N°
52 - Octobre 2017 / 5778 תשרי
LE BONHEUR
Est-on fait pour être heureux ?
PSYCHO
Comment obtenir de nos enfants ce que l’on veut ?
EDUCATION
Le triangle Infernal Parents enfants Smartphone Comment le gérer, Quels risques?
NOS RACINES
Les Juifs du Liban
COACHING
Se fixer des objectifs pour arriver à bon port
LES NOUVEAUX JUSTES
Ces non-Juifs qui aiment Israël Pourquoi déclarent-ils leurs passions
RENCONTRE AVEC ...
VANESSSA ZEITOUN Nouvelle directrice de l'école Ort à Marseille
LEV HAIR & LPH N° 52 2017 - TICHRI 5778
Bureau en France : Directeur Général : Gabriel COHEN levhairmag@gmail.com
PUBLICITE & MARKETING France : ART COM C PUBLICITE Gabriel COHEN : 06 18 98 61 80 Secrétariat : levhairmag@gmail.com Abonnement : 26 euros les 7 numéros Adresse : 19 rue d’Isohard 13001 MARSEILLE 06 18 98 61 80 Rédaction : Sandrine A.Sroussi et Gabriel COHEN Haim ATTIA : Responsable Coeur de ville Internet, N.T R. Sociaux. levhairmag@gmail.com www.levhair.com ISSN : 2103 - 9747 Numéro de Dépôt légal : à parution Editeur : Société ART COM C 13013 MARSEILLE RCS 49058466100014 Directeur artistique : Arfi William Impression : ART COM C : 06 18 98 61 80 ---------------------------Bureau en Israël : Directeur Général Avraham Azoulay Direction.Lph@gmail.com Secrétariat : Rosy Chouai lph5@bezeqint.net Tel : 972 2-6788720
Edito
Et si c’était à refaire ?
Gabriel Cohen,
Avraham Azoulay,
Directeur Lev Hair
Directeur du Plus Hebdo
Pour chacun d’entre nous, des dizaines d’événements se sont déroulés durant cette année écoulée. Petits ou grands, mais tous importants ! Au niveau personnel d’abord, rappelez-vous ! Santé, soucis, joies, attentes, angoisses suivies finalement d’un dénouement venu du ciel…Et puis il y a eu les histoires familiales, avec des surprises, des séparations parfois, des fous rires ou des crises de nerfs, les vacances, les anniversaires… Et le couple…Là aussi, chacun a traversé cette année 0 deux ou seul(e), avec des hauts et des bas, des joies et des moments partagés, parfois pas assez. Combien chacun a-t-il investi dans cette relation qui maintient l’équilibre de toute la famille ? Le plus grand ennemi de la connivence et de la paix des ménages, c’est bien sûr la fierté, cette prétention de croire que l’on a toujours raison. La grandeur, c’est cette faculté de se rendre plus petit, de demander sincèrement pardon, de faire preuve d’humilité et de confiance. Ainsi, en quelques souvenirs, l’année s’est envolée, avec tous ces incidents ‘’extérieurs’’ venus du monde entier, qui sont devenus les nôtres le temps d’un flash. Combien de nouvelles, d'attentats, de rebondissements, ont touché nos cœurs, affecté nos esprits. Ces images sont rentrées dans nos vies, quelques heures, quelques jours, sans frapper à la porte. Combien de moments uniques, familiaux, de tranquillité ou de sommeil ont été interrompus par ces troubles faits de l’actualité ? Et puis, il ya toutes ces dépêches bien futiles qui courent sur les réseaux sociaux et qui ralentissent notre concentration. Dans quel casier du cerveau sont-elles classées ? Regret, oubli ou nouvelle résolution ? En revenant en arrière, souvenons-nous surtout du bien. Oui, du bien que l’on a reçu, du bien que l’on a fait à l’autre, proche ou lointain. Est-ce qu’on aurait pu faire mieux, davantage ou autrement ? Et, question plus difficile : entre Lui et moi, comment était-ce ? Ai-je été présent à tous les rendez-vous qu’Il m’a donnés ? Ai-je attrapé cette corde si souvent lancée pour me secourir ou bien, n’ai-je pas été sensible aux appels répétés, pourtant si clairs, que j’ai fait semblant de ne pas voir ? Quel piège m’a détourné du chemin à prendre ? Avec qui ai-je préféré parler plutôt que partager avec Lui mes espérances, mes doutes, mes peines, mes prières ? Et si c’était à refaire ? C’est le moment de reprendre chaque ligne, chaque geste, chaque parole, chaque pensée et en faire le Tikoun. Le judaïsme est formel : c’est possible de refaire, en mieux, en plus beau, en plus grand, en plus lumineux …en plus juif !
Adresse : Haoman 24/35 Talpiot - Jérusalem Marketing & Stratégie Vita Green : Tel: 97254-7855770 Lph.vita@gmail.com Rédaction : Tal Cohen/ Salome Touitou : Lphebdo@gmail.com site: www.lphinfo.com
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Shana Tova ou metouka ! Gmar Hatima tova!
Dossier spécial : Le Bonheur Est-on fait pour être heureux ?
Le P'tit Hebdo & Lev Hair : Comment vous définissez-vous? David Lefrançois: Tout d'abord comme une personne très simple, psychologue de formation. J'ai un doctorat en neuroscience et le cerveau humain me passionne. Je demeure un étudiant de la vie, j'étudie tout le temps ce qui concerne ma profession mais aussi nos Textes, la Torah. Je partage ma vie entre les conférences, les formations et la recherche.
Lph & Lev : Vous êtes très présent sur la Toile. Etes-vous un psy 2.0? D.L.: Ma présence sur internet est liée au fait que j'aime partager, offrir au plus grand nombre. C'est pourquoi j'utilise beaucoup YouTube et FaceBook, qui sont pour moi les moyens les plus rapides et les plus efficaces pour toucher le plus grand. Pour moi, l'idée n'est pas d'utiliser ces outils comme un vecteur commercial mais bien comme un chemin pour éveiller, expliquer et donner les clés pour changer et évoluer. C'est uniquement la première étape dans un processus de changement et d'évolution: prendre conscience et connaissance de ce qui ne va pas.
David Lefrancois
L'HOMME EST PROGRAMMÉ POUR ÊTRE HEUREUX
Le monde dans lequel nous évoluons règle nos rythmes de vie à une cadence parfois effrénée, nous entraine dans des spirales que nous ne maitrisons pas toujours: boulot, famille, épanouissement personnel, de quoi avoir la tête qui tourne… Pour certains cela vire au cauchemar: le burn out, le surmenage ou la dépression sont à la clé de ces emplois du temps démentiels et de la vie que l'on s'impose ou que l'on nous impose. Alors que penser? Est-on fait pour être heureux? Est-on condamné à se battre pour l'être? Le phénomène est devenu assez préoccupant pour que des spécialistes se penchent sur la question. C'est le cas de David Lefrançois, psychologue, formateur de coach et neuroscientifique. Au terme de trois années de recherches et de travail, il a mis au point une méthode pour sortir du cercle infernal de la dépression et du burn out. Pour comprendre ce mal du siècle, LPH est allé à la rencontre de cet homme qui a fait de son travail, une mission pour le bien d'autrui qu'il accomplit depuis Israël. 6 | N° 52 OCTOBRE 2017 | WWW.LEVHAIR.COM | LPH
Lph & Lev : La psychologie est-elle la formation au bonheur? D.L.: Oui, le but de la psychologie est de permettre de mieux fonctionner pour être plus heureux et ce dans tous les domaines de la vie.
Lph & Lev : Etre heureux: est-ce dans la nature de l'être humain? D.L.: L'homme est fait pour être heureux, c'est dans son ADN. Il est programmé pour rechercher ce qui lui fait plaisir et éviter la douleur. Ensuite, notre environnement va nous apporter des éléments, des informations pour structurer notre personnalité.
Lph & Lev : Comment, si l'on est fait pour être heureux, peut-on tomber dans des déprimes lourdes? D.L.: Prenons l'exemple d'un ordinateur neuf. Au début, tout est fait pour qu'il fonctionne à la perfection. Puis on commence à l'utiliser, on surfe sur le net, on y fait entrer des programmes et des logiciels: c'est l'environnement, dans lequel va se ''développer'' notre ordinateur. Au contact de cet environnement, l'ordinateur pourra contracter des virus, puis il va moins bien marcher, plus lentement et le bug sera vite arrivé. Un jour, notre ordinateur est bloqué parce qu'il est infesté. Il est encore bon mais les virus l'empêchent d'avancer. On doit alors les enlever un par un. C'est cela la dépression. Tout
est fait pour que cela fonctionne mais l'environnement, les événements enclenchent des processus qui sont comme des virus informatiques. Un jour, c'est le bug.
Lph & Lev : Burn out et dépression: deux mots pour désigner le même mal? D.L.: Les symptômes sont quasi-identiques. La différence est qu'en général, la dépression est liée à tous les domaines de la vie, alors que le burn out concerne certaines zones de vie (travail, enfants…). Lph & Lev : Quels sont les signaux qui doivent nous alerter? D.L.: Entrer en dépression est comme amorcer une pente glissante. Les premiers signaux qui doivent alerter sont d'abord une perte de plaisir globale dans tous les gestes du quotidien. Notre cerveau est constitué de trois zones: le cerveau limbique, le cerveau reptilien et le cortex. Le premier est responsable de nos émotions, le second des comportements primitifs et le dernier du raisonnement, de l'analyse. Une personne dépressive ne fonctionne qu'avec son cerveau limbique. Je vais vous raconter une anecdote pour illustrer mon propos. J'ai récemment voyagé en France. J'ai mis mes Tefilines à l'aéroport de Tel Aviv chez les Habad. Arrivé à Paris, je m'aperçois que j'ai oublié ma montre au moment où j'ai fait ma prière. C'est d'abord mes émotions qui ont pris le dessus, puis mon cortex est intervenu et m'a aidé à faire redescendre la pression: je savais que chez les Habad, ma montre serait récupérée et qu'il me suffisait d'envoyer quelqu'un pour la chercher. Une personne dépressive n'aurait pas été capable de ce raisonnement. Son cerveau limbique aurait mené la danse: ''De toute façon, je perds tout. Je suis incapable de garder quoi que ce soit. En plus cette montre était un cadeau. Je ne la retrouverai jamais, etc., etc.''. Il n'y a plus aucune raison, que de l'émotion et on entre dans un enchainement qui nous entraine de plus en plus vers le bas.
Lph & Lev : Existe-t-il des solutions? D.L.: Oui, heureusement. J'ai travaillé pendant trois ans pour mettre au point un programme global qui permet de se sortir de la dépression et du burn out en trois mois. Je travaille avec des techniques testées scientifiquement. Lorsque j'adopte un plan de travail, je ne laisse aucune place au doute. Les outils que j'ai mis au point permettent de calibrer la dimension limbique. La méthode que je prescris nécessite une heure et demie de travail par jour.
Lph & Lev : Qu'est-ce qui vous a poussé à mettre au point un tel programme? D.L.: J'ai une longue expérience de psychologue et de coach. Depuis 2008, j'ai vu partir en flèche, les demandes d'aides pour des burn out. Je travaillais avec de grands groupes français et alors que jusqu’à cette date, j'intervenais pour des questions de motivation, de management, de leadership, aujourd'hui, ce n'est presque plus que pour des problèmes de surmenage et de dépression. Mon objectif étant
de rendre les gens autonomes, j'ai voulu mettre en place des modules pour toucher le plus grand nombre de personnes et les rendre autonomes dans leur prise en charge.
Par Guitel Ben-Ishay
Lph & Lev : Trois mois pour sortir de la dépression. Et après? D.L.: L'après dépend de chaque individu. Il n’y a jamais de garantie qu'il n'y aura pas de rechute, parce que cela dépend de notre environnement. Mais au moins, on a acquis des outils pour la vie et on a développé une croyance que cette situation peut se gérer. Lph & Lev : Peut-on éduquer ses enfants au bonheur? D.L.: Oui. Mais à vrai dire, les enfants ne nous écoutent pas, les grands discours ne servent pas. Les enfants nous observent. Des parents heureux, qui assument ce qu'ils sont, qui sont attachés au bien-être, éduquent de la meilleure des façons leurs enfants au bonheur. Lph & Lev : Etre heureux passe-t-il par faire le bonheur des autres? D.L.: Etre heureux est contagieux! Par nature, une personne heureuse déborde de générosité, de sensibilité. Une personne heureuse peut se soucier des autres.
Lph & Lev : Si le Bonheur est contagieux, la dépression ne l'est-elle pas aussi? Vouloir se préoccuper de l'autre malheureux présente-t-il un risque pour son propre bonheur? D.L.: Il faut savoir faire la distinction entre se sentir responsable et se sentir coupable. La physique quantique qui rejoint la Torah nous dit que nous sommes tous un. Sans entrer dans la culpabilité, nous devons nous demander quelle est notre part de responsabilité envers autrui. La limite à ne pas franchir, c'est quand le malheur des autres nous impacte au point d'être malheureux nous-mêmes.
Lph & Lev : Vous vivez en Israël depuis un an. Comment expliquez-vous que les Israéliens soient parmi les plus heureux dans le monde? D.L.: Ici, nous pouvons vivre notre identité de Juif en toute liberté. Israël permet à un large spectre de s'exprimer et laisse la place à chacun. Se sentir libre est une condition du bonheur. Ensuite, je dirais, pour moi qui ai grandi en Normandie, que le climat y est aussi pour quelque chose! Enfin, et ce n'est pas une liste exhaustive, je trouve les gens intelligents en Israël, J'ai parcouru plusieurs pays, je n'y ai pas trouvé cette lumière. Pour ma part, je peux dire que je suis encore plus heureux ici et cela rejaillit sur les autres. J'assume encore plus qui je suis depuis que je vis ici. Je prends du temps pour étudier la Torah et cela impacte mon être. J'essaie de faire honneur à mon pays à travers mes vidéos professionnelles, c'est important pour moi. Le monde est tel qu'on le regarde. Un regard positif est certainement ce qui rend les gens véritablement heureux.
Pour aller plus loin : www.david-lefrancois.com
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Tal Ben Shahar
Dossier spécial
PROFESSEUR DE BONHEUR
Son nom ne vous dit peut-être rien mais à Harvard, il était une star. Plus précisément, cet écrivain est spécialiste de psychologie positive et ses cours au sein de la prestigieuse université américaine ont été parmi les plus suivis de l'histoire. Tal Ben-Shahar, qui enseigne aujourd'hui au Centre Interdisciplinaire à Herzliya en Israël, était à Paris pour présenter son livre "Choisir sa vie", paru en version poche le 19 janvier. Dans celui-ci, il explique que tout au long de notre vie, nous sommes confrontés à trois types de choix: "D'abord ceux dont nous disposons à tout moment (sourire, inspirer profondément. Ensuite, ceux qui se présentent lors d'un événement précis (réaction face à l'échec, complimenter ou pas, collègue qui obtient de bons résultats...). Et, pour finir, les choix relatifs aux grandes évolutions de la vie (la filière professionnelle que nous allons suivre, la décision d'être utile aux autres, etc.)" Pour lui, la vie est principalement composée des deux premières formes de choix évoquées ci-dessus. Ces petites décisions que nous prenons tous les jours, plusieurs fois par jour, ont un impact immédiat et à long terme sur notre bien-être. Le HuffPost a voulu savoir comment ce professeur de bonheur réagissait dans des situations de la vie quotidienne. Pour cela, nous avons imaginé ce que pouvait être une sale journée, banale mais compliquée, parce que nous sommes fatigué ou de mauvaise humeur, ou qu'un projet au travail nous angoisse, et nous avons demandé à Tal Ben-Shahar ce qu'il ferait dans ces différents contextes.
