L'OFFICIEL No. 10, MaI 2015 – FULL VERSION

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N° 10 – MAI 2015 CHF 12

SONIA RYKIEL

RENA ISSA NCE ENCH A NTÉE

JESSICA CHASTAIN ESPRIT D’INDÉPENDA NCE

STEPHANIE SEYMOUR INTERV IEW EXQUISE

VALÉRIE MESSIKA

MINIM A LISME FOUDROYA NT

Printemps Etincelant

SPÉCIAL BIJOUX & HAUTE JOAILLERIE L AURIANE GIL L IÉRON PORTE UN COL L IER DE L A COL L ECTION «L IMEL IGHT MEDITERR ANE AN GARDEN» DE PIAGE T. ROBE EN MOUSSEL INE, TOMMY HIL FIGER. www.lofficiel.ch











www.dior.com – 044 439 53 53

COLLECTIONS LA ROSE DIOR PRÉ CATELAN ET BOIS DE ROSE Or rose, diamants, améthyste et quartz rose.




NUMÉRO

4/2015

RÉDACTRICE EN CHEF

SA NDR A BAUK NECHT DIRECTEUR DE L A PUBL ICATION E T DE L A RÉDACTION

STEFA N HOTTINGER-BEHMER

MANAGING EDITOR

SENIOR MANAGING EDITOR

GR APHIC DESIGN

LI V I A ZA FIR IOU

DÖRTE W ELTI

R EINH A R D SCHMIDT

SENIOR CONTRIBU TING EDITOR

EDITORIAL COORDINATOR

BE AU T Y EDITOR

K ATH A R INA SA ND

LENA STÄ HELI

VA LESK A JA NSEN

(L ENA .STAEHEL I@LOFFICIEL .CH)

TR ADUCTION

SUPERTEXT

W W W.SUPERTE X T.CH

ONT PARTICIPÉ À CE NUMÉRO TEXTES FRANÇOIS CASTRILLO, PATRICK HEVEN, FRÉDÉRIQUE DEDET, AYMERIC MANTOUX, NINA MARTIN, MARGAULT ANTONINI, LÉA TRICHTER-PARIENTE, PATRICK CABASSET, VALÉRIE FROMONT RÉALISATION EMILY MINCHELL A, LISA JOUVIN, MARION RENARD ILLUSTRATION SARAH GASSER PHOTOGRAPHIE STEPHANIE VOLPATO, NATHANAEL TURNER, JEAN-DANIEL LORIEUX, DAMIEN ROPERO, DIRK MESSNER, WENDELIN SPIESS, CHRISTINE KREISELMAIER, TOM DE PEYRET, NICOL AS SCHOPFER, RAPHAËL GIANELLI-MERIANO, SEBASTIAN FAENA, FLORENT TANET, DESIRÉE GOOD, DAVID SHAMA, CARL A WELTI ST YLISTES LOL A TIRAND, DIRK MESSNER, VANESSA BELLUGEON, BASMA KHALIFA, AUDREY TAILLÉE, CALL AN STOKES, JENNIFER HAHN MAQUILL AGE/COIFFURE HÉL ÈNE BIDARD, DAMIAN GAROZ ZO, ATSUSHI TAKITA , TINA SOL BERG, HUGO R AIAH, GRÉGORIS, FEE ROMERO, LORI TAYLOR

TRAITEMENT DE L’IMAGE DE L A COUVERTURE SÜS STRUNK & JERICKE, ZURICH PREPRESS PUBL ICIS COMMUNICATIONS SCHWEIZ AG, ZURICH

ÉDITEUR BLOND PUBLISHING AG BELLERIVESTRASSE 49, 8008 ZÜRICH TÉL. +41 44 733 45 41, WELCOME@LOFFICIEL.CH, W W W.LOFFICIEL.CH

10

MAI 2015



CEO & DIRECTEUR COMMERCIAL

OLI V ER BURGER DIRECTEUR DE L A PUBL ICATION & DIRECTEUR MARKE TING

STEFA N HOTTINGER-BEHMER

CONSEIL JURIDIQUE

PR & MEDIA REL ATIONS

R ITTER & PA RTNER

PR / TICUL A R

PUBL ISHING & MARKE TING MANAGER

LEDA NISHINO

W W W.RIT TERPARTNER.CH

W W W.PR-TICUL AR.COM

FIDUCIAIRE

IMPRESSION

ZA HLENK LINIK

NEEF+STUMME

W W W. Z AHL ENKL INIK .CH

W W W.NEEF-ST UMME.DE

PUBL ICITÉ

PUBL ICITÉ

SUISSE A LÉM A NIQUE

SUISSE ROM A NDE

OL IVER BURGER TÉL . 044 733 45 47 SAL ES@LOFFICIEL .CH

E VA FAVRE TÉL . 021 781 08 50 E.FAVRE@AFFINIT Y-PRIMEMEDIA.CH

L’OF F ICIEL PA RIS PUBL ISHER

M A R IE-JOSÉ SUSSK IND-JA LOU FASHION DIRECTOR

VA NESSA BELLUGEON CRE ATIVE DIRECTOR

MICHEL M A LL A R D PRÉSIDENTS

M A R IE-JOSÉ SUSSK IND-JA LOU & M A X IME JA LOU CEO

BENJA MIN EY MÈR E GENER AL DIRECTOR ADVERTISING

OLI V IER JUNGER S

INTERNATIONAL & MARKE TING DIRECTOR

NICOL AS R EY NAUD INTERNATIONAL DE VELOPMENT DIRECTOR

INTERNATIONAL SAL ES DIRECTOR ITAL IAN MARKE T

A NGEL A M ASIERO INTERNATIONAL SENIOR ADVERTISING MANAGER ITALY

GÉR A R D L ACA PE

CL AUDI A DELL A TOR R E

INTERNATIONAL EDITORIAL & ARCHIVES MANAGER

INTERNATIONAL ADVERTISING MANAGERS

NATH A LIE IFR A H

EDITORIAL DIRECTOR

FL AV I A BENDA & K ATHLEEN BUSSIÈR E FOUNDERS

EMM A NUEL RUBIN

GEORGES, L AUR ENT & ULLY JA LOU SERV ICES A BONNEMENTS

ABO@LOFFICIEL.CH TÉL. 041 329 23 40 – FA X 041 329 22 04 ABONNEMENT ANNUEL (10 NUMÉROS) AU PRIX DE CHF 96 (AU LIEU DE CHF 120) SUR W W W.LOFFICIEL.CH

All rights reser ved. The Swiss editions of L’OFFICIEL in French and German are published under an exclusive license granted by JALOU MEDIA GROUP. All tex ts reproduced from the French edition of L’OFFICIEL and included in the Swiss editions have been translated under the exclusive liabilit y of the company BLOND PUBL ISHING AG. L’OFFICIEL is a registered trademark of JALOU MEDIA GROUP. The rights for reproduction on electronic media, including reproduction of editorial and publication material appearing in the past and present editions and initially published in the French edition of L’OFFICIEL are exclusively owned by BLOND PUBLISHING AG. Total or par tial reproduction, on any media, in any language, without prior writ ten consent of BLOND PUBLISHING AG is strictly forbidden. BLOND PUBLISHING AG is an incorporated company with a share capital of CHF 200 000 organised and existing under the laws of Swit zerland, whose registered of fice is located at 49 Bellerivestrasse, Zurich and registered at the Commerical Registr y O f fice in Zurich, Swit zerland.

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MAI 2015



CONTENU

STYLE 24 CHRONIQUE – Au printemps, le sacre de la légèreté 34 ANATOMIE D’UN SAC – Le «Borguonovo» de Giorgio Armani 38 LINGERIE CHÉRIE! 39 NOUVEAUX CARREAUX 46 CHEZ SONIA RYKIEL – Julie de Libran 48 FENDI, UNE HISTOIRE DE FAMILLE 49 TENDANCE – Flower Power 50 MOURJJAN – Une love story 54 FILLE DE L’AIR 55 GRAND SIÈCLE 56 LE SAC «GIRL CHANEL»

MODE 62 76 90 104 116 122

CALIFORNIA GIRL – En couverture EDELWEISS SMILEY! DINER FOR ONE NORMALE SUPÉRIEURE CC THE WORLD

BEAUTÉ 148 MAINS DE VELOURS 149 CONCOURS

Mettre, Louis Vuitton. Joaillerie en gras. Notre série de photos «Edelweiss», à partir de la page 76.

N°10 – MAI 2015

RENDEZ-VOUS 10 16 18 20 22

IMPRESSUM EDITORIAL CONTRIBUTEURS NUANCIER – La peau douce CHEMISE BLANCHE – Mélanie René

NEWS

LA VIE 138 DANS L’INTIMITÉ DE… VALÉRIE MESSIKA 144 UN JOUR AVEC… Rosetta Getty

TRAVEL 150 SUITE TALK – Cap Rocat, côte de la paix 154 LES COTSWOLDS – Avec Maria Hatzistefanis

LA NUIT 156 THE INDEPENDENT FILM SPIRIT AWARDS

INSIDER 160 LE SAVIEZ-VOUS…... Tommy Hilfiger

26 MODE, BEAUTÉ ET BIJOUX

BIJOUX 28 29 30 32 35 36 40 42 132 14

MAILLONS FORTS COUPS D’ÉCLATS L’HEURE EXQUISE – Stephanie Seymour ANATOMIE D’UNE MONTRE – Hublot «Big Bang Broderie» TENDANCE – Bagues cocktails LE CHOIX DE … - Aurélie Bidermann JESSICA CHASTAIN – L’indépendante DIAMANTS – Vainard, feux éternels GRAND BAIN – Pierres qui moussent MAI 2015

Lauriane Gilliéron photographié par David Shama. N° 10 – MAI 2015 CHF 12

SONIA RYKIEL

RENA ISSA NCE ENCH A NTÉE

JESSICA CHASTAIN ESPRIT D’INDÉPENDA NCE

Robe en mousseline, Tommy Hilfiger. Collier «Limelight Mediterranean Garden» de Piaget.

STEPHANIE SEYMOUR INTERV IEW EXQUISE

VALÉRIE MESSIKA

MINIM A LISME FOUDROYA NT

Maquillage Lori Taylor @ Smashbox Coiffure Bethany Brill

SPÉCIAL BIJOUX & HAUTE JOAILLERIE L AURIANE GIL L IÉRON PORTE UN COL L IER DE L A COL L ECTION «L IMEL IGHT MEDITERR ANE AN GARDEN» DE PIAGE T. ROBE EN MOUSSEL INE, TOMMY HIL FIGER. www.lofficiel.ch

Nos remerciements à James Goldstein pour nous avoir accueillis dans sa Sheats Goldstein Residence, à Los Angeles.


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ÉDITO

Chères lectrices, Los Angeles, la Cité des Anges… Et aussi ma ville préférée depuis que j’y ai fréquenté un cours d’été lorsque j’étais jeune. La météo, le soleil, la mer, les montagnes – la métropole californienne possède tout ce que l’on peut aimer. Elle vous transporte. Là-bas, les gens ont l’air plus beau, et peu importe que leur beauté soit naturelle ou non. La lumière y est unique: c’est la raison pour laquelle nous y avons réalisé le shooting de notre couverture. Dans la maison du magnat de l’immobilier James F. Goldstein, rencontré l’été dernier à Ibiza, nous avons photographié Lauriane Gilliéron, désormais établie à Los Angeles pour y poursuivre son rêve de carrière hollywoodienne. Avec sa vue panoramique sur L.A., la résidence Goldstein, conçue par John Lautner, est un chef-d’œuvre architectural – le cadre parfait pour une séance de photos de mode. A la manière d’une grotte, elle se fond élégamment dans une colline du Benedict Canyon. Tout autour, une végétation luxuriante. De nombreux films ont été tournés là, comme The Big Lebowski ou Charlie et ses drôles de dames. Plus récemment, cet espace exceptionnel et son ciel peuplé de rêves ont servi de toile de fond à la couverture du magazine américain Vanity Fair avec Jennifer Lawrence. Mais la résidence Goldstein est aussi l’une des maisons les plus dangereuses où je me sois jamais trouvée. On risque littéralement de tomber dans le vide à chaque coin de la villa. La bâtisse ne possède ni balustrade ni rampes de protection. On y accède par un sentier à quelques mètres d’une pente très raide. Pour tout vous dire, j’ai fait moi-même la douloureuse expérience des périls de cette demeure. Ses grandes façades vitrées laissent beaucoup de lumière inonder ses pièces et offrent en même temps une vue imprenable sur Los Angeles. J’avais par mégarde négligé ce détail et… j’ai heurté de plein fouet l’une des baies vitrées. J’ai tout de même eu de la chance dans mon malheur, puisque je me suis «seulement» transformée en licorne… James, le propriétaire, m’a alors raconté que la même maladresse s’était déjà produite une semaine avant et que le malchanceux y avait laissé deux dents et s’était cassé le nez. Mais j’avais une excuse: juste avant cette mésaventure, je m’étais laissé happer par l’éclatant spectacle des pierres précieuses de la collection de haute joaillerie «Mediterranean Garden» de Piaget, que nous avons eu l’honneur de pouvoir photographier. Cet inspirant privilège n’a été accordé qu’à quelques rares magazines internationaux – dont le nôtre.

Des anges, des stars (et même une licorne!), de la mode divine, des histoires enchanteresses, de nouveaux modes de vie et des accessoires palpitants pour émailler votre printemps: je vous souhaite beaucoup de plaisir avec cette édition,

Sandra Bauknecht

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PHOTOS: SANDRA BAUKNECHT, CARLA WELTI

Quelques jours auparavant, j’avais eu le droit d’arborer moi-même ces bijoux exquis à mes oreilles, lors de la remise des Independent Film Spirit Awards à Santa Monica (page 156). La manufacture horlogère et joaillère suisse a une nouvelle ambassadrice, Jessica Chastain, qui m’a accordé un interview exclusive sur place. À lire en page 40.


- Collection Possession Anneaux en mouvement

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Boutique Piaget & Salon Haute Joaillerie - Gen猫ve, 40 rue du Rh么ne


CONTRIBUTEURS P a r D Ö R T E W E LT I

Jean-Daniel Lorieux

JEAN-DANIEL LORIEUX Son attirance pour le soleil et le ciel bleu vif de l’Algérie, où il a passé beaucoup de temps dès le début de sa carrière, vient peut-être de l’époque où il y travaillait en tant que reporter de guerre. Depuis les années 1970, Lorieux a su rester fidèle à son style très personnel. Les stars de tous les horizons lui font confiance pour des portraits très personnels; dans le monde de la mode, se faire photographier par Jean-Daniel Lorieux représente une sorte d’«adoubement». Pour L’OFFICIEL Suisse, Lorieux met en scène la Haute Joaillerie d’une manière vaguement décadente et subtilement provocante, comme il se doit pour ce grand nom de la photographie (à partir de la page 132). Christine Kreiselmaier

CHRISTINE KREISELMAIER Après des études d’histoire de l’art et de littérature anglaise à Berne, cette Suissesse s’est vite découvert un intérêt pour la photographie: elle est donc partie à Londres afin d’y passer un diplôme de photographe professionnelle. Pour «CKAY», chaque visage a une histoire à raconter. Dans ses travaux transparaissent ses expériences acquises en Suisse, en Irlande, en Italie et en Angleterre, car pour elle. Elle a travaillé pour les plus grands magazines de mode à travers le monde, de Madame Figaro à Vogue. Pour L’OFFICIEL Suisse, elle met en scène les nouvelles tendances décontractées, une production en studio à découvrir à partir de la page 116.

LORI TAYLOR Éminente «make-up stylist» pour le géant de la cosmétique et spécialiste du maquillage cinéma Smashbox, Lori Taylor tient son enthousiasme pour la cosmétique de sa grand-mère: «C’était une accro de la beauté: elle avait des perruques, des faux-cils et tout le toutim. Au lieu de jouer avec des poupées, je jouais avec ses innombrables accessoires cosmétiques!» Lori a fait de sa passion son métier et parcourt le monde depuis 20 ans, enchaînant les semaines de la mode, les séances photo, et partageant ses secrets de beauté avec les téléspectateurs de diverses émissions de télévision. Pour L’OFFICIEL Suisse, elle a maquillé notre cover-girl Lauriane Gilliéron – une production photo époustouflante à découvrir dans notre article central (à partir de la page 62). Lieu: Los Angeles. Dans cette ville, qui est pour elle un «trésor caché, super chic, urbain et élégant», LT – comme son équipe la surnomme – est chez elle. WENDELIN SPIESS Comment ne pas se laisser émouvoir par les travaux de Wendelin Spiess? Très direct, son art de la photo est inévitablement influencé par les œuvres de John Steinbeck et des frères Cohen dont Wendelin est fan. Les trois piliers de sa créativité sont le réalisme, le quotidien et la nature, une trinité qui sert de fil rouge à ce jeune père toujours fasciné par la nouveauté des trésors que la vie lui réserve. Découvrez à partir de la page 76 avec quel amour et quelle ardeur.

Wendelin Spiess

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PHOTOS: DR

Lori Taylor


Cynthia Feliciano Vanotti, « First Lady » du CEO de Vulcain Renato A. Vanotti

THE WATCH FOR FIRST LADIES FIRST LADY AUTOMATIC Cadran nacre, boîte et index sertis Heure, minute, seconde au centre Date par guichet à 3 heures www.vulcain-watches.com


NUANCIER

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U DO A E

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Souple, doux, protecteur, le daim ou cuir suède ou cuir velours rappelle les seventies, leur insouciance prospère et leur esprit libertaire. Réalisation

LIVIA

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Z AFIRIOU

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1. Balenciaga, CHF 1 285 2. Fornasetti, CHF 180 3. Bally, CHF 575 4. Buccellati, CHF 49 615 5. Marni, CHF 1 150 6. Acne Studios, CHF 345 7. Miu Miu, CHF 1 395 8. Louis Vuitton, CHF 1 520 9. Ermanno Scervino, CHF 3 540 10. Miu Miu, CHF 3 870 11. Elie Saab, CHF 1 700 12. Hermès, CHF 1 050

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PHOTOS: DR; CERTAINS PRIX ONT ÉTÉ CONVERTIS DE LA DEVISE D’ORIGINE ET NE REFLÈTENT PEUT-ÊTRE PAS LE PRIX PUBLIC SUISSE. MIU MIU, MARNI ET BALENCIAGA SONT DISPONIBLES SUR MYTHERESA.COM

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CHEMISE BLANCHE

MÉLANIE RENÉ

Après des années de cours de chant et des heures à écouter Tina Turner ou Céline Dion, la chanteuse et compositrice romande brillera pour la Suisse sur le podium de l’Eurovision.

