Bref Aéro 376 Mai/juin 2019

BREF

Mai/juin 2019 • N° 376

AÉRO

ÉDITO

Sommaire Actualités 44ème congrès de la Fédération de la Métallurgie En direct du Pôle Séniors : les fortunés Des appli.mobiles pour plus de proximité

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Vie des entreprises AED avec un D comme Défense

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Airbus change de tête

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Une commission Développement Durable dans votre CSE ?

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Fabrication additive, 3 dimensions : technique, commerciale et sociale 7

C’est dans l’air

Mais moi, j’préfère la marche à pieds !

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POUR VOUS AVEC VOUS

PARTOUT

Et l’Industrie dans tout cela ?

GAFA, IA, Big Data, Fabrication Additive, à l’heure où même les métiers de bouche réfléchissent à préparer des pâtisseries grâce à des imprimantes 3D….

Ordonnances, paritarisme, renvoi de la négociation dans l’entreprise, négociations conventionnelles, à l’heure où, visiblement, le gouvernement fait fi des corps intermédiaires…

C’est dans cette ambiance nationale « mouvante » que se tient le congrès de notre Fédération de la Métallurgie en juin 2019. Votre syndicat CFE-CGC Aéronautique Espace Défense y sera, faisant partie intégrante (1/3 des effectifs !) de la Fédération. Nous entendons bien peser sur les débats et nous entendons peser sur les actions qui seront lancées dans les 4 prochaines années.

Quels en sont les enjeux ? fConduire f le changement, moderniser les structures, professionnaliser les militants, mener les négociations avec le syndicat patronal UIMM : le syndicat AED présente Gabriel Artero, salarié Airbus et adhérent à l’AED, à la présidence de la Fédération. fPoursuivre f la négociation de l’éventuelle nouvelle convention de la métallurgie (dossier d’une importance capitale), moderniser la formation des salariés, gérer les institutions paritaires, tels les OPCOs… : le syndicat AED présente Fabrice Nicoud, militant Airbus et adhérent AED, au poste de secrétaire national à l’emploi et à la formation. fConduire f une probable future révolution dans les domaines de la QVT, de la Responsabilité Sociale des Entreprises, imaginer de nouveaux axes pour améliorer la prévoyance des salariés, contrer les plans gouvernementaux qui pourraient nuire à la retraite future des salariés de l’encadrement : le syndicat AED présente Christelle Thieffinne, militante Thales et adhérente AED, au poste de secrétaire national à la QVT/Protection sociale/RSE. fFaire f face aux enjeux de modernisation de l’industrie française dans un monde où tout change de plus en plus rapidement, accroitre la présence syndicale dans ces mêmes entreprises : le syndicat AED présente Daniel Verdy, militant Safran et adhérent AED, au poste de délégué national en charge de l’industrie. fPlacer f l’action de la Fédération dans un cadre élargi au périmètre Monde, rechercher des accords, des alliances avec d’autres syndicats européens, exercer le lobbying nécessaire à la défense de l’industrie européenne (donc française) : le syndicat AED présente Thierry Préfol, militant Airbus et adhérent AED, au poste de délégué national à l’Europe et International. fGarantir f de le bon fonctionnement interne de la Fédération, arbitrer en cas de conflit, faire respecter les statuts : le syndicat AED présente Joël Boursereau, militant Stelia et adhérent AED, au conseil juridictionnel.

Tous ces sujets auront un impact fort sur l’avenir de notre industrie, sur sa transformation et donc sur l’avenir de nos emplois !

Nos candidats se présentent et vous expliquent la volonté qui les anime dans les pages suivantes. Il est normal que vous connaissiez les personnes qui vous représenteront dans les instances fédérales. Bien sûr, ils seront rejoints par d’autres militants d’horizons aussi variés que l’automobile, le nucléaire, la construction navale, etc.

Ils seront en tout 19 membres au bureau fédéral.

Ils ont toute notre confiance et le syndicat AED se place en soutien fort afin de les aider dans leur tâche en action : fTOP-DOWN f : vous informer de leurs actions ; fBOTTOM f UP : informer nos élus, les alerter de vos ressentis.

C’est comme cela que doit marcher un syndicat.

Ludovic ANDREVON Président de la CFE-CGC AED

Actualités

44ÈME CONGRÈS DE LA FÉDÉRATION DE LA MÉTALLURGIE Pourquoi je me présente….

Du 18 au 20 juin 2019 se tient le 44ème congrès de la Fédération de la Métallurgie. Le syndicat de l’Aéronautique Espace Défense participe depuis toujours activement à l’animation de la Fédération. À l’occasion de cet événement majeur dans la vie de la Fédération, plusieurs militants de notre syndicat candidatent à des postes au sein de l’instance fédérale afin de participer plus encore au développement et à la défense de nos valeurs.

