Magazine lm nord belgique 93

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n°93 / février 2014 / GRATUIT

nord & belgique

Cultures et tendances urbaines



#93 Sommaire Let’smotiv - février 2014 © Marcus Møller Bitsch

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n ews Le Louvre-Lens, John Lennon & Che Guevara, cinéma à la carte, l'Ancienne Belgique sur Deezer, des arbres trompeurs, Chino Otsuka tape l'incruste, le point d'ironie, un pantalon qui fait du bruit...

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p ortfolio Marcus Møller Bitsch, la tête dans les nuages

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d ossier radio activités Exposition Vu à la Radio, Studio Brussel, Pure FM, Classic 21

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E xposition Les Femmes-Panthères, Art Up!, La bande dessinée suisse à Bruxelles, Les Bureaux Ovales, Gilles Caron, Alvar Aalto, La Isla, Christiane Baumgartner... Agenda

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théâtre La République de Platon, Green Porno, Mas-Sacre, Antoine Defoort, Escorial, Les Villes Tentaculaires, Happy Slapping, On est tous des Quelqu'uns, La Bertitude des Choses, Les Petits Pas, M Festival, Corps Furieux... Agenda

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style Steven Ramon passe à table !

musique Danny Brown, St Vincent, Vincent Delerm, Daan, Gablé, Aufgang, Fireworks! Festival, Gesaffelstein, Albin De La Simone, Thee Silver Mount Zion Memorial Orchestra

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Livres Emmanuel Grand, Patrick

cinéma Tonnerre, Nymph()maniac 2, Treme, Only Lovers Left Alive, L'Homme Invisible Festival du Film d'Amour de Mons

108 agenda concerts et soirées

Ourednik, Julián Herbert, Maylis de Kerangal, Andrew Sean Greer

106

disques Neneh Cherry, Danton Eeprom, Cheveu, Fanfarlo, Temples

114 Le Mot de la fin

Mathilde Elu voit double


LM déménage ! Nouveau site web Nouvelle adresse postale

93

Let’smotiv Nord & Belgique 28 rue françois de badts - 59110 La madeleine - F tél : +33 362 64 80 09 - fax : +33 3 62 64 80 07

w w w. l m - m a g a z i n e . c o m http://www.facebook.com > LM-Lets-Motiv-Nord-Belgique https://twitter.com/LM_Letsmotiv

Direction de la publication / Rédaction en chef : Nicolas Pattou

nicolas.pattou@lastrolab.com

Rédaction : Thibaut Allemand

redaction@lm-magazine.com

Direction Artistique / graphisme : Cécile Fauré cecile.faure@lastrolab.com

Couverture : Marcus Møller Bitsch

Elsa Fortant

www.marcusmb.com

Alexis Floret

Publicité :

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pub@lm-magazine.com

administration : Laurent Desplat laurent.desplat@lastrolab.com

Impression : Imprimerie Ménard 31682 Labège

diffusion : C*RED (France/Belgique) ; Zoom On Art (Bruxelles)

Ont collaboré à ce n° : François-Xavier Beague, Marcus Møller Bitsch, Julien Bourbiaux, Madeleine Bourgois, Catherine Callico, Audrey Chauveau, Sylvain Coatleven, Mathieu Dauchy, Vincent Dierickx, Marine Durand, Grégory Escouflaire, Audrey Jeamart, Florian Koldyka, Vincent Lançon, Raphaël Nieuwjaer, Clément Perrin et plus si affinités.

Let’smotiv Nord & Belgique est édité par la Sarl L'astrolab* - info@lastrolab.com L'astrolab* Sarl au capital de 5 000 euros - RCS Lille 538 422 973 Dépôt légal à parution - ISSN : en cours L’éditeur décline toute responsabilité quant aux visuels, photos, libellé des annonces, fournis par ses annonceurs, omissions ou erreurs figurant dans cette publication. Tous droits d’auteur réservés pour tous pays. Toute reproduction, même partielle, par quelque procédé que ce soit, ainsi que l’enregistrement d’informations par système de traitement de données à des fins professionnelles, sont interdites et donnent lieu à des sanctions pénales. ı Let'smotiv est imprimé sur du papier certifié PEFC. Cette certification assure la chaîne de traçabilité de l’origine du papier et garantit qu'il provient de forêts gérées durablement. Ne pas jeter sur la voie publique.

Papier issu de forêts gérées durablement



news

© SANAA / K. Sejima & R. Nishizawa - IMREY CULBERT / Celia Imrey & Tim Culbert - MOSBACH PAYSAGISTE / Catherine Mosbach - Photo Ph. Chancel.

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L'entrée des artistes Outre les milliers de pièces présentées, le Louvre-Lens est une œuvre d'art en soi : pureté des formes, fluidité des lignes... En novembre dernier, ses créateurs, les Japonais de l'agence Sanaa, ont été distingués par le prix d’architecture de l’Equerre d’argent - pour l'anecdote, le Learning Center de l'Ecole polytechnique de Lausanne, visible dans L'Amour Est Un Crime Parfait (voir LM 92), c'était eux aussi. L'occasion de rappeler le programme d'un lieu qui s'intéresse aussi au spectacle vivant. Un exemple ? Croquis Étrusques, en écho avec l'exposition en cours (voir p. 74), texte de D.H. Lawrence créé par le Cabaret Contemporain, mise en scène par F. Chevallier et J. Drouet. 20.02, Lens, Louvre-Lens, 19h, 17/12/10/9/3€, www.louvrelens.fr

John Lénine ?

« Plus c'est gros, plus ça passe ! », comme disait Hannibal en ballade dans les Alpes. Idem pour cette photographie exclusive dévoilant Che Guevara et John Lennon en train de jouer Revolution 909. En fait, un photo-montage auquel ont cru pas mal de sites soi-disant spécialisés en photos historiques. Un brin de jugeotte – et, pourquoi pas, un petit tour sur Wikipedia – suffisait à comprendre que non, les chemins du Beatle binoclard et du révolutionnaire argentin ne se sont jamais croisés...


Cinéma à la carte ✪

Les Américains sont nuls en géographie, l'affaire est entendue. De réguliers sondages prouvent que pour eux, le soleil tourne autour de la Statue de la Liberté, la France est voisine du Botswana et la Belgique, des îles polynésiennes. Mais ils adorent le pop-corn et, par la force des choses, le cinéma. D'où cette carte reposant sur des bobines célèbres : chaque état est remplacé par le film préféré de ses habitants. Au vu du résultat (Pulp Fiction en Californie, Le Parrain à New-York...), c'est assez chauvin. À moins qu'ils ne connaissent que leur état ? www.imgur.com/GM0v1qm

Concert

en appartement L'Ancienne Belgique est légendaire. Mais avec deux concerts par soir en moyenne, autant économiser, habiter pas trop loin, ou frauder via ce petit passage secret qui... Non, on a promis de ne rien révéler. Plus légalement, la salle diffuse désormais certains concerts, en direct, sur Deezer. Le 16 janvier dernier, Babyshambles essuyait les plâtres. À qui le tour ? www.abconcerts.be

Tronc pas commun À Potsdam (Allemagne), les graffeurs Daniel Siering et Mario Schuster ont placé du film plastique sur le tronc d'un arbre, l'ont repeint à la bombe et obtenu ainsi un joli trompe-l'œil qui se passe de commentaire. C'est tout bête, mais il fallait y penser – et surtout, le réaliser.

© Daniel Siering / Mario Schuster


© Chino Otsuka

news

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Retour aux sources

photo du mois

Chino Otsuka se confronte à elle-même en s'incrustant dans les portraits de son enfance. Sans forcer le mimétisme ni se déguiser comme autrefois, elle rejoint la petite fille qu'elle était sur la plage ou devant une boulangerie (semblant déjà attendre son double du futur). Ainsi, la photographe japonaise devient sa propre grande sœur... Étonnant, non ? www.chino.co.uk

Point d'ironie Ce n'est pas grand'chose. Un mail, une petite vanne mal perçue. Et ça finit en rendez-vous dans la grand'rue au coucher du soleil, avec pour seuls témoins un shérif corrompu et une foule apeurée. Mais ces petits désagréments seront bientôt, peut-être, de l'histoire ancienne : des typographes imaginent un point d'ironie. À mi-chemin entre le point d'exclamation et d'interrogation, le résultat laisse perplexe. Laissons donc ce sujet en suspens...

drumpants Vous avez déjà tapé sur vos cuisses pour marquer le rythme, vous prenant pour les Tambours du Bronx à vous tout seul. Ne niez pas, on l'a tous fait. Le truc, ici, c'est d'amplifier votre, hum, talent, avec un jean sonorisé : caisse claire, cymbale... tout est là. Son concepteur, Tyler Freeman, avait besoin de 35 000 dollars pour lancer la fabrication de l'objet. 558 frappadingues ont répondu présents, lui versant près de 75 000 billets verts. Ça va être sympa, les plages, entre les guitaristes du dimanche et les batteurs du futal... De 100 à 200$ environ, www.drumpants.com



portfolio

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Marcus Møller Bitsch La tête dans les nuages Des fonds sous-marins jusqu'aux cieux étoilés. Voici résumée en quelques mots l'histoire de Marcus Møller Bitsch. À dix ans, le jeune Danois hérite de son premier appareil photo et mitraille algues et poissons. Après une adolescence passée dans les mers Baltique ou Méditerranée, le jeune homme est touché par un divin malheur : une blessure au genou le contraint à renoncer à la plongée. Pas abattu, il se fixe de nouveaux... objectifs : réaliser une série en un an, à raison d'un cliché quotidien. Beau défi, pour un autodidacte qui « envisage d'intégrer une école de photographie, confie-t-il. J'hésite entre New York, Copenhague, Amsterdam, Londres ou Oslo. Ce ne sera pas avant 2015, j'ai le temps d'y penser ». On a oublié de préciser que Marcus n'a que vingt et un ans et, désormais guéri, des fourmis dans les jambes. Alors, le Danois voyage en Australie, en Nouvelle-Zélande, bientôt au Japon. Il sème derrière lui des images oniriques, inventives et remarquablement réalisées – avec un coup de pouce de Photoshop, bien sûr. « Pas toujours, modère-t-il. J'essaie de m'en détacher et de réaliser les effets à la main. Ça demande pas mal de préparation, mais le résultat est meilleur, et plus simple ». Revendiquant l'influence du maître Magritte (ce chapeau melon, ces nuages, cette pipe...), ou de photographes néo-surréalistes tels Rodney Smith ou Tim Walker, l'artiste évoque également Pixar avec ce ballon façon Là-Haut (2008). Avant, d'ici quelques temps, d'être cité à son tour ? Thibaut Allemand à voir / www.marcusmb.com ; www.marcusmb.tumblr.com ; www.500px.com/marcusmb 365 Project : www.flickr.com/photos/marcusmb À visiter / 365, jusqu'au 15.03, Lugano (Suisse), Fingy's, lun>ven, 7h>19h, sam, 8h30>19h, Gratuit !, www.fingys.ch Et un livre à venir...









dossier

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Sommaire

20 24

Exposition Vu Ă la radio

Studio Brussel


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dossier Dossier réalisé par ¬ Vincent Dierickx / Grégory Escouflaire / Elsa Fortant / Nicolas Pattou Photos ¬ DR / Emmanuel Laurent

à vous les studios ! C'est souvent la première chose qu'on allume le matin, juste avant la cafetière. La cigarette ? Non, la radio, tout simplement. À l'occasion de Vu À La Radio, exposition bruxelloise consacrée au centenaire de la première diffusion européenne en Belgique (28 mars 1914), LM a fait un petit tour des stations qui ont marqué le plat pays. Leurs acteurs, leur histoire, leur évolution, aussi. De Studio Brussel à Pure FM en passant par Classic 21, revue des fréquences.

26 30

Pure FM

Classic 21

AM

FM


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o i d a r a l Ă u V 100 ans de radio en Belgique


En mars 2014, la radio belge fête son centenaire. Pour l'occasion, les radios publiques (rtbf) et privées (rtl, nrj) du plat pays se sont unies pour proposer une exposition à la fois ludique, interactive et didactique. Son nom ? Vu à la radio. Un hommage à Pierre Dac, sans doute, qui déclara : « La télévision est une chose formidable. Quand on ferme les yeux, on croit entendre la radio ! ».

L

e parcours débute par une brève rétrospective de moments anthologiques, et l'on découvre, chose rare, un extrait de la toute première émission de radio belge ET européenne : le concert donné au palais de Laeken (résidence privée du roi) en mars 1914. À l'époque, seuls quelques amateurs éclairés purent profiter de ce récital : il fallait déjà posséder un récepteur, et se situer à quelques rues maximum de l'endroit. Plus loin, on comprend enfin que la TSF, c'est pas sorcier, grâce à des écrans tactiles expliquant les lois scientifiques régissant les phénomènes hertziens, la différence de longueurs d’ondes... Le clou de cette section est assurément cette corde qui se met en mouvement lorsque les visiteurs s’en approchent, représentant au gré des déplacements les ondes et leurs variations. Enfin, on passe aux choses (bien plus) sérieuses en découvrant les rapports entre radio et pouvoir. On entend les discours violents d’Adolf Hitler, les appels au génocide diffusés par la radio rwandaise Mille Collines en 1994, ou encore la chanson Grândola Vila Morena, qui servit de signal aux anti-Salazar pour renverser le dictateur portugais il y a quarante ans. Média populaire par excellence, la radio s'avère également outil de propagande, de contrôle ou de subversion. ▲


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Good Morning Belgium De subversion, parlons-en ! Après-guerre, l'Etat détient le monopole des ondes. Pourquoi ? Car en 1945, des radios privées avaient annoncé un peu trop tôt la Libération du pays, et quelques fêtards trop impatients furent fusillés. Or, les sixties, et plus encore les seventies, virent le paysage radiophonique chamboulé. Les salles qui suivent montrent l’éclatement du spectre monolithique de la radio officielle. À l'instar de Radio Caroline, la grande sœur britannique, les belges s'emparent des ondes. Parfois militantes (citons Radio Eau Noire, née en 1978 de la lutte victorieuse contre un projet de barrage), souvent musicales, elles contaminent même les programmes officiels. C'est également en 1978 que naît radio Cité, créée par la RTB avec des pionniers pirates. En 1983, année de la libéralisation des

ondes, apparaît Radio 21, valeureux ancêtre de Classic 21 et Pure FM.

Derrière le micro Si l'on peut regretter que ce parcours, aussi ludique que pédagogique, délaisse la Flandre (quid de l'histoire des stations flamandes Q-Music ou Joe FM ?), on ne boude pourtant pas notre plaisir. Car au fil de ces dix salles, on écoute des extraits d’émissions-phares dans un long couloir de casques audio, on admire une collection de vieux transistors, on s’amuse avec un jukebox de jingles, on découvre (enfin !) les visages de célèbres présentateurs, ainsi que les métiers du secteur avant d'anticiper la radio du futur : diffusée en numérique, enrichie de textes et d’images, disponible aux quatre coins du monde à n'importe quel moment... Bref, on revisite un siècle d'ondes et d'Histoire et on prend de sacrés paris ! Vincent Dierickx


Retour à l'antenne ✪ Nuit de Noël 1906 : 1

ère

diffusion d'une voix sur les ondes, aux

Etats-Unis

✪ 28 mars 1914 : 1 européenne, depuis

ère

émission

Bruxelles

✪ 1930 : création de l'INR (Institut National belge de Radiodiffusion)

✪ 28 septembre 1940 : Radio Belgique émet depuis Londres.

✪ 1945 : Le 14 septembre 1945, l'INR reprend le monopole

✪ Janvier 1959 : création du

Ministère des Affaires Culturelles dont dépend la radio-télévision.

✪ 18 mai 1960 : création de la

Radio-Télévision Belge (RTB)

✪ Mars 1978 : Création de la

Eau Noire, première radio Belgique.

radio pirate libre de

✪ 21 octobre 1978 :

Lancement de Radio-Cité par Marc Moulin (membre du groupe Télex), première radio musicale belge sur la bande

FM

✪ 28 octobre 1981 :

Création de Canal 21 qui s'appellera Bruxelles 21 puis Radio 21

✪ 1983 : Reconnaissance des radios libres

✪ 1er avril 2004 : Naissance

de Pure FM (voir p. 26) et Classic 21 (voir p.30)

✪ 13 février 2014 : Journée

Mondiale de la Radio Jusqu'au 27.04, Bruxelles, Tour & Taxis, lun>ven, 9h>17h, weekend, j. fériés et vac. Scolaires, 10h>18h, 10/8/6€, www.exporadio.be

✪ 28 mars 2014 : Anniversaire du centenaire


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? i a t u O u r B u t S En trente ans d’antenne et d’émissions devenues cultes, la radio publique flamande Studio Brussel a sensiblement bouleversé le paysage hertzien du plat pays. Si ses maîtres-mots - indépendance et impertinence semblent s’être dilués au fil du temps, la station demeure un repère culturel et musical pour les jeunes du nord de la frontière linguistique.

