SOMMAIRE magazine
NEWS – 08
De l’art solidaire, une drôle de chauve-souris, un maillot de foot qui vibre, un canapastèque et le Picasso des galets !
SPORT –
10
World Chase Tag Roubaix
Attrape-moi si tu peux !
Jonathan Petit
Fripes sauce maillot
PORTFOLIO – 22
Danii Pollehn
Femmes puissantes
RENCONTRE
Collective Ces filles-là – 60
Les combattantes
Karin Borghouts – 108
Sur les traces de Van Gogh
ÉVÉNEMENT – 118
Textimoov !
La fibre sportive
LE MOT DE LA FIN –
Matt Bonito
Au nom du père
130
SOMMAIRE sélection
DOSSIER FESTIVALS – 32
Beaufort24, Festival international de Jardins – Hortillonnages Amiens, CineComedies, Faire autrement, Rendez-vous de la bande dessinée d’Amiens, Refugee Food Festival, Francofolies d’Esch/Alzette, Minuit avant la nuit, Latitudes contemporaines, URBX, Lille piano(s) festival, Les Tentaculaires, Les Métaphonies, Graspop Metal Meeting, Le Dragon de Calais, Didouda, La Bonne aventure, Tournai Jazz Festival, Bruxelles fait son cinéma, Live is Live, Paradise City, En Nord Beat, Retro C Trop, Unisound Festival, Couleur café, Festival au Carré, Rock Werchter, Gent Jazz, Les Nuits d’été, Main Square, Dour Festival, Les Nuits secrètes, Esperanzah !, Cabaret vert
ÉCRANS – 96
Anhell69, Memory, Fainéant.es, La Petite vadrouille, Let’s Get Lost, Orlando - ma biographie politique
EXPOSITION – 104
Guy Brunet, Au Borinage, Quels beaux visages !, Fashion Moves, Textimoov !, Yuima Nakazato, Laura Henno, Agenda…
PLK • LOUISE ATTAQUE
SHAKA PONK • PHOENIX
TIAKOLA • PARCELS • SDM • LUIDJI
WORAKLS ORCHESTRA • NAÂMAN
WORAKLS ORCHESTRA • NAÂMAN
BOYS NOIZE APASHE
L’IMPÉRATRICE • YAMÊ
BLAIZ FAYAH • KIDDY SMILE
CLARA YSÉ • JULIEN GRANEL
HORSEGIIRL • NOORIYAH • WEVAL
REBEKA WARRIOR • TEKI LATEX
LADANIVA • POTO RICO
ET + DE 70 ARTISTES
MAGAZINE
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Rédaction en chef
Nicolas Pattou nicolas.pattou@lastrolab.com
Rédaction
Julien Damien redaction@lm-magazine.com
Clémence Ménart info@lm-magazine.com
Publicité pub@lm-magazine.com
LM magazine – France & Belgique 28 rue François de Badts
59110 LA MADELEINE - F -
tél : +33 (0)3 62 64 80 09
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Couverture
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Administration
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Réseaux sociaux
Sophie Desplat
Impression
Tanghe Printing (Comines)
Diffusion C*RED (France / Belgique) ; BHS.MEDIA (Bruxelles / Hainaut)
Ont collaboré à ce numéro : Selina Aït Karroum, Thibaut Allemand, Marine Durand, Grégory Marouzé, Raphaël Nieuwjaer, Danii Pollehn et plus si affinités.
Scannez-moi
LM magazine France & Belgique est édité par la Sarl L’astrolab* - info@lastrolab.com L’astrolab* Sarl au capital de 5 000 euros - RCS Lille 538 422 973 Dépôt légal à parution - ISSN : en cours
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LM magazine est imprimé sur du papier certifié PEFC. Cette certification assure la chaîne de traçabilité de l’origine du papier et garantit qu'il provient de forêts gérées durablement. Ne pas jeter sur la voie publique.
PAPIER ISSU DE FORÊTS GÉRÉES DURABLEMENT
Solid'Art
L'art ne changera sans doute pas le monde, mais il peut l'améliorer. En témoigne Solid'Art, dont l'équation reste inchangée depuis 10 ans, et toujours aussi facile à comprendre : une œuvre achetée, c’est un enfant qui part en vacances. En 2023, 195 000 euros avaient été récoltés, pour offrir 3 900 jours de bonheur aux moins fortunés. Cette année, 120 artistes (sculpteurs, photographes...) se mobilisent à Lille avec la peintre animalière Sandrot, marraine de ce qui s'annonce déjà comme une bête d'édition. Lille, 14 > 16.06, Hôtel de ville, ven : 14h • sam & dim : 10h, gratuit, solidart.fr
La Chauve-souris
Point de Batman ni de chauve-souris à l'horizon, mais un spectacle virevoltant. Composée en 1874 par Johann Strauss II, cette opérette se délecte des turpitudes de la petite bourgeoisie, entre quiproquos et mensonges, déguisement et arrestations... Le tout servi par une musique raffinée (viennoise, quoi) et la mise en scène de Laurent Pelly. Lequel avait déjà démontré, à l'Opéra de Lille, tout son sens de la fantaisie avec Le Roi Carotte et Songe d’une nuit d’été. Une fin de saison de haut vol !
Lille, 04 > 17.06, Opéra, 75 > 5€, lun, mar & jeu : 20h • sam : 18h • dim : 16h, opera-lille.fr (+13.06, 20h, retransmission en direct dans 17 lieux)
07.06 — 31.08 une exposition de mode et de danse mad.brussels
© Nick Coutsier, wearing Stefan Kartchev & Mipinta © Director: Charlotte De Cort, Producer: Lieselotte Belon, DOP: Stef Kwinten © Graphics by Ouph StudioWORLD CHASE TAG ROUBAIX
Attrape-moi si tu peux !
Cet été, va y avoir du sport, comme dirait l'autre, entre l'Euro, Roland Garros, les JO, le Tour de France... et le World Chase Tag, bien sûr ! Le quoi ? Le jeu du chat et de la souris, mais dans une mouture un poil plus explosive. Née il y a une dizaine d'années, cette discipline popularisée sur le web compte désormais ses championnats internationaux. À Roubaix, dans le cadre des Urban Games, l'association Parkour59 organise une compétition rassemblant quelques-unes des meilleures équipes du monde.
Les deux athlètes se toisent dans l'arène, le public donne de la voix dans les gradins, le coup d'envoi retentit... et c'est parti pour d'intenses secondes de course-poursuite, d'esquives et de sauts en tous genres. a
L'objectif est on ne peut plus simple : attraper ou se sauver ! Vous l'aurez compris, le Chase Tag, c'est le jeu du chat et de la souris, tel qu'on l'a toutes et tous pratiqué dans une cour de récréation. Enfin, « dans une version extrême », précise Yoann Ferreira, coordinateur sportif de Parkour59, à Roubaix, dont l'équipe première est championne de France de la discipline et demifinaliste des derniers mondiaux.
Touché !
Depuis quelques années, ce sport émergent inonde le web de vidéos cumulant les millions de vues. Il faut dire qu'il est aussi accessible
que spectaculaire. La partie se déroule dans un carré de 12 mètres sur 12 (le "quad") où se dresse un enchevêtrement de tubes métalliques et de planches en bois faisant office d'obstacles. Il y a là un "invader" (la souris) puis entre le "chaser" (le chat). Ce dernier a 20 petites secondes pour toucher son vis-à-vis, « uniquement avec la main ». S'il y parvient, il prend sa place. S'il échoue, la souris rapporte un point à son équipe. Le camp d'en face devra alors lui envoyer un nouveau chat, et ainsi de suite au fil de 16 manches plus techniques qu'on ne le croit. « Il ne s'agit pas de viser l'acrobatie, a
plutôt de favoriser les mouvements simples et efficaces, précise Yoann Ferreira. C’est aussi très tactique, car il faut choisir les bons joueurs par rapport aux adversaires, entre ceux qui sont plus aériens ou évoluent à ras du sol ».
Around the World Émanation du parkour (popularisé par les fameux Yamakasi), le Chase Tag a vu le jour en Angleterre, il y a une dizaine d'années. Ses créateurs sont les frères Devaux, deux Britanniques fans de touchetouche et qui l'ont donc poussé à son paroxysme, jusqu'à déposer leur marque : le World Chase Tag. « Mais les meilleures équipes du continent sont françaises », souligne Yoann Ferreira. L'Hexagone compte en effet cinq places fortes : Lyon, Evry, Toulouse, Tours et Rou-
baix donc, qui possède son propre quad, au sein d'une ancienne usine. Quatre équipes s'y entraînent (deux masculines, une féminine et une junior) pour enrichir le palmarès local
« Les meilleures équipes du continent sont françaises »
au fil de compétitions réunissant toujours plus de pays, des ÉtatsUnis (les champions du monde) à la Chine, en passant par le Japon, le Brésil ou la Belgique. Pour un jour briller aux JO ? Et pourquoi pas !
Julien Damien
Urban Games Roubaix, 22 & 23.06, La Condition Publique sam : 10h-17h • dim : 14h-19h, gratuit urbxfestival. com (dans le cadre de l'URBX Festival, voir page 50)
À visiter / parkour59.com
JONATHAN PETIT Fripes sauce maillot
Tandis que les Bleus et les Diables rouges se préparent pour l’Euro, on a fouillé dans le vestiaire de Jonathan Petit pour trouver la tenue parfaite durant la compétition. Formateur dans une banque à la ville, notre homme est aussi un grand collectionneur de maillots de foot vintage, et tient même une boutique à Amiens. Si vous souhaitez vous la jouer karatéka comme Cantona à Manchester en 1995 ou double buteur façon Zidane en 1998 face au Brésil, vous y trouverez votre bonheur. En attendant, on a causé fringues – sans contrefaçon. a
D’où vous vient cet intérêt pour les maillots vintage ?
J’ai toujours été un passionné de foot et de brocantes. J’ai commencé à vendre des maillots en 2002 pour arrondir les fins de mois. Il faut se remettre dans le contexte. À l’époque, Le Bon coin venait de se lancer, Vinted, Instagram ou Facebook n’existaient pas. Si on voulait démarrer une collection, c’était plus compliqué.
Vous avez depuis ouvert votre boutique à Amiens, n’est-ce pas ?
Oui, pendant longtemps j’ai vendu sur eBay, puis j’ai créé un site et ouvert le magasin, car tout ça commençait à prendre de la place, j’avais plus de 10 000 maillots chez
moi ! Depuis cinq ans je participe aussi à des événements et j’organise des boutiques éphémères partout en France, notamment à Lille en juin.
Combien de maillots possédezvous ?
J’en ai environ 3 000 en magasin, c’est un stock tournant, sans cesse
« J’ai vu passer près de 70 000 pièces »
renouvelé. Dans ma collection personnelle, j’en compte près de 600, quasiment tous portés par des joueurs. Il y en a beaucoup de l’équipe d’Amiens, le club de ma ville, dont celui de la finale de la
coupe de France, perdue en 2001 aux tirs aux buts face à Strasbourg... Au total, j’ai vu passer près de 70 000 pièces.
Quelles seraient vos pépites ?
J’ai par exemple le maillot de Jorge Campos, gardien du Mexique durant la coupe du Monde 1994, et puis j’aime les anciennes tenues de l’équipe de France. Je possède un exemplaire signé par Zidane avec le Variétés club de France, d’autres plus récents de Griezmann, Benzema ou encore de Djibril Cissé et Peter Luccin lorsqu’ils évoluaient en Espoirs.
Où les dénichez-vous ?
Au début, c’était beaucoup de bouche-à-oreille. Il y a toujours les brocantes, mais aujourd’hui je travaille avec les grossistes de fripiers, les clubs pros et amateurs. Je cible aussi les sites spécialisés mais il faut être très rapide, car il y a de la concurrence !
Justement, pourquoi cet attrait ?
Pour les plus anciens, le souvenir est important. Pour les plus jeunes, c’est le style qui plaît. Le design, les couleurs et l’aspect vintage parlent à tout le monde, pas seulement aux fans de foot.
Il y a aussi un côté historique, non ? La coupe du monde
française en 1998 a par exemple marqué les esprits...
C’est vrai, par contre celle de 2002 ne fut pas franchement une réussite, donc le maillot ne se vend pas… sauf celui de Zidane. Les noms sont aussi importants que l’histoire. La tenue blanche qu’il portait durant la finale du mondial
« Il faut être très rapide, car il y a de la concurrence ! » a
2006, soit son dernier match, avec le fameux coup de boule, est un hit. Cantona est aussi très recherché, notamment le maillot de Manchester avec le flocage jaune, celui de 1995, quand il fait du kung-fu avec un supporter de Crystal Palace.
Observez-vous une évolution dans les achats ?
C’est très cyclique. Il y a 10 ans je ne vendais aucun maillot du PSG, que du Marseille ! Depuis l’ère qatarie, tout le monde veut du Paris... Mais il y a des modèles qui restent mythiques, peu importe l’actualité,
Pourquoi ?
Parce qu'ils sont historiques, comme ceux du premier titre de champion du Paris Saint-Germain, dans les années 1980, et l’arrivée de Daniel Hechter. Ils sont difficiles à obtenir, car les gens les gardent.
« Les couleurs et le design vintage parlent à tous »
Ils sont très beaux, en coton épais avec les flocages en feutrine, souvent à manches longues avec la fameuse bande Hechter, qui a d’ailleurs été reprise cette année. Désormais, je m’oriente vers des pièces qui sortent vraiment de l’ordinaire.
Par exemple ?
Je travaille avec l’équipementier
Macron… qui a d’ailleurs changé un peu son logo pour ne pas trop évoquer le président français, qui rebute certains acheteurs ! Cette marque soutient beaucoup d'équipes mineures, avec un design incroyable, comme les maillots de la ligue canadienne, très colorés. Citons le modèle rose du club de
Vancouver, avec des motifs inspirés des fleurs de cerisier du Japon, magnifique. Macron fournit aussi des équipes nationales peu cotées comme le Groenland, dont le maillot est très recherché. Quand Orelsan en a parlé dans une chanson (ndlr : Casseurs Flowters Infinity) tout le monde se l’est arraché !
Comment jugez-vous les maillots de cet Euro ?
Comme en 2018, celui de l’équipe de France n’est pas fou, avec ce gros coq. Celui de l’Allemagne est pas mal, avec ses coloris et ses numéros vintage. Il y a aussi celui de l’Italie, avec le drapeau en liseré, et puis celui de la Belgique avec ses formes géométriques qui reprennent le blason, et ce rouge bordeaux...
Votre pronostic pour cet Euro ?
La France, forcément ! Au-delà du chauvinisme, notre équipe compte de très bons joueurs. Une finale France-Belgique serait parfaite !
Propos recueillis par Julien Damien
Photos © courtesy Jonathan Petit / DR
Football Shirt Vintage Amiens - 3 rue de Croy mer : 14h-18h • sam : 10h-12h30 & 13h30-18h tshirt-football-vintage.com c @football.shirt.vintage
Boutique éphémère à Lille 15 > 22.06, Les Djadjas, 55 rue de la Barre lesdjadjas.fr
À lire / La version longue de cette interview sur lm-magazine.com
JOLI DOUBLÉ
Jorge Campos, 1994
« Jorge Campos, gardien de l’équipe du Mexique, a dessiné luimême son maillot pour la coupe du monde 1994, aux USA. C’est assez unique dans l’histoire du football. Il voulait déstabiliser les attaquants avec des couleurs flashy et un tas de formes géométriques. Le vêtement est en toile enduite, donc très lourd, pesant près de 800 grammes contre 150 pour un modèle normal. Vous ne pouvez pas le porter dans la rue... et encore moins jouer un match de foot avec ! Il devait en changer à chaque mi-temps. Je l’ai récupéré via une association pour les orphelins qu’il parrainait ».
