Bulletin bois 75/2005 Halles d‘exploitation Halle de charpente, Langenthal Halle de charpente, Altbüron Centre artisanal BlenioArt, Dongio Centre d’entretien des routes nationales, Bursins Agence de voyage et gare routière, Laufon Bâtiment solaire Wattwerk, Bubendorf Nouvelle halle pour une caisserie, Merenschwand
Porte d’entrée de la nouvelle halle de charpente à Altbüron. Maître d’ouvrage : Schaerholzbau AG, Altbüron Architectes : Blum et Grossenbacher, Langenthal, en collaboration avec Schaerholzbau AG, Altbüron
Variations sur la durée
Le Bulletin bois que vous tenez entre les mains est le 75ème numéro d’une série débutée en 1979. Considérant l’ensemble de la série, on peut se poser la question suivante: si l’on compare le traitement d’un même thème – les halles – à travers les numéros publiés durant les vingt-cinq ans écoulés, qu’est-ce qui différencie ce numéro du Bulletin bois de ses prédécesseurs et quelles sont les caractéristiques qui ont perduré à travers les années. Depuis 1979, date de parution du premier numéro, le Bulletin bois a connu un rythme de parution en progression régulière passant de deux numéros (n° 1/1979 – Centre communal Uitikon, n° 2/1979 – Salle des fêtes de Payerne) par année à quatre actuellement. En réalité, l’origine de la série remonte à 1939 avec une revue traitant de la relation du bois avec la technique et l’économie. Au cours des années 60, ces publications ont pris la forme de cahiers techniques avec, au début, deux à trois numéros publiés par année consacrés à un seul objet sur 16 pages. Progressivement des numéros à thème sont apparus, présentant plusieurs objets sur le même sujet. Le Bulletin bois était alors bilingue, les textes français et allemand se côtoyant dans un même numéro. Dès 1988, avec la parution du numéro 17, le bulletin bois se déclina en deux langues dans des versions séparées. En 1998, le numéro 47 a connu un nouveau changement avec la (ré)apparition de la couleur, les cahiers techniques des années 60 étant déjà polychromes. En 2000, avec le numéro 54, il passe à quatre numéros par année et une moyenne de 24 pages par numéro. Aujourd’hui, la publication présente jusqu’à 24 réalisations par année. La palette des thèmes s’est singulièrement élargie au cours du dernier quart de siècle et si, à la fin des années 70, la rédaction devait faire un important travail de prospection pour trouver des objets à présenter, actuellement, ceux-ci sont pléthoriques. Conformément à cette évolution, le choix des thèmes traités se fait selon des critères liés à des préoccupations actuelles mais qui peuvent être résurgentes. Ainsi la thématique des halles d’exploitation, qui fait l’objet du présent numéro, a déjà été traitée à plusieurs reprises: n°13/1985, Bâtiments pour l’industrie et l’artisanat; n°18/1988, Bâtiments pour les arts et métiers et l’industrie; n°27/1991, Halles industrielles; n°35/1994, Halles; n°42/1996, Forme et fonction; n°48/1998, Halles: production, stockage, manifestations; n°64/2002, Halles. Finalement, la constatation qui peut être faite sur les différences entre passé et présent dans cette catégorie, c’est que le bois n’est plus seulement un matériau facilement disponible, bon marché et rapide à mettre en œuvre mais qu’il participe fortement à l’image que l’entreprise cherche à donner d’elle même, à travers l’architecture qu’elle s’est choisie, sa façon de gérer l’énergie et le choix des matériaux utilisés dans un esprit conforme au respect du développement durable. Pourtant, les questions que se posent les maîtres d’ouvrage avant de construire un bâtiment industriel sont restées les mêmes. Faut-il répondre à mes désirs ou à ceux de ma clientèle? A quel point faut-il lier les processus de production et le service à la clientèle? Le choix du matériau utilisé doit-il être objectif ou doit-il représenter la philosophie de l’entreprise et donc être choisi subjectivement? Les objets présentés dans ce cahier prennent, chacun à leur manière, position sur la question.
1362
Pour les deux halles de production des entreprises de charpente Hector Egger Holzbau à Langenthal et W. Schär Holzbau à Altbüron, le programme spatial était défini par les processus de production d’éléments pour la construction bois. Par contre, la relation à la clientèle a été abordée de manière totalement différente. A Langenthal, les clients peuvent découvrir la production en parcourant une galerie surplombant la halle. Le processus de production est filmé et peut être suivi en temps réel sur Internet. Il en va de même pour les manifestations organisées autour des productions de l’entreprise, qui sont destinées à transmettre une image d’innovation et de haute technologie. A Altbüron, c’est l’intégration harmonieuse de la halle de production dans le paysage rural environnant et son expression architecturale, avec son ordonnancement aléatoire des fenêtres, scandée par les montants verticaux en bois et le cadrage du paysage environnant qui ont été les moteurs du projet. La démarche suivie pour le centre artisanal de BlenioArt à Dongio est différente. Initié par quatre jeunes entrepreneurs, le projet cherche à dynamiser une région décentrée. Le bâtiment, conçu comme carte de visite, transmet une image dynamique et moderne qui s’intègre parfaitement dans le paysage. Le bois, matériau abondant dans le val Blenio, a été choisi comme élément représentatif de la philosophie de l’entreprise. La promotion du développement durable a joué un rôle déterminant dans la construction du Centre d’entretien des routes nationales de Bursins. Les directives du maître d’ouvrage, l’Etat de Vaud, ont conduit à la réalisation d’un bâtiment faisant largement appel au bois et qui applique de façon exemplaire les principes du développement durable dans l’architecture. Les clients de l’agence de voyage Erich Saner AG sont soignés avant même le début de leurs vacances. Ils peuvent rejoindre la gare routière par le train ou laisser leur voiture dans un parking privé mis à disposition par l’agence. Le bois a été choisi en raison de sa légèreté, de sa rapidité de mise en œuvre mais surtout pour réaliser un projet innovant. La construction à ossature bois est idéale pour réaliser des enveloppes de bâtiment très bien isolées comme par exemple le bâtiment Wattwerk de l’entreprise Holinger Solar AG à Bubendorf. Des panneaux de façade dotés d’une isolation thermique de 360 mm d’épaisseur et un concept énergétique basé sur l’énergie photovoltaïque, ont permis la réalisation d’un bâtiment industriel détenant le label Minergie-P. Au départ, seul ses avantages pratiques ont présidé au choix du bois comme matériau de construction principal mais, dans un second temps, il est apparu qu’il participait de façon décisive à l’image du bâtiment. Pour l’extension des bâtiments existants de la caisserie de Merenschwand, le matériau constituant un choix de base, l’architecture était déterminante. L’enveloppe de la halle est composée d’un lattage vertical ajouré filtrant la lumière et l’air et créant une relation visuelle intéressante entre l’intérieur et l’extérieur.
