בס"ד
Le mensuel de la famille Juive de France
50 - Mai 2017 / Iyar 5777
& LeP´titHebdo
N°
alya
DOSSIER SPÉCIAL SHAVOUOT
Daniel Benhaïm, directeur de l'Agence Juive répond à Shmuel Trigano
Torah et Terre d'Israël
YOM YEROUSHALAYIM "Si je t’oublie, Jérusalem, que ma main droite se dessèche!"
50 ANS DE LA RÉUNIFICATION DE JÉRUSALEM Jérusalem d'hier, d'aujourd'hui et de demain
50
Hag Shavouot Sameah'!
LEV HAIR & LPH | N° 50 MAI 2017 - IYAR 5777
Edito Ami d’Israël Plus le temps passe et plus Israël grandit, prend de l’assurance, embellit et réussit. Ce qui lui faudrait en plus de tous ses atouts, c’est un peu de douceur, de compréhension, d’amour venus d’ailleurs. Nous qui vivons ici, ainsi que les Juifs et les pro-israéliens du monde entier, sommes convaincus de l’importance de notre présence sur notre terre. Hélas, la majeure partie des habitants de la planète, pense différemment. On émet des doutes sur notre présence ici, on ne reconnait pas notre lien naturel avec Jérusalem ou H’evron, on voudrait nous amputer de chaque morceau de notre petite terre, comme le Golan, la Judée-Samarie, Jérusalem ou plus encore… Et soudain, après tant d’années de lutte pour la vérité, pendant lesquelles chaque ministre, artiste ou président ne nous poussait qu’aux concessions, à la soumission et au retrait, voilà qu’il est arrivé. On croyait recevoir un ami qui allait, pour changer, nous encourager à concéder. Pas du tout, l’ami sincère nous a tout simplement déclaré son véritable amour, envers le peuple juif, la terre d’Israël, et envers Binyamin. Nous n’avions plus l’habitude de ce genre de déclaration affective, profonde et loyale, sans qu’elle soit suivie d’un message de morale culpabilisateur. La famille Trump a tout simplement exprimé son attachement au Kotel, au peuple Israël et à la terre d’Israël. Les médias nous avaient annoncé la visite d’un ours gentil mais imposant. Nous avons reçu des paroles au goût de miel et un message
franc: "L’Amérique se tient avant tout à vos côtés, elle ne vous laissera pas tomber sous mon administration." Trump avait besoin lui aussi de cette chaleur de la part des Israéliens, il a été copieusement servi. C’est vrai, nous devons, prendre notre destin en main, en tant que pays libre et indépendant. Mais qui n’a pas besoin de l’expression de confiance, de reconnaissance et d’amour d’un grand frère rassurant et protecteur? En 27 heures de visites sur la Terre Sainte, Trump a non seulement été ému, mais il a su aussi renverser l’ordre établi et le regard du monde envers Israël. Certains diront que nous n'avons besoin de personne et que nous devons faire ce qui est juste et bon pour nous. Hélas, même si D-ieu décide de tout, nous nous devons faire au mieux notre part, car la place que nous occupons sur le plateau des Nations est essentielle. Et justement, à la veille des élections législatives en France, le choix de celui qui nous représentera au sein du parlement est décisif, c’est pourquoi je tiens personnellement à encourager la candidature de Meyer Habib, qui a toujours défendu sans concessions les intérêts d’Israël. Et nous sommes particulièrement heureux, en ce 50e numéro de souhaiter un grand mazal tov à notre capitale éternelle, Jérusalem, pour les 50 ans de sa réunification. Hag Shavouot Sameah' à tous et à toutes!
Les divrey Torah sont dédiés à la mémoire bénie de Rahel Cohen bat Yamna
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Avec votre don ISF
soutenez la Fondation FSJU En 2017, la Fondation FSJU, sous l’égide de la Fondation du Judaïsme Français, a besoin de votre don ISF pour financer des actions sociales et éducatives indispensables en France et en Israël.
En France
La communauté juive n’est pas épargnée par la crise. De trop nombreuses familles, des jeunes, des personnes âgées, des survivants de la Shoah, des personnes en situation de handicap, vivent dans la précarité. La Fondation FSJU soutient des programmes qui leur offrent un accompagnement social efficace grâce à des solutions pérennes. Dans l’urgence, des fonds spécifiques sont déployés pour permettre de débloquer des situations de crise : menaces d’expulsion, dettes courantes (gaz, électricité), frais médicaux… Pour la Fondation FSJU, la transmission de l’identité, le rayonnement de la culture juive, l’éducation et le renforcement de l’engagement des jeunes sont aussi des missions prioritaires.
En Israël
Israël est un Etat moderne dont l’économie se porte bien. Mais, derrière la réussite, se cachent des réalités locales très difficiles et les Israéliens qui vivent dans la pauvreté sont trop nombreux. La Fondation FSJU a choisi de soutenir des programmes qui apportent, sur le terrain, des solutions concrètes à ceux qui en ont le plus besoin et en particulier aux enfants et aux adolescents en difficulté (distribution de produits de première nécessité, bons d’achat pour des médicaments, cours et activités d’éveil…).
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Pour une information en toute confidentialité Fondation FSJU – Esther Fargeon 01 42 17 11 38 ou e.fargeon@aujf.org
sous l’égide de la Fondation du Judaïsme Français Nº50 MAI 2017 | LEVHAIR.COM | LPH | 5
Dossier spécial
Shavouot: Torah et Terre d'Israël
Q
uand le peuple est vivant,
la Torah l'est aussi
Geva Rapp L'histoire de Geva Rapp et son action depuis de nombreuses années sont particulièrement symboliques en cette période de Shavouot. LPH vous amène à la rencontre d'un personnage comme seule notre terre peut en porter: Geva Rapp, Colonel de réserve, baal techouva, enseignant de Torah et fondateur d'une association de diffusion de la Torah.
''Je suis fort, je ne ferai pas techouva'' C'est par ces mots que le jeune Geva Rapp rassurait ses amis alors qu'il s'apprêtait à entrer pour quelques mois au Mahon Meïr à Jérusalem. Comment ce garçon laïc, à peine sorti de l'armée, a-t-il décidé de s'asseoir sur les bancs d'une yechiva, mais "pas pour faire techouva"? Geva nous raconte: ''J'étais officier dans les parachutistes. A l'âge de 25 ans, j'ai décidé de quitter l'armée pour commencer des études. Entre la fin de mon service et le début de l'année universitaire, j'avais un battement de trois mois. J'avais connu quelques soldats religieux et j'étais curieux d'en savoir un peu plus sur ce monde dans lequel vivaient des gens de mon peuple. Mes pas ont été guidés vers le Merkaz Harav. On m'a orienté au Mahon Meïr. Le Rosh Yeshiva, le Rav Dov Bigon, m'a accueilli avec un sourire bienveillant qui voulait dire qu'il m'acceptait comme j'étais, sans chercher à me changer''. Geva est un étudiant aux idées alors bien arrêtées: ''j'avais rassuré mes amis que jamais je ne ferai techouva. Quand le Rav entrait dans la classe, tout le monde se levait. Pour moi c'était impensable: 6 | Nº50 MAI 2017 | LEVHAIR.COM | LPH
qui était donc cet homme pour qu'on se lève pour lui!? Alors pour ne pas me faire remarquer et pour éviter de me lever POUR lui, je restais debout depuis mon entrée dans la classe, jusqu’à l'arrivée du Rav''. Geva commence à suivre les cours: ''J'avais choisi ceux que je trouvais les plus ennuyeux et les moins intéressants". Puis, rapidement, les choses prennent une autre tournure. Geva se passionne pour ce qu'il pensait être inutile. Ses études au Mahon Meïr sont interrompues par la première guerre du Liban. Il est alors réquisitionné. ''A un moment, je me suis retrouvé seul, entouré de feux ennemis. Alors je me suis dit que d'autres sauraient se tourner vers D'ieu et prier en ces instants. Je ne savais pas prier. C'est, je crois, le premier véritable déclic qui s'est produit en moi''. Puis, il reprend sa place au Mahon Meïr et s'investit dans ses études. ''A l'armée, je dormais très peu. J'ai abordé la yeshiva de la même façon: j'étudiais à partir du netz jusqu’à une heure avancée de la nuit''. C'est un jour de Kippour qu'il prend sur lui de mettre une kippa et d'accomplir la Torah et les mitsvot. ''Pour un ashkénaze comme moi, la Techouva n'est pas facile'' Le père de Geva sent que son fils commence à prendre un autre chemin. Il s'en inquiète et décide de venir le surveiller de plus près à la Yeshiva. ''Il est venu pour deux semaines, s'il était resté une semaine de plus, lui aussi faisait techouva!''. Geva décrit sa techouva comme ''intellectuelle". "Pour un ashkénaze comme moi, ce n'est pas facile. La décision que j'ai prise relève du miracle''.
