N° 37 - NOVEMBRE 2015
CAROLINE POZMENTIER
CHRISTOPHE CASTANER
ÉLECTIONS RÉGIONALES SOUS HAUTE TENSION
CHRISTOPHE MADROLLE
Judaïsme Qu'est-ce que la Hassidout a apporté au monde juif ?
HAGAY SOBOL
Dossier spécial ISRAËL-FRANCE SUR LE MÊME BATEAU
Sommaire Bureau en France : Directeur Général : Gabriel COHEN levhairmag@gmail.com PUBLICITE & MARKETING France : ART COM C PUBLICITE Gabriel COHEN : 06 18 98 61 80 Secrétariat : levhairmag@gmail.com Adresse : 19 rue d’Isohard 13001 MARSEILLE 06 18 98 61 80 Rédaction : Sandrine A.Sroussi et Gabriel COHEN Haim ATTIA : Responsable Coeur de ville Internet, N.T R. Sociaux. levhairmag@gmail.com www.levhair.com ISSN : 2103 - 9747 Numéro de Dépôt légal : à parution Editeur : Société ART COM C 13013 MARSEILLE RCS 49058466100014 Directeur artistique : Arfi William Impression : ART COM C : 06 18 98 61 80 ---------------------------Bureau en Israël : Directeur Général Avraham Azoulay Direction.Lph@gmail.com Secrétariat : Rosy Chouai lph5@bezeqint.net Tel : 972 2-6788720 Adresse : Haoman 24/35 Talpiot - Jérusalem Marketing & Stratégie Vita Green : Tel: 97254-7855770 Lph.vita@gmail.com Rédaction : Guitel Ben-Ishay guitelbenishay@gmail.com site: www.lphinfo.com Flashez ce code et lisez-nous en ligne Abonnement : 15€ les 6 Numéros
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Edito
LEV HAIR & LPH N° 37 • NOVEMBRE 2015
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Gabriel Cohen,
Avraham Azoulay,
Directeur Lev Hair
Directeur du Plus Hebdo
Aux quatre coins de la terre Afrique. Pour faire face à la vague de nouveau terrorisme djihadiste, les Occidentaux devraient dès à présent se mettre à l’étude du Coran. En effet la seule façon d’échapper à une prise d’otages, dans un avion, dans un hôtel ou même dans une boite de nuit, c’est de savoir réciter quelques versets voire une seule phrase, ou un simple mot du fameux ‘’livre de la paix’’. Là, vous avez une chance, dans un monde effrayant de cruauté et d’obscurantisme, de sauver votre peau. C’est ce qui s’est passé dans l’hôtel Radisson au Mali, où ceux qui ont balbutié un mot en arabe, au moins Allah, ont échappé à la mort. Malheureusement, comme partout dans le monde, se trouvait sur place un israélien, Shmouel Ben Hallel z’al, qui lui n’a pas su ou pas voulu marmonner des mots ensanglantés qui ne veulent depuis longtemps plus rien dire. Amérique. Trente ans d’attente, résumés en une émotion intense de tout un peuple, pour le shabbat Vayetse. Yonathan est libre, ou presque. Il peut marcher dans la rue, voir le ciel au-dessus de sa tête, prendre la main de sa femme. Ces gestes simples, que nous pouvons accomplir chaque jour, ont une résonnance toute autre pour Pollard. Presque libre, oui, car il doit rester dans le périmètre de sa prison ‘’dorée’’ des USA. À l’instar de Lavan, voilà que Obama a rajouté cinq ans, après la peine purgée jusqu’au dernier jour, de trente douloureuses années. Combien comme lui, entrés en prison après lui, sont-ils sortis bien avant, avec remise et complaisance ? Yonathan rassure-toi, le monde que tu as laissé il y a un quart de vie [ad 120], n’a pas vraiment changé… Je dirai même que, sous son aspect plus libre et plus éclairé, il a empiré ! « Libérez Pollard » est hélas encore d’actualité, jusqu’à ce que tu poses les pieds en Erets Israël ! Europe. Au niveau sécuritaire, après une réflexion très poussée, les pays européens ont décrété que les produits israéliens de Judée-Samarie, Jérusalem et du Golan, étaient plus dangereux que des centaines de milliers de réfugiés syriens. L’effet de ces mesures a été immédiat Quelques jours plus tard le plus grand super allemand KDW, boycotté par les Nazis parce que fondé par des Juifs, a aujourd'hui déjà décidé de retirer, dans le doute, tous les produits made in Israël afin d’éviter une erreur fatale, dangereuse pour la sécurité du pays. Quelques infiltrés de Daesh ont bien moins d’importance que quelques bouteilles de vins du Golan. [L'info est tombée à la clôture du journal : Le Colbo a fait marche arrière... Premiers signes de Geoula ?]. Asie. Yaakov, en voyant venir Essav et son armée, était prêt. Prêt à prier, à dialoguer et à combattre. C’est ce que fait aujourd'hui Israël, un peu mieux chaque jour, en phase avec D ieu.
Gabriel Cohen et Avraham Azoulay N° 37 NOVEMBRE 2015 | WWW.LEVHAIR.COM | LPH | 5
Israël, France sur le même bateau
Les Arabes israéliens
Les évènements tragiques de ces dernières semaines posent de très nombreuses questions, parallèlement à l'inquiétude qu'ils suscitent. Parmi celles-ci se trouvent le rôle central que jouent les Arabes définis comme « israéliens » et qui sont à l'origine de la quasi-totalité des derniers attentats. LPH a enquêté pour savoir qui sont ces Arabes, quel est leur statut ? Quelles sont leurs allégeances ? Dans un second temps, le spécialiste du Proche-Orient, le Dr Morde'hai Kedar répond à quelques questions sur le sujet.
Définitions Le terme « Arabes israéliens » désigne les Arabes qui sont restés sur le territoire israélien après la Guerre d'Indépendance et qui ont reçu la citoyenneté israélienne. Certains y incluent aussi les « résidents », Arabes qui n'ont pas la citoyenneté mais qui bénéficient d'un droit de résidence à des fins professionnelles. Ces derniers ne possèdent pas le droit de vote et ne peuvent pas obtenir de passeport israélien. Plus de 80% des Arabes israéliens sont musulmans, environ 9% sont chrétiens et les autres druzes. L'arabe est la deuxième langue officielle d'Israël. Les citoyens arabes sont exemptés du service militaire mais beaucoup de druzes et certains bédouins le font ainsi que des citoyens arabes musulmans et chrétiens sur la base du volontariat. L'immense majorité des Arabes israéliens vivent à Jérusalem-Est et dans le nord du pays (Ramat Hagolan) ainsi que dans des villes dites « mixtes » car mélangeant population arabe et juive comme Yaffo, Ramle ou Lod. L'une
des questions fondamentales qu'il convient de poser est de savoir comment ces Arabes se définissent eux-mêmes. En effet, à la lumière des déclarations et comportements des députés qui les représentent, on est en droit de se demander comment ils se considèrent. Le constat est le suivant : un grand nombre de ceux que l'on nomme « Arabes israéliens » se définissent avant tout comme des « Palestiniens de 1948 » ou comme des « Palestiniens d'Israël ». Citoyenneté = loyauté ? Cette définition propre nous donne déjà un indice sur l'allégeance des Arabes qui vivent en Israël et qui y jouissent des mêmes droits que les Juifs. En effet, il apparaît qu'un certain nombre de ces citoyens ne se sentent pas d'obligation de loyauté envers l'État dont ils ne reconnaissent pas la légitimité. C'est notamment ce qui explique les sorties virulentes des députés arabes israéliens contre l'État qu'ils sont censés servir et le fait que ces populations s'identifient
Cinq questions à Morde'hai Kedar Lev hair - Le P'tit Hebdo : Le fait que la plupart des terroristes aujourd'hui sont des Arabes qui vivent à l'intérieur de la ligne verte est-il un phénomène nouveau ? Dr Morde'hai Kedar : Cela fait plusieurs années que les Arabes israéliens jouent un rôle important dans le terrorisme contre Israël. Citons les années 2000 à 2005 pendant lesquelles ils ont porté une assistance déterminante aux terroristes. LH - LPH : Quelles sont leurs motivations ? Un employé de Bezek, un autre de la mairie de Raanana, une étudiante font partie de ces terroristes : pourquoi s'en prennent-ils à une société qui leur donne tant ? M.K. : Leur motivation est dans la théorie de l'Islam, vieille de 1400 ans, selon laquelle Erets Israël est une terre musulmane. La situation économique n'est absolument pas déterminante pour les extrémistes. LH - LPH : On entend, tout de même, des voix arabes s'éle6 | N° 37 NOVEMBRE 2015 | WWW.LEVHAIR.COM | LPH
ver en opposition à ces attaques terroristes. Représententelles un nombre important d'Arabes israéliens ? Dr M.K. : Quelque soit le nombre de personnes qu'ils représentent, ils n'ont aucun moyen face aux violents et aux radicaux. LH - LPH : Certains quartiers arabes de Jérusalem-Est ont été bouclés. Est-ce la solution : s’en séparer ? Dr M.K. : Oui, il s'agit d'un pas important mais insuffisant. LH - LPH : Sommes-nous dans une « intifada » ? Quelles sont les solutions que vous apercevez ? Dr M.K. : L'Islam mène une guerre contre les Juifs depuis Mahomet… Donc la question n'est pas de savoir si nous sommes dans une « intifada ». Il ne nous reste qu'à serrer les dents et à nous battre pour notre terre et notre pays contre tous ceux qui veulent nous exterminer. Et Hakadoch Barou'h Hou nous sauvera de leurs mains.
Par Guitel Ben-Ishay à la cause palestinienne bien qu'ils ne vivent pas sous ce qu'ils appellent « l'occupation », au sens strict du terme… « Chaque terroriste doit savoir qu'il est à l'origine du malheur de sa famille » Les Arabes israéliens, citoyens ou résidents, sont au cœur des débats sécuritaires actuels. En effet, ils sont totalement mêlés à la population juive et jouissent d'un droit de libre circulation, ce qui rend très difficile la prévention d'actes terroristes. Néanmoins, le gouvernement a décidé, suite aux attentats de ces derniers jours, de restreindre justement ce droit de libre circulation et de pénaliser la famille de chaque terroriste. Voici en substance les grandes lignes de décisions du cabinet de sécurité : - Fermeture de certains quartiers arabes de Jérusalem selon les évaluations des forces de sécurité - Suppression du statut de résident pour les terroristes - Destruction des maisons des terroristes et interdiction d'y reconstruire un logement - Confiscation des biens des terroristes - Annulation des allocations pour les familles des terroristes. Interrogée par Ynet, la ministre de la justice Ayelet Shaked a estimé que ces décisions allaient dans le bon sens : « Je pense que la plupart des Arabes israéliens veulent faire partie de l'État d'Israël et de la société israélienne. Mais celui qui décide de choisir la voie de la terreur, chaque terroriste, doit
savoir qu'il est responsable du malheur de sa famille ». En plus de toutes les mesures énoncées plus haut, Mme Shaked assure que la famille de chaque terroriste fera l'objet d'une inspection approfondie quant au permis de construire, au paiement de ses factures, de ses impôts, de la taxe d'habitation, etc. La ministre de la justice a rappelé la distinction que l'on doit faire entre « résidents » dont le statut est décidé par le ministère de l'Intérieur, et les « citoyens ». « Retirer la citoyenneté est un processus beaucoup plus compliqué que nous étudions actuellement. En attendant, je pense que nous avons plusieurs moyens d'agir contre les Arabes détenteurs d'une carte d'identité bleue qui choisissent le terrorisme : les arrestations administratives contre tous ceux qui incitent à la haine ou menacent de devenir des « Shahidim », la mise hors la loi du mouvement islamique israélien de Raed Salah et une surveillance accrue des réseaux sociaux palestiniens. La loi qui s'applique à Jabel Moukaber doit être la même que celle qui s'applique Rue Ibn Gvirol à Tel Aviv », a ainsi martelé Ayelet Shaked, « il est inconcevable que la loi ne soit pas appliquée dans les quartiers arabes ». Faisant référence aux voix qui se font entendre dans le monde arabe israélien, comme celle de la journaliste Lucy Aharish, du maire de Nazareth ou encore d'Anette Haskia, notamment, Ayelet Shaked a souhaité que nous mettions plus en valeur ces opinions qui montrent que certains Arabes ne demandent qu'à vivre tranquillement en Israël.
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Exclusif
Naftali Bennett
La lumière au bout du tunnel La semaine dernière, sept juifs ont été assassinés dans des attentats en Israël, qui a connu aussi de nombreux jets de pierre et autres violences meurtrières. À Marseille, un enseignant juif a été attaqué et blessé lors d'une attaque antisémite et il y a moins de 15 jours, 130 citoyens français ont été assassinés dans des attentats de terroristes musulmans. Bientôt, nous allons marquer le premier anniversaire du terrible attentat de l'Hyper-casher. La trame qui relie toutes ces violences n'est qu'une. Il n'y a ici aucun élément aléatoire, aucune différence. La guerre n'a pas lieu contre le terrorisme, mais contre les terroristes. Et tous les terroristes puisent leur origine dans l'islam. Il faut en avoir conscience et ne pas se voiler la face. L'islam nous combat et toutes les tentatives faites pour le dissimuler ou tenter de l'expliquer, pour comprendre ou distinguer entre le terrorisme de telle ou telle nature n'y changera rien. Nous vivons actuellement une confrontation profonde, concernant les valeurs et l'essence des civilisations. Une confrontation entre l'Orient et l'Occident. L'État d'Israël et le peuple juif sont le fer de lance de ce combat. Ce n'est pas par hasard que les premiers bourgeons des attaques terroristes de la semaine dernière à Paris ont débuté par des attaques contre les juifs : l'assassinat d'Ilan Halimi, de mémoire bénie, en 2006 et l'attentat de Toulouse en 2012. Les ennemis de l'Occident savent parfaitement que le peuple juif et ses valeurs sont au cœur de ce combat. C'est la raison pour laquelle nous sommes sur tous les fronts. Du point de vue géographique également, Eretz Israël est au carrefour du clash des civilisations. Ceux qui pensent
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DR.
Ministre de l'éducation et de la diaspora
qu'en y renonçant, on verrait disparaître ce conflit, se trompent sur toute la ligne et vont à leur perte. Eretz Israël et le peuple juif constituent les premières lignes du monde libre face aux forces de l'obscurantisme qui s'élève contre nous et nos valeurs. Ezra Yehiel Schwartz, הי"דassassiné à Goush Etzion, est venu en Israël dans le cadre du programme Masa pour faire du bénévolat étudier. Ezra fait partie des dizaines de milliers de jeunes juifs du monde entier qui viennent ici dans le cadre de programmes éducatifs, pour faire leurs études ou faire du bénévolat. Ils constituent le fer de lance de la solidarité qui nous lie et du profond rapport qu'entretient le peuple juif envers Eretz Israël. L'été dernier, plus de 30 000 jeunes sont venus en Israël dans le cadre du projet Taglit. Cette année, ils sont plus de 12 000 jeunes ayant décidé de venir passer un an en Israël dans le cadre du programme Masa. Ezra Yehiel Schwartz , הי"ד était l'un d'eux. 2400 mères juives sont venues cette année en Israël dans le cadre du projet Renaissance JWRP, 10 000 jeunes viennent ici chaque année pour participer à de très nombreux programmes des plus variés destinés aux lycéens ou autres. Nous approchons de la fête de Hanoukka symbolisant la diffusion de la lumière, qui se fait plus forte de jour en jour. Cette lumière renferme en elle toutes les valeurs inhérentes au peuple juif : la liberté, la solidarité, le tikun olam. Diffuser la lumière pour faire le bien. Ezra Yehiel Schwartz, הי"דétait venu en Israël pour cela. Il s'est rendu à Gush Etzion pour amener des vivres aux soldats. Diffuser la lumière pour faire le bien. Nous suivrons sa voie.
