L'OFFICIEL No. 40 Octobre 2018 FR

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N° 40 OCTOBRE 2018 CHF 8.50

POPPY DELEVINGNE EN BOSS ET HUBLOT LOFFICIEL.CH

POPPY DELEVINGNE DE LA IT-GIRL À L'ÉTOILE DE CINÉMA


+41 21 642 32 66 | AUDEMARSPIGUET.COM

TO BREAK THE RULES, YOU MUST FIRST MASTER THEM.


LA VALLÉE DE JOUX. DEPUIS DES MILLÉNAIRES, UN ENVIRONNEMENT DUR ET SANS CONCESSION ; DEPUIS 1875, LE BERCEAU D’AUDEMARS PIGUET, ÉTABLI AU VILLAGE DU BRASSUS. C’EST CETTE NATURE QUI FORGEA LES PREMIERS HORLOGERS ET C’EST SOUS SON EMPRISE QU’ILS INVENTÈRENT NOMBRE DE MÉCANISMES COMPLEXES CAPABLES D’EN DÉCODER LES MYSTÈRES. UN ESPRIT DE PIONNIERS QUI ENCORE AUJOURD’HUI NOUS INSPIRE POUR DÉFIER LES CONVENTIONS DE LA HAUTE HORLOGERIE.

MILLENARY EN OR GRIS

BOUTIQUES AUDEMARS PIGUET : GENÈVE | ZURICH


NUMÉRO 06/2018

Editor-in-Chief LIVIA ZAFIRIOU

Publisher MARC HUERLIMANN

Managing Editor MANOU STEIGER

Creative Director CHARLES BLUNIER

manou.steiger@lofficiel.ch

Content Editor & Production Coordinator LENA STÄHELI

Art Direction & Graphic Design ANNIKA HÄNNI FABIAN SIGG

Editorial Assistant LAURA GANSNER

Project Director SIMON TELLENBACH

Beauty Editor URSULA BORER French Senior Editor STÉPHANE BONVIN

Project Manager LINDA FLURY

French Final Editing SARAH FARDEL

Translation CARMEN BERGER, FRANZISKA DENGLER, EVA HÜBSCHER, VÉNUSIA BERTIN

German Senior Editor BENJAMIN DUTOIT

Advertising Sales EVA FAVRE

DIE ORTHOGRAFEN GMBH

German Final Editing DANIEL SCHNURRENBERGER DIE ORTHOGRAFEN GMBH

Fashion Editor at Large LORNA MCGEE Contributing Fashion Editor CHRISTOPHER MAUL Travel Editor at Large PATRICK HEVEN

AFFINITY PRIMEMEDIA LTD. e.favre@affinity-primemedia.ch +41 21 781 08 50

CONTRIBUTORS Texts ÉUGENIE ADDA, ALI ALT, TATYANA APOSTOL, MARGUERITE BAUX, MATHILDE BERTHIER, ANDREA LUCIA BRUN, HERVÉ DEWINTRE, VALÉRIE FROMONT, SABRINA KAISER-KOSSMAYR, PATRICK MAHÉ, MÉLANIE MENDELEWITSCH, JULIETTE MICHAUD, ALICE PFEIFFER, ANTIGONE SCHILLING, LÉA TRICHTER-PARIENTE, REX WEINER Photography JULIA ANDREONE, MARINE BILLET, HUNTER & GATTI, DANNY LOWE, SEBASTIAN MADER, PETROS JULIEN ROUX, JUSTIN WU Styling VANESSA BELLUGEON, VANESSA CHOW, PAUL DESCOINGS Make-up / Hair YIN LEE, FEDERICO GHEZZI, SERGIO CORVACHO, STEPHEN LOW, ERIN GREEN, STEPHAN DELAHAYE, NORMAN POHL Illustration ANNA HAAS, LAURE WAUTERS Abonnement-Service abo@lofficiel.ch – lofficiel.ch/subscriptions Tel. 041 329 23 40 – Fax 041 329 22 04



ADVERTISING Directrice Commerciale ANNE-MARIE DISEGNI am.disegni@jaloumediagroup.com

Directrice de la Publication et de la Rédaction MARIE-JOSÉ SUSSKIND-JALOU Rédactrice en Chef Mode VANESSA BELLUGEON

INTERNATIONAL AND MARKETING International Advertising Managers FLAVIA BENDA f.benda@Jaloumediagroup.com EMANUELLE HERMANT e.hermant@Jaloumediagroup.com

Directrices de Publicité CHRISTELLE MENTION c.mention@jaloumediagroup.com EMMANUELLE HERMANT e.hermant@jaloumediagroup.com

Présidents MARIE-JOSÉ JALOU & MAXIME JALOU Rédactrice en Chef MAGAZINE ADRIENNE RIBES-TIPHAINE

International Editorial & Archive Manager NATHALIE IFRAH n.ifrah@jaloumediagroup.com

Chef de Publicité SARA SCHMITT s.schmitt@jaloumediagroup.com

CEO BENJAMIN EYMÈRE b.eymere@Editionsjalou.com

Italy International Director Of Sales ANGELA MASIERO a.masiero@jaloumediagroup.com

Traffic Manager KARIM BELKACEM BENZEMA kb.benzema@jaloumediagroup.com TEL. +33 (0) 1 53 01 88 30

Deputy CEO/COO MARIA CECILIA ANDRETTA mc.andretta@Jaloumediagroup.com

Senior International Advertising Manager CLAUDIA DELLA TORRE c.dellatorre@jaloumediagroup.com

Assistant Director PASCALE SAVARY p.savary@Jaloumediagroup.com

International Advertising Manager CARLOTTA TOMASONI c.tomasoni@jaloumediagroup.com

FINANCE AND ADMINISTRATION

Advertising Manager MONICA TRAINA m.traina@jaloumediagroup.com

EDITORIAL DIRECTION Editorial Director EMMANUEL RUBIN e.rubin@jaloumediagroup.com Director Of Production JOSHUA GLASGOW j.glasgow@jaloumediagroup.com International Editions JALOUSE, L’OPTIMUM, LA REVUE DES MONTRES, L’OFFICIEL VOYAGE, L’OFFICIEL 1000 MODÈLES, L’OFFICIEL HOMMES, L’OFFICIEL ART, L’OFFICIEL SHOPPING, L’OFFICIEL CHIRURGIE ­E STHÉTIQUE, L’OFFICIEL ALLEMAGNE, L’OFFICIEL HOMMES ALLEMAGNE, L’OFFICIEL AUSTRALIE, L’OFFICIEL BRÉSIL, L’OFFICIEL HOMMES BRÉSIL, L’OFFICIEL CHINE, L’OFFICIEL HOMMES CHINE, L’OFFICIEL HOMMES CORÉE, LA REVUE DES MONTRES CORÉE, L’OFFICIEL ESPAGNE, L’OFFICIEL HOMMES ESPAGNE, L’OFFICIEL VOYAGE ESPAGNE, L’OFFICIEL ART ESPAGNE, L’OFFICIEL INDE, L’OFFICIEL INDONÉSIE, L’OFFICIEL ITALIE, L’OFFICIEL HOMMES ITALIE, L’OFFICIEL JAPON, L’OFFICIEL VOYAGE JAPON, L’OFFICIEL KAZAKHSTAN, L’OFFICIEL HOMMES KAZAKHSTAN, L’OFFICIEL LETTONIE, L’OFFICIEL LIBAN, L’OFFICIEL HOMMES LIBAN, L’OFFICIEL , LITUANIE, L’OFFICIEL MALAISIE, L’OFFICIEL MAROC, L’OFFICIEL HOMMES MAROC, L’OFFICIEL MEXIQUE, L’OFFICIEL MOYEN-ORIENT, L’OFFICIEL HOMMES MOYEN-ORIENT, L’OFFICIEL ART MOYEN-ORIENT, L’OFFICIEL MYKONOS, L’OFFICIE PAYS-BAS, L’OFFICIEL HOMMES PAYS-BAS, L’OFFICIEL PHILIPPINES, L’OFFICIEL POLOGNE, L’OFFICIEL RUSSIE, L’OFFICIEL VOYAGE RUSSIE, L’OFFICIEL SINGAPOUR, L’OFFICIEL HOMMES SINGAPOUR, L’OFFICIEL ST BARTH, L’OFFICIEL SUISSE, L’OFFICIEL HOMMES SUISSE, L’OFFICIEL THAÏLANDE, L’OPTIMUM THAÏLANDE, L’OFFICIEL TURQUIE, L’OFFICIEL HOMMES TURQUIE, L’OFFICIEL UKRAINE, L’OFFICIEL HOMMES UKRAINE, L’OFFICIEL VIETNAM

Director Finance & Administration THIERRY LEROY t.leroy@jaloumediagroup.com

Distribution JEAN-FRANÇOIS CHARLIER jf.charlier@jaloumediagroup.com

Chief Administrative Officer FRÉDÉRIC LESIOURD f.lesiourd@Jaloumediagroup.com

PRODUCTION

Human Resource Manager ÉMILIA ÉTIENNE e.etienne@Jaloumediagroup.com

Printing Production Tracking and Paper Supply BY GROUP VALPACO 3 Rue Du Pont-Des-Halles 94150 Rungis

Manager Accounting & Production ÉRIC BESSENIAN e.bessenian@Jaloumediagroup.com

Photolithography CYMAGINA

Distribution Manager LAHCENE MEZOUAR l.mezouar@Jaloumediagroup.com Account Manager NADIA HAOUAS n.haouas@Jaloumediagroup.com Billing BARBARA TANGUY b.tanguy@Jaloumediagroup.com

COMMUNICATION AND PRESS Thomas Marko & Associates EMMANUEL BACHELLERIE Emmanuel.b@Tmarkoagency.com CÉLINE BRAUN celine.b@tmarkoagency.com Tel. +33 (0) 1 44 90 82 60 Advertising Manager Switzerland EVA FAVRE Affinity-Primemedia Ltd. e.favre@Affinity-Primemedia.ch +41 21 781 08 50

Legal Deposit N° De Commission Paritaire 0318 K 80434 – Issn 0030.0403 Printed In Eu / Imprimé En Ue Founders GEORGES LAURENT and ULLY JALOU (†) Published By JALOU MEDIA GROUP Sarl Au Capital De 606 000 Euros Siret 331 532 176 00087 Ccp N° 1 824 62 J Paris Head Office 5 Rue Bachaumont 75002 Paris Tel. +33 (0) 1 5301 10 30 Fax +33 (0) 1 5301 10 40

LOFFICIELMODE.COM JALOUSE.FR LOFFICIELHOMMES.FR LAREVUEDESMONTRES.COM EDITIONSJALOU.COM


Handmade in Italy


SOMMAIRE

ENTRÉE 08 Édito 10 Contributeurs 159 Adresses

26 Bally, back to the retro-futur 33 Cinéma: Moore is More

PRÉLUDE 14 News 18 Style Tendances – Back to Work 19 American Vintage – La vie devant soi 21 Cinéma: We Will Rock You 22 Pinko – Bling is King 24 Style Tendances – Le temps du tartan 25 Golden Goose Deluxe Brand – Panier à trois points

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BIJOUX 17 Tendance Montres – Poignets d’automne 20 Bijoux News – Accords parfaits 23 Tendance Bijoux – Chic toujours 28 Carolina Bucci – Miroir miroir, qui est désormais la plus belle du royaume des montres? 32 Harry Winston – Flocons de neige étincelants 34 Bijoux: Haute splendeur STYLE 44 Chronique – «Being Down to Earth is the New Black», and Demna Gvasalia is the new Duchamp 48 Accessoires: Back to School 54 Chez Chanel, la croisière s'amuse 60 Le «Saddle Bag» de Dior


SOMMAIRE

110 Lanzarote et le jeu des éléments LA VIE 122 Dis, Indira 128 Le féminisme pour tous? (Et par toutes?) 132 La fabrique du créateur star

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62 Margot Robbie – Étoile des neiges BEAUTÉ 66 News Beauté 70 Les boucliers antipollution 72 Love me tender 76 Véganisme – Changer de steak 80 Du nouveau sur le front des cheveux

TRAVEL 138 Travel News 140 Le Mombo Camp, un zeste de paradis en Afrique 146 Los Angeles, cité des arts 150 Idylle dans la campagne andalouse 154 Cruise Control: Journal d’un baptême de croisière 158 La Grande Bellezza – Ma nuit inoubliable à Rome 160 Last Look

MODE 86 En Couverture – Poppy Delevingne 100 Hollywood Hills

EN COUVERTURE POPPY DELEVINGNE en BOSS. Montre HUBLOT. Photographie MASHA MEL Stylisme CHRISTOPHER MAUL


ÉDITORIAL Chères lectrices, chers lecteurs, Difficile à croire, mais ce mois marque officiellement mon deuxième anniversaire comme rédactrice en chef de L’OFFICIEL Suisse. Je suis vraiment fière de pouvoir vous présenter dans ce numéro des femmes vraiment hors du commun. Depuis longtemps à présent, l’éthique, le souci de l’environnement, le respect de la vie et des femmes sont des sujets de discussion courants. Ces problématiques se trouvent aujourd’hui au premier plan de nos préoccupations, et semblent devenir une tendance de société majeure. Qu’elles nous laissent sceptiques ou non, elles sont devenues un sujet de discussion dans chaque foyer, et c’est tant mieux. Le débat actuel sur les droits des femmes transforme le monde du travail et tout particulièrement celui de l’industrie de la mode et du cinéma. Justement, Poppy Delevingne nous raconte son expérience personnelle à propos du changement d’attitude envers les femmes dans le monde de la mode et à Hollywood. Rendez-vous à la page 86 pour découvrir l’interview de celle qui fait la couverture de ce numéro. Au moment où j’écris ces lignes, je suis à Milan pour les Green Carpet Awards. Et je suis frappée de voir combien les combats de cette manifestation sont aujourd’hui entrés dans les mœurs. Dans tous les domaines de l’univers du luxe, nous commençons à voir émerger des tendances en matière de pensée progressiste et durable. Nous semblons enfin avoir trouvé des réponses à d’anciennes questions . Et même si le changement apparaît encore très lent, la direction est claire. Chez Versace ou Gucci, la fourrure est par exemple désormais bannie des nouvelles collections. Des marques telles que Chopard s’engagent à passer à l’or écoresponsable. A L’OFFICIEL Suisse aussi, nous nous impliquons en choisissant d’aborder ces mouvements dans chacun de nos numéros. Dans une interview avec Indira Varma, actrice de «Game of Thrones», nous évoquons en page 122 le rôle des séries – comment elles provoquent des changements sociétaux et favorisent l’égalité des droits des actrices. Il n’y a pas si longtemps, le véganisme aurait fait de vous un paria social. Ces jours sont révolus depuis longtemps. Nous traitons de cette attitude à la page 76. Dans un excellent article sur le féminisme, Laura Gansner présente ses différents mouvements à travers des figures féminines bien connues, de la Révolution française à la personnalité contestée d’Emily Ratajkowski (page 128). Dans ce numéro, nous jetons également un œil emballé à la collection Cruise 2019 de Chanel. Vous découvrirez comment l’histoire, unique, de cette maison, est intimement liée à l’idée même de collection Croisière (page 54). Enfin, comme dans tous nos numéros, nous vous proposons une merveilleuse collection de récits de voyage. Ce mois-ci, entre autres perles, Lena Stäheli nous fait découvrir le Botswana – rendez-vous à la page 140 pour croiser lions et éléphants sous le soleil africain. J’espère que vous aimerez ce nouveau numéro autant que nous avons eu du plaisir à le réaliser en pensant à vous. Bonne lecture!


CALIBER RM 07-01 LIMITED EDITION JADE

RICHARD MILLE BOUTIQUES SWITZERLAND Rue du Rhône 78 1204 Geneva - Tel.: +41 22 810 85 73 • Quai du Mont Blanc 19 1201 Geneva - Tel.: +41 22 732 20 22 www.richardmille.com


CONTRIBUTEURS MASHA MEL La Moscovite de naissance Masha Mel, qui vit et travaille actuellement à Londres, est photographe de mode. Elle a achevé un Bachelor of Arts en photographie de mode au London College of Fashion. Dans ses œuvres, ce sont la féminité, la liberté et la jeunesse qui dominent. Ces dernières années, elle a travaillé pour de nombreux magazines, dont «Vogue Russia», «Lula», L'OFFICIEL, «Numéro» et «SLEEK». Masha Mel aime développer des imaginaires pour diverses marques, telles que Marques Almeida et Luna Del Pinal, et travaille également sur ses projets personnels.

NICK THOMPSON Dans ses photographies et vidéos, Nick Thompson combine les couleurs et les formes extrêmement classiques à l'esthétique d'aujourd'hui. Son style méticuleux ainsi que son obsession de la composition et de la forme font de son langage pictural un reflet de la photographie de mode classique. Il perfectionne avec acharnement son esthétique artistique personnelle dans ses photographies et ses œuvres d’animation. Au Berlin Fashion Film Festival et au Fashion Film Festival Milano, il a acquis une réputation internationale avec ses films et a été présenté comme l'un des «photographes à surveiller» lors du lancement de la Nouvelle Garde de Swipecast à New York. Parmi ses clients, Chanel, Fendi, «British Vogue», «Love», «W Magazine», Burberry et… L'OFFICIEL. Nick Thompson vit actuellement à Londres, et voyage souvent entre New York, Paris et Milan.

LAURA GANSNER La talentueuse écrivaine en herbe Laura Gansner a travaillé pendant un an au sein de la rédaction de L’OFFICIEL Suisse, d'abord en tant que stagiaire, puis en tant qu'assistante éditoriale. Elle se lance à présent dans de nouveaux défis et part à la découverte de la Bâle estudiantine. Comme nous tenons trop à elle, Laura restera au sein de L’OFFICIEL Suisse en tant qu'assistante d'édition en ligne et tiendra nos lecteurs au courant des dernières nouvelles passionnantes du monde de la mode. Nous la remercions pour la merveilleuse année passée en son inspirante compagnie! Enfin, si vous souhaitez jeter un coup d’œil aux opinions d'une féministe de 20 ans, c’est à la page 128 que cela se passe!


Protégez ce qui compte le plus pour vous. LA NOUVELLE VOLVO V60. Aujourd’hui, les familles sont plus diversifiées que jamais. Mais elles ont toutes pour nous une chose en commun : nous voulons les protéger. C’est dans cette optique que nous avons conçu la nouvelle Volvo V60. Car avec ses technologies de sécurité innovantes, c’est l’un des véhicules les plus sûrs du marché. Et grâce à l’un des plus grands coffres à bagages de sa catégorie, elle vous offre l’espace nécessaire pour ranger ce qui compte le plus pour vous. MAINTENANT CHEZ VOTRE CONCESSIONNAIRE VOLVO OU SUR VOLVOCARS.CH/V60

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U Les dernières nouveautés du monde de la mode. A découvrir à partir de la page suivante.

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NEWS COS, ET DE 6 Il y a encore quelques années, les passionnés suisses de COS devaient partir à l’étranger pour enrichir leur garde-robe de la marque premium appartenant H&M, et caractérisée par ses coupes parfaites. Depuis l'ouverture, il y a quatre ans, de la première succursale tant attendue à Genève, COS s’est établi pour de bon en Suisse. Le sixième magasin helvétique ouvre aujourd’hui ses portes à la Place de la Fusterie à Genève: COS vous invite dans un univers de design décontracté et intemporel, réparti sur trois étages, couvrant une superficie de 708 m². Ce nouveau chapitre de la marque s'ouvre sur la collection Automne-Hi-

RÉALITÉS MULTIPLES À l’ère du numérique, nous sommes chaque minute confrontés à une profusion d'images. Souvent, la question se pose de savoir si elles reflètent la réalité. C'est justement ce qui caractérise fondamentalement le travail de Douglas Mandry: la relation entre le monde et sa représentation en images. Avec l’exposition «Equivalences», la Bildhalle zurichoise expose pour la deuxième fois le travail de ce jeune artiste photographe qui capture la réalité au travers de techniques photographiques aussi bien anciennes que contemporaines. Prises de vue expérimentales ou traitements des clichés, les images parfaites de Mandry composent un monde qui leur est propre. Inspiré par la dérive des continents ou la disparition des glaciers, Mandry génère la rencontre, passionnante, de thèmes complexes et d'abstraction sensuelle. «Equivalences» du 4 octobre au 17 novembre à la Bildhalle, Stauffacherquai 56, Zurich. bildhalle.ch

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ver 2018 – des classiques modernes, surprenants et uniques, et des matières ainsi que des formes innovantes qui vous accompagneront bien au-delà de la saison en cours. COS, Place de la Fusterie, Genève cosstores.com


NEWS

LA VIE SAINE, MODE D’EMPLOI Nutrition, Body, Move et Mind – tels sont les quatre champs sur lesquels Life Live s'engage. Life Live réunit des amateurs d’un mode de vie sain, que ce soit offline (via des événements) ou en ligne (via une plateforme qui sert de point de rencontre numérique). Cette dernière comprend des articles informatifs et des blogs, les réseaux sociaux permettant, eux, de nouer un dialogue direct. Avec cette approche holistique, Life Live fait office de pionnier en Suisse, aidant les gens à atteindre leurs objectifs en matière de santé et de lifestyle. Derrière cette plateforme se cachent une jeune équipe

motivée et de nombreux ambassadeurs pour chacun des quatre pilliers thématiques de l’entreprise. livelifezh.com

Photos DR

ENGAGEMENT DURABLE L'année dernière, Tiffany & Co. lançait la collection Elephant Design «Save the Wild», avec la promesse que cent pour cent des revenus ainsi générés iraient au «Elephant Crisis Fund». Depuis lors, la collection a connu un énorme succès et le bijoutier a atteint le but minimum de la collecte de fonds, un an même avant la date prévue. L'histoire de cet engagement philanthropique se poursuit: Tiffany & Co. a réinterprété sa collection «Save the Wild» et y a ajouté rhinocéros et lions. Tous les bénéfices sont destinés au «Wildlife Conservation Network» qui soutient ces trois espèces sauvages en voie de disparition. Une chose est sûre: avec cette nouvelle collection, Tiffany & Co. dépassera encore de loin l'objectif fixé en matière de don. Car qui pourrait résister à ces adorables pendantifs

GRAFF, MERVEILLES VERTES

qui contribuent à rendre notre monde meilleur? Pendentifs en argent sterling et en or rose. Une édition limitée d'une broche-éléphant est disponible au magasin emblématique de la cinquième avenue à New York. tiffany.com

Depuis plus d'un demi-siècle, Graff est synonyme de perfection absolue et de joyaux d'une qualité inégalée. Cette caractéristique se reflète dans chaque création de la maison et notamment celles mettant en scène des émeraudes. Collier, bague, montre ou boucles d'oreille, chacune des extraordinaires pièces de la maison associant l’émeraude à des diamants est une œuvre d'art en soi. Cette fascination est d’autant plus grande quand l’on sait que les émeraudes font l’objet de toutes les convoitises des empereurs, maharadjahs et reines de ce monde depuis leur découverte, il y a 4000 ans. La sublime élégance d’une création d’émeraudes du joaillier Graff semble se transmettre à celle qui la porte, lui donnant une aura digne d’une reine des temps anciens. graffdiamonds.com

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NEWS

L’OASIS YOGARTAMIS Voici peut-être l’un des plus charmants studios de Yoga de Suisse. Au centre de Genève, le centre Yogartamis dirigé par Anne-Dominique Maury et Stéphane Bonvin vient d’ouvrir ses portes. L'intérieur a été conçu par le bureau Détail, sous la direction de Geneviève Vadi. Yogartamis est entièrement équipé, y compris de cordes sécurisées pour se suspendre, s’assouplir et se relaxer en profondeur. Les deux enseignants sont diplômés de la méthode de Yoga Iyengar qui accorde une attention toute particulière à l'alignement du corps, à la posture «correcte» et à une pratique constructive, intense et au final très relaxante. Yogartamis propose des cours en semaine ainsi que des ateliers le weekend. A noter qu’il existe des écoles de Yoga enseignant la méthode lyengar dans toute la Suisse. Liste complète des professeurs agréés sur www.iyengar.ch Plus d’excuse pour ne pas s’y mettre, Om Shanti! yogartamis.ch

BIJOUX EN MOUVEMENTS Kristina Ferenchuk Jewellery fait ses débuts avec la collection «Curves & Motion». La créatrice et fondatrice de la marque fondée à Zurich en 2017 s'est inspirée de sa fascination pour le cosmos et les structures en mouvement. Chacune de ses pièces est modifiable et peut être portée de plusieurs manières. La collection compte douze bijoux en argent sterling ainsi qu’en or jaune et blanc. Les bagues, boucles d'oreilles et colliers sont sertis de diamants et de pierres précieuses telles que la tourmaline ou le saphir. Les pièces rappellent la légèreté du ciel, le jeu qui s’y déploie, entre constance et changement.

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Aussi fins que les traînées d'une étoile filante dans le ciel du soir, ils dégagent une aura cosmique enchanteresse. Disponible en ligne sur le site officiel. Sélection de bijoux chez Friends of Carlotta à Zurich. kristinaferenchuk.com


NEWS

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POIGNETS D’AUTOMNE

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La couleur bordeaux n’embellit pas seulement les forêts qui flamboient en octobre. Les garde-temps aussi se réchauffent aux tons de l’été indien. Le rouge automnal revient sous les feux de la mode. Par LAURA GANSNER

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BACK TO WORK

1 Chemisier en soie sans manche, TORY BURCH, CHF 330. 2 Rouge à lèvres, PAT MCGRATH, CHF 45. 3 Sac à main, LOUIS VUITTON, CHF 3 400 4 Bottines, ANTHONY VACCARELLO pour SAINT LAURENT, CHF 1 265. 5 Lunettes de soleil, BULGARI, CHF 420. 6 Blazer, GIVENCHY, CHF 2 410 7 Défilé VICTORIA BECKHAM Automne-Hiver 2018/2019

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La vie de bureau? Rien de mieux qu’un blazer parfaitement coupé et des accessoires chic pour la rendre aussi désirable que les vacances. Chiche. Par LENA STÄHELI

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LA VIE DEVANT SOI Treize ans après sa naissance, le label marseillais American Vintage se la joue pépinière de talents sous la houlette de son fondateur, Michaël Azoulay. Rencontre avec un agitateur d’idées. Par MATHILDE BERTHIER

L’OFFICIEL: Cette année marque les deux ans de votre collaboration avec le Festival international de mode, de photographie et d’accessoires de mode à Hyères... Comment définiriez-vous votre rôle? Michaël Azoulay: En tant que mécènes, nous soutenons le festival tout en offrant aux photographes émergents la liberté de pouvoir s’exprimer. Avec le Prix de la photographie American Vintage, nous offrons à l’artiste lauréat la possibilité de produire une série mode qui sera exposée dans l’un de nos points de vente phares. En 2017, Luis Alberto Rodriguez a ouvert le bal, cette année nous avons distingué Sarah Mei Herman.

Photos DR

Vous semblez très attaché à l’univers de la ­photographie... J’aime la mode. Et la mode n’existerait pas sans l’image. Chez American Vintage, nous avons toujours réalisé nousmêmes nos campagnes, nos look-books... La photographie, pour une marque de mode, est un moyen privilégié de véhiculer son identité. Et le sel de notre époque tient aux complémentarités que l’on peut créer entre les genres, la mode, la photographie, le design, l’art floral...
 Pourquoi avoir justement mis en lumière, dans votre boutique de la rue de Charonne à Paris, le travail du jeune fleuriste Guillaume Lanier?

