LM magazine 188 - juin 2023

N°188 / JUIN 2023 / GRATUIT

AULNWA ! IBIZA ? COACHELLA ?

DOSSIER FESTIVALS - 10

Festival int. de jardins - Hortillonnages Amiens, Rendez-vous de la BD d’Amiens, Latitudes contemporaines, Minuit avant la nuit, Lille Piano(s) Festival, Best Kept Secret, OLT Rivierenhof, La Rue est à Amiens, URBX Festival, Graspop Metal Meeting, Didouda Arras Festival, Les Métaphonies, TW Classic, Creil Colors, Refugee Food Festival, Dragon de Calais, Rétro C Trop, Couleur Café, Paradise City, Live is Live, La Bonne

Aventure, Festival au Carré, Rock Werchter, Roots Reggae Festival, Bruxelles fait son cinéma, Main Square, Gent Jazz Festival, Les Ardentes, Dour Festival, Les Nuits secrètes, Cabaret Vert, Esperanzah!, Festival interculturel du conte de Chiny

RENCONTRE

Fanny Borrot - 36

Table ouverte

Fabrice Lamproye - 60

Cœur ardent

PORTFOLIO - 68

Ana Duje

Haut(e) en couleur

EXPOSITION - 76

Brussels Queer Graphics, The Harlem Fantasy’82, Homosexuels et lesbiennes dans l’Europe nazie, JonOne, Homo Ludens, Agenda

LE MOT DE LA FIN - 98

Solid’Art

Bonnes œuvres

Les Métaphonies, Let’s

Dance © Angelique Leyre

d unkerq ue grand littoral

24-25 jui n 2023 gratuit

JULIETTE ARMANET

LORENZO • LUJIPEKA

ADÉ • VOYOU • IRÈNE DRÉSEL

CHARLOTTE ADIGÉRY& BOLIS PUPUL

SALUT C’EST COOL PRÉS. DIMENSION BONUS

MARA • LADANIVA • STAR FEMININE BAND…

PARCOURS SECRETS – ARTS DE LA PLAGE – PROJETS ASSOCIATIFS

LABONNEAVENTUREFESTIVAL.COM

Direction de la publication

Rédaction en chef

Nicolas Pattou nicolas.pattou@lastrolab.com

Rédaction

Julien Damien redaction@lm-magazine.com

Simon Prouvost info@lm-magazine.com

Publicité pub@lm-magazine.com

LM magazine – France & Belgique

28 rue François de Badts

59110 LA MADELEINE - Ftél : +33 (0)3 62 64 80 09

Direction artistique

Cécile Fauré cecile.faure@lastrolab.com

Graphisme

Christophe Gentillon concepteur-graphic.fr

Couverture

Flower #3

Ana Duje anaduje.com c @ana.duje patreon.com/anaduje

Administration

Laurent Desplat laurent.desplat@lastrolab.com

Réseaux sociaux

Sophie Desplat

Impression

Tanghe Printing (Comines)

Diffusion C*RED (France / Belgique) ; BHS.MEDIA (Bruxelles / Hainaut)

Ont collaboré à ce n° : Thibaut Allemand, Ana Duje, Virginie Dupont, Marine Durand et plus si affinités.

LM magazine France & Belgique est édité par la Sarl L’astrolab* - info@lastrolab.com

L’astrolab* Sarl au capital de 5 000 euros - RCS Lille 538 422 973 Dépôt légal à parution - ISSN : en cours

L’éditeur décline toute responsabilité quant aux visuels, photos, libellé des annonces, fournis par ses annonceurs, omissions ou erreurs figurant dans cette publication. Tous droits d’auteur réservés pour tous pays. Toute reproduction, même partielle, par quelque procédé que ce soit, ainsi que l’enregistrement d’informations par système de traitement de données à des fins professionnelles, sont interdites et donnent lieu à des sanctions pénales.

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DU 17 JUIN AU 03 SEPTEMBRE À CALAIS

PROGRAMMATION ESTIVALE DE LA C IE DU DRAGON

Sandrine Sarroche

jeu. 01 juin | Théâtre Sébastopol - Lille

Les Paradis Artificiels

PLK - Dinos - ZKR - Kerchak

Doums - Bekar - Meryl - Chilla

Khali - Luther...

ven. 2 & sam. 3 juin |

Halle de Glisse - Lille

Psychedelic Porn

Crumpets + Bongloard sam. 03 juin |

Le Grand Mix - Tourcoing

Piano Cinema

Jean-Michel Bernard

sam. 03 juin | Théâtre Louis Pasteur - Lille

Cleopatrick mar. 06 juin |

Evanescence mer. 07 juin |

La Zarra jeu. 08 juin |

La Bulle Café - Lille

Le Zénith - Lille

Pas Sages ven. 09 juin |

Arch Enemy + Ad Infinitum + Haliphron mar. 13 juin |

Mégacité - Amiens

Le Splendid - Lille dim. 22 oct. |

La Bulle Café - Lille

Le Splendid - Lille

Sum 41 + Fishbone + Landmvrks mer. 14 juin |

Le Zénith - Lille

The Nude Party jeu. 15 juin |

La Bulle Café - Lille

Carpenter Brut + Jean Jean ven. 16 juin |

L’Aéronef - Lille

Terror

dim. 18 juin | The Black Lab - Wasquehal

Clutch

lun. 19 juin | Le Splendid - Lille

Tinariwen

lun. 26 juin | Le Splendid - Lille

Xavier Rudd

mer. 28 juin | Le Splendid - Lille

Soulfly

mer. 05 juil. | Le Splendid - Lille

Bivouac Festival

Eco & slow festival

Agar Agar - Disiz

Jan Verstraeten

John Papaconstantino

Kids Return - Prince Waly

Quantum Quantum - The Doug

The Haunted Youth - UssaR…

Dj - Canapé Mix

Le Groove des Familles

Ven. 25 - Sam. 26 - Dim. 27 août |

Parc d’Olhain, Maisnil-lès-Ruitz (62)

Louise Attaque

mer. 06 sept. | Le Zénith - Lille COMPLET

Niska

20 & 21 sept. | Le Splendid - Lille DER. PLACES

ven. 22 sept. | Le Zénith Club - Amiens

Paloma

au PluriElles

sam. 30 sept. | Thé. Louis Pasteur - Lille COMPLET

Flavien Berger

dim. 01 oct. | L’Aéronef - Lille

RÉSA:

agauchedelalune.tickandyou.com et dans les points de vente officiels habituels graphisme : marceau truffaut - hypothèse.studio

Dossier FESTIVALS

Couleur

Qu'est-ce que vous faites pour les vacances ? Pour LM, c'est tout vu : on vadrouille aux quatre coins des Hauts-de-France et de la Belgique, au gré de la saison des festivals. Pour vous joindre à la fête, voici la sélection des rendez-vous immanquables, de Werchter à Amiens, en passant par Liège, Arras, Gand, Dunkerque ou Anvers. Musique, spectacle vivant, cuisine, arts visuels... il y en a pour tous les goûts !

Festival int. de jardinsHortillonnages Amiens

Jusqu’au 15.10, Amiens, p.12

Rendez-vous de la bande dessinée d’Amiens

03 > 25.06, Amiens, p.14

Refugee Food Festival

06 > 26.06, Lille, p.36

Latitudes Contemporaines

06 > 28.06, Métropole lilloise p.16

Minuit avant la nuit

08 > 11.06, Amiens, p.18

Lille Piano(s) Festival 09 > 11.06, Lille, p.20

Best Kept Secret Festival 09 > 11.06, Hilvarenbeek, p.22

URBX Festival

13 > 25.06, Roubaix & métropole

lilloise, p.26

OLT Rivierenhof

13.06 > 09.09, Deurne, p.24

Graspop Metal Meeting

15 > 18.06, Dessel, p.28

La Rue est à Amiens

16 > 18.06, Amiens, p.24

Les Métaphonies

17 & 18.06, Oignies, p.32

Didouda Arras Festival

17 > 21.06, Arras, p.30

Le Dragon de Calais

17.06 > 03.09, Calais, p.38

Creil Colors

18.06, Creil, p.34

TW Classic

18.06, Werchter, p.34

Rétro C Trop 23 > 25.06, Tilloloy, p.42

Couleur Café 23 > 25.06, Bruxelles, p.44

Live is Live 24 & 25.06, Anvers, p.46

La Bonne Aventure 24 & 25.06, Dunkerque, p.48

Festival au Carré

28.06 > 08.07, Mons, p.50

Rock Werchter

29.06 > 02.07, Werchter, p.52

Paradise City

30.06 > 02.07, Perk, p.44

Roots Reggae Festival

30.06 > 02.07, Hensies, p.54

Main Square Festival

30.06 > 02.07, Arras, p.56

Bruxelles fait son cinéma 01 > 15.07, Bruxelles, p.54

Gent Jazz Festival 05 > 15.07, Gand, p.58

Les Ardentes 06 > 09.07, Liège, p.60

Festival interculturel du conte de Chiny 07 > 09.07, Chiny, p.67

Dour Festival

12 > 16.07, Dour, p.64

Les Nuits secrètes

21 > 23.07, Aulnoye-Aymeries p.66

Esperanzah!

27 > 30.07, Floreffe, p.67

Cabaret Vert

16 > 20.08, Charleville-Mézières p.67

FESTIVAL INTERNATIONAL DE JARDINS HORTILLONNAGES AMIENS

La réputation du lieu n'est plus à faire. Dispersés sur 300 hectares de marais, les hortillonnages d'Amiens offrent une balade éminemment poétique au fil de l'eau, et constituent une formidable source d'inspiration pour les créateurs de tous bords. Depuis 2010, ce festival invite ainsi de jeunes paysagistes, plasticiens ou architectes à marier art, nature et réflexion.

Gilbert Fillinger n'a pas attendu le Covid et ses confinements pour s'intéresser au jardin, dont il est passionné depuis toujours. « C'est une œuvre d'art en soi, qui nourrit le corps comme l'esprit », sourit-il. Lorsqu'il créa ce festival, en 2010, ce fut d'abord pour sauvegarder le site, mal en point. « Beaucoup n'y croyaient pas, se souvient l'ancien directeur de la Maison de la Culture d'Amiens. Les berges s'effondraient, la terre retournait à l'eau... ». Aujourd'hui, ce rendez-vous est devenu incontournable, attirant depuis ses débuts quelque 520 000 curieux et près de 300 artistes.

En harmonie - Cette année, 14 nouvelles créations sont à découvrir, au fil d'un parcours qui en présente désormais une cinquantaine. Cette promenade peut s'effectuer à pied ou (le must) à bord d'une barque en bois à moteur électrique. Installés sur une vingtaine d'îlots ou directement sur l'eau, ces jardins flottants, labyrinthes végétaux, jeux d'optique ou sculptures s'accordent parfaitement à leur environnement. En témoigne le Céramophone de Lana Ruellan et Baptiste Roger. Actionnés par les visiteurs, ces cinq instruments de musique en céramique émettent un sifflement lorsqu'ils s’enfoncent dans la rivière, réinventant une relation plus harmonieuse avec la nature, dont on éprouve ici toute la beauté - et la fragilité.

Julien Damien

➜ Amiens, jusqu'au 15.10, Hortillonnages, artetjardins-hdf.com

➜ À pied / Accès depuis le Pont de Beauvillé à l’Île aux Fagots mer > dim : 12h30 -19h (en juillet-août : mar > dim : 12h30-19h), gratuit

➜ En barque (parcours de 2h30) / Accueil au Port à fumier à Camon : mer, jeu & ven : 13h-19h sam & dim : 10h-19h (en juillet-août : mar > ven : 13h-19h • sam & dim : 10h-19h) 20€ (1/2 pers.), 27€ (3/4 pers.), 32€ (5/6 pers.), gratuit -3 ans, rens. : +33 6

Arts visuels

BANDE DESSINÉE D'AMIENS

Angoulême, c'est surfait. De notre côté, on a toujours préféré les Rendezvous de la BD d'Amiens. Cela tient d'abord au format : comptez un mois de festival, réparti en quatre week-ends ! Un conseil, ne ratez pas ceux d'ouverture et clôture, ces deux temps forts réunissent à eux deux 150 auteurs - François Schuiten, Benoît Peeters, Hervé Bourhis… entre autres ! Le succès de l'événement tient aussi au lieu. Ici, on déambule dans un espace de 5 000 m2, découvrant 10 expositions scénographiées comme dans un musée. Où l'on s'aventurera dans le monde féérique de la truculente Hilda avant de basculer dans celui de Zombillénium puis des polars sombres de l’Américain Ed Brubaker et de l’Anglais Sean Phillips (Kill or be Killed). Passer d'un monde à l'autre, c'est justement le talent de Chloé Cruchaudet. Bédéaste complète (à la fois scénariste, dessinatrice et coloriste), la Lyonnaise signe l'affiche de cette 27e édition et bénéficie d'une première rétrospective. À la Maison de la Culture, on découvre son dessin ombré, élégant et ses récits de destins hors normes, de la vie de l'explorateur Robert Peary (Groenland Manhattan) à celle de Céleste Albaret, la femme de chambre de Marcel Proust. Rassemblant planches originales, story-boards ou documents d'époque, ce parcours dessine le portrait d'une figure singulière du neuvième art. Julien Damien

➜ Amiens, 03 > 25.06 (quatre week-ends), Halle Freyssinet & divers lieux, gratuit rdvbdamiens.com

➜ Sélection / 03 & 04.06 : Week-end d'ouverture avec 90 auteurs invités // 03.06 : Rencontre avec Chloé Cruchaudet // 24 & 25.06 : Week-end de clôture avec 60 auteurs invités

31.05 > 30.09 : Chloé Cruchaudet. D’un monde à l’autre (exposition à la Maison de la Culture)

© Jorge Fidel Alvarez

RENDEZ-VOUS DE LA

Danse

LATITUDES CONTEMPORAINES

Dénomination : Latitudes contemporaines. Nombre d’éditions : déjà 21 !

