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juin
2014
nord & belgique
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GRATUIT
Cultures et tendances urbaines
#97 Sommaire Let’smotiv - juin 2014 Contreplongée, Apnée © Jérôme Progin
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n ews Hana Pesut mélange les genres, un MoMa bruxellois, Shakespeare VS le Rap Game, le retour de la K7 et une disquette de Warhol, Oscar Ruíz, Hootenanny, Jean-Michel Jarre...
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s tyle Les Midinettes, Cycles Get Lost
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p ortfolio Léo Caillard, seul sur le sable
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f ootball Pierre-Étienne Minonzio cultive le terrain
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Dossier Festivals [Part 1] Latitudes Contemporaines, Les Folies, Brussels Film Festival, Y'a Pas l’Feu, Urban Contrast, Lille Piano(s) Festival, Les Métallurgicales, Electro Libre, Faites de la Chanson, RDV de la BD d’Amiens, La Voix du Rock, Happy And, Best Kept Secret Festival, Kozzmozz, Marché de la Poésie, Les Danses À l’Endroit, Verdur Rock, Le Rock Dans Tous Ses états, Couleur Café, Festival Pic’Arts, Grensrock, Graspop Metal Meeting, Festival au Carré, TW Classic, Main Square Festival...
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m usique Les 20 ans des 4Écluses, Arcade Fire, Flying Lotus, Paul Weller, Black Lips, Cheveu, Burgalat, Pat Metheny...
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c inéma Rencontre avec Isabelle Huppert et Marc Fitoussi (La Ritournelle), Deux Jours, Une Nuit, Maps To The Stars...
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E xposition Michaël Borremans, Glamour 30’s Fashion Expo, Les Diables/De Duivels, Contreplongée, On aura tout vu, Once Upon a Castle, Nouvelle Génération... Agenda
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Littérature Entretien avec Irvine Welsh, Anthologie – Ladyland, Guillemette Le Vallon De La Ménodière, Michaël Le Galli & Marie Jaffredo, Sofi Oksanen, Timur Vermes
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disques Mr Flash, Horse Meat Disco, Craft Spells, Fujiya & Miyagi, Owen Pallett
108 agenda concerts et soirées 114
L e Mot de la fin La philo selon Genis
flash info
Nouveau site web Nouvelle adresse postale
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Let’smotiv Nord & Belgique 28 rue françois de badts - 59110 La madeleine - F tél : +33 362 64 80 09 - fax : +33 3 62 64 80 07
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Direction de la publication / Rédaction en chef : Nicolas Pattou
Direction Artistique / graphisme : Cécile Fauré cecile.faure@lastrolab.com
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Couverture : Léo Caillard
Rédaction : Thibaut Allemand redaction@lm-magazine.com
Lina Tchalabi info@lm-magazine.com
Série Miami Houses, détail. www.leocaillard.com
Alexis Floret
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administration : Laurent Desplat laurent.desplat@lastrolab.com
réseaux sociaux : Sophie Desplat Impression : Imprimerie Ménard 31682 Labège
diffusion : C*RED (France/Belgique) ; Zoom On Art (Bruxelles)
Ont collaboré à ce n° : Sandrine Allanic, Julien Bourbiaux, Madeleine Bourgois, Léo Caillard, Audrey Chauveau, Sylvain Coatleven, Julien Collinet, Mathieu Dauchy, Marine Durand, Elsa Fortant, Audrey Jeamart, Vincent Lançon, Raphaël Nieuwjaer et plus si affinités. Let’smotiv Nord & Belgique est édité par la Sarl L'astrolab* - info@lastrolab.com L'astrolab* Sarl au capital de 5 000 euros - RCS Lille 538 422 973 Dépôt légal à parution - ISSN : en cours L’éditeur décline toute responsabilité quant aux visuels, photos, libellé des annonces, fournis par ses annonceurs, omissions ou erreurs figurant dans cette publication. Tous droits d’auteur réservés pour tous pays. Toute reproduction, même partielle, par quelque procédé que ce soit, ainsi que l’enregistrement d’informations par système de traitement de données à des fins professionnelles, sont interdites et donnent lieu à des sanctions pénales. ı Let'smotiv est imprimé sur du papier certifié PEFC. Cette certification assure la chaîne de traçabilité de l’origine du papier et garantit qu'il provient de forêts gérées durablement. Ne pas jeter sur la voie publique.
Papier issu de forêts gérées durablement
© Hana Pesut
news
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àà tour tour de de rôle rôle Switcheroo signifie volte-face. C’est le projet mené par Hana Pesut depuis deux ans. La photographe canadienne propose à des couples de prendre la pose le temps d’un cliché, puis d’échanger leurs vêtements pour le second. Plus de deux cent volte-faces ont été capturés, de l’Espagne au Japon, du Mexique à l’Autriche, de la France aux États-Unis. Switcheroo book, 84p., 30$, www.sincerelyhana.com
MoMa à Bruxelles ? En 2017, un nouveau musée d'art moderne et contemporain ouvrira dans le bâtiment appartenant à PSA-Peugeot-Citroën, situé place de l'Yser. Ce lieu de 16 000m², emblématique de l'architecture des années 1930, abritera des œuvres signées Picasso, Dali, Bacon ou Miro. Entre autres. La presse s’enflamme, évoque déjà un Guggenheim ou un MoMa bruxellois. Chiche !
© Matt Daniels
Des chiffres et des lettres Le hip-hop relève-t-il des lettres ? Ici, la question est réglée depuis au moins 2003, lorsque Thomas Ravier consacra un essai à Booba dans la Nouvelle Revue Française. Outre-Atlantique, il faut du fun, du léger, du marrant, et c’est l'infographiste Matt Daniels qui s’est amusé à comparer le vocabulaire de Shakespeare et Herman Melville à la prose des rappeurs. Bilan : avec 5 900 mots différents, le Wu-Tang Clan bat Shakespeare (seulement 5190). Kanye, Jay-Z et DMX sont loin derrière. www.mdaniels.com
Warhol sur PC
Top Magnéto ! Fini l’iPod, place à la cassette ? C’est ce qu’on a d’abord pensé en apprenant que Sony et IBM allaient lancer une K7 de 185 To, soit 65 millions de chansons – à environ trois minutes le titre, cela représente 135 416 jours de musique non-stop. Inutile de s’enflammer : l’engin servira d'abord au stockage de données industrielles.
On vient de retrouver certaines œuvres d’Andy Warhol, réalisées à l’ordinateur, sur une antique disquette ! On a d’abord cru à un canular, mais une vidéo pas truquée du tout en attestait : en 1985, le New-Yorkais découvrait Paint – ou un logiciel du genre – et, armé d’un Amiga, le VRP du pop-art immortalisait Debbie Harry, la Marylin new wave, ou se fendait d'un troublant autoportrait numérique.
Santa Fe © Oscar Ruíz, Publicis Mexico
news
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Erase the difference
photo du mois
Oscar Ruíz souligne les disparités entre quartiers riches et pauvres à Mexico. Ces clichés laissent doublement songeur : dans cette capitale, les favelas côtoient les maisons les plus huppées. Une réalité tellement stupéfiante qu’on a d’abord pensé à une éventuelle retouche numérique. www.visagephotogallery.com
Vous les femmes... Chaque année, les activistes de Mohamed Dali clôturent la saison avec une Hootenanny. Soit un micro ouvert, un thème, 15 minutes par passage et aucun groupe déjà existant n’a le droit de se présenter. Après Nirvana ou Sonic Youth, cette soirée est dédiée aux filles. De Patti Smith à Lily Allen, de Kate Bush à Britney, l’éventail est large. L’occasion de découvrir de belles relectures et, qui sait, quelques hommages enamourés ? Hootenanny Girls, 28.06, Lille, La Malterie, 20h, 6€, www.lamalterie.com
Oxygène aux enchères 150 kilos, pas loin de trois mètres de longueur : les mensurations du célèbre clavier (lumineux et en arc de cercle) utilisé par Jean-Michel Jarre lors du concert donné à Houston pour le cinquantième anniversaire de la NASA, en 1985. Un amateur passionné le revend sur eBay. 18 000 euros. À ce prix-là, piles non incluses !
cycles get lost
style
En roue libre ! Un bistrot, c’est bien. Un atelier de réparation, aussi. Une boutique de biclous, itou. Et les trois à la fois ? Situé à Lille, à deux pas de la Gare St-Sauveur, Cycles Get Lost est une coopérative où l’on peut flâner, acheter ou réparer son vélo et boire des cafés. En selle avec quatre co-gérants passionnés ! Cycles, d’accord, mais pourquoi Get Lost ? C’est l’idée de « se perdre, de prendre son temps » explique Léa Chaffiol, ex-styliste désormais en charge de la boutique de la coopérative. Une philosophie partagée par ses associés. Julien Hannappe est un ex-futur prof d’arts plastiques et Matthias Vielfaure a laissé tomber ses plans d’architecte. Désormais, le tandem répare tous les bikes – vélos enfants, à pignon fixe, hollandais... - mais ne touche pas aux pliants, ni aux électriques. Et pendant que le deux-roues se refait une beauté, on peut souffler en chinant dans la petite librairie en dégustant un expresso et des cookies servis par Rémi Jacob, ex-illustrateur devenu barista – ou maître-café.
Cycles Get Lost Lille, 84, Rue de Cambrai, lun, 07h30>17h, mar>ven, 11h>19h, sam, 11h>18h, www.facebook.com/ GetLostCycles
Photos © Tatiana Szajkowski http://taphotographe. tumblr.com
L’esprit bouclard Ces épris du moyeu défendent un cyclisme de loisir, alimentent les désirs des collectionneurs et profitent de l’engouement porté par le V’Lille et l’air du temps. « Nous sommes à l’affût de toutes les petites marques » : vêtements Endura, cintres BLB, cadenas Onguard, sacoches Berthoud... « On songe même à créer nos propres accessoires » s’enthousiasme la joyeuse bande des quatre. Inspiré de vieilles boutiques de cycles, cet espace de 120 m2 respire la convivialité. « À Lille, il manquait un lieu avec l’esprit bouclard basé sur l’échange autour du vélo, ouvert autant aux vieux néophytes qu’aux jeunes passionnés ». On pense à l’Adav, l’association militante du droit au vélo. « Une rencontre avec ses membres est prévue car nos initiatives sont complémentaires », conclut Léa. Cette coopérative roule en bonne intelligence ! Julien Bourbiaux
exposition
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style
Au fil de l’aiguille Photos ¬ © DR / © Yvan Guerdon
En 2012, ouvrait le premier café-couture de Bruxelles. Située à deux pas du quartier congolais de Matongé, voici une excellente porte d’entrée pour celles et ceux qui comptent ressortir la vieille machine à coudre de leur grand-mère. Surfant sur la vague du home-made, deux passionnées de mode, Isabelle (la blonde) et Mathilde (la brune) se sont lancées dans cette aventure à l’âge de 26 ans. À l’image d’établissements similaires, à Londres ou Berlin, Les Midinettes louent des machines à coudre pour une dizaine d’euros de l’heure. Mètre de tailleur autour du cou, Isabelle, styliste de formation, se souvient de l’époque où elle donnait des cours de couture au sein d’une petite association bruxelloise. « Chaque jour, je recevais des coups de fil de nouveaux élèves. On a compris qu’il y avait une véritable demande, donc un créneau. » Pour assurer la pérennité du projet, les deux copines proposent aussi un service de retouches, un shop avec des vêtements de petits créateurs et surtout, des ateliers pour débutants ou confirmés.
Les Midinettes Ixelles, Rue Solvay 30, mar 12>20h, mer 11>19h, jeu, 12>20h, ven, 11>19h, sam, 11>18h. Location 10€/h, loc accompagnée 15€/h. Ateliers : 2x3h, 90€. www. lesmidinettes.be
Sur-mesure économique Ce jour-là, trois élèves concentrées travaillent sur des projets personnels. Lola, la plus jeune, n’a que 12 ans. À ses côtés, la quadra Francesca attaque les finitions d’une veste. « C’est devenu une passion, je couds plusieurs heures par jour. Pour une pièce de cette qualité, j’aurais du débourser plus d’une centaine d’euros. Celle-ci ne me coûte que 30 €. » Selon Mathilde, « les gens ressentent le besoin de revenir à des activités manuelles. Le prêtà-porter est standardisé, cela devient difficile de trouver des vêtements adaptés à sa morphologie. » Alors que fleurissent cours de cuisine et autres repair-cafés (ou cafésateliers) dans la capitale, le retour au fait-main en a piqué plus d’un. Julien Collinet
LES MIDINETTES
LéO CAILLARD
à visiter / www.leocaillard.com Représenté par la galerie Cédric Bacqueville, 32 rue Thiers, 59000 Lille, www.galeriebacqueville.com
portfolio
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L'été en pente douce
«M
es photographies confrontent les époques, portent un regard neuf sur les objets et posent la question de la réalité » confie Léo Caillard. Face à des séries comme In Museum (d’antiques statues vêtues de sweatshirts ou tripotant des iPads) ou War Game (tanks, sous-marins et avions de chasse faisant irruption dans notre quotidien), on saisit immédiatement que l’artiste de 28 ans « joue avec le numérique pour sortir des objets de leur contexte ». Pourtant, notre portfolio rompt un peu avec ces pratiques. « C’est vrai que pour Miami Houses, je n’ai pas trop retouché l’image – à part l’équilibrage des niveaux. » Ces maisons de garde-côtes sont capturées de la même manière, la plus neutre possible – leur accumulation en série transforme ces cabanes, souvent originales, en simples formes géométriques. On songe aux bâtiments immortalisés par Bernd et Hilla Becher, l'illustre couple de photographes et
enseignants de l’Académie des beauxarts de Düsseldorf dont l'œuvre est aujourd'hui synonyme de photographie objectivante, d’inspiration documentaire. « J’ai bien sûr pensé à eux, car je me nourris des grands courants et cette approche me semblait être la meilleure pour ce travail. Je garde également une part de spontanéité. » Effectivement, c’est presque par hasard que le Français a découvert ces constructions, lors d’un voyage en Floride avec le photographe Robert Leslie. Nous sommes en février 2012 et Léo descend sur la plage chaque matin à six heures : « L’heure idéale : la plage est vide et le ciel, brumeux, évoque un peu les cieux chargés des tableaux romantiques. De plus, cela ajoute à la mélancolie. L'endroit évoque l’été mais, le soleil, les vacances, voire l’enfance ont disparu ». Le point de vue idéal, toujours fidèle à son projet de représentation créative du réel. Thibaut Allemand
littĂŠrature football
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littérature
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interview
PIERRE-ETIENNE MINONZIO O Remonte le terrain Propos recueillis par ¬ Sylvain Coatleven Photos ¬ © DR
Jadis, musique et football semblaient inconciliables : suspicion de beauferie chez les mélomanes, d’intellectualisme forcené chez les amoureux du ballon. Mais un soir de juillet 1998, le foot est devenu cool chez les esthètes. Pourtant, du foot-samba à l’Ange Vert (Dominique Rocheteau) en passant par I Will Survive, les deux mondes ont toujours dialogué. Pierre-Etienne Minonzio, journaliste à L'équipe, a planché sur la question, traqué les partitions dans les tribunes et les hors-jeu dans les studios. Bilan : la clef de sol et le gazon sont compatibles. Décryptage.
à qui s’adresse ce manuel ? Aux amateurs de musique qui apprécient un peu le football, et aux passionnés de foot qui sont un peu branchés musique. Lorsqu’on évoque les liens entre ballon et chanson, la première chose qui vient à l’esprit de beaucoup, c’est Tous Ensemble, de Johnny Hallyday, pour la Coupe du Monde 2002. Ce livre est donc là pour rappeler qu’il existe aussi de bonnes chansons sur le sujet. Et c’est une recherche sans fin.
Les chansons commémorent ou mythifient certains exploits, non ? Pas toujours. Certains matches historiques ne sont associés à aucune chanson. La victoire de l’OM en 1993, par exemple. Et parfois, il y a fusion, le meilleur exemple étant I Will Survive, pour France 98. Une chanson sans intérêt mais qui évoque aujourd’hui cet événement et ce délire collectif.
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littérature football
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pour voir un concert. Il a même écrit dans Rock&Folk ! (ndlr. En fait, il a simplement été interviewé, mais c’est déjà bien).
Et les défaites ? Oui, prenez France-RFA, lors de Séville ‘82 : on entend la rencontre dans Solexine et Ganja, de H-F Thiéfaine. Quant au chanteur Bartone, il explique dans France/Allemagne 82 qu’une rupture amoureuse ne sera jamais aussi douloureuse que ce match. On entend souvent dire que les joueurs ont des goûts de chiottes... Moi, j’ai des goûts de lecteur des Inrocks, et je ne veux pas juger. Dans tous les championnats européens, il y a au moins un connaisseur en pop rock. En France, on peut citer Dominique Rocheteau, qui était batteur et faisait des allers-retours Saint-Etienne-Paris
D’autres exemples ? La boîte de prod’ de Vikash Dhorasso se nomme Trompe Le Monde, comme l’album des Pixies. Ou l’écossais Pat Nevin, joueur de Chelsea qui a quitté un match à la mi-temps pour se rendre à un concert de New Order. Il était ami avec John Peel et est devenu DJ ensuite. Enfin, Mehmet Scholl, ancien milieu de terrain du Bayern, anime une radio locale bavaroise et, le jour de sa retraite, il a donné une immense fête, en accueillant un groupe canadien indé, The Hidden Cameras. Les images sont visibles sur le Web : durant le concert, Scholl danse tout seul près de la scène. Les joueurs du Bayern sont autour mais ne comprennent pas la musique. Est-ce qu’un joueur peut préparer un match en musique ? Ça dépend des championnats. En Angleterre, c’est musique à fond dans les vestiaires, les joueurs français
« En Angleterre, c’est musique à fond dans les vestiaires ! »
hallucinent complètement quand ils débarquent ! Là-bas, on estime que la musique te met dans un état d’esprit particulier. En France, on considère que ça distrait le joueur, le fait sortir de son match et empêche le coach de passer son message. Je crois qu’il y a eu des tentatives quand même. Oui. Bruno Bini, sélectionneur de l’équipe de France féminine, pensait qu’on devait passer une chanson avant les matches, même une chanson triste. Par exemple, Un Homme Heureux de William Sheller. Pas le morceau le plus fun de tous les temps mais selon lui, à ce moment là, l’équipe vivait un moment de communion durant lequel on pouvait construire quelque chose. Il a poussé le délire jusqu’à inviter Liane Foly lors du dernier Euro féminin. Elle devait créer un environnement musical propice autour de l’équipe. Elles ont été éliminées en quart de finale.
