A RT & C ULTUR E Hauts-de-France / Belgique
N°196 / AVRIL 2024 / GRATUIT
Tickets : www.cap.mons.be CAP/Musée des Beaux-Arts Mons - BELGIQUE Auguste Rodin, L’âge d’Airain, [1877], Bronze, fonte Alexis Rudier, avant 1952, 189 cm de hauteur N.Mba 6052, musée des Beaux-Arts Jules Chéret, Nice © Ville de Nice 13 avril 18 août 2024 Rodin Une Renaissance moderne EN DIALOGUE AVEC BERLINDE DE BRUYCKERE
NEWS – 08
Une semaine magique, un 1er mai festif, de la bonne soupe, du street-art et un nouveau musée !
SOCIÉTÉ
Thomas Jean – 12
Le Règne animal
Elliot Ross – 20 Bêtes de portraits
PORTFOLIO – 24
Ceslovas Cesnakevicius L’illusionniste
RENCONTRE
Corinne Maier – 60
Ego trip
Lorraine de Foucher & Carole Thibaut – 104
Les doigts dans l’emprise
ÉVÉNEMENT
Rodin – 74
Le corps redécouvert
Mondes souterrains – 80
L’art en profondeur
3 magazine SOMMAIRE LM magazine 196 - avril 2024
© Thomas Jean
© Ceslovas Cesnakevicius
SOMMAIRE selection
MUSIQUE – 34
Chinese Man, Jäde, Les Enchanteurs, BRDCST, Natacha Tertone, Thundercat, Emerge !, Bonnie Banane, Lysistrata, 30 ans du Fuse, Étienne de Crécy, Louie Vega, Octave One, The Clockworks, Eloi, Beautiful Swamp Blues Festival, Les Nuits Botanique, Erika de Casier
CHRONIQUES – 58
Disques : Nia Archives, Mount Kimbie, Bleachers, Khruangbin, Julia Holter
Livres : Me First ! Manifeste pour un égoïsme au féminin, Moi, le glorieux, Empire, Le Diable sur mon épaule, Les Beatles à Paris, Vivian Maier. Claire-Obscure
ÉCRANS – 66
L’Affaire Abel Trem, Pas de vagues, Apolonia, Apolonia, Le Vieil homme et l’enfant, Le Jour où j’ai rencontré ma mère, Rosalie, Nous, les Leroy
EXPOSITION – 74
Rodin. Une Renaissance moderne, Mondes souterrains, Superpower Design, Jules François Crahay, Le Monde fabuleux de Nicolas Eekman, Monet-Duhem, James Ensor, Agenda
THÉÂTRE & DANSE – 104
Grand Reporterre #7, J’ai des doutes, Murmuration, Armour, Fille, Les Doyens, Entre ciel et mer, Fire Will Become Ashes, But Not Now, Youth is Great, Yann Marguet, Virginie Fortin, Benjamin Tranié, Manu Payet, Pablo Mira, Les Turbulentes, Agenda
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LM magazine 196 - avril 2024
Thundercat
© DR Yann Marguet © DR
FESTIVAL LES
HYUK LEE
INVITÉ D’HONNEUR
AMAURY VASSILI | KHATIA BUNIATISHVILI
ALEXANDRE DOVGAN | EVELYNE BEREZOVSKY, PLAMENA MANGOVA | CLAIRE-MARIE LE GUAY
MARIE-JOSEPHE JUDE AVEC L’ORCHESTRE DE DOUAI
HERVÉ BILLAUT | GUILLAUME COPPOLA
NATHALIA MILSTEIN
LE FESTIVAL DE MUSIQUE CLASSIQUE DU TOUQUET-PARIS-PLAGE
BILLETTERIE : POINTS DE VENTE HABITUELS ET OFFICE DE TOURISME | WWW.LESPIANOSFOLIES.COM 80
ANS LIBÉRATION DE LA
Direction de la publication Rédaction en chef
Nicolas Pattou nicolas.pattou@lastrolab.com
Rédaction
Julien Damien redaction@lm-magazine.com Clémence Ménart info@lm-magazine.com
Publicité pub@lm-magazine.com
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59110 LA MADELEINE - Ftél : +33 (0)3 62 64 80 09
Direction artistique & graphisme
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Couverture
Genetically Modified Reality #04 Ceslovas Cesnakevicius cesces.art @cesces.art
Administration
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laurent.desplat@lastrolab.com
Réseaux sociaux
Sophie Desplat
Impression
Tanghe Printing (Comines)
Diffusion C*RED (France / Belgique) ; BHS.MEDIA (Bruxelles / Hainaut)
Ont collaboré à ce numéro : Selina Aït Karroum, Thibaut Allemand, Rémi Boiteux, Ceslovas Cesnakevicius, Marine Durand, Grégory Marouzé, Raphaël Nieuwjaer, Florent Servia et plus si affinités.
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LM magazine France & Belgique est édité par la Sarl L’astrolab* - info@lastrolab.com L’astrolab* Sarl au capital de 5 000 euros - RCS Lille 538 422 973 Dépôt légal à parution - ISSN : en cours
L’éditeur décline toute responsabilité quant aux visuels, photos, libellé des annonces, fournis par ses annonceurs, omissions ou erreurs figurant dans cette publication. Tous droits d’auteur réservés pour tous pays. Toute reproduction, même partielle, par quelque procédé que ce soit, ainsi que l’enregistrement d’informations par système de traitement de données à des fins professionnelles, sont interdites et donnent lieu à des sanctions pénales.
LM magazine est imprimé sur du papier certifié PEFC. Cette certification assure la chaîne de traçabilité de l’origine du papier et garantit qu'il provient de forêts gérées durablement. Ne pas jeter sur la voie publique.
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FORÊTS
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LM magazine – France & Belgique
MAGAZINE
Scannez-moi
100% Magie
Avec la Rose des Vents, la magie prend un nouveau tour. Actuellement en plein travaux, le théâtre de Villeneuve d'Ascq sort un nouveau festival de son chapeau pour dévoiler les nouvelles facettes de l'art délicat de l'illusion. Où l'on découvre, par exemple, le "jazz magic". Le principe ? Un magicien et un pianiste improvisent (et accordent) leurs numéros et partitions... avec le public. Entre deux films au Méliès (dont l'immanquable et prophétique F for Fake d'un certain Orson Welles) on gamberge joyeusement avec l'inénarrable Thierry Collet. Depuis plus de trente ans, ce comédien et prestidigitateur propose de détricoter les mécanismes de la manipulation - ô combien prégnante dans notre société... Lors de cette même "nuit magique", la compagnie La Cabale jongle avec nos perceptions durant une conférence sonore. Puis Laura London décrypte les tours de cartes de Géraldine Hartmann, une virtuose de la triche des années 1920. Enfin, Marc Rigaud nous apprend à concevoir aussi nos propres numéros... Vous verrez, c'est pas sorcier !
Villeneuve d'Ascq, 02 > 07.04, Espace Concorde, Salle Masqueliez & Cinéma le Méliès 1 spectacle : 21 > 3€, larose.fr
Sélection / 02 & 03.04 : Blizzard Concept - Jazz Magic // 04.04 : Orson Welles - F for Fake 05 & 06.04 : Thierry Collet & Cie Le Phalène - Magic Night // 07.04 : Ciné magique
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© Geoffroy Lasne
Le 1er mai du Familistère
En mai, on fait ce qu'il nous plaît, paraît-il. Ici, c'est tout vu : le 1 er, on file au Familistère de Guise. Au "Palais social" imaginé par Jean-Baptiste André Godin, on rêve toujours d'un monde meilleur, et on assiste à des spectacles inspirants. Comme Le Pédé , qui nous entraîne dans une marche des fiertés, pour mieux revenir sur l'histoire des luttes LGBT. Bien Parado du collectif La Méandre, embrase ensuite l'après-midi en mariant sévillane (la danse espagnole) et electro : une ode vibrante à l'émancipation. Guise, 01.05, Familistère, 10h, 5€, familistere.com
Par ici la bonne soupe !
Non, les frites, les moules et le maroilles ne constituent pas les seules stars du patrimoine culinaire nordiste. Et la soupe, pardi ? À Lille, dans le quartier Wazemmes, elle a même son festival international, et ça fait 24 ans que ça dure ! Au programme de cette nouvelle édition de la Louche d'or ? Des concerts, des spectacles, des ateliers... et surtout des hectolitres de chaleur humaine. Lille, 01.05, Quartier Wazemmes, 15h > 22h, gratuit lalouchedor.com
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LOStheULTRAMARFoco al Aire © Pierre Planchenault
© Nicolas Lalau
Mons Street Party
Du rap, de la danse hip-hop, du graff, du skate... Bref la "street-culture" sous toutes ses formes. À Mons, on apprend à tourner sur la tête (sans les mains !), on peint sur les murs et découvre des spectacles inédits. Citons Memento, du duo MazelFreten, où six danseurs originaires de France, du Portugal, de Chine, de Russie et du Japon font corps commun contre la morosité et le repli sur soi.
Mons, 24 & 27.04, Maison Folie & Théâtre le Manège, 14h, 1 spectacle : 18 > 10€, surmars.be
Sélection / 24.04 : Cie MazelFreten - Memento 27.04 : Soirée rap avec Geeeko, Davinhor, Kava, cheapjewels, toast, Le Talu
Cap sur le CAP !
Exit le BAM, place au CAP, pour " Culture, Art et Patrimoine". Après plus d'un an de travaux, Mons accueille Rodin (voir page 80) et inaugure en avril un nouveau complexe muséal. Celui-ci est constitué du Musée des beauxarts (l'ancien BAM, donc) auquel est désormais relié (via un tunnel immersif) une "Maison des collections", dédiée à l’histoire de la ville, dans un bâtiment du xviie siècle. Entre les deux, on trouve le "Jardin du Poirier beurré" avec ses espèces végétales locales et sa guinguette ! On a hâte d'y flâner. cap.mons.be
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© Be Culture
Memento
© Duylau
En avril à La Condition Publique
03 AVRIL CONCERT LUTHER RAP FR / HIP HOP AVEC AGDL
05 AVRIL DJSET
CLUB ALIM’ ALOUETTE STREET RECORDS
12 AVRIL SOIRÉE STAND UP
CLUB ALIM’
CLUB COMEDY #4
19 AVRIL SOUND SYSTEM
CLUB ALIM’
ROOTS ROCK ROUBAIX#2
CIRQUE
ARNO FERRERA & GILLES POLET
mar. 16 avril | 20 h
mer. 17 avril | 19 h
TARIF 10 €
03 28 51 40 40 lebateaufeu.com © C. Kindt
| PERFORMANCE + 15 ANS armour
Place Faidherbe — Roubaix
À Bruxelles, la population des renards est estimée à 3 500 individus !
THOMAS JEAN
Le Règne animal
Depuis qu’il est enfant, Thomas Jean observe avec attention la faune sauvage. Son terrain de jeu favori ? La ville ! Photographe et vidéaste animalier, le Bruxellois s’intéresse à toutes les bestioles, petites ou grandes, qui cohabitent avec les citadins. Il partage sa passion et ses découvertes sur une chaîne YouTube, La Minute sauvage, lancée en 2017, et a déjà signé deux livres. Après Coexistence, révélant l’étonnante biodiversité de la capitale belge, il publie Sauvage. Dans cet ouvrage, ce baroudeur part à la rencontre d’espèces établies en milieu urbain à travers toute l’Europe, et nous invite à repenser notre relation avec le vivant. Entretien.
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© Frédéric De Norman
Pourquoi vous intéressez-vous à la faune sauvage en milieu urbain ?
Je voulais que mon travail soit complémentaire de la photographie animalière existante. Je suis citadin depuis toujours. Et c'est en ville que j'ai appris à observer la faune sauvage et à la comprendre.
La présence d’animaux sauvages en ville est étonnante. On a tendance à penser qu’ils fuient l'Homme…
Oui, surtout dans la mentalité occidentale. On croit que nos cités sont réservées à l’être humain et les animaux cantonnés à la forêt, mais la réalité est bien différente. Aujourd'hui, les villes représentent
une belle opportunité pour de nombreuses espèces, leur apportant de la nourriture, de nouveaux territoires, des sites de reproduction, des lieux où elles se sentent en sécurité.
« Nous détruisons l'habitat naturel des animaux »
Pourquoi s’installent-ils chez nous ?
Parce que l'expansion humaine est exponentielle en dehors des villes. Je pense notamment à l'agriculture intensive, à l'utilisation des pesticides, à la gestion des routes et des espaces verts extérieurs...
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En Roumanie, dans les Carpates, une fois la nuit tombée, c'est l'heure du "drive" pour les ours.
Nous détruisons leur habitat naturel, les animaux sont donc obligés de se rapprocher de nous. Certains endroits urbains délaissés, comme les friches industrielles, deviennent pour eux plus attrayants que la campagne, surexploitée. De même, les forêts d'épicéas, répondant aux besoins en bois des industriels, sont pauvres en termes de biodiversité. Elles n'affichent quasiment pas de végétation, donc de nourriture.
De quels animaux parlons-nous ? Chaque ville a son espèce particulière, en fonction de sa configuration. Par exemple, Bruxelles compte beaucoup de renards grâce aux jardins qui communiquent entre
eux ou aux sites d'entreprises accessibles.... Berlin abrite des forêts entières mais aussi d’énormes friches très appréciées !
Outre les renards, dans la capitale belge on peut donc observer toute une faune... Oui, il y a des reptiles mais aussi des rapaces, des amphibiens, des mammifères… vraiment de tout ! Le raton laveur a lui aussi été repéré à deux reprises entre 2022 et 2023. Des sangliers ont également été aperçus aux portes de Bruxelles, dans les rues… Dans les cinq ans à venir, on attend des changements suite à l'impact de l'activité humaine en dehors de la capitale.
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En Italie, Rome est souvent visitée par les sangliers.
Comment photographiez-vous cette faune ? Vous camouflezvous ?
Ça dépend. L’observation de certaines espèces nécessite un camouflage. J’utilise une tente parsemée de motifs, ou une combinaison à l’origine développée par l'armée américaine, pour les snipers. Je ressemble à un petit buisson ! J'utilise une autre technique très efficace : à l'affût dans la voiture car la faune sauvage évoluant en ville est habituée aux autos garées.
Dans quels endroits particuliers vous rendez-vous à Bruxelles ?
Un peu partout, mais j'essaie de privilégier des sites d'observation pour être à la même hauteur que
mon sujet. Je me suis déjà retrouvé sur les toits du Palais de justice de Nivelles, dans l'appartement le plus haut de Bruxelles pour photographier des faucons ou dans les égouts. Je dois prendre contact avec des structures officielles, mais ça me permet d'avoir accès à des endroits incroyables.
« Je m'intéresse à la faune sauvage des villes européennes »
Quel est le sujet de votre dernier livre, Sauvage ?
Je m'intéresse à la faune sauvage des villes européennes. Surtout, je questionne notre perception.
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En Roumanie, c'est l'heure du déjeuner pour les cigognes.
Depuis toujours, dans les milieux naturalistes et de la photographie animalière, j'entends dire qu'un animal sauvage fuit l'Homme. Ce serait instinctif, ancestral... En fait, grâce à ce travail je me rends compte que les animaux ont décidé de côtoyer l'humain pour, à terme, accepter sa présence. Donc cette crainte s'étiole au fil des générations. La faune sauvage en milieu urbain n’a plus peur de nous.
Pourquoi ?
Les raisons sont nombreuses, mais il y a un dénominateur commun dans l'ensemble des endroits où je me suis rendu : la chasse de loisir est strictement interdite. Les animaux ne nous considèrent donc
plus comme une menace mortelle, en tout cas dans ces villes, et ça change tout.
« Certains animaux ne nous considèrent plus comme une menace
Quelles rencontres surprenantes avez-vous faites ? Aux Pays-Bas j'ai observé un loup ne craignant pas l’Homme. J'ai aussi contemplé des ratons laveurs en Allemagne. Puis, je me suis rendu dans pas mal de villes belges pour photographier le hibou grand-duc. À Vienne ensuite, j'ai épié des hamsters sauvages car ils ne vivent pas forcément en cage.
» a
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En Autriche, à Vienne, le chevreuil a trouvé sa place dans la ville.
J'ai aussi suivi des sangliers à Rome, puis me suis approché des ours en Roumanie, dans les Carpates. Mais même à Bucarest vous êtes susceptibles d’en croiser !
Voit-on naître une nouvelle forme de cohabitation entre les humains et les animaux sauvages dans nos villes ?
On y sera obligé à cause des débordements humains. Il faut donc s’adapter à ce changement, et c’est possible. En Pologne par exemple, près de Gdansk, les gens vivent sans heurts depuis au moins trente ans avec des sangliers en ville. En Italie, dans les
Abruzzes, les cerfs et les biches se sont rapprochés de l'humain pour échapper à la prédation du loup. Parfois, l'humain devient donc un allié pour certaines espèces. Les habitants de ces villages ont parfois plus de mal avec les touristes qu'avec la faune !
Propos recueillis par Julien Damien
Photos © Thomas Jean
À visiter / laminutesauvage.be c @laminutesauvage
À lire / Coexistence, 146p., 38€ Sauvage, 160 p., 40€
La version longue de cette interview sur lm-magazine.com
À Berlin, les ratons laveurs font aussi partie du club.
©
Une exposition de la Fotostiftung Schweiz, Winterthur, en collaboration avec le Musée de la Photographie.
MUSÉE DE LA PHOTOGRAPHIE CHARLEROI 26.5.2024 WWW.MUSEEPHOTO.BE
MON TEMPS PETER KNAPP
soutien
Helvetia
Avec le
de Pro
Peter Knapp
Animal (192), 2011 © Elliot Ross
ELLIOT ROSS
Des Animaux et des hommes
Vous êtes-vous déjà reconnus dans le regard d'un moineau ? Celui d’une hyène ? Sentis désarçonnés face au visage interrogateur d’un poisson ? C’est la troublante expérience proposée par l’exposition Seeing Animals, présentée au Musée de la photographie de Charleroi. Celle-ci dévoile le travail du photographe américain Elliot Ross, dont les clichés animaliers, réalisés à la manière de portraits d’êtres humains, interrogent notre condition, et plus largement notre rapport à la nature.
Ici les murs n’ont pas d’oreilles, mais des yeux. Par dizaines. Et ils semblent nous scruter. On s’arrête devant l’une de ces silhouettes. Regard mélancolique, bras repliés sur les genoux, posture légèrement recroquevillée… c'est à n'en pas douter un joli portrait, très expressif. Sauf qu'il s’agit là d’un singe. Oui, nous sommes à mille lieues de la photographie animalière classique, façon National Geographic.
« Des animaux photographiés comme des êtres humains »
« C'est même totalement différent, confirme Xavier Canonne, le directeur du musée. Ces animaux sont photographiés exactement comme des êtres humains le seraient dans un studio, et leurs "visages"
dévoilent des caractères ». En témoignent cette autruche boudeuse nous tournant le dos, ou ce requin grimaçant.