En couverture
Les Arabes Israéliens et nous : comment composer ensemble ?
Dr Ronen Shoval Fondateur du mouvement Im Tirtsou Celui qui pense que la solution réside dans la création d'un État palestinien ne comprend pas le conflit du Moyen-Orient. Il ne s'agit pas d'un conflit territorial, mais d'un conflit culturel et religieux. En fait, ce n'est même pas un conflit. Ils essayent de nous tuer et nous refusons de mourir. L'approche musulmane vise à faire de l'État d'Israël une entité islamique, et pour cette raison aucune solution qui maintiendrait un État juif, quelles que soient ses frontières, n'est acceptable pour eux. C'est pourquoi ils nous assassinent depuis plus de 100 ans. Je sais que cela surprend les gauchistes, mais les Arabes tentaient de nous tuer, encore et encore, déjà avant 1967. Celui qui veut la paix maintenant, peut l'obtenir très facilement : en se convertissant à l'Islam. Vous ne voulez pas vous convertir ? Arrêtez de mentir alors ! Celui qui créera un État arabe supplémentaire recevra un nombre incalculable de Musulmans qui arriveront en 5 minutes à Tel-Aviv, Daech sera là. En d'autres termes, ce conflit ne se finira que si nous ne sommes plus ici ou qui si eux, ne sont plus ici. Celui qui prétend détenir une autre solution ment. Si nous en avons assez de nous faire tuer, alors nous pouvons résoudre le problème en restaurant notre souveraineté sur la terre d'Israël. Ce n'est que lorsque les Arabes cesseront d'espérer que leur terreur amènera à notre fuite que la terreur s'arrêtera. En conclusion, notre défi est clair : leur faire comprendre de façon symbolique et par le biais actif de constructions que le peuple d'Israël est revenu sur sa terre après 2000 ans d'exil et que personne ne nous brisera ! Am Israël Haï ! Dr Emmanuel Navon Universitaire La controverse médiatisée entre le Maire de Nazareth Ali Salem et le chef de file de la liste arabe unifiée à la Knesset Ayman Odeh est révélatrice de deux tendances au sein des Arabes israéliens, tendances qu’on ne saurait dissocier des différences culturelles et politiques entre Arabes musulmans et Arabes chrétiens. Le mouvement islamique d’Israël incite les Musulmans contre les Juifs ; les députés Basel Ghattas et Hanin Zoabi soutiennent le Hamas et déclarent que le meurtre d’Israéliens constitue un acte de « légitime défense ». L’autre tendance, c’est celle du Père Gabriel Naddaf, qui milite pour que les Arabes chrétiens d’Israël fassent leur service militaire, et qui ne cesse de prêcher que l’État d’Israël est une bénédiction pour les 10 | N° 37 NOVEMBRE 2015 | WWW.LEVHAIR.COM | LPH
Chrétiens d’Orient. À nous d’aider nos concitoyens arabes qui veulent s’intégrer et de traiter avec la plus grande sévérité ceux d’entre eux qui portent atteinte à la sureté de l’État.
Jonathan-Simon Sellem Représentant élu des Français d'Israël - Conseiller Consulaire La situation actuelle montre que les craintes que nous portons tous en nous sont justifiées. La question est avant tout de savoir si les Israéliens musulmans - plus que les chrétiens, peuvent être loyaux envers l'État juif ? Pour le savoir, la fameuse Loi sur l'État juif proposée par Netanyahu lors de son dernier mandat, avant qu'il ne recule, est nécessaire et importante. Elle est d'autant plus utile que dans sa meilleure forme elle permettrait d'expulser de facto ceux qui refuseraient de respecter l'État et ses emblèmes. Et en cas d'attaque à caractère nationaliste “palestinien”, le terroriste pourrait alors être expulsé et ses papiers retirés. Il est également urgent pour le gouvernement de mettre en place une politique éducative sioniste dans toutes les écoles du pays, qu'elles soient arabes, laïques ou juives. On ne doit plus accepter que certaines écoles de Yaffo, par exemple, célèbrent “Yom Chelanu” à la place de Yom Haatzmaout. Cette pirouette permet aux enseignants d'enseigner la Nakba aux petits Arabes et l'Indépendance d'Israël aux Juifs. Enfin et non des moindres, il faut agir avec une main de fer contre les leaders arabes d'Israël (politiciens, prédicateurs, etc...) qui incitent à la haine des Juifs en encourageant des massacres où en propageant des mensonges comme “il n'y a jamais eu de Temple” sur le Mont du Temple ! Avi Zana President de AMI Le peuple juif en revenant sur sa terre a retrouvé enfin la dimension de souveraineté nationale essentielle à l'épanouissement de ses valeurs. Pendant 2000 ans nous avons su, en tant que minorité, nous adapter à l'environnement des pays dans lesquels nous avons vécu. Même si la situation des arabes israéliens est quelque peu différente ils se doivent, en tant que minorité nationale ou religieuse, d'accepter les lois démocratiques du pays et d'être totalement fidèle à l'État d'Israël. Je pense qu'une majorité d'entre eux l'a bien compris avec le temps et accepte les règles du jeu, même si nous assistons parfois à des expressions de mécontentement. Le danger actuel, beaucoup plus dangereux, vient essentiellement des influences islamistes que nous avons laissées trop négligemment s'in-
Par Guitel BEIN ISHAY
troduire et se développer dans le secteur arabe de la société israélienne. Nous devons mettre les responsables politiques et religieux arabes israéliens devant leurs responsabilités car ils ont beaucoup à perdre tant dans les domaines politique qu'économique dans lesquels ils jouissent d'une prospérité très importante. Seule l'acceptation à part entière de l'État d'Israël en tant que patrie du peuple juif, respectueuse des droits des minorités qui la composent, comme c'est largement déjà le cas aujourd'hui, permettra une cohabitation harmonieuse entre Juifs et Arabes sur la terre d'Israël. Michel Azoulay Directeur pour la France de The Face of Israel Pourquoi devons-nous nous poser cette question ? Israël est un État de droit et ses citoyens, quels qu’ils soient, sont tenus de respecter la loi en vigueur dans le pays. Chaque citoyen a des droits mais aussi des devoirs, et chaque contrevenant à la loi doit rendre compte de ses actes. Ceci est valable pour tous, sans distinction de religion, d’appartenance ethnique, de conviction politique… Ce qui revient à dire que nous n’avons à composer avec personne. Celui qui ne respecte pas la loi, qui incite à la haine et à l’agitation doit être jugé, voir destitué de ses droits civiques. Et il en va de même pour les résidents permanents habitant à Jérusalem-Est. Je souligne que les députés et personnes publiques sont astreints à la même règle et ont surtout l’obligation de
montrer l’exemple. Ceux qui profitent de leur statut pour entraîner le pays dans le chaos doivent être déchus de leur mandat public et de leur citoyenneté. D’aucuns diront que mes propos pourraient être interprétés aussi contre les Juifs. Ce qui est le cas ! Au risque de me faire des ‘amis’, je réitère mes propos : la loi est valable pour tous, sans exception. Et pour ceux qui veulent du changement, la démocratie offre pléthore de solutions pour faire entendre leur voix dans le respect des règles. Dr Ephraïm Herrera Docteur en histoire des religions L'État d'Israël est le pays des Juifs, reconnu comme tel par les nations. Les Arabes ont essayé par tous les moyens de le supprimer : guerres, attentats, tirs de missiles, délégitimation et maintenant « loups solitaires ». Selon le droit musulman détruire Israël est un devoir individuel, de même que tuer ses habitants juifs, les pires ennemis de l'islam, assassins de Muhammad, et ceux qui combattent l'Islam à la fin des temps. Les Arabes israéliens, qui vivent avec nous au jour le jour, savent que nous n'avons pas de cornes et ne pratiquons par l'apartheid. Ils voient comment leurs frères s'entretuent de l'Afrique aux fins fonds de l'Asie. À eux de choisir : accepter Israël comme le pays des Juifs, et nous les acceptons ; ou adopter l'idéologie islamique : dans ce cas, notre peuple saura sortir vainqueur de la guerre contre eux, comme cela a toujours été le cas dans le passé.
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Par Guitel Ben-Ishay
Statu quo ? Statut quoi ?
DR.
En couverture
Le leitmotiv des dernières violences dans notre pays, qui ont fait de (trop) nombreuses victimes juives, est le suivant : « le statu quo sur le Mont du Temple est menacé ! Les Musulmans sont appelés à se battre pour préserver Al Aqsa » ! De quoi parle-t-on au juste ? Quel est ce fameux statu quo ? D’où vientil ? Est-il vrai que celui-ci serait menacé et par qui ? Mont du Temple vs Esplanade des Mosquées Nous le savons, le Mont du Temple, Har Habayit est le lieu le plus saint pour le judaïsme pour plusieurs raisons. Les textes nous apprennent que c'est à cet endroit, sur le Mont Moriah, que le sacrifice d'Isaac a eu lieu, et que la présence divine y est particulière. Plusieurs évènements dans le Tana'h nous ramènent à cet endroit saint, et en particulier le fait que les deux Temples s'y trouvaient. Oui mais voilà, les Musulmans le considèrent comme leur troisième lieu saint puisque c'est là que Mahomet se serait posé après son voyage nocturne depuis la Mecque avant de partir au Ciel depuis ce même endroit. C'est depuis l'époque du Grand Mufti de Jérusalem Hadj Amin Al Husseini, dans la première moitié du 20e siècle et encore plus après la Guerre des Six Jours, que les Musulmans ont commencé à faire du Mont du Temple un lieu de prières et un lieu symbolique de leur lutte nationaliste. D’où vient le statu quo ? Impossible de revenir ici sur toute l'histoire du Mont du Temple. Nous remonterons donc à l'issue de la Guerre des Six Jours, là où le « statu quo » a été décidé. À ce moment, le drapeau d'Israël flottait sur le Mont. Le ministre de la Défense de l'époque Moshe Dayan avait ordonné aux Parachutistes qui s'y trouvaient de partir et d'ôter le drapeau national. Apparemment, il a agi plus ou moins en solitaire dans cette prise de décision, conseillé par quelques personnes seulement. Il pensait qu'ainsi il empêcherait un conflit qui était décrit comme national et territorial de glisser vers un conflit de religion. Que contient le statu quo ? 1. Selon le statu quo, le Waqf, institution musulmane, représentante du ministère jordanien des affaires sacrées, garde le contrôle du Mont du Temple et prend toutes les décisions sur place religieuses comme civiles. 2. Les Juifs ont interdiction d'y prier. Ils ne peuvent que le visiter. 12 | N° 37 NOVEMBRE 2015 | WWW.LEVHAIR.COM | LPH
3. La police israélienne a la fonction de maintien de l'ordre sur le Mont du Temple à l'intérieur comme à l'extérieur. 4. C'est la loi israélienne qui est en vigueur sur le Mont du Temple. 5. Les Juifs ne peuvent entrer sur le Mont que par la porte des Mougrabim. 6. Par la suite, il a été décidé d'interdire la levée de drapeaux quels qu'ils soient. Le statu quo est-il menacé ? À vrai dire, si le statu quo est menacé aujourd'hui, c'est par la partie musulmane, contrairement à ce que les Palestiniens cherchent à faire croire au monde entier. Pour preuves : alors que les Juifs devaient pouvoir visiter librement le Mont, dans les faits ils ne le peuvent qu'à certaines heures et sont considérablement limités dans leurs mouvements par des foules arabes qui cherchent à les agresser au moins verbalement. Alors qu'au départ les Musulmans devaient se contenter de la Mosquée d'Al Aqsa pour leur culte, ils ont transformé le « Dôme du Rocher » en mosquée, étendant considérablement la surface dont ils étaient censés disposer. Par ailleurs depuis plusieurs années, il est difficile d'affirmer que la loi israélienne s'applique en tous points sur le Mont du Temple. Et ne parlons pas du fait que le seul drapeau qui n'a pas le droit de flotter est le drapeau israélien. Et maintenant ? Le débat autour du Mont du Temple est loin d'être en voie de s'apaiser. La dernière décision en date du gouvernement est d'installer des caméras pour « prouver au monde que ce ne sont pas les Juifs qui portent atteinte au statu quo… Au débat politique s'ajoute un débat hala'hique très virulent : a-t-on le droit de se rendre sur le lieu le plus saint du judaïsme de nos jours ?
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Rav Yehouda Glick
En couverture
Par Guitel Ben-Ishay
«Le statu quo sur le Mont du Temple est intenable» !
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C'était il y a un an, le 29 octobre au soir. Alors que le Rav Yehouda Glick, président du Centre pour l'héritage du Har Habayit, sort d'une conférence sur le Mont du Temple, il est pris pour cible par un terroriste arabe de Jérusalem-Est. Ce dernier lui tire quatre balles dans la poitrine avant de fuir, laissant le Rav Glick dans un état critique. Retrouvé quelques heures plus tard par les forces de sécurité, le terroriste est tué lors de son arrestation. Sa motivation ne fait aucun doute, avant de tirer, il dit au Rav Glick : « Je suis désolé, je suis obligé de faire cela, tu es un ennemi d'Al Aqsa ». Contre toute attente, le Rav Glick se remet de ses blessures. Un an plus tard, il a tenu à remercier D'ieu pour ce miracle en tenant une « seoudat odaya » au merkaz Begin, l'endroit même où s'est déroulé l'attentat. À la lumière des évènements récents, LPH a interrogé cet amoureux du Har Habayit, celui qui a fait de l'accès libre aux Juifs à ce lieu saint, la mission de sa vie. Le P'tit Hebdo : Comment vous sentez-vous au bout de cette année difficile ? Rav Yehouda Glick : Cette année n'a pas été difficile ! C'était une année fabuleuse : j'ai reçu la vie en cadeau, Hachem m'a étreint. Je ne célèbre pas l'année de l'attentat contre moi, mais l'anniversaire de mon sauvetage. Plus de 1000 personnes étaient réunies pour remercier D'ieu. Je suis revenu à la vie, même le directeur de l'hôpital Shaare Tsedek a insisté sur le caractère exceptionnel de mon rétablissement. Je pense que l'on devrait davantage faire des « seoudot odaya ». Les demandes de tehilim pleuvent lorsqu'une personne est blessée ou malade, ces mêmes chaînes devraient exister pour informer d'une seoudat odaya lorsque l'issue est heureuse. Physiquement, je ne suis pas remis à 100%. J'ai encore des difficultés respiratoires, notamment. Mais je m'efforce de tout faire comme un homme normal. Je fais tous les efforts possibles, les médecins m'entourent et m'encouragent beaucoup : plus j'en fais, mieux ce sera pour moi. LPH : Quelles leçons tirez-vous de cet attentat au regard de vos activités concernant le Har Habayit ? Rav Y.G. : La plus grande leçon est dans l'esprit de Pourim : « Venaafo'h Hou ». Le terroriste qui m'a agressé voulait me tuer pour ce que je défendais. Il voulait faire disparaître l'attachement que les Juifs portent au Mont du Temple. C'est l'inverse qui s'est produit. Beaucoup de gens se sont rapprochés de ce lieu, justement parce qu'ils y ont été sensibilisés après l'attentat dont j'ai été victime. Aujourd'hui je me félicite que Har Habayit 14 | N° 37 NOVEMBRE 2015 | WWW.LEVHAIR.COM | LPH
soit au cœur de l'agenda, que l'on comprenne plus que jamais l'importance de notre présence sur ce lieu. LPH : Est-ce cette prise de conscience et le fait que des Juifs montent sur le Mont du Temple qui seraient à l' origine de la vague de violence actuelle ? Rav Y.G. : Har Habayit est le cœur du conflit. Les Arabes ne veulent pas que nous y revenions. Ceci dit, évidemment, il n'y a aucun lien entre le fait de monter sur place et les attentats. Nous savons bien que l'antisémitisme arabe existe depuis bien longtemps. LPH : Comprenez-vous que l'on demande aux Juifs de ne pas monter sur le Mont du Temple jusqu’à ce que les esprits se calment ? Rav Y.G. : Non, cela revient à encourager la terreur, a récompenser le terrorisme ! C'est comme si on nous disait : « le temps que tout cela se calme, faisons Avoda Zara » ! De tous temps des Juifs sont morts pour sanctifier le nom de D'ieu, il y a des choses auxquelles nous ne pouvons pas renoncer, à aucun prix. Nous devons être forts. LPH : L’idée de ne pas monter sur le Har Habayit a aussi des fondements hala'hiques, selon un grand nombre de Rabbins. Le Grand Rabbinat d'Israël l'interdit. Sur quoi vous basez-vous pour y aller ? Rav Y.G. : Sur la Michna, sur la Guemara. Il n'y a aucun problème à se rendre sur le Mont du Temple, en état de pureté (après s'être trempé au mikve) et dans certains endroits. Je suggère que vous demandiez plutôt à ceux qui l'interdisent quelles sont leurs sources. LPH : Le statu quo sur le Mont du Temple est-il vraiment menacé ? Rav Y.G. : Ce statu quo est intenable. Il génère beaucoup trop de frictions. Il faut que nous parvenions à un accord. Cela ne dépend que de nous. Prenez l'exemple du Caveau des Patriarches, au départ aussi les Arabes ne voulaient pas y laisser les Juifs. Si nous sommes forts, si nous ne montrons aucun signe de faiblesse, nous pourrons parvenir à un accord aussi sur le Har Habayit. LPH : Vous accepteriez la présence des Musulmans et de mosquées sur le Mont du Temple dans le cadre d'un tel accord ? Rav Y.G. : Si leurs prières ne consistent pas à jeter des pierres alors oui. Nous prions tous un seul D'ieu, c'est cela le plus important. Je pense que beaucoup de Musulmans comprennent ce qui se joue et seraient favorables à une solution commune. Il y a des volontés. LPH : Un accord sur le Mont du Temple signifierait-il la paix pour notre pays ? Rav Y.G.: Oui. C'est la clé de tout.
