Bref Aéro 377 Juillet/ août 2019

Page 1

BREF

Juillet/août 2019 • N° 377

AÉRO

ÉDITO

Sommaire Actualités Prévoyance : le reste à charge zéro 2 Certification des comptes de la CFE-CGC AED 2 Congrès de la fédération de la métallurgie 2 Flash spécial militants 2 Élections professionnelles : 2019 crescendo 3 Développement durable : 6ème séminaire AED 4 Nos militants ont du talent 5

Vie des entreprises CFE-CGC Safran Aircraft Engines : échanges et de convivialité pour les adhérents et militants 6 Imbroglio judiciaire chez Collins France

6

Le Bourget, édition 2019

7

C’est dans l’air

Nous voulons de l’émotion !

8

POUR VOUS AVEC VOUS

PARTOUT

TRANSPORT AÉRIEN BASHING. Les congés d’été sont derrière nous. Êtes-vous partis en vacances en prenant l’avion ? Le train ? Ou la voiture ? Avez-vous calculé le prix de votre compensation CO2 pour ces vacances ? La voiture : la pollution liée au diesel, tellement polluant que les taxes associées furent augmentées, est désormais questionnée en relation avec la pollution supposée du « sans plomb ». Le miracle de la voiture électrique ne semble pas si miraculeux puisque, s’il résout le problème à moyen terme, le problème du recyclage des batteries pose question à long terme. Peu importe. Dans tous les cas, l’adaptation du secteur à la nouvelle donne écologique se fait dans la douleur. La dé-dielisation n’a pas été suffisamment préparée. Elle menace de nombreux emplois. La mode actuelle est au « transport aérien bashing ». Il faut dire qu’avec le mouvement dit du « Flygskam » suédois (« honte de prendre l’avion ») et le recul du trafic de 6 % qu’il a engendré dans les 10 premiers aéroports suédois, la question n’est plus : « ce genre de mouvement est-il rétrograde ou pas »? La question est « cette forme de résistance va-t-elle gagner toute l’Europe ou pas » ? Elle ne gagnera cependant pas l’Amérique du Nord, ni la Chine, avant longtemps. Or, le trafic aérien mondial actuel est d’un décollage par seconde, et ce dernier va exploser. Il est prévu qu’en 2037, ce trafic va doubler avec plus de 8 milliards de passagers. Gérer : c’est prévoir. Pour prévoir, il faut identifier les risques. Et le risque est que la réglementation se durcisse pour les compagnies car il faudra donner des gages à des passagers de plus en plus préoccupés par le réchauffement climatique. Et comme chaque fois qu’il faut régler un problème en France, on commence par inventer une nouvelle taxe ! La taxe sur le transport aérien ! Taxe, dont on n’a pas encore très bien compris d’ailleurs à quoi elle allait être affectée, si ce n’est qu’elle disparaitra sans doute dans les méandres des budgets étatiques. Certes, mais quel est le rapport avec le syndicalisme ? Cela a tout à faire ! D’abord, parce qu’en tant que citoyens, nos militants se sentent concernés par le sort de la planète. Et parce qu’en tant que militants, ils se sentent concernés par l’avenir de vos emplois, de leurs emplois ! ffC’est pour cela que la CFE-CGC AED s’inscrit pleinement dans le projet de transition énergétique liée au transport aérien. Elle s’y inscrit pleinement dans les comités de filières et au CORAC (Comité de Recherche de l’Aéronautique Civile). Elle s’y investit car préparer dès aujourd’hui les technologies de demain est le meilleur moyen de préparer « la transition des emplois ». Vous lirez avec attention l’article de Françoise Vallin dans les pages qui suivent. ffC’est pour cela que la CFE-CGC AED s’inscrit pleinement par le biais de ses militants dans toutes les commissions de développement durable qu’elle crée dans les Comités Sociaux Économiques de nos entreprises. Ainsi, d'ailleurs, que dans toutes les commissions de GEPC/GEPP (Gestion de l’évolution de parcours professionnels). Vous lirez avec tout autant d’attention ce que nous dit Lidwine Kempf sur le sujet. Si nous voulons que le transport aérien réussisse sa transition énergétique en maintenant l’employabilité des salariés, voir en créant de l’emploi, cela se prépare. La dé-dielisation façon aéronautique ? Jamais ! Pour y échapper, des budgets importants y sont consacrés dans nos entreprises. Des budgets, timides, y sont consacrés par l’État. Tiens ! Et si le produit de la taxe sur le transport aérien était réaffecté au budget du CORAC ? Cela permettrait sans doute d’accélérer les choses. Qu'en dites-vous, Madame la Ministre de l'Environnement ? Chiche ? ! Cette taxe reviendrait à ceux qui innovent et permettront, demain encore, à la balance commerciale française de rester dans le « vert » !