1. Le réveil sonne et vous savez immédiatement que la journée va être compliquée. Vous êtes très pessimiste quant au fait de passer une bonne journée. Tal Ben-Shahar: Tout d'abord, il faut savoir que nous vivons tous, sans exception, de telles journées, il ne faut donc pas le vivre comme un échec mais l'accepter et se dire que c'est normal. Ensuite, je me poserais la question suivante: qu'est-ce que j'attends de cette journée? Quelles sont les trois petites choses qui seraient amusantes aujourd'hui? Cela pourrait être de déjeuner avec un ami ou de passer du temps avec ma famille. Rien que d'y penser peut changer la manière dont on envisage la journée à venir.
2. Vous arrivez au travail et tombez nez-à-nez avec deux de vos collègues qui vous disent bonjour avec un grand sourire. Vous n'avez qu'une envie, passer votre chemin. T.B-S.: Je pense que j'irais quand même leur parler, même si ce n'est que pour dire "bonjour" ou "je suis de mauvaise 8 | N° 52 OCTOBRE 2017 | WWW.LEVHAIR.COM | LPH
humeur". L'un d'entre eux me dira peut-être, "oh, moi aussi". Et alors on réalise qu'on n'est pas seul. Par ailleurs, un simple sourire peut tout changer. Même s'il est forcé au début, au final, on se sentira mieux. 3. Vous vous installez à votre bureau et êtes tracassé: vous êtes sur un projet difficile et vous faites du souci, vous avez peur de ne pas y arriver. T.B-S.: Je prendrais 5 minutes pour écrire: à propos du projet, de ce qui m'inquiète et de ce que je vais faire pour parer le problème. En écrivant, la plus chaotique des expériences peut prendre sens. L'écriture permet de résoudre des problèmes alors que si on les garde en tête, ils ne peuvent qu'empirer.
4. C'est l'heure du déjeuner. Vous devriez aller manger avec vos collègues, comme tous les midis mais avez simplement envie de prendre l'air et un peu de temps pour vous. T.B-S.: C'est très sain de marcher et de respirer un peu d'air frais et nous avons besoin de le faire régulièrement. Mais si vous décidez d'aller déjeuner avec vos collègues: laissez votre téléphone au bureau ou éteignez-le. L'un de nos plus gros problèmes aujourd'hui est que nous ne savons plus être présents, nous sommes toujours distraits. Vous pouvez aussi proposer à l'un de vos collègues de venir marcher avec vous. L'une des habitudes que j'ai prises ces dernières années est de faire des réunions en marchant. C'est un moment à la fois bon pour le corps et social.
5. Après le déjeuner, impossible de vous remettre au travail, vous traînez sur Facebook et avez la tête dans les nuages. Bref, vous procrastinez. T.B-S.: Mes proches s'imaginent que je me réveille tous les matins en me disant que je suis la personne la plus chanceuse de la planète, parce que j'adore ce que je fais de ma vie, et que je n'ai qu'une hâte, écrire le prochain chapitre de mon livre. Mais c'est faux, souvent je me réveille et j'ai juste envie de rester au lit. Ou alors je me lève et je n'arrive pas à écrire. Moi aussi, je procrastine. La meilleure manière de lutter contre la procrastination, c'est d'adopter la technique des "5 premières minutes". C'est simple: qu'on le veuille ou non, il s'agit de se mettre
à la tâche pendant seulement 5 minutes. Ce n'est pas difficile et souvent, après ces quelques instants, c'est bien plus simple de continuer. Si ça ne marche pas, je prends 5 autres minutes. Et ainsi de suite, jusqu'à ce que l'objectif soit atteint. 6. Milieu d'après-midi, vous voyez passer l'offre d'emploi de vos rêves mais vous n'osez pas postuler. T.B-S.: Il faut avant tout se poser la question: suis-je malheureux au travail à cause de l'emploi en lui-même ou à cause de la manière dont je l'appréhende? Avoir le choix est une bonne chose, mais avoir trop de choix ne l'est pas. Si l'on pense tout le temps aux autres possibilités qui pourraient nous être offertes, alors on ne s'investit pas dans ce qu'on fait. Cela vaut aussi pour nos relations amoureuses. La clé, lorsque l'on fait un choix, c'est de s'y engager pleinement et d'investir dans cette décision. Le secret de la réussite d'une relation amoureuse est moins dépendant du choix que l'on fait que de la manière dont on investit dans celle-ci. Ici, quant à cette offre d'emploi, il n'y a pas de choix évident. Si vous êtes malheureux dans votre travail depuis longtemps, malgré le fait que vous ayez tout essayé pour que cela fonctionne, alors ce n'est peut-être pas le bon boulot. Par ailleurs, si vous pensez que c'est le job de vos rêves, alors vous devriez postuler.
7. Après le travail, vous avez vraiment la flemme d'aller à la salle de sport. T.B-S.: Des études montrent que des personnes qui se sont déplacées dans les quinze dernières minutes sont plus heureuses que celles qui restent assises. Bouger est extrêmement important, qu'il s'agisse de faire vingt pas ou d'aller à la salle de gym quatre fois par semaine. En ce qui me concerne, je fais du vélo en salle de sport, souvent en regardant des vidéos ou en écoutant de la musique. Le sport est l'un des meilleurs leviers pour accroître son bonheur et diminuer les niveaux de dépression et d'anxiété. Donc faites du sport, au moins trois ou quatre fois par semaine. 8. Dans les transports en commun pour rentrer chez vous, vous vous plaignez intérieurement de faire ce même trajet chaque jour.
T.B-S.: Ici j'ai le choix, même si je reste dans le même métro, de faire attention à de nouveaux détails. Ma professeure de psychologie Ellen Langer a montré que, lorsqu'on demande à des musiciens qui ont déjà joué un morceau des dizaines de fois de s'attarder sur un détail qu'ils n'avaient pas remarqué auparavant, alors ils apprécient beaucoup plus de rejouer ce morceau. C'est pareil pour toutes nos activités ou pour le fait d'être avec la même personne depuis vingt ans. On peut toujours trouver une qualité nouvelle chez quelqu'un. Donc sur le trajet, réfléchissez à ce que vous n'aviez jamais remarqué auparavant. Ou bien faites un trajet différent, passer dans une autre rue ou descendez un arrêt de métro plus tôt. 9. Vous arrivez chez vous et constatez que vos enfants ont encore laissé la cuisine en désordre et cela vous agace au plus haut point. T.B-S.: J'irais dans ma chambre et compterais jusqu'à cent en respirant profondément. Après ça, je devrais me sentir mieux et me demanderais alors quelle est la meilleure manière de régler la situation. S'il faut être en colère contre mes enfants, alors d'accord. Mais au moins, ce sera une colère contrôlée. Une autre façon de régler un tel problème est de faire preuve d'humour. Je vous donne un exemple: mon fils de sept ans laissait tout le temps son linge sale traîner dans la salle de bain. Après le lui avoir répété plusieurs fois, un soir, je l'ai appelé et lui ai dit: "Monsieur, merci beaucoup de m'offrir cette opportunité de vous servir, je suis réellement heureux de pouvoir mettre vos vêtements sales dans le panier à linge." Il a été choqué. Il a ri deux ou trois fois mais il n'a plus jamais laissé traîner son linge. Cela n'aurait pas marché si j'avais été en colère.
10. Vous tombez de fatigue mais continuez à regarder une série même si c'est insupportable. T.B-S.: Eteignez tout ça et allez dormir. Le sommeil est très important pour être heureux. Je dors sept ou huit heures par nuit. J'aime me coucher tôt et me lever tôt. Ce qui ne veut pas dire que de temps à autre, on ne peut pas faire de folies. Source: Huffington Post
N° 52 OCTOBRE 2017 | WWW.LEVHAIR.COM | LPH | 9
Éducation
VANESSA ZEITOUN
« Accompagner tous les élèves vers leur réussite » Chef de projets dans l’établissement marseillais depuis deux ans, Vanessa ZEITOUN vient de prendre la tête de l’ORT Marseille. Elle nous présente son parcours, ses projets et son attachement à la communauté juive marseillaise.
Lev haïr & Le P'tit Hebdo : Quel est votre parcours ?
Vanessa Zeitoun : « Chimiste de formation, j’ai enseigné pendant près de 20 ans en collège, en lycée et en primaire où j’ai été professeur des écoles. Je suis ensuite devenue conseillère pédagogique et maître formateur puis j’’ai suivi une formation de chef d’établissement pendant deux ans à l’institut André et Rina Néher à Paris. Je me suis investie aussi pour le Fonds Social Juif Unifié en tant que représentante du réseau des écoles juives de la région Provence Languedoc auprès des pouvoirs publics. Et me voilà à la tête de l’ORT Léon Bramson à Marseille après y avoir exercé comme chef de projets ». Lev haïr & Lph : Grâce à cette nomination, avez-vous atteint vos objectifs ?
Vanessa Zeitoun : « Oui… Je tenais à rester dans le monde de l’éducation mais j’aspirais à plus de responsabilités. La fonction de directeur d’établissement scolaire, extrêmement variée, peut être assimilée à celle d’un chef d’entreprise avec un aspect pédagogique. Re10 | N° 52 OCTOBRE 2017 | WWW.LEVHAIR.COM | LPH
lever le défi de faire réussir des jeunes, les préparer à une vie d’adulte épanouie est quelque chose de passionnant. L’objectif de l’ORT, 70 ans d’existence à Marseille, est bien celui-là : accueillir celui qui a besoin d’une seconde chance comme celui qui vise une entrée dans une grande école. Nous relevons ce challenge chaque année, celui d’accompagner chacun vers sa réussite, grâce à des équipes pédagogiques innovantes et très investies ainsi qu’un encadrement de qualité. Cette année encore, nous avons été très fiers de la réussite de nos élèves ». * Lev haïr & Lph : Quelles formations proposez-vous ?
Vanessa Zeitoun : « L’ORT c’est à la fois un collège (de la 6ème à la 3ème), un lycée général et technologique (1ères et Terminales ES, S et STMG), un lycée professionnel (3ème prépa Pro, Bac Pro Commerce et Gestion Administration). Enfin, un Post-Bac avec trois possibilités en BTS : Négociation Relations Clientèle, Opticien lunetier et Professions immobilières ».
Propos recueillis par Magali Barthès Lev haïr & Lph : Quels sont vos projets pour 2017/2018 ?
Vanessa Zeitoun : « L’année dernière, nous avons obtenu le label « Collège numérique » délivré par le Conseil départemental, ce qui permet à nos élèves de recevoir des tablettes pour travailler en classe et à la maison. Nous avons d’ailleurs eu le plaisir d’accueillir Mme Martine Vassal, présidente du Conseil départemental, qui a choisi l’ORT pour effectuer sa visite de rentrée. Nous avons également ouvert l’an dernier un Club Robotique étendu cette rentrée à tous les élèves du collège et avec eux les compétitions inter-écoles ORT, voire celles de LEGO international. Toujours dans le numérique, un nouvel Enseignement d’Exploration est proposé aux élèves de 2nde, intitulé Informatique et Création Numérique. Enfin, nos BTS Opticiens Lunetiers vont travailler avec des casques à réalité virtuelle. La pratique orale de l’anglais fait aussi partie de nos projets phares. Chaque élève du collège peut participer aux ateliers de conversation en anglais, proposés par des intervenantes de langue maternelle anglaise de l’association « Language Connexion ». En seconde, les élèves travaillent à la création de leur propre pièce de théâtre en anglais et nos étudiants passent la certification TOEIC. Les Bac Pro, eux, auront bientôt la possibilité de se familiariser avec le monde du travail, avec la création d’une « mini entreprise » et les différentes fonctions associées : chef d’entreprise, responsable communication, marketing, secrétaire, comptable… L’exercice consiste à créer un produit, ou un service tout au long de l’année. L’idée est d’être au plus près des conditions réelles : développement de partenariats, demande de subventions, ventes… Enfin, les étudiants en BTS ont accès à un module entrepreneuriat et bénéficient d’un intervenant extérieur dont la mission est de les accompagner dans un projet de création en passant entre autres par l’inévitable « Business plan ». A cela s’ajoute le développement du « Projet Voltaire » pour l’ensemble de l’établissement soit : une remise à niveau en orthographe avec une certification à la clé, un atout supplémentaire sur un CV. Enfin, nous allons proposer pour la première fois à Marseille une « Prépa Grandes Ecoles » à tous nos élèves de Terminales S et ES. Il s’agit de les accompagner vers les concours d’entrée à Sciences Po, aux Ecoles de Commerce et de Journalisme. Les cours seront dispensés par des professeurs diplômés de Sciences Po, de Khâgne Hypokhâgne. D’une manière générale, la vocation de l’ORT a toujours consisté à proposer aux étudiants des formations à la pointe des nouvelles technologies et adaptées aux besoins actuels du marché du travail ».
Lev haïr & Lph : On vous sait impliquée dans la communauté juive ; quelle incidence cela peut-il avoir sur votre établissement ?
Vanessa Zeitoun : « L’ORT est une école de la République dont le caractère propre est le judaïsme. Nous mettons donc tout en œuvre pour permettre le « minimum commun » (terme emprunté aux EEIF !). Nous tenons compte du calendrier hébraïque, tous les temps forts du judaïsme sont célébrés, les élèves suivent un enseignement d’hébreu, d’histoire et de culture juive, notre restaurant scolaire est cacher et l’école compte une synagogue plutôt très fréquentée ! En tant que membre de la Commission mémoire du CRIF, je suis très attachée au travail de mémoire qui est d’ailleurs un des axes fort de notre projet d’établissement. Nos élèves de 3ème se rendent au camp des Milles chaque année, les 1ères participent au voyage de la mémoire en Pologne, et nous participons activement à la Journée internationale de la mémoire des génocides le 29 janvier. Je suis par ailleurs restée très proche du FSJU et des actions que l’institution organise envers notre communauté, notamment à l’occasion de la campagne nationale pour la Tsedaka. Notre école est aussi directement impliquée dans ce grand mouvement de solidarité par le biais des actions qu’elle mène. L’année dernière, nous sommes parvenus à récolter près de 6000 euros, une grande satisfaction pour une première organisation. Enfin, notre attachement à Israël s’illustre par l’organisation du Bac Bleu Blanc pour nos élèves de Terminales, qui ont ainsi l’opportunité de découvrir le pays et d’en savoir plus sur les possibilités d’études. A cela s’ajoute le partenariat avec Optision pour nos élèves de BTS Opticien lunetier, une opportunité formidable qui offre à tout diplômé la possibilité de poursuivre ses études en licence d’optométrie en Israël ». * En 2017, le classement établi par Le Parisien place l’ORT Marseille N°1 dans les Bouches du Rhône et en Région PACA, avec une valeur ajoutée de 22 points dans ce classement de l’éducation nationale. Pour plus d’informations :
Site internet de l’ORT Marseille : http://marseille.ort.asso.fr Facebook : ORT Marseille Léon Bramson Téléphone : 04 91 29 61 33 Adresse : ORT Marseille, 9 rue des Forges, 13010 Marseille Bus 18 arrêt Capelette Curtel ou Fiffi Turin, départ Metro Castellane. N° 52 OCTOBRE 2017 | WWW.LEVHAIR.COM | LPH | 11
Le triangle Infernal : Parents enfants Smartphones Comment le gérer, Quels risques?
