Bref Aéro 379/ Novembre-décembre 2019

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BREF

Novembre/décembre 2019 • N° 379

AÉRO

ÉDITO

Les élections battent leur plein dans nos entreprises en cette fin d’année. Nous ferons un point précis de l’audience de votre syndicat sur le périmètre du GIFAS dans la prochaine édition de Bref Aéro. Nous commencerons alors l’année 2020 avec notre nouvel habit de CSE (Comité Economique et Social), un des points cardinaux des ordonnances du Docteur Pénicaud, prescrit pour toute maladie touchant l’Entreprise. Notez que la posologie du médicament est en baisse singulière. CSE= Délégué du personnel + Comité d’Établissement+ CHSCT. Cette fusion des instances entraine mécaniquement une baisse de 30% du nombre d’élus. Nous devrons cependant résoudre l’équation. Il est désormais temps d’assumer cette nouvelle donne et d’être à la hauteur de votre confiance. En effet : f2020 f verra sans doute les Entreprises continuer à prôner la compétitivité et l’excellence ; f2020 f verra sans doute les Entreprises continuer à gérer en ne pensant qu’aux seuls profits, un peu comme on joue au tennis, l’œil rivé sur le panneau d’affichage sans regarder la balle ; f2020 f verra sans doute les Entreprises continuer à prendre plus soin de l’arbre dans la cour du siège social, de la plante verte dans le bureau du PDG, ou du poisson dans la rivière, que du salarié qui est dans ladite Entreprise.

Sommaire

Pourtant en 2020, il sera de plus en plus difficile de faire l’Entreprise de demain sans les femmes et les hommes d’aujourd’hui.

Actualités Élections représentativité En direct du Pôle Séniors Les secrétaire Régionaux Nos militants ont du talent

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Vie des entreprises

Pourtant en 2020, il sera de plus en plus difficile de gérer des personnes uniquement aves des données économiques. Pourtant en 2020, il sera nécessaire de remettre l’Homme au centre du système social, et ce de manière urgente. Et cela, la CFE-CGC s’y emploiera avec ces 30 % d’élus en moins.

Livraison du 1er Rafale en Inde

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Aerospace IndustriAll à Singapour

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Alors, à ceux qui pensent que seul le nombre de divisions est important, la CFE-CGC rappellera juste que si nos élus sont moins nombreux parce que la loi l’a voulu, nos adhérents, eux, sont plus nombreux, Et nos vraies divisions sont constituées de nos adhérents !!!

Les jeunes, le travail et l’engagement 5

Bravo : Vous êtes désormais plus de 13 000 à faire faire confiance à la CFE-CGC AED. Le cap est franchi !

Stelia Aerospace : croissance des activités et nouvelle implantation 5

Socrate disait : « Le secret du changement, c’est de concentrer toute son énergie non pas à lutter contre le passé, mais à construire l’avenir ».

Le dossier

Ce sera le cas pour la CFE-CGC tant au niveau de l’entreprise qu’au niveau national : au niveau de l’entreprise, avec les sujets précités et, au niveau national, avec les multiples réformes qui tentent de se frayer un chemin au milieu des différents intérêts corporatistes dont nous pouvons prédire qu’à terme...ce sera bien la population de l’encadrement (donc les techniciens, agents de maîtrise, agents administratifs, ingénieurs et cadres de nos entreprises de l’AED) qui sera en pôle position pour trinquer.

Kourou et le spatial : des destins étroitement liés

C’est dans l’air

Et maintenant une page de publicité

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POUR VOUS AVEC VOUS

PARTOUT

Mais construire l’avenir commence ici par préparer une belle fin d’année. Chère adhérente, cher adhérent, nous vous souhaitons de merveilleuses fêtes de Noël. Nous espérons que leurs lumières éclaireront les choses importantes à vos yeux, et laisseront dans l’ombre les détails sans importance. Ludovic ANDREVON Président de la CFE-CGC AED


Actualités

ÉLECTIONS CSE Thales Alenia Space : ça monte à Cannes, ça se tasse à Toulouse, l’ensemble est stable à 25,8 %. Béatrice Campana, Xavier Picault et Fabrice Rialet sont désignés délégués syndicaux centraux. Didier Bouvy, Sébastien Matton, Sophie Elvanian sont désignés délégués syndicaux, Raphaël Boissonnade est représentant syndical au CSE de l’établissement de Cannes.

Le calendrier électoral est toujours aussi intense, avec notamment Telespazio, Thales Alenia Space, Standard Aero, Safran TS, Zodiac Aerospace Services Europe et des petits nouveaux ….

Standard Aero : grand chelem au 3ème collège, tous les sièges pour la CFE-CGC, la représentativité passe cependant de 33,9 à 30,6 %. À Gonesse, Calogéro D’Angelo est désigné délégué syndical et représentant syndical au CSE.

Telespazio : avec la relance de la section de Toulouse et les bons résultats Kourou + Toulouse, la CFE-CGC devient la 1ère organisation avec une représentativité de 39 %. Bernard Dumont est désigné délégué syndical central. À Toulouse, Olivier Lambeaux est désigné délégué syndical. À Kourou, Bernard Dumont est désigné délégué syndical et Christophe Huvey est représentant syndical au CSE.