Le toucher, le parler, l’odorat, nos cinq sens..., voilà ce qui fait la différence. Pas nos téléphones, ni nos réseaux sociaux. Mon combat, c’est de faire comprendre que ces outils ne sont que des moyens et pas des fins. Et, pour cela, il faut donner envie aux gens de sortir de leur bulle. Ces tremplins à la jeune création, ces pop-ups que nous mettons en place dans nos boutiques permettent de faire vivre des choses impossibles à expérimenter derrière une tablette. Une philosophie que vous mettez en pratique dans votre QG, à quarante kilomètres de Marseille... J’ai tout de suite voulu créer, avec mon architecte de l’époque, des bureaux comme un lieu de vie, ouverts sur
la forêt, le ciel à portée de main... La cuisine collective, la salle de sport, le sauna, le hammam: tout cela apporte du lien entre les équipes. Comment percevez-vous l’émulation qui règne à ­Marseille? C’est ma ville. Elle a
une capacité telle à faire se mélanger les gens et les genres de manière naturelle que, si on a vraiment une âme du Sud, une âme marseillaise, on grandit bercé par cet état d’esprit. Je pense que l’esprit American Vintage en découle, autant que de l’«american way of life» qui m’a toujours beaucoup inspiré.

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NEWS

ACCORDS PARFAITS Mariages de contrastes, jeu des contraires et contrepoints poétiques pour la joaillerie d’automne. Par MATHILDE BERTHIER

MÉTISSAGE C’est la première fois que la maison Chaumet s’inspire de l’Afrique sub-saharienne. Nouveau regard sur le métal et la couleur, jeu de contrastes surprenant: en conciliant le geste parisien aux sources de la parure rwandaise, aux motifs du Ghana, aux ornements Massaï, Claire Dévé-Rakoff réalise l’une des plus exaltantes collections de l’année.

Photos DR

chaumet.com

DÉCHAÎNÉE Dévoilée lors d’une performance dansée à la Gaîté Lyrique, la nouvelle collection de haute joaillerie imaginée par Pierre Hardy pour Hermès affectionne les ressources des contraires: ici, la chaîne libère, la beauté est un rapport de choc, les parures dansent avec le corps au lieu de l’enfermer. Une joaillerie de la forme et du mouvement. hermes.com

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NEWS

WE WILL ROCK YOU Le film musical signe son retour sur grand écran. Après «Mamma Mia!» et avant «Le Retour de Mary Poppins», deux opus rock: la biographie de Freddie Mercury et le remake d’«Une étoile est née», avec une Lady Gaga impressionnante. Par JULIETTE MICHAUD

Vous vous souvenez de «The Rose», avec Bette Midler en Janis Joplin? Ou encore des «Doors», avec Val Kilmer en Jim Morrison? De «Ray», avec Jamie Foxx en Ray Charles? De «8 Miles» avec Eminem?... L’énorme hit surprise il y a trois ans de «Straight Outta Compton», sur le groupe de rap NWA, serait, dit-on,
à l’origine du revival du film musical en cette fin de décennie. Plus biographique et réaliste que la comédie musicale, il fait un retour inespéré en cette époque manquant cruellement de bons divertissements de cinéma, avec déjà deux succès annoncés. Envoyez la musique! D’abord il y a, revisité par Bradley Cooper, «Une étoile est née», dont la trame est un classique des films musicaux: le déclin d’une star permet l’ascension d’une autre, leur laissant juste le temps d’une grande histoire d’amour et de rivalité.

Photos WBEI 2018, TWENTIETH CENTURY FOX 2018

Il y a déjà eu trois versions. L’originale de 1937, qui valut une nomination à l’Oscar à Janet Gaynor. Celle de George Cukor, en 1954, un pur chef-d’œuvre, avec Judy Garland et James Mason. On a un faible pour la version de 1976, la plus pop, avec Barbra Streisand et Kris Kristofferson. Ça tombe bien, c’est celle dont s’est le plus inspiré Bradley Cooper, qui en a même filmé une scène à Coachella avant le set de ce dernier. Dans la version de 2018, Bradley Cooper et Lady Gaga s’aiment et chantent sur fond de country: ce sont ses premiers pas de réalisateur, et il est totalement inspiré; ce sont ses grands débuts au cinéma, et elle, est totalement incroyable. On en a la chair de poule! Ensuite, il y a le groupe Queen (qui a donné son pseudo à Lady Gaga, via sa chanson «Radio Ga Ga»). Queen fait l’objet de l’autre film musical événement de la saison: «Bohemian Rhapsody», avec Rami Malek (de la série «Mr. Robot»), qui donne de la voix pour incarner l’immense Freddie Mercury. Un tournage compliqué, avec Bryan Singer remplacé en cours de route, puis remis aux commandes.
À noter que le réalisateur qui avait momentanément pris le relais, Dexter Fletcher, prévoit de tourner «Rocketman», sur la vie d’Elton John, un des nombreux films musicaux actuellement en préparation à Hollywood (dont «American Idiot», avec Billie Joe Armstrong, de Green Day). «Une étoile est née», de et avec Bradley Cooper, Lady
Gaga, Dave Chappelle, sortie romande début octobre. «Bohemian Rhapsody», de Bryan Singer, avec Rami Malek, Ben Hardy, sortie romande fin octobre.

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BLING IS KING Sous l’égide d’une Stella Maxwell en jog’ rutilant et au brushing hollywoodien, le label Pinko célèbre la décennie qui l’a vu s’épanouir: les années 1990. Par MATHILDE BERTHIER

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italien créé en 1986 par Cristina Rubini et Pietro Negra, la tendance se prend au pied de la lettre avec, dans le rôle-titre de la «Barbie girl» en jumpsuit violet et bottes à revers, le mannequin britannique Stella Maxwell. Immortalisée en huis clos volontairement kitsch par le photographe ­Simone Falcetta, la compagne de la

comédienne Kristen Stewart nous rappelle que la mode a longtemps préféré le mauvais goût à l’absence de goût.

pinko.com

Photos DR

Alors que le retour annoncé des Spice Girls en 2019 aura comme balayé d’une traite deux décennies de minimalisme monacal, la mode se raccroche quasi unanimement aux reliques de l’ère «Beverly Hills 90210» – comprenez: survêt’ peau de pêche, «mom jean» et Buffalo dorées. Chez Pinko, mastodonte du prêt-à-porter


NEWS

CHIC TOUJOURS 1

1 Collier «Sautoir Vintage Alhambra» en or rose et diamants, VAN CLEEF & ARPELS, prix sur demande. 2 Bracelet «Divas’ Dream» avec pendant en or rose et cornaline, BULGARI, CHF 1 740. 3 Bague «Chaine d’Ancre Lumière» en or jaune et lapis-lazuli, HERMÈS, CHF 16 950.

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4 Bracelet de la collection «Sparks of Fire» en or rouge et pierres précieuses brillantes, GÜBELIN, prix sur demande.

6 Bague «Paloma’s Sugar Stacks», en or rose et quartz rose, en or et topaze bleue, TIFFANY & CO., CHF 1 700 und CHF 860. 7 Bracelet «Possession Lapis-lazuli Open Bangle» avec deux lapis-lazuli et diamants, PIAGET, CHF 6 850.

5 Boucle d’oreille «Color Blossom BB Star» en or rose, nacre rose et diamant, LOUIS VUITTON, CHF 2 900.

8 Bracelet «Kelly» en or rouge et spinelles noires, HERMÈS, CHF 26 350. 9 Bracelet de la collection «Love» en or et pierres précieuses, CARTIER, CHF 7 650. 10 Boucles d’oreilles «Glam’Azone» en or rose et diamants, MESSIKA, CHF 3 470.

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Ils sont irremplaçables. Ils sont classiques. Ils peuvent être combinés avec tout, partout, tout le temps. Des bijoux dont nous pouvons retomber sous le charme chaque jour. Par REBEKKA CHRISTEN

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LE TEMPS DU TARTAN

1 Robe midi, SACAI, CHF 1 610. 2 Lunettes de soleil, LE SPECS, CHF 100. 3 Pochette, SIMON MILLER, CHF 530. 4 Sac cabas, HEREU, CHF 460. 5 Bottines, CHURCH’S, CHF 550. 6 Pantalon, TIBI, CHF 550.

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Le célèbre carreau écossais indiquait les clans auxquels ceux qui le portaient appartenaient. Aujourd’hui, après avoir été récupéré par la vague punk, il est devenu presque universel. Déclinaisons de saisons, modernes, singulières et remarquables d’un motif presque caméléon. Par MANOU STEIGER

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Photos DR, disponible sur NET-A-PORTER.COM. Certains des prix ont été convertis depuis leur devise d’origine et ne correspondent pas forcément aux prix pratiqués dans le commerce en Suisse.

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PANIER À TROIS POINTS Actif sur tous les fronts, Golden Goose Deluxe Brand dévoile sa nouvelle basket en même temps que sa collection Croisière 2019. Et s’invite à la Biennale d’architecture de Venise.

Photos DR

Par MATHILDE BERTHIER

On pensait avoir tout dit sur les liens qui unissent Golden Goose Deluxe Brand au monde de l’art. Et pourtant, dix-huit ans après sa création, des dizaines et des dizaines de projets transversaux plus tard, la maison vénitienne surprend son monde une fois encore aux côtés du collectif d’artistes stylés New York Sunshine.

Baptisé «Labor of Love», ce nouveau projet s’inscrit dans le cadre de la Biennale d’architecture de Venise (qui court jusqu’au 25 novembre) et repose sur une série de sept performances filmées, inspirées de près ou de loin par le thème du basket. Un choix tout sauf arbitraire puisque
la dernière-née des sneakers maison, la

«Stardan», reprend les couleurs phares des équipes de basket-ball américaines... En cuir vieilli – selon la tradition maison –, ladite chaussure s’accommode déjà des hoodies XXL et pantalon ample de soie ou robe rétro de la collection croisière 2019. goldengoosedeluxebrand.com

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BALLY, BACK TO THE RETRO-FUTUR

Les projets ont été dévoilés à l’occasion d’un événement spécial organisé en septembre dans le magasin de Zurich et sont exposés en vitrine ainsi que dans le reste du magasin. De plus, ces créations seront présentées dans les magasins Bally de Genève et Lucerne et partagées dans le monde entier sur les réseaux sociaux de la marque.

Le travail primé de Sara Nygård, Anina Weidmann, Anna Pravorotskaya et Serafin Gerber. Les modèles numérisés au moyen d’un scanner 3D confèrent à ce projet une puissance expressive extraordinaire.

Bally est l'une des marques suisses les plus célèbres au monde. Avec une telle aura, on oublie vite d’où l’on vient. C'est ce qui est arrivé à la maison, pourtant adulée à l'étranger. Aujourd’hui, Bally veut revenir à son héritage et à ses origines. La scène artistique suisse y contribue. Plus concrètement: des étudiantes de la Haute École d’Art de Zurich. Par LAURA GANSNER

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NEWS Prenez 24 étudiants de la Haute École d’art de Zurich (la ZHdK) qui suivent la filière Trends & Identity ou qui se forment en communication visuelle. Ajoutez-y un projet de conception d’affiches. Assaisonnez le tout avec un impressionnant matériel d’archives et laissez la créativité faire son travail. C’est ainsi que l’idée d’une collaboration entre Bally et la faculté de design zurichoise est née. Au vu des résultats, c’est évident: la recette a pris.

Julia Herzog, Céline Stettler et Sunyoung Yoon (Allison Yoon) ont été récompensées pour leur interprétation moderne de la chaussure classique.

L'origine de cette collaboration est très ancienne. Il faut revenir à Schönenwerd, en Suisse, en... 1851. À cette époque, Carl Franz Bally crée sa propre usine de chaussures dans ce petit village du canton de Soleure. Fort de son savoir-faire artisanal, il fabrique des chaussures fonctionnelles et modernes qui embrassent l’air du temps. L’industrialisation joue un vrai rôle dans son succès, et moins de 30 ans plus tard, Bally est au cœur du monde de la mode: en 1879, après Genève, Montevideo et Buenos Aires, Bally ouvre son premier magasin à Paris. Portée par son esprit visionnaire, la maison parvient à se hisser parmi les plus prestigieuses marques de chaussures au monde. À la fin des années 1970, des collections de prêt-àporter et d'accessoires sont ajoutées à celles des chaussures. La mondialisation déferle et Bally est aujourd'hui connue et appréciée dans le monde entier, mais dans son ascension fulgurante, son héritage suisse a été un peu mis de côté. En collaborant avec les esprits créatifs de la ZHdK, Bally veut faire un pas vers ses sources, et revenir à son identité helvétique. Les 24 étudiants répartis en huit groupes ont ainsi travaillé à la conception d'affiches inspirées de la collection Automne-Hiver 2018/2019. L'objectif était d'interpréter de manière contemporaine les modèles de chaussures des archives de Bally. Le jury Bally, présidé par le PDG Frédéric de Narp, a finalement retenu quatre groupes gagnants, dont les réinterprétations d’archives et les approches innovantes ont été convaincantes. Le premier travail récompensé consiste en des images de modèles incontournables de chaussures qui, grâce à la technologie de numérisation 3D, vous emmènent dans un fascinant monde futuriste. Rues de Zurich associées aux chaussures classiques, recours dynamique aux affiches d’archives de Bally, combinaison d'œuvres d'art historiques avec du graphisme moderne: les autres excellents travaux primés ont également su réaliser de manière originale la fusion du passé et du présent. L'identité suisse sort renforcée par chacune de ces réalisations. Avec une évidence: on peut être fier de cet héritage.

La source d'inspiration pour le projet de Deborah Rhyner, Alexandra Rüegg et Franca Sidler, qui ont atteint la troisième place, ont été les affiches pleines de couleurs des archives de Bally.

Le travail graphiquement raffiné de Lok Hang Hau, Nikola Antolkovic et Tanja Krebs a été honoré de la quatrième place.

bally.ch

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BIJOUX La nouvelle «Royal Oak Frosted Gold Carolina Bucci» d’Audemars Piguet en édition limitée, avec son cadran et son écrin en miroir, figure certainement parmi les favorites… Deux ans après avoir réinterprété l’iconique «Royal Oak» pour femme, la délicieuse créatrice italienne, Carolina Bucci lance un nouveau défi à Audemars Piguet et se confie à L’OFFICIEL Suisse. Par CAROLE KITTNER

MIROIR MIROIR, QUI EST LA PLUS BELLE DU ROYAUME DES MONTRES?

Photos DR

Rebelle et sûre d’elle tout en faisant un pied de nez à Narcisse. C’est ainsi que l’on pourrait décrire la nouvelle «Royal Oak» designée par Carolina Bucci pour Audemars Piguet. En or jaune, elle scintille et capte l’attention. Seule femme d’une longue lignée de joaillers florentins, Carolina Bucci est une esthète qui aime jouer. La belle a grandi entourée de bijoux et de bijoutiers avant de se former à New York où elle étudie les beaux-arts et la joaillerie. Elle retourne ensuite à Florence où elle parfait son savoir auprès d’orfèvres locaux avant de lancer sa marque. Ses bijoux, mais aussi sa manière de les porter, sont façonnés à son image – à la fois détendue et raffinée. La jeune mère de 42 ans qui vit entre Londres et Florence n’a pas froid aux yeux. En 2016, alors que la «Royal Oak Frosted Gold» voit le jour, Bucci a déjà imaginé sa prochaine pièce. Créer une montre avec un cadran miroir. Le challenge n’est pas des moindres. Il faut atteindre la perfection, aucune place, ici, pour la moindre impureté. Chadi Nouri, la directrice produit de la marque raconte: «Les femmes occupent une place importante chez Audemars Piguet. Lorsque Carolina nous a parlé de son cadran et de son écrin miroir, j’ai tout de suite imaginé la complexité. Mais ce sont sa passion et sa détermination qui nous ont, entre autres, permis d’étoffer davantage la nouvelle collection féminine. Ensemble nous avons repoussé les limites encore et encore». Démonstration.

L’OFFICIEL SUISSE: Comment s’est révélée chez vous cette aspiration à créer de bijoux? Carolina Bucci: Ce n’est pas quelque chose que j’ai décidé. J’ai toujours su que cette voie m’était prédestinée. Ma mère avait son coffre à bijoux dans ma chambre d’enfant. Lorsqu’elle sortait avec mon père, au théâtre par exemple, elle se préparait, se maquillait, mettait une belle robe et venait toute sophistiquée dans ma chambre choisir un bijou. Depuis mon petit lit, je l’observais, fascinée par toute cette beauté et je lui donnais parfois des conseils. Parlez-nous de votre «rencontre» avec la manufac­ ture Audemars Piguet. Ma fascination pour les montres est venue tardivement. Pour mes 16 ans, mes parents m’ont offert une jolie Rolex que je trouvais trop petite. Je les ai remerciés en leur demandant s’ils m’autorisaient à la transformer un peu. Le problème c’est qu’on ne transforme pas une montre aussi aisément qu’un bijou (rires...). J’ai toujours cette Rolex, elle fait partie de mes souvenirs, des moments qui ont marqué ma vie. Mon mari m’a offert plusieurs très belles montres qui sont toujours liées à un moment précis de ma vie; avec par exemple la gravure de la date et de l’heure de la naissance de notre premier fils. C’est devenu une sorte de tradition. Fidèle à ses habitudes, mon mari cherchait un garde-temps pour mes 35 ans. Rien ne me plaisait vraiment pour être honnête, jusqu’au jour où j’ai vu cette femme très élégante sur la 5ème avenue à New York, elle portait la montre qu’il me fallait, stylée et passe-partout. Je l’ai suivie. C’était une Audemars Piguet, une «Royal Oak» vintage modèle homme en or jaune. Je suis devenue obsédée. Je savais que cette

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La très stylée CAROLINA BUCCI, dans son appartement londonien

montre s’accorderait parfaitement avec mon style, mes bijoux. Mon mari l’a traquée et me l’a offerte. Je n’ai jamais arrêté de la porter. Et ensuite? Je pense que François Bennahmias (CEO Audemars Piguet) a dû me voir dans la presse avec ma «Royal Oak». On nous a présentés et on a commencé à se fréquenter dans un cadre professionnel. Je suis allée au Brassus découvrir la manufacture Audemars Piguet, et il est venu à Florence découvrir nos ateliers. Puis, un jour, François qui est connu pour son franc-parler, m’a dit «ça suffit maintenant, pourquoi ne portes-tu pas une Audemars Piguet actuelle». Ma réponse, très franche aussi, a été: ‘même si je suis très admirative de votre collection féminine, je pense que l’on pourrait retravailler et repenser certains modèles’. C’est comme ça que le projet de la «Royal Oak Frosted Gold», qui célébrait le 40ème anniversaire de la «Royal Oak» pour femme, a vu le jour? Exactement. Je ne voulais pas toucher au design ni aux proportions de cette montre que je trouve absolument parfaits. J’ai tout de suite imaginé une montre pour homme que j’allais traiter comme un bijou. Nous avons appliqué la technique florentine, si chère à ma famille, à la boîte et au bracelet

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de la «Royal Oak». Le challenge était énorme, il y a eu de nombreux allers-retours entre les artisans de Florence et ceux du Brassus, mais le résultat est spectaculaire. La montre devient un bijou qui scintille et capture la lumière. Cette première édition dédiée aux femmes a ensuite été développée en version masculine, une démarche plutôt inédite dans le monde de l’horlogerie. Oui, le projet de base était une montre en or blanc et en or rose de 37 millimètres proposé pour femmes en édition limitée mais les hommes l’ont aussi adorée et cela a été une vraie surprise. Parlez-nous de la nouvelle «Royal Oak Frosted Gold Carolina Bucci» qui va être lancée dans quelques semaines. Avec le premier opus de la «Frosted Gold», j’ai commencé par bousculer le look de cette montre si emblématique. La technique florentine lui a donné un côté plus brut, moins lisse. Ici, nous sommes allés plus loin. Nous avons touché à l’ADN de la marque; son fameux cadran tapisserie. Lorsque j’ai proposé un cadran miroir réfléchissant, je savais que je confrontais les équipes à quelque chose de quasi impossible mais je savais aussi que je m’adressais à des artisans tout à fait capables de répondre aux exigences de la pièce que


BIJOUX j’avais imaginée. J’ai eu raison ce qui me plaît avant tout c’est le contraste. D’un côté la perfection du cadran miroir et de l’autre la technique florentine sur le bracelet et la lunette, forcément unique et imparfaite.

Frosted Gold», ma bague de fiançailles et un bijou qui a une valeur particulière pour moi, lié à des souvenirs. Pour le reste, je m’amuse. Je superpose des bracelets en quantité et des bagues selon mon humeur du jour.

Mais au fait, pourquoi un miroir? Le miroir s’adapte à son environnement. Il évolue selon son cadre et les vêtements que l’on porte. Mon reflet préféré est celui du ciel, je suis fascinée par le ciel sous toutes ses formes.

Et votre dernière création, les «Forte Beads», que l’on assemble comme on l’entend, une réminiscence de votre enfance? Plutôt de celle de mes fils cette fois. Chacune de mes créations correspond à une envie et à un élément qui me tient à cœur. Lorsque j’ai lancé ma marque, mes «Lucky bracelets» étaient un clin d’œil à ceux que nous nous échangions sur la plage avec les copines. Les «Forte Beads» eux, ont accompagnés mes fils. On a toujours assemblé des bracelets et des colliers ensemble depuis qu’ils sont tout petits. Les porter marque le début de l’été et à la rentrée, on les coupe. Ce qui me touche c’est que ces perles semi-précieuses plaisent à tout le monde. C’est comme si créer son bracelet avait des vertus thérapeutiques, et cela me rend si heureuse!

Ce nouvel opus est en or jaune, votre or préféré. Oui, j’ai toujours clamé haut et fort mon amour pour l’or jaune. J’ai travaillé des matières improbables dans mes bijoux comme la soie par exemple. Je pense que je suis la reine des différentes options mais là, pour cette nouvelle Royal Oak, ce que j’aime, c’est qu’il n’y en a pas! La montre est en or jaune dans une seule taille et avec une seule finition. Et c’est justement ce qui va plaire à tout le monde, même si nous n’en produisons que 300 exemplaires. Le style Carolina Bucci, c’est quoi? J’aime les mélanges et les pièces bien coupées dans de belles matières. Vous me verrez forcément toujours avec quelque chose en jean, une chemise, un accessoire. Je ne fais pas la différence entre ma vie personnelle et professionnelle, une seule tenue pour les deux. Je porte toujours ma «Royal Oak

*technique traditionnelle de martelage du métal ici appliqué à l’or

audemarspiguet.com carolinabucci.com

La nouvelle «Carolina Bucci Limited Edition Royal Oak Frosted Gold», 37mm, or jaune, 18 carats. Edition limitée à 300 pièces seulement. AUDEMARS PIGUET, CH 53 900.

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FLOCONS DE NEIGE ÉTINCELANTS Le roi des diamants, Harry Winston, a trouvé dans la nature l’inspiration pour ses créations uniques ainsi que pour sa marque de fabrique, le «clustering». Parfaite pour l’automne, la «Midnight Chocolate Diamond Drops», basée sur le classique en or blanc, comporte désormais un luxueux boîtier en or rouge 18 carats embelli d’un cadran en nacre de couleur chocolat. Par LENA STÄHELI

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LE CADRAN Le cadran en nacre est presque le symbole des montres de Harry Winston, et leur confère un éclat unique. La nacre extrafine est extrêmement fragile, et doit être traitée avec le plus grand soin. Seuls quelques experts de la maison savent réaliser un tel chef-d’œuvre. PHASES LUNAIRES La fonction indiquant les phases de la lune attire également l’attention. La lune dorée est accompagnée de ses étoiles – qui complètent son orbite mensuelle. COLLECTION «MIDNIGHT» Nouvelle venue dans la collection Mid-

night, la «Midnight Chocolate Diamond Drops» présente un boîtier classique de 39 mm de diamètre, et une allure féminine avec ses 91 diamants taille brillant sur la lunette et les attaches du bracelet. Typique des ­ montres Harry Winston, trois diamants plus gros se trouvent près de la couronne. Ceux-ci évoquent les origines de la marque, à savoir l’entrée voûtée du salon de la boutique située sur la cinquième Avenue à New York.

Montre, «Midnight Chocolate Diamond Drops», HARRY WINSTON, CHF 29 800. harry winston.com

Photos DR

DE LA NATURE AU BIJOU L’observateur Harry Winston savait exactement comment incorporer des inspirations de la nature dans la fabrication de bijoux. Qu’il s’agisse du savoir-faire du «clustering» qui libère les diamants de la structure métallique rigide et leur donne ainsi une nouvelle légèreté, ou de la «Midnight Chocolate Diamond Drops» qui évoque une toile de fond hivernale avec ses chutes de neige. Ici, l’œil est malicieusement pris à parti – les 214 diamants taille brillant donnent l’impression de tomber tels des flocons de neige au-dessus du cadran brun chocolat. Derrière cet effet, il y a tout un savoir-faire qui exige la plus grande des précisions.


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MOORE IS MORE Chacune des apparitions de Julianne Moore irradie l’écran. Pour notre plus grand plaisir, nous la découvrirons cet hiver dans quatre nouveaux films. Par JULIETTE MICHAUD

Photo MATHIEU CESAR

Apparitions de feu et de glace sur les tapis rouges, avec sa peau diaphane et sa chevelure incendiaire, son mélange de naturel et de glamour, à
57 ans, Julianne Moore, déesse rousse de Hollywood, n’en finit pas de fasciner et de rayonner. Devenue icône de mode, tellement désirée par les plus grandes maisons du luxe – Saint Laurent pour notre rencontre cannoise, auquel elle apporte un irrésistible petit twist à l’américaine – qu’on en oublierait sa carrière vertigineuse, de celle dont rêvent toutes les actrices. Une carrière qui a commencé un peu sur le tard: après avoir fait beaucoup de théâtre, Julianne s’est épanouie à la quarantaine, a été couronnée d’une tonne de récompenses, dont un Oscar (pour «Still Alice», où elle joue une femme gagnée par Alzheimer), et n’en finit pas de se bonifier. De Robert Altman à Paul Thomas Anderson, Julianne Moore a tourné avec les plus grands et le meilleur est encore à venir. L’égérie de L’Oréal le vaut bien. Cette immense comédienne d’origine écossaise
va créer le buzz avec «Gloria», remake du film chilien éponyme, réalisé comme l’original par Sebastián Lelio: le portrait d’une femme à la cinquantaine, libre, qui aime à sortir

danser, avoir des aventures... «C’est un film nécessaire en ces temps où les femmes retrouvent leur pouvoir, et où il faut casser les stéréotypes vains sur l’âge», dit celle qui a notoirement pris la défense d’Alicia Vikander contre un macho quand elles tournaient «Le Septième Fils».

JULIANNE MOORE porte une robe SAINT LAURENT par ANTHONY VACCARELLO, au dernier FESTIVAL DE CANNES.

On la reverra ensuite dans «Bel Canto» de
Paul Weitz, en cantatrice qui
se retrouve prise en otage en Amérique du Sud, aux côtés de Christophe Lambert et d’Elsa Zylberstein. Très attendus aussi, le remake d’ «After the Wedding» de Susanne Bier, qu’elle tourne sous la direction de Bart Freundlich, son mari. Et à l’heure où nous bouclons ce numéro, l’agent de Julianne Moore nous confirme qu’elle incarnera Gloria Steinem,
figure de proue du mouvement féministe de l’Amérique des années 1960 et 1970, dans «My Life on the Road» de la très talentueuse Julie Taymor. Décidément, un parcours sans faute.