Roland Brunner, Communication technique Lignum
Halle de charpente, Langenthal Deux ans et demi seulement après sa création, l’entreprise de charpente Hector Egger Holzbau AG a bâti dans la banlieue de Langenthal, l’un des centres de production d’éléments de construction en bois les plus modernes du pays. Le bâtiment a été conçu et réalisé afin de servir l’ensemble des besoins de cette jeune entreprise orientée vers l’avenir. Doté du label Minergie, ce bâtiment est particulièrement représentatif d’une construction efficiente du point de vue énergétique. La nouvelle construction, un impressionnant vaisseau de 80 mètres de longueur, large de 30 mètres et haut de 17 mètres, comprend une vaste halle de production avec, en tête de halle, une tranche de plusieurs étages abritant les services administratifs. En plus de sa vocation originelle de lieu de production et de stockage, le bâtiment offre la capacité d’accueillir des cours de formation, des événements de type portes ouvertes ou d’autres manifestations. On y trouve également un centre d’information et de services. La partie administrative qui répond à de multiples fonctions, se développe sur quatre niveaux distribués par une cage d’escalier en maçonnerie. Elle est séparée de la halle de production par un mur coupe-feu en béton armé. Le rez-de-chaussée abrite des locaux de stockage alors que le premier étage accueille des espaces à vocation sociale. Le deuxième étage comprend un espace de bureaux ouvert, des salles de réunion et des bureaux fermés. Le dernier niveau est constitué d’une grande pièce qui fonctionne comme salle de conférence ou de projection. Il est possible, depuis les salles de réunion du 2ème étage, d’accéder directement à deux galeries qui courent de
part et d’autre de la halle de production. Ces longues passerelles situées à près de 6 mètres du sol offrent une vision saisissante de l’ensemble du processus de fabrication et de la logistique qui l’accompagne. L’objectif primaire de cette unité de production d’éléments de construction en bois étant de parvenir à un degré de préfabrication poussé, la nouvelle halle de fabrication a entièrement été pensée et conçue en fonction de cet objectif. L’organisation du travail et des flux de marchandises à été étudié jusque dans les moindres détails. Les pièces de bois et les panneaux arrivent par la grande porte d’entrée côté nord-est ; de là ils sont envoyés à la machine de taille et au portique de table multifonctions. La sortie des éléments finis se fait par une porte à six ventaux d’une largeur de 25 mètres sans porteurs intermédiaires. Dans la halle, une plate-forme mixte bois-béton ayant une charge utile de 1000 kg/m2 permet d’entreposer les matériaux destinés à la fabrication des éléments semi-finis. Le sous-sol, d’une hauteur de 5 mètres, offre une surface de stockage de 2000 m2. Un monte-charge de 40 tonnes permet aux camions d’y accéder directement avec leur chargement. Le bâtiment, entièrement réalisé en bois, a nécessité le développement d’un concept de protection incendie spécifique. Le concept statique de la halle de production est basé sur un système de porteurs principaux transversaux espacés de 5,62 m. Les arcs à deux articulations (180mm x 660mm) avec tirant horizontal en lamellé collé, franchissent les 30 mètres de la halle sans porteurs intermédiaires. La couche de toiture cintrée assure le contreventement dans le sens longitudinal. Les charges sont conduites dans les poteaux
d’extrémités depuis les éléments de toitures et reprises par les éléments de triangulation situés dans les parois extérieures ainsi que par la paroi de séparation en béton. Les poteaux d’extrémité reprennent les efforts générés par le pont roulant, ils sont affinés à leur sommet afin de recevoir les rails de roulement en acier. Les deux façades pignon sont revêtues d’un rideau de lames horizontales ajourées en bois offrant à la fois une protection solaire et climatique. L’inclinaison des lames a été conçue de manière à minimiser la pénétration des rayons solaires en été et à en laisser pénétrer un maximum en hiver. La configuration des façades longitudinales de la halle est déterminée par l’utilisation des zones situées sous les vastes avant-toits. Celles-ci sont affectées au stockage des matériaux de construction qui peuvent être gerbés à l’aide de chariots élévateurs jusqu’à une hauteur de 5,5 mètres. Les apports de lumière depuis les façades latérales étant réduits au minimum, des coupoles situées en toiture permettent d’amener une abondante lumière naturelle dans la halle. La chaudière à copeaux a été dimensionnée en fonction de la quantité de déchets de bois produite par l’entreprise, la chaleur excédentaire sert à chauffer les locaux d’une entreprise voisine. La distribution de la chaleur est assurée par un système de ventilation contrôlée avec échangeur de chaleur. Le choix de cette technique ainsi qu’une enveloppe compacte et bien isolée ont permis à cette construction de figurer parmi les plus grands bâtiments industriels suisses ayant obtenu le label Minergie. Au final, ce bâtiment reflète parfaitement la philosophie de l’entreprise, orientée vers le développement durable.
