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Berliet (Marius

aujourd’hui une fière allure, entourée d’un parc qui rappelle certains jardins fleuris et arborés de Toscane, où coule une source rafraîchissante. Quelques gallinacés peuplent le parc, parmi lesquels un coq – le dernier à chanter le lever du jour sur la Croix-Rousse!

La Belle Allemande, comme tant d’autres, possède une âme qui traverse le temps. C’est pourquoi on peut affirmer que ce n’est pas tant ses occupants qui héritent de la maison, mais bien elle qui hérite de ses résidents.

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MARIUS BERLIET

Une ville se nourrit de ses penseurs visionnaires, de ses entrepreneurs audacieux et de ses savants perspicaces. Ces femmes et ces hommes sont également stimulés par «l’atmosphère sociale» qu’ils y trouvent. La période durant laquelle naît Marius Berliet (1866-1949) correspond à une phase extrêmement féconde de la croissance de la ville et du bouillonnement de la Croix-Rousse. Le Crédit Lyonnais est créé en 1863, la Société d’enseignement général du Rhône (SEPR) en 1866, l’industrie lyonnaise connaît un boom économique rarement égalé. L’esprit de Saint-Simon souffle entre Saône et Rhône.

Quand on naît en 1866, rue Jean-Baptiste Say (1er arrondissement), dans une famille qui travaille dans le textile à cette époque (le père de Marius est commis négociant et fabrique des tissus pour coiffes de chapeaux), on peut apprendre deux grands métiers : la filature et le tissage ou la mécanique qui accompagne tout le process de fabrication du tissu. Clairement, Marius Berliet choisit la mécanique par goût, mais aussi par la conviction que ce domaine allait connaître les avancées les plus prodigieuses. Pour ces métiers, il faut certes savoir, mais surtout faire et lui commence très tôt à faire dans l’usine familiale autant que dans l’atelier de son cousin Geay, chez qui il assemble sa première voiture. Le crash-test qu’il va infliger à ce premier prototype – baptisé du nom de «pantoufle» – en lui faisant dévaler la Grande Côte de la Croix-Rousse, ne résistera ni à la déclivité ni aux nids de poule. L’échec étant source d’apprentissage et de volonté, après plusieurs autres tentatives et mises au point sur le moteur et le radiateur de refroidissement, il parvient à réaliser, en s’associant avec un certain M. Giraud, une première série de 12 véhicules. Son usine-atelier se situe alors à côté du parc de la Tête d’Or, rue Michel Perret.

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