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Bertone (Marcel
Nous sommes au début du xxe siècle et, à l’époque, la France compte plus de 100 constructeurs automobiles et près d’une vingtaine dans le bassin lyonnais, dont les plus beaux témoignages se visitent au musée Henri Malartre à Rochetaillée-sur-Saône. Comme la Silicon Valley aujourd’hui pour l’informatique, c’est l’innovation, l’opiniâtreté et le sens des opportunités qui font la différence entre tous ces startuppers.
L’innovation, Marius Berliet ira la chercher dans sa maîtrise des carburateurs. L’opiniâtreté lui fait déposer un certain nombre de licences dont plusieurs seront rachetées, à prix d’or, par les Américains. Le sens des opportunités lui fait saisir les occasions de se diversifier dans les véhicules utilitaires, une école de chauffeurs (1906) et des omnibus. Dans les moments difficiles et notamment lors des deux conflits mondiaux, il a toujours privilégié l’intérêt de son entreprise en serrant la gestion, ajustant les effectifs et en menant une stratégie commerciale ambitieuse. Il implantera alors des usines d’abord dans le quartier de Montplaisir, puis dans le site actuel de Vénissieux.
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Cet «Henri Ford» lyonnais, qui s’éteindra en 1949, est sans doute plus proche de la méticulosité d’un JACQUARD que de la vision en rupture des frères Lumière. Il témoigne lui aussi de cet «esprit croix-roussien» fait de labeur et de valeurs. À cette époque, la force de Lyon repose sur cette addition d’entrepreneurs tantôt, comme Marius Berliet, portés par des compétences professionnelles remarquables, tantôt, comme Arlès-Dufour, habités par une vision saint-simonienne du futur. C’est cette alchimie qui donne leur souffle aux grandes métropoles et il est heureux de constater qu’un de ses poumons se situe dans le quartier de la Croix-Rousse.
MARCEL BERTONE
Une petite place nichée au cœur de la partie est de la Croix-Rousse porte le nom de Bertone. L’ancienne place de la Visitation rend ainsi hommage à un résistant fusillé au Mont-Valérien à Paris, le 17 avril 1942.
Né à Lyon le 9 octobre 1920, il devient à 15 ans membre des Jeunesses communistes. Après des études d’aide-comptable, il s’engage dès 1936 dans les Brigades internationales pour aller combattre en Espagne d’où il ne reviendra qu’en 1938 avec le titre de commissaire politique. En 1939, il est nommé secrétaire Rhône-Ain des Jeunesses communistes, puis secrétaire régional. Il ne s’arrête pas là, car très rapidement, il rejoint le Comité central des Jeunesses communistes, en même temps que celui qui deviendra le