Félin pour l’autre
Elliot Ross a démarré cette déstabilisante série un peu par hasard. « Il y a quelques années, mon épouse a perdu un chat, auquel elle était très attachée, confie-t-il. Elle avait accroché une photo de lui dans la maison, et celle-ci m’a beaucoup frappé. J’ai ressenti beaucoup de similarités avec cet animal, et en même temps des différences. Cette ambiguïté parcourt mon travail ». Lequel s’apprécie uniquement en noir et blanc. « Cela permet de mettre en avant le sujet. Même si c’est le regard qui ressort le plus, cette monochromie souligne aussi les plumes, les poils... ».
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Miroir déformant
Pour parvenir à ce résultat, l'Américain élabore ses clichés avec un procédé qu’il compare à la sculpture : pixel par pixel, il efface l’arrière-plan pour mieux sublimer ses modèles. Ici une hyène surgit de la pénombre, là un phoque nage dans des eaux insondables… comme autant d’apparitions nocturnes, voire oniriques. « Je me suis rendu compte que mes images ressemblaient à des rêves. J’isole ces créatures comme celles apparaissant dans nos songes ». Mais elles sont bien réelles. Elliot Ross les trouve entre San Francisco et New York où il vit, en ville ou dans
les zoos. Ces photos seraientelles des reflets de notre propre espèce ? « Je reste sceptique visà-vis de l’anthropomorphisme. Je n’imagine pas du tout ces animaux parler ou jouer aux cartes, comme chez Walt Disney ! », rétorque l’artiste, qui parle d’abord de respect face à cette faune. Ces mammifères, poissons ou oiseaux sont-ils si différents de nous ? À l’heure où l’Homme détruit doucement mais sûrement la nature, la question mérite d’être posée... Clémence Ménart
Charleroi, jusqu'au 26.05 Musée de la photographie, mar > ven : 9h-17h sam & dim : 10h-18h, 8 > 4€, (gratuit -12 ans) museephoto.be
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Animal (196), 2011 © Elliot Ross
23 Animal (186), 2011 © Elliot Ross
Sisyphus
CESLOVAS CESNAKEVICIUS
Mondes parallèles
«
La
réalité est absolument relative »
Devant les mises en scène oniriques de Ceslovas Cesnakevicius, on a tout de suite pensé aux toiles de René Magritte... et ça n’était pas vraiment original. « J’entends cette comparaison tout le temps ! Mais je l’accepte, c’est même un honneur pour moi », assure le Lituanien, qui cite plutôt le peintre flamand Pieter Brueghel l’Ancien ou l’écrivain Charles Bukowski parmi ses références. La dimension surréaliste, elle, est pleinement assumée. Une pomme comme une maisonnette, un champ de châteaux de cartes, des paysages bucoliques soumis à de drôles de manipulations géométriques… L’artiste distord la réalité avec l’aide d’un petit illusionniste chapeauté, tel un double de lui-même. Il faut dire que, pour cet ancien ingénieur reconverti dans l’art un peu par hasard (en découvrant Photoshop au début des années 2000), « la réalité est absolument relative. Tout dépend de la façon dont nous percevons les choses ». Rassurez-vous, pas de sous-texte politique ici, en cette période où les faits alternatifs tendent à remplacer les consensus scientifiques. Ces images racontent toutes, à leur manière, une histoire. Ceslovas Cesnakevicius les situe au grand air, lui qui enfant aimait se perdre dans l’observation de la nature, cherchait les formes dans les nuages ou les vagues. C’est à partir de ses propres photographies qu’il crée ces mondes drôles, poétiques, mais toujours ancrés dans notre époque. La poire composée de briques qui égaye notre couverture s'inscrit d’ailleurs dans la série Réalité génétiquement modifiée , qui pourrait bien faire l’objet d’une exposition en fin d’année... Voilà qui serait une jolie façon de fêter les 100 ans du surréalisme ! Marine Durand
À visiter / cesces.art // c @cesces.art
À lire / L'interview de Ceslovas Cesnakevicius sur lm-magazine.com
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Série Genetically Modified Reality
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Série Genetically Modified Reality
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The Race
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An Architect
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White Pigeon is Dead
31 In Between
Sasha Velour mar. 02 avril | Théâtre Sébastopol - Lille Luther mer. 03 avril | La Cdto Publique - Roubaix COMPLET Météo Mirage mer. 03 avril | La Bulle Café - Lille Slimka jeu. 04 avril | Le Splendid - Lille
IAM ven. 05 avril | Scénéo -Longuenesse COMPLET Tip Stevens ven. 05 avril | The Black Lab - Wasquehal Joseph Kamel sam. 06 avril | La Bulle Café - Lille COMPLET Jäde dim. 07 avril |
La Bulle Café - Lille
Marduk mar. 09 avril | The Black Lab - Wasquehal Sean mar. 09 avril |
La Bulle Café - Lille Yves Jamait mar. 09 avril | Le Kursaal - Dunkerque mer. 10 avril | Théâtre - Béthune Eloïz mer. 10 avril |
Le Splendid - Lille
Only the Poets jeu. 11 avril | The Black Lab - Wasquehal DER. PLACES Fredz + Tioma ven. 12 avril | La Bulle Café - Lille
Lynn sam. 13 avril |
La Bulle Café - Lille Nach sam. 13 avril |
Le Splendid - Lille
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Monsieur NOV
mer. 17 avril | Le Splendid - Lille WarEnd jeu. 18 avril | La Bulle Café - Lille
COMPLET Landmvrks
lun. 22 avril | Le Splendid - Lille
COMPLET Slimane mar. 23 avril | Le Zénith - Lille
COMPLET Simony mer. 24 avril | La Bulle Café - Lille
The Congos & The Gladiators ven. 26 avril | Le Splendid - Lille DER. PLACES Gen mar. 30 avril | La Bulle Café - Lille
Hector Obalk
Toute l’Histoire de la peinture en moins de 2h sam. 04mai | Théâtre Sébastopol - Lille La Fève jeu. 09 mai | Le Splendid - Lille
COMPLET ven. 10 mai | Zénith Club - Amiens Monsieur Poulpe ven. 10 mai | Palais des Congrés - Le Touquet jeu. 30 mai | Le Splendid - Lille Mad Foxes mer. 15 mai | La Bulle Café - Lille The Odds jeu. 16 mai | La Bulle Café - Lille GiedRé ven. 17 mai | Le Kursaal - Dunkerque Zélie jeu. 23 mai | La Bulle Café - Lille
33 agauchedelalune.tickandyou.com et dans les points de vente officiels habituels graphisme : marceau truffaut - hypothèse-studio.com RÉSA:
CHINESE MAN Sample et funky
À l’instar d’autres figures tutélaires de ce mix hiphop dub et electro (Le Peuple de l’herbe, High Tone) Chinese Man, c’est avant tout un succès un peu dû au hasard et une franche dose d’abnégation. Car il en faut pour se lancer, la trentaine bien tapée, dans un label indé, tout simplement baptisé… Chinese Man Records. À l’heure du troisième album (le bien nommé We've Been Here Before), on rechigne à parler de maturité – trop cliché, trop proverbial. N’empêche, il s’agit sans doute de leur disque le plus ambitieux et abouti à ce jour. En vingt ans, on gagne en maîtrise, forcément. L’esprit, lui, demeure le même. Ici le dub tellurique côtoie des samples hors d’âge, un flow rap se fraie un chemin dans des ambiances forcément enfumées, et l’on retrouve un sens du groove qu’on a longtemps trouvé chez RZA. Quant aux traditionnels clins d’œil asiatiques et mélodies arabisantes, leur présence relève moins du gimmick que de véritables ornements subtilement placés çà et là. Pour les avoir souvent vus sur les scènes de toutes les tailles, on en témoigne : émanent de chacun de leur set une présence magnétique et une "coolitude laidback" qui n’appartient qu’aux grands. Thibaut Allemand
Lille, 05.04, L'Aéronef, 20h, complet !, aeronef.fr Bruxelles, 21.04, Ancienne Belgique, 19h, complet ! Enghien, 13.07, Parc d'Enghien (Festival LaSemo) 10h30, 1 j. : 63,50 > 36€, lasemo.be
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© Elliott Verdier
Jäde
Réduire Jäde à une énième sensation R'n'B serait trop simpliste. La Lyonnaise a plus d'une corde (sensible) à son arc, oscillant entre trap brumeuse, pop acidulée et punchlines souvent drôles et parfois crues, à faire rougir Damso (« au lit, je ne les regarde même pas dans les yeux, ils font un cunni et rentrent chez eux », assène-t-elle sur Certified Lover Girl). Le tout sur des prods peaufinées par ses soins, dans sa chambre. Complice d'Oxmo Puccino, de J9ueve ou Lala &ce (originaire de la capitale des Gaules, comme elle), la prénommée Adèle vient de sortir en mars son premier album, Les Malheurs de Jäde, qui a tout pour faire son bonheur... J.D.
Lille, 07.04, La Bulle Café, 19h30, 20€, agauchedelalune.com Bruxelles, 03.05, Botanique, 19h, 21,50 > 15,50€, botanique.be (Nuits Botanique, voir p. 54)
Les Enchanteurs
Le festival itinérant dédié à la chanson française a le vent en poupe. Didier Super et Marcel et son orchestre affichent déjà complet ? Pas grave, on se gondole avec l'impertinent Frédéric Fromet, et on admire la performance de Lexie T, double championne de France de beatbox. Parmi les têtes d'affiche de cette 25e édition, on ne manque pas non plus Zed Yun Pavarotti, figure montante d'une pop hexagonale toujours plus emballante. J.D.
Hauts-de-France, jusqu'au 27.04, divers lieux dans le bassin minier du Pas-de-Calais, 1 concert : 20 > 5€ • 18 concerts : 70€ festival-lesenchanteurs.com
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Zed Yun Pavarotti © Zoë Joubert
© Louise Chevallet
CONCERTS ENTRE HERBE ET EAU 6 –› 9 JUIN 2024 EDDY DE PRETTO DISIZ ZAHO DE SAGAZAN L’IMPÉRATRICE LAURÉAT•E iNOUïS LA CHORALE ROCK ADAM EL MUTANT BALI DOU MASSTØ VERLATOUR WINNTERZUKO SAM QUEALY KABEAUSHÉ CHARLOTTE CARDIN TIF OSEES +4 BALADES MUSICALES EN BARQUE NINA VERSYP DOG PARK SABB PÖ ABRAN NUSANTARA BEAT BABY’S BERSERK ANNIE .ADAA PARC SAINT-PIERRE & HORTILLONNAGES minuitavantlanuit.fr CONCEPTION GRAPHIQUE: JUSTINE FIGUEIREDO LICENCES 2.1076397 3.1076398
BRDCST
Initié en 2016 par l'Ancienne Belgique, BRDCST fut pensé comme un événement ne réunissant pas que des trentenaires socialement favorisés et fans d’indé. Ses affiches croisent allègrement psychédélisme turc, groupes à guitares, nouvelle vague du jazz, hip-hop hors normes, black metal ou… electro avant-gardiste, comme en témoigne notre sélection.
Thibaut Allemand
Tirzah
Elle a concocté une partie de l’affiche de BRDCST, et on comprend aisément pourquoi. En trois albums, Tirzah Mastin (simplement nommée Tirzah) a glissé peu à peu d’une electro marquée par le UK Garage vers une pop inclassable. Dès Colourgrade (2021) l’efficacité (du dancefloor) ou le cocon (de la chambre à coucher) sont délaissés pour mieux plonger les chansons dans un bain acide d’ambient malade et consumé. Son dernier album en date, étrangement intitulé trip9love…???, synthétise toutes les recherches de la Britannique, concassant grime et R'n'B, et promet sur les planches un moment à part. À l’image de sa place sur la scène contemporaine. 05.04, AB Flex, 18h, 31/30€
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© Sasha Lynch-Koch
Oneohtrix Point Never
Daniel Lopatin, alias OPN, partage avec Mica Levi l’amour des BO. Citons la plus réussie : celle obsédante et déviante de Good Time (2017) des frères Safdie. Solitaire, certes, mais pas ermite, le natif du Massachusetts a bossé avec The Weeknd, Iggy Pop ou MGMT. L'Américain crée, seul, une œuvre personnelle et plurielle, où se croisent les ombres de Vangelis et Brian Eno. Son dernier EP en date, Ambients , ne déroge pas à la règle, inaugurant des paysages sonores infinis dans lesquels il fait bon se
perdre… 08.04, AB Flex, 19h, 29/28€
Mica Levi
À l’heure où l’on écrit ses lignes, la BO de La Zone d’intérêt n’est pas commercialisée. Noble décision, tant cet ambient suffoquant signé Mica Levi est indissociable des images de Jonathan Glazer. Apparue sur la scène punk des années 2000 sous un alias très Pokémon (Micachu & The Shapes), Mica Levi est depuis devenue une artiste protéiforme, dont les œuvres mélangent bricolages hirsutes, trouvailles soniques et langueur étrange. Sur scène, on peut donc s’attendre à tout, sauf à ce que l’on croit connaître.
05.04, AB Flex, 18h, 31/30€
Autechre
C'est une figure de Warp "canal historique", aux côtés d’Aphex Twin et Boards of Canada. Parus entre 1993 et 1998, les cinq premiers albums du duo constituent une quinte flush parfaite pour qui veut découvrir ce qu’on nommait alors IDM. Une techno qui ne se danse pas vraiment, mais se dissèque à la maison et se ressent en live. La dernière sortie d'Autechre ?
Les NTS Sessions (2018) – huit heures de son, tout de même. Oui, cette musique demande du temps, de l’investissement. Quoi de mieux que de la (re)découvrir sur scène, alors ? 04.04, Grande salle, 19h, 36/35€
Bruxelles, 04 > 08.04, Ancienne Belgique, 1 concert : 36 > 28€ • pass 3 j. : 65€, abconcerts.be
Sélection / 04.04 : Autechre… // 05.04 : Tirzah, Coby Sey, Loraine James, Ellen Arkbro, Mica Levi, Anja Ngozi, Amor Muere... // 06.04 : Alabaster DePlume, The Necks, Amaro Freitas, One Leg One Eye, Youmna Saba... // 07.04 : Attila Csihar, BCUwC, Slauson Malone 1, Moin, Holy Tongue, Shida Shahabi, Clarissa Connelly, Gordan, Lenhart Tapes... // 08.04 : Oneohtrix Point Never…
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© Wasserman Music © Mica Levi
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Natacha Tertone
C'était il y a 24 ans. Natacha Tertone publiait Le Grand déballage , concentré de poésie tordue et minimaliste salué de toutes parts. Ensuite ? Plus rien. La Lilloise s'effaçait, étoile filante d'une scène française qu'elle venait pourtant d'illuminer. En cause, des dissensions au sein du trio, un label qui périclite, la vie qui passe et avale tout. « Déjà le temps faisait son affaire », chantaitelle, comme un présage. Et puis en 2017, elle remontait sur les planches pour un conte musical ( Comment devient-on un gens ? ), retrouvait par hasard son vieux complice, Bruno Mathieu, et les voici tous deux sur scène pour reprendre l'histoire où elle s'est arrêtée. Mieux, ils en écrivent la suite : un deuxième album est annoncé, dont on attend ici quelques extraits... enfin ! J.D.
Roubaix, 05.04, La Cave aux Poètes, 20h, 12 > 8€ caveauxpoetes.com // Lesquin, 08.06, Centre culturel, 11h11, gratuit, centrecultureldelesquin.fr
Natacha Tertone
Le Grand déballage
(Nold Up / Believe – [PIAS]) C'est un chef-d'œuvre discret, né lors de cette nouvelle vague française initiée par Dominique A. Voici donc réédité ce Grand déballage sur lequel le temps n'a pas prise –même si le spectre sonore a été enrichi et quelques surprises glissées çà et là. C'est avec joie qu'on (re)découvre ces mots simples, presque enfantins mais d'une beauté cruelle. Ceux-ci sont enrobés de rock bruitiste, épuré et nourri d'une foule d'instruments : orgue, vibraphone, synthés, cordes pincées, frottées, malmenées... S'y pose la voix de Natacha Tertone, douce, parfois chuchotée mais tranchante comme une lame de rasoir lorsqu'il s'agit d'ouvrir les cœurs. J.D.
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Christie M é rigond
The Ex + Chalk 04/04
Tourcoing Jazz Club
Oan Kim & The Dirty Jazz
16h : Le goûter concert de Nûr
More Women On Stage MADAM + dj-set de SIS'SOUND
The Clockworks + guest
Bonnie Banane + guest
Skuuurt Open Mic
La Yegros + Cañonazos
Johnny Jane (full band) + Venus VNR
Eloi + guest
16h : Le goûter concert de Steph Strings
Steph Strings + guest
A Place To Bury Strangers + Pla enbau
Ma. 02 avr.
FOLLY GROUP + COURTING + HEAVY LUNGS
Sa. 06 avr.
MAMMAL HANDS + guest Complet
Je. 11 avr. VIVE LA FÊTE + BABY’S BERSERK
Ve. 12 avr.
LYSISTRATA + THE BIG IDEA
Je. 04 avr.
ZAHO DE SAGAZAN + MEULE Complet
Ve. 05 avr.
CHINESE MAN + guest Complet
Sa. 13 avr.
BEN PLG + guest
Ma. 16 avr.
BAXTER DURY + FABIENNE DEBARRE
Me. 17 avr.
TECHNOBRASS + MARABOUTAGE + MESSIÊ FORRÓ
Je. 18 avr. BENEFITS + NAH
Me. 24 avr.
CLOAKROOM + SLOW CRUSH
Je. 25 avr.
Di. 21 avr.
PALEHOUND + ELLAH A. THAUN
MIKI BERENYI TRIO + TROY VON BALTHAZAR
Ve. 26 avr.
KALASH CRIMINEL + guest
Ma. 30 avr.
SHABAZZ PALACES + guest
L’AÉRONEF
Licences 1-012328 2-012329 3-012330 — Design graphique les produits de l’épicerie
Lille AERONEF.FR ET PLUS !
LILLE AVR. 24
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12/04 13/04 17/04 18/04 19/04 23/04 23/04 24/04 27/04 design_les produits de l’épicerieL-R-22-4685 / L-R-22-4687 / L-R-22-4689 SCÈNE DE MUSIQUES ACTUELLES TOURCOING
avr.2 024 LE MIX legrandmix .com
06/04 07/04 09/04
LE GRAND MIX
THUNDERCAT
Toutes griffes dehors
En une dizaine d’années, Thundercat et ses fringues introuvables ont navigué entre à peu près tous les genres et réconcilié mille chapelles : soul, jazz, funk, R'n'B, rock… Chacun peut trouver son compte dans ses albums kaléidoscopiques. Et prendre une claque sur scène, où le ramage se rapporte au plumage.