AirStar Aerospace : une section qui revient de loin pour atteindre une superbe représentativité de 58 %.

CARTON PLEIN POUR LA CFE-CGC AUX ÉLECTIONS DES ADMINISTRATEURS SALARIÉS DU GROUPE SAFRAN

Safran Transmission Systems : la CFE-CGC est toujours en tête, avec une représentativité passant juste de 37,8 à 37,3 % sur l’ensemble 2ème et 3ème collèges. À Colombes, Agnès Drouet, Michel Potura, Arnaud Cambefort sont désignés délégués syndicaux et Victor Gregorio est représentant syndical au CSE.

Mecachrome : une section toute neuve cette fois, qui pour ses premières élections atteint un score de 31 %. Christophe Bretagnolles est désigné délégué syndical central et délégué syndical de la section d’Aubigny sur Nère.

Zodiac Aerospace Services Europe : passe de 84 à 87 % de représentativité, grand bravo ! À Plaisir, Sandrine Zaoui est désignée déléguée syndicale.

Chez Ratier Figeac Europe : la CFE-CGC progresse de 10 % et devient la première OS tous collèges confondus (devant la CGT) avec 40,8 % des suffrages !

La CFE-CGC confirme sa première place chez Safran lors des élections des représentants des salariés au Conseil d'Administration avec 42% des suffrages. Un grand merci aux équipes CFE-CGC Safran. Daniel Mazaltarim est réélu.

10,79�

11,13�

22,62�

25,61�

24,38�

29,69�

41,87�

33,91�

ÉLECTIONS DES ADMINISTRATEURS REPRÉSENTANT LES SALARIÉS AU CA DE SAFRAN

CFE-CGC

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CGT

CFDT

FO

Le cycle électoral s’achève bientôt, nous serons à même, lors du numéro de janvier 2020, d’en tirer les premières leçons générales. En attendant, bravo et merci à toutes les équipes qui ont su s’adapter à la configuration CSE. Merci aux nombreux adhérents qui à cette occasion ont rejoint les rangs de l’AED !


Actualités

EN DIRECT DU PÔLE SENIORS LA CFE-CGC POUR VOUS, PAS SANS VOUS !

La spécificité de la CFE-CGC réside dans sa conception d’un syndicalisme d’adhérents. L’adhérent est au cœur de notre fonctionnement qui se nourrit de la richesse et de la diversité de tous ses membres qui la composent… tous porteurs d’idées et de réalités différentes. Devenir adhérent est d’abord un acte militant… Rester adhérent, c’est continuer à partager les valeurs de la CFE-CGC et défendre les intérêts de tous !

LA CFE-CGC VOUS AIDE À PRÉPARER VOTRE DÉPART EN RETRAITE La retraite est le reflet de la carrière professionnelle…Tous les salariés ne partent pas au même âge, ni dans les mêmes conditions. Mais tous doivent effectuer des démarches et ont les mêmes obligations. À toutes les questions que vous vous posez légitimement, vos délégués CFE-CGC vous aideront à apporter des réponses.

Leur compétence et le réseau CFE-CGC vous permettront d’être informé des dernières dispositions en vigueur. Pour tout cela, la CFE-CGC et l’ensemble de ses Instances sont à vos côtés et vous soutiennent dans ce passage de vie professionnelle à vie de retraite active.

LA CFE-CGC PAR LE PÔLE SENIORS VOUS ACCOMPAGNE DURANT VOTRE RETRAITE Fidèle à son engagement, le Pôle Seniors AED a pour devoir de poursuivre ses actions… Rester à l’écoute et représenter les retraités en apportant des réponses à ce « nouveau temps de vie ». Même si chacun appréhende cette période de la Vie de manière différente en fonction de critères financiers, santé et familiaux…. le Pôle Senior propose la mise en œuvre d’actions et de Services dans le but d’offrir aux adhérents :

• l ’écoute ; • l ’analyse et l’action liée à l’actualité ; • l ’information et la communication par des infos régulières ; • l a tenue d’évènements conviviaux ; • l ’apport d’un « service + » à nos adhérents par : l’assistance d’Experts (retraites, prévoyance, protection sociale, juridique… ) ; le bénéfice d’une palette de services de consumérisme, de loisirs, essentielle pour suppléer les avantages perdus du CE. Pour tout cela, la CFE-CGC AED et l’ensemble de ses Instances restent à vos côtés et vous soutiennent dans votre vie de retraité. Alors n’hésitez plus : RESTEZ ADHERENT Claude Banes et Jean-Pierre Gibeaud Le Pôle Seniors CFE-CGC AED

