let'smotiv Nord & Belgique n°75 - juin 2012

n째75 / juin

nord & belgique Cultures et tendances urbaines

2012 / GRATUIT

portfolio de Franck Juery

newS *

p. 10

p. 6

The Beatles la Maison du Hip-hop Jean-Marc Ayrault censuré le serpipant Michel Gondry Legotypes Superkilen

d oss i e r

J u i n

Manifesta, Beaufort, Track, Latitudes Contemporaines, SUmmer of photography, Les Eurotopiques, Graspop Metal Meeting, Rock Werchter, Couleur Café, Out Loud, Les Folies de Maubeuge, Brussels Film festival, Lille Piano(s) Festival, la Voix du Rock, Main Square Festival… p. 20

Lou Reed, A$AP Rocky, p. 52 Chromatics, Thee Oh Sees

Vues sur murs ➤ O b e y

/ S w o o n / d o c t o r H / j e f A e r o s o l p. 64

T h é â t r e / Rencontre

avec Alain Buffard,

BAbel, Sports factory,

p. 58

EXPOs/

La Bonne âme Inside Out !, de Se-Tchouan, C(h)oeurs … Agenda D Bon Appétit !, Panorama, Wols…

Litterature B a n d e s d e s s i n é e s p. 78

et musiques actuelles

p. 86

Agenda

D

Livres John King, Aldo Chimenti, Stéphane Malfettes, Reinhard Kleist, Dan Fante Disques Hot Chip, The Brian Jonestown Massacre, Sigur Rós, Last Step, The Walkmen A g e n d a p. 92 D co n c e rts

Playlist

p. 88 p. 90

p. 98 e s t i v a l e

Let’smotiv Nord & Belgique 114 rue Barthélémy Delespaul - F-59000 Lille Tél : +33 362 64 80 09 - Fax : +33 362 64 80 07 redaction.nord@letsmotiv.com redaction.bruxelles@letsmotiv.com

www.letsmotiv.com Let’smotiv Nord & Belgique est édité par la Sarl L'astrolab* - info@lastrolab.com Membre du réseau Let’smotiv Magazines L'astrolab* Sarl au capital de 5 000 euros - RCS Lille 538 422 973 Dépôt légal à parution - ISSN : en cours Directeur de l’édition : Nicolas Pattou nicolas.pattou@lastrolab.com Rédaction : Thibaut Allemand - Cédric Delvallez redaction.nord@letsmotiv.com GraphisME : Cécile Fauré - cecile.faure@lastrolab.com Publicité : pub.nord@letsmotiv.com administration : Laurent Desplat laurent.desplat@lastrolab.com

Let’smotiv est une publication d’Urban Press www.urban-press.com 18 rue des Couteliers - 31000 Toulouse Tél : +33 561 14 03 28 Fax : +33 561 14 25 22 Mail : info@urban-press.com

Ont collaboré à ce n° : François-Xavier Béague, Madeleine Bourgois, Florent Delval, Marine Durand, Franck Juery, Vincent Lançon, Hakima Lounas, Raphaël Nieuwjaer, Judith Oliver, Antoine Pecquet, Erell Piette, Martin Van Boxsom, Olivia Volpi Couverture : Franck Juery, www.franckjuery.com diffusion : C*RED (France/Belgique) ; Zoom On Art (Bruxelles)

Directeur de la Publication : Laurent Buoro Rédacteur en chef : Nicolas Pattou Direction Artistique : Cécile Fauré Régie publicitaire : Proxirégie / salvatore@proxiregie.fr Impression : Imprimerie Ménard, 31682 Labège

L’éditeur décline toute responsabilité quant aux visuels, photos, libellé des annonces, fournis par ses annonceurs, omissions ou erreurs figurant dans cette publication. Tous droits d’auteur réservés pour tous pays. Toute reproduction, même partielle, par quelque procédé que ce soit, ainsi que l’enregistrement d’informations par système de traitement de données à des fins professionnelles, sont interdites et donnent lieu à des sanctions pénales. ı Let'smotiv est imprimé sur du papier certifié PEFC. Cette certification assure la chaîne de traçabilité de l’origine du papier et garantit qu'il provient de forêts gérées durablement.

Ne pas jeter sur la voie publique.

Papier issu de forêts gérées durablement

© Iain MacMillan

En bref…

Demi-tour !

Les Beatles étaient experts dans l'art de la chanson subliminale. Passez-les à l'envers, et vous entendrez, en vrac, des odes à Satan, au LSD, voire au gigot à la menthe. Alors, en découvrant cette photo, on a cherché, comme vous, le message caché. En vain. Ce cliché fut pris par Iain Macmillan lors de la fameuse session sur le passage piéton d'Abbey Road (inscrit au patrimoine par les autorités britanniques en 2010) ; Paul est en sandales, les Fab Four ont l'air de se traîner. Ca rend moins bien. On l'a tout de même vendue presque 20 000 € le 22 mai dernier. Et qui sait ? Si elle avait été retenue comme pochette, la face du monde en aurait peut-être été changée...

House of pain

© Mairie de Lille

Le hip-hop regroupe une foule de disciplines : le breakdancing, le graf, le Djing, le beatboxing, le rap et son petit frère bien peigné, le slam. Or, au même titre que l'estampe, l'opéra ou la littérature, cet art bénéficie enfin d'un lieu dédié à la création et à la diffusion (studios, salle de concerts, d'expo, etc.). La première pierre du Centre Eurorégional des Cultures Urbaines (déjà surnommé Maison du Hip-hop par les intimes) sera posée en septembre, dans le quartier de Lille-Moulins. Un aboutissement... et un tremplin pour de nombreux artistes en devenir. Et la maison du grindcore, c'est pour quand ?

Télex

Collections de timbres, de pièces de monnaie, bijoux, livres... Chaque foyer français disposerait de dizaines d'objets inutilisés (selon TNS Sofres). La valeur moyenne de ces biens ? Pas moins de 2 000 € ! Info à vérifier dans vos caves et greniers... Mais quid de leur valeur sentimentale, hein ?

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Membre du gouvernement

© BlenheimGang.com

Le Serpipant de Margaux © Blandine Dubos

Jean-Marc Ayrault... Un homme lisse, sans aspérité. Qui ne fait pas de vagues. Un premier ministre « normal », en somme. Et si tous les journalistes se sont bien lâchés sur son patronyme (Last action Ayrault, arf !), il n'en va pas de même chez nos voisins arabes où « Ayro » désigne phonétiquement... le membre qui turlupine DSK. Et la presse de trouver maint subterfuges qui écorchent son nom, certes, mais ne froissent pas la morale : prononcer le L et le T, omettre le Y... Le top ? Le quotidien Al-Bayan de Dubaï, qui le nomme tout simplement « Jean-Marc ».

Normal, on vous dit.

Traîne-savate

En voiture Simone

BoufChiDor. Non, ce n'est pas le nom d'en empereur mésopotamien, mais le quotidien d'un nourrisson. Programme pas très utile. Mais, patience, bébé vadrouille progressivement à quatre pattes dans toute la maison... et devient enfin indispensable, grâce au Serpipant ! Le principe ? Affublé de ce ravissant pantalon taillé dans une serpillère, le chérubin ne se salit plus, il nettoie ! Imaginée par la designeuse Blandine Dubos, cette avancée technologique majeure conviendra également au vieux tonton cul-de-jatte que vous n'avez pas vu depuis dix ans.

Non, les ingénieurs de Citroën ne travaillent pas sous acide. Cet étrange spécimen débouche tout droit de l'imaginaire de Michel Gondry. En plein tournage de L'Écume Des Jours, adaptation du roman de Boris Vian, le réalisateur maboule de La Science Des Rêves plonge Colin (Romain Duris), sa dulcinée Chloé (Audrey Tautou) et son cuisinier Nicolas (Omar Sy) dans un Paris des années 50 peuplé de voitures mutantes. Gageons que cette version (sortie prévue en 2013) marquera plus les esprits que celle de Charles Belmont datant de mai 68 !

www.blandinedubos.blogspot.fr Selon l’exilé fiscal Aznavour « la misère est moins pénible au soleil ». Or, la fortune semble plus supportable dans la grisaille belge. Depuis l'élection de François Hollande, 30 millionnaires français ont envisagé leur fuite. Avant de revenir, l’âge venant, pour bénéficier du système de santé hexagonal ?

© Agence Jung Von Matt, Johannes Milhoffer, Corinna Ernst

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Lego Graphie Une bonne publicité n'implique pas forcément des effets spéciaux ultramodernes, un décolleté plongeant ou des sportifs à la retraite. Preuve en est avec la dernière campagne d'affichage de Lego. En deux temps trois mouvements, la société de jeux danoise réinvente nos héros préférés, parmi lesquels Astérix et Obélix (et le très minimaliste Idéfix), les affreux jojos de South Park, les Schtroumpfs, ou encore les Simpsons... Bref, une campagne qui casse des briques !

Sortir du rouge

© Superflex

Vu du ciel, le quartier de Superkilen, au nord-ouest de Copenhague, paraît totalement uniforme depuis le passage du collectif Superflex (sol rouge, bancs rouges, poubelles rouges...). C'est pourtant tout l'inverse : inspiré par la diversité culturelle des habitants, ce projet haut en couleurs invite les communautés avoisinantes à réaménager l'endroit en fonction de leurs origines (bouches d’égout parisiennes, cabines téléphoniques brésiliennes, enseignes lumineuses chinoises...). Une manière de redonner de la cohérence à ce quartier contesté de la capitale danoise. www.superflex.net/

Télex

« Dans cinq ans, on pourra à nouveau se baigner dans la Seine », soutenait Jacques Chirac en... 1988. Eh bien, ce serait enfin vrai ! La traversée de Paris à la nage, disparue depuis la Seconde Guerre Mondiale, renaîtra le 2 septembre prochain.

Mais boire la tasse reste vivement déconseillé.

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Franck Juery Photographie // Paris // www.franckjuery.com texte ¬ Thibaut Allemand

Onirique. Pour une fois, le terme n'est pas galvaudé.

Prises dans le village normand de Barfleur, ces photographies mélancoliques et surannées autorisent tous les vagabondages. D'où vient ce bateau échoué sur la plage ? Qui vivait dans cette maison de maître sur le point d'être noyée par la marée ?

Qui sont ces gens saisis par l'objectif de Franck Juery ? L'auteur nous éclaire : « Avant de me rendre sur place, j'ai effectué une collecte, découpant des personnages dans des catalogues, scannant des gravures, des photographies de maison, que je place ensuite in situ, sur la plage ». Et ce conteur d'histoires sans parole d'immortaliser des saynètes avec un outillage aussi bon marché qu'antédiluvien : « L'appareil Holga est un cousin du Lomo, mais il est encore plus cheap. On le trouvait même dans les paquets de lessive ». Cette série lumineuse détonne avec l'oeuvre vaste de Juery, plus encline au clairobscur, comme « les peintres de la Renaissance, qui m'inspirent beaucoup. Ainsi que des photographes japonais ou américains comme Rinko Kawauchi ou William Eggleston. J'aime leur souci de la narration ». Enfin, c'est à la Foto Povera de Bernard Plossu que le Parisien se réfère : armé de la « 2CV de la photographie », Juery a réalisé la série Barfleur entre 2003 et 2007 – bien avant la mode de l'Instagram et de l'Hipstamatic sur tous les iPhones, donc. Se sent-il dépossédé ? « Pas du tout. J'utilise beaucoup le numérique, mais je comprends cette nostalgie de l'argentique. Et puis, ce qui compte au final, ce n'est pas l'appareil, mais le sujet ».

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Doss

ier Sp

ial Festivals Les Folies, Maubeuge, jusqu'au 3.06 [pluridisciplinaire] ➤ p.38 Track, Gand, jusqu'au 16.09 [exposition] ➤ p.22 Beaufort 04, La Panne, Coxyde/ Oostduinkerke, Nieuport, Middelkerke/Westende, Ostende, Bredene, De Haan/Wenduine, Blankenberge, Zeebruge, jusqu'au 30.09 [exposition] ➤ p.22 Reggae Waz' Fest, Lille, 1er & 2.06 [musique] ➤ p.48

éc

Entre les Lignes, Calais, du 1er au 3.06 [littérature] ➤ p.46 Mix Up, Creil, 2 & 3.06 [musique] ➤ p.44 Manifesta 9, Genk, du 2.06 au 30.09 [exposition] ➤ p.22 Eurotopiques, Tourcoing, du 4 au 9.06 [théâtre] ➤ p.30 Burning Ice, Bruxelles, du 5 au 9.06 [exposition] ➤ p.48 Latitudes Contemporaines, métropole lilloise et Valenciennes, du 6 au 16.06 [danse] ➤ p.26

Zeebruges De Haan Oostende Coxyde La Panne Brugge Dunkerque Calais

Oudenaarde Dranouter Courtrai

St-Omer

Wambrechies

Boulogne-sur-Mer Le Touquet

Antwerpen Gent

Béthune Liévin

Lille Douai

Arras

Werchter

Bruxelles

Tourcoing Roubaix Tournai Mons Valenciennes

Denain Cambrai

La Louvière

Maubeuge

Hasselt

Namur

Dessel Genk

Liège Honthem

Charleroi

Aulnoye-Aymeries

Amiens

Beauvais

Compiègne Creil

Out Loud !, Bruxelles, du 6 au 30.06 [musique & cinéma] ➤ p.38 Lille Piano(s) Festival, Lille, du 8 au 10.06 [musique] ➤ p.40 Brussels Film Festival, Bruxelles, du 8 au 16.06 [musique & cinéma] ➤ p.40 Les Métallurgicales, Denain, 9.06 [musique] ➤ p.48 summer of Photography, Bruxelles, Charleroi, Mons, Ostende…, du 14.06 au 16.09 [exposition] ➤ p.28 La Voix Du Rock, Tourcoing, 16.06 [musique] ➤ p.42 Festival Afriques, Wambrechies, du 17.06 au 8.10 [pluridisciplinaire] ➤ p.48 J'Veux du Soleil, Houthem, 21 & 22.06 [musique] ➤ p.48

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Graspop Metal Meeting, Dessel, du 22 au 24.06 [musique] ➤ p.32 TW Classic, Werchter, 23.06 [musique] ➤ p.44 Artois Calling, Liévin, 24.06 [musique] ➤ p.44 Rock Werchter, Werchter, du 28.06 au 1.07 [musique] ➤ p.34 Couleur Café, Bruxelles, du 29.06 au 1.07 [musique] ➤ p.36 Main Square, Arras, du 29.06 au 1.07 [musique] ➤ p.42 Verdur Rock, Namur, 30.06 [musique] ➤ p.46 Bienvenue à Moulins, Lille, 30.06 & 1.07 [pluridisciplinaire] ➤ p.48 Festival au Carré, Mons, du 1er au 11.07 [pluridisciplinaire] ➤ p.46

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Track, jusqu'au 16.09, Gand, 10/7€, (transport idéal : à vélo, en bateau ou en bus), +32 (0)92 40 76 60, www.track.be

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texte XFlorent Delval photos X TRACK - Sans titre, Bart Lodewijks © Gonzales Manifesta - Contrato coletivo cromosaturado, Alexander Apóstol © the artist. In close collaboration with Rafael Ortega. Supported by: Acción Cultural Española (AC/E) Beaufort - Big Coat © Erwin Wurm

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De la France (Lille - Fantastic) à l'Allemagne (Kassel - dOCUMENTA) en passant par le Luxembourg (Mono), 2012 avance de nombreuses manifestations artistiques dans une parfaite synchronie. Au centre de ce phénomène, la Belgique affiche tout l'été une riche programmation, dont Manifesta est l’épicentre.