Ah, ces tenues ! Thundercat en ferait-il trop ? Même pas. Cette toilette exubérante, chatoyante et multicolore inscrit notre homme dans une lignée où s’illustrèrent jadis Prince, Bootsy Collins ou George Clinton. Oui, nous sommes dans ces (hautes) sphères. Le dénommé Stephen Bruner relève de ces petits génies tellement doués qu’ils peuvent se permettre de toucher à tout avec une parfaite désinvolture. Inspiré par la virtuosité du bassiste Jaco Pastorius, le natif de Compton fit ses classes chez les peu finauds Suicidal Tendencies, puis s’illustra avec à peu près tout le rayon hip-hop / indie de votre regretté disquaire : Erykah Badu, Kendrick Lamar, Childish Gambino, N.E.R.D., Kamasi Washington, Tame Impala… C’est tout ? Non, mais on va s’arrêter là si vous le voulez bien. Armé d’une basse six-cordes et d’une voix légère, l'Américain marie le jazz à la soul, au R'n'B, à l’electro, renouant en cela avec les modernistes de la note bleue des seventies et des eighties (Miles Davis, Herbie Hancock). On l’a récemment aperçu en cyborg chirurgien dans une série du catalogue Star Wars (Le Livre de Boba Fett ). On ne pouvait l’imaginer ailleurs : les pieds (vaguement) sur Terre, la tête dans les étoiles. Thibaut Allemand
Bruxelles, 09.04, Ancienne Belgique, complet !, abconcerts.be Seraing, 14.04, OM, 20h, 35€, omconcerts.be
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© DR
04
JULY
05
JULY
LENNY KRAVITZ
GRETA VAN FLEET � DROPKICK MURPHYS � PARKWAY DRIVE
THE HIVES � THE GASLIGHT ANTHEM � STONE
JANE’S ADDICTION � PJ HARVEY � BLACK PUMAS � MEUTE
EEFJE DE VISSER � JALEN NGONDA
THE STREETS � NATHANIEL RATELIFF & THE NIGHT SWEATS
SLOWDIVE � JOHNNY MARR � BOMBAY BICYCLE CLUB
THE CAT EMPIRE
THE SNUTS � THE CLOCKWORKS � DEHD � ALICE MERTON � KINGFISHR
THE SOUTHERN RIVER BAND
MÅNESKIN
SUM 41 � YUNGBLUD � TOM ODELL � SIMPLE PLAN
THE BEACHES � FRANK CARTER & THE RATTLESNAKES
SNOW PATROL � dEUS � BAD OMENS � GARY CLARK JR.
SLEAFORD MODS � LOVERMAN
JAMES ARTHUR � TOM MORELLO � ARCHIVE � GLINTS
DECLAN MCKENNA � KNEECAP
AGAINST THE CURRENT � NECK DEEP � THE ARMED � HOT MULLIGAN
THE RUMJACKS � SPRINTS
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JULY
07
JULY
DUA LIPA
KHRUANGBIN � AVRIL LAVIGNE � NOTHING BUT THIEVES
THE KOOKS � BRIHANG � EQUAL IDIOTS
RÓISÍN MURPHY � THE BLAZE � JANELLE MONÁE � JESSIE WARE
THE LAST DINNER PARTY � NO GUIDNCE
BENJAMIN CLEMENTINE � MARC REBILLET � ARLO PARKS
CIAN DUCROT � J. BERNARDT � NONAME
PRINS S. EN DE GEIT � PALAYE ROYALE � BOB VYLAN
PSYCHEDELIC PORN CRUMPETS � DEADLETTER � PEUK
FOO FIGHTERS
ROYAL BLOOD � PRETENDERS � IDLES � THE BREEDERS
BRUTUS � BLUAI
JUNGLE • MICHAEL KIWANUKA � SAMPHA � FROUKJE
WHISPERING SONS � ISAAC ROUX
PARCELS � ZARA LARSSON � LOYLE CARNER
LAUREN SPENCER SMITH � LAWRENCE � MATT MALTESE
HIGH VIS � SKINDRED � SOCCER MOMMY � SCOWL � HOTWAX � ISE
main stage the barn klub c slope
main stage the barn klub c slope
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M I M I © DR
EMERGE !
Un œil sur le futur
Envie de sortir des sentiers battus ? De découvrir les talents de demain ? Alors direction l'Eden de Charleroi, qui inaugure la deuxième édition de son festival de showcases, le bien nommé Emerge !. Où l'on croisera de jeunes artistes issus des quatre coins de Belgique et d'ailleurs, lors de 14 concerts intimistes (pour le prix d'un !) et autant de révélations.
Aux autoroutes musicales pavées de noms ronflants, Nathalie De Lattre a toujours préféré les chemins de traverse. « Je m'éclate plus en découvrant de petites pépites », confirme la programmatrice. Ça tombe bien, nous aussi, et c'est tout le charme de ce festival aux allures de « laboratoire ». Au programme ? 14 groupes ou artistes pour la plupart belges et peu connus mais qui ne devraient pas le rester. À l'Eden, chacun se succède au rythme d'un showcase d'une demi-heure, dans six salles. Le public peut ainsi papillonner d'un style à l'autre. Jusqu'au "coup de cœur", qui sait ?
Pulsions éclectiques
La programmation, élaborée avec des partenaires aux oreilles attentives (labels, agences de booking...), est très ouverte, concernant « l'origine des artistes comme les sons », à l'image de l'electro iranienne de Floèmee. Ce duo mêle au chant et à l'IDM les cordes soyeuses du setâr, un luth perse ancestral, plongeant l'assistance dans une ambiance de "rêve party". Dans un autre genre, le trio flamand ILA nous rappelle qu'au pays de dEUS, on n'a pas besoin de leçon de rock, tandis que le Français Solone regarde vers le clubbing avec des sets aux accents UK garage. On pourrait aussi vanter l'electro tropicale de RaqL ou les envolées afro-futuristes de M I M I, mais le mieux, c'est encore de les découvrir vous-mêmes, non ? Julien Damien Charleroi, 12.04, Eden, 19h, 18 > 13€, eden-charleroi.be
Sélection / Ciao Kennedy, Gwendoline, RaqL, Yokocho, ILA, M I M I, L4U, Solone, Youniss, Floèmee, Grégoire Gerstmans, Vōx, Analog Memory, Spectral Class
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musiqu e
Bonnie Banane
Ou la preuve, s’il le fallait, qu’influence ne rime pas toujours avec déférence. Nourrie au R'n'B américain (songez TLC, D’Angelo) et d'une certaine tradition française lettrée (le totem Brigitte Fontaine), Bonnie Banane signe des chansons hybrides et improbables. De quoi séduire la chanteuse égypto-iranienne Lafawndah ou le producteur de rap Myth Syzer. Cette ancienne élève du Conservatoire national supérieur d’art dramatique, qui a interprété Areski & Fontaine en compagnie de Flavien Berger, installe des ambiances de cabaret désaxé sur des morceaux pop synthétiques… et rappelle plus d’une fois le singulier Magnum (2014) de Philippe Katerine ! T.A.
Tourcoing, 12.04, Le Grand Mix, 20h, 18 > 10€, legrandmix.com Bruxelles, 25.04, Botanique, 18h30, 32,50 > 26,50€, botanique.be
Lysistrata
Ce n’est pas tous les jours qu’un groupe de rock tire son nom d’une comédie antique, signée Aristophane. Charentais, mais guère pantouflards, ces trois-là ont fourbi leurs armes dans diverses formations d’obédience avant-noise ou post-hardcore. Le trio conserve ses bases (solides) mais propose des brèches lumineuses dans ce mur de sons. Pas un hasard si François Marry (sans ses Atlas Mountains) est passé dire bonjour dans ce boucan intelligent ! T.A.
Lille, 12.04, L'Aéronef, 20h, 6/3€ // Bilzen, 30.04, JC De Bilding, 19h30, 20/15€ // Anvers, 01.05, Trix, 19h30, 21,50 > 18€
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© Emilija Milusauskaitse
© Pablo Jomaron
Avril
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BANDIT BANDIT + METRO VERLAINE
9-9bus > aller/retour Lille
[Festival Les Enchanteurs]
ZED YUN PAVAROTTI + Ugo Del Rosso
[9-9Club]
CUCAMARAS + THE SILVER LINES
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SARAH MCCOY
9-9bus > aller/retour Douai
WARM-UP HELLFEST BENIGHTED + TEN 56. + Queen(Ares)
Mai
NAME FESTIVAL X LE 9-9BIS
Open Air
9-9bus > aller/retour Lille
[9-9Club]
MAXWELL
FARRINGTON & LE SUPERHOMARD + Quantum Quantum
Rue Alain Bashung • OIGNIES
Accès A1 sortie 17.1 ‘’Site minier 9-9bis’’
À 30 min de Lens - Arras - Lille
9-9bis.com
OIGNIES
BIENVENUE AU CLUB !
Des trente ans d’un légendaire club bruxellois aux trois décennies de carrière d’une figure de la French Touch, en passant par le retour de pionniers venus de Detroit ou du Bronx, ce printemps est truffé de souvenirs. L’occasion de raviver les bonnes vibrations du passé pour mieux envisager… le présent ! Thibaut Allemand
30YRS Fuse
Le Fuse a… trente ans ?! Et pourtant, il reste un sale gosse. Qui préfère fêter son anniversaire chez le voisin – ça fait moins de bazar à ranger. Pour cette première date d’une tournée (internationale) des clubs, l'institution bruxelloise s’invite ainsi chez Waagnatie, autre salle légendaire située à Anvers. Parmi la dizaine d’artistes invités, on reconnaît des habitués, telle Ellen Allien, qui n’a rien perdu de sa virtuosité derrière les platines pour sentir le dancefloor. On attend également de pied ferme le set brutal de I Hate Models (ce Français hébergé chez Perc Trax) ou celui, plus fin mais tout aussi envoûtant, de la Belgo-Tunisienne Sara Dziri. Anvers, 06.04, Waagnatie, 22h30, 59,99 > 49 ,99€, fuse.be
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Ellen Allien © DR
Étienne de Crécy
Grand nom de la French Touch (le tandem Motorbass, la trilogie Super Discount , l’album Tempovision ), Étienne de Crécy a également marqué les rétines avec des performances restées dans les annales. On se souvient de son live Beats’n’Cubes , qui répondait en cube à la fameuse pyramide de Daft Punk. Le Français revient sur son parcours dans cette tournée
logiquement nommée Flash Back Tour. Des soldes et des invendus ? Il jette plutôt un œil sur trente ans de carrière avant de signer un nouvel album, attendu cette année. Seraing, 12.04, OM, 20h, 33€, omconcerts.be
Louie Vega
Tiens, revoici "P’tit Louie" ! Moitié des Masters at Work, cette légende new-yorkaise tient ce surnom parce qu'elle a joué dans des clubs qu’elle n’était pas en âge de fréquenter, comme le Palladium ou le Studio 54. Proposant un mélange de house, de salsa (son oncle n’est autre que Héctor Lavoe, des Fania All Stars) et autres musiques qui ont fait la popularité de la Grosse Pomme, Vega s’est également fait un nom en collaborant avec Marc Anthony ou Todd Terry. Le voir à Charleroi relève donc du rêve éveillé. Charleroi, 30.04, Rockerill, 22h, 20€ rockerill.com
Octave One
Signataire d’un sommet, Black Water , qui marqua le début du siècle, Octave One fait partie des piliers de la seconde vague de la techno de Detroit, apparue aux côtés de Drexciya ou Underground Resistance dans les années 1990. Moins célèbres que Jeff Mills ou Derrick May, les frères Burden ont poursuivi leur route, conférant à leurs sets des accents funky, soul, voire jazz, en n'oubliant jamais la "bonne vieille" techno froide qui fit la réputation du Michigan. Un morceau de patrimoine, ni plus ni moins. Charleroi, 13.04, Rockerill, 22h, 15€, rockerill.com
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© Marie Staggat
© Marie de Crecy
© Jordi Cervera
THE CLOCKWORKS
Les outsiders
Voici vingt ans, The Clockworks auraient fait la Une du NME et se seraient sans doute foutu sur la tronche avec Pete Doherty. En 2024, ces classicistes de Dublin publient un premier album dans une relative discrétion. Pourtant, celui-ci mérite toute notre attention avant de découvrir la bande, parfaitement à l'aise sur scène.
Il y a quelque chose de très britannique chez The Clockworks, un lyrisme jadis croisé chez Echo & The Bunnymen, The Smiths ou (un peu) plus près de nous, The Libertines. Quelque chose de très irlandais aussi, évidemment. Cet art de manier vers rocailleux et rage rentrée, la mélancolie portée en étendard et la posture bravache de celui qui ne s’effondrera pas sur les marches du pub. Des clichés ? Parlons plutôt de motifs (le romantisme échevelé de Mayday Mayday ) ou de tropismes ( Car Song et sa nervosité urbaine). Pas un hasard s’ils ont séduit Alan McGee : le patron de feu Creation Records (Primal Scream, My Bloody Valentine, Oasis) demeure avant tout un incurable fan de rock’n’roll pétri d’histoires… et d’Histoire. Oh, il n’a plus le flair d’autrefois, et il n’est pas dit que The Clockworks durent bien longtemps – avec un nom pareil, on pense forcément au temps qui passe, et à l’urgence de profiter de chaque seconde. N’empêche, l’inaugural Exit Strategy tient la dragée haute à des rivaux locaux et très médiatisés, tels Fontaines D.C. ou The Murder Capital… Se dégagent de ce quatuor aux modestes prétentions une franchise et une honnêteté qui font tout le charme, immense, des groupes de Ligue 2. Thibaut Allemand
Tourcoing, 09.04, Le Grand Mix, 20h, 14 > 6€, legrandmix.com Bruxelles, 11.04, Ancienne Belgique, 19h, 23/22€, abconcerts.be
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© Katy Gorniak
crystal thomas + bluesouls + Anthony «Big A»
Sherrod & The Mystic Juke Joint + THE REVEREND KLEB & LES MISSIONNAIRES TRIO + Manu
Slide & The Uke
Swing Trio + tee + francesco piu + Vincent Bucher + SHAKURA S’AIDA + terriE odabi + the buttshakers + OREL & REMI + Alexis P.Suter Band + Volta & Dolce
SECRET GARDEN & THE DUSTY MAN + JUKE JOINT BOYS + THE SMOKIN’BONES + MEL n’MOJO GUYS + MANU SLIDE & TRISTAN G.I. 45 + LITTLE DEVILS & THE SHUFFLE BLUE FLAMES + BLUES EATERS + THE HOUBLONNERS + ANYSLEY LISTER + SELECTOR UNDERSONIC + DERECK AND 3rd DEGREE + L’HOMME AU CHAPEAU + NORTHERN BLUES TRIO + BROKEN BACK DADDY + ONLY DAN + BLUES 2 MEN + CISCO HERZHAFT + BACKSTAGE + NEIGHBOUR
Licences : L-22-4923 / L-22-4925 / L-22-4926 retrouvez le programme ici ›
Eloi
De sa version sublimant Jtm de ouf de Wejdene à son premier LP, en passant par Divorce ou Soleil mort, Eloi a marqué les deux dernières années de son empreinte. Son œuvre est aussi bien rangée qu’une chambre de postado, et on y trouve de tout : trance carbonisée, pop en vrac, calme sous tension, gabber de derrière les fagots. Entre cut-ups et cyberpunk, ces chansons boucanières laissent percer la mélancolie et doivent autant à Sexy Sushi qu’à Burroughs, The Cure ou Fischerspooner. Cousine française de Crystal Castles ou 100 Gecs, la Parisienne partage avec eux le même sens de la démesure et déploie un tourbillon sonique savamment organisé. T.A.
Tourcoing, 19.04, Le Grand Mix, 20h, 19 > 11€, legrandmix.com // Bruxelles, 27.04, Botanique, 16h30, 26,50 > 20,50€, botanique.be (Les Nuits Botanique, voir p. 54)
Beautiful Swamp Blues Festival
Un air de Louisiane souffle sur Calais en avril. Celui-ci est annoncé par Crystal Thomas, qui ouvre le festival avec sa voix profonde (l'une des plus belles du blues actuel) taillée sur les bancs de l’église et dans les juke-joints de La Nouvelle-Orléans. Dans son sillage, Anthony "Big A" Sherrod réunit la crème des musiciens du Mississipi et Shakura S'Aida électrise l'assistance avec son cocktail de R'n'B et de soul, digne d'Aretha Franklin. J.D.
Calais, 04 > 21.04, La Halle, 1 concert : 12€ pass • 3 j. : 27€ • pass 4 j. : 36€ (festival Off : gratuit), spectacle-gtgp.calais.fr
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© Olivia Schenker
Anthony "Big A" Sherrod © DR
Festival des Musiques Electroniques 9-9BIS.com > OIGNIES lenamefestival.com 1-1069181 6EJOU APM001 BLAC CASSIE RAPTOR DARLYN VLYS KOBOSIL ZAATAR HYBRID LIVE CASSIE RAPTOR A>Z
LES NUITS BOTANIQUE
Chaque printemps contient son lot d’événements attendus : l’éclosion des primevères, le passage à l’heure d’été, les jours qui rallongent ou… un apéro pris aux Nuits Botanique. Depuis 1988, ce festival investit les très nombreuses salles et les fameux jardins du "Bota" pour aligner 46 soirées en à peine deux semaines. L’occasion de retrouver quelques habitués et de découvrir les talents de demain. En voici quatre. Thibaut Allemand
Yard Act
Voici deux ans, nous évoquions la « drôlerie acerbe dans leurs chansons nerveuses », suite à la sortie du premier disque de Yard Act. On maintient et l’on confirme plus que jamais, à l’écoute d’un deuxième album paru le mois dernier, Where’s My Utopia ?, dans lequel les quatre de Leeds développent leur propos musical et social. La critique est toujours aussi fine… et l'instrumentation aussi. Plus pop, légers et variés, brassant rock, hip-hop, funk et electro tout en conservant une unité d’exécution, ces morceaux renouent avec l’esprit aventureux et sans œillères du fameux More Specials (1980) des… Specials. Pas exactement une petite référence. 28.04, Chapiteau, 18h30, 29,50 > 23,50€
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© DR
Lewis OfMan
Paradoxal, ce Lewis OfMan. Il sublime le quotidien ( Un Amour au Super U ) mais semble s’être inventé un personnage. De sa retraite sur la côte Adriatique ou de ses vadrouilles poétiques aux USA, le jeune Français est revenu avec une dégaine surgie des seventies (fute pattes d’eph, T-shirt sans manche). Histoire, peut-être, d’appuyer l’aspect hédoniste de chansons qui n’en manquaient pas. Sa pop dance chic doit autant à Frank Ocean qu’à la musica leggera italienne. On a beau dire, on se laisse toujours cueillir.