''Imaot lo zminot''
NE PAS DÉRANGER ENTRE 18H
Trois sœurs, habitantes de la localité de Shilo, dans la région du Binyamin, ont lancé une initiative qui a rapidement pris des proportions inattendues. Baptisée ''Imaot lo zminot'' (Mamans pas disponibles), cet appel consiste à encourager les mères à couper leur téléphone, tous les jours entre 18h et 20h, afin d'être entièrement disponibles pour leurs enfants et leur maison. En cette période de vacances, où, plus que jamais, le smartphone dans nos maisons peut devenir envahissant, LPH s'est intéressé de près à cette initiative. Nous avons interrogé, celle par qui tout a commencé: Moria Shapira, mère de 5 enfants.
Le P'tit Hebdo & Lev Hair : D’où est venue l'idée de se ''déconnecter'' pendant deux heures par jour?
Moria Shapira: Je suis ce que l'on peut appeler ''accroc'' au téléphone. Mon travail de directrice du centre des visiteurs de Shilo l'Antique ainsi que mes affaires personnelles font que je suis constamment occupée avec mon téléphone. Je me suis aperçue que cela commençait à devenir une vraie addiction et qu'il fallait que je parvienne à prendre du recul. J'ai donc décidé, il y a un an, de couper mon téléphone entre 18h et 20h, tous les jours. Lph & Lev : Le Shabbat ne suffit-il pas pour concrétiser cette coupure. Pourquoi avoir tenu à rajouter ceux deux heures quotidiennes?
M.S.: Quelqu'un qui a pris sur elle ces deux heures quotidiennes m'a raconté que sa petite fille lui a fait la remarque: ''c'est Shabbat aujourd'hui?''. Effectivement, dans le monde religieux, on se déconnecte pendant une journée entière. Mais en quelque sorte, comme on n'a pas d'autre choix, on ne ressent pas que l'on se détache. En semaine, le rythme est différent et cette pause de deux heures se ressent fortement. Lph & Lev : Cette coupure est-elle facile à faire?
M.S.: Très franchement, les premiers jours, j'avais les doigts qui tremblaient pendant ces deux heures. Je comptais le temps qui restait encore jusqu’à 20h! Mais après avoir passé ce cap, je me suis aperçue, que j'étais tout simplement plus libre, que j'écoutais mes enfants, j'étais attentive à ce qu'ils me racontaient de leur journée. Eux-mêmes s'amusent à dire: ''Incroyable! On appelle ''Maman'' et elle répond tout de suite!''. En réalité, on ne se rend pas compte que lorsque l'on a le portable à portée de main, on n'écoute qu'à moitié les gens qui nous parlent. D'ailleurs, le fait que je ne sois plus en train de regarder mon téléphone pendant ce temps, a modifié aussi l'attitude des enfants. Tout est beaucoup plus calme et serein à la maison. Je m'aperçois de la quantité de choses que l'on peut faire dans sa maison en 2 heures quand on est libéré du téléphone. Le change12 | N° 52 OCTOBRE 2017 | WWW.LEVHAIR.COM | LPH
ment est impressionnant. Aujourd'hui j'attends avec impatience qu'il soit 18h! Lph & Lev : Des articles ont été consacrés à votre initiative sur Ynet et bien d'autres medias israéliens. Comment a-t-elle pris une telle proportion?
M.S.: Une fois que j'ai pris cette décision, j'en ai parlé un jour avec mes deux sœurs, Atara et Tsofia (4 enfants chacune et un emploi à plein temps). Elles ont aimé l'idée et nous avons rédigé un message (voir photo) que nous avons envoyé par whatsapp à nos connaissances, pour encourager les mères à couper leur téléphone entre 18h et 20h. Nous n'imaginions pas une seconde que ce message allait devenir viral! Il a été diffusé à des milliers de personnes, il a même été traduit en arabe! Les pères ont commencé à écrire des messages équivalents en version masculine! Puis, notre initiative est arrivée chez la journaliste Sivan Rahav-Meir et la presse s'est adressé à nous! Les personnes qui ont adopté l'initiative sont issues de tous les milieux, de toutes les origines, de tous les niveaux religieux. C'est inimaginable!
Lph & Lev : Vous avez été surprise par l'ampleur qu'a prise votre initiative, mais la comprenez-vous?
M.S.: Je suppose que nous avons touché le point faible de très nombreux foyers. Nous ressentons tous, au fond, que nous exagérons, que les téléphones ont pris une place trop importante dans nos familles et qu'ils nuisent à nos relations. Nous voulons tous lever le pied, mais nous ne trouvons pas toujours le courage, la motivation ou le bon concept. Je pense que dans ''Imaot lo zminot'', c'est aussi l'équilibre que nous proposons qui plait: il ne s'agit pas de se séparer totalement du téléphone, mais de l'oublier pendant deux heures ''seulement''. Ce sont des heures centrales dans une vie de famille. Bien entendu, chacun ensuite s'approprie le concept et l'adapte à ses attentes et à son rythme de vie.
Lph: Avez-vous eu des retours de femmes qui sont devenues ''Imaot lo zminot''?
M.S.: Oui, c'est extraordinaire. Nous recevons des messages, nous croisons des personnes qui nous disent à quel point ces deux petites heures ont transformé le quotidien de leur foyer. Ce qui nous a beaucoup plu aussi, c'est que beaucoup de gens nous ont dit qu'il fallait élargir cette initiative. Au départ, nous avons hésité à cibler uniquement les femmes. Mais il nous a paru que l'on pouvait compter sur la force des mamans. Aujourd'hui, les papas nous rejoignent et nous pensons même qu'il serait utile de lancer ''Michpa'ha lo zmina'', famille pas disponible. Tous les membres de la famille devraient être invités à éteindre leur portable pendant ces deux heures, ou du moins n'en laisser qu'un allumé, en cas d'urgence! Lph & Lev : Ces retours montrent tout de même, que nous en sommes arrivés au point de devoir "s'imposer" deux heures de temps avec notre famille. Qu'est-ce que cela vous inspire?
M.S.: Malheureusement, la vie quotidienne se mène à un rythme effréné. Etre Maman aujourd'hui, c'est vouloir tenir sa maison parfaitement, éduquer ses enfants au top et être un modèle au travail! Tout cela ne peut pas se mener de front et bien souvent, c'est au détriment de notre maison et de notre famille. C'est un défi qui est accentué par le portable qui nous accapare aussi bien pour des raisons profes-
Par Guitel Ben-Ishay
sionnelles même après avoir quitté le travail que pour des raisons personnelles. Ces deux heures quotidiennes, je les vois comme une garantie de consacrer du temps de qualité à ce que j'ai de plus important.
Lph & Lev : Comment fait-on pour ne pas ''craquer''? Un appel de son supérieur, un client qui nous cherche, bref, il ne manque pas de bons prétextes pour décrocher son téléphone ou répondre à un message… M.S.: Il s'agit de créer une ''norme sociale''. Si aujourd'hui cela peut paraitre normal d'appeler les gens à n'importe quelle heure de la journée, le but est de faire en sorte que cela devienne gênant. Il faut que dans la conscience collective, on se dise qu'on ne dérange pas les foyers entre 18h et 20h. Lph & Lev : Face à l'engouement suscité par votre initiative, pensez-vous à la faire évoluer?
M.S.: Comme je le disais, nous avons pris conscience de la nécessite de l'élargir à toute la famille. Aujourd'hui nous cherchons un développeur qui serait prêt à créer une application qui éteindrait le téléphone à 18h et le rallumerait à 20h tous les jours. Une telle application pourrait beaucoup aider à installer la norme sociale dont je parlais à l'instant.
N° 44 SEPTEMBRE 2016 | WWW.LEVHAIR.COM | LPH | 13
Dr Michaël Aboulafia
Dossier Spécial : Le triangle Infernal
UN PHÉNOMÈNE PRÉOCCUPANT
Les différents sondages à travers le monde occidental interpellent: l'immense majorité des parents déclarent que le téléphone portable est une source de conflits avec leurs enfants, alors même que ce sont eux, qui la plupart du temps, prennent l'initiative d'acheter cet appareil à leur progéniture… Qu'en pense le Dr Michaël Aboulafia, pédopsychiatre?
Le P'tit Hebdo & Lev Hair : Que les enfants possèdent un téléphone est-il en soi un problème?
Dr Michaël Aboulafia: Il s'agit d'un phénomène dramatique, catastrophique pour la jeune génération. Quand un enfant est capable de rester des heures sur un téléphone, devant un jeu, alors on peut parler d'échec en termes éducatifs. Le vide que véhiculent ces appareils mis en regard avec la profondeur que l'on veut donner à l'éducation de nos enfants est inquiétant. Et plus les téléphones sont sophistiqués, plus cette question devient préoccupante. Le plus grave c'est que, bien souvent, ce sont les parents euxmêmes qui introduisent le portable entre eux et leurs enfants. Quand on achète, par exemple, un smartphone à son fils pour sa bar-mitsva, on l'attire vers l'inverse de ce qu'est la mitsva. Celle-ci est reliée au monde spirituel pour grandir, le smartphone nous tire vers le matériel et nous rend esclave.
Lph & Lev : Quels effets produit sur un enfant l'image de ses parents occupés sur leur téléphone?
Dr M.A.: C'est leur montrer un exemple de passivité. Un enfant qui voit son père ou sa mère lire un livre ou un journal, le voit en action. Ce n'est pas le cas s'ils sont en train de regarder leur écran. Même en voiture les gens ne sont plus capables d'attendre pour lire ou envoyer un message, ou pour répondre à un appel, au risque de causer de très graves accidents. Et cette habitude se garde même quand nos enfants nous observent au volant. En d'autres termes, l'image n'est pas positive et ne transmet rien de constructif à l'enfant. Lph & Lev : Sur quels plans cela peut-il affecter l'enfant?
Dr M.A.: Les téléphones portables endommagent l'intelligence émotionnelle des enfants. Il n'y a plus de ressenti et 14 | N° 52 OCTOBRE 2017 | WWW.LEVHAIR.COM | LPH
Par Guitel Ben-Ishay
donc plus aucune capacité à partager ce ressenti; le désir de vivre avec l'autre disparait. Le portable crée une passivité fatale, entraine la perte de tous les plaisirs de la vie. Même le Shabbat n'est plus un bonheur parce qu'on ne sait plus apprécier ces moments pleins de sens et tournés vers la relation à l'autre et à Hachem. Lph & Lev : Pourtant les smartphones permettent de communiquer avec énormément de personnes et justement de partager, y compris avec les membres de sa famille?
Dr M.A.: En réalité on croit qu'on partage mais on ne partage plus rien, on peut assister à des lynchages en règle, sans que personne ne vienne en aide à celui qui est visé. On ne discute plus avec ses parents, avec ses enfants. Même les messages éducatifs que prétendent transmettre certains jeux et certaines émissions, ne passent pas avec la même intensité, à travers un écran. Comment peut-on remplacer une discussion entre un père, une mère et leurs enfants par des spots sur écrans? On ne réalise plus ses propres rêves mais on vit des rêves qu'on nous impose. Tout ceci crée, sur le terrain, de la peur sociale et une absence d'autorité parentale très dangereuses. Le contenu accessible sur les smartphones est dramatique. Les jeunes sont exposés de plus en plus jeunes à la violence et regardent de la pornographie très facilement. Tous les problèmes éducatifs classiques que l'on rencontre avec des enfants et des adolescents sont exacerbés par l'utilisation des téléphones portables et autres tablettes et ordinateurs. Lph & Lev : Quelles solutions préconisez-vous?
Dr M.A.: Personnellement, je n'ai pas internet à la maison. Cela réduit déjà considérablement les problèmes. Ensuite, il est tout à fait concevable de regarder un film ou un programme, mais en famille. Quand l'enfant ne regarde pas l'écran seul, c'est déjà une autre façon de vivre. Je pense aussi qu'il est bon de songer à mettre une petite armoire, à l'entrée de la maison, dans laquelle, tous les membres de la famille déposent leur téléphone en arrivant. Lph & Lev : Bannir les écrans n'est-il pas excessif? Ils ont leur utilité et leurs bons côtés, non?
Dr M.A.: Quand on voit les dégâts causés, on ne peut pas dire que ce soit excessif de les bannir à la maison. A cela s'ajoute tous les dommages sur lesquels nous n'avons pas encore le recul nécessaire. Ceci étant, il est, bien entendu, difficile maintenant de retirer tous les téléphones. Une fois que les appareils sont déjà dans les mains de nos ados, il convient de les gérer avec eux de façon à ce qu'ils nuisent le moins possible à leur développement. Il est déjà trop tard pour apporter des solutions idéales mais cela ne signifie pas que nous ne pouvons pas, avec nos enfants, faire en sorte que les effets néfastes soient atténués.
Sarah Zouabi
Reportage : LES NOUVEAUX JUSTES : Ces non -Juifs qui aiment Israël. Pourquoi déclarent-ils leurs passion envers et contre tous
ARABE, MUSULMANE ET SIONISTE! Nous vivons dans une réalité complexe, c'est le moins que l'on puisse dire. Et chaque jour nous apporte la preuve que rien n'est tout blanc ou tout noir et que le bien ne se trouve pas toujours là où on l'attendrait. Le conflit qui nous oppose à nos voisins arabes, la haine qu'ils nous vouent et le sentiment de méfiance que nous avons bien normalement développé envers eux, nous font oublier qu'il existe aussi parmi ceux-ci des personnes prêtes à risquer gros pour nous démontrer leur soutien et leur amour. Sarah Zouabi en est un merveilleux exemple. Voilée, avec un accent qui témoigne de ses origines, elle n'hésite pas à revendiquer haut et fort sa fierté d'être israélienne et de vivre dans le pays des Juifs. LPH vous présente ce personnage que l'on aimerait voir servir de modèle à beaucoup d'autres, y compris au sein de notre peuple…
Le P'tit Hebdo & Lev Hair : Pouvez-vous vous présenter?
Sarah Zouabi: Je m'appelle Sarah Zouabi. J'ai grandi dans une ambiance religieuse musulmane: nous observions le Ramadan, les prières. On m'a élevée dans des valeurs d'amour envers son prochain tel qu'il est. Depuis mon enfance, les Juifs ont fait partie de notre maison, ce qui n'était pas vraiment pas bien vu à l'époque. Je ne me souviens pas que mes parents souffraient du regard des autres. Mais personnellement, je suis menacée pour mon soutien aux Juifs et à Israël. Pour autant je revendique JE SUIS MENACÉE avec fierté mon sionisme!
POUR MON SOUTIEN AUX JUIFS ET À ISRAËL MAIS JE REVENDIQUE AVEC FIERTÉ MON SIONISME!
Lph & Lev : Qu'est-ce que le sionisme pour vous?
S.Z.: Etre sioniste pour moi c'est croire dans le droit du peuple juif d'avoir son propre Etat sur la terre sainte qui n'est autre qu'Eretz Israël. Et j'insiste bien sur le fait que l'existence de l'Etat d'Israël comme Etat des Juifs est un droit et non une faveur que l'on accorderait à ce peuple. C'est pour cette raison aussi que je passe aujourd'hui une partie de mon temps, parallèlement à mon emploi de fonctionnaire, à faire de la hasbara en Israël et à l'étranger pour défendre notre Etat.
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Lph & Lev : Quand on entend vos prises de position on ne peut que vous trouver courageuse. Est-ce ainsi que vous vous voyez?