Les Bleus, 1998
« Forcément, le maillot de l’équipe de France 1998, pour l’histoire. C’est le premier titre mondial des Bleus, le doublé de Zidane en finale... Il a un petit côté rétro qui lui va bien, car c’est la réédition du maillot de 1984, lorsque la France a remporté son premier Euro à la maison. La coupe très large, les élastiques aux manches et le petit col façon polo qui se remonte lui donnent tout son charme. Sinon, j’adore aussi celui de la coupe du monde 1982, en Espagne, dont les petites bandes ont été reprises pour la version blanche actuelle, avec le gros coq brodé. Peut-être un signe... ».
DANII POLLEHN Femmes puissantes
« J’aime travailler sans plan, de manière intuitive »
Voilà ce qui s’appelle avoir du peps ! Mieux qu’un cocktail de vitamines, les créations de Danii Pollehn donnent instantanément la pêche. Ces images brillent par leurs couleurs vibrantes et les poses ludiques des "modèles". Sur la tablette de l'artiste, des femmes, surtout, prennent vie. Belles, fortes, sportives, lookées, elles manifestent une assurance insolente, un sentiment de liberté. « C’est vraiment ce que je préfère illustrer en ce moment », confirme l'intéressée, sans reconnaître davantage de sources d’inspiration : « J’aime commencer une œuvre sans plan, et la faire évoluer intuitivement ». Peut-être puise-t-elle dans son propre parcours la force qu’elle injecte dans toutes ses scènes ? Après un début de carrière de styliste dans l’industrie de la mode à Berlin ou Hambourg, cette illustratrice allemande installée à Lisbonne a trouvé son bonheur avec des crayons et du papier. Sa vie privée est aussi une abondante source d’énergie. La jeune femme a survécu à une tumeur au cerveau au seuil de l’âge adulte, au moment même où elle perdait son père, des suites d’un accident. Une période sombre dont elle s’est relevée, suscitant un vif intérêt pour tout ce qui touche à la santé mentale. Enfin, depuis peu, cette passionnée de cuisine intervient en tant que conférencière. Elle partage ses méthodes avec d’autres créatifs pour progresser collectivement. « J'espère que le monde deviendra un meilleur endroit pour toutes et tous ! », s’enthousiasme-t-elle. Définitivement aussi solaire que ses dessins. Marine Durand
À visiter / daniipollehn.com // c @daniipollehn // behance.net/daniipollehn
David Castello-Lopes
sam. 01 juin | Théâtre Sébastopol - Lille COMPLET jeu. 10 oct. | Le Kursaal - Dunkerque mer. 18 déc. | Théâtre de Béthune - Béthune
Molière
le spectacle musical du 06 au 09 juin |
Biohazard
mer. 12 juin |
Le Zénith - Lille
Le Splendid - Lille
Atreyu lun. 17 juin | The Black Lab - Wasquehal
Julian Marley mer. 19 juin |
Ayron Jones
Le Splendid - Lille
mer. 19 juin | The Black Lab - Wasquehal
High on Fire
jeu. 20 juin | The Black Lab - Wasquehal
Of Mice & Men
ven. 21 juin |
Le Splendid - Lille COMPLET
Karnivool
lun. 24 juin | The Black Lab - Wasquehal
SCH + Osirus Jack + Eesah Yasuke jeu. 11 juil. | Fest. Côte d’Opale - Boulogne /s Mer
BIVOUAC Festival
30 31 août 1er sept. |
Parc départemental d’Olhain
Symphony X
sam. 14 sept. | The Black Lab - Wasquehal
K’s Choice
ven. 20 sept. |
Bu$hi
La Condition Publique - Roubaix
sam. 21 sept. | La Condition Publique - Roubaix
Hector Obalk
Toute l’Histoire de la peinture jeu. 26 sept. | Théâtre Sébastopol - Lille
Thibault Cauvin & -ML’Heure Miroir sam. 28 sept. | Le Nouveau Siècle - Lille dim. 29 sept. | Le Nouveau Siècle - Lille
Drag Race France Saison 3 lun. 30 sept. | Théâtre Sébastopol - Lille Clio
ven. 11 oct. | La Bulle Café - Lille
Les Frangines
ven. 11 oct. | Le Splendid - Lille
Médine Tournée acoustique
ven. 11 oct. | Le Splendid - Lille
Inès Reg
mar. 15 oct. | Le Kuursaal - Dunkerque COMPLET mer. 16 oct. | L’Embarcadère - Boulogne -s/mer sam. 21 dec. | Le Tigre - Compiègne
CPLT
Paloma
mer. 15 oct. | Casino - Arras mer. 30 oct. | Théâtre Sébastopol - Lille
Myrath mer. 16 oct. | The Black Lab - Wasquehal
Zinée
agauchedelalune.tickandyou.com et dans les points de vente officiels habituels graphisme : marceau truffaut - hypothèse-studio.com RÉSA:
mer. 16 oct. | La Bulle Café - Lille Nikola jeu. 17 oct. | La Bulle Café - Lille MPL sam 19 oct. | La Condition Publique - Roubaix MC SOLAAR dim. 20 oct. | La Cdt° Publique - Roubaix COMPLET
Juin 2024 • Part 1
Qu'est-ce que vous faites pour les vacances ? À LM, c'est tout vu : on vadrouille aux quatre coins des Hauts-de-France et de la Belgique, au gré de la saison des festivals. Pour vous joindre à la fête, voici une sélection de rendez-vous immanquables, d'Anvers à Amiens, en passant par Lille, Bruxelles, Calais, Mons, Arras, Gand ou Roubaix. Musique, spectacle vivant, cuisine, arts visuels... il y en a pour tous les goûts. Suivez le guide !
Beaufort24
Jusqu’au 03.11, Littoral belge p.34
Festival international de Jardins
- Hortillonnages Amiens
Jusqu’au 13.10, Amiens, p.36
CineComedies
30.05 > 03.06, Lens-Liévin, p.38
Faire Autrement
30.05 > 02.06, Guise, p.38
Rendez-vous de la bande
dessinée d’Amiens
01 > 23.06, Amiens, p.40
Francofolies d’Esch/Alzette
06 > 09.06, Esch-sur-Alzette p.44
Minuit avant la nuit
06 > 09.06, Amiens, p.46
Latitudes contemporaines
07 > 28.06, Métropole lilloise, p.48
URBX
11 > 23.06, Roubaix, p.50
Lille Piano(s) Festival
14 > 16.06, Lille, p.56
Les Tentaculaires
14 > 16.06, Amiens, p.60
Les Métaphonies
15 & 16.06, Oignies, p.64
Refugee Food Festival
17 > 22.06, Lille, p.44
Graspop Metal Meeting
20 > 23.06, Dessel, p.64
Le Dragon de Calais
Solstice
21.06 > 01.09, Calais, p.66
Didouda Arras Festival
21 > 23.06, Arras, p.68
La Bonne Aventure
21 > 23.06, Dunkerque, p.70
Tournai Jazz Festival
25 > 30.06, Tournai, p.72
Bruxelles fait son cinéma
26.06 > 16.07, Bruxelles, p.76
Live is Live
28 > 30.06, Anvers, p.76
Paradise City
28 > 30.06, Perk, p.78
En Nord Beat
28 > 30.06, Bailleul, p.80
Retro C Trop
28 > 30.06, Tilloloy, p.82
Couleur Café
28 > 30.06, Bruxelles, p.84
Festival au Carré
28.06 > 07.07, Mons, p.86
Unisound Festival
30.06 > 02.07, Court-St.Etienne, p.84
Les Nuits d’été
04 & 05.07, Lille, p.90
Rock Werchter 04 > 07.07, Werchter, p.88
Main Square
04 > 07.07, Arras, p.92
Gent Jazz
05 > 20.07, Gand, p.90
Les Nuits Secrètes
12 > 14.07, Aulnoye-Aymeries p.95
Dour Festival
17 > 21.07, Dour, p.94
Esperanzah !
26 > 28.07, Floreffe, p.95
Cabaret Vert
15 > 18.08, CharlevilleMézières, p.95
ARTS VISUELS
Beaufort24
La côte belge ne manque pas de charmes, sublimés par le regretté Arno, comme chez lui à Ostende où la rue longue « pleure des bières et des espoirs ». À bien des égards, ce rendez-vous est tout aussi enivrant. Pour la huitième édition de cette Triennale, neuf stations balnéaires du littoral se parent six mois durant d'œuvres contemporaines. Tandis que le parc de Beaufort réunit une quarantaine de pièces conçues lors des précédents festivals, cette balade nous emmène de La Panne à Knokke. Signées par 18 artistes internationaux, ces sculptures et installations suscitent la contemplation comme la réflexion. C'est par exemple Top Down / Bottom Up de l'Allemande Alexandra Bircken. Visible à Nieuport, cette statue verte en aluminium figure une jeune gymnaste. En équilibre sur la pointe des pieds, les bras tendus vers le ciel, l'adolescente évoque une Atlas moderne, condamnée à porter le poids d'un monde s'effondrant chaque jour un peu plus… Citons aussi cette montagne de chaises faussement en plastique de la Finlandaise Sara Bjarland. Posé sur la plage de Wenduine, cet empilement surréaliste dénonce avec ironie l'ère du "tout-jetable" et la pollution de nos mers. En somme, beau et fort. J.D.
Littoral belge, jusqu'au 03.11, Parc de sculptures de Beaufort et diverses stations balnéaires, gratuit, triennalebeaufort.be
Rodin
Festival international de jardins Hortillonnages Amiens
« Un excellent jardinier vaut un excellent poète », disait le romancier Alphonse Karr, dont l'œuvre n'est pas exactement passée à la postérité. En tout cas, cette fulgurance sied parfaitement au sujet qui nous occupe. Le Festival international de jardins s'appréhende comme une balade artistique au cœur des hortillonnages d'Amiens. Cette déambulation s'effectue à pied ou (le must) en barque électrique au fil de l'eau, dans un espace naturel de plus de 300 hectares parsemé d îlots. Depuis 2010 ce décor sert de terrain de jeux à de jeunes plasticiens, paysagistes ou architectes venus des quatre coins du globe. Entre installations, sculptures ou jardins flottants, on admire ici une cinquantaine d'œuvres, dont 14 créées pour cette 15e édition. Citons les What floats du Sud-Coréen
Kihan Kim, soit des anneaux métalliques protégeant des colonies de lentilles d'eau (comme si la nature elle-même peignait le paysage) ou encore les Utopies entomologiques de Raphaël Emine. Grâce à l'impression 3D, ce Français a conçu de véritables palais en céramique à destination des insectes et des végétaux. Il harmonise ainsi, dans un geste ô combien symbolique, création, environnement et technologie. J.D.
Amiens, jusqu'au 13.10, Hortillonnages, artetjardins-hdf.com
À pied / Accès depuis le Pont de Beauvillé à l’Île aux Fagots mer > dim : 12h30 -19h (en juillet-août : mar > dim : 12h30-19h), gratuit
En barque (parcours de 2h30) / Accueil au Port à fumier : mer > ven : 13h-19h sam & dim : 10h-19h (en juillet-août : mar > ven : 13h-19h • sam & dim : 10h-19h)
23€ (1/2 pers.), 32€ (3/4 pers.), 40€ (5/6 pers.), gratuit -3 ans, rens. : +33 (0)6 78 53 55 92
CineComedies
La comédie serait-elle sous-estimée dans nos contrées ? Heureusement, ce festival offre de redécouvrir ce vaste patrimoine à loisir… et gratuitement ! Largement sportive, la rétrospective (Les Fous du stade , Le Vélo de Ghislain Lambert…) et des avant-premières en compagnie de Dany Boon ou Emmanuelle Devos témoignent de la vitalité du genre. Clou du spectacle : les immenses Pierre Richard et Valérie Lemercier sont honorés d’un prix et présentent un film légendaire de leur répertoire ! T.A.
Lens, Liévin, Avion, Harnes, Vendin-le-Vieil, Avion, 30.05 > 03.06, divers lieux, gratuit (sur réservation, sf avant-premières : 5/4€) festival-cinecomedies.com
31.05 : Les Burlesques font du sport
01.06 : Prix CineComedies Valérie Lemercier, Les Fous du stade // 02.06 : Le Vélo de Ghislain Lambert // 03.06 : Prix CineComedies P. Richard
Faire autrement
Quel autre endroit que le Familistère de Guise pour imaginer un monde meilleur ? Créée en 2022, cette biennale dévoile des initiatives à l’œuvre dans les Hauts-deFrance et partout sur la planète favorisant une autre société : plus juste et durable, en harmonie avec nos rêves et le vivant. Entre ateliers, conférences, spectacles ou expositions, on observe les pays du Sud, on apprend à lutter contre la marchandisation, on se projette en 2074 et on prépare la révolution… en faisant la lessive ! J.D.
Guise, 30.05 > 02.06, Familistère, jeu : 12h sam & dim : 9h, gratuit, familistere.com Sélection / 30.05 > 02.06 : Visite exposition
Anima(ex)Musica, Heiko Buchholz – Faire Musée 2074 // 31.05 : Penser autrement à partir des Suds // 01.06 : La lessive pour faire la révolution
Programmation sur marcq-en-baroeul.org
50 compagnies professionnelles 200 artistes internationaux
2 jours de théâtre, cirque, danse, musique… en famille ou entre amis !
PRÉVENTE
DU 1er JUILLET AU 16 AOÛT : www.chassepierre.be
Rendez-vous de la bande dessinée d'Amiens
Au grand raout d'Angoulême, on a toujours préféré les Rendez-vous de la BD d'Amiens. Nous ne sommes pas les seuls : près de 150 auteurs et autrices s'y pressent cette année, et ce n'est pas un hasard. Entre expositions, rencontres ou ateliers, zoom sur une programmation foisonnante.
Les amateurs de SF auront sans doute reconnu l'auteur de l'affiche de cette 28e édition. Vous l'avez ? Gagné ! Il s'agit bien de Guillaume Singelin, signataire du sublime Frontier, lauréat du prix Éco-Fauve RAJA en janvier, à Angoulême. « On a eu du nez ! », se félicite Sophie Mille, la nouvelle directrice des Rendez-vous de la BD d'Amiens. L'image, qui réinterprète la Halle Freyssinet dans un style éco-futuriste, illustre parfaitement l'essence du festival, avec sa myriade de petits personnages affairés à réinventer le monde dans la bonne humeur.
En dehors des cases
Au programme ? Quatre week-ends, dont deux "temps forts" en ouverture et en clôture, en présence d'une multitude d'auteurs, entre grands noms (Cyril Pedrosa) et talents émergents (l'Amiénoise Valentine Choquet).
ARTS VISUELS
Soit autant de rencontres à la bonne franquette ponctuées de rendezvous originaux, telle cette performance musicale et dessinée de David Prudhomme et Albin de la Simone autour des danses macabres. À cela, ajoutez donc deux week-ends "intermédiaires", histoire de bien profiter de huit expositions « aussi accessibles que pointues ». Où l'on visitera la cité utopique (et tout en losanges) de Bibiville avec Éponine Cottey, avant de se perdre dans le fantastique Entremonde de Marc Dubuisson et Cy (où la Terre est plate !), entre autres voyages immobiles… Julien Damien
Amiens, 01 > 23.06, Halle Freyssinet, Maison de la Culture et divers lieux sam & dim : 10h-18h, gratuit, rdvbdamiens.com
Sélection / 01.06 : Les Veillées des Rendez-vous de la BD avec Patrick Baud 01 & 02.06 : Week-end d'ouverture avec 90 auteurs invités // 02.06 : David Prudhomme et Albin de la Simone - Les Danses macabres // 22 & 23.06 : Week-end de clôture avec 90 auteurs invités // 23.06 : BD-concert L'Onde // Expositions, 01 > 23.06 : L’Explosition - Guillaume Singelin, Viser le sommet!!, Cap sur l’Entremonde !, Bienvenue à Bibiville…
1
L'explosition
Cette exposition retrace le parcours (explosif !) de Guillaume Singelin. Soit une centaine de planches originales issues de quatre albums phares de l'auteur, de la guerre des gangs de The Grocery au récit d'anticipation écologique Frontier. Une œuvre sombre aux couleurs éclatantes, lorgnant parfois sur le manga mais ne ressemblant à aucune autre
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Bulles vertes
Comment le neuvième art parle-t-il d'écologie ? Réunissant plus d'une vingtaine d'ouvrages, et autant de styles, cette exposition collective (et interactive) dessine les contours d'une planète plus verte. Où l'on réfléchira devant Un Monde sans fin de Jean-Marc Jancovici et Christophe Blain , avant de créer un mirifique jardin avec L'Oasis de Simon Hureau.
