Swiss Volley Magazine 4/2010 (français)

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Objectif CHE 2013

Objectif Bundesliga

Objectif nouveau partenaire

La Suisse et l’Allemagne décrochent la lune

Joël Bruschweiler, un pro en Allemagne

Grand chambardement chez les beachers


Ruf Lanz

Certains sportifs auraient tout intérêt à être un peu plus cool. Jouez fair-play!


Sommaire 4 We are

Editorial

on the road!

Le CHE 2013 s’invite en Suisse

Chère lectrice, Cher lecteur,

8 Figures de LNA

«We are on the road!» La décision de la Confédération européenne de volleyball (CEV) est tombée: le 16 octobre, nous avons décroché avec l’Allemagne l’organisation du CHE femmes 2013 (p. 4–7). Nous en sommes heureux et nous sommes convaincus que l’événement mettra le volleyball sous les feux de la rampe. Participer à un CHE avec notre équipe nationale et affronter les meilleures sélections ­européennes au Hallenstadion est un défi d’envergure. Un de ceux qui feront avancer le volleyball en Suisse.

Newcomers et vieilles connaissances

«On the road» également, la saison indoor. En LNA, la lutte pour la couronne nationale s’est ouverte début octobre. Les équipes sont présentées avec force détails dans notre nouveau Volley Guide (v. notre site internet). Nous saisissons donc l’occasion de la présente édition de SVM pour brosser un petit portrait impressionniste de quelques personnalités de la ligue reine (p. 8–16).

26 Un pro

en Allemagne Joël Bruschweiler à l’assaut de la Bundesliga

Joël Bruschweiler, le capitaine de l’équipe nationale masculine, est depuis bientôt deux ans «on the road». Après une saison au Qatar, il a posé ses valises en Allemagne, au TV Bühl, qui milite en Bundesliga. Pour savoir comment le Neuchâtelois d’origine est arrivé en Allemagne et de quoi est fait son quotidien de professionnel, rendez-vous en page 26–27.

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Grand chambardement sur le sable

Quant à nos beachers, ils seront bientôt «on the road to London». La qualification olympique débute en janvier 2011, sur la foi des résultats obtenus en tournoi. Les nombreux changements dans les équipes du cadre national nous laissent dans l’expectative. Qui aura les meilleures cartes? Et puis: comment fonctionne le nouveau mode de qualification? Réponses aux pages 31 à 33.

Les beachers recomposent le haut niveau en Suisse

33 JO 2012: un

mode qui place la barre haut

Bonne lecture!

La longue route vers Londres 2012

Christian Bigler Directeur de Swiss Volley Couverture: Markus Foerster

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CHE 2013 – We are on the road! Les dés sont jetés. Le championnat d’Europe de volleyball féminin 2013 aura lieu en Suisse et en Allemagne. Le dossier conjoint de Swiss Volley et de la Fédération allemande de volleyball (DVV), seule candidature en lice, a obtenu l’adjudication de la Confédération européenne de volleyball (CEV). Pays organisateur, la Suisse est automatiquement qualifiée pour la compétition, qui se déroulera du 6 au 15 septembre 2013.

Andreas Eisenring

Tours préliminaires et intermédiaires à Zurich Les sites des matchs étaient déjà fixés depuis longtemps: Zurich, Berlin, Dresde, Halle/ Westphalie et Schwerin. L’équipe nationale suisse – en qualité d’organisateur, Swiss ­Volley dispose automatiquement d’une place – disputera ses matchs de qualification à Zurich dans le Hallenstadion. C’est également dans cette salle, actuellement l’infrastructure indoor la plus moderne de Suisse, qu’auront lieu les matchs de barrage des deux groupes de qualification disputés à ­Zurich et à Schwerin, ainsi que deux quarts de finale. Les matchs de barrage des deux autres groupes se dérouleront en ­Westphalie. Le champion d’Europe sera couronné à l’issue du Final Four, qui se tiendra les 14 et 15 septembre 2013 à Berlin, Large soutien de la ville, du canton et de la Confédération Dès le départ, le projet de CHE a suscité un vif intérêt et un effort concret de la part de la ville et du canton de Zurich. La ville des

Photos: Conny Kurth

An the winner is: Germany and Switzerland! La joie était palpable au sein de la délégation germano-suisse à Ljubljana (Slovénie) à l’annonce officielle de l’attribution du CHE féminin 2013 à Swiss Volley et à la DVV, au dernier jour du 31e congrès général de la CEV. Ce succès a suscité un nouvel élan dans le volleyball féminin suisse, même si les responsables, prenant les devants, travaillaient déjà intensément à la planification depuis plusieurs mois.

C’est fait: Christoph Stern, Président de Swiss Volley (à g.) et Werner von Moltke, Président de la fédération allemande, signent les contrats.

bords de la Limmat réaffirme son engagement pour le sport de pointe féminin par une contribution de 200 000 francs. Ajoutée aux subsides du canton de Zurich, de Swiss Olympic et de l’Office fédéral du sport (OFSPO), ce montant permet de couvrir plus d’un tiers du budget de la part suisse (1,3 million de CHF). Le reste doit être généré par les sponsors et la billetterie. Le coût total du CHE 2013 est devisé à quelque 6,5 millions de francs. Exploiter les synergies pour un bénéfice réciproque Comme en sont convenus les deux Présidents Werner von Moltke et Christoph Stern à la suite de l’annonce officielle, Swiss Volley et la DVV entendent intensifier leur

collaboration dans le domaine des équipes nationales féminines jusqu’à l’Euro 2013. «Pour nous, la coopération avec la fédération allemande est très précieuse», se réjouit Christoph Stern. Les synergies se dessinent déjà: dès à présent, l’équipe nationale suisse peut bénéficier des pôles nationaux en Allemagne (Berlin, p. ex.) pour des camps d’entraînement. Des matchs d’entraînement contre les sélections allemandes A et B sont par ailleurs déjà programmés. De son côté, la Suisse doit jouer le rôle moteur sur le plan du marketing: le staff réuni autour de Stav Jacobi sous l’égide de Voléro Zurich, l’organisateur suisse, présentera un concept de marketing pour les deux pays d’ici à fin janvier.

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Cause commune: la délégation germano-suisse avant la présentation décisive.

VBC Voléro Zurich, pôle national Afin que les Suissesses soient préparées au mieux pour le CHE 2013, l’équipe nationale féminine bénéficiera ces trois prochaines années, durant l’été, d’un concept de pôle national ad hoc offrant des structures professionnelles. Le projet, qui déjà démarré cet été avec un noyau quelque 12 joueuses par des semaines d’entraînement intensif et

des rencontres amicales contre le Bélarus, a été confié au VBC Voléro Zurich, qui accueille le pôle national. Les joueuses sont placées sous la direction de la nouvelle head coach, Svetlana Ilic, qui encadre également l’équipe de Voléro. L’enthousiasme est grand pour toutes les parties concernées, comme le montre notre micro-interview internationale.

La vidéo de la candidature germano-suisse au CHE est disponible sur le site de Swiss Volley. www.volleyball.ch > Volley Indoor > CHE 2013

Schwerin

Halle/Westphalie

Gerry Weber Stadion 1 groupe du tour préliminaire 1 tour de barrage 2 quarts-de-finale

2013

european crown

volleyball women european championship

Zurich

Hallenstadion 1 groupe du tour préliminaire 1 tour de barrage 2 quarts-de-finale

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Berlin

Max-Schmeling-Halle Final Four

Dresde

Margon-Arena 1 groupe du tour préliminaire

Photo: Markus Foerster

Sport- und Kongresshalle 1 groupe du tour préliminaire

Mandy Wigger Capitaine de l’équipe nationale «Ce CHE est une chance fantastique pour les joueuses. C’était d’abord une éventualité, et maintenant, c’est fait, et on a vraiment un gros objectif devant nous. On a une grosse motivation, et je sens que les jeunes tirent aussi à la corde. C’est génial pour l’ensemble du volleyball suisse que la candidature ait été retenue. On a une bonne équipe; maintenant, on doit être prêtes à tout sacrifier pour le volleyball dans les trois années qui viennent.» >>


Photo: VBC Voléro Zürich

Photo: Swiss Volley

Photo: Conny Kurth

Werner von Moltke Président de la Fédération allemande de volleyball «C’est super que la Suisse et l’Allemagne organisent ensemble ce CHE. Nous sommes proches et nous nous comprenons bien. Nous voulons faire de ce rendez-vous un grand événement, et on espère bien entendu aussi avoir les faveurs de la TV. De ce point de vue, les chances sont meilleures en Suisse que chez nous en Allemagne, où il ne sera pas facile d’obtenir une large couverture. Le coup d’envoi sera donné à Zurich, et nous souhaitons avoir une grande finale en apothéose à Berlin. Les organisateurs des deux pays présenteront un front uni. Nous viendrons naturellement à Zurich et, inversement, les Suisses seront de la partie en Allemagne.»

Christoph Stern Président de Swiss Volley «Organiser le CHE 2013 et y aligner notre équipe nationale est pour nous un grand défi. Je suis convaincu que nous saurons le relever, grâce au partenariat avec l’Allemagne et Voléro Zurich. D’autres clubs de LN sont derrière le projet. J’entends aussi beaucoup de réactions positives des membres. L’événement peut grandement contribuer au développement du volleyball en Suisse. A elle seule, la candidature a déjà fait bouger les choses dans le secteur féminin. Avoir le CHE dans notre pays nous donne une grande chance d’attirer l’attention des médias, du monde politique et des sponsors. Nous considérons que l’obtention du CHE 2013 marque le début d’une ère nouvelle.»

Stav Jacobi Président du conseil d’administration du VBC Voléro Zurich et directeur de l’équipe nationale «Ce CHE a une importance capitale pour le volleyball suisse. Nous avons enfin un produit susceptible d’intéresser les sponsors. Ça devrait faciliter un peu les choses. Mais nous avons du pain sur la planche et j’ai aussi une inquiétude: notre cadre est encore trop peu étoffé. Nous avons encore absolument besoin d’environ cinq joueuses professionnelles supplémentaires. Mais je ne veux forcer la main à personne: la motivation doit venir de l’intérieur.»