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En couverture
Le jour d’après
On les appelle, déjà, « les attentats du 13 novembre », ils sont entrés dans l’Histoire, la triste et cruelle Histoire. Ce vendredi soir, sept attaques terroristes quasi-simultanées ont frappé la capitale française, son cœur, ses habitants dont le seul crime aura été de s’attabler à un restaurant ou d’être allé écouter un concert. Au lendemain de l’horreur, nous avons recueilli les impressions de deux journalistes : Brice Couturier, journaliste à France Culture notamment, et Stéphane Amar, correspondant en Israël de BFM TV.
Lev ha’ir - Le P’tit Hebdo : Dans quel état d’esprit êtes-vous au lendemain des attentats qui ont ensanglanté Paris ? Brice Couturier : Je ne suis pas sidéré comme la plupart de mes confrères. Le choc émotionnel causé par le drame a fait perdre à beaucoup leur esprit d’analyse. Pour ma part, je m’y attendais. La veille, d’ailleurs, j’ai eu une intuition qu’un attentat allait se produire. Il faut dire que nos autorités nous répétaient depuis un moment que la France n’était pas à l’abri d’un attentat de grande envergure. LH - LPH : Ces attentats témoignent du franchissement d’un cap dans l’horreur terroriste en effet. B.C. : Ce n’est encore rien ! Les moyens que les terroristes ont utilisé sont relativement limités. Il pourrait se produire des attaques beaucoup plus graves encore ! LH - LPH : Les Français ont donc raison d’avoir peur ? B.C. : Non, parce que si l’on prend peur alors on donne la victoire aux terroristes. Ce que ceux-ci veulent, c’est que nous abandonnions le Moyen-Orient pris en étau entre des bouchers comme Assad et des groupes d’une violence extrême comme Daech. Si l’on ne veut pas que ce cancer se métastase, alors nous devons limer la tumeur à sa base. LH - LPH : On entend déjà des voix qui estiment que la guerre en Syrie contre Daech n’est pas celle des Français, qui se demandent ce que la France est partie faire dans cet endroit. B.C. : Je déplore le fait que bon nombre de Français n’aient pas encore saisi ce qui se joue au Moyen-Orient et les conséquences sur notre quotidien. Certains disent aussi que Daech est le résultat de l’intervention américaine en Irak. C’est faux ! C’est précisément la non-intervention américaine dans ces zones de conflit qui a fait grandir le monstre. Quand Obama a retiré les troupes américaines d’Irak, Daech était un groupuscule bien identifié de 200 personnes. Aujourd’hui ils contrôlent un territoire équivalent à la Grande-Bretagne ! C’est parce que nous n’avons pas été assez sérieux dans notre lutte contre Daech 16 | N° 37 NOVEMBRE 2015 | WWW.LEVHAIR.COM | LPH
au Moyen-Orient que nous souffrons aujourd’hui sur notre territoire. LH - LPH : Mais la menace se trouve en France même. Les terroristes sont pour beaucoup, ces derniers temps, des Français, qui sont nés et ont grandi en France. Ne faudraitil pas commencer par faire le ménage en France ? B.C. : C’est trop tard ! Et la bien-pensance veut encore nous faire accepter un million de migrants parmi lesquels se trouvent des personnes du même acabit que l’un des terroristes de vendredi dernier… Il y a environ 5000 personnes qui font l’objet d’une fiche S auprès des renseignements français. Si l’on voulait les surveiller correctement, il faudrait mettre derrière chacun environ 20 agents de police. C’est impossible ! LH - LPH : Il n’y a aucune solution ?! B.C. : Il y en aurait une, mais elle n’est pas démocratique : l’enfermement administratif, construire une base de Guantanamo à la française. Je ferais observer d’ailleurs, que malgré son Prix Nobel, Barak Obama n’a jamais fermé la base, bien qu’il se fût engagé à le faire. C’est parce qu’elle est apparemment une institution nécessaire. Personnellement, je ne serais pas choqué si une telle décision était prise en France. Nous ne faisons pas face à des cas de délinquance classique dans lesquels il faut que les juges interviennent. Nous sommes en guerre. LH - LPH: Sommes-nous dans une guerre mondiale ? B.C. : Je ne sais pas. Mais ce dont je suis convaincu, et depuis longtemps, c’est que ceux qui ont tué à Paris sont les mêmes que ceux qui tuent des Juifs en Israël. Je sais aussi avec certitude que les voitures béliers du mois de décembre dernier en France étaient le fait d’Islamistes et non de déséquilibrés comme on a voulu nous le faire croire. C’est le même terrorisme qu’en Israël. LH - LPH : Faut-il alors mettre sur pied une grande coalition de plusieurs pays pour lutter contre le terrorisme ? B.C. : Je souhaite que ces évènements unissent les Nations. D’autant plus qu’Israël a une grande expérience en la ma-
Propos recueillis par Guitel Ben-Ishay tière. Mais je dois aussi mettre un bémol à cette idée de grande coalition. En effet, comme le soulignait André Glucksmann, les coalitions permettent parfois à des personnes peu recommandables, comme Poutine par exemple, de se racheter une conduite et de dissoudre leurs propres crimes. Bachar El Assad se déclare prêt à entrer dans une coalition contre Daech ! Donc oui à une coalition, à condition qu’elle ne contienne que des démocraties. LH - LPH: Pensez-vous que l’approche française va être modifiée par ces attaques ? B.C. : Je l’espère. Deux options s’ouvrent maintenant : l’esprit munichois et vichyssois d’une part, et l’esprit de la résistance d’autre part. J’espère que le vieux fonds français des résistants, celui qui, comme mon père, avait rejoint le maquis pendant la Shoah, resurgira. LH - LPH : N’y-a-t-il pas une troisième voie, celle de choisir le Front National ? B.C. : Le Front National ne se nourrit pas principalement de l’islamisme mais surtout de la pauvreté des Français. Mon pari c’est que nous arriverons à un gouvernement d’union nationale qui fera, enfin, les réformes économiques et sociales dont la France a besoin. Les élections régionales seront déjà un test : la gauche et la droite s’uni-
ront-elles pour contrer le FN ? En 2017, je pense que le Président élu tendra la main à son opposition pour les législatives. Dans le cas contraire, alors, nous aurons le Front National au pouvoir en 2022. Lev Ha’ir - Le P’tit Hebdo : Stephane Amar, dans quel état d’esprit êtesvous quand vous observez, depuis Israël, les difficiles moments que vit la France aujourd’hui ? Stephane Amar : Ces attaques confirment que l’Histoire se joue désormais entre Paris et Jérusalem. Des personnalités a priori aussi éloignées que le Rabbi de Loubavitch ou l’écrivain français Michel Houellebecq l’avaient prophétisé et aujourd’hui l’évidence saute aux yeux. Les deux pays sont confrontés aux mêmes défis : identité, terrorisme, démographie. Ils y apportent des réponses très différentes mais on constate qu’Israël brûle de voir la France se rapprocher de ses propres conceptions. Et ce n’est sans doute pas un hasard si les intellectuels juifs français sont à l’avant-garde de la pensée occidentale sur ces questions. En outre, cette tension se reflète dans les échanges extrêmement passionnés entre Juifs de France et Israéliens d’origine française observés sur les réseaux sociaux ces dernières heures.
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Par Guitel Ben-Ishay
« La faute aux Juifs sur le Har Habayit ? Mensonge » !
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En couverture
Afin de mieux comprendre les derniers évènements et leur rapport avec le statut du Mont du Temple, LPH s'est entretenu avec le Rav Eli Ben Dahan, vice-ministre de la Défense.
Le P'tit Hebdo : Quelle est votre position personnelle au regard de la montée des Juifs sur le Mont du Temple ? Rav Eli Ben Dahan : Personnellement je ne monte pas sur le Har Habayit. Mes Maîtres à la Yeshiva du Merkaz Harav dont le Rav Tsvi Yehouda Kook, zatsal, et également mon Maître le Rav Morde'hai Eliahou, zatsal, interdisaient de s'y rendre. Je suis mes Rabbanim. Ceci étant, nous savons qu'il est permis de se rendre sur certains endroits du Mont, en s'étant trempé au mikve auparavant et en se pliant à certaines autres conditions. Si de nombreux Rabbins interdisent de s'y rendre, c'est parce qu'ils craignent que tous ne respectent pas les règles préalables pour le faire, que ce soit par ignorance ou pour une autre raison. De grands Rabbanim autorisent donc la montée sur le Har Habayit et qui suis-je pour les condamner ? Le Rav Dov Lior, par exemple, ancien Grand Rabbin de Kiryat Arba - Hevron l'autorise. De mon point de vue, chacun doit suivre ses Rabbanim. Si une personne suit un Rav pour tous les autres sujets alors pourquoi pas sur celui-ci ? LPH : Sommes-nous en train de payer aujourd'hui les conséquences de la victoire de la Guerre des Six Jours, et les décisions concernant ce lieu saint ? Rav E. B-D : Il est vrai que nous nous souvenons qu'en juin 1967 le drapeau d'Israël flottait sur le dôme de la Mosquée. Le Rav Eliahou Goren, Grand Rabbin de Tsahal, avait placé une synagogue, il y avait des minyanim tous les jours sur le Har Habayit. Puis le Ministre de la défense, Moshe Dayan, a ordonné de tout fermer et de laisser le WAQF maître des lieux. Aujourd'hui notre situation est donc plus grave qu'à l'époque de la victoire de la Guerre des Six Jours et nous devons composer avec cet héritage. LPH : La colère et la violence des Arabes ces dernières semaines sont-elles liées à la question du statu quo sur le Mont du Temple ? Rav E.B-D. : Une telle affirmation est un mensonge. La violence des Arabes envers les Juifs a toujours existé. Quel rapport entre le pogrom de 1929 et le Mont du Temple ? Quel rapport entre l'assassinat des membres de la famille Fogel et le Mont du Temple ? Nous cherchons trop à vouloir expliquer un comportement qui est inexplicable et injustifiable ! Même si le Har Habayit était fermé aux Juifs, nous n'obtiendrons pas le calme. La preuve, c'est que pendant trois années il était interdit aux Juifs de s'y rendre, et c'est durant cette même période que des attentats avaient lieu presque tous les jours dans les autobus israéliens. Ce que veulent nos ennemis, ce n'est pas Har Habayit, c'est nous expulser de cette terre. 18 | N° 37 NOVEMBRE 2015 | WWW.LEVHAIR.COM | LPH
LPH : Alors comment expliquer que le Premier Ministre interdise aux ministres et députés d'y monter en ce moment ? Rav E.B-D.: Je pense que ceux qui ont l'habitude de monter sur le Har Habayit doivent continuer à le faire. Toutefois, je comprends la position de Binyamin Netanyahou, tout est tellement politique et politisé qu'il faut être prudent. LPH : Aujourd'hui des barrières sont dressées entre les quartiers arabes à l'est de Jérusalem et la partie occidentale de la ville. Cela ne revient-il pas à diviser la ville de facto ? Rav E.B-D.: Je ne le pense pas. En effet, nous vivons une période difficile et la priorité actuelle est de protéger les civils et de ramener le calme dans ces quartiers. Il ne s'agit pas d'une division de Jérusalem mais de mesures de sécurité indispensables en ce moment. Ces barrières ne sont certainement pas destinées à être définitives. LPH : Le jugement de la communauté internationale paralyset-il notre politique concernant Har Habayit notamment ? Rav E.B-D. : Je ne cherche pas à entrer en guerre avec le monde entier. Nous vivons dans le concert des Nations et cela implique de la diplomatie et la prise en considération de certains éléments. Mais, jamais, jamais, nous n'accepterons de nous plier à des diktats qui touchent à la souveraineté juive. C'est la raison pour laquelle la proposition française de placer des observateurs internationaux sur le Mont du Temple doit être rejetée de la façon la plus claire. LPH : Quelles solutions voyez-vous à cette vague de violence qui apparaît si difficile à contrer ? Rav E.B-D. : Il existe beaucoup de solutions et le cabinet de sécurité en a déjà adopté un certain nombre, comme la destruction des maisons de terroristes. À mon sens, il faut encore aller plus loin ! Nous devons expulser les familles de ces terroristes. Et avant tout, affirmons haut et fort que nous là pour rester, personne ne nous effraiera ! LPH : Pour conclure, comment garder l'optimisme dans ces moments difficiles ? Rav E.B-D. : Nous sommes dans une vague terroriste liée aux incitations à la haine de l'Autorité palestinienne, du mouvement islamiste de Raed Salah et d'autres agitateurs. Nous faisons tous les efforts pour les arrêter et les mettre hors d'état de nuire. Tous les terroristes qui sont passés à l'acte ces dernières semaines ont été soit gravement blessés soit éliminés. Nous pouvons avoir confiance dans nos forces de sécurité, dans notre population. Avec l'aide de D', nous sortirons aussi la tête haute de cet épisode. Il y a tout lieu d'être optimiste.