25.04, Chapiteau, 18h30, 32,50 > 26,50 €
Jamila Woods
La soul est affaire de tradition. D’héritage, pourrait-on dire, et ce n’est pas Jamila Woods qui nous contredira : Legacy ! Legacy ! clamait son deuxième album paru en 2019. De quoi a-t-elle hérité ? Du patrimoine musical de sa ville, Chicago, cité du blues, du jazz et du hip-hop. La musicienne et poète a réuni toutes ces écoles sur l’excellent Water Made Us, un disque qui… coule de source, et auquel la scène devrait conférer de nouvelles saveurs – avant de s'inscrire dans le temps, évidemment.
26.04, Museum, 19h30, 23,50 >17,50€
Lala &ce
La Lyonnaise a débuté au sein du collectif 667 (tiens, comme ce gros malin de Freeze Corleone) avant de filer à Londres pour se réinventer. Nourri au rap "chopped & screwed" et à l’autotune, Everything Tasteful étonna. On n’était pas au bout de nos surprises. Une comédie musicale avec l’excellent Low Jack plus tard, la revoici avec Solstice . Ce concept-album volontiers electro en forme de coming-out lesbien et d’odyssée SF bouscule nos attentes. On est forcément impatient de redécouvrir tout ça en live.
03.05, Halles de Schaerbeek, 19h, 31 > 25€
Bruxelles, 24.04 > 05.05, Botanique, 1 concert : 41,50 > 15,50€, botanique.be
Sélection / 24.04 : Yvnnis, BEN plg... // 25.04 : Lewis OfMan, Bonnie Banane... // 26.04 : Jamila Woods, Rebeka Warrior... // 27.04 : Hannah Diamond, Eloi... // 28.04 : Yard Act, Timber Timbre... 30.04 : Aime Simone, Françoiz Breut, Howlin' Jaws... // 01.05 : Isha x Limsa... // 02.05 : Jacques, Irène Drésel, Mount Kimbie... // 03.05 : Julien Granel, Jäde, This is The Kit, Lala &ce, Ichon...
05.05 : Cortizona Label Night, Erika de Casier, Ryoji Ikeda...
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© DR © Elizabeth De La Piedra
ERIKA DE CASIER
Rétroactive
Attention, fausse piste ! Depuis le début des années 2000, le R'n'B contemporain traîne un storytelling bien ficelé qui tient en peu de mots : cette musique, c’est le futur. Certes, cela fut souvent vrai : Timbaland et Aaliyah, Kelis et The Neptunes… Il serait alors facile d’inscrire Erika de Casier dans cette lignée. Or, si la songwriter, productrice et interprète joue avec les étiquettes, elle revisite davantage qu’elle n’ouvre la voie. Et, question mélanges réussis, cette Danoise née au Portugal d’un père belge et d’une mère cap-verdienne en connaît un rayon ! En lieu et place d’une course effrénée à la modernité supposée, l'artiste préfère poser une mélodie langoureuse sur fond de beats jungle (Lucky). Séduisant ? Assurément ! Surprenant ? Plutôt, mais le futur n’a pas sa place ici. On y rejoue les années 1990 ( Test It, façon Brandy & Monica), on y entend de la new-jack, du G-funk, des mélodies à la Sade… L’inventaire serait long, et vain. Restent avant tout des chansons, qui passeront sans doute l’épreuve du temps. Seront-elles indatables ? C’est une autre histoire ! Thibaut Allemand
Bruxelles, 05.05, Botanique, 19h, 28 > 22€, botanique.be (Les Nuits Botanique, voir p. 54)
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© Colin Solal Cardo
AMELIE LENS AMINÉ ARCA
BICEP PRESENT CHROMA AV DJ SET
THE BLESSED MADONNA
CAMELPHAT CHASE & STATUS LIVE DINOS
EZRA COLLECTIVE FOUR TET
GANJA WHITE NIGHT GAZO
HONEY DIJON ICE SPICE
ISHA & LIMSA D'AULNAY JAMES BLAKE
JOSMAN JUSTICE KAARIS PRÉSENTE OR NOIR
THE LIBERTINES LUIDJI MOCHAKK
NETSKY NTO X SOFIANE PAMART
OMAH LAY OSCAR AND THE WOLF PAULA TEMPLE B2B SNTS
REINIER ZONNEVELD LIVE REMA SCH
SKEPTA SUBTRONICS
TRYM PRESENTS MILLENIUM A/V SHOW
ZAHO DE SAGAZAN
disques
Nia Archives
Silence is Loud (HIJINXX / Island Records)
Où l’on évoque à nouveau le Hardcore Continuum, concept cher à Simon Reynolds pour désigner la musique électronique britannique issue de la culture rave : drum & bass, jungle, garage, 2-step, grime… Née à Bradford, élevée à Leeds et plongée dans le bain dès la naissance (ses parents organisaient des sound-systems), Nia Hunt gagne Manchester vers 16 ans pour y découvrir le milieu rave. Les beats déstructurés de la jungle la font tomber en… syncope. Composant elle-même, et s’adjoignant les services d’Ethan P. Flynn (David Byrne, FKA Twigs), la voici confrontant les breakbeats à un format et des mélodies pop. Mariage de la carpe et du lapin ? Eh bien non, tout tient parfaitement en équilibre ! Mieux, l’ensemble ne tourne pas à la formule ou au recyclage d’une (très) bonne idée. Outre des bangers frappadingues (l’ouverture Silence is Loud, qui ravira les amateurs d’hyperpop) et des pop songs à la fois sucrées et énervées (Nightmares, Cards on the Table), Nia Archives renoue avec les racines jamaïcaines de la bass music (l’excellent Forbidden Feelingz) et signe, avec Blind Devotion, une merveille souljungle. Imaginez Amy Winehouse dans un sound-system, et vous aurez une petite idée du miracle. Thibaut Allemand
Mount Kimbie
The Sunset Violent (Warp Records)
Voici deux ans, Mount Kimbie signait MK 3.5: Die Cuts | City Planning, disque en deux parties composées séparément par le néo-Angeleno Dom Maker d’un côté, le toujours Londonien Kai Campos de l’autre. D’où d’insistantes rumeurs de split… Or, Mount Kimbie rassure, sans surprendre pour autant. On retrouve dans le quatrième album du désormais quatuor cet hybride entre dance et pop porté jadis en étendard par New Order – auquel on pense énormément sur Shipwreck . Fidèle en amitié, le groupe convie à nouveau King Krule. Si son timbre sépulcral tourne parfois à vide, il fait des miracles sur Empty and Silent, petite merveille de pop song solidement posée sur un rythme motorik où sa voix se marie à celle, séraphique, d’Andrea Balency-Béarn. De belles retrouvailles. T. A.
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Bleachers
Bleachers (Dirty Hit)
Figure cruciale de la pop contemporaine, à la fois indé et mainstream (ses collaborations avec Taylor Swift ou Lana Del Rey), Jack Antonoff reste relativement discret. Derrière l’alias Bleachers, l’Américain publie un quatrième album ultra-référencé, et pourrait bien acquérir une gloire nouvelle. Car Bleachers (c’est aussi le titre du disque), s’il reprend les ingrédients de ses deux sympathiques prédécesseurs, donne au projet une impressionnante allure. Sa façon de slalomer entre les genres et les arrangements, en cultivant une pop exigeante mais fédératrice rappelle les premiers albums de Peter Gabriel. De ballades noctambules fluorescentes (Alma Mater) en tubes électriques vintage ( Modern Girl ), Antonoff tient là son grand œuvre.
Rémi Boiteux
Khruangbin A La Sala (Dead Oceans)
Depuis une grosse dizaine d’années, Khruangbin (avion, en thaïlandais) aligne les albums studio et d’innombrables captations live. Le trio texan a séduit, entre autres, Toro Y Moi, Leon Bridges ou Vieux Farka Touré, au point d’engendrer de fructueuses collaborations. A La Sala aurait forcément tapé dans l’oreille du regretté Jean-François Bizot. Pour cause, c’est un véritable précipité de la "grande sono mondiale", où se croisent influences soul américaines, effluves de musiques iraniennes, guitares maliennes et, disent-ils, funk thaïlandais – on l’avoue, on n’y connaît que pouic, mais on leur fait confiance. Cette scène méconnue bénéficiera-t-elle de la même "hype" que la redécouverte du rock anatolien ? Avec de tels ambassadeurs, c’est possible. T.A.
Julia Holter
Something in the Room She Moves (Domino)
Le visuel de ce septième album studio évoque la toile Dante et Virgile de William Bouguereau (1850), quand son titre est un clin d’œil aux Beatles. Holter a toujours semé des petits cailloux au fil de ses oeuvres, comme autant de pistes à suivre pour comprendre son travail. En cela, on peut déceler une véritable communauté d’esprit entre l'Américaine et Weyes Blood. Mais si cette dernière arrondit les angles, Julia Holter, elle, creuse le sillon de l’expérimentation. Révélée en 2011 avec Tragedy, la native de Milwaukee a depuis tracé son chemin. Celui d’une pop cérébrale, pas toujours évidente d’approche, mais ô combien passionnante. Une fois encore, elle brouille les pistes, entre cacophonie maîtrisée, épure impressionniste et rêves éveillés. Thibaut Allemand
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CORINNE MAIER Femme libérée
Le mouvement #MeToo fut une déflagration, une prise de parole essentielle pour les femmes. « Mais il ne suffit pas », affirme Corinne Maier, qui sonne l'heure de #MeFirst ! Cette Franco-Suisse de 60 ans, désormais installée à Bruxelles, avait déjà semé la zizanie en 2007 avec No Kid. Quarante raisons de ne pas avoir d'enfant. L'économiste, psychanalyste et écrivaine publie aujourd'hui son "manifeste pour un égoïsme au féminin", offrant un constat réaliste de l'inégalité entre les sexes, et une jubilatoire ego-thérapie. Car « être libre, c'est d'abord penser à soi ». Quitte à envoyer tout valser ? Et pourquoi pas !
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Corinne Maier © Céline Nieszawer
Pourquoi les femmes devraientelles devenir égoïstes ?
Pour faire évoluer les choses, mieux répartir la charge domestique dans la sphère privée, car ça n’a pas l’air de bouger beaucoup. Les chiffres sont là, les femmes accomplissent toujours 75% du travail de soin et d'accompagnement non-rémunéré dans le monde. En général, quand on réfléchit au problème, on imagine des solutions positives, essayant de "conscientiser" les hommes. J'ai eu l'idée inverse : c'est aux femmes de provoquer ce changement, en se montrant égoïstes, car je crois que les sentiments négatifs ont beaucoup d'effets.
C'est vrai, l'égoïsme n’est pas forcément une qualité...
Oui, c'est très mal vu, et particulièrement pour les femmes, qui sont conditionnées pour être altruistes. Mais selon moi, il est une arme libératrice.
Vous parlez notamment du "piège de l'amour".
De quoi s’agit-il ?
Les femmes se font souvent avoir par amour, sacrifiant leur santé et leur carrière. C'est en son nom que
nombre d’entre elles se mettent au service des autres. Il y a chez elles un surinvestissement affectif. Et ça ne paie pas ! Quand elles s'occupent de la maison, des enfants, des parents ou du proche malade, elles sont rétribuées en "monnaie de sentiment". Elles pensent qu'elles vont être aimées en retour, obtenir de la gratitude. Ce schéma les rend vulnérables et dépendantes de l'amour.
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© Engin Akyurt, Unsplash
© Polina Kovaleva, Pexels
Le couple serait même "une mauvaise affaire"…
Oui, les études le montrent : une femme seule travaille moins à la maison qu'une autre vivant en couple, alors que pour l'homme, c'est tout l'inverse !
« Les femmes se font souvent avoir par amour »
D'ailleurs, en cas de naissance, elles doivent aussi mettre leur carrière de côté : 47% des mères ont modifié leur activité professionnelle après la naissance des enfants, contre 6 % des pères.
Selon vous, le pire des pièges reste la maternité. Pourquoi ?
Parce que les rôles se cristallisent à ce moment-là. Les chiffres me donnent tristement raison : elles consacrent en moyenne quatre fois plus de temps que les hommes à s'occuper des enfants. Commence alors un long esclavage...
Les choses semblent tout de même évoluer...
Les hommes s’investissent un peu plus. Cela dit, on s'occupe beaucoup plus de ses enfants aujourd'hui, donc finalement la répartition de la charge reste la même, et comme les femmes travaillent
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aussi davantage, on arrive à la même répartition du gâteau ! Alors, comment êtes-vous devenue égoïste ?
Progressivement. Avec le temps, la fatigue et puis l'envie de me consacrer à des choses qui m'intéressent vraiment. Il y a tout un chemin pour se dire : "bon, je ne suis peut-être pas indispensable partout, et si je ne gère pas certaines choses, le monde ne va pas s'effondrer". Et c'est merveilleux de moins s'occuper des autres, voire pas du tout, pour se consacrer à soi !
Le choix du partenaire est aussi important. Quels sont vos critères ?
D'abord, il faut éviter d'admirer follement son compagnon, et de façon générale les "hommes plus", c'est-à-dire plus diplômés, bien introduits dans la société.
« C'est merveilleux de moins s'occuper des autres »
Il vaut mieux prendre quelqu'un qui se cherche, prêt à s'investir à la maison et à fournir des efforts, un "homme moins" : moins riche, moins diplômé, qui travaille moins... plus jeune aussi, ça peut être une excellente affaire !
Alors selon vous, pour être libre, la femme ne doit pas avoir d'enfant, vivre seule si possible et ne penser qu'à elle... N'avez-vous pas peur de créer des monstres ou des gens malheureux ?
Non, bien sûr, il n s'agit pas de se condamner à la solitude. L'idéal serait d'inventer sa propre famille, constituée d'amis par exemple. On peut aussi vivre en couple de façon égalitaire. Ce n'est pas facile, il faut bien se connaître. De mon coté, j'attends que la société change un peu avant de me "déségoïster", mais pour l'instant je reste sur ma position.
Propos recueillis par Julien Damien À lire / Me First !, Manifeste pour un égoïsme au féminin, de Corinne Maier (Editions de l'Observatoire), 176p., 18€ editions-observatoire.com
La version longue de cette interview sur lm-magazine.com
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Mathieu Belezi
Moi, le glorieux (Le Tripode)
Persuadé que « la faiblesse mène tout droit aux révolutions », Albert Vandel n’a jamais traité les Algériens comme ses égaux. Mais à l’aube des années 1960, il sait qu’il est trop tard pour l’Algérie française. Alors, le "monstre-colon" de 145 ans et 150 kilos (comme une personnification des ténèbres) se remémore "les grandes heures de la colonisation" depuis sa villa de 54 pièces, où des légionnaires le protègent des attaques de Fellaghas. Cette complainte prend la forme d’un magistral monologue de 300 pages. Là est le coup de maître de Mathieu Belezi : forger une voix à l'horreur, et nous emporter dans ses méandres. L’écrivain installe aussi un rythme, celui de l’urgence face au déclin annoncé. Albert Vandel déverse ainsi sa toute-puissance nauséabonde dans un dernier cri qu’il aimerait éternel. Car tout est démesuré avec ce personnage, qui ressasse ses "faits de gloire" (empire agraire, chasse, humiliations, conquêtes...) et se souvient avec mélancolie, déjà, des inoubliables paysages méditerranéens. Mathieu Belezi sait fichtrement bien les décrire, comme il sait traduire la violence de cette domination insatiable propre à la colonisation, dont il livre une dantesque allégorie. 336 p., 21 €. Florent Servia
Nicolas Giraud
Empire – Andy Warhol, mystique du capitalisme (Façonnage éditions)
Après Speed Racer de Julien Abadie et Zelda de Victor Moisan, formidables essais pop, les éditions Façonnage accueillent l’artiste et théoricien Nicolas Giraud. Son Empire s’intéresse à un monument moins connu du grand public : les huit heures de pellicule sur lesquelles Andy Warhol a enregistré l’image de l’Empire State Building. L’ouvrage présente d’abord le geste global de Warhol comme dévoilement de ce qui se joue en art au fil des sixties, c'est-à-dire sa collusion avec le commerce et l’industrie. Puis sa plume didactique révèle ce que le film dit de notre culture – en architecture, économie, urbanisme, guerre ou libido. Empire explore une esthétique de l’apparition comme de la destruction, et son intelligence gratte le ciel. 256 p., 22,50 €. Rémi Boiteux
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Gabino Iglesias
Le Diable sur mon épaule (Sonatine)
Austin, Texas. Mario découvre que sa fille est atteinte d’une leucémie. Il perd pied et son travail, croule sous les dettes et ne voit qu’une solution : devenir tueur à gages pour un cartel de meth. C'est un homme en bute à tout un système (médical) défaillant et contraint de prendre les armes et des vies pour en sauver une, la plus précieuse à ses yeux. On pense forcément à Breaking Bad , mais Iglesisas n’est pas homme à livrer une pâle copie d’une série TV, aussi parfaite soit-elle. Mêlant la sécheresse du polar hard-boiled à une dimension spirituelle pas si fréquente, ce Texan signe un roman dense. Il soigne ses scènes, ultraréalistes, et les états d’âme de ses personnages, tout en flirtant avec le registre fantastique. Impeccable. 336 p., 22 €. Thibaut Allemand
Christopher, Philippe & Vassilissa Thirault
Les Beatles à Paris (Robinson)
On se souvient de Christopher pour la tétralogie Love Song, qui chroniquait le quotidien de trentenaires fans des Who, Stones, Kinks et… des Beatles, évidemment. Cette fois-ci, et sur un scénario signé Vassilissa et Philippe Thirault, le dessinateur inspiré par la ligne claire chère à Serge Clerc se penche sur un épisode de la vie des Fab Four : les trois semaines parisiennes au début de l’année 1964. Un moment où la Beatlemania bat son plein en Angleterre, mais dont la France se fiche à peu près éperdument. Sans révolutionner le genre, cette BD parvient à concilier scénario très documenté et une certaine légèreté, à l’image de ces quatre Liverpuldiens qui ne se doutent absolument pas de ce qui les attend… Un album pas essentiel, mais charmant. 80 p., 19,99 €. T.A.
Émilie Plateau & Marzena Sowa
Vivian Maier. Claire-Obscure (Dargaud)
Ils sont nombreux, les créateurs enfin reconnus après leur disparition. Vivian Maier demeura anonyme jusqu’à sa mort, en 2009, et ne s’était jamais considérée comme une artiste. Cette Américaine a passé sa vie comme gouvernante dans diverses villes (New York, Chicago), prenant des photos pour la beauté du geste. Découverte après sa disparition, son œuvre (des dizaines de milliers d’images, souvent restées à l’état de négatif) documente la vie quotidienne du xxe siècle aux USA. Sowa et Plateau content son histoire, avec un trait naïf, presque enfantin. Personnages miniatures et dialogues fournis donnent à voir cette drôle de vie. Un bémol : quelques photographies auraient été bienvenues. Une question de droits, peut-être ? Cruelle ironie… 136 p., 19,95 €. Thibaut Allemand
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© Vajda Reka / Mémento distribution
L'AFFAIRE ABEL TREM
Fabrication d'un scandale
À chaque jour ou presque, sa polémique. Il en faut peu aujourd'hui pour que les débats s'emballent. Si le clash permanent promu par les chaînes d'information mine les démocraties, il peut être un moteur des régimes autoritaires. Dans la Hongrie de Viktor Orbán, un petit morceau de tissu va mettre le feu aux poudres...
