Lev hair lph meguila hors série 2

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ÉDITO La menace symbolisée par le régime iranien & co ainsi que tous les cancers antisionistes et antisémites, deux adjectifs interchangeables, nous rappellent qu’il y a plus de 2300 ans, d’autres forces du mal avaient déjà cet objectif ignoble de rayer le peuple juif de la terre. Voilà pourquoi Pourim fait partie de notre quotidien gangrégé par cet antisémitisme rampant, cette haine gratuite du juif… L’antisémite de 2016 incarne le même mal qu’Haman, ce personnage odieux, symbole de l’Empire perse, premier Ministre du Roi A’hachvéroch, une espèce d’Hitler antique qui avait institué le 14 du mois d’Adar, un pogrom destiné à détruire toute la communauté juive, femmes, hommes, enfants, bébés…

Pourim, la délivrance de soi

La Méguila d’Esther se distingue par sa singularité: elle est la seule de la Bible à ne pas mentionner le nom de D. Le livre d’Esther nous laisse le message suivant: même lorsqu’il semble absent, D. est toujours présent. La fête de pourim, célébrée chaque 14 Adar, rappelle le “pour”, littéralement le “sort” de notre peuple. Mais D. qui protège son peuple, nous a délivré de ce mauvais sort par notre mérite. Cette guerre contre Haman, cet Amalek intérieur qui cherche à nous éloigner de D. par la division entre frères juifs, le découragement dans la prière et le travail, nous la menons au quotidien: un Juif ne se laisse jamais abattre face aux épreuves, mais il lutte contre toute forme d’antisémitisme et toute délégitimation d’Israël. Ne jamais désespérer de D. et de l’homme, rester positif. Cette Emouna est le chemin de la délivrance.

À la mémoire de ma mère

Je dédie cette 2nde édition de la Méguila d’Esther à ma chère et tendre mère Rachel Cohen Bat Yamna LEVY Z’’L pour laquelle nous avons, avec mes frères et sœurs, une profonde pensée. Permettezmoi de partager avec vous les qualités d’une femme exceptionnelle qui nous a quittée trop rapidement le 24

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Décembre 2015 pour rejoindre notre père Z’’L le 12 Tevet. Eshet 'Hayil, Une Femme vertueuse, toujours souriante et optimiste. La famille était sa priorité, la nôtre était grande et belle. Cuisinière au service des écoles et colonies juives au Maroc et en France B’H, Maman a su mener de front vie professionnelle et vie privée. Elle vouait un amour sans bornes à nous, ses enfants, car nous étions sa principale motivation. Elle a été une mère et épouse épanouïe. Ma mère était la matriarche de la famille mais aussi celle des autres, car sa cuisine était son trône. Nous avons eu la chance d’avoir deux parents protecteurs et bienveillants. A eux revient le mérite de nous avoir réunis en semaine, chaque Chabath et lors des fêtes. Maman nous accueillait avec des larmes de joie et nous pleurait à chaque départ. Maman possédait une force de lion qui lui permettait de surpasser les difficultés. Elle était courageuse, humble, pudique. Elle n’a jamais renoncé à son idéal, participant pleinement au bonheur de sa famille et de tous ceux qui l’entouraient, peu importe les aléas de la vie. Ces valeurs strictes du judaïsme, transmises à l’école juive, ou pendant le chabbath, les prières, en respectant la cacheroute, nous te les devons Maman. Grâce à toi, nous avons grandi dans la Torah et les Mitzvot. Si nous sommes parents aujourd’hui, c’est grâce à vous Maman et Papa, grâce à ce solide bagage en Torah et toutes ces fêtes de joie, tendresse, amour et fierté comme Pourim, et tout ce que vous nous avez transmis depuis notre naissance. Cette joie et sérénité qui fait suite à la détresse et la peine, c’est aussi le Sens de Pourim, avec B’H la venue du Machiah. Merci chère maman, JAMAIS nous ne t’oublierons, tu seras toujours dans nos âmes et nos cœurs. Omri Ma Nssak Ya mama... Pourim Sameah à toutes et à tous Gabriel COHEN Directeur de la Rédaction

Puisses cette Méguila élever l'âme de Elihaou Patrick ben Esther et Shalom Zerbib za"l Direction artistique: Shirel Avital - Artiste peintre couverture: Émilie Marchandin Directeur de la rédaction: Gabriel Cohen - Impression: Artcom C: 06.18.98.61.80 © Droits réservés



Par la grâce de D.ieu

La leçon d'éducation de Mordékhaï Nos Sages enseignent que le Miracle de Pourim, qui renversa le décret divin pour les Juifs, de la mort à la vie, physiquement et spirituellement, fut provoqué par le fait que Mordekhaï avait rassemblé 22 000 enfants juifs pour leur enseigner la Torah et implorer avec eux la miséricorde de leur Père Céleste. Il implanta en leur coeur un profond sentiment d’abnégation, si fort qu’ils s’écrièrent tous à l’unisson: «Dans la mort comme dans la vie, nous serons avec toi, Mordékhaï!» Rappelons-nous que Mordekhaï était l’un des dignitaires du Sanhédrin, le plus grand Juif de son temps, tant dans l’érudition, la piété et tous les attributs possibles de grandeur, tel Moïse en son temps. Malgré cela, il mit tout de côté pour renforcer les fondements de l’éducation, allant en personne enseigner la Torah avec piété et Mésirout Néfèche aux petits enfants. Le profond message que ceci recèle pour nous est le suivant: quelle que soit la situation de chacun d’entre

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nous dans la vie, quelle que soit l’importance de ses activités, chacun et chacune a un devoir primordial de consacrer au moins une partie de son temps et de ses forces à la plus importante des causes: sauver notre jeune génération en implantant en elle la dévotion pour tout ce qui est saint et a été sacré pour nous depuis le temps où nos ancêtres ont reçu la Torah au mont Sinaï, une dévotion telle qu’elle implique le sacrifice de soi.

C’est uniquement de cette façon que nous pourrons assurer que cette jeune génération restera fidèle à D.ieu et à Sa Torah, et, par là même, assurer la pérennité de notre peuple. De plus, c’est en cela que réside notre force contre tous les «Haman» de l’Histoire et notre sécurité sous la protection divine.

Je vous adresse ma bénédiction de réussite, pour multiplier le nombre de vos collaborateurs et – surtout – celui de vos élèves.



Par Sam Elikan

Pourim fête éternelle Une drôle de fête…

Fête de l’humour, de l’amour. On boit, on mange, on se donne mutuellement des cadeaux, on faitde la charité. Fête sociale qui plus est. Que demander de plus? Tout cela pour un souvenir perduré, qu’on ne sait réellement dater, d’un décret annulé… Étonnant quand même. Ça l’est encore plus lorsqu’on lit les propos de nos Sages (T.Y. Meguila 1,5): «Dans le futur, tous les livres de la Bible seront nuls et non avenus, hormis le Pentateuque et la Meguilat Esther». Pourim, fête éternelle. Qu’y a-t-il dans cette fête, instituée par nos Sages, la rendant si particulière, éternelle?

Lutte éternelle

En réalité, il ne s’agit pas seulement d’un décret annulé. Nombreux sont ceux qui ont vu dans la Méguila d’Esther l’archétype de la généalogie de l’antisémitisme: les Juifs sont haïs parce que différents et éparpillés (Esther 3:8) et D’ieu intervient de manière voilée. Ainsi, au fil des générations, de nombreux «Pourim» familiaux ou communautaires furent institués en commémoration de sauvetages particuliers dans lesquels on voyait la main de D’ieu; certains écrivirent même des «Méguilot» dans lesquelles ils racontaient le déroulement des événements (cf. Y.T. Lunski, «Pourim Sheni», S. HaMoadim, VI, p. 297322). En effet, la Méguila d’Esther comme livre du Dévoilement Divin dans le voilement («hester») de la réalité n’est pas anodin. On y parle d’une guerre métaphysique et éternelle: la lutte contre Amalek et son descendant Haman. Amalek tente de nuire à la Royauté de D’ieu dans le monde en attaquant le Peuple d’Israël; comme ça, sans raison! Antisémitisme pur et dur, injustifié. Amalek semble vouloir montrer au monde qu’il n’y a aucun sens à l’existence, qu’elle est absurde, que tout est lié au hasard (cf. Rabbi Tzadok HaCohen de Lublin, Ressissei Layila §18). C’est d’ailleurs pour

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cela qu’Haman tire les dés pour définir le jour du décret. Par conséquent, le fait même de l’existence d’Israël comme Peuple dévoilant la Providence Divine dans le monde est ontologiquement antithétique à la foi Amalekite. Ainsi, le Nom Divin ne peut être «complet» tant qu’Amalek existe dans le monde. L’annihilation d’Amalek c’est l’effacement du hasard, le dévoilement profond qu’il n’existe aucun hasard dans le monde, que tout n’est que Providence.

Amour éternel

Et pourtant… le Rav Kook nous enseigne (Midot HaReiYah, Ahava §6) qu’Amalek ne doit être «effacé», annihilé, que «sous les cieux»: «…mais avec le raffinage, la purification, il (=Amalek) s’élève à la racine du Bien qui est au-dessus des cieux, et Tout s’englobe dans un amour supérieur; toutefois, il faut une grande force et une pureté extraordinaire pour atteindre cette Unité». Le Rav Kook dit que les Justes, non sans efforts, ont la possibilité de voir le Bien dans l’archétype du mal (Amalek). Dans ce sens là, nos Sages nous enseignent (TB Guittin 57b) que les descendants d’Haman étudiaient à Bnei-Brak. C’est-à-dire que quelque part Amalek a aussi sa place, non seulement dans le monde, mais également dans le judaïsme. Il existe une étincelle éternelle en Amalek. Le Ari Hakadosh enseigne (Pri Etz H’aim, Pourim 6) que l’on boit à Pourim pour donner de la vitalité à cette «étincelle» du Mal; vitalité que l’on ne saurait donner si l’on est pleinement conscient - ce serait alors interdit. Pour pouvoir voir le bien partout, il faut être un peu soûl. Arriver à un point de conscience où l’on comprend que l’on ne comprend pas; que la Providence Divine nous est tout aussi incompréhensible que le hasard et que quelque part, il n’existe pas de réelle limite entre eux. Le hasard, inintelligible, devient un Dévoilement Divin (cf. resp. H’avot Yair 61; Likoutei Halah’ot, Nefilat Apayim 4,7).


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L'histoire de Pourim DANGER EN EXIL

Il y a environ 2370 ans, le peuple juif commençait à perdre espoir. Le Temple de Jérusalem avait été détruit, l’indépendance d’Israël perdue et, depuis presque 70 ans, les Juifs étaient dispersés sur des terres étrangères. La fin de l’exil ne s’était pas encore réalisée et l’oubli de soi faisait sentir ses premiers effets. C’est à ce moment que l’ennemi se leva pour mettre en œuvre ses plans. Cette fois, c’était Haman. Descendant de la tribu d’Amalek férocement anti-juive, il avait conçu le projet de résoudre la “question juive” pour toujours en exterminant tous les Juifs, hommes, femmes et enfants, dans le monde entier, en un seul jour. Ce jour-là, il le tira au sort; celui-ci désigna le 13 Adar.

RASSEMBLER LES JUIFS

Et cela réussit presque. S’il n’y avait pas eu Morde’haï... Descendant du roi Chaoul et conseiller de l’empereur de Perse A’hachvéroch (Assuérus), Morde’haï sentit le danger. Il se revêtit de sacs, couvrit sa tête de cendres et alla aux portes du palais, se lamentant haut et fort, rassemblant les Juifs et les engageant à retourner à la Torah. Sa nièce, la reine Esther, le fit appeler. Il lui dit qu’elle devait aller chez le roi et plaider pour son peuple. N’ayant pas officiellement la faveur du monarque, Esther eut peur de se présenter devant lui mais elle vit qu’elle n’avait pas le

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choix. Elle entreprit un jeûne de trois jours et demanda que tous les Juifs fassent comme elle. Puis elle alla voir le roi... VICTOIRE

C’est une histoire de courage et de sacrifice de soi, d’abord ceux d’Esther et de Morde’haï et ensuite ceux de tout le peuple juif. Car, pendant toute l’année où grandit le danger, aucun Juif ne choisit de se convertir, même pour sauver sa vie. Le peuple tout entier connut un profond réveil qui le ramena à la Torah et aux Mitsvot d’un cœur sincère.

Pendant toute cette année, il fortifia sa foi et sa pratique des commandements de D.ieu. C’est par ce mérite qu’il put se dresser contre ses ennemis et les détruire le 13 Adar, le jour même qu’Haman avait prévu pour la “solution finale”, et recommencer à vivre librement le 14 Adar. Le peuple juif avait révélé sa personnalité profonde. Il avait gagné le droit de sortir d’exil, de retourner sur la Terre Sainte et d’y reconstruire le Temple.

Comme cela arriva en ce temps-là, puisse-t-il en être de même pour nous en notre temps.

Chaque année, le 14 Adar, en accomplissant les Mitsvot de la fête de Pourim, nous réaffirmons notre attachement aux valeurs éternelles de la Torah... et nous prenons part à ce mérite qui a délivré le peuple juif au temps de Morde’hai et d’Esther


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LOIS ET COUTUMES

Lois relatives à la lecture de la Méguila Le choix de la Méguila

Pour donner plus de solennité à l’évènement, nos sages ont exigé que la lecture de la Méguila se fasse à partir d’un parchemin Cacher et non d’un livre. Une Manière de rappeler que le peuple juif accepta de nouveau la Torah à Pourim comme au Sinaï. Bénédictions La récitation des bénédictions qui accompagnent la lecture doit, quant à elle, toujours se faire en position debout. Il est même préférable que les membres de l’assemblée se tiennent debout lors de cette récitation. Durant la lecture ils pourront choisir de s’assoir.

On ne répond pas Baroukh Hou Baroukh Chémo en écoutant les bénédictions récitées par l’officiant, car cela est considéré comme une interruption. En entendant la bénédiction de Chéhé’héyanou récitée avant la lecture de la Méguila du soir on pensera aussi à l’étendre à l’accomplissement de l’ensemble des Mitsvoth de Pourim: Festin, Cadeaux au amis (deux mets comestibles), dons aux pauvres.

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Intégralité de la lecture

La lecture de la Méguila doit se faire dans son intégralité: l’omission d’un seul mot entraînerait l’invalidité de la lecture. On est tenu d’entendre la Méguila le soir et le matin du 14 adar, soit cette année, le Mercredi 4 Mars dès la tombée de la nuit et le Jeudi 5 mars pendant la journée. Hommes, femmes et enfants, sont tenus d’écouter la Méguila car tout le peuple était en danger à l’époque d’Aman. Il est souhaitable d’entendre la Méguila à la synagogue en présence d’un Minyan ( 10 personnes), car la Gloire de l’Eternel est grandie par la foule des fidèles, et le miracle s’en trouve diffusé. Cependant on peut aussi la lire sans Minyan. On ne peut se rendre quitte en écoutant la Méguila par téléphone ou par la radio (même dans le cadre d’une retransmission en direct). C’est la voix humaine qui doit être entendu et non le produit des ondes électriques.


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LOIS ET COUTUMES

Les 4 mitsvots de la fête Apprenons les 4 «M» de Pourim Méguila, Matanot laévyonim, Michloa’h Manot et Michté, qui nous amèneront au cinquième «M»: Machia’h.

ECOUTER LA MEGUILA: Mercredi 4 Mars au soir et le Jeudi 5 Mars

Pour vivre les évènements miraculeux de Pourim, nous écoutons la lecture de la Méguila (le livre d’Esther) Mercredi 4 Mars au soir et le Jeudi 5 Mars pendant la journée. Lorsque le nom d’Hamann est cité, nous faisons tourner les crécelles et tapons du pied pour effacer son souvenir.

MICHLOAH MANOT / ENVOYER DES CADEAUX: Jeudi 5 Mars 2015

A Pourim, nous soulignons l’importance de l’unité et de l’amitié entre les Juifs en envoyant des cadeaux composés d’aliments à des amis, il faut envoyer un cadeau composé d’au moins deux sortes d’aliments prêts à être consommés (par exemple des gâteaux, des fruits, des boissons) à un ami au minimum pendant la journée de Pourim. Il convient que les hommes envoient aux hommes et les femmes aux femmes. Cet envoi doit être fait par l’intermédiaire d’une

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troisième personne. Les enfants, en plus d’envoyer leurs propres cadeaux, font des messagers enthousiastes.

MATANOT LAEV’YONIM / DONNER LA CHARITÉ: Jeudi 5 Mars

Se préoccuper de ceux qui sont dans le besoin est, pour un Juif, une responsabilité constante. Cependant, à Pourim, se souvenir des pauvres fait l’objet d’une Mitsva particulière. Il faut donner la charité à au moins deux pauvres (plus, de préférence), pendant la journée de Pourim. La M its va es t mieux accomplie lorsqu’on donne directement aux pauvres. Dans le cas où, on ne trouve pas de pauvre, on peut mettre au moins quelques pièces dans des boites réservées à la charité, Vous avez également la possibilité de faire.

MICHTE / PRENDRE LE REPAS DE LA FÊTE: Jeudi 5 Mars Comme pour toutes les fêtes, nous célébrons Pourim avec un repas spécial. Toute la famille et les amis se réunissent pour se réjouir dans l’esprit du jour. Cette année il conviendra de commencer le repas avant 18h39 qui pourra se poursuivre durant la nuit.


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Le Jeûne d’Esther Quelle est la signification exacte du Jeûne d’Esther?

Le Jeûne d’Esther a été instauré par Morde’haï à la date du 13 Adar (cette année le 04.03.15), car c’est à cette date que les juifs du royaume perse devaient affronter leurs ennemis qui avaient projetés de mettre à exécution le décret d’extermination promulgué par Haman. Par le mérite du jeûne et des prières du peuple d’Israël, D’.ieu dans sa Grande Miséricorde les a épargné, et la situation fut renversée puisque ce sont les juifs qui - pour se défendre tuèrent dans tout le royaume perse 75 000 non juifs qui voulaient porter atteinte à leurs vies, sans compter ceux qui furent tués dans la ville de Shoushan, capitale du royaume, et pas un seul juif ne mourut. Pour commémorer ce miracle, nous jeûnons nous aussi, afin d’exprimer que nos victoires sur nos ennemis ne dépendent certainement pas de nos armes militaires, mais plutôt d’un tout autre type d’armes: la Teshouva, la prière et les Mitsvot.

A SAVOIR: Extraits de la compilation du Rav Yossef Haouzi

Le 13 Adar (veille de Pourim) qui commémore le combat que les Juifs durent livrer contre leurs ennemis, il est coutume de jeûner. Ce jeûne porte le nom de «Jeûne d’Esther». L’obligation de jeûner ne commence qu’à l’aube («alot hacha’har»), et non pas depuis la veille, et se termine à la tombée de la nuit (apparition des étoiles). Il faudra consulter à ce sujet le calendrier. Il est permis de se lever avant l’aube pour déjeuner, à condition d’avoir eu l’intention de le faire avant d’aller se coucher. En l’absence d’une telle intention, l’acceptation du jeûne se ferait tacitement au moment d’aller se coucher. Telle est la Halakha pour les Séfaradim.

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Le devoir de jeûner

Certains décisionnaires pensent que le Jeûne d’Esther revêt une gravité plus grande que les autres jeûnes1 dans la mesure où il fait partie des obligations mentionnées dans la Méguila («Divreï Kabalah»). Il est ainsi observé, selon cet avis, en souvenir des trois jours de jeûne décrétés par la Reine Esther, d’où le nom de Jeûne d’Esther.

Brith Milah le jour du jeûne

Lorsqu’une Brith Milah (circoncision) a lieu le jour du Jeûne d’Esther certains permettent au père de l’enfant au Mohel et au «Sandak»2, pour qui c’est un jour de fête, de ne pas jeûner (tout au moins après la cérémonie).

«Anénou» récité par les fidèles

Les jours de jeûne collectif tel que le Jeûne d’Esther, le passage Anénou doit être incorporé dans la prière de la Amida, à la 16ème bénédiction («Choméa tefilah»). Dans ce passage nous invoquons la Miséricorde divine en ce jour de jeûne que nous observons.

La lecture de la Torah

A l’occasion du jeûne, quel que soit le jour de la semaine, une lecture publique de la Torah est faite aux offices du matin et de l’après-midi. Cette lecture qui commence par les mots «Vayé’hal Moché» traite du pardon de la faute du Veau d’Or obtenu par Moïse.

Le «Ma’hatsit HaChékel»

En souvenir du «Ma’hatsit HaChékel» (DemiSicle) qui était jadis prélevé au mois d’Adar (voir chapitre 2), on a coutume de faire un don symbolique à la Tsédaka avant Pourim. Selon l’enseignement de nos Sages, ce fut grâce au mérite de la mitsva du «Ma’hatsit HaChékel» que les sombres projets d’Haman purent avorter.


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Bénédiction avant la lecture de la méguila Avant la lecture de la Méguila, l’officiant récitera les bénédictions suivantes: (Dans les communautés Sefarade, la 3ème bénédiction est récitée le soir uniquement).

‫שנּו‬ ׁ ָ ‫שר ִק ְּד‬ ׁ ֶ‫א‬ ֲ ,‫עֹולם‬ ָ ‫ֹלהינּו ֶמ ֶלְך ָה‬ ֵ ‫א‬ ֱ ‫רּוְך ַא ָּתה ְיָי‬ .‫ְצָוּנּו ַעל ִמ ְק ָרא ְמ ִג ָּלה‬ ִ ‫ֹותיו ו‬ ָ ‫ְּב ִמ ְצ‬

‫ָב‬

‫ׂה ִנ ִּסים‬ ‫ש‬ ָ ‫ש ָע‬ ׁ ֶ .‫עֹולם‬ ָ ‫ֹלהינּו ֶמ ֶלְך ָה‬ ֵ ‫א‬ ֱ ‫רּוְך ַא ָּתה ְיָי‬ .‫ּמן ַהֶזּה‬ ַ ‫ּמים ָה ֵהם ַּב ְז‬ ִ ‫בֹותינּו ַּבָי‬ ֵ ‫א‬ ֲ ‫ַל‬

‫ָב‬

‫ּמנּו‬ ָ ‫ְק ְי‬ ִ ‫חיָנּו ו‬ ֱ ‫ש ֶה‬ ׁ ֶ .‫עֹולם‬ ָ ‫ֹלהינּו ֶמ ֶלְך ָה‬ ֵ ‫א‬ ֱ ‫רּוְך ַא ָּתה ְיָי‬ .‫ּמן ַהֶזּה‬ ַ ‫ּיענּו ַל ְז‬ ָ ‫ְה ִג‬ ִ‫ו‬

‫ָב‬

Béni sois-Tu, Éternel notre D.ieu, Roi de l’Univers,

qui nous a sanctifiés par Ses commandements et nous a ordonné la lecture de la Méguila. éni sois-Tu, Éternel notre D.ieu, Roi de l’Univers, qui a fait des miracles pour nos pères en ces jours-là, en ce temps-ci.

B

Béni sois-Tu, Éternel notre D.ieu, Roi de l’Univers, qui nous a fait vivre, exister et parvenir jusqu’à ce moment.