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Propos recueillis par Aline Barbero
Le maire de Nice est le chef de file des Républicains pour la Région Provence-Alpes-Côted’Azur. Candidat à la succession de Michel Vauzelle, il s’érige en rempart contre le Front National et loue l’importance de la communauté juive en France.
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Christian Estrosi : « J’ai toujours défendu Israël et je continuerai à le faire »
Lev Haïr : Qu'est-ce qui peut pousser des Français de confession juive à voter pour vous ? Christian Estrosi : « J’ai un profond attachement à la communauté des Français de confession juive. Je suis un grand ami d’Israël, un pays merveilleux qui est malheureusement encore aujourd’hui trop stigmatisé. Depuis que je suis responsable politique je n’ai cessé de défendre la religion juive car il y a en France certains antisémites qui rêvent d’une France où les juifs n’auraient pas leur place. Je les combats chaque jour tant nos compatriotes juifs apportent à notre pays ». Lev Haïr : A Marseille, un enseignant de confession juive a été agressé par des sympathisants de Daech. Que proposez-vous pour lutter contre ces individus possédant la nationalité française ? Christian Estrosi : « Daech est une organisation barbare peuplée de monstres sanguinaires. Je prône la tolérance zéro ! Il faut les anéantir sans ménagement. Depuis des mois je demande au gouvernement d’agir et il semble aujourd’hui avoir compris l’urgence de l’action. Les individus se réclamant de Daech et ne possédant que la nationalité française, doivent prendre le chemin de la prison et être mis à l’isolement pour ne pas contaminer les autres détenus. Pour les binationaux, je suis partisan de la déchéance de la nationalité et l’expulsion immédiate vers leur pays d’origine. Ils n’ont rien à faire chez nous ! » Lev Haïr : Que pensez-vous de la décision de l’Union Européenne d'étiqueter les produits israéliens fabriqués dans les colonies ? Christian Estrosi : « Je suis scandalisé par cette décision illégale qui rappelle les pires souvenirs de notre Histoire. Je n’ai pas attendu les deux décisions en date du 20 oc-
tobre 2015 de la Cour de Cassation, confirmant son caractère totalement contraire aux lois françaises, pour condamner cette mesure discriminatoire et contre-productive. Israël est notre ami et allié dans la lutte contre le terrorisme et il doit le demeurer ! En optant pour cette décision politique, l’union européenne n’œuvre en rien pour le processus de paix. Elle ne fait qu’accroître les tensions ». Lev Haïr : Malgré votre engagement de longue date contre l’antisémitisme, l'alya tente de plus en plus de juifs qui fuient un climat ressenti comme hostile. Que proposez-vous ? Christian Estrosi : « Faire son alya n’est jamais une décision facile à prendre. C’est toujours un déchirement de quitter son pays et je regrette profondément que certains soient contraints à une forme d’exil de part le climat qui règne en France. Mais je comprends aussi que certains juifs n’aient pas envie que leurs enfants grandissent dans la peur ou l’insécurité. Cette situation me pousse chaque jour à amplifier mon combat contre l’antisémitisme car je ne me résoudrai jamais à accepter que des Français doivent fuir leur patrie parce que des antisémites ont décidé de faire régner la peur dans notre pays. Ce sont les antisémites qui n’ont pas leur place en France ! » Lev Haïr : Pensez-vous, à l’instar de la communauté juive, que le parti pris des médias contre Israël est de nature à favoriser l’antisémitisme et la mise en danger des juifs français ? Et, parallèlement, comment expliquer que la France n'ait pas encore interdit le Parti antisioniste? Christian estrosi : « J’ai toujours défendu Israël et je continuerai à le faire sans relâche. Les médias, les commentateurs, les pseudos humoristes ou toute autre personne qui prône la haine de l’Etat juif me trouveront toujours pour les combattre et les dénoncer. Ces gens méritent le plus grand mépris et doivent être condamnés à chaque fois que c’est possible. Quant au Parti antisioniste, ils ont fait de moi leur première cible. Moi je peux me défendre mais je pense à ces millions de juifs qui sont stigmatisés et montrés du doigt… ». Pour plus d’informations : http://www.christian-estrosi.com/ N° 36 SEPTEMBRE 2015 | WWW.LEVHAIR.COM | LPH | 19
Propos recueillis par Aline Barbero
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Renaud Muselier (Député européen et ancien ministre) : Médecin de formation, Renaud Muselier, député européen des Républicains est tête de liste de Christian Estrosi pour les Bouches du Rhône. Après les attentats de vendredi, il insiste une fois de plus sur les ennemis du monde libre : le fascisme et l’islamisme radical.
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« Mettre l’autorité républicaine au service de la sécurité de chaque habitant de notre région »
l’article 15 du projet de loi de finances. C.Taubira rétorque qu’une réforme était indispensable.
R.M : « En s’attaquant à la profession d’avocat, C.Taubira commet une faute lourde. La mission des avocats est une mission de service public régalien, celui de la Justice. Elle ne peut pas souffrir des approximations et des caricatures entretenues par le gouvernement. L’aide juridictionnelle concerne en premier lieu les plus démunis de nos concitoyens, et la charge de cette aide ne peut pas reposer sur les avocats eux-mêmes. Cette réforme aurait pour effet de paupériser une profession dans laquelle une grande proportion d’avocats travaille essentiellement via l’aide juridictionnelle. C’est pour lutter contre ce projet bâclé que je me suis associé à cette grève, qui a concerné pas moins de 156 sur 164 barreaux français ».
L.H : Vous souhaitez rendre publiques les demandes de subventions européennes ; la vie politique manque-t-elle de transparence ? R.M : « Il est indispensable d’améliorer la transparence de la vie publique. Je suis favorable à ce que les citoyens puissent juger l’action de leurs élus sans le moindre filtre. La situation en France est de plus en plus difficile en terme d’emploi, économie, sécurité. Il est normal que le degré d’exigence des citoyens augmente. Dans cet esprit, le Parlement européen, où je suis élu depuis 2014, a un temps d’avance sur l’Assemblée nationale française. Je souhaite que l’on instaure les mêmes procédures de transparence avec C.Estrosi pour notre région dès que nous serons élus. La gestion de M.Vauzelle a souffert de trop d’opacité. Cela alimente les suspicions et le vote pour les extrêmes de gauche comme de droite. Tout le monde risque de se retrouver perdant. Pour lutter contre ces dérives, avec C.Estrosi, nous avons décidé de faire signer à nos colistiers une charte qui assurera une gestion politique rénovée. Etablie par Catherine Husson Trochain, première Présidente honoraire de la cour d’appel d’Aix, en dehors de tout engagement politique, elle prévoit la création d’une commission de déontologie, l'instauration de pénalités sur les indemnités en cas d’absences répétées non justifiées. Les règles devront être respectées à la lettre. Cette transparence doit aussi être en vigueur pour les demandes de subventions européennes. C’est une manière de juger l’efficacité des politiques menées par le Président du Conseil régional. M.Vauzelle ne s’est jamais prêté au jeu : il avait trop à perdre en exposant au grand public les limites de sa politique. Trop peu d’habitants de notre région savent que celle-ci a très peu profité des fonds européens. Les projets étaient souvent mal préparés et des régions moins importantes que la nôtre ont bénéficié de subventions beaucoup plus importantes. Ce n’est pas normal alors que l’argent public se fait de plus en plus rare de nos jours dans notre pays… ».
L.H : Il était important pour vous d’être aux côtés de la communauté juive à l’occasion du meeting organisé par le CRIF, lors de la venue de Christian Estrosi le 25 octobre à la Rose ? R.M : « C’était indispensable. Mon père a fait partie des français déportés à Dachau. Au terme de sa captivité, il a participé au soulèvement des prisonniers juste avant l’arrivée des troupes alliées. Ce sont eux qui leur ont remis le commandant du camp. Le monde que nos aînés ont connu est heureusement révolu. Mais au nom de tous les disparus, il ne faut jamais oublier et ne pas prendre le risque de répéter les erreurs du passé. C’était aussi le sens de la visite du Camp des Milles, que nous avons effectuée avec S.Klarsfeld. Il a bien résumé la situation, évoquant les deux « bêtes immondes » contre lesquelles nous devons lutter : « le fascisme et l’islamisme radical ». Les derniers attentats viennent encore nous le rappeler. Aujourd’hui, qui est le plus à même de lutter contre ces risques ? Ni la gauche qui fait preuve de trop d’angélisme ni le FN qui représenterait la pire des solutions et concrétiserait l'arrivée d'une idéologie dangereuse pour la démocratie. Nous sommes seuls à avoir suffisamment d'expérience pour traiter cette problématique essentielle. A Nice pour C.Estrosi ou à Marseille en ce qui me concerne avec d’autres élus engagés (D.Sperling, C.Pozmentier), nous sommes des hommes et femmes de terrain avec des convictions fortes. Nous mettrons l’autorité républicaine au service de l'impérieuse nécessité pour chaque habitant de notre région de se sentir en sécurité ».
L.H : Vous avez soutenu la grève des avocats qui s’opposent à
Pour plus d’informations : http://www.renaudmuselier.fr/ N° 36 SEPTEMBRE 2015 | WWW.LEVHAIR.COM | LPH | 21
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Propos recueillis par Aline Barbero
Daniel Sperling : Adjoint au maire de Marseille chargé du numérique et du mieux vivre ensemble, Daniel Sperling est candidat pour les prochaines élections régionales. Il figure en 7ème position sur la liste « ça va changer » de Christian Estrosi, avec Renaud Muselier en tête de liste dans les Bouches du Rhône.
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« Marseille n’est pas épargnée par le risque islamiste »
Lev Haïr : Marseille est désormais identifiée comme un phare du numérique ; quel bilan tient l’adjoint au numérique que vous êtes, depuis l’obtention du label French tech ? Daniel Sperling : « Les objectifs que nous nous étions fixés ont été atteints avec l’obtention du label French tech. Je me réjouis de la qualité des échanges entre les neuf porteurs de projets d’accélérateurs et le Comité de pilotage d’Aix Marseille French Tech. Je salue l’implication des start-ups et des réseaux d’accompagnement qui ont fait montre de dynamisme entrepreneurial dans notre territoire. Enfin, je veux souligner la réussite des French Tech Weeks, symbole du potentiel extraordinaire de la filière numérique. A présent, mon souhait est de poursuivre sur cette lancée. C’est à ce titre que j’ai fait appel à plusieurs cabinets pour un audit des opportunités de financements européens concernant les appels à projets 2015/2016. Il faut donc à tout prix nous entourer de professionnels ayant une expérience du montage des dossiers de demande de subventions européennes afin d’aboutir rapidement à des projets et à l’obtention de cofinancements d’ici le premier semestre 2016 ». Lev Haïr : L’essor de la Smart City n’est-il pas un handicap pour le respect de la vie privée ? Daniel Sperling : « Bien au contraire, elle en est le garant, dans la mesure où la Commission Nationale Informatique et Libertés soutient le développement de l’économie numérique et accompagne ses acteurs à tous les stades d’avancement de leurs projets. La préservation de la vie privée passe automatiquement par la prise en compte des problématiques informatique et liberté en amont, sans risque de peur lié à un potentiel effet « Big Brother ». L’un des enjeux de notre futur proche repose en une conception optimale des systèmes et services qui intègrent la « Privacy By Design », la protection intégrée de la vie privée. Elle repose sur la prise de mesures préventives et non correctives, la protection de la vie privée dans la conception des systèmes et des pratiques ».
Lev Haïr : De plus en plus de juifs font le choix de l’alyah. Quel discours un élu ayant aussi des fonctions au niveau communautaire peut-il tenir par rapport aux thèmes de la sécurité ? Daniel Sperling : « L’alyah ne peut qu’être le fruit d’une décision mûrement réfléchie, pour répondre à l’appel d’une terre qui est chère à tous les juifs du monde. Les responsables politiques que nous sommes savent apporter aux juifs de notre région tout le soutien nécessaire. L’ensemble de notre communauté sait faire face, elle l’a prouvé ces dernières années. Néanmoins, avec la mondialisation du terrorisme, Marseille, communauté symbole du vivre ensemble, n’est pas épargnée par le risque islamiste. Sa communauté juive, 3ème d’Europe, constitue une cible privilégiée. En ces heures graves j’incite notre communauté à faire preuve de vigilance, mais aussi de réalisme dans les urnes. Le Front national, représenté par Marion Maréchal Le Pen, est crédité d’intentions de vote élevé. Il est donc impératif de placer Christian Estrosi, et Renaud Muselier en tête dès le premier tour du scrutin. Ces élus de terrain n’ont eu de cesse de dénoncer l’antisémitisme et entretiennent des liens privilégiés avec la communauté juive de notre région, mais aussi en Israël. Christian Estrosi n’a jamais caché son opposition au mouvement BDS (Boycott, Désinvestissement et Sanctions), qui n’est autre que de la discrimination anti-israélienne et de l’incitation à la haine. Pour terminer, j’ai une pensée toute particulière pour les victimes des attentats perpétrés à Paris, le 13 novembre dernier. Face à cette barbarie abominable, on peut s’interroger sur notre vie au quotidien. Je me dis cependant que l’avenir est devant nous. De la libération des camps de concentration nazis jusqu’à la recrudescence des actes antisémites depuis les années 2000, les différentes générations de notre communauté ont maintes fois fait preuve d’une capacité de résilience hors du commun. A ce titre, nous devons raison garder pour faire en sorte d’être toujours debout, toujours en réaction face à cette dimension pessimiste dans laquelle certains, comme le Front national, veulent nous faire tomber. Nous devons au contraire rester réalistes, rester mobilisés, même si nous avons le cœur lourd. L’état de droit ne doit jamais faillir et au contraire être renforcé. Je suis sûr que nous trouverons les solutions en nous pour résister. C’est dans cet esprit que le vendredi 20 novembre, au Stade Vélodrome, j’ai participé, en compagnie de chefs d’entreprises, à une manifestation majeure, le D-Day. Organisé par la société Treeptik, elle portait sur les solutions informatiques et numériques ». Pour plus d’informations : http://www.daniel-sperling.com/ N° 36 SEPTEMBRE 2015 | WWW.LEVHAIR.COM | LPH | 23
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Propos recueillis par Aline Barbero
Caroline Pozmentier :
« Le combat contre l’Islamisme radical doit se mener sur tous les fronts par l’éducation, la prévention et la répression »
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L’adjointe au maire de Marseille (LR) déléguée à la Sécurité Publique et à la Prévention de la Délinquance, est candidate aux élections régionales autour du projet « Ca va changer » porté par Renaud Muselier. Lev Haïr : Craignez-vous que l’étiquetage des produits israéliens fabriqués dans les colonies, décidé par l’Union européenne, radicalise un peu plus le mouvement BDS ? Caroline Pozmentier : « La commission européenne a adopté la « notice interprétative sur l’indication d’origine des marchandises en provenance des territoires occupés par Israël depuis juin 1967 », une discrimination contre les produits provenant des territoires sous administration israélienne, comparés à ceux issus d’autres régions du monde (Tibet, Sahara occidental). Ces mesures peuvent être considérées comme illégales au regard des accords de l’OMC. Le gouvernement français serait irresponsable s’il mettait en oeuvre cette notice, non contraignante pour les états membres. Le mouvement BDS mène une action illégale, une provocation à la discrimination et encourage la violence. La justice française l’a enfin confirmé par deux arrêts de la Cour de cassation le 20 octobre. Il n’y a plus d’ambiguïté, qu’il reste dans l’illégalité et qu’il soit combattu ». L.H : Des étrangers ayant purgé leur peine pour terrorisme sont assignés à résidence car exposés à des traitements inhumains, selon la Cour européenne des droits de l’homme. Notre sécurité serait-elle inférieure aux droits de ces hommes-là ? C.P : « La liberté des uns s’arrête où commence celle des autres. Mais de quoi parlons-nous ? De la « liberté de tuer », celle que les barbares veulent nous imposer ? Il est indispensable d’assigner à résidence jusqu’à interner sous l’empire de lois d’exception tous ceux qui sont en lien avec des organisations terroristes, tous ceux qui sont les ennemis de la sécurité de l’état et de ses citoyens. Il faut les expulser. Il faut engager des procédures administratives de recrutement et de formation même si celles-ci sont longues à mettre en place. Mais nous avons aussi d’autres ressources : donner des prérogatives claires, en proportion avec la situation, aux forces de sécurité, faire appel à la réserve citoyenne. Il est indispensable d’intégrer une culture citoyenne de vigilance dans une période qui peut
durer. L’état d’urgence est en cours, nous devons aller vite à l’heure où l’information va trop vite, à l’heure où notre jeunesse souffre. Des actions concrètes, urgentes doivent être prises, sinon elle ne nous le pardonnera pas ». L.H : Vous êtes présidente de la Chambre de Commerce France- Israël Marseille Provence. Quels partenariats ont été noués avec les entreprises israéliennes ? C.P : « Créée en 2006, la CCFI n’a eu de cesse de jouer son rôle, lancer des ponts entre acteurs économiques, scientifiques, culturels, provençaux et israéliens. Les missions commerciales sont essentielles pour mieux s’accepter. Le comité scientifique de la CCFI a été au cœur des accords de coopération entre Marseille et Israël depuis 2011, avec l’hôpital de Haïfa, le Technion et l’Université Aix-Marseille. Le 12 novembre 2015, une lettre d’intention de coopération a été signée entre l’AMU et le Technion, reçu à Marseille autour des nanosciences, énergies vertes, imagerie biomédicale. Le même jour, Dan Shechtman, professeur émérite de l’Institut du Technion, recevait le titre de Docteur Honoris Causa d’Aix Marseille Université. Nous poursuivrons notre action en continuant à emmener des délégations en Israël. La multiplication des échanges commerciaux bilatéraux participe à la résolution des conflits géopolitiques qui les opposent. La Start-Up Nation est une chance pour le monde libre, un partenaire incontournable pour ceux qui tiennent à leur développement ». L.H : Marseille compterait 13 mosquées prônant l’islamisme radical. La ville est-elle autant exposée au risque de terrorisme islamiste que les autres villes françaises ? C.P : « Le combat contre l’Islamisme radical doit se mener sur tous les fronts : éducation, prévention, répression. Il y a plus d’un an, j’ai osé dire que Marseille n’était pas connue comme plaque tournante active de l’islamisme radical contrairement à d’autres départements. Mais cela ne signifie pas qu’il s’agit d’une plaque dormante. Les services de renseignement sont engagés, le Préfet de Police agit dans cette direction. Pour ma part je me bats contre les racismes, l’antisémitisme, assurant la meilleure des formations aux personnels administratifs, collégiens, dans les quartiers, via une politique de sécurité, de partenariats, relations de confiance pour une meilleure information entre acteurs. Nous devons être intransigeants contre les fausses informations diabolisant Israël, démocratie victime du terrorisme ». Pour plus d’informations : http://carolinepozmentier.tumblr.com/ N° 36 SEPTEMBRE 2015 | WWW.LEVHAIR.COM | LPH | 25
Elections Régionales 2015
Propos recueillis par Aline Barbero
Christophe Castaner : « Je veux faire de notre région un lieu d'innovation »
lutter contre le terrorisme. Nous avons fait voter une loi contre le terrorisme et pour les renseignements qui avaient été mis à mal. Sur les renseignements, les moyens donnés à la police judiciaire et antiterroriste, les méthodes d'investigation, la détection de la radicalisation, les nouveaux moyens technologiques, le financement du terrorisme, et la lutte contre la propagande terroriste, nous sommes dans l'action ».
