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‫בס"ד‬

Le mensuel de la famille Juive de France

& LeP´titHebdo

51 - Juillet 2017 / Tamouz 5777

ÉDUCATION Le Campus du FSJU. Entretien avec Patrick Petit-Ohayon

LES GRANDES VACANCES Conseils, idées

HOMMAGE Simone Veil, z"l, une ardente défenseur d'Israël




Lev Haïr & LPH | N° 51 JUILLET 2017 TAMOUZ 5777

Edito Changement de cap En France, certains ont fêté le 14 juillet avec les feux d'artifices et en accueillant le président des EtatsUnis à l'Élysée. D'autres, toujours les mêmes, ont continué leur mission de destruction massive, en saccageant et incendiant 1000 voitures ''désarmées'' pour célébrer à leur manière la prise de la Bastille. Ainsi va la France, même avec son nouveau président qui ne manque pourtant pas, apparemment, de courage. En quelques jours, le troisième dirigeant fort du moment, notre premier ministre et ministre des affaire étrangères, aura lui aussi foulé le sol français. Macron a bien sûr profité de ce passage de l'allié numéro un de l'Amérique, pour lui suggérer de cesser de construire sur sa terre, et lui assurer que l'Hexagone sera toujours aux côtés d'Israël en cas de danger. A Bibi de juger, de par notre expérience passée, et nos soutiens à l'ONU comme à l'UNESCO, s'il peut compter sur l'Europe ,75 ans après le Vel d'Hiv. Tous veulent notre bien et notre sécurité, ils désirent surtout un peu de tranquillité de la part d'un monde arabe en surchauffe, qui a fait croire au monde qu'Israël est le seul responsable du sort des Palestiniens et des guerres dans la région. Finalement, en niant le droit d'Israël sur sa terre et sur son histoire, l'UNESCO finit par cautionner les actes terroristes quotidiens en terre

juive. Mais après tout pourquoi ne pas redorer le blason de la France sur la place internationale en attrapant au vol le dossier israélo-arabe ? Il serait temps que Paris réalise qu'il vaut mieux coopérer tout simplement avec la puissance israélienne que de lui faire une morale dépassée, en la mettant sur le même palier que ses voisins en déconfiture. C'est plus fort que lui, Macron voudrait bien orchestrer les événements au même titre que Trump, mais il semble oublier ses affaires intérieures, migrants et autres…Ce phénomène du succès des outsiders, des derniers partants arrivés premiers, semble faire son effet sur la planète. Même en Israël, le nouveau leader du parti Avoda, Avi Gabay, prouve que les électeurs ne se fient plus au système, ni aux sondages. Ils veulent entendre un langage simple, proche, qui amène du renouveau. De là à penser qu'il peut détrôner Bibi, comme il l'annonce déjà, il y a encore du chemin! Et comme pour les Bnei Israël dans le désert, la route est longue avant d'arriver au but, il faut passer nombre d'étapes avant de voir le bout du chemin, alors entre temps, soutenons nos dirigeants pour assurer la croissance de notre pays sans pour autant céder, sous la pression, une quelconque partie de notre terre.

Les divrey Torah sont dédiés à la mémoire bénie de Rahel Cohen bat Yamna et Eleazar Ben Iza Cohen

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Dossier spécial

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écolter pendant l'année

le fruits des vacances

Rav Yoni Lavi Celles dont certains parents préfèrent ne pas prononcer le nom sont bien là… Les grandes vacances! Le compte à rebours est lancé. Il est vrai que gérer son propre quotidien au travail, et celui de ses enfants en vacances n'est pas une sinécure. Pas de panique, Lev Haïr & LPH ont prévu un dossier spécial avec des conseils et même des idées pour que ces vacances vous paraissent plus faciles. Pour commencer, nous nous sommes entretenus avec le Rav Yoni Lavi. Relativement peu connu au sein du monde francophone, il s'est fait un nom dans le monde de l'éducation et du conseil parental israélien. Directeur de l'oulpena Yeshouroun à Petah Tikva, il est aussi l'un des fondateurs de ''Haverim Makshivim'', une ligne d'écoute pour les jeunes entre 12 et 20 ans qui répond à des milliers de questions chaque année. Le Rav Yoni Lavi apporte également ses services aux parents avec une autre ligne, Lev Avot, pour des conseils rabbiniques et psychologiques et un site, Mila Tova, sur lequel des parents et des professeurs prodiguent cours et conseils. Lev Haïr & LPH: Le spécialiste que vous êtes estime-t-il que la jeunesse d'aujourd'hui est plus difficile à g é re r e t à occuper? R a v Yo n i Lavi: La jeunesse, plus précisément l'adolescence, est une période compliquée. Le jeune construit sa personnalité, son identité, il se demande quel genre d'homme ou de femme, il veut être. Cette mission est très compliquée parce que le monde dans lequel nous vivons nous tire dans différentes directions. Ce qui différencie les jeunes d'aujourd'hui, c'est leur exposition à de nombreuses choses par l'intermédiaire des medias, omniprésents et des écrans dans toutes les maisons. Ainsi, ils ont accès à des informations, des images par toujours adaptées et osent dire ou plutôt écrire des mots qu'ils n'auraient jamais osé prononcer en dehors de ce monde virtuel. Dans le même temps, les enfants deviennent plus insolents et les parents plus réticents à entrer en conflit avec eux. En ce sens, ils représentent pour les adultes un nouveau défi. Crédit photo: Avi Friedman

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Lev Haïr & LPH: Le monde religieux est-il plus protégé? Rav Y.L.: Non, en réalité, la jeunesse religieuse est tiraillée entre deux mondes: celui de l'école, de la maison, du Bné Akiva d'un côté et celui de l'ouverture sur des musiques, des cultures et des sites internet en décalage, de l'autre. Cela peut être la source de conflits. Prenons l'exemple de la relation entre filles et garçons: leurs parents, leurs éducateurs leur expliquent la valeur du mariage et l'importance de se réserver, le monde occidental lui montre que c'est possible ici et maintenant. A l'intérieur de la tête du jeune, se crée un débat qu'il ne faut pas sous-estimer. Lev Haïr & LPH: Alors quelle est la solution, surtout quand on sait que les vacances sont propices à encore plus de temps passé sur les écrans? Rav Y.L.: Tout d'abord, nous sommes conscients que ces évolutions technologiques sont une bénédiction: le monde avance et la lumière grandit. Mais chaque lumière crée de l'ombre. On doit penser au prix que l'on paie pour en profiter et trouver les moyens de l'utiliser sans nous nuire ainsi qu'à nos enfants. Quand on pense que des enfants qui n'ont pas le droit de traverser la route tout seul parce qu'ils courent un risque à le faire, possède leur propre smartphone, on comprend que la mesure du danger n'a pas été prise! Il ne s'agit pas de tout supprimer mais d'adapter les outils aussi en fonction de l'âge et de ce que l'on pense être les limites. Ainsi, il existe des moyens pour contrôler le temps que nos enfants passent sur leurs écrans. Des logiciels éteignent automatiquement l'ordinateur au bout d'une durée définie et pour le


Par Guitel Ben-Ishay rallumer, il faut un mot de passe. Les filtres sont indispensables aussi bien sur les ordinateurs que sur les smartphones. Il est crucial de fixer des limites! Lev Haïr & LPH: Ces recommandations font partie de beaucoup de conseils que l'on entend. Pourtant elles ne sont pas toujours faciles à mettre en œuvre… C'est parfois décourageant et culpabilisant pour les parents… Rav Y.L.: Quand on lit le Tana'h et que l'on cherche des exemples de parents qui ont parfaitement réussi l'éducation de leurs enfants, on s'aperçoit que cette mission est loin d'être évidente. Bien entendu, les paroles ne sont pas toujours faciles à mettre en application, il n'y a pas de baguette magique. Etre parent est un métier et comme tel, il s'apprend. Quand le travail n'est pas bien fait, c'est toute la cellule familiale qui trinque: l'enfant, le couple et son propre développement personnel. Il convient donc, en tant que parent, d'être dans une dynamique d'amélioration permanente. Il faut lire, écouter, étudier, suivre des formations. Même si tout n'est pas dans nos mains, il nous appartient de faire le maximum. Lev Haïr & LPH: La présence des parents est importante pour le bon développement des enfants. Comment mener de front un emploi en dehors de la maison et les vacances des enfants? Rav Y.L.: Beaucoup de parents angoissent lorsqu'ils pensent aux grandes vacances et on peut le comprendre. J'invite les parents à concevoir cette période comme une grande opportunité pour les enfants d'apprendre ce qu'ils ne peuvent pas apprendre pendant tout le reste de l'année. Cela est valable sur le plan personnel et sur le plan familial. Il est vrai que les parents travaillent et qu'ils n'ont pas la possibilité d'être auprès de leurs enfants pendant les deux mois de vacances. Il faut donc se préparer pour, bien qu'étant absent physiquement, aider nos enfants à bien passer leurs vacances. Sans cela, au bout des deux mois, parents et enfants ressentiront une grande frustration, en se rendant compte que cette période a été gaspillée. Ce que je conseille, c'est de prendre chaque enfant séparément, avant les vacances. On s'assoit avec lui et on établit la liste de tout ce qu'il voudrait faire pendant ces deux mois. On peut l'aider à remplir ce temps. C'est la clé. Ensuite, il s'agira d'ajustements, de changements et de rafraichissements par rapport à cette liste. Lev Haïr & LPH: Faut-il tout prévoir jusqu'aux heures précises pour chaque activité? Rav Y.L.: Il faut être pointilleux sur le sommeil. Ce n'est pas parce que l'enfant est en vacances qu'il peut

inverser le jour et la nuit. C'est même totalement néfaste. On peut donner plus de souplesse sur les heures de coucher et de lever mais sans exagérer. En effet, la nuit est un monde sans adulte, les jeunes s'y laissent souvent aller. De plus, un enfant qui ne dort pas la nuit, se lève en début d'après-midi et toute la journée est perdue. A mon sens, un lever entre 9h et 9h30 est correct. Il est aussi important que l'enfant s'habille, fasse sa prière à une heure décente. En d'autres termes, les horaires sont fondamentaux. Lev Haïr & LPH: Les vacances sont aussi l'occasion de passer du temps en famille. Les adolescents sont parfois réticents à sortir avec leurs parents, faut-il les forcer? Rav Y.L.: Les vacances sont assez longues pour permettre aux enfants de partager leur temps entre les sorties avec leurs amis et celles avec leurs parents et famille. Il faut les inscrire dans les mouvements de jeunesse, les laisser profiter avec les jeunes de leur âge, même si cela suppose de leur faire le ''taxi'', ils voient ainsi qu'il y a une vie à l'extérieur! Vous en récolterez les bénéfices. On peut aussi très bien envisager d'envoyer ses enfants chez leurs grands-parents et leurs cousins. Cette période est propice à nouer des relations fortes qui donneront des fruits à vie! Pour ce qui est des sorties avec les parents, la règle est de ne jamais laisser personne derrière. L'enfant doit se sentir une partie inséparable de la famille. Même s'il donne l'impression de préférer rester seul, on ne doit pas rentrer dans son jeu. Les sorties familiales sont pour tous et ainsi le tissu se consolide. Au final, là aussi, les bienfaits de sa participation se feront ressentir. Il est bon de prévoir une fois par semaine, une activité avec chacun de ses enfants, ne serait-ce qu'une demiheure. On en profitera pour faire avec l'enfant, ce qu'il aime (pas regarder un film!), en fonction de son âge. Cela crée un lien unique et c'est le moment que l'enfant attendra avec le plus d'impatience tout au long de la semaine. Lev Haïr & LPH: Pour finir, existe-t-il un lien entre des vacances réussies et une rentrée réussie? Rav Y.L.: Sans aucun doute, si les vacances ont été anarchiques, alors la reprise sera très difficile. C'est la raison pour laquelle, il convient de bien remplir ses vacances. Quelques minutes de devoirs par jour, même en échange d'une récompense, ainsi qu'un retour à des horaires totalement normaux une semaine avant la fin des vacances, favoriseront aussi une rentrée plus sereine.Et c'est là aussi que nous nous rendrons compte des fruits que les graines semées pendant ces deux mois, ont pu produire! Nº51 JUILLET 2017 | LEVHAIR.COM | LPH | 7