Par Guitel Ben-Ishay Quelle part votre implication dans l'armée d'Israël a-t-elle eu dans ce processus de techouva? ''Ma démarche a été rendue possible par mon éducation d'abord et aussi par l'armée. Au sein de Tsahal vous vivez l'amour d'Israël, de votre prochain, vous ressentez la responsabilité qui vous incombe vis-à-vis de chaque membre du peuple. Hachem m'a aussi guidé vers le monde religieux qui me correspondait, celui du Rav Kook''. Geva se souvient alors de la parabole du Rav Kook pour décrire notre lien à la terre et à la Torah: ''Un enfant croit que tout ce qui l'entoure est naturel. Notre peuple a ressuscité avec la création de l'Etat. Il était comme un bébé pour qui il est normal d'avoir à manger, qui ne se pose pas de question. Tout nous paraissait aller de soi. Le summum de ce sentiment a été atteint lors de la Guerre des Six Jours. Depuis nous avons basculé dans l'adolescence: nous posons toutes sortes de questions et nous nous rebellons aussi parfois. On croit que l'adolescent se perd mais en fait il avance. Notre peuple aussi donne parfois le sentiment de se tromper mais en réalité, il est sur le chemin d'une plus grande écoute. Comme le disait Effi Eitan, lui aussi baal techouva, je n'ai pas rejeté le sioniste que j'étais avant, c'est juste que celui-ci était comme un film muet et à la Yechiva j'ai appris à mettre le son et les mots sur le film''. Une jeunesse qui a faim C'est son expérience personnelle qui a incité Geva à créer, en 2005, une association qui s'occupe de la jeunesse mais aussi de la formation d'enseignants: Panim el Panim. ''Au moment du retrait de Gaza, Ariel Sharon avait dit qu'il ferait un referendum. Notre association s'est constituée pour aller dans les maisons expliquer les enjeux de ce désengagement. Nous avons alors constaté que le public sioniste religieux voulait parler, échanger et que beaucoup de gens n'attendaient que d'entendre cette parole''. Panim el Panim prend alors la mission non plus de sauver uniquement le Goush Katif mais tout le peuple. L'association propose plusieurs programmes dans tout le pays: des cours dans les lycées, des discussions, des shabbatot, des formations pour les enseignants, des activités dans les bases militaires. ''Nous sommes face à une jeunesse qui a faim'', constate Geva sur le terrain. Alors Panim el Panim va auprès des populations laïques pour leur expliquer ce qu'est la Torah d'Israël, sur la terre d'Israël. Geva se souvient de la première école où ils ont été appelés: ''Dans cet etablissement laïc, 20% des élèves refusaient de servir dans l'armée et un bon nombre la quittaient seulement quelques mois après leur enrôlement. Le directeur a donc fait venir un officier de l'armée de l'air pour les sensibiliser. Les élèves se sont enchainés au portail de l'école en signe de protestation contre ''l'armée d'occupation''. Alors le directeur a
compris que ce qu'il devait donner à ses élèves, c'était un lien avec le judaïsme. Aujourd'hui 94% des élèves de cette école s'enrôlent et comprennent mieux leur place et leur destin''. Voilà résumé en un exemple l'action de Panim el Panim dans les écoles où Geva avoue être bien reçu: ''Il y a plus d'ouverture aujourd'hui. Nous sommes accueillis avec beaucoup d'amour''. Geva et les membres de son association expliquent à ces jeunes, mais aussi aux soldats et même à une population religieuse parfois en perte de repères, le but de notre présence en Israël. ''Au départ, le sionisme laïc, c'était garantir un abri au peuple juif. Mais aujourd'hui, notre peuple est fort, alors à quoi sert la poursuite de ce projet?'', voilà l'une des grandes questions auxquelles Panim el Panim donne des réponses. Ressusciter le peuple sur sa terre pour faire vivre la Torah ''En Israël, le peuple est né, celui qui ne vit pas ici, ne peut pas le savoir'', lance Geva, ''En Galout le peuple était mort, aujourd'hui cet exil est fini, le peuple est bien vivant". Lui qui enseigne la Torah à des jeunes et à des professeurs laïcs, sans aucune connaissance préalable, le sait mieux que quiconque: ''Notre système éducatif n'a pas été assez performant pour transmettre les racines. Les âmes sont prêtes mais les connaissances font défaut. Grace aux enseignants de Panim el Panim qui travaillent dur, nous comblons le déficit''. Et cette vitalité du peuple retrouvée, Geva se félicite de la constater aussi dans les Shabbatot avec l'armée: prières, kidouch, divré Torah sont appréciés de tous. L'atmosphère y est incroyable, l'armée est très demandeuse, mais les budgets nous manquent pour amener ce projet partout''. Panim el Panim se donne une mission fondamentale par rapport aux défis de notre génération, celle de la Gueoula. ''Pour réussir, la Nation doit se connaitre et donc connaitre ses racines et son lien à la terre''. Geva conclut par une affirmation forte et pleine de sens pour notre avenir en tant que Juif en Israël et pour ceux qui n'y sont pas encore: ''Yom Haatsmaout et Yom Yeroushalayim sont désormais le cœur de nos fêtes. Ces jours viennent témoigner du fait que le peuple d'Israël est redevenu lui-même. Ils donnent un autre sens à toutes les fêtes de notre calendrier. Le plus naturel pour chaque juif est de vivre la renaissance de son peuple en Israël. C'est un processus divin qui rend la Torah non plus individuelle mais celle de tout un peuple". Pour plus de renseignements: Panim el Panim Tél: 02-6517653 Mail: office@panimelpanim.org.il
Dossier spécial
Shavouot: Torah et Terre d'Israël
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pendant l'exil
Rav Oury Cherki Le Rav Oury Cherki est un personnage très connu aussi bien de la communauté francophone de laquelle il est issu que de la société israélienne. Vivant en Israël depuis 1972, il dirige la section israélienne du Mahon Meïr, la communauté Beth Yéhouda de Kiryat Moshé et le mouvement Bnei Noah. S'inspirant de ses maîtres le Rav Tsvi Yéhouda Kook et le Rav Yéhouda Léon Ashkenazi (Manitou) zatsal, ses cours parlent de sionisme, d'amour de la terre d’Israël, de Torah et science, d'universalisme du peuple juif, entre autres. A l'approche de Shavouot, nous nous sommes interrogés avec lui sur la relation entre la Torah d'Israël, le peuple d'Israël et la terre d'Israël. Le P'tit Hebdo: La Torah nous a été donnée sur le Mont Sinaï, qui ne se situe pas en Israël. Pourquoi si le lien à la terre est aussi important, ne l'avons-nous pas reçue au cœur d'Eretz Israël? Rav Oury Cherki: Il convient de mettre un peu d'ordre. Le Mont Sinaï n'est pas en terre de Canaan mais selon certains décisionnaires, dont Rabbi Yéhouda Halevy, il est bien en Eretz Israël. En fait, la Torah est au-delà de la Création. Pour cette raison elle a été donnée dans le désert, ce qui ne contredit en rien le lieu où elle doit être appliquée: en terre d'Israël.
définirait et non son application en Terre d'Israël. Rav O.C.: Ce n'est pas la Torah qui définit le peuple. La preuve c'est que nous en étions déjà un lorsque nous l'avons reçue. Nous sommes d'abord le peuple d'Avraham, d'Itshak et de Yaacov avant d'être celui de Moshé. Lors de l'épreuve du veau d'or, c'est d'ailleurs le mérite des Patriarches que Moshé a rappelé. Puis il a préféré briser les Tables de la Loi plutôt que le Peuple. Le peuple était antérieur à la Torah.
“Ce n'est pas la Torah qui définit le peuple. La preuve c'est que nous en étions déjà un lorsque nous l'avons reçue.”
Lph: Il est souvent argué du fait que sans la terre d'Israël, pendant 2000 ans, le peuple juif a su rester un peuple. Finalement ce serait la Torah que nous avons gardée qui nous 8 | Nº50 MAI 2017 | LEVHAIR.COM | LPH
Lph: Pourtant de Grands Sages ont vécu en dehors d'Israël et le peuple juif se maintient encore aujourd'hui en dehors. En quoi la Torah d'Israël ne se vit-elle qu'en Eretz Israël? Rav O.C.: Oui, il y a eu de Grands Sages en dehors d'Israël, mais eux-mêmes savaient et affirmaient que leur production n'était qu'une petite lumière. Pour
Par Guitel Ben-Ishay sont des solides. Cela s'explique par le fait qu'en exil, tout n'est que théorie. Ici, nous vivons en pratique et l'importance des enjeux que cela implique crée forcément des tensions. C'est parce qu'en Israël la Torah redevient vivante que nous constatons ces tensions. Elles sont liées aux différentes expériences que chacun amène avec soi et aux aptitudes de chaque partie du peuple qui se confrontent. Mais c'est toujours pour mieux se retrouver ensuite. Lph: Est-ce aussi parce qu'en Israël nous ne nous sentons plus menacés en tant que Juif et du coup on se relâche? Ce qui fait aussi dire à certains que vivre la Torah en Eretz Israël présente aussi le risque de s'en éloigner. Comprenez-vous ces affirmations? R a v O . C . : C e s a ff i r m a t i o n s reflètent la grandeur d'Eretz Israël. En dehors d'Israël si on se relâche, on s'assimile, on disparait. En Israël, on reste Juif, malgré tout. Nous vivons l'effronterie des Temps Messianiques rapportée par le Talmud. Ce processus historique dont nous sommes les acteurs peut comporter des aspects moins bons, mais la techouva qui s'en suivra ne sera que plus grande puisqu'elle revêtira une notion collective, absente en dehors d'Israël. se dévoiler et être grande cette lumière doit être sur la Terre d'Israël. C'est également ce que mentionne le Talmud. La Galout est une obscurité de laquelle certains sont parvenus à faire briller une petite flamme mais la vraie lumière avait disparue. La Torah était en léthargie en exil, malgré les apparences. La Torah est la législation du peuple juif sur sa terre. Lph: Au mont Sinaï, nous étions un seul peuple et un seul cœur. Cette unité entre Juifs semble plus fragile en Israël qu'elle ne l'était ou ne l'est encore en dehors. Cela vous parait-il exact? Rav O.C.: Les Juifs en Galout sont des liquides qui se mélangent entre eux facilement. En Israël, ils
Lph: La Torah d'Israël, la Terre d'Israël, le Peuple d'Israël: un slogan ou une réalité? Rav O.C.: Ce sont les trois manifestations d'une même idée. Israël se manifeste à travers la Nation (le peuple), l'âme (la Torah) et le cadre c'est-à-dire la Terre d'Israël qui n'est pas qu'un simple territoire, il doit s'agir d'un véritable Etat. Pour nos Sages, la gueoula est une indépendance politique, non pas spirituelle. La gueoula a commencé avec l'Indépendance de l'Etat d'Israël en 1948. Nous agissons maintenant pour achever cette Délivrance et atteindre la gueoula chlema, la Délivrance totale dans la réunion des trois aspects énoncés plus haut. Nº50 MAI 2017 | LEVHAIR.COM | LPH | 9
Nutrition
L
es
Par Orlie Nabet
produits
laitiers
Nos amis pour la vie?
Le lait et les produits laitiers sont depuis des années au cœur d’une polémique: sont-ils nuisibles ou bénéfiques à notre santé? Ses défenseurs diront que le lait est un produit sain, nutritif, équilibré, complet, et riche en calcium et en vitamine D. Ses détracteurs diront, au contraire, que le lait est nuisible à notre santé, car c’est un produit pro inflammatoire, qui n’est pas adapté à notre organisme, et qu’il présente beaucoup de risques et peu de bénéfices. De plus, il s’avère que chaque année le nombre de personnes intolérantes au lactose augmente…. Sans entrer dans la polémique, et sans tirer de conclusions hâtives, il faut tout de même savoir que les produits laitiers qui nous sont proposés dans les étalages des supermarchés sont très gras, excessivement sucrés, et remplis d’additifs en tout genre…. En fait, le problème est déplacé, il ne s’agit plus de savoir si le lait est bon ou pas pour la santé, mais de prendre conscience qu’il est trop souvent envahi par le sucre…… Le lait chocolaté, par exemple, dont les enfants raffolent, en contient énormément, ainsi que les 10 | Nº50 MAI 2017 | LEVHAIR.COM | LPH
desserts/ crèmes/ yaourts aux gouts divers, aussi ils s’apparentent plus à une friandise qu’a un produit laitier. Sans être allergiques au lait, il y a un grand nombre de personnes intolérantes au lactose (le sucre du lait), ce qui leur provoque très souvent ballonnements, gaz, désagréments gastriques….. Par contre, les fromages blancs, le cottage, les yaourts bio, contiennent moins de lactose, et sont souvent mieux tolérés. Les fromages durs, si prisés des Français, sont souvent très gras, et pris en grosse quantité, ils peuvent augmenter le taux de cholestérol et le poids…. La fête de Chavouot est souvent associée aux menus lactés de toutes sortes: gratins, quiches, blinis, gâteaux au fromage…. Ce qui rend les repas très caloriques et très gras. Comment peut-on faire pour rendre les plats de Chavouot plus "sains" et moins gras? En choisissant des fromages ne dépassant pas 5% de matières grasses. En choisissant des produits laitiers avec le moins de sucre possible. En évitant les fritures. En diminuant la quantité d’huile pour la cuisson. En rajoutant au menu une bonne salade fraiche, composée de plusieurs légumes de toutes les couleurs. En faisant l’impasse sur les desserts (glaces, gâteaux). En n’exagérant pas sur les quantités…. Ce qui n’est pas incompatible avec se faire plaisir.
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Parasha
U
Par Dr Michel Bensoussan
n Résumé de la Sidra: amidbar
Après avoir passé près d'une année au pied du mont Sinaï, après y avoir reçu la plus grande partie des lois, et après avoir construit le Michkan (le sanctuaire), Dieu ordonne à Moshé d'organiser et de préparer le peuple en vue du voyage qui le mènera en terre d'Israël. Cette organisation et ce voyage jusqu'aux frontières, à l'est du Jourdain, font l'objet d'un quatrième livre de la Torah, celui de Bemidbar (littéralement «Dans le désert» - nommé dans la tradition chrétienne: «le Livre des Nombres»). Ce livre est divisé aujourd'hui en dix sections hebdomadaires ou «Sidrot». La première, qui est lue ce shabbat, porte elle aussi le nom de «Bemidbar». On y décrit la première étape de la préparation au voyage, à savoir le recensement des douze tribus et leur agencement précis autour du Michkan. Première montée: Le premier Iyar, treize mois après la sortie d'Égypte, Dieu ordonne un recensement de tous les hommes en âge de faire la guerre, c'est-à-dire âgés de plus de vingt ans. À la tête de chaque tribu est nommé un chef. Ces douze responsables seront dorénavant alliés à Moshé et Aaron dans la direction politique et militaire du peuple.