Ludovic ANDREVON Président de la CFE-CGC AED


Actualités

PRÉVOYANCE : LE RESTE À CHARGE ZÉRO (RAC0) Le principe du Reste À Charge Zéro repose sur une « offre 100 % Santé » ou un « panier 100 % Santé » proposé de base par les organismes de prévoyance ou les mutuelles, dans chacun des domaines suivants : optique médicale, prothèses dentaires et aides auditives. Choisir cette offre permettra aux assurés d’être intégralement remboursés par leurs assurances obligatoire et complémentaire et donc d’avoir un reste à charge égal à zéro (RAC 0). Choisir une offre différente (mais plus chère) restera possible. Les praticiens devront obligatoirement établir un devis. Notons que « Reste à Charge Zéro » amplification sonore d'au moins 30 décine veut pas dire 100 % gratuit pour le bels et plusieurs options de confort (acoupatient pour 100 % des soins. Le RAC 0 phènes, bruit du vent, connexion sans fil ...). ne porte que sur les domaines ci-dessus. Lisibilité des garanties La complémentaire santé reste indispen- Les complémentaires santé préparent sable pour les autres disciplines. une codification harmonisée des intituLe RAC 0 en 2021 Le RAC Zéro sera mis en place progressivement. Ainsi en 2021, les bridges et certaines prothèses amovibles (dentiers) seront pris en compte. Pour l’auditif, une prise en charge intégrale d’équipements de qualité tant par leur esthétique que par leurs performances techniques et les garanties associées : choix entre des modèles placés dans ou derrière l'oreille, avec 12 canaux de réglage, une

Fin mai se tenait... le Conseil National de notre Syndicat CFE-CGC AED. Nos comptes ont été, cette année encore, certifiés par notre Commissaire aux comptes et publiés sur le site du Journal Officiel. Rappelons que la certification des comptes d’un syndicat est un élément absolument nécessaire (mais cependant non suffisant) au maintien de sa représentativité (capacité à désigner des délégués syndicaux et à négocier des accords dans les entreprises). L’autre élément garant de sa représentativité est son audience électorale. Cette dernière doit être supérieure à 10 %. Celle de la CFE- CGC AED s’établit aux alentours de 39 %. Christophe Berthiau Trésorier CFE-CGC AED

2

lés des garanties ainsi qu’une rédaction d’exemples de remboursements. Cela permettra à l’assuré de mieux être informé et surtout de pouvoir facilement comparer les offres.

Patrick Frodefond Expert Protection sociale CFE-CGC AED

!!!! Flash Spécial Militants !!!! Vous êtes militants CFE-CGC AED. Avez-vous téléchargez l’application my cfecgc aed qui vous est dédiée ? Véritable outil de travail pour tous les militants, l’application mobile, disponible sous Android et IOS, apporte toutes les informations nécessaires au bon déroulement de votre tâche dans vos sections. Notre syndicat s’enrichit des bonnes pratiques de tous. Aussi, dès septembre 2019, un serveur dédié et sécurisé va être mis en place à la CFE-CGC AED, afin de permettre à toutes les sections d’y déposer, par téléchargement électronique, ses documents (tracts, accords). Ce nouvel espace sera animé par deux jeunes militants, Lauréline Riandet de Safran Aircraft Engines Villaroche et Vincent Le Claive d'Airbus Operations SaintNazaire.

Flashez et téléchargez my cfe-cgc aed

Congrès de la Fédération de la métallurgie :

UN BON CRU.