L’AED PRÈS DE CHEZ VOUS : LES SECRÉTAIRES RÉGIONAUX Les structures de notre syndicat furent très tôt pensées de manière novatrice. Elles comportent notamment un représentant dans les régions où notre industrie est significativement présente : le Secrétaire Régional. Issu du conseil national, son mandat d’un point de vue calendaire correspond à celui du Bureau et il est défini par une lettre de mission précise.L’une des principales missions est d’assurer le lien entre les délégués syndicaux d’une même région, ce qui a été rendu plus

complexe après la réforme des régions de 2016 et l’agrandissement considérable de certaines. Mais cela fonctionne : deux à quatre fois par an, selon l’actualité, les secrétaires régionaux convient les délégués syndicaux à des réunions de partage d’information et de retour d’expérience. Citons, par exemple, en 2019, en Nouvelle Aquitaine, une recherche concertée sur l’aide possible à Ford Blanquefort ; en Île de France, la préparation de la communication sur la future convention de

NOS MILITANTS ONT DU TALENT :

MATTHIEU ARNOUX

S’impliquer dans la vie de son entreprise, participer au dialogue social et défendre ses collègues n’est pas une promenade d’agrément dans une PME. Pourtant, c’est le choix qu’a fait Matthieu Arnoux, jeune délégué syndical chez Stormshield, à Villeneuve d’Asq.

Stormshield, éditeur de solutions de sécurité informatique pour les entreprises, filiale de filiale d’Airbus Defence & Space emploie un peu de plus 250 salariés en France, 280 collaborateurs dans le monde. L’entreprise, issue d’un double rachat en 2013 et 2014, se porte bien, tous les voyants sont au vert. Jusqu’à janvier dernier, aucune organisation syndicale n’était présente dans l’entreprise. Le dialogue social pauvre et un peu archaïque entraine la création d’une section CFDT. « J’étais élu non

la métallurgie ; dans les Hauts de France, les difficultés industrielles dans le bassin d’emploi de Méaulte. Les réunions de ce type sont ouvertes à tous les délégués syndicaux, n’hésitez pas à vous y joindre ! Christophe Dumas Secrétaire général CFE-CGC AED

syndiqué du CE sortant, commente Matthieu Arnoux, l’arrivée de cette organisation syndicale m’a incité à créer une section CFE-CGC afin que nous puissions maintenir un pluralisme d’idées dans les relations sociales au sein du CSE à venir ». Les élections de juin 2019 portent la liste CFE-CGC largement en tête des élections avec 75 % de représentativité. « Nous avons fait le choix de ne pas prendre tous les postes au CSE, bien que nous aurions pu le faire, les élus des autres organisations syndicales ne sont pas des rivaux, nous ne voulions pas les exclure du dialogue social », explique le jeune délégué syndical. Reste à présent à l’équipe CFE-CGC fraîchement élue de donner une belle image du syndicalisme aux salariés de l’entreprise dont la moyenne d’âge s’élève à 33 ans.

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Vie des entreprises

LIVRAISON DU PREMIER

RAFALE EN INDE Le 8 octobre dernier, en présence de Florence PARLY, ministre des Armées, Rajnath SINGH, ministre indien de la Défense, a officiellement réceptionné le premier des 36 Rafale, du contrat signé en 2016.

Cette cérémonie, organisée dans l’usine de Dassault Aviation à Mérignac, a été l’occasion d’aborder de possibles perspectives de coopération de défense bilatérale et de visiter la chaine de production Rafale sur laquelle seront assemblés les prochains chasseurs indiens. Pour faire face aux nombreux défis civils et militaires en cours et à venir, le groupe Dassault prévoit un millier de recrutements en 2019.

AEROSPACE

INDUSTRIALL À SINGAPOUR En octobre s’est tenue la réunion bisannuelle du comité Aerospace d’IndustriALL (*) à Singapour. 55 représentants de 18 pays différents se sont retrouvés à Singapour pour faire le point sur la situation de l’industrie Aéronautique Espace Défense dans le monde. La CFE-CGC y était représentée par Thierry Prefol. (*) IndustriAll Global Union, à laquelle est affiliée la CFE-CGC, regroupe les syndicats de plus de 140 pays, représentant plus de 50 millions de salariés travaillant dans les différents secteurs.

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Outre l’Inde, l’Égypte et le Qatar ont également choisi le chasseur français. L’ensemble du tissu industriel a augmenté les cadences de production jusqu’à les doubler afin d’honorer les dates de livraisons contractuelles.

Développer sa défense aérienne est une priorité militaire pour l’Inde afin de faire face à une flotte vieillissante et à une situation géopolitique complexe. Pour rappel, la France a répondu à deux autres appels d’offres : le premier, en mai 2017, pour la fourniture de 57 avions de combat destinés à équiper la marine indienne, puis le second, en juillet 2018, pour une seconde tranche de 110 appareils pour l’Indian Air Force. En parallèle, des discussions se tiendraient pour une nouvelle tranche de 36 appareils.

Le secteur aérospatial représente 850 milliards $ et 5 000 000 de salariés dans le monde. La croissance du secteur reste soutenue, en particulier en Asie qui représente 40 % de la demande mondiale, avec une croissance de 4,3% par an. La problématique environnementale a été au cœur des débats. Les pays très développés ont déjà une conscience environnementale avérée. De nombreux pays moins développés, qui voient avec inquiétude augmenter le niveau des mers ou le niveau de pollution dans les grandes villes, les préoccupations environnementales vont croissant. Tous les constructeurs aériens ont conscience de la nécessité de réduire l’empreinte carbone des futures avions et y travaillent intensément. Ont été aussi beaucoup discutés les problèmes sociaux et les pratiques antisyndicales rencontrés dans de nombreux pays, des États-Unis à l’Inde, du Mexique au Maroc ou à l’Indonésie. (voir le compte-rendu de cette conférence disponible sur PicturExtend).