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‫פרק א‪,‬‬

‫א ַויְהִ י‪ּ ,‬בִ ימֵ י אֲחַ ְׁשוֵרוֹׁש‪ :‬הּוא אֲחַ ְׁשוֵרוֹׁש‪ ,‬הַ ּמֹ לְֵך מֵ הֹ ּדּו וְ עַ ד‪ּ-‬כּוׁש‪-‬‬ ‫ׁשֶ בַ ע וְ עֶ ְׂש ִרים ּומֵ ָאה‪ְ ,‬מ ִדינָה‪ .‬ב ּבַ ּי ִָמים‪ ,‬הָ הֵ ם‪ּ--‬כְ ׁשֶ בֶ ת הַ ּמֶ לְֶך‬‫אֲחַ ְׁשוֵרוֹׁש‪ ,‬עַ ל ּכִ ּסֵ א מַ לְ כּותוֹ‪ ,‬אֲׁשֶ ר‪ּ ,‬בְ ׁשּוׁשַ ן הַ ּבִ ָירה‪ .‬ג ּבִ ְׁשנַת‬ ‫ׁשָ לוֹׁש‪ ,‬לְ מָ לְ כוֹ‪ ,‬עָ ׂשָ ה ִמ ְׁשּתֶ ה‪ ,‬לְ כָל‪ׂ-‬שָ ָריו ַועֲבָ ָדיו‪ :‬חֵ יל ּפָ ַרס‬ ‫ּומָ ַדי‪ ,‬הַ ּפַ ְרּתְ ִמים וְ ׂשָ ֵרי הַ ְּמ ִדינוֹת‪--‬לְ פָ נָיו‪ .‬ד ּבְ הַ ְראֹ תוֹ‪ ,‬אֶ ת‪-‬‬ ‫עֹ ׁשֶ ר ּכְ בוֹד מַ לְ כּותוֹ‪ ,‬וְ אֶ ת‪-‬יְקָ ר‪ּ ,‬תִ פְ אֶ ֶרת ּגְ דּוּלָתוֹ; י ִָמים ַרּבִ ים‪,‬‬ ‫ּומַאת יוֹם‪ .‬ה ּובִ ְמלוֹאת הַ ּי ִָמים הָ אֵ ּלֶה‪ ,‬עָ ׂשָ ה הַ ּמֶ לְֶך לְ כָל‪-‬הָ עָ ם‬ ‫ְׁשמ ֹונִים ְ‬ ‫ה‪ׁ--‬שבְ עַ ת י ִָמים‪ּ :‬בַ חֲצַ ר‪,‬‬ ‫ִ‬ ‫הַ ּנ ְִמצְ אִ ים ּבְ ׁשּוׁשַ ן הַ ּבִ ָירה לְ ִמּגָדוֹל וְ עַ ד‪-‬קָ טָ ן ִמ ְׁשּתֶ‬ ‫ַארּגָמָ ן‪ ,‬עַ ל‪ּ-‬גְ לִ ילֵי כֶסֶ ף‪,‬‬ ‫ּגִ ּנַת ּבִ יתַ ן הַ ּמֶ לְֶך‪ .‬ו חּור ּכ ְַרּפַ ס ּותְ ֵכלֶת‪ָ ,‬אחּוז ּבְ חַ בְ לֵי‪-‬בּוץ וְ ְ‬ ‫ּמּודי ׁשֵ ׁש; ִמּטוֹת זָהָ ב ָוכֶסֶ ף‪ ,‬עַ ל ִרצְ פַ ת ּבַ הַ ט‪-‬וָׁשֵ ׁש‪--‬וְ ַדר וְ סֹ חָ ֶרת‪ .‬ז וְ הַ ְׁשקוֹת ּבִ כְ לֵי‬ ‫וְ עַ ֵ‬ ‫זָהָ ב‪ ,‬וְ כֵלִ ים ִמּכֵלִ ים ׁש ֹונִים; וְ יֵין מַ לְ כּות ָרב‪ּ ,‬כְ יַד הַ ּמֶ לְֶך‪ .‬ח וְ הַ ְּׁשתִ ּיָה כ ַָּדת‪ ,‬אֵ ין אֹ נֵס‪ּ :‬כִ י‪-‬‬ ‫ָל‪-‬רב ּבֵ יתוֹ‪ַ --‬לעֲׂשוֹת‪ּ ,‬כִ ְרצוֹן אִ יׁש‪-‬וָאִ יׁש‪{ .‬ס}‬ ‫כֵן יִּסַ ד הַ ּמֶ לְֶך‪ ,‬עַ ל ּכ ַ‬ ‫ט ּגַם ו ְַׁשּתִ י הַ ּמַ לְ ּכָה‪ ,‬עָ ְׂשתָ ה ִמ ְׁשּתֵ ה נ ִָׁשים‪ּ--‬בֵ ית‪ ,‬הַ ּמַ לְ כּות‪ ,‬אֲׁשֶ ר‪ ,‬לַּמֶ לְֶך אֲחַ ְׁשוֵרוֹׁש‪ .‬י‬ ‫ּבַ ּיוֹם‪ ,‬הַ ְּׁשבִ יעִ י‪ּ ,‬כְ טוֹב לֵב‪-‬הַ ּמֶ לְֶך‪ּ ,‬בַ ָּייִן‪ָ--‬אמַ ר לִ ְמהּומָ ן ּבִ ּזְ תָ א חַ ְרב ֹונָא ּבִ גְ תָ א ַואֲבַ גְ תָ א‪,‬‬ ‫זֵתַ ר וְ כ ְַרּכַס‪ִׁ ,‬שבְ עַ ת הַ ּסָ ִריסִ ים‪ ,‬הַ ְמׁשָ ְרתִ ים אֶ ת‪ּ-‬פְ נֵי הַ ּמֶ לְֶך אֲחַ ְׁשוֵרוֹׁש‪ .‬יא לְ הָ בִ יא אֶ ת‪-‬‬ ‫ו ְַׁשּתִ י הַ ּמַ לְ ּכָה‪ ,‬לִ פְ נֵי הַ ּמֶ לְֶך‪ּ--‬בְ כֶתֶ ר מַ לְ כּות‪ :‬לְ הַ ְראוֹת הָ עַ ִּמים וְ הַ ּׂשָ ִרים אֶ ת‪-‬יָפְ יָּה‪ּ ,‬כִ י‪-‬‬ ‫טוֹבַ ת מַ ְראֶ ה הִ יא‪ .‬יב וַּתְ מָ אֵ ן הַ ּמַ לְ ּכָה ו ְַׁשּתִ י‪ ,‬לָבוֹא ּבִ ְדבַ ר הַ ּמֶ לְֶך‪ ,‬אֲׁשֶ ר‪ּ ,‬בְ יַד הַ ּסָ ִריסִ ים;‬ ‫וַּיִ ְקצֹף הַ ּמֶ לְֶך ְמאֹ ד‪ַ ,‬וחֲמָ ת ֹו ּבָ ע ֲָרה בוֹ‪{ .‬ס}‬ ‫יג ַוּיֹאמֶ ר הַ ּמֶ לְֶך‪ַ ,‬ל ֲחכ ִָמים י ְֹדעֵ י הָ עִ ּתִ ים‪ּ :‬כִ י‪-‬כֵן‪ְּ ,‬דבַ ר הַ ּמֶ לְֶך‪ ,‬לִ פְ נֵי‪ּ ,‬כָל‪-‬י ְֹדעֵ י ָּדת ו ִָדין‪.‬‬ ‫ָן‪ׁ--‬שבְ עַ ת ׂשָ ֵרי ּפָ ַרס‬ ‫ַאדמָ תָ א תַ ְר ִׁשיׁש‪ ,‬מֶ ֶרס מַ ְרסְ נָא‪ְ ,‬ממּוכ ִ‬ ‫יד וְ הַ ּקָ רֹב אֵ לָיו‪ּ ,‬כ ְַר ְׁשנָא ׁשֵ תָ ר ְ‬ ‫ׁשנָה‪ּ ,‬בַ ּמַ לְ כּות‪.‬‬ ‫ּומָ ַדי‪ ,‬רֹאֵ י ּפְ נֵי הַ ּמֶ לְֶך‪ ,‬הַ ּי ְֹׁשבִ ים ִרא ֹ‬ ‫טו ּכְ ָדת‪ ,‬מַ ה‪ַּ -‬לעֲׂשוֹת‪ּ ,‬בַ ּמַ לְ ּכָה‪ ,‬ו ְַׁשּתִ י‪--‬עַ ל אֲׁשֶ ר ֹלא‪-‬עָ ְׂשתָ ה‪ ,‬אֶ ת‪-‬מַ אֲמַ ר הַ ּמֶ לְֶך‬ ‫אֲחַ ְׁשוֵרוֹׁש‪ּ ,‬בְ יַד‪ ,‬הַ ּסָ ִריסִ ים‪{.‬ס}‬ ‫‪18‬‬


Chapitre 1

1. Ceci se passa à l’époque de A’hachvéroch, le même A’hachvéroch qui régnait, de Hodou jusqu’à Kouch, sur cent vingt sept provinces. 2. A cette époque, alors que le roi A’hachvéroch siégeait sur son trône royal, qui se trouvait à Chouchan, la capitale, 3. durant la troisième année de son règne, il fit un festin pour tous ses ministres et ses serviteurs, l’armée de Perse et de Médie, les nobles et tous les ministres des provinces à son service. 4. Pendant de nombreux jours, cent quatre vingt jours, il exhiba l’opulence glorieuse de son royaume et la splendide beauté de sa majesté. 5. Quand ces jours parvinrent à leur terme, le roi fit un festin de sept jours, dans les cours du jardin du palais royal, pour tout le peuple de Chouchan à la fois, les nobles comme les hommes du commun. 6. Il y avait des tentures blanches, vertes et bleues, qui étaient attachées, par des cordes de lin et de la laine pourpre, à des piliers d’argent et à des colonnes de marbre. Il y avait des divans d’or et d’argent, sur un parterre d’albâtre et de marbre, ayant la forme de rangées et de cercles. 7. Des boissons étaient servies dans des récipients en or, des vases de formes diverses. Le vin royal coulait en abondance, comme il sied au roi. 8. La boisson était introduite par la loi, sans contrainte, selon l’ordre que le roi avait donné aux majordomes de sa maison, celui d’exaucer le souhait de chacun.

9. La reine Vachti fit également une fête pour les femmes, dans le palais royal du roi A’hachvéroch. 10. Au septième jour, alors que le cœur du roi était réjoui par le vin, il ordonna à Mehouman, Bizeta, ‘Harvona, Bigta, Avagta, Zeitar et ‘Harkas, les sept chambellans qui servaient le roi A’hachvéroch, 11. d’amener la reine Vachti devant le roi, portant la couronne royale, afin de montrer sa beauté aux nations et aux ministres, car elle était réellement belle. 12. Mais, la reine Vachti refusa d’apparaître, sur l’ordre du roi transmis par les chambellans. Le roi fut saisie d’une grande furie et sa colère brûla en lui. 13. Le roi se concerta avec les sages, ceux qui avaient connaissance des moments, car ainsi était l’usage du roi, qui soumettait de telles questions à ceux qui étaient versés en chaque loi et en chaque statut. 14. Les plus proches de lui étaient Carchena, Sheitar, Admata, Tarshish, Meres, Marsena et Memou’han. Ceux-ci étaient les sept ministres de Perse et de Médie, qui avaient accès au roi et se trouvaient au rang le plus élevé du royaume. 15. Il leur demanda: «Par la loi, que doit-on faire à la reine Vachti qui n’a pas obéi à l’ordre du roi, transmis par les chambellans?»

19


‫(ממּוכָן)‪ ,‬לִ פְ נֵי הַ ּמֶ לְֶך וְ הַ ּׂשָ ִרים‪,‬‬ ‫טז ַוּיֹאמֶ ר מומכן ְ‬ ‫ֹלא עַ ל‪-‬הַ ּמֶ לְֶך לְ בַ ּדוֹ‪ ,‬עָ וְ תָ ה ו ְַׁשּתִ י הַ ּמַ לְ ּכָה‪ּ :‬כִ י עַ ל‪ּ-‬כָל‪-‬‬ ‫ָל‪-‬מ ִדינוֹת הַ ּמֶ לְֶך‬ ‫הַ ּׂשָ ִרים‪ ,‬וְ עַ ל‪ּ-‬כָל‪-‬הָ עַ ִּמים‪ ,‬אֲׁשֶ ר‪ּ ,‬בְ כ ְ‬ ‫אֲחַ ְׁשוֵרוֹׁש‪ .‬יז ּכִ י‪-‬יֵצֵ א ְדבַ ר‪-‬הַ ּמַ לְ ּכָה עַ ל‪ּ-‬כָל‪-‬הַ ּנ ִָׁשים‪ ,‬לְ הַ בְ זוֹת‬ ‫ָאמ ָרם‪ ,‬הַ ּמֶ לְֶך אֲחַ ְׁשוֵרוֹׁש ָאמַ ר לְ הָ בִ יא אֶ ת‪-‬‬ ‫ּבַ עְ לֵיהֶ ן ּבְ עֵ ינֵיהֶ ן‪ּ :‬בְ ְ‬ ‫ו ְַׁשּתִ י הַ ּמַ לְ ּכָה לְ פָ נָיו‪--‬וְ ֹלא‪-‬בָ ָאה‪ .‬יח וְ הַ ּיוֹם הַ ּזֶה ּתֹ אמַ ְרנָה ׂשָ רוֹת‬ ‫ת‪ּ-‬דבַ ר הַ ּמַ לְ ּכָה‪ ,‬לְ כֹ ל‪ׂ ,‬שָ ֵרי הַ ּמֶ לְֶך;‬ ‫ּפָ ַרס‪ּ-‬ומָ ַדי‪ ,‬אֲׁשֶ ר ׁשָ ְמעּו אֶ ְ‬ ‫ּוכְ ַדי‪ּ ,‬בִ ּזָיוֹן וָקָ צֶ ף‪ .‬יט אִ ם‪-‬עַ ל‪-‬הַ ּמֶ לְֶך טוֹב‪ ,‬יֵצֵ א ְדבַ ר‪-‬מַ לְ כּות‬ ‫ִמּלְ פָ נָיו‪ ,‬וְ ִיּכָתֵ ב ּבְ ָדתֵ י פָ ַרס‪ּ-‬ומָ ַדי‪ ,‬וְ ֹלא ַיעֲבוֹר‪ :‬אֲׁשֶ ר ֹלא‪-‬תָ בוֹא‬ ‫ו ְַׁשּתִ י‪ ,‬לִ פְ נֵי הַ ּמֶ לְֶך אֲחַ ְׁשוֵרוֹׁש‪ּ ,‬ומַ לְ כּותָ ּה יִּתֵ ן הַ ּמֶ לְֶך‪ ,‬לִ ְרעּותָ ּה‬ ‫הַ ּטוֹבָ ה ִמּמֶ ּנָה‪ .‬כ וְ נ ְִׁשמַ ע ּפִ תְ גָם הַ ּמֶ לְֶך אֲׁשֶ ר‪ַ -‬יעֲׂשֶ ה ּבְ כָל‪-‬מַ לְ כּותוֹ‪ּ ,‬כִ י‬ ‫ַרּבָ ה הִ יא; וְ כָל‪-‬הַ ּנ ִָׁשים‪ ,‬יִּתְ נּו יְקָ ר לְ בַ עְ לֵיהֶ ן‪--‬לְ ִמּגָדוֹל‪ ,‬וְ עַ ד‪-‬קָ טָ ן‪ .‬כא וַּיִ יטַ ב‪,‬‬ ‫הַ ָּדבָ ר‪ּ ,‬בְ עֵ ינֵי הַ ּמֶ לְֶך‪ ,‬וְ הַ ּׂשָ ִרים; ַוּיַעַ ׂש הַ ּמֶ לְֶך‪ּ ,‬כִ ְדבַ ר ְממּוכָן‪ .‬כב וַּיִ ְׁשלַח סְ פָ ִרים‪ ,‬אֶ ל‪-‬‬ ‫ּומ ִדינָה ּכִ כְ תָ בָ ּה‪ ,‬וְ אֶ ל‪-‬עַ ם וָעָ ם ּכִ לְ ׁשוֹנוֹ‪ :‬לִ הְ יוֹת ּכָל‪-‬אִ יׁש‬ ‫ל‪-‬מ ִדינָה ְ‬ ‫ָל‪-‬מ ִדינוֹת הַ ּמֶ לְֶך‪--‬אֶ ְ‬ ‫ּכ ְ‬ ‫ּומ ַדּבֵ ר ּכִ לְ ׁשוֹן עַ ּמוֹ‪{ .‬ס}‬ ‫ׂש ֵֹרר ּבְ בֵ יתוֹ‪ְ ,‬‬

‫פרק ב‪,‬‬

‫א ַאחַ ר‪ ,‬הַ ְּדבָ ִרים הָ אֵ ּלֶה‪ּ ,‬כְ ׁשְֹך‪ ,‬חֲמַ ת הַ ּמֶ לְֶך אֲחַ ְׁשוֵרוֹׁש‪ָ --‬זכַר אֶ ת‪-‬ו ְַׁשּתִ י וְ אֵ ת אֲׁשֶ ר‪-‬עָ ׂשָ תָ ה‪,‬‬ ‫ֹאמרּו ַנע ֲֵרי‪-‬הַ ּמֶ לְֶך‪ְ ,‬מׁשָ ְרתָ יו‪ :‬יְבַ ְקׁשּו לַּמֶ לְֶך נְעָ רוֹת ּבְ תּולוֹת‪,‬‬ ‫וְ אֵ ת אֲׁשֶ ר‪-‬נִגְ זַר עָ לֶיהָ ‪ .‬ב ַוּי ְ‬ ‫ָל‪-‬מ ִדינוֹת מַ לְ כּותוֹ‪ ,‬וְ י ְִקּבְ צּו אֶ ת‪ּ-‬כָל‪ַ -‬נע ֲָרה‪-‬‬ ‫טוֹבוֹת מַ ְראֶ ה‪ .‬ג וְ יַפְ קֵ ד הַ ּמֶ לְֶך ּפְ ִק ִידים‪ּ ,‬בְ כ ְ‬ ‫בְ תּולָה טוֹבַ ת מַ ְראֶ ה אֶ ל‪ׁ-‬שּוׁשַ ן הַ ּבִ ָירה אֶ ל‪ּ-‬בֵ ית הַ ּנ ִָׁשים‪ ,‬אֶ ל‪-‬יַד הֵ גֶא סְ ִריס הַ ּמֶ לְֶך ׁשֹמֵ ר‬ ‫הַ ּנ ִָׁשים; וְ נָתוֹן‪ּ ,‬תַ ְמרֻ קֵ יהֶ ן‪ .‬ד וְ הַ ַּנע ֲָרה‪ ,‬אֲׁשֶ ר ּתִ יטַ ב ּבְ עֵ ינֵי הַ ּמֶ לְֶך‪ּ--‬תִ ְמֹלְך‪ּ ,‬תַ חַ ת ו ְַׁשּתִ י;‬ ‫וַּיִ יטַ ב הַ ָּדבָ ר ּבְ עֵ ינֵי הַ ּמֶ לְֶך‪ַ ,‬וּיַעַ ׂש ּכֵן‪{ .‬ס}‬ ‫ן‪-‬קיׁש‪--‬אִ יׁש י ְִמינִי‪.‬‬ ‫ן‪ׁ-‬ש ְמעִ י ּבֶ ִ‬ ‫ּוׁשמ ֹו מָ ְרּדֳ כַי‪ּ ,‬בֶ ן יָאִ יר ּבֶ ִ‬ ‫ְהּודי‪ ,‬הָ יָה ּבְ ׁשּוׁשַ ן הַ ּבִ ָירה; ְ‬ ‫ה אִ יׁש י ִ‬ ‫ְהּודה‪--‬אֲׁשֶ ר הֶ גְ לָה‪,‬‬ ‫ו אֲׁשֶ ר הָ גְ לָה‪ִ ,‬מירּוׁשָ ַליִם‪ ,‬עִ ם‪-‬הַ ּגֹ לָה אֲׁשֶ ר הָ גְ לְ תָ ה‪ ,‬עִ ם ְי ָכ ְניָה מֶ לְֶך‪-‬י ָ‬ ‫נְבּוכ ְַדנֶּצַ ר מֶ לְֶך ּבָ בֶ ל‪ .‬ז ַויְהִ י אֹ מֵ ן אֶ ת‪-‬ה ֲַדּסָ ה‪ ,‬הִ יא אֶ סְ ּתֵ ר ּבַ ת‪ּ-‬דֹדוֹ‪ּ--‬כִ י אֵ ין לָּה‪ָ ,‬אב וָאֵ ם;‬ ‫‪20‬‬


16. Memou’han déclara devant le roi et les ministres: «Ce n’est pas uniquement envers le roi que la reine Vachti a mal agi, mais contre tous les ministres et toutes les nations, dans toutes les provinces du roi A’hachvéroch. 17. Quand le comportement de la reine parviendra à toutes les femmes, les maris seront amoindris à leurs yeux, car elles diront: “Le roi A’hachvéroch a ordonné que la reine Vachti soit conduite devant lui, mais elle n’est pas venue”. 18. Ce même jour, les femmes nobles de Perse et de Médie, qui auront eu connaissance du comportement de la reine, le répéteront à tous les nobles du roi. La disgrâce et la colère seront grandes. 19. Si le roi l’accepte, qu’il promulgue un édit royal et qu’il soit écrit dans les lois de Perse et de Médie, sans qu’il soit possible de le révoquer, que la reine Vachti ne peut plus paraître devant le roi A’hachvéroch. Et, que le roi transmette son titre royale à une autre femme, qui sera meilleure qu’elle. 20. Le décret du roi, qu’il proclamera, sera entendu dans tout son royaume, car il sera effectivement important. Ainsi, toutes les femmes respecteront leur mari, les nobles comme les hommes du commun.» 21. L’idée plut au roi et aux ministres. Le roi suivit le conseil de Memou’han. 22. Il envoya des lettres dans toutes les provinces du roi, à chaque province selon son écriture et à chaque nation selon sa langue, pour dire que chaque homme devait être le maître, dans sa maison et parler le langage de sa nation.

