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édito
Taxi •e, cheffe d’entreprise
À la vue de mon bras qui s’agite depuis le bord du trottoir, mon chauffeur déclenche son sourire avant même le clignotant. À peine installée dans l’habitacle, je fais part de mon étonnement : « Une femme taxi, c’est pas commun. » « C’est que vous n’avez pas eu souvent de chance car nous sommes de plus en plus nombreuses dans la profession », me rétorque-t-elle, toujours souriante dans le rétroviseur intérieur. Chaussant mes gros sabots, je continue : « Pas trop difficile de faire un métier d’homme ? » « Faut vivre avec votre temps. Aujourd’hui les véhicules sont équipés d’une direction assistée et cela fait bien longtemps que la manivelle du démarreur a été remplacée par le bouton start », me répond-elle avec un brin d’ironie qui pique ma curiosité : « Comment êtes-vous devenue taxi ? » « C’est mon oncle qui m’a donné l’envie. J’avais mis ma vie professionnelle en stand-by pour m’occuper de mes enfants et de leur père et puis j’ai divorcé. Après notre séparation, le seul diplôme que j’avais, c’était mon permis de conduire. J’ai été caissière, femme de ménage, j’ai travaillé dans la restauration et fais plein de petits boulots. Lors d’une réunion de famille, mon oncle, qui est taxi depuis plusieurs années, m’a suggéré de rejoindre la profession. Au départ, j’avais peur et ma mère aussi. Ce n’est qu’après avoir suivi la formation et obtenu ma carte professionnelle que j’ai réussi à prendre confiance en moi. » Je la relance : « Et alors, comment va votre vie aujourd’hui ? » « Tout va bien ! Il me reste encore deux ans et j’aurai fini de rembourser ma licence », me confie-t-elle avant que je l’interrompe : « Vous allez enfin pouvoir souffler. » De nouveau, son sourire ensoleille le rétro. « Je compte bien garder le rythme encore quelques années car je veux acheter mon appartement, histoire de mettre ma famille définitivement à l’abri. »
Une preuve de plus, s’il en était besoin, que le taxi est un métier d’émancipation !
Hélène Manceron
Editeur : Lempickom sarl
11, rue Duvergier - 75019 Paris
Directrice de publication : Hélène Manceron
Administration : Hervé Borruel
Secrétaire de rédaction : Laurent Thelliez
Conception maquette : Stanislas Marçais
Crédit photo (sauf mention) : LNM
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sommaire Femmes taxi, l’égalité progresse
47,6 % dans la santé, l'action sociale et l'enseignement », révèle l’institut. Organisant le trophée « Madame artisanat », la CMA France estime qu’un quart des entreprises artisanales sont dirigées par des femmes. Mais les chiffres sont biaisés par le rôle de conjoint collaborateur que de nombreuses femmes assument au côté de leur partenaire. Taxi au féminin
Métiers traditionnellement à dominante masculine, les professions de l’automobile et de la route restent à conquérir par la gent féminine. En 2021, la préfecture de police de Paris estimait que 5 % des demandes de cartes professionnelles avaient été formulées par des femmes. Major du secteur, G7 s’engage à féminiser sa communauté de chauffeurs et se fixe un objectif d’augmenter à 10 % la part de conductrices au sein de sa flotte à l’horizon 2030. « G7 met en place une filière d’accès simplifiée pour les candidates au métier de chauffeur de taxi, déploie un plan de communication pour féminiser l’image de la profession et instaure la création d’un "Comité G7 au Féminin" pour faciliter l’accompagnement des femmes chauffeures dans leur quotidien. »
A
lors que les débats sur la réforme des retraites s’attachent notamment aux conditions de départ des femmes, la journée internationale des droits des femmes du 8 mars prochain offre l’opportunité de faire le point sur l’évolution des inégalités hommes-femmes. Si les entreprises de plus de 1000 salariés doivent déjà transmettre au ministère du Travail le calcul des « écarts éventuels de représentation entre les femmes et les hommes parmi leurs cadres dirigeants et les membres de leurs instances dirigeantes », qu’en est-il dans l’entreprenariat ? Les métiers de la route et particulièrement le taxi se déclinentils aujourd’hui au féminin ?Une égalité à conquérir
Franchir le cap
HM
Publirédactionnel
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G7 s’engage pour la féminisation du métier
Joe le taxi, l’histoire d’une pionnière
G7 s’engage pour la féminisation du métier
En 2023, 97 % des chauffeurs de taxis parisiens sont des hommes. G7 annonce un plan d’action pour tripler la part des femmes parmi ses chauffeurs affiliés. Objectif : atteindre 10 % de femmes chauffeures à l'horizon 2030. Mettant en place une filière d’accès simplifiée pour les candidates au métier, le leader du secteur déploie un plan de communication pour féminiser la profession et instaure la création d’un « Comité G7 au Féminin » pour faciliter l’accompagnement des femmes chauffeures dans leur quotidien. De nouveaux dispositifs pour un objectif ambitieux
« Les femmes ont toute leur place dans le secteur du taxi. Aujourd’hui, les femmes qui veulent rejoindre la profession de conductrice de taxi l’envisagent souvent dans le cadre d’une reconversion professionnelle par l’entremise d’une relation familiale ou amicale exerçant le métier de chauffeur. G7 entend redoubler d’efforts pour mieux faire connaître la profession auprès des femmes au-delà de ces cercles familiaux. Il nous faut aussi accompagner ces femmes pour que leurs premiers pas dans le métier soient un succès », annonce Laurent Guiral, directeur du Réseau G7. Pour atteindre cet objectif, G7 innove avec la mise en place de nouveaux dispositifs :
• Une communication régulière pour faire connaître le métier auprès des femmes avec des campagnes de promotion et l’organisation de portes ouvertes dédiées aux femmes chez G7.