Deuxième montée: La tribu de Reuben compte 46500 soldats, celle de Chimon 59300, Gad 45650, Yehouda 74600, Yssakhar 54400, Zevouloun 57400, Éphraïm 40500, Menaché 32200, Binyamin 35400, Dan 62700, Acher 41500 et Naphtali 53400. Soit un total de 603550 soldats potentiels. La tribu de Levi, quant à elle, sera comptée séparément. Servant dans le Michkan, les Levi ne sont pas soldats. Ils camperont autour du Michkan, empêchant son accès aux étrangers. Troisième montée: Le campement du peuple est organisé en trois domaines concentriques: le Michkan au centre, tout autour les Levi forment le deuxième domaine, puis à l'extérieur les douze 12 | Nº50 MAI 2017 | LEVHAIR.COM | LPH
B
tribus les entourent en formant le troisième domaine extérieur. Chaque tribu a son drapeau. Trois tribus campent au nord, trois au sud, trois à l'est et trois à l'ouest. Quatrième montée: La Torah décrit les descendants de Moshé et d'Aaron, et ne mentionne pourtant que ceux d'Aaron! Puis elle décrit les fonctions attribuées aux Levi: ils sont aux ordres des Cohanim et serviront donc dans le Temple. Ils remplacent ainsi l'ensemble des premiers-nés qui étaient censés remplir ces fonctions (ces derniers ont été disqualifiés lors de la faute du veau d'or). Cinquième montée: Il y a trois familles de Levi. Celle de Gershom (qui campera à l'ouest), celle de Kehat (au sud) et celle de Merari (au nord). Moshé les recense chacune séparément. On nous donne même le nom de leurs enfants, qui forment des sous-groupes. À la différence des autres tribus, les Levi sont dénombrés à partir de l'âge d'un mois. Voici donc formé le deuxième domaine qui sépare les douze tribus, du Michkan au centre. Ce sont les familles de Moshé et d'Aaron qui camperont à l'est, face à l'entrée du sanctuaire. Les Levi sont au nombre total de 22000. Sixième montée: Les premiers-nés, eux, sont au nombre de 22273. Chaque Levi doit remplacer, nous l'avons dit plus haut, un premier-né. Or, il se trouve donc qu’il y a 273 premiers-nés de plus que de Levi!! Chacun des premiers-nés «en plus» donnera une somme de cinq shekels au Cohen. Il sera ainsi «racheté». C'est la raison pour laquelle, jusqu'à aujourd'hui, chaque premier-né est «racheté» à l'âge d'un mois au Cohen, par la valeur de cinq shekels d'argent lors du «Pidyone Haben»! Septième montée: Un second recensement des Levi est réalisé! Il est réservé, cette fois, aux hommes de trente à cinquante ans, c'est-à-dire à ceux qui travailleront effectivement au Temple. La famille Kehat s'occupera des objets les plus importants comme le Tabernacle ou la Ménorah. Lorsque le Michkan sera démonté pour être déplacé, chaque objet sera d'abord recouvert de tentures par les Cohanim pour qu'il ne soit pas vu, même pas par les Levi qui les porteront! Il faudra attendre la semaine prochaine pour connaître la fonction des deux autres familles de Levi.
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Collège - Lycée ORT Léon Bramson
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Questions/Réponses
Par Rav Azriel Cohen-Arazi
Et quand le Rav répond
Question: Cher Rav, est-il permis d'accueillir la fête de Chavouot au moyen du Kidouch avant la tombée de la nuit comme cela est d'usage les veilles des autres fêtes ainsi que les veilles de Chabbat? Réponse: Le Massèt Binyamin (1530-1620) stipule que contrairement aux autres fêtes et au Chabbat, il est nécessaire d'attendre qu'il fasse nuit pour procéder au Kidouch le soir de Chavouot. En effet, la Torah ayant textuellement précisé au sujet de cette fête qu'elle ne débute qu'une fois révolus en totalité les quarante-neuf jours du Omer, cela suppose qu'il n'est possible de l'accueillir qu'à la nuit tombée. C'est d'ailleurs dans un sens identique que s'exprimeront plus tard d'autres décisionnaires, au premier rang desquels le Maguen Avraham (1637-1682), commentateur majeur du Choul'han Aroukh (cf. Ora'h 'Hayim chap.494 § 1). Ceci étant, d'autres décisionnaires sont d'un avis contraire. Ainsi, en est-il du Yaabets (1698-1776) qui, dans son Sidour, observe qu'obliger à attendre la tombée de la nuit la veille de Chavouot pour accueillir la fête relève d'une 'Houmra bien peu fondée. Nombreux seront les décisionnaires à aller dans son sens. En pratique, si vous avez la chance de vivre en Israël, où la nuit tombe à une heure raisonnable, vous devrez vous efforcer de patienter jusque-là, et ce afin d'agir en conformité avec l'ensemble des décisionnaires. Si par contre vous demeurez dans un pays où, à cette période de l'année, la nuit tombe à une heure extrêmement tardive, comme par exemple en France, vous pourrez vous fonder sur l'opinion du Rav Ovadia Yossef zatsal, lequel autorise explicitement en ce cas de se mettre à table et de réciter le Kidouch avant que la nuit ne tombe. En effet, attendre la tombée de la nuit présenterait de nombreux inconvénients, parmi lesquels le fait d'empiéter de manière significative sur la veillée d'étude suivant le repas et celui de devoir se priver de la présence des enfants en bas âge autour de la table familiale. L'idéal serait alors de procéder de la manière suivante: prier l'office d'Arvit après l'heure de Plag Hamin'ha (figurant dans les
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calendriers) et réciter le Kidouch à l'heure du coucher du soleil. Dans le cas où même cette manière de faire s'avèrerait irréalisable, vous aurez le droit de réciter le Kidouch avant l'heure du coucher du soleil. Dans un cas comme dans l'autre, le Rav Ovadia Yossef recommande aux personnes qui en ont la possibilité de consommer à nouveau une quantité de 28 gr. de pain après la tombée de la nuit (cf. Yé'havé Daat tome 6, chap.30). Question: Cher Rav, est-il possible de composer des menus uniquement lactés pour les repas de Chavouot ou bien est-il obligatoire de composer des menus à base de viande? Réponse: De manière générale l'usage est de mettre de la viande au menu des repas des jours de Chabbat et de Yom tov, et ce, parce qu'il est admis que c'est ce qui confère à ces repas, pour la majorité des gens, leur caractère festif. Toutefois, il existe une coutume, rapportée par les décisionnaires (Rama Ora'h 'Hayim chap.494 § 3) consistant à consommer des produits lactés durant la fête de Chavouot, entre autres raisons parce que la Torah est comparée au lait. Afin de respecter cette coutume tout en se pliant à l'obligation de consommer de la viande, certains procèdent de la manière suivante: ils commencent leur repas par des produits lactés, puis, après une pause et après s'être minutieusement rincé la bouche et les mains, ils dressent à nouveau la table pour consommer un plat à base de viande. D'autres agissent différemment: ils composent un menu uniquement lacté pour le repas du soir, et un menu uniquement carné pour le repas de midi, ou inversement. Quoi qu'il en soit, l'obligation de consommer de la viande les jours de Chabbat et de Yom Tov ne vaut que pour les personnes qui la préfèrent à tout autre aliment. Si par contre vous n'avez pas de plaisir particulier à manger de la viande, et lui préférez tout ce qui est à base de lait, il est certain que vous avez le droit de vous contenter de repas uniquement lactés, et ce, en particulier durant la fête de Chavouot où existe un pareil usage. Sur www.torahacademy.fr vous pouvez poser vos questions au Rav et consulter toutes les autres rubriques de son site.
Le Kling du mois
P
Par Rav Élie Kling
?
rêts pour l'escalade
Pas facile de traduire! Surtout de l'hébreu au français! Comment traduiriez-vous, par exemple, les premiers mots du Décalogue? "Je suis l'Eternel ton Dieu", semble bien être la version la plus proche du texte hébraïque. Et pourtant, c'est "Ani" qui signifie "je", pas "Anokhi"! Ou plutôt, Anokhi est une autre forme de "Je". Rav Ariel, de Ramat Gan, va même jusqu’à écrire: "Ani et Anokhi ne peuvent cohabiter ensemble: l'un est même l'exact opposé de l'autre. Ani,
c'est le "je" de Descartes, du fameux "je pense donc je suis". L'homme est au centre de sa philosophie et sa capacité à penser fait de lui ce qu'il est. Anokhi sous-entend, à l'opposé, la centralité de Dieu, de "Celui qui dote l'homme de la connaissance et lui enseigne le discernement", comme nous le disons 3 fois par jour dans la Amida. Commencer le Décalogue par Anokhi, c'est affirmer que tout ne commence pas par l'homme et par sa pensée mais par Dieu et par sa volonté. Ou, pour citer le magnifique texte d'Edmond Fleg dans son "pourquoi je suis Juif": "Je suis juif, parce qu'au-dessus de l'Homme, image de la divine Unité, Israël place l'Unité divine, et sa divinité."
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Il me semble d'ailleurs que le verset décrivant les Hébreux "arrêtés au pied de la montagne" (Chemot, 19,17) reflète la même idée. Car, là aussi, la traduction est inexacte. Le texte hébraïque dit littéralement: " en-dessous de la montagne", qu'il faut probablement comprendre au sens figuré, "au pied de la montagne", mais qui suggère en deuxième lecture, l'idée que le peuple se rendait compte, face à l'immensité de la présence divine, de sa modeste condition humaine, comme si le poids de la montagne sur laquelle résidait la présence divine, l'écrasait. C'est d'ailleurs sur le double sens de ce mot qui signifie à la fois "au pied "
et "en-dessous" que s'appuie le fameux midrash qui nous décrit les Hébreux menacés d'être réellement écrasés par la montagne qui semble planer au-dessus de leur tête, comme pour les obliger à accepter la Thora. Etrange midrash, en vérité, qui suscite de nombreuses interprétations mais dont la plus évidente semble bien être celle-ci: impossible de recevoir une Thora si, au préalable, on n'a pas réduit notre ego pour lui faire de la place! Et puisque nous en sommes à décortiquer le texte en se méfiant des traductions par trop hâtives, ce même verset prétend-il réellement que les Hébreux s'étaient "arrêtés" au pied (ou en-dessous) de la montagne? Le terme hébraïque que la Bible du Rabbinat traduit par 'arrêtés', vient du mot 'Yatsiv', qui signifie 'stable'. Le verset veut sans doute davantage suggérer que les Hébreux se sont stabilisés au pied de la montagne. Car si pour accepter une Thora, il convient de rabaisser son égo et d'accepter d'entendre le message divin, il n'est pas pour autant recommandé de s'effacer entièrement. L'homme Juif ne prie pas couché comme son cousin musulman en proclamant "Dieu est grand", ce qui sous entendrait que je suis, moi, si petit en comparaison que je n'existe plus devant Lui. Il faut savoir rester 'yatsiv', stable, même si on est conscient de n'être encore qu'au pied de la montagne. Le Juif qui prie n'est pas couché mais debout. Sa prière s'appelle la Amida qui signifie précisément être debout. Dans de nombreuses synagogues, n'est-il pas écrit: "Sache devant qui tu es debout!"? Il y a dans cette petite phrase tout le paradoxe de la place de l'Homme devant son Créateur: d'une part il reconnait l'infinie distance qui le sépare de Lui ("Sache devant qui") mais d'autre part, il n'a pas pour autant l'intention d'abdiquer ses sentiments ou d'étouffer sa pensée ("tu es debout"). Comme un alpiniste prêt à entamer l'escalade, le peuple se retrouve donc à la veille de "Matan Thora", stable et au pied de la montagne, prêt, lui aussi, comme Moshé lui en montre l'exemple, à monter vers Celui qui l'appelle et qui l'attend. L'incroyable aventure d'Israël peut alors commencer. Arrêtez-moi si je dis des bêtises…. Nº50 MAI 2017 | LEVHAIR.COM | LPH | 17
Moussar
Par Raoul Spiber
e vertige du
L
Sinaï
Ils crièrent: «NAASSE VENICHMA, nous accomplirons et nous entendrons!» Ce texte abondamment commenté par nos Maîtres dit le courage d’Israël s’approchant de la Loi comme on s’approche de l’absolu. Récusant ainsi toute idée de marchandage pour négocier une loi «adaptée et confortable». L’homme s’élève vers la Loi d’Hachem et ce n’est pas à la Loi décidée par Hachem de s’abaisser. Tel était Israël au pied du mont Sinaï, dévoué à la volonté de Celui qui est unique. Pourtant, pourtant, 40 jours plus tard, Israël s’abaissera, s’accroupira, se prosternera devant un veau en or! Est-ce le même peuple? Comment comprendre cette défaite, cette décadence 40 jours après ce moment grandiose? Nos sages ont toujours voulu se mesurer aux difficultés, aux erreurs, aux fautes présentées par le Tanah’, pour en retirer un enseignement de vie qui puisse éclairer nos existences. Ils expliquent: «Le sentiment de reconnaissance pour Celui qui les avait sauvés était immense. Aucun effort, aucun sacrifice ne pouvait les faire reculer, ils étaient tous prêts à se vouer à être fidèle à Celui qui a créé le monde et qui les a délivrés de Mitsraïm.» Mais le quotidien, les petites difficultés de tous les jours usent, épuisent le sens des grands engagements. L’être humain, ne sent plus souffler sur lui, le souffle de la Présence divine, il est alors tenté soit: - Par une existence facile, sans efforts, sans interdits, entièrement tournée vers la satisfaction égoïste de ses désirs - ou alors il recherche avec avidité quelque chose qui puisse donner du sens, du sel à sa vie et là, toutes les modes, toutes les idéologies, toutes les promesses d’exaltation sont bonnes pour lui offrir cette évasion du quotidien devenu insupportable.