Chapitre 2

1. Après ces événements, lorsque la colère du roi A’hachvéroch s’apaisa, il se souvint de Vachti, de ce qu’elle avait fait et de ce qui avait été décrété, à son sujet. 2. Alors, les intendants du roi annoncèrent: «Que l’on recherche pour le roi de belles jeunes filles vierges 3. et que le roi nomme des officiers, dans toutes les provinces de son royaume, qui rassembleront toutes les belles jeunes filles vierges à Chouchan, la capitale, dans le harem, sous la responsabilité de Heigai, eunuque du roi, gardien des femmes. Et, qu’on leur donne des cosmétiques. 4. Ainsi, la jeune fille qui aura la faveur aux yeux du roi, deviendra reine à la place de Vachti.» Ce projet fut jugé positif par le roi et il agit ainsi. 5. Il y avait un homme juif à Chouchan, la capitale, dont le nom était Mordekhaï, fils de Yaïr, fils de Chimei, fils de Kish, de la tribu de Binyamin, 6. qui avait été exilé de Jérusalem, avec les bannis ayant été expatriés en même temps que Ye’honya, le roi de Judée que Nabuchodonosor, roi de Babylone, avait envoyé en exil. 7. Celui-ci avait élevé sa cousine Hadassa, également

21


‫וְ הַ ַּנע ֲָרה יְפַ ת‪ּ-‬תֹ ַאר‪ ,‬וְ טוֹבַ ת מַ ְראֶ ה‪ּ ,‬ובְ מוֹת ָאבִ יהָ‬ ‫וְ אִ ּמָ ּה‪ ,‬לְ קָ חָ ּה מָ ְרּדֳ כַי ל ֹו לְ בַ ת‪ .‬ח ַויְהִ י‪ּ ,‬בְ הִ ּׁשָ מַ ע ְּדבַ ר‪-‬‬ ‫הַ ּמֶ לְֶך וְ ָדתוֹ‪ּ ,‬ובְ הִ ּקָ בֵ ץ נְעָ רוֹת ַרּבוֹת אֶ ל‪ׁ-‬שּוׁשַ ן הַ ּבִ ָירה‪,‬‬ ‫אֶ ל‪-‬יַד הֵ גָי; וַּתִ ּלָקַ ח אֶ סְ ּתֵ ר אֶ ל‪ּ-‬בֵ ית הַ ּמֶ לְֶך‪ ,‬אֶ ל‪-‬יַד הֵ גַי ׁשֹמֵ ר‬ ‫הַ ּנ ִָׁשים‪ .‬ט וַּתִ יטַ ב הַ ַּנע ֲָרה בְ עֵ ינָיו‪ ,‬וַּתִ ּׂשָ א חֶ סֶ ד לְ פָ נָיו‪ַ ,‬ויְבַ הֵ ל אֶ ת‪ּ-‬תַ ְמרּוקֶ יהָ‬ ‫וְ אֶ ת‪-‬מָ נוֹתֶ הָ לָתֵ ת לָּה‪ ,‬וְ אֵ ת ׁשֶ בַ ע הַ ּנְעָ רוֹת הָ ְראֻיוֹת לָתֶ ת‪-‬לָּה ִמּבֵ ית‬ ‫הַ ּמֶ לְֶך; ַויְׁשַ ּנֶהָ וְ אֶ ת‪ַ -‬נעֲרוֹתֶ יהָ לְ טוֹב‪ּ ,‬בֵ ית הַ ּנ ִָׁשים‪ .‬י ֹלא‪-‬הִ ּגִ ָידה‬ ‫אֶ סְ ּתֵ ר‪ ,‬אֶ ת‪-‬עַ ּמָ ּה וְ אֶ ת‪-‬מ ֹול ְַדּתָ ּה‪ּ :‬כִ י מָ ְרּדֳ כַי צִ ּוָה עָ לֶיהָ ‪ ,‬אֲׁשֶ ר‬ ‫ֹלא‪-‬תַ ּגִ יד‪ .‬יא ּובְ כָל‪-‬יוֹם וָיוֹם‪--‬מָ ְרּדֳ כַי ִמתְ הַ ּלְֵך‪ ,‬לִ פְ נֵי חֲצַ ר ּבֵ ית‪-‬‬ ‫ת‪ׁ-‬שלוֹם אֶ סְ ּתֵ ר‪ּ ,‬ומַ ה‪ּ-‬יֵעָ ׂשֶ ה ּבָ ּה‪ .‬יב ּובְ הַ ּגִ יעַ ּתֹ ר‬ ‫הַ ּנ ִָׁשים‪ :‬ל ַָדעַ ת אֶ ְ‬ ‫ַנע ֲָרה וְ ַנע ֲָרה לָבוֹא אֶ ל‪-‬הַ ּמֶ לְֶך אֲחַ ְׁשוֵרוֹׁש‪ִ ,‬מּקֵ ץ הֱיוֹת לָּה ּכְ ָדת הַ ּנ ִָׁשים ְׁשנֵים‬ ‫עָ ׂשָ ר חֹ ֶדׁש‪ּ--‬כִ י ּכֵן י ְִמלְ אּו‪ ,‬יְמֵ י ְמרּוקֵ יהֶ ן‪ִׁ :‬שּׁשָ ה ח ֳָד ִׁשים‪ּ ,‬בְ ׁשֶ מֶ ן הַ ּמֹר‪ ,‬וְ ִׁשּׁשָ ה‬ ‫ח ֳָד ִׁשים ּבַ ּבְ ׂשָ ִמים‪ּ ,‬ובְ תַ ְמרּוקֵ י הַ ּנ ִָׁשים‪ .‬יג ּובָ זֶה‪ ,‬הַ ַּנע ֲָרה ּבָ ָאה אֶ ל‪-‬הַ ּמֶ לְֶך‪--‬אֵ ת ּכָל‪-‬‬ ‫אֲׁשֶ ר ּתֹ אמַ ר ִיּנָתֵ ן לָּה‪ ,‬לָבוֹא עִ ּמָ ּה‪ִ ,‬מּבֵ ית הַ ּנ ִָׁשים‪ ,‬עַ ד‪ּ-‬בֵ ית הַ ּמֶ לְֶך‪ .‬יד ּבָ עֶ ֶרב הִ יא בָ ָאה‪,‬‬ ‫ּובַ ּבֹקֶ ר הִ יא ׁשָ בָ ה אֶ ל‪ּ-‬בֵ ית הַ ּנ ִָׁשים ׁשֵ נִי‪ ,‬אֶ ל‪-‬יַד ׁשַ עַ ְׁשגַז סְ ִריס הַ ּמֶ לְֶך‪ׁ ,‬שֹמֵ ר הַ ּפִ ילַגְ ִׁשים‪:‬‬ ‫ֹלא‪-‬תָ בוֹא עוֹד אֶ ל‪-‬הַ ּמֶ לְֶך‪ּ ,‬כִ י אִ ם‪-‬חָ פֵ ץ ּבָ ּה הַ ּמֶ לְֶך וְ נ ְִק ְרָאה בְ ׁשֵ ם‪ .‬טו ּובְ הַ ּגִ יעַ ּתֹ ר‪-‬אֶ סְ ּתֵ ר‬ ‫ּבַ ת‪-‬אֲבִ יחַ יִל ּדֹד מָ ְרּדֳ כַי אֲׁשֶ ר לָקַ ח‪-‬ל ֹו לְ בַ ת לָבוֹא אֶ ל‪-‬הַ ּמֶ לְֶך‪ֹ ,‬לא בִ ְקׁשָ ה ָּדבָ ר‪ּ--‬כִ י אִ ם אֶ ת‪-‬‬ ‫אֲׁשֶ ר יֹאמַ ר הֵ גַי סְ ִריס‪-‬הַ ּמֶ לְֶך‪ׁ ,‬שֹמֵ ר הַ ּנ ִָׁשים; וַּתְ הִ י אֶ סְ ּתֵ ר נֹ ׂשֵ את חֵ ן‪ּ ,‬בְ עֵ ינֵי ּכָל‪-‬רֹאֶ יהָ ‪ .‬טז‬ ‫וַּתִ ּלָקַ ח אֶ סְ ּתֵ ר אֶ ל‪-‬הַ ּמֶ לְֶך אֲחַ ְׁשוֵרוֹׁש‪ ,‬אֶ ל‪ּ-‬בֵ ית מַ לְ כּותוֹ‪ּ ,‬בַ חֹ ֶדׁש הָ ע ֲִׂש ִירי‪ ,‬הּוא‪-‬חֹ ֶדׁש טֵ בֵ ת‪-‬‬ ‫ּבִ ְׁשנַת‪ׁ-‬שֶ בַ ע‪ ,‬לְ מַ לְ כּותוֹ‪ .‬יז ַו ֶּיאֱהַ ב הַ ּמֶ לְֶך אֶ ת‪-‬אֶ סְ ּתֵ ר ִמּכָל‪-‬הַ ּנ ִָׁשים‪ ,‬וַּתִ ּׂשָ א‪-‬חֵ ן וָחֶ סֶ ד לְ פָ נָיו‬‫ִמּכָל‪-‬הַ ּבְ תּולוֹת; ַוּיָׂשֶ ם ּכֶתֶ ר‪-‬מַ לְ כּות ּבְ רֹאׁשָ ּה‪ַ ,‬וּי ְַמלִ יכֶהָ ּתַ חַ ת ו ְַׁשּתִ י‪ .‬יח ַוּיַעַ ׂש הַ ּמֶ לְֶך ִמ ְׁשּתֶ ה‬ ‫גָדוֹל‪ ,‬לְ כָל‪ׂ-‬שָ ָריו ַועֲבָ ָדיו‪--‬אֵ ת‪ִ ,‬מ ְׁשּתֵ ה אֶ סְ ּתֵ ר; ַו ֲהנָחָ ה ל ְַּמ ִדינוֹת עָ ׂשָ ה‪ ,‬וַּיִ ּתֵ ן מַ ְׂשאֵ ת ּכְ יַד‬ ‫הַ ּמֶ לְֶך‪ .‬יט ּובְ הִ ּקָ בֵ ץ ּבְ תּולוֹת‪ׁ ,‬שֵ נִית; ּומָ ְרּדֳ כַי‪ ,‬יֹׁשֵ ב ּבְ ׁשַ עַ ר‪-‬הַ ּמֶ לְֶך‪ .‬כ אֵ ין אֶ סְ ּתֵ ר‪ ,‬מַ ּג ֶ​ֶדת‬ ‫מ ֹול ְַדּתָ ּה וְ אֶ ת‪-‬עַ ּמָ ּה‪ַּ ,‬כאֲׁשֶ ר צִ ּוָה עָ לֶיהָ ‪ ,‬מָ ְרּדֳ כָי; וְ אֶ ת‪-‬מַ אֲמַ ר מָ ְרּדֳ כַי אֶ סְ ּתֵ ר עֹ ׂשָ ה‪ַּ ,‬כאֲׁשֶ ר‬ ‫ָאמנָה אִ ּתוֹ‪{ .‬ס}‬ ‫הָ יְתָ ה בְ ְ‬ ‫כא ּבַ ּי ִָמים הָ הֵ ם‪ּ ,‬ומָ ְרּדֳ כַי יוֹׁשֵ ב ּבְ ׁשַ עַ ר‪-‬הַ ּמֶ לְֶך; קָ צַ ף ּבִ גְ תָ ן וָתֶ ֶרׁש ְׁשנֵי‪-‬סָ ִריסֵ י הַ ּמֶ לְֶך‪ִ ,‬מּׁש ְֹמ ֵרי‬ ‫הַ ּסַ ף‪ַ ,‬ויְבַ ְקׁשּו לִ ְׁשֹלחַ יָד‪ּ ,‬בַ ּמֶ לְֶך אֲחַ ְׁש ֵורֹׁש‪ .‬כב וַּיִ ּו ַָדע הַ ָּדבָ ר לְ מָ ְרּדֳ כַי‪ַ ,‬ו ַּיּגֵד לְ אֶ סְ ּתֵ ר הַ ּמַ לְ ּכָה;‬ ‫וַּתֹ אמֶ ר אֶ סְ ּתֵ ר לַּמֶ לְֶך‪ּ ,‬בְ ׁשֵ ם מָ ְרּדֳ כָי‪ .‬כג ַו ְיבֻּקַ ׁש הַ ָּדבָ ר וַּיִ ּמָ צֵ א‪ ,‬וַּיִ ּתָ לּו ְׁשנֵיהֶ ם עַ ל‪-‬עֵ ץ; וַּיִ ּכָתֵ ב‪,‬‬ ‫ּבְ סֵ פֶ ר ִּדבְ ֵרי הַ ּי ִָמים‪--‬לִ פְ נֵי הַ ּמֶ לְֶך‪{.‬ס}‬ ‫‪22‬‬


appelée Esther, car elle n’avait ni père, ni mère. La jeune fille était de bonne apparence et belle. Quand son père et sa mère moururent, Mordekhaï l’adopta, comme si elle était sa fille. 8. Quand l’ordre et le décret du roi furent connus, de nombreuses jeunes filles furent réunies à Chouchan, la capitale, sous la responsabilité de Heigai. Et, Esther fut également conduite au palais, à la charge de Heigai, le gardien des femmes. 9. La jeune fille trouva grâce à ses yeux et elle obtint sa bonté, de sorte qu’il se dépêcha de lui fournir des cosmétiques, des repas et les sept servantes devant lui être accordées par le palais. De même, il la transféra, avec ses servantes, dans les meilleurs quartiers du Harem. 10. Pendant ce temps, Esther ne divulguait pas son peuple et ses ancêtres, car Mordekhaï lui avait précisé qu’elle ne devait pas le faire. 11. Chaque jour, Mordekhaï allait et venait devant la cour du harem afin de voir comment allait Esther et ce qu’il advenait d’elle. 12. Quand arrivait le tour de chaque jeune fille de se rendre auprès du roi A’hachvéroch, après avoir effectué les douze mois de soins prescrits aux femmes, puisque, alors seulement, était achevée la période de leurs soins de beauté, six mois dans l’huile de myrrhe, puis six mois dans les parfums et les cosmétiques des femmes, 13. après quoi la jeune fille pouvait paraître devant le roi, on lui accordait tout ce qu’elle demandait pour l’accompagner du harem au palais. 14. Le soir, elle se rendait chez le roi et le matin, elle revenait dans le second harem, placé sous la responsabilité de Chaachgaz, l’eunuque du roi, gardien des concubines. Par la suite, elle ne retournait plus chez le roi, sauf si le roi le désirait, auquel cas elle serait nommément appelée. 15. Quand le moment vint pour Esther, fille d’Avi’haïl, l’oncle de Mordekhaï, qui l’avait prise pour fille, de se présenter devant le roi, elle ne demanda rien d’autre que ce que lui avait conseillé Heigai, l’eunuque du roi, gardien des femmes. Car, Esther trouvait grâce aux yeux de tous ceux qui la voyaient. 16. Esther fut conduite chez le roi A’hachvéroch, en son palais, pendant le dixième mois, qui est celui de Tévet, à la septième année de son règne. 17. Le roi aima Esther plus que toutes les autres femmes. Elle acquit sa faveur et sa grâce, plus que toutes les autres vierges. Il plaça la couronne royale sur sa tête et en fit sa reine, à la place de Vachti. 18. Puis, le roi fit un grand festin, pour tous ses ministres et ses serviteurs, le festin d’Esther. Il réduisit les impôts pour toutes les provinces et fit des présents, comme il sied au roi. 19. Lorsque les vierges furent réunies une seconde fois, Mordekhaï siégeait à la porte du roi. 20. Esther ne divulguait toujours pas ses ancêtres et son peuple, comme Mordekhaï le lui avait demandé. De fait, Esther suivait les instructions de Mordekhaï exactement comme elle le faisait quand il s’occupait d’elle. 21. En ces jours, alors que Mordekhaï siégeait près de la porte du roi, Bigtan et Teresh, deux chambellans du roi, parmi les gardes du seuil, s’emportèrent et ils envisagèrent d’assassiner le roi A’hachvéroch. 22. L’affaire fut connue de Mordekhaï et il en informa la reine Esther. Alors, Esther le fit savoir au roi, au nom de Mordekhaï. 23. On mena une enquête sur cette affaire et l’on s’aperçut que c’était vrai. Tous les deux furent pendus sur une potence et ceci fut inscrit dans le livre des chroniques, devant le roi.

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‫פרק ג‪,‬‬

‫ּגִּדל הַ ּמֶ לְֶך אֲחַ ְׁשוֵרוֹׁש אֶ ת‪-‬הָ מָ ן ּבֶ ן‪-‬הַ ְּמ ָדתָ א‬ ‫א ַאחַ ר הַ ְּדבָ ִרים הָ אֵ ּלֶה‪ַ ,‬‬ ‫הָ ֲאגָגִי‪ַ --‬ו ְינ ְַּׂשאֵ הּו; ַוּיָׂשֶ ם‪ ,‬אֶ ת‪ּ-‬כִסְ אוֹ‪ ,‬מֵ עַ ל‪ּ ,‬כָל‪-‬הַ ּׂשָ ִרים אֲׁשֶ ר אִ ּתוֹ‪ .‬ב‬ ‫ּומ ְׁשּתַ חֲוִ ים לְ הָ מָ ן‪-‬‬ ‫ּכֹרעִ ים ִ‬ ‫וְ כָל‪-‬עַ בְ ֵדי הַ ּמֶ לְֶך אֲׁשֶ ר‪ּ-‬בְ ׁשַ עַ ר הַ ּמֶ לְֶך‪ְ ,‬‬ ‫ִכְרע‪ ,‬וְ ֹלא י ְִׁשּתַ ֲחוֶה‪ .‬ג‬ ‫ּכִ י‪-‬כֵן‪ ,‬צִ ּוָה‪-‬ל ֹו הַ ּמֶ לְֶך; ּומָ ְרּדֳ כַי‪ֹ--‬לא י ַ‬‫ֹאמרּו עַ בְ ֵדי הַ ּמֶ לְֶך‪ ,‬אֲׁשֶ ר‪ּ-‬בְ ׁשַ עַ ר הַ ּמֶ לְֶך‪--‬לְ מָ ְרּדֳ כָי‪ :‬מַ ּדּועַ אַ ּתָ ה‬ ‫ַוּי ְ‬ ‫(ּכְָאמ ָרם) אֵ לָיו יוֹם וָיוֹם‪,‬‬ ‫ְ‬ ‫עוֹבֵר‪ ,‬אֵ ת ִמצְ וַת הַ ּמֶ לְֶך‪ .‬ד ַויְהִ י‪ ,‬באמרם‬ ‫וְ ֹלא ׁשָ מַ ע‪ֲ ,‬אלֵיהֶ ם; ַוּיַּגִידּו לְ הָ מָ ן‪ ,‬לִ ְראוֹת ֲהיַעַ ְמדּו ִּדבְ ֵרי מָ ְרּדֳ כַי‪ּ--‬כִ י‪-‬‬ ‫ּומ ְׁשּתַ ֲחוֶה‬ ‫ּכֹרעַ ִ‬ ‫ְהּודי‪ .‬ה ַוּי ְַרא הָ מָ ן‪ּ--‬כִי‪-‬אֵ ין מָ ְרּדֳ כַי‪ֵ ,‬‬ ‫הִ ּגִיד לָהֶ ם‪ ,‬אֲׁשֶ ר‪-‬הּוא י ִ‬ ‫לוֹ; וַּיִ ּמָ לֵא הָ מָ ן‪ ,‬חֵ מָ ה‪ .‬ו וַּיִ בֶ ז ּבְ עֵינָיו‪ ,‬לִ ְׁשֹלחַ יָד ּבְ מָ ְרּדֳ כַי לְ בַ ּדוֹ‪ּ--‬כִי‪-‬הִ ּגִידּו לוֹ‪ ,‬אֶ ת‪-‬‬ ‫הּודים אֲׁשֶ ר ּבְ כָל‪-‬מַ לְ כּות אֲחַ ְׁשוֵרוֹׁש‪--‬עַ ם‬ ‫עַ ם מָ ְרּדֳ כָי; ַויְבַ ּקֵ ׁש הָ מָ ן‪ ,‬לְ הַ ְׁש ִמיד אֶ ת‪ּ-‬כָל‪-‬הַ ּיְ ִ‬ ‫מָ ְרּדֳ כָי‪ .‬ז ּבַ חֹ ֶדׁש הָ ִראׁשוֹן‪ ,‬הּוא‪-‬חֹ ֶדׁש נִיסָ ן‪ּ ,‬בִ ְׁשנַת ְׁשּתֵ ים עֶ ְׂש ֵרה‪ ,‬לַּמֶ לְֶך אֲחַ ְׁשוֵרוֹׁש‪ :‬הִ ּפִ יל‬ ‫ּפּור הּוא הַ ּגו ָֹרל לִ פְ נֵי הָ מָ ן‪ִ ,‬מּיוֹם לְ יוֹם ּומֵ חֹ ֶדׁש לְ חֹ ֶדׁש ְׁשנֵים‪-‬עָ ׂשָ ר‪--‬הּוא‪-‬חֹ ֶדׁש א ֲָדר‪{ .‬ס}‬ ‫ּומפֹ ָרד ּבֵין הָ עַ ִּמים‪ּ ,‬בְ כֹל ְמ ִדינוֹת‬ ‫ח ַוּיֹאמֶ ר הָ מָ ן‪ ,‬לַּמֶ לְֶך אֲחַ ְׁשוֵרוֹׁש‪--‬י ְֶׁשנ ֹו עַ ם‪-‬אֶ חָ ד ְמ ֻפּזָר ְ‬ ‫ׁשוֶה‪ ,‬לְ הַ ּנִיחָ ם‪.‬‬ ‫ת‪ּ-‬דתֵ י הַ ּמֶ לְֶך אֵ ינָם עֹ ִׂשים‪ ,‬וְ לַּמֶ לְֶך אֵ ין‪ֹ -‬‬ ‫מַ לְ כּותֶ ָך; וְ ָדתֵ יהֶ ם ׁשֹנוֹת ִמּכָל‪-‬עָ ם‪ ,‬וְ אֶ ָ‬ ‫ט אִ ם‪-‬עַ ל‪-‬הַ ּמֶ לְֶך טוֹב‪ִ ,‬יּכָתֵ ב לְ אַ ּבְ ָדם; ַועֲׂשֶ ֶרת ֲאלָפִ ים ּכִ ּכַר‪ּ-‬כֶסֶ ף‪ ,‬אֶ ְׁשקוֹל עַ ל‪-‬י ְֵדי עֹ ׂשֵ י‬ ‫הַ ְּמלָאכָה‪ ,‬לְ הָ בִ יא‪ ,‬אֶ ל‪ּ-‬גִ ְנזֵי הַ ּמֶ לְֶך‪ .‬י ַוּיָסַ ר הַ ּמֶ לְֶך אֶ ת‪-‬טַ ּבַ עְ ּתוֹ‪ ,‬מֵ עַ ל יָדוֹ; וַּיִ ּתְ נָּה‪ ,‬לְ הָ מָ ן ּבֶ ן‪-‬‬ ‫הּודים‪ .‬יא ַוּיֹאמֶ ר הַ ּמֶ לְֶך לְ הָ מָ ן‪ ,‬הַ ּכֶסֶ ף נָתּון לְָך; וְ הָ עָ ם‪ַ ,‬לעֲׂשוֹת ּב ֹו‬ ‫הַ ְּמ ָדתָ א הָ ֲאגָגִי‪--‬צ ֵֹרר הַ ּיְ ִ‬ ‫ּכַּטוֹב ּבְ עֵינֶיָך‪.‬‬ ‫יב וַּיִ ּקָ ְראּו סֹפְ ֵרי הַ ּמֶ לְֶך ּבַ חֹ ֶדׁש הָ ִראׁשוֹן‪ּ ,‬בִ ְׁשלוֹׁשָ ה עָ ׂשָ ר יוֹם ּבוֹ‪ ,‬וַּיִ ּכָתֵ ב ּכְ כָל‪-‬אֲׁשֶ ר‪-‬צִ ּוָה‬ ‫ּומ ִדינָה וְ אֶ ל‪ׂ-‬שָ ֵרי עַ ם וָעָ ם‪ְ ,‬מ ִדינָה‬ ‫ל‪-‬מ ִדינָה ְ‬ ‫הָ מָ ן אֶ ל אֲחַ ְׁש ַּד ְרּפְ נֵי‪-‬הַ ּמֶ לְֶך וְ אֶ ל‪-‬הַ ּפַחוֹת אֲׁשֶ ר עַ ְ‬ ‫ּומ ִדינָה ּכִ כְ תָ בָ ּה וְ עַ ם וָעָ ם ּכִ לְ ׁשוֹנוֹ‪ּ :‬בְ ׁשֵ ם הַ ּמֶ לְֶך אֲחַ ְׁש ֵורֹׁש נִכְּתָ ב‪ ,‬וְ נ ְֶחּתָ ם ּבְ טַ ּבַ עַ ת הַ ּמֶ לְֶך‪.‬‬ ‫ְ‬ ‫ָל‪-‬מ ִדינוֹת הַ ּמֶ לְֶך‪--‬לְ הַ ְׁש ִמיד ַל ֲהרֹג ּולְ אַ ּבֵד אֶ ת‪ּ-‬כָל‪-‬‬ ‫יג וְ נ ְִׁשלוֹחַ סְ פָ ִרים ּבְ יַד הָ ָרצִ ים‪ ,‬אֶ ל‪ּ-‬כ ְ‬ ‫הּודים ִמּנַעַ ר וְ עַ ד‪-‬זָקֵ ן טַ ף וְ נ ִָׁשים ּבְ יוֹם אֶ חָ ד‪ּ ,‬בִ ְׁשלוֹׁשָ ה עָ ׂשָ ר לְ חֹ ֶדׁש ְׁשנֵים‪-‬עָ ׂשָ ר הּוא‪-‬חֹ ֶדׁש‬ ‫הַ ּיְ ִ‬ ‫ּומ ִדינָה‪ּ ,‬גָלּוי‪ ,‬לְ כָל‪-‬הָ עַ ִּמים‪-‬‬ ‫ָל‪-‬מ ִדינָה ְ‬ ‫ּוׁש ָללָם‪ ,‬לָבוֹז‪ .‬יד ּפַתְ ׁשֶ גֶן הַ ּכְ תָ ב‪ ,‬לְ הִ ּנָתֵ ן ָּדת ּבְ כ ְ‬ ‫א ֲָדר; ְ‬ ‫לִ הְ יוֹת עֲתִ ִדים‪ ,‬לַּיוֹם הַ ּזֶה‪ .‬טו הָ ָרצִ ים יָצְ אּו ְדחּופִ ים‪ּ ,‬בִ ְדבַ ר הַ ּמֶ לְֶך‪ ,‬וְ הַ ָּדת נִּתְ נָה‪ּ ,‬בְ ׁשּוׁשַ ן‬‫הַ ּבִ ָירה; וְ הַ ּמֶ לְֶך וְ הָ מָ ן י ְָׁשבּו לִ ְׁשּתוֹת‪ ,‬וְ הָ עִ יר ׁשּוׁשָ ן נָב ֹוכָה‪.‬‬ ‫‪24‬‬