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HAUTE SPLENDEUR

Une sélection des plus belles pièces de haute joaillerie sorties des ateliers de la place Vendôme et présentées pendant la dernière semaine de la Couture à Paris. Photographie JULIEN ROUX Réalisation EMILY MICHELLA

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À Droite: Collier «Vibration minérale» en or jaune, platine, perles de culture, laque verte et bleue, nacre et diamants, collection Coromandel, CHANEL JOAILLERIE.
 Collier en or gris et diamants, orné d’une émeraude, collection Conquêtes – Régalia, LOUIS VUITTON.


Collier ÂŤWinston DropÂť en platine serti de diamants tailles brillant, marquise et poire, HARRY WINSTON.


Collier «Rubans de princesse» en or blanc serti de diamants et orné de 3 diamants poire, VAN CLEEF & ARPELS.


Collier «Dentelle velours» en or blanc, diamants, émeraude et spinelles bleus, collection Dior Dior Dior, DIOR JOAILLERIE.


Collier «Lierre givré» en titane serti de cacholong et pavé de diamants, collection de haute joaillerie Nature triomphante, BOUCHERON.


Collier en or blanc et platine serti de diamants blancs tailles poire, marquise, fancy cut et brillant, GRAFF.


Collier haute joaillerie «Wild Pop» en or blanc et titane serti de diamants taille marquise, d’émeraudes taille cabochon et de diamants taille brillant, BULGARI.


S T Y Quels seront les it-bags de la saison? RĂŠponses Ă partir de la page 60.


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«BEING DOWN TO EARTH IS THE NEW BLACK», AND DEMNA GVASALIA IS THE NEW DUCHAMP

Demna Gvasalia, enfant prodige de la mode, est le directeur artistique de Balenciaga et de sa propre marque, Vetements. Son crédo? «Being down to earth is the new black». Ses idées et ses silhouettes font vaciller les codes de l’élégance. Est-il le nouveau Marcel Duchamp de la mode? Réponse dans une cabine d’essayage. Par VALÉRIE FROMONT   Illustration ANNA HAAS

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STYLE «C’est quoi, ce dessin?» me demande l’autre jour dans la rue mon fils de huit ans. Comment cette image, qu’il pensait avoir pu être gribouillée par son frère de quatre ans, se retrouvait-elle sur une affiche, dont le format imposant laissait entendre combien ce devait être une chose importante? Cette image, mon fils, c’est une affiche pour une exposition dans un musée. Ces musées dans lesquels nous tentons régulièrement de le traîner avec un succès mitigé, et qui représentent pour lui quelque chose d’aussi sacré qu’ennuyeux – c’est à dire un truc de grandes personnes. Quelque chose de forcément compliqué, sérieux, un peu gris et prétentieux. Je rêve de pouvoir lui faire comprendre qu’un musée n’est pas une banque ou une compagnie d’assurances. D’autant plus que de nombreux musées s’y emploient avec talent, en instaurant des ateliers pour enfants et des programmes pédagogiques ludiques. Mais ce qui m’a semblé être le plus à même de lui montrer que la frontière entre le gribouillage d’enfant et le chef-d’œuvre tient parfois uniquement au point de vue du spectateur, tout comme au geste de légitimation du commissaire d’exposition qui reconnaît l’artiste et son œuvre comme appartenant au système, c’est bien sûr l’urinoir de Duchamp. Un urinoir? «Ah, un pissoir», rétorque mon fils après explications. Faut-il déjà s’entendre sur les termes. Quelques heures après lui avoir raconté la subversion historique du geste de Duchamp, l’une de mes amies, professeur à l’université de Yale et ultradingue de mode, me faisait part de son indignation au sujet des sacs Balenciaga qui pastichaient – de façon assez littérale – les légendaires sacs en plastique bleu d’Ikea. Oui, ceux dans lesquels nous avons tous entassé nos premiers chandeliers pour meubler notre chambre d’étudiant. L’original coûtait une paille et la version Balenciaga, un bras. C’est alors que la comparaison entre Duchamp et Demna Gvasalia, le directeur artistique de Balenciaga et de sa propre marque, Vetements, m’a sauté aux yeux. Demna, c’est celui qui ose le geste de transgression ultime des codes du luxe. Celui qui renverse radicalement la donne et qui – dans un geste si punk qu’il pourrait émaner d’un satyre comme d’un enfant – brouille tellement les pistes qu’il nous fait douter qu’elles aient un jour existé. Lors de ses défilés, Demna Gvasalia est ultraréférentiel, notamment par son utilisation des logos: «Polizei», «DHL», «World Food Programme» et bien sûr son propre logo, «Balenciaga», qui s’étale comme un étendard sur tous les fronts. Et qui a relancé le trend, auprès de toutes les marques, des logos tels qu’on pouvait les aduler dans les 90’s. Même lorsqu’il est dans l’imitation littérale, Demna

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est toujours dans le commentaire. Contrairement, par exemple, à Balmain qui affiche avant tout le désir d’un luxe décomplexé, Demna semble toujours être dans une forme d’ironie pour happy fews. Qui sont bien sûr ravis de pouvoir se voir si beaux (et si malins) en ce miroir. On entend au loin le rire sardonique de Demna, y compris lorsqu’ils s’approprie des symboles populaires et fait un doigt d’honneur à la propriété intellectuelle, s’octroyant le droit de déclarer la culture populaire et ses symboles accessibles à tous, y compris aux plus snobs d’entre les snobs (cher Demna, à quand les t-shirts avec le sigle de l’OMPI, l’Organisation Mondiale de la Propriété Intellectuelle?). Andy Warhol n’est pas loin. Mais Demna Gvasalia, c’est bien plus que du dandysme. C’est du détournement permanent de codes, si bien fait, sans snobisme et presque avec tendresse, ressemblant souvent à un hommage. Qu’on se souvienne de la campagne de Vetements Printemps-Été 2018 shootée à Zurich, alors que Demna Gvasalia venait d’installer le siège social de la marque et son équipe dans cette ville. Il avait su immédiatement identifier les tribus et les symboles qui la caractérisent, en mettant en scène la tension entre le réel et l’artifice, le modèle et la création qui s’en inspire. Une lecture sociale du vêtement et de son caractère pittoresque – le sociologue et philosophe Pierre Bourdieu n’aurait pas fait mieux. «Je ne pense pas que l’élégance soit pertinente», déclarait au «Guardian» Demna Gvasalia. Peut-être que la question n’est pas tant de savoir si l’élégance est pertinente, mais si les croyances que nous avons au sujet de l’élégance sont toujours pertinentes. La démarche de Demna Gvasalia, tout comme le fut celle de Marcel Duchamp, consiste à bousculer radicalement les catégories au travers desquelles nous avons construit notre représentation du monde, de l’élégance, de l’œuvre d’art. La remise en question que nous donnent à voir ces deux artistes propose une idée à mon sens totalement nécessaire et salvatrice: celle de la plasticité des identités. Ce qui constitue un objet n’est pas lié à ses qualités intrinsèques, mais à celles qu’on lui attribue – un ensemble subjectif de croyances, de perceptions limitées et physiologiquement, culturellement et historiquement. Autrement dit, pourquoi une œuvre d’art devrait-elle nécessairement être le fruit d’un processus créatif qui imite et détourne la réalité? Pourquoi l’élégance devrait-elle être figée dans une idée de joliesse et de distinction sociale? Estce que ces idées sont encore utiles pour nous aider à bien vivre et réfléchir intelligemment? Sont-elles en phase avec le monde d’aujourd’hui? Est-ce qu’elles nous aident à le tra-


STYLE verser de la façon la plus dynamique et mobile possible? Autant de questions que posent les gestes radicalement subversifs de Marcel Duchamp et de Demna Gvasalia. Au sujet de ce que l’on peut consacrer dans un musée ou de ce qui se montre sur un podium, ces deux artistes nous aurons donné la chance de pouvoir renverser tout notre système de perception. Mais pour en revenir à Demna, soyons clairs. Ce sont avant tout des vêtements. Et moi, pour savoir si des vêtements me parlent ou non, je n’ouvre ni Bourdieu, ni un manuel d’histoire de l’art. Je ne me fie pas entièrement aux podiums. Non, je fais du shopping. Je file dans un magasin et je me demande si j’aurais envie de porter et d’acheter ça. J’avoue qu’au-delà du concept très fort que je percevais dans la démarche de Demna Gvasalia, je n’étais pas très sûre d’avoir envie de porter ça. En fin de compte – comme le résumait Alexander McQueen dans un récent documentaire qui lui était consacré – à quoi servent les vêtements si ce n’est à se sentir bien dans sa peau et séduisant? Demna Gvasalia, lui, a une formulation voisine à ce sujet, assez proche mais pas tout à fait similaire: «Qu’il s’agisse d’un hoodie ou d’une robe couture, il s’agit toujours d’une personne qui porte ce vêtement et se dit: je suis contente avec ça, contente de ce à quoi je ressemble avec ça». Alors avant d’écrire cet article, j’ai poussé la porte d’un magasin et j’ai foncé vers le stander Balenciaga. Et autant vous le dire tout de suite, à voir les vêtements sur le stander, hors de ce moment de conscience et d’expérimentation professionnelle, je n’en aurais essayé aucun. Un K-way oversized sur lequel trône un logo oversized? Une chemise rayée en coton basique, dont les manches courtes sont prolongées par des manches kimono en soie, dont l’imprimé pourrait provenir des robes que s’achetait ma grand-mère à la Migros dans les années 80? Attendons, essayons. Sur les sept vêtements que j’ai pris en cabine, j’aurais pu ressortir avec six d’entre eux (hélas, c’était la fin du mois et j’étais fauchée). Le seul que j’aurais laissé est la chemise rayée/Migros, peut-être pour des raisons psychanalytiques. Celui que j’ai préféré? Le K-way! Incroyablement bien coupé, je trouve qu’il me donne une formidable dégaine. Deux jupes en laine sont un hit absolu une fois portées: le logo oversized disparaît au profit d’un graphisme abstrait et ultracool. Mes hanches leur donnent une forme, une allure, et je sais que ma démarche serait transformée par ces vêtements tout comme elle leur confère une tournure unique. Un legging très bien coupé pourrait même passer le seuil de la

porte des employés de banque le matin. Une robe en lamé, supercourte, me fait penser à une guenille que j’ai une fois acheté dans une solderie pour 10 francs (si, si, dix balles). Je l’avais achetée parce qu’elle me faisait penser aux robes de Joan Collins dans «Dallas». Résultat, je ne l’avais jamais mise parce qu’elle pique, qu’elle gratte et que j’ai l’impression de sortir d’une poubelle quand je l’essaye. La robe Balenciaga, très proche dans le concept Joan Collins, est une merveille. Déjà, elle est coupée comme une robe Couture: à l’intérieur, un corset vient maîtriser l’effet flou du tissu extérieur. Elle fait des jambes immenses. Elle assume tellement son côté glam’ qu’elle le dédramatise. Comment le concept se vit-il au travers de ces vêtements? Il me semble qu’en portant ces vêtements, non seulement je bougerais différemment, mais je penserais différemment, je parlerais différemment, je mangerais et travaillerais différemment, je ferais l’amour différemment, peut-être avec d’autres gens. Tout mon rapport au monde s’en trouverait transformé. Non pas par la liberté que me procureraient ces vêtements en eux-mêmes, mais par la liberté ludique que je pourrais m’accorder – et découvrir en moi. Je pense qu’il est question, ici, d’intelligence et de mobilité plus que de sens esthétique, même s’il n’est pas exclu de ce processus. Le jour où j’achèterai et porterai ces vêtements, je n’aurai sans doute plus besoin de ma psy. Parce que tout, en moi et autour de moi, bougera plus librement. Je le pense vraiment. Économiser du temps et des sous sur sa psy pour des idées, celles de Demna Gvasalia: est-ce que ça s’expose au musée? Si Marcel Duchamp était encore là, nul doute qu’il aurait tenté de mettre en scène ce renversement tout aussi subversif que jouissif.

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À droite: De gauche à droite: robe en laine, VILLALBA. Sac en cuir, FENDI X FILA. Chaussures en suède, OFF-WHITE. Sac brodé en nylon et cuir, FURLA.
 Porté: Costume en laine, MISSONI. Sac en cuir, Kate Spade NEW YORK. Baskets en cuir et cristaux, GUCCI. Au sol, de haut en bas: Sac en cuir de crocodile, LOUIS VUITTON. Sac en veau façon crocodile, MULBERRY. Escarpins en python, ROBERTO CAVALLI.


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BACK TO SCHOOL

Pour prolonger l’excitation de la rentrée bien au-delà des premiers jours. Photographie JULIA ANDRÉONE

Réalisation DEBORAH REYNER SEBAG

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Porté: Sous-pull en viscose, ACNE STUDIOS. Jupe en laine, WEILL. Ceinture en cuir avec boucle 2G, GIVENCHY. Pochette en toile jacquard et cuir, poignée en métal, DIOR. Dans la boîte: Sac en cuir, CHANEL. Sac en cuir, GUCCI.


De haut en bas: Bottines en cuir de veau, CHLOÉ. Boots en cuir, 3.1 PHILLIP LIM. Boots en cuir zippées, LOEWE.


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De haut en bas: Sac pochon en cuir strassé, ANTHONY VACCARELLO PAR SAINT LAURENT. Escarpins en daim et tulle, JIMMY CHOO. Collier en métal et résine, CHANEL. Escarpins en cuir grainé, python et cuir grené, GIVENCHY.

À droite: De gauche à droite, cuissardes en cuir, ISABEL MARANT. Bottes en cuir, FENDI.
Bottes cuir de veau verni avec semelle en caoutchouc, AGL. Bottes en cuir de veau verni, STUART WEITZMAN.

Modèle MATHILDE MAUGER Beauté CÉCILE BOBET Set design ACCOUDOIR (CLÉMENT

PELISSON) und SAMUEL BARDAJI Assistant photographie BERTRAND JEANNOT Assistante stylisme LAURA CÉCI



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CHANEL, E LA NAVE VA 54

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STYLE Pour son défilé Croisière 2019 à Paris, la maison de luxe a fait construire un paquebot grandeur nature pour son podium. Une toile de fond impressionnante pour un défilé optimiste et ambitieux.

Photos CHANEL

Par LIVIA ZAFIRIOU

En matière de décor, le défilé Chanel Croisière 2019 a probablement été l’un des plus spectaculaires de l’histoire de la marque. Saison après saison, nous avions pourtant déjà vu Karl Lagerfeld mettre à l’œuvre son sens du spectacle pour créer tour à tour une immense cascade, pour reproduire le lancement d’une fusée ou transformer le Grand Palais en un supermarché très pop. En ce mois de mai, nous avons assisté à la construction de «La Pausa», paquebot de luxe grandeur nature, et à une collection célébrant le thème de la saison.

Duc de Westminster, et dessinée pour ressembler au monastère où la créatrice grandit, orpheline. Jusqu’à sa vente en 1958, la villa est la seule demeure ayant appartenu à Gabrielle. Et puis, tout au long de sa vie, Coco s’est offert des moments de répit, loin de la vie tumultueuse et agitée de Paris, en embarquant pour de longues croisières à travers l’Europe, de Venise à Monte Carlo (Karl Lagerfeld a organisé des défilés dans ces deux endroits). Elle voyageait souvent avec le duc de Westminster sur ses yachts, le «Flying Cloud» et le «Cutty Sark», ainsi qu’avec des amis.

«La Pausa», Lagerfeld avait bien sûr une bonne raison de baptiser ainsi son fabuleux paquebot. Ce nom partage une longue histoire avec la maison Chanel, qui a commencé dans les années 1930 avec sa fondatrice, Coco. Le nom du paquebot-catwalk fait référence à la villa qui appartenait autrefois à la créatrice légendaire, nichée entre Monte Carlo et Menton, à l’extrémité est de la Riviera française. Cette propriété fut édifiée en 1928 par l’architecte Robert Streitz pour Coco Chanel et son amant Hugh Grosvenor, deuxième

Cette collection n’est pas la première où Karl Lagerfeld inscrit Chanel dans le thème de la marine. En décembre 2017, le créateur s’était inspiré du port de sa ville natale, Hambourg, pour sa collection Métiers d’Art. Cette fois pourtant, la collection est plus proche encore de l’essence de la marque. Coco Chanel est avant tout considérée comme la première créatrice à avoir imaginé des vêtements de vacances pour ses clients fortunés, d’abord dans la station de Deauville en 1919, puis dans sa maison, rue Cambon à Paris,

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STYLE à la fin des années 1920, s’inspirant de ses succès du début pour présenter sa première collection Croisière. Il s’agissait alors de la première collection lifestyle, imaginée pour s’adapter aux classes aisées, charmées par les voyages en bateau sur la Méditerranée, qui se perpétuent aujourd’hui encore. Lorsque Karl Lagerfeld a rejoint la marque, en 1983, les collections Croisière avaient gardé leur importance dans l’industrie de la mode. Le créateur est parvenu à faire revivre la tradition, et a participé à la conception de ce qui a probablement été la saison la plus rentable de la marque. La magie Chanel renaît dans les histoires contées à chacun de ses défilés. Et, fidèle à l’idéologie de la mode, celui-ci a plongé les invités dans l’imaginaire de la collection grâce aux cris des mouettes ainsi qu’aux bruits de cornes de brumes et des cordages grinçants qui emplissaient le Grand Palais, autour de l’énorme paquebot. Comme si Lagerfeld voulait recréer son expérience personnelle... «Mon souvenir le plus lointain n’est pas un bateau, mais le son d’un bateau», raconte-t-il. Pour la Croisière Chanel 2019, nous avons vu des silhouettes décontractées en vêtements de sport, avec des éléments typiques des années 1960, tels que les minijupes, les collants blancs et les chaussures Mary Janes blanches ou argentées. Lagerfeld s’est inspiré des croquis qu’il avait dessinés pour la maison dans les années 1980, dans lesquels il mêlait des pantalons de marin et des vestes courtes. Passe alors un petit pull blanc griffé du double C rouge coquelicot. Des pantalons à rayures, forcément. Des robes détournées du caban. Les souliers babies sont blancs comme les petits bérets vissés sur les têtes des sœurs Hadid, de Barbara Palvin et de Stella Maxwell. L’allure est lumineuse, fraîche, juvénile, accentuée par ces rose tendre ou malabar vus sur une robe mini très sixties, un béret, un sac. Ou sur des silhouettes en denim bleu totalement lacéré. On met ses mains dans les poches de ses jupes midi, ou dans un ensemble robe manteau ample totalement effiloché. Quelques tailleurs en fil lurex

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MARGOT ROBBIE

MARIE-ANGE CASTA

RALPH FEINNES

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STYLE marine gansé de noir rappellent la touche Chanel. La couleur star? Le bleu roi évidemment, choisi sur des imprimés, des sacs, une robe de mousseline. Ou sur ce t-shirt offert à chaque happy few l’après-midi même. Le soir, lui, a des accents pop, scintillants voire 80’s, comme la bande-son du show, le synthé de My Mine, construite par Michel Gaubert, fidèle sound designer de la maison. Au centre de la collection, on retrouve la «flexible dress», combinaison d’un haut et d’une jupe, qui, séparés, dévoilent le ventre du mannequin. Défile une version de nuit, brodée de rayures marinières.

ALEXANDRA et STEVE MCQUEEN

CAROLINE DE MAIGRET

Ce qui ressort particulièrement de l’ensemble, c’est la féminité des formes, assortie à des épaules arrondies comme dans les années 1980, à des vestes courtes mettant l’accent sur la taille, et à des longueurs remarquées. Soudain, des sacs blancs matelassés à motifs, des sacs de pêcheurs en cordes. Après ce défilé sur des quais imaginaires, Karl est apparu pour saluer le public, accompagné de Virginie Viard, fidèle directrice de studio Chanel. C’est alors que les passerelles se sont abaissées, que le public a été invité à monter à bord et que le podium s’est transformé en croisière de fête, avec huîtres sur le pont, et Capitaine Karl en maître de cérémonie pour cette salle de bal blanche née de l’imaginaire.

GASPARD ULLIEL

MARIE-AGNES GILLOT

ALYSSON PARADIS avec GUILLAUME GOUIX

Parmi les invités, on comptait les ambassadeurs de la marque Margot Robbie, Kristen Stewart, Lily-Rose Depp, Gaspard Ulliel, Caroline de Maigret, Clotilde Hesme et Alma Jodorowsky. On a également pu apercevoir le chanteur et acteur chinois William Chan, l’actrice australienne Phoebe Tonkin, l’actrice japonaise Nana Komatsu et le réalisateur et a rtiste contemporain anglais Steve ­ McQueen. Tous les spectateurs ont ­ embarqué sur le navire pour déguster et danser jusqu’au bout de la nuit. chanel.ch DOLORES DOLL KRISTEN STEWART

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TOUTES EN SELLES Dès sa création en 1999,
le «Saddle Bag» de la maison Dior est un produit culte. Revisité cette saison par Maria Grazia Chiuri,
il fait son grand come-back
sur la scène mode. Par SOPHIE ABRIAT

«Respecter la tradition et oser l’insolence, car l’un ne saurait aller sans l’autre»: ces mots sont de Christian Dior, mais ils pourraient être de Maria Grazia Chiuri, directrice artistique de la maison française depuis 2016. La créatrice italienne oscille entre quête d’authenticité, héritage Dior et volonté de casser les codes. En témoigne la façon dont elle a revisité l’un des classiques de la maison, le fameux «Saddle Bag».

La folie «Saddle» est définitivement relancée en mars 2018 quand Maria Grazia Chiuri dévoile lors du défilé Automne-Hiver 2018/2019 ses différentes versions revisitées. «Je l’ai voulu très coloré, brodé ou avec des franges perlées pour que, tel un caméléon, il s’adapte à toutes les situations», indique la créatrice, qui a imaginé deux formats, mini ou plus large, agrémentés d’une bandoulière amovible permettant de le porter en cross-body pour une allure toujours plus affranchie, toujours plus affirmée.

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Photos MORGAN O’DONOVAN

Ce sac iconique, apparu pour la première fois dans la collection prêt-à-porter printemps-été 2000, a été imaginé par le directeur artistique d’alors, John Galliano. Dès sa création, ce modèle d’inspiration équestre, avec sa forme en selle de cheval orné d’un D doré, est adopté par nombre d’artistes et de stars, comme Beyoncé, Sarah Jessica Parker dans la série «Sex and the City», Elle Macpherson, mais aussi Paris Hilton, Nicole Richie et Sienna Miller. Il apparaît réalisé dans la célèbre toile «Oblique» au motif du logo Dior dont les lettres
se superposent, créée par Marc Bohan dans les années 1970. Dans les années 2000, en pleine logomania, le sac porté sous l’épaule et associé aux cropped tops du moment, est un succès. À l’époque du porno chic, certains y voient un hommage à la célèbre photo de Helmut Newton
de 1976 baptisée «Saddle 1», représentant une femme à quatre pattes sur un lit, une selle de cheval sur le dos. En 2007, John Galliano célèbre sa dixième année en tant que directeur artistique chez Dior avec douze «Saddle Bag» en édition limitée, chacun représentant un pays, de l’Inde au Japon en passant par la France (en version toile de Jouy) et le Mexique. En 2014, Beyoncé remet le modèle devenu vintage sur le devant de la scène. Plus récemment, ce «sac-selle» connaît un revival sans précédent quand Bella Hadid est photographiée avec un minimodèle en denim.


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PERLÉ En franges perlées de couleurs vives, ce sac illustre avec éclat le savoir-faire des ateliers Dior. Les brodeuses opèrent en duo, sur un métier en bois, utilisant une technique traditionnelle qui consiste à travailler sur l’envers du tissu pour crocheter les fils et les perles.

CLASSIQUE Dans son motif bleuté originel imaginé en 1967 par le directeur artistique Marc Bohan, le «Saddle Bag Dior Oblique» n’a rien perdu de son fashion appeal. Réalisé en toile jacquard baptisée «tapisserie de Flandres» et contrastée d’un cuir végétal, ce modèle est un classique indémodable de la maison.

MONOCHROME En cuir de veau noir, rouge ou rose poudré, le «Saddle Bag» révèle ainsi la pureté de ses lignes. Dans les ateliers de maroquinerie, l’artisan façonne la matière pour créer les deux soufflets galbés du modèle. Les mots «Christian Dior Paris» sont embossés à chaud, au ruban doré, sur la poche interne.

← PATCHWORK En patchwork inspiré des années 1970 portant l’inscription «Peace and Love Dior», ce modèle composé d’empiècements brodés de fils, de perles et de franges a été réalisé d’après des dessins graphiques vintage.

BANDOULIÈRE SIGNATURE En toile «Oblique», rouge ou multicolore, la bandoulière amovible rehaussée de franges et de médaillons en métal couleur argent vieilli, véritable signature de Maria Grazia Chiuri, nécessite un jour et demi de travail. Cette façon de porter le sac en cross-body lui donne une nouvelle attitude.

Sacs de la collection Dior Automne-Hiver 2018/2019.

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ÉTOILE DES NEIGES Après avoir dépoussiéré la tenue de plage, Chanel, épaulé de l’actrice ­Margot Robbie, s’attaque au cas épineux du vêtement de montagne. Par MATHILDE BERTHIER

Photo DR

Longue est la liste des écueils à éviter quand on parle de mode à la montagne: la salopette friable au moindre planté du bâton, le «christmas jumper» à tête de cerf ou, persistance funeste des années 1970, le bandeau éponge à porter cheveux aux vents... Mus par leur inoxydable bon goût, Chanel et Karl Lagerfeld y échappent par le menu de dixneuf silhouettes rassemblées sous la bannière «Coco neige». Doudoune matelassée doublée de tweed frangé, chapka et moufles monogrammées, combinaison à poches et galons inspirée de la légendaire veste de tailleur Chanel... L’ensemble, matières déperlantes, waterproof et antivent à l’appui, se décline sur une palette de couleurs à la sobriété toute parisienne, quelques touches de bleu et de fuchsia surfant sur les grands classiques blanc et noir. Fraîchement consacrée égérie Chanel, la comédienne australienne Margot Robbie, bientôt à l’affiche de «Mary Queen of Scots» de Josie Rourke, assure son flocon. Vivement la saison. chanel.com


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A Les meilleurs produits de beauté pour l’automne. A découvrir à partir de la page suivante.


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NEWS BEAUTÉ IN THE MOOD FOR … COCOONING Je ne sais pas vous, mais pour moi l’été signifie plaisir, plage et l’air des vacances. À mesure que les feuilles changent de couleur et tombent, que l’été indien touche lentement mais sûrement à sa fin, le monde et l’esprit redeviennent plus sérieux, et aussi plus clairs. Après la chaleur, le tumulte des émotions et la gaieté estivale, l’automne apporte paix, énergie mais aussi un soupçon de mélancolie. Après tout, il faudra presque une année avant de pouvoir apprécier la vie sans soucis. C’est donc le moment idéal pour laisser libre cours à sa créativité, de commencer ou de terminer des projets ouverts. Au lieu de faire du vélo et de la natation, on renoue avec l’envie de transpirer dans une salle de fitness ou de pratiquer du yoga. En matière de mode également, la période la plus intéressante arrive. On fouille dans sa garde-robe pour inventer de nouvelles combinaisons. Bien sûr, il nous faut une liste des must-haves les plus inspirants. Maintenant, investissons! Car les tenues automnales peuvent être portées aus-

si bien en hiver qu’au printemps. Même la maison redevient un précieux refuge. Mais là, pour moi, rien ne va sans une bonne atmosphère olfactive. C’est pourquoi j’ai toujours un arsenal de bougies parfumées à portée de main. L’encens, la myrrhe et la cardamome créent une ambiance propice à la contemplation. Mais quand la mélancolie me saisit de temps en temps, je plonge à nouveau dans l’été avec la nouvelle bougie de Calming Park, «Isola Bella». Avec de la bergamote, du pamplemousse, du bois de cèdre, du melon confit et du patchouli, elle me fait rêver d’une île en Sicile. Je suis aussi une grande fan du nouveau «Perfume Genie» de Rituals. Ici je peux doser avec précision la quantité et le temps de diffusion du parfum. Le nouveau rituel de «Yalda» est parfait pour la saison avec du cassis, de la grenade, du melon, des dattes, de l’ambre et du patchouli. Ainsi enveloppée et consolée dans mon cocon, je peux ramper vers le canapé, prendre un livre et m’y plonger. Pour parfaire le tout, je m’autorise un

petit plaisir beauté avec la crème et le masque «Soul Harmonizing» de Dalton, accompagnés d’un thé chaud au gingembre.