Dossier spécial

Uprivilégié Par Guitel Ben-Ishay

n laps de temps

Les grandes vacances positivées Grandes vacances riment trop souvent avec grandes angoisses, grande appréhension et grand ennui pour les enfants… Comment surmonter cela? Comment faire pour qu'à la fin des vacances, on sente que cette période a été utilisée et non simplement écoulée? Lev Haïr & LPH s'est entretenu avec une spécialiste, Tania Jacob, conseillère parentale. Elle nous explique les dessous d'une relation parents-enfants réussie pendant les deux mois qui s'annoncent. Lev Haïr & LPH: Quelle définition devrions-nous donner à l'expression ''grandes vacances''? Tania Jacob: Les vacances scolaires sont avant tout un "laps de temps" privilégié dont il faut savoir profiter pleinement. Apprenons à le considérer comme un cadeau et non pas comme un lourd fardeau. Prenons la décision de percevoir cette période comme une occasion de se régénérer et d'élargir notre champ de réflexion. Un espace qui s'ouvre à nous en particulier lors de périodes moins stressées de notre existence. Durant cet intervalle temporel béni, il est enfin possible de purifier l'atmosphère familiale, de consolider les liens familiaux, de renforcer l'autonomie des enfants et de leur permettre de s'exprimer dans des domaines négligés le restant de l'année, de décharger les tensions et de se régénérer à l'approche de la nouvelle année scolaire. Lev Haïr & LPH: On dit que c'est une bonne chose de discuter avant les vacances avec ses enfants du programme des deux mois à venir. A partir de quel âge et jusqu'à quel âge ces discussions sont-elles envisageables? Comment donner envie aux adolescents de s'asseoir pour en parler? T.J.: Par l'entremise d'une planification mutuelle des vacances, il est possible de renforcer la coopération, le sentiment d'appartenance et de responsabilité parmi les membres de la famille. Un enfant âgé

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de trois ans est capable d'exprimer ses opinions et ses préférences. De plus, il peut faire preuve de beaucoup d'originalité vis-à-vis des activités envisageables. Un adolescent qui a pris l'habitude de discuter avec ses parents au quotidien depuis son plus jeune âge, se fera un plaisir de prendre part à la discussion. En ce qui concerne ceux qui ont plus de mal à communiquer, il est conseillé d'entamer une conversation à la fois agréable, franche, ouverte mais surtout en laissant au vestiaire son esprit bêcheur! Déterminez les points communs qui vous unissent et sur cette base, entretenez un terrain propice au dialogue. Le jour viendra où il souhaitera se joindre à la discussion de son plein gré. Lev Haïr & LPH: Quel degré de souplesse doiton adopter face à la journée type d'un enfant en vacances? Doit-on lui imposer certaines tâches? Certaines sorties? Certains horaires? Quand la sanction est-elle necessaire? T.J.: La liberté sans bornes est non seulement dangereuse, mais aussi perturbante et inquiétante pour l'enfant. C'est pourquoi il est conseillé de garder des limites et maintenir certaines règles en vigueur à la maison. Par exemple, la participation aux tâches familiales, la prière, la garde des plus petits frères et sœurs ainsi que les périodes de temps durant lesquelles l'enfant joue seul. À l'inverse, desserrez la pression dans la mesure du possible: les enfants pourront se lever un peu plus tard, sans stress et même aller dormir un peu plus tard. Bien entendu, tout dépend de l'âge des enfants. Si vous percevez un trop grand relâchement de la part de votre enfant, et qu'il a dépassé les bornes, n'hésitez pas à reprendre les rênes en mains et à le remettre sur le droit chemin.


Lev Haïr & LPH: Est-il totalement déconseillé de laisser ses enfants seuls à la maison pendant la journée (à partir d'un certain âge)? T.J.: Les parents qui travaillent sont confrontés à la difficile tâche qui consiste à combiner l'obligation de veiller au gagne-pain et le devoir de s'occuper de leurs enfants. Il est conseillé de s'y prendre à l'avance et de mettre de côté tout au long de l'année une somme d'argent destinée aux centres aérés et aux heures de baby-sitting. La loi israélienne établit clairement qu'il ne convient pas de laisser seul à la maison un enfant de moins de six ans, sans supervision. Personnellement, je pense que même un enfant de huit ans est trop petit pour rester seul. Il ne fait aucun doute que les enfants de plus de 14 ans peuvent prendre en charge partiellement la garde de leurs frères et sœurs de temps à autre. Quoi qu'il en soit, la responsabilité demeure celle des parents et il est de leur devoir de rester impliqués autant que possible et de s'assurer qu'aucun dommage ou dégâts n'adviennent ni à leurs enfants ni à leur environnement durant leur absence. Lev Haïr & LPH: On se dit aussi que les grandes vacances sont l'occasion de passer plus de temps avec ses enfants. Mais parfois, cela vire au cauchemar: plaintes, disputes, refus de participer, etc. Comment créer une bonne atmosphère? T.J: Je me réfère souvent à cette question dans le cadre de mes conférences «Surmonter les épreuves des vacances scolaires tout en en profitant!». De nos jours, il est de coutume d'imputer aux parents la responsabilité de résoudre tous les problèmes qui pourraient advenir à la maison, en servant à la fois de clown et d'animateur, censé veiller à ce que personne ne s'ennuie, D-ieu nous en préserve. Cette conception peut vous conduire à la catastrophe! Le rôle des parents n'est pas de résoudre les problèmes de l'enfant mais plutôt d'assurer la médiation et de l'aider à faire face à la frustration, à l'ennui et aux querelles quotidiennes afin qu'il puisse trouver par luimême (même à un jeune âge) les solutions à ses peines. Pour un parent, se sentir responsable de la résolution de tous les problèmes, signifie s'enfermer dans un cercle vicieux! Ce genre de conception entraine forcément un sentiment de frustration et de culpabilité; il en découlera une atmosphère fortement désagréable au sein du foyer. Les enfants continueront de se disputer, de se plaindre à leurs parents, ils s'ennuieront à longueur de journée ne seront pas coopératifs. Les vacances scolaires sont l'occasion idéale pour démontrer à nos enfants à quel point nous avons confiance en eux et en leurs capacités! Il serait juste d'apprendre comment mettre en œuvre cet enseignement, mais pour commencer, disons qu'il est recommandé de remplacer les points d'exclamation par des points d'interrogation et de demander à votre enfant ce qu'il préfèrerait ou voudrait faire, à quel jeu voudrait-il jouer, comment rompre son ennui, etc. De cette manière, les choix et leurs effets incomberont à Nº51 JUILLET 2017 | LEVHAIR.COM | LPH | 9


Dossier spécial

l'enfant et l'ambiance à la maison sera beaucoup plus agréable pour tout le monde. Je voudrais ajouter qu'il est important pour un parent qui passe de nombreuses heures auprès de ses enfants de se réserver un intervalle de calme et de tranquillité. "Du temps pour recharger ses batteries". Dans le cadre du planning journalier, il est crucial de prendre en compte une pause durant laquelle l'enfant jouera sagement dans sa chambre et ne viendra pas déranger son parent, qu'il s'agisse d'un moment de repos, d'une pause-café, d'un moment de lecture ou tout autre distraction souhaitée. Tout comme l'enfant, l'adulte a lui aussi besoin d'un moment de repos et de détente au cours de la journée. Comme je l'ai avancé ci-dessus, les vacances scolaires doivent être considérées comme un moment privilégié. Néanmoins, la vie ne cesse pas son cours à la veille des grandes vacances: le stress et la relaxation, la tristesse et la joie, la créativité et l'ennui, les embrassades et les querelles, les cris et le silence font tous partie de la vie! Ne vivez pas dans l'illusion que durant ces deux mois de vacances estivales, vous allez vous retrouver dans une toute autre dimension, où tout devrait se dérouler à merveille, dans une atmosphère agréable et heureuse. La vie a sa propre dynamique. Si vous vivez trop dans l'expectative, vous avez de fortes chances de vous retrouver déçus. Plutôt que de vivre dans l'attente, vivez l'instant présent! Ne vous sentez pas obligés de trouver chaque jour une nouvelle occupation et il n'est écrit nulle part qu'on doive sortir tous les jours! Une maison avec des enfants implique inévitablement des hauts et des bas. Ne dressez pas d'emploi du temps trop chargé, ne cherchez pas à contrôler le temps libre au chronomètre, mais laissez-le plutôt tranquillement s'insérer dans votre quotidien et apporter sa part de bien-être. C'est le moment de travailler sur vos "Midot". Réduisez la dose de panique et de colère et consacrez plus de temps à l'écoute, à vous rapprocher de votre enfant et de ses trésors cachés. De cette manière, il y a de fortes chances pour que vous vous entendiez dire «dommage que les grandes vacances soient terminées». Lev Haïr & LPH: Les colonies: comment gérer la séparation avec son enfant pour plusieurs jours? T.J.: La séparation fait partie intégrante de notre vie: la séparation entre l'enfant et sa mère le premier jour de maternelle, la séparation de la tétine, la séparation d'un ami, la séparation avant le sommeil et celle qui advient avant de partir en centre aéré pour plusieurs jours. L'incertitude qui caractérise ce genre d'évènement renforce la difficulté et la peur suscitées par la séparation. Je vous conseille donc de préparer votre enfant en lui racontant comment va se dérouler le premier matin ainsi que

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le reste de son séjour. Permettez à l'enfant d'exprimer ses appréhensions, sans porter de jugement ou de critiques. Par exemple, s'il dit qu'il a peur ou qu'il est triste, ne répondez pas par «ne sois pas triste et il n'y a aucune raison d'avoir peur», cela mettrait un terme à la discussion. Au contraire, essayez d'éclaircir les raisons de ses émotions en lui demandant de cerner ses craintes, d'exprimer ce qui l'attriste tant et ensemble, trouvez des solutions qui pourraient l'aider à surmonter son angoisse. Peut-être qu'un objet transitionnel fera l'affaire? Une chemise imprégnée du parfum de sa mère ou bien une photo de la famille toute ensemble? Les parents sont capables d'apporter énormément de force et d'énergie positive à leur enfant. Mais pour cela, vous devez d'abord vous remplir de confiance en votre enfant, vous persuadez qu'il est en mesure de s'adapter aux difficultés. C'est une condition de base afin de permettre à votre enfant de surmonter ses propres craintes et de faire le plein de bonne énergie. La sincérité de votre réaction (en particulier émotionnelle) aura un impact essentiel sur sa capacité à surmonter la séparation. Votre approche l'aidera à bien s'intégrer au cadre de la colonie et même d'en profiter pleinement. Lev Haïr & LPH: En tant que Maman, avezvous quelques exemples personnels qui ont bien fonctionné chez vous? T.J.: Oh, cela remonte à bien longtemps. En tant qu'enseignante en maternelle (Ganenet), mon emploi du temps était consacré à l'enseignement des enfants à ma charge. Les vacances scolaires étaient donc pour moi l'occasion tant attendue de profiter de mes propres enfants. Grace au congé durant les grandes vacances, j'ai pu passer mes journées à la maison, aux côtés de mes adorables enfants. J'avoue aimer dormir et passer des matinées en toute sérénité et je suis très heureuse d'avoir l'occasion de me lever tard. D-ieu merci, mes enfants partagent ce péché mignon avec moi et nous apprécions tous ces moments de détente matinale: plus besoin de préparer les cartables en dernière minute, de prendre son petit-déjeuner au lance-pierre et de courir pour attraper le car. C'est aussi pourquoi mes filles ne souhaitaient pas aller au centre aéré, à l'inverse de leurs frères que nous avons inscrits dans des centres aérés ayant pour thème "Sports Extrêmes et Sensations Fortes". Nous ne pouvions malheureusement pas nous permettre trop de dépenses, c'est pourquoi la plupart de nos activités se déroulaient surtout autour de la maison. De temps à autre, nous allions faire un tour pour découvrir de nouveaux parcs ou pique-niquer dans la nature. Les filles se livraient à toutes sortes de travaux manuels et nous apprécions chaque instant! Aujourd'hui, mes enfants ont leur propre progéniture et D-ieu merci, euxaussi savent tirer profit des vacances et regrettent de les voir se terminer. Tania Jacob conseillère parentale - Diplômée d'état 050-9160163


& à ORT Marseille

- 100% Brevet des Collèges - 100% Bac S - 100% Bac ES - 96% BAC STMG - 95% Bac PRO COM - 92% Bac PRO GA

Nous sommes ers de la réussite de nos élèves ! Les Mentions : - 10 Très Bien - 11 Bien - 38 Assez Bien

3 ème Prépa-Pro

Collège - Lycée ORT Léon Bramson

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Dossier spécial

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"La paix des gens de droite se fonde sur la vérité" La droite israélienne prend un nouveau visage ces dernières années. A celui du Likoud s'ajoute désormais celui du parti national religieux, Habayit Hayehoudi, rendu incontournable par son chef et ministre de l'Education Nationale, Naftali Bennett. Lev Haïr & LPH ont rencontré celui qui se verrait bien Premier Ministre dans un futur proche et qui a des idées claires sur l'avenir de l'éducation de nos enfants en particulier et de notre pays en général. Photo by Flash90

Lev Haïr & LPH: Qu'avez-vous pensé de la visite de Donald Trump en Israël? Naftali Bennett: Le Président Trump a clairement montré une proximité et un amour importants pour Israël et ses citoyens. Cela nous change des huit années précédentes. Il a adopté une vision régionale correcte: il a compris que le chiisme radical était le principal obstacle à la stabilité dans la région. Cette position permet aux pays Arabes sunnites, plus modérés, de créer, avec nous, une barrière et de mener une lutte contre cet axe chiite menaçant. La rupture des relations entre certains de ces pays et le Qatar, est, d'après moi, un des résultats de cette pression que l'administration Trump commence à exercer dans la région. Lev Haïr & LPH: Cette vision de la région rejoint-elle ce que vous appeliez récemment ''la paix des gens de droite''? N.B.: Pour je ne sais quelles raisons, il existe un secret bien gardé: il n'y aura jamais d'accord durable avec les Palestiniens. Jamais. Je vous donnerai une explication parmi de nombreuses autres: les Palestiniens exigent Jérusalem, la vieille ville, ce que Ehoud Barak et Bill Clinton étaient prêts à leur accorder (3/4 de la vieille ville, Har Habayit et le Mont de Oliviers), ils ont refusé. 12 | Nº51 JUILLET 2017 | LEVHAIR.COM | LPH