Juriste de formation, le députémaire de Forcalquier (Parti socialiste) est tête de liste de la gauche en Provence-Alpes Côte d’Azur. Il brigue la succession de Michel Vauzelle à la Présidence de la région.
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Lev Haïr : Quel est votre projet pour ces régionales ? Christophe Casraner : « Si je suis candidat, c'est pour toute notre Région. Mon projet est de lui insuffler une nouvelle ambition. Je veux porter les réussites de ce territoire, les soutenir et les développer, loin des discours déclinistes de mes adversaires. Je suis intimement convaincu que ce territoire peut devenir un moteur économique pour notre pays, et même pour l'Europe. Je veux en faire un lieu d'innovation, où l’on créé le monde de demain. Nous en avons tous les potentiels, à la Région de les accompagner. Pour cela, il faut de la volonté politique et une connaissance pointue des dossiers régionaux. C'est cela que je veux porter dans cette campagne ». Lev Haïr : Les rétro-pédélages du gouvernement ne sont-ils pas l’expression d’une position électoraliste ? Christophe Castaner : « Le gouvernement avait envisagé de prendre en compte dans le calcul de l'AAH les revenus des capitaux de certains bénéficiaires. Il ne s'agissait nullement d'une remise en cause de la solidarité nécessaire. Mais cette proposition avait un côté "mesquin". Nous l'avons dénoncé et corrigé. Le parlement n'est pas une chambre d'enregistrement, et les députés ne sont pas des machines à voter. C'est cela aussi une démocratie normale : les parlementaires travaillent sur les différents projets ou propositions de lois, ils les questionnent, les amendent. Ce n'est pas du rétropédalage que de faire fonctionner les institutions de la République, ce n'est pas électoraliste que d'améliorer les dispositifs législatifs en discussion au parlement ». Lev Haïr : Beaucoup de responsables politiques saluent les mesures proposées par François Hollande, mais force est de constater que les terroristes ont toujours un temps d’avance sur les enquêteurs. Christophe Castaner : « Toujours ? Il y a quelques semaines les services de police ont déjoué un attentat en préparation dans notre région, à Toulon. Depuis le début d'année une dizaine de "projets" d'attentats ont été déjoués. L'actualité dramatique nous rappelle que le risque zéro ne peut pas exister, mais le gouvernement se donne tous les moyens pour
Lev haïr : Comment faire face à la crise migratoire en accueillant des réfugiés tout en voulant répondre au droit inébranlable de la sécurité ? Christophe Castaner : « De nombreux experts en sécurité et géopolitique remettent en cause l'idée véhiculée qui voudrait que des terroristes se cachent parmi les réfugiés. Leur raisonnement est froid mais limpide : envoyer des terroristes sur des bateaux est beaucoup trop risqué pour ces organisations criminelles qui mettent plusieurs mois voire plusieurs années à les former. Il semblerait d'ailleurs que le passeport syrien n'appartienne pas au terroriste en question. Je ne souhaite pas tomber dans le piège tendu par ces terroristes qui consisterait à les opposer aux réfugiés qui justement fuient Daesh. Nous avons le même ennemi que les syriens, les irakiens et les Kurdes fuyant ces barbares ». Lev Haïr : Pour Jean-Jacques Urvoas, exiger le port d’un bracelet électronique n’est pas une bonne solution ; il insiste sur la nécessité de ne pas mélanger suspicion et condamnation. Christophe Castaner : « Bracelets, mosquées… ne confondons pas tout. L'objectif numéro 1 est de neutraliser les terroristes. Cela ne peut se faire que par des investigations menées par les services de renseignements qui, par définition, doivent opérer dans le secret pour remonter des filières, récolter des preuves pour les arrêter et les faire condamner. Ensuite, notre second objectif est de prévenir ces radicalisations, ce qui passe notamment par une fermeture des lieux, une meilleure surveillance dans les prisons, sur les sites internet... » Lev Haïr : Ne devrait-on pas envisager de faire intervenir régulièrement des psychologues au sein de nos établissements scolaires ? Christophe Castaner : « Bien sûr. Les réponses à court terme ne peuvent être que sécuritaires. Nous sommes attaqués et il nous faut nous défendre, mais je ne perds pas de vue ce qui est la responsabilité d'un homme politique : anticiper et agir sur ce que sera notre société dans six mois, cinq ou vingt ans. L'école doit être au coeur des solutions de long terme ».
Pour plus d’informations : http://www.christophe-castaner.fr/ N° 36 SEPTEMBRE 2015 | WWW.LEVHAIR.COM | LPH | 27
Propos recueillis par Aline Barbero
Elections Régionales 2015
Christophe Madrolle
« Je n’ai pas envie de courir après les électeurs du FN, simplement leur dire qu’ils font fausse route » Travailleur social de formation, Christophe Madrolle (Union des Démocrates et Ecologistes) est tête de liste de Christophe Castaner pour les Bouches du Rhône.
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Lev haïr : Quels sont vos objectifs pour ces élections régionales ? Christophe Madrolle : « Mes objectifs sont clairs, à savoir le rassemblement de tous ceux qui partagent nos valeurs de gauche, à travers un pôle démocrate, centriste et écologiste, avec nos amis socialistes. Il est indispensable de conserver la Région afin de lui éviter Marion Maréchal Le Pen ou même Christian Estrosi. Les trois mandatures Vauzelle ont permis de faire de Provence Alpes Côte d’Azur une région attractive, ouverte sur le monde, et solidaire. La jeunesse a toujours figuré parmi nos priorités et évidemment, elle le restera. Tout le monde salue notre bilan, un bilan qui est le socle de notre projet. Les enjeux de ce prochain scrutin sont uniquement régionaux, ils font appel à des compétences régionales. Il ne s’agit pas d’une élection présidentielle : par conséquent, ne tombons pas dans le piège qui serait de nationaliser le débat ». Lev Haïr : Votre manque de notoriété peut-il être un frein pour cette élection ? Christophe Madrolle : « Mon engagement pour la gauche est ancien. Je partage ses valeurs, j’essaye de porter ses projets. Malgré les revers qu’elle a dû subir, la gauche est toujours là et forme aujourd’hui une grande famille. Je suis tous les jours aux côtés de nos militants socialistes, qui partagent comme moi la volonté d’en finir avec les divisions. Le parcours politique qui est le mien représente une force autour d’une démarche moderne, pragmatique, humaniste ». Lev Haïr : Depuis quelques années, notre société subit une crise sociale, identitaire : comment répondre à la désespérance des français ? Christophe Madrolle : « Qu’il s’agisse de mes colistiers ou de moi-même, nous ne tombons jamais dans l’excès, nous n’agitons pas le chiffon rouge. Mais cela ne m’empêche 28 | N° 37 NOVEMBRE 2015 | WWW.LEVHAIR.COM | LPH
pas d’entendre et de comprendre les revendications de notre population et pour beaucoup, son découragement. Nous vivons une crise sociale et identitaire chronique. Le discours que je vous tiens est le reflet de notre crédo politique. Sans verser dans l’angélisme, nous voulons une société française apaisée et ouverte aux différences. Porter le Front National au pouvoir, à l’échelle régionale ou nationale n’apporterait rien d’autre si ce n’est la guerre civile entre ceux que leurs responsables désignent « bons » et « mauvais » français, les étrangers et les autres. A la suite des attentats tragiques du 13 novembre dernier, je m’efforce d’alerter nos concitoyens qui pourraient être tentés par un bulletin Front national. Les propositions de ce parti sont un leurre : ses candidats n’incarnent aucune solution. Au moment de déposer votre bulletin, ayez en tête notre destinée commune, que rien ni personne ne peut faire oublier. Je connais ma ville, ses quartiers, ses cités, ses poches de misère et de précarité, mais j’ai aussi conscience de ses forces. Nous restons la meilleure réponse pour lutter contre l’injustice et les inégalités ». Lev Haïr : Malgré les 3 milliards d’euros pour les transports, la région peut mieux faire dans ce domaine. Comment expliquer ce constat ? Christophe Madrolle : « Je ne nie pas les failles dans le domaine des transports, mais je veux aussi souligner nos avancées et réalisations, en particulier l’instauration de la carte Zou, qui permet la gratuité des transports. Nous avons revu nos modes de travail avec la SNCF et aujourd’hui, les voyageurs disposent d’un réseau modernisé et sécurisé. La mobilité de nos concitoyens est l’un des enjeux de notre époque, c’est à ce titre que nous travaillons, en déployant des moyens considérables. D’ailleurs, peu à peu la situation s’améliore ». Pour plus d’informations : https://twitter.com/cmadrolle
Elections Régionales 2015
Propos recueillis par Aline Barbero
« Dépasser les clivages corporatistes » Le Professeur Hagay Sobol, cancérologue généticien à l’Institut Paoli Calmettes et conseiller à la Mairie du 6ème secteur, est candidat pour le prochain scrutin régional sur la liste de Christophe Castaner et Chritophe Madrole. Il se place avant tout en homme de rassemblement.
Lev haïr : Alors que notre pays a subi la plus grande attaque terroriste de son histoire, nos responsables politiques vont-ils enfin admettre que France et Israël ont un seul et unique adversaire ? Hagay sobol : « Le fait d’attaquer les fidèles d’une synagogue à Tel Aviv, qui n’est pas un « territoire occupé », revient à attaquer des spectateurs au Bataclan en France. Aujourd’hui, il faut prendre conscience qu’il n’y a pas de « terrorisme légal » : le justifier ailleurs revient à l’accepter chez nous. Les discours concernant le droit d’Israël à se défendre sont toujours teintés d’un « oui mais ». Aujourd’hui, ce « oui mais » est là pour diviser, comme si les terroristes qui attaquent Israël avaient une légitimation de le faire. Dans les récentes attaques qui ensanglantent l’Etat Hébreu la dimension religieuse est prédominante. Qu’il s’agisse de la France ou d’Israël, nous sommes tous menacés par le même mal, l’islam radical. Il faut analyser objectivement la situation actuelle et abandonner les anciennes grilles de lectures qui ne sont plus pertinentes. Ce n’est qu’en prenant conscience du problème que l’on trouvera des solutions adaptées. Nous nous devons d’être extrêmement fermes vis à vis de ce mal islamiste. En revanche, ne tombons pas dans le piège des amalgames en ciblant les musulmans dans leur ensemble. Il y aura forcément un avant et un après 13 novembre. On ne peut plus tolérer l’intolérable, il s’agit d’une question de survie. « Le terrorisme islamiste n’est rien d’autre qu’une secte » pour reprendre les mots de l’écrivain algérien Boualem Sansal. Personne ne doit perdre de vue cette réalité. Et je salue les mesures sans précédent qui ont été prises par notre gouvernement pour lutter contre les extrêmes ». Lev Haïr : Comment expliquer que le parti antisioniste, qui affirme que le sionisme « présente un danger pour la paix », ne soit pas encore dissous dans notre pays ?
