N° 37 - NOVEMBRE 2015
Hassidout QU'EST-CE QUE LA HASSIDOUT A APPORTÉ AU MONDE JUIF ?
Tribune Libre RAV DYNOVISZ LE CULTE DES "PAS-PAS"
Exclusif Naftali Benett, Ministre de l'éducation et de la diaspora
LIBI INTERVIEW DE GLADYS TIBI
DÉCO Tout pour une salle de bain Zen
israël-france
NOTRE HISTOIRE
sur le même bateau W
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Les résistances juives de la seconde guerre mondiale
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Sommaire Bureau en France : Directeur Général : Gabriel COHEN levhairmag@gmail.com PUBLICITE & MARKETING France : ART COM C PUBLICITE Gabriel COHEN : 06 18 98 61 80 Secrétariat : levhairmag@gmail.com Adresse : 19 rue d’Isohard 13001 MARSEILLE 06 18 98 61 80 Rédaction : Sandrine A.Sroussi et Gabriel COHEN Haim ATTIA : Responsable Coeur de ville Internet, N.T R. Sociaux. levhairmag@gmail.com www.levhair.com ISSN : 2103 - 9747 Numéro de Dépôt légal : à parution Editeur : Société ART COM C 13013 MARSEILLE RCS 49058466100014 Directeur artistique : Arfi William Impression : ART COM C : 06 18 98 61 80 ---------------------------Bureau en Israël : Directeur Général Avraham Azoulay Direction.Lph@gmail.com Secrétariat : Rosy Chouai lph5@bezeqint.net Tel : 972 2-6788720 Adresse : Haoman 24/35 Talpiot - Jérusalem Marketing & Stratégie Vita Green : Tel: 97254-7855770 Lph.vita@gmail.com Rédaction : Guitel Ben-Ishay guitelbenishay@gmail.com site: www.lphinfo.com Flashez ce code et lisez-nous en ligne Abonnement : 15€ les 6 Numéros
P.46
Edito
LEV HAIR & LPH N° 37 • NOVEMBRE 2015
P.20
Gabriel Cohen,
Avraham Azoulay,
Directeur Lev Hair
Directeur du Plus Hebdo
Aux quatre coins de la terre Afrique. Pour faire face à la vague de nouveau terrorisme djihadiste, les Occidentaux devraient dès à présent se mettre à l’étude du Coran. En effet la seule façon d’échapper à une prise d’otages, dans un avion, dans un hôtel ou même dans une boite de nuit, c’est de savoir réciter quelques versets voire une seule phrase, ou un simple mot du fameux ‘’livre de la paix’’. Là, vous avez une chance, dans un monde effrayant de cruauté et d’obscurantisme, de sauver votre peau. C’est ce qui s’est passé dans l’hôtel Radisson au Mali, où ceux qui ont balbutié un mot en arabe, au moins Allah, ont échappé à la mort. Malheureusement, comme partout dans le monde, se trouvait sur place un israélien, Shmouel Ben Hallel z’al, qui lui n’a pas su ou pas voulu marmonner des mots ensanglantés qui ne veulent depuis longtemps plus rien dire. Amérique. Trente ans d’attente, résumés en une émotion intense de tout un peuple, pour le shabbat Vayetse. Yonathan est libre, ou presque. Il peut marcher dans la rue, voir le ciel au-dessus de sa tête, prendre la main de sa femme. Ces gestes simples, que nous pouvons accomplir chaque jour, ont une résonnance toute autre pour Pollard. Presque libre, oui, car il doit rester dans le périmètre de sa prison ‘’dorée’’ des USA. À l’instar de Lavan, voilà que Obama a rajouté cinq ans, après la peine purgée jusqu’au dernier jour, de trente douloureuses années. Combien comme lui, entrés en prison après lui, sont-ils sortis bien avant, avec remise et complaisance ? Yonathan rassure-toi, le monde que tu as laissé il y a un quart de vie [ad 120], n’a pas vraiment changé… Je dirai même que, sous son aspect plus libre et plus éclairé, il a empiré ! « Libérez Pollard » est hélas encore d’actualité, jusqu’à ce que tu poses les pieds en Erets Israël ! Europe. Au niveau sécuritaire, après une réflexion très poussée, les pays européens ont décrété que les produits israéliens de Judée-Samarie, Jérusalem et du Golan, étaient plus dangereux que des centaines de milliers de réfugiés syriens. L’effet de ces mesures a été immédiat Quelques jours plus tard le plus grand super allemand KDW, boycotté par les Nazis parce que fondé par des Juifs, a aujourd'hui déjà décidé de retirer, dans le doute, tous les produits made in Israël afin d’éviter une erreur fatale, dangereuse pour la sécurité du pays. Quelques infiltrés de Daesh ont bien moins d’importance que quelques bouteilles de vins du Golan. [L'info est tombée à la clôture du journal : Le Colbo a fait marche arrière... Premiers signes de Geoula ?]. Asie. Yaakov, en voyant venir Essav et son armée, était prêt. Prêt à prier, à dialoguer et à combattre. C’est ce que fait aujourd'hui Israël, un peu mieux chaque jour, en phase avec D ieu.
Gabriel Cohen et Avraham Azoulay N° 37 NOVEMBRE 2015 | WWW.LEVHAIR.COM | LPH | 5
Israël, France sur le même bateau
Les Arabes israéliens
Les évènements tragiques de ces dernières semaines posent de très nombreuses questions, parallèlement à l'inquiétude qu'ils suscitent. Parmi celles-ci se trouvent le rôle central que jouent les Arabes définis comme « israéliens » et qui sont à l'origine de la quasi-totalité des derniers attentats. LPH a enquêté pour savoir qui sont ces Arabes, quel est leur statut ? Quelles sont leurs allégeances ? Dans un second temps, le spécialiste du Proche-Orient, le Dr Morde'hai Kedar répond à quelques questions sur le sujet.
Définitions Le terme « Arabes israéliens » désigne les Arabes qui sont restés sur le territoire israélien après la Guerre d'Indépendance et qui ont reçu la citoyenneté israélienne. Certains y incluent aussi les « résidents », Arabes qui n'ont pas la citoyenneté mais qui bénéficient d'un droit de résidence à des fins professionnelles. Ces derniers ne possèdent pas le droit de vote et ne peuvent pas obtenir de passeport israélien. Plus de 80% des Arabes israéliens sont musulmans, environ 9% sont chrétiens et les autres druzes. L'arabe est la deuxième langue officielle d'Israël. Les citoyens arabes sont exemptés du service militaire mais beaucoup de druzes et certains bédouins le font ainsi que des citoyens arabes musulmans et chrétiens sur la base du volontariat. L'immense majorité des Arabes israéliens vivent à Jérusalem-Est et dans le nord du pays (Ramat Hagolan) ainsi que dans des villes dites « mixtes » car mélangeant population arabe et juive comme Yaffo, Ramle ou Lod. L'une
des questions fondamentales qu'il convient de poser est de savoir comment ces Arabes se définissent eux-mêmes. En effet, à la lumière des déclarations et comportements des députés qui les représentent, on est en droit de se demander comment ils se considèrent. Le constat est le suivant : un grand nombre de ceux que l'on nomme « Arabes israéliens » se définissent avant tout comme des « Palestiniens de 1948 » ou comme des « Palestiniens d'Israël ». Citoyenneté = loyauté ? Cette définition propre nous donne déjà un indice sur l'allégeance des Arabes qui vivent en Israël et qui y jouissent des mêmes droits que les Juifs. En effet, il apparaît qu'un certain nombre de ces citoyens ne se sentent pas d'obligation de loyauté envers l'État dont ils ne reconnaissent pas la légitimité. C'est notamment ce qui explique les sorties virulentes des députés arabes israéliens contre l'État qu'ils sont censés servir et le fait que ces populations s'identifient
Cinq questions à Morde'hai Kedar Lev hair - Le P'tit Hebdo : Le fait que la plupart des terroristes aujourd'hui sont des Arabes qui vivent à l'intérieur de la ligne verte est-il un phénomène nouveau ? Dr Morde'hai Kedar : Cela fait plusieurs années que les Arabes israéliens jouent un rôle important dans le terrorisme contre Israël. Citons les années 2000 à 2005 pendant lesquelles ils ont porté une assistance déterminante aux terroristes. LH - LPH : Quelles sont leurs motivations ? Un employé de Bezek, un autre de la mairie de Raanana, une étudiante font partie de ces terroristes : pourquoi s'en prennent-ils à une société qui leur donne tant ? M.K. : Leur motivation est dans la théorie de l'Islam, vieille de 1400 ans, selon laquelle Erets Israël est une terre musulmane. La situation économique n'est absolument pas déterminante pour les extrémistes. LH - LPH : On entend, tout de même, des voix arabes s'éle6 | N° 37 NOVEMBRE 2015 | WWW.LEVHAIR.COM | LPH
ver en opposition à ces attaques terroristes. Représententelles un nombre important d'Arabes israéliens ? Dr M.K. : Quelque soit le nombre de personnes qu'ils représentent, ils n'ont aucun moyen face aux violents et aux radicaux. LH - LPH : Certains quartiers arabes de Jérusalem-Est ont été bouclés. Est-ce la solution : s’en séparer ? Dr M.K. : Oui, il s'agit d'un pas important mais insuffisant. LH - LPH : Sommes-nous dans une « intifada » ? Quelles sont les solutions que vous apercevez ? Dr M.K. : L'Islam mène une guerre contre les Juifs depuis Mahomet… Donc la question n'est pas de savoir si nous sommes dans une « intifada ». Il ne nous reste qu'à serrer les dents et à nous battre pour notre terre et notre pays contre tous ceux qui veulent nous exterminer. Et Hakadoch Barou'h Hou nous sauvera de leurs mains.
Par Guitel Ben-Ishay à la cause palestinienne bien qu'ils ne vivent pas sous ce qu'ils appellent « l'occupation », au sens strict du terme… « Chaque terroriste doit savoir qu'il est à l'origine du malheur de sa famille » Les Arabes israéliens, citoyens ou résidents, sont au cœur des débats sécuritaires actuels. En effet, ils sont totalement mêlés à la population juive et jouissent d'un droit de libre circulation, ce qui rend très difficile la prévention d'actes terroristes. Néanmoins, le gouvernement a décidé, suite aux attentats de ces derniers jours, de restreindre justement ce droit de libre circulation et de pénaliser la famille de chaque terroriste. Voici en substance les grandes lignes de décisions du cabinet de sécurité : - Fermeture de certains quartiers arabes de Jérusalem selon les évaluations des forces de sécurité - Suppression du statut de résident pour les terroristes - Destruction des maisons des terroristes et interdiction d'y reconstruire un logement - Confiscation des biens des terroristes - Annulation des allocations pour les familles des terroristes. Interrogée par Ynet, la ministre de la justice Ayelet Shaked a estimé que ces décisions allaient dans le bon sens : « Je pense que la plupart des Arabes israéliens veulent faire partie de l'État d'Israël et de la société israélienne. Mais celui qui décide de choisir la voie de la terreur, chaque terroriste, doit
savoir qu'il est responsable du malheur de sa famille ». En plus de toutes les mesures énoncées plus haut, Mme Shaked assure que la famille de chaque terroriste fera l'objet d'une inspection approfondie quant au permis de construire, au paiement de ses factures, de ses impôts, de la taxe d'habitation, etc. La ministre de la justice a rappelé la distinction que l'on doit faire entre « résidents » dont le statut est décidé par le ministère de l'Intérieur, et les « citoyens ». « Retirer la citoyenneté est un processus beaucoup plus compliqué que nous étudions actuellement. En attendant, je pense que nous avons plusieurs moyens d'agir contre les Arabes détenteurs d'une carte d'identité bleue qui choisissent le terrorisme : les arrestations administratives contre tous ceux qui incitent à la haine ou menacent de devenir des « Shahidim », la mise hors la loi du mouvement islamique israélien de Raed Salah et une surveillance accrue des réseaux sociaux palestiniens. La loi qui s'applique à Jabel Moukaber doit être la même que celle qui s'applique Rue Ibn Gvirol à Tel Aviv », a ainsi martelé Ayelet Shaked, « il est inconcevable que la loi ne soit pas appliquée dans les quartiers arabes ». Faisant référence aux voix qui se font entendre dans le monde arabe israélien, comme celle de la journaliste Lucy Aharish, du maire de Nazareth ou encore d'Anette Haskia, notamment, Ayelet Shaked a souhaité que nous mettions plus en valeur ces opinions qui montrent que certains Arabes ne demandent qu'à vivre tranquillement en Israël.
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Exclusif
Naftali Bennett
La lumière au bout du tunnel La semaine dernière, sept juifs ont été assassinés dans des attentats en Israël, qui a connu aussi de nombreux jets de pierre et autres violences meurtrières. À Marseille, un enseignant juif a été attaqué et blessé lors d'une attaque antisémite et il y a moins de 15 jours, 130 citoyens français ont été assassinés dans des attentats de terroristes musulmans. Bientôt, nous allons marquer le premier anniversaire du terrible attentat de l'Hyper-casher. La trame qui relie toutes ces violences n'est qu'une. Il n'y a ici aucun élément aléatoire, aucune différence. La guerre n'a pas lieu contre le terrorisme, mais contre les terroristes. Et tous les terroristes puisent leur origine dans l'islam. Il faut en avoir conscience et ne pas se voiler la face. L'islam nous combat et toutes les tentatives faites pour le dissimuler ou tenter de l'expliquer, pour comprendre ou distinguer entre le terrorisme de telle ou telle nature n'y changera rien. Nous vivons actuellement une confrontation profonde, concernant les valeurs et l'essence des civilisations. Une confrontation entre l'Orient et l'Occident. L'État d'Israël et le peuple juif sont le fer de lance de ce combat. Ce n'est pas par hasard que les premiers bourgeons des attaques terroristes de la semaine dernière à Paris ont débuté par des attaques contre les juifs : l'assassinat d'Ilan Halimi, de mémoire bénie, en 2006 et l'attentat de Toulouse en 2012. Les ennemis de l'Occident savent parfaitement que le peuple juif et ses valeurs sont au cœur de ce combat. C'est la raison pour laquelle nous sommes sur tous les fronts. Du point de vue géographique également, Eretz Israël est au carrefour du clash des civilisations. Ceux qui pensent
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DR.