Viser
le sommet !!
C'est l'un des shōnens les plus lus au monde. One Piece ? Non, Haikyū!!, soit "Viser le sommet !!". Au fil de 45 tomes écoulés à 55 millions d'exemplaires, Haruichi Furudate nous plonge dans l'univers impitoyable du volley-ball. Où l'on suivra, autour d'un vrai terrain, les aventures de Shōyō Hinata, joueur de petite taille à l'immense destin...
Refugee Food Festival GASTRONOMIE
La cuisine est d'abord affaire de partage. C'est justement ce qui fait tout le charme de ce festival créé en 2016 et organisé dans une dizaine de villes en France. Le principe ? Durant une semaine, des lieux de restauration, de l'étoilé à la cantine de quartier, en passant par le bistrot, ouvrent leurs portes à des personnes exilées pour préparer le menu de leur choix. Ou comment harmoniser découvertes culinaires (du Soudan, d'Afghanistan, d'Ukraine...) et insertion autour de la table. J.D.
Lille, 17 > 22.06, Tok’ici, Crous RU Sully, Le Rimbaud, Smokey Banh Mi, Café Bellot, Le Lautrec et Chaud Bouillon. festival.refugee-food.org
MUSIQUE
Francofolies
Esch/Alzette
De La Rochelle à Montréal, en passant par Spa, les Francofolies ont essaimé. Or, cette version luxembourgeoise ne se limite pas à la francophonie stricto sensu. Passons rapidement sur quelques têtes d’affiche embarrassantes (Guetta, Shaka Ponk) pour saluer de grands noms venus d’horizons divers : le noise rock mélodieux de Lysistrata, le reggae de Tiken Jah Fakoly en version acoustique ou les déflagrations hyperpop d’Eloi. Bref, une affiche éclectique, éclatée et, surtout, éclatante. T.A.
Esch/Alzette, 06 > 09.06, Parc Gaalgebierg ven : 17h30 • sam : 15h30 • dim : 14h 1 jour : 75 > 56€, francofolies.lu
Sélection / 06.06 : Lysistrata… // 07.06 : Luidji, La Fève, Ninho, Tiakola… // 08.06 : Ascendant vierge, Bagarre, Eloi, Shaka Ponk, Tiken Jah Fakoly, Zaho de Sagazan… // 09.06 : David Guetta, L’Impératrice, Olivia Ruiz, Raphaël…
MUSIQUE
Minuit avant la nuit
Cinquième édition déjà pour ce festival initié par La Lune des Pirates, qui s'impose doucement mais sûrement comme une institution dans la cité de Jules Verne. Où l'on découvre une affiche cohérente mais pas moins turbulente…
Minuit avant la nuit, mais toujours à la bonne heure. Si Eddy de Pretto fait figure de tête d'affiche (avec Zaho de Sagazan, qu'on ne présente déjà plus), on se souvient que La Lune des Pirates l'avait accueilli dès ses débuts, en 2017. Auréolé depuis d'une palanquée de disques d'or, le "kid" de Créteil débarque à Amiens avec une autre carrure, mais la même sensibilité brute. Au rayon "cœur de rappeur", Disiz se pose aussi là. L’Amour, son dernier album, le voit assumer ses failles, à rebours de la misogynie qui hante le game… que Winnterzuko fait déraper vers l'hyperpop. Voici résumée toute la cohérence de cette programmation, qui mélange aussi les genres sans complexe, mais pas n'importe comment.
L'été sera show
Car au-delà des étiquettes, "MALN", pour les intimes, est avant tout affaire d'ambiance. En cela on peut compter sur la pop taillée pour l'été de la Montréalaise Charlotte Cardin, celle de L'Impératrice, nimbée d'effluves disco, ou encore sur Sam Quealy. L'Australienne n'est pas en terre inconnue : l'an passé, l'autoproclamée "princesse de la techno-pop" avait enflammé le Parc-Saint-Pierre aux côtés de La Femme - et s'était même jetée dans la foule. Entre deux flibusteries, ce festival ménage aussi des parenthèses enchantées, avec des balades musicales en barque dans les hortillonnages. À l'abri du bruit du monde, mais pas d'un instant de grâce. J.D.
Amiens, 06 > 09.06, Parc St-Pierre & Hortillonnages (+ Amiens Cable Park) jeu : 11h • ven : 16h45 • sam : 16h • dim : 12h, ven ou sam : 33 > 8€ (- 12 ans) • 2 jours : 53 > 12€ (- 12 ans) jeu & dim : gratuit, minuitavantlanuit.fr
Sélection / 06.06 : Dog Park, Adam El Mutant // 07.06 : Zaho de Sagazan, Eddy de Pretto, Winnterzuko, Osees, AnNie .Adaa… // 08.06 : Disiz, L’Impératrice, Tif, Charlotte Cardin, Sam Quealy, Balades musicales en barque… // 09.06 : Nusantara Beat, Masstø, Balades musicales en barque…
Latitudes contemporaines
Comme souvent face au programme pluridisciplinaire mais guère discipliné de Latitudes contemporaines, on ne sait plus où donner de la tête. Durant trois semaines, ce festival dédié aux écritures scéniques contemporaines présente une trentaine de spectacles dans la métropole lilloise. Avec une ambition inédite puisque les femmes représentent cette année 78% des artistes ! Ces metteuses en scènes, autrices ou chorégraphes impliquées autant sur le plan physique que sociétal viennent de Hongrie, de Côte d’Ivoire ou d’Afghanistan... Ceci posé, intéressons-nous à l’affiche, du genre foisonnant ! À l’image du duo impertinent formé par Latifa Laâbissi et Antonia Baehr et de leur cabaret loufoque, Cavaliers impurs, où l’on croise cow-boys, clubbeuses et danseurs du ventre dans une immense boîte en carton ! Le parcours de Diana Niepce est tout aussi singulier. L’acrobate lisboète, qui a perdu une partie de sa mobilité après un accident, aborde sa reconstruction de manière très sensible dans Anda, Diana, pièce bousculant notre regard sur les corps hors des normes. Enfin, citons le dernier uppercut d’une grande dame de la scène. En l’occurrence le lumineux Black Lights, de Mathilde Monnier. Inspiré de faits réels, ce manifeste pour huit danseusescomédiennes dénoncent frontalement les agressions dont sont victimes les femmes, et son final nous a laissés en larmes – oui, rien que ça. Marine Durand
Métropole lilloise, 07 > 28.06, divers lieux à Lille, Roubaix & Loos, 1 spectacle : 25 > 5€, pass : 60€ latitudescontemporaines.com
Sélection / 09.06 : Roller Party // 11.06 : Latifa Laâbissi et Antonia Baehr – Cavaliers impurs 13.06 : Léa Dubois – Le Goût du drame… // 14.06 : Calixto Neto – Outrar, Bruno Freire – La Vie n’est pas utile (ou c’est comme ça) // 15 & 16.06 : François Chaignaud et Aymeric Hainaux – Mirlitons 19 & 20.06 : Nadia Beugré – Filles-pétroles… // 25.06 : Diana Niepce – Anda, Diana // 26.06 : M. Monnier – Black Lights, Pol Pi – La Grotte // 27 & 28.06 : Samaa Wakim et Samar Haddad King – Losing It…
PLURIDISCIPLINAIRE
URBX Festival
Troisième édition pour ce festival qui n'en finit plus de grandir. Entre musique, danse, street-art, mode et sport, URBX célèbre les cultures urbaines au sens (très) large. Jadis capitale mondiale du textile, Roubaix s'impose aujourd'hui comme une place forte artistique dans les Hautsde-France, et bien au-delà.
« On va transformer Roubaix et ses alentours en immense terrain de jeu », prévient Coralie Dupont, la coordinatrice générale d'un événement qui focalise sur les talents locaux (la rappeuse Eesah Yasuke, le chorégraphe Brahim Bouchelaghem) tout en s'internationalisant. « Petite nouveauté », l'URBX s'est désigné un parrain, en la personne de Zacharya Souissi, alias ZKR. Fort d'un disque de platine pour Dans les mains et d'un passage à l'Olympia (eh oui !), l'enfant du quartier du Nouveau Roubaix a carte blanche pour raconter sa ville. Il se produit pour la première fois à domicile, sur la Grand Place - en concert gratuit !
Comme sur des roulettes
Parmi la soixantaine de rendez-vous programmés durant ces 13 jours, on ne manquera pas non plus la désormais incontournable Afro Live Party, qui fête la culture afro-urbaine avec un invité de marque : le Nigérian Babyvoy AV, lors d'un mariage heureux entre afrobeat et dancehall. On découvre aussi l’histoire des sneakers grâce à l'exposition Fière allure, avant de chausser les patins pour une Roller Party spéciale hip-hop années 1980-90 ! Enfin, histoire de s'échauffer un peu avant les JO, on vibre devant les Urban Games et leur fameux World Chase Tag, soit une compétition internationale de jeu du "chat" (oui, comme dans les cours de récré : voir page 10). Le grand jeu, on vous dit ! Julien Damien
Roubaix & métropole lilloise, 11 > 23.06, divers lieux, 1 spectacle : 39€ > gratuit, urbxfestival.com
Sélection / 11.06 : ZKR/RBX // 12.06 : Afro Live Party (Babyvoy AV + guests), Disco Kids 12 > 23.06 : Les RDV du Pile // 12.06 > 28.07 : Exposition Fière allure // 13.06 : Menace Santana, Défilé Esmod… // 14.06 : Rim’K + Eesah Yasuke, Roller Party Hip-Hop… // 15.06 : ZKR + Fakear + Georgio, Block Party… // 19.06 : Léo Walk – Maison d’en face… // 20.06 : Club Comedy XXL avec Ilyes Djadel… // 23.06 : Closing RBXL
ZKR 3 QUESTIONS À…
« Le droit de rêver »
Le Roubaisien s'est imposé en quelques années comme une valeur sûre du rap français, grâce à des textes denses et un flow hors pair. Le parrain d'URBX nous éclaire sur sa participation au festival. En quoi consiste votre carte blanche à la Condition Publique de Roubaix ? Au-delà de mon propre concert sur la Grand Place, cela me permet d'encourager d'autres talents. On ouvre plusieurs ateliers, notamment littéraires, avec, par exemple, l'écrivain roubaisien Djamel Cherigui qui a publié La Sainte touche. Quel est l'objectif ? Réunir un maximum d'acteurs locaux, comme des beatboxers, pour sensibiliser les jeunes à l'art et la culture. Et pourquoi pas créer des vocations ? En France, j'ai l’impression qu'on a moins le droit de rêver. Pourtant c'est le point de départ de tout. Je suis un chanceux car j'ai le privilège de vivre de ma passion. C'est ce que je veux transmettre.
Vous voici donc sur la Grand Place, pour votre premier "vrai" concert à Roubaix… C'est vrai. J'ai vraiment explosé durant la période Covid à un moment où il n'y avait plus de scènes, ensuite je suis parti en tournée, j'ai rempli le Zénith de Lille... Mais là on sera en été, en plein air, dans ma ville… Je vis toujours à Roubaix et n'envisage pas de bouger pour le moment. Je suis bien ici, ça me maintient en forme et la tête sur les épaules.
MUSIQUE
The Gallands © Stefaan Temmerman // Sophye Soliveau © Benjamin DuburcqLille Piano(s) Festival
Lille Piano(s) Festival célèbre ses 20 ans, et affiche une forme olympique. Labellisé "olympiade culturelle", ce rendez-vous initié par Jean-Claude Casadesus sort le grand jeu, conviant plus de 70 artistes internationaux, sous le haut patronage de Mozart...
Pour fêter cet anniversaire, il fallait au moins le grand Amadeus, dont on rejoue à Lille le répertoire à la façon d'un "marathon". Les œuvres n'ont pas été choisies au hasard, cette programmation se concentrant sur 15 de ses concertos et l'intégrale de ses sonates. En l'occurrence, comptez 18 partitions interprétées en un week-end par l'Allemand Herbert Schuch. « Un exploit physique, mental et artistique », promet François Bou, le directeur général de l'ONL, qui salue aussi le choix de ces pièces emblématiques. « Mozart les a écrites pour lui-même, pas sur commande. Elles sont très intimes, c'est du cœur-à-cœur ».
Accords parfaits
Parmi ces agapes symphoniques, ciné-concerts ou autres récitals (telles les Variations Goldberg, ici sublimées par l'accordéon de Fanny Vicens), Lille Piano(s) Festival ménage également une belle place aux sons et instruments "cousins". Citons l'alliance entre le jazz et le tango de la bandonéoniste Louise Jallu, les envolées soul de la harpiste Sophye Soliveau ou "l'Audiograff" de Omur H, soit un graff qui joue de la musique électronique lorsqu'on le touche ! Enfin, cette édition spéciale réunit les trois chefs emblématiques de l'ONL : Jean-Claude Casadesus, Alexandre Bloch et son successeur, l'Américain Joshua Weilerstein, attendu en septembre mais bien présent pour cet anniversaire - histoire de débuter sur une bonne note ! Julien Damien
Lille, 14 > 16.06, Nouveau Siècle, Conservatoire, Gare Saint Sauveur, Cathédrale Notre-Dame de la Treille & Centre d'art sacré, 1 spectacle : 27 > 6€ • pass : 10€, lillepianosfestival.fr
Sélection / 14.06 : Concert symphonique #1 (Dir. Alexandre Bloch, ONL), Louise Jallu Quartet, Sophye Soliveau… // 15.06 : Concert symphonique #3 (Dir. JC Casadesus, ONL), Intégrale des sonates de Mozart par Herbert Schuch… // 16.06 : Charlot boxeur (ciné-concert Paul Lay), Concert symphonique #5 (Dir. Joshua Weilerstein, ONL), Intégrale des sonates de Mozart par Herbert Schuch, Fanny Vicens, David Enhco Quartet, Simon Fache…
Lille Piano(s) Festival
3 QUESTIONS
« L'élitisme pour tous »
François Bou
À la veille d'une édition très spéciale de Lille Piano(s) Festival, le directeur général de l'ONL nous en dévoile les contours.
Qu'est-ce qui fait le succès de ce festival ? Son esprit d'ouverture. Il s'agit de toucher le plus large public tout en jouant au plus haut niveau possible, de viser l'élitisme pour tous. Ensuite, c'est son foisonnement : il y a 70 artistes, plus d'une quarantaine de concerts, de nombreuses esthétiques, entre le classique, le jazz, les musiques du monde... L'ambiance de festival aiguise la curiosité et dédramatise l'accès à cette culture pour tous.
Pourquoi avoir choisi Mozart comme figure de cet anniversaire ?
Sa vie artistique a été marquée par les commandes, sauf dans certains domaines : les concertos, qu'il a écrits pour lui-même, et les 18 sonates pour piano, qui sont un peu son journal intime. Il y partage ses joies, ses peines. Cette musique sublime permet donc de raconter son histoire.
Cette édition réunit aussi les trois directeurs musicaux successifs de l'ONL… Oui, c'est une idée d'Alexandre Bloch. Le festival arrive au moment où il termine son mandat de huit ans. C'est une façon de passer le flambeau entre les trois chefs : il y a là l'historique, le présent et le futur.
Marisa
Marisa LaM
COLLECTIVE CES FILLES-LÀ Les Combattantes
À la veille des JO, tandis que certains se demandent s’ils vont piquer une tête dans la Seine, on s’est posé une autre question : quelle est la place des femmes dans le sport ? Dans ce milieu comme ailleurs, celle-ci a longtemps posé "problème" et alimente toujours le débat. Cela tombe bien, c’est le sujet du spectacle Starting-block, créé par la Collective Ces filles-là. Rencontre avec Suzanne Gellée, l’une des comédiennes et metteuses en scène de la compagnie nordiste.