Le congrès de la Fédération CFE-CGC de la Métallurgie se tenait du 18 au 20 juin à Troyes. Les candidats de votre syndicat AED, qui s’étaient longuement présentés à vous dans les colonnes du dernier Bref Aéro, ont tous été élus! Après l’inévitable partie statutaire (rapport d’activité, rapport financier, élections, etc.), trois demi-journées de travail furent lancées. La première a consisté à faire un exercice de cotation de poste en live afin que les militants appréhendent mieux le vaste chantier de la nouvelle grille des postes issue de la renégociation de branche (EDCM). L’utilisation d’un système de vote électronique, moyen moderne d’expression démocratique, a permis aux 350 congressistes de noter le positionnement d’un poste d’assurance qualité en fonction des 6 niveaux critères. La deuxième a consisté à étudier la révolution en marche dans le monde de l’automobile : la dé-diélisation et sa cohorte de risques sur l’emploi en France. Nous sommes issus de l’aéronautique, mais cette demi-journée a sonné pour nous comme un avertissement. Nous devons nous rappeler, bien au- delà de la mode du « transport aérien bashing » actuel, que notre filière doit se préparer à vivre sa propre transition énergétique. Nous devons surtout nous rappeler que cela aura aussi un impact lourd sur l’emploi. Cela, la CFE-CGC AED ne le veut pas et nos équipes militent déjà au plus proche des cercles de décision (comité de filière, CORAC…) pour appréhender ce qui se prépare et former nos militants à attaquer de véritables négociation sur la Gestion Prévisionnelle des Emploi et des Compétences dans leurs entreprises. La troisième fut consacrée à l’Europe, avec l’intervention de syndicalistes de tous horizons venus partager leurs pratiques. Si l’Europe Politique n’existe pas vraiment, pas plus que celle de la Défense ou de l’Espace, la CFE-CGC se doit de participer à la construction de l’Europe des droits sociaux. Ce sera notre meilleure protection contre toute tentative de relocalisation en zone dite « best cost européenne» à terme.


Actualités

2019 Crescendo!

Dassault Aviation, qui passe globalement d’une représentativité de 37,2 % lors du précédent cycle électoral, à 42 % maintenant.

Depuis notre dernier numéro, les élections professionnelles se sont déroulées chez Dassault, Safran Landing Systems, Thales AVS et une de nos petites dernières sections, Stormshield. Il serait trop long d’énumérer les résultats des 22 sections d'établissements concernées. Nous résumons de ce fait par Groupes.

Thalès AVS, anciennement (en partie) Thalès Avionics, passe dans le même temps de 38 % à 39 %.

Safran Landing Systems passe de 31,4 % à une représentativité de 37,4 %.

Stormshield, anciennement sous régime de la Délégation Unique du Personnel, une CFE-CGC toute neuve atteint une représentativité de 74,4 %.

Bravo à l’ensemble de nos militants, et surtout à vous, adhérents de la CFE-CGC AED, qui les soutenez. La compétition syndicale est féroce. Les résultats CFE-CGC sur le périmètre du GIFAS sont très bons. Nous en ferons le bilan en toute fin de cycle, début 2020. Nous saluons aussi l’émergence d’une nouvelle génération d’élues et d’élus, à la faveur du bouleversement introduit par le passage au CSE. L’AED met en place les formations pertinentes pour que ces nouveaux représentants puissent se sentir opérationnels … et à leur aise dans leur nouveau rôle, le plus vite possible !

ET APRÈS LA PAUSE ESTIVALE, LES ÉLECTIONS CONTINUENT !

3


Actualités

Développement Durable : ème

6

séminaire AED

URGENCE CLIMATIQUE : COMMENT SE POSITIONNE

LA CFE-CGC ?

« Je suis adhérent à la CFE-CGC et je suis de plus en plus préoccupé par la tournure que prend le changement climatique et la dégradation de notre environnement. Je suis aussi passionné par mon métier et suis fier d’être employé d’une grande entreprise de l’aéronautique ». Certains penseront que ces phrases sont contradictoires et qu’il faut faire un choix entre ses valeurs et son travail… Dans le réseau Développement Durable de l’AED, nous sommes persuadés qu’en tant que syndicalistes, nous avons le devoir d’anticiper les conséquences probables du réchauffement climatique sur nos emplois, et de militer pour que nos entreprises adoptent des stratégies responsables avant d’y être contraintes socialement et légalement. Ce fut le thème majeur de notre 6 ème séminaire qui s’est tenu dans les locaux de l’AED à Montrouge, début juillet. L’urgence climatique nous alerte : « Dans un monde sans vie, il n’y a plus besoin de se déplacer… ». Sans en arriver là, quel avenir pour nos entreprises, donc nos emplois ? De même que le réchauffement climatique impacte déjà le secteur de l’automobile à travers le phénomène de « dédiéselisation » très rapide, les contraintes environnementales et sociales vont exercer des pressions de plus en plus fortes sur notre industrie aéronautique. En effet, la responsabilité du trafic aérien de passagers dans le réchauffement climatique, bien qu’assez faible aujourd’hui (2,5 % des émissions mondiales de CO2), est de plus en plus pointée du doigt. Certaines parutions montrent que même en étant responsable et attentif dans notre comportement quotidien (consommation, alimentation, transports doux…), l’impact d’un seul voyage annuel en avion sur notre bilan carbone individuel annule les efforts consentis ! En 2010 et 2013, l'Assemblée de l'OACI a adopté les grands principes de sa politique dans ce domaine, avec notamment l'objectif d'une amélioration de l'efficacité énergétique des avions d'au moins