Ministre de l'éducation et de la diaspora
qu'en y renonçant, on verrait disparaître ce conflit, se trompent sur toute la ligne et vont à leur perte. Eretz Israël et le peuple juif constituent les premières lignes du monde libre face aux forces de l'obscurantisme qui s'élève contre nous et nos valeurs. Ezra Yehiel Schwartz, הי"דassassiné à Goush Etzion, est venu en Israël dans le cadre du programme Masa pour faire du bénévolat étudier. Ezra fait partie des dizaines de milliers de jeunes juifs du monde entier qui viennent ici dans le cadre de programmes éducatifs, pour faire leurs études ou faire du bénévolat. Ils constituent le fer de lance de la solidarité qui nous lie et du profond rapport qu'entretient le peuple juif envers Eretz Israël. L'été dernier, plus de 30 000 jeunes sont venus en Israël dans le cadre du projet Taglit. Cette année, ils sont plus de 12 000 jeunes ayant décidé de venir passer un an en Israël dans le cadre du programme Masa. Ezra Yehiel Schwartz , הי"ד était l'un d'eux. 2400 mères juives sont venues cette année en Israël dans le cadre du projet Renaissance JWRP, 10 000 jeunes viennent ici chaque année pour participer à de très nombreux programmes des plus variés destinés aux lycéens ou autres. Nous approchons de la fête de Hanoukka symbolisant la diffusion de la lumière, qui se fait plus forte de jour en jour. Cette lumière renferme en elle toutes les valeurs inhérentes au peuple juif : la liberté, la solidarité, le tikun olam. Diffuser la lumière pour faire le bien. Ezra Yehiel Schwartz, הי"דétait venu en Israël pour cela. Il s'est rendu à Gush Etzion pour amener des vivres aux soldats. Diffuser la lumière pour faire le bien. Nous suivrons sa voie.
En couverture
Les Arabes Israéliens et nous : comment composer ensemble ?
Dr Ronen Shoval Fondateur du mouvement Im Tirtsou Celui qui pense que la solution réside dans la création d'un État palestinien ne comprend pas le conflit du Moyen-Orient. Il ne s'agit pas d'un conflit territorial, mais d'un conflit culturel et religieux. En fait, ce n'est même pas un conflit. Ils essayent de nous tuer et nous refusons de mourir. L'approche musulmane vise à faire de l'État d'Israël une entité islamique, et pour cette raison aucune solution qui maintiendrait un État juif, quelles que soient ses frontières, n'est acceptable pour eux. C'est pourquoi ils nous assassinent depuis plus de 100 ans. Je sais que cela surprend les gauchistes, mais les Arabes tentaient de nous tuer, encore et encore, déjà avant 1967. Celui qui veut la paix maintenant, peut l'obtenir très facilement : en se convertissant à l'Islam. Vous ne voulez pas vous convertir ? Arrêtez de mentir alors ! Celui qui créera un État arabe supplémentaire recevra un nombre incalculable de Musulmans qui arriveront en 5 minutes à Tel-Aviv, Daech sera là. En d'autres termes, ce conflit ne se finira que si nous ne sommes plus ici ou qui si eux, ne sont plus ici. Celui qui prétend détenir une autre solution ment. Si nous en avons assez de nous faire tuer, alors nous pouvons résoudre le problème en restaurant notre souveraineté sur la terre d'Israël. Ce n'est que lorsque les Arabes cesseront d'espérer que leur terreur amènera à notre fuite que la terreur s'arrêtera. En conclusion, notre défi est clair : leur faire comprendre de façon symbolique et par le biais actif de constructions que le peuple d'Israël est revenu sur sa terre après 2000 ans d'exil et que personne ne nous brisera ! Am Israël Haï ! Dr Emmanuel Navon Universitaire La controverse médiatisée entre le Maire de Nazareth Ali Salem et le chef de file de la liste arabe unifiée à la Knesset Ayman Odeh est révélatrice de deux tendances au sein des Arabes israéliens, tendances qu’on ne saurait dissocier des différences culturelles et politiques entre Arabes musulmans et Arabes chrétiens. Le mouvement islamique d’Israël incite les Musulmans contre les Juifs ; les députés Basel Ghattas et Hanin Zoabi soutiennent le Hamas et déclarent que le meurtre d’Israéliens constitue un acte de « légitime défense ». L’autre tendance, c’est celle du Père Gabriel Naddaf, qui milite pour que les Arabes chrétiens d’Israël fassent leur service militaire, et qui ne cesse de prêcher que l’État d’Israël est une bénédiction pour les 10 | N° 37 NOVEMBRE 2015 | WWW.LEVHAIR.COM | LPH
Chrétiens d’Orient. À nous d’aider nos concitoyens arabes qui veulent s’intégrer et de traiter avec la plus grande sévérité ceux d’entre eux qui portent atteinte à la sureté de l’État.
Jonathan-Simon Sellem Représentant élu des Français d'Israël - Conseiller Consulaire La situation actuelle montre que les craintes que nous portons tous en nous sont justifiées. La question est avant tout de savoir si les Israéliens musulmans - plus que les chrétiens, peuvent être loyaux envers l'État juif ? Pour le savoir, la fameuse Loi sur l'État juif proposée par Netanyahu lors de son dernier mandat, avant qu'il ne recule, est nécessaire et importante. Elle est d'autant plus utile que dans sa meilleure forme elle permettrait d'expulser de facto ceux qui refuseraient de respecter l'État et ses emblèmes. Et en cas d'attaque à caractère nationaliste “palestinien”, le terroriste pourrait alors être expulsé et ses papiers retirés. Il est également urgent pour le gouvernement de mettre en place une politique éducative sioniste dans toutes les écoles du pays, qu'elles soient arabes, laïques ou juives. On ne doit plus accepter que certaines écoles de Yaffo, par exemple, célèbrent “Yom Chelanu” à la place de Yom Haatzmaout. Cette pirouette permet aux enseignants d'enseigner la Nakba aux petits Arabes et l'Indépendance d'Israël aux Juifs. Enfin et non des moindres, il faut agir avec une main de fer contre les leaders arabes d'Israël (politiciens, prédicateurs, etc...) qui incitent à la haine des Juifs en encourageant des massacres où en propageant des mensonges comme “il n'y a jamais eu de Temple” sur le Mont du Temple ! Avi Zana President de AMI Le peuple juif en revenant sur sa terre a retrouvé enfin la dimension de souveraineté nationale essentielle à l'épanouissement de ses valeurs. Pendant 2000 ans nous avons su, en tant que minorité, nous adapter à l'environnement des pays dans lesquels nous avons vécu. Même si la situation des arabes israéliens est quelque peu différente ils se doivent, en tant que minorité nationale ou religieuse, d'accepter les lois démocratiques du pays et d'être totalement fidèle à l'État d'Israël. Je pense qu'une majorité d'entre eux l'a bien compris avec le temps et accepte les règles du jeu, même si nous assistons parfois à des expressions de mécontentement. Le danger actuel, beaucoup plus dangereux, vient essentiellement des influences islamistes que nous avons laissées trop négligemment s'in-
Par Guitel BEIN ISHAY
troduire et se développer dans le secteur arabe de la société israélienne. Nous devons mettre les responsables politiques et religieux arabes israéliens devant leurs responsabilités car ils ont beaucoup à perdre tant dans les domaines politique qu'économique dans lesquels ils jouissent d'une prospérité très importante. Seule l'acceptation à part entière de l'État d'Israël en tant que patrie du peuple juif, respectueuse des droits des minorités qui la composent, comme c'est largement déjà le cas aujourd'hui, permettra une cohabitation harmonieuse entre Juifs et Arabes sur la terre d'Israël. Michel Azoulay Directeur pour la France de The Face of Israel Pourquoi devons-nous nous poser cette question ? Israël est un État de droit et ses citoyens, quels qu’ils soient, sont tenus de respecter la loi en vigueur dans le pays. Chaque citoyen a des droits mais aussi des devoirs, et chaque contrevenant à la loi doit rendre compte de ses actes. Ceci est valable pour tous, sans distinction de religion, d’appartenance ethnique, de conviction politique… Ce qui revient à dire que nous n’avons à composer avec personne. Celui qui ne respecte pas la loi, qui incite à la haine et à l’agitation doit être jugé, voir destitué de ses droits civiques. Et il en va de même pour les résidents permanents habitant à Jérusalem-Est. Je souligne que les députés et personnes publiques sont astreints à la même règle et ont surtout l’obligation de
montrer l’exemple. Ceux qui profitent de leur statut pour entraîner le pays dans le chaos doivent être déchus de leur mandat public et de leur citoyenneté. D’aucuns diront que mes propos pourraient être interprétés aussi contre les Juifs. Ce qui est le cas ! Au risque de me faire des ‘amis’, je réitère mes propos : la loi est valable pour tous, sans exception. Et pour ceux qui veulent du changement, la démocratie offre pléthore de solutions pour faire entendre leur voix dans le respect des règles. Dr Ephraïm Herrera Docteur en histoire des religions L'État d'Israël est le pays des Juifs, reconnu comme tel par les nations. Les Arabes ont essayé par tous les moyens de le supprimer : guerres, attentats, tirs de missiles, délégitimation et maintenant « loups solitaires ». Selon le droit musulman détruire Israël est un devoir individuel, de même que tuer ses habitants juifs, les pires ennemis de l'islam, assassins de Muhammad, et ceux qui combattent l'Islam à la fin des temps. Les Arabes israéliens, qui vivent avec nous au jour le jour, savent que nous n'avons pas de cornes et ne pratiquons par l'apartheid. Ils voient comment leurs frères s'entretuent de l'Afrique aux fins fonds de l'Asie. À eux de choisir : accepter Israël comme le pays des Juifs, et nous les acceptons ; ou adopter l'idéologie islamique : dans ce cas, notre peuple saura sortir vainqueur de la guerre contre eux, comme cela a toujours été le cas dans le passé.
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Par Guitel Ben-Ishay
Statu quo ? Statut quoi ?
DR.
En couverture
Le leitmotiv des dernières violences dans notre pays, qui ont fait de (trop) nombreuses victimes juives, est le suivant : « le statu quo sur le Mont du Temple est menacé ! Les Musulmans sont appelés à se battre pour préserver Al Aqsa » ! De quoi parle-t-on au juste ? Quel est ce fameux statu quo ? D’où vientil ? Est-il vrai que celui-ci serait menacé et par qui ? Mont du Temple vs Esplanade des Mosquées Nous le savons, le Mont du Temple, Har Habayit est le lieu le plus saint pour le judaïsme pour plusieurs raisons. Les textes nous apprennent que c'est à cet endroit, sur le Mont Moriah, que le sacrifice d'Isaac a eu lieu, et que la présence divine y est particulière. Plusieurs évènements dans le Tana'h nous ramènent à cet endroit saint, et en particulier le fait que les deux Temples s'y trouvaient. Oui mais voilà, les Musulmans le considèrent comme leur troisième lieu saint puisque c'est là que Mahomet se serait posé après son voyage nocturne depuis la Mecque avant de partir au Ciel depuis ce même endroit. C'est depuis l'époque du Grand Mufti de Jérusalem Hadj Amin Al Husseini, dans la première moitié du 20e siècle et encore plus après la Guerre des Six Jours, que les Musulmans ont commencé à faire du Mont du Temple un lieu de prières et un lieu symbolique de leur lutte nationaliste. D’où vient le statu quo ? Impossible de revenir ici sur toute l'histoire du Mont du Temple. Nous remonterons donc à l'issue de la Guerre des Six Jours, là où le « statu quo » a été décidé. À ce moment, le drapeau d'Israël flottait sur le Mont. Le ministre de la Défense de l'époque Moshe Dayan avait ordonné aux Parachutistes qui s'y trouvaient de partir et d'ôter le drapeau national. Apparemment, il a agi plus ou moins en solitaire dans cette prise de décision, conseillé par quelques personnes seulement. Il pensait qu'ainsi il empêcherait un conflit qui était décrit comme national et territorial de glisser vers un conflit de religion. Que contient le statu quo ? 1. Selon le statu quo, le Waqf, institution musulmane, représentante du ministère jordanien des affaires sacrées, garde le contrôle du Mont du Temple et prend toutes les décisions sur place religieuses comme civiles. 2. Les Juifs ont interdiction d'y prier. Ils ne peuvent que le visiter. 12 | N° 37 NOVEMBRE 2015 | WWW.LEVHAIR.COM | LPH
3. La police israélienne a la fonction de maintien de l'ordre sur le Mont du Temple à l'intérieur comme à l'extérieur. 4. C'est la loi israélienne qui est en vigueur sur le Mont du Temple. 5. Les Juifs ne peuvent entrer sur le Mont que par la porte des Mougrabim. 6. Par la suite, il a été décidé d'interdire la levée de drapeaux quels qu'ils soient. Le statu quo est-il menacé ? À vrai dire, si le statu quo est menacé aujourd'hui, c'est par la partie musulmane, contrairement à ce que les Palestiniens cherchent à faire croire au monde entier. Pour preuves : alors que les Juifs devaient pouvoir visiter librement le Mont, dans les faits ils ne le peuvent qu'à certaines heures et sont considérablement limités dans leurs mouvements par des foules arabes qui cherchent à les agresser au moins verbalement. Alors qu'au départ les Musulmans devaient se contenter de la Mosquée d'Al Aqsa pour leur culte, ils ont transformé le « Dôme du Rocher » en mosquée, étendant considérablement la surface dont ils étaient censés disposer. Par ailleurs depuis plusieurs années, il est difficile d'affirmer que la loi israélienne s'applique en tous points sur le Mont du Temple. Et ne parlons pas du fait que le seul drapeau qui n'a pas le droit de flotter est le drapeau israélien. Et maintenant ? Le débat autour du Mont du Temple est loin d'être en voie de s'apaiser. La dernière décision en date du gouvernement est d'installer des caméras pour « prouver au monde que ce ne sont pas les Juifs qui portent atteinte au statu quo… Au débat politique s'ajoute un débat hala'hique très virulent : a-t-on le droit de se rendre sur le lieu le plus saint du judaïsme de nos jours ?
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Rav Yehouda Glick
En couverture
Par Guitel Ben-Ishay
«Le statu quo sur le Mont du Temple est intenable» !
DR.