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Le veau d’or, comme l’idolâtrie en général, propose la double évasion, à la fois il libère les interdits et en même temps, il donne à servir, à adorer, à fêter, les nouveaux dieux, récupérant et orientant les énergies, le sens du sacrifice et du dévouement vers de nouveaux horizons. Il s’agit d’oublier, le quotidien les autres et surtout soi-même.
Le Tanah’ nous enseigne que: même les plus grands, nos ancêtres, ceux qui ont résisté à l’esclavage en Egypte, qui ont vécu les miracles de la Sortie d'Egypte et qui ont reçu la Torah, sont vulnérables dans cette bataille du quotidien qui s’impose à chacun d’entre nous, afin d'assumer le don de la Torah et d'accéder ainsi à ce que Emmanuel Levinas nommait la «difficile liberté». Depuis plus de 3400 ans, malgré toutes les folies de l’histoire humaine, malgré toutes les tragédies et toutes nos erreurs, nous portons cette Loi du ciel. Puisse cette fête de Chavouot qui se tient devant nous, être l’occasion de revivre ce Don de la Torah, d’il y a 3440ans, ce moment où les cieux ont rencontré la terre.
Puissions-nous prononcer au terme du Kidouch, cette brah’a avec ferveur reconnaissance et joie: «CHEEHEYANOU VEKIYEMANOU VEHIGIANOU LAZMAN HAZE, qui nous a maintenus en vie pour que nous puissions connaître ce jour!» Hag sameah’! Raoul Spiber
Enseignant à Hemdat Hadarom
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Depuis 1951
Les premiers bonds de l'Etat d'Israël ont été émis en 1951. Ils étaient nommés "Les bonds de l'indépendance", ils célébraient l'indépendance politique mais aussi contribuaient aux ressources financières indispensables pour construire l'Etat Juif. David Ben Gourion qui fut le premier Premier Ministre signait lui-même les Bonds prouvant que leur rôle représente un lien indéfectible entre l'Etat d'Israël et ses soutiens répartis partout dans le monde. Ce lien, Israël en a encore besoin aujourd'hui pour garantir son indépendance financière ! Cette année, célébrez l'indépendance de l'Etat d'Israël, en rejoignant les Bonds d'Israël !
Nouveauté
Propos recueillis par Magali Barthès
Jewave
Un site de rencontres amoureuses innovant Tout juste un mois d’existence et déjà une vingtaine de profils compatibles chez Jewave, un couple formé et deux autres potentiels. Un public assez hétéroclite, avec des sépharades, des ashkénazes, et même une falasha à Jérusalem. Ilan Sarbac, le créateur du site, répond à Lev haïr. Pourquoi avez-vous créé Jewave? «Je connais très bien les sites de rencontres traditionnels, juifs ou non, et j’étais régulièrement déçu par leur manque d’originalité et de résultats. J’ai décidé de créer un site sérieux offrant des services plus concrets, susceptibles de satisfaire des personnes qui n’ont pas forcément beaucoup de temps à consacrer à la recherche de l’âme soeur. Le logiciel automatique que nous venons de mettre en place permet de diagnostiquer différents profils potentiellement compatibles. Nombreuses sont les femmes célibataires ou divorcées avec enfants qui, avec leurs obligations professionnelles et familiales, s’adressent à nous». En quoi Jewave se distingue-t-il des autres sites de rencontres? «Notre particularité est de garantir la compatibilité des profils avan même la rencontre. Le hasard est fini. Nous proposons trois tests, dans lesquels sont mentionnés trois points prioritaires définis par le demandeur (personnalité, amour et dévouement de la personne envers autrui, pratique religieuse). Les tests passés, nous nous attachons aux points communs. Parmi les personnes qui s’adressent à nous, certaines sont assez éloignées du judaïsme, et voient en Jewave une opportunité de s’en rapprocher à travers ces rencontres. Plus que les points communs, nous regardons en premier lieu la priorité numéro 1 de chacun ; dans le cas où il n’existe aucun point commun, nous nous intéressons à la deuxième priorité, qui peut être la personnalité. Par exemple, si la priorité choisie est la pratique religieuse, peu importe que le profil amoureux corresponde, nous privilégions la pratique religieuse. S’il n’y a aucun point commun
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sur la pratique religieuse, nous nous intéressons à la deuxième priorité choisie, qui peut être la personnalité. Cela nous permet de proposer plusieurs choix. Jewave est partenaire de Tripngo, organisateur d’événements, et de rencontres. Pour certaines personnes, les rencontres de groupe peuvent représenter une difficulté, nous proposons alors des rencontres privées qui leur permettent d’échanger tout en préservant leur intimité». Quelle est la part des services payants? «Jewave peut vous aider à trouver une compatibilité réciproque, et faciliter considérablement les recherches par compatibilités et affinités. Ce que nous proposons n’est pas forcément sur mesure, mais nous répondons à des critères bien précis, avec des taux de compatibilité supérieurs à 90%. Nous ne sommes pas vraiment une agence matrimoniale, notre souhait étant de laisser une part de liberté à chaque personne. Chacun a la possibilité de faire une requête sur mesure, afin de ne plus laisser place au hasard. Chacun peut demander des profils à 95% voire 100% compatibles. Ce type de requête est payant. Toutefois, les profils à 100% compatibles ne peuvent garantir une réussite systématique, ce qui est d’ailleurs déjà arrivé, le physique ayant constitué un écueil. Il nous revient alors dans ce cas d’effectuer d’autres recherches». Jewave a-t-il vocation à s’élargir à l’international? «Nous souhaitons toucher la communauté juive du monde entier. L’objectif est de traduire le site dans le plus de langues possibles, évidemment en hébreu, anglais, mais aussi en espagnol, puisque nous disposons d’une forte communauté juive en Amérique du sud, ainsi qu’en russe pour essayer de répondre aux attentes des communautés d’Europe de l’Est». Pour plus d’informations: https://www.jewave.com/ Facebook: Jewave Twitter: @Jewave_ platform Facebook: TRIPNGO
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Compte-rendu
Par Magali Barthès
Les jeunes, hérauts
de la mémoire
Les 26 et 27 octobre derniers, le Camp des Milles a reçu 35 jeunes accompagnés de 15 éducateurs. Initiées après les attentats de janvier 2015 par les équipes éducatives de l’OSE (Œuvre de Secours aux Enfants) en partenariat avec le site-mémorial, ces rencontres, qui s’inscrivent dans le cadre d’un plan pédagogique contre le racisme et l’antisémitisme ainsi que la promotion du vivre-ensemble, incluent également des formations à destination d’enseignants et chercheurs. Le Camp des Milles, écrin de dialogue et d’échange Les vacances ne sont pas seulement propices aux loisirs, il y a aussi un temps pour la réflexion et le souvenir. Situé à quelques kilomètres d’Aixen-Provence, le Camp des Milles est l’un des patrimoines les plus précieux de notre pays. Après avoir reçu la visite du Président de la République le 8 octobre dernier, accompagné par JeanFrançois Guthmann (Président de l’OSE) et Serge Klarsfeld, le site mémorial des Milles, présidé par Alain Chouraqui, a une fois de plus affiché sa volonté de faire des jeunes les «ambassadeurs de la mémoire». En cette année 2016, ils auront été 40000 à découvrir l’histoire tragique des internés des Milles. Exhumer la mémoire de nos chers disparus, que les nazis ont arraché à la vie, ce n’est pas seulement un devoir envers le passé. C’est parce qu’ils sont les garants des démocraties futures que les jeunes d’aujourd’hui ont été naturellement désignés «ambassadeurs» par l’OSE, alors que certains de nos «concitoyens» accordent peu d’importance à l’histoire mémorielle que d’autres encore, veulent effacer à jamais. Une leçon de vie pour des jeunes de toutes origines Une première journée dédiée au tourisme, un pique-nique dans les calanques et une visite éclair de Marseille avec en point d’orgue, l’hommage des jeunes aux six millions de juifs disparus pendant la Shoah. Le lendemain, l’histoire se lit en images avec une visite interactive du Camp des Milles, seul grand camp français d’internement et de déportation encore intact et accessible au public. Le message d’encouragement de Patricia Sitruk, Directrice générale de l’OSE, aux jeunes,
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se lit comme un passage de témoin. Un moment fort pour ces jeunes âgés entre 11 et 16 ans, qui portent en eux l’âme des 10000 juifs et étrangers opposants au régime nazi internés aux Milles dès 1939, dont celle des 2000 juifs déportés à l’été 1942. La visite a donné lieu à un atelier de réflexion et d’échange sur l’endoctrinement, à travers une exposition criante d’émotion, «Sauver les enfants, 1938-1945». Conçue en 2012 à l’occasion du centenaire de l’OSE, l’exposition, installée de manière pérenne au site-mémorial depuis le 21 juillet 2014, commentée par Katy Hazan, historienne de l’OSE et commissaire de l’exposition, connaîtra un parcours itinérant à travers la France avec des étapes à Lyon, Marseille, Toulouse, Montpellier, Lille, Beaugency, Wizernes. Le destin tragique de dix enfants, depuis leur vie d’avant jusqu’à la cassure de la guerre, la séparation d’avec leurs parents, leur périple de refuge en lieux de cache et enfin, à la Libération, leur retour progressif à une vie normale, à jamais transformée, se rappelle à la jeunesse d’aujourd’hui. Un lien lourd de sens, qui s’inscrit pleinement dans la dimension éducative du Camp des Milles. Ce voyage au cœur de la mémoire des disparus a constitué une véritable leçon de vie pour ces jeunes aux origines diverses, accueillis par l’OSE dans les services de l’AEMO (Action Educative en Milieu Ouvert), placés en maisons d’enfants, ou en familles d’accueil, qui sont eux aussi confrontés à la résurgence des extrémismes et au risque permanent. Pour plus d’informations: http://www.ose-france.org/ http://www.campdesmilles.org/ Facebook: OSE-Oeuvre de Secours aux Enfants et Site-mémorial du Camp des Milles
Tribune
I
Par Shmouel Trigano
sraël ratera-t-il l'alya des
?