Dans l’attente des notifications de ces contrats indiens, le GIE Rafale (composé de Thalès, Snecma et Dassault) s’attache à : • respecter les échéances contractuelles de ce premier contrat en cours dont les livraisons s’échelonnent jusqu’en 2022 ; • f ormer les équipes indiennes : mécaniciens, techniciens, pilotes ; • poursuivre le développement du partenariat « Make In India », lié aux offsets de ce premier contrat ET indispensable pour en gagner de nouveaux. Gaëtan Bramoullé Délégué syndical Dassault Aviation Mérignac

À l’issue de la réunion, il a été décidé : • d’établir et développer un réseau syndical mondial dans les grands groupes du secteur, et en particulier chez Airbus, Boeing, Rolls-Royce et Safran ; • de coopérer avec les syndicats des économies aérospatiales émergentes pour veiller à l'application des normes du travail mondiales, en particulier en Inde, au Mexique, au Maroc, en Tunisie, au Vietnam, en Thaïlande et en Indonésie ; • de développer une stratégie avec les syndicats de l'industrie aérospatiale en pleine croissance en Chine ; • d’intensifier la lutte contre les politiques antisyndicales des entreprises, des politiciens, des groupes de pression et autres aux ÉtatsUnis, en particulier dans le sud des États-Unis ; • de mettre en place un groupe d'experts sur l'automatisation, la numérisation et l'intelligence artificielle afin de garantir une transformation socialement responsable ; • de veiller à ce que tous les syndicats affiliés ayant des effectifs importants dans l'aérospatiale soient réintégrés dans les travaux sectoriels ; • de développer des stratégies pour renforcer l'égalité des genres et impliquer davantage de jeunes syndicalistes dans les activités.

Thierry Prefol Délégué syndical central Airbus Defence&Space Pour en savoir plus sur le sujet, regardez le document complet via l'application de lecture enrichie.


Vie des entreprises

LES JEUNES, LE TRAVAIL

ET L’ENGAGEMENT Tel était l’intitulé de la conférence organisée, le 3 octobre dernier, par l'IRES, à Paris. Avant d’aller plus dans le détail de ce sujet passionnant, une question brule nos lèvres : Jusqu’à quel âge suis-je considéré comme un «jeune » ?

Les différentes enquêtes menées sont unanimes : les jeunes des années 70, 80 et 90 et 2000 sont tous semblables… la seule différence ? Le positionnement de ces différentes générations dans un contexte sociétal qui a évolué au fil des ans. Précisons, qu’être jeune n’est pas réellement rattaché à un chiffre. En effet, d’un point de vue sociologique, il y a une différence de considération entre avoir 25 ans être en couple avec deux enfants et avoir 25 ans étudiant et célibataire ! À noter que l'effet de parcours professionnel est à prendre en compte dans le sens où, tout changement de parcours permettra au salarié de conserver un esprit "jeune"

L ES JEUNES ET LE RAPPORT AU TRAVAIL Aujourd’hui, les jeunes recherchent véritablement à se rendre utile à leur entreprise ! C’est un fait. Malheureusement, c’est l’image donnée par celle-ci, ou encore la posture trop directive de leur hiérarchie qui peut créer un détachement total de ces jeunes salariés vis-à-vis de leur emploi. Les jeunes sont prêts à prendre des risques et s’engager pour leur société s’ils leur sont expliqués les enjeux stratégiques, quitte à avoir une distanciation avec l’aspect monétaire !

Mais alors : qu’est-ce-qui est important pour les jeunes ?

Plusieurs enquêtes sont là aussi unanimes, à savoir : • 1 jeune sur 2 favorise son équilibre pro et privé (la famille ou toute autre forme d’engagement) ; • les relations entre collègues ; • la sécurité de l’emploi ; • l’autonomie ; • l’intérêt du poste ; Et en dernier...la rémunération et l’utilité pour la société. Nous en parlions plus haut, le changement de parcours professionnel reste un aspect primordial pour les jeunes. Fini les carrières dans la même société ! Une carrière sera réussie si celle-ci est synonyme de changement de secteur d’activité, d’évolution ; mais selon les jeunes, une carrière passant par une période de chômage sera pertinente à leurs yeux. Pour un jeune, le chômage est une réelle opportunité pour trouver une nouvelle manière d’évoluer dans le travail, de revoir son positionnement face au travail. Ce qui peut nous amener sur la grande question du moment : dois-je fuir le salariat ? Dans ces changements de parcours il ne faudra pas oublier la notion d’autoentrepreneur synonyme de recherche de liberté, flexibilité du temps de travail, équilibre vie pro/vie privée.