Gabriel Artero

« La liberté n’est pas l’absence d’engagement, mais la capacité de choisir », disait Paulo Coelho.

Mon engagement, en 1982, comme élu délégué du personnel, m’a offert cette formidable liberté d’expression que je n’aurai probablement jamais eue en tant que salarié au sein de mon établissement d’origine, où l’on vous identifiait d’abord par un matricule.

On ne représente pas les autres par hasard, mais bien parce que cette fibre originelle vibre en vous, à bas bruit. La révéler est une chance qui me fut donnée en son temps, par mes pairs.

Elle a ouvert un champ des possibles que je ne soupçonnais pas : devenir acteur du domaine industriel et social. C’est, animé de cette vocation, que je me suis lancé dans cette aventure fédérale depuis plus de dix ans.

Plus que jamais, en ces temps troublés, je crois en la démocratie représentative.

Elle me semble la bonne réponse aux enjeux de transformation de la société, comme de l’entreprise. Notre syndicat, notre organisation peut s’enorgueillir de cette recherche permanente du consensus et du nécessaire équilibre entre les parties. Elle n’exclue pas le rapport de force, mais elle privilégie la négociation qui, à l’usage du temps, est bien plus robuste que la confrontation permanente.

La représentativité des sections du syndicat AED en atteste. Ce dernier, par son empreinte, constitue une locomotive au sein de la fédération. Le chantier de la refondation des normes conventionnelles qui régissent nos emplois dans les entreprises de la branche nous en donne l’occasion.

Le mener à terme me semble essentiel, si ce n’est un devoir.

Avoir tout votre soutien est une force que je ne peux trahir, je me présente à nouveau à la Présidence.

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Fabrice Nicoud Je milite à la CFE-CGC d'Airbus depuis 1999.

Depuis 2016, je suis Secrétaire national du pôle « Emploi Formation » à la Fédération de la Métallurgie. À ce titre, je pilote, depuis près de 3 ans, les négociations du nouveau dispositif conventionnel de notre branche (EDCM).

Je me propose de continuer à assurer l’animation du pôle « Emploi Formation » de la Fédération.

Dans les années à venir, il s’agira de : ff conclure les négociations du nouveau dispositif conventionnel et piloter son déploiement dans les entreprises. Les nouvelles dispositions entraineront de profonds bouleversements dans les pratiques RH et concerneront tous les salariés. Nos militants devront être fortement accompagnés pour conseiller, supporter nos adhérents ; ff porter la voix CFE-CGC dans les instances paritaires de la formation professionnelle : groupes de travail sur les certifications ou l’apprentissage, conseil d’administration et commissions de l’OCPO2I, instances territoriales.

Joël Boursereau Après 12 années passées en qualité de conseiller Prud’homal, Président de Section Encadrement, les activités portant les sujets juridiques sont pour moi une passion.

Les membres du Conseil Juridictionnel sont les garants du respect des règles juridiques et règlements internes de la Fédération.

Ils sont amenés à donner un avis sur les interprétations possibles ou les différentes applications de ces règles.

Ils accompagnent et conseillent le bureau fédéral dans les projets d’évolution des statuts.

Ils peuvent être amenés à trancher des différents entre personnes ou organisations.

J’ai l’honneur de présenter ma candidature pour un deuxième mandat au Conseil Juridictionnel fédéral.

Actualités Thierry Prefol Après avoir occupé pendant 15 ans différents postes de chef de projet chez Astrium (activités spatiales du groupe Airbus), j’ai fait le choix de me mettre au service de la CFE-CGC. Je suis actuellement délégué syndical central d’Airbus Defence & Space, membre du Comité Européen du Groupe, membre du bureau de l’AED. L’opportunité s’offre à moi de rejoindre le bureau de la Fédération de la Métallurgie, opportunité que je souhaite saisir pour participer activement aux nouveaux challenges auxquels nous avons à faire face : ff avec la mise en place de la nouvelle convention collective de la Métallurgie ; ff avec la nécessité de renforcer notre dimension et notre influence en Europe et à l’International ; ff avec la nécessité de créer des Comités Européens dans les Groupes du secteur de la Métallurgie installés sur notre continent.

Je candidaterai sur un poste de délégué national à l’Europe et à l’international.

Daniel Verdy J’ai 54 ans et je travaille chez Safran Landing Systems à Vélizy.