• Le lancement d’un Comité G7 au Féminin présidé par une femme conductrice de taxi. Composé de représentants chauffeurs hommes et femmes, ce comité portera les enjeux de la féminisation de la profession et déploiera son plan d’action avec le soutien de l’ensemble de la communauté des chauffeurs de taxi.
• L’activation d’un dispositif de mentorat pour que les femmes chauffeurs bénéficient d’un partage des bonnes pratiques et de conseils au cours de leur première année d’affiliation, ainsi qu’un dispositif de parrainage pour que les chauffeurs affiliés G7 soient intéressés à recommander une nouvelle affiliée.
• La mise en place d’une cellule d’échanges avec la création d’un numéro de téléphone dédié pour accompagner les femmes conductrices de taxi dans leur quotidien.
©G7
©G7
« Je ne changerais de métier pour rien au monde »
Anissa, Ambassadrice G7 au Féminin
Issue du monde de la restauration, Anissa a exercé très tôt de nombreux métiers qui requéraient chacun un fort sens de la relation client. « Commerciale dans une société de courses à Paris, directrice d’une auberge dans le sud de la France ou encore manageuse au sein d’un grand restaurant... Autant de métiers qui m’ont permis de rencontrer une diversité de clients à chaque étape de ma vie professionnelle », raconte-t-elle.
C’est son frère, lui-même taxi expérimenté, qui l’a convaincue de franchir le cap en se préparant à l’examen pour devenir chauffeure de taxi.
Affiliée G7 Access, le service de transport de personnes à mobilité réduite de G7, Anissa partage son épanouissement professionnel.
« J’ai depuis toujours souhaité faire voyager des personnes à mobilité réduite. Je me suis donc affiliée à G7 pour rejoindre sa flotte G7 Access lancée en 2004. », explique-t-elle. « Il s’agit d’un
très beau métier qui permet de nouer une relation privilégiée avec des passagers que les femmes conductrices de taxi rassurent. » Aujourd’hui Ambassadrice de G7 au Féminin, Anissa s’engage pour la féminisation du métier : « Avoir une femme aux commandes d’un G7 Van, ça interpelle ! Je suis fière d’être taxi, fière de mon choix de véhicule ». « Le besoin de se sentir en sécurité dans l’exercice de son métier est une condition clé, encore plus pour les femmes. Il reste beaucoup de pédagogie à faire auprès d’elles afin de leur faire prendre conscience qu’elles peuvent exercer la profession sans risque », ajoute-t-elle avant de souligner : « Ce métier est aussi idéal pour les femmes qui souhaitent trouver le juste équilibre entre vie personnelle et vie professionnelle. Par exemple, je peux décider du jour au lendemain de ne pas travailler une journée dans la semaine pour consacrer du temps à ma famille. J’invite donc les femmes qui hésitent à se lancer dans la profession de conductrice de taxi et à rejoindre G7. »
Merci Anissa pour votre expérience qui donne envie aux femmes de devenir chauffeure de taxi !
Retrouvez-nous sur www.chauffeur.g7.fr
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Joe le taxi, l’histoire d’une pionnière
chez elle, toutes personnes utilisant ses WC devaient payer les feuilles de papier toilette… » poursuit Johanne. Ensemble, elles participent au succès et à l’animation de plusieurs clubs et boîtes de nuit de la capitale avant que Joe obtienne sa licence gratuite en 2004.