C'était il y a un an, le 29 octobre au soir. Alors que le Rav Yehouda Glick, président du Centre pour l'héritage du Har Habayit, sort d'une conférence sur le Mont du Temple, il est pris pour cible par un terroriste arabe de Jérusalem-Est. Ce dernier lui tire quatre balles dans la poitrine avant de fuir, laissant le Rav Glick dans un état critique. Retrouvé quelques heures plus tard par les forces de sécurité, le terroriste est tué lors de son arrestation. Sa motivation ne fait aucun doute, avant de tirer, il dit au Rav Glick : « Je suis désolé, je suis obligé de faire cela, tu es un ennemi d'Al Aqsa ». Contre toute attente, le Rav Glick se remet de ses blessures. Un an plus tard, il a tenu à remercier D'ieu pour ce miracle en tenant une « seoudat odaya » au merkaz Begin, l'endroit même où s'est déroulé l'attentat. À la lumière des évènements récents, LPH a interrogé cet amoureux du Har Habayit, celui qui a fait de l'accès libre aux Juifs à ce lieu saint, la mission de sa vie. Le P'tit Hebdo : Comment vous sentez-vous au bout de cette année difficile ? Rav Yehouda Glick : Cette année n'a pas été difficile ! C'était une année fabuleuse : j'ai reçu la vie en cadeau, Hachem m'a étreint. Je ne célèbre pas l'année de l'attentat contre moi, mais l'anniversaire de mon sauvetage. Plus de 1000 personnes étaient réunies pour remercier D'ieu. Je suis revenu à la vie, même le directeur de l'hôpital Shaare Tsedek a insisté sur le caractère exceptionnel de mon rétablissement. Je pense que l'on devrait davantage faire des « seoudot odaya ». Les demandes de tehilim pleuvent lorsqu'une personne est blessée ou malade, ces mêmes chaînes devraient exister pour informer d'une seoudat odaya lorsque l'issue est heureuse. Physiquement, je ne suis pas remis à 100%. J'ai encore des difficultés respiratoires, notamment. Mais je m'efforce de tout faire comme un homme normal. Je fais tous les efforts possibles, les médecins m'entourent et m'encouragent beaucoup : plus j'en fais, mieux ce sera pour moi. LPH : Quelles leçons tirez-vous de cet attentat au regard de vos activités concernant le Har Habayit ? Rav Y.G. : La plus grande leçon est dans l'esprit de Pourim : « Venaafo'h Hou ». Le terroriste qui m'a agressé voulait me tuer pour ce que je défendais. Il voulait faire disparaître l'attachement que les Juifs portent au Mont du Temple. C'est l'inverse qui s'est produit. Beaucoup de gens se sont rapprochés de ce lieu, justement parce qu'ils y ont été sensibilisés après l'attentat dont j'ai été victime. Aujourd'hui je me félicite que Har Habayit 14 | N° 37 NOVEMBRE 2015 | WWW.LEVHAIR.COM | LPH
soit au cœur de l'agenda, que l'on comprenne plus que jamais l'importance de notre présence sur ce lieu. LPH : Est-ce cette prise de conscience et le fait que des Juifs montent sur le Mont du Temple qui seraient à l' origine de la vague de violence actuelle ? Rav Y.G. : Har Habayit est le cœur du conflit. Les Arabes ne veulent pas que nous y revenions. Ceci dit, évidemment, il n'y a aucun lien entre le fait de monter sur place et les attentats. Nous savons bien que l'antisémitisme arabe existe depuis bien longtemps. LPH : Comprenez-vous que l'on demande aux Juifs de ne pas monter sur le Mont du Temple jusqu’à ce que les esprits se calment ? Rav Y.G. : Non, cela revient à encourager la terreur, a récompenser le terrorisme ! C'est comme si on nous disait : « le temps que tout cela se calme, faisons Avoda Zara » ! De tous temps des Juifs sont morts pour sanctifier le nom de D'ieu, il y a des choses auxquelles nous ne pouvons pas renoncer, à aucun prix. Nous devons être forts. LPH : L’idée de ne pas monter sur le Har Habayit a aussi des fondements hala'hiques, selon un grand nombre de Rabbins. Le Grand Rabbinat d'Israël l'interdit. Sur quoi vous basez-vous pour y aller ? Rav Y.G. : Sur la Michna, sur la Guemara. Il n'y a aucun problème à se rendre sur le Mont du Temple, en état de pureté (après s'être trempé au mikve) et dans certains endroits. Je suggère que vous demandiez plutôt à ceux qui l'interdisent quelles sont leurs sources. LPH : Le statu quo sur le Mont du Temple est-il vraiment menacé ? Rav Y.G. : Ce statu quo est intenable. Il génère beaucoup trop de frictions. Il faut que nous parvenions à un accord. Cela ne dépend que de nous. Prenez l'exemple du Caveau des Patriarches, au départ aussi les Arabes ne voulaient pas y laisser les Juifs. Si nous sommes forts, si nous ne montrons aucun signe de faiblesse, nous pourrons parvenir à un accord aussi sur le Har Habayit. LPH : Vous accepteriez la présence des Musulmans et de mosquées sur le Mont du Temple dans le cadre d'un tel accord ? Rav Y.G. : Si leurs prières ne consistent pas à jeter des pierres alors oui. Nous prions tous un seul D'ieu, c'est cela le plus important. Je pense que beaucoup de Musulmans comprennent ce qui se joue et seraient favorables à une solution commune. Il y a des volontés. LPH : Un accord sur le Mont du Temple signifierait-il la paix pour notre pays ? Rav Y.G.: Oui. C'est la clé de tout.
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En couverture
Le jour d’après
On les appelle, déjà, « les attentats du 13 novembre », ils sont entrés dans l’Histoire, la triste et cruelle Histoire. Ce vendredi soir, sept attaques terroristes quasi-simultanées ont frappé la capitale française, son cœur, ses habitants dont le seul crime aura été de s’attabler à un restaurant ou d’être allé écouter un concert. Au lendemain de l’horreur, nous avons recueilli les impressions de deux journalistes : Brice Couturier, journaliste à France Culture notamment, et Stéphane Amar, correspondant en Israël de BFM TV.
Lev ha’ir - Le P’tit Hebdo : Dans quel état d’esprit êtes-vous au lendemain des attentats qui ont ensanglanté Paris ? Brice Couturier : Je ne suis pas sidéré comme la plupart de mes confrères. Le choc émotionnel causé par le drame a fait perdre à beaucoup leur esprit d’analyse. Pour ma part, je m’y attendais. La veille, d’ailleurs, j’ai eu une intuition qu’un attentat allait se produire. Il faut dire que nos autorités nous répétaient depuis un moment que la France n’était pas à l’abri d’un attentat de grande envergure. LH - LPH : Ces attentats témoignent du franchissement d’un cap dans l’horreur terroriste en effet. B.C. : Ce n’est encore rien ! Les moyens que les terroristes ont utilisé sont relativement limités. Il pourrait se produire des attaques beaucoup plus graves encore ! LH - LPH : Les Français ont donc raison d’avoir peur ? B.C. : Non, parce que si l’on prend peur alors on donne la victoire aux terroristes. Ce que ceux-ci veulent, c’est que nous abandonnions le Moyen-Orient pris en étau entre des bouchers comme Assad et des groupes d’une violence extrême comme Daech. Si l’on ne veut pas que ce cancer se métastase, alors nous devons limer la tumeur à sa base. LH - LPH : On entend déjà des voix qui estiment que la guerre en Syrie contre Daech n’est pas celle des Français, qui se demandent ce que la France est partie faire dans cet endroit. B.C. : Je déplore le fait que bon nombre de Français n’aient pas encore saisi ce qui se joue au Moyen-Orient et les conséquences sur notre quotidien. Certains disent aussi que Daech est le résultat de l’intervention américaine en Irak. C’est faux ! C’est précisément la non-intervention américaine dans ces zones de conflit qui a fait grandir le monstre. Quand Obama a retiré les troupes américaines d’Irak, Daech était un groupuscule bien identifié de 200 personnes. Aujourd’hui ils contrôlent un territoire équivalent à la Grande-Bretagne ! C’est parce que nous n’avons pas été assez sérieux dans notre lutte contre Daech 16 | N° 37 NOVEMBRE 2015 | WWW.LEVHAIR.COM | LPH
au Moyen-Orient que nous souffrons aujourd’hui sur notre territoire. LH - LPH : Mais la menace se trouve en France même. Les terroristes sont pour beaucoup, ces derniers temps, des Français, qui sont nés et ont grandi en France. Ne faudraitil pas commencer par faire le ménage en France ? B.C. : C’est trop tard ! Et la bien-pensance veut encore nous faire accepter un million de migrants parmi lesquels se trouvent des personnes du même acabit que l’un des terroristes de vendredi dernier… Il y a environ 5000 personnes qui font l’objet d’une fiche S auprès des renseignements français. Si l’on voulait les surveiller correctement, il faudrait mettre derrière chacun environ 20 agents de police. C’est impossible ! LH - LPH : Il n’y a aucune solution ?! B.C. : Il y en aurait une, mais elle n’est pas démocratique : l’enfermement administratif, construire une base de Guantanamo à la française. Je ferais observer d’ailleurs, que malgré son Prix Nobel, Barak Obama n’a jamais fermé la base, bien qu’il se fût engagé à le faire. C’est parce qu’elle est apparemment une institution nécessaire. Personnellement, je ne serais pas choqué si une telle décision était prise en France. Nous ne faisons pas face à des cas de délinquance classique dans lesquels il faut que les juges interviennent. Nous sommes en guerre. LH - LPH: Sommes-nous dans une guerre mondiale ? B.C. : Je ne sais pas. Mais ce dont je suis convaincu, et depuis longtemps, c’est que ceux qui ont tué à Paris sont les mêmes que ceux qui tuent des Juifs en Israël. Je sais aussi avec certitude que les voitures béliers du mois de décembre dernier en France étaient le fait d’Islamistes et non de déséquilibrés comme on a voulu nous le faire croire. C’est le même terrorisme qu’en Israël. LH - LPH : Faut-il alors mettre sur pied une grande coalition de plusieurs pays pour lutter contre le terrorisme ? B.C. : Je souhaite que ces évènements unissent les Nations. D’autant plus qu’Israël a une grande expérience en la ma-
Propos recueillis par Guitel Ben-Ishay tière. Mais je dois aussi mettre un bémol à cette idée de grande coalition. En effet, comme le soulignait André Glucksmann, les coalitions permettent parfois à des personnes peu recommandables, comme Poutine par exemple, de se racheter une conduite et de dissoudre leurs propres crimes. Bachar El Assad se déclare prêt à entrer dans une coalition contre Daech ! Donc oui à une coalition, à condition qu’elle ne contienne que des démocraties. LH - LPH: Pensez-vous que l’approche française va être modifiée par ces attaques ? B.C. : Je l’espère. Deux options s’ouvrent maintenant : l’esprit munichois et vichyssois d’une part, et l’esprit de la résistance d’autre part. J’espère que le vieux fonds français des résistants, celui qui, comme mon père, avait rejoint le maquis pendant la Shoah, resurgira. LH - LPH : N’y-a-t-il pas une troisième voie, celle de choisir le Front National ? B.C. : Le Front National ne se nourrit pas principalement de l’islamisme mais surtout de la pauvreté des Français. Mon pari c’est que nous arriverons à un gouvernement d’union nationale qui fera, enfin, les réformes économiques et sociales dont la France a besoin. Les élections régionales seront déjà un test : la gauche et la droite s’uni-
ront-elles pour contrer le FN ? En 2017, je pense que le Président élu tendra la main à son opposition pour les législatives. Dans le cas contraire, alors, nous aurons le Front National au pouvoir en 2022. Lev Ha’ir - Le P’tit Hebdo : Stephane Amar, dans quel état d’esprit êtesvous quand vous observez, depuis Israël, les difficiles moments que vit la France aujourd’hui ? Stephane Amar : Ces attaques confirment que l’Histoire se joue désormais entre Paris et Jérusalem. Des personnalités a priori aussi éloignées que le Rabbi de Loubavitch ou l’écrivain français Michel Houellebecq l’avaient prophétisé et aujourd’hui l’évidence saute aux yeux. Les deux pays sont confrontés aux mêmes défis : identité, terrorisme, démographie. Ils y apportent des réponses très différentes mais on constate qu’Israël brûle de voir la France se rapprocher de ses propres conceptions. Et ce n’est sans doute pas un hasard si les intellectuels juifs français sont à l’avant-garde de la pensée occidentale sur ces questions. En outre, cette tension se reflète dans les échanges extrêmement passionnés entre Juifs de France et Israéliens d’origine française observés sur les réseaux sociaux ces dernières heures.
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Par Guitel Ben-Ishay
« La faute aux Juifs sur le Har Habayit ? Mensonge » !
DR.
En couverture
Afin de mieux comprendre les derniers évènements et leur rapport avec le statut du Mont du Temple, LPH s'est entretenu avec le Rav Eli Ben Dahan, vice-ministre de la Défense.
Le P'tit Hebdo : Quelle est votre position personnelle au regard de la montée des Juifs sur le Mont du Temple ? Rav Eli Ben Dahan : Personnellement je ne monte pas sur le Har Habayit. Mes Maîtres à la Yeshiva du Merkaz Harav dont le Rav Tsvi Yehouda Kook, zatsal, et également mon Maître le Rav Morde'hai Eliahou, zatsal, interdisaient de s'y rendre. Je suis mes Rabbanim. Ceci étant, nous savons qu'il est permis de se rendre sur certains endroits du Mont, en s'étant trempé au mikve auparavant et en se pliant à certaines autres conditions. Si de nombreux Rabbins interdisent de s'y rendre, c'est parce qu'ils craignent que tous ne respectent pas les règles préalables pour le faire, que ce soit par ignorance ou pour une autre raison. De grands Rabbanim autorisent donc la montée sur le Har Habayit et qui suis-je pour les condamner ? Le Rav Dov Lior, par exemple, ancien Grand Rabbin de Kiryat Arba - Hevron l'autorise. De mon point de vue, chacun doit suivre ses Rabbanim. Si une personne suit un Rav pour tous les autres sujets alors pourquoi pas sur celui-ci ? LPH : Sommes-nous en train de payer aujourd'hui les conséquences de la victoire de la Guerre des Six Jours, et les décisions concernant ce lieu saint ? Rav E. B-D : Il est vrai que nous nous souvenons qu'en juin 1967 le drapeau d'Israël flottait sur le dôme de la Mosquée. Le Rav Eliahou Goren, Grand Rabbin de Tsahal, avait placé une synagogue, il y avait des minyanim tous les jours sur le Har Habayit. Puis le Ministre de la défense, Moshe Dayan, a ordonné de tout fermer et de laisser le WAQF maître des lieux. Aujourd'hui notre situation est donc plus grave qu'à l'époque de la victoire de la Guerre des Six Jours et nous devons composer avec cet héritage. LPH : La colère et la violence des Arabes ces dernières semaines sont-elles liées à la question du statu quo sur le Mont du Temple ? Rav E.B-D. : Une telle affirmation est un mensonge. La violence des Arabes envers les Juifs a toujours existé. Quel rapport entre le pogrom de 1929 et le Mont du Temple ? Quel rapport entre l'assassinat des membres de la famille Fogel et le Mont du Temple ? Nous cherchons trop à vouloir expliquer un comportement qui est inexplicable et injustifiable ! Même si le Har Habayit était fermé aux Juifs, nous n'obtiendrons pas le calme. La preuve, c'est que pendant trois années il était interdit aux Juifs de s'y rendre, et c'est durant cette même période que des attentats avaient lieu presque tous les jours dans les autobus israéliens. Ce que veulent nos ennemis, ce n'est pas Har Habayit, c'est nous expulser de cette terre. 18 | N° 37 NOVEMBRE 2015 | WWW.LEVHAIR.COM | LPH
LPH : Alors comment expliquer que le Premier Ministre interdise aux ministres et députés d'y monter en ce moment ? Rav E.B-D.: Je pense que ceux qui ont l'habitude de monter sur le Har Habayit doivent continuer à le faire. Toutefois, je comprends la position de Binyamin Netanyahou, tout est tellement politique et politisé qu'il faut être prudent. LPH : Aujourd'hui des barrières sont dressées entre les quartiers arabes à l'est de Jérusalem et la partie occidentale de la ville. Cela ne revient-il pas à diviser la ville de facto ? Rav E.B-D.: Je ne le pense pas. En effet, nous vivons une période difficile et la priorité actuelle est de protéger les civils et de ramener le calme dans ces quartiers. Il ne s'agit pas d'une division de Jérusalem mais de mesures de sécurité indispensables en ce moment. Ces barrières ne sont certainement pas destinées à être définitives. LPH : Le jugement de la communauté internationale paralyset-il notre politique concernant Har Habayit notamment ? Rav E.B-D. : Je ne cherche pas à entrer en guerre avec le monde entier. Nous vivons dans le concert des Nations et cela implique de la diplomatie et la prise en considération de certains éléments. Mais, jamais, jamais, nous n'accepterons de nous plier à des diktats qui touchent à la souveraineté juive. C'est la raison pour laquelle la proposition française de placer des observateurs internationaux sur le Mont du Temple doit être rejetée de la façon la plus claire. LPH : Quelles solutions voyez-vous à cette vague de violence qui apparaît si difficile à contrer ? Rav E.B-D. : Il existe beaucoup de solutions et le cabinet de sécurité en a déjà adopté un certain nombre, comme la destruction des maisons de terroristes. À mon sens, il faut encore aller plus loin ! Nous devons expulser les familles de ces terroristes. Et avant tout, affirmons haut et fort que nous là pour rester, personne ne nous effraiera ! LPH : Pour conclure, comment garder l'optimisme dans ces moments difficiles ? Rav E.B-D. : Nous sommes dans une vague terroriste liée aux incitations à la haine de l'Autorité palestinienne, du mouvement islamiste de Raed Salah et d'autres agitateurs. Nous faisons tous les efforts pour les arrêter et les mettre hors d'état de nuire. Tous les terroristes qui sont passés à l'acte ces dernières semaines ont été soit gravement blessés soit éliminés. Nous pouvons avoir confiance dans nos forces de sécurité, dans notre population. Avec l'aide de D', nous sortirons aussi la tête haute de cet épisode. Il y a tout lieu d'être optimiste.