Je suis délégué syndical central de mon entreprise, l’un des coordinateurs CFE-CGC du Groupe Safran et officie au sein du bureau de la CFE-CGC Aéronautique Espace et Défense.

Je suis membre sortant du bureau fédéral où j’occupe la fonction de délégué national à l’Industrie.

Je me représente lors du prochain congrès fédéral car le monde du travail connaît de profondes mutations. Hormis la négociation phare sur l’éventuelle future convention de la Métallurgie (EDCM), l’autre principal enjeu sera de toujours faire mieux connaître le syndicalisme CFECGC et d’y faire adhérer. En outre,la France mérite une industrie forte qui aura à évoluer dans les années à venir.

Conscient de ces enjeux, je suis candidat au poste de délégué national à l'Industrie.

Christelle Thieffinne Face aux questions de transformation du travail liée aux technologies émergentes, des nouvelles tendances dans les relations individuelles et collectives et de leurs conséquences sur les salariés, leur conditions de travail et leur statut, je souhaite apporter à la fois un soutien pratique à nos mandatés et les analyses permettant d'établir nos messages syndicaux.

Ces réflexions s’inscriront pleinement dans celles également engagées par la confédération autour des changements profonds à venir de la société face aux impacts de la révolution numérique, de la transition écologique ainsi que des conséquences sur la Responsabilité Sociale des Entreprises.

C’est pourquoi je candidate au Pôle QVT- Protection sociale- RSE au bureau de la Fédération.

EN DIRECT DU PÔLE SÉNIORS : LES FORTUNÉS Les niveaux de vie selon le type de famille (euros mensuels) Tranches de revenus

9 000 8 000 7 000

7 185

Seuil de richesse : double du revenu médian

7 710

6 072 6 000 5023 4 125 4 000 3 000 2 000 1 000

5 643

5 743

5 000

3 001

1 563 1265 781

Personne seule

3855

3593 3 036

2954

1999

2468

3048 1928

1796

Seuil de pauvreté : moitié du revenu médian

1031 Couple sans enfant

Classes moyennes : 30 à 80 %

3302

Seuil 30 %

1654

Famille monop.

3998

Revenu médian

2 275 2 063

Seuil 80 %

4 423

3 125

Catégories aisées : 20 % supérieurs

Couple, 1 enfant

Catégories populaires : 30 % inférieurs

Couple, Couple, 2 enfants 3 enfants ou +

Source : Observatoire des inégalités d’après Insee. Données 2016, après impôts et prest. sociales

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fortuné plus riche riche plus nanti nanti plus aidé aisé classe moyenne supérieure classe moyenne classe moyenne basse défavorisé plus défavorisé pauvre plus pauvre indigent nécessiteux fragile désavantagé miséreux

Nous éditons ce barème afin de vous aider à mieux comprendre la description de notre société telle que décrite par nos politiques et repris par les médias.

Ce barème est édité selon des chiffres de 2016. Son « application », par les Pouvoirs Publics comme par les médias, trouve son principal champ d’action dans le domaine fiscal.

Rien n’empêche de penser que bientôt nous irons acheter la baguette de pain chez notre boulanger selon un Claude Banès et tarif qui découlera de notre déclara- Jean-Pierre Gibeaud tion de revenus ! C’est déjà demain ! Pôle Séniors CFE-CGC AED

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Actualités

DES APPLI.MOBILES

POUR PLUS DE PROXIMITÉ Les salariés, quel que soit leur âge, sont de plus en plus connectés. Le téléphone portable est devenu le support mobile le plus utilisé pour surfer et rester connecté. Fort de ce constat et souhaitant répondre à une demande grandissante des salariés et adhérents, la CFE-CGC AED et de nombreuses sections d’entreprise ont développé des appli.mobiles pour rester à portée de mains.

Si le contact humain reste primordial et incontournable dans la communication syndicale, il n’en est pas moins vrai que les salariés attendent toujours plus de réactivité de la part de celles et ceux qui les représentent au sein de leur entreprise.

Après l’essor des sites Internet syndicaux de la dernière décennie, apparaissent aujourd’hui des applications mobiles syndicales qui touchent au plus près, partout, en continu, les salariés. Les intercentres et sections de l’AED l’ont bien compris : il faut accompagner les salariés dans leur quotidien et pour ce faire rien de telle qu’une application mobile qui leur soit dédiée.

Depuis deux ans, la CFE-CGC Airbus Helicopters a développé Applicopters, application mobile. « Nous avons lancé notre application Applicopters en avril 2017.