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attements de cœur. Lumières. Podium. C’est Time to Shine. Avec cette chanson, Mélanie René représentera la Suisse, fin mai, au concours de l’Eurovision. La jeune femme de 24 ans l’a écrite et composée elle-même. Doucement, elle explique: «Les paroles sont très intimes. Il s’agit de faire face au regard des autres, de vaincre ma timidité.» Lors de ses premiers pas sur scène lors d’une fête de famille à l’âge de sept ans, elle avait été séduite par la musique. Puis Mélanie, née en Suisse de parents originaires de l’île Maurice, a poursuivi des études de chant pendant sept ans à l’Atelier Funambule Nyon, avec la chanteuse Eliane Dambre (Les yeux verts, 1969). Mélanie enregistre d’abord ses chansons avec son téléphone portable, puis approfondit ses mélodies au piano. Pour Time to Shine, elle a travaillé pour la première fois avec un programme informatique. Après un Bachelor de musique à Brighton et beaucoup de travail sur scène, en septembre dernier, elle fait écouter à sa professeur de chant la démo de sa nouvelle chanson. Eliane décide immédiatement: «C’est une chanson 22

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pour l’Eurovision!» Le plus grand rêve de Mélanie est de vivre de sa musique – comme auteur, compositrice, interprète et artiste. Jusqu’ici, aucune trace d’un comportement de diva: au cours de la séance photo pour L’OFFICIEL Suisse, elle remercie pour une tasse de café une, deux, trois, quatre, cinq fois. Cet été, Mélanie lance son premier album. Entre les enregistrements en studio, le tournage des clips, le déluge de presse et de télévision, elle sera bientôt exposée aux caméras des smartphones du monde entier. La simplicité et l’élégance simple d’un chemisier blanc – comme celui en soie légèrement brillante de Elizabeth and James – la rassurent. Depuis qu’elle a été choisie comme finaliste suisse pour cette 60e édition de l’Eurovision, elle dort peu. 195 millions de téléspectateurs dans le monde entier ont suivi et admiré Conchita Wurst l’année dernière. Mélanie aussi: «Quelle voix magnifique!» Tous ces regards, elle va les accueillir à bras ouverts sur la scène, à Vienne. «Je ne réalise toujours pas ce qui s’est passé», rit-elle. Comme une lumière qui résonne.

CHEMISE BLANCHE, ELISABETH AND JAMES CHEZ SETPIEME ETAGE, GENÈVE

P a r K AT H A R I N A S A N D P o r t r a i t N I C O L A S S C H O P F E R


CHEMISE BLANCHE

Chemise blanche: Elizabeth and James Make-up: Amelie Roussel pour Nars Coiffure: Salon Aveda Genève

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STYLE

Danse et mode, la liaison ne date pas d’hier. Mais cette saison, elle refleurit comme jamais. Que nous enseignent ces liens séculaires? Des histoires de liberté et d’oubli, de démarches ailées et d’habits du dimanche. Musique, maestro! P a r VA L É R I E F R O M O N T I l l u s t r a t i o n S A R A H G A S S E R

D

’abord, il y eut cette paire de jambes. Celles qui semblaient plus fortes et plus tendues vers le ciel que l’arbre auquel elles étaient adossées. Ces jambes, c’étaient celles de la danseuse étoile de l’Opéra de Paris Marie-Agnès Gillot. Mises en scène dans la campagne printemps-été 2015 de Céline, elles transcendaient tout: le décor génial, l’objectif de Juergen Teller et peut-être même les vêtements de Phoebe Philo. D’ailleurs, à quoi bon faire de la mode si ce n’est pour habiller des corps qui ont une véritable présence? Comment habiter une robe? Autant de questions que semblait soulever cette photo. Ensuite, il y eut Mikhail Baryshnikov et Lil Buck dans un pas de deux hallucinant filmé pour la marque Rag & Bone. Et enfin Benjamin Millepied prenant ses fonctions à la tête du Ballet de l’Opéra de Paris, lui qui a toujours mis un point d’honneur à travailler avec les plus grands créateurs de mode pour les costumes de ses ballets, de Marc Jacobs à Rodarte en passant par Iris van Herpen. Depuis un siècle exactement, à l’époque où Coco Chanel – aux côtés de Picasso et de Cocteau – mettait son œil et son savoir-faire au service des Ballets Russes de Diaghilev, rarement on aura vu cette longue idylle entre la danse et la mode étinceler d’autant de feux qu’aujourd’hui. Cette liaison entre ces deux théâtres du corps ne date pas d’hier, et on comprend instinctivement la légitimité, l’évidence de ces liens. Mais aujourd’hui, tandis que la vidéo gagne sans cesse du terrain dans notre espace visuel, que de plus en plus de shootings photo ont leur équivalent filmé sur Internet, la manière dont un corps met en mouvement des vêtements devient plus essentielle que jamais. Où est-ce que le mouvement commence exactement? C’est un peu l’histoire de l’œuf et de la poule. Est-ce les vêtements qui nous donnent de l’élan ou le contraire? Ce qui est certain, c’est que rien n’est plus ridicule qu’un habit qui semble entraver un corps. Et, à ce titre, les vêtements ont une sorte d’énergie et de vie propre qui nous réservent souvent des surprises. Songez à ceux, sublimes lorsqu’on 24

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les essaie dans la boutique, parfaits lorsqu’on les enfile dans le huisclos de notre maison et qui, une fois dans la rue, nous semblent soudain si maladroits. Trop lourds, trop précieux, ces habits dans lesquels on se sent déguisé semblent si lointains de la vie qu’on leur fait mener. «A quoi ça sert d’imaginer des vêtements si on peut rien faire dedans?» clamait le slogan d’une marque d’habits pour enfants il y a quelques années. Pour ma part, lorsque je me sens coincée dans mes vêtements, je constate qu’il s’agit avant tout d’un manque d’entraînement et d’agilité. Du corps, mais sans doute de l’esprit. Des vêtements trop neufs? J’ai toujours l’impression d’étrenner mes habits du dimanche. De la soie? Je guette l’instant où l’un de mes enfants va venir mettre ses doigts pleins de chocolat dessus. Des talons trop hauts? Je me vois jouer à la dame (ou l’idée que je m’en faisais lorsque, enfant, j’essayais ceux de ma mère). Donner de l’élan à ses vêtements, c’est d’abord trouver une façon naturelle de les habiter – et donc de les oublier un peu. A ce jeu-là, avouons-le, certains habits sont plus talentueux que d’autres. Féminins, fluides, légers, sans affectation, ils savent mieux que d’autres montrer au corps le chemin vers la liberté et guider la démarche vers une grâce ailée. Quiconque a déjà fait de la danse sait à quel point celle-ci représente une victoire de l’esprit sur le corps. Enfiler des chaussons de pointe et s’entraîner à si bien oublier la sensation de douleur qu’elle en devient un plaisir, voire une nécessité. Danser sur pointes et oublier qu’un jour on a pu avoir mal, oublier que l’on a des cloques aux orteils, des élongations aux muscles, un collant qui serre, un chignon qui tire: oublier le corps, quelle liberté de l’esprit! Et si l’élan des vêtements consistait à si bien s’approprier les qualités qu’on leur prête que l’on finirait par les oublier? La beauté n’est alors plus de leur côté, mais du nôtre. C’est ici que commence la merveilleuse liberté que donne parfois la mode. Et c’est peut-être là, à ce point précis entre l’oubli et la grâce, que prennent appui les jambes de Marie-Agnès Gillot, tendues vers le ciel.


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NEWS

À LA VERTICALE

Saviez-vous que Tiffany & Co. s’inscrivait dans l’histoire de l’horlogerie depuis 1853 déjà? A l’époque, Charles Lewis Tiffany installe au-dessus de la porte de son magasin une sculpture de 2,7 mètres de haut. Cette pièce représente Atlas portant une horloge sur ses épaules. Baptisé «New Yorker Minute», l’ensemble rythme le temps de la ville. Par la suite, Tiffany se révèlera un pionnier dans nombre de domaines et développera notamment, en 1868, le chronomètre «Tiffany Timer». Place maintenant à la nouvelle collection qui rend hommage aux classiques tout en mettant en avant l’innovation. Notre favori: le «East West» rectangulaire qui se lit à la verticale. www.tif fany.com

PERLES QUI DÉFERLENT

Fabienne Fryba, créatrice de bijoux genevoise en plein essor, ne pouvait pas passer à côté de la vague des perles. Les boucles d’oreille et les bagues qu’elle crée sont aussi raffinées que singulières. La designer travaille l’or jaune ou rose et l’argent rhodié. Sa collection fait danser bagues, boucles d’oreilles, colliers et bracelets. www.avinasjewelry.com

BEAU JEU

A l’origine, c’était l’exercice physique préféré des rois de France de la période baroque. Cela fait longtemps que le tennis est devenu un sport populaire qui n’a plus grandchose à voir avec l’élégante mode d’antan. Sur le court, c’est désormais la fonctionnalité qui prime. Le livre du journaliste sportif Ben Rothenberg n’en est que plus beau puisqu’il exhume le glamour et le style de ce sport toujours aussi noble.

CRIN QUOTIDIEN

Réalisé en véritable crin de cheval souligné de cuir, cet ensemble sac et pochette «Ai» d’Akris s’inscrit idéalement dans la tendance équestre. Star du défilé été de la marque, ce couple associé en toutes circonstances se sépare le soir afin de pouvoir cavaler jusqu’au bout de la nuit! Disponible en écru, ambre, rose, rouge ou noir. www.akris.ch

MORDANT

Le mors de cheval s’affiche sur les mocassins et les sacs Gucci depuis longtemps. Régulièrement repensé, ce détail retrouve le chemin des vestiaires mode grâce au sac «Lady Web». Paré d’une anse en coton, il est proposé en toile, mais aussi en veau velours et surtout en croco… www.gucci.com

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www.teneues.com

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NEWS

LES DESSOUS D’AMSTERDAM

Hanro vient d’ouvrir son premier magasin aux Pays-Bas. La jolie petite boutique monomarque propose toutes les lignes de jour, de nuit et de loungewear de la marque suisse créée en 1884. Cette succursale implantée à Amsterdam est la huitième ouverte par Hanro dans le monde. www.hanro.com

SOUS LE CIEL, MES BIJOUX!

Scène de plage. Soleil. Peau. Et de magnifiques parures dorées qui scintillent sous les rayons. Chez Lulu dk, ces «bijoux» sont des tatouages d’inspiration ethnique. Une belle idée de la créatrice Lulu de Kwiatkowski, à porter à la plage ou à la piscine. Bref, partout où l’on risque d’égarer ses vrais atours. www.luludk.com

VERY VIERI

L’entreprise de joaillerie suisse Vieri a élaboré une collection de bijoux en collaboration avec l’artiste Monica Bonvicini. A la tête de cette maison de tradition, Guya Merkle mise sur un or dont la production suit des règles éthiques et sur une utilisation judicieuse des matériaux. Quant à Monica Bonvicini, qu’il s’agisse de pouvoir, d’architecture ou d’égalité des sexes, son art questionne les structures établies. Sa collaboration avec Vieri a donné naissance à 13 styles, limités chacun à 5 pièces. La preuve que la haute joaillerie peut très bien trouver sa place sur la scène de l’art actuel. www.vieri.com

DES JUMELLES CHEZ SILHOUETTE

Les sœurs jumelles Annette et Daniela Felder ont conçu pour Silhouette des lunettes de soleil pleines de peps. Démarche plutôt incongrue de la part des deux créatrices allemandes diplômées de la Central Saint Martins et toujours basées à Londres, plutôt connues pour leur goût des monochromes et des teintes foncées. Avec elles, l’autrichien Silhouette ose la couleur. Mention spéciale au modèle Cat-Eye en édition spéciale limitée (environ CHF 315): bien vu, en vue et à voir. www.silhouette.com

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BIJOUX 2. 1.

MAILLONS FORTS Version gourmette ou chaîne autour du cou, la maille nous captive…

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Réalisation LISA JOUVIN

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1. Oscar de la Renta, CHF 830 2. Balenciaga, CHF 295 3. Hermès, CHF 6 100 4. Jennifer Fisher, CHF 620 5. Dior, CHF 1 750 6. Chanel, CHF 4 950 7. Marc by Marc Jacobs, CHF 180 8. Lanvin, CHF 450 9. Acne Studios, CHF 480 10. Giuseppe Zanotti Design, CHF 1 435 11. Saint Laurent par Hedi Slimane, CHF 740 12. Givenchy par Riccardo Tisci, CHF 530

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PHOTOS: DR, CERTAINS DES PRIX INDIQUÉS ONT ÉTÉ CONVERTIS À PARTIR DE LA DEVISE D’ORIGINE ET NE CORRESPONDENT PAS NÉCESSAIREMENT AUX TARIFS DE VENTE SUISSES.

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BIJOUX

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COUPS D’ÉCLATS Entièrement pavés de diamants blancs, ces garde-temps ne suivent qu’une devise: quand on aime, on ne compte pas. R é a l i s a t i o n E M I LY M I N C H E L L A

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PHOTOS: DR , CERTAINS DES PRIX INDIQUÉS ONT ÉTÉ CONVERTIS À PARTIR DE LA DEVISE D’ORIGINE ET NE CORRESPONDENT PAS NÉCESSAIREMENT AUX TARIFS DE VENTE SUISSES.

ZUHAIR MURAD

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1. Montre «Reine de Naples» en or blanc 18 carats, lunette et carrure serties de diamants baguette, cadran en or argenté guilloché à la main, tour d’heures pavé de diamants baguette, bracelet pavé de diamants, mouvement automatique, Breguet. 2. Montre «Dentelle de Monogram», boîtier en or gris serti de diamants, cadran en nacre blanche serti de diamants, mouvement quartz, Louis Vuitton. 3. Montre en platine sertie de diamants et d’un diamant taille poire, mouvement quartz suisse, collection «Lumières d’eau», Chaumet. 4. Montre «Emerald Clister» en platine, boîtier et bracelet sertis de diamants tailles brillant, marquise, poire et baguette, mouvement quartz, Harry Winston. 5. Montre «Première» en or blanc, boîtier et fermoir sertis de diamants taille brillant, bracelet chaîne en serti neige de diamants taille brillant, cadran laqué noir, mouvement quartz, Chanel Horlogerie. 6. Montre «Baignoire» minimodèle en or gris sertie de diamants, Cartier. 7. Montre «La D de Dior Précieuse», mouvement quartz, boîtier, lunette, cadran, couronne et bracelet en or blanc sertis de diamants, Dior Horlogerie. 8. Montre «Ladies Automatic Nautilus Haute Joaillerie» en or gris, mouvement mécanique à remontage automatique, entièrement pavée de diamants, sertissage aléatoire, Patek Philippe. 9. Montre «Haute Joaillerie Bulgari-Bulgari Catene» en or blanc, 31 mm, sertie de diamants tailles rond et baguette, Bulgari.

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L’HEURE EXQUISE Reine du papier glacé, Stephanie Seymour est capable de se métamorphoser comme aucun autre mannequin de sa génération. «L’OFFICIEL» a rencontré cette passionnée, égérie de la campagne de l’horloger genevois Roger Dubuis. P a r AY M E R I C M A N T O U X

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a beauté chavirante l’a catapultée dans le monde des mannequins stars des années 1990, puis en a fait l’épouse d’un milliardaire (l’heureux Peter Brant !) et la mère de ses it-boys. Aujourd’hui, elle l’a conduite à Miami, sa plage longue comme une journée sans caviar, ses golfs manucurés, ses palaces de luxe Art déco et Art Basel, son incontournable foire internationale d’art contemporain. L’endroit parfait pour rencontrer un super-modèle, non? Le top reçoit à son hôtel, le nouveau Thompson Miami, et comme toute diva qui se respecte, elle est en retard. Sur la table, du Coca light, une bombe de laque et un flacon de crème apaisante. Autour s’affairent son assistante, son agent et deux autres membres de son staff. À 46 ans, Stephanie est toujours impressionnante: 1,70 m, une épaisse chevelure noisette, des yeux bleu vert perçants et une taille de guêpe. «C’est Alvaro (le directeur artistique de Roger Dubuis) qui m’a amenée à faire cette campagne. Son idée était d’avoir un porte-parole qui représente la marque d’une manière honnête et ça m’a plu. J’ai quatre enfants, un mari, mes affaires, donc je ne travaille pas tous les jours. Je peux me permettre de choisir et de travailler avec les meilleurs, ce qui est toujours un plaisir. Mais ne croyez pas qu’on puisse m’acheter. Sinon, je serais beaucoup plus riche ! Non, je crois dans ce que je fais et je n’abandonne jamais, ce qui me donne de la force.» Son staff nous a prévenus: pas de question sur son mari ou ses enfants. Pas étonnant, étant donné le passif, le sujet pourrait s’avérer extrêmement explosif. «Les médias américains en ont tellement fait qu’il faut la protéger un peu», s’excuse un membre de son entourage. Cela tombe bien, nous ne sommes ni «Voici» ni «Closer.» UN CARACTÈRE BIEN TREMPÉ Riche à millions, libérée, libre, elle est une femme qui sait ce qu’elle veut. Véritable mère juive, elle annule un shooting si l’un de ses enfants est malade. L’an dernier, une campagne photo avec ses garçons avait défrayé la chronique. Trop provocante, trop licencieuse pour certains. Pas pour l’horloger genevois qui casse les codes et pense out of the box. «Si nous l’avons choisie, explique Dorothée Henrio, directrice marketing de Roger Dubuis, c’est pour son caractère, sa trempe.» Avant, Roger Dubuis avait notamment travaillé avec Daphne Guinness comme égérie de la campagne pour le modèle «Velvet Haute Couture», ça donne une direction. «J’aime ces montres qui ont une force, un style, elles sont ultra-féminines. J’aime aussi le fait qu’elles sont produites à un tout petit nombre d’exemplaires, avec un design distinctif.» Depuis les bikinis jusqu’aux robes du soir, Stephanie Seymour a prouvé qu’elle pouvait poser dans toutes les tenues, mais elle apprécie que les directeurs artistiques prennent sa personnalité en considération. «J’aime atteindre des gens à travers mes photos. Je suis reconnaissante envers ceux avec qui je travaille. Ils sont

professionnels et intelligents. J’ai beaucoup de chance parce qu’en trente ans de carrière, je compte sur les doigts d’une main les jours où tout n’a pas été comme il fallait.» Elle assure que la clé de sa longévité n’est pas sa beauté : «Il faut être gentil et patient. Le rôle du mannequin est de savoir composer avec tout le monde, que vous soyez la plus belle du monde ou pas.» SAVOIR UTILISER SON CORPS ET SON ESPRIT C’est sans aucun doute cette attitude et son positivisme qui ont fait de Seymour une valeur avec laquelle les plus grands magazines, les marques les plus puissantes – Chanel, Louis Vuitton, Versace, aujourd’hui Estée Lauder, et des créateurs comme son «papa» Azzedine Alaïa – peuvent compter. Et qui sert aujourd’hui de muse pour de grands artistes tels Richard Prince, Julian Schnabel ou Maurizio Cattelan. «C’est important de comprendre ce que les photographes ou les artistes recherchent, chacun veut quelque chose de différent. Certains ne savent pas, d’autres sont extrêmement précis. Mon rôle est d’interpréter leur demande. Être un bon mannequin, c’est savoir utiliser son corps et son esprit. Pas être connue.» D’ailleurs, Stephanie s’en passerait volontiers: «J’aime être anonyme. Alors, quand je ne veux pas qu’on me reconnaisse, je mets une casquette et je baisse le regard. Être une personnalité publique est une grande responsabilité. Parfois c’est effrayant, il y a des gens bizarres. Mais le plus souvent, les gens me font de gentils compliments.» Toujours curieuse, Stephanie Seymour se méfie pourtant des réseaux sociaux. «Les jeunes d’aujourd’hui, pour leurs warholiennes 15 minutes de célébrité, ne réalisent pas toujours que ce qu’ils postent peut avoir un impact dans le futur. Je le vois tous les jours avec mes enfants!» Un conseil qu’elle donne souvent aux jeunes femmes qui lui demandent son avis, accompagné d’un autre: «Étudiez le plus possible.» Celle pour qui chaque jour apporte sa leçon voue une admiration sans borne au photographe Richard Avedon. «Il m’a appris énormément sur mon métier et sur la mode. Il prenait le temps de créer un personnage avec moi pour chaque photo. Je l’adorais, il était incroyable. À chaque fois, je m’appropriais ce qu’il disait. Il m’a même appris à éditer les photos!» Stephanie Seymour était si proche de lui que, lorsque son fils Peter a été hospitalisé, c’est le photographe qui fut le premier au courant. «C’est extraordinaire d’avoir de telles relations avec des gens aussi exceptionnels. Je suis heureuse d’avoir été une muse pour lui, même quelques secondes. Il est important de se sentir en phase avec les gens. Tout seul dans la vie, on ne sert à rien.» Je ne sais pas quel genre de phéromones Stephanie Seymour adresse à ses semblables mais, pour moi, elle est une sorte d’androïde de l’hyperespace, une manière de 3D parfaite, à la fois fine et charmante, sans que cela ne suscite un désir déplacé. Et si c’était ça, la définition d’une icône?