Caractéristiques : Festival qui décloisonne les arts et provoque des rencontres inattendues. Pardonnez-nous la concision de cette attaque, mais l'espace manque forcément quand il s’agit d’évoquer un rendezvous se déployant sur trois semaines, quatre villes et coordonnant 25 performances venues de Belgique, d’Ukraine, de Cuba ou d’Israël ! Marqués par les crises bouleversant notre monde, ces artistes redéfinissent les frontières à tout-va. C’est d’ailleurs la marionnettiste Gisèle Vienne, avec son inclassable Crowd, ("foule") qui ouvre le bal. Dans cette rave-party en forme d’exutoire, 15 danseurs remontent le fil de la fête, les corps balançant de la léthargie à la transe pour mieux traduire notre besoin de spiritualité et d’élévation. Dans un registre plus intimiste, citons The Power (of) the Fragile, de Mohamed Toukabri. L'histoire est des plus touchantes : Latifa, la mère du chorégraphe bruxellois, se rêvait en danseuse, il l’invite donc sur le plateau pour un pas de deux empli de tendresse. Citons encore le Néerlandais Julian Hetzel et la Sud-Africaine Ntando Cele, mordants à souhait lorsqu’ils mettent en scène le lancement d’une eau venue d’Afrique subsaharienne, et commercialisée en Europe comme un produit de luxe (SPAfrica). Santé ! Marine Durand

➜ Métropole lilloise, 06 > 28.06, divers lieux, un spectacle : 23 > 5€ • Pass Latitudes : 50€ latitudescontemporaines.com

➜ Sélection / 06 & 07.06 : Gisèle Vienne - Crowd // 07.06 : Voetvolk - Into the Open

09 & 10.06 : Mohamed Toukabri - The Power (of) the Fragile, Arkadi Zaides - Necropolis…

15.06 : Sayeh Sirvani - La Lune... // 20.06 : Cie La lune qui gronde - Parklands...

22.06 : Studio Julian Hetzel et Ntando Cele - SPAfrica, Stéphanie Aflalo - Live...

27.06 : Soa Rastifandrihana - Groove // 28.06 : Calixto Neto - Feijoada…

The Power (of) the Fragile

Colectivo

MINUIT AVANT LA NUIT

Saluons d'abord le nom, sans doute l’un des plus poétiques donnés à un festival. Depuis 2018, Minuit avant la nuit prend ses quartiers à Amiens, dans le Parc Saint-Pierre et désormais dans le labyrinthe aquatique des hortillonnages. Organisé par la Lune des Pirates, ce rendez-vous promet quatre journées tempétueuses, loin des sentiers battus.

Fidèle à sa mission de médiation, La Lune propose deux soirées gratuites. La première est l’occasion de (re)découvrir Ada Oda, formation franco-italo-belge très prometteuse, tandis que la dernière permet de savourer l’electropop de Lucie Antunes, complice de Léonie Pernet. Entre les deux ? Une programmation über éclectique, à l’image de la ligne éditoriale de nos boucaniers préférés. On passe ainsi sans coup férir du hip-hop faussement débile et vraiment malin du performer Lorenzo à la pop délicate de Pomme, du folk brumeux et sépulcral de Warhaus à la folie contagieuse de La Femme. Et l’on n’a pas évoqué les DJ-sets stratosphériques de Bárbara Boeing, la fanfare Meute ou Jeanne Added, toute en rage rentrée et douceur feutrée.

Au fil de l'eau - Bon, à vrai dire, on ne sait plus où donner de la tête (de mort). Alors on se remet de nos émotions en journée, où sont proposées des promenades musicales en… barque ! Et pourquoi pas ? À défaut de galion… Enfin remis, on ne ratera sous aucun prétexte la véritable tête d’affiche, dans nos cœurs tout au moins : Noga Erez, plutôt rare en Europe. Cette Israélienne percute pop, hip-hop et electro, comme une fille cachée de Gorillaz, Billie Eilish et MIA. Oui, rien que ça ! Thibaut Allemand

➜ Amiens, 08 > 11.06, Parc-Saint-Pierre & Hortillonnages, ven & sam : 16h (balades en barque : sam à 13h30 & 16h30, dim : 10h30 & 16h30 • 1 balade : 10/7€), 1 jour : 28 > 5€ (-12 ans)

2 jours : 45 > 10€ (-12 ans), jeu & dim : gratuit, minuitavantlanuit.fr

➜ Sélection / 08.06 : Ada Oda, Last Night We Killed Pineapple // 09.06 : Pomme, Lorenzo, Nu Genea Live Band, Oete, Warhaus, Roland Cristal // 10.06 : Meute, La Femme, Jeanne Added, Noga Erez, Favé, Lime Garden, Bárbara Boeing, Cloud // 11.06 : Lucie Antunes, Manopolo, Minuit Express…

LILLE PIANO(S) FESTIVAL

Depuis 2004, ce festival initié par l’Orchestre national de Lille célèbre le piano sous toutes ses formes et dans tous ses usages, entre concerts symphoniques, conférences, ciné-concerts… Bref, son éclectisme n’est plus à démontrer. Preuve encore cette année : si Chopin est célébré via de nombreux récitals (citons Nicolas Stavy, Fanny Azzuro), le jazz n’est pas en reste (Laurent Coulondre Quintette , Jessy Elsa Palma ) et les propositions surprenantes affluent. On pense au ciné-concert du pianiste Paul Lay autour de deux courts-métrages de Chaplin et Keaton bien sûr, ou à la fusion jazz breakbeat du trio lillois Jungle Sauce. Évidemment, on n'oublie pas de mentionner ici le maestro electro Molécule. Familier des concept albums nourris au grand air (sur un chalutier en haute mer, au Groenland), Romain Delahaye a cette fois capté les répétitions des musiciens de l’ONL. Transposés en partition pour orchestre symphonique, ces field recordings surprennent et subliment la création côté coulisses. Enfin, on ne manquera pas une rencontre au sommet entre deux passeurs à la faconde légendaire. Jean-François Zygel et André Manoukian se livrent à une joute musicale improvisée, de Bach à Ellington, de Beethoven à Brel. L’an prochain, Lille Piano(s) Festival fêtera ses vingt ans. En attendant, ce teenager fait déjà autorité ! T. A.

➜ Lille, 09 > 11.06, Nouveau Siècle & divers lieux, 1 concert : 27 > 6€, pass : 10€ (ouvre le tarif réduit à tous les concerts), www.lillepianosfestival.fr

➜ Sélection / 09.06 : Molécule, Laurent Coulondre Quintette, Paul Lay, Jessy Elsa Palma

10.06 : Éric Legnini, Fanny Azzuro, Jean-François Zygel, Nicolas Stavy...

11.06 : Jean-François Zygel & André Manoukian, Jungle Sauce, concert de clôture…

Musique

Denis Kozhukhin

© Nicolas Hudak

Newton Lawrence © DR

Irma Gigani © DR

FAKE NEWS

Comprendre le phénomène de désinformation

Expositions - spectacles - ateliers - rencontres

Du 6 mars au 16 juillet 2023

Plus d’infos

Un idéal simple, une ligne claire : cohérence de l’affiche, esthétiques à la fois pointues et populaires. En dix ans, le "petit" festival néerlandais a conservé sa taille humaine. Dans le cadre champêtre d’Hilvarenbeek, à deux pas de la frontière belge, Best Kept Secret invite les noms les plus excitants de diverses scènes indés – pop, folk, electro, soul… Bref, un secret à clamer sur tous les toits. Thibaut Allemand

THE CHEMICAL BROTHERS

La fin du xxe siècle leur appartint. À eux, et à d’autres, aussi : Fatboy Slim, The Prodigy, Propellerheads… Un fourre-tout nommé Big Beat. Sur les cendres de la britpop, le duo de Manchester opéra un mariage entre breakbeat et rock à guitares – Noel Gallagher apparaissait sur Dig Your Own Hole (1997). Depuis ce coup de maître le tandem n’a pas démérité, signant neuf albums hautement recommandables, mais n’a jamais atteint les mêmes audiences stratosphériques. Le successeur de No Geography (2019) se fait désirer. Nul doute que les frères chimiques nous en donneront la primeur ici – c’est quand même sur un dancefloor que leur son s’apprécie le mieux.

➜ Hilvarenbeek, 09 > 11.06, Safaripark Beekse Bergen, ven : 14h • sam & dim : 11h 1 jour : 129€, 3 jours : 265/250€, bestkeptsecret.nl

➜ Sélection / 09.06 : The Chemical Brothers, Billy Nomates, Caroline Polachek, Charlotte Adigéry & Bolis Pupul, Erika de Casier, Unknown Mortal Orchestra... // 10.06 : Alex G, Dope Lemon, Haai, Interpol, Kevin Morby, Tinariwen, Two Door Cinema Club, Young Fathers... // 11.06 : Aphex Twin, Arlo Parks, Christine and the Queens, Kurt Vile, Nation of Language, Oumou Sangaré, Pongo, Röyksopp...

© Hamish Brown, additional Illustration Ruffmercy

Musique

APHEX TWIN

Apparition très attendue du génie des Cornouailles. Depuis plus de trente ans, Richard David James fait l’objet d’un culte dont il doit être le premier à s’amuser, lui qui vit dans la cambrousse et multiplie les pseudonymes. Mais quel que soit l’alias, on décèle toujours la patte du fondateur de Rephlex Records : un style endémique qualifié d’IDM, faute de mieux. Ses compositions analogiques, déstructurées, mêlant parfois le gabber à une mélancolie enfantine, demeurent sans âge. Et prennent toute leur saveur sur scène.

ARLO PARKS

À 22 ans et deux albums dans la besace, Anaïs Oluwatoyin Estelle Marinho, alias Arlo Parks, a déjà le monde à ses pieds. Impossible de résister à cette voix d’ange qui conte les heurs et malheurs (identité, genre, santé mentale…) d’une jeune citadine dans laquelle chacun peut se reconnaître. Cette pop soul moderne, fragile et raffinée, possède un groove et une délicatesse à nulle autre pareille. Désormais rodée à la scène, la Londonienne garde une fraîcheur qui ferait fondre le plus rugueux des cœurs de pierre.

CAROLINE POLACHEK

Artiste totale, Caroline Polachek fut repérée au sein du duo Chairlift avant de voler de ses propres ailes sous divers alias : Ramona Lisa, CEP… Cette avant-gardiste joue avec les codes de la pop mainstream et entrevoit un futur conditionnel, à la façon d’une Kate Bush avant elle. Entre pop funky, souvenir de dance 80’s, drum’n’bass détraquée ou folk sensible, les chansons sans œillères ni frontières de l’Américaine peuvent séduire mélomanes exigeants et sybarites impénitents.

© Alex Waespi

© Nedda Asfari

OLT RIVIERENHOF

Niché dans un décor boisé, à deux pas des étangs et à l’ombre de quelques châteaux, OLT Rivienrenhof accueille chaque année, durant tout l’été, quelques figures des musiques populaires – au sens très large. Parmi elles, on ne manquera pas le post-prog de The Mars Volta, le hip-hop old-school des Anversois de blackwave., ou le retour attendu de Calexico, qui célèbre les 20 ans de son Feast of Wire, joué en intégralité. Enfin, on note qu’en juillet, c’est John Butler qui ouvrira le bal. À suivre… T.A.

➜ Deurne, 13.06 > 09.09, Domaine provincial de Rivierenhof, 1 concert : 45,50€ > 26,50€ openluchttheater.be

➜ Sélection / 14.06 : The Mars Volta // 15 & 16.06 : blackwave. // 18.06 : Calexico // 25.06 : Flogging Molly // 30.06 : The Mavericks // 04.07 : John Butler...

LA RUE EST À AMIENS

Le temps d'un week-end, le Cirque Jules Verne quitte ses murs pour investir les rues, places et impasses d'Amiens. Pour cette 46e édition, 18 compagnies (pour 26 spectacles) transforment la ville en chapiteau à ciel ouvert. Où l'on croisera l'acrobate Julot Cousins en pleine séance de hula hoop... perché sur un mât chinois (!), avant d'apprendre à pêcher une flamme avec la compagnie La Machine et de se noyer dans une tempête de feu et de son avec les Commandos Percu. Bref, un sacré (dé)tour de piste. J.D.