4

2 % par an et d'une stabilisation des émissions mondiales de l'aviation à partir de 2020. Pour répondre à ces défis, les entreprises ont besoin de salariés militants qui mettent leurs talents au service d’une transition pour des avions plus propres. Il faut des changements technologiques rapides. Cela nécessite de la volonté mais surtout de l’investissement. En tant que syndicalistes notre devoir est d’être des lanceurs d’alertes responsables en interrogeant les stratégies d’entreprises, veillant à la diversification, l’innovation, la transformation de nos entreprises. C’est ainsi que nous défendrons l’emploi en préparant à court, moyen et long terme l’employabilité des salariés. Le débat est lancé dans le Réseau DD AED pour l’année à venir ! Autres grands acteurs des transitions après nos directions : nos CE/CSE « J’utilise régulièrement les services proposés par mon C(S)E : cantine, voyages, loisirs… mais je constate que beaucoup de choses restent à faire pour prendre en compte l’environnement : alimentation bio, réduction des déchets, voyages éthiques et compensés…». Le réseau DD veut positionner le DD au cœur des CSE (Conseil Social et Économique). Pour cela, nous proposons par exemple de : ff mettre en place une charte RSE dans tous les CSE. Par exemple, le CSE de

Liebherr est pionnier sur ce chemin. Il a voté une charte qui engage le CSE et ses commissions sur tous les axes du Développement Durable. Très bel exemple de ce que peut faire la CFECGC quand elle est majoritaire au CE / CSE ; ff lutter contre la malbouffe, réduire l’empreinte carbone de notre alimentation dans les restaurants d’entreprise : écarter les produits ultra transformés et favoriser le bio, local, de saison ; ff afficher l’empreinte carbone de tous les voyages proposés, et proposer au choix des voyageurs une compensation carbone volontaire (pour planter des arbres ou participer à des projets de décarbonation). Le réseau DD se veut exemplaire en la matière. Ainsi, l’AED a compensé la totalité des émissions de CO2 de notre transport, ce qui a ainsi couté à peine 7€ à notre syndicat ! Pour lutter contre le réchauffement climatique, mettons en œuvre toutes les énergies ! Votons massivement pour la CFE-CGC, pour que nos représentants soient force de propositions pour réduire notre impact climatique, préserver notre planète et nos emplois. Lidwine KEMPF Responsable du réseau DD CFE-CGC AED


Actualités

NOS MILITANTS ONT DU TALENT : VINCENT LE CLAIVE Depuis 2014, c’est une véritable mutation qui s’est opérée dans la section Airbus Operations Saint-Nazaire. Jeune responsable de la section et délégué syndical, Vincent Le Claive a relevé le défi d’impulser un renouveau tant dans le choix de la nouvelle équipe que dans son organisation.

Comment développer les adhésions ? « Il nous a fallu du temps pour parvenir à constituer une équipe homogène présente sur le terrain, à bâtir une offre de services cohérente pour les adhérents et salariés. À Saint-Nazaire, les adhérents sont notre priorité », explique le responsable de section.

« En 5 ans, c’est quasiment la totalité des mandatés de la section qui est partie soit en retraite, soit en mutation », confie Vincent Le Claive. À Saint-Nazaire, la CFE-CGC dispose de 1 400 heures de délégation mensuelles, soit l’équivalent de 6 temps plein et 2 temps partagés. « Nous pourrions en avoir plus (grâce aux accords Airbus Group), mais il est difficile pour les militants en temps partagés de combiner la charge de travail liée à leur métier et leurs heures de délégation syndicales. Pour construire cette équipe, j’ai appliqué les pratiques que j’utilisais dans mon activité professionnelle, en qualité de manager de production. », commente le responsable de section.