«Velvet haute couture corseterie» en or rose, cadran serti de 262 diamants, Roger Dubuis.

«Velvet haute couture passementerie» en or rose, cadran serti de diamants, Roger Dubuis.

«Velvet haute couture fourrure» en or blanc full pavée de diamants, bracelet en fourrure de vison, Roger Dubuis.

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ANATOMIE D’UNE MONTRE

«BIG BANG BRODERIE DE HUBLOT» Déflagration et nuances fusionnelles s’entrelacent ici avec une sensualité rare. Par NINA MARTIN

MYTHE Chez Hublot, le binôme succès / horlogerie palpite depuis les années 1980. Mais c’est en 2004 que, après sa rencontre avec le fondateur Carlo Crocco, Jean-Claude Biver relève et gagne le défi «Hublot». Avec le lancement de la première «Big Bang», la marque s’ancre immédiatement parmi les grands noms, imposant et remodulant son «Art de la Fusion». Plutôt spontanées, pas forcément discrètes 32

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mais toujours surprenantes, les collections maison se distinguent par leur aspect tout-terrain. Une montre de luxe pour toutes les occasions. SAVOIR-FAIRE Hublot a puisé dans l’un des arts les plus iconiques de Suisse pour fêter les dix ans de son garde-temps phare: la fine broderie de Saint-Gall, revisitée en partenariat avec la maison suisse Bischoff. La miniaturisation délicate d’un motif réalisé sur tulle et intégré dans la fibre de carbone donne naissance à la «Big Bang Broderie», une trilogie on ne peut plus féminine. On devine sans voir. Il faut plus d’un regard pour saisir le jeu de séduction de ce cadran rehaussé et de son bracelet fusionnels. Montre « Big Bang Broderie» de Hublot, cadran en fibre de carbone et broderie, sertie de 198 + 11 diamants (1,12 et 0,20 ct), bracelet en caoutchouc et broderie, mouvement automatique HUB 1110, acier et diamants: CHF 16 900; or jaune et diamants: CHF 33 900; all Black et diamants: CHF 17 900, limitées à 200 pièces chacune.

PHOTOS: DR

ORIGINE Dix ans déjà que la «Big Bang» a fait son entrée fracassante dans le monde de la haute horlogerie. Un boîtier généreux et épuré à l’effigie de la marque, combiné avec des matériaux précieux et innovateurs lui ont rapidement valu les premiers rôles aux poignets de personnalités en vue. Exploits superlatifs réalisés sur la «Million Dollar Big Bang», la «Unico All Black» ou la «Magic Gold» et qui incarnent le credo créatif de Hublot: l’«Art de la Fusion», soit la rencontre entre tradition et avant-garde pour donner naissance à des garde-temps surprenants à chaque fois.


POUR UN LOOK ÉCLATANT

HORLOGERIE BIJOUTERIE JOAILLERIE | Basel Bern Davos Genève Interlaken Lausanne Locarno Lugano Luzern St. Gallen St. Moritz Zermatt Zürich | Berlin Düsseldorf Frankfurt Hamburg München Nürnberg | Wien | Paris | bucherer.com


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ANATOMIE D’UN SAC

LE «BORGONUOVO» DE GIORGIO ARMANI

Conçu pour les accompagner dans leurs prégrinations quotidiennes, ce sac, inspiré du «doctor’s bag», est le meilleur ami des femmes élégantes et modernes.

ORIGINE Lancé en 2013, le «Borgonuovo Bag» rend hommage à la relation entre Giorgio Armani et la ville de Milan. Situé dans le quartier arty de Brera, la Via Borgonuovo est en effet le fief historique du créateur. COUP DE CŒUR Les best-sellers sont les versions «Tote» et «Shopper» en taille médium extrêmement pratiques. TECHNIQUE Réalisé en Italie, il nécessite l’intervention de sept artisans choisis pour leur excellence. Les cuirs méticuleusement sélectionnés sont coupés à la main pour un effet sophistiqué mais naturel.

MYTHE Vu au bras d’Amber Le Bon, d’Angelina Jolie ou encore de l’actrice italienne Isabella Ferrari Venezia, le «Borgonuovo Bag» séduit des femmes indépendantes et reconnues pour leur sens du style. STYLE Sous son apparence sérieuse, il n’en est pas moins raffiné. Doté d’une multitude de détails, il est fonctionnel et a été imaginé pour résister au temps «comme un blazer bleu marine», selon M. Armani.

1. «Borgonuovo Bag Mini Tote» en cuir de veau blanc, détails en métal doré, Giorgio Armani, CHF 1 585 2. Chloé, CHF 225 3. Alexander McQueen, CHF 1 590 4. Burberry Prorsum, CHF 2 095 5. Défilé Dior 6. Dries van Noten, CHF 670 7. Christian Louboutin, CHF 635

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PHOTOS: DR; CERTAINS DES PRIX INDIQUÉS ONT ÉTÉ CONVERTIS À PARTIR DE LA DEVISE D’ORIGINE ET NE CORRESPONDENT PAS NÉCESSAIREMENT AUX TARIFS DE VENTE SUISSES.

Par L É A T RICH T ER-PA RIEN T E


PHOTOS: DR ; CERTAINS DES PRIX INDIQUÉS ONT ÉTÉ CONVERTIS À PARTIR DE LA DEVISE D’ORIGINE ET NE CORRESPONDENT PAS NÉCESSAIREMENT AUX TARIFS DE VENTE SUISSES.

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BAGUES COCKTAILS Une bonne dose de pierres précieuses, ce qu’il faut d’or, et beaucoup de savoir-faire. À consommer sans modération! R é a l i s a t i o n E M I LY M I N C H E L L A

1. Bague «Les Volants de la reine» en or blanc sertie de diamants, Breguet. 2. Bague «Rosebud» en or blanc sertie d’une rubellite et de diamants, Adler. 3. Bague en or blanc sertie d’une tanzanite bleue ovale et de diamants blancs taille brillant, Chopard. 4. Bague «Morning in Vendôme» en or blanc et or jaune sertie d’une émeraude taille émeraude, de diamants taille brillant, de saphirs taille baguette, d’émeraudes taille baguette et de diamants jaunes taille brillant, collection «Café Society», Chanel Joaillerie. 5. Bague «Granville poudrée» en or rose sertie de diamants, de morganite, de tourmalines roses, de saphirs roses et de spinelles roses, Dior Joaillerie. 6. Bague «Melody of Colours» en or rose serti d’une tourmaline verte taille coussin, de saphirs violets et d’améthystes, De Grisogono. 7. Bague «Promesse d’amour» en or blanc et or rose sertie de diamants taille rond, de saphirs taille poire et d’un saphir rose taille coussin, Van Cleef & Arpels. 8. Bague «Acte V» en or gris sertie de saphirs et de diamants, Louis Vuitton. 9. Bague en platine sertie de diamants, d’onyx et d’un saphir jaune taille coussin, Cartier.

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Le choix de…

AURÉLIE BIDERMANN Plus de dix ans déjà que ses bijoux se sont imposés comme des basiques. Avec une boutique à Paris et une seconde qu’elle vient d’inaugurer à New York, la créatrice est partie pour conquérir le monde. Elle nous parle de ses envies du moment. Par MARGAULT ANTONINI

UN GRI-GRI «Mes joncs d’esclave en or. Je les ai fait personnaliser et je ne les quitte jamais.»

SILHOUETTES Givenchy par Riccardo Tisci et Louis Vuitton par Nicolas Ghesquière. Printemps / Été 2015.

DES SOULIERS «La nouvelle collection Pierre Hardy, notamment ce modèle que je trouve chic et décalé.»

DES BIJOUX «Les colliers et les bracelets charm’s porte-bonheur de ma collection de joaillerie.»

MON SAC «Le ‹Pierre›, un modèle que j’ai créé pour la maison Balmain. Je l’ai voulu pratique et élégant à la fois, pour qu’on puisse le porter tout au long de la journée.»

MON FÉTICHE «Mon jean ‹Hex Pure› de chez Acne Studios, dont je ne me sépare jamais.» 36

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– Ma manchette ‹Dentelle› Aurélie

- Un gilet d’homme en cachemire gris

Bidermann en or jaune et diamants.

de chez Céline.

– Mes lunettes de soleil Yellow Plus.

- Une cape en vison noir vintage

- Mes chaussures Church’s,

1970 de chez Yves Saint Laurent,

modèle ‹Burwood› ou ‹Chelsea›».

trouvée sur le site Resee.

MON COUP DE CŒUR «La minaudière Olympia Le-Tan en exclusivité pour The Webster Miami, un joli clin d’œil au dictionnaire américain.»

PHOTOS: KARIM SADLI, ALLURE, DR

MES BASIQUES - «Une chemise Charvet bleu ciel.


»NOMOS is among the best luxury watches out there.« N E W YO R K TI M E S

Lux en or rose, enfin là: Uhrsachen, Berne. NOMOS Glashütte Fachgeschäft, Zurich. nomos-store.com et nomos-glashuette.com


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LINGERIE CHÉRIE! Mini-string ou panty. Affolant ou pudique. Théâtral ou intime. Parures lacées ou tenues timides. Rien n’est trop beau pour favoriser le rapprochement des peaux R é a l i s a t i o n L E N A S TÄ H E L I

1. Agent Provocateur, soutien-gorge CHF 225, bretelles CHF 225, slip CHF 185 2. Wolford, combinaison CHF 190 3. Calvin Klein Underwear, soutien-gorge CHF 50, slip CHF 30 4. Kiki de Montparnasse, soutien-gorge CHF 355, slip CHF 230 5. La Perla, bustier CHF 625, slip CHF 120 6. LYN, soutien-gorge, CHF 325, bretelles CHF 115, slip CHF 95 7. La Perla, soutien-gorge CHF 225, slip CHF 85 8. Triumph Essence, combinaison CHF 145 9. Eres, soutien-gorge CHF 340, slip CHF 180

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PHOTOS: DR; CERTAINS DES PRIX INDIQUÉS ONT ÉTÉ CONVERTIS À PARTIR DE LA DEVISE D’ORIGINE ET NE CORRESPONDENT PAS NÉCESSAIREMENT AUX TARIFS DE VENTE SUISSES. CALVIN KLEIN UNDERWEAR ET KIKI DE MONTPARNASSE SONT DISPONIBLES SUR NET-A-PORTER.COM

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NOUVEAUX CARREAUX

Les motifs carrés rassurants des chemises masculines s’unissent aux tenues les plus féminines. Un mariage grunge décomplexé, hommage à l’Amérique des cowboys autant qu’à l’avant-garde artistique de la fin des années 60. Réalisation LIVIA Z AFIRIOU

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PHOTOS: DR; CERTAINS DES PRIX INDIQUÉS ONT ÉTÉ CONVERTIS À PARTIR DE LA DEVISE D’ORIGINE ET NE CORRESPONDENT PAS NÉCESSAIREMENT AUX TARIFS DE VENTE SUISSES. OSCAR DE LA RENTA, MARC BY MARC JACOBS, VICTORIA BECKHAM, ET EQUIMPENT SONT DISPONIBLES SUR MYTHERESA.COM; DIANE VON FURSTENBERG ET ELISABETH AND JAMES SONT DISPONIBLES SUR NET-A-PORTER.COM

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1. Missoni, CHF 505 2. Oscar de la Renta, CHF 880 3. Dior, CHF 180 4. Oscar de la Renta, CHF 2 485 5. Oscar de la Renta, CHF 1 755 6. Diane von Furstenberg, prix sur demande 7. PINKO, CHF 250 8. Emporio Armani, CHF 595 9. Equipment, CHF 555 10. Alberto Guardiani, CHF 555 11. Tory Burch, prix sur demande 12. Marc by Marc Jacobs, CHF 320 13. Victoria Beckham, CHF 355 14. Elisabeth and James, CHF 320

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L’INDÉPENDANTE L’actrice hollywoodienne Jessica Chastain était nominée aux 30e Independent Film Spirit Awards pour son second rôle dans «A Most Violent Year». Désormais, elle est aussi ambassadrice de Piaget. A Santa Monica, elle a accordé une interview exclusive à Sandra Bauknecht, rédactrice en chef de L’OFFICIEL Suisse. Par SANDRA BAUKNECHT

SANDRA BAUKNECHT: Il y a deux ans, nous nous étions rencontrées à l’occasion de l’amfAR Gala au Cap d’Antibes. Déjà, votre authenticité m’avait impressionnée. Comment faites-vous pour garder les pieds sur terre malgré votre succès? JESSICA CHASTAIN: J’ai l’impression d’être très gâtée par la vie. Mon plus grand rêve était de devenir actrice, et il s’est réalisé. Je revis encore et encore la magie de tourner un film, et j’en suis reconnaissante tous les jours.

Vous avez de magnifiques cheveux roux qui attirent le regard. Enfant, les considériez-vous comme une malédiction ou comme un cadeau? J’ai appris que lorsque l’on a un trait unique et particulier, il faut le célébrer. En grandissant, j’ai commencé à aimer mes différences. Être comme tout le monde ne m’intéresse pas. J’aime rencontrer des gens qui se démarquent, qui paraissent parfois décalés, qui défendent des opinions différentes et défient ainsi ma propre manière de penser. Appartenir à un groupe est bien plus intéressant si celui-ci n’est pas trop homogène. L’individualité crée du suspense. Cela vaut également pour mes cheveux roux. Vous êtes devenue ambassadrice de Piaget, et vous êtes également le visage du parfum 40

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Jessica Chastain avec Sandra Bauknecht, rédactrice en chef de L’OFFICIEL Suisse.

Faites-vous partie des femmes qui achètent elles-mêmes leurs bijoux ou de celles qui préfèrent se les faire offrir? Je me réjouis bien sûr toujours beaucoup lorsque l’on m’offre un bijou. Les bijoux sont des vecteurs d’émotion. Mais il m’arrive aussi d’en acheter. Pouvoir s’offrir quelque chose soi-même est un sentiment merveilleux d’indépendance et de puissance.

«Manifesto» d’Yves Saint Laurent. Comment choisissez-vous ces partenariats? La raison de mon intérêt pour Piaget est son engagement pour le film indépendant par le biais de son parrainage des Spirit Awards depuis huit ans. J’aime ces films indépendants, c’est à eux que vont ma passion, mon cœur. Ils célèbrent la diversité et la créativité. Quand on est une marque horlogère, s’impliquer ainsi prouve que l’on cultive des valeurs, et j’aime l’idée que ces valeurs se reflètent aussi dans le design horloger Piaget. L’artisanat a toujours été important à mes yeux, et ma collaboration avec la marque a donc été toute naturelle.

Quel est votre bijou préféré dans votre boîte à bijoux? Regardez mes oreilles. J’adore les boucles d’oreilles que je porte en ce moment. Malheureusement, elles ne m’appartiennent pas. Mais j’ai une paire de boucles en diamant rose de Piaget, ce sont mes préférées.

Quel est votre premier souvenir de Piaget? J’aime les montres, et la splendide montre Piaget portée par Jackie Kennedy dans les années 1960 me vient immédiatement à l’esprit. Récemment, lors des Golden Globes, je portais un large bracelet en diamants à couper le souffle, et en fait, c’était une montre. Je n’oublierai jamais cet instant.

Le plus beau bijou qu’une femme puisse porter? Son sourire.

Aimez-vous les fleurs? Beaucoup. Les fleurs sont la beauté, une forme d’art. J’aime la sensualité que dégage une fleur, la vie et la romance qu’elle recèle. C’est probablement la raison pour laquelle j’aime autant mes boucles d’oreilles en forme de roses.

Jessica Chastain en trois mots? Loyale, passionnée, consciencieuse.

PHOTOS: SANDRA BAUKENCHT; DR

Y a-t-il un rôle que vous rêvez d’interpréter un jour? Sur les planches d’un théâtre classique, le rôle de Rosalinde dans Comme il vous plaira me vient immédiatement à l’esprit: elle est mon personnage shakespearien préféré. Mais au cinéma, c’est plus difficile. Quand je me remémore les films des années 1930 et 1940, notamment les apparitions grandioses de Rita Hayworth, j’aimerais bien en faire un remake. Mais ces rôles perdraient alors leur magie. Je pars donc du principe que le rôle de mes rêves n’a pas encore été écrit.

Le premier bijou que vous vous rappelez? Un bijou qui n’en est pas un, en tout cas pas au sens traditionnel du terme. C’était un cadeau de ma grand-mère, dont je suis très proche, il représente donc quelque chose de particulier pour moi. Il est difficile à décrire. Entièrement recouvert de pierres, avec un compartiment dans lequel on peut transporter du parfum et un autre dans lequel déposer un rouge à lèvres.