➜ Amiens, 16 > 18.06, divers lieux en ville gratuit, cirquejulesverne.fr

➜ Sélection / Julot Cousins - Hula Hoopla !!!

Les Commandos Percu - Silence !

La Contrebande - Clan Cabane

La Machine - La Kermesse...

Musique

John Butler

© Ryan Pfluger

Julot Cousins, Hula Hoopla !!! © DR

Arts de rue

ORGANISÉ PAR

DIDOUDAArras Festival

DIDOUDA Arras Festival

17-21 JUIN 2023

AVEC LE SOUTIEN DE

SANS OUBLIER LE PRÉCIEUX SOUTIEN DES NOMBREUSES AUTRES ENTREPRISES RÉGIONALES (À RETROUVER DANS LA BROCHURE PROGRAMME DU FESTIVAL)

49e FESTIVAL INTERNATIONAL DES ARTS DE LA RUE

19-20 AO Û T 2023

50 compagnies professionnelles 200 artistes internationaux 2 jours de théâtre, cirque, danse, musique… en famille ou entre amis !

PRÉVENTE

DU 3 JUILLET AU 18 AOÛT : www.chassepierre.be

BASTOGNE

NEUFCHATEAU

Gadeau -

Ville de Roubaix

Sidney © DR

Captaine Roshi

© Fifou

URBX FESTIVAL

Autrefois surnommée la "Manchester française", parce qu'elle fut capitale mondiale du textile, Roubaix a depuis opéré sa mue, pour s'imposer comme une place forte des cultures urbaines. En témoigne ce festival croisant street art, mode, sport, danse et musique - qui a dit "yo"?

Succédant aux fameuses Expériences urbaines, l’URBX Festival avait impressionné son monde lors de sa première édition. L'an passé, Alonzo ou IAM avaient enflammé la Grand-Place de Roubaix. Cette fois, c’est Roméo Elvis, Niro (en concert gratuit) et bien d’autres qui prennent la relève. Ils croiseront de jeunes pousses prometteuses comme Captaine Roshi ou Yvnnis, parmi les architectes de la scène rap "new wave". Beaucoup de hip-hop à l'affiche donc, mais pas seulement. En témoigne le collectif féminin Laisse tomber les filles, qui devrait retourner le Couvent de la visitation avec son set electro, entre autre afters rythmant ce rendez-vous.

Renouveau - Si le festival accueille cette année « 90 heures de musique », selon Coralie Dupont, sa coordinatrice, il célèbre les cultures urbaines au sens très large. Outre l'exposition consacrée au pionner du graffiti, JonOne, à la Piscine (voir page 88), citons celle de Sophie Bramly. Connue pour avoir documenté l’avènement du rap new yorkais puis français au début des années 1980, la photographe présente 50NEUF100 à la Banque de France, qui met en lumière la jeunesse créative de Roubaix, dans tous les domaines, et dézingue bien des clichés. Enfin, Pantonio est attendu aux abords du vélodrome. Le muraliste portugais y réalise une fresque monumentale, dépeignant les mouvements d’un monde marin fantastique. Parés pour le grand plongeon ? Simon

Prouvost

➜ Roubaix & métropole lilloise, 13 > 25.06, divers lieux, 1 spectacle : 39€> gratuit, urbxfestival.com

➜ Sélection / 14.06 : KT Gorique, Milly Parkeur, After-party Laisse tomber les filles 15.06 : Défilé Esmod, Captaine Roshi, Rethno // 17.06 : Roméo Elvis, Niro, Feder, Konga, Hip-hop Talents... // 18.06 : Battle URBX Europe #1, Yvnnis, Zéphir, Achim // 19.06 : Mourad Merzouki - Zéphyr, Défilé au Vestiaire // 22.06 : Law - Liquides lyriques // 23.06 : Rbx Dance Champ // 23 & 24.06 : Exillixe (avec Labo 148 : Drag Show, Vogguing...) // 25.06 : Open Mindset, World Chase Tag Roubaix... // 13 >30.06 : Expo 50NEUF100 de Sophie Bramly

GRASPOP METAL MEETING

« Toujours la même chose, toujours différent », avait un jour lancé John Peel à propos de son groupe favori, The Fall. Mais cette devise pourrait également être celle du metal, qu’il soit heavy, trash, hair, death, post, doom, core et autres labels de qualité. Au programme : des guitares, des cheveux, une violence surjouée et des subtilités qui ne sont pas forcément à la portée de la première oreille venue. Un peu comme l’opéra, tenez. Eh oui, si le metal et les musiques extrêmes en général séduisent à l’adolescence (rébellion, outrance, etc.) c’est sur le long terme que l’on en apprécie les variantes. Des nuances largement représentées au Graspop Metal Meeting qui, depuis 1995, fait honneur aux orchestres un tantinet énervés. On retrouve ici de glorieux anciens (Def Leppard, Mötley Crüe, Machine Head), des Français qui rivalisent avec leurs parrains Metallica (Gojira), des pécores représentant ce que les USA produisent de pire (donc de meilleur) avec Slipknot. Et d’autres qui n’ont rien à voir avec le genre, historiquement parlant, comme Guns N’ Roses qui a toujours relevé du hard rock, tout simplement. Enfin, mention spéciale à Rancid. Rien de plus émouvant que ces quinquas californiens ayant passé leur vie à faire comme s'ils vivaient à Londres en 1979 – en s'autorisant toutefois le bermuda. Alors, pourquoi se gêner ? Thibaut Allemand

➜ Dessel, 15 > 18.06, Festivalpark Stenehei, 12h, 1 jour : 119€ (15 et 17.06 complets !), graspop.be

➜ Sélection / 15.06 : Guns N’ Roses, Tom Morello, Papa Roach, Carpenter Brut...

16.06 : Gojira, Airbourne, Machine Head... // 17.06 : Slipknot, Pantera, Rancid...

18.06 : Def Leppard, Insomnium, Hollywood Vampires, Mötley Crüe, Bloodywood…

Guns

N' Roses © Katarina Benzova

Musique

DIDOUDA ARRAS FESTIVAL

Dédié à la chanson française, ce festival convie quelques fines plumes du genre, à commencer par La Grande Sophie. Autrice d’un mirifique neuvième album (La Vie moderne) l’élégante quinquagénaire renoue avec l’électricité rock et l’acoustique folk des débuts pour tailler des chansons à fleur de peau. Loin des mastodontes estivaux, ce rendez-vous majeur (il fête ses 18 ans) se déploie dans toute la ville d'Arras. Il se concentre plus particulièrement dans l’intimité de l’Hôtel de Guînes, bâtiment érigé au xviiie siècle, entre cour et jardin. Soit l’écrin idéal pour accueillir la pop sensuelle de Lisa Portelli, les grivoiseries des Frères Ventouses ou les inénarrables Chasse Patates ! Passionnés de rock et de vélo, Laurent Mignon, Eric Van der de Poel (prononcez "vendeur de poule"), Guillaume Traineur et Jean-Bernard François font dérailler la fin du festival. Enfin, n’oublions pas de citer la grande vedette de l'événement : vous ! Durant ces cinq jours, les plus téméraires sont invités à monter sur scène, accompagnés par des pros. Enfin, vous connaissez la chanson… J.D.

➜ Arras, 17 > 21.06, Hôtel de Guînes, Casino, Théâtre d’Arras, Pied du Beffroi, Grand’Place et Mégarama, gratuit, (La Grande Sophie : 30/20€ • Thibaud Defever et Chloé Lacan avec l'Orchestre d'Harmonie d'Arras : 25/15€), didouda.net

➜ Sélection / 17.06 : La Grande Sophie, La Marluche... // 18.06 : Les Frères Ventouses…

19.06 : Thibaud Defever et Chloé Lacan avec l'Orchestre d'Harmonie d'Arras...

20.06 : Cyril Adda, Lisa Portelli // 21.06 : Les Chasse Patates, Fête de la musique (… eh bien chantez maintenant)

La Grande Sophie

© Victor Paimblanc

Musique

Lis a Portelli © Orlando

Pereira

Dos Santos

Cyril Adda

© Benjamin Chauvet

ABBAYE DE FLOREFFE

POMME ■ CHILLY GONZALES ■ NAÂMAN ■ LA FEMME ■ CHARLOTTE

ADIGÉRY & BOLIS PUPUL ■ TIKEN JAH FAKOLY ■ JOK’AIR ■ BIGA*RANX

TRINIX ■ KOKOKO! ■ LILA IKÉ ■ TIIW TIIW ■ B.B. JACQUES ■ BIANCA

COSTA ■ ALINA PASH ■ DORIA ■ KALIKA ■ LA JUNGLE ■ NANA BENZ DU TOGO ■ BLU SAMU ■ ROZA ■ SONGØ ■ ADA ODA

LA NOCTURNE AVEC

MANDRAGORA ■ VILLANO ANTILLANO ■ BAGARRE

ELOI ■ CLARA! ■ ROKIA BAMBA

WWW.ESPERANZAH.BE #ESPE2023

LES MÉTAPHONIES

Musique

Le Métaphone a dix ans. À Oignies, au cœur du bassin minier du Pasde-Calais, le 9-9 bis célèbre l’anniversaire de la "salle de concert instrument "en grande pompe, et harmonise patrimoine et musique. Suivez le guide.

C’est une salle de spectacles pas tout à fait comme les autres, « unique au monde » selon Virginie Labroche, la nouvelle directrice du 9-9 bis. Pour cause : le Métaphone produit lui-même de la musique ! Un bâtimentinstrument dont les façades, composées de plaques rectangulaires en verre, acier et bois, diffusent des sons vers l'extérieur, comme un gigantesque carillon – pour l’occasion joué par le compositeur Benjamin Collier. Inauguré il y a pile dix ans, il marquait la renaissance du 9-9 bis, ancien site minier transformé en haut-lieu culturel. Et méritait bien son festival, non ?

Bonne mine - La programmation fait évidemment la part belle à la musique. « Elle a été pensée comme une playlist de ce qui est joué au Métaphone, c’est-à-dire très éclectique ». Entre le rappeur suisse Makala, les rockeurs rétros de MNNQNS, le DJ set de Tout feu tout femme ou les fanfaronnades de Marcel et son orchestre, on découvre une scène régionale emballante, accompagnée par le 9-9 bis (Space Alligators, Milly Parkeur…). Au sein d’un site décoré de milliers de CD récupérés par le collectif Métalu à Chahuter (avec sa boule à facettes géante !), on s’arrêtera aussi à la salle des douches pour visiter l’exposition Éclats et son envolée de bleus de travail, au-dessus d’une sculpture pyramidale évoquant les terrils. Comme une relecture poétique du passé ouvrier des lieux, et une célébration de ce patrimoine bien vivant. Julien Damien

➜ Oignies, 17 & 18.06, Le 9-9 bis & Le Métaphone, sam : 10h30 • dim : 9h, gratuit, 9-9bis.com

➜ Sélection / 17.06 : KermesZ à l'Est, Marcel et son orchestre, Makala, MNNQNS

Harry Wilis Jane, Charbon, Space Alligators, White Moss, Tout feu tout femme

Let’s Rock, Benjamin Collier, La Bringue, Milly Parkeur… // 18.06 : KermesZ à l'Est

DJ Set Benjamin Collier, Le Scuik, Cie La Ruse - Let's Dance, Visites secrètes…

TW CLASSIC

Fidèle à ses habitudes, le p’tit frère du Rock Werchter investit le Festivalpark une semaine avant les bacchanales de l’aîné (voir page 52). Or, parmi les invités se distingue un mythe, jadis qualifié de « futur du rock’n’roll » par le journaliste Jon Landau (devenu son manager). C’est la fierté du New Jersey, à la fois working-class hero et… boss : Bruce Springsteen. On pourrait citer Born to Run, Nebraska ou The Ghost of Tom Joad. Ah oui, il y a également les sympathiques

Simply Red… Vous avez dit choc des cultures ? T.A.

➜ Werchter, 18.06, Werchter Festivalpark complet !, twclassic.be

➜ Sélection / Bruce Springsteen, Simply Red, Jack Johnson, Triggerfinger

CREIL COLORS

Mine de rien, ce "petit" festival a accueilli de grands noms en dix ans : Amadou & Mariam, Femi Kuti, le regretté Manu Dibango... Cette édition invite désormais sur l'Île Saint-Maurice le rastaman iconique Tiken Jah Fakoly et Stephan Eicher. L’Helvète underground présente le spectacle Et voilà, entouré d’une harpiste, d’un bassiste, d’un pianiste et d’instruments automates. Entre classiques de son répertoire et titres de son nouvel album (Ode), il nous réserve un moment enchanteur.

J.D.

➜ Creil, 18.06, Île Saint-Maurice 17h, gratuit, creil.fr

➜ Sélection / Stephan Eicher, Tiken Jah Fakoly, Pig Society, Les Fines Pôlettes

Musique

Tiken Jah Fakoly © Youri Lenquette

Musique

Bruce Springsteen © DR

REFUGEE FOOD FESTIVAL

TABLE OUVERTE

Créé en 2016 par Louis Martin et Marine Mandrila, deux globetrotters amateurs de bonne chère, le Refugee Food Festival remet le couvert pour une huitième édition. Du 6 au 26 juin, les restaurants de plus d’une dizaine de villes entre la France et la Suisse (dont Lille) ouvrent leurs portes à des réfugiés, les laissant concocter le menu de leur choix. Un premier pas vers l’insertion pour les uns, une découverte des saveurs du monde pour les autres, et un grand moment de partage pour tous. Fanny Borrot, la responsable de ce festival pas comme les autres, nous en dit plus.