Juifs de France
L'Etat d'Israël est-il intéressé à une alya de France? Celle-ci connaît une baisse significative après avoir connu une croissance rapide. Dans ce bilan, il ne faut pas négliger l'échec d'un tiers, semble-t-il, des olim qui retournent en France parfois dans des situations catastrophiques, après y avoir liquidé biens et logement. Les récits de leur échec circulent déjà parmi de potentiels candidats à l'alya... Si l'on met à part les erreurs d'appréciation, imputables aux olim, sur la nature même de l'expérience que représente l'alya, une véritable question reste néanmoins posée au gouvernement israélien et à un ministère de l'intégration qui pourrait être plus sensible à l'immigration ukrainienne et russe qu'à l'immigration française. Car cette immigration a une spécifité notable. Ce n'est pas une immigration de détresse mais de classes moyennes venant d'un pays parmi les plus développés et cultivés du monde. C'est une immigration qui a derrière elle une brillante histoire intellectuelle, celle qu'a illustré l'Ecole de pensée juive de Paris, née au lendemain de la deuxième guerre mondiale. C'est une immigration majoritairement sépharade qui a la mémoire de l'échec d'Israël à lui 24 | Nº50 MAI 2017 | LEVHAIR.COM | LPH
faire une place qui n'équivaudrait pas à une régression dans les années 19501960. C'est une immigration qui a une tradition très forte d'amour d'Israël, d'assomption du judaïsme, de la fierté d'être juif et convaincue de l'existence d'un peuple juif (sinon pourquoi pas Miami ou l'Australie?). C'est une immigration dont le modèle culturel est très différent du modèle anglosaxon ou est-européen, tant au niveau politique que culturel. Ces quelques caractéristiques soulignent combien erronée est la compréhension de cette alya qui a cours dans les médias et les institutions israéliennes. Les Juifs de France ne fuient pas l'antisémitisme Si tel était le cas pourquoi leur alya aurait-elle considérablement diminué? Ils quittent la France parce que le modèle d'identité juive qui était le leur n'est plus porté par la société française, elle-même en crise profonde tant sur le plan de l'autorité de l'Etat, du régime politique que de son identité. Ils quittent la France parce que longtemps le pouvoir d'Etat a dénié le danger qui les menace et les a abandonnés sur le terrain. Ils quittent la France parce que le sionisme et l'Etat d'Israël y sont devenus l'objet d'une déligitimation profonde, parce que l'idée même de "communauté " est devenue contestable, parce qu'ils n'ont plus que le choix de redevenir des "Israélites", des Juifs cachés, parce que les Frères Musulmans sont devenus les interlocuteurs officiels de l'Etat. Parce qu'ils pensent spontanément qu'Israël est la patrie d'un peuple juif et que sa cause est plus que légitime face à ses ennemis, parce que leur histoire porte aussi un contentieux considérable avec un monde arabo-musulman d'où ils ont été chassés et où ils ont été spoliés massivement et dans l'indifférence mondiale, entre 1940 et 1970. >>
Nยบ50 MAI 2017 | LEVHAIR.COM | LPH | 25
Tribune
Ne pas perdre cette alya Si Israël ne veut pas perdre cette alya, si importante pour lui déjà sur le plan démographique, si très peu peuvent comprendre ce que serait son apport sur le plan du judaïsme et de la pensée et avant tout de l'existence collective, il faut que le gouvernement soit capable de mettre sur pied un plan global et national pour l'intégrer et qu'elle ne reste pas dans les marges de la société israélienne. Le principal problème, très concret, concerne l'appartenance des olim à la petite et moyenne bourgeoisies. Cette population est naturellement attirée par les zones géographiques qui sont celles de la classe moyenne israélienne, le Goush Dan, là où la crise du logement atteint des proportions considérables. Personne ne peut plus acheter dorénavant un appartement à des prix aussi prohibitifs, ni s'installer dans un système où il n'y a aucune défense des locataires, où chaque année votre propriétaire peut vous mettre à la porte ou augmenter de façon immodérée votre loyer. Ce sont des mœurs rudes pour des familles, des mœurs qui ne les encouragent pas à se former même. Une véritable jungle. C'est le problème qui agite aussi les jeunes couples israéliens, un problème grave pour un pays qui a pour vocation de développer sa population et d'accueillir l'immigration juive du
monde entier. Le plus accablant c'est que l'opinion accuse les Juifs de France de provoquer cette augmentation folle du coût de l'immobilier. Le deuxième problème relève des mœurs civiles: ouvrir un compte en banque est devenu une épreuve. Les banques sont devenues de véritables instances policières pratiquant un soupçon de principe envers les olim auxquels elles donnent le sentiment d'être des voleurs contre lesquels elles devraient se prémunir. Le troisième problème concerne la vie professionnelle et économique. Les professions libérales ont le plus grand mal à se faire reconnaître une équivalence comme si la France était par rapport à Israël un pays arriéré à l'instar des pays de l'Est ou de l'Ethiopie, alors que c'est le corporatisme des professionnels israéliens qui est en jeu. Les critères de référence d'Israël sont anglo-saxons, mais il y a aussi d'autres cultures dans le monde qui ne sont en rien inférieures à celle des Etats-Unis. La question de l'avenir professionnel que le marché israélien du travail a à proposer à des jeunes sortant de l'université ou sans profession, en dehors du High Tech et des Call centers, constitue aussi un sérieux problème auquel un gouvernement à la hauteur de sa tâche devrait se confronter... Les difficultés de cette génération trouvent aussi une expression parmi les jeunes célibataires "laïcs" israéliens, comme l'a montré le sondage de Massa Israël: 36% d'entre eux préféreraient quitter le pays. Enfin il y a un problème "de luxe" par rapport à ces graves problèmes, celui de l'apport intellectuel juif du judaïsme français. Il est radicalement méconnu que ce soit à l'Université, dans l'intelligentsia, comme dans le domaine de la pensée juive. Aucun lieu ni institution, ni aucune chaire ne lui sont consacrées. Ses livres ne sont pas traduits. C'est une terrible perte intellectuelle pour le peuple juif et sa mémoire. Il y a en France entre 450 000 et 500 000 Juifs. Si Israël est intéressé par eux, c'est maintenant ou jamais. Dans ce choix, le gouvernement engage aussi la crédibilité d'une société israélienne dont la vocation était le sionisme, encourageant l'alya et animée du souci de la restauration du peuple juif, de l'affirmation de sa présence au monde. L'enjeu de l'alya des Juifs de France rejoint l'enjeu décisif de l'avenir d'Israël et c'est à cet avenir qu'ils peuvent apporter une contribution existentielle dans ses dimensions sociales et intellectuelles. Prof. Shmuel Trigano, professeur émérite de la Sorbonne, directeur de Dialogia Max Benhamou, président de Dialogia. Max Benhamou et Shmuel Trigano ont récemment créé une association qui a pour but de créer un pont intellectuel entre l'alya de France et la société et l'identité israélienne.
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Droit de réponse
Par Daniel Benhaim, Directeur général de l'Agence Juive
L la parole es chiffres ont
Je souhaite réagir à la tribune publiée par Shmuel Trigano et Max Benhamou. Cette analyse remarquable pose la question de l’intégration des Juifs de France en Israël et interpelle les pouvoirs publics israéliens. Il ne fait aucun doute que la volonté des auteurs est de sensibiliser à la nécessité de multiplier les efforts pour faciliter l’intégration des Juifs de France en prenant en considération leur spécificité culturelle. Cette intégration réussie pouvant être le moteur de la Alyah future de nombreux juifs français. Si le propos est louable il est introduit par une donnée erronée, jamais prouvée, et qui se répand comme d’autres «fake news» sur les réseaux sociaux dans des cercles souhaitant par tous les moyens freiner la Alyah des Juifs de France. Ces 4 dernières années, face à une Alyah historique de près de 25000 juifs de France - chiffre qui ne prend pas en compte les milliers de Juifs français installés en Israël sans avoir acquis la nationalité israélienne pour des raisons diverses – se sont multipliées les tentatives de porter atteinte à cet élan historique. Trois mouvements principaux ont pu être observés: · Ceux qui au nom de la République tentent de ressusciter l’Israélite de France et la période napoléonienne, confinant les Juifs à une vie de communauté sans dimension nationale · Ceux qui au nom de la Torah tentent d’expliquer combien dangereuse est la vie juive sur la Terre d’Israël et combien grands sont les risques d’assimilation au sein de la Nation Juive · Ceux qui font parler des chiffres faux, établissant des théories d’échecs de l’Alyah sur un pseudo retour massif des Juifs en France. En utilisant l’un ou l’autre des argumentaires, ou tous à la fois, certains ont tenté à leur manière
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de contrer le cours de l’histoire. A toutes les époques, depuis Avraham, nous savons que nombreux furent ceux qui n’eurent pas cette capacité d’incarner le Peuple en marche vers son destin. Seulement voilà, ce chiffre «d’un tiers des olim de France qui seraient retournés en France» est faux. Il est faux car dans les synagogues et les écoles juives de France qui ont vu ces dernières années des dizaines de familles, jeunes ou moins jeunes, faire leur Alyah, aucune n’est en mesure de vous parler d’un phénomène de retour massif. Si ces mêmes structures communautaires pouvaient pointer les départs et mettre en avant le vide laissé par ceux qui ont fait le
ne vivraient pas en Israël aujourd’hui. Chaque échec, choix de la Alyah, ils auraient dû être les premiers à si c’en est un, est à déplorer, même si les raisons sont pouvoir parler de ces «nombreux» retours. Arpentant multiples et diverses. L’intégration est un processus régulièrement les communautés juives de France dans long, parsemé de difficultés, mais il semblerait que ce le cadre de ma mission, je peux vous garantir que rares processus aboutisse pour sont ceux qui connaissent beaucoup plus de personnes dans leur entourage une ou “Ne crions pas victoire car la q u e l e s r u m e u r s n e l e deux personnes/familles retournées en France après route est encore longue mais laissent entendre. Ne crions pas victoire car la route est une alyah non aboutie, et je pose régulièrement la ne crions pas continuellement encore longue mais ne crions pas continuellement au loup question. au loup de peur d’induire de peur d’induire en erreur en erreur tous ceux qui tous ceux qui projettent de Il est faux, car le très sérieux Institut National projettent de faire leur Alyah faire leur Alyah dans un avenir proche. des Statistiques israélien dans un avenir proche” a publié le 5 février 2017 A cette époque particulière une étude portant sur les dans l’histoire des Juifs de olim de France entre les France, il est légitime d’attendre du gouvernement années 1990 et 2014. L’objet de cette étude était de israélien que tout soit fait pour faciliter leur Alyah et leur vérifier combien parmi ceux qui ont reçu la nationalité intégration, pas seulement parce que les Français «le israélienne dans le cadre d’une Alyah de France valent bien» mais tout simplement parce qu’il s’agit de n’avaient pas établi leur «centre de vie» en Israël. Il est l’une des raisons d’être de l’Etat Juif. Il est important de important de préciser qu’il ne s’agit pas d’un énième revendiquer haut et fort les besoins et les attentes, mais il sondage ou d’une quelconque enquête d’opinion mais est nécessaire de ne pas alimenter par la même occasion de données rigides. Les chiffres montrent que sur toutes sortes de rumeurs sans fondement. l’ensemble des olim français durant cette période, 10%
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Coaching
A
Par Sonia Maarek
pprendre à vivre avec la douleur
Lorsqu’une douleur persiste, s’avère rebelle aux traitements usuels pendant plus de 3 à 6 mois, on parle alors de douleurs chroniques. Il reste alors une solution, celle de se tourner vers les thérapies "psychologiques" qui apprennent au patient à vivre différemment avec la douleur pour ne plus la subir. Aujourd’hui près d'une personne sur cinq souffre de douleur chronique: mal de dos, de tête, douleurs musculaires... Un jour, après des mois, voire des années, de douleur chronique sans cause identifiable, on s'entend dire" tout ça c'est dans la tête” et, c'est vrai d'une certaine façon: toute sensation douloureuse est perçue dans le cerveau. Mais qu'est-ce qui fait que cette sensation douloureuse y reste ou non? D'une part la personnalité de celui ou celle qui la ressent et d'autre part le contexte dans lequel elle s'exprime. Malgré les progrès techniques de la science et de la médecine, il y a encore des facteurs qui ne sont pas encore maîtrisés. En revanche, de nouvelles thérapies psychologiques peuvent soulager les douleurs chroniques, celles qui résistent à tout autre traitement. Derrière une douleur, il y a une sensation mais la douleur est aussi une "émotion" qui se produit dans un contexte donné avec une signification associée. Lorsque nous souffrons s'ajoutent le stress ainsi que la peur de la douleur, de plus nous ne sommes pas tous sensibles à la douleur de la même façon. Par exemple, les personnes qui se focalisent sur les aspects négatifs de la douleur en ruminant des “idées noires” auront tendance à ressentir leur douleur avec plus d'intensité. Elles croient souvent que quelque chose de grave va leur arriver et qu'elles ne peuvent rien faire pour aller mieux. La douleur chronique entraîne chez 30 à 50% des patients des difficultés importantes comme l'anxiété, la dépression, voire des troubles cognitifs. Les thérapies “psychologiques” sont des thérapies douces anti douleur, il existe de nombreuses études qui prouvent l’efficacité de ces approches. 1) PNL et Auto hypnose: la pratique de cette technique, de manière répétée, modifie parfois les circuits de la douleur et diminue aussi la souffrance. Le patient peut apprendre à "créer" une analgésie en mettant, par la pensée, "un gant
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magique" anti douleur sur la zone concernée, en deux ou trois minutes il modifie la perception de la douleur dans une partie de son corps. Il essaie aussi de "se dissocier" de la douleur et de se projeter ailleurs par exemple dans une forêt, en train d'écouter le vent dans les arbres, le calme et la tranquillité l'envahissent (alors qu'il souffre de mal de tête). Il est essentiel que le patient, dans un premier temps à l'aide du thérapeute, travaille sur ces différentes techniques, pour ensuite les répéter chez lui, dans son environnement. 2) La thérapie comportementale et cognitive, TCC dont l'efficacité a été prouvée et validée, et qui a pour objectif dans le traitement de la douleur d'apprendre aux patients de mettre en place de nouveaux comportements et pensées. Il est important que le patient participe à sa guérison. 3) Les thérapies de la 3e vague, inspirées par les travaux de Kibat-Zinn de l’université de Toronto en 2002, ont proposé un nouveau programme pour prévenir les rechutes dépressives, la Thérapie cognitive fondée sur la Pleine Conscience, la MBCT. Ils ont révélé des effets positifs sur l’anxiété et la dépression, ainsi que la tolérance à la douleur. La PNL, l’auto hypnose, la méditation de pleine conscience du moment présent apprennent au patient à être responsable et autonome dans la gestion de sa santé. Souvent, la personne ne cherche pas à diminuer l’intensité de sa douleur, mais veut améliorer sa qualité de vie Les retours, en cours ou en fin de thérapie, en témoignent: "Je perçois cette douleur différemment"; "Je fais plus de choses importantes pour moi"; "J'ai appris à vivre avec"; "Je l'accepte davantage... j'ai mal mais je vais bien". Sonia Maarek www.psycoach-jerusalem.com Formation PNL et Auto hypnose A l’Institut Serenity Renseignements au 0525199691
Des livres & vous
S
Par Guitel Ben-Ishay
low Shopping
Therapy
A l'occasion de la sortie de son premier livre, ''Slow Shopping Therapy. Consommez moins, vous irez mieux'' (Editions Albin Michel), Valérie Halfon a répondu à nos questions.