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Comment s'y retrouver devant la profusion d'expositions estivales programmées cette année dans le nord de la Belgique ? Visual Flanders, l’initiative mise en place pour guider le visiteur dans cette région approuverait certainement la recommandation suivante.

Avant de rejoindre la très prestigieuse Manifesta, biennale itinérante d’art contemporain, on ne saurait manquer Beaufort04 (audacieuse triennale du bord de mer) et une nouvelle venue, Track, à Gand. Chacune à leur manière, ces manifestations déclinent une formule favorisant l'intervention d'artistes internationaux dans un contexte local.

Il s'agit de confronter le geste artistique au patrimoine naturel ou urbain, dans un contexte récent ou historique. Si la

Manifesta 9, du 2.06 au 30.09, Genk, +32 (0)89 710 440, www.manifesta.org

sélection des pièces est parfois proche, l'expérience varie radicalement en fonction des parcours proposés. Ainsi, Beaufort04 et Track, dont les fils directeurs sont relativement ténus, s’apprécient d’avantage comme une promenade.

Le fil du bord de mer Les œuvres dispersées sur le littoral sont certainement plus admirées par les baigneurs que par d'esthètes pèlerins.

Beaufort04 s’étend de La Panne à Zeebruge et bien courageux sont ceux qui traquent chaque pièce. Dans cette visite en forme de rencontres fortuites, la vue d’ensemble n’est d'ailleurs pas primordiale. On y croise l’immense tortue de Jan Fabre (en 2003) ou les sculptures mathématiques de Nick Ervinck. Et

Beaufort04, jusqu'au 30.09, 30 lieux dans 9 villes du littoral belge (moyen de transport idéal : le tramway), +32 (0)58 62 39 29, www.beaufort04.be

quelques œuvres plus conceptuelles, qu’on n’imagine guère gouter en slip de bain, comme l'installation de drapeaux du collectif Claire Fontaine, qui interroge le concept de nation. à quelques kilomètres, Track troque les dunes pour les maisons flamandes, les pavés et l'illustre forteresse de Gand.

Une belle occasion, d'arpenter, encore une fois, un patrimoine extraordinaire.

Certains sites sont même ouverts à titre exceptionnel. Parfois discrètes, parfois imposantes, les œuvres se repèrent ici dans un subtil jeu de piste à l’échelle du centre-ville. On évitera toutefois la posture du touriste face aux travaux des Mexicains de Terceunquinto, qui réinterprètent la constitution belge avec des réfugiés politiques.

Soleil noir Manifesta propose le programme le plus cohérent. Ecartant la tentation muséale, la biennale s'installe dans le complexe minier de Waterschei.

Ce lieu engage une réflexion sur l’évolution de la mine et la lente déliquescence de l’industrie européenne.

Des œuvres du xixe siècle croisent des productions plus récentes, telles que l’installation des Slovènes Irwin, qui sondent la représentation officielle de la mine sous l’ère communiste. Ce sera en outre l’occasion de goûter au cinéma du duo Ivens/Stork rapportant la misère des mineurs wallons. Films et colloques soutiennent une remarquable sélection.

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Du 6.06 au 16.06, métropole lilloise et Valenciennes, 13/7/5€, (5>21€ tarif Opéra), 28/21€ pour 4 spectacles, Pass : 90€, + 33 (0)3 20 55 18 62, www.latitudescon temporaines.com

Rencontres professionnelles : 14.06 >15.06, Lille, Gare Saint Sauveur, 9h30>12h30 et 14h>17h, gratuit

texte X Marine Durand photo X Baron Samedi © Marc Domage

Latitudeso contemp

raines

Créé en 2002, Latitudes Contemporaines a acquis une réputation dépassant les frontières de la métropole lilloise. Celle d’un festival à part, où l’avant-garde de la danse contemporaine rencontre un public actif, où les passerelles entre disciplines stimulent la création.

Les formes hybrides (textes, vidéos, ou nouvelles technologies associées à la chorégraphie) représentent la marque de fabrique de l'évènement. Et ce cru 2012 ne déroge pas à la règle. Place à l’audace ! Avec Olivia Grandville, qui s’empare de la danse contemporaine – parfois moquée, souvent incomprise – et retrace avec autodérision son évolution, des années 90 à aujourd’hui. De son côté, Alain Buffard (voir itw p. 78), met en scène la mixité des cultures dans une création donnée à l’Opéra de Lille, partenaire pour la première fois de Latitudes Contemporaines. La Ribot, quant à elle, laisse s’exprimer un public d’amateurs dans l’un des trois spectacles participatifs de l'édition.

Art, culture et démocratie « L’artiste est au cœur de la société et doit s’attacher à la critiquer, à la remettre en question en permanence» explique Maria-Carmela Mini, à la barre depuis le début de l’aventure. Révoltée par le sort réservé à la culture en Europe (souvenons-nous des remous provoqués par la dernière pièce « blasphématoire » de Romeo Castellucci), la directrice artistique choisit de questionner les rapports entre art, culture et démocratie. Et d’en faire le thème des rencontres professionnelles de cette année.

Grand Magasin (6.06, MFW) / T. Baë (7.06, MFW) / E. Huynh ; A.Kasai (8.06, La rose des vents) / S. Aughterlony (9.06, MFW) / F. Chaignaud ; J. Marin (9.06, MFW) / A. Buffard (12.06 >13.06, Opéra de Lille) / D.Uhlich (13.06, MFW) / M. Benoit (14.06, L’Oiseau-Mouche, Roubaix) / MC Hominal (14.06, L’Oiseau-Mouche, Roubaix) / Grand Magasin (15.06 >17.06, Gare Saint Sauveur) / N. Beugré (15.06, MFW) / O. Grandville (15.06, MFW) / C. Rizzo (16.06, Le Phénix, Valenciennes) / La Ribot (16.06, Le Phénix, Valenciennes)

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texte X Florent Delval photo X Sense of place, Blankenberge © Carl de Keyzer

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Face à un médium en constante évolution, la 4e édition de cette biennale d'envergure nationale prend un nouveau départ, tourné vers l’avenir. Tel est l'objectif de Christophe de Jaeger, à la tête du tout nouveau département photo de Bozar. À l'origine, la biennale soutenait un réseau d'institutions présentant de la photographie l’été. Or, rendre compte d’un matériel si vaste nécessite un axe fort, une direction plus affirmée. C'est pourquoi cette édition affiche un thème fédérateur - en l’occurrence, « Le paysage en Europe » et ses représentations. L’essai demande encore à être confirmé (tous les lieux ne s'étant pas pliés à l’exercice), mais Christophe de Jaeger sait que ce projet s'affirmera sur le long terme. En attendant, ne boudons pas notre plaisir. Notamment avec l’exposition Sense Of Place à Bozar – qui rassemble environ 160 œuvres d'artistes contemporains européens, dont les hallucinantes fourmilières humaines d’Andreas Gursky. Ensuite, rendez-vous à la galerie bruxelloise Contretype pour mesurer l'influence des nouvelles technologies sur la photographie. Ici, de jeunes talents créent des paysages de toutes pièces (Construire Le Paysage). De même, au Fomu à Anvers le recyclage d'images recueillies sur Internet (From Here On) interroge la notion de droit d'auteur, le respect de la vie privée et l'avenir de la photographie. à l'inverse, en rejoignant le Musée de la Photographie de Charleroi, on remonte exceptionnellement le temps pour savourer des souvenirs d'anonymes (1890 à 1960) et céder à la nostalgie du bord de mer (Les Heures Claires – Jeux de plage à la côte belge).

14.06> 16.09. Bruxelles, Charleroi, Mons, Ostende…, +32 (0)2 507 82 00, www.summerofphotography.be

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Rencontres avec les équipes du festival (7.06 et 8.06, 14h, Hospice d’Havré)...

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texte X Madeleine Bourgois photo X Une anarchie en Bavière © DR

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Les Eurotopiques « L’originalité des Eurotopiques ? Nous présentons des formes théâtrales transitoires, pas encore abouties », explique Jean-Marc Chotteau, directeur de La Virgule. Dix troupes polonaises, maltaises ou grecques, entre autres, présentent une « maquette de création », sous la forme d’une lecture-spectacle en langue originale surtitrée. Le thème de cette troisième édition, Mensonge(s), s'avère déclinable à l’infini : mensonge amoureux, politique, mensonge à soi-même… Illusion de la scène, aussi, puisque « le théâtre n’est qu’un mensonge », rappelle J-M Chotteau. Ce qui ne trompe pas en revanche, c’est le caractère transfrontalier du festival : une troupe lituanienne monte un texte de la québécoise Carole Fréchette, les Français de la Compagnie Rêvages jouent Fassbinder... Le jury de professionnels distinguera une compagnie qui sera programmée la saison prochaine à La Virgule. Pour la première fois, l'évènement prend ses quartiers à l’Hospice d’Havré. « Ainsi réunis, les cinquante participants pourront échanger sur la situation des compagnies dans leurs pays respectifs ou leurs méthodes de travail » ajoute le responsable du centre franco-belge. Une manière de confirmer le rôle de catalyseur joué par Les Eurotopiques dans la création théâtrale européenne.

4>9.06, Tourcoing, maison Folie L’Hospice d’Havré, 8/6€ pour deux lecturesspectacles, Pass festival : 20/15€, +33 (0)20 27 13 63, www.lavirgule.com

Une anarchie en Bavière, My Abba (4.06) Mentior cum amori, Jean et Béatrice (5.06) Weiss = Rot + Blau + Grun, Blackbird (6.06) Sestricky, The truth (7.06) The Peter Pan project, Dialogues avec un calendrier bulgare (8.06)

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texte X Thibaut Allemand photo X Limp Bizkit © DR

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Graspop Metal Meeting Fervent lecteur de Valeurs Actuelles et tombant parfois devant Le Petit Journal de Canal+, on en était arrivé à la conclusion que le métalleux était soit sataniste, soit les fesses à l'air. Rarement les deux à la fois, c'est vrai. Mais cette vision un poil étriquée passe à côté de l'essentiel. Depuis plus de quarante ans, lorsque Black Sabbath en grava les règles dans le marbre, l'esthétique (heavy) metal semble immuable. Et le respect dû aux anciens fait loi : Ozzy & Friends (soit Black Sab' sans le guitariste Tommy Iommi), Twisted Sister, Motörhead, Thin Lizzy, Megadeth... On reste à la fois circonspect devant Guns N' Roses (soit le seul Axl et ses sbires), mais plein d'espoir, car Slash sera présent aussi et, qui sait...Cela dit, loin de ne privilégier que les glorieux ancêtres de la famille, le Graspop Metal Meeting ne néglige pas les avatars consanguins (le folk metal de Heidevolk) quelques enfants bâtards (Limp Bizkit), les tontons énervés (Brutal Truth) et des cousinages très éloignés (Comeback Kid, Pennywise). En cela, cette 17e édition se révèle beaucoup plus proche de l'œcuménique Hellfest que de l'aventureux Roadburn.

22>24.06, Dessel, site du festival, pass 3 jours : 150€, 1 jour : 80€, www.graspop.be

Ozzy Osbourne & Friends, Lamb Of God, Kyuss Lives !, Cannibal Corpse, Slayer, Godsmack, Slash, Sacred Reich... (22.06) Limp Bizkit, Dimmu Borgir, Twisted Sister, Megadeath, Thin Lizzy, Pennywise, Fear Factory, Comeback Kid, Brutal Truth...

(23.06) Guns N'Roses, Motörhead, Machine Head, Gojira, Hatebreed, Ugly Kid Joe... (24.06)

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texte X Olivia Volpi photo X Lana Del Rey © Nicole Nodland

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Complet !

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Rock Werc ter Si vous n’avez pas encore vos tickets, il vous reste au moins vos yeux pour pleurer : Rock Werchter est complet depuis plusieurs mois. Etonnant phénomène, dont on ne sait trop que penser. Les gentils diront que c’est parce que ce festival ne propose que le meilleur des talents reconnus et émergents depuis plus de trente ans. Les cyniques, eux, y verront l’effet Live Nation*, grosse machine à musique qui se gave à tous les râteliers, privilégiant la rentabilité des succès FM à la créativité. Rock Werchter propose une affiche éclectique, ou brouillon, selon les interprétations, oscillant entre remplisseurs de stade (Pearl Jam, Red Hot Chili Peppers) et petits poussins (Isbells, Kraantje Pappie). Du rock proprement britannique avec Snow Patrol, du belge un peu crasseux avec Black Box Revelation, ou le beau rock chaud comme la braise d’Anna Calvi ? Ou encore du rockabilly, avec la fratrie rétro Kitty, Daisy and Lewis.

Néo-disco épique avec Justice, ou nu-house sensuelle avec Azari & III ? « Les deux, mon capitaine ! », avez-vous envie de dire. Eh bien non, justement, difficile dans cette programmation de retrouver un même jour des artistes du même monde. ça ne change rien au fait que ce soit complet. * une des plus grosses entreprises de programmation de spectacles au monde, propriétaire du festival depuis 2001.

28.06>1.07, Werchter, 4 jours : 195€/ 1 jour : 79€, www.rockwerchter.be

Justice, Selah Sue, The Cure, Cypress Hill, Garbage, …(28.06) Pearl Jam, Azari & III, Gossip, Lana Del Rey, Beirut, dEUS, Jack White, Birdy Nam Nam, Bat for lashes… (29.06) Black Box Revelation, Paul Kalkbrenner, The XX, Alabama Shakes, M83, Simple Minds, Michael Kiwanuka… (30.06) Anna Calvi, Kitty Daisy & Lewis, Isbells, Noel Gallagher, Red Hot Chili Peppers, Florence + the machine…(1.07)

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texte X Thibaut Allemand photo X De La Soul © DR

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Couleur CafE Chillwave, post-break, avant-core, turbozouk... ça va, on maîtrise. En revanche, on n'a jamais bien saisi le concept ethno-centré de « musique de monde ». Notre vieil Occident produirait-il une musique hors-monde ? Vaste question. À laquelle on ne répondra pas, parce que même Couleur Café en a ras-le-bol. « On n'utilise plus ce terme depuis environ 4 ans, explique le programmateur Patrick Wallens. On propose des musiques urbaines, souvent noires, mais aussi asiatiques, par exemple ». Jazz, hip-hop, soul, reggae, electro – et leurs innombrables dérivés – se taillent la part du lion de cette 23e édition. Marrant de voir un tel carrefour culturel installé sur le site de Tour & Taxis, occupé autrefois par les douanes ! Trois principes régissent Couleur Café : le métissage, l'aspect festif et l'engagement politique ou social. Effectivement, Zebda, De La Soul ou Tinariwen remplissent tous les critères. « Bon, oui, Sean Paul est simplement festif... » souligne Patrick Wallens dans un sourire. Reste également cette ouverture sur la planète, par le biais d'une exposition écolo, d'un village solidaire où se croisent 55 restaurateurs, un barbecue à l'éolienne et un DJ alimenté à l'énergie solaire. Bienvenue au village global, donc.