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«L’artisanat a toujours été important à mes yeux, et ma collaboration avec Piaget a donc été toute naturelle.»

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VAINARD, FEUX ÉTERNELS Le carbone n’est pas seulement à l’origine de l’essentiel de la vie sur terre, il a participé à la formation des pierres les plus convoitées au monde, les diamants. Voyage dans la maison Vainard, pour comprendre comment s’élabore un bijou suscitant toutes les convoitises. Il était une fois, il y a des milliards d’années … P a r D Ö R T E W E LT I

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a lumière éclate en mille feux, il n’est qu’un point, il a l’air de posséder un million de facettes, on ne voudrait pas seulement illuminer l’espace et l’aimanter comme lui, on aimerait être lui, on brûle de s’immerger et de se fondre dans le miroitement de sa séduction éternelle… La fascination pour les bijoux en diamant, et surtout pour les bagues, ne faiblit pas. Elle augmente même avec la rareté et la valeur des pierres. Mais comment naissent donc ces chefs-d’œuvre que certains considèrent comme des investissements – financiers et émotionnels? A l’origine, on retrouve les atomes de carbone, que la nature a, avec une force difficile à imaginer, compressés sous forme de structures cristallines il y a de cela des millions d’années. Oui, mais le carbone, lui, quelle est son origine? Actuellement, les scientifiques privilégient la théorie selon laquelle la vie sur notre planète est venue de l’extérieur, par exemple sous forme de molécules «passagères» transportées par des astéroïdes entrés en collision avec la Terre. Selon cette théorie, les diamants seraient donc eux aussi d’origine extraterrestre. Au début, les composés cristallins étaient profondément enfouis sous la surface terrestre. Au fil des mouvements des plaques tectoniques et des diverses perturbations de la croûte terrestre, comme les éruptions volcaniques, qui se sont déroulés sur des millions d’années, les diamants bruts ont ensuite «dérivé» jusqu’à proximité de la surface terrestre. Aujourd’hui, on les trouve surtout dans des mines en Afrique du Sud, en Russie, au Canada et en Australie. Leur commerce, au vu de sa rentabilité, comporte de nombreuses facettes sombres. Si l’on souhaite s’assurer que des conditions équitables ont été respectées, mieux vaut privilégier les contacts avec des bijoutiers au bénéfice de nombreuses années d’expérience, qui connaissent précisément l’origine de leurs pierres et contrôlent régulièrement le respect de normes éthiques. Sise au centre de Zurich, Vainard Fine Jewellery fait partie des maisons qui fabriquent elles-mêmes leurs bijoux en diamant, qui sélectionnent et achètent elles-mêmes leurs pierres, le plus souvent sous forme de matière brute, surtout pour les pierres les plus volumineuses. Avant que naisse une idée de bague, les diamants bruts doivent être taillés et polis. Le type de taille et de polissage appliqués à une pierre ne sont déterminés qu’après que la substance la plus pure de celle-ci a été taillée et qu’il devient possible de juger approximativement de sa forme finale. Les formes de taille les plus vendues sont au nombre de neuf (voir à droite), sans compter les tailles fantaisie; pour un investissement à long terme, il vaut mieux miser sur les classiques.

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«Ce n’est qu’après le polissage que l’incomparable beauté d’un diamant devient reconnaissable!» 44

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BIJOUX La taille est réalisée au moyen de machines de haute précision. Le polisseur surveille le processus au travers d’un verre grossissant. Une fois la pierre taillée, le designer identifie la bague qui soulignera le mieux la beauté de cette pièce unique. Comme dans la mode, des esquisses sont alors réalisées, rejetées et redessinées jusqu’à satisfaction. Ensuite, la bague est réalisée à la main par l’orfèvre de la maison, et la position exacte de la ou des pierre(s) est déterminée. Souvent, une pierre ne reste pas seule; elle est entourée de sœurs de plus petite taille ou alors plusieurs de ces sublimes cailloux de taille similaire sont alignés, ou encore placés dans l’un de ces splendides arrangements qui font battre notre cœur. Les pierres doivent être parfaitement taillées afin de s’accorder et de respecter l’arrangement imaginé. Chez Vainard, chaque diamant est posé et fixé à la main: il n’est pas question de colle dans la haute joaillerie. Enfin, le diamant est poli pour révéler tout son éclat, puis exposé dans les boutiques les plus raffinées de la vieille ville de Zurich. Certains clients acquièrent un tel bijou, dont la valeur en francs atteint souvent un montant à six chiffres, dans la perspective d’une plus-value. Depuis la découverte, dans les années 1980, d’un nombre assez important de pierres colorées dans la mine d’Argyle en Australie, celles-ci sont devenues très prisées. Leur valeur peut dépasser celle des pierres blanches, car elles restent exceptionnelles. Le classement actuel? Les pierres jaunes et brunes sont moins rares, et leur prix est par conséquent souvent inférieur à celui des diamants blancs (cela pourrait toutefois changer lorsque, vers 2020, les réserves de la mine d’Argyle seront épuisées et que l’offre de pierres colorées se raréfiera). Au fait, ces couleurs différentes sont dues aux différents minéraux qui ont été compressés avec le carbone. Mais encore? «Diamonds ARE a girl’s best friend.» Yes, Marilyn. www.vainard.ch

Bagues en or blanc ou platine, prises de diamants blancs taille émeraude.

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LA JULIE DE SONIA

Sa première collection pour Sonia Rykiel a enthousiasmé presse et acheteurs. Rencontre avec Julie de Libran, qui sort enfin de l’ombre de Marc Jacobs et de Miuccia Prada. P a r P AT R I C K C A B A S S E T P h o t o g r a p h i e R A P H A Ë L G I A N E L L I - M E R I A N O

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ussi blonde que Sonia était rousse, Julie de Libran aura été, en septembre dernier, la bonne surprise de la semaine de la mode de Paris. En plus d’une collection printemps 2015 réussie, elle affiche des capacités rares et un parcours à faire pâlir de jalousie les chasseurs de tête du monde entier. Originaire de la région d’Aix-en-Provence, mais élevée en Californie, Julie de Libran suit ses premiers cours de mode à Milan, à l’Institut Marangoni, puis à Paris, à l’École de la chambre syndicale. S’alignent alors sur son C.V., dès 1991, les collections de Gianfranco Ferré, de Dior, de Jean-Charles de Castelbajac et de Versace (avec Gianni puis avec Donatella). En 1998, elle devient directrice de la création de Prada. Un poste qu’elle occupera durant dix ans. Ensuite, c’est en étroite collaboration avec Marc Jacobs qu’elle prend la direction créative du prêt-à-porter Louis Vuitton à Paris. C’est en mai dernier qu’elle est nommée à la direction artistique de Rykiel.

L’OFFICIEL Suisse: En quoi cette enfance californienne et vos différentes expériences internationales influencent-elles votre goût aujourd’hui? JULIE DE LIBRAN: C’est important de s’ouvrir à différentes cultures, à d’autres règles de vie. Enfant, je me sentais un peu perdue. Alors je faisais tout pour m’adapter et devenir comme les autres. C’est une forme d’éducation qui m’a servi jusqu’à aujourd’hui. Que vous ont apporté ces nombreuses expériences auprès des créateurs exceptionnels avec lesquels vous avez travaillé? Gianfranco Ferré était d’abord un architecte. Avec lui, j’ai appris la construction d’un vêtement et les essayages sur toiles. Ce que je pratique toujours, d’ailleurs. Gianni Versace était plutôt concentré sur l’image finale. On ne lui présentait que des pièces finies, étiquettes comprises, il y rajoutait des décors et la touche sexy finale. Chez Prada, j’ai appris comment créer une collection complète et comment la décliner pour le marché. Miuccia possède une intelligence formidable de l’art contemporain, elle enrichit ses collections d’influences très diverses. Patrizio Bertelli est, lui, plus attentif au marché; j’ai également appris beaucoup de son sens du business. 46

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Et chez Louis Vuitton? Avec Marc Jacobs j’ai réalisé combien le travaille d’équipe était important. Il a réussi à nous pousser très loin, au-delà de ce qu’on imaginait parfois, dans le cadre d’une collection. Il connaît parfaitement l’histoire de la mode et l’aime pour ce qu’elle est: une façon de s’amuser davantage qu’une façon de réfléchir. Sa question récurrente reste: est-ce que c’est beau? Mais en même temps, il pousse les tendances à l’extrême. C’est un radical qui conserve un sens unique de l’image. Avec lui, les collections sont des rêves. Comment définiriez-vous l’esprit Rykiel aujourd’hui? Joyeux et glamour à la fois. La femme Rykiel est active, indépendante et passionnée, donc elle doit pouvoir bouger tout en restant désirable. Dans les diverses tâches qui vous incombent ici, qu’est-ce que vous préférez faire? Le plus passionnant, c’est la création de la collection féminine. Mais tout l’univers qui en découle est également important. Rykiel, c’est un lifestyle complet. Je réalise aussi les collections enfant, les lignes de linge de maison, que nous devrions bientôt élargir aux objets, et l’image publicitaire. J’ai déjà refait la charte graphique. Et puis il faut aussi surveiller les prix. C’est une maison ludique, les vêtements y sont désirables, mais les prix doivent rester accessibles. Il faut être crédible sur tous les marchés. A terme, j’aimerais également refaire le concept des boutiques. Rykiel est très lié à la maille et à une certaine idée de la décontraction parisienne: comment imposer cette évidence subtile aux marchés internationaux? On peut faire tellement de choses avec la maille. C’est un secteur qui représente environ la moitié de la collection. Mais j’y ajoute d’autres matières fétiches comme le crêpe envers satin, le marabout, etc. D’une façon plus générale, j’ai envie de créer davantage de liens entre les saisons, qu’il y ait moins de ruptures. Les vraies envies durent au-delà des saisons. Cette maison peut aussi devenir plus intemporelle.


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LE SAINT- GERMAIN DE JULIE DE LIBRAN LE FLORE: C’est le café

d’en face. J’y fixe souvent mes rendez-vous à toute heure de la journée. C’est un lieu vivant où l’on rencontre toujours quelqu’un qu’on connaît.

LA LIBRAIRIE 7 L:

J’adore les livres. Bien sûr, il y a plein de librairies à Saint-Germain, mais les choix de Karl Lagerfeld sont si éclectiques. J’achète là des livres de photos, d’art et d’ histoire de la mode.

LA BOULANGERIE POILÂNE: Ici, mon péché mignon, ce sont les sablés. Irrésistibles!

LA GALERIE DOWNTOWN: J’aime leur

façon de montrer le design. Chez eux comme sur les différents salons où ils exposent. J’y vais souvent afin de découvrir des meubles originaux, par exemple des pièces inédites de Charlotte Perriand.

CHEZ CASTEL: Dans les années 1970, lorsque mes parents vivaient entre Avignon et Aix-en-Provence, ils montaient parfois à Paris et sortaient chez Castel.

PHOTOS: DR; PORTRAIT–ASSISTANTE PHOTO: MANON RENIER, COIFFURE ET MAQUILLAGE: TAKAKO NOBORIO

Julie De Libran

Pré-collection Sonia Rykiel hiver 2015/2016.

Georgia May Jagger défilant pour la collection printemps-été 2015.

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Veronica de Laurentiis, enfant, avec sa mère.

La valise Fendi «Pergamena» originale de Silvana Mangano a servi de modèle à un trolley d’aujourd’hui. Silvana Mangano dans Violence et Passion.

UNE HISTOIRE DE FAMILLE Avec une collection d’accessoires de voyage imaginés par Silvia Venturini et Veronica de Laurentiis, Fendi rend hommage à l’élégance intemporelle de Silvana Mangano. P a r P AT R I C K C A B A S S E T

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Silvia Venturini Fendi. Une ligne qui traduit la beauté et l’élégance de sa mère dans un style actuel. Au programme: un trench à col et gilet intérieur de fourrure (inspiré de celui que Silvana porte dans Violence et Passion), des valises à roulettes, des sacs en cuir, des charms, de grandes écharpes en soie et en cachemire. Pour se la jouer comme «la Mangano»! Une partie des profits des ventes de cette ligne ira également à la fondation caritative de Veronica de Laurentiis, ONLUS, qui vient en aide aux femmes victimes de violences domestiques. www.fendi.com

PHOTOS: FENDI

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endi et le cinéma, une longue histoire d’amour. Particulièrement avec l’une des plus grandes stars de la péninsule italienne: Silvana Mangano. Après l’avoir habillée de ses fourrures dans Violence et Passion – le film de Luchino Visconti, en 1974, à la nouvelle sortie duquel Fendi a également participé récemment –, la marque romaine a saisi l’occasion pour lancer le mois dernier une collection capsule hommage à Silvana Mangano. Et c’est Veronica de Laurentiis, la propre fille de l’actrice et de Dino de Laurentiis, elle-même comédienne et écrivain, qui a collaboré avec


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FLOWER POWER

Posées en relief sur les matières les plus évanescentes ou juste imprimées, les fleurs sont indissociables de l’été. Semis Liberty, façon chintz ou fleurettes naïves, elles exhalent elles aussi le parfum romantique des années 70. R é a l i s a t i o n L E N A S TÄ H E L I

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PHOTOS: DR; CERTAINS DES PRIX INDIQUÉS ONT ÉTÉ CONVERTIS À PARTIR DE LA DEVISE D’ORIGINE; CHLOÉ EST DISPONIBLE SUR MYTHERESA.COM, SIMONE ROCHA ET OPENING CEREMONY SONT DISPONIBLES SUR NET-A-PORTER.COM, HALO & CO SUR LUISAVIAROMA (WWW.LUISAVIAROMA.COM); AVEC L‘AIMABLE AUTORISATION DE WWW.TRENDFORTREND.COM

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1. H&M loves Coachella, CHF 15 2. Chloé, CHF 730 3. Opening Ceremony, CHF 365 4. Halo & Co, CHF 1 280 5. Maison Michel, prix sur demande 6. Simone Rocha, CHF 1 190 7. Aquazzura, CHF 605 8. Giamba, CHF 590 9. Chloé, CHF 12 65 10. Mulberry, CHF 1 125 11. Stuart Weitzman, CHF 360 12. Burberry, CHF 450

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LOVE STORY

Une nouvelle marque suisse fait parler d’elle: Mourjjan. Tout a commencé avec des étoffes de rêve en soie délicate, idéales pour la mode balnéaire ou la villégiature. L’atelier se situe à Klosters, station de ski mondaine des Alpes suisses. P a r D Ö R T E W E LT I

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P h o t o g r a p h i e L A U R E T TA S U T E R


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Collection été 2015.

PHOTOS: DR

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réer une collection de vêtements de plage au beau milieu des télésièges et des tasses de vin chaud, voilà qui relève du paradoxe. Ou, très littéralement, du chaud-froid. Mais pourquoi la créativité devrait-elle obéir au climat et suivre les idées reçues? Roland Rahal et Michael Muntinga, les deux designers de Mourjjan, ont plutôt le sentiment de se trouver en plein voyage passionnant dans le monde de la mode. Klosters, c’est à la fois chez eux et le point de départ de leur entreprise. Mais c’est aussi une simple étape parmi tant d’autres, et celles à venir sont encore très nombreuses. Ils se sont connus à Londres. Roland Rahal, né au Liban, a toujours rêvé de devenir styliste. Quant au Suisse Michael Muntinga, il avait réussi son installation dans la capitale britannique en tant que graphiste et designer.

Ils se rencontrent en 2002 et tombent amoureux. En 2009, ils se marient et osent une chose que peu de couples parviennent à faire: ils décident de travailler ensemble. Des raisons familiales poussent les jeunes mariés à s’installer à Klosters, dans la station huppée des Alpes suisses. Avec le sens de Michael pour les formes et les couleurs et le faible de Roland pour la couture, ils créent Mourjjan, une marque et une enseigne d’aménagement d’intérieur. Leurs créations touchent une clientèle exigeante, ils équipent des chalets tout entiers et meublent des appartements. Les deux hommes se font un nom grâce à leurs compositions élégantes en textile d’intérieur. Tout va pour le mieux, mais Roland sent qu’il manque quelque chose au tableau: son rêve de devenir créateur de mode ne s’est pas encore réalisé.

Encouragés par l’écho positif rencontré dans la branche de l’aménagement d’intérieur, Roland et Michael misent tout sur la mode en décidant de changer de secteur. Michael, le graphiste, dessine les motifs qui servent à l’impression sur une soie exclusivement réalisée à Côme. Roland, lui, s’occupe des croquis. Avec l’aide d’une directrice de coupe, il dessine et crée les patrons des foulards et des paréos. La première collection s’inspire de leur nouveau pays, avec des lapins, des cerfs et des bouquetins dans des coloris tropicaux flamboyants. «Je commence effectivement par écrire une histoire fantastique», explique Michael Muntinga. «Ensuite, je crée un mood board avec des emblèmes, des dessins et des couleurs, et ce n’est qu’après que j’édite un rapport pour l’impression.» MAI 2015

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Roland Rahal et Michael Muntinga.

PHOTOS: DR

«La sensation est la même que dans un train à grande vitesse chaque jour est différent!» Leur première collection, ils la commercialisent au printemps 2014, et leurs foulards originaux font immédiatement le bonheur des fashionistas. Les têtes pensantes de Mourjjan profitent de cet écho positif et élargissent leur offre avec d’autres motifs: Roland dessine des robes de cocktail, des caftans, des chemisiers et des robes chemises, des sarouels, des robes et des shorts. Il crée aussi des foulards aux dimensions nouvelles, des pièces raffinées qui trouvent leur place parmi les vêtements de soirée. Roland, qui n’a jamais suivi de formation de couturier, est autodidacte en stylisme de mode. Pour la coupe, il travaille en collaboration avec une couturière, et ce, jusqu’à ce que les prototypes soient parfaits et prêts à partir à la production. Cette première collection provoque elle aussi l’enthousisame, et Mourjjan emménage dans une nouvelle boutique à Klosters, qui ouvre en décembre 2014. Pour être en

accord avec leur environnement de sports d’hiver, les deux entrepreneurs font réaliser des plaids en cachemire et intègrent des accessoires douillets à leur gamme. Mais le cœur de leur business, ce sont les créations en soie, légères et luxueuses, que l’on arbore sur les plages de l’île de Saint-Baren et d’Ibiza, au bar d’un hôtel de luxe ou encore dans un restaurant étoilé. Michael Muntinga tient à ce que ses motifs ne soient pas uniquement des dessins fantaisistes pris au hasard: «Pour la collection actuelle, je me suis inspiré de la nature et j’y ai ajouté des impressions des peintres hollandais classiques, des objets précieux modernes et des éléments pris dans l’histoire de la mobilité», explique celui qui a des origines hollandaises. Les créations audacieuses sont celles qui emmènent l’observateur avec elles et qui, lorsqu’on les regarde de plus près, nous dévoilent quelque chose de nouveau.