ET VIS-A-VIS DES SYNDICATS ? Plusieurs études précisent que les jeunes se syndiquent une fois qu'ils estiment être stabilisés professionnellement parlant. Le secteur de l’industrie est celui qui compte le plus de syndiqués de moins de 35 ans avec 35 % ; alors

que ce même secteur n’emploie que 17,4 % des salariés de moins de 35 ans. Parmi ces jeunes syndiqués, ces derniers s’orienteront versul’organisation syndicale dans laquelle ils pourront s’identifier et se reconnaitre auprès de représentants syndicaux ayant des valeurs humaines similaires aux leurs, sans même connaître les postures ou dogmes de ces syndicats. La recherche d’un certain niveau de confiance et de crédibilité vis-à-vis des syndicats et de ses représentants reste primordiale et une priorité pour ces jeunes. Aux yeux des jeunes, l’utilité du syndicat se démontrera sur le terrain et sur la notion de proximité. Le militantisme ? Les grands thèmes, que le groupe CFE-CGC AED 4.0 avait décelés, ont été ciblés par les différentes études. Par exemple, la crainte de voir sa carrière « brisée » ou alors pour ceux qui seraient tentés, l'expression d'une attente forte en formation pour intégrer ces fonctions. Alors oui, on parle de Générations X, Y, Z, etc., mais au final, les nouvelles générations ne sont pas si différentes de nous lorsque l'on avait le même âge. Le principal changement ? L’évolution de notre société et du monde du travail. À une époque où les anciennes générations ont connu le plein emploi, la vision de la société était totalement différente. Aujourd'hui, il y a une perte de sens amenant les jeunes à ne plus vouloir participer à la création de richesse de son entreprise. Si dès demain, nous souhaitons «attirer et conserver» les jeunes tant dans nos entreprises que nos organisations syndicales, la CFE-CGC se devra de placer l'humain au centre de ses réflexions et de ses actions. Il est primordial de redonner du sens et de la valeur à ces jeunes qui seront la clé de la réussite du futur. Loïc Courpron

STELIA AEROSPACE CROISSANCE DES

ACTIVITÉS ET NOUVELLE IMPLANTATION STELIA Aerospace annonce la création d’une nouvelle filiale d’assemblage de sousensembles Aérostructure au Portugal. Basée à Santo Tirso, au nord-est de Porto, cette filiale emploiera, en régime de croisière prévu dans 5 ans, environ 240 personnes. Elle vient compléter un réseau déjà composé de 3 filiales au Magreb (2 à Casablanca et 1 à Tunis), 2 en Amérique du Nord (Lunenburg et Mirabel) et 2 en France (Stelia Composites et Portalliance Engineering).

STELIA Aerospace qui emploie environ 4 000 personnes en France au sein de ses 5 établissements (1 500 à Méaulte, 200 à Mérignac, 900 à Rochefort, 900 à Saint-Nazaire et 500 à Toulouse) est le leader français des SousEnsembles Aérostructure et des sièges Pilotes, et également fournisseur des fauteuils Business et First des plus grandes compagnies Aériennes. La CFE-CGC, organisation syndicale majoritaire des collèges 2 et 3, est un acteur incontournable du développement de cette société. Les élus CFE-CGC veulent croire la Direc-

tion de l’entreprise, dont la volonté affichée est la croissance des activités, et veilleront à ce que cette croissance se traduise par le maintien des emplois et l’augmentation des compétences des sites en France. Joel Boursereau Délégué syndical central Stelia Aerospace

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Dossier

KOUROU ET LE SPATIAL :

des destins étroitement liés Le spatial européen est menacé par des concurrents (SpaceX, Blue Origin …) dopés par leur administration nationale et disposant de moyens financiers importants. Ce sont autant de menaces pour la filière spatiale européenne en général, mais aussi pour l’emploi au Centre Spatial Guyanais (CSG) et le devenir de la ville de Kourou. En réponse, l’Europe dispose de tous les atouts technologiques, humains et géographiques pour reconquérir un rôle de premier plan. La CFE-CGC veut que l’intérêt général prenne le pas sur les égoïsmes nationaux et les rivalités industrielles ; car la situation actuelle peut conduire à des conséquences sociales lourdes pour notre filière et plus particulièrement la Guyane. Ce sont les raisons pour lesquelles Philippe Géry, délégué syndical central CFE-CGC ArianeGroup, s’est récemment rendu à la rencontre de nos collègues et de nos adhérents Guyanais.

Une transition Ariane 5 / Ariane6 délicate Le CSG se prépare à passer de [Ariane 5 + Soyuz + Vega] à [Ariane 6 + Vega] avec : • la réduction de 40% du coût d’Ariane ; • une diminution de la cadence des vols d’Ariane 6 (8 à 9 / an contre 11 prévus à la création de la société). Les salariés d’ArianeGroup, comme ceux de ses filiales Arianespace, Europropulsion et Regulus, ainsi que ceux du CNES, sont au cœur de ce changement majeur. La CFE-CGC, fortement représentée au CSG, les a rencontrés pour échanger sur leurs espoirs, leurs craintes et leurs attentes.

