
NOS CORPS VIVANTS & BOUM BOOM BUM
(Arthur Pérole)
Arthur Pérole interroge dans ce solo ce qui fait de nous des "corps vivants". Sur fond d'electro, sa danse cinématographique se découpe en ralentis et saccades, traduisant une mosaïque de sentiments. Puis place à la fiesta ! Le Marseillais et ses acolytes transforment le Gymnase en fête foraine, avec karaoké, set italo disco… de quoi finir en beauté !
Roubaix, 31.03, Le Gymnase, (21h : Nos corps vibrants + 22h : Boum Boom Bum, gratuit), 10 > 5€
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© Fabio Sau
© Vincent Curutchet
Boum Boum Bum
© Quentin Chevrier
LE GRAND BLEU 1er 21 AVRIL 2023 FESTIVAL POURLESJEUNES D’AUJOURD’HUI! Théâtre, cirque, danse, live, projet participatif, labo médias, installation numérique, déambulation legrandbleu.com 03 20 09 88 44 36 avenue Marx Dormoy - Lille Scène Conventionnée d'Intérêt National Art, Enfance et Jeunesse Design graphique : Les produits de l’épiceriePhoto : Charly DesoubryLicences de spectacles : L-R-20-1977 / L-R-20-1978 / L-R-20-1979
Toujours de ¾ face ! © Balsamine
GUERRIÈRES ! À l’offensive
Le festival le plus combattif de Wallonie est de retour, et sort l’artillerie lourde. Guerrières !, c’est de la danse libératoire, des lectures galvanisantes, du théâtre pour questionner le genre et même du yoga "réparateur et décolonial" pour renouer pleinement avec son corps. Une affiche montoise 100% féministe, mais accessible à tous.
Inutile de chercher les artistes masculins parmi la dizaine de spectacles de la programmation, il n’y en a pas. Du Manège à la Maison Folie, Guerrières ! donne la parole aux femmes. La scène leur appartient pour exprimer leurs doutes ou leur rage. Rage, c’est d’ailleurs le titre de la pièce d’Émilienne Flagothier, qui passe en revue toutes les micro-agressions subies dans une journée en tant que femme mais en change le dénouement. Un patron qui commente une tenue, un inconnu qui se fend d’un sifflement, un frotteur dans le métro… Aucun ne s’attend à une contre-attaque, et c’est bien ce qui rend cette création aussi cathartique.
Objectif lutte
Outre la lutte contre le sexisme ordinaire, cette édition milite aussi pour davantage de diversité. « En 2023, la seule présence des corps blancs sur des plateaux de théâtre n’est plus envisageable », assène Bérengère Deroux, la programmatrice. Dans La Freak, journal d’une femme vaudou, Sabine Pakora, seule en scène, jongle avec les stéréotypes associés à sa peau noire et à ses rondeurs. De corps, il sera encore question dans Amazones de Marinette Dozeville, librement inspiré du roman Les Guérillères de Monique Wittig. Soit sept danseuses qui découvrent la force du collectif en s’organisant en meute. Sur le plateau elles sont nues, mais sacrément culottées. Marine Durand
Mons, 09 > 19.03, Théâtre le Manège et Maison Folie, 1 spectacle : 15 > 6€, surmars.be
Sélection / 09.03 : Inauguration d’une stèle en mémoire des victimes de féminicides Place
Nicolas Jenart (Quaregnon) // 13 & 14.03 : Loraine Dambermont - Toujours de ¾ face !
13 > 15.03 : Émilienne Flagothier - Rage // 15.03 : Sabine Pakora - La Freak, journal d’une femme vaudou // 16.03 : Lylybeth Merle - Lilith(s) // 17.03 : Rokia Bamba - Femme flamboyante
19.03 : Marinette Dozeville - Amazones...
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FILLEULS
Qu'il mette en scène sa grand-mère rebouteuse (Wulverdinghe) ou raconte son coming-out (Éperlecques), Lucien Fradin ausculte le monde par le prisme de l'autofiction. Il observe cette fois la famille, en particulier celle qu'on s'est choisie, en dressant le portrait de ses "filleuls". Il y a là Marcel, 4 ans, qui est le fils d’une amie, puis Kelvyn, 14 ans, rencontré via une association et enfin Alex, 21 ans, croisé parmi la communauté queer. Au milieu d'un décor "pop", entre vidéos et costumes d'insectes, l'artiste lillois nous parle avec sensibilité et à hauteur d'enfant de transmission, de masculinité et surtout d'amour. J.D.