À Klosters, le voyage ne fait que commencer. «Nous ne pensions pas que ce serait si rapide!»: leur succès fulgurant a encouragé Roland et Michael à rester indépendants. Ils produisent tout eux-mêmes, ont tout entre leurs mains, de l’approvisionnement en matières premières de qualité à la vente du produit fini. Mais ils savent qu’ici, dans les montagnes, le potentiel est limité. C’est pour cela qu’ils ouvriront une boutique phare à Mykonos en mai: ce sera une boutique en plein cœur de la vieille ville, au milieu des boutiques de luxe de tous horizons. Le bâtiment est en cours de transformation et de rénovation pour répondre à leur vision. Le duo de designers est impatient que tout soit prêt et élabore déjà de nouveaux projets: dans l’idéal, ils aimeraient quitter Klosters pour aller à Zurich… Une nouvelle étape dans l’incroyable voyage de Mourjjan. Michael: «J’aimerais tellement voir mon travail faire le tour du monde!» www.mourjjan.com

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FILLE DE L’AIR R é a l i s a t i o n L I S A J O U V I N P h o t o g r a p h i e F L O R E N T TA N E T

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Sac, Louis Vuitton, CHF 3 855. Pochette enveloppe, Hermès, CHF 640. Poudre révélatrice de lumière Météorites Compact, Guerlain, CHF 55. IPhone 6, Apple, à partir de CHF 760. Appareil photo, Galaxy Camera 2, Samsung, CHF 485. Mascara waterproof Phenomen’Eyes Extreme Black 1, Givenchy, CHF 35. Lunettes, Miu Miu, CHF 270. Parfum cheveux Chance, Chanel, CHF 45. Stylo, Hermès, CHF 1070. City Guide, Louis Vuitton, CHF 35. Carnet, Smythson chez, CHF 55.


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GRAND SIĂˆCLE

Mules en jacquard et mules en brocard, Prada, CHF 485.

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Page de gauche: Sac «Girl Chanel» en cuir d’agneau, tweed de coton et lurex, manteau et pantalon assortis, Chanel. Sac «Girl Chanel» en cuir d’agneau, veste en tweed pailleté et pantalon large en coton rayé, Chanel.

THE GIRL Loin de passer inaperçu, le nouveau sac «Girl Chanel» invite au total look! Photographie DAMIEN ROPERO St ylisme LOL A TIR AND

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Sac «Girl Chanel» en cuir d’agneau, tweed de coton et lurex, manteau et pantalon assortis, Chanel.

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Sac «Girl Chanel» en cuir d’agneau et tweed de coton, pantalon large assorti, perfecto en cuir d’agneau et top en jersey de coton, Chanel. Mannequin Marion Roussignol Manicure Miss Moji

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« I LOVE FASHION, THAT’S HOW I EXPRESS MYSELF. » VICTORIA BECKHAM

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CALIFORNIA GIRL Le monde à ses pieds. Un horizon infini de possibilités devant soi. Le moment parfait pour se parer de bijoux uniques et extraordinaires. Pour les accompagner: des créations de mode exceptionnelles qui soulignent avec élégance l’éclat de ces joyaux. P h o t o g r a p h i e D AV I D S H A M A F a s h i o n D i r e c t i o n S A N D R A B A U K N E C H T

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Veste brodée et pantalon en velours longueur cheville, Louis Vuitton. Boucles d’oreilles «Climbing Rose» en or gris serties de 394 diamants taille brillant (4,23 carats), de deux spinelles mauves taille coussin (3,33 carats), de quatre spinelles roses taille coussin (7,64 carats) et de deux spinelles roses taille poire (4,16 carats), bague en or gris sertie d’un saphir bleu taille poire (environ 8,48 carats) et de 116 diamants taille brillant (environ 2,96 carats), Piaget, Collection «Limelight Mediterranean Garden».

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Robe longue avec découpes dans le dos, Akris. Chaussures, Paul Andrew. Collier «Timeless Pearl» en or gris serti de 43 diamants taille marquise (22,22 carats), de 20 perles des mers du Sud de 11 mm de diamètre (226,7 carats) et de 87 diamants taille brillant, bague en or gris sertie d’un diamant taille brillant (1,54 carat), de 26 diamants taille marquise (4,85 carats), de 20 diamants taille brillant (2,00 carats) et de 16 perles blanches d’Akoya (6,30 carats), Piaget, Collection «Limelight Mediterranean Garden».

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Jupe crayon et brassière à volants et escarpins en cuir, Miu Miu. Collier «Rose Ball» en or rose serti d’une rubellite taille coussin (15,45 carats), d’un diamant taille brillant (1,05 carat), d’un diamant taille brillant (0,72 carat), de 61 perles roses des mers du Sud de 9 à 12 mm de diamètre (416,85 carats), de 135 perles roses des mers du Sud de 3,5 à 5,5 mm de diamètre (121,1 carats) et de 269 diamants taille brillant (9,34 carats), brassard «Rose» en or rose serti d’un diamant taille brillant (1,01 carat) et de 636 diamants taille brillant (12,84 carats), Piaget, Collection «Limelight Mediterranean Garden».

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Robe bustier avec fronces en mousseline de soie, et sac, Burberry Prorsum. Chaussures, Paul Andrew. Bague «Azur Opal» en or rose sertie d’une opale noire taille ovale, bracelet manchette «Azur Opal» en or rose serti d’une opale noire taille ovale (20,63 carats), Piaget, Collection «Limelight Mediterranean Garden».

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Robe à imprimé étoiles en mousseline de soie, Tommy Hilfiger. Body couleur chair, Roxana Salehoun. Sandales roses à talon aiguille, Zimmermann. Collier «Colorful Grace Garden» en or gris serti de 454 diamants taille brillant (13,85 carats), de deux spinelles mauves taille poire (11,24 carats), d’un spinelle mauve taille ovale (4,26 carats), d’une tourmaline verte taille émeraude (2,71 carats), d’une tourmaline Paraiba taille coussin (6,65 carats), d’une aiguemarine taille poire (5,13 carats) et de deux aigues-marines taille ovale (6,71 carats), bague en or-blanc sertie de 86 diamants blancs(1.21 carats) et d‘une tourmaline Paraiba(6.6 carats), Piaget, Collection «Limelight Mediterranean Garden».

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Bikini couleur crème, Roxana Salehoun. Collier «Riviera Promenade» en or gris serti de 224 diamants taille baguette (44,82 carats), de 45 diamants taille marquise (14,78 carats), de deux émeraudes taille marquise (1,86 carat), de trois tourmalines vertes taille coussin (6,85 carats) et de trois émeraudes taille coussin (7,66 carats), Piaget, Collection «Limelight Mediterranean Garden».

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Tunique et bikini, Athena Procopiou. Broche «Mediterranean Sunset» en or rose sertie d’un saphir jaune taille coussin (20,61 carats), de 16 béryls jaunes taille marquise (6,8 carats), de huit diamants taille marquise (2,8 carats), de 16 spessartines rondes (2,32 carats) et de 16 diamants taille brillant (1,97 carat), Piaget, Collection «Limelight Mediterranean Garden».

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Robe chemise en soie et jupe corolle, Dior. Sandales roses à talon aiguille, Zimmermann. Collier «Riviera Sea Reflections» en or gris serti de 357 diamants taille brillant (20,86 carats), de quatre saphirs bleus taille poire (15,23 carats) et d’un saphir bleu taille poire (21,71carats), bague en or gris de 222 diamants taille brillant (4,34 carats) et d’un diamant taille brillant (2,02 carats), Piaget, Collection «Limelight Mediterranean Garden». Stylisme Callan Stokes Mannequin Lauriane Gilliéron Maquillage Lori Taylor @ Smashbox Coiffure Bethany Brill Asisstante Stylisme Sophie Taylor Assistants Photo Aaron Kim et Ana Black Nos remerciements à James Goldstein pour nous avoir accueillis dans sa Sheats Goldstein Residence, à Los Angeles.

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EDELWEISS

Peut-on rester sexy à la montagne? La preuve en quelques propositions inspirées du Tyrol. Dentelles et guipures sur corsets lacés, dirndl et lederhosen, mais aussi jupons et cuissardes provocantes tracent une séduction digne des pistes noires. P h o t o g r a p h i e W E N D E L I N S P I E S S S t y l i s m e VA N E S S A B E L L U G E O N

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Combinaison en crĂŞpe de soie et broderie anglaise, Redemption Choppers. Soutien-gorge en satin de soie, La Perla. Collier en cuir et cristal, Givenchy par Riccardo Tisci.

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Chemise en popeline de coton, Jil Sander. Jupe en taffetas de soie, Ralph Lauren Collection. Boucles d’oreilles en or blanc et diamants, De Beers. Bretelles en veau velours, Edelweiss & Culottecourte.

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Top en maille de viscose et élasthanne, Givenchy par Riccardo Tisci. Soutien-gorge en satin de soie et dentelle, La Perla. Jupe en gaze de soie brodée, Michael Kors. Boucles d’oreilles en métal et cristal, Anna Rivka. Collier en or blanc et diamants, La Perla. Bague en or blanc et diamants, Buccellati. Sandales lacées en cuir clouté, Isabel Marant.

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Veste en lapin imprimĂŠ, Moncler Gamme Bleu. Robe en coton et broderie anglaise, ChloĂŠ. Collier ras du cou en cuir et cristal, Givenchy par Riccardo Tisci. Bracelet cinq rangs en or blanc et diamants, De Beers. Bracelet jonc en or blanc et diamant, Dior Joaillerie. Bague en or blanc et diamant, Buccellati.

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Veste autrichienne en drap de laine, Edelweiss & Culottecourte. Robe zippée en dentelle, Chanel. Harnais en cuir, Zana Bayne. Collier en or blanc, diamants et perles, Chanel Joaillerie. Bracelet en or blanc et diamants, Louis Vuitton Joaillerie. Sandales lacées en cuir clouté, Isabel Marant.

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Veste en gabardine de coton, Ralph Lauren Collection. Robe en jersey de soie imprimĂŠ Vichy, Bottega Veneta. Harnais en cuir, Zana Bayne. Bague et bracelet manchette en or blanc et diamants, Bulgari. Sandales lacĂŠes en veau velours, Miu Miu.

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Robe en popeline de coton et ceinture en cuir, Azzedine AlaĂŻa. Collier et bague en or blanc et diamants, Stone. Cuissardes en cuir stretch Ă lacets, Givenchy par Riccardo Tisci.

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Robe en lin et broderie anglaise, ChloĂŠ. Collier en cuir et cristal et cuissardes en cuir stretch Ă lacets, Givenchy par Riccardo Tisci. Manchette en laiton, Anna Rivka.

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Robe en mousseline de coton et crochet, Paul & Joe. Collier ras du cou en or blanc et diamants, Messika. Bracelet en or blanc et diamant, Louis Vuitton Joaillerie. Sandales lacĂŠes en veau velours, Miu Miu.

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Top et jupe en veau perforĂŠ, Yves Salomon. Harnais en cuir, Zana Bayne. Bracelet jonc en or blanc et diamants, Dior Joaillerie. Bracelet cinq rangs en or blanc et diamants, De Beers.

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Veste en vison et cuir, Yves Salomon. Robe en jersey de soie brodĂŠe de strass, Philipp Plein. Chemise en toile Vichy, Peuterey. Collier en or blanc et diamants, Dior Joaillerie. Sac en cuir et python, Justine.

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Veste en renard, Givenchy par Riccardo Tisci. Tunique en toile de coton imprimé et minijupe plissée en cuir, Isabel Marant. Bague en or jaune et diamant, Boucheron. Chaussettes en laine à pompons, Edelweiss & Culottecourte. Babies à talon en cuir glacé, Christian Louboutin Pour Olympia Le-Tan. Mannequin Veronika Vilim @ Suprême Coiffure Hugo Raiah Maquillage Grégoris Assistant photo James Fonteneau Assistante stylisme Lola Tirand Remerciements à l’hôtel Les Airelles, Courchevel.

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À gauche: Robe asymétrique à rayures en soie, MSGM. Boucle d’oreille «Pop Chips» en résine et métal, Louis Vuitton. Ceinture en cuir clouté, Saint Laurent par Hedi Slimane. Bracelet «Volant» en argent, Vroom Vroom. À droite: Robe bustier en cuir motif fleurs découpé à la main, Fendi.

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SMILEY Plus que jamais, la mode jean se pare de détails recherchés. Franges, ceintures foulards, bottes d’été lacées et émoticons inventent un style pop aussi fun que subtil. Accessoires exigés. P h o t o g r a p h i e T O M D E P E Y R E T S t y l i s m e A U D R E Y TA I L L É E

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DĂŠbardeur en coton, American Vintage. Jean brut en coton, Maje. Foulard ceinture en soie, Saint Laurent par Hedi Slimane.

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Chemise en coton imprimé, Leonard. Jupe en cady de soie à empiècements en anneaux métalliques, Versace. Bracelet «Volant» en argent, Vroom Vroom. Sandales en daim à franges, Stuart Weitzman.

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Veste courte en jean, Sud Express. Body façon dentelle en coton et jupe imprimÊ fleurs en polyester, Maison Margiela. Escarpins en cuir, Miu Miu.

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Top en crêpe de soie, Miu Miu. Minishort en suède, Forte Forte. Sandales montantes en daim, Gianvito Rossi.

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Body en coton et jupe en polyester, Maison Margiela. Pantalon en coton et soie, Giorgio Armani. Bracelet ÂŤVolantÂť en argent, Vroom Vroom.

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Top en maille irisĂŠe, foulard ceinture en soie, jean skinny en coton, Saint Laurent par Hedi Slimane. Sandales en cuir Ă plumes, MSGM.

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Veste en daim et cuir, Claudie Pierlot. Minishort en coton, Eleven Paris. Boucle d’oreille «Pop Chips» en résine et métal, Louis Vuitton. Ceinture foulard en soie, Saint Laurent par Hedi Slimane. Sandales montantes en cuir, Casadei.

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Veste en filet de cuir d’agneau sur tulle, Giorgio Armani. Soutien-gorge en soie, Forte Forte. Jean en coton, Maje. Ceinture foulard en soie, Saint Laurent par Hedi Slimane.

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Top en maille, Zadig & Voltaire. Jean en coton, BA&SH. Foulard ceinture en soie, sandales plateformes en cuir cloutĂŠ, Saint Laurent par Hedi Slimane.

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Gilet en cuir gaufré imprimé, pantalon en panne de velours, boucle d’oreille «Mini-essentiel V» en argent et boucle d’oreille «Pop Chips» en résine et métal, Louis Vuitton.

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Top à pois en silicone, Fendi. Boucle d’oreille «Mini-essentiel V» en argent, Louis Vuitton. Pochette en Plexiglas et cuir d’agneau métallisé, Hugo Matha.

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Gilet en daim à franges, Giuseppe Zanotti Design. Chemisier en soie imprimée, Etro. Minishort en coton, Guess. Bracelet «Volant» en argent, Vroom Vroom. Sandales en cuir et daim, Charlotte Olympia. Mannequin Maria Loks @ Next Coiffure Hélène Bidard Maquillage Damian Garozzo Assistant photo Julien Deceroi Assistante stylisme Charlotte Thommeret

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Des rayures acoquinées à des nids-d’abeilles. Du classique marié à du country. De la délicatesse et de la rudesse. Mai, le mois où la mode se mixe comme un cocktail romantique. Photographie DIRK MESSNER St ylisme JENNIFER HAHN

Haut en satin à motifs à carreaux et nidd’abeilles Marc Jacobs. Chandail multicolore à paillettes Stine Goya. Jupe rayée en coton et soie Dolce & Gabbana.

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Manteau de brocart vert foncé Joseph. T-shirt turquoise avec des ornements en résille Versace. Jupe brodée en crêpe Tory Burch. Chaussettes Falke. Sandales en cuir verni, talons en plexi et ornements dorés Versace.

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Robe en denim avec ornements Ă paillettes Bottega Veneta.

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Robe en coton avec applications Victoria Beckham. Manteau bleu Max Mara.

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Robe en velours bleu vert à motifs tapisserie, bottes façon peau d’anguille et pochette, le tout Louis Vuitton.

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Chemisier rouge court nid-d’abeilles, longue veste rose, jupe crayon blanche nid-d’abeilles, ceinture en tweed et chaussures à talons noires avec nœuds décoratifs Miu Miu. Chaussettes Falke. Pochette Anya Hindmarch.

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Chemisier en soie avec applications d’oiseaux Stella McCartney. Jupe en organza de soie Burberry Prorsum. Ceinture en tweed Miu Miu. Bottes en cuir marron avec semelles compensées en bois Prada. Sac en cuir Bottega Veneta. Étui pour iPhone Marc Jacobs. Manteau en cuir à franges Schacky and Jones.

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Combinaison en taffetas de soie imprimée Dior. Haut brodé à col rond Tory Burch. Pantalon à impressions (drapé en ceinture) Etro. Sandales de gladiateur en satin noir Sportmax. Chaussettes Falke. Pochette Anya Hindmarch.

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Robe noire sans manches avec ornements et coutures dĂŠcoratives Prada.

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Robe en coton et soie Jil Sander. Manteau court By Malene Birger. Bottes Ă talons compensĂŠs en bois Prada. Mannequin Antonia Wesseloh @ Modelwerk Coiffure & Maquillage Fee Romero @ Agency Nina Klein Avec produits Dior

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NORMALE SUPÉRIEURE Attention, vague de fond: les basiques moitié classiques, moitié sport descendent des podiums dans la rue. Un style subtil à ne pas confondre avec le normcore négligé. Un vent de liberté qui invite à jouer sur les proportions. Photographie CHRISTINE KREISELMAIER S t ylisme BASMA KHALIFA

Pull en laine mélangée, Chloé. Pull en laine et coton (autour de la taille), Bella Freud. Jupe-culotte marine en lin et polyester, Acne Studios.

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Chemisier en coton, Maison Martin Margiela. Jupe-culotte marine en lin et polyester, Acne Studios. Boots cloutĂŠes en cuir, Saint Laurent par Hedi Slimane.

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Pull en coton mélangé, Bella Freud. Veste en laine structurée, Saint Laurent par Hedi Slimane. Short en soie rehaussé de dentelle, Donna Karan. Escarpins en cuir, Diane von Fürstenberg.

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Manteau gris en laine, Maison Martin Margiela. Chemisier rose en crĂŞpe de coton, Givenchy par Riccardo Tisci.

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Salopette en jean, A.P.C. T-shirt en coton blanc, Alexander Wang.

