Transformation et rénovation du Bueberseeli, Marzili, Berne
Plateforme circulaire du quai de Cologny, Genève
Epicentre de la Glâne, Romont
Plage Hopfräben, Brunnen
L’environnement devient un tableau qui, avec le plafond en bois, se reflète dans l’eau de la piscine: l’Ägeribad se trouve en relation directe avec la rive du lac et interagit avec sa situation unique dans le paysage par plusieurs corps de bâtiment.
Architecture: Scheitlin Syfrig Architekten, Luzern. Photo: Ben Huggler
Prix International d’Architecture Bois
Ce prix, décerné par la presse internationale spécialisée dans le bois, est une distinction annuelle qui récompense des réalisations exceptionnelles dans le domaine de l’architecture en bois. Il vise à encourager le développement de solutions architecturales innovantes dans le domaine de la construction en bois. Parallèlement, il permet un échange entre les différents pays dans lesquels la construction en bois joue un rôle de plus en plus important. Les revues spécialisées Bulletin Bois (Suisse), Mikado (Allemagne), PUU (Finlande), Séquences Bois (France) et Trä! (Suède) proposent chacune trois projets réalisés au cours de l’année. Un jury composé de représentants des rédactions désigne ensuite le lauréat dans le cadre du ‹Forum International Bois Construction›.
L’architecture balnéaire en bois comme impulsion du développement urbain
1 Le ‹Centre Aquatique› à Paris: construit pour les Jeux Olympiques d’été de 2024, il sera ensuite à disposition de la population locale. Maître d’ouvrage Bouygues Bâtiment Ile de France/La Métropole du Grand, Paris Architecture 2/3/4, Paris et VenhoevenCS architecture+urbanism, Amsterdam Photos Abaca Press / Alamy Stock Photo
2 Un nouveau lieu pour les activités polysportives: le centre sportif prévu à Zurich Oerlikon réunit sous un même toit une piscine couverte et des patinoires artificielles. La structure porteuse sera réalisée en bois. Maître d’ouvrage Ville de Zurich Architecture Boltshauser Architekten, Zurich Visualisation Studio Blomen, Zurich
3 Vue du ciel: la plate-forme circulaire en bois, d’un diamètre de 40 m et d’une surface de 805 m2, offre un magnifique lieu de baignade et de détente sur les rives du Léman. Maître d’ouvrage Commune de Cologny Architecture ADAo architectes Sàrl, Carouge Photo Laxar Gang
4 Le centre de sport et de loisirs prévu à Plaffeien: le 1er prix du concours décidé en 2024 prévoit une construction en bois qui se marie habilement avec le paysage qui l’entoure. Maître d’ouvrage Commune de Plaffeien Architecture et visualisation Berrel Kräutler Architekten, Zurich
5 Lignatec ‹Protection du bois dans la construction›: le bois est durable par nature s’il est mis en œuvre et maintenu au sec lors de la construction. Il peut ainsi durer des générations. Dans les zones où l’humidité est élevée, le bois doit être protégé de manière constructive ou à l’aide de différentes méthodes de traitement. A cela s’ajoute le choix d’une essence de bois adaptée à l’utilisation; pour les piscines couvertes, par exemple, la classe d’emploi 2. Une présentation globale de la protection du bois est proposée dans le Lignatec 35, paru en 2023. Il peut être commandé sur www.lignum.ch > Shop > Lignatec
Les prochains Jeux Olympiques auront lieu cet été à Paris. Une partie des épreuves de natation se déroulera dans le ‹Centre Aquatique›, achevé en avril 2024 et conçu par deux bureaux d’architectes d’envergure internationale: 2/3/4 Paris et VenhoevenCS architecture+ urbanism, basés à Amsterdam. Avec le centre d’escalade du Bourget, il s’agit de la seule structure réalisée spécifiquement pour les Jeux d’été de 2024. Il comprend notamment un espace vert qui a pu être arborisé grâce à la forme très compacte du projet, ainsi qu’une passerelle piétonne qui relie le nouveau centre aquatique au Stade de France et au reste de Paris. Le ‹Centre Aquatique› sera à la disposition des habitants de Saint-Denis après les Jeux Olympiques et Para-Olympiques, ce qui constitue un investissement important pour l’arrondissement. La structure principale du bâtiment a été réalisée en bois et son impressionnante toiture de forme concave minimise l’espace intérieur qui, à l’avenir, devra être climatisé. Selon les architectes, le projet est ainsi exemplaire en termes de consommation énergétique. C’est l’un des défis à relever lors de la construction de piscines en raison du traitement de l’eau et des exigences de température élevées. En réduisant la demande d’énergie et en créant un système énergétique intelligent, 90 % de l’énergie nécessaire peut être couverte par des énergies renouvelables ou de récupération. A l’instar de la toiture solaire qui procure 20 % de l’électricité nécessaire, entièrement utilisée sur place. Les chaises des gradins sont en outre fabriquées à partir de plastique recyclé, collecté dans le voisinage.
C’est également la France qui héberge la piscine qui a remporté cette année le ‹Prix International d’Architecture Bois› décerné par la presse spécialisée: la rénovation de la piscine de la commune de Saint-Méen-le-Grand, en Bretagne, démontre de manière marquante comme le bois peut contribuer à la valorisation des structures existantes et de leur environnement. La piscine, ouverte en 1994, était chroniquement sous-dimensionnée malgré plusieurs agrandissements réalisés au fil des ans. Au lieu de construire un nouveau bâtiment, la commune a décidé, après un examen attentif, de rénover et d’agrandir encore une fois l’installation existante. Les nouveaux bains impressionnent par leurs formes et leurs volumes et créent un nouvel espace qui rayonne. Vous trouverez plus d’informations sur le prix et le projet lauréat dans l’encadré ci-dessous et au dos de ce numéro.
Le projet genevois que nous présentons dans ce numéro s’inscrit aussi dans une mesure de dynamisation d’un lieu initialement peu attractif: le quai de Cologny, formé avant tout d’en-
rochements, qui s’étend sur plus de deux kilomètres le long du lac. La plateforme circulaire fait partie d’un programme lancé en 2008 visant à réaménager entièrement cette partie des rives du Léman. Grâce à des zones de baignade aujourd’hui reconfigurée, l’accès au lac par la promenade bordée d’arbres, le long d’une route très fréquentée, s’en trouve facilité et la zone riveraine renaturée.