Loos-en-Gohelle, 03 & 04.03, Fabrique Théâtrale, ven : 20h • sam : 17h, 5/3€ Arras, 15 & 17.03, Théâtre d'Arras, 19h, 10 > 5€ // Armentières, 15.04, Le Vivat, 16h, 10 > 6€ Lille, 13.05, Le Grand Bleu, 19h, 13 > 5€
BARTLEBY
Bartleby serait-il précurseur de la vague actuelle de démissions silencieuses ? Bien avant que le monde du travail ne soit remis en cause, le scribe du roman de Melville (1853) lâchait à son employeur, qui lui demandait de relire sa copie, un cinglant : « I would prefer not to », qu'on pourrait traduire par : "J'aimerais mieux pas". Jean-Marc Chotteau transpose le récit à Paris, en mai 1968, offrant un nouveau souffle à ce héros éminemment moderne. J.D.
Tourcoing, 14.03 > 14.04, mar, mer, jeu & ven : 20h sam : 17 h, 20 > 9€, lavirgule.com
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© Tom de P é kin
© Simon Vienne
Visuel : © Elza LacotteL’Atelier du Zef Qu’est-ce qu’on fabrique En famille Festival jeune public : spectacles, ateliers, jeux... du 3 au 5 mars BASE 11/19, LOOS-EN-GOHELLE & CITÉ DES PROVINCES, WWW.CULTURECOMMUNE.FR - 03 21 14 25 55 / BILLETTERIE@CULTURECOMMUNE.FR lesrencontres -laboratoires tables-rondes / rencontres / échanges interventions artistiques les 6 et 7 avril 2023 à culture commune
LE MENSONGE
Jeu de dupes
Toute vérité est-elle bonne à dire, quitte à blesser les autres ? Ou mieux vaut-il mentir pour préserver la paix ? Telle est la vaste question posée par Florian Zeller. Après le succès international de La Vérité (l'histoire d'un menteur à qui tout le monde ment), il s'intéresse ici à son antonyme. L'histoire ? Alice surprend le mari de son amie avec une autre femme, dans la rue. Faut-il lui avouer ? Paul, son compagnon, tente de la persuader du contraire, et fait l'éloge du mensonge. Pourquoi ? A-t-il lui aussi quelque chose à se reprocher ? L'auteur oscarisé en 2021 ( The Father) célèbre toute la complexité de la vie du couple. Il brouille les pistes et, surtout, distille le doute tout au long de cette comédie douce-amère, ici mise en scène par Rosalia Cuevas, qui met un point d’honneur à respecter ce jeu de dupes. « Au moment de l’écriture, je me mets à la place du spectateur, assure Florian Zeller. Je veux qu’il ait toujours l’impression de savoir. On ressent mieux le sol se dérober sous ses pieds lorsqu'on croît être sur la terre ferme ». Vous voilà prévenus ! Simon Prouvost
Bruxelles, 08.03 > 02.04, Théâtre royal des Galeries mar > sam : 20h15 • dim : 15h, 28 > 10€, trg.be
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DR
Avec: Renaud Hézèques Éric Leblanc Jean-Marc Chotteau Arnaud Devincre Eddy Vanoverschelde Création musicale: Timothée Couteau D’APRÈS LE ROMAN D’HERMAN MELVILLE ADAPTATION ET MISE EN SCÈNE DE JEAN - MARC CHOTTEAU BARTLEBY OU J’AIMERAIS MIEUX PAS ! www.lavirgule .com resa@lavirgule.com / +33 (0)3 20 27 13 63 SALON DE THÉÂTRE TOURCOING [F]
PÉPÉ CHAT ; OU COMMENT DIEU A DISPARU
Crise de foi
Une petite-fille, son père, son grand-père. Trois générations qui se croisent, trois personnages qui affrontent leurs traumatismes. Après un Hamlet féministe et un Bruegel flamboyant, Lisaboa Houbrechts nous plonge dans une épopée familiale traversée par les drames, tirant le meilleur du théâtre, de l’opéra et de la musique de Bach.