Quelle est histoire de votre compagnie ? Nous sommes une dizaine de copines et avons créé la Collective en 2020, suite à notre première pièce, Ces Filles-là. Il était question du harcèlement en milieu scolaire, des phénomènes de groupe... Audelà de nos spectacles, nous animons des ateliers et des formations.
« On mesure chaque avancée
ou
recul du droit des femmes »
Quel est le sujet de ce spectacle ? Vous donnez voix à des héroïnes méconnues, n’est-ce pas ? Oui, celles qui ont fait évoluer le droit des femmes et des sportives, les pionnières mais aussi des athlètes actuelles. Le combat ne s’est pas arrêté dans les années 1970 ou 2000. Il concerne aussi de nombreuses nationalités, car ce n’est pas l'affaire d’un seul pays.
Quelle est votre ligne directrice ?
Toutes celles qui dirigent la compagnie sont plus ou moins engagées dans des associations féministes. Ça se ressent dans nos sujets et la manière de "faire groupe" entre femmes. La place du collectif est primordiale. On a toutes notre mot à dire sur l’écriture, la mise en scène...
Il s’agit donc d’un "match-spectacle"... Oui, ce format plonge le public dans une ambiance de stade, les spectateurs deviennent des supporters. La disposition en quadrifrontal [ndlr : quatre gradins autour de la scène] rappelle le décorum d'un match. On s’est posé la question quant au choix du terrain : de tennis ? De foot ? Est-ce qu’on met des cages ? Un panier de basket ? On a décidé d'ouvrir le jeu.
Le placement des gradins ou les lignes au sol renvoient à tous les codes du sport sans être spécifiques. De la même façon, on est toutes sur scène en permanence, endossant une multitude de rôles, comme une équipe.
Concrètement,
que verra-t-on ?
On progresse avec des scènes successives : il y a les skateuses, celles qui se sont battues pour le droit de choisir leur tenue, le sport collectif…
On compte les points pour chaque avancée du droit des femmes.
Quelles sont les sportives qui vous ont marquée ? Il y a Maria Toorpakai Wazir, que j’interprète.
C’est une joueuse de squash pakistanaise. Elle a le même âge que moi, et a dû se travestir pour pratiquer son sport. Elle a fini par s'exiler au Canada. On a choisi de raconter son enfance, l'amour pour son sport.
Aujourd’hui, elle a monté une association pour défendre sa pratique par les filles dans sa région natale.
Vous évoquez également Annet Negesa, cette athlète ougandaise qui a subi une ablation des organes sexuels sans son consentement… Oui, ceci a mis un terme à sa carrière. Elle a d’ailleurs intenté un procès, qu’elle a perdu. Au début de ce passage, on cite plein d’autres femmes dans son cas, et on l’a choisie comme porte-parole parce que son histoire est terrible.
Comment donner aux sportives toute la place qu’elles méritent ?
Il y a d’abord l’accompagnement. Beaucoup de filles s’éloignent d’un sport à la puberté, lorsque le corps change. La médiatisation a aussi son importance, tout comme les réseaux sociaux, des représentations dans les films. Il faut mettre en avant des femmes fortes, dans toutes les disciplines pour ouvrir la voie.
Propos recueillis par Clémence Ménart
Starting-block Amiens, 15 & 16.06, Place de l'Hôtel de ville sam : 17h30 • dim : 16h45, gratuit
À lire / La version longue de cette interview sur lm-magazine.com
Les Tentaculaires
Adieu La Rue est à Amiens, bienvenue aux Tentaculaires ! Fort de 46 éditions, le festival des arts de la rue amiénois, porté par le pôle national Cirque Jules Verne, opère sa mue et étend son terrain de jeu, sans modifier son ADN. Pour preuve, durant trois jours, une vingtaine de compagnies transforment l’espace public en théâtre à ciel ouvert, y dévoilant des performances fantaisistes et fantastiques qui refusent de rentrer dans des cases. Quelques exemples ? Avec Pyromad, la compagnie Cirkulez offre un spectacle tout feu tout flamme célébrant un amour incandescent, entre manipulation d’objets, danse et pyrotechnie. Au croisement du cirque et du théâtre, Les Josianes, elles, cultivent l’art de la résistance au féminin, escaladant une paroi tout en convoquant les souvenirs de leurs grands-mères. Et que dire de Maudits Sonnants, le carillon céleste du collectif Transe Express ? Installé samedi soir place Longueville, ce lustre musical hors normes avec ses acrobates suspendus devrait convaincre petits et grands de se laisser happer ! Marine Durand Amiens, 14 > 16.06, divers lieux en ville, gratuit, cirquejulesverne.fr
Sélection / Les Josianes - Josianes ou l’art de la résistance, Cie Cirkulez – Pyromad, Ô Captain mon Capitaine – Queen-a-Man, Transes Express - Maudits sonnants, Cie Bravache – L’Iliade, L’Immédiat – La Lévitation réelle, Vincent Warin – Au Crépuscule, La Collective Ces Filles-Là – Starting-block, Collectif Jamais Trop d’Art – Zaï Zaï Zaï Zaï
Les Métaphonies
À la fois salle de spectacles et instrument géant, le Métaphone méritait bien un festival à son nom. La programmation de cette deuxième édition est à son image : ouverte et surprenante. En témoigne Aupinard, nouveau (super) héraut de la bossa nova française ou le Roller Brass Band, soit... une fanfare funk sur patins à roulettes. Et puis, histoire de s’échauffer avant le concert de Triggerfinger (parce que, oui, c’est du brutal), on s’essaiera au vélo-table de ping-pong de l’impayable Benedetto Bufalino ! J.D.
Oignies, 15 & 16.06, 9-9 bis & Métaphone sam : 14h • dim : 11h, gratuit (sauf les 3 concerts au Métaphone : 15 > 5€), 9-9bis.com
Sélection / 15.06 : Roller Brass Band, Second Souffle, Sports insolites, Batucada, Aupinard, Benedetto Bufalino, Hamada, Naive New Beaters, Supa… // 16.07 : Roller Brass Band, Second Souffle, Let’s Rock, Lowland Brothers, Karaokay Live, Art Track, Triggerfinger…
MUSIQUE
Graspop Metal Meeting
Tandis que le metal est célébré à la Philharmonie de Paris (superbe exposition Diabolus in Musica, visible jusqu’au 29.09), filons constater en live la richesse de cette musique et ses innombrables sous-genres. Où l'on retrouve, à Dessel, un survivant pendu cent fois sur scène (Alice Cooper), les frères ennemis de Metallica (Megadeth), Max et Iggor Cavalera (soit… Sepultura). Citons encore Body Count qui, avec Ice-T, radicalisa un tantinet le crossover initié jadis par Aerosmith et Run-DMC… Inoxydable ! T.A.
Dessel, 20 > 23.06, Festivalpark Stenehei, 12h jeu & sam : complet ! • ven & dim : 125€ pass 4 jours : complet ! graspop.be
Sélection / 20.06 : Alice Cooper, Max & Iggor Cavalera, Megadeth // 21.06 : Judas Priest 22.06 : Limp Bizkit // 23.06 : Body Count feat. Ice-T, Deep Purple, Scorpions...
UNE
ŒUVRE ACHETÉE, C’EST UN ENFANT QUI PART EN ÉDITION #10
120 ARTISTES SOLIDAIRES 14/15/16 JUIN 2024
HÔTEL DE VILLE DE LILLE
LILLE JUIN — JUIL. 24
Sa. 01 juin
DEMOB HAPPY + GALLUS
Ma. 04 juin
LES BELLES SORTIES : LEFT LANE CRUISER + MATT VAN T.
Ma. 04 juin
DRAHLA + SACRIFICIAL CHANTING MOOD + SPILL GOLD
Je. 06 juin
OSEES + LA JUNGLE
Ve. 07 juin
MILDLIFE + ALI
Ve. 14 juin
Lu. 10 juin
THE ARMED + guest
Hors les murs Me. 19 juin
LES BELLES SORTIES : MAAX
Sa. 22 & Di. 23 juin
POLYPHIA + guest
Hors les murs
LES BELLES SORTIES : GREEN LINE MARCHING BAND
Me. 26 juin
HENGE + NIHILOXICA
Ve. 28 juin
LATITUDES CONTEMPORAINES WHILE WE ARE HERE VON BIKRÄV+ LORI BOOSTER
Lu. 01 juillet
SHOW ME THE BODY + SCOWL
Ma. 02 juillet
TY SEGALL + EARTH TONGUE
Di. 07 juillet Complet
E T PLUS ! KEVIN MORBY + guest
Dragon de Calais Solstice PLURIDISCIPLINAIRE
Où trouver la plage la plus chaude de l'été ? À Calais, pardi ! Eh oui, ici on célèbre le solstice (et la fête de la musique, par la même occasion) à dos de dragon. Créé en 2019 par le génial François Delarozière, ce (gentil) monstre tout en acier et bois sculpté fait désormais partie du paysage de la ville portuaire. À tel point qu'il a désormais un festival rien qu'à lui, jusqu'en septembre. Au programme ? Des concerts (le guitariste Simon Godin, le jazz manouche de Komparazar), des barbecues (bien allumés), des journées d'apprentis soigneurs de dragon… Sauf que cette troisième édition est un poil (ou une écaille) plus spéciale que les autres… pour cause de passage de flamme olympique ! L'événement est fêté comme il se doit, à travers Color Wheels, un spectacle (évidemment) pyrotechnique de la compagnie Off. Chaud, on vous dit ! J.D.
Calais, 21.06 > 01.09, Cité du Dragon & dives lieux, gratuit voyage en dragon : 9/7,50€ (gratuit - 3 ans), compagniedudragon.com
Sélection / 21.06 : Fête de la Musique à la Cité du Dragon // 25.06 : Concert des 100 Cuivres & Percussions // 28.06 : OZ Groupe // 29.06 : Barbecue du dragon
02.07 : Voyages nocturnes du Dragon, Nuit de la flamme avec Color Wheels
03.07 : Passage de la flamme olympique // 05.07 : Simon Godin // 10.07 : Journée apprentis soigneurs de dragon // 12.07 : L'académie du dragon, L'amicale du Blind Test
18.07 : Dégustation de bières // 19.07 : Komparazar…
MUSIQUE
Didouda Arras Festival
Derrière ce clin d’œil à la regrettée Jane Birkin (l’album Di Doo Dah , 1973), ce festival promeut les chansons dans la langue d’Aya Nakamura, et met donc le français à l’honneur, dans toutes ses gammes. Un peu comme les Francofolies, nous direz-vous ? Sans doute, mais ici, l’ensemble est plus intimiste et propice à la découverte. L’immense majorité des concerts étant gratuite, on pourra repérer à notre guise, et à l’Hôtel de Guînes, les grands noms de demain. Entre les chatouillis balkaniques de Zaraf Guili , la bossa mâtinée de mélancolie souriante de Séverin ou les morceaux joyeux, ciselés et irrévérencieux de la violoncelliste Hélène Piris , on ne sait où donner de la tête. Saluons la venue de Christian Olivier , figure charismatique des Têtes Raides, qui remit à l’honneur un style néoréaliste dans la forme, mais punk-rock dans l’esprit. À noter, enfin, la diffusion d’une comédie musicale signée Chantal Akerman , Golden Eighties (1986), où Delphine Seyrig et Lio rappellent, s’il le fallait, que l’amour est aussi une chanson. Thibaut Allemand Arras, 21 > 23.06, Hôtel de Guînes, Megarama, Pied du Beffroi et Théâtre d'Arras ven : 17h • sam : 11h • dim : 11h, gratuit (sauf Christian Olivier : 25/15€ & cinéma : 5€), didouda.net Sélection / 21.06 : Fête de la Musique, Zaraf Guili, // 22.06 : Hélène Piris, Romain Watson, Les Mauvaises Langues, Christian Olivier, Radio Loukoum, Le Marché qui chante 23.06 : David Cranf, Zebre, Severin, Lou K, Golden Eighties
HélèneLa Bonne aventure
MUSIQUE
Pour sa septième édition, le festival créé par l'équipe des Nuits secrètes se déploie sur trois jours, au lieu de deux, tout en restant gratuit. Joli symbole, La Bonne aventure démarre avec la fête de la musique et marque le début de l'été. Alors ? Vamos a la playa !
Quitte à démentir un célèbre adage, l'aventure n'est pas forcément au coin de la rue, mais aussi en bord de mer. Plus précisément à Malo-les-Bains, la plus californienne des plages du Nord... attaquée par une pieuvre géante ?! On se rassure, ces gigantesques tentacules gonflables sont signés par les Britanniques Filthy Luker et Pedro Estrellas, et confèrent à la digue une ambiance fantasmagorique. Côté son ? L'affiche est tout aussi monstrueuse. Citons bien sûr Jain, dont la pop solaire a trouvé à Dunkerque un écrin de circonstance, ou Amadou et Mariam, attendus sur la Grande scène dimanche - le jour de mariage, comme chacun sait.
Bienvenue au club
Toujours ouverte aux quatre vents (logique), ce line-up ménage son lot de surprises (les parcours secrets) et une belle place à quelques francs-tireurs nordistes, comme le Tourquennois BEN plg ("pour la gloire" et surtout la punchline qui claque) ou le Lillois Sto, qui acoquine rap et house avec maestria. Après s'être allongé sur le divan avec le psychiatre de la rime Luidji, on se remémore de bons souvenirs avec Guts (le beatmaker de Svinkels et d'Alliance Ethnik !) et le revenant Teki Latex. Programmé à l'Embarcadère, qui transforme le Kursaal en club, l'ex-TTC concasse désormais UK garage et techno-house, dance et grime… C'est carnaval en été ! Julien Damien
Dunkerque, 21 > 23.06, Plage de Malo-les-Bains, Front de mer, Place du centenaire, Parvis du Casino et du Kursaal, L'Embarcadère au Kursaal, ven : 18h • sam & dim : 13h, gratuit labonneaventurefestival.com
Sélection / 21.06 : Peet, Johnny & Walace... // 22.06 : Luidji, Disiz, Meryl, BEN plg, Teki Latex, Sto… 23.06 : Jain, Amadou & Mariam, Mezerg, Pépite, Guts, Suze Ijò… + arts de la plage et parcours secrets
Tournai Jazz Festival
Cinq jours dédiés à la note bleue, ça ne se refuse pas. Tout comme le Gent Jazz Festival, à un jet de pierre, le Tournai Jazz Festival s’ouvre au blues et à la soul. En somme, à ce que l’on nomme souvent la Great Black Music de l’autre côté de l’Atlantique. Parmi la petite trentaine de concerts, citons le contrebassiste Avishai Cohen , la batteuse Anne Paceo ou l’immarcescible Dee Dee Bridgewater , qui collabora avec Sonny Rollins, Dizzy Gillespie ou Roy Ayers (et le groupe Manau aussi, mais c’est une autre histoire). Enfin, néophytes et connaisseurs se ruent sur une master class avec Lionel Belmondo. Le saxophoniste y aborde la composition, l’improvisation ou les complexités harmoniques inhérentes au genre. De quoi apprécier, les yeux dessillés et les oreilles grandes ouvertes, un concert du Belmondo Dead Jazz (avec le frangin Stéphane). Ensemble, ils revisitent le Grateful Dead en s’appuyant sur les claviers (Fender Rhodes et Farfisa) de Laurent Fickelson et Éric Legnini. De quoi faire… "Tournai" bien des têtes ! Thibaut Allemand
Tournai, 25 > 30.06, Esplanade de l’Europe & Maison de la culture 1 jour : 60>10€, pass : épuisé !, tournaijazz.be
Sélection / 25.06 : Typh Barrow // 26.06 : Lionel Belmondo (masterclass), Typh Barrow, Belmondo Dead Jazz… // 27.06 : Fanfare toi-même !… // 28.06 : Dee Dee Bridgewater, Quentin Dujardin ft. Manu Katché… // 29.06 : Vetex, Thomas Leleu (masterclass), Anne Paceo, Avishai Cohen Trio, Thomas Leleu… // 30.06 : Tribute to Didier Lockwood…
Spectacles en salle et en plein air
Concerts d’ici et de là-bas
Parcours cirque et danse dans la ville
Voyage dans les années 80
Concours de la meilleure pêche au thon du monde
Vrai/faux tournage de film
Journée famille
Dark guinguette, fêtes, apéros, DJ set et bien d’autres surprises…
Avec notamment :
Sharko - Compota de Manana - Cie les Chaussons rouges
Grégoire Gerstmans - Grand Colossal Théâtre
Cie On Off - Guy Cabay - Dorothy Gale - Blast
Lalo Zanelli Trio - Turfu - Françoiz Breut - Dogbowl
Cie des Six Faux nez - Ferdi
Découvrez le programme complet ! www.surmars.be
28 juin → 7 juillet – Mons Be musique - théâtre - danse - cirque
Bruxelles fait son cinéma CINÉMA
Lancé en 2001, ce festival ressuscite une chouette tradition d’antan : celle du cinéma itinérant de plein air. L’occasion de découvrir des places ou parcs parfois méconnus de Bruxelles, tout en s’offrant une séance de rattrapage sur grand écran, posé dans un transat, la tête dans les étoiles et devant des films recommandables. Si vous avez raté Yannick de Quentin Dupieux ou l’oscarisé Anatomie d’une chute de Justine Triet (dans les jardins de l’abbaye de Forest), c’est le moment ou jamais ! J.D.