L'été est déjà là, avec ses terrasses de café et ses longues soirées. Mais avant les vacances, une épreuve attend encore Abel Trem (Gáspár Adonyi-Walsh) et ses camarades de lycée : le baccalauréat, qu'il n'a pas beaucoup révisé... Le troisième long-métrage de Gábor Reisz, le premier à sortir sur les écrans français, a l'intelligence de ne pas se précipiter, laissant à chacun l'occasion d'apparaître dans son quotidien. C'est par inadvertance que le drame finalement se noue, lorsqu'Abel justifie son échec (logique) par le fait que son professeur d'histoire lui a demandé durant l'examen pourquoi il arborait une cocarde aux couleurs de la Hongrie. György, le père du garçon, y voit une attaque contre sa famille et ses convictions, lui qui est un soutien du président nationaliste Viktor Orbán...
L'embrasement
Parvenue aux oreilles d'une jeune journaliste précaire, l'anecdote est bientôt montée en épingle au point de faire les gros titres. Qu'elle soit fausse n'y change rien, il aura suffi d'une étincelle pour enflammer la situation. Avec un sens profond de la nuance, sans jamais réduire les personnages à des archétypes, ce film traduit avec force l'extrême polarisation d'un pays. Reisz montre les effets dans le corps social d'un parti gouvernant par l'antagonisme et l'exclusion. Le récit donne ainsi à percevoir une spirale de ressentiment, qui rend le dialogue impossible... Raphaël Nieuwjaer
De Gábor Reisz, avec Gáspár Adonyi-Walsh, András Rusznák, Rebeka Hatházi, István Znamenák, Lilla Kizlinger... En salle
67 écran s
PAS DE VAGUES
Cas d'école
Dans Pas de vagues, Teddy Lussi-Modeste retrace le cauchemar qu’il a vécu en tant que professeur de collège. À mi-chemin entre le film social et le thriller, il dresse un état des lieux lucide de notre système éducatif, reflet du manque de soutien aux élèves comme aux enseignants.
Nous voici au cœur d’un collège d’une banlieue parisienne. Julien, jeune professeur, est accusé de harcèlement par Leslie, l’une de ses élèves. Commence alors pour lui un cauchemar éveillé, d'autant que sa hiérarchie ne l'épaule pas, soucieuse d'éviter le scandale. La consigne est simple : il ne faut "pas faire de vagues...". Teddy Lussi-Modeste (auteur du remarqué Jimmy Rivière) ne joue pas la carte du suspense. Dès les premières minutes, le spectateur sait que son héros n'est pas coupable. Écrit avec Audrey Diwan (réalisatrice de L'Évènement, d’après Annie Ernaux), le film évite pourtant l'écueil du manichéisme. Si Julien est innocent, il commet aussi des erreurs. En prenant sous son aile quelques collégiens, il favorise ambiguïtés et incompréhensions. De son côté, l'adolescente n’est pas non plus une menteuse. Comme son professeur, elle est une victime : de la violence, du manque d’écoute, de l’effet de meute. Le cinéaste, qui enseigne toujours le français au collège, raconte ici sa propre histoire. Il maîtrise donc bien son sujet. S’interrogeant sur le manque de moyens des enseignants et une certaine inertie de l’Éducation nationale, il signe une œuvre complexe, à la mise en scène tendue comme un arc. Grégory Marouzé
De Teddy Lussi-Modeste, avec François Civil, Shaïn Boumedine, Toscane Duquesne, Mallory Wanecque... En salle
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© Kazak ProductionsFrakas ProductionsFrance 3 Cinema
Apolonia, Apolonia
Tourné entre 2009 et 2022, ce documentaire accompagne une fille de la bohème parisienne, Apolonia Sokol, d'abord dans ses déboires immobiliers (le théâtre où elle a grandi est la proie des spéculateurs) puis au début de sa carrière de peintre. Cette seconde étape s'avère la plus passionnante, quand la recherche personnelle se confronte aux lois du marché. Exilée à Los Angeles, la Française se retrouve sous la tutelle du collectionneur Stefan Simchowitz. Exploitée comme un poulet en batterie, elle perd très vite le sens de son travail. Lea Glob s'intéresse alors au combat de l'artiste pour être reconnue en tant que telle, mais aussi à sa relation avec feu Oksana Shachko, co-fondatrice des Femen. En filigrane, elle dessine la possibilité pour les femmes d'exister librement dans une société patriarcale. Raphaël Nieuwjaer
Documentaire de Lea Glob. En salle
Le Vieil homme et l'enfant
Exproprié de sa ferme, Gunnar part s’installer à Reykjavik. Très vite, il est repéré par l’espiègle Ari, ballotté entre des parents en pleine séparation. De cette rencontre fortuite naît un tandem archétypal (la rudesse viking, contrebalancée par l’enfant solaire) et une relation initiatique où les rôles sont brouillés : qui garde qui ? Qui s’occupe de l’autre ? À travers cette drôle d'amitié, Ninna Pálmadóttir aborde aussi des sujets très actuels, entre enjeux politiques ou écologiques. Quel espace possible pour les habitants de cette terre islandaise qui n’en finit pas de muter ? D’apparence minimaliste, le film soulève ainsi une kyrielle de questions... à l’inverse de ce duo improbable, qui (re)découvre la joie simple de partager des moments, loin des bavardages futiles.
Selina Aït Karroum
De Ninna Pálmadóttir, avec Thröstur Leo Gunnarsson, Hermann Samúelsson, Anna Gunndís Guðmundsdóttir... Sortie le 03.04
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© Jour2fête © Danish Documentary
LE JOUR OÙ J'AI RENCONTRÉ MA MÈRE
L'équipée sauvage
Lu, onze ans, vit dans un foyer d’accueil aux Pays-Bas et rêve secrètement de sa mère, qui serait, croit-elle, cascadeuse à Hollywood. Jusqu’au jour où celle-ci débarque à l'improviste pour l'emmener dans une virée endiablée dans sa voiture déglinguée... Attachez vos ceintures, Zara Dwinger signe un film mené pied au plancher !
Attention, gang de super-héroïnes en vue, badass de mère en fille. Lu est une gamine laissée-pour-compte, rassurée par la présence de Henk, son petit serpent qui l’aide à garder son sang-froid. Et il en faut lorsque surgit sa mère, Karina, telle une Wonder Woman. Celle-ci l'embarque pour la Pologne, son pays natal, en quête d'un magot planqué chez la grand-mère qui leur permettrait d'acheter une maison... Telles des hors-la-loi ou Bonnie and Clyde déjantées, elles fuient ainsi la morosité du monde. Un kidnapping qui ne dit pas son nom, pour une virée riche en émotions... Au fur et à mesure, cette balade sauvage fait vaciller les principes de la raisonnable Lu. Comment se construire avec un parent borderline ? Quel avenir possible au-delà de ce présent sans cesse réenchanté, mais totalement déconnecté du réel ? En compagnie de cette mère farfelue et mythomane, l’adolescente connaîtra une expérience aussi douloureuse qu’excitante …
Pour son premier long-métrage, la Néerlandaise Zara Dwinger aborde un sujet âpre, dense, sous une forme ludique et joyeuse. Servi par une bandeson malicieuse, ce bijou pop s'appréhende comme une bande-dessinée, un jubilatoire "road tripes". Selina Aït Karroum
De Zara Dwinger, avec Rosa van Leeuwen, Frieda Barnhard, Lidia Sadowa, Aisa Winter, Maksymilian Rudnicki… Sortie le 17.04
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© Douwe Hennink
Rosalie
Atteinte d’hirsutisme, Rosalie dissimule depuis toujours sa pilosité. Elle est mariée à Abel, un tenancier de café criblé de dettes, qui l'épouse pour sa dot mais ignore son secret... Saura-t-elle se faire aimer pour ce qu’elle est ? Tel est l'argument du deuxième film de Stéphanie Di Giusto. Outre une documentation précise sur ce phénomène hormonal, la réalisatrice explore la mécanique du désir, au-delà des genres et des normes. Non dénué d’érotisme, le film demeure toutefois bien lisse. Priorité ici aux rouages sociaux de l’époque (la France rurale de 1870), avec son lot de réactions prévisibles. Les rôles anecdotiques campés par Benjamin Biolay (le chef de l’usine) et Juliette Armanet (une prostituée) ne font qu'illustrer l’hypocrisie d'une communauté pas franchement au poil... Selina Aït Karroum De Stéphanie Di Giusto, avec Benoît Magimel, Nadia Tereszkiewicz, Benjamin Biolay, Juliette Armanet… Sortie le 10.04
Nous, les Leroy
Sandrine et Christophe sont ensemble depuis leur adolescence. Premiers émois, premier appart’, deux enfants… Mais voilà, aujourd’hui, leur couple bat de l’aile. Leur progéniture s'apprête à quitter le nid, et Sandrine veut divorcer. Inconcevable pour son mari, qui décide de les embarquer malgré eux dans un road trip de la dernière chance, retraçant les momentsclefs de leur famille... Connu sous le nom de FloBer, créateur de Golden Moustache et scénariste de la série La Flamme (entre autres), Florent Bernard signe son premier film. Cette comédie douce-amère aborde avec simplicité de grands thèmes, comme les peines de cœur, les gaps générationnels ou la santé mentale. On regrettera toutefois un manque de rythme et un héros un peu trop égocentrique pour nous attendrir... Clémence Ménart
De Florent Bernard, avec Charlotte Gainsbourg, José Garcia, Lily Aubry... Sortie le 10.04
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© Nolita Cinema
© Trésor Films - Gaumont - LDRP II - Artemis Productions
UNE SAISON AU Centre DE LA TERRE
Vendredi 5 avril à 19h
Lecture musicale
LE CHANT D’ORPHÉE
Par Hervé Pierre (lecture), Jan Van Elsacker (chant) et l’ensemble baroque Akadêmia
Texte de Jean-Pierre Siméon
Samedi 6 avril, 4 mai et 15 juin à 18h
Visite et dégustation
LES APÉROS NOIRS
En partenariat avec Lens-Liévin
Tourisme
Pour adultes
L’abus d’alcool est dangereux pour la santé.
À consommer avec modération.
Tous les dimanches
du 21 avril au 30 juin
Lectures au cœur de l’exposition Mondes souterrains
LES MONDES
SOUTERRAINS DANS LA LITTÉRATURE
Par Damien Olivier, comédien
Dimanche 21 avril de 10h à 18h
Installation dans le hall du musée
CHRONIQUES
SOUTERRAINES
Cie Matiloun
Dimanche 21 avril à 15h
Théâtre d’objets dès 8 ans
SOUS TERRE
Cie Matiloun
Réservation et programmation complète de spectacles, conférences, visites et ateliers sur louvrelens.fr
Sous Terre © Carmen Morand
Le chant d’Orphée
© Clara Morice
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Auguste Rodin, Le Penseur, 1881-1882
Bronze, fonte J. Petermann 1899 © Bruxelles, musées royaux des Beaux-Arts de Belgique
RODIN Le corps redécouvert
À bien y regarder, exposer Rodin en Belgique n'a rien d'anodin, car c'est bien dans le plat pays qu'il révéla son talent. Plus précisément dans l'atelier de Carrier-Belleuse, à Bruxelles, dans les années 1870.
« C'est ici qu'il a commencé à travailler dans l'espace public, où il a finalement appris son métier », confirme Xavier Roland, responsable du pôle muséal montois. Durant cette période, le Français participe ainsi aux travaux de décoration du Palais de la Bourse. Il réalise surtout son premier coup d'éclat : L'Âge d'airain. Ou, dit autrement, « Rodin arrive chez nous comme artisan, et il en repart artiste ». La pièce fit scandale. Ce nu (trop) parfait fut suspecté d’être
Auguste Rodin (1840-1917)
Femme assise, drapée de bleu, vers 1900-1903 Graphite, estompe et aquarelle sur papier vélin Paris, collection privée
C'est un double événement qui s'ouvre à Mons, au printemps. La capitale culturelle de la Wallonie inaugure son nouveau complexe muséal (voir page 10) en accueillant un monstre sacré de la sculpture : Rodin ! Et la cité du Doudou a vu les choses en grand. Baptisée Une Renaissance moderne, cette exposition rassemble près de 200 pièces de l'artiste français, dont ses plus grands chefs-d'œuvre, du Penseur aux Bourgeois de Calais , en passant par L'Homme qui marche . Elle révèle aussi des dessins inédits, l'influence méconnue de la Renaissance sur son travail... et une indéniable "belgitude". a
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expositi o n
un moulage sur nature, mais porte en lui tout le génie de l'artiste. C'est un jeune soldat belge, Auguste Ney, qui servit de modèle pour l'œuvre, laquelle rompt avec l'histoire de la sculpture. « Son mouvement n'est relié à aucune référence classique ou mythologique, il déploie simplement son corps dans l'espace ».
«
Rodin a appris son métier en Belgique »
Elle renvoie aussi au David de Donatello, et la comparaison n'a rien d'hasardeuse...
Le corps libéré Durant son séjour en Belgique, Rodin fera en effet une découverte
essentielle : la Renaissance, qu'il explore par le biais "d'émissaires" flamands, tel Rubens (dont il reproduira sur papier Le Coup de lance) et à la faveur de voyages en Italie, bien sûr, tandis qu'il vit encore à Bruxelles. Là se trouvent les racines de son génie, dans ce mouvement culturel et artistique qui vit passer l'Europe du Moyen Âge aux Temps modernes, et fera naître l'humanisme. L'Homme et son corps changent de représentation, sont au centre de l'attention. Rodin va puiser dans ce langage, hérité de la Grèce antique, pour déployer le sien, donnant littéralement vie à la matière. C'est la fragmentation du corps. « Dans ses sculptures, a
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Auguste Rodin, Monument des Bourgeois de Calais, 1889 Bronze, 3e fonte, Fonderie nationale des Bronzes de Bruxelles, 1905-1906 © Mariemont, Belgique, musée royal de Mariemont
Auguste Rodin, Homme qui marche, grand modèle, 1907 Bronze, fonte Alexis Rudier 1910 © Paris, musée d’Orsay
on sent les entrailles vibrer, et chaque membre a son autonomie. Une main, une jambe ou un bras sont des entités à part entière. Ils expriment l'humanité sans même le reste de l'anatomie ».
Les Bourgeois de Mariemont Cette exposition, « qui retrace toute sa carrière », met ainsi en lumière cette influence peu connue, grâce à des dessins issus des collections montoises (signés Dürer, entre autres) ou ce dialogue au sein de la Collégiale SainteWaudru avec une référence belge de la Renaissance : Jacques Du Brœucq. Empli de découvertes, de contrepoints, de "rencontres" inédites (notamment avec l'artiste contemporaine Berlinde De Bruyckere), ce parcours n'est pas
non plus avare de chefs-d'œuvre. En témoigne cette présentation à même le sol, dans le Jardin du Mayeur, des Bourgeois de Calais qui sont aussi un peu belges.
« On sent les entrailles vibrer dans ses sculptures »
Ceux-ci proviennent en effet du parc de Mariemont, à Morlanwelz. « Eh oui, beaucoup de gens ignorent que la Belgique possède l'une des douze éditions originales de cette œuvre ». Pour le coup, ça risque de se savoir... Julien Damien Rodin. Une Renaissance moderne Mons, 13.04 > 18.08, CAP / Musées des beaux-arts, mar > dim : 10h-18h 16 > 2€ (gratuit -12 ans), cap.mons.be
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Auguste Rodin, Grosse Femme accroupie à masque d’Iris, vers 1910 Bronze, fonte Alexis Rudier, 1911 © Londres, Victoria and Albert Museum
L’impressionnismeàDouai museedelachartreuse.fr 27mars-24juin EXPOSITION ClaudeMonet, LaRueMontorgueil,àParis.Fêtedu30juin1878,détail©Muséed’Orsay,Dist.RMN-GrandPalais/PatriceSchmidt
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L’Attente, Bilal Hamdad, Huile sur toile, 2020 Collection d’art Société générale - Puteaux © Adagp, Paris, 2024
MONDES SOUTERRAINS
L'art en profondeur
Parés pour un voyage riche en émotions ? Le Louvre-Lens nous entraîne dans les mondes souterrains, tour à tour effrayants ou enchanteurs, mais toujours inspirants. Au fil de cette exploration entre réalité et imaginaire, ombre et lumière, on croisera Jules Verne et Émile Zola, Platon, Dante, Hadès et, bien sûr, des mineurs. Sculptures, peintures, installations, vidéos... Cette exposition réunit plus de 200 œuvres, de l'Antiquité à nos jours, preuve d'une fascination abyssale pour le sujet.
Après nous avoir présenté les animaux fantastiques, le Louvre-Lens nous invite donc "20 000 lieux sous la terre". Faut-il y voir un clin d'œil au passé minier des Hautsde-France ? « Évidemment, c'est un hommage à cette histoire ! », répond Gautier Verbeke, l'un des trois commissaires de cette exposition qui sonde, plus largement, « les mondes souterrains sous leurs multiples facettes, observant les projections qu'en a conçues l'humanité à travers les époques et civilisations ». Pensé comme un voyage en sept chapitres, ce parcours en clair-obscur est d'abord inquiétant. Guidés par une Sibylle, cette prophétesse antique qui
communiquait avec les divinités cachées sous la surface, nous voici au seuil des profondeurs.
« L'endroit de toutes nos peurs primaires »
On y découvre une multitude de grottes, gouffres ou volcans, figurés par Courbet, Rubens ou Christo et son fameux Cratère, réalisé à la peinture à la colle. Ne reste qu'à plonger dans les ténèbres...
Arrêt
dans les enfers
Invisibles, inaccessibles, ces abysses ont de tout temps alimenté nos pires craintes. « C'est le lieu de l'enlèvement, comme celui de
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a expositi o n
Perséphone par Hadès, où l'on enferme, torture. En somme, l'endroit de toutes nos peurs primaires ». En point d'orgue, celle d'être enterré vivant, comme l'illustre cette photographie de Maurizio Cattelan, prise lors d'une performance ahurissante.
« Les mondes souterrains sont assimilés au royaume des morts »
En 1999, l'Italien avait demandé à un fakir de s’ensevelir sous la terre, ne laissant dépasser que ses mains, jointes en un geste de prière. S'aventurant toujours plus loin, on arrive dans l'au-delà...
« Les mondes souterrains sont assimilés au royaume des morts dans nombre de civilisations, l'inhumation étant très commune ». Ce chemin vers les enfers est peuplé de créatures peu amènes : monstres, démons et Satan himself, représenté par une superbe aquarelle de William Blake. Après toutes ces émotions, il est temps de souffler. Car cette "vie du dessous" est également synonyme de trésors, de joyaux enfouis « mais aussi de fertilité, de germination, donc de retour à la vie », comme le montre cette Demeter de Jean Arp, sculpture tout en rondeurs, telle une harmonieuse allégorie de la "Terre-Mère".
