11 septembre 2001 - 11 septembre 2011

Page 1

HORS-SÉRIE

11 SEPTEMBRE 2001 11 SEPTEMBRE 2011

AUTOMNE 2011 • 4 €

Des tours new-yorkaises au bourbier afghan, en passant par l’Irak et Guantánamo, retour sur une décennie qui a changé le monde. LIBÉRATION HORS-SÉRIE 11 septembre n° 114 H du jeudi 08/09/11 à 4 € • BEL/LUX 4.20 € - ESP 4.50 € - GB 4.50 £ - GRE/POR (Cont) 5.40 € - SUI 5.60 FS - DOM/ITA 4.80 € - CAN 7.95 $CAN


2

11 SEPTEMBRE

LIBÉRATION JEUDI 8 SEPTEMBRE 2011

ÉDITORIAL Par FRANÇOIS SERGENT

Traumatisme De sa une, Libération avait fait une image double des tours détruites frappée seulement de la date «11 Septembre». Pas de titre, pas de manchette. Mais l’idée que désormais ces chiffres avaient leur propre signifiant. On sait que Art Spiegelman, dessinateur de l’Holocauste, avait conçu la une du New Yorker totalement noire, symbole des 3 000 victimes mais aussi traduction d’une Amérique en pleine sidération. Le 9/11, le nine eleven (qui est aussi le numéro des urgences aux Etats-Unis), avait pétrifié le monde et occulté l’histoire. Dix ans plus tard, l’Amérique ne s’est toujours pas remise de ce traumatisme collectif. Le pays qui a mené tout au long de son histoire des guerres dans le monde entier se retrouvait attaqué sur son propre terrain. D’une manière abjecte et massive. Les attentats soigneusement planifiés devaient faire mal et faire peur. Et c’est la peur qui a triomphé. La réponse, aussi justifiée fût-elle, a été destructrice pour l’Amérique. Victoire perverse des terrorismes : les Etats-Unis ont renié leurs valeurs de droit et de justice. Ils ont négligé les droits de l’homme au nom d’une croisade contre «l’axe du Mal». Dans leur pays, avec le Patriot Act, législation d’exception qui est devenue pérenne. Et sur l’ensemble de la planète, avec des prisons clandestines et la torture sous-traitée. Les images de Guantánamo ou d’Abou Ghraib ont surimposé les photos des victimes new-yorkaises. Dans un mélange explosif de panique et d’opportunisme, «l’Empire», et avec lui le reste du monde occidental, a répondu au terrorisme en oubliant ce qui faisait sa force morale. Comme le disait Camus du terrorisme algérien, «le sang, s’il fait parfois avancer l’histoire, la fait avancer vers plus de barbarie encore». Oussama ben Laden a piégé son ennemi. Il n’a pas pour autant gagné. Sa mort au cœur du Pakistan n’en a pas fait un martyr. Aucune manifestation n’a salué son exécution par les commandos américains ; les peuples arabo-musulmans avaient mieux à faire alors qu’à célébrer ce tueur qui avait dévoyé leur religion et trahi leurs causes. Ben Laden régnait sur un groupe affaibli, acculé dans les montagnes pakistanaises. Sa seule aura résiduelle lui venait d’avoir été désigné ennemi numéro 1 de la toute puissante Amérique. Des attentats tout aussi monstrueux que ceux du 11 Septembre avaient été commis en son nom de Londres à Madrid ; des groupes plus au moins manipulés par les pouvoirs en place du Sahara au Pachtounistan se réclament encore d’Al-Qaeda. Mais ils sont aux marges de l’histoire. Le monde arabe fait sa révolution au nom des valeurs universelles de droit, de justice, de démocratie, honnies par les islamistes. Les images des foules libérées des dictatures de Tunisie, d’Egypte ou de Libye, bientôt peut-être du Yémen, de Syrie, ou d’Algérie constituent le véritable épilogue du 11 Septembre. Que, désormais, l’Amérique de Barack Obama ferme Guantánamo, quitte l’Irak et l’Afghanistan, et Ben Laden sera définitivement défait.