Le culte des “pas-pas” Lorsque l'on est soi-même un combattant dans sa nature, son essence, son mode de vie et ses enseignements, il n'est pas facile d'endosser l'habit de celui qui aura le rôle ingrat d'être traiter d'alarmiste. J'entends déjà les répliques traditionnelles de ceux qui sont sensés montrer l'exemple, dirigeants communautaires ou autres, et qui, comme dans les années 20 ou 30 du siècle dernier, rassuraient leur communauté juste avant la Choa en leur expliquant que D veille sur son peuple. Bien évidemment, D veille sur son peuple, mais pas exactement selon les fantasmes de ceux qui par intérêt trop souvent ne laissent pas leurs communautés faire la seule chose qui s'impose : partir. Finalement l'occident, à la veille de sa disparition, s'est créé deux veaux d'or : le "pas d'amalgame", dieu des non Juifs et le "pas d'alarmisme" nouveau dieu des Juifs de Gola. Et ces deux "pas-pas", préparent lentement mais surement la disparition brutale, cruelle mais certaine de tous ceux qui au lieu de dire "pas-pas" feraient mieux de dire "si-si". Mais il y a plus dangereux que les "pas-pas". Il y a aussi les "c'est pareil-c 'est pire". En Israël, c'est pareil, en Israël c'est pire. Faudra-t-il rappeler une fois de plus l'exemple extraordinaire apporté par l'un des Maitres d'Israël, qui répondit à cette accusation avec un exemple simple: deux femmes dans un hôpital crient et se tordent de douleur. Un visiteur ne voyant pas ce qui se passait vraiment se dit que les deux souffraient d'un même mal. Arriva un médecin qui lui dit, non, l'une est mourante et ses cris sont ceux de l'agonie et l'autre est en train d'accoucher et ses cris sont ceux de la vie. C'est vrai, des cris de douleurs montent et se font entendre partout dans le monde et chez nous en Israël aussi. Mais celui qui a des yeux pour voir, un cœur pour ressen-
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DR.
Par le Rav Haim Dynovisz
Tribune Libre
tir et un cerveau pour comprendre, perçoit immédiatement la différence entre les cris de l'agonie d'un occident qui disparait et ceux de la vie d'un peuple qui renait. La société de consommation nous a consommé, le rêve est fini, le monde ne sera plus jamais ce que nos fantasmes ont cru qu'il aura été. Ils nous ont vendu 100 ans de "happy end" et finalement une seule chose est certaine, c'est "the end", une fin sans "happy", une fin sans retour. Au moment où l'occident s'affaiblit, vacille et sombrera, une nation renait sur sa terre, la plus vieille des jeunes nations. Vieille par son passé et son histoire millénaires, mais jeune parce qu'elle n'a que 67 ans. Evidemment que cela rend fou de rage le monde entier. Comment ! Toujours là et plus jeune, vigoureux et solide que jamais. Des millénaires de tentatives pour le faire disparaitre et c'est lui qui va nous dire "au revoir" ou plutôt "à jamais". Même les nations savent pourquoi elles nous haïssent aujourd'hui, jalousie du mourant a l'égard de celui qui incarne l'essence de la vie, et nous Juifs, nous sommes incapables de voir la différence et disons: "c'est pareil-c'est pire"!!! Mes amis, mes frères, jusqu’à quand pensez-vous que le Maitre du monde va attendre avant qu'Il n'accomplisse Ses desseins ? Le temps est proche ou Il ne pourra plus attendre et qu'il reste des Juifs ou non partout dans le monde, il sera trop tard. Le monde de la délivrance finale naitra de la disparition de celui de "l'exil". Ceux qui ne seront pas partis à temps ... Oui, il y a des fois où une parole forte, authentique, vraie et honnête peut s'entendre par les falsificateurs du vrai, comme une parole "alarmiste". J'accepte d'être "l'alarmiste" car c'est mon devoir, celui de tout "responsable" vraiment responsable.
Interview de Gladys Tibi
Par Avraham Azoulay
DR.
Association
LIBI (Lemaan Bitahon Israel) est une association dépendante du ministère de la défense qui centralise et redistribue tous les dons qui sont faits pour les soldats de Tsahal. Présidée par les Généraux Yoram Yair (Yaya) et Yehiel Gozal, cette association possède aussi des antennes dans huit pays : France, États-Unis, Canada, Mexique, Afrique du Sud et Allemagne. LIBI France est l'antenne la plus ancienne, possédant de fidèles généreux donateurs depuis 34 ans. Nous avons rencontré sa présidente, Gladys Tibi, lors de la cérémonie des chlochim d'Aaron Benitah, z''l. Le P'tit Hebdo: Comment l'aventure LIBI a-t-elle commencé pour vous? Gladys Tibi: Mon engagement auprès de LIBI a commencé presque ''par hasard'', peu de temps après que cette association créée par Menahem Begin et Rafael Eytan ait vu le jour. J'étais alors en vacances à Natanya et la télévision de l'hôtel diffusait des images d'un soldat gravement brulé au visage. Ces images ont eu l'effet d'un électrochoc. J'ai décidé d'organiser une soirée en soutien aux soldats la semaine d'après à Natanya, avant que je ne reparte en France. Raphy Zibi, qui possédait plusieurs hôtels sur place, m'a prêté une salle. Mon mari et des amis ont fait les affiches à la main. L'évènement était très réussi. Je ne savais pas comment donner cet argent. Raphy Hanich m'a alors parlé de ''Naarei Rafoul'', ce qui était le premier nom de LIBI. J'ai été reçue à l'Etat-Major et c'est à partir de là que toute l'aventure a commencé. Lph: En quoi consistent les activités de LIBI France? G.T.: Nous organisons des ateliers à domicile, des campagnes pendant les périodes d'opérations militaires, nous soutenons aussi personnellement les familles des soldats. Nous sommes notamment très présents pour les hayalim bodedim. Le clou de notre action est le gala annuel en faveur du fonds LIBI. Nous sommes toujours très agréablement surpris de ce que nous arrivons à recueillir. Cette année, un Français a donné une somme qui a permis de financer la rénovation tout le centre d'entrainement de la base des Golani. Lph: Comment se déroulent ces galas? 22 | N° 37 NOVEMBRE 2015 | WWW.LEVHAIR.COM | LPH
G.T.: Chaque année est différente parce qu'il se passe toujours tellement de choses en Israël. Les participants profitent d'un bon repas et d'un spectacle avec des soldats venus d'Israël. Des officiels de l'armée sont aussi présents et les hayalim bodedim font la surprise à leurs parents! Ce sont près de 700 personnes qui répondent présentes chaque année pour ce gala. Cette année, le gala se tiendra à Paris au mois de décembre. Le thème sera: défendre les enfants d'Israël. C'est le petit Nathan Benitah qui m'a inspirée. Nous allons faire venir Odèle Benitah, ainsi que les parents d'Aaron, z''l. Lph: Vous avez été très présents pour la famille Benitah. C'est aussi cela LIBI? G.T.: Oui, LIBI c'est aussi soutenir les familles touchées par le terrorisme, les victimes de guerre. Je suis, par exemple, très proche des familles Moreno et Ben-Ichay. La tante d'Aaron Benitah m'a prévenue tout de suite après l'attentat. LIBI a pris en charge la famille qui venait de France, les parents d'Aaron, au Canada au moment de l'attentat, ont fait une escale en France, ils y ont été accompagnés par nos bénévoles. Je suis frappée par la emouna de ces gens. Lph: Après plus de trente ans au service de LIBI, pensezvous à prendre du temps pour vous? G.T.: Cette mission est toute ma vie. Ce que je vis avec LIBI m'apprend à être solide. Je grandis avec toutes ces actions. On est une dizaine de bénévoles en France, le bureau c'est ma maison. J'ai ouvert maintenant une antenne au Canada, à Montréal. Je ne pourrais pas m'arrêter.
Nos racines
Communautés juives du monde entier
Les juifs de Tchécoslovaquie
Formée en 1918, la République de Tchécoslovaquie s’est scindée en deux États en 1993 : la Tchéquie, avec Prague pour capitale et la Slovaquie avec Bratislava pour capitale. Mais, qu’ils soient tchèques ou slovaques, les Juifs de Tchécoslovaquie ont une longue histoire. Aujourd’hui, s’ils sont de moins en moins nombreux, ils ont néanmoins marqué de leur empreinte le pays où ils ont vécu au cours des siècles. La Tchécoslovaquie, c’est le pays de Franz Kafka, natif de Prague, mais c’est surtout, pour les Juifs, la terre où vécut l’immense Maharal de Prague, le rabbin Yéhouda Loew Ben Bezalel (1525-1609), celui dont la légende raconte qu’il créa, par la seule force de sa pensée un être animé, le fameux Golem. Et si Prague n’abrite plus, comme dans les années vingt ou trente, une communauté juive nombreuse et dynamique, le Golem est devenu la mascotte de la ville : porte-clés, figurines, teeshirts…à l’effigie du « gentil monstre » sont proposés aux touristes dans toutes les boutiques de souvenirs. Certains lieux de culte juifs de Prague sont désormais des passages mythiques obligés des visiteurs : la respectable « Alneuschul » (Synagogue NeuveAncienne) datant du 13ème siècle, le musée juif qui accueille près d’un million de visiteurs chaque année, l’Hôtel de Ville juif qui date du temps où les différents quartiers de la capitale étaient autonomes. Le visiteur est toujours intrigué par l’horloge du beffroi aux caractères hébraïques et dont les aiguilles tournent…à l’envers. Sans oublier le vieux cimetière avec la tombe supposée du Maharal. Situé dans un immense parc, au centre de la ville, il abrite quelque cent mille sépultures, douze couches superposées dans un désordre indescriptible. Et, outre l’« Altneuschul », de nombreuses synagogues souvent transformées en musées : la Synagogue Haute, la Synagogue espagnole Pinkas et la synagogue Klaus. Les historiens s’accordent à penser que les premiers Juifs qui 24 | N° 37 NOVEMBRE 2015 | WWW.LEVHAIR.COM | LPH
s’installèrent en Tchécoslovaquie, notamment dans les régions de Bohême et de Moravie, arrivèrent au 9ème siècle, avant même la christianisation du pays. Au 17 ème siècle, le ghetto juif de Prague, Josefhof, comptait 15 000 âmes, soit 30% de la population de la ville. Avec l’entrée dans la modernité, au 19ème siècle, les murs du ghetto sont abattus et la population juive s’intègre peu à peu. En 1938, alors que les bruits de bottes nazis se font inquiétants en Europe, il y a plus de 300 000 Juifs dans le pays. La plupart disparaîtront dans l’enfer de la Shoah, notamment dans l’infâme camp de Terezin (eresienstadt). Au sortir de la Guerre, il n’y a plus que quelques milliers de Juifs en Tchécoslovaquie. Un Conseil des Communautés Juives Tchèques, longtemps dirigé par le docteur Désiré Galsky, auquel succèdera le docteur Krauss aidé de Victor Freuerlicht, tentera de faire vivre contre vents et marées ce qui restait d’une communauté jadis florissante en engageant des rabbins venus souvent de l’étranger et ouvrant un restaurant cacher, rue Maislova à Prague. Bien que la Tchécoslovaquie ait été l’un des rares pays à soutenir l’État d’Israël en gestation en lui fournissant des armes et des munitions lors de la Guerre d’Indépendance et en le reconnaissant immédiatement à sa création en 1948, la vie des Juifs, sous le communisme, a été particulièrement difficile. Après la chute du communisme, l’espoir est revenu. C’est ainsi que des loges du B’naï B’rith sont réapparues, à Prague comme à Bratislava. Une syna-
Par Jean-Pierre Allali
gogue « Habad » a vu le jour, dirigée par le rabbin Manès Barash. Un événement sympathique s’est déroulé en 1992 : pour la première fois depuis cinquante ans, une barmitsva a été célébrée dans la synagogue « Altneuschul ». Un jeune garçon, Mark Felix, dont la famille est originaire de Tchécoslovaquie, est venu tout spécialement de Londres pour célébrer sa majorité religieuse au pays de ses ancêtres en présence de l’ambassadeur d’Israël et du… cardinal de Prague. Parfois, des nouvelles moins réjouissantes nous parviennent de Tchécoslovaquie. Ainsi, en juin 2009, 63 tombes ont été profanées dans le cimetière juif d’Uhersky Ostroh à l’est de la Tchéquie. Notons qu’il reste 350 cimetières juifs dans le pays. Par ailleurs, à la suite d’une Conférence qui s’est tenue à Washington en 1998, une fondation a été créée qui vise à restituer aux Juifs de Tchécoslovaquie les biens et les objets d’arts qui leur ont été volés pendant la Guerre. Mieux vaut tard que jamais. Parmi les personnalités juives pragoises des temps modernes, il convient de signaler Jan Fischer, qui a été Premier ministre en 2009 et 2010 et candidat malheureux à l'élection présidentielle de 2013. Une bonne nouvelle nous est parvenue en juillet 2014
avec la réouverture de la synagogue de la ville d'Ustek en Tchéquie qui date du 18ème siècle et qui a été rénovée ainsi que la maison du rabbin attenante. Cette maison sert désormais de lieu d'expositions. Dans les sous-sols de cette synagogue fonctionne une école juive. Grâce à un projet intitulé « Les dix étoiles », six autres synagogues et quatre sites ont été restaurés. Le financement de ces rénovations a été assuré par l'Union Européenne et le gouvernement tchèque. C'est le cas également de la synagogue de Brandys, petite ville située non loin de Prague et de celle de Lostice, en Moravie. Sur le territoire tchèque, 60 synagogues sont aujourd'hui conservées en bon état. Comme partout ailleurs, en Europe de l'Est, le mouvement 'Habad est très actif. C'est ainsi que pour les fêtes de Pessah 2015, 600 personnes ont participé à un seder à l'Hôtel Hilton de Prague en présence du rabbin Barash, de son épouse et de leurs enfants. Dans un tout autre domaine, en Octobre de la même année, le président tchèque, Milos Zeman a décerné à titre posthume l'ordre du Lion Blanc, la plus haute décoration du pays, au juste Karel Weirich qui sauva des centaines de Juifs tchèques de la barbarie nazie. En 2015, on estime qu'il y a environ 5000 Juifs à Prague et autant à Bratislava.