À seulement 30 ans, Lisaboa Houbrechts dévoile son quatrième spectacle. De quoi crier au prodige ? Pourquoi pas. De quoi surtout porter une attention singulière à son Pépé Chat, tout juste créé à Gand. La Flamande signe ici texte, voix, mise en scène et place 13 comédiens et chanteurs lyriques de tous âges sur le plateau, pour conter une saga qui bondit des années 1940 à aujourd’hui. « Une fillette visite la mémoire de son grandpère. Enfant, ce dernier a été abusé par un prêtre et a vécu l’occupation des nazis comme une libération, décrit-elle. Oui, en Belgique, on aime bien les histoires où le protagoniste est aussi l’antagoniste ! » Via une narration plus poétique que chronologique apparaissent ensuite les traumas du père, agressé sexuellement par un oncle rentré des camps de concentration... Comment, dans ces conditions, ne pas perdre la foi ? La Passion selon Saint-Jean, de Bach, résonne avec une scénographie aux accents mystiques. Au centre de la scène, un grand cube noir évoque la Mecque, « mais lorsqu’il s’ouvre, il devient une sorte de mur de Jérusalem », note Lisaboa Houbrechts, qui est allée chercher les rythmes congolais revigorants du musicien Boule Mpanya pour contrer le tragique. Marine Durand
Spectacle en français et néerlandais surtitré en français
Valenciennes, 28.02 & 01.03, Le Phénix, 20h30, 25 > 15€, lephenix.fr Bruxelles, 03 & 04.03, KVS, 20h, 28 > 15€, kvs.be Lille, 09 & 10.03, Opéra, 20h, 23 > 5€, opera-lille.fr
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© Kurt Van Der Elst
SAIS N 6 CESTCENTRAL.BE toute la saison ↓ 30+31.03 LE THÉÂTRE LA LOUVIÈRE LA BOMBE HUMAINE ELINE SCHUMACHER VINCENT HENNEBICQ c’estCentral THÉÂTRE + 15 ANS © A. Mellon les forteresses Gurshad Shaheman vendredi 24 mars | 19 h samedi 25 mars | 18 h tarif 9 € 03 28 51 40 40 lebateaufeu.com / DANS LE CADRE DES SEMAINES DE L’ÉGALITÉ DE LA VILLE DE DUNKERQUE
LA BEAUTÉ DU GESTE
Voyez comme on danse
La danse n'a rien d'un art élitiste. C'est même tout le contraire : elle fait partie de notre quotidien ! En témoigne ce festival, qui met le corps à l'honneur (et en mouvement) aux quatre coins du bassin minier, entre créations contemporaines, cirque, musique, avec un enthousiasme communicatif.
C’est la danse dans son acception la plus large qui prend ici la lumière. Dans S’assurer de ses propres murmures (collectif Petit Travers) donné à Oignies, les spectateurs perçoivent la relation naissante entre un musicien et un jongleur grâce à une pièce sans parole, montrant « la batterie comme un cœur et le jonglage comme un corps ».
À Loos-en-Gohelle, le duo derrière
Les Sapharides mise aussi sur la rencontre entre musique jouée en direct et chorégraphie. Jumelles s'offre ainsi comme une variation sur le thème du cocon pour quatre danseuses et un batteur. Elle se nourrit des témoignages de femmes, mères, petites-filles ou grands-mères. Libérer les corps, explorer tout le potentiel de l’espace : c’est exactement ce que fait depuis plus de trente ans Mourad Merzouki. À Lens, le directeur de la compagnie Käfig présente Zéphyr, mettant en scène dix danseurs tel un équipage confronté aux caprices du vent et des flots. La danse d’aujourd’hui est plurielle, et la joie qu’elle procure contagieuse. C’est pourquoi à cette programmation éclectique d’une dizaine de spectacles s’ajoutent cinq ateliers gratuits, disséminés dans le bassin minier. Débutants, simples curieux ou connaisseurs, à votre tour d’entrer dans la danse. Marine Durand
Lens, Oignies, Sallaumines, Hénin-Beaumont & Loos-en-Gohelle, 21 > 26.03, divers lieux 1 spectacle : 5€ (ateliers gratuits), culturecommune.fr
Sélection / 21.03 : Collectif Petit Travers - S’assurer de ses propres murmures, Cie En LacetsAvolonté // 22.03 : Carole Bordes - Conférence Danser Mattox, Cie Les Sapharides - Jumelles
23.03 : Carole Bordes - Matt et moi, Cie Improbable - Blanc // 24.03 : Cie Burn Out - Ineffable
25.03 : Mourad Merzouki - Zéphyr // 26.03 : L. Bègue - Cabane, S. Balestra - Vieillesse et élégance
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Zéphyr ©
Laurent Philippe
Tarifunique
5€parreprésentation
Design
/
graphique gr20paris
Visuel retravaillé à partir d’une photographie de José Caldeira
Knight-Night © Nadine Fraczkowski
FESTIVAL LEGS
Mémoire vive
Comment les chorégraphes revisitent-ils leur art ? Le festival Legs, qu'on pourrait traduire par "jambes" en anglais, questionne surtout la notion d'héritage. Il réunit des artistes de tous horizons, qui travaillent au corps l’histoire de la danse, sa transmission et en proposent de nouvelles lectures.
Cette approche historique, voire politique, défendue par ce festival ne se limite pas à la culture occidentale. Elle embrasse une pluralité de contrées et de traditions. « Nos regards ont changé, nos grilles de lectures aussi, rappelle Fabienne Aucant, la programmatrice de l’évènement. La mission de ce festival est d'alimenter la réflexion sur les façons dont nous percevons certains héritages ». Il s'agit-là de remettre en cause nombre de certitudes, de réhabiliter des héros oubliés et d'imaginer un avenir plus enviable.