Dès son lancement, l’application a été bien accueillie par les salariés d’Airbus Helicopters avec un réel succès au niveau des téléchargements, celle-ci étant innovante. En plus de l’actualité en temps réel de la société et d’un trombinoscope, nous proposons également un abc des droits (outil intuitif récapitulant l’ensemble des droits applicables au sein d’Airbus Helicopters). Cet outil est aussi utile à nos militants : un adhérent pose une question, le militant dégaine son smartphone et lui donne la réponse instantanément. L’adhérent repart content et aura téléchargé l’application.

Depuis sa mise en ligne (disponible sous Android et IOS), l’application s’est étoffée avec deux nouvelles rubriques : ff la rubrique Annonces qui permet aux salariés de poster une annonce de vente ou de location ;

ff le coin des remises qui répertorie les sociétés de la région proposant des offres ou remises réservées aux employés d’Airbus.

Après bientôt deux ans d’existence, Applicopters est le couteau suisse des militants et salariés d’Airbus Helicopters », témoigne Frédéric Buronfosse, animateur de l’application. À l’été 2018, Safran Aircraft Engines a lancé son appli pour battre campagne auprès des salariés des 11 sites du Groupe. Un outil fort apprécié des salariés qui n’ont pas hésité à le plébisciter. À l’automne dernier, my cfe-cgc Airbus Avions a rejoint les stores. Les salariés d’Airbus Avions bénéficient d’une information en continu et privilégiée, application qui rencontre également un franc succès.

Dans les semaines et mois à venir, ce sont les applis Safran Landing Systems, Airbus Defence &Space, MBDA, Stelia Aerospace, Daher Tarbes qui seront disponibles et viendront tisser des liens privilégiés avec les salariés.

MY CFE-CGC AED

En complément de ses applications tournées vers les salariés, la CFE-CGC AED lance son application mycfecgcaed destinée à TOUS ses militants porteurs de mandat.

L’objectif est de toujours mieux informer nos militants en leur fournissant une véritable boîte à outils (accords d’entreprise, tracts, calendrier des stages, documents administratifs, contacts des délégués syndicaux par entreprise et par région, etc.), des push quotidiens pour les alerter des actions marquantes de la CFE-CGC que ce soit au niveau confédéral, fédéral, aéronautique ou de nos sections d’entreprise.

Cette appli. participe au renforcement de l’esprit de communauté et d’expérience partagée parmi nos militants, esprit auquel nous sommes attachés. Je me reprends... : plus qu’attachés, nous y sommes déterminés!!! Car plus les militants seront soudés et interagiront ensemble, mieux vous serez représentés et défendus.

Rappelons le proverbe africain: « tout seul, on va plus vite. Ensemble, on va plus loin ».

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Applicopters

Safran Landing Systems

Safran Aircraft Engines

Airbus Avions

Vie des entreprises

AED AVEC UN D COMME DÉFENSE Dans le numéro 369 de Bref Aéro, la CFECGC AED, tout en étant consciente des nombreux écueils restant devant nous, notait avec satisfaction une prise de conscience des politiciens en matière de Défense via la démarche initiée au niveau européen sous le vocable de Coopération Structurée Permanente. Un an après et au moment du salon du Bourget, quel regard porter sur ces 12 derniers mois ?

Tout commence bien avec, en particulier, l’annonce en juillet 2018 du lancement du projet de Système de Combat Aérien Futur (SCAF) par le couple Franco-Allemand.

Belges et Espagnols se joignent ensuite au SCAF. Malheureusement, les Britanniques lancent de leur côté avec les Italiens le projet concurrent Tempest ! Le missilier européen MBDA, présent sur les 4 pays, est lui embarqué sur les deux projets avec bien évidemment des contraintes de cloisonnement. Comment imaginer demain l’Europe en capacité de financer deux projets aussi ambitieux ?

Au-delà des problématiques de volonté politique de construire quelque chose ensemble, il reste des problèmes concrets sur lesquels des décennies de coopérations plus ou moins réussies attirent notre attention : la mise en cohérence des besoins opérationnels, le pilotage de projet et les retours industriels. Pour exemple, Dassault et Airbus s’estiment tous deux leaders sur le SCAF, l’Allemagne revendique le leadership du blindé du futur, ça discute sur le drone Euromale !

Autre illustration concrète et actuelle : trois pays lancent le standard F3 de l’hélicoptère Tigre actuellement, mais équipé de 3 missiles différents (PARS3 allemand pour

le Tigre allemand, Hellfire américain pour les Français, et Spike israélien pour les Espagnols). Il semble que la proposition de MBDA basée sur son futur missile MRCM (Multi Role Combat Missile), fruit d’une coopération franco-allemande, soit un nouveau rendez-vous manqué, les Allemands se dirigeant vers une nouvelle version du Spike non encore développée …

Au-delà des différentes contraintes énoncées ci-dessus, un débat encore plus crucial s’est fait jour à l’automne 2018 : un État peut-il à lui seul interdire l’exportation d’un programme construit en coopération et cela même si sa contribution y est minoritaire ?