➜ Lille, 06 > 26.06, divers lieux, refugee-food.org

➜ À lire / La version longue de cette interview sur lm-magazine.com

Gastronomie

A

Lille, au Prima Fila ©

Natalia Jamiolkowska

Quelle est la genèse du festival ?

Le projet a démarré en 2016, à l’initiative de Louis Martin et Marine Mandrila. On était en plein cœur d’une crise migratoire dramatique, avec un afflux d’exilés en Europe. Pour prendre le contrepied des discours misérabilistes, voire anxiogènes, ils ont lancé l’association. L’idée est d’accueillir ces personnes d’une manière digne, de montrer au grand public qu’ils sont nos semblables mais aussi de révéler leur talent.

Quels sont vos objectifs ?

Premièrement, sensibiliser le grand public et changer les regards sur les réfugiés. Deuxièmement, favoriser l’insertion de ces personnes dans la restauration et l’hôtellerie, milieux qu’on sait en tension. Pour beaucoup d'exilés, le festival constitue la première expérience professionnelle en France. Enfin, notre but est surtout de rassembler les cultures.

La cuisine serait donc un langage universel ?

Absolument. Il ne faut pas oublier que ces personnes viennent de pays lointains, d’Afghanistan, du Soudan ou de Syrie. Depuis le début du festival en 2016, une bonne cinquantaine de nationalités a été représentée. C’est souvent compliqué pour eux. Mais, grâce à la cuisine, on partage

des valeurs. Il n'y a rien de mieux pour comprendre l’autre que de goûter ses plats.

Concrètement, comme se déroule la collaboration entre restaurateurs et réfugiés ?

Ils travaillent sur un menu proposé uniquement pendant le festival. La carte habituelle s’efface pour laisser place à cette rencontre.

Les réfugiés sont déclarés et rémunérés par les restaurants avec lesquels ils collaborent. C’est important car l’intégration passe aussi par un accès à l’emploi, et donc par un salaire juste. Aujourd’hui, on a formé environ 300 personnes via l'ensemble de nos projets.

Combien de partenaires comptez-vous ?

Pour cette édition, on accueille une centaine de réfugiés et on travaille avec une centaine de restaurateurs et une quinzaine d'artisans (pâtissiers, bouchers, chocolatiers...), dans treize villes en France et en Suisse. Cela va de la cantine de quartier jusqu’au restaurant étoilé. On veut sensibiliser le plus grand nombre.

Propos recueillis par Simon Prouvost

« Notre but est de rassembler les cultures »

LE DRAGON DE CALAIS

Pluridisciplinaire

Ah ! Calais. Sa plage de sable fin, ses moules-frites, ses fricadelles et... son dragon, pardi ! Créé en 2019 par le génial François Delarozière, ce monstre tout en acier et bois sculpté fait désormais partie du paysage de la ville portuaire - comme le Grand éléphant à Nantes ou le Minotaure à Toulouse. Il faut dire que notre géant de 72 tonnes et de 25 mètres de long est du genre sympa, embarquant le public sur la plateforme panoramique intégrée à son dos pour des voyages le long du front de mer. Après une longue période d'hibernation, le colosse-automate a repris son petit train-train en février, et s'apprête désormais à fêter le solstice d'été... jusqu'en septembre ! Au programme ? Des concerts chaque vendredi soir face à la Manche (avec la folkeuse Moma Elle, le duo ragga-dub Undersonic, entre autres), des barbecues tous les samedis (rassurez-vous, ce n'est pas lui qui les allume !), des journées d'apprentis soigneurs pour les dragonniers en herbe et, bien sûr, des promenades nocturnes à dos de saurien. Pour un été tout feu tout flamme ? On peut le dire. J.D.

➜ Calais, 17.06 > 03.09, Cité du Dragon & divers lieux voyages à dos de dragon : mar > dim : 10h30 - 18h30, 9,50 / 7,50€ (gratuit -3 ans)

Journée des apprentis soigneurs : 25€, compagniedudragon.com

➜ Sélection / 17.06 : Barbecue, Comédie musicale Tom Souville // 18.06 : Concerts du Solstice & DJ set // 23.06 : Concert de Moma Elle // 24.06 : Barbecue, Afterwork

06.07 : Dégustation de bières de région // 07.07 : Concert de Justine M // 12.07 : Journée

apprentis soigneurs de dragon // 13.07 : Kermesse des machines // 15.07 : Voyages

nocturnes // 27.07 : Journée bien-être (yoga & rando-vélo) // 28.07 : DJ set Undersonic…

©

Stéphane Ribeiro Da Ascencao

Musique

Sarah McCoy

Sofiane Pamart

Warhaus / Ladaniva / Halehan

Antoine Hénaut

Orchestre international du Vetex

Musiques Nouvelles

Kumbia Boruka + DJ set Rokia Bamba

Tamikrest

Théâtre / danse / cirque

Hedda

Ibsen – Aurore Fattier

Macadam Circus

Thomas Depryck + Axel Cornil + Antoine Laubin

Sport : Finale de Wimbledon

Clinic Orgasm Society

Into the Open

Voetvolk / Liesbeth Gruwez

Desperado

Enervé + Tristero

La Bande à Tyrex

Programme complet surmars.be

28 juin → 8 juillet

Mons (Be)

théâtre - danse - musique - cirque

C’est l’été sur Mars!

© David Bormans

RÉTRO C TROP

On y a déjà acclamé Madness, Alice Cooper, OMD ou The Zombies. Ce festival s’est fait une spécialité de convier des gloires d’hier qui demeurent dignes aujourd’hui. On sourit à l’évocation de Canned Heat, qui a joué à Woodstock, mais dont il ne reste plus un seul membre fondateur. Qu'importe, Dale Spalding reproduit honnêtement le falsetto haut perché du regretté Bob Hite – Going Up the Country, ce n’est pas rien, un demi-siècle plus tard. On fond d’avance à l’idée d’applaudir

Chris Isaak, trop souvent réduit à Wicked Game et Blue Hotel, l’éternel romantique post-50’s ayant encore beaucoup à dire et à chanter. Ailleurs, les Écossais de Texas, régulièrement snobés mais ô combien doués, enverront valdinguer les idées reçues à leur sujet. Reste quand même une question : depuis quand Mika est-il rétro ? Voilà qui est vexant ! Son premier essai, un précipité de tubes pop, date de… 2007 ! Ah oui, seize ans, quand même… Thibaut Allemand

➜ Tilloloy, 23 > 25.06, Château de Tilloloy, ven : 18h • sam & dim : 14h, 1 jour : 89 > 15€ (-12 ans)

2 jours : 159 > 28€ (-12 ans) • 3 jours : 199 > 42€ (-12 ans), retroctrop.fr

➜ Sélection / 23.06 : Mika, Izïa, Edgär // 24.06 : Texas, Blankass, Barclay James Harvest, Level 42, Lene Lovich // 25.06 : Louis Bertignac, Larkin Poe, Chris Isaak, Caravan, Canned Heat…

Chris Isaak

© DR

Mika

© Casablanca /Republic

Musique

Texas © Julian Broad

Léo Walk

Vincent Dedienne

François Alu

Ballet Béjart

Edouard Baer

Pierre Richard

Kim Wilde

Les 7 doigts de la main

Bertrand Belin

Stephan Eicher

Nils Frahm

Murray Head

Dominique A

Thomas Fersen

Asaf Avidan

Catherine Frot

Michel Fau

Anne Roumanoff

Le Soldat Rose

Ligue d’Impro

Pink Martini

Kyle Eastwood

Caroline Vigneaux

Le Lac des cygnes

Baptiste Lecaplain

André Dussolier

The Opera Locos

Goran Bregović

Le Soldat rose

Flashdance

Arthur H

Germinal

Florent Peyre

Luc Langevin

Fary

Garou

Adamo...

PARADISE CITY COULEUR CAFÉ

À l’image de Bruxelles, dont le cosmopolitisme n’est plus à prouver, Couleur Café sert depuis plus de 30 ans un savant mélange de nuances musicales – le tout au pied de l’Atomium. Cette année résonnent le hip-hop dégingandé d' Earl Sweatshirt , la maestria du bassiste Thundercat , les riddims d’ Anthony B ou la classe rap de Joey Bada$$. On ne manquera pas non plus Neue Grafik Ensemble, formidable cocktail de jazz et hip-hop agrémenté d’une touche d’africanité. Une bonne définition du festival, en somme ! T.A.

➜ Bruxelles, 23 > 25.06, Square de l'Atomium ven : 16h • sam & dim : 15h, 1 jour : 54€

3 jours : 110€, couleurcafe.be

➜ Sélection / 23.06 : Roméo Elvis, Thundercat, Earl Sweatshirt…

24.06 : Juicy, TAYC…

25.06 : Anthony B, Earthgang, Neue Grafik Ensemble, Joey Bada$$

Né voici huit ans, ce festival écoresponsable (peu de plastique, nourriture locale…) convie la crème de la scène electro dans un vaste parc forestier constellé d’étangs et abritant un château du xv e siècle. Outre les valeurs sûres (le R&B hybride de la Danoise Erika de Casier, l’electropop oblique de Flavien Berger, la techno abrasive d’Helena Hauff) on ne manquera pas la venue de Moodymann .

Depuis 1997, cette figure de Détroit a reconnecté la house et la techno à ses racines noires – jazz, soul…

Un événement ! T.A.

➜ Perk, 30.06 > 02.07, Domaine du château de Ribaucourt, 12h, 1 jour : 142 > 65€

3 jours : 189 > 139€, paradisecity.be

➜ Sélection / 30.06 : Bolis Pupul, Folamour, Helena Hauff, Flavien Berger…

01.07 : Christian Löffler…

02.07 : Moodymann, Erika de Casier, Palms Trax…

Thundercat

Musique

Helena Hauff

© Daniel Feistenauer

Musique

SEPTEMBRE

HAMZA

19.09 • L’Aéronef • Lille

SUZuYA

22.09 • La Bulle Café • Lille

VACRA

23.09 • Splendid • Lille

ROMAN FRAYSSINET

27 & 28.09 • Théâtre Sébastopol • Lille

LAURA FELPIN

29.09 • Palais des Congrès • Le Touquet

OCTOBRE

FRANJO

06.10 • Théâtre Sébastopol • Lille

DAVID VOINSON

07.10 • Splendid • Lille

MAXIME LE FORESTIER

07.10 • Palais des Congrès • Le Touquet

POMME POMME

17 & 18.10 • Théâtre Sébastopol • Lille

19.10 • Théâtre Sébastopol • Lille

ROMAN FRAYSSINET

27.10 • Palais des Congrès • Le Touquet

THOMAS ANGELVY

28.10 • Splendid • Lille

BRö

28.10 • La Bulle Café • Lille

Infos, résas & agenda complet www.tumetonnesproductions.com

LIVE IS LIVE

Installé lors de sa première édition sur la plage de Zeebruges, Live is Live prend cette fois ses quartiers dans le joli parc Middenvijver, à deux pas du centre-ville d'Anvers. Dans cette oasis de verdure, au bord de l'Escaut, le calme n'est pourtant qu'apparent. Tout au moins durant ces deux jours de festival, à la programmation résolument rock. En témoigne la présence des indéboulonnables dEUS. La bande de Tom Barman joue à domicile pour dévoiler How To Replace It, son tout dernier album... après une pause discographique de dix ans ! D'ailleurs, la Belgique est plutôt bien représentée ici, avec Balthazar, Whispering Sons (l'une des meilleures formations post-punk du moment) ou Sylvie Kreusch.

L'ancienne chanteuse de Warhaus devrait ensorceler son monde avec des ballades ombrageuses mais terriblement entêtantes (écoutez donc Walk Walk). De quoi ravir les Écossais de Belle & Sebastian et peut-être (qui sait ?) l'insaisissable Grace Jones. En tout cas, à 75 ans, la disco queen en a encore sous la semelle - on l'a récemment vue faire du hula hoop sur scène en talons aiguilles ! J.D.

➜ Anvers, 24 & 25.06, Parc Middenvijver (quartier Linkeroever) 10h, 1 jour : 80€ • 2 jours : 140€, liveislive.be

➜ Sélection / 24.06 : The War on Drugs, Balthazar, Warpaint, Sylvie Kreusch, Whitney, School is Cool... // 25.06 : dEUS, Grace Jones, Suede, Belle & Sebastian, Whispering Sons...

Grace Jones

© Andrea Klarin

dEUS

© Joris Casaer

Musique

Charlotte Adig é ry & Bolis Pupul © Camille Vivier

Lujipeka © DR Adé © Fanny Latour-Lambert

LA BONNE AVENTURE

C'est très joli Malo-les-Bains. Animé, aussi. En début d'année, avec le carnaval de Dunkerque, et puis les premiers jours de l'été grâce à La Bonne aventure. Créé en 2017 par l'association Les Nuits secrètes, ce festival souffle un vent de folie sur "la reine des plages", et ne demande rien en contrepartie.