Lev Haïr & LPH: Pourquoi avoir choisi de devenir conseillère en budget pour les particuliers? Valerie Halfon: J'ai découvert ma vocation lorsque j'ai effectué un volontariat au sein de l'association Paamonim. J'y ai aidé plusieurs familles et j'ai compris que ce que je faisais allait au-delà des chiffres. Lev Haïr & LPH: Vous aidez particulièrement les olim. Quelle est leur particularité? V.H.: Je rencontre les olim en France déjà. Beaucoup, même s'ils géraient très bien leur budget en France, ne sont pas du tout conscients de la réalité israélienne. Elle est, pour eux, plus difficile. D'abord en raison de la langue et donc des problèmes pour comprendre certains papiers (banques, factures, etc.) et ensuite parce que les revenus ici sont différents (ils ne sont pas toujours moins importants pour tout le monde). Il me parait fondamental de mieux préparer les olim à cela. Lev Haïr & LPH: Pourquoi avoir écrit un livre? V.H.: J'ai beaucoup utilisé l'écriture pour transmettre mes messages aux consommateurs que ce soit par les articles du P'tit Hebdo ou par le truc quotidien que je donne sur FaceBook. J'ai décidé d'écrire ce livre pour transmettre l'importance de gérer et de consommer autrement. C'est pour moi l'occasion de remercier Ophrah Zelmati, correctrice, qui m'a encouragée dans l'écriture de ce premier livre et sans qui il n'aurait pas vu le jour. Lev Haïr & LPH: L'ouvrage est vivant et très documenté. Comment le décrivez-vous? V.H.: Il fallait que les lecteurs puissent s'en servir comme d'un guide. Ce livre m'a demandé un travail très approfondi et très prenant. J'y aborde tous
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les postes budgétaires, un par un dans le but toujours d'aider à mieux gérer. Dans le livre, je donne beaucoup de cas concrets, dans lesquels les lecteurs peuvent se reconnaitre.
Lev Haïr & LPH: Faut-il vraiment consommer moins pour aller mieux? V.H.: Je souhaite que tout le monde comprenne que l'argent n'est qu'un moyen, il faut savoir comment le relier à la vie. Il doit servir à réaliser ses rêves, quels qu'ils soient. Dépenser mieux ne signifie pas tant dépenser moins que dépenser en accord avec nos désirs profonds. Le budget doit être synonyme de bonheur.
Lev Haïr & LPH: A qui adressez-vous cet ouvrage? V.H.: A tout le monde. Les jeunes qui démarrent dans la vie ont parfois tendance à devenir surendettés, les retraités ont des besoins différents et donc une gestion à revoir, les actifs doivent être orientés dans leurs choix et leur mode de consommation. Lev Haïr & LPH: Apres cette première expérience, pensez-vous reprendre la plume? V.H.: Je m'attèle déjà à la rédaction de mon deuxième ouvrage, mais je ne peux pas en dire davantage pour le moment. Pour se procurer l'ouvrage: Sites de librairies en ligne (Amazon, La Fnac, etc.) Librairie Vice Versa, Jérusalem Librairie du Foyer, Tel Aviv
Yom Yeroushalayim
Par Guitel Ben-Ishay
Né à Jérusalem en 1945
David Charbit
Le 28 Iyar nous avons célèbré le 50e anniversaire de la réunification de notre capitale, Jérusalem. Lev Hair & LPH se mettent donc aux couleurs de la ville sainte pour vous faire vivre cet évènement. Nous sommes allés à la rencontre de personnes qui font la Jérusalem d'hier, d'aujourd'hui et de demain. Pour commencer ce voyage au cœur de notre histoire et même du monde, nous vous présentons l'histoire de David Charbit, né à Jérusalem en 1945. Il nous décrit la ville et la vie de l'intérieur avant la guerre des Six Jours et à son lendemain. Le quartier de Mamilla avant 1967
David Charbit voit le jour en juillet 1945 à l'hôpital d'Har Hatsofim. A l'indépendance, le Mont Scopus est comme une île, puisque l'hôpital et l'université sont des propriétés juives gardées par des policiers, au milieu d'un territoire occupé par les Jordaniens. Le père de David est originaire du Maroc. En 1929, il fait son alya depuis la France où il vécut quelques temps. ''Tous mes frères ont été à l'école de l'Alliance et parlent le français'', nous dit le benjamin de la famille. Quand il vient au monde, David et sa famille vivent dans le quartier d'Ohel Moshé, près du Mahané Yehouda. ''Auparavant, dans les années 1930, mes parents et mes frères ainés habitaient dans le quartier juif de la vieille ville. Au début, sa famille vit bien. ''Mon grandpère était boucher, il s'entendait bien avec les Arabes, certains même savaient parler yiddish! Mon oncle, qui a ensuite été un combattant du Le'hi et a été tué, a été allaité par une femme arabe. La cohabitation se passait bien. Puis les relations se sont détériorées, de graves évènements ont touché les Juifs dans ce lieu, ce qui les a contraints à déménager''. Décrivez-nous Jérusalem avant la guerre des Six Jours. David conserve un souvenir nostalgique de son 34 | Nº50 MAI 2017 | LEVHAIR.COM | LPH
enfance à Jérusalem. Cette période de la vie revêt pour tous une importance cruciale et on en parle souvent avec beaucoup d'affection, mais là, David est en plus le témoin d'une période unique de notre histoire à tous. ''Jérusalem était une petite ville, avant 1967. Tout le monde se connaissait. Quand on était enfant et qu'on allait au centre-ville, cela signifiait qu'on se promenait dans le triangle Ben Yehouda, King Georges, Yaffo". Quelle ambiance régnait-il dans les rues de la ville? L'enfant qu'il était, qui construisait des cerfs-volants pour jouer avec ses amis, qui ramassait du bois pour Lag Baomer, ne craignait rien. ''Les plus âgés d'entre nous, dormaient près des tas de bois que nous avions amassés. Nous n'avions pas de crainte, on pouvait rester dehors, personne ne fermait la porte de sa maison à clef''. Ce qui demeure grave dans la mémoire de David, c'est l'ambiance d'entraide, d'union qui régnait. ''Je me souviens que ma mère se levait tôt le matin pour faire bouillir de l'eau pour la lessive. Ensuite elle tendait des cordes entre les maisons pour y étendre le linge. Si la pluie survenait au cours de la journée, il se trouvait toujours un voisin pour décrocher le linge et le mettre à l'abri. Pour ma bar-mitsva, tous les gens du quartier ont préparé des gâteaux, la solidarité était très importante, dans les joies comme dans les peines''. Grandir sans les lieux saints Quand on pense à Jérusalem c'est immédiatement l'image de la ville sainte qui nous vient à l'esprit. Comment grandit-on à Jérusalem mais sans avoir accès à ces lieux qui en font un endroit si particulier? ''A vrai dire, jusqu'en 1967, je ne savais pas ce que je manquais, puisque je n'avais jamais connu la vieille ville, le Kotel. A l'inverse mes parents et mes frères ainés languissaient beaucoup ces lieux. Je me souviens que mon père avait un substitut. Il m'emmenait sur
le Mont Tsion, sur la Tombe du Roi David. Nous y lisions des prières, des Psaumes. Puis, à chaque fois, il montait avec moi sur le toit du bâtiment et me prenait sur ses épaules. De là, avec beaucoup d'émotion, il me montrait le petit coin du Kotel qu'il était possible d'apercevoir". Cette émotion paternelle, David nous avoue qu'il avait du mal à la comprendre, étant enfant. Mais il a grandi dans la sensation que quelque chose de grand nous avait été enlevé. Comment viviez-vous la séparation de la ville? La sentiez-vous au quotidien? ''Nous n'avions aucun lien avec la population arabe de Jérusalem. Nous vivions entre nous. Les seuls Juifs qui étaient en contact avec les arabes étaient ceux qui vivaient dans les quartiers limitrophes, comme la Mamilla. Nous étions coupés de cette partie de la ville, sans vraiment le ressentir. Ceci dit, j'avais peur des soldats jordaniens, quand il m'arrivait d'en apercevoir et on entendait aussi parfois des tirs. La libération En 1967, David a déjà accompli son service militaire dans les parachutistes. Il est chez lui quand la guerre commence. ''J'ai été mobilisé. J'étais en arrière, je n'ai pas fait partie des forces qui ont libéré la vieille ville''. Quelle était l'atmosphère qui régnait chez les habitants de Jérusalem? ''On avait très peur. Les cris de jeter les Juifs à la mer, de nous exterminer, étaient entendus dans tout le monde arabe. Aucun message radiophonique des membres du gouvernement israélien n'arrivait à rassurer la population. Les lycéens avaient préparé des sacs de sable et des rubans adhésifs pour se calfeutrer dans leurs établissements. Les habitants avaient fait, depuis plusieurs semaines, des réserves de nourriture. L'armée aussi était dans un état de préparation intense. On craignait vraiment ce qui allait se passer''. De la panique à l'euphorie: comment avez-vous vécu ce retournement de situation? David se souvient avoir eu plus de mal que ses frères ainés à mesurer l'importance de l'évènement qui était en train de se produire sous ses yeux. ''Le Kotel, Hevron, tous ces lieux étaient si abstraits pour moi, que je regardais l'émotion qu'ils suscitaient avec une certaine interrogation''. Tout de suite, le mur qui se dressait près du quartier de Mamilla a été détruit. Puis le reste a pris un peu de temps. ''Le quartier de Guilo, dont je vous parle aujourd'hui'', se souvient David, ''Armon Hanatsiv ou Ramot ne sont pas nés du jour au lendemain''. Les retrouvailles David raconte avec beaucoup d'émotion ce qu'ont fait ses parents et ses grands-parents après la réunification de Jérusalem.