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Pull rose en néoprène et jean, tous deux Acne Studios. T-shirt en coton blanc, Alexander Wang. Bottes en cuir rouge, Maison Martin Margiela. Mannequin Chloé Lecareux @ VIVA Models Coiffure Atsushi Takita Maquillage Tina Solberg Assistant Rob Walker

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THE WORLD Le célèbre château de Leopoldskron à Salzbourg n’est pas seulement connu via l’impératrice Sissi. En 1965, il a servi de décor au film légendaire «La mélodie du bonheur», avec Julie Andrews dans le rôle principal. En décembre dernier, Karl Lagerfeld y présentait son défilé des Métiers d’Art, dont les vêtements arrivent en boutique. Il a fait résonner le Sound of Chanel à travers la ville et par-dessus le monde. Par SANDRA BAUKNECHT

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MODE Il a fallu six mois pour créer la parfaite ambiance rococo au Château de Leopoldskron, à Salzbourg.

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«La mode autrichienne est immortelle» Karl Lagerfeld 124

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PHOTOS: ZVG, CHANEL

Jaquette à la Chanel.

Broderie de la maison Lesage pour Chanel.

e jour-là, il neige légèrement. Salzbourg est parée de sa plus belle atmosphère de Noël. Dans les ruelles, on croise beaucoup de monde étonnamment bien habillé. Toutes ces silhouettes élégantes ont répondu à l’invitation Chanel. Après avoir fait escale à Shanghai, à Edimbourg, ou encore comme l’année passée à Dallas, Salzbourg inspire aujourd’hui le défilé des Métiers d’Art de la maison française. Il ne s’agit pas d’un défilé Haute Couture avec ses modèles uniques, mais d’une collection de prêt-àporter disponible dans les boutiques Chanel dès ce mois de mai. Bien sûr, le travail et les matériaux sont particulièrement soignés, déployant le savoir-faire artisanal exceptionnel des célèbres ateliers parisiens qui œuvrent pour la maison. Ceux-là sont au nombre de dix: la Maison Lesage et l’Atelier Montex (broderies), Desrues (accessoires de mode et boutons), Lemarié (plumes), Massaro (chaussures), Goossens (orfèvrerie), Maison Michel (modiste), Guillet (fleurs en tissu), Causse (gantier) et Lognon (maître plisseur). Pour contribuer à la pérennité de ses fournisseurs, Chanel a fondé sa propre filiale, Paraffection. La veille, avant que les invités n’affluent des quatre coins du monde pour admirer la collection dans ses moindres détails, Chanel a donné un dîner en l’honneur de Karl Lagerfeld dans le célèbre St. Peter Stiftskeller. Lui-même porte un Janker – «de Lanz», comme il me le confiera le lendemain. «Enfant, je portais toujours ce genre de chose. Mes parents les achetaient ici, à Salzbourg. En Allemagne du Nord, personne ne portait ça, mais déjà, je n’avais qu’un rêve: être différent des autres. A l’école de mon village, les élèves portaient des pulls tricotés main par leur maman, des petites chemises et des culottes courtes. J’étais une curiosité.» Raffinement de l’hospitalité autrichienne: vin chaud, crêpes, Kaiserschmarrn et autres délices. Pour lancer la soirée, le somptueux court métrage de Karl Lagerfeld, Reincarnation, est projeté en plein air. MAI 2015

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RÉSURRECTION, LÉGENDES, PREMIÈRE L’empereur Karl surprend encore et toujours par ses idées brillantes. Le top model Cara Delevingne incarne une serveuse et Sissi, Pharrell Williams joue un garçon d’ascenseur et l’empereur FrançoisJoseph, tandis que Géraldine Chaplin interprète Coco Chanel. L’improbable couple impérial flotte sur le décor. La star musicale américaine crée d’emblée un tube avec la bande originale du clip «CC the World» tandis que Cara fait ses débuts de chanteuse. Le célèbre CC prononcé à haute voix évoque instantanément Sissi. C’est Karl – qui d’autre que lui? – qui en a eu l’idée. Au cours de l’interview, il raconte: «J’ai eu l’idée de ce jeu de mots. Il est si bête que je suis étonné que personne n’y ait pensé avant moi. Pragmatisme primaire.» Le film évoque un épisode de la vie de Coco Chanel, quand cette dernière aurait admiré l’uniforme du garçon d’ascenseur de l’hôtel Mittersill à Salzbourg. «C’est ici que Chanel a trouvé l’inspiration pour sa célèbre veste, m’apprend Lagerfeld. Celle du liftier était simplement pourvue de quatre poches plates. Elle a fait la même en tweed avec des rebords, comme un contre-pied du complet masculin trois boutons.» Je lui demande d’où il sait cela. «Je l’ai lu quelque part. Les histoires, il m’arrive de les inventer. Mais celle-ci est vraie. Je ne suis que le piètre metteur en scène de la mémoire de mon propre passé.»

Karl Lagerfeld sur le tournage du clip «Reincarnation».

Cara Delevingne et Pharrell Williams sont l’Impératrice Sissi et l’Empereur François-Joseph.

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Chanel, le défilé des Métiers d’Art à Salzbourg.

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KARL, CARA, KENDALL Le lendemain matin, le château de Leopoldskron brille de mille feux. La collection est présentée à trois reprises: matin, midi et soir. Les invités des deux premiers shows sont priés de ne rien poster sur les réseaux sociaux afin de ne pas gâcher l’effet de surprise pour la représentation du soir. Cette consigne n’est malheureusement pas toujours respectée. L’atmosphère des différentes pièces est tellement prenante! Les étagères luxueusement garnies, les coupes en argent, les porcelaines, les sièges en velours et les antiquités délicates rappellent l’époque de Max Reinhardt, le fondateur du Festival de Salzbourg, qui fit l’acquisition de la propriété en 1918 et qui la restaura amoureusement pendant plus de vingt ans. Les magnifiques espaces de ce château rococo sont opulents, mais Lagerfeld y a insufflé de sa propre magie. «Tout cela a pris six mois, se souvient-il, de la conception au choix des étoffes et des meubles. Même les salles de bain ont été créées pour nous. Les antiquités proviennent de Vienne, de Munich ou de Londres. Il a fallu également procéder à toutes les réservations d’hôtel à l’avance, Salzbourg n’est finalement pas un village abandonné.» Avant le show – j’assiste au premier show – thé, café, jus et diverses spécialités autrichiennes sont proposés. Le spectacle débute! J’inspire littéralement tout en moi, tant cette collection est époustouflante. «La mode autrichienne est immortelle, dit Lagerfeld, mais j’admets que le costume folklorique est plus facile à porter pour les hommes, chez les femmes il peut s’avérer un peu kitsch. C’est cependant un des rares looks folkloriques toujours portés de nos jours.» L’invitée qui s’attend à voir des dirndl traditionnels se sera trompée. Lagerfeld ne copie pas. Il réinterprète, revisite et crée des looks inédits qui provoquent instantanément les soupirs d’admiration de l’assemblée. Son penchant pour la ville de naissance de Mozart s’exprime au travers de chapeaux à plumes, d’applications de fleurs extraordinaires et de broderies précieusement travaillées. Les emblématiques culottes de cuir occupent une place importante, lacées au genou comme le veut la tradition, sous forme de short ou encore de sac. Associé aux manteaux en laine bouclée, ce chic alpin est impressionnant d’exigence. Les cœurs battent plus fort à la vue des sabots décorés d’édelweiss, des manteaux en loden, des colliers ras du cou, des dentelles, des nœuds en velours et des sacs exceptionnels présentés en abondance. Le spectateur a l’embarras du choix, chaque tenue surprend par sa nouveauté et par le soin apporté au savoir-faire artisanal. Je me sens aimantée par une veste recouverte de plumes et d’applications de fleurs. On devine à peine tout le travail que réclame une telle pièce. D’ailleurs, le créateur le 128

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Toute la splendeur de la faune et de la flore alpines minutieusement brodée sur une veste.


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PHOTOS: CHANEL

La rédactrice en chef de L’OFFICIEL Suisse Sandra Bauknecht, avec Karl Lagerfeld.

confirme: «J’admire la patience de ces artisans. Je deviendrais fou. Lorsqu’on visite l’atelier, il y règne toujours une atmosphère incroyable. Beaucoup de jeunes y travaillent. Une fois que nous avons réuni tout ce dont nous avons besoin, comme les étoffes ou les échantillons de broderie – ce sont les broderies qui prennent le plus de temps à réaliser – les ateliers disposent d’environ deux mois pour parfaire la collection d’un point de vue technique. Nous avons commencé cette collection juste après le défilé de prêt-à-porter d’octobre et nous sommes maintenant début décembre.» Les derniers looks en noir et blanc écrivent l’ode de Lagerfeld au dirndl. Ils sont portés par Cara Delevingne et Kendall Jenner. Avec leurs grandes pierres dans les cheveux, les deux mannequins, qui sont aussi les visages de Chanel, ressemblent à Sissi. Karl les adore: «Kendall est formidable. Elle ressemble à sa mère, une femme intéressante, amusante et intelligente. Elle a une plus belle silhouette que sa sœur. Je connais Cara depuis qu’elle est petite. Elle est spéciale. Hier elle était ici pour les essayages, puis elle s’est envolée pour Londres pour une remise de prix, et elle est revenue ce matin en jet privé.» Du pur Lagerfeld. Comme lorsque je lui demande comment il arrive à gérer toutes ces collections et ces lignes, et qu’il me répond, à la prussienne: «Je ne le sais pas, et il vaut mieux ne pas poser la question. L’appétit vient en mangeant. Les idées viennent en travaillant. Je ne crois pas aux vacances, à l’inspiration et à toutes ces bêtises. On doit travailler pour la corbeille à papier, et ce qui en réchappe peut être utilisé. Je rentre demain et le travail continue. Les vacances, c’est pour les employés de bureau.» Un véritable empereur ne saurait prendre de vacances. Et puis, lorsqu’on y pense, le style Chanel, si singulier, si emblématique, est devenu une forme de costume. Mais plus universel que traditionnel. Iconique.

Cara Delevingne et Kendall Jenner.

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« NO GOLD-DIGGING FOR ME… I TAKE DIAMONDS! » MAE WEST

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GRAND BAIN La haute joaillerie ose un grand plongeon dans le luxe, la mousse et la volupté. P h o t o g r a p h i e J E A N - D A N I E L L O R I E U X S t y l i s m e E M I LY M I N C H E L L A

Collier en or blanc serti de diamants taille brillant, Louis Vuitton. Manchette en or gris et diamants, Chopard. Montre «Reine de Naples» en or blanc pavée de diamants, cadran en or argenté et nacre naturelle, collection «Rêve de plume», Breguet. Bague «Oursin» en or blanc, diamants chocolat, diamants blancs et saphirs roses, Lorenz Bäumer. Bracelet «Elephant Limited Edition» en or blanc, diamants et jade, Roberto Coin.

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Collier «Voyage dans le temps» en or gris, tourmalines indigolites et diamants. Manchette «Emprise» en or jaune, Louis Vuitton. Montre «Cadenas Sertie» en or jaune, diamants et nacre, Van Cleef & Arpels. Bague «Mitza» en or jaune, diamants et laque chocolat, Dior Joaillerie.

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Collier «Franges Swing» en or blanc serti de diamants taille rond et de diamants taille baguette. Bague «Franges Solaires» en or blanc sertie d’un diamant taille ovale et de diamants taille brillant, Chanel Haute Joaillerie. Bracelet deux ors gravé serti d’émeraudes et de diamants, Buccelati.

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BIJOUX Collier haute joaillerie «Serpenti» en or rose pavé diamants. Bracelet haute joaillerie «Serpenti» en or rose, deux diamants taille poire et pavage diamants, Bulgari. Bracelet «Trinity» six anneaux trois ors sertis de diamants. Bracelet «Trinity» XL trois anneaux trois ors sertis de diamants. Bague en platine sertie de diamants taille rond, de cinquante grenats taille rond et ornée d’une topaze orange taille ovale, Cartier. Combinaison en dentelle et soie, La Perla. Mannequin Dolores Doll @ Ford Models Beauté Miky avec produits Lancôme Coiffure Hugo Raiah Assistants photo Axel Roumy, Guillaume Ombreux, Eva Barat Assistenz stylisme Lola Tirand Merci à l’hôtel Peninsula Paris.

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DANS L’INTIMITÉ DE …

VALÉRIE MESSIKA Si vous êtes avide d’opulence et de glamour parisien, la joaillerie Messika a tout ce qu’il vous faut. Valérie Messika place d’ailleurs la beauté du diamant au centre de ses créations, chaque conception étant faite pour souligner l’éclat inhérent au joyau. P a r F R A N Ç O I S C A S T R I L L O P h o t o g r a p h i e S T E P H A N I E V O L P AT O

Valérie avec son mari, Jean-Baptiste Sassine et leurs deux enfants, Romane, 3 ans, et Noah, 1 an.

Bracelet «Amazone Skinny», or rose 18 carats et diamants 4,10 carats, Messika, CHF 28 550

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LA VIE à d’autres jeux. Parfois, il rentrait à la maison avec une poignée de diamants dans un petit sac qu’il transportait pour son travail, on s’asseyait et on regardait les pierres ensemble. Il me demandait: «Quelle est ta préférée?» et me faisait aussi choisir mes pierres favorites en fonction de leur forme, de leur couleur, de leur taille… Jouer avec des diamants étant enfant m’a permis de travailler les pierres de manière très informelle pour créer mes modèles. Quel est le point de départ de l’aventure Messika? J’ai vraiment tout appris chez moi. J’ai étudié le marketing et la communication et su très tôt que je ne voulais pas travailler dans le négoce du diamant. Mais mon père souhaitait me montrer sa manière de travailler, d’autant plus que j’étais l’aînée d’une fratrie de six enfants. J’ai accepté et pu découvrir toute l’organisation de son entreprise. De par mon approche marketing de l’industrie diamantaire, j’avais pu constater le regroupement de marques puissantes autour de la place Vendôme à Paris (Cartier, Van Cleef, Chopard…), puis celui de marques plus petites proposant des bijoux à prix abordable, mais rien entre les deux. Dans l’industrie de la mode, ce fossé était comblé par de nouvelles marques proposant des prix intermédiaires. Mon idée consistait à développer une activité dédiée à la vente de bijoux en diamant allant de 500 à 5 000, voire 10 000 euros. C’est là qu’a débuté l’aventure «Messika». Qu’avez-vous tiré de l’expérience de votre père? Quand j’ai commencé à travailler avec lui, nous voyagions beaucoup ensemble. J’ai appris comment acheter et négocier des diamants. Mais j’ai aussi appris à quel point chaque pierre était unique: sur l’ensemble des diamants extraits, seuls 2 % sont exploitables en joaillerie. C’est aussi une matière première qu’on ne peut reproduire. Travailler le diamant n’est donc pas donné à tout le monde.

«J’aime la pureté, la simplicité des créations. Un diamant peut vite devenir tape-à-l’œil. Ajouter beaucoup d’or pour tenir les pierres n’est donc pas toujours une bonne idée...»

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a joaillerie, Valérie Messika a ça dans le sang. Admirer et jouer avec des pierres précieuses dès sa plus tendre enfance l’a poussée à en apprendre davantage sur l’activité de son père, diamantaire de renom. En 2005, elle décide de fonder Messika, sa propre marque de joaillerie, empreinte de créations dynamiques, modernes et minimalistes. Travaillant désormais avec son mari, JeanBaptiste Sassine, directeur général de l’entreprise, la créatrice nous reçoit dans son cocon aux abords de Paris pour évoquer son quotidien et l’essor de sa marque, qui vend de la joaillerie et de la haute joaillerie au Moyen-Orient et dans le monde entier. 140

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L’OFFICIEL Schweiz: Que vouliez-vous faire étant enfant? VALÉRIE MESSIKA: Je ne savais pas trop, en fait. Je ne me suis jamais dit: «Je veux être vétérinaire» ou «Je veux être créatrice». Une chose est sûre, je voulais devenir femme d’affaires. Je jouais avec mon père et faisais semblant de porter des montagnes de dossiers. Mais je n’avais qu’une très vague idée de mon avenir. Votre père est à la tête d’une société de négoce de diamants: à quel point vous a-t-il influencée? Quand j’étais petite, mon père était incapable de se poser pour jouer avec moi à la poupée ou

Lors du lancement de Messika en 2005, quel était le rôle de votre père? Il était ce qu’on peut appeler un mentor de l’ombre, toujours présent. Lui et moi avions établi certaines règles: ne jamais copier l’œuvre d’un autre joaillier et travailler uniquement le diamant, rien que le diamant. J’ai lancé la marque «Messika» avec mon mari, Jean-Baptiste. Son père travaillait lui aussi dans le négoce du diamant, il a donc une certaine expérience de cette industrie. Dans un sens, nous avons le même vécu. Il était à mes côtés lorsque j’ai commencé à créer mes premiers bijoux. La marque n’existait pas encore à ce moment-là. Nous avions des partenaires et distribuions nos produits par leur intermédiaire. Finalement, en 2005, nous avons décidé de présenter nos propres bijoux Messika.


LA VIE Comment avez-vous défini le style minimaliste si caractéristique de la marque? J’ai simplement suivi mes propres goûts. J’aime la pureté et la simplicité. Un diamant peut vite devenir tape-à-l’œil. Ajouter beaucoup d’or pour tenir les pierres n’est donc pas toujours une bonne idée. Quand j’étais enfant, je me rappelle avoir été très touchée par les petites pierres étincelantes, beaucoup plus que par les pierres plus grosses. Les petits diamants étaient semblables à des pierres magiques. C’est pourquoi l’une de mes premières créations était la plus pure de toutes: un collier de diamants. Je m’efforce toujours de créer des bijoux intemporels. Acheter un collier ou un bracelet de diamants constitue un investissement. C’est pourquoi le bijou ne peut pas passer de mode. Où puisez-vous votre inspiration? D’une accumulation d’éléments divers et variés. Je suis très inspirée par l’art. J’adore l’œuvre de Calder et son jeu de lumières. Mon père possédait l’un de ses mobiles et quand j’étais plus jeune, je jouais avec et le regardais retrouver son équilibre. Les femmes constituent également l’une de mes sources d’inspiration: leur façon de se mouvoir, la manière dont elles mélangent leurs bijoux avec une robe, un sac et une paire de chaussures… Y a-t-il des femmes qui vous inspirent particulièrement? Les bijoux Messika sont conçus pour différents types de femmes: notre cliente peut être romantique, un peu plus «rock» ou même légèrement avant-gardiste… Mes créations sont faites pour convenir à bon nombre de femmes car elles sont intemporelles. Je suis très inspirée par des femmes telles que Kate Moss ou Daria Werbowy, mais également par de véritables icônes comme Elizabeth Taylor ou Grace Kelly.