29.06>01.07, Bruxelles, Tour & Taxis, pass 3 jours 76€ (+ camping : 95€), ticket 1 jour 36/44€, www.couleurcafe.be

Nas, Lee « Scratch » Perry, Tinariwen, The Excitements, Erykah Badu, Sharon Jones & The Dap Kings, Psy4 De La Rime, Adrian Sherwood... (29.06) De la Soul, Chinese Man, Le Peuple De L'Herbe, Mokoomba, Sean Paul, Caravan Palace, Bomba Estereo, Admiral T... (30.06) Public Enemy, Ayo, General Elektriks, Brigitte, Childish Gambino, Zebda, Gogol Bordello... (1.07)

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Film Tommy © Hollywood Classics kopie

© Samuel Hamez

Out Loud Les Folies

Un festival alliant musique et ciné ?

L'idée est chouette. Mais banale. Mais excitante. Mais convenue. Mais... Mais si on jetait un œil à la prog', d'abord ?

Outre la traditionnelle soirée réunissant le classique Tommy (1969) et le mythique Jesus Christ Superstar (1973), les têtes chercheuses du Beursschouwburg, cinémanes et mélophiles, ont évité les allées balisées pour fureter vers des documentaires consacrés à des artistes aussi divers que Paul Simon, Ozzy, Ministry, Antony Hegarty ou The Chemical Brothers. Entre nombreux autres. Et si on ajoute à ça des concerts de Zombie Zombie ou du courtraisien Ansatz Der Machine, la messe est dite. Thibaut Allemand Films : Under African Skies (6.06) / Who is Harry Nilsson (7.06) / Fix : The Ministry Movie (13.06) /God Bless Ozzy Osbourne (14.06) / Tommy (20.06) / The Chemical Brothers : Don’t Think (21.06).... Concerts : Zombie Zombie (FR) & Vermin Twins (8.06) / Hong Kong Dong (9.06) / SX (15.06) / Goatcloaks (BE) & Rise And Fall (16.06) / Fence (23.06) / OK Cowboy! & Joy Wellboy(29.06) / Ansatz Der Maschine (30.06)

6>30.06, Bruxelles, Beursschouwburg, mer>sam, films, 22h30, concerts, 22h, entrée libre, www.beursschouwburg.be

La ville ne brille pas au firmament des destinations touristiques. Mais, croyez en l’auteur de ces lignes, lui-même autochtone : il faut participer aux Folies de Maubeuge !

Chaque année, ce festival réunit plus de 50 compagnies ou artistes internationaux et près de 50 000 festivaliers. Trois jours durant, toute la cité prend des airs de galerie d’art à ciel ouvert – de la place de Wattignies, où les Anglais d'Architects Of Air entreposent leur luminarium, à la maison Folie, qui fait l’objet d’un immense video mapping (animation projetée sur des structures en relief). Ailleurs, pullulent les café-concerts, les projets théâtraux et autres défilés de mode… L'ensemble est soutenu par 3 soirées de concerts (Arthur H, Les Têtes raides, 1995, etc.). Un festival total, en quelque sorte ! Cédric Delvallez

Unno, 1995, Danakil, Les Filles du 2ème, La Fabrique, Est ou Ouest, Procès d'Intention, Phare Ponleu Selpak Cirk, Le Petit Cirque, soirée pop (1.06) / Absynthe Minded, Les Têtes Raides, Les Filles du 2ème, Phare Ponleu Selpak Cirk,, grande parade (2.06) / Archimède, Arthur H, Brigitte (3.06)

1>3.06, Maubeuge, La Luna et divers lieux, gratuit (sf 20/15€ par concert), +33 (0)3 27 65 65 40

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Can © DR

Francesco Piemontesi © Marco Borggreve

Lille Piano(s) BRUSSELS Fes tival IVAL FILM FEST Comme chaque année, l’ONL choisit 10 ans déjà ! Le BFF investit Bozar, Flagey et sa place Sainte-Croix en affichant une programmation stimulante depuis une décennie. En 2012, le principe reste le même (compétition et panorama de films européens, courtmétrage et avant-premières), avec cette année une place importante accordée aux rapports entre cinéma et musique.

Outre une belle sélection de documentaires (sur le dernier concert de LCD Soundsystem,...), ces croisements seront au cœur de la soirée anniversaire du 9 juin. Avec le nouveau Woody Allen, un documentaire sur les Libertines et un concert de Chromatics (voir p.56), le festival devrait encore ravir les yeux et... les oreilles. Raphaël Nieuwjaer En avant-première : Trishna, de Michael Winterbottom, avec Freda Pinto, The Deep Blue Sea de Terence Davies, avec Rachel Weisz, To Rome with Love de Woody Allen, avec Woody Allen, etc.

Du 8 au 16/06, Bruxelles, Flagey et Bozar, 7,5 / 6,5€ / Pass 5 places : 25€ / Soirée anniversaire : 10€, +32 (0)2 762 08 98, www.brff.be

quelques totems pour baliser son festival.

Cette année, l’inventif Debussy (que l’on ne présente plus mais qu’il faut pourtant redécouvrir), John Cage, héritier de Satie et père du minimalisme, et enfin Marie Jaëll, complice de Lizst, mais dont la carrière aura pâti de sa condition de femme. Durant trois jours, en cinquante concerts et récitals – classique, jazz, master-classes et autre ciné-concerts, plus de trente pianistes font vibrer la métropole lilloise. Sympa, on laisse le mot de la fin à Debussy : « La musique doit humblement chercher à faire plaisir, l'extrême complication est le contraire de l'art ». Pas mieux. Thibaut Allemand

Debussy & Ravel, par F. Piemontesi et J-C Casadeus (8.06) / Concert Aufgang, V. Wagner, Portrait Marie Jaëll par l'ONL, direction J. Swensen, Marathon Debussy par P. Cassard (9.06) / A. Ciccolini, Debussy & Ravel par l'ONL, dirigé par Claire-Marie Le Guay et J-C Casadeus, Open Cage par W. Latchoumia, S. Agniel, J. Gotlieb, Jhncg...

8>10.06, Métropole lilloise, Conservatoire, Gare St Sauveur, L'Hybride, Le Majestic, Opéra, Palais des Beaux-Arts, Théâtre du Nord, Pass 8€ (TR à tous les concerts), +33 (0)3 20 12 82 40

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The Shoes © DR

La Voix du Rock

Du Tourcoing Jazz Festival au NAME en passant par le (très) Grand Mix, les concerts s'enchaînent à la queue leu-leu dans la ville de Bézu (et de Raymond Devos, s'il vous plaît). Cinq jours avant la fête de la musique (!), une soirée gratuite réunit la bouillonnante scène eurorégionale (Absynthe Minded, Rocky...), de turbulents turntablists (C2C), de précieux folkeux transatlantiques (Moriarty), et deux fers de lance du son electropop made in France : les Nantais bègues de Pony Pony Run Run et les pétillants Rémois de The Shoes. Ces derniers, fins producteurs, ne viennent pas seuls, mais seront huit en tout, car accompagnés de choristes et des percussionnistes, dont le batteur Olivier Durteste (Cercueil). La classe ! Vincent Lançon The Shoes, C2C, Pony Pony Run Run, Moriarty, Absynthe Minded, Rocky, Let It Bleed...

16.06, 16h, Tourcoing, parvis St Christophe, gratuit

The XX © Aliya Naumoff

MAIN SQUARE

FESTIVAL

Incontournable Main Square... Mais pourquoi, au juste ? Parce que c'est le plus grand festival de la région ? Mais la taille ne compte pas, voyons ! Enfin, j'espère... Parce que cette 9e édition aligne, une fois de plus, les grands noms ? Oui et non. On ne compte pas de poids lourd œcuménique façon Radiohead, Arcade Fire ou Coldplay cette année.

Mais quelques revenants (Garbage, X, Pearl Jam, Simple Minds), et des artistes atroces (Shaka Ponk, The Kooks). On épargnera entre autres The XX, Metronomy, The Rapture ou Gesaffelstein.

Comme d'habitude, seuls les tarifs font sauter au plafond mais, à l'heure ou paraitront ces lignes, vous aurez déjà choisi votre camp. Thibaut Allemand Simple Minds, Garbage, Kasabian, The XX, Justice, Electric Guest, Editors, Metronomy (29.06) / Pearl Jam, Birdy Nam Nam, Florence + The Machine, Brodinski + Gesaffelstein, The Rapture, Revolver, Miles Kane... (30.06) / Étienne De Crécy, Michael Kiwanuka, M83, Ben Howard... (1.07)

29.06>1.07, Arras, Citadelle d'Arras, pass 135€ / pass + camping 160/155/143€, 1 jour 59€, www.mainsquarefestival.fr

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TW Classic

Thomas Dutronc © Yann Orhan

Mix Up

Année après année, le Mix Up trouve sa voie. Depuis 2008, le festival de Creil jouait la confrontation des styles, carambolant hardcore punk, pop frivole, reggae, neokrautrock, soul, postpunk... Or, l'évènement se recentre sur une programmation plus cohérente et résolument ouverte sur le monde. Avec quelques poids lourds (Tiken Jah Fakoly, Goran Bregovic, Emir Kusturica), un crochet par la chanson française (Les Têtes Raides) et le hip-hop c'était-mieux-avant de 1995, le public est forcément au rendez-vous. Et peut ainsi découvrir une bonne poignée de talents de la région picarde, dont le Black Rose Sound System, sound-system artisanal dans la pure tradition jamaïcaine.

1995, Amadou Kone, Goran Bregovic, Tiken Jah Fakoly, Danakil... (2.06) / Emir Kusturica & The No Smoking Orchestra, Hubert-Félix Thiéfaine, Les Têtes Raides... (3.06)

2>3.06, Creil, Île Saint-Maurice, Pass 2 jours : 35/25€, 1 jour : 25/15€, camping : 7€, +33 (0)3 44 45 16 07

À côté du pachydermique Rock Werchter, TW Classic prend des allures de festival « normal ». Sans ostentation et sur une soirée simplement, l'évènement propose une production prudente, pépère et plurielle. Outre le hip-hop flamand de 't Hof Van Commerce et un concert d'adieu des légendaires De Kreuners, s'alignent ici des grands noms de la bande FM avec Amy McDonald, Kaiser Chiefs, Sting et Lenny Kravitz.

Lenny Kravitz, Sting, De Kreuners, Kaiser Chiefs, Amy Macdonald, 't Hof Van Commerce, The Scabs

23.06, Werchter, site du festival, 69€, www.twclassic.be

Artois Calling

L'an passé, Liévin Calling accueillait des grands noms du reggae. En 2012, on change de nom et de tonalité. Outre la présence d'humoristes et d'animations pour les enfants, c'est la chanson française teintée de swing et de jazz manouche qui triomphe avec Thomas Dutronc, Caravan Palace et Les Mauvaises Langues. Trop familial, trop centriste ? « Mais moi j't'emmerde !», répond Bénabar, tête d'affiche de la soirée.

Bénabar, Thomas Dutronc, Caravan Palace, les Mauvaises Langues, Vérino, Drôles de mecs...

24.06, Liévin, Stade couvert, 39€ (1€ pour les moins de 12 ans), www.artois-calling.com

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Festival au carré

Cesena © Herman Sorgeloos

ENTRE LES LIGNES

Loin d'un salon du livre un peu guindé, ou d'un supermarché de la dédicace, ici, on scrute le bouquin sous toutes les coutures : lectures de jeunes auteurs comme de classiques de Jack London, théâtre, ateliers philosophie pour les 4 à 6 ans (si si !), rencontre avec un auteur dans un lieu secret et insolite, conférence conviviale avec le typographe Patrice Junin, troc de livres, discussion avec François Schuiten, rencontre culinaire avec l'écrivain Rafael Chirbès... Sis au Channel, précieux vecteur calaisien de la culture, Entre Les Lignes sort des sentiers battus et confirme que c'est en lisant, ensemble ou dans son coin, qu'on s'ouvre sur le monde.

Lecture de J. London par Eric Miles Williamson , Conversation gustative avec R. Chirbès, Conversation enfantine avec A. Serres et Zaü, L'atelier de philosophie d'Edwige Chirouter, Les Mers perdues de Jacques Abeille, François Schuiten, Bruno Letort, Rendez-vous secrets...

1>3.06, Calais, le Channel, 3/1€/entrée libre (sauf Conversations gustatives, 25€), www.lechannel.fr

Ici, on touche avec un goût certain à toutes les disciplines : danse, expositions, gastronomie... Ouvert par un concert de Birkin reprenant Gainsbourg avec un orchestre japonais, le festival compte également quelques palpitantes reprises (Oedipus/Bêt Noir, de Wim Vandenkeybus) et des créations théâtrales (citons Garuma, de Jean-Michel Van den Eeyden, rencontre entre deux compagnies, belge et marocaine). On en reparlera le mois prochain.

Jane Birkin (1.07) / Philippe Blasband, Antoine Hénaut (2.07) / Anne Teresa De Keersmaerker (3.07) / Daan (4.07) / Christophe Sermet (5.07) / Mixtuur (6.07) / Jean-Michel Van den Eeyden (6>8.07)...

1>11.07, Mons, le manège, maison Folie, Salle des Arbalestriers..., +32 (0)6 539 59 39, www.lemanege.com

Verdur Rock « Une journée de concerts gratuits ?

Mouais... Je te parie qu'on aura encore droit à Ben l'Oncle Soul et aux Ting Tings ! » C'est, en substance, ce qu'ont maugréé certains de nos collègues, en mode Jean-Pierre Bacri. On les rassure : si The Toxic Avenger n'est pas forcément notre tasse de thé, Verdur Rock fait fort en invitant Herman Dune et l'irascible JeanLouis Murat. Entre autres. Fini de râler !

BRNS, Herman Dune, Odyl, Jean-Louis Murat, Toxic Avenger...

30.06, 15h, Namur, Théâtre de VerdureCitadelle, gratuit, www.verdur-rock.be

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Reggae Waz'Fest Enooormes basses, son analogique, système-son artisanal. Les prestigieux Chalice sound-system et Sono-Tone Sound investissent la MFW en compagnie de glorieux invités - dont Robert Tribulation !

1 & 02.06, Lille, maison-folie Wazemmes, 10€, +33 (0)6 26 22 17 59

Les Metallurgicales C'est le regretté Patrick Roy qui avait initié ce petit festival en 2009. Petit, certes, mais qui n'a pas à rougir de la concurrence. Qui aurait cru voir un jour Anthrax en banlieue de Valenciennes ?

9.06, 14h, Denain, Complexe sportif, 30/25€, +33 (0)3 27 23 59 59

Festival Afriques Plasticiens, percussionnistes, danseurs...Il fallait au moins trois semaines pour faire le tour d'un continent plus souvent pillé que célébré. L'évènement se poursuivra en automne. On y reviendra forcément.

17.06>08.07, Wambrechies, Château de Robersart et divers lieux, www.festival-afriques.com

J'veux du soleil Pop, rockabilly, dubstep, folk, hip-hop, reggae... Loin des grosses machineries, ce festival est organisé par des bénévoles dans deux villes (avec School is cool, Intergalactic lovers, DJ Moule...). Chaleureux et volontiers alter-mondialiste !

21.06, 18h, Comines-Warneton, Le Nautilys, 5€ // 22.06, 16h, Houthem, 15/10€, +32 (0)5 655 43 33, www.jveuxdusoleil.com

Burning Ice Changement climatique, épuisement des ressources naturelles et autres réjouissances sont le prétexte d'un parcours ambitieux. Une vingtaine d'expositions, installations et conférences reviennent sur les rapports entre nature et culture.