La plateforme en bois, qui constitue désormais un lieu de détente et de baignade apprécié des Genevois, montre l’attrait des bains, piscines et bassins couverts pour le sport et les loisirs. Les autres réalisations que nous présentons dans ce numéro du Bulletin bois prouvent que les maîtres d’ouvrage et les architectes misent de plus en plus sur le bois: les nouvelles piscines couvertes d’Appenzell et de Gelterkinden, l’Ägeribad d’Oberägeri, la transformation et la rénovation du Bueberseeli au Marzili de Berne, la plage de Hopfräben à Brunnen et l’Epicentre Glâne à Romont en témoignent. Malgré leur diversité, notamment en ce qui concerne l’utilisation du bois, un point commun les relie: les projets ont posé un jalon, créant ainsi une nouvelle référence dans leur environnement, que ce soit dans un contexte rural comme à Appenzell, ou au cœur de la ville de Berne avec la vue sur le Palais fédéral. L’environnement, à travers le paysage, devient alors une toile de fond pour les baigneurs et les sportifs. Deux esquisses de centres sportifs avec piscines couvertes intégrées, qui devraient voir le jour dans les prochaines années, suivent une voie similaire. Le nouveau centre sportif de Zurich Oerlikon réunit, par le biais d’un bâtiment, des installations voisines vieillissantes telles que la piscine couverte et la patinoire artificielle. Ils créent ainsi un lieu pour des activités multi-sportives en regroupant sous le même toit une nouvelle piscine en plein air et un restaurant, relié au quartier par des sentiers, des espaces publics verts et urbains. Le projet lauréat du concours organisé en 2024 pour le centre de sport et de loisirs de Planfayon répond de manière élégante à l’imposant paysage vallonné du district de la Singine, non seulement du point de vue volumétrique, mais aussi par une façade qui renoue avec la tradition architecturale régionale. Les deux projets utilisent pour cela la matière première bois comme élément de support, aussi bien au sens figuré qu’au niveau structurel.
Jutta Glanzmann
Communication technique
Piscine couverte, Appenzell
La nouvelle piscine couverte d’Appenzell s’appuie sur la tradition balnéaire du canton et représente aujourd’hui un atout de premier plan pour la région. Trois volumes entrelacés forment un concept spatial clair permettant d’abriter les différents secteurs de la piscine. Leurs structures sobres et fonctionnelles, réalisées avec le propre bois de la communauté, leur permettent de s'intégrer de manière sensible dans leur environnement périurbain.
‹Equilibre›, le nom du projet des nouveaux bains d’Appenzell, choisi à l’issue d’un concours sélectif, s’incarne parfaitement dans son programme. Le nouveau bâtiment renoue avec les traditions balnéaires d’Appenzell tout en présentant une architecture moderne en bois. Il remplace en effet l’ancienne piscine couverte de 1972, désaffectée depuis 2014, dont la structure s’appuyait avant tout sur le béton et l’acier. Le projet s’inscrit dans une recherche d’équilibre entre différents pôles et sa forme en étoile lui permet de s’insérer habilement dans son environnement de collines aux abords directs du bourg historique. Telles les pales d’un moulin à vent, les différents corps du bâtiment invitent au dialogue et font office d’articulation entre les réalisations de grande échelle situées un peu plus loin, le long de la rue principale. Sur le plan formel, ses trois volumes qui se chevauchent consti-
tuent en même temps la base du programme spatial intérieur. Du point de vue constructif, cet ouvrage en bois de deux niveaux repose sur un socle massif en béton. Les éléments verticaux de la structure porteuse rythment l’extérieur de la réalisation, tandis que le toit plat en saillie protège les façades des intempéries. On accède aux bains depuis la Sitterstrasse qui longe le complexe. Son parking a conservé son emplacement d’origine mais a été entièrement réaménagé pour s’adapter à sa topographie. L’entrée est clairement définie par son porche qui mène au hall d’entrée en double hauteur et son accueil spacieux et chaleureux. Celui-ci s’appuie à l’arrière sur le noyau massif qui intègre, outre les circulations, divers locaux secondaires, tels que sanitaires, technique et bureau du maîtrenageur. Sitôt enregistrés, les visiteurs sont dirigés vers l’aile nord qui abrite les vestiaires et les douches. Ces espaces borgnes sont accolés au noyau, tandis que les zones d’après bain avec foehns profitent de la lumière du jour et de la vue. En poursuivant, on débouche à travers un couloir sur les bassins de l’aile ouest, pataugeoire et nonnageurs, largement éclairés par des baies vitrées. Plus loin, c’est le volume imposant de la piscine nageur de 25 m qui s’ouvre au sud, grâce aux verrières continues sur la hauteur du bâtiment. Ces deux ailes encadrent un platelage extérieur en bois et son bassin d’eau froide qui s’étend en contrebas par un parcours Kneipp
naturel avec un tapis de gravier pour massage des pieds, alimenté par une déviation du ruisseau Küechlimoos.
L’étage supérieur, desservi par la cage d’escalier centrale, est dédié aux installations de bienêtre. Comme au rez-de-chaussée, les vestiaires et les salles de massage se situent au nord, tandis que l’aile ouest accueille cette fois-ci saunas et bain de vapeur, prolongés par la salle de repos et la terrasse qui font face à la rivière. Grâce à de large baies vitrées, les saunas, bien qu’en retrait, disposent également d’une vue sur le paysage environnant. Intégrées au noyau, les douches à jets massants, éclairées par un minimum de lumière naturelle, permettent de se rafraîchir. Leur revêtement minéral et froid contraste avec la chaleur du bois des saunas. Depuis une zone intermédiaire généreuse proposant des bains de pieds, on accède au rez par un escalier qui mène directement à l’extérieur à une plateforme en bois bien ensoleillée destinée au repos. Elle est également ouverte aux baigneurs du rez-de-chaussée grâce à des vitrages coulissants. Les bains d’Appenzell offrent ainsi un espace attractif à l’air libre, avec vue sur le village et les montagnes, aussi bien pendant la saison froide qu’à l’intersaison.
La recherche d’un équilibre se reflète également dans la concrétisation de la structure: la matérialisation est un jeu entre le béton du noyau, le bois appenzellois des porteurs et le
verre. Le socle en béton se prolonge jusqu’au bord supérieur de la banquette et fait le tour du bâtiment sur une hauteur de + 40 cm, ce qui permet d’obtenir une protection optimale contre l’humidité pour le bois traité avec une lasure de couleur claire. La structure porteuse comprend un plancher nervuré, composé de sommiers jumelés qui reposent des piliers doubles de dimensions comparables. A l’extérieur, protégés des intempéries par le toit plat, ils deviennent des éléments marquants de la façade. Les éléments de sommiers et de poteaux ont été préfabriqués en atelier et assemblés sur le chantier pour former autant de cadres. Des panneaux en lamellé-croisé de 10 cm d’épaisseur reposent sur ces porteurs, reliés entre eux le long des joints longitudinaux pour former un plancher nervuré capable de fonctionner comme diaphragme. Les portiques et les planchers sont reliés au noyau en béton et assurent de cette manière la stabilité du bâtiment. Les toitures en porte-à-faux protègent non seulement la structure des intempéries, mais contribuent également à produire un ombrage bienvenu en été. Les parois extérieures, traitées comme des réminiscences des façades à caissons locales, créent un lien formel avec le site. Il en résulte un jeu d'ouverture et de fermeture, en partie interrompu, à dessein, par une baie menant de la rampe d’accès vers la piscine, éveillant ainsi pour les visiteurs les prémices du plaisir de la baignade.