Bruxelles, 26.06 > 16.07, divers lieux 22h, gratuit, bruxellesfaitsoncinema.be
Sélection / 26.06 : Yannick de Quentin Dupieux (Parc Meudon à Neder-Over-Heembeek)
29.06 : Une Année difficile d’Éric Toledano et Olivier Nakache (Parc Saint-Vincent à Evere)
12.07 : Chien de la casse de Jean-Baptiste Durand (Place Gilson à Watermael-Boitsfort)
13.07 : Anatomie d’une chute de Justine Triet (Jardins de l’abbaye de Forest)…
Live is Live
Un intitulé tautologique, l’écho déformé d’un tube de Laibach et, à l’arrivée, un festival d’été sis au bord de l’Escaut, dans le magnifique parc Middenvijver. Où l'on salue quelques comebacks, dont celui de la soul disco punk de Gossip ou de The Smashing Pumpkins qui, souvent balourds, auront signé 1979 , l’une des plus belles pop songs du monde. On ne manquera pas non plus le folk hanté de Warhaus ni le rock élégant de The National . Et peut-être parviendra-t-on enfin à différencier Editors et Interpol, qui sait ? T.A.
Anvers, 28 > 30.06, Parc Middenvijver ven : 12h • sam : 11h30 • dim : 13h 1 jour : 130 > 90€ • 3 jours : 345 > 225€ liveislive.be
Sélection / 28.06 : The National, Ben Howard, Intergalactic Lovers... // 29.06 : Editors, Warhaus, Sheryl Crow... // 30.06 : Gossip, The Smashing Pumpkins, Interpol, Mogwai, K's Choice...
Directeur : David Michels
Saison
Une idée géniale
Sébastien Castro
Clément Koch
Times Square
Lady Agatha
Ali Bougheraba et Cristos Mitropoulos
Giuseppe Santoliquido
La nuit du fils
Chers parents
Emmanuel et Armelle Patron
Kean
Dumas / Sartre
Hors abonnement
Agatha
Paradise City
MUSIQUE
Né en 2015, ce festival électronique prend ses quartiers dans le parc du château de Ribaucourt. Excusez du peu ! Au bord des étangs, à deux pas de l’ombre d’un bois, trois jours hors du temps : un paradis terrestre… à préserver !
Nourriture bio voire vegan, flyers imprimés sur des sachets de graines (à replanter), bois récupéré çà et là. Une rave éveillée, tout simplement.
Thibaut AllemandSofia Kourtesis
Cette Gréco-Péruvienne installée à Berlin fait souffler un vent d’air frais sur le label Ninja Tune, et plus largement le paysage électronique. Glisser un cliché sud-américain et citer Matias Aguayo semblerait trop facile. Or, le rapprochement demeure pertinent, dans cette façon de s’emparer de l'electro pour en proposer une version intimiste, mélodieuse et oblique. On y parle de maternité, de relations filiales ou encore de... neurochirurgie, au fil d'un album (Madres) à nul autre pareil, profondément personnel, donc totalement universel. « Quand je vous parle de moi, je vous parle de vous », disait Victor Hugo. Un adage valable une fois encore.
Perk, 28 > 30.06, Château de Ribaucourt, ven : 14h • sam & dim : 12h, 1 jour : 65€ (sauf sam : 89€) • 3 jours : 149€, paradisecity.be
DJ Koze
Bonobo
S’il a d’abord fourbi ses armes au sein de formations hip-hop à la fin des années 1980, et s’est essayé à la pop au sein d’International Pony au tournant du millénaire, DJ Koze incarne avant tout une certaine idée du son allemand. Figure de proue de la maison Kompakt et patron du précieux label Pampa, Stefan Kozalla est aussi un remixeur demandé (Caribou, Gorillaz…). Ces derniers temps, il a collaboré avec l’ex-Moloko Róisín Murphy (voir page 88). Autant dire que ses sets sont propices à toutes les aventures.
Ron Trent
Compositeur affûté, Bonobo fait feu de tout bois (downtempo, world music, soul, jazz, on en passe) pour signer des œuvres volontiers moelleuses. Son dernier album, l’inusable Fragments, en est l’une des plus belles preuves. Hébergé chez Ninja Tune, Simon Green a marqué le nouveau siècle de son empreinte (Fakear ou Superpoze ne nous contrediront pas). Également DJ, l’Anglais demeure un infatigable défricheur. Sa playlist Outlier Radio, quotidiennement renouvelée, témoigne de l'ouverture d’esprit du bonhomme.
Ce nom renvoie immédiatement à Altered States, track acid-house de Chicago paru en 1992. Soit un petit bijou de minimalisme sec, traversé d’un funk malade et de boîtes à rythmes antédiluviennes. Loin d’être l’homme d’un seul succès, Trent a fondé de nombreux labels (Prescription, Future Vision, Electric Blue Recordings), multiplié les alias et déployé une deep house nourrie à la néo soul, au jazz psychédélique comme à la world music. En témoigne son dernier LP, What Do the Stars Say to You. En un mot ? Mythique.
Sélection / 28.06 : Deetron, Dixon, DJ Koze, Lola Haro & Marcel Dettmann… // 29.06 : Blck Mamba, Mezerg, Ron Trent, SBTRKT, Sofia Kourtesis, YellowStraps… // 30.06 : Bonobo (DJ set), Cymande, Floating Points, Nosedrip, Vera Moro…
En Nord Beat
Ça commence au comptoir du Barabao, petit bar sis à Bailleul, et ça finit dans des stratosphères paradoxalement accessibles. Né en 2015, En Nord Beat a grandi peu à peu, pas à pas. Une durée raisonnable (trois jours, c’est réglementaire), une taille somme toute humaine, un tarif honnête et, surtout, une affiche au goût très sûr. S’il faut évidemment jongler entre les disponibilités et le cachet, parfois ahurissant, de certains artistes, ce festival a la chance d'attraper au vol des noms qui, bientôt, rempliront de très grandes salles (on songe à Eloi ou Molécule, passés ici ces dernières années) tout en conviant quelques musiciens "installés" (la cold wave pop désabusée de Gwendoline, les percussions minimalistes et propices à la transe de Lucie Antunes). Il attire aussi quelques gloires locales, comme Ada Oda, formation italo-belgo-française dont la pop nerveuse et transalpine devrait séduire les amoureux de Wet Leg, Dry Cleaning ou Gustav. Enfin, on se réjouit d'entendre ici le hip-hop mâtiné de punk rock (ou l’inverse) de Joe Unknown, rejeton de The Streets et Sleaford Mods, ou encore B.B. Jacques, dont le rap plein de colère et de plaies ouvertes divise autant qu’il séduit - voilà une bonne occasion de se faire une opinion. Une fois de plus, En Nord Beat offre d’assister à la naissance de quelques étoiles, et ça ne se refuse pas ! Thibaut Allemand Bailleul, 28 > 30.06, Parc Legrand-Grubbe, ven : 16h • sam & dim : 14h 1 jour : 35 > 25€ • 2 jours : 65 > 50€ • 3 jours : 90/75€ (gratuit -12 ans), ennordbeat.fr
Sélection / 28.06 : Lucie Antunes, Joe Unknown, Gros Coeur, Demain Rapides…
29.06 : Mandragora, B.B. Jacques, Isha & Limsa d'Aulnay, Frustration, Gwendoline, Ada Oda…
30.06 : Selah Sue, Ladaniva, Omar EK…
MUSIQUE
Retro C Trop
Faire découvrir... les talents d’hier. Tel est le programme de Retro C Trop. Depuis 2016, les artistes dont une œuvre au moins fut estampillée de l’autocollant "nice price" a droit de cité. Jugez plutôt : Slade et ses hymnes virils mais glamour ( Cum On Feel the Noize ), le hard rock de Deep Purple , les habitués synthpop Soft Cell et The Human League ou encore les parrains du space-rock Hawkwind , dont les morceaux restent à redécouvrir – on insiste. Par contre, on insistera moins sur Patti Smith . Officiellement, une pythie punk et rimbaldienne, mais dans les faits, elle rappelle sacrément cette prof d’arts plastiques un peu déjantée qu’on a tous connue un jour. Notons, dans un registre plus pointu, Edith Nylon , prototype du groupe frenchy but chic qui, aux côtés de Stinky Toys ou Marie et Les Garçons, refléta l’effervescence postpunk de 1979 avant de disparaître. Enfin, on ne ratera pas Nits , orfèvres hollandais bien trop rares en France, en dépit d’une pléthore d’albums face auxquels se prosternent pas mal d’artisans de la pop – à juste titre. Thibaut Allemand
Tilloloy, 28 > 30.06, Château de Tilloloy, ven : 18h • sam & dim : 14h, 1 jour : 59€ (-12 ans : 15€) 2 jours : 99€ (-12 ans : 28€), 3 jours : 141€ (-12 ans : 42€), retroctrop.fr
Sélection / 28.06 : Soft Cell, Sananda Maitreya & the Sugar Plum Pharaohs, The Human League
29.06 : Deep Purple, Slade, Hawkwind, Uuhai, Phil Campbell & the Batard Sons
30.06 : Patti Smith Quartet, Edith Nylon, Kokomo, Nits, The Damned
Unisound Festival MUSIQUE
Brandie à tout bout de champ (souvent à tort et à travers), "l'inclusion" n'est ici pas un vain mot. Présenté comme "le plus grand festival francophone d’Europe consacré aux personnes en situation de handicap", l'Unisound est vraiment ouvert à toutes et à tous - que l'on soit "extra-ordinaire" ou pas. Entre concerts d'artistes émergents (audiodécrits ou interprétés en langue des signes), jeux, silent party, cyclodanse ou grimage, cette dixième édition s'annonce comme une grande fête. On valide ! J.D.
Court-Saint-Étienne, 30.06 > 02.07, PAMexpo dim & mar : 11h • lun : 10h, 1 jour : 20 > 10€ 3 jours : 25€, unisound.be
Couleur Café
Né voici 35 ans, relocalisé au square de l’Atomium depuis 2017, Couleur Café demeure à l’image de Bruxelles : ouvert, divers et toujours surprenant. Festival militant (la solidarité, l’écologie et le partage sont portés en étendard), ce rendez-vous témoigne aussi d’un goût très sûr : on ne présente plus la Malienne Fatoumata Diawara, on compte sur Charlotte Adigéry & Bolis Pupul pour soulever les foules, et on insiste sur la maestria hip-hop de JPEGMafia, car sur scène, c’est une véritable gif ! T.A. Bruxelles, 28 > 30.06, Square de l'Atomium ven : 16h • sam & dim : 15h, 1 jour : 56€ pass 3 jours : épuisé !, couleurcafe.be
Sélection / 29.06 : Action Bronson, Biga*Ranx, Steel Pulse… // 30.06 : Fatoumata Diawara, Charlotte Adigéry & Bolis Pupul, JPEGMafia, Lord Apex, Sidiki Diabaté, Nubiyan Twist…
Festival au carré
Se laisser surprendre par des notes de musique au détour d’une ruelle, retrouver le plaisir simple du théâtre, partager un moment convivial en terrasse, dans une cour ou un jardin ? Difficile de trouver meilleur combo pour entrer dans la saison estivale que le 23e Festival au Carré. À Mons, pendant une grosse semaine, les arts et la fête agissent en bande organisée. Et parmi les artistes dépêchés pour secouer la ville, on retrouve le groupe wallon Sharko et sa pop-rock alternative, accompagné pour l’occasion de trompettes, trombones et saxophones, histoire de revisiter 25 ans de carrière avec la manière. Puis on se pose une après-midi au Parc du Joncquoy à Ghlin, entre ateliers et spectacles détonants (comme le P'tit bal du Halayi, de la compagnie du Tire-Laine). À la Maison Folie, ça déménage aussi avec Ferdinand Lemoine, alias Ferdi. Le jeune saxophoniste, figure montante de la scène bruxello-parisienne, dévoile le jazz teinté d’indie-pop de son premier album, Romance. Quant à la pièce Leurs Enfants après eux, mise en scène par Bach-Lan Lê-Bá Thi, Carole Lorang et Éric Petitjean, elle s'annonce comme l’un des temps forts de la manifestation. Soit une grande fresque visuelle de quatre heures, adaptée du roman de Nicolas Mathieu et plongeant le spectateur dans la grâce des étés adolescents au milieu des années 1990. De saison ! Marine Durand
Mons, 28.06 > 07.07, divers lieux en ville, 1 spectacle : 25€ > gratuit, surmars.be
Sélection / 28.06 : Cie On Off & les Fluo Sauvage - Vitesse 80 // 29.06 : Cie La Meute - Newroz, Sharko // 30.06 : Grégoire Gerstmans… // 02.07 : Le Grand colossal théâtre - Pour un fascisme ludique et sans complexe… // 03.07 : Cie du Tire-Laine - P'tit bal du Halayi… // 04.07 : Françoiz Breut, Turfu // 05.07 : Ferdi // 06.07 : B.L. Lê-Bá Thi, C. Lorang & É. Petitjean - Leurs Enfants après eux…
© CollectifLe goût des fables. Un terrible goût du jeu : des compositions musicales comme jamais.
20.09
LE THÉÂTRE LA LOUVIÈRE
02.10
LE THÉÂTRE LA LOUVIÈRE
Trois musiciens sensibles, amoureux des textes, sachant le poids des mots autant que celui des notes. Pour des chansons autour de l’univers littéraire de Modiano.
toute la saison ↓
MUSIQUE
Rock Werchter
Élu plusieurs fois "meilleur festival du monde", Rock Werchter a su conjuguer démesure et intimisme, gigantisme et humanité. Car oui, on s’y sent bien, dans cette plaine, entouré de plusieurs scènes, poussé à découvrir un nouveau nom, titillé par le désir d’admirer une gloire d’autrefois. Parmi la centaine d’artistes, nous avons opéré une stricte sélection, certes, mais très loin d’être exhaustive une fois sur place ! Thibaut Allemand
Róisín Murphy
On la présente invariablement comme l’ancienne égérie de Moloko. Sauf que ce tandem, aussi excitant fut-il, ne dura qu’une petite dizaine d’années. Or, voici bientôt le double que l’Irlandaise mène sa barque seule ou presque. Une jolie carrière, à l’abri des modes et des médias ponctuée de disques plus qu’enthousiasmants (comme le dernier en date, Hit Parade). Secondée par DJ Koze (voir page 79), Murphy mêle electro en diagonale, soul contemporaine, funk affûté avec une classe folle et n’a rien perdu de son ardeur sur scène. Ah, une dernière chose : Róisín se prononce "roh-sheen". On ne sait jamais, si vous la croisez, ça lui fera plaisir.