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Hagay Sobol :
Hagay Sobol : « Les choses vont changer très certainement. Boycotter Israël a été heureusement reconnu comme illégal. Et les « spectacles » de Dieudonné incitent à la haine. Dans les conditions actuelles la dissolution de ce parti dont il est la figure de proue n’est plus qu’une question de temps. Je souhaite à cette occasion rappeler que le fait de prôner l’antisionisme qui n’est pas la critique légitime d’un gouvernement démocratique, revient à importer un conflit étranger et par conséquent diviser les Français ». Lev Haïr : Quel bilan tirez-vous de la mandature Vauzelle ? Hagay Sobol : « Je reconnais à Michel Vauzelle d’avoir ouvert la région PACA sur la Méditerranée, ce qui a été déterminant pour son avenir. Tout n’est pas parfait bien sûr, mais cette mandature a permis le développement économique, le rayonnement scientifique et une ouverture psychologique qui permet d’accepter l’autre. Lev Haïr : Quelles sont vos motivations pour cette élection ? Hagay Sobol : Ma motivation repose sur plusieurs thèmes. Tout d’abord aider à développer les échanges avec les pays du pourtour méditerranéen et renforcer les coopérations existantes, en particulier avec Israël qui a tant à apporter dans le domaine de l’innovation. Mais également en Europe. Car je crois en l’Europe des régions. Les nouvelles compétences que nous permettent d’envisager des politiques de coopérations qui dépassent notre aire géographique. Il faut être entreprenant, ce qui favorisera l’emploie et la croissance. Comme vous le voyez je suis un homme de paix et de dialogue, un Méditerranéen et Européen convaincu qui va vers les autres. J’espère pouvoir apporter mon regard issu de la société civile et valoriser en politique ce que j’ai pu accomplir en tant qu’homme. Par exemple, dans mon service à l’hôpital, j’ai reçu des étudiants du monde entier, notamment du Maghreb, des Egyptiens, des Libanais, des Syriens. Ils savaient exactement qui j’étais, d’où je venais. Ils venaient voir un spécialiste en lequel ils avaient confiance, ce qui a permis de tisser des liens durables ». Pour plus d’informations : http://hagaysobol.overblog.com/ N° 36 SEPTEMBRE 2015 | WWW.LEVHAIR.COM | LPH | 29
עיתון
La gazette de la Villa David Par Rav Haïm BENDAO
Edito
Nous voici à la sortie des fêtes de Tichri en marche vers une nouvelle année de fêtes et moments de partage avec nos aînés. Chaque mois, vous êtes toujours plus nombreux à nous confier le bien être de vos parents et c’est dans cette dynamique, et toujours avec autant de bienveillance, que la Villa David accueille vos familles et vos êtres chers. Vous trouverez dans cette nouvelle gazette le condensé d’activités, religieuses ou non, toujours autant énergisantes pour nos résidents que les personnels s’efforcent de mettre en oeuvre pour casser la solitude du quotidien et maintenir la joie dans les coeurs. Par le biais d’anniversaires, d’activités en intérieur (dessin, art plastique...) ou en extérieur (rencontre avec une ferme pédagogique…), et des célébrations religieuses (Souccot) c’est ce lien que chaque jour, nous tentons de solidifier. 30 | N° 37 NOVEMBRE 2015 | WWW.LEVHAIR.COM | LPH
SÉJOURS COURTS, LONGS OU EXCEPTIONNELS (PESSAH, SOUCCOT…) ÉTABLISSEMENT STRICTEMENT CASHER BETH DIN MARSEILLE OFFICE JOURNALIER SEMAINE, SHABBAT ET JOURS DE FÊTES (CHANTS, REPAS) MISE DES TEFILLINS QUOTIDIENNE PRÉPARATION DU SHABBAT ET ALLUMAGE DES BOUGIES ANIMATIONS HEBDOMADAIRES UNE PRISE EN CHARGE EN TOUTE CONFIANCE PERSONNEL MÉDICAL FORMÉ, COMPÉTENT ET ATTENTIONNÉ DE NOMBREUSES AIDES D’ETAT DISPONIBLES
Souccot L’idée de vivre toute l’année dans une habitation solide, sécurisante, et sortir de notre zone de confort pour aller vers l’autre : tel est le message de Souccot. Cette fête renferme un véritable trésor à dimension sociale que beaucoup d’entre nous oublient… Penser à l’autre, imaginer son quotidien, sous toutes ses facettes, c’est un devoir moral, qui nous rapproche de notre prochain, de nos aînés, car pour certains d’entre eux, touchés par la solitude leurs vieux jours sont un véritable exil au sein de leur propre maison. Que vous soyez lié par un lien de parenté ou non n’hésitez pas à rendre visite à nos résidents pour leur permettre de garder la joie en eux. Les portes de la Villa David sont ouvertes à toutes les bonnes volontés. N° 36 SEPTEMBRE 2015 | WWW.LEVHAIR.COM | LPH | 31
Souccot
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Quelques activités !
ABANDON - PRISE EN CHARGE FINANCIÈRE - CHOC DE CULTURE ? Autant de questions qui peuvent se poser et vous tourmenter. Ne restez plus seuls face à ces interrogations et contactez la Villa David.
Pour tous renseignements - Rav Haïm BENDAO – 0 651 262 894 Dolcéa La Maison de Fannie « VILLA DAVID » 04 42 08 74 00 12 Allée Pasteur, 13830 Roquefort la Bédoule N° 36 SEPTEMBRE 2015 | WWW.LEVHAIR.COM | LPH | 33
Les semaines du bénévolat 2015
Par Gabriel Cohen
L’engagement associatif, ce lien qui fait du bien
Dynamique quinquagénaire, Séréna Zouaghi, conseillère municipale déléguée à la vie associative, au bénévolat, aux rapatriés et à la mission cinéma et audiovisuel, a toujours su concilier vie de famille avec activité de chef d’entreprise, participation à la vie de notre communauté et engagement politique. Elle prouve avec beaucoup de ses collègues que les femmes font désormais intégralement partie du paysage politique auquel elles apportent toutes leurs compétences et leur énergie.
Lev haïr : La vie associative et le bénévolat tiennent une place importante dans votre parcours politique d’élue ? Séréna Zouaghi : « Il existe à Marseille des milliers d’associations : toutes ont leur place quelle que soit leur taille, leur objet, le nombre d’adhérents. Elles permettent de tisser du lien entre nos concitoyens, ce qui est essentiel pour préserver et renforcer la cohésion sociale. Le tissu associatif fait partie du capital social de Marseille, son apport à la prospérité de notre ville-métropole est aussi important que les autres acteurs économiques, culturels, sociaux. Mon rôle est d’encourager le développement de cette composante essentielle de la vie démocratique locale, en tenant compte de sa diversité et de sa multitude. Il s’agit d’accompagner et de consolider les structures sans interférer dans leurs actions, d’assurer auprès des Marseillais une visibilité de leurs activités et de présenter l’engagement associatif dans sa modernité et ses différentes facettes. C’est primordial car le bénévolat est la première ressource collective des associations : sans bénévoles pas d'associations ». Lev Haïr : Quelles sont les actions concrètes mises en place par la ville de Marseille pour aider les associations à recruter de nouveaux bénévoles ? Séréna Zouaghi : « Nous aidons les associations tout au long de l’année dans le recrutement des bénévoles grâce à notre partenariat avec l’association France bénévolat. Son objectif est de mettre en relation les personnes intéressées par un engagement au service de l’intérêt général et les associations mobilisant des bénévoles. Il y a ensuite les grandes manifestations, comme Vivacité, grand moment de la vie publique phocéenne et vitrine à ciel ouvert de la richesse, variété et dynamisme du tissu associatif où est présent un espace dédié à l’action bénévole. Ce festival associatif est suivi en novembre-décembre en écho à la journée mondiale du bénévolat décrétée en 1985 par l’ONU par « les semaines de l’engagement associatif ». Cette année j’ai souhaité étaler sur tout un mois les actions organisées en faveur de l’engagement associatif afin de mobiliser un large public ». Lev Haïr : De tels moyens pour promouvoir le bénévolat vous paraissent à ce point indispensables ? 34 | N° 37 NOVEMBRE 2015 | WWW.LEVHAIR.COM | LPH
Séréna Zouaghi : « Il est nécessaire d’encourager nos concitoyens à rejoindre l’action bénévole « ce lien qui fait du bien » dont l’utilité est positive pour la société et pour l’individu lui-même. Grâce à ces acteurs du quotidien qui donnent gratuitement de leur temps et de leurs compétences pour porter et animer une multitude de projets sur notre territoire, Marseille regorge de talents, d’énergies, d’initiatives originales et utiles. Nous avons donc programmé des temps d’information divers. Je souligne l’importance des bourses au bénévolat, événement dont le but est de permettre aux associations de rendre visibles leurs projets dans des lieux fréquentés par beaucoup de nos concitoyens. Ces bourses se présentent sous forme de speed dating et la Cité n’hésite pas à mobiliser son personnel et moyens techniques au profit des représentants et bénévoles de nombreuses structures participant à ces temps forts et à se déplacer dans les différents quartiers de Marseille. Cette année nous avons choisi le Grand Littoral. Dans notre programme vous trouverez tous les temps d'information consacrés à des thèmes très actuels pour le bon développement des associations : - la responsabilité des dirigeants associatifs : Il est important d’informer correctement les personnes sur la manière de gérer au mieux leur structure afin de ne pas démobiliser les énergies volontaires face à d’éventuels problèmes juridiques. - Le financement participatif : il est essentiel que les associations en plus de l’aide publique sous forme de subvention trouvent d’autres sources de financement pour faire vivre leur projet et mener au mieux leurs actions. - l'engagement des jeunes pour le nécessaire renouvellement des dirigeants et la continuité de l’action associative avec remise d’un passeport bénévole aux jeunes engagés dans des projets collectifs ». Le poids économique des associations : - 1,3 millions d'associations, 23 millions d'adhérents, 16 millions de bénévoles,185000 associations employeuses, 8 % des emplois en France. Localement, il y a sur Marseille aux environs de 8000 associations et 150 000 bénévoles.
Par L’équipe TOURISCOPE
Un sacré voyage !
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voyagiez pour raisons professionnelles, pour le plaisir, en couple, en famille, que vous souhaitiez effectuer un circuit en groupe ou personnalisé, que vous ayez la volonté d’en découvrir plus encore sur ce pays qui évolue si vite ou sur son patrimoine historique et culturel, ou encore que vous souhaitiez profiter de l’ambiance de fête de certaines villes comme Tel Aviv, sans oublier les nouvelles formes de tourisme comme le tourisme sportif qui se développe avec les marathons, le championnat d’Europe de football, l’Open International de Golf à Césarée et les sports extrêmes dans le désert, etc. Touriscope est là pour vous accompagner. Afin de répondre à l’ensemble de ces demandes, Touriscope a actualisé ses offres en créant de nouveaux produits tels que des city breaks sur Tel Aviv avec une offre d’hébergement variée et des excursions, davantage de circuits thématiques autour de la culture, du sport en plus des offres de pèlerinage ou de la route Biblique. Pour connaître l’intégralité des produits de Touriscope, contactez ses conseillers par téléphone, mail ou rendez vous dans l’agence parisienne. Toutes les informations ainsi que les offres promotionnelles saisonnières sont également disponibles sur le site Internet et la page Facebook. Nous ne saurons que vous recommander de vous abonner à cette dernière pour retrouver toutes les offres ainsi que de découvrir virtuellement des lieux de vie à visiter par la suite, des mets choisis dans les restaurants, des soins de spa, des services et bien d’autres conseils pour préparer vos séjours. Voilà qui nous emmène vers le nouveau slogan de Touriscope « il vous reste tellement à découvrir », et vous rappelle ô combien nombreuses sont les richesses en tout genre dont jouit ce si petit pays cher à notre cœur. Au plaisir de vous rencontrer prochainement. Nous vous souhaitons d’ici là, de merveilleuses fêtes de Hanouka. Que la lumière emplisse vos cœurs et vos esprits. 14, rue Favart 75002 Paris – 01.53.89.15.50 internet@touriscope.fr - www.touriscope.fr N° 37 NOVEMBRE 2015 | WWW.LEVHAIR.COM | LPH | 35
Par Elisabeth Lezmi-Delouya
Nos origines
Hanouka chez les juifs chinois
Chez les derniers juifs chinois de Keifen, l'allumage de la Hanoukia relève d'une symbolique astrale. La tige centrale représente le soleil, et les huit bras font référence aux planètes du système solaire ainsi qu'aux cieux lumineux éclairant la terre. Allumer la Hanoukia est pour eux un véritable chant de pureté adressé à l'éternel ; un chant de joie et de lumière qui relie la créature à son créateur. Leurs sages disent qu'ainsi chaque juif ressent en lui Dieu, directement, avec l'expérimentation intime du sacré. Or quoi de plus sacré et de plus mystique que de voir dans la lueur des bougies, la lumière des âmes répondant au lumineux souffle du Créateur. Les enfants juifs chinois ont pour coutume de planter des pousses de fleurs ou de soja, de façon à ce que durant Hanouka le végétal enfoui dans l'obscurité de la terre émerge à la lumière en une plante nouvelle. Leur communauté disparaît, mais ils n'ont pas d'inquiétude face au futur. A chaque allumage ils rappellent à leurs enfants qu'Israël ne craint pas le cycle clair-obscur du temps puisqu'en chaque période sombre, même si on croit tout perdu, se joue toujours l’histoire juive en souterrain, telle la pousse dans la terre prête à voir le jour, tout comme se construit le fœtus dans la pénombre du ventre maternel. Pour ces derniers juifs chinois, les yeux désormais rivés sur Israël, les souvenirs pourraient s'effacer et leur spiritualité millénaire se décomposer face aux assauts de la réalité terroriste et de l'Etat islamique. Mais à Keifen, on sait que l'histoire au lieu de sombrer, s'illumine, justement parce que les équilibres sont flous, précaires, tel un Tohubohu renouvelé ; Israël même meurtri surgira renforcé des 36 | N° 37 NOVEMBRE 2015 | WWW.LEVHAIR.COM | LPH
ténèbres de Babylone et de la Shoah comme demain des assauts de Daesh. Imprégnés par la sagesse chinoise environnante, le face à face lumière -obscurité symbolise aussi la dualité de la joie et de la peine, de l'espoir et de la dépression, principes lumineux et obscurs coexistant dans un même être. S'il est « Un, uni et entier », impossible à l'homme de vivre sans « espoir, sans mystique, sans ouverture sur un irrationnel incroyable lumineux possible, sous peine de naufrage de l'équilibre psychologique. À force de ne vouloir croire qu'à ce qui est rationnel, on perd la relation avec ce « moi » intérieur que certains assimilent à l’âme, d'où l'intensification des phénomènes de somatisation si répandus de nos jours. Hanouka est là pour nous le rappeler qu'il est humain de croire. Rien de nouveau. L'histoire d'un peuple Perdu au sein d'une sombre réalité mais soutenu par une incompréhensible et fragile petite fiole de lumière qui envers et contre toute logique enflamme la vie. Est-ce raisonnable d'y croire ? La question au fond ne se pose pas, car c'est de survie psychique qu'il s'agit. Nous Marchons dans l'ombre de L'image de Caïn, premier homme retiré de la présence de l'Eternel à aller là où le mène sa responsabilité. Nous savons que c'est l'aventure de l'homme, un être livré à lui-même, face aux risques de l'existence et aux conséquences de ses actes. Nous connaissons aussi notre épreuve d'obscurité; avoir à affronter le sentiment de l'absence de D. C'est pourquoi nous accueillons chaque année cette autre version de notre humaine perception que nous propose Hanouka, le lumineux en nous, le pouvoir de transcender notre condition.