''Ma mère n'a pas été au Kotel en premier. Elle s'est rendue au Mont des Oliviers, elle voulait retrouver la tombe de sa mère. On a passé des jours à la chercher, tant les lieux avaient été délaissés. Mon grand-père, quant à lui, n'était plus valide. Alors mes oncles l'ont assis sur une chaise et l'ont emmené dans le Shomron, sur le Kever de Yossef, à Hevron et dans tous ces lieux saints dont les générations précédentes ont rêvés''. Jérusalem ne sera plus jamais divisée! David le dit du fond de son cœur: ''Le monde doit comprendre, et puis peu importe ce qu'il en pense d'ailleurs: Jérusalem est notre capitale éternelle et indivisible''. Il ne regrette pas la Jérusalem d'hier, plus intime, bien qu'il garde pour elle une tendresse particulière. Pour lui, ce développement de la ville est un bonheur. Et si on lui demande ce que son grand-père dirait s'il voyait Jérusalem aujourd'hui, sa réponse est directe: ''Il serait émerveillé de ce qu'elle est devenue, de sa taille, de sa population, de son dynamisme!''. Et demain? Quels sont les vœux que vous formulez pour les 50 ans de la réunification de la ville? Ce Yeroushalmi, lui-même grand blessé de Tsahal, père endeuillé par la perte d'un fils à l'armée, garde un amour fou pour sa ville et son pays: ''Que Jérusalem continue son développement, qu'elle fleurisse partout, y compris dans les quartiers arabes. Nous devons savoir y imposer notre souveraineté partout, par des constructions et la présence de nos forces de police. Comportons nous comme les maitres des lieux, faisons appliquer la loi partout. Le poids des extrémistes de Jérusalem Est diminue, la population arabe veut vivre sous notre autorité, sachons y répondre. Je souhaite que le premier ministre et le maire de Jérusalem ne se contentent pas de paroles, qu'ils agissent pour notre capitale unifiée. Je sais qu'il s'agit d'un processus. Aucun Juif ne devrait hésiter avant de se rendre sur le Mont des Oliviers ou ailleurs dans Jérusalem. Jérusalem est belle, sa population aussi, elle pourrait l'être encore plus. Agissons!''. Nº50 MAI 2017 | LEVHAIR.COM | LPH | 35
Yom Yeroushalayim
J l'exaltante érusalem,
Vivre au cœur du Rova Ils vivent dans la vieille ville depuis 42 ans. Léa et Yossef Attali sont au plus près de ce qu'est Jérusalem. Ils nous racontent leur vie, de là où bat le cœur de notre capitale. communauté juive de la vieille ville et le Rav Guetz, alors Rav du Kotel, nous a révélé qu'il s'agissait de la maison du Roch Yechivat Hamekoubalim, Bet El.
Le P'tit Hebdo: Comment avez-vous décidé de vous installer dans la vieille ville? Léa et Yossef Attali: Dès la fin de la guerre des Six Jours, nous sommes venus au Kotel. C'était Shavouot et pour la première fois de notre vie, nous pouvions prier dans ce lieu saint. Nous avons tout de suite voulu nous installer au plus près du Beth Hamikdach. On a appris que l'Etat avait décidé de repeupler la vieille ville et que des projets immobiliers allaient être lancés. Nous habitions alors Kiryat Hayovel et nous avons immédiatement posé notre demande pour un logement. Mais cela a pris plus de temps que nous ne le pensions. On nous a d'abord dit que des fouilles archéologiques préalables aux constructions étaient en cours, on nous demandait sans cesse de patienter sous d'autres prétextes. En 1975, nous avons décidé d'arrêter d'attendre. Nous avons choisi un appartement qui nous plaisait beaucoup parce qu'il mélangeait ancien et moderne. Il datait de la période du Ramban, celui qui a reconstruit la 36 | Nº50 MAI 2017 | LEVHAIR.COM | LPH
Lph: Quelle est, pour vous, la plus grande particularité de la vie dans ce lieu? L.&Y. A.: Nous voulions voir comment D'ieu ramène Sa présence à Sion. Nous y assistons au quotidien. Devant chez nous, passent quotidiennement des dizaines de milliers de Juifs et de nonJuifs, de tous les âges, du monde entier. Tous les lundis et jeudis, des cortèges de Bar Mitsva se déplacent vers le Kotel. Nous sommes aux premières loges. Lph: Ne manquez-vous pas un peu de calme parfois? L.&Y.A.: Il est vrai que notre vie est rythmée par de nombreux évènements extérieurs. Par exemple, il arrive souvent que nous soyons obligés de rester chez nous en raison de telle ou telle occasion. Nous attendons, par exemple la venue de Donald Trump en sachant que nous ne pourrons pas sortir ce jour-là. Mais cet état de siège nous l'acceptons avec joie, parce que nous le désirons de toutes nos forces, quand il est de cette nature! Lph: Comment vivez-vous votre vie de famille dans le Rova? L.&Y.A.: Nous avons élevé nos enfants avec beaucoup de facilité. Et aujourd'hui nous avons même des petitsenfants qui viennent à l'école près de chez nous. Il y a 5 ou 6 écoles différentes de toutes les tendances. Le Rova, c'est comme un yichouv. Les enfants se connaissent tous. Les différents courants religieux du judaïsme cohabitent en très bonne entente. Au début,
Par Guitel Ben-Ishay beaucoup d'artistes non religieux habitaient dans le Rova, aujourd'hui ce n'est plus le cas. De manière anecdotique, ce qui peut paraitre un peu plus difficile sur le plan logistique, c'est que le parking est à 500 mètres de la maison. Mais il est facile de trouver des solutions et ce point est largement compensé par le confort et la spiritualité que nous retirons par ailleurs de notre lieu d'habitation. Lph: La vieille ville a été le théâtre de plusieurs attentats. Vous-mêmes avez perdu un fils, Elhanan Hy''d. Ressentez-vous davantage les tensions sécuritaires? L.&Y.A.: D'un point de vue personnel, chaque attentat nous rappelle ce que nous avons vécu. Mais au quotidien dans notre quartier nous ne sommes pas affectés. Nous nous rendons, par exemple, dans le quartier chrétien, là où se trouve la synagogue au nom de notre fils, en passant par le shouk. Nous savons qu'il faut être prudent. Mais les tensions ne sont pas plus importantes dans le Rova qu'ailleurs. Lph: 50 ans après la réunification de Jérusalem, quel regard portez-vous sur Jérusalem? L.&Y.A.: Le retour des Juifs à Jérusalem est une
réussite! Nous le constatons vraiment, surtout en observant tous les visiteurs en route vers le Kotel. La conscience de l'importance de Jérusalem est centrale et acquise. Lph: Dernièrement, le président turc Erdogan est encore sorti contre la présence juive à Jérusalem, c'est le discours ambiant chez les leaders arabes. Ces paroles vous font-elles craindre pour l'avenir? L.&Y.A.: Les propos des leaders musulmans ne nous impressionnent pas. Nous savons que beaucoup d'arabes veulent vendre leur maison dans la vieille ville, parce qu'ils ne veulent plus vivre dans ces taudis. Il est regrettable que notre gouvernement ne participe pas au rachat de ces maisons. En effet, aux paroles haineuses, la meilleure réponse ce ne sont pas des mots, mais le développement de la présence juive dans la vieille ville. Lph: Pouvez-vous en trois mots nous dire ce qu'évoque pour vous la vie dans le Rova? L.&Y.A.: Exaltant, un rêve éveillé et la fraternité. Et nous dirons même mieux, en un mot: Merci! Merci à D'ieu de nous donner la possibilité de vivre ici!
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Yom Yeroushalayim
Par Guitel Ben-Ishay
miracle J unquotidien
érusalem,
Hagit Moshé Jérusalem aujourd'hui. Pour comprendre ce que recouvre le concept de la Jérusalem moderne, nous avons interrogé Hagit Moshé, adjointe au maire de Jérusalem. Crédit photo: Sharon Azran
Le P'tit Hebdo: Que représente pour vous Jérusalem? Hagit Moshé: Je suis née à Beer Sheva. Je vis depuis 24 ans à Jérusalem. Dans ma jeunesse j'ai, plusieurs fois, voyagé à Jérusalem, j'y ai même travaillé avant d'y vivre. A chaque fois que je m'y rendais, j'avais un sentiment de vivre quelque chose d'unique. Je ne pouvais pas expliquer ce qu'était ce sentiment exactement. Je ne rêvais même pas pouvoir y habiter un jour et encore moins devenir adjointe au maire. Je prends conscience du coup, que vivre à Jérusalem ne va pas de soi, que c'est un mérite particulier. Je suis reconnaissante envers D'ieu pour cela. Lph: Comment décrivez-vous la Jérusalem d'aujourd'hui? H.M.: Tout se trouve à Jérusalem! La spiritualité bien sûr mais aussi la Hi-tech, la biotechnologie, 38 | Nº50 MAI 2017 | LEVHAIR.COM | LPH
l'art, des populations variées, des langues des quatre coins du monde, des gens de tous les âges et de toutes les cultures. La Jérusalem d'aujourd'hui fait grandir chaque jour l'amour que je lui porte. Lph: 50 ans: qu'est-ce que signifie ce chiffre pour vous? H.M.: C'est un chiffre important au regard de notre tradition: le yovel. Pour moi, ces années qui ont passé depuis la guerre des Six Jours me font penser à un midrach. On dit qu'avant la destruction du Beth Hamikdach, les Cohanim ont jeté au Ciel les clés du Temple et qu'une main les a prises. Il y a 50 ans, nous avons reçu ces clés en retour. Nous sommes de nouveau les propriétaires de la ville, le peuple d'Israël est revenu dans sa maison naturelle. En même temps, 50 ans, c'est une petite durée à l'échelle de l'histoire. Nous n'en sommes qu'au commencement d'un long processus. Lph: Sommes-nous vraiment les maitres de maison, si dans certains quartiers les Juifs ne peuvent pas se rendre? H.M.: Comme je l'ai dit, nous ne sommes qu'au début de notre retour. Les populations arabes de Jérusalem, dans leur majorité, veulent être intégrées. Nous travaillons quotidiennement à rendre l'unité de la capitale une réalité partout sur le terrain. Par exemple, il est important de souligner, que de plus en plus d'écoles dans les quartiers est de la ville ont adopté le programme scolaire israélien. Nous investissons
beaucoup dans ces quartiers afin d'augmenter la conscience d'une appartenance qui fera de Jérusalem, une ville véritablement unie. Lph: Jérusalem est la capitale éternelle de notre peuple. N'est-elle pas devenue celle d'une élite qui peut se permettre de trouver un logement? H.M.: Nous avons récupéré les clés et Jérusalem est sans aucun doute, la maison de tous. Notre rôle en tant que politique est, vous avez raison, de résoudre ces difficultés qui entravent l'accès à notre capitale à tous ceux qui désirent s'y installer. La municipalité a lancé un certain nombre de projets dans ce sens, nous comptons parvenir à encourager les jeunes à vivre à Jérusalem. Lph: Donald Trump avait promis le transfert de l'ambassade américaine à Jérusalem. Ces derniers jours on apprend que ce ne sera pas le cas. Que faut-il faire pour qu'enfin les diplomaties étrangères s'installent dans notre capitale? H.M.: J'ai soutenu Trump avant même son élection, mais je trouve dommage qu'on l'ait poussé à faire des déclarations qui n'ont aucune valeur sur le terrain. Trump ne sort pas du Bné Akiva! Il ne faut pas non plus s'attendre à ce qu'il ne tienne pas compte de très nombreuses considérations qui entrent compte dans cette démarche.