Chapitre 3

1. Après ces événements, le roi A’hachvéroch promut Haman, fils de Hamdata, l’Agaguite et l’éleva. Il plaça son siège au dessus de tous ses collègues ministres. 2. Tous les serviteurs du roi, à la porte du roi, s’inclinaient et se prosternaient devant Haman, car c’est ce que le roi avait ordonné, à son propos. Mais, Mordekhaï ne s’inclinait pas et ne se prosternait pas. 3. Les serviteurs du roi, à la porte du roi, demandèrent à Mordekhaï: «Pourquoi transgresses-tu le Commandement du roi?» 4. Finalement, alors qu’ils lui formulaient cette remarque, jour après jour, mais qu’il ne les écoutait pas, ils en informèrent Haman, afin de voir si les mots de Mordekhaï perdureraient, car il leur avait dit qu’il ne se prosternerait jamais parce qu’il était Juif. 5. Quand Haman vit que Mordekhaï ne s’inclinait pas et ne se prosternait pas devant lui, Haman s’emplit de colère. 6. Mais, il pensa qu’il était dérisoire de tuer uniquement Mordekhaï, car on l’avait informé de la nation de Mordekhaï. Haman voulut exterminer tous les Juifs, peuple de Mordekhaï, dans tout le royaume de A’hachvéroch. 7. Pendant le premier mois, qui est celui de Nissan, pendant la douzième année du règne de A’hachvéroch, un Pour, c’est-à-dire un tirage au sort, fut fait devant Haman, pour chaque jour et pour chaque mois. Celuici désigna le douzième mois, celui d’Adar. 8. Haman dit au roi A’hachvéroch: «Il y a un peuple disséminé et éparpillé parmi les nations, à travers les provinces de ton royaume, dont les lois diffèrent de celles des autres peuples et qui n’obéit pas aux instructions du roi. Il n’est pas dans l’intérêt du roi de les tolérer. 9. Si le roi en est satisfait, qu’un décret soit émis pour les détruire et je paierai dix milles talents d’argents aux préposés, afin qu’ils les déposent dans les trésors du roi.» 10. Le roi ôta son sceau de sa main et le donna à Haman, fils de Hamdata, l’Agaguite, persécuteur des Juifs. 11. Le roi dit à Haman: «L’argent t’est donné pour que tu le gardes et la nation est à toi, pour en faire ce que bon te semble.» 12. Les scribes du roi furent convoqués, en le treizième jour du premier mois et tout ce que Haman commandait aux satrapes du roi, aux gouverneurs de chaque province, aux nobles de toutes les nations, fut consigné par écrit, pour chaque province selon son écriture et pour chaque nation selon sa langue. Ceci fut inscrit, au nom du roi A’hachvéroch et frappé du sceau royal. 13. Des lettres furent envoyées, par l’intermédiaire de courriers, dans toutes les provinces du roi, afin d’exterminer, d’assassiner et de détruire tous les Juifs, jeunes et vieux, enfants et femmes, en une seule journée, le treizième jour du douzième mois, qui est celui d’Adar et de les dépouiller de leurs possessions. 14. Des copies de cet édit devaient être érigées en loi, dans chaque province, clairement pour toutes les nations, afin que celles-ci soient prêtes pour cette date. 15. Les courriers furent hâtés par l’ordre du roi et la loi fut proclamée à Chouchan, la capitale. Puis, le roi et Haman s’assirent pour boire, alors que la cité de Chouchan était désemparée.

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‫פרק ד‪,‬‬ ‫א ּומָ ְרּדֳ כַי‪ ,‬י ַָדע אֶ ת‪ּ-‬כָל‪-‬אֲׁשֶ ר ַנעֲׂשָ ה‪ ,‬וַּיִ ְק ַרע מָ ְרּדֳ כַי אֶ ת‪ּ-‬בְ ג ָ​ָדיו‪ ,‬וַּיִ לְ ּבַ ׁש‬ ‫ׂשַ ק וָאֵ פֶ ר; ַוּיֵצֵ א ּבְ תוְֹך הָ עִ יר‪ ,‬וַּיִ זְ עַ ק זְ עָ קָ ה גְ ד ֹולָה ּומָ ָרה‪ .‬ב ַוּיָבוֹא‪,‬‬ ‫עַ ד לִ פְ נֵי ׁשַ עַ ר‪-‬הַ ּמֶ לְֶך‪ּ :‬כִ י אֵ ין לָבוֹא אֶ ל‪ׁ-‬שַ עַ ר הַ ּמֶ לְֶך‪ּ ,‬בִ לְ בּוׁש‬ ‫ּומ ִדינָה‪ְ ,‬מקוֹם אֲׁשֶ ר ְּדבַ ר‪-‬הַ ּמֶ לְֶך וְ ָדת ֹו‬ ‫ָל‪-‬מ ִדינָה ְ‬ ‫ׂשָ ק‪ .‬ג ּובְ כ ְ‬ ‫ּומסְ ּפֵ ד; ׂשַ ק וָאֵ פֶ ר‪,‬‬ ‫הּודים‪ ,‬וְ צוֹם ּובְ כִ י ִ‬ ‫מַ ּגִ יעַ ‪--‬אֵ בֶ ל ּגָדוֹל לַּיְ ִ‬ ‫יֻּצַ ע ל ַָרּבִ ים‪ .‬ד ותבואינה (וַּתָ בוֹאנָה) ַנעֲרוֹת אֶ סְ ּתֵ ר וְ סָ ִריסֶ יהָ ‪,‬‬ ‫ַוּיַּגִ ידּו לָּה‪ ,‬וַּתִ תְ חַ לְ חַ ל הַ ּמַ לְ ּכָה‪ְ ,‬מאֹ ד; וַּתִ ְׁשלַח ּבְ ג ִָדים לְ הַ לְ ּבִ יׁש אֶ ת‪-‬‬ ‫מָ ְרּדֳ כַי‪ּ ,‬ולְ הָ סִ יר ׂשַ ּק ֹו מֵ עָ לָיו‪--‬וְ ֹלא ִקּבֵ ל‪ .‬ה וַּתִ ְק ָרא אֶ סְ ּתֵ ר ַלהֲתָ ְך ִמּסָ ִריסֵ י‬ ‫הַ ּמֶ לְֶך‪ ,‬אֲׁשֶ ר הֶ ע ֱִמיד לְ פָ נֶיהָ ‪ ,‬וַּתְ צַ ּוֵהּו‪ ,‬עַ ל‪-‬מָ ְרּדֳ כָי‪--‬ל ַָדעַ ת מַ ה‪ּ-‬זֶה‪ ,‬וְ עַ ל‪-‬מַ ה‪ּ-‬זֶה‪.‬‬ ‫ל‪-‬רחוֹב הָ עִ יר‪ ,‬אֲׁשֶ ר לִ פְ נֵי ׁשַ עַ ר‪-‬הַ ּמֶ לְֶך‪ .‬ז ַו ַּיּגֶד‪-‬ל ֹו מָ ְרּדֳ כַי‪ ,‬אֵ ת ּכָל‪-‬‬ ‫ו ַוּיֵצֵא הֲתָ ְך‪ ,‬אֶ ל‪-‬מָ ְרּדֳ כָי‪--‬אֶ ְ‬ ‫הּודים)‪-‬‬ ‫ּפָרׁשַ ת הַ ּכֶסֶ ף‪ ,‬אֲׁשֶ ר ָאמַ ר הָ מָ ן לִ ְׁשקוֹל עַ ל‪ּ-‬גִ ְנזֵי הַ ּמֶ לְֶך ביהודיים (ּבַ ּיְ ִ‬ ‫אֲׁשֶ ר קָ ָרהּו; וְ אֵ ת ָ‬ ‫לְ אַ ּבְ ָדם‪ .‬ח וְ אֶ ת‪ּ-‬פַתְ ׁשֶ גֶן ּכְ תָ ב‪-‬הַ ָּדת אֲׁשֶ ר‪-‬נִּתַ ן ּבְ ׁשּוׁשָ ן לְ הַ ְׁש ִמ ָידם‪ ,‬נָתַ ן לוֹ‪--‬לְ הַ ְראוֹת אֶ ת‪-‬‬‫אֶ סְ ּתֵ ר‪ּ ,‬ולְ הַ ּגִיד לָּה; ּולְ צַ ּווֹת עָ לֶיהָ ‪ ,‬לָבוֹא אֶ ל‪-‬הַ ּמֶ לְֶך לְ הִ תְ חַ ּנֶן‪-‬ל ֹו ּולְ בַ ּקֵ ׁש ִמּלְ פָ נָיו‪--‬עַ ל‪-‬עַ ּמָ ּה‪.‬‬ ‫ט ַוּיָבוֹא‪ ,‬הֲתָ ְך; ַו ַּיּגֵד לְ אֶ סְ ּתֵ ר‪ ,‬אֵ ת ִּדבְ ֵרי מָ ְרּדֳ כָי‪ .‬י וַּתֹ אמֶ ר אֶ סְ ּתֵ ר ַלהֲתָ ְך‪ ,‬וַּתְ צַ ּוֵהּו אֶ ל‪-‬מָ ְרּדֳ כָי‪.‬‬ ‫ם‪-‬מ ִדינוֹת הַ ּמֶ לְֶך י ְֹדעִ ים‪ ,‬אֲׁשֶ ר ּכָל‪-‬אִ יׁש וְ אִ ּׁשָ ה אֲׁשֶ ר יָבוֹא‪-‬אֶ ל‪-‬הַ ּמֶ לְֶך‬ ‫יא ּכָל‪-‬עַ בְ ֵדי הַ ּמֶ לְֶך וְ עַ ְ‬ ‫ִימית אֲׁשֶ ר ֹלא‪-‬יִּקָ ֵרא ַאחַ ת ָּדת ֹו לְ הָ ִמית‪ ,‬לְ בַ ד מֵ אֲׁשֶ ר יו ִֹׁשיט‪-‬ל ֹו הַ ּמֶ לְֶך אֶ ת‪-‬‬ ‫אֶ ל‪-‬הֶ חָ צֵר הַ ּפְ נ ִ‬ ‫ׁשַ ְרבִ יט הַ ּזָהָ ב‪ ,‬וְ חָ יָה; ַו ֲאנִי‪ֹ ,‬לא נ ְִק ֵראתִ י לָבוֹא אֶ ל‪-‬הַ ּמֶ לְֶך‪--‬זֶה‪ְׁ ,‬שלו ִֹׁשים יוֹם‪.‬‬ ‫יב ַוּיַּגִידּו לְ מָ ְרּדֳ כָי‪ ,‬אֵ ת ִּדבְ ֵרי אֶ סְ ּתֵ ר‪ .‬יג ַוּיֹאמֶ ר מָ ְרּדֳ כַי‪ ,‬לְ הָ ִׁשיב אֶ ל‪-‬אֶ סְ ּתֵ ר‪ַ :‬אל‪ּ-‬תְ ַד ִּמי‬ ‫ֹאת‪--‬רוַח‬ ‫ֶ‬ ‫יׁשי‪ּ ,‬בָ עֵת הַ ּז‬ ‫הּודים‪ .‬יד ּכִי אִ ם‪-‬הַ ח ֲֵרׁש ּתַ ח ֲִר ִ‬ ‫בְ נַפְ ׁשֵ ְך‪ ,‬לְ הִ ּמָ לֵט ּבֵית‪-‬הַ ּמֶ לְֶך ִמּכָל‪-‬הַ ּיְ ִ‬ ‫ּומי יו ֵֹדעַ ‪--‬אִ ם‪-‬לְ עֵת ָּכזֹאת‪,‬‬ ‫הּודים ִמּמָ קוֹם ַאחֵ ר‪ ,‬וְ אַ ּתְ ּובֵית‪ָ-‬אבִ יְך ּתֹ אבֵדּו; ִ‬ ‫וְ הַ ּצָ לָה ַיעֲמוֹד לַּיְ ִ‬ ‫הִ ּגַעַ ּתְ לַּמַ לְ כּות‪.‬‬ ‫הּודים הַ ּנ ְִמצְ אִ ים ּבְ ׁשּוׁשָ ן‪,‬‬ ‫טו וַּתֹ אמֶ ר אֶ סְ ּתֵ ר‪ ,‬לְ הָ ִׁשיב אֶ ל‪-‬מָ ְרּדֳ כָי‪ .‬טז לְֵך ּכְנוֹס אֶ ת‪ּ-‬כָל‪-‬הַ ּיְ ִ‬ ‫וְ צּומּו עָ לַי וְ ַאל‪ּ-‬תֹ אכְ לּו וְ ַאל‪ּ-‬תִ ְׁשּתּו ְׁשֹלׁשֶ ת י ִָמים ַל ְילָה וָיוֹם‪ּ--‬גַם‪ֲ -‬אנִי וְ ַנ ֲערֹתַ י‪ָ ,‬אצּום ּכֵן; ּובְ כֵן‬ ‫ָאבוֹא אֶ ל‪-‬הַ ּמֶ לְֶך‪ ,‬אֲׁשֶ ר ֹלא‪-‬כ ַָּדת‪ ,‬וְ ַכאֲׁשֶ ר ָאבַ ְדּתִ י‪ָ ,‬אבָ ְדּתִ י‪ .‬יז ַו ַּי ֲעבֹר‪ ,‬מָ ְרּדֳ כָי; ַוּיַעַ ׂש‪ּ ,‬כְ כֹל‬ ‫אֲׁשֶ ר‪-‬צִ ּוְ תָ ה עָ לָיו אֶ סְ ּתֵ ר‪.‬‬ ‫‪26‬‬


Chapitre 4

1. Mordekhaï sut tout ce qui s’était passé. Aussi, Mordekhaï déchira-t-il ses vêtements en signe de deuil. Il revêtit un sac et des cendres. Et, il sortit dans la ville, gémissant à voix haute et amèrement. 2. Il parvint jusqu’à la porte du roi, car il est impropre de franchir la porte du roi en étant vêtu d’un sac. 3. Dans chaque province, là où parvenaient l’édit du roi et sa loi, il y avait un deuil profond parmi les Juifs, des jeûnes, des cris et des lamentations. Des sacs et des cendres furent répartis parmi les masses. 4. Les servantes et les chambellans d’Esther vinrent et lui dirent ce qui se passait. La reine en fut terrifiée. Elle envoya des vêtements desquels Mordekhaï pourrait se couvrir, mais il ne les accepta pas. 5. Esther convoqua Hata’h, l’un des chambellans du roi, qu’il avait affecté à son service. Elle lui ordonna de se rendre auprès de Mordekhaï afin de découvrir la signification de tout cela, ce dont il s’agissait.

6. Hata’h s’en alla chez Mordekhaï, sur la place de la ville qui se trouvait face à la porte du roi. 7. Mordekhaï lui fit part de tout ce qui lui était arrivé, de la somme d’argent que Haman avait promis de verser aux trésors royaux, en échange du droit d’exterminer les Juifs. 8. Il lui donna également une copie de la loi qui avait été promulguée à Chouchan, appelant à leur extermination, afin de la montrer à Esther et de lui dire ce qu’il en était, de lui ordonner qu’elle se rende auprès du roi et qu’elle le supplie, qu’elle intercède devant lui en faveur de son peuple. 9. Hata’h s’en revint et il répéta les mots de Mordekhaï à Esther. 10. Esther demanda à Hata’h de transmettre ceci à Mordekhaï: 11. «Tous les serviteurs du roi et le peuple des provinces du roi savent que tout homme ou toute femme qui se rend auprès du roi et pénètre dans la cour intérieur sans avoir été convoqué, ne peut recevoir qu’un seul verdict, l’exécution. Seule la personne à laquelle le roi tend son sceptre d’or vivra. Or, cela fait maintenant trente jours que je n’ai pas été appelée chez le roi.»

12. Ils transmirent les propos d’Esther à Mordekhaï. 13. Et, Mordekhaï demanda de communiquer ceci à Esther: «Ne pense pas que tu échapperas au sort de tous les Juifs en te trouvant dans le palais royal. 14. Car, si tu restes silencieuse à ce moment, le soulagement et le salut parviendront aux Juifs d’une autre source. Toi et la maison de ton père, vous serez perdus. Et, qui sait si ce n’est pas précisément pour cet instant que tu es parvenue à la royauté?» 15. Esther demanda de transmettre à Mordekhaï: 16. «Va, rassemble les Juifs qui se trouvent à Chouchan et jeûnez pour mon salut. Ne mangez pas et ne buvez pas pendant trois journées, jour et nuit. Mes servantes et moi-même, nous jeûnerons également, de la même façon. Puis, je me rendrai près du roi, en contrevenant à la loi et si je dois périr, je périrai.» 17. Mordekhaï se retira et il fit tout ce que Esther lui avait demandé.