5>9.06, Bruxelles, Kaaitheater et autres lieux, divers prix, www.kaaitheater.be

Bienvenue à

Moulins

Du cinéma l'Univers (courts-métrages pour les bambins le samedi matin) jusqu'aux concerts au bar La Rumeur, après un passage par le Prato (forcément clownesque), le temps d'un weekend, le quartier Moulins bat des ailes !

30.06 & 1.07, Lille, Quartier Moulins, www.mfmoulins.mairie-lille.fr

texte ¬ F-X Béague photo ¬ Lou Reed Animal Lab

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Tout à l’ego ?

« Je n’ai plus de fans depuis Metal Machine Music, mais on s’en fout, je le fais pour le fun » : voilà tout ce qu’inspire à Lou Reed la réception catastrophique de son dernier album. Nous sommes pourtant nombreux à risquer une fois de plus la confrontation directe. Complaisance ou cas de force majeure ?

Et pour quelle sorte de fun, surtout ? De Magic & Loss (1991) à Lulu (2011), l'ex-Velvet Underground n’en finit plus de courir après la reconnaissance de son envergure littéraire et la définition des contours d’un rock adulte. Très bien.

Comprendre : enchaîner disques et projets à forte teneur en signaux culturels ajoutés, et déconcerter autant que possible (The Raven, au hasard : deux heures à invoquer les mânes d’Edgar Poe dans une mise en scène de Bob Wilson, qui dit mieux ?). Sans oublier de prendre la pose du poète si urbain mais tellement incompris. Le tout entre deux remises de décorations, pas fâché d’être devenu le rentier de son propre mythe - prétentions tarifaires en conséquence.

Grosse pomme Mais le rentier reste un chercheur. Et si le conteur l’a définitivement emporté sur le rock & roll animal, c’est pour cerner au plus près ce qui fait sa véritable identité : le timbre et le flow. Ces deux puissances prodigieusement insidieuses lui ont toujours permis, en deçà des mots et de la pompe arty, de nous prendre la tête -pour le meilleur - et d’y faire éclore la rumeur, le skyline et les bas-fonds d’un New York mental. Alors, imaginer en recueillir quelque chose à l’état brut, entre les quatre murs de l’Aéronef ou de l’A.B., c’est une chance qu’on ne manquera pas de saisir. From V.U. to Lulu : l’homme n’étant pas coutumier de la rétrospective, ce pourrait bien être aussi la dernière. / Lou Reed, From VU to Lulu 12.06, 20h, Lille, L’Aéronef (Première partie : Joan As Policewoman), 85€/ 75€, +33 (0)3 20 13 50 00 15.06, 20h, Bruxelles, Ancienne Belgique (Première partie : Joan As Policewoman),

complet !

texte ¬ Hakima Lounas photo ¬ DR

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Houston,

nous avons un prophète Flow mélodique et sous-pitché, goût de la sape, rap distendu et léthargique, frime et swag, le new-yorkais A$AP Rocky semble avoir hypnotisé son monde en moins de temps qu’il n’en faut pour rouler un joint.

Inconnu il y a un an, Rakim Mayers, alias A$ap Rocky, aligne les collaborations chics (Theophilus London, Swizz Beats, Lana Del Rey, etc.) et vient de signer un contrat de 3 millions de dollars avec Sony sur la seule foi d'une mixtape réussie. Si le it-boy d'Harlem fait l’unanimité, c’est tant pour son flow que pour son charisme magnétique. Citant les couturiers Raf Simons et Rick Owens, veillant à porter les marques de créateurs innovants, il s’est imposé comme un trend-setter incontournable. A$ap tire aussi son épingle du jeu en se libérant des clichés du rap eastcoast pour se tourner vers le Texas. Particulièrement la scène hip-hop de Houston du début des années 90, marquée par la contribution essentielle de feu DJ Screw.

En ralentissant le tempo des morceaux (jusqu’à 60 bpm), celui-ci donna naissance à un légendaire chill rap apathique. Une technique que Clams Casino (le principal producteur d’A$ap) développe sur Peso ou Purple Swag. Dans ces morceaux, A$ap revendique cette influence et célèbre les spécialités texanes comme l'herbe et le Purple Drank : un mélange de Néocodion, de somnifères et de... Sprite. Bien dans l’air du temps, le MC à la voix pitchée semble promis à un brillant avenir. À moins que son inexpérience scénique ne le précipite dans les oubliettes de la hype 2.0., à l’instar de sa bonne copine Lana Del Rey. / A$AP ROCKY 11.06, 20h, Bruxelles, Ancienne Belgique (avec Star Slinger), 23€, +32 (0)2 548 24 84

texte ¬ Cédric Delvallez - photo ¬ Kelly O

texte ¬ Thibaut Allemand - photo ¬ Yann Morrison

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Chromatics

Thee Oh Sees

Chromatics sur scène, à quoi bon ? à coup sûr, Johnny Jewel polit chaque note, laque le moindre détail des nuits durant. Cinématographiques, sophistiqués, raffinés et parfaitement… chromés, ces joyaux ne supporteraient pas les échardes de rudes planches de bois.

Récemment, les belles chansons de Chevalier Avant-Garde n'ont pas passé la rampe, nouvelle preuve que le concert n'est pas toujours un passage obligé.

Oui, mais dans le cas de Chromatics, il ne faut pas oublier d'où vient Jewel : de la scène punk rock. Le quatuor de Portland joue sec, serré, tendu. Le timbre sensuel de la guitariste Ruth Radelet coule le long des guitares d'Adam Miller et se heurte aux rythmes de Nat Walker.

Et Jewel de s'activer sur son synthé comme un damné. Les chansons se voient parées de nouveaux atours et oui, Chromatics sur scène, ça vaut le coup. /

Avant d’expliquer pourquoi il faut voir Thee Oh Sees en concert, rappelons qui est John Dwyer. Ces 15 dernières années, ce Californien originaire de Providence a officié au sein d’une bonne dizaine de groupes (The Hospitals, Coachwhips, Zeigenbock Kopf, pour citer les plus importants) et s’est forgé une discographie à faire pâlir Mark E. Smith. Insaisissable, il s’attardait rarement plus de trois ans sur le même projet. Alors, une question s’impose : quel est le secret de Thee Oh Sees, formé en 1997 ? Très simple, il s’agit de son projet solo, que le temps a progressivement transformé en quatuor de garage rock. Sur scène, le groupe déverse une énergie folle et destructrice, des flots de guitares fuzz et de voix haut-perchées. Du rock dur et simple, pour le dire vite. Ambiance jeans, tatouages et Doc Martens. On prend ! /

9.06, 23h, Bruxelles, Le Flagey, 10 ans du Flagey, 10€, +32 (0)2 641 10 20, www.flagey.be

20.06, 20h, Courtrai, De Kreun, 15/12/9€, +32 (0)5 637 06 44 / 21.06, 19h30, Bruxelles, De Vaatkapoen, 16/13€, +32 (0)2 414 29 07

exposition |

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Babel

Tour de force

texte ¬ Judith Oliver

Cet automne, une centaine de chefs-d’œuvre de Bosch, Brueghel, Bles et Bril trôneront sur les cimaises du Palais des Beaux Arts de Lille. à quelques mois de cet événement international, l'équipe de conservation rappelle que les allégories, récurrentes dans les paysages flamands du xviie, ne sont pas l'apanage de l'art ancien.

La preuve avec Babel, une exposition inédite et exclusivement contemporaine, inaugurée le 8 juin.

< Heavenly city © Yang Yongliang, Galerie Paris-Beijing

De Jef Aerosol à Jan Fabre en passant par Anselm Kiefer, Jakob Gautel, Andreas Gursky, Yang Yongliang ou François Bouq, le musée a réuni pas moins de 85 peintures, installations, photos, vidéos et planches originales de BD. Un accrochage peu commun, qui démontre la vivacité et la contempo-

ranéité de la célèbre parabole biblique. Épisode majeur de la Genèse, l'érection de la Tour de Babel par les rescapés du Déluge - encore unis par la même langue -, puis sa condamnation et sa destruction divines constituent un sujet de prédilection pour les artistes depuis le xvie siècle. La raison ? Le paradoxe >

qui fait son unicité : Babel jouit d'une certaine évidence, au point d'être devenue un substantif et un lieu commun de notre imaginaire collectif (qui n'a pas en tête la Tour en spirale de Bruegel l'Ancien ?).

Parallèlement, ce symbole donne prise à une multitude d'interprétations qui attestent de sa complexité.

Utopie architecturale, première forme d'organisation collective, symbole de l'ingéniosité humaine et de la nécessité d'une communication transparente, Babel incarne également la démesure, le désordre, la naissance de la mésentente entre les hommes. Chacune des facettes de ce mythe de l'origine des langues et de la dispersion des peuples est porteuse d'une ambivalence intrinsèque, que résume bien sa double étymologie : Babel signifie la « porte de dieu » autant que « confondre ». Fasciné par cette richesse, Régis Cotentin, commissaire de l'exposition, se révèle intarissable sur le sujet. Voir notre interview

< La Tour (Tour de Babel) © Jakob Gautel / DR

Au quart de tour

Régis Cotentin Chargé de la programmation contemporaine du Palais des Beaux-Arts de Lille Pourquoi avoir retenu ce thème ?

Babel compte parmi les allégories les plus anciennes et partagées du monde.

Elle constitue un mythe bien vivant, qui n'a rien perdu de sa pertinence. On le voit bien dans cette exposition, à travers l'immense richesse formelle et graphique des visions contemporaines de cette tour.

Et puis, depuis Bruegel, il s'agit d'un sujet récurrent dans l'histoire de l'art...

Cet épisode biblique connaît-il un regain d'intérêt ? à l'heure des mégalopoles, des îles artificielles et des réseaux de communication mondialisés, Babel est plus que jamais mobilisée : elle permet aux artistes de dénoncer une folie des grandeurs aveugle, dévastatrice pour l'homme et l'environnement.

< Bawadi de la série « Desert Gate » © Florian Joye / DR

à quoi ressemblent les Babel d'aujourd'hui ? à chaque époque, les représentations de Babel renseignent sur les préoccupations des artistes. Pour Bruegel qui redécouvre la Rome Antique, le Colisée sert évidemment de modèle architectural à sa tour en spirale. Fritz Lang, dans les années 1930, a les yeux tournés vers les gratteciels de New York. De la même manière, aujourd'hui, les clins d’œil à l'histoire de l'art se mêlent à la bombe atomique, au gigantisme des chantiers chinois, à la folle croissance d'Abu Dhabi... Vik Muniz cite Babel sans référence à la Tour, avec sa terre asphyxiée par les déchets. Il montre que l'humanité, dépassée par ses excès, court à sa perte et se condamne à l'exil.

L'exposition est-elle traversée par un certain pessimisme ?

Oui et non. Comme à la Renaissance, Babel agit comme un rempart contre la déraison, la démesure, la cruauté. Bien sûr, la dimension tragique de Babel (la destruction de la Tour, la dispersion des peuples) fascine les artistes et leur offre une dramaturgie visuelle saisissante.

Mais ce mythe est particulièrement ambivalent. La construction est-elle une manifestation du génie humain ou au contraire l'illustration d'une prétention démesurée ? La perte de la langue commune est-elle une sanction ou une chance pour l'humanité de pouvoir multiplier les points de vue sur le monde ? >

< La Tour de Bruxelles en hiver © Eric de Ville / DR

Comment avez-vous conçu cette exposition ?

Nous avons imaginé un découpage thématique. La première section revient sur l'évolution des représentations du mythe à travers les œuvres de Kiefer, Case, Isaac, Berseth, Gursky ou Delvoye (la tour ou cathédrale se mue en buildings, ruches, termitières et autre construction organique...). La seconde, charpentée autour de l’œuvre monumentale de Jakob Gautel – une tour de plus de 15 000 livres ! -, s'intéresse à la question de la langue. Viennent ensuite les projections futuristes de Babel,

< Acier corten coupé au laser © Wim Delvoye / Galerie Emmanuel Perrotin, Paris – Miami / ADAGP

permises par les technologies de synthèse, puis les aspects tragiques de l’allégorie.

Ce sujet m'a amené à faire le grand écart, entre des œuvres monumentales et des petits formats... des artistes connus comme Anselm Kieffer, Jan Fabre et des auteurs de bandes-dessinées (François Boucq, François Schuiten) ou des cinéastes au début de leur carrière (Hendrick Dussolier...). On a privilégié une scénographie transparente, favorisant une déambulation libre, avec des cimaises ajourées rappelant les échafaudages, et des couleurs citant la brique et la construction. /

Babel 8.06>14.01.13, Lille, Palais des Beaux Arts, lun, 14h>18h, mer>dim, 10h>18h, 8/5/3€, +33 (0)3 20 06 78 00 à Noter / 6.06, 18h30, Conférence : Préambule à l’art contemporain ; Babel, les projections contemporaines et futuristes du mythe, par Régis Cotentin, Auditorium, gratuit 9.06, 21h, Concert d'Aufgang, dans le cadre de Lille Piano(s) Festival, Atrium, 10/5€ 13.06, 19h>22h, Nocturne étudiants : les artistes de Babel. Visite libre de l’exposition et rencontre avec quelques artistes exposés (François Schuitten, Du Zhenjun, François Boucq, Denis Bajram, Claude Courtecuisse, Jef Aerosol, Maxime Dufour), réservée au étudiants et aux moins de 26 ans, gratuit

< Série Melting Point, Tour Granite - La Défense © Stéphane Couturier / Collection Société Générale, Paris La Défense

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/ Vues Sur Murs /

texte ¬ F.-X. Béague

Le street-art a investi nos murs dans la clandestinité, gratuitement.

Et s’il se réapproprie, au mépris des cotations, l’espace public, c’est pour replacer la démarche créative dans son milieu naturel : nos vies. état des forces en présence au Centre de la gravure et de l’image imprimée... et dans les rues de La Louvière.

En tirant parti de la lézarde, de l’accident de surface, ou en détournant le code publicitaire, cet art urbain nous rappelle que l’humain est toujours à l’œuvre dans nos métropoles, et le temps avec lui : affiches, collages, pochoirs, stickers… « C’est un art éphé-

mère, insiste Marie van Bosterhaut, commissaire de l’exposition. Beaucoup d’artistes intègrent la dégradation de l’œuvre dans leur démarche… leur travail est conçu comme un don ». Il faut à coup sûr une belle faculté d’abnégation pour admettre la disparition >

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de ces images, quand on mesure le travail que nécessite leur élaboration.

Chez Swoon, la taille d’une planche de gravure et la finesse des découpes inspireraient spontanément, à la vue des figures à taille humaine qu’elle exécute, des pulsions radicalement conservatrices. Idem pour les pochoirs de Sten & Lex, dont les matrices sont irrémédiablement perdues en même temps qu’intégrées aux œuvres finales.