Coupe longitudinale
Coupe transversale
Composition toiture:
Gravier 60 mm avec installation photovoltaïque
Lé
Etanchéité bitumineuse bi-couche
Isolation 160 mm
Isolation avec forme de pente 20–140 mm
Pare-vapeur
OSB 18 mm
Panneau lamllé croisé 140 mm
Plafond acoustique suspendu avec sous-construction
Panneau trois plis perforé 19 mm
Composition façade en correspondance des assises de fenêtre:
Fenêtre métallique extérieure, vitrage fixe
Banc démontable en lattes de frêne massif, embrasure panneaux trois plis
Sous construction métallique acier inox, avec liaison étanche au caisson de ventilation
Caisson de ventilation des fenêtres et tuyau d’évacuation d’eau intégré
Composition sol:
Revêtement bitumineux 30 mm
Lé d’étanchéité bitumineux
Revêtement de ciment avec forme de pente 30–120 mm
Dalle béton 260 mm
Composition mur du socle:
Béton apparent 300 mm
Etanchéité sous terrain avec membrane pour béton frais
Isolation verre cellulaire collé étanche 140 mm
Vide d’air 10 mm
Mur en briques silico-calcaires (porteur)
120 mm
Coupe détail de façade
Lieu Sitterstrasse 15, 9050 Appenzell
Maître d’ouvrage Canton d’Appenzell Rhodes Intérieures, Bau- und Umweltdepartement, Amt für Hochbau und Energie, Appenzell
Ingénieur sanitaire et planification CVS Kannewischer Ingenieurbüro AG, Cham
Façadier Mebatech AG, Baden
Entreprises bois et menuiseries Egli Zimmerei AG, Oberhelfenschwil (montage); Peter Manser AG, Appenzell (abris à vélos avec signalétique); Sutter Schreinerei, Appenzell (menuiserie, meubles); Holzin AG, Appenzell (portes intérieures bois); Holzbau Albert Manser AG, Gonten (terrasse)
Bois mis en œuvre Propre bois appenzellois; Pius Schuler AG, Rothenturm (panneaux), Lehmann Holzwerk AG, Gossau (Construction Duo-/Trio- et bardage), Hüsser Holzleimbau AG, Bremgarten (lamellé-collé)
Coûts CFC 2 CHF 13,27 millions TTC/hors honoraires
Coûts CFC 1–9 CHF 21,52 millions TTC
Coûts CFC 214 CHF 2,3 millions TTC
Prix/m3 CFC 2 CHF 735.– TTC/hors honoraires
Prix/m3 CFC 2 CHF 968.– TTC/honoraires inclus
Surface de terrain SIA 416 5708 m2
Surface bâtie SIA 416 1446 m2
Surface de plancher SIA 416 3767 m2
Volume bâti SIA 416 18 068 m3
Durée de construction juin 2020 – juin 2022
Photographe Roger Frei, Zurich
Piscine couverte et de plein air, Gelterkinden
La nouvelle piscine de Gelterkinden offre une sensation d’espace et de bien-être grâce aux tons chauds du bois et une généreuse lumière naturelle. Son volume, largement ouvert sur trois côtés, s’intègre aux installations de plein air existantes et permet aux nageurs de profiter de la vue vers l’extérieur. Des perspectives ciblées mettent en scène le parcours menant de l’entrée jusqu’aux bassins de natation.
La piscine couverte et de plein air de Gelterkinden se situe à la limite sud-est de l’agglomération, en bordure de zone agricole. Le nouveau bâtiment remplace la piscine couverte inaugurée en 1971 qui nécessitait une importante rénovation mais était déjà liée aux bassins en plein air, autant sur le plan spatial qu’organisationnel. La nouvelle halle, en prolongement de la piscine extérieure existante, se compose d’un volume allongé, orienté parallèlement à la pente, le long du cours d’eau Eibach. Les bassins intérieurs semblent ainsi, en suivant le fond de la vallée, s’étendre à l’extérieur. Tous les locaux de service sont organisés sur deux étages au nord, le long du ruisseau. Cela permet de séparer clairement
les différents domaines fonctionnels des processus d’exploitation. Depuis le parking existant on accède aux installations par un cheminement par lequel on gagne l’entrée située au milieu du complexe. Vers le ruisseau, une extension de faible taille sert de zone de stationnement pour les vélos et de petit atelier. Les aménagements paysagers sont restés pratiquement inchangés. Ce n’est que dans la zone située devant l’Eibach que les plantations ont été éclaircies. En outre, un nouveau mur protège la piscine en plein air des vues directes et guide les visiteurs vers l’entrée principale. De là, le bassin à l’air libre est directement accessible via un tourniquet. La zone de détente devant les installations extérieures a été élargie et accueille désormais la buvette en plein air. Un escalier et son puits de lumière permet d’accéder aux sanitaires en sous-sol, alors qu’un deuxième WC extérieur est accessible de plain-pied côté est du nouveau bâtiment.
La baie vitrée du foyer d’entrée permet d’avoir un avant-goût du bassin de natation et le kiosque adjacent dessert aussi bien les quelques tables intérieures que la buvette extérieure. Un escalier mène alors au contrôle d’accès et
aux vestiaires qui se situent à l’étage. On gagne ensuite une galerie qui longe la piscine et conduit les utilisateurs à un escalier en colimaçon imposant permettant de rejoindre les différents bassins du rez, ou à l’espace bienêtre comprenant sauna et jets sensoriels. Au rez-de-chaussée cette fois, deux vestiaires sans obstacles, avec douches et toilettes séparées, permettent un accès direct aux bassins. Le lien spatial entre le bassin intérieur et extérieur est souligné au sud par une poutre en treillis reposant sur trois piliers de béton qui permet d’ouvrir entièrement la façade en correspondance du rez. Les poteaux sont reliés de manière rigide à la poutre afin d’absorber les forces horizontales de vent et de séisme. Cet élément marquant est revêtu de lamelles de bois verticales, qui créent la continuité avec les tons chauds de la structure de toiture. Le regard est alors attiré vers la pelouse en légère pente qui révèle la fluidité de l’espace.
La halle et son toit sont en bois, tandis que l’aile des locaux annexes à deux niveaux est une construction massive. La charpente est constituée de poutres en bois lamellé-collé. Au-dessus des bassins elles ont une hauteur statique d’environ 150 cm, alors qu’au-dessus
des locaux annexes, la hauteur des poutres se réduit avec la portée. Le gain de hauteur sous plafond permet ainsi d’installer des équipements techniques. Le plafond nervuré en bois au-dessus des porteurs sert d’élément de stabilisation, également utilisé comme caisson creux dans la zone de la piscine pour l’acoustique de la pièce. La structure porteuse régulière et flexible offre une marge pour des adaptations spatiales ultérieures.
Les grandes ouvertures sur les pignons soulignent le lien spatial avec la piscine extérieure et apportent une abondante lumière naturelle à l’intérieur tout au long de la journée. Les baies vitrées continues du couloir des vestiaires offrent également une vue sur l’Eibach et sur la voie ferrée et, depuis les autres pièces, les ouvertures procurent des vues ciblées sur les environs. Signalant sa sobriété, les parties opaques de la façade sont ventilées et revêtues d’un bardage en bois prégrisé foncé.