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Alors que du temps de Gaston Defferre, le centre-ville avait été relocalisé au Prado, en 2016, le quartier Euroméditerranée sera « the place to be » de la cité phocéenne. 2,7 hectares aménagés, 27500 m2 de bureaux, 385 logements et un potentiel d’accueil de 4000 personnes in situ.
Chronique d’une journée ordinaire dans le Smartseille de demain. Fraîchement propriétaires d’un logement situé au sein du premier écoquartier de la cité phocéenne, Marie-Line et Vincent, jeunes parents trentenaires, gèrent leurs tâches quotidiennes en quelques clics. E-services, gestion à distance de l’appartement (alarme, éclairage…). A deux pas du Vieux-Port, ils ne se sentent pas pour autant oppressés par l’agitation de la ville, et l’accès aux différentes prestations (e-conciergerie, par-
De nouveaux usages au service du mieux vivre ensemble
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king mutualisé) est facilité. Avant de partir travailler, ils déposent leur petite Anaëlle à la crèche de l’écocité (35 berceaux). Avec 500 m2 de commerces, ils peuvent facilement effectuer leurs achats de la vie courante, à deux pas de leur domicile. Quartier exemplaire, le quotidien de Smartseille rimera avec dépollution, solidarité énergétique (jusqu’à 30 % d’économies d’énergie), usages partagés (650 places de stationnement mutualisées, 16 voitures électriques en autopartage). Avec Smartseille, une autre innovation verra le jour. La pièce nomade, invention signée Eiffage, présente l’intérêt d’être raccordée au logement qu’elle jouxte, ou séparée selon les besoins. Autonome en réseaux wifi et internet à haut débit, cette nouvelle ville dite intelligente se voudra éminemment conviviale, avec notamment des espaces de coworking et associatifs, des activités et animations génératrices de lien social. Enfin, parce que le vieillissement de la pyramide des âges représente l’un des défis majeurs des prochaines années, ce nouvel espace de vie et/ou de travail comportera une résidence pour personnes âgées. Avec Smartseille, la métamorphose de Marseille est en marche ! Pour plus d’informations : Site : www.smartseille.com Facebook : Smartseille contact.smartseille.immobilier@eiffage.com
Par Aline Barbero
Le tout-numérique infiltre la Provence Un secteur pourvoyeur d’emplois et de services
Marseille, une ville avant-gardiste
Dans une société en crise sociale et identitaire, le numé19 Mars 2014 : date du dépôt d’une candidature com- rique suscite à tous les égards un réel engouement, en inmune Aix-Marseille à la labellisation French-Tech. carnant un espoir pour les jeunes générations les moins 26 Mai : « audit » de la Mission Nationale French tech. favorisées. Il permet ainsi d’accéder plus facilement à l’of10 Juin : premier Conseil Territorial du Numérique. Da- fre culturelle (carte City Pass *, Pass Musée **). De plus, niel Sperling, adjoint au maire de Marseille en charge du le numérique est aujourd’hui un bien partagé par une grande majorité de marseillais (avec 85 % de foyers éliginumérique et du mieux vivre ensemble a de quoi pavoiser. bles au haut et très haut débit). En matière de calendrier, les choses n’ont pas A ce jour, 23952 foyers bénéficient d’un accès traîné. L’adjoint de Jean-Claude Gaudin rapNumerisun. En 2011, la signature d’une pelait la dimension visionnaire des accharte avec différents opérateurs, fixes teurs de ce CTN : « innovation et et mobiles, a permis d’accélérer la recherche doivent conduire nos récouverture des réseaux de notre terflexions ». Il rajoutait : « Ce conseil ritoire. L’année suivante, la signan’est pas celui des égos, le dévelopture d’une convention de pement d’un territoire ne s’arrête partenariat avec Numéricable a été pas aux projets personnels ». Le jeu conclue pour lancer le Service collectif est toujours récompensé. Unique Numérique. Dans les habi40000 salariés dans 7000 entreprises tations à loyer modéré, elle permet pour un Chiffre d’affaires de 8 mild’accéder à internet, la télévision et le liards d’euros, près de 36000 emplois téléphone pour seulement 4€ 20 au lieu créés d’ici 2018 : dire que la filière du 2.0 a de 19 € 90. Les réalisations ne s’arrêtent pas du potentiel en terme d’emploi est un euphélà, puisque notre ville est désormais labellisée « misme. Quelques poids lourds privés (Jaguar Creative commons Territoire Leader du Sans Contact Mobile », syNetwork, Voyageprive.com, Gemalto, booster CC-BY-SA 3.0, nonyme d’une communication proche sans Invest) et publics (le pôle multimédia de la Nod-a CNNUM : contact via un mobile ou une carte bancaire. Conseil National Belle de mai et le Technopole de Châteaudu Numérique Quel futur pour Marseille ? Daniel Sperling est Gombert), deux financiers (Netangels, P-facambitieux pour la ville qui l’a vu naître : « L’idée tory), que l’on appelle encore accélérateurs, sont des fondatrice est de connaître, organiser, travailler sur les donacteurs incontournables du numérique. nées permettant de gérer collectivement et intelligemment Mais le numérique n’est pas seulement un levier pour l’emdivers domaines : la tranquilité publique, la mobilité, le ploi. Il joue par ailleurs un rôle central dans la ville d’aujourd’hui, et celle de demain. A travers les transports : la service au citoyen, l’environnement, l’aménagement urbain, l’économie et la transition énergétique ». Ce projet Carte Transpass facilite le quotidien de 400 000 usagers par jour (bus, métro, tramway, vélo)… Il révolutionne le s’appuie sur notre identité territoriale, il reflète la vision stationnement, grâce à TIMO, un système ingénieux de prospective des bâtisseurs du futur de Marseille. La Métropole digitale verra bientôt le jour dans une cité vieille paiement dématérialisé du stationnement lancé en 2015 de 2600 ans. Un joli pied de nez au microcosme parisien sur plus de 300 horodateurs. Résultat : près de 10 000 transactions réalisées en à peine six mois. On ne saurait condescendant vis à vis de la « rebelle » du sud. oublier la mise en place, en septembre, d’un Totem Digital interactif avec la société Decaux en phase expérimentale : il propose des informations en temps réel et un QR Code relais vers le téléphone mobile. Last but not least, le numérique constitue également une aide aux démarches administratives (renouvellement de passeport, inscription sur les listes électorales en ligne…).
Pour plus d’informations : http://www.lafrenchtech.com/ * La carte City Pass est une carte sans contact proposant des prestations touristiques et culturelles : plus de 50 000 cartes ont été vendues à ce jour. ** La carte Pass Musées est une carte annuelle sans contact pour découvrir les musées de Marseille en illimité. N° 37 NOVEMBRE 2015 | WWW.LEVHAIR.COM | LPH | 27
Moussar
Par Rav Chaim Nisenbaum
Le combat de la lumière A toute situation exceptionnelle, il faut une réponse d’exception. Les attentats qui ont frappé la France n’échappent pas à cette règle. Au-delà des considérations sur la barbarie de ceux qui ont commis ces actes, au-delà aussi des analyses politiques plus ou moins légitimes qui commencent à apparaître de-ci de-là, c’est l’ensemble des événements et de nos réactions qu’il faut replacer en perspective.
DR.
Certes, face aux assassins et à leurs projets, l’état affirme sa présence. Il met en place les réponses sécuritaires qui lui semblent adaptées et cela est évidemment indispensable. Cependant, si le résultat est de faire pénétrer la peur au cœur de notre vie et de contraindre la liberté de notre conscience, les terroristes vaincus auront paradoxalement remporté une demi-victoire. C’est donc aujourd’hui un nouveau combat qu’il faut mener et il repose sur chacun d’entre nous. Dans une situation qui n’a pas de rapport avec celle que nous vivons sauf l’inhumanité, le précédent Rabbi de Loubavitch, Rabbi Yossef Its’hak Schneersohn, nous en donne un exemple. Alors en URSS, il fut arrêté pour son activité constante en faveur du judaïsme. Condamné à mort par Staline, sa peine fut commuée in extremis en relégation à perpétuité dans une petite ville de l’Oural. S’il fut libéré quelques jours après son arrivée, personne ne pouvait le savoir au moment de son départ. Tous pensaient ne jamais le revoir. A la portière du train qui allait l’emporter, il fit un discours pour tous ceux qui étaient courageusement venus lui dire adieu, en dépit de la surveillance dont tout cela était l’objet de la part de la police soviétique. Il déclara alors : « Seuls nos corps ont été envoyés en exil, nos âmes sont éternellement libres. » C’est ce même sentiment qui doit nous animer aujourd’hui. Cela signifie que rien ni personne ne peut nous contraindre et que, quelles que soient les circonstances, notre liberté est parfaite, comme existante dans l’absolu. D’une certaine manière, tout dépend de notre regard. Il est facile de désespérer en temps de difficulté, de renoncer à ce que nous sommes, d’être envahi d’un désir de fuite devant une réalité qui ne nous convient, et cela est bien 28 | N° 37 NOVEMBRE 2015 | WWW.LEVHAIR.COM | LPH
compréhensible. Mais ce n’est pas ainsi que le peuple juif agit et notre propre histoire enseigne que ce chemin-là n’est pas le plus efficace. En fait, c’est une forme nouvelle et redoublée d’obscurité qui semble se lever aujourd’hui. Gageons que son épaisseur atteste qu’elle précède immédiatement le moment où le jour se lève enfin. Le peuple juif vit constamment sur deux plans à la fois : le matériel et le spirituel. Matériellement, le combat est clair et c’est avec logique et méthode qu’il faut se comporter pour réduire ces ennemis de toute forme d’humanité. Mais spirituellement, les moyens sont différents et d’une puissance qu’il ne faut pas négliger. On a dit qu’il s’agit d’une obscurité nouvelle ? Cela signifie qu’il faut diffuser une lumière nouvelle. Car c’est une règle de nature : la lumière dissipe toujours l’obscurité. Si les ombres augmentent, il nous appartient de faire grandir ce qui les disperse. Ajouter à notre lien avec D.ieu, la Torah et ses commandements, c’est ajouter de la lumière au monde. Nos Sages enseignent que les Juifs sont « des travailleurs du jour ». Au sens profond de cette phrase, elle désigne notre rôle : être ceux qui sont non seulement des porteurs mais bien des facteurs de lumière. C’est ce que signifie être véritablement libres, de cette liberté exigeante, qui ne s’abdique pas et finit par soumettre tous ceux qui s’y opposent. Peut-être est-ce aujourd’hui de notre choix que tout dépend, y compris notre propre avenir. Avec conscience et réalisme, il nous appartient de regarder le monde sans illusion mais avec confiance. Les armes ne peuvent vaincre que ceux qui y consentent. En tant que Juifs et en tant qu’hommes, nous n’y consentons pas. Sachons regarder les choses et donner ainsi puissance aux forces de la vie.
Par Magali Barthès
Communauté
Kadima-Tzoran, la jumelle israélienne d’Allauch La délégation israélienne à la synagogue Zehout Avoth du Logis neuf
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A Allauch, la tradition juive existe depuis le XVIème siècle. A l’heure des échanges internationaux, il était temps qu’un symbole fort le rappelle. Quarante familles allaudiennes se sont engagées à accueillir leurs alter-égos.