Interdiction pour les licences et prospects à venir, mais plus grave encore, sur la réalisation de contrats déjà engrangés et en cours de livraison (problème chez Airbus et MBDA par exemple).

Vrai sujet qui, au-delà de la question des souverainetés « individuelles », pose le problème de la crédibilité vis à vis de nos clients. Ils se trouvent parfois face à un industriel qu’ils pourraient juger peu fiable car, non seulement soumis aux contraintes d’un État, mais qui de plus verrait sa capacité de livrer soumise à l’accord de plusieurs. Cette perte de confiance est non seulement inquiétante pour nos activités et emplois sur le long terme, mais risque de précipiter des États clients dans le giron de puissances ayant des intérêts opposés à ceux de nos démocraties européennes. Quid de la réactualisation des Accords Schmidt – Debré au-delà d’ailleurs du seul couple franco-allemand ?

Au-delà même de la difficulté de trouver un accord entre États, le front syndical est lui aussi divisé même si, très majoritairement, les organisations syndicales en Europe ont intégré l’absolue nécessité pour nos indus-

tries de pouvoir exporter, afin d’être compétitifs par rapport aux champions Américains, Russes ou Chinois. Ainsi, notons que les syndicats polonais ont fait leurs comptes et auraient préféré les offres d’Airbus à celles de Léonardo sur les hélicoptères, du fait d’un meilleur retour géographique. Mais notons aussi qu’un syndicat français parmi les plus anciens bloque par son jusqu’au-boutisme la publication de motions syndicales unitaires auprès de la Commission Européenne.

Quant au Brexit, s’il semble au premier abord obérer la possibilité d’associer demain l’industrie britannique à la démarche CSP et de capter le premier marché de Défense européen, notons que, suivant les mots de W. Churchill, « l’Albion préfère toujours le grand large » … Comprenons : une alliance avec les USA, voir sa participation au programme F35. Ne restera que le bilatéral pour travailler avec la Grande Bretagne, et nous nous interrogeons sur l’avenir du Traité de Lancaster House … dont le 10ème anniversaire aura lieu l’année prochaine !

On l’aura compris, les questions d’industrie de Défense semblent avancer à coup de communication politique, mais dans les faits, c’est lent. Très lent, trop lent selon la CFECGC AED, alors qu’une augmentation des budgets mondiaux d’armement – quoique l’on en pense d’un point de vue sociétal – devrait être l’opportunité pour l’Europe de structurer une industrie sans qu’il y ait de perdants.

Christian Sibuet Délégué général CFE-CGC AED

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Vie des entreprises

AIRBUS CHANGE DE TÊTE

Le 10 avril, à la suite de l’Assemblée Générale des Actionnaires, Tom Enders quittait le Groupe Airbus comme il l’avait annoncé, Guillaume Faury lui succédait.

Pas de scoop, pas de surprise, le scénario avait été bâti dès février 2018, quand ce dernier avait été nommé Président d’Airbus Avions, au départ de Fabrice Brégier, puis confirmé comme successeur de Tom Enders, lors d’un Conseil d’Administration en octobre 2018. À cette occasion, la CFE-CGC du Groupe avait réagi en considérant que la nomination de Guillaume Faury apporterait : YY la nécessaire continuité dans la chaine de commandement du Groupe ;

YY la sérénité dont le Groupe a besoin pour faire face aux nombreux défis, stratégiques, industriels, économiques et sociaux qui l’attendent.

Une passation est toujours le moment des bilans, des retours sur les réussites et les échecs qu’un Groupe comme Airbus a pu traverser durant ces 7 dernières années sous l’ère de Tom Enders.

Pour la CFE-CGC, nous retiendrons entre autres…

Les avancées comme : le lancement du programme A320 NEO devançant Boeing dans la compétition des monocouloirs, le lancement du H160 pour les hélicoptères, le lancement de OneWeb (1ère méga constellation de satellites), le déploiement du Groupe à l’international avec la création de la chaine à Mobile aux États- Unis,

la prise de contrôle du programme C-Series de Bombardier.

Les ratés comme : l’échec du rachat de BAE Systems en 2012 portant définitivement l’estocade à la vision 2020 du groupe et l’équilibre de ses activités civiles et militaires.