Situation et rez-de-chaussée
Coupe longitudinale
Etage
Lieu Lachmattstrasse 22, 4460 Gelterkinden
Maître d’ouvrage Commune de Gelterkinden
Architecte ds.architekten ETH SIA, Bâle
Paysagiste ds.architekten ETH SIA, Bâle
Direction des travaux Anderegg Partner AG, Bellach
Ingénieur civil Blattner AG, Sissach
Ingénieur bois Pirmin Jung Schweiz AG, Thun
Physique du bâtiment Ehrsam Bauphysik AG, Pratteln
Entreprises bois Bisang Holzbau AG, Küssnacht am Rigi (structure porteuse); PM Mangold Holzbau AG, Ormalingen (enveloppe du bâtiment)
Coûts CFC 1–9 CHF 18,4 millions TTC
Coût CFC 2 CHF 14,2 millions TTC
Coûts CFC 214 CHF 1,0 million
Prix/m3 CFC 2 678.–
Surface de terrain SIA 416 19 670 m2
Surface bâtie SIA 416 1486 m2
Surface de plancher SIA 416 3760 m2
Volume bâti SIA 416 21 003 m3
Durée de construction janvier 2017 – novembre 2018
Photographe Ruedi Walti, Bâle
Composition toiture:
Gravier env. 60 mm
Couche drainante 20 mm
Couche d’étanchéité 10 mm
Isolation 220 mm
Etanchéité de chantier/frein vapeur 10 mm
Structure porteuse en bois avec pente 1,5 % de la membrure supérieure
OSB 25 mm
Nervure 240 mm
Lattage, isolation acoustique 40 mm
Lé acoustique noir
Revêtement acoustique épicéa/sapin, imprégné incolore 30 mm
Composition façade:
Bardage/recouvrement vertical sapin, brut de sciage, pré-grisé 21–42 mm
Lattage horizontal 30/50 mm
Contre-lattage 30/50 mm
Lé coupe-vent
Isolation fibre 60 mm
Montants 60/240 mm/isolation
OSB 18 mm
Pare-vapeur
Structure en treillis 240 mm
Isolation acoustique 60 mm
Lattage 50 mm
Lé acoustique noir
Revêtement acoustique épicéa/sapin, imprégné incolore 30 mm
Coupe détail de façade
Les bains d’Ägeri, Oberägeri
Les nouveaux bains d’Ägeri, situés sur la rive du lac éponyme, se composent d’un volume de plusieurs corps de bâtiment, dont les façades se parent d’un bardage vertical ajouré faisant référence aux constructions traditionnelles de la région. Le bois joue également un rôle central à l’intérieur, en habillant les plafonds, et comme structure porteuse de la toiture du grand bassin.
Entre les lacs de Thoune et de Zurich, le lac d’Ägeri accueille sur sa rive septentrionale les nouveaux bains qui invitent aux jeux et à la détente. Face à une situation unique qui profite d’un splendide panorama au bord du lac, les architectes, lauréats du concours public, ont traité le projet et sa matérialisation de manière responsable. L’ensemble du volume a ainsi été sciemment divisé afin de réduire sa taille et d’obtenir une intégration harmonieuse dans le paysage. Trois des quatre façades du bassin principal offrent en outre aux nageurs une vue idyllique, tandis que les promeneurs perçoivent les installations aquatiques intérieures.
Le choix des teintes et des matériaux s’est basé sur l’environnement. Ainsi, les lamelles de bois verticales, qui forment un écran périphérique ajouré sur les façades de la nouvelle piscine couverte, s’inspirent de la construction en bois agricole vernaculaire et chaque
volume a sa propre nuance, calquée sur ses alentours proches.
La zone de la piscine de 25 mètres constitue le cœur de l’établissement. Son bassin où domine la couleur turquoise clair fait le contrepoint au plafond finement structuré réalisé en bois. En combinaison avec les plans d’eau, la teinte chaude du bois crée un ensemble coordonné. Outre le bassin à huit couloirs, une pataugeoire pour enfants avec toboggan ainsi qu’une piscine extérieure complètent l’offre balnéaire, à laquelle s’ajoutent un espace bienêtre et un restaurant à l’étage. Au sous-sol, des vestiaires et des douches sont à la disposition des clients qui se baignent dans le lac. La structure de toiture de la grande piscine est composée de treillis en bois de 27,7 m de portée dont les membrures sont en épicéa et les diagonales en frêne. Tous les assemblages sont réalisés par tiges filetées encollées, selon une technologie développée par Neue Holzbau AG. La structure porteuse du petit hall de natation est en acier tandis que les parois intérieures sont en béton apparent. Les plafonds des espaces de natation sont constitués de lamelles en Douglas, brutes de sciage, dont la surface a été traitée pour éviter la formation de moisissures et qui dissimulent les installations techniques. Dans l’entrée, le faux plafond est composé de lamelles métalliques, alors que dans les pièces annexes et dans
l’espace bien-être il s’agit de métal déployé. La façade extérieure est conçue de manière à présenter deux couches clairement séparées qui se composent d’un socle et d’un bandeau de toiture horizontal en tôle recouverts d’un bardage vertical ajouré en bois. Il en résulte un jeu d’ombres et de lumières qui évolue en permanence avec la course du soleil. Les fenêtres à huisseries métalliques renforcent cette expression formelle marquante. En 2020, les bains ont été récompensés par l’Iconic Award pour le traitement architectural soigné et pertinent du paysage riverain du lac d’Aegeri.
Lieu Strandweg 1, 6315 Oberägeri
Maître d’ouvrage Ägeribad AG (communes d’Ober- et Unterägeri), Oberägeri
Entreprise bois et menuiserie Urs Iten Holzbau AG, Oberägeri
Bois mis en œuvre Ferme à treillis (épicéa/frêne) 59 m3, bois massif reconstitué 11,5 m3; éléments de toiture 873 m3
Coûts CFC 1–9 CHF 35,3 Mio. HT
Coûts CFC 2 CHF 26,7 Mio. HT
Prix/m3 (CFC 2) CHF 625.–
Surface de terrain SIA 416 5600 m2
Surface bâtie SIA 416 3263 m2
Surface de plancher SIA 416 7364 m2 (sous-sol inclu)
Volume bâti SIA 416 42 677 m3
Durée de construction juin 2016 – septembre 2018
Photographe Ben Huggler, Lucerne
Situation
20 m Coupe
Rez-de-chaussée
Composition toiture:
Gravier en vrac 70 mm
Antiracinaire 10 mm
Couche de protection 10 mm
Membrane d'étanchéité bitumineuse
bicouche 20 mm
Isolation 240 mm
Frein vapeur 20 mm
Panneau trois plis 30 mm
Poutre treillis bois, y c. nervures 240 mm, hauteur 300,5 cm/272 cm
Panneau de laine de bois lié au ciment 50 mm
Sous-structure 190 mm
Lamelle bois 30 x 80 mm, entraxe 150 mm, 80 mm
Composition paroi:
Lamelle bois verticale, Douglas brut de sciage, imprégné 40 x 80 mm, 80 mm
Distanciateur 5 mm
Panneaux en tôle alu 105 mm
Sous-construction 45 mm
Ventilation 65 mm
Isolation laine minérale 180 mm
Béton armé variable
Composition sol:
Dalles en grès 10 mm
Mortier à couche mince 5 mm
Etanchéité 5 mm
Béton de recouvrement adhérent façon pente, en deux couches, sans chauffage au sol 150 à 90 mm
Béton armé 300 mm
Coupe détail de façade
Transformation et rénovation du Bueberseeli, Marzili, Berne
Le Bueberseeli (littéralement étang des garçons) fait partie du Marzili, rare bain public en eau vive de Berne. Une passerelle en bois accueillant un banc continu reprend la forme de l’aménagement historique le long du cours de l’Aar. La superstructure, en partie apparente et laissée brute, forme un toit protecteur qui contraste avec les éléments verticaux de la passerelle, peints en gris clair.