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Nymphées, Eva Jospin, Installation © Adagp, Paris 2024 / Atelier Eva Jospin / Benoît Fougeirol
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Hercule arrachant Alceste des Enfers
Joseph Franque, Huile sur toile, 1806 Collection musée de Valence, art et archéologie
© Musée de Valence / Béatrice Roussel
Au fil de notre remontée vers la surface se dévoile un monde enchanteur, fait de découvertes archéologiques, de grottes mystiques (lieux d'apparition des saints) ou pariétales « où l'on trouve les premières traces de création humaine ».
« S'aventurer dans les profondeurs, c'est sonder l'âme humaine »
Celles-ci sont réinterprétées dans l'installation de Justine Emard (Hyperphantasia), confrontant peintures rupestres et IA. Car oui, les mondes souterrains sont des plus inspirants, aujourd'hui encore. En témoignent les toiles hyperréalistes de Bilal Hamdad, immortalisant des scènes de vie prises dans le métro (cette « ville sous la ville »). D'ailleurs, la dernière œuvre du parcours, une pelle signée Laure Prouvost, est une exhortation à la créativité et à l'introspection. « Oui, l'artiste nous invite à creuser nos mondes intérieurs, car cette exposition est aussi une métaphore de la psyché. S'aventurer dans les profondeurs, c'est sonder l'âme humaine ». Alors creusons !
Julien Damien
Lens, jusqu'au 22.07, Louvre-Lens mer > lun : 10h-18h, 11/6€ (gratuit -18 ans) louvrelens.fr
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Cratère, Christo, Peinture à la colle, 1960 © Adagp, Paris 2024 © Centre Pompidou, MNAM-CCI, Dist. RMN-Grand Palais / Hélène Mauri
Satan harangue les anges rebelles, William Blake, Aquarelle, 1808 © Victoria and Albert Museum, Londres, Dist. RMNGrand Palais / image Victoria and Albert Museum
PEINDRE
NATURE la
Paysages impressionnistes du musée d’Orsay 16 mars > 24 juin
Auguste Renoir, Pont du chemin de fer à Chatou, en 1881 Musée d’Orsay, Legs Gustave Caillebotte, 1894 © Photo : Musée d’Orsay, Dist. RMN-Grand Palais / Patrice Schmidt Réalisation Service communication Ville de Tourcoing –mars 2024 Soutenu par
2024
Filippo Nassetti and Vincenzo Reale, Thalassic Masks, 2021 © Paul Farnham
SUPERPOWER DESIGN
Le meilleur des mondes ?
Toujours plus loin, plus haut, plus fort... Ainsi avance l'Homme depuis la nuit des temps. Cette course à la performance s'accélère d'ailleurs avec le progrès technologique. Exosquelettes, prothèses, smartphones... Ces objets qui envahissent nos sociétés en perpétuelle quête de croissance ne seraient-ils pas en train de nous transformer en "super sapiens" ?
Quitte à nous amputer de notre humanité ? En Belgique, le CID observe nos futurs possibles par le prisme du design.
Réparer les vivants. Voici l'un des grands mérites de la technologie, nous rappelle cette exposition en quatre chapitres, dont le premier s'intéresse à l'apport du design dans la médecine. Cette première incursion date de 1942, quand l'armée américaine demanda à Charles et Ray Eames de participer à l'effort de guerre.
« La technologie est très invasive »
Le couple mettra au point une attelle en bois courbé contreplaqué, plus souple et confortable, pour les soldats blessés. Mais de la réparation à l'amélioration il n'y a qu'un pas...
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a expositi o n
Jasna Rok, Lab Trypophilia, collection 2022
© Myrthe Diepeveen, Ton Toemen and Stratasys
La deuxième partie nous montre ainsi que nous sommes déjà des humains augmentés, en présentant son cortège d'exosquelettes ou de montres connectées, permettant à l'Homme de dépasser ses limites (voire produire plus) sans que cela n'engendre la moindre résistance. « Oui, la technologie est très invasive, mais notre acceptation vis-à-vis d'elle est tout aussi rapide, rappelle Benjamin Stoz, le commissaire. Regardez l'irruption du smartphone dans notre vie : quand on n'a plus de réseau, on a l'impression d'être amputés ! ».
Troisième œil
Dès lors, les questions fusent : à quoi pourrait ressembler notre futur (très) proche ? Ces modifications
vont-elles devenir la norme ? Et puis celle-ci, vertigineuse : « à quelle part de notre humanité sommesnous prêts à renoncer ? ».
« Sans réseau, on a l'impression d'être amputés ! »
Autant de problématiques soulevées par la suite du parcours, quelque part entre la sciencefiction, l'utopie et la dystopie. En témoigne le troisième œil robotique imaginé par la Sud-Coréenne Minwook Paeng, soit une merveille de design spéculatif. Aussi ingénieux qu'effrayant, cet objet se fixe sur le front et surveille les obstacles à notre place lorsque que nos (vrais) yeux sont rivés sur notre a
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Circleg Circleg One-Circleg Ambassador © Henry Robinson
The Third Eye, Minwook Paeng Evolution © Minwook Paeng
téléphone. L'appareil ouvre sa paupière en plastique dès que notre tête penche vers le bas et émet un son lorsque, par exemple, un mur se profile devant nous...
En toute transparence
Dans le même esprit, le troisième pouce portable de l'Anglaise Dani Clode nous laisse également pantois. Certes, cette prothèse contrôlable pourrait considérablement améliorer notre jeu de guitare, mais des entreprises nous l'imposeront-elles pour booster notre rendement ? D'ailleurs, « au lieu de nous transformer en êtres toujours plus performants, la technologie ne pourrait-elle pas nous rendre plus éco-responsables, inclusifs ou sociables ? », se demande
Benjamin Stoz, qui présente par exemple la mode empathique de Jasna Rok. S'inspirant des procédés des détecteurs de mensonge, cette styliste belge a créé une gamme de vêtements projetant les émotions de la personne qui les porte. Grâce à un système de couleurs imprimées en temps réel, votre tenue pourra signifier à votre interlocuteur si vous êtes gêné par une remarque, triste ou heureux (voire amoureux). Est-ce l'avènement d'un nouveau langage sans paroles... ou le paroxysme de l'ère de la transparence ? Telle est la question. Julien Damien
Hornu, jusqu'au 25.08, Centre d'innovation et de design, mer > dim : 10h-18h 10 > 2€ (gratuit -6 ans), cid-grand-hornu.be
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Dani Clode Design, The Plasticity Lab The Third Thumb 2019 © Dani Clode Design
ANZAC DAY 2024 à Fromelles
Du 24 au 27 avril
Visites guidées et atelier au Musée de la Bataille de Fromelles autour de l’ANZAC DAY, journée commémorative des forces militaires de l’Australie et de la Nouvelle Zélande. Venez découvrir l’histoire et la mémoire de ces soldats venus de loin pour combattre sur nos terres.
Mercredi 24 avril 14 h 30 et à 16 h
Atelier
Réalise ton Poppy
Jeudi 25 avril à 15 h
Visite guidée
« À la rencontre des soldats de l’ANZAC »
au Cimetière militaire de rue-Petillon (Fleurbaix)
Samedi 27 avril en matinée
Randonnées sur le parcours du Chemin du Front Ouest
11 h 30 : inauguration du Chemin du Front Ouest
Réservation conseillée (places limitées)
Retrouvez notre programmation et nos tarifs sur musee-bataille-fromelles.fr
Onglet « Agenda » et sur nos réseaux sociaux
Information et réservation
03 59 61 15 14 ou contactmbf@lillemetropole.fr
Lanvin haute-couture, printemps-été 1968, Robe de soirée avec volants et ceinture en taffetas orange, Musée de la Mode et de la Dentelle © Louis Kerckhof
JULES FRANÇOIS CRAHAY
De l'ombre à la lumière
Un styliste surnommé le « Christian Dior belge oublié », forcément, cela intrigue. À Bruxelles, le Musée mode & dentelle braque les projecteurs sur Jules François Crahay, qui fut modéliste pour les plus grandes maisons de couture françaises durant la seconde moitié du xxe siècle.
Cruel destin que celui d’un couturier ne disposant pas de sa propre marque pour passer à la postérité. En son temps, Jules François Crahay (1917-1988) eut les honneurs de toute la presse, remporta par trois fois le Dé d’or pour sa créativité, officia quatre ans chez Nina Ricci puis signa une quarantaine de collections haute couture et prêt-à-porter pour la maison Jeanne Lanvin, entre les années 1960 et 1980. Le Liégeois habilla même Claudia Cardinale ou Jackie Kennedy. Pourtant, son nom ne dit plus rien à nos contemporains… Propriétaire d’un bel ensemble de créations griffées Crahay, le Musée mode et dentelle, piochant aussi dans les fonds du Palais Galliera, du Musée des arts décoratifs de Paris et du Patrimoine Lanvin, présente 65 silhouettes de ce génie du vêtement, au fil d'un parcours baptisé Back in the Spotlight.
Maître des coupes
L’exposition s’attache aussi bien à la patte du modéliste qu'à la vie de cet enfant de la balle (sa mère possédait un atelier de robes et de manteaux à Liège). Sans être un couturier de rupture, Jules François Crahay impose sa mode ludique, romantique, empreinte de folklore dans le choix des imprimés et marquée par une grande maîtrise des coupes. Robes du soir spectaculaires ou de cocktail mutines, tailleurs impeccables... ses pièces ne dénoteraient pas sur les podiums actuels, à l’image d’un superbe ensemble boléro et robe vichy en cannelé de soie sauvage. Qui mérite, lui aussi, toute la lumière des projecteurs. Marine Durand
Bruxelles, jusqu’au 10.11, Musée mode & dentelle, mar > dim : 10h-17h, 10 > 4€ (gratuit -18 ans) fashionandlacemuseum.brussels
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Nicolas Eekman (1889-1973), Poissons volants 1968 - Huile sur toile marouflée sur panneau 65 x 54 cm - Collection particulière
LE MONDE FABULEUX DE NICOLAS EEKMAN
Retour en grâce
Par quel mystère le nom de Nicolas Eekman (1889-1973) n’a-t-il pas atteint la renommée de ses contemporains, Max Ernst ou Fernand Léger ? Injustement sorti des radars et s'inscrivant dans les pas de grands peintres flamands (tel Jérôme Bosch ou James Ensor), l'artiste belge fait l’objet d’une rétrospective jusqu’à la rentrée au Musée de Flandre.
Nicolas Eekman est enfin (re)mis en lumière. Un an après l'exposition consacrée à ses gravures par le Musée du dessin et de l’estampe originale de Gravelines, l’artiste né à Bruxelles de parents hollandais est à l’honneur à Cassel. Cette foisci, il est question de peinture. Près de 80 toiles témoignent de ses multiples influences, entre expériences expressionnistes et tentatives cubistes, jusqu’à l'édification de son propre monde fantasmagorique. « Il avait beaucoup de talent, mais n’est pas né à la bonne époque », observe Cécile Laffon, directrice du Musée de Flandre. Car dans la première moitié du xxe siècle, rien ne compte en dehors des avantgardes. L’art devient abstrait et Eekman, qui dès 20 ans donne des
conférences sur Van Gogh, privilégie la figuration. « Il n’était pas fermé pour autant et avait pour ami Piet Mondrian », ajoute Cécile Laffon, balayant l’image de l’artiste incompris. « En s’installant à Paris en 1921, il a rencontré sa galeriste Jeanne Bucher qui lui a permis de vendre ses œuvres à de grands musées. Mais il n’a jamais été dans l’air du temps… ».
C'est carnaval !
Portraits, nus féminins… Le Monde fabuleux de Nicolas Eekman répare cette injustice. Le parcours insiste sur la filiation avec les primitifs flamands, autant sur la forme (un support en bois et une multitude de glacis) que sur le fond, via la représentation d'un peuple laborieux, paysans puis ouvriers.
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À ceci près qu’Eekman, « engagé, très à gauche, admirait ces classes populaires là où Jérôme Bosch ou Pieter Brueghel l’Ancien les méprisaient ».
« Il n'est pas né à la bonne époque »
Dans le tableau Le Quatuor de la zone (1945), référence à un bidonville ceinturant Paris jusqu’au milieu du xx e siècle, on voit quatre musiciens en guenille, évoluant de nuit et superbement éclairés. Outre la période fantastique, qu’Eekman
embrasse à la fin de sa vie avec des toiles foisonnantes comme Poissons volants (1968), Cécile Laffon consacre une salle au goût du Hollandais pour le carnaval. Présentés en regard des géants Reuze Papa et Reuze Maman (bien connus à Cassel), les Arlequin, saltimbanques et personnages masqués du peintre sont une célébration éclatante du folklore de l'Europe du Nord. Marine Durand
Cassel, 06.04 > 08.09, Musée de Flandre mar > ven : 10h-12h30 & 14h-18h sam & dim : 10h-18h, 6 > 4€ (gratuit -26 ans) museedeflandre.fr
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Nicolas Eekman (1889-1973), Mascarade 1969 - Huile sur toile marouflée sur panneau - 65 x 81 cm - Collection particulière
SUPERPOWER DESIGN EXPO 24 25 20 mars août 24 > •
Claude Monet, La Rue Montorgueil, à Paris. F ê te du 30 juin 1878 © Mus é e d’Orsay, Dist. RMNGrand Palais Patrice Schmidt
Monet-Duhem
Ça ne vous aura sans doute pas échappé : on célèbre les 150 ans de l'impressionnisme ! Le musée de la Chartreuse bénéficie, comme 33 autres institutions françaises, d'un prêt du musée d'Orsay. Il s'agit d'une toile de Claude Monet, La Rue Montorgueil, un choix plutôt judicieux. Sous l'impulsion de l'artiste et mécène local Henri Duhem (1860-1941), qui fut l'un des grands diffuseurs de ce courant dans le Nord de la France, Douai a en effet acquis, durant 40 ans, des tableaux signés Renoir, Pissarro ou Sisley. Cette collection est mise en valeur lors d'un parcours dessinant par petites touches le portrait d'un peintre douaisien encore trop méconnu. J.D.
Douai, jusqu'au 24.06, Musée de la Chartreuse, mer > lun : 10h-12h & 14h-18h 5/2,50€ (gratuit -26 ans) museedelachartreuse.fr
James Ensor. Maestro
Plus à une célébration près, 2024 marque le centenaire du surréalisme, les 150 ans de l’impressionnisme… et le 75 e anniversaire de la mort de James Ensor ! Bozar célèbre ainsi l’immense artiste belge. Connu pour ses peintures de masques et de squelettes, ce précurseur de l’expressionnisme (et du surréalisme !) fut aussi écrivain et compositeur. Voici un portrait complet de l’Ostendais, présentant à la fois ses toiles, manuscrits ou partitions. J.D.
Bruxelles, jusqu'au 23.06 Bozar, mar > dim : 10h-18h 12 > 2€ (gratuit -6 ans), bozar.be
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James Ensor, La Gamme d’amour (Flirt des marionnettes), 1926 © photo Peter Cox / Collectie Bonnefanten, langdurige bruikleen RCE
21.02 > 21.07 2024 @FineArtsBelgium fine-arts-museum.be Image: Joan Miró, Woman and Birds at Sunrise, 1946. Fundació Joan Miró, Barcelona. On loan from a private collection © Succesió Miró 2024 / SABAM Belgium 2024 R.E.: Sara Lammens, rue du Musée | Museumstraat 9, 1000 Bruxelles | Brussel
Imagine !
Tout a-t-il déjà été dit sur le surréalisme ? Oh, loin de là, comme en témoigne cette exposition, qui en célèbre le centenaire. Celle-ci passera par Paris, Hambourg, Madrid, Philadelphie et, bien sûr, Bruxelles, qui inaugure cet événement international. Les Musées royaux des beaux-arts de Belgique s'intéressent à une source du mouvement cher à Magritte : le symbolisme. Un parcours conçu comme un labyrinthe onirique, où se côtoient Max Ernst, Giorgio de Chirico, Salvador Dalí… entre autres !
Bruxelles, jusqu’au 21.07, Musées royaux des beaux-arts de Belgique, mar > ven : 10h-17h • sam & dim : 11h-18h, 18 > 6€ (gratuit -6 ans), fine-arts-museum.be
Histoire de ne pas rire
Rendons à André Breton ce qui lui appartient. Oui, l'écrivain français a signé Le Manifeste du surréalisme, en 1924. Pour autant, au même moment, le mouvement prenait également racine en Belgique. Son théoricien ? Paul Nougé. À Bruxelles, Bozar choisit cet autoproclamé « ouvrier des lettres » comme fil conducteur d'une exposition retraçant 75 ans de surréalisme belge. Celle-ci rassemble 150 documents et quelque 260 créations signées René Magritte, Jane Graverol, Paul Delvaux, Marcel Mariën...
Bruxelles, jusqu‘au 16.06, Bozar mar > dim : 10h-18h, 18 > 2€ (gratuit -6 ans) bozar.be
Peter Knapp
C'est l'homme qui a relooké la presse française, à l'orée des années 1960. Peter Knapp fut notamment directeur artistique du magazine Elle, et traduira comme peu d'autres l'émancipation féminine, avec ses mannequins en apesanteur ou aux allures de cosmonautes. Le Suisse contribua surtout à offrir ses lettres de noblesse à la photographie de mode, alors considérée comme un genre mineur. Cette exposition rend hommage à un avantgardiste, dont l'œuvre nourrit toujours les évolutions de notre temps.
Charleroi, jusqu'au 26.05, Musée de la photographie, mar > ven : 9h-17h • sam & dim : 10h-18h, 8 > 4€, (gratuit -12 ans), museephoto.be
Second souffle
Année olympique oblige, le 9-9 bis se met au sport ! Pas n'importe comment : en acoquinant art contemporain et patrimoine. Citons Antoine Bertin, qui a enregistré le souffle d'habitants de la région, et celui du site lui-même, pour composer une œuvre sonore diffusée par les murs du Métaphone. Dans la salle des douches de l'ancien site minier, on découvre aussi les montages de l'Américain Pelle Cass, qui fusionne des centaines de photographies d'athlètes pour créer des images débordantes de vie.