Les points noirs comme : les enquêtes pour corruption à la suite des irrégularités constatées sur des transactions entre 2008 et 2013 exposant le Groupe à des pénalités de plusieurs milliards , les fermetures de 2 sites (Montmorency et Suresnes), le démantèlement de la recherche, les conditions de départ de M. Enders et surtout le montant de sa prime de non concurrence de plus de 3 millions sur une période de 12 mois !

Mais le plus important est à venir

Restent maintenant les défis que le groupe doit relever sous la présidence de Guillaume Faury. Et il y en a, entre la concurrence et l’émergence de nouveaux arrivants, les menaces de l’administration américaine, les montées en cadence du programme A320, le Brexit, le règlement du dossier judiciaire et comment éviter un procès, et surtout projeter le groupe pour les 20 ans à venir !

Dès l’Assemblée Générale des actionnaires du 10 avril, un nouveau comité exécutif est nommé et un seul : plus de comité exécutif pour les avions, plus de poste de Président des Avions, Guillaume Faury poursuit la simplification de la gouvernance et cumule les deux fonctions.

Une nouvelle équipe, de nouvelles arrivées comme celle d’Antoine Bouvier en provenance de MBDA, des départs et des sorties brutales. Une nouvelle organisation, de nouvelles missions. Le comité européen du Groupe Airbus est en pleine procédure d’information / consultation.

De son côté, la CFE-CGC attend des messages clairs, l’accélération du virage vers les technologies numériques, une vision stratégique sur l’ensemble des activités du Groupe sans oublier les Aérostructures et pas seulement (même si cela reste le nerf de la guerre) des discours sur la compétitivité.

Un peu de rêve, beaucoup de rêves technologiques et industriels comme des avions sans émission polluante, de nouveaux programmes comme le SCAF (Système de Combat Aérien du Futur) et d’autres à suivre encore plus révolutionnaires !

Et, puisque c’est l’essence de notre Groupe et que rien ne peut se faire sans, la poursuite d’un dialogue social de qualité tel qu’instauré dans le Groupe depuis de longues années et essentiel à sa stabilité.

Une page se tourne, un nouveau chapitre s’ouvre dans le grand livre de l’histoire d’Airbus.

La CFE-CGC est déjà engagée dans le NEW AIRBUS CHAPTER !

Françoise Vallin Coordinatrice CFE-CGC Airbus Group

Une commission Développement Durable dans votre CSE ?

Réaffirmer nos valeurs pour renforcer nos positions !

Qu’on se le dise : l’année 2019 est une année d’élections professionnelles pour une majorité de nos entreprises. La transformation du « Comité d’Entreprise » (CE) en « Comité Social et Économique » (CSE) va induire une mutation profonde dans les modes de fonctionnement de nos sections syndicales, avec un impact sur la représentativité de chacune des organisations syndicales. Une belle occasion pour la CFE-CGC d’augmenter son audience et de renforcer ses positions locales et nationales.

Au cours de ses travaux, le Pôle DD a pu constater que là où la CFE-CGC gère ou cogère les CE, des commissions Développement Durable ont pu être mises en place et qu’elles fédèrent de plus en plus de salariés. Les thèmes portés sont un marqueur fort de différenciation syndicale.

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Proches des préoccupations d’un nombre croissant de salariés, ces commissions éveillent les consciences en proposant des conférences, des ateliers sur des sujets aussi variés que l’alimentation bio, les circuits courts, le zéro déchet, la biodiversité, la finance verte, l’économie circulaire ou encore les modes de transports propres.

Au-delà de toute cette information, les commissions DD œuvrent pour la mise en place d’actions concrètes : approvisionnement local et bio pour la restauration d’entreprise, charte RSE et achats responsables pour nos CE, lobbying auprès des directions sur les politiques de transports domicile-travail (IKVélo, covoiturage…).

Par son expertise et sa compréhension des nouvelles attentes des salariés sur les sujets sociaux, économiques, environnementaux, la CFE-CGC se différencie des autres organisations syndicales et montre

qu’elle est acteur du changement et porteuse d’espoir pour l’avenir.

Réaffirmer ces valeurs lors de nos campagnes électorales nous permettra d’attirer de nombreux électeurs sensibilisés à l’urgence climatique et à nos responsabilités individuelles et collectives.

Engageons-nous, engagez-vous à agir sur ces thèmes dans vos futurs CSE en renforçant les commissions Développement Durable ou RSE déjà existantes, ou en les créant là où elles n’existent pas encore. Le pôle d’expertise de l’AED sera là pour vous soutenir (tracts génériques par exemple) et répondre à vos questions.

Contactez-nous !