Bague «Barette», or blanc 18 carats et diamants 0,10 carat, Messika, CHF 650

«Jouer avec des diamants étant enfant m’a permis de travailler les pierres de manière très informelle pour créer mes modèles…» MAI 2015

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LA VIE Quelles sont vos créations Messika pré férées? Je dirais le bracelet «Skinny», de la collection «Skinny», je l’adore! Il est moderne, on peut le porter tous les jours mais c’est aussi un bijou précieux et intemporel qu’une mère peut transmettre à sa fille. J’aime également la bague «Amazone Double», en or rose, portée récemment par Beyoncé lors de son escapade parisienne. La bague «Move», devenue l’un des modèles emblématiques de la marque, fait aussi partie de mes pièces favorites. Et pour finir, j’aime porter la boucle d’oreille «Angel», qui suit la tendance du bijou d’oreille. Comment s’effectue le processus de création des nouvelles pièces chaque année? La date butoir survient au moment du Salon mondial de l’horlogerie et de la bijouterie de Bâle. Tout se joue à Baselworld, là où nous soumettons nos nouvelles collections. Je suis toujours très en retard car je dois gérer pas mal de choses, pas seulement la production mais aussi la gestion de la marque, la production visuelle, etc. Je travaille sur de nouvelles créations avec mon cousin, qui était auparavant négociant en diamants. Il est très créatif et m’aide énormément: il lit beaucoup de magazines et est toujours à l’affût de nouvelles tendances. Travailler à ses côtés me permet d’aller encore plus loin. Dès la première esquisse, nous tentons de révéler nos meilleurs atouts jusqu’au bijou fini. Tout est dans le détail: un beau bijou, c’est une superposition de détails. Diane von Fürstenberg a récemment comparé les bijoux aux épices: ils ajoutent ce «petit plus» à une tenue. Tout comme une paire de chaussures, les porter ne doit être ni douloureux ni gênant. Mon but est de faire oublier aux femmes qu’elles portent des bijoux. A quel point le déploiement de Messika en haute joaillerie modifie-t-il votre processus de travail? Nous sommes en train de construire un atelier au 6e étage, juste au-dessus de nos bureaux, afin de pouvoir contrôler toute la production de haute joaillerie. Avoir une équipe entièrement dédiée à l’étage au-dessus m’est très utile. Le concept de haute joaillerie est né lorsque j’ai eu suffisamment confiance en moi pour créer de telles pièces. J’ai alors pensé que notre marque possédait une réelle identité. Mon père ayant accès à des pierres d’exception, cela aurait été dommage de ne pas les utiliser pour créer de la haute joaillerie. Qu’est-ce qui a changé au cours de ces dix dernières années, depuis le lancement de Messika? Nous avons connu pas mal de changements! L’aspect le plus marquant est sans doute la reconnaissance de la marque. Messika reste une marque assez méconnue mais elle s’est développée de manière spectaculaire. Rencontrer nos clients en boutique et avoir un retour direct sur nos produits est tout 142

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ne le revois que le soir! Les journées ne sont jamais les mêmes: je travaille sur des tas de choses à la fois. Je vais par exemple travailler sur la production, puis je vais me consacrer à notre prochaine campagne publicitaire. Nous avons eu la chance de collaborer avec le photographe Mario Sorrenti et le mannequin Malgosia Bela lors de notre dernière campagne. Elle était absolument parfaite car elle représente très bien la marque; à presque quarante ans, elle reste superbe.

Bague «Arthemis», or blanc 18 carats et diamants 0,88 carat, Messika, CHF 5 265

bonnement incroyable. Entendre nos clients nous dire «Je suis accro à votre marque!» ou «Ma femme avait des étoiles plein les yeux lorsque je lui ai offert une bague Messika» est pour nous extrêmement gratifiant. Nous avons ouvert la boutique il y a un an, en décembre 2013, le jour même de la naissance de ma seconde fille. Votre mari, Jean-Baptiste Sassine, travaille à vos côtés et est aujourd’hui directeur général de Messika. Avez-vous des difficultés à concilier vie professionnelle et vie familiale? Travailler avec son mari n’est pas toujours facile. Mais nos rôles dans l’entreprise sont très différents, ce qui fait que l’on ne se croise jamais au travail. Jean-Baptiste se concentre sur l’aspect commercial: nous employons aujourd’hui plus de cent personnes et c’est lui qui est chargé des ventes, de l’aspect financier et des problèmes du quotidien. Pendant ce temps, je travaille sur de nouvelles créations et tente de réfléchir au futur de la marque. Je consacre également beaucoup de temps à la gestion de la marque; la perfection réside selon moi dans les détails. Délivrer une image et un message cohérents par le biais de notre communication est donc essentiel à mes yeux. Notre marque est encore jeune et, contrairement à Van Cleef, nous n’avons pas de passé sur lequel nous baser: notre propre histoire s’écrit en ce moment même. À quoi ressemble une journée dans la vie de Valérie Messika? Je me lève assez tôt pour m’occuper de mes enfants, Noah (1 an) et Romane (3 ans), et prépare le premier biberon de la journée. Je pars ensuite au travail en scooter avec mon mari. Une fois au bureau, on se sépare et je

Vous avez adopté un mode de vie très moderne, vous travaillez avec votre mari tout en restant plutôt indépendante… En effet, et notre vie de couple n’en est que plus riche et et plus dynamique. La joaillerie Messika est un peu comme notre troisième enfant. Travailler sur le même projet constitue une vraie force. Nous partageons la même passion, nous pouvons parler travail et être là l’un pour l’autre. Nous sommes dans le même bateau et construisons notre projet ensemble, main dans la main. Nous sommes heureux d’être parents aujourd’hui, de partager d’autres aspects de la vie et de nous détendre un peu: élever des enfants n’est pas facile mais cela permet de couper avec le travail, de se poser et de jouer avec eux. Que peut-on attendre de vous à l’avenir? Nous allons continuer à travailler sur de nouvelles créations et allons ouvrir de nouvelles boutiques au Kazakhstan et, avec un peu de chance, au Qatar en 2016. Nous espérons voir Messika se développer encore davantage. Le nombre de nos employés a doublé ces dernières années. Avec un peu de chance, nous continuerons à vendre nos bijoux dans le reste du monde. www.messika.com


LA VIE Valérie chez elle en banlieue parisienne avec son mari, Jean-Baptiste Sassine, lui-même directeur général de Messika.

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LA VIE Chaque matin, la Cité des Anges devant soi.

UN JOUR AVEC ROSETTA GETTY Elle est née à Los Angeles, ville qu’elle adore et où elle vit avec son mari et ses quatre enfants. La fondatrice de la marque qui porte son nom nous dévoile son style et ses adresses. P a r F R É D É R I Q U E D E D E T P h o t o g r a p h i e N AT H A N A E L T U R N E R

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ous retrouvons Rosetta dans la maison d’architecte où elle vient de s’installer, après sept ans de travaux, avec son mari, l’acteur Balthazar Getty, et leurs quatre enfants. Construite sur un point culminant, cette bâtisse a une vue imprenable sur Los Angeles, ville où Rosetta est née il y a un peu plus de quarante ans. Rosetta aime cette ville. Elle a grandi dans le quartier de Silver Lake. Excepté une parenthèse de quelques années de mannequinat en Europe, elle a toujours vécu ici. Elle a passé son adolescence à West Hollywood, le quartier de prédilection de son futur mari: «On aurait dû se croiser mille fois, on avait les mêmes amis, fréquentait les mêmes endroits. Sûrement une question de timing, car quand nous nous sommes enfin rencontrés, nous avons tout de suite su.» C’était il y a seize ans. Coup de foudre, mariage et la naissance de Cassius, 14 ans aujourd’hui et saisissant portrait de son grand-père John Paul Getty III (tristement célèbre pour avoir été kidnappé en Italie en 1973; son grand-père, l’homme le plus riche du monde à l’époque, n’accepta de payer la rançon qu’à l’arrivée, par courrier, de l’oreille de son petit-fils dans la rédaction d’un quotidien italien). L’année dernière, Rosetta Getty a lancé sa ligne de prêt-à-porter éponyme. Elle n’est pas novice dans le métier. Au début des années 1990, sous son nom de jeune fille, Rosetta Millington, elle a démarré une ligne de vêtements de luxe pour enfants et rencontré un très grand succès. Puis, en 2006, elle a dessiné des robes du soir et a installé un atelier couture pour les grandes occasions. Baptisée Riser Goodwyn, cette griffe habilla Kristen Stewart, Kirsten Dunst, Heidi Klum et beaucoup d’autres stars sur les tapis rouges de Hollywood. Avec la naissance de June, son quatrième enfant, Rosetta fait une pause. «Dès que June est entrée au jardin d’enfants, je n’ai eu de cesse de remonter une maison de mode. J’attendais le bon moment mais avec quatre enfants et un mari qui compte un peu comme un cinquième, ce

Dans son studio, installé dans son ancienne maison.

n’était jamais le bon moment!» Elle se lance et, une année plus tard, elle a déjà posé son style et distribue sa marque dans vingt-cinq points de vente. Après un café au soleil avec vue sur la ville, nous partons, conduites par son assistante, pour une tournée rythmée par ses adresses préférées. Premier arrêt, son bureau-studio installé dans son ancienne maison (aussi baroque que la nouvelle est minimaliste), d’où elle pilote sa nouvelle aventure. «Mes vêtements s’adressent à une femme comme moi, active, féminine, qui n’a pas forcément le temps de se changer pour

dîner, mes pièces se portent du matin au soir et se mixent pour un effet plus ou moins habillé.» Effectivement, elle ne quittera pas son tailleur pantalon et son manteau léger, remplaçant juste le chemisier par un petit pull pour le dîner, où, après une journée bien remplie, Rosetta retrouvera sa famille au Chateau Marmont. Son fils, Cassius, ses filles, Grace, 12 ans , Violet, 11 ans, ravissant garçon manqué, et June, 7 ans, ont déjà commandé leurs plats favoris depuis la voiture. Balthazar arrive d’un rendez-vous dans le quartier, nous les laissons savourer ce moment. MAI 2015

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1. Galerie Half Son antiquaire préféré. Rosetta Getty y chine des meubles signés des années 1950. 6911 Melrose Avenue

5. Family Books Sa librairie d’art, une immense source d’inspiration pour elle, toujours sur Fairfax. 436 N Fairfax Avenue

2. Just One Eye Sa boutique de vêtements, qui est aussi un de ses points de vente à West Hollywood. 7000 Romaine Street

6. Canter’s Deli À l’heure du goûter, direction Fairfax, le quartier voisin de West Hollywood en pleine mutation, au Canter’s Deli, un monument intact des sixties, où nous dégustons de délicieux biscuits. 419 N Fairfax Avenue

3. LACMA Library Au musée d’art du comté de Los Angeles. Rosetta collectionne depuis longtemps et a acheté sa première pièce, un tableau de Robert Motherwell, il y a vingt ans. Ici, sous «Levitated Mass», l’œuvre réalisée entre 2011 et 2012 par l’Américain Michael Heizer: un rocher de 340 tonnes fixé au-dessus d’une tranchée dans laquelle les visiteurs peuvent circuler. 5905 Wilshire Blvd 4. Supreme Le paradis des skateurs depuis deux décennies. Ce label enchaîne les collaborations avec de grands artistes. Rosetta y achète des vêtements pour son mari et son fils. 439 N Fairfax Avenue

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7. Ammo Pour un déjeuner autour d’un burger délicieux. 1155 N Highland Avenue 8. Chateau Marmont Rosetta et Balthazar Getty et leurs enfants, de gauche à droite: Violet, Cassius, June et Grace. 8221 Sunset Blvd, West Hollywood


LA VIE

6.

4.

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8. 7.

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BEAUTÉ

Répare les mains agressées: «Lipid Re-plenishing and Repairing Preparation» de Nescens, (30 ml), CHF 155

Apporte à la peau 24 heures d’hydratation: «Avojuice Ginger Lily» de OPI, (30 ml), CHF 6

Pour des mains douces: «Crème Jeunesse des Mains» de Clarins, (100 ml), CHF 30

MAINS DE VELOURS Les mains sont la partie du corps que nous lavons le plus souvent. Le beurre de karité, l’huile de coton et la vitamine E permettent de régénérer leur peau très sollicitée. La première qualité d’une bonne crème? Pénétrer rapidement sans laisser de film gras. Nota bene: il existe enfin un soin qui désodorise les paumes! Prend soin des mains sollicitées: «Advanced Essential Energy Hand Nourishing Cream» de Shiseido, (150 ml), CHF 45

Rend la peau douce et soyeuse, sans effet gras: «24 Baume Anti-Âge Mains et Ongles» de Maria Galland, (40 ml), CHF 30

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P a r VA L E S K A J A N S E N

Des minéraux nourrissants issus de la mer Morte pour les mains abîmées: «Water Mineral Hand Cream» de Ahava, (100 ml), CHF 25

Pénètre rapidement, nourrit la peau et les ongles: «Crème Mains» de Decléor, (50 ml), CHF 25

Prévient l’apparition de taches tout en soignant les ongles: «Le Soin Eclat Régénérant Mains & Ongles» de Evidens, (75 ml), CHF 120


La gagnante ou le gagnant sera informé(e) par écrit. Aucun versement en espèces. Aucune correspondance ne sera échangée au sujet du jeu-concours. Tout recours juridique est exclu. Les données des participants ne seront ni utilisées à des fins publicitaires, ni transmises à des tiers.

JEU-CONCOURS

DES LÈVRES ENVOÛTANTES! CLINIQUE POP COLOUR�+�PRIMER NOUVEAU: à la fois rouge à lèvres aux couleurs intenses et base CRAQUEZ

GAGNEZ

Les composants de la base dessinent les lèvres, homogénéisent le teint et hydratent la peau et les couleurs soutenues tiennent longtemps. Street style ou look épuré? Minimaliste ou ultra-sérieux? Du doux rosé au rouge foncé, les nouvelles nuances conviennent à toutes les envies et à tous les types de peau.

Vous souhaitez faire partie des cinq heureux gagnants qui pourront essayer l’intégralité de la palette de rouges à lèvres Pop de Clinique d’une valeur de CHF 530 avant le début officiel de sa commercialisation mi-mai? Envoyez simplement un e-mail avec vos nom et adresse à clinique@lofficiel.ch

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TRAVEL

CÔTE DE LA PAIX P a r P AT R I C K H E V E N

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PHOTOS: DR, CAP ROCAT

L’ancienne forteresse militaire de Cap Rocat fut construite sur la baie de Palma de Majorque il y a plus d’un siècle, durant la guerre opposant l’Espagne aux États-Unis. Depuis 2010, ce site unique sert d’écrin à un hôtel zen, luxueux et sans pareil.


TRAVEL

PHOTOS: DR, CAP ROCAT

I

ci, dans cette propriété isolée et lovée dans la roche, une main a habilement transformé les wagons de munitions en tables de nuit, tandis que lesdites munitions ont été converties en poignées de porte. Plus loin, les tapis et les meubles orientaux des salons rendent un hommage esthétique à l’héritage maure de l’île. Bienvenue dans l’ancienne forteresse militaire de Cap Rocat et ses 24 suites totalement atypiques. Et bienvenue dans le plein soleil qui inonde ses terrasses pacifiques d’où le souvenir des canons et de la poudre a été effacé. Ce n’est pas tout. Pour planter une décoration qui n’a rien à voir avec les clichés d’un luxe international désormais trop vu et trop rebattu, l’architecte espagnol Majorque Antonio Obrador a demandé à des artisans locaux de réaliser meubles et tissus selon des méthodes ancestrales. Le blanc règne en maître, conférant sérénité et luminosité à chacune des chambres. Pour prolonger ces noces du passé et du présent, l’hôtel organise des concerts et des cocktails dans l’ancienne poudrière. Séparé du reste de la forteresse, ce site est parfait pour accueillir des soirées animées sans troubler la paix des chambres. L’hôtel propose aussi un incroyable déjeuner de style pique-nique, servi dans des paniers déposés sur les terrasses des suites, et dont le menu conjugue sélection délicate et cuisine raffinée. Abandonnée en 1996, cette forteresse du XIXe siècle a donc repris vie grâce à Antonio Obrador et à son désir de créer un hôtel luxueux et moderne tout en respectant l’authenticité de ce site à forte valeur historique. L’ouvrage de Cap Rocat fut construit pour lutter contre une éventuelle invasion américaine. Histoire de surprendre les navires des envahisseurs, seul un cap rocheux est visible des flots, la bâtisse étant partiellement encastrée dans la roche, ce qui en faisait une construction particulièrement audacieuse pour l’époque. Moderne mais doté d’une âme: Cap Rocat ou le mariage trop rare du luxe hédoniste et de l’esprit d’un lieu. MAI 2015

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TRAVEL

INSIDER INFOS SUITES: Cap Rocat compte 24 suites disposant toutes d’une magnifique terrasse avec vue sur la Méditerranée. Pour un séjour parfait et une tranquillité absolue, réservez la suite «El Cabo» incluant terrasse sur le toit et piscine privée. POINTS FAIBLES: Aucun, à moins de vouloir plus d’animation. L’hôtel est une oasis d’une tranquillité absolue, mais Palma de Majorque ne se trouve qu’à 20 minutes... TROIS RAISONS DE QUITTER VOTRE SUITE: Découvrez la capitale de Majorque et ses nombreux restaurants, profitez de la plage privée et de la magnifique baie, et mangez al fresco au Sea Club, avec vue sublime sur la baie de Palma. COMMENT S’Y RENDRE: L’hôtel est situé à seulement 20 minutes de l’aéroport de Palma. Plusieurs vols par jour au départ de Bâle, de Genève et de Zurich avec SWISS.

PHOTOS:

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MAI 2015


Découvrez sans plus attendre L’OFFICIEL Suisse! 3 numéros au prix de CHF 20 seulement (au lieu de CHF 36)

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Par e-mail: abo@lofficiel.ch


TRAVEL

MARIA HATZISTEFANIS:

COTSWOLDS

Il y a 16 ans, l’ex-rédactrice Maria Hatzistefanis fondait Rodial, marque de soins pour la peau. Aujourd’hui, l’entreprise est devenue une maison de beauté d’envergure internationale et vient de lancer sa première ligne de maquillage – en Suisse, exclusivement disponible chez Marionnaud. Les adresses secrètes et discrètes d’une Grecque qui recharge ses batteries dans la campagne so british.