Une palette de services, reposant sur les compétences et appétences de chaque militant de la section, rythme le calendrier annuel au grée de réunions mensuelles thématiques destinées aux adhérents et sympathisants ; soit une offre de 20 réunions et 10 thèmes traités chaque année. Une méthode efficace pour informer nos adhérents et sympathisants de leurs droits et ainsi répondre à leurs interrogations. « Certaines thématiques remportent un très vif succès, comme l’épargne salariale, les droits au CE ou encore les modalités de départ en retraite, explique Vincent Le Claive. Mais au-delà du sujet traité lors de ces rendez-vous, nous créons un lien privilégié et plus étroit avec les salariés. Il nous parait primordial de mettre l’humain au cœur de la section ».

Se mettent alors en place, des workshop axés sur trois fondamentaux : de quelles compétences la section a-t-elle besoin ? Quels sont les services que la section doit offrir aux adhérents, aux salariés ?

Autre grand chantier de la section : développer les adhésions. Avec 1 200 salariés aux 2ème et 3ème collèges (sur un total de

3 200 salariés), le potentiel de développement est réel pour la section d’Airbus Operations à Saint-Nazaire. « Nous sourçons et rencontrons sur le terrain des salariés susceptibles de nous rejoindre. Nous leur proposons de les inscrire sur nos listes de diffusion d’informations et les invitons à participer à nos réunions d’adhérents. Après 3 mois environ, nous revoyons ces sympathisants en tête à tête pour faire le point. Nous échangeons sur la communication qu’ils reçoivent, sur les sujets et valeurs portés par la CFE-CGC. Nous leur proposons alors d’adhérer », détaille le responsable de la section. À la rentrée, forts d’une expérience de mutualisation entre les sections Airbus avions et afin de développer la palette de services et de bons procédés, les militants participeront à des réunions des sections syndicales d’autres entreprises dans la région. Pour Vincent Le Claive « aller voir comment font les autres sections participe au travail collaboratif qui doit se développer au sein de la CFECGC. Il est important de mutualiser les énergies au sein de notre syndicat, c’est ainsi que nous deviendrons plus forts ». C’est donc une section CFE-CGC organisée qui se présentera en novembre prochain aux élections CSE. « Nous préparons ces élections de façon sereine à la section », confie Vincent Le Claive. Lors des élections de 2014, la CFE-CGC représentait 66 % des suffrages au 3ème collège et 40 % sur les 2ème et 3ème collèges. Dans une usine essentiellement de production avec un 1er collège constitué de 2 000 salariés, la CFE-CGC entend conserver sa place de leader auprès des électeurs qu’elle représente et défend.

5


Vie des entreprises

CFE-CGC SAFRAN AIRCRAFT ENGINES : ÉCHANGES ET MOMENTS DE CONVIVIALITÉ POUR LES ADHÉRENTS ET MILITANTS La CFE-CGC de Safran Aircraft Engines est devenue 1ère organisation syndicale avec 35 % d’audience à la suite des élections professionnelles de janvier 2019. Ce sont 127 élus dont 55 % de nouveaux, mais aussi plus de 25 % de nouveaux adhérents, répartis sur 10 établissements. L’inter-centres Safran Aircraft Engines, réuni en mars dernier, avait identifié la nécessité de créer des évènements permettant la rencontre et l’échange entre élus et mandatés, mais également avec l’ensemble des adhérents. C’est dans ce cadre, que près d’une centaine d’adhérents et militants CFE-CGC Safran AE se sont réunis, le 5 juillet à Lisses (91), en présence des membres de l’inter-centres et du Président du syndicat Aéronautique Espace et Défense CFECGC, Ludovic Andrevon. Cette rencontre a été animée autour de plusieurs thèmes tels que le développement syndical, les nouveaux modes de communication, la politique RSE-DD (Responsabilité Sociétale de l’Entreprise – Développement Durable), les accords

Groupe & Safran AE, les meilleures pratiques mises en place par les élus CFECGC dans les CSE… Des échanges, réflexions et perspectives intéressantes, qui permettront de préparer le futur, et de développer encore plus notre réseau CFE-CGC Safran AE !