1 Diffuseur de parfum «Perfume Genie», RITUALS, CHF 145. rituals.ch 2 Bougie parfumée «Isola Bella», 180 g, CALMING PARK, CHF 60. calmingpark.com 3 «Soul Harmonizing Cream & Mask», 50 ml, DALTON, CHF 90. dalton-cosmetics.com

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Eau de parfum «1/.4 und 1/.5». 60 ml chacun, HISTOIRES DE PARFUMS, CHF 109 chacun. histoiresdeparfums.com

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50 ml, Sérum hyaluronique, L’ORÉAL PARIS, à partir de CHF 15. loreal.ch

Photos DR

«Treatments» à partir de CHF 60. easedesignspa.ch

DÉTENTE PURE

PARFUMS GOURMETS

ISABEL MARANT SUR LA PEAU

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Encore une fois toute crispée de trop taper sur l’ordinateur? Besoin d’une retouche manucure avant un entretien ou une urgence beauté avant le premier rendez-vous? Il est grand temps de se détendre ou de se faire une beauté dans le nouveau spa Ease Design. La conception des nouveaux locaux au Puls 5 à Zurich assure déjà le ralentissement de tempo. Outre les divers soins du visage, les manucures, pédicures ou l’épilation, les massages sont ici incontournables. Qu’il s’agisse de massage aux pierres chaudes ou destinés aux femmes enceintes, les thérapeutes intuitifs savent offrir un moment de détente ultime en quelques tours de mains. Même les hommes ne sont pas en reste ici avec des traitements spéciaux. Point particulier, les heures d’ouverture: du lundi au jeudi de 11h à 20h, le vendredi de 9h à 20h et le samedi de 10h à 18h.

Gérald Ghislain a passé la plupart de son enfance au Maroc, où il a appris à aimer le mélange des odeurs. Rien d’étonnant à ce qu’il se soit d’abord plongé dans la gastronomie où il a pu expérimenter avec les goûts. Il fut tellement fasciné par le monde des parfums lors d’une visite au musée qui y est consacré à Grasse, qu’il a rapidement effectué un apprentissage à l’ISIPCA, l’Institut supérieur de la parfumerie et de la cosmétique de Versailles. Depuis 1999, il suit sa passion et crée des parfums de luxe uniques. Il a ainsi constitué une bibliothèque olfactive de fragrances qui sont maintenant disponibles en Suisse. Ses dernières créations: les parfums 1/.4 et 1/.5 qui sont à l’image du Yin et du Yang, de l’opposition et de la connexion, de la nature et du pouvoir créatif. Des nuances sombres avec la plante Davana, l’ylang-ylang, les fèves tonka, le ciste porte-laudanum et l’opoponax pour le flacon bleu. Des composants clairs avec de l’aldéhyde et des accords frais et minéraux pour le flacon blanc. Les parfums peuvent être portés individuellement ou créer un tout nouvel effluve harmonieux grâce à la superposition de fragrances.

Après Olivier Rousteing de Balmain, L’Oréal Paris lance pour la deuxième fois une collaboration avec une marque de mode. Isabel Marant est l’une des créatrices préférées de nombreuses stars comme Beyoncé ou Gwyneth Paltrow. Mais plus encore, elle incarne comme aucune autre et ce depuis 1994 le chic parisien moderne, un mélange de style bohème et rétro. La Française utilise maintenant sa créativité pour concevoir rouges à lèvres, fards à paupières et à joues, tout en restant fidèle à son style. «Je voulais développer quelques produits nécessaires et qui trouvent toujours de la place dans le sac à main», explique la créatrice de cette collection capsule. Un vrai must-have pour les accros de beauté et les fans d’Isabel Marant. Collection «L’Oréal Paris x Isabel Marant» est dès à présent disponible dans les points de vente sélectionnés.

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BEAUTY Make-up «Skin Illusion SPF 15, 30 ml, CHF 55, CLARINS. clarins.ch

Rouge à lèvres «Le Phyto Rouge Nr. 23 Rose Delhi », SISLEY, CHF 50. sisley-paris.com

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Ombres à paupières «Camo Luxe Eye & Cheek Palette», BOBBI BROWN, CHF 109. bobbibrown.ch

GET THE TREND-LOOKS Les Looks make-up s’appuient sur trois piliers: 1. le teint 2. les yeux et 3. les lèvres.

KISS & TELL

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LIKE A DOLL

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Pour un baiser parfait, il ne suffit pas seulement d’une couleur «signal» comme le rose, il faut également des lèvres bien entretenues. C’est ce qu’offre le nouveau rouge à lèvres longue durée de Sisley avec un complexe hydroboost, de l'huile de camélia et de jojoba, des algues brunes et de la vitamine E.

Si l’on met l'accent sur les yeux, il faut laisser les lèvres discrètes, à moins de sortir faire le show au cabaret – alors là, tout est permis. La ligne Camo de Bobbi Brown repose entièrement sur l'effet de camouflage avec des tons terre, jungle et boue.

La base pour un look réussi est un teint uniforme. Si vous l'aimez léger, réjouissez-vous du fond de teint ultraléger de Clarins enrichi en sérum.

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QUESTIONS À NADINE AMMARI Dirigeante de Qosms of Namari

Pourquoi les cosmétiques naturels sont de plus en plus populaires? Parce que les gens commencent à s’interroger de plus en plus sur un mode de vie sain et la manière de le mettre en pratique. Renoncer aux ingrédients dangereux pour la santé dans les cosmétiques en fait partie. En outre, il y a de plus en plus de gens qui font attention à acheter de manière éthique, responsable et sans nuire aux animaux. Les véritables cosmétiques naturels répondent automatiquement à ces critères. Quel est le concept derrière votre marque? Qosms of Namari est, avec son concept store et son spa boutique durable, une oasis de soins de beauté holistiques au cœur de Zurich. Cela inclut non seulement la beauté extérieure, mais aussi le fait d’être détendu, de se sentir bien dans sa peau, de savoir comment se gérer et de mener une vie en harmonie avec soi et son environnement. Le tout est inspiré par notre gamme de produits Namari Skin, qui est la quintessence des soins de beauté holistiques et dont nous avons étendu le concept aux traitements, aux autres grandes marques avec la même philosophie et à tout ce dont nous avons besoin pour une vie «belle» de l’intérieur à l’extérieur.

Comment développez-vous vos produits? Je commence par chercher des ingrédients qui répondent à un problème de peau particulier ou qui comblent des besoins spécifiques que je ne peux pas couvrir avec mes produits déjà existants. Je sélectionne uniquement des matières premières qui sont disponibles dans la meilleure qualité possible, et issues de l’agriculture biologique ou de la récolte à l’état sauvage, dans la mesure du possible (ce qui est le cas avec 98% de nos matières premières). Les textures particulières mais aussi les senteurs raffinées de mes produits font partie de ma signature en tant que productrice de cosmétiques naturels. Quels traitements proposez-vous? Nous offrons des soins du visage, des massages, des manucures et des pédicures. Il existe également des traitements spécialement conçus pour les femmes enceintes. Bientôt, nous proposerons aussi des massages énergétiques et du Reiki ainsi que de l’acupuncture faciale. Chaque traitement est adapté aux souhaits et besoins individuels des clients et de leur peau. Cela nécessite beaucoup d’empathie et une bonne compréhension des deux côtés. qosms.ch namariskin.com

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BEAUTÉ Priorité sociétale de ces dernières années, la lutte contre les agressions environnementales s’étend à la cosmétique. Par MÉLANIE MENDELEWITSCH

Hyperpigmentation, rides et asphyxie cutanée: et si la pollution était le premier des maux qui touche la peau? Étouffés par les particules fines, le monoxyde de carbone, les radicaux libres et les rayons UVA et UVB, les épidermes en berne des citadines sont les premiers témoins des effets ravageurs de la pollution de l’air, fléau contemporain au cœur des problématiques écologiques et politiques. À l’heure où les méfaits de la pollution urbaine sont plus dévastateurs que jamais – la pollution atmosphérique entraîne plus de 500 000 morts par an en Europe – les professionnels de la cosméto renouent avec les fondamentaux. Car, outre la santé des citadines, c’est aussi la qualité de leur épiderme qui est en jeu: la poussière, les pollens, l’ozone et autres UVA et UVB endossent un rôle majeur dans le vieillissement prématuré, causant l’apparition de rides et plombant l’éclat du teint. Plus grave: les particules fines s’infiltrent au plus profond des cellules du derme, ralentissant ainsi le processus naturel de renouvellement cellulaire. À l’arrivée, on hérite d’un
teint aux cinquante nuances de gris, dû entre autres à d’importantes carences en vitamines C et E, mais
aussi de taches pigmentaires et d’une chute alarmante de la production de collagène entraînant tiraillements et rougeurs à la pelle. Les dermatologues et skin gurus le clament d’ailleurs en chœur: la grande majorité des signes de l’âge sont dus à notre environnement, la génétique jouant un rôle mineur dans leur apparition. La solution? Des soins-boucliers chargés en actifs antioxydants, qui protègent et réactivent les mécanismes naturels de défense cellulaire. Véritables gardes du corps de l’épiderme, ces produits nouvelle génération hydratent tout en renforçant la barrière cutanée, affaiblie par les radicaux libres et le stress oxydatif. 1  DÉMAQUILLAGE DÉTOXIFIANT Quoi de plus logique que d’apporter une dimension antipolluante au démaquillage, geste beauté fondamental s’il en est? Aussi douce qu’efficace, cette mousse onctueuse élimine les particules polluantes, l’excès de sébum, la poussière et les moindres traces de maquillage.

2 ANTITACHES En bonus du teint plombé par les gaz d’échappement, la peau révèle des taches d’hyperpigmentation indésirables. Le nerf de la guerre? Un écran SPF résistant, mais qui sait se faire oublier: parfait compromis, cet écran non gras multiprotection combine SPF50 et actifs antipollution. Appliqué juste après le soin et le fond de teint, sa texture imperceptible tient toute la journée. UV+ Antipollution SPF50, CLARINS.

3  GELÉE CARAPACE L’émulsion jaune mythique se réinvente en version gelée. Ne vous fiez pas à sa formule aqueuse et légère: forte d’une technologie Clean Shield exclusive, cette gelée remplie d’agents protecteurs (écorce de graine de tournesol, orge et concombre) constitue un puissant parechoc antipollution. «Dramatically Different Hydrating Jelly», CLINIQUE.

4  COMBATTRE (AUSSI) LES LUMIÈRES BLEUES Facile à transporter partout, cette brume maligne protège, en un seul geste, des méfaits de la pollution et des lumières bleues, plus traîtres que leurs homologues ultraviolettes. Blindée d’extraits végétaux photoprotecteurs, elle empêche la production excessive de radicaux libres, pour une peau éclatante et préservée. Brume Hydra-Défense Antipollution, PATYKA.

5  CURE SOS Mise à rude épreuve, la peau semble à bout de forces? On recharge nos batteries cutanées grâce à cette cure en trois actes et quinze ampoules concentrées: les cinq premiers jours, on calme l’inflammation grâce à une forte dose de vitamine C, avant d’enchaîner avec cinq jours de sérum à l’ectoïne, ingrédient miracle qui réapprend à l’épiderme à retenir l’humidité; pour finir, le sérum Q10 donne un bon coup de fouet au métabolisme cellulaire. Coffret Soin Visage Anti-Pollution, SUSANNE KAUFMANN.

La «Mousse Crème Nettoyante Anti-Pollution», CHANEL.

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LOVE ME TENDER

Dans la beauté comme ailleurs, l’amour sert souvent de moteur aux plus grands succès. Retour sur l’histoire de quatre marques fondées par des couples de passionnés. Par MÉLANIE MENDELEWITSCH

GLAMGLOW, NAISSANCE SUR TAPIS ROUGE
 Véritables architectes de la démocratisation du glow hollywoodien, Glenn et Shannon Dellimore ont su jouer
des codes de la société du spectacle comme personne dans l’industrie de la cosmétique. Leur histoire a tout du conte de fées 2.0: ils se rencontrent en un clic sur Match.com au début des années 2000. Tous deux passionnés de beauté (Shannon a été biberonnée à la cosméto par une mère passée par le département beauté de Chanel, tandis que Glenn a travaillé un temps dans un spa), ils réfléchissent
de concert à un concept novateur. C’est lors d’un dîner sur les collines de Hollywood que la magie opère: ce couple d’insiders du show business, qui compte nombre d’acteurs parmi ses connaissances, est alors sensibilisé à l’importance pour les professionnels du septième art d’une peau sans imperfections. L’un des protagonistes présents rêve
à voix haute d’une marque de soins qui permettrait aux acteurs d’obtenir des résultats dignes d’un traitement en institut en quelques minutes, et ce dans leur caravane de tournage. Ce dernier n’est pas n’importe qui: il s’agit de Keanu Reeves qui déplore alors le manque de solution cutanées expresses à disposition des professionnels du grand écran. C’est ainsi que Glamglow voit le jour en 2010, au lendemain de la crise financière: alors que la marque n’est même pas encore baptisée, les studios DreamWorks et la 20th Century Fox, qui ont eu vent des préparations miraculeuses du duo, commandent des dizaines de pots de ce qui n’est encore que la version bêta du futur best-seller «Youthmud»: un masque exfoliant concentré d’éclat, enrichi en boue et en extraits de thé vert qui illumine le teint terne des acteurs souvent éprouvés par un rythme infernal et les excès. Le succès
est immédiat: de Beyoncé à Emily Ratajkowski, tous s’arrachent les masques miracles imaginés main dans la main par ce couple à l’énergie solaire caractéristique des entrepreneurs de la cité des Anges.

Illustrations

ALEXIS JAMET

Mêlant de front leur carrière et une vie de famille épanouie, Glenn et Shannon Dellimore enchaînent les victoires et s’imposent comme des acteurs crédibles dans une industrie pourtant saturée. Aussi fun qu’efficace, la marque aux packagings léchés, qui fusionne les rêves hollywoodiens et une solide expertise scientifique, séduit de plus en plus d’adeptes. Dernier hit en date, leur «#Glittermask» qui surfe astucieusement sur la tendance Instagram: des formules pailletées et photogéniques, qui insufflent une dose salutaire d’autodérision au rituel du masque sans rien perdre de sa redoutable efficacité. SISLEY, LA BEAUTÉ À LA FRANÇAISE
 La genèse de Sisley est avant tout une épopée française; l’histoire extraordinaire d’une dynastie animée par la passion de la beauté, originaire de Corse mais à l’ascendance polonaise. Chez les d’Ornano, le virus de la beauté se transmet comme un heureux syndrome héréditaire: avant de fonder Lancôme avec Armand Petitjean, le patriarche de cette fascinante lignée, Guillaume d’Ornano, collabora avec François Coty, parfumeur et créateur du géant de la cosmétique qui porte son nom. Ensemble, ses fils Hubert et Michel plongent eux aussi
tête la première dans le grand bain de la beauté, en fondant la marque Orlane, qui prospère depuis de nombreuses décennies. Le déclic qui donne naissance à Sisley en 1970?
La rencontre d’Hubert avec Isabelle, polonaise elle aussi.
Leur union scelle la naissance de l’une des plus grandes success stories françaises, que ce visionnaire disparu en
2015 détailla dans son ouvrage «La Beauté en partage»: «Je ne commence pas seul l’aventure Sisley: j’ai à côté de moi ma femme. Sisley sera note oeuvre commune, notre sixième enfant, disons nous même avec humour. La création de Sisley et son succès sont inséparables d’Isabelle. Très symboli-

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BEAUTÉ quement, nous entrelacerons les initiales H et I à l’intérieur de tous les emballages des produits». Le couple crée au gré des années une série de produits de phyto-cosmétologie culte, et réussit l’exploit de fidéliser une clientèle pourtant très sollicitée: l’ «Émulsion Écologique», la «Crème Réparatrice», «Sisleÿa» ou l’«Eau du Soir» demeurent aujourd’hui des valeurs sûres que les femmes se transmettent de génération en génération. Une réussite qui se poursuit avec les enfants du couple, qui ont peu à peu repris les rênes de l’entreprise familiale: assisté de ses sœurs Christine et Élisabeth, Philippe d’Ornano dirige désormais Sisley avec succès. Cette transition s’est opérée pas à pas, comme l’expliquait Hubert d’Ornano: «Quand certains de mes enfants entreront dans la société, je me garderai de les guider à coups de directives, mais plutôt de conseils et d’encouragements. (...) Nous ne parlions au fond ‘que de Sisley’ se souviennent-ils avec humour!» EVIDENS DE BEAUTÉ, UNE HISTOIRE FRANCO-NIPPONE Evidens de Beauté, c’est avant tout une love story: une passion vouée par son fondateur Charles-Édouard Barthes au pays du Soleil-Levant et plus particulièrement à son épouse japonaise, Eriko Nakamura. C’est pour préserver
et honorer sa beauté que l’ancien directeur de la maison Jean-Louis Scherrer imagine une rencontre au sommet entre l’exigence de l’expertise cosmétique nippone et le raffinement français. Reposant sur le principe d’amélioration constante dit du kaizen, la marque vise l’excellence et célèbre les rituels de beauté japonais à travers une gamme de soins pointus et ultraconcentrés: développées par le professeur Miyashita, chercheur à la renommée internationale et intervenant auprès du ministère de la Santé japonais, les quarante références aux élégants packagings mettent à profit les bienfaits du complexe QAI (Quadplex Active Ingredients), cocktail régénérant puissant
qui combine collagène, co-enzyme Q10, acides aminés et extrait de racine de mûrier aux vertus anti-âge. Un succès grandissant couronné par l’ouverture récente de la maison Evidens de Beauté, temple du soin à la japonaise situé dans l’ouest parisien. On s’y rend pour des cérémonies de beauté complètes aux airs de voyages lointains, qui placent l’émotion et le ressenti au cœur de leur concept. LEONOR GREYL, D’UN COUPLE À L’AUTRE
 Référence de l’expertise capillaire, la marque Leonor Greyl fête cette année ses cinquante printemps. Créée en mai 1968 – ça ne s’invente pas –, l’enseigne pionnière du soin naturel est désormais dirigée par Caroline, fille de Leonor et Jean-Marie Greyl. Un couple soudé et complémentaire qui a donné naissance à nombre de hits beauté, dont l’iconique «Huile de Leonor Greyl», les «Shampoings au Miel» et à la «Crème Moelle de Bambou», le masque «Quintessence» et la mythique «Crème aux Fleurs», pour ne citer qu’eux. Quelle est l’histoire de cette maison dédiée à la beauté du cheveu, qui voit le jour alors que l’insurrection étudiante agite la France? Dans les années 1960, Leonor Greyl fait ses armes en développant une ligne de soins pour cheveux chez Clarins, aux côtés de son beau-frère Jacques Courtin. Quand il
décide d’abandonner la gamme capillaire pour se consacrer pleinement aux soins du corps et du visage, cette amoureuse du cheveu souhaite voler de ses propres ailes. C’est
lors de la rencontre avec son futur époux

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Jean-Marie Greyl que le déclic survient: une véritable symbiose règne entre cette mordue de beauté et cet ingénieur féru de botanique. «Ma mère a toujours été coquette: tout au long de sa vie, elle a varié les coupes et les couleurs de cheveux, elle expérimentait sans cesse, confie Caroline Greyl, que l’on rencontre dans l’intimité feutrée d’un grand hôtel de la place Vendôme.
Mon père a, quant à lui, grandi durant la guerre, quand l’accès aux médicaments était très restreint. On apprenait alors à se soigner au moyen de remèdes ancestraux, en associant des végétaux et des aliments bienfaiteurs. Il y a eu une vraie synergie entre eux: ils lançaient des idées, travaillaient les formules en duo, et les produits étaient ensuite testés sur les clientes... ou sur moi, leur cobaye de prédilection.»

C’est lors de la rencontre avec son futur époux Jean-Marie Greyl que le déclic survient: une véritable symbiose règne entre cette mordue de beauté et cet ­i ngénieur féru de botanique.

Après ses études, Caroline rejoint Leonor Greyl, où elle gagne peu à peu la confiance de ses parents. De ces derniers, cette passionnée chaleureuse et jamais avare de tips beauté a hérité une exigence hors pair et un intérêt pour les soins naturels, des décennies avant la déferlante green. C’est au cours d’un voyage aux Bahamas qu’elle rencontre Tom, G.O. et surfeur californien pur jus. C’est le coup de foudre: après seulement deux semaines, il décide de la suivre à Paris. «C’est seulement là qu’il m’a parlé de sa formation de biologiste marin, c’était un match inespéré, raconte Caroline Greyl en riant. Il y avait une vraie cohérence dans nos parcours respectifs, la proximité avec les éléments naturels ayant toujours été un pilier de la marque.» C’est ainsi que la transmission s’opère, et que la marque fondée par amour passe tout naturellement d’un couple à un autre. Un conseil de sa mère qu’elle garde en tête, et qui la guide au quotidien? «Elle m’a toujours répété qu’il était nécessaire d’avoir
la même exigence avec nos cheveux qu’avec notre peau. Une hygiène irréprochable, des soins réguliers et des produits d’une qualité sans faille.»


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LA VIE

CHANGER DE STEAK


BEAUTÉ Si l’image terne d’un ascétisme végan persiste, une toute nouvelle génération de start-up, venue évidemment de la côte ouest des États-Unis, compte bien bousculer nos habitudes carnassières grâce à des substituts végétaux très alléchants. Une nouvelle révolution. Par EUGÉNIE ADDA

Photos DR

«Je vais essayer de devenir végan. Vous avez bien entendu.» Ce tweet, publié en avril dernier, est signé Gordon Ramsay. Un coup d’éclat sans précédent pour un chef multi-étoilé qui, après des années à se payer la tête des végétariens dans ses émissions télévisées, opère un virage à 180 degrés et semble vouloir abandonner toute consommation de produits d’origine animale. Et
il n’est pas seul! Selon l’entreprise américaine Global Data,
le nombre de nouveaux végans aux États-Unis aurait augmenté de 600% en quatre ans, un constat global renforcé par d’autres études à travers le monde, comme celle délivrée par le site Comparethemarket.com, qui estime le nombre de végans au Royaume-Uni à 3,5 millions de personnes, contre 540’000 en 2015. Les raisons: la recherche d’un mode de vie plus sain, les nombreuses et successives polémiques sur le bien-être animal et l’inquiétude croissante face au réchauffement climatique, dramatiquement accéléré par l’élevage intensif (responsable à lui seul de 15% des émissions mondiales de gaz à effet de serre, soit plus que l’industrie des transports). Plus question de parler de niche ou de mouvement alternatif donc, le véganisme fait désormais partie intégrante du lifestyle millennial. Et ce d’autant plus que ce développement ultrarapide s’accompagne d’un tout nouveau segment en termes de goût, à savoir la création de nouveaux produits capables d’imiter la viande à la quasiperfection. Plus d’excuses. LA JUNKFOOD S’Y MET Oublions pour de bon l’image d’un Woody Allen commandant dans «Annie Hall» une assiette de luzerne et de levure en purée. La nouvelle garde du régime plant-based gagne désormais jusqu’aux fast-foods américains. En tête de

liste,
les chaînes de burgers White Castle, Umami ou encore Fatburger, qui proposent depuis peu, dans leurs sandwichs végans, non pas un substitut spongieux à base de champignon Portobello, mais un vrai steak charnu et grillé, conçu avec
un mélange de blé, de pommes de terre et d’huile de noix de coco auquel s’ajoute la levure d’hème, composant végétal de l’hémoglobine issu du soja, capable de rendre le tout saignant comme un vrai patty. Son nom? L’Impossible Burger, concentré de recherches signé par la firme de la Silicon Valley Impossible Foods, fondée en 2011, et dont les premières créations – une recette unique pour l’instant – étaient prêtes
à être dévorées cinq ans plus tard. Soutenue par Bill Gates et Google, la société, qui vient de s’implanter en Asie, a écoulé 1,3 million de burgers en 2017 et déjà plus du double depuis le début de l’année 2018. «Comparé aux steacks bovins, notre burger utilise 74% d’eau en moins, nécessite 95% de terres cultivées en moins et produit 87% de gaz à effet de serre en moins», explique son fondateur, Pat Brown, dont l’objectif non dissimulé est de remplacer, d’ici à 2035, la quasitotalité de l’élevage animal mondial par des substituts végétaux. «Impossible Foods a été fondée dans le but de prendre le pas sur l’industrie de l’élevage grâce aux dernières technologies, reprend-il. Et notre centre de recherches nous permettra bientôt de comprendre et de recréer à l’identique toutes formes de produits d’origine animale, que ce soit la viande, les laitages ou le poisson, le tout en utilisant uniquement les plantes et en s’adaptant aux besoins culturels de chaque région du monde.» Derrière la hype et les visuels léchés, l’entreprise a donc franchement l’intention de conquérir le monde.

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BEAUTÉ Page de droite: Burger réalisé sans aucune matière animale. Première page de gauche: Pile d’Impossible Burger, le steak végétal élaboré par la société Impossible Foods, implantée dans la Silicon Valley.