Le foot et la musique appartiennent tous deux à la culture populaire. Les goûts des footballeurs témoignent-ils d’une évolution sociale ? Platini m’a confié aimer Michel Sardou, car « c’est le premier qui disait des trucs dans ses chansons » (Rires). Aujourd’hui, le hip-hop a pris un rôle central. Lors de la qualification de la France pour la Coupe du Monde, Benzema a pris le micro de TF1 et dédié son but à Booba. Ce sont les mêmes valeurs : être toujours dans le rapport de force, toujours s’affirmer, parfois au détriment du collectif : c’est le ballon d’or qui compte. Je ne dis pas que c’était mieux avec Platini. C’est simplement une évolution de la société. C’est l’une des idées de ce bouquin : pour comprendre le football d’aujourd’hui, écoutez ce qu’écoutent les joueurs. à lire / Pierre-Etienne Minonzio, (éd. Le Mot Et Le Reste), Petit Manuel Musical du football, 272p., 20€
Le rock dans tous ses états © DR
Juin 2014
s l a v i t s fe Dossier Spécial
se], 1. Latitudes Contemporaines [Dan es, 04>20.06, Lille, Roubaix, Valencienn s, Arras > p.32 Villeneuve d'Ascq, Armentière .06, 2. Sapi Festival [Musique], 06>07 St Jans Cappel > p.36 06>08.06, 3. Les Folies [Pluridisciplinaire], Maubeuge > p.34 ], 06>08.06, 4. Urban Contrast [Pluridisciplinaire Roubaix > p.36 06>14.06, 5. Brussels Film Festival [Cinéma], Bruxelles > p.34 , 6. Electro Libre [Musique], 07,06 Dunkerque > p.40 07.06, 7. Les Métallurgicales [Musique], Denain > p.40 .06, 8. Y'a Pas l'Feu [Musique], 07>08 Cambrin > p.36 iens 9. 19e Rendez-vous de la BD d'Am > p.42 [Littérature], 07>08.06, Amiens 13>15.06, 10. Lille Piano(S) Festival [Musique], Lille > p.38 ], 13>15.06, 11. Happy And [Pluridisciplinaire Arras, Douai > p.46 que], 13>22.06, 12. Faites de la Chanson [Musi Arras > p.42 13. Midsummer Festival [Musique], 13.06>05.07, Hardelot > p.42 14.06, 14. La Voix du Rock [Musique], Tourcoing > p. 44 , Creil > p.46 15. Creil Colors [Musique], 14.06
Part 1
16. Openluchttheater [Musique], 14.06>06.09,Anvers > p.58 Lille > p.50 17. Orfeo [Musique], 18>19.06, hé de Poésie 18. Festival International et Marc > p.50 [Littérature], 19>22.06, Namur , Gand > p.50 19. Kozzmozz [Musique], 21.06 que], 20. Best Kept Secret Festival [Musi p.48 20>22.06, Hilvareebeek (NL) > [Musique], 21. Le Rock Dans Tous Ses États 27>28.06, Evreux > p.54 .06, 22. Grensrock [Musique], 27>28 Menin > p.58 27 & 28.06, 23. Festival Pic'Arts [Musique], Septmonts > p.58 .06, 24. Couleur Café [Musique], 27>29 Bruxelles > p.56 que], 25. Graspop Metal Meeting [Musi 27>29.06, Dessel > p.60 se], 27>29.06, 26. Les Danses à l'Endroit [Dan Roubaix, Le Favril > p.52 , 27. TW Classic [Musique], 28.06 Werchter > p.62 , 28. Verdur Rock [Musique], 28.06 Namur > p.52 que], 29. Eupen Musik Marathon [Musi 28>29.06, Eupen > p.62 naire], 30. Festival au Carré [Pluridiscipli 29.06>11.07, Mons > p.62 que], 31. Main Square Festival [Musi 03>06.07, Arras > p.64
Springville © Reinout Hiel
Prog : V. Thomasset (4.06 , 19h30, MFW, Lille) ; M. Warlop (4.06, 20h, MFW , Lille); L. Laâbissi (5.06, 19h, Musée des beaux-arts, Arra s); M. Warlop (5.06, 20h3 0, L’être-lieu, Arras) ; M. Evel in (6.06, 20h, La Rose des vents, V. d’Ascq) ; S. Martel et A. Deroo (6.06, 21h40, Gare StSauveur, Lille) ; S.Martel, D. Munyaneza et Catman (6.06, 22h, Gare St-Sauveur, Lille) ; J. Dominguez (7.06 à 18h, 9.06 à 17h, 11.06 à 19h, Gare St-Sauveur, Lille); K. McIntosh (10.06, 20h, MFW, Lille); C. Rizzo (11 et 12.06, 20h, Opera de Lille) ; V. Dupont (12.06, 19h, Le Phén ix, Valenciennes) ; V. Thom asset (12.06, 21h, Le Phén ix, Valenciennes) ; B. Ouizguen (13.06, 20h, MFW, Lille) ; Vasistas/L. Garay/Naoko + Oval/K. Jean/L. Patrick (14.06, 18h, Théâtre de l’Ois eau-Mouche/Le Garage, Roubaix) ; M. Marin (17 et 18.06, 20h, MFW, Lille) ; F. Chaignaud (17.06, 17h, 19h, 21h, 18.06, 19h et 21h, MFW, Lille) ; S. Punenec (19.0 6, 14h30 et 20h, 20.06, 10h, Le Vivat, Armentières) ; A. Borralho et Joao Galante (20.06, 20h, Le Grand Sud, Lille) ; SupaGroovalistic/D J iZem (20.06, 22h, Le Gran d Sud, Lille)
MIET WARLOP MAGNET © ReinouT Hiel
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Latitudes contemporaines Voici le rendez-vous dédié aux nouvelles scènes chorégraphiques de l'Eurorégion. Durant trois semaines, les plus curieux d'entre nous s’émerveilleront ou s'interrogeront devant des performances et spectacles de danse hors du commun. Il y a quelques années (cf LM n°53), nous présentions Latifa Laâbissi comme l’une des découvertes du festival. Cette fois, c’est en chorégraphe-interprète reconnue qu’elle rejoint le programme, preuve de la fidélité de Maria-Carmela Mini à ses artistes. « Je ne fonctionne pas au coup d’éclat, ce qui m’intéresse c’est le processus d’écriture, la construction d’un parcours de travail », confirme la directrice. Logique, donc, de retrouver la fidèle Maguy Marin avec sa dernière création : Singspiele, pièce pour un soliste incarnant mille figures, connues ou anonymes, inspirées de l’opéra comique allemand. Les propositions autour du visage jalonnent d’ailleurs cette édition 2014. Dans les performances délirantes de la belge Miet Warlop, les têtes se cachent dans des cartons ou sous d’énormes perruques colorées ; chez Marcelo Evelin, les danseurs, mi-robots mi-bêtes, ne retrouvent leur humanité qu’en ôtant leurs masques. L'amour du risque Osé ? Oui, car la prise de risque fait partie intégrante des Lat’ Comp’. C’est même le thème des traditionnelles rencontres-débats tant l’autocensure ambiante, du côté des politiques comme des programmateurs, réclame une vigilance continue. « Je dois rassurer chaque jour mes équipes sur l’expérience de Juan Dominguez, qui fait appel au public pour un spectacle en trois épisodes, sur le modèle des séries télé », note Maria-Carmela Mini. Un évènement performatif hors cadre, ouvrant une voie vers de nouvelles... latitudes. Marine Durand Armentières, Arras, Du 04.06>20.06, Lille, Roubaix, q, 13/7/5€, Pass Valenciennes, Villeneuve d’Asc ntemporaines.com festival : 90€. www.latitudesco
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Brussels Film festival
Talisco © Mathieu Zazzo
Les Folies Si l’on croise toujours les mêmes noms lors des festivals d’été (oui, vous voyez de qui on parle), Les Folies font plutôt fort en invitant Limp Bizkit à Maubeuge. Séquence grosse nostalgie pour les trentenaires qui portaient des baggy Carhartt et des Vans dans les nineties – une adolescence difficile, c’est vrai. Respect au leader de la bande Fred Durst, capable de chanter son mal-être devant notre monde tout pourri en roulant dans de grosses cylindrées et en sortant avec Britney Spears. On a les rebelles sans cause qu’on mérite. Citons également les rappeurs de Wati-B All Stars (Sexion d’Assaut en embuscade, donc), la pop folk légère de Talisco... Mais n’oublions pas le principal, soit plus de trente spectacles et concerts gratuits dans les rues et les feux d’artifices du légendaire Groupe F, qui ont illuminé Dunkerque durant toute l’année 2013 ! Thibaut Allemand
Prog : Limp Bizkit + Hac ktivist (06.06) ; Wati-B All Stars + Boskomat (07.0 6) ; Julien Doré + Hollysiz + Talisco + Two Bunn ies In Love (08.06) 06>08 .06, Ma ubeuge, Le Ma Pass 45€, ww nège, 25>10€ w.festivalles , folies.com
Après Bertrand Tavernier l’an passé, les organisateurs convient Alan Parker. Souvent résumé à Fame, The Wall, Birdy et Evita, le Britannique a aussi et surtout signé The Commitments (formidable comédie sociale d’après Roddy Doyle) et Les Cendres d’Angela, autre fresque irlandaise un chouïa plus claustrophobe. Très inégale, cette filmographie en dit long sur les ambitions et le savoir-faire d’un sexagénaire qui n’a rien réalisé depuis 2003... Pour le reste, parmi les 70 courts et longs métrages européens, DJ-sets, ateliers, débats, rencontres, et en sus d’un ciné-concert de My Little Cheap Dictaphone, on ne rate pas l’exposition photo Cinquante Salopards, soit cinquante trognes patibulaires mais presque, d’acteurs français et belges immortalisées en N&B par Rudy Lamboray (Poelvoorde, Gourmet, Lanners...). Thibaut Allemand Prog : Lancement de la rétrospective Alan Parker, Cinematek (07.0 6) ; Ciné-concert My Little Cheap Dictaphon e et The Flying Horseman, Flag ey 4, (11.06)…
06 > 14.06, Bru xe prog. complet lles, Flagey, Cinematek, sur www.br ff.b e
The Commitments © DR
fes pécial tiv als
36 © Julie Capelier
Y'a pas l'feu
Sapi festival
Monté par l’association Bouche à Oreille, le Sapi relève de ses petits festivals qui pourraient devenir grands – oui, on songe aux Vieilles Charrues du début. Pourquoi ? Pour la zone rurale (les Flandres intérieures), ces prix très modiques – voire gratuits – et ce programme éclectique mêlant hip-hop, pop minimale, folk ou math rock. On mise sur The Talks, quatre Anglais ravivant la flamme de The Specials et du Rancid des bons jours.
ro (06.06) ; PROG : Soirée folk + after elect Of Messiah, Scarecrow, The Talks, Vertifo, Fall De Caracole, The Turdus Philomenos, Les Ivresses nglia (07.06) National DJ Orchestra Of Westa
06&07.06, Saint Jans Cappel, Gratuit (06.06), 10/8€ (07.06), www.sapifestival.com
L'association Droit de Cité, responsable, entre autres hauts faits, du festival Les Enchanteurs (LM n°94), investit cette fois la petite ville de Cambrin. Aidée d'une soixantaine de bénévoles, elle crée un étonnant festival sous chapiteau. Onze groupes sur deux scènes mêlent chanson française (Noumène Tobar, Karpatt), punk rock (Opium du Peuple) ou trance avec Hilight Tribe. Y a pas l'feu, mais presque : y en aura pas pour tout le monde ! PROG : Hilight Tribe, Noumène Tobar, Unswabbed, Orange Buzz, Maracujah (7.06) ; Atlas Crash, Obiertas, Karpatt, Dubioza Kolektiv, Opium du Peuple, Noom (8.06) 07>08.06, Cambrin, ouverture des portes 17h samedi, 16h dimanche, pass 2 jrs 28/20€, 15/12€ la journée, grat -12 ans, www.droitdecite.com
URBAN CONTRAST
06>08.06, Roubaix, La Condition Publique, 14h>19h, gratuit, sf Sillons, 20h30, 20/10€ (06&07.06), www.laconditionpublique.com
sillons
Après le BMX ou le skate-board, ce Week-end Conditions Extrêmes se tourne vers le corps en mouvement et le street-art. Ainsi, la direction artistique est confiée au danseur et chorégraphe Brahim Bouchelaghem (qui présente Sillons, sa dernière création) et le collectif Renart, peintres et grapheurs de la métropole lilloise, (on se souvient de leur Biennale d’Art Mural). Ou comment dresser joyeusement des ponts entre art et sport à travers des performances, spectacles et ateliers.
© frederic iovino
(Week-end Conditions Extrêmes)
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© Ugo Ponte ,ONL
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Lille Piano(S) Festival 2014 oblige, cette édition se penche sur les deux conflits mondiaux et leur impact sur la musique. Le premier, tout d'abord, avec Claude Debussy, qui compose en 1914 une Berceuse Héroïque puis une Pièce pour l’œuvre du "Vêtement blessé" (dédiée aux hommes mobilisés au front) interprétée ici par le pianiste Michel Béroff. Incontournable dans ce cadre, le Concerto pour main gauche, composé par Maurice Ravel à la demande de Paul Wittgenstein (frère de et amputé du bras droit) est ici orchestré par l’ONL. Ailleurs, Sergueï Prokofiev et ses trois Sonates de guerre, écrites entre 1939 et 1945 sont servies par trois talentueux pianistes : Igor Tchetuev, Adam Laloum et François Dumont. En sus des lieux familiers, le Musée du Louvre-Lens accueille un ciné-concert : Chroniques de la Grande Guerre. Cette création visuelle mêle des images d'archives de la Grande Guerre dans la région à la Symphonie héroïque de Beethoven, dans la partition de Liszt, dédiée au jeune Bonaparte – une belle mise en abyme... Heureusement, tout n’est pas si noir durant ces trois jours. En témoigne Frédéric La Verde jouant quelques thèmes classiques du septième art (Les Demoiselles de Rochefort, Les Choristes, La liste de Schindler...) tel un pianiste ambulant, de la Place du concert jusqu'au Nouveau Siècle, à Lille. Enfin, citons cette battle de piano rehaussée d'images de jeux vidéo (Dofus, Wakfu...), opposant le jeune prodige Auxane Cartigny (18 ans) à Simon Fache, de vingt ans son aîné. Aucun game over en vue ! Lina Tchalabi e", Igor Tchetuev, ital "2e guerre mondial ge (15.06), jeux vidéo (13.06) ; Réc Verde et son Piano Rou Prog : Battle piano & La éric Fréd ; 06) (14. Dumont cert, Chroniques de la Adam Laloum, François Béroff (15.06) ; Ciné-con ère guerre mondiale", Michel Récital "1 Grande Guerre (15.06)…
13.06>15.06, Métropole lilloise, Nouveau Siècle, Conservatoire de Lille et divers lieux, 20>5€, pass 10€, programme complet sur www.lillepianosfestival.fr
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Electro Libre
Les Métallurgicales Si le Graspop Metal Meeting, juste à côté, aligne les grands noms, ici, on s'adresse avant tout aux connaisseurs. à vrai dire, on distingue un seul groupe ici – et encore, il doit nous manquer un ou deux 45 tours : Destruction. Voir débarquer dans le Hainaut ce quatuor qui fait partie du triangle d’or du trash allemand (avec Kreator et Sodom) doit en réjouir plus d’un. Cette soirée met également à l’honneur le trash mélodique (The Haunted), le glam metal (les Français de Blackrain), tout en effectuant un crochet vers la Scandinavie avec les Suédoises de Crucified Barbara. Sans oublier les deux régionaux de l’étape qui ouvrent les hostilités : les vétérans Supuration et les prometteurs T.A.N.K, déjà repérés par le Hellfest. On salue le refus du compromis ET l’ouverture d'esprit des organisateurs. Thibaut Allemand Prog : Destruction, The Haunted, Crucified Barbara, Black Rain, T.A.N .K...