IMBROGLIO JUDICIAIRE chez

Collins France

Notre délégué syndical, Gérard Jaeger, qui a porté la campagne, fut épaulé dans cette affaire par Félix Chiaramonte, Marc Andreu et Marie-LIne Brugidou (présidente de l’Union Départementale de Haute Garonne). La CFE-CGC a réussi à créer une section dans la société Collins à Toulouse et à constituer une liste pour les élections CSE avec quelques salarié(e)s volontaires. Comme d’autres listes, cette dernière ne respectait pas strictement les critères de mixité imposés par la loi. Mais la CFECGC assumait et savait qu’elle prenait le risque de voir l’élection de certains de ses élus masculins annulée. L’important pour nous était de gagner ces élections et d’avoir un délégué syndical pour négocier.

6

Des élections partielles complémentaires vont être organisées.Ce qui va laisser du temps à nos équipes pour trouver de nouveaux candidats/candidates. Avec plus de 40 % des suffrages obtenus dès le 1 er tour, la CFE-CGC abordera ces élections complémentaires avec sérénité. Visiblement, l'arrivée de la CFE-CGC chez Collins dérange le petit ordre établi des anciens gestionnaires du CE... Il n’est pas sûr du tout que dans cette affaire, l’intérêt des salariés de Collins ait primé dans la stratégie des militants d’autres horizons que CFE-CGC.

Nous remercions tous les participants pour leur contribution et donnons RDV pour un prochain « Moment d’échanges et de convivialité ». Patrick POTACSEK, Christophe SIMON et Caroline TIREL Délégués Syndicaux Centraux CFE-CGC SAE


Vie des entreprises

LE BOURGET, ÉDITION 2019 Cette semaine 25 de juin 2019, il y avait Troyes et le 44ème congrès de la Fédération de la Métallurgie, mais aussi Le Bourget et son 53ème Salon International de l’Aéronautique et de l’Espace. Ce salon ne fut en rien comparable aux éditions précédentes.

de 100 sièges, ce salon fut aussi l’occasion de présenter ou d’annoncer nombre de projets de taxis volants ou VTOL (aéronefs à décollage et atterrissage verticaux) parmi les 200 en cours de développement à travers le monde, visant à décongestionner les villes.

Quand Airbus et Boeing surfaient sur la croissance ininterrompue de l’aéronautique civile et engrangeaient de méga commandes, là, en 2019, ils se présentaient avec un solde de commandes négatif depuis le début de l’année Quand rien ne semblait perturber à court terme la croissance du transport aérien, là, les incertitudes géopolitiques (le bras de fer commercial entre la Chine et les États Unis, la remontée du prix du pétrole et les tensions dans le Golfe), ajoutées aux préoccupations environnementales, menaçaient l’économie du transport aérien.

Pour Airbus, la mobilité urbaine était présentée sous les couleurs de : YY Vahana (plusieurs vols d’essai déjà effectués) ;

Fallait-il encore ajouté à cela la crise du Boeing 737 MAX, cloué au sol depuis le mois de mars 2019, après deux crashs.

Ce salon fut donc un salon que l’on pourrait qualifier de « transition »…

Transition technologique dictée par l’urgence climatique : place à l’avion écologiquement responsable ! Fruit d’améliorations continues, le transport aérien représente aujourd’hui 2,5 % des émissions de CO2 et l’objectif est de réduire de 50 % ses émissions de gaz à horizon 2050, prenant en compte la hausse du trafic. Dans ce contexte, les nouveaux projets d’aéronefs, avec ou sans pilote, à moteurs électriques ou hybrides, se taillaient la part belle lors de ce salon, même si la plupart d’entre eux n’étaient encore que des maquettes : YY à commencer par l’E-Fan X d’Airbus, projet d’avion régional hybride en coopération avec Rolls Royce pour la motorisation et un premier vol d’essai prévu en 2021 ; YY mais aussi Eco-Pulse, projet d’avion d’affaires hybride en partenariat entre Airbus, Daher et Safran, développant les moteurs thermiques et électriques avec un premier vol d’essai en 2022 ; YY le projet Dragon de l’ONERA, avion doté d’un nouveau design et nouveau système propulsif hybride. En attendant de pouvoir électrifier la propulsion d’un avion de ligne de plus