Mais la concurrence est rude. Selon le magazine «Forbes»,
 le business végan représenterait l’un des plus intéressants
du marché: «La prolifération continue des succès dans l’industrie plant-based au cours des dernières années prouve que le mouvement commence à prendre ses marques grâce à une poignée d’entrepreneurs», peut-on lire dans un article publié en décembre dernier, et s’appuyant sur les dernières statistiques. Au premier plan de ce secteur en pleine expansion, il y a le domaine de la clean meat, dominé par Impossible Foods et par d’autres, comme la société Beyond Meat, fondée en Californie en 2009 et soutenue par Leonardo DiCaprio, dont les dernières innovations sont capables d’imiter la viande de bœuf, de porc ou la chair de la volaille dans des produits désormais proposés dans 7000 supermarchés à travers les États-Unis. Testés d’abord au Royaume-Uni depuis cette année, les
steaks hachés, filets de poulet et une recette à base de plantes, tous entièrement végétaux, devraient faire leur apparition dans la foulée dans d’autres pays d’Europe. Encore plus encourageant, le groupe allemand PHW, l’un des plus grands producteurs de volailles en Europe, a prévu d’accompagner
ce développement en annonçant la signature d’un partenariat avec Beyond Meat. Selon une étude publiée en avril dernier par Researchandmarkets.com, le marché mondial des substituts à la viande devrait atteindre 6,5 milliards de dollars d’ici à 2023. En ligne de mire, le tofu, le seitan, assemblage d’épeautre ou de protéine de blé, le Quorn, à base de protéines de champignon fermenté, et surtout le tempeh, concentré de soja fermenté consommé en Asie depuis plusieurs siècles et dont le développement devrait être le plus rapide de tous, «grâce à ses bienfaits sur les anticorps, à sa capacité à réduire le taux de sucre et de cholestérol dans le sang et à son action sur le tissu musculaire». Une révolution bien en marche, suffisamment importante pour effrayer les géants de l’élevage. Une tendance confirmée par l’augmentation du nombre
de «flexitariens», comprendre les adeptes d’un régime moins contraignant, consistant à réduire au minimum sa consommation de produits issus des animaux sans pour autant y renoncer – un choix qui peut aussi s’expliquer par la crainte de carences, en vitamine B12 par exemple. Une approche moins punitive et contraignante, facilitée justement par l’arrivée de ces nouveaux substituts végétaux et, dans certains restaurants récemment, de la tendance healthyish, débarquée évidemment de Californie, mêlant comfort food et produits végans grillés, mijotés et travaillés comme des viandes. De l’autre côté de l’Atlantique, on mise désormais

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sur l’effiloché du fruit du jacquier pour remplacer le porc mariné, sur l’écorce de coco et
le tempeh pour se substituer au lard, ou encore sur du tofu soyeux pour recréer le chorizo, de nouvelles offres parisiennes permettent, timidement, de se mettre à la clean meat. Encourageant. LA SEAFOOD EN LIGNE DE MIRE Peut-on aller plus loin encore dans la création de substituts? Évidemment, puisqu’on parle de la Silicon Valley. Nouvelles alternatives à l’alternative, le poisson et les crustacés sont les derniers objets d’expérimentation. Alors que les enquêtes successives prouvent que plus d’un tiers des poissons pêchés en mer ne seront jamais consommés et que l’élevage
en pisciculture, même bio, entraîne l’utilisation d’antibiotiques et de pesticides, de jeunes start-up ont mis au point
des recettes de «poissons sans poisson», afin de répondre à la double problématique de la santé et de l’environnement. C’est le cas de Terramino, dont les produits devraient entrer sur le marché américain d’ici peu. Son créneau? Un pavé de «saumon» entièrement végétal, préparé à base d’algues et de champignon koji, capable de reproduire la texture grasse de la chair du saumon. Selon Fast Company, les apports nutritionnels seraient au moins équivalents à ceux du poisson, l’apport graisseux en moins. Plus impressionnant encore, la jeune boîte Ocean Hugger Foods, fondée par le chef américain James Corwell. Alarmé par la surpêche du thon rouge, il a mis au point l’Ahimi, une recette plant-based susceptible de remplacer la chair crue utilisée dans les sushis, sashimis, rolls et bowls, grâce à un alliage de tomate, de sauce soja, de sucre et de sésame. Une prouesse technique déjà disponible dans une poignée de Whole Foods outre-Atlantique et, bientôt, dans un service de restauration estudiantine. Une démocratisation progressive mais indéniable. Mais, avec la progression de telles innovations destinées à convertir les omnivores à un régime plus durable et plus sain, des végans de la première heure pointent une autre problématique: ces substituts cherchant à imiter la chair animale ne contribuent-ils pas, au contraire, à perpétuer l’image de la viande dans l’imaginaire collectif? Devrions-nous remplacer la viande par de la simili-viande ou au contraire apprendre à trouver un nouvel équilibre alimentaire sans l’idée du burger, du hot-dog ou du poulet frit? Si la question éthique mérite d’être posée, la tendance food de fond, elle, semble bien pencher du côté de la première proposition.


LA VIE

Ces substituts cherchant à imiter la chair animale ne contribuent-ils pas à perpétuer l’image de la viande dans l’imaginaire collectif?

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BEAUTÉ

DU NOUVEAU SUR LE FRONT

BALMAIN

Les saisons se suivent sans se ressembler. Les coiffures aussi. Du punk, au romantique ou au naturel, l’automne invite tous les styles. Désormais, il est facile d’imiter les looks aperçus sur les podiums. Démonstrations. Et interview du styliste capillaire des stars, Sam McKnight, rencontré à Paris. Par URSULA BORER

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BEAUTÉ Sam McKnight est l’un des plus grands coiffeurs stylistes de la fashionsphère, et ce depuis quatre décennies. L’Écossais a non seulement coiffé des stars comme la Princesse Diana, Kate Moss et Lady Gaga, mais il a aussi créé de nombreux looks célèbres dans le monde entier. Rencontre et décryptage dans les coulisses du défilé Balmain. L’OFFICIEL Suisse: Quelles sont les tendances cheveux pour cet automne-hiver? SAM MCKNIGHT: Cette saison, on repère quelques tendances vraiment hors du commun. Les «Easy up do’s» sont de la partie. En fait, on dirait que les cheveux n’ont pas été coiffés par un styliste mais par les modèles eux-mêmes: que les cheveux soient détachés, attachés sur la tête ou noués derrière la nuque. On peut copier ce look sans problème chez soi en deux minutes. Sinon, le style baptisé «Polished Cool Girl» est assez fantastique. Cette tendance se répand depuis plusieurs saisons. Les cheveux semblent très sains, et ils ont de la texture, mais les pointes sont très droites. Pour obtenir ce look, on lisse parfaitement les pointes au séchoir et on applique de l’antifrisottis. On utilise en surface un spray texturisant léger qui donne du volume à la chevelure. Quant au look le plus surprenant, c’est le «Rebel Punk» que

SLEEK ADAM SELMAN / JAMES SELMAN

1 Prendre une partie des cheveux de devant et former un centre. 2 Appliquer «Maximista Sculpting Cream» de Oribe sur les pointes et ne pas brosser. 3 Aplatir la chevelure, tirer derrière et faire deux nattes. 4 Sécher presque complètement les tresses. 5 Humidifier les cheveux de la partie frontale avec «Voluminista» de Oribe, puis couvrir le front. 6 Mettre un filet à cheveux et sécher une nouvelle fois au fœhn. 7 Défaire les nattes et faire des boucles avec les doigts.

l’on a vu de New York à Paris et qui a été inspiré des styles de l’ère post-punk du début des années 80.

EASY GLAMOUR

Comment peut-on imiter au mieux les looks ­ des podiums chez soi? Il faut avant tout les bons produits. Et, bien sûr, les bons outils aussi.

Photos DR Dyson; Getty Images

BALMAIN / SAM MCKNIGHT

1 Tracer au peigne une raie précise de côté. 2 Appliquer la mousse 5 «Techniart full volume extra» de L’Oréal à la racine et sur les côtés des cheveux. 3 Sécher les pointes avec une brosse ronde pour les lisser. 4 Boucler quelques mèches au fer à friser (32mm) et modifier ainsi la direction du cheveu. 5 Écarter la mèche frontale du visage pour un look naturel et la fixer avec le spray Cool Girl de Sam McKnight. 6 Vaporiser la brume «Modern Hairspray» de Sam McKnight pour une bonne finition.

Vous avez sorti récemment votre propre ligne de soins capillaires. En quoi est-elle différente? Mes produits sont es produits intelligents. Coiffant et fixant rapidement, que l’on utilise régulièrement en coulisses. Le spray texturisant «Easy-up do» assure une bonne fixation aux chignons, queues de cheval et tresses. La brume texturisante très discrète «Cool Girl» est idéale pour les looks décontractés qui doivent avoir l’air naturel. Le shampoing sec «Lazy Girl» débarrasse le cheveu de l’excès de sebum, lui donne une nouvelle texture fraîche et du volume. La brume coiffante à multi-usages «Modern Hairspray» lisse la chevelure et assure une bonne tenue. Grâce à cette ligne de soins, je peux me passer de tous les autres produits. Mon équipe et moi-même l’avons testée intensivement sur les modèles dans les conditions les plus difficiles et à divers endroits. Mes produits ont été conçus de façon à ce que de pe-

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BEAUTÉ

ROMANTIQUE

PUNK

SYMONDS PEARMAIN / A NTHONY TURNER

GARETH PUGH / JAMES PECIS

1 Brosser les cheveux couche après couche vers l’arrière et les sécher. 2 Séparer les cheveux au milieu de la tête et les tirer en avant. 3 Faire deux tresses derrière et les fixer avec des épingles à cheveux. 4 Boucler au fer à friser la partie frontale couche après couche. 5 Brosser les boucles et les fixer sur le côté avec des barrettes. 6 Libérer quelques mèches.

1 Partager la chevelure en quatre. 2 Séparer les cheveux de derrière et former une larme inversée. 3 Tirer vers le haut, diviser, faire deux nattes et les fixer sur la tête avec des épingles à cheveux en les aplatissant. 4 Tirer les parties latérales les unes après les autres sur les tresses et façonner un look cheveux humides avec du gel. 5 Sécher la partie de devant. Tirer ensuite vers l’arrière, faire une natte avec la partie inférieure et la placer sous la partie arrière des cheveux. 6 Finition à la laque.

tites quantités apportent rapidement des résultats, et ils s’appliquent différemment selon la situation: parfait pour changer de coiffure et passer d’un look à l’autre sans problème. Avez-vous un conseil pour avoir des cheveux sains et brillants? Il est important d’utiliser le bon shampoing et le bon conditionneur et un soin, si c’est nécessaire. Renoncez autant que possible aux fers chauffants et utilisez un protecteur de chaleur qui sèche les cheveux en les protégeant. Quelle influence avez-vous sur les coiffures d’un ­défilé de mode? Elle est conséquente mais dépend toujours de l’occasion. Un défilé peut avoir une consigne claire. Chez Chanel, Karl ­L agerfeld dessine souvent des esquisses très détaillées au niveau de la forme et de la texture. Je rencontre toujours le créateur de mode ainsi que le maquilleur et la personne qui s’occupe des ongles pour faire un test. Ensuite, nous essayons divers looks sur les modèles, et nous tentons ensemble de trouver le juste équilibre, ce qui est réellement important.

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Êtes-vous nerveux avant un défilé? Non, mais l’énergie excitante des coulisses est contagieuse. Dans ma profession, ce que je préfère, c’est les défilés. J’aime la rapidité et l’immédiateté en coulisses. En l’espace de trois heures, on réalise le look de 30 à 90 modèles. Ensuite, ils défilent sur le podium et c’est terminé. Et on passe au prochain défilé. Vous avez travaillé avec d’innombrables célébrités. Avez-vous une préférence? Oh, j’en ai quelques-unes avec lesquelles je suis devenu ami avec le temps, mais la Princesse Diana restera toujours importante pour moi. Vous êtes dans ce business depuis longtemps. Quel a été le moment le plus émouvant pour vous? J’en ai eu tellement! Mon livre «Hair by Sam McKnight» et l’exposition à Somerset House en 2016 étaient certainement le point culminant de ma carrière: 40 ans de mon travail édité et rassemblé en un tout pouvant être vu à un seul endroit et en une seule fois.


BEAUTÉ

MESSY CHIGNON

CURLY

ROKSANDA / JAMES PECIS

JOHN ELLIOTT / KIEN HOANG

1 Préparer la chevelure avec un Voluminizer et sécher avec les doigts et au fœhn. 2 Tirer les cheveux en arrière. 3 Faire deux nœuds et former un chignon sans serrer.

1 Appliquer une crème hydratante sur les cheveux et les masser doucement. La crème leur donne un mouvement naturel et de la texture. 2 Fœhner.

NATUREL

TWENTIES

CHRISTOPHER KANE / GUIDO PALAU

ERDEM / ANTHONY TURNER

1 Séparer les cheveux humides au milieu avec le doigt. 2 Appliquer la crème «NBD» de Redken sur toute la chevelure. 3 Sécher les cheveux. 4 Pour terminer, vaporiser «Fashion Work 12» de Redken sur les doigts et placer les cheveux derrière les oreilles.

1 Faire une raie tout à droite sur le côté. 2 Sécher les cheveux de derrière au f fœhn. 3 Humidifier la partie frontale avec de la mousse et de l’eau, et fixer avec des pinces en forme de vagues. 4 Attacher les cheveux sans serrer en queue de cheval basse. 5 Fixer la partie de devant avec du spray et fœhner le tout.

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D Un cortège de pièces de mode emballantes, photographiÊes sous le soleil automnal de Lanzarote. A partir de la page 110.


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OH MY POPPY

Photographie MASHA MEL
 Stylisme CHRISTOPHER MAUL Par LIVIA ZAFIRIOU

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Leur nom de famille est devenu indissociable des couvertures des grands magazines. Les sœurs ­D elevingne font du mannequinat, jouent la comédie, sourient dans nos cœurs et conquièrent le monde de la mode sans effort apparent.


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Page précédente: Top en velours à fleurs, KENZO. À droite: Top en velours à fleurs, KENZO. Combinaison verte, EMILIO PUCCI. Bottes à talon haut imprimées, DRIES VAN NOTEN. Robe cloquée à fleurs couleur émeraude, MIU MIU.


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À gauche: Manteau plissé en laine verte, VALENTINO. Grandes créoles «J’ADIOR» en métal avec de l’or antique et chemisier rayé en dentelle «Point d’Esprit», DIOR. Sac vert en poils de veau, BOSS.


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Page précédente: Larges boucles d’oreilles en strass en forme de ruban, MULBERRY. Manteau en fausse fourrure couleur crème avec détails en plumes vertes, DRIES VAN NOTEN. Body monochrome imprimé, VERSACE. Bottes-chaussettes cuissardes à pois, RICHARD QUINN. À gauche: «Big Bang One Click Steel Baguette», HUBLOT. Robe coupée en biais, en satin de soie couleur vanille, BOSS. Combinaison en crêpe blanc, BOSS. «Classic Fusion» en titane vert, HUBLOT. Modèle POPPY DELEVINGNE @ IMG London
 Maquillage YIN LEE avec des produits SISLEY
 Coiffure BEN TALBOTT @ The Wall Group Assistant mode FRANKIE CHARTSUWAN Production KELLY HUANG


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Grandes créoles blanches, leggings verts imprimés à perles et chaussures vertes bridées à l’arrière, TOM FORD. Manteau fantaisie en tweed vert/noir, CHANEL. Foulard imprimé à fleurs en soie, manteaux et gants, RICHARD QUINN. Page suivante: Manteau outwear matelassé vert et noir, robe en tulle avec détails floraux jaunes, chaussettes en nylon noir, blanc et vert, chaussures de rodéo noires et vertes, PRADA.


Poppy Delevingne était top-modèle bien avant que sa sœur Cara ne s’avance sur le devant de la scène. Aujourd’hui, Poppy se concentre davantage sur sa carrière d’actrice. Juste après la NYFW et Burning Man, elle aborde avec nous son nouveau départ.

L’OFFICIEL Suisse: Où vous sentez-vous à la maison? POPPY DELEVINGNE: Je vis entre l’Angleterre et Los Angeles. Je passerai plus de temps à Los Angeles une fois les rénovations terminées. En revanche, mon mari habite à Londres, où je me sens aussi chez moi. En ce moment, je travaille sur une série télévisée appelée «Riviera». Julia Stiles y tient le rôle principal. La première saison a été diffusée sur Sky Premiere au Royaume-Uni l’année dernière. Nous sommes en train de tourner la deuxième saison. C'est en fait là où je me rends maintenant, je vais à Nice car nous y tournons demain. Est-ce que jouer à la télévision a toujours été votre rêve? Les séries télévisées sont ce que les gens aiment vraiment, la façon dont l’industrie de la télévision a changé est incroyable, et je suis vraiment heureuse de faire partie de cette aventure. «Genius: Picasso», ma première série, a reçu un très bon accueil et a même été nominée aux Emmy’s, ce qui est vraiment excitant pour moi. Le rêve a bien sûr toujours été de faire de gros blockbusters, mais je veux jouer la comédie, et me faire la main avec différents projets.


MODE C’est comme aller à l’école et recommencer sa vie depuis le début. Il faut progresser. Petit à petit, j’essaie de me perfectionner dans mon métier. Et ça se passe vraiment bien. J'ai des auditions très intéressantes de prévu. En quoi est-ce différent de votre rôle de Marie-­ Thérèse dans «Génie: Picasso»? La différence est énorme. «Picasso», c’est une histoire vraie que nous avons tournée à Budapest, et les personnages ont vraiment existé, il y a donc une part de responsabilité dans la façon d’aborder les personnages. Et c'est très différent parce que la nouvelle série se passe à notre époque, ce sont les péripéties, le sexe et la drogue, la vie sur la Riviera. C'est vraiment un autre univers, mon personnage est ici pétillant et volubile, avec une part d’ombre. Mais cela a toujours été mon but de faire autant que possible l'expérience de différents personnages. La série parle plus des femmes importantes dans la vie de Picasso que de l’artiste lui-même... L’histoire parle certes de Picasso, mais sans toutes ces femmes incroyables dans sa vie, sa carrière aurait été bien différente. Oui, il aurait toujours eu ce talent, mais sa vie aurait été nettement moins extraordinaire. Elles ont chacune apporté leur pierre à l’édifice, et menaient leur propre carrière. Dora Maar était photographe. Françoise Gilot, interprétée par Clémence Poésy, était peintre. Mais nombreuses sont les personnes à ne pas connaître ces femmes que le «National Geographic», notamment a mises en lumière comme elles le méritaient. Surtout quelqu'un comme mon personnage dont personne ne connaîtrait rien sinon. Pensez-vous que cela résulte des mouvements féministes? Oui, absolument et il était temps. Cela devait arriver. Je n’arrive pas à croire que cela ait pris si longtemps aux gens de se réveiller. Le retentissement a été énorme, je trouve cela passionnant, il y a juste actuellement un grand sens d'unité, de la camaraderie... et d’émancipation. Il y a tellement de rôles intéressants pour les femmes à tous les âges; c'est une période vraiment excitante. Et est-ce que quelque chose change aussi dans ­l'industrie de la mode? Je pense que les gens du milieu s’efforcent vraiment de faire du mannequinat un lieu plus sûr, en particulier pour les jeunes filles vulnérables venant du monde entier. Les restrictions liées à l’âge sont plus sévères, et les jeunes filles doivent à présent avoir des «chaperons». Quand je repense à l’époque où j’étais mannequin et adolescente, j’ai du mal à y croire; je me revois sauter dans le métro pour aller dans la maison de personnes que je n’avais jamais vues auparavant, et les laisser me prendre en photo. Avec le recul, y repenser me donne la chair de poule et me glace le sang. Je pense que maintenant tout est beaucoup plus protégé, comme cela devrait l’être. Vous avez travaillé avec Jo Malone, auparavant pour Aquazzura et Solid & Striped. Lequel de ces projets avez-vous le plus apprécié? Je les aime tous pour des raisons complètement différentes. Jo Malone est une marque qui a toujours fait partie de ma vie. Ma grand-mère en portait. Ma mère en porte. J’en porte moi-même et mon mari aussi. Quand ils m’ont approchée

pour travailler avec eux, cela a été fantastique. Collaborer avec eux chaque année est comme un rêve devenu réalité, j’aime cette créativité et j’adore les parfums. Les collaborations avec Aquazzura pour la collection de chaussures et avec Solid & Striped pour les maillots de bain ont elles aussi été passionnantes mais pour des raisons différentes. M’asseoir dans ces pièces où tout le monde dessine, donnant ainsi vie aux images que j’ai en tête, c'est extrêmement gratifiant. Je suis tellement enthousiaste quand quelqu'un passe devant moi avec une paire de chaussures que j'ai imaginée. La première fois que cela m’est arrivé, je l’ai poursuivi dans la rue en criant «Arrête!» comme une fille perturbée un peu folle. Une autre fois, j’ai vu une fille sur une plage portant un de mes bikinis et je suis allée lui parler. Haha, mon Dieu! Qu'est-ce que vous aimez le plus dans l’automne? J'adore m’emmitoufler. J’adore additionner les couches. J’adore les feux de bois. J'aime les grogs chauds et tout ce genre de choses, ce sentiment de douceur. Un incontournable de votre garde-robe? Une veste en cuir. Je ne peux pas vivre sans. Peu importe la saison. Qui est la personne la plus aventureuse de votre vie? Je dirais Cara parce qu’à chaque fois qu’elle réserve un voyage pour nous, que ce soit une virée entre sœurs ou entre filles, c’est toujours quelque chose qui me terrifie. Elle m'a fait nager avec des requins baleines au Mexique, et sauter en parachute! De la tyrolienne aussi... Alors oui, elle est probablement la plus téméraire. Qui vous inspire? Qui m'inspire? Des femmes fortes qui arrivent à mener de front leurs affaires et leur famille en même temps. Je ne sais pas... Des femmes comme Natalie Massenet, Charlotte Tilbury, des femmes d’affaires qui ont leur vie en dehors du travail et sont aussi adorables. Quels sont vos péchés mignons? Les séries TV comme «Gossip Girl» sont mes plaisirs coupables. J’en suis à la saison 5. À 200%. Le dernier livre que vous ayez lu? Le dernier livre que j'ai lu… Eh bien le livre que je lis en ce moment m’a été recommandé par ma merveilleuse amie Juliet Stevenson, qui joue ma mère dans une nouvelle série TV que je tourne: «Fifty Shades of Feminism». Il laisse la parole à des femmes incroyables, importantes, qui écrivent un chapitre sur ce que le féminisme signifie pour elles. C’est drôle, brillant, triste, inspirant. Je le recommande vivement. Quelle est la chose la plus folle que vous ayez jamais faite? La chose la plus folle que j'ai jamais faite… Je suis juste allée chez Burning Man pendant huit jours. C'était assez fou. Vous le referiez? Vous plaisantez? J’ai déjà réservé pour l'année prochaine!

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HOLLYWOOD HILLS Bottes ou escarpins, épaules bouffantes et taille bien prise, pudeur et audace, pièces classiques, mix inclassables. L’allure fait son cinéma, la mode recrée des héroïnes. Le style se fait fiction. Si Hitchcock revenait … Photographie DANNY LOWE Stylisme VANESSA BELLUGEON

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Page précédente: Manteau en tweed et plumes, BLUMARINE. Lunettes de soleil en métal, PETER AND MAY. Collants en dentelle de soie et mules en cuir verni avec mors, GUCCI.

À gauche: Top en viscose et soie, MAJE. À droite: Blouson en nubuck
et vison, chemise en popeline de coton, col roulé en cachemire
 et soie, pantalon
en gabardine de laine, SALVATORE FERRAGAMO. Bottes en veau, GIANVITO ROSSI.


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Veste en velours
et mules en cuir, PAUL & JOE. Combinaison en soie, BOTTEGA VENETA. Boucles d’oreille en métal doré, SOPHIE SIMONE. Bague en métal doré, UNO DE 50.

À droite: Top en jersey, REDEMPTION. Jean en denim, ALBERTA FERRETTI. Bracelet «tête de Medusa»
en métal doré, VERSACE. Bague en métal doré, UNO DE 50. Escarpins en cuir, LOUIS VUITTON.


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À gauche: Manteau en
laine, VIVIENNE WESTWOOD. Col roulé en mohair,
3.1 PHILLIP LIM. Jupe en nylon technique, MONCLER 4 SIMONE ROCHA. Collant en dentelle de soie, GUCCI. Chaussures en satin, TABITHA SIMMONS. Top en viscose et soie, MAJE. Jean en coton, MIU MIU. Ceinture en cuir, VERSACE.


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Trench-coat en coton, ZADIG & VOLTAIRE. Polo en coton, FRED PERRY. Col roulé
en cachemire et soie, SALVATORE FERRAGAMO. Jupe en tweed, ELISABETTA FRANCHI. Lunettes de soleil en acétate, AMBUSH. Bottes en cuir, PIERRE HARDY.

À droite: Robe plissée en satin de soie, GUCCI. Collier en métal
et strass, REINE ROSALIE. Escarpins en cuir verni, SAINT LAURENT par ANTHONY VACCARELLO.


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Modèle AIVITA MUZE @ IMG Coiffure
 PAOLO FERREIRA Maquillage MAYIA ALLEAUME Assistantes photographie RAPHAËLLE ROCHER et CHLOÉ ROMEYER Assistante stylisme GABRIELA CAMBERO


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LANZAROTE ET LE JEU DES ÉLÉMENTS

Les anciens pensaient que l’univers était constitué de quatre éléments: l’eau, l’air, la terre, le feu. Le paysage de Lanzarote les exalte comme jamais. Tout comme la garderobe de feu et d’air, photographiée là-bas entre le ciel immense et la terre qui bat. Photographie JULIEN TAVEL
  Stylisme CHRISTOPHER MAUL

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Page précédente: Manteau à écusson en laine couleur rouille et robe du soir en sergé rouille, PALMER//HARDING. À gauche: Manteau et ceinture, MIU MIU. Robe Jane à manches longues et imprimés fantaisie, DE LA VALI. Longue jupe grise à carreaux en laine vierge, MAX MARA. Escarpins noirs, KENZO. À droite: Jupon, STELLA MCCARTNEY.
Jupe ballon noire et cuissardes militaires en cuir, GIORGIO ARMANI. Bracelet minimaliste en oxyde d'argent, SAINT LAURENT par ANTHONY VACCARELLO.


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Blouson aviateur en cuir et fourrure de chèvre de Mongolie, MARC ANTOINE BARROIS. Veste «Makayla» et jupe «Yvette» en laine double marron tabac, MULBERRY. Chaussures en cuir, JIL SANDER.


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Robe «Angie» blanc ivoire STELLA MCCARTNEY. Longs gants en cuir noir, LANVIN.
Bottes à motifs, DRIES VAN NOTEN.

Manteau vert en laine à fleurs, VALENTINO.


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Modèle DAIS HUISMAN @ Storm Maquillage YIN LEE avec des produits SISLEY
 Coiffeur JOSHUA KNIGHT @ Caren Agency Assistant mode POPPY HARRIS


L Une nouvelle forme de fĂŠminisme? RĂŠponses Ă partir de la page 128.

V


A E

I


LA VIE

Indira Varma est à moitié suisse. En mode comme dans ses choix de carrière, l’actrice de Netflix, la comédienne qui illumina «Game of Thrones» ou qui brille dans «Rome» va droit à l’essentiel et porte haut ses convictions. Pur, c’est chic. Par LIVIA ZAFIRIOU

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Photographie NICK THOMPSON

Stylisme LORNA MCGEE

CHEMISE EN COTON ET PANTALON EN LAINE

BOSS

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DIS, INDIRA


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LA VIE

CHEMISE EN SOIE ET BOUCLES D’OREILLES

CHANEL

INDIRA VARMA, l'actrice de «Game of Thrones», prend un moment avec L'OFFICIEL Suisse pour évoquer sa carrière d'actrice, ses liens avec la Suisse et la vague actuelle de féminisme qui transforme le paysage cinématographique. L’OFFICIEL SUISSE: Vous êtes à moitié helvète. ­Venez-vous souvent en Suisse? INDIRA VARMA: La moitié de ma famille habite en Suisse et je passais Noël et mes étés en Suisse romande. Une des cousines de ma mère est d’ailleurs professeur de théâtre à Genève, et quand j'étais petite, sa fille et moi avions l'habitude de faire de l'improvisation et d’inventer nos propres pièces. Ce que tous les enfants font, en fait. Ma mère savait toujours nous dégoter ces incroyables petits chalets au milieu de nulle part avec des lits en bois à l’ancienne encastrés dans le mur derrière un rideau. Nous nous en servions de scène et j’en garde d’incroyables souvenirs d’enfance, nous en étions fous. Est-ce que c'est cela qui vous a amené au métier ­d’actrice? Pour tout dire, lorsque j’étais à l'école, je ne faisais que ça. J'étais toujours dans les pièces scolaires, et j’ai par la suite intégré une école d’art dramatique. Je suis allée à la RADA (Royal Academy of Dramatic Art). Mais avant cela, je ne savais pas qu’il s’agissait d’un métier. Je n’avais pas conscience qu’il s’agissait d’une option envisageable de carrière. C’est pourquoi j’ai de la peine à réaliser que je gagne finalement ma vie en exerçant ma passion. Revenons à aujourd’hui, vous êtes très connue pour votre travail à la télévision ainsi qu’au cinéma et au théâtre. Quelle différence y-a-t-il entre travailler pour la télévision et pour le cinéma?