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Le Hallenstadion sera pour la deuxième fois le théâtre d’un grand événement volleyballistique après 2007, lorsque la salle zurichoise avait accueilli le dernier carré de la Ligue des champions, avec 3200 spectateurs le jour de la finale. Le VBC Voléro Zurich avait alors été distingué par la CEV pour la qualité de son organisation et de son travail médiatique. Cette expérience d’envergure a joué un rôle important

en faveur de la candidature suisse. La conversion de la salle, conçue pour accueillir plus de 10 000 spectateurs, exige une planification optimale. Des parois flexibles permettront de réduire l’espace pour créer un chaudron prêt à accueillir 5000 fans de volleyball. Une zone VIP est prévue, avec un accès direct aux tribunes. Photo à gauche: Bildarchiv AG Hallenstation; Photo en haut: Andreas Eisenring

Troisième participation de l’équipe féminine suisse à un CHE En 2013, l’équipe nationale femmes disputera son troisième CHE des 55 ans d’histoire de la Fédération suisse de volleyball, le premier depuis 1971. La première participation des Suissesses à la compétition européenne remonte à 1967 en Turquie. Nos amatrices pur sucre (3 heures d’entraînement hebdomadaire) doivent alors croiser le fer avec des adversaires qui jouissent déjà d’un statut 100 % professionnel (jusqu’à 6 heures d’entraînement quotidien). A Smyrne, les Suissesses célèbrent néanmoins deux victoires: contre la Belgique (3:2) et la Suède (3:1) – un beau succès d’estime. Après six défaites – dont celle contre la nation hôte devant 4500 fans déchaînés – la Suisse termine au 13e rang final sur 15 nations. La deuxième – et à ce jour dernière – participation au CHE suit en 1971. En Italie, les Suissesses (photo) prennent à nouveau le meilleur sur la Suède, pour décrocher le 12e rang final sur 18 nations. Avec la participation des hommes à leur unique rendez-vous continental en cette même année 1971, ce sont les trois seules apparitions suisses à l’Euro. Le système des tours qualificatifs a ensuite été introduit, de sorte que l’obstacle est devenu trop haut pour les Suisses et les Suissesses. Photo: màd

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Figures de LNA Tout sport vit des athlètes qui l’incarnent. Même les sports d’équipe, comme le volleyball, sont dominés par des figures qui enthousiasment ou polarisent. Des figures aux qualités techniques et athlétiques hors pair. Ou tout simplement des trajectoires particulières ou passionnantes. Nous avons rencontré une dizaine d’entre elles. Petite galerie subjective et non exhaustive de portraits de personnalités attachantes qui raviront le public cette saison sur les parquets de Suisse.

Photos: Olivier Zeller / Markus Foerster

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Retour (temporaire) aux sources «Life is like a soup: you get out what you put in.» Telle est la devise de Jan Schnider, selon le site du TV Schönenwerd. C’est spontanément qu’il avait donné cette sentence, glanée au fil de ses lectures. «En fait, c’est vrai: pour atteindre un objectif, tu dois donner, te bouger pour y arriver.», précise-t-il. La citation caractérise bien la relation entre Schnider et Schönenwerd. C’est dans ce club qu’il a bénéficié pour la première fois d’un encadrement professionnel, beaucoup de membres sont ses amis et certains sponsorisent son équipe de beach. «Il était clair que je reviendrais à Schöni quand l’équipe monterait en LNA.» Schnider apporte son l’expérience à la jeune équipe, «et le plus possible d’attaques gagnantes». Les smashs assassins contre Münchenbuchsee, où joue «Life is like a soup: Philip Gabathuler, son partenaire de beach, ­ you get out what you put in.» sont particulièrement jouissifs. «Avant nos duels en salle, on se chambre un peu», s’amuse Schnider. Les deux lascars n’en sont que plus soudés sur le sable, heureux qu’ils sont de ne pas devoir aborder la saison 2010/2011 avec un nouveau partenaire, comme les autres grands beachers suisses. «Le fait que les automatismes sont déjà là peut être un avantage.» Pour Schnider, le sable redeviendra prioritaire au plus tard fin janvier. Jusque-là il smashe pour Schönenwerd, où il s’entraîne deux fois par semaine. «Au début, j’avais des courbatures, maintenant ça va», dit-il en parlant du passage du sable à la salle. Melanie Gamma Photo: Olivier Zeller

Une expérience pour la vie «Le Mondial en Italie a été la meilleure expérience que j’ai jamais faite en volleyball», lâche Gustavo Meyer. Le capitaine de SEAT Volley ­Näfels rayonne lorsqu’il revient sur le haut niveau de jeu du CHM. «Si tu n’étais pas à ton meilleur niveau, tu n’avais aucune chance.» Toutes les équipes étaient concentrées à 100 % sur le tournoi. Seul un après-midi était prévu pour un sightseeing à travers Milan. Pourtant, le Mexique ne faisait pas partie des favoris. «Mais on voulait faire plus que de la figuration, on voulait se battre», précise Gustavo. Finalement, le Mexique a décroché sa place dans le tournoi final d’un CHM pour la première fois depuis 28 ans. A 31 ans, la fierté est encore plus grande d’être de la sélection. Coup de poisse: il se blesse au pied lors du premier match. «C’est moche: tu es dans un grand tournoi et tout est fini après le premier match.» Enfin, presque, puisque le vaillant attaquant s’accroche et est encore aligné dans certaines phases de jeu. SEAT Volley Näfels, que Gustavo ne désigne pas comme un club mais comme une famille, a donc dû le ménager. Sa mission de capitaine blessé consiste à canaliser la fougue des joueurs, estime-t-il. Pour que les jeunes gardent la tête froide. Mais il apprend aussi de la jeune «On voulait faire plus que de garde, à commencer par l’allemand. Toutefois: la figuration, on voulait se battre.» «Sur le terrain, j’ai les nerfs solides. C’est quand je dois parler allemand que je deviens nerveux.» Photo: FIVB

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Melanie Gamma

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Deux géantes de l’Oregon En s’assurant les services des deux sœurs jumelles Ann et Claire Recht (USA) pour une année, FBK Volley Düdingen a réussi le grand coup de la campagne de transfert 2010/2011. Les deux centrales, fortes d’une impressionnante stature de 201 cm, sont en Suisse depuis début août, après avoir quitté au pied levé un camp d’entraînement en Amérique pour mettre le cap sur l’Europe. Grâce à leur «swiss mom» – c’est ainsi qu’elles désignent affectueusement Doris Hofstetter, leur responsable d’équipe – les deux sympathiques athlètes se sont rapidement adaptées à leur nouvel environnement (il faut dire que les lits XXL étaient déjà là pour les accueillir). Bien sûr, l’adieu au pays n’a pas été facile, mais elles avaient préalablement déjà passé quatre ans d’études à Washington DC, à 5000 km de leur Oregon natal. «Quelques milliers de kilomètres de plus ou de moins, ça ne change plus rien», lâche Ann avec un clin d’œil. A 16 ans, elles avaient déjà fait un voyage en Europe sous la direction de leur professeur d’allemand. D’allemand? «Notre grand-père était allemand, et aussi un peu pour ne pas faire de l’espagnol comme tout le monde aux States», explique Claire. Entrées au Guinness Book des records Les deux diplômées universitaires ont atterri en Suisse grâce aux contacts de leur entraîneur avec le coach grison Reto Götz

«En Suisse, tout le monde est tellement bien habillé.»

(1re équipe femmes du VBC Coire). Au FKM Volley ­Düdingen, elles peuvent profiter de l’apport technique de joueuses expérimentées, comme Anniara Muñoz. Malgré leur expérience relativement courte (6 ans) du haut niveau, elles forment un mur quasi infranchissable: selon le Guinness Book des records 2010, elles sont «les plus longues» jumelles du monde, et leur détente leur permet de contrer sans problème à une hauteur de 3 m. Le quotidien des joueuses ne se limite pas à leurs entraînements, où elles découvrent avec surprise le multilinguisme à l’helvétique: «c’est comme à l’ONU» s’amusent-elles. Toutes deux coachent aussi des jeunes et prennent plaisir à voir leurs protégés s’habituer gentiment à leur taille et à ne plus les regarder d’en bas avec un respect excessif. Pour le reste, les problèmes rencontrés par les jumelles ne sont pas vraiment existentiels: «En Suisse, tout le monde est tellement bien habillé», remarque Claire en enchaînant sur la difficulté qu’elles ont à trouver des habits à leur taille. Enfin, les deux sœurs se déplient: le sommet de leur crâne n’est qu’à quelques centimètres du plafond, et Ann d’ajouter un air malicieux en me surplombant au-dessus du sofa: «vu qu’avoir de l’eau à la cave, c’est pas vraiment le top de la mode, on ne passe pas inaperçues avec nos sempiternels trainings…»

Viviane Zogg

Photos: Markus Foerster

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Choco, Angelina et titre national Le Brésilien Humberto Pereira, alias «Beto», athlète sculptural originaire de l’Etat du Minas Gerais, a découvert le volleyball à l’âge de 16 ans. Depuis, il mise tout sur la carte sportive, enchaînant sept années dans différentes équipes au Brésil et au Portugal. Avec Volley Amriswil, Pereira veut décrocher le titre national et marquer les esprits en coupe d’Europe. Joueur émotionnel, cette perle noire enthousiasme par ses services imprévisibles et la qualité de son bloc central. Il estime toutefois devoir encore progresser en défense. Concentré et prêt à donner le meilleur de lui-même, il se meut sur le terrain avec une souplesse féline et les sens en alerte. Pas le moindre problème de concentration… à moins qu’Angelina Jolie vienne à faire une apparition au Tellenfeld… Un cœur et cinq chiens Humberto a grandi entouré de ses deux sœurs. En dehors du volleyball, sa passion appartient à ses cinq chiens et ses quatre oiseaux, qu’il a laissés au pays. Il a du soleil dans les yeux lorsqu’il parle de son Yorkshire et de son Labrador jaune. La musique fait aussi battre son cœur. Il ne se voit pas vivre sans elle. Il aime différents styles et il reste ouvert à des nouveaux rythmes. Et quelles sont ses premières impressions de la Suisse? Pour le moment, il s’est surtout découvert un penchant pour le chocolat suisse, bien conscient néanmoins qu’il Photo: Olivier Zeller

Un carré de chocolat suisse et son Labrador adoré.

faut savoir ne pas en abuser pendant les dures séances d’entraînement.