1363
Coupe transversale
Lieu Steinackerweg 18, 4901 Langenthal (BE) Maître de l’ouvrage Paul Schär, Hector Egger Holzbau AG, Langenthal Ingénieur civil Duppenthaler & Wälchli, Langenthal Ingénieur bois Makiol + Wiederkehr, Beinwil am See Construction bois Hector Egger Holzbau AG, Langenthal; Roth Holzleimbau + Stahlbau AG, Burgdorf (Eléments en lamellé collé); Blumer BSB AG, Waldstatt (Fermes triangulées) Bois mis en œuvre Bois de construction: lamellé collé 320 m3, carrelets d’ossature 165 m3; Panneaux: OSB 152 m3, trois plis 35 m3; Eléments acoustiques en épicéa 60 m3 Volume SIA 54 000 m3 Coûts (CFC 2) CHF 5 184 000.– Prix/m3 SIA (CFC 2) CHF 96.– Durée de construction Octobre 2002–août 2003
1364
Plan
Coupe longitudinale
1365
Halle de charpente, Altbüron Depuis plusieurs années, l’entreprise de charpente Schaerholzbau AG était à l’étroit dans des locaux inadaptés aux standards actuels de production d’éléments en bois pour la construction. La direction a décidé de construire un nouveau bâtiment à Altbüron, dans la campagne lucernoise. La générosité des espaces de cette nouvelle construction offre des conditions de travail optimisées, adaptées de façon idéale aux processus de production actuels d’une entreprise de charpente. Située à l’extrémité sud-est du village, la nouvelle halle de production se présente comme un volume allongé de 78 mètres de long pour une largeur de 32 mètres et une hauteur de 10,5 mètres. Le système constructif adopté est une combinaison de construction métallique et de construction bois. Elle a été conçue pour s’intégrer au mieux dans le paysage rural environnant malgré sa taille imposante. L’expression des façades est ordonnée par une succession de montants verticaux et la combinaison de deux types d’élément de parois préfabriqués en bois créant un arrangement aléatoire de fenêtres de petites dimensions. Celles-ci offrent des vues différenciées sur le paysage et, grâce à leur nombre, laissent pénétrer suffisamment de lumière naturelle dans la halle. Les montants verticaux en bois dont les chants sont peints en blanc soulignent les joints entre les panneaux de façade. Selon le point de vue, les façades longitudinales apparaissent comme des éléments surfaciques ou structurés. Les façades pignons comportent de grandes surfaces vitrées qui ouvrent la halle en direction de la vallée. Au pied de la façade sud, une bande étroite de locaux en sous-sol accueille les installations techniques, dont une chaudière à bois et un silo à copeaux, des vestiaires et les sanitaires. La dalle de toiture de cet élément permet d’accéder de plain-pied à
1366
une plateforme surélevée qui s’étend sur le tiers sud de la halle. D’une charge utile de 1000 kg/m2, elle est destinée au stockage des matériaux de construction. L’accès à la halle se fait depuis la façade nord grâce à une grande porte à six vantaux permettant d’ouvrir le local sur toute sa largeur. Cette grande ouverture sans porteurs intermédiaires est destinée à faciliter la livraison des matériaux de construction et l’expédition des éléments finis. Les pièces de bois usinées sont momentanément stockées le long d’une façade longitudinale. Le bois destiné à la fabrication des éléments d’ossature est entreposé et trié par mandats à proximité de la plateforme. Les éléments en ossature bois sont produits sur plusieurs tables de fabrication situées le long de l’autre façade longitudinale. Une petite machine de levage à vacuum facilite la manutention des panneaux. Au bout de la chaîne de production, les éléments sont isolés et chargés sur des chariots de transport. Pour la réalisation du bâtiment, le choix de chaque matériau a été fait en fonction de la meilleure adéquation sur le plan fonctionnel, économique et esthétique. La structure primaire de la halle est composée de six cadres en profilés métalliques distants de 10 mètres les uns des autres, liés par paires et contreventés par des croix de Saint André. Ils forment ainsi trois tables rigides qui constituent la structure principale et supportent les deux ponts roulants. Tous les 2,6 m des poutres à treillis en bois de hauteur variable disposées longitudinalement reposent sur les cadres métalliques. Elles donnent la pente transversale du toit. Des éléments de toiture en ossature bois sont suspendus entre les poutres, ils sont isolés et revêtus de panneaux acoustiques. La couverture est constituée de dôles profilées. Les éléments de façades sont dotés d’une isolation thermique en laine de roche, d’une isolation acoustique et d’un pare vent. Ils
sont revêtus côté extérieur d’un lambris vertical en épicéa brut de sciage et de planches de sapin rabotées côté intérieur. En façade, les nervures verticales triangulaires de 700 mm de profondeur et 400 mm de largeur conduisent les charges de la toiture vers les fondations linéaires. Malgré un mode de construction particulièrement économique le projet a réussi à exploiter la lumière naturelle de façon optimale. En plus des nombreuses fenêtres des façades, deux grandes lucarnes complètent l’éclairage naturel de la halle. Ces modules préfabriqués de 10,4 m de long, larges de 5 m et hauts de 3,50 m reposent sur les porteurs principaux.
Situation
Lieu Kreuzmatte, 6147 Altbüron (LU) Maître d‘ouvrage Schaerholzbau AG, Altbüron Architecte Blum et Grossenbacher, Langenthal, en collaboration avec Schaerholzbau AG, Altbüron Construction bois Schaerholzbau AG, Altbüron Bois mis en oeuvre BLC et bois massif : 250 m3; lambris: revêtement intérieur et extérieur 5900 m2 Coûts CHF 1 900 000.– Surface de planchers 3895 m2, dont surface de production : 3000 m2 Volume SIA 29 380 m3 Prix/m3 SIA CHF 70.– Date de construction 2001
Coupe transversale
Coupe longitudinale
Plan
1367
Centre Artisanal BlenioArt, Dongio Ce projet original de centre artisanal est né de l’initiative de quatre jeunes entrepreneurs désireux de dynamiser une région excentrée, en offrant des locaux pour l’implantation d’activités artisanales et administratives. Servant de carte de visite pour les différentes entreprises y installant leurs locaux, ce bâtiment se devait d’avoir une forte identité locale. C’est ainsi que le choix s’est porté sur une construction en bois, ressource naturelle abondante dans le Val Blenio, mais pas encore suffisamment exploitée. Situé à l’écart de l’axe du Gotthard, le Val Blenio est une région où les perspectives économiques sont limitées. Dans le but d’y amener un vent de dynamisme, quatre jeunes entrepreneurs ont regroupé leurs forces afin de développer un projet fédérateur. Leur idée était de réunir sous un même toit plusieurs entreprises de la place afin de partager les locaux communs, de limiter les coûts de gestion et enfin, de profiter des diverses synergies susceptibles de se créer. Le projet a rapidement trouvé un écho important auprès des personnes concernées. Sa réalisation a été possible grâce à de nombreuses aides, cantonales et fédérales. Des considérations stratégiques ont prévalues au choix du site. Tout en étant situé à l’entrée de la partie médiane du Val Blenio, le village
1368