Naturellement, je pense que toutes les ambassades devraient être à Jérusalem. Mais soyons honnêtes: qu'attendons-nous des nations quand nous-mêmes n'avons pas tous nos centres de pouvoir qui siègent à Jérusalem? Nous manquons de courage pour affirmer sans faiblir que Jérusalem est notre capitale. Commençons par comprendre et affirmer que Jérusalem est notre capitale, ensuite demandons des comptes au reste du monde. Lph: Doit-on réagir aux décisions de l'ONU et aux diverses déclarations de par le monde concernant Jérusalem? H.M.: Je ne le pense pas. Laissons-les parler et poursuivons notre route. Si nous nous étions occupés de ce genre de déclarations depuis 1948, nous ne serions pas là aujourd'hui! Lph: Quels sont vos souhaits pour cet anniversaire de la réunification? H.M.: Que chacun, chaque jour, réalise le miracle qu'est Jérusalem et sache remercier pour cela. Nous vivons dans une génération qui a le mérite de pouvoir s'installer à Jérusalem. Tout n'est pas rose, évidemment, il faut se battre, agir, et c'est parfois compliqué. Mais sachons dire merci pour Jérusalem, même quand on est dans les bouchons: c'est juste la preuve que nous y sommes revenus! Quoi de plus important?
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Yom Yeroushalayim
6
choses que vous
ignoriez sur la
guerre des 6 jours Alexandre Gutman, Directeur du bureau français à la Yechiva Elon Moreh 1. La panique fut si importante pendant la semaine précédant la guerre, que l'illustre Rabbin Shlomo Zalman Auerbach autorisa aux compagnies laitières de travailler et livrer leurs marchandises pendant Shabbat. Décision notoire et révélatrice de la situation, sachant que juste quelques temps auparavant il ne permit pas à l'armée de fortifier les barricades des postes frontaliers à Jérusalem pendant Shabbat!
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"Il y avait bien sûr la survie des nourrissons qui facilitait la décision. Mais la loi à trancher m'était claire surtout lorsque je vis les masses s'attrouper aux magasins pour acheter des vivres… et du papier toilettes…" 2. A la veille de l'entrée en guerre, le commandement militaire donna l'ordre à tous les hommes de se raser, afin d'éviter quelconque disfonctionnement des masques à gaz, si jamais une attaque chimique devait se produire. Lorsque le Grand Rabbin de Tsahal, Shlomo Goren, vit que les édits étaient distribués dans le quartier ultraorthodoxe de Méa Shearim à Jérusalem, il somma le soldat en mission de cesser sur le champ et appela carrément à désobéir aux ordres. "Raser les barbes sapera le peu de moral qui reste à la population. Cela sera même plus nocif que les gaz toxiques!" 3. Suite aux traités de cessez-le-feu de 1949, Jérusalem était une zone démilitarisée dans laquelle, des deux côtés de la frontière, seules les armes légères étaient autorisées. Le conflit avec les Jordaniens éclata lorsque ces derniers, dupés par Nasser qui leur avait occulté sa débâcle dans le Sinaï, franchirent la ligne de démarcation au sud de Jérusalem… à bord de jeeps... Les commandants de la brigade de Jérusalem en 1967 sont formels: si l'ennemi avait eu la présence d'esprit d'attaquer avec des tanks, "en 20 minutes le drapeau jordanien aurait flotté sur la Knesset, rien ne les auraient arrêtés…". Le destin en a voulu autrement… 4. La libération de la vieille ville de Jérusalem fut foudroyante. Lancée à l'aurore, elle fit parvenir les parachutistes au Mur des Lamentations déjà en milieu de matinée. Les moyens de communication, eux, n'avaient pas cette vitesse…
Vers midi, l'épouse de l'aumônier militaire de la brigade de Jérusalem appela son secrétariat, dans l'espoir de recevoir des nouvelles de son mari, parti tôt le matin sous le bruit des combats. A l'interrogation de l'épouse inquiète, le secrétaire répondit, tout sourire: "Mais enfin madame, votre mari a été nommé premier Rabbin du Kotel après 2000 ans!" 5. Le combat en Samarie fut le théâtre de péripéties militaires et de prouesses comme seul Tsahal sait en créer. L'entrée des blindés israéliens dans la principale ville de la région, Shekhem (Naplouse), fut remarquable: les hayalim furent accueillis sous les applaudissements de
la population, agrémentés de jets de fleurs! Mais assez vite, les habitants réalisèrent leur erreur: non, il ne s'agissait pas d'un renfort en provenance de l'armée irakienne, postée sur la rive orientale du Jourdain… La bataille fut toutefois difficile, avec des pertes du côté de Tsahal. Mais cet imprévu plutôt amusant contribua assurément à la victoire israélienne… 6. La vieille ville à peine conquise, les yeux étaient rivés vers le Mur des Lamentations, dont il fallait immédiatement assurer l'accès pour les milliers de personnes attendues pour la toute prochaine fête de Chavouot. Mais le jour même de la libération de Jérusalem, ce sont les sites chrétiens qui les premiers reçurent leurs panneaux indicateurs, invitant les pèlerins à visiter la ville trois fois sainte et enfin ouverte à tous ses enfants… *Ces anecdotes représentent un échantillon du récit extraordinaire d'une des pages les plus glorieuses de l'histoire d'Israël. 2017 est l'année du Jubilé de la Guerre des Six jours. Pour organiser une soirée conférence dans votre communauté, contactez la Yechiva Elon Moreh: www.elonmorehfr.com
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Nos racines
Par Jean-Pierre Allali
Les Juifs de Finlande
La synagogue de Turku
En 1825, le Tsar russe, Nicolas 1er, dès le début de son règne, se montre très malveillant à l'égard de ses sujets juifs. Les Juifs de Russie, déjà astreints à être confinés dans une « zone de résidence »,voient littéralement tomber sur leurs têtes l'oukase du 26 août 1827 qui impose aux jeunes Juifs, jusqu'ici dispensés moyennant un impôt spécial, une conscription de 25 ans. On appelle alors ces Juifs réquisitionnés de force les "Cantonistes". Pour contraindre les Juifs à l'assimilation, pour éradiquer les sentiments familiaux et pour faire éclater les structures religieuses, les jeunes gens juifs sont arrachés à leurs familles par des « happeurs », des kidnappeurs, parfois dès l'âge de huit ans, logés dans des familles chrétiennes, loin du respect des prescriptions alimentaires de la cacheroute et poussés à la conversion. On peut comprendre , dès lors, que des familles juives aient choisi de s'exiler dans la Finlande voisine. Certains historiens considèrent néanmoins qu'il y avait déjà, sur place une petite communauté, notamment parce que si l'installation de Juifs fut longtemps interdite en Finlande, le passage temporaire était, lui, autorisé. On a ainsi gardé la trace du passage à Helsinki, en 1782 de trois chansonniers portugais juifs, Josef Lazarus, Meijer Isaac et Pimo Zelig ainsi que d'un prestidigitateur, Michel Marcus. On mentionne également, la présence dans la ville d'Hamina, en 1790, d'un Juif, Jacob Weikaïm dont les descendants s'installèrent plus tard à Vyborg. De nombreux Juifs convertis purent s'installer dans le pays par ailleurs. 42 | Nº50 MAI 2017 | LEVHAIR.COM | LPH
Lors de la grève générale de 1905, un Juif de Vyborg, Santeri Jacobsson, prit la tête d'un mouvement de revendications des droits civiques pour les Juifs, créa une « Ligue des Droits des Juifs de Finlande » et lança même un journal. Il faudra cependant attendre le 1er janvier 1918 pour voir les Juifs finlandais traités en citoyens égaux. Pendant la Seconde Guerre mondiale, le gouvernement finlandais, bien que le pays fut l'allié de l'Allemagne, résista aux pressions allemandes et ne livra aucun Juif aux nazis. La situation des réfugiés juifs, environ cinq cents, venus de pays d'Europe fut plus délicate. Huit Juifs dont deux enfants, refoulés en Estonie furent déportés à Auschwitz. Après la Guerre, le Premier ministre finlandais, Paavo Lipponen, présenta les excuses de son gouvernement pour cette extradition meurtrière. La Finlande a reconnu l'État d'Israël de facto en juin 1948 et entretient depuis de bonnes relations avec l'État juif. Notons d'ailleurs que 29 Juifs finlandais ont participé à la Guerre d'Indépendance d'Israël. Le recensement de 1983 dénombrait 1200 Juifs en Finlande, 900 à Helsinki, 280 à Turku et 20 à Tempere. Des synagogues ont été érigées à Helsinki et à Turku, des écoles fonctionnent ainsi que des mouvements de jeunesse. On notait déjà, à cette époque, un nombre important de mariages mixtes. Signalons qu'en 1994, une exposition intitulée « Les Juifs de Finlande » a été proposée à Paris dans les locaux de l'Institut Finlandais. Plus près de nous, en 2012, avec la montée d'un certain antisémitisme, des responsables communautaires ont suggéré aux Juifs pratiquants de ne pas porter la kippa en public. Cela a provoqué un véritable tollé que le président de la communauté, Yaron Nadbornik, a eu du mal a contenir. En octobre 2013, la journal gratuit « Magneettimedia » a été condamné par la justice finlandaise pour des articles à caractère antisémite. En 2017, on compte environ 1 400 Juifs dans le pays. Le Grand rabbin Simon Livson est originaire d'Israël. Malgré quelquues alertes récurrentes, une communauté somme toute assez tranquille dans le Grand Nord de l'Europe.
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Flan pâtissier By Laurence Lancry Préparation Faire bouillir le lait avec la gousse de vanille fendue (dans le sens de la longueur). Pendant ce temps, mélanger la Maïzena (tamisée, c'est mieux!) avec le sucre et ajouter les œufs bien battus. Mélanger le tout (bien homogène) et ajouter le lait bouillant (sans la gousse).
Ingrédients • 1 pâte brisée • 4 œufs
Faire cuire la préparation à feu doux sans cesser de remuer pendant environ 1 à 2 mn. Foncer un plat rectangulaire
• 1 litre de lait
préalablement beurré avec la pâte
• 150 g de sucre poudre
brisée.
• 90 g de Maïzena ou corn flore
Y verser la préparation.
• 1 gousse de vanille
Faire cuire au four 190/200 degrés
Page préparée by Vanessa Fedida Retrouvez nos recettes sur la page Facebook: "Partageons nos recettes sucrées et salées" 44 | Nº50 MAI 2017 | LEVHAIR.COM | LPH
pendant environ 30 à 40 mn.
Bonne dégustation!!!
Sinon 2rien U n Constantinois et un Marocain déjeunent à la cantine de leur société. Au dessert, le Constantinois après avoir épluché sa poire, en aligne les
A
Londres, un banquier de la city, très élégant avec chapeau melon, parapluie canne et costume noir rencontre un punk avec les cheveux rouges et verts à un arrêt de bus. Le vieux banquier regarde le punk d'un air de dédain. Le punk lui demande: - Vous avez un problème? A vous voir, je me doute que vous n'avez jamais rien fait d’excentrique de votre vie. Le banquier le considère un instant: - A vrai dire jeune homme, si. Une fois j'ai adopté un couple de perroquets et je me demandais justement si vous ne pourriez pas être leur fils.
pépins sur la table. Le Marocain s’en étonne. Alors le Constantinois lui explique: - Saistu que les pépins, mangés à part, rendent intelligent? - Non! Je ne savais pas... Je peux essayer? - D'accord! Ça te coûtera 2 EUR le pépin, et il y en a huit, ça fait 16 euros. Le Marocain paie et mange les pépins. Soudain, il fait une remarque: - Quand même,
c’est
de
l’arnaque! Pour 16 euros
LUMINOSA
j’aurais pu acheter 4 kilos de poires! - Eh bien tu vois! dit l e C o n s t a n t in o is , l e s pépins commencent à faire leur effet!... Nº50 MAI 2017 | LEVHAIR.COM | LPH | 45
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