L’

une des missions de Studio Brussel, inscrites dans son cahier des charges, consiste à « stimuler la perception du monde à travers la musique ». À l’heure du tout à l’annonceur et du retour de l’eurotrance, StuBru (pour les intimes) a cependant perdu de sa superbe, préférant miser sur un certain jeunisme, au détriment du défrichage tout-terrain. Le cul entre les générations X et Y, elle tente aujourd’hui de parer aux critiques qui la jugent devenue « trop commerciale ». Comment ? En préservant ses émissions les plus « indie » (Duyster, Lefto, TLP, Select) tout en racolant un public djeunz – celui qui kiffe Martin Garrix et « twerke » sur son smartphone en singeant Bubble Butt. Ce « C’était mieux avant » possède

même sa page Facebook, intitulée StuBeu (« beu » = « marre » en flamand). 15 000 likes qui ne pèsent pas bien lourd face aux 300 000 de la page officielle, mais tout de même : c’est un signe des temps, et ils sont durs pour tout le monde.

De Trompe Le Monde aux trompe-oreilles Apparue comme une bonne blague le 1er avril 1983 sur les ondes bruxelloises de la BRT (aujourd’hui VRT – soit l’équivalent flamand de la RTBF), Studio Brussel débute son ascension en programmant du rock alternatif et des talk-shows à l’humour intraduisible (l’historique Het Leugenpaleis, soit « Le Palais du Mensonge »). La station devient rapidement la caisse


studio Brussel es en 4 émissions-phar ✪ Duyster

de résonance de la jeunesse flamande amateure de rock indé : c’est l’époque du grunge, de la britpop et de l’indie d’Anvers (dEUS etc.), bref, ce sont les 90's, un âge d’or révolu. « C’est vrai que les temps ont changé, reconnaît Luc Tirez, coordinateur musical de StuBru. Avant les jeunes écoutaient soit du rock, soit de la dance. Aujourd’hui ils vont aussi bien au Pukkelpop qu’à Tomorrowland ». D’où ce revirement FM à l’orée du nouveau siècle, considéré par beaucoup comme un retournement de veste. N’empêche, Studio Brussel demeure un média qui ose encore la prise de risques (voir notre encadré), mais ce n’est plus la panacée. StuMieuxAvant ? Grégory Escouflaire ▲

Du nom de sa présentatrice (Ayco de son prénom), c’est le rendezvous dominical et intimistes des amateurs de post-rock, slowcore, electronica, et Americana. (dim, 21h>23h)

✪ Select Le meilleur de l’actu musicale. Une sorte de Pitchfork FM, garanti sans Muse ni Netsky. (lun>jeu, 20h>22h)

✪ Lefto et TLP Deux DJs aux mixes groove et rares. Le tandem bouffe certainement de l’acétate au petit déjeuner. Nu-jazz, soul, dubstep, trap, r’n’b, ragga : plus swag, tu meurs. (TLP : sam, 18h>20h // Lefto : dim, 19h>21h)

✪ Het Jaar Van De Gitaar La fiesta du riff et du solo. Vous avez deux heures pour bouger les cheveux. (dim, 17h>19h)


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PureurFtouM te la ligne s

00h00, 1er avril 2004, minuit. Face à l'usure du public et au développement des radios privées (NRJ, Fun, Contact), la mythique Radio 21, propriété de la RTBF, cède la place à deux nouvelles stations. Ainsi naquirent Pure FM et Classic 21, à l'ambition moins commerciale et aux playlists plus audacieuses que leurs concurrentes. Qu'en est-il dix ans plus tard ?


S

tation publique, Pure FM répond à des règles strictes en matière de neutralité et à des quotas (10% de la programmation musicale met en avant des artistes issus de la Fédération Wallonie Bruxelles, peu importe la langue chantée). « Le fait d'avoir une carte d'identité belge sur un single ou un album ne donne pas automatiquement un passeport pour être programmé » tempère Rudy Léonet, directeur des studios. Pure FM va plus loin en exposant les groupes à des heures de grande écoute, entourés d'artistes internationaux qui servent de locomotives, remplissant ainsi pleinement sa mission de découvreur. « Notre force, ce sont nos choix éditoriaux, poursuit l'animateur, jamais vous n'entendrez Miley Cyrus, La Fouine ou je ne sais quel rescapé de comédie musicale. Je n'émets pas de jugement de valeurs. Ce n'est simplement pas notre travail ». ▲

tres Des chiffres et des let

✪ 1er avril 2004 : Routage des émetteurs Pure FM ✪ 137 020 auditeurs en moyenne par jour

✪ 1 250 000 le nombre de téléchargements de l'émission 5h (record 2012 des chaînes RTBF) ✪ 300 interviews et sessions acoustiques réalisées pendant les festivals et en studio

✪ 30 festivals dont Pure FM est partenaire en 2013 ✪ Pure FM Fête ses 10 ans le 14.03 à l'occasion des Pias Nites * Source : CIM 1er semestre 2013 (22 août)


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Rester à l'écoute Pure FM compte quelques programmes et animateurs phares. Citons Snooze, émission matinale animée par Vanessa Klak, Fanny Gueret et ses bons plans dans Plastic Planet, ou le couple Léonet/ Dayez pour 5 heures cinéma, émission consacrée au septième art. Néanmoins, la station fait face à deux difficultés majeures : le vieillissement de son public et celui du média radio. La solution tient en quelques ajustements par-ci par-là, et une petite révolution : l'arrivée de Pure Vision sur les écrans de tous types. L'avenir ? La tendance est à la social radio qui développe un contact permanent avec les auditeurs, sur le principe des réseaux sociaux. Et la possibilité, dans un futur proche, de leur laisser les commandes grâce à

des logiciels qui leur permettront de débattre, de construire la programmation en direct, voire de diffuser des commentaires en audio, qui sait ? Réponse au prochain rendez-vous, en 2024, donc. Elsa Fortant

Au Programme ✪ Snooze Du lundi au vendredi, 6h>9h

✪ Plastic Planet Du lundi au vendredi, 13h>16h, sf mercredi 17h

✪ 5h Mercredi, 17h>19h

Les bonnes ondes 89.8

90.6

Namur

Tournai

92.5

www.purefm.be

96.6

101.1

FM Liège

Charleroi-Mons

Bruxelles centre



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Marc Ysaye La Cour des grands

Propos recueillis

Pattou par ¬ Nicolas

En 2004, directeur de Radio 21, Marc Ysaye propose à la RTBF de scinder la chaîne. Une station « jeune » (Pure FM) et la seconde plus « adulte », Classic 21. Un choix étonnant : ne peut-on pas apprécier Bob Dylan autant que Daft Punk !? « Les esprits semblent plus ouverts aujourd'hui, confie le directeur. Le rock est inter-générationnel, les chapelles ont disparu. Pas sûr que je prendrais la même décision en 2014 ». En attendant, Marc Ysaye nous livre quelques clés d'un succès qui dépasse ses espérances.


Comment présenteriez-vous Classic 21 ? Comme la radio des classiques du rock et de la pop. Un espace pour des artistes comme Deep Purple, Pink Floyd, Led Zeppelin, les Beatles et les Stones, Bowie, le Velvet et j'en passe... Nos classiques ont tous marqué une époque et comportent une grande valeur musicale ou affective. C'est pourquoi vous entendrez aussi Roxy Music, The Strokes, Blur, Bashung, Marvin Gaye ou Depeche Mode...

disques, tout le monde peut le faire. La musique chez nous n'est pas seulement diffusée, elle est racontée, remise dans son contexte par des gens qui possèdent une expertise. On se documente sans cesse. La tonalité en soirée varie-t-elle ? Oui. Il ne faut pas rêver, on ne fait pas d'audience en passant Led Zep sans arrêt. La programmation est plus mainstream en journée. Et le soir, c'est l'heure des émissions plus pointues, consacrées au blues, au rockabilly, au boogie ou au metal. Sans oublier la musique californienne, ou la période yéyé dont certains titres sont à mourir de rire. Enfin, le weekend, on réserve une belle place à la soul, au jazz et au funk.

Qu'est-ce qui vous distingue d'une quantité de radios dites rock ? Attention, on n'est pas une radio « pop rock » : on met en avant la notion de classiques. Sur les antennes que vous évoquez, on entendra rarement Jethro Tull, Jefferson Airplane... Passer des ▲


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tres Des chiffres et des let ✪ 6e place des radios les plus écoutées dans la

Fédération

Wallonie-Bruxelles

2 du groupe RTBF(après VivaCité)

et la

e

✪ 295 510 auditeurs en moyenne par jour*

✪ 2h47

de durée d’écoute moyenne par jour*

✪ 8,34 % de parts de marché ✪ 43 heures d’émissions thématiques par semaine programmées et commentées par des spécialistes musicaux

✪ 120 artistes nationaux et internationaux interviewés par les animateurs de la chaîne en

2012

* Source : CIM, Etude tactique Radio, Premier semestre 2013 (22 août)

Comment ne pas vieillir en revendiquant à ce point les classiques ? On n'est pas bloqués dans les années septante, on reste attentifs à tout ce qui sort... Par exemple, on n'est pas béats d'admiration devant les albums de Genesis qui ont pris un sacré coup de vieux. Notre spectre est large, mais c'est vrai que l'on fait l'impasse sur le rap et les musiques électroniques actuelles, malgré leur qualité. C'est le travail de Pure FM, qui s'en charge très bien. C'est un choix « rédactionnel » parce que nous nous inscrivons dans une offre complète de la RTBF. Comment trouvez-vous alors votre équilibre ? On joue au moins une ou deux nouveautés par heure. Parfois plus. Là, depuis qu'on parle, on a entendu le dernier Bowie et Trixie Whitley, une Gantoise de 24 ans qui fait preuve d'une rare maîtrise vocale. On accueille aussi avec grand plaisir des jeunes pousses comme Jake Bugg,


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« Nous racontons la musique, la replaçons dans son contexte ». digne rejeton de Dylan, ou encore Jacco Gardner qui lorgne vers Syd Barrett. Ces artistes sont intergénérationnels. à l'inverse, on note l'augmentation d'un public composé de petits gars qui demandent sans cesse qu'on leur passe Black Sabbath, Hendrix et The Doors. Le mix de tout cela, ce croisement entre artistes et public, fait tout le succès de notre radio. Quels sont vos meilleurs souvenirs ou déceptions ? Il y en a plein... J'ai réalisé des centaines d'interviews dans ma carrière. Mais, s'il ne fallait en retenir qu'une ou deux, ce serait évidemment ma rencontre avec McCartney, en tête à tête, c'était un très très grand moment. Je me suis aussi retrouvé tout seul face aux Stones ! Vrai qu'il y a aussi des déceptions. De toute façon, il existe une règle absolue : plus on monte dans la « hiérarchie », plus les gens sont chouettes. Avec un type comme Billy Joel, ça s'est très mal passé. Une

teigne ! Cela a duré une minute : je lui ai dit salut, au revoir et merci. Mais on s'en fout. Quelle ambition aviez-vous pour Classic 21 au départ ? Comment a-t-elle évolué depuis sa création ? Personne ne lance une radio sans avoir envie d'être un peu écouté. Ici, on est quand même 30 équivalent temps plein, avec des moyens, un budget, des émetteurs, un réseau... Mieux valait ne pas se planter. Or, ce n'était pas évident de débarquer avec un format qui n'existait pas en Belgique, ni en France d'ailleurs. Eh bien, très sincèrement, le résultat a été au-delà de toutes nos espérances. Aujourd'hui lorsqu'on additionne les parts de marchés réalisées pas Classic 21 et Pure FM, on a quasiment triplé l'audience de Radio 21. Pure FM tourne autour des 3% de parts de marché et Classic autour de 8% (Radio 21 réalisait alors 4 %). Si cela n'avait pas marché, j'aurais été le type qui a détruit Radio 21 pour rien...


© DR

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Danny The Dog À l'heure où la scène rap américaine est menée de main de maître par une génération à peine âgée pour commander une bière dans un bar (Joey Badass, A$AP Rocky ou Tyler, The Creator...), Danny Brown, 32 ans et presqu'autant de dents, fait figure d'oncle bien maboule. Et comme tous les tontons, il a beaucoup d'histoires à raconter. À l'image de ses aînés du Bronx (Inspectah Deck, Hell Rell) ou de South Central (Ice-T, Ice Cube, Dr Dre), le rappeur subit la pauvreté, la violence et la drogue au quotidien dès sa plus tendre enfance. Après un passage par la case dealer puis prison, l'Afro-Américain, inspiré, lâche une mixtape, Detroit State Of Mind (2007). Un flow imprévisible et percutant, une voix malléable tantôt nasillarde, tantôt virile, narrant des histoires drôles et torturées sur des instrus calibrées. L'ascension est en marche. Ainsi, XXX (2011) et son dernier essai, Old (2013), signés chez Fool's Gold Record (label d'A-Trak) sont de véritables cartons. Daniel Dewan Sewell se paie même le luxe d'inviter Q-Tip (A Tribe Called Quest) ou le duo canadien Purity Ring à poser. Chien enragé Charismatique, hystérique et gavé de références punk-rock, Danny Brown préfère le perfecto et le slim au baggy XXL. Ce détail ruinera ses espoirs de collaborations avec 50 Cent. Mais le bad boy s'en tape. Sur scène, accompagné de DJ SKYWLKR, son exubérance nourrit des prestations à l'énergie sans limites face à un public également surexcité. Avec des groupies parfois prêtes à lui offrir une gâterie en plein concert... Dans ce cas, l'édenté ne pipe mot, poursuivant le show comme si de rien n'était, en bon professionnel. Imperturbable perturbateur. Elsa Fortant

danny brown 28.02, Bruxelles, Botanique, 21/18/15€, 20h, www.botanique.be


© Renata Raksha

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Le saint des saints Un temps pensionnaire de la chorale de doux-dingues Polyphonic Spree, la pétillante Annie Clark de Marry Me (2007) et Actor (2009), encore chétive, a depuis gagné ses galons d'artiste qui compte. Présentation d'une surdouée, à l'aube de son nouvel album éponyme St Vincent. À peine achevée sa collaboration avec l'ex-Talking Heads David Byrne sur le cuivré Love This Giant (2012), la native de Tulsa, Oklahoma revient avec la suite logique de Strange Mercy (2011). Déclinant un son sophistiqué, reconnaissable entre tous, une « fête funéraire » s'improvise, mélodies groovies et métalliques à la clé. Ainsi, la foisonnante chanson hommage à l'ex-Black Panther côtoie sur la pochette un avatar austère, trônant à la manière de la femme-robot de Metropolis (1927, Fritz Lang). Ambiance. De ses concerts, on se souvient du jeu scénique - d'infinis petits pas en arrière sur hauts talons –, de sa dextérité de guitar-heroïne, et de l'imposante logistique accompagnant sa voix chatoyante. « Tout enregistrement commence avec la création d'un mythe » déclare-t-elle. à l'heure où son héros David Bowie fait son retour, St Vincent trouve l'inspiration à la marge autant que dans les centres névralgiques de la musique, de la mode et de l'Histoire moderne. Un hasard ? Pas vraiment. Cette proximité avec les deux David précités n'est finalement pas qu'une histoire de ménage à trois de plus. Sortir un quatrième album aussi rapidement après deux ans de tournée intensive confirme la plus belle obsession d'Annie Clark : écrire la musique. Florian Koldyka St Vincent + Glass Animals 17.02, Bruxelles, Ancienne Belgique, 20h, 25€, www.abconcerts.be



© Aglaé Bory

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Point d'orgue Vincent Delerm divise. Reconnu dès son premier album éponyme par une Victoire de la Musique en 2003, le chanteur essuyait par ailleurs des réactions épidermiques. Dix ans plus tard, le trentenaire s'attire les grâces d'un nouveau public avec un cinquième album concept, Les Amants Parallèles (Tôt Ou tard, 2013), une histoire d'amour en 35 mm. L'occasion de dérouler la bobine. Né en 1976 à Évreux, ce fils unique d'écrivain et d'illustratrice chérit tant la littérature que le cinéma. De sa maîtrise sur François Truffaut à Deauville Sans Trintignant (in Vincent Delerm, 2002), en passant par la présence de Jean Rochefort dans ses clips, ce cinéphile rend hommage au septième art. Ce photographe occasionnel multiplie les projets, et dévoilait l'an passé une installation au 104 (Paris). Côté musique, à la manière d'une bande-originale, son dernier essai marque un virage stylistique : le name-dropping laisse place à une écriture plus épurée, la voix maniérée de Kensington Square (2004) s'estompe dans la douceur et l'évocation. L'intéressé fait d'ailleurs preuve d'auto-dérision en affirmant qu'entendre sa voix d'avant, c'est entendre Laurent Gerra. Un humour distillé avec justesse sur scène, créant une complicité palpable avec le public. Ici, une scénographie minimale laisse les trois pianos, les six menottes et la beauté des textes déployer toute leur puissance émotionnelle. Et ça, c'est pas du cinéma. Elsa Fortant Vincent Delerm 08.02, Béthune, Théâtre, 20h30, 22/18€, www.theatre-bethune.fr // 14.02, Namur, Théâtre Royal, 20h30, www.theatredenamur.be , Complet ! // 21.05, Bruxelles, Cirque Royal, 20h, 29/26/23€, www.botanique.be



Gablé

Daan On a encore en tête le portrait intime du chanteur Daan par le cinéaste Thierry Dory (Daan In Progress, 2013). S'y découvrait un artiste tour à tour anxieux ou d'humeur légère, se dévoilant à demi-mots, mais laissant transparaître un goût des lettres et des sons. Autant de sentiments à revivre sur scène en compagnie du franc Belge (pour reprendre, à peu de choses près, le titre de son dernier LP).