Fin juin, certains malchanceux auront quitté le nord de la France pour s'ennuyer au bord de la Méditerranée. Les plus malins seront à Dunkerque, « le nez au vent, sans se prendre la tête » pour citer Olivier Connan, le directeur de ce festival qui fait rimer "popu" avec "pointu". « Et puis, on sait faire la fête ici ». Oh, point de carnaval à cette époque de l'année, mais un sacré défilé d'artistes. Sur la grande scène, on attend Juliette Armanet, Lujipeka, Lorenzo et de « petites signatures originales » comme le duo formé par Charlotte Adigéry et Bolis Pupul, prêt à nous servir un subtil cocktail de house et de musiques caribéennes. Citons aussi la Suisse Mara, dont le mix dancehall et second degré (Foufoune) nous fera peut-être plus rougir que le soleil.

Question de regard - La Bonne aventure, c'est aussi des "arts de la plage", soit des installations disposées le long d'un front de mer ambiancé par des DJ sets (Omar EK, le "digger" Healer Selecta). Parmi ces œuvres, la grappe de centaine d'yeux du collectif Cool Shit nous en met plein la vue, tout en initiant une réflexion sur la dispersion de notre attention. À l'heure du soleil couchant, on quitte ces sables décidément très mouvants pour se rendre dans un Kursaal transformé en club par la reine de l'ambient techno, Irène Drésel - histoire de définitivement lâcher les amarres. Julien Damien

➜ Dunkerque, 24 & 25.06, Plage de Malo-les-Bains, Front de mer, Place du Centenaire, Kursaal & divers lieux, 12h, gratuit, labonneaventurefestival.com

➜ Sélection / 24.06 : Lujipeka, Lorenzo, Charlotte Adigéry & Bolis Pupul, Mara, Atili, Marina Trench, Healer Selecta, Dylan Dylan, Irène Drésel... // 25.06 : Juliette Armanet, Voyou, Adé, Star Féminine Band… + arts de la plage et parcours secrets

Musique

FESTIVAL AU CARRÉ

Fin juin, officiellement, les gamins sont encore à l’école et les adultes toujours entre deux réunions. Mais dehors, déjà, on sent ce petit parfum de vacances… Allez zou, on quitte le bureau plus tôt, direction Mons ! De déambulations théâtrales en DJ sets endiablés, le Festival au Carré ne laisse personne sur le carreau. D’ailleurs, difficile de ne pas s’ambiancer au contact de l’Orchestre international du Vetex, une fanfare de quinze musiciens qui ont la fête dans les veines, entre afrobeat, musiques des Balkans ou latines ! Restez debout, puisque voici le duo belge Voetvolk, formé par la chorégraphe Lisbeth Gruwez et le compositeur Maarten Van Cauwenberghe, qui vous invite à un concert de rock dansé à l’énergie salvatrice. En famille, on met volontiers une option sur Drache nationale, le spectacle déjanté des trois circassiens de la compagnie Scratch, qui revêtent leurs plus beaux K-ways pour poser une grande question : « comment positiver quand c’est la merde ? ». Besoin d’air ? Alors cap sur Macadam Circus, la performance cathartique de l’acteur-boxeur Axel Cornil, portée par la musique de Nick Cave et donnée dans la cour du Mundaneum. Enfin, comme si la programmation n’était pas assez alléchante, ajoutons que Sofiane Pamart, pianiste surdoué mariant rap et musique classique, est aussi de la partie. Oui, c’est carré. Marine Durand

➜ Mons, 28.06 > 08.07, Théâtre Le Manège & divers lieux, 1 spectacle : 30€ > gratuit, surmars.be

➜ Sélection / 28.06 : Daddy K7... // 29.06 : Sarah McCoy... // 30.06 : L’Orchestre int. du Vetex, Sofiane Pamart... // 01.07 : Voetvolk... // 02.07 : Cie Scratch, Tamikrest... 04 & 06.07 : Axel Cornil… // 05.07 : Warhaus... // 08.07 : Clinic Orgasm Society...

Voetvolk © Danny Willems

La Bande à Tyrex © Maxime Steckle

Pluridisciplinaire

Musique

Imaginez : un millier de fans absolus de rock et de blues réunis dans une plaine, à un jet de pierre de Louvain, pour applaudir Big Bill, Kandahar, Banzai et The Bintangs. Oui, nous sommes en 1975. Depuis, Rock Werchter a bien grandi , ouvert plusieurs autres scènes et ses horizons musicaux. À tel point que, parmi la centaine d’artistes présents, nous voici obligés d’opérer une sélection sévèrement drastique. Thibaut Allemand

SLOWTHAI

Né aux USA, le hip-hop n’est pourtant jamais meilleur que lorsqu’il est anglais – ne cherchez pas, c’est un axiome. En sept ans et trois albums, Tyron Frampton, alias Slowthai, reprend peu ou prou le flambeau de The Streets (lui aussi blanc-bec, rejeton de la working class) mais en mode très, très énervé. Acclamé par ses pairs, on l’a notamment croisé aux côtés de Gorillaz, A$AP Rocky, James Blake ou Tyler, The Creator – pour ne citer que quelques pointures. Ses morceaux mêlent déflagrations techno, effluves punk et noise et, par-dessus, un flow hargneux. Inutile de préciser que, sur les planches, le natif de Northampton ne s’économise guère…

➜ Werchter, 29.06 > 02.07, Festivalpark Werchter, 12h, 1 jour : 127€ (01 et 02.07 complets !) rockwerchter.be

➜ Selection / 29.06 : Stormzy, Compact Disk Dummies, Iggy Pop, Warhaus, Anna Calvi, Weyes Blood, Röyksopp... // 30.06 : Red Hot Chili Peppers, Liam Gallagher, The Black Keys, Kasabian, The Haunted Youth, Editors, Fever Ray, Viagra Boys, Slowthai...

01.07 : Muse, Oscar & The Wolf, Machine Gun Kelly, Interpol, Sigur Rós, Dope Lemon...

02.07 : Arctic Monkeys, Queen of the Stone Age, Lil Nas X, Rosalía, Billy Nomates...

WEYES BLOOD

En quelques années, la Californienne est passée du statut d’expérimentatrice underground à celle de grande voix de la pop moderne. Ses hymnes finement orchestrés, rehaussés d’un timbre hérité de celui de Nico, se nourrissent du soft rock 70’s, mais pas seulement. L’intéressée vous citera Aphrodite’s Child, le compositeur médiéval Guillaume de Machaut ou les demos de Television produites par Brian Eno parmi ses disques de chevet. Sur cette tournée, souvent tout de blanc vêtue, elle apparaît hantée et enchanteresse.

(+ Lille, 27.06, L’Aéronef, 20h, 27/20€, aeronef.fr)

ROSALÍA

LIAM GALLAGHER

Ah ! Le retour de la belle et grande gueule mancunienne. Réputé moins doué que son grand frère, Liam Gallagher s’est finalement révélé en solo après le faux départ du groupe Beady Eye. Aucun de ses deux essais n’atteignent la cheville d’Oasis. N’empêche, cette démarche inimitable (quoique chipée à Ian Brown, des Stone Roses), cette voix inégalable (bien qu’abîmée ces derniers temps) cette morgue absolue (très surjouée) et ce charisme invraisemblable (non, pas de modération ici) demeurent inégalables. Liam Gallagher, quoi.

Complot international ? Jeunisme infernal ? On pouvait demeurer circonspect face aux avalanches de dithyrambes submergeant la Catalane depuis la sortie de Motomami (2022), son troisième album. À l’écoute, ce mélange baroque entre flamenco et rap, reggaeton et bolero, salsero et trap s’avère irrésistible. Sur scène, entourée de huit danseurs, l’Espagnole donne corps et cœur à des chansons parfois autotunées mais toujours intimistes, musclées mais sensibles. Elle ose tous les paradoxes, et la magie opère.

© Neil Krug

© Daniel Sannwald

ROOTS REGGAE FESTIVAL BRUXELLES FAIT SON CINÉMA

Changement de cap pour cet événement, qui quitte la ferme Bériot pour la station balnéaire la plus prisée du Borinage : Hensies Plage. Pour le reste, il est toujours question de good vibes. D'abord parce que les bénéfices du festival serviront à la création d’un orphelinat. Surtout, l'événement est dédié à la musique de Jah. Parmi ses éminents représentants, citons la Trinidadienne Queen Omega, icône du reggae féminin (eh oui !) ou le Jamaïcain Clinton Fearon à qui l'on doit quelques classiques comme I'm not Crying. J.D.

➜ Hensies, 30.06 > 02.07, Hensies Plage ven : 15h • sam & dim : 10h, 1 jour : 40/30€

3 jours : 75€, rootsreggaefestival.be

➜ Sélection / 30.06 : Tony Nephtali, Queen Omega… // 01.07 : Rebel Jam Band, Clinton Fearon, The Cimarons…

02.07 : Letoyo & Foodj Madrigal…

C'est un peu l'anti-festival de Cannes. Loin du champagne et des mondanités, on se pose sur des transats pour déguster des films à la bonne franquette, d'Anderlecht à Uccle et pile sous les étoiles. En somme, dans la pure tradition du cinéma itinérant de plein air. Pour cette 23e édition, 15 long-métrages sont à l'affiche. Oh, pas d'avantpremières ici, mais une sélection d'œuvres récentes. Si vous avez raté L'innocent de Louis Garrel ou La Nuit du 12 de Dominik Moll, c'est le moment ou jamais. J.D.

➜ Bruxelles, 01 > 15.07, divers lieux, dès 21h gratuit, bruxellesfaitsoncinema.be

➜ Sélection / 01.07 : Interdit aux chiens et aux Italiens d'Alain Ughetto (Uccle)

06.07 : La Nuit du 12 de Dominik Moll (Auderghem) // 10.07 : El buen patrón de Fernando León de Aranoa (Evere)

14.07 : L'innocent de Louis Garrel (Watermael-Boitsfort)

© Libération Films Animation

Cinéma

Queen Omega

Cotton

Musique

Damso © Withtom

Vitalic © Yann Rabanier

Orelsan © Alice Moiti é

MAIN SQUARE FESTIVAL

Avec les frites, la bière ou le maroilles, c'est devenu l'autre grande spécialité des Hauts-de-France : le Main Square. Preuve de cet enracinement, le festival fondé par Live Nation affichait complet deux mois et demi avant son ouverture - du jamais vu ! Il faut dire que l'affiche est des plus alléchantes.

La recette a fait ses preuves. Depuis ses débuts, le Main Square ménage un savant mélange de styles, entre grands noms d'hier (l'insubmersible David Guetta ou les Californiens de Maroon 5, pour leur unique festival en France) et d'aujourd'hui. Certains sont déjà passés par Arras, comme Damso, Orelsan, Macklemore ou Vitalic - connu pour ses shows très spectaculaires, entre mappings et installations vidéo, le Dijonnais devrait une nouvelle fois électriser la Citadelle. Pour d'autres, c'est une grande première, à l'image... d' Aya Nakamura ! La "queen" de la scène hexagonale, artiste francophone la plus écoutée au monde, vient étrenner son quatrième album, le très zouk DNK, même si tout le monde attend évidemment de reprendre en chœur Djadja.

Produits locaux - Du bruit et de la fureur donc, mais aussi des concerts plus introspectifs, avec par exemple John Butler. Tenancier d'une musiqué boisée, entre blues acoustique et folk ciselé, l'Australien fait vibrer la corde sensible et promet un moment suspendu. Enfin, on n'oublie pas de passer par le Bastion, scène créée en 2019 pour mettre en avant des artistes régionaux. Parmi eux citons Konga. Révélé par ses productions electro et un flow élastique, tour à tour rageur ou mélodieux, le Lillois prouve définitivement que le rap est aussi une spécialité du Nord.

Julien Damien

➜ Arras, 30.06 > 02.07, La Citadelle, ven : 15h30 • sam : 14h • dim : 13h, complet ! mainsquarefestival.fr

➜ Sélection / 30.06 : Maroon 5, Damso, Izïa, Kungs, Tiakola, Anna Calvi...

01.07 : Orelsan, Aya Nakamura, Vitalic, Hamza, Nova Twins, Konga, Orange Dream...

02.07 : David Guetta, Macklemore, John Butler, Suzane, Bbno$, Joé Dwèt Filé...