de Dongio reste proche des centres urbains régionaux, comme Biasca ou Bellinzone. Le terrain plat aux portes du village bénéficie d’une position idéale car il jouxte la voie d’accès principale de la vallée. Pour les personnes y transitant, le bâtiment devait transmettre une image dynamique et moderne, tout en s’intégrant dans le paysage local. Il devait être rationnel avec une organisation interne modulaire, un temps de réalisation limité, un niveau de finition ‹sobre› et des coûts réduits au minimum. Le bois répondait de manière idéale à cette volonté architecturale tout en présentant des caractéristiques environnementales remarquables. L’édifice, un long volume rectangulaire implanté perpendiculairement à la route, se décompose en deux parties distinctes. Une partie, dont la structure est en bois, est dévolue aux activités commerciales et administratives. Un noyau central en béton regroupe les services communs, une salle de réunion, la distribution verticale et les sanitaires. Il assure également la stabilité de l’ensemble. Posée sur un radier en béton, la structure porteuse de la partie bois est un système poteaupoutre, qui libère l’espace et autorise une flexibilité maximale dans la subdivision des pièces. A l’étage, les planchers à caisson reposent sur des cadres franchissant une portée de 7 mètres. Les panneaux de façades à ossature bois préfabriqués sont optimisés en
intégrant le revêtement extérieur, un lambris horizontal de mélèze non traité, ainsi qu’un pare soleil. Toujours dans un souci d’économie des moyens, toutes les finitions intérieures sont laissées au choix des futurs utilisateurs sur la base de leurs besoins d’espace et leur moyens financiers. Les larges surfaces vitrées, réparties sur l’entier de la façade sud, permettent de profiter de manière optimale de la chaleur passive. Du côté nord, de plus petites ouvertures, en partie ajourées, limitent les déperditions. Le chauffage est assuré par une chaudière alimentée par des copeaux de bois (bois déchiqueté, produit et fournit dans le Val Blenio). En toiture, des panneaux solaires garantissent la production d’eau chaude sanitaire. Un petit local technique situé à l’extérieur du bâtiment regroupe l’ensemble des installations techniques (chauffage, centrale électrique, distribution d’eau) ainsi qu’un silo de stockage pour les copeaux de bois. Adossé au mur de soutènement, il est lui aussi composé d’éléments préfabriqués, revêtus de lames verticales. Cette implantation séparée du bâtiment principal autorise une flexibilité maximale pour d’éventuelles extensions horizontales ou verticales futures. Au début des travaux, un tiers des surfaces étaient encore vides, mais les entreprises se sont montrées rapidement intéressées. Aujourd’hui, le centre accueille huit PME de
natures très diverses: des bureaux d’étude et de conseil (architecte, ingénieurs), des petites entreprises (menuiserie, fumisterie), ainsi qu’un vétérinaire. De nombreuses synergies se sont mises en place entre les différents membres de la société et l’impact sur la population est très positif. Construit en six mois pour des coûts limités, le centre a rempli toutes les conditions de départ. Où comment le dynamisme et l’esprit d’initiative d’un groupe de personnes enthousiastes favorise aujourd’hui toute une région.
Coupe transversale
Plan du rez-de-chaussée
Plan d’étage
1369
Situation
1370
Lieu 6715 Dongio (TI) Maître de l’ouvrage BlenioArt SA, Dongio Architecte Studio d’archittetura Giorgio Ceresa SA, arch. Dipl. ETHZ/SIA/OTIA, Dongio Ingénieurs civils Studio Ingegneria Lucchini-David-Mariotta SA, ingg. Dipl. ETHZ/SIA/OTIA, Dongio Ingénieurs CVS Studio Progettazione Ivan Guglielmetti, Torre Entreprise bois Charpente : Laube SA, Biasca Dalles caisson : Egg Holz Kälin AG, Egg Menuiserie : Oliva SA, Motto et Truaisch&Derighetti Sagl, Dongio Surface 980 m2 Volume SIA 4 655 m3 (inclus abri technique extérieur) Bois mis en œuvre Structure et dalles: sapin suisse; revêtement extérieur: mélèze suisse Coût CHF 1 843 225.– (inclus extérieur et honoraires) Prix/m3 SIA (CFC 2) 396.– Durée de construction 6 mois (avril–septembre 2003)
Centre d’entretien des routes nationales, Bursins En 1999, l’Etat de Vaud lance un concours à deux degrés pour la réalisation d’un nouveau centre d’exploitation des routes nationales (CeRN) à Bursins, afin de remplacer les anciens bâtiments d’entretien datant de la construction de l’autoroute A1 en 1964. Parmi les objectifs du concours, et c’est une première en Suisse romande, le maître de l’ouvrage demande que ‹les préoccupations liées au développement durable soient intégrées dans la problématique du projet et traitées comme thème principal›. La réponse donnée est un bâtiment – construit principalement en bois – exemplaire en matière de mise en œuvre de la notion de développement durable dans un projet d’architecture. Situé le long de l’autoroute A1, entre le lac Léman et les vignobles de la Côte, le nouveau centre d’exploitation des routes nationales (CeRN) de Bursins s’intègre de manière fluide dans ce paysage viticole classé à l’Inventaire des paysages, sites et monuments naturels d’importance nationale. Il est implanté sur une parcelle libre en forme de cuvette proche du relais autoroutier de ‹La Côte› et des bâtiments d’entretien existants. Le programme prévoyait un secteur administratif destiné au personnel du centre d’exploitation et à la gendarmerie et une halle d’une surface trois fois supérieure pour le stockage du matériel et l’entretien des véhicules lourds. L’organisation des espaces devait offrir suffisamment de flexibilité pour permettre une évolution future et, si nécessaire, de nouvelles affectations. Par ailleurs, le fonctionnement du centre devait être maintenu durant la construction du nouveau bâtiment ce qui a induit un chantier se déroulant par étapes. L’architecture sobre du bâtiment, sa volumétrie simple et rationnelle reflètent la bonne économie qui a présidé à l’élaboration du projet. Le plan, deux longues barres juxtaposées et imbriquées l’une dans l’autre, réunit
sous un même toit les bureaux en mezzanine orientés au sud et la halle technique comprenant les ateliers, les garages et les dépôts. Cette disposition permet de réduire les déplacement entre les services tout en restant à l’abri des intempéries, et crée un contact visuel entre le personnel administratif et technique. L’organisation du bâtiment a été pensée pour que la lumière naturelle pénètre partout afin de réduire au minimum les besoins en éclairage artificiel. La solution constructive retenue mélange le bois et le béton. Les poteaux, qui doivent résister aux éventuels chocs de camions, sont en béton alors que les structures secondaires – charpente, poutres, sommiers et ossatures – font appel au bois. La préfabrication des éléments a permis de développer un principe constructif modulaire et a facilité le déroulement par étapes du chantier. La façade sud est recouverte de capteurs thermiques non-vitrés. Ce même revêtement métallique noir est utilisé en tôle simple pour le revêtement du reste des façades. La toiture est végétalisée. Les données géotechniques du site – sol à faible portance – et la géométrie du bâtiment impliquaient, pour les fondations, le recours à des pieux forés. Après réflexion, les architectes ont opté pour un choix structurel différent, en l’occurrence des semelles filantes de surface dans un sol remblayé et tassé. Cette option, favorable à l’environnement, a conduit à la réalisation d’un bâtiment posé sur le sol plutôt qu’ancré en profondeur, doté d’une trame structurelle de portée réduite autorisant l’usage de matériaux de construction légers – en l’occurrence le bois – et capable de prendre en compte les faibles mouvements pouvant affecter l’ouvrage. La mise en place des remblais a permis de valoriser les matériaux d’excavation d’un autre chantier. Les surfaces extérieures imperméables nécessaires à la circulation des véhicules ont été réduites au minimum et un bassin de rétention, créé afin de retarder le retour de l’eau dans le