Janelle Monáe
Sous les concepts, un peu d’âme. À la manière d’un Bowie ou d’un
Prince, Janelle Monáe s’est immédiatement créé un, voire plusieurs personnages au fil de ses œuvres, marquées par l’influence de Fritz Lang (l’EP Metropolis) ou de Philip K. Dick (The ArchAndroid). Affichant désormais une identité non-binaire, donc d’autant plus fluide, l'Américaine maîtrise à merveille son mix d’electro-funk-soul sexuelle et sensuelle, aidée en cela par les non-moins experts Seun Kuti (et Egypt 80) ou Grace Jones. On en redemande !
Sampha
Chanteur et producteur couru (citons en vrac SBTRKT, Alicia Keys, Frank Ocean ou encore Drake ET Kendrick Lamar, eh oui !), ce Britannique a signé une paire d’albums remarquables chez Young Turks, le label de The xx. Le pianiste et crooner moderne y ausculte ses failles (nombreuses) à travers des chansons naviguant entre neo-soul inspirée, electro nuageuse, avant-jazz et réminiscences de musiques ouest-africaine. Dans l’ombre ou en pleine lumière, voici l’un des artistes les plus importants de notre époque.
Michael Kiwanuka
Michael Kiwanuka s’est fait silencieux depuis 2019 et un troisième album inusable, sobrement nommé… Kiwanuka, et dans lequel il revisitait ses racines africaines. Nourrie par la musique de Nina Simone, Neil Diamond ou Otis Redding, l’inspiration de ce Londonien parcourt les mêmes terres, entre soul, pop et folk. À l’heure où l’on se souvient, ému, de la trajectoire météorique d’une certaine Amy, il est bon de se dire que d’autres artistes frôlent les mêmes cimes. Et ce, sans songer à chuter.
Werchter, 04 > 07.07, Werchter Festivalpark 13h, 1 jour : 134€ (sf sam & dim, complet !) • 4 jours : 309€, rockwerchter.be
Sélection / 04.07 : The Hives, Lenny Kravitz, Jalen Ngonda, PJ Harvey, Johnny Marr, Slowdive, The Streets… // 05.07 : Sum 41, Måneskin, Sleaford Mods, dEUS, Kneecap, Archive… // 06.07 : Avril Lavigne, Khruangbin, Dua Lipa, The Last Dinner Party, Jessie Ware, Janelle Monáe, The Blaze, Róisín Murphy, Arlo Parks, Benjamin Clementine… 07.07 : The Breeders, Idles, Pretenders, Foo Fighters, Whispering Sons, Sampha, Michael Kiwanuka, Jungle, Loyle Carner, Parcels…
MUSIQUE
Gent
Jazz
On ne louera jamais assez le cadre dans lequel se déroulent ces agapes : une abbaye du xiiie siècle. On ne chantera jamais assez, non plus, la pertinence d’un festival affranchi des carcans pour défendre un certain esprit jazz, où se croisent Nile Rodgers, la voix séraphique d’Anohni and the Johnsons, les mélopées sans âge de Air ou les trouvailles abstract hip-hop de DJ Shadow. Quelle affiche ! Enfin, on ne manquera pas Andre 3000 : l’exOutkast récemment reconverti en… flûtiste, et le résultat vaut le détour. T.A.
Gand, 05 > 20.07, Site de la Bijloke 1 concert : 99 > 39€, gentjazz.com
Sélection / 05.07 : Diana Krall... // 06.07 : Anohni and the Johnsons... // 08.07 : Jamie Cullum...
10.07 : Sofiane Pamart, Asaf Avidan...
11.07 : Erik Truffaz... // 12.07 : André 3000...
15.07 : Nile Rodgers : Chic, Bolis Pupul...
18 & 19.07 : Air, DJ Shadow... // 20.07 : The Cinematic Orchestra, Melanie De Biasio...
Les Nuits d’été
Bouquet final d’une saison en forme de feu d’artifice, Les Nuits d’été revisitent une pierre de touche de l’opéra. Cette année, La Bohème (Puccini, 1896) bénéficie de la baguette magique d’Alexandre Bloch et des doigts de fée de l’ONL, accompagné du London Philharmonia Chorus et du Jeune Chœur des Hauts-de-France. Le tout nimbé du mapping de Grégoire Pont, qui recrée le Paris de la Belle époque. Une page se tourne, aussi : Alexandre Bloch donne là son dernier concert après huit années à la tête de l’orchestre. Immanquable, donc. T.A.
Lille, 04 & 05.07
Nouveau Siècle, 20h, 48 > 10€, onlille.com
MUSIQUE
Justice © Julia & Vincent // Lenny Kravitz © Mark SeligerMain Square Festival
Vingt ans, ce n'est pas rien. Pour fêter cet anniversaire, le Main Square met les petits plats dans les immenses. Le festival de Live Nation se déploie sur quatre jours au lieu de trois, soigne sa liste d'invités et regarde dans le rétro pour mieux aller de l'avant - exercice difficile, mais ô combien réjouissant.
Ce fut le premier grand nom. En 2004, le Main Square se tenait sur la Grand-Place et programmait Placebo. Joli symbole : 20 ans plus tard, le duo anglais (qui fête lui ses 30 ans !) est de retour à Arras, cette fois dans la Citadelle, prise d'assaut par une flopée de stars internationales. Citons Lenny Kravitz, qui étrenne à près de 60 ans son 12e album (Blue Electric Light), mais aussi le roi du dancehall Sean Paul, l'éternelle Avril Lavigne, le géant de la soul Sam Smith… entre autres !
French Touch
Ceci posé, les "frenchies" ne sont pas en reste. Outre les "squatteurs" de festivals Eddy de Pretto et Zaho de Sagazan, le rap français porte beau dans la cité de Robespierre, avec notamment la première venue de Ninho, accompagné par Zola, Alonzo, Josman et des talents locaux en pleine bourre comme le Roubaisien Bekar ou le Lillois Sto et son flow mâtiné d'electro. Un mélange des genres qui ne déplaira pas à The Blaze, qui avait enflammé le festival en 2018 avec sa house à la fois volcanique et mélancolique... comme Justice d'ailleurs. Cherry on the cake, après huit ans d'absence discographique, le duo parisien revient avec un quatrième album mirobolant (Hyperdrama) et une techno hardcore nimbée d'effluves disco-funk. De la puissance, de la chaleur, des ténèbres… parfait ! Julien Damien
Arras, 04 > 07.07, La Citadelle, jeu : 15h30 • ven : 14h45 • sam : 14h30 • dim : 13h, 1 jour : 69€ 2 jours : 120€ • 4 jours : 215€, mainsquarefestival.fr
Sélection / 04.07 : Patrice, Sean Paul, Placebo, Vladimir Cauchemar, Zola… // 05.07 : Nathaniel Rateliff & The Night Sweats, Ninho, Armin Van Buuren, Josman, The Blaze… // 06.07 : The Snuts, Deluxe, Sam Smith, Justice, Pierre De Maere, Eddy De Pretto, Alonzo, Irène Drésel… // 07.07 : Sto, Bombay Bicycle Club, Avril Lavigne, Lenny Kravitz, Ronisia, Bekar, Zaho de Sagazan, Mosimann…
à suivre
Juillet-Août 2024
Part 2
Si juin n’est pas avare de dates immanquables, le line-up de juillet-août se pose aussi là ! En attendant notre prochaine sélection de festivals, voici déjà quatre bonnes raisons de reporter ses vacances à septembre pour vadrouiller entre Floreffe et AulnoyeAymeries. J.D.
Dour Festival
L’histoire est connue, mais pas moins belle. Au départ, une poignée d’étudiants souhaitant réveiller leur patelin endormi. Trente-cinq ans plus tard, un festival monumental et une ville connue dans le monde entier, où se pressent quelque 200 artistes ! Über-électique, l’affiche concilie gigantisme et bon goût, entre rap, techno, pop, rock, afrobeat… Dans ce plateau très gourmand, on a déjà repéré la Britannique Nia Archives, nouvelle reine de la drum'n'bass, l’hypnotique Four Tet, de retour avec un 12e album (!), et puis Bicep, The Libertines, Baxter Dury… mais sans doute se laissera-t-on happer par d’autres noms une fois sur place !
Dour, 17 > 21.07, Parc éolien, 12h, 1 jour : 90/77€ • 5 jours : 225/210€, dourfestival.eu
Sélection / 17.07 : Bagarre, Femi Kuti... // 18.07 : James Blake, Altın Gün, Ice Spice... 19.07 : Billy Nomates, Charlotte Adigéry & Bolis Pupul, Nia Archives, Skepta… // 20.07 : Bicep, Baxter Dury, The Blessed Madonna… // 21.07 : The Libertines, Justice, Four Tet…
Les Nuits sEcrètes
Voilà plus de 20 ans que ce festival a inscrit Aulnoye-Aymeries sur la carte des rendez-vous estivaux à ne pas rater. Mais son charme reste intact. Les raisons ? Une ambiance qui a peu d’équivalents, entre "chill" et découverte, et surtout une affiche aussi pointue que rassembleuse. Outre Louise Attaque et Phoenix, on attend quelques artificiers de premier plan, tels Boys Noize et Rebeka Warrior – idéal pour fêter le 14 juillet !
Aulnoye-Aymeries, 12 > 14.07, En ville, 15h 1 jour : 55/50€ • 3 jours : 130€ (gratuit -10 ans) lesnuitssecretes.com
Sélection / 12.07 : L'Impératrice, Boys Noize…
13.07 : Phoenix, Rebeka Warrior, Apashe…
14.07 : Louise Attaque, Tiakola, Parcels, Clara Ysé… + parcours secrets
Cabaret vert
Esperanzah !
Face aux mastodontes de l’été, Esperanzah ! propose une belle alternative : celle d’un festival à taille humaine et engagé pour un monde plus juste et durable. D’ailleurs, vous pouvez désormais devenir "coopérateur.ices" de l’événement et acheter une part de cette utopie, histoire de la pérenniser... L’affiche est l’image de ces valeurs, et on ne s’étonne guère de retrouver ici MC Solaar, Amadou & Mariam ou Flavia Coelho, au sein d'un espace renouvelé et riche de sept scènes ! Floreffe, 26 > 28.07, Abbaye de Floreffe ven : 14h30 • sam & dim : 13h, 1 jour : 59/50€ 3 jours : 125/110€, esperanzah.be
Sélection / 26.07 : Peet, Lalalar… // 27.07 : DUB Inc, Amadou & Mariam… // 28.07 : MC Solaar, Zaho de Sagazan, Flavia Coelho, Eloi…
Jamais à l’abri de nouvelles illuminations, la cité de Rimbaud aligne les grands noms d’hier (Korn, PJ Harvey ou... la Fonky Family !) et d’aujourd’hui, dans à peu près tous les genres. Autocertifié PPP (pour "Pure Prog Peura"), le Cabaret vert accueille Ninho, SCH, Macklemore ou le très rare 21Savage. On ne manquera pas non plus les déflagrations rock de Queens of the Stone Age, avant de brûler le dancefloor avec Justice !
Charleville-Mézières, 15 > 18.08, Square Bayard, jeu, ven & sam : 16h • dim : 15h, 1 jour : 65/49€ 2 jours : 119€ • 3 jours : 169€ • 4 jours : 219€ (gratuit -12 ans), cabaretvert.com
Sélection / 15.08 : Queens of the Stone Age, Macklemore, PJ Harvey, Fontaines D.C.…
16.08 : 21Savage, Ninho, SCH, Nation of Language… // 17.08 : Justice, The Libertines, Fonky Family, La Fève… // 18.08 : Korn, Molecule, Say She She…
ANHELL69 No futuro
« Je suis tombé amoureux du cinéma car c'était le seul endroit où je pouvais pleurer », confie d'une voix presque éteinte Theo Montoya. Pour son premier long-métrage, le jeune cinéaste érige le tombeau de sa génération, victime d'une violence dont les racines plongent loin dans la société colombienne.
Dans une Medellín dirigée par Pablo Escobar où les cimetières débordent, vivants et fantômes nouent à leurs risques et périls des relations érotiques. Ce scénario, Theo Montoya ne l'a pas tourné. Du moins pas comme il l'avait prévu. Le jeune garçon qui devait en tenir le rôle principal, Camilo Najar, est mort peu après une séance de casting. Anhell69 tient donc de la ruine et de l'hommage. Traversé par une voix-off à la première personne, le film alterne montage d'archives, fiction, journal intime et rêverie funèbre. À l'image d'une ville cernée par les montagnes, la jeunesse de Medellín s'y découvre sans horizon. Elle n'est toutefois pas sans ressources, et c'est l'un des aspects bouleversants de l'œuvre que de faire se côtoyer la nudité des entretiens face-caméra avec des scènes saturées de musique, de couleurs et de maquillages.
Transcinéma
Pour l'essentiel élevé.es par des femmes, les ami.es de Montoya essaient de s'arracher aux déterminismes en brouillant les identités sexuelles et de genre. Le cinéaste lui-même revendique une esthétique « trans » qui ne serait réductible à aucune catégorie. Anhell69 trouve là une source d'énergie à la fois poétique et polémique. Le nihilisme parfois affiché n'est pas une pose, mais une forme de révolte larvée, qui peut se muer comme en 2021 en d'intenses mouvements de protestation. Le film même s'offre ainsi comme un cri et comme une caresse. Raphaël Nieuwjaer
De Theo Montoya, avec Alejandro Hincapié, Camilo Machado, Alejandro Mendigana... Sortie le 29.05
Memory
Brooklyn, de nos jours. Sylvia, assistante sociale, alcoolique en rémission et mère célibataire, croise Saul, une ancienne connaissance de lycée souffrant de démence sénile. Elle va alors le confronter à ce que lui et ses camarades lui ont fait subir à l’époque… Quel pitch ! Un mélo tirelarmes ? Pas du tout. Avec son art de la mise en scène statique, hérité de Michael Haneke, Michel Franco (Después de Lucia, 2012) signe une œuvre étrange et malaisante sur les violences, la guérison et, surtout, la mémoire – ce qu’elle retient, laisse ou fait de nous. Davantage suggestif que didactique, ce film pose des questions sans vraiment y répondre. La marque d’un cinéaste qui saisit les souffrances et les espoirs de ces personnages sans jouer les démiurges. Thibaut Allemand
De Michel Franco, avec Jessica Chastain, Peter Sarsgaard, Merritt Wever… Sortie le 29.05
Fainéant·es
Expulsées de leur squat, Nina et Djoul vont reprendre la route pour partager joies et galères. De fait, leur vieux camion tombera bientôt en panne… Durant dix ans, Karim Dridi s’est penché sur la vie nomade des "punks à chiens". Il a confié le film autant à ses actrices (issues de ces réseaux alternatifs) qu’à sa co-scénariste. En résulte une ode vibrante au titre ironiquement inclusif à ces exclu.es de la société, qui conjuguent liberté et système D. Au gré des chansons de Colette Magny et des bruits de tôle, il s’agit de prendre la clef des champs et se réinventer, au jour le jour. Filmé en CinemaScope, Fainéant.es est un film résolument politique, féministe et écologiste. Il pointe, entre autres, notre gaspillage alimentaire insensé… De quoi remettre en question notre confort moderne.