YY City Airbus porté par Airbus Helicopters et Pop Up ; YY le projet de taxis volants autonomes pour les JO de 2024 entre Airbus, RATP et ADP. Et aussi : YY le prototype de taxi volant de Boeing avec un 1er vol en janvier 2019 un an après l’ébauche du concept ! Toujours dans le domaine de l’aviation du futur, le salon 2019 fut l’occasion de présenter l’avion de combat, SCAF (Système de Combat Aérien Futur), programme à l’horizon 2040 entre Airbus et Dassault dans lequel coopèreront Safran et MTU (motoriste allemand). 22 ans à l’avance pour remplacer les Rafale et Eurofighter !!! Quittons le futur, pour revenir dans l’activité aérienne du moment… Seul Airbus a mis en avant de nouveaux modèles : l’A321 XLR, version à long rayon d’action du plus grand de ses monocouloirs et l’A220, ex C-Serie de Bombardier. Et les commandes et/ou engagements furent immédiatement au RDV : 226 pour le 321 XLR, 85 pour l’A220. Côté commandes, il faut retenir les 24 commandes A330 NEO, rassurant pour un avion dont les ventes peinent à décoller et également zéro commandes d’A350, démontrant la difficulté pour Airbus de trouver sa place sur le marché des gros porteurs. ATR tire bien son épingle de cette édition avec 75 commandes au total, dont 17 de son nouvel ATR42-600S, nouvelle variante à décollage et atterrissage courts. Et puis, surprenante commande de 200 Boeing 737 MAX pour un appareil cloué au sol depuis mars 2019 !!!?? Ce Bourget 2019 fut aussi l’occasion d’événements structurants pour la filière aéronautique auxquels participait la CFE-CGC en tant que membre du comité stratégique.

YY L’officialisation du lancement du programme Usine du futur. Ce programme, piloté par le GIFAS, permettra d’accompagner 300 entreprises (PME-ETI -TPE) du secteur aéronautique sur la période 2019 – 2022 dans la transformation numérique de notre industrie. L’objectif est clair : améliorer la compétitive de l’ensemble de l’écosystème, augmenter la flexibilité, la réactivité et renforcer de fait la collaboration au sein de la filière. YY U n déjeuner organisé par le GIFAS en présence du 1er Ministre, Édouard Philippe. Eric Trappier, Président du GIFAS, a rappelé les enjeux de la filière en matière d’emplois pour faire face aux besoins de recrutement (plus de 20 000 recrutements annuels). Un programme spécifique en faveur de la filière a été lancé pour : YY rendre les métiers attractifs ; YY accélérer les recrutements ; YY répondre au défi de l’apprentissage ; YY former pour répondre aux nouveaux métiers.

Clap de fin pour cette édition 2019 du Salon du Bourget

En attendant Le Bourget 2021, la route aérienne ne va pas être, encore une fois, un long fleuve tranquille. Oui, les carnets de commandes sont confortables pour les 7 à 8 ans à venir. Oui, la filière va continuer à recruter. Oui, la filière a connu encore, en 2018, la croissance de ses revenus et une rentabilité élevée. Pour autant, mieux vaut le répéter, l’industrie aéronautique est fragile face aux enjeux auxquels elle doit faire face (montée en cadences, compétition exacerbée, arrivées de nouveaux entrants, ralentissement économique mondial, défis technologiques et environnementaux...). Faut-il encore plus l’enfoncer avec les critiques qu’elle subit sur son empreinte carbone et plomber le transport aérien en le taxant ? À la CFE-CGC AED, nous en sommes persuadés : « il va falloir se serrer les coudes entre industriels français et européens pour éviter les dispersements technologiques, optimiser les sources de financement pour ENSEMBLE virer au vert » !! Françoise Vallin Vice-Présidente déléguée CFE-CGC AED

7


C’est dans l’air

Nous voulons de l’émotion !