ArianeGroup Kourou : un établissement où 3 statuts sociaux différents coexistent « ex Snecma Vernon », « ex Airbus Les Mureaux », « ex Arianespace » : autant de statuts sociaux différents qui cohabitent cahin-caha et qui exaspèrent les salariés. La CFE-CGC s’est battue pour que Kourou soit un établissement et non l’annexe d’un site métropolitain. Nous sommes le seul syndicat présent à Kourou à l’avoir revendiqué et nous l’avons obtenu. Cela permettra, à l’issue des élections du 14 novembre, auxdélégués syndi-

caux locaux de négocier tout ce qui concerne les particularités de cet établissement. Le moins que l’on puisse dire, c’est que les salariés sont hyper motivés ! Il est vrai qu’ils ont sous leurs yeux ce qui fait défaut aux salariés de métropole : les installations, les lanceurs. ArianeGroup prive ses salariés métropolitains d’un élément de motivation : auparavant ils étaient plus nombreux à aller en Guyane - ce qui n’est plus le cas aujourd’hui - c’était autant un signe de reconnaissance qu’un élément de motivation. Dommage.

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Nous avons rencontré : • les salariés d’Arianespace et ArianeGroup à plusieurs reprises ; • les adhérents CFE-CGC d’Arianespace et d’ArianeGroup à plusieurs reprises ; • les salariés détachés d’ArianeGroup chez Europropulsion et Régulus, dont plusieurs d’entre eux sont des adhérents CFE-CGC ; • les Directions d’ArianeGroup, d’Arianespace et du CNES ; • les délégués syndicaux CFE-CGC des entreprises de la base spatiale, ainsi que la Présidente de l’Union Régionale CFE-CGC Guyane ; • les représentants CFE-CGC (issus du CNES et de CEGELEC SPACE) auprès de l’instance de représentation du personnel qui siège à l’Union des Employeurs de la Base Spatiale ; • le Maire de Kourou ; • la presse locale (journal France Guyane).

QUELQUES CHIFFRES CLÉ DU CENTRE SPATIAL GUYANAIS 4620 emplois directs et induits 15% du PIB de la Guyane 1 emploi sur 6 en Guyane Des industriels qui peinent à se coordonner

Tandis que les effectifs d’ArianeGroup vont quasiment doubler à Kourou pour atteindre environ 160 salariés en 2023, l’arrivée d’Ariane 6 et l’arrêt de Soyuz conduisent à une diminution sensible du nombre de salariés intervenant au CSG (toutes sociétés confondues).

COMPLIQUÉ DE SE RENDRE À KOUROU ! Tandis qu’en 2015, la Direction d’Airbus DS avait gentiment invité, sans qu’ils ne le demandent, les représentants CFE-CGC et FO de l’époque à se rendre en Guyane, là ce fut tout le contraire : malgré sa place de 1ère organisation syndicale d’ArianeGroup et en dépit du fait que 41 des 95 salariés d’ArianeGroup Kourou soient des adhérents CFE-CGC, nous avons essuyé un refus de la Direction de financer ce déplacement pour-

Un « PLANNING D’ENFER » conçu par Marie VILLAREAL (Arianespace Kourou) et Sébastien SAVREUX (ArianeGroup Kourou).

tant conforme au code du Travail. Le délégué syndical central CFE-CGC d’Arianespace, Bruno FERRY, a essuyé le même refus …

Marie VILLAREAL, Sébastien SAVREUX et Philippe GÉRY en breifing à la descente de l’avion. Vérification des rendez-vous et des éléments de langage

Cette érosion des effectifs est connue depuis le lancement d’Ariane 6, fin 2014. La réorganisation du programme Ariane 6 a confié plus de responsabilités à l’industrie. Il lui revient donc de mettre en place les dispositions pour gérer de façon socialement acceptable cette transition. Il ne s’agit pas qu’ArianeGroup supporte seule cette transition, mais qu’elle l’organise avec les parties prenantes (ESA, États, CNES, Collectivités Territoriales …). La CFE-CGC constate que les difficultés de coordination entre les principaux intervenants (ArianeGroup/Arianespace, Avio, CNES) sont patentes, retardent les décisions, et inquiètent les salariés. D’ailleurs, la rencontre avec la Direction du CNES nous a confirmé son appréciation négative de la situation actuelle. Les intérêts particuliers prennent parfois le dessus sur l’intérêt général et on en est à se demander qui est le chef d’orchestre …


Dossier La CFE-CGC réaffirme que cette diminution des effectifs du CSG, qui interviendra d’ici 2023, doit se faire sans perte d’emploi contraint et sans licenciement. Nous agissons dans ce sens non seulement auprès des différentes Directions, mais aussi auprès des politiques (collectivités territoriales, gouvernement) et des agences (CNES, ESA) ; nous avons obtenu des garanties concrètes pour la première diminution des effectifs qui interviendra dès 2020.

La « Une » de France Guyane

Contribution annuelle et par habitant à la politique spatiale ÉTATS-UNIS

50€

FRANCE

35€

EUROPE

9€

1€ investi dans le spatial conduit à 20€ de retour économique.