Résistance
Ainsi, les trois danseurs cubains du Colectivo Malasangre revisitent le fameux Boléro de Ravel en y injectant leurs questionnements sur l’exil. Évoluant parmi des tentes formant un ballet, ils reviennent sur leurs parcours. La chorégraphe Nora Chipaumire regarde elle aussi vers son pays natal. Chaminuka est un solo centré sur cette figure éponyme de la résistance à la colonisation britannique du Zimbabwe au xixe siècle. Il s'appréhende comme un plaidoyer pour la liberté et la nécessité de combattre. Une énergie que l’on retrouve dans le travail du Bruxellois Milø Slayers. Son DEMONstratio s'inspire du tableau Carré noir de Malevitch, dont le passage aux rayons X a révélé une inscription raciste sous les couches de peinture. Dans un carré de lumière, trois danseuses mettent en tension les discours politiques cachés sous l’apparente neutralité, grattant la surface vernie de la réalité. Marie Pons
Bruxelles, 21.03 > 01.04, La Raffinerie, 1 spectacle : 5€ (sauf Mille et une danses (pour 2021) au PBA de Charleroi : 16 > 11€), charleroi-danse.be
Sélection / 21.03 : Colectivo Malasangre – Qué Bolero o En tiempos de inseguridad nacional
22.03 : Thomas Lebrun – Mille et une danses (pour 2021) // 24 & 25.03 : Nora Chipaumire
– Chaminuka... // 28 & 29.03 : Marco da Silva Ferreira - CARCASS // 31.03 : Milø Slayers -
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DEMONstratio + soirée Fancy Legs // 31.03
01.04
Dukhovnaya
solo...
&
: Olga
- Swan Lake
YOUTH IS GREAT
Génération réenchantée
Rock the Casbah © Frederic Iovino
La jeunesse est un art, dit un jour Oscar Wilde. Elle est surtout "formidable" ajouterait-on au Grand Bleu. En pile 30 ans, le théâtre lillois est devenu une référence pour la création jeune public, comme en témoigne Youth is Great, (trop rare) festival essentiellement dédié à l’adolescence – et son génie.
Bien dans ses baskets et son temps. Ainsi avance ce festival pensé pour et avec la jeunesse d'aujourd'hui, « laquelle n 'a pas franchement beaucoup d'espace pour s'exprimer dans notre société », déplore Grégory Vandaële, le directeur du Grand Bleu. Marquée par « la diversité des formes », entre déambulation nocturne ou réalité virtuelle, cette huitième édition traduit ainsi des préoccupations ô combien contemporaines. C'est par exemple la déconstruction des stéréotypes de genre, mise en scène par Coline Garcia. Dans Boîte noire, la circassienne se penche sur la représentation de la sexualité et la domination masculine via un manifeste corporel (très) acrobatique.
Fougue sentimentale
Autre ambiance mais même combat dans Ovaire the Top, où Lyly ChartiezMignauw et Grégory Cinus mêlent séances d'aérobic... et lectures féministes. Soit du « fitness sociologique et littéraire » agrémenté d'exercices « pour mieux comprendre les inégalités entre hommes et femmes, dans vos muscles et dans votre tête », assure le duo pince-sans-rire. De quoi réfléchir, sans trop se prendre au sérieux. « La jeunesse s'interroge, se bat, mais elle sait aussi vibrer et faire la fête ! », poursuit Grégory Vandaële. Cette énergie est parfaitement incarnée dans Rock the Casbah de Bérénice Legrand. Une communauté éphémère d’ados livre ici une furieuse (et contagieuse) ode à la vie, entre pogos et parades carnavalesques. Julien Damien
Lille, 01 > 21.04, Le Grand Bleu & divers lieux, 1 spectacle : 13 > 5€ (pass : 20€), legrandbleu.com
Sélection / 01.04 : Échauffement du spectateur avec Juliette Chevalier // 06.04 : Coline Garcia
- Boîte noire, Lyly Chartiez-Mignauw & Grégory Cinus - Ovaire the Top // 06 > 08.04 : Cyril Viallon
- He’s a maniac Opus I - II - III // 13 & 14.04 : Émilie Anna Maillet - Crari or Not // 14 & 15.04 : Amélie Poirier - 20ème Rue Ouest // 21.04 : Bérénice Legrand - Rock the Casbah
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Suite >>>
La preuve par
HE'S A MANIAC - OPUS I, II & III
(Cyril Viallon)
Derrière ce titre évoquant la BO de Flashdance se cache une fascinante trilogie. Cyril Viallon évoque cette période charnière du passage à l’âge adulte, son arrivée à Paris pour ses premières auditions, l’apparition du Sida et, surtout, l’amour… Le Lillois se raconte (sans se la raconter), touchant à l’intime pour mieux atteindre l’universel.