27


‫פרק ה‪,‬‬

‫יׁשי‪ ,‬וַּתִ לְ ּבַ ׁש אֶ סְ ּתֵ ר מַ לְ כּות‪ ,‬וַּתַ עֲמֹ ד ּבַ חֲצַ ר ּבֵ ית‪-‬‬ ‫א ַויְהִ י ּבַ ּיוֹם הַ ְּׁשלִ ִ‬ ‫ִימית‪ ,‬נֹ כַח ּבֵ ית הַ ּמֶ לְֶך; וְ הַ ּמֶ לְֶך יוֹׁשֵ ב עַ ל‪ּ-‬כִ ּסֵ א מַ לְ כּותוֹ‪,‬‬ ‫הַ ּמֶ לְֶך הַ ּפְ נ ִ‬ ‫ּבְ בֵ ית הַ ּמַ לְ כּות‪ ,‬נֹ כַח‪ּ ,‬פֶ תַ ח הַ ּבָ יִת‪.‬‬ ‫ב ַויְהִ י כִ ְראוֹת הַ ּמֶ לְֶך אֶ ת‪-‬אֶ סְ ּתֵ ר הַ ּמַ לְ ּכָה‪ ,‬עֹ מֶ ֶדת ּבֶ חָ צֵ ר‪--‬‬ ‫נ ְָׂשָאה חֵ ן‪ּ ,‬בְ עֵ ינָיו; וַּיוֹׁשֶ ט הַ ּמֶ לְֶך לְ אֶ סְ ּתֵ ר‪ ,‬אֶ ת‪ׁ-‬שַ ְרבִ יט הַ ּזָהָ ב‬ ‫אֲׁשֶ ר ּבְ יָדוֹ‪ ,‬וַּתִ ְק ַרב אֶ סְ ּתֵ ר‪ ,‬וַּתִ ּגַע ּבְ רֹאׁש הַ ּׁשַ ְרבִ יט‪ .‬ג ַוּיֹאמֶ ר לָּה‬ ‫הַ ּמֶ לְֶך‪ ,‬מַ ה‪ּ-‬לְָך אֶ סְ ּתֵ ר הַ ּמַ לְ ּכָה; ּומַ ה‪ּ-‬בַ ּקָ ׁשָ תֵ ְך עַ ד‪-‬חֲצִ י הַ ּמַ לְ כּות‪,‬‬ ‫וְ ִיּנָתֵ ן לְָך‪ .‬ד וַּתֹ אמֶ ר אֶ סְ ּתֵ ר‪ ,‬אִ ם‪-‬עַ ל‪-‬הַ ּמֶ לְֶך טוֹב‪--‬יָבוֹא הַ ּמֶ לְֶך וְ הָ מָ ן הַ ּיוֹם‪,‬‬ ‫אֶ ל‪-‬הַ ִּמ ְׁשּתֶ ה אֲׁשֶ ר‪-‬עָ ִׂשיתִ י לוֹ‪ .‬ה ַוּיֹאמֶ ר הַ ּמֶ לְֶך‪--‬מַ הֲרּו אֶ ת‪-‬הָ מָ ן‪ַ ,‬לעֲׂשוֹת אֶ ת‪-‬‬ ‫ְּדבַ ר אֶ סְ ּתֵ ר;‬ ‫ַו ָּיבֹא הַ ּמֶ לְֶך וְ הָ מָ ן‪ ,‬אֶ ל‪-‬הַ ִּמ ְׁשּתֶ ה אֲׁשֶ ר‪-‬עָ ְׂשתָ ה אֶ סְ ּתֵ ר‪ .‬ו ַוּיֹאמֶ ר הַ ּמֶ לְֶך לְ אֶ סְ ּתֵ ר ּבְ ִמ ְׁשּתֵ ה‬ ‫ה‪ּׁ-‬שאֵ לָתֵ ְך וְ ִיּנָתֵ ן לְָך; ּומַ ה‪ּ-‬בַ ּקָ ׁשָ תֵ ְך עַ ד‪-‬חֲצִ י הַ ּמַ לְ כּות‪ ,‬וְ תֵ עָ ׂש‪ .‬ז וַּתַ עַ ן אֶ סְ ּתֵ ר‪,‬‬ ‫הַ ַּייִן‪ ,‬מַ ְ‬ ‫וַּתֹ אמַ ר‪ְׁ :‬שאֵ לָתִ י‪ּ ,‬ובַ ּקָ ׁשָ תִ י‪ .‬ח אִ ם‪-‬מָ צָ אתִ י חֵ ן ּבְ עֵ ינֵי הַ ּמֶ לְֶך‪ ,‬וְ אִ ם‪-‬עַ ל‪-‬הַ ּמֶ לְֶך טוֹב‪ ,‬לָתֵ ת‬ ‫ת‪ׁ-‬שאֵ לָתִ י‪ ,‬וְ ַלעֲׂשוֹת אֶ ת‪ּ-‬בַ ּקָ ׁשָ תִ י‪--‬יָבוֹא הַ ּמֶ לְֶך וְ הָ מָ ן‪ ,‬אֶ ל‪-‬הַ ִּמ ְׁשּתֶ ה אֲׁשֶ ר אֶ עֱׂשֶ ה לָהֶ ם‪,‬‬ ‫אֶ ְ‬ ‫ּומָ חָ ר אֶ עֱׂשֶ ה‪ּ ,‬כִ ְדבַ ר הַ ּמֶ לְֶך‪.‬‬ ‫ט ַוּיֵצֵ א הָ מָ ן ּבַ ּיוֹם הַ הּוא‪ׂ ,‬שָ מֵ חַ וְ טוֹב לֵב; וְ כִ ְראוֹת הָ מָ ן אֶ ת‪-‬מָ ְרּדֳ כַי ּבְ ׁשַ עַ ר הַ ּמֶ לְֶך‪ ,‬וְ ֹלא‪-‬‬ ‫קָ ם וְ ֹלא‪-‬זָע ִמּמֶ ּנּו‪--‬וַּיִ ּמָ לֵא הָ מָ ן עַ ל‪-‬מָ ְרּדֳ כַי‪ ,‬חֵ מָ ה‪ .‬י וַּיִ תְ אַ ּפַ ק הָ מָ ן‪ַ ,‬וּיָבוֹא אֶ ל‪ּ-‬בֵ יתוֹ;‬ ‫וַּיִ ְׁשלַח ַוּיָבֵ א אֶ ת‪-‬אֹ הֲבָ יו‪ ,‬וְ אֶ ת‪-‬ז ֶ​ֶרׁש אִ ְׁשּתוֹ‪ .‬יא ַויְסַ ּפֵ ר לָהֶ ם הָ מָ ן אֶ ת‪ּ-‬כְ בוֹד עָ ְׁשרוֹ‪ ,‬וְ רֹב‬ ‫ּבָ נָיו; וְ אֵ ת ּכָל‪-‬אֲׁשֶ ר ּגִ ְּדל ֹו הַ ּמֶ לְֶך וְ אֵ ת אֲׁשֶ ר נ ְִּׂשאוֹ‪ ,‬עַ ל‪-‬הַ ּׂשָ ִרים וְ עַ בְ ֵדי הַ ּמֶ לְֶך‪ .‬יב ַוּיֹאמֶ ר‪,‬‬ ‫הָ מָ ן‪ַ--‬אף ֹלא‪-‬הֵ בִ יָאה אֶ סְ ּתֵ ר הַ ּמַ לְ ּכָה עִ ם‪-‬הַ ּמֶ לְֶך אֶ ל‪-‬הַ ִּמ ְׁשּתֶ ה אֲׁשֶ ר‪-‬עָ ׂשָ תָ ה‪ּ ,‬כִ י אִ ם‪-‬‬ ‫ׁשוֶה לִ י‪ּ :‬בְ כָל‪-‬עֵ ת‪ ,‬אֲׁשֶ ר‬ ‫אוֹתִ י; וְ גַם‪-‬לְ מָ חָ ר ֲאנִי קָ רּוא‪-‬לָּה‪ ,‬עִ ם‪-‬הַ ּמֶ לְֶך‪ .‬יג וְ כָל‪-‬זֶה‪ ,‬אֵ ינֶּנּו ֹ‬ ‫הּודי‪--‬יוֹׁשֵ ב‪ּ ,‬בְ ׁשַ עַ ר הַ ּמֶ לְֶך‪.‬‬ ‫ֲאנִי רֹאֶ ה אֶ ת‪-‬מָ ְרּדֳ כַי הַ ּיְ ִ‬ ‫יד וַּתֹ אמֶ ר ל ֹו ז ֶ​ֶרׁש אִ ְׁשּת ֹו וְ כָל‪-‬אֹ הֲבָ יו‪ַ ,‬יעֲׂשּו‪-‬עֵ ץ ָּגבֹּהַ ח ֲִמ ִּׁשים אַ ּמָ ה‪ּ ,‬ובַ ּבֹקֶ ר אֱמֹ ר לַּמֶ לְֶך‬ ‫וְ יִתְ לּו אֶ ת‪-‬מָ ְרּדֳ כַי עָ לָיו‪ּ ,‬ובֹא‪-‬עִ ם‪-‬הַ ּמֶ לְֶך אֶ ל‪-‬הַ ִּמ ְׁשּתֶ ה ׂשָ מֵ חַ ; וַּיִ יטַ ב הַ ָּדבָ ר לִ פְ נֵי הָ מָ ן‪,‬‬ ‫ַוּיַעַ ׂש הָ עֵ ץ‪{ .‬ס}‬ ‫‪28‬‬


Chapitre 5

1. Au troisième jour, Esther mit ses vêtements royaux et elle se tint dans la cour intérieure du palais, face à ce palais. Le roi siégeait sur son trône royal, dans le palais, face à son entrée. 2. Quand le roi vit la reine Esther debout dans la cour, elle trouva grâce à ses yeux. Le roi tendit à Esther le sceptre d’or qu’il avait à la main. Esther s’en approcha et elle toucha l’extrémité du sceptre. 3. Le roi lui dit: «Qu’y a-t-il, reine Esther? Quelle est ta requête? Même s’il s’agit de la moitié du royaume, elle t’est accordée!» 4. Esther dit: «Si cela satisfait le roi, que le roi et Haman viennent, aujourd’hui, à la fête que j’ai préparé pour lui.» 5. Le roi déclara: «Dites à Haman qu’il se dépêche d’accéder à la demande d’Esther!» Le roi et Haman vinrent au festin que Esther avait préparé. 6. Pendant ce festin de vin, le roi dit à Esther: «Quelle est ta demande? Elle te sera accordée. Quelle est ta requête? Même s’il s’agit de la moitié du royaume, ce sera fait.» 7. Esther répondit et déclara: «Voici ma demande et ma requête. 8. Si j’ai trouvé grâce aux yeux du roi, s’il est agréable au roi de satisfaire ma demande et d’accéder à ma requête, que le roi et Haman viennent au festin que je préparerai pour eux. Et, demain, j’accomplirai la demande du roi.» 9. Ce jour-là, Haman s’en alla content et heureux. Puis, quand Haman vit Mordekhaï à la porte du roi, que celui-ci ne se dressa pas, ne bougea pas devant lui, Haman s’emplit de colère contre Mordekhaï. 10. Haman parvint à se contenir, rentra chez lui, fit appeler ses amis et son épouse Zeresh. 11. Haman leur fit part de sa glorieuse puissance et de ses nombreux fils, de tout ce que le roi avait fait pour l’élever et le placer au dessus des ministres et des serviteurs du roi. 12. Puis, Haman dit: «En outre, avec le roi, la reine Esther n’a invité que moi à la fête qu’elle a préparée. Demain également, je suis convié à son festin, avec le roi. 13. Mais, tout cela est sans valeur pour moi tant que je vois Mordekhaï le Juif siégeant à la porte du roi!» 14. Alors, Zeresh, son épouse et tous ses amis lui dirent: «Que l’on érige une potence de cinquante coudées de hauteur et, demain, tu diras au roi qu’il y fasse pendre Mordekhaï. Par la suite, tu pourras prendre part au festin, de bonne humeur, avec le roi.» Haman fut satisfait de cette idée et il fit ériger cette potence.

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‫פרק ו‪,‬‬ ‫א ּבַ ַּל ְילָה הַ הּוא‪ ,‬נ ְָד ָדה ְׁשנַת הַ ּמֶ לְֶך; ַוּיֹאמֶ ר‪ ,‬לְ הָ בִ יא אֶ ת‪-‬סֵ פֶ ר הַ ּזִ כְ רֹנוֹת‬ ‫ִּדבְ ֵרי הַ ּי ִָמים‪ ,‬וַּיִ הְ יּו נ ְִק ָראִ ים‪ ,‬לִ פְ נֵי הַ ּמֶ לְֶך‪ .‬ב וַּיִ ּמָ צֵ א כָתּוב‪ ,‬אֲׁשֶ ר‬ ‫ְֶך‪--‬מּׁש ְֹמ ֵרי‪,‬‬ ‫הִ ּגִ יד מָ ְרּדֳ כַי עַ ל‪ּ-‬בִ גְ תָ נָא וָתֶ ֶרׁש ְׁשנֵי סָ ִריסֵ י הַ ּמֶ ל ִ‬ ‫הַ ּסַ ף‪ :‬אֲׁשֶ ר ּבִ ְקׁשּו לִ ְׁשֹלחַ יָד‪ּ ,‬בַ ּמֶ לְֶך אֲחַ ְׁשוֵרוֹׁש‪ .‬ג ַוּיֹאמֶ ר‬ ‫ֹאמרּו‬ ‫הַ ּמֶ לְֶך‪--‬מַ ה‪ַּ -‬נעֲׂשָ ה יְקָ ר ּוגְ דּוּלָה לְ מָ ְרּדֳ כַי‪ ,‬עַ ל‪-‬זֶה; ַוּי ְ‬ ‫ַנע ֲֵרי הַ ּמֶ לְֶך‪ְ ,‬מׁשָ ְרתָ יו‪ֹ ,‬לא‪ַ -‬נעֲׂשָ ה עִ ּמוֹ‪ָּ ,‬דבָ ר‪ .‬ד ַוּיֹאמֶ ר הַ ּמֶ לְֶך‪,‬‬ ‫ִמי בֶ חָ צֵ ר;‬ ‫וְ הָ מָ ן ּבָ א‪ַ ,‬לחֲצַ ר ּבֵ ית‪-‬הַ ּמֶ לְֶך הַ ִחיצ ֹונָה‪ ,‬לֵאמֹ ר לַּמֶ לְֶך‪ ,‬לִ תְ לוֹת אֶ ת‪-‬מָ ְרּדֳ כַי עַ ל‪-‬‬ ‫ֹאמרּו ַנע ֲֵרי הַ ּמֶ לְֶך‪ ,‬אֵ לָיו‪--‬הִ ּנֵה הָ מָ ן‪ ,‬עֹ מֵ ד ּבֶ חָ צֵ ר; ַוּיֹאמֶ ר‬ ‫הָ עֵ ץ אֲׁשֶ ר‪-‬הֵ כִ ין לוֹ‪ .‬ה ַוּי ְ‬ ‫הַ ּמֶ לְֶך‪ ,‬יָבוֹא‪ .‬ו ַוּיָבוֹא‪ ,‬הָ מָ ן‪ַ ,‬וּיֹאמֶ ר ל ֹו הַ ּמֶ לְֶך‪ ,‬מַ ה‪ַּ -‬לעֲׂשוֹת ּבָ אִ יׁש אֲׁשֶ ר הַ ּמֶ לְֶך חָ פֵ ץ‬ ‫ּבִ יקָ רוֹ; ַוּיֹאמֶ ר הָ מָ ן‪ּ ,‬בְ לִ ּבוֹ‪ ,‬לְ ִמי י ְַחּפֹ ץ הַ ּמֶ לְֶך ַלעֲׂשוֹת יְקָ ר‪ ,‬יוֹתֵ ר ִמּמֶ ּנִי‪ .‬ז ַוּיֹאמֶ ר הָ מָ ן‪ ,‬אֶ ל‪-‬‬ ‫הַ ּמֶ לְֶך‪ :‬אִ יׁש‪ ,‬אֲׁשֶ ר הַ ּמֶ לְֶך חָ פֵ ץ ּבִ יקָ רוֹ‪ .‬ח יָבִ יאּו לְ בּוׁש מַ לְ כּות‪ ,‬אֲׁשֶ ר לָבַ ׁש‪ּ-‬ב ֹו הַ ּמֶ לְֶך;‬ ‫וְ סּוס‪ ,‬אֲׁשֶ ר ָרכַב עָ לָיו הַ ּמֶ לְֶך‪ַ ,‬ואֲׁשֶ ר נִּתַ ן ּכֶתֶ ר מַ לְ כּות‪ּ ,‬בְ רֹאׁשוֹ‪ .‬ט וְ נָתוֹן הַ ּלְ בּוׁש וְ הַ ּסּוס‪,‬‬ ‫עַ ל‪-‬יַד‪-‬אִ יׁש ִמּׂשָ ֵרי הַ ּמֶ לְֶך הַ ּפַ ְרּתְ ִמים‪ ,‬וְ הִ לְ ּבִ יׁשּו אֶ ת‪-‬הָ אִ יׁש‪ ,‬אֲׁשֶ ר הַ ּמֶ לְֶך חָ פֵ ץ ּבִ יקָ רוֹ;‬ ‫וְ הִ ְרּכִ יבֻהּו עַ ל‪-‬הַ ּסּוס‪ּ ,‬בִ ְרחוֹב הָ עִ יר‪ ,‬וְ קָ ְראּו לְ פָ נָיו‪ָּ ,‬ככָה יֵעָ ׂשֶ ה לָאִ יׁש אֲׁשֶ ר הַ ּמֶ לְֶך חָ פֵ ץ‬ ‫ּבִ יקָ רוֹ‪ .‬י ַוּיֹאמֶ ר הַ ּמֶ לְֶך לְ הָ מָ ן‪ ,‬מַ הֵ ר קַ ח אֶ ת‪-‬הַ ּלְ בּוׁש וְ אֶ ת‪-‬הַ ּסּוס ַּכאֲׁשֶ ר ִּדּבַ ְרּתָ ‪ַ ,‬ועֲׂשֵ ה‪-‬‬ ‫הּודי‪ ,‬הַ ּיוֹׁשֵ ב ּבְ ׁשַ עַ ר הַ ּמֶ לְֶך‪ַ :‬אל‪ּ-‬תַ ּפֵ ל ָּדבָ ר‪ִ ,‬מּכֹ ל אֲׁשֶ ר ִּדּבַ ְרּתָ ‪ .‬יא וַּיִ ּקַ ח‬ ‫כֵן לְ מָ ְרּדֳ כַי הַ ּיְ ִ‬ ‫הָ מָ ן אֶ ת‪-‬הַ ּלְ בּוׁש וְ אֶ ת‪-‬הַ ּסּוס‪ַ ,‬וּיַלְ ּבֵ ׁש אֶ ת‪-‬מָ ְרּדֳ כָי; ַוּי ְַרּכִ יבֵ הּו‪ּ ,‬בִ ְרחוֹב הָ עִ יר‪ ,‬וַּיִ ְק ָרא לְ פָ נָיו‪,‬‬ ‫ָּככָה יֵעָ ׂשֶ ה לָאִ יׁש אֲׁשֶ ר הַ ּמֶ לְֶך חָ פֵ ץ ּבִ יקָ רוֹ‪ .‬יב ַוּיָׁשָ ב מָ ְרּדֳ כַי‪ ,‬אֶ ל‪ׁ-‬שַ עַ ר הַ ּמֶ לְֶך; וְ הָ מָ ן‬ ‫נ ְִדחַ ף אֶ ל‪ּ-‬בֵ יתוֹ‪ָ ,‬אבֵ ל ַוחֲפּוי רֹאׁש‪.‬‬ ‫ֹאמרּו ל ֹו ֲחכָמָ יו וְ ז ֶ​ֶרׁש‬ ‫יג ַויְסַ ּפֵ ר הָ מָ ן לְ ז ֶ​ֶרׁש אִ ְׁשּתוֹ‪ּ ,‬ולְ כָל‪-‬אֹ הֲבָ יו‪ ,‬אֵ ת‪ּ ,‬כָל‪-‬אֲׁשֶ ר קָ ָרהּו; ַוּי ְ‬ ‫הּודים מָ ְרּדֳ כַי אֲׁשֶ ר הַ ִחּלוֹתָ לִ נְּפֹ ל לְ פָ נָיו ֹלא‪-‬תּוכַל לוֹ‪ּ--‬כִ י‪-‬נָפוֹל‬ ‫אִ ְׁשּתוֹ‪ ,‬אִ ם ִמּז ֶַרע הַ ּיְ ִ‬ ‫ּתִ ּפוֹל‪ ,‬לְ פָ נָיו‪ .‬יד עו ָֹדם ְמ ַדּבְ ִרים עִ ּמוֹ‪ ,‬וְ סָ ִריסֵ י הַ ּמֶ לְֶך הִ ּגִ יעּו; ַוּיַבְ הִ לּו לְ הָ בִ יא אֶ ת‪-‬הָ מָ ן‪,‬‬ ‫אֶ ל‪-‬הַ ִּמ ְׁשּתֶ ה אֲׁשֶ ר‪-‬עָ ְׂשתָ ה אֶ סְ ּתֵ ר‪.‬‬ ‫‪30‬‬


Chapitre 6 1. Cette nuit-là, le sommeil du roi fut troublé. Il ordonna que le livre des enregistrements, des chroniques, soit apporté et qu’il soit lu devant le roi. 2. On y trouva écrit que Mordekhaï avait donné l’information relative à Bigtana et Teresh, deux des chambellans du roi, parmi les gardiens du seuil, qui avait projeté d’assassiner le roi A’hachvéroch. 3. Le roi demanda: «Quelle splendeur et quel honneur ont été accordés à Mordekhaï pour cela?» Les intendants du roi répondirent: «Rien n’a été fait pour lui.» 4. «Qui est dans la cour?», demanda le roi. Juste à ce moment, Haman arriva dans la cour extérieure du palais royal, afin de demander au roi de pendre Mordekhaï sur la potence qu’il avait préparée pour lui. 5. Les intendants du roi lui répondirent: «Haman se tient dans la cour.» Le roi dit: «Qu’il entre!» 6. Haman entra et le roi lui dit: «Que faut-il faire à un homme que le roi veut honorer?» Haman se dit à lui-même: «Qui d’autre que moi le roi voudrait-il honorer?» 7. Haman répondit donc au roi: «A l’homme que le roi veut honorer, 8. on apportera un vêtement royal, que le roi a porté, un cheval que le roi a monté. La couronne royale sera posée sur sa tête. 9. Le vêtement et le cheval seront confiés dans les mains d’un des nobles ministres du roi. On en vêtira l’homme que le roi veut honorer et on le conduira, sur le cheval, dans les places de la ville, en proclamant devant lui: “Voici ce qui est fait à l’homme que le roi veut honorer!”» 10. Le roi dit à Haman: «Hâtes-toi! Prends le vêtement et le cheval, comme tu l’as dit et fais tout cela pour Mordekhaï le Juif, qui siège à la porte du roi. Ne supprime pas le moindre détail de tout ce que tu as suggéré!» 11. Haman prit le vêtement et il le mit à Mordekhaï. Il le conduisit sur les places de la ville et il proclama devant lui: «Voici ce qui est fait à l’homme que le roi veut honorer.» 12. Puis, Mordekhaï retourna à la porte du roi, alors que Haman se dépêcha de rentrer chez lui, pitoyable, la face recouverte. 13. Haman fit part à son épouse Zeresh et à tous ses amis de tout ce qui lui était arrivé. Ses sages et son épouse Zeresh lui dirent alors: «Si ce Mordekhaï, devant lequel tu as commencé à connaître la chute, est d’ascendance juive, tu n’auras pas le dessus sur lui. Tu tomberas sûrement devant lui.» 14. Alors qu’ils lui parlaient encore, les chambellans du roi arrivèrent et se dépêchèrent de conduire Haman au festin que Esther avait préparé.