Oignies, 20.04 > 08.12, 9-9 bis, mer > dim : 14h-18h, gratuit, 9-9bis.com
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Bayerische Staatsgemäldesammlungen
René
Magritte, Les Idées de l’acrobate, 1928 © Succession René Magritte / Sabam Belgium, 2024
photo : bpk |
Monde fabuleux Nicolas Eekman g 6.04 – 8.09. 2024
Les Enfants impressionnistes du musée d'Orsay
Pour les 150 ans de l’impressionnisme, la Piscine a été gâtée. Le musée d'Orsay lui prête cinq œuvres, dont des peintures de Pissarro, Renoir et l'iconique Petite Danseuse de quatorze ans d'Edgar Degas. Elles sont présentées au cœur du parcours permanent, dans la salle consacrée à l’enfance, permettant des dialogues inédits avec les trésors roubaisiens. À l’instar de cette conversation entre La Petite Châtelaine de Camille Claudel et le Garçon au chat de Renoir…
Roubaix, jusqu‘au 26.05, La Piscine, mar > jeu : 11h-18h • ven : 11h-20h • sam & dim : 13h- 18h 11/9€ (gratuit -18 ans), roubaix-lapiscine.com
Peindre la nature
L’impressionnisme a 150 ans. Pour célébrer cet anniversaire, le musée d’Orsay, qui abrite la plus importante collection au monde de peintures de ce mouvement, prête 178 œuvres à 34 institutions françaises. Parmi elles, le MUba de Tourcoing reçoit 58 chefs-d'œuvre signés Monet, Renoir, Pissarro, Cézanne, Caillebotte… soit la plus importante part de ce corpus. Cette exposition focalise sur le paysage et plus largement la nature, nous offrant une promenade dans l'histoire de l'art... impressionnante.
Tourcoing, jusqu'au 24.06, MUba Eugène Leroy, tous les jours sauf mardi : 13h-18h 6/4€ (gratuit -18 ans), muba-tourcoing.fr
Fares Cachoux
Né en Syrie, désormais installé en France, Fares Cachoux s’est révélé avec des œuvres pop, minimalistes et résolument engagées. Quelque part entre le graphisme et la peinture, ses créations dénoncent les horreurs de notre époque, de la tyrannie dans son pays natal à l’obscurantisme religieux. Publiées dans de nombreux journaux, mais aussi les manuels scolaires, ses images décryptent l’actualité avec une acuité et un sens de l’ironie évoquant les pochoirs de Banksy – l’un de ses complices.
Tourcoing, jusqu'au 14.07, Institut du monde arabe, mar > dim : 13h-17h45 5/4€ (gratuit -6 ans), ima-tourcoing.fr
Rémy Hans
C’est un bleu à nul autre pareil. Presque cyan, mais pas tout à fait. Il est aussi élégant que fragile, comme sur le point de s’estomper au premier regard, tel un ciel du Nord ou de Belgique. Cette couleur traverse les dessins de Rémy Hans, et lui offre toute leur singularité. Le lauréat du Prix du Hainaut des arts plastiques en 2020 investit le Musée des beaux-arts de Tournai et revisite l’œuvre de l'architecte Victor Horta à la faveur d’un accrochage empli de poésie et de symboles. Tournai, jusqu’au 13.05, Musée des beaux-arts lun > sam : 9h30-12h & 14h-17h • dim : 14h-17h 4/3€ (gratuit -6 ans), mba.tournai.be
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Camille Claudel, La Petite Châtelaine, 1895-1896 Roubaix, La Piscine-musée d’Art et d’Industrie André Diligent, Photo : Alain Leprince
OUT OF HOME COMMUNICATION
Urban Posting, Display Racks, Visitor Information, Cultural Spots, Hotels, Bars and Restaurants, Universities, Libraries, Bicycle parkings, Bus Stops, Indoor Posting (bars & restaurants), Banners on Street Lamps, Amusement Parks, ...
LORRAINE DE FOUCHER & CAROLE THIBAUT Emprise directe
Live Magazine, Mediavivant… Les journalistes sont décidément attirés par la scène ! Ils sont de plus en plus nombreux à s’emparer de la forme théâtrale pour décrypter l’actualité autrement. Depuis 2020, à l’invitation du Théâtre du Point du Jour, à Lyon, un.e artiste s'associe à un.e journaliste deux fois par saison pour créer un spectacle. Aux commandes de ce 7e Grand Reporterre, joué ce mois-ci à Loos-en-Gohelle, on trouve l’autrice, metteuse en scène et comédienne Carole Thibaut et la plume du Monde Lorraine de Foucher. Elles auscultent ici la fabrique de la domination.
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t h é â tre& d an se
Comment votre duo s'est-il constitué ?
Carole Thibaut : Les équipes du Théâtre du Point du Jour m’ont contactée pour ce projet en me demandant sur quelle thématique je souhaitais travailler. J’ai pensé à la fabrique de la domination.
« Des sujets suscitant une prise de conscience collective »
Puis nous avons cherché un grand reporter, et j’avais envie que ce soit une femme, avec laquelle pouvait naître une vraie rencontre humaine,
intellectuelle et artistique. Ils m’ont parlé de Lorraine, puis j’ai réalisé que je connaissais déjà son travail.
Lorraine de Foucher : Quand on m’a proposé de monter sur scène, j’ai d'abord refusé parce que je n’avais jamais fait de théâtre, à part en 3e au collège. C’est assez loin du journalisme et je pensais que ce n’était pas ma place. Puis en discutant avec Carole, j'ai réalisé que cela pourrait m’emmener ailleurs, renouveler ma pratique. Avec le recul, ça a été un moment très enrichissant, dont je me souviendrai toute ma vie.
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Quelle est la particularité de ce Grand Reporterre # 7 ?
C.T. : D'abord, il était important de se mettre en jeu. Lorraine en tant que journaliste et moi en tant qu’artiste, mais aussi sur le plan humain. Nous voulions raconter ce que cette fabrique de la domination provoquait en nous. Il nous est apparu évident d’être toutes les deux sur scène et de restituer une part intime, de décrire les répercussions sur nous-mêmes de ces sujets très violents.
L.F. : Je travaille depuis 2017 sur des cas très difficiles humainement. Mais je ne livre pas mes états d’âme dans mes articles, ce serait presque indécent. À l'inverse, Carole m’a dit que toutes ces émotions nourrissent le théâtre, que je devais les utiliser. Cela permet au spectateur de s’identifier, d'approfondir à la fois des sujets politiques mais aussi très intimes. En tant que femme, on ne sort pas indemne de cette analyse des violences commises par les hommes contre nous.
Quels sont les types de domination abordées ?
C.T. : Nous avons d'abord pris en compte les dominations traitées par Lorraine. Les féminicides, la pornographie, la pédocriminalité, qui sont les conséquences de notre structure sociétale domi-
nante. Nous voulions aussi interroger la façon dont nous sommes confrontées à cette fabrique de la domination dans nos milieux respectifs. Le début de notre performance est assez léger, drôle, car notre rencontre est très joyeuse.
« Le fil rouge reste cette plongée dans l’intime »
J’aime entendre Lorraine raconter comment elle a été interviewée par un autre journaliste cherchant le sensationnel, posant des questions un peu obscènes sur la pornographie. Ou comment il est nécessaire d’être apprêtée pour une interview télévisée, par exemple. Sur quelles enquêtes ou reportages vous êtes-vous appuyées ?
L.F. : Nous avons travaillé à partir de mes articles sur la pédocriminalité aux Philippines, les violences sexuelles commises dans le milieu du porno, l’affaire Patrick Poivre d’Arvor, avec toutes les victimes qui ont dénoncé des violences (dont il reste présumé innocent). On se réfère aussi à une grande enquête du Monde sur les féminicides. Autant de sujets suscitant une prise de conscience collective devant les dégâts massifs de ces dominations dans notre société.
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Quelle forme prend votre spectacle ?
C.T. : Sur un plateau assez nu, on nous découvre autour d’une table de bistrot où nous rejouons notre rencontre. Un grand écran diffuse notamment des images de reportages. En fonction des scènes, les tables bougent pour représenter l’intérieur d’un appartement où Lorraine échange avec un témoin, une victime, voire un intervieweur sur un plateau télé. Le fil rouge reste cette plongée dans l’intime.
Un journaliste ne se contente pas de rapporter des nouvelles horribles de manière neutre. Il est forcément touché par les contenus en jeu, et c’est la chose la plus forte dans cette performance.
Propos recueillis par Marine Durand
Photos © Bertrand Gaudillère
Grand Reporterre # 7
Loos-en-Gohelle, 18.04, Fabrique théâtrale 20h. 5€, culturecommune.fr
À lire / La version longue de cette interview sur lm-magazine.com
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J’AI DES DOUTES
Le maître-mot
François Morel a peut-être des doutes, mais il ne peut en nourrir aucun sur le succès de cet hommage à Raymond Devos. Fort de plusieurs centaines de représentations et couronné d’un Molière du meilleur comédien, il pose en avril ses valises pleines de calembours en Belgique. Un retour aux sources en quelque sorte, puisque Devos, disparu en 2006, est né à Mouscron. L'ex-Deschiens l'a découvert dans les années 1970 et fut marqué par l'habileté de « cet homme en apesanteur » à jongler avec les mots. Il reprend ici ses réflexions existentielles, redonne souffle à sa poésie, réinterprète ses sketches iconiques (de Caen à Mon chien, c’est quelqu’un, en passant par J’ai des doutes, donc) en y ajoutant ses propres lubies. Fidèle à la tradition du maître (jusqu’au nœud papillon !), c’est dans une mise en scène sobre et accompagné d’un pianiste que François Morel s’étonne et s’interroge. À la fois chanté et joué, ce spectacle va d'anecdotes farfelues en paradoxes insolubles (« Est-ce en remettant toujours au lendemain la catastrophe que nous pourrions faire le jour-même que nous l’éviterons ? »). Il nous transporte irrémédiablement vers ce fantastique pays qu'est l'absurdie – mais qui en doutait ? Clémence Ménart
Bruxelles, 17.04, Cirque Royal, 20h, 45 > 33€, cirque-royal-bruxelles.be
La Louvière, 19.04, Théâtre, 20h, 40 > 8€, cestcentral.be // Wavre, 25.04, La Sucrerie, 20h 45 > 39€, lasucreriewavre.be // Liège, 26.04, Le Forum, 20h, 45 > 33€, leforum.be
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TUMETONNESPRODUCTIONS LICENCES : R-2021-012664 / R-2021-012665CRÉATION GRAPHIQUE L'ASTROLAB*INFO@LASTROLAB.COM
COMPLET & RÉSAS : COMPLET COMPLET COMPLET COMPLET COMPLET COMPLET COMPLET COMPLET COMPLET COMPLET COMPLET COMPLET COMPLET COMPLET COMPLET
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AGENDA
Murmuration
En 2017, Sadeck Berrabah travaille encore sur des chantiers lorsqu'il poste sur YouTube une vidéo où il esquisse des mouvements géométriques complexes avec les bras. Sa performance devient virale et l'ancien maçon est désormais un chorégraphe couru dans le monde entier ! Après avoir collaboré avec Shakira ou Chris Brown, le Gardois signe un premier spectacle. Murmuration met en scène 46 danseurs entamant une gestuelle envoûtante. Centré sur le haut du corps, puisant dans le hip-hop, ce ballet est parfaitement synchronisé, telle une nuée d’oiseaux, où chaque individu danse en harmonie avec les autres pour former un seul corps vibrant. C.M.
Armour
Derrière ce mot-valise (pas besoin de vous l'expliquer, si ?), on trouve un trio du genre viril. Vêtus d'une armure évoquant celle des hockeyeurs, ces acrobates s'empoignent et se percutent. Mais peu à peu leurs protections se disloquent, laissant apparaître leur corps. Chacun se libère alors de sa carapace, et la confrontation laisse place à des rapports plus doux, voire à la séduction... Ou comment déconstruire la masculinité toxique, en toute légèreté. J.D.
Lille, 12.04, Le Prato, 20h, 15 > 5€, leprato.fr Dunkerque, 16 & 17.04, Le Bateau Feu, mar : 20h • mer : 19h, 10€ lebateaufeu.com (+ 15 ans)
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Lille, 07.04, Zénith, 18h, 62 > 32€, zenithdelille.com
© Nathalie Couturier
© Cyrill Kindt
Conte acrobatique et musical avec Cédric Landry et le groupe Suroît
LE THÉÂTRE LA LOUVIÈRE
12.04
LE THÉÂTRE LA LOUVIÈRE
05, 06, 07.04
CESTCENTRAL.BE
la saison ↓
toute
Fire Will Become Ashes, But Not Now
N 7
Que signifie être noir·e ? SAIS
van Alfen
Pitcho
Womba Konga & Mike
FILLE
La fabrique du monstre
Les deux comédiens de Filigrane 111 allient leurs forces au duo derrière la compagnie Lolium pour monter Fille. Et ils n’étaient pas trop de quatre pour adapter le texte âpre du dramaturge britannique Matt Hartley, qui tend un miroir peu flatteur à notre société.
"Fille" (c'est son nom) vit avec son père dans une zone rurale isolée. Elle ne connaît rien du monde, pas même celui que l’on rencontre au bout du sentier. Sa vie primitive est rythmée par les travaux, les récoltes. Elle vit avec "Père", qui lui sait, mais l'a exclue de la société. Un jour, une femme enceinte vient trouver refuge à la ferme... et Fille l’éventre, sans saisir la portée de son acte. Marquée par cette lecture choc, la comédienne et metteuse en scène Céline Dupuis emmène Cyril Brisse, Marion Zaboïtzeff et Henri Botte sur le chemin de cette création. Ils sont quatre pour interpréter six personnages, et inventent un spectacle en deux parties. Une première « résolument placée du côté de la fable », où le quotidien singulier de la famille se déploie devant un « film-tableau » figurant la nature en mouvement. Une seconde montre l’interrogatoire de l’enfant. Celle-ci est mise face au jugement des médias, de la police, de la société, et voit s’effriter ses fondations. Avec une attention singulière portée à la langue et au son (un interlude dévoile la violence des commentaires entourant ce fait divers) le quatuor questionne notre responsabilité collective face à la perte d’humanité, et la fabrication des montres. Marine Durand
Dunkerque, 03 & 04.04, Le Bateau Feu, mer : 19h • jeu : 20h, 10€, lebateaufeu.com Hénin-Beaumont, 18.04, L’Escapade, 20h, 12 > 8€ // Armentières, 07.05, Le Vivat, 20h, 21€ > 2€, levivat.net // Valenciennes, 23 & 24.05, Le Phénix, 20h, 20 > 5€, lephenix.fr
112 © É ric Dabrowski
Musique . Vidéo
CARNETS DE LÀ-BAS
Sonia Wieder-Atherton
Clément Cogitore
11 & 12 AVRIL
Arras Théâtre
Théâtre . Dès 10 ans
LE PETIT GARDE ROUGE
Chen Jiang Hong
François Orsoni
15 MAI
Douai Hippodrome
| 09 71 00 5678 | tandem-arrasdouai. eu
© Huma Rosentalski
©
Gueorgui Pinkhassov
LES DOYENS
Leçon très particulière
Avant de connaître la carrière que l'on sait, Christophe Honoré a signé de nombreux livres pour enfants. Pourtant, jamais le dramaturge et réalisateur n'avait encore créé de spectacle pour le jeune public. C'est désormais chose faite. Il met ici en scène deux savants autoritaires, pédants et complètement rétrogrades. Tellement qu'ils en deviennent burlesques. Sous leurs perruques façon Louis XIV, ces "doyens" à la mine poudrée savent "tout sur tout", et comptent bien (re) faire l'éducation de nos chères têtes blondes. Problème, nos "sages" ignorent leur ignorance, et leurs cours sont d'un ridicule abyssal. C'est bien simple, plus ils enseignent, et moins on les croit ! Dans un décor évoquant un amphithéâtre, ils entremêlent la théorie de la création du monde selon Hésiode (qu'ils ont bien connu, ça va de soi) et La Boum (avec Sophie Marceau !). Ils convoquent aussi le fantôme du Père Noël lors d'une séance de spiritisme, télescopent Darwin et Sheila, Shakespeare et Harry Potter... on en passe et des meilleurs ! À leurs côtés, même Karatruc, leur assesseur, n'est pas franchement convaincu par leurs explications. Une pièce jubilatoire, qui aiguise l'esprit critique des jeunes spectateurs, et les incite à se révolter contre les faux pédagogues de tout bois. J.D.
Douai, 15 & 16.04, Hippodrome, lun : 19h • mar : 19h30, 12/10€, tandem-arrasdouai.eu
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© Jean-Louis Fernandez
victoire CIE MOI PEAU SÉBASTIEN LAURENT photo © Alban Van Wassenhove | Licences PLATESV-R-2021-003066 & PLATESV-R-2021-003067 ME 10.04 10:00 & 19:00 Roubaix - Médiathèque La Grand Plage spectacle tout public + atelier balletdunord.fr Centre Chorégraphique National Roubaix Hauts-de-France
ENTRE CIEL ET MER Horizons poétiques
Au carrefour du conte, du concert et du cirque, on trouve Entre ciel et mer, la dernière création du Cirque Éloize. Un spectacle en forme de retour aux sources pour la troupe montréalaise, qui prend racine là où tout a commencé : les Îles de la Madeleine. Parés pour un voyage mouvementé ?
Ils ont débarqué il y a 30 ans sur la scène circassienne mondiale, et réveillé un art qui avait tendance à ronronner sous son chapiteau. Les talentueux acrobates, danseurs, musiciens et comédiens du Cirque Éloize n’ont depuis jamais cessé de nous émerveiller. Avec Entre ciel et mer, les Québécois explorent un nouveau terrain. La forme de cette création anniversaire est en effet inédite. Elle répond aux textes traduisant toute la beauté des paysages et de la culture acadienne, délivrés par Cédric Landry. Originaire des Îles de la Madeleine, celui-ci rapporte ses légendes, histoires d’amour ou de deuil, toutes situées sur cet archipel au centre du golfe du Saint-Laurent fouetté par les vents. En fond sonore, on savoure les mélodies traditionnelles du groupe québécois Suroît, dont le répertoire oscille entre folk et bluegrass. Et bien sûr, en pleine lumière, les numéros virtuoses des artistes de cirque demeurent impressionnants. Ils évoluent le long d’un tissu, sur une roue Cyr ou sur des cannes. Ils multiplient les pirouettes le long d’un mât chinois. Une rêverie remontant le fil de 400 ans d’histoire insulaire, dans laquelle le bruit des vagues donne le tempo aux acrobaties. Marine Durand
La Louvière, 05 > 07.04, Théâtre, ven & sam : 20h • dim 16h, 40> 8€, cestcentral.be Amiens, 17 > 19.04, Maison de la culture, mer 18h30 • jeu 19h30 • ven 20h30, 30 > 8€ maisondelaculture-amiens.com
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© Lucille Audoineau-Maire
t h é â tre& d an se
Memento
De Mazelfreten
Danse – Première en Belgique
Mer 24.04 – 18h
Théâtre le Manège
Mons (be)
Teaser et billetterie →
Geeeko, Davinhor, Kava, cheapjewels, toast, Le Talu
Concerts
Sam 27.04 – 20h
Maison Folie
Mons (be)
Teaser et billetterie → 24
Maison Folie – Mons surmars.be
+
27 avril
©
©
Design : Alice Putzeys © DR
DR
Duylau
Fire Will Become Ashes, But Not Now
Dans la lutte contre le racisme, l’Histoire retient le « I have a dream » de Martin Luther King. Moins connu, mais publié en cette même année 1963, un autre texte incarne tout aussi puissamment cette révolte. Il s'agit de The Fire Next Time (La prochaine fois, le feu ), écrit par un certain James Baldwin. C’est ce pamphlet que le rappeur et acteur belge Pitcho Womba Konga porte sur scène. Que signifie être noir aujourd’hui ? Comment se construire dans un pays qui peine à assumer son héritage colonial ? Entre théâtre, danse, musique et slam, plusieurs voix s'élèvent, interrogent l’avenir et invitent Noirs et Blancs sur le chemin de la résilience. C.M.