S’améliorer pas à pas Sa devise: «step to step». Il souhaite constamment améliorer sa technique et veut profiter au maximum des conseils du maître-coach Johann Verstappen. Par contre, le beach lui est totalement étranger. Comme il s’entraînait surtout en salle dans les grandes villes brésiliennes, loin de toute plage de sable fin, la question ne s’est pas posée pour lui à ce jour. Qui sait, peut-être les rêves d’Humberto Pereira prendront-ils corps à Amriswil? Imaginez le tableau: Humberto est en chasse dans le bassin amazonien, il libère Angelina des mains avides de Brad et réapparaît triomphant au Tellenfeld, brandissant la coupe du champion. Que manque-t-il? – un carré de chocolat suisse et une belle balade avec son Labrador adoré.

Markus von Siebenthal (Volley Amriswil)

Photo: Gaccioli, Kreuzlingen

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Un cadeau pour Kanti Schaffhouse Grit Lehmann n’est pas n’importe qui dans le volleyball féminin européen. A 34 ans, l’attaquante de pointe, qui a quitté le VfB 91 Suhl et la Bundesliga pour rejoindre le VC Kanti Schaffhouse au cours de l’été, a notamment remporté le championnat de Belgique et la coupe d’Allemagne. Mais qu’est-ce qui a bien pu pousser l’EstBerlinoise, retournée au pays en 2007 après sept années de professionnalisme en Belgique, à se lancer une fois encore à l’étranger? «Je voulais encore relever un défi sportif», explique Grit Lehmann, «et avec Kanti, je peux jouer en coupe d’Europe.» Et aussi vivre de nouvelles expériences dans un nouveau pays. Dans la formation relativement jeune de K­ anti, «Je voulais encore relever ce sont d’abord les qualités de leader de l’Alleun défi sportif.» mande qui sont recherchées. Un rôle qui convient manifestement à l’assistante technique en biochimie. «Vis-à-vis des jeunes, je peux faire valoir mon expérience et les soutenir, notamment aussi à l’entraînement.» L’entraîneur Andi Vollmer ne tarit pas d’éloges sur sa nouvelle recrue, qu’il connaissait déjà lorsqu’elle était junior. «Grit est une joueuse complète qui fait montre d’une attitude exemplaire. Son recrutement est un véritable cadeau pour nous!»

Markus Foerster

La Buchsi-coloc’ connection «On a gentiment poussé Gaba à nous rejoindre en salle pendant son temps libre.» Beni Heimgartner rigole en parlant du coup qu’il a réussi cet automne avec son colocataire Fabio Zulauf. Les deux sociétaires du VBC Münchebuchsee – Heimgartner est co-entraîneur, Zulauf, ­capitaine – se sont assuré les services de Philip Gabathuler. Le fait que le beacher professionnel soit aussi colocataire a sans aucun doute facilité les tractations. La colocation et le VBCM sont étroitement imbriqués: Jan Schnider et Tino Schütz, anciens membres et fondateurs de la communauté, ont aussi un passé commun avec «Buchsi». Avec une telle somme d’enthousiasme volleyballistique entre quatre murs, on imagine mal une vie quotidienne qui ne tournerait pas autour du ballon blanc-bleu-jaune. «Bien sûr que le volleyball n’est jamais loin», confirme Beni Heimgartner, «d’autant que Philip est professionnel.» Avant «Bien sûr que le volleyball de préciser avec un rire entendu qu’il y a aussi n’est jamais loin.» d’autres sujets qui les intéressent. Et de souligner les nombreuses activités communes sur tous les fronts. On ne s’étonnera donc pas de l’extraordinaire esprit d’équipe qui règne au VBCM.

Markus Foerster

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Une Hongroise d’un Münster à l’autre Hongrie et volleyball? Mais bien sûr! Barbara Dégi, 26 ans, entend montrer aux fans de Suisse que, au-delà du handball et du waterpolo – les Magyares sons doubles championnes du monde – la ­Hongrie existe aussi dans le volleyball. «C’est vrai que la ligue h­ ongroise n’est pas très forte», analyse l’attaquante de pointe. «Les clubs ont des soucis d’argent et manquent de sponsors.» On ne s’étonnera donc guère que les meilleurs éléments tentent leur chance dans les ligues étrangères. Après deux titres nationaux et trois coupes avec Vasas Budapest, l’internationale rejoint en 2008 l’USC Münster, le plus capé des clubs de Bundesliga. Mais comment la Budapestoise a-t-elle débarSon lieu préféré à Berne? qué à Volley Köniz? «Je voulais absolument La terrasse du Münster, pardi! continuer de jouer dans l’aire germanophone, pour éviter les problèmes de compréhension», déclare Barbara Dégi dans un allemand remarquable. Et comme elle trouve bien des points communs entre la ville de Berne et celle de Münster, elle s’est tout de suite sentie à l’aise dans la capitale. Son lieu préféré à Berne? La terrasse du Münster, pardi! Arrivée tard dans la préparation, la manager en communication a dû commencer par trouver ses marques dans l’équipe. C’est désormais chose faite, et la compréhension est parfaite – même sur le terrain. Markus Foerster

C’est mieux à deux Bryn Kehoe a de quoi se réjouir doublement. Premièrement, SAGRES NUC, avec Bryn à la passe dans le rôle principal, sort du terrain en vainqueur. Deuxièmement, c’est dimanche, et donc son petit ami et fan numéro un Mark Ribeiro (qui est sous contrat avec Volley Smash 05 Laufenburg-Kaisten) est tout près d’elle. «J’avais déjà signé mon contrat avant de savoir que Mark jouerait aussi en Suisse», précise l’Américaine. Elle est donc particulièrement heureuse qu’il ait aussi trouvé un employeur au pays du chocolat. Pour Bryn, l’engagement par le NUC marque un retour en Suisse, après la saison 2008/2009 disputée avec le VBC Biel-Bienne. Pour Mark, c’est par contre le tout premier engagement à l’étranger, et il est naturellement très content pouvoir compter sur les tuyaux de sa copine. «Il n’y a rien de mieux que d’avoir un proche avec qui on peut échanger», s’enthousiasme l’attaquant à l’aile. Pendant la semaine, chacun suit son propre chemin. Mark habite à Laufenburg, tandis que Bryn reste à Neuchâtel, ce qui ne lui pose toutefois aucun problème: «Quand on veut se voir, «Quand on veut se voir, c’est à peine deux heures de route.» Un saut de c’est à peine deux heures de route.» puce à l’aune américaine…

Markus Foerster

Photos: Markus Foerster

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Concentrée à 100 % sur le CHE 2013 Laura Sirucek compte sans aucun doute parmi les espoirs suisses pour le CHE 2013. A 20 ans, elle fait déjà partie des meubles en LNA, et s’est imposée au cours des trois dernières saisons comme un pilier de Sm’Aesch Pfeffingen. En optant pour un transfert à Voléro Zurich, elle s’est opposée à la tendance si commune de céder à la loi du moindre effort. «Siru», qui aurait sans problème une place assurée dans chaque formation de LNA, a porté son choix sur la seule équipe de Suisse dans laquelle elle doit recommencer de tout en bas. «J’ai connu une période formidable à Sm’Aesch Pfeffingen, où j’ai pu me développer énormément grâce à des entraîneurs patients et à une passeuse fantastique.», «Le CHE est analyse la ressortissante d’Olten. Mais, dans le top niveau européen.» les situations de jeu critiques, elle a remarqué qu’elle commettait toujours les mêmes erreurs. «J’avais beau accumuler de l’expérience, je n’avançais plus.» Pour l’étudiante, il était clair que seuls un surcroît d’entraînement, un environnement de haut niveau et des exigences revues à la hausse lui permettraient de continuer de progresser. Le dernier coup de pouce pour la décider est venu avec le projet CHE 2013. «Le CHE est le top niveau européen. C’est quelque chose que je peux trouver uniquement à Voléro – ou à l’étranger.»

Markus Foerster Photo: Markus Foerster

Un evergreen du nom de Grün Après une première saison fracassante au CS Chênois, personne n’aurait parié que Jaromir Grün resterait longtemps en Suisse. A commencer par l’intéressé lui-même. «J’avais plus ou moins planifié de ne pas rester plus de deux ou trois ans à Genève», s’amuse le Tchèque. «En fait, je suis venu seulement parce que j’avais joué en équipe nationale juniors avec Mikulas Latecka, qui était alors passeur à Chênois.» Dix ans se sont écoulés depuis, et le jovial «Miro» compte parmi les vétérans de LNA. Après neufs ans au CS Chênois, le maître de sport et de géographie et père de deux enfants dispute cette année sa deuxième saison avec le LUC. Genève est aujourd’hui une deuxième patrie pour l’attaquant, qui apprécie toutes les facilités dont il a bénéficié pour s’intégrer. «Je n’ai jamais de grandes exigences. J’aime simplement la vie. Et j’aime rigoler.» C’est certainement cette attitude et son rayonnement qui font que Miro est apprécié autant de ses coéquipiers que de ses adversaires. L’homme aurait-il des ennemis? Inconcevable! Combien de temps la LNA pourra-t-elle encore compter sur ce roc de 35 ans? La question reste en suspens. «La santé est déterminante – à mon âge.», lâche-t-il, avec en écho ce rire contagieux.

«La santé est déterminante – à mon âge.»