Rester hors-circuit De l’art à ce point vivant dans un musée ? Loin de momifier ce qui est en mouvement, la très dynamique institution louviéroise offre ses murs aux créateurs, plus qu’elle n’entend les y épingler : « C’est une exposition thématique, pas une histoire du street-art » : avec un regard gentiment conspirateur, Madame la Commissaire souhaite qu’une partie de l’exposition rencontre aussi son public au hasard du centreville, à ciel ouvert, et si possible « sans cartel ». Ainsi, tous les intervenants au musée (à l’exception notable de Swoon et Obey) investissent également rues et places du centre-ville. Bel exploit que de rassembler les travaux d’artistes aussi jaloux de leur indépendance et de leur anonymat... relatif pour certains : l’injonction « Obey » de Shepard Fairey, et les archaïques créatures de jeux vidéo d’Invader ont déjà arrêté plus d’un passant à travers le monde. L’heure de la reconnaissance semble pourtant bien avoir sonné. Et quand l’art de la rue s’affiche jusque dans un musée, on ne verse pas forcément dans le paradoxe : ici, on abat des cloisons. / Vues sur murs Jusqu’au 2.09, La Louvière, Centre de la Gravure et de l’Image Imprimée, tous les jours sauf lundi, 10h>18h, 5/2€ , +32 (0) 6 427 87 27, www.centredelagravure.be

texte ¬ Martin Van Boxsom photo ¬ Sauvetage © Laurent Perbos

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Mens Sana In Corpore Sano Dans le cadre du Printemps à Saint Sauveur, la Quinzaine de l’Entorse transforme l’ancienne gare de marchandises en grand gymnase artistique. Ou bien est-ce un centre d’art sportif ? Sports Factory brouille joyeusement les pistes entre l’art et le sport. « Cette manifestation est volontairement ludique et facile d’accès » déclare Julien Carrel, directeur de l’association. Ici, on peut évidemment contempler un chat boxeur géant, une installation lanceuse de balles de tennis ou un panier de basket... assis sur un banc. Mais l’occasion est trop rare de mouiller le maillot devant des œuvres. Saisissons alors cette chance de jouer au ping-pong sur des tables molles ou cylindriques, ou d’escalader une citation philosophique afin de « se confronter au concept » ! Les médiateurs culturels adoptent presque des allures de coachs pour l’occasion. « Cette exposition interactive promet un beau succès avec les enfants » souligne l’un d’eux. Au passage, on relève quand même des clins d'œil à la Renaissance, à Manet ou au facétieux Jeff Koons. Certains concepts s'avèrent fort intéressants, telle cette course à la croissance qui oppose plusieurs plants de haricots, de quoi tenir en haleine les supporters pendant trois mois !

Sports Factory ressemble parfois à une grande salle de jeux. Idéal pour les curieux ouvert d'esprits, donc, mais les amateurs d’art un peu étriqués pourraient rester sur la touche. Pas plus mal ! / Sports Factory Lille, Gare St-Sauveur, jusqu'au 12.08, mer>dim, 12h>19h, gratuit + 33 (0)3 20 14 47 75

texte ¬ Thibaut Allemand photo ¬ Charleroi Danses & Université du Travail © A. Delepinne

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Cheese !

On a beau se méfier de l'humanisme comme de la peste et du choléra, JR demeure un photographe dont l'œuvre fait sens. Elle repose, entre autres, sur la digne immortalisation d'anonymes, des favelas de Rio au mur israélien. Quel rapport avec Charleroi ? On ne va pas jouer les naïfs : la cité industrielle est ravagée par le chômage et une réputation assez sombre. Oui, mais...

Cet héritage difficile n'empêche pas l'attachement des habitants à leur ville, ni l'implantation de structures culturelles très actives : Musée de la Photographie, le Vecteur, le Rockerill... ou le B.P.S. 22, donc. Qui s'inscrit dans le projet participatif de JR, Inside Out, en proposant un volet intitulé Smile. Précision : si JR est l'instigateur dudit projet, il n'a pas pris les photos et n'est pas (forcément) présent dans les terrils.

Or donc, tous les Carolos ont été conviés au B.P.S. 22 pour y être photographiés. Loin de tout entre-soi, les instigateurs de Smile sont descendus en ville, dans les clubs de boxe ou les soupes populaires. Une seule condition : un sourire. Le résultat ?

700 portraits grand format (90 x 130cm) en noir et blanc affichés sur les murs – certains mesureront même 5 à 20 mètres ! Ces affiches claquent dans le brouillard et enchantent la grisaille. Alors non, ce genre de programme ne changera pas immédiatement la face de Charleroi. Mais lorsque l'on sait qu'à l'échelle internationale, les fonds recueillis par Inside Out serviront à financer des actions humanitaire dans des pays pauvres, on s'aperçoit que tout ceci n'est pas symbolique. / Inside out/Smile 26.05>12.08, Charleroi, Centre-ville, parcours commentés gratuits (résa obligatoire) les dim 10.06, 15.07 et 12.08 à 15h au départ du B.P.S.22, www.bps22.hainaut.be et www.insideoutproject.net

texte ¬ Cédric Delvallez photo ¬ Groupe de banqueteurs, Vers 70-100 - Rome (?) Terre cuite © DR

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Menu découverte On ne l’apprend pas à l’école, mais nos aliments aussi possèdent une histoire. Proposée dans le cadre de Brusselicious, et répartie en deux endroits, l’exposition Bon appétit ! répare cet oubli en revenant sur l’évolution des plaisirs de la table. Entre séance de rattrapage, forum archéologique et vitrine artistique.

Pour qui ne saurait couper la poire en deux, autant privilégier l'exposition du Musée du Cinquantenaire, dense et originale. Au travers de 345 pièces, l'institution bruxelloise illustre les grandes découvertes culinaires de la préhistoire au début du siècle dernier. Citons la période coloniale et l'importation du sucre de canne, ou la révolution gastronomique du xiie siècle et l'abandon des brouets au profit du beurre.

Sont ainsi abordés l’évolution de nos habitudes de consommations et la filiation entre certaines cultures – voir les deux chocolatières, l'une de style Louis XV et l'autre, de cinq siècles son aînée, originaire du Mexique. L’exposition s'arrête sur un chariot de glacier de 1895, évitant ainsi de tomber dans une critique facile de la culture des fast foods et des produits surgelés. Si l'appétit vous en dit encore, sautez ensuite au Musée d'Art Ancien. Un parcours est proposé autour de dix huit peintures, signées Pieter Aertsen, Gustaf Wappers ou encore Henri De Brackeleer.

Mêlant natures mortes, scènes de banquets, portraits de cuisinières ou d’artisans bouchers, cet en-cas supplémentaire nous éclairent sur les coutumes gastronomiques d’autrefois… Gageons que personne ne restera sur sa faim. / Bon appétit !

Jusqu’au 16.09, Bruxelles, Musée du Cinquantenaire et Musée d’Art Ancien, mar>dim, 10h>17h, 8/6/4€, +32 (0)2 741 72 11

texte ¬ Thibaut Allemand - photo ¬ Des choses dans le vent © Jacques Quecq d’Henriprêt, ADAGP Paris 2012

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texte ¬ Erell Piette - photo ¬ Tomo Film, 2012, Production Le Fresnoy – Studio national Bakary Diallo

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Panorama 14 élasticités

Wols, dessins

Réunir une cinquantaine d'artistes élèves du Fresnoy pour mettre en perspective la création d’aujourd’hui, tel est l'objectif de Panorama. Le commissaire de cette exposition, Benjamin Weil, précise que la réalité multiple (voire « élastique ») est le fil rouge de ces productions inédites. L'espace généralement peu cloisonné, favorise justement l'abondance et la confrontation des œuvres. Dès l'entrée, une installation de Vincent Ciciliato nous plonge dans le Palerme des 80's. Au milieu des projections de paysages urbains, d'images d'archives réinterprétées, l'action du spectateur transforme ici le récit. Plus loin, la Brésilienne Ana Vaz qui a tourné à Mons-en-Barœul, présente une ville fantasmée éreintant notre idéal de modernisation. Chacun, à sa manière, fait un pas de côté pour ouvrir de nouveaux champs poétiques. /

Occupant l’ensemble de l’étage du cabinet d’arts graphiques, et issues de collections publiques et privées, plus de 40 œuvres sur papier permettent de mesurer l'étendue des recherches sur le dessin de Wols (1913- 1951). Désespéré par l'absurdité de l'existence, l'Allemand refuse de représenter la réalité de manière explicite, et exorcise ses souffrances et ses désirs à travers des improvisations rappelant parfois le graffiti ou le trait enfantin. Reposant entièrement sur la spontanéité, ce travail annonce l'abstraction lyrique, gestuelle ou informelle européenne - mouvement dans lequel s'inscrivent des artistes comme Pierre Soulages, Joan Mitchell ou Hans Hartung. Au LAAC de Dunkerque, ces œuvres seront mises en regard de celles du mouvement CoBrA, qui doit beaucoup aux expérimentations de Wols. /

2.06>22.07, Tourcoing, Le Fresnoy, Studio National des Arts contemporains, mer, jeu & dim 14h>19h ; ven>sam 14h>21h, 4/3€, + 33 (0)3 20 28 38 00

Jusqu'au 16.09, Dunkerque, LAAC, mar>dim,10h>12h15, 14h>18h, 4,5/3/1,5€, +33 (0)3 28 29 56 00

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agenda Roulez Carosses ! © RMN, Gérard Blot

Portugal © Stanley Kubrick

Roulez Carosses !

Cuba : un siècle de photographie

Issus principalement des collections du château de Versailles, pas moins de 76 tableaux, sculptures, traîneaux, chaises à porteurs, harnachements de chevaux et autres carrosses sont présentés au Musée des Beaux-Arts d'Arras. L'occasion de revisiter l'Histoire, de Louis XIV à la IIIe République, sur quatre roues et à travers des tableaux signés Van der Meulen, entre autres. Et d'envier Napoléon Ier qui, en sus de magnifiques voitures, avait un bon appart'.

De 1898 à la fin du xxe siècle, voici plus d'une centaine de clichés témoins de l'agitation caribéenne. Depuis la Guerre d'Indépendance jusqu'à l'orée du nouveau millénaire, en passant évidemment par la Révolution, s'enchaînent images de foules, nus, photographie conceptuelle, documentaires sociaux... L'accrochage est à l'image de son objet : en perpétuelle ébullition.

ARRAS, Musée des Beaux-Arts, jusqu'au 10.11, tlj sf mar et we, 11h>18h, sam>dim, 9h30>18h, 4/2e, +33 (0)3 21 71 26 43

CHARLEROI, Musée de la Photographie, jusqu'au 16.09, mar>dim, 10h>18h, 6/4/3e / gratuit, +32 (0)7 143 58 10

Le musée qui cache la forêt

Réparties en quatre grands thèmes (Portraits, New York City, Le spectateur comme voyeur, Du photographe au cinéaste), ces 130 photos, en grands et petits formats, dessinent un portrait émouvant et sans détour du NewYork de l’après-guerre. En variant les échelles de plan et les jeux de lumière, Kubrick annonce déjà dans ses reportages le style et la dramaturgie caractéristiques de son cinéma.

La Louvière accueille une double manifestation sur le thème de la nature et de l'aménagement urbain. Au musée Ianchelevici, quinze artistes soulèvent l'importance de la végétation dans l'espace public par le biais de photographies, de vidéos ou d'installations.

Ailleurs, c’est l’idée de nature transposée qu’illustre le parcours urbain Promenons-nous dans les bois ? : arbres d’acier, champignons textiles, plantes sonores... Une exposition... grandeur nature, donc.

BRUXELLES, Musées Royaux des Beaux-Arts de Belgique, jusqu’au 1.07, mar>dim, 10h>17h, 8/5e, gratuit, +32 (0)2 508 32 11

LA LOUVIÈRE, Musée Lanchelevici et divers lieux, 2.06>26.08, mar>dim, 14h>18h, 3/2/1,5e, +32 (0)6 428 25 30

Stanley Kubrick Photographer

Cuba…, Osvaldo Salas, 26 juillet, Santiago de Cuba, 1964 © DR

Signes de vie, Bombes © Pascal Mayeur

Signes de vie Peintures, dessins, sculptures, installations... On sourit devant la confrontation entre pop-art et images pieuses de Pascal Mayeur, on reste admiratif devant les portraits en trame de Sophie Arnould. Enfin, on demeure rêveur devant les personnages évanescents collés sur les murs par Vita Drappa. Le travail de ces six jeunes artistes s'accompagne de réflexions sur le monde, le rapport à la justice... mais, entre nous : les œuvres se suffisent à elles-mêmes, et ce n'est pas si courant.

MONS, Manège de Sury, jusqu'au 26.07, mar>dim, 14h>18h, gratuit, +32 (0)6 556 20 34

Destrøy/Design Si les designers embellissent ou améliorent des objets à vocation utilitaire, les artistes suscitent quant à eux l'interrogation (ou l'émotion) en dehors de toute obligation pratique. à travers des objets contemporains, des installations et des artefacts, cette exposition itinérante croise intelligemment ces perspectives et souligne le rôle que joue le design dans l’évolution de la vie quotidienne.

TOURCOING, Maison folie L'Hospice d'Havré, jusqu'au 22.07, tlj sf mardi et jours fériés, 13h30>18h, gratuit, +33 (0)3 59 63 43 53

Destrøy Design, Installation Still life (plenty objects of desire) © Plamen Dejanov & Swetlana Heger

Max Ernst, Les éclairs au-dessous de quatorze ans, LaM. © L. Waeghemacker, Adagp Paris

Michel-Ange au siècle de Carpeaux Michel-Ange fut acclamé de son vivant mais son legs un brin licencieux gênait les tenants de l'Académie. Le Romantisme naissant le réhabilita et le Valenciennois Carpeaux (1827-1875) s'est littéralement identifié au maître.

Cette exposition rassemblant près de 200 peintures, 7 000 dessins et sculptures révèle de façon magistrale la filiation existant entre le génie italien et le sculpteur français.

VALENCIENNES, Musée des Beaux-Arts, jusqu'au 1.07, 10h>18h, 5/2,5e, +33 (0)3 27 22 57 20

L’Histoire naturelle de Max Ernst Publié en 1926, durant la période Dada de Max Ernst (1891-1976), L’Histoire naturelle est un portfolio réunissant une trentaine de reproductions de frottages originaux, réalisés en appliquant une feuille de papier sur différentes surfaces, passée ensuite à la mine de plomb. Proche de l'écriture automatique, cette technique fait surgir de la feuille un bestiaire fantasmagorique et des visions d'une nature inquiétante. La présentation de cette récente acquisition du LaM privilégie les grands formats.

V. D'ASCQ, Lam, 9.06>7.10, mar>dim, 10h>18h, 10/7/5e, +33 (0)3 20 19 68 88

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Alain Buffard Décolonisation des esprits Propos recueillis par ¬ Antoine Pecquet photo ¬ Marc Domage

Chorégraphe radical formé chez les grands noms de la danse française des années 80, Larrieu, Chopinot et Decoufflé, Alain Buffard accouche d’un nouveau spectacle. Sur des airs de Kurt Weill, cinq danseurs jouent une comédie humaine fantasque et brutale à l’enseigne de Baron Samedi, l’esprit de la mort et du sexe dans la tradition vaudou haïtienne.