Comme disait John Peel au sujet de The Fall, voici un groupe qui sonne toujours pareil, mais c'est jamais la même chose. En quelques albums, le trio normand s'est fait une place parmi d'autres joyeux indie-drilles, tels Why?, The Books ou Daniel Johnston. Surtout, Gablé se refuse à rapporter sur scène ce qu’il a couché sur bande ; chaque concert est donc une relecture inspirée des élucubrations mélodiques passées. Et, forcément, un moment unique. 15.02, Dunkerque, Les 4 Écluses, 21h, 9/6€, www.4ecluses.com // 21.02, Namur, Belvédère, 20h30, 10e , www.belvedere-namur.be

04.02, Bruges, Stadsschouwburg // 05.02, Genk, C-Mine Cultuurcentrum // 07.02, Welkenraedt, Forum des Pyramides // 15.02, Mol, Schouwburg Rex // 21.02, Soignies, Centre Culturel, 20h, 24/19,70e // 27.02, Scherpenheuvel, CC Den Egger // 28.02, Ypres, CC Het Perron

© DR

© DR

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© Fabien Breuil

Aufgang Dix ans l'an prochain que le trio cosmopolite dresse des ponts entre musiques classiques et techno. Révélé par l'excellent Infiné, hébergé par le défricheur Warp, Aufgang a fini de convaincre les derniers sceptiques avec Istiklaliya (2013), qui enflamma plus d'un parquet. Habitués des clubs moites comme des bruyants festivals, ces deux pianistes et ce batteur prouvent, une fois encore, qu'ils sont partout à l'aise en s'invitant dans l'intimiste théâtre Charcot. 15.02, Marcq en Baroeul, Théâtre Charcot, 20h30, 9/6€, www.marcq-en-baroeul.org



Rocky © René Habermacher

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Oh la belle bleue ! Fireworks!, c'est un peu comme le festival des Inrockuptibles – mais un festival des Inrocks où les grands noms se déplaceraient enfin en province. Farouchement indépendante, variée et colorée, cette soirée placée sous le signe de la découverte s'annonce immanquable. À l'origine, un festival parisien organisé par l'agence Super!. Ce booker fait tourner la crème de l'indie – tous genres, obédiences et esthétiques confondus. Les ambitions sont affichées. Sans craindre le pléonasme, Fireworks! se présente comme « défricheur des nouvelles tendances musicales ». Il prétend même « redéfinir les codes en inventant un évènement moderne illustrant l’avant-garde musicale internationale ». Vaste programme, mais promesses tenues, vu l'affiche. En effet, le vaste hall de La Condition Publique (et son partenaire Le Grand Mix) accueillent d'envoûtantes égéries hamiltoniennes (Au Revoir Simone) et des bricoleurs underground londoniens à l'énergie communicative (Breton), en passant par une future valeur sûre du grand shaker house/dance/funk (Rocky), on ne tient déjà plus en place. Par ailleurs, de belles retrouvailles s'annoncent avec Kevin Barnes, puisque le dernier LP d'Of Montreal s'est avéré bien plus touchant que les précédents. Enfin, on surveille du coin de l'œil The Range, dont le hip-hop gentiment désuet (avec des morceaux de drum&bass dedans) pourrait bien retourner la salle. Alors, prêt pour le feu d'artifice ? Vincent Lançon Fireworks! Festival [Breton + Rocky + Of Montreal + Au Revoir Simone + The Range] 21.02, Roubaix, la Condition Publique, 19h, 20/17€, www.laconditionpublique.com



Albin de la Simone

Gesaffelstein Ce sobriquet est la contraction de Einstein et de Gesamtkunstwerk (Dopplerefekt, 1999) concept wagnérien signifiant « œuvre d'art totale ». Les remixes (Cassius, Depeche Mode, Lana Del Rey) de Mike Levy autant que ses compositions, notamment son premier album Aleph (Zone, 2013), transpirent la techno froide et la cold wave à grosses gouttes. Le Lyonnais incarne le digne héritier de ses maîtres Kraftwerk, Green Velvet et The Hacker, avec lequel il collabore depuis 2008. Vêtu de noir, devant un rideau noir, le ténébreux trentenaire partage son univers martial avec retenue. Peutêtre même trop.

Non, ça na pas dû être facile tous les jours pour Albin De La Simone. Vous imaginez, un nom pareil, dans les cours de récré ? Désormais quadragénaire, le Picard passé par la Belgique est sorti de cet enfer supposé. Et apparaît enfin en pleine lumière, après des années dans l'ombre d'autres artistes, pas toujours recommandables (J-L Aubert, -M-...). Un Homme (2013) l'a vu se mettre à nu, délaisser la pop légère pour arpenter des chemins plus rugueux et mélancoliques, dans la lignée d'Alain Souchon. Ça lui va très bien, et on ne rit même plus de son nom. 22.02, Liévin, Centre Arc En Ciel, 20h30, 13/11/8€, www.arcenciel-lievin.fr // 04.04, Tournai, Maison de la Culture, 20h, 20/18/15/14/12/8€, www.maisonculturetournai.com

18.02, Bruxelles, Ancienne Belgique, 20h, Complet, www.abconcerts.be // 04.07, Arras, Main Square Festival, 49€, www.mainsquarefestival.fr

© Serge Leblon

© Elina Kechicheva

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© Yannick Grandmont

Thee Silver Mt. Zion Memorial Orchestra

22.02, Dixmude, 4AD, 20h30, 18/16/14e // 27.02, Bruxelles, L'Orangerie, 20h, 21/18/15€

Ce n'est pas l'astre le plus visible de la Constellation montréalaise. Il demeure pourtant un point de repère, parfois éclipsé par le soleil Godspeed You! Black Emperor, dont le guitariste Efrim Menuck mène ici les débats. À l'heure du septième LP, et loin de l'ornière post-rock, Thee Silver Mt. Zion Memorial Orchestra resserre le propos (politique, toujours) et s'affirme comme une étrange machine, capable d'aligner guitares ravageuses, pilonnage rythmique et violons déchirants, avant de bercer l'auditeur avec quelques douceurs menaçantes.



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TONNERRE

Avis de tempête Après Un monde sans femmes (2012), moyen métrage remarqué, Guillaume Brac retrouve son acteur fétiche et ami Vincent Macaigne pour son premier long. Légitimement attendu, Tonnerre, romance teintée de mélancolie qui tourne au film noir, ne déçoit pas.

Las de végéter à Paris, Maxime, rockeur en panne d’inspiration, reprend de l’air chez son père dans une bourgade de l’Yonne. La rencontre inattendue avec Mélodie, apprentie journaliste de dix ans plus jeune, marque le début d’une relation dans laquelle le trentenaire place tous ses espoirs. Et lorsque la

jeune femme retourne dans les bras de son ancien amant, l’amour naissant se mue en obsession. Ici, le virage vers le thriller est d’autant plus réussi qu’on ne l’avait pas vu venir, charmés par les forêts et clochers enneigés de la Bourgogne rurale. Décor du drame, le village de Tonnerre, ses vieilles pierres et sa


© Rectangle Productions - Wild Bunch - France 3 Cinéma

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chapelle gothique, semblent figés dans le passé avant qu’un homme normal ne déraille. Révélation Brac souligne, suggère. quelques plans suffisent à comprendre la solitude qui habite la carcasse ramollie de son (anti-) héros. Pour ne pas verser dans le nombrilisme, le diplômé de la Fémis a la bonne idée de déplacer l’intrigue sur la relation entre le père et le fils. Il par-

vient à faire oublier sa caméra grâce à des scènes de la vie quotidienne jouées par des amateurs inspirés. Enfin, il offre à Vincent Macaigne l’occasion de montrer l’étendue de son talent : on vibre lorsqu’il supplie sa belle d’une voix brisée, on retient notre souffle quand il pointe une arme sur son rival, une lueur de désespoir dans le regard. Sans nul doute l’un des nouveaux piliers du cinéma français. Marine Durand

Tonnerre, de Guillaume Brac Avec Vincent Macaigne, Solène Rigot, Bernard Menez…


© Christian Geisnaes / Zentropa

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NYMPH()MANIAC – Volume 2

Fais-moi mal « Je ne sens plus rien ». Ainsi s'achevait le premier volume de Nymph() maniac. Un teaser putassier accompagnait ensuite le générique. Entre sadisme et métaphysique, triolisme et digressions érudites, faut-il vraiment craindre le pire ? Retour au premier épisode : par une nuit pluvieuse, Seligman (Stellan Skarsgård) trouve Joe (Charlotte Gainsbourg) allongée dans la rue, le visage tuméfié. Réfugiée dans sa chambre monacale, elle lui conte par le menu son histoire sexuelle, comme dans les dialogues libertins du xviiie siècle. D'abord pénible, cette forme narrative gagne en légèreté lorsque Von Trier la court-circuite par l'humour. Seuls l'humour et la malice sauvent ce film du tombeau d'ennui, de grotesque, voire d'abjection qu'il frôle souvent. Sous le double patronage de la grande putain de Babylone et de Messaline, nymphomanes légendaires apparues à la jeune Joe lors d'un orgasme spontané, le second volume est un chemin de croix vers l'asexualité. Ce cheminement nécessite quelques détours. Se découvre alors le fond rance du système Von Trier. Un exemple ? La séquence avec les deux « nègres » qui parlent « africain » (double-sic). On apprend que ne plus utiliser le mot « nègre » nierait une réalité, et nuirait à la démocratie - comme si ce mot n'avait pas d'histoire et désignait une vérité éternelle. Insondable bêtise, qui parcourt tout le film et n'offre au réalisateur qu'une conclusion : l'humanité est mauvaise. à l'écran, reste le nihilisme d'un homme, et l'impuissance d'un cinéaste. Raphaël Nieuwjaer Nymph()maniac – Volume 2 Un film de Lars Von Trier, avec Charlotte Gainsbourg, Stellan Skarsgård, Stacy Martin, Shia Labeouf...



© Blown Deadline Productions

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TREME (saison 3)

Des lendemains qui chantent « On est toujours là, n'est-ce pas ? de toute façon où irions-nous ? Qui voudrait de nous ? ». Deux ans plus tôt, l'ouragan Katrina a rompu les digues défectueuses de la Nouvelle Orléans, noyée mais pas coulée. Depuis ? Treme, série signée David Simon (créateur de The Wire) raconte comment les habitants reconstruisent leur vie après la catastrophe. Une reconstruction qui passe notamment par la musique. Il faut plus qu'un ouragan pour leur faire quitter la Nouvelle Orléans. D'ailleurs, le spectacle de désolation s'efface progressivement. Le tramway reprend du service, Janette Desautel rouvre un restaurant, Antoine Baptiste (Wendell Pierce) monte une fanfare de lycéens, Desmond Lambreaux sacrifie sa carrière de trompettiste à Big Apple pour renouer avec les racines indiennes de La Nouvelle-Orléans. Pour soutenir le casting déjà impeccable, des habitants du quartier de Tremé ont été recrutés pour interpréter leur propre rôle. La musique est aussi un acteur majeur, elle est la voix de cette communauté meurtrie et annonce des jours meilleurs, de futurs défilés de Mardi Gras. De nombreux Brass Band donnent du souffle à cette fresque sociale et politique insistant, entre autres, sur le sauvetage d'un héritage culturel et la lutte contre la corruption. Les injustices sont traquées par Toni Bernette (Melissa Leo, époustouflante), déterminée à prendre d'assaut une police corrompue, même si cela revient à « ratisser les feuilles par grand vent ». Série chorale à plus d'un titre, Treme porte la vie à l'écran et l'expose, bruyante, chaotique et parfois violente. Comme la nôtre, finalement. Florian Koldyka Treme, saison 3 Jusqu'au 07.02, France Ô, Vendredi, 20h45, www.franceo.fr



© Pandora Film

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ONLY LOVERS LEFT ALIVE

vous avez dit Vampire ? Que reste-t-il aux vampires lorsqu'ils n'ont plus le désir de mordre ? Peu de choses. Le titre annonçait un romantisme sombre mais, cinq ans après The Limits of Control, le cinéma de Jim Jarmusch n'en finit plus de se dévitaliser. Le mouvement tournoyant des premiers plans emporte. Le ciel étoilé, un vinyle luisant, un homme et une femme prostrés à la renverse. Enveloppées par la musique hypnotique de Jozef Van Wissem, ces images comptent parmi les rares bonnes inspirations de ce film. Adam et Eve sont des artistes, des âmes blessées, des vampires. Enfermé chez lui, à Detroit, Adam refuse d'offrir sa musique aux « zombies ». Dans les ruelles de Tanger, Eve traîne ses guêtres avec le poète Christopher Marlowe (1564-1593). Eternels amoureux, ils se retrouvent dans la ville sinistrée d'Adam, symbole d'un monde en ruines. Que l'avenir de l'humanité inquiète Jarmusch, d'accord. Qu'il se soucie d'écologie, fort bien. Qu'il souffre d'être à la fois culte et marginalisé, pourquoi pas ? Mais fallait-il (dés-)incarner ce malaise à travers ces deux snobinards ? Ouvrant sa Chambre Verte (1978), Truffaut dévoilait ses obsessions et ses influences. Jarmush nous ouvre la sienne, mais ne reste qu'une démonstration de brocanteur dont le seul bonheur est de citer les années de fabrication d'une guitare ou le nom latin des plantes. Subissant l'érudition et l'élitisme de ses héros noctambules à longueur de plans, une citation vient à l'esprit devant ce tombeau de références : « Vous qui entrez ici, abandonnez tout espoir. » Raphaël Nieuwjaer Only lovers left alive de Jim Jarmusch Avec Tom Hiddleston, Tilda Swinton, Mia Wasikowska, John Hurt... Sortie le 19.02



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© Universal Pictures

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FIFA

L’Homme Invisible Signé James Whale, L’Homme Invisible (1933) symbolise une révolution cinématographique : le passage du muet au parlant. 80 ans plus tard, le groupe lillois Bobik ou Sacha lui offre une bande originale inédite. « Notre partition est plus proche de la musique de film jouée en direct que du ciné-concert. Nous mettons à profit les silences pour nous exprimer, tout en conservant le son de l'œuvre » précise Guillaume Hairaud, guitariste et chanteur de la formation. Entre musique de chambre contemporaine et accents pop, le quatuor (guitare, piano, banjo, violon, violoncelle et chœurs), signe une partition plutôt sombre. Celle-ci épouse parfois la montée en puissance de la structure narrative du film. Ailleurs, elle se place en contrepoint. Le résultat s'avère aussi intense que le délire paranoïaque de Jack Griffin, alias l’homme invisible.

Qui ne connaîtrait pas le Festival International du Film d'Amour de Mons – qui fête tout de même sa trentième édition – s'attendrait à voir débarquer le séduisant Hugh Grant ou la transparente Gwyneth Paltrow. Tout faux. Mais de là à imaginer voir débarquer Ettore Scola ! On parle bien de l'auteur d'Affreux, Sales Et Méchants (1976) ou de Nous Nous Sommes Tant Aimés ? Oui, mais le réalisateur ne se résume pas à ces monument d'humours noir et de rire jaune, à ces idéaux trahis et ce lumpen dégénéré. Le désormais octogénaire présente d'ailleurs Che strano chiamarsi Federico : Scola racconta Fellini (quelque chose comme Comme il est étrange de s'appeler Federico : Scola raconte Fellini). Un portrait de l'autre grand maestro disparu en 1993. Pour le reste ? Une centaine de courts et longs métrages venus de toute la planète... La divine routine. Thibaut Allemand 14>21.02, Mons, Lotto Mons Expo, Imagix Mons, Plaza Art, Théâtre Royal, Soirée d'ouverture et de clôture : 10€, Pass illimité : 50€, Pass 4 films : 20€, Tarifs à la séance : 7/5/4€, www.fifa-mons.be

Audrey Jeamart

02.02. Hazebrouck, Centre André Malraux, 17h30, 10/7/6€, www.centreandremalraux.com

Che strano chiamarsi Federico © Luciano Tovoli



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Les Femmes Panthères Marquent leur territoire Dossier réalisé par ¬ Elsa Fortant Photos ¬ Jean D'Alban / The Dude Company / Rémy Pagart / Chicken

Les Femmes Panthères inspirent bien des fantasmes, des légendes. Paré d'imprimé tacheté, ce duo mystérieux écume et égaye les événements culturels de la ville de Lille, du Nord Pas-de-Calais ou le Festival de Cannes depuis au moins trois décennies. Originaires d'Armentières, Pascaline Bénito et Esmeralda Petit, mère et fille, transforment la maison Folie Wazemmes en vaste terrain de jeu à l'occasion d'une exposition qui nous emmène sur leur piste !