La charte du jumelage Allauch-Kadima Tzoran avait été signée par Yitzhak Golvari, l’ancien maire de KadimaTzoran. Le changement de mandature a laissé planer un temps le doute sur la poursuite du jumelage. Mais Mass Shavit, son successeur depuis novembre 2013, a lui aussi souhaité rassembler les peuples. Après avoir juré sur la Bible, la signature de la charte du jumelage restera le premier acte de son mandat : tout un symbole ! Mass Shavit le revendique : « A travers son histoire, son agriculture, ses atouts naturels, les valeurs d’entraide et de tolérance qu’on inculque aux jeunes générations, Kadima-Tsoran est un microcosme d’Israël. Pour nous, considérer la personne en tant qu’être humain, peu importe sa confession, est essentiel. C’est tout ce qui fait le charme de cette ville ». Le drapeau israélien à Allauch Même satisfaction du côté de la mairie d’Allauch. Martine Chaix, conseillère municipale déléguée au jumelage, représentant le maire Roland Povinelli auprès de la délégation israélienne, a eu le « coup de foudre » pour cette ville, jumelle naturelle d’Allauch : « Nous craignions que la défaite d’Yitzhak Golvari remette en cause l’existence même du jumelage, mais les doutes ont été rapidement balayés et nous avons eu l’honneur d’être reçus par Mass Chavit lors de son premier conseil municipal. Ensuite, nous avons eu le plaisir de l’accueillir à Allauch et de lui faire connaître notre ville ». Au nom de Roland Povinelli, du conseil municipal et de toute la ville d’Allauch, Martine Chaix a témoigné toute sa gratitude à Mass Chavit pour avoir souhaité continuer ce jumelage. A l’image d’Allauch, Kadima, qui signifie « En avant » en
hébreu, compte près de 20000 habitants. Elle est issue d’un kibboutz créé à l’initiative de Yehoshua Hankin, le militant sioniste responsable des achats de terres à l’Organisation sioniste. Ses premiers habitants étaient des immigrants allemands. En 2003, Kadima a fusionné avec la ville de Tzoran. Monsieur Misrahi, Président de la communauté juive d’Allauch, est aussi Président d'Allauch Kadima-Tzoran. D’origine israélienne, il se réjouit « d’avoir vu le drapeau israélien flotter à Allauch et souhaite favoriser les échanges économiques, culturels, touristiques, sportifs et religieux entre ces deux peuples amis ». Et parce que la mémoire est toujours le socle des rassemblements communautaires, Albert Veissid, Président de la fédération des déportés, internés, résistants, et patriotes, juifs et non juifs, a honoré l’événement de sa présence. Barnéa Hassid, le consul général d’Israël à Marseille, présent également, a insisté sur la nécessité de « faire perdurer les affinités, de rappeler ce qui nous unit au contraire de ce qui nous sépare. Il a souligné : « Je ressens de la passion, de la volonté, de l’amour ». Bref, tous les ingrédients indispensables pour nouer et faire perdurer des échanges fraternels. « J’invite tous les membres de la communauté d’Allauch à faire leur Alyah et venir habiter à Kadima-Tzoran » : c’est avec cette invitation chaleureuse du maire de la désormais jumelle d’Allauch que la soirée s’est clôturée. Que vive longtemps l’amitié entre la commune provençale et Kadima Tzoran ! Pour plus d’informations, veuillez vous adresser au Comité de jumelage Allauch/Kadima-Tzoran (Une centaine de personnes) Adresse : Mairie d’Allauch, BP 27 13718 Allauch Cedex Téléphone : 06 14 99 15 18 N° 37 NOVEMBRE 2015 | WWW.LEVHAIR.COM | LPH | 29
Notre Histoire
Les résistances juives de la seconde guerre mondiale
La Résistance juive a pris des formes multiples, passive ou active, spontanée ou organisée, spirituelle ou armée. Selon l’historien G. Bensoussan, « résister, c’est tenter de faire connaître ce crime de masse qu’est la Shoah. » Résister pour survivre, pour raconter plus tard. Partout, contrairement à l’idée reçue qu’ils se sont laissé emmener passivement à l’abattoir, les Juifs ont résisté dans les ghettos, dans les camps en Europe et aussi en Palestine sous mandat britannique où les sionistes n’acceptent pas de savoir leurs frères en danger de mort et vont tenter l’impossible pour les sauver dès 1943. En vain d’ailleurs.
Résister dans le Ghetto de Varsovie
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C’est à partir de novembre 1940 que les Juifs de Varsovie sont forcés de vivre dans le ghetto où ils connaissent la faim, les maladies et la peur. Ils tentent de survivre tant bien que mal et font preuve d’ une grande solidarité les uns envers les autres. Entre le 23 juillet et le 3 octobre 1942, les Allemands déportent à Tréblinka 300 000 Juifs du Ghetto. La veille de la première grande rafle en juillet 1942, le Président du Judenrat, (Conseil Juif ) Adam Czerniakow se suicide pour ne pas avoir à livrer des orphelins à la déportation. C’est dans ce contexte dramatique que 1 000 jeunes Juifs environ, vont organiser la lutte armée dès janvier 1943. Leur combat héroïque, désespéré, raconté dans le roman de Léon Uris « 18 rue Mila », est le symbole de la résistance juive contre la barbarie. Comment s’organise-t-elle ? On connaît les détails de la vie dans le ghetto, grâce à des journaux intimes écrits par des habitants du ghetto, qu’on a retrouvés dans des endroits hétéroclites (bidons de lait, sous la terre, dans des caches secrètes) comme le journal de l’historien Emmanuel Ringelblum ou par des récits écrits après la guerre. On y apprend que malgré la peur, la faim, les maladies et la mort omniprésente, les Juifs s’organisent. Les enfants sont éduqués et instruits en secret. On organise des réceptions avec musique et danses car la danse est un remède à la souffrance. On écrit aussi pour raconter l’indicible, l’horreur, l’immensité du danger, les rafles, la construction du mur encerclant le ghetto. La religion est présente et beaucoup de prisonniers trouvent de la consolation dans l’étude de la Torah, dans la clandestinité bien évidemment. Quand ils comprennent qu’ils n’ont plus rien à perdre et qu’ils sont condamnés à mourir, de jeunes juifs se révol30 | N° 37 NOVEMBRE 2015 | WWW.LEVHAIR.COM | LPH
tent, peu ou mal armés, sans aucune formation militaire. Ils vont mener un combat perdu d’avance contre les Nazis. Leurs armes : des barres de fer, des bâtons, des bouteilles et autres objets, parfois des grenades et plus rarement des pistolets volés aux Allemands. Ils aménagent des caches dans les sous-sols des habitations, espérant ainsi tenir quelques mois de plus. Un homme de 24 ans, Mordekhaï Anielewicz prend le commandement de l’Organisation Juive de Combat (l’OJC) composée de 700 combattants. Se sachant perdus, leur seule satisfaction est de voir les cadavres allemands joncher le pavé ! Leur détermination est telle que les Allemands fulminent de rage et décident d’incendier le ghetto, immeuble par immeuble. Le 8 mai 1943 le Quartier Général de l’insurrection est anéanti et Mordekhaï Anielevicz meurt aussi ce jour-là. Un kibboutz en Israël porte son nom. Le ghetto est complètement rasé. La Varsovie juive est un vaste champ de ruines. Hommes, femmes et enfants sont fusillés sur place ou tués lors des combats ou déportés à Treblinka, comme ce petit garçon de 8 ou 9 ans, debout, mains en l’air, dont la photo a fait le tour du monde. Il s’appelait Antek Siemontek. A la fin de la guerre, l’Histoire retiendra la révolte du ghetto de Varsovie alors que les insurgés se battaient dans l’indifférence générale. Parce qu’ils ne voulaient pas mourir sans résister jusqu’au bout de leurs forces. La Résistance en Palestine Les massacres nazis sont connus dès 1942 dans la Palestine alors sous mandat britannique où le Yichouv (communauté sioniste de Palestine) compte déjà près de 500 000 Juifs. Lutter contre Hitler est devenu une priorité
Par Esther Bénichou pour l’Agence Juive, embryon de gouvernement qui deviendra l’Etat Hébreu en 1948. Les sionistes sont sur tous les fronts au Moyen-Orient et des actions sont envisagées en Europe pour tenter de libérer les Juifs de la barbarie nazie et ce dès 1943. Ben Gourion veut intervenir. L’Agence Juive envisage une participation du Palmach*, dans la résistance anglaise en Europe. Des héros tels Yitzhak Rabin, Moshe Dayan ou Reuven Shiloah, futur créateur du Mossad (Service de Renseignements) sont déjà en action avec Ben Gourion, Golda Meïr entre autres et des jeunes volontaires femmes et hommes sont prêts à partir pour l’Europe. Leur mission : pénétrer à l’intérieur du ghetto et y organiser la résistance, voire même libérer des Juifs ; et en tout cas apporter la voix du Yichouv à la Diaspora. « Faites comprendre aux Juifs que la Palestine, la Terre d’Israël est leur pays et leur abri » : Telle est la consigne donnée par Eliahou Golomb. Mais la mission est d’avance vouée à l’échec, car les protagonistes ne s’entendent pas, les Anglais sont en désaccord constant avec les chefs du Yichouv. Les jeunes volontaires parachutés en Europe ne reviendront pas. Aussitôt capturés, ils seront envoyés dans les camps de concentration ou assassinés comme la jeune Hannah Szenes. Tous ces événements, toutes ces tragédies, un seul endroit va les ressusciter. Cet endroit c’est le kibboutz de Lo’hamei Haguetaot. Le Musée de Lo’hamei Haghetaot Entre Saint-Jean d’Acre (Akko) et Nahariya, proche de la frontière libanaise se trouve le Kibboutz Lo’hamei Haghetaot, le kibboutz des Combattants des Ghettos. Ce kibboutz a été créé en 1949 par des survivants des Ghettos de Varsovie, Lodz, Vilnius notamment. Ces hommes et ces femmes voulaient créer une Maison de la Mémoire pour que le nom de leurs camarades assassinés et le sens de leur révolte s’inscrivent sous le soleil d’Israël. Dans la religion juive l’expression « Zakhor ! » (Souvienstoi) est un des socles de l’identité juive. Quand les survivants arrivent en Israël avec comme idée fixe, celle d’édifier ce kibboutz-musée, on est en pleine guerre d’Indépendance et le présent compte davantage que le passé.
Par ailleurs, pour l’édification de ce kibboutz qui sera finalement inauguré le 19 mai 1949 exactement 6 ans après le déclenchement de l’insurrection du Ghetto de Varsovie, il fallait collecter le plus de documents possible sur l’extermination (photos, lettres, dessins, objets, journaux intimes …) Myriam Novitch parcourt l’Europe à la recherche des traces laissées par les victimes. Elle deviendra la première conservatrice du musée. Incompréhension des contemporains car à cette époquelà, on ne parle pas encore de la Shoah et Yad Vashem n’existe pas. Il faudra attendre 1953, le procès Eichmann et les témoignages de l’horreur en 1962 pour que la parole se délie et que le musée vivant qu’est le Kibboutz des Combattants des Ghettos soit créé et reconnu. Il porte le nom de ceux qui ne sont pas revenus mais qui se sont battus pour que le lieu existe. Dans le musée, une place importante est faite au million et demi d’enfants assassinés pendant la Shoah, Le Yad Layeled, sous forme d’aventure pédagogique qui entraîne le visiteur dans un parcours d’histoires individuelles. Il aura fallu beaucoup de temps pour que la parole se libère enfin et que les monstruosités nazies soient dévoilées. Mais pour autant les révoltes, les soulèvements des Juifs dans les camps, dans les ghettos ou même dans les villes et les campagnes sous la botte nazie, témoignant de la volonté des Juifs de ne pas mourir sans se battre, restèrent longtemps dans l’oubli. Comme l’écrit Martine Gozlan dans Marianne : « le mythe de la passivité des Juifs face à l’extermination s’imposera comme un nouvel assassinat… les Juifs, en réalité, avaient résisté de toutes leurs pauvres forces, et jusque dans leurs derniers instants, aux innombrables acteurs de l’extermination...» On découvrira avec intérêt dans ce numéro de Marianne consacré aux Résistances Juives, comment dans beaucoup d’endroits où les Juifs étaient opprimés, ils combattirent et résistèrent avant d’être menés à la mort par millions. * Le Palmach : acronyme de plougot marhatz : unité de choc. Forces paramilitaires juives sionistes de la Palestine mandataire Bibliographie - Revue Marianne, Hors-Série Mai 2015 : « Les résistances juives pendant la 2de G.M. » - « 18 rue Mila » de Léon URIS chez R. Laffont 1961 - Divers sites Internet notamment « le projet Pologne » du Lycée Jean Macé de Niort et le site « Mémoire et Education » de D. Natanson N° 37 NOVEMBRE 2015 | WWW.LEVHAIR.COM | LPH | 31
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Par Elisabeth Lezmi-Delouya
Nos origines
Hanouka chez les juifs chinois
Chez les derniers juifs chinois de Keifen, l'allumage de la Hanoukia relève d'une symbolique astrale. La tige centrale représente le soleil, et les huit bras font référence aux planètes du système solaire ainsi qu'aux cieux lumineux éclairant la terre. Allumer la Hanoukia est pour eux un véritable chant de pureté adressé à l'éternel ; un chant de joie et de lumière qui relie la créature à son créateur. Leurs sages disent qu'ainsi chaque juif ressent en lui Dieu, directement, avec l'expérimentation intime du sacré. Or quoi de plus sacré et de plus mystique que de voir dans la lueur des bougies, la lumière des âmes répondant au lumineux souffle du Créateur. Les enfants juifs chinois ont pour coutume de planter des pousses de fleurs ou de soja, de façon à ce que durant Hanouka le végétal enfoui dans l'obscurité de la terre émerge à la lumière en une plante nouvelle. Leur communauté disparaît, mais ils n'ont pas d'inquiétude face au futur. A chaque allumage ils rappellent à leurs enfants qu'Israël ne craint pas le cycle clair-obscur du temps puisqu'en chaque période sombre, même si on croit tout perdu, se joue toujours l’histoire juive en souterrain, telle la pousse dans la terre prête à voir le jour, tout comme se construit le fœtus dans la pénombre du ventre maternel. Pour ces derniers juifs chinois, les yeux désormais rivés sur Israël, les souvenirs pourraient s'effacer et leur spiritualité millénaire se décomposer face aux assauts de la réalité terroriste et de l'Etat islamique. Mais à Keifen, on sait que l'histoire au lieu de sombrer, s'illumine, justement parce que les équilibres sont flous, précaires, tel un Tohubohu renouvelé ; Israël même meurtri surgira renforcé des 36 | N° 37 NOVEMBRE 2015 | WWW.LEVHAIR.COM | LPH
ténèbres de Babylone et de la Shoah comme demain des assauts de Daesh. Imprégnés par la sagesse chinoise environnante, le face à face lumière -obscurité symbolise aussi la dualité de la joie et de la peine, de l'espoir et de la dépression, principes lumineux et obscurs coexistant dans un même être. S'il est « Un, uni et entier », impossible à l'homme de vivre sans « espoir, sans mystique, sans ouverture sur un irrationnel incroyable lumineux possible, sous peine de naufrage de l'équilibre psychologique. À force de ne vouloir croire qu'à ce qui est rationnel, on perd la relation avec ce « moi » intérieur que certains assimilent à l’âme, d'où l'intensification des phénomènes de somatisation si répandus de nos jours. Hanouka est là pour nous le rappeler qu'il est humain de croire. Rien de nouveau. L'histoire d'un peuple Perdu au sein d'une sombre réalité mais soutenu par une incompréhensible et fragile petite fiole de lumière qui envers et contre toute logique enflamme la vie. Est-ce raisonnable d'y croire ? La question au fond ne se pose pas, car c'est de survie psychique qu'il s'agit. Nous Marchons dans l'ombre de L'image de Caïn, premier homme retiré de la présence de l'Eternel à aller là où le mène sa responsabilité. Nous savons que c'est l'aventure de l'homme, un être livré à lui-même, face aux risques de l'existence et aux conséquences de ses actes. Nous connaissons aussi notre épreuve d'obscurité; avoir à affronter le sentiment de l'absence de D. C'est pourquoi nous accueillons chaque année cette autre version de notre humaine perception que nous propose Hanouka, le lumineux en nous, le pouvoir de transcender notre condition.