En faisant jouer la comédie à vos danseurs sur des thèmes sexuels et politiques, vous flirtez de nouveau avec les limites de la danse…

Je n’ai pas de style défini, je cherche au contraire à ne pas me répéter. Mais c'est vrai, la question des frontières artistiques m’intéresse. J’emprunte au body art et au théâtre. Dans Baron Samedi, il s’agit directement de frontières territoriales et de migrations. Comme les animaux, les humains ont toujours migré à travers l’Histoire, on l’oublie trop. C’est un phénomène naturel.

je me suis nourri de son univers mélancolique plein de mauvais garçons et de filles perdues. Sarah Murcia, la directrice musicale, a opéré une déconstruction de sa musique à partir d’éléments plus ou moins connus de son œuvre. J'avais aussi l'intention de parler de choses tragiques sur un mode baroque et quasi-burlesque.

« La question des frontières artistiques m’intéresse »

Pourquoi travaillez-vous avec des nonprofessionnels ?

La recherche de corps expressifs, marqués. Je ne retrouve les mouvements de la chanteuse sud-africaine Hlengiwe Lushaba chez aucun professionnel. Sur scène il y a trois Africaines, deux Américains et un Européen. Avec des parcours parfois difficiles, des positions doublement minoritaires. Je suis attiré par ça.

Que proposez-vous avec Baron Samedi ?

Un hommage à Kurt Weill. Adolescent,

Pourquoi vous intéressez-vous au Vaudou ?

Je ne suis pas religieux, mais je suis fasciné par le travail de la photographe Leah Gordon sur le Vaudou.

J’en retiens surtout l’esthétique et la dimension carnavalesque, mais je pense que l’humain est réellement capable de mobiliser certaines forces à travers des rituels.

D’ailleurs, il s’est passé une chose amusante : en préparant le spectacle j’imaginais le personnage du Baron Samedi – le Maître des Morts du panthéon haïtien – en travesti, dans une robe violette. Plus tard, on m’a appris que dans la tradition, Baron Samedi aime s’habiller en femme. Et sa couleur est le violet. /

Baron Samedi 12 &13.06, 20h, Lille, Opéra, 21/16/12/8/5€, + 33 (0) 820 48 9000 // 21.11, Bruxelles, Les Halles de Scharebeek (festival Latitudes) // 5.02.13, Valenciennes, le Phénix

texte ¬ Thibaut Allemand - photo ¬ Chris Van der Burght

texte ¬ Thibaut Allemand - photo ¬ Répétition © Frédéric Lovino

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La Bonne âme de Se-Tchouan

C(h)oeurs

Se-Tchouan, prostituée au grand cœur, sort de la misère en héritant miraculeusement d'un débit de tabac... mais se retrouve confrontée à la pauvreté des autres. Mendiants, mauvais payeurs, escrocs... la bonne âme devient bonne poire. Elle s'inventera un cousin, Shui Ta, redoutable homme d'affaires qui dira « non » à sa place. Dans cette parabole méconnue, rédigée à la fin des années 30, B. Brecht bat en brèche l'idée d'un prolétariat honnête et droit, tel que fantasmé par le Parti Communiste de l'époque. La survie avant la morale, en quelque sorte. Son théâtre multiplie les tableaux et se fiche de la convention dramatique (unité de temps, de lieu et d'action) dans une ambiance débraillée et joyeuse. Stuart Seide l'a bien saisi et vêt de couleurs châtoyantes ses quinze acteurs (pour trente personnages !). Et l'on pense, plus d'une fois, à la cruauté de Reiser et à l'humour acide de Chatilliez. /

Alain Platel s'attaque aux œuvres de Verdi (qu'il n'appréciait guère jusqu'alors) et Wagner. Pour les prendre à bras-le-corps ou plutôt, à bras-le-chœur. Avec plus de 160 chanteurs, danseurs et musiciens issus des Ballets C de la B et du Teatro Real de Madrid, le Gantois s'intéresse aux tensions entre le groupe et l'individu. Rompant avec le chœur antique, statique et en fond de scène, Platel fait danser ses choristes et les place au... cœur du dispositif scénique. Physique et audacieuse, abstraite et déroutante, cette chorégraphie tend les corps à l'extrême. Créée à Madrid en mars dernier, cette pièce de « théâtre-danse » fait planer l'ombre des Bienveillantes de J. Littel, mais aussi de la fameuse « banalisation du mal » telle qu'énoncée par Hannah Harendt. Lorsque l'assemblée devient foule, quelle est la place de l'individu ? /

22>28.06, 20h, Lille, Théâtre du Nord, relâche le lundi, 23/20/16/10/7€, +33 (0)3 20 14 24 24

12>14.06, 20h, Brugge, Concertgebouw, 60/49/38/25€, +32 (0)7 022 33 02

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agenda Paix nationale © Isabelle De Beir

Personne(s) © Maxime Noyon

Paix Nationale

Mordre la poussière

Jusqu'au 30.06 G. Damas/P. Pizzuti

6.06

Un pays déchiré entre deux territoires : Ici et Là-bas. Un jour, Là-bas fait sécession et s'en va, littéralement, en emportant la mer. Dans un camp de réacclimatation, cohabitent Mr Bril, originaire de Là-bas, et Mimi, rescapée du Centre, la région qui a tout déclenché. Un happy end convenu n'enlève rien à l'humour en biais, ni à l'interrogation sur l'absurdité de la situation politique actuelle – en Belgique aujourd'hui, en Yougoslavie hier.

Après les confessions intimes de Ma vie (2006), Pascale Murtin et François Hiffler se livrent à nouveau dans cette pièce de 2007. À la première personne du singulier, ils combattent leurs cauchemars, défiant une vingtaine de figurants qui, chacun, incarnent une idée noire, un démon intérieur à mettre au tapis – un tatami multicolore constitue d'ailleurs le principal élément de décor. Au terme des 25 rounds, ils, ou leur chimères, mordront irrémédiablement la poussière.

Bruxelles, Th. Le Public, mar>sam, 20h30, 25/22/8€, +32 (0)80 09 44 44

Personne(s) 2>03 & 9>10.06

T. Thieû Niang

Le Grand Magasin

Lille, Maison Folie de Wazemmes, 20h30, 13/7/5€, +33 (0)3 20 55 18 62

Ohne

Le chorégraphe Thierry Thieû Niang a frayé avec Patrice Chéreau ou Romain Duris, dirigé des chanteurs d'art lyrique pour l'opéra, s'est immergé dans le quotidien d'enfants autistes... Pour cette création, cet artiste complet et pluriel s'est installé durant quelques jours au Théâtre des Tanneurs avec trois générations de Marolliens. Ces vingt danseurs amateurs donnent corps aux éternelles questions (la vie, la mort, la mémoire). Spontanéité et franchise en perspective !

6>14.06 D. Wittorski/O. Menu et V. Dhelin

Bruxelles, Th. Les Tanneurs, 16h, 10/7,5/5€, + 32 (0)2512 17 84

Lille, Th. Du Nord, mar>sam, 20h30, dim, 16h, 23/3€, +33 (0)3 20 14 24 24

Ohne (« sans » en allemand) est un immigré sans emploi, sans place dans la société, sans langage adéquat. Par trois fois, il se présente à l'ANPE, attend le soir et force un employé à tenir la discussion. Ainsi, Dominique Wittorski confronte « l'homme sans » au mur des administrations kafkaïennes. Portant également une réflexion sur l'évolution de la langue, le jeune auteur belge signe un conte philosophique des temps modernes tendre et cruel.

théâtre & danse |

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agenda Ohne2 © Colin Junius

La reine dans le palais des courants d'air 7&8.06 D'après S. Larsson/ A. Lemaire

Mikael Blomkvist cherche qui, dans les services de l'État, veut nuire à Lisbeth et pourquoi. Que l'on connaisse où non le troisième tome de Millénium, cette soirée polar vaut le détour, ne serait-ce que pour la mise en scène : jouées dans le bar, ces pièces misent sur la proximité avec le public. Actrices chevronnées, Chloé André et Chloé Thorey sont entourées, comme de coutume, par les comédiens amateurs de L'Atelier-Culture.

Dunkerque, Atelier Culture/ La Piscine, 20h30, 2/1€, +33 (0)3 2837 70 69

Trois Solis / Étude#2 14.06

M. Benoit

Dans la vidéo Art Make-Up, 1967/1968, Bruce Naumann s'enduit de peinture, devenant objet de son œuvre et se dissimulant derrière elle. Mylène Benoit et ses complices prolongent cette réflexion sur le mimétisme, l'image du corps et sa réalité à l'ère du virtuel. Cérébrale, mais pas dénuée d'humour, cette deuxième Étude s'inscrit idéalement dans l'esprit du Festival Latitudes Contemporaines : avant-gardiste, exigeant, défricheur et résolument audacieux.

Roubaix, Th. De L'Oiseau-Mouche/ Le Garage, 20h30, 13/7/5€, +33 (0)3 20 55 18 62

Continu © Bolesch

Sakinan göze çöp batar (c’est l’œil que tu protèges qui sera perforé) 16.06

C. Rizzo

Quelques mois après Le bénéfice du doute (ultime volet de la trilogie lilloise, sur fond de rencontre entre Scanner et Schönberg), Christian Rizzo (re)dévoile un spectacle présenté à Avignon l'an passé. Dérangée et dérangeante, cette danse prend forme sur un plateau savamment encombré d'objets. Seul en scène, le corps de Kerem Gelebek dit l'exil, la perte d'identité, le souvenir et l'éventuelle renaissance. Magistral.

Valenciennes, le Phénix, 19h, 13/7/5€, +33 (0)3 27 32 32 32

Continu 19>21.06

S. Waltz

La dernière création de Sasha Waltz poursuit le travail entamé par la chorégraphe autour de l'espace et de l'architecture. Après avoir investi le Neues Museum de Berlin, puis le musée MAXXI de Rome, la Berlinoise revient avec une pièce pour 24 danseurs.

Vêtus de noir de pied en cap, ces corps constituent un choeur antique dont s'échappent des duos à la violence rentrée, à la sensualité liquide.

Bruxelles, Th. Nat. de la Com. Française, 20h15, 35/30/25/15€, + 32 (0)2 203 53 53La reine dans le palais des courants d'air

littérature |

texte ¬ Thibaut Allemand illustration ¬ Lock Groove Comix © J-C Menu

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Bullons un peu !

Robert Crumb, Nine Antico, Daniel Johnston, Franck Margerin... Musiques « actuelles » et bande dessinée ont toujours fait bon ménage.

Oui, mais pourquoi ? Qu'est-ce qui unit ses disciplines ? L'Aéronef se pose la question le temps d'un week-end.

Initié par la DRAC Nord-Pas de Calais, dans le cadre du dispositif Prendre Son Temps, ce rendez-vous est placé sous le signe de la vulgarisation ludique. Au programme ? Des discussions avec des auteurs ayant maille à partir avec la musique. Le tout entrecoupé de blind-test, de DJ-sets, d'un goûter-concert pour les mômes... Sans oublier quelques documentaires (sur Crumb et Matt Konture) ou un combat de dessinateurs... Parmi les auteurs invités, citons J-C Menu, et la série Lock Groove Comix, consacrée à ce fameux dernier sillon d'un vinyle parfois enregistré et tournant à l'infini. Menu expliquera cela mieux que nous. De plus, on croisera P. Dumez ou encore D. Blot, scénariste d'un album retraçant sa vie et, surtout, l'histoire des musiques électroniques.

La nostalgie, camarade Dressant souvent le portrait de l'auteur en auditeur, les œuvres de ces quelques invités (parmi d'autres) témoignent d'un rapport intime aux disques. Ces BD jouent le rôle de réceptacle et de transmetteur. C'est peut-être l'un des atomes crochus entre tatapoum et petits Mickeys. Ces deux arts ont explosé dans l'après-guerre, partagent des pratiques communes (s'échiner sur un accord des heures durant, refaire cent fois le même dessin) et des modes de diffusion similaires (l'incontournable fanzine). Enfin, on retrouve la même guerre entre grandes maisons d'édition et petits labels, majors et indés... Ce n'est qu'une piste. Ce weekend en ouvrira sûrement d'autres ! / PRENDRE SON TEMPS – acte 20 MUSIQUES ACTUELLES & BANDES DESSINÉES 30.06 & 01.07, 11h>19h, Lille, L'Aéronef, entrée libre, réservation vivement conseillée : c.bruggeman@aeronef-spectacles.com À lire avant de venir (sélection très subjective) David Blot et Mathias Cousin, Le Chant De La Machine (Delcourt, 2000, Manolosanctis, 2011) / J-C Menu, Lock Groove Comix (L'Association, 2008) / Philippe Dumez, 39 Ans ½ Pour Tous (Inmybed, 2011)

livres |

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SKINHEADS John King | Éd. Au Diable Vauvert Encensé par Irvine Welsh et Alan Sillitoe (on a connu pire parrainage), John King fait partie des grands écrivains anglais contemporains. Pourtant, depuis 2003 et Human Punk (son chef-d'œuvre), il n'était plus traduit. On s'est donc précipité sur ce septième ouvrage paru voici quatre ans outre-Manche. Terry English, skinhead à la cinquantaine inquiète, dirige une entreprise de taxis. Ray, hooligan vaguement rangé, est l'un de ses employés. Enfin, son fils Laurel, dit Lol, a quinze piges et un skate à la main. À travers ses trois protagonistes - et de nombreux seconds rôles majeurs - se dessine, une fois encore, un portrait de la classe ouvrière britannique. Et un vibrant hommage au mouvement skinhead, trop souvent réduit à quelques nazillons. Tragique ironie, lorsque l'on sait que cette culture, parente du mouvement mod, regroupait à l'origine des prolos passionnés de reggae, de ska et de soul. Protéiforme, l'esthétique a évolué, les rythmes Oi! côtoyant le tempo jamaïcain, mais elle n'a jamais disparue. En une écriture simple et naturaliste, King dépeint en outre des figures abîmées par le temps qui passe, des rêves fanés qui brillent encore, et l'héritage qu'on laisse derrière soi. Pas son meilleur ouvrage, mais un livre touchant et, surtout, de belles retrouvailles. 390 p., 22€. Thibaut Allemand

DEATH IN JUNE, A L'OMBRE DES RUNES Aldo Chimenti | Éd. Camion Noir Fondé en 1981 sur les cendres de Crisis, trio post-punk marqué très à gauche, Death In June demeure un groupe à part. Flirtant avec l'électronique balbutiante, jetant les bases du neofolk, lancé dans une quête presque mystique de l'identité européenne, Death In June n'a jamais cessé de sonder les noirs tréfonds de l'âme humaine. Pour ses thuriféraires, DI6 ne chante que l'amour. Pour les néophytes, il sent le soufre - ces multiples références au IIIe Reich ont de quoi décontenancer, aussi. Aldo Chimenti retrace le parcours et les nombreux chemins de traverse empruntés par la formation. En dépit d'une écriture marquée par le syndrome du « poète de Terminale littéraire », cette somme offre un aperçu panoramique d'un des plus fascinants groupes de ces dernières années. 790p., 42€. Thibaut Allemand

chroniques American Road Trip Stéphane Malfettes | Éd. Zones Sensibles Après Retromania de Simon Reynolds (cf. LM n°71), voici un nouvel ouvrage sur la fascination de la culture pop pour sa propre histoire.

Fruit de six semaines de pérégrination à travers les États-Unis, cette étude décrit avec force détails les petits et grands musées du pays – du gigantesque Rock And Roll Hall Of Fame de Cleveland au petit cabanon où a grandi Muddy Waters dans le Mississipi. S’appuyant sur des reliques singulières (le défibrillateur cardiaque qui aurait pu sauver Elvis, la machine à raffermir les fesses de Dolly Parton…), Stéphane Malfettes brosse le portrait d’une Amérique en quête de son glorieux (mais court) passé. Le tout dans un style sobre et élégant, avec un détachement très… français, finalement.