Selina Aït Karroum
De Karim Dridi, avec Faddo Jullian, .jU., Odette Simonneau, Lucas Viudez… Sortie le 29.05
LA PETITE VADROUILLE La croisière s'amuse
Après Les 2 Alfred et Comme un Avion, Bruno Podalydès embarque à nouveau Sandrine Kiberlain et son frère Denis pour son onzième longmétrage. Certes, on retrouve à bord d’autres références du cinéma, notamment Daniel Auteuil. Mais c’est un petit bateau de croisière qui demeure la vedette de cette "gentille" arnaque.…
Le titre promet une aventure rocambolesque… Pari tenu, mais sous forme de promenade bucolique sur les canaux de Bourgogne (oui, c’est possible). En effet, malgré le clin d'œil au film de Gérard Oury, point de poursuite effrénée ici. Il est question d'un road trip bricolé dans lequel Bruno Podalydès distille un humour tendre. L'histoire ? Justine joue les employées modèles auprès de son patron, riche investisseur, jusqu’au jour où celui-ci lui demande un "petit service" : organiser un week-end romantique pour surprendre la femme qu’il aime…
Vogue la galère
L’enveloppe de cette modeste échappée ? 14 000 euros ! Une aubaine inattendue pour Justine et son mari Albin, confrontés à des problèmes d’argent, mais aussi pour leur bande d’amis, qui n’en mène pas large. Leur projet ? Bricoler une croisière de luxe dans un modeste bateau, sur le canal du Nivernais, avec ses haltes gourmandes et tout le toutim - et surtout garder au moins la moitié du pactole. Les compères s’improvisent capitaine tatillon, hôtesse aux petits soins (et hypnotiseuse à ses heures perdues), marchande en tous genres, éclusier rapiat ou mousse rêveur. Évidemment, rien ne se passe comme prévu et on jubile devant cette équipe de bras cassés. Entre portrait d’un couple à la dérive et jeu de masques bancal, voilà une charmante comédie, à savourer comme un verre en terrasse. Clémence Ménart
De Bruno Podalydès, avec Daniel Auteuil, Sandrine Kiberlain, Denis Podalydès... Sortie le 05.06
Let's Get Lost
Quand Bruce Weber filme Chet Baker en 1987, quelques mois avant sa mort, le musicien n'a plus le visage innocent de sa jeunesse. Toujours aussi douce, la voix qui a susurré My Funny Valentine émane d'un masque profondément ridé. Le cinéaste sculpte encore celui-ci par un noir et blanc contrasté, comme si Baker faisait corps avec la nuit. Écrivant la légende du jazzman, toujours entouré de femmes enamourées et de jeunes admirateurs (dont Chris Isaak), Let's Get Lost saisit aussi la fragilité d'un homme à bout de souffle. Comme le glisse l'un des intervenants, « chacun a son histoire sur Chet Baker ». Les témoignages de musiciens, de proches ou de parents se mêlent aux chansons. Mais comme un moineau toujours sur le point de s'envoler, Baker demeure insaisissable. Raphaël Nieuwjaer
Documentaire de Bruce Weber. (Re)sortie le 19.06
Orlando, ma biographie politique
L’activiste et écrivain trans Paul B. Preciado présente une œuvre singulière. Tour à tour essai, documentaire, fiction, poème, tract, ce film constitue un voyage à la fois intime et politique. Au début, l'artiste précise : « Tout comme tu m’as écrit une lettre avant ma naissance, j’ai décidé de t’envoyer une lettre après ta mort ». Cela s’adresse à Virginia Woolf, autrice, en 1928, d’Orlando , premier roman où un personnage change de genre. Ici, ce sont autant d’Orlando (parmi lesquels Paul B. Preciado donc) qui renaissent à l’écran, racontent leur transidentité mais aussi leurs difficultés dans une société intolérante. Si l'esthétique kitsch du long-métrage laisse parfois perplexe, sa sincérité force le respect. Grégory Marouzé
Documentaire de Paul B. Preciado. Sortie le 05.06
Les Journées Européennes de l’Archéologie
Samedi 15 et dimanche 16 juin
Les Journées Européennes de l’Archéologie ont lieu chaque année lors du 3e week-end de juin. A cette occasion, le Musée de la bataille de Fromelles vous invite à découvrir l’archéologie des conflits contemporains à travers des ateliers pour petits et grands, des visites à réaliser en famille et une rencontre avec des chercheurs.
Samedi 15 juin à 11 h, 14 h, 15 h et 16 h
Atelier enfants
Fouilles Archéologiques
Samedi 15 juin à 15 h - Visite/enquête
Sur les traces d’Oliver (interprétation en LSF)
Samedi 15 juin à 16 h 30 - Rencontre
La géologie de la Grande Guerre par Jessie Cuvelier et Francis Meilliez
Dimanche 16 juin à 15 h
Atelier ados, adultes
Dans la peau d’un anthropologue
Dimanche 16 juin à 16 h - Visite/enquête
Sur les traces d’Oliver
Programmation et tarifs musee-bataille-fromelles.fr
Onglet « Agenda » et sur nos réseaux sociaux
Réservation conseillée (places limitées) 03 59 61 15 14 ou contactmbf@lillemetropole.fr
GUY BRUNET Home cinéma
Guy Brunet, ou la cinéphilie poussée à son paroxysme. Originaire de l’Aveyron, ce fils de projectionniste a réalisé seul, chez lui, une quinzaine de films avec des silhouettes en carton. Entre documentaires (sur Cecil B. DeMille ou Jean Renoir) et fictions (romances, films d'aventure), ses longs-métrages et son processus créatif atypique sont à découvrir au LaM de Villeneuve d'Ascq. Levons le rideau sur une exposition aussi pagnolesque qu'hollywoodienne joliment intitulée Le Cinéma de mon père.
Guy Brunet habite toujours à Viviez, village sis dans le bassin houiller de l'Aveyron, où il est né voici 79 ans. En réalité, il réside dans un monde autrement plus poétique : celui du septième art. Cette passion lui fut transmise tel un secret de famille. Pour cause, ses parents exploitaient une salle de cinéma. Il y sera bercé par les films américains ou français des années 1930 à 1960 projetés par son père, avant que son affaire ne périclite, en 1963, vaincue par la télévision. Le paternel ouvre alors un magasin d'électroménager… et
vend des postes de TV. De son côté, Guy rejoint l'usine locale. Suite à un licenciement économique, il cesse de travailler pour renouer avec ses premières amours...
Ça cartonne
Autodidacte ingénieux, amateur érudit, l'homme est à la fois réalisateur, scénariste, dialoguiste et producteur de ses films. Depuis 2001, il en a fabriqué une quinzaine, seul, dans une ancienne boucherie qu'il a transformée en maison-atelier-studio et qui abrite sa firme, la bien nommée Paravision. a
Pour cela, il a développé une méthode unique : ses acteurs et actrices sont des silhouettes en carton récupéré. Il les filme au caméscope ou en Super 8 devant des décors qu'il a lui-même conçus. Il les fait aussi parler en modulant sa voix - laissant entendre son accent du sud. Mesurant 1 m 38, ses "interprètes" sont peints avec une indéniable habileté à l'effigie des plus grandes vedettes du siècle passé. Soit autant d'étoiles parfois éteintes qu'il ressuscite pour nourrir ses castings. Par exemple, dans Les Cathares, il réunit Gene Tierney, Elizabeth Taylor, Charlton Heston, Jean Marais mais aussi... Claire Chazal et Sophie Marceau !
À l'affiche
Est-ce de l'art brut ? Naïf ? Les qualificatifs importent peu. « C'est une performance à l'échelle de la
vie, une œuvre totale », commente Christophe Boucher, commissaire de cette fascinante exposition. Celle-ci révèle les longs-métrages de l'Aveyronnais, ses fameuses silhouettes, ses scénarios soigneusement rédigés dans des cahiers d'écolier. On trouve aussi des affiches originales qui s'apprécient comme autant de peintures (Kerven et Delépine lui en commandèrent une pour I Feel Good). Quelque part entre Ed Wood et le Facteur Cheval, Marcel Pagnol et le Hollywood de Cecil B. DeMille, Guy Brunet livre ici son âge d’or du cinéma, avec ses péplums ou films d'aventure, et surtout une vibrante déclaration d'amour à l'art et la création.
Julien Damien
Villeneuve d'Ascq, jusqu'au 29.09 LaM, mar > dim : 10h-18h, 11/8€ (gratuit -18 ans) musee-lam.fr
AU BORINAGE
Dans les pas de Van Gogh
Le Borinage comme on l’a rarement vu, en tout cas loin des clichés parfois accolés à l’ancien bassin minier. Dans l’œil de la photographe Karin Borghouts, les paysages de cette région wallonne évoquent bien des peintures. Celles-ci n’auraient d'ailleurs pas déplu à un certain Vincent Van Gogh, inspiration majeure de cette série exposée dans les maisons où séjourna le maître de la couleur, à Cuesmes et Petit-Wasmes.
« Chaque portrait raconte une histoire unique »
On avait découvert le travail de Karin Borghouts il y a quatre ans, à l’occasion de Vincent Was Here. Pour réaliser cette série, la Flamande avait photographié les lieux où vécut Van Gogh, de sa Hollande natale jusqu'à Auvers-sur-Oise où il rendit l'âme, en passant par le Borinage, déterminant dans son parcours. « Il est y arrivé en tant que pasteur, et c'est là qu'il est devenu artiste », rappelle l'intéressée... qui durant une résidence en 2018 est également tombée sous le charme de cette région. « La première chose qui attire l'attention ici, ce sont les terrils. Aujourd'hui recouverts d'une végétation luxuriante, ils témoignent d'un riche passé houiller, dit-elle. Il y aussi ces nombreuses maisons de mineurs qui se dressent encore dans les rues à flanc de colline. Même si c'est en train de changer, le temps semble s'être arrêté ».
L'âme de Vincent
De ses balades à travers ces paysages et villages autour de Mons, Karin Borghouts a ainsi saisi l'histoire silencieuse, parfois oubliée, du Borinage, en la croisant avec celle du peintre. Pour cela, elle s'est rapprochée des habitants, et n'a pas choisi ses modèles par hasard. Prédicateurs, propriétaires de café, fils de mineurs, artistes... « tous sont liés aux passions de Van Gogh, comme la religion, l'engagement social ou l'art. a
Chaque portrait raconte une histoire unique ». Cette série d'images montre aussi des lieux iconiques, telle l'ancienne gare de Pâturages, entre Wasmes et Cuesmes, où le génie néerlandais descendit en 1878. Mais qu'on ne s'y trompe pas, la démarche de Karin Borghouts ne se résume pas à un travail documentaire. Elle brouille plutôt la frontière entre réel et fiction « pour laisser de la place à l'imagination du spectateur ». Prises avec un projecteur LED, ses photographies brillent « d'une lumière théâtrale, transformant le lieu en décor, en tout cas quelque chose de mis en scène, comme un tableau ». Julien Damien
Borinage, 22.06 > 13.10, Maison Van Gogh de Cuesmes (mar > dim : 10h-16h) & Maison Van Gogh de Petit-Wasmes (visite uniquement sur réservation au 00 32 (0)492 76 03 03, mar > dim : 10h-16h) 4 > 1€, visitmons.be
À visiter / karinborghouts.be
À lire / L'interview de Karin Borghouts sur lm-magazine.com
Terril de Marcasse © Karin BorghoutsQUELS BEAUX VISAGES !
Figures
de proue
Après avoir renouvelé son parcours permanent, le Musée des beaux-arts de Calais renoue avec les expositions temporaires, dévoilant des œuvres récemment entrées dans ses collections, dont certaines encore jamais montrées. Regroupant de grands artistes d'hier et d'aujourd'hui, Quels beaux visages ! explore ainsi le motif du portrait sous de nombreuses facettes, entre peinture ou photographie, mais pas seulement... Visite guidée.
Reconstruit après la Deuxième
Guerre mondiale, le Musée des beaux-arts de Calais possède un fonds relativement récent, mais multiplie les acquisitions depuis la fin des années 2000. « Des œuvres surtout figuratives et pour la plupart centrées sur le portrait », précise Anne-Claire Laronde, conservatrice en chef et directrice des musées de la ville. Cette caractéristique s'explique par une présence iconique entre ces murs : celle de Rodin, « qui a beaucoup réfléchi au regard et à la représentation des corps ». Les figures modelées par le sculpteur, ses nombreuses études et variantes autour des Bourgeois de Calais voisinent ainsi avec les "beaux visages" sortis des collections maison. a
Dévoilé dans un espace d’exposition repensé, ce corpus est des plus composites, entre une Lio hispanisante dans l’objectif des photographes Pierre et Gilles ou les Supporters de Françoise Pétrovitch, silhouettes évanescentes d’adolescents, à l’encre sur papier. Toutefois, les dialogues sont féconds...
Éternels éphémères
Trois thèmes majeurs apparaissent ainsi au fil de ce parcours, qu’il s’agisse de représenter « un être unique et identifiable », « une partie de l’humanité » ou « un groupe social »... voire les trois en même temps ! En témoignent par exemple ces 35 clichés de collégiens calaisiens, pris dans les années 1990 par Philippe Bazin. Alignées méthodiquement, ces images illustrent joliment le passage de l’enfance à l’âge adulte. Si l'exposition fait la part belle aux photos et à la peinture, quelques œuvres sculpturales surgissent également, telle Douce France, soit des tirailleurs sénégalais peints sur une boîte aux lettres par le pochoiriste C215, ou Le Paravent de Catherine Viollet, femmes littéralement incandescentes ici représentées sur… un carton de frigo ! Tout aussi symboliques, les Éphémères de Gérard Zlotykamien rappellent la fragilité de l'existence. Ces figures fugaces, que ce pionnier de la peinture à la bombe trace inlassablement sur les murs des villes, immortalisent les victimes de génocides, et ne s'oublient pas… Marine Durand Calais, jusqu'au 03.11, Musée des beaux-arts mar > dim : 13h-17h, gratuit, mba.calais.fr
FASHION MOVES La beauté du geste
On le sait, la mode est un éternel recommencement. Toutefois, les commissaires d’exposition ne manquent jamais d’inspiration pour mettre en lumière des pans de l’histoire du vêtement encore jamais décryptés. En témoigne Fashion Moves, au MAD Brussels, qui explore les liens entre la couture et la danse.
En février 2018, Pelléas et Mélisande faisait sensation à l’Opéra d’Anvers. Parce que cette version du chef-d’œuvre de Debussy était mise en scène par Damien Jalet et Sidi Larbi Cherkaoui, dans un décor signé Marina Abramović, certes. Mais aussi grâce aux spectaculaires costumes des interprètes, alliant technicité et esthétique futuriste, conçus dans les ateliers d’Iris Van Herpen. Les créations de la styliste néerlandaise mêlant soie, laine, cuir, et pour certaines conceptualisées à l’aide d’impressions 3D, font partie des pièces iconiques réunies dans cette exposition. Celle-ci ne se limite pas aux vêtements imaginés pour la scène. Elle observe plus largement comment mode et danse s’inspirent mutuellement, pour le meilleur.
Le retour de la ballerine
De l’apparition des vestes et joggings sur les podiums des maisons de luxe (Glenn Martens chez Diesel, par exemple) jusqu'à la jeune génération de designers puisant dans la culture club pour ses collections, Fashion Moves fait la part belle aux talents belges. On y croisera, entre autres stars de la couture, Raf Simons, Martin Margiela ou Walter Van Beirendonck. Le dernier espace, concentré sur les tendances 2024 notamment venues de TikTok, enthousiasmera sans doute la "Gen Z ". Où l’on découvre que la ballerine signe son retour en grâce, dans une version à semelle plateforme et crantée du Gantois Mats Rombaut. Joli pas de deux. Marine Durand Bruxelles, 07.06 > 31.08, MAD, mer > sam, 10h-18h, gratuit, mad.brussels/fr
TEXTIMOOV ! La fibre sportive
Inauguré en 2006 par lille3000, Futurotextiles tisse culture et industrie, mode, art et technologie. Il s'agit là de révéler « la diversité du monde textile et ses récentes tendances, à travers une sélection de prototypes et de modèles souvent uniques », souligne sa commissaire, Caroline David. À la veille des Jeux olympiques, cette sixième édition focalise sur le sport, et devient Textimoov !.
