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Courts Animation
Sounding Glass
2011, Allemagne, Sans dialogue, 10’
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Sea of Vapors
Titre original: Meer der Dünste 2014, Allemagne, Sans dialogue, 15’
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Wishing Well
Titre original: Wunschbrunnen 2018, Allemagne, Sans dialogue, 13’
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Labor of Love
2020, Allemagne, Anglais, 10’
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Carte blanche à Nicolas Winding Refn
F Dans un élan de folie mégalo découlant de la fièvre provoquée par le jubilé que représente cette 20e édition, l’envie nous a pris de contacter le réalisateur de Drive dans le but de lui proposer une carte blanche. Ce n’est pas tant le glamour potentiel de la présence de Nicolas Winding Refn sur les planches du LUFF qui nous a stimulés mais la cinéphilie décalée du monsieur telle qu’affichée dans son énorme recueil L’Art du Regard (éditions La Rabbia, 2015) ainsi que son dévouement à la préservation de pellicules obscures (les restaurations de If Footmen Tire You What Will Horses Do? et The Burning Hell–voir cinérama Christian (Film) Business–lui doivent beaucoup). Si l’absence physique de NWR sera forcément remarquée, ses choix n’en restent pas moins réjouissants et permettent de nous pencher sur quelques pépites aux qualités esthétiques résonnant classieusement avec ses œuvres les plus radicales, de Pusher à Neon Demon.
E In the self-indulged, feverous, crazy rush, brought on by the jubilee of our 20th edition, LUFF has yielded to the desire to contact the director of Drive and offer this carte blanche. We were not (solely) stimulated by the potentially glamorous presence of Nicolas Winding Refn, but mainly by this gentleman’s offbeat cinephilia, as displayed in his massive collection entitled The Act of Seeing (La Rabbia edition, 2015) as well as in his devotion to the preservation of obscure films (the restauration of If Footmen Tire You What Will Horses Do? and The Burning Hell–cf. our Christian (Film) Business cinerama–are very much indebted to him). If NWR’s physical absence will inevitably be noticed, his choices will nonetheless allow us to have a look at a few absolute gems, with esthetic qualities splendidly echoing his more radical works, from Pusher to Neon Demon.
Liquid Sky
Slava Tsukerman, 1982, États-Unis Tristesse post-coïtale, Digital, Couleur, Anglais st Français, 112’
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F Accrocs aux endorphines sécrétées par le cerveau des êtres humains lors de la prise d’héroïne, ou de l’orgasme, des extra-terrestres se posent au-dessus d’un loft new-yorkais fréquenté par des artistes punks. Capsule temporelle d’une époque révolue, Liquid Sky débarque au LUFF dans une superbe copie restaurée faisant honneur au travail de ses créateurs. Célébrées aux accords d’une synthpop entêtante et sous les halos multicolores des néons, les noces funèbres du nihilisme punk et de la futilité du monde de la mode retrouvent enfin l’éclat des 80’s. Retournements de cerveaux en perspective. E A group of aliens addicted to human-brain endorphines, produced through the use of heroin or orgasm, land on the roof of a New-York loft home to punk artists. A time capsule of bygone times, Liquid Sky comes to LUFF in a superbly restorated copy honouring the work of its creators. Celebrated to chords of heady synthpop under the halos of multicolored neons, this funereal wedding between punk nihilism and the fashion world finally retrieves the glorious glow of the 80s. Warning: some brains may melt.
Bacchanale
Lem & John Amero, 1970, États-Unis SEXploitation artistique, 35mm, Couleur, Allemand st Français, 70’
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F Alors que Ruth est profondément endormie, son corps astral quitte la pièce et entame une descente de l’escalier de sa psyché, jusqu’aux abysses du plaisir et de la peine. Débuté comme un film érotique, Bacchanale est rattrapé par la déferlante porno, obligeant les frères Amero à recruter quelques cascadeurs du sexe pour tourner des gros plans explicites afin de rester dans la course. Fantasmagorie sensuelle éloignée des clichés du X, le film est une vraie curiosité. Nous vous en proposons une version unique, Die Totale Erotik, puisque remaniée par son distributeur allemand pour éviter la censure. E While she is fast asleep, Ruth’s astral body leaves her room and starts descending the staircase of her psyche, down into the abysses of pleasure and pain. First intended to be an erotic movie, Bacchanale was caught up by the porn surge, forcing the Amero brothers to recruit sex stunt people in order to film explicit close-ups to stay in the game. As a sensual fantasy, far removed from porn clichés, the film is a genuine piece of oddity. We present you a unique version of the film, Die Totale Erotik, reedited by its German distributor in order to avoid censorship.
