Septembre / octobre 2013 • N° 342
ÉDITO
Nous voulons un État stratège !
J
e visitais, il y a quelques jours, « le site officiel de la France » : france.fr. Juste après la Une et sa rubrique sur la marque France, je m’arrêtais sur la rubrique compétitivité et innovation. Passant sur la sous-rubrique « les grandes réussites économiques », avec Airbus en tête de liste, je cliquais sur « Ces industries où la France excelle ». « Nucléaire, aéronautique et espace, ferroviaire, jeux vidéo et animation : la France se taille la part du lion sur le marché mondial. Ses champions ont notamment pour noms : Arianespace, EADS, Airbus, Dassault et Safran (aérospatial), Areva (nucléaire), Alstom (ferroviaire) et Ubisoft (jeux vidéo). », tel était le chapeau de l’article.
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C’est vrai ! Avec la progression du trafic passager et du “ Cette industrie reste fret, la flotte mondiale devrait doubler dans les vingt ans qui viennent, avec un glissement une industrie clair du barycentre vers l’Asie Pacifique. Dans le même temps, la crise de la dette et les choix de puissance, donc politiques du gouvernement conduisent, dans de souveraineté, le secteur de la défense, à une Loi de Programmation Militaire 2014 - 2019, dont nous saqui nécessite un rôle vons, qu’à condition qu’elle soit intégralement respectée, elle ne pourra, au mieux, qu’éviter particulier de l’État. ” au secteur de sombrer. Concernant l’accès à l’espace, le choix d’Ariane 6 conduit, si nous voulons garder nos parts de marché, à fabriquer et lancer deux fois plus d’Ariane 6 que d’Ariane 5 avec un budget global réduit ! Nous savons que ceci ne peut se concevoir sans conséquences sur la structuration de la filière et les choix des retours économiques... L’industrie aéronautique espace défense française va donc devoir compter, de plus en plus, sur son volet civil et donc encore un peu plus sur l’export pour assurer sa croissance. (Attention d’ailleurs que l’ancrage français d’une entreprise comme EADS ne vole en éclats si ses actionnaires et son management venaient à être convaincus que le secteur de la défense est devenu un « boulet » !). Quoi qu’il en soit, cette industrie reste une industrie de puissance, donc de souveraineté, qui nécessite un rôle particulier de l’État. Dans notre Bref Aéro, d’il y a exactement un an, dans un édito intitulé « Ministère du redressement productif : des enjeux et des stratégies industrielles pour l’aéronautique ? », nous appelions l’État français à jouer son rôle d’État stratège et à se positionner sur un certain nombre de dossiers. Un an plus tard, hélas, lorsque nous faisons le bilan, nous ne pouvons que renouveler la même demande ! < Benard VALETTE - Président CFE-CGC AED