Markus Foerster

Photo: Olivier Zeller

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Cahier de l’entraîneur | présenté par

Le bloc pour débutants Le bloc est la variante la plus rapide de la contre-attaque. Mais c’est aussi un instrument tactique important pour limiter la marge de manœuvre de l’adversaire. Ces arguments plaident à eux seuls pour une introduction précoce dans le jeu. «Franchement: le bloc n’est quand même pas un point fort de l’entraînement quotidien! La passe et la manchette, l’attaque et le service sont les gestes les plus importants et les plus exigeants du volleyball. Contrer, ce n’est pas sorcier: il suffit de sauter, et en plus on ne touche souvent même pas le ballon. C’est simple comme bonjour.» Le discours et courant. Mais est-ce vraiment ainsi? De fait, le contre – ou tout au moins son entraînement ciblé – est tout sauf prioritaire au niveau

des débutants. Souvent, c’est même le dernier élément que l’on introduit. A tort, selon moi. Car ce geste d’apparence si simple se révèle être à l’apprentissage une séquence difficile et complexe, dont les implications vont bien au-delà du bloc en lui-même. Je dirais même que la complexité de la chose et les qualités que l’on exige d’un bon contreur plaident précisément pour l’introduction précoce et régulière d’exercices ciblés à l’entraînement.

Dans la présente édition Chère lectrice, Cher lecteur, Le bloc réunit tous les facteurs qui font du volleyball un sport si attrayant: technique, tactique, dynamique, qualité athlétique et duel direct avec l’adversaire. Ne vous y trompez pas: derrière son apparente simplicité, le contre est l’élément de jeu le plus exigeant en termes de complexité. Pourtant, il est souvent le parent pauvre de l’entraînement. Le présent Cahier de l’entraîneur est consacré aux bases du bloc. Gageons qu’elle saura vous convaincre que le geste n’est pas réservé aux avancés, et qu’il convient de l’intégrer de façon ciblée dans l’entraînement et le jeu à tous les niveaux. Je vous souhaite bonne lecture, en espérant que vous pourrez en tirer quelques conseils utiles dans votre quotidien d’entraîneur.

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Markus Foerster Markus Foerster Markus Foerster, FIVB training@volleyball.ch

Photo: FIVB

Markus Foerster training@volleyball.ch

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Le bloc pour débutants

Dans le présent Cahier de l’entraîneur, je m’arrêterai aux bases du contre: déplacement, travail des bras et des mains, ainsi que «lecture» du jeu adverse, en limitant délibérément le propos au contre à 1 et à la formation individuelle du contreur. Nous aborderons le contre à deux ainsi que les stratégies pratiques intégrant contre et défense dans un des prochains cahiers.

Le bloc, un élément plus tactique que technique Le bloc est sans conteste un cas à part dans les éléments de jeu du volley-ball. Trois aspects le différencient de tous les autres gestes: •• le bloc est avant tout un élément tactique (v. encadré «Le bloc: fonction et objectifs»). Le fait de toucher le ballon n’est pas prioritaire; •• le bloc est un contact passif avec le ballon. A la différence des autres gestes, le joueur ne joue pas activement le ballon, mais cherche à lui barrer le passage à l’aide des mains et des bras. Les ballons sur la bande du filet font exception: ils doivent être «travaillés» activement; •• le bloc est essentiellement tributaire des choix adverses. Chaque contre est avant toute une réaction à une situation de passe et d’attaque créée par l’adversaire. Pour le contreur, la marge de décision s’en trouve fortement réduite.

Bases 1: techniques de déplacement Le contreur doit pouvoir puiser dans un certain répertoire de techniques de déplacement latéral pour produire la bonne réponse dans les différentes situations de jeu. Le choix de la technique de déplacement est déterminé par deux facteurs: 1. la distance à couvrir; 2. le temps disponible pour le déplacement. Vu qu’il n’y a pas encore de spécialisation chez les plus jeunes et au niveau débutant, chaque joueur doit maîtriser au moins les trois techniques de déplacement les plus courantes, cela dans les deux directions – de gauche à droite, comme de droite à gauche.

Points techniques essentiels: déplacements •• position de base (v. fig. 1): appuis à largeur de hanches, légère flexion des genoux, mains devant le corps env. à hauteur de tête •• les mains restent si possible devant le corps pendant le déplacement •• le mouvement latéral est freiné/ stabilisé par l’appui extérieur sur le dernier pas (chassé) •• timing de l’appel: saut retardé par rapport à l’attaquant •• l’appel se fait des deux pieds; il est stable et totalement vertical

Le bloc: fonction et objectifs

Photos: Markus Foerster

Le bloc sert au premier chef à limiter les possibilités d’attaque (angle) de l’adversaire. Par ordre d’importance, ses objectifs sont donc les suivants: 1. couvrir une zone (créer une ombre) et permettre à la défense de se placer 2. fermer l’angle fort de l’attaquant 3. mettre le point

Fig. 1: Position de base

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Cahier de l’entraîneur 4|2010 22.11.2010 11:21:07


1. Pas chassé Le déplacement latéral en pas chassé est le mode de déplacement le plus simple au filet. Le rythme de la séquence est tamm-tatamm(–ta-tamm)–ta-tamm (impulsion) flexibilité; cette technique peut être utilisée pour toutes sortes de distances simplicité, et donc peu de risque d’erreur (filet touché, p. ex.) lenteur tonicité relativement limitée pour la détente

2. Big step (grand pas chassé) Le «big step» n’est en principe rien d’autre qu’un grand pas chassé. Il se distingue néanmoins du pas chassé normal par ses avantages et ses inconvénients. Le rythme de la course est: ta-tamm grande vitesse d’exécution grande tonicité à l’appel du saut simplicité, et donc peu de risque d’erreur (filet touché, p. ex.) petit rayon d’action

3. Pas croisé (pas couru) Le pas croisé (voir fig. 2) est le pas le plus utilisé, car il réunit les principaux avantages. Le rythme de la séquence est: tamm– ta-tamm (eh oui: le même que pour l’attaque!) grande vitesse d’exécution grande tonicité à l’appel du saut relativement grand rayon d’action attention aux fautes de filet! pas adapté pour les très courtes distances

Fig. 2: Déplacement latéral à gauche en pas croisé

Bloc pour tous – même les minis! La question est récurrente dans les cours d’entraîneur: à partir de quel âge ou de quel niveau faut-il mettre en place un contre? Les minis jouent par exemple très souvent sans bloc. Les arguments les plus fréquents pour défendre ce principe sont les suivants: •• il n’y a de toute façon jamais vraiment de contre, vu que les joueurs sont trop petits; •• les attaques sont en cloche, et donc trop hautes pour le contre; •• l’équipe s’expose aux feintes en raison des trous laissés en défense. Cette argumentation est à mes yeux un peu courte. Toute une série de raisons exposées ci-après plaident en vérité pour l’intégration la plus précoce possible du bloc dans le jeu. Sur petit terrain (3:3 et 4:4) et pour les premiers pas en 6:6, il est toutefois indiqué de s’en tenir au contre à 1. 1. Appliquer l’acquis Tout joueur souhaite appliquer dans le jeu les éléments qu’il répète à l’entraînement. C’est encore plus vrai pour les enfants et les adolescents. Si l’entraîneur

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interdit le recours à certains éléments en match, la motivation pour les exercer à l’entraînement va immédiatement baisser. Aucun enfant ni même un adulte n’a envie de travailler aujourd’hui un élément qu’on laisse en veilleuse dans l’attente de jours meilleurs. En fait, chacun aimerait montrer ce qu’il a appris. 2. Accumuler de l’expérience L’élément «bloc» exige de grandes qualités d’anticipation, de lecture du jeu et de vision périphérique. Les déplacements, le bon positionnement et la synchronisation (timing) posent aussi des difficultés. D’où l’importance d’engranger de l’expérience le plus précocement possible. De plus, chez les minis et les débutants, il est plus facile d’introduire le bloc car le jeu est encore lent et simple. 3. Impressionner les attaquants Quelle que soit la hauteur du contre, l’attaquant perçoit intuitivement qu’il a un vis-à-vis qui cherche à le contrer. Cela suffit souvent à le déstabiliser quelque peu – pas seulement chez les débutants. L’attaquant n’y va plus aussi franchement, afin d’éviter

la faute. La retenue est d’autant plus marquée lorsque l’équipe joue sans bloc et ne l’entraîne pas. 4. Apprendre les stratégies de défense Savoir se coordonner avec les autres contreurs et adapter son positionnement aux défenseurs est un facteur crucial dans tout système de défense. Il vaut donc la peine d’exercer le plus tôt possible la synchronisation entre le bloc et la défense. Et puis: même les équipes au plus haut niveau en 6:6 ont des trous en défense, que les attaquants peuvent exploiter en jouant une feinte. Rien ne s’oppose donc à l’apprentissage précoce de l’art de masquer ces points faibles. Enfin, indépendamment de toutes ces raisons, il convient de souligner une fois de plus ici que l’apprentissage et le développement des joueurs est la priorité numéro un dans le domaine de la relève. Dans cet esprit, il ne faut pas se laisser obnubiler par le succès immédiat, mais faire appel aux éléments de jeu dans une optique à long terme.

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Le bloc pour débutants

Bases 2: les bras et les mains (bloc)

Bases 3: «Lecture» du jeu adverse

Position du bloc (bloc à 1)

Le saut pour contrer (voir fig. 3) est en luimême le geste le plus simple de toute la séquence. Une exécution propre et précise est néanmoins un facteur déterminant du succès ou de l’échec du bloc.

Une bonne anticipation de la séquence adverse est une condition de base pour se trouver au bon endroit et au bon moment pour exécuter un bloc solide. Il est donc indispensable d’intégrer la lecture du jeu adverse dans l’entraînement du contre. Lorsque l’adversaire construit son point, tous les joueurs, mais les contreurs en particulier, doivent observer les points suivants: 1. Avant le service: prendre note du dispositif de réception  Quels attaquants sont disponibles pour le passeur et sur quelles positions?  Qui est mon vis-à-vis direct? 2. Qualité de la réception  Elle donne un premier indice sur les possibilités qui s’offrent au passeur 3. Observer le passeur  Quelle option choisit-il? 4. Observer l’attaquant  Point d’appel et timing

corps de l’attaquant (axe de force)  voir fig. 4 •• Ballon entre les mains s’il est frappé dans l’axe de force.