L’homme a posé le pied sur la Lune pour la première fois il y a 50 ans. Les plus chanceux se remémoreront ces fantastiques images, avec une puissante émotion. Les courants négationnistes n’existaient pas, on en était sûr : nous étions témoins de l’Histoire. Cette histoire, ce fut celle d’un élan politique : le président Kennedy annonçant qu’un Américain serait sur la Lune avant la fin de la décennie 1960. Ce fut celle d’un fantastique succès technique, auquel rien ne manqua, pas même ses martyrs (Apollo I). Et ce fut celle d’une débauche de dépenses, à une époque qui s’acheva par ces mots de John Connaly à l’adresse des Européens : « le dollar est notre monnaie, mais c’est votre problème ». Un demi-siècle s’est écoulé et souvent, pendant ce temps-là, nos amis et collègues de la filière Espace se sont demandés si l’humanité saurait retourner sur la Lune. Le politique ? Il nous dit de temps en temps que cette idée le travaille. À ce jour, c’est de Chine que viendrait l’impulsion la plus significative, mais pas pour des raisons de politique étrangère comme dans les années 60. La Chine veut démontrer son haut niveau de technologie … à sa propre population, viscéralement convaincue que les produits américains sont les meilleurs. De là à marcher sur les pas d’Armstrong … La technique ? Nous ne devrions même pas nous poser la question. En cinquante

BREF

AÉRO 8

ans, les progrès se sont succédé dans tous les domaines. L’expérience de la station spatiale internationale ouvre de plus des horizons diplomatiques, pour un travail dans l’espace hors contraintes de nationalités (ou presque …). Il ne devrait donc pas y avoir de blocage de ce côté-là. D’ailleurs, il suffit d’un peu d’idée et de beaucoup d’argent pour s’imposer industriel du spatial, de nos jours. Justement, parlons du financement. Là, c’est dur. Prenons le cas de la France : elle a du mal à se payer Kourou, Ariane 6, sa force de frappe … lui demander la Lune, on ne sait pas comment elle se la payerait, seule ou accompagnée. Le manque d’argent a déjà été un frein au programme de navette européenne Hermès dans les années 90, alors aujourd’hui, ce n’est même pas la peine d’en parler. Nous ajouterons un dernier obstacle, que la NASA n’a pas connu sous le président Johnson : le principe de précaution. Qui dit pas d’argent, dit peu de test et aussi peu de prototypes que possible. Mais pas question de risquer une explosion comme la première Ariane 5, à l’heure des réseaux sociaux et de l’instantanéité de l’information. Risquer des morts comme sur Challenger, c’est inacceptable aussi pour des questions d’image. Nous nous sommes tirés, avec ce principe, une dirimante fusée dans le pied, dans un domaine où le risque zéro n’existe pas.

Juillet/août 2019 • n°377 Directeur de la publication : Ludovic Andrevon Ont participé à la rédaction : C.Dumas, F.Vallin, P. Potacsek, C. Simon, C. Tirel, P. Frodefond, C. Berthiau, L.Kempf Crédits photos : SIAE 2017 - Anthony Guerra & Alex Marc ; @adobestock. Bref Aéro est une publication bimestrielle de la CFE-CGC AED 10-12 avenue de la Marne - 92120 Montrouge - contact@snctaa.fr Rédaction, conception, réalisation : Agence L’œil et la plume loeiletlaplume.com Impression : Imprimerie La Centrale de Lens Dépôt légal : août 2019 - ISNN : 0293-8251 - CPPAP : 0124S 08080

En somme, notre vieille Europe n’ira pas sur la Lune toute seule, et encore si elle y va, ce sera quand elle aura touché un héritage et qu’elle sera sûre à mille pour cent qu’aucun de ses citoyens ne risquera sa peau. Notre démonstration est – hélas – imparable. Mais alors ? L’espace s’est-il tant banalisé qu’il n’intéresse plus que des illuminés façon Jeff Bezos ? L’Europe est-elle si disqualifiée qu’elle ne se destine qu’à devenir un partenaire low cost ? Sombres perspectives pour nos collègues du spatial. Or, comme toutes les industries de notre Branche, l’espace est une industrie de passion. Nous avons tous frémi en lisant Jules Verne et souri en lisant Hergé. Nous avons tous eu des frissons en regardant l’Etoffe des Héros et Apollo XIII. Nous avons tous été consternés le 28 janvier 1986, nous rêvons tous de voir nos enfants prendre la suite de Thomas Pesquet. L’espace n’est pas le vide : c’est le domaine du rêve, où tout est compliqué, où tout est risqué, mais où tout est possible. C’est l’infini de la passion et de l’émotion. Allô Bruxelles ? Ici l’AED. Il y a une réunion ministérielle bientôt, non ? Rendez-nous notre émotion s’il vous plaît. Christophe DUMAS Secrétaire général CFE-CGC AED


Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.