S.Z.: Oui, je le crois. Connaissez-vous beaucoup de musulmanes qui tiennent le même discours que moi? Je vis entourée d'arabes qui me sont hostiles et qui sont hostiles aux Juifs. Je suis consciente du fait que mes prises de position publiques me mettent en danger, moi et ma famille. Je subis beaucoup de menaces, de diffamations et d'hostilité parce que je soutiens avec autant de passion Israël. Ce n'est ni agréable ni facile. C'est une attitude qui nécessite du courage, en particulier pour une femme, arabe et musulmane. Lph & Lev : Pourquoi est-ce si important pour vous de déclarer sans cesse votre amour pour l'Etat d'Israël et les Juifs? S.Z.: La haine envers les Juifs, l'antisémitisme m'insupportent au plus haut point. Je suis née en Israël et je n'ai jamais ressenti aucune haine ou aucun rejet des Juifs envers les Arabes et les Musulmans. Bien que mon pays souffre du terrorisme islamiste, il me prend dans ses bras avec amour et m'offre une égalité totale des droits. C'est pourquoi j'ai mal quand je vois le mal que l'on inflige au pays et aux Juifs. C'est cette douleur qui me fait sortir en Israël et à l'étranger pour crier à la face de tous la vérité sur mon pays et sur le peuple juif que j'aime et que j'admire. Lph & Lev : Que nous manque-t-il pour que nous nous comprenions mieux les uns les autres dans le pays et dans la région?
Par Guitel Ben-Ishay Bien que mon pays souffre du terrorisme islamiste, il me prend dans ses bras avec amour et m'offre une égalité totale des droits
S.Z.: Le dialogue. Nous devrions créer des groupes de discussion. L'autre point sur lequel nous devons agir c'est l'éducation à l'amour dès l'enfance et apprendre ce que signifie respecter son prochain. Enfin, il nous faut apprendre à aimer, à respecter et à admirer le pays dans lequel nous vivons.
Lph & Lev : Comment décrivez-vous votre vie en Israel? S.Z.: Il n'existe pas d'Etat parfait. Il y a beaucoup à améliorer dans notre pays. Ceci étant, il n'y a aucune comparaison entre ma vie dans l'Etat d'Israël et celle que j'aurais dans un pays arabe et ce dans tous les domaines. En Israël, les crimes d'honneur sont moins répandus dans le secteur arabe, mais les mentalités sont dures à changer. Ici, on me respecte en tant que femme, arabe et musulmane.
L'EXISTENCE DE L'ETAT D'ISRAËL COMME ETAT DES JUIFS EST UN DROIT ET NON UNE FAVEUR QUE L'ON ACCORDERAIT À CE PEUPLE
Lph & Lev : Qu'admirezvous le plus en Israël?
S.Z.: J'aime la liberté, la possibilité qui m'est donnée de faire ce que je veux. J'aime le fait que l'Etat respecte tous ses citoyens sans distinction de religion, de race ou de sexe. J'aime l'égalité totale des droits qui y règne. J'aime l'amour, la chaleur du peuple juif envers moi et envers les êtres humains en général. Le peuple juif et l'Etat d'Israël sont demandeurs de la paix.
l'amour de l'Etat dans lequel nous vivons qui nous donne liberté et égalité. Lph & Lev : Quel est votre message au monde?
S.Z.: Je dis au monde que l'Etat d'Israël est la seule démocratie du Proche-Orient et qu'il respecte l'humanité. Il est le meilleur endroit où vivre! Le temps est venu de laisser les Juifs vivre en paix dans leur Etat qui leur a été promis après tant d'années de persécution et de tentatives d'extermination. Que le monde nous laisse tranquille et s'occupe de ses affaires! Je lui dis que mon pays a le droit de se défendre contre le terrorisme et contre tous ceux qui lui veulent du mal! Je déclare fièrement: AM ISRAEL HAY VEKAYAM! Lph & Lev : Quels sont vos vœux pour l'année 5778?
S.Z.: Je souhaite au monde entier la paix et l'amour. Au peuple d'Israël, je souhaite beaucoup de santé, d'amour, de sérénité, de prospérité, de fraternité, de sécurité et de foi dans la justesse de son chemin! Hag Sameah et Shana tova!
Lph & Lev : Qu'est-ce qui vous agace le plus en Israël?
S.Z.: Ce qui m'agace le plus c'est quand on profite de la démocratie israélienne pour salir le nom de l'Etat d'Israël au om de la liberté d'expression. Ce qui m'agace aussi c'est l'ingratitude de ceux qui ne savent pas voir ce que l'Etat d'Israël leur offre au quotidien. Lph & Lev : Quel est le principal message que vous avez transmis à vos enfants?
S.Z.: L'éducation que j'ai donnée à mon fils, Mohammed Zouabi, en a fait un des principaux acteurs de la défense d'Israël ici et dans le monde. Je l'ai éduqué à aimer chaque homme pour ce qu'il est et à se battre pour la justice et la vérité. Je lui ai aussi inculqué N° 52 OCTOBRE 2017 | WWW.LEVHAIR.COM | LPH | 17
Reportage : LES NOUVEAUX JUSTES : Ces non -Juifs qui aiment Israël. Pourquoi déclarent-ils leurs passion envers et contre tous
“Rien n'est impossible” MOUNIR MAHJOUBI ADMIRATIF EN ISRAËL
Mounir Mahjoubi est le jeune secrétaire d'Etat au numérique de 33 ans, choisi par Emmanuel Macron. Entre le 4 et le 7 septembre dernier, il était en visite en Israël. Il a pu rencontrer de nombreux entrepreneurs et il a participé au Forum DLD de l'innovation à Tel Aviv. Daniel Haïk l'a interrogé pour Studio Qualita. Mounir Mahjoubi nous livre son regard sur la ''Start-up Nation''.
Daniel Haïk: L'Etat d'Israël se caractérise par sa population issue de l'immigration, composée de personnes qui ont beaucoup voyagé. De ce que vous connaissez d'Israël, réussit-il dans la haute technologie grâce à cette richesse qui compose sa société?
Mounir Mahjoubi: C'est principalement le message que j'ai voulu faire passer dans mon intervention. Il s'agit de comprendre qu'une trajectoire de réussite qui est au départ individuelle voire qui s'inscrit dans un projet familial se concrétise souvent dans ce voyage. Le voyage nous enrichit par sa rencontre avec l'autre qui nous donne la capacité d'agir, la motivation et nous aide à avoir une vision de ce que nous voulons faire. Je pense que la plus grande force de l'Etat d'Israël c'est sa diversité. Elle se décline sur plusieurs plans: diversité des origines, des parcours intellectuels et familiaux. Tous les étudiants qui y réussissent le font à leur manière et apportent chacun à l'Etat d'Israël cette intelligence qui permet de créer des start-up que l'on ne retrouve pas dans d'autres pays. L'Etat d'Israël favorise le fait que chacun décide de son chemin, que chacun désigne l'endroit où il veut aller et qu'il puisse réussir ce dont il a besoin pour le faire. Ces parcours sont célébrés ici. Une des particularités de l'Etat d'Israël, c'est qu'il y a peu de modèles à reproduire parce que c'est un Etat très jeune avec une population issue du voyage; 18 | N° 52 OCTOBRE 2017 | WWW.LEVHAIR.COM | LPH
c'est-à-dire issue de parents qui ont quitté un endroit pour aller vers un autre, volontairement ou pas. Ils ont eu à reconstruire ou à continuer de construire ou à construire en héritage le chemin que quelqu'un avait démarré pour eux. C'est formidable et ça peut aider une nation à se dépasser. Dans le terme start-up nation que l'on accole à Israël, j'y vois aussi l'idée du dépassement d'aller plus vite. D.H.: Que peut-on apprendre d'un tel pays?
M.M.: L'état d'esprit que je viens de décrire est un peu celui que nous voulons donner à la France avec Emmanuel Macron. Comment faire pour que la France se dépasse? La première réponse est que la somme des individus doit se dépasser. Ensuite, on ne doit plus assigner personne à résidence dans l'échec. Nous devons sortir tous ceux qui sont dans l'échec, au logement, à l'emploi, à l'éducation, afin qu'ils puissent dessiner leur trajectoire. Ils doivent pouvoir créer la richesse qu'ils ont voulue pour eux. Cette richesse peut simplement être la capacité de subsister à ses propres besoins.
D.H.: Comment fait-on aujourd'hui pour motiver une nation?
M.M.: C'est certain, c'est un défi. Ce qui doit nous animer c'est la conviction que nous ne devons jamais renoncer.
Tout le monde doit être pris en considération: de la petite section de maternelle, à celui qui a décroché à l'école, jusqu'à celui qui est en chômage de longue durée en passant par celui qui exerce le même emploi depuis 20 ans mais qui est appelé à disparaitre dans les cinq prochaines années et qui doit donc se reformer. Si on néglige une personne, on se condamne tous. C'est pourquoi nous devons être capables de mobiliser nos concitoyens pour les aider à se construire et à suivre le chemin qu'ils auront choisi. Nous devons être plus efficaces et changer notre façon d'aider les autres pour ne pas sombrer collectivement. D.H.: Avec quels modèles allez-vous repartir en France?
M.M.: Sur le plan du numérique, nous allons travailler sur la façon de développer une plus grande diversité dans les parcours d'entrepreneurs à l'image de ce que l'on voit en Israël, avec des femmes plus engagées, des gens issus des quartiers populaires,… Aujourd'hui en Israël, on a réussi à multiplier cette diversité qui est essentielle. Il y a aussi en Israël, la culture du ''on peut le faire'', "pourquoi pas essayer''. Cela vient aussi du fait que si on s'est installé en Israël, c'est que l'on a déjà passé un grand cap
Par Daniel Haïk pour Studio Qualita
dans le ''rien n'est impossible''. C'est aussi l'idée qui soustend à l'existence de cet Etat. Cette mentalité doit s'implanter aussi chez chacun des Français. Historiquement, les Français ont su montrer aussi qu'ils étaient convaincus que tout est possible. Nous devons redonner ce sentiment à notre population. Notre gouvernement y croit et nous le ferons à travers des transformations radicales et en profondeur dans tous les domaines de la vie. D.H.: Cet esprit peut-il être utile à la résolution du conflit qui touche cette région depuis tant d'années?
M.M.: Je sens que l'entreprenariat et les relations commerciales peuvent être quelque chose de très beau et de très fort. Par le business, on peut créer des solidarités que l'on n'aurait pas créées autrement. Nous avons rencontré des entrepreneurs à Ramallah, nous avons rencontré des entrepreneurs arabes et Juifs à Tel Aviv. Ils ont souvent les mêmes problématiques et la même envie de développer des relations dans la région et dans le monde. L'idée de travailler ensemble est un début de paix. C'est peut-être un moyen de créer les conditions auxquelles il faudra ajouter du courage politique pour parvenir peut-être à une solution. www.studioqualita.com
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Keltoum Millière
Dossier spécial
"ISRAËL: UN PAYS REMARQUABLE ET FÉCOND"
Le nom de Millière est très familier des Francophones d'Israël. Guy Millière, en effet, par son amour et son soutien au peuple juif et à Israël, nous émeut et nous touche à chacun de ses écrits et à chacune de ses conférences. Derrière chaque grand homme se trouve une non moins grande femme, dit-on. Une fois encore l'expression populaire se vérifie. Keltoum Millière se tient aux côtés de son mari dans ses engagements qui sont aussi les siens. LPH vous présente ce personnage qui mérite véritablement de sortir un peu de l'ombre. Ses paroles à la fois sages et apaisantes contiennent une passion et une sincérité qui ne peuvent laisser indifférent. Le P'tit Hebdo & Lev Hair : Pouvez-vous vous présenter? Où avez-vous grandi, dans quelle ambiance?
Keltoum Millière: Je m’appelle Keltoum Millière. Je suis née et j’ai grandi à Saint Etienne en France de père et de mère Kabyles (de la grande Kabylie). J'ai été élevée dans une ambiance ouverte et aimante. Dans la religion musulmane.
JE PENSE SINCÈREMENT QUE CE SONT NOUS, NON JUIFS, QUI DEVONS ÊTRE RECONNAISSANTS ENVERS LE PEUPLE JUIF
Lph & Lev : A quel moment avez-vous ressenti une sympathie particulière pour l'Etat d'Israël en particulier et le peuple juif en général? Qu'est-ce qui a motivé ces sentiments?
K.M.: Je pense que la sympathie a débuté lorsque j’étais à l’université. Je suivais un cours de Yiddish que j’avais pris par défaut et le professeur était très pédagogue et il allait plus loin que l’explication de la langue. Ensuite, j’ai rencontré mon mari et j’ai commencé à comprendre ce que c’était que le judaïsme, et ce que nous devons aux Juifs. J’ai découvert l’histoire et la réalité d’Israël, et à quel point c’est un
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pays remarquable et fécond. Si on regarde l’histoire, il est notable que le seul peuple qui ait traversé les siècles est le peuple Juif, même les civilisations telles que la civilisation grecque ou romaine ont été englouties… Malgré les pogroms, les persécutions, la Shoah, le peuple juif est là, debout… Pour moi cela relève du miracle de Dieu…. Ce n’est pas de la sympathie que j’éprouve pour Israël, c’est de l’amour. Lph & Lev : Comment définissez-vous aujourd'hui vos liens avec Israël?
K.M.: Il y a quelques jours, j’ai envoyé un message à une amie juive qui vit à Philadelphie et qui était en partance pour Israël, je lui ai dit : ''Je te souhaite un très bon voyage dans ce pays que nous aimons tant, quand j’y suis je m’y sens chez moi. Et si je n’avais pas réussi à avoir mes papiers pour devenir résidente des Etats-Unis, j’ai toujours dit, je ne reviendrais pas en France, j’irais en Israël, parce que c’est un pays qui incarne toutes les valeurs qui me sont chères''.
Par Guitel Ben-Ishay
Lph & Lev : Vous êtes Kabyle. Qu'est-ce que cette identité apporte à votre discours et vos actes envers Israël. Comment votre entourage voit-il cet engagement de vous et de votre époux aux côtés des Juifs et d'Israël?
Lph: Qu'aimez-vous particulièrement faire quand vous venez en Israël?