Le « problème » Avio Depuis plusieurs années, Avio se comporte plus en concurrent qu’en partenaire et cherche par tous les moyens à acquérir son autonomie ; les relations se sont très fortement tendues. Démonstration ? Tandis que tous les intervenants nous ont accueillis à bras ouverts pour nous faire visiter les installations, la visite d’Europropulsion* fut faite sous pilotage exclusif d’un italien (pas de français d’Europropulsion à la visite), et celle de Regulus* nous fut … refusée ! Avio n’accorde pas la même priorité aux P120 d’Ariane 6 (2 à 4 moteurs latéraux à propergol solide selon les versions A62 ou A64) qu’à ceux de Vega (les moteurs sont identiques mais les interfaces sont différents). Pour la CFE-CGC, il est nécessaire de rouvrir le dossier du rapprochement ArianeGroup/ Avio. Il faut en finir avec ces luttes intestines dont les citoyens européens et les salariés de la filière spatiale font les frais. La conférence ministérielle de fin novembre mettra-t-elle un terme à cette mésentente ? * : Europropulsion : 50% ArianeGroup, 50% Avio ; Regulus : 40% ArianeGroup, 60% Avio.

Une première diminution des effectifs CSG en 2020 Jusqu’à fin 2019, 17 sociétés employant 380 salariés interviennent au travers de contrats industriels sur les différents Ensembles de Lancement en support des opérations de mise en œuvre des lanceurs au Centre Spatial Guyanais pour le compte d’Arianespace (Ariane 5 cadence 6-7, Soyuz et Véga). Les grandes manœuvres pour la redistribution de ces contrats au 1er janvier 2020 sont désormais pilotées par ArianeGroup (Donneur d’Ordre). Elles ont commencé il y a un peu plus de 2 ans avec comme fil conducteur un besoin en ressources divisé par 2 à l’horizon 2023 (pleine cadence Ariane 6 et arrêt de Soyuz). La stratégie d’ArianeGroup repose sur la contractualisation avec 2 industriels majeurs au des 17 actuels : EVAO (Clemessy + Cegelec

Une interview dans laquelle la CFE-CGC explique qu’ArianeGroup n’a pas trouvé de raison d’être autre que des objectifs économiques. Il ne faut pas s’étonner si les démissions sont en augmentation …

Space + Air Liquide Spatial Guyane) et ADF. Ces contrats concernent l’exploitation Ariane 6 pleine cadence à partir de 2023 tout en incitant les industriels actuellement en place à assurer la phase de transition. D’ici là et dès 2020, la cadence Ariane 5 va être divisée par 2 (encore 11 lancements à réaliser). À ceci s’ajoutent la montée en puissance d’Ariane 6 et l’arrêt de l’exploitation de Soyuz en 2022. D’où une diminution sensible des besoins en terme de ressources. Les équipes CFE-CGC de la Base Spatiale n’ont eu de cesse, depuis 2 ans, d’inciter Arianespace, ArianeGroup et le CNES à anticiper cette décroissance avec pour mot d’ordre aucun licenciement ni départ contraint. Nous venons d’obtenir, au terme de multiples réunions, des garanties selon lesquelles cette première phase de décroissance que nous connaitrons en 2020 sera ‘traitée’ sans aucune conséquence pour qui que ce soit.

Ces réponses ont été apportées tandis que la grogne commençait à se faire entendre et ce dans un contexte où lorsque la pression monte sur la base spatiale, le blocage est proche … Cette première étape est un galop d’essai du traitement social au Centre Spatial Guyanais généré par la course aux réductions de coûts induite par l’arrivée d’Ariane 6. Nous avons réussi à en limiter l’impact social : pas de départ contraint ou licenciement. L’équipe CFE-CGC, en coordination avec tous les Délégués Syndicaux CFE-CGC du CSG, veillera à ce que la deuxième étape soit traitée de la même façon. Marie Villareal (CFE-CGC Arianespace Kourou), Sébastien Savreux (CFE-CGC ArianeGroup Kourou) et Philippe Géry (Délégué Syndical Central CFE-CGC ArianeGroup)

DERNIERE MINUTE : AVIO TACLE ARIANESPACE 18 mois après la plainte déposée auprès de la Cour de Justice de la Commission Européenne, qui n’a toujours pas fait l’objet du moindre jugement, Avio n’aura pas attendu les résultats de la Conférence Ministérielle de Séville de fin novembre pour remettre de l’huile sur le feu : tandis qu’Arianespace est confirmé dans son rôle d’opérateur de lancement européen unique qui commercialise et exploite les systèmes de lancement développés par l’ESA, Avio vient de créer une filiale basée à Paris, Avio France SAS, dont l’objet social entre en conflit direct avec Arianespace sur le périmètre du marketing et de l’exploitation du lanceur Vega. Découvert à quelques semaines de la conférence ministérielle de fin novembre, via des offres d’emploi parues sur LinkedIn, cet acte menace une nouvelle fois les fondements d’une filière déjà fragilisée.

Cette tension supplémentaire s’ajoute à celles qui ont rythmé la filière spatiale européenne depuis la verticalisation partielle qui a conduit à la création d’ArianeGroup. Tandis que notre environnement commercial est très difficile, l’Europe Spatiale doit retrouver au plus vite la sérénité et la solidarité qui ont été clé à sa création et ce à chacun des moments de tension qu’elle a traversés. La mise à disposition des moyens nécessaires à sa survie ne peut se payer le luxe de querelles intestines. Ceci confirme malheureusement les craintes que la CFE-CGC porte depuis plusieurs années auprès des politiques et de Bruxelles (« Avio se comporte plus en concurrent qu’en partenaire »). Il est plus qu’urgent que l’Europe des lanceurs parle d’une seule voix. Affaire (grave) à suivre.