Lidwine KEMPF Responsable du pôle d’expertise AED pour le DD et la RSE

Vie des entreprises

FABRICATION ADDITIVE, 3 DIMENSIONS :

TECHNIQUE, COMMERCIALE ET SOCIALE Depuis plus de trois décennies, imprimer un document informatique est devenu une routine. L’information, les documents transitent à la vitesse de la lumière et le transit de supports, tablette d’argile, quipu, papyrus, parchemin, feuille de papier, disquette, a disparu.

cédés dont les tickets d’entrée, financier et technique, sont suffisamment élevés pour nous permettre de nous différencier par rapport à nos concurrents et charger nos usines !

En vingt ans, les imprimantes ont conquis la troisième dimension et ces imprimantes 3D, apparues dans les Bureaux d’Études ou les Méthodes, se sont répandues dans les Fabs Labs des grandes villes au plus grand plaisir d’amateurs éclairés.

La FAM est une opportunité pour nos personnels d’études de s’épanouir en repoussant les limites d’une « nouvelle frontière technologique ». Par contre, si la FAM est délocalisée hors de France, les modèle 3D de pièces y seront adaptés à la FAM et nos concepteurs deviendront des « producteurs de spécifications ».

In fine, les coûts et délais de développements augmenteront aussi faisons le pari de la vigilance de la CFE-CGC et de l’intelligence des directions (sic), pour que l’esprit pionnier des BE soit entretenu.

Pour « imprimer » le sujet

Dans notre monde industriel, les imprimantes 3D sont passées à la Fabrication Additive Métallique, la FAM, et certaines pièces sont même en production série.

Pour les Bureaux d’Études ou les Méthodes, c’est une véritable renaissance, car ce procédé, quand il est à proximité des concepteurs, permet d’intégrer rapidement plusieurs pièces en une, voire de concevoir des formes et des fonctions innovantes.

Côté économique, l’intégration de plusieurs pièces ou de fonctions tend vers une réduction des coûts de production, des coûts d’industrialisation et des cycles d’études/industrialisation le « time to market », du fait de la proximité entre les BE et ce procédé.

Études et industrialisation : un stimulant vers une autre dimension !

Marché rechanges et aprèsvente : impact additif ou … soustractif ?

Aujourd’hui, le porte-avions Charles de Gaulle embarque déjà une imprimante laser métal. En l’absence d’une pièce de rechange, elle est « imprimée » à bord à partir du modèle 3D envoyé par le fabricant de la pièce, puis usinée en finition.

Demain, en cas de besoin d’une pièce de

rechange, notre client demandera-t-il une pièce ou un modèle 3D de cette pièce ?

Aujourd’hui, qui envoie un papyrus, ou même une disquette ?

Qui vendra alors les modèles de ces pièces, s’ils sont adaptés par des tiers spécialisés ?

Nous rappelons que, dans nos secteurs d’activité, les Business Models des donneurs d’ordre reposent souvent sur le marché des pièces et services de rechange et d’après-vente.

Que deviennent ces Business Models si ce sont des tiers qui détournent le marché de l’après-vente des donneurs d’ordre ?

L’enjeu social prend une autre dimension car c’est la rentabilité de nos activités que nos élus vont défendre en demandant la maîtrise des marchés de l’après-vente.

Impression de fin

Nous sommes devant une technologie en rupture avec le passé, elle est clairement notre avenir, nous en connaissons les impacts et nous les orienterons au profit des collègues que nous représentons.

Didier Jouanchicot Coordinateur CFE-CGC Groupe Safran

Buy to make : la CFE-CGC achète !

Côté syndical, après des décennies de « make or buy », quand la réponse était souvent « bye-bye », ce procédé répond à notre demande : « buy to make ! ».

Acquérons, maîtrisons en France des pro-

SAVE THE DATE Le pôle d’expertise du réseau Développement Durable se réunira cette année pour son 7ème séminaire dans les locaux de l’AED à Montrouge le 1er et 2 juillet 2019.

Si vous souhaitez rejoindre le réseau DD, contact : lidwine.kempf@airbus.com

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C’est dans l’air

Mais moi, j’préfère la marche à pieds !

Quelle qu’en sera l’occasion, vous serez les bienvenues et les bienvenus à Montrouge, au 10 avenue de la Marne, siège (social, bien entendu) de notre syndicat.

Pour y parvenir, vous pourrez bien sûr arriver en voiture. Mais si vous arrivez en transport en commun, il vous faudra parcourir quelques rues de Montrouge pedibus cum jambis. Voici une petite promenade citadine qui vaut le coup pour qui en a le temps.