K.M.: Je vis aux Etats Unis et j’adore vivre là où je vis. Les Etats-Unis sont le pays le plus philosémite du monde occidental ; mais Israël est un pays particulier, K.M.: Ma mère a été élevée avec des nounous juives au carrefour de l’Occident et de l’Orient. Et cela se reet elle est restée très proche des Juifs. Je pense qu’en trouve dans le quotidien. Par mes origines et parce que tant que française d’origine Kabyle, je me sens proche j’ai passionnément adoré les senteurs d’Alger quand j’y des Juifs car il y a chez le peuple Kabyle, allais en vacances lorsque j’étais adolesen raison de son histoire, une connivence cente, je retrouve ces senteurs en Israël avec le peuple juif. Les Kabyles ont été CE N’EST PAS DE LA quand je me retrouve dans les rues. Je SYMPATHIE QUE juifs, et il y a un lien invisible qui nous peux être à Tel Aviv, ville moderne par J’ÉPROUVE POUR lie aux Juifs. Malheureusement, je n’ai excellence, et qui ne dort jamais, comme ISRAËL, C’EST DE pas de très bons rapports avec une partie Las Vegas, et je peux me retrouver dans L’AMOUR de ma famille, qui est happée par la désun restaurant comme on peut en trouver information et pour certains de ses memen Orient, avec son ambiance, sa chaleur, bres, par l’islamisme. J’ai de très bons rapports avec ses senteurs…Les gestes vifs des Israéliens, leur façon mes parents qui connaissent mes positions et les parta- de parler, me rappellent la Méditerranée de mon adogent en partie. En tous les cas, ils les respectent. lescence… Un peu plus loin, je me retrouve à Jérusalem, ville envoûtante, pénétrante, sacrée… Lph & Lev : Comprenez-vous la reconnaissance et J’aime ce mélange de modernité et de tradition qui fait parfois même l'étonnement des Juifs et des Israé- d’Israël un pays sans pareil. C’est fascinant et très liens de se sentir soutenus? Et comment expliquez- agréable. J’aime y retrouver des amis. J’aime voir l’envous l'hostilité parfois systématique à l'Etat juif à gouement que les gens peuvent montrer quand mon travers le monde? mari vient faire des conférences. J’aime partager ces moments dans une ambiance « Israélienne ». Décrire K.M.: Je peux comprendre cette reconnaissance dans est difficile, car tout est dans le ressenti. C’est pourquoi la mesure où les Juifs et l’Etat d’Israël sont peu soute- je parlais d’amour. Je suis plus loin maintenant et mes nus par les populations non juives et par les Etats occi- voyages en Israël me manquent. Israël me manque. J’ai dentaux. Mais permettez-moi de vous dire que je pense hâte d’y revenir. sincèrement que ce sont nous, non Juifs, qui devons être reconnaissants envers le peuple Juif : Lph & Lev : Votre époux, Guy, a écrit un essai inti- le judaïsme a apporté au monde les valeurs fondamen- tulé ''Israël raconté à ma fille''. Auriez-vous pu tales de la civilisation occidentale (le christianisme est écrire un ouvrage semblable? venu prolonger le judaïsme et lui doit tout). - Jusqu’à aujourd’hui, les Juifs sont porteurs d’un ap- K.M.: Si j’avais son talent, dix fois oui. Je veux aussi port culturel et économique considérable au monde. transmettre à ma fille l’amour d’Israël et lui dire tout J’explique l’hostilité par ce que Jean-Francois Revel a ce que l’on doit aux Juifs. appelé le complexe de Perrichon, du nom d’une pièce de Labiche où un personnage déteste quelqu’un qui lui Lph & Lev : Quel message souhaitez-vous principaa sauvé la vie. lement transmettre? Les Juifs ont apporté au monde la Loi, donc l’essence même de la civilisation occidentale, et je crois que c’est K.M.: Je vous dirai : MERCI POUR TOUT ! difficile pour nombre de gens de l’accepter. Le problème entre Juifs et Musulmans date d’avant la Lph & Lev : Quels sont vos vœux à l'approche du refondation d’Israël. Cela n’a jamais été un problème nouvel an Juif? de territoires, cela a toujours été un problème d’ordre religieux. Je pense que le jour où l’on aura compris K.M.: Que peut-on souhaiter à des gens qu’on aime et cela, on aura tout compris. à un pays qu’on aime : la protection de DIEU ! N° 52 OCTOBRE 2017 | WWW.LEVHAIR.COM | LPH | 21
Education - Israël
Séminaire Bait Sarah
Les francophones manquent en effet d’établissements capables de répondre aux attentes spirituelles des jeunes filles en Israël et voulant faire leur études en parallèle. Le Rav Ouaknine est à la fois un soutien spirituel mais son expérience d’éducateur est la source de ce séminaire. Il a étudié dans les grandes yechivotes tel que Armentières, Bussiere pendant 10ans. Il fut le shamash du Grand Rav guershon livman z’’l !! Grand talmid haham qui étudiait avec les plus
Par Esther Azria
grands et munis d’une longue expérience dans l’enseignement fondateur des plus grandes écoles et yechivotes en France ; basant tout son enseignement sur le moussar, le travail de ses midotes. Depuis près de 3 ans, Bait Sarah, à travers ses différents programmes, a forme une centaine de jeunes filles voulant étudier leur métier en journée et se préparer a leur rôle de femme juive par des cours de torah le soir. Leurs connaissances et leurs compétences peuvent leur permettent de devenir les cadres des communautés en France et en Israël ; d’assumer et d’assurer la perpétuité du ‘Am Israël en fondant leur « bait hayehoudi ». Les cours sont assurés par une dizaine de Rabbanim, Rabaniotes et moré oraot de renom. Tous enseignant dans le but d’offrir aux jeunes filles de larges connaissances dans le domaine de la Torah, à travers les cours de ‘Houmach, Navi, Halakha, Moussar, pensée juive … Dans le cadre de son programme, ce séminaire est destiné exclusivement aux jeunes filles religieuses francophone s’étant consacrées un an complet minimum dans un séminaire auparavant et voulant rester en Israël. Le Bait Sarah offre un encadrement exceptionnelle dans une grande villa, avec tout le confort nécessaire. Situe en plein cœur de Jérusalem, très facile d’accès. Ce qui permet aux jeunes filles de pouvoir suivre leur études un peu partout voire travailler. Ce séminaire offre aussi aux jeunes filles de magnifiques chabbat dans une ambiance exceptionnelle et chaleureuse, des sorties tel que pélériner nos tsadikimes : le Rambam, Baba Sale, Rahel imenou, rabbi Meir Baal Haness. Pour plus de renseignements : veuillez contacter Mme Azria De France 01.77.38.19.58 Ou en Israël au 0525880089 Pour les insciptions : veuillez nous envoyer un mail au : baitsarah@gmail.com
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Par Guitel Ben-Ishay
Entre communauté
Quel
BEAU PEUPLE!
Vous voulez une belle histoire pour Rosh Hashana? Alors lisez les quelques lignes qui suivent, vous allez voir comment un cauchemar a viré au rêve pour un groupe israélien de 60 jeunes adultes handicapés mentaux…
UN BEAU SÉJOUR QUI SE TERMINE PAR UNE GRÈVE…
L'association Shekel en Israël s'occupe des personnes handicapées depuis presque 40 ans. Aux activités de l'année s'ajoute un séjour un l'étranger organisé pour des dizaines de jeunes adultes handicapés mentaux. Encadrés par des madrihim de Shekel, c'est avec joie et enthousiasme que 60 d'entre eux sont partis il y a quelques jours pour un séjour à Paris. Inutile de préciser l'organisation que nécessite un tel voyage sur le plan médical mais aussi l'accompagnement qui doit être minutieux. Le séjour touchant à sa fin, le groupe se rend à l'aéroport pour prendre l'avion de retour vers Tel Aviv. Et c'est là que les choses se gâtent. Ils apprennent que leur vol aura du retard puis qu'il est annulé apparemment pour cause de grève… La situation est véritablement critique: on est jeudi soir, les jeunes adultes n'ont aucune affaire, aucun médicament avec eux, les valises ayant déjà été emmenées. Rien n'est proposé au groupe et malgré le caractère très particulier de ces voyageurs, ils vont devoir passer la nuit à l'aéroport. Pour des personnes handicapées mentales, c'est une véritable épreuve, le moindre grain de sable qui se met dans la machine de l'organisation leur cause des angoisses et des troubles. De plus, ce sont des personnes qui ont besoin de leur dose de sommeil. En d'autres termes et à quelques heures de Shabbat, la situation devient préoccupante et les madrihim se sentent perdus.
QUAND LA SOLIDARITÉ S'EMBALLE
La lumière au bout du tunnel est aperçue alors que la responsable de Shekel pense à téléphoner à Audélia Azoulay. Cette maman d'autiste est une francophone qui vit en Israël. Elle prend les choses en main, comme s'il s'agissait de son propre fils qui était coincé là-bas. "En tant que maman d'autiste, je sais trop bien ce que cela signifie". Elle pense à contacter la radio juive RCJ en se disant qu'il fallait passer un appel pour demander de l'aide à la communauté juive sur place. La directrice d'antenne, Paule Henriette Levy en 24 | N° 52 OCTOBRE 2017 | WWW.LEVHAIR.COM | LPH
informe tout de suite le FSJU. C'est Michel Elbaz assisté de Sandrine Zena, qui s'occupent quotidiennement au FSJU d'actions sociales, qui prennent la direction des opérations. Ils entrent en contact avec différentes associations spécialisées dans le handicap et avec les madrihim. "Nous devions faire un point avec eux sur ce dont ils avaient besoin. N'ayant même plus leurs valises, il fallait leur apporter des vêtements, mais aussi organiser la fourniture de médicaments absolument nécessaires". Michel Elbaz contacte aussi le CASIP COJASOR qui va se préoccuper de fournir des pulls et le minimum pour se changer à tout le groupe. Entre temps, les 60 jeunes adultes et leur madrihim ont été transférés dans un hôtel à Bagnolet, où ils passeront le Shabbat avant de prendre un avion le Samedi soir. Tous les frais ont été pris en charge par le FSJU. Michel et Sandrine, sur le chemin de l'hôtel, ont même eu la gentillesse d'acheter des friandises et des gâteaux pour tout le groupe! Bien entendu, on leur a fourni bougies et vin pour Shabbat. Côté repas cacher, c'est le Rav Yossi Bensoussan, Chalia'h Habad à Bagnolet, contacté par Audélia Azoulay, qui s'est occupé de tout organiser et à en croire les témoignages, le shabbat a été succulent! Pendant le Shabbat, Sandrine Zena se rend à l'hôtel avec ses enfants. Là ils retrouvent plusieurs volontaires de la communauté qui sont venus aider les madrihim. "Nous avons joué pendant une bonne partie de l'après-midi, puis certains jeunes ont emmené les membres du groupe se promener dans les alentours de l'hôtel. L'ambiance était bonne et détendue".
CE N'EST QU'UN AU REVOIR
Au moment de partir le samedi soir, tout le monde était heureux du shabbat. Les échanges qui sont nés de cette (més)aventure ont créé des liens durables entre Français et Israéliens. ''Si nous ne sommes pas là pour nos coreligionnaires dans ces moments, alors quand?", concluent Michel Elbaz et Sandrine Zena, pour qui, cette solidarité est le fondement de leur mission. Pour aller plus loin: Association Shekel : www.shekel.org.il
Vous avez dit “Bonds” ? Jonathan Touboul
Economie Interiew
DIRECTEUR DES BONDS POUR L’EUROPE FRANCOPHONE
Lev Hair & Lph : Que sont les « Bonds » de l’Etat d’Israël ? Lorsque L’Etat d’Israël s’est créé en 1948, il n’avait pas accès aux marché financiers et vivait principalement avec les dons de la Diaspora mais ces ressources étaient insuffisantes face aux besoins du Pays. La création des Bonds par David Ben Gourion en 1951 s’est avérée la solution adéquate pour pallier aux gigantesques besoins de financement nécessaires à la construction de l’Etat d’Israël. Le réseau mondial des Bonds a perduré depuis. Le terme « Bonds » signifie en français un Bon du Trésor, un prêt que l’on fait à l’Etat d’Israël qui verse en contrepartie des intérêts au souscripteur. Par ailleurs, l’Etat d’Israël connait un parfait historique de remboursement des Bonds depuis leur création. On peut souscrire en Euros, Dollars ou Livres Sterling pour des maturités allant de de 2 à 10 ans. Rappelons ici que tous les documents réglementaires et facteurs de risques sont détaillés sur notre site www.bondsisrael.com.
Lev Hair & Lph : En quoi les Bonds sont-ils un atout stratégique pour Israël aujourd’hui ? Tout d’abord, politiquement, parce qu’ils représentent un moyen efficace pour contrer le mouvement BDS. Economiquement, 1.4 milliards de Dollars de Bonds sont collectés à peu près chaque année (dont 1 milliard aux Etats Unis) et on compte près de 650 000 souscripteurs dans le monde. L’économie Israélienne est en pleine forme mais la « Start Up Nation » a encore de nombreux défis à relever notamment dans le domaine social. Parallèlement, de grands projets d’infrastructure sont à financer dont les plus importants sont le Métro de Tel Aviv, l’installation d’un canal reliant la Mer Rouge à la Mer Morte afin d’éviter son assèchement ou
encore le Train Tel Aviv – Eilat. Les Bonds sont avant tout une source de liquidité pour Israël, ce qui contribue à la bonification de la note attribuée à Israël par les agences de notations et multiplie sa capacité d’endettement (environ 25 % de la dette Israélienne est émise via les Bonds chaque année). S&P et Fitch attribuent à Israël la note d’A+. Enfin, de façon primordiale, les Bonds permettraient à Israël en cas de problème géopolitique majeur de pouvoir continuer à se financer à des taux raisonnables alors que les taux proposés sur les marchés financiers s'élèveraient considérablement à des taux insoutenables (les taux d'emprunt sont rapidement passés de 4% à 12% lors de la seconde intifada). C’est un plan d’urgence absolument stratégique pour le Pays. C’est ainsi que lors d’un diner à Washington au mois de juillet, Le Ministre des Finances israélien, Moshé Kahlon, a remercié les Bonds pour leur « incroyable et historique contribution envers l’Etat d’Israël ».
Lev Hair & Lph : Quelles sont les perspectives de développement en France ? Dans le passé, le réseau des Bonds en France avait une forme associative et était animé par des responsables communautaires ou encore des ambassadeurs mais avec l’entrée d’Israël dans l’OCDE les Bonds ont évolué vers une règlementation plus stricte avec la création d’une entité en France régulée par l’Autorité des Marchés Financiers. Nous souhaitons créer en France le même engouement qu’aux Etats Unis où les Bonds sont un véritable club de networking professionnel dont l’un des principaux leaders est le célèbre investisseur Warren Buffett. Aux Etats Unis les Bonds sont également connus grâce aux MazalTov Bonds que l’on offre en cadeau pour les grandes occasions comme des mariages, Bar/Bat Mitsva ou encore des naissances mais les Bonds peuvent aussi être offerts aux associations caritatives.
Parasha : Lectures de la Torah, de Yom kippour
Par Michel Bensoussan
Les lectures de la Torah du matin et de l'après-midi se trouvent dans le livre de Vayikra (Lévitique) aux chapitres 16 et 18, dans la Sidra "Ahare mot". 1. LECTURE DU MATIN (6 MONTÉES) Première montée : Les fils d'Aharon sont morts à la suite d'une entrée intempestive dans le Saint des Saints. Pour ne pas que cette catastrophe se reproduise, des règles très strictes sont mises en place : seul le grand Cohen pourra pénétrer dans le Saint des Saints et ce, une seule fois par an. Ce jour spécial sera nommé plus tard "le jour de Kippour". Le Cohen devra apporter pour l’occasion un taureau en expiation et un bélier en holocauste. De plus, le Cohen devra porter des vêtements spéciaux : il ôtera ses vêtements dorés habituels, se trempera dans un Mikvé et se vêtira de cinq habits blancs. Il devra aussi prendre deux boucs identiques pour l'expiation des fautes d'Israël. Deuxième montée : Après un tirage au sort, un bouc sera désigné "pour Dieu" et l'autre "pour Azazel". Puis le Cohen sacrifie "son" taureau.
Troisième montée : Le Cohen prend des encens et des braises, qu'il mélangera à l'entrée du Saint des Saints. Le nuage ainsi formé recouvre l'arche et les chérubins. Après être sorti, il aspergera sept fois de sang (du sacrifice précédent), en direction du rideau qui le sépare du Saint des Saints. C'est alors qu'il pourra sacrifier le bouc (celui "de Dieu") pour l'expiation des fautes d'Israël. Son sang sera aussi aspergé sept fois. Ainsi, le Cohen expie ses propres fautes et celles de tout le peuple. Quatrième montée : Ensuite, il sortira vers l'autel extérieur. Il aspergera encore sept fois le sang des sacrifices. En apposant ses mains sur le bouc resté vivant (celui de Azazel), le Cohen prononce le Vidouy. C'est la reconnaissance de ses fautes et de celles de tout le peuple. Ensuite, ce bouc sera envoyé vers le désert (ce bouc "émissaire" sera jeté du haut d'une falaise).Le Cohen change à nouveau de vêtements après s'être trempé dans le
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Mikvé. Il peut ainsi procéder aux deux holocaustes qui restent.