31


‫פרק ז‪,‬‬ ‫א ַו ָּיבֹא הַ ּמֶ לְֶך וְ הָ מָ ן‪ ,‬לִ ְׁשּתוֹת עִ ם‪-‬אֶ סְ ּתֵ ר הַ ּמַ לְ ּכָה‪ .‬ב ַוּיֹאמֶ ר הַ ּמֶ לְֶך‬ ‫ה‪ּׁ-‬שאֵ לָתֵ ְך אֶ סְ ּתֵ ר‬ ‫לְ אֶ סְ ּתֵ ר ּגַם ּבַ ּיוֹם הַ ּׁשֵ נִי‪ּ ,‬בְ ִמ ְׁשּתֵ ה הַ ַּייִן‪--‬מַ ְ‬ ‫הַ ּמַ לְ ּכָה‪ ,‬וְ תִ ּנָתֵ ן לְָך; ּומַ ה‪ּ-‬בַ ּקָ ׁשָ תֵ ְך עַ ד‪-‬חֲצִ י הַ ּמַ לְ כּות‪ ,‬וְ תֵ עָ ׂש‪ .‬ג‬ ‫וַּתַ עַ ן אֶ סְ ּתֵ ר הַ ּמַ לְ ּכָה‪ ,‬וַּתֹ אמַ ר‪--‬אִ ם‪-‬מָ צָ אתִ י חֵ ן ּבְ עֵ ינֶיָך הַ ּמֶ לְֶך‪,‬‬ ‫וְ אִ ם‪-‬עַ ל‪-‬הַ ּמֶ לְֶך טוֹב‪ּ :‬תִ ּנָתֶ ן‪-‬לִ י נַפְ ִׁשי ּבִ ְׁשאֵ לָתִ י‪ ,‬וְ עַ ִּמי ּבְ בַ ּקָ ׁשָ תִ י‪ .‬ד ּכִ י‬ ‫נ ְִמּכ ְַרנּו ֲאנִי וְ עַ ִּמי‪ ,‬לְ הַ ְׁש ִמיד ַלהֲרוֹג ּולְ אַ ּבֵ ד; וְ אִ ּלּו ַלעֲבָ ִדים וְ לִ ְׁשפָ חוֹת נ ְִמּכ ְַרנּו‪,‬‬ ‫ׁשוֶה‪ּ ,‬בְ ֵנזֶק הַ ּמֶ לְֶך‪{ .‬ס}‬ ‫הֶ ח ֱַר ְׁשּתִ י‪ּ--‬כִ י אֵ ין הַ ּצָ ר ֹ‬ ‫ה ַוּיֹאמֶ ר הַ ּמֶ לְֶך אֲחַ ְׁשוֵרוֹׁש‪ַ ,‬וּיֹאמֶ ר לְ אֶ סְ ּתֵ ר הַ ּמַ לְ ּכָה‪ִ :‬מי הּוא זֶה וְ אֵ י‪-‬זֶה הּוא‪ ,‬אֲׁשֶ ר‪-‬‬ ‫ְמלָא ֹו לִ ּב ֹו ַלעֲׂשוֹת ּכֵן‪.‬‬ ‫ו וַּתֹ אמֶ ר אֶ סְ ּתֵ ר‪--‬אִ יׁש צַ ר וְ א ֹויֵב‪ ,‬הָ מָ ן הָ ָרע הַ ּזֶה; וְ הָ מָ ן נִבְ עַ ת‪ִ ,‬מּלִ פְ נֵי הַ ּמֶ לְֶך וְ הַ ּמַ לְ ּכָה‪.‬‬ ‫ז וְ הַ ּמֶ לְֶך קָ ם ּבַ חֲמָ תוֹ‪ִ ,‬מ ִּמ ְׁשּתֵ ה הַ ַּייִן‪ ,‬אֶ ל‪ּ-‬גִ ּנַת‪ ,‬הַ ּבִ יתָ ן; וְ הָ מָ ן עָ מַ ד‪ ,‬לְ בַ ּקֵ ׁש עַ ל‪-‬נַפְ ׁש ֹו‬ ‫מֵ אֶ סְ ּתֵ ר הַ ּמַ לְ ּכָה‪ּ--‬כִ י ָרָאה‪ּ ,‬כִ י‪-‬כָלְ תָ ה אֵ לָיו הָ ָרעָ ה מֵ אֵ ת הַ ּמֶ לְֶך‪ .‬ח וְ הַ ּמֶ לְֶך ׁשָ ב ִמּגִ ּנַת‬ ‫הַ ּבִ יתָ ן אֶ ל‪ּ-‬בֵ ית ִמ ְׁשּתֵ ה הַ ַּייִן‪ ,‬וְ הָ מָ ן נֹ פֵ ל עַ ל‪-‬הַ ִּמּטָ ה אֲׁשֶ ר אֶ סְ ּתֵ ר עָ לֶיהָ ‪ַ ,‬וּיֹאמֶ ר הַ ּמֶ לְֶך‪,‬‬ ‫ֲהגַם לִ כְ ּבוֹׁש אֶ ת‪-‬הַ ּמַ לְ ּכָה עִ ִּמי ּבַ ּבָ יִת; הַ ָּדבָ ר‪ ,‬יָצָ א ִמּפִ י הַ ּמֶ לְֶך‪ּ ,‬ופְ נֵי הָ מָ ן‪ ,‬חָ פּו‪.‬‬ ‫ט ַוּיֹאמֶ ר חַ ְרב ֹונָה אֶ חָ ד ִמן‪-‬הַ ּסָ ִריסִ ים לִ פְ נֵי הַ ּמֶ לְֶך‪ּ ,‬גַם הִ ּנֵה‪-‬הָ עֵ ץ אֲׁשֶ ר‪-‬עָ ׂשָ ה הָ מָ ן לְ מָ ְרּדֳ כַי‬ ‫אֲׁשֶ ר ִּדּבֶ ר‪-‬טוֹב עַ ל‪-‬הַ ּמֶ לְֶך עֹ מֵ ד ּבְ בֵ ית הָ מָ ן‪ָּ --‬גבֹּהַ ‪ ,‬ח ֲִמ ִּׁשים אַ ּמָ ה; ַוּיֹאמֶ ר הַ ּמֶ לְֶך‪ּ ,‬תְ לֻהּו‬ ‫עָ לָיו‪ .‬י וַּיִ תְ לּו‪ ,‬אֶ ת‪-‬הָ מָ ן‪ ,‬עַ ל‪-‬הָ עֵ ץ‪ ,‬אֲׁשֶ ר‪-‬הֵ כִ ין לְ מָ ְרּדֳ כָי; ַוחֲמַ ת הַ ּמֶ לְֶך‪ׁ ,‬שָ ָככָה‪{ .‬ס}‬ ‫‪32‬‬


Chapitre 7 1. Le roi et Haman vinrent boire avec la reine Esther. 2. Encore une fois, le second jour, le roi dit à Esther, durant le festin du vin: «Quelle est ta demande, reine Esther? Elle te sera accordée. Quelle est ta requête? Même s’il s’agit de la moitié du royaume, cela sera fait.» 3. La

reine Esther répondit et elle déclara: «Si j’ai trouvé faveur à tes

yeux, ô roi et si cela satisfait le roi, que ma vie me soit accordée par

ma demande et la vie de mon peuple, par ma requête. 4. Car, mon peuple et

moi-même, nous avons été vendus afin d’être anéantis, tués et détruits. Si nous

avions été vendus comme esclaves et comme servantes, je serais restée silencieuse. Mais, en réalité, le persécuteur n’est nullement préoccupé par la perte causée au roi.»

5. Le roi A’hachvéroch parla et il dit à la reine Esther: «De qui s’agit-il, qui a eu l’audace de faire pareille chose?»

6. Esther répondit: «Un homme qui est un persécuteur et un ennemi, Haman l’impie!» Haman

en fut abasourdi, en présence du roi et de la reine. 7. Le roi se dressa, plein de colère. Il quitta

le festin du vin et se rendit dans le jardin du palais. Alors, Haman se leva pour demander à la reine Esther d’avoir la vie sauve, car il avait compris que l’hostilité du roi, à son encontre, était

irrévocable. 8. Le roi revint du jardin du palais, dans la pièce où se tenait le festin du vin. Or, Haman était tombé sur le divan sur lequel se trouvait Esther. Le roi dit: «A-t-il l’intention de

conquérir la reine alors que je me trouve dans le palais?» Dès que ces mots émanèrent de la bouche du roi, la face de Haman fut recouverte.

9. Alors, ‘Harvona, l’un des chambellans au service du roi, dit: «En outre, il y a la potence que Haman a fait ériger pour Mordekhaï, qui a parlé pour le bien du roi. Elle se trouve dans

la maison de Haman et elle a cinquante coudées de hauteur.» Le roi dit: «Pendez-le sur elle!» 10. Et, l’on pendit Haman sur la potence qu’il avait préparée pour Mordekhaï. Alors, la colère du roi s’apaisa.

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‫פרק ח‪,‬‬

‫א ּבַ ּיוֹם הַ הּוא‪ ,‬נָתַ ן הַ ּמֶ לְֶך אֲחַ ְׁשוֵרוֹׁש לְ אֶ סְ ּתֵ ר הַ ּמַ לְ ּכָה‪ ,‬אֶ ת‪ּ-‬בֵית הָ מָ ן‪ ,‬צ ֵֹרר‬ ‫ּגִידה אֶ סְ ּתֵ ר‪ ,‬מַ ה‬ ‫הּודים); ּומָ ְרּדֳ כַי‪ּ ,‬בָ א לִ פְ נֵי הַ ּמֶ לְֶך‪ּ--‬כִי‪-‬הִ ָ‬ ‫היהודיים (הַ ּיְ ִ‬ ‫הּוא‪-‬לָּה‪ .‬ב ַוּיָסַ ר הַ ּמֶ לְֶך אֶ ת‪-‬טַ ּבַ עְ ּתוֹ‪ ,‬אֲׁשֶ ר הֶ עֱבִ יר מֵ הָ מָ ן‪ ,‬וַּיִ ּתְ נָּה‪,‬‬ ‫לְ מָ ְרּדֳ כָי; וַּתָ ׂשֶ ם אֶ סְ ּתֵ ר אֶ ת‪-‬מָ ְרּדֳ כַי‪ ,‬עַ ל‪ּ-‬בֵית הָ מָ ן‪{ .‬ס}‬ ‫ג וַּתוֹסֶ ף אֶ סְ ּתֵ ר‪ ,‬וַּתְ ַדּבֵר לִ פְ נֵי הַ ּמֶ לְֶך‪ ,‬וַּתִ ּפֹל‪ ,‬לִ פְ נֵי ַרגְ לָיו; וַּתֵ בְ ּךְ‬ ‫ת‪-‬רעַ ת הָ מָ ן הָ ֲאגָגִי‪ ,‬וְ אֵ ת מַ חֲׁשַ בְ ּתוֹ‪ ,‬אֲׁשֶ ר‬ ‫וַּתִ תְ חַ ּנֶן‪-‬לוֹ‪ ,‬לְ הַ עֲבִ יר אֶ ָ‬ ‫הּודים‪ .‬ד וַּיוֹׁשֶ ט הַ ּמֶ לְֶך לְ אֶ סְ ּתֵ ר‪ ,‬אֵ ת ׁשַ ְרבִ ט הַ ּזָהָ ב; וַּתָ קָ ם‬ ‫חָ ׁשַ ב עַ ל‪-‬הַ ּיְ ִ‬ ‫אֶ סְ ּתֵ ר‪ ,‬וַּתַ עֲמֹד לִ פְ נֵי הַ ּמֶ לְֶך‪ .‬ה וַּתֹ אמֶ ר אִ ם‪-‬עַ ל‪-‬הַ ּמֶ לְֶך טוֹב וְ אִ ם‪-‬מָ צָ אתִ י חֵ ן‬ ‫לְ פָ נָיו‪ ,‬וְ כָׁשֵ ר הַ ָּדבָ ר לִ פְ נֵי הַ ּמֶ לְֶך‪ ,‬וְ טוֹבָ ה ֲאנִי‪ּ ,‬בְ עֵינָיו‪ִ --‬יּכָתֵ ב לְ הָ ִׁשיב אֶ ת‪-‬הַ ּסְ פָ ִרים‪,‬‬ ‫ָל‪-‬מ ִדינוֹת‬ ‫הּודים‪ ,‬אֲׁשֶ ר ּבְ כ ְ‬ ‫מַ חֲׁשֶ בֶ ת הָ מָ ן ּבֶ ן‪-‬הַ ְּמ ָדתָ א הָ ֲאגָגִי‪ ,‬אֲׁשֶ ר ּכָתַ ב לְ אַ ּבֵד אֶ ת‪-‬הַ ּיְ ִ‬ ‫הַ ּמֶ לְֶך‪ .‬ו ּכִ י אֵ י ָככָה אּוכַל‪ ,‬וְ ָראִ יתִ י‪ּ ,‬בָ ָרעָ ה‪ ,‬אֲׁשֶ ר‪-‬י ְִמצָ א אֶ ת‪-‬עַ ִּמי; וְ אֵ י ָככָה אּוכַל וְ ָראִ יתִ י‪,‬‬ ‫ּבְ ָאבְ ַדן מ ֹול ְַדּתִ י‪{ .‬ס}‬ ‫הּודי‪ :‬הִ ּנֵה בֵית‪-‬הָ מָ ן נָתַ ּתִ י לְ אֶ סְ ּתֵ ר‪,‬‬ ‫ז ַוּיֹאמֶ ר הַ ּמֶ לְֶך אֲחַ ְׁש ֵורֹׁש לְ אֶ סְ ּתֵ ר הַ ּמַ לְ ּכָה‪ּ ,‬ולְ מָ ְרּדֳ כַי הַ ּיְ ִ‬ ‫הּודים‬ ‫הּודים)‪ .‬ח וְ אַ ּתֶ ם ּכִ תְ בּו עַ ל‪-‬הַ ּיְ ִ‬ ‫וְ אֹת ֹו ּתָ לּו עַ ל‪-‬הָ עֵץ‪--‬עַ ל אֲׁשֶ ר‪ׁ-‬שָ לַח יָדוֹ‪ ,‬ביהודיים (ּבַ ּיְ ִ‬ ‫ּכַּטוֹב ּבְ עֵינֵיכֶם‪ּ ,‬בְ ׁשֵ ם הַ ּמֶ לְֶך‪ ,‬וְ ִחתְ מּו‪ּ ,‬בְ טַ ּבַ עַ ת הַ ּמֶ לְֶך‪ּ :‬כִי‪-‬כְתָ ב אֲׁשֶ ר‪-‬נִכְּתָ ב ּבְ ׁשֵ ם‪-‬הַ ּמֶ לְֶך‪,‬‬ ‫וְ נ ְַחּתוֹם ּבְ טַ ּבַ עַ ת הַ ּמֶ לְֶך‪--‬אֵ ין לְ הָ ִׁשיב‪.‬‬ ‫יׁשי הּוא‪-‬חֹ ֶדׁש סִ יוָן‪ּ ,‬בִ ְׁשלוֹׁשָ ה וְ עֶ ְׂש ִרים ּבוֹ‪,‬‬ ‫ט וַּיִ ּקָ ְראּו סֹפְ ֵרי‪-‬הַ ּמֶ לְֶך ּבָ עֵת‪-‬הַ הִ יא ּבַ חֹ ֶדׁש הַ ְּׁשלִ ִ‬ ‫הּודים וְ אֶ ל הָ אֲחַ ְׁש ַּד ְרּפְ נִים‪-‬וְ הַ ּפַחוֹת וְ ׂשָ ֵרי הַ ְּמ ִדינוֹת‬ ‫וַּיִ ּכָתֵ ב ּכְ כָל‪-‬אֲׁשֶ ר‪-‬צִ ּוָה מָ ְרּדֳ כַי אֶ ל‪-‬הַ ּיְ ִ‬ ‫ּומ ִדינָה ּכִכְתָ בָ ּה וְ עַ ם וָעָ ם ּכִלְ ׁשֹנוֹ;‬ ‫אֲׁשֶ ר מֵ הֹּדּו וְ עַ ד‪ּ-‬כּוׁש ׁשֶ בַ ע וְ עֶ ְׂש ִרים ּומֵ ָאה ְמ ִדינָה‪ְ ,‬מ ִדינָה ְ‬ ‫הּודים‪ּ--‬כִ כְ תָ בָ ם‪ ,‬וְ כִ לְ ׁש ֹונָם‪ .‬י וַּיִ כְ ּתֹ ב‪ּ ,‬בְ ׁשֵ ם הַ ּמֶ לְֶך אֲחַ ְׁש ֵורֹׁש‪ַ ,‬וּי ְַחּתֹ ם‪ּ ,‬בְ טַ ּבַ עַ ת הַ ּמֶ לְֶך;‬ ‫וְ אֶ ל‪-‬הַ ּיְ ִ‬ ‫וַּיִ ְׁשלַח סְ פָ ִרים ּבְ יַד הָ ָרצִ ים ּבַ ּסּוסִ ים רֹכְבֵי הָ ֶרכֶׁש‪ ,‬הָ אֲחַ ְׁשּתְ ָרנִים‪ּ--‬בְ נֵי‪ ,‬הָ ַרּמָ כִ ים‪ .‬יא אֲׁשֶ ר נָתַ ן‬ ‫הּודים אֲׁשֶ ר ּבְ כָל‪-‬עִ יר‪-‬וָעִ יר‪ ,‬לְ הִ ּקָ הֵ ל וְ ַלעֲמֹד עַ ל‪-‬נַפְ ׁשָ ם‪--‬לְ הַ ְׁש ִמיד וְ ַל ֲהרֹג ּולְ אַ ּבֵד‬ ‫הַ ּמֶ לְֶך לַּיְ ִ‬ ‫ּוׁש ָללָם‪ ,‬לָבוֹז‪.‬‬ ‫ּומ ִדינָה הַ ּצָ ִרים אֹתָ ם‪ ,‬טַ ף וְ נ ִָׁשים; ְ‬ ‫אֶ ת‪ּ-‬כָל‪-‬חֵ יל עַ ם ְ‬ ‫חֹדׁש ְׁשנֵים‪-‬עָׂשָ ר‪ ,‬הּוא‪-‬‬ ‫ָל‪-‬מ ִדינוֹת הַ ּמֶ לְֶך אֲחַ ְׁשוֵרוֹׁש‪ּ--‬בִ ְׁשלוֹׁשָ ה עָׂשָ ר לְ ֶ‬ ‫יב ּבְ יוֹם אֶ חָ ד‪ּ ,‬בְ כ ְ‬ ‫עַּמים; וְ לִ הְ יוֹת‬ ‫ּומ ִדינָה‪ּ ,‬גָלּוי‪ ,‬לְ כָל‪-‬הָ ִ‬ ‫ָל‪-‬מ ִדינָה ְ‬ ‫חֹ ֶדׁש א ֲָדר‪ .‬יג ּפַתְ ׁשֶ גֶן הַ ּכְתָ ב‪ ,‬לְ הִ ּנָתֵ ן ָּדת ּבְ כ ְ‬ ‫ּיְהּודים) עתודים (עֲתִ ִידים) לַּיוֹם הַ ּזֶה‪ ,‬לְ הִ ּנָקֵ ם מֵ אֹ יְבֵיהֶ ם‪ .‬יד הָ ָרצִ ים רֹכְבֵי הָ ֶרכֶׁש‪,‬‬ ‫היהודיים (הַ ִ‬ ‫הָ אֲחַ ְׁשּתְ ָרנִים‪ ,‬יָצְ אּו ְמבֹהָ לִ ים ְּודחּופִ ים‪ּ ,‬בִ ְדבַר הַ ּמֶ לְֶך; וְ הַ ָּדת נִּתְ נָה‪ּ ,‬בְ ׁשּוׁשַ ן הַ ּבִ ָירה‪{ .‬ס}‬ ‫‪34‬‬


Chapitre 8

1. Ce jour-là, le roi A’hachvéroch donna à Esther la propriété de Haman, persécuteur des Juifs. Et, Mordekhaï se présenta devant le roi, car Esther lui avait dit qui il était pour elle. 2. Le roi prit son sceau qu’il avait ôté à Haman et il le donna à Mordekhaï. Esther confia à Mordekhaï la charge de la maison de Haman. 3. Esther parla encore une fois au roi, tomba à ses pieds, pleura et le supplia d’annuler le décret impie de Haman l’Agaguite, le complot qu’il avait fomenté contre les Juifs. 4. Le roi tendit le sceptre d’or à Esther et Esther se redressa, se tint debout devant le roi. 5. Elle lui dit: «Si le roi en est satisfait, si ceci trouve faveur devant lui, si cette idée convient au roi et si je suis plaisante à ses yeux, qu’un ordre soit donné pour que l’on retire les lettres établissant le complot de Haman, fils de Hamdata, l’Agaguite, par lesquelles il commanda la destruction des Juifs, dans toutes les provinces du roi. 6. Car, comment pourrais-je supporter la calamité qui frapperait mon peuple? Et, comment pourrais-je assister à l’anéantissement de ma nation?» 7. Le roi A’hachvéroch dit à la reine Esther et à Mordekhaï, le Juif: «Voici, j’ai donné la propriété de Haman à Esther. Lui-même a été pendu sur une potence pour avoir levé la main contre les Juifs. 8. Quant à vous, vous pouvez émettre tous les décrets que bon vous semble, concernant les Juifs, au nom du roi et portant le sceau du roi. En effet, un édit écrit au nom du roi et portant le sceau du roi ne peut pas être annulé» 9. Les scribes du roi furent alors convoqués, en le troisième mois, qui est celui de Sivan, au vingt troisième jour de ce mois. Un édit fut rédigé, accordant tout ce que Mordekhaï avait ordonné pour les Juifs, aux satrapes, aux gouverneurs, aux nobles des provinces, de Hodou jusqu’à Kouch, cent vingt sept provinces, à chaque province selon son écriture, à chaque nation selon sa langue et aux Juifs selon leur écriture et leur langue. 10. Il le rédigea au nom du roi A’hachvéroch et le scella avec le sceau du roi. Il envoya les lettres par des courriers, cavaliers chevauchant des mules élevées par les juments des écuries du roi. 11. Selon celles-ci, le roi autorisait les Juifs de chaque ville à se rassembler, à défendre leur vie, en anéantissant, en tuant et en détruisant l’armée de toute nation ou de toute province qui pourrait les attaquer, y compris leurs enfants et leurs femmes, de même qu’en s’appropriant leurs possessions, 12. en une même journée, dans toutes les provinces du roi A’hachvéroch, le treizième jour du douzième mois, celui d’Adar. 13. Des copies de l’édit furent envoyées afin qu’il soit érigé en loi dans chaque province, clairement pour toutes les nations, de sorte que les Juifs soient prêts pour ce jour et puissent se venger de leurs ennemis. 14. Les courriers, chevauchant les mules des écuries du roi, partirent, avec rapidité et empressement, emportant l’édit du roi et la loi fut promulguée, à Chouchan, la capitale.