07.06, Denain, Complexe Sp ortif, 14h30, www.lesmeta 23/18€, llurgicales.co m
Prog : Dave Clarke, Clou ds, Dj Unu, Matthus Raman, Alex Belm ondo, Fonss, Jie Heym, Ridoo Diskoo, Phono Logic & D-Zine, VJ par Mr Nuage & Kozys
07.06, Dunkerq ue, 14h, 15€, www.electroli bre.org
Dave Clarke © gemma furbank
The Haunted © Yann Orhan
L’an passé, on dansait sur le Stubnitz, ancien navire de pêche allemand affrété pour une saison. Souvenir inoubliable, nous sommes d’accord. Mais à l’époque, Dunkerque était Capitale régionale de la Culture, et d'aucuns promettaient un réveil difficile : la ville portuaire redeviendrait belle endormie en 2014. Tout faux les aigris ! Les activistes d’Electro Libre reviennent en force et cette fois, face à la mer, dans l’AP2. Cet ancien bâtiment du chantier de France, devenu vaisseau de verre du modernisme et hôte du Frac, est le théâtre de joyeuses déflagrations sonores et autres avalanches de BPM avec la légende Dave Clarke. La scène nordiste est également à l’honneur avec l’habitué du N.A.M.E Matthus Raman ou le dunkerquois Alex Belmondo, expert ès-soul funk. Thibaut Allemand
Faites de la Chanson
Carolyn Sampson © Marco Borggreve
musique
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Midsummer Festival Si Jeanne d’Arc n’avait pas été si têtue, elle se serait peut-être enflammée pour le Midsummer Festival. Quatre weekends célébrant les musiques baroques, de chambre, récitals, opéras venus des deux côtés de la Manche. Parmi tant d’autres, on retient : le Concert d’Astrée, mais aussi L'Atelier lyrique de l'Opéra de Paris, sans omettre la soprano anglaise Felicity Lott ou le jeune pianiste Benjamin Grosvenor, dans un programme comprenant Mendelssohnn, Liszt et Schumann... Le tout à l’ombre des dunes, devant le magnifique château d’Hardelot... Prog : Les Illuminations. .. (13.06) ; Julia Doyle & King's Con sort, Handel... (14.06) ; Benjamin Grosveno r... (15.06) ; Marie Rouquié, Pointes et Contrepointes... (20.06) ; Les Omb res, Marais, Destouches... (21.06) ; Cart e blanche Rameau au Concert d'As trée et Emmanuelle Haïm (28.06)... ; L'Ate lier lyrique de l'Opéra de Paris (29.0 6)... ; Felicity Lott and Co (04.07)... un 13.06>05.07, chaque weekend, spectacle :15€/gratuit, Pass : 25€, eau.chat puis 5€/spectacle, www hardelot.fr
Ici, on célèbre la chanson francophone. Parmi la tripotée de propositions, citons Jacques Higelin en concert gratuit sur la bien nommée Place des Héros, ainsi qu’un hommage au vaste répertoire d’Anne Sylvestre, dont on ne connaît, parfois, que Les Fabulettes. C’est dommage : la Lyonnaise est de la même trempe que Gréco. Ses morceaux furent repris par, entre autres, Serge Reggiani et des artistes aussi divers que Renan Luce, Les Ogres de Barback ou Vincent Delerm. Prog : Laurent Viel (13.0 6) ; The Lost Fingers (13.06) ; Oldelaf (18.06) ; Jacques Higelin (19.06) ; Anne Sylvestre (22.0 6)... 13>22.06, Arras, Divers lieux , 20/12€, Pass : 15€, puis 10/6€ par concert, www.faitesdelachanson .fr
© Mael
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19e Rendez-vous de la BD d'Amiens
Alors oui, d’accord, la Première Guerre Mondiale, c’était pas jojo : les milliers de bombes, les millions de morts, le gaz moutarde... Sans même parler de l’hygiène douteuse des poilus ! Sauf que la Grande Guerre fut à l’origine de chefs d’œuvre du Neuvième Art. Outre Tardi, on pense à Notre Mère La Guerre signée Kris et Maël, ou à la fresque de Joe Sacco (une planche de 7 mètres consacrée à la première journée de la Bataille de la Somme). Ces trois auteurs sont d’ailleurs présents à Amiens. 07&08.06, Amiens, Pôle Univ ersitaire Cathédrale, 10h>19h, 3/1€ /gratuit, www.bd.amiens.com
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la femme
© sarah milk
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La voix du rock Des concerts gratuits en plein air, organisés (entre autres) par la mairie ? On craint, à juste titre, la fête de la musique qui demeure, rappelons-le, une abomination, la pire chose jamais créée par la main de l’Homme – avec peut-être la bombe H. Et les endives au jambon. Alors, lorsqu’on entendit parler pour la première fois de La Voix du Rock, on a pris peur. C’était en 2010. On fut vite rassuré : maligne, la mairie de Tourcoing et le Groupe La Voix ont toujours placé cette soirée une semaine avant l’innommable fête. Tant mieux. Pour cette cinquième édition, les programmateurs du Grand Mix, toujours et encore aux manettes, ont mis les petits plats dans les grands. Le pied-à-terre nordiste de l’indie rock met sur pied une belle affiche, « à la fois populaire et ambitieuse, éclectique et fédératrice », explique Vincent Nocrékul. Les années passées, quelques noms discutables mais vendeurs (Cocoon, Skip The Use, Lily Wood & The Prick...) croisaient des artistes autrement inspirés (Kavinsky, Sébastien Tellier...). En 2014, on frôle le sans-faute : si notre légendaire perfidie nous fait snober le rock arty de Breton, on tâche de redécouvrir les bal(lades) masquées de Cascadeur. Surtout, on ne manquerait pour rien au monde La Femme – de précieux barbares sur scène, des sauvages raffinés sur disque – et, nostalgie oblige, le retour de Morcheeba. Vrai qu’on n’a guère suivi le trio britannique mais, s’il joue Rome Wasn’t Built In A Day, moi et mes copains, on le reprendra au tambourin la semaine d’après. Thibaut Allemand at
Lovers + BodyBe cadeur + Intergalactic eba + La Femme + Cas Prog : Breton + Morche 14.06, Tourcoing, Parvis St-Christophe, 16h, Gratuit, www.lavoixdurock.com
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Creil Colors Cette soirée offre l’occasion de saluer le travail abattu tout l’année par les organisateurs, La Grange à Musiques. Cette salle intimiste propose une proorlouer C enaud Plaza Francia©R grammation défricheuse et ouverte aux quatre vents. Jugez plutôt : ce dernier trimestre, on a pu admirer les vétérans Napalm Death (les papas du grindcore), mais aussi la légende reggae Black Uhuru, le post-punk de Frustration La clôture de la saison du Théâtre (mais pas leur side-project St Georges d'Arras et de L'Hippodrome de Douai B, hélas) ou encore des maîtres du dub s'étend sur trois jours, avec une pro- (High Tone ou Maasi Warrior, soundgrammation conséquente. On retrouve system de Bristol). Ambitieux, pour une l'association de Catherine Ringer et ville qui pourrait souffrir de la proximité Gotan Project alias Plaza Francia ou avec Paris. Pour cette soirée gratuite encore Ben l'Oncle Soul, qui ne man- et en plein air, le parti-pris est plus queront pas d'activité cet été. Mais on familial : Tambours du Bronx, FFF... Et si peut préférer une salle obscure pour le l’on ne raffole pas d’Amadou & Mariam, quarantenaire de The Phantom of the le titre Sabali, composé avec Damon Opera (1974), l'opéra-rock sublime et Albarn, fait toujours son petit effet. Thifêlé signé Brian de Palma. Le palpitant baut Allemand vibre aussi pour l'avènement du King Arthur d'Henry Purcell mis en musique Prog : Amadou & Mari am, FFF, Tambours par le Barokorchestra d'Amsterdam. du Bronx Pas encore convaincu(e) ? Sachez-le : 14.06, Creil, Île Saint-Mau sur ce pont aérien entre Arras et Douai, rice, 17h, gra www.gam-cre tuit, il.fr on croise du beau monde : le cirque de la cie XY, le théâtre de Pamina de Coulon... Attention au jetlag ! Alexis Floret
amadou et mariam
Prog : Fire of Emotions, Tout Est Bien !, Il N'Est Pas Encore Minuit..., Cha rlie Chaplin (courtsmétrages) (13&14.06), La Bobine de Ruhmkorff, Taraf Goulamas… (13.06) ; Dans l'Atelier, Phantom of The Paradise, Plaz a Francia, King Arthur, Boîte De Rue (14.06) ; Tout Est Bien !, King Arthur, Ben l'Oncle Soul & Monopho nics (15.06) 13>15.06, Arras, Théâtre, Place de Marseille et Place du Théâtre - Douai, Hippo drome, Théâtre tarifs et horaires sur www.tand em-arrasdouai.eu
© marie dagnaux
Happy AnD
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BEST KEPT SECRET FESTIVAL
Ce festival néerlandais s’est choisi un nom éphémère. C’est la seconde édition du Best Kept Secret Festival, et il y a fort à parier que ce rendez-vous deviendra vite une référence pour les amateurs de sensations indés. L’affiche alterne savamment têtes d’affiche (Franz Ferdinand, Pixies…) et sensations plus confidentielles mais terriblement excitantes (MØ, Young Fathers…). Un secret comme ça ne se garde pas ! Mathieu Dauchy
Young Fathers
Young Fathers invente enfin le rap north-coast, sous les rigoureuses latitudes écossaises. Le trio tire ses racines aux deux tiers d’Afrique, formant une plaque tectonique nouvelle dans l’univers des musiques dites urbaines. Cela donne un hip-hop dérangé à la surface duquel affleure une certaine soul tribale.
© NIC SHONFELD
©DR
The Horrors
à chaque album, Faris Badwan et ses sbires surprennent leur public. Après des incursions irréprochables dans le garage rock, le shoegazing mâtiné de krautrock et une virée psychédélique, les voici de retour accompagnés de machines pour un Luminous à mille lieues de la cave obscure où on les avait découverts. Il est un chemin néanmoins facile – et recommandé - pour mieux suivre The Horrors : en tournée.
©DR
MØ
On peut se demander si la suédoise MØ fera partie du prochain charter pour les oubliettes indés. Pendant cette réflexion, et en attendant la scène, profitons encore une fois de No Mythologies To Follow, premier album à la production ultra-soignée, entre Lana Del Rey et le hip-hop west coast.
Wild Beasts
Wild Beasts a enfin trouvé, avec son quatrième album Present Tense et le tube Wanderlust, le public qu’il méritait, désormais suspendu aux lèvres d’Hayden Thorpe. De sa voix magique, cet héritier de Mark Hollis confère à la synth-pop des Anglais une dimension onirique et inoubliable.
Belle And Sebastian
©DR
Les Ecossais sont à la tête d'une œuvre pétrie d'amour. Jamais mièvre, leur randonnée pop pastorale dans les vallées mène vers des hauteurs plus électriques. En bientôt vingt ans, la troupe de Stuart Murdoch s'est progressivement et confortablement installée dans le cœur (d'artichaut) des fans de PROG : Interpol, Pixies, Caribou, James Blake, Breton, Circa Waves, Jess y Lanza, MØ ... (20.06) ; pop anglo-saxonne. Franz Ferd
© Reuben Cox
inand, Chvrches, The War On Drugs, Babyshambles, Factory Floor, Metronomy, Miles Kane, Mogwai, Wild Beas ts, Amatorski, Archie Bronson Outfit, Pional (live ), School Is Cool... (21.06) ; Elbow, Lykke Li, Angus & Julia Stone, Belle & Sebastian, The 1975, The Horrors, The Notwist, Connan Mockasin, Fat Whit e Family, Trust, Young Fathers... (22.06)
20>22.06, Hil varenbeek, Beekse Berge 64€, Pass 3 Jo n (NL), 1 Jour urs : 119€, ww : w.bestkeptse cret.nl
50 Robert Hood © Doornroosje
Festival international et Marché de Poésie
KOZZMOZZ
Imaginez un peu le tableau : vous êtes à l'un des rendez-vous européens de la techno la plus effrontée. Une institution gantoise, faiseuse de rois depuis 1995, où les pointures du genre (Robert Hood et Surgeon ont quand même débuté au sein d’Underground Resistance) côtoient les découvertes à suivre (No Shit Like Deep). Une fois encore, Gand défend son titre de capitale belge de la techno. PROG : Robert Hood, Surgeon, Truncate, Kr!z, Spacid, Inigo Kennedy, Clouds (live), Rødhåd, No Shit Like Deep, Umlaut, Svemirski 21.06, Gand, Vooruit, 23h, 23/19€, www.kozzmozz.be
Encore des mots, toujours des mots, les mêmes mots… chantait Yolanda Cristina Gigliotti. à Namur, le long des berges de la Sambre, on voyage au rythme des formules, on rencontre des poètes autochtones ou invités, on découvre l’exposition Altitudes du photographe Pierre Warrant, une vraie excursion poétique et vertigineuse au cœur de l’Himalaya. Ici, la poésie a toujours sa place, qu’elle soit mise en scène, en musique ou en bateau lors d’une croisière sur la Meuse ! 19>22.06, Namur, Maison de la Poésie, gratuit, www.maisondelapoesie.be 20.06, Croisière littéraire sur la Meuse, Namur>Dinant, 8h45, 25€
18&19.06, Lille, L’Opéra, 20h, 22/17/13/8/5€, www.opera-lille.fr
© Em Haim
Orfeo 14 [Vol.1]
L’Opéra de Lille fête ses 10 ans avec ses meilleurs amis, l’ensemble baroque Le Concert D’Astrée et l’Ensemble Ictus, spécialiste de musiques contemporaines. Les deux entités partagent le plateau pour un match au sommet entre Anciens et Modernes, et c’est J-F Sivadier qui enfile le costume d’arbitre. En seconde mi-temps, les forces en présence s’unissent pour mêler L’Orfeo (1607) de Monteverdi (œuvre fondatrice de l’opéra) à une adaptation du Cœur des Ténèbres de Joseph Conrad, sous la direction d’H. Oehring. Les Anciens AVEC les Modernes, donc.
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Verdur Rock
Les Danses à l'Endroit Pour cette première édition, le Gymnase investit des espaces qui d'ordinaire n'accueillent pas de danse ou de théâtre. Ainsi, le Vestiaire de Roubaix, hébergeant plutôt des créateurs de mode, présente Textuur, performance dont le tapis de scène fut entièrement confectionné de vieux pulls, draps et autres fripes par des tricoteurs amateurs français et belges. Ailleurs, des danses et des installations sonores et visuelles de la cie aKoma Névé ponctuent la visite guidée du Conservatoire roubaisien fraîchement rénové. Enfin, pour une échappée belle au cœur de l'Avesnois, rejoignez la Planetary Dance : une danse collective imaginée par la chorégraphe américaine Anna Halprin et emmenée par Cyril Viallon. Une chose est sûre : ces danses à l'endroit ne sont pas à l'étroit ! Lina Tchalabi Prog : SummertimeBal, Cie CUBe & DJ Moulinex (27.06) ; Snapshot, N. Corn ille (28.06) ; Textuur, B. Legrand/La Ruse (28.0 6) ; Point de vue, Cie aKoma névé (28.06) ; As-tu été neige, L. Myers & F. Rota (29.06) ; La 36e cham bre, K. Jean (29.06) ; Planetary Dance, A. Halp rin (29.06)
27>29.06, Ro ubaix, Le Fa vril, divers lie www.gymnas ux, e-cdc.com
Prog : Saule, BB Brunes, Skip&Die, Robbing Millions, Soldout
28.06, Namu r, Théâtre de Verdure, toute la journé e, sur www.verdu gratuit, plus d'infos r-rock.be
SkipnDie © catapirata lores
Kevin Jean ©Didier Dupressoir
Depuis 1985, quelque 350 groupes se sont produits ici devant 130 000 personnes. On se souvient notamment des prestations de The Herbaliser ou de General Elektriks. Pour sa 30e édition Namur convie les Sud-Africains fêlés de Skip&Die, à mi-chemin entre Die Antwoord et Balkan Beat Box. Sans oublier Robbing Millions, lauréats du tremplin 2013 et enfants chéris du pays depuis leur EP Ages And Sun. Tout cela, toujours, dans ce petit bout de paradis qu'est le parc de la Citadelle. Soldout et Saule complètent dignement le tableau belgo-belge. La France, mauvaise joueuse, envoie ses BB Brunes en ambassadeurs, offrant ainsi au public le créneau rêvé pour la buvette. Pensez à jeter un œil au « tremplin » dès le matin : on a parfois de belles surprises. En témoignent, justement, les Robbing Millions. A. Floret
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LE ROCK DANS TOUS SES éTATS
Le festival normand conserve taille humaine tout en attirant des artistes habitués des plus grands rendez-vous estivaux. Sur trois scènes dont une maousse, la 31e édition verra défiler le rock pas dans tous ses états mais presque, et aussi les musiques électroniques en vogue, de la pop synthétique (MGMT, Alb) à la techno germanique (Fritz Kalkbrenner) en passant par quelques moments de douceur. C’est aussi ça la Normandie. Mathieu Dauchy
© Jelle Wagenaar
Interpol
La voilà, la sensation d’Evreux cette année. Interpol y fera l’une de ses très rares apparitions de l’été en Europe. Les New-Yorkais disputent à The National le titre de groupe de rock indé le plus classe du monde, mais dans une version plus rageuse, empruntant autant au post-punk qu’à un rock de stade tout sautillant. Un amalgame rendu unique par le baryton Paul Banks.
© DR
ALB
Clément Daquin est désormais seul aux commandes d’ALB, et le projet rémois, qu’on a découvert en atelier de bricolage électro-pop, a gagné en clarté et en songwriting. ALB s’est recentré sur des miniatures pop, de belles chansons qu’on entend chaque jour davantage (plusieurs publicités télé utilisent ces titres), et à l’instantanéité rare dans le paysage musical français.
Deltron 3030
© DR
Pourquoi le concept de supergroupe serait-il réservé au rock ? Kid Koala, Dan The Automator et Del The Funky Homosapien n’ont pas la réponse, pas plus que Damon Albarn, qui les conviait dans Gorillaz il y a quelques années. Deltron 3030 est l’addition du turntablism fou de l’un, de la super-production de l’autre et du rap du troisième. Autant dire un blockbuster.
© DR
Acid Arab
Ce n’est sans doute pas le premier à utiliser des samples de musique orientale, et pourtant les productions électroniques du tandem relèvent de l’évidence, de même que son nom. En passant l’oud et la derbouka à la moulinette acide, Guido Minisky et Hervé Carvalho rafraîchissent le biotope électro français.