Ce qui n'a rien d'incongru : « sport et haute couture s'influencent mutuellement depuis une trentaine d'années ». Au Tripostal, l'exposition réunit ainsi les œuvres "sportswear" de stylistes légendaires (tel Thierry Mugler) et celles de jeunes créateurs, déjà maîtres dans l'art délicat du recyclage. Dans le même esprit écoresponsable se dévoilent des fibres novatrices, conçues avec du marc de café, des carapaces de crabes ou du basalte. Outre les tenues officielles des athlètes français pour les JO, signées Stéphane Ashpool et Le Coq sportif, on découvre aussi une collection de sneakers iconiques dénichées par le label lillois LBC (comme la Nike Air Mag "autolaçante" de Retour vers le futur II)… avant de marcher sur la Lune et Mars, mais toujours bien fringués - et fringants ! J.D.
Lille, jusqu'au 29.09, Tripostal, mer > dim : 11h-18h, 10/8€ (gratuit -18 ans et rez-de-chaussée), lille3000.com
Les champions du recyclage
Thierry Mugler aurait-il inspiré toute une génération de créateurs recycleurs ? C'est bien possible. Conçu dans un mélange de cuir et de caoutchouc, son Tailleur Pneu (1997) n'est pas à proprement parler de l'upcycling, mais en porte déjà l'esprit. Une voie dans laquelle s'engouffre par exemple la Maison Mourcel et sa collection Hot Couture, dont les pièces ultra-féminines (corsets et lingerie) sont
élaborées à partir de tissus chargés en testostérone : des maillots, écharpes ou drapeaux de foot ! Parmi les as du détournement, citons aussi Marianna Ladreyt et ses accessoires ou vêtements créés à partir d’animaux de piscine gonflables. Sans oublier Freaky Debbie, fondatrice de la marque Rework Paris, et ses robes cousues avec des ballons de baskettout en formes rebondies !
Space Oddity
L'exploration spatiale, c'est bien beau, mais comment s'habillera-ton une fois sur la Lune ou Mars ? Au dernier étage du Tripostal, dans un décor d'alunissage (où s'est posée la soucoupe volante en alu de Ross Lovegrove) Textimoov ! présente quelques vêtements de circonstance, comme la collection Planet de Kunihiko Morinaga. Créées en collaboration avec la Japan Aerospace Exploration Agency, ces
combinaisons pour hommes et femmes, gonflées et matelassées, nous protègent de températures extrêmes (jusqu'à - 196°C) en nous offrant un look très "sixties". Plus critique, la couturière technophile Clara Daguin dévoile une pièce brodée de perles de verre et de micro-leds, entourée d'un nuage de débris… inspirés de nos déchets spatiaux. La tenue idéale pour faire le ménage dans le cosmos.
Yuima Nakazato
Au centre de nos préoccupations, et à la croisée des chemins. Ainsi avance Yuima Nakazato, dont les créations mêlent tradition et haute technologie, Orient et Occident, innovation et respect de l’environnement. Né en 1985 au Japon, diplômé de l'Académie royale des Beaux-Arts d'Anvers, ce styliste s’est révélé avec des pièces hybrides, organiques et futuristes mais toujours flamboyantes. Découpés au laser ou conçus à partir de textiles récupérés, ses vêtements suivent aussi l’évolution des corps, à l’image de ses pantalons ou manteaux à taille coulissante. En somme, une œuvre avantgardiste et "au-delà de la couture", comme l’annonce cette exposition. J.D. Calais, 15.06 > 05.01.2025, Cité de la dentelle et de la mode, tous les jours sf mar : 10h-18h 7/4€ (gratuit -5 ans), cite-dentelle.fr
Laura Henno
Depuis 2017, Laura Henno suit le cours de la vie à Slab City, où elle s’installe plusieurs semaines par an, dans une caravane. Cette petite ville nichée au cœur du désert californien, sur le terrain d’une ancienne base militaire, accueille une communauté de marginaux. À rebours de tout voyeurisme, la photographe française saisit le quotidien, les joies ou peines des exclus de la société américaine, dessinant un "outremonde" débordant d'humanité. J.D. Charleroi, 01.06 > 29.09, mar > ven : 9h-17h • sam & dim : 10h-18h, 8 > 4€ (gratuit -12 ans) Musée de la photograhphie, museephoto.be
/ Sabam Belgium, 2024 – photo : bpk | Bayerische Staatsgemäldesammlungen
Imagine !
Tout a-t-il déjà été dit sur le surréalisme ? Oh, loin de là, comme en témoigne cette exposition, qui en célèbre le centenaire. Celle-ci passera par Paris, Hambourg, Madrid, Philadelphie et, bien sûr, Bruxelles, qui inaugure cet événement international. Les Musées royaux des beaux-arts de Belgique s'intéressent à une source du mouvement cher à Magritte : le symbolisme. Un parcours conçu comme un labyrinthe onirique, où se côtoient Max Ernst, Giorgio de Chirico, Salvador Dalí… entre autres !
Bruxelles, jusqu’au 21.07, Musées royaux des beaux-arts de Belgique, mar > ven : 10h-17h • sam & dim : 11h-18h 18 > 6€ (gratuit -6 ans), fine-arts-museum.be
Jules François Crahay
Ce n’est pas le plus connu des créateurs belges, mais pas le moins talentueux. Tombé dans l’oubli, Jules François Crahay (1917-1988) est considéré comme l’un des derniers génies de la couture. Comparé à Christian Dior, le Liégeois s’est révélé avec des œuvres mêlant la légèreté et le strict. Passé par les maisons Nina Ricci et Lanvin, il a habillé des icônes telles que Jackie Kennedy ou Claudia Cardinale. Le voici célébré grâce à une soixantaine de ses pièces emblématiques.
Bruxelles, jusqu’au 10.11, Musée mode & dentelle, mar > dim : 10h-17h, 10 > 4€ (gratuit -18 ans), fashionandlacemuseum.brussels
Le Monde fabuleux de Nicolas Eekman
Par quel mystère Nicolas Eekman (18891973) n’a-t-il pas été reconnu comme ses contemporains, Max Ernst ou Fernand Léger ? Injustement sorti des radars et s'inscrivant dans les pas de grands peintres flamands, l'artiste belge fait l’objet d’une rétrospective jusqu’à la rentrée au Musée de Flandre. Près de 80 toiles témoignent de ses multiples influences, entre expériences expressionnistes et tentatives cubistes, jusqu’à l'édification de son propre monde fantasmagorique. Un joli retour en grâce.
Cassel, jusqu'au 08.09, Musée de Flandre mar > ven : 10h-12h30 & 14h-18h • sam & dim : 10h-18h, 6 > 4€ (grat. -26 ans), museedeflandre.fr
Monet-Duhem
Ça ne vous aura sans doute pas échappé : on célèbre les 150 ans de l'impressionnisme ! Douai n’est pas en reste. Sous l'impulsion de l'artiste Henri Duhem (18601941), le musée de la Chartreuse a en effet acquis, durant 40 ans, une collection de tableaux signés Renoir, Pissarro ou Sisley. Celle-ci est aujourd’hui mise en valeur à travers une exposition de circonstance, rehaussée de ce prêt du musée d'Orsay de La Rue Montorgueil de Monet... une des sources d’inspiration de Duhem. Douai, jusqu'au 24.06, Musée de la Chartreuse, mer > lun : 10h-12h & 14h-18h 5/2,50€ (gratuit -26 ans), museedelachartreuse.fr
Superpower Design
Anima (Ex) Musica
Quel rapport entre les insectes et la musique ? Anima (Ex) Musica, bien sûr ! C’est une double invitation à la découverte que nous propose cette exposition, avec les créatures imaginées par le collectif tout/reste/à/ faire. Depuis 2013, celui-ci réalise des bestioles géantes et articulées à partir de vieux instruments. On trouve ici une grande sauterelle verte conçue avec deux pianos, là une scolopendre formée de violoncelles. Un rendez-vous tout en vibrations… et qui ne file pas le bourdon.
Guise, jusqu'au 22.09, Familistère tous les jours : 10h-19h, 10/7€ (gratuit -10 ans) familistere.com
Toujours plus loin, plus haut, plus fort...
Ainsi avance l'Homme depuis la nuit des temps. Cette course à la performance s'accélère d'ailleurs avec le progrès technologique. Exosquelettes, prothèses, smartphones... Ces objets qui envahissent nos sociétés ne seraient-ils pas en train de nous transformer en "super sapiens" ? Quitte à nous amputer de notre humanité ? En Belgique, le CID observe nos futurs possibles par le prisme du design, entre vêtements empathiques et troisième œil robotique !
Hornu, jusqu'au 25.08, Centre d'innovation et de design, mar > dim : 10h-18h 10 > 2€ (gratuit -6 ans), cid-grand-hornu.be
Mondes souterrains
Parés pour un voyage riche en émotions ? Le Louvre-Lens nous entraîne dans les mondes souterrains, tour à tour effrayants ou enchanteurs, mais toujours inspirants. Au fil de cette exploration entre réalité et imaginaire, ombre et lumière, on croisera Jules Verne et Émile Zola, Platon, Dante, Hadès et, bien sûr, des mineurs. Sculptures, peintures, installations, vidéos… Cette exposition réunit plus de 200 œuvres, de l'Antiquité à nos jours, preuve d'une fascination abyssale pour le sujet.
Lens, jusqu'au 22.07, Louvre-Lens mer > lun : 10h-18h, 11/6€ (gratuit -18 ans) louvrelens.fr
Antoine Repessé
Selon la Banque mondiale, la production annuelle de déchets sur Terre dépasse désormais deux milliards de tonnes… Une catastrophe écologique magnifiquement mise en lumière par Antoine Repessé. Dans la série #365, Unpacked, le photographe lillois révèle des montagnes de rebuts au centre desquelles posent des hommes, des femmes ou des enfants, submergés par ces morceaux de plastique ou de carton qu'on utilise chaque jour. Il en résulte des compositions aussi belles qu'effrayantes.
Liège, jusqu'au 06.10, Musée de la vie wallonne, mar > dim : 9h30-18h, 7/5€, provincedeliege.be
Afonso Pimenta, Filho do Zói (Le Fils de Zói), Aglomerado da Serra, Belo Horizonte, MG, 1989.
© A. Pimenta, 2024
Rodin,
Retratistas do Morro
Le Brésil comme on ne l'a jamais vu. Ces clichés révèlent le quotidien des habitants d'Aglomerado da Serra, une favela bâtie en périphérie de Belo Horizonte. Durant un demi-siècle, deux photographes originaires de ce bidonville de 50 000 âmes ont saisi au plus près la vie de cette population. Leurs images montrent des scènes familiales, prises lors de mariages, de matchs de football... Cette exposition focalise sur les années 1970 à 1990 d'une série encore jamais montrée en Europe.
Lille, jusqu'au 06.07, Théâtre du Nord, mar > ven : 12h3019h • sam : 14h-19h, gratuit, institut-photo.com
une renaissance moderne
C’est un double événement qui s’ouvre à Mons, au printemps. La capitale culturelle de la Wallonie inaugure un complexe muséal en accueillant un monstre sacré de la sculpture : Rodin ! Et la cité du Doudou a vu les choses en grand. Cette exposition rassemble près de 200 pièces de l’artiste français, dont ses plus grands chefs-d'œuvre, du Penseur aux Bourgeois de Calais. Elle révèle aussi des dessins inédits, l’influence de la Renaissance sur son travail… et une indéniable "belgitude".
Mons, jusqu'au 18.08, CAP - Musée des beaux-arts de Mons, mar > dim : 10h-18h 16 > 2€ (gratuit -12 ans), cap.mons.be
Marie'ART
Derrière ce mot-valise se cache un nouveau rendez-vous mariant nature et culture. Pour cette première édition de Marie’ART, le Musée royal de Mariemont convie sept artistes belges et internationaux à investir son immense domaine. Monumentales, ces œuvres dessinent une promenade poétique tout en posant les bonnes questions. À l’instar de la Boîte forestière de l’architecte italien Daniele Del Grande, soit une cabane offrant un espace de contemplation comme de réflexion sur notre environnement.
Morlanwelz, jusqu'au 22.09, Domaine & Musée royal de Mariemont, mar > dim : 10h-18h gratuit, musee-mariemont.be
Second souffle
Année olympique oblige, le 9-9 bis se met au sport ! Pas n'importe comment : en acoquinant art contemporain et patrimoine. Citons Antoine Bertin, qui a enregistré le souffle d'habitants de la région, et celui du site lui-même, pour composer une œuvre sonore diffusée par les murs du Métaphone. Dans la salle des douches de l'ancien site minier, on découvre aussi les montages de l'Américain Pelle Cass, qui fusionne des centaines de photographies d'athlètes pour créer des images débordantes de vie.
Oignies, jusqu'au 08.12, 9-9 bis, mer > dim : 14h-18h, gratuit, 9-9bis.com
Mar > Dim : 10h - 16h 22 JUIN > 13 OCTOBRE 2024
Photographie Karin Borghouts
Maison Van Gogh de Cuesmes
Rue du Pavillon, 3
7033 Cuesmes (Mons) - Belgique
Maison Van Gogh de Petit-Wasmes Rue Wilson, 221
7340 Petit-Wasmes (Colfontaine) - Belgique
Mar > Dim : 10h - 16h
(sur réservation au +32 492 76 03 03)
Charbonnage de Marcasse à deux pas de la Maison Van Gogh de Petit-Wasmes
Fares Cachoux
Peindre la nature
L’impressionnisme a 150 ans. Pour célébrer cet anniversaire, le musée d’Orsay, qui abrite la plus grande collection au monde de peintures de ce mouvement, prête 178 œuvres à 34 institutions françaises. Parmi elles, le MUba de Tourcoing reçoit 58 chefs-d'œuvre signés Monet, Renoir, Pissarro, Cézanne, Caillebotte… soit la plus importante part de ce corpus. Cette exposition focalise sur le paysage et plus largement la nature, nous offrant une promenade dans l'histoire de l'art... impressionnante.
Tourcoing, jusqu'au 24.06, MUba Eugène Leroy tous les jours sauf mardi : 11h-18h • sam & dim : 13h-19h, 9/6€ (gratuit -18 ans), muba-tourcoing.fr
Né en Syrie, désormais installé en France, Fares Cachoux s’est révélé avec des œuvres pop, minimalistes et résolument engagées. Quelque part entre le graphisme et la peinture, ses créations dénoncent les horreurs de notre époque, de la tyrannie dans son pays natal à l’obscurantisme religieux. Publiées dans de nombreux journaux, mais aussi les manuels scolaires, ses images décryptent l’actualité avec une acuité et un sens de l’ironie évoquant les pochoirs de Banksy – l’un de ses complices.
Tourcoing, jusqu'au 14.07
Institut du monde arabe, mar > dim : 13h-17h45 5/4€ (gratuit -6 ans), ima-tourcoing.fr
S’emmêler
Le Tour du Saint Cordon est une tradition millénaire à Valenciennes. En l’an 1008, la Vierge Marie aurait déroulé un cordon autour de la ville, pour la protéger de la peste. Depuis, chaque deuxième dimanche de septembre, les habitants refont le parcours du tracé miraculeux. L’artiste lilloise Elisa Moris Vai réinterprète cette procession à travers quatre œuvres disséminées dans la cité du Hainaut. À l’image de cette immense fresque figurant un cordon tombé du ciel, devant le Musée des beaux-arts...
Valenciennes, jusqu’au 24.06, Carré des Arts, Bd Watteau, Hôtel de ville, Maison de quartier Centre-Ville..., gratuit, musee.valenciennes.fr
Considérée comme la seule artiste femme du fameux groupe Arte povera, Marisa Merz (1926-2019) demeure plus largement une figure majeure de la scène artistique italienne. Elle fut même récompensée d’un Lion d'or à la Biennale de Venise, en 2013. C’est dire l’importance de cette rétrospective (la première en France depuis 30 ans). Au LaM de Villeneuve d’Ascq, on découvre une œuvre foisonnante de matières, de techniques et d’émotions, traduisant la fragilité de l’art comme celle la vie. Villeneuve d’Ascq, jusqu'au 22.09, LaM, mar > dim : 10h-18h, 11/8€ (gratuit -18 ans), musee-lam.fr
SUPERPOWER DESIGN EXPO
24 25 20 mars août 24 > •