WORLD TRADE CENTER, TOUR NORD, 9H41 , LE 11 SEPTEMBRE 2001


11 SEPTEMBRE

LIBÉRATION JEUDI 8 SEPTEMBRE 2011

3

SOMMAIRE 11.09, apocalypse PAGE 4 à New York Manhattan-Kaboul, dix ans après PAGE 10 Les dates clés de la décennie PAGE 14 Bush et Ben Laden PAGE 18 face à face Guerres PAGE 22 et sale guerre Quand l’Amérique PAGE 36 se perd L’heure PAGE 38 des bombes 2011, le bout du tunnel

PAGE 40

Comprendre

PAGE 44

L’HOMME QUI TOMBE Cette photo est à l’origine du roman de Don DeLillo. PHOTO RICHARD DREW. AP

SUR LIBÉRATION.FR Retrouvez notre dossier spécial 11 Septembre: reportages, interviews, galeries photos, témoignages, un zapping vidéo sur l’impact du 11 Septembre sur la production culturelle (séries télé, films…), et une sélection des unes que Libé a consacrées à cet événement.


4

11 SEPTEMBRE

MANHATTAN… APRÈS L’ÉCROULEMENT DE LA SECONDE TOUR

LIBÉRATION JEUDI 8 SEPTEMBRE 2011


LIBÉRATION JEUDI 8 SEPTEMBRE 2011

11 SEPTEMBRE

TROIS TOURS se sont écroulées le 11 septembre 2001. Les attaques ont causé la mort de 2976 victimes et 19 terroristes. PHOTO STEFFEN KAPLAN. THE NEW YORK TIMES. REA

5


11 SEPTEMBRE

LIBÉRATION JEUDI 8 SEPTEMBRE 2011

De gauche à droite et de haut en bas: le mémorial de Jersey, en face de Ground Zero; celui de Bayonne, à 8km de Ground Zero, nommé Teardrop; des pompiers victimes des attaques, sur le mur d’une caserne de New York; hommage aux victimes, à New York; Ground Zero à travers une clôture; un ouvrier sur le site. Les clichés ont été pris le 11 août, au moyen d’une lentille Holga montée sur un appareil numérique. PHOTOS SHANNON STAPLETON. REUTERS

Malgré la mort de Ben Laden et la reconstruction en cours, témoins de l’attaque et riverains demeurent marqués par la «cicatrice».

A Ground Zero, un vide qui donne toujours le vertige Par FABRICE ROUSSELOT Correspondant à New York

’est là qu’il faut commencer. Aux abords du trou géant. Les yeux piqués par la poussière qui virevolte au moindre mouvement des grues. Certes, trois tours

en verre sont en train de pousser vers le ciel, l’une est même presque terminée. Les deux piscines du mémorial jouent avec les reflets du soleil d’été. Mais l’impression de vide est toujours là. Immense, presque oppressante. «C’est un peu bête, mais à chaque fois que je suis ici, j’ai toujours cette image dans la tête. Comme si une météorite s’était abattue sur la ville, dit un officier du NYPD, la police de New York, debout près des grillages. Un peu comme si ce qui nous est arrivé était à peine imaginable. Quand j’y repense, je me dis que c’était totalement irréel.» Dix ans après, Ground Zero reste l’épicentre de toutes les émotions. Le lieu où «l’on vient se confronter à la réalité», comme dit un passant. Un lieu où l’on vient se recueillir aussi, où l’on pleure toujours devant les listes de noms des victimes