circuit des rivières et du lac, récolte les eaux pluviales. Le bâtiment a été raccordé à un réseau existant d’eau pompée dans le lac pour l’arrosage des vignes. Cette eau non potable, est utilisée pour l’exploitation du centre (nettoyage et lavage des véhicules, arrosage, WC ) alors que l’eau potable est destinée aux lavabos, aux douches et aux cuisines. Par rapport à l’importance du volume construit, les besoins en chauffage sont relativement faibles. La plus grande partie des espaces, constituée de dépôts et de garages devant simplement rester hors gel. Le chauffage fait exclusivement appel à des sources d’énergie renouvelables. Le choix s’est porté sur un double système conjuguant des apports solaires thermiques avec une chaufferie au bois. Des capteurs solaires situés sur la façade sud couvrent environ 40 % des besoins de chaleur à basse température et assurent la production d’eau chaude sanitaire en été, alors qu’une installation de chauffage au bois, capable de brûler le bois vert récolté lors de l’entretien des abords de l’autoroute assure le solde des besoins en chaleur (60 %) de novembre à mars. Les bureaux bénéficient d’un système de ventilation mécanique contrôlée à double flux et de puits canadiens qui assurent le rafraîchissement des locaux en été. Les garages sont équipés de sondes capables de détecter les gaz d’échappement et de commander l’ouverture des fenêtres afin d’évacuer les polluants en créant une ventilation naturelle transversale.
1371
1372
au d
lo-
Situation
Lieu En Mély, 1183 Bursins, (VD) Maître de l’ouvrage Etat de Vaud, DINF/SMBA et SR, Lausanne Chef de projet Jacques-Victor Pitteloud, SBMA Architecte atelier niv-o, Ivo Frei architecte EPFL FAS SIA, Lausanne Ingénieurs civils Chabloz & Partenaires SA, ingénieurs, Lausanne Ingénieurs CVS Keller – Burnier, ingénieurs conseils, Lavigny Ingénieur électricien MAB – ingénieurs-conseils en électricité, Morges Entreprise bois JPF SA, Bulle Bois mis en œuvre 1950 m3 Surfaces 8545 m2 Volume SIA 57 000 m3 Prix/m3 SIA (CFC 2) CHF 376.– Coût (CFC 1 à 9) CHF 34 millions Durée de construction 2004–2005 (1ère étape) 2005–2006 (2ème étape)
1373
chauff ch auffage de sol sol
chauff ch auffage de sol sol
Coupe transversale
Plan du rez-de-chaussée
Plan d’étage
1374
Agence de voyage et gare routière, Laufon Quand l’agence de voyages en autocar Erich Saner AG a décidé de réunir sous un même toit sa filiale de Bâle et son siège principal de Busserach, elle s’est mise à la recherche d‘une grande parcelle dont la situation répondrait de façon optimale à ses besoins. Le nouveau bâtiment devait être le plus proche possible d’une gare, afin que les voyageurs arrivant par le train, puissent prendre directement l‘autocar et partir en vacances décontractés et sans soucis. C’est à Laufon, dans le demi-canton de BâleCampagne que l’agence de voyage à trouvé l’emplacement idéal. Le nouveau siège de l’entreprise est implanté à proximité immédiate de la gare, dans la zone industrielle et artisanale proche de la rivière Birse. Les clients de l’agence de voyage Saner n’empruntent pas tous le train, certains viennent en voiture jusqu'à la gare routière de l’entreprise. L’entreprise dispose maintenant d‘un vaste parking protégé mettant gratuitement à leur disposition, des places de stationnement pendant la durée de leurs vacances. Le nouveau bâtiment est constitué d’un ensemble comprenant un espace couvert destiné à abriter les huit bus de l’entreprise et d‘un corps de bâtiment abritant des bureaux et des locaux de service. Au départ le projet ne prévoyait, pour la partie administrative, que deux niveaux non excavés, mais après discussion entre le maître de l’ouvrage et l’architecte, le choix s’est porté sur une construction de trois étages avec sous-sol. Le programme prévoyait également une station de lavage pour les bus qui a été intégrée sous le couvert à véhicules. Le sous-sol abrite des locaux techniques et d’archives, ainsi qu’un vestiaire avec douche destiné aux chauffeurs et aux employés de l’entreprise. Au rez-de-chaussée on trouve les locaux de l’agence de voyages comprenant des bureaux, une salle de réunion ainsi qu’une salle d’attente pour les voyageurs. Le premier et le deuxième étage sont constitués
de grands espaces de bureaux destinés à la location. Le couvert pour les bus ainsi que l’aile de bureau ont été réalisés en construction bois. Pour des raisons de protection incendie, la cage d’escalier a été construite en béton et en briques silico-calcaires. Le choix du bois comme principal matériau de construction correspond à une volonté de réaliser un projet innovant – en 2001, la construction d’un bâtiment en bois de plus de deux niveaux était soumise à l’obtention d’une dérogation de la part de l’autorité compétente en matière de protection incendie – mais aussi en raison de sa légèreté et de sa rapidité de mise en œuvre. Un concept spécifique de protection incendie mettant en œuvre un système porteur ainsi que des éléments de construction offrant une résistance au feu de 60 minutes a été élaboré. Pour les mêmes raisons, les revêtements de façade ont dû être réalisés avec un matériau incombustible. Au nord et à l’est, les façades sont constituées d’une ossature bois isolée de 140 mm d’épaisseur. Une couche d’isolation périphérique constituée d’un panneau de fibres de bois de 52 mm recouvre toutes les façades du bâtiment administratif en assurant le rôle de coupe-vent. Les éléments d’ossature sont revêtus, côté intérieur, d‘un panneau OSB de 15 mm, et de panneaux de plâtre avec fibres incombustibles de 15 mm côté extérieur. Le revètement des façades est constitué de plaques de tôle ondulée fixées sur un lattage vertical de 40 mm. Les planchers des étages sont composés d’éléments en lamellé collé d’une largeur de 1 mètres et de 220 mm de hauteur. Le joint entre chaque éléments fait appel à une languette de panneau de fibres liées au ciment qui assure l’étanchéité au feu et à la fumée exigée par la protection incendie. La même attention à été porté au détail du joint entre les éléments de plancher en BLC et la paroi en maçonnerie de la cage d’escalier. Une bande d’obturation étanche
offrant une résistance au feu de 60 minutes a été réalisée. Le revêtement de sol, un asphalte coulé de 35 mm d’épaisseur repose sur une isolation phonique de 22 mm. En toiture, le plancher en caisson de 280 mm de hauteur est revêtu d‘une isolation en laine de roche de 220 mm. Un lattage de 60/100 mm assure la ventilation de la toiture; vient ensuite une feuille d’étanchéité EPDM collée en plein sur un panneau OSB et recouverte de gravier rond. Le bâtiment est doté d‘un système de ventilation contrôlée correspondant au standard Minergie. A l’automne 2002, l’entreprise a pu prendre possession de ses nouveaux locaux, pour lesquels les technologies de construction bois les plus performantes ont été mises en œuvre.