« U

ne exposition de légende vivante, qui plus est locale, c'est exceptionnel » s'enthousiasme Barnabé Mons, commissaire de l'exposition (déjà à l’œuvre sur Kitsch Catch, 2008 et Corps Subtils, 2013). Nos félidés doivent une partie de leur célébrité à Cannes et son festival, où le tandem se rend depuis trente ans, posant aux côtés de Clint

Eastwood, Whoopi Goldberg ou Quentin Tarantino – à moins que les stars ne posent avec elles ? « Pascaline et Esmeralda ont créé une image pop intemporelle, évolutive et à l'échelle d'une vie, précise leur ami. Elles sont fascinantes ». Dès 1997, une quinzaine d'artistes participait à l'exposition qui leur était consacrée, à la Galerie 31 (Lille). Aujourd'hui, 150 répondent présents. Autant


d’œuvres où références psychédéliques, animales et locales déploient un univers fantasmagorique. Citons le photographe Marc Dubord, la peintre Michèle Ann Dix ou feu Michel Frézin. « De la fausse affiche de cinéma au gri-gri en passant par le totem, la diversité des pièces est telle que la scénographie est un vrai casse-tête » lâche le Lillois dans un sourire.

Safari Pour accueillir la manifestation, la maison Folie Wazemmes change de peau : murs noirs, moquette carmin. Ainsi, le parcours s'ouvre sur un impressionnant mur d'archives long de dix mètres. Une façon pour le commissaire d'exposition d'interroger le visiteur : qui sont ces femmes léopards ? Qu'incarnent-elles ? Que laissent-elles en héritage ? Un début de réponse s'esquisse en pénétrant une jungle tropicale où trônent le portrait photo de Jean D'Alban, l'installation de Gisèle Frézin ou le graff des pochoiristes The Dude Company. Septième art oblige, la visite se poursuit dans un « musée cinéma », comprenez une salle obscure où les réalisations de panthère fille, dont Les Reporters de L'Extrême (cf p60) sont mises en lumière. La traque se clôt à l'étage, dans ce que serait la chambre d'hôtel cannoise de nos deux fauves après une nuit de teuf... Ambiance after sous la houlette de Art.M, ça déménage. Un événement qui a de la gueule ! ▲


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Interview

Esmeralda Petit L'Indomptable « Je suis aux abois devant la femme-panthère » chantait Marcel et son Orchestre en hommage à ces icônes locales, incarnation de la féminité sauvage. Mythe inapprivoisable, nous avons tout de même pu approcher Esmeralda Petit, cadette du duo, pour une interview au poil. Comment vous présenteriez-vous ? C'est si difficile de parler de soi que je ne me présente pas, je suis moi. J'ai un métier : réalisatrice. Parallèlement je milite contre le Sida et je suis la marraine de la Cause Animale Nord. J'aimerais tant partir avec le capitaine Watson (ndlr. de l'ONG écologiste Sea Shepherd) à la chasse des baleiniers japonais ! C'est un pirate des temps modernes, je le trouve fascinant. De quelle manière vous impliquez-vous ? En réalisant des publicités, par exemple. Je suis amoureuse de l'image depuis toujours, et j'adore Federico Fellini, Emir Kusturica ou encore David Lynch. à travers des mondes imaginaires, parfois féeriques, tout en revendiquant certains messages, pas nécessairement politiques, mais renvoyant au réel. Qu'en est-il de votre web-série Les Reporters de l'Extrême ? J'ai réalisé ces docu-fictions car les gens pensaient que nous étions Cannoises.

Le grand public a une image faussée du Nord, hélas. Les épisodes mettent en scène des personnages loufoques qui couvrent l'actualité régionale pour BEST-TV. C'est une manière de mettre en avant notre patrimoine. Par ailleurs, je prépare un long métrage. On verra ça après l'expo, une chose à la fois ! Je n'en dirai pas plus... De quoi alimenter les rumeurs... Oui, et ça m'amuse beaucoup ! Les gens et les médias prêchent le vrai et le faux sans jamais savoir où se trouve la frontière. Ce qui m'a le plus fait rire, en prenant un peu de recul, c'est d'être soupçonnée d'appartenir aux RG, voire au FBI !

GRRRRRR... ! Sur la piste des Femmes Panthères 08.02>23.03, Lille, maison Folie Wazemmes, mer>sam, 14h>19h, dim, 10h>19h, gratuit, www.mfwazemmes-lille.fr Vernissage, 07.02, 18h30 à voir / www.lesfemmespantheres.com http://best-tv.lesfemmespantheres.com



Sight, 2007 © Max Sauco

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La ruée vers l’art Nouveau nom, nouvelle date, 2014 marque un tournant pour la foire d’art contemporain de Lille. Devenue Art Up !, elle revendique sa portée internationale, sans renier son ADN : un rendez-vous de qualité, humain et convivial. La centaine de galeries présentes – dont un quart sont étrangères – promet un parcours foisonnant aux professionnels, collectionneurs et curieux attendus dans les allées de Lille Grand Palais. 14 000 visiteurs en 2008, 26 000 l’an passé. Ce seul bilan suffirait à résumer l’engagement de Didier Vesse, chef d’orchestre d’Art Up !. Infatigable, l’ancien exposant taille depuis cinq ans les multiples facettes de la « 1re foire régionale d’art contemporain », qui lorgne de plus en plus vers les mastodontes de Bruxelles et de Paris. Cette année, sa quête de perfection l’a conduit à repenser certains fondements puisque l’invité d’honneur disparaît, laissant place à d'autres surprises. On navigue sur 12 000 m2 entre quatre expositions éclectiques, pour converger vers le cœur de cette 7e édition : « Révélation by Art Up !» réunit les œuvres de 12 jeunes artistes représentés par leurs galeristes. La sélection se distingue autant par son prestige (Niki de Saint Phalle, Damien Hirst) que par son esprit d'ouverture. Avec un ticket d’entrée raisonnable et une revisite gratuite, Didier Vesse cherche à sensibiliser les visiteurs de tous âges à l’art. Et pourquoi pas de susciter des vocations de collectionneurs dans la région : « Il faut encourager les gens à acheter leur première œuvre », ponctue le maître de cérémonie. Marine Durand Art Up ! Du 13 au 16.02, Lille, Lille Grand Palais, jeudi et vendredi, 12h>23h, samedi et dimanche, 11h>20h, 8/6€, revisite gratuite, www.art-up.com // Nuit de l’art : 13.02, 18h>23h



La fille de l'eau © Sacha Goerg / Dargeaud

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La BD suisse à Bruxelles À force d'évoquer la tradition francobelge (ou belgo-française, à vous de voir), on en oublierait presque l'apport des dessinateurs suisses. Pourtant, les Helvètes ont souvent joué un rôle majeur dans ladite tradition, à commencer par Derib, disciple de Jigé, mais surtout père de Yakari et Buddy Longway. D'autres noms viennent à l'esprit lorsque l'on évoque les bulles du lac Léman : Zep et Titeuf bien sûr, mais aussi Mix Et Remix (qui est tout seul, rappelons-le) ou encore l'excellent Frédérik Peeters, auteur des émouvantes Pilules Bleues (2001). Peu de ces artistes sont restés dans leur canton, et beaucoup entretiennent des liens privilégiés avec la Belgique. D'ailleurs, existe-t-il un style suisse ? C'est l'une des questions soulevées par ce bel accrochage, qui réunit une vingtaine de bédéastes dont certains restent peutêtre à découvrir. Thibaut Allemand 04.02> 18.05, Bruxelles, CBBD, mar>dim, 10h>18h, 8/6/3€, www.cbbd.be

Les bureaux ovales Si l'on vous dit Bureau Ovale, vous songez immédiatement à la Maison Blanche, aux présidents des États-Unis qui l'ont occupée, aux décisions de la plus haute importance qui y furent prises et parfois, c'est vrai, aux cigares dégustés en ces lieux. Mais saviez-vous qu'il existe 25 Bureaux ovales, répartis aux quatre coins des USA ? Des répliques identiques dans la forme, mais différentes dans leur décoration intérieure. Ce fait étrange est disséqué par Nicolas Grospierre. Que représente cette forme ? Symbole de pouvoir présent partout, sans doute. Mais dans cette multiplicité, ce pouvoir ne parait-il pas évaporé ? Dessins, graphiques, statistiques, photographies répondent en partie à ces questions. Et en posent quelques autres. Une chose est sûre : dans un bureau ovale, aucune chance de planquer un micro dans un coin. Thibaut Allemand

06.02>01.03, Lille, Maison de la Photographie, lun>ven, 10h>18h, sam, 14h>18h, gratuit, www.maisonphoto.com

American Village, Montevallo, Alabama © Nicolas Grospierre



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portrait

Gilles Caron Objectif subjectif Gilles Caron. Ce nom ne vous dit peut-être rien, mais chacun garde en mémoire le sourire narquois de Daniel Cohn-Bendit narguant un CRS. Selon Henri Cartier-Bresson, ce jeune homme était le photographe le plus doué de sa génération. Disparu à trente ans sur une route du Cambodge, le Parisien laissait derrière lui une œuvre marquante, en proie au doute et à la remise en question.

À

peine cinq ans de carrière, 500 reportages et une mort mystérieuse, Gilles Caron (19391970) est un peu le James Dean des photographes. Cependant, Le Conflit Intérieur évite l'écueil de l'hagiographie et dévoile, en près de 150 clichés, le parcours d'un intime de Don McCullin, ayant vécu tous les grands évènements de son

temps – du Swinging London au Biafra, d'Israël à Mai-68, en passant par les émeutes de Derry ou La Nouvelle Vague. Le premier, ce fut les évènements d'Algérie, comme on disait pudiquement. Appelé, puis parachutiste, témoin des violences infligées aux civils, Caron refuse de porter les armes. Est emprisonné. Ce traumatisme explique (en partie) le ▲


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choix du photojournalisme : être au plus proche, et témoigner. Le parcours présenté, véritable portrait anti-héroïque du photographe, ne fait pas l'impasse sur ses photos plus légères. Brel et Twiggy, Romy et The Beatles, Jane et Serge... Simple job alimentaire ? « Il faisait ses gammes, éclaire le directeur du musée Xavier Canonne. Comme un musicien ayant besoin de répéter. Le retour à la vie « normale » ne devait pas être facile pour lui ». Narrer l'indicible Avec un sens du mouvement et du cadrage hors-pair, le photographe (l'artiste ?) compose des images fortes. Lors de l'une de ses premières missions sur le terrain, durant la Guerre des Six-Jours, en 1967, Caron immortalise les visages fatigués, un soldat israélien épuisé, ou ce Palestinien dont le visage est couvert d'un keffieh – on le devine mort, mais nulle trace de sang. Pudibonderie ? Refus du sensationnalisme, surtout. Bien sûr, les images se doivent parfois d'être fortes pour éveiller les consciences, telle cette fillette au napalm, de Nick Hut. Mais Gilles Caron se place souvent à côté, poussant le recul jusqu'à shooter son ami Depardon en train de saisir un enfant mourant. Ainsi, le photographe pose la question du sens et de la morale et de son métier. Qui reste sans réponse. Thibaut Allemand

1 / Manifestation rue SaintJacques, Paris, 6 mai 1968 2 / Bataille de Dak To, Vietnam, novembre - décembre 1967

Gilles Caron, Le Conflit Intérieur Jusqu'au 18.05, Charleroi, Musée de la Photographie, mar>dim, 10h>18h, 6/4/3€, www.museephoto.be

3 / Daniel Cohn-Bendit face à un CRS devant la Sorbonne, Paris, 6 mai 1968 4 / Vietnam, novembre 1967 Photos © Fondation Gilles Caron



La Isla

Alvar Aalto (1898-1976) fut un pionnier du design organique et une figure emblématique de l’architecture et du design finlandais. Il refusait les formes géométriques rigides et les matériaux artificiels, qu’il jugeait trop éloigné de la nature. Son travail sur les luminaires s'inspire grandement de la lumière naturelle scandinave. Lightings accueille le visiteur avec une installation : un ponton jouant avec les reflets aquatiques et les suspensions du maître. Puis, documents d’archives, photos et dessins dévoilent le secret des luminaires de ce génie éclairé.

Cet accrochage est le fruit d'échanges entre quatre jeunes gens et des Cubains. Le propos est vaste : la vie, la mort, l’amour, l’utopie… Mais aussi la vie quotidienne, les conditions de travail, de logement. De cette matière, sont nés des portraits oniriques de lieux et de personnes. Jouant sur les contrastes entre les teintes, entre les scènes, magnifiant les couleurs éclatantes comme le flou (forcément) artistique, La Isla propose un autre regard sur Cuba. 08.02>20.03, Lomme, maison Folie Beaulieu, mer, 10>12h &14h>18h, jeu & ven, 14h>18h, sam, 10h>12h & 15h>18h, gratuit , www.ville-lomme.fr

La Isla, Passe muraille © Collectif Photon & Carbone

Beehive A331, 1953 © Maija Holma, Alvar Aalto Museum

Lightings - Alvar Aalto

09.02>04.05, Hornu, GHI, mar>dim, 10h>18h, 8/4/2€, www.grand-hornu-images.be

Christiane Baumgartner

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130 œuvres réalisées entre 1999 et aujourd'hui. L'occasion de (re)découvrir le médium de prédilection de Christiane Baumgartner, la gravure sur bois. Monumentales, ces pièces sont toutes taillées horizontalement, et représentent des captures d'images, films documentaires, vidéos urbaines ou archives de guerre. L'artiste allemande révèle ainsi sa fascination pour les trépidations du monde et sa volonté de contenir la fuite du temps. 08.02>18.05, La Louvière, Centre de la Gravure et de l'Image Imprimée, mar>dim, 10h>18h, 6/4/3/2/1,25€, gratuit, www.centre delagravure.be



Solid Rock (détail) © Frederic Plateus

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Germaine Van Parys & Odette Dereze Pionnière du photojournalisme, Germaine Van Parys (1893-1983) était la photographe officielle de la maison Royale de Belgique. Voyageuse, elle fut un témoin privilégié du quartier des Marolles, comme du Congo. Enfin, Van Parys immortalisa aussi le progrès aéronautique. Sa nièce, Odette Dereze, prit la relève en développant l'une des premières agences de presse photographique du Royaume. Réunies, ces deux œuvres donnent un aperçu complet de la vie en Belgique au siècle dernier. Anvers, FoMu, jusqu'au 02.03, mar>dim, 10h>18h, 7/5/1€, gratuit-12 ans, www.fotomuseum.be

Lace Effects 1 Ce parcours témoigne du regain d'intérêt pour la dentelle. Une vingtaine d'artistes joue avec la transparence, les entrelacs, le vide et le plein... Broderie, couture, mais également dessin, sculpture et impression 3D propulsent la dentelle dans un futur très, très proche. On file découvrir cette exposition avant que ne déboule le deuxième volet, de fin-mai à décembre prochain. Calais, Cité internationale de la dentelle et de la mode, jusqu'au 18.05 tlj, 10h>17h, gratuit, www.cite-dentelle.fr

Le Futur commence ici L'exposition inaugurale du FRAC relocalisé sur le port de Dunkerque dévoile un (très) vaste échantillon de sa collection - plus de 1 500 œuvres. Une plongée dans les thèmes abordés par le lieu : les liens entre création et société, la fonction du design au quotidien... Tourné vers l'avenir, sans renier le passé industriel de son environnement, le FRAC s'ouvre au monde... et au public. Dunkerque, FRAC Nord-Pas de Calais, jusqu'au 27.04, mer>dim, 10h>18h, gratuit, www.fracnpdc.fr

Extravagant Traveler Autodidacte, Frédéric Platéus a débuté dans le graff avant de se consacrer à un design ultra-sophistiqué. Ses sculptures sont marquées par l'influence de la vitesse, de la technologie, du hip-hop ou de la science-fiction. Ainsi baptisé d'après un titre de Kool Keith, Extravagant Traveler s'intéresse à la frime et à l'egotrip inhérents au rap en dévoilant un engin supersonique et clinquant. Parallèlement, trois films projetés appuient cette dynamique futuriste. Grand-Hornu, MAC's, 09.02>11.05, mar>dim, 10h>18h, 8/4€, www.mac-s.be



exposition

"Sarcophage des époux'' (détail) © Musée du Louvre, Dist. RMN-GP / Philippe Fuzeau

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Les Étrusques et la Méditerranée : La cité de Cerveteri

Baselitz-Leroy, Le récit et la condensation

L'histoire de l'une des plus grandes métropoles étrusques, depuis ses origines jusqu'à l'invasion romaine, au ive siècle av. J.-C. De grandes fouilles ont révélé une quantité d'éléments relatifs à la ville, aux nécropoles, à l'organisation politique et aux relations avec la Grèce ou l'Orient. Ces pièces de grandes collections sont ici confrontées aux plus récentes découvertes archéologiques. Une première, avant la présentation de l'exposition à Rome, en avril.

Quel rapport entre les figures renversées, colorées, de Georg Baselitz, et le travail sur la matière d’Eugène Leroy ? Se dévoile ici une même implication physique chez ces deux maîtres et amis. Le tumulte de la matière sédimentée, chez Leroy, répond aux nombreux accidents de surface de Baselitz. Une même libération des facilités de la narration, de la figure… De part et d’autre, est mis en lumière l’acte de peindre, avec la matière, avec la peinture elle-même.