Cinquième montée : Sur l'autel ne sont brûlées que les parties grasses du bouc. Le reste de la bête, ainsi que le taureau, sont brûlés à l'extérieur du Temple (ce qui est très rare et rappelle le rituel de la vache rousse). Tout ce cérémonial se déroulera le dix du septième mois (jour de Kippour). Ce jour-là, le peuple dans sa totalité devra jeûner. Car ce jour Dieu pardonnera toutes leurs fautes et les purifiera.
Sixième montée : Ce sera un jour férié une fois par an, il sera célébré à jamais. Aharon accomplit tout le rituel comme Dieu l'avait ordonné à Moshé.
Le Maphtir : Dans un second Sepher Torah nous lisons, dans la Sidra de Pinhas, les versets relatifs aux sacrifices de Kippour.
2. LECTURE DE L'APRÈS-MIDI (3 MONTÉES)
Première montée : (Après avoir sauté tout le chapitre 17, nous entamons le chapitre 18 de la même Sidra.) Le peuple d'Israël devra se démarquer des pratiques idolâtres et immorales des Égyptiens et des Cananéens. Deuxième montée : La liste de toutes les relations incestueuses est détaillée.
Troisième montée : L'homosexualité masculine et la zoophilie sont aussi interdites. La terre d'Israël ne supporte pas ces abominations : elle "vomit" les peuples qui les pratiquent. Les individus qui transgressent ces interdits seront retranchés du peuple par Dieu. (La haftarah de Yona est lue ensuite par la personne appelée à cette troisième montée).
L'extrême émotion du
Le Kling du mois
GAON DE VILNA
"Soudain, le Gaon sembla sortir de sa torpeur. Il se leva et se mit à nouveau à arpenter la pièce de long en large, comme je l'avais déjà vu faire par le passé. Il avait l'air de plus en plus agité. Puis, il se mit à crier, avec une extrême émotion : Quoi ! Tu n'aurais que 2 voies possibles : "beita" ou "ahishéna" ? N'y aurait-il pas une troisième voie ? Maitre du monde ! Tu dois t'en tenir à ta promesse, telle qu'elle est écrite et telle que le prophète Isaïe nous l'a transmise, dans son sens premier : "Moi l'Eternel beita ahishéna", même si cela doit se faire beita, ce sera quand même ahishéna"!
Ce témoignage de Rabbi Hillel de Shaklov, l'un des proches disciples du Gaon de Vilna, demande bien entendu explication. Qu'est ce qui agite tant Rabbi Eliahou, le fameux Gaon en cette seconde moitié du 18eme siècle, dans la capitale lithuanienne ? Le verset d'Isaïe auquel il se réfère, fait partie "LE PLUS PETIT des promesses relatives aux temps messiaDEVIENDRA niques. C'est avec lui que nous avons clos la NOMBREUX ET lecture de la Haftara shabbat dernier : "le plus LE PLUS JEUNE petit deviendra nombreux et le plus jeune une puissante nation ! Moi l'Eternel, lorsque le UNE PUISSANTE NATION ! temps viendra (beita), je précipiterai les évènements (ahishéna)" (Isaïe 60, 22) MOI L'ETEREn analysant ce verset, les Sages du talmud NEL, LORSQUE (Sanhedrin 98a) s'interrogent : " Rabbi YeoLE TEMPS shoua Ben Levi objecte : le verset semble VIENDRA contradictoire : si la gueula aura lieu lorsque le (BEITA), JE temps viendra, comment peut-elle est précipitée ? Et si elle est précipitée, c'est qu'elle se produit PRÉCIPITERAI avant le temps prévu ?! Et de répondre : si le LES ÉVÈNEpeuple est méritant, je précipiterais les évèneMENTS (AHIments. S'il ne l'est pas, elle viendra en son SHÉNA)" temps" (ISAÏE 60, 22) Le Gaon de Vilna sait comme tout le monde juif que la Rédemption d'Israël peut arriver à tout moment si le peuple dans son ensemble opère un retour sincère vers Dieu. Mais il sait aussi qu'il existe un temps prévu pour la gueula, quel que soit le niveau spirituel du peuple ! La question avait été discutée sur cette même page talmudique: Shmouel avait rappelé que l'exil du peuple, c'est aussi une période de deuil pour Dieu lui-même. Or Dieu ne peut rester indéfiniment endeuillé. Le mo28 | N° 52 OCTOBRE 2017 | WWW.LEVHAIR.COM | LPH
ment viendra inéluctablement où Il mettra fin à son deuil et enclenchera le processus de gueula (Voir Sanhedrin 97b et le commentaire de Rashi) ! Et lorsque rabbi Eliezer voulut soutenir que sans teshouva, il n'y a pas de gueula possible, il rencontra l'opposition farouche de Rabbi Yeoshoua. Finalement, conclut le Talmud, Rabbi Eliezer se tut et reconnut que la gueula viendra lorsque le moment aura sonné, avec ou sans teshouva. Or le Gaon est (aussi) un kabbaliste. Et il persuadé que "le moment" approche. Ses calculs le lui confirment. C'est donc apparemment l'option "beita" qui sera la bonne. La gueula viendra au moment prévu. Dans ce cas, il s'agira d'un lent processus, pas à pas, petit à petit, "comme l'aube qui se lève progressivement après la nuit jusqu’au moment où le soleil brillera" ! Ce sera l'époque du messianisme de Joseph, la "jeune tribu" auquel fait allusion Isaïe dans ce même verset. Il s'agira alors, comme l'avait fait Joseph de sauver le peuple physiquement en lui redonnant son unité et sa force. Mais cette prise de conscience est loin de rassurer le Gaon. "Il était très inquiet', nous rapporte Rabbi Hillel, dans son livre "Kol Hator" où il présente la pensée de son maitre concernant la prochaine rédemption. Il craint que les années que durera le processus ne soient fatales pour tous ceux qui n'auront pas le temps d'y prendre part. D’où l'extrême émotion rapportée
Par le Rav Eli kling "LORSQUE LE TEMPS VIENDRA, JE PRÉCIPITERAI" ? LE GAON DE VILNA ENSEIGNE ALORS À SES ÉLÈVES QUE CETTE TROISIÈME VOIE EST POSSIBLE. ON PEUT PRÉCIPITER LES ÉVÈNEMENTS MÊME LORSQUE LA GUEULA SE FAIT EN SON TEMPS. A CONDITION DE PRENDRE DES INITIATIVES, QUE "LE RÉVEIL VIENNE D'EN BAS"
plus haut : n'y aurait-il donc pas un moyen de faire accélérer les choses même si nous entrons dans l'époque du "temps prévu" ? N'est-il pas écrit : "lorsque le temps viendra, je précipiterai" ? Le Gaon de Vilna enseigne alors à ses élèves que cette troisième voie est possible. On peut précipiter les évènements même lorsque la gueula se fait en son temps. A condition de prendre des initiatives, que "le réveil vienne d'en bas", que les hommes n'attendent pas passivement que Dieu fasse tout le travail. Il demande alors à ses élèves de donner l'exemple en montant en Israël et en participant à la reconstruction du pays. Ce sera la fameuse "alya des élèves du Gaon", dont la première vague arrivera en 1808 à Tibériade, puis à Safed et enfin à Jérusalem. Le reste appartient à l'Histoire. La mystique du Gaon de Vilna ne consistait pas uniquement à réfléchir sur la Rédemption d'Israël. Il pensait aussi que chaque juif pouvait trouver dans la Thora le verset qui lui correspondait. Le sien, par exemple, parlait de l'obligation pour un commerçant de posséder des mesures exactes afin de ne pas tromper l'ache-
teur (Devarim 25, 15). En effet, ce verset commence par les initiales de son nom. Il pensait aussi que les évènements historiques importants jusqu’à la fin des temps étaient consignés dans la Thora et que la date de l'évènement équivalait au numéro du verset ! Se basant sur cet enseignement, on s'aperçut plus tard que "son" verset était le 5557ème de la Thora, l'année de sa mort! Autre "coïncidence", le verset qui annonce que "Moïse se mit en devoir d'expliquer la Thora" correspond à la naissance de Moïse Maïmonide, qui changea profondément notre manière de comprendre la Thora… Or, nous lisons dans notre Parasha: "Et l'Eternel ton Dieu te ramènera au Pays de tes pères. Tu le possèderas à ton tour et il te rendra plus nombreux encore que ne le furent tes pères". Ce verset qui parle du retour des exilés est le 5708eme de la Thora. Il correspond donc à l'année 1948, celle de la renaissance de l'Etat d'Israël. Tant il est vrai que les grands hommes poursuivent leur enseignement même après leur disparition…. Arrêtez-moi si je dis des bêtises…
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Education
Par Irene Landau
COMMENT OBTENIR
DE NOS ENFANTS CE QUE L’ON VEUT ?
C’est une question délicate mais il me semble qu’il n’existe qu’une seule et unique manière d’obtenir de nos enfants ce que nous désirons, c’est d’entamer un dialogue avec eux dès leur naissance. En effet, en matière d’éducation, seul le dialogue est roi. Si l’on parle à son enfant, qu’on lui explique le monde et la vie, qu’on aiguise sa sensibilité, ses émotions, son raisonnement, qu’on partage avec lui, à son niveau, bien entendu, on devient automatiquement pour lui un interlocuteur privilégié. Une fois que le dialogue est engagé, la confiance règne et l’amour s’installe. L’amour, c’est la communication d’âme à âme et alors tout devient possible. Il ne sert à rien de s’énerver, de crier, de vociférer, de frapper et d’exiger d’un enfant qu’il obéisse au doigt et à l’œil. L’enfant n’est pas un petit chiot que l’on peut dresser et auquel on peut donner des ordres en l’obligeant à faire toutes sortes de choses qu’il n’a aucune envie de réaliser. Le Dr Spock, célèbre pédiatre, expliquait qu’il est inutile de crier durant une demi-heure à son enfant d’aller se mettre en pyjama ou d’aller se coucher. Il est préférable de le prendre tout simplement par la main et de l’emmener tranquillement vers sa chambre, en lui parlant d’autre chose. Pourquoi provoquer des crises inutiles ? Il ne faut jamais, au grand jamais, établir un rapport de forces avec un enfant, mais lui montrer qu’on le comprend et qu’on est son allié. C’est une erreur fatale qui détruit irrémédiablement la relation. Bien que les adultes aient tout pouvoir sur l’enfant, il leur faut instaurer un rapport d’égal à égal au niveau de l’intelligence. Il est toujours essentiel d’expliquer à l’enfant ce que l’on désire et pourquoi, en s’adressant à lui avec sérieux et bonté, en faisant appel à son bon sens et à sa bonne volonté. L’enfant n’est pas un adulte en miniature, c’est une grande 30 | N° 52 OCTOBRE 2017 | WWW.LEVHAIR.COM | LPH
Nechama (âme) dans un petit corps, comme l’expliquait le Baal Chem Tov. Si l’on n’a pas entamé le dialogue avec lui depuis toujours et si on ne lui explique pas gentiment ce que l’on voudrait qu’il réalise et surtout pourquoi, il est difficile d’obtenir quelque chose de l’enfant. Si on se contente d’aboyer des ordres d’un air supérieur, de lui renvoyer notre colère, nos sentiments négatifs et nos frustrations, il se butte et on ne compte plus le nombre d’enfants qui affrontent leurs parents avec fureur, qui rentrent en crise, qui rejettent tout et qui font exactement le contraire de ce que l’on voudrait pour eux. L’instauration d’un rapport de forces est déplorable. C’est la pire erreur éducative qui soit. Les enfants se sentent alors inférieurs, maltraités ou ignorés, ils comprennent qu’ils n’ont pas leur place dans la vie de leurs parents. Si on ne leur parle pas, c’est souvent parce que les parents ne savent pas parler, ne comprennent pas qu’il faut parler, ne se donnent pas la peine de parler ou n’ont pas le temps de parler. Il faut donc toujours dialoguer avec son enfant et si on lui donne un petit nom gentil, c’est encore mieux. Par exemple, si on prend l’habitude de dire “mon ou ma chéri(e) “ à un enfant, il se sent aimé et compris et il est pratiquement certain qu’on ne rentrera pas en opposition avec lui. Il faut faire de l’enfant un allié et non un ennemi. L’enfant dans sa nature profonde, a toujours envie de faire plaisir à ses parents et il faut savoir utiliser ce don merveilleux inné en lui.
Coach de vie, Biopsychotherapeute : 0522 083 666 centre de la guerison psychosomatique à Jérusalem paysage@netvision.net.il Blog paysagedejerusalemblogspot.com Conférences IRENE LANDAU sur 613 TV sur YOUTUBE
N° 44 SEPTEMBRE 2016 | WWW.LEVHAIR.COM | LPH | 31
Santé / bien-être Pour ce numéro de Lev hair Lph, je me suis intéressé au marché de l’éternelle jeunesse. Personne n’a envie de vieillir. Tout le monde a envie d’avoir l’air jeune. il s’agit d’un véritable phénomène de société. On a tous envie d’être au top dans son travail, dans sa vie, dans son apparence. Comment choisir la méthode qui nous convient? Très souvent c’est le prix qui détermine notre choix. Je vais me pencher plus particulièrement sur la médecine esthétique, très en vogue car elle exclut bistouri et autre chirurgie. Cette alternative est plus douce mais coûte surtout moins chère. fils tenseurs, laser, injections représentent cependant un budget très élevé. La technologie permet d’avoir de l’innovation, de l’efficacité en rendant accessibles les soins. C’est le cas du jet peel, méthode révolutionnaire encore méconnue mais tout autant efficace que les injections d’actifs antiâge. Cette méthode permet de contrer les effets du temps mais sa technologie s’est enrichie et aujourd’hui le jet peel peut réparer la calvitie lutter contre la chute des cheveux, et effacer les cicatrices. Ce système est inspiré de la technologie de l’armée israélienne et mis au point par la
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Par Sylvie Guimet société TAV TECH de Tel Aviv. En effet, le jet peel, ses pièces à mains (différentes selon le soin choisi), les produits, tout est breveté israélien. Nous nous sommes rendu dans le centre Esthetic Méditerranée, situé à Marseille où plusieurs soins sont proposés: du simple coup d’éclat pour une soirée, un mariage à un traitement plus pérenne (cure annuelle : soins + entretien). Le salon pratique également le soin pour les cheveux et les cicatrices. Le monde de l’anti âge se décline aussi en crèmes, sérums, perles mais sont ils efficaces? Et que contiennent ils? Entre paraben et autres conservateur le prix n’induit pas forcément la qualité et l’efficacité du produit. En revanche, les produits bio, tel que Ahava qui sont les cosmétiques issus de la mer morte sont totalement naturels et surtout non testé sur les animaux sont tout autant sinon plus efficaces que les produits vendus en cosmétique. Rester jeune c’est aussi prendre soin de son corps par le sport ou simplement par l’alimentation. Pour lutter contre le temps qui passe, les industriels rivalisent de créativité. Pour retarder les effets du temps chacun a ses méthodes; Je terminerai en citant : » on ne peut s’empêcher de vieillir mais on peut s’empêcher de devenir vieux »
Echanges France-Israël
High Tech -Innovation Marseille
Par Guitel Ben-Ishay
MARSEILLE SE MOBILISE
Du 3 au 8 septembre s'est déroulé en Israël le forum DLD, véritable festival du digital qui permet à des start up du monde entier de se rencontrer et d'échanger. La ville de Marseille a organisé, aux côtés de la French Tech et de ses nombreux partenaires une mission officielle en Israël pour ce grand rendez-vous, conduite par Daniel Sperling, adjoint Au Maire de Marseille pour l'Innovation et le Développement par le Numérique notamment.