Personne aujourd'hui ne leur proposerait cette offre à nouveau et encore moins davantage que ce qu'ils ont refusé alors. Ce concept qu'il suffit de le vouloir pour qu'un accord durable soit signé, n'est qu'un mythe. J'irais encore plus loin: à quoi le mot ''Sion'' et par extension ''Sionisme'' fait-il référence? A Jérusalem! Toute l'attention des Juifs pendant 2000 ans tournait autour de Jérusalem: il y a un consensus, Jérusalem ne sera jamais partagée. La paix des gens de droite se fonde sur la vérité. La vérité, c'est que cette terre nous appartient, que nous ne la partagerons pas. Une vraie paix est une paix courageuse, une paix qui dit que nous ne diviserons pas notre pays, une paix qui dit aussi qu'en Judée-Samarie vivent près de deux millions d'Arabes et qu'il faut leur proposer un statut, une sorte d'autonomie mais sans souveraineté, sans Etat propre. Lev Haïr & LPH: N'êtes-vous pas isolés, les ministres et députés d'Habayit Hayehoudi, dans cette approche? N.B.: Ces dernières années, nous sommes devenus la colonne vertébrale du gouvernement israélien sur le plan des valeurs et du sionisme. Tout le système politique commence à s'aligner sur nos positions de Yaïr Lapid à Binyamin Netanyahou. Nous portons, sans honte, notre opposition aux concessions face aux arabes, nous sommes fiers d'être sionistes, de dire et de montrer que nous sommes attachés à la terre d'Israël et à la Torah d'Israël. Il en va de même dans le système éducatif et judiciaire. Doucement, les discours et les actes tendent à adopter notre vision. Je m'en félicite. Lev Haïr & LPH: Et la construction? Peut-on aussi parler dans ce domaine d'un glissement vers une optique de droite plus ferme? N.B.: La construction n'est pas suffisante. Pendant


Par Avraham Azoulay huit ans, nous avons subi un gel à Jérusalem et en Judée-Samarie. J'attends du Premier Ministre qu'enfin il décide de relancer la construction à Jérusalem notamment avec le quartier Guivat Hamatos et en Judée-Samarie. Bien entendu, si nous avions 15 ou 20 sièges, tout ceci se produirait plus rapidement. Nous agissons de toutes nos forces actuelles pour que la construction reprenne réellement. Le seul parti qui est contre un Etat palestinien, contre des concessions territoriales, qui a arrêté des libérations de terroristes, c'est Habayit Hayehoudi. Nous sommes le rempart. Nous défendons nos racines, ce que les gens qui ont construit le pays et ceux qui y sont montés jusqu’à aujourd'hui sont venus chercher. Quelles sont ces racines si ce n'est le Tana'h? Sinon, allons vivre en Australie! Pourquoi renoncer à Jérusalem, à Hevron?! Lev Haïr & LPH: Est-ce cette ligne dure que vous défendez qui vous vaut une certaine inimitié auprès de l'entourage de Donald Trump? N.B.: Si je suis un obstacle à la division de Jérusalem et de notre pays, alors j'en suis fier. Quand je me lève le matin, je ne me demande pas si les nations vont m'aimer ou pas, je me demande ce qui est bon pour les Juifs. Ce qui est bon pour les Juifs c'est Eretz Israël sans partition, c'est un pays fort et une fierté juive. Les jours où nous étions en exil, où nous avons enlevé la kippa pour ne pas être attaqués sont révolus! Nous sommes une nation indépendante qui regarde son intérêt. Seule notre foi et notre puissance nous maintiendront ici pour l'éternité, certainement pas des concessions. La méthode des concessions est perçue comme une faiblesse, elle nous apporte l'inverse de ce que nous recherchons. Le monde méprise un Etat qui est prêt à accepter d'être découpé. Lev Haïr & LPH: Venons-en à votre portefeuille ministériel: l'éducation. Etes-vous optimiste pour l'avenir de notre système éducatif? N.B.: Ces deux dernières années, nous assistons à une révolution dans le monde de l'éducation suivant les deux piliers que j'ai mis en avant: sionisme et excellence. Dans toutes les écoles du pays maintenant, les élèves sont davantage sensibilisés au sionisme et à l'héritage juif pour savoir d’où nous venons. Par ailleurs, les données concernant le niveau des élèves israéliens en mathématiques, en sciences et en anglais étaient largement insatisfaisantes. Je ne pouvais pas le tolérer. Je suis heureux que le nombre d'élèves qui présentent 5 unités au bac en mathématiques ait augmenté de façon spectaculaire, y compris dans la périphérie. Grace à cela, c'est une véritable transformation sociale que nous sommes en train de réaliser. Nous ouvrons à tous les enfants d'Israël davantage d'opportunités pour leur avenir.

C'est une première dans la société israélienne: une égalite des chances quelle que soit l'origine sociale ou géographique de l'enfant. Aujourd'hui il n'existe plus d'écoles dans lesquelles on ne peut pas présenter 5 unités en mathématiques. D'ieu n'a pas distribué une part plus grande d'intelligence à Tel Aviv qu'à Yeroham! Ce qui m'importe c'est d'inculquer aux enfants qu'ils ont des talents, qu'ils doivent travailler, faire des efforts et croire en eux. On doit se donner du mal pour atteindre l'excellence, mais c'est à la portée de tous. Nous devons éduquer nos enfants dans ce sens. Nous ne renonçons à aucun enfant. Nous avons aussi réduit le nombre d'enfants par classe de la kita alef à la kita guimel avec 27 enfants en moyenne par classe et pas 40. Nous avons ajouté 4600 assistantes maternelles supplémentaires pour les petits. Nous travaillons pour créer des générations d'enseignants et d'élèves mieux équipés et mieux orientés pour réussir dans le 21e siècle. Lev Haïr & LPH: Autre portefeuille en votre possession: la Diaspora. Quel est votre regard sur la baisse dramatique du nombre d'olim, notamment de France, cette année? N.B.: L'une des plus grandes bénédictions que l'Etat d'Israël ait reçue ces dernières années c'est l'alya de France. Ces olim arrivent avec un grand amour pour la tradition, pour la terre d'Israël, pour le peuple d'Israël. Le ministère de l'Education investit des millions de shekels pour les olim de France et de Belgique. Grace à ces budgets que nous avons obtenus, chaque élève olé a le droit de bénéficier de soutiens dans différentes matières. Des conseillers accompagnent les parents pour les guider dans le système éducatif israélien. Nous sommes dans la bonne direction pour accueillir des olim. Nous savons que de notre réussite dépendra d'autres vocations à l'alya. Nous travaillons avec le Premier ministre pour créer des commissions interministérielles pour aider à la reconnaissance des diplômes. Ainsi nous espérons encourager de plus en plus de Juifs de Diaspora et de France en particulier à nous rejoindre, ici, en Israël. Lev Haïr & LPH: Pour conclure, quelle est la vision qu'Habayit Hayehoudi portera dans les prochaines années? N.B.: Notre parti, qui représente les valeurs auxquelles nous sommes attachés, la puissance et la fierté du peuple et de l'Etat d'Israël, dans tous les domaines, doit diriger le pays. Nous espérons obtenir entre 20 et 25 mandats aux prochaines élections. Je sais que le public francophone est l'un des plus proches de nos idées. Je souhaite vous voir tous derrière nous! Nº51 JUILLET 2017 | LEVHAIR.COM | LPH | 13


Dossier spécial

Miri Regev

Crédit photo: Binyamin Touitou

''La culture est une identité, pas la propriété d'une certaine élite''

C'est sur le Kikar Hamusica, place pensée et conçue par le Francophone Laurent Levy autour de la musique qui rassemble, que nous avons interrogé Miri Regev. Ministre la culture depuis deux ans, elle ne laisse pas indifférent. Chantre de la culture ouverte à une variété d'origines, elle dérange certains, elle dit et fait enfin ce que d'autres ont rêvé pendant des années. Entretien à mi-mandat avec celle qui revendique fièrement ses origines séfarades et son appartenance à la périphérie et à la droite du Likoud, dans sa vie personnelle et surtout professionnelle.

Lev Haïr & LPH: Quel bilan tirez-vous de ces deux premières années en tant que ministre de la culture? Miri Regev: Je pense avoir réussi à modifier l'approche à la culture. On comprend aujourd'hui que la culture est une identité, elle n'appartient pas qu'à une certaine élite. Jusqu’à aujourd'hui nous nous étions habitués à ce que la culture soit ce que certaines personnes qui vivent à Tel Aviv décidaient. Il n'y avait aucune diversité et aucun partage. Cela signifiait que la culture était concentrée à Tel Aviv et de ce fait, les habitants de la périphérie n'y avaient pas accès et ne s'y retrouvaient pas. Lev Haïr & LPH: Qu'avez-vous fait concrètement pour ces personnes? M.R.: Je me suis souciée du fait qu'ils aient les structures nécessaires pour accueillir la culture. Ainsi, aujourd'hui il y a un théâtre à Dimona, un autre à Kiryat Shmona, à Eilat ou encore un 14 | Nº51 JUILLET 2017 | LEVHAIR.COM | LPH

théâtre marocain à Migdal Haemek. Les ensembles musicaux, les troupes de danse se sont développés dans ces villes. Des festivals sont organisés dans les villes de la périphérie, y compris dans des villes orthodoxes comme Beitar Illit. Par ailleurs j'ai permis à l'art oriental, notamment la musique, de récupérer ses lettres de noblesse. Cette branche artistique était totalement méprisée; il n'est pas normal si un opéra reçoit des subventions qu'un concert de musique andalouse n'en reçoive pas. Nous devons donner sa place à la joie qui règne dans la culture orientale. L'empreinte que je veux laisser c'est celle qui combat le narratif installé par Ben Gourion et qui consiste à dire que pour être israélien il faut renoncer à son identité. Je me souviens, qu'enfants, nous avions honte d'écouter des piyoutim: nous voulions être Israéliens! Chacun doit pouvoir mettre en avant sa culture, son originalité sur une même scène. Lev Haïr & LPH: Vous prônez l'unité, l'expression de tous. Mais vous êtes huée par toute une partie du monde artistique, quelle est votre réaction face à ce rejet? M.R.: Il y a une barrière et je suis en train de l'ébranler. Ce n'est pas agréable pour tout le monde. Bien entendu, c'est difficile de prendre la parole devant une foule avec des huées. A chaque fois, je prie D'ieu pour qu'il m'aide à bien remplir ma mission. Qui me hue? C'est précisément cette élite qui avait pris l'habitude de tout régenter et d'obtenir la plus grande part de gâteau. Ces gens regardent de haut


Par Avraham Azoulay toute culture qui ne rentre pas dans leur définition: la musique orientale, hassidique, arabe,… Pour eux, il s'agit d'une sous-catégorie de la culture. Et nous venons leur dire qu'ils se trompent, que cette diversité artistique existe et qu'elle s'appelle aussi "culture" dans le sens strict du terme.

Le monde entier aime Jérusalem, chrétiens, juifs, musulmans. La communauté juive de France a adoré. Un musée de Berlin m'a contactée pour exposer la robe. Nous le ferons avec le couturier, puis nous la mettrons en vente. Les bénéfices de la vente iront pour des œuvres pour Jérusalem.

Lev Haïr & LPH: Les huées que récoltent Naftali Bennett aujourd'hui par rapport au code éthique pour les universités sont-elles des mêmes personnes? M.R.: Oui, exactement les mêmes. Je suis contente de voir que Naftali Bennett m'ait rejoint dans ce combat. Il a pris conscience qu'il est de notre devoir de sortir contre ces positions de gauchistes qui décident de ce que sont notre culture ou notre monde universitaire. En tant que ministre de la culture, pourquoi devraisje donner de l'argent à des spectacles qui parlent d'''occupation'', qui glorifient des terroristes qui ont assassiné nos soldats, qui sont orientés contre l'Etat d'Israël?

Lev Haïr & LPH: De quoi êtes-vous le plus fière dans l'action que vous menez? M.R.: Je suis heureuse d'avoir rendu sa fierté à la culture orientale, que ce soit la musique ou la littérature. J'ai déclaré, sans honte, que celui qui s'afficherait contre l'Etat d'Israël ne recevrait pas d'argent public. J'ai fait monter sur scène le monde juif. Nous ne devons pas nous cacher parce que nous sommes juifs. Nous avons nos valeurs, elles sont compatibles avec une culture florissante, nous ne devons pas y renoncer.