Points techniques essentiels: les bras et les mains •• impulsion: chercher à franchir le filet des mains et des bras le plus vite possible •• garder les yeux ouverts! •• bloc/contact avec le ballon: bras en extension et sous tension, mains «dures» doigt écartés •• gainage de tout le corps, légèrement arqué •• les mains restent toujours en avant de la tête •• les paumes sont toujours orientées vers le milieu du terrain («zoomer sur le centre») •• atterrissage stable sur les deux pieds

•• Dans le prolongement de l’axe du

Axe du corps de l’attaquant

Point important Dès que la passe est faite, il faut quitter le ballon des yeux et porter le regard sur l’attaquant. Son déplacement et sa gestuelle donnent toutes les informations importantes pour bien contrer son attaque (endroit, timing, orientation).

Fig. 4: Position du bloc (bloc à 1)

Astuces pour l’entraînement

Photos: Markus Foerster

•• Le principe: chaque action de contre intègre déplacement, saut et atterrissage. •• Si possible toujours intégrer une attaque dans les exercices de bloc. Les attaquants apprennent aussi beaucoup lorsqu’ils doivent faire face à un contre. •• Exercer la coordination entre le bloc et la défense. •• Entraîner le bloc en situations proches du jeu. •• Minivolleyball: abaisser le filet à une hauteur qui permet une exécution correcte de l’attaque et du contre.

Fig. 3: Les bras et les mains (bloc)

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Step by step Accent: Apprendre et consolider différentes techniques de déplacement

•• départ à l’antenne •• déplacement en deux pas chassés •• freinage/stabilisation, descente dans les genoux (préparation du saut) •• déplacement en deux pas chassés  etc.

Variantes: •• uniquement avec des «big steps» •• uniquement en pas croisés •• toujours exécuter la montée au bloc après le déplacement Important: •• toujours recommencer en position de base •• déplacements vers la gauche et vers la droite

Claquettes Accents: Apprendre et consolider différentes techniques de déplacement, montée au bloc

•• filet tendu en longueur  de la place pour tout le monde

•• placer A et B (env. de même taille) face à face (position de base)

•• déplacement en 2 pas chassés (à

g. ou à dr.  se mettre d’accord!)

•• freinage/stabilisation et mon-

tée au bloc  claquette paumes contre paumes au plus haut point •• déplacement en 2 pas chassés  etc. Variantes: •• uniquement en «big steps» ou pas croisés •• sans concertation (A se déplace, B suit)

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Le bloc pour débutants

«Lire» l’attaquant Accents: •• «décoder» l’attaquant •• enchaîner déplacement et contre

•• filet tendu en longueur  de la place pour tout le monde

•• à deux: A lance le ballon, B contre •• A tape sur le ballon et s’oriente vers le filet frontalement ou légèrement tourné vers B (= axe du corps de l’attaquant)

Axe du corps de l’attaquant

•• B se déplace d’un big step (vers

la g. ou la dr. selon la position initiale)  A lance le ballon au filet dans l’axe de son corps  B contre le ballon •• intervertir les rôles après 5 répétitions

A

A

B

B

Variante: en pas chassés ou croisés

«Lire» et contrer 1 Accents: •• «lire» le passeur et l’attaquant •• choisir la technique de déplacement adaptée

•• filet tendu en longueur  de la

place pour tout le monde •• le passeur P (avec le ballon) est dos au filet  il se tourne vers la position 4 (ou 2)  lance le ballon en cloche (3e temps) à A’ (ou B’)

•• le contreur C se déplace et place

A

B

son bloc dans l’axe du corps de A' (ou B')  A' rattrape le ballon le plus haut possible •• changer les rôles après 5 répétitions

C

•• filet tendu en longueur  de la place pour tout le monde

•• D lance le ballon sur le réceptionneur E  réception sur P

E

•• puis comme exercice «Lire et

2 B

contrer 1»

Variante: avec attaque axiale dans le bloc (tester le contre)

•• diviser le terrain en longueur ou

A 3

1

A'

P C

Important: P varie la distance de ses lancers  adapter la technique de déplacement

C'

D

3 contre 3 Accent: Transposition dans le jeu

C'

Variante: avec attaque axiale dans le bloc (tester le contre)

«Lire» et contrer 2 Accents: •• «lire» la réception, la passe et l’attaquant •• choisir la technique de déplacement adéquate

A'

P

C

•• B/C défendent sur la gauche et

sur la droite de la zone couverte par le contre (ligne et diagonale)

A

B

utiliser un terrain de minivolley

•• jeu normal en 3:3 (pointe du triangle vers l’avant)

•• A est contreur et passeur, B et C sont défenseurs/attaquants

•• A contre toujours dans l’axe du corps de l’attaquant

6 contre 6 (bloc à 1) Accent: Transposition dans le jeu

•• jeu normal 6:6 (sans spécialisa-

Important: Toujours contrer dans l’axe du corps de l’attaquant (axe de force)

B

tion, passe en pos. 3)

•• attaque toujours par la pos. 2 ou la pos. 4

•• A ou B contre son vis-à-vis •• défense à 5

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A

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«Qu’est-ce qu’il a encore à siffler?» Le fair-play va bien au-delà de la simple observance des règles du jeu. C’est une attitude. Etre fair-play, c’est traiter avec respect non seulement l’adversaire, mais aussi l’arbitre et les spectateurs. Il est donc essentiel de connaître les codes de l’arbitrage.

1. Autorisation de servir

2. Equipe au service

3. Changement de terrain

4. Temps-mort

5. Remplacement

6. Conduite incorrecte pénalisation

7. Expulsion

8. Disqualification

9. Fin du set (ou du match)

11. Retard dans le service

12. Faute de bloc ou écran

10. Ballon non lancé ou lâché pendant la frappe de service

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>>

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13. Faute de position ou de rotation

14. Ballon «dedans» (in)

15. Ballon «dehors» (out)

16. Tenu

17. Double contact

18. Quatre touches

19. Filet touché par un joueur ou le service n’a pas franchi le filet dans l’espace autorisé

20. Franchissement par-dessus le filet

21. Faute d’attaque

22. Franchissement non autorisé de la ligne indiquée (joueur ou ballon)

23. Double faute et échange à rejouer

24. Ballon touché

25. Avertissement (à gauche) ou pénalisation pour retard de jeu

24

Source: «Règles Officielles du Volleyball Swiss Volley édition 2009–2012»

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Zoom

Viva Mexico! Le Mexique décroche sa première qualification pour le tour final du CHM depuis 1982. Carlos Guerra (Lausanne UC), meilleur marqueur de l’équipe, a fait parler la poudre, validant le billet de la sélection mexicaine pour la deuxième phase. La bonne prestation des Mexicains aura aussi probablement réjoui les cœurs du côté de Näfels. Outre Guerra, c’est un autre ancien «Glaronais» qui a brillé en la personne du capitaine Ivan Contreras (petite photo). Tout cela sans oublier Gustavo Meyer, l’actuel capitaine de Näfels, qui, bien que diminué, a contribué au beau résultat de la sélection mexicaine. Photos: FIVB


«Je joue bien quand je suis leader» Il est l’un des rares volleyeurs suisses à avoir osé le saut à l’étranger. Rencontre avec Joël Bruschweiler à l’occasion d’un tournoi de préparation à Amriswil. Le capitaine de l’équipe nationale s’arrête sur l’aventure Bundesliga, son expérience qatarie et la vie d’un volleyeur suisse à l’étranger.

Interview: Thomas Ammann

Joël Bruschweiler, comment as-tu atterri au TV Bühl en Bundesliga allemande? Joël Bruschweiler: Grâce à mon manager, j’ai pu faire quelques entraînements ­d’essai en mai avec le TV Bühl et le VC Gotha (néopromu en Bundesliga, réd.). Bühl était très intéressé et a fini par me convaincre. Le management est bon et l’équipe intègre des joueurs des horizons les plus divers. De plus, je connaissais déjà l’entraîneur. Il était co-entraîneur de l’équipe nationale autrichienne lorsque nous avons joué quelquefois contre eux en 2008. Ainsi, il savait déjà plus ou moins à quoi s’attendre avec moi. Quelles sont tes premières impressions de l’Allemagne et du TV Bühl? Bruschweiler: Tout est très professionnel. Bühl est une petite ville (30 000 habitants); ici, tout le monde se connaît. La plupart vivent uniquement pour le club, et il y a beaucoup de fans passionnés. La salle est petite, mais il y a toujours à peu près 1500 personnes. Même pour un match amical, on a 500 spectateurs.

­ nterhaching, ce sont deux des meilleures U équipes de volleyball du monde qui militent en Bundesliga. Mais on ne peut pas comparer les deux ligues. A Bühl, par exemple, tous les joueurs sont des pros; nous nous entraînons ensemble jusqu’à deux ou trois fois par jour.

Avant ton arrivée en Allemagne, tu as joué une année à Doha. C’est comment le volleyball dans le désert? Bruschweiler: Au Qatar, tu peux bien gagner ta vie. Le niveau est à peu près le même qu’en Suisse. La plupart des joueurs travaillent à côté, et ne s’entraînent qu’une fois par jour. On n’était que deux étrangers, et les deux seuls pros de l’équipe. Dans cette constellation, tu es un leader et tu reçois beaucoup de ballons. J’aime ça. Je joue bien quand je dois assumer un rôle de leader.

Quel est ton rôle maintenant au TV Bühl? Dois-tu aussi assumer une tâche de leader? Bruschweiler: Le TV Bühl a une très jeune équipe. La plupart des joueurs ont entre 19 et 26 ans. A 25 ans, tu fais déjà partie des «vieux». J’essaye d’apporter quelque chose par mon expérience et d’aider les jeunes dans leur développement. Et c’est vrai que l’entraîneur attend aussi de moi des qualités de leader. Quelle image se fait-on d’un volleyeur suisse à l’étranger? Est-on vraiment pris au sérieux? Bruschweiler: Au Qatar, ils n’avaient aucune idée du volleyball suisse; j’étais le premier joueur suisse là-bas. En Allemagne, l’intérêt n’est pas non plus débordant, vu que la plupart savent que la ligue suisse ne compte pas parmi les meilleures.