Lens, Louvre-Lens, jusqu'au 10.03, tlj sf mar, 10h>18h, 9/8€, www.louvrelens.fr

machines à Lumière Sculpteur visuel et sonore, Frédéric Le Junter transforme sable, filets, ressorts, et autres films plastique en matières lumineuses. En résulte un paysage mouvant projeté sur les murs ou le sol. À ces images, sont associées des « masses sonores », enregistrées à partir d’instruments préparés : trompes, orgues éoliens ou machines mécaniques qui reproduisent la complexité des sons des espaces portuaires. Roubaix, La Condition Publique, 08.02>23.03, mer>dim, 14h>18h , gratuit, www.laconditionpublique.com

Tourcoing , MUba, jusqu'au 24.02, tlj sauf mar. et jours fériés, 13h>18h, 5/3€/gratuit, www. muba-tourcoing.fr

Meret Oppenheim. Rétrospective Des pièces mythiques (les Gants de Fourrure desquels dépassent des ongles carmin, par exemple) retracent l'itinéraire d'une artiste majeure, muse de Man Ray, amie des Surréalistes puis figure majeure du mouvement. Féministe, profondément attachée à sa liberté, marquée par les mythes et les idéaux de son époque, Meret Oppenheim aurait eu cent ans en 2013. Gageons que son œuvre lui survivra, mille ans au moins. V.d'Ascq, LaM, 15.02>01.06, mar>dim, 10h>18h, 10/7€, www.musee-lam.fr



Alain Badiou © DR

Grégoire ingold © DR


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La République de Platon Relu et sublimé Texte ¬ Sylvain Coatleven Photos ¬ Anne Gayan

Lorsqu'un metteur en scène audacieux et l'un des philosophes les plus importants de notre époque se penchent sur l'un des textes fondateurs – on n'ose écrire sacrés – de la philosophie occidentale, on peut espérer une réunion au sommet. Et c'est bien ce qu'on obtient avec La République de Platon, dans sa traduction par Alain Badiou, portée sur les planches par Grégoire Ingold. Les deux intéressés s'expliquent, sans dispute aucune.

S

devient La République de Platon, afin d'éviter toute confusion. Le philosophe fut frappé par la « singulière vitalité » du texte, original et traduit. À quoi tientelle ? À son caractère polyphonique, qui constitue une quasi exception dans la philosophie occidentale : la forme dialoguée du raisonnement. Tandis que la tradition n'offre que l'unique voix d’un penseur s’adressant à son lecteur, Platon convoque plusieurs personnages et autant de points de vues qui s’affrontent, prenant vie. Socrate s’emploie alors à préciser, interroger et

i pour beaucoup, Platon évoque de lointains souvenirs de lycée, « cet auteur m'a accompagné tout au long de ma vie », confie Alain Badiou. Au point que le professeur émérite de l’Ecole Normale a proposé, en 2012, une traduction nouvelle de La République (315 av J.-C), le dialogue le plus directement politique du philosophe grec. Un travail titanesque modelant le texte originel « dans le sens d’une contemporanéité, d’un déplacement, d’un replacement dans un contexte différent ». Au passage, La République ▲

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« Le dialogue le plus directement politique du philosophe grec » questionner ces idées ou ces opinions, poussant parfois les protagonistes dans leurs derniers retranchements pour arriver à une forme de conclusion. C'est l’essence même de la dispute. Une question de points de vue Un tel dispositif, éminemment théâtral, ne demande qu’à être joué et interprété. Pas seulement pour son caractère pédagogique mais également car ces textes et ces dialogues étaient « destinés à

être lus par les élèves de l’Académie (ndlr. l’école fondée par Platon), rappelle Grégoire Ingold. Ce sont des entraînements à la dispute. Penser le théâtre ainsi, c'est le voir comme un lieu d’école, d’exercice et de mouvements ». Cette impression de mouvement et de dynamisme est particulièrement probante dans cette mise en scène du Livre I de La République : parfaitement incarné, le dialogue conserve ses subtils équilibres. Le jeu des acteurs n'étouffe jamais un texte patrimonial s’il en est, et ces mots ne représentent jamais un poids trop lourd sur les épaules


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des cinq comédiens. Subtil dosage qui rend passionnant, pour le spectateur, ces joutes oratoires autour d’une grande question, à la fois simple et complexe : « Qu’est ce que la justice ? ». La scénographie de Grégoire Ingold rend tangible cette multiplicité de points de vues possibles sur une même question. Le public entoure la scène, à la manière d’un espace public, d’un forum, qui confère à la dispute et aux paroles prononcées une valeur supérieure, engageant davantage les protagonistes. Les échanges

entre Socrate, infatigable questionneur, et le sophiste Thrasymaque, adepte d’une rhétorique que l’on qualifierait aujourd’hui de cynique, sont à ce titre particulièrement éloquentes et modernes. Elles suscitent chez le spectateur des interrogations qui, bien que vieilles de plusieurs milliers d’années, n’ont rien perdu de leur criante actualité. Car on ne repart pas seulement avec l’agréable impression d’avoir assisté à une belle représentation : on en retire également quelques idées.

La République de Platon 04 & 05.02, Arras, Théâtre, 20h, Complet !, www.tandem-arrasdouai.eu


© Mario Del Curto

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Microcosmos En tournée depuis cet été, Isabella Rosselini monte sur scène avec un monologue dérivé de Green Porno, sa série de courtes vidéos qui amusent et instruisent depuis plus de cinq ans. L'Italo-Américaine y traite des rites sexuels du genre animal, de façon très, très décalée. Exploration à la loupe. Mannequin, actrice, réalisatrice, égérie de Lancôme ou muse d’éminents photographes (Bruce Weber, Bill King, Richard Avedon, Steven Meisel..) et réalisateurs – citons évidemment David Lynch avec Blue Velvet (1986) ou plus récemment, An Enemy (2013) de Denis Villeneuve. Cette fois, la sexagénaire remonte sur scène et, glissée dans des costumes d'insectes, évoque la fesse cachée du micrososmos. Basé sur la série de petites vidéos Green Porno, diffusées sur Arte et à l'origine commandée par Robert Redford pour Sundance Channel, ce monologue, co-écrit par le légendaire Jean-Claude Carrière et mis en scène par Muriel Mayette (directrice de la Comédie-Française), évoque les rites sexuels, étonnants, troublants ou (nous semblant parfois) pervers, d’insectes et espèces marines. Dans une scénographie renvoyant au Surréalisme et au Pop-art, cette conférence mêle humour et glamour. La matière abonde : la mante religieuse dévorant son partenaire lors de l’accouplement, les morsures subies par la femelle requin lors de l’assaut nuptial du mâle, la crevette qui se trémousse pour appâter celui qui la fécondera... Une jolie leçon de zoologie, et en creux, sur la nature humaine ? Catherine Callico Isabella Rossellini « Green Porno - Live on stage » 12&13.02, Bruxelles, Palais des Beaux-Arts, 20h, 34/24€, www.bozar.be Rencontre avec Isabella Rossellini menée par Louis Danvers (Focus Vif), 13.02, 18h, 10/8€



© XL Production

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Nettoyage de printemps Dans le cadre de sa résidence aux Tanneurs, la chorégraphe Maria Clara Villa Lobos propose une lecture contemporaine du Sacre Du Printemps (1913) d'Igor Stravinsky, explorant certains rituels dans un décor d’abattoir. Tous à table ! « Je fais du théâtre chorégraphié, il ne s’agit pas de danse pure, explique l'artiste brésilienne. J’aime travailler sous contrainte ». Depuis 2000, Maria Clara Villa Lobos prend la société de consommation comme matériau brut de ses créations. Après s'être penchée, entre autres, sur les super-héros (Super!, 2006), la danseuse et chorégraphe explore la production et l'abattage industriels, de même que la notion de sacrifice, déjà présentes dans Le Sacre du printemps. « J’ai commencé par réaliser une très courte vidéo à partir de la musique très intense de Stravinsky, se souvient-elle. Puis j'ai souhaité développer quelque chose de plus concret ». Comment cela se traduit-il sur scène ? « La scénographie est centrée sur une grande table en inox, Le Sacre est conduit dans une usine à viande, les danseurs sont les employés d’une chaîne d’abattage. On va aussi utiliser des poulets. Des vidéos complètent l’ensemble. Il s’agit de questionner notre rapport aux animaux que l’on mange ». Mas-sacre déplace le propos mais, si scandale il doit y avoir, ce ne sera pas le premier : en 1913, l'œuvre, fut qualifiée de « massacre du printemps ». Ses détracteurs étaient horrifiés par la gestuelle avant-gardiste de Nijinski et la violence de la musique de Stravinsky. L'histoire bégayera-t-elle ? Catherine Callico Mas-Sacre 25.02 > 01.03.14, Bruxelles, Théâtre Les Tanneurs, 20h30, 10/7,5/5€, www.lestanneurs.be



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Antoine Defoort Ceci n’est pas un artiste

Texte ¬ Marine Durand Photos ¬ Cheval © Olimpio Mazzorana, Indigence = Élégance © DR, Germinal © Alain Rico

On parvient à l’attraper au sortir de ses congés, en transit entre La Belgique et l’Autriche mais la tête encore un peu en vacances. Avec une double actualité dans la région (au Vivat et au Phénix) et pas moins de quatre spectacles en tournée, Antoine Defoort, 35 ans, est un artiste occupé. Enfin, artiste… « Je préfère qu’on y mette des guillemets ». Créatif ? Assurément, au vu des installations-performances-conférences fourmillant d’idées qu’il conçoit, seul ou au sein de l’Amicale de production. Faisons les présentations. « Mais en fait, pourquoi voulez-vous écrire quelque chose sur moi ? » Modeste, Antoine Defoort (ou « Entuene Dufard, ardisde de variédé » selon son site internet) finit par accepter de raconter – entre deux hésitations et jeux de mots navrants mais assumés -

comment il est venu à la scène : « Je passais mon temps au Phénix depuis son ouverture, et mes potes faisaient de l’art. Je trouvais ça trop bien. » Assez logiquement, le Jenlinois lâche ses études de maths pour un Deug d’arts plastiques, suivi des Beaux Arts, d’abord ▲


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à Grenoble puis dans le Nord. En 2004, son diplôme de l’ESA et 10 000 euros « légués par tante Annette » en poche, il multiplie les petites pièces bricolées et bénéficie de quelques soutiens déterminants : l’équipe de L’L à Bruxelles, et la directrice du Vivat d’Armentières, Éliane Dheygere, qui co-produisent Cheval, remarqué il y a quatre ans à Avignon. « Le spectacle était très fragile à la base, et finalement on tourne avec depuis 2007 », relève Julien Fournet arrivé sur les planches par inadvertance, lui qui était en charge de l’administratif. À cette époque, Halory Goerger, diplômé en sciences du langage, les rejoint pour des performances convoquant n’importe quel matériau digne d’intérêt : vidéo, musique en live ou théâtre. L'essentiel : ne pas se prendre au sérieux. « Parce qu’être artiste, ça n’a rien de grave. J’ai envie de dire à tout le monde : détendez-vous avec l’art ! »,

s’exclame Antoine Defoort, résumant la ligne directrice de l’Amicale de production, née en 2010. Sur-mesure « On a senti qu’il fallait faire un effort de structuration », éclairent les complices. Ni bureau de production, ni compagnie, l’outil se définit comme une coopérative de projets. En fait, une structure inédite pour accompagner la création et gérer librement les contraintes de temps ou de budget. Cette réalité, la petite troupe l’enseigne aux étudiants de la région, souvent loin d’imaginer la galère à

« Etre artiste, ça n’a rien de grave. Détendez-vous avec l’art ! »


venir. Au programme de la journée d’études donnée au Phénix, on trouve d’ailleurs un « Jeu de l’oie du spectacle vivant » imaginé par Julien, qui décrit avec humour toutes les embûches auxquelles une compagnie doit faire face. De son côté, Antoine donne une conférence (forcément) émaillée de blagues sur le thème de la propriété intellectuelle. L’installation Les Thermes, un cours de philo donné dans une piscine de balles recouvertes de fragments de la pensée stoïcienne, ouvre ce onzième Cabaret des Curiosités. La fertilité créative du trio n’a semble-t-il pas de limite. Un dernier exemple ? Encore en chantier, leur prochain projet mettra en scène un ludodrome géant. Un levier pour interroger notre rapport à la règle, mais certainement un terrain de jeu supplémentaire à la disposition de ces grands enfants.

Carte blanche à Antoine Defoort : Un faible degré d’originalité (Antoine Defoort), Une conférence en forme de poire (Martin Granger), Hulk (Diederik Peeters) - Armentières, Le Vivat, sam 22.02 dès 16h, www. levivat.net Journée d’études de l’Amicale de production (dans le cadre du festival Cabaret de curiosités), Valenciennes, Le Phénix, ven 7.02 de 9h à 16h, entrée libre Les Thermes (dans le cadre du festival Cabaret de curiosités), Valenciennes, Le Phénix, 7.02 > 11.04, du lun au sam de 13h à 17h, conférences avec invités les 7.02, 8.02 à 19h, les 9.04 et 10.04 à 18h, entrée libre www.entuenedufard.be, www.amicaledeproduction.com


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Escorial Un roi fou enfermé dans une pièce avec son bouffon inconsolable – et pour cause : ce dernier était l'amant de la reine qui se meurt, empoisonnée par son mari jaloux... Étrangement, le souverain propose au fou d'échanger leur rôle pour un temps. L'histoire est célèbre, et typique de l’œuvre de Michel de Ghelderode (1898-1962), créateur d'un univers où se mêlent fantastique, grotesque, macabre, tragique... Cruel et ô combien sombre, Escorial n'est cependant pas dénué d'un humour noir et grinçant. De quoi exciter l'imaginaire de l'immense Josse de Pauw, qui mêle sur scène chanteurs et acteurs. Accompagné du Collegium Vocale de Gand, le Flamand propose une mise en scène visuelle et sonore ahurissante traversée d’aboiements, de rires inquiétants, de cloches... et des chants polyphoniques de Roland de Lassus. Une démesure à la mesure de ce chef-d'œuvre. Thibaut Allemand 18&19.02 Lille, Opéra, 20h, 22/17/13/8/5€, www.opera-lille.fr

Les travers de notre époque font écho au poète flamand Emile Verhaeren. Intime de Stefan Zweig, Mallarmé ou André Gide, l'auteur du recueil Les Villes Tentaculaires (1895) faisait état de sa fascination et de ses craintes à l'égard de l'urbanisation galopante. Plus d'un siècle après, ces vers sont scandés par Nicolas Mispelaere dans un spectacle mariant un quatuor à cordes, l'électro de Ludovic Romain et la vidéo de Dirty Monitor. Ce mélange détonnant offre à voir, à entendre et surtout, à réfléchir. Dans ces décors éclatés, transcendés par les projections monochromes, l'ombre pourchasse la lumière. Et toujours, inévitable, la diction métronomique du comédien, entre urgence et contemplation. Une grand-messe clamée face à la ville et son oppressante expansion. Un poing dressé ? Une main tendue ? Probablement les deux. Alexis Floret 01>05.02, Bruxelles,Théâtre de l'Ancre, 20h30 sf mer. 19h, relâche dim, 14/10/9/5€, www.ancre.be

© Leslie Artamonow

© Koen Broos

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Les Villes Tentaculaires



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À l'origine, une fulgurance de Gilles Defacque. De ce bon mot, naquit un festival présentant une majorité de seuls en scène souvent autobiographiques. À tout seigneur..., le précité Defacque reprend Bégaiements, ou l'histoire de sa vie contée par son « secrétaire particulier ». Outre Guy Alloucherie (LM n° 90), on retrouve – événement ! - Philippe Caubère, qui ressuscite sa fameuse Danse du Diable. Enfin et entre autres, Samiraz El' Ayachi se souvient de sa passion pour la lecture, née dans le bassin minier. Bref, une quinzaine égocentrée, mais pas égocentrique !

Happy Slapping Happy Slapping conte les errances de trois ados (Spielberg, Lucas et Coppola) qui passent leur temps à filmer des défis idiots. C'est surtout une sombre vision de notre société, et le regard de la jeunesse sur celle-ci. Fin des utopies, violence froide, cynisme permanent... Mêlant dialogues habités, monologues dérangeants et utilisation parcimonieuse de la vidéo, voici un réquisitoire noir et féroce. Un poil trop pessimiste, peut-être ?

03>18.02, Lille, Le Prato, 17/13/8,50/5€/ Gratuit, www.leprato.fr

11>22.02, Bruxelles, Atelier 210, 20h30, 18>8€ // 24>27.02, Charleroi, Eden, 20h, séance supp mar, 13h30, 14/10/9€, www.eden-charleroi.be // 24.04, Mons, Le Manège, 10h & 20h, 11/8e, www.lemanege.com

© Alain Trellu

La Bertitude des Choses/Vaterland Il y a peu, Bert Kruismans expliquait La Flandre pour les Nuls (LM n°66). Aujourd'hui, le moustachu génial revient sur sa jeunesse et, une fois encore, sur sa patrie. Compliquée, la patrie. Que reste-t-il de la Belgique qu'il a connue ? Dans quel pays grandiront ses enfants ? Sans passéisme, mais avec une bonne dose d'humour, le chroniqueur de Matin Première évoque à la fois Eddy Merckx et Facebook, la coupe du Monde 1986 et les jeux vidéo.