Mixed Blood
Paul Morrissey, 1984, États-Unis Cocaïne City, 35mm, Couleur, Anglais st Français, 98’
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F À Alphabet City, section du Lower East Side de Manhattan, la guerre entre le gang de la dealeuse brésilienne Rita La Punta et ses adversaires latinos dégénère et devient vite incontrôlable. C’est dans les véritables bâtiments délabrés de New York, et en faisant majoritairement appel à des acteur·rice·s non professionnels, que Paul Morrissey emballe un (mélo)drame œdipien poisseux et violent. Mais au-delà de la fiction, Mixed Blood est un reflet du délitement social de son époque qui dépeint sans fard les conditions de vie misérables des plus démuni·e·s, la corruption policière, et l’utilisation de mineur·e·s au sein des gangs. E In Alphabet City, a section of Lower East Side Manhattan, war rages between the gangs of Brazilian dealer Rita La Punta and her latino adversaries. Things quickly spiral out of control. Paul Morrissey relies mostly on unprofessional actors, shooting in the actual buildings of the run-down New York neighborhood, to deliver this tacky and brutal Oedipian (melo)drama. Beyond fiction, Mixed Blood is a reflection of the social unraveling of its times and draws a plain picture of the miserable living conditions of the underprivileged, police corruption, and the plight of underage gang members.
A Look into Folk Horror with Kier-La Janisse
En présence de Kier-La Janisse
F Très tôt, folklores, légendes et superstitions ont inspiré les faiseurs de films du monde entier, permettant à chaque continent de produire son lot de pellicules impies destinées à être déversées sur des écrans gourmands de sensations. Ce cinéma à forte tendance fantasticohorrifique a été objet d’obsession pour l’essayiste américaine Kier-La Janisse qui lui a consacré un documentaire de 3h15 (!) d’une richesse ébouriffante, qui décortique la façon dont ce sous-genre a proliféré durant les cinq dernières décennies. Pour l’illustrer, il nous a semblé naturel de l’accompagner de quelques exemples, et plutôt que de vous proposer les classiques ou incontournables que tout le monde devrait avoir vu (The Wicker Man (1973) de Robin Hardy en tête), nous nous sommes orientés vers des «petites» raretés pour cinéphiles curieux tout juste dépoussiérées par l’éditeur Severin Films.
E Folklore, legend and superstition have always inspired filmmakers around the world, each continent producing its share of ungodly films to be poured onto sensation-hungry screens. Such films, with their strong fantasy-horrific leanings, have been objects of obsession for NorthAmerican essay writer Kier-La Janisse. She devoted a breathtakingly rich 3 hours and 15 minute-long (!) documentary to them, deconstructing the way in which this sub-genre has proliferated over the last five decades. For illustration, we thought it natural to bring forth a few examples. Rather than offering the classic must-sees (Robin Hardy’s The Wicker Man (1973) comes to mind), we turned to “little” rarities for curious filmgoers, freshly dusted off by publisher Severin Films.
Woodlands Dark and Days Bewitched: A History Of Folk Horror
Kier-La Janisse, 2021, États-Unis Docu pour cinéphages, HD, Couleur, Anglais, 195’ Première suisse, En présence de Kier-La Janisse
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F Dans ce docu fleuve propre à donner des vertiges aux cinéphiles les plus assidus, Kier-La Janisse se plonge corps et âme dans l’Histoire de la Folk Horror en prenant comme point de départ ce qu’elle nomme la trilogie impie: Le Grand inquisiteur (Michael Reeves, 1968), La Nuit des maléfices (Piers Haggard, 1971) et The Wicker Man (Robin Hardy, 1973). De là, elle aborde plus de 200 films à base de sorcellerie, croyances ancestrales, rites sataniques et cultes païens, jusqu’au récent Midsommar d’Ari Aster (2019), couvrant ainsi cinq décennies de cinéma horrifique aux sous-textes sociaux inattendus et récoltant quelques prestigieuses distinctions dans de gros festivals, comme SXSW ou Fantasia. Rien que ça. E This lengthy documentary will make the most die-hard filmgoers go dizzy. Kier-La Janisse immerses herself body and soul into the history of Folk Horror, starting with what she calls the Unholy Trilogy: Witchfinder General (Michael Reeves, 1968), Blood on Satan’s Claw (Piers Haggard, 1971) and The Wicker Man (Robin Hardy, 1973). From here, she covers more than 200 films of witchcraft, ancestral beliefs, satanic rites and pagan cults, up to Ari Aster’s recent Midsommar (2019), covering five decades of horror movies with unexpected social subtexts, reaping a few distinctions at prestigious festivals along the way, such as SXSW or Fantasia. No less!