Lev Haïr & LPH: Votre intervention ne se limite pas aux positionnements politiques et idéologiques. Vous avez également exprimé votre réprobation face à un spectacle de nus. Est-ce votre rôle? M.R.: Oui je le pense. Nous vivons dans un Etat juif et nous portons des valeurs. Celui qui veut aller voir un tel spectacle est libre de le faire, mais l'Etat n'a pas à le subventionner avec l'argent des contribuables qui sont pour beaucoup traditionnalistes, haredim, ou autres et qui rejettent ce genre de représentations au nom de valeurs juives. Lev Haïr & LPH: Votre robe au festival de Cannes a fait sensation. Qui l'a choisie? M.R.: Moi-même. Il y a quatre mois, je me suis interrogée sur ce que j'allais porter pour ce festival international. Je savais que tout le monde parlerait de ma tenue, dans tous les cas. Je me suis dit qu'il s'agissait d'une opportunité pour moi de montrer mon attachement à Jérusalem, en tant que ministre pendant le jubilé de la réunification de Jérusalem. Je voulais passer un message. Le couturier m'a regardée bizarrement quand je lui ai fait part de mon idée! Nous avons travaillé ensemble sur ce modèle unique. J'ai fait apparaitre la mosquée sur ma robe, parce qu'elle garde la pierre fondatrice du Beth Hamikdach. Quand je suis sortie de l'hôtel avec la robe, 'Hen, mon assistante a commencé à pleurer d'émotion! Je sentais les regards dans le hall de l'hôtel. J'ai prié pour que tout se passe bien. Arrivée sur les marches du festival, tout le monde m'interpellait ''Madame, Madame, quelle merveilleuse idée! Quelle robe magnifique!'' Ce n'est pas moi que les gens admiraient, c'est Jérusalem!

Lev Haïr & LPH: Avez-vous le sentiment d'avoir le peuple derrière vous? M.R.: Oui, je le sens. Il y a un petit groupe radical qui veut tout gérer dans le domaine de la culture. Je suis en train de leur tirer la couverture, ils ne décideront pas! Arrivée à un certain stade, je n'entends plus les huées parce que je crois dans ce que je défends. Je sais qu'ils veulent faire taire ceux qu'ils appellent des ''animaux'', des ''embrasseurs de mezouzot'', toute une partie de la population qu'ils méprisent et que je suis fière de représenter. Donc je n'entends plus leurs sifflets, j'entends dans mon cœur la voix de ce public authentique qui est derrière moi. Lev Haïr & LPH: Quel lien entretenez-vous avec les Francophones? M.R.: Nous sommes semblables: nous sommes chaleureux, traditionnalistes. Nous nous retrouvons sur des valeurs communes, je suis croyante. Je suis allée souvent à Paris, j'aime la communauté juive de France. A l'armée j'ai rencontré beaucoup d'originaires de France qui servaient. J'ai vu leur amour de la terre, de l'Etat, leur volonté d'avancer, de développer, de donner. Sur ce Kikar Hamusica de Laurent Levy, je ressens une grande fierté. Laurent Levy parle d'unité, il l'exprime grâce aux instruments de musique du monde entier. La musique touche l'âme. Cela rejoint ma philosophie: l'amour de Jérusalem, développer la ville, le pays, réunir tous les horizons. Notre pays est fort sur les plans économique, militaire, humain. Pour conserver cette force nous devons nous connaitre les uns les autres. La culture est un vecteur idéal si nous nous éloignons des boycotts de ceux qui sont différents: Yaffo doit aller chez les religieux et les religieux doivent aller à Yaffo. Comme le prône Laurent Levy sur cette place, nous devons viser ce qui nous unit. Nº51 JUILLET 2017 | LEVHAIR.COM | LPH | 15


Point de vue

C

Par Shmouel Trigano

omment concevoir

l'Alya?

Le choix de l'alya tel qu'elle s'envisage aujourd'hui souffre la comparaison avec ce qu'elle était il y a 50 ans, première époque d'une alya française d'importance. Dans les deux cas, son choix s'est imposé à la lumière d'une crise puissante. Il y a 50 ans c'était la menace d'extermination qui avait pesé sur Israël lors de la Guerre des 6 jours et, surtout, l'abandon d'Israël par la France gaullienne au nom de sa politique arabe, travestie en posture "morale". Aujourd'hui, des années 2000 à l'affaire Halimi, c'est de l'abandon des Juifs par le Pouvoir face à la vague de l'antisémitisme islamique (dans un schéma général de démission de la France) qu'il s'agit. Dans les deux cas, les Juifs ne "fuient" pas la France sous le coup d'une persécution antisémite mais pour défendre une idée de leur dignité, conserver un type d'identité qui n'apparait soudain plus possible. De De Gaulle à Macron (sans doute), ce sentiment s'est de plus en plus épaissi et confirmé. Le choix d'Israël vise à conserver une identité qui s'est construite dès les lendemains de la guerre (et de Vichy), en s'adossant à la création de l'Etat d'Israël, symbole d'un destin collectif qui ne serait plus tragique. Ils choisissent Israël plutôt que Miami, pas tant sur la foi d'une idéologie musclée mais de croyances, comme l'idée d'un peuple juif, d'un destin juif commun dont la Shoah et l'expulsion des Juifs du monde islamique leur ont démontré la réalité, la croyance que l'Etat d'Israël incarne cette idée, dans la souveraineté et l'indépendance, condition d'une dignité morale et d'une fraternité retrouvées dans la renaissance du rêve millénaire du peuple éternel. En un mot, tout ce qui est devenu objet de contemption ambiante en France (à la différence d'il y a 50 ans). La légitimité de l'Etat juif est sans cesse fustigée et rabaissée, comme la valeur morale du judaïsme qui a perdu tout prestige à longueur d'écrans, de journaux et de discours. C'est en refus de tout cela qu'ils partent, en fonction d'une volonté et non d'un "besoin". Mais vers quel pays partent-ils? L'Israël d'aujourd'hui n'est plus celui d'il y a 50 ans. À deux niveaux. C'est une société développée, où la concurrence joue à plein, de sorte que la fraternité espérée en prend un coup, où le sionisme connaît un grand recul dans de

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nombreux secteurs sociaux et bien sûr politiques, allant jusqu'au "post-sionisme" voire l'antisionisme, un pays où l'attitude générale des élites des médias, de l'art, de l'intelligence n'a pas en général beaucoup de sympathie pour la cause juive. Dans le meilleur des cas, l'idée de nation israélienne vient concurrencer celle de peuple juif, alors que leur identité est évidente aux yeux des olim qui ne peuvent penser autrement, sinon pourquoi viendraient-ils en Israël? Autant de réalités qui retentissent sur l'expérience intérieure que l'alya implique. Les candidats à l'alya doivent se préparer au choc de la rencontre avec cette situation qui la verra passer d'une quête intérieure à une confrontation avec le concret. Si l'olé retourne d'abord à une terre intérieure, il fait plus que changer d'adresse: il immigre dans un pays réel. Si l'on met de côté la difficulté matérielle de l'expérience, c'est la disposition intérieure qui compte le plus dans cette aventure. Plutôt que de penser face à ce choc que les espérances les plus chères à l'âme n'étaient que des illusions, l'olé doit se concevoir et se projeter comme acteur de ces idées. Les Juifs de France apportent avec eux une identité juive très originale, voire inédite en Israël, dont ils ne sont pas la plupart du temps conscients parce qu'ils la pensent propre à tous les Juifs. Sa place est encore à faire dans un classement identitaire israélien qui reste très rigide. L'héritage d'un judaïsme à distance des extrêmes, qui pourrait être aussi une pensée de l'univers, d'un espace public transcendant sectes et partis, d'une conception tout autre de la convergence ashkénazesépharade, et surtout de l'espérance d'Israël: autant de comportements qui manquent en Israël et qui y sont en jeu aujourd'hui. C'est en défendant créativement ces idées que l'olé doit se projeter en Israël, comme acteur et pas seulement comme consommateur, non pour faire sa "niche" dans le multuculturalisme débridé d'aujourd'hui ni dans ce qui fut un "melting pot" en forme de chape de plomb. Ce combat décisif pour la convergence de l'idée juive et de la souveraineté, que le sionisme a restaurée dans la condition juive après 25 siècles d'éclipse, ne peut se jouer qu'en Israël et il commande l'avenir de toute l'histoire juive. *Paru dans Actualité Juive le 15 juin 2017


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Air du temps

Par Me Gilles-William Goldnadel

' L

indifférence vis-à-vis de

la mort de Sarah Halimi

L’idéologie est un génie. Un mauvais génie, mais c’est un génie. Il gouverne sans bruit les esprits, ouvre des portes et en cadenasse d’autres plus hermétiquement que celle de la plus scellée des cellules. C’est l’idéologie qui a privilégié le débat économique durant la campagne présidentielle et a dissimulé sous le tapis les questions identitaires, sécuritaires, migratoires et islamiques. C’est la même idéologie qui aura fait resurgir des limbes Vichy, le Vel’ d’Hiv’ et le combat antifasciste. Seule cette idéologie innomée aura réussi à maintenir un tel surmoi paralysant que même la candidate qui aurait eu le plus grand intérêt électoral à privilégier la question migratoire sur la question économique, ne l’aura qu’à peine évoquée. Pour ceux qui douteraient encore des menées délibérées comme de la puissance de cette idéologie de l’occultation des thèmes dérangeants, rien de mieux- ou de pire- que des exemples aussi récents qu’irréfutables. C’est ainsi que je conseille aux germanophones le Berliner Zeitung de la semaine passée. Pour ceux qui sont peu familiers de la langue allemande, je recommande la lecture édifiante d’un article de Causeur publié le mercredi 17 mai et intitulé «Arte, la chaîne des maîtres censeurs». Son auteur s’appelle Luc Rosenzweig. Après avoir officié longtemps dans les colonnes du journal Libération, il est devenu rédacteur en chef adjoint du Monde et son correspondant en Allemagne jusqu’à sa retraite. Il confirme que la direction de la chaîne culturelle franco-allemande a volontairement passé à la trappe un documentaire sur l’antisémitisme en Europe. Seul motif: la haine antijuive arabomusulmane était trop mise en lumière… Il s’agit ainsi d’une première dans l’histoire d’Arte. Son directeur de programme a décidé de ne pas diffuser un documentaire produit et payé par la

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chaîne de service public. Rosenzweig explique que pour la présidente de la chaîne franco-allemande-passionnée, on le sait, par la Shoah- la dénonciation de l’antisémitisme se limite exclusivement à l’exploration de «ce ventre fécond dont est sortie la bête immonde». Méfiants devant le projet, les dirigeants de la chaîne avaient exigé sa supervision par un auteur réputé en la personne de l’Arabe israélien Ahmad Mansour pour garantir l’impartialité du projet. Celui-ci est furieux de la censure intervenue: «ce film est remarquable et arrive à point nommé. Certes, il révèle des réalités dérangeantes, les mêmes que je rencontre dans mon travail quotidien. Je suis surpris qu’une chaîne publique de la réputation d’Arte puisse avoir tant de problèmes avec le réel…» Ainsi que Rosenzweig, qui a visionné le film, l’explique: «ce qui gêne Arte aux entournures, c’est la démonstration implacable qu’il existe une continuité entre le discours propagandiste d’un Mahmoud Abbas déclarant devant le Parlement européen que «les Israéliens empoisonnent les sources de Cisjordanie pour faire fuir les paysans arabes de leurs terres» et l’antisémitisme d’une partie des O.N.G. gauchistes ou d’églises protestantes allemandes». Autre faute de goût impardonnable, le film censuré aurait donné à voir comment le courageux François Pupponi, maire socialiste de Sarcelles, se désole de voir le pacte républicain français battu en brèche par les islamistes radicaux et antisémites à l’œuvre sur cette commune… visitée récemment de manière autrement plus consensuelle par notre nouveau président de la république. Dans la même implacable logique d’occultation idéologique, on apprenait (Marianne, 26 avril 2017) que le CSA avait décidé d’ouvrir l’instruction d’un dossier à l’encontre d’Ivan Rioufol, éditorialiste au Figaro, pour avoir osé reprendre sur la chaîne C News, le sondage de l’institut Montaigne démontrant que «27 % des Français musulmans et 50 % des jeunes musulmans des cités se réclamaient au bout du compte de l’idéologie de l’État islamique».