Lille, 06 > 08.04, Le Grand Bleu, jeu & sam : Opus I • ven & sam : Opus II • sam : Opus III 1 spectacle : 13 > 5€ (pass Maniac : 20€)
CRARI OR NOT
(Émilie Anna Maillet)
Plus qu’un spectacle : une immersion, littérale, dans l’adolescence. Équipé de casques de réalité virtuelle, le public participe à une soirée et côtoie des personnages dont l’existence se dessine aussi sur Instagram, story après story, lors d’un troublant jeu de rôle. Ou comment faire déborder le théâtre au-delà des planches, jusque dans la (vraie) vie.
Lille, 13 & 14.04, 19h & 20h30, 13 > 5€
20 ÈME RUE OUEST
(Amélie Poirier)
Du quartier des Bois-Blancs aux rues fiévreuses du Manhattan des sixties, il n’y a qu’un pas. À travers cette déambulation, Amélie Poirier convoque l’esprit de Diane Arbus et ses personnages hors-normes. Au fil de la balade, une foule hétéroclite apparaît sous la forme de photographies, de marionnettes, de danses… et sur fond de rock, bien sûr !
Lille, 14 & 15.04, dans l’espace public autour du Grand Bleu, 20h30, 13 > 5€
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© No é Merckl é © Alexandre Caffiaux / JB Cousin
© Lucie Pastureau
| 09 71 00 5678 | tandem-arrasdouai.eu MADRIGALS Benjamin Abel Meirhaeghe 4 & 5 AVRIL Douai Hippodrome © Laurent Paillier ALL OVER NYMPHEAS Emmanuel Eggermont 12 AVRIL Douai Hippodrome
Danse
© Fred Debrock
Opéra
AYMERIC LOMPRET
L’humour libre
© Stéphane Kerrad / KB Studios Paris interview
Derrière son look de trentenaire désinvolte et fêtard, Aymeric Lompret dénonce en ricanant ce qui l’indigne sérieusement. Dans son nouveau spectacle Yolo, écrit avec Pierre-Emmanuel Barré, le Tourquennois campe Éric, un sans-abri parcourant la ville à la recherche de son chien. Une quête qui amènera ce "punk" à sortir les crocs devant les inégalités les plus criantes de notre époque, amochant au passage quelques privilégiés et autres cyniques. La preuve… Propos recueillis par Audrey Chauveau
Il paraît que vous vous êtes d'abord dirigé vers des études de commerce...
J’étais plutôt bon élève au lycée, j’ai suivi une prépa HEC sans vraiment savoir ce que c’était. Mais on m’a rapidement invité à partir. Les gens commençaient à mettre des p'tits clous sur ma chaise… Je n'y suis resté que trois mois.
Vous étiez donc calme et studieux ?
À partir de la prépa, plus vraiment. Surtout quand je me suis rendu compte que j’étais en classe avec 30 Serge Dassault. Il n’y a pas trop de mixité dans les grandes écoles.
HEC j'ai travaillé à l’usine et c’est là que j'ai constaté de grandes disparités. Alors, j’ai décidé de quitter le côté obscur.
Pourquoi avez-vous décidé de monter sur scène ?
Pour séduire des filles faciles et boire gratuitement !
On décrit souvent votre humour comme "trash" ou "noir". Et vous, comment le définiriez-vous ?
Chiant et long.
Vous fixez-vous tout de même des limites dans l'écriture ?
Non. La seule limite, c’est si c’est drôle ou pas. Je présente le sketch à mon chien et s'il rigole, alors c’est bon.
Vous étiez quand même un petit gars de droite au début ?
Je crois que j’étais apolitique mais, comme j’étais dans une école d’économie, je dirais oui, parce que l’économie c’est de droite. Après
N'avez-vous pas d’autres spectateurs que votre chien ? Non, j’ai très peu de copains. Et si je joue devant eux ils vont me piquer mes blagues. Dans le métier on n’a pas de vrais amis Madame ! >>>
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« Je présente d'abord mes sketches à mon chien »
D'où vient cette approche "sociale" dans vos sketches ?
De mon passage à l’usine. Cela a été le déclencheur. Je crois que Shakespeare disait : " si l’art ne dénonce pas, ce n’est plus de l’art, c’est du design ". Mettez ça, c’est classe !
Vous engagez-vous concrètement d'une autre manière ?
Ouais, je suis allé voir deux fois les Enfoirés en concert !
soit "on ne vit qu’une fois". C’est ironique. Je me moque des gens qui disent tout le temps ça.