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Vous êtes sur scène en ce moment, racontez-nous! La pièce s'appelle «Exit the King». Il s’agit de l’adaptation par Patrick Marber d’une pièce de Ionesco. Ce dernier n'a jamais été joué au National Theatre, ce qui est plutôt extraordinaire. Il a fait du théâtre absurde. Il en a écrit, il n'y a donc souvent pas de logique évidente. Cette pièce parle d’un roi à qui l’on dit au tout début de la pièce qu’il va mourir à la fin de celle-ci. C'est une exploration de la mortalité mais aussi une comédie. C’est complétement fou mais en même temps assez brillant. Rhys Ifans joue le roi, et il est fantastique. C’est très émouvant. Mais plus important encore, la pièce est drôle. Il y a quelques années, j'ai travaillé avec David Hare sur une pièce de théâtre intitulée «The Vertical Hour». Il m'a alors dit qu’une chose essentielle était de faire rire son public avant de parler de réalité et de s’y glisser; de cette manière, il sera plus susceptible de l’écouter. Le public s’ouvre quand il rit, et si vous leur dites ensuite quelque chose de profond, cela les marquera encore durablement. Vous avez travaillé en Grande-Bretagne pendant longtemps, est-ce que les mouvements MeToo et ­Time’s Up ont eu autant d'impact au Royaume-Uni qu'aux États-Unis? Eh bien, je pense que les langues se sont déliées. Nous traitons à présent d’un sujet qui était autrefois tabou. Il y avait des bruits de couloirs, et les femmes étaient exaspérées de ne pas être écoutées. Je pense qu’à présent, les gens se disent «Mon Dieu, nous devons y prêter attention». Ces mouvements ont également aidé, à mon avis, la problématique raciale. Je suis métisse, je me suis en quelque sorte heurtée au cours de ma carrière à un plafond de verre. Mais cela change aussi. Au début de ma carrière, on ne me remarquait pas, à moins qu’il s’agisse de jouer le rôle d’une asiatique. Sauf qu’avant cela, je ne m’étais jamais considérée comme une actrice asiatique! Je me sentais comme une citoyenne du monde, avec l’avantage d’avoir expérimenté trois pays différents. Puis soudainement, j’ai été ramenée à cette personne asiatique. Et c'est… waouh, tellement réducteur! Les États-Unis sont plus avancés à ce niveau, beaucoup de personnes issues de minorités ethniques y sont parties car elles ont plus d’opportunités là-bas. Je voulais revenir un peu sur «Game of Thrones». ­Ellaria, votre personnage, n'est pas mort, n’est-ce pas, techniquement? Je ne peux vraiment pas répondre à cette question. Désolée.

CHEMISE SUÈDE ET CUIR

Eh bien, j'ai commencé par le cinéma… Et c’est un peu ce que tout le monde veut, n'est-ce pas? Mais maintenant, la télévision est différente. Je pense qu’elle se rapproche du cinéma, vraiment. Vous avez des cinéastes qui font de la télévision, alors il n’y a plus tellement de différence. C'est vraiment excitant. Je souhaite que l’industrie des films indépendants soit plus forte et reçoive plus de financements. J’aimerais aussi faire plus de films. Dernièrement, j'ai joué dans «Official Secrets», un film passionnant basé sur la vie de Katherine Gunn, lanceuse d'alerte en Irak. Une histoire à la fois captivante et politique, ce qui est toujours intéressant.

SALVATORE FERR AGAMO

LA VIE

«Je pense que les femmes ont aujourd’hui plus d’espace pour s’exprimer. Et je crois que c'est parce que nous avons gravi la chaîne alimentaire pour atteindre des positions influentes, certes pas encore assez et certainement pas du 50/50.»

Pensez-vous que ces séries télévisées à grand succès ont finalement un effet positif sur l’industrie cinématographique en raison de la manière dont elles représentent les femmes?

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STELLA MCCARTNEY

Quel est le moment le plus mémorable de votre carrière? Tout est mémorable et ce, de bien des manières. Mon premier emploi était inoubliable parce que j'ai passé quatre mois en Inde à apprendre la danse traditionnelle indienne. Mon premier film a été ma première expérience professionnelle. Cela a bien sûr été une expérience incroyable. Mais ensuite j'ai eu l’opportunité de travailler avec Harold Pinter à plusieurs reprises, et c'était vraiment fantastique. Il y a eu tellement de rôles merveilleux.

CHEMISE ET JUPE SUÈDE ET CUIR

SALVATORE FERR AGAMO

EXIT THE KING jusqu’au 6 octobre au National Theatre à Londres.

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Directeur artistique JAMES FINLAYSON Coiffure BEN TALBOT Maquillage CAROLYN GALLYER Assistant stylisme CAITLIN JONES

PENDANTS D’OREILLES AVEC PERLES «INFERNAL STORM» ALIGHIERI

Est-ce la même chose avec les films? Ou reste-t-il encore du chemin à faire? Je pense qu'ils essaient. Regardez «Black Panther». En matière de diversité, c'était une première. Un énorme film grand public mené par une équipe d'acteurs imposante issus de minorités ethniques. Un casting à majorité noire. C'est vraiment excitant. Mais quand on y repense, cela reste tout de même exaspérant, tout ce qui se passe avec le mouvement Time’s Up. On en parle partout dans la presse et quand vous allez dans le métro, les affiches de films montrent trois hommes pour une femme, quatre hommes pour une femme et une personne noire. Et la seule fille présente y est très légèrement vêtue, enfin vous voyez ce que je veux dire, c’est vraiment agaçant. Ce qui importe, c’est l’aspect de la femme, elle doit être jeune et belle. Donc là-dessus, il y a encore du chemin.

JIL SANDER

VESTE EN LAINE À CARREAUX

Oh, mon Dieu, sans aucun doute. Il y a tellement de séries américaines différentes avec des femmes qui ne sont pas juste des jeunes filles de 20 ou 30 ans, mais qui ont la quarantaine ou la cinquantaine. Et nous sommes là au cœur de séries TV vraiment populaires. Aujourd’hui plus que jamais.

CHEMISE EN COTON ET PANTALON EN LAINE

PENDANTS D’OREILLES AVEC PERLES «INFERNAL STORM»

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LA VIE

LE FÉMINISME POUR TOUS?

(ET PAR TOUTES?)


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LA VIE Emily Ratajkowski est l'une des féministes les plus controversées de notre époque. C’est en 2013 qu’elle apparaît pour la première fois sous les feux des projecteurs dans le clip de Robin Thicke «Blurred Lines». Elle s’y trémousse au son de la musique, lèvres boudeuses et topless, au côté d’hommes complètement vêtus. Après cela, la carrière de l’Américaine fut lancée: photographiée pour la couverture de divers magazines, elle a déjà joué dans plusieurs films et défile depuis 2015 pour de grandes maisons de mode. Elle a en outre créé sa propre ligne de maillots de bain, dans certains desquels on peut la voir sur la plupart de ses publications Instagram. Ratajkowski se décrit ainsi sur son profil: mannequin, actrice, féministe, designer. On trébuche un peu au troisième mot: beaucoup de peau nue, des tétons pixélisés et une paire de fesses sont au centre de son flux Instagram. Ce qu’une femme peut certes faire. Mais en quoi cela correspond-il à au féminisme?

après que son sang fut lavé de la guillotine. Avec ses revendications et sa rébellion contre les normes sociales, De Gouges jeta les bases d'une première génération de féministes. À partir du milieu du XIXe siècle, celles-ci commencèrent à défendre leurs droits. Elles exigèrent le suffrage des femmes, la fin de la tutelle de l'homme sur la femme en matière de droits civils, l'égalité des salaires, l'accès à l’université ainsi qu’à toutes les professions et corps de métiers. PAR

LAURA

Collage ANNIKA HÄNNI

Au début du XXe siècle, les féministes rencontrèrent le succès sur différents de ces GANSNER points. Mais après une grave crise économique globale et deux guerres mondiales, la population fut ramenée à ses rôles traditionnels, dans l’espoir d’un regain de sécurité et de stabilité. Bien que la plupart des femmes aient dû rester seules à la maiDans une interview avec le son et reprendre le travail des magazine «Marie-Claire», hommes pendant la guerre, AUX ÉTATS-UNIS, «FÉMINISME» A ÉTÉ Emily Ratajkowski l’a exelles continuèrent d’être pliqué en deux phrases: LE MOT LE PLUS RECHERCHÉ SUR GOOGLE EN cantonnées à la cuisine «Feminism is freedans le but de devenir 2017, SELON L'ÉDITEUR DE DICTIONNAIRES dom of choice. Do une femme au foyer what you feel like». MERRIAM-WEBSTER. RIEN DE SURPRENANT COMPTE accomplie et une Le féminisme est la bonne mère. A cette TENU DE L’ACTUALITÉ DU MOUVEMENT liberté de choix. époque, la femme Fais ce dont tu as #METOO ET D’UN PRÉSIDENT OUVERTEMENT MISOGYNE. était prise au piège envie. Des propos de plusieurs maLE MOUVEMENT CONNAÎT UN VÉRITABLE similaires, sounières. Piège de ESSOR, QUE CE SOIT DANS LE DÉBAT SOCIAL ET vent associés à la l'image de ce POLITIQUE, L’INDUSTRIE DU FILM ET LE possibilité de déciqu’une femme deder librement de la MONDE DE LA MODE, SUR LE TAPIS ROUGE ET DANS vait être dans la soreprésentation de ciété. Piège du maLES MÉDIAS SOCIAUX. IL EST ÉGALEMENT son propre corps et riage où le mari de sa sexualité, déjà REPRÉSENTÉ PAR DES PERSONNES QUE L’ON DOIT disposait du pouvoir entendus chez d'autres politique et social et VRAIMENT BIEN OBSERVER POUR stars comme Kim Karoù la femme devait s’acCOMPRENDRE LEUR COMPORTEMENT AU dashian ou Kylie Jenner. quitter de ses «devoirs Il est indéniable qu'elles, conjugaux». Piège de la soSEIN DE CE MOUVEMENT. elles ont le droit de faire ce litude des quatre murs du qu'elles veulent de leur corps. foyer, aux fourneaux, à surveilCela n’en laisse pas moins l’imler constamment les enfants. La pression qu’elles passent à côté de femme devait se soumettre à cette l’idéologie du féminisme et de sa représenstructure. Elle était bien, après tout, «le tation. Pour y voir plus clair, retournons brièvedeuxième sexe». ment aux origines et au développement contemporain du féminisme occidental, sans prétendre ici à l'exhaustivité. Le livre du même nom de Simone de Beauvoir, publié quatre ans après la fin de la seconde guerre mondiale, évoquait une La Française Olympe de Gouges vécut la Révolution franmaladie sociale – à savoir que l’homme est considéré comme çaise, à la fin du XVIIIe siècle, et y prit une part active. Elle la norme et la femme comme sa déviation – et fut un ouvrage comprit toutefois rapidement que, du fait de sa condition fémajeur pour le développement du féminisme. La soumission minine, elle ne ferait pas partie de ceux qui bénéficieraient de la femme provoquée par la société patriarcale fut ainsi des effets de ce mouvement. En effet, bien que la Déclaration mise à jour; il était à présent temps de trouver un remède à des droits de l’Homme et des droits civils fût censée garantir cette maladie. Des mouvements de femmes et des groupes l’égalité, 17 articles y privilégiaient encore les hommes. Elle organisés se formèrent ainsi avec de vrais objectifs poliéleva la voix contre l’injustice de ces articles en 1791 en y optiques. Ce mouvement se distinguait de celui de la première posant un droit des femmes équivalent. Sa revendication la vague par l’ampleur de ses revendications sociales: autodéplus célèbre fut la suivante: «La femme a le droit de grimper termination sur sa propre sexualité, abolition des structures sur l’échafaud; elle doit également avoir le droit de monter familiales conservatrices, égalité des chances pour le travail sur la tribune». D’une manière hélas ironique, elle n’expériet l'éducation, légalisation de l'avortement, égalité sociale et menta que le premier de ces droits. Elle ne put monter sur la politique entre les femmes et les hommes. À mesure que les «tribune» que par l’intermédiaire de ses successeurs, bien groupes de femmes devinrent plus grands et mieux organi-

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LA VIE sés, ces dernières se désignèrent comme la deuxième vague du féminisme. À la fin du XXe siècle, la mondialisation changea la vie des gens dans de nombreux domaines. Même le féminisme n’en sortit pas indemne. Les femmes s’unirent au niveau international et le problème de l'inégalité ne resta plus un problème régional. Les nouvelles opportunités d'utilisation des médias, en particulier d'Internet, donnèrent à ces personnes une voix autrefois noyée dans l’immensité des foules. Rebecca Walker, alors jeune afro-américaine bisexuelle originaire du Mississippi, a fortement influencé le concept et le mouvement de la troisième vague féministe. En 1992, son article intitulé «Becoming the Third Wave» (Devenir la troisième vague) fut publié dans le magazine «Ms.» en réponse aux événements inquiétants du début des années 1990. Symboliquement, Rebecca Walker représentait une génération de jeunes femmes qui en avaient assez de voir que le féminisme était principalement porté par des femmes blanches de milieux sociaux privilégiés, et qui ne représentaient la plupart du temps que leurs opinions. Du coup, l’une des principales préoccupations de cette troisième vague fut d’ouvrir le mouvement féministe à toutes les femmes, indépendamment de leur origine, nation ou religion. En outre, la nouvelle génération se mobilisa pour défaire les stéréotypes. Une femme ne devrait pas avoir à jouer un rôle, mais devrait être capable d'être elle-même, aussi bien dans sa vie, dans son environnement social que dans sa sexualité. Des expressions telles que «girl power» et «sex-positivity» sont ainsi apparues, et de nouvelles impulsions sont nées des branches déjà existantes du féminisme. C'était et c'est toujours important: le féminisme se soucie du droit de chaque femme. Droit à l'égalité sociale, politique et économique des deux sexes. Aujourd’hui, nous nous trouvons à la suite de la troisième vague du féminisme. Il reste encore beaucoup à faire, comme le montrent les dernières actualités en provenance d'Hollywood et de la Maison Blanche. Avec toujours deux pas en avant dans la bonne direction, suivis d’un pas en arrière. La guerre est loin d’être terminée. Et dans ce combat, on peut aussi trouver Emily Ratajkowski et Kylie Jenner. Leurs comptes Instagram sont truffés de selfies aux moues boudeuses, et leurs corps y sont exhibés dans des vêtements moulants voire inexistants. Pendant des siècles, les femmes se sont battues pour l'autodétermination de leur sexualité et donc pour la liberté de faire ce qu'elles voulaient avec leur corps. La représentation que Ratajkowski et Jenner font d’elles-mêmes ne devrait donc pas être un problème. Mais la représentation «autodéterminée» de leurs corps est et continuera d'être façonnée par une société basée sur les besoins des hommes. Leurs poses et leurs regards innocents aux yeux de biches effarouchées jaillissent de l’industrie du porno, où, comme on le sait, les femmes sont, pour la plupart, dépeintes comme soumises et faibles. Reste ouverte la ques-

tion de savoir si cela fait une différence d’être représenté comme un objet de seconde voire de troisième main, ou de se représenter soi-même de cette manière. L’apparence (en ligne) de ces stars véhicule en outre une autre image des femmes, dépassée depuis longtemps: celle de devoir être toujours sexy et donc de plaire à chaque instant. Mais elles n’ont pas à le faire. Les femmes peuvent être tout ce qu'elles veulent. Ce qui nous ramène au début. Ce qui parle clairement contre les femmes comme Ratajkowski, c'est qu'elles utilisent le féminisme pour leur propre compte. Leur féminisme ne montre aucun changement. Ces «féministes» ne font que prendre ce qui leur convient et se l'approprient. Que cela puisse paraître presque sarcastique au vu de la situation actuelle – avec le mouvement #MeToo, les histoires de viols sans cesse dans les médias, les politiciens œuvrant contre l'avortement – ne semble pas avoir d'importance pour elles. Leur idée du féminisme ne peut être que superficielle. On les soupçonnerait presque de suivre cette «tendance» sans toutefois comprendre ce qui se cache derrière. Néanmoins, il serait faux de leur refuser le féminisme, car l’objectif de ce dernier est d’être ouvert à tous. Encore une fois, personne n’a à leur dire comment gérer leur corps. Cette critique de leur manière de s’exprimer librement est moins la preuve que nous serions moralement supérieurs à elles, que le reflet d’une société dans laquelle la femme est présentée comme un bouc émissaire que le patriarcat a mis en place. On enseigne aux jeunes filles dès le plus jeune âge à plaire. Comment savoir que nous plaisons? À la réaction de nos congénères – principalement les hommes. La façon dont ils nous perçoivent dépend, entre autres, de leur image de la femme influencée par les médias – télévision, médias sociaux, pornographie. Alors, quand Emily et Cie se mettent en scène de la manière dont la femme est largement représentée à travers le monde et qui leur a été inculqué, il est difficile de leur reprocher d'être contre le féminisme, tout au plus peut-on désapprouver le fait qu'elles ne se sont pas (encore) libérées de cette image de la femme. En conclusion, ce qui compte est qu’elles apportent quelque chose au féminisme, et c’est ce qu’elles font. Pas de la même manière que Olympe de Gouges, Simone de Beauvoir ou même Rebecca Walker, qui, en tant que modèles et porte-parole, ont inspiré de nombreuses femmes. A la place, elles suscitent un débat dans lequel on doit s’interroger sur la manière dont la femme a le droit de montrer son propre corps. Et le fait que ce sujet - quel que soit son genre - est loin d’être terminé, se démontre par les remous provoqués par la plastique d’Emily Ratajkowski. Qu’on la considère comme une féministe ou non, il est clair qu'avec son apparence peu conventionnelle, pour les féministes, elle contribue au débat. Mais à quoi ressemblerait aujourd'hui le féminisme, si tout le monde avait toujours été du même avis? Il ne serait certainement pas aussi coloré que celui que nous connaissons aujourd'hui.

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LA VIE

Par ALICE PFEIFFER

Créativité déliée ou viralité maîtrisée? Amour du like ou du studio? À la direction artistique des grandes maisons, les enjeux et les attentes ont changé, et désormais, le succès d’un designer se jauge aussi à l’aune de son following digital.

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LA VIE

«Aujourd’hui, un créateur doit avoir une conscience claire de son branding, il doit devenir sa propre marque pour réussir.»

Photos PASCAL LE SEGRETAIN/GETT Y IMAGES, KEV IN MA ZUR/MG18/GETT Y IMAGES, APERTURE 3.6, MICHEL DUFOUR, PAOLO ROV ERSI, ERNESTO RUSCIO/GETT Y IMAGES, INSTAGR AM, JACOPO R AULE/GETT Y IMAGES POUR DIOR, TAY LOR HILL/GETT Y IMAGES, APERTURE 3.6, MIKE MARSL AND/GETT Y IMAGES, INSTAGR AM, DR

Sophie Conti

«Heurex de renouveler mon engagement
avec la magnifique maison @louisvuitton #notgoinganywhere», s’enthousiasme Nicolas Ghesquière sur Instagram le 23 mai dernier, confirmant ainsi qu’il reste aux rênes de la création féminine de la griffe. Le même jour, Louis Vuitton publie un communiqué de presse qui officialise cette extension, et met ainsi fin à des rumeurs continues quant au départ du créateur. Cette annonce 3.0 a un deuxième impact, plus discret mais non négligeable: avec les 46000 vues de son post, Ghesquière confirme la nature changeante de son métier dans l’imaginaire public. Ce n’est plus une profession
de l’ombre, aux divas intouchables et enfermées dans leur
tour d’ivoire, mais une activité surexposée, avec des figures populaires aux manettes d’une machine à rêves grand public. Et Nicolas Ghesquière répond à tous les critères d’une célébrité en bonne et due forme, avec un auto-branding finement huilé: ses amitiés avec des actrices sont affichées à toute heure, tout comme son soutien aux causes LGBT ou son intimité, qu’il partage avec ses quelque 700000 followers quotidiennement. Engagement social, connexions culturelles, lien entretenu avec ses fans, voici une formule qui brouille les pistes entre styliste et people en 2018. Et la création dans tout ça? Pour Virgil Abloh, ce n’est plus le vêtement qui serait à l’origine de la starification d’une marque ou d’un créateur. «Le produit n’est qu’un des nombreux éléments de la narration du luxe actuel», dit le créateur autodidacte, aujourd’hui à la

tête de la ligne masculine de Louis Vuitton. Avec 2,6 millions de followers Instagram et un culte autour de sa marque Off-White, ce sont d’autres qualités qui font sa viralité. Connu autant pour ses collaborations, passant d’Ikea à la galerie d’art Gagosian et Jimmy Choo, que pour sa conscience politique et sociale, il devient la mascotte d’une ère de mode engagée et Insta-friendly. Ainsi, sa première collection pour la maison Vuitton cite la migration et le multiculturalisme dans ses notes d’intention, le tout sur un catwalk arc-enciel, devant un parterre de stars du hip-hop: photogénique, people, consciente, la sauce prend. Aujourd’hui, ces deux hommes racontent une ère de créateurs superstars, figures de proue d’un système de mode en mutation, où les collections seraient quasi-secondaires et les créateurs des pop stars. DEVENIR SA PROPRE MARQUE Les cartes rebattues annoncent une nouvelle génération de têtes d’affiche, rafraîchissant l’image de maisons classiques. Petit récapitulatif: Kim Jones, après avoir insufflé une touche sportswear chez l’homme de Louis Vuitton grâce à sa collection avec Supreme, part diriger Dior Homme. Il remplace Kris Van Assche, qui lui annonce son arrivée chez Berluti. Riccardo Tisci, anciennement à la tête de Givenchy, rejoint Burberry, Hedi Slimane, lui, s’apprête à mettre en application sa vision globale chez Céline. Chez Chloé, Natacha Ramsay-Levi apporte sa touche française intellectuelle

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LA VIE 1 Virgil Abloh
et Rihanna. 2 Bella Hadid et Naomi Campbell. 3 Marc Jacobs et Clare Waight Keller. 4

Nicolas Ghesquière entouré de Doona Bae, Jennifer Connelly, Michelle Williams, Emma Stone, Riley Keough, Alicia Vikander,
 Laura Harrier
et Ruth Negga.

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5 Riccardo Tisci, Donatella Versace et Naomi Campbell. 6 Alessandro Michele, Lana Del Rey et Jared Leto lors du dernier Met Gala, à New York. 7 Lotta Volkova, Loïk Gomez et Demna Gvasalia, à Londres. 8 Beyoncé et Olivier Rousteing. 9 Kim Jones avec Robert Pattinson et A$AP Rocky lors du premier défilé Dior Homme par Kim Jones.

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10 Natacha Ramsay-Levi. 11 Kanye West, Kim Kardashian et Olivier Rousteing. 12 Le final du défilé Louis Vuitton Homme. 13 Virgil Abloh et Takashi Murakami. 14

Travis Scott, Kylie Jenner, Kim Kardashian et Kanye West
au premier rang du premier défilé Louis Vuitton homme par Virgil Abloh.

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LA VIE depuis avril 2017, et chez Givenchy, Clare Waight Keller (ex Chloé), elle, injecte un chic façon English Rose. Comment ont-ils sorti leur épingle du jeu, à l’heure où, pour citer Vanessa Friedman du New York Times, toute une génération de stylistes iconiques est au chômage: face à Alber Elbaz, anciennement à la tête de Lanvin, Stefano Pilati (auparavant chez Yves Saint Laurent et Ermenegildo Zegna) et Marco Zanini (passé par Schiaparelli), quelles cartes supplémentaires doit-on avoir en main pour devenir bankable aux yeux d’une griffe? Quels ponts imaginer entre un monde 3.0 boulimique et voyeuriste, et les pratiques de luxe anciennes, quand tout rapport tangible à l’achat est tombé? «Aujourd’hui, un créateur doit avoir une conscience claire de son branding, il doit devenir sa propre marque pour réussir, ses créations ne sont plus assez pour se démarquer. La génération actuelle fait preuve d’une compréhension à 360 degrés des valeurs de la marque, indissociables des leurs et maîtrisées sur toutes plateformes et canaux. Chacun se doit d’apporter une véritable proposition culturelle, une communauté et une captation de l’air du temps», analyse Sophie Conti, consultante dans le luxe basée à New York. DES PRATIQUES INSPIRÉES DU STREETWEAR Si l’on regarde chaque nouveau directeur artistique annoncé, on peut déceler une stratégie qui répond de près aux fantasmes changeants de la clientèle mondiale. Dans le cas de Riccardo Tisci, son premier choix pour donner le «la» est de mettre en avant une tribu authentique, qui dépasserait toute com’ marketing: de fait, il invite Vivienne Westwood à cosigner une collection capsule avec Burberry, comme pour suggérer une filiation émotionnelle entre les générations et les icônes (une stratégie qu’il employait déjà dans une campagne Givenchy, où il invitait Donatella Versace à jouer les mannequins). Tisci ajoute une compréhension très fine de la consommation des millennials
et de la pratique des «drops» inspirée du streetwear: en plus
de collections saisonnières, des pièces et séries limitées seront annoncées au fil de l’année, afin de susciter désir, rareté et frénésie (une technique employée par Supreme notamment). Pour Balenciaga – la marque à l’expansion la plus rapide
du groupe Kering, selon Business of Fashion –, le succès est davantage dû à leur maîtrise de la culture du buzz qu’à leurs vêtements aux coupes néo-Margiela: le succès endiablé des Crocs roses à talons témoigne d’une clientèle à l’humour internet très «lol», questionnant les frontières du chic et du kitsch, du luxe et de la rue. Autre succès Kering: Alessandro Michele poursuit sa révolution esthétique chez Gucci.

ché. Et n’oublions pas Hedi Slimane, qui annonce dès son arrivée chez Céline le lancement d’une ligne masculine et d’une collection couture, ainsi qu’une reprise en main de la totalité de l’image, y compris les parfums et la cosmétique: il reste un des exemples les plus radicaux d’une image de marque maîtrisée de A à Z. LES CLAUSES INSTAGRAM Quant aux contrats, si les chiffres restent confidentiels, les plus importants, selon des sources, sont évalués entre 8 et
15 millions d’euros par an, un chiffre grossissant avec les bonus et les pourcentages sur les ventes. Une évolution en dit long: ces deals incluent souvent des clauses Instagram, une demande de mise en scène de soi, d’image, de relations presse et célébrités. Ainsi, le styliste est plus traité comme un talent ou un influenceur qu’un simple créatif – témoignant de sa place à mi-chemin entre designer et people. «Dans un monde où la création de contenu est devenue centrale, a-t-on même encore besoin d’un directeur de création? Que cherche-t-on exactement?» se demande Vanessa Friedman au sujet des postes de création attribués à des gens à la renommée dépassant les qualifications. Exemples de cette tendance: Isabella Burley, rédactrice en chef du magazine Dazed & Confused et aujourd’hui «editor in residence» chez Helmut Lang; ou encore la trajectoire de Justin O’Shea, fondateur et responsable des achats du site de vente en ligne MyTheresa. com, passé par Brioni; sans oublier les lignes de Rihanna, Victoria Beckham ou des jumelles Olsen. Pour la presse anglo-saxonne, nous serions même face à
une époque de «fashion fandom»: qu’il s’agisse de la #BalmainArmy d’Olivier Rousteing, du Gosha Gang de Gosha Rubchinskiy ou des Supreme Girls, les créateurs et les marques seraient aujourd’hui des stars avec des fans comme les autres
– qui déclencheraient passions et véhémence par leur simple existence, comme l’acteur de Hollywood dans les années 1950 ou la rock star des années 1960. «Le luxe est avant tout une affaire d’expérience, de tension, de désir. Et le produit dans tout ça? S’il ne raconte pas un processus d’appartenance et d’envie, ce n’est plus le principal» poursuit Sophie Conti, et c’est bien ce que cette génération adulée, surveillée, lorgnée raconte du monde Instagram dans lequel elle vit.