Hassidout
Par Guitel Ben-Ishay
Qu'est-ce que la Hassidout a apporté au monde juif ? Chlomo Zemmour Cadre en éducation La hassidout du Baal Chem Tov (1698-1760) apparaît au 18ème siècle en Pologne quand les Juifs sont au plus bas de leur Histoire, les pogroms des cosaques de Khmelnytsky ont fait presque cent mille morts et détruit 700 communautés, et le désespoir causé par les faux messianismes de Shabbatai Tsvi (1626-1676) et de Jacob Frank (1726-1791) est au plus profond. Les communautés juives restantes étaient désœuvrées. Tout avait été remis en cause par ces faux messies, comment pratiquer les mitsvot ? Comment prier ? Comment croire en l’élite juive ? Les réponses du passé ne suffisaient plus. C'est alors qu’apparaît le Hassidisme. Son rôle fut considérable pour reconstruire le judaïsme polonais. « Le savoir humain a ses limites et l'homme ne peut appréhender intellectuellement ce qui le dépasse... D. est parfait et la raison humaine est imparfaite, aussi l'homme doit-il suppléer par la foi à la carence de sa raison quand il ne peut par elle appréhender certains aspects de D. » (Introduction à la traduction française du Likouté Amarime en français, 1967). C'est cette conception du judaïsme qui a inquiété les grands centres d’études de la Torah en Lituanie. Il suffisait dès lors d’être un Juif croyant et accomplissant les préceptes du judaïsme dans la joie. Le Gaon de Vilna (1720-1797) mena une lutte acharnée contre la Hassidout qu'il jugeait être un danger pour l'avenir du judaïsme. Le Rav Tsvi Yehouda Kook, tout en y trouvant beaucoup de positif faisait remarquer : « la Hassidout s'adresse à ce qui est émotionnel alors que la Torah c'est l'intellect ». On comprend mieux l'opposition du Gaon de Vilna qui était la lumière de la Torah face à la Hassidout qui donnait une place centrale à l’émotionnel (la prière, le nigoun, la danse, etc.) et moins à l'intellect et à l’étude de la Torah. La Torah est du domaine public pour l'ensemble d’Israël, le sentimental, l’émotionnel relèvent du domaine privé, de l'individuel ; la Hassidout visait donc à renforcer la personnalité individuelle contrairement à la Torah et aux mitsvot qui visent l'ensemble collectif d’Israël. Le Hassidisme s'est répandu dans l'ensemble des communautés d’Europe très rapidement mais il n'a pas réussi à réaliser son idéal messianique de par la Shoah. Cet idéal messianique c'est le sionisme qui commencera à le réaliser... Emmanuel Bloch Avocat. Spécialiste de pensée juive L’apport de la ‘hassidout au peuple juif dans son ensemble est absolument immense ! Plutôt que de (mal) résumer un vaste héritage en quelques mots étriqués, je choisis de me concentrer sur une idée essentielle : celle de l’immanence de la divinité. Dieu nous apprend la ‘hassidout, est présent 38 | N° 37 NOVEMBRE 2015 | WWW.LEVHAIR.COM | LPH
partout (leit atar panouy minei). Il n’a pas besoin d’être recherché seulement à la synagogue, au beit hamidrash, dans les mitsvot et dans l’étude de la Torah, mais Sa présence peut être perçue au quotidien, dans la vie de tous les jours, dans tous les endroits. C’est une conséquence directe de l’idée lourianique du Tsimtsoum, comprise allégoriquement (tsimtsoum lo kipchouto). Sauf exceptions (R. Abraham Ha-Malakh, R. Na’hman de Braslav, ou R. ‘Hayyim Haikel de Amdour sont de rares exemples de maîtres ‘hassidiques ascétiques), la ‘hassidoute veut créer un contact entre l’homme et cette présence divine omniprésente. Le travail spirituel du ‘hassid permet ainsi d’élever le monde spirituellement. C’est l’idée de la Avoda baGachmiout : l’action la plus profane peut devenir l’expression d’une spiritualité intense. De ceci découle ce qui est peut-être l’intuition religieuse la plus profonde du mouvement : puisque Dieu est partout, il est aussi présent dans l’âme humaine. L’homme est un reflet de la divinité, et au cœur de sa nechama il est possible de retrouver toute la mécanique céleste des sefirot. Dès lors, on saisit que celui qui veut comprendre Dieu doit se livrer à l’introspection. Il doit inspecter l’intérieur de son âme. Vertigineuses perspectives, à mille lieues de ceux qui n’imaginent rencontrer le divin que dans le rituel ou dans l’étude.
David Mansour Guide touristique - Fondateur de tiyoul-tov.org Elle a apporté la survie d'une certaine manière du Peuple Juif, à une époque où il subissait plus que jamais les affres spirituelles et physiques de l'exil. Elle a été un réconfort, une lueur d'espoir pour surmonter l'insurmontable ! Avec un regard porté toujours vers l'avenir et fidèle au patrimoine collectif de notre peuple. Elle a aussi contribué à notre retour sur notre terre en développant entre autres Jérusalem, Tsfat, Hevron, Tibériade et on peut donc difficilement nier leur participation à l'établissement d'un foyer juif en Terre Sainte. Aujourd'hui encore chaque Hassidout fait partie des multiples visages de l'identité du Peuple Juif œuvrant chacune à sa manière et selon des buts fixés : comme les Habad déployés aux quatre coins du monde jusqu'aux endroits les plus égarés afin d'être toujours là pour chaque Juif et de s'inquiéter de son identité juive, c'est simplement magnifique ! Il y aussi les Breslev avec leurs pensées toujours très positives et joyeuses et leur recherche de proximité intense avec Hachem. Bref depuis notre retour sur notre terre et la création de notre merveilleux État, notre peuple est en pleine effervescence du retour aux sources et aux qualités morales et spirituelles. Et comme disent nos sages, la Thora a 70 facettes, et la Hassidout en est une sans aucun doute. Am Israel H'ai !
Couverture
Par Sandrine A.Sroussi
Interview
Tsion Saadoun
Marseille : Agression antisémite d’un professeur d’histoire d’une école Juive : le drame évité de justesse
DR.
Le 18 novembre dernier, Tsion Saadoun, un professeur d’histoire de l’école juive Yavné de Marseille s’est fait agresser par des individus en scooter. Ils lui avaient d’abord demandé s’il était juif… Une agression antisémite de plus dans le climat particulièrement tendu de la période postattentats de Paris. Il a bien voulu nous raconter cet épisode traumatisant mais peut-être tristement prévisible pour un juif vivant en France aujourd’hui. Comment cette agression s’est-elle déroulée ? Mercredi soir, je quitte mon domicile vers 19h30 pour me rendre à une conférence à Yavné quand, arrivé à la Traverse des Cyprès, je suis abordé par deux jeunes hommes en scooter qui me demandent où est le boulevard Raphaël. Je réponds à leur question quand, soudain, l’un d’entre deux me demande si je suis juif ou musulman. Je réponds tout naturellement que je suis juif, n’ayant rien à cacher. Ils descendent alors de leur scooter et me mettent violemment à terre avant de déchirer ma chemise et de me donner des coups de couteau sur les bras et les jambes. La rue était déserte. Je sens ma dernière heure arriver quand un troisième homme arrive et filme la scène tandis que les deux autres me disent : « on va t’achever ! » Je remarque que l’un d’entre eux porte un t-shirt avec une inscription « Daech » en noir et Blanc dessus. Ils continuent à me lacérer le corps de coups de couteau un peu partout puis, une voiture déboule et ses phares allumés les font fuir alors qu’en fait, elle ne venait pas vers nous. C’est ce véhicule qui m’a sauvé la vie car ils étaient déterminés à aller jusqu’au bout, ils étaient prêts à tout… Je ne pouvais pas les identifier car ils ont gardé leur casque et leurs lunettes mais ils ont voulu me faire souffrir, c’est évident… Qui sait ce qui serait arrivé si cette voiture n’était pas passée par là… Pouvez-vous nous raconter les suites de votre agression ? On m’a emmené à l’hôpital Lavéran et, grâce à D, mes blessures étaient superficielles. Les vêtements ont fait écran. Immédiatement, un énorme dispositif de sécurité s’est mis en place. MM. Zvi Ammar, Daniel Sperling, le 40 | N° 37 NOVEMBRE 2015 | WWW.LEVHAIR.COM | LPH
Rabbi Tzion Saadoun du Beth Chabad de Marseille, à gauche, avec le Rabbi Yosef Y. Labkowski, directeur des Beth Chabad de Marseille.
Grand Rabbin de France m’ont contacté et soutenu ainsi que le Crif par le biais de Michèle Teboul puis, je suis entré dans une spirale d’interviews et de sollicitations diverses. J’ai passé la journée du jeudi à accorder des interviews à une multitude de radios et télévisions, y compris Israéliennes. A cette occasion, certains journalistes français m’ont révélé que des gens « mal intentionnés » faisaient circuler la rumeur que je m’étais auto-mutilé… Vous qui avez toujours prôné le dialogue interreligieux et les échanges interculturels, quelle est votre réaction après cette odieuse agression ? Je ne peux que constater et déplorer un durcissement de la situation. Je ne veux pas m’enfermer chez moi ni changer d’attitude parce que ce n’est pas dans ma nature. J’ai toujours eu de très bons rapports avec les autres communautés et des musulmans m’ont même appelé dès qu’ils ont appris l’agression. Mais il est certain que l’on doive aujourd’hui se montrer très vigilant, voire méfiant. C’est la première fois que je suis agressé, c’est effectivement choquant mais je veux continuer à vivre, à produire des projets d’échanges interculturels, il faut continuer à être fier d’être Juif. Surtout, j’aimerais dire qu’il vaut mieux être athée et bienveillant avec son prochain. Quant à nous, enseignants, nous devons apprendre à nos élèves la tolérance et le refus de l’amalgame et du racisme même si c’est difficile. En tant que Juifs, nous devons à la fois être citoyens mais vigilants. Si je peux me permettre une phrase de conclusion, c’est que la lumière repousse l’obscurité.
Rencontre avec
Par Guitel Ben-Ishay
Rav Daniel Radford : « La Disputation de Vilna » Lorsque l'on évoque le Hassidisme, vient aussi à l'esprit le mot « mitnagdim », les opposants littéralement. En effet, lorsque le Baal Shem Tov, puis à sa suite le Maguid de Mezeritch et Rabbi Shneour Zalman font grandir le mouvement hassidique, les orthodoxes d'Europe orientale ne le voient pas d'un bon œil. À la tête de ces mitnagdim se trouve le grand Gaon de Vilna. Dans son dernier livre, le Rav Daniel Radford revient dans un style romancé sur cette opposition. Il décrit la genèse du
mouvement hassidique, sa survie et sa victoire sur fond de « dissidence », dans la Russie des Tsars sur le point d'être envahie par Napoléon. Un livre, un roman, accessible à tous tant les mots se transforment en images, les histoires en pièce de théâtre et les leçons en messages qui accompagnent le lecteur bien après avoir refermé la dernière page. La lecture de l’ouvrage est un moment de plaisir autant que d'instruction sur un mouvement et une période centrale dans l'histoire du peuple juif.
Le P'tit Hebdo : Pour vous, qui n'êtes pas né dedans, qu'estce que le Hassidisme ? Rav Daniel Radford : Je me suis attaché au Hassidisme par le fait
une leçon à retenir, ce serait de comprendre que le peuple juif a besoin de ces deux courants, tout comme l'homme a besoin d'eau froide mais aussi d'eau chaude.
LPH : Est-ce pour cette raison que vous avez choisi d'évoquer l'histoire de l'Admour Hazaken par le roman ? Rav D.R. : J'ai d'abord voulu me raconter ces histoires à moimême. J'évoque la vie de deux très grands : le Gaon de Vilna et Rabbi Shneour Zalman. Ils sont inatteignables. Il me fallait donc me raconter mon propre judaïsme, mettre en scène les faits. Ce livre m'a nourri. Et effectivement, j'ai voulu qu'il s'adresse à un large public, que l'on puisse le trouver dans les lieux les plus inattendus pour un livre qui parle de ce sujet : les librairies francophones connues. Je suis un écrivain, le Rabbi disait que celui qui a une vocation comme celle-ci ou comme la musique ne devait pas la freiner mais l'utiliser pour rapprocher un maximum de Juifs. C'est ma mission : réveiller par ces écrits la flamme juive.
LPH : Réveiller la flamme juive en évoquant l'histoire d'une « dispute » ? Rav D.R. : Le livre montre bien qu'au fond les deux hommes qu'étaient le Gaon de Vilna et l'Admour Hazaken se vouaient un grand respect. Je suis, d'ailleurs, très heureux d'avoir écrit ce roman parce qu'il m'a beaucoup appris sur la grandeur du Gaon de Vilna. Ce dernier avait ses raisons de s'opposer : les séquelles du faux messie Sabbataï Tsvi étaient encore vives. Il ne voulait pas qu'une piété trop naïve pénètre le peuple. Mais s'il y avait 42 | N° 37 NOVEMBRE 2015 | WWW.LEVHAIR.COM | LPH
LPH : La forme de récit que vous avez choisi est très originale. Parmi les particularités, on notera l'intervention du « mainate ». Quel est son rôle ? Rav D.R. : Il vient me porter la contradiction. Le livre veut poser toutes les questions et apporter des réponses ou des réflexions sur les sujets que soulevaient les opposants au Hassidisme. À vrai dire, petit à petit, ce mainate, ce plumitif, devient hassid. Je veux montrer que se contredire n'est pas un péché. Étant un disciple de l'Admour Hazaken, je voulais être assuré de ne pas tomber dans une description subjective de sa vie, de son enseignement. Je m'efforce d'obéir, non pas naïvement, mais en remettant en cause et en posant des questions auxquelles j'ai trouvé des réponses dans la Hassidout.
LPH : Cette controverse que vous décrivez s'est-elle apaisée après la libération de l'Admour Hazaken, le Youd Tet Kislev ? Rav D.R. : Non, elle ne s'est pas calmée tout de suite. Mais il est vrai qu'à compter de cette date, le mouvement hassidique a pris une ampleur considérable. Gardons à l'esprit que l’« eau froide » des mitnagduim est toujours nécessaire. Au fil du temps, le mouvement hassidique s'est renforcé grâce à la personnalité des différents Rebbe, et aussi au soutien du monde séfarade. On raconte de très belles histoires sur les liens entre Baba Salé et le monde Habad. Aujourd'hui la controverse s'est estompée.