Ce n’est donc pas votre philosophie ?
Non. Par contre, c’est un fait, je dis souvent que la vie n’est pas un sprint, c’est un marathon. C’est moi qui ai dit ça, notez-le !
De quoi allez-vous nous parler cette fois ?
C’est l’histoire d’un sans-abri, Éric, qui a perdu son chien dans la ville où je joue et qui le cherche pendant 1 heure 10...
En quoi vos origines nordistes influencent-elles votre écriture ?
Ça me permet de commettre beaucoup de fautes d’orthographe ! Je ne crois pas trop au régionalisme culturel. À part les gens du sud qui ne font que de l’humour de droite.
D'ailleurs, qu’est-ce qu’il y a de plus ch'ti en vous, à part la bière ?
Mon amoureuse, elle a 12 ans.
N'êtes-vous jamais vraiment à jeun avant de monter sur scène ?
Non, ça y est, j’ai changé… maintenant je suis très très bourré ! J’ai évolué grâce aux conseils de mon médecin.
Parlons de votre nouveau spectacle. Pourquoi s'appelle-t-il Yolo ?
Ça veut dire "you only live once",
Vous ne voulez pas trop en dévoiler ?
Non ! (rires)
Finalement, ne regrettezvous pas d'avoir claqué la porte de HEC ?
Non. Je regrette de ne pas l’avoir claquée assez fort ! (rires)
Sinon dans la vraie vie, il est vraiment sympa Guillaume
Meurice ?
Non. C’est un égoïste qui ne pense qu’à lui. Mais sa copine est sympa !
Yolo
Jeumont, 08.03, Gare numérique, 20h complet !, agglo-maubeugevaldesambre.fr Laon, 09.03, Maison des arts et loisirs, 20h30 30 > 15€, laon.fr
Bruxelles, 11 .03, Théâtre de la Toison d’Or 20h30, complet !, ttotheatre.com
À lire / La version longue de cette interview sur lm-magazine.com
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« Les gens du sud font de l'humour de droite ! »
Licences 2020-012452/012414/012412-Création graphique:www.boeki.fr
-Photo ©Charlotte Orsini
LAURENCE BIBOT Hymne
à la voix
Monter un spectacle de playback quand on vit dans une famille de chanteurs ? Il n'y avait que Laurence Bibot pour oser. Compagne de Marka, mère de Roméo Elvis et d’Angèle, la Bruxelloise ne manque pas d'audace, ni de talent. Voilà plusieurs années maintenant qu'elle détourne des archives de la Sonuma (l'équivalent belge de l'INA), pour parodier des femmes célèbres ou anonymes, des années 1950 à nos jours, d’Amélie Nothomb à Juliette Gréco, en passant par la boulangère du coin, la shampouineuse... En résulte autant de pastilles (150 !) où elle s'approprie littéralement leur voix, à grand renfort de perruques, d'accessoires et surtout d'irrésistibles mimiques. Après avoir régalé les réseaux sociaux puis dévoilé ces scénettes au Musée de la photographie de Charleroi en 2020 (lors de l'exposition Studio Madame), la comédienne en fait aujourd'hui un spectacle, Je playback. Au programme ? Une heure et demie d’interprétation, de playback et d’imitation, auscultant en filigrane l'évolution de la place des femmes dans les médias. Une performance qui nous laisse... sans voix. Simon
Prouvost
La Louvière, 10.03, Le Théâtre, 20h, 20/15€, cestcentral.be // Bruxelles, 13 & 14.04, Wolubilis, 20h30, 25 > 15€, wolubilis.be // Huy, 19.04, Centre culturel, 20h30, 25/20€, centrecultureldehuy.be Nivelles, 09.05, Centre culturel de Waux-Hall, 20h, 25/15€, centrecultureldenivelles.be Charleroi, 17.05, Eden, 20h, 25/20€, eden-charleroi.be
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© Anthony Dehez
CESTCENTRAL.BE toute la saison ↓ 07.04 LE THÉÂTRE LA LOUVIÈRE c’estCentral SAIS N 6
SIMONE VEIL LES COMBATS D’UNE EFFRONTÉE
Espèces menacées (R. Cooney / A. Jugnot)
Sept millions et trois cent cinquante mille euros. C'est la somme dont "hérite" Yvon. Enfin, hérite... Il a trouvé cet argent dans la mallette d'un inconnu, échangée par mégarde avec la sienne dans le RER. Quoi qu'il en soit, notre comptable aimerait s'envoler avec sa femme sous le soleil de Buenos Aires, malgré les allées et venues d'un drôle de policier, et surtout l'arrivée d'un tueur... Signée Ray Cooney et adaptée par Michel Blanc et Gérard Jugnot, cette comédie n'a (elle) pas volé son succès.