Hassidout
Par Guitel Ben-Ishay
Qu'est-ce que la Hassidout a apporté au monde juif ? Chlomo Zemmour Cadre en éducation La hassidout du Baal Chem Tov (1698-1760) apparaît au 18ème siècle en Pologne quand les Juifs sont au plus bas de leur Histoire, les pogroms des cosaques de Khmelnytsky ont fait presque cent mille morts et détruit 700 communautés, et le désespoir causé par les faux messianismes de Shabbatai Tsvi (1626-1676) et de Jacob Frank (1726-1791) est au plus profond. Les communautés juives restantes étaient désœuvrées. Tout avait été remis en cause par ces faux messies, comment pratiquer les mitsvot ? Comment prier ? Comment croire en l’élite juive ? Les réponses du passé ne suffisaient plus. C'est alors qu’apparaît le Hassidisme. Son rôle fut considérable pour reconstruire le judaïsme polonais. « Le savoir humain a ses limites et l'homme ne peut appréhender intellectuellement ce qui le dépasse... D. est parfait et la raison humaine est imparfaite, aussi l'homme doit-il suppléer par la foi à la carence de sa raison quand il ne peut par elle appréhender certains aspects de D. » (Introduction à la traduction française du Likouté Amarime en français, 1967). C'est cette conception du judaïsme qui a inquiété les grands centres d’études de la Torah en Lituanie. Il suffisait dès lors d’être un Juif croyant et accomplissant les préceptes du judaïsme dans la joie. Le Gaon de Vilna (1720-1797) mena une lutte acharnée contre la Hassidout qu'il jugeait être un danger pour l'avenir du judaïsme. Le Rav Tsvi Yehouda Kook, tout en y trouvant beaucoup de positif faisait remarquer : « la Hassidout s'adresse à ce qui est émotionnel alors que la Torah c'est l'intellect ». On comprend mieux l'opposition du Gaon de Vilna qui était la lumière de la Torah face à la Hassidout qui donnait une place centrale à l’émotionnel (la prière, le nigoun, la danse, etc.) et moins à l'intellect et à l’étude de la Torah. La Torah est du domaine public pour l'ensemble d’Israël, le sentimental, l’émotionnel relèvent du domaine privé, de l'individuel ; la Hassidout visait donc à renforcer la personnalité individuelle contrairement à la Torah et aux mitsvot qui visent l'ensemble collectif d’Israël. Le Hassidisme s'est répandu dans l'ensemble des communautés d’Europe très rapidement mais il n'a pas réussi à réaliser son idéal messianique de par la Shoah. Cet idéal messianique c'est le sionisme qui commencera à le réaliser... Emmanuel Bloch Avocat. Spécialiste de pensée juive L’apport de la ‘hassidout au peuple juif dans son ensemble est absolument immense ! Plutôt que de (mal) résumer un vaste héritage en quelques mots étriqués, je choisis de me concentrer sur une idée essentielle : celle de l’immanence de la divinité. Dieu nous apprend la ‘hassidout, est présent 38 | N° 37 NOVEMBRE 2015 | WWW.LEVHAIR.COM | LPH
partout (leit atar panouy minei). Il n’a pas besoin d’être recherché seulement à la synagogue, au beit hamidrash, dans les mitsvot et dans l’étude de la Torah, mais Sa présence peut être perçue au quotidien, dans la vie de tous les jours, dans tous les endroits. C’est une conséquence directe de l’idée lourianique du Tsimtsoum, comprise allégoriquement (tsimtsoum lo kipchouto). Sauf exceptions (R. Abraham Ha-Malakh, R. Na’hman de Braslav, ou R. ‘Hayyim Haikel de Amdour sont de rares exemples de maîtres ‘hassidiques ascétiques), la ‘hassidoute veut créer un contact entre l’homme et cette présence divine omniprésente. Le travail spirituel du ‘hassid permet ainsi d’élever le monde spirituellement. C’est l’idée de la Avoda baGachmiout : l’action la plus profane peut devenir l’expression d’une spiritualité intense. De ceci découle ce qui est peut-être l’intuition religieuse la plus profonde du mouvement : puisque Dieu est partout, il est aussi présent dans l’âme humaine. L’homme est un reflet de la divinité, et au cœur de sa nechama il est possible de retrouver toute la mécanique céleste des sefirot. Dès lors, on saisit que celui qui veut comprendre Dieu doit se livrer à l’introspection. Il doit inspecter l’intérieur de son âme. Vertigineuses perspectives, à mille lieues de ceux qui n’imaginent rencontrer le divin que dans le rituel ou dans l’étude.
David Mansour Guide touristique - Fondateur de tiyoul-tov.org Elle a apporté la survie d'une certaine manière du Peuple Juif, à une époque où il subissait plus que jamais les affres spirituelles et physiques de l'exil. Elle a été un réconfort, une lueur d'espoir pour surmonter l'insurmontable ! Avec un regard porté toujours vers l'avenir et fidèle au patrimoine collectif de notre peuple. Elle a aussi contribué à notre retour sur notre terre en développant entre autres Jérusalem, Tsfat, Hevron, Tibériade et on peut donc difficilement nier leur participation à l'établissement d'un foyer juif en Terre Sainte. Aujourd'hui encore chaque Hassidout fait partie des multiples visages de l'identité du Peuple Juif œuvrant chacune à sa manière et selon des buts fixés : comme les Habad déployés aux quatre coins du monde jusqu'aux endroits les plus égarés afin d'être toujours là pour chaque Juif et de s'inquiéter de son identité juive, c'est simplement magnifique ! Il y aussi les Breslev avec leurs pensées toujours très positives et joyeuses et leur recherche de proximité intense avec Hachem. Bref depuis notre retour sur notre terre et la création de notre merveilleux État, notre peuple est en pleine effervescence du retour aux sources et aux qualités morales et spirituelles. Et comme disent nos sages, la Thora a 70 facettes, et la Hassidout en est une sans aucun doute. Am Israel H'ai !
Couverture
Par Sandrine A.Sroussi
Interview
Tsion Saadoun
Marseille : Agression antisémite d’un professeur d’histoire d’une école Juive : le drame évité de justesse
DR.
Le 18 novembre dernier, Tsion Saadoun, un professeur d’histoire de l’école juive Yavné de Marseille s’est fait agresser par des individus en scooter. Ils lui avaient d’abord demandé s’il était juif… Une agression antisémite de plus dans le climat particulièrement tendu de la période postattentats de Paris. Il a bien voulu nous raconter cet épisode traumatisant mais peut-être tristement prévisible pour un juif vivant en France aujourd’hui. Comment cette agression s’est-elle déroulée ? Mercredi soir, je quitte mon domicile vers 19h30 pour me rendre à une conférence à Yavné quand, arrivé à la Traverse des Cyprès, je suis abordé par deux jeunes hommes en scooter qui me demandent où est le boulevard Raphaël. Je réponds à leur question quand, soudain, l’un d’entre deux me demande si je suis juif ou musulman. Je réponds tout naturellement que je suis juif, n’ayant rien à cacher. Ils descendent alors de leur scooter et me mettent violemment à terre avant de déchirer ma chemise et de me donner des coups de couteau sur les bras et les jambes. La rue était déserte. Je sens ma dernière heure arriver quand un troisième homme arrive et filme la scène tandis que les deux autres me disent : « on va t’achever ! » Je remarque que l’un d’entre eux porte un t-shirt avec une inscription « Daech » en noir et Blanc dessus. Ils continuent à me lacérer le corps de coups de couteau un peu partout puis, une voiture déboule et ses phares allumés les font fuir alors qu’en fait, elle ne venait pas vers nous. C’est ce véhicule qui m’a sauvé la vie car ils étaient déterminés à aller jusqu’au bout, ils étaient prêts à tout… Je ne pouvais pas les identifier car ils ont gardé leur casque et leurs lunettes mais ils ont voulu me faire souffrir, c’est évident… Qui sait ce qui serait arrivé si cette voiture n’était pas passée par là… Pouvez-vous nous raconter les suites de votre agression ? On m’a emmené à l’hôpital Lavéran et, grâce à D, mes blessures étaient superficielles. Les vêtements ont fait écran. Immédiatement, un énorme dispositif de sécurité s’est mis en place. MM. Zvi Ammar, Daniel Sperling, le 40 | N° 37 NOVEMBRE 2015 | WWW.LEVHAIR.COM | LPH
Rabbi Tzion Saadoun du Beth Chabad de Marseille, à gauche, avec le Rabbi Yosef Y. Labkowski, directeur des Beth Chabad de Marseille.
Grand Rabbin de France m’ont contacté et soutenu ainsi que le Crif par le biais de Michèle Teboul puis, je suis entré dans une spirale d’interviews et de sollicitations diverses. J’ai passé la journée du jeudi à accorder des interviews à une multitude de radios et télévisions, y compris Israéliennes. A cette occasion, certains journalistes français m’ont révélé que des gens « mal intentionnés » faisaient circuler la rumeur que je m’étais auto-mutilé… Vous qui avez toujours prôné le dialogue interreligieux et les échanges interculturels, quelle est votre réaction après cette odieuse agression ? Je ne peux que constater et déplorer un durcissement de la situation. Je ne veux pas m’enfermer chez moi ni changer d’attitude parce que ce n’est pas dans ma nature. J’ai toujours eu de très bons rapports avec les autres communautés et des musulmans m’ont même appelé dès qu’ils ont appris l’agression. Mais il est certain que l’on doive aujourd’hui se montrer très vigilant, voire méfiant. C’est la première fois que je suis agressé, c’est effectivement choquant mais je veux continuer à vivre, à produire des projets d’échanges interculturels, il faut continuer à être fier d’être Juif. Surtout, j’aimerais dire qu’il vaut mieux être athée et bienveillant avec son prochain. Quant à nous, enseignants, nous devons apprendre à nos élèves la tolérance et le refus de l’amalgame et du racisme même si c’est difficile. En tant que Juifs, nous devons à la fois être citoyens mais vigilants. Si je peux me permettre une phrase de conclusion, c’est que la lumière repousse l’obscurité.
Rencontre avec
Par Guitel Ben-Ishay
Rav Daniel Radford : « La Disputation de Vilna » Lorsque l'on évoque le Hassidisme, vient aussi à l'esprit le mot « mitnagdim », les opposants littéralement. En effet, lorsque le Baal Shem Tov, puis à sa suite le Maguid de Mezeritch et Rabbi Shneour Zalman font grandir le mouvement hassidique, les orthodoxes d'Europe orientale ne le voient pas d'un bon œil. À la tête de ces mitnagdim se trouve le grand Gaon de Vilna. Dans son dernier livre, le Rav Daniel Radford revient dans un style romancé sur cette opposition. Il décrit la genèse du
mouvement hassidique, sa survie et sa victoire sur fond de « dissidence », dans la Russie des Tsars sur le point d'être envahie par Napoléon. Un livre, un roman, accessible à tous tant les mots se transforment en images, les histoires en pièce de théâtre et les leçons en messages qui accompagnent le lecteur bien après avoir refermé la dernière page. La lecture de l’ouvrage est un moment de plaisir autant que d'instruction sur un mouvement et une période centrale dans l'histoire du peuple juif.
Le P'tit Hebdo : Pour vous, qui n'êtes pas né dedans, qu'estce que le Hassidisme ? Rav Daniel Radford : Je me suis attaché au Hassidisme par le fait
une leçon à retenir, ce serait de comprendre que le peuple juif a besoin de ces deux courants, tout comme l'homme a besoin d'eau froide mais aussi d'eau chaude.
LPH : Est-ce pour cette raison que vous avez choisi d'évoquer l'histoire de l'Admour Hazaken par le roman ? Rav D.R. : J'ai d'abord voulu me raconter ces histoires à moimême. J'évoque la vie de deux très grands : le Gaon de Vilna et Rabbi Shneour Zalman. Ils sont inatteignables. Il me fallait donc me raconter mon propre judaïsme, mettre en scène les faits. Ce livre m'a nourri. Et effectivement, j'ai voulu qu'il s'adresse à un large public, que l'on puisse le trouver dans les lieux les plus inattendus pour un livre qui parle de ce sujet : les librairies francophones connues. Je suis un écrivain, le Rabbi disait que celui qui a une vocation comme celle-ci ou comme la musique ne devait pas la freiner mais l'utiliser pour rapprocher un maximum de Juifs. C'est ma mission : réveiller par ces écrits la flamme juive.
LPH : Réveiller la flamme juive en évoquant l'histoire d'une « dispute » ? Rav D.R. : Le livre montre bien qu'au fond les deux hommes qu'étaient le Gaon de Vilna et l'Admour Hazaken se vouaient un grand respect. Je suis, d'ailleurs, très heureux d'avoir écrit ce roman parce qu'il m'a beaucoup appris sur la grandeur du Gaon de Vilna. Ce dernier avait ses raisons de s'opposer : les séquelles du faux messie Sabbataï Tsvi étaient encore vives. Il ne voulait pas qu'une piété trop naïve pénètre le peuple. Mais s'il y avait 42 | N° 37 NOVEMBRE 2015 | WWW.LEVHAIR.COM | LPH
LPH : La forme de récit que vous avez choisi est très originale. Parmi les particularités, on notera l'intervention du « mainate ». Quel est son rôle ? Rav D.R. : Il vient me porter la contradiction. Le livre veut poser toutes les questions et apporter des réponses ou des réflexions sur les sujets que soulevaient les opposants au Hassidisme. À vrai dire, petit à petit, ce mainate, ce plumitif, devient hassid. Je veux montrer que se contredire n'est pas un péché. Étant un disciple de l'Admour Hazaken, je voulais être assuré de ne pas tomber dans une description subjective de sa vie, de son enseignement. Je m'efforce d'obéir, non pas naïvement, mais en remettant en cause et en posant des questions auxquelles j'ai trouvé des réponses dans la Hassidout.
LPH : Cette controverse que vous décrivez s'est-elle apaisée après la libération de l'Admour Hazaken, le Youd Tet Kislev ? Rav D.R. : Non, elle ne s'est pas calmée tout de suite. Mais il est vrai qu'à compter de cette date, le mouvement hassidique a pris une ampleur considérable. Gardons à l'esprit que l’« eau froide » des mitnagduim est toujours nécessaire. Au fil du temps, le mouvement hassidique s'est renforcé grâce à la personnalité des différents Rebbe, et aussi au soutien du monde séfarade. On raconte de très belles histoires sur les liens entre Baba Salé et le monde Habad. Aujourd'hui la controverse s'est estompée.
LPH : Que faites-vous le jour du Youd Tet Kislev ? Rav D.R. : La date représente vraiment le Rosh Hashana de la Hassidout. C'est la tête qui donne la vie à tout le corps. Cette année, je donnerai une conférence à Toulouse, ce jour-là, dans la communauté du Rav Matusof. Et comme chaque année, je ferai aussi mon examen de conscience. Cette date est une deuxième chance, le dévoilement de la lumière qu'incarnait l'Admour Hazaken. Elle devrait être célébrée par le peuple juif dans son ensemble : fêter la libération d'un Tsadik et de la lumière, victoire du 19 kislev et des voies hassidiques, en prémices de celles toujours montantes de la fête de Hanouka. Pour se procurer le livre du Rav Radford: Librairie Gallia et Librairie Vice Versa, Jérusalem
DR.
du « hasard ». Je l'évoque dans mon ouvrage « L'homme aux livres ». J'avais rendez-vous, Rue Pavée, avec le Rav Rottenberg. Mais souffrant, il n'a pas pu venir. J'ai alors aperçu un fascicule du Beth Loubavitch. J'ai appelé, c'est le Rav Shmouel Azimov z''l qui m'a répondu. Après avoir écouté mon histoire, il m'a reçu immédiatement. Par la suite, j'ai étudié avec le Rav Gottlieb, un homme immense qui m'a amené aussi vers la Hassidout. Elle vous nourrit entièrement. Vous devenez ce que vous êtes au fond de votre âme. La Hassidout est le mariage entre l'âme et le corps, entre ce qui se joue dans les sphères supérieures, que nous ne savons pas, et ce qui se joue ici-bas. Et pour parvenir à parfaire ce mariage alors il faut se rapprocher aussi de son frère juif. Parallèlement à une étude rigoureuse, le hassid tend la main à son prochain. D' aime le Juif, donc pour aimer D' on doit aimer celui qu'il chérit. La seule manière de féconder sa Torah, c'est d'aider les autres. C'est aussi cela la Hassidout.