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‫טו ּומָ ְרּדֳ כַי יָצָ א ִמּלִ פְ נֵי‬ ‫הַ ּמֶ לְֶך‪ּ ,‬בִ לְ בּוׁש מַ לְ כּות ּתְ ֵכלֶת וָחּור‪ַ ,‬ועֲטֶ ֶרת‬ ‫ַארּגָמָ ן; וְ הָ עִ יר ׁשּוׁשָ ן‪ ,‬צָ ֲהלָה‬ ‫זָהָ ב ּגְד ֹולָה‪ ,‬וְ תַ כְ ִריְך ּבּוץ וְ ְ‬ ‫הּודים‪ ,‬הָ יְתָ ה או ָֹרה וְ ִׂש ְמחָ ה‪ ,‬וְ ׂשָ ׂשֹן‪ ,‬וִ יקָ ר‪.‬‬ ‫וְ ׂשָ מֵ חָ ה‪ .‬טז לַּיְ ִ‬ ‫ּומ ִדינָה ּובְ כָל‪-‬עִ יר וָעִ יר‪ְ ,‬מקוֹם אֲׁשֶ ר ְּדבַ ר‪-‬‬ ‫ָל‪-‬מ ִדינָה ְ‬ ‫יז ּובְ כ ְ‬ ‫הּודים‪ִ ,‬מ ְׁשּתֶ ה וְ יוֹם טוֹב; וְ ַרּבִ ים מֵ עַ ּמֵ י‬ ‫הַ ּמֶ לְֶך וְ ָדת ֹו מַ ּגִיעַ ‪ִׂ ,‬ש ְמחָ ה וְ ׂשָ ׂשוֹן לַּיְ ִ‬ ‫הּודים‪ֲ ,‬עלֵיהֶ ם‪.‬‬ ‫ָארץ‪ִ ,‬מתְ ַיה ֲִדים‪ּ--‬כִ י‪-‬נָפַ ל ּפַחַ ד‪-‬הַ ּיְ ִ‬ ‫הָ ֶ‬

‫פרק ט‪,‬‬

‫א ּובִ ְׁשנֵים עָ ׂשָ ר חֹ ֶדׁש הּוא‪-‬חֹ ֶדׁש א ֲָדר‪ּ ,‬בִ ְׁשלוֹׁשָ ה עָ ׂשָ ר יוֹם ּבוֹ‪ ,‬אֲׁשֶ ר הִ ּגִ יעַ‬ ‫הּודים לִ ְׁשלוֹט ּבָ הֶ ם‪,‬‬ ‫ְּדבַ ר‪-‬הַ ּמֶ לְֶך וְ ָדתוֹ‪ ,‬לְ הֵ עָ ׂשוֹת‪ּ :‬בַ ּיוֹם‪ ,‬אֲׁשֶ ר ִׂשּבְ רּו אֹ יְבֵ י הַ ּיְ ִ‬ ‫הּודים ּבְ עָ ֵריהֶ ם‪,‬‬ ‫ׂשנְאֵ יהֶ ם‪ .‬ב נ ְִקהֲלּו הַ ּיְ ִ‬ ‫הּודים הֵ ּמָ ה ּבְ ֹ‬ ‫וְ ַנהֲפוְֹך הּוא‪ ,‬אֲׁשֶ ר י ְִׁשלְ טּו הַ ּיְ ִ‬ ‫ָל‪-‬מ ִדינוֹת הַ ּמֶ לְֶך אֲחַ ְׁשוֵרוֹׁש‪ ,‬לִ ְׁשֹלחַ יָד‪ּ ,‬בִ ְמבַ ְקׁשֵ י ָרעָ תָ ם; וְ אִ יׁש ֹלא‪-‬עָ מַ ד לִ פְ נֵיהֶ ם‪,‬‬ ‫ּבְ כ ְ‬ ‫ּפַח ָּדם עַ ל‪ּ-‬כָל‪-‬הָ עַ ִּמים‪ .‬ג וְ כָל‪ׂ-‬שָ ֵרי הַ ְּמ ִדינוֹת וְ הָ אֲחַ ְׁש ַּד ְרּפְ נִים וְ הַ ּפַחוֹת‪ ,‬וְ עֹ ׂשֵ י‬ ‫ּכִ י‪-‬נָפַ ל ְ‬ ‫הּודים‪ּ :‬כִ י‪-‬נָפַ ל ּפַחַ ד‪-‬מָ ְרּדֳ כַי‪ֲ ,‬עלֵיהֶ ם‪ .‬ד ּכִ י‪-‬גָדוֹל‬ ‫ְֶך‪--‬מנ ְַּׂשאִ ים‪ ,‬אֶ ת‪-‬הַ ּיְ ִ‬ ‫הַ ְּמלָאכָה אֲׁשֶ ר לַּמֶ ל ְ‬ ‫מָ ְרּדֳ כַי ּבְ בֵ ית הַ ּמֶ לְֶך‪ ,‬וְ ׁשָ ְמע ֹו ה ֹולְֵך ּבְ כָל‪-‬הַ ְּמ ִדינוֹת‪ּ :‬כִ י‪-‬הָ אִ יׁש מָ ְרּדֳ כַי‪ ,‬ה ֹולְֵך וְ גָדוֹל‪ .‬ה ַוּיַּכּו‬ ‫ׂשנְאֵ יהֶ ם‪ּ ,‬כִ ְרצ ֹונָם‪ .‬ו ּובְ ׁשּוׁשַ ן‬ ‫הּודים ּבְ כָל‪-‬אֹ יְבֵ יהֶ ם‪ ,‬מַ ּכַת‪-‬חֶ ֶרב וְ הֶ ֶרג וְ ַאבְ ָדן; ַו ַּיעֲׂשּו בְ ֹ‬ ‫הַ ּיְ ִ‬ ‫הּודים וְ אַ ּבֵ ד‪--‬חֲמֵ ׁש מֵ אוֹת‪{ ,‬ר}‬ ‫הַ ּבִ ָירה‪ ,‬הָ ְרגּו הַ ּיְ ִ‬ ‫אִ יׁש‪{ .‬ס} ז וְ אֵ ת {ר}‬ ‫ּפַרׁשַ נ ְָּדתָ א {ס} וְ אֵ ת {ר}‬ ‫ְ‬ ‫ַּדלְ פוֹן‪{ ,‬ס} וְ אֵ ת {ר}‬ ‫ַאסְ ּפָתָ א‪{ .‬ס} ח וְ אֵ ת {ר}‬ ‫ּפו ָֹרתָ א {ס} וְ אֵ ת {ר}‬ ‫א ֲַדלְ יָא‪{ ,‬ס} וְ אֵ ת {ר}‬ ‫א ֲִר ָידתָ א‪{ .‬ס} ט וְ אֵ ת {ר}‬ ‫ּפַרמַ ְׁשּתָ א {ס} וְ אֵ ת {ר}‬ ‫ְ‬ ‫א ֲִריסַ י‪{ ,‬ס} וְ אֵ ת {ר}‬ ‫א ֲִר ַידי {ס} וְ אֵ ת {ר}‬ ‫ַו ְיזָתָ א‪{ .‬ס} י עֲׂשֶ ֶרת {ר}‬ ‫‪36‬‬


15. Et, Mordekhaï se retira de devant le roi, portant un habit royal bleu et blanc, une large couronne d’or et un châle de lin fin et de laine pourpre. La cité de Chouchan célébrait et se réjouissait. 16. Pour les Juifs, il y eut la lumière, l’allégresse, la joie et la gloire. 17. En chaque province, en chaque cité où parvenaient l’édit du roi et sa loi, c’était l’allégresse et la joie pour les Juifs, une célébration et une fête. De nombreux non Juifs se convertirent au Judaïsme, car la peur des Juifs s’était emparée d’eux.

Chapitre 9

1. Au treizième jour du douzième mois, qui est celui d’Adar, quand vint le temps d’accomplir l’édit du roi et sa loi, au jour que les ennemis des Juifs avaient pensé les dominer, la situation fut renversée et ce sont les Juifs qui dominèrent leurs ennemis. 2. Les Juifs se rassemblèrent dans leurs villes, dans toutes les provinces du roi A’hachvéroch, afin d’attaquer ceux qui voulaient leur nuire. Aucun homme ne put se tenir sur leur chemin, car leur crainte s’était emparée de toutes les nations. 3. Tous les ministres des provinces, les satrapes, les gouverneurs, les préposés du roi honoraient les Juifs, car la crainte de Mordekhaï s’était abattue sur eux. 4. De fait, Mordekhaï était important, dans le palais du roi et sa renommée se répandait dans toutes les provinces, car Mordekhaï avait un pouvoir grandissant sans cesse. 5. Les Juifs passèrent leurs ennemis au fil de l’épée, tuant et détruisant. Ils firent à leurs ennemis ce que bon leur semblait. 6. A Chouchan, la capitale, les Juifs tuèrent et détruisirent cinq cents personnes,

7. et ils tuèrent Parchandata et Dalfon et Aspata 8. et Porata et Adalya et Aridata 9. et Parmachta et Arisaï et Aridaï et Vaïzata, 10. les dix fils de Haman, fils de Hamdata, persécuteur des Juifs, mais ils ne prirent rien du butin. 11. Ce jour-là, le nombre de personnes tuées à Chouchan, la capitale, fut produit devant le roi. 12. Et, le roi dit à la reine Esther: «A Chouchan, la capitale, les Juifs ont tué et détruit cinq cents hommes et les dix fils de Haman. Et, qu’ont-ils fait dans les autres provinces du roi! Quelle est ta demande? Elle te sera accordée. As-tu une autre requête? Elle sera exaucée.» 13. Esther répondit: «Si le roi en est satisfait, que les Juifs de Chouchan soient autorisés à faire demain ce qui était légal aujourd’hui et que les dix fils de Haman soient pendus sur une potence.» 14. Le roi ordonna qu’il en soit ainsi, la loi fut proclamée à Chouchan et les dix fils de Haman furent pendus. 15. Ainsi, les Juifs de Chouchan se rassemblèrent encore, au quatorzième jour du mois d’Adar et ils tuèrent trois cents hommes, à Chouchan, mais ils ne prirent rien du butin. 16. Tous les autres Juifs, dans les différentes provinces du roi, se rassemblèrent et sauvèrent leur vie en se libérant de leurs ennemis. Ils tuèrent soixante quinze mille de ceux qui les haïssaient, mais ils ne prirent rien du butin, 17. le treizième jour du mois d’Adar. Ils se reposèrent le quatorzième

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‫הּודים‪--‬הָ ָרגּו; ּובַ ּבִ ּזָה‪--‬‬ ‫ּבְ נֵי הָ מָ ן ּבֶ ן‪-‬הַ ְּמ ָדתָ א‪ ,‬צ ֵֹרר הַ ּיְ ִ‬ ‫ֹלא ׁשָ לְ חּו‪ ,‬אֶ ת‪-‬י ָ​ָדם‪ .‬יא ּבַ ּיוֹם הַ הּוא‪ּ ,‬בָ א ִמסְ ּפַר הַ הֲרּוגִים‬ ‫ּבְ ׁשּוׁשַ ן הַ ּבִ ָירה‪--‬לִ פְ נֵי הַ ּמֶ לְֶך‪ .‬יב ַוּיֹאמֶ ר הַ ּמֶ לְֶך לְ אֶ סְ ּתֵ ר‬ ‫הּודים וְ אַ ּבֵד חֲמֵ ׁש מֵ אוֹת אִ יׁש וְ אֵ ת‬ ‫הַ ּמַ לְ ּכָה‪ּ ,‬בְ ׁשּוׁשַ ן הַ ּבִ ָירה הָ ְרגּו הַ ּיְ ִ‬ ‫ה‪ּׁ-‬שאֵ לָתֵ ְך וְ ִיּנָתֵ ן‬ ‫עֲׂשֶ ֶרת ּבְ נֵי‪-‬הָ מָ ן‪ּ--‬בִ ְׁשָאר ְמ ִדינוֹת הַ ּמֶ לְֶך‪ ,‬מֶ ה עָ ׂשּו; ּומַ ְ‬ ‫לְָך‪ּ ,‬ומַ ה‪ּ-‬בַ ּקָ ׁשָ תֵ ְך עוֹד וְ תֵ עָ ׂש‪ .‬יג וַּתֹ אמֶ ר אֶ סְ ּתֵ ר‪ ,‬אִ ם‪-‬עַ ל‪-‬הַ ּמֶ לְֶך‬ ‫ּכְדת הַ ּיוֹם;‬ ‫הּודים אֲׁשֶ ר ּבְ ׁשּוׁשָ ן‪ַ ,‬לעֲׂשוֹת ָ‬ ‫טוֹב‪ִ --‬יּנָתֵ ן ּגַם‪-‬מָ חָ ר לַּיְ ִ‬ ‫וְ אֵ ת עֲׂשֶ ֶרת ּבְ נֵי‪-‬הָ מָ ן‪ ,‬יִתְ לּו עַ ל‪-‬הָ עֵץ‪ .‬יד ַוּיֹאמֶ ר הַ ּמֶ לְֶך לְ הֵ עָ ׂשוֹת‬ ‫ּכֵן‪ ,‬וַּתִ ּנָתֵ ן ָּדת ּבְ ׁשּוׁשָ ן; וְ אֵ ת עֲׂשֶ ֶרת ּבְ נֵי‪-‬הָ מָ ן‪ּ ,‬תָ לּו‪ .‬טו וַּיִ ּקָ הֲלּו‬ ‫ַארּבָ עָ ה עָ ׂשָ ר לְ חֹ ֶדׁש‬ ‫הּודים) אֲׁשֶ ר‪ּ-‬בְ ׁשּוׁשָ ן‪ּ ,‬גַם ּבְ יוֹם ְ‬ ‫היהודיים (הַ ּיְ ִ‬ ‫א ֲָדר‪ַ ,‬וּיַהַ ְרגּו בְ ׁשּוׁשָ ן‪ְׁ ,‬שֹלׁש מֵ אוֹת אִ יׁש; ּובַ ּבִ ּזָה‪ֹ--‬לא ׁשָ לְ חּו‪ ,‬אֶ ת‪-‬י ָ​ָדם‪ .‬טז‬ ‫הּודים אֲׁשֶ ר ּבִ ְמ ִדינוֹת הַ ּמֶ לְֶך נ ְִקהֲלּו וְ עָ מֹד עַ ל‪-‬נַפְ ׁשָ ם‪ ,‬וְ נוֹחַ מֵ אֹ יְבֵיהֶ ם‪,‬‬ ‫ּוׁשָאר הַ ּיְ ִ‬ ‫ְ‬ ‫ֹם‪ׁ-‬שלוֹׁשָ ה‬ ‫ׂשנְאֵ יהֶ ם‪ ,‬ח ֲִמּׁשָ ה וְ ִׁשבְ עִ ים ָאלֶף; ּובַ ּבִ ּזָה‪ֹ--‬לא ׁשָ לְ חּו‪ ,‬אֶ ת‪-‬י ָ​ָדם‪ .‬יז ּבְ יו ְ‬ ‫וְ הָ רוֹג ּבְ ֹ‬ ‫ַארּבָ עָ ה עָ ׂשָ ר ּבוֹ‪ ,‬וְ עָ ׂשֹה אֹתוֹ‪ ,‬יוֹם ִמ ְׁשּתֶ ה וְ ִׂש ְמחָ ה‪ .‬יח והיהודיים‬ ‫עָ ׂשָ ר‪ ,‬לְ חֹ ֶדׁש א ֲָדר; וְ נוֹחַ ‪ּ ,‬בְ ְ‬ ‫ַארּבָ עָ ה עָ ׂשָ ר‪ּ ,‬בוֹ; וְ נוֹחַ ‪ּ ,‬בַ ח ֲִמּׁשָ ה‬ ‫הּודים) אֲׁשֶ ר‪ּ-‬בְ ׁשּוׁשָ ן‪ ,‬נ ְִקהֲלּו ּבִ ְׁשלוֹׁשָ ה עָ ׂשָ ר ּבוֹ‪ּ ,‬ובְ ְ‬ ‫(וְ הַ ּיְ ִ‬ ‫הּודים הפרוזים (הַ ּפְ ָרזִים)‪ ,‬הַ ּי ְֹׁשבִ ים‬ ‫עָ ׂשָ ר ּבוֹ‪ ,‬וְ עָ ׂשֹה אֹתוֹ‪ ,‬יוֹם ִמ ְׁשּתֶ ה וְ ִׂש ְמחָ ה‪ .‬יט עַ ל‪ּ-‬כֵן הַ ּיְ ִ‬ ‫ּומ ְׁשֹלחַ‬ ‫ּומ ְׁשּתֶ ה וְ יוֹם טוֹב; ִ‬ ‫ַארּבָ עָ ה עָ ׂשָ ר לְ חֹ ֶדׁש א ֲָדר‪ִׂ ,‬ש ְמחָ ה ִ‬ ‫ּבְ עָ ֵרי הַ ּפְ ָרזוֹת‪--‬עֹ ִׂשים אֵ ת יוֹם ְ‬ ‫הּודים‪,‬‬ ‫מָ נוֹת‪ ,‬אִ יׁש לְ ֵרעֵהּו‪ .‬כ וַּיִ כְ ּתֹ ב מָ ְרּדֳ כַי‪ ,‬אֶ ת‪-‬הַ ְּדבָ ִרים הָ אֵ ּלֶה; וַּיִ ְׁשלַח סְ פָ ִרים אֶ ל‪ּ-‬כָל‪-‬הַ ּיְ ִ‬ ‫ָל‪-‬מ ִדינוֹת הַ ּמֶ לְֶך אֲחַ ְׁשוֵרוֹׁש‪--‬הַ ְּקרוֹבִ ים‪ ,‬וְ הָ ְרחו ִֹקים‪ .‬כא לְ קַ ּיֵם‪ֲ ,‬עלֵיהֶ ם‪--‬לִ הְ יוֹת‬ ‫אֲׁשֶ ר ּבְ כ ְ‬ ‫ַארּבָ עָ ה עָ ׂשָ ר לְ חֹ ֶדׁש א ֲָדר‪ ,‬וְ אֵ ת יוֹם‪-‬ח ֲִמּׁשָ ה עָ ׂשָ ר ּבוֹ‪ּ :‬בְ כָל‪ׁ-‬שָ נָה‪ ,‬וְ ׁשָ נָה‪ .‬כב‬ ‫עֹ ִׂשים אֵ ת יוֹם ְ‬ ‫הּודים מֵ אֹ יְבֵיהֶ ם‪ ,‬וְ הַ חֹ ֶדׁש אֲׁשֶ ר נֶהְ ּפְַך לָהֶ ם ִמּיָגוֹן לְ ִׂש ְמחָ ה‪ּ ,‬ומֵ אֵ בֶ ל‬ ‫ַּכּי ִָמים‪ ,‬אֲׁשֶ ר‪-‬נָחּו בָ הֶ ם הַ ּיְ ִ‬ ‫ּומ ְׁשֹלחַ מָ נוֹת אִ יׁש לְ ֵרעֵהּו‪ּ ,‬ומַ ּתָ נוֹת לָאֶ בְ ֹינִים‪.‬‬ ‫לְ יוֹם טוֹב; ַלעֲׂשוֹת אוֹתָ ם‪ ,‬יְמֵ י ִמ ְׁשּתֶ ה וְ ִׂש ְמחָ ה‪ִ ,‬‬ ‫הּודים‪ ,‬אֵ ת אֲׁשֶ ר‪-‬הֵ חֵ ּלּו‪ַ ,‬לעֲׂשוֹת; וְ אֵ ת אֲׁשֶ ר‪ּ-‬כָתַ ב מָ ְרּדֳ כַי‪ֲ ,‬אלֵיהֶ ם‪ .‬כד ּכִ י הָ מָ ן‬ ‫כג וְ ִקּבֵל‪ ,‬הַ ּיְ ִ‬ ‫הּודים‪ ,‬לְ אַ ּבְ ָדם; וְ הִ ּפִ ל ּפּור הּוא הַ ּגו ָֹרל‪,‬‬ ‫הּודים‪--‬חָ ׁשַ ב עַ ל‪-‬הַ ּיְ ִ‬ ‫ּבֶ ן‪-‬הַ ְּמ ָדתָ א הָ ֲאגָגִי‪ ,‬צ ֵֹרר ּכָל‪-‬הַ ּיְ ִ‬ ‫לְ הֻּמָ ם ּולְ אַ ּבְ ָדם‪ .‬כה ּובְ בֹאָ ּה‪ ,‬לִ פְ נֵי הַ ּמֶ לְֶך‪ָ ,‬אמַ ר עִ ם‪-‬הַ ּסֵפֶ ר‪ ,‬יָׁשּוב מַ חֲׁשַ בְ ּת ֹו הָ ָרעָ ה אֲׁשֶ ר‪-‬‬ ‫הּודים עַ ל‪-‬רֹאׁשוֹ; וְ תָ לּו אֹת ֹו וְ אֶ ת‪ּ-‬בָ נָיו‪ ,‬עַ ל‪-‬הָ עֵץ‪ .‬כו עַ ל‪ּ-‬כֵן קָ ְראּו ַלּי ִָמים הָ אֵ ּלֶה‬ ‫חָ ׁשַ ב עַ ל‪-‬הַ ּיְ ִ‬ ‫ה‪-‬ראּו עַ ל‪ָּ -‬ככָה‪ּ ,‬ומָ ה הִ ּגִיעַ‬ ‫ָל‪ּ-‬דבְ ֵרי הָ אִ ּג ֶ​ֶרת הַ ּזֹאת; ּומָ ָ‬ ‫פּורים‪ ,‬עַ ל‪ׁ-‬שֵ ם הַ ּפּור‪--‬עַ ל‪ּ-‬כֵן‪ ,‬עַ ל‪ּ-‬כ ִ‬ ‫ִ‬ ‫הּודים ֲעלֵיהֶ ם וְ עַ ל‪-‬ז ְַרעָ ם וְ עַ ל ּכָל‪-‬הַ ּנִלְ וִ ים ֲעלֵיהֶ ם‪ ,‬וְ ֹלא‬ ‫ֲאלֵיהֶ ם‪ .‬כז ִקּיְ מּו וקבל (וְ ִקּבְ לּו) הַ ּיְ ִ‬ ‫ַיעֲבוֹר‪--‬לִ הְ יוֹת עֹ ִׂשים אֵ ת ְׁשנֵי הַ ּי ִָמים הָ אֵ ּלֶה‪ּ ,‬כִכְתָ בָ ם וְ כִזְמַ ּנָם‪ּ :‬בְ כָל‪ׁ-‬שָ נָה‪ ,‬וְ ׁשָ נָה‪.‬‬ ‫‪38‬‬


jour, en firent une fête et une célébration joyeuse. 18.

Les Juifs de Chouchan se rassemblèrent le treize et le

quatorze Adar, ils se reposèrent le quinze, en firent une fête

et une célébration joyeuse. 19. De ce fait, les Juifs Prazi, c’est-à-dire ceux

qui habitent dans les villes sans muraille d’enceinte, célèbrent la fête au quatorzième jour du mois d’Adar, jour de festin, de réjouissance, où ils envoient des mets les uns aux autres.

20. Mordekhaï rédigea ces événements et il envoya des lettres à

tous les Juifs vivant dans les différentes provinces du roi A’hachvéroch, proches ou éloignées,

21. leur demandant de s’astreindre à célébrer, chaque année, le quatorzième et le quinzième

jours du mois d’Adar, 22. comme aux jours où les Juifs furent libérés de leurs ennemis et au

mois qui fut transformé pour eux d’angoisse en joie, de deuil en fête, en en faisant des jours de

célébration, de réjouissance, en envoyant des mets les uns aux autres, en faisant des dons aux

pauvres. 23. Et, les Juifs acceptèrent comme une obligation ce qu’ils avaient déjà commencé à observer et ce que Mordekhaï leur avait écrit.

24. En effet, Haman, fils de Hamdata, l’Agaguite, persécuteur des Juifs, avait comploté contre les Juifs afin de les exterminer et il fit un Pour, c’est-à-dire un tirage au sort, pour les décimer et

les détruire. 25. Mais, quand elle arriva devant le roi, celui-ci déclara, et ordonna que des lettres soient rédigées à cet effet, que l’infâme complot de Haman contre les Juifs se retourne contre sa

propre tête, que lui et ses fils soient pendus sur une potence. 26. C’est pour cela qu’ils appelèrent

ces jours Pourim, du fait du Pour, à cause de tous les événements consignés dans cette épître, exposant ce qui leur arriva et pourquoi ils jugèrent bon d’instaurer une fête.

27. Les Juifs établirent et s’engagèrent, pour eux-mêmes, pour leurs descendances et pour tous

ceux qui se convertiraient à leur foi, à célébrer, chaque année, ces deux jours de la manière qui vient d’être décrite ici, aux dates qui conviennent. Ceci ne sera jamais aboli.