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C’est dans l’air

Et maintenant une page de publicité La nouvelle est tombée en fin d’après-midi. C’est presque tout le pays qui s’est arrêté, sidéré, bouleversé, anéanti. Vous l’avez découverte en poussant la porte de chez vous : toute la famille était comme hypnotisée devant la télé. La boîte de mouchoirs en papier sur la table du salon était déjà presque vide. Personne n’a pu ni manger ni dormir normalement. Vous vous êtes relevé deux fois dans la nuit. Vous avez hésité à rallumer la télé, pour voir … pour voir on ne sait pas quoi, mais bon. Et puis non. En retournant vous coucher vous avez même entendu pleurer dans la chambre de votre fils. Le lendemain matin tout le monde s’est retrouvé au petit-déjeuner, physiquement aussi anéanti que moralement. Quelqu’un a allumé la radio. Le journaliste, des trémolos dans la voix, interviewait une dame en larmes, dont les propos faisaient mot pour mot échos à vos pensées. Et puis … et puis …

Et puis voici une page de publicité. Un jeu de mot type almanach Vermot vous vante les mérites d’un véhicule utilitaire pour un artisan très affairé. Il est suivi par la voix énamourée d’une créature forcément glamour qui vous invite à la rejoindre en croisière. Et là, après une fraction de seconde, vous vous interrogez. Quel est donc ce monde où l’appât du gain efface toute dignité ? Quelle est la sincérité de ce journaliste qui pleure, mais qui s’efface très vite, laissant la place à des publicistes qui se frottent les mains ? Où est le respect ? Quelle échelle de valeurs régit l’univers dans lequel vous vivez ? Le temps que vous repreniez vos esprits … et vous vous demandez si ce sont vraiment vos esprits. Ou bien s’il s’agit d’esprits que vous avez faits vôtres, petit à petit, jour après jour, mois après mois ... Vous vous dites que « the show must go on », et vous avez raison. « La vie continue » est une expression que vous avez peut-être même servie à des proches, à

des collègues, voyons, vous essayez de vous en souvenir. Petit à petit, à votre émotion se superpose une couche de colère. De colère après vous. De colère oui, mais que faire, de toute façon ? Ce n’est pas de la faute du publiciste si son spot a été programmé à ce moment-là. Ce n’est pas forcément le journaliste non plus qui l’a positionné. C’est la vie. C’est tout un système. C’est le système. Alors sur le chemin de votre travail, vous respirez un grand coup. Que vous arrive-t-il ? Vous refusez « juste » que cohabite avec votre intense émotion une quelconque démarche aux allures dolosives. Vous exigez du respect. Oui, mais comme disait Pierre Desproges, pendant le dernier reportage sur un virus féroce aux Philippines, vous avez repris deux fois des nouilles. Votre sosie philippin, qu’en a-t-il pensé ? Dans le fond, n’est-ce pas affaire de point de vue, tout ça ? Vous relativisez ? Vous transigez ? Vite, en arrivant au boulot, vous vous jetez sur Internet et cherchez les grandes étapes du processus de deuil. Vous êtes en plein dedans en fait. Ce qui est rassurant, c’est que le processus peut bien se terminer. Selon les cas. Selon les aides qu’on reçoit. Selon le temps qu’on y consacre. Passe un de vos collègues. Il est choqué et ému, comme vous, par la tragédie qui frappe la Nation. Vous lui parlez de votre réaction, de la page de pub, de ce monde étrange dans lequel vous vivez tous les deux. Il ne réagit pas comme vous. Il vous regarde fraternellement : lui, ça fait un petit moment que ça lui trottait dans la tête, ce genre de contradiction. Il a décidé de prendre position : sa sortie du deuil, il se la fera par son investissement personnel. Il a décidé de se syndiquer. Pour pouvoir dire ce qu’il pense et pour aider les autres. Comme vous. Proposer à vos collègues de vous rejoindre, voilà une bonne résolution pour 2020, non ? C’était une page de publicité offerte par la CFE-CGC. Christophe Dumas Secrétaire général CFE-CGC AED

BREF

AÉRO 8

Novembre/décembre 2019 • n°379 Directeur de la publication : Ludovic Andrevon Ont participé à la rédaction : C.Dumas, L.Courpron, G. Bramoullé, C.Banes, JP. Gibeaud, J.Boursereau, T.Prefol, P.Géry, M.Villaréal, S. Savreux. Crédits photos : Adobestock Bref Aéro est une publication bimestrielle de la CFE-CGC AED 10-12 avenue de la Marne - 92120 Montrouge - contact@snctaa.fr Rédaction, conception, réalisation : Agence L’œil et la plume loeiletlaplume.com Impression : Imprimerie La Centrale de Lens Dépôt légal : décembre 2019 - CPPAP : 0124S08080


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