Musique

GENT JAZZ FESTIVAL

Peter Doherty, Einstürzende Neubauten, David Byrne, Joan Baez, Sting, Kae Tempest… Ces dernières années, le Gent Jazz Festival étonnait par son ouverture. On pourrait d’ailleurs disserter longtemps sur une éventuelle pureté du jazz, lui-même né du blues, de la marche, du ragtime et du negro spiritual… Qu’importe, cette édition se concentre davantage sur les artistes traditionnellement classés au rayon jazz des bacs. Ainsi se succèdent dans un cadre idyllique (à l’ombre des jardins d’une ancienne abbaye du xiiie siècle) quelques prestigieux habitués des lieux, dont Norah Jones et son jazz vocal soyeux ou le saxophoniste et clarinettiste

Branford Marsalis. On se réjouit de belles retrouvailles, aussi, avec le bassiste Marcus Miller, qui n’était pas revenu à Gand depuis 20 ans et qui a accompagné, attention, Miles Davis ou encore Herbie Hancock, présent lui pour la… quatrième fois – une fidélité qui en dit long. On succombera également aux compositions pianistiques mâtinées d’électronique de Nils Frahm, aux BO imaginaires de la violoniste bruxelloise

Catherine Graindorge (frayant à l'occasion avec Iggy Pop) et enfin au timbre envoûtant de la Sino-Islandaise Laufey. Plus qu’un recentrage, donc, il s’agit pour le Gent Jazz Festival d'un retour aux racines. Et l’air de rien, de souligner les multiples ramifications du genre. Thibaut Allemand

➜ Gand, 05 > 15.07, Site de la Bijloke, 1 jour : 95 > 44€, gentjazz.com

➜ Sélection / 05.07 : Gregory Porter... // 06.07 : Mulatu Astatke, Kamaal Williams...// 07.07 : Marcus Miller, Joe Bonamassa... // 08.07 : Laufey, Mavis Staples, Norah Jones... // 10.07 : Catherine Graindorge... // 13.07 : Nils Frahm... // 14.07 : Branford Marsalis... // 15.07 : Bilal, Herbie Hancock...

Norah Jones © Shervin Lainez

Nils Frahm © Markus Werner

Musique

Marcus Miller © Thierry Dubuc

LES ARDENTES FABRICE LAMPROYE

Travis Scott, Kendrick Lamar, Booba, SCH, Niska, Disiz... Ne cherchez pas : cet été, toutes les stars du hip-hop sont aux Ardentes, à Liège ! En une quinzaine d’années, ce festival s’est imposé comme un mastodonte du genre en Europe. Longtemps installé dans le parc Astrid, le rendez-vous a pris l’an passé ses quartiers dans un champ, sur le site de Rocourt, doublant son affluence pour accueillir plus de 200 000 personnes. Comment la cité wallonne estelle devenue une capitale estivale du rap ? Fabrice Lamproye, codirecteur et programmateur de l’événement, nous explique tout.

Peux-tu nous rappeler la genèse du festival ?

En 2006 émerge à Liège une scène electro importante, mais sans événement fédérateur.

Devant ce constat, on décide de développer le projet avec Gaëtan Servais. La ville était partante et la première version des Ardentes, sous-titrée "electro-rock", voit le jour avec le DJ allemand Sven Väth et Indochine en têtes d’affiche. Un démarrage sur les chapeaux de roues, avec du pop-rock en journée et de la techno à la nuit tombée.

Puis il y a eu un virage en 2015, n'est-ce pas ?

Oui, après neuf ans sur ce format, on s’est concentrés sur les musiques urbaines, répondant à l’évolution de notre public. Jusque-là, on était tiraillés entre ceux qui réclamaient plus de rock

ou davantage de hip-hop, avec à la clé des frustrations des deux côtés. On ne voulait pas être un festival comme tant d'autres avec une affiche hétéroclite. On a donc pris le parti des plus jeunes

et développé notre programmation hip-hop pour atteindre 100% en 2019. Kendrick Lamar a été le premier artiste international à nous rejoindre.

Est-ce aussi une manière d’attirer un public international ?

Oui, et surtout un public français. Il a représenté 40 % de notre audience en 2022 et frôle les 60 % des ventes cette année. En fait, on comble le manque de festivals hip-hop en France. Les Ardentes s’inscrivent dans la lignée >>>

« Pas un festival avec une affiche hétéroclite »

Koba

LaD

© Alexis Vassiviere

des rendez-vous spécialisés qu’on trouve en Angleterre, en Suisse ou en Allemagne. Ils ont tous lieu à peu près à la même période, ce qui nous permet d'attirer des artistes américains, comme Travis Scott, ne tournant que quelques semaines par an en Europe.

Quels sont tes trois coups de cœur parmi tous les artistes qui ont défilé aux Ardentes ?

Je citerais Kendrick Lamar pour sa créativité, la richesse de ses albums et ses collaborations avec des musiciens de jazz. Je suis un fan de longue date et je l’écoute aussi chez moi, contrairement à d’autres artistes que je préfère voir sur scène pour l’énergie qu’ils dégagent. Travis Scott est aussi hors catégorie à mes yeux. Pour le reste, j'adore le rap anglais qui fait preuve de beaucoup d’innovation. Raison pour laquelle je me réjouis de voir Central Cee cette année.

Quel artiste rêverais-tu de voir aux Ardentes ?

Beaucoup sont déjà passés chez nous... Je dirais Drake et Eminem, qui appartiennent à la vieille garde.

Ta plus grande fierté depuis 2006 ?

Honnêtement, je suis très fier d’intéresser autant de jeunes. La moyenne d’âge de plus de 80% du public se situe entre 16 et 25 ans, avec une

majorité de 16-18 ans. Ça me tient d’autant plus à cœur que j’ai des enfants d’une vingtaine d’années. Rester en phase avec la jeunesse est très important pour nous. J’adore voir des parents hermétiques au hiphop prendre plaisir à accompagner leur progéniture.

Et tes regrets ?

Quand on ne parvient pas à attirer un artiste après des mois de négociations. Mais généralement ils sont de courte durée, car on rattrape le coup l’année suivante !

Propos recueillis par Virginie Dupont

LES ARDENTES

➜ Liège, 06 > 09.07, site de Rocourt, 12h30 1 jour : 95€ • pass 4 jrs : 247€, lesardentes.be

➜ Sélection / 06.07 : Alonzo, Aya Nakamura, Disiz, Green Montana, Hamza, Kendrick

Lamar, Khali, Luidji, Soolking, Varnish La Piscine, Vladimir Cauchemar...

07.07 : Alkpote, Caballero & JeanJass, Kaaris, Josman, Maes, Makala, Rae

Sremmurd, SCH, Sto, Travis Scott..

08.07 : Benjamin Epps, Dinos, Lous and the Yakuza, Lujipeka, Playboy Carti…

09.07 : BB Jacques, Ben PLG, Booba, Bekar, Central Cee, DJ Snake, Freeze Corleone, Kekra, Lorenzo, NES, Niska...

➜ À lire / La version longue de cette interview sur lm-magazine.com

« Rester en phase avec la jeunesse »

DOUR FESTIVAL

À l’origine, quelques étudiants originaires de la région montent, sur un coup de tête, une soirée de concerts pour vivifier un territoire abandonné. Près de 35 ans plus tard, Dour est connu dans le monde entier. Lieu de toutes les folies, paraît-il. Pays de Cocagne, surtout, où se pressent plus de 200 artistes. Impossible de tout voir. Et pourtant…

Pourtant, ce n’est pas grave. On peut venir pour les Versaillais Phoenix, auréolés du succès d’un septième album enchanteur, et tomber en chemin sur le métissage electropop grec de Johan Papaconstantino. Ou courir pour succomber aux charmes orientaux d’Acid Arab et se perdre en route, séduit par les nappes synthétiques de The Blaze ou dans une fiesta orchestrée par La Femme. Voilà, à peu près, le niveau des enjeux. Et encore, on n’a pas évoqué les amis égarés on ne sait trop où, tandis qu’on s’en fait d’autres, avant de perdre le Nord ailleurs...

L'aventure c'est l'aventure - Ce dérèglement des sens constitue justement la magie d’un festival où se côtoient pop, rock, hip-hop, dub, drum and bass, metal, electro… Outre la présence d’Aphex Twin (voir page 23) qui n’était pas venu ici depuis treize ans, on tâchera de souffler, en compagnie de l’éternel ado Pedro Winter, les vingt bougies de la maison Ed Banger qui repeignit en fluo(kid) les années 2000 avant de devenir un petit poids lourd des scènes indépendantes. Enfin, comme à chaque édition, se trouvera la révélation, l’épiphanie, celle dont on ne sait rien à l’heure où l’on écrit ces lignes – mais dont la prestation nous renversera forcément. C’est aussi ça, le festival de Dour. Thibaut Allermand

➜ Dour, 12 > 16.07, Parc éolien, mer : 19h • jeu : 14h • ven : 15h • sam & dim : 14h 1 jour : 110/70€ • 5 jours : 240/195€, dourfestival.eu

➜ Sélection / 12.07 : Zola, L’Impératrice, Acid Arab... // 13.07 : The Blaze, Isha, Meute, Romy... 14.07 : Biig Piig, PLK, Lomepal, Paul Kalkbrenner, Flavien Berger, Lous and The Yakuza, Prince Waly, Eloi, Salut c’est cool... // 15.07 : dEUS, Phoenix, Orelsan, Cellini, Daphni, Pedro Winter, Solomun, Peggy Gou, winnterzuko, Coely, Lorenzo, Biga*Ranx, Johan Papaconstantino, Caribou, Overmono... // 16.07 : Denzel Curry, Damso, Aphex Twin, Tale of Us, The Soft Moon, Agar Agar, La Femme, Hudson Mohawke, Sofie Royer, Bolis Pupul, The Psychotic Monks...

Pas mal cette édition des festivals. Vous en voulez encore ? Alors rendez-vous le mois prochain pour découvrir la suite ! En attendant le line-up de juillet-août, voici déjà quatre bonnes raisons de décaler ses vacances en septembre pour s'ébaubir entre Chiny et Charleville-Mézières.

Julien Damien

ÀLES NUITS SECRÈTES

Franchement, ce festival n'a plus rien de secret - ils étaient 55 000 l'an passé à l'avoir éventé. Pourtant, il ménage encore son lot de surprises. À commencer par la venue d'Angèle, adoubée par Coachella et attendue à Aulnoye-Aymeries comme ce qu'elle est désormais : une mégastar de la pop - au même titre que Romy, échappée de The xx pour brûler le dancefloor. Au cœur d'un site agrandi, on attend aussi le retour de Jain, l'étoile montante de la house Ben Böhmer ou... Aymeric Lompret ? Eh oui, les Nuits secrètes invitent pour la première fois un humoriste, en l'occurrence en parcours secret. Où ça ? Mystère et boule de gomme…

➜ Aulnoye-Aymeries, 21 > 23.07, En ville, 15h 1 jour : 55 > 45€ • 3 jours : 130 > 120€, 1 parcours secret : 15€, lesnuitssecretes.com

➜ Sélection / 21.07 : Angèle, Gazo, La Femme, Acid Arab... // 22.07 : Jain, The Blaze, Ben Böhmer, Vladimir Cauchemar... // 23.07 : Lomepal, Sofiane Pamart, Romy, Lorenzo...

Station secrète © R é mi Debreu

ESPERANZAH!

Festival engagé, et engageant, Esperanzah! prend place dans le superbe cadre de l’abbaye de Floreffe, bordée par un méandre de la Sambre. Entre moments de réflexion sur le développement durable ou l’égalité des chances, cette 21e édition accueille des artistes des quatre coins de la planète. Après avoir cherché la Bagarre, on prend des leçons de recyclage avec le collectif congolais Kokoko! et on se met à l'aise avec Chilly Gonzales - en peignoir et pantoufles, of course !

➜ Floreffe, 27 > 30.07, Abbaye de Floreffe

jeu : 18h • ven : 14h30 • sam & dim : 13h

1 jour : 59 > 30€ • 3 jrs : 115/100€ • 4 jrs : 130/115€ (gratuit -11 ans), esperanzah.be

➜ Sélection / 27.07 : Bagarre, Eloi...

28.07 : Charlotte Adigéry & Bolis

Pupul, Jok'Air... // 29.07 : Pomme, Tiken

Jah Fakoly, Kokoko!... // 30.07 : Chilly

Gonzales, La Femme, Ada Oda, B.B.

Jacques...

CABARET VERT

Toujours moins de carbone, mais encore plus d’étincelles. Le Cabaret vert annonce de grandes ambitions

écologiques (circuits-courts, transports doux…), une nouvelle scène dub (le Zion Club) et aligne une palanquée de noms ahurissants. Dans la cité de Rimbaud, les légendes d’hier (The Chemical Brothers, Cypress Hill) côtoient celles d’aujourd’hui (Viagra Boys, Calvin Harris) et font de la place aux étoiles montantes (Pierre de Maere). En vert et avec tous, donc.

➜ Charleville-Mézières, 16 > 20.08 Square Bayard, mer : 17h30 • jeu : 16h30 ven : 15h30 • sam : 15h30 • dim : 14h

1 jour : 63 > 25€ • 3 jours : 115€

4 jours : 165€ • 5 jours : 225€ (gratuit -15 ans), cabaretvert.com

➜ Sélection / 16.08 : Calvin Harris, Damso, Hamza… // 17.08 : Paula Temple, Sleaford Mods, Lomepal… // 18.08 : The Chemical Brothers, Christine & the Queens, Viagra Boys… // 19.08 : Dinos, Cypress Hill… 20.08 : Juliette Armanet, Pierre de Maere…

FESTIVAL INTERCULTUREL DU CONTE DE CHINY

Chaque été, la petite cité médiévale de Chiny s'anime d'une drôle de magie. Durant trois jours, les artistes jonglent avec les mots entre places verdoyantes ou chemins boisés, sur les eaux de la Semois ou cachés dans un verger. Ouverte à toutes les esgourdes, cette 34e édition fait la part belle aux femmes pour nous rapporter des histoires drôles ou émouvantes. Des méandres de la vieillesse à travers les âges au fabuleux destin de Frida Kahlo, gageons que chacun y trouvera... son conte.