Captivant. 232 p., 22€. Cédric Delvallez

CASTRO Reinhard Kleist | Éd.

Casterman Ecritures 1958. Fidel Castro et une poignée d'hommes mènent la guerilla depuis la Sierra Maestra. Ils sont rejoints par Karl Mertens, jeune photographe allemand et idéaliste – une sorte de cousin germain de Régis Debray. 50 ans plus tard, Castro est toujours au pouvoir et Mertens n'a pas quitté Cuba. Malgré tout. À travers le parcours du têtu Teuton, le bédéaste Reinhard Kleist peint le portrait de l'homme derrière l'autocrate. Sans verser dans l'hagiographie, Castro allie justesse d'un trait façon Will Eisner, précision historique, et tire un bilan critique de la Révolution cubaine. Replaçant le Líder Máximo dans son contexte (la rupture avec son milieu bourgeois, les flottements idéologiques, l'embargo...), cette belle BD le rend complexe, ambigu… humain, finalement. 282p., 18€. Thibaut Allemand

Dommages collatéraux : l'héritage de John Fante Dan Fante 13e | Éd. Note Editions « J'ai eu une vie mouvementée. Par souci de concision, je n'ai pas mentionné tous mes mariages, petites amies, arrestations, boulots ou bagarres. J'ai seulement gardé ce qui me semblait le plus intéressant. » Fils du grand écrivain John Fante (Demande à la poussière...), Dan fait le récit d'un chemin de croix. Méprisé par son père, maltraité par son frère, il reprend très tôt le flambeau de l'alcoolisme familial, avant d'enchainer hauts et bas (drogue, obsession sexuelle et boulots minables). Basique mais efficace, l'écriture traverse quatre décennies américaines (le New York en ébullition des 60-70's, le Los Angeles yuppie des 80-90's). Et, surtout, dessine un portrait juste des Fante : bravache et désespéré. 446 p., 19,50€. Raphaël Nieuwjaer

disques |

90

HOT CHIP In Our Heads | Domino/PIAS Avec One Life Stand (2010), on avait quitté Hot Chip dans des dispositions lyriques qui laissaient prévoir l’abandon progressif des fantaisies sonores : en assurant une meilleure promotion de ses talents mélodiques, le groupe perdait un peu en identité. In Our Heads nous rassure : la puce nous revient chaude et dansante comme jamais, et s’emploie tout au long de ce cinquième album à restituer l’impact corporel, l’immédiateté de ses premiers essais. Conçu comme une collection de maxis, la mise en place des thèmes y est dramatisée et les cuivres synthétiques, abondants (Motion Sickness). On devine un peu de distance amusée dans la réhabilitation tonitruante de ces vieux effets de manche, mais les parties chantées conservent cette nuance étrangement poignante dont Alex Taylor a toujours su teinter les plus implacables floorfillers. Quoi qu’il en soit, tour à tour funky (How Do You Do), éhontément technoïde (Night And Day) ou FM (Let It Be Him) le quintette n’est manifestement pas tombé dans le piège de la respectabilité. Sans tromper complètement une autre fatalité, cependant : ce nouveau territoire rappelle à s’y méprendre l’aube musicale des années 90. Le revival aurait-il déjà commencé ? F-X Béague

The Brian Jonestown Massacre Aufheben | A Records /Differ-Ant Ça remonte à 1993. The Brian Jonestown Massacre devait changer le monde. Anton Newcombe, leader despotique et autodestructeur, fascinait les esprits rebelles autant qu’il inquiétait l’industrie du disque. Aujourd’hui sobre et berlinois (d’où le titre), le Californien livre un disque (véritablement) cosmique – la pochette évoque d’ailleurs la plaque de Pioneer, sorte de bouteille à la mer interstellaire à destination d’éventuels extraterrestres. Grosso modo, Aufheben mêle sonorités orientales (Panic In Babylon), hommage aux Beatles (I Want To Hold Your Other Hand), clins d’œil aux Stone Roses (facétieusement intitulé Blue Order/New Monday) et à la langue de Molière (Gaz Hilarant, Illuminomi) tout en conservant la base fondamentale du groupe : le revival sixties. Une vraie réussite ! Cédric Delvallez

chroniques Sigur Rós

LAST STEP

Valtari | BMG

Sleep | Planet Mu

Avec Með Suð í Eyrum Við Spilum Endalaust (2008), les Islandais dévoilaient leur bonne humeur à travers des compositions plus rythmées qu’à l’accoutumée, lorgnant vers l’indie pop folk. Les voici revenus à leurs premières amours, privilégiant les ambiances éthérées et minimalistes. Le disque est à l’image de sa pochette : calme, flottant, lumineux.

Les violons ont la part belle et les longues nappes électroniques éclipsent les reverb' de guitares typiques des débuts post-rock du groupe. Introverti et lent, sans rythme ni volume, Valtari est une invitation au repos et à la contemplation. Elle risque de déconcerter ceux qui goûtaient les sonorités dream-pop des derniers albums, mais ravira certainement les fans de la première heure. Martin Van Boxsom

Sous l'alias Venetian Snares, Aaron Funk fut l'un des plus grands pourvoyeurs de drum'n'bass rageuse mâtinée de breakcore éclairé (ou l'inverse). Citons Cavalcade of Glee and Dadaist Happy Hardcore Pom Poms (2006), My Downfall (2007) ou l'imprononçable Rossz Csillag Alatt Született (2005). Mais depuis quelques temps, le Canadien avait tendance à se reposer sur ses lauriers. De repos, justement, il est question ici : ce 3e album sous le pseudonyme de Last Step a prétendument été enregistré dans un état de demi-sommeil. On en doute, à l'écoute de cette electro taillée au cordeau. Ironie de l'histoire : analogique, réalisée sur d'antique machines et évoquant Drexciya et les premiers LFO, cette œuvre est la... 303e référence du label Planet Mu ! Thibaut Allemand

THE WALKMEN Heaven | Bella Union/Cooperative Music The Walkmen vivent au purgatoire des groupes chéris par une poignée de fidèles : une audience garantie, mais peu portée à divulguer. Il faut ajouter qu’un certain romantisme de l’obscurité sied à ce rêve de groupe new-yorkais, et ce depuis sa première incarnation (inoubliables Jonathan Fire Eater). Avec ses ambiances lourdement réverbérées, ses nappes d’orgue acides, ses litanies fiévreuses, Heaven nous ramène là où se perpétue la plus haute lignée des perdants magnifiques dans une cave du Lower East Side. Garage, Velvet et Dylan y font toujours aussi bon ménage, et ce septième album, plus lumineux que les précédents, nous rappelle qu’il y a mieux à faire que de spéculer dans l’ombre sur un destin de groupe-culte.

Il s’agirait enfin d’en parler. F-X Béague

agenda |

92

concerts Ven 01.06 Pond + Buffoon Anvers, Trix Club, 19h, 14/11e Ariane Moffatt Bruxelles, Le Botanique/ Rotonde, 20h, 16/13/10e Macy Gray Bruxelles, L’Ancienne Belgique, 20h, 38/35e Bollocks Brothers Lille, La Rumeur, 20h, 5e Les folies : Unno + 1995 + Danakil Maubeuge, La Luna, 20h, 20/15e Robin Foster Bruxelles, VK* Concerts, 20h, 15/12e

Saga Africa : Bai Kamara Jr. + Klody Ndongala Project + Les Tambourinaires du Burundi + Bawdi Alamary Hannut, Marché couvert, 14h, gratuit Mix Up : Tiken Jah Fakoly + 1995 + Goran Bregovic + Danakil + PositiV’ Sight + Natural Mighty + Black Rose Sound System + Jaeyez Creil, Ile Saint-Maurice, 14h, 26/16e Teenage Party #5 : Vicelow + Lyrical + Stamiff + Black Adopo Tourcoing, Le Grand Mix, 15h, 5e

Morpain + Splice Beauvais, L’Ouvre-Boîte, 20h, 4e

Douchynoiseries : Dorothée Lhoir + Zic Zazou Douchy-les-Mines, Parc Maingoval, 15h, gratuit

Orchestre National de Lille Lille, Notre Dame de la Treille, 20h, Complet !

Shit and Shine + Vandal X + New Bleeders + Pulseve Bruxelles, Magasin 4, 20h, 8e

Vincent Brusel Lille, Maison Folie Moulins, 20h, 5e

Citizen Cope Bruxelles, L’Ancienne Belgique, 20h, 19/16e

Future Of The Left + Petula Clarck Diksmuide, Muziekclub 4AD, 20h, 12/10/8e

Michael Gregorio Lille, Théâtre de l’Hotel Casino Barrière, 20h, 38/35e

Reggae Waz’ Fest : Word Sound & Power + Jimmy Ranks + Sister Beloved Lille, Maison Folie de Wazemmes, 22h, 10e Riton + The Glimmers Lille, Magazine Club, 23h, 7e Krampfhaft & Akkachar Bruxelles, Recyclart, 23h, 5e Tini + John Denis vs Lawrens + The G + Daniel.FX Anvers, Le Café d’Anvers, 23h, 12e

Sam 02.06 Leuvens Wereldfeest : Tamikrest + Campina Royal Leuven, 30CC, 13h, gratuit

Les folies : Les Têtes Raides + Absynthe Minded Maubeuge, La Luna, 20h, 20/15e Tu Fawning Bruxelles, Le Botanique/ Rotonde, 20h, 14/11/8e Tropical Barrio Lille, Loca Loca Bar, 20h, nc, Sholi Lille, La Péniche, 20h, 8e General Lee + Anorak Amiens, La Lune des Pirates, 20h, 10e

Komplice + Killbat Beauvais, L’Ouvre-Boîte, 20h, 5e Hyphen Hyphen + Thee Marvin Gays + Jesse Clack Namur, Belvédère, 20h, 10e Orchestre National de Lille Lille, Notre Dame de la Treille, 20h, 30/24/12/8e Reggae Waz’ Fest : Zion Train + Dubdadda + Hopetones Hi Fi Lille, Maison Folie de Wazemmes, 22h, 10e Ben Sims + Dave Angel + CJ Bolland + Steve Cop Anvers, Petrol, 22h, 20/16e Huggy Anton + Will Turner Lille, Etik Club, 23h, 5e Ryan Crosson + Umlaut Bruxelles, Fuse, 23h, 11/7e

Dim 03.06 Mix Up : Les Têtes Raides + Hubert-Félix Thiéfaine + Emir Kusturica & The No Smoking Orchestra + Deci-delà + Ben Ball Bass + Nëggus & Kungobram + Fils de Flûte Creil, Ile Saint-Maurice, 14h, 26/16e Douchynoiseries : Dixieland Combo Jazz + La Rhinofanpharyngite Douchy-les-Mines, Parc Maingoval, 15h, gratuit Future Of The Left Lille, La Péniche, 18h, 7e Les folies : Archimède + Arthur H + Brigitte Maubeuge, La Luna, 18h, 20/15e Gonjasufi + Ynoji + Biaz Bruges, Cactus Muziekcentrum, 20h, 18/15/13/10/5e

Jaune Toujours Diksmuide, Muziekclub 4AD, 20h, 12/10/8e

Lun 04.06

Zaïan + L’Neze + Sylem + Nevro Diledgy + Millefa

Lee Ranaldo Anvers, Trix Club, 19h, 20/17e

Retrouvez l’intégralité des concerts sur

SX + The Naturals + Twin Twisters Roubaix, La Cave aux Poètes, 20h, grauit

Mar 05.06

2Winz + JackJazz & Friends Anvers, Le Café d’Anvers, 23h, gratuit

Ven 08.06

Arabrot + Ultraphallus Bruxelles, Magasin 4, 19h, 8e

Evergreen Terrace + Stick To Your Guns...

Anvers, Trix Club, 18h, 15/12e

Future Of The Left Bruxelles, VK* Concerts, 20h, 15/12e

Early Dub # 1 : Agobun Sound System + Jacko Lille, La Rumeur, 18h, gratuit

Quatuor Modigliani Lille, Opéra, 20h, 21/16/12/8/5e

Moonspell Huy, Atelier Rock, 19h, 20e

Papa M + L’Objet Tourcoing, Le Grand Mix, 20h, 14/11e

Mer 06.06 Sanzafrica Trio Lille, Opéra, 18h, 8/5e Fordamage + L.T.D.M.S. Bruxelles, Magasin 4, 19h, 8e Walrus Gand, Cafe Video, 20h, gratuit Dirty Three + Papa M Bruxelles, L’Ancienne Belgique/ AB Box, 20h, 19/16e

Jeu 07.06 Merciless Precision Lille, La Rumeur, 20h, 5e Heet Seas Beauvais, L’Ouvre-Boîte, 20h, gratuit Apéro Indus : Jimi Was Gain + Cafeteria dance Fever + The Bugs + Sound&Track Marchienne-au-Pont, Rockerill, 20h, gratuit

Pas ce soir Chéri + Concrete Coconuts…

Bruxelles, Recyclart, 19h, gratuit Lille Piano(s) Festival : Steven Osborne Lille, Conservatoire/Auditorium, 19h, 12/10/8e El Da Sensei + M-Dot...

Courtrai, De Kreun, 20h, 15/12/9e Superamazoo + Cosmoplum Liège, La Zone, 20h, 8e Lille Piano(s) Festival : Francesco Piemontesi + Jean-Claude Casadesus + Orchestre National de Lille + Chœur de l’Opéra de Lille Lille, Opéra, 21h, 18/14/8e Lille Piano(s) Festival : JeanMarie Machado Lille, Conservatoire/Auditorium, 21h, 12/10/8e Shahe n’ Share Lille, Le Biplan, 22h, 5e Zombie Zombie Bruxelles, Beursschouwburg, 22h, gratuit Nick Warren + Pole Folder Anvers, Le Café d’Anvers, 23h, 12e

Les Métallurgicales : Anthrax + Loudblast + Meshuggah + Prime Sinister Denain, Complexe Sportif, 14h, 31/26e Lille Piano(s) Festival : Thomas Enhco & Vassilena Serafimova Lille, Conservatoire/Auditorium, 16h, 12/10/8e Lille Piano(s) Festival : JeanClaude Pennetier + Romain Descharmes + Orchestre National de Lille Lille, Opéra, 17h, 18/14/8e Lille Piano(s) Festival : Vanessa Wagner Lille, Conservatoire/Auditorium, 18h, 12/10/8e Lille Piano(s) Festival : Emmanuel Strosser + David Violi + Orchestre National de Lille Lille, Opéra, 19h, 18/14/8e Brussels Film Festival 10th Anniversary Party : Chromatics + DJ Sofa + Carl Barât DJ Set + Saul Williams + Projection de «Death for Sale» + Projection de «The Libertines» + Projection de «Shut Up And Play The Hits» Ixelles, Flagey Studio, 19h, 10e Belleruche Bruxelles, VK* Concerts, 20h, 15/12e Play@Home #4 : Amatorski + Titan Parano + Velocity Bird + Chorale Pop Rock seniors du Grand Mix Tourcoing, Le Grand Mix, 20h, 5e

Tutu Poane Lille, La Péniche, 20h, 14/2e

Spacid + Nocid...