Situation
1375
Plan du rez-de-chaussée
Coupe longitudinale
Coupe transversale
1er étage
2ème étage
Lieu Ziegeleistrasse 52, 4242 Laufen (BL) Maître d‘ouvrage Erich Saner AG, Laufen Architecte Holzart Architektur AG, Laufen Ingénieur civil Peter Jermann, dipl. Bauing. ETH, Zwingen Protection incendie Makiol + Wiederkehr, Beinwil am See Ingénieur CVS EPL EnergiePlan, Laufen Construction bois Martin Speiser AG Holzbau und Bedachungen, Diegten Bois mis en œuvre BLC 12 m3, bois massif 15 m3, carrelets d’ossature 12 m3, éléments de planchers en BLC 49 m3, planchers en caisson de la toiture 105 m2; Panneaux: fibres de bois 52 mm 290 m2, OSB 15 mm (parois) 420 m2, OSB 18 mm (toiture) 150 m2, de plâtre avec fibres 15 mm 400 m2 Coût (CFC 2) CHF 1455000.– Volume SIA 5252 m3 Prix/m3 SIA CHF 277.– Durée de construction 2002 (5 mois)
Composition de la toiture:
Composition de la toiture dans
Gravier rond
la cage d‘escalier:
Lé d’étanchéité EPDM 1,3 mm
Gravier rond
OSB 18 mm
Lé d’étanchéité EPDM 1,3 mm
Lattage 60-100 mm
OSB 18 mm
Pare-vent
Lattage 60–100 mm
Eléments de toiture en caisson 280 mm/
Pare-vent
Isolation laine de roche 220 mm
Eléments de plancher en caisson 280 mm/ Isolation en laine de roche 220 mm Plaque de plâtre armée de fibres 15 mm
Composition des parois: OSB 15 mm Pare-vapeur
Joint plancher-paroi en béton:
Montants 80 x 140 mm/
Plaque de plâtre armée de fibres 2 x 12,5 mm
Isolation laine de roche
à la place d’une isolation phonique
Panneaux de fibres de bois 52 mm
Profil métallique 8 mm d’épaisseur vissé dans
Panneaux de plâtre armé de fibres 15 mm
le mur en béton et le plancher
Lattage vertical 40 mm
Bande d’obturation avec résistance au feu de
Tôle ondulée 18 mm
60 minutes
Composition des planchers:
Composition des planchers:
Chape en asphalte coulé 35 mm
Chape en asphalte coulé 35 mm
Couche de séparation en carton ondulé 5 mm
Couche de séparation en carton ondulé 5 mm
Isolation phonique 22 mm
Isolation phonique 22 mm
Eléments de plancher en caisson avec
Eléments de plancher en caisson
structure en lamellé collé 220 mm
avec structure en lamellé collé 220 mm Composition de la paroi: Mur en béton 180 mm
Coupe sur façade
Coupe sur cage d’escalier
Bâtiment solaire Wattwerk, Bubendorf
Le concept de cette halle industrielle, autonome sur le plan énergétique, répond au exigences du label MINERGIE-P. Le résultat convainc tant par ses qualités esthétiques que par ses choix techniques et énergétiques. Le bâtiment, un projet pilote, abrite également un centre d’information et de services destiné à promouvoir les synergie pour les énergies renouvelables, l’efficience énergétique et l‘écologie dans la construction. Pour le maître de l’ouvrage, Wattwerk représente bien plus qu’une construction expérimentale, il offre surtout un cadre de travail agréable pour ses utilisateurs avec des locaux spacieux, lumineux et confortables. Grâce à un important travail de planification, l’isolation du bâtiment et les installations techniques ont pu être optimisées en fonction des besoins spécifiques de chaque partie de la halle. Le secteur nord-est du bâtiment est constituée d’un volume non chauffé de 24 m de long par 9,2 m de large destiné au stockage et à la production. La partie sud, d’une largeur de 11,3 mètres se développe sur deux niveaux; on y trouve les locaux administratifs de l’entreprise, des bureaux, un espace d’exposition, des locaux techniques et les sanitaires. Les éléments préfabriqués en ossature bois reposent sur un radier en béton armé, ils ont
été montés en deux jours. Les murs extérieurs, d’une épaisseur de 440 mm, sont constituées de deux couches croisées de carrelets d’ossature. La couche intérieure est constituée de montants verticaux en sapin de 40/200 mm alors que la couche extérieure fait appel à des carrelets horizontaux de 40/160 mm. Au milieu, un panneau OSB de 15 mm lie les deux couches. Côté intérieur, l’ossature est revêtue d’une plaque de plâtre cartonné de 15 mm. Côté extérieur, le revêtement de façade est constitué soit de modules photovoltaïques de 10 mm d’épaisseur soit de panneaux de ciment armé de fibres de 8 mm fixés par l’intermédiaire d’un lattage sur un panneau aggloméré de 13 mm d’épaisseur. La partie dépôt est constituée d’une structure en lamellé collé revêtue d’éléments de façades identiques mais non isolés. Le plancher de la partie administrative fait appel à des élément en caissons constitués de deux panneaux feuilletés collés en épicéa de 27 mm avec âmes en lamellé collé de 60/380 mm. Une isolation de 100 mm est intégrée à l’intérieur du caisson. Sur le plancher, une chape flottante de 60 mm revêtue de linoléum a été coulée sur une isolation phonique. Les éléments de toiture, également en caissons, comprennent une isolation intégrée de 380 mm et une étanchéité monocouche. Ce projet est particulièrement intéressant du point de vue des installations techniques dans lequel l’énergie solaire joue un rôle central. L’installation photovoltaïque de la façade sud, d’une surface de 100 m2, produit près de 8 000 kW/h par année, alors que l’installation, située sur le toit, produit 12 000 kW/h supplémentaires. Au total le bâtiment présente une efficience de 20 000 kW/h par année ce qui va bien au-delà des besoins énergétiques du bâtiment. Une partie de l’installation est couplée à des accumulateurs afin de pouvoir continuer à travailler même en cas de coupure de courant. A l’extérieur du bâti-