01.02, Waremme, Centre Culturel, 20h30, 15/12€, www.waremmeculture.be // 06>08.02, Charleroi, PBA, 20h, 25,50€ // 21.02, Liège, Trocadero, 20h30, www.trocadero-liege.net // 22.02, Flobecq, Pays des Collines, www.culturecollines.com

Begaiements © Patrick Ennebeck

© Yves Houtmann

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On est tous des quelqu'uns

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Neuf compagnies, autant de villes, et quarante spectacles pour présenter la danse contemporaine aux plus jeunes. Le choix est vaste ! De mon côté, j'emmènerai le p'tit neveu découvrir Tel Quel !, de Thomas Lebrun. S'il était plus vieux, on serait allés voir La Maison Bleue, une métaphore dansée sur l'adolescence. Mais comme il est scolarisé dans le coin, il va créer un spectacle avec et pour ses camarades, en compagnie de Julie Nioche (En Classe). Si avec ça, il n'est pas le prochain Noureev, je le déshérite. 14>21.02, Métropole lilloise (Le Gymnase, La Condition Publique, maison Folie Beaulieu, Le Prato...), Courtrai (Schouwburg & Budascoop), 8/5€, pass : 20€ ; autres tarifs : www.gymnase-cdc.com

Tel Quel © F. Iovino

Les Petits Pas

Corps furieux

Papercut © Boaz Zippor

M Festival Autour de la Marionnette Un mois durant, se succèdent des spectacles aussi inventifs que variés : séisme et humour typically british (36e Dessous, de la Cie Akselere), voyage dans l'imaginaire et l'affabulation enfantine (Omelette, par la Cie Clair de Lune), ou encore une plongée dans le cinéma hollywoodien des années 40 (Paper Cuts, par Yaël Rasooly). Un beau témoignage des vastes possibilités des arts de la marionnette et des théâtres d’objets, d’ombres et de papier. 06.02>06.03, Lille, maison Folie Moulins, 5,5/2€ (atelier), www.mfmoulins-lille.fr

Quelques jours avant le carnaval, avant de camoufler – et chahuter – nos corps, le Bateau-Feu propose de se pencher à nouveau sur la question : qu'est-ce qu'un corps ? Quelles sont ses représentations ? Comment le vivons-nous ? Pas de colloque à l'horizon, mais une avalanche de cirque, danse, théâtre, musique, cinéma et littérature – oui, on dirait le sommaire de LM. Parmi les nombreuses réjouissances, citons À Bras Le Corps, de B. Charmatz, un concert de Gablé (voir p. 40), ou encore Studio 69, rétrospective du cinéma érotique de la première moitié du xxe siècle. 7>20.02, Dunkerque, divers lieux et tarifs, www.lebateaufeu.com What The Body © Danny Willems

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OPÉRA Théodore Dubois

Création Mondiale

14 • 16 • 18 mars 2014 TOURCOING - Théâtre Municipal R. Devos

Édition + Communication

en langue française

Direction musicale - Jean Claude Malgoire Mise en scène - Alita Baldi La Grande Écurie & la chambre du Roy

Renseignements Réservations

+33 (0)3 20 70 66 66 www.atelierlyriquedetourcoing.fr


Des Héros… © Sophie Jodoin

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Des Héros Ajax/œdipe Roi W. Mouawad

Jusqu'au 02.02

Le terrassant Des Femmes (2011), était la première partie d'une trilogie consacrée aux œuvres de Sophocle par le metteur en scène libano-québécois. On attend ce deuxième volet, qui embrasse les mythes d'Ajax et d'Oedipe, deux héros qui prennent conscience de leur folie. Colère, parricide, inceste... Rappelons que Mouawad opte pour une mise en scène résolument rock – avec tout ce que le terme sous-tend de démesure, de bruit et de fureur... Jusqu'au 02.02, Mons, le Manège, 19h, sauf dim, 16h, 15€, www.lemanege.com

Punk Rock S. Stephens/O. Coyette Jusqu'au 08.02

Simon Stephens est une figure du InYer- Face theatre (soit théâtre-coup de poing, ou théâtre-en pleine gueule). Apparus dans les années 1990, ces jeunes dramaturges traitent de sujets sensibles, souvent ancrés dans la réalité sociale du nord de l’Angleterre. Ce huis-clos trahit le mal-être adolescent et l’irruption de la violence. L’acuité du regard et la justesse des acteurs frappent. En pleine poire. Bruxelles, Théâtre de Poche, 20h30, tlj sf dim & lun, 16/13/11/8€, www.poche.be

Des Souris et des hommes J. Steinbeck/M. Duhamel

04.02

Comment reprendre ce chef-d'œuvre de Steinbeck ? Comment revenir sur ces deux ouvriers errant d'une ferme à l'autre durant la grande dépression américaine des années 1930 ? Grâce à un dispositif scénique d’une grande sobriété et en s'attachant à la psychologie des personnages, Evariste et Ivancic rapportent toute la force du texte. On redécouvre alors le récit de l’échec d’un rêve aux thèmes universels (la solitude, l'exclusion, l'amitié...). Roubaix, Le Colisée, 20h30, 35/30/25/23/15 /10/8€, www.coliseeroubaix.com

La Vérité F. Zeller/P. Mincke

05.02>02.03

Menteur invétéré, Michel raconte des bobards à tout le monde. Et chacun ment en retour (sa femme, sa maîtresse, ses amis...). Ce vaudeville a priori classique, avec adultères et quiproquos en pagaille, est dynamité par Florian Zeller qui utilise ce dispositif pour détourner les codes du théâtre de boulevard. Ce que le spectateur pense savoir n'est pas toujours vrai. Et si même le public était pris au piège de la vraiefausse vérité ? Bruxelles, Th. Des Galeries, mar>dim, 20h15, matinées certains sam & dim, 15h, 24 à 10€, www.trg.be



théâtre

&

Cedric Andrieux © Marco Caselli Nirmal

danse

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agenda

Les Nuits

Love And Money

A. Preljocaj 06 & 07.02

D. Kelly / B. Savetier

L'infini récit de Shéhérazade n'en finit plus d'inspirer les artistes. Pour Angelin Preljocaj, cette jeune princesse devient dernier rempart face à la barbarie. Comme si la langue et les mots pouvaient empêcher la guerre et ses maux. Dans cette chorégraphie sensuelle, les corps entament des duos d'un érotisme rare, sublimé par les décors de Constance Guisset et les compositions de Natacha Atlas. Maubeuge, La Luna, 20h, 11/8€, www.lemanege.com

Cédric Andrieux J. Bel 11.02

11 & 12.02

Une histoire d'amour contée à rebours, depuis la séparation jusqu'à la demande en mariage. Que s'est-il passé ? La réponse est simple, et donnée dans le titre. Dennis Kelly signe une belle charge, sévère et caustique, contre le capitalisme. Sans jamais sombrer dans la caricature, il compose une mosaïque désastreuse d’êtres fissurés par l'argent, égarés dans leur manque d’amour. Blandine Savetier s’empare de cette partition minutieuse à la langue ciselée pour déshabiller notre société. Arras, Théâtre, 20h, 20/9€

Vortex P. Ménard

12>18.02

Cette autobiographie éponyme croise témoignages et fragments dansés. Seul sur scène, Cédric Andrieux joue son propre rôle, s’exprime sur son parcours, ses influences, son identité. Tel un psychanalyste, Jérôme Bel fait jaillir la voix du danseur, rarement audible face à celles du chorégraphe et du critique. Cet abrégé original de vingt ans de danse taquine les maîtres Merce Cunningham, William Forsythe et Trisha Brown, dont Andrieux fut élève et danseur.

Impressionnante, la scène centrale arbore un immense voile de plastique rouge – symbole de cette polluante modernité sur laquelle le vent souffle sans cesse. Car de vent, il est beaucoup question ici : en météorologie, le vortex est plus connu sous le nom d'œil du cyclone. Phia Ménard joue avec les tempêtes – mais ne les apprivoise jamais. Ce jeu intrigant entre un phénomène perceptible mais insaisissable et les mouvements gracieux de Ménard confine au sublime.

Armentières, Le Vivat, 20h, 19/14/13/8/7€, www.levivat.net

Calais, le Channel, 20h30 sf sam : 19h30, et dim : 17h, 6€, www.lechannel.fr



théâtre

&

danse

A Nou(s)garo, André © Alexandre Lacombe

98

agenda

A Nou(s)Garo

Le Stoïque soldat de plomb

14.02

F. Lavaud/L'Oiseau-Mouche 18>22.02

Dix ans après la disparition de la voix de Toulouse, les hommages se sont multipliés. S'il ne fallait en garder qu'un, ce serait celui-ci : le chanteur David Lynx, épaulé par des musiciens et intimes de Claude Nougaro, revisite le répertoire du poète et quelques inédits. Ce jazz urbain et rugueux roule comme les mots dans la bouche du grand Claude. Plus qu'un hommage : une réinterprétation, la preuve que cette œuvre est bel et bien vivante !

Le célèbre conte d'Andersen inspire encore - jetez donc un œil à la vidéo d'Instant Crush, de Daft Punk, pour vous en convaincre. Dans cette création, Florence Lavaud revisite le mythe avec... aplomb et poésie, entourée de la Compagnie l'Oiseau-Mouche - pour qui cette histoire de différence doit toucher quelque corde sensible. Ayant en tête sa vision d'Un Petit Chaperon Rouge on s'attend forcément à retrouver cette histoire transcendée...

Hazebrouck, Centre A. Malraux, 20h30, 18>10€ // 25.03, Marcq-en-Barœul, Th. Charcot, 20h30

Lille, Le Grand Bleu, 10h & 14h30, sauf mer, 19h, et sam, 18h, 13/11/10/9/6€

Blue Jeans

La Voix humaine

Y. Faï

18>21.02

On en porte tous. Mais d'où viennentils ? Poétique et politique, le nouveau projet de Yeung Faï nous rafraîchit la mémoire. Avec Jasmin, jeune couturière exploitée dans une region de Chine, sur fond de pollution massive. Pour autant, Blue Jeans n’a rien d’un spectacle militant. Le grand maître s’offre une infidélité à la marionnette à gaine pour explorer les ressources du bunraku, dans une scénographie mobile jonglant avec la vidéo. Du grand art. 18 > 21.02, Béthune, La Comédie, 20h, sf mer, 15h & 20h, 18/14/8/7€, www.comediedebethune.org

J. Cocteau/ Cie Charles Gonzalès 19.02>01.03

Mythique, ce vrai-faux monologue signé Jean Cocteau en 1927 était audacieux : une femme seule, au téléphone. On n'entend pas le correspondant, mais on comprend que l'homme au bout du fil l'a quittée pour une autre. Après Simone Signoret ou Ingrid Bergman, l'immense Monique Dorsel marque ce classique de son empreinte. Vêtue comme un homme, elle passe de l'abattement à la rage et rend, plus que jamais, vivants les mots de Cocteau. Bruxelles, Th. de la Pl. des Martyrs, mar, 19h, mer>sam, 20h15, sam 22.02, 19h, dim 23.02, 16h



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interview

STEVEN RAMON Chaud devant ! Propos recueillis par ¬ Julien Bourbiaux Photos ¬ Stal

Le 16 octobre dernier, le St-Jo Steakhouse de Lille accueillait le premier restaurant éphémère organisé par le collectif Mange, Lille!. Ce groupe de huit chefs – et plus si affinités – entend mettre à bas les clichés, défendre le terroir et ouvrir la gastronomie au plus grand nombre. Steven Ramon, 27 ans, ancien chef de La Laiterie à Lambersart et candidat de l’émission Top Chef 2014, fait partie de cette joyeuse troupe. On l'a cuisiné. Il est passé à table.

Quelle est l'histoire de Mange, Lille! ? Récemment, Lille a perdu ses deux derniers restaurants étoilés : l’Huîtrière, pourtant décoré depuis plus de 25 ans, et Le Sébastopol, suite au départ en retraite de son chef Jean-Luc Germond. Or, apparaît une nouvelle génération de cuisiniers. Au sein du collectif, nous avons à peu près les mêmes âges, la même passion de la cuisine, la même envie de bien faire. Nous sommes attachés à la bonne chère, et avons envie de dynamiser le secteur de la restauration, de redorer le blason de la gastronomie

régionale : le Nord ne se limite pas à la bière, au maroilles et aux frites. Quels sont les projets de l’association ? Nous souhaitons proposer, quatre à cinq fois par an, des plats à déguster dans différents lieux ouverts au plus grand nombre : le Tripostal, la gare Saint-Sauveur à Lille par exemple, mais aussi sur le littoral, dans l’Audomarois ou le Valenciennois. Et plus tard, la Belgique ou Paris. Ce n’est pas simple à mettre en place, la location de ces lieux a un coût et nous sommes une ▲


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Les autres membres du collectif :

association à but non-lucratif. Au printemps, on aimerait proposer un repas en extérieur.

L'étoile, est-ce toujours un objectif ? Mon premier objectif, c’est le tarif que je présente aux clients Je veux des prix moyens raisonnables. Quel intérêt à facturer un menu à 200 ou 300 euros ? Il ne faut pas oublier que c’est juste de la cuisine. Qu’est-ce qu’un restaurant gastronomique ? De bons produits, très frais, qu'il s'agisse de maquereau, de sardine, d'une asperge ou de lapin. On peut faire un très bon repas avec du lapin, alors que cela ne coûte rien. L’étoile n’est donc pas ma priorité, mais ça le deviendra car je veux laisser mon empreinte.

Quel est votre parcours ? Assez classique. J’ai suivi une formation de quatre ans au lycée hôtelier Michel Servet de Lille, puis j’ai effectué des stages en essayant de monter en gamme à chaque fois : une collectivité, un restaurant traditionnel, un restaurant étoilé (l’Esplanade de Lille) et enfin, La Laiterie à Lambersart. Dans ce dernier, j’ai débuté commis puis j'ai relevé des défis, jusqu’à l’obtention d’une étoile au guide Michelin en 2006.

Au plan national, quelle est la place de la culture culinaire du Nord de la France ? La région possède de nombreux atouts : de bons produits, de bons cuisiniers, de bons restaurants... L'ennui, c'est que personne ne fait parler de lui. À part Benoît Bernard, l’ancien chef de La Laiterie : il était le seul à descendre à Paris ou ailleurs pour défendre la gastronomie régionale. C'est également notre but : nous faire connaître, donner

• Nicolas Pourcheresse, chef du Saint-Jo à Lille • Patrick Bragato, chef du Trademark à Marcq-en-Barœul • Laure Platiau, chef pâtissière à la Laiterie • Maxime Schelstraete, chef du restaurant Meert à Lille • Florent Ladeyn, ancien finaliste de Top Chef. Vient d'ouvrir le Bloempot (Pot de fleur ou doux dingue, en flamand), rue des Bouchers à Lille


envie de visiter la région, de déguster les produits, de découvrir les bonnes tables... Participer à Top Chef, comme Florent Ladeyn, est-ce un moyen de défendre cette culture ? Dans cette émission, Florent a véhiculé une image très positive de la région. Personnellement, m’exposer à la télé n’est pas mon truc, j’y suis allé pour participer à un concours de cuisine. Et j’ai adoré. Maintenant, j’ai hâte de retourner en cuisine, j’aimerais ouvrir mon restaurant en mars ou avril près de Lille. Dans quels lieux atypiques lillois aimeriezvous installer vos fourneaux ? Cuisiner dans la citadelle sur des gros barbecues au beau milieu de tout le monde, ça me plairait beaucoup ! En haut du beffroi, avec cette vue surprenante, cela peut être génial aussi !

int A brûle-pourpo ➧ Un restaurant à ne pas rater ? Le Bon-bon à Bruxelles, de Christophe Hardiquest. Il vient d'obtenir deux étoiles au Michelin, et héritera sûrement d'une troisième dans les années à venir. Ce n'est pas énorme, ils ont 38 couverts maximum. En termes de rapport qualité-prix c’est vraiment le top, tu passes une très bonne soirée, le cadre est magnifique. 453, av. de Tervueren, 1150 Bruxelles

➧ Un truc pour les cuisiniers amateurs ? Privilégier les grosses pièces ! Plutôt que d’acheter trois petites bavettes de bœuf de 150 grammes chacune, autant s'offrir une pièce de 450/500 grammes à faire cuire en entier. Le rendu sera bien meilleur. Même chose pour les poissons, plutôt que de lever le filet et poêler le morceau de poisson, il vaut mieux le vider, l'écailler et le cuire en entier. Une fois encore, le rendu est meilleur, car la chair est moins agressée.