VOTRE LIEU DE RÉSIDENCE PRÉFÉRÉ? Nous passons nos week-ends dans notre maison des COTSWOLDS, une chaîne de collines nichées au cœur d’une campagne à perte de vue parsemée de villages historiques situés au nord de Bath et à l’ouest d’Oxford, au Royaume-Uni. C’est un sanctuaire où je peux me détendre, faire beaucoup de yoga et être en harmonie avec la nature. 154

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PHOTOS: DR

Par SANDRA BAUKNECHT


TRAVEL VOTRE SALON DE THÉ PRÉFÉRÉ? PATISSERIE VALERIE, pour déguster des scones à se damner. 4 Southgate Street, Gloucester, Gloucester shire, + 4 4 14 5 2 3 0 1 5 8 4 2 0 8 . High Street, Cheltenham, Gloucs, +44 124 2 513 4 6 5.

VOS PRODUITS DE BEAUTÉ INCONTOURNABLES POUR LE WEEKEND? Le baume RODIAL GLAM BALM MULTI, que j’utilise comme masque nourrissant, un nouveau produit polyvalent. Le baume à lèvres GLAM BALM LIP et la crème pour les mains STEMCELL SUPER-FOOD HAND CREAM.

Maria Hatzistefanis.

VOTRE BOUTIQUE PRÉFÉRÉE? Le BAMFORD BARN et ses somptueuses couvertures en cachemire, pour ramener le luxe chez soi.

VOTRE HÔTEL PRÉFÉRÉ? THE FIVE ALLS. On se croirait à la maison, à la fois simple et accueillant.

Daylesford, près de Par Kingham, G l o u c e s t e r s h i r e , + 4 4 1 6 0 8 7 3 17 1 3

Filkins, Lechl ade, Glouces tershire, +44 1367 860875

VOTRE ACTIVITÉ PRÉFÉRÉE? ME PROMENER avec mes enfants et mon chien. C’est notre moment à nous, on peut être ensemble sans autre distraction, ils me racontent leur semaine en détail.

L’ACCESSOIRE DONT VOUS NE POUVEZ VOUS PASSER? Les bottes HUNTER BOOTS, elles sont élégantes et très utiles pour les longues promenades.

VOTRE SITE TOURISTIQUE PRÉFÉRÉ? COTSWOLD WILDLIFE PARK – parce que mes enfants l’adorent. Le parc abrite même des lions!

VOTRE RESTAURANT PRÉFÉRÉ? La DAYLESFORD ORGANIC FARM. Tous leurs aliments sont bio. Je suis une grande fan de leur «Superfood salad» au pollen d’abeille. Daylesford, à proximité de Kingham, G l o u c e s t e r s h i r e ,+ 4 4 1 6 0 8 7 3 1 7 0 0

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LA NUIT

VIVE LE FILM INDÉPENDANT!

Par

Par SANDRA BAUKNECHT

Cate Blanchet t.

Julianne Moore.

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Ethan Hawke.

Ethan Hawke et Patricia Arquette.

Emma Stone.

Oprah Winfrey avec David Oyewolo. Marcia Cross .

Sandra Bauknech t, rédactric e en chef L’OFFICIEL Schweiz, avec Philippe Leopold-Metzger, CEO de Piaget.

PHOTOS: DR, PIAGET

Au matin de la 30e édition des Independent Film Spirit Awards à Santa Monica, les bijoux scintillants de la maison Piaget, portés avec panache par les stars hollywoodiennes sur le tapis rose, faisaient avantageusement concurrence au soleil. Pour la huitième année consécutive, le fabricant suisse de montres et de bijoux sponsorise cet événement qui se déroule toujours à la veille des Oscars et laisse souvent présager des tendances qui animeront les Academy Awards le lendemain.


LA NUIT

t, Alizée Gaillard, Sandra Bauk nech dod, Lauriane Gilliéron et Atiss a Tadja Piage t. direc trice de la communica tion chez

Michael Keaton.

Anne Heche.

Philippe Leopold-Metzger avec Jessica Chastain.

Kristin Bell et Fred Armisen.

Patricia Arquette.

Emmy Rossum.

Mous se Jaquier (à g., Piage t) et Lauriane Gilliéron.

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ADRESSES

SERVICE ADRESSES Sur le site Internet des marques citées, vous trouverez les informations sur les produits, les contacts du service clientèle, et les distributeurs dans votre région.

MODE

CÉLINE WWW.CELINE.COM

GÉRARD DAREL WWW.GERARDDAREL.COM

L AURENCE BOSSION WWW.L AURENCEBOSSION.COM

ADLER WWW.ADLER-JOAILLIERS.COM

CHANEL WWW.CHANEL.COM

GIANVITO ROSSI WWW.GIANVITOROSSI.COM

LES COPAINS WWW.LESCOPAINS.COM

AKRIS WWW.AKRIS.CH

CHANEL JOAILLERIE WWW.CHANEL.COM

GIORGIO ARMANI WWW.ARMANI.COM

LEVI’S W W W.LEVIS.COM

ALEXANDER MCQUEEN WWW.ALEXANDERMCQUEEN.COM

CHARLOTTE OLYMPIA WWW.CHARLOTTEOLYMPIA.COM

GIRARD-PERREGAUX WWW.GIRARD-PERREGAUX.COM

LOEWE WWW.LOEWE.COM

ALEXANDRE REZA W W W.ALEX ANDREREZA.COM

CHAUMET WWW.CHAUMET.COM

GIUSEPPE ZANOTTI DESIGN WWW.GIUSEPPEZANOTTIDESIGN.COM

LOUIS VUITTON WWW.LOUISVUITTON.COM

ANNA RIVKA WWW.ANNARIVKA.FR

CHLOÉ WWW.CHLOE.COM

GIVENCHY WWW.GIVENCHY.COM

LYN WWW.LYNLINGERIE.CH

ANTONIO BERARDI WWW.ANTONIOBERARDI.COM

CHOPARD WWW.CHOPARD.CH

GRAFF WWW.GRAFFDIAMONDS.COM

M.C.L WWW.MCLSHOP.COM.AU

ANYA HINDMARCH WWW.ANYAHINDMARCH.COM

CHRISTIAN LOUBOUTIN WWW.CHRISTIANLOUBOUTIN.COM

GUCCI WWW.GUCCI.COM

MAISON BOINET WWW.MAISON-BOINET.FR

APPLE WWW.APPLE.COM

COLETTE WWW.COLETTE.FR

GUY L AROCHE WWW.GUYL AROCHE.COM

MAISON FABRE WWW.MAISONFABRE.COM

ATSUKO KUDO WWW.ATSUKOKUDO.COM

COS WWW.COSSTORES.COM

H&M WWW.HM.COM

MAISON KITSUNÉ WWW.KITSUNE.FR

AURÉLIE BIDERMANN WWW.AURELIEBIDERMANN.COM

DAVID KOMA WWW.DAVIDKOMA.COM

HARRY WINSTON WWW.HARRYWINSTON.COM

MAISON MICHEL WWW.MICHEL-PARIS.COM

AZZARO WWW.AZZARO-COUTURE.COM

DAWNAMATRIX WWW.DAWNAMATRIX.COM

SAINT L AURENT W W W.YSL.COM

MAJE W W W.MAJE.COM

BALLY W W W.BALLY.COM

DE GRISOGONO WWW.DEGRISOGONO.COM

HERMÈS WWW.HERMES.COM

MALONE SOULIERS WWW.MALONESOULIERS.COM

BALMAIN WWW.BALMAIN.COM

DELFINA DELETTREZ WWW.DELFINADELETTREZ.COM

HUBLOT WWW.HUBLOT.COM

MANOLO BL AHNIK WWW.MANOLOBL AHNIK.COM

BAUME & MERCIER WWW.BAUME-ET-MERCIER.CH

DIOR WWW.DIOR.COM

IKKS WWW.IKKS.COM

MARCHESA WWW.MARCHESA.COM

BERENICE WWW.BERENICE.NET

DIOR JOAILLERIE WWW.DIOR.COM

IRIS VAN HERPEN WWW.IRISVANHERPEN.COM

MARNI WWW.MARNI.COM

BLUMARINE WWW.BLUMARINE.COM

DKNY WWW.DKNY.COM

IRO WWW.IROPARIS.COM

MÉL ANIE GEORGACOPOULOS WWW.MEL ANIEGEORGACOPOULOS.COM

BORSALINO WWW.BORSALINO.COM

DOLCE&GABBANA WWW.DOLCEGABBANA.COM

JACOB COHEN WWW.JACOBCOHEN.IT

MELISSA JOY MANNING WWW.MELISSAJOYMANNING.COM

BOTTEGA VENETA WWW.BOTTEGAVENETA.COM

DRIES VON NOTEN WWW.DRIESVANNOTEN.BE

JAEGER–LE COULTRE WWW.JAEGER-LECOULTRE.COM

MESSIKA W W W.MESSIKA.COM

BOUCHERON WWW.BOUCHERON.COM

DSQUARED2 WWW.DSQUARED2.COM

JEAN SCHLUMBERGER FOR TIFFANY&CO WWW.TIFFANY.DE

MIU MIU WWW.MIUMIU.COM

BUCCELL ATI WWW.BUCCELL ATI.COM

ÉLISE DRAY WWW.ELISEDRAY.COM

JIMMY CHOO WWW.JIMMYCHOO.COM

MONCLER WWW.MONCLER.COM

BULGARI WWW.BULGARI.COM

EQUIPMENT WWW.EQUIPMENTFR.COM

JOOP WWW.JOOP.COM

MONTBL ANC WWW.MONTBL ANC.COM

BURBERRY WWW.BURBERRY.COM

ERDEM WWW.ERDEM.COM

JOSEPH WWW.JOSEPH-FASHION.COM

MOSCHINO WWW.MOSCHINO.COM

CALVIN KLEIN WWW.CALVINKLEIN.COM

ETRO WWW.ETRO.COM

L’ATELIER DU BRACELET PARISIEN WWW.ABPPARIS.FR

MOURJJAN WWW.MOURJJAN.COM

CARL F. BUCHERER WWW.BUCHERER.COM

ERES WWW.ERES.FR

L A PERL A W W W.L APERL A.COM

MYRIAM SCHÄFER WWW.MYRIAMSCHAEFER.COM

CARTIER WWW.CARTIER.CH

FENDI WWW.FENDI.COM

L ANCEL WWW.L ANCEL.COM

MYTHERESA WWW.MYTHERESA.COM

CARVEN WWW.CARVEN.COM

FRANCESCO RUSSO WWW.FRANCESCORUSSO.FR

L ANVIN WWW.L ANVIN.COM

NET À PORTER WWW.NETAPORTER.COM

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MAI 2015


ADRESSES NICOL AS KIRKWOOD WWW.NICOL ASKIRKWOOD.COM

TOM FORD WWW.TOMFORD.COM

NIKOL AS KOULIS WWW.NIKOSKOULIS.GR

TRIUMPH WWW.TRIUMPH.COM

OLE LYNGGAARD COPENHAGEN WWW.OLELYNGGAARD.COM

TROIS POMMES WWW.TROISPOMMES.CH

OLYMPIA LE-TAN WWW.OLYMPIALETAN.COM

TRUSSARDI WWW.TRUSSARDI.COM

PATEK PHILIPPE W W W.PATEK.COM

ULYANA SERGEENKO WWW.ULYANASERGEENKO.COM

PETIT BATEAU WWW.PETIT-BATEAU.COM

VALENTINO WWW.VALENTINO.COM

PIAGET WWW.PIAGET.CH

VAN CLEEF & ARPELS WWW.VANCLEEFARPELS.COM

POMELL ATO WWW.POMELL ATO.COM

VÉRONIQUE LEROY WWW.VERONIQUELEROY.COM

PRADA W W W.PRADA.COM

VERSACE WWW.VERSACE.COM

PROENZA SCHOULER WWW.PROENZASCHOULER.COM

VERSUS VERSACE WWW.VERSUSVERSACE.COM

PUCCI WWW.EMILIOPUCCI.COM

VIVIENNE WESTWOOD WWW.VIVIENNEWESTWOOD.COM

RALPH L AUREN WWW.RALPHL AUREN.COM

WOLFORD WWW.WOLFORD.CH

RENÉ CAOVILL A WWW.RENECAOVILL A.COM

YVES SALOMON WWW.YVES-SALOMON.FR

RICHARD MILLE WWW.RICHARDMILLE.COM

YVONNE LÉON WWW.YVONNELEON.COM

ROBERT CLERGERIE WWW.ROBERTCLERGERIE.COM

ZAGLIANI WWW.ZAGLIANI.COM

ROBERTO CAVALLI WWW.ROBERTOCAVALLI.COM

ZANA BAYNE WWW.ZANABAYNE.COM

ROBERTO COIN WWW.ROBERTOCOIN.COM

Veronika Vilim photographiée par Wendelin Spiess, en PEUTEREY, EDELWEISS & CULOTTECOURTE et CHANEL. Accessoires par LOUIS VUITTON JOAILLERIE et GIVENCHY par RICCARDO TISCI. Retrouvez toute la série photo à partir de la page 76.

ROCHAS WWW.ROCHAS.COM

BEAUTÉ

EVIDENS WWW.EVIDENSDEBEAUTY.COM

NUXE W W W.NUXE.COM

ROGER VIVIER WWW.ROGERVIVIER.COM

ACCA KAPPA WWW.ACCAK APPA.COM

GUERL AIN WWW.GUERL AIN.COM

OPI WWW.OPISWISS.CH

SALVATORE FERRAGAMO WWW.FERRAGAMO.COM

ACQUA DI PARMA WWW.ACQUADIPARMA.COM

ISSEY MIYAKE WW.ISSEYMIYAKE.COM

RADICAL WWW.RADICALSKINCARE.COM

SAVELLI GENÈVE WWW.SAVELLI-GENEVE.COM

AHAVA WWW.AHAVA.DE

JEAN PAUL GAULTIER WWW.JEANPAULGAULTIER.COM

RODIAL WWW.RODIAL.CO.UK

SEE BY CHLOÉ WWW.CHLOE.COM

ARMANI WWW.ARMANIBEAUTY.DE

KERASTASE WWW.KERASTASE.CH

SALVATORE FERRAGAMO WWW.FERRAGAMO.COM

SESSÙN WWW.SESSUN.COM

BIOEFFECT WWW.BIOEFFECT.CH

L'ORÉAL WWW.LOREAL-PARIS.DE

SEBASTIAN WWW.SEBASTIANPROFESSIONAL.COM

SHAMBALL A JEWELS WWW.SHAMBALL AJEWELS.COM

BLISS WWW.BLISSWORLD.COM

L A PRAIRIE WWW.L APRAIRIEGROUP.CH

SENSAI WWW.SENSAI-COSMETICS.COM

SIMONETTA RAVIZZA WWW.SIMONETTARAVIZZA.IT

CALVIN KLEIN WWW.CALVINKLEIN.COM

L ANCÔME WWW.L ANCOME.CH

SERGE LUTENS WWW.SERGELUTENS.COM

SOPHIE BILLE BRAHE WWW.SOPHIEBILLEBRAHE.COM

CHANEL WWW.CHANEL.COM

M.A.C WWW.MACCOSMETICS.CH

SHISEIDO WWW.SHISEIDO.COM

SPORTMAX W W W.SPORTMA X.COM

CL ARINS WWW.CL ARINS.CH

MARIA GALL AND WWW.MARIA-GALL AND.CH

SISLEY WWW.SISLEY-PARIS.COM

STELL A MCCARTNEY WWW.STELL AMCCARTNEY.COM

CLINIQUE WWW.CLINIQUE.COM

MARIONNAUD WWW.MARIONNAUD.CH

SKINCEUTICALS WWW.SKINCEUTICALS.COM

STUART WEITZMAN WWW.STUARTWEITZMAN.COM

DAVINES WWW.DAVINES.COM

MAYBELLINE WWW.MAYBELLINE.COM

TEOXANE W W W.TEOXANE.COM

TENEUES W W W.TENEUES.COM

DECLÉOR WWW.DECLEOR.DE

NARCISO RODRIGUEZ WWW.NARCISORODRIGUEZ.COM

THE BODY SHOP WWW.THEBODYSHOP.CH

THE ROW WWW.THEROW.COM

DIOR WWW.DIOR.COM

NARS WWW.NARSCOSMETICS.COM

YVES SAINT L AURENT W W W.YSL.COM

THOMAS SABO WWW.THOMASSABO.COM

ESTÉE L AUDER WWW.ESTEEL AUDER.COM

NESCENS WWW.NESCENS.COM

OSSWALD WWW.OSSWALD.CH

MAI 2015

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STYLE

LE SAVIEZ-VOUS …

TOMMY HILFIGER Trois décennies à peine auront suffi à Tommy Hilfiger pour devenir un symbole de coolitude classique à l’américaine. Voici comment l’enseigne bientôt trentenaire s’est fait un nom durable dans l’univers du prêt-à-porter. Par LIVIA Z AFIRIOU

L’INDÉMODABLE Cette tenue ne passera jamais de mode sur la côte Est américaine: chino (pantalon en serge de coton), chemise boutonnée, blazer taillé et mocassins. Le symbole absolu du look de la marque«all-american».

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«LE CLASSIQUE COOL À L’AMÉRICAINE» Hilfiger a grandi sur la côte Est américaine. A 17 ans, il passe son premier été loin du cocon familial, à Cape Cod. C’est là, dans la petite boutique qui l’a embauché, qu’il a cette révélation: «J’ai eu la vision de vêtements à mi-chemin entre le style preppy de la jeunesse de la côte Est et la rock’n’roll attitude.» Hilfiger lance sa première collection signature en 1985: il modernise la chemise boutonnée, le chino et d’autres classiques en rafraîchissant les coupes et les détails. Ce côté relax et jeune développé par ses premières créations s’est installé pour durer. Aujourd’hui encore, il reste la signature stylistique des collections Hilfiger.

ARTISANAT Hilfiger fait régulièrement travailler des manufactures de textile renommées. La collection sportswear automne 2014 comptait ainsi plusieurs imprimés tartan réalisés par le grand tisserand anglais Abraham Moon. Quant aux collections Tommy Hilfiger Tailored, elles ont été développées par de talentueux artisans: Loro Piana, Artigiano Asoni et Guabello.

PHOTOS: DR

COLLABORATION «Nous adorons collaborer avec des artistes talentueux, et je me sens toujours honoré de les voir porter mes créations. Nous avons travaillé avec des célébrités comme Jessica Alba, Drew Barrymore, Rita Ora, Alicia Keys et Estelle, et on attend toujours avec beaucoup d’excitation de voir la touche personnelle qu’elles apporteront à nos pièces classiques. Pour la collection printemps/été 2014, nous avions signé un partenariat avec Zooey Deschanel pour la création d’une collection capsule, To Tommy From Zooey.»

PRINTEMPS/ÉTÉ 2015 La toute dernière collection rend hommage aux filles émancipées que l’on croise dans les festivals, aux constellations de tatouages à motif d’étoiles, aux bandanas et aux coupes de l’époque Sgt. Pepper’s et du mouvement hippie.


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