Coupe transversale
Plan du rez-de-chaussée
Implanté le long de la route principale entre Liestal et Hölstein, le bâtiment industriel Wattwerk ne passe pas inaperçu avec son volume de 2900 m3 et sa couleur rouge vif. Derrière cette façade singulière faite de panneaux de fibres de ciment peints et de cellules photovoltaïque se cache un des premiers bâtiments industriels au monde qui, grâce à une isolation optimale, une pompe à chaleur particulièrement efficace et des panneaux solaires intégrés dans l’enveloppe extérieure, produit de façon durable plus d’énergie qu’il n’en consomme pour sa production et pour son exploitation.
1378
ment une station-service solaire permet de recharger les batteries des véhicules électriques, qu’ils soient de l’entreprises ou de l’extérieur. Pour répondre aux exigences du concept Energie Plus, l’approvisionnement et la production en énergie font uniquement appel à l’électricité. Pour l’énergie de chauffage, le choix d’une pompe à chaleur utilisant comme fluide caloporteur du CO2 liquide s’est imposée en raison de la présence toute proche de la nappe phréatique. Une ventilation contrôlée mécanique avec échangeur de chaleur a été mise en place. En hiver, l’air frais est réchauffé en circulant dans des conduites souterraines alors qu’en été, l’échangeur de chaleur est déconnecté et l’air aspiré rafraîchi par son passage sous terre. Doté d’une bonne connexion aux réseaux de transports publics, bénéficiant d’un aménagement extérieur écologique et d’une installation de récupération d’eau de pluie, Wattwerk est un bâtiment modèle du point de vue du développement durable. L’utilisation systématique d’appareils électroménagers de classe énergétique A et l’exclusion des lampes halogènes voraces en énergie complètent le concept. Le bâtiment a reçu le label MINERGIE-P devenant ainsi le premier bâtiment passif du canton de Bâle-Campagne.
Plan d’étage
1379
Composition toiture: Gravier rond Lé bitumineux Panneau feuilleté-collé 27 mm Ame BLC 60 x 360 mm/Isolation Panneau feuilleté-collé 27 mm Composition façades Plaque de plâtre cartonné 15 mm Carrelets d’ossature 40 x 200 mm/ Isolation minérale OSB 15 mm Carrelets d‘ossature 40 x 160 mm/ Isolation minérale Panneau de fibres agglomérés 13 mm Lattage vertical 30 mm Lattage horizontal 30 mm Panneau photovoltaïque 10 mm Composition plancher étage: Linoleum 2,5 mm Chape flottante 60 mm Isolation phonique 20 mm Panneau feuilleté-collé 27 mm Ame BLC 60 x 360 mm/Isolation 100 mm Panneau feuilleté-collé 27 mm
Composition plancher rez-de-chaussée: Linoleum 2,5 mm Chape flottante 60 mm Pare-vapeur Isolation 140 mm Etanchéité 4 mm Radier béton 180 mm
Coupe sur façade
Lieu Wattwerkstrasse 1, 4416 Bubendorf (BL) Maître d’ouvrage Holinger Solar AG, Bubendorf Architecte ArchiTeam Design AG, Liestal Concept énergétique Franco Fregnan, Basel Ingénieur construction bois Erne AG Holzbau, Laufenburg Entreprise générale/Construction bois/Fenêtres Erne AG Holzbau, Laufenburg; Directeur de projet : Martin Troxler Matériaux Bois de construction: BLC et carrelets d’ossature 72 m3; Panneaux : OSB 1220 m2, feuilletés-collés 27,5 m3, plaques de plâtre cartonné 1050 m2; Façades: surface totale 530 m2, fenêtres bois-métal avec valeur U de 1,042 W/m2K Coût CHF 1,8 millions Surface planchers 720 m2 Volume SIA 2900 m3 Durée de construction Septembre 2003–mars 2004
1380
Nouvelle halle pour une caisserie, Merenschwand Située à l’extérieur du village de Merenschwand, dans la vallée de la Reuss, la fabrique d’emballages et de palettes Kistenfabrik AG comprend plusieurs bâtiments répartis sur une vaste parcelle jouxtant la zone agricole. La réalisation de cette nouvelle halle visait plusieurs objectifs : répondre aux besoins spécifiques du locataire de la halle, un jardinier-paysagiste, mais aussi valoriser le terrain disponible appartenant à l’entreprise et enfin anticiper, grâce à un programme flexible, les besoins d’expansion futurs du maître de l’ouvrage. La nouvelle halle, située à l’extrémité nordest de la parcelle, mesure 15 mètres par 24 mètres. Elle s’inscrit dans la même géométrie que la grande halle de production existante et des entrepôts de la caisserie. Son enveloppe extérieure est composée d’un simple lattage vertical ajouré. Ce caillebotis de façade est constitué de lattes de châtaignier ayant subit un traitement thermique pour améliorer leur stabilité de forme. Cette enveloppe, entièrement perméable à l’air et à la lumière, définit un grand espace baigné d’un éclairage naturel diffus libre de tout porteur. Elle crée une relation visuelle volontairement limitée entre l’intérieur et l’extérieur. De l’extérieur, cette enveloppe laisse percevoir ce qui se passe à l’intérieur, alors que de l’intérieur la vision de l’environnement proche aussi bien que lointain reste accessible. A l’intérieur, deux boîtes autonomes en bois meublent l’espace à chacune des extrémités
