BREF
Novembre/décembre 2021 • N° 391
AÉRO
ÉDITO
LE PLUS BEAU MÉTIER DU MONDE Le Père Noël avait commencé sa tournée lorsque soudainement un petit garçon jaillit dans le faisceau de ses guirlandes colorées. i Bonjour Père Noël. Que fais-tu par cette nuit glaciale ? dit le Petit Prince. i Bonjour Petit Prince. Je fais le tour de la terre afin de distribuer les cadeaux aux enfants qui ont été sages, répondit le Père Noel. i C’est quoi un cadeau ? i Un cadeau, c’est un objet que l’on obtient gratuitement grâce à la générosité d’autrui. C’est un acte de bienveillance. Lors de ses précédentes rencontres avec le conseiller du ministre, le Petit Prince avait retenu que rien n’était jamais gratuit, et redouta soudainement que les enfants ne se voient redresser fiscalement pour avantage en nature.
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i Rassure-toi, Petit Prince, mes cadeaux sont magiques et défiscalisés. De plus, ils sont tous fabriqués au Pôle Nord, un des pays au niveau de vie le plus élevé du monde. Le Petit Prince ne comprenait pas car dans ses précédents voyages, on lui avait toujours expliqué que la compétitivité par les coûts exigeait la délocalisation rapide et totale de toutes les fabrications de jouets. Comment pouvait on fabriquer des jouets dans un pays avec un niveau de vie élevé ? i C’est très simple, Petit Prince. Dans mon pays, je fais entièrement confiance à mes lutins. Ils travaillent même quand je ne les vois pas. Ainsi, ils peuvent travailler dans leur chalet. Ils peuvent innover sans contrainte, se tromper sans crainte du jugement. i Ils travaillent même quand tu ne les vois pas se tromper sans jugement ? dit le Petit Prince qui trouvait le discours du Père Noël autrement plus enthousiasmant que celui du conseiller qui comptait les plans sociaux et du financier qui étudiait ses camemberts et autres indicateurs. i Oui. Les lutins ont subi une grave quarantaine car un virus a immobilisé le monde. Même si on n’a pas encore fini d’analyser leurs nouvelles attentes, je suis persuadé qu’elles ont radicalement évolué et que le Pôle Nord doit s’adapter pour que les lutins restent. i Et donc, la confiance devient centrale ? questionna le Petit Prince. i La confiance et la bienveillance, Petit Prince ! Il ne faut pas voir les lutins comme un coût. Il faut les voir comme un capital : le capital humain du Pôle Nord. Sans eux le Pôle Nord n’existerait pas et moi non plus. Il faut donc les choyer, faire qu’ils se sentent respectés et responsabilisés. i Père Noël, toutes les grandes personnes ont été des enfants, mais peu d’entre elles s’en souviennent. Comment faire comprendre que la bienveillance et la confiance sont centrales ? i Petit Prince, il suffit d’aimer ceux que tu commandes, mais sans leur dire. Car vois-tu, je considère que le plus beau métier du monde est le métier d’unir les Hommes. Le seul luxe véritable est celui des relations humaines. Les lutins n’ont pas d’espoir d’être autre chose que des lutins. Mais de collaborer, ils s’assemblent et deviennent le Pôle Nord. C’est pour cela qu’ils resteront et ne sacrifieront pas « à la grande démission ». Émerveillé par la sagesse de ce vieil homme tout de rouge vêtu, le Petit Prince se remémora un aviateur rencontré dans le désert qui lui tenait ce même genre de propos. Il se dit que décidément, pour que les Hommes se rappellent leurs rêves d’enfant, il ne fallait pas écouter les politiques dont certains voulaient en soustraire l’aviation. Car cet aviateur du désert et le Père Noël sillonnant le ciel semblaient avoir compris, eux, que la bienveillance était comme cette étoile qui scintille dans le cœur des Hommes. Elle était comme un boomerang. Tout comme l’indifférence. Aussi le Petit Prince se jura de défendre la bienveillance et de bannir l’indifférence. Le bureau de votre syndicat et l’ensemble des militants formulent le vœu que cette bienveillance illumine vos fêtes de fin d’année et vous ramène pour quelque temps en enfance. Car les enfants, seuls, savent ce qu’ils cherchent.
Ludovic ANDREVON Président de la CFE-CGC AED