LPH : Que faites-vous le jour du Youd Tet Kislev ? Rav D.R. : La date représente vraiment le Rosh Hashana de la Hassidout. C'est la tête qui donne la vie à tout le corps. Cette année, je donnerai une conférence à Toulouse, ce jour-là, dans la communauté du Rav Matusof. Et comme chaque année, je ferai aussi mon examen de conscience. Cette date est une deuxième chance, le dévoilement de la lumière qu'incarnait l'Admour Hazaken. Elle devrait être célébrée par le peuple juif dans son ensemble : fêter la libération d'un Tsadik et de la lumière, victoire du 19 kislev et des voies hassidiques, en prémices de celles toujours montantes de la fête de Hanouka. Pour se procurer le livre du Rav Radford: Librairie Gallia et Librairie Vice Versa, Jérusalem
DR.
du « hasard ». Je l'évoque dans mon ouvrage « L'homme aux livres ». J'avais rendez-vous, Rue Pavée, avec le Rav Rottenberg. Mais souffrant, il n'a pas pu venir. J'ai alors aperçu un fascicule du Beth Loubavitch. J'ai appelé, c'est le Rav Shmouel Azimov z''l qui m'a répondu. Après avoir écouté mon histoire, il m'a reçu immédiatement. Par la suite, j'ai étudié avec le Rav Gottlieb, un homme immense qui m'a amené aussi vers la Hassidout. Elle vous nourrit entièrement. Vous devenez ce que vous êtes au fond de votre âme. La Hassidout est le mariage entre l'âme et le corps, entre ce qui se joue dans les sphères supérieures, que nous ne savons pas, et ce qui se joue ici-bas. Et pour parvenir à parfaire ce mariage alors il faut se rapprocher aussi de son frère juif. Parallèlement à une étude rigoureuse, le hassid tend la main à son prochain. D' aime le Juif, donc pour aimer D' on doit aimer celui qu'il chérit. La seule manière de féconder sa Torah, c'est d'aider les autres. C'est aussi cela la Hassidout.
Par Guitel Ben-Ishay
Témoignage
La force du Baal Shem Tov zeit, mais cette trouvaille m'a décidé à le faire ». Sharon prévoit de se rendre, en chemin, en Roumanie, pour poursuivre ses recherches. « J'ai pris contact avec le Chalia'h Habad sur place et j'ai établi une liste de tous les cimetières du pays grâce à Internet ». C'est le 18 Elloul que Sharon fait, « par hasard », la connaissance d'un policier non-juif qui vient précisément du village où vivait son grand-père. « Ma mère a parlé avec lui de sa famille, les Cotter. Et il nous a affirmé qu'il avait vu une pierre tombale portant ce nom ». Sharon, malgré les craintes de sa mère qu'il ne tombe dans un piège, suit ce policier. « J'arrive en Roumanie. Le policier m'avait donné rendez-vous. Il m'amène dans un champ, au milieu de nulle part. Puis il me dit « Shalom » et quelques mots en hébreu que son père lui avait appris après un voyage en Israël. Nous entrons dans une forêt et je vois la pierre : Cotter ». Qui est donc cet étrange policier ? Sharon ne peut s'empêcher de lui demander comment il connait cet endroit : « Je viens ici souvent », lui répond-il, « mon père et mon grand-père ayant pris sur eux de la conserver, parce que les Juifs sont saints. Ils m'ont ensuite demandé de le faire à mon tour ». 75 ans après sa mort, une hazkara a été célébré à la mémoire du Rav Moshe Haïm Cotter. Sharon a entrepris de rénover sa tombe, il veut aussi que cet ancien cimetière juif dans lequel se trouvent d'autres tombes en mauvais état soit entretenu. Pour Sharon, il ne fait aucun doute que c'est la force du Baal Shem Tov qui l'a conduit jusqu’à l'objet de ses recherches. DR.
L'Admour Hazaken a eu le mérite de naître le même jour que le Baal Shem Tov, celui que l'on considère comme le père de la hassidout. Ainsi, leur date de naissance, Hai (18) Elloul, est-elle aussi une date importante chez les Habad du monde entier. L'histoire que nous allons vous raconter a été portée à notre connaissance, en Ukraine, près de la tombe du Baal Shem Tov, le 18 Elloul, par son principal protagoniste. Sharon Yankovitz vit en Israël, il a une famille, un métier, il est une personne ordinaire, somme toute. Comme beaucoup de Juifs issus de l'Europe de l'Est, sa famille possède une histoire particulière qui mêle persécutions antisémites, foi en D' et lignée de Rabbins. Ainsi, le grand-père de Sharon était-il Moshe Haïm Cotter, un Rav reconnu en Roumanie. Assassiné pendant la Shoah, nul n'a jamais su où se trouvait sa tombe. Sharon, à qui cette histoire a été narrée depuis son enfance, s'est mis en tête de retrouver la tombe de son illustre grand-père. « J'ai cherché pendant longtemps dans toutes les directions possibles. J'ai contacté, entre autres, l'association des survivants des pogroms en Roumanie, j'ai utilisé toutes les technologies à notre disposition aujourd'hui pour retrouver sa sépulture, sans succès ». Sharon est proche du monde hassidique. C'est une rencontre « imprévue » avec le Baal Shem Tov qui va donner une tournure différente à ses recherches. « Quelques semaines avant le Hai Elloul, je sortais de mon cours de Daf Yomi et je vois une boite par terre qui contenait des livres. J'en saisis un : « Commentaires sur la Torah par le Baal Shem Tov ». Je n'avais pas songé à me rendre sur sa tombe pour son jahr-
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Zvouloun Project
Propos recueillis par Lev Haïr
Le projet cacher qui nous mène au bout du monde L’association Zvouloun Project propose en Provence, mais désormais aussi avec Adventura Sports, en Catalogne, en Aragone, aux Îles Canaries, au Maroc… en véhicules 4x4 dignes du Paris-Dakar, des excursions hors des sentiers battus et strictement cachers, pour des petits groupes de moins de quarante participants qui désirent autre chose qu’un circuit touristique purement commercial, avec néanmoins un encadrement compétent pour y associer des activités sportives à portée de tous. Retour sur l’histoire de l’association et sur ce nouveau projet avec le directeur, Mikhaël Rozenbaum. LevHaïr LPH : Depuis quand existe l’association Zvouloun Project ? Mikhaël Rozenbaum : J’ai été à l’initiative de cette association en 2010, pour proposer des activités accessibles à tous, afin de mettre mon savoir-faire au service de la communauté, l’association est déclarée depuis 2012 au Ministère Jeunesse et Sports. L.H. LPH : Pourquoi le choix du sport pour rapprocher les juifs de leurs racines ? M.R. : N’étant pas rabbin, j’ai choisi de transmettre le message de la Torah par le biais d’activités sportives sans rechercher la performance. Des liens se tissent alors, et j’essaye d’inviter dans la mesure du possible, les participants à se retrouver pour l’occasion d’un Chabath ou des fêtes juives. L.H. LPH : Combien de personnes participent à vos activités ? M.R. : Le nombre de personnes varie selon l’activité. Une randonnée pédestre ou à vélo peut accueillir deux ou trois familles, une sortie en bateau ne se fera généralement qu’avec six à dix personnes mais il nous est arrivé de faire participer une centaine d’enfants par jour durant l’été. Globalement, nous avons estimé depuis 2010 près de 500 participants, certains ponctuellement pour des stages ou les vacances. L.H. LPH: Comment procédez-vous pour mieux faire connaître votre association ? M.R. : Le bouche-à-oreille fonctionne plutôt bien. Des affiches dans les synagogues font connaître les activités organisées. La radio juive est parfois impliquée. Notre site internet va permettre encore mieux de suivre les pro44 | N° 37 NOVEMBRE 2015 | WWW.LEVHAIR.COM | LPH
jets à venir. Par exemple, les excursions cachères que nous allons développer avec différentes communautés, et pas seulement de la région. Nos partenaires nous permettent d’étoffer l’offre et de proposer des activités structurées. La collaboration avec les centres aérés fonctionne très bien, je suis prestataire pour des activités de multi-loisirs, et nous allons maintenant proposer toute l’année l’hébergement sur de nouveaux sites à la montagne ou en bordure de mer avec des activités encore plus variées, que ce soit pour des week-ends ou des séjours avec nos partenaires, ou à la demande de responsables communautaires. Nous pouvons aussi proposer ces prestations aux entreprises. L.H. LPH: Quelle est l’origine du nom Zvouloun Project ? M.R. : Zévouloun était un marin, j’ai d’ailleurs moi-même passé mon monitorat de voile en 1978, cela dit les Marseillais, habitant pourtant en bord de mer, sont plutôt intéressés par les bateaux à moteur, je me suis donc adapté à la demande, et bien que pendant deux ou trois ans une vingtaine de personnes venait tous les dimanches à Sausset-les-Pins, pour faire du catamaran. Maintenant je propose plutôt des sorties en croisière côtière à la demande. L.H LPH: Parlez-nous de vos excursions cachères en véhicules 4x4. M.R. : Nous proposons de parcourir des régions du monde en véhicules tous terrains, comme dans le désert de Monégros en Espagne, en bivouacs ou dans des hôtels de standing, au Maroc ou en Israël nous ferons des haltes sur les tombeaux de Tsadikim lors des pèlerinages. Nous expliquerons tout cela bien en détail sur notre site ZvoulounProject.org.
Par Elisabeth Lezmi-Delouya
Quand l'enfant a peur
« Dis maman, et si on me plantait un couteau dans le dos ? et si tu ne revenais pas des courses à cause d'une bombe ? Et si les militaires n'étaient plus devant l'école ? Et si papa ne revenait pas de son voyage à Paris ? Pourquoi Mamie m'enlève ma kippa dans la rue ? » Répondez lui la vérité, sans rien masquer, avec les mots qu'il est capable de comprendre. Ce qui pourrait le choquer, plus que les faits, ce serait l'émotion que vous trahiriez en même temps que l'information délivrée ; la terreur dans votre voix ou la peur dans vos yeux, le manque de cohérence dans vos propos qui pourraient le marquer et influer sur son équilibre psychique. Il n'y a rien de nouveau à dire ; juste la même histoire qui se transmet de génération en génération, celle d'un peuple qui a pour consigne de « s'efforcer à se comporter en Hommes là où il n'y a pas d'hommes ». Ainsi vit Israël depuis l'époque d'Abraham. Prenez votre enfant dans vos bras, l'amour qu'il reçoit est la force qui le fera tenir debout. Riez avec lui pour dédramatiser, sans banaliser. Etre juif c'est avoir la capacité de rire au cœur de la folie et au nez du cauchemar. Il s'agit là de l'amour d'un père ou d'une mère qui ne rêvent que de voir fleurir le sourire du bonheur sur le visage de leur enfant. L'inconscient juif collectif a par son histoire appris à vivre heureux même en étant sur le qui vive . Savoir jeter l'ancre dans un pays sans s'enraciner, s'intégrer sans se désintégrer, supporter l'atroce en rêvant quand même du meilleur, (l'image la plus vivante étant une Brit Mila dès le lendemain matin dans une synagogue à Har Nof où la veille quatre rabbins avaient été massacrés, décapités à la 46 | N° 37 NOVEMBRE 2015 | WWW.LEVHAIR.COM | LPH
DR.
Education
hache) ; c'est ce que l’on pourrait appeler la philosophie de la catastrophe et l'art de la résilience. Tels ces artistes israéliens qui transforment en fleurs et œuvres d'art les roquettes envoyées sur Israël, tout faire pour éviter l'inévitable, mais sitôt l'inévitable advenu, le transformer en expérience nécessaire, source d'apprentissage et de métamorphose ; c'est la force dont vous avez hérité, et que vous transmettez. Dans le schéma de pensée de votre enfant, la vérité est la nourriture de sa vie psychique, tandis que le mensonge, l'hypocrisie, c'est son poison. Ne lui mentez pas sous prétexte de le protéger ; c'est vous qui fuyez. Sa vie psychique en s'alimentant de vérité grandira et se développera dans la clarté, alors qu'elle s'atrophiera face au mensonge, dans la confusion mentale et l'angoisse. L'enfant a besoin de lumière afin de s'adapter où qu'il soit et être heureux, quoiqu'il advienne. « Leckh Lekha, va pour toi, avance, ne t’inquiète pas de la destination finale moi l’Éternel - je m'en charge je te le garantis au nom de notre alliance » C'est ce que votre enfant a besoin d'entendre. Apprenez lui à traverser une dictature culturelle qui n'est pas la sienne et qui lui est injectée sans qu'il y prenne garde. Et guidez le vers la liberté en lui apprenant à analyser une situation et à se faire une opinion. « Si je ne suis pas pour moi ? » demande Hillel le sage. Connectez-vous à la puissance qui vous entoure, tout est manifestation Divine, et agissez, dans l'ici et maintenant. Votre enfant fera comme vous. Car si ce n'est pas maintenant que vous donnez du bonheur à ceux que vous aimez, « quand le donnerez-vous ? »
Par Stéphane Laïk Ingrédients pour 6 pains : • 500 g farine blanche (3.5 v) • 500 g farine complète (3.5 v) • 100 g farine de lin (1/2 v) • 100 g germes de blé (1 v) • 100 g de graines de lin (1/2 v) • 100 g de graine de quinoa (1/2 v) à faire tremper la veille dans 1/2 verre d'eau • 20 g de sel • 1 cube de levure fraiche • 100 g d'huile d'olive (1/2 v) • 500 g d'eau (environ 2 verres)
jusqu’à obtenir une pâte homogène douce et agréable au toucher. Mettre en boule, recouvrir d'un linge humide et laisser reposer pendant 1’heure. Diviser la pâte en 6 morceaux et façonner chaque morceau en pain "batard". Déposer sur papier
sulfurisé soudure dessous, badigeonner d'eau et décorer aux graines de votre choix. Laisser bien doubler de volume puis préchauffer le four à 200°C. A l'aide d'une lame de cutter, inciser les pains de 4 coups de lame parallèle. Cuire environ 30 minutes.
Etapes de la fabrication: Mettre tous les ingrédients dans le bol du pétrin et verser délicatement l'eau tout en pétrissant à vitesse lente. Augmenter la vitesse et pétrir
• Que se disent deux fonctionnaires qui se croisent dans le couloir au bureau? - Ah! Toi aussi tu as des insomnies! • Les fonctionnaires sont les meilleurs maris: Quand ils rentrent à la maison, ils ne sont pas
Shimrit
Décor: Graines de sésames, son, tournesol...
fatigués et ont déjà lu le journal. • Un homme entre dans une bibliothèque et demande à la préposée: - Madame, pouvez-vous m'aider à chercher un livre? - Certainement Monsieur, lequel? - Le titre est «L'homme,
ce génie raffiné». La préposée répond: - Les livres de sciencefiction sont au sous-sol, Monsieur! • Savez-vous quelle est la différence entre un fonctionnaire et un chômeur? Un chômeur, lui, a déjà travaillé.
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Commerces et Bureaux Particuliers Jerusalem
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Jérusalem
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A saisir! 2 pces, 43 m2, 2eme et., asc., entierement renove, vue mer, excellent invest. 1.750.000 sh. Hamishkenote 054-7864636 David
Jérusalem
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