➧ Quel produit typiquement local aimezvous particulièrement cuisiner ? Ils sont nombreux. L’asperge blanche, qui vient juste d’à côté de chez moi. Les escargots, les coquilles Saint-Jacques. Ah ! Et la queue de bœuf ! C'est délicieux. www.facebook.com/mangelille


chroniques

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EMMANUEL GRAND Terminus Belz (Liana Levi) Marko Voronine quitte son Ukraine natale pour la France et ses promesses de vie meilleure. Orchestré par la mafia roumaine, le voyage à l’arrière d’un camion tourne mal, très mal. Poursuivi, traqué, condamné, il se réfugie sur l’île de Belz, située au large de Lorient. Embauché comme marin pêcheur, le jeune homme est confronté à l’hostilité des insulaires et à l’âpreté de sa nouvelle profession. Marko va aussi devoir composer avec les légendes et la réalité glaçante de cette terre que les gens du continent nomment l’île des fous. D’une planque inespérée pour fuir les mafieux, l’île de Belz devient prison et génère sous ses vents humides, la tension d’un huis-clos. Pour son premier polar, Emmanuel Grand impressionne. Thriller brillant dont l’écriture précise et vive emmène le lecteur en Bretagne, dans les secrets d’une machination terrorisante où le personnage principal oscille entre les fantômes de sa conscience et les effets dévastateurs de vieux récits. Cette intrigue noire, teintée d'un mysticisme inspiré de l’œuvre d’Anatole Le Braz, conserve les deux pieds sur terre et nous éclaire, entre autres, sur la vie des émigrés et des hommes de la mer. Un conseil : embarquez ! 368 p., 19€. Julien Bourbiaux

PATRICK OUREDNIK Histoire de France – à notre chère disparue (Allia) L’Histoire, une chère disparue ? Mais qu’y a-t-il à regretter ? L’enthousiasmante perspective d’un but commun qui rende tolérables les accidents de parcours. On éprouve d'abord cette nostalgie en lisant cette très brève reconstitution de ce que devait être la construction mentale d’un Français progressiste du xxe siècle débutant. Mais de ce monologue naïvement radieux, affleurent quelques scories expliquant aisément pourquoi la course des événements – les plus tragiques en particulier - ne s’est pas arrêtée tout à fait... Hier comme aujourd’hui, qu’on la nomme Histoire, Destin ou Hasard, c’est une autre force qui reste imperturbablement aux commandes du monde tel qu’il va : ce que Céline nommait « la sale âme héroïque et fainéante des Hommes ». 48p., 6,20€. F-X Beague


livres JULIÁN HERBERT Berceuse pour ma mère (13ème Note) Julián Herbert est un fils de pute et Berceuse pour ma mère, la singulière comptine pour adultes écrite tandis que cette mère luttait contre une leucémie. à coups de flashbacks, l'auteur revient sur une existence chaotique. Sur fond de maisons closes, alcool et voyages, il traverse une histoire politique mexicaine complexe. Se dessine le parcours sinueux d’un homme qui, après avoir exploré l’errance, les drogues, les femmes et la paternité, se forge une identité dans l’écriture. Herbert narre comme il respire, ses mots sont justes, nets. Son amour-haine pour cette mère cultivée, aimante mais jugée indigne transpire à chaque ligne. Nous, on chérit cette femme : sans elle, pas sûr que Julián Herbert serait devenu cet écrivain talentueux. 251p., 21,90€. Audrey Chauveau

MAYLIS DE KERANGAL Réparer Les Vivants (Verticale) Un immense chantier dans Naissance D’un Pont (2010), une transplantation cardiaque dans Réparer Les Vivants : les deux derniers romans de l'auteure courent après un objectif fou, qui nécessite de tirer le meilleur des hommes. Phrases parfois très longues, emploi de mots jamais entendus, on retrouve dans ce texte le souffle épique propre à l’auteur. En vingtquatre heures, le cœur du jeune Simon Limbres bat, s’arrête, voyage – sans jamais mourir vraiment. Le réalisme du récit ne brise pas le mystère qui entoure cet organe, objet de toutes les attentions médicales, de tout le trouble de la famille du donneur. Où s’arrête la vie, où commence la mort ? Maylis de Kerangal ne répond pas. Cet ouvrage se situe au cœur de cette fascinante zone de flou. 280p., 18,90€. Madeleine Bourgois

ANDREW SEAN GREER Les vies parallèles de Greta Wells (L’Olivier) « Une fois, au moins, il nous est arrivé l’impossible. » Lapidaire, l’incipit de ce troisième roman évacue toute explication rationnelle à venir. Dépressive, Greta Wells démarre un traitement par électrochocs. Du Greenwich Village de 1985, voilà la photographe transportée dans ses « vies parallèles » : celle de 1918, dans un New York où son frère jumeau n’a pas succombé au Sida ; celle de 1941, où Nathan, l’homme qu’elle aime, est resté à ses côtés. Mais chaque monde prend autant qu’il ne donne, les trois Greta vont l’apprendre douloureusement. Orchestrant ces tours de cadran avec précision, A. S. Greer signe une fable émouvante sur l’attente et les espoirs déçus. On le pensait éculé, mais le thème du voyage dans le temps prend ici une jolie teinte sépia. 312 p., 22€. Marine Durand


chroniques

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NENEH CHERRY Blank Project (Smalltwon Supersound/La Baleine) Dix-huit ans que Neneh Cherry n’avait plus sorti d’album solo, autant dire une éternité. Excepté cet album de reprises avec le trio free jazz noise The Thing (The Cherry Thing, 2012), et le projet familial CirKus en 2006, il fallait remonter à Man (1996), pour retrouver la trace de cette voix si suave, écrin de tant de tubes (le pré-M.I.A. Buffalo Stance en 1988, l’hénaurme 7 Seconds en 1994), et le pare-étincelles de nouvelles souscultures, du post-punk (avec les Slits et Rip Rig + Panic) au trip-hop : elle a poussé Massive Attack à enregistrer Blue Lines (1991). À l’aube de ses cinquante ans, la Suédoise ressort enfin du bois avec un quatrième album frondeur et pointilliste produit par le génie Four Tet. Accompagnée seulement d’une batterie qui claque et de synthés qui grondent, soit le backline du duo électro RocketNumberNine, la chanteuse mixe poésie beat et ballades à cran avec une conviction et une aisance qui ne cessent d’émouvoir. Oubliez donc cette image FM qui lui colle injustement à la peau : son parcours en témoigne, Neneh Cherry n’a jamais cédé aux sirènes de la facilité. Ici, aucune pointe de nostalgie mais de l’audace et de la verve, comme toujours. On ne se refait pas. Grégory Escouflaire

DANTON EEPROM If Looks Could Kill (InFiné/Differ-Ant) Révélé dès 2005 en quelques maxis techno incendiaires, Danton Eeprom s'en écartait avec brio sur son premier album, Yes Is More (2009). Dans ce second long format, le Marseillais installé à Londres, dévoile un peu plus son univers hybride : hip-hop (Hex Tape), synth pop (Biscotto & Chimpanzee, Never Ask Never Tell), electro lorgnant clairement vers Detroit (FemDom)... Le dénominateur commun ? Ces volutes sombres et sensuelles nimbent chaque morceau (souvent court), conférant une cohérence à l’ensemble. Servi par une production sans faille, If Looks Could Kill renvoie clairement plus aux années 1980 qu’à une certaine idée de la modernité, mais surprend néanmoins par les incursions inattendues de son auteur. On n’en demandait pas plus. Clément Perrin


disques CHEVEU

FANFARLO

Bum (Born Bad Records/L'Autre Distribution)

Let’s Go Extinct (Atlantic Records/ La Baleine)

Exfiltré des marais blues-punk qui ont longtemps constitué son terrain de jeu, Cheveu signe un troisième album lorgnant davantage vers des territoires moins accidentés et, osons le terme, plus pop. Guitares claires et moins distordues, boîtes à rythmes et synthés plus lisibles, chant qui s'essaie parfois en français... On craint un instant que le groupe se soit fourvoyé dans cette logique souvent inconsciente mais courante et très pénible : la recherche de la maturité. Moins de déglingue, plus de chansons… Sauf qu'à la différence de beaucoup, Cheveu réussit son pari car le trio n'a rien perdu de sa bizarrerie originelle, de cette capacité à vriller. Mûr, certes, mais toujours cinglé. Comme une preuve de vitalité. Un cœur qui fait Bum. Sylvain Coatleven

Voici quatre ans, Fanfarlo offrait Reservoir avec l’air de ne pas y toucher. Qualifiés de successeurs d’Arcade Fire par des critiques probablement sourds, les cinq Londoniens s’offraient un ticket en or pour la grande usine indie pop/folk. Trait d’union bienvenu entre le troubadour Beirut, les ultrasensibles Band Of Horses et les couvertures douillettes de Sufjan Stevens, le quintette transforme l’essai avec Rooms Filled With Light (2012), plus dansant et envolé. Les tubesques Deconstruction et Feathers s’élèvent au-dessus de la mêlée. Aujourd’hui, Let’s Go Extinct se fait changeant. On y retrouve des percées post punk, des incursions rock, un grain de folie salutaire. Car oui, on avait peur de la resucée, tant le style de Fanfarlo est singulier. Alexis Floret

TEMPLES Sun Structures (Heavenly/PIAS Cooperative) Atmosphère flower power, tambourin et pilosité sur-développée : bienvenue chez Temples. Originaires de Northamptonshire (au sud-est de Birmingham), ces quatre garçons dans le vent débutent leur carrière avec Shelter Song (2012) et tapent immédiatement dans l'oreille de Johnny Marr et Noel Gallagher, rien que ça. Fils spirituel de The Byrds et les Écossais Steelers Wheel (la scie Stuck In The Middle With You, 1972), le groupe marie des harmonies vocales mystiques à un jeu de cordes psychédélique, mixé par Claudius Mittendorfer (Franz Ferdinand, The Mars Volta). Quand The Golden Throne trouve ses origines dans la soul, A Question Isn't Answered dévoile une facette krautrock... Un vrai kaléidoscope musical. Alors, elle est pas belle, la vie en technicolor ? Elsa Fortant


agenda

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concerts Sam 01.02 Bal : Tango Cello, des violoncelles et du Tango Tourcoing, maison Folie Hospice d'Havré, 16h, Gratuit JFC BIG BAND Lomme, maison Folie Beaulieu, 18h, Gratuit Girls In Hawaii Anvers, Trix, 19h30, 23/20e Stephen Malkmus Bruxelles, Botanique/ Orangerie, 19h30, 19/16/13e

ZOOM TOP ORCHESTRA PROJECT Orchies, Le PACBO, 20h30, 12/9/5e Francesco Bearzatti... Dunkerque, Jazz Club, 20h45, 15/10/7e Christopher Paul Stelling Leffinge, De Zwerver, 21h, 7/5e La Yegros Eeklo, N9, 21h, 13/10/7e Dave Clarke (3 hour set) Bruxelles, Fuse, 23h, 12/8e

Tribute To Abba Lille, Théâtre de l'Hôtel-Casino Barrière, 19h30, 55/20e

Dim 02.02

General Lee... Liège, La Zone, 20h, 6e

SUNDAY HAPPY FUNDAY #7 avec la Cie du Tire-Laine Lille, L'Aéronef, 10h30, Gratuit

Grand Corps Malade Bruxelles, Cirque Royal, 20h, 36/33/30e La petite renarde rusée Lille, Opéra, 20h, 67/47/29/12/5e Lemon Straw Mons, Le Manège, 20h, 8/5e

ŒUVRES DE HANN, BERNSTEIN, POULENC... Lille, Opéra, 16h, 22/17/13/8/5e Stéréoptik Oignies, Le Métaphone, 16h, 12/9e

ROGER MOLLS + TIM FROMONT PLACENTI Lille, La Péniche, 20h, 9/8/7e

AND SO I WATCH YOU FROM AFAR Lille, La Péniche, 18h, 12/11/10e

Radio Modern Courtrai, De Kreun, 20h, 10/8/7e

POP. 1280 + CHEYENNE40 Lille, La Malterie, 18h30, 9/7e

GASANDJI Calais, Centre Culturel Gérard Philipe, 20h30, 5e Nashville Pussy Dunkerque, Les 4 Ecluses, 20h30, 16/13e Soirée Lounge concept Superamas Amiens, Maison de la Culture d'Amiens, 20h30, 7 à 13e

Mogwai + Mugstar Bruxelles, Ancienne Belgique, 20h, 31e

DAAN Bruges, Cultuurcentrum, 20h, 24/21/15/9e La petite renarde rusée Lille, Opéra, 20h, 67>5e TUNNG + TIM FROMONT PLACENTI Lille, L'Aéronef, 20h, 13/7/5e Presque oui + Boule Lille, L'Antre-2, 20h30, 8/5e

Mer 05.02 Echos de bohême #1 Lille, Opéra, 01h, 9/5e Le Carnaval des Animaux + Le Bestiaire... Tourcoing, Théâtre Municipal R. Devos, 14h30, 15/10e Connan Mockasin Tourcoing, Le Grand Mix, 20h, 16/13e Girls In Hawaii Mons, Le Manège, 20h, 20/15e Girls In Hawaii DJ set Mons, Alhambra, 22h, 5e/grat. Hippocampe Fou + Carl et les Hommes Boîtes Roubaix, La Condition Publique, 20h, 12/10/8e Kylesa Courtrai, De Kreun, 20h, 16/13/10e Yodelice Lille, L'Aéronef, 20h, 27,50e

Lun 03.02

Tony Melvil + Sophie Maurin Lille, L'Antre-2, 20h30, 8/5e

FREDRIKA STAHL Lille, La Péniche, 20h, 16/15/13,20e

Jeu 06.02

Mar 04.02

Thomas Fersen Béthune, Théâtre municipal, 20h30, 28/24e

Mademoiselle K Roubaix, La Cave aux Poètes, 19h30, 7e

Darkstar + Hibou Blaster Roubaix, La Cave aux Poètes, 19h30,

Yogan Hénin-Beaumont, L'Escapade, 20h30, NC

Ibrahim Maalouf Armentières, Le Vivat, 20h, 26/21/14/12e

Amel Bent Saint-Quentin, Le Splendid, 20h, 38/35e

Roch Voisine Lille, Théâtre de l'Hôtel-Casino Barrière, 20h, 46/37e


Retrouvez l’intégralité des concerts sur

Didier Super... Lille, L'Antre-2, 20h30, 8/5e Dub FX Bruxelles, VK*, 21h, Complet

Ven 07.02 NATASHA ST PIER Lens, Le Colisée, 17h, 25,5/19,6e

www.lm-magazine.com

F.M. "The Organ King" Béthune, Le Poche, 20h45, 7/5/4/3e Klingande + Peo Watson Lille, Le Magazine, 22h30, 10e Puce Moment présente : La Lenteur Valenciennes, Le Phénix, 23h, 9/3e

ProPulse : Sons of Disaster - The Fabulous Progerians... Bruxelles, Botanique/Rotonde, 19h30, 7e

Sam 08.02

Ars Nova joue Steve Reich Grande Synthe, Palais du Littoral, 20h, 12/7e

Tournai Jazz Festival: Avishai Cohen Trio + Electrophazz... Tournai, Maison de la Culture, 18h, 22/18/12/8e/gratuit

CATFISH + DELBI... Roubaix, Bar Live, 20h, 12/10/8e GABRIEL RIOS & BAND Bruges, Cultuurcentrum Bruges, 20h, 24/21/15/9e JASON VAN guLIck et Lê QuAN NINh + Peter OrINS Roubaix, La Condition Publique, 20h, Gratuit La petite renarde rusée Lille, Opéra, 20h, 67/47/29/12/5e Liesa Van der Aa / Shannon Wright Charleroi, Eden, 20h, 12/10/8e

Cercueil Valenciennes, Le Phénix, 00h, 9/3e

Ben Klock + RØDHÅD + Deg Bruxelles, Fuse, 23h, 15/8e

Dim 09.02 Caspian + MIAVA Dunkerque, Les 4 Ecluses, 18h, 9/6e PIERRE LAPOINTE… Lille, L'Aéronef, 18h, 25/20/15e Bullet For My Valentine... Bruxelles, Ancienne Belgique, 20h, 31e Smadj & Ballaké Sissoko Bruxelles, Bozar, 20h, 12e

Lun 10.02

Blackfield Anvers, Trix, 19h30, 25/23e

Maxïmo Park Bruxelles, Botanique/ Orangerie, 19h30, 20/17/14e

Ibrahim Maalouf Calais, Le Channel, 19h30, 6e

Birdy Bruxelles, Cirque Royal, 20h, 29e

GarageLand: Go!Zila + Mountain Bike... Charleroi, Rockerill, 20h, 8/6e

Mar 11.02

James Pants + Jameszoo... Courtrai, De Kreun, 20h, 13/10/7e Nekka Anvers, Arenbergschouwburg, 20h15, 12/10e

The Original Wailers Gand, Vooruit, 19h30, 26/23,7e Bill Callahan... Bruxelles, Ancienne Belgique, 20h, Complet Birdy Bruxelles, Cirque Royal, 20h, 29e

LOUDBLAST + DEE N DEE Calais, Centre Culturel Gérard Philipe, 20h30, 5e

SARAH MCCOY Lille, La Péniche, 20h, 12/11/10e

Sanseverino Seclin, Salle des Fêtes, 20h30, 17/14e

AN PIERLE Lens, Le Colisée, 20h30, 16,8/13,10e

Viva Strauss (II) Lille, Nouveau Siècle, 20h, 45>5e

Sergent Garcia + La Yegros Oignies, Le Métaphone, 20h30, 15/12e

Babyshambles Lille, L'Aéronef, 20h30, 30,80e

Didier Super Wattrelos, La Boîte à Musiques, 20h30, 9/6/3e

Vincent Delerm Béthune, Théâtre minicipal, 20h30, 22/18e

Mademoiselle K... Amiens, La Lune des Pirates, 20h30, 13/10e

BAL AH BON ? : DJ BICEN + DJ BROTHER JAM Lille, La Péniche, 22h, 5e

Sanseverino Arras, Théâtre d'Arras, 20h, 25/20/15e Vertigo + Sijosaï... Lille, Gare Saint-Sauveur, 20h, Gratuit