Liège, InsideOut, 23h, 5e

Niveau Zero + The Lanskies + School Is Cool...

Dunkerque, Les 4 Ecluses, 20h, gratuit

The Berg Sans Nipple + My Disco Jacket Lille, La Malterie, 20h, 7/5e

Sam 09.06

The Soft Hills Lille, La Péniche, 20h, 9e

Hong Kong Dong Bruxelles, Beursschouwburg, 00h, gratuit

Liars + Pomrad Bruxelles, L’Ancienne Belgique/ AB Club, 20h, 12e

The Gendarme Lille, Le Biplan, 22h, 5e

agenda |

94

concerts Fordamage + Berline 0.33 Lille, La Malterie, 20h, 7/5e Lille Piano(s) Festival : Tony Hymas Lille, Conservatoire/Auditorium, 21h, 12/10/8e Lille Piano(s) Festival : Aufgang Lille, Palais des Beaux-Arts, 21h, 10/5e

Lun 11.06 Marching Band Gand, Cafe Video, 20h, gratuit A$ap Rocky + Star Slinger Bruxelles, L’Ancienne Belgique, 20h, 23/20e

Mar 12.06

Noiseless + Poncharello Lille, Le Biplan, 22h, 3e

Tera Melos + Mutiny On The Bounty + Tang Bruxelles, Magasin 4, 19h, 8e

Dim 10.06

Ben Kweller Tourcoing, Le Grand Mix, 20h, 14/11e

,

Lille Piano(s) Festival : Damien Luce Lille, Opéra, 14h, 10/5e

August Burns Red Lille, Splendid, 20h, 22e

Lille Piano(s) Fest. : P. Rogé Lille, Théâtre du Nord, 15h, 12/10/8e

Lou Reed + Joan As Police Woman Lille, L’Aéronef, 20h, 85/75e

Lille Piano(s) Festival : Tamara Stefanovich Lille, Conservatoire/Auditorium, 15h, 12/10/8e

Shisei + Bi-Ki ?

Lille, La Malterie, 20h, 7/5e

Lille Piano(s) Festival : JHNCG Lille, Gare Saint-Sauveur, 17h, grat Lille Piano(s) Festival : Aldo Ciccolini Lille, Opéra, 17h, 25/20/8e Lille Piano(s) Festival : Franck Amsallem Lille, Conservatoire/Auditorium, 18h, 12/10/8e Lille Piano(s) Festival : Francesco Tristano Lille, Gare Saint-Sauveur, 18h, gratuit Lille Piano(s) Festival : Pascal & Ami Rogé Lille, Théâtre du Nord, 19h, 12/10/8e Lille Piano(s) Festival : Claire-Marie Le Guay + Jean-Claude Casadesus + Orchestre National de Lille Lille, Opéra, 20h, 18/14/8e Austra Bruxelles, VK* Concerts, 20h, 15/12e

Mer 13.06 Rodrigo Ferreira + Alphonse Cemin Lille, Opéra, 18h, 8/5e R. Stevie Moore + Moon Duo Anvers, Trix Bar, 19h, 16/13e Afghan Whigs Bruxelles, Cirque Royal, 20h, 37/33e Wormrot + Unsu Lille, La Rumeur, 20h, 6e Everyman Gand, Cafe Video, 20h, gratuit Nicki Minaj Bruxelles, L’Ancienne Belgique, 20h, Complet !

Shisei + Toc Lille, La Malterie, 20h, 7/5e

Jeu 14.06 Paul Weller Bruxelles, L’Ancienne Belgique, 20h, 34/31e Apéros Indus : Ralph Storm

+ Globul + John Lennox...

Marchienne-au-Pont, Rockerill, 20h, gratuit Mathieu Boogaerts Lille, La Péniche, 20h, 11e 2Winz + Twelve + JackJazz...

Anvers, Le Café d’Anvers, 23h, gratuit

Ven 15.06 Marklion Lille, La Péniche, 20h, 11e Lou Reed + Joan As Police Woman Bruxelles, L’Ancienne Belgique, 20h, Complet !

Faites de la chanson : Juliette Arras, Casino, 20h, 20/16/10e Tribute to Black Sabbath & AC/DC Arlon, Ancien Palais de Justice, 20h, 12/9e Drums Are For Parades Amiens, La Lune des Pirates, 20h, 11/8e Alejandro Vivanco + Fausto Messina...

Anvers, Le Café d’Anvers, 23h, 12e

Sam 16.06 La Voix Du Rock : The Shoes + C2C + Pony Pony Run Run + Moriarty + Absynthe Minded + Rocky + Let It Bleed Tourcoing, Parvis SaintChristophe, 16h, gratuit Lou Reed + Joan As Police Woman Bruxelles, L’Ancienne Belgique, 20h, Complet !

Van Dyke Parks Diksmuide, Muziekclub 4AD, 20h, 18/16/14e Goatcloaks + Rise and Fall Bruxelles, Beursschouwburg, 22h, gratuit

Retrouvez l’intégralité des concerts sur

Dim 17.06 Festival Afriques : Miwanonvi Wambrechies, Cour du Château de Robersart, 16h, gratuit Boy Lille, La Péniche, 18h, 11e The Offspring Bruxelles, L’Ancienne Belgique, 20h, Complet !

Lun 18.06 Hey Yeah Gand, Cafe Video, 20h, gratuit

Mar 19.06 Light Asylum Gand, Le Charlatan, 20h, 13/10e Ukandanz Lille, L’Aéronef, 20h, 11/gratuite Faites de la chanson : Richard Gotainer Arras, Casino, 20h, 20/16/10e

Mer 20.06 Thee Oh Sees Courtrai, De Kreun, 20h, 15/12/9e

Jeu 21.06 J’Veux du Soleil : Vibronics + Mayd Hubb + Joe Pilgrim Comines, Le Nautilys, 16h, 15/10e Festival Afriques : Wilfried Boni + Miwanonvi Roubaix, Le Royaume Soleil, 18h, gratuit Rachid Kasmi + Zanga Zanga Lille, Maison Folie de Wazemmes, 18h, gratuit The Jerks + Fills Monkey + King Charles...

Béthune, Grand’Place, 18h, grat

Thee Oh Sees Bruxelles, VK* Concerts, 20h, 16/13e

Ven 22.06 Graspop Metal Meeting : Ozzy Osbourne & Friends + Slayer + Sabaton + Cannibal Corpse + Lamb of God + Slash + Black Label Society + Godsmack + Tracer + Amon Amarth + Paradise Lost + Sacred Reich + Ensiferum + Skeletonwitch + Kyuss Lives ! + Sick of it All + DevilDriver + August Burns Red + Unearth + I Killed The Prom Queen + Obituary + Aborted + Possessed + Winterfylleth Dessel, Festivalpark, 10h, 80e Great Mountain Fire Huy, Atelier Rock, 16h, gratuit J’Veux du Soleil : School Is Cool + Intergalactic Lovers + Jazzsteppa + DJ Moule...

Houtem – Comines, Sporthall Houthem, 16h, 15/10e Les Rois de la Suède Lille, La Péniche, 20h, 11e Faites de la chanson : Entre 2 Caisses + Monique Brun Arras, Théâtre d’Arras, 20h, 16/12/10e Tarab Med Lille, Maison Folie de Wazemmes, 20h, 10/5e 22tracks Birthday Party : Lefto + Nosedrip + Funky Bompa + Onda Sonora...

Bruxelles, Beursschouwburg, 22h, 5e

Sam 23.06 Graspop Metal Meeting : Limp Bizkit + Thin Lizzy + Megadeth + Twisted Sister + Trivium + Primal Fear + Adrenaline Mob + Powerwolf + Dimmu Borgir

+ My Dying Bride + Exodus + Eluveitie + Death Angel + Alestorm + Pennywise + Fear Factory + Comeback Kid + All Shall Perish + The Spudmonsters + While She Sleeps + Nasum + Brutal Truth + Suicidal Angels + Dear Superstar + Heidevolk + Kobra And The Lotus Dessel, Festivalpark, 10h, 80e La Fiesta du Rock : Loudblast + Headcharger + Big Moustache Bandits...

Flémalle, Divers lieux, 14h, gratuit Faites de la chanson : Carmen Maria Vega Arras, Casino, 20h, 20/16/10e Les Chikhates Lille, Maison Folie de Wazemmes, 20h, 10/5e

Dim 24.06 Graspop Metal Meeting : Guns N’ Roses + Motörhead + Machinehead + Gojira + Children of Bodom + Killswitch Engage + Hatebreed + Europe + Six Hour Sundown + Behemoth + Jon Oliva’s Pain + Gotthard + Ugly Kid Joe + MaYaN + AxeWound + H20 + Emmure + Cancer Bats + Black Veil Brides + Winds Of Plague + Texas In July + Rival Sons + Black Spiders + The Treatment Dessel, Festivalpark, 10h, 80e Artois Calling : Bénabar + Thomas Dutronc + Caravan Palace + Les Mauvaises Langues Liévin, Stade Couvert Régional, 12h, 39/1e DJ Moule Orchestra + Debout sur le Zinc + Blur B (tribute to Blur) + James Deano + David Bartholomé..

Izel, Centre culturel, 12h, gratuit Eupen Muzik Marathon : Great Mountain Fire + Guano

agenda |

96

concerts

Retrouvez l’intégralité des concerts sur

Apes + The Novotones....

Eupen, Stadt Zentrum, 14h, 40/33e Récital Gharnati Lille, maison Folie de Wazemmes, 15h, 10/5e Festival Afriques : Cargo Blues Band Wambrechies, Cour du Château de Robersart, 16h, gratuit Christophe Willem Lille, Théâtre de l’Hotel Casino Barrière, 18h, 44/40e

Mar 26.06 The Mars Volta Bruxelles, L’Ancienne Belgique, 20h, 31/28e

Mer 27.06 DJ Alex + Les Mecs Bruxelles, Fuse, 23h, 7/5/3e

Jeu 28.06 Rock Werchter : Justice + The Cure + Elbow + Blink 182 + The Kooks + Selah Sue + Garbage + Skrillex + Amon Tobin + Cypress Hill + The Maccabees + Metric + Werchter, Parc du festival Werchter, 14h, 79e Festival Afriques : Fanfare Eyo’nle Wambrechies, Cour du Château de Robersart, 18h, gratuit GlobuL + Trish Van Eynde + Fabrice Lig + Phil de Royer Marchienne-au-Pont, Rockerill, 20h, gratuit Jonaz Dans La Baleine Lille, La Rumeur, 21h, gratuit Rising Sparks + Spleenkin Lille, Le Biplan, 22h, 5e

Rock Werchter : Birdy Nam Nam + Pearl Jam + Beirut + Miles Kane + Azari & III + dEUS + Jack White + Gossip + Mastodon + Lana Del Rey + Bat for Lashes + Perfume Genius + Wiz Khalifa Werchter, Parc du festival Werchter, 12h, 79e Main Square Festival : Justice + The XX + Metronomy + Kasabian+ Editors + Brigitte + Electric Guest + Stuck In The Sound + Garbage + Simple Minds + The Maccabees + Greenshape...

Arras, Citadelle, 14h, 59e Couleur Café : Nas + Erykah Badu + Tinariwen + Sharon Jones and The Dap-Kings + Adrian Sherwood & The Home Grown Band + Lee & Omar Perry + Joshua + Son of Kick + Radio Desperado + Opmoc + Jessie J + Magic System + Imany + The Excitements + Psy4 De La Rime + Collie Buddz & New Kingston + Boban I Marko Markovic Orkestar + Sarah Ferri Bruxelles, Tour & Taxis, 16h, 44/36e Festival Pic’Arts : Bénabar + Les Fatals Picards...

Septmonts, Parc du Château, 17h, 51/41/31e Ravencult + Gospel OF The Horns + Dodsferd...

Bruxelles, Magasin 4, 20h, 10e Soirée Libertine Supersport : Mickey + Tensnake + DJ Harvey...

Bruxelles, Ciné Mirano, 23h, 12/7e Pocket Brass Band Bruxelles, Recyclart, 23h, gratuit

Recyclart Holidays : Tuur Florizoone + Nicolas Thijs...

Bruxelles, Recyclart, 23h, gratuit

Sam 30.06

Ven 29.06

Verdur Rock : The Toxic Avenger + Jean-Louis Murat

+ Odyl + Herman Düne...

Namur, Théâtre de Verdure Citadelle de Namur, 11h, gratuit Rock Werchter : Paul Kalkbrenner + The XX + Kasabian + Ben Howard + M83 + Nneka + Alabama Shakes + Agnes Obel + Simple Minds + Editors + Wolfmother + The Black Box Revelation + ‘t Hof van Commerce + Michael Kiwanuka Werchter, Parc du festival, 12h, 79e Main Square Festival : Birdy Nam Nam + Pearl Jam + The Rapture + Gesaffelstein + Brodinski + Izia + Florence & The Machine + The Kooks + Miyavi + Miles Kane + Revolver + Skip The Use Arras, Citadelle, 12h, 59e Couleur Café : De La Soul + Chinese Man + Sean Paul + The Subs + Le Peuple de l’Herbe + Caravan Palace + Gentleman + Admiral T + Mokoomba + Dj Grassmat + Bomba Estereo + DJ LumberJahk + Jali + Asham meets Collieman + Ruzzo & Roldan + Beverly Jo Scott + Sarah Carlier + La Chiva Gantiva + Kaer Bruxelles, Tour & Taxis, 15h, 44/36e Festival Pic’Arts : Marcel et son Orchestre + Thomas Dutronc + Imany...

Septmonts, Parc du Château, 15h, 51/41/31e : Hootenanny Nirvana Lille, La Malterie, 20h, 5e Festival Afriques : Nador Anomou Wambrechies, Cour du Château de Robersart, 20h, gratuit Elliot Murphy Lillers, L’Abattoir, 21h, 15/12e Gui Boratto Anvers, Le Café d’Anvers, 23h, 15e

playlist |

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cadence ! a l t e e m Le ryth

JOHN TALABOT

Destiny (feat. Pional) Un joyau deep & chill, poli à Barcelone par l'enfant prodige du cru. Cet extrait de l'album ƒin, qui sonne de manière si évidente est pourtant un modèle de clairobscur. La combinaison parfaite entre pulsation électronique et moiteur baléarique.

Un hypnotiseur qu'on ne perdra pas de vue (au NAME Festival en septembre !).

TERRANOVA

Question Mark (feat Tomas Hoffding) Retour gagnant pour Terranova, devenu le projet du seul Festisch et recentré sur le club.

Après Gigolo Records, Compost, Island Records ou !K7, c'est sur Kompakt qu'il signe ce track electropop d'une élégance folle (la voix de Tomas Høffding de WhoMadeWho rappelant Antony & The Johnsons n’y est pas pour rien). éblouissant !

KWES

Bashful Kwes est bashful – embarrassé, donc. Et ça s'entend : beats claudiquant, flow d'une douceur timide, le jeune Londonien confronte sa soul fluette au fog londonien, tout en échos de basses subsoniques. Ce n'est pas à proprement parler le tube de l'été. Mais le compagnon idéal des petits matins blêmes.

THE AIKIU

Somehow Vertigineux retour en grâce d'une certaine idée de la new wave. L'ombre de The Cure plane définitivement sur la nouvelle production de ce combo français. Dame Mélancolie sous Prozak, couchée sur un lit de synthés virevoltants reprend sacrément des couleurs… Jouissif.