➜ Chiny, 07 > 09.07, divers lieux en ville, conte.be

➜ Sélection / Nefissa Benouniche, Hélène Bardot, Christine Andrien & Italia Gaeta, Marie Thys, Christine Horman & Vi Indigaia, Pascal Guéran, Les Bonimenteurs

ANA DUJE

Haut(e) en couleur

Donnez-lui carte blanche, Ana Duje créera sans doute une œuvre vitaminée débordant de fleurs, de smileys et de personnages aux dimensions extravagantes. Cette pétillante Argentine, qui offre un sacré coup de fouet à nos pages de juin, a démarré sa carrière comme graphiste dans la publicité avant d’opter pour l’illustration en freelance. Désormais, c’est depuis sa ville de cœur, Barcelone, plus précisément depuis le canapé où elle se love avec son ordinateur sur les genoux, qu’elle donne naissance à ses images emplies de bonne humeur. Ces silhouettes aux proportions délirantes et ces fessiers rebondis ? « Mon travail célèbre le corps humain sous toutes ses formes, et tente de transmettre un message positif », détaille la jeune femme de 33 ans. Ces lignes droites et arrondies, comme tracées à la règle et au compas ? L’artiste explique combiner « une approche minimaliste avec des formes géométriques et des couleurs vibrantes », quel que soit le support final (une affiche, une figurine, un pin’s ou un vêtement). On reconnaîtra aussi quelques clins d’œil à la pop culture, et une proximité avec le plasticien japonais Takashi Murakami. L’intéressée ne revendique pourtant aucune référence : « je peux m’inspirer d’une phrase, d’une photo, d’une chanson ». Du travail de ses contemporains, aussi, qu’elle accueille en interview lors de sessions "Illustrations chat", diffusées en live sur Instagram. Si sa patte est reconnaissable, son style ne cesse d’évoluer, car « changer, c’est grandir », assure Ana Duje. Une façon de garder le sourire, et ne pas s’endormir sur ses marguerites. Marine Durand

« Célébrer le corps sous toutes ses formes »

Mon Half & Half, Holebi tea dance, 2017, Flyer, Collection Fonds

Suzan Daniel (Amsab-ISG)

BRUSSELS QUEER GRAPHICS

Expression libre

C’est une histoire de reconnaissance, d’affirmation et de revendication. De créativité, aussi. Fruit d’un remarquable travail de recherche mené en collaboration avec l'Université libre de Bruxelles (ULB) et La Cambre, cette exposition retrace l'activisme des communautés LGBTQI+, à Bruxelles, des années 1950 à nos jours, à travers le prisme de l’illustration et du graphisme. Une immersion inédite au sein d’une culture aussi riche que diversifiée.

Après Punk Graphics, en 2019, le Design Museum Brussels ausculte le langage visuel queer. Le moment n’a pas été choisi par hasard. 2023 marque en effet les 70 ans de la création du Centre culturel belge par l’activiste lesbienne Suzan Daniel, soit le premier groupe homosexuel connu au plat pays. La date coïncide également avec les 20 ans de l’ouverture du mariage civil aux couples de même sexe en Belgique (une décennie avant la France, soit dit en passant). Brussels Queer Graphics réunit des œuvres issues de milieux associatifs, festifs ou culturels (bars, discothèques, cinémas...), signées par des professionnels ou des amateurs. Ces affiches, flyers, fanzines, badges ou t-shirts dessinent ainsi l’histoire bruxelloise des communautés LGBTQI+, qui fut mouvementée. « On passe d’un militantisme discret et de la répression, dans les années 1950, aux longues années 1980 et l’apparition du VIH, jusqu’à l’acquisition progressive de droits à la fin du xxe siècle », résume Arnaud Bozzini, le directeur du musée.

Gays lurons - Pour autant, il ne s’agit pas ici de livrer un récit chronologique ni exhaustif de ces événements. « C’est une exposition historique et sociologique, certes, mais traitée par le prisme du graphisme. On raconte avant tout l’évolution d’une culture ». >>>

« Une question historique mais traitée par le prisme du graphisme »

CHE, Booklet, Collection Fonds Suzan Daniel (Amsab-ISG)

La Démence, Pink in Space, 1993, Flyer, Collection Fonds Suzan Daniel (AMSAB-ISG)

© Thierry Coppens

Ses fondements s’incarnent dans le "do it yourself". Photocopieuses, machines à écrire, dessins… les moyens sont d’abord rudimentaires et la discrétion de rigueur. « Au départ la diffusion des informations se limite à la communauté », explique Terry Scott, co-commissaire de cette exposition. Il s’agit d’annoncer un concert, une soirée dansante… À partir des années 1980, la technologie offre plus de possibilités formelles, notamment photographiques. Dans tous les cas, ces créations ne manquent pas d’humour, entre subversion, réappropriation des codes de la pop culture ou détournement des figures belges, comme cette reine Fabiola repeinte en égérie queer, façon Warhol.

Over the Rainbow - Peu à peu, la communauté LGBTQI+ gagne en visibilité dans l’espace et le débat publics. Les corps se dévoilent, le nombre de symboles se multiplie avec la diversification des identités de genre. Lors de cette visite, on découvre par exemple que, jusque dans les années 1990, l’emblème le plus utilisé restait le triangle rose… inventé par les nazis pour désigner les homosexuels dans les camps de concentration. Il sera remplacé par le drapeau arc-en-ciel, apparu dès 1978 aux États-Unis mais adopté lors de la deuxième pride bruxelloise, en 1997. Une bannière débarrassée de ce passé mortifère, représentative de la diversité de cette communauté et… plus gaie, tout simplement ! Julien Damien Bruxelles, jusqu’au 05.11, Design Museum Brussels tous les jours : 11h - 19h, 10 > 4€ (gratuit -12 ans), designmuseum.brussels

Anne Tonglet, Autonomies lesbiennesNos Désirs font désordres !, 2016, Sign, AVB | ASB Fonds Fauconnier

« On raconte avant tout l’évolution d’une culture »

Tamara Watkins, realness © 1982, Nick Kuskin. The Harlem Fantasy Ball II, NYC. Photo taken on invitation by The Royal House of LaBeija

THE HARLEM FANTASY '82

Queer véritable

C’est une plongée inédite dans la culture ballroom. Cette exposition bruxelloise retrace un moment fondateur du voguing, dans la communauté noire transgenre des années 1980, à New York. Signées par le photographe Nick Kuskin, encore jamais montrées dans un musée, ces images documentent l’émergence d’un mouvement artistique entre exubérance, liberté et fierté.

Popularisé par Madonna dans les années 1990, désormais ancré dans la pop culture (des clips de Beyoncé à ceux de Lil Nas X), le voguing fut d’abord un acte de résistance. Dans les années 1960, la communauté queer noire (et latino) de New York ne se retrouve pas vraiment dans la mode et les concours de beauté blancs. Pour tout dire, elle en est exclue car doublement ostracisée par la société américaine. Ces drag-queens et femmes trans trouveront le moyen de s’exprimer dans un réseau d’entraide formé de houses. Dirigées par des mothers ou des fathers, installées dans des sous-sols, des bars voire des garages, « ces maisons leur offrent alors une famille alternative, explique Elena Akilo,

l’une des coordinatrices de cette exposition. Ce sont à la fois des lieux de soutien, d’information mais aussi de fête ». On y organise ce qu’on appelle des ballrooms. Réunissant plusieurs maisons, « ces performances entre mode et danse sont des célébrations de leur créativité et de leur identité, l'occasion de décerner des trophées ».

Vogue à l’âme

Fondée par Crystal LaBeija en 1972, à Harlem, la Maison royale de LaBeija fut la toute première de ces houses. En 1982, sa successeuse, Pepper LaBeija, organise un grand ballroom et décide de médiatiser l’événement. C’est la première fois qu’une telle soirée est documentée par des caméras.

Ce soir-là, Nick Kuskin, photographe (blanc) tout juste diplômé, accompagne deux amis réalisateurs. Nous sommes dans un sous-sol de la West 125th Street. Le jeune homme de 21 ans ignore tout de cette contre-culture, mais est époustouflé par ce qu’il voit : défilés de mannequins transgenres dans des tenues chatoyantes, danses, parodies des gestes des blancs hétéros – ce fameux détournement des poses des modèles du magazine Vogue… Toutefois, il faudra attendre 40 ans pour qu’il révèle

enfin ses clichés. D'abord dans l'intimité de la galerie JPMDR Atelier, à Bruxelles en 2021, et désormais au prestigieux Bozar où trône une sélection de 39 images. Celles-ci donnent à voir des regards emplis de fierté, des portraits rayonnants. Entre ghetto et glamour, beauté et dignité, ces photographies restituent l’essence même de la culture

queer. Julien Damien

Bruxelles, jusqu’au 21.07, Bozar mar > dim : 10h - 18h

6/3€ (gratuit -12 ans), bozar.be

The Godfather of Baltimore - The House of LaBeija, Harlem Fantasy Ball II – NYC - 1982 © Nick Kuskin

HOMOSEXUELS ET LESBIENNES DANS L'EUROPE NAZIE

Retrouver la mémoire

Située à Malines, entre Bruxelles et Anvers, la Kazerne Dossin n'est pas un lieu anodin. Dans les années 1940 partaient d'ici les convois des Juifs raflés, en direction d’Auschwitz. Depuis, ce site est devenu un musée. Sa nouvelle exposition retrace une histoire méconnue : celle de la persécution des homosexuels et lesbiennes par le régime nazi.

On les appelait les "triangles roses", en référence au morceau de tissu cousu sur leur pyjama rayé. Longtemps, les homosexuels persécutés durant le Troisième Reich furent privés de mémoire. Le régime nazi en a pourtant fichés près de 100 000, et déportés entre 5 000 et 15 000 dans des camps de concentration. La plupart ont péri, et rares furent les survivants à témoigner. En Allemagne, leur statut de victime fut même nié, en raison de l'homophobie persistante et surtout d'une loi : le paragraphe 175 du code pénal, criminalisant l'homosexualité jusqu'en 1994. C'est seulement à partir des années 1970, à la faveur des mouvements de libération gays et lesbiens, que le sujet fut enfin abordé.

Traces de vie - Conçue par le Mémorial de la Shoah de Paris, et augmentée d'une section belge, cette exposition entend « honorer la mémoire de ces hommes et femmes à travers plusieurs parcours de vie », principalement en Allemagne. On y découvre les prémices d'une émancipation durant les Années folles, comme ces fêtes queers organisées par le médecin allemand Magnus Hirschfeld, pionnier de la cause LGBT, mais aussi des histoires d'amour détruites par la haine et de nombreux portraits de héros ou de martyrs. Parmi ces documents inédits, il y a cette photographie d’identité judiciaire de Fritz Kitzing, citoyen anonyme interpellé en 1938, disparu dans des circonstances inconnues, mais aujourd'hui sauvé de l'oubli...

Julien Damien

Malines, jusqu'au 10.12, Kazerne Dossin, lun, mar, jeu & ven : 9h - 17h • sam & dim : 9h30 - 17h, 10/5€ kazernedossin.eu

Soirée costumée à l'Institut de sexologie d'Hirschfeld, Berlin, 1920 © Magnus-HirschfeldGesellschaft e.V., Berlin

Photographies d’identité judiciaire de Fritz Kitzing en 1936 © Coll. Landesarchiv Berlin

JONONE : LA TENTATION DU DÉCOR

Né à Harlem en 1963, JonOne a passé son adolescence à bomber les murs et les trains de New York, avant de recourir à la toile. Il s’est révélé avec un style mariant graffiti et expressionnisme abstrait, entre répétition de motifs et couleurs éclatantes, dans les pas de Jackson Pollock ou Mark Rothko. Ce pionnier du street art est désormais un peintre reconnu à travers le monde… et a installé son atelier à Roubaix, à quelques pas de la Piscine où il est aujourd'hui exposé. Ce parcours réunit peintures et dessins, mais aussi ses récentes collaborations avec agnès b. ou les faïences de Gien, célébrant un artiste en mouvement perpétuel. J.D.

Roubaix, 24.06 > 03.09, La Piscine, mar > jeu : 11h - 18h • ven : 11h - 20h • sam & dim : 13h -18h, 11/9€ (gratuit -18 ans), roubaix-lapiscine.com (dans le cadre du festival URBX, voir page 26)

HOMO LUDENS

Fermé pour travaux, le musée des beauxarts de Valenciennes présente ses collections en ville. En l'occurrence dans le quartier de Nungesser, où trône le Stade du Hainaut. D'ailleurs, il est aussi question de jeu ici. Constituée de 16 panneaux, cette exposition itinérante s'intéresse à l'Homo Ludens. De l'enfant tenant son jouet aux diaboliques joueurs de cartes, ces peintures, dessins ou sculptures racontent une amusante histoire de l'art. J.D.