JAM SESSION Dunkerque, Jazz Club, 20h30, Gratuit

Mer 12.02 Echos de bohême #2 Lille, Opéra, 18h, 9/5e


agenda

110

concerts Trivium + Miss May I... Anvers, Trix, 19h, 28/26e Girls in Hawaii Gand, Vooruit, 19h30, 21,75e Soul Square + The Procussions + Madfingaz Roubaix, La Cave aux Poètes, 19h30, Bodybeat Release Party Lille, maison Folie Wazemmes, 20h, 3e Cascadeur + Barbarossa Tourcoing, Le Grand Mix, 20h, 16/13e goûter concert : Cascadeur Tourcoing, Le Grand Mix, 16h, 5e/ Grat. pour 2 accompagnateurs Dream Theater Lille, L'Aéronef, 20h, 44e Monster Magnet Bruxelles, Ancienne Belgique, 20h, 28e THE STRUTS Lille, La Péniche, 20h, 12/11/10e

Jeu 13.02 Cats On Trees Bruxelles, Botanique/Rotonde, 19h30, 17/14/11e Gary Numan Louvain, Het Depot, 20h, 31/28/26e HATCHAM SOCIAL Lille, La Péniche, 20h, 12/11/10e Lady Linn Bruxelles, Ancienne Belgique, 20h, 22e Les Nuits De L'Alligator : Black Rebel Motorcycle Club + Kid Karate Lille, L'Aéronef, 20h, 22/21/17/13e Mineral Bruxelles, Ancienne Belgique, 20h, 15e ONL : Viva Wagner (II) avec

La Walkyrie (extraits) & Tristan et Isolde (extraits) Lille, Nouveau Siècle, 20h, 45>5e The Perfect Tool Courtrai, De Kreun, 20h, 13/10/7e TETE Calais, Centre Culturel Gérard Philipe, 20h30, 5e THE WAYWARD BIRDS Lille, L'Aéronef, 22h30, Gratuit

Ven 14.02 Mélodies d'amour (Théodore Dubois + Francis Poulenc) Tourcoing, MUba Eugène Leroy, 20h, NC Psy4 De La Rime Bruxelles, Ancienne Belgique, 20h, 32e SKUNK ANANSIE... Bruxelles, Cirque Royal, 20h, 47/41/37e THE AUSTRALIAN PINK FLOYD SHOW Lille, Le Zénith, 20h, 45,50 à 56,50e An Pierlé + Saso Lomme, maison Folie Beaulieu, 20h30, 9/5e/1 crédit loisirs António Zambujo Béthune, Théâtre municipal, 20h30, 16/12/3e Au Revoir Simone Amiens, La Lune des Pirates, 20h30, 13/10e Free Tango Comines, Le Nautilys, 20h30, Gratuit Swann + Lieutenant Cobb Villeneuve d'Ascq, La Ferme d'en Haut, 21h, NC BRAIN DAMAGE MEETS VIBRONICS + WISE ROCKERS Lille, L'Aéronef, 22h, 13/7/5e DU POIL A BRATSCHER Lille, Le Biplan, 22h, 6e

Phantasy Rec Label Night : Erol Alkan + Daniel Avery + Rick Shiver + Mickey Bruxelles, Libertine Supersport, 22h30, nc BUSY P + BOSTON BUN... Lille, Le Magazine, 23h, 10e

Sam 15.02 Au Revoir Simone - The Range Bruxelles, Botanique/ Orangerie, 19h30, 18/15/12e of Montreal Anvers, Trix, 19h30, 21/18e FAT SUPPER + SAM NOLIN Lille, La Péniche, 20h, 11/10/9e JAMIE CULLUM Lille, L'Aéronef, 20h, 33e THIRTY SECONDS TO MARS Lille, Le Zénith, 20h, 34e Axel Bauer Bruay-La-Buissière, Espace Grossemy, 20h30, 15/13/10e Crystal Antlers Bruxelles, Beursschouwburg, 20h30, 12/10e Gablé + Mein Sohn William Dunkerque, Les 4 Ecluses, 20h30, 12/9e Aufgang + Dead Astropilots Marcq-en-Baroeul, Théâtre Charcot, 20h30, 9/6/5€ Manu Katché Caudry, Théâtre de Caudry, 20h30, 25/16e Orchestre National de Barbès + Sorif Oignies, Le Métaphone, 20h30, 13/10e Tomas Gubitsch + Tango Cello Faches Thumesnil, Les Arcades, 20h30, 13/10e Aril Brikha + Terrence Parker + Fabrice Lig... Charleroi, Rockerill, 22h, 10e


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THROB CIRCLE + MISS NOA... Lille, Le Magazine, 23h, NC Matador + Lucas Caroso... Bruxelles, Fuse, 23h, 12/8e Retro Acid: Slam + Adam X + Spacid... Gand, Vooruit, 23h, 19/15e

Dim 16.02 MASAKI IWANA / PETER ORINS Marcq-en-Barœul, Théâtre de la Rianderie, 11h30, Gratuit IDIORYTHMIA Villeneuve d'Ascq, La Ferme d'en Haut, 17h, 7/4e CHAPEL HILL + BÄRLIN Lille, L'Aéronef, 18h, 11e / Gratuit abonnés GIRLS NAMES Lille, La Péniche, 18h, 12/11/10e U.D.O + Lion Twin Courtrai, De Kreun, 19h, 23/20/17e

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Gipsy Kings Bruxelles, Cirque Royal, 20h, 62/52/46e

Balthazar + Faces On Tv Bruxelles, Ancienne Belgique, 20h, Complet

Marcel, Rami et Bachar Khalifé Arras, Théâtre d'Arras, 20h, 20>9e

Girls in Hawaii Louvain, Het Depot, 20h, 23/20/18e

Michelangelo Quartet Valenciennes, Le Phénix, 20h, 16/14/13/9e ROBBEN FORD & Band Verviers, Spirit Of 66, 20h, 28e Romain Leleu & L’ensemble Convergences Villeneuve d’ascq, La Rose des Vents, 20h, 20/15/12/7/5e WOODKID Lille, Le Zénith, 20h, 34 à 44e

Mer 19.02 Territoire de l'oubli Lille, Opéra, 18h, 9/5e Blackbird Blackbird + LuQus Roubaix, La Cave aux Poètes, 19h30,

Lun 17.02

Gaëtan Roussel Lille, L'Aéronef, 20h, 33e

ONL : Viva Wagner (II) avec La Walkyrie (extraits) & Tristan et Isolde (extraits) Lille, Nouveau Siècle, 20h, 45>5e

Julien Doré Bruxelles, Cirque Royal, 20h, 37,5/30,5e

St. Vincent Bruxelles, Ancienne Belgique, 20h, 25e Suzanne Vega Ostende, Kursaal, 20h, 45/39/33/29e

Mar 18.02 Duo Nefeli Charleroi, Palais des Beaux-Arts de Charleroi, 12h30, 6/5e CLEAR SOUL FORCES Lille, La Péniche, 20h, 15/13,80/12e Gesaffelstein... Bruxelles, Ancienne Belgique, 20h, Complet

Liesa Van der Aa... Louvain, 30 CC, 20h, 15/14e TERRITOIRE DE L’OUBLI CYCLE ICTUS / CONCERT COMMENTÉ Lille, Opéra, 20h, 9/5e Damien Jurado Gand, Handelsbeurs, 20h15, 19/17,5e Heather Nova Anvers, De Roma, 20h30, 24/22e

Jeu 20.02

Jacques Higelin Lille, Théâtre de l'Hôtel-Casino Barrière, 20h, 43/40/37/34e Julien Doré Lille, Théâtre Sebastopol, 20h, Complet ! Pegase + Yuck + Cate le Bon Tourcoing, Le Grand Mix, 20h, 13/10e Woodkid Bruxelles, Forest National, 20h, 45/40/35e ÉLOGE DE LA FOLIE (XVIII-21 Le Baroque Nomade : Henry Purcell, William Young, John Blow... Valenciennes, Le Phénix, 20h, 22/20/17/13e FAEP’stival : Yalta Club + Elegant Fall + le gagnant du tremplin Amiens, La Lune des Pirates, 20h30, 5e

Ven 21.02 Festival Fireworks !: Breton + Rocky + Of Montreal + Au Revoir Simone + The Range Roubaix, La Condition Publique, 19h, 20/17e Teengirl Fantasy Bruxelles, VK*, 19h30, 15/12e The Exploited Hasselt, Muziekodroom, 19h30, 18/15e

Xanadu Mons, Le Manège, 12h10, 4/3e

Baccalà Party: The Garden + Spaggguetta Orghasmmond Charleroi, Rockerill, 20h, 5e

Black Rebel Motorcycle Club Anvers, Trix, 19h30, 23/20e

Balthazar + Manhog Bruxelles, Ancienne Belgique, 20h, Complet


agenda

112

concerts Daan Soignies, Espace Culturel Victor Jara, 20h, 22/18e

Forward Fever Bruges, Cactus Muziekcentrum, 20h, 11/8/6/5,5/5e

ONL : Fantasia et Fantasia 2000 (Mix) Lille, Nouveau Siècle, 16h, 45>5e

Michael Jones Jeumont, Centre Malraux, 20h, 20/15€

JARRING EFFECT PARTY : VINCENT BLACK + 2METHYBULBE1OL... Lille, Gare St-Sauveur, 20h, Grat

Quatuor Zaïde Tournai, Maison de la Culture de Tournai, 16h, 16/14/12/10/7e

Orchestre National de Barbès Charleroi, Palais des BeauxArts, 20h, 16/12e

Bbblaster Calais, Le Channel, 17h, Gratuit

GAËL FAYE Louvroil, Espace Culturel Casadesus, 20h, 7/5e BILLIE HOLIDAY par Viktor Lazlo Roubaix, Le Colisée, 20h30, 35/30/25/23/8e Julien Doré Anzin, Théâtre d'Anzin, 20h30, 35e NamurDuSon présente : Gablé + Facteur Cheval Namur, Belvédère, 20h30, 10e Sebastian Sturm & Exile Airline + Skank Family Arras, Le Pharos, 20h30, 8/6/4/3e Gorki Dixmude, 4AD, 21h, 12/10/8e IMPURE WILHELMINA + ANORAK Lille, Le Biplan, 22h, 7e JARRING EFFECTS LABELNIGHT : AL’TARBA FR FEAT LORD LHUS... Bruxelles, Les Brigittines, 23h, 7/5e

Sam 22.02 Orchestre National de Belgique Lille, Nouveau Siècle, 18h30, 40 à 5e Willis Earl Beal Bruxelles, Botanique/ Orangerie, 19h30, 20/17/14e Black Rebel Motorcycle Club Courtrai, De Kreun, 20h, 24/21/18e Dub Revolution #10: Alpha & Omega + Dub Dynasty +

Puggy Bruxelles, Forest National, 20h, 32e SPEEDY ORTIZ Lille, La Péniche, 20h, 12/11/10e TALISCO + GANG CLOUDS Lille, L'Aéronef, 20h, 13/7/5e Albin de la Simone Liévin, Centre Culturel Arc-EnCiel, 20h30, 13/11/8e EROTIC MARKET + BBBLASTER Calais, Centre Culturel Gérard Philipe, 20h30, 5e Thee Silver Mt. Zion Memorial Orchestra Dixmude, 4AD, 20h30, 18/16/14e Trio Grande feat. Matthew Bourne Mouscron, Centre Culturel Marius Staquet, 20h30, 12/10/8e ZOË (release party) + Spermicide + The Witches Dunkerque, Les 4 Ecluses, 20h30, 5e/gratuit abonnés Steve Hooker Lillers, L'Abattoir, 21h, NC The Deep Dark woods Leffinge, De Zwerver, 21h, 7/5e ARSENE LUPUNK TRIO Lille, Le Biplan, 22h, 6e

Dim 23.02 Trio Grande Soignies, Espace Culturel Victor Jara, 11h30, 20/18e

Clannad Anvers, Arenbergschouwburg, 19h, 39/36e Breton Bruxelles, Botanique/Rotonde, 19h30, 19/16/13e Bootsy Collins Bruxelles, Ancienne Belgique, 20h, 33e

Lun 24.02 Speedy Ortiz Anvers, Trix, 19h30, 14/11e BEADY EYE Bruxelles, Cirque Royal, 20h, 37e Crystal Antlers Courtrai, De Kreun, 20h, 13/10/7e

Mar 25.02 Les Volleyeurs présentent "Reprise de Volée" Dunkerque, Les 4 Ecluses, 10h, 14h30, 6e (adulte), 5e (enfant) Motorama + Bärlin Roubaix, La Cave aux Poètes, 19h30, Yuck Bruxelles, Botanique/Rotonde, 19h30, 16/13/10e FRANÇOIZ BREUT Lille, La Péniche, 20h, 16/15/13,20e Heather Nova Louvain, Het Depot, 20h, 24/21/19e ONL : Fantasia et Fantasia


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2000 (Mix) Lille, Nouveau Siècle, 20h, 45 à 5e

Kwartet + The Butcher & His Wife Louvain, 30 CC, 20h, 13/12e

BLACKOUT SESSION #13 Bob Marley & The Wailers Catch a fire Bruxelles, Atelier 210, 21h, Grat.uit

ONL : Fantasia et Fantasia 2000 (Mix) Boulogne sur Mer, Salle Damrémont, 20h, NC

Mer 26.02 ONL : Fantasia et Fantasia 2000 (Mix) Lille, Nouveau Siècle, 16h, 45 à 5e Crooks on Tape Gand, Vooruit, 20h, 10e John Newman Bruxelles, Ancienne Belgique, 20h, 26e Les Volleyeurs présentent "Reprise de Volée" Roubaix, Théâtre Pierre de Roubaix, 20h, Nelson Freire Bruxelles, Bozar, 20h, 66/50/38/16e Ry X Bruxelles, Botanique/Rotonde, 20h, 16/13/10e Spin Doctors + Duckstore Louvain, Het Depot, 20h, 19/16/14e Luisa Palicio Gand, Handelsbeurs, 20h15, 23/19e

Jeu 27.02 Attar! Mons, Alhambra, 19h30, 6e Thee Silver Mt. Zion Memorial Orchestra Bruxelles, Botanique/ Orangerie, 19h30, 21/18/15e Cate Le Bon Bruxelles, Ancienne Belgique, 20h, 15e Ellen Schoenaerts

Perry Rose Band Louvain, Ferme du Biéreau, 20h, 16/14/11e The ARISTOCRATS Verviers, Spirit Of 66, 20h, 25e The Wolf Banes Louvain, Het Depot, 20h, 10/9/7e Mochélan Bruxelles, Centre Culturel Jacques Franck, 20h30, 12/8/5/1,25e ORMUZ Lille, Le Biplan, 22h, 6e

Ven 28.02 ABBota 2014 : Robbing Millions - Vismets - The Feather - King Dalton Yuko Bruxelles, Ancienne Belgique, 19h, 20/17e Acherontas + Infinity + Veneror Bruxelles, Magasin 4, 19h, 15e Danny Brown Bruxelles, Botanique/ Orangerie, 19h30, 21/18/15e Shlohmo Bruxelles, VK*, 19h30, 18/15e Amenra Opwijk, Nijdrop, 20h, 15e CLEMENT VAN PE + GUESTARACH + DJ GERO + GYM.X Lille, Gare St-Sauveur, 20h, Grat. Imbert Imbert + Daniel Hélin Tournai, Maison de la Culture de Tournai, 20h, 18/16/14/12/8e

JESUS CHRIST FASHION BARBE + THE CLOCKWORK OF THE MOON Lille, La Péniche, 20h, 10/9/8e Jeronimo Mons, Maison Folie Mons, 20h, 11/8e Never Stop The Madness : Centuries + Rise After Defeat + Discomfort + Jungbluth Liège, La Zone, 20h, 7e Psallentes Bruges, Concertgebouw, 20h, 21e Jeanne Cressent, Vincent Artaud & Consorts : Janis en liberté Bruxelles, Halles de Schaerbeek, 20h30, 16/14/10e boulevard des airs Mericourt, Complexe sportif Jules Ladoumègue, 20h30, 12/10/8e Maxime Le Forestier Anvers, Arenbergschouwburg, 20h30, 45e BirdPen + Transcoder Dixmude, 4AD, 21h, 10/8/6e Cheveu + Scorpion Violente + Plastobéton Bruxelles, Atelier 210, 21h, 13/10e Kraantje Pappie Anvers, Petrol Club, 21h, 18/15e Okon & The Movement + DJ TABOU Eeklo, N9, 21h, 12/9/7e Cloud Control Gand, Charlatan, 22h, 14/11e RILO JOSA + LES CHIENNES SAVANTES Lille, Le Biplan, 22h, 6e ART DEPARTMENT + MAINRO + PEO WATSON + FRED HUSH Lille, Le Magazine, 23h, NC


le mot de la fin

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mathilde elu - Le principe est simple : un jeu de mots périlleux sur le patronyme, un photo-montage réussi, et le tour est joué ! Le principe rappelle bien sûr les œuvres légendaires de Babor Lelefan. Mais ici, c'est plus léché et avec moins de fôtes d'orthografe. Sur le blog de Mathilde, on croise aussi Gastromae, mais toujours pas Sean Paul II. Ni Miou-Miou Order. www.mathildeelu.com




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