Le P'tit Hebdo & Lev Hair : Quelles relations la Ville de Marseille entretient-elle avec Israël? Daniel Sperling: Israël est un pays que nous connaissons bien à Marseille. Notre ville, qui compte la troisième plus grande communauté juive d’Europe, est jumelée depuis bientôt 60 ans avec Haïfa, une citée cosmopolite et multiculturelle qui nous ressemble. Marseille est une cité portuaire ouverte sur le monde, qui a toujours tiré parti des échanges. Aux côtés de notre grand port, plate-forme logistique internationale, s’ouvre une nouvelle ère avec le « Hub digital » qui nous positionne au cœur des flux Européens transcontinentaux et de l’économie numérique. Considérée comme la 3ème ville numérique de France avec une économie numérique qui pèse autant que l’activité portuaire, Marseille 1ère localisation de data centers après Paris possède le réseau Internet le plus puissant d’Europe. Aujourd’hui nous souhaitons aller encore plus loin avec la Start-up Nation. Car nous croyons aux vertus d’une coopération entre une SmartNation Israël et une Métropole monde intégrée à la SmartRegion PACA (Provence Alpes-Cotes-Azur) telle qu'Aix-Marseille Provence.
Lph & Lev : Les participants à la délégation pour le forum DLD ont-ils été difficiles à recruter? D.S.: Absolument pas. La French Tech a procédé à un appel à candidatures et nous emmenons une délégation de 15 start-up de la région d'Aix-Marseille. A titre de comparaison, pour les forums de Londres et de Los Angeles, elles n'étaient que 8. A cela s'ajoute la présence de 2 ministres du gouvernement français: Bruno Le Maire, ministre de l'économie qui participera à deux journées du forum et Mounir Mahjoubi, secrétaire d'Etat chargé du numérique, qui sera là pendant 3 jours. Lph & Lev : Quel est l'effet des appels au boycott d'Israël dans des forums comme le DLD?
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D.S.: Sur le plan économique, les appels au boycott n'ont absolument aucun effet. Les relations commerciales, industrielles et technologiques entre Israël et la France sont au beau fixe. La venue de deux ministres du gouvernement pour ce forum en est une preuve supplémentaire.
Lph & Lev : Quelles sont vos attentes à la veille du début de ce forum au programme chargé? D.S.: Nous comptons dans notre délégation bon nombre de personnes qui viendront en Israël pour la première fois. J'espère qu'ils découvriront l'économie israélienne florissante et que nous pourrons développer des échanges entre les entreprises françaises et israéliennes présentes. La fertilisation croisée de nos innovations et de nos entrepreneurs sera au cœur de tous les possibles face à la révolution sociétale que nous vivons. Animé par une forte motivation de « mieux réussir ensemble », nous formons le vœu que ce déplacement marque une nouvelle étape dans le développement de notre partenariat avec Israël au profit de nos intérêts respectifs. Bien au-delà des nobles enjeux des échanges culturels, de la transition numérique et énergétique, c’est ensemble dans l’action partagée que nous pourrons relever les nouveaux défis qui nous grandissent.
les combats de la licra
Par Jean-Pierre Allali et Haïm Musicant (*)
Culture : Des Livres et vous
La Licra, Ligue Internationale Contre le Racisme et l’Antisémitisme célèbre en 2017 ses 90 années d’existence. Elle a, en effet, été créée en 1927 par Bernard Lecache. A cette occasion, notre ami Jean-Pierre Allali, qui nous fait régulièrement le plaisir de nous proposer des études sur les communautés juives du monde entier, publie, avec Haïm Musicant, une véritable histoire de la Licra, à travers, notamment, de grandes affaires où elle a été partie prenante : l’assassinat à Paris de l’ataman Petlioura par l’horloger juif Samuel Schwartzbard, le pogrome de Constantine, le périple des enfants Finaly, le racisme anti-noir aux États-Unis, les procès infâmes en Union Soviétique… Le livre est préfacé par Jacques Toubon, Défenseur des Droits. Un ouvrage vraiment très intéressant. (*)
Éditions Glyphe. Février 2017. 292 pages. 22 €
évitent de regarder les femmes. Un curieux ose quand même poser la question: - Docteur, pourquoi une telle différence de prix ? Le docteur sourit face à une telle question, puis répond: - Les cerveaux de femme coûtent moins chers, car ils sont d'occasion : ce sont les seuls à avoir été utilisés. Un patient gravement malade est à l'hôpital. La famille est réunie dans la salle d'attente. Un médecin entre, fatigué, et dit: - Désolé, je vous apporte de mauvaises nouvelles. L'unique chance de survie est une greffe de cerveau. C'est une opération expérimentale, très risquée et dont les frais seront totalement à votre charge. La famille reste abasourdie. Un des membres demande: - Combien coûte un cerveau ? Le médecin répond: - Cela dépend, 5000 euros pour un cerveau d'homme, 200 euros pour un cerveau de femme. Alors, un long moment de silence s'installe. Les hommes de la famille se retiennent de rire et
Trois Saoudiens sont assis dans un restaurant en train de dîner et essayer de décider : Où aller pour les vacances ? Le premier dit: - "Allons à Jérusalem". Le deuxième dit: - « Non, il y a trop de Juifs, peut-être que nous devrions aller en Floride." Le troisième dit : - « Non, il y a trop de Juifs là-bas aussi, allons à New York". Le premier saoudien : - « Non, New York il y a beaucoup trop de Juifs." Une petite vieille dame assise à la table voisine se penche et dit : « Pourquoi, vous n'allez pas en enfer? Il n'y a pas de Juifs."
Nos racines
Liban Les juifs du
Une question se pose en 2017. Existe-il-encore une communauté juive au Liban ! Compte tenu de l'état dans lequel se trouve le pays, la réponse devrait logiguement être négative. Et pourtant! Il y a trois ans, un article publié par la Jewish Telegraphic Agency le 19 mai 2014, article repris le lendemain par la Newsletter du CRIF titrait : « Réouverture de l'unique synagogue de Beyrouth ». Déjà, en mars 2010, on pouvait lire sous la signature de Pierre Sawaya sur le site pourtant peu favorable à Israël, ce titre : « La plus grande synagogue du Liban renaît de ses cendres ». Il s'agit, précisons-le, de la synagogue Magen Avraham située au cœur de la capitale libanaise, dans le quartier Wadi Abou Jamil, centre de la vie juive de la ville autrefois. Construite en 1926, grâce à la générosité de Moïse Abraham Sassoon de Calcutta, elle a été l'objet de déprédations successives et de pillages au fil du conflit israélo-arabe. Financée par des dons privés, notamment de Juifs libanais expatriés, la rénovation de cette synagogue s'inscrit dans un programme général d'aménagement d'une partie de Beyrouth. Selon le président de la communauté juive, Isaac Arazi, une centaine de Juifs vivent aujourd'hui au Liban. Pleins feux sur une histoire tourmentée. On considère généralement que des Juifs se sont installés sur le territoire qui plus tard allait devenir le Liban dès le quatrième siècle avant J.C. On se souvient aussi que le roi Salomon envoya des ouvriers hébreux au roi Hiram de Tyr. Des traces avérées de la présence juive à Sidon et à Tyr datent du premier siècle de notre ère. Lors de la révolte juive contre les Romains entre 66 et 70, nombre de Juifs de Tyr rejoignirent les troupes de Jean de Giscala. Plus tard, en 614, lors de l'insurrection provoquée par l'arrivée des Perses, les Juifs de Tyr se soulevèrent, appelant à la rescousse leurs coreligionnaires de Damas et de Chypre. Au début de la conquête musulmane de la région, les Arabes trouvèrent des alliés en la personne des Juifs. C'est ainsi que sous les Fatimides, un Juif, Manasseh Ben Ibrahim Ibn Qazzaz, fut nommé gouverneur de la Syrie et du Liban. En 1071, la prise de Jérusalem par les Seljoukides provoqua le départ de nombreux Juifs qui s'installèrent à Tyr. Lors de la Première Croisade, les Juifs libanais deviennent des sujets du Royaume latin de Jérusalem ou du Comité de Tripoli. Visitant le Liban en 1171, le
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fameux voyageur juif, Benjamin de Tudèle signale des communautés juives à Tyr, Sidon, Byblos, Baalbeck et Tripoli. Plus tard, sous les mamelouks, l'antisémitisme freine le développement de la communauté juive. En 1492, avec la politique de « purification ethnique » en Espagne, des Juifs, conduits par un certain Isaac Samuel Hacohen, quittent la péninsule pour s'installer à Beyrouth. Ils y introduiront la fabrication de la poudre. A la fin du 17ème siècle, sous Fakreddine II Maan, deux Juifs, Isaac Caro et Ibrahim Nahmyas, furent de proches conseillers de l'émir. Au 18ème siècle, la petite communauté de Saïda fut décimée par la peste. À la même époque, des Juifs s'installèrent à Hasbayah, fief de la famille Joumblatt. Ils étaient artisans, éleveurs ou encore agriculteurs. En 1827, les Juifs de Beyrouth furent victimes d'un pogrome fomenté par des Musulmans. Vingt ans plus tard, ce sont des Chrétiens qui s'en prennent aux Juifs en lançant, en 1847, à Dar El Kamar, une accusation de meurtre rituel. Des troubles éclatent également en 1860, conduisant les Juifs de Dar El Kamar, de Hasbayah et d'Ein Zahalata à se regrouper dans des grandes villes : Beyrouth, Damas et Saïda.
La-synagogue Magen Avraham avant restauration, Beyrouth
En 1888, tous les Juifs de Hasbayah prennent une décision historique en accomplissant leur alyah : ils s'installent à Rosh Pinah, en terre d'Israël, dans la colonie de peuplement fondée par le baron Edmond de Rothschild. C'est à la même époque que des Juifs algériens et des Juifs russes décident de s'installer au Liban. Une école de l'Alliance Israélite Universelle voit le jour à Beyrouth en 1880 suivie peu après par l'ouverture de celle de Saïda. Avec l'instauration du protectorat français, la communauté juive prend de l'essor. La Grande Synagogue « Maguen Avraham » est construite et les jours de Kippour et de Pessah sont déclarés fériés et chomés par les autorités. Il y a quelques 6 000 Juifs au Liban. À la veille de la création de l'État d'Israël, on ne compte plus que 3 000 Juifs au Liban. Paradoxalement, la création de l'État juif a, pendant un temps, renforcé démographiquement la communauté juive libanaise. En effet, venus d'Irak et de Syrie, des milliers de Juifs ont choisi de se réfugier au Liban considéré alors comme « la Suisse du Proche-Orient ». Malgré la destruction par un attentat de l'école de l'Alliance en 1950 et la destitution, en 1952, de deux officiers juifs de l'armée, les Juifs libanais vivent dans une paix relative. Dès lors, en 1956, la communauté juive a plus que doublé et compte 7 000 âmes. Le miracle, hélas, ne dure pas longtemps. La guerre civile qui ravage le Liban en 1976 entraîne son lot d'exactions et d'inquiétude. La communauté juive se disloque et se désagrège. Les gens partent pour les ÉtatsUnis, l'Amérique du Sud, Israël, la Suisse et la France. En quelques mois, il n'y a plus que 1 000 Juifs au Liban. Au fil des ans, on constate quelques retours encouragés par la perspective, qui n'aura qu'un temps, de la signature d'un traité de paix avec Israël. Mais la disparition de la communauté est inéluctable. En 1981, il n'y a plus que 200 Juifs au Liban. Les années 1980 vont être celles de l'horreur : enlève-
Par Jean-Pierre Allali ments, meurtres, chantages... En 1983, la dernière juive de Saïda, madame Lévy, quitte la ville. En juillet 1984, le corps sans vie du propriétaire d'un magasin d'appareils électriques, Raoul Sobhi Mizrahi est retrouvé sur une plage près de Beyrouth. Au cours des deux années suivantes, dix autres Juifs sont enlevés : le président de la communauté, Isaac Sasson, le docteur Élie Hallak, vice président, Selim Mourad Jamous, secrétaire ainsi que Élie Srour, Henri Mann, Judas Beniste et ses deux fils, Youssef et Ibrahim, Haïm Cohen Hallala et Isaac Terrab. L'organisation des « Opprimés de la Terre », proche du Hezbollah, revendique ces enlèvements. Trois corps suppliciés sont retrouvés peu après. Ce sont ceux de Youssef Beniste, Élie Srour et Henri Mann. L'affaire des sept otages du Liban qui fera la une des journaux pendant de longs mois commence. On retrouvera bientôt les corps de Haïm Cohen Hallala et de Isaac Terrab En janvier 1987, l'annonce de l'exécution de Judas Beniste parvient en France suivie de celle d'Isaac Sasson. Depuis, le judaïsme libanais s'est peu à peu vidé de ses membres. Nombre d'entre eux ont rejoint le Canada, les États-Unis, la France et Israël. Etonnante communauté juive libanaise qui, malgré la tourmente et les départs successifs, semble résister contre vents et marées.
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Retour
Torah de vie
VERS LE FUTUR
Généralement nous associons la fête de Rosh Hashana à la Création du l'Univers. Mais les rabbins du Talmud nous font remarquer qu’en fait la création du monde commença le 25 du mois d’Eloul. Le premier Tichri, le jour du Nouvel An, c’est l’être humain -finalité de l’univers- qui fut créé. C’est en effet grâce à l'homme, seul être doué du libre arbitre que la vie dépasse le stade minéral, végétal et animal pour atteindre la phase éthique et historique. Et la Torah de préciser: «Ceci est l'Histoire des générations de l'Humanité… lorsque Dieu créa l'homme, Il le fit à sa ressemblance». Ainsi donc, nous ne commençons pas le dénombrement des années à partir de l'apparition de la matière mais bien à partir du moment où la conscience se manifesta pour la première fois dans l'homme.