Toute une époque
oe le taxi, il va pas partout. Il marche pas au soda. Son saxo jaune connaît toutes les rues par cœur. Tous les petits bars, tous les coins noirs… » La chanson interprétée par Vanessa Paradis en 1987 décrit un vrai taxi parisien rencontré par le parolier Étienne Roda-Gil. C’est ce personnage devenu mythique dans la profession que nous fait découvrir à titre posthume Johanne Gabriel, sa compagne pendant 18 ans, dans son livre « Joe le taxi, la vraie histoire » réédité aux Éditions du Château blanc.
Figure mythique
« Autant le clip évoquait un grand black dans un taxi jaune, autant j’avais devant moi une petite Portugaise avec un taxi bleu », raconte Johanne Gabriel lors de sa première rencontre avec Joe le taxi. Maria-José Leao Dos Santos, surnommée « la Zéza » pour sa famille, alias « Joe le taxi » dans son métier et les nuits parisiennes, est née en 1955 et s’est éteinte après « soixante-trois ans au compteur de vie tumultueuse ». Fuyant une famille mal aimante et son Portugal natal, c’est en 1981 qu’elle obtient sa carte professionnelle de taxi parisien. « Comme si ce métier enfin stable allait lui permettre de trouver un équilibre financier comme un véritable statut », explique l’autrice. « 1982, une Opel Ascona blanche surmontée d’un lumineux taxi parisien et une place en tant que salariée dans la société Paris Taxis, dirigée par Joël, chauffeur lui-même, dont les encaissements de recettes se faisaient auprès de sa mère, qui comptait parfaitement bien jusqu’au centime près. Et comme la société était chez basée
Face à la dictature de Salazar des années 1960-1970 et à la misère que subissent les zones rurales du Pays des œillets, Joe quitte le Portugal qu’elle gardera toujours au cœur. Cette histoire est également celle de l’émancipation d’une femme lesbienne alors que « l’homosexualité restait listée dans les maladies psychiatriques jusqu’en 1993 au même rang que la schizophrénie ». Enfin, le récit écrit par Johanne Gabriel rappelle une époque que les taxis d’aujourd’hui n’ont pas connue. « Les débuts de chauffeur de taxi furent compliqués, surtout dans la compréhension de la langue française. Quand un client demandait d’aller rue de Paris à Bezons forcément, ça coince à l’arrivée lorsqu’il se retrouve rue de Bezons à Paris. Mais Marie-Jo est tombée à une période assez fructueuse : les taxis avaient le vent en poupe, elle arrivait à se faire des salaires nets de 8000 francs par mois. À cette époque, quasiment tous les chauffeurs avaient la citizen band, alias la cibi qui venait tout juste d’être légalisée en France, en 1981 exactement. Un réseau social sous forme de radio avec, dans chaque véhicule, un micro par lequel les chauffeurs se prévenaient de la présence de Papa 22 (la police), les bons plans restaurant ou hôtel, les accidents comme les bouchons, bref l’ancêtre du GPS et des applications comme WhatsApp ou Viber qui ont rendu la chose obsolète. »
Histoire secrète
Tube de l’été 1987, la chanson « Joe le taxi » devient un succès mondial qui lance la carrière de Vanessa Paradis alors âgée de 14 ans. Contrairement aux images du clip, elle n’est pas inspirée de la rencontre d’Étienne RodaGil et d’un taxi new-yorkais mais de celle avec la Parisienne Joe le Taxi. Une nuit de 1985, Joe prend un client pour une course Paris Ve pour Boulogne-Billancourt. C’est le parolier qui souhaite se rendre à son studio d’enregistrement après une nuit de
fête. Sillonnant la Ville lumière, ils discutent. Elle lui raconte qu’elle a dû apprendre la topographie des rues de Paris pour avoir son permis, que malgré son surnom de « Pepsi » à la cibi, ce qu’elle préfère, c’est le champagne, que sa copine taxi, Biscotte, joue d’un saxo jaune lorsqu’elles se retrouvent sur le parking d’attente de l’aéroport Charles-de-Gaulle… « Elle aimait son travail, elle aimait Paris la nuit parce que ça brillait et que c’était beau mais surtout on ne se tapait pas les bouchons. Et elle aimait aussi la musique… » raconte Johanne Gabriel. Pour en savoir plus, lisez le livre ! HM
Pour obtenir le livre (prix 8,90€ hors frais de port), contactez les Editions du Château Blanc : editions.chateaublanc@gmail.com
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