La Louvière, 12.04, Théâtre, 20h, 18 > 8€, cestcentral.be
Youth is Great
Créé par le Grand Bleu, ce festival dédié à la jeunesse se met au sport, histoire de se préparer aux JO, mais sans occulter la réflexion. C'est par exemple la collective Ces Filles-là, qui nous convie à un "match-spectacle" retraçant l'histoire d'athlètes féminines qui se sont battues pour faire valoir leurs droits. On enfile ensuite des baskets pour transpirer avec Baraqué, une séance de fitness décalée et sacrément rock'n'roll. J.D.
Lille, 05 > 26.04, Le Grand Bleu, le Grand Sud & divers lieux, 1 spectacle : 13/5€, legrandbleu.com
Sélection / 05.04 : Collective Ces Filles-là - Starting-Block // 19.04 : L’Ours à pied - Baraqué
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Baraqué © Diane Barbier
© Tom Bruelemans
YANN MARGUET
Du sens à l’humour
Loin des punchlines et des récits autocentrés propres au stand-up, Yann Marguet marie humour et questions existentielles. Dans son premier seul-en-scène, ce Franco-Suisse de 39 ans tente de comprendre le sens de la vie. Ou, dit autrement : « mais qu’est-ce qu’on fout là bordel !? ». C’est vrai ça…
« De l’infiniment grand à l‘infiniment con ». Tel est le champ de réflexion (plutôt vaste) de Yann Marguet. Entre ces deux bornes, il nous causera de vers parasitaires, du Uno, de Dua Lipa, d’Hitler, de l’an 536, soit « la pire année de l’histoire » avec ses épidémies de lèpre et tout le toutim – « au Moyen Âge, on pouvait vraiment jouer à "je t’ai volé ton nez" ». On abordera aussi, bien sûr, tout ce qui nourrit l’absurdité de notre triste contemporanéité – et il y a de quoi faire ! Dans son premier spectacle ( Exister, définition), le natif de Sainte-Croix, bonnet vissé sur la tête et barbe de bûcheron, se pose surtout de grandes questions : pourquoi est-on sur Terre ? Quelle est notre place dans l’univers ? Ou encore : « peut-on être plus petit que lorsqu’on scrolle sans fin sur son téléphone portable ? ». En voix off, la doublure française de Morgan Freeman nous éclaire de ses lumières scientifiques, tandis que Marguet nous gratifie de ses hilarants coups de gueule, qui font déjà son succès sur France Inter ou dans Quotidien, avec son billet d’humeur sobrement intitulé "Vivement qu’on crève". En attendant, il n’est pas interdit de se poiler – intelligemment, ça va de soi. J. Damien Lille, 19.04, Théâtre Louis Pasteur, 20h, complet !, tumetonnesproductions.com Lille, 30.04.2025, Théâtre Sébastopol
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© Damian Malloth
Avec
Christel Pedrinelli, Nicolas Buysse, Laurence Warin, Stéphane Pirard
Mise en scène : Damien De Dobbeleer
Scénographie : Léa Gardin
Costumes : Sophie Malacord
Lumières : Laurent Comiant
En coproduction avec La Coop asbl et Shelter Prod avec le soutien de taxshelter.be, ING et du tax-shelter du gouvernement fédéral belge
1 er
26 mai 2024
Du
au
www.trg.be 02 512 04 07 Camille Kohler l a vie De B r G i iTTe T rN De A o Illustration Léa Gardin PiDaNTe Tre Théâtre Royal des Galeries Directeur : David Michels
OUVREZ LES VANNES !
Ils sont corrosifs, loufoques, burlesques ou poétiques… mais pareillement hilarants. Ces valeurs sûres (ou en devenir) de la gaudriole débarquent près de chez nous pour le meilleur et le rire – et ce n’est pas de la blague. Julien Damien
Virginie Fortin
Dans ce grand bazar qu'est devenu le stand-up, c'est un peu un cas à part. Pas seulement à cause de son accent québécois à couper au couteau (dont elle s'amuse, d'ailleurs) mais surtout par le choix des sujets. Avec Virginie Fortin, on parle espace-temps, existentialisme, philosophie... et on se marre ! Il faut dire que l'artiste a le chic pour relativiser l'improbable, observer le passé par le prisme du présent, n'hésitant pas à comparer Jésus à... un mort-vivant. Ben oui, il faut imaginer le stress de l'époque : « Le monsieur n'est plus dans son tombeau. Il y a présentement un zombie dans les rues de Nazareth… ». Vous avez dit iconoclaste ?
Lille, 05.04, Le Spotlight, 21h, 24 > 16€, lespotlight.fr Bruxelles, 06.04, Centre culturel d'Uccle, 20h30, 26 > 5€, ccu.be
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© Julie Artacho
Benjamin Tranié
À rebours de la mode du stand-up, Benjamin Tranié confirme son goût pour le comique de personnages. Après avoir incarné la faune hétéroclite d'un vieux rade en perdition, il nous convie à un mariage haut en couleur (Félicitations et tout et tout).
En l'occurrence celui de Philippe et Tiphaine. Lui est une vedette de télé, elle une fille-à-papa qui a 35 ans de moins... Du maire qui se roule un joint au DJ mégalo, le Columérien donne vie à un monde brindezingue, tout en gouaille et vannes borderline.
Lille, 11.04, Théâtre Sébastopol, 20h, 35/32€ Bruxelles, 17.04, Centre culturel d'Auderghem, 20h, 35€ // Béthune, 18.04, Théâtre municipal, 20h, 22 > 11€, theatre-bethune.fr
Calais, 03.05, Le
Manu Payet
Manu Payet fait le bilan, plus ou moins calmement... La cinquantaine approchant, le Réunionnais remonte le fil de son existence. Dans Emmanuel 2, il raconte avec un sens de l'autodérision n'appartenant qu'à lui des épisodes parfois très intimes, comme sa visite dans une « clinique de la semence » pour vérifier sa fertilité. Surtout, il reprend son vrai prénom, délaissant le " Manu", trop daté : « Avant c'était cool, maintenant ça fait un peu le mec qui se fait consoler par une chanson de Renaud ». Eh déconne pas !
Lille, 16 & 17.04, Théâtre Sébastopol 20h, 50 > 42€, theatre-sebastopol.fr
Pablo Mira
Pablo Mira lâche son personnage d'éditorialiste réac pour remonter le temps. Dans Passé simple , il se replonge dans les années 1990, « la décennie des chutes : celle de l'URSS et des cheveux de Bruce Willis ». Vêtu d'une veste bariolé comme dans Le Prince de Bel Air, il asticote la pop culture de son adolescence (comme « Le Club Dorothée qui était diffusé 28h par jour ») et se pose des questions essentielles : « à quel moment on a pensé que ce serait cool de porter une visière de golf ? ».
C.C. d'Uccle, 20h, 39/35€ // Roubaix, 28.11, Colisée, 20h, 39 > 28€
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Grand théâtre, 20h, 35/32€ // Le Touquet, 04.05, Palais
// Bruxelles, 28.05,
des congrès, 20h30, 39 > 29€
© Audoin Desforges
© Antoine de Bary © Rudy Waks
Bleu tenace © Fanny Brancourt t h é â tre& d an se
LES TURBULENTES L'art en rue libre
Petite commune du Valenciennois, Vieux Condé, près de 10 000 âmes au compteur, voit sa population quadrupler en un week-end ! La raison ? Depuis 1999, l'ancienne cité minière accueille le must des arts de la rue grâce à ce festival créé par le Boulon qui transforme la ville en immense théâtre à ciel ouvert.
Chaque début du mois de mai, il y a comme une ambiance estivale à Vieux Condé. Logique : « les Turbulentes ouvrent toujours la saison des festivals », rappelle Romain Carlier, responsable de la communication du Boulon, qui peut compter sur les Mexicains de Foco alAire pour souffler un air de fête dans le secteur. Leurs dix personnages de LOStheULTRAMAR, coiffés d'un étrange couvre-chef, entraînent le public dans un cortège riche en émotions, nous invitant à ressentir la pulsation de la vie.
La marche du monde
Parmi les 32 spectacles de cette 26 e édition, on ne manquera pas non plus les poèmes décalés de Jean-Noël Mistral (grand complice d'Édouard Baer) ni la chorégraphie aérienne de Fanny Austry. Dans Bleu tenace , signé Chloé Moglia, la performeuse décompose les mouvements du krump, perchée à six mètres au-dessus du sol, lors d'un moment... suspendu. « La tête dans les nuages mais les pieds sur terre », ajoute Romain Carlier. Si les Turbulentes nous enchantent, elles savent aussi nous bousculer, à l'image de Comme un escargot en apnée, de la compagnie 2L au Quintal. Dans ce spectacle « poético-social », un réfugié raconte les raisons de son exil, et ce qu'il serait devenu s'il n'avait pas fui son pays...
« L'objectif du festival, c'est de rêver les yeux ouverts mais aussi de réfléchir, d'en ressortir grandi ». Une bonne définition de l'art, non ? Julien Damien Vieux Condé, 03 > 05.05, Boulon et divers lieux, ven : 19h • sam : 14h30 • dim : 11h, gratuit, leboulon.fr
Sélection / 03 & 04.05 : Cie Adhok - Chek Off... // 04.05 : Collectif La Méandre – Fantôme... 03, 04 & 05.05 : Foco alAire - LOStheULTRAMAR, Claire Ducreux - Fleurir les abîmes, Cie Spectralex - Jean-Noël Mistral, Calixte de Nigremont... // 04 & 05.05 : Chloé Moglia - Bleu tenace, 2L au Quintal - Comme un escargot en apnée, Un loup pour l’homme - Passing Swiftly, Jeanine Machine - Le Pédé, Cie Garniouze Inc. - Ce que j'appelle oubli, Ces filles-là - Starting-Block 05.05 : Cie Das Arnak – Bakana...
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Héroïne(s)
(Valérie Muzzi & Delphine Ysaye)
Elle nous régale chaque dimanche soir sur Classic 21 avec l'émission Ladies in Rock. C'est cette fois sur les planches que Delphine Ysaye (oui, la fille de Marc, les chiens ne font pas des chats !) rend hommage aux icônes féminines de la "musique du diable". La voici dans la salle d'interrogatoire d'un commissariat, pour une sombre histoire d'héroïne... Alors non, il ne s'agit pas de drogue (quoique) mais de toutes ces musiciennes qui, de Patti Smith à Debbie Harry, ont marqué l'Histoire, et la sienne.
Bruxelles, jusqu'au 13.04, Théâtre de la Toison d'Or, mer : 19h30 • jeu, ven & sam : 20h30, 27 > 8,50€, ttotheatre.com
Le Grand Bain (Gymnase de Roubaix)
Durant un mois, ce festival propose une trentaine de spectacles dans 15 villes des Hauts-de-France. Où l'on se laisse bousculer par le pamphlet politique de Maguy Marin, qui souffle un vent de révolte sur le plateau, fustigeant un monde dominé par l'argent. On apprend aussi à sublimer nos fêlures avec Kaori Ito, dont la chorégraphie pour deux humains et une marionnette s'inspire du Kintsugi, art japonais consistant à réparer des objets cassés avec... de l’or ! Hauts-de-France, jusqu'au 12.04 divers lieux, 1 spectacle : 26 > 5€ • Carnet à partager : 5€/place (dès 10 places) gymnase-cdcn.com
Marie et Woyzeck (Pauline d’Ollone)
Woyzeck, publié en 1836 par Georg Büchner, est un sommet du répertoire allemand. L'histoire est celle d'un soldat désargenté qui devient cobaye pour la médecine, avant de sombrer dans la folie et de tuer sa compagne. Entre danse, théâtre et musique, Pauline d’Ollone transpose le récit à notre époque, dans un entrepôt de la grande distribution, dénonçant les maux actuels (harcèlement, burnout...). Surtout, elle raconte le drame du point de vue de Marie, posant un regard neuf sur ce classique.
Mons, 02 > 04.04, Théâtre le Manège, mar & mer : 20h • jeu : 10h, 18 > 10€, surmars.be
Exit Above
(Anne Teresa De Keersmaeker)
Anne Teresa De Keersmaeker s'inspire de la figure du bluesman Robert Johnson pour retracer l'histoire des musiques qui nous font avancer, renouant avec l'ADN de son art – « My walking is my dancing », dit-elle. Cette chorégraphie s'articule ainsi autour d'un geste simple : la marche, qu'elle soit solitaire ou revendicatrice. Au fur et à mesure, celle-ci s'enrichit de nouveaux pas empruntés au hip-hop ou à la house, établissant un dialogue subtil entre les époques, la musique et les corps.
Lille, 05 & 06.04, Opéra, ven : 20h • sam : 18h, 24 > 5€, opera-lille.fr
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© Vivien Ghiron
Demandons l'impossible
(H. Hamon & C. Moyer / Cie Sens Ascensionnels)
"Soyons réalistes, demandons l'impossible !". Cette phrase fut sans doute l'un des meilleurs slogans de Mai 68. Elle inspire le titre de cette pièce-feuilleton, qui nous plonge au cœur de la révolution. Le récit est raconté par Mélina, une mère de famille dans laquelle chaque membre vit les événements à sa façon. Il y a le mari cheminot, le beau-frère patron de bistrot et gaulliste, les enfants près des barricades... Ou comment mêler l'intime et la grande Histoire, et réveiller de nobles utopies.
Armentières, 09.04, Le Vivat, 20h, 21 > 2€, levivat.net
White Dog
(Camille Trouvé & Brice Berthoud / Les Anges au plafond)
Après R.A.G.E., les Anges au plafond se penchent à nouveau sur la vie de Romain Gary. Ou plutôt sur un épisode troublant de son existence. Dans l'Amérique des années 1960, l'écrivain recueille, avec son épouse Jean Seberg, un chien abandonné. Mais ce berger allemand se révèlera d'une incroyable férocité car dressé pour tuer les noirs... Mêlant jeu d'acteur et théâtre d'objet, Camille Trouvé et Brice Berthoud racontent comment le couple tente de rééduquer l'animal, dans une pièce emplie d'humanité.
Tourcoing, 09 & 10.04, L'Idéal, 20h, 21 > 6€ larose.fr
Victoire
(Cie Moi Peau / Sébastien Laurent)
Dans l'album jeunesse Votez Victorine, Claire Cantais mettait en scène Victorine Meurent, peintre de son état, et modèle pour Manet (la femme nue du Déjeuner sur l'herbe, c'est elle !). Mais dans cette histoire, celle-ci décidait de prendre sa vie en main et de se rhabiller, jusqu'à devenir présidente de la république. Dans cette adaptation scénique, deux interprètes convoquent des figures d'artistes féminines avant-gardistes, animant une conférence dansée sous forme d'ode à l'émancipation.
Roubaix, 10.04, Médiathèque La Grand-Plage 10h & 19h, 10/5€, balletdunord.fr
Corps premiers (Cédric Orain / La Traversée)
Pourvoyeur de performances comme d'émotions, le sport méritait bien son spectacle ! En l'occurrence, Cédric Orain réunit une comédienne, une contorsionniste et un acteur pour raconter de célèbres exploits – comme ce moment où Dick Fosbury décida de "sauter à l'envers", lors des JO de Mexico en 1968. Nourrie de récits, de portraits et images d'archives, la pièce met en avant quelques grands inventeurs, qui dépassèrent les limites alors imposées, et célèbre le génie du corps.
Valenciennes, 10 & 11.04, Le Phénix, mer : 19h • jeu : 20h, 25 > 5€, lephenix.fr
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© Frederic Iovino
Islands (Carolyn Carlson)
Carolyn Carlson a toujours nourri une appétence particulière pour le solo. Celle qui considère son art comme « de la poésie en mouvement » met ici en scène quatre danseurs, pour autant de pièces courtes où chacun est guidé par la quête du geste pur. Dans Mandala par exemple, la Franco-américaine place Sara Orselli au centre de l'ensō, cercle d’illumination symbolisant la totalité de notre être, à la recherche de la chorégraphie parfaite.
Béthune, 12.04, Théâtre mun., 20h, 34 > 17€, theatre-bethune.fr Prog / In The Night, Wind Woman, Mandala, A Deal with Instinct
À Ciel ouvert (Cirque Aïtal)
Ils nous avaient subjugués avec Pour le meilleur et pour le pire, nous racontant leur histoire d'amour mouvementée. Victor Cathala, le porteur colosse, et Kati Pikkarainen, la drôle de petite voltigeuse, nous invitent cette fois au sein de leur campement nomade. Le public s'installe dans un espace délimité par des caravanes, entre des poulaillers. Accompagné par deux musiciens, le couple enchaîne les performances burlesques ou mélancoliques, à ciel ouvert. Un vibrant hommage au cirque.
Lille, 18 > 21.04, Cours St-So (Gare St-Sauveur) jeu & ven : 20h • sam : 19h • dim : 17h 21 > 6€, larose.fr, leprato.fr
Juste la fin du monde (J.L. Lagarce / Les Fous à réAction)
Après une longue absence, Louis, le "fils prodigue", retourne dans son village natal pour annoncer à sa famille sa maladie et sa mort prochaine, mais il n’y parviendra pas. Ce long dimanche ravive souvenirs et tensions entre le jeune homme et ses proches, devenus si lointains… Tenanciers d’un « théâtre nomade de proximité », les Fous à réAction adaptent ce chefd'œuvre de Jean-Luc Lagarce. Une pièce grave et joyeuse, tout en nondits et malentendus, qui ne pouvait que leur seoir.
Boulogne-sur-Mer, 19.04, Théâtre Monsigny 20h, 18 > 6€, ville-boulogne-sur-mer.fr
Toute l'histoire de la peinture en
moins de deux heures (Hector Obalk)
Quand le critique amuse la galerie ! À mi-chemin entre le stand-up et le cours magistral, Hector Obalk raconte une édifiante histoire de la peinture. Accompagné de musiciens, il décortique devant un grand écran une sélection bien choisie de toiles plus ou moins célèbres (parmi un millier !), signées Van Eyck, Picasso, Mondrian... Zoomant çà et là sur les détails de l'œuvre, il nous en dévoile les secrets, les significations ou les détails techniques, sans jamais se départir d'un bon mot.
Lille, 04.05, Théâtre Sébastopol, 20h, 57 > 18€, theatre-sebastopol.fr
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Mandala © Rosellina Garbo
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