The Dillinger Escape Plan
C’est vrai, les vidéos des concerts de Dillinger Escape Plan ressemblent à des compilations de Jackass, cette église de la cascade. Greg Puciato, à la tête de la bande américaine, n’aime rien autant que faire de la scène un champ de bataille, exactement comme on idéaliserait un concert de hardcore. C’est exactement de ça qu’il s’agit : un concert de hardcore idéal.
© DR
Prog : Kasabian, MGMT, The Dillinger Escape Plan, Family Of The Year, Fritz Kalkbrenner, Birth Of Joy, Gaspart Royant, Kuroma, Acid Arab, Sara h W Papsun, Deluxe, Throes + The Shin e, Two Bunnies In Love, Primal Age, For The Hackers (27.06) ; Massive Attack, Interpol, Superdiscount 3 Live, Girls In Hawaii, Dub Inc, Deltron 3030, Mars Red Sky, Salut C’es t Cool, Vundabar, ALB, Peter Von Poehl, Tram polene, Kid Francescoli, Blake Worell, Hill Valley, Dorian’s Grace, Metro Verlaine (28.0 6)
27& 28.06, Ev reux, Hippodro me, 1 Jour : Pass : 58€, ww 42€, w.lerock.org
Basement Jaxx © Andrew Whitton
Laura Mvula © DR
La Yegros © DR
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Couleur Café Depuis 25 ans, vers la fin juin, le Couleur Café ouvre sa terrasse durant 3 jours. Et la température monte immédiatement de quelques degrés à Bruxelles. Que nous réserve la nouvelle édition du festival « de toutes les musiques » ? Selon Michel Durieux, l’un des organisateurs, la ville aux 95 nationalités est l’écrin idéal pour ce rendez-vous de musiques urbaines et métissées. En effet, au sein de l’ancien site industriel Tour et Taxis, les valeurs d'échange et de partage de la capitale belge sont mises à l’honneur. Depuis la scène, jusque dans nos assiettes : au Palais du Bien Manger, hangar zen où restauration rime avec éco-protection, la vaisselle biodégradable reçoit des plats de 50 nationalités - avec des produits de qualité et au moins 2 recettes végétariennes par restaurant. On approfondit d'ailleurs la question au Cool Art Café grâce à l’exposition La Grande Bouffe qui étudie le rapport hommenourriture (le plaisir, l'excès, le gaspillage, la pénurie, la malbouffe…). Scène internationale Niveau son, si vous appréciez les spécialités locales (Selah Sue en 2009), la sélection du concours Wanted est pour vous. Sur un plateau, on vous sert De Oyster Node sur un lit de jazz funk et le trip-hop de Veence Hanao, assaisonné de textes bien relevés. L’Argentine apporte aussi "su toque" avec la cumbia liftée d’électro chaloupée de La Yegros. Plus proche de nous et non moins impressionnante, la songwriter britannique Laura Mvula, adoubée par la BBC, donne corps à des mélodies gospel, soul et pop. Sans oublier les tauliers comme Burning Spear, Basement Jaxx ou Bootsy Collins. Alors mélomanes solidaires, un p’tit kawa ? Audrey Chauveau Prog : Basement Jaxx, Dizzee Rascal, Tiken Jah Fakoly, Grils in Hawaii, Pugg cheeba, Soldout, Seun Kuti, y, MorLa Yegros, Skip & Die… (27.0 6) ; Burning Spear, Tricky, Howard, Chinese Man, Kezia Ben h Jones, Laura Mvula, Akua Naru, Cuban Beats All Stars Veence Hanao, Oyster Nod , e... (28.06) ; Bootsy Collins, Alpha Blondy, Jurassic 5, Gabriel Rios, John Butler Mag Trio, Youssoupha, Danakil, nus, Suarez… (29.06) 27>29.06, Bru xelles, Tour & Taxis, 1 Jour Pass 3 Jours : : 42€, 95€, www.20 14.couleurcafe .be
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Openluchttheater Rivierenhof
Eels © Piper Ferguson
Ceci n’est pas un festival – à moins de planter la tente pendant près de deux mois. En plein air, dans un cadre minéral et verdoyant, se bousculent pas mal de pointures, tous styles confondus. De notre côté, on a repéré Eels (20.07). Si son succès semble confidentiel, le concert affiche complet. Pas grave, on se rattrapera avec la légende de la bossa Sergio Mendes (15.07) ou le psychédélisme synthétique de Poliça (03.08). Entre autres.
Festival Pic’Arts
Alex Hepburn, Keziah Jones, Patrice... Vous n’avez pas besoin de nous pour voir à quoi ça ressemble. En revanche, notre collègue nous a bassinés durant plus d’un an avec Lyre Le Temps, qui chamboule jazz, hip-hop et atmosphères suaves – l’occasion de juger si ces ambiances passent sur les planches. Et l’on ne manque pas Vents Contraires, où l’alliance d’un accordéon diatonique et d’un beatboxer inspiré ! Prog : Keziah Jones, Patri ce, Cats On Trees, Lyre Le Temps, Arnaud Mac é, Sweet Haze (27.06) ; Alex Hepburn, Ben L’Oncle Soul, Hollysiz, Oldelaf, Disiz, Posit iv’Sight, Vents Contraires (28.06)
Alex Hepburn © Deirdre O'Callaghan
27 & 28.06, Septmonts, Parc du Château, ven, 16h, sam, 13h, un soir, 41/31€, Pass : 51/41€, www.festival-pica rts.com
Prog : Gabriel Rios (21.0 6) ; Joe Satriani (24.06) ; DAAN (03.07) ; Shei la E (12.07) ; Sergio Mendes (15.07) ; Eels (20 & 21.07, Complet !) ; Bobby Wom ack (29.07) ; Melanie de Biasio (30.07) ; Balkan Beat Box (31.07) ; Poliça (03.0 8) ; Girls In Hawaii (09.08), Jamie Cullum (28.0 8, Complet !)... 14.06>06.09, Anvers, Dom aine du Rivierenhof, divers horaires et tarifs, www.openluchttheater.be
Grensrock C’est un peu le warm up des proverbiaux grands-raouts-de-l’été. Sauf que c’est entièrement gratuit, et propice à la découverte. Parmi les treize noms présents, outre The Black Heart Rebellion, Flying Horseman et les agités de Madensuyu, on a repéré Kenji Minogue : non, ce n’est pas la petite frangine de Kylie et Dannii, mais un duo féminin rappant en flamand sur des beats électroniques et des synthés bien acides. À découvrir... Prog : Tubelight, Id!ots, Psycho 44, Coely, Intergalactic Love rs, Kenji Minogue (27.06) ; Carneia, Little Trouble Kids, The Black Heart Rebe llion, Madensuyu, Flying Horseman, The Sore Losers, De Jeugd Van Tegenwoordig (28.06) 27&28.06, Menen, 18h, Gratuit, www.grensrock.be
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Slayer © Tim Tronckoe
Black Sabbath © DR Prog : Slayer, Avenged Sevenfold, Sabaton, Doro , Napalm Death, Seether, Men, Opeth, Steel Panther, Of Mice And Emmure, Watain, Behemoth , Annihilator, Graveyard, Goblin, Alestorm, Solstafir… Orange (27.06) ; Limp Bizkit, Dag oba, Eluveitie, Gojira, Volb ger Escape Plan, Mastodo eat, Dillinn, Alter Bridge, Walls Of Jeric ho, Trivium, Kylesa, Cult Powerwolf, Dark Tranquill Of Luna, ity, Amenra, Pro Pain, Was p, Enslaved… (28.06) ; Meg Zombie, Bring Me The Horiz adeth, Rob on, Black Sabbath, Alice In Chains, Suicide Silence, The Black Dahlia Murder, Hatebreed, Anthrax, We Came As Rom ans, Paradise Lost, Soundga Comeback Kid…(29.06) rden,
27>29.06, De ssel, 1 jour 8 5€, Pass 3 jou www.graspop rs 165€ .be
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Graspop Metal Meeting Soundgarden © DR Lorsque l’on songe au Graspop Metal Meeting, on a tendance à le comparer à son équivalent français, le Hellfest, qui déclenche chaque année l’ire des Vendéens et autre rescapés du Moyen-Âge. Ici, rien de tout cela, pas de scandale, l'accueil dans notre région est plus serein. Cette institution dont la première édition date de 1996 est même attendue ! Et pour cause, à en juger par son affiche forcément gargantuesque, le Graspop Metal Meeting fait le point sur l’actualité et l’histoire du metal – sous toutes ses formes et en cinq scènes. Au rayon visite du patrimoine, citons les suspects habituels : l’indéboulonnable Black Sabbath, l’inoxydable Slayer, Megadeth, Rob Zombie (qu’on n'a pas croisé au festival de Cannes, étrangement), ou encore Carcass. Bref, la collection de patches qui ornaient la veste en jean sans manche de Jérémy, votre voisin en 4°B, mais en vrai et en plus bruyant. Pour le reste, on s’étonne de voir des gloires de jadis (Sepultura, Neurosis, Paradise Lost...) en petit sur l’affiche mais, on n’en doute pas, ce sera très fort dans les oreilles. Ah, et au rayon des clones talentueux, saluons Orange Goblin – un bel échauffement avant le Sab’ ! Ainsi, le Graspop convie les vieux dinosaures encore voraces et une relève fougueuse. Bref, ici le metal abat toutes les chapelles, n’en déplaise à certains. Vincent Lançon
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Eupen Musik Marathon
Jazz, musique de rue, pop/rock, electro, classique... comment éviter le télescopage, quand tous les genres sont réunis durant deux jours ? C'est simple : on transforme toute la ville en une immense scène. Ainsi font les bonnes gens d'Eupen. Et cela fonctionne : 60 concerts dont Jazzanova à trois rues de la révélation pop Intergalactic Lovers... Manque plus que l'Eupen-bar. 28&29.06, Eupen, dive rs lieux et horaires, Pass 48/39,50€ ; Mar athon ticket 42/34€, Ticket 17/13€, préven te : www.sunergia.be
TW Classic
Un affiche pareille, c’est le miracle du XXIe siècle. Jugez plutôt : les Stones – des types qui ont débuté quand vos parents n’étaient pas nés. Et puis le bluesman Seasick Steve, qui signait son premier LP à 63 ans. Mais aussi Simple Minds, un groupe qui a failli remettre la pop en question avant de se perdre avec des hymnes taillés pour les stades. Des faux-jeunes (Triggerfinger) et des faux-vieux (Admiral Frebee, jamais remis de l’imagerie Kerouac). Et enfin, le seul, l’unique, Arno. Qui les enfonce tous ? Une affiche pareille, c’est le miracle du XXIe siècle. Et de la médecine, aussi. Prog : The Rolling Stones, Simple Minds, Arno, Triggerfinger, Seasick Stev e, Admiral Freebee
28.06, Werch ter, Festivalpa rk, Complet !, www.twclassi c.be
CONCERT : Agnès Jaoui, The Rocking-Chairs (29.06) ; Philippe Tasquin & Julie Jaroszewski (04.07) ; Antoine Chance (05.07) ; Sílvia Pérez Cruz (09.07) ; Snar ky Puppy (10.07)... // THÉÂTRE : Lorent Wanson & Théâtre Epique (30.06>02.07) ; Giuseppe Lonobile (30.06 & 01.07) ; David Murgia & Cie K (03.07)... // DANSE : Wim Vandekeybus & Ultima Vez (02 & 03.07) ; Serge-Aimé Cou libaly & Cie Faso Danse Théâtre (04.07)...
29.06> 11.07 , Mo Manège et div ns, Carré des Arts, Th. Le ers lieux, 11/8 d’ouverture, €, sauf conc ert 15€ // Pass 10 spectacles : 5 spectacles : 60€, 35€, 3 specta cles : 24€, www.leman ege.com
Agnes Jaoui © patrick swirc
jazzanova
© Ben Wolf
FESTIVAL AU CARRÉ
Faisons preuve de ponctualité et n'attendons pas juillet pour évoquer un festival qui met les petits plats dans les grands dès le 29 juin. Si Mons ne sera Capitale Européenne de la Culture qu’en 2015, Le Festival Au Carré donne le ton avec une foule de spectacles, d'ateliers, de conférences. D'abord, ne manquons pas le concert d'ouverture d'Agnès Jaoui explorant les répertoires latins, maghrébins et israéliens. On vous recommande aussi le légendaire What The Body Does Not Remember du chorégraphe Wim Vandekeybus, tout début juillet.
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Main Square Festival
Alors... Voyons voir... Que n’a-t-on pas encore écrit au sujet du Main Square ? Né en 2006 avec la venue de Placebo... Non, ça c’est fait. Le déplacement de la Grand’Place vers la Citadelle ? Déjà dit aussi. Est-ce qu’on a utilisé l’expression "grand raout de l’été" ? Oh, sûrement trop souvent. Ah, on pourrait dire qu’ils alignent les rois des ventes dans la cité de Robespierre ? Ouais, c’est pas mal ça. Thibaut Allemand & Alexis Floret
Gesaffelstein
MGMT
Faux hippies têtes à claques et vrais génies pop, MGMT a d’abord fait main basse sur les charts avant de livrer des albums loin, très loin des paquets de lessive et des soupes en boîtes. Héritiers malins de Syd Barrett et de Spiritualized, ces New-Yorkais sont tellement intelligents qu’ils pourraient être Anglais.
© DR
© Emmanuel Cossu
Remixeur de génie et créateur d’une musique aussi brutale qu’élégante, Gesaffelstein peut s'enorgueillir d'une unanimité rare dans le milieu techno. « J’aime les atmosphères de musiques de films, les mélodies : le dance-floor n’a jamais été une fin en soi » déclare le dandy Lyonnais. Et pourtant, on le trouve bien meilleur au front que sur disque ! En live, il maintient sans cesse la pression, plongeant son auditoire dans un trip haletant.
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Franz Ferdinand
Depuis 2003, Franz Ferdinand a rarement fait mentir sa réputation de machine à tubes. Seul Tonight : Franz Ferdinand (2009) était un poil plus faible – et encore : la tournée qui suivit a flingué certains adages : parfois, un groupe en pilotage automatique, c’est bon. Les Écossais piochent sans vergogne dans leurs quatre Lps – dont l’excellent dernier, hélas passé sous silence. Le résultat ? Un fascinant juke-box gavé de merveilles pop pour jambes agiles.
Disclosure
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Ce fut la sensation de 2013, l’album house pop tant attendu qui n’a pas déçu, gorgé d’invités de luxe, ravivant l’époque révolue de raves épiques. Depuis, on a eu le temps d’observer les lascars sur scène. Le duo est bon, mais donne étrangement l’impression de "faire le boulot", justement. Hé, les jeunes ! S’agirait de s’amuser un peu, non ?
Bombay Bicycle Club
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En quatre albums, la bande de Jack Steadman a fait montre d'une belle évolution : livré en février dernier, So Long, See You Tomorrow ravit les amateurs de pop britannique tout en chassant sur des territoires plus synthétiques. Preuve de cette mue, un morceau comme Carry Me devrait agiter quelques gambettes. Prog : Iron Maiden, Alice In Chains, Mastodon, Gho st (03.07) ; The Black Keys Dragons, Woodkid, Skrill , Imagine ex, Gesaffelstein, Franz Ferd inand, Triggerfinger, Ann Bombay Bicycle Club... a Calvi, (04.07) ; Stromae, John Butle r Trio, Yodelice, Paul Kalk Disclosure, Jack Johnson, brenner, Mgmt, Foals, The 1975... (05.07) ; Detroit, London Rodrigo Y Gabriela, -MGrammar, (Matthieu Chedid), David Guetta, Keziah Jones, Girls James Arthur… (06.07) In Hawaii,
03>06.07, Ar ras, La Citade lle, 1 jour 59 nuit 8€, 3 nu €, pass 3 jou its 20€, 4 nuits rs 115€, camp 25€, www.ma ing une insquarefestiv al.fr
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LES 4ECLUSES De l’eau sous les ponts Doucement, discrètement, mais sûrement, Les 4Ecluses se sont taillées une place à part dans le nord de la France. Intimiste, l’endroit est l’écrin idéal pour accueillir un folk feutré – mais aussi la caverne rêvée pour du death metal. À l’occasion de ses 20 ans, le premier directeur de la salle, Dominique Floch, et son successeur, François Jolivet, reviennent sur une belle histoire. Attention : ici, on risque d’enquiller les lieux communs du type « un soleil qui darde ses rayons dorés sur un cours
d’eau fendant la nature verdoyante » mais, que voulez-vous, tout est vrai ! C’est dans ce cadre que se trouvent Les
4Ecluses, alors on n’échappe pas aux clichés. De toute façon, l’important est à l’intérieur, sous ce toit voûté et entre ces murs épais – très épais, même : l’endroit fut jadis une poudrière. On y reviendra. « Tout a commencé au bar le Dyck » se souvient le fondateur Dominique Floch. « Nous y avons monté nos premiers concerts en 1985 : du pubrock, du blues, du punk-rock, entre autres. En 1989, l’association Arts Scéniques Rock est née, mais nous n’avions toujours pas de lieu. Nous organisions des dates en partenariat avec le Bateau-Feu, mais aussi au Méridien, à Malo, à Petite-Synthe... » 1989 est également l’année d’un changement à la mairie de Dunkerque, avec
l’élection de Michel Delebarre. Socialiste, ce dernier rompt avec la politique municipale très, très à droite du maire sortant, le CNI Claude Prouvoyeur. « Les institutions ont vu qu’il se passait quelque chose à Dunkerque, et elles ont compris qu’elles pouvaient nous faire confiance. » Etat des lieux En 1993, l'ancienne poudrière (devenue prison durant la Seconde Guerre Mondiale, puis antenne de l’ANPE) est choisie pour accueillir la fine équipe. Qui découvre un bâtiment totalement délabré : « Nous avons eu un coup de cœur immédiat pour l’endroit, nous sentions que c’était le lieu idéal, mais il y avait du boulot... », raconte Dominique Floch
dans un sourire. « Des arbustes poussaient dans la salle principale... ». Cette salle, avec une jauge de 300 places, est effectivement parfaite à l’époque – défileront entre autres Zebda, Miossec, Marcel Et Son Orchestre, Dr Feelgood... Vingt ans après, sans avoir rien perdu de son cachet intimiste, elle se sent parfois à l’étroit. « Mais on ne peut pas pousser les murs », admet Dominique, qui a quitté la direction en 2001. La bonne approche Arrivé dans son fauteuil en 2010, François Jolivet poursuit : « Ce pourrait être une faiblesse, nous en avons fait une force. Ainsi, nous pouvons accueillir des artistes "de niche". Je pense au festival We Will Folk You ou à une formation post-rock comme Sleepmakeswave ne conviendrait peut-être pas au Grand Mix, par exemple. Ici, c’est plus simple.