Comment positionnes-tu la Bundesliga par rapport à la LNA en Suisse? Bruschweiler: C’est quand même un autre niveau. Avec Friedrichshafen et

Photos: Andreas Arndt

Comment vit-on en tant que «petit Suisse» dans la grande Allemagne? Bruschweiler: C’est un peu particulier. La plupart pensent que je suis de langue allemande. Ils oublient qu’il y a aussi d’autres langues. Cela dit, les Allemands sont très agréables.

Un fantastique esprit d’équipe: Joël Bruschweiler est manifestement à l’aise au TV Bühl.

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En été 2009, pourquoi as-tu tenté ta chance à l’étranger, au lieu de rester en Suisse? Bruschweiler: Jeune joueur, je n’avais jamais pensé que je jouerais un jour à l’étranger – et encore moins en Bundesliga. Mon objectif avait toujours été la LNA et l’équipe nationale. Et puis je me suis retrouvé champion de Suisse, vainqueur de la coupe et capitaine de l’équipe nationale. Alors, à la fin de mes études, j’ai simplement décidé de tenter ma chance à l’étranger. J’aurais bien le temps de faire autre chose après. Le problème du volleyeur suisse, c’est souvent qu’il n’essaye pas, qu’il abandonne avant. Je me suis toujours dit que si ça ne marchait pas, je pouvais toujours rentrer en Suisse. Te voilà précisément ponctuellement en Suisse. Quel effet cela fait-il de rejouer au pays? Bruschweiler: Je me sens enfin de nouveau comme un vrai Suisse. J’aime mon pays et j’y reviens toujours avec plaisir. C’est aussi important pour moi, même si j’apprécie beaucoup de vivre à l’étranger. Salle comble: à Bühl, Bruschweiler joue régulièrement devant 1500 spectateurs.

Quels sont tes prochains objectifs? Bruschweiler: Je ne suis pas un rêveur qui regarde trop loin. Je vis dans le présent, pour l’instant présent. Cette année, je pourrais franchir un palier important. J’ai la chance de pouvoir faire mes preuves en Bundesliga. Je vais donc viser une bonne saison et chercher à progresser. De toute façon, je dois toujours m’améliorer dans tous les secteurs. J’ai encore tant à apprendre.

Joël Bruschweiler: • • • • •

Naissance: 1985 Lieu d’origine: Neuchâtel Taille: 195 cm Position: attaquant à l’aile Principaux succès: champion et vainqueur de la coupe 2007/2008 avec le LUC • Trajectoire: jusqu’en 2004: VBC Colombier 2004–2009: Lausanne UC 2009/2010: Qatar Sports Club (QAT) depuis 2010: TV Bühl (Allemagne) Un Suisse au Qatar: une expérience riche sous l’angle du volleyball et de la culture.

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La qualité sans ruiner le portemonnaie Les parents veulent toujours le meilleur pour leur enfant. Mais le meilleur a souvent son prix. C’est aussi valable pour la promotion de la relève sportive: équipement, déplacements, terrain d’entraînement, entraîneur, camps, etc. Pour le volleyball, les responsables des Talent Schools offrent une formation scolaire et sportive de haute qualité, tout en maintenant les coûts à un bas niveau pour les parents.

Luzia Kunz

Une formation globale Dans les Talent Schools, les jeunes ont la possibilité de combiner leur passion avec leur formation dans des conditions optimales. A côté de l’école, ils peuvent prendre part à des entraînements de volleyball en interne et en club, ainsi que des entraînements d’appui dans les centres régionaux ou nationaux. Au-delà des entraînements dirigés par des professionnels, les talents peuvent bénéficier, selon l’école, d’une aide à la planification de carrière, d’un soutien physiothérapeutique, de mesures de développement de la personnalité et de conseils diététiques. Point essentiel: la formation scolaire ne doit pas être négligée. «D’abord l’école, ensuite le sport», souligne Daniel Langenegger, coordinateur de la Talent School d’Amriswil.

Photo: zvg

Les Talent Schools offrent pour la relève à l’échelon régional un cadre optimal couplant sport et formation. Douze sites en ­Suisse s’occupent actuellement de plus de 200 talents, qui bénéficient d’un encadrement professionnel pour préparer une carrière dans le volleyball. Les coûts sont pris en charge par Swiss Volley et, partiellement, les associations régionales, J+S, les communes, diverses institutions et les parents. A l’aune du budget des écoles de volleyball, la part des parents est modeste. «Nous nous attachons à maintenir les coûts aussi bas que possible», explique Benno Sidler, coordinateur de la Talent School de Suisse centrale. Tous les responsables précisent cependant que la qualité ne doit pas en pâtir. Un encadrement professionnel pour moins de 5 francs par entraînement pour les sociétaires des Talent Schools.

L’accent est mis sur le développement global des jeunes, sans oublier toutefois que les Talent Schools demeurent des centres de performance qui ont pour vocation de faire progresser les talents régionaux et de leur ouvrir les portes du sport d’élite. La performance est au cœur des préoccupations, tant à l’école que sur le terrain. L’école vise aussi la performance «Nous autres dirigeants devons tout mettre en œuvre pour que les talents puissent vivre leurs rêves», explique Frédéric Hänni, coor-

dinateur de la Talent School de Fribourg. Ce que les écoles offrent à la relève n’est en fait pas monnayable: «La Talent School est une école de vie», précise Martin Brin, qui encadre les athlètes des Volley Rookies à Bienne. Benno Sidler et Roland Egli, coordinateur de la Talent School de Zurich, confirment: «L’offre des Talent Schools est très large». Pour que la chose soit possible, il faut des dirigeants engagés, des entraîneurs bien formés, des enseignants compréhensifs – et des bailleurs de fonds. Car la qualité a son prix: il faut bien financer les

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Photo: Andreas Eisenring

Photo: Markus Foerster

En comparaison avec d’autres sports d’équipe, comme le hockey sur glace, les frais de matériel et d’équipement sont très bas pour le volleyball.

honoraires des entraîneurs, la location des salles, le travail de coordination, les camps, etc. «Nous investissons quelque 100 000 francs par année dans la relève», explique Tom Schnegg de la Talent School d’Amriswil. Tous les budgets ne sont pas aussi élevés. La contribution des parents est comprise entre 600 et 1800 francs par année. Ventilé sur le nombre d’entraînements, cela représente un montant inférieur à 5 francs par séance. «Les parents sont tout à fait disposés à payer pour un encadrement professionnel», confirme Roland Egli.

Un sport bon marché On peut dire sans rabaisser les autres sports que le volleyball est moins cher, déjà au niveau de l’équipement. Pas besoin de patins ni de canoë ou de raquette; ni VTT, ni cheval ou planche de surf. Cela dit, les dirigeants des Talent Schools sont unanimes: «Ce ne sont pas les coûts, mais la qualité qui doit être au cœur de nos préoccupations». «On ne peut pas faire de comparaisons directes avec d’autres sports au niveau régional», analyse Ralph Rüdisüli Laurent, responsable Promotion des espoirs J+S à Swiss Olym-

pic, «car les statistiques ne sont disponibles qu’au niveau national». Il est toutefois évident qu’il faut dépenser davantage dans un grand nombre d’autres sports, même si certaines disciplines sont aussi moins chères. «L’essentiel est que la promotion régionale dans les Talent Schools soit possible et que cette concentration des talents représente le premier pas vers le succès sportif», poursuit Rüdisüli. A cet égard, éviter que les parents ne doivent trop puiser dans le portemonnaie pour financer cette qualité est l’une des clés de la réussite.

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Grand chambardement chez les beachers Le beach masculin suisse a connu un grand chambardement à l’entre-saison, avec une profonde redistribution des cartes entre les ténors de la discipline. Seul le tandem Philip Gabathuler/Jan Schnider demeure.

Markus Foerster Une profonde redistribution des cartes est intervenue dans les équipes masculines de beach volley au plus haut niveau. La saison dernière, Sascha Heyer et Patrick Heuscher sont restés en-deçà de leurs attentes et des objectifs fixés, et Jefferson Bellaguarda et Martin Laciga n’ont pas pu renouer avec le bon niveau de leur saison 2009. Après analyse, les deux équipes ont donc décidé de se séparer. Jefferson Bellaguarda disputera la saison prochaine avec Patrick ­Heuscher. Swiss Volley appuie ces changements radicaux, même s’ils présentent un certain risque à la veille de l’ouverture des qualifications olympiques. Christian Bigler, directeur de Swiss Volley: «Il n’y a que l’expérience concrète pour savoir si une équipe a la bonne alchimie. Mais je pense qu’avec leur motivation nouvelle et la situation de concurrence, nos duos ont une belle carte à jouer.»

«Le niveau et le nombre d’équipes performantes ne cessent d’augmenter en beach. J’estime donc inévitable une spécialisation avec un contreur et un défenseur au sein de l’équipe.» Réorientation pour Heyer et Laciga C’est aussi la raison pour laquelle Martin Laciga ne jouera pas avec Sascha Heyer. Les deux contreurs expérimentés disputeront

chacun la saison prochaine avec un spécialiste de la défense issu du cadre du centre national d’entraînement. Martin Laciga sera associé à Jonas Weingart, tandis que Sascha Heyer sera aux côtés de Sébastien Chevallier. Weingart et Chevallier font tous deux partie des meilleurs athlètes suisses de la relève et s’entraînent depuis deux ans dans les structures professionnelles du centre national d’entraînement. «Les joueurs du centre >>

Se séparer de Sascha Heyer n’a pas été chose facile pour Patrick Heuscher, mais c’était nécessaire, comme le souligne le médaillé de bronze d’Athènes 2004. Après une saison 2010 décevante, il n’avait que cette alternative: retrait ou Bellaguarda. Il est d’ailleurs convaincu du potentiel du nouveau duo:

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Photo: Markus Foerster

Spécialisation souhaitée Jefferson Bellaguarda disputera la saison prochaine aux côtés de Patrick Heuscher. Le spécialiste de la défense, qui portait les couleurs brésiliennes jusqu’en 2003 et n’a pu faire son retour sur la scène internationale qu’en 2009, vise avec Patrick Heuscher ses premiers Jeux olympiques. «J’ai confiance; je crois à notre qualification pour Londres 2012», précise Bellaguarda.