En contrebas de la vieille ville de Berne, la baignade dans l’Aar est une tradition séculaire. Depuis le Moyen-Âge, le Marzili est ainsi l’un des rares lieux de baignade publics. A l’origine, celui-ci se trouvait en face d’une île, au confluent d’un bras de l’Aar avec son cours principal. Dès 1900, la ville de Berne a racheté l’île et complété les installations de baignade par une vaste étendue herbeuse. A la fin des années 1960 le bras secondaire fut cependant comblé et il ne restait de son lit qu’un étang menacé d’ensablement: le Bueberseeli.
Afin de retrouver une eau vive, la portion terminale de l’ancien bras de l’Aar est aujourd’hui reconstituée, liée à la rivière par un nouveau canal de natation qui retrouve
son ancien lit. Les nageurs de l’Aar peuvent ainsi rejoindre en toute sécurité les bains du Marzili et un large escalier d’accès relie l’espace aquatique à la pelouse. Reconstituant les aménagements classés aux monuments historiques, un ponton longe le Bueberseeli et le sépare de la rivière ouverte.
La géométrie du ponton en bois et sa paroi d’enceinte se calque sur les installations précédentes et ferme l’ancien bras en aval. Cette nouvelle construction développe sa typologie avec un bardage ajouré en bois et un auvent protecteur comme une réminiscence des vestiaires filigranes d’alors. Le gabarit historique, visible depuis la ville, en particulier depuis la terrasse du Palais fédéral, reste ainsi perceptible et l’écran en planches ajourées crée un jeu esthétique d’ombre et de lumière, de fermeture et de perméabilité. Le rythme équilibré des montants de l’auvent et du remplissage dans une trame de 2,25 m confère à la passerelle de 90 m de long une apparence délicate et élégante.
L’infrastructure est composée d’une assise en béton couronnant un rideau de palplanches sur laquelle prend appui le muret de protection contre les hautes eaux. Afin de conserver le courant, en correspondance de l’ancien
lit, cet ensemble prend appui sur une série de pieux. La structure de toiture en bois et les éléments de construction peu exposés à l’humidité, comme les bardages entre montants et leurs sous-structures, sont en épicéa tandis que les bois fortement sollicités, voire temporairement immergés, tel le bardage inférieur ou les dispositifs de protection comme la grille anti-courant, sont réalisés en chêne. Les éléments en bois de la passerelle, peints en gris clair, s’harmonisent avec les bâtiments des vestiaires environnants et le platelage en chêne. L’épicéa est brut au niveau de la toiture composée de chevrons et d’un panneau trois plis de 40 mm d’épaisseur. Grâce à leur emplacement abrité, les bancs intégrés sont très prisés: comme lieu de repos, pour la pause de midi ou une sieste, mais aussi pour s’asseoir et discuter. Avec son architecture typique des bains fluviaux, le ‹Bueber› est ainsi, aujourd’hui comme hier, un espace de convivialité cher au cœur des Bernois.
Lieu Aarstrasse 111, 3005 Berne
Maître d’ouvrage Hochbau Stadt Bern, Berne
Architecte + D.T. construction bois Rolf Mühlethaler Architekten AG, Berne
Paysagiste w+s Landschaftsarchitekten AG, Soleure
Ingénieur bois Indermühle Bauingenieure, Thoune
Ingénieur civil iub engineering AG, Berne
Entreprise bois Wenger Holzbau AG, Steffisburg
Entreprise génie civil iub engineering AG, Berne
Bois mis en œuvre Bois lamellé-collé chêne CH (construction); bois massif chêne CH (lames du ponton); panneau trois plis épicéa CH (sous-face du toit); bois massif épicéa chêne CH (bardage)
Coûts CHF 6,9 Mio. Ensemble de l’installation (y compris canal de natation, point de mise à l’eau, pontons, assainissement de la passerelle, mur de rive et escalier)
Surface bâtie SIA 416 265 m2
Surface de plancher SIA 416 165 m2 (partie couverte)
Toiture en tôle agrafée zinc-titane gris ardoise, entreaxe de l’agrafe 562,5 mm
Panneau trois plis épicéa 40 mm
Chevrons épicéa 120 mm
Panne en chêne lamellé-collé 140 mm
Composition paroi:
Lames en épicéa, biseautées en haut et en bas, comme éléments vissés sur lattage de montage, fixation ponctuelle au béton, 100/40 mm, 80/80 mm, 120/80 mm
Lattage de montage en épicéa biseauté, 40/60 mm, longueur par élément
2250 mm
Poteaux en bois lamellé-collé d’épicéa, épaisseur 120 mm, largeur 365 mm–465 mm, hauteur 2550 mm
Mur en béton de protection contre les hautes eaux, largeur 183 mm–320 mm, hauteur 920 mm, avec banc en épicéa peint en blanc, continu
Composition sol:
Lames de chêne, vissées aux lattes de montage, fixation ponctuelle sur sousconstruction, 50 mm
Latte de montage chêne 30 mm
Sous-construction en chêne fixée sur béton 100 mm
Poteaux béton 260 mm
Rideau de palplanches en acier
Coupe détail du ponton
Situation
N Coupe détail de l’anneau
Plateforme circulaire du quai de Cologny
Cette réalisation au design épuré, nouveau joyau des installations lacustres destiné aux baigneurs, s’inscrit dans le projet de requalification du quai de Cologny à Genève. Plusieurs cercles en bois forment une couronne composée de lames en chêne issues des forêts suisses. Sciage, façonnage et préfabrication sont le fruit d’entreprises locales.