Douai, 06.03, Théâtre municipal, 20h30, 42 > 8€, douai.fr
The Interrogation (Édouard Louis / Milo Rau)
On connaît l'appétence de Milo Rau pour le théâtre documentaire, en prise directe avec le monde, mais aussi celle d'Édouard Louis pour une littérature ancrée dans le réel. Le metteur en scène suisse et l'écrivain français ne pouvaient que se rencontrer – pour tout dire, ils sont amis de longue date. Ils signent ici un solo (ou plutôt une performance monologuée) pour l'acteur néerlandais Arne de Tremerie. Et posent une vaste question : pouvons-nous échapper à notre destin grâce à l’art ?
Lille, 06 & 07.03, Théâtre du Nord, 20h 18 > 9€, theatredunord.fr
Deux flics au vestiaire
(Remi De Vos / Magali Pinglaut)
Auteur parmi les plus grinçants de sa génération (En avoir... ou pas, Occident), Rémi De Vos poursuit son travail d'exploration de la psyché humaine, quelque part entre l'horreur et l'humour. Il imagine cette fois un dialogue entre deux flics désabusés, Dominique et Gilles. L'un est à cran, car trompé par sa femme, et enchaîne les bavures. L'autre l'écoute, mais semble un peu largué... Nos gardiens de la paix vont-ils déraper ? Une farce noire sur la droitisation de la police. Bruxelles, 07 > 25.03, Le Poche, mar, jeu > sam : 20h30 • mer : 19h30, 21 > 13€, poche.be
Dom Juan, tel qu'il inspira Molière
(Les Lunaisiens / Jean-Philippe Desrousseaux / Arnaud Marzorati)
Célébrant les 400 ans de la naissance de Molière, la compagnie Les Lunaisiens s'empare de l'une de ses plus célèbres comédies. Ou, plus exactement, de la pièce qui lui inspira sa version de Dom Juan : Il convitato di pietra (soit "le convive de pierre"), jouée par les interprètes de la Commedia dell’arte qu'il admirait tant. Entre musique, chant, comédie et marionnettes, la troupe donne vie à 18 personnages et leurs duels épiques, avec changement de décors à vue, façon théâtre de tréteaux.
Tourcoing, 09.03, Théâtre municipal Raymond Devos, 14h (séance scolaire ouverte au public) 6€, atelierlyriquedetourcoing.fr
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Lorsque l'enfant était enfant
(Sylvain Groud)
Un homme semble se morfondre sur une chaise, quand un jeune garçon vient à sa rencontre. Débute alors un dialogue métaphorique. L’adulte parviendra-t-il à écouter cette part d’innocence enfouie en lui ? Lorsque l’enfant était enfant, c’est un poème de Peter Handke qui traverse le film de Wim Wenders, Les Ailes du désir. Sylvain Groud en tire un trio réunissant un jeune danseur, un chorégraphe (lui-même) et une violoniste… lesquels renouent rapidement avec l’enfant qui sommeille en eux. Roubaix, 10.03, Ballet du Nord, 19h, 10 > 5€, balletdunord.fr
Illusions perdues
(Honoré de Balzac / Pauline Bayle)
Pauline Bayle poursuit son exploration des grands récits fondateurs de la littérature. Après L'Iliade et L'Odyssée d'Homère, elle plonge cette fois dans La Comédie humaine de Balzac, publiée en trois parties, parmi lesquelles on trouve ces Illusions perdues. Pour raconter l’ascension et la chute du poète Lucien Chardon, elle imagine un espace scénique sobre et évolutif. Cinq interprètes incarnent la trentaine de personnages du roman, narrant en filigrane la naissance du capitalisme industriel.
Valenciennes, 14 > 16.03, Le Phénix mar & jeu : 20h • mer : 19h, 25 > 5€, lephenix.fr Tourcoing, 07 > 10.06, L'Idéal, 20h (sf sam : 18h), 18>9€, theatredunord.fr
Plateau flamand : Man Strikes Back + Grasshoppers
(La Machine ne fait pas l'homme / Circus Katoen)
Deux spectacles pour le prix d'un, et mille rebondissements à la clé ! D'abord ceux des balles que jette Stijn Grupping sur des structures triangulaires et dont les jongleries sont rythmées par un comparse batteur, Frederik Meulyzer (Man Strikes Back). On se met ensuite au vert avec Grasshoppers, dans lequel Sophie van der Vuurst de Vries et Willem Balduyck s'amusent avec des morceaux de gazon, illustrant avec humour notre propension à (un peu trop) jouer avec la nature... Lille, 21.03, Le Prato, 20h, 15 > 5€, leprato.fr
Vie de voyou (Jeanne Lazar)
Le destin "bigger than life" de Redoine Faïd a été maintes fois raconté dans la presse. Jeanne Lazar l’adapte au théâtre, mais pas comme on l’attendrait : le "voyou" est ici incarné par une comédienne, histoire de sortir des clichés sur le gangstérisme. Ensuite, c’est à travers le miroir déformant de l’arène médiatique que se déroule la pièce. Mi-plateau de télé mi-tribunal, la scène accueille bandit, policier, avocate, juge et journalistes dans un biopic fictionnalisé, mais très documenté.