On se souvient que c’est le même CSA qui s’était saisi des propos de Georges Bensoussan sur l’antisémitisme islamique tenus dans le cadre de l’émission «Réplique» animée par Alain Finkielkraut sur France Culture. On connaît la suite judiciaire. Je précise, pour mettre en perspective, que le CSA ne s’était pas saisi, pas plus qu’il n’a encore répondu à ma saisine, des appels au meurtre d’un président démocratiquement élu à la présidence des Etats-Unis tenus par Laurent Ruquier sur la deuxième chaîne nationale de service public. (…) C’est donc dans ce cadre idéologique d’occultation, de dénégation, de censure et de répression avérées que je veux enfin évoquer le sort funeste de Sarah Halimi, torturée et défenestrée par un musulman radical de 27 ans, le 4 avril dernier. Il est de mon devoir impérieux que je l’évoque puisque, très exactement pour les mêmes raisons que les affaires qui précèdent, celle-ci fait l’objet d’une sombre omerta dont les ressorts cachés viennent d’être démontés. Je connais bien le dossier, puisque la sœur de la défunte m’a demandé de la représenter. Je peux donc affirmer, en pleine connaissance de cause, que l’assassin présente le profil classique des criminels islamistes habituels: petit caïd bien connu des services

SUCHIC

de police du 11e arrondissement pour ses multiples condamnations, lui et sa bande faisaient régner la peur dans le quartier Bastille-Vaucouleurs. À plusieurs reprises, il avait insulté sa victime, qui le craignait, en la traitant de «sale juive». De multiples témoins et voisins attestent avoir entendu «Allah Akbar!» tandis qu’il s’acharnait sans fin sur la malheureuse, alors même que la police était depuis longtemps sur les lieux. Je dois encore constater, qu’alors que cet assassin exalté ne présentait aucun antécédent psychiatrique, en pleine période électorale, le processus habituel de psychiatrisation de l’assassin islamiste a été adopté. Celui-ci se trouve en conséquence dans un établissement de soins fermé et non une prison. Mais ce qui serre le plus le cœur de l’homme et de l’avocat, ce qui révolte son esprit, ce qui fait chavirer son âme pourtant douloureusement habituée, s’appelle l’indifférence publique. Je ne parle pas de l’opinion. La malheureuse est égarée depuis trop longtemps par ceux qui la font et la trompent, et lui montrent ce qu’ils veulent, et lui cachent ce qu’ils ne veulent montrer. L’idéologie est un mauvais génie. Elle s’appelait Sarah Halimi. Source www.lefigaro.fr/vox

K

Restaurant

Le restaurant «SUCHIC» est un établissement haut de gamme situé rue

Sainte Victoire, juste à côté de la place Castellane.Venez découvrir une cuisine saine et raffinée élaborée par notre équipe, constituée de professionels passionés par leur métier. Dans un cadre luxueux dôté d’une vaisselle et d’un mobilier tendance, le service y est soigné. Vous aurez l’occasion de gôuter des mets de première qualité tels que du saumon gravlax et du saumon fumé par nos soins. N’hésitez pas à commander pour être livré chez vous ou sur votre lieu de travail, ou bien, de venir déguster sur place dans un cadre idyllique. L’équipe du restaurant «SUCHIC» se fera une joie de vous y accueillir et de vous régaler les papilles. À BIENTOT SUCHIC

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Éducation

L

Par Guitel Ben-Ishay

e campus du FSJU Réunir tous les outils de formation

En cette fin d'année scolaire, LPH Lev Hair s'est entretenu avec Patrick Petit-Ohayon, le directeur de l'action scolaire du FSJU et directeur général du campus du FSJU. LPH/Lev Hair: Quel bilan tirez-vous de l'année scolaire qui vient de s'écouler? Patrick Petit-Ohayon: Mon rôle consiste à coordonner l'ensemble des écoles juives en France. Pour moi, cette année scolaire est une année de tournant. Pendant les deux années précédentes nous avons assisté à une baisse des effectifs des écoles juives au niveau national. Cette année nous avons ressenti le ralentissement de l'alya et le mouvement de ''migration'' des écoles non juives vers les écoles juives. Ces chiffres nous montrent à quel point il est de plus en plus important pour les familles juives en France de retrouver leurs racines, de faire un retour aux sources. Nous le ressentons aussi au niveau des enfants, puisque nous constatons que les étudiants, mais aussi les lycéens et les collégiens, deviennent plus exigeants sur la qualité de l'enseignement juif. Lph: Quel est le défi que vous lance cette évolution? P.P-O.: Tout d'abord nous devons prendre en compte l'aspect financier et rendre abordable la scolarisation dans les écoles juives pour tous. Ensuite, compte-tenu de la soif de se rapprocher de ses racines, nous nous devons d'être à l'écoute de ce besoin exprimé en premier lieu par les jeunes. Nous voulons nous faire les porte-paroles d'un judaïsme qu'ils peuvent comprendre. Ce n'est pas simple mais nous devons y être attentifs pour ne pas que le fossé entre les générations se creusent. Certains établissements se sont déjà adaptés, d'autres continuent à reproduire d'anciens schémas. Cela prend du temps. Nous devons former les enseignants de kodech, surtout, à ne pas reproduire le modèle d'apprentissage qu'ils ont toujours connu. Nous ne sommes plus dans la simple transmission d'un savoir mais dans son approfondissement et dans la transmission de valeurs. Lph: C'est cette vision qui sous-tend le campus du FSJU depuis septembre 2014? P.P-O.: L'idée du campus est une vieille idée que nous avons récemment pu concrétiser. Il s'agit de réunir dans une seule entité l'ensemble des outils

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de formation du FSJU qui regroupe plusieurs branches: l'animation des mouvements de jeunesse, l'Institut André et Rina Neher pour l'école, l'Institut Léon Ashkenazi pour le secteur médico-social et la petite enfance. Le campus synthétise toutes ces formations en un même lieu et permet également de créer des passerelles entre elles. En effet, il est important qu'un enseignant ait aussi quelques notions de psychologie, par exemple. Cette formation professionnalisante de qualité correspond à une vraie demande avec aussi la mise en avant des spécificités du système éducatif juif. La dimension juive, communautaire, identitaire doit être partie prenante de tous nos projets. Le but final est de permettre aux encadrants (enseignants, animateurs, assistantes sociales,…) de prendre en charge l'encadré dans toutes ses dimensions, en ayant une image globale qu'ils sauront aborder. Cela ne signifie pas qu'un enseignant devra aussi être un psychologue mais au moins, il aura les outils pour orienter l'enfant, il sera capable de repérer les besoins. Lph: Quelles relations le Campus du FSJU entretientil avec Israël? P.P-O.: Nous avons des partenariats avec Yad Vashem ou la Havaya Haisraelit, le ministère de l'éducation nationale, pour les professeurs de kodech. Nos professeurs d'oulpan sont formés en partenariat avec l'Organisation Sioniste Mondiale. Il existe bien des échanges mais les besoins du Campus sont bien spécifiques à la communauté française et ne trouvent pas toujours leurs réponses dans le modèle israélien. Nous aimerions aussi pouvoir donner davantage aux Israéliens en termes d'étude, d'expérience de mixité religieuse. Le Campus doit être le lieu de cristallisation de ces échanges avec un accent sur la réflexion, la compréhension et l'encouragement pour nos enfants à faire appel à leur intelligence et à leur esprit critique.


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Association

L

"

a Tsedaka sauve de

la mort"

Ce précepte se trouve deux fois dans le livre des Proverbes (Michlé, 10/2 et 11/14). En effet, la Tsedaka sauve à la fois le bénéficiaire et le donateur. Le pauvre, on le comprend facilement: il est en danger dans sa santé, dans son existence quotidienne et la Tsedaka lui permet de survivre. Et le donateur? En dehors d’une protection physique et de l’allongement de sa vie, promis par le Talmud, il est préservé de la mort sur deux plans: sa vie spirituelle en ce monde et le souvenir de son existence après son départ de ce monde. Partager ses biens, c’est s’ouvrir à autrui, s’épanouir, trouver une plénitude dans l’usage de ses biens. Conserver ses biens égoïstement, c’est se fermer au monde, mourir pour les autres. L’homme généreux est satisfait de son existence et vit pleinement.

A cela s’ajoute que sa bonté marquera à ceux qui l’ont connu. «Le juste après sa mort est appelé vivant», dit le Talmud. Ses bienfaits lui survivront et la mémoire de ses actions généreuses sera évoquée par sa famille, ses enfants, voire les générations futures. La Fondation CASIP-COJASOR est l’illustration de ces enseignements. Il y a ceux qui, de leur vivant, trouvent de la joie à adoucir le sort des plus malheureux. Donner leur fait autant de bien qu’aux bénéficiaires. Et il y a ceux qui, par donation ou testament, ont inscrit leur nom en lettres quasiindélébiles dans l’histoire de la communauté juive. Qui n’a pas entendu parler de Moïse Léon, de Samuel Amaraggi, de James de Rothschild (et de bien d’autres membres de sa famille), des familles Worms, Halphen… La liste des bienfaiteurs est longue. Même après leur mort, ils sont vivants dans nos mémoires, sur le fronton de nos établissements et dans le cœur de ceux qui ont bénéficié ou bénéficient de leur générosité. Gabriel VADNAI Délegué général aux donations et aux legs 22 | Nº51 JUILLET 2017 | LEVHAIR.COM | LPH


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Association

Uqui sauve... ne action sociale

Ce qu’on appelle «action sociale» est si vaste que beaucoup de donateurs ont de la peine à imaginer précisément ce que cela recouvre. Un peu d’argent donné à un quémandeur? Un geste de solidarité pour témoigner de son attention aux plus démunis? Une participation symbolique ou importante à une institution sociale? Un peu de réconfort à des personnes âgées ou en situation de handicap? Tout cela en fait certes partie, mais, comme en médecine, il y a des gestes qui réconfortent et d’autres qui sauvent. De même que le médecin prescrira des aspirines pour soulager les maux de tête, le travailleur social soutiendra la mère de famille débordée par ses obligations et lui suggérera des solutions pratiques, lui redonnant courage.

Mais il y a des situations plus dramatiques, nécessitant une action d’urgence. L’aspirine n’est pas toujours suffisante, il faut parfois agir vite et efficacement, opérer et soigner en profondeur. L’action sociale, c’est aussi aider des personnes déprimées en risque de suicide, ce qu’il faut diagnostiquer avec précision pour apporter les soins nécessaires. C’est aussi aider des personnes âgées, isolées et malades, qui renoncent à la vie, faute d’une personne qui les prenne en charge. C’est aussi aider un enfant souffrant d’une pathologie à haut risque et dont la famille ne sait comment faire face. C’est aussi aider un malade, un cancéreux qui recherchent le soutien de leur communauté. C’est aussi aider des femmes, des enfants victimes de violences familiales. L’on ne sait pas assez qu’en France, tous les trois jours, une femme meurt sous les coups de son mari. Ce ne sont que quelques exemples d’une action sociale qui redonne la vie – ou qui empêche la mort! Cette lourde responsabilité repose sur la Fondation Casip-Cojasor, sur ses travailleurs sociaux, ses psychologues, ses soignants, son personnel d’accompagnement dans les établissements d’accueil. Alors au-delà de la solidarité, du sentiment d’apporter un peu de réconfort, ayez conscience que votre générosité contribue à sauver des vies. Karêne Fredj Directrice générale de la Fondation CASIP-COJASOR

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Parasha

Par Dr Michel Bensoussan

U

n Résumé de la Sidra: Matot-Massé

Cette semaine nous lisons deux Sdarot: Matot et Massé. Ainsi, nous terminons le livre des Nombres. Quatre sujets y sont traités. Le premier concerne les Nédarim (vœux). Le second concerne les conséquences pratiques de la guerre faite aux Midyanites (lois de cachérisation des ustensiles et partage du butin). Le troisième concerne l'attribution des territoires conquis à l'est du Jourdain à deux tribus et demie. Le quatrième est la manière dont la terre, à l'ouest du Jourdain, sera conquise et partagée entre les neuf tribus et demie restantes. Première montée: Lorsqu'une personne promet de faire quelque chose, toute parole est considérée comme un vœu, un «Néder». Elle aura pour elle force de loi, au même titre qu'un ordre de la Torah! Pour se défaire de son vœu ou l'annuler, elle aura recours à un tribunal qui procédera à la «Hatarat Nedarim», ce que nous faisons collectivement la veille de Kippour lors du «Kol Nidré». Pinhas est nommé à la tête d'une armée de 12000 hommes pour combattre les midyanites qui étaient à l'origine de la débauche des enfants d'Israël. Deuxième montée: Des conséquences pratiques de cette guerre sont étudiées: 1/ Les combattants ayant été au contact de la mort sont déclarés impurs durant sept jours, puis purifiés par l'eau de la vache rousse. 2/ Un autre problème se pose: comment «cachériser» tous les ustensiles du butin? Il y a deux étapes. Pour extraire la nourriture «non cachère» incrustée dans la vaisselle, il faudra la passer à l'eau bouillante (si la cuisson s'est faite par l'eau), ou au feu (si c'est le feu qui a directement cuit la nourriture - comme les grills par exemple). La seconde étape consiste à immerger la vaisselle dans un Mikvé pour la faire passer de l'appartenance du goy à celle d'Israël. 3/ Un inventaire très précis de tout le butin est alors entrepris et sa répartition décrite.