Prolongeant la Rade de Genève à quelques encablures de son célèbre jet d’eau, le quai de Cologny longe le lac sur plus de deux kilomètres. C’est dans un contexte dynamique de reconfiguration complète de cet espace lacustre, débuté en 2008, que s’inscrit le projet de plateforme circulaire. Le nouvel attrait pour la baignade en eaux libres exprimé par la population a motivé la commune à aménager des espaces gratuits et naturels dédiés en favorisant l’accès au Léman. En effet, la route très fréquentée qui longe la promenade arborée existante rendait jusqu’à présent le séjour à cet endroit peu attractif. Mené conjointement par la commune de Cologny et l’Etat de Genève, ce projet vise à rendre la rive gauche du lac plus conviviale et à renaturer les rivages, à l’instar de la roselière lacustre et de l’île végétalisée développées depuis peu. Les aménagements ont débuté en 2017 avec la mise en place, en remplacement des enrochements, de gradins linéaires composés de dalles calcaires cyclopéennes invitant à la détente, ainsi que d’échelles pour s’immerger. C’est dans cet esprit de valorisation des espaces qu’a été conçu un ponton rectiligne de 45 m sur pilotis séparant la zone de baignade de la zone portuaire existante. Mais c’est surtout la plateforme circulaire en aval, d’une forme simple à l’esthétique affirmée, qui retient toute l’attention face à la vue exceptionnelle sur la rade de Genève en offrant une variété de points de vue sur le paysage. Tangente aux blocs de calcaire aménagés sur la rive, cette couronne de 40 mètres de diamètre couvre une surface de 805 m² et permet aux nageurs de se baigner soit à l’intérieur de l’anneau dans un bassin à l’abri
des vagues, soit à l’extérieur en eau libre. Elle comporte deux cercles plats entre lesquels s’insère un troisième formant un banc courbe semblable aux ondulations d’un tourbillon. Cette surface à relief évoque aussi les dunes de la plage et offre de multiples possibilités pour s’étendre ou s’adosser. La douceur et la chaleur du bois apportent un grand confort à l’ouvrage dont le platelage est constitué de 227 pièces préassemblées en atelier comptabilisant au total 5000 lames en chêne non traité provenant des cantons du Jura et de Genève. Le choix d’une essence indigène était un postulat de départ et le chêne s’est imposé pour sa disponibilité locale, sa durabilité, l’absence d’échardes et de poches de résine. L’ensemble de la chaîne de production, du sciage en forêt, en passant par le façonnage, la préfabrication des lames ou encore leur pose est le fait d’entreprises suisses. La qualité de bois choisie lui assure une durée de vie d’au minimum dix ans.
Si cette plateforme semble léviter au-dessus des flots, elle possède en réalité des ancrages constitués de 24 pieux en acier, enfoncés dans la molasse sous-lacustre, qui supportent une infrastructure en acier sur laquelle reposent des éléments préfabriqués en béton d’une longueur de 760 mm disposés en couronne. Cette structure en béton remplit le rôle de bouclier contre l’assaut des vagues, car sans elle le platelage en bois qui la surmonte serait arraché ou détruit lors des violentes tempêtes balayant le Léman.
Dans le futur, cette réalisation devrait être complétée par l’aménagement successif des rives à l’aval, la construction d’une deuxième plateforme de 25 m de diamètre ainsi que d’autres espaces naturels composés de roselières et de plantations aquatiques le long de la berge. A terme, ces aménagements aux portes de la ville offriront une vision renaturée de l’un des plus beaux accès à Genève.
Lieu Quai de Cologny, 1223 Cologny
Maître d’ouvrage Commune de Cologny
Architecte ADAo architectes Sàrl, Carouge
Ingénieur civil Cera SA, Genève; Le Collectif SA, Carouge
Entreprise bois Groupe Corbat SA, Glovelier (fourniture chêne, construction platelage); Gaidon SA, Carouge (pose platelage)
Bois mis en œuvre Chêne (JU, GE) 25,5 m3, 750 m2; lames ép. 34 mm
Entreprise structure Implenia SA, Genève (structure béton armé et acier)
Ingénieur hydraulique Hydrique ingénieurs, Le Mont-sur-Lausanne
Surface de plancher SIA 416 805 m2
Coûts CFC 1–9 CHF 2,06 millions HT
Coûts CFC 2 CHF 1,84 millions HT (plateforme circulaire)
Coûts CFC 214 CHF 440 000.– HT
Distinctions Lauréat du prix ‹The Plan Award 2021› (cat. ‹Sport & Leisure›); Prix ProQuercus 2021 (Groupe Corbat pour promotion des multiples valeurs et aspects du chêne suisse)
Durée de construction décembre 2019 – juillet 2020
Photographe Renaud Marion
Platelage:
Caillebotis préfabriqués (350 x 100 cm et 250 x 100 cm)
Lames de chêne suisse biseautées, qualité
QF 1 à 2, rabotées 4 côtés, ép. 34 mm
Brides de fixation pré-percées en acier inoxydable Omega A2
Cales synthétiques pré-percées
Dalles préfabriquées en béton armé
Fixation invisible par le bas, vis en acier inoxydable
Banc:
Eléments de banc préfabriqués en atelier (300 x 200 cm)
Planches en chêne suisse, qualité QF 1 à 2, rabotées 4 côtés, ép. 34 mm
Structure préfabriquée en acier inoxydable A2
Dalles préfabriquées en béton armé
Fixation invisible par le bas, vis en acier inoxydable
Epicentre de la Glâne, Romont
Le nouveau complexe culturel et sportif de la ville de Romont ‹Epicentre› offre un programme diversifié. A la fois piscine, conservatoire, centre sportif et restaurant, ce volume compact profite d’espaces en double hauteur couverts par une toiture atypique en bois. Celle-ci est en effet formée de doubles poutres inclinées en caissons et séparé par des baies zénithales.
Au pied de la colline où s’étire la ville de Romont qui a conservé ses remparts et l’une de ses tours, une parcelle en légère pente et orientée au sud s’ouvre sur le paysage des Préalpes fribourgeoises. C’est ici, entre le cycle d’orientation de la Glâne et le centre de manifestation ‹Bicubic› que s’inscrit le nouveau complexe culturel et sportif d’Epicentre. Cette réalisation à la volumétrie compacte est dotée d’un programme adapté à une région en plein développement. Elle offre ainsi une piscine couverte accessible au public qui comprend quatre bassins (natation de 25 m, fosse de plongeon, bassin d’apprentissage et pataugeoire) et réunit également des locaux du conservatoire de musique de Fribourg, des salles de sports et un restaurant. Par son implantation le long de la route, l’Epicentre renforce et complète l’espace public en créant une nouvelle surface minérale élargissant la circulation extérieure, en relation directe avec l’entrée couverte. Cette nouvelle esplanade permet également aux élèves de rejoindre leur cycle d’orientation. Au sud-ouest du site, en contre-bas, une prairie engazonnée prolonge quant à elle les espaces sportifs du bâtiment Bicubic. Les aménagements extérieurs renforcent ainsi les liaisons de mobilité douce afin d’assurer la sécurité des élèves lors de leurs déplacements et favorisent aux beaux jours le délassement des baigneurs avec un dégagement sur les Préalpes.