Idem pour Napalm Death. Leur agent était réticent, souhaitait une plus grande salle mais finalement l’auraitil remplie ? Ici, nous avons affiché complet. » Un rapide coup d’œil à la dernière saison confirme ses dires, puisque des Normands de Gablé à la légende Steve Mackay (saxophoniste sur Fun House des Stooges), du dub de Bush Chemists ou le hip-hop façon Audiard de Seth Gueko, Les 4Ecluses ont frappé fort. Et juste. L’avenir, désormais, passe par l’aide à la création. En sus de l’accompagnement de jeunes formations, seront bientôt achevés trois studios de répétition – ce dont Dunkerque manque cruellement. Idéalement, ces studios seront ouverts quotidiennement, le soir et ls week-ends, afin d’encourager les pratiques amateures. Rendez-vous dans 20 ans ! Thibaut Allemand
Les 4Ecluses Îlot des 4Ecluses, Rue de la Cunette, Dunkerque, +33 (0)3 28 63 82 40, www.4ecluses.com FESTIVAL ANNIVERSAIRE DES 4ECLUSES, 21.06, 15h>02h, Gratuit Concerts : La Fanfare Sevezoo + J. Keens Balloon Flight + Lena Deluxe + Vundabar + Gazateam + Chill Bump + Imazighen + Kill The Young + M. Jabot + Jean Jean + Kill Me This Monday + Super 4 Animations & Ateliers : Exposition De Cap’tain Nico + La Brigade Verte + Lecture, Conte, Jeux + Ateliers Graff & Dessin...
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Putain dix ans ! On a presque tout lu, vu et entendu sur Arcade Fire. Des débuts dans leur studio-église (ou l'inverse ?) jusqu'à la guérilla marketing de Reflektor et ses (très) nombreuses collaborations. À l'aune de son passage en Europe, prenons donc un peu de recul sur l’incontournable sextette montréalais. Sur YouTube, est visible un court reportage sur les dessous du Reflektor Tour, colossale tournée des Canadiens. L'un des chefs techniciens y raconte comment le groupe a souhaité baisser au maximum les structures d'éclairage du stade, pour donner au public l'impression d'être dans un club. Cette association entre l'énormité des arènes où se produit la formation, et sa volonté de préserver l'ambiance carnavalesque afro-caribéenne de leur dernier album : voilà ce qui fait la force des shows estampillés Arcade Fire aujourd'hui. On y vient costumé, en veste à paillettes ou en haut-de-forme. Tout y est réussi, attirant et beau. Presque trop beau... Et si l'aura messianique dont la critique a drapé la bande des six était mauvais signe ? Comment, après quatre essais, renouveler l'air, faire encore mieux la prochaine fois, quand on croule sous les éloges ? Ne boudons pas notre plaisir, d'ici là : nos rockers ménestrels restent diablement efficaces sur scène. Des hymnes générationnels (Wake Up, Rebellion) aux réussites plus récentes, en passant par des BPM boostés (Normal Person, Here Comes the Night Time), on a encore de quoi se rincer l'oreille un bout de temps. Dix ans ont passé depuis le fantastique et sombre Funeral. Arcade Fire n'a jamais été aussi vivant. Alexis Floret 10.06, Anvers, Sportpaleis, 20h30, 44/40/34€, www.sportpaleis.be
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Paul Weller
Flying Lotus Non, Flying Lotus n’est pas un pilier de la maison Warp au sens où peuvent l’être des types comme Aphex Twin, LFO, Autechre ou Boards Of Canada. Mais à l’instar de ce carré de pionniers, chacune des quatre sorties de l’Américain, copain de Radiohead et d’Erykah Badu, fut l’occasion d’écoutes enfiévrées et de débats enflammés. La moitié crie au génie, l’autre à l’escroquerie et le dernier tiers – non, cherchez pas – demeure prudent, prenant le temps de digérer ces œuvres denses. En attendant, l’occasion n’est pas si fréquente d’admirer cet architecte sonore empiler les couches d’abstract hip-hop, de jazz chelou, de louches de dubstep et noyer le tout sous des basses abyssales. Ah, et bonne nouvelle : Flying Lotus invite le fleuron de son propre label (Brainfeeder avec Captain Murphy ou Thundercat), mais promis, il ne ramène pas Thom Yorke.
L’individualisme, le sens du détail, un mode de vie clean dans des circonstances difficiles. Voici résumée en quelques mots l’essence même du modernisme, philosophie puis mouvement de jeunesse né dans l’Angleterre d’après-guerre. Et de ses débuts en équipe à ses échappées solitaires, notre homme est demeuré fidèle à ces principes. Sur les rotules toute la sainte journée, mais paradant en Fred Perry le soir venu. La route était longue, mais jamais le Britannique distingué ne s’est laissé distraire par ce peloton de suiveurs, ni par ceux qui aboyaient, sur les bas-côtés. La caravane passe. Après quelques triomphes de ce côté de la Manche, ce génie s’est fait rare. Pour revenir, plus fort. Car Bradley Wiggins est... Hein ?! Comment ça, on parle pas de Wiggo ?! Euh, pardon, non... Paul Weller. Mais, relisez, ceci est également valable pour ce dernier. Thibaut Allemand 09.06, Bruxelles, Ancienne Belgique, 20h, 36€, www.abconcerts.be 05.07, Hérouville-St-Clair, Festival Beauregard, 46/43€, www.festivalbeauregard.com
01.06, Bruxelles, Ancienne Belgique, 19h, 28€, www.abconcerts.be
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Cheveu / Burgalat
Black Lips Une baisse de forme ? Leur dernier fait d’armes, rock’n’roll, énergique, mélodique, tout ça, nous a moins bouleversé que d’habitude. Pas grave : les sales gosses d’Atlanta – largement trentenaires, cependant – incendient les planches comme personne. Et si leurs concerts tournent parfois à la formule (la scène envahie durant Bad Kids, ce genre), les Américains ne s’ennuient jamais ou alors, ils sont très bons comédiens.
Avec un surprenant dernier LP en poche (cf LM n° 93), on a même entendu les trois Français sur France Culture. Oui, ça a un peu plus de gueule que les digressions matinales de Dédé Manoukian. D’ailleurs, on préfère celles, franchement pataphysiques, de Bertrand Burgalat, animateur à ses heures et musicien tout le temps : après un concert d’anthologie à Erquinghem-Lys voici deux ans, le génial binoclard revient dans la région. Un double événement. 13.06, Lille, Le Grand Sud, 20h, 16/11/8€, www.aeronef-spectacles.com
03.06, Bruxelles, Botanique, 20h, 20/17/14€, www.botanique.be
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Pat Metheny Attention, ici, y a du CV. Pat Metheny a tout de même débuté avec Jaco Pastorius, l’idole des bassistes amateurs de slap, et son dernier fait d’armes est une participation au vingtième volume des Books Of Angels, initiés par le grand manitou John Zorn. Autant dire que l’éventail de Pat Metheny est aussi large que son toucher de six-cordes est subtil. Jazzman accompli, ouvert aux nouvelles technologies et figure du label ECM, cet Américain a projeté le genre dans le xxie siècle avec classe, modestie et maestria. Un monument immanquable. 04.06, Bruxelles, Ancienne Belgique, 19h45, 48€, www.abconcerts.be 05.06, Tourcoing, Théâtre Municipal, 20h30, 42/37/32€, www.tourcoing.fr
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ISABELLE HUPPERT & MARC FITOUSSI La Ritournelle Propos recueillis par ¬ Audrey Jeamart Photos ¬ SND / Mars Distribution
Cette Ritournelle accompagne la dérive d'un couple usé. Brigitte (Isabelle Huppert) et Xavier (Jean-Pierre Darroussin), deux éleveurs normands, mènent une existence routinière. Elle est rêveuse, il est travailleur. Sous prétexte d’un rendez-vous médical, Brigitte prend alors la tangente, direction Paris, sans savoir ce qui l’attend, ni avec qui... Le réalisateur Marc Fitoussi et l’illustre comédienne évoquent cette œuvre douce-amère, naviguant entre l’étrangeté du conte et la tendresse d’une comédie. Pourquoi avoir situé les personnages en Normandie, dans une exploitation bovine ? Marc Fitoussi : Brigitte et Xavier auraient pu évoluer dans un autre milieu. Mais je tenais à les inscrire dans une réalité. Pour cela, le monde rural tel qu’il est aujourd’hui est le cadre idéal. Le travail de ce couple est tellement accaparant qu'il prendra conscience de l’ennui après le départ de ses enfants.
Leur rythme de vie empêche de découvrir autre chose... Vous privilégiez la suggestion aux longues explications… M.F. : Les personnages vivent une crise, mais sans conflit. Je ne voulais pas de scènes ou de dialogues explicatifs. La ritournelle, c’est une manière élégante de désigner la routine. C’est aussi un film assez musical, rythmé, qui ▲
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« La ritournelle, c’est une manière élégante de désigner la routine. »
brasse de nombreux styles musicaux différents. Les premières images sont assez vaporeuses. Est-ce une façon de vous rapprocher du conte ? M.F. : La Normandie nous a inspirés le choix de la lumière et du cadre. Avec ma chef-opératrice Agnès Godard, nous avons cultivé une tonalité anglaise, avec les costumes, la voiture… On a aussi abordé la campagne de manière onirique. La scène de la soirée chez les
voisins est un peu surnaturelle. Alors oui, on a un pied dans le conte, et cela m'a plu de jouer avec ces codes. L’arrivée à Paris tranche d'autant plus avec cela : nous débarquons dans le tumulte de la ville. Cette partie ne renvoie-t-elle pas à la comédie hollywoodienne ? M.F. : J'ai pensé à Voyage à Deux de Stanley Donen. Brigitte se retrouve un peu comme une américaine à Paris. Le film comporte quelques clichés que nous assumons, comme la grande roue qui paraît quelque peu artificielle. Il y a un petit côté ancien, désuet, que je revendique. Comment Isabelle a-t-elle rejoint le film ? Isabelle Huppert : D'abord, j’avais très envie de tourner à nouveau avec Marc.
Comment abordez-vous un rôle de comédie ? IH : J’ai joué des rôles qui n’ont rien à voir les uns avec les autres. On a tendance à m’associer à des personnages sérieux donc Brigitte peut surprendre. Notamment par son côté malicieux, émerveillé. C’est un don que l’on perd en grandissant ! Comment travaillez-vous ensemble ? M.F. : Avec Isabelle, on a beaucoup évoqué les costumes. Par exemple, la toque en fourrure dit beaucoup du personnage, de son envie d’être décalée. Pour le reste, il n’y a pas besoin de discuter durant des heures, nous nous comprenons sur un simple mot, un regard. C’est d’ailleurs la deuxième fois que vous tournez ensemble... M.F. : J’admire la capacité d'émerveillement d'Isabelle, sa curiosité. C’est une attitude presque adolescente. I.H. : Mais cela doit nourrir le film. Je me suis intéressée ici à ce que l'on transmet aux enfants. Brigitte comprend son fils, qui veut devenir artiste de cirque. Elle lui a transmis cette capacité à s’envoler. Elle a cette poésie-là. Ils l’ont tous les deux à leur manière, c’est ce qui les rend attachants.
Le sujet du flottement au sein du couple peut sembler rebattu. Pourtant, en esquivant autant les clichés que les contorsions psychologiques, Marc Fitoussi (La Vie d’Artiste, Copacabana), nous séduit avec cette parenthèse libératrice. Il rend Xavier le bourru et Brigitte la candide justes et touchants. Un rôle lunaire qui va d’ailleurs comme un gant – ou une toque de fourrure – à Isabelle Huppert. Cette ritournelle qui cultive quelques fausses pistes est une heureuse surprise. La Ritournelle, un film de Marc Fitoussi Avec Isabelle Huppert, Jean-Pierre Darroussin, Michael Nyqvist, Pio Marmaï, Marina Foïs… Sortie le 11.06
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En lisant le scénario, j’ai aimé ce personnage et son regard constamment étonné sur le monde et les gens. Brigitte est sensible, candide, mais pas si sotte, elle renferme une certaine mélancolie. Ces personnages sont modestes, mais on leur offre du romanesque, on les élève au rang de héros de leur propre vie.
Chronique
© Christine Plenus
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DEUX JOURS, UNE NUIT
La bourse ou la vie ? La Môme dans une cité ouvrière belge ? Cela pouvait ressembler à une mauvaise plaisanterie. C'est devenu une évidence. Deux Jours, Une Nuit, présenté en compétition officielle à Cannes, offre à Marion Cotillard un de ses plus beaux rôles. Et s'impose comme un des sommets de l'œuvre des frères Dardenne. Le naturalisme rugueux des Dardenne ne s'est jamais accompagné de compromis. Caméra à l'épaule, acteurs non-professionnels ou peu connus, sujets "difficiles" et personnages a priori peu aimables. Depuis La Promesse, le film qui les a révélés en 1996, le style a peu varié et les préoccupations sont restées les mêmes. Ici, le poste de Sandra (Cotillard) fait l'objet d'un vote. Ses collègues ont le "choix" entre leur prime ou son licenciement. La prime est votée, mais Sandra obtient la tenue d'un nouveau scrutin. En défendant son emploi, elle se relève. Et fait face. La lutte ! Le scénario est minimal. Argumenter avec chacun et tenter de tous les convaincre. Ils sont seize, assez nombreux pour dresser un panorama du monde ouvrier belge. Le film ne s'en contente heureusement pas. À chaque fois, il s'agit pour Sandra comme pour ses collègues de trouver le courage de s'exposer. Scène bouleversante où un homme, ayant voté la prime, fond en larmes, remerciant Sandra d'être venue le rencontrer et la priant de l'excuser. La caméra des Dardenne saisit précisément le sommet de la crise. Choisir un argent parfois vital, c'est abandonner sa puissance politique. Le vote n'offre que l'illusion du choix. C'est l’un des moyens de l'aliénation du capitalisme à "visage humain". Mais la solidarité existe. Et une femme a appris à lutter. Raphaël Nieuwjaer
Un Film de Jean-Pierre et Luc Dardenne, Avec Marion Cotillard, Fabrizio Rongione, Pili Groyne...
© Daniel McFadden
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Maps to the stars
Silence, Saturne ! Sur l’affiche, les collines d’Hollywood en flammes. Un casting impressionnant et un scénario signé du comédien, romancier et producteur Bruce Wagner : Maps to the stars avait tout pour attiser le désir du cinéphile. Difficile pourtant de s'enflammer. Le territoire a déjà été foulé, arpenté, quadrillé. Du Sunset Boulevard de Wilder (1950) au Mulholland Drive de Lynch (2001), le cinéma américain a largement montré l'envers cauchemardesque de l'usine à rêves. Pour se démarquer, Cronenberg semble d'abord devoir forcer le trait : l'acteur en désintox a 13 ans, la folie perce à chaque réplique, l'inceste et la mort sont partout. Hélas, son humour pincesans-rire et son style clinique s'accommodent mal du grotesque. Comme pour Cosmopolis, il faut donc surmonter une certaine ingratitude du film pour en saisir quelques éclats de beauté. Et ces éclats sont d'un noir absolu. Actrice sur le retour désirant à tout prix rejouer un rôle jadis tenu par sa mère ; ado-star aussi tyrannique que perdu, sœur pyromane et papa psy-gourou marié à... sa sœur. La barque serait bien chargée si Cronenberg ne touchait là à l'essence de son cinéma. La chair devient folle, elle bégaie. C'est le côté saturnien du film : les enfants se tuent à reproduire la vie de parents qui les dévorent. Pour Cronenberg, cette chair folle est peut-être aussi celle d'un Hollywood où l'on ne tourne plus que des remakes, des sequels et des prequels. Bref, des œuvres dérivées. Imparfait, sans doute, son film a au moins le mérite d'être singulier. Raphaël Nieuwjaer Un film de David Cronenberg Avec Julianne Moore, Mia Wasikowska, Robert Pattinson
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Michael Borremans L'illustre inconnu Mondialement connu (des collectionneurs), mais assez méconnu en son pays, le gantois Michaël Borremans se voit offrir sa première grande rétrospective après vingt ans de carrière. La centaine d’œuvres présentée provoque un sentiment plutôt ambigu. On demeure admiratif devant tant de beauté formelle, mais ces dessins, peintures, films et photographies procurent également une angoisse diffuse.