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Troisième montée: La conquête de la partie Est du Jourdain n'était pas prévue. Que faire de ces territoires? Deux tribus et demie, celles de Gad, de Reuven et la moitié de celle de Menaché demandent à s'y installer. Ils promettent de participer avec le reste du peuple à la conquête de la terre de Canaan à l'Ouest du Jourdain. Quatrième montée: Moshé accepte de leur octroyer ces territoires à condition que tous les combattants poursuivent la conquête du pays 'à l'ouest' avec leurs frères, avant de s'en retourner à l'est. (Passage à la sidra Massé). Moshé dresse la liste des 42 étapes (Massé) que le peuple a parcourues, depuis la sortie d'Égypte, durant quarante années dans le désert. Cinquième montée: Tous les peuples idolâtres, habitants de Canaan, doivent être déshérités de la terre. Sinon, ils constitueront une source incessante de problèmes pour Israël. Après la conquête (qui durera sept ans), il faudra partager la terre aux tribus d'Israël. Le partage durera sept autres années et sera fait par tirage au sort. D.ieu décrit les frontières très précises de la terre à l'ouest du Jourdain. Sixième montée: Dieu Lui-même nomme les chefs militaires: un par tribu, avec à leur tête Josué et le grand prêtre, Eléazar Hacohen. La tribu de Levi ne participe pas au partage du pays. En revanche 42 villes (décidément, un nombre récurrent dans notre Sidra!) leur sont attribuées. De plus, ils pourront occuper six autres villes, dites «de refuge»: trois à l'est et trois à l'ouest du Jourdain. Septième montée: Les «villes de refuge» servent à protéger une personne qui aurait entraîné involontairement la mort d’une autre. Si en revanche, un homme tue intentionnellement un autre, il sera jugé par un tribunal de 23 juges et en présence d’au moins deux témoins. Il risque la peine de mort. Il y a deux semaines, nous avions assisté à la réforme de la loi d'héritage qu'avaient initiée les filles de Tselofhad: des filles pouvaient désormais hériter de leur père s’il n'avait pas eu de fils. Cette semaine, cette même loi va de nouveau être amendée! Les filles de Tselofhad pourront hériter, mais il leur est conseillé de se marier à l'intérieur de leur tribu, celle de Menaché. Ainsi, les terres continuent d'appartenir à la tribu initiale, quels que soient les cas de figure d'héritage.


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Le Kling du mois

Par Rav Élie Kling

es bons, L

les brutes et

les soumis

Au début, l'homme occidental pensait que

combattre était en soi une vertu. La guerre permettait de manifester des qualités viriles tels le courage et l'honneur, la bravoure et l'esprit de sacrifice, sans parler de la saine camaraderie que l'approche des durs combats était censée faire régner dans les casernes et sur les champs de bataille! En ces temps-là, il n'était pas rare de partir à la guerre comme on part à la chasse. La guerre était le but, la raison officielle du conflit n'était qu'un prétexte. Bien que celui-ci pût être varié, le plus mobilisateur était sans conteste le motif religieux. Lorsque le monothéisme triompha, ce fut donc au nom de ce Dieu unique dont Israël leur avait révélé l'existence, que la Croix et le Croissant se firent la guerre des siècles durant. Lorsqu'enfin l'Occident annonça la mort de Dieu, les guerres ne cessèrent pas. Au contraire, elles redoublèrent de violence et, la technologie aidant, d'efficacité meurtrière. Simplement, ce n'était plus au nom de Dieu que l'on massacrait, mais au nom de la Révolution qui éclatait tantôt à Paris, tantôt à Berlin et tantôt à Moscou. On se battait alors officiellement pour de généreux principes, le plus populaire étant celui de l'Egalité des hommes (autre principe que dès sa première page, la Bible des Juifs avait été la première à proclamer). Mais l'égalité tardait à venir. La guillotine tombait, les canons tonnaient, les chars déferlaient et l’âge d'or sans cesse était remis aux calendes, comme le chantera judicieusement Brassens qui ajoutait, lucide: "encore s'il suffisait de quelques hécatombes pour qu'enfin tout changea, qu'enfin tout s'arrangea, depuis tant de Grands Soirs que tant de têtes tombent, au Paradis sur terre, on y serait déjà!". Si bien que les Juifs qui, plus que d'autres,

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avaient mis bien des espoirs dans ces révolutions successives, en vinrent à réfléchir sérieusement à l'audacieux projet d'arracher de leurs propres mains cette égalité qui leur était due, en mettant fin euxmêmes à leur long et douloureux exil. C'est à ce moment-là que l'occident, était à la recherche d'une nouvelle bonne cause. Dieu étant mort, l'Egalité se révélant par trop utopique, on inventa le Patriotisme. Il devint bon de mourir et de tuer pour la Patrie. Mais voilà qu'au moment même où les Juifs parvenaient finalement à ressusciter la leur, les guerres patriotiques perdaient leur popularité. Il faut dire que les dernières en date avaient été si saignantes, que l'occident, écœuré, semblait en avoir été définitivement saturé. On était donc passé successivement de: "il est bon de combattre" à "il est bon de combattre pour Dieu", "il est bon de combattre pour la Révolution", "il est bon de combattre pour la Patrie", avant d'arriver au "il n'est plus bon de combattre du tout”. Les grandes idéologies étaient toutes mortes, suite aux catastrophes qu'elles avaient elles-mêmes engendrées. Dans l'Europe d'après 1945 rien ne justifiait plus la guerre. Tout lui était préférable. "Plutôt rouges que morts". Lorsque l'Union Soviétique implosa, le Vieux Continent, tout à l'euphorie de sa réunification, célébra la chute du Mur qui l'avait divisé sans s'apercevoir que la menace avait déjà changé de couleur: l'étendard vert de l'islam venait de remplacer les drapeaux rouges et les chemises brunes de naguère. Mais il n'était plus question de s'opposer à elle par la force. L'Europe ayant enfin compris que l'usage de la force rendait les hommes sauvages, que le soldat n'a le choix qu'entre mourir ou tuer, perdre sa vie ou perdre son âme, il ne restait, pour contrer la nouvelle menace, que la possibilité de négocier avec elle. On s'efforça donc de croire aux vertus de la négociation, évitant de reconnaître qu'il devenait évident que celle-ci ne pouvait aboutir qu'à une capitulation, pour éviter l'affrontement.


En toute logique, Israël aurait dû, lui aussi, déposer les armes. D'autant que sa situation géographique, en plein «dar el slam», garantissait dans le cas contraire, un interminable conflit dans lequel il perdrait inéluctablement ou son âme ou son existence. Or voici qu'Israël s'obstine à résister à la menace par la force sans pour autant perdre ses valeurs. Le voici par exemple qui répond aux missiles lancés à l’aveuglette par ses ennemis sur sa population, par des frappes ciblées en évitant autant que faire se peut de tuer des civils. Pour un esprit européen du vingt et unième siècle, il s'agit là d'un impardonnable anachronisme!

Les pieux membres européens de la nouvelle religion pacifiste connaissent bien les faits. Le hamas, le fatah ou le hizbollah, ils les côtoient depuis des années, sous d’autres appellations, eux ou leurs émules, dans les rues de leurs cités. Ils écoutent leurs prêches incendiaires dans certaines de leurs mosquées, situées à deux pas de chez eux. Ils assistent impuissants à Londres, à Nice, à Manchester ou à Paris aux massacres perpétrés par l'islamisme djihadiste. Et c'est justement pour cela qu'ils condamnent Israël avec tant de haine et de véhémence. Car si les Juifs peuvent contrer la menace islamiste sans perdre

“Israël les dérange parce que sa simple existence et son simple courage les accusent.” leur âme, cela signifie qu'avec un peu de courage et un sens aigu de la morale, avec de la détermination et de la retenue, ils auraient pu le faire aussi. Mais le courage des Européens les a définitivement abandonnés un beau jour d'été 1940 et ce qui leur reste du sens aigu de la morale, c'est la capitulation devant l'inacceptable, hypocritement érigée en valeur suprême de l'humanisme, du respect de la différence ou du sacrosaint vivre ensemble! Israël les dérange parce que sa simple existence et son simple courage les accusent. Leur haine et leur colère ne sont que l'expression de leur frustration dues à un mélange pervers de jalousie et d'admiration envers ce "petit peuple à la nuque raide" qui n'en finit pas de refuser de rentrer dans les rangs du conformisme.

Arrêtez-moi si je dis des bêtises…

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Rencontre avec

R Amar

av Shlomo Moshé

''Notre peuple se renforce et s'unit'' Le Rishon Le Tsion, Grand Rabbin de Jérusalem, le Rav Shlomo Moshé Amar, nous a fait l'honneur de nous recevoir pour parler avec nous de notre peuple et de la diffusion de la Torah à notre époque. Photo by Flash90

Lev Haïr & LPH: Comment va le peuple juif aujourd'hui? Rav Shlomo Moshe Amar: Le peuple se renforce pas uniquement parce que nombreux sont ceux qui ont fait techouva mais parce que même ceux qui ne l'ont pas encore fait, sont en route. Je le vois quand je rencontre des gens dans la rue, des officiers de l'armée, des médecins. On n'a plus honte de dire que l'on est croyant. La foi se répand. Même sans kippa, de plus en plus de personnes que je croise regarde le Rav avec plus de respect et de considération et souvent on demande des bénédictions, ce que beaucoup avait du mal à assumer, il y a encore quelques années. 30 | Nº51 JUILLET 2017 | LEVHAIR.COM | LPH

Lev Haïr & LPH: Est-ce que les Rabbanim séfarades, plus près du terrain, ont favorisé cette tendance? Rav S.M.A.: Il est vrai qu'au Maroc, on n'entendait pas entre Juifs dire, ''celui-là est religieux, celui-là est laïc'', on disait: ''il est plus pointilleux''. Personne ne se sentait exclu. Il y avait très peu de réformistes, personne ne ressentait le besoin de constituer ce genre de communauté. A mon avis, ce sont les Juifs séfarades les plus simples qui ont permis d'enclencher ce phénomène. Ils sont parvenus à entrer dans tous les domaines de la vie civile et ont conservé leurs traditions et cette vision qui regarde chaque Juif à égalité, qui cherche à le comprendre. Quand ceux qui les entourent voient cela, ils réfléchissent. Comme le disait le Rambam, la Torah c'est la science de D'ieu. Ceux qui l'ont compris, place la foi au-dessus de toutes leurs connaissances et constituent ainsi un exemple, de plus en plus observé et suivi. Lev Haïr & LPH: Quelle influence le regard des Nations a-t-il sur Israël? Rav S.M.A.: Les chefs d'Etat et monarques pensent qu'ils dirigent le monde. Ils pensent qu'ils décident de tout. Mais la Torah dit que le cœur des dirigeants est dans les mains de D'ieu. C'est Lui qui leur dicte quoi faire. D'ieu a créé le monde pour qu'il tourne naturellement. C'est pourquoi nous avons l'impression que nous dirigeons le cours des choses. Mais, en réalité, l'influence des Nations sur Israël et leur rôle dans le déroulement des évènements sont décidés dans le Ciel. Lev Haïr & LPH: Quelle relation entretenez-vous avec le judaïsme de France et les olim de France? Rav S.M.A.: Je voyage en France dès que j'en ai l'occasion. Je visite alors une dizaine de synagogues. Je porte aux Juifs de France une affection particulière et c'est réciproque. J'accorde aussi une importance primordiale à accueillir les olim de France. Ils sont


Par Avraham Azoulay et Meir Vaknin chaleureux, aiment la terre d'Israël, la Torah. Nous devons leur parler, les bénir, les conseiller sur les aspects de la vie quotidienne sur lesquels il faut être vigilant, notamment concernant l'éducation de leurs enfants. Je vais parler avec les jeunes français qui viennent en voyage d'études en Israël. Je leur parle de la vie en Israël, avec quelques mots en français, nous récitons le Chéma Israël, je les bénis. Ce sont des moments très émouvants. Je le faisais déjà quand j'étais Grand Rabbin d'Israël, y compris dans les écoles du pays où se trouvent des olim. Je suis né au sein du peuple, dans une famille simple. Je suis dans mon élément quand je suis sur le terrain avec le peuple et surtout avec ses enfants. Lev Haïr & LPH: Nous vivons en terre d'Israël, la Torah se ressent à chaque coin de notre pays. Pourtant, il demeure toujours ce sentiment amer que nous ne savons pas nous comprendre, que nous cherchons des prétextes pour nous diviser. Pourquoi? Rav S.M.A.: Je ne vois pas les choses ainsi. Les Juifs sont venus de tous les pays du monde, et de régions différentes de chacun de ces pays. Déjà au sein de nos pays d'origine, nous avions des points de divergence. Par exemple, un Juif de Mekness et un

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Juif de Casablanca présentent plus de différences qu'un Juif de Pologne et un Juif américain! Nous sommes venus de tellement d'endroits, avec nos coutumes, nos accents, notre mentalité. La situation devrait être catastrophique! Elle ne l'est pas. Si nous observons bien, avec cette mosaïque d'origines, notre pays est malgré tout uni. Nous pouvons être satisfaits et cela va même en s'améliorant sans cesse. Lev Haïr & LPH: Au niveau de l'étude de la Torah et des décisions hala'hiques, faites-vous le même constat? Rav S.M.A.: Lorsque je suis arrivé en Israël, du Maroc, j'ai étudié à Bné Brak. Mes maitres étaient ashkénazes. J'ai appris leur méthode d'étude mais je n'ai pas changé une tradition, une façon de prier, une coutume que j'avais apprises au Maroc. Aujourd'hui, D' merci, je vois que cela a été utile. Même des Rabbanim ashkénazes reprennent mes positions hala'hiques sur certains sujets et les ponts entre ashkénazes et séfarades se créent et se consolident. Cela rejoint ce que nous disions précédemment, notre peuple est uni, dans ses différences qui sont issues des mondes dans lesquels il a évolué. C'est lorsque nous sommes solides sur nos racines que nous pouvons grandir ensemble.