11

qui s’affichent sur des drapeaux plaqués uns et lieu sacré pour les autres. Notamà même les murs. Impossible d’être ici ment pour les milliers d’ouvriers qui se par hasard. Le «trou» est à jamais asso- sont relayés mois après mois pour rebâcié à ces images de deux tours percutées tir. A la mi-journée, casques sur la tête de plein fouet par deux avions, et qui et tee-shirts fluorescents, ils envahiss’effondrent lentement, l’une après sent Trinity Place, au sud de Ground l’autre, au cœur de Manhattan. Zero, et viennent acheter des cigarettes Une décennie plus tard, la reconstruc- au rabais à des vendeurs chinois qui se tion est en cours mais les New-Yorkais baladent avec des gros sacs en bandoun’ont rien oublié. «Moi, je ne sais pas lière (le paquet de cigarettes est à plus ce que je vais faire pour cet anniversaire, de 13 dollars – 9 euros –à New York). je n’ai pas envie d’en parler et je vais «En fait, quand on arrive ici, c’est comme certainement rester chez moi, assure une ville dans la ville, assure Paul, un Norma Hernandez, qui travaille dans soudeur du nord de l’Etat, qui a coml’immeuble de la poste, à l’ombre des mencé à travailler sur le chantier dès les tours jumelles qui ne sont plus. J’étais premiers jours. On n’est plus tout à fait ici le 11 septembre 2001. Je n’ai pas vu les à New York, on est à Ground Zero. Moi je avions mais je les ai entendus. Et après, de suis fier d’être là. Pour chacun d’entre ma fenêtre, j’ai vu les tours en feu et les nous, c’est bien plus que des tours qui se gens sauter dans le vide. On a mis plus d’un an à re- «A chaque fois que je suis ici, j’ai trouver nos bureaux et toujours cette image dans la tête. beaucoup plus à essayer d’avoir une vie normale. Comme si une météorite s’était Aujourd’hui encore, j’y abattue sur la ville.» pense tous les jours. Je sur- Un officier de police new-yorkais saute dès qu’il y a un coup de tonnerre. Bien sûr que je suis contente relèvent, c’est l’Amérique qu’on reconsqu’on ait reconstruit et que l’on montre truit dans la poussière du World Trade aux terroristes qu’ils n’ont pas gagné. Center. Dans ma famille, on est soudeurs Mais est-ce que j’ai moins peur? Pas vrai- de père en fils. Et je compte bien faire venir ment.» mon fils ici pour qu’il voit ce qui s’est Le temps a passé, mais New York garde passé. C’est ça le message qu’on fait passa cicatrice. Il y a quelques mois pour- ser à Al-Qaeda : vous pouvez nous attatant, l’annonce de la mort d’Oussama quer, on se relèvera toujours.» ben Laden avait provoqué de larges ma«A ceux qui sont tombés nifestations de joie dans les rues autour et à ceux qui continuent» de Ground Zero, rassemblant une foule qui disait vouloir clore un chapitre dou- Un peu plus loin, sur Liberty Street, la loureux avec le décès du chef terroriste. caserne numéro10 était aux premières Et profiter du dixième anniversaire des loges quand les avions ont frappé. Sur attaques pour essayer de se tourner vers l’un de ses murs de brique, une fresque le futur. A l’approche des cérémonies, en bronze de plusieurs mètres repréles sentiments sont plus partagés. sente le carnage, pompiers en action dans un paysage dévasté, face à des Un univers singulier, tours en feu. Avec ces mots : «Dédié à entre balade touristique ceux qui sont tombés et à ceux qui contiet lieu sacré nuent.» La caserne a perdu six hommes, A la chapelle Saint-Paul, qui était deve- auxquels un mausolée est dévolu à l’innue le refuge des pompiers et des volon- térieur. Avec leurs portraits et leurs taires dans les jours qui ont suivi la ca- noms inscrits à jamais dans le béton. Un tastrophe, Jim Preston, un professeur orchestre répète les morceaux prévus d’histoire originaire de Brooklyn, assure pour les cérémonies à venir. Casquette que «c’était illusoire de croire que la dis- sur la tête, un pompier dit qu’il n’est parition de Ben Laden allait soudain nous pas autorisé à parler aux journalistes. permettre de tout effacer de nos mémoi- Puis il se dirige doucement vers la barres». Tous les ans depuis dix ans, l’en- rière qui lui bouche l’horizon, juste deseignant, qui habite désormais dans vant les arbres que l’on commence à l’Ohio, se rend en «pèlerinage» au planter pour combler le trou géant. World Trade Center. «Il ne faut jamais «Pour tous les pompiers, ce qu’il y a ici est oublier que ce qui s’est passé ici est une un sanctuaire, dit-il doucement, la voix tragédie nationale et planétaire, pour- cassée. Les gens viennent, ils regardent, suit-il. Aucune ville n’a connu de trauma- ils repartent. Mais ils ne mesurent pas bien tisme plus important dans l’histoire ré- ce qui est arrivé. La folie, la fureur, cente. L’Amérique a compris qu’elle n’était l’odeur du feu, l’odeur de la mort, les plus intouchable et qu’elle pouvait être at- corps que l’on a sortis des décombres en taquée sur son sol. Aujourd’hui, nous som- morceaux pendant des mois. Les amis que mes encore en guerre en Afghanistan et en l’on a portés dans leur cercueil. Peut-être Irak à cause de ces attentats.» qu’avec ce mémorial et ces nouvelles En dix ans, le «trou» est en réalité de- tours, le monde comprendra ce qui s’est venu un endroit à part. Un univers sin- passé. Ici, monsieur, c’est Ground Zero, gulier, entre balade touristique pour les je ne peux pas mieux vous dire…» •