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‫כח וְ הַ ּי ִָמים הָ אֵ ּלֶה נִזְ ּכ ִָרים‬ ‫ּומ ְׁשּפָחָ ה‪ְ ,‬מ ִדינָה‬ ‫וְ ַנע ֲִׂשים ּבְ כָל‪ּ-‬דוֹר וָדוֹר‪ִ ,‬מ ְׁשּפָחָ ה ִ‬ ‫ּפּורים הָ אֵ ּלֶה‪ֹ ,‬לא יַעַ בְ רּו ִמּתוְֹך‬ ‫ּומ ִדינָה‪ ,‬וְ עִ יר וָעִ יר; וִ ימֵ י הַ ִ‬ ‫ְ‬ ‫הּודים‪ ,‬וְ זִ כְ ָרם‪ֹ ,‬לא‪-‬יָסּוף ִמּז ְַרעָ ם‪{ .‬ס}‬ ‫הַ ּיְ ִ‬ ‫הּודי‪--‬אֶ ת‪ּ-‬כָל‪ּ-‬תֹ קֶ ף‪:‬‬ ‫כט וַּתִ כְ ּתֹ ב אֶ סְ ּתֵ ר הַ ּמַ לְ ּכָה בַ ת‪-‬אֲבִ יחַ יִל‪ּ ,‬ומָ ְרּדֳ כַי הַ ּיְ ִ‬ ‫לְ קַ ּיֵם‪ ,‬אֵ ת אִ ּג ֶ​ֶרת הַ ּפ ִֻרים הַ ּזֹאת‪--‬הַ ּׁשֵ נִית‪ .‬ל וַּיִ ְׁשלַח סְ פָ ִרים אֶ ל‪ּ-‬כָל‪-‬‬ ‫הּודים‪ ,‬אֶ ל‪ׁ-‬שֶ בַ ע וְ עֶ ְׂש ִרים ּומֵ ָאה ְמ ִדינָה‪--‬מַ לְ כּות‪ ,‬אֲחַ ְׁשוֵרוֹׁש‪:‬‬ ‫הַ ּיְ ִ‬ ‫ִּדבְ ֵרי ׁשָ לוֹם‪ֶ ,‬ואֱמֶ ת‪ .‬לא לְ קַ ּיֵם אֶ ת‪-‬יְמֵ י הַ ּפ ִֻרים הָ אֵ ּלֶה ּבִ זְ מַ ּנֵיהֶ ם‪,‬‬ ‫הּודי וְ אֶ סְ ּתֵ ר הַ ּמַ לְ ּכָה‪ ,‬וְ ַכאֲׁשֶ ר ִקּיְ מּו‬ ‫ַּכאֲׁשֶ ר ִקּיַם ֲעלֵיהֶ ם מָ ְרּדֳ כַי הַ ּיְ ִ‬ ‫עַ ל‪-‬נַפְ ׁשָ ם‪ ,‬וְ עַ ל‪-‬ז ְַרעָ ם‪ִּ :‬דבְ ֵרי הַ ּצוֹמוֹת‪ ,‬וְ ַזעֲקָ תָ ם‪ .‬לב ּומַ אֲמַ ר‬ ‫ר‪--‬קּיַם‪ִּ ,‬דבְ ֵרי הַ ּפ ִֻרים הָ אֵ ּלֶה; וְ נִכְ ּתָ ב‪ּ ,‬בַ ּסֵ פֶ ר‪{ .‬ס}‬ ‫אֶ סְ ּתֵ ִ‬

‫פרק י‪,‬‬

‫ָארץ‪ ,‬וְ אִ ּיֵי הַ ּיָם‪ .‬ב וְ כָל‪-‬מַ עֲׂשֵ ה תָ ְקּפוֹ‪,‬‬ ‫א ַוּיָׂשֶ ם הַ ּמֶ לְֶך אחשרש (אֲחַ ְׁש ֵורֹׁש) מַ ס עַ ל‪-‬הָ ֶ‬ ‫בּורתוֹ‪ּ ,‬ופָ ָרׁשַ ת ּגְ דֻ ּלַת מָ ְרּדֳ כַי‪ ,‬אֲׁשֶ ר ּגִ ְּדל ֹו הַ ּמֶ לְֶך‪--‬הֲלוֹא‪-‬הֵ ם ּכְ תּובִ ים‪ ,‬עַ ל‪-‬סֵ פֶ ר ִּדבְ ֵרי‬ ‫ּוגְ ָ‬ ‫הַ ּי ִָמים‪ ,‬לְ מַ לְ כֵי‪ ,‬מָ ַדי ּופָ ָרס‪.‬‬ ‫הּודים‪ ,‬וְ ָרצּוי לְ רֹב אֶ חָ יו‪ּ--‬ד ֵֹרׁש‬ ‫הּודי‪ִ ,‬מ ְׁשנֶה לַּמֶ לְֶך אֲחַ ְׁשוֵרוֹׁש‪ ,‬וְ גָדוֹל לַּיְ ִ‬ ‫ג ּכִ י מָ ְרּדֳ כַי הַ ּיְ ִ‬ ‫טוֹב לְ עַ ּמוֹ‪ ,‬וְ דֹבֵ ר ׁשָ לוֹם לְ כָל‪-‬ז ְַרעוֹ‪{ .‬ש}‬

‫ָב‬

‫‪Bénédiction aprés la lecture de la méguila‬‬

‫ְה ָּדן ֶאת‬ ‫יבנּו‪ ,‬ו ַ‬ ‫עֹולם‪ָ ,‬ה ָרב ֶאת ִר ֵ‬ ‫ֹלהינּו ֶמ ֶלְך ָה ָ‬ ‫א ֵ‬ ‫רּוְך ַא ָּתה ְיָי ֱ‬ ‫שנּו‪,‬‬ ‫ׁ‬ ‫ַפ ֵ‬ ‫ְבי נ ְ‬ ‫ש ֵּלם ְגּמּול ְל ָכל אֹוי ֵ‬ ‫ׁ‬ ‫ְה ְמ ַ‬ ‫ּנֹוקם ֶאת ִנ ְק ָמ ֵתנּו‪ ,‬ו ַ‬ ‫ְה ֵ‬ ‫ִּדינֵנּו‪ ,‬ו ַ‬ ‫ּפ ָרע ָלנּו ִמ ָּצ ֵרינּו‪.‬‬ ‫ְה ִנ ְ‬ ‫וַ‬

‫ָב‬

‫‪40‬‬

‫יהם‪,‬‬ ‫ָׂר ֵאל ִמ ָּכל ָצ ֵר ֶ‬ ‫ִש‬ ‫ּפ ָרע ְל ַעּמֹו י ְ‬ ‫רּוְך ַא ָּתה ְייָ‪ַ ,‬ה ִנ ְ‬ ‫יע‪.‬‬ ‫ּמֹוש ַ‬ ‫ׁ‬ ‫ָה ֵאל ַה ִ‬


28. Ces jours sont commémorés et célébrés, en chaque génération, par chaque famille, dans chaque province et chaque ville. Les jours de Pourim ne disparaîtront jamais d’entre les Juifs et leur souvenir ne s’effacera pas de leurs descendants.

29. La reine Esther, fille d’Avi’haïl et Mordekhaï le Juif écrivirent l’importance des miracles, afin d’établir la fête par cette seconde épître de Pourim. 30. Et, il envoya des lettres à tous les Juifs, dans les cent vingt sept provinces du royaume de A’hachvéroch, avec des mots de paix et de vérité, 31. pour leur demander d’observer ces jours de Pourim aux dates qui conviennent, de la manière qui a été établie pour eux par Mordekhaï le Juif et la reine Esther, puisqu’ils s’étaient engagés eux-mêmes et avaient engagé leur descendance, à observer les jeûnes et les lamentations. 32. Et, le discours d’Esther confirma l’observance de ces jours de Pourim. Le récit en fut consigné dans l’Ecriture.

Chapitre 10

1. Le roi A’hachvéroch leva un impôt sur le continent et les îles de la mer. 2. Tout le récit de son pouvoir et de sa puissance, la narration de la grandeur de Mordekhaï, que le roi avait promu, sont consignés dans le livre des chroniques des rois de Médie et de Perse. 3. Car, Mordekhaï, le Juif était le second du roi A’hachvéroch, un chef des Juifs, aimé par ses nombreux frères. Il rechercha le bien-être de son peuple et il parla de paix pour tous leurs descendants.

Après la lecture, l’officiant récite la bénédiction suivante:

Béni sois-Tu, Hachem, notre D’.ieu, Roi de l’univers, qui lutte notre

lutte et qui juge notre jugement, et qui venge notre vengeance et qui fait payer le dû à tous nos ennemis et qui nous venge de nos oppresseurs.

Bénis sois-Tu, Hachem, qui venge son peuple d’Israël de tous leurs ennemis,le D’.ieu qui sauve.

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confrontés à un souci: les gens se demandent de quel droit ils iraient raconter cela, de quoi se mêlent-ils. Ils voient cela comme de la délation et hésitent à le faire. Mais il faut comprendre qu'il s'agit d'une obligation! Un Juif qui n'est pas circoncis vit dans de grandes souffrances sans même savoir d’où elles viennent! Ils ont honte de leur statut qu’ils n’ont pourtant pas choisi. Nous parler d'eux c'est les aider à se tirer de cette détresse.

LPH: Jusqu'où va la mission qui vous est donnée? Rav A.K.: Nous dépassons la simple organisation de leur circoncision, même si celle-ci représente déjà un travail important. Ce qui nous intéresse aussi c'est l'après. La Brit Mila doit être un point de départ. Les hommes le ressentent déjà psychologiquement puisque bien souvent, après avoir passé ce cap, leurs problèmes psychologiques sont considérablement atténués. Ils ressentent une véritable délivrance. Nous les rapprochons tout de suite d’une mitsva en leur offrant une paire de Téfilines. Nous leur apprenons à lire en hébreu afin qu’ils puissent enfin oser rentrer dans une synagogue sans avoir honte de ne pas pouvoir suivre les offices. Et surtout nous essayons de fixer régulièrement des moments d’étude avec eux. La Brit Mila est un catalyseur, elle doit servir à aller plus loin. Il faut les empêcher de retourner dans l’assimilation du monde non-juif dans lequel il vivaient jusqu’à ce jour. Notre action a atteint son but lorsque notre WorldBriter se marie avec une Juive. Notre combat va au-delà de la Brit Mila, c'est une lutte contre l'assimilation. Mais nous sommes fiers de constater que 80% des jeunes circoncis par WorldBrit reviennent au sein de la communauté! Cette démarche ne concerne d'ailleurs pas uniquement l'homme que l'on circoncit mais toute sa famille. Celle-ci peut enfin renouer avec

son identité. C'est pour cela que tout le monde doit se sentir concerné par le sort de ces jeunes Juifs qui n’ont pas eu la chance d’être circoncis à l’âge de 8 jours.

LPH: Vous publiez un livre «La Brit Mila Quintessence de l’Alliance - Parcours du juif non-circoncis». Pourquoi avez-vous décidé de rédiger cet ouvrage? Rav A.K.: Un jour j'étais en visite chez le Grand Rabbin Yossef Haïm Sitruk. Je lui racontai l'action de WorldBrit et il m'a dit que ces histoires étaient magnifiques et qu'il fallait que je les écrive dans un livre. Cela a été pour moi le tremplin vers un ouvrage complet. Parsemé d'histoires vécues par notre association, toutes émouvantes. Le livre a pour ambition de vulgariser, d'expliquer ce qu'est la Brit Mila, mais je souhaitais aborder ce sujet sous un angle nouveau. Il couvre beaucoup de domaines autour de la Brit Mila, montrant l'importance de la mitsva, l'influence qu'elle a sur le bébé puis sur l'homme adulte. Je souhaitais aussi sensibiliser le plus grand nombre au phénomène de ces Juifs non circoncis, qui est beaucoup plus répandu qu'on ne peut l'imaginer. Même les autorités communautaires en France tombent de haut lorsqu'elles s'aperçoivent du nombre de personnes concernées. Je veux ainsi exprimer la nécessité de ne pas laisser ces personnes ainsi. LPH: À qui s'adresse le livre? Rav A.K.: À toute la communauté. Le but est de pouvoir toucher le plus grand nombre afin de réaliser plus de Brit Milot. Chaque personne qui achète le livre doit savoir qu'il a été financé en amont grâce à des donateurs et ainsi tous les bénéfices iront à l'association WorldBrit et permettront aux acheteurs d’avoir le mérite eux aussi d’aider d’autres Juifs à faire leur Brit Mila!

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Par Avraham Azoulay

Rav Avraham Kadoch

«La Brit Mila est un point de départ» L'association WorldBrit s'occupe de faire la Brit Mila à des enfants et surtout des adultes qui n'ont pas été circoncis à l'âge de huit jours comme le veut la Loi juive. Tout a commencé en 2008 avec le Rav Avraham Kadoch. Ayant été sensibilisé au phénomène des hommes juifs non circoncis, il décide de diffuser le message au plus large public en France en participant à l'émission de Josy Eisenberg. Jamais une diffusion de «La Source de Vie» n'aura suscité autant d'appels. Le Rav Kadoch en conclut qu'une association doit être créée pour s'occuper de cette question si importante. LPH a fait un point avec lui sur son action à l'occasion de la sortie de son livre «La Brit Mila Quintessence de l’Alliance - Parcours du juif non-circoncis». Le P'tit Hebdo: Comment agit WorldBrit? Rav Avraham Kadoch: WorldBrit entre en contact avec les personnes qui ont besoin de faire la Brit Mila. Le plus souvent ce sont des proches qui nous informent de la situation de l'homme en question. Puis, en usant de diplomatie, de finesse, nous parvenons à nouer un contact. Parfois, la Brit Mila se fait rapidement, parfois cela prend quelques mois, parfois même plusieurs années. Il arrive aussi que la personne refuse de coopérer. WorldBrit prend entièrement en charge la Brit Mila. Nous avons un réseau de chirurgiens très compétents qui effectuent l'opération, un Sandak aussi parraine le nouveau circoncis. C’est un moment extraordinaire à vivre. Avraham Azoulay, qui a déjà été Sandak avec nous, peut en témoigner… Aujourd'hui ce sont plus de 250 personnes qui sont dans nos fichiers, que nous préparons pour passer cette étape capitale dans la vie d'un Juif, et déjà des centaines qui ont été circoncis par notre intermédiaire. LPH: On a pourtant le sentiment que cette mitsva est observée même par les Juifs les plus éloignés.

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Qui sont ces hommes non circoncis? Rav A.K.: En règle générale, ce sont des personnes issues de mariages mixtes. Le nombre de ces mariages ne cesse d’augmenter et devient vraiment inquiétant… Nous avons trois types de profil. D'abord l'enfant ou l’adolescent (jusqu’à 18 ans), la mère ou parfois lui-même prend conscience de la nécessité de faire la Brit Mila, mais il faut l'accord du père car le garçon est mineur. Cet accord n'est pas évident à obtenir surtout depuis quelques temps: tout ce qui est religieux est considéré comme fanatique, on s'en méfie beaucoup. Nous avons ensuite les jeunes qui ont entre 18 et 30 ans. C'est notre cible prioritaire. Ils sont majeurs et ne sont pas encore mariés. Enfin, le dernier profil, qui est très difficile, est celui des hommes déjà mariés avec des non-juives. Leur conjointe n'est souvent pas d'accord et les blocages psychologiques sont importants. Ils ont peur du reflet de ce que la Brit Mila pourrait leur projeter... LPH: Ce sont donc généralement les proches qui vous contactent? Rav A.K.: Oui, en effet. Mais là aussi, nous sommes



LPH: Quels sont les projets d'évolution de WorldBrit? Rav A.K.: Nous espérons que le livre nous permettra de découvrir encore d'autres personnes, à les aider à rentrer dans l’Alliance et les sauver d’une assimilation quasi-certaine. Nous agissons beaucoup en France mais aussi dans d'autres endroits du monde. Notre équipe est devenue trop réduite. Nous souhaitons pouvoir augmenter nos effectifs pour donner des réponses encore plus rapides et obtenir des résultats encore plus nombreux, mais cela demande d’augmenter nos budgets... WorldBrit, comme je vous le disais, dépasse le cadre de la Brit Mila. La prévention et la lutte contre l'assimilation est notre

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leitmotiv. À ce propos nous effectuerons prochainement un tour de France avec des conférences sur le thème: «Le mariage mixte, et après?...». Toutes les personnes qui seraient intéressées par notre intervention peuvent déjà nous contacter. Pour nous, aucun Juif ne peut être considéré comme perdu. L'assimilation n'est pas irréversible, nous devons être sur le terrain pour ramener ces âmes et leur donner ce dont elles ont besoin. Pour plus de renseignements: Tél: +972547006122 ou +33177380072 www.worldbrit.com Pour se procurer le livre: Réouven 0549773914 ou depuis la France:


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Par Esther Benichou

Qu’en est-il des juifs iraniens de nos jours? Les Juifs d’Iran sont les descendants des déportés de Sion, les réfugiés du premier exil. Ils forment l'une des plus anciennes diasporas. L’histoire juive est ainsi devenue indissociable de la Perse, en témoignent les méguilot d’Esther et de Daniel ou les livres des prophètes. L’origine de la présence juive en Perse remonte à la déportation des Hébreux de Samarie et à la destruction du 1er Temple de Jérusalem par Nabuchodonosor, roi de Babylone, entre 442 et 422 avant notre ère. Nombre de Juifs s’installent alors à Ispahan, surnommée Yahudiye (la Juive). Lorsque le roi Cyrus (en 370 avant N.E.) autorise les Juifs à retourner en Judée devenue une province de l’Empire perse, certains préfèrent rester en exil. C’est sous le règne d’Assuérus, fils de Cyrus, que se déroule l’épisode de Pourim, vers 357 avant N.E. Le tombeau de Mardochée et d’Esther se trouve à Hamadhan. Jusqu’à la révolution iranienne de Khomeiny en 1979, le mausolée était un lieu de pèlerinage pour les Juifs du Moyen-Orient. Sous les Achéménides (Cyrus fondateur de la dynastie 550 à 333 avant N.E.), jusqu’à l’islamisation graduelle de la Perse à partir du 7e siècle de notre ère, les communautés juives se développent et prospèrent. Mais du 15e siècle au 19è siècle le pays retombe dans l’intolérance religieuse et le fanatisme. Persécutions, conversions forcées sont de mise. En 1873, la communauté juive d’Iran, compte 40.000 personnes. Jusqu’au début du 20e siècle, les ghettos juifs sont pauvres et le niveau de vie des habitants assez bas car la plupart des métiers leur sont interdits. Les mariages précoces et la polygamie sont encore courants dans la communauté à cette époque. Le statut de la femme est déplorable. En 1934 la Perse est devenue l’Iran et établit un consulat à Jérusalem. On compte en 1948, 95.000 juifs. En 1948 l’indépendance de l'Etat d'Israël est proclamée et en 1949, le Shah d'Iran s'oppose aux pays arabes en reconnaissant Israël et en entretenant de bons rapports diplomatique, économique

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et militaire avec l’Etat hébreu. Une coopération fructueuse unit les deux pays jusqu’à la révolution islamique de 1979., il en reste encore. La moitié des Juifs va alors quitter le pays progressivement. Aujourd’hui, il reste environ 25.000 Juifs principalement à Téhéran, Chiraz et Ispahan. Depuis la montée de mollahs au pouvoir, la situation des Juifs s’est considérablement détériorée. L’ancienne ambassade d’Israël a été transformée en ambassade de Palestine. Le président de la communauté juive de Téhéran a été exécuté pour cause de sionisme. Dix ans plus tard, en 1999, 13 Juifs iraniens étaient encore accusés d’espionnage au profit d’Israël et des Etats-Unis, crime passible de la peine de mort.

Il est absolument interdit aux citoyens iraniens de confession juive de se rendre en Israël. Avec le gouvernement conservateur du président Mahmoud Ahmadinejad les Juifs se voient obligés de proclamer publiquement leur soutien au régime de Téhéran et de se désolidariser d’Israël à travers toutes sortes de manifestations encadrées. A Hamadan où se trouve le Mausolée d’Esther, il ne reste que 15 juifs, une des plus anciennes diasporas juives au monde. Deux mille cinq cents ans plus tard, la haine d’Aman envers les Juifs semble restée intacte au pays d’Assuérus. Et il n’y a pas grande différence pour les juifs iraniens entre le gouvernement d’Ahmadinejad et celui du soit-disant modéré Hassan Rohani. Ce n’est pas facile de vivre dans un pays qui se veut l’ennemi héréditaire d’Israël. Voici qui suscitera l’étonnement: des billets de 5 rials (500 dinars) à l'effigie du Shah Reza, portant l'image de la tombe du prophète Daniel à Suse.

* Source: http://www.noemiegrynberg.com/pages/ histoire/juifs-de-perse


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Par Esther Recette de Benichou Johanna

Pain Spécial Pourim

Ce pain est un incontournable de la fête de Pourim dans les familles marocaines. Il symbolise l'oeil d'aman.

Pour 5 pains:

- 500g de farine - 1 oeuf + 1 blanc d'oeuf - 1/2 verre d'huile - 1/2 verre de sucre - sel - 1 poignée d'anis - 20g de levure fraiche - Graines de sésame pour la déco - 5 oeuf cru => Dans le bol du robot, verser la farine + oeufs +

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huile + sucre + sel + anis + levure + eau nécessaire à former la pate. => Pétrir 15mn et laisser reposer et doubler la pate de volume. => Aprés ce temps, la dégazer, et découper 5 patons. => Sur chaque boule,prelever une petite boule qui vous permettra de faire les croisillons. => Former des pains ronds et un peu large, enfoncer un oeuf au centre et faire des croisillons avec la pate. => Dorer au jaune d'oeuf, ajouter les sésames et enfourner à 200° pendant 30mn.


Recettes

Yoyos Beignets De Pourim - 50g de sucre en poudre - 10g de vanille liquide - 8,4g de levure chimique - 25g d'huile végétale - 20g d'eau de fleur d'oranger - 170g d'oeufs (3 gros oeufs) - 350g de farine T55 - 200g d'eau - 250g de miel Dans le bol du r o b o t m é l a n g e u r, ajouter l'eau de fl e u r d ' o r a n g e r, l e s oeufs, préparer le fouet et mélanger. Pour les beignets de yoyos, dans le bol du robot mélangeur, ajouter le sucre, la vanille, la levure chimique Dans le bol du robot mélangeur, ajouter la farine peu à peu, à vitesse lente, vous devez obtenir, une

pâte homogène et souple, placer dans un papier film. Laisser reposer la pâte entre 30 min à 1 heure. Pour le sirop, dans une casserole, placer l'eau et le miel, porter à ébullition, stopper la cuisson, garder au chaud. Le temps de repos écoulé des beignets de yoyos,enlever l e p a p i e r fi l m alimentaire, fariner le plan de travail et peser chaque yoyo entre 25 à 30 grammes. Faire une boule, aplatir légèrement, enfoncer le pouce pour obtenir une petite couronne. Plonger dans la l'huile à 180°C, retourner sur l'autre face, puis plonger aussitôt dans le sirop de miel. Dresser dans une belle assiette!

Gateaux blancs de Pourim - 500g de farine - 2 jaunes d'oeuf - 125g de sucre en poudre - 100 à 125 ml d'huile ou 100g de margarine - 1 sucre vanillé - 1 sachet de levure alsacienne - Eau de fleur d'oranger Melanger les jaunes d'oeuf avec les sucres, ajouter l'huile, la fleur d'oranger, la farine et la levure alsacienne. Laisser la pate reposer 1/2 heure à moins. Diviser la pate en 2 et l'étaler sur une épaisser d'1/2

centimetre. Découper des ronds de 7 cm de diamètre avec un verre ou un emporte pièce. Placer les ronds sur une plaque recouverte de papier sulfurisé. Cuir au four Th° 5/6 pendant 5 à 10 mn selon votre four. Les galettes doivent restées blanches à peine cuites, elles vont legèrement foncées et durcir en refroidissant. Ces derniers conseils de cuisson sont important pour obtenir des galettes fondantes.

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