Bien évidemment, ce qui saute … aux oreilles, c’est le bruit. Des moteurs à explosion à profusion, couverts de temps à autre par une sirène, un klaxon ou des sons décalés : le Francilien est discipliné au volant, mais il est aussi impatient et il vous le fait savoir. Au piéton provincial de faire son choix entre flegme, civilité ou mépris ! Plus intéressante que la corrida qui en découle parfois, la possibilité pour le marcheur attentif de capter ça ou là quelque gazouillis : la volitive gent ailée, de laquelle notre activité nous rapproche (jusqu’à parler de branche) (industrielle pour ce qui nous concerne), nous donne chaque jour des exemples d’adaptabilité – d’agilité diraient les managers – dont finalement on pourrait se demander si c’est un bien ou un mal. Après tout, si les créatures de tout poil (et plume) étaient moins adaptatives, peut-être le progrès prendrait-il plus de précautions à l’égard du monde qui est le nôtre ?

Mais revenons à notre promenade. Le

BREF

AÉRO 8

paysage de Montrouge ne figure pas dans les grands guides touristiques mondiaux.

On est loin du Grand Canyon ou du Taj Mahal, évidemment. Si on en a le temps, on peut cependant observer qu’une évolution est en marche. Aux torves immeubles des années 50 succèdent peu à peu, après ravalement, démolition, reconstruction, des ambiances XXI° siècle. Une grande artère est en cours de piétonisation. La municipalité en fait l’éloge et promet un poumon vert, qui ne sera en fait qu’une bronchiole saine dans la tuberculose locale, mais bon … ça profitera au moins aux riverains et à nos amis passereaux !

Tout ce mouvement, perceptible même au fil de visites fréquentes, traduit bien ce qu’on appelle la « gentrification ». La ceinture rouge de Paris est bien loin maintenant. En venant à l’AED, vous passerez peut-être à proximité du siège d’une grande banque française et y croiserez moult élégantes dames et messieurs en beaux costumes, arpentant des avenues qui nous rappellent des personnages d’un bord politique qui leur est sans doute étranger : Jean Jaurès, Camille Pelletan, Gabriel Péri … Selon sa sensibilité, l’on observera tout ceci avec envie, nostalgie, amusement ou tristesse … En tout cas, souhaitons que le stress du quotidien vous permette d’y méditer !

Pour clore le chapitre visuel, et puisque de temps en temps le piéton en route pour l’AED devra regarder où il met les pieds, notons que la lutte contre les étrons canins semble gagnée, mais que les trottoirs

Mai/ juin 2019 • n°376 Directeur de la publication : Ludovic Andrevon Ont participé à la rédaction : C.Dumas, D.Jouanchicot, L.Kempf, C.Banes, J-P. Gibeaud, C.Sibuet, F.Vallin Crédits photos : Didier Raux, MBDA-Alessandro-Avignoni, @adobestock.

Bref Aéro est une publication bimestrielle de la CFE-CGC AED 10-12 avenue de la Marne - 92120 Montrouge - contact@snctaa.fr Rédaction, conception, réalisation : Agence L’œil et la plume loeiletlaplume.com Impression : Imprimerie La Centrale de Lens Dépôt légal : juin 2019 - ISNN : 0293-8251 - CPPAP : 0124S 08080

remarquablement refaits, croulent sous les chewing-gums … Montrouge est aussi une ville normale.

Le tableau ne serait pas complet sans l’approche olfactive. Là on cherche des raisons d’espérer : c’est la ville, la grande, et en dépit de ses espaces verts, ses parfums sont gris. Les membranes pituitaires trouveront « nez en moins » un peu de bonheur pour qui déambulera le matin : des boulangeries montent des parfums alléchants de gourmandes viennoiseries et de certains restaurants on pourra dès potron-minet deviner le menu de midi. Mais point de parfum de fleur. On plaindra les abeilles ou on saluera leur opiniâtreté à quérir leur nourriture. En fin de compte, le plus sûr, pour qui voudrait distraire son flair, sera de guetter dans le métro les riches fragrances des sémillantes banquières se rendant au siège déjà mentionné !

Nous vous attendons donc à Montrouge, avec plaisir, sourire et cafetières. Nous vous souhaitons d’avoir le temps d’éprouver la véracité de nos perceptions et de nous raconter les vôtres ! Et au-delà de Montrouge, nous espérons que le rythme de votre vie quotidienne puisse vous laisser le temps, dans votre cadre de vie, de prendre le recul suffisant pour bien profiter de ce qui nous reste de nature ! Bientôt en vacances, peut-être ?

Christophe DUMAS Secrétaire général CFE-CGC AED