12

11 SEPTEMBRE

LIBÉRATION JEUDI 8 SEPTEMBRE 2011

L’exécution de l’ancien leader d’Al-Qaeda a surtout été un coup symbolique porté à un réseau affaibli par la guerre antiterroriste et à un jihadisme politiquement de plus en plus isolé.

Par MARC SEMO

es révolutions du «printemps arabe» ont donné le coup de grâce à Al-Qaeda, déjà sur le déclin avant même la mort d’Oussama ben Laden. Cela ne signifie certes pas encore la fin du terrorisme islamiste, et tous les experts s’accordent sur ce point, mais dix ans après le 11 Septembre, le jihadisme et son projet de guerre sainte globale ne représentent plus une menace majeure, du moins pour les pays occidentaux. L’exécution, début mai, par un commando américain, dans une ville de garnison pakistanaise, de «l’ennemi public numéro1» marque en tout cas un tournant après des années dominées, aux Etats-Unis comme en Europe, par la lutte antiterroriste. «Al-Qaeda est une organisation non-pyramidale mais hiérarchisée, qui ne dispose d’aucun mécanisme de succession lui permettant de surmonter la disparition de son fondateur et chef incontesté», notait, en mai, Jean-Pierre Filiu, professeur à Sciences-Po et auteur de la Véritable histoire d’Al-Qaeda. Certes, des successeurs existent, à commencer par le pédiatre égyptien Ayman al-Zawahiri, compagnon de la première heure de Ben Laden. «Il est bon dans l’idéologie, fort sur la stratégie comme dans l’organisation, mais il ne pourra jamais être reconnu unanimement comme l’était Ben Laden, aussi bien par les vétérans que par les jeunes jihadistes», remarque Jason Burke, journaliste et spécialiste britannique du terrorisme islamiste, soulignant les risques d’éclatement de la nébuleuse: un «réseau de réseaux» fédérant de façon lâche, grâce

choc symbolique. La plupart des organisateurs du 11 Septembre avaient déjà été tués ou arrêtés, dont le Koweïtien Khaled Cheikh Mohammed, cerveau de l’opération, désormais détenu à Guantánamo dans l’attente de son procès devant un tribunal militaire. La «guerre contre le terrorisme» lancée par George W. Bush fut, certes, une guerre sale, bafouant nombre de libertés fondamentales, mais elle donna des résultats.