Ci-contre : The Angel, 2013, 300 x 200 cm Courtesy Zeno X Gallery Antwerp © Photographer Dirk Pauwels Ci-dessus : 10 and 11, 2006, 36 x 42 cm Private Collection, Courtesy Zeno X Gallery Antwerp © Photographer Peter Cox
Une chose est certaine : Michaël Borremans soigne ses effets : dès l’entrée, on est saisi par un portrait en pied frisant les quatre mètres (The Avoider). Du massif, du monumental, tout comme Neo Rauch, présenté en ces murs voici ▲
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The Devil’s Dress, 2011, 203 x 367 cm Dallas Museum of Art, DMA/amfAR Benefit Auction Fund, Courtesy Zeno X Gallery Antwerp and David Zwirner New York/London © Photographer Ron Amstutz
un an ? Pas si vite : dans la première salle, de petits formats obligent le visiteur à s’approcher – jusqu’au trouble : ces personnages solitaires sont-ils vivants ? Morts ? Emplis de quiétude ou profondément abattus ? Nul ne le sait. Photographe et graphiste de formation, le natif de Grammont, qui a débuté la peinture à l’âge du Christ, se défend de réaliser des portraits. Il immortalise ses amis ou des modèles, mais cherche les physiques les plus universels possibles – l’important demeure la composition, en témoigne Sleeper : une enfant endormie, une jeune fille décédée ? Indices Dans son atelier de Gand, le quinquagénaire travaille uniquement à la lumière naturelle. Ce qui explique en partie
(le talent et la technique font le reste) pourquoi ses œuvres évoquent le travail des grands maîtres - de Velasquez à Courbet en passant par Goya. À quelques détails près : si les trois maîtres précités cherchaient le réalisme, Borremans glisse des imperfections, laisse quelques traînées de peinture ici et là, jouant avec la matière - graphite, huile, vernis... Si l’on vous laisse découvrir la salle des vidéos – avec entre autres des corps immobiles tournant sur eux-mêmes, telles d’étranges statues – on ne peut passer sous silence la salle des grands formats, où le trouble atteint son paroxysme : ainsi de The Angel, immense anonyme (3x2 m) en robe rouge dont le visage, peint en noir, interroge : triste carnaval ? Deuil ? Ne comptez pas sur l’artiste pour livrer une explication. Thibaut Allemand
As sweet as it gets Jusqu’au 03.08, Bruxelles, Bozar, mar>dim, 10h>18h, sf jeu, >21h, 12>1,25€, www.bozar.be
Robe de nuit. Années 1930-1935 © Musée du Costume et de la Dentelle Modèle Hirsch : Robe du soir. Vers 1930-1935 © Musée du Costume et de la Dentelle
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Glamour 30’s Fashion Expo
L’entre-deux-modes Coincée entre l’effervescence des Années Folles et l’austérité imposée par la Seconde Guerre Mondiale, la mode des années 1930 demeure encore méconnue. À tort. Le Musée du costume et de la dentelle de Bruxelles répare cet impair à travers 55 pièces caractéristiques de ce temps de crises, marqué par un élégant retour à la féminité. Jupe au genou contre longueur aux chevilles. Modèle charleston contre fourreau près du corps. Perles et plumes contre sobriété. Dans la première vitrine de Glamour 30’s Fashion Expo, Caroline Esgain a choisi d’opposer deux robes à danser : « Les années 1920 voient triompher la taille basse et les coupes amples, mais la mode des années 1930 remet tout à sa place : la taille est marquée par une gaine, les seins mis en valeur et les robes, moulantes, ne laissent pas de place au moindre bourrelet ! », sourit la commissaire. D’un étage à l’autre, les toilettes retracent les différents moments de vie des bourgeoises en pleine Grande Dépression : tailleur de jour pour prendre le thé, maillot de laine pour les bains de mer, pyjama d’intérieur d’inspiration kimono pour recevoir de façon décontractée. La pièce phare de cette exposition est une luxueuse robe culotte en mousseline de soie signée Madeleine Vionnet, tout juste identifiée. On y retrouve la patte de la créatrice féministe qui fit "sauter le corset" : la coupe en biais, soulignant les courbes sans entraver le corps et qui sera, bien après les années 1930, imitée par tous les couturiers. Marine Durand Jusqu’au 01.02.15, Bruxelles, Musée du costume et de la dentelle, mar>dim, 10h>17h, 4/3/2€/grat, www.museeducostumeetdeladentelle.be
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Contreplongée Dans l'imaginaire collectif, l'eau peut représenter la liberté ou susciter la crainte, mais demeure un champ des possibles. C'est ce qu'explore cet accrochage. Le photographe Charles Fréger (auteur de la série Donneurs sur les ouvriers d'Arcelor) nous place face à des enfants en tenue de bain saisis en plan américain – on les découvre, saisissants d'ingénuité. Les travaux de Lionel Bayol-Themines quant à eux marquent l'isolement de l'individu au centre d'une étendue d'eau calme. Ailleurs, on suit l'Arrageois Jérôme Progin en apnée ; un univers propice à la contemplation, où le silence est d'or bleu. Ces différents regards célèbrent l'épanouissement sans retenue, et la légèreté absolue. L'installation Les Thermes de l'Amicale de Production complète le tout, avec une immersion d'un autre genre dans une piscine à boules truffées d'idées philosophiques. Alexis Floret 07.06>24.08, Lambersart, Colysée, mer>sam 13h30>18h30, dim 13h>19h
En Belgique, où les tensions communautaires demeurent vives, le football pourrait agir comme un remède, en rassemblant le peuple autour de l’amour du ballon rond. C’est en tout cas ce que l’on ressent face à ces diables rouges immortalisés en noir et blanc par Stephan Vanfleteren, dont les portraits évoquent ceux du génial Richard Dumas. Loin des Dieux Du Stade (sommet de propagande nazie de Leni Riefenstahl ou du calendrier façon Chippendales du Stade Français), le photographe saisit les visages et les bustes des joueurs. Une façon de mettre les sportifs à nu, mais pas seulement : la Belgique est ici silencieuse – finies, les querelles linguistiques, tout se passe dans les regards. Ah, on aurait bien collé une vanne sur le peu de chances de la Belgique lors de cette Coupe du Monde, mais cette fois, ils ont l'air très forts ces Diables Rouges ! Thibaut Allemand 06.06 > 17.08, Bruxelles, Botanique, mer>dim, 12h>20h, 7/6/5€/grat, www.botanique.be
Les Diables, Benteke - Debruyne © Stephan Vanfleteren
Water-Polo © Charles Fréger
exposition
MMXIV - LES DIABLES / DE DUIVELS
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On Aura Tout Vu ! Fondée à Paris en 1998, la maison On Aura Tout Vu s’est d’abord fait un nom en créant des accessoires et broderies pour Lacroix, Givenchy ou Dior, avant de se lancer pleinement dans la création de lignes maison. Ultrasoignées, ces confections arborent également un parti-pris ludique, qui joue sur le détournement : la dentelle est présente bien sûr, mais d’autres techniques (broderie, sculpture, soudure, menuiserie) entrent en jeu. On n’a encore rien vu !
Jusqu'au 09.11, Gaasbeek, Château, tlj sf lun, 10/8/1€/grat, www.kasteelvangaasbeek.be
Calais, Cité Internationale de la Dentelle et de la Mode, 14.06>31.12, tlj sf mar, 10h>18h, 5/2,50€, www.cite-dentelle.fr
Lit volant de Paul Arconati © WildWorks Photo Ana San Sebastián Blanco
Collection autome-hiver 2013-14 © Fred Collier
Once Upon A Castle Aux portes de Bruxelles, le château de Gaasbeek est investi par la compagnie britannique Wildworks, qui y déploie une œuvre d’art totale, comme elle l’avait fait dans le Palais de Kensington (Londres). Dans les salles transformées en cabinets de curiosités, des performeurs déclament de la poésie, vous invitent à leur table et content, au son de musiques enivrantes, trois figures qui vécurent au château (le comte d’Egmont, Paul Arconati et la marquise Marie Arconati-Visconti). La vie est un songe, parfois.
Construction récente – on n’en parle guère avantguerre – l’adolescence inspire les artistes. Ici, une petite cinquantaine de créateurs (de Robert Doisneau à Hedi Slimane) questionnent l’âge ingrat, en quatre grands axes : musique, révolte, mode et passions. Les œuvres présentées ont été sélectionnées au sein de la collection du FRAC. Preuve qu’un bon commissariat peut marier les créations entre elles pour en tirer un nouveau sens. Preuve aussi de la volonté du lieu de prendre à bras-le-corps les questions actuelles, afin de s’adresser à une nouvelle génération – mission accomplie. Jusqu’au 31.12, Dunkerque, FRAC/AP2, mer>dim, 12h>18h, gratuit, www.fracnpdc.fr
© Margot Zanni
NOUVELLE GÉNÉRATION
exposition
Rodolphe A. Reiss, Accident, Rivaz, mai 1913 © Musée de l’Elysée / Institut de police scientifique, Lausanne
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agenda
No Country For Young Men Au-delà des questions bancaires et des manifestations (parfois) violentes, les 33 artistes contemporains offrent une vision critique de l’Europe et du dogme de l’austérité : raréfaction des services publics et hausse du chômage affament le peuple grec, au sens propre du terme. Ainsi de ce long travelling où les personnages passent d’une interminable file dans un supermarché à celle d’une soupe populaire.... Bruxelles, Bozar, jusqu’au 03.08, mar>dim, 10h>18h, sf jeu, 10h>21h, gratuit, www.bozar.be
Robert Heinecken, Lessons in Posing Subjects Depuis les années 1960 et durant toute sa carrière, Robert Heinecken (1931-2006) a démontré le caractère trompeur des images. Ici, est présentée la série Lessons in Posing Subjects (1981-1982). Le "para-photographe" américain y capture des images trouvées dans des catalogues de vente par correspondance avec un Polaroid SX-70. à coups d'instantanés et de légendes ironiques, il re-contextualise et raille toute une tradition iconographique misogyne et mercantile. Bruxelles, Wiels, jusqu’au 17.08, mer>dim, 11h>18h, 8/5/3/1,25€/gratuit, www.wiels.org
LE THEATRE DU CRIME RODOLPHE A. REISS Après Les Experts Miami, Los Angeles... Les Experts Lausanne ?! Pas loin. Fondateur de l’Institut de police scientifique de l’Université de Lausanne, Rodolphe Archibald Reiss (1875-1929) immortalise froidement la mort : scènes de crimes, indices et traces relevés, mais aussi reconstitutions... Loin du voyeurisme louche d’un Weegee, ce Suisse menait l’enquête. Pourtant, se dégage de ces clichés une étrange beauté, un charme vénéneux. Charleroi, Musée de la Photographie, jusqu’au 07.12, mar>dim, 10h>18h, 6/4/3€/ gratuit, www.museephoto.be
GUERRE ET TRAUMA Le stress post-traumatique à travers l'Histoire. L'exposition prend pour point de départ "l'obusite" qui marqua les Poilus. Et établit des liens entre les rescapés de viols, les enfants maltraités, les prisonniers politiques et les militaires. Le tout en photos impressionnantes, cartels instructifs et œuvres spécialement réalisées pour l'occasion. Non, c'est pas gai. Mais salutaire. Gand, Musée du Dr Guislain, jusqu'au 30.06, mar>ven, 9h>17h, sam&dim, 13h>17h, 8/6/3/1€/gratuit – 12 ans, www.museumdrguislain.be
ERRÓ, Good-bye Vietnam, 1975 © Errò, ADAGP, Paris 2014
exposition
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agenda
Les désastres de la Guerre
Open Museum : Air
La guerre est une horreur. Lieu commun ? Pourtant, on n’a pas toujours représenté les conflits de manière négative – pas avant les guerres napoléoniennes, dont les massacres de civils furent immortalisés par quelques peintres. Le Louvre-Lens déploie ainsi le regard des artistes, de Napoléon à nos jours en passant par les deux conflits mondiaux, l’Algérie ou le Vietnam. En tout, 200 artistes (Goya, Dix, Vallotton, Capa, Picasso, Combas...), 450 œuvres, peintures, dessins, photographies ou artefacts (des obus sculptés par des anonymes).
À la fois moderne (la French Touch...) et patrimonial (les antiques instruments, l'amour d'une certaine pop seventies), Air compose un habillage sonore pour les différentes salles du Palais des Beaux-arts de Lille. De l’Atrium au sous-sol médiéval, le tandem propose un sound design habile et rêveur, propice au dialogue entre et avec les œuvres. Cette première mondiale berce le musée d’une torpeur salvatrice, et l’on redoute – déjà – le moment où la musique sera coupée... à noter, la venue du duo le 26 juin.
Lens, Louvre-Lens, jusqu'au 06.10, tlj sf mar, 10h>18h, 9/8€, www.louvrelens.fr
Zone Urbaine Ludique La ville transformée en vaste terrain de jeu. Ou l'urbanité réinventée. Citons les affiches sérigraphiées venues des quatre coins du globe ayant pour thème commun la cité, la réappropriation de la ville par les jeux vidéos – GTA, entre autres. Mais aussi ce fameux Casse-Brique détourné en utilisant des éléments de l'architecture moulinoise. Comment cela, le quartier est souvent en travaux ? Ce n'est rien à côté de ce que vous allez pouvoir créer... Lille, maison Folie Moulins, 16.05>06.07, mer>dim, 14h>19h, gratuit, www.mfmoulins-lille.fr
Lille, Palais des Beaux-arts, jusqu’au 24.08, lun, 14h>18h, mar>dim, 10h>18h, 6,50>1,50€/grat
Abstractions Géométriques Belges, de 1945 à nos jours
Après-guerre, l'abstraction se divise en deux sensibilités : lyrique et géométrique. Cette dernière repose sur la précision des lignes mais aussi la pureté des couleurs. Peintures, sculptures, mobiliers, joailleries ou textiles conçus par Jo Delahaut, Pol Bury, Marthe Wéry, Dan Van Severen, ou Jean Rets rendent justice à ce courant majeur de l'art belge, toujours fécond, mais trop méconnu. Mons, BAM, jusqu'au 13.07, mar>dim, 10h>18h, 9/6€, www.bam.mons.be
Elmar Trenkwalder, WVZ 162, 2002 © Elmar Trenkwalder, 2014 Photo DR
exposition
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Amédée De la Patellière, Le Temps Retrouvé Amédée de La Patellière (1890-1932) laisse derrière lui une œuvre atypique, marquée par une mélancolie diffuse, devant autant au romantisme qu’aux recherches formelles du cubisme et de l’expressionnisme – soleils noirs, orages, portraits douloureux... Cette sélection de dessins offerts par les descendants de l’artiste offre de (re) découvrir un maître oublié. Roubaix, Musée de la Piscine, 14.06>14.09, mar>jeu, 11h>18h, ven, 11h>20h, sam&dim, 13h>18h, 9/6€, www.roubaix-lapiscine.com
Elmar Trenkwalder, Ornement et obsession Immenses, ces céramiques évoquent à la fois des temples hindous, des cathédrales gothiques et romanes ou des façades baroques. En sus, l'Autrichien utilise ET dissimule fragments de corps et de parties génitales au sein de ces constructions. Cette première rétrospective consacrée à son œuvre monumentale, à ses peintures et dessins révèle un créateur qui mêle sacré et humour. Tourcoing, MUba, 17.04>24.11, tlj sf mar, 13h>18h, 5/3€/grat, www.muba-tourcoing.fr
Monte le son ! Interactif et sensoriel, ce parcours en met plein les esgourdes. Dès l'entrée, un jardin suspendu sonore traduit le chuchotement des... plantes ! Ailleurs, le musicologue Michael Bradke imagine un tunnel nous bombardant de voix étranges. Puis on crée des sons avec les battements de son cœur, les mains posées sur un plateau. Le genre de promenade qui ravit petits et grands ! Villeneuve d'Ascq, Forum des Sciences, jusqu’au 08.03.15, mar>ven 10h>17h30, sam>dim 14h30>18h30, 4/2€, grat -18 ans, www.forumdepartementaldessciences.fr
Brouillon Kub : les artistes cubistes et la caricature Durant la Première Guerre Mondiale, les détracteurs du cubisme l’écrivaient avec un K et, son principal marchand étant d’origine allemande, ce courant pictural devenu majeur était accusé de trahison avec les "Boches", pour le dire vite. Cent ans plus tard, qu’en reste-t-il ? Pas grand' chose. Mais il est amusant et instructif de voir comment Picasso, Gris, Metzinger, Marcoussis ou encore Duchamp et Villon ont répondu à ses veules attaques – avec le pinceau et, toujours, le panache. V. d’Ascq, LaM, 14.06>21.09, mar>dim, 10h>18h, 7/5€, www.musee-lam.fr
littĂŠrature
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interview
IRVINE WELSH Un flic à Miami Propos recueillis par ¬ Sylvain Coatleven Photos ¬ © Jeffrey Delannoy / © DR
Irvine Welsh aurait pu se retirer du monde après Trainspotting (1993), premier roman culte. Au lieu de cela, l’Ecossais revient avec une enquête intitulée Crime, prolongement de Une Ordure enfin traduit dans la langue d’Eric Cantona. Ou comment Ray Lennox, flic d’Edimbourg légèrement perturbé et délocalisé sous le soleil de Miami, se retrouve confronté à deux problèmes de taille difficilement compatibles : préparer son mariage et sauver une fillette des griffes de pédophiles locaux. Un sacré programme.
Crime est-il la suite de Une Ordure ? Eh bien, certains personnages étaient présents dans Une Ordure, mais ils n’étaient pas centraux. Donc c’est une sorte de suite. Mais pas complètement.
gens très humains, parfois détachés de ce qu’il leur était arrivé. Alors j’ai fouillé dans ma galerie de personnages et je suis tombé sur ce flic, Ray Lennox. Il me semblait intéressant à double titre. Il apparaissait dans Une Ordure mais n’était pas essentiel, et il avait ce petit côté secret. Le personnage idéal pour cette enquête.