Roman (à g.) et Andy Sutter: du face-à-face au côte-à-côte à partir de 2011.


Photos: Merlin Photography

Photos: Markus Foerster

Heyer et Laciga chercheront à faire parler leur expérience avec les jeunes (Chevallier et Weingart). Heuscher/Bellaguarda forment le duo le plus expérimenté.

ont fait d’énormes progrès ces dernières années. Le temps est venu de leur donner la possibilité de faire leurs preuves dans des championnats mondiaux», explique Sascha Heyer. Martin Laciga s’enthousiasme aussi du potentiel de son jeune partenaire: «Ce sera assurément un beau défi.» Gabathuler-Schnider restent ensemble Philip Gabathuler et Jan Schnider veulent conserver leurs chances de participer aux Jeux olympiques. C’est la seule équipe à ne

pas subir de changement. Philip Gabathuler: «Il nous manque encore une certaine constance sur la durée d’un tournoi, mais nous voulons nous améliorer la saison prochaine pour atteindre le niveau nécessaire.» Suite au grand chambardement, on retrouve une équipe composée de deux frères: Andy Sutter (25 ans) jouera désormais avec son cadet, Roman (22 ans). «Nous avons tous deux toujours désiré nous retrouver un jour sur le terrain», déclare Roman Sutter, et Andy d’ajouter en souriant: «Roman a fait

de tels progrès ces dernières années que je préfère jouer avec lui plutôt que contre lui.» Pas de numéro un formel Toutes les paires suisses abordent la nouvelle saison à armes égales. «Les résultats en tournoi montreront qui est numéro un», précise Christian Bigler. Toutefois, seuls Heuscher/ Bellaguarda ont les points nécessaires pour accéder directement au tableau principal en début de saison. Les autres équipes devront passer par les qualifications.

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La longue route qui mène à Londres Le mode de qualification pour les Jeux olympiques de Londres nous réserve quelques nouveautés. Pour les beach volleyeurs suisses, la barre est nettement plus haut placée que lors des derniers Jeux olympiques.

Markus Foerster

1re voie: classement mondial Les 16 premières équipes du classement mondial ajusté assurent chacune à leur fédération nationale une place pour les Jeux. «Ajusté», car chaque nation dispose d’un quota maximal de deux places par catégorie (hommes/femmes), alors que les grandes nations ont souvent plus de deux équipes dans le top 16. Sont retenus les tournois disputés entre le 1er janvier 2011 et le 17 juin 2012. Si le couperet tombait aujourd’hui, la Suisse aurait deux billets olympiques par ce biais (Kuhn/Zumkehr et Laciga/Bellaguarda). 2e voie: Continental Cup Parallèlement, des qualifications sont prévues au niveau continental entre le 1er juin 2010 et le 24 juin 2012. Des sélections nationales formées de deux équipes s’affronteront en trois tours, à l’image de la coupe Davis en tennis. Une fois les qualifications via le classement

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Photo: FIVB

Au mois de mai dernier, la Fédération internationale de volleyball (FIVB) a présenté le mode de qualification pour le tournoi olympique de beach volleyball de Londres 2012. Le nouveau système définit trois voies successives pour décrocher l’un des 24 sésames olympiques prévus pour chaque catégorie (hommes et femmes), une place étant réservée au pays organisateur. Mais l’obtention d’un ticket n’est pas forcément synonyme de participation pour l’équipe concernée: elle garantit seulement une place pour son pays. Le nouveau mode est ainsi fait qu’une seule équipe peut obtenir deux places pour son pays.

Martin Laciga (ici à Pékin en 2008) vise une quatrième Olympiade.

mondial établies, les huit meilleures nations de chaque région disputent des finales continentales. Les cinq vainqueurs continentaux obtiennent chacun une place de quota, à condition de n’avoir pas obtenu deux places par le biais du classement mondial. Les nations placées au 2e et 3e rang se qualifient pour la World Cup Final – à condition de n’avoir pas déjà rempli leur quota.

Le premier tour s’est joué en septembre passé. La Suisse s’est qualifiée haut la main pour le deuxième tour, tant chez les femmes que chez les hommes. 3e voie: World Cup Enfin, les dix nations qualifiées pour la World Cup Final de fin juin 2012 se disputeront dans ce cadre les deux dernières places de quota.


Les brèves Recherchons escortes «cool and clean»

Photo: Markus Fo

erster

Le 19 mars 2011 est encore libre dans ton agenda? Fais acte de candidature avec les kids/minis de ton club pour la finale de la coupe de Suisse à Berne! Sois de la partie pour voir tes 12 protégé(e)s sous les feux de la rampe, main dans la main avec les stars, sous les yeux du public et des téléspectateurs. Un rêve à vivre pour les enfants. Inscris-toi par courriel à info@volleyball.ch Dernier délai: 31 décembre 2010

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au Su Sascha Heyer

22e Women’s Top Volley International à Bâle

) – un évé(Super10Kampf 10 20 on hl at Superdéc te haute en courlatifs et une fê e nement des supe de l’Aide sportiv brer les 40 ans lé cé ur le po r, s ue ur le ein à craq Hallenstadion pl suisse: dans un répit les six sa encouragé ns a é m m fla en , le beapublic s stars sportives le i rm Pa e. lic les équipes en , qui défendait nel Sacha Heyer on si es of pr er ch ipe «Rouge». couleurs de l’équ on 2010 ont le Superdécathl é qu an m t on i Ceux qu : la chaîne première classe de ge pa ra tt ra védroit à un mps forts de l’é 2 diffusera le te . 30 h alémanique SF 2010 à 14 di 31 décembre re nd ve t en m ne

Photo: Christoph Jermann

Du 27 au 29 décembre 2010, Bâle accueillera une nouvelle fois dans la halle Saint-Jacques du volleyball de classe mondiale. Le plus coté des tournois féminins au niveau des clubs propose toujours un plateau de haute volée. Le champion en titre VBC Voléro Zurich représentera les couleurs de la Suisse face aux équipes suivantes: Racing Club de Cannes (FRA), TVC Amstelveen (NED), Despar Perugia (ITA) et deux équipes non encore désignées au moment de mettre sous presse. Comme le veut la tradition, l’entrée est gratuite pendant les trois jours du tournoi. www.topvolley.ch

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Photo: Photopre

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Nouvelle Swiss Volley Talent School de beach Là où les rêves

se réalisent

place aux la neige cède la é, ét en ue m L’hiver se les volleyeurs ers lointaines et à palmiers des m doute, vous êtes e chaud: aucune bl sa le ns nt tio se la as al br andes inst une des plus gr Einsiedeln, dans se. Depuis lleyball de Suis vo h ac be de s couverte ds, amateurs et s, petits et gran auffé des bientôt cinq an iter du sable ch of pr t en uv pe e professionnels ns cette structur beach abrités da de ns ai ée rr qu te di s troi se toute in lus.ch est l’adres claire. Le beachp llon dans le ent tâter du ba ul ve i qu ux ce pour tous e dehors. it froid et humid sable lorsqu’il fa

Les Swiss Volley Talent Schools permettent aux jeunes talents de bénéficier d’un encadrement sportif optimal de front avec une formation scolaire ou professionnelle. Nouvelle venue, la Swiss Volley Talent School Argovie (garçons) a ouvert ses portes pour la rentrée scolaire 2010/2011. Son coordinateur est l’ancien professionnel de beach Markus Egger. A côté des Swiss Volley Talent Schools, depuis 2009, des «groupes d’entraînement régionaux» peuvent être mis sur pied à l’initiative des associations régionales ou des clubs; ils doivent aussi satisfaire à un catalogue de critères. Ils ne reçoivent pas de contribution de Swiss Volley, mais peuvent bénéficier des subventions de la promotion des espoirs J+S. Les critères et la liste actualisée des Swiss Volley Talent Schools et des groupes d’entraînement régionaux dûment certifiés peuvent être consultés sur le site de Swiss Volley.

Photo: màd

.ch www.beachplus

www.volleyball.ch > Relève > Centres de formation

Supercup 2010 Les premiers trophées indoor ont déjà été attribués une semaine avant le coup d’envoi de la saison de LNA à l’occasion de la Supercup. Alors que, côté féminin, le grand favori VBC Voléro Zurich a confirmé ses ambitions en s’imposant sans surprise, les Genevois du CS Chênois Volleyball ont réussi «un coup», en prenant le meilleur au tie-break sur le TV Amriswil, qui avait les faveurs de la cote. www.volleyball.ch > Volley Indoor > Sport d’élite > Supercup

Photo: Olivier Zeller

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Retards et adresses erronées dans la livraison du dernier SVM Chères lectrices, chers lecteurs, Ast & Fischer AG a malheureusement connu deux pannes lors de l’envoi de l’édition de septembre de Swiss Volley Magazine. Nous avons d’une part pris du retard dans notr e livraison à la poste, raison pour laquelle votre magazine s’est retrouvé dans votre boît e aux lettres après la Supercup. D’autre part , nous avons utilisé par erreur un ancien fichi er d’adresses au lieu de celui qui nous avai t été livré correctement. Je tiens à préciser que Swiss Volley a tout fait dans les form es et les délais et n’est en aucune manière resp onsable, et vous présente des excuses au nom de Ast & Fischer AG pour les désagrém ents qui ont pu en résulter. Daniel Linder, Ast & Fischer AG


Les stars de demain – Tanja Hüberli

L’express pour les étoiles Tanja Hüberli ne s’est pas contentée de grandir vite: partant pratiquement de rien, elle s’est hissée au rang des joueuses parmi les plus en vue de la relève du volleyball suisse. Malgré sa carrière encore jeune, elle a cumulé les succès au cours des douze derniers mois. Aux portes d’une carrière professionnelle, la jeune fille de 16 ans va au-devant de décisions capitales.

Heidi Ulrich son programme passant de deux à quatre entraînements hebdomadaires. «Ma famille m’a toujours soutenu, en toutes circonstances. Ça m’a beaucoup aidé.»