Groupes «franchisés»

Les Européens ne sont pas tombés dans de telles dérives, mais ils furent tout aussi efficaces. Partout, les organisateurs des principaux attentats-suicides menés par Al-Qaeda ont été rapidement identifiés, tués ou arrêtés. Cela fut le cas des islamistes kurdes radicalisés auteurs du quadruple attentat d’Istanbul en novembre 2003 (63 morts), des Maghrébins responsables du carnage de Madrid le 11 mars 2004 (191 morts), ou des jeunes Britanniques issus de l’immigration pakistanaise qui menèrent les attaques à Londres le 7 juillet 2005 (56 morts). Ces actions furent menées par des groupes «franchisés», opérant en toute autonomie mais avec l’accord de l’organisation centrale, et en lien indirect avec elle via un chef de groupe passé par des camps dans les zones tribales pakistanaises. «A chaque fois furent utilisés des moyens rustiques mais éprouvés, réalisables sur le terrain par des structures indépendantes», relevait Jean-Luc Marret, de la Fondation pour la recherche stratégique. Signe de l’affaiblissement d’Al-Qaeda, la nébuleuse Al-Qaeda s’est avérée incapable, s’est avérée incapable, depuis 2005, de mener la moindre depuis 2005, de mener la opération d’envergure en Europe. moindre opération d’envergure dans les pays ocau prestige de Ben Laden, des groupes cidentaux. Si des documents saisis dans très différents agissant dans différentes la cache de Ben Laden montrent qu’il parties du monde musulman, à l’image préparait un déraillement de train aux d’Al-Qaeda dans la péninsule arabique Etats-Unis un soir de Noël, ses plans (Aqpa), d’Al-Qaeda au Maghreb islami- restaient flous. L’efficacité croissante que (Aqmi), ou la branche irakienne. des mesures de sécurité comme la Autant de mouvements qui pourraient moindre préparation des jihadistes être tentés désormais de suivre leur prêts à se sacrifier ont entraîné des propre chemin. Et Al-Qaeda se trouve- échecs en série. L’un des derniers en rait de fait cantonnée au Pakistan et à date fut celui du Nigérian Umar Farouk Abdulmutallab, fils d’un riche banl’Afghanistan (lire ci-contre). Aboutissement d’une longue traque, quier, converti à l’islam radical pendant l’élimination de Ben Laden a été un ses études à Londres, qui tenta de faire

La flamme vacillante de Ben Laden sauter le vol Amsterdam-Detroit en décembre 2009. Il avait été formé à la guerre sainte lors d’un bref séjour au Yémen. D’autres basculent à partir de contacts établis sur des sites internet où la propagande se mêle à des recettes pour fabriquer une bombe.

Le dernier vivier Les derniers combattants d’Al-Qaeda en Occident sont en effet d’un nouveau type, agissant en solitaire, ou presque. «Des jeunes avec un niveau d’éducation supérieur, apparemment parfaitement intégrés, qui s’autoexcluent dans une logique proche de celles des sectes et se radicalisent jusqu’au passage à l’acte», analyse Jean-François Daguzan, maître de recherche à la Fondation pour la recherche stratégique. Ainsi le major et médecin militaire Nidal Hasan, d’origine jordanienne, qui a tué 13 personnes sur la base militaire de Fort Hood (Texas), le 5 novembre 2009. Il était en contact régulier, via Internet, avec l’imam américain d’origine yéménite

Anwar al-Aulaqi, réinstallé au Yémen et devenu l’un des prêcheurs les plus exaltés du jihad. Enfants d’immigrés radicalisés et nouveaux convertis représentent aujourd’hui le dernier vivier d’un possible recrutement. Une menace bien réelle. «Chaque année, nous neutralisons, en moyenne, deux ou trois groupes représentant des menaces sérieuses. C’est-à-dire se préparant à passer à l’acte», reconnaissait dans Libération, en janvier 2010, le juge antiterroriste Marc Trévidic. La donne n’a pas vraiment changé depuis, même si le jihadisme est de plus en plus isolé. La France reste une des cibles privilégiées d’Al-Qaeda, comme l’ont rappelé dans plusieurs communiqués Ayman al-Zawahiri ainsi qu’Aqmi. Mais faute de pouvoir monter des opérations sur le sol français, ils ont eu recours, dans leur zone d’action habituelle, à des attentats contre des intérêts français ou à des enlèvements. L’important, pour la nébuleuse, est de montrer à tout prix qu’elle existe encore. •


Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.