Nos communautés

Propos recueillis par Magali Barthès

Bientôt un

food truck casher

au cœur deMontréal L’imprévu kosher aura bientôt une jumelle canadienne! Aurélie Sebbane et sa petite famille, bien connue de la communauté juive marseillaise, dont le camion a pendant longtemps usé l’asphalte à Malpassé, a mis le cap vers l’une des plus célèbres villes francophones du monde: Montréal. Pas d’inquiétude, la relève est assurée pour les Marseillais. Rencontre avec une néo canadienne… Lev haïr: Vous avez opté pour une expatriation au Canada plutôt qu’Israël. Pourquoi ce choix? Aurélie Sebbane: Après les attentats contre Charlie Hebdo et l'épicerie cachère à Paris en janvier 2015, nous avions déjà l’intention de quitter la France. Le lieu idéal pour beaucoup, nous y compris, était naturellement Israël, mais Montréal, ville francophone, nous est très vite apparue comme une destination de choix. D’une part, elle offre des débouchés professionnels très intéressants. D’autre part, l’aspect sécuritaire est primordial pour nous: au Canada, les personnes de confession juive peuvent porter kippas, tsitsits, et se promener sans crainte. Vu d’Europe, c’est un privilège rare qui a forcément pesé au moment de faire notre choix. Enfin, l’opportunité de parler à la fois français, anglais et hébreu, s’est présentée comme un gros avantage, notamment pour nos enfants. Ce souhait d’ «Alyah canadienne» se précise en juillet 2016. Mon mari ingénieur aéronautique chez Airbus Hélicoptères à Marignane, est envoyé à Montréal pour un stage d’anglais approfondi de trois semaines. Séduit par le pays, il me propose de lancer une démarche d’immigration. En août, je le rejoins quinze jours pour explorer le pays, et tombe moi aussi sous le charme. Notre demande est acceptée alors même que nous repartons en France. Cela faisait moins d’un an que nous nous préparions à changer de vie: cette nouvelle étape est donc très émouvante pour nous. Nous espérons vivre aussi longtemps que possible, BH, cette expérience canadienne. Nous sommes aujourd’hui installés au cœur de Montréal, à proximité de

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l’Hôpital général juif, du grand parc Jeanne Mance et de jeux pour enfants.

Lev haïr: Avez-vous le même projet de monter un camion à pizza casher au Québec? A.S: Oui, ce rêve a toujours été dans un coin de ma tête, j’ai toujours aimé cuisiner et peu à peu, cette passion s’est imposée comme une activité professionnelle. Je souhaite évidemment poursuivre au Québec ce que j’avais entrepris jusqu’alors en France. A ce jour je suis en pleine démarche administrative. Un «Food Truck gastronomique by L'Imprévu II» sous le contrôle du Beth din of Canada, est en projet de création. Avec plus de 250 000 personnes, les Juifs canadiens forment la quatrième plus grande communauté juive du monde, et deuxième d’Amérique. A Montréal, on compte 17 restaurants, 10 boucheries et supérettes cachères dans tous les supermarchés. Il y a donc une clientèle à conquérir, aux côtés de ces commerces. Notre objectif est de pouvoir offrir à la communauté juive de Montréal une restauration casher dans différents lieux de la ville, ouvert du petit-déjeuner jusqu'au goûter. Comme à Marseille, nous allons proposer un large choix de snacking, pizzas, salades, gratins de pâtes, falafels, et prochainement, un concept de menu surprise français gastronomique. Lev haïr: «L’imprévu kosher» est-il toujours en activité à Marseille? A.S: L’imprévu kosher vient d’être repris par mon frère Kevin Nataf sous le contrôle du Beth Din de Marseille. Il offre à la communauté marseillaise des produits frais, au quotidien, dont le fromage Makabi du Rav Pevzner. Facebook: L'Imprévu Kosher Tél: 06.01.323.676 mangercacher.com: https://lc.cx/Tskd 59, rue Alphonse Daudet dans le 13e arrondissement (Lundi, mardi, jeudi, vendredi midis) 112, boulevard Barry dans le 12e arrondissement (Jeudi et dimanche soirs et mercredi midi)



Déco

L intérieur

a bonne couleur pour son

Y-a-t’il des règles à respecter? Existe-t-il de bonnes ou de mauvaises couleurs? Des finitions à recommander? Dorit Mullins, architecte d’intérieur, nous éclaire sur ces questions et nous donne quelques conseils pour bien choisir sa couleur. Il existe quelques règles de base qui sont valables pour toutes les pièces que vous voulez peindre

• Connaître l’orientation de votre pièce. En effet, la couleur va réagir différemment selon la luminosité qu’elle reçoit. Dans une pièce orientée au Nord, mieux vaut éviter le blanc qui virera au gris et plutôt opter pour des couleurs ensoleillées comme le jaune, l'orange ou le taupe. Dans une pièce orientée au Sud, le blanc ainsi que les couleurs froides rafraichiront l’ambiance. Pour une pièce à l’Ouest, optez pour des tonalités neutres ou pastel qui atténueront la lumière chaude du soleil couchant. Enfin, l’orientation Est dénature 34 | Nº51 JUILLET 2017 | LEVHAIR.COM | LPH

très peu la couleur, chaudes ou froides, toutes les teintes seront sublimées sans être saturées. • Pas plus de trois couleurs pour une vaste pièce telle que le salon. A savoir deux nuances d’une même couleur auxquelles viendra éventuellement s’harmoniser une troisième couleur. • Ne pas choisir la couleur sur un nuancier ou en magasin. Pensez que la teinte de peinture une fois appliquée est plus foncée que celle sélectionnée sur le nuancier. Pour obtenir la bonne couleur, préférer une nuance en dessous que celle souhaitée. Attention à la couleur coup de cœur achetée en magasin et qui, une fois chez vous n’a plus rien à voir avec celle que vous avez choisie du fait d’un different éclairage. C’est la raison pour laquelle il est impératif de faire le test de l’échantillon. Ce dernier consiste à peindre une feuille de papier format A4 de la couleur souhaitée que vous placerez à l’endroit où serait appliquée la peinture. Ce système est idéal pour vous assurer du bon choix de la teinte selon les réactions de la couleur avec la lumière. Il n’existe pas de mauvaises couleurs mais une justesse dans le choix Bien que cela puisse paraître évident, choisissez une couleur que vous aimez. Les théoristes de couleurs célèbres Suzanne Caygill et Carole Jackson, prétendent que notre coloration naturelle de la peau, des cheveux et des yeux - nos gènes - influencent nos préférences de couleurs! Nous sommes donc naturellement attirés par ces couleurs qui nous paraissent les plus belles. En tenant compte de vos couleurs préférées et après avoir considéré les 3 règles citées précédemment, reste à veiller à ce que vos choix créent un espace harmonieux.


Pour cela, définissez l’ambiance que vous voulez donner à votre pièce. Choisissez d’abord vos meubles, il est beaucoup plus facile de choisir une couleur de peinture qui accompagne vos meubles, rideaux, et objets que de choisir des meubles qui correspondent à une couleur de peinture spécifique. Si le style de votre salon est à tendance scandinave, optez pour des couleurs pastel tel que le rose poudre ou le bleu glacier. S’il est plutôt contemporain, du gris et du rouge brique pourront accentuer l'esprit industriel. Des couleurs acidulées comme le vert pomme ou l'orange sanguine viendront rythmer la déco d'un salon au style vintage. Enfin si vous manquez d’inspiration, que vous avez peur de vous lasser d’une couleur ou tout simplement que vous aimez le blanc, choisissez un blanc dans la palette des blancs et non le blanc ordinaire. C'est une différence

2rien

Sinon

- Je ne bois jamais à outrance, je ne sais même pas où c'est.

- L’ouverture d'esprit n'est pas une fracture du crâne. - 5 fruits et légumes par jour, ils me font marrer... Moi, à la troisième pastèque, je cale. - Un jour j'irai vivre en Théorie, car en Théorie tout se passe bien. - La médecine du travail est la preuve que le travail est bien une maladie!

subtile, mais le blanc soigneusement choisi créera une atmosphère beaucoup plus finie et chaleureuse dans votre pièce. Pour les finitions, il y en a principalement trois La peinture mate, étant sans reflet, permet de dissimuler les irrégularités des supports. Elle donne un côté sobre et chaleureux mais est difficilement lavable. La peinture satinée est la plus polyvalente des finitions. Solide et lessivable, elle convient bien aux murs des pièces exposées. La peinture brillante, très lessivable, est à privilégier dans une cuisine ou dans une salle d’eau. Dorit Mullins, Architecte et décoratrice d’intérieur 0542313979

- Le lundi, je suis comme Robinson Crusoé, j'attends Vendredi. - La pression, il vaut mieux la boire que la subir. - Travailler n'a jamais tué personne mais pourquoi prendre le risque? Merci Desproges!

- Allô mon fils!

Bon je ne viendrai pas ce chabbat, il fait trop chaud. Je préfère aller chez ta sœur. -Pourquoi? il fait moins chaud dans le 13ème? -Non, mais la bouffe de ta femme me donne déjà des vapeurs alors en période caniculaire, je risque une hyperthermie Nº51 JUILLET 2017 | LEVHAIR.COM | LPH | 35


Nos racines

Par Jean-Pierre Allali

Les Juifs de Costa Rica

En 1932, un immeuble est acquis à San José qui abritera la première synagogue du pays et un centre communautaire, le «Centre Israélite Sioniste». Les Juifs polonais sont souvent vendeurs ambulants et se déplacent à cheval, faisant du «polakear». Plus tard, en 1960, une école juive a ouvert ses portes.

La synagogue-centre communautaire de San José, capitale du Costa-Rica

Les premiers habitants du Costa Rica étaient les Amérindiens. Avec la découverte de ce pays par Christophe Colomb lors de son quatrième voyage en 1502, la colonisation espagnole commencera. Le pays, qui a décidé, depuis 1948, de ne pas avoir d'armée, est indépendant depuis 1821. Très étonnement, le premier drapeau du Costa-Rica, adopté en 1823, représente une Maguen David rouge sur fond blanc! Dès 1820, des Juifs séfarades venus des PaysBas, après un passage à Panama ou aux Antilles, Curaçao et Antigue, comme la famille Sassoon, se sont installés au Costa-Rica, essentiellement dans la capitale, San José. Ces premiers Juifs costariciens se sont assimilés et se sont, pour la plupart, convertis au catholicisme, religion dominante du pays. Ils sont néanmoins très présents et on peut les reconnaître par le biais de l'onomastique. Nombre d'habitants du pays portent en effet des noms généralement considérés comme juifs. Au début des années 1920, des Juifs vont quitter leurs shtetls de Pologne pour les «pueblos» espagnols. Ils seront rejoints, entre 1945 et 1948 par d'autres Juifs polonais, désireux de quitter leur terre de misère après la catastrophe de la Shoah. Contrairement à leurs prédécesseurs, ces «Polacos» vont rapidement s'organiser pour maintenir leurs spécificités religieuses. 36 | Nº51 JUILLET 2017 | LEVHAIR.COM | LPH

La communauté juive du Costa Rica compte, en 2017, environ 3 000 âmes auxquels s'ajoutent plusieurs centaines d'Israéliens. La plupart des institutions juives y sont représentées: B'naï B'rith, Keren Hayesod, Yad Vashem, Hanoar Hatsioni. Outre la synagogue, le centre communautaire et l'école juive, la communauté dispose d'un club sportif et d'un musée. Dans le grand centre commercial de la capitale comme chez de nombreux médecins, les mézouzot s'affichent sans complexe et les Juifs religieux arborent tranquillement leurs kippot dans les rues. De nombreux Juifs du Costa Rica ont marqué leur époque tels Samuel Zemurray, fondateur de l'empire bananier United Fruit Company, l'ingénieur Samuel Rowinski, le banquier Luis Liberman Ginsburg, petitfils du premier «mohel» du pays, qui fut vice président du pays sous la présidence de Laura Chinchilla, de 2010 à 2014 ou encore Sandra Pisk, ancienne ministre du Travail. Enfin, le Costa Rica a toujours été un ami d'Israël. Il a voté aux Nations unies en faveur du plan de partage de 1947. Selon Milantia Bourla Cortes, son père, Miguel Bourla, Juif bulgare d'origine espagnole qui représentait le Costa Rica à l'ONU a joué à l'époque un rôle déterminant. Le Costa Rica a installé son ambassade en Israël à Jérusalem en 1982. Il a été, avec le Salvador, l'un des derniers pays à maintenir une représentation diplomatique dans la capitale de l'État juif, mais, sous la pression des pays arabes, il a fini par la transférer à Tel Aviv en 2006. En 2017, la petite communauté juive du Costa-Rica suit paisiblement son bonhomme de chemin.


