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Bistanclaque-pan
colonel Fabien : Pierre Georges (1919-1944). La guerre éclate le 23 octobre 1939. Il est arrêté à Lyon avec d’autres communistes et sera emprisonné dans cinq camps différents avant de s’évader le 7 octobre 1940 du camp de Chibron (Var). Entre-temps, il épouse Jeanne Fedit le 10 février 1940 à Lyon avec laquelle il aura une fille Hélène. Il est ensuite envoyé à Paris comme responsable des Jeunesses communistes de la banlieue sud de Paris et lieutenant des FTPF (Francs-tireurs et partisans français).
À la suite d’une opération (incendie de camions allemands) contre l’occupant dans le 9e arrondissement de Paris, Marcel Bertone est capturé avec deux autres camarades, le 18 décembre 1941. Le 15 avril 1942, il est jugé et condamné à mort par la cour martiale allemande. Il laisse une lettre poignante à sa fille qui se termine ainsi : «Ne baisse pas la tête parce que ton papa est fusillé.» Il repose dans le cimetière d’Ivry-sur-Seine.
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Ne cherchez pas la plaque mémorielle! Elle est apposée impasse Gigodot sous le numéro 29 de la rue de Belfort.
Ces trois onomatopées seraient orphelines sans la petite dernière : le «pan»! Elles correspondent aux quatre temps du tissage sur métier à bras de façonné : la prise du battant, l’appui sur la marche (la pédale), le claquement du lancement de la navette volante et le bruit du battant venant frapper sur la façure* pour tasser la trame nouvellement introduite. Par distinction avec la pa-tin-taque*, bruit caractéristique du métier de taffetas : la marche, la navette, le battant, etc.
Cette petite musique qui a bercé tant de générations de canuses et CANUTS, mais aussi de croix-roussiennes et croix-roussiens ne résonne plus aujourd’hui. Mais combien de rêves ou de cauchemars n’a-t-elle pas accompagnés? Certains appartements canuts en raisonnent encore!
Ce bruit lancinant valait mieux que la meurte* : déformation de morte, pas de bruit, le silence… la misère. Il résonnait à la Croix-Rousse, mais aussi dans le Vieux-Lyon, à Vaise et à la Guillotière. Dans le langage commun, le métier à tisser était souvent appelé le bistanclaque*.