CONSCIENCE
En fixant pour unité primaire du temps la journée de vingtquatre heures, le Créateur a voulu donner à l'homme un modèle. ''Et Dieu considéra que c'était bien, ce fut soir, ce fut matin, et c’était bien''. Les journées sont un phénomène qui se répète et qui se renouvelle toutes les 24 heures. Grâce à chacun d’entre nous, l'existence peut se muer en vie morale et dépasser les contingences naturelles. Dans leur ensemble tous les jours se ressemblent mais pris individuellement chaque journée, chaque être humain est unique. Le jour – YOM- puise sa force d’une mer – YAM de possibilités qui jaillisse des profondeurs de nos consciences. Tichri, le septième mois du calendrier hébraïque est semblable au Chabbat. C’est l’occasion de sortir de notre routine quotidienne et de nous ressourcer spirituellement. Il y a d’abord Roch Hachana dont les émouvantes prières et la sonnerie du Chofar nous incitent à l’amélioration de notre comportement moral. Puis viennent les Dix Jours de Techouva et le Jeune de Kippour –le Grand Pardon. Les Rabbins du Talmud enseignent qu’à l’issue de Yom Kippour, les fidèles doivent être emplis d’une immense joie. Effectivement, Roch Hachana est célébré pendant deux jours et le jeune de Yom Kippour dure 26 heures. Mais la finalité est la fête de Soukot – le temps des réjouissances qui s’étend sur 8 jours. L’enseignement est clair: les journées austères sont une préparation et le moyen d’arriver à la plénitude qui s’exprime par la joie et le bonheur de vivre dans la Souka, sous la protection divine. Le mois de Tichri est l’occasion pour nombreux de nos frères de retrouver le chemin de la synagogue. Celle-ci a une triple fonction. C’est un Beth Tefila, une maison de prière ; un Beth Hamidrash, une maison 38 | N° 52 OCTOBRE 2017 | WWW.LEVHAIR.COM | LPH
Par Rav Yaacov Spitezki d’étude (d’où l’expression populaire – «shoule» (école)) ; c’est enfin un Beth Hakenesset, une assemblée, un lieu de rencontre. Un centre communautaire, dirions-nous aujourd’hui. L’étude de la Torah, la prière et la Guemilout hassadim, l’action sociale concrète, sont les bases de toute communauté juive bien organisée. Et il est d’ailleurs dommage que ces trois pôles du Judaïsme ne soient pas réunis sous un même toit. Roch Hachana signifie littéralement la «tête de l’année». Rien n’est laissé au hasard dans la tradition juive. La tête est le siège de l’esprit. Dès le début de l’année, le Judaïsme a voulu mettre l’accent sur l’importance de l’étude et de la réflexion dans notre vie quotidienne. Roch Hachana est plus qu’un simple jour de l’an et un réveillon familial. Cette fête est également appelée «Yom Hazikaron-le jour du souvenir». Nous touchons là à un des aspects les plus importants du Judaïsme. La Torah est très attachée au passé parce que c’est un gage de progrès et d’avenir. Nous évoquons souvent Abraham, Isaac et Jacob. Pourquoi aller si loin? Il y a tant de personnages illustres dans l’histoire millénaire du peuple juif. Il y a également des personnalités contemporaines illustres.
RETOUR VERS LE FUTUR
Si nous nous retournons vers nos sources. Ce n’est pas du tout pour refuser le progrès. Bien au contraire! Le judaïsme a contribué et contribue encore aujourd’hui au progrès de l’humanité toute entière. La Bible a enseigné à toute l’humanité les bases morales de la civilisation. Comme le disait Edmond Fleg: «Le Judaïsme est à la fois le plus ancien et le plus moderne des messages». A Roch Hachana en écoutant le Chofar nous entendons l’appel des prophètes et l’appel de notre conscience… Tout ceci ne sera vrai que si nous intériorisons cet appel et cet enseignement du Chofar. Un son strident sans parole. Car il y a des réflexions, des intuitions qui dépassent les mots. Les bonnes résolutions prises à Roch Hachana et à Yom Kippour doivent se vivre concrètement tout au long de l’année. Un corps sans tête est un corps inerte. S’il veut progresser, le Judaïsme ne peut se réduire à trois journées par an. Il doit se prolonger dans la joie et l’optimisme de Soukot et de Simhat Tora tout au long de l’année. C’est ainsi que l’on se prépare à une Chana Tova, une bonne et heureuse année. RAV YAACOV SPITEZKI : 054 239 97 91 SHORASHIM Le centre pour les étudiants francophones
Pratique Depuis Souccot 2016, la nouvelle application mobile MAKOM a vu le jour au service de la Communauté Juive de la région Provence-Alpes -Côte d’Azur. Son créateur, Chmouel Alacio, développeur d’applications mobiles à Nice, accompagné de sa femme Déborah, enseignante, nous expliquent comment et pourquoi est né ce projet Pourquoi cette application mobile?
C’est avant tout un Projet Communautaire qui nous tient à coeur, il nous permet d’être utiles et de servir la Communauté Juive qui nous est chère. Nous avons toujours été des membres actifs, depuis notre jeune âge déjà, en animant les mouvements de jeunesse puis notre investissement dans les responsabilités communautaires jusqu’à aujourd’hui. A force d’échanges entre responsables communautaires, nous avons décidé qu’il fallait réunir nos forces. Jusque là, chaque communauté et association diffusait à ses fidèles ses informations dans un cercle restreint ou classique.
Par Deborah Alacio- Halimi le convertisseur de date... (Merci à Chiourim.com pour l'utilisation de leur calendrier), le lien sur le Fil d'infos i24 NEWS, les infos Cashers et les listes des produits cashers à jour mises à jour régulièrement, les prières, l’agenda des cours de nos rabbanims, l’ Annuaire des commerçants de la Com', Les Bons plans des professionnels et amis commerçants de la communauté : c'est inédit ! (Vous disposez des bons plans des commerçants partenaires, vous faites des économies et les commerçants sont ravis. A utiliser sans modération !), un espace spécial saison, l'espace “Jouez et gagnez une tablette à chaque fête” ! ainsi qu’un lecteur qr code. Comment utiliser MAKOM ?
Vous pouvez télécharger gratuitement MAKOM “l'appli qui nous réunit” en tapant tout simplement MAKOM sur votre store.
Quelle est la vocation de MAKOM ?
MAKOM est né de la volonté de nous réunir, d'agréger le contenu de Tous les acteurs de la Communauté : l'Unité dans la pluralité est notre leitmotiv ! La réussite de MAKOM c’est d’avoir créé une “synergie communautaire digitale”, et de permettre à tous les acteurs de la communauté d’être en contact avec le plus grand nombre, via des services pratiques au quotidien réunis dans une application mobile. Nous sommes heureux de compter aujourd’hui 5 000 utilisateurs ! MAKOM qu’est ce qu’on y trouve ?
MAKOM réunit des services pratiques au quotidien pour nos résidents et touristes coreligionnaires. Vous y trouverez tout ce dont vous avez besoin pour rester en contact et participer à la vie de nos Communautés. Makom est ouvert au monde et fidèle à nos traditions. En un clic, on accède à la liste géolocalisée des restaurants, épiceries et traiteurs cashers, aux radios Juives locales, à la presse Juive en ligne, un espace Save the date avec les événements communautaires de toute la région, tous les lieux et institutions de la Com' (syna, mikvés,associations....), le calendrier géolocalisable des fêtes, les horaires de Chabbat, N° 52 OCTOBRE 2017 | WWW.LEVHAIR.COM | LPH | 39
Coaching
Par Moshé Aaron Marciano
Se fixer
DES OBJECTIFS POUR ARRIVER À BON PORT La nouvelle année approche, elle et son lot de bonnes résolutions… Restez modeste, fixez-vous des objectifs que vous serez en mesure d’atteindre !
Parce qu’avoir des projets, des défis à relever est indispensable aux êtres humains que nous sommes. Donner un sens à sa vie, c’est avoir la conviction que notre existence a toute sa raison d’être, c’est croire que chaque jour n’est pas vain pour se réaliser. Parce que l’homme est un être vivant, conscient et mortel, il a nécessairement besoin de se fixer des buts précis pour savoir quelle direction il doit emprunter. Et à chaque nouvelle année, on refait le point, en regardant en arrière le parcours déjà effectué, les étapes cruciales déjà accomplies, pour à nouveau réajuster le cap et repartir de plus belle vers ce que l’on vise ! Inscrivez votre destination dans votre « Waze de vie » !
S'ÉMERVEILLER ET VISUALISER SES OBJECTIFS
Si l’on dévie parfois, c’est souvent parce que l’on a du mal à se relier à l’intensité de l’existence. Apprenez à vous remplir de ce que nous offre le monde et son environnement, en termes de découvertes, d’échanges, de création de liens, de rencontres et d’expériences. Émerveillez-vous de ce qui vous entoure. Visualisez vos objectifs car imaginer, pointer, sentir vous aidera également à créer votre réalité future. Une règle d’or qui vous permettra de mieux appréhender et faire face à la difficulté, si elle survient. Sachez, que chaque matin en vous levant, vous apportez personnellement votre contribution au monde, vous ajoutez votre 40 | N° 52 OCTOBRE 2017 | WWW.LEVHAIR.COM | LPH
pierre à un édifice collectif, uniquement parce que vous existez, que vous avancez et que vous progressez.
METTRE DU SENS DANS SON QUOTIDIEN
Se fixer des objectifs c’est tout simplement mettre du sens dans chacun de vos gestes, même les plus anodins, comme se préparer le matin, concocter un repas de famille, offrir les croissants à ses collègues ou saluer chaleureusement son voisin de palier. Vous savez que ce qui compte essentiellement c’est le chemin parcouru. À chaque progrès, l’être humain vibre un peu plus et ressent l’immense satisfaction d’avoir atteint une nouvelle étape. Le judaïsme offre à l’homme la possibilité de donner un sens à l’existence à travers le principe de la foi. La « émouna » est une force psychique inhérente à l’être, fondement de son équilibre. Elle est pleinement vivante dans la mesure où D. est présent à chaque instant de la vie de l’homme, sans être relégué au Ciel. D. est « un Roi qui vit et qui subsiste ». Sans une foi puissante, impossible de trouver un véritable sens à sa vie. Rendez-vous le 5/11 à Tel Aviv avec Moshé Aaron Marciano (l'AnOVirtuel), David Lefrançois, coach expert en neurosciences et Audrey Akoun, thérapeuthe cognitivo-comportementaliste.
La cuisine
Déco
VÉRITABLE LIEU DE VIE, DE PARTAGE ET DE RÉCEPTION
Linéaire, en L, en U ou encore avec îlot central, un bon aménagement de cuisine est celui qui optimise l’espace, rend la pièce fonctionnelle et conviviale.
La cuisine linéaire Tout d'abord, la cuisine linéaire, elle est en général longue mais pas très large. Dans ce cas, les meubles sont alignés sur le pan d'un mur avec un dégagement de 90cm pour pouvoir circuler confortablement. A partir de 2,40 m de largeur, on peut envisager une implantation parallèle sur les deux murs longitudinaux. Veiller cependant à laisser un passage de 1,20 m, pour éviter que les portes de deux meubles opposés ne s’entrechoquent à l’ouverture et permettent à deux ou trois personnes de cuisiner en même temps sans se marcher dessus.
La cuisine en ''L'' La disposition la plus courante est en “L”, classique pour des pièces de taille moyenne (10 à 15 m²). Au-delà, la cuisine peut se déployer en “U” sur trois murs, offrant alors des zones de travail et de rangement optimales. L'îlot central Si vous disposez d'une grande surface, vous pouvez aménager votre cuisine au centre de la pièce, on parle alors d’îlot central. Il est à la fois bloc de cuisson ou point d’eau, espace de préparation et de rangement, ou coin repas.
L'agencement de l'espace dans une cuisine est primordial. S'il dépend de plusieurs facteurs, 42 | N° 52 OCTOBRE 2017 | WWW.LEVHAIR.COM | LPH
Par Dorit Mullins dont sa taille, il se base cependant sur certaines règles faciles à suivre. La première est de faciliter l'utilisation de la pièce et de limiter les déplacements inutiles lors de la préparation des repas, du lavage de la vaisselle et du rangement. Ainsi, il faut s'assurer que la cuisinière, le réfrigérateur et l'évier soient proches pour rendre ces actions plus fluides. Ces trois éléments se disposent à égale distance les uns des autres tout en formant une forme géométrique imaginaire triangulaire appelée “triangle d’activité”. Ce dernier définit la zone où la plupart des activités sont concentrées puisqu’elles s’articulent autour des trois piliers principaux de la cuisine. Dans la mesure du possible, prévoyez des plans de travail suffisants autour des points d’eau et de cuisson. Il en va de même pour la poubelle, le lave-vaisselle et les placards, ils doivent tous être à proximité pour une séquence lavage et rangement des couverts rapide et efficace. La deuxième règle est le respect des hauteurs des différents éléments. Pour le plan de travail, une hauteur entre 85 et 95 cm offre un confort à tous les adultes et freine son accès aux jeunes enfants. Les meubles hauts deviennent vite inutiles ou mal rangés si leur hauteur n’est pas adaptée aux utilisateurs de la cuisine. Pour éviter cela, la dernière étagère devra être positionnée au maximum à 220cm. Enfin pour la crédence, il existe de nombreuses configurations possibles en fonction des zones qui sont soumises aux projections directes ou pas. Néanmoins, le point à prendre en compte est la hauteur de la crédence sous la hotte qui doit être au minimum de 60cm. Le troisième point important est de prévoir un éclairage fonctionnel suffisamment efficace pour la personne qui cuisine. Au-dessus de votre plan de travail, privilégiez une lumière directe et puissante, pour l’éclairage général de la cuisine ou au-dessus d’un îlot, optez pour une suspension. La cuisine est aujourd’hui une pièce phare de la maison qui se veut être également très design. Pour cela, jouez avec les couleurs et les matériaux pour personnaliser et dynamiser votre déco! Dorit Mullins, Architecte et décoratrice d’intérieur www.md-interiors.com Page FB - Dorit Mullins Interiors 0542313979
By Karen Guirchoun
Filet de perche aux olives et poivrons
Tarama maison Une poche d'œufs de cabillaud fumé 200/ 250gr (dans les épiceries caher) 6 tranches de pain de mie blancs 1 citron pressé filtré 35 à 40cl d'huile de tournesol Sel si besoin et poivre blanc Mettre dans un petit saladier l'intérieur de la poche d'oeuf en enlevant bien la peau fine, le pain légèrement mouillé et coupé petit, et le jus de citron. Commencez à écraser à la fourchette puis au batteur électrique. Rajouter peu à peu l'huile en filet comme pour monter une mayonaise. Goûter et rectifier si besoin l'assaisonnement. Mettre au frigo. Ce tarama maison sans colorant ni conservateur se garde une semaine.
Igrédients 6 filets de perche ou autre poisson blanc. 1 bocal de poivrons rouges pelés. 300gr d'olives vertes. 4 cuillères à soupe d'huile d'olive 1 cuillère à soupe de concentré de tomate. 1 cuillère à café de sel, de sucre, de paprika doux. 1 gousse d'ail hachée 1/2 cuillère à café de poivre du moulin et de curcuma. Deux verres d'eau. 3 cuillères à soupe de coriandre fraîche ou de persil plat si vous n'aimez pas la coriandre. Faire bouillir les olives et changer l'eau deux fois pour enlever l'amertume Metrre dans une sauteuse l'huile, le concentré de tomate, la gousse d'ail hachée, et toutes les épices. Faire revenir deux minutes à feu doux. Rajouter les poivrons rincés et coupés en lanieres larges et les olives égoutées. Mettre sur feu moyen avec l'eau pendant 20 mn pour que la sauce devienne courte. Rajouter ensuite les filet de poisson. Les recouvrir de la sauce et éteindre de suite. Ils cuisent grâce à la chaleur résiduelle et il ne seront ainsi pas secs. Rajouter la coriandre fraîche. Servir en entrée ou avec un riz basmati pour un plat complet. 44 | N° 52 OCTOBRE 2017 | WWW.LEVHAIR.COM | LPH
Gâteau 1-2-3-4 ! 1 verre d'huile (20cl) 1 verre de jus d'orange 1 sucre vanillé 1 sachet de levure chimique 2 verres de sucre en poudre 3 verres de farines 4 oeufs vérifiés Vanille liquide ou bouchon d'amande ou fleur d'oranger ou rien! Préchauffer votre four th6= 180 degrés. Mettre toutes les poudres ensemble et mélanger. Rajouter les ingrédients liquides. Bien mélanger. Huiller au papier absorbant 3 moules rectangulaires et les saupoudrer de sucre en poudre sur toutes les parois pour une caramelisation. Repartir l'appareil entre les trois moules et enfourner pour 30mn. Ces cakes se congèlent très bien et peuvent se manger tout au long de la journée! Avec une boule de glace noisette, un coulis de fruits rouges et des framboises fraîches, le matin avec de la pâte à tartiner..... ter De quoi profis de vos fête
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