Béthune, 23 & 24.03, La Comédie (Le Palace), 20h, 10 > 6€, comediedebethune.org
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© Frederic Iovino
Les Forteresses (Gurshad Shaheman)
Marqué par son départ de l’Iran, Gurshad Shaheman développe un singulier récit : le sien, celui de l’exil. Figure du théâtre de l’intime, il donne cette fois la parole à trois femmes, soit sa mère et ses tantes, prises entre la révolution de 1979, l’islamisation de leur pays et la guerre contre l’Irak. Sur fond de musique électroacoustique et de conversations persanes, entre Lille, Francfort et Téhéran, ces trois monologues entremêlent la petite et la grande histoire. La nôtre, finalement.
Dunkerque, 24 & 25.03, Le Bateau Feu, ven : 19h • sam : 18h, 9€, lebateaufeu.com Lille, 30.05 > 01.06, Théâtre du Nord, mar & mer : 20h • jeu : 19h, 18 > 9€, theatredunord.fr
After all Springville (M. Warlop)
Avec Miet Warlop, le quotidien devient immanquablement fantastique. Autour d’une maison en carton, les catastrophes s’enchaînent au gré des facéties d’étranges créatures mi-humaines mi-objets : ici une table perchée sur de hauts talons, là une armoire électrique pourvue de jambes et sur le point d’exploser… Quelque part entre Tex Avery et Charlie Chaplin, cette pièce burlesque nous rappelle que, certes, le désastre nous guette en permanence… mais ce n’est finalement pas si dramatique !
Douai, 28 & 29.03, Hippodrome, mar : 20h30 mer : 19h30, 10 > 5€, tandem-arrasdouai.eu
Maison d’en face
(Leo Walk & La Marche bleue)
Phénomène de la danse hip-hop, mannequin et styliste à ses heures, Léo Walk est aussi un redoutable chorégraphe. Après Première Ride, le Français nous invite dans la Maison d’en face, sa deuxième création, et nous raconte les liens tissés au sein de sa troupe, la Marche bleue. Accompagné de neuf interprètes et sur une musique signée Flavien Berger, il nous restitue des moments de vie au quotidien, entre danse classique, break ou electro, dessinant en filigrane une poésie de l’intime.
Lille, 30.03, Théâtre Sébastopol, 20h, 39 > 25€, theatre-sebastopol.fr
Misericordia (Emma Dante)
Anna, Nuzza et Bettina tricotent le jour et vendent leur corps la nuit. Elles s’occupent aussi d’Arturo, le fils d’une amie défunte, qui est handicapé mental. Une vie difficile, où il s’agit de se battre pour survivre, ponctuée de larmes mais aussi d’éclats de rire… Après Le Sorelle Macaluso et Bestie di Scena, l’Italienne Emma Dante se penche sur le thème de la maternité dans une pièce aussi épurée (un plateau nu, quelques objets) que poignante. Et rend un vibrant hommage à la gent féminine.
Calais, 31.03 & 01.04, Le Channel, ven : 20h • sam : 19h30 7€, lechannel.fr
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© Masiar Pasquali
Du 8 mars au 2 avril 2023 En coproduction avec La Coop asbl et Shelter Prod avec le soutien de taxshelter.be, ING et du tax-shelter du gouvernement fédéral belge
: David Michels de Florian Zeller Mensonge Le Hélène Theunissen, Patrick Ridremont, Alexis Goslain et Cécile Florin Mise en scène : Rosalia Cuevas Décor : Noémie Vanheste Costumes : Fabienne Miessen Lumières : Laurent Comiant www.trg.be 02 512 04 07
Théâtre Royal des Galeries Directeur
07-31 MARS 2023 FESTIVAL DANSE Hautsde-France +33 (0)3 20 20 70 30 gymnase-cdcn.com Design graphique Le pont des artistes 07-31 MARS 2023 FESTIVAL DANSE Hautsde-France +33 (0)3 20 20 70 30 gymnase-cdcn.com Design graphique Le pont des artistes 07-31 MARS 2023 FESTIVAL DANSE Hauts- de-France +33 (0)3 20 20 70 30 gymnase-cdcn.com artistes