C’est-à-dire ? À l’origine, je souhaitais écrire un roman sur les abus sexuels. J’ai débuté mes recherches en me rendant dans des groupes de paroles de victimes. Je pensais me trouver face à des gens traumatisés, hantés, mais j’ai rencontré des
Le personnage de Lennox est donc le point de départ. Oui, il a ce côté un peu barré, capable ▲
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« Cela peut sembler très sombre mais c’est aussi une histoire d’éveil »
chacun apprécie. Et peu à peu, le personnage prend vie et s’impose dans des situations de façon indépendante. C’est ainsi que j’ai procédé pour Lennox. Il avait sa vie dans Une Ordure, et il est maintenant au cœur d’une histoire à Miami.
de passer des vacances avec sa copine mais de tout foirer, de prendre la vie avec tout ce qu’elle a de bizarre. C’était un point de départ intéressant. Au début, il apparaît vraiment comme un type brisé et parano. Peu à peu, il reprend confiance en lui et devient quasi-héroïque. Ça peut sembler très sombre mais c’est aussi une histoire d’éveil. C’était donc agréable à écrire, tandis qu’Une Ordure était un livre atroce, même s’il y avait une forme d’humour.
Vous vivez aux Etats-Unis maintenant, le roman se déroule à Miami, ce changement géographique a-t-il changé votre écriture ? (Hésitation) Oui, dans une certaine mesure. Certains personnages sont américains, donc l’écriture est différente. Cela dit, j’ai tenté de faire abstraction de tout ce que j’avais pu voir sur Miami : NCIS Miami, Deux Flics À Miami... J’ai voulu saisir cette ville, via ma propre perception. Et surtout, Lennox est très Écossais.
Comment créez-vous vos personnages ? C’est toujours un peu la même recette. Je leur invente un parcours, des centres d'intérêts, une relation au monde, même pour les personnages les plus secondaires. Je leur associe également des playlists. Je sais quelle musique
Donc Crime n’est pas votre roman américain ? Non, je ne crois pas. Bizarrement, c’est un roman globalisé, qui intègre différents horizons, endroits et cultures. Cette culture globale est partout : je me suis baladé dans les rues de Paris et j’ai
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vu plusieurs personnes avec des maillots de Manchester United. Ce roman reste aussi très écossais. Parce que c’est avant tout l’histoire d’un Écossais dont la psychologie est caractéristique du pays. Le Royaume-Uni vous manque-t-il ? Oui, énormément. Cela fait deux semaines que je suis rentré, et ça me fait plaisir de voir ma famille et mes amis bien sûr, mais aussi et surtout de retrouver des endroits qui m’ont construit. Quels sont les écrivains contemporains britanniques qui vous intéressent ? John King évidemment et Alan Warner, aussi. Nous avons émergé à peu près au même moment et sommes devenus amis. Nous partageons une même sensibilité et abordons nos sujets de la même façon. Mais je peux également citer des gens arrivés après moi comme Alan Bisset, Louise Welsh, d’autres écossais. Ah, et je n'oublie pas l’irlandais Kevin Barry : City Bohane est l’un des meilleurs livres que j’ai lu ces dernières années. Parlons peu, parlons foot : Ray Lennox supporte l’équipe des Hearts d’Edimbourg et... (il coupe) Et pas moi ! Je supporte les Hibs. Mais les deux clubs sont au plus mal en ce moment, Heart of Midlothian
est déjà relégué, et l'Hibernian Edimbourg pourrait l’être aussi, ce qui serait dingue. Si on y regarde de plus près, on n’a jamais réussi à avoir des clubs de premier plan, même avec des magouilles financières. C’est la triste vérité : nous autres Ecossais n’arrivons même pas à faire de la bonne corruption financière ! (Rires).
à lire / Crime, Au Diable Vauvert, 480p., 22€
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ANTHOLOGIE Ladyland (13° Note) 25 nouvelles, écrites par 25 femmes américaines dont la plupart n’ont jamais été éditées en France, et certaines même jamais aux états-Unis : cette anthologie de littérature féminine américaine est le fruit d’une véritable chasse aux trésors. Les auteures et narratrices (beaucoup de récits sont autobiographiques) de Ladyland sont stripteaseuses, toxicos, mères, filles, amoureuses, prostituées, artistes. Elles ont en commun d’évoluer, au moins ponctuellement, dans cet underground dont 13e Note est la vitrine littéraire. Tandis qu’Antonia Crane raconte les dernières heures de sa mère malade, Lydia Lunch se lance dans une diatribe anti-maternité : « N’envisageons même pas l’éventualité cauchemardesque d’un accouchement de 18 heures, à côté de quoi chier une pastèque serait une partie de plaisir », écrit-elle, toujours aussi provoc’. Pas question pour ces femmes de se laisser enfermer dans une case, même celle du féminisme. Ann Wood prévient : « Je n’ai pas l’intention d’écrire des romans féministes. à vrai dire, je n’ai aucune envie de foutre mon soutien-gorge à la poubelle. » Indomptables. 496 p., 24,95€. Madeleine Bourgois
GUILLEMETTE LE VALLON DE LA MÉNODIÈRE J’aurais préféré m’appeler Dupont (Stock) L’auteure a sept ans lorsqu’elle décide de boucler sa petite valise pour fuguer chez le couple de charcutiers. Il y a erreur, c’est certain ! Elle qui préfère jouer à la Clodette plutôt qu’au piano n’a pas pu naître dans cette famille où l’on impose le vouvoiement depuis le déménagement dans un château. Cette plume légère conte son enfance dans les années 1970 (rythmée par une question lancinante : « Mais pourquoi tout est si compliqué ? ») et fait renaître, en morceaux choisis, l’innocence d’une fillette d’aristos traînant sa double particule comme un fardeau. Entrecoupé de réflexions mordantes de la Guillemette devenue maman, ce premier ouvrage à la couverture écarlate se savoure comme un bonbon acidulé. 144 p., 15€. Marine Durand
livres MICHAËL LE GALLI & MARIE JAFFREDO Les Damnés De Paris (Vents d’Ouest) Paris, mai 1869. Constance Desprez débarque de sa province pour affronter la capitale et, surtout, retrouver son fils. Aidée d’un gavroche et du caricaturiste André Gill, qui travaille pour L’Eclipse, la Normande s’installe à Montmartre et rencontre le Tout-Paris artistique et littéraire (Zola, Nadar...). Hélas, l’histoire ne parvient guère à nous passionner. En revanche, on admire le trait, inspiré des gravures, tableaux et photographies d’époque. Les tons et les couleurs tranchent avec le propos, plutôt sombre, et l’atmosphère - à la veille d’une énième guerre contre les voisins germains, puis de la Commune. Vous l’aurez compris, nous ne sommes pas chez Tardi, mais Les Damnés De Paris se lit sans déplaisir. 128p., 22€. Sandrine Allanic
SOFI OKSANEN Baby Jane (Stock) Trois ans avant Purge, évènement de la rentrée littéraire 2010, la Finlandaise aux dreadlocks violettes livrait son deuxième roman, tout juste traduit en français. Incursion dans le monde de la nuit gay d’Helsinki, cette fiction générationnelle se concentre sur la passion dévorante entre la narratrice et Piki, "la goudou la plus cool" de la ville. Mais un mal étrange ronge la jeune femme, accro au rhum et aux antidépresseurs, incapable de faire seule ses courses ou la lessive. à la manière d’un polar, on progresse dans les méandres de la folie de Piki, qui contamine peu à peu ceux qui l’entourent. Relecture du film de Robert Aldrich (1962), ce Baby Jane violent, sensuel et dramatique prend au cœur et donne furieusement envie de vivre. 252p., 19,50€. Marine Durand
TiMUR VERMES Il Est De Retour (Belfond) 2011. Hitler se réveille à Berlin et part à la reconquête du pouvoir dans un monde hyperconnecté. Tout est réuni pour une uchronie godiche, voire funeste… et pourtant. L’humour de l’auteur dessine (avec trop d’ ?) empathie la psyché d’un Führer démuni, incrédule face à l’état fédéral et sa chancelière, médusé par le métissage, abasourdi par le langage des ados - cette « zone linguistique entravée de barbelés intellectuels ». Son phrasé d’époque détonne, il devient humoriste pour un show TV aux blagues douteuses. Reçue au second degré par les masses, l’idéologie avance masquée via les (trop) nombreux quiproquos. Cette satire prophétique note la fascination cynique que peut exercer un discours xénophobe relayé par les médias. Une parodie habile. Mais glaçante. 390p., 19,33€. Julien Bourbiaux
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Mr Flash Sonic Crusader (Ed Banger Records/La Baleine)
Pionnier du label Ed Banger avec l’inoubliable Radar Rider (première référence de la maison fondée par Pedro Winter, en 2003) Gilles Bousquet alias Mr Flash aura mis une décennie parsemée d’EP et de grandes collaborations (Mos Def, Kanye West, Sébastien Tellier - entre autres), avant de se présenter à nous en Croisé Sonique. Si Domino et Motorcycle Boy avaient été envoyés en éclaireurs (sur l’EP Blood, Sweat & Tears, 2010), les voici rejoints par treize inédits. L’ensemble forme une épopée nourrie aux seventies de David Bowie, au jazz cosmique de Sun Ra (Apocalypso) ou encore au hip-hop underground de People Under The Stairs - citons Number One en featuring avec Action Bronson, Oh No & Cities Aviv. Quand la voix de Surahn (moitié d’Empire Of The Sun) appose une couleur résolument funky à Midnight Blue, le flow de Lady Leshurr sur Baghera nous ramène au rap. Grâce aux cordes, le cinéphile confère une puissance picturale particulière aux morceaux d’ouverture et de fermeture, qu’on imagine aisément habiller un long-métrage. Et l’électro dans tout ça ? Le compositeur en explore la face sombre avec Drill ou Parliament Of The Rock. Le tout en un éclair. De génie. Elsa Fortant
HORSE MEAT DISCO Vol. IV (Strut Records/La Baleine) À l’origine, Horse Meat Disco est le nom de soirées organisées par James Hillard et Jim Stanton à Londres depuis 2003. Boogie house, italo disco... Le tandem et ses amis exhument les pépites les plus moites, bardées de basses rondelettes, de guitares funk, de synthés spatiaux et de voix à faire pâlir de rage Donna Summer. Bref, une preuve de plus que le passé recèle encore de joyaux ultra-futuristes – si tant est que l’avenir ressemble à un gigantesque dancefloor rempli de bodybuilders ecstasiés et de divas post-humaines se nourrissant des lignes sinusoïdales des claviers. Une curiosité ? Le fabuleux Get On Down (King Sporty & The Root Rockers) produit par Noel Williams, ayant fait ses premières armes au fameux Studio One de Kingston. Thibaut Allemand
disques FUJIYA & MIYAGI
CRAFT SPELLS Nausea (Captured Tracks/ Differ-Ant) Justin Vallesteros se serait-il ramolli du genou ? Il faut dire qu’avec Idle Labor (2011) le bidouilleur californien (rejoint par Jack Doyle Smith, Javier Suarez et Andy Lum) nous offrait un premier essai quasi-parfait, puisant aussi bien chez The Smiths que Cocteau Twins, entre pop habile et new-wave lyrique. Mais le charme des premières compositions n’est plus. Enregistré à Seattle avec le producteur Dylan Wall (Whitney Ballen, Naomi Punk), Nausea intègre pour la première fois des cordes (Breaking The Angle Against The Tide) mais manque cruellement de relief. Le compositeur lâche tout de même quelques pop songs efficaces et ballades languides, à l’image de Twirl, Dwindle ou First Snow. Tout n’est pas perdu, donc. Elsa Fortant
Artificial Sweeteners (Yep Roc/Differ-Ant) Jadis, c’était pas trop compliqué de bricoler une chronique de Fujiya & Miyagi. Au bureau, on avait même un lexique exprès. On y trouvait les termes faux-duo (ou quatuor, pour varier), Brighton, chant atonal et susurré et le sacro-saint krautrock. C’est vrai, le terme est galvaudé mais s’impose lorsqu’il s’agit d’évoquer le fauxduo de Brighton, puisque le quatuor susurre son amour au genre depuis quatre albums déjà. Pour ce cinquième essai, les influences de Neu! et Can demeurent audibles (Rayleigh Scaterring, pour n’en citer qu’un), mais la bande à Steve Lewis surprend avec un Tetrahydrofolic Acid, très... acid et pas loin d’AFX, ou Vagaries Of Fashion, plutôt techno pop. Penser à remettre le lexique à jour. Thibaut Allemand
Owen Pallett In Conflict (Domino/Secret City) Mercenaire violoniste. Depuis dix ans, Jim Guthrie, The Luyas et, bien sûr, Arcade Fire : le gratin de l'indie canadienne a fait appel à ses services. Or, Owen Pallett mène également une carrière solo sous l’alias Final Fantasy - une double vie, quoi. Face à la grandiloquence de Butler et Chassagne, le trentenaire discret tempère ses propres développements dans une ambiance plus intimiste. In Conflict, quatrième LP mais premier sous son nom, porte assez bien son titre : la marque d'une réticence. Voix et arrangements rappellent le Midlake d’il y a cinq ans, en version timide. Reste une dream pop contemplative tantôt cuivrée (Chorale), tantôt synthé (The Secret Seven), souvent élégante (The Passions). L'ensemble, cohérent, manque d’un soupçon de vie. Frustrant. Alexis Floret
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Concerts Dim 01.06 SUNDAY HAPPY FUNDAY Lille, Le Grand Sud, 10h30, Gratuit Wazemmes l'Accordéon : Village W - Paname Retro, Duo Micha Tcherkassky et Bogdan Nesterenko, Baro Bialo, Amariszi, Bal d'Areski, Badume's Band & Selamesh Zemene, Lille, maison Folie Wazemmes, 12h, Gratuit Toni et les radiateurs + Exess La Louvière, Le Palace, 18h, 10e Flying Lotus + Thundercat Bruxelles, Ancienne Belgique, 19h, 28e Ozark Henry Opwijk, Nijdrop, 20h, 23/20e
Lun 02.06 Kool and The Gang + Earth Wind & Fire Experience Lille, Le Zénith, 20h, 65/55/53/45e Plaid + Fis Bruxelles, Ancienne Belgique/ club, 20h, 15e The Pretty Things Verviers, Spirit Of 66, 20h, 23e
Mar 03.06 Black Lips Bruxelles, Botanique/ Orangerie, 19h30, 20/17/14e Angel Olsen Tourcoing, Le Grand Mix, 20h, 13/10e Damien Jurado... Bruxelles, Ancienne Belgique/ club, 20h, 19e
Mer 04.06 SLINT Anvers, Trix, 19h30, 23/20e
Midlake + Caveman Tourcoing, Le Grand Mix, 20h, 18/15e
Horseman Bruxelles, Ancienne Belgique, 20h, 25e
Pat Metheny Unity Group Bruxelles, Ancienne Belgique, 20h, 48e
Christine + Rocky + DJ Jos Amiens, La Lune des Pirates, 20h30, 12/7e
Jeu 05.06
ELI PAPERBOY REED Beauvais, L'Ouvre-Boîte, 20h30, 17.7e
Soan Lille, Le Splendid, 19h30, 28,50e NINE BELOW ZERO Wattrelos, La Boîte à Musiques, 20h, 9/6e "Kind of Pink" Philippe Laloly Trio Lille, La Péniche, 20h30, 12/8e Poncharello + Chateau Brutal + Little Boy Lille, El Diablo, 20h30, 4e Globul + Ninjato live + Spongemagnet Charleroi, Rockerill, 21h, Gratuit Pusha T Gand, Vooruit, 22h, 29/26,75e
Ven 06.06 Les Folies : Limp Bizkit + Hacktivist Maubeuge, Scène Remparts, 19h, 20e CHŒUR DE L’OPÉRA DE LILLE (EXTRAITS DE CARMEN, LA TRAVIATA, CENDRILLON...) Lille, Opéra, 20h, 22/17/13/8/5e LATITUDES CONTEMPORAINES : CATMAN, SEB MARTEL & ANNEMANUELLE DEROO, DOROTHÉE MUNYANEZA Lille, Gare Saint-Sauveur, 20h, Gratuit TERAKAFT Bruges, Cactus Muziekcentrum, 20h, 12/9/7/5e Wovenhand + Flying
Raùl Paz Caudry, Théâtre, 20h30, 16/9/6e SAPIFESTIVAL : MORLISNEUL + K-R-A-N-E + AMIKAL SONIC Saint-Jans-Cappel, Chapiteau, 21h, Gratuit Los Van Van Bruxelles, La Tentation, 22h, 38/30/25e
Sam 07.06 Extrema Outdoor Festival : SOLOMUN + DAVID AUGUST (LIVE) + STIMMING (LIVE) + KARMON + JAN VAN BIESEN + TALE OF US + SETH TROXLER... Houthalen-Helchteren, Lake of Kelchterhoef , 11h, 99/49e Electro Libre Festival : Dave Clarke, Clouds, Dj Unu, Mathus Raman, Alex Belmondo, Fonss, Jie Heym Dunkerque, Halle AP2, 14h, 15.95e les Métallurgicales : Destruction + The Haunted + Black Rain + Crucified Barbara + T.A.N.K Denain, Complexe Sportif, 14h30, 23/18e FESTIVAL Y’A PAS L’FEU : ORANGE BUZZ + NOUMENE TOBAR + UNSWABBED + MARACUJAH + HILIGHT TRIBE Cambrin, Stade municipale, 17h, 15/12€/journée, pass : 28€ ENSEMBLE RHOUM EL BAKKALI (CHANTS TRADITIONNELS ARABO-
Retrouvez l’intégralité des concerts sur
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ANDALOUS) Lille, Opéra, 17h30, 9/5e
Houthalen-Helchteren, Lake of Kelchterhoef , 17h, 99/49e
Les Folies : Wati B All Stars avec Black M + Boskomat Maubeuge, Scène Remparts, 19h30, 15e
FESTIVAL Y’A PAS L’FEU : NOOM + OBIERTAS + ATLAS CRASH + KARPATT + DUBIOZA KOLEKTIV + OPIUM DU PEUPLE Cambrin, Stade municipale, 17h, 15/12€/journée, pass : 28€
SAPIFESTIVAL : SCARECROW + THE TALKS + VERTIGO + TURDUS PHILOMENOS... Saint-Jans-Cappel, Chapiteau, 19h30, 10/8e, gratuit -12 ans Archie Bronson Outfit + Lovepark Tourcoing, Le Grand Mix, 20h, 13/10e
Les Folies : Julien Doré + Hollysiz + Talisco + Two Bunnies In Love Maubeuge, Scène Remparts, 18h, 20e
Mer 11.06 OSTINATI, BERCEUSES ET FOLIES Lille, Opéra, 18h, 10,80e The Kooks Bruxelles, Ancienne Belgique, 20h, 28e ALELA DIANE Beauvais, L'Ouvre-Boîte, 20h30, 17.8e Jil Is Lucky + Tim Fromont Placenti Villeneuve d'Ascq, La Ferme d'en Haut, 21h, Gratuit
Mugstar + Yodok III... Bruxelles, Magasin 4, 19h, 10e
Jeu 12.06
Buzz Booster 2014 sélections régionales Lille, maison Folie Moulins, 20h, 1e
Lee Fields & The Expressions Gand, Vooruit, 19h30, 22/20,75e
AS ANIMALS + LENA DELUXE Lille, Le Grand Sud, 20h, 13/7/5e
JUANA MOLINA + LEPOLAIR Roubaix, La Cave aux Poètes, 20h, 12/10/8e
Gogol Bordello... Bruxelles, Ancienne Belgique, 20h, 27e
Rona Kenan Lille, La Péniche, 20h, 15/13,80/12e Shillelagh Oignies, Le Métaphone, 20h, 5/2e THE BROWN SISTERS Lille, Opéra, 20h, 22/17/13/8/5e MAXIME LE FORESTIER Lille, Théâtre de l'HôtelCasino Barrière, 20h30, 49/46/43/40e
Lun 09.06 Joe Bonamassa Lille, Le Zénith, 20h, 99,40>55e Paul Weller Bruxelles, Ancienne Belgique, 20h, 33e
Mar 10.06 Graham Parker Bruxelles, Ancienne Belgique, 20h, 32e
DMX + M.O.P. Bruxelles, Ancienne Belgique, 20h, 35e Dany Brillant Lille, Théâtre de l'Hôtel-Casino Barrière, 20h, 42/39/36/33e Sébastien Texier Quintet Dunkerque, Jazz Club / Pole Marine, 20h45, 15/10/7e
Ven 13.06 Lille Piano(s) Festival : Alexander Ghindin Récital "guerre" Lille, Conservatoire, 19h, 12/10/8e
JEFFREY LEWIS & THE JRAMS Bruxelles, Madame Moustache, 20h, 7e
Lille Piano(s) Festival : Bill Carrothers Lille, Nouveau Siècle, 19h, 12/10/8e
GALAXIE RETRO HOUSE LEGENDS Lille, Le Magazine, 23h, 10e
LOS STRAITJACKETS + THE RHINOGRADES + JOE VIBRATO Lille, L'Aéronef, 20h, 11e/ gratuit abonné
SKID ROW + Santa Cru Courtrai, De Kreun, 19h, 28/25/22e
Dim 08.06
Arcade Fire Anvers, Antwerp Sportpaleis, 20h30, 44/40/34e
MACHIAVEL Verviers, Spirit Of 66, 21h, 20e Bepotel LIVE + GoldFFinch Bruxelles, Fuse, 23h, 12/8e
Extrema Outdoor Festival : JORIS VOORN + JAMIE JONES + INFINITY INK (LIVE) + DAVE LAMBERT + ADAM BEYER...