LUMINOSA

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Hommage

S

Par Guitel Ben-Ishay

imone

V

eil

Une ardente défenseur d'Israël Une grande dame nous a quittés… A quelques jours de son 90e anniversaire, Simone Veil s'est éteinte. Elle fait partie des grands de notre génération qui laisseront pour toujours une empreinte dans le monde. Et comme l'a écrit Nicolas Sarkozy dans son hommage ''Simone Veil reste immortelle''. Pour lui rendre hommage, LPH a donné la parole à Claude Brightman, Présidente du Campus Francophone de Netanya, elle a connu Simone Veil personnellement. Simone Veil: l'amour de la vie, une vie pour la réconciliation ''Par une étrange coïncidence, ma mère était une amie de Simone Veil'', commence Claude Brightman, ''Elles se sont connues au moment de la loi sur l'IVG, ma mère étant gynécologue''. "Puis lorsque j'ai dû composer mon comité de soutien du Collège académique de Netanya, je lui ai tout de suite propose d'être présidente d'honneur des amis français du Collège académique. Elle a accepté avec beaucoup de plaisir. C'était il y a 15 ans. Elle voyait en l'éducation, en la capacité de créer des ponts entre Israël et la France, une mission fondamentale". Ces ponts, Simone Veil a passé sa vie à les construire. En effet, dès le lendemain de la Shoah, elle occupe un poste en lien avec l'Allemagne. Elle sera parmi les plus grands partisans de l'Europe, visage de la réconciliation franco-allemande. Elle présidera même le Parlement européen. ''Malgré toutes les tragédies qu'elle a traversées, elle a toujours été une amoureuse de la vie. Le couple qu'elle formait avec Antoine était beau, ils ont fondé une magnifique famille, le lien familial était primordial pour elle. Je me demande toujours comment a-t-elle réussi à trouver la capacité de surmonter, d'aller de l'avant, d'avoir cet humour et cette gaité".

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Une grande femme juive Simone Veil venait d'une famille ashkénaze agnostique, mais son identité juive est restée très forte tout au long de sa vie. "Simone Veil a été une grande femme juive", se souvient, émue, Claude Brightman, ''Quand j'étais enfant, je la considérais comme une reine, elle était d'une telle beauté! Elle était une mère formidable, elle avait cette tendresse en elle. En même temps, son regard bleu insoutenable était celui d'une femme qui a tout vu". Son attachement à Israël était puissant. ''Elle ne manquait pas de l'exprimer", nous dit Claude Brightman, ''A la tribune de l'ONU, elle n'a pas hésité à dire sa fidélité à l'Etat d'Israël et sa colère face à la mise en cause de l'éthique de l'Etat et de l'armée d'Israël, qu'elle savait être irréprochables". Elle prônait là aussi la réconciliation pour le développement d'Israël qui lui était si cher. La mémoire, le courage Le courage c'est certainement l'une des plus grandes qualités de Simone Veil. ''Elle a toujours assumé ses convictions et ses valeurs. Nous avons pu le constater dans tous les combats de sa vie pour les femmes et pour toutes les causes dans lesquelles elle croyait". La mémoire, la transmission sont aussi deux mots qui collent à l'œuvre de cette grande femme. '' Elle était d'une exigence absolue concernant le devoir de mémoire face à la Shoah. Ces dernières années elle s'inquiétait face à la résurgence de l'antisémitisme". Claude Brightman poursuit: ''Mais elle avait toujours cette foi en l'homme même si elle connaissait les déceptions et les trahisons". ''J'avais beaucoup d'affection pour ce qu'elle était et pour sa famille. Nous lui rendrons un hommage digne d'elle au Campus Francophone de Netanya". ‫יהיה זכרה ברוך‬


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Coching

L

a thérapie par les

cartes

Invitation au voyage Le petit Samuel inquiète ses parents par son côté introverti et secret. Il a du mal à reconnaître et encore plus à nommer ses propres sentiments. Les questions que lui pose la psychologue pour l'encourager à parler ne réussissent qu'à l'intimider davantage et à le renfermer dans son monde. La situation semble bloquée jusqu'à ce que la thérapeute sorte un jeu d'images et demande au petit garçon de choisir une carte...C'est alors que l'enfant se détend et commence enfin à faire participer "les grands" à ses troubles émotionnels. Par sa créativité et à l'aide des cartes, la psychologue réussit à créer rapidement un climat de confiance entre elle et l'enfant, et au bout de quelques minutes seulement met le doigt sur les difficultés de Samuel...

• Comment fonctionnent les cartes thérapeutiques? Les cartes de coaching ou thérapeutiques, sont composées d'images et de mots divers. La carte fait écho à la réalité interne de la personne et par un jeu de métaphore permet de visualiser, tel un miroir, le "moi" profond de la personne-même qui regarde la carte. Ainsi elle peut percevoir plus facilement sa situation, sa place ou ses difficultés et arriver, toujours par le biais des cartes à de nouvelles prises de conscience, un changement de perspective et peut-être même de nouvelles solutions plus adaptées à ses besoins. Pourquoi dit-on des cartes qu'elles sont une thérapie? Je rencontre souvent dans mon activité des gens qui ont peur de consulter, juste parce qu'ils ont peur de ce qu'ils vont trouver. Ce sont pour la plupart des gens qui rejettent des parties d'eux-mêmes au lieu d'interroger ces mêmes parties. C'est dommage car, selon moi, seule une connaissance plus profonde de soi permet d'arriver à un meilleur équilibre psychologique, émotionnel et physiologique et au final, d'améliorer ses relations avec soi-même et donc avec son entourage (conjoint, parents, amis...) 40 | Nº51 JUILLET 2017 | LEVHAIR.COM | LPH

Les cartes permettent d'arriver à une meilleur perspective de soi grâce à un regard objectif et donc moins menaçant. C'est-à-dire? Lorsqu'une personne interprète une carte, il lui semble d'abord qu'elle n'est qu'un spectateur extérieur, alors que l'association entre elle et l'image s'est déjà établie. Au fur et à mesure, elle se lie à elle et comme me l'a parfaitement formulé une patiente: "Les cartes rassurent. Elles me sont devenues familières et m'ont renvoyée la sensation que je n'étais pas isolée dans mon problème." Les cartes ont-elles une dimension visionnaire? Pas du tout. Contrairement au jeu de tarots ou autres exercices de prédilection, prohibés par la thora, les cartes de coaching sont interprétées par le patient lui-même et non par le thérapeute. Elles ne sont que le reflet de son monde intérieur sans prendre appui sur d'autres données extérieures. Ainsi, il n'y a pas de bonne ou mauvaise réponse en ce qui concerne cette méthode; toutes les interprétations ont leur place du moment qu'elles reflètent la vision du patient lui-même. Il est également intéressant de noter qu'on trouvera autant d'interprétation à la même image que de personnes questionnées, ou qu'une même personne donnera différentes interprétations à la même image selon son stade d'évolution. Les cartes thérapeutiques ne sont-elles destinées qu'aux thérapeutes? Bien qu'il s'agisse d'une méthode largement utilisée dans le milieu de la médecine non conventionnelle, elle est aujourd'hui adoptée dans d'autres secteurs, entre autres chez les spécialistes de l'éducation, entraîneurs, travailleurs sociaux, formateurs, artistes et tous ceux qui veulent enrichir leur identité. Elle est également préconisée pour renforcer les relations au sein de la cellule familiale. Il existe à ce jour des centaines de jeux touchant à différents domaines de notre vie, (famille, carrière, couple, épanouissement personnel, thérapie de groupe ou individuelle...). Libre à chacun d'en faire l'utilisation qui lui convient pour mieux entrer en contact avec son monde intérieur. Cécile Abergel, psychothérapeute spécialisée en cartes thérapeutiques et Fleurs de Bach. T: 053-3160110


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Des livres & vous

Par Liora Bibas

E

shkol

N

evo

La nouvelle génération littéraire israélienne Partons ensemble à la découverte d’Eshkol Nevo! Petit fils de l’ancien premier ministre israélien Levi Eshkol, cet écrivain représente la nouvelle génération littéraire israélienne, celle qui succède à Amos Oz, Avraham B. Yehoshua, David Grossman… Découvrons deux romans de ce fervent ambassadeur de la fascinante littérature israélienne, traduit aujourd’hui en 72 langues. Jours de miel

Quand le riche Américain Jeremiah Mendelstrum décide de faire un legs à la Ville des Justes, en Galilée, afin que la municipalité y édifie un bain rituel à la mémoire de son épouse décédée, il ne sait pas encore que ce don va tout changer pour Anton et Katia, nouveaux immigrants russes dans un quartier excentré de la ville. Ni que les vies de la séduisante professeure de clarinette Yona et de Naïm, un jeune Arabe israélien chargé des travaux, seront bouleversées par ce chantier. Ni que leurs chemins croiseront celui de deux anciens kibboutzniks, Ayélet et Moché, venus dans la Ville des Justes après leur retour à la religion mais dévorés par une passion jamais éteinte. Tous se cherchent, se fuient, se retrouvent - parfois - pour mieux se perdre. Car les personnages de ce truculent roman sont tous en quête de l'autre moitié de leur âme. Un magnifique roman ou se mêlent espionnage militaire, miracles, ornithologie, musique et religion, pour le plus grand plaisir du lecteur.

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Le Cours du jeu est bouleversé En 1998, quatre amis trentenaires suivent la Coupe du Monde de football à la télévision. Regarder ces matches ensemble, Youval, Amihaï, Ofir et Churchill l’ont toujours fait, depuis leur adolescence à Haïfa. Du coup, pendant la finale, l’idée surgit d’en faire un jeu, en utilisant ce rendez-vous rituel comme un point de mire, et de noter sur des bouts de papier les désirs et les ambitions qu’ils aimeraient avoir satisfaits quatre ans plus tard, lors de la Coupe du Monde suivante… Rien ne se passera comme prévu. Churchill, le plus ambitieux des quatre, se trouve au centre d’un scandale qui met en péril sa carrière de juriste, tandis qu'Ofir, le jeune loup de la publicité, se transforme en chantre de la médecine alternative après un séjour en Inde. Amihaï est engagé presque malgré lui dans un combat humanitaire après la mort brutale de sa femme, alors que Youval, solitaire et indécis, se fera le chroniqueur de ces années où les choix de vie sont décisifs. Avec un sens certain du tragi-comique et une grande justesse de ton, Eshkol Nevo écrit non seulement sur la société israélienne d’aujourd’hui, mais aussi sur la fragilité de nos existences et la beauté de l’amitié. Commandes: www.bibooks.co.il ou 0584020056


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Tarte salée aux courgettes et oignons confits By Noemie Gourion Elicha Préparation

Ingrédients • 1 rouleau de pate à quiche ou de pâte brisée (faite maison de préférence) Pour la farce: • 2 oignons • 3 courgettes • 200 g de gruyère • 1 pincée de sucre • Un trait de sauce soja • Sel et poivre Pour l’appareil: • 4 œufs entiers • 2 jaunes • 40 cl de crème (liquide ou épaisse selon votre goût, ma préférence va à la crème épaisse) • Du fromage râpé • Muscade • Sel et poivre 44 | Nº51 JUILLET 2017 | LEVHAIR.COM | LPH

Étaler la pâte à la dimension du moule et la piquer à l’aide d’une fourchette. Mettre les trous contre le moule anti adhésif et recouvrir la pâte de papier sulfurisé. Recouvrir avec du riz ou des haricots secs. Mettre au frigo pour 30 minutes, le temps qu’elle se raffermisse. Préchauffer le four à 190 degrés. Faire précuire la pâte 15 minutes, puis la sortir du four, enlever le poids et le papier sulfurisé et recouvrir d’un œuf battu. Remettre au four pour 3-4 minutes, le temps que l’œuf sur la pâte dore. Éplucher et émincer l’oignon en lamelles. Faire revenir dans un peu d’huile ou de beurre, avec une pincée de sucre et une pointe de sel, et attendre qu’il caramélise légèrement. Pendant ce temps, couper les courgettes en petit dés. Sortir l’oignon de la poêle. Mettre les courgettes et les faire revenir avec un filet d’huile d’olive ou de beurre pendant une petite dizaine de minutes. Remettre les oignons avec les courgettes, ajouter un trait de sauce soja dans la poêle et faire sauter ensemble 2 minutes. Ajouter 75 g de gruyère et stopper le feu, puis mélanger ensemble, le temps que le fromage fonde légèrement. Saler et poivrer. Réserver. Tapisser le fond de tarte de 75g de gruyère. Recouvrir du mélange courgette/oignons/gruyère. Maintenant il ne reste plus qu’à préparer l’appareil de la quiche. Pour cela il suffit de mélanger les œufs avec la crème. Ajouter la noix de muscade. Saler et poivrer Ajouter enfin le fromage râpé, et si vous en possédez un, mixer l’appareil avec un robot à main, en essayant de ne pas faire rentrer trop d’air dans le mélange. Verser l’appareil sur la tarte et recouvrer du reste de gruyère. Cuire une quarantaine de minutes 170/180 degrés ou jusqu’à ce que la pointe d’un couteau ressorte presque sèche. Et voilà c’est prêt….

Bon appétit!!!

Page préparée by Vanessa Fedida Retrouvez nos recettes sur la page Facebook: "Partageons nos recettes sucrées et salées"


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