Voilà aussi pourquoi Fendi, sous la direction artistique de Karl Lagerfeld, choisit de dévoiler trois icônes loin de la culture de mode italienne pour sa dernière campagne: Kim Kardashian, sa mère Kris Jenner et sa fille North West. Résultat des courses? Plusieurs centaines de milliers de likes, et une image remise à jour, abordable, popularisée. Pour d’autres, c’est une approche de directeur artistique global plus que de styliste qui permet un rebranding pour la maison comme pour son styliste: quand Raf Simons reprend
la création artistique de l’ensemble des lignes Calvin Klein, y compris les jeans, il apporte une sensibilité couture au denim et en retour se rajeunit et s’ouvre à un autre mar-

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T R OĂš voyager? Embarquement immĂŠdiat dans les pages suivantes!

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TRAVEL NEWS SOIF D’ESPACES Des sentiers magiques menant à travers les forêts, des arbres géants, des panoramas à couper le souffle, des treks dans les plus hautes dunes de Mongolie, le dernier livre de Gestalten «The Hidden Tracks» présente une collection de sentiers uniques avec des images à couper le souffle, de précieuses informations et descriptions ainsi que des cartes et des conseils d'initiés. Le livre est à la fois un voyage visuel et une invitation à emballer votre équipement de randonnée pour explorer des destinations moins connues. gestalten.com

LE CHARME DES ALPES Ayant ses quartiers dans le monde alpin magique de Zermatt, le légendaire Chez Vrony descend à l’hôtel Widder de Zurich pour la saison hivernale. Le voyage culinaire comprend une raclette typique du Valais avec une sélection de fromages affinés et du champagne Ruinart dans un environnement alpin parfait avec bûches de bois crépitantes, bois de cerf et douces peaux de bêtes. Le chef Timo Staub gâte ses clients avec son fromage Ruinart, produit exclusivement en hiver entre le 9 novembre et la fin-janvier. widderhotel.com

Après la dévastatrice saison des ouragans de l’année dernière, l’hôtel Belmond La Sammana, sur la Baie Longue de Saint-Martin, rouvre ses portes au terme d’une rénovation majeure. Loin des casinos et des paquebots de croisière, cette oasis tranquille de suites blanchies à la chaux est nichée sur une falaise, avec de douces vagues, une végétation luxuriante et un spa spectaculaire au sommet de la falaise. Le nouveau style fait honneur aux bleus, verts, roses et pêche pastel inspirés des tons naturels des Caraïbes, avec des coquillages et des coraux, ainsi que des imprimés botaniques sur des tissus – œuvres d'art, éclairages et miroirs servent de touches décoratives. Les expériences culinaires haut de gamme et la plus grande cave à vin des Caraïbes complètent l'offre de cette propriété iconique. belmond.com

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Texte PATRICK HEV EN Photos DR

LE FLAIR DES CARAÏBES


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HUMEUR D’AUTOMNE Situé à flanc de montagne, le Filario Hotel représente une figure de la modernité sur les rives du lac de Côme. Ce membre de Design Hotels propose des espaces généreux dans lesquels les clients peuvent se détendre tout en admirant les magnifiques panoramas de cet endroit unique. Petit mais magnifiquement bien aménagé, le Filario offre aux voyageurs exigeants tout ce dont ils ont envie, y compris des plats italiens authentiques, au confortable bistrot et au restaurant au bord du lac. Une piscine à débordement et des cabanons de plage privés permettent aux visiteurs de rester connectés au majestueux lac. Une parfaite idée d'évasion automnale pour une escapade romantique. designhotels.com

JOURNAL DE VOYAGE Gardez un œil sur vos adresses de voyage préférées à travers le monde avec style grâce aux carnets de notes signés Louis Vuitton, qui s’amusent à rappeler l’imaginaire iconique de la maison. Une manière élégante d’utiliser un stylo sur du papier; ils peuvent également être personnalisés et constituent de magnifiques cadeaux. louisvuitton.ch

APRÈS-SKI Suite au succès de la collection Coco Beach, la gamme Coco Neige de Chanel est prête à prendre le relai pour l'hiver. Se concentrant sur les sports d’hiver et l’après-ski, la dernière collection de Karl Lagerfeld comprend des sacs classiques, des sacs à provisions, des sacs à dos et des sacs banane, tous dans des tons neutres de cuir, en peau de mouton, nubuck, laine, tweed et nylon. Les formes sont généralement familières et la collection comprend également du prêt-à-porter, des chaussures et des accessoires – chapeaux, gants et broches. chanel.com

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LE MOMBO CAMP, UN ZESTE DE PARADIS EN AFRIQUE

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TRAVEL Vous avez toujours voulu vivre une expérience au plus près de la nature? Au milieu de steppes infinies, des lions à l’état sauvage, dans une tranquillité ­absolue? Le Botswana, avec sa flore et sa faune diversifiées, offre une aventure unique en pleine nature, riches en surprises inoubliables et respectueuses des populations locales et de l’environnement. Par LENA STÄHELI

Rares sont les chemins qui mènent directement au paradis. À la mi-avril de cette année, nous étions prêts à faire nos valises. Enfin, ce n’est pas tout à fait vrai car les valises à coque ne sont pas les bienvenues au Botswana. Il faut voyager avec un sac de sport ou un sac à dos et renoncer au superflu – et se débrouiller avec un maximum de 20 kg. Depuis Zurich, nous prenons un vol direct vers Johannesburg, puis un vol local à destination de Maun, au nord du Botswana.

Photos Dana Allen, David Crookes

Il ne faut vraiment pas avoir le vertige car les camps du Botswana ne sont accessibles ni en voiture ni par les transports en commun. Ce sont en effet de petits avions à hélice pouvant accueillir 6 à 8 personnes qui nous transportent dans les camps en question; ces machines expliquent d’ailleurs la réglementation particulièrement stricte en matière de bagages. L’avion vibre et secoue de toutes parts mais la vue sur les vertes prairies et les cratères est si impressionnante que l’on en oublie facilement l’épreuve du vol. Au décollage et à l’atterrissage, l’avion est si près du sol que nous pouvons déjà admirer, vus d’en haut, éléphants, zèbres ou girafes. Nous apercevons ainsi des éléphants au sein de grands troupeaux où plusieurs familles se rassemblent – le Botswana compte en effet la plus grande population de pachydermes en Afrique. Le petit avion à hélice atterrit sur une piste naturelle au milieu de la steppe où un guide en Land Cruiser nous accueille avec des boissons fraîches. Après une brève introduction sur la manière de se comporter à proximité d’animaux sauvages, nous nous aventurons dans le soleil crépusculaire à travers les sentiers sinueux en ne cessant d’entendre l’exDivine apparition: un éléphant dans les eaux du Botswana.

pression «brunches on the side». Il faut en effet faire attention aux branches et aux feuilles dans le visage et il est également conseillé de bien s’accrocher. Après environ 20 minutes, nous découvrons les premières lumières du Mombo Camp, que nous atteignons par un pont très accidenté. Pour une novice de l’Afrique comme moi, le Mombo Camp est une expérience incroyable. L’accueil est très chaleureux, avec serviettes de toilette et verre de bienvenue. Le restaurant, centre et cœur du camp, est un véritable bijou. À une distance de 50 mètres, les impalas, zèbres, éléphants et phacochère paissent tous avec leur progéniture – une image que je ne suis pas prête d’oublier. C’est en février 2018 que le camp rénové, légèrement élargi vers la plaine alluviale, a ouvert ses portes. Par cette rénovation, le Mombo Camp s’est doté d’une atmosphère encore plus exclusive et les tentes, qui sont plutôt de petites maisons avec terrasses privatives et bains à remous, se présentent de manière plus individuelle que jamais. Il était cependant important que le camp conserve son ressenti d’avant, mais avec un tout nouveau charme. Parallèlement à la planification des nouveaux bâtiments, l’occasion a été saisie d’équiper le camp des standards les plus récents et de le rendre encore plus durable. Il y a aussi des éléments existants qui ont été réutilisés, par exemple les portes en bois massif. De plus, le foyer, où les invités se retrouvent pour un apéritif, a été rénové, laissant avec lui une étincelle de nostalgie. DAILY BUSINESS Une journée typique au Mombo Camp commence par l’appel des Rangers pour vous réveiller à 05h30. A 06h00, on vient

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Quelle chance! Un troupeau d’hippopotames lors d’un bain apaisant.

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En haut: Voir un lion de si près est une chose rare mais tout est possible au Botswana. En bas: Le Mombo Camp vu du ciel.

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Aperçu de l’intérieur du salon d’une tente du Mombo Camp. La terrasse invite à apprécier le paysage au crépuscule.

ensuite vous chercher pour aller prendre le petit-déjeuner. Vous vous demandez pourquoi? La raison est simple: tôt le matin, il fait encore sombre et cela peut être dangereux car les animaux sauvages circulent librement dans le camp. Le garde-forestier connaît très bien le camp et les animaux et nous conduit en toute sécurité au petit-déjeuner. Après une légère collation, nous pouvons partir en sortie, soit en groupe ou bien seuls avec le guide. Nous parcourons en Land Cruiser la nature frissonnante: difficile d’imaginer que dans quelques heures, la fraîcheur matinale laissera place à une chaleur implacable. Si vous avez oublié de prendre votre veste ou que vous avez un peu froid, le guide vous remettra un poncho ou une couverture – on pense vraiment à tout ici. Nous conduisons, conduisons et observons – incroyable la manière dont notre guide sait exactement où il veut aller, mais cela fait aussi partie de la formation d’un Ranger de «Wilderness Safaris». Pour devenir Ranger, il faut connaître la zone autour du camp comme sa poche. Nous sommes émerveillés par l’immense connaissance de l’histoire, de la géographie et de la politique du Botswana, ainsi que par la faune et la flore. Les Rangers communiquent entre eux par radios afin d’augmenter les chances de découvrir les plus beaux animaux. Tout le monde n’a pas la chance d’admirer le Big 5 (l’éléphant, le rhinocéros, le lion, le léopard et le buffle). Ces ani-

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maux sont tous protégés et ceux qui font du braconnage au Botswana peuvent le payer de leur vie. Un matin tôt, nous recevons un message radio: le conseil d’un autre garde qui a aperçu une famille de guépards. Immédiatement, nous montons sur les routes au sud. Effectivement, sur un petit plan d’eau, nous trouvons une mère avec ses trois petits. De ces animaux se dégage une élégance pure, ils remarquent à peine notre Jeep. Ils ne nous voient apparemment pas comme un danger, tant que nous restons dans le véhicule, que nous ne nous levons pas et que nous nous comportons calmement. Nous pouvons ainsi observer les magnifiques motifs de leur fourrure ainsi que leur élégante attitude en famille.

«Les voyages changent nos vies.» Vers 10 heures, première pause, au milieu du vaste paysage. Après être resté longtemps assis, il est bon de se dégourdir les jambes et de sentir les chauds rayons du soleil réchauffer le visage. Notre guide déploie une grille à l’avant du véhicule 4x4 et sert du café, du thé et des biscuits lors de cette magnifique matinée.


TRAVEL Il s’en suit une autre sortie – où nous pouvons apercevoir des troupeaux de zèbres et des familles de girafes. Il est assez aventureux de conduire une Jeep à travers un plan d’eau et l’on prie pour ne pas se retrouver coincé... Vers midi, quand il fait déjà très chaud et que le soleil brûle, nous rentrons au campement. Là un délicieux déjeuner nous attend. Au Mombo Camp, le déjeuner est servi individuellement et à la carte: pour nous au menu, un léger poisson du Botswana avec des légumes – un régal! La cuisine dans le camp est excellente et élaborée uniquement avec des ingrédients locaux. Puis-je ajouter que c’est au Mombo Camp que j’ai mangé le meilleur filet de bœuf de ma vie? L’après-midi est libre. Il fait trop chaud pour faire un tour – les animaux cherchent de l’ombre et ne veulent pas être dérangés: c’est le temps pour faire une sieste. Au Mombo Camp, vous trouverez une piscine commune, une salle de sport et un petit spa. Mais l’on peut tout aussi bien rester dans son bungalow. De notre terrasse, nous avions une vue magnifique et nous pouvions observer des impalas, des zèbres, des éléphants, des girafes et même des singes. Pour se rafraîchir, un saut dans la piscine et pour se remettre en forme, une petite sieste à l’ombre.

TOURISME C’est en 1996 que le Botswana a commencé à faire du tourisme de manière professionnelle et l’a énormément encouragé au cours des 20 dernières années – le tourisme est l’une des industries les plus importantes du Botswana et continuera sans aucun doute à se développer. Après plusieurs conversations avec les locaux, il est cependant clair que l’accent est mis, aujourd’hui comme hier, sur les voyages haut de gamme. Le Botswana ne doit en aucun cas devenir une destination du tourisme de masse. Au Mombo Camp, c’est un maximum de 20 touristes dont s’occupent 65 personnes, toutes originaires du Botswana, formées par «Wilderness Safaris» et capables de subvenir aux besoins de leurs familles grâce à ce travail… Ici aussi on retrouve la durabilité palpable partout et souvent citée… Et tout simplement apaisante! Le Botswana est un paradis – avec une faune fascinante et des paysages à couper le souffle, fertiles grâce au célèbre Delta de l’Okavango. On cherchera néanmoins en vain un réseau mobile ici. Mais un tel voyage aiguise tous les sens et garantit d’y voir plus clair. En bref, ce voyage ouvre de nouveaux horizons – rien d’étonnant donc à ce que le prince Harry ait invité sa Meghan ici avant leur mariage royal.

TEA TIME Bien que le Botswana soit indépendant du Royaume-Uni depuis 1966, certaines traditions ont perduré. Dans notre cas: le goûter à l’anglaise à 16 heures, avec petites sucreries ou mini-burgers, accompagnés de café, thé et gâteaux. Après cet en-cas, l’heure du prochain tour est arrivée. Cette sortie du soir est ma préférée d’entre toutes; nous reprenons la route, accompagnés d’un vent doux soufflant dans le paysage de la savane. Les feuilles heurtent le visage et gare aux secousses pour celui qui ne se tient pas bien correctement. Le «brunches on the side» revient encore souvent – l’obscurité du soir apporte une touche d’aventure à l’expédition mais offre aussi les plus beaux couchers de soleil sous le ciel africain. DE BON TON Les équipements et accessoires du camp sont de premier choix, tout en respectant la culture et les traditions locales. Des peignoirs de grande qualité et des chaussons en lin prouvent que tout a été pensé dans le moindre détail. Le convive doit se sentir aussi à l’aise que possible dans sa tente-bungalow. Il semble aller de soi que le guide attentif nettoie mes lunettes de soleil salies par le sable, simplement parce que l’attention portée aux invités est l’une des priorités au sein du Camp. Le fait que les tentes soient équipées d’un chapeau de soleil, d’un sac de safari, d’un parapluie et d’autres ustensiles utiles n’est donc mentionné qu’au passage. DEJEUNER A CIEL OUVERT Mon souvenir préféré a eu lieu lors de notre dernier jour au Mombo Camp. Après la sortie du matin, nous ne sommes pas retournés au campement comme les jours précédents pour le déjeuner mais avons été surpris par une table magnifiquement dressée au milieu de la brousse. La table était décorée dans les moindres détails et recouverte de diverses spécialités. Il y avait du bœuf du Botswana fondant comme du beurre, de la salade de maïs, du fromage Halloumi, des gâteaux de poisson et diverses salades vertes.

L’EXPERT DE VOS SAFARIS Rêves Afrique crée des voyages sur mesure, uniques et inoubliables, dans toute l’Afrique australe et en Afrique de l’est. Vos conseillers, anciens guides et baroudeurs du continent noir, sont des passionnés d’Afrique. Ils en connaissent tous les recoins et complètent régulièrement leur connaissance du terrain. Cette expertise, vous garantit de prendre en compte le mouvement migratoire saisonnier de la faune, ainsi que de satisfaire vos envies de confort, de charme et d’aventure. Bref de créer juste pour vous VOTRE SAFARI de REVE. L’organisation environnementale "Wilderness Safaris" propose un tourisme avec un engagement social et durable, œuvrant en faveur de la population locale et pour la protection de l’environnement du pays. En Afrique australe, la société exploite environ 40 camps. Rêves Afrique SA 1, rue de Grenus 1201 Genève reves-afrique.ch wilderness-safaris.com

L’objectif est de permettre aux touristes du monde entier d’apprécier la beauté et le caractère unique de zones sauvages reculées si particulières, tout en préservant le patrimoine naturel de l’Afrique pour les générations à venir.

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LOS ANGELES, C’est la ville du moment, qui semble au sommet de sa hype. Si L.A. continue de séduire pour son esthétique, c’est surtout son énergie et sa liberté d’esprit qui la rendent incontournable. Et qui en ont fait la nouvelle capitale de l’art contemporain, en pleine effervescence. Par ISABELLE CAMPONE

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CITÉ DES ARTS L’OFFICIEL Suisse


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Photo DR

SOUL OF A NATION: ART IN THE AGE OF BLACK POWER 1963-1983 au BROAD MUSEUM, au printemps prochain. La contribution des artistes afro-américains à l’art de cette époque. Ici, «Wives of Sango» de JEFF DONALDSON.

Fini le temps où l’on considérait Los Angeles comme une ville ennuyeuse étalée sur des dizaines de kilomètres, sans rien à y voir, peuplée de gens de cinéma, bons qu’à vivre dans l’illusion, les paillettes et peut-être à fabriquer des films. Aujourd’hui, c’est la ville qui fait rêver le monde entier, celle dont le cool affiché donne envie à tous les stressés des mégapoles du monde entier. Elle est même devenue une étape obligée dans le circuit de la scène artistique internationale. Quatre nouveaux musées d’art contemporain ont poussé en trois ans, ceux qui étaient déjà ancrés s’agrandissent, les galeries les plus pointues s’y installent dans de nouveaux quartiers développés autour de leurs institutions et communautés. Car aujourd’hui, selon le chercheur américain Richard

Florida, Los Angeles est la ville américaine qui réunit le plus de créatifs. Ses écoles d’art (UCLA, USC, Calarts et le Arts Center de Pasadena) figurent parmi les meilleures du pays et sur les traces d’Ed Ruscha et John Baldessari, installés à L.A depuis toujours, comme Barbara Kruger et Lari Pittman, d’autres artistes n’ont cessé de s’y poser. On ne compte plus les superstars de l’art contemporain qui s’y établissent dans d’immenses studios, de Sterling Ruby à Paul McCarthy en passant par Doug Aitken ou Catherine Opie. «Je suis arrivée pour étudier à UCLA, où d’immenses artistes tels que Chris Burden, Lari Pittman, Charles Ray ou Jason Roades enseignaient. Je suis restée ensuite parce que c’était une période fantastique pour les quelques artistes qui s’établissaient ici», nous raconte Francesca Gabbiani, une artiste suisse établie à L.A. depuis 1995. «Les loyers étaient tellement bas, on s’isolait dans nos ateliers et l’émulation passait par la fête et l’art. Il y avait une ambition intellectuelle, une rage qui n’existait plus ailleurs.» Pendant longtemps pourtant, la vie culturelle n’était pas très riche. De grands collectionneurs avaient offerts des musées à leurs collections classiques, Getty bien sûr, Norton Simon ou Hammer. Le LACMA (Los Angeles Museum of Contemporary Art) et le MOCA (Museum of Contemporary Art) étaient de petits musées de province un peu dormants. Ils prennent leur essor dans les années 2000, mais enfin pas (encore) de quoi faire de L.A. une ville d’art comme New York, Londres ou Paris. Puis en 2015, Eli Broad, le mécène qui est membre du MOCA depuis sa création, finance la construction de l’aile Art Contemporain au LACMA et contribue au financement du Walt Disney Concert Hall de Frank Gehry dans le quartier de Downtown, ouvre juste à côté son propre musée, The Broad Museum. Un bâtiment architectural à l’accès gratuit qui abrite son exceptionnelle collection d’art moderne et contemporain. Depuis, les files d’attente sont visibles du matin au soir et l’Infinity Mirrored Room de Yayoi Kusama a propulsé le Broad sur les sommets d’Instagram. Dans son sillage, deux nouveaux musées se sont installés Downtown, l’Institute of Contemporary Art Los Angeles dans un ancien entrepôt et le Main Museum dans un bel immeuble du Old Bank District. Une effervescence qui touche aussi les galeries commerciales puisque le mastodonte suisse Hauser & Wirth ont ouvert une galerie aux ambitions muséales dans le Arts District, un complexe combinant salles d’expositions, librairie, boutique,

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TRAVEL restaurant et même jardin potager, alors que la tout aussi internationale Sprüth Magers ouvrait un espace de 1'300 m2 près du Lacma. Jeff Poe, qui a fondé l’une des plus importantes galeries de la ville en 1994, déclarait récemment: «La masse critique est là. Ce ne sont pas seulement les galeries, c’est l’ouverture du Broad qui a attiré l’attention de tout le monde de l’art. La réponse a été phénoménale.» Si Culver City et le Arts District sont aujourd’hui au centre de cette effervescence artistique, avec d’un côté Blum & Poe, Honor Fraser, Roberts & Tilton, Cherry & Martin et de l’autre The Box, Venus Over Los Angeles ou François Ghebaly pour n’en citer que quelques-unes, le reste de la ville s’est aussi dynamisé autour de Regen Projects, avec notamment David Kordansky Gallery (qui expose les Suisses MaiThu Perret et John Armleder), Kayne Griffin Corcoran, M+B Gallery, où Benjamin Trigano déniche les artistes qui compteront bientôt, 6817 Melrose, la galerie de Theo Niarchos, où Olivier Mosset exposait il y a peu, et Gavlak, la galerie de Francesca Gabbiani. Dernière étape en date dans l’incroyable dynamisme de ce mouvement, la spectaculaire fondation, un musée en réalité, que les frères Marciano ont offert à leur collection, et au public puisque là aussi, l’accès est gratuit. Plus de 1'500 œuvres d’artistes émergents et con­ firmés, créées après 1990, sont abritées dans un ancien temple maçonnique dont la rénovation est fascinante. L’extérieur intouché montre tous les symboles classiques et l’intérieur, avec son incroyable hauteur sous plafond et sa surface de 10'000 m2, conserve son atmosphère de temple. «C’est approprié», disait Maurice Marciano, lui aussi membre du board du Moca, à l’ouverture. «Ce lieu vénère les artistes et l’explosion de leur production à Los Angeles ces dix dernières années.» La liberté d’esprit si typique de cette ville et ses valeurs progressistes jouent un rôle fondamental, alors que les institutions prennent leur rôle social très au sérieux, en particulier dans le contexte politique actuel. Le Getty organisait l’an dernier un show explorant les relations entre Los Angeles et sa communauté latino, éclaté sur 70 espaces, plus que pertinent dans un moment où la politique de la Maison Blanche révolte tant de monde, ici. La Marciano Art Foundation présentera cet automne un show majeur d’Ai Weiwei, le premier à Los Angeles, en réponse à la crise globale des réfugiés. La superstar chinoise a créé pour la Black Box du musée «Life Cycle», une sculpture monumentale, où l’un de ces bateaux

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VAGUE TERRAINS/ URBAN FUCKUPS. L’exposition de FRANCESCA GABBIANI à la galerie GAVLAK au printemps dernier. Avec ses larges collages délicats, l’artiste suisse posait un regard poétique sur les friches urbaines de Los Angeles. Courtesy of the artist and GAVLAK LOS ANGELES. LA MARCIANO ART FOUNDATION présentera cet automne la première exposition majeure d’AI WEIWEI. Dans l’imposante Black Box, autour d’une pièce unique, seront suspendues des sculptures faites de bambou et de soie, inspirées de créatures mythiques. AI WEIWEI, «Lu», 2018. Photo AI WEIWEI STUDIO.


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gonflables tant vu dans les news est reproduit en bambou, usant de techniques traditionnelles de l’artisanat chinois. L’œuvre sera entourée d’autres créations de l’artiste consacrées à la liberté d’expression et à ses autres thèmes récurrents comme le rôle de l’individu dans la société, et les enjeux géopolitiques des échanges économiques et culturels. Le Broad présente pour 2019 un programme tout aussi engagé: «Soul of a Nation: Art in the Age of Black Power 1963-1983», une exposition acclamée dans le monde entier, suivie de «Shirin Neshat: I Will Greet the Sun Again». «Ces deux expositions renforcent notre engagement auprès d’artistes qui explorent des thématiques sociales et politiques», souligne Joanne Heyler, la directrice du Broad. «’Soul of a Nation’ apporte à Los Angeles un regard en profondeur sur le travail essential d’artistes afro-américains de l’époque de la lutte pour les droits civiques au début des années 80. On y voit le travail de plusieurs groupes activistes et une scène très vivante à Los Angeles. Et le travail puissant de Neshat aborde les questions de migration et d’exil ainsi que les préconceptions de l’Occident au sujet des cultures islamiques.»

Artistes, institutions, public et vision: L.A. fait donc désormais rêver aussi le monde des arts. Le LACMA construira bientôt une nouvelle aile dessinée par Peter Zumthor et la puissante Frieze vient d’ailleurs d’annoncer qu’après New York et Londres, elle lance une édition annuelle à Los Angeles. La première en mars 2019 aura lieu… dans les studios Paramount. Tout un symbole pour cette ville où l’art contemporain rencontre enfin le cinéma, et où une énergie créative inouïe met la scène culturelle en ébullition.

LIFE CYCLE Une œuvre d’AI WEIWEI qui sera présentée pour la première fois lors de l’exposition au MAF, une réponse sculpturale à la crise globale des réfugiés. La pièce représente un bateau gonflable réalisé en bambou et soie, comme les cerfs-volants traditionnels chinois.

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IDYLLE DANS LA CAMPAGNE ANDALOUSE L'Andalousie est célèbre pour la beauté de sa nature. Les oliveraies et les vignobles s'étendent des collines délicatement galbées jusqu’aux rivières et aux champs. À un peu plus d'une heure de l'aéroport de Málaga sur la Costa del Sol et de Grenade, à moins de deux heures de Séville, est nichée La Bobadilla, bien cachée dans son paradis en plein cœur des collines. Par PATRICK HEVEN

Lorsque l’on arrive à Loja et que l’on parcourt la route privée de trois kilomètres à travers les vastes oliveraies jusqu'à l'hôtel La Bobadilla, on se sent transporté dans une pittoresque oasis. De temps en temps, en traversant le paysage verdoyant vers les bâtiments blanchis à la chaux au sommet des collines, on peut apercevoir des ânes et des chevaux paîtrent paisiblement dans les champs environnants.

Photos DR, avec l’aimable autorisation de L A BOBADILL A, a ROYAL HIDEAWAY RESORT et PATRICK HEV EN

Le hall de l'hôtel dégage une tranquillité décontractée et offre aux clients l'atmosphère d'un domaine typiquement espagnol. On perçoit l’héritage de l'histoire mauresque dans le style architectural des bâtiments, quelque chose qui saute aux yeux dans la conception générale du domaine de La Bobadilla. De hauts plafonds, des murs crème, des sols carrelés rustiques et des toits en terre cuite typiques, donnent à ce bel hôtel une touche particulière, tout en le fondant dans le paysage. Le bâtiment principal, inspiré d’un village mauresque, est constitué d’un labyrinthe d’arbustes verts, de patios lumineux, de murs blancs étincelants et d’une certaine opulence discrète. Les concepteurs de l’hôtel ont fait appel à l’histoire mouvementée et au riche patrimoine architectural de l'Andalousie pour réaliser un boutique-hôtel somptueux. Le résultat semble moitié palais de sultan maure, moitié retraite spirituelle – un endroit où des gens fabuleusement bien nantis échappent discrètement aux obligations de leur vie glamour. D’après La Bobadilla elle-même, «il ne s’agit pas seulement d’un hôtel mais d’une philosophie». Ici, point de cette uniformité morne si souvent rencontrée dans les hôtels de ce calibre. Toutes les 70 chambres (chacune avec une vue magnifique) sont décorées individuellement en présentant des détails bien pensés et authentiques.