L’édifice, au plan carré, valorise la légère pente naturelle du terrain et superpose trois niveaux: le socle avec les installations techniques, le plan ouvert et fluide du rez-dechaussée matérialisé par ses piliers accueillant les parties publiques et les quatre bassins, et enfin l’étage, structuré par des voiles porteurs dans une atmosphère plus introvertie, qui se divise entre les locaux de sport et de bien-être au sud, et les salles de musique et d’enseignement du conservatoire au nord. Les façades sobres et intemporelles reflètent ces trois affectations: en métal galvanisé pour le socle et l’étage, avec des ouvertures périmétriques toute hauteur au rez-de-chaussée pour une vue à 360 degrés. Les espaces à double hauteur permettent en outre aux ouvertures zénithales de baigner de lumière les deux grands bassins et le foyer qui dessert les vestiaires, le restaurant et l’étage. La structure porteuse du bâtiment est pensée de manière rationnelle et renforce le concept architectural avec un système structurel qui fait intervenir le béton armé recyclé et le bois. Ces deux matériaux permettent de distinguer les différents éléments du programme. Comme structure primaire, les murs et les colonnes en béton armé assurent les descentes de charge des deux étages, alors que les planchers intermédiaires sont de type ‹caissons mixtes› bois-béton. Le socle est réalisé en béton pour répondre aux exigences accrues d’étanchéité, au besoin de résister à des charges importantes et d’accueillir les voies d’évacuation. En toiture des espaces à double hauteur, en alternance avec de vastes verrières qui diffusent une lumière homogène. Des treillis en bois, inclinés par paires et fermés afin de former des poutres-caissons, permettent d’intégrer l’ensemble des techniques CVSE. Leurs faces latérales, comme les plafonds des autres espaces en simple hauteur, sont perforées pour améliorer l’acoustique de l’ensemble. Les tons chauds du bois créent ainsi l’unité de la zone balnéaire.
Lieu Rte d’Arruffens 31, 1680 Romont
Maître d’ouvrage Association du Cycle d’orientation de la Glâne, Romont
Architecte GNWA Gonzalo Neri & Weck
Architekten GmbH, Zurich
Management de projet Tekhne SA, Lausanne
Ingénieur civil et bois Muttoni et Fernandez –ingénieurs conseils SA, Ecublens
Entreprise bois JPF-Ducret SA, Bulle
Ingénieur CV Tecnoservice Engineering SA, Fribourg
Ingénieur sanitaire Duchein SA, Villars-sur-Glâne
Ingénieur électricité srg engineering/Scherler SA, Fribourg
Acousticien d’Silence acoustique SA, Lausanne
Surface de terrain SIA 416 11 480 m2
Surface de plancher SIA 416 6637 m2
Surface utile SIA 416 2300 m2
Volume bâti SIA 416 34 000 m3
Coûts CFC 1–9 CHF 32 millions TTC
Coûts CFC 2 CHF 26 millions TTC
Dont coûts CFC 214 CHF 971 000.– TTC
Durée de construction décembre 2017 – janvier 2020
Photographe Rasmus Norlander, Zurich
Situation
Composition toiture gravier:
Gravier roulé 16/32
Feutre de protection en fibres synthé-
tiques
Etanchéité bicouche
Isolation en verre cellulaire, pente 1,5 %
valeur U 0,036 W/m.K
Pare-vapeur
Couche d’apprêt
Lamibois 27 mm
Composition toiture végétalisée:
Végétation et substrat extensif
Feutre de protection
Natte de drainage
Etanchéité bicouche
Isolation, mousse polyuréthane, U 0,022 W/m.K
Pare-vapeur
Couche d’apprêt
Structure béton
Composition face inférieure:
Panneau 3 plis e=21 mm, qualité 0
Carrelet 130 x 100 mm
Section 320 x 180 mm
Lamibois 27 mm
Linteau en béton 300 mm
Composition face latérale:
Latte de fixation
Isolation acoustique en laine
minérale 40 Kg/m3, 30000 rayls/m
Latte / espace ventilé
Voile noir
Panneau 3 plis e=21 mm, qualité 0, zone perforée
Coupe détail de toiture
Coupe
Plage Hopfräben, Brunnen
Sur la rive nord du lac des Quatre-Cantons, un ensemble de corps de bâtiments à volumétrie diversifiée et dotés de façades en bois constitue l’épine dorsale de la plage de Brunnen. Un toit paraissant flotter sur ses piliers relie les modules principaux et accueille les visiteurs avec légèreté. Les espaces verts arborisés, semblables à ceux d’un parc, complètent les bâtiments constitués à près de 100 % de bois suisse.
La nouvelle plage est accessible tant au trafic individuel par le parking existant, qu’à la mobilité douce avec un arrêt de bus et, depuis le côté opposé, par un sentier de randonnée conduisant à la réserve naturelle voisine. Des places pour vélos en suffisance incitent en outre les visiteurs à renoncer à leur véhicule. La zone d’accès, accueillante, guide les baigneurs vers les installations. Trois corps de bâtiments à l’arrière du terrain, dont la forme traduit leur affectation respective, se combinent en une unité et créent des relations spatiales attrayantes grâce à leurs toitures étagées de forme organique. A la faveur d’une construction sur un seul niveau, ce complexe permet en outre un accès à l’eau sans obstacle.
A côté du parking, facilitant les livraisons, se trouvent un restaurant avec cuisine, un espace de stockage, des locaux techniques et du personnel. Grâce aux baies vitrées disposées judicieusement et permettent d’avoir une vue d’ensemble, la caisse, le kiosque et la distribution des repas peuvent être gérés par une seule personne. Le toit qui fait la liaison entre les deux blocs s’étend alors pour offrir aux clients du restaurant une ombre bienvenue à tout moment de la journée. Le modules des vestiaires avec sanitaires et entrepôt s’étire, lui, le long du chemin de randonnée et du parc à vélos. Quant au troisième corps de bâtiment, compact, il propose des cabines louées à la saison.
La méthode de construction des éléments en bois choisie est économique, écologique et garantit un temps de construction réduit. La structure en bois, légère, s’appuie sur un simple radier en béton coulé sur place ainsi que sur des fondations ponctuelles préfabriquées. Les toitures en bois lamellé croisé sont végétalisées de manière extensive. La technique adoptée est un nouveau système de construction avec collage sur chant des panneaux, résistant à la flexion. Cet assemblage
permet de construire des structures en bois à appui ponctuel avec plusieurs directions porteuses, tandis que la disposition en partie oblique des supports stabilise l’ensemble. De l’extérieur, les parois des zones chauffée et non chauffée ne diffèrent pas significativement. Elles sont divisées verticalement en trois parties: un socle en béton à l’aspect minéral, un bardage en bois et des avanttoits en saillie qui assurent une protection structurelle contre les intempéries. Avec un revêtement composé de trois types de lames, la façade en bois profilée crée une image changeante aux reflets variés qui anime ainsi les longues bandes de la façade. Cette perception renforce le rythme de répartition des fenêtres et des poteaux. La position des bandeaux de fenêtres, en partie supérieure des espaces chauffés, procure un éclairement indirect agréable, tandis que les auvents protègent du rayonnement solaire direct. Dans le bâtiment des vestiaires, non chauffés, les baies reçoivent de simples filets brisevent qui assurent une aération optimale, évitant ainsi une humidité de l’air excessive et les feuilles emportées par le vent. Les cabines de location ainsi que les casiers des vestiaires apportent une touche colorée à l’ensemble.