Et tout tourna autour du ballon jaune et bleu Pourtant, le volleyball n’était pas la seule passion de Tanja, tant s’en faut. Elle a joué avec ardeur et engagement de la clarinette et était une supportrice enthousiaste du SC Rapperswil-Jona. Après ses premiers pas en volleyball au VBC March, elle passe bientôt dans la formation de 3e ligue du VBC Pfäffikon. En 2008, elle est ensuite approchée par le TSV Jona pour s’entraîner avec la formation de 1re ligue. Pour rejoindre Jona, la jeune centrale doit bousculer sa vie,

Ligaments déchirés au plus mauvais moment «Je devais lentement me rapprocher du niveau de 1L», explique Tanja. De fait, elle

Photo: Christoph Jermann

En fait, Tanja Hüberli n’aurait dû mesurer «que» 176 cm. Mais il en est allé autrement. Imitant son frère aîné (200 cm), Tanja a poussé pour atteindre aujourd’hui 190 cm. A l’école primaire, elle faisait déjà parti des plus grandes de la classe. «Ce n’était pas toujours simple pour moi, se souvient-elle, lorsque je ne faisais pas encore de volleyball, je ne voyais pratiquement aucun avantage dans ma grande taille.» Aujourd’hui, c’est précisément cet aspect qui contribue au succès de la jeune Schwytzoise.

Beach ou Indoor? Tanja Hüberli n’est pas pressée de décider.

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Photo: Heidi Ulrich

Photo: Markus Foerster

Avec l’équipe nationale M19, Tanja (no 16) a manqué d’un cheveu la qualification pour le CHE juniors. Mais l’école reste encore la priorité numéro un.

s’engage à fond à chaque entraînement et réalise rapidement de gros progrès. «Tanja est une joueuse qui donne toujours tout. Elle est très décidée, appliquée et volontaire», analyse son entraîneur Frank Njock. Mais au moment même où Tanja réussit à intégrer le six de base, elle se déchire les ligaments du pied. Le diagnostic est implacable: 12 semaines de repos! La première convocation pour l’équipe nationale et M19 tombe alors à point nommé pour motiver la jeune femme. «Ça m’a tellement aiguillonnée qu’après 6 semaines j’étais déjà de retour sur le terrain.» Souci majeur: l’école! Le championnat n’était pas terminé qu’elle accumulait les camps d’entraînement dans toute la Suisse. Une période certes agréable, mais aussi dure pour Tanja. «J’habitais à la campagne. Pour les entraînements de l’équipe nationale, je devais souvent faire plus de 3 h de trajet». Et d’ajouter: «Mon plus grand souci, c’était l’école, car je dois pas mal travailler pour avoir de bonnes notes.» Comme Tanja est proche de la matu, ses professeurs ne sont logiquement pas en-

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thousiasmés par ses nombreuses absences. «Mais j’ai réussi à tout concilier, et j’ai obtenu cette année mes meilleurs résultats scolaires», s’amuse-t-elle. Effort récompensé: elle a réalisé avec l’équipe nationale un fantastique tournoi qualificatif au CHE, frôlant d’un cheveu le ticket pour le tour final. Première expérience mondiale Malgré la longue saison indoor, Tanja n’a pas voulu renoncer au sable cette année. Elle n’a toutefois pas placé la barre trop haut pour la saison de beach. Avec sa partenaire Ines Egger, elle s’est lancée pour la première fois en catégorie M21, s’attendant à une forte concurrence. «Je voulais surtout progresser mentalement, raison pour laquelle j’ai écrit mon travail de maturité sur le sujet.» Bien vu, car Tanja est une joueuse très émotive. «Quelques fois, j’ai carrément fait peur à Ines avec mes émotions». Mais c’est du passé: le duo a célébré cinq victoires en tournoi et le titre de vicechampionnes suisses M21. Le point d’orgue de la saison fut toutefois la qualification pour le CHM M19 au Portugal, où les jeunes femmes ont décroché une fantastique 9e place.

Une décision difficile Depuis septembre, la sympathique gymnasienne a ajouté deux entraînements par semaine à son planning, avec l’équipe de LNA de Voléro Zurich. «Tanja a beaucoup progressé en très peu de temps», analyse le manager de Voléro Constantino Franzoso. «Avec sa taille et sa motricité, elle possède des caractéristiques optimales pour une carrière de volleyeuse professionnelle et réaliser le saut dans l’équipe nationale en vue du CHE 2013.» Pour cela, elle doit toutefois axer toute sa vie sur le sport de pointe. «C’est pourquoi nous lui avons proposé un contrat à long terme, pour qu’elle puisse se développer dans un environnement professionnel», poursuit Franzoso. Toutes les portes semblent donc ouvertes à cette jeune volleyeuse pleine d’humour. «Je n’ai pas encore décidé de la voie que j’emprunterai. Mais je veux m’améliorer dans tous les secteurs et je suis prête à tout subordonner à mon sport. Peut-être est-ce aussi la raison pour laquelle je n’ai pas de petit ami!», lâche-t-elle dans un éclat de rire.


Chapeau! Travailleurs de l’ombre sous les feux de la rampe Un coup de chap à donner? eau

Des coups de gueule aux coups de sifflet

«Chapeau » – une b elle façon remercier de les bonne s âmes dan club, les p s un ersonnes qui paien leur perso t de nne des a nnées voir décennies. e des Les propo sitions so bienvenu nt es: info@ volleyball .ch

Ruedi Günter entame sa 30e saison d’affilée en qualité d’arbitre pour le VBC Lucerne.

Marco Polloni tion. Concernant l’évolution du volleyball au cours des 30 dernières années, l’homme note que le jeu est devenu beaucoup plus athlétique et plus varié. Rétrospectivement, il estime que le passage au rally-point system est l’une des meilleures modifications des règles jamais décidée.

par saison pour l’ensemble de la région! Ses coéquipiers, mais aussi les arbitres, ont alors «encouragé» Ruedi à suivre un cours d’arbitre, «pour qu’il apprenne enfin les règles». Une carrière d’arbitre sans comparaison prend son envol. Au cours des 30 dernières années, Ruedi a dirigé d’innombrables matchs, intégrant même temporairement le cadre national. Aujourd’hui, il siffle surtout en ligue régionale, et espère qu’il le fait toujours avec compétence, équité et discré-

La modeste indemnité financière que lui vaut son activité d’arbitre, Ruedi la partage en famille. Autrefois par exemple pour un bon repas partagé avec sa femme durant les vacances ou, comme le printemps dernier, pour améliorer l’appareil photo reflex de son fils. Parallèlement à sa fonction d’arbitre, Ruedi, de son état ingénieur forestier EPF pour le canton de Nidwald, a aussi officié en tant que joueur, entraîneur ou coach pour le VBC Lucerne au cours de toutes ces années. On ne s’étonnera dès lors pas qu’il répète encore et toujours que le sport de masse vit des nombreuses personnes qui s’engagent pour leur club à titre bénévole. Cher Ruedi, le comité du VBC Lucerne tient ici à t’exprimer sa profonde gratitude pour ton engagement hors du commun et tes efforts infatigables.

Photo: màd

Partout l’on entend des clubs se plaindre de la difficulté à dénicher des gens prêts à assumer la charge arbitrale. Le VBC Lucerne a trouvé en la personne de Ruedi Günter une heureuse exception à la règle. A la fin des années 70, jeune joueur de feu le VBC Montana Lucerne, Ruedi s’est surtout signalé par ses éclats fréquents et parfois carrément «à côté de la plaque» à l’encontre des arbitres, à tel point qu’il lui est arrivé d’encaisser 2 ou 3 cartons jaunes par saison pour comportement antisportif. Précision utile: à l’époque, on ne dépassait quasiment jamais 8 cartons

PS: De toute sa carrière d’arbitre, Ruedi n’a pratiquement jamais dû sortir un carton. Par empathie pour les joueurs qui peinent à maîtriser leurs émotions?

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Newsticker Plusieurs clubs suisses ont enta mé leur campagne européenne – avec des fortunes di verses. Infos et résultat s sur www.cev.lu > Volleyball > Eu ropean Cups

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erve son titre de La Russie cons onde en catégo champion du m de n io it ns une rééd rie femmes. Da s de , la plus capée la finale 2006 is le au mondial a pr équipes au nive accroBrésil par 3:2, meilleur sur le d’or à lle ième médai chant une sept nale, fi Dans la petite son palmarès. ion en ont fait sensat les Japonaises face vant leur public l’emportant de 3:2. de e s sur le scor aux Américaine lie ta l’I , pe européenne Meilleure équi e se classe 5 .

Le «Volley Guide» propose les principaux faits et chiffres concernant toutes les équipes de LNA. La version 3, fraîchement mise à jour, est disponible sur www.volleyball.ch.

Présentation du numéro 1|2011

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A qui la Coupe? Tout sur le rendez-vous haut en couleurs de la Swiss Volley Cup Final Partner-Supplier

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Cap sur l’avenir La grande interview de Christoph Stern, président de Swiss Volley

Impressum

Swiss Volley Magazine • Organe officiel de Swiss Volley • www.volleyball.ch Tirage: allemand 23 200 exemplaires, français 7300 exemplaires • Editeur/Rédaction/Annonces: Swiss Volley, Zieglerstrasse 29, CP 318, 3000 Berne 14, Téléphone 031 387 37 57, Téléfax 031 387 37 58, E-Mail: info@volleyball.ch • Changement d’adresse: merci de vous adresser au responsable des licences de votre club • Rédacteur en chef: Markus Foerster • Rédaction: Thomas Ammann, Andreas Eisenring, Melanie Gamma, Luzia Kunz, Marco Polloni, Markus von Siebenthal, Heidi Ulrich, Viviane Zogg • Traduction: Renaud Moeschler • Imprimerie: AST & FISCHER AG, PreMedia und Druck, Seftigenstrasse 310, 3084 Wabern, Téléphone 031 963 11 11, Téléfax 031 963 11 10 • Prochaine édition no 1/2011: 25 février 2011 • Clôture de la rédaction no 1/2011: 9 janvier 2011

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