Valenciennes, 07.06 > 31.08, quartier Nungesser (r. de l'Oiseau blanc), grat., musee.valenciennes.fr

Manufacture de Fourmaintreaux-Courquin, plat rond, fa

ence, Valenciennes, Musée des Beaux-Arts © Ville de Valenciennes, Thomas Douvry

© Gwen Le Bras

Man Ray et la mode

Après Marseille et Paris, Man Ray et la mode fait escale à Anvers, et c’est évidemment le MoMu qui se penche sur ce pan méconnu de la carrière du photographe américain. Repensée spécialement pour la Belgique, l’exposition entrelace vêtements de couturiers (dont ceux qu'il inspira, tels Dries Van Noten, Olivier Theyskens ou Martin Margiela), œuvres dada et couvertures de magazines pour raconter l’invention de la photo de mode.

Anvers, jusqu'au 13.08, MoMu, mar > dim : 10h-18h, 12 > 5€ (gratuit -18 ans), momu.be

Mehdi-Georges Lahlou & Candice Breitz

Qu’il s’exprime à travers des sculptures, installations, dessins, collages ou vidéos, Mehdi-Georges Lahlou a toujours placé l’identité au cœur de son travail. Le plasticien francomarocain expose à la Centrale et, comme à son habitude, le centre d’art bruxellois invite un autre artiste à dialoguer avec ses œuvres. En l'occurrence la vidéaste et photographe sud-africaine Candice Breitz, qui présente notamment l’installation vidéo Whiteface, interrogeant les turpitudes de la "blanchitude".

Bruxelles, jusqu'au 17.09, Centrale For Contemporary Art mer > dim : 10h30-18h 8>2,50€ (gratuit -18 ans) centrale.brussels

Gaël Turine. Mémoire de rivières

C'était il y a tout juste deux ans. Durant le mois de juillet 2021, le sud de la Belgique subissait de terribles inondations. Au cours des mois qui suivirent, le photographe Gaël Turine a remonté le fil des rivières qui ont débordé pour rendre compte des dégâts, puis de la reconstruction en cours. Un travail mémoriel bouleversant, mais aussi une alerte sur les désastres à venir. Car selon les scientifiques, cette catastrophe inédite dans le pays est la conséquence du changement climatique.

Charleroi, 03.06 > 24.09 mar > dim : 10h -18h, 8 > 4€ (gratuit -12 ans) museephoto.be

Hans Op de Beeck

C'est sans doute l'un des plus grands artistes belges contemporains. Hans Op de Beeck déploie à Cassel son œuvre fascinante, entre mélancolie et mise en scène tragi-comique de la condition humaine. Ses fameuses sculptures grises ultra-réalistes, mais aussi ses aquarelles, photographies ou vidéos croisent ici les peintures des maîtres flamands (de Bruegel à Rubens) si chères au musée de Flandre. La promesse d'une visite pleine de silence et de résonances.

Cassel, jusqu'au 03.09, Musée de Flandre mar > ven : 10h-12h30 & 14h-18h • sam & dim : 10h-18h 6/4€ (gratuit -26 ans), museedeflandre.fr

Timo (marbles) © Studio Hans Op de Beeck, ADAGP, Paris, 2023

Noguchi Isamu Isamu Noguchi

Futuro Gentile

Véritable maestro de l’architecture et du design italien, et plus largement mondial, Michele De Lucchi investit le CID, au Grand-Hornu. Porteuse d’un discours résolument humaniste et écologique, cette exposition se place à contre-courant de la déprime actuelle – justifiée, il faut dire. En premier lieu parce qu’elle ose imaginer un "futur aimable", à travers des architectures situées quelque part entre l’utopie et la science-fiction. Soit pile à l’endroit du rêve. Hornu, jusqu'au 27.08

Centre d'innovation et de design mar > dim : 10h-18h 10 > 2€ (gratuit -6 ans) cid-grand-hornu.be

Angel Vergara

Né en 1958, Angel Vergara a fui avec sa famille la répression franquiste pour s'installer en Belgique, en 1964. Il s’est révélé dès les années 1980 avec ses "films peints" réalisés en super 8, puis sous le nom de Straatman : caché sous un drap blanc, il dessinait en temps réel ce qui se passait autour de lui, dans la ville. Sa pratique n’a depuis cessé d’évoluer, entre performance, vidéo, installation... Intitulée Dans l’instant, cette rétrospective dessine le parcours d’un homme capturant le flux de la vie.

Hornu, jusqu'au 08.10, MACS mar > ven : 10h-18h, 10 > 2€ (gratuit -6 ans) www.mac-s.be

ARTour

Mariant art contemporain et patrimoine, cette biennale nous invite à parcourir la région du Centre, de La Louvière à Braine-le-Comte, en passant par Bois-du-Luc, Écaussinnes et Soignies. Intitulée Entre-Mondes, cette 14e édition redessine les frontières entre rêve et réalité. Des visions éthérées du paradis selon Martine Vanderhoven à la tribu des "mangeurs de têtes" croqués par Clémence Godier, cette balade sauvage sonde des recoins inattendus de l'humaine condition.

La Louvière, Bois-du-Luc, Écaussinnes, Soignies, Braine-le-Comte, 25.06 > 10.09 divers lieux et tarifs, artour.be

Paysage. Fenêtre sur la nature

Après nous avoir invités sur les traces des pharaons, le Louvre-Lens s'intéresse au paysage. Nombreux sont les artistes à l'avoir copié, magnifié ou réinventé. Des noms ? Monet, Corot, Millet, Hokusai, Kandinsky... Cette exposition réunit quelques maîtres du genre pour mieux appréhender leurs créations. On admire ici des bords de mer, des forêts, des champs, des montagnes... Le parcours est conçu comme une promenade et fait la part belle au son et à la lumière, pour mieux révéler les œuvres.

Lens, jusqu'au 24.07, Louvre-Lens, mer > lun : 10h-18h, 11 > 6€ (gratuit -18 ans), louvrelens.fr

© Michele De Lucchi

OUT OF HOME COMMUNICATION

Urban Posting

Display Racks

Visitor Information

Cultural Spots

Hotels, Bars & Restaurants

Universities

Libraries

Bicycle parkings

Bus Stops

Indoor Posting

Banners on Street Lamps

Amusement Parks

Ordures. L'expo qui fait le tri

Ils sont partout autour de nous, et détruisent peu à peu la planète. Les envahisseurs ? Pire : les détritus ! De la rue aux océans, des forêts aux campagnes, pas un recoin de notre environnement n'est épargné par cette propension de l'Homme à jeter ses saletés un peu partout. À Liège, cette exposition fait le tri dans nos ordures, histoire de mieux se débarrasser de nos vilaines habitudes. Rien de plus logique : la patrie de Magritte demeure championne européenne du recyclage des déchets ménagers !

Liège, jusqu'au 31.12, Musée de la Vie wallonne, mar > dim : 9h30-18h, 7/5€ (gratuit -3 ans) viewallonne.be

Le Printemps à l'Institut

Après une longue période de fermeture, et avant une autre phase de travaux définitifs, l’Institut pour la photographie propose une série de huit expositions. Parmi elles, on découvre les installations de Bertrand Gadenne. Ce plasticien français offre une « expérience tactile de la photographie » à l'aide de projections, et nous invite à attraper des papillons. Entre autres magiciens de l'image, citons aussi Harry Gruyaert, qui dévoile à Lille sa vision ô combien poétique des Hauts-de-France.

Lille, jusqu'au 18.06

Institut pour la photographie, jeu & ven : 13h-19h sam & dim : 11h-19h gratuit, institut-photo.com (+ Horizons : Loos jusqu'au 30.06, La Fileuse)

Range ta chambre !

Passé maître dans l'art de la démesure, Jean-François Fourtou décale notre regard sur le quotidien. Après avoir envahi l'Hospice Comtesse avec des personnages à têtes de fruits et légumes, il pose cette fois ses valises de doux rêveur à la Gare Saint Sauveur et nous dévoile sa chambre d’enfant... six fois plus grande que l’originale ! On flâne ici entre un ours en peluche à taille humaine avant de se planquer sous un lit de douze mètres sur cinq, entre autres fantaisies.

Lille, jusqu'au 08.10 Gare Saint Sauveur mer > dim : 12h-19h, gratuit lille3000.com

Bien conservés !

C’est l’une des plus anciennes institutions de la capitale des Flandres. Inauguré en 1822, le Musée d’histoire naturelle de Lille fête ses 200 ans... mais reste bien conservé. Pour marquer le coup, une exposition immersive nous plonge dans les coulisses du lieu, en plein cœur des réserves. On déambule ainsi au milieu d'objets et de spécimens jamais dévoilés. Cet anniversaire offre aussi l'occasion de découvrir le projet de transformation du bâtiment, préfigurant de grands changements d'ici 2025.

Lille, jusqu'au 03.07, Musée d'histoire naturelle lun, mer, jeu, ven : 9h30 > 17h • sam & dim : 10h-18h 5/3,50€ (gratuit -12 ans), mhn.lille.fr

© Ville de Lille

Fake news 2 : art, fiction, mensonge

Si l'expression est apparue dans les dictionnaires anglais dès le xixe siècle, elle n'a jamais été aussi florissante qu'aujourd'hui... et sans doute bien moins que demain. Popularisée par Donald Trump en 2016, la fake news s'est depuis imposée comme un redoutable enjeu de société, et même un défi. Initialement présentée en 2021 à Paris par la Fondation EDF, cette exposition, augmentée de nouvelles œuvres, oscille entre art, fiction et mensonge pour mieux aiguiser notre esprit critique.

Roubaix, jusqu'au 16.07, La Condition Publique (Gal. Coucke) mer & sam : 13h30-19h, jeu, ven & dim : 13h30-18h, tarif libre, laconditionpublique.com

Valérie Belin

Cette artiste discrète compte parmi les photographes les plus inspirantes de notre époque, dont elle ne cesse de déconstruire les codes de représentation. Foisonnante, l'exposition réunit plus d'une centaine d'images, créées du milieu des années 1990 à nos jours. Entre mannequins statufiées, objets humanisés ou masques, ces grands formats plongent le visiteur en plein doute, et dessinent une "incertaine beauté du monde".

Tourcoing, jusqu'au 27.08

MUba Eugène Leroy

tous les jours sauf mar : 13h-18h

5,50 > 3€ (gratuit -18 ans)

muba-tourcoing.fr

L’archéologie à Vaucelles, une histoire d’avenir

Située à une douzaine de kilomètres de Cambrai, au cœur de la vallée de l'Escaut, l'abbaye de Vaucelles est un joyau du patrimoine des Hauts-deFrance. Fondé au xiie siècle, ce bâtiment classé comprend la salle capitulaire la plus vaste d’Europe, un jardin d'inspiration médiévale et offre un saisissant voyage dans le temps. Réunissant maquettes, plans, photos d’archives ou reproductions de manuscrits, cette exposition nous plonge dans 900 ans d'histoire, au cœur de la vie monacale.

Vaucelles, 31.05 > 05.11, Abbaye de Vaucelles mar > ven : 10h30-17h30 • sam & dim : 10h30- 18h

6/4€ (gratuit -26 ans), abbayedevaucelles.fr

Isamu Noguchi

Cet Américano-Japonais disparu en décembre 1988 à l’âge de 84 ans fut tout à la fois designer (on lui doit les fameux luminaires Akari, en papier et bambou), peintre, sculpteur, architecte voire paysagiste. Un artiste total, en somme, auquel le LaM consacre (à l'occasion des 40 ans du musée) la première grande rétrospective française. Protéiforme, kaléidoscopique, l'œuvre de ce créateur encore méconnu en Europe dressa un pont entre Orient et Occident, les époques mais aussi les disciplines.

Villeneuve d'Ascq, jusqu’au 02.07, LaM, mar > dim : 10h-18h, 11 > 8€ (gratuit -18 ans), musee-lam.fr

© Kevin Lau, Trapped

Un Musée de France à Fromelles

��������Musée de la Bataille de Fromelles, une immersion au cœur de la Grande Guerre

Solid'Art

solidart.fr/lille / c @ _solid_art

Une œuvre achetée, c'est un enfant qui part en vacances. Telle est l'équation posée depuis neuf éditions par Solid'Art. Une opération simple, et efficace : l'an passé, rien qu'à Lille, elle avait recueilli près de 175 000 €, offrant 3 500 jours de bonheur aux plus démunis. Mis sur pied par le Secours populaire, ce salon rassemble 120 artistes qui vendent leurs créations pour la bonne cause. Durant trois jours, chacun met la main à la pâte, à l'image du Studio Olivier et Olivia qui nous habille en costume d’époque, sous une lumière en clair-obscur, pour nous tirer le portrait à la manière des peintres flamands. Sacrée photo souvenir, n'est-ce pas ?

Gillot © Studio Olivier et Olivia

Angel Vergara Dans l’instant

23.04 — 08.10.2023

Grand-Hornu