Les suites junior avec terrasse sont grandioses – des plaids et des coussins de bon goût, des estampes historiques en guise de décorations murales, des sols en terre cuite et de spacieuses salles de bains. Si l’argent n’est pas un problème, la grande suite Boabdil est une catégorie en soi – même si vous bénéficierez d’un confort plus que suffisant dans chacune des autres suites. La mienne portait le nom de Don Jaime: un spacieux appartement en duplex avec salon et jardin privé, une chambre à coucher, un patio et un grand hall d'entrée avec un escalier menant à la terrasse privée sur le toit, une salle à manger et une vue imprenable sur la campagne environnante. Le terrain entourant l'hôtel est immense. La Bobadilla se trouve au milieu d'un vaste terrain, entourée de montagnes qui, si elles n'offrent pas à chaque visite une toile de fond spectaculaire, sont traversées par de nombreux sentiers parfaits pour une randonnée à pied ou un tour à vélo. Au centre de l'hôtel s’étale une grande piscine avec chaises longues, parasols et poolservice. Le bassin présente un côté extra plat où les jeunes enfants peuvent patauger, puis elle devient de plus en plus profonde, de manière à ce que l’on puisse aussi y faire des longueurs. Chauffée en avril et en octobre mais agréablement fraîche en été, l'eau claire et bleue offre un plaisir garanti pour les enfants. Les amateurs de sport peuvent quant à eux utiliser les courts extérieurs de tennis, la salle de fitness et les vélos de l'hôtel. Un autre point crucial de La Bobadilla est sa conscience environnementale. La philosophie de ce grand hôtel de luxe à la campagne est de veiller à la durabilité et de réduire ses émissions de CO2. Le bâtiment lui-même est tellement intégré dans son environnement que le paysage en ressort le

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TRAVEL moins perturbé possible. C’est le seul grand hôtel cinq étoiles d’Espagne à couvrir ses propres besoins en eau chaude grâce à une installation biomasse qui convertit en énergie la mouture des noyaux d'olives issues de la propre exploitation du domaine.

devenu une destination de choix pour les gourmets épris de voyages, le service est décontracté et sans fioritures – l’ensemble du personnel connaissait mon nom à la fin du séjour, et pas seulement parce que je me laissais sans cesse resservir du Rioja.

La véritable star reste toutefois l'offre culinaire de La Bobadilla. Les gourmets trouveront ici un petit coin de paradis gastronomique. Comme il y a trois excellents restaurants, j’ai eu l’embarras du choix. Pendant les mois d'été, vous pourrez déguster les spécialités du barbecue Mirador près de la piscine en plein air. La cour intérieure aux chandelles de La Finca, l'un des restaurants gastronomiques les plus élégants de Grenade, remporte régulièrement des prix pour ses menus et ses vins. Mon préféré reste cependant El Cortijo, où la cuisine locale et régionale est célébrée par une saveur andalouse incomparable. Il y a un magnifique espace extérieur – La Teraza – avec des vues impressionnantes sur les oliveraies et les montagnes autour de Loja.

Dans ce coin des montagnes de Loja, l’empressement est un mot étranger. Le tic-tac de chaque montre marche à son propre rythme, les couchers de soleil attendent patiemment et c'est toujours le bon moment pour une sieste dans sa suite ou sous un olivier. Les plaisirs simples, l'air frais, la bonne nourriture, un sommeil réparateur – justement ces produits de luxe non matériels de la philosophie du Slow Travel – sont ici une évidence. La Bobadilla est l’endroit idéal pour se détendre, et dont on ne parlera peut-être pas à tous ses amis. royalhideaway.com

J’ai été gâté. Pour commencer, des croquettes de queue de bœuf faites maison, accompagnées d’une confiture de mangue aigre-douce. Ensuite, carpaccio froid de porc lardé, relevé de jambon, d'ail, de persil, de poivre, le tout arrosé d'huile d'olive. Pour finir, une truite de Riofrío rôtie dans une sauce aux amandes et au romarin. C'était tout simplement excellent, et le Rioja qui accompagnait ce festin s’accordait parfaitement avec les derniers rayons de soleil qui disparaissaient derrière les montagnes. Bien que l'hôtel soit

TROIS R AISONS DE QUIT TER SA SUITE: LE SPA Pour se détendre et rester en forme, le spa propose différents traitements à base d’algues, de lait et de raisins. Essayez la piscine à contre-courant ou offrez-vous une douche aromatique avec chromothérapie, traitement d’hydrojet et bain de pieds. Pour les couples, il y a également la suite privée d’hydromassage pour deux. L A REGION La Bobadilla est le point de départ idéal pour explorer le cœur de l'Andalousie. Grenade et Málaga sont à moins d'une heure de route, Cordoue à environ une heure et demie et la visite d'Antequera ou de Riofrío vaut le détour pour son célèbre caviar biologique connu au-delà des frontières. L'hôtel propose un excellent service de chauffeur pour les excursions. AVENTURES EN PLEIN AIR Dirigez-vous vers les collines tôt le matin pour y admirer un lever de soleil sur la campagne andalouse. Il existe plusieurs sentiers balisés de randonnée, que vous pouvez emprunter selon l’humeur et l’envie, à vélo ou à pied, en commençant votre journée de la manière la plus méditative qui soit.

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La Bobadilla est située en pleine campagne, dans une zone paisible. L'architecture rappelle le style mauresque typiquement andalou. Chacune des 70 chambres est décorée individuellement, et offre de magnifiques vues sur le paysage environnant.

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TRAVEL Avec un design raffiné et un style loué avec tous les superlatifs, le Seabourn Ovation a quitté cette année le charmant port de La Valette. Quintessence du luxe en mer – chic, sophistiqué et élégant – le navire est considéré comme l'un des plus beaux au monde. Nous avons pris part à son voyage d’inauguration pour admirer un navire à nul autre pareil, incarnant la toute dernière génération de croisières ultraluxueuses. Par PATRICK HEVEN

Quiconque ayant suivi les pages voyage de L'OFFICIEL depuis un moment aura à l’esprit le fait que les croisières (et tout ce qui flotte, d'ailleurs) peut être un sujet quelque peu délicat pour moi. Ma devise a toujours été «plus c’est petit, mieux c’est» en ce qui concerne les bateaux et un scénario idéal, pour moi, inclut des voiles (réelles). Il y a deux ans, je me suis retrouvé à bord d'un navire qui se vantait de ne pas «cruiser», mais de «yachter». Inutile de dire que ce fut pour moi une des expériences les plus horribles qui soient, et que j’ai rencontré quelques problèmes pour élaborer ma critique sincère. Je me suis promis de ne jamais remettre les pieds dans une de ces choses. Jamais.

Photos: SEABOURN CRUISE LINE, HOLL AND AMERICA LINE, ERIC L AIGNEL

Mais... Au début de cette année, mon ego a été hautement flatté par une invitation à prendre part au voyage inaugural du dernier navire Seabourn. Un tel événement est semblable à l’ouverture d’un hôtel – le navire a un premier lancement durant ce que l’on appelle le shakedown, ce mot désignant le moment où il quitte le port dans lequel il a été construit pour se diriger vers celui à partir duquel il commencera sa vie en mer, accueillant à bord ses clients les plus fidèles, la presse et les hauts dignitaires pour le premier voyage dans son fonctionnement intégral. Je n'avais jamais pris part à ce type de croisière, c’est pourquoi malgré mon scepticisme, j'ai accepté d’y participer. Une après-midi tranquille au début du mois de mai, je me retrouve à La Valette, la charmante capitale de Malte, prêt à embarquer à bord de l’Ovation, le dernier navire de croisière ultraluxueux de Seabourn Cruise Line, avec très peu de temps devant moi pour me préparer pour le spectacle grandiose de l’inauguration. J’avais bien essayé de rester sceptique et de laisser mes premières impressions corroborer mon aversion pour ces hôtels flottants, mais ce fut ici impossible. La flotte de Seabourn est connue pour son style, son design et ses hauts standards de confort et le navire jumeau, le Encore, a déjà ouvert la voie un peu plus tôt cette année à la nouvelle génération de navires de croisière telle que l’entreprise en a eu la vision. Il faut simplement être sur une de ces choses pour croire à tout ce qui a été raconté avec force de battage médiatique; en ce qui me concerne et contre toutes attentes, ce fut le coup de foudre. Ajoutez-y le nom d'Adam Tihany, le célèbre designer responsable de la décoration intérieure, et vous aurez la formule gagnante pour un navire des plus spectaculaires.

Le style emblématique de Tihany s’incarne dans plusieurs propriétés iconiques du monde, notamment le Four Seasons DIFC à Dubaï, le Beverly Hills Hotel à Los Angeles et une série de restaurants, bars et spas parmi les plus célèbres du globe. Dès le moment où vous montez à bord de l’Ovation, la réussite de Tihany à donner au bateau la beauté d’un yacht privé avec l’intimité d’une atmosphère de club privé saute aux yeux. «Les gens sont à la recherche d’un design de qualité, dit-il, et la sensation que procurent des objets sexy tels que les smartphones, dont nous ne pouvons nous passer aujourd’hui, fait partie de ce siècle du design dans lequel nous vivons». Lorsque j’emprunte l'escalier central du navire, qui monte comme une double hélice à travers les six étages, je comprends alors ce qu'il veut dire. C'est un opus époustouflant qui permet à l'atrium principal du navire d’avoir l’air d’un grand espace, même s'il ne s'agit pourtant pas d'un grand spécimen. Tous ces détails subtils, jusqu'aux balustrades en acajou, ressemblent en effet à ceux d'un yacht du dernier cri. Dans le cadre de leur travail de conception, Tihany et son équipe ont fait appel au collectif de consultants ArtLink afin de transformer le navire en une galerie d'art flottante avec 1600 pièces produites par 120 artistes internationaux. Je loge dans une des cabines de la catégorie Veranda. L'Ovation compte un peu plus de 200 suites avec vue sur l'océan et véranda privée. De grandes fenêtres et des portes de style patio permettent de jouir d’une lumière naturelle et de sublimes vues panoramiques. Les salles de bains sont époustouflantes, toutes en marbre avec baignoire et douche séparées alors que les spacieux placards de plain-pied parachèvent la sensation de luxe de la suite. Lorsque j’enfile mon smoking, la nuit tombe sur le port de La Valette et l’atmosphère est vraiment magique. Sur le pont principal, les célébrations commencent avec un orchestre complet et pas moins que la chanteuse Elaine Page pour inaugurer l'Ovation, suivie d'un magnifique feu d'artifice sur le port de La Valette avant que le navire ne jette l’ancre pour Ajaccio en Corse, Marseille, Palamós et enfin Barcelone. Avec autant de choses à faire à bord, on pourrait pardonner aux passagers d’oublier de partir à la découverte des nombreuses escales au cours du voyage. Mais la plupart s’y aventurent, et participent avec enthousiasme à l’expérience offshore, nommée de façon exagérée «Ventures by Seabourn».

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TRAVEL «C'est une expérience pour créer du lien, me confie un passager, c'est bien de voir nos amis dans un contexte différent, loin de la terrasse de la piscine ou de la salle à manger». La plupart des passagers habituels se sentent comme à la maison, même loin de chez eux, et la nouveauté d'un port différent chaque jour est séduisante, même si elle se répète. «Je suis allée à Malte 12 fois maintenant», me raconte une femme toute habillée de Tori Burch. «C'est toujours un plaisir et nous sortons toujours pour éviter le mal de cabine». La vie à terre pendant les différentes escales ne diffère guère de celle des autres croisières. Bien que Seabourn propose des excursions du plus haut niveau et s’est associé à l’UNESCO pour offrir une sélection de visites «approfondies» des sites du patrimoine mondial, en fait, vous quittez le navire, vous voyez tout ce que vous voulez voir et vous remontez à bord. Cette partie est encore très semblable à n’importe quelle autre croisière. Si vous êtes un voyageur avisé, vous saurez éviter l’ennui qu’est Ajaccio, vous vous promènerez dans le quartier branché du Cours Julien à Marseille en vous arrêtant au Bistro du Cours pour un déjeuner étoilé au guide Michelin, vous trouverez le meilleur restaurant de poisson à Palamós et vous vous inscrirez directement à Soho House à votre arrivée à Barcelone pour une journée de piscine première classe. Tout le reste n'est que du tourisme de base et personne n'a vraiment besoin d'un chauffeur privé à Marseille pour 1500 CHF. Étonnamment, avec toute l'attention portée aux détails que Seabourn investit à bord, les excursions sont sous-estimées et loin d'être passionnantes. J'aimerais voir de véritables excursions d'initiés allant au-delà de ce que toute personne quelque peu instruite pourrait trouver toute seule sur Google. Sur le plan culinaire, le navire de 600 passagers dispose de six restaurants, dont un adorable bar à sushi dans lequel je me suis rendu à trois reprises et The Grill, son restaurant principal dirigé par le chef étoilé Thomas Keller. Parmi les mets les plus remarquables, citons les entrées telles que les «décadentes» truffes noires d'hiver et les crêpes en julienne, et pour les plats principaux, les côtelettes d'agneau de la ferme Elysian Fields accompagnées de pruneaux pochés au vin rouge et de homard thermidor. Les salades César donnent un peu dans le théâtre culinaire. L’intérieur de The Grill réunit l’opulence du vieux continent avec une atmosphère américaine classique des années 50 et 60: des murs lambrissés d’acajou, des canapés en velours et des photographies en noir et blanc de la photojournaliste Magnum Eve Arnold et du photographe de mode américain William Helburn. C’est le must à bord et il vous faudra faire une réservation à l'avance pour obtenir une place ici, mais cela en vaut vraiment la peine. Une carte des vins impressionnante accompagne le menu et un verre au petit TK Bar avant le dîner est un incontournable. C'est ici le repère secret où se rencontrent les habitués fortunés. L’endroit est meublé avec de confortables canapés et fauteuils, et l’on y sert des spécialités de cocktails tels qu’un Martini Flame of Love et le joyeusement nommé Boulevardier, une concoction à base de whisky de seigle et de Campari. Lors d’une de mes soirées au TK, j’ai rencontré un couple avec à son actif plus de 22 croisières Seabourn. La richesse prend ici le style croisière, loin de l’opulence pompeuse façon Palm Beach. Le code vestimentaire peut être un peu moins formel, mais il dégouline toujours autant de dia-

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mants. «C'est un souvenir de notre dernière croisière», me dit ma compagne de route en effleurant son collier Van Cleef & Arpels. «Je l'ai vu et j’en suis tombée amoureuse. Jeff m'a dit que c'était soit le collier, soit la prochaine croisière. J'ai eu droit aux deux, bien sûr». Inutile de dire que les vidéos et les brochures promotionnelles rajoutent un peu dans le côté glamour. Aucune dame à chapeau et en costume Chanel ne flâne sur les pontons du navire, mais à la place une quantité plutôt raisonnable de Nord-Américains en surpoids et de candidats au stent à force d’engloutissements d’hamburgers. Pour la grande majorité, c’est toujours très huppé, et vous êtes ici moins susceptible de rencontrer des personnes qui pourraient vous faire craindre pour votre vie que sur d'autres croisières plus commerciales. Évidemment, chaque navire a son propre employé exploité en colère, là pour vous servir avec un regard noir et un air d’être dérangé qui vous fait reconsidérer cette deuxième bouteille de maltais rosé. C'est une chose propre aux navires et un fait culturel que je trouve très amusant. Peut-être me suivent-ils simplement au cours de mes escapades nautiques en Méditerranée, mais je suis assez sûr que chaque passager habitué des croisières a sa propre anecdote de Miloc en colère. Mon coin favori sur l’Ovation (exception faite de la très belle laverie automatique en libre-service) est The Retreat. Cette oasis isolée est prisée des passagers exigeants qui préfèrent s’éviter l’inconvénient des chaises longues occupées au bord de la piscine, des terrasses agitées qui empêchent de rester concentré sur son livre ou de siestes au soleil l’après-midi qui se révèlent loin d'être privées. Ici, le luxe de la solitude devient une expérience rare. Quinze cabines bordent le périmètre du salon, toutes entourant un bain à remous surélevé. Chaque cabine est dotée d'un canapé moelleux, d'une télévision haute définition (avec casques, vous ne dérangez donc pas les autres passagers), d'un iPad rempli de périodiques et d'un bol de fruits frais. Le champagne Bollinger coule à flot tandis que les en-cas passent au niveau premium, avec du caviar à volonté servi toute la journée. Lorsque vous êtes disposé à prendre un repas complet, la carte du menu et des boissons de The Retreat offre des tarifs élevés, similaires aux autres options de restauration à bord. C'est en effet le paradis sur terre – ou devrais-je dire en mer. Avec près d’un membre d’équipage pour chaque passager, les navires de Seabourn sont ultra-exclusifs; imaginez un boutique-hôtel haut de gamme en mer. Les autres navires du portefeuille – Odyssey, Quest, Sojourn, Encore – ont valu à la luxueuse marque bon nombre des récompenses les plus convoitées dans le domaine du voyage de luxe, et ce, non sans raison. Chaque navire est conçu pour un nombre défini de passagers, avec un service personnalisé et des cabines-suites spacieuses. Le spa, la salle de sport et les parties communes sont incroyables et vous ne vous sentirez nulle part à l’étroit comme dans un endroit bondé. Avec autant d’attention portée à chaque détail et un voyage au cours duquel vous vous désaltérez au champagne coulant à flot, comment cela ne pourrait-il pas être le plaisir ultime? Lors de mon dernier jour, je suis retourné au Square pour le check-out. Il s’agit ici d’une autre des révolutions à bord en matière de design d’Adam Tihany. Il n’y a pas de comptoirs de


TRAVEL conciergerie aux allures de boîtes carrées. A la place, on trouve un espace dans lequel les comptoirs entourent une colonne centrale. L'espace est accessible et accueillant, et fait office de centre névralgique de l'Ovation. Autour de lui, on trouve de nombreux canapés modulaires et des chaises en forme de nacelle, suffisamment éloignés pour permettre de tenir une conversation privée ou de lire tranquillement. Au café, le personnel brûle son propre café dans un élégant torréfacteur rouge alors que la glace faite maison est un vrai hit. Un dernier scoop avant de quitter le cadre somptueux de l'Ovation. Pris d’un sentiment de mélancolie, je réalise soudain pourquoi les passagers sont si fidèles à cette enseigne. Le côté pratique de défaire ses valises une seule fois, le service exclusif du Seabourn, la gastronomie et les divertissements primés, le cadre luxueux; tout s’accorde magnifiquement et chasse les souvenirs négatifs que mes précédentes expériences de croisière avaient pu me laisser. Le Seabourn Ovation change la donne. La prochaine fois que quelqu'un me demandera de prendre part à une de leurs croisières, je ferai ma valise et serai prêt à partir, sans aucune hésitation. seabourn.com

De haut en bas: Un des six restaurants à bord. Sur tous les navires Seabourn, tout est compris au niveau le plus haut. Plus de 1600 œuvres d’art de 120 artistes internationaux transforment le Seabourn Ovation en une immense galerie d’art flottante. Une suite spacieuse de la catégorie «Véranda».

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LA GRANDE BELLEZZA – MA NUIT INOUBLIABLE À ROME Vous souhaitez une escapade citadine sans avoir la sensation de descendre dans un hôtel traditionnel? Avec le G-Rough à Rome, vous êtes à la bonne adresse. 10 suites exclusives réparties sur cinq étages, chacune conçue par un artiste différent, confèrent à l’endroit un caractère à la fois unique et luxueux. Par LENA STÄHELI

En haut: Une vue du hall d’entrée de l’hôtel. Le soir venu, personnalités de la ville et clients s’y retrouvent autour d’un verre. La salle de séjour de ma suite, traversée de lumière.

Fidèle à la devise «Lifestyle, Experience, Art and Community»... Dès mon arrivée, je suis reçue par deux employés absolument charmants. Immédiatement, ils m'offrent un caffè original au bar de l'hôtel, équipé d'une machine à café dorée dernier cri. Bienvenue dans la Dolce Vita! Le bâtiment dans lequel se trouve l'hôtel G-Rough a été construit au XVIIe siècle. On sent immédiatement que les propriétaires actuels ont conscience de l'architecture historique du lieu et qu’ils en font une gestion des plus respectueuses. Il n’est donc guère surprenant de voir les invités arriver par un minuscule escalier en colimaçon ou par un tout petit

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ascenseur décollant vers chaque suite. Mais déjà après la courte montée – donc plutôt à l’étroit – un long corridor impressionnant m‘accueille, d'où je peux profiter d'une vue imprenable sur les toits de Rome. La magnifique suite dans laquelle je loge comprend un confortable salon avec une petite cuisine, une chambre, un dressing et une grande salle de bains avec douche et baignoire. G-Rough développe une approche lifestyle de l’hôtellerie au lieu de suivre une voie plus classique. Le propriétaire Gabriele Salini est un collectionneur renommé, il n’est donc pas surprenant que des artistes et des designers comme Gio Ponti, Guglielmo

Ulrich et Ico Parisi, ou même de jeunes créateurs prometteurs, aient conçu et aménagé les dix suites. Le visiteur côtoie, de plus, des œuvres de Guendalina Salini dans tous les espaces communs. La cuisine est à la hauteur, avec un copieux buffet petit-déjeuner au rez-dechaussée, et un cuisinier qui exauce tous les vœux de sa clientèle. Mention spéciale à l'emplacement exclusif du lieu. Situé au cœur de Rome, tout y est accessible à pied, de la meilleure pizza aux pâtes, en passant par les légendaires gelati.

g-rough.com


ADRESSES

ACNE STUDIOS acnestudios.com AGL agl.com ALBERTA FERRETTI albertaferretti.com ALEXANDER MCQUEEN alexandermcqueen.com ALIGHIERI alighieri.co.uk AMERICAN VINTAGE americanvintage-store.com AMBUSH abmushdesign.com ANTHONY VACCARELLO anthony vaccarello.com ARMANI armani.com AUDEMARS PIGUET audemarspiguet.com BLUMARINE blumarine.com BOSS hugoboss.com BOTTEGA VENETA bottegaveneta.com BOUCHERON boucheron.com BREITLING breitling.com BULGARI bulgari.com CARTIER cartier.ch CHANEL chanel.com CHLOÉ chloe.com CHRISTOPHE LHOTE PARIS christophe-lhote.com CLARINS clarins.ch CLINIQUE clinique.com DE LA VALI delavali.com DIOR dior.com DRIES VAN NOTEN driesvannoten.com ELISABETTA FRANCHI elisabettafranchi.it EMILIO PUCCI emiliopucci.com ERDEM erdem.com EVIDENS DE BEAUTÉ evidensdebeaute.com FENDI fendi.com FILA fila.com FRED PERRY fredperry.com FURLA furla.com GIANVITO ROSSI gianvitorossi.com GIVENCHY givenchy.com GLAMGLOW glamglow.com GRAFF graffdiamonds.com GÜBELIN gubelin.com GUCCI gucci.com HARRY WINSTON harry winston.com HERMÈS switzerland-de.hermes.com HUBLOT hublot.com ISABEL MARANT isabelmarant.com JAQUET DROZ jaquet-droz.com JIL SANDER jilsander.com JIMMY CHOO jimmychoo.com KATE SPADE NEW YORK katespade.com

Vous trouverez, sur le site de toutes les marques citées, l’adresse des boutiques qui les vendent ou celles des points de vente les plus proches.

KENZO kenzo.com LANVIN lanvin.com LOEWE loewe.com LOUIS VUITTON de.louisvuitton.com MAISON MARGIELA maisonmargiela.com MAJE maje.com MARC-ANTOINE BARROIS marcantoinebarrois.com MARNI marni.com MAX MARA maxmara.com MESSIKA PARIS messika.com MICHAEL KORS michaelkors.com MISSONI missoni.com MIU MIU miumiu.com MONCLER moncler.com MSGM msgm.it MULBERRY mulberry.com OFF-WHITE off---white.com OTHONGTHAI othongthai.com OMEGA omegawatches.com PALMER//HARDING palmerharding.com PATYKA patyka.com PAUL & JOE paulandjoe.com PETER AND MAY peterandmay.com PIAGET piaget.ch PIERRE HARDY pierrehardy.com PRADA prada.com PREEN LINE preenbythorntonbregazzi.com PRINGLE OF SCOTLAND pringlescotland.com REDEMPTION redemption.com RICHARD QUINN richardquinn.london.com REINE ROSALIE reinerosalie.com RESERVED reserved.com ROBERTO CAVALLI robertocavalli.com ROCHAS rochas.com ROKSANDA roksanda.com SACAI sacai.jp SAINT LAURENT ysl.com SALVATORE FERRAGAMO ferragamo.com SISLEY sisley-paris.com SIMONE ROCHA simonerocha.com SOPHIE SIMONE sophiesimonedesigns.com STELLA MCCARTNEY stellamccartney.com STUART WEITZMAN stuartweitzman.com SUSANNE KAUFMANN susannekaufmann.com TABITHA SIMMONS tabithasimmons.com TIFFANY & CO. tiffany.com TOM FORD tomford.com UNO DE 50 unode50.com VALENTINO valentino.com VAN CLEEF & ARPELS vancleefarpels.com VERSACE versace.com VILLALBA villalba.store.com VIVIENNE WESTWOOD viviennewestwood.com WEILL weill.com ZADIG & VOLTAIRE zadig-et-voltaire.com 3.1 PHILLIP LIM 31philliplim.com


LAST LOOK

CE QUE LE CŒUR DÉSIRE Par MANOU STEIGER

ANDREW MARTIN Pour un moment agréable sur le sofa ou comme source d’inspiration pour la prochaine rénovation de la maison. Andrew Martins célèbre, dans «Interior Design Review», le grand art de la décoration d’intérieur sur plus de 500 pages. Andrew Martin «Interior Design Review Vol 22.» publié chez TeNeues, CHF 66.90

CAPRICE À DEUX Profitez d'une soirée rien qu’à deux dans l'un des six meilleurs restaurants et hôtels de Suisse. La chaîne gastronomique et hôtelière The Living Circle lance cette idée unique qui permet à ses clients de profiter du confort complet et du luxe des restaurants dans un isolement absolu. C’est ainsi que l’on se retrouve sur la jetée de l'hôtel Storchen et que l’on profite, sous les étoiles, d'un menu à 4 plats.

teneues.com

SAINT-TROPEZ Prolonger l’été en passant un week-end à l’hôtel EPI 1959 de Saint-Tropez.

BOTTEGA VENETA Porter la réédition du it-bag de Lauren Hutton dans «American Gigolo».
 Sac «Lauren 1980» en intrecciato, Bottega Veneta. Prix sur demande.

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MALLETT @ THE WEBSTER Prendre rendez-vous au nouveau salon David Mallet du Webster à New York.

Photos DR; Les prix ont été calculés à partir de ceux dans leur monnaie d’origine, et ne correspondent pas forcément à ceux pratiqués dans les commerces suisses.

thelivingcircle.ch


®

Breast cancer affects us all. #TimeToEndBreastCancer ELCompanies.com/BreastCancerCampaign



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