Les extérieurs disposent de pelouses constituées d’un gazon artificiel en correspondance des aires de sport et de jeu, alors que les zones périphériques sont semées des prairies entretenues de manière réduite, ce qui harmonise la transition vers le paysage alentour. Les arbres existants ont été en grande partie conservés et complétés par de nouvelles essences disposées de manière espacées afin d’étendre les zones d’ombre. L’installation acquiert alors un caractère de parc et la vue sur le lac reste dégagée. Comme la plage n’est exploitée qu’en été, l’alimentation en électricité solaire s’est imposée: c’est en effet lorsque le soleil brille le plus que les visiteurs affluent et que les besoins en énergie sont les plus importants. 55 panneaux photovoltaïques en toiture développent ainsi une puissance de 18,15 kW, rendant l’installation pratiquement autarcique. Le surplus d’électricité solaire et la chaleur résiduelle des machines frigorifiques sont utilisés pour l’eau chaude sanitaire. L’énergie solaire est ainsi utilisée de manière efficace directement sur place.
Situation et rez-de-chaussée
Lieu Gersauerstrasse 83, 6440 Brunnen
Maître d’ouvrage Commune d’Ingenbohl, Brunnen
Architecte et DT Steiner Architektur, Brunnen
Paysagiste Katrin Roick, Walter Gartenarchitektur GmbH, Emmen
Ingénieur civil Bettschart Ingenieure und Planer GmbH, Schwyz
Bois mis en œuvre Construction: massif (CH) 8 m3 (parois), lamellé-collé (CH) 16 m3 (parois), lamellé-collé (CH) 1,8 m3 (toiture), bois lamellé croisé (CH) 238,8 m3 (toiture); OSB 5,3 m (habillage parois intérieures); bardage (CH) 18,5 m3; total288,4 m3, dont 98,2 % bois suisse
Coût CFC 2 CHF 1,756 million TTC
Coûts CFC 1–9 CHF 3,569 millions TTC
Coûts CFC 1–5 CHF 3,517 millions TTC
Coût CFC 214 CHF 605 000.– TTC
Prix/m3 CFC 2 CHF 894.–
Surface de terrain SIA 416 7807 m2 (sans piscine)
Surface bâtie SIA 416 561 m2
Surface de plancher SIA 416 561 m2
Volume bâti SIA 416 1964 m3
Durée de construction octobre 2020 – juin 2021
Photographe Steiner Architektur, Brunnen
Coupe détail façade isolée
Composition toiture:
Installation photovoltaïque
Gravier rond 8–16 lavé 50 mm
Lé de protection
Etanchéité 1,8 mm
Couche de séparation 1,8 mm
Bois lamellé croisé 180 mm
Laine minérale 100 mm
Frein vapeur
Lattage 40 mm
Panneau trois plis 19 mm
Composition façade isolée:
Bardage vertical 27–44 mm
Contre lattage 40 mm
Lattage 30 mm
Panneau de fibres 40 mm
Ossature bois massif/isolation 180 mm
OSB 15 mm
Vide d’installation 50 mm
Plaque de plâtre fibrée 12,5 mm
Composition sol:
Sol sans joint 5 mm
Apprêt
Chape ciment 55 mm
Couche de séparation
Isolation 100 mm
Couche d’égalisation 40 mm
Etanchéité contre l’humidité ascendante
5 mm
Béton armé 250 mm
Béton maigre 50 mm
Coupe détail façade non isolée
Composition toiture:
Végétation extensive 80 mm
Lé de drainage 20 mm
Etanchéité 1,8 mm
Couche de séparation 1,8 mmmm
Bois lamellé croisé 240 mm
Composition façade non isolée:
Bardage vertical 27–44 mm
Montants d’ossature 160/60 mm
OSB 15 mm
Panneau compact 6 mm
Composition sol:
Sol sans joint 5 mm
Apprêt
Chape ciment 80 mm
Etanchéité contre l’humidité ascendante
5 mm
Béton armé 250 mm
Béton maigre 50 mm
International Award for Wood Architecture 2024 Piscine publique de Saint-Méen-le-Grand (F)
1 D’une teinte sombre, la façade en bois des extensions les relie aux ardoises grises des volumes existants pour former un ensemble de bâtiments qui, sur le plan formel, rappelle un village. Quelques ouvertures placées de manière ciblée structurent l’enveloppe extérieure majoritairement opaque Photo Charles Bouchaïb
La réhabilitation et l’extension de la piscine communautaire de Saint-Méen-LeGrand, lauréat du prix cette année, a été inaugurée en 1994. Au fil des ans, face à une affluence croissante, ses aménagements ont souffert et elle est restée chroniquement sous-dimensionnée malgré plusieurs agrandissements. Après un examen approfondi, la commune a préféré rénover et agrandir les installations existantes, au lieu de construire un nouveau bâtiment. C’est dans un souci de préservation des ressources que l’équipe d’architectes de RAUM s’est efforcée de conserver et de restaurer autant d’éléments existants que possible. La partie rénovée comprend un bassin de jeu et une pataugeoire, tandis que l’extension se développe autour du bassin de 25 mètres de long disposant de quatre couloirs de nage. La baie vitrée du grand bassin offre aux baigneurs une vue panoramique et crée ainsi un lien de grande qualité entre l’intérieur et l’extérieur. Cette rénovation a permis d’agrandir la surface totale à plus de 1300 m2, celle du bassin étant passée de 145 m2 à 430 m2. Si à l’origine l’ensemble des bâtiments n’était pas très attrayant, c’est désormais un monolithe monochrome habillé d’un bardage en pin Douglas foncé et de toits en ardoise qui fait belle figure.
Lignum Holzwirtschaft Schweiz Economie suisse du bois Economia svizzera del legno
Mühlebachstrasse 8 Ch. de Budron H6, CP113 CH-8008 Zurich CH-1052 Le Montsur-Lausanne
La publication de ce Bulletin Bois est soutenue par lʼOffice fédéral de lʼenvironnement dans le cadre du Plan dʼaction bois.
ISSN 1420-0252
2 Une fenêtre panoramique s’étend sur toute la longueur de la nouvelle piscine et offre aux nageurs une vue d’ensemble de l’environnement extérieur. Le projet crée ainsi un lien pertinent entre l’intérieur et l’extérieur, alors que le plafond en bois qui s’élève des deux côtés marque l’impression d’espace. Photo Charles Bouchaïb
Le Bulletin bois paraît quatre fois par année, en allemand et en français. Abonnement annuel CHF 48.–Publications isolées CHF 20.–Classeur (10 numéros) CHF 140.–Classeur vide CHF 10.–Prix sous réserve de modifications.
Les membres de Lignum reçoivent le Bulletin bois et le Lignatec gratuitement. Les droits pour la publication des différents objets présentés restent réservés aux architectes respectifs. Les informations publiées ont été recueillies auprès des concepteurs.
Hotline – Service technique: 021 652 62 22 Nos spécialistes répondent gratuitement à vos questions entre 9 h et 17 h.