Par Guitel Ben-Ishay
Témoignage
La force du Baal Shem Tov zeit, mais cette trouvaille m'a décidé à le faire ». Sharon prévoit de se rendre, en chemin, en Roumanie, pour poursuivre ses recherches. « J'ai pris contact avec le Chalia'h Habad sur place et j'ai établi une liste de tous les cimetières du pays grâce à Internet ». C'est le 18 Elloul que Sharon fait, « par hasard », la connaissance d'un policier non-juif qui vient précisément du village où vivait son grand-père. « Ma mère a parlé avec lui de sa famille, les Cotter. Et il nous a affirmé qu'il avait vu une pierre tombale portant ce nom ». Sharon, malgré les craintes de sa mère qu'il ne tombe dans un piège, suit ce policier. « J'arrive en Roumanie. Le policier m'avait donné rendez-vous. Il m'amène dans un champ, au milieu de nulle part. Puis il me dit « Shalom » et quelques mots en hébreu que son père lui avait appris après un voyage en Israël. Nous entrons dans une forêt et je vois la pierre : Cotter ». Qui est donc cet étrange policier ? Sharon ne peut s'empêcher de lui demander comment il connait cet endroit : « Je viens ici souvent », lui répond-il, « mon père et mon grand-père ayant pris sur eux de la conserver, parce que les Juifs sont saints. Ils m'ont ensuite demandé de le faire à mon tour ». 75 ans après sa mort, une hazkara a été célébré à la mémoire du Rav Moshe Haïm Cotter. Sharon a entrepris de rénover sa tombe, il veut aussi que cet ancien cimetière juif dans lequel se trouvent d'autres tombes en mauvais état soit entretenu. Pour Sharon, il ne fait aucun doute que c'est la force du Baal Shem Tov qui l'a conduit jusqu’à l'objet de ses recherches. DR.
L'Admour Hazaken a eu le mérite de naître le même jour que le Baal Shem Tov, celui que l'on considère comme le père de la hassidout. Ainsi, leur date de naissance, Hai (18) Elloul, est-elle aussi une date importante chez les Habad du monde entier. L'histoire que nous allons vous raconter a été portée à notre connaissance, en Ukraine, près de la tombe du Baal Shem Tov, le 18 Elloul, par son principal protagoniste. Sharon Yankovitz vit en Israël, il a une famille, un métier, il est une personne ordinaire, somme toute. Comme beaucoup de Juifs issus de l'Europe de l'Est, sa famille possède une histoire particulière qui mêle persécutions antisémites, foi en D' et lignée de Rabbins. Ainsi, le grand-père de Sharon était-il Moshe Haïm Cotter, un Rav reconnu en Roumanie. Assassiné pendant la Shoah, nul n'a jamais su où se trouvait sa tombe. Sharon, à qui cette histoire a été narrée depuis son enfance, s'est mis en tête de retrouver la tombe de son illustre grand-père. « J'ai cherché pendant longtemps dans toutes les directions possibles. J'ai contacté, entre autres, l'association des survivants des pogroms en Roumanie, j'ai utilisé toutes les technologies à notre disposition aujourd'hui pour retrouver sa sépulture, sans succès ». Sharon est proche du monde hassidique. C'est une rencontre « imprévue » avec le Baal Shem Tov qui va donner une tournure différente à ses recherches. « Quelques semaines avant le Hai Elloul, je sortais de mon cours de Daf Yomi et je vois une boite par terre qui contenait des livres. J'en saisis un : « Commentaires sur la Torah par le Baal Shem Tov ». Je n'avais pas songé à me rendre sur sa tombe pour son jahr-
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Zvouloun Project
Propos recueillis par Lev Haïr
Le projet cacher qui nous mène au bout du monde L’association Zvouloun Project propose en Provence, mais désormais aussi avec Adventura Sports, en Catalogne, en Aragone, aux Îles Canaries, au Maroc… en véhicules 4x4 dignes du Paris-Dakar, des excursions hors des sentiers battus et strictement cachers, pour des petits groupes de moins de quarante participants qui désirent autre chose qu’un circuit touristique purement commercial, avec néanmoins un encadrement compétent pour y associer des activités sportives à portée de tous. Retour sur l’histoire de l’association et sur ce nouveau projet avec le directeur, Mikhaël Rozenbaum. LevHaïr LPH : Depuis quand existe l’association Zvouloun Project ? Mikhaël Rozenbaum : J’ai été à l’initiative de cette association en 2010, pour proposer des activités accessibles à tous, afin de mettre mon savoir-faire au service de la communauté, l’association est déclarée depuis 2012 au Ministère Jeunesse et Sports. L.H. LPH : Pourquoi le choix du sport pour rapprocher les juifs de leurs racines ? M.R. : N’étant pas rabbin, j’ai choisi de transmettre le message de la Torah par le biais d’activités sportives sans rechercher la performance. Des liens se tissent alors, et j’essaye d’inviter dans la mesure du possible, les participants à se retrouver pour l’occasion d’un Chabath ou des fêtes juives. L.H. LPH : Combien de personnes participent à vos activités ? M.R. : Le nombre de personnes varie selon l’activité. Une randonnée pédestre ou à vélo peut accueillir deux ou trois familles, une sortie en bateau ne se fera généralement qu’avec six à dix personnes mais il nous est arrivé de faire participer une centaine d’enfants par jour durant l’été. Globalement, nous avons estimé depuis 2010 près de 500 participants, certains ponctuellement pour des stages ou les vacances. L.H. LPH: Comment procédez-vous pour mieux faire connaître votre association ? M.R. : Le bouche-à-oreille fonctionne plutôt bien. Des affiches dans les synagogues font connaître les activités organisées. La radio juive est parfois impliquée. Notre site internet va permettre encore mieux de suivre les pro44 | N° 37 NOVEMBRE 2015 | WWW.LEVHAIR.COM | LPH
jets à venir. Par exemple, les excursions cachères que nous allons développer avec différentes communautés, et pas seulement de la région. Nos partenaires nous permettent d’étoffer l’offre et de proposer des activités structurées. La collaboration avec les centres aérés fonctionne très bien, je suis prestataire pour des activités de multi-loisirs, et nous allons maintenant proposer toute l’année l’hébergement sur de nouveaux sites à la montagne ou en bordure de mer avec des activités encore plus variées, que ce soit pour des week-ends ou des séjours avec nos partenaires, ou à la demande de responsables communautaires. Nous pouvons aussi proposer ces prestations aux entreprises. L.H. LPH: Quelle est l’origine du nom Zvouloun Project ? M.R. : Zévouloun était un marin, j’ai d’ailleurs moi-même passé mon monitorat de voile en 1978, cela dit les Marseillais, habitant pourtant en bord de mer, sont plutôt intéressés par les bateaux à moteur, je me suis donc adapté à la demande, et bien que pendant deux ou trois ans une vingtaine de personnes venait tous les dimanches à Sausset-les-Pins, pour faire du catamaran. Maintenant je propose plutôt des sorties en croisière côtière à la demande. L.H LPH: Parlez-nous de vos excursions cachères en véhicules 4x4. M.R. : Nous proposons de parcourir des régions du monde en véhicules tous terrains, comme dans le désert de Monégros en Espagne, en bivouacs ou dans des hôtels de standing, au Maroc ou en Israël nous ferons des haltes sur les tombeaux de Tsadikim lors des pèlerinages. Nous expliquerons tout cela bien en détail sur notre site ZvoulounProject.org.
Par Elisabeth Lezmi-Delouya
Quand l'enfant a peur
« Dis maman, et si on me plantait un couteau dans le dos ? et si tu ne revenais pas des courses à cause d'une bombe ? Et si les militaires n'étaient plus devant l'école ? Et si papa ne revenait pas de son voyage à Paris ? Pourquoi Mamie m'enlève ma kippa dans la rue ? » Répondez lui la vérité, sans rien masquer, avec les mots qu'il est capable de comprendre. Ce qui pourrait le choquer, plus que les faits, ce serait l'émotion que vous trahiriez en même temps que l'information délivrée ; la terreur dans votre voix ou la peur dans vos yeux, le manque de cohérence dans vos propos qui pourraient le marquer et influer sur son équilibre psychique. Il n'y a rien de nouveau à dire ; juste la même histoire qui se transmet de génération en génération, celle d'un peuple qui a pour consigne de « s'efforcer à se comporter en Hommes là où il n'y a pas d'hommes ». Ainsi vit Israël depuis l'époque d'Abraham. Prenez votre enfant dans vos bras, l'amour qu'il reçoit est la force qui le fera tenir debout. Riez avec lui pour dédramatiser, sans banaliser. Etre juif c'est avoir la capacité de rire au cœur de la folie et au nez du cauchemar. Il s'agit là de l'amour d'un père ou d'une mère qui ne rêvent que de voir fleurir le sourire du bonheur sur le visage de leur enfant. L'inconscient juif collectif a par son histoire appris à vivre heureux même en étant sur le qui vive . Savoir jeter l'ancre dans un pays sans s'enraciner, s'intégrer sans se désintégrer, supporter l'atroce en rêvant quand même du meilleur, (l'image la plus vivante étant une Brit Mila dès le lendemain matin dans une synagogue à Har Nof où la veille quatre rabbins avaient été massacrés, décapités à la 46 | N° 37 NOVEMBRE 2015 | WWW.LEVHAIR.COM | LPH
DR.
Education
hache) ; c'est ce que l’on pourrait appeler la philosophie de la catastrophe et l'art de la résilience. Tels ces artistes israéliens qui transforment en fleurs et œuvres d'art les roquettes envoyées sur Israël, tout faire pour éviter l'inévitable, mais sitôt l'inévitable advenu, le transformer en expérience nécessaire, source d'apprentissage et de métamorphose ; c'est la force dont vous avez hérité, et que vous transmettez. Dans le schéma de pensée de votre enfant, la vérité est la nourriture de sa vie psychique, tandis que le mensonge, l'hypocrisie, c'est son poison. Ne lui mentez pas sous prétexte de le protéger ; c'est vous qui fuyez. Sa vie psychique en s'alimentant de vérité grandira et se développera dans la clarté, alors qu'elle s'atrophiera face au mensonge, dans la confusion mentale et l'angoisse. L'enfant a besoin de lumière afin de s'adapter où qu'il soit et être heureux, quoiqu'il advienne. « Leckh Lekha, va pour toi, avance, ne t’inquiète pas de la destination finale moi l’Éternel - je m'en charge je te le garantis au nom de notre alliance » C'est ce que votre enfant a besoin d'entendre. Apprenez lui à traverser une dictature culturelle qui n'est pas la sienne et qui lui est injectée sans qu'il y prenne garde. Et guidez le vers la liberté en lui apprenant à analyser une situation et à se faire une opinion. « Si je ne suis pas pour moi ? » demande Hillel le sage. Connectez-vous à la puissance qui vous entoure, tout est manifestation Divine, et agissez, dans l'ici et maintenant. Votre enfant fera comme vous. Car si ce n'est pas maintenant que vous donnez du bonheur à ceux que vous aimez, « quand le donnerez-vous ? »
Par Stéphane Laïk Ingrédients pour 6 pains : • 500 g farine blanche (3.5 v) • 500 g farine complète (3.5 v) • 100 g farine de lin (1/2 v) • 100 g germes de blé (1 v) • 100 g de graines de lin (1/2 v) • 100 g de graine de quinoa (1/2 v) à faire tremper la veille dans 1/2 verre d'eau • 20 g de sel • 1 cube de levure fraiche • 100 g d'huile d'olive (1/2 v) • 500 g d'eau (environ 2 verres)
jusqu’à obtenir une pâte homogène douce et agréable au toucher. Mettre en boule, recouvrir d'un linge humide et laisser reposer pendant 1’heure. Diviser la pâte en 6 morceaux et façonner chaque morceau en pain "batard". Déposer sur papier
sulfurisé soudure dessous, badigeonner d'eau et décorer aux graines de votre choix. Laisser bien doubler de volume puis préchauffer le four à 200°C. A l'aide d'une lame de cutter, inciser les pains de 4 coups de lame parallèle. Cuire environ 30 minutes.
Etapes de la fabrication: Mettre tous les ingrédients dans le bol du pétrin et verser délicatement l'eau tout en pétrissant à vitesse lente. Augmenter la vitesse et pétrir
• Que se disent deux fonctionnaires qui se croisent dans le couloir au bureau? - Ah! Toi aussi tu as des insomnies! • Les fonctionnaires sont les meilleurs maris: Quand ils rentrent à la maison, ils ne sont pas
Shimrit
Décor: Graines de sésames, son, tournesol...
fatigués et ont déjà lu le journal. • Un homme entre dans une bibliothèque et demande à la préposée: - Madame, pouvez-vous m'aider à chercher un livre? - Certainement Monsieur, lequel? - Le titre est «L'homme,
ce génie raffiné». La préposée répond: - Les livres de sciencefiction sont au sous-sol, Monsieur! • Savez-vous quelle est la différence entre un fonctionnaire et un chômeur? Un chômeur, lui, a déjà travaillé.
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Maison 100 m2 sur terrain 600 m2 + 2 tsimmerim de 35 m2 chacun, piscine 50 m2 1.350.000 Sh. 0523639405
Jérusalem
Har Homa: chlav A, Duplex expos. sud/est, 4 + 2 pces (97m2 + 30 m2), terrasse souccah 40m2, vue Herodion, cave, 2 prkgs, chauff. central, clim centrale, unite parentale, 2 sdb, cuisine aménagée. Gros potentiel. 2.290.000 sh. negociable. 0546259007
Kiriat Moshe: très beau 6 pces, 144 m2, rénové, clair, rue calme, terrasse souccah, 4 balcons fermés, bonnes orients, 3 wc, 2 sdb, 2eme ét., asc. shabat, cave, prkg privé, chauff. collectif, clim. 4.000.000 sh. 0502252025
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Arnona: cottage tres bon etat, 4.5 pces, 118 m2, entree privee, jardin prive 110 m2 au cadastre, terassse + pergola, 2 prkgs couverts + unite separee 2 pces, entree privee. Libre rapidement. Yoel 052-2408820 02-6722424
Agences Ashdod
Quartier youd guimel: 3.5 pces, 3 balcons dont un de 14m. Prix: 1.150.000 sh. 0506207727
Rue Hatsolelim 5: 4 pces, 2eme et., vue mer, 5 mn de la mer. Libre rapidement. 054-6850709
Mevasseret Tsion
Bonne Affaire! Cottage: 5 pces, spacieux, clair, 192 m2, beau jardin sortie salon, balcon. A renover. Unite separee 2 pces. Immediat. 2.750.000 sh. Exclusif Anglo Saxon: 0723303540 Beki: 072-3003606 Quartier He: proche ecole Dror, beau duplex d’angle, 6 pces, spacieux, clair, 140 m2 construit, unite parentale, terrase 40 m2, vue superbe. 2.475.000 sh. Exclusif Anglo Saxon Mevasseret: 072-3303540 Beki: 0723303606
Raanana
Centre Ville: maison privee, 10 pces, calme, vert, piscine. Daniel Nekhassim: 050-2211336
Tel Aviv
A saisir! 2 pces, 43 m2, 2eme et., asc., entierement renove, vue mer, excellent invest. 1.750.000 sh. Hamishkenote 054-7864636 David
Jérusalem
Kiryat Haleom: Nouveau projet de luxe: tres central: 3.5 pces, tres investi, grde terrasse soucca 62 m2, 2 prkgs, cave. Proche tram, Mahane Yehouda.. Anglo Saxon: 0723303564 Liora: 054-4310015
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