de la halle. La première abrite les services administratifs de l’entreprise avec, au rezde-chaussée, des bureaux, une salle d’attente généreuse ainsi qu’un vestiaire et des sanitaires avec douches. Une mezzanine est consacrée au bureau de dessin. La seconde boîte est occupée par un atelier. Au-dessus des boîtes, la surface peut être utilisée comme espace de stockage offrant une charge utile de 5 kN/m2. Entre ces deux boîtes, une surface libre de près de 7 mètres de hauteur est disponible pour diverses affectations. Elle est conçue pour une charge utile de 8kN/m2, mais peut recevoir des charges ponctuelles pouvant aller jusqu’à 85 kN/m2. Le principe constructif est identique à celui ayant régi à l’élaboration des bâtiments existants. La halle est posée sur un socle légèrement surélevé, qui dégage un niveau semi-enterré accessible destiné à accueillir les installations techniques. Le plancher de la halle est composé de poutres massives en épicéa d’une hauteur de 180 mm, conditionnées à une humidité de 10 %. Elles sont juxtaposées avec un joint de 15mm et rigidifiées par un tirant métallique. Un plancher constitué de lames de frêne massif de 32 mm d’épaisseur assure le rôle de couche d’usure. Une couche d’isolation de 60 mm et un parquet en frêne de 24 mm d’épaisseur recouvrent les sols des boîtes de bureaux. Les parois en ossature bois sont composées d’une structure isolée entre porteurs de 160 mm, d’un panneau trois plis de 19 mm côté intérieur et d’un revêtement extérieur en
contreplaqué de 15 mm d’épaisseur. Au dessus des bureaux, les planchers, de type caisson isolé, sont constitués de deux panneaux trois pli de 27 mm et de nervures d’une hauteur statique de 200 mm. L’enveloppe de la partie atelier est identique, mais avec une isolation moindre et des nervures de 260 mm de hauteur, adaptées à la plus grande portée du local. La structure de la halle est en lamellé collé. Les parois sont composées de poteaux de 110 mm de section, d’un lattage horizontal de 50 mm revêtu de l’enveloppe extérieure en caillebotis. Dans le plan des poteaux, la rigidité est assurée par des tirants métalliques. Deux sommiers longitudinaux intégrés dans les parois reposent sur les poteaux verticaux. Ils supportent des éléments de toiture de 20,3 m de long par 1,85 m de large. Ces éléments sont composé d’un panneau trois plis de 27 mm d’épaisseur supporté par une série de poutres lamellées collées de 80 mm par 520 mm, espacées de 460 mm. Ils sont revêtus d’un lé d’étanchéité bitumineux et d’une couche protectrice de gravier de 50 mm. Grâce une expression formelle simple et retenue ainsi qu’à l’utilisation du bois et du mode constructif rationnel qui en découle, cette nouvelle halle, répondant aux critères du développement durable, dégage une atmosphère particulière qui la distingue de façon subtile des bâtiments qui l’entourent.
1381
Lieu Zürichstrasse 28, 5634 Merenschwand (AG) Maître d’ouvrage Kistenfabrik AG, Merenschwand; Directeur de projet : Peter Birrer Architecte Max Steiger, Architekt BSA SIA, Baden; Collaborateur: Heinz Rempfler, Marion Steiger ; Direction des travaux David Burkhard Ingénieur civil SHNZ dipl. Ing. ETH/SIA, Rotkreuz; Collaborateur : M. Krebs Ingénieur construction bois (avant-projet)/Conseil protection incendie Makiol + Wiederkehr, Beinwil am See Construction bois Holzbau Erni AG, Schongau; Direction de projet : Peter Henggeler Bois mis en œuvre BLC 60 m3, bois massif 53 m3; Panneaux: trois plis 1200 m2, contreplaqué 400 m3; Revêtement de sol : parquet massif en frêne 310 m2 Coût (CFC 2) CHF 689 000.– Surface du terrain 9978 m2 Surface d’étage 2884 m2 (bâtiment existant pour la production et stockage; 552 m2 (nouvelle halle) Volume SIA 3537 m3 Prix/m3 SIA CHF 195.– Durée de construction Novembre 2003–mars 2004
Situation
Coupe transversale
1382
Coupe longitudinale
Plan du rez-de-chaussée
Plan d’étage
Lignum Holzwirtschaft Schweiz Economie suisse du bois Economia svizzera del legno
Responsable Roland Brunner Rédaction Roland Brunner, Lignum, André Carlen et Mélanie Baschung, Lignum-Cedotec
Falkenstrasse 26 CH-8008 Zurich Tél. 044 267 47 77 Fax 044 267 47 87 info@lignum.ch www.lignum.ch
Conception graphique BN Graphics, Zurich Impression Kalt-Zehnder-Druck, Zoug
En Budron H6, CP 113 CH-1052 Le Montsur-Lausanne Tél. 021 652 62 22 Fax 021 652 93 41 info@cedotec.ch
Bulletin bois, juin 2005 Editeur Lignum, Economie suisse du bois, Zurich Christoph Starck, directeur
Photographies Michael Jung, Olten (Hector Egger); Francesca Giovanelli, Zurich (Schaerholzbau); David Künzi, Zurich (Centre artisanal BlenioArt); Fred Hatt, Lausanne (Centre d’entretien des routes, Bursins); Corinne Cuendet, Clarens (Agence de voyages et gare routière, Laufon); Erne AG, Laufenburg (Wattwerk); Heinz Rempfler de Max Steiger Architekturbüro, Baden (Caisserie à Merenschwand)
Administration, abonnements, expédition Andreas Hartmann, Lignum ISSN 1420-0252 Le Bulletin bois paraît quatre fois par année, en allemand et en français. Abonnement annuel CHF 48.– Publications isolées CHF 20.– Classeur (10 numéros) CHF 100.– Classeur vide CHF 10.– Prix sous réserve de modifications. Les membres de Lignum reçoivent le Bulletin bois et le Lignatec gratuitement. Les droits pour la publication des différents objets présentés restent réservés aux architectes respectifs. Les informations publiées ont été recueillies auprès des concepteurs.