Dark Star de Grateful Dead Lille, La Malterie, 20h30, Gratuit
Spirit Caravan + Acid King Bruxelles, Magasin 4, 19h30, 18/15e CHEVEU + BERTRAND BURGALAT + TAHITI BOY... Lille, Le Grand Sud, 20h, 16/11/8e
110
Concerts DÉBRUIT & ALSARAH + FULGEANCE Roubaix, La Cave aux Poètes, 20h, 12/10/8e Faites de la Chanson : Laurent Viel Arras, Théâtre d'Arras, 20h, 20/12e Release Party - Stouffi the Stouves Lille, maison Folie Moulins, 20h, 3e Rome Liège, La Zone, 20h, 8/7e Lille Piano(s) Festival : Stavy / Polivnick / Kadouch / Casadesus ONL Lille, Nouveau Siècle, 20h30, 20/14/8e
Creil, Ile Saint-Maurice, 17h, Gratuit Festival 18e Nuit du Blues : Doctor Feelgood + Fred & The Healers... Charleroi, Rockerill, 18h, 20/15e Lille Piano(s) Festival : Récital "2ème guerre mondiale" : Sonates de guerre 3 : François Dumont - Les souffrances de la Reine de France (Dussek)... Lille, Théâtre du Nord, 19h30, 12/10/8e Elbow Bruxelles, Palais12, 20h, 44/39e
Mon Beat dans ta Dance Lille, La Malterie, 20h30, 7/5e,
Lille Piano(s) Festival : Ciné-Concert "1ère guerre mondiale" : Musique à voir : Guillaume Vincent Symphonie n°3, "Héroïque" (Betthoven/Liszt)... Lille, Gare Saint-Sauveur, 20h30, Gratuit
Lille Piano(s) Festival : Mike & Kate Westbrook Lille, Nouveau Siècle, 22h, 12/10/8e
MICHAEL GREGORIO Lille, Théâtre de l'HôtelCasino Barrière, 20h30, 39/36/33/30e
Taraf Goulamas Douai, L'Hippodrome, 22h45, Gratuit
Plaza Francia Douai, Théâtre de Douai, 20h30, 15e
JORIS DELACROIX Lille, Le Magazine, 23h, nc
Sébastien Texier Quintet Dunkerque, Jazz Club de Dunkerque / Pole Marine, 20h45, 15/10/7e
MICHAEL GREGORIO Lille, Théâtre de l'HôtelCasino Barrière, 20h30, 39/36/33/30e
Out Loud! Fest. : TOKiMONSTA Bruxelles, Beursschouwburg, 22h, Gratuit
Sam 14.06 La Voix du Rock : MorcheeBa + Cascadeur + La Femme + Breton + Intergalactic Lovers + Bodybeat Tourcoing, Parvis SaintChristophe, 15h, Gratuit Creil'Colors : Amadou & Mariam + FFF + Les Tambours du Bronx
Lille Piano(s) Festival : Jean-Marc Luisada - Six Bagatelles (Ludwig van Beethoven) - Sonate en si bémol majeur (Franz Schubert)... Lille, Nouveau Siècle, 21h, 12/10/8e Lille Piano(s) Festival : Vanessa Vagner & Murcof - Pagodes (Debussy) - In a Landscape (Cage) - China Gates ( Adams) - Musica Ricercata n°2 (Ligeti) -
Gnossienne n°3 (Satie)... Lille, Palais des Beaux-Arts de Lille, 22h, 10/5e SKIN DEEP Lille, Le Magazine, 23h, N/C William Kouam Djoko... Bruxelles, Fuse, 23h, 12/8e
Dim 15.06 Lille Piano(s) Festival : Ciné-Concert "1ère guerre mondiale" : Musique à voir : Guillaume Vincent Symphonie n°3n "Héroïque" (Beethoven/Liszt)... Lens, Louvre-Lens, 15h, 5/3e Hypnotic Wheels + Bilboquet Villeneuve d'Ascq, La Ferme d'en Haut, 17h, Gratuit Claudine Lebègue, Orly Chap, Eskelina Arras, Théâtre d'Arras, 20h, 20/12e Tijuana Panthers Lille, La Péniche, 18h, 12/11/10e Ben l'Oncle Soul & Monophonics Arras, Théâtre d'Arras, 18h30, 15e Wooden Shjips + Spectrum Bruxelles, Magasin 4, 19h30, 18/15e Lille Piano(s) Festival : Concert de clôture : ONL (Stavy / Polivnick) - Concerto pour piano (Korngold) / Andrei Korobeinikov / JeanClaude Casadesus Concerto pour piano n°2 (Rachmaninov)... Lille, Nouveau Siècle, 20h, 20/14/8e
Lun 16.06 Fujiya & Miyagi Lille, La Péniche, 20h, 16/15/14.20e
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MATMOS + LA LENTEUR Lille, L'Aéronef, 20h, 11e/ gratuit abonné Monster Magnet + ID!OTS Hasselt, Muziekodroom, 20h, 25/21e
Mar 17.06 SEPULTURA + W.I.L.D + Infinite Translation Lille, L'Aéronef, 20h, 19/14/10e
Mer 18.06 Faites de la Chanson : Skank Family + Oldelaf... Arras, Théâtre d'Arras, 20h, 20/12e The Dillinger Escape Plan Tourcoing, Le Grand Mix, 20h, 18/15e ORFEO 14 (VOL.1) Lille, L’Opéra, 20h, 22/17/13/8/5€
Sam 21.06 Best Kept Secret Festival : Franz Ferdinand + Chvaches + Babyshambles + Factory Floor + Metronomy + Miles Kane + Mogwai + Wild Beats... Hilvarenbeek, Beekse Bergen, 11h, 64e Festival / Anniversaire des 4Ecluses : LA FANFARE SEVEZOO + J. KEENS BALLOON FLIGHT + LENA DELUXE + VUNDABAR + GAZATEAM... Dunkerque, Les 4 Ecluses, 15h, Gratuit Johnny Clegg + Roland Tchakouté... Marcq-en-Barœul, Hippodrome, 19h, Gratuit OPENLUCHTTHEATER RIVIERENHOF : GABRIEL RIOS Anvers, Domaine du Rivierenhof, 19h, 32/28/19€
Jeu 19.06
Tribute to... The Beatles Lille, Théâtre de l'Hôtel-Casino Barrière, 19h30, 55/50e
Faites de la Chanson : Old Chaps + Jacques Higelin Arras, Pl. des Héros, 20h, Grat
KOZZMOZZ Festival : ROBERT HOOD + SURGEON... Gand, Vooruit, 23h, 23/19e
Trust Lille, La Péniche, 20h, 12/11/10e
Dim 22.06
Violent Femmes Bruxelles, Ancienne Belgique, 20h, 35e ORFEO 14 (VOL.1) Lille, L’Opéra, 20h, 22/17/13/8/5€
Ven 20.06 Best Kept Secret : Interpol + Pixies + Caribou + James Blake + Midlake + Breton... Hilvarenbeek, Beekse Bergen, 14h, 64e ICÔNES Lille, Théâtre de l'Hôtel-Casino Barrière, 19h30, 32e
Best Kept Secret Festival : Elbow + Lykke Li + Angus & Julia Stone + Belle & Sebastian + The Horrors + The Notwist + Connan Mockasin + Young Fathers Hilvarenbeek, Beekse Bergen, 11h, 64e Anne Sylvestre Arras, Théâtre, 17h, 20/12e
Mar 24.06 OPENLUCHTTHEATER RIVIERENHOF : JOE SATRIANI Anvers, Domaine du Rivierenhof, 19h, 38/34/19€ The Brian Jonestown
Massacre Bruxelles, Botanique/ Orangerie, 19h30, Complet ! Roger Hodgson Liège, Le Forum, 20h30, 70/60/50e
Mer 25.06 ZZ Top Bruxelles, Forest National, 20h, 56e
Jeu 26.06 O Fortuna : Elgar From The Bavarian Highlands op 27, version choeur et piano Orff Carmina Burana Lille, Nouveau Siècle, 20h, 45 à 5e
Ven 27.06 Couleur Café Festival : Basement Jaxx + Tiken Jah Fakoly + Girls In Hawaii + Puggy + Morcheeba + Soldout + Seed + Seun Kuti + La Yegros + Skip & Die... Bruxelles, Tour & Taxis, 16h, 42e Festival Pic'Arts : Sweet Haze, Arnaud Mace, Lyre le Temps, Cats on Trees, Patrice, Keziah JoneS Septmonts, Parc du Château, 16h, 51/41/31e GrensRock Festival : Tubeligt + Psycho 44 + Coely + Intergalactic Lovers + Kenji Minogue Menin, Brouwerspark, 18h, Gratuit DOPETHRONE + GURT + THE LUMBERJACK FEEDBACK Roubaix, La Cave aux Poètes, 20h, 12/10/8e GRASPOPMETAL MEETING FESTIVAL : AVENGED SEVENFOLD + SLAYER + STEEL PANTHER + GHOST + SEETHER + JEFF SCOTT SOTO
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Concerts + SABATON + BEHEMOTH + DORO + SEPULTURA + ANNIHILATOR + LYNCH MOB + ALESTORM + OPETH + WATAIN + CANDLEMASS + TRIPTYKON + NAPALM DEATH + SOLSTAFIR + NOVEMBERS DOOM + HIGH VOLTAGE + UNIDA + OF MICE & MEN + EMMURE + BUCKCHERRY + HUNTRESS + BATTLECROSS Dessel, Kastelsedijk, 20h, 85e O Fortuna : Elgar From The Bavarian Highlands op 27, version choeur et piano Orff Carmina Burana Lille, Nouveau Siècle, 20h, 45>5e Ann Pierlé Charleroi, Théâtre de l'Ancre, 20h30, 14/9e Ennio Morricone Bruxelles, Palais12, 20h30, 98/78/58e Out Loud! Festival : Robbing Millions Bruxelles, Beursschouwburg, 22h, Gratuit
Sam 28.06
Verdur rock Festival : Robbing Millions + Skip & Die + Saule + BB Brunes + Sold Out + Primitiv Namur, Théâtre de VerdureCitadelle, 12h, Gratuit
lyrique de l'Opéra de Paris & Les Folies Françoises / Les Surprises de l'amour Hardelot, Château, 11h, 15e/ journée, pass : 25e puis 5e par spectacle
Festival Pic'Arts : Vents Contraires, Positiv'Sight, Disiz, Oldelaf, Ben l'Oncle Soul and Monophonics, Hollysiz, Alex Hepburn Septmonts, Parc du Château, 13h, 51/41/31e
GRASPOPMETAL MEETING FESTIVAL : BLACK SABBATH + MEGADETH + MESHUGGAH + SOUNDGARDEN + ROB ZOMBIE + PARADISE LOST + ALICE IN CHAINS + HATEBREED + DEATH:DTA + ANTHRAX + SUICIDE SILENCE + TIAMAT + CYNIC + GLORIOR BELLI + METAL CHURCH + SEBASTIAN BACH + RHAPSODY OF FIRE + ARCHITECTSS + COLLIBUS... Dessel, Kastelsedijk, 11h30, 85e
Couleur Café Festival : Burning Spear + Cassius DJ Set + Tricky + Ben Howard + Chinese Man + Keziah Jones + Chance The Rapper + Laura Mvula + Akua Naru + Cuban Beats All Stars + Veence Hanao + Oyster Node Bruxelles, Tour & taxis, 16h, 42e Festival Eupen Musik Marathon : Jazzanova live feat. Paul Randolph + Intergalactic Lovers... Eupen, Divers lieux, 17h, 17/13e GrensRock Festival : Carneia + Little Trouble Kids + The Black Heart + Rebellion + Madensuyu + Flying Horseman... Menin, Brouwerspark, 18h, Gratuit
GRASPOPMETAL MEETING FESTIVAL : VOLBEAT + ALTER BRIDGE + LIMP BIZKIT + CARCASS + TRIVIUM + NEUROSIS + MASTODON + W.A.S.P. + SATYRICON + GAMMA RAY + GOJIRA + ELUVEITIE + SKILLET + POWERWOLF + LEGION OF THE DAMNED + DRAGOBA + NILE + KYLESA + PRO-PAIN + WALLS OF JERICHO + SKYHARBOR + PROTEST THE HERO + AMENRA + NAILS + AMPLIFIER + THE DILLINGER ESCAPE PLAN + CULT OF LUNA Dessel, Kastelsedijk, 11h30, 85e
Dim 29.06
TW CLASSIC FESTIVAL : The Rolling Stones + Simple Minds + Triggerfinger + Arno + Admiral Freebee Werchter, Festivalpark, 12h, Complet !
Midsummer Festival : Carte blanche Rameau au Concert d'Astrée, Children's corner / Baroque en famille avec le Concert d'Astrée, L'Atelier
HOOTENANNY ‘GIRLS!!!’ Lille, La Malterie, 20h, 6e P&P Fest : Bad Science + Undercry + Groove Station Arras, Le Pharos, 20h30, Gratuit
Summer Festival : 50 Carrot + Afrojack + Dj Adaro + Audien + Back In Time : DjGhost, Lethal MG, Q-ic + Bassjackers + B-For + B-Front + Bonzaï Allstars + Chain Reaction Anvers, Ledeganckkaai, 12h, 48e Couleur Café Festival : Bootsy Collins And The Funk Unity Band + Alpha Blondy + Jurassic 5 + Gabriel Rios + John Butler Trio + Youssoupha + The Soul Rebels + Suarez... Bruxelles, Tour & taxis, 16h, 42e Festival Eupen Musik Marathon : Incognito + Mintzkov + ZuleMax... Eupen, Divers lieux, 17h, 17/13eÒÒ Festival au Carré : Agnès Jaoui + The Rocking Chairs Mons, Carré des Arts, 21h15, 15e
Lun 30.06 Staff Benda Bilili Dixmude, 4AD, 20h30, 15/13/11e
le mot de la fin
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Genis Carrera - De l’absolutisme au vitalisme, le graphiste catalan Genis Carrera met en logo les grands concepts philosophiques et/ou politiques. Le Bac approchant, on se dit que cette idée magistrale remplacerait, peut-être, quelques cours magistraux. www.geniscarreras.com/philographics